undefined cover
undefined cover
Dérives sectaires : quand l'orgasme devient un business cover
Dérives sectaires : quand l'orgasme devient un business cover
Cactus Théorie - le podcast d'enquêtes piquantes et de true crime

Dérives sectaires : quand l'orgasme devient un business

Dérives sectaires : quand l'orgasme devient un business

1h02 |18/11/2025
Play
undefined cover
undefined cover
Dérives sectaires : quand l'orgasme devient un business cover
Dérives sectaires : quand l'orgasme devient un business cover
Cactus Théorie - le podcast d'enquêtes piquantes et de true crime

Dérives sectaires : quand l'orgasme devient un business

Dérives sectaires : quand l'orgasme devient un business

1h02 |18/11/2025
Play

Description

🇺🇸Depuis une quinzaine d’années déjà, les entreprises dédiées au bien-être et au développement personnel ont le vent en poupe. Puisque le yoga et la méditation étaient déjà pris, c’est vers une toute autre forme de pratique anti-stress que l’entreprise One Taste s’est tournée : la méditation orgasmique.

Pratiquée à deux, cette technique tout droit sortie de la Silicon Valley consiste à stimuler l’organe sexuel féminin jusqu’à atteindre le nirvana, l’orgasme étant considéré comme une apothéose énergétique et méditative.

Sans surprise, les premières dérives autour de cette pratique “dérangeante” apparaissent rapidement...

D’ailleurs, la responsable de l’entreprise et sa responsable des ventes ont été condamnées en 2025 pour travail forcé.

Plongez avec Alex et H au coeur d’une enquête piquante, ou sexe, argent et pouvoir se mêlent pour le meilleur, et surtout pour le pire...


PHOTOS

Nicole Daedone entourée de ses "assistants"

Nicole Daedone et Rachel Cherwitz, janvier 2023

Nicole Daedone TedX


SOURCES

Les Inrocks

New York Times

Bloomberg

CNN

Justice.gov

Podcast BBC : The Orgasm Cult

Documentaire Netflix "Orgasmique : le business One Taste"


Pour poursuivre : Épisode 11, saison 1 Podcast Med’sins-city


🗯️Rendez-vous dans 10 jours pour un nouvel épisode... Au programme : true crime & enquêtes criminelles épineuses ! 🌵

Retrouvez-nous sur Instagram -> @cactus_theorie


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur notre podcast Cactus Théorie. Je suis Alex.

  • Speaker #1

    Je suis Hache. On va vous parler d'histoires qui ne manquent pas de piquant.

  • Speaker #0

    Disparitions mystérieuses, phénomènes inexpliqués et enquêtes épineuses. Alors si c'est votre truc, n'hésitez pas à rester avec nous.

  • Speaker #1

    Et à vous abonner bien sûr.

  • Speaker #2

    Petit avertissement pour nos auditeurs sensibles et pour le jeune public,

  • Speaker #0

    sachez que certaines histoires et thématiques abordées dans ce podcast peuvent être, comment dire, dérangeantes. Salut Négatus !

  • Speaker #1

    Salut Alex !

  • Speaker #0

    Ça va Achat, ce soir ?

  • Speaker #1

    Ouais, ça va bien bien et... Avant que tu te mettes en route pour ta nouvelle histoire, on vous avait parlé dans le dernier épisode que on devait se rendre dans la région de Rennes au salon du paranormal. Chose que nous avons faite et bon ben au final on a trouvé ça plutôt moyen. Alors c'est super sympa pour ceux qui sont des amoureux de la fée Clochette. Celle et ceux qui veulent acheter des pierres magiques, voir un médium, voir des druides, ça c'est canon. Moi j'y allais pour le côté Roswell, pour le côté cabiner les curiosités. Bon, alors moi j'étais déçu.

  • Speaker #0

    Ouais, moi aussi. Je pense que pour ceux qui aiment le tarot et le chamanisme, c'était super sympa.

  • Speaker #1

    Ouais, c'était super sympa.

  • Speaker #0

    Il y avait vraiment un côté quand même business, où tu voyais que les gens étaient là pour vendre leurs services et leurs prestations. Par rapport à ça, je t'avoue que j'étais un peu déçue aussi. Mais il y avait des petites pépites quand même au cabinet des curiosités. Ash, il y a quelque chose qui t'a marqué dans le cabinet des curiosités ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, c'était une espèce, une sorte de siège en bois avec un trou. Genre à l'ancienne, ça devait être...

  • Speaker #0

    En mode médiéval.

  • Speaker #1

    Oui, avec un trou pour faire ses besoins, je suppose. Mais en dessous, il y avait une sorte de ciseaux, de cisailles, grosses cisailles. Et ils appelaient ça la couillotine. Donc je vous laisse imaginer la chose. Moi ça m'a plu. C'est la seule chose qui m'est vraiment plu.

  • Speaker #0

    Ouais en fait c'est une guillotine version partie génital masculine.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et j'ai une petite question pour toi Ash. Est-ce que tu as avancé ? Parce que je rappelle que le prochain épisode qui sortira le 30 novembre qui marquera la fin de la saison 1. Et je vous rappelle tous chers cactus que dans le cadre de cet épisode Ash va nous raconter l'histoire... de True Crime, la plus marquante qu'il ait entendu ces dernières années. Donc, est-ce que tu as fini de préparer ton intervention ?

  • Speaker #1

    Alors, pas du tout. J'ai commencé déjà, j'ai trouvé l'histoire, vraiment, je l'ai retrouvée, l'histoire. J'ai commencé, voilà, quelques brouillons, quelques esquisses, mais je serai prêt. Ne t'inquiétez pas, je serai prêt.

  • Speaker #0

    Mais moi, je ne suis pas inquiète du tout. J'ai juste hâte de te voir dans ma peau, finalement.

  • Speaker #1

    Tu verras quand tu seras dans la mienne.

  • Speaker #0

    Bon, on y va ? On y va. Parce que là, on a un épisode un peu spécial ce soir quand même. Je tiens à vous prévenir, j'ai plusieurs petites choses à vous dire. L'épisode qui va suivre, H, est un peu olé olé. C'est le moins qu'on puisse dire.

  • Speaker #1

    Ça j'aime bien, ouais.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est un épisode qui est un peu spécial, qui ressemblera un petit peu dans la forme à celui qu'on a fait... T'étais pas là d'ailleurs ? avec Carrie Bou, notre amie québécoise, sur la secte de l'Esprit-Saint au Canada. Ah,

  • Speaker #1

    c'est une histoire de secte ?

  • Speaker #0

    C'est une histoire de secte, en tout cas de ce qui ressemble à un phénomène sectaire, parce qu'il faut toujours faire attention quand on utilise l'appellation secte. Mais voilà, ça va être un peu le même genre d'histoire, donc ce ne sera pas une histoire criminelle dans le sens sans meurtre, etc. Mais c'est quand même une histoire de crime que je vais vous raconter ce soir.

  • Speaker #1

    Ok. Ok, ok, vas-y, on voit.

  • Speaker #0

    T'es prêt ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Donc Hache, d'aussi loin que remonte notre monde moderne et ses enjeux, on sait bien qu'il y a deux choses, et uniquement deux choses, qui sont responsables de tous les problèmes.

  • Speaker #1

    L'argent et le sexe.

  • Speaker #0

    Exactement !

  • Speaker #1

    C'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui, l'argent et le sexe. Mais quand les deux se rencontrent, c'est rare que ça se passe bien quand même.

  • Speaker #1

    Ouais, j'imagine.

  • Speaker #0

    D'ailleurs Hache, dans son polar Territoire, publié en 2015, Olivier Norek dit, vous savez... J'ai toujours classé les infractions en deux mobiles, l'argent et le sexe. Vous m'avez ouvert l'esprit. Il n'y a jamais eu qu'un seul mobile, celui du pouvoir.

  • Speaker #1

    Ça m'étonne pas.

  • Speaker #0

    Ça va avec. Et je rappelle pour ceux qui ne connaissent pas Olivier Norek, c'est un écrivain, un scénariste et un ancien capitaine de police.

  • Speaker #1

    Tu viens d'acheter un bouquin.

  • Speaker #0

    En train de lire Code 93. Et retenez bien cette phrase, cette citation, parce qu'elle résume parfaitement bien tout ce qui va suivre, tout ce que je m'apprête à vous raconter. L'affaire que je vais te présenter aujourd'hui a fait grand bruit tant elle est déconcertante et dérangeante, vraiment.

  • Speaker #1

    À ce point-là ?

  • Speaker #0

    À ce point-là. Les événements que je vais te décrire ont été racontés à plusieurs reprises dans les médias, par des témoins, dans le cadre notamment d'une série de podcasts publiée par la BBC, mais aussi dans le cadre d'un documentaire Netflix. et dans le cadre de plusieurs articles de grands journaux internationaux. Autant te le dire tout de suite, Hache, la gravité de ces témoignages a retenu l'intérêt du FBI et s'est soldé par la condamnation en juin dernier de deux des principales protagonistes. Mais, on y reviendra.

  • Speaker #1

    Juin 2025 ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Ah, c'est super frais comme histoire.

  • Speaker #0

    Oui, oui, non, tu vas comprendre. La condamnation est fraîche. On reviendra à tout ça plus tard.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Mais avant ça, je tiens... Comme je te disais, à prévenir nos auditeurs et auditrices que dans cet épisode, on ne parlera pas de mort ni d'homicide, mais je ferai à plusieurs reprises référence à la sexualité de façon assez explicite, mais aussi à l'exploitation et aux abus sexuels. Donc voilà, si vous ne vous sentez pas à l'aise sur ces sujets-là, rendez-vous dans 10 jours ! Et si vous écoutez ce podcast en compagnie d'un public plus jeune, c'est non. C'est non.

  • Speaker #1

    Voilà, elle a dit non.

  • Speaker #0

    Maintenant H. plongeons-nous dans le merveillement de des bisounours. Tu sais ce que c'est le monde des bisounours ?

  • Speaker #1

    Oh les bisounours.

  • Speaker #0

    Arrête, moi j'adorais les bisounours quand j'étais petite. Bref, le business du bien-être et du développement personnel. Je ne t'apprends rien si je te dis que c'est un domaine qui est en plein essor depuis une bonne dizaine voire une quinzaine d'années. C'est un business, d'ailleurs auquel je dois avouer que je suis parfois sensible. qui s'adressent en particulier aux femmes et aux hommes qui sont en quête de sens, qui aspirent à plus de sérénité et de bien-être dans leur vie, et qui ne trouvent pas forcément de réponse à leurs questions et à leurs besoins dans les sphères un peu plus conventionnelles de notre société.

  • Speaker #1

    Oui, avec tout ce qu'on leur propose, ils n'ont pas leur solution. Et maintenant, il y a tellement de forums que tu trouves tout ce que tu veux quand tu veux.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça, des forums et puis encore une fois, des business qui se concentrent à 100% sur le bien-être des gens et leur proposent des solutions miracles. Donc, ces personnes-là... se tournent vers des pratiques, ou des sagesses, ou des philosophies alternatives qui leur promessent épanouissement personnel et bonheur. C'est pour ça que je parlais des bidonours. On leur promet de devenir des meilleures versions d'eux-mêmes. Bien sûr, Hache, cet épisode n'a pas vocation à faire le procès de ces nouvelles pratiques. Parce que certaines, qui sont pratiquées dans un cadre professionnel sérieux, je pense, peuvent réellement faire du bien au corps et à l'esprit. Moi, par exemple, je pratique de temps en temps le yoga.

  • Speaker #1

    Ça se clôt pas aux yeux.

  • Speaker #0

    C'était cadeau ! Ça commence ! Mais le vrai problème, H, ce ne sont pas les pratiques en tant que telles, lorsqu'elles sont encadrées encore une fois par des professionnels, mais des rives qui peuvent mettre en danger la santé physique et mentale des individus qui les pratiquent. On est d'accord ? L'histoire que je vais te raconter aujourd'hui, tu ne vas pas en revenir, est celle de l'entreprise californienne multimillionnaire OneTaste. Et ça ne te parle sûrement pas, mais cette entreprise, on la surnomme aujourd'hui la secte de l'orgasme.

  • Speaker #1

    Oh, ça va me plaire ça. La secte de l'orgasme ? Ah ben je t'écoute.

  • Speaker #0

    Ouais. Tu n'as jamais entendu parler ?

  • Speaker #1

    Non, non, mais j'aime bien. Enfin, on verra.

  • Speaker #0

    Ouais. Et je vais démarrer tout de suite avec le témoignage de Michal, qui est une jeune femme de 28 ans qui vit près de New York et exerce le métier d'enseignante. Son témoignage a été publié pour la première fois dans un article de Bloomberg qui est sorti en 2018. Et c'est notamment cet article qui a attiré l'attention du FBI, puis qui a été repris par Les Inrocks, un article que j'ai lu dans Les Inrocks, et par le podcast de la BBC dont je te parlais. Tout ça, je vous le mets de toute façon comme d'habitude dans la description de l'épisode. En 2014, H, Michal, n'a pas une vie amoureuse très épanouissante. Et sa vie sexuelle, intime, est carrément inexistante. Elle ne se sent pas spécialement à l'aise avec son corps, et encore moins devant un homme. A 28 ans, Michal souffre de ce que l'on appelle l'anorgasmie, c'est-à-dire qu'elle n'a jamais d'orgasme, et d'ailleurs, elle n'en a jamais eu. Lors d'un cours de yoga, sa prof lui parle d'une nouvelle pratique super prometteuse, la méditation orgasmique, aussi appelée HOMME pour Orgasmic Meditation, et je vais faire référence au HOMME. tout le long de cet épisode de cette façon-là. Donc selon elle, cette méditation orgasmique est révolutionnaire. C'est considérer l'orgasme comme un outil, un peu comme est le yoga, qui permet de se connecter profondément à soi-même, de se détendre et d'entrer dans un état de méditation intense qui aide à se sentir plus épanoui.

  • Speaker #1

    Mais voilà, au niveau épanouissement, ça a quand même du bon.

  • Speaker #0

    Voilà. Non mais sur le papier, bon. Des sessions gratuites d'ailleurs de découverte. C'est là que tu te dis, hein ? Comment ?

  • Speaker #1

    Découverte de l'orgasme, session gratuite.

  • Speaker #0

    Comment ça s'organise ?

  • Speaker #1

    Je suis curieux de savoir.

  • Speaker #0

    Ces sessions sont organisées à New York par l'entreprise de bien-être OneTaste, dont je te parlais. Et Michèle, qui est intriguée, décide d'aller voir ce que ça donne. Après tout, c'est gratuit, et au point où elle en est, elle se dit qu'elle n'a rien à perdre.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est sa prof de yoga qui lui a conseillé, donc ça a l'air safe.

  • Speaker #0

    Elle est en confiance, exactement. C'est important que tu dis ça. Lorsqu'elle entre dans la pièce, donc le jour de la...

  • Speaker #1

    Des deux sessions gratuites.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    La première session.

  • Speaker #0

    La session gratuite. Elle entre dans une pièce qui est dédiée à la pratique de la méditation orgasmique et elle se sent tout de suite très bien accueillie. Très bien.

  • Speaker #1

    Tu m'étonnes.

  • Speaker #0

    Elle est accueillie par un groupe de personnes super souriants, sympathiques, visiblement bien dans leur peau et épanouies. Ils la mettent tout de suite à l'aise et elle se sent portée par cette énergie contagieuse. Et on va lui faire tout un discours d'introduction super positif, en lui promettant un épanouissement inouï, en lui disant que la pratique de l'homme va débloquer tous ses problèmes, et elle va enfin reprendre le pouvoir sur sa vie. Donc tu vois un peu la tactique ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, bien sûr, bien sûr.

  • Speaker #0

    Vient ensuite le moment de la pratique, un moment qu'elle accueille forcément avec appréhension, il faut se mettre à sa place. Et là on la fait s'allonger sur un genre de tapis. On lui demande de retirer tous les vêtements qu'elle porte en bas. Puis, un homme qui n'en a jamais vu de sa vie et qui ne l'attire d'ailleurs pas forcément, de prime abord, il met des gants, il lubrifie ses doigts et il se met à lui caresser le clitoris d'une façon très neutre, j'ai envie de dire, très cadrée, quasi chirurgicale, avec la même intention, c'est l'impression que ça donne, que s'il beurrait une tartine de pain, tu vois.

  • Speaker #1

    Non, non, non, attends, stop, parce que là, j'ai une image. Elle arrive, on la fout à poil. Il y a un type qui met des gants et qui commence à lui caresser.

  • Speaker #0

    Il y a d'autres personnes autour d'elle qui font pareil. C'est un atelier.

  • Speaker #1

    Un atelier ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc ce monsieur, comme je te dis, il a des gants. Il est très concentré, très sérieux. Et en fait, ce qu'il va faire, c'est qu'il va faire des mouvements très coordonnés et chorégraphiés sur son clitoris. Tout simplement.

  • Speaker #1

    Limite mécanique.

  • Speaker #0

    Exactement. Et d'ailleurs, ce qui est fou, c'est qu'il se chronomètre.

  • Speaker #1

    Oh non.

  • Speaker #0

    Non mais en fait, il a 15 minutes pour exécuter sa chronométrie.

  • Speaker #1

    Pour la faire jouir.

  • Speaker #0

    Pour la faire jouir. Enfin, en tout cas, pour lui... Tu comprendras après que ce n'est pas tout à fait ça. Pour, en effet, techniquement, lui donner l'orgasme tant attendu. Parce que là, en l'occurrence, pour Michel, ça ne va pas marcher. Michel va quand même ressentir du plaisir. Parce que c'est quand même très... C'est presque scientifique. Il y a une méthode précise pour faire du bien à la femme, c'est ça. Elle se sent bien et surtout, elle découvre en fait quelque chose qu'elle n'a jamais vécu de sa vie, qui est le fait d'avoir son propre plaisir et son propre épanouissement au centre de l'attention.

  • Speaker #1

    Attends, elle a accepté de se mettre quasiment nue devant une bande d'inconnus qui vont la...

  • Speaker #0

    Un, un, un.

  • Speaker #1

    Oui, enfin, dont un va la tripoter, entre guillemets. Oui,

  • Speaker #0

    parce qu'on lui présente ça comme une technique de méditation, une nouvelle technique de méditation.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu vois ?

  • Speaker #1

    Du coup ?

  • Speaker #0

    La scène est quand même très, très bizarre, très gênante. Et on voit d'ailleurs plein d'extraits. On voit la scène. On voit les scènes dans le documentaire Netflix et ça met carrément super mal à l'aise.

  • Speaker #1

    Parce que ça a été filmé.

  • Speaker #0

    Oui, et c'est gênant.

  • Speaker #1

    C'est chaud, quoi.

  • Speaker #0

    Oui. Mais... A la fin de la séance, Michal va discuter avec la belle et magnétique responsable des ventes de OneTaste, qui s'appelle Rachel Sherwitz. Et cette dernière, qu'est-ce qu'elle va lui dire ? Elle va lui conseiller de s'inscrire pour participer à un cursus de 6 sessions durant 6 week-ends pendant lesquels elle pourra explorer davantage la pratique du homme, devenir une toute nouvelle femme et carrément, pourquoi pas, devenir coach à un homme. Michel, elle est très jolie, d'accord ? Je te dis ça maintenant, tu verras après que c'est pas du tout anodin.

  • Speaker #1

    Non mais technique commerciale quoi.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Il recrute à tour de bras, comme partout.

  • Speaker #0

    Seul hic, évidemment H, ce cursus coûte un bras. En l'occurrence, 12 000 dollars.

  • Speaker #1

    Ah, bah tiens.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, là, elle a assisté à une séance de découverte gratuite, mais d'après ce que j'ai compris, ça coûte 1000 dollars normalement la séance.

  • Speaker #1

    Ouais, elle en a une deuxième normalement.

  • Speaker #0

    Non, non, je ne sais pas pourquoi tu... Tu n'as pas dit deux séances gratuites ? Non, une seule, H.

  • Speaker #1

    Dommage pour elle.

  • Speaker #0

    Donc évidemment, elle hésite parce qu'elle n'a pas forcément cet argent sous la main. Mais la responsable des ventes, elle lui fait une proposition, c'est hallucinant. Elle va l'aider à souscrire en ligne à une carte de crédit qui lui permettra de faire un crédit pour obtenir cette somme tout de suite.

  • Speaker #1

    Ben voyons.

  • Speaker #0

    Elle va lui dire que d'ailleurs, elle n'aura pas d'intérêt à payer la première année, donc super intéressant. Et elle va lui proposer une belle remise sur la formation.

  • Speaker #1

    Et bien voilà, oui.

  • Speaker #0

    Michal, qui est toujours hésitante mais convaincue par le discours ultra positif et bien rodé de la responsable des ventes, finit par accepter.

  • Speaker #1

    Oui, ça me rappelle certaines techniques commerciales, c'est bien connu, où quelqu'un te fait acheter quelque chose que tu ne veux pas acheter, en te disant, croyez-moi, vous faites une bonne affaire, et tu finis par l'acheter.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Et croyez-moi, vous en avez besoin, vous ne le savez pas encore.

  • Speaker #1

    Vous faites une bonne affaire.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc, Michal assiste ensuite au cursus en six sessions. Et là, c'est la révélation pour elle. Elle se lie immédiatement et profondément à la communauté OneTaste. Parce que tu vas voir, il y a aussi un sentiment d'appartenance important. qui te rappelle sans doute le fonctionnement des sectes.

  • Speaker #1

    Il faut faire partie du groupe. Il faut être bien vu par le groupe.

  • Speaker #0

    Et elle découvre enfin, Michel, les pouvoirs de l'orgasme méditatif. Et elle ressent un vrai soulagement de voir tout simplement son corps se débloquer. Enfin, parce qu'il faut imaginer qu'elle partait de zéro.

  • Speaker #1

    Six week-ends, 12 000 dollars. Moi, j'appelle ça des préliminaires. Ça coûte un peu cher.

  • Speaker #0

    T'as raison. Ouais, ouais, ouais. Et justement, en fait, il représente un peu ça comme des préliminaires. Dans la mesure où ils sous-entendent que grâce à ça, comme je te dis, tu vas être une meilleure personne, plus ouverte aux autres, tu vas avoir un fil sexuel très épanoui, tu vas être bien dans ton corps.

  • Speaker #1

    Ça nous fait ça à tous,

  • Speaker #0

    évidemment. C'est pas aussi simple que ça, tout simplement. De là, donc, Michelle H. devient accro aux sessions One Taste et commence à s'endetter très sérieusement. Elle a terminé son cursus pour devenir coach et elle va enfin pouvoir organiser ses propres sessions. dans un cadre très limité, évidemment.

  • Speaker #1

    Donc, c'est elle qui recrute.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Avec les autres coachs, parce qu'ils sont plusieurs, elle va pouvoir vendre les cursus en échange d'une commission sur ses ventes.

  • Speaker #1

    Ok. Alors, dans un premier temps, elle fait appel à son entourage ou pas ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. En général,

  • Speaker #1

    on fait comme ça. Que ce soit pour vendre du Tupperware, du Weight Watcher, tout ce que tu veux, en général, c'est son entourage.

  • Speaker #0

    Vendre des orgasmes, c'est un peu plus délicat quand même En général, tu ne la ramènes pas trop. Elle va plutôt s'isoler de sa famille qui témoignera ensuite, notamment son frère, pour dire que c'était très compliqué pour eux parce qu'ils voyaient bien qu'elle était partie sur un truc New Age bizarre et qu'ils n'arrivaient pas trop à la ramener à eux.

  • Speaker #1

    D'accord, mais si elle recrute, elle fait partie de...

  • Speaker #0

    Elle est employée.

  • Speaker #1

    Oui, d'accord. Mais elle ne fait pas partie du cours de yoga d'origine. Elle touche quelles personnes ? Elles sortent d'où les personnes qu'elles recrutent ?

  • Speaker #0

    En fait, tout simplement, elle est coach dans les sessions de découverte. Et c'est tout simplement le bouche à oreille, comme elle avec son cours de yoga, qui fait que les gens viennent à l'atelier de découverte.

  • Speaker #1

    Bon, ok. Elle a pris du galon. 12 000 dollars en même temps, c'est pas...

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    C'est cher payé pour prendre du galon.

  • Speaker #0

    Elle s'est bien endettée pour ça quand même. Et en plus de ses commissions, de ses soi-disant commissions, elle pourra intégrer une maison One Taste. Et notamment, elle, c'est une maison qui se situe dans le Lower East Side de New York. Elle pourra y vivre 24h sur 24 avec les autres vendeurs, hommes et femmes réunis, de l'entreprise. Ils sont en tout 150, à ce moment-là, en tout cas en 2014, ils sont à peu près 150 dans le monde.

  • Speaker #1

    Lower East Side, c'est Malatang, c'est pas dégueu comme quartier, il y a pire.

  • Speaker #0

    Ah oui, non mais c'est une entreprise, en 2014, c'est une belle entreprise florissante qui a du pognon à achat.

  • Speaker #1

    Tu m'étonnes.

  • Speaker #0

    On lui propose donc d'intégrer finalement une communauté qu'elle aime. avec qui elle se sent bien, et on lui propose d'en faire son métier. Donc un mois et demi après avoir découvert One Taste, donc c'est assez récent, Michelle accepte cette proposition.

  • Speaker #1

    Elle va suivre un cursus, une formation ?

  • Speaker #0

    Plusieurs cursus, ouais, tu vas comprendre. Elle quitte son métier, elle quitte sa maison, elle quitte son chien.

  • Speaker #1

    Ah la vache, elle lâche tout.

  • Speaker #0

    Pour pouvoir s'installer au QG new-yorkais de One Taste. Et je vais te raconter juste après comment ça s'est passé, justement. Comme la plupart des femmes qui témoigneront ensuite H. Michelle dira qu'elle ressentait un réel besoin de participer à ces sessions, non pas vraiment pour la pratique et les sensations, mais surtout pour le sentiment profond d'appartenance à la communauté. Elle découvre en parallèle la personnalité de Nicole Didon. On n'en a pas parlé encore, mais c'est la fondatrice et gourou, si l'on peut dire, de One Taste. Tout à l'heure, je t'ai parlé d'une responsable des ventes charismatique, c'est son bras droit. Nicole Didon, c'est une femme extrêmement charismatique, magnétique et sûre d'elle. Cette Nicole, elle renvoie l'image de quelqu'un d'épanoui. Et ses discours, qui sont couverts d'être ceux d'une redoutable businesswoman, de l'industrie du sex-wellness, c'est comme ça qu'on l'appelle, sont très convaincants et semblent réellement sincères. Elle partage ses expériences, elle part des bienfaits de la méditation orgasmique dans son lien à soi, mais aussi aux autres.

  • Speaker #1

    Remarque, c'est pas con comme idée. T'es une femme, tu te dis voilà, j'ai entendu parler de femmes autour de moi qui n'ont jamais connu la jouissance. Je suis une super commerciale, une businesswoman, je vais monter un business avec ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Et puis ça va.

  • Speaker #1

    C'est pas con, mais ça dérive, toujours.

  • Speaker #0

    Ça fait toujours par dérivé. Et puis ça va. Le concept un peu aussi qui est intéressant, qui était intéressant à l'époque et qui fait que d'ailleurs One Taste a reçu vraiment un accueil dans les médias super positifs à l'époque. Il y a même le New York Times qui a fait un super article dithyrambique sur cette entreprise et sur ce concept de méditation orgasmique. C'est que ça va un peu contredire le concept de la sexualité qui est très tourné quand même vers le plaisir masculin et qui ne met pas forcément en avant le plaisir féminin. On est quand même dans une société.

  • Speaker #1

    Alors voilà, cette femme-là vous dit, je vais vous aider à vous épanouir.

  • Speaker #0

    Et vous allez passer au premier plan.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    C'est un bon argument marketing.

  • Speaker #1

    C'est loin d'être bête en effet. Ça peut marcher.

  • Speaker #0

    Donc, Nicole Didon, elle a un message simple et efficace. Faites-vous du bien, en conscience, et vous atteindrez un niveau d'épanouissement tel qu'il rayonnera autour de vous. Et là, Ash, je vais te montrer un extrait de sa conférence TEDx. Tu sais ce que c'est un TEDx ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Non, t'es trop vieux pour ça.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    C'est mon tour.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas ce que c'est.

  • Speaker #0

    Et donc, cette conférence, elle a été visionnée par des millions de personnes. Donc, pour l'instant, je m'arrête là. Je te montre juste un tout petit extrait de la conférence pour que tu découvres cette femme qui est tout simplement le gourou de

  • Speaker #2

    One Taste.

  • Speaker #0

    Donc pour traduire H, elle dit ce sont, c'est quand même particulier, elle dit ce sont les femmes excitées qui dirigeront le monde et les hommes qui oseront les caresser. Et tout ça nourrira les besoins de connexion et d'interconnexion que nous avons tous.

  • Speaker #1

    Non mais c'est bien, c'est très bien, je viens de voir cette vidéo de cette femme sur scène, elle est jolie, elle est sympathique, elle fait rigoler tout le monde, tout le monde applaudit, elle me fait penser un petit peu à Cléopâtre.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est pas connu non mais.

  • Speaker #1

    Lumineuse majesté, majesté lumineuse, tout le monde l'écoute, tout le monde rigole, tout le monde est à ses pieds parce qu'ils savent que dans son discours elle n'a pas de tort, mais comme je dis à chaque fois ça dérape, donc j'attends la suite.

  • Speaker #0

    Elle n'a pas tort. Et puis, ouais, c'est un peu au-delà de Cléopâtre. Ta référence est un peu old school, Hache. C'est tous les gourous modernes, finalement, qui ont ce genre de discours et qu'on voit sur scène comme ça, qui sont sympathiques, fun, hyper ouverts sur tout. Et c'est séduisant, d'une certaine manière.

  • Speaker #1

    C'est séduisant parce que ce qu'elle te vend, elle te dit un jour, c'est les femmes qui auront le pouvoir sexuel et les hommes qui auront la chance de pouvoir les approcher seront...

  • Speaker #0

    C'est pas bête encore un peu comme message.

  • Speaker #1

    Moi, ça ne me déplaît pas pour l'instant.

  • Speaker #0

    Mais bon, dans l'idée, ce n'est pas pour l'instant. En tout cas, Ash, c'est un peu farfelu, mais ce n'est pas méchant, méchant.

  • Speaker #1

    C'est pas mal ça.

  • Speaker #0

    Sauf que Ash, on est dans Cactus Theory. Donc, les sous-messages qui sont portés par One Taste, en revanche, ils sont beaucoup plus discutables et dangereux. En effet, les adeptes entendent souvent... Donc, les adeptes, ça peut être soit les personnes qui participent aux sessions, soit les employés, comme Michal. Ils entendent souvent que l'homme permet de guérir les femmes de leur trauma, y compris sexuel. L'orgasme serait un moyen d'expier le trauma et de l'évacuer. Grosse erreur. Là, je me suis dit, les psychologues et les psychiatres n'ont plus qu'à aller se rhabiller. C'est le cas de le dire. Puisque la méditation orgasmique serait la solution à tous les traumas.

  • Speaker #1

    Bien sûr, mais bien sûr.

  • Speaker #0

    Je trouve ça très très dangereux comme discours.

  • Speaker #1

    Oui, mais il y a des gens qui adhèrent, voilà.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que c'est très dangereux. Ensuite, dans le documentaire Netflix notamment, si vous avez envie de le regarder, allez-y, on entend Nicole Didon dire des choses beaucoup plus graves. Elle dit clairement, et d'ailleurs elle est revenue sur ses propos. comme par hasard, à partir du moment où le FBI s'est mis à s'intéresser à son entreprise. Mais elle dit, on l'entend dire clairement, qu'il n'y aurait pas de viol si toutes les femmes étaient... Excité, turned on, finalement, grâce à la pratique de l'homme, d'accord ? Puisqu'elle va dire les mots suivants, clairs, il n'y aurait pas de viol puisqu'il n'y aurait rien à violer, finalement, si toutes les femmes étaient excitées.

  • Speaker #1

    Bah oui, non, mais c'est n'importe quoi. Un viol, c'est un homme qui est excité par une femme et qui passe à l'action.

  • Speaker #0

    Et qui ne lui demande pas son avis.

  • Speaker #1

    Voilà, et même si la femme est excitée, ça veut dire quoi ? Qu'elle va être consentante ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. En fait, c'est hyper grave de dire ça. Ça sous-entend que tu devrais... En tant que femme, pouvoir lâcher prise de façon totalement robotique et être partante à chaque fois lorsque n'importe quel individu a envie d'avoir des rapports sexuels avec toi. Comme ça, il n'y a pas de viol. Et en fait, tu devrais être capable de lâcher prise et de pratiquer la méditation orgasmique.

  • Speaker #1

    D'accord. Est-ce que cette femme-là s'est déjà fait violer ? Non. Donc elle ne sait pas de quoi elle parle ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas de quoi elle parle, moi non plus Je ne sais pas ce que c'est qu'un viol,

  • Speaker #0

    je ne l'ai pas vécu En tout cas quand on creuse dans son passé On se rend compte que son père, qu'elle a peu connu S'est retrouvé en prison Pour pédophilie Donc elle a quand même Un rapport particulier Malheureusement lié à la sexualité

  • Speaker #1

    Passif, malsain avec tout ça Passif,

  • Speaker #0

    malsain avec tout ça, évidemment C'est pas très surprenant Donc c'est gravissime Je trouve de tenir ce genre de propos Et c'est d'autant plus gravissime venant d'une entreprise H qui se dit féministe et qui veut soi-disant redonner le pouvoir aux femmes. Ça colle pas du tout là.

  • Speaker #1

    Ben, c'est bizarre.

  • Speaker #0

    Revenons maintenant à Michal, si tu veux bien. Les premières semaines au sein de la maison One Taste de New York se passent très bien. Parce que l'homme lui permet de découvrir le homme, lui permet de découvrir de nouvelles sensations dans son corps. Et elle se sent vraiment plus... plus légère du fait de pratiquer la méditation orgasmique.

  • Speaker #1

    Oui, mais elle n'avait jamais rien vécu ni connu auparavant, donc ça peut être positif pour elle.

  • Speaker #0

    Pour l'instant. Elle découvre le fonctionnement un peu spécial de cette grande communauté d'une cinquantaine de personnes qui vivent au même endroit. Ils vivent ensemble 24h sur 24. Ils travaillent ensemble en tant que vendeurs et coachs. Et ils dorment dans les mêmes lits.

  • Speaker #1

    Mais est-ce qu'ils pratiquent tous les jours ?

  • Speaker #0

    Voilà, j'allais y venir. Ils pratiquent ensemble la méditation orgasmique 4 fois par jour, de façon obligatoire.

  • Speaker #1

    4 fois par jour ?

  • Speaker #0

    Mais attends, c'est pas fini. Ils ont un partenaire imposé avec qui dormir. Donc on te dit déjà, tu vas dormir avec cette personne, ça va être ton partenaire de recherche.

  • Speaker #1

    Allez Jocelyne, tu dors avec Joël.

  • Speaker #0

    Ouais, il te plaît ? Non, c'est pas grave.

  • Speaker #1

    C'est pas grave, c'est juste une expérience.

  • Speaker #0

    C'est de la méditation. C'est pas du sexe. Donc comme je te dis, tant pis si la personne elle ne te plaît pas.

  • Speaker #1

    C'est du sexe, mais c'est pas du sexe. On te vend ça...

  • Speaker #0

    C'est ça qui est insidieux.

  • Speaker #1

    On te vend ça bizarrement quand même. Ah c'est malsain mais grave.

  • Speaker #0

    C'est plus que bizarre. Ils peuvent faire des sessions d'hommes et avoir des rapports sexuels avec n'importe qui. Par contre, ils sont d'ailleurs encouragés dans ce sens-là. Mais par contre, ils dorment avec leurs partenaires de recherche. et ils doivent forcément pratiquer le Homme avec leur partenaire de recherche. Mais enfin, si tu sais, hop, allez, hop, tiens, quand tu passes 24h sur 24 avec des gens qui ne font que ça, ça part un peu dans tous les sens. Ça part finalement, tout simplement, en orgie, d'une certaine manière.

  • Speaker #1

    Et ça devient même la normalité.

  • Speaker #0

    Ça devient la norme. Mais, soi-disant, c'est encadré dans le cadre d'une pratique méditative et professionnelle. D'accord ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Si tu veux être un bon coach, il faut pratiquer.

  • Speaker #0

    C'est ça, il faut te perfectionner dans ta pratique. D'autres anciens employés ont d'ailleurs raconté l'étrange conseil que leur donnaient les responsables de OneTaste. Pour éviter les tensions, et d'ailleurs ce sont des hommes également qui ont témoigné, je tiens à le dire. Pour éviter les tensions au sein de la communauté, on leur conseille à se forcer à faire l'amour avec les personnes avec qui le courant ne passe pas du tout. Ça donne donc lieu à des scènes Très gênante et totalement lunaire. En fait, on te dit, il ne faut pas de tensions au sein de la communauté. Vous êtes là pour répandre l'amour, l'épanouissement personnel.

  • Speaker #1

    Oui, mais ce mec-là, je ne peux pas le blairer. Tant mieux, tu sais avec lui que tu vas aller ce soir. C'est ça qu'on te dit ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Moins tu peux le blairer et plus...

  • Speaker #0

    On va régler tous les problèmes encore. C'est la solution à tout.

  • Speaker #1

    Comme tu dis, ça doit être lunaire.

  • Speaker #0

    Donc, il y a des personnes qui ont dit, mais c'était gênant. Parce qu'ils se forçaient du coup. C'est pas du tout naturel et ça ne réglait aucun problème. Mais ils le faisaient parce qu'on leur disait c'est comme ça. On leur disait vous êtes payés pour ça. Voilà, c'est ça one taste.

  • Speaker #1

    Et si tu veux être un book coach ?

  • Speaker #0

    Il faut que tu dépasses tes préjugés. Il faut que tu arrêtes ta colère. Autre activité étrange, H. Ils se réunissaient très souvent. Je dis ils se réunissaient parce que évidemment, tout ça n'existe plus aujourd'hui. Heureusement. Il se réunissait très souvent dans le cadre de cercles de paroles. Alors là, il y avait des cercles de paroles et des réunions interminables.

  • Speaker #1

    Ça devait te faire feluer à mort.

  • Speaker #0

    Ouais. Et l'un des exercices consistait à évacuer les choses négatives que tu pensais au sujet de quelqu'un. Tout simplement en lui balançant à la tronche. Et l'autre, et c'est là que c'est totalement bizarre, donc celui qui se fait insulter finalement, celui à qui on dit qu'il est moche, qu'il pue, eh bien il te fait répondre « Merci » . Thank you. Tu dois lui dire merci. Et donc, dans le documentaire Netflix, on voit une scène où il y a un pauvre monsieur qui se fait humilier. Je ne sais plus ce que lui dit la personne en face, mais qu'il est gros, qu'il ne ressemble à rien. Et tu vois, la personne dit merci. Et après, ces personnes témoignent, en disant sur le coup, ça m'a fait du bien. Non, mais tu vois, tu es dans un niveau d'endoctrinement qui est tel que tous les exercices sont censés te faire des biens. Ça te convaincre qu'ils sont bons pour toi. Je trouve ça ignoble. Bref. Concernant le rythme de travail, il devait se lever entre 5h et 6h du matin pour commencer la pratique du Homme. Dans la journée, il travaillait, comme je te disais, il avait des sessions de découverte avec le public, pendant lesquelles il était coach, et il devait aussi vendre des formations. Et puis, le soir, il continuait à pratiquer, comme je te disais, c'est 4 fois par jour, minimum. Et finalement, il se couchait tous les soirs vers minuit. Comme je te disais, ils dormaient tous plus ou moins dans le même espace. Donc ça fait que finalement, ils avaient très peu d'heures de sommeil. Donc ils étaient quand même dans des conditions particulières.

  • Speaker #1

    Oui, parce que vu que tu es un bon élève et que tu deviens sergent-recruteur, il faut bosser, il faut bosser. La technique, la pratique, tout, le discours, tout, et oui, tout. Et tu es en groupe avec d'autres sergents-recruteurs qui sont comme toi. Et vous vous découvrez entre vous avant de le faire découvrir aux autres. Donc vous restez enfermés et vous allez bosser. Croyez-moi que vous allez bosser. C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. Vous allez être des bons vendeurs, des bons coachs. La hiérarchie, donc, qui est représentée par Nicole et ses représentantes de vente charismatiques, les inciter à se donner pleinement pour la communauté, comme tu disais, donc, pour l'entreprise, être à 100% tout ce temps consacré à la communauté, ça isolait un petit peu les employés de leurs proches. Évidemment, si tu passes 24h sur 24, tu bosses et que tu vis avec les mêmes personnes. Tu t'isoles de tes proches et de ta famille. Et ça aussi, c'est un schéma H que l'on retrouve beaucoup dans les sectes. Ça te fait sûrement penser à ça.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    On attend d'eux une dévotion totale. Rapidement, Michal, elle se rend tout de même compte qu'on attend d'elle, en tant qu'employée sérieuse, qu'elle pratique sans cesse le homme. Y compris lorsqu'elle n'en a pas envie et lorsqu'elle n'en a pas besoin. Donc au début, elle était ravie de découvrir son corps et son propre plaisir. Mais au bout d'un moment, ça va 5 minutes.

  • Speaker #1

    Et puis ça devient fatigant.

  • Speaker #0

    C'est ça. Elle ne se sent donc plus maître de ses désirs à un moment donné, parce qu'on lui dit, tu n'as pas le choix. D'accord ? T'es payé pour ça. T'es payé, entre guillemets, on en reparlera après.

  • Speaker #1

    C'est là où ça commence à déraper.

  • Speaker #0

    Ouais. Elle doit pratiquer donc le hob 4 fois par jour, tous les jours, y compris quand elle a ses règles, y compris quand elle est malade et qu'elle a la grippe. comme ça. Et concernant les sessions avec le public Michel racontera que One Taste accueillait les clients fortunés en mal de rapport intime. Pour résumer grossièrement, des hommes riches prêts à payer cher pour toucher des femmes et apprendre à leur faire du bien.

  • Speaker #1

    Mais là voilà, c'est une première dérive, c'est un autre commerce.

  • Speaker #0

    C'est le commerce.

  • Speaker #1

    C'est deux doigts de prostitution ça.

  • Speaker #0

    Ouais, je suis assez d'accord avec toi. Elle se retrouvait donc à devoir pratiquer le homme avec de vieux messieurs pas très séduisants. Et elle n'appréciait pas du tout l'exercice.

  • Speaker #1

    Mais oui, mais ils ont de l'argent !

  • Speaker #0

    A cette époque, One Taste est en plein développement commercial. Et l'idée est de remplir au maximum les sessions, les ateliers. Pour cela, le recrutement des employés, comme Michel, ne se faisait pas au hasard. Comme je te disais tout à l'heure, la plupart des femmes qui étaient recrutées et employées étaient jeunes, séduisantes et dociles. Lorsqu'elles montraient un manque de motivation face à des clients qui les rebutaient, on leur disait plusieurs choses. Première chose, on leur expliquait que le homme n'était pas un rapport sexuel, mais une pratique de méditation. Ce n'était donc pas une pratique intime et sexuelle, mais une pratique holistique. Donc il n'y avait pas besoin de lien ou d'attirance avec la personne, un peu comme un partenaire de danse. Avec ce genre de vision et de propos, il légitime donc le fait que deux personnes qui ne se connaissent pas et qui ne s'attirent pas, en tout cas pour la femme, pratiquent ensemble. Et j'ai voulu savoir, H d'ailleurs, comment tout simplement était défini dans les dictionnaires français officiels un rapport sexuel dans la langue française. Et voilà ce que j'ai trouvé. C'est une activité sexuelle humaine impliquant plusieurs individus pratiqués pour le plaisir ou la reproduction. Donc clairement, quoi qu'on en dise, le homme, c'est un rapport sexuel.

  • Speaker #1

    Mais oui.

  • Speaker #0

    Voilà, il ne faut pas dire, il faut arrêter de dire que c'est pas...

  • Speaker #1

    On est autour du pot, là. Rapport sexuel.

  • Speaker #0

    Ensuite, on leur disait que justement, et c'est là que ça devient vraiment moche, moins elles étaient attirées par leur partenaire de homme, donc les clients qui payaient cher, plus elles se déconnectaient de leurs émotions et plus les sensations étaient fortes et puissantes. Donc, certains d'entre eux, les plus fortunés... et donc les plus impliqués, ont même intégré les ACD des investisseurs, tout simplement, qui ont intégré les bureaux de One Taste et qui ont suggéré, et on a suggéré à Michal, comme à d'autres femmes en situation financière précaire comme elle, de rencontrer un de ses investisseurs et de lui proposer d'être sa partenaire exclusive de homme en échange d'argent. C'est comme elle dit dans le reportage de la BBC, dans le podcast de la BBC, elle dit c'était pas de la prostitution. Officiellement, mais ça ressemblait à de la...

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Tu viens de me dire un truc, les mecs étaient des investisseurs.

  • Speaker #0

    Ouais, donc...

  • Speaker #1

    Donc ils investissent dans la compagnie qui s'appelle... On m'échappe.

  • Speaker #0

    One Taste.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà.

  • Speaker #0

    Pour toucher des femmes.

  • Speaker #1

    Eh ben voilà. En échange, j'investis dans ta boîte.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est... Ouais, on est d'accord. D'ailleurs, Michal dira que le ratio d'ailleurs entre les hommes riches et les femmes pauvres était très déséquilibré. Il y avait beaucoup de femmes pauvres. qui étaient là,

  • Speaker #1

    qui étaient endettés,

  • Speaker #0

    qui pouvaient plus s'en sortir, et des hommes riches qui arrivaient pour les sauver finalement. Le syndrome du sauveur. Pour inciter les clients masculins à payer pour les coachings les plus chers. On demandait aux femmes employées de refuser les avances des hommes en leur disant, et c'est vraiment tordu, En leur disant « je ne pratique pas le homme, je ne pratique, pardon, le homme, qu'avec des hommes qui ont suivi le programme expert. » Pour inciter ces hommes qui les désiraient à payer pour faire. Les clients masculins de OneTaste, Hache, il est temps qu'on en parle. On se rend compte en creusant que la plupart des hommes qui sont ciblés par l'entreprise, parce qu'il s'agit d'un business encore une fois, sont des investisseurs de la Silicon Valley, des ingénieurs, des informaticiens, ce qu'on appelle finalement des... tech guys, des gars de la tech, qui gagnent très bien leur vie, qui ont beaucoup d'argent à dépenser, mais qui sont en parallèle en situation de ce qu'on appelle de précarité sociale. Ce sont des hommes, donc cisgenres et hétéros, qui ont énormément de mal à créer du lien avec les femmes et qui sont globalement assez isolés socialement. On peut les appeler aussi pour caricaturer des geeks. En échange d'argent, parce que OneTaste est bel et bien un business, encore une fois, On leur propose de rencontrer des femmes qui s'allongent devant eux de façon « consentante » et à qui ils devront donner du plaisir. Mais ce n'est pas seulement ça. On leur promet qu'ils apprendront à devenir d'excellents partenaires sexuels. Donc des hommes désirables, comme je te disais.

  • Speaker #1

    On va te former pour que tu sois au top, mais ça va te coûter une blinde.

  • Speaker #0

    Voilà. Mais on leur fait aussi comprendre que le homme leur offrira une connexion intense, énergétique. quasi spirituel avec les femmes avec qui ils le pratiqueront. Au fur et à mesure de ces expériences, Michal va commencer à se sentir très mal et a carrément développé un syndrome de dissociation traumatique. C'est un syndrome qui, selon l'association mémoire traumatique et victimologie, est dû à un mécanisme neurobiologique de sauvegarde exceptionnel mis en place par le cerveau de la victime pour survivre à un stress extrême. Les violences, par leur caractère impensable, produisent un état de sidération qui, en paralysant les fonctions mentales supérieures, rend incontrôlable la réponse émotionnelle. La dissociation traumatique H, c'est un phénomène énormément observé dans le cadre des violences sexuelles faites aux femmes, essentiellement.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Donc c'est comme si ton cerveau comprenait et vivait toutes ces sessions de rapports sexuels consenties comme une violence.

  • Speaker #1

    Oui, j'avais pigé.

  • Speaker #0

    Mais que ton endoctrinement et ta vulnérabilité t'empêchaient d'en prendre conscience et d'en sortir.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    La dissociation fige et paralyse... Ce qui rend évidemment impossible tout mouvement de rejet et empêche de sortir de la situation. Lorsque Michal, elle disait à ses responsables qu'elle vivait mal les choses, on lui disait mais si tu ne veux pas, tu n'es pas obligé de participer à la session. Si le homme te gêne et tu te sens mal, tu l'arrêtes. Mais en fait, elle disait je ne pouvais pas l'arrêter. C'est un peu technique, c'était la petite partie technique. Pour couronner le tout, je t'en ai parlé tout à l'heure, mais Michel était payé au lance-pierre. Comme tous les...

  • Speaker #1

    Ah voilà, ils étaient payés.

  • Speaker #0

    Mouais.

  • Speaker #1

    Mouais.

  • Speaker #0

    Ils étaient payés 3 dollars de l'heure en moyenne.

  • Speaker #1

    Ça fait cher pour donner son corps.

  • Speaker #0

    Ouais, surtout que...

  • Speaker #1

    Pardon, ça fait pas cher. Et puis même...

  • Speaker #0

    Vu les bénéfices qui se faisaient.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Je peux te dire que voilà. On leur disait que finalement, ils allaient toucher une commission sur leur vente, mais que finalement, la commission... concerné les ventes de toute l'équipe, de New York, enfin voilà. Au final, ils avaient du mal à être payés.

  • Speaker #1

    Je te rends pardon, mais là, pourcentage sur les ventes. Mais tu t'es obligé de vendre ton corps pour ramener des contrats. On est bien d'accord.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça, t'as tout compris.

  • Speaker #1

    Donc on est toujours à deux doigts de la...

  • Speaker #0

    En tout cas du travail forcé et de l'abus de pouvoir.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    C'est clair. Donc... Évidemment, Michelle, comme je te dis, elle était à découvert avec sa carte de crédit. Et clairement, ce qu'elle touchait n'arrivait pas du tout à combler cette immense découverte. Parce que ce que je ne t'ai pas dit, c'est qu'en plus du prix des formations de coaching, il y avait également une cotisation annuelle.

  • Speaker #1

    Ah, un appareil.

  • Speaker #0

    À What Taste.

  • Speaker #1

    Ah oui, tu as ta carte.

  • Speaker #0

    Annuelle de 6 000 dollars. Ça te donnait par contre, Hache, certains avantages que Michelle voyait comme étant... très intéressant, c'est que grâce à cette cotisation, tu étais systématiquement au premier rang lors des interventions publiques de Nicole Didon, la gourou. Et Michèle, elle vénérait Nicole, comme toutes les femmes et toutes les personnes qui ont été enrôlées dans cette entreprise.

  • Speaker #1

    Ça ne m'étonne pas trop, parce que quand tu la vois en vidéo, elle sait faire. Elle sait faire.

  • Speaker #0

    Elle est très forte. Dans son entrevue pour la BBC, Michèle dira...

  • Speaker #1

    je voulais être proche de Nicole je voulais être comme Nicole et je voulais être aimée de Nicole je voulais être comme Nicole et aimée de Nicole c'est ce que disent les gens quand ils sont en adoration devant un gourou exactement,

  • Speaker #0

    t'as tout compris la suite de l'histoire de Michal je la connais pas parce que j'ai cru comprendre qu'elle avait été contestée par One Taste et que l'entreprise avait réussi à faire retirer de la presse les détails de la suite des événements Je sais juste qu'a priori, Michal a quitté la secte en 2016.

  • Speaker #1

    Et que l'histoire a été étouffée.

  • Speaker #0

    En tout cas, les détails de la suite, je ne les connais pas.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je pense que ça a été, en tout cas, interdit de diffusion.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Passons maintenant aux poursuites judiciaires. One Taste a contesté et contredit le témoignage de Michal et celui d'autres membres. Ça peut arriver, Hache, bien sûr, même si c'est heureusement rare qu'une personne invente de toutes pièces une histoire. terrible pour attirer l'attention et espérer gagner beaucoup d'argent en procès. Sauf que là, Michel n'était pas seul. Ils sont 6 à avoir témoigné à la barre du tribunal en mai 2025. 6 à avoir témoigné.

  • Speaker #1

    Excuse-moi, 6 femmes et hommes ? Oui,

  • Speaker #0

    je vais en parler juste après. 6 personnes qui ont le courage de témoigner. Il y en a plein d'autres qui ont témoigné dans les médias de façon... anonymes, parce qu'ils avaient peur de représailles. Donc il y a au moins 6 personnes qui, officiellement, devant l'État, en tout cas, se sont manifestées et ont témoigné.

  • Speaker #1

    Alors attends, je te coupe une seconde. Quand tu as peur de représailles, on parle d'une femme d'affaires, comme on dit, une grosse boîte, avec des gens qui, voilà, plus ou moins donnent leur corps, découvrent la sensualité. Peur de représailles, ça veut dire quoi ? On va pas te coller un avocat sur les fesses, t'en as déjà. Un procès ? Ils ont peur de quoi ? Qu'on touche à leur famille, qu'on touche à leur corps, qu'il y a une agression ? Ils ont peur de quoi ?

  • Speaker #0

    Je pense que, moi je comprends qu'on puisse vouloir témoigner de façon anonyme, parce que c'est quand même, ce qui s'est passé dans cette entreprise, c'est quand même hyper intime et t'as pas forcément envie que ça soit...

  • Speaker #1

    Ah oui d'accord, ok.

  • Speaker #0

    Tu vois, rapport à la thématique.

  • Speaker #1

    Je voyais pas ça comme ça, ils ont eu honte. Un petit peu.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    enfin... Tu peux avoir honte de te laisser enrôler et puis après ça de rouvrir les yeux, tu te dis merde, j'ai fait ça.

  • Speaker #0

    Ils ont aussi, bien sûr, le regret évidemment, mais ils ont aussi eu peur, je pense que... de se retrouver avec un procès aux fesses, puisque c'est une entreprise qui vaut plusieurs dizaines de millions de dollars.

  • Speaker #1

    Oui, qu'elle ait moyen de souffrir les miens avocats.

  • Speaker #0

    Exactement, et de continuer à t'endetter largement.

  • Speaker #1

    De te plumer.

  • Speaker #0

    Il y avait des femmes qui ont témoigné, et d'ailleurs c'est gravissime, on le voit dans le documentaire Netflix, Netflix, qui explique avoir été forcée à accepter de subir, c'est encore autre chose ça. la bête féroce qui sommeille en certains hommes. En effet, on leur expliquait que les hommes modernes étaient frustrés de ne pas pouvoir libérer leur animal féroce et que leur partenaire, femme ou homme, devait apprendre à les aider à libérer cette colère et à l'accueillir avec amour.

  • Speaker #1

    On appelle ça du viol.

  • Speaker #0

    Du viol ou de la violence conjugale, simplement.

  • Speaker #1

    Non mais ils te disent aux femmes, attention ces hommes-là, il faut les libérer, soyez consentantes, ça va leur faire du bien. Non mais c'est n'importe quoi.

  • Speaker #0

    Il veut vous taper, il veut vous violer, mais faites-lui un câlin, acceptez. C'est vraiment ça. À quel moment une entreprise qui se dit féministe peut transmettre des messages pareils ? Ça me révolte. On continue. Parmi les témoins au procès H, il y avait aussi des hommes.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Dont Christopher Hubbard, qui était former chief technology officer chez OneTaste. Selon son témoignage, OneTaste... Et sans aucun doute une secte, il le dit lui. Il a notamment décrit comment il avait collaboré avec Nicole Didon, dans le but de séduire Rhys Jones. Rhys Jones était un gros investisseur de l'entreprise, qui était également le compagnon de Nicole Didon. En tout cas, elle a eu des relations avec lui. Selon lui, selon ce témoin, ils ont organisé des soirées BDSM, impliquant des employés de l'entreprise, des femmes. pour permettre à Jones de vivre pleinement ses fantasmes, des plus basiques aux plus élaborés.

  • Speaker #1

    Alors ce qu'on peut dire dans cette entreprise, c'est que même la chef d'entreprise, elle mouille la chemise. Elle veut gagner plus de fric avec un gros investisseur, il est en mode BDSM, tout ce que tu veux, et non, elle se donne la bouche, elle lui organise des soirées.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Parce qu'elle sait qu'elle aura un gros chèque derrière.

  • Speaker #0

    Exactement, mais elle implique quand même ses employés.

  • Speaker #1

    Ça c'est moche.

  • Speaker #0

    Et elle demandait notamment, il y a une employée qui a témoigné en disant qu'elle était obligée à certaines soirées de se balader avec ce monsieur, cet investisseur en laisse comme si c'était un chien.

  • Speaker #1

    Sérieux ?

  • Speaker #0

    Ouais, donc c'est particulier, c'est gênant. Comme je te disais H, le FBI a ouvert une enquête pour notamment abus de pouvoir et travail forcés.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Cette enquête s'est soldée par un procès. A l'issue des cinq semaines de ce procès, Nicole Didon et son bras droit... Rachel Sherwitz, dont je te parlais au début, qui était responsable des ventes, ont été jugées coupables et condamnées à 20 ans de prison pour, en tout cas, travail forcé. Elles ont fait appel de cette décision. Je n'ai pas réussi à savoir aujourd'hui si elles étaient emprisonnées ou en attente. J'ai lu plusieurs articles qui se contredisent. Donc, je ne sais pas. En tout cas, la procureure adjointe des Etats-Unis, Nina Joupta, ... a estimé que les accusés avaient construit un business sur le dos des victimes qui ont tout donné pour elles, y compris leur argent, leur temps, leur corps, leur dignité et leur santé mentale. Quant à Joseph Nocella, qui est procureur adjoint du district Est de New York, il a déclaré Le juré a révélé le vrai visage de Didon et Sherwitz, des escrocs qui s'en prenaient à ces victimes vulnérables en leur faisant de vaines promesses d'épanouissement et de bien-être sexuel, uniquement pour les manipuler et les contraindre à effectuer des travaux et des services au profit des accusés. De son côté, la défense des ex-leaders de One Taste estime qu'il n'y a pas d'abus ou de pratiques non consenties, car personne n'était forcé à rester H. L'avocate Duda Angel Meyer, je ne suis pas sûre qu'elle soit avocate, pardon, je pense qu'elle est plutôt experte en communication de crise, qui a été employée par Nicole Didon, donc l'accusée, elle dira à ce sujet cette affaire est une dangereuse tentative de criminalisation du regret. Sous-entendant que les témoins regrettent seulement avoir participé aux sessions One Taste et font porter toute cette responsabilité sur les leaders de l'entreprise. Sauf que, sauf que, c'est toute la subtilité des sectes, Hache, tu le sais bien. C'est ce qu'on appelle le contrôle coercitif et le pouvoir coercitif sur autrui. Ça peut être une pression psychologique qui contraint l'individu à agir contre sa volonté. Et ça ne veut pas forcément dire qu'on lui met le couteau sous la gorge et qu'on menace sa vie, mais qu'on le manipule pour lui faire croire qu'il doit agir comme on lui demande.

  • Speaker #1

    Bien sûr, parce que si tu ne fais pas comme les autres, H, tu t'exclus du groupe. Ce n'est pas bien.

  • Speaker #0

    Tu vas perdre cette communauté, tu vas perdre tout ce nouveau pouvoir.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et cet épanouissement.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Tu ne deviendras personne.

  • Speaker #1

    Tu ne grimperas jamais dans la hiérarchie.

  • Speaker #0

    Le contrôle coercitif peut aussi être indirect, évidemment. par des actions qui vont aliéner l'individu. Et dans le cadre de One Taste, c'est inciter par exemple un nouveau membre à s'endetter pour pouvoir suivre un cours, un stage, en faisant un crédit à des taux pas possibles. Après, tu es coincé finalement.

  • Speaker #1

    Mais ça, on l'avait depuis le début.

  • Speaker #0

    Et ensuite, H, et c'est là où ça devient sournois, c'est qu'une fois que la dette est contractée pour payer la formation, on va inciter l'individu, en l'occurrence la femme, à donner des cours pour rembourser Cette formation, tu vois le cercle infernal.

  • Speaker #1

    Ah mais j'avais compris.

  • Speaker #0

    Erin Hatton, professeure de sociologie à l'université de Buffalo, parle, elle, de coercition étatique, ce qui suggère que la contrainte serait en fait imposée par le statut d'autorité même de l'entreprise One Taste et de ses leaders. C'est comme dans une entreprise en fait. L'autorité de l'entreprise et de ses dirigeants fait qu'on fait parfois ce qu'on nous demande contre notre volonté, mais on le fait quand même. Et parfois, ça dérape. Parfois, on nous demande de faire des choses carrément inappropriées, mais on le fait quand même.

  • Speaker #1

    Et de coller une pression dans les entreprises même classiques. Pourquoi tu penses qu'il y a autant de suicides dans les grosses boîtes ?

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Je ne vais pas citer de nom, mais on est en France, tout le monde connaît l'histoire.

  • Speaker #0

    De suicides, de burn-out, de dépression, etc. C'est ça, le pouvoir coercitif. Moi, je trouve ça, personnellement, au contraire, tu me diras ce que tu en penses, mais super dangereux de considérer que... Parce qu'on ne te menace pas avec une arme, parce qu'on ne te retient pas contre ton gré, on te laisse le choix. Ça veut dire qu'on fait totalement abstraction des dangers de l'emprise psychologique. Ça veut dire qu'on inverse les rôles en faisant porter la responsabilité à la victime au lieu de juger le comportement de l'abuseur. On va te dire, mais pourquoi t'es pas parti ? Tu pouvais partir. Et ça déresponsabilise l'abuseur de voir les choses sous cet angle. Et je trouve ça extrêmement dangereux pour la société. Et en particulier H, pour les femmes.

  • Speaker #1

    C'est de la torture morale, mentale. On se dit que ce soit dans la vie ou dans une entreprise, libre à toi de t'en aller. Mais je te préviens, si tu t'en vas...

  • Speaker #0

    Tu vas tout perdre.

  • Speaker #1

    Tu vas tout perdre. Tu ne seras plus partie du groupe. Tu ne seras plus partie.

  • Speaker #0

    Heureusement H, le contrôle coercitif devient une notion de plus en plus incluse dans la législation. En France, par exemple, il est entré dans le code pénal en janvier 2025. C'est assez récent.

  • Speaker #1

    C'est plus que récent.

  • Speaker #0

    Pour récent. Il est entré dans le cadre spécifique des violences sexuelles et sexistes. Ce contrôle est défini comme étant, je cite, des propos ou des comportements répétés ou multiples, portant atteinte aux droits et libertés fondamentaux de la victime en instaurant chez elle un état de peur ou de contrainte.

  • Speaker #1

    Oui, on te colle la pression. Tout simplement.

  • Speaker #0

    Et c'est une notion qui est déjà ancrée depuis longtemps dans le code pénal de certains pays, à commencer par le Royaume-Uni avec son Serious Crime Act de 2015, ou encore le Canada.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Nous, on vient un peu de se réveiller.

  • Speaker #1

    On a toujours 10 ans de retard. Je ne suis pas des anglo-saxons, quoi qu'il arrive, on a 10 ans de retard.

  • Speaker #0

    C'est clair. Le flou se dissipe peu à peu autour de la répréhension de certains comportements. de pression ou de manipulation vis-à-vis des personnes vulnérables. Et c'est tant mieux, parce que ça intègre clairement, je trouve, l'emprise dangereuse que peuvent avoir certaines personnes, en l'occurrence les gourous des sectes, sur leurs adeptes.

  • Speaker #1

    Bien sûr, oui.

  • Speaker #0

    Ces adeptes, lorsqu'ils intègrent ces communautés, sont souvent en position de vulnérabilité. Parce que, hach, on adepte rarement... on adepte, pardon. On adhère rarement à ces idéologies, juste par curiosité, quand tout va bien, dans sa vie.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    On cherche à trouver du sens et la plupart des adeptes, et ça c'est bien précisé dans tout ce que j'ai pu lire et écouter sur cette affaire, la plupart des adeptes, ils intègrent ces mouvements parce qu'ils sont en pleine crise existentielle.

  • Speaker #1

    C'est très souvent ça.

  • Speaker #0

    C'est très souvent ça. L'entreprise One Taste et son mouvement cochent toutes les cases puisqu'on y retrouve d'une part des femmes qui sont en situation de fragilité émotionnelle. La plupart des femmes qui témoignent parlent de conflits profonds avec leur propre corps, avec leur identité, qui trouvent souvent, quand on creuse leur origine, dans des abus sexuels vécus dans l'enfance ou plus tard.

  • Speaker #1

    Enfin, tu veux dire, à partir du moment où il y a un leader, là c'est une entreprise. C'est caché par une entreprise. Mais tu as un leader qui monte sur scène, qui vous dit, vous êtes tous faibles, je le sais, j'ai compris, je vais vous aider. Mais vous allez payer pour que je vous aide. Et vous allez donner non seulement de votre corps et tout votre temps. Vous viendrez vivre à la maison. Lâchez votre chien, lâchez vos familles, lâchez tout. Faites-moi confiance. On appelle ça comment ?

  • Speaker #0

    Une secte.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Mais on va régler tous vos traumas.

  • Speaker #1

    Fatalement.

  • Speaker #0

    Et d'autre part, on a aussi des hommes dans cette... Dans ces situations-là, qui sont soit en situation de vulnérabilité émotionnelle, en précarité sentimentale et sociale, comme je te décrivais tout à l'heure, soit tout simplement des hommes qui veulent juste utiliser le pouvoir que leur donne l'argent pour s'envoyer en l'air avec des femmes qui n'arriveraient jamais à atteindre sans ce contexte de prestation de service, si l'on peut dire.

  • Speaker #1

    Évidemment, parce qu'on parlait d'une entreprise à la base, avec son leader, mais il lui faut des clients.

  • Speaker #0

    Ah ben !

  • Speaker #1

    Elle a trouvé ses clients.

  • Speaker #0

    Mais ils ne se sont jamais cachés d'être une entreprise et de chercher à recruter.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est normal. C'était une entreprise de bien-être.

  • Speaker #0

    Oui, je sais. Mais derrière, tu vois, leur argument, c'est de dire que les personnes, si elles n'étaient pas consentantes, pouvaient très bien partir. Et ce n'est pas aussi simple que ça. Oui,

  • Speaker #1

    mais une fois que tu es enrôlée là-dedans, tu fais partie d'un groupe, tu fais partie d'une famille. Il ne faut pas être le maillon faible de la famille, sinon tu deviens gênant. Et donc tu passes par la bête noire et tu vas devenir mal aimé. Et au sein d'une famille, devenir mal aimé, on n'aime pas ça.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc en fait, c'est plus compliqué que tu aurais dû partir. C'est finalement, tu es dans une telle situation de vulnérabilité émotionnelle, voire de précarité financière, que tu ne peux pas partir. Et on abuse de ta faiblesse. Ça s'appelle l'abus de pouvoir et c'est condamnable. Voilà, donc affaire à suivre en effet pour savoir ce que l'appel va donner pour ces deux leaders, en tout cas dont la gourou et son bras droit.

  • Speaker #1

    Oui, à suivre une fois de plus.

  • Speaker #0

    Oui, une fois de plus, je vous tiens au courant, ça ne devrait pas trop tarder. Mais voilà, en tout cas, la justice s'est exprimée à ce sujet et je trouve que c'est une bonne chose parce que... Il y a quand même tellement de dérives au niveau de l'univers et du business du bien-être, de la santé alternative, qu'il faut quand même être extrêmement vigilant. Et en particulier, les personnes qui sont ciblées malheureusement par ces business-là sont toujours les personnes vulnérables. Donc, soyons vigilants autour de nous.

  • Speaker #1

    Comme tu disais tout à l'heure, quand tout va bien dans ta vie...

  • Speaker #0

    Ça te fait rire de loin.

  • Speaker #1

    Parler, femme, enfant, famille, peu importe, solitaire, célibataire, avec chien, peu importe. Mais tu n'as besoin de personne, tu n'as pas besoin d'aller chercher plus que ça, à moins que tu aies envie de sensations fortes. Mais quand tu es équilibré, tout va bien. Maintenant, dans la vie, on a tous eu des périodes de faiblesse.

  • Speaker #0

    C'est ça, on n'est jamais à l'abri.

  • Speaker #1

    C'est à ce moment-là qu'ils recrutent. Donc c'est à ce moment-là qu'il faut être vigilant. Mais quand tu es en faiblesse, tu n'es pas vigilant.

  • Speaker #0

    et non, t'es fragile c'est le principe Et à ce sujet d'ailleurs, Hache, je voulais vous proposer d'écouter l'épisode 11 du podcast français Médecine City, justement qui aborde cette question des gourous, de cet abus et de ces dérives. En fait, cet épisode-là porte sur Guy-Claude Berger. Je ne sais pas si ça te parle. C'est le gourou qui est à l'origine du courant de l'instinctothérapie, encore un truc farfelu. C'est une philosophie alternative qui est évidemment sans aucun fondement scientifique, qui concernait surtout à ses débuts l'alimentation instinctive, ne fait que ce que ton instinct te dicte de faire, mange du cru, etc.

  • Speaker #1

    Comme un animal.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et qui peu à peu, comme tu disais souvent, ça part en live, et qui peu à peu donc cet instinct... taux de thérapie est parti en dérive totale jusqu'à de la pédophilie et des violences aggravées sur mineurs. Donc je vous invite à écouter ce podcast. Médecine City H, c'est un podcast de True Crime Médical qui est présenté par Falsiparum et Bloody Nurse, qui sont deux soignants très sympathiques qui finalement racontent des histoires sombres et peu connues dans le domaine médical, qui touchent de près ou de loin le domaine médical. Et on apprend plein de choses dans ce podcast. Et c'est aussi, je tiens à le préciser, très accessible et vulgarisé. Parce que moi, par exemple, je ne suis pas du tout scientifique.

  • Speaker #1

    Et tu as compris quand même l'histoire.

  • Speaker #0

    J'ai compris quand même.

  • Speaker #1

    C'est bon signe.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Donc voilà, si vous avez envie de les découvrir, je vous mets, comme d'habitude, le lien de l'épisode 11 dans la description. Si vous avez envie de poursuivre avec une autre histoire de gourou, foncez. Bah écoutez, cet épisode est terminé. Hache, j'espère que tu as passé un bon mois et j'espère que vous avez passé un bon mois en notre compagnie malgré ce sujet olé olé.

  • Speaker #1

    Olé olé, j'ai pas forcément trouvé que c'était plus olé olé que ça, mais je trouve ça moche qu'on... Qu'on profite. Qu'on utilise et qu'on profite les gens qui sont vulnérables et plus faibles que nous. Une fois de plus, je supporte pas ça.

  • Speaker #0

    Non, moi non plus. C'est toujours le même schéma, finalement, que l'on retrouve et qui est tout aussi dérangeant à chaque fois, Hache.

  • Speaker #1

    Bon, écoute, merci Alex pour cette histoire. Je sors mon tapis de yoga et je m'y colle.

  • Speaker #0

    On vous souhaite une bonne journée, soirée, matinée, après-midi.

  • Speaker #1

    Ouais, profitez bien de votre week-end et puis on vous aime fort.

  • Speaker #0

    Alors non, encore une fois, tu t'es planté, puisqu'ils ne vont pas profiter de leur week-end, puisqu'ils vont écouter notre épisode mardi soir.

  • Speaker #1

    Ok, en tout cas c'est samedi, donc je vais profiter de mon week-end en pensant à vous quand vous écouterez. Vous aurez fini le vôtre.

  • Speaker #0

    Comme d'habitude, H est à côté de la plaque. On vous embrasse.

  • Speaker #1

    Allez, bye bye.

Description

🇺🇸Depuis une quinzaine d’années déjà, les entreprises dédiées au bien-être et au développement personnel ont le vent en poupe. Puisque le yoga et la méditation étaient déjà pris, c’est vers une toute autre forme de pratique anti-stress que l’entreprise One Taste s’est tournée : la méditation orgasmique.

Pratiquée à deux, cette technique tout droit sortie de la Silicon Valley consiste à stimuler l’organe sexuel féminin jusqu’à atteindre le nirvana, l’orgasme étant considéré comme une apothéose énergétique et méditative.

Sans surprise, les premières dérives autour de cette pratique “dérangeante” apparaissent rapidement...

D’ailleurs, la responsable de l’entreprise et sa responsable des ventes ont été condamnées en 2025 pour travail forcé.

Plongez avec Alex et H au coeur d’une enquête piquante, ou sexe, argent et pouvoir se mêlent pour le meilleur, et surtout pour le pire...


PHOTOS

Nicole Daedone entourée de ses "assistants"

Nicole Daedone et Rachel Cherwitz, janvier 2023

Nicole Daedone TedX


SOURCES

Les Inrocks

New York Times

Bloomberg

CNN

Justice.gov

Podcast BBC : The Orgasm Cult

Documentaire Netflix "Orgasmique : le business One Taste"


Pour poursuivre : Épisode 11, saison 1 Podcast Med’sins-city


🗯️Rendez-vous dans 10 jours pour un nouvel épisode... Au programme : true crime & enquêtes criminelles épineuses ! 🌵

Retrouvez-nous sur Instagram -> @cactus_theorie


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur notre podcast Cactus Théorie. Je suis Alex.

  • Speaker #1

    Je suis Hache. On va vous parler d'histoires qui ne manquent pas de piquant.

  • Speaker #0

    Disparitions mystérieuses, phénomènes inexpliqués et enquêtes épineuses. Alors si c'est votre truc, n'hésitez pas à rester avec nous.

  • Speaker #1

    Et à vous abonner bien sûr.

  • Speaker #2

    Petit avertissement pour nos auditeurs sensibles et pour le jeune public,

  • Speaker #0

    sachez que certaines histoires et thématiques abordées dans ce podcast peuvent être, comment dire, dérangeantes. Salut Négatus !

  • Speaker #1

    Salut Alex !

  • Speaker #0

    Ça va Achat, ce soir ?

  • Speaker #1

    Ouais, ça va bien bien et... Avant que tu te mettes en route pour ta nouvelle histoire, on vous avait parlé dans le dernier épisode que on devait se rendre dans la région de Rennes au salon du paranormal. Chose que nous avons faite et bon ben au final on a trouvé ça plutôt moyen. Alors c'est super sympa pour ceux qui sont des amoureux de la fée Clochette. Celle et ceux qui veulent acheter des pierres magiques, voir un médium, voir des druides, ça c'est canon. Moi j'y allais pour le côté Roswell, pour le côté cabiner les curiosités. Bon, alors moi j'étais déçu.

  • Speaker #0

    Ouais, moi aussi. Je pense que pour ceux qui aiment le tarot et le chamanisme, c'était super sympa.

  • Speaker #1

    Ouais, c'était super sympa.

  • Speaker #0

    Il y avait vraiment un côté quand même business, où tu voyais que les gens étaient là pour vendre leurs services et leurs prestations. Par rapport à ça, je t'avoue que j'étais un peu déçue aussi. Mais il y avait des petites pépites quand même au cabinet des curiosités. Ash, il y a quelque chose qui t'a marqué dans le cabinet des curiosités ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, c'était une espèce, une sorte de siège en bois avec un trou. Genre à l'ancienne, ça devait être...

  • Speaker #0

    En mode médiéval.

  • Speaker #1

    Oui, avec un trou pour faire ses besoins, je suppose. Mais en dessous, il y avait une sorte de ciseaux, de cisailles, grosses cisailles. Et ils appelaient ça la couillotine. Donc je vous laisse imaginer la chose. Moi ça m'a plu. C'est la seule chose qui m'est vraiment plu.

  • Speaker #0

    Ouais en fait c'est une guillotine version partie génital masculine.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et j'ai une petite question pour toi Ash. Est-ce que tu as avancé ? Parce que je rappelle que le prochain épisode qui sortira le 30 novembre qui marquera la fin de la saison 1. Et je vous rappelle tous chers cactus que dans le cadre de cet épisode Ash va nous raconter l'histoire... de True Crime, la plus marquante qu'il ait entendu ces dernières années. Donc, est-ce que tu as fini de préparer ton intervention ?

  • Speaker #1

    Alors, pas du tout. J'ai commencé déjà, j'ai trouvé l'histoire, vraiment, je l'ai retrouvée, l'histoire. J'ai commencé, voilà, quelques brouillons, quelques esquisses, mais je serai prêt. Ne t'inquiétez pas, je serai prêt.

  • Speaker #0

    Mais moi, je ne suis pas inquiète du tout. J'ai juste hâte de te voir dans ma peau, finalement.

  • Speaker #1

    Tu verras quand tu seras dans la mienne.

  • Speaker #0

    Bon, on y va ? On y va. Parce que là, on a un épisode un peu spécial ce soir quand même. Je tiens à vous prévenir, j'ai plusieurs petites choses à vous dire. L'épisode qui va suivre, H, est un peu olé olé. C'est le moins qu'on puisse dire.

  • Speaker #1

    Ça j'aime bien, ouais.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est un épisode qui est un peu spécial, qui ressemblera un petit peu dans la forme à celui qu'on a fait... T'étais pas là d'ailleurs ? avec Carrie Bou, notre amie québécoise, sur la secte de l'Esprit-Saint au Canada. Ah,

  • Speaker #1

    c'est une histoire de secte ?

  • Speaker #0

    C'est une histoire de secte, en tout cas de ce qui ressemble à un phénomène sectaire, parce qu'il faut toujours faire attention quand on utilise l'appellation secte. Mais voilà, ça va être un peu le même genre d'histoire, donc ce ne sera pas une histoire criminelle dans le sens sans meurtre, etc. Mais c'est quand même une histoire de crime que je vais vous raconter ce soir.

  • Speaker #1

    Ok. Ok, ok, vas-y, on voit.

  • Speaker #0

    T'es prêt ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Donc Hache, d'aussi loin que remonte notre monde moderne et ses enjeux, on sait bien qu'il y a deux choses, et uniquement deux choses, qui sont responsables de tous les problèmes.

  • Speaker #1

    L'argent et le sexe.

  • Speaker #0

    Exactement !

  • Speaker #1

    C'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui, l'argent et le sexe. Mais quand les deux se rencontrent, c'est rare que ça se passe bien quand même.

  • Speaker #1

    Ouais, j'imagine.

  • Speaker #0

    D'ailleurs Hache, dans son polar Territoire, publié en 2015, Olivier Norek dit, vous savez... J'ai toujours classé les infractions en deux mobiles, l'argent et le sexe. Vous m'avez ouvert l'esprit. Il n'y a jamais eu qu'un seul mobile, celui du pouvoir.

  • Speaker #1

    Ça m'étonne pas.

  • Speaker #0

    Ça va avec. Et je rappelle pour ceux qui ne connaissent pas Olivier Norek, c'est un écrivain, un scénariste et un ancien capitaine de police.

  • Speaker #1

    Tu viens d'acheter un bouquin.

  • Speaker #0

    En train de lire Code 93. Et retenez bien cette phrase, cette citation, parce qu'elle résume parfaitement bien tout ce qui va suivre, tout ce que je m'apprête à vous raconter. L'affaire que je vais te présenter aujourd'hui a fait grand bruit tant elle est déconcertante et dérangeante, vraiment.

  • Speaker #1

    À ce point-là ?

  • Speaker #0

    À ce point-là. Les événements que je vais te décrire ont été racontés à plusieurs reprises dans les médias, par des témoins, dans le cadre notamment d'une série de podcasts publiée par la BBC, mais aussi dans le cadre d'un documentaire Netflix. et dans le cadre de plusieurs articles de grands journaux internationaux. Autant te le dire tout de suite, Hache, la gravité de ces témoignages a retenu l'intérêt du FBI et s'est soldé par la condamnation en juin dernier de deux des principales protagonistes. Mais, on y reviendra.

  • Speaker #1

    Juin 2025 ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Ah, c'est super frais comme histoire.

  • Speaker #0

    Oui, oui, non, tu vas comprendre. La condamnation est fraîche. On reviendra à tout ça plus tard.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Mais avant ça, je tiens... Comme je te disais, à prévenir nos auditeurs et auditrices que dans cet épisode, on ne parlera pas de mort ni d'homicide, mais je ferai à plusieurs reprises référence à la sexualité de façon assez explicite, mais aussi à l'exploitation et aux abus sexuels. Donc voilà, si vous ne vous sentez pas à l'aise sur ces sujets-là, rendez-vous dans 10 jours ! Et si vous écoutez ce podcast en compagnie d'un public plus jeune, c'est non. C'est non.

  • Speaker #1

    Voilà, elle a dit non.

  • Speaker #0

    Maintenant H. plongeons-nous dans le merveillement de des bisounours. Tu sais ce que c'est le monde des bisounours ?

  • Speaker #1

    Oh les bisounours.

  • Speaker #0

    Arrête, moi j'adorais les bisounours quand j'étais petite. Bref, le business du bien-être et du développement personnel. Je ne t'apprends rien si je te dis que c'est un domaine qui est en plein essor depuis une bonne dizaine voire une quinzaine d'années. C'est un business, d'ailleurs auquel je dois avouer que je suis parfois sensible. qui s'adressent en particulier aux femmes et aux hommes qui sont en quête de sens, qui aspirent à plus de sérénité et de bien-être dans leur vie, et qui ne trouvent pas forcément de réponse à leurs questions et à leurs besoins dans les sphères un peu plus conventionnelles de notre société.

  • Speaker #1

    Oui, avec tout ce qu'on leur propose, ils n'ont pas leur solution. Et maintenant, il y a tellement de forums que tu trouves tout ce que tu veux quand tu veux.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça, des forums et puis encore une fois, des business qui se concentrent à 100% sur le bien-être des gens et leur proposent des solutions miracles. Donc, ces personnes-là... se tournent vers des pratiques, ou des sagesses, ou des philosophies alternatives qui leur promessent épanouissement personnel et bonheur. C'est pour ça que je parlais des bidonours. On leur promet de devenir des meilleures versions d'eux-mêmes. Bien sûr, Hache, cet épisode n'a pas vocation à faire le procès de ces nouvelles pratiques. Parce que certaines, qui sont pratiquées dans un cadre professionnel sérieux, je pense, peuvent réellement faire du bien au corps et à l'esprit. Moi, par exemple, je pratique de temps en temps le yoga.

  • Speaker #1

    Ça se clôt pas aux yeux.

  • Speaker #0

    C'était cadeau ! Ça commence ! Mais le vrai problème, H, ce ne sont pas les pratiques en tant que telles, lorsqu'elles sont encadrées encore une fois par des professionnels, mais des rives qui peuvent mettre en danger la santé physique et mentale des individus qui les pratiquent. On est d'accord ? L'histoire que je vais te raconter aujourd'hui, tu ne vas pas en revenir, est celle de l'entreprise californienne multimillionnaire OneTaste. Et ça ne te parle sûrement pas, mais cette entreprise, on la surnomme aujourd'hui la secte de l'orgasme.

  • Speaker #1

    Oh, ça va me plaire ça. La secte de l'orgasme ? Ah ben je t'écoute.

  • Speaker #0

    Ouais. Tu n'as jamais entendu parler ?

  • Speaker #1

    Non, non, mais j'aime bien. Enfin, on verra.

  • Speaker #0

    Ouais. Et je vais démarrer tout de suite avec le témoignage de Michal, qui est une jeune femme de 28 ans qui vit près de New York et exerce le métier d'enseignante. Son témoignage a été publié pour la première fois dans un article de Bloomberg qui est sorti en 2018. Et c'est notamment cet article qui a attiré l'attention du FBI, puis qui a été repris par Les Inrocks, un article que j'ai lu dans Les Inrocks, et par le podcast de la BBC dont je te parlais. Tout ça, je vous le mets de toute façon comme d'habitude dans la description de l'épisode. En 2014, H, Michal, n'a pas une vie amoureuse très épanouissante. Et sa vie sexuelle, intime, est carrément inexistante. Elle ne se sent pas spécialement à l'aise avec son corps, et encore moins devant un homme. A 28 ans, Michal souffre de ce que l'on appelle l'anorgasmie, c'est-à-dire qu'elle n'a jamais d'orgasme, et d'ailleurs, elle n'en a jamais eu. Lors d'un cours de yoga, sa prof lui parle d'une nouvelle pratique super prometteuse, la méditation orgasmique, aussi appelée HOMME pour Orgasmic Meditation, et je vais faire référence au HOMME. tout le long de cet épisode de cette façon-là. Donc selon elle, cette méditation orgasmique est révolutionnaire. C'est considérer l'orgasme comme un outil, un peu comme est le yoga, qui permet de se connecter profondément à soi-même, de se détendre et d'entrer dans un état de méditation intense qui aide à se sentir plus épanoui.

  • Speaker #1

    Mais voilà, au niveau épanouissement, ça a quand même du bon.

  • Speaker #0

    Voilà. Non mais sur le papier, bon. Des sessions gratuites d'ailleurs de découverte. C'est là que tu te dis, hein ? Comment ?

  • Speaker #1

    Découverte de l'orgasme, session gratuite.

  • Speaker #0

    Comment ça s'organise ?

  • Speaker #1

    Je suis curieux de savoir.

  • Speaker #0

    Ces sessions sont organisées à New York par l'entreprise de bien-être OneTaste, dont je te parlais. Et Michèle, qui est intriguée, décide d'aller voir ce que ça donne. Après tout, c'est gratuit, et au point où elle en est, elle se dit qu'elle n'a rien à perdre.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est sa prof de yoga qui lui a conseillé, donc ça a l'air safe.

  • Speaker #0

    Elle est en confiance, exactement. C'est important que tu dis ça. Lorsqu'elle entre dans la pièce, donc le jour de la...

  • Speaker #1

    Des deux sessions gratuites.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    La première session.

  • Speaker #0

    La session gratuite. Elle entre dans une pièce qui est dédiée à la pratique de la méditation orgasmique et elle se sent tout de suite très bien accueillie. Très bien.

  • Speaker #1

    Tu m'étonnes.

  • Speaker #0

    Elle est accueillie par un groupe de personnes super souriants, sympathiques, visiblement bien dans leur peau et épanouies. Ils la mettent tout de suite à l'aise et elle se sent portée par cette énergie contagieuse. Et on va lui faire tout un discours d'introduction super positif, en lui promettant un épanouissement inouï, en lui disant que la pratique de l'homme va débloquer tous ses problèmes, et elle va enfin reprendre le pouvoir sur sa vie. Donc tu vois un peu la tactique ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, bien sûr, bien sûr.

  • Speaker #0

    Vient ensuite le moment de la pratique, un moment qu'elle accueille forcément avec appréhension, il faut se mettre à sa place. Et là on la fait s'allonger sur un genre de tapis. On lui demande de retirer tous les vêtements qu'elle porte en bas. Puis, un homme qui n'en a jamais vu de sa vie et qui ne l'attire d'ailleurs pas forcément, de prime abord, il met des gants, il lubrifie ses doigts et il se met à lui caresser le clitoris d'une façon très neutre, j'ai envie de dire, très cadrée, quasi chirurgicale, avec la même intention, c'est l'impression que ça donne, que s'il beurrait une tartine de pain, tu vois.

  • Speaker #1

    Non, non, non, attends, stop, parce que là, j'ai une image. Elle arrive, on la fout à poil. Il y a un type qui met des gants et qui commence à lui caresser.

  • Speaker #0

    Il y a d'autres personnes autour d'elle qui font pareil. C'est un atelier.

  • Speaker #1

    Un atelier ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc ce monsieur, comme je te dis, il a des gants. Il est très concentré, très sérieux. Et en fait, ce qu'il va faire, c'est qu'il va faire des mouvements très coordonnés et chorégraphiés sur son clitoris. Tout simplement.

  • Speaker #1

    Limite mécanique.

  • Speaker #0

    Exactement. Et d'ailleurs, ce qui est fou, c'est qu'il se chronomètre.

  • Speaker #1

    Oh non.

  • Speaker #0

    Non mais en fait, il a 15 minutes pour exécuter sa chronométrie.

  • Speaker #1

    Pour la faire jouir.

  • Speaker #0

    Pour la faire jouir. Enfin, en tout cas, pour lui... Tu comprendras après que ce n'est pas tout à fait ça. Pour, en effet, techniquement, lui donner l'orgasme tant attendu. Parce que là, en l'occurrence, pour Michel, ça ne va pas marcher. Michel va quand même ressentir du plaisir. Parce que c'est quand même très... C'est presque scientifique. Il y a une méthode précise pour faire du bien à la femme, c'est ça. Elle se sent bien et surtout, elle découvre en fait quelque chose qu'elle n'a jamais vécu de sa vie, qui est le fait d'avoir son propre plaisir et son propre épanouissement au centre de l'attention.

  • Speaker #1

    Attends, elle a accepté de se mettre quasiment nue devant une bande d'inconnus qui vont la...

  • Speaker #0

    Un, un, un.

  • Speaker #1

    Oui, enfin, dont un va la tripoter, entre guillemets. Oui,

  • Speaker #0

    parce qu'on lui présente ça comme une technique de méditation, une nouvelle technique de méditation.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu vois ?

  • Speaker #1

    Du coup ?

  • Speaker #0

    La scène est quand même très, très bizarre, très gênante. Et on voit d'ailleurs plein d'extraits. On voit la scène. On voit les scènes dans le documentaire Netflix et ça met carrément super mal à l'aise.

  • Speaker #1

    Parce que ça a été filmé.

  • Speaker #0

    Oui, et c'est gênant.

  • Speaker #1

    C'est chaud, quoi.

  • Speaker #0

    Oui. Mais... A la fin de la séance, Michal va discuter avec la belle et magnétique responsable des ventes de OneTaste, qui s'appelle Rachel Sherwitz. Et cette dernière, qu'est-ce qu'elle va lui dire ? Elle va lui conseiller de s'inscrire pour participer à un cursus de 6 sessions durant 6 week-ends pendant lesquels elle pourra explorer davantage la pratique du homme, devenir une toute nouvelle femme et carrément, pourquoi pas, devenir coach à un homme. Michel, elle est très jolie, d'accord ? Je te dis ça maintenant, tu verras après que c'est pas du tout anodin.

  • Speaker #1

    Non mais technique commerciale quoi.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Il recrute à tour de bras, comme partout.

  • Speaker #0

    Seul hic, évidemment H, ce cursus coûte un bras. En l'occurrence, 12 000 dollars.

  • Speaker #1

    Ah, bah tiens.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, là, elle a assisté à une séance de découverte gratuite, mais d'après ce que j'ai compris, ça coûte 1000 dollars normalement la séance.

  • Speaker #1

    Ouais, elle en a une deuxième normalement.

  • Speaker #0

    Non, non, je ne sais pas pourquoi tu... Tu n'as pas dit deux séances gratuites ? Non, une seule, H.

  • Speaker #1

    Dommage pour elle.

  • Speaker #0

    Donc évidemment, elle hésite parce qu'elle n'a pas forcément cet argent sous la main. Mais la responsable des ventes, elle lui fait une proposition, c'est hallucinant. Elle va l'aider à souscrire en ligne à une carte de crédit qui lui permettra de faire un crédit pour obtenir cette somme tout de suite.

  • Speaker #1

    Ben voyons.

  • Speaker #0

    Elle va lui dire que d'ailleurs, elle n'aura pas d'intérêt à payer la première année, donc super intéressant. Et elle va lui proposer une belle remise sur la formation.

  • Speaker #1

    Et bien voilà, oui.

  • Speaker #0

    Michal, qui est toujours hésitante mais convaincue par le discours ultra positif et bien rodé de la responsable des ventes, finit par accepter.

  • Speaker #1

    Oui, ça me rappelle certaines techniques commerciales, c'est bien connu, où quelqu'un te fait acheter quelque chose que tu ne veux pas acheter, en te disant, croyez-moi, vous faites une bonne affaire, et tu finis par l'acheter.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Et croyez-moi, vous en avez besoin, vous ne le savez pas encore.

  • Speaker #1

    Vous faites une bonne affaire.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc, Michal assiste ensuite au cursus en six sessions. Et là, c'est la révélation pour elle. Elle se lie immédiatement et profondément à la communauté OneTaste. Parce que tu vas voir, il y a aussi un sentiment d'appartenance important. qui te rappelle sans doute le fonctionnement des sectes.

  • Speaker #1

    Il faut faire partie du groupe. Il faut être bien vu par le groupe.

  • Speaker #0

    Et elle découvre enfin, Michel, les pouvoirs de l'orgasme méditatif. Et elle ressent un vrai soulagement de voir tout simplement son corps se débloquer. Enfin, parce qu'il faut imaginer qu'elle partait de zéro.

  • Speaker #1

    Six week-ends, 12 000 dollars. Moi, j'appelle ça des préliminaires. Ça coûte un peu cher.

  • Speaker #0

    T'as raison. Ouais, ouais, ouais. Et justement, en fait, il représente un peu ça comme des préliminaires. Dans la mesure où ils sous-entendent que grâce à ça, comme je te dis, tu vas être une meilleure personne, plus ouverte aux autres, tu vas avoir un fil sexuel très épanoui, tu vas être bien dans ton corps.

  • Speaker #1

    Ça nous fait ça à tous,

  • Speaker #0

    évidemment. C'est pas aussi simple que ça, tout simplement. De là, donc, Michelle H. devient accro aux sessions One Taste et commence à s'endetter très sérieusement. Elle a terminé son cursus pour devenir coach et elle va enfin pouvoir organiser ses propres sessions. dans un cadre très limité, évidemment.

  • Speaker #1

    Donc, c'est elle qui recrute.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Avec les autres coachs, parce qu'ils sont plusieurs, elle va pouvoir vendre les cursus en échange d'une commission sur ses ventes.

  • Speaker #1

    Ok. Alors, dans un premier temps, elle fait appel à son entourage ou pas ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. En général,

  • Speaker #1

    on fait comme ça. Que ce soit pour vendre du Tupperware, du Weight Watcher, tout ce que tu veux, en général, c'est son entourage.

  • Speaker #0

    Vendre des orgasmes, c'est un peu plus délicat quand même En général, tu ne la ramènes pas trop. Elle va plutôt s'isoler de sa famille qui témoignera ensuite, notamment son frère, pour dire que c'était très compliqué pour eux parce qu'ils voyaient bien qu'elle était partie sur un truc New Age bizarre et qu'ils n'arrivaient pas trop à la ramener à eux.

  • Speaker #1

    D'accord, mais si elle recrute, elle fait partie de...

  • Speaker #0

    Elle est employée.

  • Speaker #1

    Oui, d'accord. Mais elle ne fait pas partie du cours de yoga d'origine. Elle touche quelles personnes ? Elles sortent d'où les personnes qu'elles recrutent ?

  • Speaker #0

    En fait, tout simplement, elle est coach dans les sessions de découverte. Et c'est tout simplement le bouche à oreille, comme elle avec son cours de yoga, qui fait que les gens viennent à l'atelier de découverte.

  • Speaker #1

    Bon, ok. Elle a pris du galon. 12 000 dollars en même temps, c'est pas...

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    C'est cher payé pour prendre du galon.

  • Speaker #0

    Elle s'est bien endettée pour ça quand même. Et en plus de ses commissions, de ses soi-disant commissions, elle pourra intégrer une maison One Taste. Et notamment, elle, c'est une maison qui se situe dans le Lower East Side de New York. Elle pourra y vivre 24h sur 24 avec les autres vendeurs, hommes et femmes réunis, de l'entreprise. Ils sont en tout 150, à ce moment-là, en tout cas en 2014, ils sont à peu près 150 dans le monde.

  • Speaker #1

    Lower East Side, c'est Malatang, c'est pas dégueu comme quartier, il y a pire.

  • Speaker #0

    Ah oui, non mais c'est une entreprise, en 2014, c'est une belle entreprise florissante qui a du pognon à achat.

  • Speaker #1

    Tu m'étonnes.

  • Speaker #0

    On lui propose donc d'intégrer finalement une communauté qu'elle aime. avec qui elle se sent bien, et on lui propose d'en faire son métier. Donc un mois et demi après avoir découvert One Taste, donc c'est assez récent, Michelle accepte cette proposition.

  • Speaker #1

    Elle va suivre un cursus, une formation ?

  • Speaker #0

    Plusieurs cursus, ouais, tu vas comprendre. Elle quitte son métier, elle quitte sa maison, elle quitte son chien.

  • Speaker #1

    Ah la vache, elle lâche tout.

  • Speaker #0

    Pour pouvoir s'installer au QG new-yorkais de One Taste. Et je vais te raconter juste après comment ça s'est passé, justement. Comme la plupart des femmes qui témoigneront ensuite H. Michelle dira qu'elle ressentait un réel besoin de participer à ces sessions, non pas vraiment pour la pratique et les sensations, mais surtout pour le sentiment profond d'appartenance à la communauté. Elle découvre en parallèle la personnalité de Nicole Didon. On n'en a pas parlé encore, mais c'est la fondatrice et gourou, si l'on peut dire, de One Taste. Tout à l'heure, je t'ai parlé d'une responsable des ventes charismatique, c'est son bras droit. Nicole Didon, c'est une femme extrêmement charismatique, magnétique et sûre d'elle. Cette Nicole, elle renvoie l'image de quelqu'un d'épanoui. Et ses discours, qui sont couverts d'être ceux d'une redoutable businesswoman, de l'industrie du sex-wellness, c'est comme ça qu'on l'appelle, sont très convaincants et semblent réellement sincères. Elle partage ses expériences, elle part des bienfaits de la méditation orgasmique dans son lien à soi, mais aussi aux autres.

  • Speaker #1

    Remarque, c'est pas con comme idée. T'es une femme, tu te dis voilà, j'ai entendu parler de femmes autour de moi qui n'ont jamais connu la jouissance. Je suis une super commerciale, une businesswoman, je vais monter un business avec ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Et puis ça va.

  • Speaker #1

    C'est pas con, mais ça dérive, toujours.

  • Speaker #0

    Ça fait toujours par dérivé. Et puis ça va. Le concept un peu aussi qui est intéressant, qui était intéressant à l'époque et qui fait que d'ailleurs One Taste a reçu vraiment un accueil dans les médias super positifs à l'époque. Il y a même le New York Times qui a fait un super article dithyrambique sur cette entreprise et sur ce concept de méditation orgasmique. C'est que ça va un peu contredire le concept de la sexualité qui est très tourné quand même vers le plaisir masculin et qui ne met pas forcément en avant le plaisir féminin. On est quand même dans une société.

  • Speaker #1

    Alors voilà, cette femme-là vous dit, je vais vous aider à vous épanouir.

  • Speaker #0

    Et vous allez passer au premier plan.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    C'est un bon argument marketing.

  • Speaker #1

    C'est loin d'être bête en effet. Ça peut marcher.

  • Speaker #0

    Donc, Nicole Didon, elle a un message simple et efficace. Faites-vous du bien, en conscience, et vous atteindrez un niveau d'épanouissement tel qu'il rayonnera autour de vous. Et là, Ash, je vais te montrer un extrait de sa conférence TEDx. Tu sais ce que c'est un TEDx ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Non, t'es trop vieux pour ça.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    C'est mon tour.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas ce que c'est.

  • Speaker #0

    Et donc, cette conférence, elle a été visionnée par des millions de personnes. Donc, pour l'instant, je m'arrête là. Je te montre juste un tout petit extrait de la conférence pour que tu découvres cette femme qui est tout simplement le gourou de

  • Speaker #2

    One Taste.

  • Speaker #0

    Donc pour traduire H, elle dit ce sont, c'est quand même particulier, elle dit ce sont les femmes excitées qui dirigeront le monde et les hommes qui oseront les caresser. Et tout ça nourrira les besoins de connexion et d'interconnexion que nous avons tous.

  • Speaker #1

    Non mais c'est bien, c'est très bien, je viens de voir cette vidéo de cette femme sur scène, elle est jolie, elle est sympathique, elle fait rigoler tout le monde, tout le monde applaudit, elle me fait penser un petit peu à Cléopâtre.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est pas connu non mais.

  • Speaker #1

    Lumineuse majesté, majesté lumineuse, tout le monde l'écoute, tout le monde rigole, tout le monde est à ses pieds parce qu'ils savent que dans son discours elle n'a pas de tort, mais comme je dis à chaque fois ça dérape, donc j'attends la suite.

  • Speaker #0

    Elle n'a pas tort. Et puis, ouais, c'est un peu au-delà de Cléopâtre. Ta référence est un peu old school, Hache. C'est tous les gourous modernes, finalement, qui ont ce genre de discours et qu'on voit sur scène comme ça, qui sont sympathiques, fun, hyper ouverts sur tout. Et c'est séduisant, d'une certaine manière.

  • Speaker #1

    C'est séduisant parce que ce qu'elle te vend, elle te dit un jour, c'est les femmes qui auront le pouvoir sexuel et les hommes qui auront la chance de pouvoir les approcher seront...

  • Speaker #0

    C'est pas bête encore un peu comme message.

  • Speaker #1

    Moi, ça ne me déplaît pas pour l'instant.

  • Speaker #0

    Mais bon, dans l'idée, ce n'est pas pour l'instant. En tout cas, Ash, c'est un peu farfelu, mais ce n'est pas méchant, méchant.

  • Speaker #1

    C'est pas mal ça.

  • Speaker #0

    Sauf que Ash, on est dans Cactus Theory. Donc, les sous-messages qui sont portés par One Taste, en revanche, ils sont beaucoup plus discutables et dangereux. En effet, les adeptes entendent souvent... Donc, les adeptes, ça peut être soit les personnes qui participent aux sessions, soit les employés, comme Michal. Ils entendent souvent que l'homme permet de guérir les femmes de leur trauma, y compris sexuel. L'orgasme serait un moyen d'expier le trauma et de l'évacuer. Grosse erreur. Là, je me suis dit, les psychologues et les psychiatres n'ont plus qu'à aller se rhabiller. C'est le cas de le dire. Puisque la méditation orgasmique serait la solution à tous les traumas.

  • Speaker #1

    Bien sûr, mais bien sûr.

  • Speaker #0

    Je trouve ça très très dangereux comme discours.

  • Speaker #1

    Oui, mais il y a des gens qui adhèrent, voilà.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que c'est très dangereux. Ensuite, dans le documentaire Netflix notamment, si vous avez envie de le regarder, allez-y, on entend Nicole Didon dire des choses beaucoup plus graves. Elle dit clairement, et d'ailleurs elle est revenue sur ses propos. comme par hasard, à partir du moment où le FBI s'est mis à s'intéresser à son entreprise. Mais elle dit, on l'entend dire clairement, qu'il n'y aurait pas de viol si toutes les femmes étaient... Excité, turned on, finalement, grâce à la pratique de l'homme, d'accord ? Puisqu'elle va dire les mots suivants, clairs, il n'y aurait pas de viol puisqu'il n'y aurait rien à violer, finalement, si toutes les femmes étaient excitées.

  • Speaker #1

    Bah oui, non, mais c'est n'importe quoi. Un viol, c'est un homme qui est excité par une femme et qui passe à l'action.

  • Speaker #0

    Et qui ne lui demande pas son avis.

  • Speaker #1

    Voilà, et même si la femme est excitée, ça veut dire quoi ? Qu'elle va être consentante ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. En fait, c'est hyper grave de dire ça. Ça sous-entend que tu devrais... En tant que femme, pouvoir lâcher prise de façon totalement robotique et être partante à chaque fois lorsque n'importe quel individu a envie d'avoir des rapports sexuels avec toi. Comme ça, il n'y a pas de viol. Et en fait, tu devrais être capable de lâcher prise et de pratiquer la méditation orgasmique.

  • Speaker #1

    D'accord. Est-ce que cette femme-là s'est déjà fait violer ? Non. Donc elle ne sait pas de quoi elle parle ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas de quoi elle parle, moi non plus Je ne sais pas ce que c'est qu'un viol,

  • Speaker #0

    je ne l'ai pas vécu En tout cas quand on creuse dans son passé On se rend compte que son père, qu'elle a peu connu S'est retrouvé en prison Pour pédophilie Donc elle a quand même Un rapport particulier Malheureusement lié à la sexualité

  • Speaker #1

    Passif, malsain avec tout ça Passif,

  • Speaker #0

    malsain avec tout ça, évidemment C'est pas très surprenant Donc c'est gravissime Je trouve de tenir ce genre de propos Et c'est d'autant plus gravissime venant d'une entreprise H qui se dit féministe et qui veut soi-disant redonner le pouvoir aux femmes. Ça colle pas du tout là.

  • Speaker #1

    Ben, c'est bizarre.

  • Speaker #0

    Revenons maintenant à Michal, si tu veux bien. Les premières semaines au sein de la maison One Taste de New York se passent très bien. Parce que l'homme lui permet de découvrir le homme, lui permet de découvrir de nouvelles sensations dans son corps. Et elle se sent vraiment plus... plus légère du fait de pratiquer la méditation orgasmique.

  • Speaker #1

    Oui, mais elle n'avait jamais rien vécu ni connu auparavant, donc ça peut être positif pour elle.

  • Speaker #0

    Pour l'instant. Elle découvre le fonctionnement un peu spécial de cette grande communauté d'une cinquantaine de personnes qui vivent au même endroit. Ils vivent ensemble 24h sur 24. Ils travaillent ensemble en tant que vendeurs et coachs. Et ils dorment dans les mêmes lits.

  • Speaker #1

    Mais est-ce qu'ils pratiquent tous les jours ?

  • Speaker #0

    Voilà, j'allais y venir. Ils pratiquent ensemble la méditation orgasmique 4 fois par jour, de façon obligatoire.

  • Speaker #1

    4 fois par jour ?

  • Speaker #0

    Mais attends, c'est pas fini. Ils ont un partenaire imposé avec qui dormir. Donc on te dit déjà, tu vas dormir avec cette personne, ça va être ton partenaire de recherche.

  • Speaker #1

    Allez Jocelyne, tu dors avec Joël.

  • Speaker #0

    Ouais, il te plaît ? Non, c'est pas grave.

  • Speaker #1

    C'est pas grave, c'est juste une expérience.

  • Speaker #0

    C'est de la méditation. C'est pas du sexe. Donc comme je te dis, tant pis si la personne elle ne te plaît pas.

  • Speaker #1

    C'est du sexe, mais c'est pas du sexe. On te vend ça...

  • Speaker #0

    C'est ça qui est insidieux.

  • Speaker #1

    On te vend ça bizarrement quand même. Ah c'est malsain mais grave.

  • Speaker #0

    C'est plus que bizarre. Ils peuvent faire des sessions d'hommes et avoir des rapports sexuels avec n'importe qui. Par contre, ils sont d'ailleurs encouragés dans ce sens-là. Mais par contre, ils dorment avec leurs partenaires de recherche. et ils doivent forcément pratiquer le Homme avec leur partenaire de recherche. Mais enfin, si tu sais, hop, allez, hop, tiens, quand tu passes 24h sur 24 avec des gens qui ne font que ça, ça part un peu dans tous les sens. Ça part finalement, tout simplement, en orgie, d'une certaine manière.

  • Speaker #1

    Et ça devient même la normalité.

  • Speaker #0

    Ça devient la norme. Mais, soi-disant, c'est encadré dans le cadre d'une pratique méditative et professionnelle. D'accord ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Si tu veux être un bon coach, il faut pratiquer.

  • Speaker #0

    C'est ça, il faut te perfectionner dans ta pratique. D'autres anciens employés ont d'ailleurs raconté l'étrange conseil que leur donnaient les responsables de OneTaste. Pour éviter les tensions, et d'ailleurs ce sont des hommes également qui ont témoigné, je tiens à le dire. Pour éviter les tensions au sein de la communauté, on leur conseille à se forcer à faire l'amour avec les personnes avec qui le courant ne passe pas du tout. Ça donne donc lieu à des scènes Très gênante et totalement lunaire. En fait, on te dit, il ne faut pas de tensions au sein de la communauté. Vous êtes là pour répandre l'amour, l'épanouissement personnel.

  • Speaker #1

    Oui, mais ce mec-là, je ne peux pas le blairer. Tant mieux, tu sais avec lui que tu vas aller ce soir. C'est ça qu'on te dit ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Moins tu peux le blairer et plus...

  • Speaker #0

    On va régler tous les problèmes encore. C'est la solution à tout.

  • Speaker #1

    Comme tu dis, ça doit être lunaire.

  • Speaker #0

    Donc, il y a des personnes qui ont dit, mais c'était gênant. Parce qu'ils se forçaient du coup. C'est pas du tout naturel et ça ne réglait aucun problème. Mais ils le faisaient parce qu'on leur disait c'est comme ça. On leur disait vous êtes payés pour ça. Voilà, c'est ça one taste.

  • Speaker #1

    Et si tu veux être un book coach ?

  • Speaker #0

    Il faut que tu dépasses tes préjugés. Il faut que tu arrêtes ta colère. Autre activité étrange, H. Ils se réunissaient très souvent. Je dis ils se réunissaient parce que évidemment, tout ça n'existe plus aujourd'hui. Heureusement. Il se réunissait très souvent dans le cadre de cercles de paroles. Alors là, il y avait des cercles de paroles et des réunions interminables.

  • Speaker #1

    Ça devait te faire feluer à mort.

  • Speaker #0

    Ouais. Et l'un des exercices consistait à évacuer les choses négatives que tu pensais au sujet de quelqu'un. Tout simplement en lui balançant à la tronche. Et l'autre, et c'est là que c'est totalement bizarre, donc celui qui se fait insulter finalement, celui à qui on dit qu'il est moche, qu'il pue, eh bien il te fait répondre « Merci » . Thank you. Tu dois lui dire merci. Et donc, dans le documentaire Netflix, on voit une scène où il y a un pauvre monsieur qui se fait humilier. Je ne sais plus ce que lui dit la personne en face, mais qu'il est gros, qu'il ne ressemble à rien. Et tu vois, la personne dit merci. Et après, ces personnes témoignent, en disant sur le coup, ça m'a fait du bien. Non, mais tu vois, tu es dans un niveau d'endoctrinement qui est tel que tous les exercices sont censés te faire des biens. Ça te convaincre qu'ils sont bons pour toi. Je trouve ça ignoble. Bref. Concernant le rythme de travail, il devait se lever entre 5h et 6h du matin pour commencer la pratique du Homme. Dans la journée, il travaillait, comme je te disais, il avait des sessions de découverte avec le public, pendant lesquelles il était coach, et il devait aussi vendre des formations. Et puis, le soir, il continuait à pratiquer, comme je te disais, c'est 4 fois par jour, minimum. Et finalement, il se couchait tous les soirs vers minuit. Comme je te disais, ils dormaient tous plus ou moins dans le même espace. Donc ça fait que finalement, ils avaient très peu d'heures de sommeil. Donc ils étaient quand même dans des conditions particulières.

  • Speaker #1

    Oui, parce que vu que tu es un bon élève et que tu deviens sergent-recruteur, il faut bosser, il faut bosser. La technique, la pratique, tout, le discours, tout, et oui, tout. Et tu es en groupe avec d'autres sergents-recruteurs qui sont comme toi. Et vous vous découvrez entre vous avant de le faire découvrir aux autres. Donc vous restez enfermés et vous allez bosser. Croyez-moi que vous allez bosser. C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. Vous allez être des bons vendeurs, des bons coachs. La hiérarchie, donc, qui est représentée par Nicole et ses représentantes de vente charismatiques, les inciter à se donner pleinement pour la communauté, comme tu disais, donc, pour l'entreprise, être à 100% tout ce temps consacré à la communauté, ça isolait un petit peu les employés de leurs proches. Évidemment, si tu passes 24h sur 24, tu bosses et que tu vis avec les mêmes personnes. Tu t'isoles de tes proches et de ta famille. Et ça aussi, c'est un schéma H que l'on retrouve beaucoup dans les sectes. Ça te fait sûrement penser à ça.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    On attend d'eux une dévotion totale. Rapidement, Michal, elle se rend tout de même compte qu'on attend d'elle, en tant qu'employée sérieuse, qu'elle pratique sans cesse le homme. Y compris lorsqu'elle n'en a pas envie et lorsqu'elle n'en a pas besoin. Donc au début, elle était ravie de découvrir son corps et son propre plaisir. Mais au bout d'un moment, ça va 5 minutes.

  • Speaker #1

    Et puis ça devient fatigant.

  • Speaker #0

    C'est ça. Elle ne se sent donc plus maître de ses désirs à un moment donné, parce qu'on lui dit, tu n'as pas le choix. D'accord ? T'es payé pour ça. T'es payé, entre guillemets, on en reparlera après.

  • Speaker #1

    C'est là où ça commence à déraper.

  • Speaker #0

    Ouais. Elle doit pratiquer donc le hob 4 fois par jour, tous les jours, y compris quand elle a ses règles, y compris quand elle est malade et qu'elle a la grippe. comme ça. Et concernant les sessions avec le public Michel racontera que One Taste accueillait les clients fortunés en mal de rapport intime. Pour résumer grossièrement, des hommes riches prêts à payer cher pour toucher des femmes et apprendre à leur faire du bien.

  • Speaker #1

    Mais là voilà, c'est une première dérive, c'est un autre commerce.

  • Speaker #0

    C'est le commerce.

  • Speaker #1

    C'est deux doigts de prostitution ça.

  • Speaker #0

    Ouais, je suis assez d'accord avec toi. Elle se retrouvait donc à devoir pratiquer le homme avec de vieux messieurs pas très séduisants. Et elle n'appréciait pas du tout l'exercice.

  • Speaker #1

    Mais oui, mais ils ont de l'argent !

  • Speaker #0

    A cette époque, One Taste est en plein développement commercial. Et l'idée est de remplir au maximum les sessions, les ateliers. Pour cela, le recrutement des employés, comme Michel, ne se faisait pas au hasard. Comme je te disais tout à l'heure, la plupart des femmes qui étaient recrutées et employées étaient jeunes, séduisantes et dociles. Lorsqu'elles montraient un manque de motivation face à des clients qui les rebutaient, on leur disait plusieurs choses. Première chose, on leur expliquait que le homme n'était pas un rapport sexuel, mais une pratique de méditation. Ce n'était donc pas une pratique intime et sexuelle, mais une pratique holistique. Donc il n'y avait pas besoin de lien ou d'attirance avec la personne, un peu comme un partenaire de danse. Avec ce genre de vision et de propos, il légitime donc le fait que deux personnes qui ne se connaissent pas et qui ne s'attirent pas, en tout cas pour la femme, pratiquent ensemble. Et j'ai voulu savoir, H d'ailleurs, comment tout simplement était défini dans les dictionnaires français officiels un rapport sexuel dans la langue française. Et voilà ce que j'ai trouvé. C'est une activité sexuelle humaine impliquant plusieurs individus pratiqués pour le plaisir ou la reproduction. Donc clairement, quoi qu'on en dise, le homme, c'est un rapport sexuel.

  • Speaker #1

    Mais oui.

  • Speaker #0

    Voilà, il ne faut pas dire, il faut arrêter de dire que c'est pas...

  • Speaker #1

    On est autour du pot, là. Rapport sexuel.

  • Speaker #0

    Ensuite, on leur disait que justement, et c'est là que ça devient vraiment moche, moins elles étaient attirées par leur partenaire de homme, donc les clients qui payaient cher, plus elles se déconnectaient de leurs émotions et plus les sensations étaient fortes et puissantes. Donc, certains d'entre eux, les plus fortunés... et donc les plus impliqués, ont même intégré les ACD des investisseurs, tout simplement, qui ont intégré les bureaux de One Taste et qui ont suggéré, et on a suggéré à Michal, comme à d'autres femmes en situation financière précaire comme elle, de rencontrer un de ses investisseurs et de lui proposer d'être sa partenaire exclusive de homme en échange d'argent. C'est comme elle dit dans le reportage de la BBC, dans le podcast de la BBC, elle dit c'était pas de la prostitution. Officiellement, mais ça ressemblait à de la...

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Tu viens de me dire un truc, les mecs étaient des investisseurs.

  • Speaker #0

    Ouais, donc...

  • Speaker #1

    Donc ils investissent dans la compagnie qui s'appelle... On m'échappe.

  • Speaker #0

    One Taste.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà.

  • Speaker #0

    Pour toucher des femmes.

  • Speaker #1

    Eh ben voilà. En échange, j'investis dans ta boîte.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est... Ouais, on est d'accord. D'ailleurs, Michal dira que le ratio d'ailleurs entre les hommes riches et les femmes pauvres était très déséquilibré. Il y avait beaucoup de femmes pauvres. qui étaient là,

  • Speaker #1

    qui étaient endettés,

  • Speaker #0

    qui pouvaient plus s'en sortir, et des hommes riches qui arrivaient pour les sauver finalement. Le syndrome du sauveur. Pour inciter les clients masculins à payer pour les coachings les plus chers. On demandait aux femmes employées de refuser les avances des hommes en leur disant, et c'est vraiment tordu, En leur disant « je ne pratique pas le homme, je ne pratique, pardon, le homme, qu'avec des hommes qui ont suivi le programme expert. » Pour inciter ces hommes qui les désiraient à payer pour faire. Les clients masculins de OneTaste, Hache, il est temps qu'on en parle. On se rend compte en creusant que la plupart des hommes qui sont ciblés par l'entreprise, parce qu'il s'agit d'un business encore une fois, sont des investisseurs de la Silicon Valley, des ingénieurs, des informaticiens, ce qu'on appelle finalement des... tech guys, des gars de la tech, qui gagnent très bien leur vie, qui ont beaucoup d'argent à dépenser, mais qui sont en parallèle en situation de ce qu'on appelle de précarité sociale. Ce sont des hommes, donc cisgenres et hétéros, qui ont énormément de mal à créer du lien avec les femmes et qui sont globalement assez isolés socialement. On peut les appeler aussi pour caricaturer des geeks. En échange d'argent, parce que OneTaste est bel et bien un business, encore une fois, On leur propose de rencontrer des femmes qui s'allongent devant eux de façon « consentante » et à qui ils devront donner du plaisir. Mais ce n'est pas seulement ça. On leur promet qu'ils apprendront à devenir d'excellents partenaires sexuels. Donc des hommes désirables, comme je te disais.

  • Speaker #1

    On va te former pour que tu sois au top, mais ça va te coûter une blinde.

  • Speaker #0

    Voilà. Mais on leur fait aussi comprendre que le homme leur offrira une connexion intense, énergétique. quasi spirituel avec les femmes avec qui ils le pratiqueront. Au fur et à mesure de ces expériences, Michal va commencer à se sentir très mal et a carrément développé un syndrome de dissociation traumatique. C'est un syndrome qui, selon l'association mémoire traumatique et victimologie, est dû à un mécanisme neurobiologique de sauvegarde exceptionnel mis en place par le cerveau de la victime pour survivre à un stress extrême. Les violences, par leur caractère impensable, produisent un état de sidération qui, en paralysant les fonctions mentales supérieures, rend incontrôlable la réponse émotionnelle. La dissociation traumatique H, c'est un phénomène énormément observé dans le cadre des violences sexuelles faites aux femmes, essentiellement.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Donc c'est comme si ton cerveau comprenait et vivait toutes ces sessions de rapports sexuels consenties comme une violence.

  • Speaker #1

    Oui, j'avais pigé.

  • Speaker #0

    Mais que ton endoctrinement et ta vulnérabilité t'empêchaient d'en prendre conscience et d'en sortir.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    La dissociation fige et paralyse... Ce qui rend évidemment impossible tout mouvement de rejet et empêche de sortir de la situation. Lorsque Michal, elle disait à ses responsables qu'elle vivait mal les choses, on lui disait mais si tu ne veux pas, tu n'es pas obligé de participer à la session. Si le homme te gêne et tu te sens mal, tu l'arrêtes. Mais en fait, elle disait je ne pouvais pas l'arrêter. C'est un peu technique, c'était la petite partie technique. Pour couronner le tout, je t'en ai parlé tout à l'heure, mais Michel était payé au lance-pierre. Comme tous les...

  • Speaker #1

    Ah voilà, ils étaient payés.

  • Speaker #0

    Mouais.

  • Speaker #1

    Mouais.

  • Speaker #0

    Ils étaient payés 3 dollars de l'heure en moyenne.

  • Speaker #1

    Ça fait cher pour donner son corps.

  • Speaker #0

    Ouais, surtout que...

  • Speaker #1

    Pardon, ça fait pas cher. Et puis même...

  • Speaker #0

    Vu les bénéfices qui se faisaient.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Je peux te dire que voilà. On leur disait que finalement, ils allaient toucher une commission sur leur vente, mais que finalement, la commission... concerné les ventes de toute l'équipe, de New York, enfin voilà. Au final, ils avaient du mal à être payés.

  • Speaker #1

    Je te rends pardon, mais là, pourcentage sur les ventes. Mais tu t'es obligé de vendre ton corps pour ramener des contrats. On est bien d'accord.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça, t'as tout compris.

  • Speaker #1

    Donc on est toujours à deux doigts de la...

  • Speaker #0

    En tout cas du travail forcé et de l'abus de pouvoir.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    C'est clair. Donc... Évidemment, Michelle, comme je te dis, elle était à découvert avec sa carte de crédit. Et clairement, ce qu'elle touchait n'arrivait pas du tout à combler cette immense découverte. Parce que ce que je ne t'ai pas dit, c'est qu'en plus du prix des formations de coaching, il y avait également une cotisation annuelle.

  • Speaker #1

    Ah, un appareil.

  • Speaker #0

    À What Taste.

  • Speaker #1

    Ah oui, tu as ta carte.

  • Speaker #0

    Annuelle de 6 000 dollars. Ça te donnait par contre, Hache, certains avantages que Michelle voyait comme étant... très intéressant, c'est que grâce à cette cotisation, tu étais systématiquement au premier rang lors des interventions publiques de Nicole Didon, la gourou. Et Michèle, elle vénérait Nicole, comme toutes les femmes et toutes les personnes qui ont été enrôlées dans cette entreprise.

  • Speaker #1

    Ça ne m'étonne pas trop, parce que quand tu la vois en vidéo, elle sait faire. Elle sait faire.

  • Speaker #0

    Elle est très forte. Dans son entrevue pour la BBC, Michèle dira...

  • Speaker #1

    je voulais être proche de Nicole je voulais être comme Nicole et je voulais être aimée de Nicole je voulais être comme Nicole et aimée de Nicole c'est ce que disent les gens quand ils sont en adoration devant un gourou exactement,

  • Speaker #0

    t'as tout compris la suite de l'histoire de Michal je la connais pas parce que j'ai cru comprendre qu'elle avait été contestée par One Taste et que l'entreprise avait réussi à faire retirer de la presse les détails de la suite des événements Je sais juste qu'a priori, Michal a quitté la secte en 2016.

  • Speaker #1

    Et que l'histoire a été étouffée.

  • Speaker #0

    En tout cas, les détails de la suite, je ne les connais pas.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je pense que ça a été, en tout cas, interdit de diffusion.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Passons maintenant aux poursuites judiciaires. One Taste a contesté et contredit le témoignage de Michal et celui d'autres membres. Ça peut arriver, Hache, bien sûr, même si c'est heureusement rare qu'une personne invente de toutes pièces une histoire. terrible pour attirer l'attention et espérer gagner beaucoup d'argent en procès. Sauf que là, Michel n'était pas seul. Ils sont 6 à avoir témoigné à la barre du tribunal en mai 2025. 6 à avoir témoigné.

  • Speaker #1

    Excuse-moi, 6 femmes et hommes ? Oui,

  • Speaker #0

    je vais en parler juste après. 6 personnes qui ont le courage de témoigner. Il y en a plein d'autres qui ont témoigné dans les médias de façon... anonymes, parce qu'ils avaient peur de représailles. Donc il y a au moins 6 personnes qui, officiellement, devant l'État, en tout cas, se sont manifestées et ont témoigné.

  • Speaker #1

    Alors attends, je te coupe une seconde. Quand tu as peur de représailles, on parle d'une femme d'affaires, comme on dit, une grosse boîte, avec des gens qui, voilà, plus ou moins donnent leur corps, découvrent la sensualité. Peur de représailles, ça veut dire quoi ? On va pas te coller un avocat sur les fesses, t'en as déjà. Un procès ? Ils ont peur de quoi ? Qu'on touche à leur famille, qu'on touche à leur corps, qu'il y a une agression ? Ils ont peur de quoi ?

  • Speaker #0

    Je pense que, moi je comprends qu'on puisse vouloir témoigner de façon anonyme, parce que c'est quand même, ce qui s'est passé dans cette entreprise, c'est quand même hyper intime et t'as pas forcément envie que ça soit...

  • Speaker #1

    Ah oui d'accord, ok.

  • Speaker #0

    Tu vois, rapport à la thématique.

  • Speaker #1

    Je voyais pas ça comme ça, ils ont eu honte. Un petit peu.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    enfin... Tu peux avoir honte de te laisser enrôler et puis après ça de rouvrir les yeux, tu te dis merde, j'ai fait ça.

  • Speaker #0

    Ils ont aussi, bien sûr, le regret évidemment, mais ils ont aussi eu peur, je pense que... de se retrouver avec un procès aux fesses, puisque c'est une entreprise qui vaut plusieurs dizaines de millions de dollars.

  • Speaker #1

    Oui, qu'elle ait moyen de souffrir les miens avocats.

  • Speaker #0

    Exactement, et de continuer à t'endetter largement.

  • Speaker #1

    De te plumer.

  • Speaker #0

    Il y avait des femmes qui ont témoigné, et d'ailleurs c'est gravissime, on le voit dans le documentaire Netflix, Netflix, qui explique avoir été forcée à accepter de subir, c'est encore autre chose ça. la bête féroce qui sommeille en certains hommes. En effet, on leur expliquait que les hommes modernes étaient frustrés de ne pas pouvoir libérer leur animal féroce et que leur partenaire, femme ou homme, devait apprendre à les aider à libérer cette colère et à l'accueillir avec amour.

  • Speaker #1

    On appelle ça du viol.

  • Speaker #0

    Du viol ou de la violence conjugale, simplement.

  • Speaker #1

    Non mais ils te disent aux femmes, attention ces hommes-là, il faut les libérer, soyez consentantes, ça va leur faire du bien. Non mais c'est n'importe quoi.

  • Speaker #0

    Il veut vous taper, il veut vous violer, mais faites-lui un câlin, acceptez. C'est vraiment ça. À quel moment une entreprise qui se dit féministe peut transmettre des messages pareils ? Ça me révolte. On continue. Parmi les témoins au procès H, il y avait aussi des hommes.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Dont Christopher Hubbard, qui était former chief technology officer chez OneTaste. Selon son témoignage, OneTaste... Et sans aucun doute une secte, il le dit lui. Il a notamment décrit comment il avait collaboré avec Nicole Didon, dans le but de séduire Rhys Jones. Rhys Jones était un gros investisseur de l'entreprise, qui était également le compagnon de Nicole Didon. En tout cas, elle a eu des relations avec lui. Selon lui, selon ce témoin, ils ont organisé des soirées BDSM, impliquant des employés de l'entreprise, des femmes. pour permettre à Jones de vivre pleinement ses fantasmes, des plus basiques aux plus élaborés.

  • Speaker #1

    Alors ce qu'on peut dire dans cette entreprise, c'est que même la chef d'entreprise, elle mouille la chemise. Elle veut gagner plus de fric avec un gros investisseur, il est en mode BDSM, tout ce que tu veux, et non, elle se donne la bouche, elle lui organise des soirées.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Parce qu'elle sait qu'elle aura un gros chèque derrière.

  • Speaker #0

    Exactement, mais elle implique quand même ses employés.

  • Speaker #1

    Ça c'est moche.

  • Speaker #0

    Et elle demandait notamment, il y a une employée qui a témoigné en disant qu'elle était obligée à certaines soirées de se balader avec ce monsieur, cet investisseur en laisse comme si c'était un chien.

  • Speaker #1

    Sérieux ?

  • Speaker #0

    Ouais, donc c'est particulier, c'est gênant. Comme je te disais H, le FBI a ouvert une enquête pour notamment abus de pouvoir et travail forcés.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Cette enquête s'est soldée par un procès. A l'issue des cinq semaines de ce procès, Nicole Didon et son bras droit... Rachel Sherwitz, dont je te parlais au début, qui était responsable des ventes, ont été jugées coupables et condamnées à 20 ans de prison pour, en tout cas, travail forcé. Elles ont fait appel de cette décision. Je n'ai pas réussi à savoir aujourd'hui si elles étaient emprisonnées ou en attente. J'ai lu plusieurs articles qui se contredisent. Donc, je ne sais pas. En tout cas, la procureure adjointe des Etats-Unis, Nina Joupta, ... a estimé que les accusés avaient construit un business sur le dos des victimes qui ont tout donné pour elles, y compris leur argent, leur temps, leur corps, leur dignité et leur santé mentale. Quant à Joseph Nocella, qui est procureur adjoint du district Est de New York, il a déclaré Le juré a révélé le vrai visage de Didon et Sherwitz, des escrocs qui s'en prenaient à ces victimes vulnérables en leur faisant de vaines promesses d'épanouissement et de bien-être sexuel, uniquement pour les manipuler et les contraindre à effectuer des travaux et des services au profit des accusés. De son côté, la défense des ex-leaders de One Taste estime qu'il n'y a pas d'abus ou de pratiques non consenties, car personne n'était forcé à rester H. L'avocate Duda Angel Meyer, je ne suis pas sûre qu'elle soit avocate, pardon, je pense qu'elle est plutôt experte en communication de crise, qui a été employée par Nicole Didon, donc l'accusée, elle dira à ce sujet cette affaire est une dangereuse tentative de criminalisation du regret. Sous-entendant que les témoins regrettent seulement avoir participé aux sessions One Taste et font porter toute cette responsabilité sur les leaders de l'entreprise. Sauf que, sauf que, c'est toute la subtilité des sectes, Hache, tu le sais bien. C'est ce qu'on appelle le contrôle coercitif et le pouvoir coercitif sur autrui. Ça peut être une pression psychologique qui contraint l'individu à agir contre sa volonté. Et ça ne veut pas forcément dire qu'on lui met le couteau sous la gorge et qu'on menace sa vie, mais qu'on le manipule pour lui faire croire qu'il doit agir comme on lui demande.

  • Speaker #1

    Bien sûr, parce que si tu ne fais pas comme les autres, H, tu t'exclus du groupe. Ce n'est pas bien.

  • Speaker #0

    Tu vas perdre cette communauté, tu vas perdre tout ce nouveau pouvoir.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et cet épanouissement.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Tu ne deviendras personne.

  • Speaker #1

    Tu ne grimperas jamais dans la hiérarchie.

  • Speaker #0

    Le contrôle coercitif peut aussi être indirect, évidemment. par des actions qui vont aliéner l'individu. Et dans le cadre de One Taste, c'est inciter par exemple un nouveau membre à s'endetter pour pouvoir suivre un cours, un stage, en faisant un crédit à des taux pas possibles. Après, tu es coincé finalement.

  • Speaker #1

    Mais ça, on l'avait depuis le début.

  • Speaker #0

    Et ensuite, H, et c'est là où ça devient sournois, c'est qu'une fois que la dette est contractée pour payer la formation, on va inciter l'individu, en l'occurrence la femme, à donner des cours pour rembourser Cette formation, tu vois le cercle infernal.

  • Speaker #1

    Ah mais j'avais compris.

  • Speaker #0

    Erin Hatton, professeure de sociologie à l'université de Buffalo, parle, elle, de coercition étatique, ce qui suggère que la contrainte serait en fait imposée par le statut d'autorité même de l'entreprise One Taste et de ses leaders. C'est comme dans une entreprise en fait. L'autorité de l'entreprise et de ses dirigeants fait qu'on fait parfois ce qu'on nous demande contre notre volonté, mais on le fait quand même. Et parfois, ça dérape. Parfois, on nous demande de faire des choses carrément inappropriées, mais on le fait quand même.

  • Speaker #1

    Et de coller une pression dans les entreprises même classiques. Pourquoi tu penses qu'il y a autant de suicides dans les grosses boîtes ?

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Je ne vais pas citer de nom, mais on est en France, tout le monde connaît l'histoire.

  • Speaker #0

    De suicides, de burn-out, de dépression, etc. C'est ça, le pouvoir coercitif. Moi, je trouve ça, personnellement, au contraire, tu me diras ce que tu en penses, mais super dangereux de considérer que... Parce qu'on ne te menace pas avec une arme, parce qu'on ne te retient pas contre ton gré, on te laisse le choix. Ça veut dire qu'on fait totalement abstraction des dangers de l'emprise psychologique. Ça veut dire qu'on inverse les rôles en faisant porter la responsabilité à la victime au lieu de juger le comportement de l'abuseur. On va te dire, mais pourquoi t'es pas parti ? Tu pouvais partir. Et ça déresponsabilise l'abuseur de voir les choses sous cet angle. Et je trouve ça extrêmement dangereux pour la société. Et en particulier H, pour les femmes.

  • Speaker #1

    C'est de la torture morale, mentale. On se dit que ce soit dans la vie ou dans une entreprise, libre à toi de t'en aller. Mais je te préviens, si tu t'en vas...

  • Speaker #0

    Tu vas tout perdre.

  • Speaker #1

    Tu vas tout perdre. Tu ne seras plus partie du groupe. Tu ne seras plus partie.

  • Speaker #0

    Heureusement H, le contrôle coercitif devient une notion de plus en plus incluse dans la législation. En France, par exemple, il est entré dans le code pénal en janvier 2025. C'est assez récent.

  • Speaker #1

    C'est plus que récent.

  • Speaker #0

    Pour récent. Il est entré dans le cadre spécifique des violences sexuelles et sexistes. Ce contrôle est défini comme étant, je cite, des propos ou des comportements répétés ou multiples, portant atteinte aux droits et libertés fondamentaux de la victime en instaurant chez elle un état de peur ou de contrainte.

  • Speaker #1

    Oui, on te colle la pression. Tout simplement.

  • Speaker #0

    Et c'est une notion qui est déjà ancrée depuis longtemps dans le code pénal de certains pays, à commencer par le Royaume-Uni avec son Serious Crime Act de 2015, ou encore le Canada.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Nous, on vient un peu de se réveiller.

  • Speaker #1

    On a toujours 10 ans de retard. Je ne suis pas des anglo-saxons, quoi qu'il arrive, on a 10 ans de retard.

  • Speaker #0

    C'est clair. Le flou se dissipe peu à peu autour de la répréhension de certains comportements. de pression ou de manipulation vis-à-vis des personnes vulnérables. Et c'est tant mieux, parce que ça intègre clairement, je trouve, l'emprise dangereuse que peuvent avoir certaines personnes, en l'occurrence les gourous des sectes, sur leurs adeptes.

  • Speaker #1

    Bien sûr, oui.

  • Speaker #0

    Ces adeptes, lorsqu'ils intègrent ces communautés, sont souvent en position de vulnérabilité. Parce que, hach, on adepte rarement... on adepte, pardon. On adhère rarement à ces idéologies, juste par curiosité, quand tout va bien, dans sa vie.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    On cherche à trouver du sens et la plupart des adeptes, et ça c'est bien précisé dans tout ce que j'ai pu lire et écouter sur cette affaire, la plupart des adeptes, ils intègrent ces mouvements parce qu'ils sont en pleine crise existentielle.

  • Speaker #1

    C'est très souvent ça.

  • Speaker #0

    C'est très souvent ça. L'entreprise One Taste et son mouvement cochent toutes les cases puisqu'on y retrouve d'une part des femmes qui sont en situation de fragilité émotionnelle. La plupart des femmes qui témoignent parlent de conflits profonds avec leur propre corps, avec leur identité, qui trouvent souvent, quand on creuse leur origine, dans des abus sexuels vécus dans l'enfance ou plus tard.

  • Speaker #1

    Enfin, tu veux dire, à partir du moment où il y a un leader, là c'est une entreprise. C'est caché par une entreprise. Mais tu as un leader qui monte sur scène, qui vous dit, vous êtes tous faibles, je le sais, j'ai compris, je vais vous aider. Mais vous allez payer pour que je vous aide. Et vous allez donner non seulement de votre corps et tout votre temps. Vous viendrez vivre à la maison. Lâchez votre chien, lâchez vos familles, lâchez tout. Faites-moi confiance. On appelle ça comment ?

  • Speaker #0

    Une secte.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Mais on va régler tous vos traumas.

  • Speaker #1

    Fatalement.

  • Speaker #0

    Et d'autre part, on a aussi des hommes dans cette... Dans ces situations-là, qui sont soit en situation de vulnérabilité émotionnelle, en précarité sentimentale et sociale, comme je te décrivais tout à l'heure, soit tout simplement des hommes qui veulent juste utiliser le pouvoir que leur donne l'argent pour s'envoyer en l'air avec des femmes qui n'arriveraient jamais à atteindre sans ce contexte de prestation de service, si l'on peut dire.

  • Speaker #1

    Évidemment, parce qu'on parlait d'une entreprise à la base, avec son leader, mais il lui faut des clients.

  • Speaker #0

    Ah ben !

  • Speaker #1

    Elle a trouvé ses clients.

  • Speaker #0

    Mais ils ne se sont jamais cachés d'être une entreprise et de chercher à recruter.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est normal. C'était une entreprise de bien-être.

  • Speaker #0

    Oui, je sais. Mais derrière, tu vois, leur argument, c'est de dire que les personnes, si elles n'étaient pas consentantes, pouvaient très bien partir. Et ce n'est pas aussi simple que ça. Oui,

  • Speaker #1

    mais une fois que tu es enrôlée là-dedans, tu fais partie d'un groupe, tu fais partie d'une famille. Il ne faut pas être le maillon faible de la famille, sinon tu deviens gênant. Et donc tu passes par la bête noire et tu vas devenir mal aimé. Et au sein d'une famille, devenir mal aimé, on n'aime pas ça.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc en fait, c'est plus compliqué que tu aurais dû partir. C'est finalement, tu es dans une telle situation de vulnérabilité émotionnelle, voire de précarité financière, que tu ne peux pas partir. Et on abuse de ta faiblesse. Ça s'appelle l'abus de pouvoir et c'est condamnable. Voilà, donc affaire à suivre en effet pour savoir ce que l'appel va donner pour ces deux leaders, en tout cas dont la gourou et son bras droit.

  • Speaker #1

    Oui, à suivre une fois de plus.

  • Speaker #0

    Oui, une fois de plus, je vous tiens au courant, ça ne devrait pas trop tarder. Mais voilà, en tout cas, la justice s'est exprimée à ce sujet et je trouve que c'est une bonne chose parce que... Il y a quand même tellement de dérives au niveau de l'univers et du business du bien-être, de la santé alternative, qu'il faut quand même être extrêmement vigilant. Et en particulier, les personnes qui sont ciblées malheureusement par ces business-là sont toujours les personnes vulnérables. Donc, soyons vigilants autour de nous.

  • Speaker #1

    Comme tu disais tout à l'heure, quand tout va bien dans ta vie...

  • Speaker #0

    Ça te fait rire de loin.

  • Speaker #1

    Parler, femme, enfant, famille, peu importe, solitaire, célibataire, avec chien, peu importe. Mais tu n'as besoin de personne, tu n'as pas besoin d'aller chercher plus que ça, à moins que tu aies envie de sensations fortes. Mais quand tu es équilibré, tout va bien. Maintenant, dans la vie, on a tous eu des périodes de faiblesse.

  • Speaker #0

    C'est ça, on n'est jamais à l'abri.

  • Speaker #1

    C'est à ce moment-là qu'ils recrutent. Donc c'est à ce moment-là qu'il faut être vigilant. Mais quand tu es en faiblesse, tu n'es pas vigilant.

  • Speaker #0

    et non, t'es fragile c'est le principe Et à ce sujet d'ailleurs, Hache, je voulais vous proposer d'écouter l'épisode 11 du podcast français Médecine City, justement qui aborde cette question des gourous, de cet abus et de ces dérives. En fait, cet épisode-là porte sur Guy-Claude Berger. Je ne sais pas si ça te parle. C'est le gourou qui est à l'origine du courant de l'instinctothérapie, encore un truc farfelu. C'est une philosophie alternative qui est évidemment sans aucun fondement scientifique, qui concernait surtout à ses débuts l'alimentation instinctive, ne fait que ce que ton instinct te dicte de faire, mange du cru, etc.

  • Speaker #1

    Comme un animal.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et qui peu à peu, comme tu disais souvent, ça part en live, et qui peu à peu donc cet instinct... taux de thérapie est parti en dérive totale jusqu'à de la pédophilie et des violences aggravées sur mineurs. Donc je vous invite à écouter ce podcast. Médecine City H, c'est un podcast de True Crime Médical qui est présenté par Falsiparum et Bloody Nurse, qui sont deux soignants très sympathiques qui finalement racontent des histoires sombres et peu connues dans le domaine médical, qui touchent de près ou de loin le domaine médical. Et on apprend plein de choses dans ce podcast. Et c'est aussi, je tiens à le préciser, très accessible et vulgarisé. Parce que moi, par exemple, je ne suis pas du tout scientifique.

  • Speaker #1

    Et tu as compris quand même l'histoire.

  • Speaker #0

    J'ai compris quand même.

  • Speaker #1

    C'est bon signe.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Donc voilà, si vous avez envie de les découvrir, je vous mets, comme d'habitude, le lien de l'épisode 11 dans la description. Si vous avez envie de poursuivre avec une autre histoire de gourou, foncez. Bah écoutez, cet épisode est terminé. Hache, j'espère que tu as passé un bon mois et j'espère que vous avez passé un bon mois en notre compagnie malgré ce sujet olé olé.

  • Speaker #1

    Olé olé, j'ai pas forcément trouvé que c'était plus olé olé que ça, mais je trouve ça moche qu'on... Qu'on profite. Qu'on utilise et qu'on profite les gens qui sont vulnérables et plus faibles que nous. Une fois de plus, je supporte pas ça.

  • Speaker #0

    Non, moi non plus. C'est toujours le même schéma, finalement, que l'on retrouve et qui est tout aussi dérangeant à chaque fois, Hache.

  • Speaker #1

    Bon, écoute, merci Alex pour cette histoire. Je sors mon tapis de yoga et je m'y colle.

  • Speaker #0

    On vous souhaite une bonne journée, soirée, matinée, après-midi.

  • Speaker #1

    Ouais, profitez bien de votre week-end et puis on vous aime fort.

  • Speaker #0

    Alors non, encore une fois, tu t'es planté, puisqu'ils ne vont pas profiter de leur week-end, puisqu'ils vont écouter notre épisode mardi soir.

  • Speaker #1

    Ok, en tout cas c'est samedi, donc je vais profiter de mon week-end en pensant à vous quand vous écouterez. Vous aurez fini le vôtre.

  • Speaker #0

    Comme d'habitude, H est à côté de la plaque. On vous embrasse.

  • Speaker #1

    Allez, bye bye.

Share

Embed

You may also like

Description

🇺🇸Depuis une quinzaine d’années déjà, les entreprises dédiées au bien-être et au développement personnel ont le vent en poupe. Puisque le yoga et la méditation étaient déjà pris, c’est vers une toute autre forme de pratique anti-stress que l’entreprise One Taste s’est tournée : la méditation orgasmique.

Pratiquée à deux, cette technique tout droit sortie de la Silicon Valley consiste à stimuler l’organe sexuel féminin jusqu’à atteindre le nirvana, l’orgasme étant considéré comme une apothéose énergétique et méditative.

Sans surprise, les premières dérives autour de cette pratique “dérangeante” apparaissent rapidement...

D’ailleurs, la responsable de l’entreprise et sa responsable des ventes ont été condamnées en 2025 pour travail forcé.

Plongez avec Alex et H au coeur d’une enquête piquante, ou sexe, argent et pouvoir se mêlent pour le meilleur, et surtout pour le pire...


PHOTOS

Nicole Daedone entourée de ses "assistants"

Nicole Daedone et Rachel Cherwitz, janvier 2023

Nicole Daedone TedX


SOURCES

Les Inrocks

New York Times

Bloomberg

CNN

Justice.gov

Podcast BBC : The Orgasm Cult

Documentaire Netflix "Orgasmique : le business One Taste"


Pour poursuivre : Épisode 11, saison 1 Podcast Med’sins-city


🗯️Rendez-vous dans 10 jours pour un nouvel épisode... Au programme : true crime & enquêtes criminelles épineuses ! 🌵

Retrouvez-nous sur Instagram -> @cactus_theorie


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur notre podcast Cactus Théorie. Je suis Alex.

  • Speaker #1

    Je suis Hache. On va vous parler d'histoires qui ne manquent pas de piquant.

  • Speaker #0

    Disparitions mystérieuses, phénomènes inexpliqués et enquêtes épineuses. Alors si c'est votre truc, n'hésitez pas à rester avec nous.

  • Speaker #1

    Et à vous abonner bien sûr.

  • Speaker #2

    Petit avertissement pour nos auditeurs sensibles et pour le jeune public,

  • Speaker #0

    sachez que certaines histoires et thématiques abordées dans ce podcast peuvent être, comment dire, dérangeantes. Salut Négatus !

  • Speaker #1

    Salut Alex !

  • Speaker #0

    Ça va Achat, ce soir ?

  • Speaker #1

    Ouais, ça va bien bien et... Avant que tu te mettes en route pour ta nouvelle histoire, on vous avait parlé dans le dernier épisode que on devait se rendre dans la région de Rennes au salon du paranormal. Chose que nous avons faite et bon ben au final on a trouvé ça plutôt moyen. Alors c'est super sympa pour ceux qui sont des amoureux de la fée Clochette. Celle et ceux qui veulent acheter des pierres magiques, voir un médium, voir des druides, ça c'est canon. Moi j'y allais pour le côté Roswell, pour le côté cabiner les curiosités. Bon, alors moi j'étais déçu.

  • Speaker #0

    Ouais, moi aussi. Je pense que pour ceux qui aiment le tarot et le chamanisme, c'était super sympa.

  • Speaker #1

    Ouais, c'était super sympa.

  • Speaker #0

    Il y avait vraiment un côté quand même business, où tu voyais que les gens étaient là pour vendre leurs services et leurs prestations. Par rapport à ça, je t'avoue que j'étais un peu déçue aussi. Mais il y avait des petites pépites quand même au cabinet des curiosités. Ash, il y a quelque chose qui t'a marqué dans le cabinet des curiosités ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, c'était une espèce, une sorte de siège en bois avec un trou. Genre à l'ancienne, ça devait être...

  • Speaker #0

    En mode médiéval.

  • Speaker #1

    Oui, avec un trou pour faire ses besoins, je suppose. Mais en dessous, il y avait une sorte de ciseaux, de cisailles, grosses cisailles. Et ils appelaient ça la couillotine. Donc je vous laisse imaginer la chose. Moi ça m'a plu. C'est la seule chose qui m'est vraiment plu.

  • Speaker #0

    Ouais en fait c'est une guillotine version partie génital masculine.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et j'ai une petite question pour toi Ash. Est-ce que tu as avancé ? Parce que je rappelle que le prochain épisode qui sortira le 30 novembre qui marquera la fin de la saison 1. Et je vous rappelle tous chers cactus que dans le cadre de cet épisode Ash va nous raconter l'histoire... de True Crime, la plus marquante qu'il ait entendu ces dernières années. Donc, est-ce que tu as fini de préparer ton intervention ?

  • Speaker #1

    Alors, pas du tout. J'ai commencé déjà, j'ai trouvé l'histoire, vraiment, je l'ai retrouvée, l'histoire. J'ai commencé, voilà, quelques brouillons, quelques esquisses, mais je serai prêt. Ne t'inquiétez pas, je serai prêt.

  • Speaker #0

    Mais moi, je ne suis pas inquiète du tout. J'ai juste hâte de te voir dans ma peau, finalement.

  • Speaker #1

    Tu verras quand tu seras dans la mienne.

  • Speaker #0

    Bon, on y va ? On y va. Parce que là, on a un épisode un peu spécial ce soir quand même. Je tiens à vous prévenir, j'ai plusieurs petites choses à vous dire. L'épisode qui va suivre, H, est un peu olé olé. C'est le moins qu'on puisse dire.

  • Speaker #1

    Ça j'aime bien, ouais.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est un épisode qui est un peu spécial, qui ressemblera un petit peu dans la forme à celui qu'on a fait... T'étais pas là d'ailleurs ? avec Carrie Bou, notre amie québécoise, sur la secte de l'Esprit-Saint au Canada. Ah,

  • Speaker #1

    c'est une histoire de secte ?

  • Speaker #0

    C'est une histoire de secte, en tout cas de ce qui ressemble à un phénomène sectaire, parce qu'il faut toujours faire attention quand on utilise l'appellation secte. Mais voilà, ça va être un peu le même genre d'histoire, donc ce ne sera pas une histoire criminelle dans le sens sans meurtre, etc. Mais c'est quand même une histoire de crime que je vais vous raconter ce soir.

  • Speaker #1

    Ok. Ok, ok, vas-y, on voit.

  • Speaker #0

    T'es prêt ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Donc Hache, d'aussi loin que remonte notre monde moderne et ses enjeux, on sait bien qu'il y a deux choses, et uniquement deux choses, qui sont responsables de tous les problèmes.

  • Speaker #1

    L'argent et le sexe.

  • Speaker #0

    Exactement !

  • Speaker #1

    C'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui, l'argent et le sexe. Mais quand les deux se rencontrent, c'est rare que ça se passe bien quand même.

  • Speaker #1

    Ouais, j'imagine.

  • Speaker #0

    D'ailleurs Hache, dans son polar Territoire, publié en 2015, Olivier Norek dit, vous savez... J'ai toujours classé les infractions en deux mobiles, l'argent et le sexe. Vous m'avez ouvert l'esprit. Il n'y a jamais eu qu'un seul mobile, celui du pouvoir.

  • Speaker #1

    Ça m'étonne pas.

  • Speaker #0

    Ça va avec. Et je rappelle pour ceux qui ne connaissent pas Olivier Norek, c'est un écrivain, un scénariste et un ancien capitaine de police.

  • Speaker #1

    Tu viens d'acheter un bouquin.

  • Speaker #0

    En train de lire Code 93. Et retenez bien cette phrase, cette citation, parce qu'elle résume parfaitement bien tout ce qui va suivre, tout ce que je m'apprête à vous raconter. L'affaire que je vais te présenter aujourd'hui a fait grand bruit tant elle est déconcertante et dérangeante, vraiment.

  • Speaker #1

    À ce point-là ?

  • Speaker #0

    À ce point-là. Les événements que je vais te décrire ont été racontés à plusieurs reprises dans les médias, par des témoins, dans le cadre notamment d'une série de podcasts publiée par la BBC, mais aussi dans le cadre d'un documentaire Netflix. et dans le cadre de plusieurs articles de grands journaux internationaux. Autant te le dire tout de suite, Hache, la gravité de ces témoignages a retenu l'intérêt du FBI et s'est soldé par la condamnation en juin dernier de deux des principales protagonistes. Mais, on y reviendra.

  • Speaker #1

    Juin 2025 ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Ah, c'est super frais comme histoire.

  • Speaker #0

    Oui, oui, non, tu vas comprendre. La condamnation est fraîche. On reviendra à tout ça plus tard.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Mais avant ça, je tiens... Comme je te disais, à prévenir nos auditeurs et auditrices que dans cet épisode, on ne parlera pas de mort ni d'homicide, mais je ferai à plusieurs reprises référence à la sexualité de façon assez explicite, mais aussi à l'exploitation et aux abus sexuels. Donc voilà, si vous ne vous sentez pas à l'aise sur ces sujets-là, rendez-vous dans 10 jours ! Et si vous écoutez ce podcast en compagnie d'un public plus jeune, c'est non. C'est non.

  • Speaker #1

    Voilà, elle a dit non.

  • Speaker #0

    Maintenant H. plongeons-nous dans le merveillement de des bisounours. Tu sais ce que c'est le monde des bisounours ?

  • Speaker #1

    Oh les bisounours.

  • Speaker #0

    Arrête, moi j'adorais les bisounours quand j'étais petite. Bref, le business du bien-être et du développement personnel. Je ne t'apprends rien si je te dis que c'est un domaine qui est en plein essor depuis une bonne dizaine voire une quinzaine d'années. C'est un business, d'ailleurs auquel je dois avouer que je suis parfois sensible. qui s'adressent en particulier aux femmes et aux hommes qui sont en quête de sens, qui aspirent à plus de sérénité et de bien-être dans leur vie, et qui ne trouvent pas forcément de réponse à leurs questions et à leurs besoins dans les sphères un peu plus conventionnelles de notre société.

  • Speaker #1

    Oui, avec tout ce qu'on leur propose, ils n'ont pas leur solution. Et maintenant, il y a tellement de forums que tu trouves tout ce que tu veux quand tu veux.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça, des forums et puis encore une fois, des business qui se concentrent à 100% sur le bien-être des gens et leur proposent des solutions miracles. Donc, ces personnes-là... se tournent vers des pratiques, ou des sagesses, ou des philosophies alternatives qui leur promessent épanouissement personnel et bonheur. C'est pour ça que je parlais des bidonours. On leur promet de devenir des meilleures versions d'eux-mêmes. Bien sûr, Hache, cet épisode n'a pas vocation à faire le procès de ces nouvelles pratiques. Parce que certaines, qui sont pratiquées dans un cadre professionnel sérieux, je pense, peuvent réellement faire du bien au corps et à l'esprit. Moi, par exemple, je pratique de temps en temps le yoga.

  • Speaker #1

    Ça se clôt pas aux yeux.

  • Speaker #0

    C'était cadeau ! Ça commence ! Mais le vrai problème, H, ce ne sont pas les pratiques en tant que telles, lorsqu'elles sont encadrées encore une fois par des professionnels, mais des rives qui peuvent mettre en danger la santé physique et mentale des individus qui les pratiquent. On est d'accord ? L'histoire que je vais te raconter aujourd'hui, tu ne vas pas en revenir, est celle de l'entreprise californienne multimillionnaire OneTaste. Et ça ne te parle sûrement pas, mais cette entreprise, on la surnomme aujourd'hui la secte de l'orgasme.

  • Speaker #1

    Oh, ça va me plaire ça. La secte de l'orgasme ? Ah ben je t'écoute.

  • Speaker #0

    Ouais. Tu n'as jamais entendu parler ?

  • Speaker #1

    Non, non, mais j'aime bien. Enfin, on verra.

  • Speaker #0

    Ouais. Et je vais démarrer tout de suite avec le témoignage de Michal, qui est une jeune femme de 28 ans qui vit près de New York et exerce le métier d'enseignante. Son témoignage a été publié pour la première fois dans un article de Bloomberg qui est sorti en 2018. Et c'est notamment cet article qui a attiré l'attention du FBI, puis qui a été repris par Les Inrocks, un article que j'ai lu dans Les Inrocks, et par le podcast de la BBC dont je te parlais. Tout ça, je vous le mets de toute façon comme d'habitude dans la description de l'épisode. En 2014, H, Michal, n'a pas une vie amoureuse très épanouissante. Et sa vie sexuelle, intime, est carrément inexistante. Elle ne se sent pas spécialement à l'aise avec son corps, et encore moins devant un homme. A 28 ans, Michal souffre de ce que l'on appelle l'anorgasmie, c'est-à-dire qu'elle n'a jamais d'orgasme, et d'ailleurs, elle n'en a jamais eu. Lors d'un cours de yoga, sa prof lui parle d'une nouvelle pratique super prometteuse, la méditation orgasmique, aussi appelée HOMME pour Orgasmic Meditation, et je vais faire référence au HOMME. tout le long de cet épisode de cette façon-là. Donc selon elle, cette méditation orgasmique est révolutionnaire. C'est considérer l'orgasme comme un outil, un peu comme est le yoga, qui permet de se connecter profondément à soi-même, de se détendre et d'entrer dans un état de méditation intense qui aide à se sentir plus épanoui.

  • Speaker #1

    Mais voilà, au niveau épanouissement, ça a quand même du bon.

  • Speaker #0

    Voilà. Non mais sur le papier, bon. Des sessions gratuites d'ailleurs de découverte. C'est là que tu te dis, hein ? Comment ?

  • Speaker #1

    Découverte de l'orgasme, session gratuite.

  • Speaker #0

    Comment ça s'organise ?

  • Speaker #1

    Je suis curieux de savoir.

  • Speaker #0

    Ces sessions sont organisées à New York par l'entreprise de bien-être OneTaste, dont je te parlais. Et Michèle, qui est intriguée, décide d'aller voir ce que ça donne. Après tout, c'est gratuit, et au point où elle en est, elle se dit qu'elle n'a rien à perdre.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est sa prof de yoga qui lui a conseillé, donc ça a l'air safe.

  • Speaker #0

    Elle est en confiance, exactement. C'est important que tu dis ça. Lorsqu'elle entre dans la pièce, donc le jour de la...

  • Speaker #1

    Des deux sessions gratuites.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    La première session.

  • Speaker #0

    La session gratuite. Elle entre dans une pièce qui est dédiée à la pratique de la méditation orgasmique et elle se sent tout de suite très bien accueillie. Très bien.

  • Speaker #1

    Tu m'étonnes.

  • Speaker #0

    Elle est accueillie par un groupe de personnes super souriants, sympathiques, visiblement bien dans leur peau et épanouies. Ils la mettent tout de suite à l'aise et elle se sent portée par cette énergie contagieuse. Et on va lui faire tout un discours d'introduction super positif, en lui promettant un épanouissement inouï, en lui disant que la pratique de l'homme va débloquer tous ses problèmes, et elle va enfin reprendre le pouvoir sur sa vie. Donc tu vois un peu la tactique ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, bien sûr, bien sûr.

  • Speaker #0

    Vient ensuite le moment de la pratique, un moment qu'elle accueille forcément avec appréhension, il faut se mettre à sa place. Et là on la fait s'allonger sur un genre de tapis. On lui demande de retirer tous les vêtements qu'elle porte en bas. Puis, un homme qui n'en a jamais vu de sa vie et qui ne l'attire d'ailleurs pas forcément, de prime abord, il met des gants, il lubrifie ses doigts et il se met à lui caresser le clitoris d'une façon très neutre, j'ai envie de dire, très cadrée, quasi chirurgicale, avec la même intention, c'est l'impression que ça donne, que s'il beurrait une tartine de pain, tu vois.

  • Speaker #1

    Non, non, non, attends, stop, parce que là, j'ai une image. Elle arrive, on la fout à poil. Il y a un type qui met des gants et qui commence à lui caresser.

  • Speaker #0

    Il y a d'autres personnes autour d'elle qui font pareil. C'est un atelier.

  • Speaker #1

    Un atelier ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc ce monsieur, comme je te dis, il a des gants. Il est très concentré, très sérieux. Et en fait, ce qu'il va faire, c'est qu'il va faire des mouvements très coordonnés et chorégraphiés sur son clitoris. Tout simplement.

  • Speaker #1

    Limite mécanique.

  • Speaker #0

    Exactement. Et d'ailleurs, ce qui est fou, c'est qu'il se chronomètre.

  • Speaker #1

    Oh non.

  • Speaker #0

    Non mais en fait, il a 15 minutes pour exécuter sa chronométrie.

  • Speaker #1

    Pour la faire jouir.

  • Speaker #0

    Pour la faire jouir. Enfin, en tout cas, pour lui... Tu comprendras après que ce n'est pas tout à fait ça. Pour, en effet, techniquement, lui donner l'orgasme tant attendu. Parce que là, en l'occurrence, pour Michel, ça ne va pas marcher. Michel va quand même ressentir du plaisir. Parce que c'est quand même très... C'est presque scientifique. Il y a une méthode précise pour faire du bien à la femme, c'est ça. Elle se sent bien et surtout, elle découvre en fait quelque chose qu'elle n'a jamais vécu de sa vie, qui est le fait d'avoir son propre plaisir et son propre épanouissement au centre de l'attention.

  • Speaker #1

    Attends, elle a accepté de se mettre quasiment nue devant une bande d'inconnus qui vont la...

  • Speaker #0

    Un, un, un.

  • Speaker #1

    Oui, enfin, dont un va la tripoter, entre guillemets. Oui,

  • Speaker #0

    parce qu'on lui présente ça comme une technique de méditation, une nouvelle technique de méditation.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu vois ?

  • Speaker #1

    Du coup ?

  • Speaker #0

    La scène est quand même très, très bizarre, très gênante. Et on voit d'ailleurs plein d'extraits. On voit la scène. On voit les scènes dans le documentaire Netflix et ça met carrément super mal à l'aise.

  • Speaker #1

    Parce que ça a été filmé.

  • Speaker #0

    Oui, et c'est gênant.

  • Speaker #1

    C'est chaud, quoi.

  • Speaker #0

    Oui. Mais... A la fin de la séance, Michal va discuter avec la belle et magnétique responsable des ventes de OneTaste, qui s'appelle Rachel Sherwitz. Et cette dernière, qu'est-ce qu'elle va lui dire ? Elle va lui conseiller de s'inscrire pour participer à un cursus de 6 sessions durant 6 week-ends pendant lesquels elle pourra explorer davantage la pratique du homme, devenir une toute nouvelle femme et carrément, pourquoi pas, devenir coach à un homme. Michel, elle est très jolie, d'accord ? Je te dis ça maintenant, tu verras après que c'est pas du tout anodin.

  • Speaker #1

    Non mais technique commerciale quoi.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Il recrute à tour de bras, comme partout.

  • Speaker #0

    Seul hic, évidemment H, ce cursus coûte un bras. En l'occurrence, 12 000 dollars.

  • Speaker #1

    Ah, bah tiens.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, là, elle a assisté à une séance de découverte gratuite, mais d'après ce que j'ai compris, ça coûte 1000 dollars normalement la séance.

  • Speaker #1

    Ouais, elle en a une deuxième normalement.

  • Speaker #0

    Non, non, je ne sais pas pourquoi tu... Tu n'as pas dit deux séances gratuites ? Non, une seule, H.

  • Speaker #1

    Dommage pour elle.

  • Speaker #0

    Donc évidemment, elle hésite parce qu'elle n'a pas forcément cet argent sous la main. Mais la responsable des ventes, elle lui fait une proposition, c'est hallucinant. Elle va l'aider à souscrire en ligne à une carte de crédit qui lui permettra de faire un crédit pour obtenir cette somme tout de suite.

  • Speaker #1

    Ben voyons.

  • Speaker #0

    Elle va lui dire que d'ailleurs, elle n'aura pas d'intérêt à payer la première année, donc super intéressant. Et elle va lui proposer une belle remise sur la formation.

  • Speaker #1

    Et bien voilà, oui.

  • Speaker #0

    Michal, qui est toujours hésitante mais convaincue par le discours ultra positif et bien rodé de la responsable des ventes, finit par accepter.

  • Speaker #1

    Oui, ça me rappelle certaines techniques commerciales, c'est bien connu, où quelqu'un te fait acheter quelque chose que tu ne veux pas acheter, en te disant, croyez-moi, vous faites une bonne affaire, et tu finis par l'acheter.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Et croyez-moi, vous en avez besoin, vous ne le savez pas encore.

  • Speaker #1

    Vous faites une bonne affaire.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc, Michal assiste ensuite au cursus en six sessions. Et là, c'est la révélation pour elle. Elle se lie immédiatement et profondément à la communauté OneTaste. Parce que tu vas voir, il y a aussi un sentiment d'appartenance important. qui te rappelle sans doute le fonctionnement des sectes.

  • Speaker #1

    Il faut faire partie du groupe. Il faut être bien vu par le groupe.

  • Speaker #0

    Et elle découvre enfin, Michel, les pouvoirs de l'orgasme méditatif. Et elle ressent un vrai soulagement de voir tout simplement son corps se débloquer. Enfin, parce qu'il faut imaginer qu'elle partait de zéro.

  • Speaker #1

    Six week-ends, 12 000 dollars. Moi, j'appelle ça des préliminaires. Ça coûte un peu cher.

  • Speaker #0

    T'as raison. Ouais, ouais, ouais. Et justement, en fait, il représente un peu ça comme des préliminaires. Dans la mesure où ils sous-entendent que grâce à ça, comme je te dis, tu vas être une meilleure personne, plus ouverte aux autres, tu vas avoir un fil sexuel très épanoui, tu vas être bien dans ton corps.

  • Speaker #1

    Ça nous fait ça à tous,

  • Speaker #0

    évidemment. C'est pas aussi simple que ça, tout simplement. De là, donc, Michelle H. devient accro aux sessions One Taste et commence à s'endetter très sérieusement. Elle a terminé son cursus pour devenir coach et elle va enfin pouvoir organiser ses propres sessions. dans un cadre très limité, évidemment.

  • Speaker #1

    Donc, c'est elle qui recrute.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Avec les autres coachs, parce qu'ils sont plusieurs, elle va pouvoir vendre les cursus en échange d'une commission sur ses ventes.

  • Speaker #1

    Ok. Alors, dans un premier temps, elle fait appel à son entourage ou pas ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. En général,

  • Speaker #1

    on fait comme ça. Que ce soit pour vendre du Tupperware, du Weight Watcher, tout ce que tu veux, en général, c'est son entourage.

  • Speaker #0

    Vendre des orgasmes, c'est un peu plus délicat quand même En général, tu ne la ramènes pas trop. Elle va plutôt s'isoler de sa famille qui témoignera ensuite, notamment son frère, pour dire que c'était très compliqué pour eux parce qu'ils voyaient bien qu'elle était partie sur un truc New Age bizarre et qu'ils n'arrivaient pas trop à la ramener à eux.

  • Speaker #1

    D'accord, mais si elle recrute, elle fait partie de...

  • Speaker #0

    Elle est employée.

  • Speaker #1

    Oui, d'accord. Mais elle ne fait pas partie du cours de yoga d'origine. Elle touche quelles personnes ? Elles sortent d'où les personnes qu'elles recrutent ?

  • Speaker #0

    En fait, tout simplement, elle est coach dans les sessions de découverte. Et c'est tout simplement le bouche à oreille, comme elle avec son cours de yoga, qui fait que les gens viennent à l'atelier de découverte.

  • Speaker #1

    Bon, ok. Elle a pris du galon. 12 000 dollars en même temps, c'est pas...

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    C'est cher payé pour prendre du galon.

  • Speaker #0

    Elle s'est bien endettée pour ça quand même. Et en plus de ses commissions, de ses soi-disant commissions, elle pourra intégrer une maison One Taste. Et notamment, elle, c'est une maison qui se situe dans le Lower East Side de New York. Elle pourra y vivre 24h sur 24 avec les autres vendeurs, hommes et femmes réunis, de l'entreprise. Ils sont en tout 150, à ce moment-là, en tout cas en 2014, ils sont à peu près 150 dans le monde.

  • Speaker #1

    Lower East Side, c'est Malatang, c'est pas dégueu comme quartier, il y a pire.

  • Speaker #0

    Ah oui, non mais c'est une entreprise, en 2014, c'est une belle entreprise florissante qui a du pognon à achat.

  • Speaker #1

    Tu m'étonnes.

  • Speaker #0

    On lui propose donc d'intégrer finalement une communauté qu'elle aime. avec qui elle se sent bien, et on lui propose d'en faire son métier. Donc un mois et demi après avoir découvert One Taste, donc c'est assez récent, Michelle accepte cette proposition.

  • Speaker #1

    Elle va suivre un cursus, une formation ?

  • Speaker #0

    Plusieurs cursus, ouais, tu vas comprendre. Elle quitte son métier, elle quitte sa maison, elle quitte son chien.

  • Speaker #1

    Ah la vache, elle lâche tout.

  • Speaker #0

    Pour pouvoir s'installer au QG new-yorkais de One Taste. Et je vais te raconter juste après comment ça s'est passé, justement. Comme la plupart des femmes qui témoigneront ensuite H. Michelle dira qu'elle ressentait un réel besoin de participer à ces sessions, non pas vraiment pour la pratique et les sensations, mais surtout pour le sentiment profond d'appartenance à la communauté. Elle découvre en parallèle la personnalité de Nicole Didon. On n'en a pas parlé encore, mais c'est la fondatrice et gourou, si l'on peut dire, de One Taste. Tout à l'heure, je t'ai parlé d'une responsable des ventes charismatique, c'est son bras droit. Nicole Didon, c'est une femme extrêmement charismatique, magnétique et sûre d'elle. Cette Nicole, elle renvoie l'image de quelqu'un d'épanoui. Et ses discours, qui sont couverts d'être ceux d'une redoutable businesswoman, de l'industrie du sex-wellness, c'est comme ça qu'on l'appelle, sont très convaincants et semblent réellement sincères. Elle partage ses expériences, elle part des bienfaits de la méditation orgasmique dans son lien à soi, mais aussi aux autres.

  • Speaker #1

    Remarque, c'est pas con comme idée. T'es une femme, tu te dis voilà, j'ai entendu parler de femmes autour de moi qui n'ont jamais connu la jouissance. Je suis une super commerciale, une businesswoman, je vais monter un business avec ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Et puis ça va.

  • Speaker #1

    C'est pas con, mais ça dérive, toujours.

  • Speaker #0

    Ça fait toujours par dérivé. Et puis ça va. Le concept un peu aussi qui est intéressant, qui était intéressant à l'époque et qui fait que d'ailleurs One Taste a reçu vraiment un accueil dans les médias super positifs à l'époque. Il y a même le New York Times qui a fait un super article dithyrambique sur cette entreprise et sur ce concept de méditation orgasmique. C'est que ça va un peu contredire le concept de la sexualité qui est très tourné quand même vers le plaisir masculin et qui ne met pas forcément en avant le plaisir féminin. On est quand même dans une société.

  • Speaker #1

    Alors voilà, cette femme-là vous dit, je vais vous aider à vous épanouir.

  • Speaker #0

    Et vous allez passer au premier plan.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    C'est un bon argument marketing.

  • Speaker #1

    C'est loin d'être bête en effet. Ça peut marcher.

  • Speaker #0

    Donc, Nicole Didon, elle a un message simple et efficace. Faites-vous du bien, en conscience, et vous atteindrez un niveau d'épanouissement tel qu'il rayonnera autour de vous. Et là, Ash, je vais te montrer un extrait de sa conférence TEDx. Tu sais ce que c'est un TEDx ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Non, t'es trop vieux pour ça.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    C'est mon tour.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas ce que c'est.

  • Speaker #0

    Et donc, cette conférence, elle a été visionnée par des millions de personnes. Donc, pour l'instant, je m'arrête là. Je te montre juste un tout petit extrait de la conférence pour que tu découvres cette femme qui est tout simplement le gourou de

  • Speaker #2

    One Taste.

  • Speaker #0

    Donc pour traduire H, elle dit ce sont, c'est quand même particulier, elle dit ce sont les femmes excitées qui dirigeront le monde et les hommes qui oseront les caresser. Et tout ça nourrira les besoins de connexion et d'interconnexion que nous avons tous.

  • Speaker #1

    Non mais c'est bien, c'est très bien, je viens de voir cette vidéo de cette femme sur scène, elle est jolie, elle est sympathique, elle fait rigoler tout le monde, tout le monde applaudit, elle me fait penser un petit peu à Cléopâtre.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est pas connu non mais.

  • Speaker #1

    Lumineuse majesté, majesté lumineuse, tout le monde l'écoute, tout le monde rigole, tout le monde est à ses pieds parce qu'ils savent que dans son discours elle n'a pas de tort, mais comme je dis à chaque fois ça dérape, donc j'attends la suite.

  • Speaker #0

    Elle n'a pas tort. Et puis, ouais, c'est un peu au-delà de Cléopâtre. Ta référence est un peu old school, Hache. C'est tous les gourous modernes, finalement, qui ont ce genre de discours et qu'on voit sur scène comme ça, qui sont sympathiques, fun, hyper ouverts sur tout. Et c'est séduisant, d'une certaine manière.

  • Speaker #1

    C'est séduisant parce que ce qu'elle te vend, elle te dit un jour, c'est les femmes qui auront le pouvoir sexuel et les hommes qui auront la chance de pouvoir les approcher seront...

  • Speaker #0

    C'est pas bête encore un peu comme message.

  • Speaker #1

    Moi, ça ne me déplaît pas pour l'instant.

  • Speaker #0

    Mais bon, dans l'idée, ce n'est pas pour l'instant. En tout cas, Ash, c'est un peu farfelu, mais ce n'est pas méchant, méchant.

  • Speaker #1

    C'est pas mal ça.

  • Speaker #0

    Sauf que Ash, on est dans Cactus Theory. Donc, les sous-messages qui sont portés par One Taste, en revanche, ils sont beaucoup plus discutables et dangereux. En effet, les adeptes entendent souvent... Donc, les adeptes, ça peut être soit les personnes qui participent aux sessions, soit les employés, comme Michal. Ils entendent souvent que l'homme permet de guérir les femmes de leur trauma, y compris sexuel. L'orgasme serait un moyen d'expier le trauma et de l'évacuer. Grosse erreur. Là, je me suis dit, les psychologues et les psychiatres n'ont plus qu'à aller se rhabiller. C'est le cas de le dire. Puisque la méditation orgasmique serait la solution à tous les traumas.

  • Speaker #1

    Bien sûr, mais bien sûr.

  • Speaker #0

    Je trouve ça très très dangereux comme discours.

  • Speaker #1

    Oui, mais il y a des gens qui adhèrent, voilà.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que c'est très dangereux. Ensuite, dans le documentaire Netflix notamment, si vous avez envie de le regarder, allez-y, on entend Nicole Didon dire des choses beaucoup plus graves. Elle dit clairement, et d'ailleurs elle est revenue sur ses propos. comme par hasard, à partir du moment où le FBI s'est mis à s'intéresser à son entreprise. Mais elle dit, on l'entend dire clairement, qu'il n'y aurait pas de viol si toutes les femmes étaient... Excité, turned on, finalement, grâce à la pratique de l'homme, d'accord ? Puisqu'elle va dire les mots suivants, clairs, il n'y aurait pas de viol puisqu'il n'y aurait rien à violer, finalement, si toutes les femmes étaient excitées.

  • Speaker #1

    Bah oui, non, mais c'est n'importe quoi. Un viol, c'est un homme qui est excité par une femme et qui passe à l'action.

  • Speaker #0

    Et qui ne lui demande pas son avis.

  • Speaker #1

    Voilà, et même si la femme est excitée, ça veut dire quoi ? Qu'elle va être consentante ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. En fait, c'est hyper grave de dire ça. Ça sous-entend que tu devrais... En tant que femme, pouvoir lâcher prise de façon totalement robotique et être partante à chaque fois lorsque n'importe quel individu a envie d'avoir des rapports sexuels avec toi. Comme ça, il n'y a pas de viol. Et en fait, tu devrais être capable de lâcher prise et de pratiquer la méditation orgasmique.

  • Speaker #1

    D'accord. Est-ce que cette femme-là s'est déjà fait violer ? Non. Donc elle ne sait pas de quoi elle parle ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas de quoi elle parle, moi non plus Je ne sais pas ce que c'est qu'un viol,

  • Speaker #0

    je ne l'ai pas vécu En tout cas quand on creuse dans son passé On se rend compte que son père, qu'elle a peu connu S'est retrouvé en prison Pour pédophilie Donc elle a quand même Un rapport particulier Malheureusement lié à la sexualité

  • Speaker #1

    Passif, malsain avec tout ça Passif,

  • Speaker #0

    malsain avec tout ça, évidemment C'est pas très surprenant Donc c'est gravissime Je trouve de tenir ce genre de propos Et c'est d'autant plus gravissime venant d'une entreprise H qui se dit féministe et qui veut soi-disant redonner le pouvoir aux femmes. Ça colle pas du tout là.

  • Speaker #1

    Ben, c'est bizarre.

  • Speaker #0

    Revenons maintenant à Michal, si tu veux bien. Les premières semaines au sein de la maison One Taste de New York se passent très bien. Parce que l'homme lui permet de découvrir le homme, lui permet de découvrir de nouvelles sensations dans son corps. Et elle se sent vraiment plus... plus légère du fait de pratiquer la méditation orgasmique.

  • Speaker #1

    Oui, mais elle n'avait jamais rien vécu ni connu auparavant, donc ça peut être positif pour elle.

  • Speaker #0

    Pour l'instant. Elle découvre le fonctionnement un peu spécial de cette grande communauté d'une cinquantaine de personnes qui vivent au même endroit. Ils vivent ensemble 24h sur 24. Ils travaillent ensemble en tant que vendeurs et coachs. Et ils dorment dans les mêmes lits.

  • Speaker #1

    Mais est-ce qu'ils pratiquent tous les jours ?

  • Speaker #0

    Voilà, j'allais y venir. Ils pratiquent ensemble la méditation orgasmique 4 fois par jour, de façon obligatoire.

  • Speaker #1

    4 fois par jour ?

  • Speaker #0

    Mais attends, c'est pas fini. Ils ont un partenaire imposé avec qui dormir. Donc on te dit déjà, tu vas dormir avec cette personne, ça va être ton partenaire de recherche.

  • Speaker #1

    Allez Jocelyne, tu dors avec Joël.

  • Speaker #0

    Ouais, il te plaît ? Non, c'est pas grave.

  • Speaker #1

    C'est pas grave, c'est juste une expérience.

  • Speaker #0

    C'est de la méditation. C'est pas du sexe. Donc comme je te dis, tant pis si la personne elle ne te plaît pas.

  • Speaker #1

    C'est du sexe, mais c'est pas du sexe. On te vend ça...

  • Speaker #0

    C'est ça qui est insidieux.

  • Speaker #1

    On te vend ça bizarrement quand même. Ah c'est malsain mais grave.

  • Speaker #0

    C'est plus que bizarre. Ils peuvent faire des sessions d'hommes et avoir des rapports sexuels avec n'importe qui. Par contre, ils sont d'ailleurs encouragés dans ce sens-là. Mais par contre, ils dorment avec leurs partenaires de recherche. et ils doivent forcément pratiquer le Homme avec leur partenaire de recherche. Mais enfin, si tu sais, hop, allez, hop, tiens, quand tu passes 24h sur 24 avec des gens qui ne font que ça, ça part un peu dans tous les sens. Ça part finalement, tout simplement, en orgie, d'une certaine manière.

  • Speaker #1

    Et ça devient même la normalité.

  • Speaker #0

    Ça devient la norme. Mais, soi-disant, c'est encadré dans le cadre d'une pratique méditative et professionnelle. D'accord ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Si tu veux être un bon coach, il faut pratiquer.

  • Speaker #0

    C'est ça, il faut te perfectionner dans ta pratique. D'autres anciens employés ont d'ailleurs raconté l'étrange conseil que leur donnaient les responsables de OneTaste. Pour éviter les tensions, et d'ailleurs ce sont des hommes également qui ont témoigné, je tiens à le dire. Pour éviter les tensions au sein de la communauté, on leur conseille à se forcer à faire l'amour avec les personnes avec qui le courant ne passe pas du tout. Ça donne donc lieu à des scènes Très gênante et totalement lunaire. En fait, on te dit, il ne faut pas de tensions au sein de la communauté. Vous êtes là pour répandre l'amour, l'épanouissement personnel.

  • Speaker #1

    Oui, mais ce mec-là, je ne peux pas le blairer. Tant mieux, tu sais avec lui que tu vas aller ce soir. C'est ça qu'on te dit ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Moins tu peux le blairer et plus...

  • Speaker #0

    On va régler tous les problèmes encore. C'est la solution à tout.

  • Speaker #1

    Comme tu dis, ça doit être lunaire.

  • Speaker #0

    Donc, il y a des personnes qui ont dit, mais c'était gênant. Parce qu'ils se forçaient du coup. C'est pas du tout naturel et ça ne réglait aucun problème. Mais ils le faisaient parce qu'on leur disait c'est comme ça. On leur disait vous êtes payés pour ça. Voilà, c'est ça one taste.

  • Speaker #1

    Et si tu veux être un book coach ?

  • Speaker #0

    Il faut que tu dépasses tes préjugés. Il faut que tu arrêtes ta colère. Autre activité étrange, H. Ils se réunissaient très souvent. Je dis ils se réunissaient parce que évidemment, tout ça n'existe plus aujourd'hui. Heureusement. Il se réunissait très souvent dans le cadre de cercles de paroles. Alors là, il y avait des cercles de paroles et des réunions interminables.

  • Speaker #1

    Ça devait te faire feluer à mort.

  • Speaker #0

    Ouais. Et l'un des exercices consistait à évacuer les choses négatives que tu pensais au sujet de quelqu'un. Tout simplement en lui balançant à la tronche. Et l'autre, et c'est là que c'est totalement bizarre, donc celui qui se fait insulter finalement, celui à qui on dit qu'il est moche, qu'il pue, eh bien il te fait répondre « Merci » . Thank you. Tu dois lui dire merci. Et donc, dans le documentaire Netflix, on voit une scène où il y a un pauvre monsieur qui se fait humilier. Je ne sais plus ce que lui dit la personne en face, mais qu'il est gros, qu'il ne ressemble à rien. Et tu vois, la personne dit merci. Et après, ces personnes témoignent, en disant sur le coup, ça m'a fait du bien. Non, mais tu vois, tu es dans un niveau d'endoctrinement qui est tel que tous les exercices sont censés te faire des biens. Ça te convaincre qu'ils sont bons pour toi. Je trouve ça ignoble. Bref. Concernant le rythme de travail, il devait se lever entre 5h et 6h du matin pour commencer la pratique du Homme. Dans la journée, il travaillait, comme je te disais, il avait des sessions de découverte avec le public, pendant lesquelles il était coach, et il devait aussi vendre des formations. Et puis, le soir, il continuait à pratiquer, comme je te disais, c'est 4 fois par jour, minimum. Et finalement, il se couchait tous les soirs vers minuit. Comme je te disais, ils dormaient tous plus ou moins dans le même espace. Donc ça fait que finalement, ils avaient très peu d'heures de sommeil. Donc ils étaient quand même dans des conditions particulières.

  • Speaker #1

    Oui, parce que vu que tu es un bon élève et que tu deviens sergent-recruteur, il faut bosser, il faut bosser. La technique, la pratique, tout, le discours, tout, et oui, tout. Et tu es en groupe avec d'autres sergents-recruteurs qui sont comme toi. Et vous vous découvrez entre vous avant de le faire découvrir aux autres. Donc vous restez enfermés et vous allez bosser. Croyez-moi que vous allez bosser. C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. Vous allez être des bons vendeurs, des bons coachs. La hiérarchie, donc, qui est représentée par Nicole et ses représentantes de vente charismatiques, les inciter à se donner pleinement pour la communauté, comme tu disais, donc, pour l'entreprise, être à 100% tout ce temps consacré à la communauté, ça isolait un petit peu les employés de leurs proches. Évidemment, si tu passes 24h sur 24, tu bosses et que tu vis avec les mêmes personnes. Tu t'isoles de tes proches et de ta famille. Et ça aussi, c'est un schéma H que l'on retrouve beaucoup dans les sectes. Ça te fait sûrement penser à ça.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    On attend d'eux une dévotion totale. Rapidement, Michal, elle se rend tout de même compte qu'on attend d'elle, en tant qu'employée sérieuse, qu'elle pratique sans cesse le homme. Y compris lorsqu'elle n'en a pas envie et lorsqu'elle n'en a pas besoin. Donc au début, elle était ravie de découvrir son corps et son propre plaisir. Mais au bout d'un moment, ça va 5 minutes.

  • Speaker #1

    Et puis ça devient fatigant.

  • Speaker #0

    C'est ça. Elle ne se sent donc plus maître de ses désirs à un moment donné, parce qu'on lui dit, tu n'as pas le choix. D'accord ? T'es payé pour ça. T'es payé, entre guillemets, on en reparlera après.

  • Speaker #1

    C'est là où ça commence à déraper.

  • Speaker #0

    Ouais. Elle doit pratiquer donc le hob 4 fois par jour, tous les jours, y compris quand elle a ses règles, y compris quand elle est malade et qu'elle a la grippe. comme ça. Et concernant les sessions avec le public Michel racontera que One Taste accueillait les clients fortunés en mal de rapport intime. Pour résumer grossièrement, des hommes riches prêts à payer cher pour toucher des femmes et apprendre à leur faire du bien.

  • Speaker #1

    Mais là voilà, c'est une première dérive, c'est un autre commerce.

  • Speaker #0

    C'est le commerce.

  • Speaker #1

    C'est deux doigts de prostitution ça.

  • Speaker #0

    Ouais, je suis assez d'accord avec toi. Elle se retrouvait donc à devoir pratiquer le homme avec de vieux messieurs pas très séduisants. Et elle n'appréciait pas du tout l'exercice.

  • Speaker #1

    Mais oui, mais ils ont de l'argent !

  • Speaker #0

    A cette époque, One Taste est en plein développement commercial. Et l'idée est de remplir au maximum les sessions, les ateliers. Pour cela, le recrutement des employés, comme Michel, ne se faisait pas au hasard. Comme je te disais tout à l'heure, la plupart des femmes qui étaient recrutées et employées étaient jeunes, séduisantes et dociles. Lorsqu'elles montraient un manque de motivation face à des clients qui les rebutaient, on leur disait plusieurs choses. Première chose, on leur expliquait que le homme n'était pas un rapport sexuel, mais une pratique de méditation. Ce n'était donc pas une pratique intime et sexuelle, mais une pratique holistique. Donc il n'y avait pas besoin de lien ou d'attirance avec la personne, un peu comme un partenaire de danse. Avec ce genre de vision et de propos, il légitime donc le fait que deux personnes qui ne se connaissent pas et qui ne s'attirent pas, en tout cas pour la femme, pratiquent ensemble. Et j'ai voulu savoir, H d'ailleurs, comment tout simplement était défini dans les dictionnaires français officiels un rapport sexuel dans la langue française. Et voilà ce que j'ai trouvé. C'est une activité sexuelle humaine impliquant plusieurs individus pratiqués pour le plaisir ou la reproduction. Donc clairement, quoi qu'on en dise, le homme, c'est un rapport sexuel.

  • Speaker #1

    Mais oui.

  • Speaker #0

    Voilà, il ne faut pas dire, il faut arrêter de dire que c'est pas...

  • Speaker #1

    On est autour du pot, là. Rapport sexuel.

  • Speaker #0

    Ensuite, on leur disait que justement, et c'est là que ça devient vraiment moche, moins elles étaient attirées par leur partenaire de homme, donc les clients qui payaient cher, plus elles se déconnectaient de leurs émotions et plus les sensations étaient fortes et puissantes. Donc, certains d'entre eux, les plus fortunés... et donc les plus impliqués, ont même intégré les ACD des investisseurs, tout simplement, qui ont intégré les bureaux de One Taste et qui ont suggéré, et on a suggéré à Michal, comme à d'autres femmes en situation financière précaire comme elle, de rencontrer un de ses investisseurs et de lui proposer d'être sa partenaire exclusive de homme en échange d'argent. C'est comme elle dit dans le reportage de la BBC, dans le podcast de la BBC, elle dit c'était pas de la prostitution. Officiellement, mais ça ressemblait à de la...

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Tu viens de me dire un truc, les mecs étaient des investisseurs.

  • Speaker #0

    Ouais, donc...

  • Speaker #1

    Donc ils investissent dans la compagnie qui s'appelle... On m'échappe.

  • Speaker #0

    One Taste.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà.

  • Speaker #0

    Pour toucher des femmes.

  • Speaker #1

    Eh ben voilà. En échange, j'investis dans ta boîte.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est... Ouais, on est d'accord. D'ailleurs, Michal dira que le ratio d'ailleurs entre les hommes riches et les femmes pauvres était très déséquilibré. Il y avait beaucoup de femmes pauvres. qui étaient là,

  • Speaker #1

    qui étaient endettés,

  • Speaker #0

    qui pouvaient plus s'en sortir, et des hommes riches qui arrivaient pour les sauver finalement. Le syndrome du sauveur. Pour inciter les clients masculins à payer pour les coachings les plus chers. On demandait aux femmes employées de refuser les avances des hommes en leur disant, et c'est vraiment tordu, En leur disant « je ne pratique pas le homme, je ne pratique, pardon, le homme, qu'avec des hommes qui ont suivi le programme expert. » Pour inciter ces hommes qui les désiraient à payer pour faire. Les clients masculins de OneTaste, Hache, il est temps qu'on en parle. On se rend compte en creusant que la plupart des hommes qui sont ciblés par l'entreprise, parce qu'il s'agit d'un business encore une fois, sont des investisseurs de la Silicon Valley, des ingénieurs, des informaticiens, ce qu'on appelle finalement des... tech guys, des gars de la tech, qui gagnent très bien leur vie, qui ont beaucoup d'argent à dépenser, mais qui sont en parallèle en situation de ce qu'on appelle de précarité sociale. Ce sont des hommes, donc cisgenres et hétéros, qui ont énormément de mal à créer du lien avec les femmes et qui sont globalement assez isolés socialement. On peut les appeler aussi pour caricaturer des geeks. En échange d'argent, parce que OneTaste est bel et bien un business, encore une fois, On leur propose de rencontrer des femmes qui s'allongent devant eux de façon « consentante » et à qui ils devront donner du plaisir. Mais ce n'est pas seulement ça. On leur promet qu'ils apprendront à devenir d'excellents partenaires sexuels. Donc des hommes désirables, comme je te disais.

  • Speaker #1

    On va te former pour que tu sois au top, mais ça va te coûter une blinde.

  • Speaker #0

    Voilà. Mais on leur fait aussi comprendre que le homme leur offrira une connexion intense, énergétique. quasi spirituel avec les femmes avec qui ils le pratiqueront. Au fur et à mesure de ces expériences, Michal va commencer à se sentir très mal et a carrément développé un syndrome de dissociation traumatique. C'est un syndrome qui, selon l'association mémoire traumatique et victimologie, est dû à un mécanisme neurobiologique de sauvegarde exceptionnel mis en place par le cerveau de la victime pour survivre à un stress extrême. Les violences, par leur caractère impensable, produisent un état de sidération qui, en paralysant les fonctions mentales supérieures, rend incontrôlable la réponse émotionnelle. La dissociation traumatique H, c'est un phénomène énormément observé dans le cadre des violences sexuelles faites aux femmes, essentiellement.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Donc c'est comme si ton cerveau comprenait et vivait toutes ces sessions de rapports sexuels consenties comme une violence.

  • Speaker #1

    Oui, j'avais pigé.

  • Speaker #0

    Mais que ton endoctrinement et ta vulnérabilité t'empêchaient d'en prendre conscience et d'en sortir.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    La dissociation fige et paralyse... Ce qui rend évidemment impossible tout mouvement de rejet et empêche de sortir de la situation. Lorsque Michal, elle disait à ses responsables qu'elle vivait mal les choses, on lui disait mais si tu ne veux pas, tu n'es pas obligé de participer à la session. Si le homme te gêne et tu te sens mal, tu l'arrêtes. Mais en fait, elle disait je ne pouvais pas l'arrêter. C'est un peu technique, c'était la petite partie technique. Pour couronner le tout, je t'en ai parlé tout à l'heure, mais Michel était payé au lance-pierre. Comme tous les...

  • Speaker #1

    Ah voilà, ils étaient payés.

  • Speaker #0

    Mouais.

  • Speaker #1

    Mouais.

  • Speaker #0

    Ils étaient payés 3 dollars de l'heure en moyenne.

  • Speaker #1

    Ça fait cher pour donner son corps.

  • Speaker #0

    Ouais, surtout que...

  • Speaker #1

    Pardon, ça fait pas cher. Et puis même...

  • Speaker #0

    Vu les bénéfices qui se faisaient.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Je peux te dire que voilà. On leur disait que finalement, ils allaient toucher une commission sur leur vente, mais que finalement, la commission... concerné les ventes de toute l'équipe, de New York, enfin voilà. Au final, ils avaient du mal à être payés.

  • Speaker #1

    Je te rends pardon, mais là, pourcentage sur les ventes. Mais tu t'es obligé de vendre ton corps pour ramener des contrats. On est bien d'accord.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça, t'as tout compris.

  • Speaker #1

    Donc on est toujours à deux doigts de la...

  • Speaker #0

    En tout cas du travail forcé et de l'abus de pouvoir.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    C'est clair. Donc... Évidemment, Michelle, comme je te dis, elle était à découvert avec sa carte de crédit. Et clairement, ce qu'elle touchait n'arrivait pas du tout à combler cette immense découverte. Parce que ce que je ne t'ai pas dit, c'est qu'en plus du prix des formations de coaching, il y avait également une cotisation annuelle.

  • Speaker #1

    Ah, un appareil.

  • Speaker #0

    À What Taste.

  • Speaker #1

    Ah oui, tu as ta carte.

  • Speaker #0

    Annuelle de 6 000 dollars. Ça te donnait par contre, Hache, certains avantages que Michelle voyait comme étant... très intéressant, c'est que grâce à cette cotisation, tu étais systématiquement au premier rang lors des interventions publiques de Nicole Didon, la gourou. Et Michèle, elle vénérait Nicole, comme toutes les femmes et toutes les personnes qui ont été enrôlées dans cette entreprise.

  • Speaker #1

    Ça ne m'étonne pas trop, parce que quand tu la vois en vidéo, elle sait faire. Elle sait faire.

  • Speaker #0

    Elle est très forte. Dans son entrevue pour la BBC, Michèle dira...

  • Speaker #1

    je voulais être proche de Nicole je voulais être comme Nicole et je voulais être aimée de Nicole je voulais être comme Nicole et aimée de Nicole c'est ce que disent les gens quand ils sont en adoration devant un gourou exactement,

  • Speaker #0

    t'as tout compris la suite de l'histoire de Michal je la connais pas parce que j'ai cru comprendre qu'elle avait été contestée par One Taste et que l'entreprise avait réussi à faire retirer de la presse les détails de la suite des événements Je sais juste qu'a priori, Michal a quitté la secte en 2016.

  • Speaker #1

    Et que l'histoire a été étouffée.

  • Speaker #0

    En tout cas, les détails de la suite, je ne les connais pas.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je pense que ça a été, en tout cas, interdit de diffusion.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Passons maintenant aux poursuites judiciaires. One Taste a contesté et contredit le témoignage de Michal et celui d'autres membres. Ça peut arriver, Hache, bien sûr, même si c'est heureusement rare qu'une personne invente de toutes pièces une histoire. terrible pour attirer l'attention et espérer gagner beaucoup d'argent en procès. Sauf que là, Michel n'était pas seul. Ils sont 6 à avoir témoigné à la barre du tribunal en mai 2025. 6 à avoir témoigné.

  • Speaker #1

    Excuse-moi, 6 femmes et hommes ? Oui,

  • Speaker #0

    je vais en parler juste après. 6 personnes qui ont le courage de témoigner. Il y en a plein d'autres qui ont témoigné dans les médias de façon... anonymes, parce qu'ils avaient peur de représailles. Donc il y a au moins 6 personnes qui, officiellement, devant l'État, en tout cas, se sont manifestées et ont témoigné.

  • Speaker #1

    Alors attends, je te coupe une seconde. Quand tu as peur de représailles, on parle d'une femme d'affaires, comme on dit, une grosse boîte, avec des gens qui, voilà, plus ou moins donnent leur corps, découvrent la sensualité. Peur de représailles, ça veut dire quoi ? On va pas te coller un avocat sur les fesses, t'en as déjà. Un procès ? Ils ont peur de quoi ? Qu'on touche à leur famille, qu'on touche à leur corps, qu'il y a une agression ? Ils ont peur de quoi ?

  • Speaker #0

    Je pense que, moi je comprends qu'on puisse vouloir témoigner de façon anonyme, parce que c'est quand même, ce qui s'est passé dans cette entreprise, c'est quand même hyper intime et t'as pas forcément envie que ça soit...

  • Speaker #1

    Ah oui d'accord, ok.

  • Speaker #0

    Tu vois, rapport à la thématique.

  • Speaker #1

    Je voyais pas ça comme ça, ils ont eu honte. Un petit peu.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    enfin... Tu peux avoir honte de te laisser enrôler et puis après ça de rouvrir les yeux, tu te dis merde, j'ai fait ça.

  • Speaker #0

    Ils ont aussi, bien sûr, le regret évidemment, mais ils ont aussi eu peur, je pense que... de se retrouver avec un procès aux fesses, puisque c'est une entreprise qui vaut plusieurs dizaines de millions de dollars.

  • Speaker #1

    Oui, qu'elle ait moyen de souffrir les miens avocats.

  • Speaker #0

    Exactement, et de continuer à t'endetter largement.

  • Speaker #1

    De te plumer.

  • Speaker #0

    Il y avait des femmes qui ont témoigné, et d'ailleurs c'est gravissime, on le voit dans le documentaire Netflix, Netflix, qui explique avoir été forcée à accepter de subir, c'est encore autre chose ça. la bête féroce qui sommeille en certains hommes. En effet, on leur expliquait que les hommes modernes étaient frustrés de ne pas pouvoir libérer leur animal féroce et que leur partenaire, femme ou homme, devait apprendre à les aider à libérer cette colère et à l'accueillir avec amour.

  • Speaker #1

    On appelle ça du viol.

  • Speaker #0

    Du viol ou de la violence conjugale, simplement.

  • Speaker #1

    Non mais ils te disent aux femmes, attention ces hommes-là, il faut les libérer, soyez consentantes, ça va leur faire du bien. Non mais c'est n'importe quoi.

  • Speaker #0

    Il veut vous taper, il veut vous violer, mais faites-lui un câlin, acceptez. C'est vraiment ça. À quel moment une entreprise qui se dit féministe peut transmettre des messages pareils ? Ça me révolte. On continue. Parmi les témoins au procès H, il y avait aussi des hommes.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Dont Christopher Hubbard, qui était former chief technology officer chez OneTaste. Selon son témoignage, OneTaste... Et sans aucun doute une secte, il le dit lui. Il a notamment décrit comment il avait collaboré avec Nicole Didon, dans le but de séduire Rhys Jones. Rhys Jones était un gros investisseur de l'entreprise, qui était également le compagnon de Nicole Didon. En tout cas, elle a eu des relations avec lui. Selon lui, selon ce témoin, ils ont organisé des soirées BDSM, impliquant des employés de l'entreprise, des femmes. pour permettre à Jones de vivre pleinement ses fantasmes, des plus basiques aux plus élaborés.

  • Speaker #1

    Alors ce qu'on peut dire dans cette entreprise, c'est que même la chef d'entreprise, elle mouille la chemise. Elle veut gagner plus de fric avec un gros investisseur, il est en mode BDSM, tout ce que tu veux, et non, elle se donne la bouche, elle lui organise des soirées.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Parce qu'elle sait qu'elle aura un gros chèque derrière.

  • Speaker #0

    Exactement, mais elle implique quand même ses employés.

  • Speaker #1

    Ça c'est moche.

  • Speaker #0

    Et elle demandait notamment, il y a une employée qui a témoigné en disant qu'elle était obligée à certaines soirées de se balader avec ce monsieur, cet investisseur en laisse comme si c'était un chien.

  • Speaker #1

    Sérieux ?

  • Speaker #0

    Ouais, donc c'est particulier, c'est gênant. Comme je te disais H, le FBI a ouvert une enquête pour notamment abus de pouvoir et travail forcés.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Cette enquête s'est soldée par un procès. A l'issue des cinq semaines de ce procès, Nicole Didon et son bras droit... Rachel Sherwitz, dont je te parlais au début, qui était responsable des ventes, ont été jugées coupables et condamnées à 20 ans de prison pour, en tout cas, travail forcé. Elles ont fait appel de cette décision. Je n'ai pas réussi à savoir aujourd'hui si elles étaient emprisonnées ou en attente. J'ai lu plusieurs articles qui se contredisent. Donc, je ne sais pas. En tout cas, la procureure adjointe des Etats-Unis, Nina Joupta, ... a estimé que les accusés avaient construit un business sur le dos des victimes qui ont tout donné pour elles, y compris leur argent, leur temps, leur corps, leur dignité et leur santé mentale. Quant à Joseph Nocella, qui est procureur adjoint du district Est de New York, il a déclaré Le juré a révélé le vrai visage de Didon et Sherwitz, des escrocs qui s'en prenaient à ces victimes vulnérables en leur faisant de vaines promesses d'épanouissement et de bien-être sexuel, uniquement pour les manipuler et les contraindre à effectuer des travaux et des services au profit des accusés. De son côté, la défense des ex-leaders de One Taste estime qu'il n'y a pas d'abus ou de pratiques non consenties, car personne n'était forcé à rester H. L'avocate Duda Angel Meyer, je ne suis pas sûre qu'elle soit avocate, pardon, je pense qu'elle est plutôt experte en communication de crise, qui a été employée par Nicole Didon, donc l'accusée, elle dira à ce sujet cette affaire est une dangereuse tentative de criminalisation du regret. Sous-entendant que les témoins regrettent seulement avoir participé aux sessions One Taste et font porter toute cette responsabilité sur les leaders de l'entreprise. Sauf que, sauf que, c'est toute la subtilité des sectes, Hache, tu le sais bien. C'est ce qu'on appelle le contrôle coercitif et le pouvoir coercitif sur autrui. Ça peut être une pression psychologique qui contraint l'individu à agir contre sa volonté. Et ça ne veut pas forcément dire qu'on lui met le couteau sous la gorge et qu'on menace sa vie, mais qu'on le manipule pour lui faire croire qu'il doit agir comme on lui demande.

  • Speaker #1

    Bien sûr, parce que si tu ne fais pas comme les autres, H, tu t'exclus du groupe. Ce n'est pas bien.

  • Speaker #0

    Tu vas perdre cette communauté, tu vas perdre tout ce nouveau pouvoir.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et cet épanouissement.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Tu ne deviendras personne.

  • Speaker #1

    Tu ne grimperas jamais dans la hiérarchie.

  • Speaker #0

    Le contrôle coercitif peut aussi être indirect, évidemment. par des actions qui vont aliéner l'individu. Et dans le cadre de One Taste, c'est inciter par exemple un nouveau membre à s'endetter pour pouvoir suivre un cours, un stage, en faisant un crédit à des taux pas possibles. Après, tu es coincé finalement.

  • Speaker #1

    Mais ça, on l'avait depuis le début.

  • Speaker #0

    Et ensuite, H, et c'est là où ça devient sournois, c'est qu'une fois que la dette est contractée pour payer la formation, on va inciter l'individu, en l'occurrence la femme, à donner des cours pour rembourser Cette formation, tu vois le cercle infernal.

  • Speaker #1

    Ah mais j'avais compris.

  • Speaker #0

    Erin Hatton, professeure de sociologie à l'université de Buffalo, parle, elle, de coercition étatique, ce qui suggère que la contrainte serait en fait imposée par le statut d'autorité même de l'entreprise One Taste et de ses leaders. C'est comme dans une entreprise en fait. L'autorité de l'entreprise et de ses dirigeants fait qu'on fait parfois ce qu'on nous demande contre notre volonté, mais on le fait quand même. Et parfois, ça dérape. Parfois, on nous demande de faire des choses carrément inappropriées, mais on le fait quand même.

  • Speaker #1

    Et de coller une pression dans les entreprises même classiques. Pourquoi tu penses qu'il y a autant de suicides dans les grosses boîtes ?

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Je ne vais pas citer de nom, mais on est en France, tout le monde connaît l'histoire.

  • Speaker #0

    De suicides, de burn-out, de dépression, etc. C'est ça, le pouvoir coercitif. Moi, je trouve ça, personnellement, au contraire, tu me diras ce que tu en penses, mais super dangereux de considérer que... Parce qu'on ne te menace pas avec une arme, parce qu'on ne te retient pas contre ton gré, on te laisse le choix. Ça veut dire qu'on fait totalement abstraction des dangers de l'emprise psychologique. Ça veut dire qu'on inverse les rôles en faisant porter la responsabilité à la victime au lieu de juger le comportement de l'abuseur. On va te dire, mais pourquoi t'es pas parti ? Tu pouvais partir. Et ça déresponsabilise l'abuseur de voir les choses sous cet angle. Et je trouve ça extrêmement dangereux pour la société. Et en particulier H, pour les femmes.

  • Speaker #1

    C'est de la torture morale, mentale. On se dit que ce soit dans la vie ou dans une entreprise, libre à toi de t'en aller. Mais je te préviens, si tu t'en vas...

  • Speaker #0

    Tu vas tout perdre.

  • Speaker #1

    Tu vas tout perdre. Tu ne seras plus partie du groupe. Tu ne seras plus partie.

  • Speaker #0

    Heureusement H, le contrôle coercitif devient une notion de plus en plus incluse dans la législation. En France, par exemple, il est entré dans le code pénal en janvier 2025. C'est assez récent.

  • Speaker #1

    C'est plus que récent.

  • Speaker #0

    Pour récent. Il est entré dans le cadre spécifique des violences sexuelles et sexistes. Ce contrôle est défini comme étant, je cite, des propos ou des comportements répétés ou multiples, portant atteinte aux droits et libertés fondamentaux de la victime en instaurant chez elle un état de peur ou de contrainte.

  • Speaker #1

    Oui, on te colle la pression. Tout simplement.

  • Speaker #0

    Et c'est une notion qui est déjà ancrée depuis longtemps dans le code pénal de certains pays, à commencer par le Royaume-Uni avec son Serious Crime Act de 2015, ou encore le Canada.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Nous, on vient un peu de se réveiller.

  • Speaker #1

    On a toujours 10 ans de retard. Je ne suis pas des anglo-saxons, quoi qu'il arrive, on a 10 ans de retard.

  • Speaker #0

    C'est clair. Le flou se dissipe peu à peu autour de la répréhension de certains comportements. de pression ou de manipulation vis-à-vis des personnes vulnérables. Et c'est tant mieux, parce que ça intègre clairement, je trouve, l'emprise dangereuse que peuvent avoir certaines personnes, en l'occurrence les gourous des sectes, sur leurs adeptes.

  • Speaker #1

    Bien sûr, oui.

  • Speaker #0

    Ces adeptes, lorsqu'ils intègrent ces communautés, sont souvent en position de vulnérabilité. Parce que, hach, on adepte rarement... on adepte, pardon. On adhère rarement à ces idéologies, juste par curiosité, quand tout va bien, dans sa vie.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    On cherche à trouver du sens et la plupart des adeptes, et ça c'est bien précisé dans tout ce que j'ai pu lire et écouter sur cette affaire, la plupart des adeptes, ils intègrent ces mouvements parce qu'ils sont en pleine crise existentielle.

  • Speaker #1

    C'est très souvent ça.

  • Speaker #0

    C'est très souvent ça. L'entreprise One Taste et son mouvement cochent toutes les cases puisqu'on y retrouve d'une part des femmes qui sont en situation de fragilité émotionnelle. La plupart des femmes qui témoignent parlent de conflits profonds avec leur propre corps, avec leur identité, qui trouvent souvent, quand on creuse leur origine, dans des abus sexuels vécus dans l'enfance ou plus tard.

  • Speaker #1

    Enfin, tu veux dire, à partir du moment où il y a un leader, là c'est une entreprise. C'est caché par une entreprise. Mais tu as un leader qui monte sur scène, qui vous dit, vous êtes tous faibles, je le sais, j'ai compris, je vais vous aider. Mais vous allez payer pour que je vous aide. Et vous allez donner non seulement de votre corps et tout votre temps. Vous viendrez vivre à la maison. Lâchez votre chien, lâchez vos familles, lâchez tout. Faites-moi confiance. On appelle ça comment ?

  • Speaker #0

    Une secte.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Mais on va régler tous vos traumas.

  • Speaker #1

    Fatalement.

  • Speaker #0

    Et d'autre part, on a aussi des hommes dans cette... Dans ces situations-là, qui sont soit en situation de vulnérabilité émotionnelle, en précarité sentimentale et sociale, comme je te décrivais tout à l'heure, soit tout simplement des hommes qui veulent juste utiliser le pouvoir que leur donne l'argent pour s'envoyer en l'air avec des femmes qui n'arriveraient jamais à atteindre sans ce contexte de prestation de service, si l'on peut dire.

  • Speaker #1

    Évidemment, parce qu'on parlait d'une entreprise à la base, avec son leader, mais il lui faut des clients.

  • Speaker #0

    Ah ben !

  • Speaker #1

    Elle a trouvé ses clients.

  • Speaker #0

    Mais ils ne se sont jamais cachés d'être une entreprise et de chercher à recruter.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est normal. C'était une entreprise de bien-être.

  • Speaker #0

    Oui, je sais. Mais derrière, tu vois, leur argument, c'est de dire que les personnes, si elles n'étaient pas consentantes, pouvaient très bien partir. Et ce n'est pas aussi simple que ça. Oui,

  • Speaker #1

    mais une fois que tu es enrôlée là-dedans, tu fais partie d'un groupe, tu fais partie d'une famille. Il ne faut pas être le maillon faible de la famille, sinon tu deviens gênant. Et donc tu passes par la bête noire et tu vas devenir mal aimé. Et au sein d'une famille, devenir mal aimé, on n'aime pas ça.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc en fait, c'est plus compliqué que tu aurais dû partir. C'est finalement, tu es dans une telle situation de vulnérabilité émotionnelle, voire de précarité financière, que tu ne peux pas partir. Et on abuse de ta faiblesse. Ça s'appelle l'abus de pouvoir et c'est condamnable. Voilà, donc affaire à suivre en effet pour savoir ce que l'appel va donner pour ces deux leaders, en tout cas dont la gourou et son bras droit.

  • Speaker #1

    Oui, à suivre une fois de plus.

  • Speaker #0

    Oui, une fois de plus, je vous tiens au courant, ça ne devrait pas trop tarder. Mais voilà, en tout cas, la justice s'est exprimée à ce sujet et je trouve que c'est une bonne chose parce que... Il y a quand même tellement de dérives au niveau de l'univers et du business du bien-être, de la santé alternative, qu'il faut quand même être extrêmement vigilant. Et en particulier, les personnes qui sont ciblées malheureusement par ces business-là sont toujours les personnes vulnérables. Donc, soyons vigilants autour de nous.

  • Speaker #1

    Comme tu disais tout à l'heure, quand tout va bien dans ta vie...

  • Speaker #0

    Ça te fait rire de loin.

  • Speaker #1

    Parler, femme, enfant, famille, peu importe, solitaire, célibataire, avec chien, peu importe. Mais tu n'as besoin de personne, tu n'as pas besoin d'aller chercher plus que ça, à moins que tu aies envie de sensations fortes. Mais quand tu es équilibré, tout va bien. Maintenant, dans la vie, on a tous eu des périodes de faiblesse.

  • Speaker #0

    C'est ça, on n'est jamais à l'abri.

  • Speaker #1

    C'est à ce moment-là qu'ils recrutent. Donc c'est à ce moment-là qu'il faut être vigilant. Mais quand tu es en faiblesse, tu n'es pas vigilant.

  • Speaker #0

    et non, t'es fragile c'est le principe Et à ce sujet d'ailleurs, Hache, je voulais vous proposer d'écouter l'épisode 11 du podcast français Médecine City, justement qui aborde cette question des gourous, de cet abus et de ces dérives. En fait, cet épisode-là porte sur Guy-Claude Berger. Je ne sais pas si ça te parle. C'est le gourou qui est à l'origine du courant de l'instinctothérapie, encore un truc farfelu. C'est une philosophie alternative qui est évidemment sans aucun fondement scientifique, qui concernait surtout à ses débuts l'alimentation instinctive, ne fait que ce que ton instinct te dicte de faire, mange du cru, etc.

  • Speaker #1

    Comme un animal.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et qui peu à peu, comme tu disais souvent, ça part en live, et qui peu à peu donc cet instinct... taux de thérapie est parti en dérive totale jusqu'à de la pédophilie et des violences aggravées sur mineurs. Donc je vous invite à écouter ce podcast. Médecine City H, c'est un podcast de True Crime Médical qui est présenté par Falsiparum et Bloody Nurse, qui sont deux soignants très sympathiques qui finalement racontent des histoires sombres et peu connues dans le domaine médical, qui touchent de près ou de loin le domaine médical. Et on apprend plein de choses dans ce podcast. Et c'est aussi, je tiens à le préciser, très accessible et vulgarisé. Parce que moi, par exemple, je ne suis pas du tout scientifique.

  • Speaker #1

    Et tu as compris quand même l'histoire.

  • Speaker #0

    J'ai compris quand même.

  • Speaker #1

    C'est bon signe.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Donc voilà, si vous avez envie de les découvrir, je vous mets, comme d'habitude, le lien de l'épisode 11 dans la description. Si vous avez envie de poursuivre avec une autre histoire de gourou, foncez. Bah écoutez, cet épisode est terminé. Hache, j'espère que tu as passé un bon mois et j'espère que vous avez passé un bon mois en notre compagnie malgré ce sujet olé olé.

  • Speaker #1

    Olé olé, j'ai pas forcément trouvé que c'était plus olé olé que ça, mais je trouve ça moche qu'on... Qu'on profite. Qu'on utilise et qu'on profite les gens qui sont vulnérables et plus faibles que nous. Une fois de plus, je supporte pas ça.

  • Speaker #0

    Non, moi non plus. C'est toujours le même schéma, finalement, que l'on retrouve et qui est tout aussi dérangeant à chaque fois, Hache.

  • Speaker #1

    Bon, écoute, merci Alex pour cette histoire. Je sors mon tapis de yoga et je m'y colle.

  • Speaker #0

    On vous souhaite une bonne journée, soirée, matinée, après-midi.

  • Speaker #1

    Ouais, profitez bien de votre week-end et puis on vous aime fort.

  • Speaker #0

    Alors non, encore une fois, tu t'es planté, puisqu'ils ne vont pas profiter de leur week-end, puisqu'ils vont écouter notre épisode mardi soir.

  • Speaker #1

    Ok, en tout cas c'est samedi, donc je vais profiter de mon week-end en pensant à vous quand vous écouterez. Vous aurez fini le vôtre.

  • Speaker #0

    Comme d'habitude, H est à côté de la plaque. On vous embrasse.

  • Speaker #1

    Allez, bye bye.

Description

🇺🇸Depuis une quinzaine d’années déjà, les entreprises dédiées au bien-être et au développement personnel ont le vent en poupe. Puisque le yoga et la méditation étaient déjà pris, c’est vers une toute autre forme de pratique anti-stress que l’entreprise One Taste s’est tournée : la méditation orgasmique.

Pratiquée à deux, cette technique tout droit sortie de la Silicon Valley consiste à stimuler l’organe sexuel féminin jusqu’à atteindre le nirvana, l’orgasme étant considéré comme une apothéose énergétique et méditative.

Sans surprise, les premières dérives autour de cette pratique “dérangeante” apparaissent rapidement...

D’ailleurs, la responsable de l’entreprise et sa responsable des ventes ont été condamnées en 2025 pour travail forcé.

Plongez avec Alex et H au coeur d’une enquête piquante, ou sexe, argent et pouvoir se mêlent pour le meilleur, et surtout pour le pire...


PHOTOS

Nicole Daedone entourée de ses "assistants"

Nicole Daedone et Rachel Cherwitz, janvier 2023

Nicole Daedone TedX


SOURCES

Les Inrocks

New York Times

Bloomberg

CNN

Justice.gov

Podcast BBC : The Orgasm Cult

Documentaire Netflix "Orgasmique : le business One Taste"


Pour poursuivre : Épisode 11, saison 1 Podcast Med’sins-city


🗯️Rendez-vous dans 10 jours pour un nouvel épisode... Au programme : true crime & enquêtes criminelles épineuses ! 🌵

Retrouvez-nous sur Instagram -> @cactus_theorie


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur notre podcast Cactus Théorie. Je suis Alex.

  • Speaker #1

    Je suis Hache. On va vous parler d'histoires qui ne manquent pas de piquant.

  • Speaker #0

    Disparitions mystérieuses, phénomènes inexpliqués et enquêtes épineuses. Alors si c'est votre truc, n'hésitez pas à rester avec nous.

  • Speaker #1

    Et à vous abonner bien sûr.

  • Speaker #2

    Petit avertissement pour nos auditeurs sensibles et pour le jeune public,

  • Speaker #0

    sachez que certaines histoires et thématiques abordées dans ce podcast peuvent être, comment dire, dérangeantes. Salut Négatus !

  • Speaker #1

    Salut Alex !

  • Speaker #0

    Ça va Achat, ce soir ?

  • Speaker #1

    Ouais, ça va bien bien et... Avant que tu te mettes en route pour ta nouvelle histoire, on vous avait parlé dans le dernier épisode que on devait se rendre dans la région de Rennes au salon du paranormal. Chose que nous avons faite et bon ben au final on a trouvé ça plutôt moyen. Alors c'est super sympa pour ceux qui sont des amoureux de la fée Clochette. Celle et ceux qui veulent acheter des pierres magiques, voir un médium, voir des druides, ça c'est canon. Moi j'y allais pour le côté Roswell, pour le côté cabiner les curiosités. Bon, alors moi j'étais déçu.

  • Speaker #0

    Ouais, moi aussi. Je pense que pour ceux qui aiment le tarot et le chamanisme, c'était super sympa.

  • Speaker #1

    Ouais, c'était super sympa.

  • Speaker #0

    Il y avait vraiment un côté quand même business, où tu voyais que les gens étaient là pour vendre leurs services et leurs prestations. Par rapport à ça, je t'avoue que j'étais un peu déçue aussi. Mais il y avait des petites pépites quand même au cabinet des curiosités. Ash, il y a quelque chose qui t'a marqué dans le cabinet des curiosités ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, c'était une espèce, une sorte de siège en bois avec un trou. Genre à l'ancienne, ça devait être...

  • Speaker #0

    En mode médiéval.

  • Speaker #1

    Oui, avec un trou pour faire ses besoins, je suppose. Mais en dessous, il y avait une sorte de ciseaux, de cisailles, grosses cisailles. Et ils appelaient ça la couillotine. Donc je vous laisse imaginer la chose. Moi ça m'a plu. C'est la seule chose qui m'est vraiment plu.

  • Speaker #0

    Ouais en fait c'est une guillotine version partie génital masculine.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et j'ai une petite question pour toi Ash. Est-ce que tu as avancé ? Parce que je rappelle que le prochain épisode qui sortira le 30 novembre qui marquera la fin de la saison 1. Et je vous rappelle tous chers cactus que dans le cadre de cet épisode Ash va nous raconter l'histoire... de True Crime, la plus marquante qu'il ait entendu ces dernières années. Donc, est-ce que tu as fini de préparer ton intervention ?

  • Speaker #1

    Alors, pas du tout. J'ai commencé déjà, j'ai trouvé l'histoire, vraiment, je l'ai retrouvée, l'histoire. J'ai commencé, voilà, quelques brouillons, quelques esquisses, mais je serai prêt. Ne t'inquiétez pas, je serai prêt.

  • Speaker #0

    Mais moi, je ne suis pas inquiète du tout. J'ai juste hâte de te voir dans ma peau, finalement.

  • Speaker #1

    Tu verras quand tu seras dans la mienne.

  • Speaker #0

    Bon, on y va ? On y va. Parce que là, on a un épisode un peu spécial ce soir quand même. Je tiens à vous prévenir, j'ai plusieurs petites choses à vous dire. L'épisode qui va suivre, H, est un peu olé olé. C'est le moins qu'on puisse dire.

  • Speaker #1

    Ça j'aime bien, ouais.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est un épisode qui est un peu spécial, qui ressemblera un petit peu dans la forme à celui qu'on a fait... T'étais pas là d'ailleurs ? avec Carrie Bou, notre amie québécoise, sur la secte de l'Esprit-Saint au Canada. Ah,

  • Speaker #1

    c'est une histoire de secte ?

  • Speaker #0

    C'est une histoire de secte, en tout cas de ce qui ressemble à un phénomène sectaire, parce qu'il faut toujours faire attention quand on utilise l'appellation secte. Mais voilà, ça va être un peu le même genre d'histoire, donc ce ne sera pas une histoire criminelle dans le sens sans meurtre, etc. Mais c'est quand même une histoire de crime que je vais vous raconter ce soir.

  • Speaker #1

    Ok. Ok, ok, vas-y, on voit.

  • Speaker #0

    T'es prêt ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Donc Hache, d'aussi loin que remonte notre monde moderne et ses enjeux, on sait bien qu'il y a deux choses, et uniquement deux choses, qui sont responsables de tous les problèmes.

  • Speaker #1

    L'argent et le sexe.

  • Speaker #0

    Exactement !

  • Speaker #1

    C'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui, l'argent et le sexe. Mais quand les deux se rencontrent, c'est rare que ça se passe bien quand même.

  • Speaker #1

    Ouais, j'imagine.

  • Speaker #0

    D'ailleurs Hache, dans son polar Territoire, publié en 2015, Olivier Norek dit, vous savez... J'ai toujours classé les infractions en deux mobiles, l'argent et le sexe. Vous m'avez ouvert l'esprit. Il n'y a jamais eu qu'un seul mobile, celui du pouvoir.

  • Speaker #1

    Ça m'étonne pas.

  • Speaker #0

    Ça va avec. Et je rappelle pour ceux qui ne connaissent pas Olivier Norek, c'est un écrivain, un scénariste et un ancien capitaine de police.

  • Speaker #1

    Tu viens d'acheter un bouquin.

  • Speaker #0

    En train de lire Code 93. Et retenez bien cette phrase, cette citation, parce qu'elle résume parfaitement bien tout ce qui va suivre, tout ce que je m'apprête à vous raconter. L'affaire que je vais te présenter aujourd'hui a fait grand bruit tant elle est déconcertante et dérangeante, vraiment.

  • Speaker #1

    À ce point-là ?

  • Speaker #0

    À ce point-là. Les événements que je vais te décrire ont été racontés à plusieurs reprises dans les médias, par des témoins, dans le cadre notamment d'une série de podcasts publiée par la BBC, mais aussi dans le cadre d'un documentaire Netflix. et dans le cadre de plusieurs articles de grands journaux internationaux. Autant te le dire tout de suite, Hache, la gravité de ces témoignages a retenu l'intérêt du FBI et s'est soldé par la condamnation en juin dernier de deux des principales protagonistes. Mais, on y reviendra.

  • Speaker #1

    Juin 2025 ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Ah, c'est super frais comme histoire.

  • Speaker #0

    Oui, oui, non, tu vas comprendre. La condamnation est fraîche. On reviendra à tout ça plus tard.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Mais avant ça, je tiens... Comme je te disais, à prévenir nos auditeurs et auditrices que dans cet épisode, on ne parlera pas de mort ni d'homicide, mais je ferai à plusieurs reprises référence à la sexualité de façon assez explicite, mais aussi à l'exploitation et aux abus sexuels. Donc voilà, si vous ne vous sentez pas à l'aise sur ces sujets-là, rendez-vous dans 10 jours ! Et si vous écoutez ce podcast en compagnie d'un public plus jeune, c'est non. C'est non.

  • Speaker #1

    Voilà, elle a dit non.

  • Speaker #0

    Maintenant H. plongeons-nous dans le merveillement de des bisounours. Tu sais ce que c'est le monde des bisounours ?

  • Speaker #1

    Oh les bisounours.

  • Speaker #0

    Arrête, moi j'adorais les bisounours quand j'étais petite. Bref, le business du bien-être et du développement personnel. Je ne t'apprends rien si je te dis que c'est un domaine qui est en plein essor depuis une bonne dizaine voire une quinzaine d'années. C'est un business, d'ailleurs auquel je dois avouer que je suis parfois sensible. qui s'adressent en particulier aux femmes et aux hommes qui sont en quête de sens, qui aspirent à plus de sérénité et de bien-être dans leur vie, et qui ne trouvent pas forcément de réponse à leurs questions et à leurs besoins dans les sphères un peu plus conventionnelles de notre société.

  • Speaker #1

    Oui, avec tout ce qu'on leur propose, ils n'ont pas leur solution. Et maintenant, il y a tellement de forums que tu trouves tout ce que tu veux quand tu veux.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça, des forums et puis encore une fois, des business qui se concentrent à 100% sur le bien-être des gens et leur proposent des solutions miracles. Donc, ces personnes-là... se tournent vers des pratiques, ou des sagesses, ou des philosophies alternatives qui leur promessent épanouissement personnel et bonheur. C'est pour ça que je parlais des bidonours. On leur promet de devenir des meilleures versions d'eux-mêmes. Bien sûr, Hache, cet épisode n'a pas vocation à faire le procès de ces nouvelles pratiques. Parce que certaines, qui sont pratiquées dans un cadre professionnel sérieux, je pense, peuvent réellement faire du bien au corps et à l'esprit. Moi, par exemple, je pratique de temps en temps le yoga.

  • Speaker #1

    Ça se clôt pas aux yeux.

  • Speaker #0

    C'était cadeau ! Ça commence ! Mais le vrai problème, H, ce ne sont pas les pratiques en tant que telles, lorsqu'elles sont encadrées encore une fois par des professionnels, mais des rives qui peuvent mettre en danger la santé physique et mentale des individus qui les pratiquent. On est d'accord ? L'histoire que je vais te raconter aujourd'hui, tu ne vas pas en revenir, est celle de l'entreprise californienne multimillionnaire OneTaste. Et ça ne te parle sûrement pas, mais cette entreprise, on la surnomme aujourd'hui la secte de l'orgasme.

  • Speaker #1

    Oh, ça va me plaire ça. La secte de l'orgasme ? Ah ben je t'écoute.

  • Speaker #0

    Ouais. Tu n'as jamais entendu parler ?

  • Speaker #1

    Non, non, mais j'aime bien. Enfin, on verra.

  • Speaker #0

    Ouais. Et je vais démarrer tout de suite avec le témoignage de Michal, qui est une jeune femme de 28 ans qui vit près de New York et exerce le métier d'enseignante. Son témoignage a été publié pour la première fois dans un article de Bloomberg qui est sorti en 2018. Et c'est notamment cet article qui a attiré l'attention du FBI, puis qui a été repris par Les Inrocks, un article que j'ai lu dans Les Inrocks, et par le podcast de la BBC dont je te parlais. Tout ça, je vous le mets de toute façon comme d'habitude dans la description de l'épisode. En 2014, H, Michal, n'a pas une vie amoureuse très épanouissante. Et sa vie sexuelle, intime, est carrément inexistante. Elle ne se sent pas spécialement à l'aise avec son corps, et encore moins devant un homme. A 28 ans, Michal souffre de ce que l'on appelle l'anorgasmie, c'est-à-dire qu'elle n'a jamais d'orgasme, et d'ailleurs, elle n'en a jamais eu. Lors d'un cours de yoga, sa prof lui parle d'une nouvelle pratique super prometteuse, la méditation orgasmique, aussi appelée HOMME pour Orgasmic Meditation, et je vais faire référence au HOMME. tout le long de cet épisode de cette façon-là. Donc selon elle, cette méditation orgasmique est révolutionnaire. C'est considérer l'orgasme comme un outil, un peu comme est le yoga, qui permet de se connecter profondément à soi-même, de se détendre et d'entrer dans un état de méditation intense qui aide à se sentir plus épanoui.

  • Speaker #1

    Mais voilà, au niveau épanouissement, ça a quand même du bon.

  • Speaker #0

    Voilà. Non mais sur le papier, bon. Des sessions gratuites d'ailleurs de découverte. C'est là que tu te dis, hein ? Comment ?

  • Speaker #1

    Découverte de l'orgasme, session gratuite.

  • Speaker #0

    Comment ça s'organise ?

  • Speaker #1

    Je suis curieux de savoir.

  • Speaker #0

    Ces sessions sont organisées à New York par l'entreprise de bien-être OneTaste, dont je te parlais. Et Michèle, qui est intriguée, décide d'aller voir ce que ça donne. Après tout, c'est gratuit, et au point où elle en est, elle se dit qu'elle n'a rien à perdre.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est sa prof de yoga qui lui a conseillé, donc ça a l'air safe.

  • Speaker #0

    Elle est en confiance, exactement. C'est important que tu dis ça. Lorsqu'elle entre dans la pièce, donc le jour de la...

  • Speaker #1

    Des deux sessions gratuites.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    La première session.

  • Speaker #0

    La session gratuite. Elle entre dans une pièce qui est dédiée à la pratique de la méditation orgasmique et elle se sent tout de suite très bien accueillie. Très bien.

  • Speaker #1

    Tu m'étonnes.

  • Speaker #0

    Elle est accueillie par un groupe de personnes super souriants, sympathiques, visiblement bien dans leur peau et épanouies. Ils la mettent tout de suite à l'aise et elle se sent portée par cette énergie contagieuse. Et on va lui faire tout un discours d'introduction super positif, en lui promettant un épanouissement inouï, en lui disant que la pratique de l'homme va débloquer tous ses problèmes, et elle va enfin reprendre le pouvoir sur sa vie. Donc tu vois un peu la tactique ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, bien sûr, bien sûr.

  • Speaker #0

    Vient ensuite le moment de la pratique, un moment qu'elle accueille forcément avec appréhension, il faut se mettre à sa place. Et là on la fait s'allonger sur un genre de tapis. On lui demande de retirer tous les vêtements qu'elle porte en bas. Puis, un homme qui n'en a jamais vu de sa vie et qui ne l'attire d'ailleurs pas forcément, de prime abord, il met des gants, il lubrifie ses doigts et il se met à lui caresser le clitoris d'une façon très neutre, j'ai envie de dire, très cadrée, quasi chirurgicale, avec la même intention, c'est l'impression que ça donne, que s'il beurrait une tartine de pain, tu vois.

  • Speaker #1

    Non, non, non, attends, stop, parce que là, j'ai une image. Elle arrive, on la fout à poil. Il y a un type qui met des gants et qui commence à lui caresser.

  • Speaker #0

    Il y a d'autres personnes autour d'elle qui font pareil. C'est un atelier.

  • Speaker #1

    Un atelier ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc ce monsieur, comme je te dis, il a des gants. Il est très concentré, très sérieux. Et en fait, ce qu'il va faire, c'est qu'il va faire des mouvements très coordonnés et chorégraphiés sur son clitoris. Tout simplement.

  • Speaker #1

    Limite mécanique.

  • Speaker #0

    Exactement. Et d'ailleurs, ce qui est fou, c'est qu'il se chronomètre.

  • Speaker #1

    Oh non.

  • Speaker #0

    Non mais en fait, il a 15 minutes pour exécuter sa chronométrie.

  • Speaker #1

    Pour la faire jouir.

  • Speaker #0

    Pour la faire jouir. Enfin, en tout cas, pour lui... Tu comprendras après que ce n'est pas tout à fait ça. Pour, en effet, techniquement, lui donner l'orgasme tant attendu. Parce que là, en l'occurrence, pour Michel, ça ne va pas marcher. Michel va quand même ressentir du plaisir. Parce que c'est quand même très... C'est presque scientifique. Il y a une méthode précise pour faire du bien à la femme, c'est ça. Elle se sent bien et surtout, elle découvre en fait quelque chose qu'elle n'a jamais vécu de sa vie, qui est le fait d'avoir son propre plaisir et son propre épanouissement au centre de l'attention.

  • Speaker #1

    Attends, elle a accepté de se mettre quasiment nue devant une bande d'inconnus qui vont la...

  • Speaker #0

    Un, un, un.

  • Speaker #1

    Oui, enfin, dont un va la tripoter, entre guillemets. Oui,

  • Speaker #0

    parce qu'on lui présente ça comme une technique de méditation, une nouvelle technique de méditation.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu vois ?

  • Speaker #1

    Du coup ?

  • Speaker #0

    La scène est quand même très, très bizarre, très gênante. Et on voit d'ailleurs plein d'extraits. On voit la scène. On voit les scènes dans le documentaire Netflix et ça met carrément super mal à l'aise.

  • Speaker #1

    Parce que ça a été filmé.

  • Speaker #0

    Oui, et c'est gênant.

  • Speaker #1

    C'est chaud, quoi.

  • Speaker #0

    Oui. Mais... A la fin de la séance, Michal va discuter avec la belle et magnétique responsable des ventes de OneTaste, qui s'appelle Rachel Sherwitz. Et cette dernière, qu'est-ce qu'elle va lui dire ? Elle va lui conseiller de s'inscrire pour participer à un cursus de 6 sessions durant 6 week-ends pendant lesquels elle pourra explorer davantage la pratique du homme, devenir une toute nouvelle femme et carrément, pourquoi pas, devenir coach à un homme. Michel, elle est très jolie, d'accord ? Je te dis ça maintenant, tu verras après que c'est pas du tout anodin.

  • Speaker #1

    Non mais technique commerciale quoi.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Il recrute à tour de bras, comme partout.

  • Speaker #0

    Seul hic, évidemment H, ce cursus coûte un bras. En l'occurrence, 12 000 dollars.

  • Speaker #1

    Ah, bah tiens.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, là, elle a assisté à une séance de découverte gratuite, mais d'après ce que j'ai compris, ça coûte 1000 dollars normalement la séance.

  • Speaker #1

    Ouais, elle en a une deuxième normalement.

  • Speaker #0

    Non, non, je ne sais pas pourquoi tu... Tu n'as pas dit deux séances gratuites ? Non, une seule, H.

  • Speaker #1

    Dommage pour elle.

  • Speaker #0

    Donc évidemment, elle hésite parce qu'elle n'a pas forcément cet argent sous la main. Mais la responsable des ventes, elle lui fait une proposition, c'est hallucinant. Elle va l'aider à souscrire en ligne à une carte de crédit qui lui permettra de faire un crédit pour obtenir cette somme tout de suite.

  • Speaker #1

    Ben voyons.

  • Speaker #0

    Elle va lui dire que d'ailleurs, elle n'aura pas d'intérêt à payer la première année, donc super intéressant. Et elle va lui proposer une belle remise sur la formation.

  • Speaker #1

    Et bien voilà, oui.

  • Speaker #0

    Michal, qui est toujours hésitante mais convaincue par le discours ultra positif et bien rodé de la responsable des ventes, finit par accepter.

  • Speaker #1

    Oui, ça me rappelle certaines techniques commerciales, c'est bien connu, où quelqu'un te fait acheter quelque chose que tu ne veux pas acheter, en te disant, croyez-moi, vous faites une bonne affaire, et tu finis par l'acheter.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Et croyez-moi, vous en avez besoin, vous ne le savez pas encore.

  • Speaker #1

    Vous faites une bonne affaire.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc, Michal assiste ensuite au cursus en six sessions. Et là, c'est la révélation pour elle. Elle se lie immédiatement et profondément à la communauté OneTaste. Parce que tu vas voir, il y a aussi un sentiment d'appartenance important. qui te rappelle sans doute le fonctionnement des sectes.

  • Speaker #1

    Il faut faire partie du groupe. Il faut être bien vu par le groupe.

  • Speaker #0

    Et elle découvre enfin, Michel, les pouvoirs de l'orgasme méditatif. Et elle ressent un vrai soulagement de voir tout simplement son corps se débloquer. Enfin, parce qu'il faut imaginer qu'elle partait de zéro.

  • Speaker #1

    Six week-ends, 12 000 dollars. Moi, j'appelle ça des préliminaires. Ça coûte un peu cher.

  • Speaker #0

    T'as raison. Ouais, ouais, ouais. Et justement, en fait, il représente un peu ça comme des préliminaires. Dans la mesure où ils sous-entendent que grâce à ça, comme je te dis, tu vas être une meilleure personne, plus ouverte aux autres, tu vas avoir un fil sexuel très épanoui, tu vas être bien dans ton corps.

  • Speaker #1

    Ça nous fait ça à tous,

  • Speaker #0

    évidemment. C'est pas aussi simple que ça, tout simplement. De là, donc, Michelle H. devient accro aux sessions One Taste et commence à s'endetter très sérieusement. Elle a terminé son cursus pour devenir coach et elle va enfin pouvoir organiser ses propres sessions. dans un cadre très limité, évidemment.

  • Speaker #1

    Donc, c'est elle qui recrute.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Avec les autres coachs, parce qu'ils sont plusieurs, elle va pouvoir vendre les cursus en échange d'une commission sur ses ventes.

  • Speaker #1

    Ok. Alors, dans un premier temps, elle fait appel à son entourage ou pas ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. En général,

  • Speaker #1

    on fait comme ça. Que ce soit pour vendre du Tupperware, du Weight Watcher, tout ce que tu veux, en général, c'est son entourage.

  • Speaker #0

    Vendre des orgasmes, c'est un peu plus délicat quand même En général, tu ne la ramènes pas trop. Elle va plutôt s'isoler de sa famille qui témoignera ensuite, notamment son frère, pour dire que c'était très compliqué pour eux parce qu'ils voyaient bien qu'elle était partie sur un truc New Age bizarre et qu'ils n'arrivaient pas trop à la ramener à eux.

  • Speaker #1

    D'accord, mais si elle recrute, elle fait partie de...

  • Speaker #0

    Elle est employée.

  • Speaker #1

    Oui, d'accord. Mais elle ne fait pas partie du cours de yoga d'origine. Elle touche quelles personnes ? Elles sortent d'où les personnes qu'elles recrutent ?

  • Speaker #0

    En fait, tout simplement, elle est coach dans les sessions de découverte. Et c'est tout simplement le bouche à oreille, comme elle avec son cours de yoga, qui fait que les gens viennent à l'atelier de découverte.

  • Speaker #1

    Bon, ok. Elle a pris du galon. 12 000 dollars en même temps, c'est pas...

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    C'est cher payé pour prendre du galon.

  • Speaker #0

    Elle s'est bien endettée pour ça quand même. Et en plus de ses commissions, de ses soi-disant commissions, elle pourra intégrer une maison One Taste. Et notamment, elle, c'est une maison qui se situe dans le Lower East Side de New York. Elle pourra y vivre 24h sur 24 avec les autres vendeurs, hommes et femmes réunis, de l'entreprise. Ils sont en tout 150, à ce moment-là, en tout cas en 2014, ils sont à peu près 150 dans le monde.

  • Speaker #1

    Lower East Side, c'est Malatang, c'est pas dégueu comme quartier, il y a pire.

  • Speaker #0

    Ah oui, non mais c'est une entreprise, en 2014, c'est une belle entreprise florissante qui a du pognon à achat.

  • Speaker #1

    Tu m'étonnes.

  • Speaker #0

    On lui propose donc d'intégrer finalement une communauté qu'elle aime. avec qui elle se sent bien, et on lui propose d'en faire son métier. Donc un mois et demi après avoir découvert One Taste, donc c'est assez récent, Michelle accepte cette proposition.

  • Speaker #1

    Elle va suivre un cursus, une formation ?

  • Speaker #0

    Plusieurs cursus, ouais, tu vas comprendre. Elle quitte son métier, elle quitte sa maison, elle quitte son chien.

  • Speaker #1

    Ah la vache, elle lâche tout.

  • Speaker #0

    Pour pouvoir s'installer au QG new-yorkais de One Taste. Et je vais te raconter juste après comment ça s'est passé, justement. Comme la plupart des femmes qui témoigneront ensuite H. Michelle dira qu'elle ressentait un réel besoin de participer à ces sessions, non pas vraiment pour la pratique et les sensations, mais surtout pour le sentiment profond d'appartenance à la communauté. Elle découvre en parallèle la personnalité de Nicole Didon. On n'en a pas parlé encore, mais c'est la fondatrice et gourou, si l'on peut dire, de One Taste. Tout à l'heure, je t'ai parlé d'une responsable des ventes charismatique, c'est son bras droit. Nicole Didon, c'est une femme extrêmement charismatique, magnétique et sûre d'elle. Cette Nicole, elle renvoie l'image de quelqu'un d'épanoui. Et ses discours, qui sont couverts d'être ceux d'une redoutable businesswoman, de l'industrie du sex-wellness, c'est comme ça qu'on l'appelle, sont très convaincants et semblent réellement sincères. Elle partage ses expériences, elle part des bienfaits de la méditation orgasmique dans son lien à soi, mais aussi aux autres.

  • Speaker #1

    Remarque, c'est pas con comme idée. T'es une femme, tu te dis voilà, j'ai entendu parler de femmes autour de moi qui n'ont jamais connu la jouissance. Je suis une super commerciale, une businesswoman, je vais monter un business avec ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Et puis ça va.

  • Speaker #1

    C'est pas con, mais ça dérive, toujours.

  • Speaker #0

    Ça fait toujours par dérivé. Et puis ça va. Le concept un peu aussi qui est intéressant, qui était intéressant à l'époque et qui fait que d'ailleurs One Taste a reçu vraiment un accueil dans les médias super positifs à l'époque. Il y a même le New York Times qui a fait un super article dithyrambique sur cette entreprise et sur ce concept de méditation orgasmique. C'est que ça va un peu contredire le concept de la sexualité qui est très tourné quand même vers le plaisir masculin et qui ne met pas forcément en avant le plaisir féminin. On est quand même dans une société.

  • Speaker #1

    Alors voilà, cette femme-là vous dit, je vais vous aider à vous épanouir.

  • Speaker #0

    Et vous allez passer au premier plan.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    C'est un bon argument marketing.

  • Speaker #1

    C'est loin d'être bête en effet. Ça peut marcher.

  • Speaker #0

    Donc, Nicole Didon, elle a un message simple et efficace. Faites-vous du bien, en conscience, et vous atteindrez un niveau d'épanouissement tel qu'il rayonnera autour de vous. Et là, Ash, je vais te montrer un extrait de sa conférence TEDx. Tu sais ce que c'est un TEDx ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Non, t'es trop vieux pour ça.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    C'est mon tour.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas ce que c'est.

  • Speaker #0

    Et donc, cette conférence, elle a été visionnée par des millions de personnes. Donc, pour l'instant, je m'arrête là. Je te montre juste un tout petit extrait de la conférence pour que tu découvres cette femme qui est tout simplement le gourou de

  • Speaker #2

    One Taste.

  • Speaker #0

    Donc pour traduire H, elle dit ce sont, c'est quand même particulier, elle dit ce sont les femmes excitées qui dirigeront le monde et les hommes qui oseront les caresser. Et tout ça nourrira les besoins de connexion et d'interconnexion que nous avons tous.

  • Speaker #1

    Non mais c'est bien, c'est très bien, je viens de voir cette vidéo de cette femme sur scène, elle est jolie, elle est sympathique, elle fait rigoler tout le monde, tout le monde applaudit, elle me fait penser un petit peu à Cléopâtre.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est pas connu non mais.

  • Speaker #1

    Lumineuse majesté, majesté lumineuse, tout le monde l'écoute, tout le monde rigole, tout le monde est à ses pieds parce qu'ils savent que dans son discours elle n'a pas de tort, mais comme je dis à chaque fois ça dérape, donc j'attends la suite.

  • Speaker #0

    Elle n'a pas tort. Et puis, ouais, c'est un peu au-delà de Cléopâtre. Ta référence est un peu old school, Hache. C'est tous les gourous modernes, finalement, qui ont ce genre de discours et qu'on voit sur scène comme ça, qui sont sympathiques, fun, hyper ouverts sur tout. Et c'est séduisant, d'une certaine manière.

  • Speaker #1

    C'est séduisant parce que ce qu'elle te vend, elle te dit un jour, c'est les femmes qui auront le pouvoir sexuel et les hommes qui auront la chance de pouvoir les approcher seront...

  • Speaker #0

    C'est pas bête encore un peu comme message.

  • Speaker #1

    Moi, ça ne me déplaît pas pour l'instant.

  • Speaker #0

    Mais bon, dans l'idée, ce n'est pas pour l'instant. En tout cas, Ash, c'est un peu farfelu, mais ce n'est pas méchant, méchant.

  • Speaker #1

    C'est pas mal ça.

  • Speaker #0

    Sauf que Ash, on est dans Cactus Theory. Donc, les sous-messages qui sont portés par One Taste, en revanche, ils sont beaucoup plus discutables et dangereux. En effet, les adeptes entendent souvent... Donc, les adeptes, ça peut être soit les personnes qui participent aux sessions, soit les employés, comme Michal. Ils entendent souvent que l'homme permet de guérir les femmes de leur trauma, y compris sexuel. L'orgasme serait un moyen d'expier le trauma et de l'évacuer. Grosse erreur. Là, je me suis dit, les psychologues et les psychiatres n'ont plus qu'à aller se rhabiller. C'est le cas de le dire. Puisque la méditation orgasmique serait la solution à tous les traumas.

  • Speaker #1

    Bien sûr, mais bien sûr.

  • Speaker #0

    Je trouve ça très très dangereux comme discours.

  • Speaker #1

    Oui, mais il y a des gens qui adhèrent, voilà.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que c'est très dangereux. Ensuite, dans le documentaire Netflix notamment, si vous avez envie de le regarder, allez-y, on entend Nicole Didon dire des choses beaucoup plus graves. Elle dit clairement, et d'ailleurs elle est revenue sur ses propos. comme par hasard, à partir du moment où le FBI s'est mis à s'intéresser à son entreprise. Mais elle dit, on l'entend dire clairement, qu'il n'y aurait pas de viol si toutes les femmes étaient... Excité, turned on, finalement, grâce à la pratique de l'homme, d'accord ? Puisqu'elle va dire les mots suivants, clairs, il n'y aurait pas de viol puisqu'il n'y aurait rien à violer, finalement, si toutes les femmes étaient excitées.

  • Speaker #1

    Bah oui, non, mais c'est n'importe quoi. Un viol, c'est un homme qui est excité par une femme et qui passe à l'action.

  • Speaker #0

    Et qui ne lui demande pas son avis.

  • Speaker #1

    Voilà, et même si la femme est excitée, ça veut dire quoi ? Qu'elle va être consentante ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. En fait, c'est hyper grave de dire ça. Ça sous-entend que tu devrais... En tant que femme, pouvoir lâcher prise de façon totalement robotique et être partante à chaque fois lorsque n'importe quel individu a envie d'avoir des rapports sexuels avec toi. Comme ça, il n'y a pas de viol. Et en fait, tu devrais être capable de lâcher prise et de pratiquer la méditation orgasmique.

  • Speaker #1

    D'accord. Est-ce que cette femme-là s'est déjà fait violer ? Non. Donc elle ne sait pas de quoi elle parle ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas de quoi elle parle, moi non plus Je ne sais pas ce que c'est qu'un viol,

  • Speaker #0

    je ne l'ai pas vécu En tout cas quand on creuse dans son passé On se rend compte que son père, qu'elle a peu connu S'est retrouvé en prison Pour pédophilie Donc elle a quand même Un rapport particulier Malheureusement lié à la sexualité

  • Speaker #1

    Passif, malsain avec tout ça Passif,

  • Speaker #0

    malsain avec tout ça, évidemment C'est pas très surprenant Donc c'est gravissime Je trouve de tenir ce genre de propos Et c'est d'autant plus gravissime venant d'une entreprise H qui se dit féministe et qui veut soi-disant redonner le pouvoir aux femmes. Ça colle pas du tout là.

  • Speaker #1

    Ben, c'est bizarre.

  • Speaker #0

    Revenons maintenant à Michal, si tu veux bien. Les premières semaines au sein de la maison One Taste de New York se passent très bien. Parce que l'homme lui permet de découvrir le homme, lui permet de découvrir de nouvelles sensations dans son corps. Et elle se sent vraiment plus... plus légère du fait de pratiquer la méditation orgasmique.

  • Speaker #1

    Oui, mais elle n'avait jamais rien vécu ni connu auparavant, donc ça peut être positif pour elle.

  • Speaker #0

    Pour l'instant. Elle découvre le fonctionnement un peu spécial de cette grande communauté d'une cinquantaine de personnes qui vivent au même endroit. Ils vivent ensemble 24h sur 24. Ils travaillent ensemble en tant que vendeurs et coachs. Et ils dorment dans les mêmes lits.

  • Speaker #1

    Mais est-ce qu'ils pratiquent tous les jours ?

  • Speaker #0

    Voilà, j'allais y venir. Ils pratiquent ensemble la méditation orgasmique 4 fois par jour, de façon obligatoire.

  • Speaker #1

    4 fois par jour ?

  • Speaker #0

    Mais attends, c'est pas fini. Ils ont un partenaire imposé avec qui dormir. Donc on te dit déjà, tu vas dormir avec cette personne, ça va être ton partenaire de recherche.

  • Speaker #1

    Allez Jocelyne, tu dors avec Joël.

  • Speaker #0

    Ouais, il te plaît ? Non, c'est pas grave.

  • Speaker #1

    C'est pas grave, c'est juste une expérience.

  • Speaker #0

    C'est de la méditation. C'est pas du sexe. Donc comme je te dis, tant pis si la personne elle ne te plaît pas.

  • Speaker #1

    C'est du sexe, mais c'est pas du sexe. On te vend ça...

  • Speaker #0

    C'est ça qui est insidieux.

  • Speaker #1

    On te vend ça bizarrement quand même. Ah c'est malsain mais grave.

  • Speaker #0

    C'est plus que bizarre. Ils peuvent faire des sessions d'hommes et avoir des rapports sexuels avec n'importe qui. Par contre, ils sont d'ailleurs encouragés dans ce sens-là. Mais par contre, ils dorment avec leurs partenaires de recherche. et ils doivent forcément pratiquer le Homme avec leur partenaire de recherche. Mais enfin, si tu sais, hop, allez, hop, tiens, quand tu passes 24h sur 24 avec des gens qui ne font que ça, ça part un peu dans tous les sens. Ça part finalement, tout simplement, en orgie, d'une certaine manière.

  • Speaker #1

    Et ça devient même la normalité.

  • Speaker #0

    Ça devient la norme. Mais, soi-disant, c'est encadré dans le cadre d'une pratique méditative et professionnelle. D'accord ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Si tu veux être un bon coach, il faut pratiquer.

  • Speaker #0

    C'est ça, il faut te perfectionner dans ta pratique. D'autres anciens employés ont d'ailleurs raconté l'étrange conseil que leur donnaient les responsables de OneTaste. Pour éviter les tensions, et d'ailleurs ce sont des hommes également qui ont témoigné, je tiens à le dire. Pour éviter les tensions au sein de la communauté, on leur conseille à se forcer à faire l'amour avec les personnes avec qui le courant ne passe pas du tout. Ça donne donc lieu à des scènes Très gênante et totalement lunaire. En fait, on te dit, il ne faut pas de tensions au sein de la communauté. Vous êtes là pour répandre l'amour, l'épanouissement personnel.

  • Speaker #1

    Oui, mais ce mec-là, je ne peux pas le blairer. Tant mieux, tu sais avec lui que tu vas aller ce soir. C'est ça qu'on te dit ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Moins tu peux le blairer et plus...

  • Speaker #0

    On va régler tous les problèmes encore. C'est la solution à tout.

  • Speaker #1

    Comme tu dis, ça doit être lunaire.

  • Speaker #0

    Donc, il y a des personnes qui ont dit, mais c'était gênant. Parce qu'ils se forçaient du coup. C'est pas du tout naturel et ça ne réglait aucun problème. Mais ils le faisaient parce qu'on leur disait c'est comme ça. On leur disait vous êtes payés pour ça. Voilà, c'est ça one taste.

  • Speaker #1

    Et si tu veux être un book coach ?

  • Speaker #0

    Il faut que tu dépasses tes préjugés. Il faut que tu arrêtes ta colère. Autre activité étrange, H. Ils se réunissaient très souvent. Je dis ils se réunissaient parce que évidemment, tout ça n'existe plus aujourd'hui. Heureusement. Il se réunissait très souvent dans le cadre de cercles de paroles. Alors là, il y avait des cercles de paroles et des réunions interminables.

  • Speaker #1

    Ça devait te faire feluer à mort.

  • Speaker #0

    Ouais. Et l'un des exercices consistait à évacuer les choses négatives que tu pensais au sujet de quelqu'un. Tout simplement en lui balançant à la tronche. Et l'autre, et c'est là que c'est totalement bizarre, donc celui qui se fait insulter finalement, celui à qui on dit qu'il est moche, qu'il pue, eh bien il te fait répondre « Merci » . Thank you. Tu dois lui dire merci. Et donc, dans le documentaire Netflix, on voit une scène où il y a un pauvre monsieur qui se fait humilier. Je ne sais plus ce que lui dit la personne en face, mais qu'il est gros, qu'il ne ressemble à rien. Et tu vois, la personne dit merci. Et après, ces personnes témoignent, en disant sur le coup, ça m'a fait du bien. Non, mais tu vois, tu es dans un niveau d'endoctrinement qui est tel que tous les exercices sont censés te faire des biens. Ça te convaincre qu'ils sont bons pour toi. Je trouve ça ignoble. Bref. Concernant le rythme de travail, il devait se lever entre 5h et 6h du matin pour commencer la pratique du Homme. Dans la journée, il travaillait, comme je te disais, il avait des sessions de découverte avec le public, pendant lesquelles il était coach, et il devait aussi vendre des formations. Et puis, le soir, il continuait à pratiquer, comme je te disais, c'est 4 fois par jour, minimum. Et finalement, il se couchait tous les soirs vers minuit. Comme je te disais, ils dormaient tous plus ou moins dans le même espace. Donc ça fait que finalement, ils avaient très peu d'heures de sommeil. Donc ils étaient quand même dans des conditions particulières.

  • Speaker #1

    Oui, parce que vu que tu es un bon élève et que tu deviens sergent-recruteur, il faut bosser, il faut bosser. La technique, la pratique, tout, le discours, tout, et oui, tout. Et tu es en groupe avec d'autres sergents-recruteurs qui sont comme toi. Et vous vous découvrez entre vous avant de le faire découvrir aux autres. Donc vous restez enfermés et vous allez bosser. Croyez-moi que vous allez bosser. C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. Vous allez être des bons vendeurs, des bons coachs. La hiérarchie, donc, qui est représentée par Nicole et ses représentantes de vente charismatiques, les inciter à se donner pleinement pour la communauté, comme tu disais, donc, pour l'entreprise, être à 100% tout ce temps consacré à la communauté, ça isolait un petit peu les employés de leurs proches. Évidemment, si tu passes 24h sur 24, tu bosses et que tu vis avec les mêmes personnes. Tu t'isoles de tes proches et de ta famille. Et ça aussi, c'est un schéma H que l'on retrouve beaucoup dans les sectes. Ça te fait sûrement penser à ça.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    On attend d'eux une dévotion totale. Rapidement, Michal, elle se rend tout de même compte qu'on attend d'elle, en tant qu'employée sérieuse, qu'elle pratique sans cesse le homme. Y compris lorsqu'elle n'en a pas envie et lorsqu'elle n'en a pas besoin. Donc au début, elle était ravie de découvrir son corps et son propre plaisir. Mais au bout d'un moment, ça va 5 minutes.

  • Speaker #1

    Et puis ça devient fatigant.

  • Speaker #0

    C'est ça. Elle ne se sent donc plus maître de ses désirs à un moment donné, parce qu'on lui dit, tu n'as pas le choix. D'accord ? T'es payé pour ça. T'es payé, entre guillemets, on en reparlera après.

  • Speaker #1

    C'est là où ça commence à déraper.

  • Speaker #0

    Ouais. Elle doit pratiquer donc le hob 4 fois par jour, tous les jours, y compris quand elle a ses règles, y compris quand elle est malade et qu'elle a la grippe. comme ça. Et concernant les sessions avec le public Michel racontera que One Taste accueillait les clients fortunés en mal de rapport intime. Pour résumer grossièrement, des hommes riches prêts à payer cher pour toucher des femmes et apprendre à leur faire du bien.

  • Speaker #1

    Mais là voilà, c'est une première dérive, c'est un autre commerce.

  • Speaker #0

    C'est le commerce.

  • Speaker #1

    C'est deux doigts de prostitution ça.

  • Speaker #0

    Ouais, je suis assez d'accord avec toi. Elle se retrouvait donc à devoir pratiquer le homme avec de vieux messieurs pas très séduisants. Et elle n'appréciait pas du tout l'exercice.

  • Speaker #1

    Mais oui, mais ils ont de l'argent !

  • Speaker #0

    A cette époque, One Taste est en plein développement commercial. Et l'idée est de remplir au maximum les sessions, les ateliers. Pour cela, le recrutement des employés, comme Michel, ne se faisait pas au hasard. Comme je te disais tout à l'heure, la plupart des femmes qui étaient recrutées et employées étaient jeunes, séduisantes et dociles. Lorsqu'elles montraient un manque de motivation face à des clients qui les rebutaient, on leur disait plusieurs choses. Première chose, on leur expliquait que le homme n'était pas un rapport sexuel, mais une pratique de méditation. Ce n'était donc pas une pratique intime et sexuelle, mais une pratique holistique. Donc il n'y avait pas besoin de lien ou d'attirance avec la personne, un peu comme un partenaire de danse. Avec ce genre de vision et de propos, il légitime donc le fait que deux personnes qui ne se connaissent pas et qui ne s'attirent pas, en tout cas pour la femme, pratiquent ensemble. Et j'ai voulu savoir, H d'ailleurs, comment tout simplement était défini dans les dictionnaires français officiels un rapport sexuel dans la langue française. Et voilà ce que j'ai trouvé. C'est une activité sexuelle humaine impliquant plusieurs individus pratiqués pour le plaisir ou la reproduction. Donc clairement, quoi qu'on en dise, le homme, c'est un rapport sexuel.

  • Speaker #1

    Mais oui.

  • Speaker #0

    Voilà, il ne faut pas dire, il faut arrêter de dire que c'est pas...

  • Speaker #1

    On est autour du pot, là. Rapport sexuel.

  • Speaker #0

    Ensuite, on leur disait que justement, et c'est là que ça devient vraiment moche, moins elles étaient attirées par leur partenaire de homme, donc les clients qui payaient cher, plus elles se déconnectaient de leurs émotions et plus les sensations étaient fortes et puissantes. Donc, certains d'entre eux, les plus fortunés... et donc les plus impliqués, ont même intégré les ACD des investisseurs, tout simplement, qui ont intégré les bureaux de One Taste et qui ont suggéré, et on a suggéré à Michal, comme à d'autres femmes en situation financière précaire comme elle, de rencontrer un de ses investisseurs et de lui proposer d'être sa partenaire exclusive de homme en échange d'argent. C'est comme elle dit dans le reportage de la BBC, dans le podcast de la BBC, elle dit c'était pas de la prostitution. Officiellement, mais ça ressemblait à de la...

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Tu viens de me dire un truc, les mecs étaient des investisseurs.

  • Speaker #0

    Ouais, donc...

  • Speaker #1

    Donc ils investissent dans la compagnie qui s'appelle... On m'échappe.

  • Speaker #0

    One Taste.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà.

  • Speaker #0

    Pour toucher des femmes.

  • Speaker #1

    Eh ben voilà. En échange, j'investis dans ta boîte.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est... Ouais, on est d'accord. D'ailleurs, Michal dira que le ratio d'ailleurs entre les hommes riches et les femmes pauvres était très déséquilibré. Il y avait beaucoup de femmes pauvres. qui étaient là,

  • Speaker #1

    qui étaient endettés,

  • Speaker #0

    qui pouvaient plus s'en sortir, et des hommes riches qui arrivaient pour les sauver finalement. Le syndrome du sauveur. Pour inciter les clients masculins à payer pour les coachings les plus chers. On demandait aux femmes employées de refuser les avances des hommes en leur disant, et c'est vraiment tordu, En leur disant « je ne pratique pas le homme, je ne pratique, pardon, le homme, qu'avec des hommes qui ont suivi le programme expert. » Pour inciter ces hommes qui les désiraient à payer pour faire. Les clients masculins de OneTaste, Hache, il est temps qu'on en parle. On se rend compte en creusant que la plupart des hommes qui sont ciblés par l'entreprise, parce qu'il s'agit d'un business encore une fois, sont des investisseurs de la Silicon Valley, des ingénieurs, des informaticiens, ce qu'on appelle finalement des... tech guys, des gars de la tech, qui gagnent très bien leur vie, qui ont beaucoup d'argent à dépenser, mais qui sont en parallèle en situation de ce qu'on appelle de précarité sociale. Ce sont des hommes, donc cisgenres et hétéros, qui ont énormément de mal à créer du lien avec les femmes et qui sont globalement assez isolés socialement. On peut les appeler aussi pour caricaturer des geeks. En échange d'argent, parce que OneTaste est bel et bien un business, encore une fois, On leur propose de rencontrer des femmes qui s'allongent devant eux de façon « consentante » et à qui ils devront donner du plaisir. Mais ce n'est pas seulement ça. On leur promet qu'ils apprendront à devenir d'excellents partenaires sexuels. Donc des hommes désirables, comme je te disais.

  • Speaker #1

    On va te former pour que tu sois au top, mais ça va te coûter une blinde.

  • Speaker #0

    Voilà. Mais on leur fait aussi comprendre que le homme leur offrira une connexion intense, énergétique. quasi spirituel avec les femmes avec qui ils le pratiqueront. Au fur et à mesure de ces expériences, Michal va commencer à se sentir très mal et a carrément développé un syndrome de dissociation traumatique. C'est un syndrome qui, selon l'association mémoire traumatique et victimologie, est dû à un mécanisme neurobiologique de sauvegarde exceptionnel mis en place par le cerveau de la victime pour survivre à un stress extrême. Les violences, par leur caractère impensable, produisent un état de sidération qui, en paralysant les fonctions mentales supérieures, rend incontrôlable la réponse émotionnelle. La dissociation traumatique H, c'est un phénomène énormément observé dans le cadre des violences sexuelles faites aux femmes, essentiellement.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Donc c'est comme si ton cerveau comprenait et vivait toutes ces sessions de rapports sexuels consenties comme une violence.

  • Speaker #1

    Oui, j'avais pigé.

  • Speaker #0

    Mais que ton endoctrinement et ta vulnérabilité t'empêchaient d'en prendre conscience et d'en sortir.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    La dissociation fige et paralyse... Ce qui rend évidemment impossible tout mouvement de rejet et empêche de sortir de la situation. Lorsque Michal, elle disait à ses responsables qu'elle vivait mal les choses, on lui disait mais si tu ne veux pas, tu n'es pas obligé de participer à la session. Si le homme te gêne et tu te sens mal, tu l'arrêtes. Mais en fait, elle disait je ne pouvais pas l'arrêter. C'est un peu technique, c'était la petite partie technique. Pour couronner le tout, je t'en ai parlé tout à l'heure, mais Michel était payé au lance-pierre. Comme tous les...

  • Speaker #1

    Ah voilà, ils étaient payés.

  • Speaker #0

    Mouais.

  • Speaker #1

    Mouais.

  • Speaker #0

    Ils étaient payés 3 dollars de l'heure en moyenne.

  • Speaker #1

    Ça fait cher pour donner son corps.

  • Speaker #0

    Ouais, surtout que...

  • Speaker #1

    Pardon, ça fait pas cher. Et puis même...

  • Speaker #0

    Vu les bénéfices qui se faisaient.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Je peux te dire que voilà. On leur disait que finalement, ils allaient toucher une commission sur leur vente, mais que finalement, la commission... concerné les ventes de toute l'équipe, de New York, enfin voilà. Au final, ils avaient du mal à être payés.

  • Speaker #1

    Je te rends pardon, mais là, pourcentage sur les ventes. Mais tu t'es obligé de vendre ton corps pour ramener des contrats. On est bien d'accord.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça, t'as tout compris.

  • Speaker #1

    Donc on est toujours à deux doigts de la...

  • Speaker #0

    En tout cas du travail forcé et de l'abus de pouvoir.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    C'est clair. Donc... Évidemment, Michelle, comme je te dis, elle était à découvert avec sa carte de crédit. Et clairement, ce qu'elle touchait n'arrivait pas du tout à combler cette immense découverte. Parce que ce que je ne t'ai pas dit, c'est qu'en plus du prix des formations de coaching, il y avait également une cotisation annuelle.

  • Speaker #1

    Ah, un appareil.

  • Speaker #0

    À What Taste.

  • Speaker #1

    Ah oui, tu as ta carte.

  • Speaker #0

    Annuelle de 6 000 dollars. Ça te donnait par contre, Hache, certains avantages que Michelle voyait comme étant... très intéressant, c'est que grâce à cette cotisation, tu étais systématiquement au premier rang lors des interventions publiques de Nicole Didon, la gourou. Et Michèle, elle vénérait Nicole, comme toutes les femmes et toutes les personnes qui ont été enrôlées dans cette entreprise.

  • Speaker #1

    Ça ne m'étonne pas trop, parce que quand tu la vois en vidéo, elle sait faire. Elle sait faire.

  • Speaker #0

    Elle est très forte. Dans son entrevue pour la BBC, Michèle dira...

  • Speaker #1

    je voulais être proche de Nicole je voulais être comme Nicole et je voulais être aimée de Nicole je voulais être comme Nicole et aimée de Nicole c'est ce que disent les gens quand ils sont en adoration devant un gourou exactement,

  • Speaker #0

    t'as tout compris la suite de l'histoire de Michal je la connais pas parce que j'ai cru comprendre qu'elle avait été contestée par One Taste et que l'entreprise avait réussi à faire retirer de la presse les détails de la suite des événements Je sais juste qu'a priori, Michal a quitté la secte en 2016.

  • Speaker #1

    Et que l'histoire a été étouffée.

  • Speaker #0

    En tout cas, les détails de la suite, je ne les connais pas.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je pense que ça a été, en tout cas, interdit de diffusion.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Passons maintenant aux poursuites judiciaires. One Taste a contesté et contredit le témoignage de Michal et celui d'autres membres. Ça peut arriver, Hache, bien sûr, même si c'est heureusement rare qu'une personne invente de toutes pièces une histoire. terrible pour attirer l'attention et espérer gagner beaucoup d'argent en procès. Sauf que là, Michel n'était pas seul. Ils sont 6 à avoir témoigné à la barre du tribunal en mai 2025. 6 à avoir témoigné.

  • Speaker #1

    Excuse-moi, 6 femmes et hommes ? Oui,

  • Speaker #0

    je vais en parler juste après. 6 personnes qui ont le courage de témoigner. Il y en a plein d'autres qui ont témoigné dans les médias de façon... anonymes, parce qu'ils avaient peur de représailles. Donc il y a au moins 6 personnes qui, officiellement, devant l'État, en tout cas, se sont manifestées et ont témoigné.

  • Speaker #1

    Alors attends, je te coupe une seconde. Quand tu as peur de représailles, on parle d'une femme d'affaires, comme on dit, une grosse boîte, avec des gens qui, voilà, plus ou moins donnent leur corps, découvrent la sensualité. Peur de représailles, ça veut dire quoi ? On va pas te coller un avocat sur les fesses, t'en as déjà. Un procès ? Ils ont peur de quoi ? Qu'on touche à leur famille, qu'on touche à leur corps, qu'il y a une agression ? Ils ont peur de quoi ?

  • Speaker #0

    Je pense que, moi je comprends qu'on puisse vouloir témoigner de façon anonyme, parce que c'est quand même, ce qui s'est passé dans cette entreprise, c'est quand même hyper intime et t'as pas forcément envie que ça soit...

  • Speaker #1

    Ah oui d'accord, ok.

  • Speaker #0

    Tu vois, rapport à la thématique.

  • Speaker #1

    Je voyais pas ça comme ça, ils ont eu honte. Un petit peu.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    enfin... Tu peux avoir honte de te laisser enrôler et puis après ça de rouvrir les yeux, tu te dis merde, j'ai fait ça.

  • Speaker #0

    Ils ont aussi, bien sûr, le regret évidemment, mais ils ont aussi eu peur, je pense que... de se retrouver avec un procès aux fesses, puisque c'est une entreprise qui vaut plusieurs dizaines de millions de dollars.

  • Speaker #1

    Oui, qu'elle ait moyen de souffrir les miens avocats.

  • Speaker #0

    Exactement, et de continuer à t'endetter largement.

  • Speaker #1

    De te plumer.

  • Speaker #0

    Il y avait des femmes qui ont témoigné, et d'ailleurs c'est gravissime, on le voit dans le documentaire Netflix, Netflix, qui explique avoir été forcée à accepter de subir, c'est encore autre chose ça. la bête féroce qui sommeille en certains hommes. En effet, on leur expliquait que les hommes modernes étaient frustrés de ne pas pouvoir libérer leur animal féroce et que leur partenaire, femme ou homme, devait apprendre à les aider à libérer cette colère et à l'accueillir avec amour.

  • Speaker #1

    On appelle ça du viol.

  • Speaker #0

    Du viol ou de la violence conjugale, simplement.

  • Speaker #1

    Non mais ils te disent aux femmes, attention ces hommes-là, il faut les libérer, soyez consentantes, ça va leur faire du bien. Non mais c'est n'importe quoi.

  • Speaker #0

    Il veut vous taper, il veut vous violer, mais faites-lui un câlin, acceptez. C'est vraiment ça. À quel moment une entreprise qui se dit féministe peut transmettre des messages pareils ? Ça me révolte. On continue. Parmi les témoins au procès H, il y avait aussi des hommes.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Dont Christopher Hubbard, qui était former chief technology officer chez OneTaste. Selon son témoignage, OneTaste... Et sans aucun doute une secte, il le dit lui. Il a notamment décrit comment il avait collaboré avec Nicole Didon, dans le but de séduire Rhys Jones. Rhys Jones était un gros investisseur de l'entreprise, qui était également le compagnon de Nicole Didon. En tout cas, elle a eu des relations avec lui. Selon lui, selon ce témoin, ils ont organisé des soirées BDSM, impliquant des employés de l'entreprise, des femmes. pour permettre à Jones de vivre pleinement ses fantasmes, des plus basiques aux plus élaborés.

  • Speaker #1

    Alors ce qu'on peut dire dans cette entreprise, c'est que même la chef d'entreprise, elle mouille la chemise. Elle veut gagner plus de fric avec un gros investisseur, il est en mode BDSM, tout ce que tu veux, et non, elle se donne la bouche, elle lui organise des soirées.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Parce qu'elle sait qu'elle aura un gros chèque derrière.

  • Speaker #0

    Exactement, mais elle implique quand même ses employés.

  • Speaker #1

    Ça c'est moche.

  • Speaker #0

    Et elle demandait notamment, il y a une employée qui a témoigné en disant qu'elle était obligée à certaines soirées de se balader avec ce monsieur, cet investisseur en laisse comme si c'était un chien.

  • Speaker #1

    Sérieux ?

  • Speaker #0

    Ouais, donc c'est particulier, c'est gênant. Comme je te disais H, le FBI a ouvert une enquête pour notamment abus de pouvoir et travail forcés.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Cette enquête s'est soldée par un procès. A l'issue des cinq semaines de ce procès, Nicole Didon et son bras droit... Rachel Sherwitz, dont je te parlais au début, qui était responsable des ventes, ont été jugées coupables et condamnées à 20 ans de prison pour, en tout cas, travail forcé. Elles ont fait appel de cette décision. Je n'ai pas réussi à savoir aujourd'hui si elles étaient emprisonnées ou en attente. J'ai lu plusieurs articles qui se contredisent. Donc, je ne sais pas. En tout cas, la procureure adjointe des Etats-Unis, Nina Joupta, ... a estimé que les accusés avaient construit un business sur le dos des victimes qui ont tout donné pour elles, y compris leur argent, leur temps, leur corps, leur dignité et leur santé mentale. Quant à Joseph Nocella, qui est procureur adjoint du district Est de New York, il a déclaré Le juré a révélé le vrai visage de Didon et Sherwitz, des escrocs qui s'en prenaient à ces victimes vulnérables en leur faisant de vaines promesses d'épanouissement et de bien-être sexuel, uniquement pour les manipuler et les contraindre à effectuer des travaux et des services au profit des accusés. De son côté, la défense des ex-leaders de One Taste estime qu'il n'y a pas d'abus ou de pratiques non consenties, car personne n'était forcé à rester H. L'avocate Duda Angel Meyer, je ne suis pas sûre qu'elle soit avocate, pardon, je pense qu'elle est plutôt experte en communication de crise, qui a été employée par Nicole Didon, donc l'accusée, elle dira à ce sujet cette affaire est une dangereuse tentative de criminalisation du regret. Sous-entendant que les témoins regrettent seulement avoir participé aux sessions One Taste et font porter toute cette responsabilité sur les leaders de l'entreprise. Sauf que, sauf que, c'est toute la subtilité des sectes, Hache, tu le sais bien. C'est ce qu'on appelle le contrôle coercitif et le pouvoir coercitif sur autrui. Ça peut être une pression psychologique qui contraint l'individu à agir contre sa volonté. Et ça ne veut pas forcément dire qu'on lui met le couteau sous la gorge et qu'on menace sa vie, mais qu'on le manipule pour lui faire croire qu'il doit agir comme on lui demande.

  • Speaker #1

    Bien sûr, parce que si tu ne fais pas comme les autres, H, tu t'exclus du groupe. Ce n'est pas bien.

  • Speaker #0

    Tu vas perdre cette communauté, tu vas perdre tout ce nouveau pouvoir.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et cet épanouissement.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Tu ne deviendras personne.

  • Speaker #1

    Tu ne grimperas jamais dans la hiérarchie.

  • Speaker #0

    Le contrôle coercitif peut aussi être indirect, évidemment. par des actions qui vont aliéner l'individu. Et dans le cadre de One Taste, c'est inciter par exemple un nouveau membre à s'endetter pour pouvoir suivre un cours, un stage, en faisant un crédit à des taux pas possibles. Après, tu es coincé finalement.

  • Speaker #1

    Mais ça, on l'avait depuis le début.

  • Speaker #0

    Et ensuite, H, et c'est là où ça devient sournois, c'est qu'une fois que la dette est contractée pour payer la formation, on va inciter l'individu, en l'occurrence la femme, à donner des cours pour rembourser Cette formation, tu vois le cercle infernal.

  • Speaker #1

    Ah mais j'avais compris.

  • Speaker #0

    Erin Hatton, professeure de sociologie à l'université de Buffalo, parle, elle, de coercition étatique, ce qui suggère que la contrainte serait en fait imposée par le statut d'autorité même de l'entreprise One Taste et de ses leaders. C'est comme dans une entreprise en fait. L'autorité de l'entreprise et de ses dirigeants fait qu'on fait parfois ce qu'on nous demande contre notre volonté, mais on le fait quand même. Et parfois, ça dérape. Parfois, on nous demande de faire des choses carrément inappropriées, mais on le fait quand même.

  • Speaker #1

    Et de coller une pression dans les entreprises même classiques. Pourquoi tu penses qu'il y a autant de suicides dans les grosses boîtes ?

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Je ne vais pas citer de nom, mais on est en France, tout le monde connaît l'histoire.

  • Speaker #0

    De suicides, de burn-out, de dépression, etc. C'est ça, le pouvoir coercitif. Moi, je trouve ça, personnellement, au contraire, tu me diras ce que tu en penses, mais super dangereux de considérer que... Parce qu'on ne te menace pas avec une arme, parce qu'on ne te retient pas contre ton gré, on te laisse le choix. Ça veut dire qu'on fait totalement abstraction des dangers de l'emprise psychologique. Ça veut dire qu'on inverse les rôles en faisant porter la responsabilité à la victime au lieu de juger le comportement de l'abuseur. On va te dire, mais pourquoi t'es pas parti ? Tu pouvais partir. Et ça déresponsabilise l'abuseur de voir les choses sous cet angle. Et je trouve ça extrêmement dangereux pour la société. Et en particulier H, pour les femmes.

  • Speaker #1

    C'est de la torture morale, mentale. On se dit que ce soit dans la vie ou dans une entreprise, libre à toi de t'en aller. Mais je te préviens, si tu t'en vas...

  • Speaker #0

    Tu vas tout perdre.

  • Speaker #1

    Tu vas tout perdre. Tu ne seras plus partie du groupe. Tu ne seras plus partie.

  • Speaker #0

    Heureusement H, le contrôle coercitif devient une notion de plus en plus incluse dans la législation. En France, par exemple, il est entré dans le code pénal en janvier 2025. C'est assez récent.

  • Speaker #1

    C'est plus que récent.

  • Speaker #0

    Pour récent. Il est entré dans le cadre spécifique des violences sexuelles et sexistes. Ce contrôle est défini comme étant, je cite, des propos ou des comportements répétés ou multiples, portant atteinte aux droits et libertés fondamentaux de la victime en instaurant chez elle un état de peur ou de contrainte.

  • Speaker #1

    Oui, on te colle la pression. Tout simplement.

  • Speaker #0

    Et c'est une notion qui est déjà ancrée depuis longtemps dans le code pénal de certains pays, à commencer par le Royaume-Uni avec son Serious Crime Act de 2015, ou encore le Canada.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Nous, on vient un peu de se réveiller.

  • Speaker #1

    On a toujours 10 ans de retard. Je ne suis pas des anglo-saxons, quoi qu'il arrive, on a 10 ans de retard.

  • Speaker #0

    C'est clair. Le flou se dissipe peu à peu autour de la répréhension de certains comportements. de pression ou de manipulation vis-à-vis des personnes vulnérables. Et c'est tant mieux, parce que ça intègre clairement, je trouve, l'emprise dangereuse que peuvent avoir certaines personnes, en l'occurrence les gourous des sectes, sur leurs adeptes.

  • Speaker #1

    Bien sûr, oui.

  • Speaker #0

    Ces adeptes, lorsqu'ils intègrent ces communautés, sont souvent en position de vulnérabilité. Parce que, hach, on adepte rarement... on adepte, pardon. On adhère rarement à ces idéologies, juste par curiosité, quand tout va bien, dans sa vie.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    On cherche à trouver du sens et la plupart des adeptes, et ça c'est bien précisé dans tout ce que j'ai pu lire et écouter sur cette affaire, la plupart des adeptes, ils intègrent ces mouvements parce qu'ils sont en pleine crise existentielle.

  • Speaker #1

    C'est très souvent ça.

  • Speaker #0

    C'est très souvent ça. L'entreprise One Taste et son mouvement cochent toutes les cases puisqu'on y retrouve d'une part des femmes qui sont en situation de fragilité émotionnelle. La plupart des femmes qui témoignent parlent de conflits profonds avec leur propre corps, avec leur identité, qui trouvent souvent, quand on creuse leur origine, dans des abus sexuels vécus dans l'enfance ou plus tard.

  • Speaker #1

    Enfin, tu veux dire, à partir du moment où il y a un leader, là c'est une entreprise. C'est caché par une entreprise. Mais tu as un leader qui monte sur scène, qui vous dit, vous êtes tous faibles, je le sais, j'ai compris, je vais vous aider. Mais vous allez payer pour que je vous aide. Et vous allez donner non seulement de votre corps et tout votre temps. Vous viendrez vivre à la maison. Lâchez votre chien, lâchez vos familles, lâchez tout. Faites-moi confiance. On appelle ça comment ?

  • Speaker #0

    Une secte.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Mais on va régler tous vos traumas.

  • Speaker #1

    Fatalement.

  • Speaker #0

    Et d'autre part, on a aussi des hommes dans cette... Dans ces situations-là, qui sont soit en situation de vulnérabilité émotionnelle, en précarité sentimentale et sociale, comme je te décrivais tout à l'heure, soit tout simplement des hommes qui veulent juste utiliser le pouvoir que leur donne l'argent pour s'envoyer en l'air avec des femmes qui n'arriveraient jamais à atteindre sans ce contexte de prestation de service, si l'on peut dire.

  • Speaker #1

    Évidemment, parce qu'on parlait d'une entreprise à la base, avec son leader, mais il lui faut des clients.

  • Speaker #0

    Ah ben !

  • Speaker #1

    Elle a trouvé ses clients.

  • Speaker #0

    Mais ils ne se sont jamais cachés d'être une entreprise et de chercher à recruter.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est normal. C'était une entreprise de bien-être.

  • Speaker #0

    Oui, je sais. Mais derrière, tu vois, leur argument, c'est de dire que les personnes, si elles n'étaient pas consentantes, pouvaient très bien partir. Et ce n'est pas aussi simple que ça. Oui,

  • Speaker #1

    mais une fois que tu es enrôlée là-dedans, tu fais partie d'un groupe, tu fais partie d'une famille. Il ne faut pas être le maillon faible de la famille, sinon tu deviens gênant. Et donc tu passes par la bête noire et tu vas devenir mal aimé. Et au sein d'une famille, devenir mal aimé, on n'aime pas ça.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc en fait, c'est plus compliqué que tu aurais dû partir. C'est finalement, tu es dans une telle situation de vulnérabilité émotionnelle, voire de précarité financière, que tu ne peux pas partir. Et on abuse de ta faiblesse. Ça s'appelle l'abus de pouvoir et c'est condamnable. Voilà, donc affaire à suivre en effet pour savoir ce que l'appel va donner pour ces deux leaders, en tout cas dont la gourou et son bras droit.

  • Speaker #1

    Oui, à suivre une fois de plus.

  • Speaker #0

    Oui, une fois de plus, je vous tiens au courant, ça ne devrait pas trop tarder. Mais voilà, en tout cas, la justice s'est exprimée à ce sujet et je trouve que c'est une bonne chose parce que... Il y a quand même tellement de dérives au niveau de l'univers et du business du bien-être, de la santé alternative, qu'il faut quand même être extrêmement vigilant. Et en particulier, les personnes qui sont ciblées malheureusement par ces business-là sont toujours les personnes vulnérables. Donc, soyons vigilants autour de nous.

  • Speaker #1

    Comme tu disais tout à l'heure, quand tout va bien dans ta vie...

  • Speaker #0

    Ça te fait rire de loin.

  • Speaker #1

    Parler, femme, enfant, famille, peu importe, solitaire, célibataire, avec chien, peu importe. Mais tu n'as besoin de personne, tu n'as pas besoin d'aller chercher plus que ça, à moins que tu aies envie de sensations fortes. Mais quand tu es équilibré, tout va bien. Maintenant, dans la vie, on a tous eu des périodes de faiblesse.

  • Speaker #0

    C'est ça, on n'est jamais à l'abri.

  • Speaker #1

    C'est à ce moment-là qu'ils recrutent. Donc c'est à ce moment-là qu'il faut être vigilant. Mais quand tu es en faiblesse, tu n'es pas vigilant.

  • Speaker #0

    et non, t'es fragile c'est le principe Et à ce sujet d'ailleurs, Hache, je voulais vous proposer d'écouter l'épisode 11 du podcast français Médecine City, justement qui aborde cette question des gourous, de cet abus et de ces dérives. En fait, cet épisode-là porte sur Guy-Claude Berger. Je ne sais pas si ça te parle. C'est le gourou qui est à l'origine du courant de l'instinctothérapie, encore un truc farfelu. C'est une philosophie alternative qui est évidemment sans aucun fondement scientifique, qui concernait surtout à ses débuts l'alimentation instinctive, ne fait que ce que ton instinct te dicte de faire, mange du cru, etc.

  • Speaker #1

    Comme un animal.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et qui peu à peu, comme tu disais souvent, ça part en live, et qui peu à peu donc cet instinct... taux de thérapie est parti en dérive totale jusqu'à de la pédophilie et des violences aggravées sur mineurs. Donc je vous invite à écouter ce podcast. Médecine City H, c'est un podcast de True Crime Médical qui est présenté par Falsiparum et Bloody Nurse, qui sont deux soignants très sympathiques qui finalement racontent des histoires sombres et peu connues dans le domaine médical, qui touchent de près ou de loin le domaine médical. Et on apprend plein de choses dans ce podcast. Et c'est aussi, je tiens à le préciser, très accessible et vulgarisé. Parce que moi, par exemple, je ne suis pas du tout scientifique.

  • Speaker #1

    Et tu as compris quand même l'histoire.

  • Speaker #0

    J'ai compris quand même.

  • Speaker #1

    C'est bon signe.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Donc voilà, si vous avez envie de les découvrir, je vous mets, comme d'habitude, le lien de l'épisode 11 dans la description. Si vous avez envie de poursuivre avec une autre histoire de gourou, foncez. Bah écoutez, cet épisode est terminé. Hache, j'espère que tu as passé un bon mois et j'espère que vous avez passé un bon mois en notre compagnie malgré ce sujet olé olé.

  • Speaker #1

    Olé olé, j'ai pas forcément trouvé que c'était plus olé olé que ça, mais je trouve ça moche qu'on... Qu'on profite. Qu'on utilise et qu'on profite les gens qui sont vulnérables et plus faibles que nous. Une fois de plus, je supporte pas ça.

  • Speaker #0

    Non, moi non plus. C'est toujours le même schéma, finalement, que l'on retrouve et qui est tout aussi dérangeant à chaque fois, Hache.

  • Speaker #1

    Bon, écoute, merci Alex pour cette histoire. Je sors mon tapis de yoga et je m'y colle.

  • Speaker #0

    On vous souhaite une bonne journée, soirée, matinée, après-midi.

  • Speaker #1

    Ouais, profitez bien de votre week-end et puis on vous aime fort.

  • Speaker #0

    Alors non, encore une fois, tu t'es planté, puisqu'ils ne vont pas profiter de leur week-end, puisqu'ils vont écouter notre épisode mardi soir.

  • Speaker #1

    Ok, en tout cas c'est samedi, donc je vais profiter de mon week-end en pensant à vous quand vous écouterez. Vous aurez fini le vôtre.

  • Speaker #0

    Comme d'habitude, H est à côté de la plaque. On vous embrasse.

  • Speaker #1

    Allez, bye bye.

Share

Embed

You may also like