- Speaker #0
Bonjour et bienvenue dans un nouvel épisode de Capsule, l'émission qui parle d'entrepreneuriat en Corse. Moi, c'est Audrey Royer et aujourd'hui je reçois Célia Vépori qui a ouvert les centres Aperlarara en Corse, dont le premier à Ajaccio en 2019. Avec Célia, nous allons parler de cette envie intrinsèque d'entreprendre, de devenir experte, expert dans un domaine, de trouver sa vocation suite à une expérience personnelle. Bref, un beau podcast, un bel échange. On écoute tout de suite Célia.
- Speaker #1
Oui, alors je suis Célia V. Poré-Loutiard et je dirige le centre Aperla Rare, qui est le premier centre d'accompagnement dans les différents traitements de la peau. Et aujourd'hui, je suis là pour vous parler un petit peu de mon parcours.
- Speaker #0
Est-ce que tu peux nous parler un peu de ton parcours ?
- Speaker #1
Alors moi, je n'étais pas du tout prédestinée à ouvrir une entreprise. Je ne suis pas du tout issue d'une famille d'entrepreneurs. J'ai un parcours à la base littéraire puisque j'ai un bac de littérature. Je m'étais dirigée dans des études en licence en psychologie. Et c'est vrai que voyant un petit peu les débouchés qui finalement ne concordaient pas avec mes ambitions personnelles, j'ai décidé d'arrêter ces études. de faire une sorte d'année de coupure. Et c'est à ce moment-là qu'on m'a diagnostiqué un problème hormonal qui s'appelle le syndrome des ovaires polycystiques. J'avais vraiment toujours eu une peau de bébé, une peau sans souci, une adolescence sans encombre à ce niveau-là. Et vers 19-20 ans, bombe, puisque effectivement, gros choc émotionnel qui donne suite à cette découverte de ce problème hormonal. Ce qui crée en moi des problématiques physiques, donc beaucoup de boutons. Donc c'est quelque chose que je ne comprends pas, que j'essaye de gérer à ma manière. Bien sûr, on va voir des médecins, etc. qui nous dirigent directement vers des techniques très invasives, les traitements lourds qu'on connaît encore aujourd'hui. Et c'est vrai que je ne voulais pas ni aller sur la pilule contraceptive pour régler ma problématique de boutons. Je ne voulais pas aller sur des médicaments comme Roaccutane, etc. pour assécher ma peau, etc. Donc j'ai essayé plein de techniques qui existaient, des pires aux meilleurs, l'argile verte, les gommages tous les jours, laver ma peau 40 fois par jour, etc. Et en fait, rien ne marchait. Et comme j'avais du temps devant moi, j'ai profité de ce temps pour un petit peu comprendre la peau. Donc j'ai fait des recherches, d'abord de manière très amateuriste, de manière très amateur, pour... venir un petit peu comprendre comment ça fonctionne. Et puis, j'ai commencé à préciser mes recherches, à ouvrir mes sources et à me diriger vers des sources de pays différents, de découvrir des dermatologues ultra connus aux Etats-Unis, etc. De découvrir des études cliniques 100% en anglais. Donc, je demandais à mon beau-père de me les traduire, etc. Donc, c'était vraiment une quête comme ça qui m'a vraiment fait... comprendre que dans d'autres pays, d'autres solutions existaient. Ça m'a passionnée. J'ai décidé de vraiment approfondir ces compétences-là. Donc, j'ai cherché, j'ai étudié beaucoup ça. Ça m'a permis de comprendre une certaine méthode de comment fonctionne la peau, de comment la régler, etc. Et c'est là que j'ai décidé d'en faire mon métier. Et j'ai décidé de me former au métier de l'esthétique. comprendre son métier par sa base. Alors à l'époque j'avais donc un bac littéraire, il était tout à fait possible pour moi de me diriger tout de suite vers un BTS esthétique sauf que l'idée c'était pas juste d'avoir un diplôme c'était vraiment de connaître le métier et c'est pourquoi je suis partie en formation en dessous du diplôme que j'avais donc j'ai fait CAP, brevets professionnels, BTS, des formations complémentaires en esthétique et ensuite dans ce parcours là j'ai décidé de monter mon entreprise. Ce qui a donné suite ensuite à des études dans la gestion d'entreprise et le management. Oui, oui, et finalement, en fait, si on regarde mon parcours, c'est cette année post-bac. Alors bien sûr, avec un niveau CAP, brevet professionnel, je ne suis absolument pas d'un niveau doctorat, mais effectivement, après mon bac, j'ai accepté de refaire sept années d'études pour pouvoir vraiment connaître le métier de par sa base à 100%, pouvoir vraiment l'intégrer à 100%. Oui, c'est ça. Comme je disais, bien connaître le métier, comprendre toutes les facettes de ce métier. Et puis, comme tu dis, le prendre vraiment avec humilité et se dire, j'ai des compétences et je les ai apprises par moi-même. Maintenant, j'aimerais être guidée par le monde professoral, voir un petit peu des experts en France pour voir qu'est-ce qu'eux peuvent m'apporter. Et finalement, c'était intéressant parce que je m'étais toujours en comparatif par rapport aux choses que... que je connaissais et c'était des cours assez dynamiques puisque souvent je, pas je contredisais, mais je challengeais un petit peu les professeurs puisque en France on est sur un esthétique qui date de 1963. Donc on est vraiment sur une législation esthétique ancienne, mais pas du tout au goût du jour, alors que dans différents pays les esthéticiennes sont vraiment des... limite des assistantes de médecins et font vraiment des choses très poussées. Donc voilà, c'était assez intéressant de comparer les deux mondes.
- Speaker #0
Est-ce que tu as toujours voulu entreprendre ?
- Speaker #1
Je pense que j'ai toujours aimé le monde du commerce, parce que j'ai toujours voulu travailler dans le commerce, j'ai toujours aimé la relation client, j'ai toujours aimé la stratégie de comment faire fonctionner quelque chose, comment le faire fructifier, mais je ne savais pas trop comment le traduire. Et en fait... Je pense que j'ai eu un mauvais cursus, même si je suis très contente de l'avoir fait. J'aurais dû plus être dans le monde de l'économie, parce qu'effectivement, le monde de l'entreprise m'a toujours intéressée. Et à travers le monde de la beauté, j'ai pu ouvrir mon entreprise. Et finalement, avant tout, la première chose qui me passionne, c'est le monde de l'entreprise adapté au monde de la beauté. Donc ça, c'est très intéressant. Au fond, je pense que oui. Au fond, je pense que j'ai toujours imaginé faire ce métier-là de chef d'entreprise parce qu'en plus, j'aime toucher à tout. C'est ça qui est super quand on est chef d'entreprise, parce qu'il faut autant gérer la partie commerciale que marketing, que les réseaux sociaux, que des stratégies. C'est très pluridisciplinaire et finalement, c'est ce qui est hyper dynamisant. Je ne sais pas si je l'ai toujours su, mais au fond, je pense que oui.
- Speaker #0
Et quelles ont été les étapes pour monter à Perlara ?
- Speaker #1
Donc déjà, ce qui est bien dans le parcours, c'est que j'ai pu allier à la fois un parcours très scolaire et un parcours avec alternance. Donc, j'ai eu la chance d'avoir des expériences professionnelles à travers mon parcours scolaire. Quand je comprends comment fonctionne la peau, quand je comprends quelles méthodes apporter, même quand on a des problématiques internes, parce que moi c'est un problème hormonal, donc ça vient de l'interne, mais il y a quand même des solutions externes, etc. pour calmer les crises, etc. Je décide donc de partir me former sur le continent, dans différentes écoles. Et donc je suis ce parcours, je fais différentes formations professionnelles. Là où à la base, je pensais sélectionner plusieurs marques différentes, etc. Finalement, à un moment donné dans mon parcours, je me rends compte qu'une marque cosmétique répond parfaitement à cette méthodologie qui n'était pas très connue en France à l'époque, etc. Donc, je m'associe à elle, je commence à l'intégrer, à l'apprendre, etc. Et c'est à ce moment-là, je suis alors en BTS esthétique, c'est à ce moment-là que je décide finalement de monter mon entreprise. que j'étais partie pour faire un master en management et gestion d'entreprise. Je décide finalement de couper court, de rentrer en Corse. En plus, j'étais en pleine réacquise, c'est-à-dire que j'avais besoin de retrouver cette identité corse qui me manquait beaucoup. Et donc, à ce moment-là, je décide de rentrer en Corse. Donc, j'obtiens mon BTS, je décide de rentrer en Corse. Je décide de monter mon entreprise, mais je voulais un petit peu ouvrir mon champ des possibles quels autres types d'entreprises étaient possibles, quelles autres stratégies d'entreprise étaient possibles. Et donc, je décide de me former en licence de gestion d'entreprise à Corté. Et c'est là où j'arrive à obtenir le statut d'étudiant-entrepreneur. Donc, c'est-à-dire que pendant mes études, je monte mon entreprise. Donc, là où les autres sont en alternance dans leurs entreprises, moi, je suis à avoir des rendez-vous avec le banquier, je suis à chercher un expert comptable, je suis à… définir mon business model, etc. Donc, c'était super intéressant. Super intéressant parce qu'en plus, dans cette licence de gestion d'entreprise, on parle de plein d'entreprises, on parle de Total, on parle d'entreprises d'automobiles, etc. Donc, vraiment, ça me sort un petit peu de ce focus sur le monde de l'esthétique qui, comme je te disais, date de 1963 et qui reste quand même assez cloisonné. Et ça m'ouvre vraiment au monde de l'innovation. aux concepts innovants, etc. Et donc vraiment, ça m'aide à développer mon état d'esprit par rapport à ça. Et finalement, effectivement, à la fin de cette licence, à Perlard, j'étais presque prête. Donc, je décide d'arrêter mes études, d'avoir un diplôme juste pour un diplôme, ça ne m'intéressait pas. Et donc, c'est là où tout se concrétise. Donc, je décide d'ouvrir un centre-ville de par déjà l'envie de participer à la redynamisation du centre-ville et puis parce que le centre-ville impérial, le chic, le joli, ce qui pour moi représente tout ça. Donc là, ça a été un petit peu… Je dirais le Brokeback Combat, puisqu'il a fallu aussi aller à l'encontre des avis de la plupart des gens, puisque je voulais m'installer en centre-ville. Le centre-ville était en train de mourir, avait une mauvaise notoriété, je dirais, pour tout jeune entrepreneur. Mais j'y ai cru déjà de par l'envie de redynamiser le centre-ville. Il y avait en plus une action corps de ville à ce moment-là. Vraiment, il y avait un engouement pour revenir dans les centres. Et ce qui était intéressant aussi, c'est que pour moi, comme je voulais faire du haut de gamme, je trouvais que le centre-ville se prêtait le mieux. On me disait aussi, mais il n'y a pas de place pour se garer, c'est très difficile de rentrer en centre-ville. Mais je disais, oui, mais s'il n'y a pas de place pour se garer, c'est qu'il y a des habitants et que ces habitants ont aussi besoin d'avoir des services qualitatifs à leur portée. Donc voilà, ça a été pour moi un challenge de trouver aussi un local avec une grande superficie, puisqu'il me fallait au minimum de 100 mètres carrés. Donc ça a été là aussi tout un parcours semé d'embûches certes, mais très intéressant. Et j'ai finalement trouvé un local magnifique, tout voûté, avec des belles arcades de l'époque, rue de l'Assomption. Et c'est vrai que ça a été un vrai coup de cœur quand je rentre dans ce local. Vraie découverte, une vraie... Un bien-être à l'intérieur inexplicable et donc je décide de m'y installer. Donc des travaux faramineux que je n'avais absolument pas prévu de faire. Tout refaire, du sol au plafond, des canalisations. Enfin bon bref, ça a été vraiment un énorme challenge. Mais à aucun moment j'ai douté. C'est vrai que pourtant à la vue des investissements, etc. Moi je sortais d'études, j'avais pas de moyens. J'avais que des petites économies de mes différents petits travails que j'avais pu faire. Mais... C'est vrai que ça a été compliqué là aussi de faire comprendre que c'était le moment pour moi, parce qu'en fait ce n'était pas le moment, je n'avais pas l'argent, je sortais à peine d'études, j'avais des expériences professionnelles mais pas non plus une expérience dingue. Donc c'est vrai que tout ça, c'était un petit peu, ça allait à l'encontre de la logique pour certains mais je savais quoi, je savais que c'était le moment, je savais qu'il fallait y aller, j'étais prête et c'est comme ça que j'ai lancé le Centre.
- Speaker #0
Tu as rencontré des difficultés lors de ton entrepreneuriat ?
- Speaker #1
Oui, c'est vrai. Alors, le Covid est arrivé à peu près un petit peu moins d'un an après l'ouverture. Donc, ce qui se passe, c'est que moi, au début, au Centre Aperlard, je l'ouvre seule. Donc, je suis seule dans un espace de 120 mètres carrés avec quatre cabines. Tout est logique, mais en fait, j'avais déjà effectivement l'idée de m'agrandir. Donc, ce qui est super, c'est que très rapidement, j'ai le retour des clients et j'ai un établissement qui fonctionne assez bien, assez vite. Donc, j'ai la possibilité d'embaucher dès les premiers mois. Donc, je crois qu'au bout de six mois ou sept mois d'ouverture, j'embauche ma première salariée. Et très vite, j'embauche d'autres personnes. Donc, au début, on n'est que toutes les deux, on fonctionne à deux, tout se passe très bien. Et puis finalement... J'ai envie d'aller encore plus loin, donc je décide d'embaucher au niveau de la réception. Je décide d'embaucher dans les réseaux sociaux, etc. Je décide d'embaucher d'autres praticiennes, de prendre de l'alternance, etc. Donc, on se retrouve à être une équipe vraiment nombreuse. On arrive à une équipe de sept personnes et la patatras arrive le Covid. Donc là, c'est vrai que ça a été très, très stressant parce que déjà, humainement parlant, c'est un vrai choc. Ça a été un choc pour tout le monde. On n'était pas bien. On était tous... Très inquiète, qu'est-ce que le Covid, qu'est-ce qui allait se passer ? Donc déjà, humainement parlant, c'était chaud. Ensuite, professionnellement parlant, qu'est-ce qu'allait devenir mon entreprise ? Fermée, comment est-ce que j'allais réouvrir ? En plus, il n'y avait pas d'aide puisque je n'avais pas encore un an d'activité. C'était vraiment hyper stressant. Et c'est vrai que quand on est jeune entrepreneur, on y laisse des plumes en plein Covid. Donc moi, ça a été vraiment un gros moment de stress, un gros moment de... De mal-être, finalement, parce qu'il fallait garder la face par rapport aux équipes, mais des équipes qui étaient elles aussi pas bien. Des gros chamboulements parce que c'était le moment où il y avait aussi la grande démission, donc les équipes qui se désolidarisent de l'entreprise, et puis nous-mêmes qui ne savons plus comment être moteurs, puisque nous-mêmes on est vraiment dans un état de stress permanent. C'était vraiment très lourd comme période. Alors, ce qui était sympa, c'est qu'on avait plein de possibilités pour dynamiser. On a été très présentes sur les réseaux sociaux, on faisait des vidéos, on avait mis en place le click and collect, moi je faisais des livraisons. Enfin voilà, je ne me suis pas ennuyée du tout. Mais c'est vrai que ce qui a été compliqué, c'était la partie management. Parce que finalement, on n'est pas armé pour ça, pour gérer ces crises-là, surtout aux jeunes entrepreneurs. Et c'est vrai que... Quand une équipe aussi se désolidarise, se remet en question, etc., ça a été un grand moment de retournement, mais finalement qui a permis une vraie renaissance aussi pour le centre, parce que ça a été un moment de véritable introspection pour moi, de renouveau pour l'établissement et de pivot. J'ai vraiment fait un pivot, j'ai vraiment cherché à comprendre. Maintenant que l'entreprise a quelques années, puisqu'il y a eu un an d'ouverture, deux ans de Covid, deux ans de galère finalement, trois ans en tout. J'ai dit bon ben maintenant qu'est-ce que je veux vraiment pour l'établissement, qui je suis, quel manager je veux être, quelles ambitions je veux pour le centre, quelles ambitions je veux pour mes équipes, quelle équipe je veux avoir. Et tout ça, ça a été vraiment une vraie renaissance. Donc j'ai fait un gros travail d'introspection, je me suis fait accompagner, j'ai fait appel à du coaching, etc. Et c'est là où vraiment j'ai... Tel un phénix qui renaît de ses cendres, j'ai redonné vie à Perle à Rare. Et aujourd'hui, on est vraiment sur une toute nouvelle structure, dans la continuité des choses, mais sur une toute nouvelle structure qui a repris vie et qui reste finalement sacrément différente de la première structure ouverte.
- Speaker #0
Et quelles sont tes ambitions pour ton centre ?
- Speaker #1
Oui, déjà, ce qui a été très intéressant, c'est d'apprendre à me connaître. Parce qu'en tant que manager, on essaye de comprendre qui sont les autres, etc. Mais finalement, qui sommes-nous ? Avec qui sommes-nous compatibles aussi ? Avec qui pouvons-nous travailler en parfaite harmonie ? Quelles sont nos zones de talent ? Quelles sont nos zones de génie ? Quelles sont nos zones un peu de faiblesse aussi ? Etc. Donc déjà, ça, ça a été très intéressant pour moi d'apprendre à me connaître pour vraiment commencer à cibler des profils de collaborateurs et collaboratrices qui me ressemblent. et auprès de qui ça va être vraiment très intéressant de travailler. Ensuite, ça a été aussi de définir quelles sont les valeurs de l'établissement, pour aussi attirer des profils qui correspondent à l'établissement. Après, nous, c'est l'excellence, c'est le respect, c'est la bienveillance, c'est vraiment d'être dans une dynamique positive. Donc ça, c'est les valeurs de l'établissement que j'intègre maintenant dans la fiche de poste, dans mes recrutements. parce que je veux vraiment que les gens se reconnaissent là-dedans. Fiabilité, bienveillance, générosité, etc. Excellence, évidemment, comme je l'ai dit. Et après, c'est vrai que moi, je suis quelqu'un qui a beaucoup d'ambition. J'espère pouvoir donner beaucoup de possibilités à cette marque qui est à Perlarare et à travers ça, pouvoir aussi donner plein de possibilités aux collaborateurs qui travailleront avec moi à ce moment-là, puisque... J'aimerais pouvoir fidéliser comme ça des personnes et à l'intérieur de cette entreprise leur donner la possibilité de faire plein de postes différents, être praticienne, pourquoi pas être responsable de sang, pourquoi pas être dans la formation, enfin vraiment j'ai des grandes ambitions et pour ça j'ai bien conscience qu'il faut savoir s'entourer des bonnes personnes et qu'il faut aussi être capable de les garder et de les dynamiser etc. Donc c'est vraiment un objectif pour moi, c'est l'objectif premier, recruter, fidéliser et dynamiser.
- Speaker #0
Comment est-ce que tu gères tes équipes ?
- Speaker #1
C'est vrai que le management, le recrutement, c'est aujourd'hui, je dirais, la bête noire de tout entrepreneur puisque moi j'ai toujours pensé que ce qui me poserait problème dans le développement de mon entreprise, ce serait l'axe financier. Parce que comme je te disais, je suis sortie de mes études pour ouvrir l'établissement, tous mes apports financiers, c'est des crédits. Donc ça a été vraiment pour moi le grand point d'interrogation, est-ce que je vais y arriver à ce niveau-là ? Est-ce que je vais réussir à rentabiliser ? Pour moi c'était vraiment la grande question. Et en fait je me suis rendu compte que finalement la plus grosse problématique c'est l'humain, c'est le recrutement, c'est de réussir à attirer des talents. Alors en plus chez nous, habitant sur une île, c'est d'autant plus difficile. qu'un CFA, donc c'est vrai qu'il n'y a pas d'école d'esthétique, etc. Donc il faut attirer des profils du continent. Mais c'est aussi très challengeant pour eux, parce que tout quitter pour rentrer dans une île qui a des codes, etc. Puis la Corse l'été et la Corse l'hiver, c'est deux mondes différents. Enfin voilà, c'est très compliqué. Donc c'est vrai que là, aujourd'hui, c'est mon challenge. Le challenge du Centre Aperle à Rare, c'est vraiment d'attirer, de recruter des profils comme ça qui à la fois vont complètement intégrer l'entreprise et qui sont prêts justement aussi à certains sacrifices par rapport à l'insularité. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui le management que je propose, c'est un management de proximité, on est vraiment sur une équipe famille. Moi c'est très important de créer une équipe qui... qui est liée, parce qu'on passe beaucoup de temps au sein de l'entreprise. Et voilà, c'est de recruter des profils qui à la fois répondent aux valeurs de l'entreprise, à la fois qui ont ce côté intrapreneurial, c'est-à-dire qui ont cette fibre, un peu entrepreneur, mais au sein d'une entreprise. Des profils qui ont envie de s'investir pour une seule et même entreprise, de grandir avec cette entreprise, qui ont des ambitions pour cette entreprise. Et voilà, aujourd'hui j'ai une collaboratrice Aurélie qui est complètement dans ce move-là, qui m'a beaucoup stimulée, beaucoup redonné espoir aussi dans la gestion d'une équipe. Et c'est important parce que c'est vrai qu'en tant que chef d'entreprise on est moteur, mais finalement l'équipe l'est tout autant parce que nous aussi on a des moments de creux, des moments de doute, et en fait c'est vraiment un vrai échange qui se crée. Et pour moi c'est important aujourd'hui de créer une équipe noyau. qui va demain m'aider à complètement développer la marque. Mais c'est un challenge.
- Speaker #0
Le fait d'appartenir à un réseau t'aide-t-il ?
- Speaker #1
Oui, alors le BNI, c'est un groupe d'entrepreneurs qui se retrouvent chaque semaine pour parler de leur activité, parler de leurs offres commerciales, etc. avec comme objectif d'être le commercial. de chacun d'entre nous, c'est-à-dire qu'on va essayer de faire connaître l'entreprise, faire connaître les services, etc. Donc c'est quelque chose qui est mondial, c'est présent dans le monde, et c'est vraiment faire du business de manière décomplexée, avec des domaines d'activité qui sont très différents du sien, puisque déjà c'est impossible d'avoir de la concurrence, vous êtes le seul représentant de votre domaine d'activité, et en plus de ça, c'est très diversifié, puisqu'on va avoir... Une esthéticienne, un notaire, un agent immobilier, un avocat. C'est vraiment très varié. Donc c'est vrai qu'au départ, je ne connaissais pas ce qu'était ce réseau. Mais j'étais comme ça dans une quête d'agrandir mon réseau professionnel, de rencontrer de nouvelles personnes. Et c'est vrai qu'à un moment donné, s'est présentée l'opportunité du BNI. Donc ce que m'a permis le BNI, c'est effectivement de rencontrer des personnes qu'on n'est pas. qu'on ne rencontrerait peut-être pas à d'autres occasions. Donc ça, c'est très intéressant de créer des relations significatives aussi, parce que finalement, on arrive à rencontrer des personnes qui ont souvent les mêmes centres d'intérêt, les mêmes problématiques, donc les mêmes sujets de discussion. Donc c'est vrai que c'est très intéressant pour la stimulation intellectuelle, c'est très intéressant aussi de se... de se retrouver comme ça et de pouvoir échanger sur des thèmes que certains ont déjà connus, où ils ont trouvé des solutions, ou en tout cas, ils ont une écoute qui est vraiment adaptée à nos besoins. Donc ça déjà, c'était le premier niveau d'apport du BNI. Ensuite, j'ai eu la chance d'avoir la présidence de ce BNI. Et là, c'est vrai que ça a été vraiment très intéressant pour moi de me découvrir dans, je dirais, l'animation de Réunion. Animer 40 chefs d'entreprise à 7h du matin, vendredi, fin de semaine, c'est pas facile. Et c'est vrai que ça a été un vrai challenge pour moi. Déjà parce que c'est pas simple de se confronter à l'effet de groupe, au jugement quand même, mine de rien, puisqu'on anime pendant une heure et demie une réunion, on doit mettre en avant les différents profils, on doit dynamiser ces réunions, donc trouver des sujets, des thèmes, etc. Et c'est vrai que moi, ça a été vraiment très, presque limite cathartique, parce que finalement, on a peur de ce qu'on peut renvoyer comme image, on a peur de ce qu'on peut produire. Et finalement, quand on se rend compte qu'on gère plutôt pas mal, qu'en tout cas, on est fier de ce qu'on fait, de l'avoir fait, etc., ça a été vraiment très intéressant. Ça permet aussi de... De rencontrer vraiment les personnes de manière plus intime, là aussi d'approfondir dans les relations significatives et donc de potentiellement faire fructifier son établissement. Et après ce qui est bien c'est qu'aussi en tant que chef d'entreprise, en fait il y a plein de choses, plein de possibilités. Et donc demain vous avez un litige, vous pouvez prendre conseil auprès de l'avocat du groupe. Vous avez besoin de faire un site internet, vous avez une agence de création de site internet. Vous avez besoin de conseil en community management. Il y a vraiment des experts dans chaque domaine qui peuvent vous accompagner et qui d'un seul coup font faire un gap à votre entreprise. Parce que finalement, il y a plein de possibilités qui s'offrent à vous. Il faut les sélectionner, il faut les analyser. Et ça permet vraiment de grandir. Moi, c'est vrai qu'en maintenant trois ans de BNI, j'ai vraiment vu une vraie évolution.
- Speaker #0
Et comment fais-tu pour gérer ton temps ?
- Speaker #1
Alors, c'est très intéressant que tu poses cette question parce que justement, en ce moment, il y a un vrai changement. En fait, ce qu'il faut savoir, c'est que moi, j'ai entre guillemets mis ma vie personnelle entre parenthèses pendant près de dix ans. Parce que c'est vrai que pendant sept ans, je me suis formée. Donc, je suis partie sur le continent. J'ai quitté mes amis, j'ai quitté mon cocon. Donc, je suis partie sur Nice. Puis après, je suis revenue en Corse. Puis je suis repartie sur Lyon. Puis après, je suis allée sur Corte, etc. Donc, j'ai accepté de mettre un petit peu cette vie personnelle de côté. Et après, il y a eu l'ouverture d'Aperla Rare. Donc, j'y étais nuit et jour. Je ne pensais qu'à ça. Je ne faisais que ça. Donc, ça a été vraiment, en fait, dix ans un petit peu de mise en parenthèse sur la Célia perso. Et arrivé à mes 30 ans, l'entreprise sortait du Covid, on retrouvait un petit rythme de croisière, en tout cas je savais où je voulais aller, etc. Et c'est vrai qu'à mes 30 ans, je me suis dit, mais qui je suis ? Qui je suis sans la perle à rare ? Et ça a été une vraie question, une vraie révélation, où je me suis rendue compte qu'en fait, pendant toutes ces années, je m'étais, et à juste titre, c'était ce qu'il fallait faire, je pense, mais je m'étais vraiment... enfermé un petit peu dans ce rôle d'entrepreneuse en délaissant complètement cette Célia perso. Et j'ai décidé de justement lui laisser de la place. Donc, lui laisser de la place, ça voulait dire aussi accepter de délaisser un petit peu l'entreprise. Alors, toute proportion gardée, évidemment, parce qu'on a des engagements, on a des responsabilités. Mais c'était vraiment important pour moi de retrouver un équilibre qui était... complètement déséquilibrée, je ne pouvais rien faire d'autre que travailler, je ne savais rien faire d'autre que travailler. Et donc pendant deux ans, j'ai essayé de vraiment rééquilibrer tout ça. Ce qu'il faut savoir aussi, c'est que l'été d'il y a deux ans, j'ouvre Porto Vecchio, j'ouvre une deuxième petite entreprise, un aperle à rare, un petit espace soin à Porto Vecchio. Là, changement d'équipe, etc. Finalement, c'est là où on redécouvre un petit peu le rythme de croisière après le Covid. En plus, on a un gros surcroît d'activités. En fait, ce qui se passe, c'est qu'il y a le Covid, donc vraiment morosité absolue. On sort tous du Covid, donc on a un pic de croissance où là, c'est la fête, etc. Et puis finalement, après ce pic de croissance, on retrouve un petit peu un rythme normal qui est finalement beaucoup plus lent. Là, changement d'équipe, etc. Moi, plein questionnement sur qui je suis, à part à Perlarare, etc. Et je pense que pendant un été, avec les deux entreprises, les allers-retours, etc., je suis à la limite d'un petit burn-out. Et c'est là où finalement, en fait, je me questionne.
- Speaker #0
Qui suis-je sans tout ça ? Si demain tout ça s'arrête, qu'est-ce que je fais ? Et c'est vrai que je décide là aussi de me faire accompagner. Je décide de vraiment faire une grosse introspection sur qui je suis, etc. Et je décide de développer cette Célia perso parce que je trouvais ça important aussi pour l'entreprise d'avoir cet équilibre parce que finalement, je pense que quand on est complètement... sous l'eau, stressé, pas bien, pas heureux. Je pense que ça a aussi des conséquences sur l'entreprise, ça a des conséquences sur notre management, ça a des conséquences sur notre créativité. Donc j'ai dit, ok, je vais m'octroyer quelques années où je vais laisser place à Célia, qu'elle s'épanouisse, qu'elle se découvre. Et je suis sûre que quand ça va retrouver un équilibre, à Père Larare, on va en être vraiment gagnant. Et je commence déjà à en récolter les fruits. Parce que finalement, je suis beaucoup plus détendue au travail. Finalement, j'ai appris à me connaître, donc à me diriger vers des profils avec qui je suis complètement compatible. Je suis plus à l'aise, j'ai beaucoup plus d'idées. Donc ce rééquilibrage a été vraiment, à un moment donné, très intéressant et très important. Alors, c'est en cours, c'est vraiment une grande transition, parce que, alors j'espère ne pas prendre dix ans là aussi. mais non, c'est un chemin qui est très agréable j'en suis au fait que cette Célia s'harmonise vraiment avec Aperla Rare et Aperla Rare s'harmonise aussi vraiment avec Célia, donc ça rend Aperla Rare plus ouvert, peut-être plus moderne aussi, plus cool et en même temps toujours avec ces valeurs qui sont intrinsèques, donc excellence etc. Et ça rend une Célia aussi plus alignée, plus détendue, plus ouverte aux opportunités et en même temps plus apaisée, plus patiente. Parce qu'à un moment donné, j'étais prise complètement dans cette envie d'avoir un million d'entreprises, un million de personnes qui travaillent avec moi, etc. Mais sans les outils, sans... Voilà, il faut prendre chaque chose en son temps, il faut structurer. Il faut accepter que les choses se solidifient, créer des repères stables, etc. Et donc, c'est un petit peu cette réharmonisation qui est en train de se passer.
- Speaker #1
Est-ce que tu peux nous donner quelques conseils ?
- Speaker #2
Ce que je peux donner,
- Speaker #0
c'est d'avoir une vision claire. C'est de prendre le temps de réfléchir là où je veux aller. De clarifier en fait cette vision, d'avoir un objectif à court terme, atteignable. Donc déjà c'est ça, c'est de définir un objectif, une vision et de s'y tenir avec beaucoup d'humilité,
- Speaker #2
beaucoup de patience, etc. Mais de garder cet objectif-là et de faire preuve de ténacité. Et ce n'est pas parce qu'il y a des obstacles qu'on n'est pas sur le bon chemin. Parce que parfois il y a des sacrés obstacles et on se dit non mais... En fait, c'est un signe. Il faut arrêter, il faut stopper, je ne suis pas faite pour ça. En fait, c'est de se dire non, il y a un obstacle, mais c'est une opportunité de grandir. Et c'est vrai que là où au départ, j'étais un petit peu en lutte contre ces obstacles,
- Speaker #0
maintenant, je les accueille vraiment en disant OK,
- Speaker #2
là, il y a une possibilité de grandir. Donc, je l'observe, cet obstacle. Et en fait, maintenant, je l'appelle opportunité. Donc, voilà, ça déjà, c'est un conseil que finalement, je me suis fixée, je me suis donnée, et c'est vraiment un conseil que je peux donner aux autres. C'est à un moment donné, quand on fait face à une difficulté, il ne faut pas abandonner, il faut par contre faire preuve de vraie humilité et se dire, qu'est-ce que je peux en tirer ? Et après... Un conseil pour les autres aussi, c'est, voilà, moi j'entends beaucoup des jeunes entrepreneurs qui ferment leur société ou qui sont vraiment dans de grandes difficultés ou qui ont la peur de se lancer parce qu'il y a la peur de l'échec. Et moi, je dis toujours une phrase, c'est, il n'y a que ceux qui ouvrent des entreprises qui en ferment. On s'en fiche en fait de tout ça. Il faut juste y aller, quoi. Et ça fait partie du parcours parce que peut-être que ces entreprises qu'on fermera ou que vous fermerez, etc., ça va vous permettre d'en ouvrir une. énormissime parce que tout ça, ça va vous apprendre tellement sur vous,
- Speaker #0
tellement sur le monde de l'entreprise,
- Speaker #2
tellement sur le marché, etc., qu'il faut y aller, il faut se lancer, il ne faut pas avoir peur. Et un autre conseil, c'est si tu as peur, vas-y, parce que c'est qu'il y a quelque chose à gratter derrière. Alors, je ne dis pas d'y aller n'importe comment. Mais si tu as peur, vas-y, c'est qu'il y a quelque chose de très, très chouette à découvrir sur ton...
- Speaker #1
Eh bien maintenant, pitche-nous ton entreprise.
- Speaker #0
Alors, si je dois pitcher mon entreprise, je dirais le centre Aperla Rare, qui est un centre expert de la peau. C'est vraiment le premier centre d'accompagnement pour les différentes problématiques de peau ou tout simplement pour l'accompagner dans sa bonne santé. Si je dois expliquer le concept en quelques mots, c'est... On est un petit peu comme une parapharmacie avec des valeurs ajoutées, dans le sens où on va vraiment proposer des diagnostics appareillés, on va vraiment proposer la création de routines de cosmétiques qu'on va utiliser tous les jours de manière personnalisée. On va pouvoir faire un suivi de l'utilisation de ces cosmétiques au quotidien. On va pouvoir proposer aussi des soins complémentaires à cette prise en charge. En fait, l'idée, c'est que les personnes arrivent chez nous, viennent faire un diagnostic, viennent sélectionner les bons cosmétiques qu'il leur faut au quotidien, parce qu'en fait, prendre soin de sa peau, c'est comme aller dans un objectif de perte de poids. Il y a l'alimentation avec les cosmétiques, ce qu'on va apporter au quotidien à notre peau. Il y a l'activité physique qui va s'apparenter à toute la gestuelle qu'on va faire quand on applique ses cosmétiques, les différents massages, etc. Et après, il y a la salle de sport. La salle de sport, c'est nous, c'est le centre. Donc, voilà, c'est vraiment réapprendre comment prendre soin de sa peau. Ce n'est pas qu'aller faire des soins ponctuellement de manière passive une fois par mois. C'est vraiment intégrer des bons gestes au quotidien, apporter des bons cosmétiques. Less is more, donc vraiment mieux sélectionner ses cosmétiques, les utiliser comme il faut, avoir un suivi, les changer quand il faut les changer, avoir une skin expert, donc une experte de la peau qui est attitrée et qui va nous accompagner dans cette démarche. et pouvoir faire des soins de manière ponctuelle pour optimiser les résultats, aller encore plus loin. Donc voilà, je dirais qu'on est vraiment un centre d'accompagnement. Sélectionnez les cosmétiques et accompagnez nos clients sur un moyen ou l'autre.
- Speaker #1
Merci à Célia pour ce bel échange et merci à vous pour cette écoute. N'hésitez pas à noter, partager et vous abonner à ce podcast. Cela nous aide énormément. Cet épisode est réalisé par podcast ou... et la M3E est financée par la M3E et BPI Trans. A très vite pour un nouvel épisode.