- Speaker #0
Bonjour et bienvenue dans Colosse Family. Je suis Julie Coirineau et je vous accueille sur le premier podcast qui parle de la famille et des liens que l'on tisse avec notre animal. Vous entendrez ici des histoires touchantes, sincères et parfois drôles racontées par mes invités chez qui j'aurai le plaisir de me rendre. Alors bienvenue dans Colosse Family, je suis ravie de pouvoir vous retrouver pour ce nouvel épisode. C'est parti ! et bonne écoute.
- Speaker #1
Gérer tout le monde, pour moi, ça veut dire gérer mes animaux avec autant d'attention que je gère mes enfants. Je sais que ça peut être choquant pour beaucoup de gens, mais pour moi, s'il y a le moindre pépin, le moindre truc, il y a une équité d'attention pour chacun.
- Speaker #0
Et si la passion de la nature devenait le fil conducteur d'une voie professionnelle et de valeur de famille ? Chez Ingrid, dessinatrice naturaliste, la nature est partout, dans ses dessins à la main, dans leur jardin en friche, leurs souvenirs d'un bout de vie dans la jungle asiatique, et jusque dans leur salon avec Farouk, le lévrier azawa contemporainement sauvage. aux côtés de son mari Adrien entrepreneur engagé au travers sa marque Sustainable Tomorrow elle partage une vie de famille rythmée par les animaux, l'art et la volonté de transmettre à leurs jumeaux un autre regard sur le vivant vous pourrez découvrir un peu de leur univers sur le compte Instagram du podcast Call Us Family Stories c'est Ingrid qui m'accueille la famille m'attend à l'intérieur prendre le petit déjeuner Ok, à tout de suite. Oh là là, je vois déjà ce jardin arboré de plein de fleurs. Je ne sais pas si vous entendez, mais on entend déjà bien Farouk. Salut ! Coucou ! Oh là là, tu es toute en beauté !
- Speaker #1
Oh merci,
- Speaker #0
toi aussi ! Ça va ? Oui, bienvenue !
- Speaker #1
Ça me fait super plaisir de te voir.
- Speaker #0
Moi également. On se retrouve là.
- Speaker #1
Mais ouais !
- Speaker #0
J'étais déjà en train d'observer. toutes tes jolies sensations.
- Speaker #1
C'est trop gentil. Ça, c'est un peu la plus belle partie du jardin. C'est mon jardin que je suis en train de faire pour mes ateliers. Je suis très contente. Ça commence un petit peu à sortir un peu de terre. On imagine la douceur.
- Speaker #0
Tu sais comment ça s'appelle ?
- Speaker #1
Des oreilles d'ours.
- Speaker #0
C'est trop drôle.
- Speaker #1
J'adore cette plante. Je ne sais pas si tu veux goûter la fleur ou pas.
- Speaker #0
Vous ne savez pas de la fleur de bourrache ? Non. J'écoute. Tu connais ? Je n'écoute pas, j'écoute plus. Ce n'est pas iodé ? Si.
- Speaker #1
C'est un goût de vitre. On va rentrer. Je vais te présenter un peu la famille. Désolée, la cachée.
- Speaker #0
Ça m'a l'air des Farouk. Bonjour.
- Speaker #1
Farouk,
- Speaker #0
tu te connais ? Oui, tu connais. Pardon.
- Speaker #1
C'est comme ça, petites affaires et tout. Il n'y a aucune crainte.
- Speaker #0
Bonjour. Bonjour. Enchantée. Salut les enfants. C'est bon.
- Speaker #1
Non, non. Ça suffit.
- Speaker #0
Stop. Donc,
- Speaker #1
il y a Farouk.
- Speaker #0
Salut Farouk. Et puis,
- Speaker #1
il y a les enfants.
- Speaker #2
Il y a Chamallow qui est chez moi.
- Speaker #0
Oui, je l'ai vu aussi. On a un vivant. Farouk était impressionnant, mais pas tant. C'est vrai.
- Speaker #1
Il fait chier les gens et tout.
- Speaker #2
Peur des muselières. Stop.
- Speaker #1
Il est consulté sur l'ouvrier, il craquait les fesses et tout.
- Speaker #0
Oh mais je suis accueillie comme une reine, il y a des pinches de chocolat dans le poisson.
- Speaker #2
Tu veux te mettre en face ?
- Speaker #0
Bah oui, si tu te mets là du coup.
- Speaker #1
C'est bien Farouk ?
- Speaker #0
C'est bien Loulou ? Ça y est. Il est moins dans la crainte. Il prend les odeurs,
- Speaker #1
il fait le tour de la tête.
- Speaker #0
Il prend les odeurs, ça c'est super.
- Speaker #1
Il va se calmer tout seul, il va faire son petit tour, il prend les odeurs.
- Speaker #0
Ça y est ?
- Speaker #1
Alors je suis trop contente hier parce qu'hier en fait on a été dans un endroit et qu'il n'avait pas accepté une pension pour chiens. En fait il a été refusé d'une pension pour chiens il y a plusieurs mois. Et il a été refusé parce qu'en fait il a été horrible en fait. En dix minutes, il s'est fait jeter, on m'a rappelé, alors que j'étais sur le chemin du travail.
- Speaker #0
Il y a des questions pour lui ? Je ne sais pas ce qui s'est passé.
- Speaker #1
Au gros, je l'ai déposé, tu vois, je l'ai déposé à la pension. Et tu sais, on a... Par où tu t'assoies ? Non, alors là, non. Assis. Tu te calmes. Ils l'ont pris. Juste le temps de faire un bilan pour voir si ça se passait bien avec les autres.
- Speaker #0
Pour un test.
- Speaker #1
Oui, un test. Et je l'ai déposé pour le test. Et en fait, il m'a rappelé au bout de 10 minutes, un quart d'heure, en me disant, mais non.
- Speaker #0
Maintenant, ça n'a pas du tout été possible.
- Speaker #1
Et finalement, en fait, il m'a rappelé plusieurs mois après. Et on a fixé de nouveau un bilan. Je ne pensais pas du tout que ça allait le faire. Mais en fait, j'ai tellement travaillé avec lui. Je l'ai tellement... fait d'exercices et de trucs qu'il a été finalement accepté. Du coup, on peut partir.
- Speaker #0
Ça, ça te libère d'une... Tu me parlais aussi pas mal de la charge mentale, on en reviendra, mais ça a été un sujet, donc c'est bien que tu aies trouvé cette alternative. Est-ce que vous pouvez me présenter votre famille, qui la compose ?
- Speaker #1
Il y a Adrien, mon mari, et qui est le papa d'Imran et Nila, nos jumeaux, qui ont six ans et demi. Et... Oh, je suis en tout coin ! Et puis on a aussi des animaux. On a Farouk, notre lévrier azawak, et on a Chamallow, qu'on appelle chat mouche, qui est notre vieux chat island fold, voilà, au sein de la maison. Moi je suis dessinatrice naturaliste. Je dessine... Tout ce qui concerne la nature pour le milieu professionnel, je travaille avec des marques, je travaille aussi avec des institutions, mais je reste vraiment dans un cadre qui concerne la nature. Je dessine uniquement des plantes, des animaux, des minéraux. Ça peut vraiment être assez vaste, mais vraiment, il faut que ça reste dans le cadre de la nature.
- Speaker #2
Moi, j'ai une activité en CDI, donc je suis cadre dans le domaine bancaire. Et puis, j'ai une société à côté aussi. Je vends des produits écologiques à travers le monde, majoritairement en bambou. Mais voilà.
- Speaker #0
Enchantée.
- Speaker #2
Tu m'appliquais quasiment tout le monde, d'ailleurs.
- Speaker #0
J'ai fait du percée de l'illustre.
- Speaker #1
Ah bon ? Ah, désolée.
- Speaker #0
Gris, j'en profite pour parler de ton enfance autour de ces viennoiseries.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Déjà, petite, tu as nourri, de ce que tu me racontais, cet intérêt pour les animaux. Tu en récupérais déjà blessés, pigeons, hérissons. Et tu les aimes même de ruse, je crois, pour les amener chez tes parents. Ta mère n'était pas trop fan ?
- Speaker #1
Non, elle n'est pas du tout fan. Elle n'aimait pas du tout les animaux. Mais après, elle est passée de pas du tout fan à tolérante. Ok, tu vois, tu vas vraiment...
- Speaker #0
Pour la faute des choses.
- Speaker #1
Franchement, elle a fait beaucoup d'efforts pour moi, je pense, mais je l'ai ramenée pas mal.
- Speaker #0
Et d'où est venue cette fascination ? Tu as toujours eu ça en toi, cette fascination pour la nature, les animaux ?
- Speaker #1
Tu sais, à la campagne, il y a plein d'animaux, ils sont sous tes yeux. Soit tu les vois passer, soit tu les trouves blessés, soit tu les trouves morts. Enfin, tu vois, il y a vraiment différents stades de vie. Tu y es confronté. Et plus quand tu es à la campagne. Et du coup, parfois, ça arrivait comme ça. Et puis bon, parfois, je provoquais la chance. Je ramène des animaux comme ça à nuit.
- Speaker #0
Merci. Mais voilà, c'était vraiment... Ça a été pigeon, ça se cantonnait à pigeon-hérisson.
- Speaker #1
Il y en a eu plein. Il y a eu des pigeons. Il y a eu un hérisson, un rat. J'avais fait 5 km à vélo pour aller le chercher dans une animalerie de campagne. J'avais 12 ans.
- Speaker #0
Attends, comment ça se passe ? T'es partie avec tes petits sous ? Ouais ! T'as 12 ans, ton vélo... Et pourquoi un rat ? Parce que tu t'étais dit...
- Speaker #1
Je savais déjà que c'était un animal hyper sympa. La meilleure rencontre de ma vie, c'était... Ah ouais. Un rat, c'est fascinant. Un peu comme un chien, mais...
- Speaker #0
C'est un lien avec un rat ?
- Speaker #1
Ah ouais. Bravo ! Je t'assure. Bon, du coup, j'ai pris mon vélo. Je suis allée à l'animalerie et tout. Puis j'ai pris mon rat. Et en fait, il s'appelait Bobby. Il connaissait son nom. Il était sur mon épaule. Quand il avait envie de faire pipi, je le posais au sol.
- Speaker #0
Il faisait pipi.
- Speaker #1
Il remontait par ma jambe. Bobby le rat. Ouais, Bobby le rat. Par exemple, quand j'allais sur la plage ou quand j'allais dans le jardin, il marchait derrière moi. Et quand c'était des endroits où il avait besoin d'être sur moi, en fait, il était tout le temps sur mon épaule, tu vois. Non-stop. Et des fois, tu vois, il avait envie de faire ses besoins, donc en fait, il m'avertissait, tu vois, sur l'oreille. Je le posais au sol, il sait ce qu'il avait à faire. Et puis, il remontait en fait par ma jambe, il remontait comme ça et puis il se repositionnait sur mon épaule.
- Speaker #0
Tu lui as appris ça ?
- Speaker #1
C'était un truc qui est rentré hyper facilement, tu vois, les premières heures, tu vois. Après, tu sais, c'est un langage que tu comprends de l'animal et l'animal comprend le tien aussi, tu vois. Il y a une sorte d'entente entre les deux. Un peu comme le chien, tu vois, finalement. Le chien, parfois, tu as des efforts d'éducation. Notamment avec l'énergie humaine qu'il y a là-bas.
- Speaker #0
Tes enfants, ils vont probablement vivre une aventure de...
- Speaker #1
Moi, j'aimerais bien. Après, on a... Adrula,
- Speaker #2
ça me fait pas trop peur.
- Speaker #0
Mais non,
- Speaker #1
en fait, on...
- Speaker #0
Attends, ça te fait pas trop peur, mais est-ce que ça te fait envie ?
- Speaker #2
Ça fait quand même quelque part envie, parce qu'elle en parle bien. Puis parce que... Ça m'a fait comprendre que les rats étaient intelligents.
- Speaker #1
Notre mood en ce moment, c'est qu'en fait, bien entendu, on garde nos animaux, mais c'est juste que quand il y a un départ, notamment pour notre chien qui vient de décéder l'année dernière, on ne remplace pas. On est plutôt dans un moment où on préfère en avoir moins, mais mieux s'en occuper. Franchement, Hermès, la perte de mon galgo l'année dernière,
- Speaker #0
mon vieux chien. J'avais adopté un bon chien.
- Speaker #1
Ça a été un truc assez difficile à gérer en premier, sentimentalement, ça a été très très dur. Et en fait, même pour l'organisation, pour énormément de choses, ça a joué sur beaucoup de paramètres, puisque moi j'ai mis ma vie entre parenthèses pendant 5 ans. Je ne voulais plus partir de la maison pendant 5 ans. Et donc du coup, si tu veux, quand tu es un animal senior, tu mets beaucoup d'énergie quand ils arrivent à la maison. Quand ils sont chiots, quand ils sont chatons, et qu'il y a tout un équilibre à mettre en place, tu mets beaucoup d'énergie. Mais quand tu prépares aussi le départ de l'animal, finalement, ça demande énormément d'énergie aussi. On préfère y aller un petit peu doucement et pouvoir gérer tout le monde parce que c'est hyper important pour moi.
- Speaker #0
Et puis c'est marrant,
- Speaker #1
je suis obligée d'avoir 12 000 et d'en voir un qui devient malade et ne peut même pas le voir parce que tu lui dis, c'est ça, j'aurais dû le voir. Ça peut arriver quand on a plusieurs.
- Speaker #0
Le soin que vous y apportez, quand tu dis qu'il faut gérer tout le monde, on comprend qu'ils sont vraiment des membres de la famille.
- Speaker #1
Exactement. Gérer tout le monde, pour moi, ça veut dire gérer mes animaux avec autant d'attention que je gère mes enfants. Je sais que ça peut être choquant pour beaucoup de gens, mais pour moi, s'il y a le moindre pépin, le moindre truc, il y a une équité d'attention pour chacun.
- Speaker #0
Et tu étais seule à ressentir ça dans ton enfance ?
- Speaker #1
Oui, c'est mon père. qui m'a transmis ça, il a sa même graine. Il a vraiment sa même graine. Ma grand-mère aussi, donc ma grand-mère paternelle, ça continue même encore maintenant. C'est juste que je gère ça autrement maintenant. J'en ramène plus à volo, tu vois, même si j'aimerais. Au fond de moi, je crois que j'aimerais. Après, je suis avec un homme stable, équilibré, qui me cadre. Après,
- Speaker #2
je pense que c'est trop dur de jongler ça et les enfants.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #2
Parce que, mine de rien, il y a quand même tellement d'organisations autour des enfants, autour du travail, autour des animaux. Il y a un moment où il y a tellement de choses qu'on ne peut pas tout faire. Du coup, il faut savoir ce qu'on sacrifie.
- Speaker #1
Ça joue aussi. On a chacun nos boîtes. C'est hyper énergivore. Et donc, il y a aussi de l'énergie dans la balance à placer là où on peut. Et oui, j'avoue que gérer déjà ce qu'on a là, c'est...
- Speaker #0
C'est quoi votre degré d'implication, que ce soit sur la partie animaux ? Enfin, comment vous organisez ?
- Speaker #1
au sol de bain Je ne saurais pas comment écrire ça. Toi, tu t'occupes beaucoup des enfants. Moi, je m'occupe beaucoup des annonces. C'est votre équipe.
- Speaker #2
Après, elle fait beaucoup de ménage.
- Speaker #0
Et tu aimes beaucoup la cuisine. Ah, c'est pas vrai.
- Speaker #2
Plus ou moins. Puis le jardin, en fait,
- Speaker #1
on essaie de gérer chacun.
- Speaker #2
C'est un peu quand on a le temps. Sachant qu'Ingrid, elle a plus la main verte que moi. Mais ça fait beaucoup de choses, c'est vrai.
- Speaker #0
Et tu me parlais aussi de la notion de dépossession. Ce n'est pas parce qu'on aime un animal qu'on est obligé de le posséder. Ça en fait par rapport.
- Speaker #1
Exactement. Même si j'ai adoré vivre avec plein d'animaux, vraiment, c'est un plaisir, ça c'est un truc qui ne me flanchera jamais. Je pense que ça, je l'ai connu assez tard, cette histoire de dépossession. Vraiment de ne pas être dans la réflexion, je trouve ça mignon, je le veux avec moi. Parce que finalement, quand tu penses que c'est mignon, tu t'attaches à une image en surface. Mais quand tu adoptes, tu adoptes un mode de vie.
- Speaker #0
Oui, complètement, c'est vrai.
- Speaker #1
Moi, quand j'étais étudiante et que j'ai voulu mon chien, t'attacher à un chien vraiment en surface, un chiot trop mignon dans la rue. Mais en fait, tu épouses un mode de vie. C'est ça, la vérité. C'est que tu prends ça comme une contrainte ou tu prends ça comme un plaisir.
- Speaker #0
Une proposition crêpe, ça peut être dans le sport. C'est une mauvaise réponse. Non,
- Speaker #1
elle a pu.
- Speaker #2
C'est toi qui l'as mangé ?
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Oh, mince ! Pourquoi tu leur fais des poches d'oeufs comme ça ?
- Speaker #2
D'où tu manges des crêpes des enfants ?
- Speaker #1
Mais ce n'était pas les crêpes des enfants,
- Speaker #0
c'était les crêpes de tout le monde.
- Speaker #2
Il ne me reste pas de chercher les gâteaux qu'il y a à côté des biscottes. Voilà.
- Speaker #0
Ingrid nous accueille un moment dans son temple créatif, son atelier.
- Speaker #1
J'avoue que là, c'est un peu la pièce secrète. Et pendant longtemps, pendant très longtemps, j'ai interdit à ce que tout le monde...
- Speaker #0
Vous êtes des privilégiés !
- Speaker #1
J'ai souvent interdit qu'on rentre dans mon bureau parce que comme je mets des heures et des jours et des semaines sur les dessins, c'est une pièce où j'ai peu permis à mes enfants et même à Adrien de rentrer parce que comme je mets des heures et des jours et des semaines à parfois travailler sur un truc, Si j'ai ne serait-ce qu'un dommage sur un dessin, ça peut être très embêtant. Tu es vraiment la première personne à être très bon. Si, oui, tu vois, une fois de temps en temps, quand j'ai un ami ou la famille qui rentre, mais ça dure deux secondes,
- Speaker #0
genre hop, hop, hop, après tout le monde s'en va, tu vois.
- Speaker #1
C'est un peu mon cocon ici.
- Speaker #0
Là, quand même, tu es partie chercher d'anciens dessins. Oui. On est là depuis quelques minutes. On observe. J'en ai même touché. Oh là là, maintenant, je me dis, j'espère que je n'ai pas salué les dessins. Non,
- Speaker #1
non, ne t'inquiète pas.
- Speaker #0
Avec la chance. Merci.
- Speaker #1
C'est un plaisir. C'est vraiment un plaisir.
- Speaker #0
Donc vous vous rencontrez, vous tombez amoureux, et il y a ce départ en Asie. Je crois que Ingrid, c'est pour... tu le suis par amour, c'est ça ? Oui. Et vous êtes loin d'imaginer l'aventure que vous allez vivre. Vous avez un an dans la tumulte, je crois, urbaine de Hong Kong, et puis ensuite vous basculez sur une île sauvage. Rien d'invisible. L'ama. L'ama island. Avec de la faune dangereuse. Est-ce que vous vivez la même expérience ? Ingrid, je te sens assez fascinée. Adrien, peut-être sur la réserve. Comment vous vivez ça ? Et pourquoi déjà vous arrivez sur cette île ?
- Speaker #1
C'est moi qui l'ai entraîné là-bas.
- Speaker #2
On avait rencontré des gens sur l'île.
- Speaker #1
Oui, on avait rencontré une amie qui habitait là-bas. Et en fait, j'ai mis le pied sur lui de la laisse tomber. Je savais dans ma tête que je voulais vivre là. Mais je savais que je ne serais pas Adrien parce que je savais qu'il fallait discuter un peu le goût de gras. Je lui ai montré, je l'ai emmené à la mâche, je lui ai dit « va voir ce que c'est » . Et en fait, c'était dingue.
- Speaker #2
Après, c'est assez magique parce qu'on a vraiment le contraste à Hong Kong entre… La ville vraiment très dense, on voit dans tous les documentaires. Et puis, les îles assez calmes. Et la chance qu'on a là-bas, c'est que pour les locaux, un des signes de richesse, c'est d'être le plus au centre de Hong Kong et le plus haut possible. C'est pour ça qu'il y a le pic à Hong Kong, le quartier le plus cher. Mais du coup, c'est vraiment un truc de pêcheur d'habiter dans une île comme ça. Et du coup, c'est une chance pour nous parce que c'est pas très peuplé et puis c'est assez abordable. Et puis en plus, on s'était trouvé des amis.
- Speaker #1
On était au fil de la forêt.
- Speaker #2
Et puis on avait des chéris pour aller au travail.
- Speaker #1
Oui, on prenait le bateau tous les jours pour aller au travail, en plein milieu de Hong Kong. Donc ça prenait quoi, 20 minutes, un truc comme ça ? Oui,
- Speaker #2
on avait mal vécu la première année.
- Speaker #1
Trop urbain ? Oui, c'était trop dense à Paris. Oui, Paris, c'est un village. C'est un village à côté,
- Speaker #0
oui.
- Speaker #1
Ah oui,
- Speaker #0
c'était horrible. Alors, ça veut dire que quand tu arrives là, tu ressens quoi dans le corps et tu te dis, OK, c'est là que je veux être comme ça. C'est beau, ça se passe.
- Speaker #1
Une copine m'a dit, viens voir à la masse, c'est hyper cool, c'est un peu sauvage. J'ai dit, il y a du serpent ? Elle m'a dit, non, il n'y en a pas.
- Speaker #0
Moi aussi, il n'y en a pas. Je ne l'ai pas. Oui, justement,
- Speaker #1
je suis allée voir. Non, il n'y a pas grand-chose, mais tu vas voir, c'est vert et tout. Et donc, j'y suis allée avec Hermès, avec mon chien. Et j'ai vu vraiment toute cette verdure. En fait, là, c'est vite vu. Et vraiment, je l'ai su les premières secondes. Et en fait, cette amie-là, elle m'a emmenée dans l'appart où elle habitait. Et je suis allée sur son balcon. Et en fait, elle avait vu sur un marécage. Mais moi, c'était le marécage de mes rêves, tu vois.
- Speaker #0
C'était un truc...
- Speaker #1
Et je me suis dit, waouh, non mais là, il doit y avoir des serpents, des tortues, des crapauds, des geckos. Enfin, il doit y avoir toute cette faune de fous, tu vois. Vraiment la faune de mes rêves. Moi j'adore vraiment les reptiles, tu vois. Et en fait, ça s'est confirmé, tu vois. Donc, on a pris un verre de vin sur sa terrasse. Et puis après, le soir, je suis partie. Et j'en ai parlé à Adrien. Et en fait, il m'a dit, bon, ok, on va voir. Et donc, je lui ai montré l'ama. Et en fait, il a bien aimé aussi. Alors toi, tu avais un peu plus de crainte quand même. Parce qu'en fait, là-bas, la nuit, elle arrive à peu près vers 18h. Et 18h, clairement, quand la nuit tombe, les serpents arrivent, tu vois. Quand tu arrives par le bateau et que tu dois rentrer chez toi dans la forêt. Tu croises tout !
- Speaker #0
Et donc,
- Speaker #2
les serpents arrivent. C'est comme ça que ça se passe.
- Speaker #0
C'est le dîner. C'est ça. Le dîner, c'est un vrai choc.
- Speaker #2
En fait, j'avais une peur un peu phobique des serpents. Parce qu'il faut bien s'imaginer. On est dans un bateau ultra conditionné. On sort, 92° d'humidité. On costume. Les gouttes qui perlent sur le dos. Horrible. Et le tout avec une lampe torche pour éviter les serpents. Et du coup, c'était quelque chose. Mais c'était magnifique. C'est incroyable.
- Speaker #1
Dans la forêt, sur les côtés du chemin, il y avait des murs de soutènement qui retenaient un peu la terre, les différentes parties de la végétation, etc. Et en fait, il y avait des tuyaux qui venaient rentrer dans ces murs-là pour évacuer l'eau qui s'infiltrait par la terre. Et donc, il y avait des serpents dans ces tuyaux-là. Et à chaque fois, mon plaisir quand je rentrais du travail, c'était d'aller regarder dans chaque tuyau s'il n'y avait pas des serpents. Évidemment, il y en avait, il y avait plein de cobras et tout. Donc ça, c'était mon truc, mon rituel en rentrant du travail. Ce chien, il a vu plein de trucs, en fait. C'est marrant. Je ne pensais pas que j'allais vivre ça avec lui quand je l'ai adopté, tu vois. Mais ouais, il a vu tellement de choses.
- Speaker #0
Ça fait trois ans. Ouais. Deux ans sur l'île.
- Speaker #1
Ah ouais, c'est ça. Ouais, exactement. Deux ans sur l'île et puis un an dans le centre.
- Speaker #0
Et ensuite, vous allez dans un autre pays ou vous rentrez en France ?
- Speaker #1
Non, mais rentrer en France, ouais. On va faire un petit tour dans le jardin.
- Speaker #0
On est tard de voir le jardin.
- Speaker #1
Alors là, c'est le jardin qu'il y a derrière la maison. Bon là, c'est un petit peu sac parce qu'il fait très chaud là, mine de rien. On a eu trop de chance quand on a eu la maison. On a une énorme glissine, il y a plein de grosses fougères là, tu vois. Et ici, c'est une haie. C'est une habitation à hérissons, puisqu'il y a des hérissons qui sont dedans. Même là, en ce moment, à l'heure où on parle, ils sont en train de dormir en dessous. En fait, il y a une famille de hérissons, je pense, par ici. Et normalement, il y en a une au fond du jardin. C'est un peu notre place à nous. Une zone où on est souvent, mais elle est super belle aussi, je trouve. Enfin, moi, en tout cas, je l'adore parce que... Oui,
- Speaker #2
c'est là où on va potager. Les enfants,
- Speaker #0
ils aiment bien.
- Speaker #1
Il y a une amorce de potager. Mais je préfère commencer avec un petit potager plutôt que...
- Speaker #2
Il y a des framboisiers aussi, c'est un labo.
- Speaker #1
Plutôt qu'une grande...
- Speaker #0
Tu t'en occupes pas du potager, Adrien ?
- Speaker #1
Oui, oui, oui. Il arrose.
- Speaker #2
En tout cas, j'arrose. Ça,
- Speaker #0
t'arroses.
- Speaker #1
On a mis quelques mois à trouver notre première maison en région parisienne. C'est là qu'on a eu nos enfants, Ibrahima et Nila. Et c'est là qu'on a appris la maladie d'Hermès, trois mois après la naissance des enfants. Pour te refaire une histoire, j'ai accouché. Deux mois après, j'apprends qu'il remet ça à un cancer. Tout allait bien avec les enfants, tu vois, on n'était pas surchargés. Pourtant, c'était des jours. Et donc, du coup, j'apprends qu'il remet ça à un cancer. Et je me dis, franchement, là, ça m'a foutu un coup, un coup au moral hyper important. Donc, j'ai commencé à avoir une espèce de période, à pleurer tout le temps. Dès que je me regardais, je pleurais. Enfin, j'étais en train de... Et j'ai commencé à mûrir dans ma tête. On prend peut-être un deuxième chien. pour le rebousser.
- Speaker #0
Et puis ça n'arrive pas non plus dans une période, je ne sais pas combien de temps ça dure, mais il y a cette chute hormonale. Oui,
- Speaker #1
exactement ! C'est clair, je pense que je suis bien jouée. Et du coup, je commence à en parler avec Adrien et tout. Et Adrien m'a dit, écoute, tant que tu es heureuse, on fait ce que tu veux. Mais trop mignon, tu vois, vraiment tellement bonne patte à chaque fois. Il me dit ça, tu vois, il me dit non, mais il dit ça trop heureuse. Et je lui dis, écoute, tu vois, je commence à réfléchir, peut-être prendre un deuxième chien pour rebooster un peu Hermès. Je pourrais faire des balades avec les deux. Tu vois, le sortir. forcer un peu à se bouger, à jouer, etc. Et donc, je commence à réfléchir à l'Azawak. Alors, l'Azawak, c'est une race que j'aimais beaucoup et que j'ai peu fréquentée, puisqu'il y en a très peu en France.
- Speaker #0
fois, on accueille des animaux qui, dans le fond, ressemblent un petit peu au tempérament ou au mode de vie de la famille. Et tu m'avais dit qu'il avait un tempérament assez sauvage. Je me dis, tiens, vous revenez quand même du pnédile. Oui,
- Speaker #1
c'est vrai. Je pense qu'il n'est pas là par hasard. Mais je savais que c'était un chien un peu complexe, un peu farouche, tu vois. Mais je ne m'attendais pas à avoir un petit chien de temps.
- Speaker #0
Qu'est-ce que tu trouves quand tu t'enseignes ?
- Speaker #1
Je pense que dans les descriptions de la race, ça tourne un peu autour de... Oui, c'est un petit peu protecteur, c'est un petit peu peureux, méfiant avec les étrangers. Dans aucune description, tu vas trouver un Zawak par peur, peu mordre, pas avoir des réactions vraiment impulsives. C'est vraiment un caractère de feu. On a adopté Farouk le lendemain de Noël. Donc ça a mis du temps, tu vois. J'ai commencé à y réfléchir au mois de mai. Non,
- Speaker #2
mais parce que Fat, elle se met toujours dans les pires bourbiers. Mais en gros, elle a pris le plus instinctif qu'il soit.
- Speaker #1
En fait, je pense que c'est déjà de base, c'est une race qui demande énormément d'attention, d'énergie, tu vois. Déjà de base, je pense qu'il y a des chiens qui sont quand même beaucoup plus faciles à vivre. Donc voilà, ça a mis plusieurs mois. Et puis voilà, le lendemain de Noël, Farouk est arrivé à la maison. C'était la date où on s'était fixé avec l'éleveuse. Il n'y avait aucun rapport avec Noël. Et donc, tout se passe bien. Il était tellement beau. Mais d'une beauté !
- Speaker #0
Il avait combien de mois ?
- Speaker #1
Il avait quatre mois. Il était petit comme ça. Il m'arrivait au genou, tu vois. Oui,
- Speaker #0
il t'arrivait au genou. Oui, c'est déjà bien. C'est un paysage déjà d'une belle taille.
- Speaker #1
Oui, c'est ça, exactement. Et il était tellement gracieux, tu vois. Très gracile, très fin, lancé. Ouais, et d'une finesse. Du coup, il était hyper dynamique. C'est un chiot, puis c'est un lévrier, tu vois. Un lévrier, donc, tu vois, qui a quand même beaucoup d'énergie. Il grandit, et en fait, arrive sa maturité sexuelle. Le caractère a pris en maturité, mais pas forcément dans le bon sens. Alors, tu vois, il a commencé à pincer entre... Il fait 9-10 mois, je crois. Donc, il a commencé à le faire une fois avec le présent, et en fait, après, il l'a fait avec tout le monde. Par respect pour les gens, on garde la muséaire. Parce que je suis aussi bon quand même,
- Speaker #0
tu vois. Tu m'avais raconté une anecdote.
- Speaker #1
Si j'étais par la fenêtre. Oui. Ouais. J'étais avec le voisin dans la voiture et on discutait. Et accidentellement, le conducteur a ouvert la fenêtre.
- Speaker #0
Et je l'ai vu sauter par la fenêtre. La voiture était en marche. Évidemment, la laisse était accrochée au siège. Il a cassé la laisse en cuir. Et je l'ai vu faire des tonneaux dans le rétroviseur. Je me suis dit, OK, on est mort. C'était sur une nationale, en plus, à Versailles. Et en fait, je suis descendue de la voiture. Et je l'ai appelée avec la voix la plus calme possible. Alors qu'intérieurement, j'étais en train de me liquéfier.
- Speaker #1
Oui, j'imagine.
- Speaker #0
Et je l'ai remise dans la voiture. Et franchement... Je me suis dit, mais OK, on part sur un chien taré. Je crois que c'était la première année. Tu vois, tous ces trucs-là, il nous a démonté le salon. Il a éventré des trucs. Là, ça, c'est son 20e coussin. Là, son coussin à lui. Mais les coussins du canapé, c'est pareil. On les a changés, des bouquins, des bouquins des enfants, dès qu'ils avaient un cadeau d'anniversaire, ça ne s'est même pas 24 heures. J'ai toujours pour habitude de dire que oui, en fait, il m'a pris beaucoup plus d'énergie que mes deux enfants réunis à la naissance. Vraiment.
- Speaker #1
Est-ce que tu as des renoncements ? Ce ne sera pas le moment.
- Speaker #0
Oui, maintenant, on réaccepte d'avoir des gens doucement à la maison. On n'a pas encore fait de barbeque, ce genre de truc, mais on va le faire. Mais il y a des moments où tu déprimes, parce qu'en fait, tu te dis que ta vie, elle est régie. par le caractère de ton chien.
- Speaker #1
Oui, parce que, du coup, toi, tu gères. Il y a le chien qui ne va pas bien. Il y a Farouk qui commence à avoir sa personnalité qui se dessine. Toi, tu viens de sortir de ta grossesse. Tu as les jumeaux en bas âge.
- Speaker #0
Oui, c'était hyper énergivore.
- Speaker #1
La tempête.
- Speaker #0
Oui, exactement. Ça a été une grosse période.
- Speaker #1
Qu'est-ce que vous mettez en place pour retrouver votre équilibre ?
- Speaker #0
Euh... Toutefois, vous l'avez reçu. Là, on est en train de divorcer.
- Speaker #1
Comment t'en es venue à le faire ce métier ?
- Speaker #0
Ça a été un très long cheminement. J'ai toujours adoré dessiner les animaux. C'était toujours une passion que je faisais à côté, à côté de mon boulot, à côté de mes études. Et en fait, si tu veux, pour moi, c'était impossible de vendre ces dessins. En France, le dessin, c'est une passion, mais ce n'est pas un métier.
- Speaker #1
Tu as un déclic qui te pousse à dire « En fait, non, je vais le tenter. »
- Speaker #0
Oui. En fait, au moment où je pensais quitter mon taf, en gros, il y a une marque de papier peint qui m'a contactée en message privé sur Instagram alors que j'avais que mes potes et ma famille sur Insta. En fait, ils m'ont envoyé un message parce qu'ils ont vu un dessin de tortue que j'avais posté la veille. Et ils m'ont dit, voilà, on voudrait peut-être bosser avec vous pour un motif, etc. Et je me suis dit, oui, non mais OK, les gens peuvent s'intéresser à mes dessins, c'est quand même fou. Ça m'avait fait halluciner. Après, de fil en aiguille, il y a aussi d'autres... gens qui sont venus me voir et en fait je me suis dit mais en fait si je tente pas en fait je saurais jamais si ça peut le faire ou pas.
- Speaker #1
En fait t'as lié la faune et la flotte.
- Speaker #0
Ouais exactement c'est le le lien parfait. Pour rien dans le monde je reviendrai en arrière même si j'ai eu des passages quand même très rudes je tiens à le préciser parce que souvent on voit le résultat et on me dit souvent t'as de la chance et je me garantis que j'ai pas de chance pour moi il n'y a pas de chance il n'y a pas de don voilà je crois pas à ça J'ai énormément dessiné ça, je ne le dis pas assez en fait, mais même après adulte, en travaillant, j'ai travaillé, j'ai dessiné des nuits et des nuits. Maintenant, je fais même des ateliers, je travaille avec plein de clients différents. Ça peut être des musées, ça peut être des dessins pour des packagings de brosses à dents électriques. Mais en fait, vraiment, mon univers, c'est la nature, c'est vraiment du dessin naturaliste et je ne sors pas de ce cadre-là. Ça peut être très vaste, ça peut être des minéraux, ça peut être des végétaux, des animaux, ça peut être de la paléontologie, ça peut être vraiment ce qu'on veut, mais naturaliste. Et donc là, c'est le reste du jardin, tu vois. Bon, on a dû tondre parce qu'il y a quand même pas mal de ronces, mais on a laissé pas mal de friches. Il y a énormément d'insectes qui sont là. Il y a des vieux pommiers, des vieux fruitiers.
- Speaker #1
Vous régalez en pommes ou je les laisse aux insectes ?
- Speaker #2
Elles sont assez farines,
- Speaker #0
elles sont très bien goûtées. C'est le potager qui a soif. Il y a de la tomate.
- Speaker #1
Le début de potager,
- Speaker #0
il y a des tomates. Il y a de la coriandre du Vietnam, du shiso de Corée, de la ciboulette. Là, c'est un plant d'aubergine. Il y a de la courgette. Et ça, c'est des fleurs de bourrache que tu as goûtées tout à l'heure en rentrant. Là-bas,
- Speaker #2
on a quelques framboisiers.
- Speaker #0
Oui, il y a des framboisiers tout le long de la clôture.
- Speaker #2
Des vieux poiriers.
- Speaker #0
Poiriers, pommiers, il y a de la sauge.
- Speaker #1
Regarde, tu vois Imran, ton fils arrivé, en train de courir dans les hautes herbes. En fait, je trouve ça formidable.
- Speaker #0
Et si tu regardes, tu vois, à la surface des hautes herbes, tu vois plein d'insectes qui grouillent, tu vois. Tu vois ça ou pas ?
- Speaker #1
Oui, c'est vrai, je vois.
- Speaker #0
Et bien ça, en fait, c'est ce que tu ne vois pas sur une pelouse. Une pelouse qui est complètement rasée. En fait, il n'y a pas toute cette couche d'insectes. Pour moi, c'est un énorme problème. Et ça, tous ces insectes-là, c'est ce que viennent chercher les chauves-souris, par exemple. Et c'est pour ça que le soir, c'est génial parce que tu vois les chauves-souris qui passent en rase mode, tu vois. On a aussi des orchidées sauvages.
- Speaker #1
bon alors là malheureusement des orchidées sauvages bon ça fait combien de temps que vous avez emménagé ici ?
- Speaker #0
Ça fait trois ans. C'est tout récent. Oui, c'est récent.
- Speaker #2
Il y a une longue période où Hermès était malade. Et en fait, une des particularités d'Henri, si je ne me trompe pas, c'est que quand le maître n'est pas là, il peut vraiment descendre aux enfers rapidement. Du coup, Henri avait fait le choix de ne pas trop voyager, si ce n'est pas du tout, pendant la période où Hermès était malade.
- Speaker #0
J'ai voyagé une fois.
- Speaker #2
fois du concept on avait pris pour habitude depuis que les enfants étaient nés quasiment ont voyagé séparément donc une idée voyagé quasiment jamais parce qu'elle voulait pas laisser un message tout seul bout de quelques années elle a quand même fait mais une fois ou deux très rarement Et moi, je voyageais tout seul, soit tout seul, soit avec les enfants. Ce qui est assez particulier, mais en fait, ça faisait sens. Parce que c'est vrai qu'Hermès, il était très attaché à une gueule.
- Speaker #0
Les premières années de Farouk, il a fallu qu'on le stabilise un peu à la maison, etc. Et au moment où Hermès est décédé, là, par contre, je suis restée 5 ans, pas à huis clos,
- Speaker #1
mais entre parenthèses,
- Speaker #0
exactement. Et là, je me suis dit, j'ai besoin de reprendre aussi une vie extérieure, une indépendance, faire des voyages. je suis assez indépendante pendant que je suis assez libre de nature. J'avais besoin de reprendre ça et je me suis dit, il va falloir que je trouve quelqu'un qui soit apte à garder Farouk.
- Speaker #2
Et puis,
- Speaker #0
ça va faire des voyages, etc.
- Speaker #2
Sûrement, on ne pouvait pas faire garder Farouk. On était... Et puis pour aller, on ne pouvait pas partir en vacances tous les quatre.
- Speaker #0
Et j'ai trouvé une personne qui est géniale, qui le garde.
- Speaker #1
Qu'est-ce qui coince pour le garder ?
- Speaker #0
En fait, comme il pince. Si je le confie à une étudiante dans Paris et qu'il y a n'importe quoi pendant que je suis en Thaïlande, je lui grossis le truc, mais il y a tout un protocole derrière. Il faut quand même faire des rendez-vous mordeurs chez le vétérinaire. Ça engage tout un tas de trucs. Et du coup, je voulais absolument que ce soit une personne qui soit professionnelle. et qui est l'habitude des chiens un peu atypiques et primitifs. Ah ouais,
- Speaker #1
même primitifs.
- Speaker #0
Ouais. Et ça m'a rassurée de savoir que c'était une personne qui avait quand même un bagage pas qu'avec des Golden Retrievers, qui sont hyper foufous, hyper chaleureux. Et donc, c'était vraiment ce type de personnalité, de profil que je cherchais pour pouvoir être sereine si je m'absentais. Et ne pas avoir à envoyer des textos pour savoir si tout va bien, si il n'y a pas à pincer quelqu'un le matin dans la balade.
- Speaker #1
C'est chouette d'avoir trouvé cette personne. Donc là, tu reprends, vous reprenez votre vie, vous pouvez revoyager ensemble.
- Speaker #0
La vie de fou. Ah ouais, franchement, on a été en voyage. Ça fait du bien de pouvoir revivre. Donc là, tu vois, j'ai mis mon carton à dessin. Il y en a plein, tu vois, j'ai les tortues. Oh là là !
- Speaker #1
Comment tu réussis ? On a l'impression que les dessins, on peut sentir la texture rien qu'à l'œil. Je me caresse les doigts comme si j'avais l'impression de les caresser.
- Speaker #0
C'est vraiment la particularité de la technique que j'utilise. Comme j'utilise vraiment deux médiums différents, la peinture et le crayon, en fait, j'arrive à accumuler des couches des deux. et à rendre cette texture soit de pelage, soit de carapace.
- Speaker #1
Ce lave-franc, c'est fou parce que j'ai vraiment l'impression que c'est du velours. Tu m'avais dit quelque chose, je vais te le lire.
- Speaker #0
Ouais.
- Speaker #1
Tu m'as dit, je suis persuadée que chaque animal, il ne nous accompagne pas pour rien, que parfois il y a des leçons hyper agréables à apprendre et parfois des leçons difficiles. Je pense en avoir appris des difficultés avec Farouk, mais je pense que ce sont les meilleurs.
- Speaker #0
Ouais.
- Speaker #1
Et j'ai trouvé ça très chouette.
- Speaker #0
Ah, c'est vrai ?
- Speaker #1
Oui. Et je me demandais qui est-ce qui vous a apporté cet espoir.
- Speaker #0
Je peux apporter énormément de points positifs dans notre famille, même dans la douleur, je le précise. Les meilleures leçons ne sont pas forcément les plus agréables dans ce qu'on apprend, et notamment avec les animaux. Tu ne peux pas avoir qu'un parcours avec que des animaux tout doux, tout gentils. Parfois, quand tu en as un qui arrive et qui est un peu sauvage à la maison, finalement, ça t'apprend. Le contact autrement, ça t'apprend la distance, ça t'apprend le fait de ne pas le posséder aussi. Parce que finalement, Farouk, j'ai l'impression qu'il vit avec nous. J'ai un rapport très différent qu'avec mon autre chien d'avant, mais je l'ai accepté finalement. Et en fait, c'est un animal qui nous apporte énormément dans notre quotidien. Les voir s'épanouir, ça apporte un plaisir qui n'est pas forcément celui du contact. Mais ça, il faut savoir aussi l'apprécier. Et c'est pareil avec d'autres animaux. On reprend par exemple les serpents. Jeanne. tort tomber sur un serpent en pleine nature, le regarder, sans avoir un contact avec lui. Sans le toucher, sans le manipuler, sans me dire « tiens, je vais le ramener à la maison » . Mais ça, c'est tout un process, finalement, qui est venu avec le temps, je pense, mais je suis contente de le vivre même encore maintenant, même avec mon chien ou avec d'autres animaux.
- Speaker #1
Est-ce que ça n'amène pas aussi une notion de respect ou de consentement, de toucher ?
- Speaker #0
Et ça, c'est quelque chose que j'avais plus ou moins, mais c'était pas... Ce n'était pas forcément inscrit. Et maintenant, je vois les choses différemment. Maintenant, je me dis, si tu vas caresser le chien là-bas, est-ce que tu penses qu'il va vraiment aimer ? Non, pas forcément. Des fois, quand on est à table, les enfants me demandent des légumes, etc. Adrien leur propose aussi de la viande. Et des fois, on en parle, si tu veux, des animaux. Et je leur dis, la viande, c'est des animaux morts. Et la mort, on en a déjà parlé, puisque, évidemment, épisode d'Hermès. Pendant un an, on a parlé, même plus, je pense, grâce à une vétérinaire qui était formidable et qui me suivait justement pour accompagner Hermès. En gros, elle m'avait vraiment conseillé d'utiliser les mots justes pour la mort d'Hermès. Donc, c'est des mots qui, moi, me paraissaient durs en tant que maman. Mais en fait, ils avaient une conscience et une compréhension qui étaient...
- Speaker #2
On n'a jamais caché la mort. La preuve, quand Hermès est mort, il est resté là pendant une heure ou deux. Il a vécu notre vie alors qu'il était là en mort. Et après, le vétérinaire est venu, il l'a emporté, ils étaient là les enfants. Donc on n'a pas eu de tabou pour la mort. La plupart des enterrements, ils en ont fait un à l'âge de 4 ou 5 ans, alors qu'il y a d'autres personnes qui font le choix de ne pas exposer leurs enfants à ça.
- Speaker #0
Mais donc du coup, c'est pareil aussi pour le poulet. T'as ton lait, tu peux l'enlever.
- Speaker #2
En fait...
- Speaker #0
Il est mort.
- Speaker #2
En fait, moi, c'est vrai que j'étais un peu sur la défensive parce que... Je veux bien qu'on en parle, mais je ne veux pas que ce soit à tous les repas où on mange du poulet. Et je pense qu'il fallait qu'on trouve le juste milieu. Maintenant, elle est un peu moins là-dedans. Non, non, non, c'est vrai.
- Speaker #0
Non, mais je veux dire, il ne faut pas que ce soit à tous les repas.
- Speaker #2
C'est ça que je veux dire.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
je me suis calmée, mais pour vous.
- Speaker #2
C'est juste que des fois, j'aime bien être... Parce qu'elle me dit, non, tu fermes les yeux, mais ce n'est pas ça. C'est juste que je veux manger mon poulet tranquille. Je ne veux pas avoir Radio L214 en fond quand je mange mon poulet. Mais voilà, après, c'est vrai que les enfants, c'est bien qu'ils le sachent quelque part, c'est important.
- Speaker #0
Pour moi, c'est important qu'ils en aient conscience. Après, ils font ce qu'ils veulent, s'ils veulent manger ou ne pas manger. Le fait qu'ils en aient conscience, déjà, pour moi, c'est hyper important. Et je pense qu'ils ont conscience. parce que des fois Imran il me dit non mais aujourd'hui je veux pas ranger des animaux morts ça j'ai bien passé
- Speaker #1
Ça a apporté quelque chose aux enfants.
- Speaker #0
Je suis convaincue que ça a inscrit quelque chose en eux. Je trouve ça cool.
- Speaker #1
Et voilà, l'épisode est fini. J'espère qu'il vous a plu. Merci à Ingrid. Adrien et leurs deux enfants qui nous ont accueillis chez eux et nous ont partagé leur histoire. Ne loupez plus aucun épisode et pour cela, abonnez-vous. Laissez une note et un commentaire, c'est une jolie façon de donner de la force au podcast et également de remercier mes invités. Partagez l'histoire autour de vous, je suis certaine qu'elle peut plaire à quelqu'un que vous connaissez. C'était Julie sur Colossus Amili. On se retrouve très vite dans un prochain épisode. A bientôt !
- Speaker #3
Merci.