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Carré d’As - Le Podcast où chaque carte raconte une histoire

Sylvain Duthu - Un Boulevard des Airs recherche La Recette du Bonheur à 15h22

Sylvain Duthu - Un Boulevard des Airs recherche La Recette du Bonheur à 15h22

28min |08/12/2024
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Sylvain Duthu - Un Boulevard des Airs recherche La Recette du Bonheur à 15h22

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28min |08/12/2024
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Description

Bienvenue dans Carré d’As, le podcast où chaque épisode est un jeu de cartes imprévisible, animé et produit par Benoît BAUD. Plongez dans un univers où les personnages de différentes familles de cartes prennent vie pour guider les grandes lignes de la discussion. Chaque invité, qu’il soit passionné, expert ou créatif, se retrouve face à un défi : choisir une carte, dévoiler ses secrets et se laisser porter par le hasard… ou plutôt, par la stratégie du jeu.


Le concept est simple : tu as devant toi un jeu de cartes avec des personnages intrigants issus de différentes familles. À chaque nouvelle carte piochée, une nouvelle direction, un nouveau sujet, mais surtout une nouvelle aventure. Le Joker ? C’est la carte qui peut tout changer, et tu peux la déclencher à tout moment pour ajouter une touche d’imprévu et de suspense.


Chaque épisode est une surprise, un mélange d’humour, de réflexion, de culture et de conversations authentiques. Que tu sois un amateur de jeux de société ou simplement curieux, Carré d’As t’invite à piocher ta prochaine carte pour découvrir des invités inspirants et des discussions sans filtre.


Rejoins-nous à chaque nouvel épisode et laisse-toi surprendre par le jeu des cartes !


Pour plus d’informations, contactez-nous :

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👉 Email : carredaspodcast@gmail.com

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La soirée était bien hier ?

  • Speaker #1

    Oui, je suis allé voir quelqu'un que j'adore, qui s'appelle Paola.

  • Speaker #0

    Et le concert était bien ?

  • Speaker #1

    Oui, très bien. Elle est super forte. Elle est super forte sur scène, elle est très chouette. Et elle a vraiment des très belles chansons.

  • Speaker #0

    Tu as déjà travaillé un peu avec elle ?

  • Speaker #1

    Non, jamais. En revanche, on a une connaissance en commun qui s'appelle Ausha, qui a bossé avec moi sur l'album et qui a bossé avec elle aussi sur son EP. C'est lui qui a fait le lien. Et voilà.

  • Speaker #0

    Et bien alors, commençons alors.

  • Speaker #1

    C'est parti. Tu as fait le choix de plonger tes oreilles dans un univers classe. Sois Carreta, un Carreta.

  • Speaker #0

    Bonjour Sylvain.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Comment ça va ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question ça.

  • Speaker #0

    J'aime bien commencer par cette question parce que c'est toujours la question la plus vague.

  • Speaker #1

    Et moi j'ai toujours du mal à dire ça va. Je me pose toujours mille questions du coup. Allez on fait une moyenne ? Ouais. Ça va.

  • Speaker #0

    Bon ça va alors, c'est ce qu'il faut alors. On est bien en plus là. Il y a du brouillard dehors, bon c'est pas le meilleur temps.

  • Speaker #1

    Non c'est vrai que j'ai eu beaucoup de mal à partir de Biarritz, je vous le cache pas, parce que c'est l'été en bas. Quand je dis en bas c'est dans le sud. Oui voilà,

  • Speaker #0

    côté Biarritz.

  • Speaker #1

    Et j'avais oublié qu'on était en plein mois de novembre donc ça m'a fait vraiment bizarre.

  • Speaker #0

    Et bah commençons le concept de Caridas. Caridas en fait je vais te proposer des cartes avec des questions derrière. Tu vas devoir lire les questions tout simplement pour que tu vas devoir y répondre aussi. C'est pas moi qui vais répondre à la question.

  • Speaker #1

    C'est marrant, très bien.

  • Speaker #0

    Et puis on va commencer alors avec du coup la première carte c'est donc le roi. Le bleu ou le rouge ?

  • Speaker #1

    Ah bah j'ai pris le bleu.

  • Speaker #0

    Et bah très bien.

  • Speaker #1

    Mais attends, je prends le rouge.

  • Speaker #0

    Ah d'accord.

  • Speaker #1

    Je croyais que c'était la deuxième carte mais non je prends le rouge. Il était comment le Sylvain au fond ? C'est marrant, c'est une question que je pose très souvent au repas de famille, de manière très égocentrique d'ailleurs. D'accord. Comment j'étais quand j'étais petit. Parce que je n'ai pas des souvenirs très fournis, on va dire. J'ai des souvenirs de détails un peu anodins, détails à la con même. Mais en général, j'aime bien me demander comment j'étais. Et j'ai des réponses, et de ce que je me souviens aussi. J'étais bon élève, c'était très important pour moi l'école. C'est très important d'avoir des bonnes notes, pour ne pas dire d'être le premier de la classe. Donc j'étais travailleur, sérieux, plutôt timide, plutôt introverti. Et un truc important, j'étais un peu caméléon. C'est-à-dire que j'étais super bien avec les premiers de la classe, j'étais super bien au fond de la classe aussi avec les déconneurs. J'étais très bien avec... avec ceux qui faisaient du solfège à 5 ans et j'étais trop bien aussi avec ceux qui faisaient du foot tout le temps. Donc j'étais un peu caméléon.

  • Speaker #0

    Bien avec tout le monde en fait.

  • Speaker #1

    Ouais. J'étais bien, en tout cas je m'entendais bien avec ces gens-là. Est-ce que j'étais heureux tout le temps ? Mais j'étais plutôt timide.

  • Speaker #0

    Et tu faisais déjà de la musique à cette période ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai commencé à 5 ans.

  • Speaker #0

    Tu commençais le chant ou même déjà un instrument ?

  • Speaker #1

    Je n'ai jamais pris de cours de chant. C'est une honte totale.

  • Speaker #0

    Mais non !

  • Speaker #1

    Mais j'aurais dû, je le sais. Mais non, à 5 ans, j'ai commencé par ce qu'on appelle une classe d'éveil musical. Parce qu'à 5 ans, c'est trop quand même. Mais assez rapidement, 6-7 ans, j'ai commencé le solfège. Et quand tu as une petite base de solfège, après, ça t'ouvre l'instrument. Moi, j'ai choisi le piano. Donc à 7 ans, je faisais du piano. Même avant, peut-être. Et ensuite, assez rapidement, on m'a dit, tiens, tu n'es pas mauvais en rythme. Tu vas être le batteur de l'harmonie du village. Donc j'ai appris un peu la batterie. Et tout ça, c'est au primaire. Donc très jeune, je fais quand même plein de trucs. Et dès le collège, je crois que je commençais à écrire mes premières chansons.

  • Speaker #0

    Ah oui, quand même.

  • Speaker #1

    Très tôt. Oui, hyper tôt. Des poèmes, ça tout petit. Et ensuite, dès que mon niveau de piano le permet, des chansons. Piano-voix.

  • Speaker #0

    Ce serait quoi le thème du premier poème que tu aurais écrit ?

  • Speaker #1

    C'est essentiellement des histoires d'amour.

  • Speaker #0

    C'est toujours bien les histoires d'amour en fait.

  • Speaker #1

    En fait... Peut-être pas pour tout le monde, mais j'ai l'impression que pour beaucoup de gens, c'est un moteur fabuleux. C'est un moteur aussi bien dans la joie que dans la tristesse, mais c'est un moteur de création, d'inspiration infini.

  • Speaker #0

    Et si on part un petit peu sur aujourd'hui, sur ton toi d'aujourd'hui, comment tu te définirais ?

  • Speaker #1

    J'ai pas changé. Toujours pareil ? Tu prends exactement le même Sylvain enfant et tu lui mets quelques cheveux en moins, quelques rides en plus.

  • Speaker #0

    Et toujours caméléon ?

  • Speaker #1

    Toujours caméléon, oui. Ça, oui. Après, moi, je viens d'un milieu assez populaire et j'ai traîné très jeune au collège avec des gens dans un milieu beaucoup plus aisé. Et je me suis senti... Je me suis senti bien partout et je crois que ça a été une bonne école. En tout cas, la mixité sociale de mon collège, notamment, où se mélangeaient des fils d'agriculteurs, des fils de paysans, des fils d'ouvriers, des fils de chirurgiens, des fils... Je dis fils, mais c'est des fils et filles, on est d'accord ? Des enfants de psychiatres, des enfants d'avocats et tout, tout se mélangeait. Et je suis un fervent défenseur de la mixité sociale parce que je trouve que c'est aidant pour tout le monde. Ça peut élever tout le monde, en fait.

  • Speaker #0

    C'est comme ça qu'on évolue le mieux.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai l'impression, dans le mélange des classes sociales, dans le mélange des styles, dans la cohabitation, en fait. C'est trop important.

  • Speaker #0

    Et on te connaît beaucoup avec Boulevard des Airs. Comment ça a démarré, cette aventure ?

  • Speaker #1

    Eh bien, après le collège.

  • Speaker #0

    Après le collège. D'accord. Tout de suite, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, tout de suite. En fait, au collège, moi, je commence à avoir des envies de scène. Donc, je joue mes chansons. Ça m'arrive parfois, à la fin des... pour la fête de la fin d'école de musique, c'est déjà Laurent Garnier, qui est, alors pas le DJ, mais Laurent Garnier, le bassiste de Boulevard des Airs, avec qui je démarre la musique à l'âge de 5 ans. Et c'est lui qui m'accompagne au piano, puis ensuite, ensemble, on va monter un groupe de rock, de reprises. Moi, je fais la batterie, lui, il est au piano. On fait des reprises de Kyo, de Red Hot Chili Peppers, de Muse, etc. Très rock. C'est ma période rock. Et ensuite, moi, je découvre un nouvel univers. grâce à une amie, je découvre les Ogres de Barba, Clarue Ketanou, le rock alternatif, la Manon et Grama, Nunchao, tout ça. Et là, je me dis, mais c'est incroyable, en fait. Et j'ai envie de monter un groupe de musique de chansons françaises alternatives aussi. Et avec Lolo, on se dit qu'on va monter un groupe. Je demande à des copains, est-ce que vous connaissez des musiciens ? On me dit, tiens, il y a Florent Dasque là-bas, il fait de la musique, son frère aussi, machin et tout. Donc je vais aller voir un peu tout le monde. Le dimanche d'après, on répète. Et... Et quelques mois après, on trouve le nom Boulevard des Airs. Et puis ensuite, on va exister pendant 20 ans.

  • Speaker #0

    Et après, c'était parti.

  • Speaker #1

    Oui, ça a démarré tout doux. On a 15, 16 ans à l'époque. Donc, on a le bac.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas là qu'on fait les zéniths.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas là qu'on fait les zéniths.

  • Speaker #0

    Non, ce n'est pas.

  • Speaker #1

    Non, c'est là qu'on fait les bars. Mais vraiment les bars où tu connais. un peu le patron qui veut bien t'accepter non non là c'est vraiment tout petit on compose on écrit on fait des chansons on fait quelques premières parties mais bon d'abord le bac et puis ensuite on a quand même ça en ligne de mire à l'époque donc

  • Speaker #0

    tout doux au début tout doux mais qu'est-ce que ça t'a apporté dans ta vie d'artiste ? au niveau de ton évolution, Boulevard Désert, plus après ta vie personnelle aussi ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est très imbriqué. Ma vie d'artiste, c'est Boulevard Désert. Et Boulevard Désert, c'est ma vie d'artiste pendant 20 ans. Entre 2004 et 2024, c'est vraiment imbriqué. C'est-à-dire que j'ai un projet, c'est celui-là. J'ai une envie, c'est que ce projet fonctionne. J'ai fait très peu de choses à côté en fait. Alors je faisais un peu de photos, j'ai toujours fait des petits trucs à côté, mais l'essentiel de mon temps est passé et consacré à Boulevard Désert. Donc c'est vraiment ça ma vie d'artiste, écrire des chansons, apprendre, parce qu'on a appris sur le tas nous, donc apprendre à enregistrer, apprendre à... à faire une maquette, comment on fait pour faire des concerts, qui c'est qu'on appelle. Parce qu'au début, on n'a personne, donc on prend le téléphone. Et puis on appelle des festivals, on est un groupe du Sud, etc. Donc on fait tout tout seul. Et mine de rien, c'est une école incroyable de se démerder comme ça au début tout seul. Parce que forcément, après, tu sais précisément comment ça fonctionne.

  • Speaker #0

    On va passer à la reine, toujours pareil, bleue et rouge devant toi. Ce serait laquelle de reine ? Et qui serait ta reine, tiens ?

  • Speaker #1

    Je vais prendre la bleue.

  • Speaker #0

    La bleue.

  • Speaker #1

    Ah, boulevard des airs au juste, Sylvain Dutu.

  • Speaker #0

    On en a parlé un petit peu. C'est pour ça que je voulais passer un peu à la suite, parce qu'au final...

  • Speaker #1

    Attends, tu m'as posé une question, quelle serait ma reine ? C'est une bonne question, ça. Moi, je dirais ma compagne, évidemment. Julie. Moi aussi,

  • Speaker #0

    elle écoute. Voilà.

  • Speaker #1

    Elle écoutera. Après, elle écoutera, elle me dira si c'était bien ou pas. C'est elle qui a le dernier mot sur... Ah, j'ai l'impression. Ça va, t'étais bien. Non, c'est moi qui ai l'impression. Boulevard des airs au juste, Sylvain Dutu. Pourquoi choisir ? En fait, Boulevard Désert, c'est vraiment 20 ans de ma vie. Donc c'est quand même beaucoup. On va dire que sur un livre, c'est un chapitre important. Il n'y a pas que Boulevard Désert. Donc je dirais Sylvain Dutu. C'est quand même le socle. Et c'est quand même lui qui va créer Boulevard Désert, mais qui va faire autre chose à côté aussi. Donc je dirais quand même Sylvain Dutu. C'est pour ça que j'ai repris. Quand je me suis lancé sur un projet solo comme ça, je ne me suis pas posé la question longtemps. Je me suis dit que je m'appellerais comme je m'appelle. Et voilà, Boulevard Désert, j'ai pas du tout envie de le renier. Au contraire, je suis super fier de ça. Les garçons, donc les autres, dans une formule un peu différente, puisque moi je serai pas là, rentrent en studio, préparent un album et vont faire des concerts aussi.

  • Speaker #0

    Passons un petit peu à l'album. Parce que l'album, là en tour que Sylvain Dutu, s'appelle 15h22.

  • Speaker #1

    Pourquoi ? C'est une bonne question aussi. Et c'est une longue histoire. Il y a 5 ans, je me réveille avec une idée... un peu bizarre, c'est celle de prendre en photo tous les jours, sans exception. Ce qu'il y a sous mes yeux, devant moi, à 15h22 précisément. Donc j'ai cette idée bizarre, et puis ensuite je vais essayer de l'écrire, pourquoi j'ai cette idée, qu'est-ce que ça signifie, quelles contraintes. Il faut vraiment tenir la régularité sinon ça n'a pas de sens. Il faut qu'il n'y ait pas d'exception sinon ça n'a pas de sens. Et donc je me mets en une sorte de cahier de charge comme ça, de cadre artistique, de contrainte. Et j'attaque le projet. Et je vais faire ça pendant quelques jours, quelques semaines, quelques mois. Et en fait je vais faire ça pendant 5 ans. Donc ça fait beaucoup de photos. Ça fait 2000 photos presque. Et en fait, au début, juste je sauvegarde ça sur un disque dur. J'ai pas trop d'idées de pourquoi, ni à quoi ça va servir. Mais je continue. Et au bout d'un moment, quand même, en ouvrant mon disque dur, mon ordi, je regarde. Et d'un coup, je capte un peu l'intérêt du projet que je suis en train de faire. Je vois qu'au tout début du projet, on voit une jeune fille, puis on la voit plus. Et puis on en voit une autre. On voit un chien, on en voit deux. On voit une maison, puis on la voit plus. On voit une nouvelle maison, une nouvelle ville. On voit un grand-père, puis on le voit plus du tout. Et en fait, ça raconte toute ma vie. Je suis en train vraiment de faire le journal intime que j'ai jamais tenu, à regret, mais sans un mot, en photo. Et il y a toute ma vie qui défile comme ça, en creux, avec des événements importants qu'on pense déceler, deviner dans ce projet, mais qui n'est jamais vraiment dit. Par exemple, il n'y a pas de... C'est l'inverse d'un album photo, en fait. Un album photo, on va prendre des moments importants. Le baptême, la naissance, le mariage, les anniversaires. Et là, c'est l'inverse. 15h22, c'est une heure très creuse. C'est un moment très creux dans la journée, très banal, où il se passe des choses très anodines, pas très intéressantes. Mais c'est un horaire qui en dit beaucoup sur nous, j'ai l'impression. Quand on regarde ces 2000 photos, quand on les a sous les yeux, on se rend compte de ce qu'on fait vraiment de nos journées, de comment on remplit notre temps, de ce qu'on fait en fait.

  • Speaker #0

    Et l'album serait un journal intime du coup ?

  • Speaker #1

    Et du coup, en fait, en parallèle de ce projet photo, qui me prend à peu près une seconde par jour, puisque je ne réfléchis pas, je ne cadre pas, je prends la photo de ce qu'il y a devant moi. En parallèle, je commence à écrire des chansons, et je me rends compte assez rapidement que ça va être très intime, que ça va être perso, que ça va ressembler à un journal intime. Et du coup, je me dis, voilà, je pense que les deux projets... correspondent, je les mène de front en même temps, il y a d'un côté un journal intime photographique, d'un côté un journal intime musical, en chanson donc je vais faire correspondre les deux projets et appeler cet album 15h22 alors ça mérite explication parce que sinon on peut deviner autre question,

  • Speaker #0

    la différence entre Boulevard Désert et 15h22 ce serait quoi ? Pour ceux qui te découvrent ou même ceux qui te connaissent et qui se disent tiens est-ce que je vais aller écouter Sylvain Dutu tout seul ?

  • Speaker #1

    la très grande différence peut-être la seule, mais la plus grande... C'est quand j'écris pour les autres ou quand j'écris pour Boulevard des Airs, j'écris soit au nom d'un collectif, soit au nom d'un artiste qui va ensuite interpréter la chanson. Donc il y a toujours quand même une sorte de barrière inconsciente. Ce n'est pas du tout une censure ou quoi, mais c'est une barrière inconsciente de je ne parle pas en mon nom, donc ne pas trop aller dans l'intime, dans le personnel, éviter les prénoms. éviter de parler de mes chiens, éviter de parler de ma meuf, éviter de parler de mon père, mais généraliser le propos, universaliser le truc. Il y a tout le temps ça, alors que là, d'un coup, avec ce projet, je me suis mis à écrire sans aucune barrière, sans aucun filtre, exactement comme on écrit un journal intime. C'était assez vertigineux parce que d'un coup, il n'y a plus de... Il n'y a plus de barrière, il n'y a plus de Ah, attention à ça, c'est un peu trop intime. Non, là, en fait, il n'y a plus rien qui vient. C'est toi. Et donc, c'est assez fou. J'ai beaucoup, beaucoup écrit. Parce que plus rien ne me retenait, plus rien ne me disait Ok, je peux dire n'importe quoi. Enfin, je peux aller au bout du truc, être beaucoup plus profond sur des trucs qui me sont arrivés, sur des événements de la vie, des rencontres, des accidents. Et il n'y avait plus cette barrière-là. Et donc, ça a été... en quelque sorte plus simple dans la manière de faire. Parce que je sors d'un collectif où tout se joue à l'unanimité, en tout cas au vote. Il faut qu'on soit tous d'accord pour valider telle chanson, tel refrain, tel truc. Et c'est génial comme école. Et là, je me retrouvais tout seul, donc c'est beaucoup plus simple. Si ça me plaît, c'est dans l'album.

  • Speaker #0

    Si ça ne me plaît pas,

  • Speaker #1

    ça n'y est pas. Et quelque part, un peu plus difficile, parce que c'était un peu plus percutant aussi de... d'évoquer mon père, d'évoquer quelques névroses, d'évoquer l'accident, de parler vraiment de soi, de se livrer. Mine de rien, ça demandait quand même plus de travail sur soi, en tout cas.

  • Speaker #0

    J'ai pu lire dans la presse que c'était un album qui était thérapeutique.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Ça viendrait de tout ce que tu dis, du côté parler de ton père, parler de l'accident.

  • Speaker #1

    En fait, c'est comme chez Ausha. Ausha, c'est avec lui que j'ai écrit et composé cet album. C'est chez lui que tout s'est joué, les chansons. On a créé chez lui quasiment toutes les chansons. Et effectivement, j'allais là-bas comme j'allais chez le psy. C'est-à-dire que je m'étais créé une thérapie avec, comme psychologue, un de mes meilleurs potes qui s'appelle Ausha. Et on y allait et puis on discutait de plein de trucs. Moi, c'était une période très difficile après l'accident. Donc thérapeutique parce que j'ai évoqué des sujets que j'avais jamais évoqués à part avec ma psy. Et thérapeutique parce que c'est une période qui m'a fait énormément de bien quand j'en avais besoin.

  • Speaker #0

    Et du coup, la santé mentale serait quand même un sujet dans l'album.

  • Speaker #1

    Alors, j'en parle pas trop.

  • Speaker #0

    Pas plus que ça, mais un petit peu.

  • Speaker #1

    J'en parle pas trop par rapport à moi, parce que moi, je m'en sors bien de cet accident, en fait. Mais j'en parle dans Affaires classées, en creux, encore une fois, c'est avec beaucoup de pudeur. Mais je parle de ce qu'on appelle un syndrome de stress post-traumatique qu'a subi et que subit encore ma compagne. Et j'en parle, je l'évoque dans Affaires classées. Mais après, pour moi, non. J'en parle aujourd'hui à posteriori, parce que c'est clairement un album thérapeutique, mais j'en parle pas frontalement dans l'album.

  • Speaker #0

    Si je devais te demander ton lieu d'inspiration, le lieu où tu es le mieux pour écrire, composer, ce serait quel endroit ?

  • Speaker #1

    La plage ? Non.

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    même pas ? Non. En fait, il y a différents trucs. Il y a les endroits inspirants et il y a les endroits où je suis le mieux pour écrire. OK. La plage, c'est très inspirant, mais je n'ai jamais mon ordi ou un truc pour écrire. Pas un petit calepin ? Non, non, non. Je retiens, mais... Il y a plusieurs lieux inspirants comme ça. La plage, je crois que ce n'est pas le... C'est pas là que j'ai le plus d'idées. D'ailleurs, c'est moins exotique, mais là où j'ai le plus d'idées, c'est quand je conduis au volant. J'écoute très peu de la radio, enfin jamais d'ailleurs. C'est très rare. Donc je conduis... Il m'arrive de faire de longs trajets dans le silence le plus total.

  • Speaker #0

    Pas de musique ?

  • Speaker #1

    Rien du tout. Et vraiment, ça m'arrive d'avoir plein d'idées à ce moment-là. Je pense qu'il y a une sorte d'état méditatif quand on conduit comme ça pendant un moment. Donc il y a la voiture. Il y a la douche aussi. Je sais pas pourquoi. Pareil, il y a une sorte d'état méditatif et pas mal d'idées viennent de là. Et pour écrire, c'est pas vraiment... Je peux être un peu n'importe où, mais il faut que je sois seul. Il faut que je sois seul et que je m'ennuie. Ou qu'il soit très tôt le matin.

  • Speaker #0

    Et t'écris sur quoi ? Un ordinateur ?

  • Speaker #1

    Il y a eu deux périodes. J'ai eu ma période, donc tout ce qui était primaire, collège, lycée, c'était ma période vraiment double feuille à carreau, écriant à papier. Ce qui est débile d'ailleurs parce que le crayon à papier s'efface, donc je me rends compte que je perds avec le temps plein d'archives. Mais ça c'était ma période vraiment crayon, papier, double page à carreaux. Et ensuite je suis passé à l'ordinateur, et aujourd'hui j'écris essentiellement sur l'ordinateur ou le téléphone. Et c'est con, mais il y a un truc qui m'aide beaucoup quand j'écris des chansons, c'est la mise en page. Une fois qu'il y a un truc qui ressemble à un refrain, je le mets en grand italique. Une fois qu'il y a un truc qui ressemble à un couplet, je le mets en simple, mais j'organise comme ça, comme si c'était un texte à trous. Et je mets le titre aussi si je l'ai trouvé en haut, en gras au milieu. Et visuellement, ça m'aide vachement à construire mes chansons comme ça.

  • Speaker #0

    Donc très visuel.

  • Speaker #1

    Très visuel, oui.

  • Speaker #0

    Et la partie composition, ça vient comme ça ou ?

  • Speaker #1

    La partie compo, alors là, il me faut un piano. Il faut un piano. Et donc là, c'est chez moi. Mais voilà, en tout cas, tout ça peut ne pas être réuni au même moment, sinon je ne composerai jamais. Et puis, je peux très bien aussi écrire dans un endroit improbable parce que d'un coup... Il y a le train aussi, j'ai oublié. Le train ? Le train, la voiture, la douche. C'est vraiment les trois endroits favoris.

  • Speaker #0

    Et pour venir à Paris, c'est quoi ça en train ?

  • Speaker #1

    Ouais, train tout le temps.

  • Speaker #0

    Bon bah, il y a ce lieu déjà là qui...

  • Speaker #1

    Ouais, et en plus c'est 4h15 aller, 4h15 retour, donc ça fait... Oui,

  • Speaker #0

    donc ça laisse du temps pour faire,

  • Speaker #1

    ouais. Le train, c'est les deux à la fois par contre, c'est inspirant, et t'as beaucoup de temps pour écrire. Et pas de réseau dans les Landes, donc de toute façon, c'est parfait.

  • Speaker #0

    Et du calme des fois.

  • Speaker #1

    Et du calme, et oui. Mais s'il n'y a pas de calme, je change de wagon, sans souci. Oui,

  • Speaker #0

    parce qu'il peut y avoir des enfants, effectivement.

  • Speaker #1

    Oui, et puis en plus, les pauvres, j'ai rien contre eux, mais c'est vrai que si je suis en mode j'ai une idée, il faut que j'écrive je pars.

  • Speaker #0

    On passe à la troisième et dernière carte.

  • Speaker #1

    J'avais même pas vu que tu avais mis ça. La rouge, évidemment. Quelle est ta plus grande peur ? Ma plus grande peur ? J'allais dire que c'est de faire des mauvais choix, mais je ne suis même pas sûr. que ça existe. J'ai pas trop peur.

  • Speaker #0

    Y'a jamais de mauvais choix.

  • Speaker #1

    Moi je crois pas. Non mais tu vois ce que je veux dire de regretter quelque chose. Mais je suis pas du genre à regretter, je suis pas du genre à flipper non plus. Je me dis ce qui arrive, ce qui doit arriver arrivera, et ce qui doit pas arriver n'arrivera pas. J'ai beaucoup de philosophie là-dessus. Enfin je prends tout avec philosophie. Mais y'a pas de... Je suis pas flippé, j'ai pas peur de la mort, j'ai pas peur de... La mort que j'ai frôlée d'ailleurs il y a trois ans avec cet accident. J'ai bien vu comment je réagissais face à ça, bon ben c'est... C'est pas... Voilà, c'est comme ça quoi. Pas trop de terreur là-dessus. Non, j'ai pas de plus grande peur, enfin en vrai. Je fais confiance. On verra.

  • Speaker #0

    Très inspirant, ça aussi, du coup.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr. Mais il faut passer du temps sur la question, je crois, pour ne plus avoir peur. C'est parce que ce n'est pas évident.

  • Speaker #0

    Autre sujet, la tournée. Il y en a une tournée qui arrive en 2025, avec des salles un peu plus petites que Boulevard des Airs, mais de belles salles quand même. C'est vrai. Comment ça se prépare dans ta tête et aussi en partie technique ?

  • Speaker #1

    En vrai, ça se prépare comme toutes les tournées que j'ai pu faire avant. Sauf que là, je suis vraiment seul à la mise en scène. J'ai décidé d'être seul à la mise en scène, en tout cas, j'aurais pu m'entourer, mais j'y tiens. Un peu comme les clips, je tenais vraiment à les écrire et les réaliser. La mise en scène me tient vraiment à cœur.

  • Speaker #0

    Et seul sur scène ou pas ?

  • Speaker #1

    Non, je serai avec des musiciens. On sera quatre sur scène. J'aurai trois musiciens. Et ça se prépare. Moi, je réfléchis déjà à ce que je vais raconter. Je trouve que ce qui se passe entre les chansons est très important. presque autant que les chansons, j'ai envie de dire. Donc, comment je commence ? Qu'est-ce que je vais dire ? La première phrase, comme la première phrase d'un livre, et la dernière phrase d'un livre, c'est très important. C'est pareil pour un spectacle. Qu'est-ce que je vais raconter ? Où est-ce que je vais amener les gens ? À quel degré d'intime ? À quel degré d'humour ? À quel degré d'émotion ? Ça, c'est un peu les buts à atteindre. Après, pas sûr que j'y arrive, mais ça, c'est le public qui choisira. Ensuite, l'ordre des chansons. lesquels on garde, lesquels on ne garde pas. Comment je rends hommage à Boulevard des Airs ? Est-ce que je joue plusieurs chansons ? Est-ce que je fais un medley ? Ça, c'est une grande question aussi. J'ai envie de rendre hommage, en tout cas, à quelques chansons. Je travaille aussi en ce moment sur la scénographie. En termes de lumière, c'est assez clair dans ma tête, mais il faut matérialiser tout ça. Et puis voilà, ensuite la technique. Alors ça, c'est un domaine que je ne maîtrise pas du tout, mais je sais m'entourer, et mon tourneur sait m'entourer aussi de personnes absolument compétentes, en qui j'ai totale confiance, donc ça, je ne m'en fais pas du tout.

  • Speaker #0

    Ça, c'est parfait. Hâte d'aller voir ça en concert.

  • Speaker #1

    Hâte d'aller voir ça, et moi, j'ai très hâte de retrouver les plus petites salles. J'avais adoré ces tournées de Zenith avec Boulevard Désert, mais je me souviens aussi que j'avais adoré les smacks, les petites salles. Et j'avoue que c'est un truc qui m'excite beaucoup de retrouver ces jauges-là.

  • Speaker #0

    Et on a de belles smacks. en France.

  • Speaker #1

    Ouais, génial.

  • Speaker #0

    T'as des souvenirs dans une SMAC en particulier ? En parlant de petites salles parce qu'il faut quand même leur rendre hommage à toutes ces petites salles.

  • Speaker #1

    Là, je pense à Tarbes. Je repasse à la GESP à Tarbes qui est la SMAC de Tarbes je crois que c'est le 7 mars prochain. C'est la deuxième date de la tournée et j'ai des souvenirs incroyables puisque la première fois qu'on nous appelle en disant Salut les gars, boulevard des airs, ça vous dit de faire la première partie de... C'était la Varda à l'époque ou Babylone Circus ou les Vendements de Léo ou les trois. Et nous on était Bah oui, bien sûr. Donc là, on... On sortait vite du lycée pour aller répéter comme des fous et pour être prêts le samedi d'après pour la première partie. Et les premiers pas se font à la geste à terre.

  • Speaker #0

    Surtout que les smacks sont là pour ça.

  • Speaker #1

    Oui, ils sont là pour ça.

  • Speaker #0

    Pour soutenir les artistes.

  • Speaker #1

    Les artistes locaux, de leurs coins et tout, bien sûr.

  • Speaker #0

    Question avant de terminer, quel est ton lien avec les réseaux sociaux ? J'aime bien ce genre de question parce que chaque artiste a une réponse un peu différente. Moi,

  • Speaker #1

    j'ai un lien... C'est pas très naturel comme lien. C'est-à-dire que j'apprends à m'en servir, j'apprends à aimer ça, à essayer d'aimer ça. En fait, j'apprends à ce que ça me coûte pas trop. Comme c'est pas naturel, si ça tenait qu'à moi, j'aurais aucun réseau. Ok, juste toi et ta musique. Oui, comme avant en fait. Oui. Comme avant, parce que je suis vieux. Non mais avant, je veux dire, Instagram et TikTok n'existaient pas du tout. Il y avait peut-être MySpace qui existait, mais c'était comme un site internet en vrai où tu mettais une photo et des musiques. Oui, voilà. Mais faire du contenu... je trouve que c'est un métier, c'est pas le mien. Mais il faut que j'en fasse pour garder une audience, pour promouvoir le projet, pour agrandir le truc. Donc j'en ai conscience, mais c'est pas naturel. Donc au début, ça me faisait chier, disons-le. Vraiment, parce que c'est comme si on t'oblige à faire quelque chose tous les jours que t'as pas envie de faire. Et donc je me suis dit, il faut vraiment arrêter de voir le truc comme ça. Comment je peux utiliser les réseaux de manière à ce que ça me ressemble et que ça me plaise aussi. Et j'essaie de trouver une ligne, un truc comme ça. Donc j'écris. Écrire, moi, ça me plaît. Et faire des photos aussi. Instagram, c'est plutôt des textes et des photos. Donc je me dis, fais ça déjà. Ça a un impact incroyable, mais au moins, ça permet de garder un contact avec les gens. Ça, c'est très cool. Et puis d'exprimer une sorte de sensibilité, etc. Mais j'avoue que les face cams... sont rares parce que je trouve ça très dur et délicat et faire des contenus là comme je vois il y a des jeunes là que je vois ils sont exceptionnels, ils sont trop forts, des musiciens je veux dire des artistes mais c'est ni ma génération ni mon délire mais encore une fois il faut faire avec Il faut le faire. Oui, oui.

  • Speaker #0

    Eh bien, pour terminer, je vais te demander, à la question peut-être un peu compliquée, de faire le bilan de ton passé et de faire un bilan à ton toi futur.

  • Speaker #1

    J'ai combien de temps ?

  • Speaker #0

    Le temps que tu veux. Ce serait compliqué, non ?

  • Speaker #1

    Non, ça peut être long. Écoute, je suis plutôt content dans l'ensemble. Pourquoi ? Parce que j'ai des souvenirs un peu diffus que j'ai de mon enfance. Ça me paraît bien. Je semble avoir reçu beaucoup d'amour de ma famille, ce qui est un socle... déterminant pour la suite. J'ai identifié ça comme capital. Donc merci, et ça c'est cool. Parce qu'ensuite ça m'a donné pas mal de confiance, la confiance en soi, en tout cas l'estime de soi est essentielle pour mener à bien ces projets, j'en ai été doté. Ce qui m'a permis ensuite d'être assez ambitieux pour monter un groupe. Je remercie tous les gens qui ont permis la réussite de ce groupe-là, donc Bouloir des Airs, qui m'a fait visiter la France de long en large et en travers pendant 20 ans. Et qui m'a fait gagner de l'argent aussi d'ailleurs. Et ensuite, content aussi parce que malgré ce projet Vouloir des arts qui m'a pris 99,9% du temps de ma vie, j'ai eu plein de bonnes expériences. Amicales, amoureuses, étudiantines également. J'ai fait les études que je voulais. Donc ça c'est cool. Et en même temps, encore en parallèle, j'ai pu faire une pièce de théâtre pour enfants, quelques expos photos. Tout ça pour dire que j'ai pu m'exprimer comme je pouvais. Et comme j'en avais envie. Pour pas imploser et déprimer complètement. donc ça c'est vraiment cool, donc bilan plutôt positif et beaucoup de merci parce qu'on se fait jamais tout seul on part jamais certains partent de rien peut-être que ce rien est juste matériel mais on part jamais de rien on est toujours aidé, aidé ou pas d'ailleurs mais il y a toujours un impact déterminant de l'environnement immédiat avec la famille, les amis, les copains et puis ensuite les professionnels, les collègues on n'est pas comme ça isolé dans un jeu avec des gens autour

  • Speaker #0

    Et à ton toit futur, tu lui dirais quoi du coup ?

  • Speaker #1

    J'ai bien aimé le moment où avec Boulevard des Heures, on a dit, vas-y, on fait une pause. Parce qu'on s'est tous retrouvés face à un petit vide quand même. Et moi, j'ai vraiment aimé ce vide-là. Je ne savais pas du tout ce que j'allais faire. Je ne savais pas du tout que j'allais faire un album, par exemple. C'était la surprise. Et moi, j'aime bien, donc cet album est sorti, je me dis que la tournée, elle va durer pendant un an. J'aime bien me dire, tiens, j'aimerais bien me retrouver encore face au vide. Et être surpris par ce qui va se passer. Aucune idée. J'aime bien ne pas avoir de plan. Pas de plan de carrière, pas de projet. Pas de to-do list sur tout le monde.

  • Speaker #0

    Donc après, la journée, il n'y en a pas. Il n'y a pas de plan. Non,

  • Speaker #1

    aucun projet.

  • Speaker #0

    A voir ce qui va arriver.

  • Speaker #1

    Mais tant mieux. C'est un luxe de ne pas se poser ces questions. J'en ai conscience. Mais après, ce que j'ai pu traverser aussi, déjà, être bien, c'est vraiment beaucoup. Donc, être bien. Sois bien. Sois bien. Et puis après, le reste, c'est tellement pas le... Là, on est en train de parler de travail, finalement, et de projets artistiques et tout. C'est un pan de la vie, quoi. Il faut pas que ce soit central. Il faut pas que ce soit que ça. Sinon, ça peut être obsédant et déprimant aussi. Il y a d'autres choses.

  • Speaker #0

    On va terminer sur cette note positive, ce bilan positif. Merci, en tout cas.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à Nicolas pour les photos. Merci à Toto Tart de nous avoir accueillis ici.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Merci à Titu pour les images aussi, pour les dessins. Voilà.

  • Speaker #1

    Merci. Merci beaucoup.

Description

Bienvenue dans Carré d’As, le podcast où chaque épisode est un jeu de cartes imprévisible, animé et produit par Benoît BAUD. Plongez dans un univers où les personnages de différentes familles de cartes prennent vie pour guider les grandes lignes de la discussion. Chaque invité, qu’il soit passionné, expert ou créatif, se retrouve face à un défi : choisir une carte, dévoiler ses secrets et se laisser porter par le hasard… ou plutôt, par la stratégie du jeu.


Le concept est simple : tu as devant toi un jeu de cartes avec des personnages intrigants issus de différentes familles. À chaque nouvelle carte piochée, une nouvelle direction, un nouveau sujet, mais surtout une nouvelle aventure. Le Joker ? C’est la carte qui peut tout changer, et tu peux la déclencher à tout moment pour ajouter une touche d’imprévu et de suspense.


Chaque épisode est une surprise, un mélange d’humour, de réflexion, de culture et de conversations authentiques. Que tu sois un amateur de jeux de société ou simplement curieux, Carré d’As t’invite à piocher ta prochaine carte pour découvrir des invités inspirants et des discussions sans filtre.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La soirée était bien hier ?

  • Speaker #1

    Oui, je suis allé voir quelqu'un que j'adore, qui s'appelle Paola.

  • Speaker #0

    Et le concert était bien ?

  • Speaker #1

    Oui, très bien. Elle est super forte. Elle est super forte sur scène, elle est très chouette. Et elle a vraiment des très belles chansons.

  • Speaker #0

    Tu as déjà travaillé un peu avec elle ?

  • Speaker #1

    Non, jamais. En revanche, on a une connaissance en commun qui s'appelle Ausha, qui a bossé avec moi sur l'album et qui a bossé avec elle aussi sur son EP. C'est lui qui a fait le lien. Et voilà.

  • Speaker #0

    Et bien alors, commençons alors.

  • Speaker #1

    C'est parti. Tu as fait le choix de plonger tes oreilles dans un univers classe. Sois Carreta, un Carreta.

  • Speaker #0

    Bonjour Sylvain.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Comment ça va ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question ça.

  • Speaker #0

    J'aime bien commencer par cette question parce que c'est toujours la question la plus vague.

  • Speaker #1

    Et moi j'ai toujours du mal à dire ça va. Je me pose toujours mille questions du coup. Allez on fait une moyenne ? Ouais. Ça va.

  • Speaker #0

    Bon ça va alors, c'est ce qu'il faut alors. On est bien en plus là. Il y a du brouillard dehors, bon c'est pas le meilleur temps.

  • Speaker #1

    Non c'est vrai que j'ai eu beaucoup de mal à partir de Biarritz, je vous le cache pas, parce que c'est l'été en bas. Quand je dis en bas c'est dans le sud. Oui voilà,

  • Speaker #0

    côté Biarritz.

  • Speaker #1

    Et j'avais oublié qu'on était en plein mois de novembre donc ça m'a fait vraiment bizarre.

  • Speaker #0

    Et bah commençons le concept de Caridas. Caridas en fait je vais te proposer des cartes avec des questions derrière. Tu vas devoir lire les questions tout simplement pour que tu vas devoir y répondre aussi. C'est pas moi qui vais répondre à la question.

  • Speaker #1

    C'est marrant, très bien.

  • Speaker #0

    Et puis on va commencer alors avec du coup la première carte c'est donc le roi. Le bleu ou le rouge ?

  • Speaker #1

    Ah bah j'ai pris le bleu.

  • Speaker #0

    Et bah très bien.

  • Speaker #1

    Mais attends, je prends le rouge.

  • Speaker #0

    Ah d'accord.

  • Speaker #1

    Je croyais que c'était la deuxième carte mais non je prends le rouge. Il était comment le Sylvain au fond ? C'est marrant, c'est une question que je pose très souvent au repas de famille, de manière très égocentrique d'ailleurs. D'accord. Comment j'étais quand j'étais petit. Parce que je n'ai pas des souvenirs très fournis, on va dire. J'ai des souvenirs de détails un peu anodins, détails à la con même. Mais en général, j'aime bien me demander comment j'étais. Et j'ai des réponses, et de ce que je me souviens aussi. J'étais bon élève, c'était très important pour moi l'école. C'est très important d'avoir des bonnes notes, pour ne pas dire d'être le premier de la classe. Donc j'étais travailleur, sérieux, plutôt timide, plutôt introverti. Et un truc important, j'étais un peu caméléon. C'est-à-dire que j'étais super bien avec les premiers de la classe, j'étais super bien au fond de la classe aussi avec les déconneurs. J'étais très bien avec... avec ceux qui faisaient du solfège à 5 ans et j'étais trop bien aussi avec ceux qui faisaient du foot tout le temps. Donc j'étais un peu caméléon.

  • Speaker #0

    Bien avec tout le monde en fait.

  • Speaker #1

    Ouais. J'étais bien, en tout cas je m'entendais bien avec ces gens-là. Est-ce que j'étais heureux tout le temps ? Mais j'étais plutôt timide.

  • Speaker #0

    Et tu faisais déjà de la musique à cette période ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai commencé à 5 ans.

  • Speaker #0

    Tu commençais le chant ou même déjà un instrument ?

  • Speaker #1

    Je n'ai jamais pris de cours de chant. C'est une honte totale.

  • Speaker #0

    Mais non !

  • Speaker #1

    Mais j'aurais dû, je le sais. Mais non, à 5 ans, j'ai commencé par ce qu'on appelle une classe d'éveil musical. Parce qu'à 5 ans, c'est trop quand même. Mais assez rapidement, 6-7 ans, j'ai commencé le solfège. Et quand tu as une petite base de solfège, après, ça t'ouvre l'instrument. Moi, j'ai choisi le piano. Donc à 7 ans, je faisais du piano. Même avant, peut-être. Et ensuite, assez rapidement, on m'a dit, tiens, tu n'es pas mauvais en rythme. Tu vas être le batteur de l'harmonie du village. Donc j'ai appris un peu la batterie. Et tout ça, c'est au primaire. Donc très jeune, je fais quand même plein de trucs. Et dès le collège, je crois que je commençais à écrire mes premières chansons.

  • Speaker #0

    Ah oui, quand même.

  • Speaker #1

    Très tôt. Oui, hyper tôt. Des poèmes, ça tout petit. Et ensuite, dès que mon niveau de piano le permet, des chansons. Piano-voix.

  • Speaker #0

    Ce serait quoi le thème du premier poème que tu aurais écrit ?

  • Speaker #1

    C'est essentiellement des histoires d'amour.

  • Speaker #0

    C'est toujours bien les histoires d'amour en fait.

  • Speaker #1

    En fait... Peut-être pas pour tout le monde, mais j'ai l'impression que pour beaucoup de gens, c'est un moteur fabuleux. C'est un moteur aussi bien dans la joie que dans la tristesse, mais c'est un moteur de création, d'inspiration infini.

  • Speaker #0

    Et si on part un petit peu sur aujourd'hui, sur ton toi d'aujourd'hui, comment tu te définirais ?

  • Speaker #1

    J'ai pas changé. Toujours pareil ? Tu prends exactement le même Sylvain enfant et tu lui mets quelques cheveux en moins, quelques rides en plus.

  • Speaker #0

    Et toujours caméléon ?

  • Speaker #1

    Toujours caméléon, oui. Ça, oui. Après, moi, je viens d'un milieu assez populaire et j'ai traîné très jeune au collège avec des gens dans un milieu beaucoup plus aisé. Et je me suis senti... Je me suis senti bien partout et je crois que ça a été une bonne école. En tout cas, la mixité sociale de mon collège, notamment, où se mélangeaient des fils d'agriculteurs, des fils de paysans, des fils d'ouvriers, des fils de chirurgiens, des fils... Je dis fils, mais c'est des fils et filles, on est d'accord ? Des enfants de psychiatres, des enfants d'avocats et tout, tout se mélangeait. Et je suis un fervent défenseur de la mixité sociale parce que je trouve que c'est aidant pour tout le monde. Ça peut élever tout le monde, en fait.

  • Speaker #0

    C'est comme ça qu'on évolue le mieux.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai l'impression, dans le mélange des classes sociales, dans le mélange des styles, dans la cohabitation, en fait. C'est trop important.

  • Speaker #0

    Et on te connaît beaucoup avec Boulevard des Airs. Comment ça a démarré, cette aventure ?

  • Speaker #1

    Eh bien, après le collège.

  • Speaker #0

    Après le collège. D'accord. Tout de suite, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, tout de suite. En fait, au collège, moi, je commence à avoir des envies de scène. Donc, je joue mes chansons. Ça m'arrive parfois, à la fin des... pour la fête de la fin d'école de musique, c'est déjà Laurent Garnier, qui est, alors pas le DJ, mais Laurent Garnier, le bassiste de Boulevard des Airs, avec qui je démarre la musique à l'âge de 5 ans. Et c'est lui qui m'accompagne au piano, puis ensuite, ensemble, on va monter un groupe de rock, de reprises. Moi, je fais la batterie, lui, il est au piano. On fait des reprises de Kyo, de Red Hot Chili Peppers, de Muse, etc. Très rock. C'est ma période rock. Et ensuite, moi, je découvre un nouvel univers. grâce à une amie, je découvre les Ogres de Barba, Clarue Ketanou, le rock alternatif, la Manon et Grama, Nunchao, tout ça. Et là, je me dis, mais c'est incroyable, en fait. Et j'ai envie de monter un groupe de musique de chansons françaises alternatives aussi. Et avec Lolo, on se dit qu'on va monter un groupe. Je demande à des copains, est-ce que vous connaissez des musiciens ? On me dit, tiens, il y a Florent Dasque là-bas, il fait de la musique, son frère aussi, machin et tout. Donc je vais aller voir un peu tout le monde. Le dimanche d'après, on répète. Et... Et quelques mois après, on trouve le nom Boulevard des Airs. Et puis ensuite, on va exister pendant 20 ans.

  • Speaker #0

    Et après, c'était parti.

  • Speaker #1

    Oui, ça a démarré tout doux. On a 15, 16 ans à l'époque. Donc, on a le bac.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas là qu'on fait les zéniths.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas là qu'on fait les zéniths.

  • Speaker #0

    Non, ce n'est pas.

  • Speaker #1

    Non, c'est là qu'on fait les bars. Mais vraiment les bars où tu connais. un peu le patron qui veut bien t'accepter non non là c'est vraiment tout petit on compose on écrit on fait des chansons on fait quelques premières parties mais bon d'abord le bac et puis ensuite on a quand même ça en ligne de mire à l'époque donc

  • Speaker #0

    tout doux au début tout doux mais qu'est-ce que ça t'a apporté dans ta vie d'artiste ? au niveau de ton évolution, Boulevard Désert, plus après ta vie personnelle aussi ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est très imbriqué. Ma vie d'artiste, c'est Boulevard Désert. Et Boulevard Désert, c'est ma vie d'artiste pendant 20 ans. Entre 2004 et 2024, c'est vraiment imbriqué. C'est-à-dire que j'ai un projet, c'est celui-là. J'ai une envie, c'est que ce projet fonctionne. J'ai fait très peu de choses à côté en fait. Alors je faisais un peu de photos, j'ai toujours fait des petits trucs à côté, mais l'essentiel de mon temps est passé et consacré à Boulevard Désert. Donc c'est vraiment ça ma vie d'artiste, écrire des chansons, apprendre, parce qu'on a appris sur le tas nous, donc apprendre à enregistrer, apprendre à... à faire une maquette, comment on fait pour faire des concerts, qui c'est qu'on appelle. Parce qu'au début, on n'a personne, donc on prend le téléphone. Et puis on appelle des festivals, on est un groupe du Sud, etc. Donc on fait tout tout seul. Et mine de rien, c'est une école incroyable de se démerder comme ça au début tout seul. Parce que forcément, après, tu sais précisément comment ça fonctionne.

  • Speaker #0

    On va passer à la reine, toujours pareil, bleue et rouge devant toi. Ce serait laquelle de reine ? Et qui serait ta reine, tiens ?

  • Speaker #1

    Je vais prendre la bleue.

  • Speaker #0

    La bleue.

  • Speaker #1

    Ah, boulevard des airs au juste, Sylvain Dutu.

  • Speaker #0

    On en a parlé un petit peu. C'est pour ça que je voulais passer un peu à la suite, parce qu'au final...

  • Speaker #1

    Attends, tu m'as posé une question, quelle serait ma reine ? C'est une bonne question, ça. Moi, je dirais ma compagne, évidemment. Julie. Moi aussi,

  • Speaker #0

    elle écoute. Voilà.

  • Speaker #1

    Elle écoutera. Après, elle écoutera, elle me dira si c'était bien ou pas. C'est elle qui a le dernier mot sur... Ah, j'ai l'impression. Ça va, t'étais bien. Non, c'est moi qui ai l'impression. Boulevard des airs au juste, Sylvain Dutu. Pourquoi choisir ? En fait, Boulevard Désert, c'est vraiment 20 ans de ma vie. Donc c'est quand même beaucoup. On va dire que sur un livre, c'est un chapitre important. Il n'y a pas que Boulevard Désert. Donc je dirais Sylvain Dutu. C'est quand même le socle. Et c'est quand même lui qui va créer Boulevard Désert, mais qui va faire autre chose à côté aussi. Donc je dirais quand même Sylvain Dutu. C'est pour ça que j'ai repris. Quand je me suis lancé sur un projet solo comme ça, je ne me suis pas posé la question longtemps. Je me suis dit que je m'appellerais comme je m'appelle. Et voilà, Boulevard Désert, j'ai pas du tout envie de le renier. Au contraire, je suis super fier de ça. Les garçons, donc les autres, dans une formule un peu différente, puisque moi je serai pas là, rentrent en studio, préparent un album et vont faire des concerts aussi.

  • Speaker #0

    Passons un petit peu à l'album. Parce que l'album, là en tour que Sylvain Dutu, s'appelle 15h22.

  • Speaker #1

    Pourquoi ? C'est une bonne question aussi. Et c'est une longue histoire. Il y a 5 ans, je me réveille avec une idée... un peu bizarre, c'est celle de prendre en photo tous les jours, sans exception. Ce qu'il y a sous mes yeux, devant moi, à 15h22 précisément. Donc j'ai cette idée bizarre, et puis ensuite je vais essayer de l'écrire, pourquoi j'ai cette idée, qu'est-ce que ça signifie, quelles contraintes. Il faut vraiment tenir la régularité sinon ça n'a pas de sens. Il faut qu'il n'y ait pas d'exception sinon ça n'a pas de sens. Et donc je me mets en une sorte de cahier de charge comme ça, de cadre artistique, de contrainte. Et j'attaque le projet. Et je vais faire ça pendant quelques jours, quelques semaines, quelques mois. Et en fait je vais faire ça pendant 5 ans. Donc ça fait beaucoup de photos. Ça fait 2000 photos presque. Et en fait, au début, juste je sauvegarde ça sur un disque dur. J'ai pas trop d'idées de pourquoi, ni à quoi ça va servir. Mais je continue. Et au bout d'un moment, quand même, en ouvrant mon disque dur, mon ordi, je regarde. Et d'un coup, je capte un peu l'intérêt du projet que je suis en train de faire. Je vois qu'au tout début du projet, on voit une jeune fille, puis on la voit plus. Et puis on en voit une autre. On voit un chien, on en voit deux. On voit une maison, puis on la voit plus. On voit une nouvelle maison, une nouvelle ville. On voit un grand-père, puis on le voit plus du tout. Et en fait, ça raconte toute ma vie. Je suis en train vraiment de faire le journal intime que j'ai jamais tenu, à regret, mais sans un mot, en photo. Et il y a toute ma vie qui défile comme ça, en creux, avec des événements importants qu'on pense déceler, deviner dans ce projet, mais qui n'est jamais vraiment dit. Par exemple, il n'y a pas de... C'est l'inverse d'un album photo, en fait. Un album photo, on va prendre des moments importants. Le baptême, la naissance, le mariage, les anniversaires. Et là, c'est l'inverse. 15h22, c'est une heure très creuse. C'est un moment très creux dans la journée, très banal, où il se passe des choses très anodines, pas très intéressantes. Mais c'est un horaire qui en dit beaucoup sur nous, j'ai l'impression. Quand on regarde ces 2000 photos, quand on les a sous les yeux, on se rend compte de ce qu'on fait vraiment de nos journées, de comment on remplit notre temps, de ce qu'on fait en fait.

  • Speaker #0

    Et l'album serait un journal intime du coup ?

  • Speaker #1

    Et du coup, en fait, en parallèle de ce projet photo, qui me prend à peu près une seconde par jour, puisque je ne réfléchis pas, je ne cadre pas, je prends la photo de ce qu'il y a devant moi. En parallèle, je commence à écrire des chansons, et je me rends compte assez rapidement que ça va être très intime, que ça va être perso, que ça va ressembler à un journal intime. Et du coup, je me dis, voilà, je pense que les deux projets... correspondent, je les mène de front en même temps, il y a d'un côté un journal intime photographique, d'un côté un journal intime musical, en chanson donc je vais faire correspondre les deux projets et appeler cet album 15h22 alors ça mérite explication parce que sinon on peut deviner autre question,

  • Speaker #0

    la différence entre Boulevard Désert et 15h22 ce serait quoi ? Pour ceux qui te découvrent ou même ceux qui te connaissent et qui se disent tiens est-ce que je vais aller écouter Sylvain Dutu tout seul ?

  • Speaker #1

    la très grande différence peut-être la seule, mais la plus grande... C'est quand j'écris pour les autres ou quand j'écris pour Boulevard des Airs, j'écris soit au nom d'un collectif, soit au nom d'un artiste qui va ensuite interpréter la chanson. Donc il y a toujours quand même une sorte de barrière inconsciente. Ce n'est pas du tout une censure ou quoi, mais c'est une barrière inconsciente de je ne parle pas en mon nom, donc ne pas trop aller dans l'intime, dans le personnel, éviter les prénoms. éviter de parler de mes chiens, éviter de parler de ma meuf, éviter de parler de mon père, mais généraliser le propos, universaliser le truc. Il y a tout le temps ça, alors que là, d'un coup, avec ce projet, je me suis mis à écrire sans aucune barrière, sans aucun filtre, exactement comme on écrit un journal intime. C'était assez vertigineux parce que d'un coup, il n'y a plus de... Il n'y a plus de barrière, il n'y a plus de Ah, attention à ça, c'est un peu trop intime. Non, là, en fait, il n'y a plus rien qui vient. C'est toi. Et donc, c'est assez fou. J'ai beaucoup, beaucoup écrit. Parce que plus rien ne me retenait, plus rien ne me disait Ok, je peux dire n'importe quoi. Enfin, je peux aller au bout du truc, être beaucoup plus profond sur des trucs qui me sont arrivés, sur des événements de la vie, des rencontres, des accidents. Et il n'y avait plus cette barrière-là. Et donc, ça a été... en quelque sorte plus simple dans la manière de faire. Parce que je sors d'un collectif où tout se joue à l'unanimité, en tout cas au vote. Il faut qu'on soit tous d'accord pour valider telle chanson, tel refrain, tel truc. Et c'est génial comme école. Et là, je me retrouvais tout seul, donc c'est beaucoup plus simple. Si ça me plaît, c'est dans l'album.

  • Speaker #0

    Si ça ne me plaît pas,

  • Speaker #1

    ça n'y est pas. Et quelque part, un peu plus difficile, parce que c'était un peu plus percutant aussi de... d'évoquer mon père, d'évoquer quelques névroses, d'évoquer l'accident, de parler vraiment de soi, de se livrer. Mine de rien, ça demandait quand même plus de travail sur soi, en tout cas.

  • Speaker #0

    J'ai pu lire dans la presse que c'était un album qui était thérapeutique.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Ça viendrait de tout ce que tu dis, du côté parler de ton père, parler de l'accident.

  • Speaker #1

    En fait, c'est comme chez Ausha. Ausha, c'est avec lui que j'ai écrit et composé cet album. C'est chez lui que tout s'est joué, les chansons. On a créé chez lui quasiment toutes les chansons. Et effectivement, j'allais là-bas comme j'allais chez le psy. C'est-à-dire que je m'étais créé une thérapie avec, comme psychologue, un de mes meilleurs potes qui s'appelle Ausha. Et on y allait et puis on discutait de plein de trucs. Moi, c'était une période très difficile après l'accident. Donc thérapeutique parce que j'ai évoqué des sujets que j'avais jamais évoqués à part avec ma psy. Et thérapeutique parce que c'est une période qui m'a fait énormément de bien quand j'en avais besoin.

  • Speaker #0

    Et du coup, la santé mentale serait quand même un sujet dans l'album.

  • Speaker #1

    Alors, j'en parle pas trop.

  • Speaker #0

    Pas plus que ça, mais un petit peu.

  • Speaker #1

    J'en parle pas trop par rapport à moi, parce que moi, je m'en sors bien de cet accident, en fait. Mais j'en parle dans Affaires classées, en creux, encore une fois, c'est avec beaucoup de pudeur. Mais je parle de ce qu'on appelle un syndrome de stress post-traumatique qu'a subi et que subit encore ma compagne. Et j'en parle, je l'évoque dans Affaires classées. Mais après, pour moi, non. J'en parle aujourd'hui à posteriori, parce que c'est clairement un album thérapeutique, mais j'en parle pas frontalement dans l'album.

  • Speaker #0

    Si je devais te demander ton lieu d'inspiration, le lieu où tu es le mieux pour écrire, composer, ce serait quel endroit ?

  • Speaker #1

    La plage ? Non.

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    même pas ? Non. En fait, il y a différents trucs. Il y a les endroits inspirants et il y a les endroits où je suis le mieux pour écrire. OK. La plage, c'est très inspirant, mais je n'ai jamais mon ordi ou un truc pour écrire. Pas un petit calepin ? Non, non, non. Je retiens, mais... Il y a plusieurs lieux inspirants comme ça. La plage, je crois que ce n'est pas le... C'est pas là que j'ai le plus d'idées. D'ailleurs, c'est moins exotique, mais là où j'ai le plus d'idées, c'est quand je conduis au volant. J'écoute très peu de la radio, enfin jamais d'ailleurs. C'est très rare. Donc je conduis... Il m'arrive de faire de longs trajets dans le silence le plus total.

  • Speaker #0

    Pas de musique ?

  • Speaker #1

    Rien du tout. Et vraiment, ça m'arrive d'avoir plein d'idées à ce moment-là. Je pense qu'il y a une sorte d'état méditatif quand on conduit comme ça pendant un moment. Donc il y a la voiture. Il y a la douche aussi. Je sais pas pourquoi. Pareil, il y a une sorte d'état méditatif et pas mal d'idées viennent de là. Et pour écrire, c'est pas vraiment... Je peux être un peu n'importe où, mais il faut que je sois seul. Il faut que je sois seul et que je m'ennuie. Ou qu'il soit très tôt le matin.

  • Speaker #0

    Et t'écris sur quoi ? Un ordinateur ?

  • Speaker #1

    Il y a eu deux périodes. J'ai eu ma période, donc tout ce qui était primaire, collège, lycée, c'était ma période vraiment double feuille à carreau, écriant à papier. Ce qui est débile d'ailleurs parce que le crayon à papier s'efface, donc je me rends compte que je perds avec le temps plein d'archives. Mais ça c'était ma période vraiment crayon, papier, double page à carreaux. Et ensuite je suis passé à l'ordinateur, et aujourd'hui j'écris essentiellement sur l'ordinateur ou le téléphone. Et c'est con, mais il y a un truc qui m'aide beaucoup quand j'écris des chansons, c'est la mise en page. Une fois qu'il y a un truc qui ressemble à un refrain, je le mets en grand italique. Une fois qu'il y a un truc qui ressemble à un couplet, je le mets en simple, mais j'organise comme ça, comme si c'était un texte à trous. Et je mets le titre aussi si je l'ai trouvé en haut, en gras au milieu. Et visuellement, ça m'aide vachement à construire mes chansons comme ça.

  • Speaker #0

    Donc très visuel.

  • Speaker #1

    Très visuel, oui.

  • Speaker #0

    Et la partie composition, ça vient comme ça ou ?

  • Speaker #1

    La partie compo, alors là, il me faut un piano. Il faut un piano. Et donc là, c'est chez moi. Mais voilà, en tout cas, tout ça peut ne pas être réuni au même moment, sinon je ne composerai jamais. Et puis, je peux très bien aussi écrire dans un endroit improbable parce que d'un coup... Il y a le train aussi, j'ai oublié. Le train ? Le train, la voiture, la douche. C'est vraiment les trois endroits favoris.

  • Speaker #0

    Et pour venir à Paris, c'est quoi ça en train ?

  • Speaker #1

    Ouais, train tout le temps.

  • Speaker #0

    Bon bah, il y a ce lieu déjà là qui...

  • Speaker #1

    Ouais, et en plus c'est 4h15 aller, 4h15 retour, donc ça fait... Oui,

  • Speaker #0

    donc ça laisse du temps pour faire,

  • Speaker #1

    ouais. Le train, c'est les deux à la fois par contre, c'est inspirant, et t'as beaucoup de temps pour écrire. Et pas de réseau dans les Landes, donc de toute façon, c'est parfait.

  • Speaker #0

    Et du calme des fois.

  • Speaker #1

    Et du calme, et oui. Mais s'il n'y a pas de calme, je change de wagon, sans souci. Oui,

  • Speaker #0

    parce qu'il peut y avoir des enfants, effectivement.

  • Speaker #1

    Oui, et puis en plus, les pauvres, j'ai rien contre eux, mais c'est vrai que si je suis en mode j'ai une idée, il faut que j'écrive je pars.

  • Speaker #0

    On passe à la troisième et dernière carte.

  • Speaker #1

    J'avais même pas vu que tu avais mis ça. La rouge, évidemment. Quelle est ta plus grande peur ? Ma plus grande peur ? J'allais dire que c'est de faire des mauvais choix, mais je ne suis même pas sûr. que ça existe. J'ai pas trop peur.

  • Speaker #0

    Y'a jamais de mauvais choix.

  • Speaker #1

    Moi je crois pas. Non mais tu vois ce que je veux dire de regretter quelque chose. Mais je suis pas du genre à regretter, je suis pas du genre à flipper non plus. Je me dis ce qui arrive, ce qui doit arriver arrivera, et ce qui doit pas arriver n'arrivera pas. J'ai beaucoup de philosophie là-dessus. Enfin je prends tout avec philosophie. Mais y'a pas de... Je suis pas flippé, j'ai pas peur de la mort, j'ai pas peur de... La mort que j'ai frôlée d'ailleurs il y a trois ans avec cet accident. J'ai bien vu comment je réagissais face à ça, bon ben c'est... C'est pas... Voilà, c'est comme ça quoi. Pas trop de terreur là-dessus. Non, j'ai pas de plus grande peur, enfin en vrai. Je fais confiance. On verra.

  • Speaker #0

    Très inspirant, ça aussi, du coup.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr. Mais il faut passer du temps sur la question, je crois, pour ne plus avoir peur. C'est parce que ce n'est pas évident.

  • Speaker #0

    Autre sujet, la tournée. Il y en a une tournée qui arrive en 2025, avec des salles un peu plus petites que Boulevard des Airs, mais de belles salles quand même. C'est vrai. Comment ça se prépare dans ta tête et aussi en partie technique ?

  • Speaker #1

    En vrai, ça se prépare comme toutes les tournées que j'ai pu faire avant. Sauf que là, je suis vraiment seul à la mise en scène. J'ai décidé d'être seul à la mise en scène, en tout cas, j'aurais pu m'entourer, mais j'y tiens. Un peu comme les clips, je tenais vraiment à les écrire et les réaliser. La mise en scène me tient vraiment à cœur.

  • Speaker #0

    Et seul sur scène ou pas ?

  • Speaker #1

    Non, je serai avec des musiciens. On sera quatre sur scène. J'aurai trois musiciens. Et ça se prépare. Moi, je réfléchis déjà à ce que je vais raconter. Je trouve que ce qui se passe entre les chansons est très important. presque autant que les chansons, j'ai envie de dire. Donc, comment je commence ? Qu'est-ce que je vais dire ? La première phrase, comme la première phrase d'un livre, et la dernière phrase d'un livre, c'est très important. C'est pareil pour un spectacle. Qu'est-ce que je vais raconter ? Où est-ce que je vais amener les gens ? À quel degré d'intime ? À quel degré d'humour ? À quel degré d'émotion ? Ça, c'est un peu les buts à atteindre. Après, pas sûr que j'y arrive, mais ça, c'est le public qui choisira. Ensuite, l'ordre des chansons. lesquels on garde, lesquels on ne garde pas. Comment je rends hommage à Boulevard des Airs ? Est-ce que je joue plusieurs chansons ? Est-ce que je fais un medley ? Ça, c'est une grande question aussi. J'ai envie de rendre hommage, en tout cas, à quelques chansons. Je travaille aussi en ce moment sur la scénographie. En termes de lumière, c'est assez clair dans ma tête, mais il faut matérialiser tout ça. Et puis voilà, ensuite la technique. Alors ça, c'est un domaine que je ne maîtrise pas du tout, mais je sais m'entourer, et mon tourneur sait m'entourer aussi de personnes absolument compétentes, en qui j'ai totale confiance, donc ça, je ne m'en fais pas du tout.

  • Speaker #0

    Ça, c'est parfait. Hâte d'aller voir ça en concert.

  • Speaker #1

    Hâte d'aller voir ça, et moi, j'ai très hâte de retrouver les plus petites salles. J'avais adoré ces tournées de Zenith avec Boulevard Désert, mais je me souviens aussi que j'avais adoré les smacks, les petites salles. Et j'avoue que c'est un truc qui m'excite beaucoup de retrouver ces jauges-là.

  • Speaker #0

    Et on a de belles smacks. en France.

  • Speaker #1

    Ouais, génial.

  • Speaker #0

    T'as des souvenirs dans une SMAC en particulier ? En parlant de petites salles parce qu'il faut quand même leur rendre hommage à toutes ces petites salles.

  • Speaker #1

    Là, je pense à Tarbes. Je repasse à la GESP à Tarbes qui est la SMAC de Tarbes je crois que c'est le 7 mars prochain. C'est la deuxième date de la tournée et j'ai des souvenirs incroyables puisque la première fois qu'on nous appelle en disant Salut les gars, boulevard des airs, ça vous dit de faire la première partie de... C'était la Varda à l'époque ou Babylone Circus ou les Vendements de Léo ou les trois. Et nous on était Bah oui, bien sûr. Donc là, on... On sortait vite du lycée pour aller répéter comme des fous et pour être prêts le samedi d'après pour la première partie. Et les premiers pas se font à la geste à terre.

  • Speaker #0

    Surtout que les smacks sont là pour ça.

  • Speaker #1

    Oui, ils sont là pour ça.

  • Speaker #0

    Pour soutenir les artistes.

  • Speaker #1

    Les artistes locaux, de leurs coins et tout, bien sûr.

  • Speaker #0

    Question avant de terminer, quel est ton lien avec les réseaux sociaux ? J'aime bien ce genre de question parce que chaque artiste a une réponse un peu différente. Moi,

  • Speaker #1

    j'ai un lien... C'est pas très naturel comme lien. C'est-à-dire que j'apprends à m'en servir, j'apprends à aimer ça, à essayer d'aimer ça. En fait, j'apprends à ce que ça me coûte pas trop. Comme c'est pas naturel, si ça tenait qu'à moi, j'aurais aucun réseau. Ok, juste toi et ta musique. Oui, comme avant en fait. Oui. Comme avant, parce que je suis vieux. Non mais avant, je veux dire, Instagram et TikTok n'existaient pas du tout. Il y avait peut-être MySpace qui existait, mais c'était comme un site internet en vrai où tu mettais une photo et des musiques. Oui, voilà. Mais faire du contenu... je trouve que c'est un métier, c'est pas le mien. Mais il faut que j'en fasse pour garder une audience, pour promouvoir le projet, pour agrandir le truc. Donc j'en ai conscience, mais c'est pas naturel. Donc au début, ça me faisait chier, disons-le. Vraiment, parce que c'est comme si on t'oblige à faire quelque chose tous les jours que t'as pas envie de faire. Et donc je me suis dit, il faut vraiment arrêter de voir le truc comme ça. Comment je peux utiliser les réseaux de manière à ce que ça me ressemble et que ça me plaise aussi. Et j'essaie de trouver une ligne, un truc comme ça. Donc j'écris. Écrire, moi, ça me plaît. Et faire des photos aussi. Instagram, c'est plutôt des textes et des photos. Donc je me dis, fais ça déjà. Ça a un impact incroyable, mais au moins, ça permet de garder un contact avec les gens. Ça, c'est très cool. Et puis d'exprimer une sorte de sensibilité, etc. Mais j'avoue que les face cams... sont rares parce que je trouve ça très dur et délicat et faire des contenus là comme je vois il y a des jeunes là que je vois ils sont exceptionnels, ils sont trop forts, des musiciens je veux dire des artistes mais c'est ni ma génération ni mon délire mais encore une fois il faut faire avec Il faut le faire. Oui, oui.

  • Speaker #0

    Eh bien, pour terminer, je vais te demander, à la question peut-être un peu compliquée, de faire le bilan de ton passé et de faire un bilan à ton toi futur.

  • Speaker #1

    J'ai combien de temps ?

  • Speaker #0

    Le temps que tu veux. Ce serait compliqué, non ?

  • Speaker #1

    Non, ça peut être long. Écoute, je suis plutôt content dans l'ensemble. Pourquoi ? Parce que j'ai des souvenirs un peu diffus que j'ai de mon enfance. Ça me paraît bien. Je semble avoir reçu beaucoup d'amour de ma famille, ce qui est un socle... déterminant pour la suite. J'ai identifié ça comme capital. Donc merci, et ça c'est cool. Parce qu'ensuite ça m'a donné pas mal de confiance, la confiance en soi, en tout cas l'estime de soi est essentielle pour mener à bien ces projets, j'en ai été doté. Ce qui m'a permis ensuite d'être assez ambitieux pour monter un groupe. Je remercie tous les gens qui ont permis la réussite de ce groupe-là, donc Bouloir des Airs, qui m'a fait visiter la France de long en large et en travers pendant 20 ans. Et qui m'a fait gagner de l'argent aussi d'ailleurs. Et ensuite, content aussi parce que malgré ce projet Vouloir des arts qui m'a pris 99,9% du temps de ma vie, j'ai eu plein de bonnes expériences. Amicales, amoureuses, étudiantines également. J'ai fait les études que je voulais. Donc ça c'est cool. Et en même temps, encore en parallèle, j'ai pu faire une pièce de théâtre pour enfants, quelques expos photos. Tout ça pour dire que j'ai pu m'exprimer comme je pouvais. Et comme j'en avais envie. Pour pas imploser et déprimer complètement. donc ça c'est vraiment cool, donc bilan plutôt positif et beaucoup de merci parce qu'on se fait jamais tout seul on part jamais certains partent de rien peut-être que ce rien est juste matériel mais on part jamais de rien on est toujours aidé, aidé ou pas d'ailleurs mais il y a toujours un impact déterminant de l'environnement immédiat avec la famille, les amis, les copains et puis ensuite les professionnels, les collègues on n'est pas comme ça isolé dans un jeu avec des gens autour

  • Speaker #0

    Et à ton toit futur, tu lui dirais quoi du coup ?

  • Speaker #1

    J'ai bien aimé le moment où avec Boulevard des Heures, on a dit, vas-y, on fait une pause. Parce qu'on s'est tous retrouvés face à un petit vide quand même. Et moi, j'ai vraiment aimé ce vide-là. Je ne savais pas du tout ce que j'allais faire. Je ne savais pas du tout que j'allais faire un album, par exemple. C'était la surprise. Et moi, j'aime bien, donc cet album est sorti, je me dis que la tournée, elle va durer pendant un an. J'aime bien me dire, tiens, j'aimerais bien me retrouver encore face au vide. Et être surpris par ce qui va se passer. Aucune idée. J'aime bien ne pas avoir de plan. Pas de plan de carrière, pas de projet. Pas de to-do list sur tout le monde.

  • Speaker #0

    Donc après, la journée, il n'y en a pas. Il n'y a pas de plan. Non,

  • Speaker #1

    aucun projet.

  • Speaker #0

    A voir ce qui va arriver.

  • Speaker #1

    Mais tant mieux. C'est un luxe de ne pas se poser ces questions. J'en ai conscience. Mais après, ce que j'ai pu traverser aussi, déjà, être bien, c'est vraiment beaucoup. Donc, être bien. Sois bien. Sois bien. Et puis après, le reste, c'est tellement pas le... Là, on est en train de parler de travail, finalement, et de projets artistiques et tout. C'est un pan de la vie, quoi. Il faut pas que ce soit central. Il faut pas que ce soit que ça. Sinon, ça peut être obsédant et déprimant aussi. Il y a d'autres choses.

  • Speaker #0

    On va terminer sur cette note positive, ce bilan positif. Merci, en tout cas.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à Nicolas pour les photos. Merci à Toto Tart de nous avoir accueillis ici.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Merci à Titu pour les images aussi, pour les dessins. Voilà.

  • Speaker #1

    Merci. Merci beaucoup.

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Description

Bienvenue dans Carré d’As, le podcast où chaque épisode est un jeu de cartes imprévisible, animé et produit par Benoît BAUD. Plongez dans un univers où les personnages de différentes familles de cartes prennent vie pour guider les grandes lignes de la discussion. Chaque invité, qu’il soit passionné, expert ou créatif, se retrouve face à un défi : choisir une carte, dévoiler ses secrets et se laisser porter par le hasard… ou plutôt, par la stratégie du jeu.


Le concept est simple : tu as devant toi un jeu de cartes avec des personnages intrigants issus de différentes familles. À chaque nouvelle carte piochée, une nouvelle direction, un nouveau sujet, mais surtout une nouvelle aventure. Le Joker ? C’est la carte qui peut tout changer, et tu peux la déclencher à tout moment pour ajouter une touche d’imprévu et de suspense.


Chaque épisode est une surprise, un mélange d’humour, de réflexion, de culture et de conversations authentiques. Que tu sois un amateur de jeux de société ou simplement curieux, Carré d’As t’invite à piocher ta prochaine carte pour découvrir des invités inspirants et des discussions sans filtre.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La soirée était bien hier ?

  • Speaker #1

    Oui, je suis allé voir quelqu'un que j'adore, qui s'appelle Paola.

  • Speaker #0

    Et le concert était bien ?

  • Speaker #1

    Oui, très bien. Elle est super forte. Elle est super forte sur scène, elle est très chouette. Et elle a vraiment des très belles chansons.

  • Speaker #0

    Tu as déjà travaillé un peu avec elle ?

  • Speaker #1

    Non, jamais. En revanche, on a une connaissance en commun qui s'appelle Ausha, qui a bossé avec moi sur l'album et qui a bossé avec elle aussi sur son EP. C'est lui qui a fait le lien. Et voilà.

  • Speaker #0

    Et bien alors, commençons alors.

  • Speaker #1

    C'est parti. Tu as fait le choix de plonger tes oreilles dans un univers classe. Sois Carreta, un Carreta.

  • Speaker #0

    Bonjour Sylvain.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Comment ça va ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question ça.

  • Speaker #0

    J'aime bien commencer par cette question parce que c'est toujours la question la plus vague.

  • Speaker #1

    Et moi j'ai toujours du mal à dire ça va. Je me pose toujours mille questions du coup. Allez on fait une moyenne ? Ouais. Ça va.

  • Speaker #0

    Bon ça va alors, c'est ce qu'il faut alors. On est bien en plus là. Il y a du brouillard dehors, bon c'est pas le meilleur temps.

  • Speaker #1

    Non c'est vrai que j'ai eu beaucoup de mal à partir de Biarritz, je vous le cache pas, parce que c'est l'été en bas. Quand je dis en bas c'est dans le sud. Oui voilà,

  • Speaker #0

    côté Biarritz.

  • Speaker #1

    Et j'avais oublié qu'on était en plein mois de novembre donc ça m'a fait vraiment bizarre.

  • Speaker #0

    Et bah commençons le concept de Caridas. Caridas en fait je vais te proposer des cartes avec des questions derrière. Tu vas devoir lire les questions tout simplement pour que tu vas devoir y répondre aussi. C'est pas moi qui vais répondre à la question.

  • Speaker #1

    C'est marrant, très bien.

  • Speaker #0

    Et puis on va commencer alors avec du coup la première carte c'est donc le roi. Le bleu ou le rouge ?

  • Speaker #1

    Ah bah j'ai pris le bleu.

  • Speaker #0

    Et bah très bien.

  • Speaker #1

    Mais attends, je prends le rouge.

  • Speaker #0

    Ah d'accord.

  • Speaker #1

    Je croyais que c'était la deuxième carte mais non je prends le rouge. Il était comment le Sylvain au fond ? C'est marrant, c'est une question que je pose très souvent au repas de famille, de manière très égocentrique d'ailleurs. D'accord. Comment j'étais quand j'étais petit. Parce que je n'ai pas des souvenirs très fournis, on va dire. J'ai des souvenirs de détails un peu anodins, détails à la con même. Mais en général, j'aime bien me demander comment j'étais. Et j'ai des réponses, et de ce que je me souviens aussi. J'étais bon élève, c'était très important pour moi l'école. C'est très important d'avoir des bonnes notes, pour ne pas dire d'être le premier de la classe. Donc j'étais travailleur, sérieux, plutôt timide, plutôt introverti. Et un truc important, j'étais un peu caméléon. C'est-à-dire que j'étais super bien avec les premiers de la classe, j'étais super bien au fond de la classe aussi avec les déconneurs. J'étais très bien avec... avec ceux qui faisaient du solfège à 5 ans et j'étais trop bien aussi avec ceux qui faisaient du foot tout le temps. Donc j'étais un peu caméléon.

  • Speaker #0

    Bien avec tout le monde en fait.

  • Speaker #1

    Ouais. J'étais bien, en tout cas je m'entendais bien avec ces gens-là. Est-ce que j'étais heureux tout le temps ? Mais j'étais plutôt timide.

  • Speaker #0

    Et tu faisais déjà de la musique à cette période ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai commencé à 5 ans.

  • Speaker #0

    Tu commençais le chant ou même déjà un instrument ?

  • Speaker #1

    Je n'ai jamais pris de cours de chant. C'est une honte totale.

  • Speaker #0

    Mais non !

  • Speaker #1

    Mais j'aurais dû, je le sais. Mais non, à 5 ans, j'ai commencé par ce qu'on appelle une classe d'éveil musical. Parce qu'à 5 ans, c'est trop quand même. Mais assez rapidement, 6-7 ans, j'ai commencé le solfège. Et quand tu as une petite base de solfège, après, ça t'ouvre l'instrument. Moi, j'ai choisi le piano. Donc à 7 ans, je faisais du piano. Même avant, peut-être. Et ensuite, assez rapidement, on m'a dit, tiens, tu n'es pas mauvais en rythme. Tu vas être le batteur de l'harmonie du village. Donc j'ai appris un peu la batterie. Et tout ça, c'est au primaire. Donc très jeune, je fais quand même plein de trucs. Et dès le collège, je crois que je commençais à écrire mes premières chansons.

  • Speaker #0

    Ah oui, quand même.

  • Speaker #1

    Très tôt. Oui, hyper tôt. Des poèmes, ça tout petit. Et ensuite, dès que mon niveau de piano le permet, des chansons. Piano-voix.

  • Speaker #0

    Ce serait quoi le thème du premier poème que tu aurais écrit ?

  • Speaker #1

    C'est essentiellement des histoires d'amour.

  • Speaker #0

    C'est toujours bien les histoires d'amour en fait.

  • Speaker #1

    En fait... Peut-être pas pour tout le monde, mais j'ai l'impression que pour beaucoup de gens, c'est un moteur fabuleux. C'est un moteur aussi bien dans la joie que dans la tristesse, mais c'est un moteur de création, d'inspiration infini.

  • Speaker #0

    Et si on part un petit peu sur aujourd'hui, sur ton toi d'aujourd'hui, comment tu te définirais ?

  • Speaker #1

    J'ai pas changé. Toujours pareil ? Tu prends exactement le même Sylvain enfant et tu lui mets quelques cheveux en moins, quelques rides en plus.

  • Speaker #0

    Et toujours caméléon ?

  • Speaker #1

    Toujours caméléon, oui. Ça, oui. Après, moi, je viens d'un milieu assez populaire et j'ai traîné très jeune au collège avec des gens dans un milieu beaucoup plus aisé. Et je me suis senti... Je me suis senti bien partout et je crois que ça a été une bonne école. En tout cas, la mixité sociale de mon collège, notamment, où se mélangeaient des fils d'agriculteurs, des fils de paysans, des fils d'ouvriers, des fils de chirurgiens, des fils... Je dis fils, mais c'est des fils et filles, on est d'accord ? Des enfants de psychiatres, des enfants d'avocats et tout, tout se mélangeait. Et je suis un fervent défenseur de la mixité sociale parce que je trouve que c'est aidant pour tout le monde. Ça peut élever tout le monde, en fait.

  • Speaker #0

    C'est comme ça qu'on évolue le mieux.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai l'impression, dans le mélange des classes sociales, dans le mélange des styles, dans la cohabitation, en fait. C'est trop important.

  • Speaker #0

    Et on te connaît beaucoup avec Boulevard des Airs. Comment ça a démarré, cette aventure ?

  • Speaker #1

    Eh bien, après le collège.

  • Speaker #0

    Après le collège. D'accord. Tout de suite, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, tout de suite. En fait, au collège, moi, je commence à avoir des envies de scène. Donc, je joue mes chansons. Ça m'arrive parfois, à la fin des... pour la fête de la fin d'école de musique, c'est déjà Laurent Garnier, qui est, alors pas le DJ, mais Laurent Garnier, le bassiste de Boulevard des Airs, avec qui je démarre la musique à l'âge de 5 ans. Et c'est lui qui m'accompagne au piano, puis ensuite, ensemble, on va monter un groupe de rock, de reprises. Moi, je fais la batterie, lui, il est au piano. On fait des reprises de Kyo, de Red Hot Chili Peppers, de Muse, etc. Très rock. C'est ma période rock. Et ensuite, moi, je découvre un nouvel univers. grâce à une amie, je découvre les Ogres de Barba, Clarue Ketanou, le rock alternatif, la Manon et Grama, Nunchao, tout ça. Et là, je me dis, mais c'est incroyable, en fait. Et j'ai envie de monter un groupe de musique de chansons françaises alternatives aussi. Et avec Lolo, on se dit qu'on va monter un groupe. Je demande à des copains, est-ce que vous connaissez des musiciens ? On me dit, tiens, il y a Florent Dasque là-bas, il fait de la musique, son frère aussi, machin et tout. Donc je vais aller voir un peu tout le monde. Le dimanche d'après, on répète. Et... Et quelques mois après, on trouve le nom Boulevard des Airs. Et puis ensuite, on va exister pendant 20 ans.

  • Speaker #0

    Et après, c'était parti.

  • Speaker #1

    Oui, ça a démarré tout doux. On a 15, 16 ans à l'époque. Donc, on a le bac.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas là qu'on fait les zéniths.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas là qu'on fait les zéniths.

  • Speaker #0

    Non, ce n'est pas.

  • Speaker #1

    Non, c'est là qu'on fait les bars. Mais vraiment les bars où tu connais. un peu le patron qui veut bien t'accepter non non là c'est vraiment tout petit on compose on écrit on fait des chansons on fait quelques premières parties mais bon d'abord le bac et puis ensuite on a quand même ça en ligne de mire à l'époque donc

  • Speaker #0

    tout doux au début tout doux mais qu'est-ce que ça t'a apporté dans ta vie d'artiste ? au niveau de ton évolution, Boulevard Désert, plus après ta vie personnelle aussi ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est très imbriqué. Ma vie d'artiste, c'est Boulevard Désert. Et Boulevard Désert, c'est ma vie d'artiste pendant 20 ans. Entre 2004 et 2024, c'est vraiment imbriqué. C'est-à-dire que j'ai un projet, c'est celui-là. J'ai une envie, c'est que ce projet fonctionne. J'ai fait très peu de choses à côté en fait. Alors je faisais un peu de photos, j'ai toujours fait des petits trucs à côté, mais l'essentiel de mon temps est passé et consacré à Boulevard Désert. Donc c'est vraiment ça ma vie d'artiste, écrire des chansons, apprendre, parce qu'on a appris sur le tas nous, donc apprendre à enregistrer, apprendre à... à faire une maquette, comment on fait pour faire des concerts, qui c'est qu'on appelle. Parce qu'au début, on n'a personne, donc on prend le téléphone. Et puis on appelle des festivals, on est un groupe du Sud, etc. Donc on fait tout tout seul. Et mine de rien, c'est une école incroyable de se démerder comme ça au début tout seul. Parce que forcément, après, tu sais précisément comment ça fonctionne.

  • Speaker #0

    On va passer à la reine, toujours pareil, bleue et rouge devant toi. Ce serait laquelle de reine ? Et qui serait ta reine, tiens ?

  • Speaker #1

    Je vais prendre la bleue.

  • Speaker #0

    La bleue.

  • Speaker #1

    Ah, boulevard des airs au juste, Sylvain Dutu.

  • Speaker #0

    On en a parlé un petit peu. C'est pour ça que je voulais passer un peu à la suite, parce qu'au final...

  • Speaker #1

    Attends, tu m'as posé une question, quelle serait ma reine ? C'est une bonne question, ça. Moi, je dirais ma compagne, évidemment. Julie. Moi aussi,

  • Speaker #0

    elle écoute. Voilà.

  • Speaker #1

    Elle écoutera. Après, elle écoutera, elle me dira si c'était bien ou pas. C'est elle qui a le dernier mot sur... Ah, j'ai l'impression. Ça va, t'étais bien. Non, c'est moi qui ai l'impression. Boulevard des airs au juste, Sylvain Dutu. Pourquoi choisir ? En fait, Boulevard Désert, c'est vraiment 20 ans de ma vie. Donc c'est quand même beaucoup. On va dire que sur un livre, c'est un chapitre important. Il n'y a pas que Boulevard Désert. Donc je dirais Sylvain Dutu. C'est quand même le socle. Et c'est quand même lui qui va créer Boulevard Désert, mais qui va faire autre chose à côté aussi. Donc je dirais quand même Sylvain Dutu. C'est pour ça que j'ai repris. Quand je me suis lancé sur un projet solo comme ça, je ne me suis pas posé la question longtemps. Je me suis dit que je m'appellerais comme je m'appelle. Et voilà, Boulevard Désert, j'ai pas du tout envie de le renier. Au contraire, je suis super fier de ça. Les garçons, donc les autres, dans une formule un peu différente, puisque moi je serai pas là, rentrent en studio, préparent un album et vont faire des concerts aussi.

  • Speaker #0

    Passons un petit peu à l'album. Parce que l'album, là en tour que Sylvain Dutu, s'appelle 15h22.

  • Speaker #1

    Pourquoi ? C'est une bonne question aussi. Et c'est une longue histoire. Il y a 5 ans, je me réveille avec une idée... un peu bizarre, c'est celle de prendre en photo tous les jours, sans exception. Ce qu'il y a sous mes yeux, devant moi, à 15h22 précisément. Donc j'ai cette idée bizarre, et puis ensuite je vais essayer de l'écrire, pourquoi j'ai cette idée, qu'est-ce que ça signifie, quelles contraintes. Il faut vraiment tenir la régularité sinon ça n'a pas de sens. Il faut qu'il n'y ait pas d'exception sinon ça n'a pas de sens. Et donc je me mets en une sorte de cahier de charge comme ça, de cadre artistique, de contrainte. Et j'attaque le projet. Et je vais faire ça pendant quelques jours, quelques semaines, quelques mois. Et en fait je vais faire ça pendant 5 ans. Donc ça fait beaucoup de photos. Ça fait 2000 photos presque. Et en fait, au début, juste je sauvegarde ça sur un disque dur. J'ai pas trop d'idées de pourquoi, ni à quoi ça va servir. Mais je continue. Et au bout d'un moment, quand même, en ouvrant mon disque dur, mon ordi, je regarde. Et d'un coup, je capte un peu l'intérêt du projet que je suis en train de faire. Je vois qu'au tout début du projet, on voit une jeune fille, puis on la voit plus. Et puis on en voit une autre. On voit un chien, on en voit deux. On voit une maison, puis on la voit plus. On voit une nouvelle maison, une nouvelle ville. On voit un grand-père, puis on le voit plus du tout. Et en fait, ça raconte toute ma vie. Je suis en train vraiment de faire le journal intime que j'ai jamais tenu, à regret, mais sans un mot, en photo. Et il y a toute ma vie qui défile comme ça, en creux, avec des événements importants qu'on pense déceler, deviner dans ce projet, mais qui n'est jamais vraiment dit. Par exemple, il n'y a pas de... C'est l'inverse d'un album photo, en fait. Un album photo, on va prendre des moments importants. Le baptême, la naissance, le mariage, les anniversaires. Et là, c'est l'inverse. 15h22, c'est une heure très creuse. C'est un moment très creux dans la journée, très banal, où il se passe des choses très anodines, pas très intéressantes. Mais c'est un horaire qui en dit beaucoup sur nous, j'ai l'impression. Quand on regarde ces 2000 photos, quand on les a sous les yeux, on se rend compte de ce qu'on fait vraiment de nos journées, de comment on remplit notre temps, de ce qu'on fait en fait.

  • Speaker #0

    Et l'album serait un journal intime du coup ?

  • Speaker #1

    Et du coup, en fait, en parallèle de ce projet photo, qui me prend à peu près une seconde par jour, puisque je ne réfléchis pas, je ne cadre pas, je prends la photo de ce qu'il y a devant moi. En parallèle, je commence à écrire des chansons, et je me rends compte assez rapidement que ça va être très intime, que ça va être perso, que ça va ressembler à un journal intime. Et du coup, je me dis, voilà, je pense que les deux projets... correspondent, je les mène de front en même temps, il y a d'un côté un journal intime photographique, d'un côté un journal intime musical, en chanson donc je vais faire correspondre les deux projets et appeler cet album 15h22 alors ça mérite explication parce que sinon on peut deviner autre question,

  • Speaker #0

    la différence entre Boulevard Désert et 15h22 ce serait quoi ? Pour ceux qui te découvrent ou même ceux qui te connaissent et qui se disent tiens est-ce que je vais aller écouter Sylvain Dutu tout seul ?

  • Speaker #1

    la très grande différence peut-être la seule, mais la plus grande... C'est quand j'écris pour les autres ou quand j'écris pour Boulevard des Airs, j'écris soit au nom d'un collectif, soit au nom d'un artiste qui va ensuite interpréter la chanson. Donc il y a toujours quand même une sorte de barrière inconsciente. Ce n'est pas du tout une censure ou quoi, mais c'est une barrière inconsciente de je ne parle pas en mon nom, donc ne pas trop aller dans l'intime, dans le personnel, éviter les prénoms. éviter de parler de mes chiens, éviter de parler de ma meuf, éviter de parler de mon père, mais généraliser le propos, universaliser le truc. Il y a tout le temps ça, alors que là, d'un coup, avec ce projet, je me suis mis à écrire sans aucune barrière, sans aucun filtre, exactement comme on écrit un journal intime. C'était assez vertigineux parce que d'un coup, il n'y a plus de... Il n'y a plus de barrière, il n'y a plus de Ah, attention à ça, c'est un peu trop intime. Non, là, en fait, il n'y a plus rien qui vient. C'est toi. Et donc, c'est assez fou. J'ai beaucoup, beaucoup écrit. Parce que plus rien ne me retenait, plus rien ne me disait Ok, je peux dire n'importe quoi. Enfin, je peux aller au bout du truc, être beaucoup plus profond sur des trucs qui me sont arrivés, sur des événements de la vie, des rencontres, des accidents. Et il n'y avait plus cette barrière-là. Et donc, ça a été... en quelque sorte plus simple dans la manière de faire. Parce que je sors d'un collectif où tout se joue à l'unanimité, en tout cas au vote. Il faut qu'on soit tous d'accord pour valider telle chanson, tel refrain, tel truc. Et c'est génial comme école. Et là, je me retrouvais tout seul, donc c'est beaucoup plus simple. Si ça me plaît, c'est dans l'album.

  • Speaker #0

    Si ça ne me plaît pas,

  • Speaker #1

    ça n'y est pas. Et quelque part, un peu plus difficile, parce que c'était un peu plus percutant aussi de... d'évoquer mon père, d'évoquer quelques névroses, d'évoquer l'accident, de parler vraiment de soi, de se livrer. Mine de rien, ça demandait quand même plus de travail sur soi, en tout cas.

  • Speaker #0

    J'ai pu lire dans la presse que c'était un album qui était thérapeutique.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Ça viendrait de tout ce que tu dis, du côté parler de ton père, parler de l'accident.

  • Speaker #1

    En fait, c'est comme chez Ausha. Ausha, c'est avec lui que j'ai écrit et composé cet album. C'est chez lui que tout s'est joué, les chansons. On a créé chez lui quasiment toutes les chansons. Et effectivement, j'allais là-bas comme j'allais chez le psy. C'est-à-dire que je m'étais créé une thérapie avec, comme psychologue, un de mes meilleurs potes qui s'appelle Ausha. Et on y allait et puis on discutait de plein de trucs. Moi, c'était une période très difficile après l'accident. Donc thérapeutique parce que j'ai évoqué des sujets que j'avais jamais évoqués à part avec ma psy. Et thérapeutique parce que c'est une période qui m'a fait énormément de bien quand j'en avais besoin.

  • Speaker #0

    Et du coup, la santé mentale serait quand même un sujet dans l'album.

  • Speaker #1

    Alors, j'en parle pas trop.

  • Speaker #0

    Pas plus que ça, mais un petit peu.

  • Speaker #1

    J'en parle pas trop par rapport à moi, parce que moi, je m'en sors bien de cet accident, en fait. Mais j'en parle dans Affaires classées, en creux, encore une fois, c'est avec beaucoup de pudeur. Mais je parle de ce qu'on appelle un syndrome de stress post-traumatique qu'a subi et que subit encore ma compagne. Et j'en parle, je l'évoque dans Affaires classées. Mais après, pour moi, non. J'en parle aujourd'hui à posteriori, parce que c'est clairement un album thérapeutique, mais j'en parle pas frontalement dans l'album.

  • Speaker #0

    Si je devais te demander ton lieu d'inspiration, le lieu où tu es le mieux pour écrire, composer, ce serait quel endroit ?

  • Speaker #1

    La plage ? Non.

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    même pas ? Non. En fait, il y a différents trucs. Il y a les endroits inspirants et il y a les endroits où je suis le mieux pour écrire. OK. La plage, c'est très inspirant, mais je n'ai jamais mon ordi ou un truc pour écrire. Pas un petit calepin ? Non, non, non. Je retiens, mais... Il y a plusieurs lieux inspirants comme ça. La plage, je crois que ce n'est pas le... C'est pas là que j'ai le plus d'idées. D'ailleurs, c'est moins exotique, mais là où j'ai le plus d'idées, c'est quand je conduis au volant. J'écoute très peu de la radio, enfin jamais d'ailleurs. C'est très rare. Donc je conduis... Il m'arrive de faire de longs trajets dans le silence le plus total.

  • Speaker #0

    Pas de musique ?

  • Speaker #1

    Rien du tout. Et vraiment, ça m'arrive d'avoir plein d'idées à ce moment-là. Je pense qu'il y a une sorte d'état méditatif quand on conduit comme ça pendant un moment. Donc il y a la voiture. Il y a la douche aussi. Je sais pas pourquoi. Pareil, il y a une sorte d'état méditatif et pas mal d'idées viennent de là. Et pour écrire, c'est pas vraiment... Je peux être un peu n'importe où, mais il faut que je sois seul. Il faut que je sois seul et que je m'ennuie. Ou qu'il soit très tôt le matin.

  • Speaker #0

    Et t'écris sur quoi ? Un ordinateur ?

  • Speaker #1

    Il y a eu deux périodes. J'ai eu ma période, donc tout ce qui était primaire, collège, lycée, c'était ma période vraiment double feuille à carreau, écriant à papier. Ce qui est débile d'ailleurs parce que le crayon à papier s'efface, donc je me rends compte que je perds avec le temps plein d'archives. Mais ça c'était ma période vraiment crayon, papier, double page à carreaux. Et ensuite je suis passé à l'ordinateur, et aujourd'hui j'écris essentiellement sur l'ordinateur ou le téléphone. Et c'est con, mais il y a un truc qui m'aide beaucoup quand j'écris des chansons, c'est la mise en page. Une fois qu'il y a un truc qui ressemble à un refrain, je le mets en grand italique. Une fois qu'il y a un truc qui ressemble à un couplet, je le mets en simple, mais j'organise comme ça, comme si c'était un texte à trous. Et je mets le titre aussi si je l'ai trouvé en haut, en gras au milieu. Et visuellement, ça m'aide vachement à construire mes chansons comme ça.

  • Speaker #0

    Donc très visuel.

  • Speaker #1

    Très visuel, oui.

  • Speaker #0

    Et la partie composition, ça vient comme ça ou ?

  • Speaker #1

    La partie compo, alors là, il me faut un piano. Il faut un piano. Et donc là, c'est chez moi. Mais voilà, en tout cas, tout ça peut ne pas être réuni au même moment, sinon je ne composerai jamais. Et puis, je peux très bien aussi écrire dans un endroit improbable parce que d'un coup... Il y a le train aussi, j'ai oublié. Le train ? Le train, la voiture, la douche. C'est vraiment les trois endroits favoris.

  • Speaker #0

    Et pour venir à Paris, c'est quoi ça en train ?

  • Speaker #1

    Ouais, train tout le temps.

  • Speaker #0

    Bon bah, il y a ce lieu déjà là qui...

  • Speaker #1

    Ouais, et en plus c'est 4h15 aller, 4h15 retour, donc ça fait... Oui,

  • Speaker #0

    donc ça laisse du temps pour faire,

  • Speaker #1

    ouais. Le train, c'est les deux à la fois par contre, c'est inspirant, et t'as beaucoup de temps pour écrire. Et pas de réseau dans les Landes, donc de toute façon, c'est parfait.

  • Speaker #0

    Et du calme des fois.

  • Speaker #1

    Et du calme, et oui. Mais s'il n'y a pas de calme, je change de wagon, sans souci. Oui,

  • Speaker #0

    parce qu'il peut y avoir des enfants, effectivement.

  • Speaker #1

    Oui, et puis en plus, les pauvres, j'ai rien contre eux, mais c'est vrai que si je suis en mode j'ai une idée, il faut que j'écrive je pars.

  • Speaker #0

    On passe à la troisième et dernière carte.

  • Speaker #1

    J'avais même pas vu que tu avais mis ça. La rouge, évidemment. Quelle est ta plus grande peur ? Ma plus grande peur ? J'allais dire que c'est de faire des mauvais choix, mais je ne suis même pas sûr. que ça existe. J'ai pas trop peur.

  • Speaker #0

    Y'a jamais de mauvais choix.

  • Speaker #1

    Moi je crois pas. Non mais tu vois ce que je veux dire de regretter quelque chose. Mais je suis pas du genre à regretter, je suis pas du genre à flipper non plus. Je me dis ce qui arrive, ce qui doit arriver arrivera, et ce qui doit pas arriver n'arrivera pas. J'ai beaucoup de philosophie là-dessus. Enfin je prends tout avec philosophie. Mais y'a pas de... Je suis pas flippé, j'ai pas peur de la mort, j'ai pas peur de... La mort que j'ai frôlée d'ailleurs il y a trois ans avec cet accident. J'ai bien vu comment je réagissais face à ça, bon ben c'est... C'est pas... Voilà, c'est comme ça quoi. Pas trop de terreur là-dessus. Non, j'ai pas de plus grande peur, enfin en vrai. Je fais confiance. On verra.

  • Speaker #0

    Très inspirant, ça aussi, du coup.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr. Mais il faut passer du temps sur la question, je crois, pour ne plus avoir peur. C'est parce que ce n'est pas évident.

  • Speaker #0

    Autre sujet, la tournée. Il y en a une tournée qui arrive en 2025, avec des salles un peu plus petites que Boulevard des Airs, mais de belles salles quand même. C'est vrai. Comment ça se prépare dans ta tête et aussi en partie technique ?

  • Speaker #1

    En vrai, ça se prépare comme toutes les tournées que j'ai pu faire avant. Sauf que là, je suis vraiment seul à la mise en scène. J'ai décidé d'être seul à la mise en scène, en tout cas, j'aurais pu m'entourer, mais j'y tiens. Un peu comme les clips, je tenais vraiment à les écrire et les réaliser. La mise en scène me tient vraiment à cœur.

  • Speaker #0

    Et seul sur scène ou pas ?

  • Speaker #1

    Non, je serai avec des musiciens. On sera quatre sur scène. J'aurai trois musiciens. Et ça se prépare. Moi, je réfléchis déjà à ce que je vais raconter. Je trouve que ce qui se passe entre les chansons est très important. presque autant que les chansons, j'ai envie de dire. Donc, comment je commence ? Qu'est-ce que je vais dire ? La première phrase, comme la première phrase d'un livre, et la dernière phrase d'un livre, c'est très important. C'est pareil pour un spectacle. Qu'est-ce que je vais raconter ? Où est-ce que je vais amener les gens ? À quel degré d'intime ? À quel degré d'humour ? À quel degré d'émotion ? Ça, c'est un peu les buts à atteindre. Après, pas sûr que j'y arrive, mais ça, c'est le public qui choisira. Ensuite, l'ordre des chansons. lesquels on garde, lesquels on ne garde pas. Comment je rends hommage à Boulevard des Airs ? Est-ce que je joue plusieurs chansons ? Est-ce que je fais un medley ? Ça, c'est une grande question aussi. J'ai envie de rendre hommage, en tout cas, à quelques chansons. Je travaille aussi en ce moment sur la scénographie. En termes de lumière, c'est assez clair dans ma tête, mais il faut matérialiser tout ça. Et puis voilà, ensuite la technique. Alors ça, c'est un domaine que je ne maîtrise pas du tout, mais je sais m'entourer, et mon tourneur sait m'entourer aussi de personnes absolument compétentes, en qui j'ai totale confiance, donc ça, je ne m'en fais pas du tout.

  • Speaker #0

    Ça, c'est parfait. Hâte d'aller voir ça en concert.

  • Speaker #1

    Hâte d'aller voir ça, et moi, j'ai très hâte de retrouver les plus petites salles. J'avais adoré ces tournées de Zenith avec Boulevard Désert, mais je me souviens aussi que j'avais adoré les smacks, les petites salles. Et j'avoue que c'est un truc qui m'excite beaucoup de retrouver ces jauges-là.

  • Speaker #0

    Et on a de belles smacks. en France.

  • Speaker #1

    Ouais, génial.

  • Speaker #0

    T'as des souvenirs dans une SMAC en particulier ? En parlant de petites salles parce qu'il faut quand même leur rendre hommage à toutes ces petites salles.

  • Speaker #1

    Là, je pense à Tarbes. Je repasse à la GESP à Tarbes qui est la SMAC de Tarbes je crois que c'est le 7 mars prochain. C'est la deuxième date de la tournée et j'ai des souvenirs incroyables puisque la première fois qu'on nous appelle en disant Salut les gars, boulevard des airs, ça vous dit de faire la première partie de... C'était la Varda à l'époque ou Babylone Circus ou les Vendements de Léo ou les trois. Et nous on était Bah oui, bien sûr. Donc là, on... On sortait vite du lycée pour aller répéter comme des fous et pour être prêts le samedi d'après pour la première partie. Et les premiers pas se font à la geste à terre.

  • Speaker #0

    Surtout que les smacks sont là pour ça.

  • Speaker #1

    Oui, ils sont là pour ça.

  • Speaker #0

    Pour soutenir les artistes.

  • Speaker #1

    Les artistes locaux, de leurs coins et tout, bien sûr.

  • Speaker #0

    Question avant de terminer, quel est ton lien avec les réseaux sociaux ? J'aime bien ce genre de question parce que chaque artiste a une réponse un peu différente. Moi,

  • Speaker #1

    j'ai un lien... C'est pas très naturel comme lien. C'est-à-dire que j'apprends à m'en servir, j'apprends à aimer ça, à essayer d'aimer ça. En fait, j'apprends à ce que ça me coûte pas trop. Comme c'est pas naturel, si ça tenait qu'à moi, j'aurais aucun réseau. Ok, juste toi et ta musique. Oui, comme avant en fait. Oui. Comme avant, parce que je suis vieux. Non mais avant, je veux dire, Instagram et TikTok n'existaient pas du tout. Il y avait peut-être MySpace qui existait, mais c'était comme un site internet en vrai où tu mettais une photo et des musiques. Oui, voilà. Mais faire du contenu... je trouve que c'est un métier, c'est pas le mien. Mais il faut que j'en fasse pour garder une audience, pour promouvoir le projet, pour agrandir le truc. Donc j'en ai conscience, mais c'est pas naturel. Donc au début, ça me faisait chier, disons-le. Vraiment, parce que c'est comme si on t'oblige à faire quelque chose tous les jours que t'as pas envie de faire. Et donc je me suis dit, il faut vraiment arrêter de voir le truc comme ça. Comment je peux utiliser les réseaux de manière à ce que ça me ressemble et que ça me plaise aussi. Et j'essaie de trouver une ligne, un truc comme ça. Donc j'écris. Écrire, moi, ça me plaît. Et faire des photos aussi. Instagram, c'est plutôt des textes et des photos. Donc je me dis, fais ça déjà. Ça a un impact incroyable, mais au moins, ça permet de garder un contact avec les gens. Ça, c'est très cool. Et puis d'exprimer une sorte de sensibilité, etc. Mais j'avoue que les face cams... sont rares parce que je trouve ça très dur et délicat et faire des contenus là comme je vois il y a des jeunes là que je vois ils sont exceptionnels, ils sont trop forts, des musiciens je veux dire des artistes mais c'est ni ma génération ni mon délire mais encore une fois il faut faire avec Il faut le faire. Oui, oui.

  • Speaker #0

    Eh bien, pour terminer, je vais te demander, à la question peut-être un peu compliquée, de faire le bilan de ton passé et de faire un bilan à ton toi futur.

  • Speaker #1

    J'ai combien de temps ?

  • Speaker #0

    Le temps que tu veux. Ce serait compliqué, non ?

  • Speaker #1

    Non, ça peut être long. Écoute, je suis plutôt content dans l'ensemble. Pourquoi ? Parce que j'ai des souvenirs un peu diffus que j'ai de mon enfance. Ça me paraît bien. Je semble avoir reçu beaucoup d'amour de ma famille, ce qui est un socle... déterminant pour la suite. J'ai identifié ça comme capital. Donc merci, et ça c'est cool. Parce qu'ensuite ça m'a donné pas mal de confiance, la confiance en soi, en tout cas l'estime de soi est essentielle pour mener à bien ces projets, j'en ai été doté. Ce qui m'a permis ensuite d'être assez ambitieux pour monter un groupe. Je remercie tous les gens qui ont permis la réussite de ce groupe-là, donc Bouloir des Airs, qui m'a fait visiter la France de long en large et en travers pendant 20 ans. Et qui m'a fait gagner de l'argent aussi d'ailleurs. Et ensuite, content aussi parce que malgré ce projet Vouloir des arts qui m'a pris 99,9% du temps de ma vie, j'ai eu plein de bonnes expériences. Amicales, amoureuses, étudiantines également. J'ai fait les études que je voulais. Donc ça c'est cool. Et en même temps, encore en parallèle, j'ai pu faire une pièce de théâtre pour enfants, quelques expos photos. Tout ça pour dire que j'ai pu m'exprimer comme je pouvais. Et comme j'en avais envie. Pour pas imploser et déprimer complètement. donc ça c'est vraiment cool, donc bilan plutôt positif et beaucoup de merci parce qu'on se fait jamais tout seul on part jamais certains partent de rien peut-être que ce rien est juste matériel mais on part jamais de rien on est toujours aidé, aidé ou pas d'ailleurs mais il y a toujours un impact déterminant de l'environnement immédiat avec la famille, les amis, les copains et puis ensuite les professionnels, les collègues on n'est pas comme ça isolé dans un jeu avec des gens autour

  • Speaker #0

    Et à ton toit futur, tu lui dirais quoi du coup ?

  • Speaker #1

    J'ai bien aimé le moment où avec Boulevard des Heures, on a dit, vas-y, on fait une pause. Parce qu'on s'est tous retrouvés face à un petit vide quand même. Et moi, j'ai vraiment aimé ce vide-là. Je ne savais pas du tout ce que j'allais faire. Je ne savais pas du tout que j'allais faire un album, par exemple. C'était la surprise. Et moi, j'aime bien, donc cet album est sorti, je me dis que la tournée, elle va durer pendant un an. J'aime bien me dire, tiens, j'aimerais bien me retrouver encore face au vide. Et être surpris par ce qui va se passer. Aucune idée. J'aime bien ne pas avoir de plan. Pas de plan de carrière, pas de projet. Pas de to-do list sur tout le monde.

  • Speaker #0

    Donc après, la journée, il n'y en a pas. Il n'y a pas de plan. Non,

  • Speaker #1

    aucun projet.

  • Speaker #0

    A voir ce qui va arriver.

  • Speaker #1

    Mais tant mieux. C'est un luxe de ne pas se poser ces questions. J'en ai conscience. Mais après, ce que j'ai pu traverser aussi, déjà, être bien, c'est vraiment beaucoup. Donc, être bien. Sois bien. Sois bien. Et puis après, le reste, c'est tellement pas le... Là, on est en train de parler de travail, finalement, et de projets artistiques et tout. C'est un pan de la vie, quoi. Il faut pas que ce soit central. Il faut pas que ce soit que ça. Sinon, ça peut être obsédant et déprimant aussi. Il y a d'autres choses.

  • Speaker #0

    On va terminer sur cette note positive, ce bilan positif. Merci, en tout cas.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à Nicolas pour les photos. Merci à Toto Tart de nous avoir accueillis ici.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Merci à Titu pour les images aussi, pour les dessins. Voilà.

  • Speaker #1

    Merci. Merci beaucoup.

Description

Bienvenue dans Carré d’As, le podcast où chaque épisode est un jeu de cartes imprévisible, animé et produit par Benoît BAUD. Plongez dans un univers où les personnages de différentes familles de cartes prennent vie pour guider les grandes lignes de la discussion. Chaque invité, qu’il soit passionné, expert ou créatif, se retrouve face à un défi : choisir une carte, dévoiler ses secrets et se laisser porter par le hasard… ou plutôt, par la stratégie du jeu.


Le concept est simple : tu as devant toi un jeu de cartes avec des personnages intrigants issus de différentes familles. À chaque nouvelle carte piochée, une nouvelle direction, un nouveau sujet, mais surtout une nouvelle aventure. Le Joker ? C’est la carte qui peut tout changer, et tu peux la déclencher à tout moment pour ajouter une touche d’imprévu et de suspense.


Chaque épisode est une surprise, un mélange d’humour, de réflexion, de culture et de conversations authentiques. Que tu sois un amateur de jeux de société ou simplement curieux, Carré d’As t’invite à piocher ta prochaine carte pour découvrir des invités inspirants et des discussions sans filtre.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La soirée était bien hier ?

  • Speaker #1

    Oui, je suis allé voir quelqu'un que j'adore, qui s'appelle Paola.

  • Speaker #0

    Et le concert était bien ?

  • Speaker #1

    Oui, très bien. Elle est super forte. Elle est super forte sur scène, elle est très chouette. Et elle a vraiment des très belles chansons.

  • Speaker #0

    Tu as déjà travaillé un peu avec elle ?

  • Speaker #1

    Non, jamais. En revanche, on a une connaissance en commun qui s'appelle Ausha, qui a bossé avec moi sur l'album et qui a bossé avec elle aussi sur son EP. C'est lui qui a fait le lien. Et voilà.

  • Speaker #0

    Et bien alors, commençons alors.

  • Speaker #1

    C'est parti. Tu as fait le choix de plonger tes oreilles dans un univers classe. Sois Carreta, un Carreta.

  • Speaker #0

    Bonjour Sylvain.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Comment ça va ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question ça.

  • Speaker #0

    J'aime bien commencer par cette question parce que c'est toujours la question la plus vague.

  • Speaker #1

    Et moi j'ai toujours du mal à dire ça va. Je me pose toujours mille questions du coup. Allez on fait une moyenne ? Ouais. Ça va.

  • Speaker #0

    Bon ça va alors, c'est ce qu'il faut alors. On est bien en plus là. Il y a du brouillard dehors, bon c'est pas le meilleur temps.

  • Speaker #1

    Non c'est vrai que j'ai eu beaucoup de mal à partir de Biarritz, je vous le cache pas, parce que c'est l'été en bas. Quand je dis en bas c'est dans le sud. Oui voilà,

  • Speaker #0

    côté Biarritz.

  • Speaker #1

    Et j'avais oublié qu'on était en plein mois de novembre donc ça m'a fait vraiment bizarre.

  • Speaker #0

    Et bah commençons le concept de Caridas. Caridas en fait je vais te proposer des cartes avec des questions derrière. Tu vas devoir lire les questions tout simplement pour que tu vas devoir y répondre aussi. C'est pas moi qui vais répondre à la question.

  • Speaker #1

    C'est marrant, très bien.

  • Speaker #0

    Et puis on va commencer alors avec du coup la première carte c'est donc le roi. Le bleu ou le rouge ?

  • Speaker #1

    Ah bah j'ai pris le bleu.

  • Speaker #0

    Et bah très bien.

  • Speaker #1

    Mais attends, je prends le rouge.

  • Speaker #0

    Ah d'accord.

  • Speaker #1

    Je croyais que c'était la deuxième carte mais non je prends le rouge. Il était comment le Sylvain au fond ? C'est marrant, c'est une question que je pose très souvent au repas de famille, de manière très égocentrique d'ailleurs. D'accord. Comment j'étais quand j'étais petit. Parce que je n'ai pas des souvenirs très fournis, on va dire. J'ai des souvenirs de détails un peu anodins, détails à la con même. Mais en général, j'aime bien me demander comment j'étais. Et j'ai des réponses, et de ce que je me souviens aussi. J'étais bon élève, c'était très important pour moi l'école. C'est très important d'avoir des bonnes notes, pour ne pas dire d'être le premier de la classe. Donc j'étais travailleur, sérieux, plutôt timide, plutôt introverti. Et un truc important, j'étais un peu caméléon. C'est-à-dire que j'étais super bien avec les premiers de la classe, j'étais super bien au fond de la classe aussi avec les déconneurs. J'étais très bien avec... avec ceux qui faisaient du solfège à 5 ans et j'étais trop bien aussi avec ceux qui faisaient du foot tout le temps. Donc j'étais un peu caméléon.

  • Speaker #0

    Bien avec tout le monde en fait.

  • Speaker #1

    Ouais. J'étais bien, en tout cas je m'entendais bien avec ces gens-là. Est-ce que j'étais heureux tout le temps ? Mais j'étais plutôt timide.

  • Speaker #0

    Et tu faisais déjà de la musique à cette période ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai commencé à 5 ans.

  • Speaker #0

    Tu commençais le chant ou même déjà un instrument ?

  • Speaker #1

    Je n'ai jamais pris de cours de chant. C'est une honte totale.

  • Speaker #0

    Mais non !

  • Speaker #1

    Mais j'aurais dû, je le sais. Mais non, à 5 ans, j'ai commencé par ce qu'on appelle une classe d'éveil musical. Parce qu'à 5 ans, c'est trop quand même. Mais assez rapidement, 6-7 ans, j'ai commencé le solfège. Et quand tu as une petite base de solfège, après, ça t'ouvre l'instrument. Moi, j'ai choisi le piano. Donc à 7 ans, je faisais du piano. Même avant, peut-être. Et ensuite, assez rapidement, on m'a dit, tiens, tu n'es pas mauvais en rythme. Tu vas être le batteur de l'harmonie du village. Donc j'ai appris un peu la batterie. Et tout ça, c'est au primaire. Donc très jeune, je fais quand même plein de trucs. Et dès le collège, je crois que je commençais à écrire mes premières chansons.

  • Speaker #0

    Ah oui, quand même.

  • Speaker #1

    Très tôt. Oui, hyper tôt. Des poèmes, ça tout petit. Et ensuite, dès que mon niveau de piano le permet, des chansons. Piano-voix.

  • Speaker #0

    Ce serait quoi le thème du premier poème que tu aurais écrit ?

  • Speaker #1

    C'est essentiellement des histoires d'amour.

  • Speaker #0

    C'est toujours bien les histoires d'amour en fait.

  • Speaker #1

    En fait... Peut-être pas pour tout le monde, mais j'ai l'impression que pour beaucoup de gens, c'est un moteur fabuleux. C'est un moteur aussi bien dans la joie que dans la tristesse, mais c'est un moteur de création, d'inspiration infini.

  • Speaker #0

    Et si on part un petit peu sur aujourd'hui, sur ton toi d'aujourd'hui, comment tu te définirais ?

  • Speaker #1

    J'ai pas changé. Toujours pareil ? Tu prends exactement le même Sylvain enfant et tu lui mets quelques cheveux en moins, quelques rides en plus.

  • Speaker #0

    Et toujours caméléon ?

  • Speaker #1

    Toujours caméléon, oui. Ça, oui. Après, moi, je viens d'un milieu assez populaire et j'ai traîné très jeune au collège avec des gens dans un milieu beaucoup plus aisé. Et je me suis senti... Je me suis senti bien partout et je crois que ça a été une bonne école. En tout cas, la mixité sociale de mon collège, notamment, où se mélangeaient des fils d'agriculteurs, des fils de paysans, des fils d'ouvriers, des fils de chirurgiens, des fils... Je dis fils, mais c'est des fils et filles, on est d'accord ? Des enfants de psychiatres, des enfants d'avocats et tout, tout se mélangeait. Et je suis un fervent défenseur de la mixité sociale parce que je trouve que c'est aidant pour tout le monde. Ça peut élever tout le monde, en fait.

  • Speaker #0

    C'est comme ça qu'on évolue le mieux.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai l'impression, dans le mélange des classes sociales, dans le mélange des styles, dans la cohabitation, en fait. C'est trop important.

  • Speaker #0

    Et on te connaît beaucoup avec Boulevard des Airs. Comment ça a démarré, cette aventure ?

  • Speaker #1

    Eh bien, après le collège.

  • Speaker #0

    Après le collège. D'accord. Tout de suite, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, tout de suite. En fait, au collège, moi, je commence à avoir des envies de scène. Donc, je joue mes chansons. Ça m'arrive parfois, à la fin des... pour la fête de la fin d'école de musique, c'est déjà Laurent Garnier, qui est, alors pas le DJ, mais Laurent Garnier, le bassiste de Boulevard des Airs, avec qui je démarre la musique à l'âge de 5 ans. Et c'est lui qui m'accompagne au piano, puis ensuite, ensemble, on va monter un groupe de rock, de reprises. Moi, je fais la batterie, lui, il est au piano. On fait des reprises de Kyo, de Red Hot Chili Peppers, de Muse, etc. Très rock. C'est ma période rock. Et ensuite, moi, je découvre un nouvel univers. grâce à une amie, je découvre les Ogres de Barba, Clarue Ketanou, le rock alternatif, la Manon et Grama, Nunchao, tout ça. Et là, je me dis, mais c'est incroyable, en fait. Et j'ai envie de monter un groupe de musique de chansons françaises alternatives aussi. Et avec Lolo, on se dit qu'on va monter un groupe. Je demande à des copains, est-ce que vous connaissez des musiciens ? On me dit, tiens, il y a Florent Dasque là-bas, il fait de la musique, son frère aussi, machin et tout. Donc je vais aller voir un peu tout le monde. Le dimanche d'après, on répète. Et... Et quelques mois après, on trouve le nom Boulevard des Airs. Et puis ensuite, on va exister pendant 20 ans.

  • Speaker #0

    Et après, c'était parti.

  • Speaker #1

    Oui, ça a démarré tout doux. On a 15, 16 ans à l'époque. Donc, on a le bac.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas là qu'on fait les zéniths.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas là qu'on fait les zéniths.

  • Speaker #0

    Non, ce n'est pas.

  • Speaker #1

    Non, c'est là qu'on fait les bars. Mais vraiment les bars où tu connais. un peu le patron qui veut bien t'accepter non non là c'est vraiment tout petit on compose on écrit on fait des chansons on fait quelques premières parties mais bon d'abord le bac et puis ensuite on a quand même ça en ligne de mire à l'époque donc

  • Speaker #0

    tout doux au début tout doux mais qu'est-ce que ça t'a apporté dans ta vie d'artiste ? au niveau de ton évolution, Boulevard Désert, plus après ta vie personnelle aussi ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est très imbriqué. Ma vie d'artiste, c'est Boulevard Désert. Et Boulevard Désert, c'est ma vie d'artiste pendant 20 ans. Entre 2004 et 2024, c'est vraiment imbriqué. C'est-à-dire que j'ai un projet, c'est celui-là. J'ai une envie, c'est que ce projet fonctionne. J'ai fait très peu de choses à côté en fait. Alors je faisais un peu de photos, j'ai toujours fait des petits trucs à côté, mais l'essentiel de mon temps est passé et consacré à Boulevard Désert. Donc c'est vraiment ça ma vie d'artiste, écrire des chansons, apprendre, parce qu'on a appris sur le tas nous, donc apprendre à enregistrer, apprendre à... à faire une maquette, comment on fait pour faire des concerts, qui c'est qu'on appelle. Parce qu'au début, on n'a personne, donc on prend le téléphone. Et puis on appelle des festivals, on est un groupe du Sud, etc. Donc on fait tout tout seul. Et mine de rien, c'est une école incroyable de se démerder comme ça au début tout seul. Parce que forcément, après, tu sais précisément comment ça fonctionne.

  • Speaker #0

    On va passer à la reine, toujours pareil, bleue et rouge devant toi. Ce serait laquelle de reine ? Et qui serait ta reine, tiens ?

  • Speaker #1

    Je vais prendre la bleue.

  • Speaker #0

    La bleue.

  • Speaker #1

    Ah, boulevard des airs au juste, Sylvain Dutu.

  • Speaker #0

    On en a parlé un petit peu. C'est pour ça que je voulais passer un peu à la suite, parce qu'au final...

  • Speaker #1

    Attends, tu m'as posé une question, quelle serait ma reine ? C'est une bonne question, ça. Moi, je dirais ma compagne, évidemment. Julie. Moi aussi,

  • Speaker #0

    elle écoute. Voilà.

  • Speaker #1

    Elle écoutera. Après, elle écoutera, elle me dira si c'était bien ou pas. C'est elle qui a le dernier mot sur... Ah, j'ai l'impression. Ça va, t'étais bien. Non, c'est moi qui ai l'impression. Boulevard des airs au juste, Sylvain Dutu. Pourquoi choisir ? En fait, Boulevard Désert, c'est vraiment 20 ans de ma vie. Donc c'est quand même beaucoup. On va dire que sur un livre, c'est un chapitre important. Il n'y a pas que Boulevard Désert. Donc je dirais Sylvain Dutu. C'est quand même le socle. Et c'est quand même lui qui va créer Boulevard Désert, mais qui va faire autre chose à côté aussi. Donc je dirais quand même Sylvain Dutu. C'est pour ça que j'ai repris. Quand je me suis lancé sur un projet solo comme ça, je ne me suis pas posé la question longtemps. Je me suis dit que je m'appellerais comme je m'appelle. Et voilà, Boulevard Désert, j'ai pas du tout envie de le renier. Au contraire, je suis super fier de ça. Les garçons, donc les autres, dans une formule un peu différente, puisque moi je serai pas là, rentrent en studio, préparent un album et vont faire des concerts aussi.

  • Speaker #0

    Passons un petit peu à l'album. Parce que l'album, là en tour que Sylvain Dutu, s'appelle 15h22.

  • Speaker #1

    Pourquoi ? C'est une bonne question aussi. Et c'est une longue histoire. Il y a 5 ans, je me réveille avec une idée... un peu bizarre, c'est celle de prendre en photo tous les jours, sans exception. Ce qu'il y a sous mes yeux, devant moi, à 15h22 précisément. Donc j'ai cette idée bizarre, et puis ensuite je vais essayer de l'écrire, pourquoi j'ai cette idée, qu'est-ce que ça signifie, quelles contraintes. Il faut vraiment tenir la régularité sinon ça n'a pas de sens. Il faut qu'il n'y ait pas d'exception sinon ça n'a pas de sens. Et donc je me mets en une sorte de cahier de charge comme ça, de cadre artistique, de contrainte. Et j'attaque le projet. Et je vais faire ça pendant quelques jours, quelques semaines, quelques mois. Et en fait je vais faire ça pendant 5 ans. Donc ça fait beaucoup de photos. Ça fait 2000 photos presque. Et en fait, au début, juste je sauvegarde ça sur un disque dur. J'ai pas trop d'idées de pourquoi, ni à quoi ça va servir. Mais je continue. Et au bout d'un moment, quand même, en ouvrant mon disque dur, mon ordi, je regarde. Et d'un coup, je capte un peu l'intérêt du projet que je suis en train de faire. Je vois qu'au tout début du projet, on voit une jeune fille, puis on la voit plus. Et puis on en voit une autre. On voit un chien, on en voit deux. On voit une maison, puis on la voit plus. On voit une nouvelle maison, une nouvelle ville. On voit un grand-père, puis on le voit plus du tout. Et en fait, ça raconte toute ma vie. Je suis en train vraiment de faire le journal intime que j'ai jamais tenu, à regret, mais sans un mot, en photo. Et il y a toute ma vie qui défile comme ça, en creux, avec des événements importants qu'on pense déceler, deviner dans ce projet, mais qui n'est jamais vraiment dit. Par exemple, il n'y a pas de... C'est l'inverse d'un album photo, en fait. Un album photo, on va prendre des moments importants. Le baptême, la naissance, le mariage, les anniversaires. Et là, c'est l'inverse. 15h22, c'est une heure très creuse. C'est un moment très creux dans la journée, très banal, où il se passe des choses très anodines, pas très intéressantes. Mais c'est un horaire qui en dit beaucoup sur nous, j'ai l'impression. Quand on regarde ces 2000 photos, quand on les a sous les yeux, on se rend compte de ce qu'on fait vraiment de nos journées, de comment on remplit notre temps, de ce qu'on fait en fait.

  • Speaker #0

    Et l'album serait un journal intime du coup ?

  • Speaker #1

    Et du coup, en fait, en parallèle de ce projet photo, qui me prend à peu près une seconde par jour, puisque je ne réfléchis pas, je ne cadre pas, je prends la photo de ce qu'il y a devant moi. En parallèle, je commence à écrire des chansons, et je me rends compte assez rapidement que ça va être très intime, que ça va être perso, que ça va ressembler à un journal intime. Et du coup, je me dis, voilà, je pense que les deux projets... correspondent, je les mène de front en même temps, il y a d'un côté un journal intime photographique, d'un côté un journal intime musical, en chanson donc je vais faire correspondre les deux projets et appeler cet album 15h22 alors ça mérite explication parce que sinon on peut deviner autre question,

  • Speaker #0

    la différence entre Boulevard Désert et 15h22 ce serait quoi ? Pour ceux qui te découvrent ou même ceux qui te connaissent et qui se disent tiens est-ce que je vais aller écouter Sylvain Dutu tout seul ?

  • Speaker #1

    la très grande différence peut-être la seule, mais la plus grande... C'est quand j'écris pour les autres ou quand j'écris pour Boulevard des Airs, j'écris soit au nom d'un collectif, soit au nom d'un artiste qui va ensuite interpréter la chanson. Donc il y a toujours quand même une sorte de barrière inconsciente. Ce n'est pas du tout une censure ou quoi, mais c'est une barrière inconsciente de je ne parle pas en mon nom, donc ne pas trop aller dans l'intime, dans le personnel, éviter les prénoms. éviter de parler de mes chiens, éviter de parler de ma meuf, éviter de parler de mon père, mais généraliser le propos, universaliser le truc. Il y a tout le temps ça, alors que là, d'un coup, avec ce projet, je me suis mis à écrire sans aucune barrière, sans aucun filtre, exactement comme on écrit un journal intime. C'était assez vertigineux parce que d'un coup, il n'y a plus de... Il n'y a plus de barrière, il n'y a plus de Ah, attention à ça, c'est un peu trop intime. Non, là, en fait, il n'y a plus rien qui vient. C'est toi. Et donc, c'est assez fou. J'ai beaucoup, beaucoup écrit. Parce que plus rien ne me retenait, plus rien ne me disait Ok, je peux dire n'importe quoi. Enfin, je peux aller au bout du truc, être beaucoup plus profond sur des trucs qui me sont arrivés, sur des événements de la vie, des rencontres, des accidents. Et il n'y avait plus cette barrière-là. Et donc, ça a été... en quelque sorte plus simple dans la manière de faire. Parce que je sors d'un collectif où tout se joue à l'unanimité, en tout cas au vote. Il faut qu'on soit tous d'accord pour valider telle chanson, tel refrain, tel truc. Et c'est génial comme école. Et là, je me retrouvais tout seul, donc c'est beaucoup plus simple. Si ça me plaît, c'est dans l'album.

  • Speaker #0

    Si ça ne me plaît pas,

  • Speaker #1

    ça n'y est pas. Et quelque part, un peu plus difficile, parce que c'était un peu plus percutant aussi de... d'évoquer mon père, d'évoquer quelques névroses, d'évoquer l'accident, de parler vraiment de soi, de se livrer. Mine de rien, ça demandait quand même plus de travail sur soi, en tout cas.

  • Speaker #0

    J'ai pu lire dans la presse que c'était un album qui était thérapeutique.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Ça viendrait de tout ce que tu dis, du côté parler de ton père, parler de l'accident.

  • Speaker #1

    En fait, c'est comme chez Ausha. Ausha, c'est avec lui que j'ai écrit et composé cet album. C'est chez lui que tout s'est joué, les chansons. On a créé chez lui quasiment toutes les chansons. Et effectivement, j'allais là-bas comme j'allais chez le psy. C'est-à-dire que je m'étais créé une thérapie avec, comme psychologue, un de mes meilleurs potes qui s'appelle Ausha. Et on y allait et puis on discutait de plein de trucs. Moi, c'était une période très difficile après l'accident. Donc thérapeutique parce que j'ai évoqué des sujets que j'avais jamais évoqués à part avec ma psy. Et thérapeutique parce que c'est une période qui m'a fait énormément de bien quand j'en avais besoin.

  • Speaker #0

    Et du coup, la santé mentale serait quand même un sujet dans l'album.

  • Speaker #1

    Alors, j'en parle pas trop.

  • Speaker #0

    Pas plus que ça, mais un petit peu.

  • Speaker #1

    J'en parle pas trop par rapport à moi, parce que moi, je m'en sors bien de cet accident, en fait. Mais j'en parle dans Affaires classées, en creux, encore une fois, c'est avec beaucoup de pudeur. Mais je parle de ce qu'on appelle un syndrome de stress post-traumatique qu'a subi et que subit encore ma compagne. Et j'en parle, je l'évoque dans Affaires classées. Mais après, pour moi, non. J'en parle aujourd'hui à posteriori, parce que c'est clairement un album thérapeutique, mais j'en parle pas frontalement dans l'album.

  • Speaker #0

    Si je devais te demander ton lieu d'inspiration, le lieu où tu es le mieux pour écrire, composer, ce serait quel endroit ?

  • Speaker #1

    La plage ? Non.

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    même pas ? Non. En fait, il y a différents trucs. Il y a les endroits inspirants et il y a les endroits où je suis le mieux pour écrire. OK. La plage, c'est très inspirant, mais je n'ai jamais mon ordi ou un truc pour écrire. Pas un petit calepin ? Non, non, non. Je retiens, mais... Il y a plusieurs lieux inspirants comme ça. La plage, je crois que ce n'est pas le... C'est pas là que j'ai le plus d'idées. D'ailleurs, c'est moins exotique, mais là où j'ai le plus d'idées, c'est quand je conduis au volant. J'écoute très peu de la radio, enfin jamais d'ailleurs. C'est très rare. Donc je conduis... Il m'arrive de faire de longs trajets dans le silence le plus total.

  • Speaker #0

    Pas de musique ?

  • Speaker #1

    Rien du tout. Et vraiment, ça m'arrive d'avoir plein d'idées à ce moment-là. Je pense qu'il y a une sorte d'état méditatif quand on conduit comme ça pendant un moment. Donc il y a la voiture. Il y a la douche aussi. Je sais pas pourquoi. Pareil, il y a une sorte d'état méditatif et pas mal d'idées viennent de là. Et pour écrire, c'est pas vraiment... Je peux être un peu n'importe où, mais il faut que je sois seul. Il faut que je sois seul et que je m'ennuie. Ou qu'il soit très tôt le matin.

  • Speaker #0

    Et t'écris sur quoi ? Un ordinateur ?

  • Speaker #1

    Il y a eu deux périodes. J'ai eu ma période, donc tout ce qui était primaire, collège, lycée, c'était ma période vraiment double feuille à carreau, écriant à papier. Ce qui est débile d'ailleurs parce que le crayon à papier s'efface, donc je me rends compte que je perds avec le temps plein d'archives. Mais ça c'était ma période vraiment crayon, papier, double page à carreaux. Et ensuite je suis passé à l'ordinateur, et aujourd'hui j'écris essentiellement sur l'ordinateur ou le téléphone. Et c'est con, mais il y a un truc qui m'aide beaucoup quand j'écris des chansons, c'est la mise en page. Une fois qu'il y a un truc qui ressemble à un refrain, je le mets en grand italique. Une fois qu'il y a un truc qui ressemble à un couplet, je le mets en simple, mais j'organise comme ça, comme si c'était un texte à trous. Et je mets le titre aussi si je l'ai trouvé en haut, en gras au milieu. Et visuellement, ça m'aide vachement à construire mes chansons comme ça.

  • Speaker #0

    Donc très visuel.

  • Speaker #1

    Très visuel, oui.

  • Speaker #0

    Et la partie composition, ça vient comme ça ou ?

  • Speaker #1

    La partie compo, alors là, il me faut un piano. Il faut un piano. Et donc là, c'est chez moi. Mais voilà, en tout cas, tout ça peut ne pas être réuni au même moment, sinon je ne composerai jamais. Et puis, je peux très bien aussi écrire dans un endroit improbable parce que d'un coup... Il y a le train aussi, j'ai oublié. Le train ? Le train, la voiture, la douche. C'est vraiment les trois endroits favoris.

  • Speaker #0

    Et pour venir à Paris, c'est quoi ça en train ?

  • Speaker #1

    Ouais, train tout le temps.

  • Speaker #0

    Bon bah, il y a ce lieu déjà là qui...

  • Speaker #1

    Ouais, et en plus c'est 4h15 aller, 4h15 retour, donc ça fait... Oui,

  • Speaker #0

    donc ça laisse du temps pour faire,

  • Speaker #1

    ouais. Le train, c'est les deux à la fois par contre, c'est inspirant, et t'as beaucoup de temps pour écrire. Et pas de réseau dans les Landes, donc de toute façon, c'est parfait.

  • Speaker #0

    Et du calme des fois.

  • Speaker #1

    Et du calme, et oui. Mais s'il n'y a pas de calme, je change de wagon, sans souci. Oui,

  • Speaker #0

    parce qu'il peut y avoir des enfants, effectivement.

  • Speaker #1

    Oui, et puis en plus, les pauvres, j'ai rien contre eux, mais c'est vrai que si je suis en mode j'ai une idée, il faut que j'écrive je pars.

  • Speaker #0

    On passe à la troisième et dernière carte.

  • Speaker #1

    J'avais même pas vu que tu avais mis ça. La rouge, évidemment. Quelle est ta plus grande peur ? Ma plus grande peur ? J'allais dire que c'est de faire des mauvais choix, mais je ne suis même pas sûr. que ça existe. J'ai pas trop peur.

  • Speaker #0

    Y'a jamais de mauvais choix.

  • Speaker #1

    Moi je crois pas. Non mais tu vois ce que je veux dire de regretter quelque chose. Mais je suis pas du genre à regretter, je suis pas du genre à flipper non plus. Je me dis ce qui arrive, ce qui doit arriver arrivera, et ce qui doit pas arriver n'arrivera pas. J'ai beaucoup de philosophie là-dessus. Enfin je prends tout avec philosophie. Mais y'a pas de... Je suis pas flippé, j'ai pas peur de la mort, j'ai pas peur de... La mort que j'ai frôlée d'ailleurs il y a trois ans avec cet accident. J'ai bien vu comment je réagissais face à ça, bon ben c'est... C'est pas... Voilà, c'est comme ça quoi. Pas trop de terreur là-dessus. Non, j'ai pas de plus grande peur, enfin en vrai. Je fais confiance. On verra.

  • Speaker #0

    Très inspirant, ça aussi, du coup.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr. Mais il faut passer du temps sur la question, je crois, pour ne plus avoir peur. C'est parce que ce n'est pas évident.

  • Speaker #0

    Autre sujet, la tournée. Il y en a une tournée qui arrive en 2025, avec des salles un peu plus petites que Boulevard des Airs, mais de belles salles quand même. C'est vrai. Comment ça se prépare dans ta tête et aussi en partie technique ?

  • Speaker #1

    En vrai, ça se prépare comme toutes les tournées que j'ai pu faire avant. Sauf que là, je suis vraiment seul à la mise en scène. J'ai décidé d'être seul à la mise en scène, en tout cas, j'aurais pu m'entourer, mais j'y tiens. Un peu comme les clips, je tenais vraiment à les écrire et les réaliser. La mise en scène me tient vraiment à cœur.

  • Speaker #0

    Et seul sur scène ou pas ?

  • Speaker #1

    Non, je serai avec des musiciens. On sera quatre sur scène. J'aurai trois musiciens. Et ça se prépare. Moi, je réfléchis déjà à ce que je vais raconter. Je trouve que ce qui se passe entre les chansons est très important. presque autant que les chansons, j'ai envie de dire. Donc, comment je commence ? Qu'est-ce que je vais dire ? La première phrase, comme la première phrase d'un livre, et la dernière phrase d'un livre, c'est très important. C'est pareil pour un spectacle. Qu'est-ce que je vais raconter ? Où est-ce que je vais amener les gens ? À quel degré d'intime ? À quel degré d'humour ? À quel degré d'émotion ? Ça, c'est un peu les buts à atteindre. Après, pas sûr que j'y arrive, mais ça, c'est le public qui choisira. Ensuite, l'ordre des chansons. lesquels on garde, lesquels on ne garde pas. Comment je rends hommage à Boulevard des Airs ? Est-ce que je joue plusieurs chansons ? Est-ce que je fais un medley ? Ça, c'est une grande question aussi. J'ai envie de rendre hommage, en tout cas, à quelques chansons. Je travaille aussi en ce moment sur la scénographie. En termes de lumière, c'est assez clair dans ma tête, mais il faut matérialiser tout ça. Et puis voilà, ensuite la technique. Alors ça, c'est un domaine que je ne maîtrise pas du tout, mais je sais m'entourer, et mon tourneur sait m'entourer aussi de personnes absolument compétentes, en qui j'ai totale confiance, donc ça, je ne m'en fais pas du tout.

  • Speaker #0

    Ça, c'est parfait. Hâte d'aller voir ça en concert.

  • Speaker #1

    Hâte d'aller voir ça, et moi, j'ai très hâte de retrouver les plus petites salles. J'avais adoré ces tournées de Zenith avec Boulevard Désert, mais je me souviens aussi que j'avais adoré les smacks, les petites salles. Et j'avoue que c'est un truc qui m'excite beaucoup de retrouver ces jauges-là.

  • Speaker #0

    Et on a de belles smacks. en France.

  • Speaker #1

    Ouais, génial.

  • Speaker #0

    T'as des souvenirs dans une SMAC en particulier ? En parlant de petites salles parce qu'il faut quand même leur rendre hommage à toutes ces petites salles.

  • Speaker #1

    Là, je pense à Tarbes. Je repasse à la GESP à Tarbes qui est la SMAC de Tarbes je crois que c'est le 7 mars prochain. C'est la deuxième date de la tournée et j'ai des souvenirs incroyables puisque la première fois qu'on nous appelle en disant Salut les gars, boulevard des airs, ça vous dit de faire la première partie de... C'était la Varda à l'époque ou Babylone Circus ou les Vendements de Léo ou les trois. Et nous on était Bah oui, bien sûr. Donc là, on... On sortait vite du lycée pour aller répéter comme des fous et pour être prêts le samedi d'après pour la première partie. Et les premiers pas se font à la geste à terre.

  • Speaker #0

    Surtout que les smacks sont là pour ça.

  • Speaker #1

    Oui, ils sont là pour ça.

  • Speaker #0

    Pour soutenir les artistes.

  • Speaker #1

    Les artistes locaux, de leurs coins et tout, bien sûr.

  • Speaker #0

    Question avant de terminer, quel est ton lien avec les réseaux sociaux ? J'aime bien ce genre de question parce que chaque artiste a une réponse un peu différente. Moi,

  • Speaker #1

    j'ai un lien... C'est pas très naturel comme lien. C'est-à-dire que j'apprends à m'en servir, j'apprends à aimer ça, à essayer d'aimer ça. En fait, j'apprends à ce que ça me coûte pas trop. Comme c'est pas naturel, si ça tenait qu'à moi, j'aurais aucun réseau. Ok, juste toi et ta musique. Oui, comme avant en fait. Oui. Comme avant, parce que je suis vieux. Non mais avant, je veux dire, Instagram et TikTok n'existaient pas du tout. Il y avait peut-être MySpace qui existait, mais c'était comme un site internet en vrai où tu mettais une photo et des musiques. Oui, voilà. Mais faire du contenu... je trouve que c'est un métier, c'est pas le mien. Mais il faut que j'en fasse pour garder une audience, pour promouvoir le projet, pour agrandir le truc. Donc j'en ai conscience, mais c'est pas naturel. Donc au début, ça me faisait chier, disons-le. Vraiment, parce que c'est comme si on t'oblige à faire quelque chose tous les jours que t'as pas envie de faire. Et donc je me suis dit, il faut vraiment arrêter de voir le truc comme ça. Comment je peux utiliser les réseaux de manière à ce que ça me ressemble et que ça me plaise aussi. Et j'essaie de trouver une ligne, un truc comme ça. Donc j'écris. Écrire, moi, ça me plaît. Et faire des photos aussi. Instagram, c'est plutôt des textes et des photos. Donc je me dis, fais ça déjà. Ça a un impact incroyable, mais au moins, ça permet de garder un contact avec les gens. Ça, c'est très cool. Et puis d'exprimer une sorte de sensibilité, etc. Mais j'avoue que les face cams... sont rares parce que je trouve ça très dur et délicat et faire des contenus là comme je vois il y a des jeunes là que je vois ils sont exceptionnels, ils sont trop forts, des musiciens je veux dire des artistes mais c'est ni ma génération ni mon délire mais encore une fois il faut faire avec Il faut le faire. Oui, oui.

  • Speaker #0

    Eh bien, pour terminer, je vais te demander, à la question peut-être un peu compliquée, de faire le bilan de ton passé et de faire un bilan à ton toi futur.

  • Speaker #1

    J'ai combien de temps ?

  • Speaker #0

    Le temps que tu veux. Ce serait compliqué, non ?

  • Speaker #1

    Non, ça peut être long. Écoute, je suis plutôt content dans l'ensemble. Pourquoi ? Parce que j'ai des souvenirs un peu diffus que j'ai de mon enfance. Ça me paraît bien. Je semble avoir reçu beaucoup d'amour de ma famille, ce qui est un socle... déterminant pour la suite. J'ai identifié ça comme capital. Donc merci, et ça c'est cool. Parce qu'ensuite ça m'a donné pas mal de confiance, la confiance en soi, en tout cas l'estime de soi est essentielle pour mener à bien ces projets, j'en ai été doté. Ce qui m'a permis ensuite d'être assez ambitieux pour monter un groupe. Je remercie tous les gens qui ont permis la réussite de ce groupe-là, donc Bouloir des Airs, qui m'a fait visiter la France de long en large et en travers pendant 20 ans. Et qui m'a fait gagner de l'argent aussi d'ailleurs. Et ensuite, content aussi parce que malgré ce projet Vouloir des arts qui m'a pris 99,9% du temps de ma vie, j'ai eu plein de bonnes expériences. Amicales, amoureuses, étudiantines également. J'ai fait les études que je voulais. Donc ça c'est cool. Et en même temps, encore en parallèle, j'ai pu faire une pièce de théâtre pour enfants, quelques expos photos. Tout ça pour dire que j'ai pu m'exprimer comme je pouvais. Et comme j'en avais envie. Pour pas imploser et déprimer complètement. donc ça c'est vraiment cool, donc bilan plutôt positif et beaucoup de merci parce qu'on se fait jamais tout seul on part jamais certains partent de rien peut-être que ce rien est juste matériel mais on part jamais de rien on est toujours aidé, aidé ou pas d'ailleurs mais il y a toujours un impact déterminant de l'environnement immédiat avec la famille, les amis, les copains et puis ensuite les professionnels, les collègues on n'est pas comme ça isolé dans un jeu avec des gens autour

  • Speaker #0

    Et à ton toit futur, tu lui dirais quoi du coup ?

  • Speaker #1

    J'ai bien aimé le moment où avec Boulevard des Heures, on a dit, vas-y, on fait une pause. Parce qu'on s'est tous retrouvés face à un petit vide quand même. Et moi, j'ai vraiment aimé ce vide-là. Je ne savais pas du tout ce que j'allais faire. Je ne savais pas du tout que j'allais faire un album, par exemple. C'était la surprise. Et moi, j'aime bien, donc cet album est sorti, je me dis que la tournée, elle va durer pendant un an. J'aime bien me dire, tiens, j'aimerais bien me retrouver encore face au vide. Et être surpris par ce qui va se passer. Aucune idée. J'aime bien ne pas avoir de plan. Pas de plan de carrière, pas de projet. Pas de to-do list sur tout le monde.

  • Speaker #0

    Donc après, la journée, il n'y en a pas. Il n'y a pas de plan. Non,

  • Speaker #1

    aucun projet.

  • Speaker #0

    A voir ce qui va arriver.

  • Speaker #1

    Mais tant mieux. C'est un luxe de ne pas se poser ces questions. J'en ai conscience. Mais après, ce que j'ai pu traverser aussi, déjà, être bien, c'est vraiment beaucoup. Donc, être bien. Sois bien. Sois bien. Et puis après, le reste, c'est tellement pas le... Là, on est en train de parler de travail, finalement, et de projets artistiques et tout. C'est un pan de la vie, quoi. Il faut pas que ce soit central. Il faut pas que ce soit que ça. Sinon, ça peut être obsédant et déprimant aussi. Il y a d'autres choses.

  • Speaker #0

    On va terminer sur cette note positive, ce bilan positif. Merci, en tout cas.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à Nicolas pour les photos. Merci à Toto Tart de nous avoir accueillis ici.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Merci à Titu pour les images aussi, pour les dessins. Voilà.

  • Speaker #1

    Merci. Merci beaucoup.

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