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Cap toi M'aime

T’aime pas l’école ? Passe ton bac / ta matu en autodidacte ! Témoignages de jeunes qui ont fait le pas

T’aime pas l’école ? Passe ton bac / ta matu en autodidacte ! Témoignages de jeunes qui ont fait le pas

48min |06/04/2025
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Description


T’as pas un grand fan de l’école ? Tu as pourtant envie de passer ton Bac / ta Matu pour poursuivre des études supérieures ? Savais-tu qu’il était possible de passer ces examens en autodidacte ? Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela signifie faire les révisions par toi-même, t’inscrire en candidat libre et donc ne pas avoir besoin d’aller à l’école. Tu peux désormais organiser ton emploi du temps comme tu le souhaites. Mais attention, ce n’est pas un long fleuve tranquille.


Dans cet épisode, je t’invite à découvrir un groupe de jeunes qui ont rejoint « La Matu en Liberté », un programme d’accompagnement pour les jeunes qui veulent passer leurs examens en candidat libre, mené par Guido.

On va aborder des thèmes essentiels comme la gestion du temps, la pression des examens, et surtout, la liberté d'apprendre à son rythme.


Pour en savoir plus sur le programme de la Matu en Liberté, check leur site mail ici : https://matu.guidoalb.ch


—————————————————————————————————————————————————————————————-


Merci d’avoir écouté cet épisode ! J’espère qu’il t’a plu 😍 Tu veux m’aider et permettre à plein d’autres jeunes de trouver leur voie, même si c’est hors des sentiers battus ? La meilleure façon de m’aider c’est de laisser un avis sur ta plateforme d’écoute - 5 étoiles si tu as adoré ! Cela te prend quelques secondes, c’est gratuit et cela aide le podcast à se faire connaître en donnant un petit nudge à l’algorithme.

Et si vraiment t’es au taquet, tu peux aussi laisser un avis sur le profil Google My business du site « Cap toi M’aime » - là t’es un(e) King merci ! 🙏


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Est-ce que tu sais qu'on peut passer son bac ou sa Mathu en autodidacte ? Alors autodidacte, ça veut dire quoi ? En gros, c'est passer l'examen sans aller à l'école. Alors tu me diras, mais pourquoi cette folie ? Eh bien, si par exemple, tu fais partie des gens qui n'aiment pas trop l'école ou un peu du mal avec ça, ou alors qui ont plein d'autres passions à côté et qui ont envie de trouver un équilibre, eh bien, je pense que cet épisode, il peut vraiment t'intéresser. Tu es allé à la rencontre d'un petit groupe qui se rencontre tous les mercredis, qui s'appelle le groupe de la Mathu en liberté. Et dans ce petit groupe, ils expérimentent ce que c'est la liberté tout en passant leur examen en autonomie. mais pas tout seul. Je te laisse découvrir cet épisode et je serai ravie d'entendre ton retour. Qui a dit qu'il y avait un chemin tout tracé ? Pas toujours évident quand on est jeune de trouver sa place et de savoir ce qu'on veut faire dans sa vie. Surtout quand on se sent différent ou qu'on a malgré soi un parcours atypique. Pas de panique, tu es loin d'être seul dans ce cas-là. Ici, on donne le micro aux pré-ados, ados et jeunes adultes qui, comme toi, sortent des sentiers battus. Enfile ton casque, laisse-toi inspirer et découvre ta voix avec le podcast Cap toi-même. A tout de suite. Bienvenue à tous, merci beaucoup d'être présents, merci de vouloir vous prêter au jeu. Avant qu'on commence, juste pour donner un petit peu de contexte aux personnes qui écoutent, est-ce que vous seriez d'accord, apparemment c'est Guido, désigné volontaire, pour expliquer un peu pourquoi vous vous réunissez les mercredis après-midi, tous ensemble ?

  • Speaker #1

    Alors on se réunit les mercredis tous ensemble dans le cadre de quelque chose qui s'appelle la mature liberté, qui est un programme... d'accompagnement pour faire sa mature en autodidacte. Et donc, une fois par semaine, ce petit groupe se réunit, en partie pour travailler ensemble et en partie pour faire d'autres choses. Parfois on va dans la nature, parfois on va au musée, parfois on écrit, parfois...

  • Speaker #0

    Trop bien, merci. Du coup, moi je suis curieux, je me dis, mais qu'est-ce qui fait qu'à un moment donné, vous vous êtes décidé de vous lancer en autodidacte ? C'est quand même un sacré pas, qui n'est pas forcément... En tout cas, je ne connaissais pas beaucoup de monde comme ça. Est-ce qu'il y en a qui ont envie de partager un petit peu comment ils sont arrivés à la nature en liberté ?

  • Speaker #2

    Du coup, moi c'est Lucas. J'ai fait deux fois six mois au gymnase. Première année, j'ai arrêté parce que ça me saoulait. Deuxième année, j'avais juste pas les points, du coup j'ai pas pu passer. Et c'est le doyen qui m'a parlé, qui connaissait Guido, et il m'a dit que je pouvais faire ça si je voulais continuer à faire la maturité. Parce que mon but après c'est d'aller à l'Uni, du coup j'ai pas vraiment d'autres options que ça. Enfin, à l'époque j'en voyais pas trop d'autres, du coup je suis rentré là-dedans, et ça fait deux ans et quelques que je suis là maintenant. Et du coup voilà.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi qui... tu t'es dit, banco on y va, c'est parce qu'il te restait cette option-là ou il y avait des...

  • Speaker #2

    Ouais, au début c'était pour ça et après je suis venu une ou deux fois et ça me plaisait vraiment bien c'est pour ça que j'ai continué mais à la base j'ai commencé parce que j'avais pas le choix

  • Speaker #0

    C'est un manque d'options que tu voyais à l'époque qui t'a fait dire ok j'essaye ça et puis on fait ça Il y a d'autres personnes qui ont des expériences un peu comme ça, qu'est-ce qui fait que vous avez voulu vous lancer ?

  • Speaker #3

    Après l'école obligatoire j'avais vraiment pas envie de faire le gymnase parce que si jamais pas l'école obligatoire je pensais pas que le gymnase allait plus me plaire Et après j'avais fait une année en école d'art, après j'avais commencé un apprentissage mais j'ai très vite arrêté. Et après j'ai commencé une année sabbatique. En fait c'était vraiment la meilleure année, c'était vraiment trop cool. Et après j'avais pas envie de me lancer dans quelque chose où je perdais cette liberté en fait. Et parce que je dessine beaucoup, j'écris beaucoup, enfin bref. Et j'aime beaucoup mon temps libre aussi. Et puis du coup c'est ma mère qui a trouvé ça. Et je suis venue juste pour une journée, j'étais avec Pénélope. pour regarder comment c'était et puis c'était vraiment cool. En plus, l'équipe, elle est trop bien.

  • Speaker #0

    Ok, donc le besoin de retrouver la liberté que tu avais pendant ton année sabbatique ? Ouais,

  • Speaker #3

    j'avais pas envie d'avoir des horaires forcément fixes où on me dit qu'est-ce que je dois faire en fait. J'aimais avoir cette liberté et puis dire que je préfère soit travailler le matin, soit travailler l'après-midi ou alors si un jour je me sens pas bien pour travailler, je travaille plus le lendemain. Enfin, vraiment cette liberté de pouvoir choisir quand est-ce qu'on veut faire quoi.

  • Speaker #0

    Trop bien. Ça fait quoi d'autre justement, ce besoin de liberté ou est-ce qu'il y a eu d'autres raisons ? Ouais, Penélope.

  • Speaker #4

    Moi, c'était surtout à cause de mes problèmes de santé. En fait, moi, je n'ai jamais testé le gymnase ou fait autre chose à côté. J'étais encore en 11e quand mes parents m'ont proposé cette solution. Et puis, au début, j'étais en mode, mais c'est quoi ça ? C'est quoi ce truc ? Je ne pensais pas du tout que ça allait m'aller. Et en fait, c'est quand j'ai fait mon premier jour d'essai. Déjà, quand j'ai parlé à Guido, j'ai commencé à comprendre un peu et à me dire que... peut-être que c'était la solution pour moi. Et puis, en fait, c'est quand j'ai vraiment rencontré le groupe, que c'était vraiment tous des bonnes personnes, qui étaient accueillantes et tout ça, c'est comme ça que je me suis dit, je vais faire ça, en fait.

  • Speaker #0

    Et c'était quoi le truc en particulier où tu t'es dit tiens, j'ai vraiment envie de venir ici ?

  • Speaker #4

    Je pense qu'ils étaient tous très ouverts d'esprit. Et puis tout le monde avait des chemins différents. Tout le monde avait sa propre personnalité. Et puis vraiment, même encore maintenant, on est tous très différents. Mais on s'entend tous très bien, à ce que je sache. Et franchement, c'est vraiment super.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'on en parlait un petit peu tout à l'heure. Ce côté de pouvoir être soi-même finalement, c'est quand même vachement chouette. C'est ça. Et d'autres personnes qui ont envie de partager sur pourquoi ils sont arrivés ici. Allez, Antoine.

  • Speaker #5

    Alors moi, du coup, ça fait maintenant... Ça fait deux mois que je suis... Enfin, 2025 que je suis à la Mathieu en liberté. En fait, j'y suis allé parce que... Après avoir fini ma 11e année, j'ai eu trois commotions cérébrales. Et du coup, j'avais commencé le gymnase. Du coup, à cause des commotions cérébrales, je ne pouvais pas suivre à 100% les cours. Au début, j'allais peut-être deux périodes par jour ou comme ça. Et au bout d'un moment, c'est arrivé au point où en fait, ils ne voulaient plus me faire continuer l'année. Parce que du coup, je n'avais aucune note. Et quand j'étais à ce moment-là, il y a un ami à moi, qui fait aussi partie de la Mathieu en liberté, qui m'a du coup parlé de ça. Après, j'en ai parlé avec mes parents. On a contacté Guido. Et du coup, maintenant, je suis dedans.

  • Speaker #0

    C'est vrai que j'avais aussi interviewé une personne sur le podcast qui avait des problèmes de migraine tout le temps. Et on n'en parle pas beaucoup des problèmes de santé comme étant aussi un frein pour participer. Ça fait trois que j'entends, en plus vous êtes à côté, où ça fait écho, donc ok, c'est intéressant. Et le côté autodidacte au début, c'est pas un peu impressionnant ? Comment vous voyez le truc de devoir gérer un programme, pas en solo parce qu'il y a Guido, mais comment vous voyez cette liberté justement que vous avez à gérer vous-même ?

  • Speaker #5

    Moi au début... En fait, j'appréhendais un peu ça, vu que j'ai toujours été habitué, par exemple, comme à l'école, considéré normal, où on nous fait, ok, maintenant tu fais ça, comme ça, dans tel temps il faut que t'aies fini, après on te teste comme ça. C'est vraiment une ligne qu'on t'a tracée. Alors que la Mathieu en liberté, je trouve, c'est vraiment, c'est plutôt chacun trouve son rythme, avec Guido qui donne une direction plutôt, qui aide à guider.

  • Speaker #0

    Il y en a qui ont envie de rebondir.

  • Speaker #6

    Ouais je pense que c'est vraiment quelque chose à apprivoiser cette liberté parce que liberté c'est aussi responsabilité, on est responsable de suivre le programme et puis de tenir jusqu'aux examens et puis je pense au début, enfin avant que je commence, parce que je savais que j'allais commencer à ce moment là, là Mathieu, liberté je m'imaginais ça. d'une manière un peu idéale, ça va être trop bien, ça va être comme quand j'ai du temps libre et puis ça va se passer tout facilement et puis je me rappelle au début ça me prenait vraiment beaucoup d'énergie mentale rien que de penser à où est-ce que je vais travailler ? à quelle heure ? comment ? et j'étais en fait hyper fatiguée jusqu'à ce qu'une routine vienne et Oui, il y a différentes périodes. Il y a des périodes où j'avais vraiment besoin de me lever à 7h30 du matin, avoir un minuteur pour chaque branche. Des périodes où je voyageais, je travaillais sur un bateau, ou bien je travaillais à un camp politique au fin fond de la France, ou comme ça. Et puis, des périodes où je me laissais un peu aller. Je me réveillais quand je me réveillais. Je me mettais moins la pression. Je pense que ça a vraiment fait un peu ses hauts et ses bas tout du long de ce parcours.

  • Speaker #0

    Et comment on gère ça ? Comment on garde le cap ? Et en même temps, on s'écoute. Parce que c'est quand même aussi le but de cet espace. C'est de trouver son rythme, comme tu disais Antoine.

  • Speaker #6

    Je pense que Guido aide à avoir un pilier. quand même un cap dans la Mathu, mais je peux passer à quelqu'un d'autre pour la suite.

  • Speaker #4

    Moi, au début, j'ai beaucoup eu des problèmes de procrastination, parce que c'est très bien d'être chez soi, d'avoir ses propres habitudes et tout ça, mais... Il faut s'y tenir parce que ça veut dire on a beaucoup plus de liberté justement donc on peut souvent se dire ah je ferai ça plus tard et tout ça et au bout d'un moment bah tu peux pas tout le temps faire ça parce qu'après tu retardes tu te mets en retard et puis au bout d'un moment quand tu es en retard bah ça moi ça m'a impacté mentalement aussi parce que C'était pas comme ça que j'avais idéalisé la chose. Et puis, j'ai réussi à m'en sortir de cette procrastination. Je me suis dit maintenant je vais vraiment travailler, je vais vraiment bosser. Et au début c'était très dur pour moi, mais après c'est en avançant, en voyant que j'avais bien avancé et que j'étais redevenue en temps normal, on va dire, que la procrastination s'est arrêtée en fait. Du coup c'est surtout un cycle vicieux on va dire, la procrastination.

  • Speaker #0

    Donc t'es passée par une phase de procrastination, finalement un peu découverte au début en disant j'ai le temps, etc. Et puis après finalement, t'as repris ce que tu t'étais fixé comme objectif, et là ça t'a permis de quoi ? De sentir ?

  • Speaker #4

    Déjà de me sentir mieux, parce que je trouve que même si on est en train de procrastiner, on est quand même sous un état de stress, et ça n'aide en rien ce qui se passe en fait. Quand tu te rends compte que tout ça, c'est fini, déjà, ça te lâche d'une pression énorme. Et puis là, tu peux commencer à te dire, OK, là, je vais faire comme ça différemment. Et voilà.

  • Speaker #0

    Il y en a d'autres parmi vous aussi qui ont dû passer par cette phase de procrastination ? Comment vous avez géré le truc ?

  • Speaker #7

    Moi, surtout au premier partiel, la deuxième partie était assez compliquée. Franchement, je travaillais, je pense, une ou deux heures par jour. c'était largement pas suffisant. Et puis, je sais pas, en fait, je pense que c'est aussi en découvrant comment je travaille le mieux, comment je fonctionne, pour apprendre plus vite ou que ce soit plus intéressant pour moi. Et puis, du coup, ça a suscité beaucoup plus d'intérêt d'apprendre ça et de tourner les choses pour que ça me plaise, en fait.

  • Speaker #0

    T'as un exemple, justement, de comment toi, t'as su susciter cet intérêt chez toi pour l'apprentissage ?

  • Speaker #7

    Oui, vu que c'est assez libre, il y a quelques manuels qui sont conseillés, mais vu que c'est assez libre, on peut aller un peu partout. Maintenant, avec Internet, on a beaucoup plus de possibilités, de manières d'apprendre. Donc, c'était un peu justement en me posant plein de questions sur la chose et pas juste en suivant un manuel, genre juste page après page. C'était plus en me disant, ça, c'est quoi exactement ? Et puis, en ayant cherché dans différentes sources, ça rend l'apprentissage beaucoup plus actif et puis ça m'a beaucoup plus... parler, de travailler comme ça.

  • Speaker #0

    J'ai envie de dire, tu me dis si je me trompe, mais en ramenant un peu du sens ou en questionnant, etc.

  • Speaker #7

    C'est ça, c'est pas juste apprendre pour un examen en fait, c'est vraiment juste par plaisir de découvrir des nouvelles choses et puis aussi de par plaisir d'apprendre.

  • Speaker #0

    C'est chaud je trouve parce que des fois, Mathieu, de retrouver le sens derrière l'examen, derrière les questions, derrière tout ça.

  • Speaker #7

    Oui, et puis ça m'a fait apprécier aussi plein de choses que je pensais détester en fait.

  • Speaker #0

    Ah ouais ? Genre quoi par exemple ?

  • Speaker #7

    Je me considérais plutôt comme une personne scientifique et puis justement la Mathu en fait ça m'a fait aimer lire et aimer tout ce qui est plus littéraire et donc ouais je me suis un peu découverte dans ça quoi.

  • Speaker #0

    Trop bien. Et justement parce que t'as eu l'espace pour te questionner pour voir, pour faire tes recherches toi.

  • Speaker #7

    Et puis pour m'intéresser aussi d'une certaine manière pas scolairement quoi.

  • Speaker #0

    Et tout à l'heure tu faisais le lien avec le stress, Pénélope. Pression, procrastination, comment vous reliez le truc ? Je ne sais pas si ça vous parle ou tu veux partager, Finn ?

  • Speaker #2

    Moi, je pense que la pression et la procrastination, c'est deux choses qui sont quand même relativement liées d'une certaine manière dans le sens où... Enfin, procrastiner, ça te met plus de pression parce qu'ensuite, après, tu as du travail, tu as des dates. Enfin, tu te mets des dates en place où tu te dis « Voilà, j'ai envie de finir le travail là. » Évidemment, c'est un stress en plus qui peut être vachement compliqué. Après, je pense que si on essaie d'être trop carré et de faire tout de manière hyper disciplinée, ce n'est pas non plus la... la chose la plus productive à faire, finalement. Il faut aussi laisser de la place à la procrastination. Des fois, c'est normal de ne pas pouvoir travailler. Cette pression, c'est une pression qui est très artificielle et qui est assez facilement enlevable, en tout cas pour moi. Dans mon cas, je me suis perdu dans ce que je me suis dit.

  • Speaker #0

    C'est pas grave, t'inquiète. Du coup, enlevable, tu dis, comment t'as fait pour justement voir qu'elle était artificielle, un peu cette pression ? Je ne sais pas si on peut dire artificielle, mais que... tu peux la moduler ? Comment t'as fait pour faire descendre ça ?

  • Speaker #2

    En faisant les choses, je crois.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #2

    En faisant les trucs, et puis à son rythme. Je trouve que quand on procrastine, souvent aussi, c'est parce que je suis un procrastinateur de première classe.

  • Speaker #0

    On a de la chance de t'avoir, merci.

  • Speaker #2

    Non, vraiment, ça m'arrive souvent justement de décaler le travail, mais c'est aussi, souvent on procrastine parce qu'on se met des objectifs qui sont trop élevés. et qu'ensuite après on se fixe un idéal et on va essayer d'atteindre un idéal comme si c'est ce qu'il faut faire alors que finalement si tu baisses un peu tes attentes et que tu fais des choses qui sont réalistes ou des tâches qui sont hyper simples et que tu les fais, il y a une sorte de satisfaction intérieure à se dire ok j'ai fait quelque chose que je voulais réellement faire et tu peux cocher une case dans j'ai réussi cet objectif là.

  • Speaker #0

    Trop bien.

  • Speaker #6

    Aussi une chose qui est assez compliquée avec ce parcours c'est que Il y a un examen dans chaque matière et puis pendant un an, on se prépare pour les premiers partiels par exemple. Et les examens sont tellement loin, mais il faut quand même tenir un rythme de travail. Et c'est difficile de savoir comment travailler tout du long de l'année. Il y a quand même un peu cette pression de quelque chose de lointain, mais on peut laisser ça un peu plus tard ou on peut juste lire un truc très vite fait là-dessus. C'est difficile, je trouve, de trouver comment faire pour mémoriser les choses. Et puis, il y a toute cette année un peu qui se passe tranquillement. Et moi, je me rappelle, j'étais très confiante, je dirais, dans le fait que j'allais bien réussir les examens à un moment. Et juste avant les examens, où c'est le stress total, où c'est vraiment là, et que finalement, on ne peut pas tout savoir comme on pensait pouvoir le savoir, mais qu'il faut juste arriver à passer ses examens,

  • Speaker #0

    et que...

  • Speaker #6

    Tout va très vite et puis qu'une fois c'est fait, il y a les résultats. Je trouve que c'est vraiment très différent de l'école publique où il y a des contrôles continus.

  • Speaker #0

    Et donc la différence que tu notes, c'est vraiment le fait qu'à l'école publique, tu as des contrôles continus, donc tu peux évaluer petit à petit ton...

  • Speaker #6

    Ouais, c'est ça, on sait où on en est. Moi, je m'en rappelle, je me disais, mais en fait, je ne sais pas. où j'en suis dans mon apprentissage des différentes choses. Et au début, ça ne me posait pas trop de problèmes, mais à certains moments, oui. Et je me rappelle, ça m'a beaucoup aidée de pouvoir discuter avec quelques profs qui donnaient de l'aide un peu volontairement avant les examens. Ça m'avait pas mal rassurée et puis un peu aidée à savoir, ah ouais, il faut comprendre ça comme ça. Il n'y a pas besoin de tout apprendre par cœur, cette partie-là, mais plus comprendre comment ça fonctionne. Pouvoir quand même avoir un échange sur ce qui est attendu. Mais justement, je trouve que c'est quelque chose qu'on peut aussi avoir avec l'amateur en liberté. Un peu différemment, ce lien à d'autres personnes qui aident est beaucoup plus... C'est beaucoup plus soi-même, on doit le créer soi-même, chercher les gens soi-même, chercher de l'aide soi-même.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi justement les avantages et les inconvénients de devoir faire les choses plus par soi-même ? Parce que c'est vrai, comme tu disais Antoine tout à l'heure, finalement l'école publique c'est une ligne droite qui est tracée, de temps en temps il y a des petits arrêts stop pour nous dire ok ça c'est validé ou pas avec les examens, vous vous êtes beaucoup plus proactif. C'est la sensation que j'ai. C'est quoi justement les avantages et les inconvénients pour vous de ça ?

  • Speaker #6

    Moi, je trouve que c'est vraiment intéressant. Ça fait se poser beaucoup de questions et remettre du sens dans les choses qu'on fait et puis se découvrir plus.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est pour les avantages, ça ramène du sens, ça vous permet de vous découvrir ?

  • Speaker #6

    Oui, c'est ça. Mais tout prend. Je pense quand même plus de temps parce que quand on a les profs qui sont là, c'est facile, on peut poser plein de questions. Et je pense que c'est quelque chose qui m'a aussi un peu manqué, d'avoir des profs à disposition. Et c'est aussi une diversité qui est assez chouette à avoir. Et ouais, c'est clair qu'une structure, ça aide à avancer plus vite et à apprendre plus efficacement. Mais est-ce qu'on a mis du sens dans ce qu'on apprend ou pas ?

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs avant, Tara, est-ce que tu es d'accord que je profite de ta question ? Vu que toi tu es là en découverte aujourd'hui, je me disais quelles étaient vos questions ou quelles sont les questions que tu te poses en te disant est-ce que je rejoins ce genre de groupe ? Enfin toi ton parcours a fait que tu as eu pas mal l'habitude d'être un peu plus en autodidacte, mais c'est quoi les questions qui pourraient te venir là maintenant par rapport à ça ?

  • Speaker #3

    Bah moi c'est vrai que j'ai eu de la chance, j'ai déjà pu discuter avec quelqu'un qui a fait la matchu en liberté, du coup j'ai déjà pu poser un peu ses questions, mais... Je crois que ma question principale c'était au niveau presque social en fait. C'était un truc que j'avais peur parce que même si ça a été une source d'angoisse dans ma scolarité, j'aime être avec du monde, j'aime pouvoir discuter, échanger avec les gens. Donc c'est vrai que je pense faire la maturité en autodidacte, mais sans quand même un peu un cadre, ça aurait été trop compliqué pour moi. C'est pour ça qu'on s'est adressé à la matière en liberté. Parce que c'est vrai que je pense que c'était ma plus grande question. Et ça, clairement, on a pu me rassurer très vite. Et puis là, quand je vois ce groupe, c'est sûr que ça me rassure aussi. Après, c'était des choses plus... Moi, je ne savais pas comment ça fonctionnait les examens. Et savoir que ça, c'était possible, j'en avais jamais entendu parler. Et je trouve ça fou parce que je suis allée à l'orientation professionnelle, je suis allée voir pas mal de choses. Et ça, je ne savais pas du tout que c'était possible. Par exemple, du coup, si j'avais appris ça avant, peut-être que j'aurais commencé ça avant aussi. Et aussi, sur les heures de travail, tout ça, je crois qu'au début... Je ne m'attendais pas qu'il y ait autant de réponses différentes. Des gens qui bossent 4 heures, d'autres un peu plus, d'autres un peu moins. Et aussi combien de temps ça leur avait pris. Du coup, j'ai discuté avec quelqu'un qui m'a raconté qu'un ami à lui avait fait en un an, d'autres qui ont fait en beaucoup plus. Et ça, c'est quelque chose qui m'a rassurée aussi. Parce que j'ai dit là, tu peux vraiment faire à ton rythme. Tu peux choisir toi quand tu vas passer tes examens. Et c'est vrai que ça, c'est quelque chose qui m'a rassurée. Parce que j'ai toujours eu ce truc où... où moi j'ai des matières où j'ai beaucoup de facilité et d'autres où j'en ai pas du tout. Et c'est vrai que ça, c'était quelque chose à l'école qui était très compliqué, parce que des matières où vraiment je m'ennuyais en cours, d'autres matières où je comprenais absolument rien. Et c'est vrai que ça, du coup, c'est quelque chose où je me dis que je pourrais prendre plus de temps pour les matières où j'ai des difficultés, et compenser avec les matières où ça va très vite.

  • Speaker #0

    Donc tu as parlé de la notion de rythme, justement chacun son rythme, ça revient pas mal, on pourra revenir là-dessus. Aussi le côté social, ça m'intéresse parce que c'est vraiment une question qui revient. Comment ça se passe au niveau social ? Comment vous vivez le truc ? Est-ce que vous avez l'impression de vous être isolé ou d'avoir rencontré plus de monde ?

  • Speaker #2

    Je pense que ça dépend beaucoup évidemment de chaque personne individuellement. Pour moi personnellement, ça n'a pas du tout affecté ma vie sociale. ou au contraire en fait, ça m'a plutôt fait du bien dans le sens où en fait être ici dans le cadre de la Mathieu en Liberté, déjà juste le fait d'avoir des gens autour de nous qui font la même chose c'est hyper agréable, sachant qu'en plus faire la Mathieu en Candidat Libre c'est évidemment un parcours qui est quand même assez marginal par rapport au gymnase ou à une école de commerce ou aux institutions plus traditionnelles et je pense simplement que ça va beaucoup dépendre des personnes mais ... Ici, je pense que si on fait la match en liberté, il ne faut pas trop avoir peur de ça. Parce qu'il y a des gens qui sont autour et qui sont là, qui sont tous très bienveillants. Après, le reste, ça dépend de la personne. Ça dépend si, à la base, on est plus solitaire ou pas. Je pense que ça peut être un frein pour certains. Ça peut être aussi un moteur pour d'autres.

  • Speaker #0

    Ok, trop bien. Tu veux en dire plus ?

  • Speaker #4

    Moi aussi, je trouve que ça dépend surtout de la personne qu'on est. Mais par exemple, moi déjà, ça m'a beaucoup aidée à savoir qui étaient mes vrais amis ou non. Parce que quand j'étais à l'école obligatoire, j'avais plein d'amis. Mais quand je leur ai dit que j'allais partir et que j'allais faire quelque chose un peu bizarre pour eux, il y en a beaucoup qui m'ont dit que c'était bizarre, que j'allais rater ma vie ou des trucs comme ça.

  • Speaker #0

    Rien que ça.

  • Speaker #4

    Des trucs très durs, en fait. Que tu ne dis pas ça à tes amis. Et j'ai quand même des gens que je connaissais depuis moins longtemps qui m'ont soutenue et qui m'ont dit Bah en vrai, moi je te vois bien faire ça. Et ça m'a beaucoup déjà aidée à faire un tri. Mais aussi, maintenant je me rends compte que je passe plus de temps avec ces personnes-là que quand je les voyais tous les jours. Parce que quand tu les vois tous les jours à l'école, bah pour toi c'est en mode, oui je les vois, mais c'est pas grand-chose. On travaille ensemble et puis c'est tout. Alors que là, quand tu fais des sorties avec, quand tu les vois, bah... tu passes vraiment du bon temps avec eux qualité quoi du bon temps de qualité et après ça dépend mais en tout cas moi j'ai l'impression d'avoir plus d'amis maintenant que avant plus et en plus avec une qualité qui est encore autre

  • Speaker #0

    géniale d'autres partages,

  • Speaker #1

    retours ouais cette dimension collective elle était pour moi évidente depuis le début quand j'ai écrit La mature liberté alors que moi je me vois volontiers comme un ermite chinois tout seul Mais la dimension collective, elle est importante. Après, à voir comment. Parce qu'on parle de vie sociale. Il me semble, j'ai vu ça, c'est l'écrivain Christian Beaumain qui dit quelque part, la vie sociale, c'est quand tout le monde est là, mais qu'il n'y a personne. Parce que tout le monde joue son petit personnage, mais on n'est pas là à soi-même. Alors, il y a des gens qui s'en accommodent très bien. Et puis, il y a des gens que ça fait souffrir. Et moi, j'ai été très touché par des choses qui ont été dites tout à l'heure sur ici, parce que la dimension collective, elle m'a toujours paru essentielle, mais comme un espace où chacun puisse être là. dans sa singularité et pas en jouant un espèce de rôle stéréotypé qui est demandé par ces quelles normes. Non, pouvoir être là comme l'être singulier que je suis et donc Et donc, moi, j'essaye de prêter autant d'attention que possible à ce que chacun puisse avoir ici sa place, mais celle qui est la sienne, qui lui convient. Et puis, il y a des gens qui auront une place très active, en parlant beaucoup, et puis d'autres, pas. mais qui feront néanmoins partie du cercle. Et puis, il y a toute une dimension de soutien aussi à ça, comme là-dedans, comme Finn le disait, d'être avec d'autres. Je ne sais pas, c'est à peu près il y a une année, lors d'une sortie dans les bois, où je disais, j'avais cette image, mais en fait, on est comme un bateau de pirate. C'est comme un équipage. Bon, moi, j'ai beaucoup navigué, à des moments de ma vie beaucoup régaté, dans un équipage, on est là tous ensemble, il faut que chacun fasse ce qu'il a à faire, et ça ne peut pas se faire sans les autres. Ou comme, je ne sais pas, moi j'ai souvent dit comme ça, la matière en liberté, c'est faire sa matière soi-même, mais pas tout seul. Ce n'est pas la même chose.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, pour rebondir tout à l'heure, Finn, tu as dit un truc que j'ai trouvé super intéressant, c'était... je sais plus comment tu l'as tourné mais qu'en gros personnellement tu voyais qu'il y avait moins de gens perdus ici que dans le public pourtant on pourrait se dire tiens ils ont choisi un chemin de traverse peut-être qu'ils vont se perdre quelque part mais en fait c'est pas du tout ton ressenti tu voudrais rebondir dessus ou pas ?

  • Speaker #2

    Il y a cette sorte de vision un peu idéalisée du gymnase en Suisse ou même généralement en Europe, du fait que si tu fais le gymnase, tu fais autre chose, c'est nul, tu n'as pas réussi ta vie. Maintenant ça change, mais même faire un apprentissage, il y a un certain moment c'était mal vu en tout cas moi à l'école secondaire on a pas arrêté de me répéter que j'étais en prégymnasial on me disait voilà mais fais le gymnase pourquoi tu voudrais faire un apprentissage ça sert à rien alors que finalement je pense que si on m'avait dit que faire un apprentissage c'est cool à ce moment là j'en aurais peut-être fait un et ça m'aurait beaucoup plus plu et ce qui veut dire que du coup il y a beaucoup de gens qui vont au gymnase juste simplement par fatalité parce que c'est la seule chose c'est la seule issue qu'ils voient parce qu'on laisse pas la place au reste Et de voir tout ce qu'on peut faire avec la Mathu en liberté. Alors évidemment, il y a une Mathu qui est gymnasiale. Mais en fait, finalement, c'est beaucoup plus que ça. C'est un côté où tu es ici et tu vas te trouver. Et tu te perds moins. Oui,

  • Speaker #0

    finalement, la Mathu, c'est presque, j'oserais dire, un prétexte. Enfin, pas un prétexte, mais c'est un...

  • Speaker #2

    Oui, oui. Puis après, ici spécifiquement, il y a aussi toute cette vision du passage, de transition. Je pense que Guido pourra en parler. Mais ce côté vraiment de considérer finalement la maturité, c'est aussi le passage de la vie d'adolescent, d'enfant, à une vie de jeune adulte, où on a des responsabilités. Et qu'en fait, finalement, il faut peut-être considérer ça comme une transition. Enfin pas forcément la ritualiser, mais en tout cas en faire un thème central de t'es pas juste en train de faire des examens, en fait t'es en train d'entrer dans la vie adulte.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu as plein de questions à te poser autour de ça. Pourquoi est-ce que je le fais et qu'est-ce que je vais devenir ? Voilà.

  • Speaker #1

    Trop bien. Et justement, la façon dont chacun, là, vous avez décidé de la passer, de passer cette transition, ce passage, à votre avis, ça vous amène quoi ? Ça va vous amener quoi en plus ? Ou ça vous a déjà amené quoi en plus dans votre vie par rapport à peut-être si vous aviez fait un autre choix ?

  • Speaker #2

    Ce qui peut apporter en plus, c'est que... C'est qu'après ça va être plus facile je pense dans l'avenir de faire des choix différents. Par exemple s'il y a quelque chose qu'on nous a enseigné jusqu'à 18 ans de ne pas faire et qu'on veut suivre une ligne plutôt normale, après ça peut être un peu plus compliqué de se dire « Ah mais j'ai envie de faire autre chose » ou « Je ne vais pas faire ce que tout le monde fait » . Tandis que là on commence dès le début à… En fait c'est un peu intégré en nous. on est déjà un peu en train de faire quelque chose de différent par rapport à ce que d'autres peuvent penser. Et ouais, en fait, je pense que vraiment quelque chose qui peut nous apporter, c'est que ça va être plus facile de faire vraiment des choix, de vraiment faire ce qu'on veut. Mais j'espère que ça va être beaucoup plus normalisé ou beaucoup plus connu, parce que c'est vraiment quelque chose que je pense que ça peut être une très bonne option pour tout plein. Je considère que c'est pas assez connu. Guido, t'es pas assez connu.

  • Speaker #1

    Diane, je donne la parole. Est-ce que t'as envie de rebondir ? Est-ce que t'as envie de partager justement sur cette question ? Qu'est-ce que ça apporte ? Qu'est-ce que ça nourrit ? Bon, toi, t'as fait un long parcours, on peut peut-être dire en autodidacte, enfin en tout cas plus... À la maison ? Parce que tu faisais l'école à la maison, c'est ça ? Ouais, c'est ça.

  • Speaker #2

    Pour moi, c'est un peu différent parce que du coup,

  • Speaker #1

    j'ai connu ça depuis toute petite.

  • Speaker #3

    Sauf qu'avant, c'était plus mes parents qui se chargeaient de gérer tout ce qui est école, tout ce que je dois apprendre, tout ça.

  • Speaker #1

    Là, du coup, c'est plus moi qui me gère toute seule.

  • Speaker #3

    Et plus ça permet de développer nos compétences,

  • Speaker #2

    par exemple de s'auto-gérer.

  • Speaker #3

    Puis ça permet aussi de ne pas être plongée entièrement dans ses études et de ne pas avoir autre chose. On peut avoir plus de temps pour soi, plus de temps pour faire d'autres activités. C'est un peu ça que j'en ressors.

  • Speaker #1

    Super. D'ailleurs, c'est quoi vos activités extra-matures en liberté, pas extra-scolaires ? Parce que la première personne que j'avais interviewée là-dessus, c'était Elodie. parler de ton engagement aussi dans diverses associations, etc. Vous, ça vous permet aussi de développer autre chose, parce que c'est vrai qu'en fait, finalement, l'école, ça prend tellement de temps. Qu'est-ce que vous avez à côté ? Comment vous organisez votre temps ? À quoi ressemblent vos semaines ? Je suis curieuse. Je ne sais pas si tu as envie de partager, puis après on fera Pénélope et Finn, et puis peut-être David, ou Antoine, si vous avez envie de me partager.

  • Speaker #0

    Pour l'instant, j'essaie encore pas mal de ski à côté, donc je vais essayer que ça prenne un peu plus de temps, puisque c'est ma passion, donc j'adore ça.

  • Speaker #1

    Ski quoi ? Descente ?

  • Speaker #0

    Ski alpin de manière générale. Parce que sinon, pour l'instant, je ne fais pas trop d'autres choses à côté, je suis pas mal là-dessus. Puis ça m'a aussi permis, parce que ça n'avait pas longtemps que j'ai rejoint la Mathieu en liberté, du coup ça m'a permis aussi de faire un peu le point sur moi, comment ça se passait dans ma vie, qu'est-ce que j'aime, qu'est-ce que j'aime moins, qu'est-ce que j'aimerais qu'il y ait plus, qu'est-ce que j'aimerais qu'il y ait moins. Ce qui m'a beaucoup aidé.

  • Speaker #1

    Trop bien. Donc de faire le pain, déjà de pouvoir le faire maintenant, c'est génial. Et puis de consacrer du temps à des choses que tu aimes, comme le ski à le pain, c'est quand même hyper cool. Qui sait qui avait levé la main ?

  • Speaker #4

    Moi là, pendant les deux dernières années, j'avais tout lâché. J'avais tout lâché, toutes mes activités extrascolaires, parce que je n'avais plus la force et je n'avais surtout pas le temps. Et vraiment, refaire les activités qui me passionnent. Déjà, ça me ressource énormément et ça me rend très heureuse. C'est extraordinaire. Moi, du coup, je fais des cours de dessin et je fais des cours de guitare aussi. Et puis, retrouver le goût à ce genre d'activité et à mes passions, ça fait vraiment du bien.

  • Speaker #1

    Des fois, je rencontre des jeunes et puis souvent, je leur dis « Ouais, du coup, toi, t'aimes faire quoi dans la vie ? » Et puis déjà, même vers 9-10 ans, il y en a, ils font « Je sais pas, moi, j'aime rien » . J'ai l'impression que c'est comme si à un moment donné... De ne pas avoir peut-être le temps ? Est-ce qu'au final, ça finit pas par éteindre petit à petit la flamme, l'élan, l'envie ?

  • Speaker #4

    Moi, en fait, c'est exactement ce qui m'est arrivé. Quand mes parents me demandaient ce que j'aimais faire pendant les deux dernières années, je ne savais pas quoi répondre. Parce que pour moi... Ma vie, entre guillemets, c'était école-maison, école-maison, tout le temps, tout le temps. Et je ne faisais plus rien à côté. Et puis vraiment, retrouver les choses que j'aimais. Et puis aussi, comme David le dit, un peu de se rendre compte qu'est-ce que j'aime, qu'est-ce que je n'aime pas, qu'est-ce que j'aimerais consacrer mon temps. Franchement... ça redonne déjà... Oui, j'aime faire des choses. Maintenant, je serais capable de répondre.

  • Speaker #1

    C'est énorme, n'empêche, la puissance. Parce que franchement, on est matrixé depuis l'enfance pour mettre au boulot de nos... Oui. Mais à part ça, ça commence tôt, quoi.

  • Speaker #4

    Oui, très tôt.

  • Speaker #1

    C'est fou.

  • Speaker #4

    Oui, moi, je pense que j'ai ce problème depuis même plus de deux ans, depuis mes onze ans, un truc comme ça. Et moi, je trouve ça grave.

  • Speaker #1

    Mais bon.

  • Speaker #0

    Pour revenir sur ce que tu disais avant, par rapport au gymnase qui... ou l'école en général qui prend beaucoup de temps. Pour moi, tu vois, qui fait de la musique à presque temps plein, quasiment, enfin même si du coup avec le gymnase c'était compliqué, le gymnase c'était un immense frein pour ça, enfin pour faire de la musique, c'est quand on te demande de travailler, d'être à l'école 36 heures par semaine, et où finalement en fait après tu dois encore faire de la musique, et puis ça devient vachement compliqué. Et avec la Mathieu en candidat libre, enfin j'ai pu trouver ce truc de balance en fait finalement, beaucoup plus facile de balancer, et... Pour des personnes qui sont intéressées par autre chose que l'école, finalement, la Mathieu en candidat libre, c'est une solution incroyable. Parce qu'on a le temps d'un coup de faire des choses. Et que ce soit pour des sportifs, pour des musiciens, pour des artistes en général, c'est trop bien. Moi, je ne me suis jamais senti plus épanoui artistiquement que maintenant. Moi,

  • Speaker #1

    ce que je trouve intéressant, c'est que souvent, les gens qui veulent sortir un peu du système plus traditionnel, c'est souvent des personnes qui ont beaucoup d'intérêt. de plein de choses et puis qui du coup veulent avoir plus d'espace pour ça et c'est pas juste on veut arrêter l'école parce que c'est relou quoi. Je me disais par rapport au système plus traditionnel selon vous c'est quoi ses avantages et ses inconvénients ?

  • Speaker #2

    Comme avantage moi je dirais déjà apprécier les matières parce que à l'école ou au gymnase on peut souvent associer une matière à un prof et si on n'aime pas un prof ou qu'il l'enseigne mal bah on... On peut dire qu'on n'aime pas la matière alors qu'en réalité, la matière elle est géniale et on l'adore mais on ne sait pas parce qu'on n'aime pas le prof. Quand j'étais plus petite à l'école, je détestais l'histoire et là maintenant j'adore l'histoire. C'est quelque chose qui me passionne, mais ça j'ai découvert dans mon année sabbatique, pas forcément ici, mais même ici en étudiant l'histoire c'est juste génial, j'aime trop. Pour d'autres, s'il y a des gens à l'école ou au gymnase qui pensent qu'ils n'aiment pas une matière ou qui pensent qu'ils sont nuls dans une branche, en fait peut-être... qu'ils ne le sont pas du tout, mais que c'est la manière de l'apprendre qui fait qu'ils pensent comme ça. Parce qu'ils n'ont qu'une seule vision de cette branche.

  • Speaker #1

    Quand je t'entends, je me dis que ça doit apaiser quand même pas mal de choses. Je sais que j'ai eu une période où je me disais que j'étais nulle en maths, parce que je n'avais pas les bons résultats. Et puis en fait, tu traînes cette casserole pendant un moment, jusqu'au jour où tu découvres les choses autrement.

  • Speaker #3

    Les inconvénients de la Mathu, en tout cas moi, ça m'a mis vraiment aussi face à beaucoup de peur et beaucoup de choses que je pensais de moi, qui n'étaient pas forcément fondées, mais juste de croyances. Et puis ça m'a permis de dépasser toutes ces choses. Ça nous responsabilise de nos résultats. Je pense qu'à l'école obligatoire, j'avais beaucoup ce truc de si je n'ai pas de vraiment bonnes notes, c'est aussi à cause des profs. Et du coup, de faire la part des choses pour y arriver. Et de se mettre en face de toutes les croyances qu'on a sur nous, surtout scolairement. Et puis aussi de voir que j'étais capable de le faire. Et de prendre conscience que j'avais les capacités pour réussir et passer ces examens.

  • Speaker #1

    C'est cool, c'est beau aussi. Et de voir que ça vient de soi, que ce n'est pas un truc qu'on fait dépendre. Et je trouve que c'est un sacré voyage. Alors là, c'est un peu un parti de prix de ma part, mais je trouve que notre société, elle fonctionne beaucoup. On remet la responsabilité de ce qui nous arrive sur l'extérieur. Mais finalement, vous êtes vous dès maintenant. Vous vivez le truc. C'est aussi moi, c'est aussi ma responsabilité. Je trouve ça ultra puissant de le vivre déjà dès maintenant.

  • Speaker #3

    Et puis pour les inconvénients, je pense que c'est surtout qu'on est une classe. On doit avancer tous au même rythme. Il y a un programme. Et puis il y a des tests régulièrement. Et ça je pense que c'est une source de stress pour beaucoup de gens. On ne peut pas vraiment approfondir ce qu'on a envie. Et puis on est obligé de suivre le rythme.

  • Speaker #1

    Et vous là vous êtes... Ah pardon vas-y Elodie. J'allais dire que vous incarnez le fait qu'on peut avancer à son rythme et puis ça fonctionne quoi.

  • Speaker #5

    Moi quelque chose que je trouve quand même intéressant dans l'école publique et une plus grande structure, déjà il y a plus de monde, enfin il y a quand même une plus grande diversité de personnes, il n'y a pas tout le monde non plus qui peut se permettre d'avoir un suivi à la Mathieu en liberté ou comme ça. Un lien aussi avec... enfin un lien à la société qui est particulier parce que c'est dans une école mais c'est quand même une structure où on peut déjà un peu agir pour faire changer les choses. Je me rappelle, ça c'était un peu ce à quoi je m'attendais aussi en entrant au gymnase, c'est « ah ouais, je vais peut-être pouvoir faire bouger un peu deux, trois trucs » . J'étais très révoltée parce qu'il y avait beaucoup de choses que je n'ai pas pu faire avancer. C'est aussi ce qui m'a fait sortir de cet environnement. Mais je me rends compte que sortir de là, c'est encore plus dur de faire avancer les choses à un niveau plus grand dans la société. D'avoir quand même une structure où on peut avoir une certaine influence dans la société, je trouve que c'est assez intéressant. Enfin aussi apprendre plus en groupe, je pense qu'on est quand même assez seul quand même dans la matière, enfin on est dans le groupe mais il y a beaucoup de temps où on passe à apprendre seul tandis qu'à l'école on est souvent en classe et des fois on n'a pas envie d'être en classe mais il y a quand même un côté où on est plus souvent entouré et puis ça peut avoir un côté rassurant, je me rappelle je suis retournée. retourner parfois en classe, même quand j'avais commencé la Mathieu en liberté, parce que j'avais des amis qui étaient encore à l'école et puis des profs qui m'acceptaient dans leurs cours et je me disais, ah ouais, là je suis toute calme, je sais ce que c'est mon rôle dans la classe, je sais ce que je dois dire quand le prof il parle, je sais que je peux rester aussi là sans rien dire. Mais ouais, là, maintenant d'avoir fait ça, jamais de la vie je regretterais d'avoir fait ce parcours-là. permis d'avoir plein de nouveaux chemins de pensée. Mais ça me permet aussi de me rendre compte, qu'est-ce que j'aimais dans le système scolaire public, et qu'est-ce que je me réjouis peut-être avec le fait de commencer des études à l'université. C'est vraiment aussi le côté social et puis échange. Plus facile aussi sur l'apprentissage, échange plus direct de pensée ou de débat ou comme ça.

  • Speaker #1

    C'est sûr que quand on prend un pas de côté sur peut-être un système ou une structure, ça nous permet aussi d'en voir, comme tu dis, ses avantages et ses inconvénients. Et je trouve ça vachement chouette que tu nommes aussi l'aspect, en même temps, quand on est dedans, on peut aussi intervenir et puis le transformer. Et là, je pense que c'est vraiment un cadeau de se dire, vous avez pu faire un peu votre chemin chacun. Et en même temps, après, pour plus tard, c'est aussi quelque chose de précieux que vous pourrez apporter à une structure que vous choisissez. L'idée, ce n'est pas forcément d'être tout le temps en décalé ou quoi, mais c'est de répondre à un besoin à un moment donné, puis ensuite de pouvoir le réintégrer.

  • Speaker #5

    Je me rappelle un truc que je me suis dit quand j'ai décidé de faire la Mathieu en liberté, c'est « mais si je reste dans ce système, Quand est-ce que commencera la vraie vie ? Quand est-ce que je pourrais enfin décider de ce que je fais de ma vie ? Et puis ça, ça m'a vraiment permis de voir, ah ouais, quand j'ai la liberté, comment ça se passe ? Et maintenant, est-ce que je décide de faire partie d'un système ? Et pour quelles raisons et quel impact je veux avoir dans ce système, dans ce monde finalement ? Et tu as bien dit, ça permet de reculer et puis de décider, c'est quoi ma place ?

  • Speaker #1

    Trop bien, merci. Est-ce qu'il y a des questions auxquelles on n'a pas répondu, où vous vous dites, tiens, ça serait quand même vraiment chouette d'aborder ça, et puis j'ai pas eu l'idée de poser la question ?

  • Speaker #6

    Pour commencer par dire que je suis très touché, et reconnaissant aussi pour beaucoup des choses qui ont été dites.

  • Speaker #1

    Tu ressignes pour l'année prochaine, Guido.

  • Speaker #6

    Je voulais peut-être repartir de ce que disait Claire avant et puis encore avant, cette expérience de se rencontrer soi-même d'une certaine façon, pour dire ça rapidement. Une des choses que j'ai toujours dites à propos de la mature liberté, c'est que l'ambition c'était de permettre, en étudiant comme ça, de permettre à chacune, à chacun, de faire l'expérience de la puissance de sa propre intelligence. Et de faire cette expérience-là, je suis capable. Et de me découvrir aussi autrement dans cet espace-là, dans cet espace de liberté, justement. Alors il n'est pas toujours confortable. Et plusieurs l'ont dit aussi, que c'est évident, ce n'est pas toujours facile. C'est très confrontant à soi-même. Ça a été dit de multiples manières, de faire les choses comme ça. Et l'accompagnement que je propose, en tout cas dans l'intention, C'est en aucun cas de résoudre pour vous, pour les étudiantes, les étudiantes, cet inconfort. Parce que je pense que c'est là que ça se passe justement, que c'est en allant là que c'est possible cette rencontre avec soi-même, quelque chose comme cette expérience de la liberté, avec toute l'insécurité que ça comporte. Et parfois j'ai dit, ici dans le groupe, j'ai dit... En fait, je pense qu'une partie très importante de mon rôle avec vous, c'est d'être celui qui est là, quoi qu'il arrive. C'est inconditionnel pour dire, tu sais, ça va aller. Moi, je ne sais pas comment ça va aller. Je ne vais pas le faire à ta place. Je ne vais pas le résoudre à ta place. Mais ça va aller et puis je serai là. Et tu vas traverser ça. Et ça, ça me paraît très important. Et puis, à un moment, Marine t'a dit, la Mathus est presque un prétexte. En un sens, oui, et puis des fois, je me suis dit ça explicitement. Il y a ces vers de cette poétesse américaine, Mary Oliver, qui sont à quelque part sur mon site. Dis-moi, qu'est-ce que tu comptes faire de ta vie unique, sauvage et précieuse ? C'est ça, l'enjeu. Mais... Et c'est là le truc par rapport à la maturité fédérale, c'est que pour que ça, ça se passe vraiment, il faut sérieusement s'engager dans le projet de faire la Mathu. Parce que si je ne vais pas sérieusement là me confronter à la difficulté que c'est de faire ça, si je fais semblant, je vais aussi faire semblant de me rencontrer moi-même, puis je vais pouvoir continuer à me raconter des histoires. Mais la condition pour que ça, ça se passe, c'est d'aller vraiment. faire le boulot qu'il y a à faire pour faire une Mathu. Quand tout va bien, au bout, en plus de tout ce qu'on a entendu là, ça donne vraiment une maturité fédérale qui permet d'aller à l'Uni, à l'EPFL, et tout ça. Je termine avec une brève anecdote. Certains l'ont déjà entendue, c'est un des étudiants qui a fait sa Mathu ici, il y a quelques années. Il avait des tas de choses qui l'intéressaient. Il faisait du théâtre, de l'impro, du cinéma, de la musique. Enfin, vraiment, une créativité énorme comme ça. Puis il s'y est mis et tout de suite, il a commencé et il allait... Quatre heures par jour à la bibliothèque. Il habitait Lausanne, il allait travailler à la bibliothèque universitaire. Puis au bout de quelques semaines, je lui dis, bravo, c'est génial comme tu travailles. On dirait que tu as fait ça toute ta vie, alors que tu n'as jamais appris. Il avait fait un parcours scolaire normal. Il me dit, Guido, tu ne te rends pas compte. Moi, avec tout le temps libre que ça me laisse pour faire les choses qui me passionnent, je vais sans problème 4 heures par jour à la bibliothèque pour bosser pour ma Mathieu.

  • Speaker #1

    Super, elle est cool cette anecdote. Pour les derniers instants, est-ce qu'il y a des réflexions, coups de gueule, coups d'inspiration que vous avez envie de partager pour clôturer des punchlines ?

  • Speaker #6

    Je vais le dire une fois. De toute façon, parce que c'est enregistré cette fois, je l'ai déjà dit d'autres fois, mais comme ça, c'est enregistré. Vous êtes magnifiques. Et puis, merci beaucoup, Marine.

  • Speaker #1

    Très bien, en tout cas, merci beaucoup. C'était hyper inspirant pour moi, et puis je pense que ça le sera pour d'autres, et j'espère que votre témoignage, il pourra servir aussi à des gens qui se questionnent et qui ne sont pas forcément super bien dans le système proposé, et qui ont d'autres alternatives, et qui se rendent compte que c'est possible, parce que vous êtes en train de le faire.

Description


T’as pas un grand fan de l’école ? Tu as pourtant envie de passer ton Bac / ta Matu pour poursuivre des études supérieures ? Savais-tu qu’il était possible de passer ces examens en autodidacte ? Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela signifie faire les révisions par toi-même, t’inscrire en candidat libre et donc ne pas avoir besoin d’aller à l’école. Tu peux désormais organiser ton emploi du temps comme tu le souhaites. Mais attention, ce n’est pas un long fleuve tranquille.


Dans cet épisode, je t’invite à découvrir un groupe de jeunes qui ont rejoint « La Matu en Liberté », un programme d’accompagnement pour les jeunes qui veulent passer leurs examens en candidat libre, mené par Guido.

On va aborder des thèmes essentiels comme la gestion du temps, la pression des examens, et surtout, la liberté d'apprendre à son rythme.


Pour en savoir plus sur le programme de la Matu en Liberté, check leur site mail ici : https://matu.guidoalb.ch


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Transcription

  • Speaker #0

    Est-ce que tu sais qu'on peut passer son bac ou sa Mathu en autodidacte ? Alors autodidacte, ça veut dire quoi ? En gros, c'est passer l'examen sans aller à l'école. Alors tu me diras, mais pourquoi cette folie ? Eh bien, si par exemple, tu fais partie des gens qui n'aiment pas trop l'école ou un peu du mal avec ça, ou alors qui ont plein d'autres passions à côté et qui ont envie de trouver un équilibre, eh bien, je pense que cet épisode, il peut vraiment t'intéresser. Tu es allé à la rencontre d'un petit groupe qui se rencontre tous les mercredis, qui s'appelle le groupe de la Mathu en liberté. Et dans ce petit groupe, ils expérimentent ce que c'est la liberté tout en passant leur examen en autonomie. mais pas tout seul. Je te laisse découvrir cet épisode et je serai ravie d'entendre ton retour. Qui a dit qu'il y avait un chemin tout tracé ? Pas toujours évident quand on est jeune de trouver sa place et de savoir ce qu'on veut faire dans sa vie. Surtout quand on se sent différent ou qu'on a malgré soi un parcours atypique. Pas de panique, tu es loin d'être seul dans ce cas-là. Ici, on donne le micro aux pré-ados, ados et jeunes adultes qui, comme toi, sortent des sentiers battus. Enfile ton casque, laisse-toi inspirer et découvre ta voix avec le podcast Cap toi-même. A tout de suite. Bienvenue à tous, merci beaucoup d'être présents, merci de vouloir vous prêter au jeu. Avant qu'on commence, juste pour donner un petit peu de contexte aux personnes qui écoutent, est-ce que vous seriez d'accord, apparemment c'est Guido, désigné volontaire, pour expliquer un peu pourquoi vous vous réunissez les mercredis après-midi, tous ensemble ?

  • Speaker #1

    Alors on se réunit les mercredis tous ensemble dans le cadre de quelque chose qui s'appelle la mature liberté, qui est un programme... d'accompagnement pour faire sa mature en autodidacte. Et donc, une fois par semaine, ce petit groupe se réunit, en partie pour travailler ensemble et en partie pour faire d'autres choses. Parfois on va dans la nature, parfois on va au musée, parfois on écrit, parfois...

  • Speaker #0

    Trop bien, merci. Du coup, moi je suis curieux, je me dis, mais qu'est-ce qui fait qu'à un moment donné, vous vous êtes décidé de vous lancer en autodidacte ? C'est quand même un sacré pas, qui n'est pas forcément... En tout cas, je ne connaissais pas beaucoup de monde comme ça. Est-ce qu'il y en a qui ont envie de partager un petit peu comment ils sont arrivés à la nature en liberté ?

  • Speaker #2

    Du coup, moi c'est Lucas. J'ai fait deux fois six mois au gymnase. Première année, j'ai arrêté parce que ça me saoulait. Deuxième année, j'avais juste pas les points, du coup j'ai pas pu passer. Et c'est le doyen qui m'a parlé, qui connaissait Guido, et il m'a dit que je pouvais faire ça si je voulais continuer à faire la maturité. Parce que mon but après c'est d'aller à l'Uni, du coup j'ai pas vraiment d'autres options que ça. Enfin, à l'époque j'en voyais pas trop d'autres, du coup je suis rentré là-dedans, et ça fait deux ans et quelques que je suis là maintenant. Et du coup voilà.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi qui... tu t'es dit, banco on y va, c'est parce qu'il te restait cette option-là ou il y avait des...

  • Speaker #2

    Ouais, au début c'était pour ça et après je suis venu une ou deux fois et ça me plaisait vraiment bien c'est pour ça que j'ai continué mais à la base j'ai commencé parce que j'avais pas le choix

  • Speaker #0

    C'est un manque d'options que tu voyais à l'époque qui t'a fait dire ok j'essaye ça et puis on fait ça Il y a d'autres personnes qui ont des expériences un peu comme ça, qu'est-ce qui fait que vous avez voulu vous lancer ?

  • Speaker #3

    Après l'école obligatoire j'avais vraiment pas envie de faire le gymnase parce que si jamais pas l'école obligatoire je pensais pas que le gymnase allait plus me plaire Et après j'avais fait une année en école d'art, après j'avais commencé un apprentissage mais j'ai très vite arrêté. Et après j'ai commencé une année sabbatique. En fait c'était vraiment la meilleure année, c'était vraiment trop cool. Et après j'avais pas envie de me lancer dans quelque chose où je perdais cette liberté en fait. Et parce que je dessine beaucoup, j'écris beaucoup, enfin bref. Et j'aime beaucoup mon temps libre aussi. Et puis du coup c'est ma mère qui a trouvé ça. Et je suis venue juste pour une journée, j'étais avec Pénélope. pour regarder comment c'était et puis c'était vraiment cool. En plus, l'équipe, elle est trop bien.

  • Speaker #0

    Ok, donc le besoin de retrouver la liberté que tu avais pendant ton année sabbatique ? Ouais,

  • Speaker #3

    j'avais pas envie d'avoir des horaires forcément fixes où on me dit qu'est-ce que je dois faire en fait. J'aimais avoir cette liberté et puis dire que je préfère soit travailler le matin, soit travailler l'après-midi ou alors si un jour je me sens pas bien pour travailler, je travaille plus le lendemain. Enfin, vraiment cette liberté de pouvoir choisir quand est-ce qu'on veut faire quoi.

  • Speaker #0

    Trop bien. Ça fait quoi d'autre justement, ce besoin de liberté ou est-ce qu'il y a eu d'autres raisons ? Ouais, Penélope.

  • Speaker #4

    Moi, c'était surtout à cause de mes problèmes de santé. En fait, moi, je n'ai jamais testé le gymnase ou fait autre chose à côté. J'étais encore en 11e quand mes parents m'ont proposé cette solution. Et puis, au début, j'étais en mode, mais c'est quoi ça ? C'est quoi ce truc ? Je ne pensais pas du tout que ça allait m'aller. Et en fait, c'est quand j'ai fait mon premier jour d'essai. Déjà, quand j'ai parlé à Guido, j'ai commencé à comprendre un peu et à me dire que... peut-être que c'était la solution pour moi. Et puis, en fait, c'est quand j'ai vraiment rencontré le groupe, que c'était vraiment tous des bonnes personnes, qui étaient accueillantes et tout ça, c'est comme ça que je me suis dit, je vais faire ça, en fait.

  • Speaker #0

    Et c'était quoi le truc en particulier où tu t'es dit tiens, j'ai vraiment envie de venir ici ?

  • Speaker #4

    Je pense qu'ils étaient tous très ouverts d'esprit. Et puis tout le monde avait des chemins différents. Tout le monde avait sa propre personnalité. Et puis vraiment, même encore maintenant, on est tous très différents. Mais on s'entend tous très bien, à ce que je sache. Et franchement, c'est vraiment super.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'on en parlait un petit peu tout à l'heure. Ce côté de pouvoir être soi-même finalement, c'est quand même vachement chouette. C'est ça. Et d'autres personnes qui ont envie de partager sur pourquoi ils sont arrivés ici. Allez, Antoine.

  • Speaker #5

    Alors moi, du coup, ça fait maintenant... Ça fait deux mois que je suis... Enfin, 2025 que je suis à la Mathieu en liberté. En fait, j'y suis allé parce que... Après avoir fini ma 11e année, j'ai eu trois commotions cérébrales. Et du coup, j'avais commencé le gymnase. Du coup, à cause des commotions cérébrales, je ne pouvais pas suivre à 100% les cours. Au début, j'allais peut-être deux périodes par jour ou comme ça. Et au bout d'un moment, c'est arrivé au point où en fait, ils ne voulaient plus me faire continuer l'année. Parce que du coup, je n'avais aucune note. Et quand j'étais à ce moment-là, il y a un ami à moi, qui fait aussi partie de la Mathieu en liberté, qui m'a du coup parlé de ça. Après, j'en ai parlé avec mes parents. On a contacté Guido. Et du coup, maintenant, je suis dedans.

  • Speaker #0

    C'est vrai que j'avais aussi interviewé une personne sur le podcast qui avait des problèmes de migraine tout le temps. Et on n'en parle pas beaucoup des problèmes de santé comme étant aussi un frein pour participer. Ça fait trois que j'entends, en plus vous êtes à côté, où ça fait écho, donc ok, c'est intéressant. Et le côté autodidacte au début, c'est pas un peu impressionnant ? Comment vous voyez le truc de devoir gérer un programme, pas en solo parce qu'il y a Guido, mais comment vous voyez cette liberté justement que vous avez à gérer vous-même ?

  • Speaker #5

    Moi au début... En fait, j'appréhendais un peu ça, vu que j'ai toujours été habitué, par exemple, comme à l'école, considéré normal, où on nous fait, ok, maintenant tu fais ça, comme ça, dans tel temps il faut que t'aies fini, après on te teste comme ça. C'est vraiment une ligne qu'on t'a tracée. Alors que la Mathieu en liberté, je trouve, c'est vraiment, c'est plutôt chacun trouve son rythme, avec Guido qui donne une direction plutôt, qui aide à guider.

  • Speaker #0

    Il y en a qui ont envie de rebondir.

  • Speaker #6

    Ouais je pense que c'est vraiment quelque chose à apprivoiser cette liberté parce que liberté c'est aussi responsabilité, on est responsable de suivre le programme et puis de tenir jusqu'aux examens et puis je pense au début, enfin avant que je commence, parce que je savais que j'allais commencer à ce moment là, là Mathieu, liberté je m'imaginais ça. d'une manière un peu idéale, ça va être trop bien, ça va être comme quand j'ai du temps libre et puis ça va se passer tout facilement et puis je me rappelle au début ça me prenait vraiment beaucoup d'énergie mentale rien que de penser à où est-ce que je vais travailler ? à quelle heure ? comment ? et j'étais en fait hyper fatiguée jusqu'à ce qu'une routine vienne et Oui, il y a différentes périodes. Il y a des périodes où j'avais vraiment besoin de me lever à 7h30 du matin, avoir un minuteur pour chaque branche. Des périodes où je voyageais, je travaillais sur un bateau, ou bien je travaillais à un camp politique au fin fond de la France, ou comme ça. Et puis, des périodes où je me laissais un peu aller. Je me réveillais quand je me réveillais. Je me mettais moins la pression. Je pense que ça a vraiment fait un peu ses hauts et ses bas tout du long de ce parcours.

  • Speaker #0

    Et comment on gère ça ? Comment on garde le cap ? Et en même temps, on s'écoute. Parce que c'est quand même aussi le but de cet espace. C'est de trouver son rythme, comme tu disais Antoine.

  • Speaker #6

    Je pense que Guido aide à avoir un pilier. quand même un cap dans la Mathu, mais je peux passer à quelqu'un d'autre pour la suite.

  • Speaker #4

    Moi, au début, j'ai beaucoup eu des problèmes de procrastination, parce que c'est très bien d'être chez soi, d'avoir ses propres habitudes et tout ça, mais... Il faut s'y tenir parce que ça veut dire on a beaucoup plus de liberté justement donc on peut souvent se dire ah je ferai ça plus tard et tout ça et au bout d'un moment bah tu peux pas tout le temps faire ça parce qu'après tu retardes tu te mets en retard et puis au bout d'un moment quand tu es en retard bah ça moi ça m'a impacté mentalement aussi parce que C'était pas comme ça que j'avais idéalisé la chose. Et puis, j'ai réussi à m'en sortir de cette procrastination. Je me suis dit maintenant je vais vraiment travailler, je vais vraiment bosser. Et au début c'était très dur pour moi, mais après c'est en avançant, en voyant que j'avais bien avancé et que j'étais redevenue en temps normal, on va dire, que la procrastination s'est arrêtée en fait. Du coup c'est surtout un cycle vicieux on va dire, la procrastination.

  • Speaker #0

    Donc t'es passée par une phase de procrastination, finalement un peu découverte au début en disant j'ai le temps, etc. Et puis après finalement, t'as repris ce que tu t'étais fixé comme objectif, et là ça t'a permis de quoi ? De sentir ?

  • Speaker #4

    Déjà de me sentir mieux, parce que je trouve que même si on est en train de procrastiner, on est quand même sous un état de stress, et ça n'aide en rien ce qui se passe en fait. Quand tu te rends compte que tout ça, c'est fini, déjà, ça te lâche d'une pression énorme. Et puis là, tu peux commencer à te dire, OK, là, je vais faire comme ça différemment. Et voilà.

  • Speaker #0

    Il y en a d'autres parmi vous aussi qui ont dû passer par cette phase de procrastination ? Comment vous avez géré le truc ?

  • Speaker #7

    Moi, surtout au premier partiel, la deuxième partie était assez compliquée. Franchement, je travaillais, je pense, une ou deux heures par jour. c'était largement pas suffisant. Et puis, je sais pas, en fait, je pense que c'est aussi en découvrant comment je travaille le mieux, comment je fonctionne, pour apprendre plus vite ou que ce soit plus intéressant pour moi. Et puis, du coup, ça a suscité beaucoup plus d'intérêt d'apprendre ça et de tourner les choses pour que ça me plaise, en fait.

  • Speaker #0

    T'as un exemple, justement, de comment toi, t'as su susciter cet intérêt chez toi pour l'apprentissage ?

  • Speaker #7

    Oui, vu que c'est assez libre, il y a quelques manuels qui sont conseillés, mais vu que c'est assez libre, on peut aller un peu partout. Maintenant, avec Internet, on a beaucoup plus de possibilités, de manières d'apprendre. Donc, c'était un peu justement en me posant plein de questions sur la chose et pas juste en suivant un manuel, genre juste page après page. C'était plus en me disant, ça, c'est quoi exactement ? Et puis, en ayant cherché dans différentes sources, ça rend l'apprentissage beaucoup plus actif et puis ça m'a beaucoup plus... parler, de travailler comme ça.

  • Speaker #0

    J'ai envie de dire, tu me dis si je me trompe, mais en ramenant un peu du sens ou en questionnant, etc.

  • Speaker #7

    C'est ça, c'est pas juste apprendre pour un examen en fait, c'est vraiment juste par plaisir de découvrir des nouvelles choses et puis aussi de par plaisir d'apprendre.

  • Speaker #0

    C'est chaud je trouve parce que des fois, Mathieu, de retrouver le sens derrière l'examen, derrière les questions, derrière tout ça.

  • Speaker #7

    Oui, et puis ça m'a fait apprécier aussi plein de choses que je pensais détester en fait.

  • Speaker #0

    Ah ouais ? Genre quoi par exemple ?

  • Speaker #7

    Je me considérais plutôt comme une personne scientifique et puis justement la Mathu en fait ça m'a fait aimer lire et aimer tout ce qui est plus littéraire et donc ouais je me suis un peu découverte dans ça quoi.

  • Speaker #0

    Trop bien. Et justement parce que t'as eu l'espace pour te questionner pour voir, pour faire tes recherches toi.

  • Speaker #7

    Et puis pour m'intéresser aussi d'une certaine manière pas scolairement quoi.

  • Speaker #0

    Et tout à l'heure tu faisais le lien avec le stress, Pénélope. Pression, procrastination, comment vous reliez le truc ? Je ne sais pas si ça vous parle ou tu veux partager, Finn ?

  • Speaker #2

    Moi, je pense que la pression et la procrastination, c'est deux choses qui sont quand même relativement liées d'une certaine manière dans le sens où... Enfin, procrastiner, ça te met plus de pression parce qu'ensuite, après, tu as du travail, tu as des dates. Enfin, tu te mets des dates en place où tu te dis « Voilà, j'ai envie de finir le travail là. » Évidemment, c'est un stress en plus qui peut être vachement compliqué. Après, je pense que si on essaie d'être trop carré et de faire tout de manière hyper disciplinée, ce n'est pas non plus la... la chose la plus productive à faire, finalement. Il faut aussi laisser de la place à la procrastination. Des fois, c'est normal de ne pas pouvoir travailler. Cette pression, c'est une pression qui est très artificielle et qui est assez facilement enlevable, en tout cas pour moi. Dans mon cas, je me suis perdu dans ce que je me suis dit.

  • Speaker #0

    C'est pas grave, t'inquiète. Du coup, enlevable, tu dis, comment t'as fait pour justement voir qu'elle était artificielle, un peu cette pression ? Je ne sais pas si on peut dire artificielle, mais que... tu peux la moduler ? Comment t'as fait pour faire descendre ça ?

  • Speaker #2

    En faisant les choses, je crois.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #2

    En faisant les trucs, et puis à son rythme. Je trouve que quand on procrastine, souvent aussi, c'est parce que je suis un procrastinateur de première classe.

  • Speaker #0

    On a de la chance de t'avoir, merci.

  • Speaker #2

    Non, vraiment, ça m'arrive souvent justement de décaler le travail, mais c'est aussi, souvent on procrastine parce qu'on se met des objectifs qui sont trop élevés. et qu'ensuite après on se fixe un idéal et on va essayer d'atteindre un idéal comme si c'est ce qu'il faut faire alors que finalement si tu baisses un peu tes attentes et que tu fais des choses qui sont réalistes ou des tâches qui sont hyper simples et que tu les fais, il y a une sorte de satisfaction intérieure à se dire ok j'ai fait quelque chose que je voulais réellement faire et tu peux cocher une case dans j'ai réussi cet objectif là.

  • Speaker #0

    Trop bien.

  • Speaker #6

    Aussi une chose qui est assez compliquée avec ce parcours c'est que Il y a un examen dans chaque matière et puis pendant un an, on se prépare pour les premiers partiels par exemple. Et les examens sont tellement loin, mais il faut quand même tenir un rythme de travail. Et c'est difficile de savoir comment travailler tout du long de l'année. Il y a quand même un peu cette pression de quelque chose de lointain, mais on peut laisser ça un peu plus tard ou on peut juste lire un truc très vite fait là-dessus. C'est difficile, je trouve, de trouver comment faire pour mémoriser les choses. Et puis, il y a toute cette année un peu qui se passe tranquillement. Et moi, je me rappelle, j'étais très confiante, je dirais, dans le fait que j'allais bien réussir les examens à un moment. Et juste avant les examens, où c'est le stress total, où c'est vraiment là, et que finalement, on ne peut pas tout savoir comme on pensait pouvoir le savoir, mais qu'il faut juste arriver à passer ses examens,

  • Speaker #0

    et que...

  • Speaker #6

    Tout va très vite et puis qu'une fois c'est fait, il y a les résultats. Je trouve que c'est vraiment très différent de l'école publique où il y a des contrôles continus.

  • Speaker #0

    Et donc la différence que tu notes, c'est vraiment le fait qu'à l'école publique, tu as des contrôles continus, donc tu peux évaluer petit à petit ton...

  • Speaker #6

    Ouais, c'est ça, on sait où on en est. Moi, je m'en rappelle, je me disais, mais en fait, je ne sais pas. où j'en suis dans mon apprentissage des différentes choses. Et au début, ça ne me posait pas trop de problèmes, mais à certains moments, oui. Et je me rappelle, ça m'a beaucoup aidée de pouvoir discuter avec quelques profs qui donnaient de l'aide un peu volontairement avant les examens. Ça m'avait pas mal rassurée et puis un peu aidée à savoir, ah ouais, il faut comprendre ça comme ça. Il n'y a pas besoin de tout apprendre par cœur, cette partie-là, mais plus comprendre comment ça fonctionne. Pouvoir quand même avoir un échange sur ce qui est attendu. Mais justement, je trouve que c'est quelque chose qu'on peut aussi avoir avec l'amateur en liberté. Un peu différemment, ce lien à d'autres personnes qui aident est beaucoup plus... C'est beaucoup plus soi-même, on doit le créer soi-même, chercher les gens soi-même, chercher de l'aide soi-même.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi justement les avantages et les inconvénients de devoir faire les choses plus par soi-même ? Parce que c'est vrai, comme tu disais Antoine tout à l'heure, finalement l'école publique c'est une ligne droite qui est tracée, de temps en temps il y a des petits arrêts stop pour nous dire ok ça c'est validé ou pas avec les examens, vous vous êtes beaucoup plus proactif. C'est la sensation que j'ai. C'est quoi justement les avantages et les inconvénients pour vous de ça ?

  • Speaker #6

    Moi, je trouve que c'est vraiment intéressant. Ça fait se poser beaucoup de questions et remettre du sens dans les choses qu'on fait et puis se découvrir plus.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est pour les avantages, ça ramène du sens, ça vous permet de vous découvrir ?

  • Speaker #6

    Oui, c'est ça. Mais tout prend. Je pense quand même plus de temps parce que quand on a les profs qui sont là, c'est facile, on peut poser plein de questions. Et je pense que c'est quelque chose qui m'a aussi un peu manqué, d'avoir des profs à disposition. Et c'est aussi une diversité qui est assez chouette à avoir. Et ouais, c'est clair qu'une structure, ça aide à avancer plus vite et à apprendre plus efficacement. Mais est-ce qu'on a mis du sens dans ce qu'on apprend ou pas ?

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs avant, Tara, est-ce que tu es d'accord que je profite de ta question ? Vu que toi tu es là en découverte aujourd'hui, je me disais quelles étaient vos questions ou quelles sont les questions que tu te poses en te disant est-ce que je rejoins ce genre de groupe ? Enfin toi ton parcours a fait que tu as eu pas mal l'habitude d'être un peu plus en autodidacte, mais c'est quoi les questions qui pourraient te venir là maintenant par rapport à ça ?

  • Speaker #3

    Bah moi c'est vrai que j'ai eu de la chance, j'ai déjà pu discuter avec quelqu'un qui a fait la matchu en liberté, du coup j'ai déjà pu poser un peu ses questions, mais... Je crois que ma question principale c'était au niveau presque social en fait. C'était un truc que j'avais peur parce que même si ça a été une source d'angoisse dans ma scolarité, j'aime être avec du monde, j'aime pouvoir discuter, échanger avec les gens. Donc c'est vrai que je pense faire la maturité en autodidacte, mais sans quand même un peu un cadre, ça aurait été trop compliqué pour moi. C'est pour ça qu'on s'est adressé à la matière en liberté. Parce que c'est vrai que je pense que c'était ma plus grande question. Et ça, clairement, on a pu me rassurer très vite. Et puis là, quand je vois ce groupe, c'est sûr que ça me rassure aussi. Après, c'était des choses plus... Moi, je ne savais pas comment ça fonctionnait les examens. Et savoir que ça, c'était possible, j'en avais jamais entendu parler. Et je trouve ça fou parce que je suis allée à l'orientation professionnelle, je suis allée voir pas mal de choses. Et ça, je ne savais pas du tout que c'était possible. Par exemple, du coup, si j'avais appris ça avant, peut-être que j'aurais commencé ça avant aussi. Et aussi, sur les heures de travail, tout ça, je crois qu'au début... Je ne m'attendais pas qu'il y ait autant de réponses différentes. Des gens qui bossent 4 heures, d'autres un peu plus, d'autres un peu moins. Et aussi combien de temps ça leur avait pris. Du coup, j'ai discuté avec quelqu'un qui m'a raconté qu'un ami à lui avait fait en un an, d'autres qui ont fait en beaucoup plus. Et ça, c'est quelque chose qui m'a rassurée aussi. Parce que j'ai dit là, tu peux vraiment faire à ton rythme. Tu peux choisir toi quand tu vas passer tes examens. Et c'est vrai que ça, c'est quelque chose qui m'a rassurée. Parce que j'ai toujours eu ce truc où... où moi j'ai des matières où j'ai beaucoup de facilité et d'autres où j'en ai pas du tout. Et c'est vrai que ça, c'était quelque chose à l'école qui était très compliqué, parce que des matières où vraiment je m'ennuyais en cours, d'autres matières où je comprenais absolument rien. Et c'est vrai que ça, du coup, c'est quelque chose où je me dis que je pourrais prendre plus de temps pour les matières où j'ai des difficultés, et compenser avec les matières où ça va très vite.

  • Speaker #0

    Donc tu as parlé de la notion de rythme, justement chacun son rythme, ça revient pas mal, on pourra revenir là-dessus. Aussi le côté social, ça m'intéresse parce que c'est vraiment une question qui revient. Comment ça se passe au niveau social ? Comment vous vivez le truc ? Est-ce que vous avez l'impression de vous être isolé ou d'avoir rencontré plus de monde ?

  • Speaker #2

    Je pense que ça dépend beaucoup évidemment de chaque personne individuellement. Pour moi personnellement, ça n'a pas du tout affecté ma vie sociale. ou au contraire en fait, ça m'a plutôt fait du bien dans le sens où en fait être ici dans le cadre de la Mathieu en Liberté, déjà juste le fait d'avoir des gens autour de nous qui font la même chose c'est hyper agréable, sachant qu'en plus faire la Mathieu en Candidat Libre c'est évidemment un parcours qui est quand même assez marginal par rapport au gymnase ou à une école de commerce ou aux institutions plus traditionnelles et je pense simplement que ça va beaucoup dépendre des personnes mais ... Ici, je pense que si on fait la match en liberté, il ne faut pas trop avoir peur de ça. Parce qu'il y a des gens qui sont autour et qui sont là, qui sont tous très bienveillants. Après, le reste, ça dépend de la personne. Ça dépend si, à la base, on est plus solitaire ou pas. Je pense que ça peut être un frein pour certains. Ça peut être aussi un moteur pour d'autres.

  • Speaker #0

    Ok, trop bien. Tu veux en dire plus ?

  • Speaker #4

    Moi aussi, je trouve que ça dépend surtout de la personne qu'on est. Mais par exemple, moi déjà, ça m'a beaucoup aidée à savoir qui étaient mes vrais amis ou non. Parce que quand j'étais à l'école obligatoire, j'avais plein d'amis. Mais quand je leur ai dit que j'allais partir et que j'allais faire quelque chose un peu bizarre pour eux, il y en a beaucoup qui m'ont dit que c'était bizarre, que j'allais rater ma vie ou des trucs comme ça.

  • Speaker #0

    Rien que ça.

  • Speaker #4

    Des trucs très durs, en fait. Que tu ne dis pas ça à tes amis. Et j'ai quand même des gens que je connaissais depuis moins longtemps qui m'ont soutenue et qui m'ont dit Bah en vrai, moi je te vois bien faire ça. Et ça m'a beaucoup déjà aidée à faire un tri. Mais aussi, maintenant je me rends compte que je passe plus de temps avec ces personnes-là que quand je les voyais tous les jours. Parce que quand tu les vois tous les jours à l'école, bah pour toi c'est en mode, oui je les vois, mais c'est pas grand-chose. On travaille ensemble et puis c'est tout. Alors que là, quand tu fais des sorties avec, quand tu les vois, bah... tu passes vraiment du bon temps avec eux qualité quoi du bon temps de qualité et après ça dépend mais en tout cas moi j'ai l'impression d'avoir plus d'amis maintenant que avant plus et en plus avec une qualité qui est encore autre

  • Speaker #0

    géniale d'autres partages,

  • Speaker #1

    retours ouais cette dimension collective elle était pour moi évidente depuis le début quand j'ai écrit La mature liberté alors que moi je me vois volontiers comme un ermite chinois tout seul Mais la dimension collective, elle est importante. Après, à voir comment. Parce qu'on parle de vie sociale. Il me semble, j'ai vu ça, c'est l'écrivain Christian Beaumain qui dit quelque part, la vie sociale, c'est quand tout le monde est là, mais qu'il n'y a personne. Parce que tout le monde joue son petit personnage, mais on n'est pas là à soi-même. Alors, il y a des gens qui s'en accommodent très bien. Et puis, il y a des gens que ça fait souffrir. Et moi, j'ai été très touché par des choses qui ont été dites tout à l'heure sur ici, parce que la dimension collective, elle m'a toujours paru essentielle, mais comme un espace où chacun puisse être là. dans sa singularité et pas en jouant un espèce de rôle stéréotypé qui est demandé par ces quelles normes. Non, pouvoir être là comme l'être singulier que je suis et donc Et donc, moi, j'essaye de prêter autant d'attention que possible à ce que chacun puisse avoir ici sa place, mais celle qui est la sienne, qui lui convient. Et puis, il y a des gens qui auront une place très active, en parlant beaucoup, et puis d'autres, pas. mais qui feront néanmoins partie du cercle. Et puis, il y a toute une dimension de soutien aussi à ça, comme là-dedans, comme Finn le disait, d'être avec d'autres. Je ne sais pas, c'est à peu près il y a une année, lors d'une sortie dans les bois, où je disais, j'avais cette image, mais en fait, on est comme un bateau de pirate. C'est comme un équipage. Bon, moi, j'ai beaucoup navigué, à des moments de ma vie beaucoup régaté, dans un équipage, on est là tous ensemble, il faut que chacun fasse ce qu'il a à faire, et ça ne peut pas se faire sans les autres. Ou comme, je ne sais pas, moi j'ai souvent dit comme ça, la matière en liberté, c'est faire sa matière soi-même, mais pas tout seul. Ce n'est pas la même chose.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, pour rebondir tout à l'heure, Finn, tu as dit un truc que j'ai trouvé super intéressant, c'était... je sais plus comment tu l'as tourné mais qu'en gros personnellement tu voyais qu'il y avait moins de gens perdus ici que dans le public pourtant on pourrait se dire tiens ils ont choisi un chemin de traverse peut-être qu'ils vont se perdre quelque part mais en fait c'est pas du tout ton ressenti tu voudrais rebondir dessus ou pas ?

  • Speaker #2

    Il y a cette sorte de vision un peu idéalisée du gymnase en Suisse ou même généralement en Europe, du fait que si tu fais le gymnase, tu fais autre chose, c'est nul, tu n'as pas réussi ta vie. Maintenant ça change, mais même faire un apprentissage, il y a un certain moment c'était mal vu en tout cas moi à l'école secondaire on a pas arrêté de me répéter que j'étais en prégymnasial on me disait voilà mais fais le gymnase pourquoi tu voudrais faire un apprentissage ça sert à rien alors que finalement je pense que si on m'avait dit que faire un apprentissage c'est cool à ce moment là j'en aurais peut-être fait un et ça m'aurait beaucoup plus plu et ce qui veut dire que du coup il y a beaucoup de gens qui vont au gymnase juste simplement par fatalité parce que c'est la seule chose c'est la seule issue qu'ils voient parce qu'on laisse pas la place au reste Et de voir tout ce qu'on peut faire avec la Mathu en liberté. Alors évidemment, il y a une Mathu qui est gymnasiale. Mais en fait, finalement, c'est beaucoup plus que ça. C'est un côté où tu es ici et tu vas te trouver. Et tu te perds moins. Oui,

  • Speaker #0

    finalement, la Mathu, c'est presque, j'oserais dire, un prétexte. Enfin, pas un prétexte, mais c'est un...

  • Speaker #2

    Oui, oui. Puis après, ici spécifiquement, il y a aussi toute cette vision du passage, de transition. Je pense que Guido pourra en parler. Mais ce côté vraiment de considérer finalement la maturité, c'est aussi le passage de la vie d'adolescent, d'enfant, à une vie de jeune adulte, où on a des responsabilités. Et qu'en fait, finalement, il faut peut-être considérer ça comme une transition. Enfin pas forcément la ritualiser, mais en tout cas en faire un thème central de t'es pas juste en train de faire des examens, en fait t'es en train d'entrer dans la vie adulte.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu as plein de questions à te poser autour de ça. Pourquoi est-ce que je le fais et qu'est-ce que je vais devenir ? Voilà.

  • Speaker #1

    Trop bien. Et justement, la façon dont chacun, là, vous avez décidé de la passer, de passer cette transition, ce passage, à votre avis, ça vous amène quoi ? Ça va vous amener quoi en plus ? Ou ça vous a déjà amené quoi en plus dans votre vie par rapport à peut-être si vous aviez fait un autre choix ?

  • Speaker #2

    Ce qui peut apporter en plus, c'est que... C'est qu'après ça va être plus facile je pense dans l'avenir de faire des choix différents. Par exemple s'il y a quelque chose qu'on nous a enseigné jusqu'à 18 ans de ne pas faire et qu'on veut suivre une ligne plutôt normale, après ça peut être un peu plus compliqué de se dire « Ah mais j'ai envie de faire autre chose » ou « Je ne vais pas faire ce que tout le monde fait » . Tandis que là on commence dès le début à… En fait c'est un peu intégré en nous. on est déjà un peu en train de faire quelque chose de différent par rapport à ce que d'autres peuvent penser. Et ouais, en fait, je pense que vraiment quelque chose qui peut nous apporter, c'est que ça va être plus facile de faire vraiment des choix, de vraiment faire ce qu'on veut. Mais j'espère que ça va être beaucoup plus normalisé ou beaucoup plus connu, parce que c'est vraiment quelque chose que je pense que ça peut être une très bonne option pour tout plein. Je considère que c'est pas assez connu. Guido, t'es pas assez connu.

  • Speaker #1

    Diane, je donne la parole. Est-ce que t'as envie de rebondir ? Est-ce que t'as envie de partager justement sur cette question ? Qu'est-ce que ça apporte ? Qu'est-ce que ça nourrit ? Bon, toi, t'as fait un long parcours, on peut peut-être dire en autodidacte, enfin en tout cas plus... À la maison ? Parce que tu faisais l'école à la maison, c'est ça ? Ouais, c'est ça.

  • Speaker #2

    Pour moi, c'est un peu différent parce que du coup,

  • Speaker #1

    j'ai connu ça depuis toute petite.

  • Speaker #3

    Sauf qu'avant, c'était plus mes parents qui se chargeaient de gérer tout ce qui est école, tout ce que je dois apprendre, tout ça.

  • Speaker #1

    Là, du coup, c'est plus moi qui me gère toute seule.

  • Speaker #3

    Et plus ça permet de développer nos compétences,

  • Speaker #2

    par exemple de s'auto-gérer.

  • Speaker #3

    Puis ça permet aussi de ne pas être plongée entièrement dans ses études et de ne pas avoir autre chose. On peut avoir plus de temps pour soi, plus de temps pour faire d'autres activités. C'est un peu ça que j'en ressors.

  • Speaker #1

    Super. D'ailleurs, c'est quoi vos activités extra-matures en liberté, pas extra-scolaires ? Parce que la première personne que j'avais interviewée là-dessus, c'était Elodie. parler de ton engagement aussi dans diverses associations, etc. Vous, ça vous permet aussi de développer autre chose, parce que c'est vrai qu'en fait, finalement, l'école, ça prend tellement de temps. Qu'est-ce que vous avez à côté ? Comment vous organisez votre temps ? À quoi ressemblent vos semaines ? Je suis curieuse. Je ne sais pas si tu as envie de partager, puis après on fera Pénélope et Finn, et puis peut-être David, ou Antoine, si vous avez envie de me partager.

  • Speaker #0

    Pour l'instant, j'essaie encore pas mal de ski à côté, donc je vais essayer que ça prenne un peu plus de temps, puisque c'est ma passion, donc j'adore ça.

  • Speaker #1

    Ski quoi ? Descente ?

  • Speaker #0

    Ski alpin de manière générale. Parce que sinon, pour l'instant, je ne fais pas trop d'autres choses à côté, je suis pas mal là-dessus. Puis ça m'a aussi permis, parce que ça n'avait pas longtemps que j'ai rejoint la Mathieu en liberté, du coup ça m'a permis aussi de faire un peu le point sur moi, comment ça se passait dans ma vie, qu'est-ce que j'aime, qu'est-ce que j'aime moins, qu'est-ce que j'aimerais qu'il y ait plus, qu'est-ce que j'aimerais qu'il y ait moins. Ce qui m'a beaucoup aidé.

  • Speaker #1

    Trop bien. Donc de faire le pain, déjà de pouvoir le faire maintenant, c'est génial. Et puis de consacrer du temps à des choses que tu aimes, comme le ski à le pain, c'est quand même hyper cool. Qui sait qui avait levé la main ?

  • Speaker #4

    Moi là, pendant les deux dernières années, j'avais tout lâché. J'avais tout lâché, toutes mes activités extrascolaires, parce que je n'avais plus la force et je n'avais surtout pas le temps. Et vraiment, refaire les activités qui me passionnent. Déjà, ça me ressource énormément et ça me rend très heureuse. C'est extraordinaire. Moi, du coup, je fais des cours de dessin et je fais des cours de guitare aussi. Et puis, retrouver le goût à ce genre d'activité et à mes passions, ça fait vraiment du bien.

  • Speaker #1

    Des fois, je rencontre des jeunes et puis souvent, je leur dis « Ouais, du coup, toi, t'aimes faire quoi dans la vie ? » Et puis déjà, même vers 9-10 ans, il y en a, ils font « Je sais pas, moi, j'aime rien » . J'ai l'impression que c'est comme si à un moment donné... De ne pas avoir peut-être le temps ? Est-ce qu'au final, ça finit pas par éteindre petit à petit la flamme, l'élan, l'envie ?

  • Speaker #4

    Moi, en fait, c'est exactement ce qui m'est arrivé. Quand mes parents me demandaient ce que j'aimais faire pendant les deux dernières années, je ne savais pas quoi répondre. Parce que pour moi... Ma vie, entre guillemets, c'était école-maison, école-maison, tout le temps, tout le temps. Et je ne faisais plus rien à côté. Et puis vraiment, retrouver les choses que j'aimais. Et puis aussi, comme David le dit, un peu de se rendre compte qu'est-ce que j'aime, qu'est-ce que je n'aime pas, qu'est-ce que j'aimerais consacrer mon temps. Franchement... ça redonne déjà... Oui, j'aime faire des choses. Maintenant, je serais capable de répondre.

  • Speaker #1

    C'est énorme, n'empêche, la puissance. Parce que franchement, on est matrixé depuis l'enfance pour mettre au boulot de nos... Oui. Mais à part ça, ça commence tôt, quoi.

  • Speaker #4

    Oui, très tôt.

  • Speaker #1

    C'est fou.

  • Speaker #4

    Oui, moi, je pense que j'ai ce problème depuis même plus de deux ans, depuis mes onze ans, un truc comme ça. Et moi, je trouve ça grave.

  • Speaker #1

    Mais bon.

  • Speaker #0

    Pour revenir sur ce que tu disais avant, par rapport au gymnase qui... ou l'école en général qui prend beaucoup de temps. Pour moi, tu vois, qui fait de la musique à presque temps plein, quasiment, enfin même si du coup avec le gymnase c'était compliqué, le gymnase c'était un immense frein pour ça, enfin pour faire de la musique, c'est quand on te demande de travailler, d'être à l'école 36 heures par semaine, et où finalement en fait après tu dois encore faire de la musique, et puis ça devient vachement compliqué. Et avec la Mathieu en candidat libre, enfin j'ai pu trouver ce truc de balance en fait finalement, beaucoup plus facile de balancer, et... Pour des personnes qui sont intéressées par autre chose que l'école, finalement, la Mathieu en candidat libre, c'est une solution incroyable. Parce qu'on a le temps d'un coup de faire des choses. Et que ce soit pour des sportifs, pour des musiciens, pour des artistes en général, c'est trop bien. Moi, je ne me suis jamais senti plus épanoui artistiquement que maintenant. Moi,

  • Speaker #1

    ce que je trouve intéressant, c'est que souvent, les gens qui veulent sortir un peu du système plus traditionnel, c'est souvent des personnes qui ont beaucoup d'intérêt. de plein de choses et puis qui du coup veulent avoir plus d'espace pour ça et c'est pas juste on veut arrêter l'école parce que c'est relou quoi. Je me disais par rapport au système plus traditionnel selon vous c'est quoi ses avantages et ses inconvénients ?

  • Speaker #2

    Comme avantage moi je dirais déjà apprécier les matières parce que à l'école ou au gymnase on peut souvent associer une matière à un prof et si on n'aime pas un prof ou qu'il l'enseigne mal bah on... On peut dire qu'on n'aime pas la matière alors qu'en réalité, la matière elle est géniale et on l'adore mais on ne sait pas parce qu'on n'aime pas le prof. Quand j'étais plus petite à l'école, je détestais l'histoire et là maintenant j'adore l'histoire. C'est quelque chose qui me passionne, mais ça j'ai découvert dans mon année sabbatique, pas forcément ici, mais même ici en étudiant l'histoire c'est juste génial, j'aime trop. Pour d'autres, s'il y a des gens à l'école ou au gymnase qui pensent qu'ils n'aiment pas une matière ou qui pensent qu'ils sont nuls dans une branche, en fait peut-être... qu'ils ne le sont pas du tout, mais que c'est la manière de l'apprendre qui fait qu'ils pensent comme ça. Parce qu'ils n'ont qu'une seule vision de cette branche.

  • Speaker #1

    Quand je t'entends, je me dis que ça doit apaiser quand même pas mal de choses. Je sais que j'ai eu une période où je me disais que j'étais nulle en maths, parce que je n'avais pas les bons résultats. Et puis en fait, tu traînes cette casserole pendant un moment, jusqu'au jour où tu découvres les choses autrement.

  • Speaker #3

    Les inconvénients de la Mathu, en tout cas moi, ça m'a mis vraiment aussi face à beaucoup de peur et beaucoup de choses que je pensais de moi, qui n'étaient pas forcément fondées, mais juste de croyances. Et puis ça m'a permis de dépasser toutes ces choses. Ça nous responsabilise de nos résultats. Je pense qu'à l'école obligatoire, j'avais beaucoup ce truc de si je n'ai pas de vraiment bonnes notes, c'est aussi à cause des profs. Et du coup, de faire la part des choses pour y arriver. Et de se mettre en face de toutes les croyances qu'on a sur nous, surtout scolairement. Et puis aussi de voir que j'étais capable de le faire. Et de prendre conscience que j'avais les capacités pour réussir et passer ces examens.

  • Speaker #1

    C'est cool, c'est beau aussi. Et de voir que ça vient de soi, que ce n'est pas un truc qu'on fait dépendre. Et je trouve que c'est un sacré voyage. Alors là, c'est un peu un parti de prix de ma part, mais je trouve que notre société, elle fonctionne beaucoup. On remet la responsabilité de ce qui nous arrive sur l'extérieur. Mais finalement, vous êtes vous dès maintenant. Vous vivez le truc. C'est aussi moi, c'est aussi ma responsabilité. Je trouve ça ultra puissant de le vivre déjà dès maintenant.

  • Speaker #3

    Et puis pour les inconvénients, je pense que c'est surtout qu'on est une classe. On doit avancer tous au même rythme. Il y a un programme. Et puis il y a des tests régulièrement. Et ça je pense que c'est une source de stress pour beaucoup de gens. On ne peut pas vraiment approfondir ce qu'on a envie. Et puis on est obligé de suivre le rythme.

  • Speaker #1

    Et vous là vous êtes... Ah pardon vas-y Elodie. J'allais dire que vous incarnez le fait qu'on peut avancer à son rythme et puis ça fonctionne quoi.

  • Speaker #5

    Moi quelque chose que je trouve quand même intéressant dans l'école publique et une plus grande structure, déjà il y a plus de monde, enfin il y a quand même une plus grande diversité de personnes, il n'y a pas tout le monde non plus qui peut se permettre d'avoir un suivi à la Mathieu en liberté ou comme ça. Un lien aussi avec... enfin un lien à la société qui est particulier parce que c'est dans une école mais c'est quand même une structure où on peut déjà un peu agir pour faire changer les choses. Je me rappelle, ça c'était un peu ce à quoi je m'attendais aussi en entrant au gymnase, c'est « ah ouais, je vais peut-être pouvoir faire bouger un peu deux, trois trucs » . J'étais très révoltée parce qu'il y avait beaucoup de choses que je n'ai pas pu faire avancer. C'est aussi ce qui m'a fait sortir de cet environnement. Mais je me rends compte que sortir de là, c'est encore plus dur de faire avancer les choses à un niveau plus grand dans la société. D'avoir quand même une structure où on peut avoir une certaine influence dans la société, je trouve que c'est assez intéressant. Enfin aussi apprendre plus en groupe, je pense qu'on est quand même assez seul quand même dans la matière, enfin on est dans le groupe mais il y a beaucoup de temps où on passe à apprendre seul tandis qu'à l'école on est souvent en classe et des fois on n'a pas envie d'être en classe mais il y a quand même un côté où on est plus souvent entouré et puis ça peut avoir un côté rassurant, je me rappelle je suis retournée. retourner parfois en classe, même quand j'avais commencé la Mathieu en liberté, parce que j'avais des amis qui étaient encore à l'école et puis des profs qui m'acceptaient dans leurs cours et je me disais, ah ouais, là je suis toute calme, je sais ce que c'est mon rôle dans la classe, je sais ce que je dois dire quand le prof il parle, je sais que je peux rester aussi là sans rien dire. Mais ouais, là, maintenant d'avoir fait ça, jamais de la vie je regretterais d'avoir fait ce parcours-là. permis d'avoir plein de nouveaux chemins de pensée. Mais ça me permet aussi de me rendre compte, qu'est-ce que j'aimais dans le système scolaire public, et qu'est-ce que je me réjouis peut-être avec le fait de commencer des études à l'université. C'est vraiment aussi le côté social et puis échange. Plus facile aussi sur l'apprentissage, échange plus direct de pensée ou de débat ou comme ça.

  • Speaker #1

    C'est sûr que quand on prend un pas de côté sur peut-être un système ou une structure, ça nous permet aussi d'en voir, comme tu dis, ses avantages et ses inconvénients. Et je trouve ça vachement chouette que tu nommes aussi l'aspect, en même temps, quand on est dedans, on peut aussi intervenir et puis le transformer. Et là, je pense que c'est vraiment un cadeau de se dire, vous avez pu faire un peu votre chemin chacun. Et en même temps, après, pour plus tard, c'est aussi quelque chose de précieux que vous pourrez apporter à une structure que vous choisissez. L'idée, ce n'est pas forcément d'être tout le temps en décalé ou quoi, mais c'est de répondre à un besoin à un moment donné, puis ensuite de pouvoir le réintégrer.

  • Speaker #5

    Je me rappelle un truc que je me suis dit quand j'ai décidé de faire la Mathieu en liberté, c'est « mais si je reste dans ce système, Quand est-ce que commencera la vraie vie ? Quand est-ce que je pourrais enfin décider de ce que je fais de ma vie ? Et puis ça, ça m'a vraiment permis de voir, ah ouais, quand j'ai la liberté, comment ça se passe ? Et maintenant, est-ce que je décide de faire partie d'un système ? Et pour quelles raisons et quel impact je veux avoir dans ce système, dans ce monde finalement ? Et tu as bien dit, ça permet de reculer et puis de décider, c'est quoi ma place ?

  • Speaker #1

    Trop bien, merci. Est-ce qu'il y a des questions auxquelles on n'a pas répondu, où vous vous dites, tiens, ça serait quand même vraiment chouette d'aborder ça, et puis j'ai pas eu l'idée de poser la question ?

  • Speaker #6

    Pour commencer par dire que je suis très touché, et reconnaissant aussi pour beaucoup des choses qui ont été dites.

  • Speaker #1

    Tu ressignes pour l'année prochaine, Guido.

  • Speaker #6

    Je voulais peut-être repartir de ce que disait Claire avant et puis encore avant, cette expérience de se rencontrer soi-même d'une certaine façon, pour dire ça rapidement. Une des choses que j'ai toujours dites à propos de la mature liberté, c'est que l'ambition c'était de permettre, en étudiant comme ça, de permettre à chacune, à chacun, de faire l'expérience de la puissance de sa propre intelligence. Et de faire cette expérience-là, je suis capable. Et de me découvrir aussi autrement dans cet espace-là, dans cet espace de liberté, justement. Alors il n'est pas toujours confortable. Et plusieurs l'ont dit aussi, que c'est évident, ce n'est pas toujours facile. C'est très confrontant à soi-même. Ça a été dit de multiples manières, de faire les choses comme ça. Et l'accompagnement que je propose, en tout cas dans l'intention, C'est en aucun cas de résoudre pour vous, pour les étudiantes, les étudiantes, cet inconfort. Parce que je pense que c'est là que ça se passe justement, que c'est en allant là que c'est possible cette rencontre avec soi-même, quelque chose comme cette expérience de la liberté, avec toute l'insécurité que ça comporte. Et parfois j'ai dit, ici dans le groupe, j'ai dit... En fait, je pense qu'une partie très importante de mon rôle avec vous, c'est d'être celui qui est là, quoi qu'il arrive. C'est inconditionnel pour dire, tu sais, ça va aller. Moi, je ne sais pas comment ça va aller. Je ne vais pas le faire à ta place. Je ne vais pas le résoudre à ta place. Mais ça va aller et puis je serai là. Et tu vas traverser ça. Et ça, ça me paraît très important. Et puis, à un moment, Marine t'a dit, la Mathus est presque un prétexte. En un sens, oui, et puis des fois, je me suis dit ça explicitement. Il y a ces vers de cette poétesse américaine, Mary Oliver, qui sont à quelque part sur mon site. Dis-moi, qu'est-ce que tu comptes faire de ta vie unique, sauvage et précieuse ? C'est ça, l'enjeu. Mais... Et c'est là le truc par rapport à la maturité fédérale, c'est que pour que ça, ça se passe vraiment, il faut sérieusement s'engager dans le projet de faire la Mathu. Parce que si je ne vais pas sérieusement là me confronter à la difficulté que c'est de faire ça, si je fais semblant, je vais aussi faire semblant de me rencontrer moi-même, puis je vais pouvoir continuer à me raconter des histoires. Mais la condition pour que ça, ça se passe, c'est d'aller vraiment. faire le boulot qu'il y a à faire pour faire une Mathu. Quand tout va bien, au bout, en plus de tout ce qu'on a entendu là, ça donne vraiment une maturité fédérale qui permet d'aller à l'Uni, à l'EPFL, et tout ça. Je termine avec une brève anecdote. Certains l'ont déjà entendue, c'est un des étudiants qui a fait sa Mathu ici, il y a quelques années. Il avait des tas de choses qui l'intéressaient. Il faisait du théâtre, de l'impro, du cinéma, de la musique. Enfin, vraiment, une créativité énorme comme ça. Puis il s'y est mis et tout de suite, il a commencé et il allait... Quatre heures par jour à la bibliothèque. Il habitait Lausanne, il allait travailler à la bibliothèque universitaire. Puis au bout de quelques semaines, je lui dis, bravo, c'est génial comme tu travailles. On dirait que tu as fait ça toute ta vie, alors que tu n'as jamais appris. Il avait fait un parcours scolaire normal. Il me dit, Guido, tu ne te rends pas compte. Moi, avec tout le temps libre que ça me laisse pour faire les choses qui me passionnent, je vais sans problème 4 heures par jour à la bibliothèque pour bosser pour ma Mathieu.

  • Speaker #1

    Super, elle est cool cette anecdote. Pour les derniers instants, est-ce qu'il y a des réflexions, coups de gueule, coups d'inspiration que vous avez envie de partager pour clôturer des punchlines ?

  • Speaker #6

    Je vais le dire une fois. De toute façon, parce que c'est enregistré cette fois, je l'ai déjà dit d'autres fois, mais comme ça, c'est enregistré. Vous êtes magnifiques. Et puis, merci beaucoup, Marine.

  • Speaker #1

    Très bien, en tout cas, merci beaucoup. C'était hyper inspirant pour moi, et puis je pense que ça le sera pour d'autres, et j'espère que votre témoignage, il pourra servir aussi à des gens qui se questionnent et qui ne sont pas forcément super bien dans le système proposé, et qui ont d'autres alternatives, et qui se rendent compte que c'est possible, parce que vous êtes en train de le faire.

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Description


T’as pas un grand fan de l’école ? Tu as pourtant envie de passer ton Bac / ta Matu pour poursuivre des études supérieures ? Savais-tu qu’il était possible de passer ces examens en autodidacte ? Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela signifie faire les révisions par toi-même, t’inscrire en candidat libre et donc ne pas avoir besoin d’aller à l’école. Tu peux désormais organiser ton emploi du temps comme tu le souhaites. Mais attention, ce n’est pas un long fleuve tranquille.


Dans cet épisode, je t’invite à découvrir un groupe de jeunes qui ont rejoint « La Matu en Liberté », un programme d’accompagnement pour les jeunes qui veulent passer leurs examens en candidat libre, mené par Guido.

On va aborder des thèmes essentiels comme la gestion du temps, la pression des examens, et surtout, la liberté d'apprendre à son rythme.


Pour en savoir plus sur le programme de la Matu en Liberté, check leur site mail ici : https://matu.guidoalb.ch


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Merci d’avoir écouté cet épisode ! J’espère qu’il t’a plu 😍 Tu veux m’aider et permettre à plein d’autres jeunes de trouver leur voie, même si c’est hors des sentiers battus ? La meilleure façon de m’aider c’est de laisser un avis sur ta plateforme d’écoute - 5 étoiles si tu as adoré ! Cela te prend quelques secondes, c’est gratuit et cela aide le podcast à se faire connaître en donnant un petit nudge à l’algorithme.

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Transcription

  • Speaker #0

    Est-ce que tu sais qu'on peut passer son bac ou sa Mathu en autodidacte ? Alors autodidacte, ça veut dire quoi ? En gros, c'est passer l'examen sans aller à l'école. Alors tu me diras, mais pourquoi cette folie ? Eh bien, si par exemple, tu fais partie des gens qui n'aiment pas trop l'école ou un peu du mal avec ça, ou alors qui ont plein d'autres passions à côté et qui ont envie de trouver un équilibre, eh bien, je pense que cet épisode, il peut vraiment t'intéresser. Tu es allé à la rencontre d'un petit groupe qui se rencontre tous les mercredis, qui s'appelle le groupe de la Mathu en liberté. Et dans ce petit groupe, ils expérimentent ce que c'est la liberté tout en passant leur examen en autonomie. mais pas tout seul. Je te laisse découvrir cet épisode et je serai ravie d'entendre ton retour. Qui a dit qu'il y avait un chemin tout tracé ? Pas toujours évident quand on est jeune de trouver sa place et de savoir ce qu'on veut faire dans sa vie. Surtout quand on se sent différent ou qu'on a malgré soi un parcours atypique. Pas de panique, tu es loin d'être seul dans ce cas-là. Ici, on donne le micro aux pré-ados, ados et jeunes adultes qui, comme toi, sortent des sentiers battus. Enfile ton casque, laisse-toi inspirer et découvre ta voix avec le podcast Cap toi-même. A tout de suite. Bienvenue à tous, merci beaucoup d'être présents, merci de vouloir vous prêter au jeu. Avant qu'on commence, juste pour donner un petit peu de contexte aux personnes qui écoutent, est-ce que vous seriez d'accord, apparemment c'est Guido, désigné volontaire, pour expliquer un peu pourquoi vous vous réunissez les mercredis après-midi, tous ensemble ?

  • Speaker #1

    Alors on se réunit les mercredis tous ensemble dans le cadre de quelque chose qui s'appelle la mature liberté, qui est un programme... d'accompagnement pour faire sa mature en autodidacte. Et donc, une fois par semaine, ce petit groupe se réunit, en partie pour travailler ensemble et en partie pour faire d'autres choses. Parfois on va dans la nature, parfois on va au musée, parfois on écrit, parfois...

  • Speaker #0

    Trop bien, merci. Du coup, moi je suis curieux, je me dis, mais qu'est-ce qui fait qu'à un moment donné, vous vous êtes décidé de vous lancer en autodidacte ? C'est quand même un sacré pas, qui n'est pas forcément... En tout cas, je ne connaissais pas beaucoup de monde comme ça. Est-ce qu'il y en a qui ont envie de partager un petit peu comment ils sont arrivés à la nature en liberté ?

  • Speaker #2

    Du coup, moi c'est Lucas. J'ai fait deux fois six mois au gymnase. Première année, j'ai arrêté parce que ça me saoulait. Deuxième année, j'avais juste pas les points, du coup j'ai pas pu passer. Et c'est le doyen qui m'a parlé, qui connaissait Guido, et il m'a dit que je pouvais faire ça si je voulais continuer à faire la maturité. Parce que mon but après c'est d'aller à l'Uni, du coup j'ai pas vraiment d'autres options que ça. Enfin, à l'époque j'en voyais pas trop d'autres, du coup je suis rentré là-dedans, et ça fait deux ans et quelques que je suis là maintenant. Et du coup voilà.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi qui... tu t'es dit, banco on y va, c'est parce qu'il te restait cette option-là ou il y avait des...

  • Speaker #2

    Ouais, au début c'était pour ça et après je suis venu une ou deux fois et ça me plaisait vraiment bien c'est pour ça que j'ai continué mais à la base j'ai commencé parce que j'avais pas le choix

  • Speaker #0

    C'est un manque d'options que tu voyais à l'époque qui t'a fait dire ok j'essaye ça et puis on fait ça Il y a d'autres personnes qui ont des expériences un peu comme ça, qu'est-ce qui fait que vous avez voulu vous lancer ?

  • Speaker #3

    Après l'école obligatoire j'avais vraiment pas envie de faire le gymnase parce que si jamais pas l'école obligatoire je pensais pas que le gymnase allait plus me plaire Et après j'avais fait une année en école d'art, après j'avais commencé un apprentissage mais j'ai très vite arrêté. Et après j'ai commencé une année sabbatique. En fait c'était vraiment la meilleure année, c'était vraiment trop cool. Et après j'avais pas envie de me lancer dans quelque chose où je perdais cette liberté en fait. Et parce que je dessine beaucoup, j'écris beaucoup, enfin bref. Et j'aime beaucoup mon temps libre aussi. Et puis du coup c'est ma mère qui a trouvé ça. Et je suis venue juste pour une journée, j'étais avec Pénélope. pour regarder comment c'était et puis c'était vraiment cool. En plus, l'équipe, elle est trop bien.

  • Speaker #0

    Ok, donc le besoin de retrouver la liberté que tu avais pendant ton année sabbatique ? Ouais,

  • Speaker #3

    j'avais pas envie d'avoir des horaires forcément fixes où on me dit qu'est-ce que je dois faire en fait. J'aimais avoir cette liberté et puis dire que je préfère soit travailler le matin, soit travailler l'après-midi ou alors si un jour je me sens pas bien pour travailler, je travaille plus le lendemain. Enfin, vraiment cette liberté de pouvoir choisir quand est-ce qu'on veut faire quoi.

  • Speaker #0

    Trop bien. Ça fait quoi d'autre justement, ce besoin de liberté ou est-ce qu'il y a eu d'autres raisons ? Ouais, Penélope.

  • Speaker #4

    Moi, c'était surtout à cause de mes problèmes de santé. En fait, moi, je n'ai jamais testé le gymnase ou fait autre chose à côté. J'étais encore en 11e quand mes parents m'ont proposé cette solution. Et puis, au début, j'étais en mode, mais c'est quoi ça ? C'est quoi ce truc ? Je ne pensais pas du tout que ça allait m'aller. Et en fait, c'est quand j'ai fait mon premier jour d'essai. Déjà, quand j'ai parlé à Guido, j'ai commencé à comprendre un peu et à me dire que... peut-être que c'était la solution pour moi. Et puis, en fait, c'est quand j'ai vraiment rencontré le groupe, que c'était vraiment tous des bonnes personnes, qui étaient accueillantes et tout ça, c'est comme ça que je me suis dit, je vais faire ça, en fait.

  • Speaker #0

    Et c'était quoi le truc en particulier où tu t'es dit tiens, j'ai vraiment envie de venir ici ?

  • Speaker #4

    Je pense qu'ils étaient tous très ouverts d'esprit. Et puis tout le monde avait des chemins différents. Tout le monde avait sa propre personnalité. Et puis vraiment, même encore maintenant, on est tous très différents. Mais on s'entend tous très bien, à ce que je sache. Et franchement, c'est vraiment super.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'on en parlait un petit peu tout à l'heure. Ce côté de pouvoir être soi-même finalement, c'est quand même vachement chouette. C'est ça. Et d'autres personnes qui ont envie de partager sur pourquoi ils sont arrivés ici. Allez, Antoine.

  • Speaker #5

    Alors moi, du coup, ça fait maintenant... Ça fait deux mois que je suis... Enfin, 2025 que je suis à la Mathieu en liberté. En fait, j'y suis allé parce que... Après avoir fini ma 11e année, j'ai eu trois commotions cérébrales. Et du coup, j'avais commencé le gymnase. Du coup, à cause des commotions cérébrales, je ne pouvais pas suivre à 100% les cours. Au début, j'allais peut-être deux périodes par jour ou comme ça. Et au bout d'un moment, c'est arrivé au point où en fait, ils ne voulaient plus me faire continuer l'année. Parce que du coup, je n'avais aucune note. Et quand j'étais à ce moment-là, il y a un ami à moi, qui fait aussi partie de la Mathieu en liberté, qui m'a du coup parlé de ça. Après, j'en ai parlé avec mes parents. On a contacté Guido. Et du coup, maintenant, je suis dedans.

  • Speaker #0

    C'est vrai que j'avais aussi interviewé une personne sur le podcast qui avait des problèmes de migraine tout le temps. Et on n'en parle pas beaucoup des problèmes de santé comme étant aussi un frein pour participer. Ça fait trois que j'entends, en plus vous êtes à côté, où ça fait écho, donc ok, c'est intéressant. Et le côté autodidacte au début, c'est pas un peu impressionnant ? Comment vous voyez le truc de devoir gérer un programme, pas en solo parce qu'il y a Guido, mais comment vous voyez cette liberté justement que vous avez à gérer vous-même ?

  • Speaker #5

    Moi au début... En fait, j'appréhendais un peu ça, vu que j'ai toujours été habitué, par exemple, comme à l'école, considéré normal, où on nous fait, ok, maintenant tu fais ça, comme ça, dans tel temps il faut que t'aies fini, après on te teste comme ça. C'est vraiment une ligne qu'on t'a tracée. Alors que la Mathieu en liberté, je trouve, c'est vraiment, c'est plutôt chacun trouve son rythme, avec Guido qui donne une direction plutôt, qui aide à guider.

  • Speaker #0

    Il y en a qui ont envie de rebondir.

  • Speaker #6

    Ouais je pense que c'est vraiment quelque chose à apprivoiser cette liberté parce que liberté c'est aussi responsabilité, on est responsable de suivre le programme et puis de tenir jusqu'aux examens et puis je pense au début, enfin avant que je commence, parce que je savais que j'allais commencer à ce moment là, là Mathieu, liberté je m'imaginais ça. d'une manière un peu idéale, ça va être trop bien, ça va être comme quand j'ai du temps libre et puis ça va se passer tout facilement et puis je me rappelle au début ça me prenait vraiment beaucoup d'énergie mentale rien que de penser à où est-ce que je vais travailler ? à quelle heure ? comment ? et j'étais en fait hyper fatiguée jusqu'à ce qu'une routine vienne et Oui, il y a différentes périodes. Il y a des périodes où j'avais vraiment besoin de me lever à 7h30 du matin, avoir un minuteur pour chaque branche. Des périodes où je voyageais, je travaillais sur un bateau, ou bien je travaillais à un camp politique au fin fond de la France, ou comme ça. Et puis, des périodes où je me laissais un peu aller. Je me réveillais quand je me réveillais. Je me mettais moins la pression. Je pense que ça a vraiment fait un peu ses hauts et ses bas tout du long de ce parcours.

  • Speaker #0

    Et comment on gère ça ? Comment on garde le cap ? Et en même temps, on s'écoute. Parce que c'est quand même aussi le but de cet espace. C'est de trouver son rythme, comme tu disais Antoine.

  • Speaker #6

    Je pense que Guido aide à avoir un pilier. quand même un cap dans la Mathu, mais je peux passer à quelqu'un d'autre pour la suite.

  • Speaker #4

    Moi, au début, j'ai beaucoup eu des problèmes de procrastination, parce que c'est très bien d'être chez soi, d'avoir ses propres habitudes et tout ça, mais... Il faut s'y tenir parce que ça veut dire on a beaucoup plus de liberté justement donc on peut souvent se dire ah je ferai ça plus tard et tout ça et au bout d'un moment bah tu peux pas tout le temps faire ça parce qu'après tu retardes tu te mets en retard et puis au bout d'un moment quand tu es en retard bah ça moi ça m'a impacté mentalement aussi parce que C'était pas comme ça que j'avais idéalisé la chose. Et puis, j'ai réussi à m'en sortir de cette procrastination. Je me suis dit maintenant je vais vraiment travailler, je vais vraiment bosser. Et au début c'était très dur pour moi, mais après c'est en avançant, en voyant que j'avais bien avancé et que j'étais redevenue en temps normal, on va dire, que la procrastination s'est arrêtée en fait. Du coup c'est surtout un cycle vicieux on va dire, la procrastination.

  • Speaker #0

    Donc t'es passée par une phase de procrastination, finalement un peu découverte au début en disant j'ai le temps, etc. Et puis après finalement, t'as repris ce que tu t'étais fixé comme objectif, et là ça t'a permis de quoi ? De sentir ?

  • Speaker #4

    Déjà de me sentir mieux, parce que je trouve que même si on est en train de procrastiner, on est quand même sous un état de stress, et ça n'aide en rien ce qui se passe en fait. Quand tu te rends compte que tout ça, c'est fini, déjà, ça te lâche d'une pression énorme. Et puis là, tu peux commencer à te dire, OK, là, je vais faire comme ça différemment. Et voilà.

  • Speaker #0

    Il y en a d'autres parmi vous aussi qui ont dû passer par cette phase de procrastination ? Comment vous avez géré le truc ?

  • Speaker #7

    Moi, surtout au premier partiel, la deuxième partie était assez compliquée. Franchement, je travaillais, je pense, une ou deux heures par jour. c'était largement pas suffisant. Et puis, je sais pas, en fait, je pense que c'est aussi en découvrant comment je travaille le mieux, comment je fonctionne, pour apprendre plus vite ou que ce soit plus intéressant pour moi. Et puis, du coup, ça a suscité beaucoup plus d'intérêt d'apprendre ça et de tourner les choses pour que ça me plaise, en fait.

  • Speaker #0

    T'as un exemple, justement, de comment toi, t'as su susciter cet intérêt chez toi pour l'apprentissage ?

  • Speaker #7

    Oui, vu que c'est assez libre, il y a quelques manuels qui sont conseillés, mais vu que c'est assez libre, on peut aller un peu partout. Maintenant, avec Internet, on a beaucoup plus de possibilités, de manières d'apprendre. Donc, c'était un peu justement en me posant plein de questions sur la chose et pas juste en suivant un manuel, genre juste page après page. C'était plus en me disant, ça, c'est quoi exactement ? Et puis, en ayant cherché dans différentes sources, ça rend l'apprentissage beaucoup plus actif et puis ça m'a beaucoup plus... parler, de travailler comme ça.

  • Speaker #0

    J'ai envie de dire, tu me dis si je me trompe, mais en ramenant un peu du sens ou en questionnant, etc.

  • Speaker #7

    C'est ça, c'est pas juste apprendre pour un examen en fait, c'est vraiment juste par plaisir de découvrir des nouvelles choses et puis aussi de par plaisir d'apprendre.

  • Speaker #0

    C'est chaud je trouve parce que des fois, Mathieu, de retrouver le sens derrière l'examen, derrière les questions, derrière tout ça.

  • Speaker #7

    Oui, et puis ça m'a fait apprécier aussi plein de choses que je pensais détester en fait.

  • Speaker #0

    Ah ouais ? Genre quoi par exemple ?

  • Speaker #7

    Je me considérais plutôt comme une personne scientifique et puis justement la Mathu en fait ça m'a fait aimer lire et aimer tout ce qui est plus littéraire et donc ouais je me suis un peu découverte dans ça quoi.

  • Speaker #0

    Trop bien. Et justement parce que t'as eu l'espace pour te questionner pour voir, pour faire tes recherches toi.

  • Speaker #7

    Et puis pour m'intéresser aussi d'une certaine manière pas scolairement quoi.

  • Speaker #0

    Et tout à l'heure tu faisais le lien avec le stress, Pénélope. Pression, procrastination, comment vous reliez le truc ? Je ne sais pas si ça vous parle ou tu veux partager, Finn ?

  • Speaker #2

    Moi, je pense que la pression et la procrastination, c'est deux choses qui sont quand même relativement liées d'une certaine manière dans le sens où... Enfin, procrastiner, ça te met plus de pression parce qu'ensuite, après, tu as du travail, tu as des dates. Enfin, tu te mets des dates en place où tu te dis « Voilà, j'ai envie de finir le travail là. » Évidemment, c'est un stress en plus qui peut être vachement compliqué. Après, je pense que si on essaie d'être trop carré et de faire tout de manière hyper disciplinée, ce n'est pas non plus la... la chose la plus productive à faire, finalement. Il faut aussi laisser de la place à la procrastination. Des fois, c'est normal de ne pas pouvoir travailler. Cette pression, c'est une pression qui est très artificielle et qui est assez facilement enlevable, en tout cas pour moi. Dans mon cas, je me suis perdu dans ce que je me suis dit.

  • Speaker #0

    C'est pas grave, t'inquiète. Du coup, enlevable, tu dis, comment t'as fait pour justement voir qu'elle était artificielle, un peu cette pression ? Je ne sais pas si on peut dire artificielle, mais que... tu peux la moduler ? Comment t'as fait pour faire descendre ça ?

  • Speaker #2

    En faisant les choses, je crois.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #2

    En faisant les trucs, et puis à son rythme. Je trouve que quand on procrastine, souvent aussi, c'est parce que je suis un procrastinateur de première classe.

  • Speaker #0

    On a de la chance de t'avoir, merci.

  • Speaker #2

    Non, vraiment, ça m'arrive souvent justement de décaler le travail, mais c'est aussi, souvent on procrastine parce qu'on se met des objectifs qui sont trop élevés. et qu'ensuite après on se fixe un idéal et on va essayer d'atteindre un idéal comme si c'est ce qu'il faut faire alors que finalement si tu baisses un peu tes attentes et que tu fais des choses qui sont réalistes ou des tâches qui sont hyper simples et que tu les fais, il y a une sorte de satisfaction intérieure à se dire ok j'ai fait quelque chose que je voulais réellement faire et tu peux cocher une case dans j'ai réussi cet objectif là.

  • Speaker #0

    Trop bien.

  • Speaker #6

    Aussi une chose qui est assez compliquée avec ce parcours c'est que Il y a un examen dans chaque matière et puis pendant un an, on se prépare pour les premiers partiels par exemple. Et les examens sont tellement loin, mais il faut quand même tenir un rythme de travail. Et c'est difficile de savoir comment travailler tout du long de l'année. Il y a quand même un peu cette pression de quelque chose de lointain, mais on peut laisser ça un peu plus tard ou on peut juste lire un truc très vite fait là-dessus. C'est difficile, je trouve, de trouver comment faire pour mémoriser les choses. Et puis, il y a toute cette année un peu qui se passe tranquillement. Et moi, je me rappelle, j'étais très confiante, je dirais, dans le fait que j'allais bien réussir les examens à un moment. Et juste avant les examens, où c'est le stress total, où c'est vraiment là, et que finalement, on ne peut pas tout savoir comme on pensait pouvoir le savoir, mais qu'il faut juste arriver à passer ses examens,

  • Speaker #0

    et que...

  • Speaker #6

    Tout va très vite et puis qu'une fois c'est fait, il y a les résultats. Je trouve que c'est vraiment très différent de l'école publique où il y a des contrôles continus.

  • Speaker #0

    Et donc la différence que tu notes, c'est vraiment le fait qu'à l'école publique, tu as des contrôles continus, donc tu peux évaluer petit à petit ton...

  • Speaker #6

    Ouais, c'est ça, on sait où on en est. Moi, je m'en rappelle, je me disais, mais en fait, je ne sais pas. où j'en suis dans mon apprentissage des différentes choses. Et au début, ça ne me posait pas trop de problèmes, mais à certains moments, oui. Et je me rappelle, ça m'a beaucoup aidée de pouvoir discuter avec quelques profs qui donnaient de l'aide un peu volontairement avant les examens. Ça m'avait pas mal rassurée et puis un peu aidée à savoir, ah ouais, il faut comprendre ça comme ça. Il n'y a pas besoin de tout apprendre par cœur, cette partie-là, mais plus comprendre comment ça fonctionne. Pouvoir quand même avoir un échange sur ce qui est attendu. Mais justement, je trouve que c'est quelque chose qu'on peut aussi avoir avec l'amateur en liberté. Un peu différemment, ce lien à d'autres personnes qui aident est beaucoup plus... C'est beaucoup plus soi-même, on doit le créer soi-même, chercher les gens soi-même, chercher de l'aide soi-même.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi justement les avantages et les inconvénients de devoir faire les choses plus par soi-même ? Parce que c'est vrai, comme tu disais Antoine tout à l'heure, finalement l'école publique c'est une ligne droite qui est tracée, de temps en temps il y a des petits arrêts stop pour nous dire ok ça c'est validé ou pas avec les examens, vous vous êtes beaucoup plus proactif. C'est la sensation que j'ai. C'est quoi justement les avantages et les inconvénients pour vous de ça ?

  • Speaker #6

    Moi, je trouve que c'est vraiment intéressant. Ça fait se poser beaucoup de questions et remettre du sens dans les choses qu'on fait et puis se découvrir plus.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est pour les avantages, ça ramène du sens, ça vous permet de vous découvrir ?

  • Speaker #6

    Oui, c'est ça. Mais tout prend. Je pense quand même plus de temps parce que quand on a les profs qui sont là, c'est facile, on peut poser plein de questions. Et je pense que c'est quelque chose qui m'a aussi un peu manqué, d'avoir des profs à disposition. Et c'est aussi une diversité qui est assez chouette à avoir. Et ouais, c'est clair qu'une structure, ça aide à avancer plus vite et à apprendre plus efficacement. Mais est-ce qu'on a mis du sens dans ce qu'on apprend ou pas ?

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs avant, Tara, est-ce que tu es d'accord que je profite de ta question ? Vu que toi tu es là en découverte aujourd'hui, je me disais quelles étaient vos questions ou quelles sont les questions que tu te poses en te disant est-ce que je rejoins ce genre de groupe ? Enfin toi ton parcours a fait que tu as eu pas mal l'habitude d'être un peu plus en autodidacte, mais c'est quoi les questions qui pourraient te venir là maintenant par rapport à ça ?

  • Speaker #3

    Bah moi c'est vrai que j'ai eu de la chance, j'ai déjà pu discuter avec quelqu'un qui a fait la matchu en liberté, du coup j'ai déjà pu poser un peu ses questions, mais... Je crois que ma question principale c'était au niveau presque social en fait. C'était un truc que j'avais peur parce que même si ça a été une source d'angoisse dans ma scolarité, j'aime être avec du monde, j'aime pouvoir discuter, échanger avec les gens. Donc c'est vrai que je pense faire la maturité en autodidacte, mais sans quand même un peu un cadre, ça aurait été trop compliqué pour moi. C'est pour ça qu'on s'est adressé à la matière en liberté. Parce que c'est vrai que je pense que c'était ma plus grande question. Et ça, clairement, on a pu me rassurer très vite. Et puis là, quand je vois ce groupe, c'est sûr que ça me rassure aussi. Après, c'était des choses plus... Moi, je ne savais pas comment ça fonctionnait les examens. Et savoir que ça, c'était possible, j'en avais jamais entendu parler. Et je trouve ça fou parce que je suis allée à l'orientation professionnelle, je suis allée voir pas mal de choses. Et ça, je ne savais pas du tout que c'était possible. Par exemple, du coup, si j'avais appris ça avant, peut-être que j'aurais commencé ça avant aussi. Et aussi, sur les heures de travail, tout ça, je crois qu'au début... Je ne m'attendais pas qu'il y ait autant de réponses différentes. Des gens qui bossent 4 heures, d'autres un peu plus, d'autres un peu moins. Et aussi combien de temps ça leur avait pris. Du coup, j'ai discuté avec quelqu'un qui m'a raconté qu'un ami à lui avait fait en un an, d'autres qui ont fait en beaucoup plus. Et ça, c'est quelque chose qui m'a rassurée aussi. Parce que j'ai dit là, tu peux vraiment faire à ton rythme. Tu peux choisir toi quand tu vas passer tes examens. Et c'est vrai que ça, c'est quelque chose qui m'a rassurée. Parce que j'ai toujours eu ce truc où... où moi j'ai des matières où j'ai beaucoup de facilité et d'autres où j'en ai pas du tout. Et c'est vrai que ça, c'était quelque chose à l'école qui était très compliqué, parce que des matières où vraiment je m'ennuyais en cours, d'autres matières où je comprenais absolument rien. Et c'est vrai que ça, du coup, c'est quelque chose où je me dis que je pourrais prendre plus de temps pour les matières où j'ai des difficultés, et compenser avec les matières où ça va très vite.

  • Speaker #0

    Donc tu as parlé de la notion de rythme, justement chacun son rythme, ça revient pas mal, on pourra revenir là-dessus. Aussi le côté social, ça m'intéresse parce que c'est vraiment une question qui revient. Comment ça se passe au niveau social ? Comment vous vivez le truc ? Est-ce que vous avez l'impression de vous être isolé ou d'avoir rencontré plus de monde ?

  • Speaker #2

    Je pense que ça dépend beaucoup évidemment de chaque personne individuellement. Pour moi personnellement, ça n'a pas du tout affecté ma vie sociale. ou au contraire en fait, ça m'a plutôt fait du bien dans le sens où en fait être ici dans le cadre de la Mathieu en Liberté, déjà juste le fait d'avoir des gens autour de nous qui font la même chose c'est hyper agréable, sachant qu'en plus faire la Mathieu en Candidat Libre c'est évidemment un parcours qui est quand même assez marginal par rapport au gymnase ou à une école de commerce ou aux institutions plus traditionnelles et je pense simplement que ça va beaucoup dépendre des personnes mais ... Ici, je pense que si on fait la match en liberté, il ne faut pas trop avoir peur de ça. Parce qu'il y a des gens qui sont autour et qui sont là, qui sont tous très bienveillants. Après, le reste, ça dépend de la personne. Ça dépend si, à la base, on est plus solitaire ou pas. Je pense que ça peut être un frein pour certains. Ça peut être aussi un moteur pour d'autres.

  • Speaker #0

    Ok, trop bien. Tu veux en dire plus ?

  • Speaker #4

    Moi aussi, je trouve que ça dépend surtout de la personne qu'on est. Mais par exemple, moi déjà, ça m'a beaucoup aidée à savoir qui étaient mes vrais amis ou non. Parce que quand j'étais à l'école obligatoire, j'avais plein d'amis. Mais quand je leur ai dit que j'allais partir et que j'allais faire quelque chose un peu bizarre pour eux, il y en a beaucoup qui m'ont dit que c'était bizarre, que j'allais rater ma vie ou des trucs comme ça.

  • Speaker #0

    Rien que ça.

  • Speaker #4

    Des trucs très durs, en fait. Que tu ne dis pas ça à tes amis. Et j'ai quand même des gens que je connaissais depuis moins longtemps qui m'ont soutenue et qui m'ont dit Bah en vrai, moi je te vois bien faire ça. Et ça m'a beaucoup déjà aidée à faire un tri. Mais aussi, maintenant je me rends compte que je passe plus de temps avec ces personnes-là que quand je les voyais tous les jours. Parce que quand tu les vois tous les jours à l'école, bah pour toi c'est en mode, oui je les vois, mais c'est pas grand-chose. On travaille ensemble et puis c'est tout. Alors que là, quand tu fais des sorties avec, quand tu les vois, bah... tu passes vraiment du bon temps avec eux qualité quoi du bon temps de qualité et après ça dépend mais en tout cas moi j'ai l'impression d'avoir plus d'amis maintenant que avant plus et en plus avec une qualité qui est encore autre

  • Speaker #0

    géniale d'autres partages,

  • Speaker #1

    retours ouais cette dimension collective elle était pour moi évidente depuis le début quand j'ai écrit La mature liberté alors que moi je me vois volontiers comme un ermite chinois tout seul Mais la dimension collective, elle est importante. Après, à voir comment. Parce qu'on parle de vie sociale. Il me semble, j'ai vu ça, c'est l'écrivain Christian Beaumain qui dit quelque part, la vie sociale, c'est quand tout le monde est là, mais qu'il n'y a personne. Parce que tout le monde joue son petit personnage, mais on n'est pas là à soi-même. Alors, il y a des gens qui s'en accommodent très bien. Et puis, il y a des gens que ça fait souffrir. Et moi, j'ai été très touché par des choses qui ont été dites tout à l'heure sur ici, parce que la dimension collective, elle m'a toujours paru essentielle, mais comme un espace où chacun puisse être là. dans sa singularité et pas en jouant un espèce de rôle stéréotypé qui est demandé par ces quelles normes. Non, pouvoir être là comme l'être singulier que je suis et donc Et donc, moi, j'essaye de prêter autant d'attention que possible à ce que chacun puisse avoir ici sa place, mais celle qui est la sienne, qui lui convient. Et puis, il y a des gens qui auront une place très active, en parlant beaucoup, et puis d'autres, pas. mais qui feront néanmoins partie du cercle. Et puis, il y a toute une dimension de soutien aussi à ça, comme là-dedans, comme Finn le disait, d'être avec d'autres. Je ne sais pas, c'est à peu près il y a une année, lors d'une sortie dans les bois, où je disais, j'avais cette image, mais en fait, on est comme un bateau de pirate. C'est comme un équipage. Bon, moi, j'ai beaucoup navigué, à des moments de ma vie beaucoup régaté, dans un équipage, on est là tous ensemble, il faut que chacun fasse ce qu'il a à faire, et ça ne peut pas se faire sans les autres. Ou comme, je ne sais pas, moi j'ai souvent dit comme ça, la matière en liberté, c'est faire sa matière soi-même, mais pas tout seul. Ce n'est pas la même chose.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, pour rebondir tout à l'heure, Finn, tu as dit un truc que j'ai trouvé super intéressant, c'était... je sais plus comment tu l'as tourné mais qu'en gros personnellement tu voyais qu'il y avait moins de gens perdus ici que dans le public pourtant on pourrait se dire tiens ils ont choisi un chemin de traverse peut-être qu'ils vont se perdre quelque part mais en fait c'est pas du tout ton ressenti tu voudrais rebondir dessus ou pas ?

  • Speaker #2

    Il y a cette sorte de vision un peu idéalisée du gymnase en Suisse ou même généralement en Europe, du fait que si tu fais le gymnase, tu fais autre chose, c'est nul, tu n'as pas réussi ta vie. Maintenant ça change, mais même faire un apprentissage, il y a un certain moment c'était mal vu en tout cas moi à l'école secondaire on a pas arrêté de me répéter que j'étais en prégymnasial on me disait voilà mais fais le gymnase pourquoi tu voudrais faire un apprentissage ça sert à rien alors que finalement je pense que si on m'avait dit que faire un apprentissage c'est cool à ce moment là j'en aurais peut-être fait un et ça m'aurait beaucoup plus plu et ce qui veut dire que du coup il y a beaucoup de gens qui vont au gymnase juste simplement par fatalité parce que c'est la seule chose c'est la seule issue qu'ils voient parce qu'on laisse pas la place au reste Et de voir tout ce qu'on peut faire avec la Mathu en liberté. Alors évidemment, il y a une Mathu qui est gymnasiale. Mais en fait, finalement, c'est beaucoup plus que ça. C'est un côté où tu es ici et tu vas te trouver. Et tu te perds moins. Oui,

  • Speaker #0

    finalement, la Mathu, c'est presque, j'oserais dire, un prétexte. Enfin, pas un prétexte, mais c'est un...

  • Speaker #2

    Oui, oui. Puis après, ici spécifiquement, il y a aussi toute cette vision du passage, de transition. Je pense que Guido pourra en parler. Mais ce côté vraiment de considérer finalement la maturité, c'est aussi le passage de la vie d'adolescent, d'enfant, à une vie de jeune adulte, où on a des responsabilités. Et qu'en fait, finalement, il faut peut-être considérer ça comme une transition. Enfin pas forcément la ritualiser, mais en tout cas en faire un thème central de t'es pas juste en train de faire des examens, en fait t'es en train d'entrer dans la vie adulte.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu as plein de questions à te poser autour de ça. Pourquoi est-ce que je le fais et qu'est-ce que je vais devenir ? Voilà.

  • Speaker #1

    Trop bien. Et justement, la façon dont chacun, là, vous avez décidé de la passer, de passer cette transition, ce passage, à votre avis, ça vous amène quoi ? Ça va vous amener quoi en plus ? Ou ça vous a déjà amené quoi en plus dans votre vie par rapport à peut-être si vous aviez fait un autre choix ?

  • Speaker #2

    Ce qui peut apporter en plus, c'est que... C'est qu'après ça va être plus facile je pense dans l'avenir de faire des choix différents. Par exemple s'il y a quelque chose qu'on nous a enseigné jusqu'à 18 ans de ne pas faire et qu'on veut suivre une ligne plutôt normale, après ça peut être un peu plus compliqué de se dire « Ah mais j'ai envie de faire autre chose » ou « Je ne vais pas faire ce que tout le monde fait » . Tandis que là on commence dès le début à… En fait c'est un peu intégré en nous. on est déjà un peu en train de faire quelque chose de différent par rapport à ce que d'autres peuvent penser. Et ouais, en fait, je pense que vraiment quelque chose qui peut nous apporter, c'est que ça va être plus facile de faire vraiment des choix, de vraiment faire ce qu'on veut. Mais j'espère que ça va être beaucoup plus normalisé ou beaucoup plus connu, parce que c'est vraiment quelque chose que je pense que ça peut être une très bonne option pour tout plein. Je considère que c'est pas assez connu. Guido, t'es pas assez connu.

  • Speaker #1

    Diane, je donne la parole. Est-ce que t'as envie de rebondir ? Est-ce que t'as envie de partager justement sur cette question ? Qu'est-ce que ça apporte ? Qu'est-ce que ça nourrit ? Bon, toi, t'as fait un long parcours, on peut peut-être dire en autodidacte, enfin en tout cas plus... À la maison ? Parce que tu faisais l'école à la maison, c'est ça ? Ouais, c'est ça.

  • Speaker #2

    Pour moi, c'est un peu différent parce que du coup,

  • Speaker #1

    j'ai connu ça depuis toute petite.

  • Speaker #3

    Sauf qu'avant, c'était plus mes parents qui se chargeaient de gérer tout ce qui est école, tout ce que je dois apprendre, tout ça.

  • Speaker #1

    Là, du coup, c'est plus moi qui me gère toute seule.

  • Speaker #3

    Et plus ça permet de développer nos compétences,

  • Speaker #2

    par exemple de s'auto-gérer.

  • Speaker #3

    Puis ça permet aussi de ne pas être plongée entièrement dans ses études et de ne pas avoir autre chose. On peut avoir plus de temps pour soi, plus de temps pour faire d'autres activités. C'est un peu ça que j'en ressors.

  • Speaker #1

    Super. D'ailleurs, c'est quoi vos activités extra-matures en liberté, pas extra-scolaires ? Parce que la première personne que j'avais interviewée là-dessus, c'était Elodie. parler de ton engagement aussi dans diverses associations, etc. Vous, ça vous permet aussi de développer autre chose, parce que c'est vrai qu'en fait, finalement, l'école, ça prend tellement de temps. Qu'est-ce que vous avez à côté ? Comment vous organisez votre temps ? À quoi ressemblent vos semaines ? Je suis curieuse. Je ne sais pas si tu as envie de partager, puis après on fera Pénélope et Finn, et puis peut-être David, ou Antoine, si vous avez envie de me partager.

  • Speaker #0

    Pour l'instant, j'essaie encore pas mal de ski à côté, donc je vais essayer que ça prenne un peu plus de temps, puisque c'est ma passion, donc j'adore ça.

  • Speaker #1

    Ski quoi ? Descente ?

  • Speaker #0

    Ski alpin de manière générale. Parce que sinon, pour l'instant, je ne fais pas trop d'autres choses à côté, je suis pas mal là-dessus. Puis ça m'a aussi permis, parce que ça n'avait pas longtemps que j'ai rejoint la Mathieu en liberté, du coup ça m'a permis aussi de faire un peu le point sur moi, comment ça se passait dans ma vie, qu'est-ce que j'aime, qu'est-ce que j'aime moins, qu'est-ce que j'aimerais qu'il y ait plus, qu'est-ce que j'aimerais qu'il y ait moins. Ce qui m'a beaucoup aidé.

  • Speaker #1

    Trop bien. Donc de faire le pain, déjà de pouvoir le faire maintenant, c'est génial. Et puis de consacrer du temps à des choses que tu aimes, comme le ski à le pain, c'est quand même hyper cool. Qui sait qui avait levé la main ?

  • Speaker #4

    Moi là, pendant les deux dernières années, j'avais tout lâché. J'avais tout lâché, toutes mes activités extrascolaires, parce que je n'avais plus la force et je n'avais surtout pas le temps. Et vraiment, refaire les activités qui me passionnent. Déjà, ça me ressource énormément et ça me rend très heureuse. C'est extraordinaire. Moi, du coup, je fais des cours de dessin et je fais des cours de guitare aussi. Et puis, retrouver le goût à ce genre d'activité et à mes passions, ça fait vraiment du bien.

  • Speaker #1

    Des fois, je rencontre des jeunes et puis souvent, je leur dis « Ouais, du coup, toi, t'aimes faire quoi dans la vie ? » Et puis déjà, même vers 9-10 ans, il y en a, ils font « Je sais pas, moi, j'aime rien » . J'ai l'impression que c'est comme si à un moment donné... De ne pas avoir peut-être le temps ? Est-ce qu'au final, ça finit pas par éteindre petit à petit la flamme, l'élan, l'envie ?

  • Speaker #4

    Moi, en fait, c'est exactement ce qui m'est arrivé. Quand mes parents me demandaient ce que j'aimais faire pendant les deux dernières années, je ne savais pas quoi répondre. Parce que pour moi... Ma vie, entre guillemets, c'était école-maison, école-maison, tout le temps, tout le temps. Et je ne faisais plus rien à côté. Et puis vraiment, retrouver les choses que j'aimais. Et puis aussi, comme David le dit, un peu de se rendre compte qu'est-ce que j'aime, qu'est-ce que je n'aime pas, qu'est-ce que j'aimerais consacrer mon temps. Franchement... ça redonne déjà... Oui, j'aime faire des choses. Maintenant, je serais capable de répondre.

  • Speaker #1

    C'est énorme, n'empêche, la puissance. Parce que franchement, on est matrixé depuis l'enfance pour mettre au boulot de nos... Oui. Mais à part ça, ça commence tôt, quoi.

  • Speaker #4

    Oui, très tôt.

  • Speaker #1

    C'est fou.

  • Speaker #4

    Oui, moi, je pense que j'ai ce problème depuis même plus de deux ans, depuis mes onze ans, un truc comme ça. Et moi, je trouve ça grave.

  • Speaker #1

    Mais bon.

  • Speaker #0

    Pour revenir sur ce que tu disais avant, par rapport au gymnase qui... ou l'école en général qui prend beaucoup de temps. Pour moi, tu vois, qui fait de la musique à presque temps plein, quasiment, enfin même si du coup avec le gymnase c'était compliqué, le gymnase c'était un immense frein pour ça, enfin pour faire de la musique, c'est quand on te demande de travailler, d'être à l'école 36 heures par semaine, et où finalement en fait après tu dois encore faire de la musique, et puis ça devient vachement compliqué. Et avec la Mathieu en candidat libre, enfin j'ai pu trouver ce truc de balance en fait finalement, beaucoup plus facile de balancer, et... Pour des personnes qui sont intéressées par autre chose que l'école, finalement, la Mathieu en candidat libre, c'est une solution incroyable. Parce qu'on a le temps d'un coup de faire des choses. Et que ce soit pour des sportifs, pour des musiciens, pour des artistes en général, c'est trop bien. Moi, je ne me suis jamais senti plus épanoui artistiquement que maintenant. Moi,

  • Speaker #1

    ce que je trouve intéressant, c'est que souvent, les gens qui veulent sortir un peu du système plus traditionnel, c'est souvent des personnes qui ont beaucoup d'intérêt. de plein de choses et puis qui du coup veulent avoir plus d'espace pour ça et c'est pas juste on veut arrêter l'école parce que c'est relou quoi. Je me disais par rapport au système plus traditionnel selon vous c'est quoi ses avantages et ses inconvénients ?

  • Speaker #2

    Comme avantage moi je dirais déjà apprécier les matières parce que à l'école ou au gymnase on peut souvent associer une matière à un prof et si on n'aime pas un prof ou qu'il l'enseigne mal bah on... On peut dire qu'on n'aime pas la matière alors qu'en réalité, la matière elle est géniale et on l'adore mais on ne sait pas parce qu'on n'aime pas le prof. Quand j'étais plus petite à l'école, je détestais l'histoire et là maintenant j'adore l'histoire. C'est quelque chose qui me passionne, mais ça j'ai découvert dans mon année sabbatique, pas forcément ici, mais même ici en étudiant l'histoire c'est juste génial, j'aime trop. Pour d'autres, s'il y a des gens à l'école ou au gymnase qui pensent qu'ils n'aiment pas une matière ou qui pensent qu'ils sont nuls dans une branche, en fait peut-être... qu'ils ne le sont pas du tout, mais que c'est la manière de l'apprendre qui fait qu'ils pensent comme ça. Parce qu'ils n'ont qu'une seule vision de cette branche.

  • Speaker #1

    Quand je t'entends, je me dis que ça doit apaiser quand même pas mal de choses. Je sais que j'ai eu une période où je me disais que j'étais nulle en maths, parce que je n'avais pas les bons résultats. Et puis en fait, tu traînes cette casserole pendant un moment, jusqu'au jour où tu découvres les choses autrement.

  • Speaker #3

    Les inconvénients de la Mathu, en tout cas moi, ça m'a mis vraiment aussi face à beaucoup de peur et beaucoup de choses que je pensais de moi, qui n'étaient pas forcément fondées, mais juste de croyances. Et puis ça m'a permis de dépasser toutes ces choses. Ça nous responsabilise de nos résultats. Je pense qu'à l'école obligatoire, j'avais beaucoup ce truc de si je n'ai pas de vraiment bonnes notes, c'est aussi à cause des profs. Et du coup, de faire la part des choses pour y arriver. Et de se mettre en face de toutes les croyances qu'on a sur nous, surtout scolairement. Et puis aussi de voir que j'étais capable de le faire. Et de prendre conscience que j'avais les capacités pour réussir et passer ces examens.

  • Speaker #1

    C'est cool, c'est beau aussi. Et de voir que ça vient de soi, que ce n'est pas un truc qu'on fait dépendre. Et je trouve que c'est un sacré voyage. Alors là, c'est un peu un parti de prix de ma part, mais je trouve que notre société, elle fonctionne beaucoup. On remet la responsabilité de ce qui nous arrive sur l'extérieur. Mais finalement, vous êtes vous dès maintenant. Vous vivez le truc. C'est aussi moi, c'est aussi ma responsabilité. Je trouve ça ultra puissant de le vivre déjà dès maintenant.

  • Speaker #3

    Et puis pour les inconvénients, je pense que c'est surtout qu'on est une classe. On doit avancer tous au même rythme. Il y a un programme. Et puis il y a des tests régulièrement. Et ça je pense que c'est une source de stress pour beaucoup de gens. On ne peut pas vraiment approfondir ce qu'on a envie. Et puis on est obligé de suivre le rythme.

  • Speaker #1

    Et vous là vous êtes... Ah pardon vas-y Elodie. J'allais dire que vous incarnez le fait qu'on peut avancer à son rythme et puis ça fonctionne quoi.

  • Speaker #5

    Moi quelque chose que je trouve quand même intéressant dans l'école publique et une plus grande structure, déjà il y a plus de monde, enfin il y a quand même une plus grande diversité de personnes, il n'y a pas tout le monde non plus qui peut se permettre d'avoir un suivi à la Mathieu en liberté ou comme ça. Un lien aussi avec... enfin un lien à la société qui est particulier parce que c'est dans une école mais c'est quand même une structure où on peut déjà un peu agir pour faire changer les choses. Je me rappelle, ça c'était un peu ce à quoi je m'attendais aussi en entrant au gymnase, c'est « ah ouais, je vais peut-être pouvoir faire bouger un peu deux, trois trucs » . J'étais très révoltée parce qu'il y avait beaucoup de choses que je n'ai pas pu faire avancer. C'est aussi ce qui m'a fait sortir de cet environnement. Mais je me rends compte que sortir de là, c'est encore plus dur de faire avancer les choses à un niveau plus grand dans la société. D'avoir quand même une structure où on peut avoir une certaine influence dans la société, je trouve que c'est assez intéressant. Enfin aussi apprendre plus en groupe, je pense qu'on est quand même assez seul quand même dans la matière, enfin on est dans le groupe mais il y a beaucoup de temps où on passe à apprendre seul tandis qu'à l'école on est souvent en classe et des fois on n'a pas envie d'être en classe mais il y a quand même un côté où on est plus souvent entouré et puis ça peut avoir un côté rassurant, je me rappelle je suis retournée. retourner parfois en classe, même quand j'avais commencé la Mathieu en liberté, parce que j'avais des amis qui étaient encore à l'école et puis des profs qui m'acceptaient dans leurs cours et je me disais, ah ouais, là je suis toute calme, je sais ce que c'est mon rôle dans la classe, je sais ce que je dois dire quand le prof il parle, je sais que je peux rester aussi là sans rien dire. Mais ouais, là, maintenant d'avoir fait ça, jamais de la vie je regretterais d'avoir fait ce parcours-là. permis d'avoir plein de nouveaux chemins de pensée. Mais ça me permet aussi de me rendre compte, qu'est-ce que j'aimais dans le système scolaire public, et qu'est-ce que je me réjouis peut-être avec le fait de commencer des études à l'université. C'est vraiment aussi le côté social et puis échange. Plus facile aussi sur l'apprentissage, échange plus direct de pensée ou de débat ou comme ça.

  • Speaker #1

    C'est sûr que quand on prend un pas de côté sur peut-être un système ou une structure, ça nous permet aussi d'en voir, comme tu dis, ses avantages et ses inconvénients. Et je trouve ça vachement chouette que tu nommes aussi l'aspect, en même temps, quand on est dedans, on peut aussi intervenir et puis le transformer. Et là, je pense que c'est vraiment un cadeau de se dire, vous avez pu faire un peu votre chemin chacun. Et en même temps, après, pour plus tard, c'est aussi quelque chose de précieux que vous pourrez apporter à une structure que vous choisissez. L'idée, ce n'est pas forcément d'être tout le temps en décalé ou quoi, mais c'est de répondre à un besoin à un moment donné, puis ensuite de pouvoir le réintégrer.

  • Speaker #5

    Je me rappelle un truc que je me suis dit quand j'ai décidé de faire la Mathieu en liberté, c'est « mais si je reste dans ce système, Quand est-ce que commencera la vraie vie ? Quand est-ce que je pourrais enfin décider de ce que je fais de ma vie ? Et puis ça, ça m'a vraiment permis de voir, ah ouais, quand j'ai la liberté, comment ça se passe ? Et maintenant, est-ce que je décide de faire partie d'un système ? Et pour quelles raisons et quel impact je veux avoir dans ce système, dans ce monde finalement ? Et tu as bien dit, ça permet de reculer et puis de décider, c'est quoi ma place ?

  • Speaker #1

    Trop bien, merci. Est-ce qu'il y a des questions auxquelles on n'a pas répondu, où vous vous dites, tiens, ça serait quand même vraiment chouette d'aborder ça, et puis j'ai pas eu l'idée de poser la question ?

  • Speaker #6

    Pour commencer par dire que je suis très touché, et reconnaissant aussi pour beaucoup des choses qui ont été dites.

  • Speaker #1

    Tu ressignes pour l'année prochaine, Guido.

  • Speaker #6

    Je voulais peut-être repartir de ce que disait Claire avant et puis encore avant, cette expérience de se rencontrer soi-même d'une certaine façon, pour dire ça rapidement. Une des choses que j'ai toujours dites à propos de la mature liberté, c'est que l'ambition c'était de permettre, en étudiant comme ça, de permettre à chacune, à chacun, de faire l'expérience de la puissance de sa propre intelligence. Et de faire cette expérience-là, je suis capable. Et de me découvrir aussi autrement dans cet espace-là, dans cet espace de liberté, justement. Alors il n'est pas toujours confortable. Et plusieurs l'ont dit aussi, que c'est évident, ce n'est pas toujours facile. C'est très confrontant à soi-même. Ça a été dit de multiples manières, de faire les choses comme ça. Et l'accompagnement que je propose, en tout cas dans l'intention, C'est en aucun cas de résoudre pour vous, pour les étudiantes, les étudiantes, cet inconfort. Parce que je pense que c'est là que ça se passe justement, que c'est en allant là que c'est possible cette rencontre avec soi-même, quelque chose comme cette expérience de la liberté, avec toute l'insécurité que ça comporte. Et parfois j'ai dit, ici dans le groupe, j'ai dit... En fait, je pense qu'une partie très importante de mon rôle avec vous, c'est d'être celui qui est là, quoi qu'il arrive. C'est inconditionnel pour dire, tu sais, ça va aller. Moi, je ne sais pas comment ça va aller. Je ne vais pas le faire à ta place. Je ne vais pas le résoudre à ta place. Mais ça va aller et puis je serai là. Et tu vas traverser ça. Et ça, ça me paraît très important. Et puis, à un moment, Marine t'a dit, la Mathus est presque un prétexte. En un sens, oui, et puis des fois, je me suis dit ça explicitement. Il y a ces vers de cette poétesse américaine, Mary Oliver, qui sont à quelque part sur mon site. Dis-moi, qu'est-ce que tu comptes faire de ta vie unique, sauvage et précieuse ? C'est ça, l'enjeu. Mais... Et c'est là le truc par rapport à la maturité fédérale, c'est que pour que ça, ça se passe vraiment, il faut sérieusement s'engager dans le projet de faire la Mathu. Parce que si je ne vais pas sérieusement là me confronter à la difficulté que c'est de faire ça, si je fais semblant, je vais aussi faire semblant de me rencontrer moi-même, puis je vais pouvoir continuer à me raconter des histoires. Mais la condition pour que ça, ça se passe, c'est d'aller vraiment. faire le boulot qu'il y a à faire pour faire une Mathu. Quand tout va bien, au bout, en plus de tout ce qu'on a entendu là, ça donne vraiment une maturité fédérale qui permet d'aller à l'Uni, à l'EPFL, et tout ça. Je termine avec une brève anecdote. Certains l'ont déjà entendue, c'est un des étudiants qui a fait sa Mathu ici, il y a quelques années. Il avait des tas de choses qui l'intéressaient. Il faisait du théâtre, de l'impro, du cinéma, de la musique. Enfin, vraiment, une créativité énorme comme ça. Puis il s'y est mis et tout de suite, il a commencé et il allait... Quatre heures par jour à la bibliothèque. Il habitait Lausanne, il allait travailler à la bibliothèque universitaire. Puis au bout de quelques semaines, je lui dis, bravo, c'est génial comme tu travailles. On dirait que tu as fait ça toute ta vie, alors que tu n'as jamais appris. Il avait fait un parcours scolaire normal. Il me dit, Guido, tu ne te rends pas compte. Moi, avec tout le temps libre que ça me laisse pour faire les choses qui me passionnent, je vais sans problème 4 heures par jour à la bibliothèque pour bosser pour ma Mathieu.

  • Speaker #1

    Super, elle est cool cette anecdote. Pour les derniers instants, est-ce qu'il y a des réflexions, coups de gueule, coups d'inspiration que vous avez envie de partager pour clôturer des punchlines ?

  • Speaker #6

    Je vais le dire une fois. De toute façon, parce que c'est enregistré cette fois, je l'ai déjà dit d'autres fois, mais comme ça, c'est enregistré. Vous êtes magnifiques. Et puis, merci beaucoup, Marine.

  • Speaker #1

    Très bien, en tout cas, merci beaucoup. C'était hyper inspirant pour moi, et puis je pense que ça le sera pour d'autres, et j'espère que votre témoignage, il pourra servir aussi à des gens qui se questionnent et qui ne sont pas forcément super bien dans le système proposé, et qui ont d'autres alternatives, et qui se rendent compte que c'est possible, parce que vous êtes en train de le faire.

Description


T’as pas un grand fan de l’école ? Tu as pourtant envie de passer ton Bac / ta Matu pour poursuivre des études supérieures ? Savais-tu qu’il était possible de passer ces examens en autodidacte ? Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela signifie faire les révisions par toi-même, t’inscrire en candidat libre et donc ne pas avoir besoin d’aller à l’école. Tu peux désormais organiser ton emploi du temps comme tu le souhaites. Mais attention, ce n’est pas un long fleuve tranquille.


Dans cet épisode, je t’invite à découvrir un groupe de jeunes qui ont rejoint « La Matu en Liberté », un programme d’accompagnement pour les jeunes qui veulent passer leurs examens en candidat libre, mené par Guido.

On va aborder des thèmes essentiels comme la gestion du temps, la pression des examens, et surtout, la liberté d'apprendre à son rythme.


Pour en savoir plus sur le programme de la Matu en Liberté, check leur site mail ici : https://matu.guidoalb.ch


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Merci d’avoir écouté cet épisode ! J’espère qu’il t’a plu 😍 Tu veux m’aider et permettre à plein d’autres jeunes de trouver leur voie, même si c’est hors des sentiers battus ? La meilleure façon de m’aider c’est de laisser un avis sur ta plateforme d’écoute - 5 étoiles si tu as adoré ! Cela te prend quelques secondes, c’est gratuit et cela aide le podcast à se faire connaître en donnant un petit nudge à l’algorithme.

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Transcription

  • Speaker #0

    Est-ce que tu sais qu'on peut passer son bac ou sa Mathu en autodidacte ? Alors autodidacte, ça veut dire quoi ? En gros, c'est passer l'examen sans aller à l'école. Alors tu me diras, mais pourquoi cette folie ? Eh bien, si par exemple, tu fais partie des gens qui n'aiment pas trop l'école ou un peu du mal avec ça, ou alors qui ont plein d'autres passions à côté et qui ont envie de trouver un équilibre, eh bien, je pense que cet épisode, il peut vraiment t'intéresser. Tu es allé à la rencontre d'un petit groupe qui se rencontre tous les mercredis, qui s'appelle le groupe de la Mathu en liberté. Et dans ce petit groupe, ils expérimentent ce que c'est la liberté tout en passant leur examen en autonomie. mais pas tout seul. Je te laisse découvrir cet épisode et je serai ravie d'entendre ton retour. Qui a dit qu'il y avait un chemin tout tracé ? Pas toujours évident quand on est jeune de trouver sa place et de savoir ce qu'on veut faire dans sa vie. Surtout quand on se sent différent ou qu'on a malgré soi un parcours atypique. Pas de panique, tu es loin d'être seul dans ce cas-là. Ici, on donne le micro aux pré-ados, ados et jeunes adultes qui, comme toi, sortent des sentiers battus. Enfile ton casque, laisse-toi inspirer et découvre ta voix avec le podcast Cap toi-même. A tout de suite. Bienvenue à tous, merci beaucoup d'être présents, merci de vouloir vous prêter au jeu. Avant qu'on commence, juste pour donner un petit peu de contexte aux personnes qui écoutent, est-ce que vous seriez d'accord, apparemment c'est Guido, désigné volontaire, pour expliquer un peu pourquoi vous vous réunissez les mercredis après-midi, tous ensemble ?

  • Speaker #1

    Alors on se réunit les mercredis tous ensemble dans le cadre de quelque chose qui s'appelle la mature liberté, qui est un programme... d'accompagnement pour faire sa mature en autodidacte. Et donc, une fois par semaine, ce petit groupe se réunit, en partie pour travailler ensemble et en partie pour faire d'autres choses. Parfois on va dans la nature, parfois on va au musée, parfois on écrit, parfois...

  • Speaker #0

    Trop bien, merci. Du coup, moi je suis curieux, je me dis, mais qu'est-ce qui fait qu'à un moment donné, vous vous êtes décidé de vous lancer en autodidacte ? C'est quand même un sacré pas, qui n'est pas forcément... En tout cas, je ne connaissais pas beaucoup de monde comme ça. Est-ce qu'il y en a qui ont envie de partager un petit peu comment ils sont arrivés à la nature en liberté ?

  • Speaker #2

    Du coup, moi c'est Lucas. J'ai fait deux fois six mois au gymnase. Première année, j'ai arrêté parce que ça me saoulait. Deuxième année, j'avais juste pas les points, du coup j'ai pas pu passer. Et c'est le doyen qui m'a parlé, qui connaissait Guido, et il m'a dit que je pouvais faire ça si je voulais continuer à faire la maturité. Parce que mon but après c'est d'aller à l'Uni, du coup j'ai pas vraiment d'autres options que ça. Enfin, à l'époque j'en voyais pas trop d'autres, du coup je suis rentré là-dedans, et ça fait deux ans et quelques que je suis là maintenant. Et du coup voilà.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi qui... tu t'es dit, banco on y va, c'est parce qu'il te restait cette option-là ou il y avait des...

  • Speaker #2

    Ouais, au début c'était pour ça et après je suis venu une ou deux fois et ça me plaisait vraiment bien c'est pour ça que j'ai continué mais à la base j'ai commencé parce que j'avais pas le choix

  • Speaker #0

    C'est un manque d'options que tu voyais à l'époque qui t'a fait dire ok j'essaye ça et puis on fait ça Il y a d'autres personnes qui ont des expériences un peu comme ça, qu'est-ce qui fait que vous avez voulu vous lancer ?

  • Speaker #3

    Après l'école obligatoire j'avais vraiment pas envie de faire le gymnase parce que si jamais pas l'école obligatoire je pensais pas que le gymnase allait plus me plaire Et après j'avais fait une année en école d'art, après j'avais commencé un apprentissage mais j'ai très vite arrêté. Et après j'ai commencé une année sabbatique. En fait c'était vraiment la meilleure année, c'était vraiment trop cool. Et après j'avais pas envie de me lancer dans quelque chose où je perdais cette liberté en fait. Et parce que je dessine beaucoup, j'écris beaucoup, enfin bref. Et j'aime beaucoup mon temps libre aussi. Et puis du coup c'est ma mère qui a trouvé ça. Et je suis venue juste pour une journée, j'étais avec Pénélope. pour regarder comment c'était et puis c'était vraiment cool. En plus, l'équipe, elle est trop bien.

  • Speaker #0

    Ok, donc le besoin de retrouver la liberté que tu avais pendant ton année sabbatique ? Ouais,

  • Speaker #3

    j'avais pas envie d'avoir des horaires forcément fixes où on me dit qu'est-ce que je dois faire en fait. J'aimais avoir cette liberté et puis dire que je préfère soit travailler le matin, soit travailler l'après-midi ou alors si un jour je me sens pas bien pour travailler, je travaille plus le lendemain. Enfin, vraiment cette liberté de pouvoir choisir quand est-ce qu'on veut faire quoi.

  • Speaker #0

    Trop bien. Ça fait quoi d'autre justement, ce besoin de liberté ou est-ce qu'il y a eu d'autres raisons ? Ouais, Penélope.

  • Speaker #4

    Moi, c'était surtout à cause de mes problèmes de santé. En fait, moi, je n'ai jamais testé le gymnase ou fait autre chose à côté. J'étais encore en 11e quand mes parents m'ont proposé cette solution. Et puis, au début, j'étais en mode, mais c'est quoi ça ? C'est quoi ce truc ? Je ne pensais pas du tout que ça allait m'aller. Et en fait, c'est quand j'ai fait mon premier jour d'essai. Déjà, quand j'ai parlé à Guido, j'ai commencé à comprendre un peu et à me dire que... peut-être que c'était la solution pour moi. Et puis, en fait, c'est quand j'ai vraiment rencontré le groupe, que c'était vraiment tous des bonnes personnes, qui étaient accueillantes et tout ça, c'est comme ça que je me suis dit, je vais faire ça, en fait.

  • Speaker #0

    Et c'était quoi le truc en particulier où tu t'es dit tiens, j'ai vraiment envie de venir ici ?

  • Speaker #4

    Je pense qu'ils étaient tous très ouverts d'esprit. Et puis tout le monde avait des chemins différents. Tout le monde avait sa propre personnalité. Et puis vraiment, même encore maintenant, on est tous très différents. Mais on s'entend tous très bien, à ce que je sache. Et franchement, c'est vraiment super.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'on en parlait un petit peu tout à l'heure. Ce côté de pouvoir être soi-même finalement, c'est quand même vachement chouette. C'est ça. Et d'autres personnes qui ont envie de partager sur pourquoi ils sont arrivés ici. Allez, Antoine.

  • Speaker #5

    Alors moi, du coup, ça fait maintenant... Ça fait deux mois que je suis... Enfin, 2025 que je suis à la Mathieu en liberté. En fait, j'y suis allé parce que... Après avoir fini ma 11e année, j'ai eu trois commotions cérébrales. Et du coup, j'avais commencé le gymnase. Du coup, à cause des commotions cérébrales, je ne pouvais pas suivre à 100% les cours. Au début, j'allais peut-être deux périodes par jour ou comme ça. Et au bout d'un moment, c'est arrivé au point où en fait, ils ne voulaient plus me faire continuer l'année. Parce que du coup, je n'avais aucune note. Et quand j'étais à ce moment-là, il y a un ami à moi, qui fait aussi partie de la Mathieu en liberté, qui m'a du coup parlé de ça. Après, j'en ai parlé avec mes parents. On a contacté Guido. Et du coup, maintenant, je suis dedans.

  • Speaker #0

    C'est vrai que j'avais aussi interviewé une personne sur le podcast qui avait des problèmes de migraine tout le temps. Et on n'en parle pas beaucoup des problèmes de santé comme étant aussi un frein pour participer. Ça fait trois que j'entends, en plus vous êtes à côté, où ça fait écho, donc ok, c'est intéressant. Et le côté autodidacte au début, c'est pas un peu impressionnant ? Comment vous voyez le truc de devoir gérer un programme, pas en solo parce qu'il y a Guido, mais comment vous voyez cette liberté justement que vous avez à gérer vous-même ?

  • Speaker #5

    Moi au début... En fait, j'appréhendais un peu ça, vu que j'ai toujours été habitué, par exemple, comme à l'école, considéré normal, où on nous fait, ok, maintenant tu fais ça, comme ça, dans tel temps il faut que t'aies fini, après on te teste comme ça. C'est vraiment une ligne qu'on t'a tracée. Alors que la Mathieu en liberté, je trouve, c'est vraiment, c'est plutôt chacun trouve son rythme, avec Guido qui donne une direction plutôt, qui aide à guider.

  • Speaker #0

    Il y en a qui ont envie de rebondir.

  • Speaker #6

    Ouais je pense que c'est vraiment quelque chose à apprivoiser cette liberté parce que liberté c'est aussi responsabilité, on est responsable de suivre le programme et puis de tenir jusqu'aux examens et puis je pense au début, enfin avant que je commence, parce que je savais que j'allais commencer à ce moment là, là Mathieu, liberté je m'imaginais ça. d'une manière un peu idéale, ça va être trop bien, ça va être comme quand j'ai du temps libre et puis ça va se passer tout facilement et puis je me rappelle au début ça me prenait vraiment beaucoup d'énergie mentale rien que de penser à où est-ce que je vais travailler ? à quelle heure ? comment ? et j'étais en fait hyper fatiguée jusqu'à ce qu'une routine vienne et Oui, il y a différentes périodes. Il y a des périodes où j'avais vraiment besoin de me lever à 7h30 du matin, avoir un minuteur pour chaque branche. Des périodes où je voyageais, je travaillais sur un bateau, ou bien je travaillais à un camp politique au fin fond de la France, ou comme ça. Et puis, des périodes où je me laissais un peu aller. Je me réveillais quand je me réveillais. Je me mettais moins la pression. Je pense que ça a vraiment fait un peu ses hauts et ses bas tout du long de ce parcours.

  • Speaker #0

    Et comment on gère ça ? Comment on garde le cap ? Et en même temps, on s'écoute. Parce que c'est quand même aussi le but de cet espace. C'est de trouver son rythme, comme tu disais Antoine.

  • Speaker #6

    Je pense que Guido aide à avoir un pilier. quand même un cap dans la Mathu, mais je peux passer à quelqu'un d'autre pour la suite.

  • Speaker #4

    Moi, au début, j'ai beaucoup eu des problèmes de procrastination, parce que c'est très bien d'être chez soi, d'avoir ses propres habitudes et tout ça, mais... Il faut s'y tenir parce que ça veut dire on a beaucoup plus de liberté justement donc on peut souvent se dire ah je ferai ça plus tard et tout ça et au bout d'un moment bah tu peux pas tout le temps faire ça parce qu'après tu retardes tu te mets en retard et puis au bout d'un moment quand tu es en retard bah ça moi ça m'a impacté mentalement aussi parce que C'était pas comme ça que j'avais idéalisé la chose. Et puis, j'ai réussi à m'en sortir de cette procrastination. Je me suis dit maintenant je vais vraiment travailler, je vais vraiment bosser. Et au début c'était très dur pour moi, mais après c'est en avançant, en voyant que j'avais bien avancé et que j'étais redevenue en temps normal, on va dire, que la procrastination s'est arrêtée en fait. Du coup c'est surtout un cycle vicieux on va dire, la procrastination.

  • Speaker #0

    Donc t'es passée par une phase de procrastination, finalement un peu découverte au début en disant j'ai le temps, etc. Et puis après finalement, t'as repris ce que tu t'étais fixé comme objectif, et là ça t'a permis de quoi ? De sentir ?

  • Speaker #4

    Déjà de me sentir mieux, parce que je trouve que même si on est en train de procrastiner, on est quand même sous un état de stress, et ça n'aide en rien ce qui se passe en fait. Quand tu te rends compte que tout ça, c'est fini, déjà, ça te lâche d'une pression énorme. Et puis là, tu peux commencer à te dire, OK, là, je vais faire comme ça différemment. Et voilà.

  • Speaker #0

    Il y en a d'autres parmi vous aussi qui ont dû passer par cette phase de procrastination ? Comment vous avez géré le truc ?

  • Speaker #7

    Moi, surtout au premier partiel, la deuxième partie était assez compliquée. Franchement, je travaillais, je pense, une ou deux heures par jour. c'était largement pas suffisant. Et puis, je sais pas, en fait, je pense que c'est aussi en découvrant comment je travaille le mieux, comment je fonctionne, pour apprendre plus vite ou que ce soit plus intéressant pour moi. Et puis, du coup, ça a suscité beaucoup plus d'intérêt d'apprendre ça et de tourner les choses pour que ça me plaise, en fait.

  • Speaker #0

    T'as un exemple, justement, de comment toi, t'as su susciter cet intérêt chez toi pour l'apprentissage ?

  • Speaker #7

    Oui, vu que c'est assez libre, il y a quelques manuels qui sont conseillés, mais vu que c'est assez libre, on peut aller un peu partout. Maintenant, avec Internet, on a beaucoup plus de possibilités, de manières d'apprendre. Donc, c'était un peu justement en me posant plein de questions sur la chose et pas juste en suivant un manuel, genre juste page après page. C'était plus en me disant, ça, c'est quoi exactement ? Et puis, en ayant cherché dans différentes sources, ça rend l'apprentissage beaucoup plus actif et puis ça m'a beaucoup plus... parler, de travailler comme ça.

  • Speaker #0

    J'ai envie de dire, tu me dis si je me trompe, mais en ramenant un peu du sens ou en questionnant, etc.

  • Speaker #7

    C'est ça, c'est pas juste apprendre pour un examen en fait, c'est vraiment juste par plaisir de découvrir des nouvelles choses et puis aussi de par plaisir d'apprendre.

  • Speaker #0

    C'est chaud je trouve parce que des fois, Mathieu, de retrouver le sens derrière l'examen, derrière les questions, derrière tout ça.

  • Speaker #7

    Oui, et puis ça m'a fait apprécier aussi plein de choses que je pensais détester en fait.

  • Speaker #0

    Ah ouais ? Genre quoi par exemple ?

  • Speaker #7

    Je me considérais plutôt comme une personne scientifique et puis justement la Mathu en fait ça m'a fait aimer lire et aimer tout ce qui est plus littéraire et donc ouais je me suis un peu découverte dans ça quoi.

  • Speaker #0

    Trop bien. Et justement parce que t'as eu l'espace pour te questionner pour voir, pour faire tes recherches toi.

  • Speaker #7

    Et puis pour m'intéresser aussi d'une certaine manière pas scolairement quoi.

  • Speaker #0

    Et tout à l'heure tu faisais le lien avec le stress, Pénélope. Pression, procrastination, comment vous reliez le truc ? Je ne sais pas si ça vous parle ou tu veux partager, Finn ?

  • Speaker #2

    Moi, je pense que la pression et la procrastination, c'est deux choses qui sont quand même relativement liées d'une certaine manière dans le sens où... Enfin, procrastiner, ça te met plus de pression parce qu'ensuite, après, tu as du travail, tu as des dates. Enfin, tu te mets des dates en place où tu te dis « Voilà, j'ai envie de finir le travail là. » Évidemment, c'est un stress en plus qui peut être vachement compliqué. Après, je pense que si on essaie d'être trop carré et de faire tout de manière hyper disciplinée, ce n'est pas non plus la... la chose la plus productive à faire, finalement. Il faut aussi laisser de la place à la procrastination. Des fois, c'est normal de ne pas pouvoir travailler. Cette pression, c'est une pression qui est très artificielle et qui est assez facilement enlevable, en tout cas pour moi. Dans mon cas, je me suis perdu dans ce que je me suis dit.

  • Speaker #0

    C'est pas grave, t'inquiète. Du coup, enlevable, tu dis, comment t'as fait pour justement voir qu'elle était artificielle, un peu cette pression ? Je ne sais pas si on peut dire artificielle, mais que... tu peux la moduler ? Comment t'as fait pour faire descendre ça ?

  • Speaker #2

    En faisant les choses, je crois.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #2

    En faisant les trucs, et puis à son rythme. Je trouve que quand on procrastine, souvent aussi, c'est parce que je suis un procrastinateur de première classe.

  • Speaker #0

    On a de la chance de t'avoir, merci.

  • Speaker #2

    Non, vraiment, ça m'arrive souvent justement de décaler le travail, mais c'est aussi, souvent on procrastine parce qu'on se met des objectifs qui sont trop élevés. et qu'ensuite après on se fixe un idéal et on va essayer d'atteindre un idéal comme si c'est ce qu'il faut faire alors que finalement si tu baisses un peu tes attentes et que tu fais des choses qui sont réalistes ou des tâches qui sont hyper simples et que tu les fais, il y a une sorte de satisfaction intérieure à se dire ok j'ai fait quelque chose que je voulais réellement faire et tu peux cocher une case dans j'ai réussi cet objectif là.

  • Speaker #0

    Trop bien.

  • Speaker #6

    Aussi une chose qui est assez compliquée avec ce parcours c'est que Il y a un examen dans chaque matière et puis pendant un an, on se prépare pour les premiers partiels par exemple. Et les examens sont tellement loin, mais il faut quand même tenir un rythme de travail. Et c'est difficile de savoir comment travailler tout du long de l'année. Il y a quand même un peu cette pression de quelque chose de lointain, mais on peut laisser ça un peu plus tard ou on peut juste lire un truc très vite fait là-dessus. C'est difficile, je trouve, de trouver comment faire pour mémoriser les choses. Et puis, il y a toute cette année un peu qui se passe tranquillement. Et moi, je me rappelle, j'étais très confiante, je dirais, dans le fait que j'allais bien réussir les examens à un moment. Et juste avant les examens, où c'est le stress total, où c'est vraiment là, et que finalement, on ne peut pas tout savoir comme on pensait pouvoir le savoir, mais qu'il faut juste arriver à passer ses examens,

  • Speaker #0

    et que...

  • Speaker #6

    Tout va très vite et puis qu'une fois c'est fait, il y a les résultats. Je trouve que c'est vraiment très différent de l'école publique où il y a des contrôles continus.

  • Speaker #0

    Et donc la différence que tu notes, c'est vraiment le fait qu'à l'école publique, tu as des contrôles continus, donc tu peux évaluer petit à petit ton...

  • Speaker #6

    Ouais, c'est ça, on sait où on en est. Moi, je m'en rappelle, je me disais, mais en fait, je ne sais pas. où j'en suis dans mon apprentissage des différentes choses. Et au début, ça ne me posait pas trop de problèmes, mais à certains moments, oui. Et je me rappelle, ça m'a beaucoup aidée de pouvoir discuter avec quelques profs qui donnaient de l'aide un peu volontairement avant les examens. Ça m'avait pas mal rassurée et puis un peu aidée à savoir, ah ouais, il faut comprendre ça comme ça. Il n'y a pas besoin de tout apprendre par cœur, cette partie-là, mais plus comprendre comment ça fonctionne. Pouvoir quand même avoir un échange sur ce qui est attendu. Mais justement, je trouve que c'est quelque chose qu'on peut aussi avoir avec l'amateur en liberté. Un peu différemment, ce lien à d'autres personnes qui aident est beaucoup plus... C'est beaucoup plus soi-même, on doit le créer soi-même, chercher les gens soi-même, chercher de l'aide soi-même.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi justement les avantages et les inconvénients de devoir faire les choses plus par soi-même ? Parce que c'est vrai, comme tu disais Antoine tout à l'heure, finalement l'école publique c'est une ligne droite qui est tracée, de temps en temps il y a des petits arrêts stop pour nous dire ok ça c'est validé ou pas avec les examens, vous vous êtes beaucoup plus proactif. C'est la sensation que j'ai. C'est quoi justement les avantages et les inconvénients pour vous de ça ?

  • Speaker #6

    Moi, je trouve que c'est vraiment intéressant. Ça fait se poser beaucoup de questions et remettre du sens dans les choses qu'on fait et puis se découvrir plus.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est pour les avantages, ça ramène du sens, ça vous permet de vous découvrir ?

  • Speaker #6

    Oui, c'est ça. Mais tout prend. Je pense quand même plus de temps parce que quand on a les profs qui sont là, c'est facile, on peut poser plein de questions. Et je pense que c'est quelque chose qui m'a aussi un peu manqué, d'avoir des profs à disposition. Et c'est aussi une diversité qui est assez chouette à avoir. Et ouais, c'est clair qu'une structure, ça aide à avancer plus vite et à apprendre plus efficacement. Mais est-ce qu'on a mis du sens dans ce qu'on apprend ou pas ?

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs avant, Tara, est-ce que tu es d'accord que je profite de ta question ? Vu que toi tu es là en découverte aujourd'hui, je me disais quelles étaient vos questions ou quelles sont les questions que tu te poses en te disant est-ce que je rejoins ce genre de groupe ? Enfin toi ton parcours a fait que tu as eu pas mal l'habitude d'être un peu plus en autodidacte, mais c'est quoi les questions qui pourraient te venir là maintenant par rapport à ça ?

  • Speaker #3

    Bah moi c'est vrai que j'ai eu de la chance, j'ai déjà pu discuter avec quelqu'un qui a fait la matchu en liberté, du coup j'ai déjà pu poser un peu ses questions, mais... Je crois que ma question principale c'était au niveau presque social en fait. C'était un truc que j'avais peur parce que même si ça a été une source d'angoisse dans ma scolarité, j'aime être avec du monde, j'aime pouvoir discuter, échanger avec les gens. Donc c'est vrai que je pense faire la maturité en autodidacte, mais sans quand même un peu un cadre, ça aurait été trop compliqué pour moi. C'est pour ça qu'on s'est adressé à la matière en liberté. Parce que c'est vrai que je pense que c'était ma plus grande question. Et ça, clairement, on a pu me rassurer très vite. Et puis là, quand je vois ce groupe, c'est sûr que ça me rassure aussi. Après, c'était des choses plus... Moi, je ne savais pas comment ça fonctionnait les examens. Et savoir que ça, c'était possible, j'en avais jamais entendu parler. Et je trouve ça fou parce que je suis allée à l'orientation professionnelle, je suis allée voir pas mal de choses. Et ça, je ne savais pas du tout que c'était possible. Par exemple, du coup, si j'avais appris ça avant, peut-être que j'aurais commencé ça avant aussi. Et aussi, sur les heures de travail, tout ça, je crois qu'au début... Je ne m'attendais pas qu'il y ait autant de réponses différentes. Des gens qui bossent 4 heures, d'autres un peu plus, d'autres un peu moins. Et aussi combien de temps ça leur avait pris. Du coup, j'ai discuté avec quelqu'un qui m'a raconté qu'un ami à lui avait fait en un an, d'autres qui ont fait en beaucoup plus. Et ça, c'est quelque chose qui m'a rassurée aussi. Parce que j'ai dit là, tu peux vraiment faire à ton rythme. Tu peux choisir toi quand tu vas passer tes examens. Et c'est vrai que ça, c'est quelque chose qui m'a rassurée. Parce que j'ai toujours eu ce truc où... où moi j'ai des matières où j'ai beaucoup de facilité et d'autres où j'en ai pas du tout. Et c'est vrai que ça, c'était quelque chose à l'école qui était très compliqué, parce que des matières où vraiment je m'ennuyais en cours, d'autres matières où je comprenais absolument rien. Et c'est vrai que ça, du coup, c'est quelque chose où je me dis que je pourrais prendre plus de temps pour les matières où j'ai des difficultés, et compenser avec les matières où ça va très vite.

  • Speaker #0

    Donc tu as parlé de la notion de rythme, justement chacun son rythme, ça revient pas mal, on pourra revenir là-dessus. Aussi le côté social, ça m'intéresse parce que c'est vraiment une question qui revient. Comment ça se passe au niveau social ? Comment vous vivez le truc ? Est-ce que vous avez l'impression de vous être isolé ou d'avoir rencontré plus de monde ?

  • Speaker #2

    Je pense que ça dépend beaucoup évidemment de chaque personne individuellement. Pour moi personnellement, ça n'a pas du tout affecté ma vie sociale. ou au contraire en fait, ça m'a plutôt fait du bien dans le sens où en fait être ici dans le cadre de la Mathieu en Liberté, déjà juste le fait d'avoir des gens autour de nous qui font la même chose c'est hyper agréable, sachant qu'en plus faire la Mathieu en Candidat Libre c'est évidemment un parcours qui est quand même assez marginal par rapport au gymnase ou à une école de commerce ou aux institutions plus traditionnelles et je pense simplement que ça va beaucoup dépendre des personnes mais ... Ici, je pense que si on fait la match en liberté, il ne faut pas trop avoir peur de ça. Parce qu'il y a des gens qui sont autour et qui sont là, qui sont tous très bienveillants. Après, le reste, ça dépend de la personne. Ça dépend si, à la base, on est plus solitaire ou pas. Je pense que ça peut être un frein pour certains. Ça peut être aussi un moteur pour d'autres.

  • Speaker #0

    Ok, trop bien. Tu veux en dire plus ?

  • Speaker #4

    Moi aussi, je trouve que ça dépend surtout de la personne qu'on est. Mais par exemple, moi déjà, ça m'a beaucoup aidée à savoir qui étaient mes vrais amis ou non. Parce que quand j'étais à l'école obligatoire, j'avais plein d'amis. Mais quand je leur ai dit que j'allais partir et que j'allais faire quelque chose un peu bizarre pour eux, il y en a beaucoup qui m'ont dit que c'était bizarre, que j'allais rater ma vie ou des trucs comme ça.

  • Speaker #0

    Rien que ça.

  • Speaker #4

    Des trucs très durs, en fait. Que tu ne dis pas ça à tes amis. Et j'ai quand même des gens que je connaissais depuis moins longtemps qui m'ont soutenue et qui m'ont dit Bah en vrai, moi je te vois bien faire ça. Et ça m'a beaucoup déjà aidée à faire un tri. Mais aussi, maintenant je me rends compte que je passe plus de temps avec ces personnes-là que quand je les voyais tous les jours. Parce que quand tu les vois tous les jours à l'école, bah pour toi c'est en mode, oui je les vois, mais c'est pas grand-chose. On travaille ensemble et puis c'est tout. Alors que là, quand tu fais des sorties avec, quand tu les vois, bah... tu passes vraiment du bon temps avec eux qualité quoi du bon temps de qualité et après ça dépend mais en tout cas moi j'ai l'impression d'avoir plus d'amis maintenant que avant plus et en plus avec une qualité qui est encore autre

  • Speaker #0

    géniale d'autres partages,

  • Speaker #1

    retours ouais cette dimension collective elle était pour moi évidente depuis le début quand j'ai écrit La mature liberté alors que moi je me vois volontiers comme un ermite chinois tout seul Mais la dimension collective, elle est importante. Après, à voir comment. Parce qu'on parle de vie sociale. Il me semble, j'ai vu ça, c'est l'écrivain Christian Beaumain qui dit quelque part, la vie sociale, c'est quand tout le monde est là, mais qu'il n'y a personne. Parce que tout le monde joue son petit personnage, mais on n'est pas là à soi-même. Alors, il y a des gens qui s'en accommodent très bien. Et puis, il y a des gens que ça fait souffrir. Et moi, j'ai été très touché par des choses qui ont été dites tout à l'heure sur ici, parce que la dimension collective, elle m'a toujours paru essentielle, mais comme un espace où chacun puisse être là. dans sa singularité et pas en jouant un espèce de rôle stéréotypé qui est demandé par ces quelles normes. Non, pouvoir être là comme l'être singulier que je suis et donc Et donc, moi, j'essaye de prêter autant d'attention que possible à ce que chacun puisse avoir ici sa place, mais celle qui est la sienne, qui lui convient. Et puis, il y a des gens qui auront une place très active, en parlant beaucoup, et puis d'autres, pas. mais qui feront néanmoins partie du cercle. Et puis, il y a toute une dimension de soutien aussi à ça, comme là-dedans, comme Finn le disait, d'être avec d'autres. Je ne sais pas, c'est à peu près il y a une année, lors d'une sortie dans les bois, où je disais, j'avais cette image, mais en fait, on est comme un bateau de pirate. C'est comme un équipage. Bon, moi, j'ai beaucoup navigué, à des moments de ma vie beaucoup régaté, dans un équipage, on est là tous ensemble, il faut que chacun fasse ce qu'il a à faire, et ça ne peut pas se faire sans les autres. Ou comme, je ne sais pas, moi j'ai souvent dit comme ça, la matière en liberté, c'est faire sa matière soi-même, mais pas tout seul. Ce n'est pas la même chose.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, pour rebondir tout à l'heure, Finn, tu as dit un truc que j'ai trouvé super intéressant, c'était... je sais plus comment tu l'as tourné mais qu'en gros personnellement tu voyais qu'il y avait moins de gens perdus ici que dans le public pourtant on pourrait se dire tiens ils ont choisi un chemin de traverse peut-être qu'ils vont se perdre quelque part mais en fait c'est pas du tout ton ressenti tu voudrais rebondir dessus ou pas ?

  • Speaker #2

    Il y a cette sorte de vision un peu idéalisée du gymnase en Suisse ou même généralement en Europe, du fait que si tu fais le gymnase, tu fais autre chose, c'est nul, tu n'as pas réussi ta vie. Maintenant ça change, mais même faire un apprentissage, il y a un certain moment c'était mal vu en tout cas moi à l'école secondaire on a pas arrêté de me répéter que j'étais en prégymnasial on me disait voilà mais fais le gymnase pourquoi tu voudrais faire un apprentissage ça sert à rien alors que finalement je pense que si on m'avait dit que faire un apprentissage c'est cool à ce moment là j'en aurais peut-être fait un et ça m'aurait beaucoup plus plu et ce qui veut dire que du coup il y a beaucoup de gens qui vont au gymnase juste simplement par fatalité parce que c'est la seule chose c'est la seule issue qu'ils voient parce qu'on laisse pas la place au reste Et de voir tout ce qu'on peut faire avec la Mathu en liberté. Alors évidemment, il y a une Mathu qui est gymnasiale. Mais en fait, finalement, c'est beaucoup plus que ça. C'est un côté où tu es ici et tu vas te trouver. Et tu te perds moins. Oui,

  • Speaker #0

    finalement, la Mathu, c'est presque, j'oserais dire, un prétexte. Enfin, pas un prétexte, mais c'est un...

  • Speaker #2

    Oui, oui. Puis après, ici spécifiquement, il y a aussi toute cette vision du passage, de transition. Je pense que Guido pourra en parler. Mais ce côté vraiment de considérer finalement la maturité, c'est aussi le passage de la vie d'adolescent, d'enfant, à une vie de jeune adulte, où on a des responsabilités. Et qu'en fait, finalement, il faut peut-être considérer ça comme une transition. Enfin pas forcément la ritualiser, mais en tout cas en faire un thème central de t'es pas juste en train de faire des examens, en fait t'es en train d'entrer dans la vie adulte.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu as plein de questions à te poser autour de ça. Pourquoi est-ce que je le fais et qu'est-ce que je vais devenir ? Voilà.

  • Speaker #1

    Trop bien. Et justement, la façon dont chacun, là, vous avez décidé de la passer, de passer cette transition, ce passage, à votre avis, ça vous amène quoi ? Ça va vous amener quoi en plus ? Ou ça vous a déjà amené quoi en plus dans votre vie par rapport à peut-être si vous aviez fait un autre choix ?

  • Speaker #2

    Ce qui peut apporter en plus, c'est que... C'est qu'après ça va être plus facile je pense dans l'avenir de faire des choix différents. Par exemple s'il y a quelque chose qu'on nous a enseigné jusqu'à 18 ans de ne pas faire et qu'on veut suivre une ligne plutôt normale, après ça peut être un peu plus compliqué de se dire « Ah mais j'ai envie de faire autre chose » ou « Je ne vais pas faire ce que tout le monde fait » . Tandis que là on commence dès le début à… En fait c'est un peu intégré en nous. on est déjà un peu en train de faire quelque chose de différent par rapport à ce que d'autres peuvent penser. Et ouais, en fait, je pense que vraiment quelque chose qui peut nous apporter, c'est que ça va être plus facile de faire vraiment des choix, de vraiment faire ce qu'on veut. Mais j'espère que ça va être beaucoup plus normalisé ou beaucoup plus connu, parce que c'est vraiment quelque chose que je pense que ça peut être une très bonne option pour tout plein. Je considère que c'est pas assez connu. Guido, t'es pas assez connu.

  • Speaker #1

    Diane, je donne la parole. Est-ce que t'as envie de rebondir ? Est-ce que t'as envie de partager justement sur cette question ? Qu'est-ce que ça apporte ? Qu'est-ce que ça nourrit ? Bon, toi, t'as fait un long parcours, on peut peut-être dire en autodidacte, enfin en tout cas plus... À la maison ? Parce que tu faisais l'école à la maison, c'est ça ? Ouais, c'est ça.

  • Speaker #2

    Pour moi, c'est un peu différent parce que du coup,

  • Speaker #1

    j'ai connu ça depuis toute petite.

  • Speaker #3

    Sauf qu'avant, c'était plus mes parents qui se chargeaient de gérer tout ce qui est école, tout ce que je dois apprendre, tout ça.

  • Speaker #1

    Là, du coup, c'est plus moi qui me gère toute seule.

  • Speaker #3

    Et plus ça permet de développer nos compétences,

  • Speaker #2

    par exemple de s'auto-gérer.

  • Speaker #3

    Puis ça permet aussi de ne pas être plongée entièrement dans ses études et de ne pas avoir autre chose. On peut avoir plus de temps pour soi, plus de temps pour faire d'autres activités. C'est un peu ça que j'en ressors.

  • Speaker #1

    Super. D'ailleurs, c'est quoi vos activités extra-matures en liberté, pas extra-scolaires ? Parce que la première personne que j'avais interviewée là-dessus, c'était Elodie. parler de ton engagement aussi dans diverses associations, etc. Vous, ça vous permet aussi de développer autre chose, parce que c'est vrai qu'en fait, finalement, l'école, ça prend tellement de temps. Qu'est-ce que vous avez à côté ? Comment vous organisez votre temps ? À quoi ressemblent vos semaines ? Je suis curieuse. Je ne sais pas si tu as envie de partager, puis après on fera Pénélope et Finn, et puis peut-être David, ou Antoine, si vous avez envie de me partager.

  • Speaker #0

    Pour l'instant, j'essaie encore pas mal de ski à côté, donc je vais essayer que ça prenne un peu plus de temps, puisque c'est ma passion, donc j'adore ça.

  • Speaker #1

    Ski quoi ? Descente ?

  • Speaker #0

    Ski alpin de manière générale. Parce que sinon, pour l'instant, je ne fais pas trop d'autres choses à côté, je suis pas mal là-dessus. Puis ça m'a aussi permis, parce que ça n'avait pas longtemps que j'ai rejoint la Mathieu en liberté, du coup ça m'a permis aussi de faire un peu le point sur moi, comment ça se passait dans ma vie, qu'est-ce que j'aime, qu'est-ce que j'aime moins, qu'est-ce que j'aimerais qu'il y ait plus, qu'est-ce que j'aimerais qu'il y ait moins. Ce qui m'a beaucoup aidé.

  • Speaker #1

    Trop bien. Donc de faire le pain, déjà de pouvoir le faire maintenant, c'est génial. Et puis de consacrer du temps à des choses que tu aimes, comme le ski à le pain, c'est quand même hyper cool. Qui sait qui avait levé la main ?

  • Speaker #4

    Moi là, pendant les deux dernières années, j'avais tout lâché. J'avais tout lâché, toutes mes activités extrascolaires, parce que je n'avais plus la force et je n'avais surtout pas le temps. Et vraiment, refaire les activités qui me passionnent. Déjà, ça me ressource énormément et ça me rend très heureuse. C'est extraordinaire. Moi, du coup, je fais des cours de dessin et je fais des cours de guitare aussi. Et puis, retrouver le goût à ce genre d'activité et à mes passions, ça fait vraiment du bien.

  • Speaker #1

    Des fois, je rencontre des jeunes et puis souvent, je leur dis « Ouais, du coup, toi, t'aimes faire quoi dans la vie ? » Et puis déjà, même vers 9-10 ans, il y en a, ils font « Je sais pas, moi, j'aime rien » . J'ai l'impression que c'est comme si à un moment donné... De ne pas avoir peut-être le temps ? Est-ce qu'au final, ça finit pas par éteindre petit à petit la flamme, l'élan, l'envie ?

  • Speaker #4

    Moi, en fait, c'est exactement ce qui m'est arrivé. Quand mes parents me demandaient ce que j'aimais faire pendant les deux dernières années, je ne savais pas quoi répondre. Parce que pour moi... Ma vie, entre guillemets, c'était école-maison, école-maison, tout le temps, tout le temps. Et je ne faisais plus rien à côté. Et puis vraiment, retrouver les choses que j'aimais. Et puis aussi, comme David le dit, un peu de se rendre compte qu'est-ce que j'aime, qu'est-ce que je n'aime pas, qu'est-ce que j'aimerais consacrer mon temps. Franchement... ça redonne déjà... Oui, j'aime faire des choses. Maintenant, je serais capable de répondre.

  • Speaker #1

    C'est énorme, n'empêche, la puissance. Parce que franchement, on est matrixé depuis l'enfance pour mettre au boulot de nos... Oui. Mais à part ça, ça commence tôt, quoi.

  • Speaker #4

    Oui, très tôt.

  • Speaker #1

    C'est fou.

  • Speaker #4

    Oui, moi, je pense que j'ai ce problème depuis même plus de deux ans, depuis mes onze ans, un truc comme ça. Et moi, je trouve ça grave.

  • Speaker #1

    Mais bon.

  • Speaker #0

    Pour revenir sur ce que tu disais avant, par rapport au gymnase qui... ou l'école en général qui prend beaucoup de temps. Pour moi, tu vois, qui fait de la musique à presque temps plein, quasiment, enfin même si du coup avec le gymnase c'était compliqué, le gymnase c'était un immense frein pour ça, enfin pour faire de la musique, c'est quand on te demande de travailler, d'être à l'école 36 heures par semaine, et où finalement en fait après tu dois encore faire de la musique, et puis ça devient vachement compliqué. Et avec la Mathieu en candidat libre, enfin j'ai pu trouver ce truc de balance en fait finalement, beaucoup plus facile de balancer, et... Pour des personnes qui sont intéressées par autre chose que l'école, finalement, la Mathieu en candidat libre, c'est une solution incroyable. Parce qu'on a le temps d'un coup de faire des choses. Et que ce soit pour des sportifs, pour des musiciens, pour des artistes en général, c'est trop bien. Moi, je ne me suis jamais senti plus épanoui artistiquement que maintenant. Moi,

  • Speaker #1

    ce que je trouve intéressant, c'est que souvent, les gens qui veulent sortir un peu du système plus traditionnel, c'est souvent des personnes qui ont beaucoup d'intérêt. de plein de choses et puis qui du coup veulent avoir plus d'espace pour ça et c'est pas juste on veut arrêter l'école parce que c'est relou quoi. Je me disais par rapport au système plus traditionnel selon vous c'est quoi ses avantages et ses inconvénients ?

  • Speaker #2

    Comme avantage moi je dirais déjà apprécier les matières parce que à l'école ou au gymnase on peut souvent associer une matière à un prof et si on n'aime pas un prof ou qu'il l'enseigne mal bah on... On peut dire qu'on n'aime pas la matière alors qu'en réalité, la matière elle est géniale et on l'adore mais on ne sait pas parce qu'on n'aime pas le prof. Quand j'étais plus petite à l'école, je détestais l'histoire et là maintenant j'adore l'histoire. C'est quelque chose qui me passionne, mais ça j'ai découvert dans mon année sabbatique, pas forcément ici, mais même ici en étudiant l'histoire c'est juste génial, j'aime trop. Pour d'autres, s'il y a des gens à l'école ou au gymnase qui pensent qu'ils n'aiment pas une matière ou qui pensent qu'ils sont nuls dans une branche, en fait peut-être... qu'ils ne le sont pas du tout, mais que c'est la manière de l'apprendre qui fait qu'ils pensent comme ça. Parce qu'ils n'ont qu'une seule vision de cette branche.

  • Speaker #1

    Quand je t'entends, je me dis que ça doit apaiser quand même pas mal de choses. Je sais que j'ai eu une période où je me disais que j'étais nulle en maths, parce que je n'avais pas les bons résultats. Et puis en fait, tu traînes cette casserole pendant un moment, jusqu'au jour où tu découvres les choses autrement.

  • Speaker #3

    Les inconvénients de la Mathu, en tout cas moi, ça m'a mis vraiment aussi face à beaucoup de peur et beaucoup de choses que je pensais de moi, qui n'étaient pas forcément fondées, mais juste de croyances. Et puis ça m'a permis de dépasser toutes ces choses. Ça nous responsabilise de nos résultats. Je pense qu'à l'école obligatoire, j'avais beaucoup ce truc de si je n'ai pas de vraiment bonnes notes, c'est aussi à cause des profs. Et du coup, de faire la part des choses pour y arriver. Et de se mettre en face de toutes les croyances qu'on a sur nous, surtout scolairement. Et puis aussi de voir que j'étais capable de le faire. Et de prendre conscience que j'avais les capacités pour réussir et passer ces examens.

  • Speaker #1

    C'est cool, c'est beau aussi. Et de voir que ça vient de soi, que ce n'est pas un truc qu'on fait dépendre. Et je trouve que c'est un sacré voyage. Alors là, c'est un peu un parti de prix de ma part, mais je trouve que notre société, elle fonctionne beaucoup. On remet la responsabilité de ce qui nous arrive sur l'extérieur. Mais finalement, vous êtes vous dès maintenant. Vous vivez le truc. C'est aussi moi, c'est aussi ma responsabilité. Je trouve ça ultra puissant de le vivre déjà dès maintenant.

  • Speaker #3

    Et puis pour les inconvénients, je pense que c'est surtout qu'on est une classe. On doit avancer tous au même rythme. Il y a un programme. Et puis il y a des tests régulièrement. Et ça je pense que c'est une source de stress pour beaucoup de gens. On ne peut pas vraiment approfondir ce qu'on a envie. Et puis on est obligé de suivre le rythme.

  • Speaker #1

    Et vous là vous êtes... Ah pardon vas-y Elodie. J'allais dire que vous incarnez le fait qu'on peut avancer à son rythme et puis ça fonctionne quoi.

  • Speaker #5

    Moi quelque chose que je trouve quand même intéressant dans l'école publique et une plus grande structure, déjà il y a plus de monde, enfin il y a quand même une plus grande diversité de personnes, il n'y a pas tout le monde non plus qui peut se permettre d'avoir un suivi à la Mathieu en liberté ou comme ça. Un lien aussi avec... enfin un lien à la société qui est particulier parce que c'est dans une école mais c'est quand même une structure où on peut déjà un peu agir pour faire changer les choses. Je me rappelle, ça c'était un peu ce à quoi je m'attendais aussi en entrant au gymnase, c'est « ah ouais, je vais peut-être pouvoir faire bouger un peu deux, trois trucs » . J'étais très révoltée parce qu'il y avait beaucoup de choses que je n'ai pas pu faire avancer. C'est aussi ce qui m'a fait sortir de cet environnement. Mais je me rends compte que sortir de là, c'est encore plus dur de faire avancer les choses à un niveau plus grand dans la société. D'avoir quand même une structure où on peut avoir une certaine influence dans la société, je trouve que c'est assez intéressant. Enfin aussi apprendre plus en groupe, je pense qu'on est quand même assez seul quand même dans la matière, enfin on est dans le groupe mais il y a beaucoup de temps où on passe à apprendre seul tandis qu'à l'école on est souvent en classe et des fois on n'a pas envie d'être en classe mais il y a quand même un côté où on est plus souvent entouré et puis ça peut avoir un côté rassurant, je me rappelle je suis retournée. retourner parfois en classe, même quand j'avais commencé la Mathieu en liberté, parce que j'avais des amis qui étaient encore à l'école et puis des profs qui m'acceptaient dans leurs cours et je me disais, ah ouais, là je suis toute calme, je sais ce que c'est mon rôle dans la classe, je sais ce que je dois dire quand le prof il parle, je sais que je peux rester aussi là sans rien dire. Mais ouais, là, maintenant d'avoir fait ça, jamais de la vie je regretterais d'avoir fait ce parcours-là. permis d'avoir plein de nouveaux chemins de pensée. Mais ça me permet aussi de me rendre compte, qu'est-ce que j'aimais dans le système scolaire public, et qu'est-ce que je me réjouis peut-être avec le fait de commencer des études à l'université. C'est vraiment aussi le côté social et puis échange. Plus facile aussi sur l'apprentissage, échange plus direct de pensée ou de débat ou comme ça.

  • Speaker #1

    C'est sûr que quand on prend un pas de côté sur peut-être un système ou une structure, ça nous permet aussi d'en voir, comme tu dis, ses avantages et ses inconvénients. Et je trouve ça vachement chouette que tu nommes aussi l'aspect, en même temps, quand on est dedans, on peut aussi intervenir et puis le transformer. Et là, je pense que c'est vraiment un cadeau de se dire, vous avez pu faire un peu votre chemin chacun. Et en même temps, après, pour plus tard, c'est aussi quelque chose de précieux que vous pourrez apporter à une structure que vous choisissez. L'idée, ce n'est pas forcément d'être tout le temps en décalé ou quoi, mais c'est de répondre à un besoin à un moment donné, puis ensuite de pouvoir le réintégrer.

  • Speaker #5

    Je me rappelle un truc que je me suis dit quand j'ai décidé de faire la Mathieu en liberté, c'est « mais si je reste dans ce système, Quand est-ce que commencera la vraie vie ? Quand est-ce que je pourrais enfin décider de ce que je fais de ma vie ? Et puis ça, ça m'a vraiment permis de voir, ah ouais, quand j'ai la liberté, comment ça se passe ? Et maintenant, est-ce que je décide de faire partie d'un système ? Et pour quelles raisons et quel impact je veux avoir dans ce système, dans ce monde finalement ? Et tu as bien dit, ça permet de reculer et puis de décider, c'est quoi ma place ?

  • Speaker #1

    Trop bien, merci. Est-ce qu'il y a des questions auxquelles on n'a pas répondu, où vous vous dites, tiens, ça serait quand même vraiment chouette d'aborder ça, et puis j'ai pas eu l'idée de poser la question ?

  • Speaker #6

    Pour commencer par dire que je suis très touché, et reconnaissant aussi pour beaucoup des choses qui ont été dites.

  • Speaker #1

    Tu ressignes pour l'année prochaine, Guido.

  • Speaker #6

    Je voulais peut-être repartir de ce que disait Claire avant et puis encore avant, cette expérience de se rencontrer soi-même d'une certaine façon, pour dire ça rapidement. Une des choses que j'ai toujours dites à propos de la mature liberté, c'est que l'ambition c'était de permettre, en étudiant comme ça, de permettre à chacune, à chacun, de faire l'expérience de la puissance de sa propre intelligence. Et de faire cette expérience-là, je suis capable. Et de me découvrir aussi autrement dans cet espace-là, dans cet espace de liberté, justement. Alors il n'est pas toujours confortable. Et plusieurs l'ont dit aussi, que c'est évident, ce n'est pas toujours facile. C'est très confrontant à soi-même. Ça a été dit de multiples manières, de faire les choses comme ça. Et l'accompagnement que je propose, en tout cas dans l'intention, C'est en aucun cas de résoudre pour vous, pour les étudiantes, les étudiantes, cet inconfort. Parce que je pense que c'est là que ça se passe justement, que c'est en allant là que c'est possible cette rencontre avec soi-même, quelque chose comme cette expérience de la liberté, avec toute l'insécurité que ça comporte. Et parfois j'ai dit, ici dans le groupe, j'ai dit... En fait, je pense qu'une partie très importante de mon rôle avec vous, c'est d'être celui qui est là, quoi qu'il arrive. C'est inconditionnel pour dire, tu sais, ça va aller. Moi, je ne sais pas comment ça va aller. Je ne vais pas le faire à ta place. Je ne vais pas le résoudre à ta place. Mais ça va aller et puis je serai là. Et tu vas traverser ça. Et ça, ça me paraît très important. Et puis, à un moment, Marine t'a dit, la Mathus est presque un prétexte. En un sens, oui, et puis des fois, je me suis dit ça explicitement. Il y a ces vers de cette poétesse américaine, Mary Oliver, qui sont à quelque part sur mon site. Dis-moi, qu'est-ce que tu comptes faire de ta vie unique, sauvage et précieuse ? C'est ça, l'enjeu. Mais... Et c'est là le truc par rapport à la maturité fédérale, c'est que pour que ça, ça se passe vraiment, il faut sérieusement s'engager dans le projet de faire la Mathu. Parce que si je ne vais pas sérieusement là me confronter à la difficulté que c'est de faire ça, si je fais semblant, je vais aussi faire semblant de me rencontrer moi-même, puis je vais pouvoir continuer à me raconter des histoires. Mais la condition pour que ça, ça se passe, c'est d'aller vraiment. faire le boulot qu'il y a à faire pour faire une Mathu. Quand tout va bien, au bout, en plus de tout ce qu'on a entendu là, ça donne vraiment une maturité fédérale qui permet d'aller à l'Uni, à l'EPFL, et tout ça. Je termine avec une brève anecdote. Certains l'ont déjà entendue, c'est un des étudiants qui a fait sa Mathu ici, il y a quelques années. Il avait des tas de choses qui l'intéressaient. Il faisait du théâtre, de l'impro, du cinéma, de la musique. Enfin, vraiment, une créativité énorme comme ça. Puis il s'y est mis et tout de suite, il a commencé et il allait... Quatre heures par jour à la bibliothèque. Il habitait Lausanne, il allait travailler à la bibliothèque universitaire. Puis au bout de quelques semaines, je lui dis, bravo, c'est génial comme tu travailles. On dirait que tu as fait ça toute ta vie, alors que tu n'as jamais appris. Il avait fait un parcours scolaire normal. Il me dit, Guido, tu ne te rends pas compte. Moi, avec tout le temps libre que ça me laisse pour faire les choses qui me passionnent, je vais sans problème 4 heures par jour à la bibliothèque pour bosser pour ma Mathieu.

  • Speaker #1

    Super, elle est cool cette anecdote. Pour les derniers instants, est-ce qu'il y a des réflexions, coups de gueule, coups d'inspiration que vous avez envie de partager pour clôturer des punchlines ?

  • Speaker #6

    Je vais le dire une fois. De toute façon, parce que c'est enregistré cette fois, je l'ai déjà dit d'autres fois, mais comme ça, c'est enregistré. Vous êtes magnifiques. Et puis, merci beaucoup, Marine.

  • Speaker #1

    Très bien, en tout cas, merci beaucoup. C'était hyper inspirant pour moi, et puis je pense que ça le sera pour d'autres, et j'espère que votre témoignage, il pourra servir aussi à des gens qui se questionnent et qui ne sont pas forcément super bien dans le système proposé, et qui ont d'autres alternatives, et qui se rendent compte que c'est possible, parce que vous êtes en train de le faire.

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