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Cheminements, parlons de santé des femmes

Table ronde - Porter le Poids Invisible : Naviguer la Charge Mentale des Maladies Chroniques

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35min |04/03/2024
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35min |04/03/2024
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Description

Bienvenue dans une nouvelle table ronde, où nous abordons un sujet crucial mais souvent négligé : la charge mentale associée à la gestion d'une maladie chronique. Dans cet épisode, je suis ravie de rassembler trois invitées que j’admire beaucoup pour le travail de sensibilisation qu’elles opèrent en podcast ou sur les réseaux :

  • Christelle Tissot, fondatrice du média sur la santé mentale Musae,

  • Marie-Rose Galès, militante engagée dans la lutte contre l'endométriose et animatrice du podcast "Endométriose Mon Amour",

  • et Charline Gayault, sage-femme et influenceuse.

Dans cet épisode, nous plongeons dans les profondeurs de la charge mentale liée à des conditions telles que l'endométriose. Marie-Rose partagera avec nous les difficultés rencontrées par les personnes atteintes d'endométriose, évoquant les défis de la gestion de leur parcours de santé en plus de leurs responsabilités personnelles et professionnelles. Elle apportera des éclairages issus de son podcast, où elle a mis en lumière des témoignages poignants sur cette réalité souvent méconnue.


Production : MedShake Studio
Écriture : Marguerite de Rodellec


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #0

    Magic Finalement, ça va être un travail beaucoup plus long terme, qui également sauve des vies en fait. Et on ne s'en rend pas suffisamment compte parce qu'on est dans l'instantané et que c'est juste pas mieux ni moins bien, c'est juste différent. Il faut de tout et qu'on prenne soin de toutes les spécialités de la même manière, y compris la santé mentale parce que... Ah mais là,

  • #1

    ça va être une révolution dans les facs de médecine, ils ne sont pas préparés.

  • #0

    En fait, c'est une révolution dans le monde même.

  • #1

    Eh oui !

  • #2

    C'est exactement par ça que termina son interview à Bigel. C'est une révolution, effectivement, qu'il faut...

  • #0

    Alors qu'on la lance !

  • #3

    Moi, je suis là. Si vous avez besoin de moi, je fais tout. Si on ouvre le dictionnaire pour trouver la définition de cheminement, on lit action de cheminée Mais aussi, en parlant de quelque chose qui est en mouvement, on lit que le cheminement est un déplacement, une avance, une progression graduelle. On parle du cheminement des sables, des électrons, on parle des cheminements de la Lune. Et dans ce podcast, on vous parle de cheminement de femmes, toutes différentes, toutes uniques. Je tends le micro à celles, et parfois pour la première fois à ceux, qui font bouger les lignes de la santé des femmes, qui font avancer les choses. Car oui, on avance. Oui, on trouve des solutions, des façons d'aller mieux, je vous le promets. Préparez-vous à être surprise. Je suis Marguerite de Rodelèque, bienvenue dans Cheminement. Bienvenue dans une nouvelle table ronde de cheminement où on va parler d'un sujet crucial et dont on ne parle pas assez, la charge mentale quand on a une pathologie chronique. Et pour commencer cette nouvelle année 2024, puisque c'est la première table ronde de 2024, j'ai l'honneur d'accueillir trois personnes que j'admire beaucoup pour le travail qu'elles font individuellement. Marie-Rose Gallès, qu'on ne présente plus. patiente militante endométriose animatrice de Endométriose mon amour autrice de 4 livres bientôt 5, 6, 7 sur l'endométriose et bien plus Charline Gaillot sage-femme, influenceuse détentrice du grand guide ultime de la grossesse parue ce mois-ci en janvier 2024 et Christelle Tissot créatrice de Musae Le Média qui dédramatise, dédramatise et démocratise la santé mentale. C'est un honneur de vous recevoir mesdames, bienvenue dans le cheminement.

  • #2

    Merci Marguerite !

  • #3

    Vous pourriez faire une petite choré, toutes les trois. Une petite chorale. C'est correct.

  • #0

    Merci.

  • #2

    J'ai l'impression... Alors moi, je vais pas chanter.

  • #0

    J'ai lancé un truc, personne n'a suivi.

  • #2

    Moi, je pense que c'est mieux si je ne suis pas. Pour les oreilles de tout le monde.

  • #3

    Alors, ce format, vous le savez, c'est une discussion. Moi, j'ai préparé des questions pour commencer la conversation, mais surtout, n'hésitez pas à échanger entre vous. La première question que j'ai, c'est pour toi, Charline, en tant que sage-femme, comment tu décrirais... cette charge mentale que peuvent avoir certaines de tes patientes atteintes d'endométriose ou peut-être d'autres maladies chroniques handicapantes au quotidien ?

  • #0

    Je pense que cette charge mentale, elle commence même avant le diagnostic. Je pense que tu ne pourras pas me contredire. En fait, c'est la charge mentale, effectivement, d'avoir des symptômes qui impactent notre quotidien de manière plus ou moins importante et en fait sur toutes les sphères de la vie. et c'est souvent des symptômes en plus qui sont, comment dire, qu'on n'arrive pas toujours à relier à une pathologie, ou même si on a mis un mot, l'endométriose, si c'est le thème du jour ou si c'est autre chose, on se dit toujours, bah oui, mais là, ce que je ressens, est-ce que c'est à cause de ça ? Et finalement, est-ce que je suis trop à l'écoute de mon corps ou pas ? Et donc, cette charge mentale, elle est omniprésente, parce que là où c'est invisible, En fait, c'est omniprésent dans le cerveau. Et ce que je ressens en tant que sage-femme, c'est l'importance pour les patientes d'avoir un lieu où elles peuvent déposer ça et sans forcément déjà avoir des réponses, juste un lieu où on leur dit Ok, en fait, je vous crois, vous n'êtes pas folle, et ce que vous ressentez, ça existe pour de vrai. Peu importe la douleur, les symptômes chroniques qui existent.

  • #3

    Christelle, toi la santé mentale c'est un sujet que tu abordes au quotidien. Ton angle c'est de dire que la santé mentale c'est avant tout un problème de société avant d'être un problème de santé. J'imagine que tu dois rencontrer des personnes qui sont concernées par ce genre de problème, qui ont maladie chronique et cette charge mentale a des répercussions sur la santé mentale du coup.

  • #2

    Mais je rebondis en fait sur ce que tu viens de dire, l'intégralité des mots que tu as employés, c'est en moi mais je n'arrive pas à le nommer, c'est indicible effectivement et j'ai l'impression de devenir complètement folle. En fait ça c'est le tabou lié à la santé mentale, c'est-à-dire qu'en fait c'est un sujet qui est... tellement invisible et qui a également été volontairement invisibilisé pour des questions aussi politiques et d'ordre social, ça c'est la version politique aussi de la santé mentale, c'est qu'en fait on a du mal à la nommer, on a du mal à se la figurer, et alors déjà nous-mêmes, mais en fait pour que les autres puissent le comprendre et se la figurer, c'est encore plus compliqué. Donc pour moi effectivement, il y a trois termes qui sont importants, c'est indicible, invisible et donc du coup stigmatisante et stigmatisée. Et ça, je pense que c'est la santé mentale et toute la charge mentale que ça peut créer parce que ça a été pendant trop longtemps un tabou.

  • #3

    Marie-Rose, en tant que patiente, j'imagine que ça t'évoque des choses à dire.

  • #1

    Oui, moi je vois un outlook là tout de suite. C'est un outlook où il va y avoir deux choses qui vont peser lourd. Donc ça va être le parcours de soins, tous les rendez-vous médicaux qu'on a en plus pour avoir un semblant de vie normale. Et c'est aussi tout ce qui est soins, symptômes, tout le caractère aléatoire que ça peut avoir. C'est-à-dire qu'on boucle son lundi comme ça et poum, en fait, on est réveillé par des contractions utérines à 4h du mat et on sait que la journée ne va pas se passer comme prévu et tout ce qu'il faut, on réorganise derrière. Et on est plié dans son lit avec sa bouillotte et on est déjà en train de réfléchir. Alors, si je remets tel créneau, et alors le rendez-vous, je peux le reporter. Et donc, c'est vraiment ça la charge mentale. T'es plié en deux et pourtant, t'as de la tête qui est déjà là à calculer.

  • #3

    Alors, il y avait une soigneuse qui m'avait expliqué quelque chose que tu vas peut-être pouvoir nous réexpliquer, puisque tu sais tout, toi. Parce que j'ai du mal à l'expliquer, mais en gros, c'était parler de la santé mentale. Et en fait, j'ai une endométriose aussi, et je disais, en fait, je parlais de ces moments où il y avait des moments de down très, très, très durs. Je ne sais pas si c'est lié ou pas à l'endométriose, mais en gros, cette soignante me dit que c'est intéressant. Et en fait, est-ce que c'est la prise d'antidouleur qui provoque ça ? Parce qu'il y a un côté, tu es un peu euphorique, et puis il y a ensuite un down qui cause ça. Est-ce que c'est le fait que tu te sens isolée, tu te sens incomprise, etc. Et du coup, tu prends lourd au niveau des sujets mentaux. Désolée, je n'ai pas su le dire autrement. En gros, en fait, c'est vrai que c'est très complexe. Ce n'est pas un problème de santé mentale, c'est tout qui est lié.

  • #1

    C'est ça, je pense qu'il y a plusieurs versants. Il y a effectivement le psychosocial, de l'isolement de la maladie, tout ce qui est peur de l'avenir aussi, parce que quand c'est difficile de garder un emploi avec la maladie, quand on ne sait pas... dans quel sens elle va évoluer et tout. Il y a ça qui est réel et qui pèse sur le mental, qui fait qu'on va avoir plus de mal à s'endormir que les autres. Il y a effectivement, ça peut être les traitements. Moi, je me souviens d'un traitement contre les douleurs neuropathiques qui certes marchait sur ces douleurs, mais me créait des angoisses médicamenteuses. Vraiment, donc c'était dans la notice en soi, ça faisait partie des effets secondaires qui étaient bien référencés. Et c'est très particulier parce que quand on a une bouffée d'angoisse qui est psychologique, on peut essayer de se rassurer, ce machin. Et là, en fait, quand c'est médicamenteux, à part se dire bon ben c'est un effet secondaire, je vais respirer profondément jusqu'à ce que ça passe, on ne peut rien faire il y a aussi certains médecins qui posent cette question. Dans la mesure où le nerf vague descend profondément dans le ventre, et qu'on a le ventre qui est inflammé, où il va y avoir des douleurs, des choses comme ça, dans quelle mesure aussi tout ça ne joue pas sur le nerf vague ? Et le nerf vague ?

  • #3

    Est-ce que tu peux préciser pour Christelle et moi apparemment ?

  • #2

    Le nerf vague ne me parle pas encore.

  • #1

    J'ai essayé de ne pas trop dire de bêtises. C'est un nerf super qui fait une bonne partie du corps et qui va jouer aussi sur tout ce qui est parasympathique. Rythme cardiaque, respiration, tous ces symptômes qu'on peut avoir quand on est stressé. Mais du coup, ça marche un peu dans les deux sens. On parle souvent de l'impact du mental sur le corps. Par exemple, si on est stressé, on sait que la consommation de magnésium, tout ça, pouf, va augmenter et qu'on aura peut-être besoin de plus de magnésium après une phase de stress. Mais ça marche des fois aussi dans l'autre sens. C'est-à-dire que, par exemple, on est en train de se rendre compte que le microbiote peut jouer sur le mental, des choses comme ça. Là aussi, dans l'endométriose, on sait que le microbiote, c'est un vaste sujet. Donc, dans quelle mesure tout ça, finalement, l'état de notre corps influence ? Effectivement, sur notre santé mentale, c'est des questions qu'on est en train de découvrir et qui sont assez fascinantes.

  • #2

    Mais je me permets effectivement de rebondir sur ce que tu viens de dire, c'est qu'aussi pendant très longtemps, il n'y avait que la santé physique également qui existait, alors qu'en fait, il n'y a qu'une seule santé, il y a la santé mentale et la santé physique qui ne font qu'un. C'est le principe de l'être humain et c'est le principe aussi de la recherche en santé qui s'appelle la recherche One Health, où du coup, tu t'intéresses autant effectivement à ce que ton corps peut générer comme angoisse ou comme chose positive également pour ton mental et inversement. Alors. Et c'est vrai que le fait qu'il y ait eu cette dichotomie, je pense, entre le monde du visible et de l'invisible a aussi empêché pas mal d'avancer, mais également pas mal de libération de la parole aussi. Parce qu'effectivement, quand tu te sens isolé et que tu navigues dans l'incertitude, c'est les deux facteurs les plus aggravants en termes de santé mentale.

  • #0

    Mais tout à l'heure, Mario, tu parlais du... Je pense que tu as dit le psychosocial. Et c'est vrai qu'on parle de plus en plus du modèle biopsychosocial. Et chaque... Chaque pathologie à part entière devrait être examinée sous ce prisme du bio-psycho-social. De principe, la pathologie en tant que telle, c'est la partie biologie du corps et forcément elle impacte sur le psycho, sur le social, mais aussi dans quelle mesure le social impacte sur le bio, sur le psycho et vice versa. Et en fait, les trois sont intimement liés et presque qui est arrivé en premier de l'œuf ou de la poule ? Les trois se nourrissent, s'alimentent les uns entre les autres. Et là, en plus, quand on parle d'endométriose, quand on parle de ces douleurs, de ces pathologies liées à l'intime, On y ajoute tout le poids parfois de la société, parfois des injonctions, ça cristallise aussi beaucoup d'attentes, parfois en tant que femme, beaucoup de tabous et ça peut vraiment influencer la perception qu'on peut avoir de nous-mêmes. Moi j'ai beaucoup de patientes notamment qui ont des douleurs pendant les rapports liées à de l'endométriose ou non. Et en fait, là où on se dit Oui, mais il est possible, par exemple, d'avoir une sexualité épanouie sans rapport pénétratif, même si c'est mieux quand on a le choix d'en avoir ou pas ça vient toucher en elle quelque chose de très fondamental sur presque leur place dans ce monde. Quand on parle des pathologies féminines qui touchent à l'intime, ça vient vraiment... En fait, c'est le centre.

  • #3

    Est-ce que tu as développé certaines méthodes de prise en charge ? Est-ce que tu adaptes ta façon de travailler dans ces cas-là ?

  • #0

    Alors, si ce sont des patientes qui viennent pour un suivi gynécologique classique et qui ont des douleurs, c'est important de dire qu'aucun examen n'est obligatoire. Je n'ai aucun problème à dire à une patiente qu'il y a de l'urgence. Aucun examen n'est obligatoire. Non,

  • #3

    mais c'est chouette.

  • #0

    Il y a quand même peu d'examens qui sont urgents, en tout cas pas dans un cabinet de sage-femme. Je ne suis pas à trois mois, quatre mois, un an prêt pour faire un frouti. Si juste, je peux faire en sorte que cet examen gynécologique-là ne traumatise pas la patiente parce qu'en fait, elle a des douleurs profondes liées ou pas à une endométriose. Et en fait, l'urgence, c'est de prendre en charge la douleur. En fait, pour que la patiente reste dans le système de soins et on perd trop de patientes pendant des années à cause d'un examen qui n'était juste pas fait au bon moment parce qu'on s'est dit que pour être un bon soignant, il fallait à tout prix qu'on fasse se frotter. Donc déjà, juste prioriser les choses, je pense que c'est ça, adapter sa pratique. Et sinon, moi, je me suis formée aux prises en charge des douleurs vulvaires, pelviennes, disparunies, etc. Et effectivement, les sages-femmes spécialisées et les kinés spécialisées. ont des techniques locales pour diminuer certaines douleurs. Et dans ce cas-là, on les met en place avant de faire certains examens.

  • #3

    Christelle, est-ce qu'il y a des ressources particulières pour les personnes atteintes de pathologies chroniques dans ce cas-là ? Est-ce que tu as des choses à nous recommander ?

  • #2

    Nous, on a fait pas mal de contenu déjà sur ce sujet, notamment avec un autre média qui s'appelle Petite Mû, sur le handicap invisible au sens large, donc pas qu'effectivement la santé mentale. Donc, on a plusieurs contenus vidéo qu'on a fait. Enfin, on a un contenu vidéo. Une newsletter et un podcast qui va sortir bientôt sur, d'une part, le parcours de soins quand tu es atteinte ou atteint d'un handicap invisible, mais également quelles sont les différentes ressources que tu peux avoir plutôt gratuitement. C'est vrai que... Chez Musaïa, on est plutôt dans une notion de démocratiser l'accès aux soins parce que si c'est un sujet tabou, c'est aussi un sujet de moyens, aussi clairement financiers. Donc plutôt sur des choses assez accessibles gratuitement. Et après, quand on peut en parler avec un professionnel ou une professionnelle de santé mentale.

  • #3

    Marie-Rose, est-ce que tu as développé des super conseils, des super techniques en temps de guerre comme ça, quand ça ne va pas ?

  • #1

    Quand ça ne va pas ? Vaste sujet ! Vaste sujet ! Non, je pense qu'effectivement, il ne faut jamais négliger son mental. Alors, on est d'accord, il y a une différence entre la théorie et la pratique. C'est plus facile à dire qu'à faire, surtout quand on doit gérer tous deux fronts, être sa propre infirmière. Être sa propre secrétaire médicale, mais alors il y a aussi le travail, la famille, les enfants, les amis, tout ça. Et là, on se retrouve à Shiva.

  • #3

    La déesse aux multiples bras.

  • #1

    Et c'est vrai que la tentation est grande de laisser la santé mentale quelque part. C'est horrible à dire, mais c'est le truc qui est le plus facile à abandonner, en fait. Et c'est là que le piège est, je pense, de céder à cette tentation. et de se réserver. Moi, en plus, j'ai la double casquette de malade chronique, mais aussi le militantisme, là aussi, on pourrait dire, sur la santé mentale, la charge mentale des militants, où on se retrouve des fois, on est derrière son téléphone et on se retrouve à faire le travail du ministère, on ne sait plus quoi. Il y a un moment où ça nous dépasse complètement et réussir à, effectivement, toujours se dire stop, je me réserve un créneau dans la journée Peut-être pas forcément un grand créneau, je pense que c'est la qualité aussi qui compte plus que la quantité, mais en fait, dans tous les cas, se garantir un temps pour soi. Mais mec, que ce soit écouter de la méditation dans les transports en commun en allant au travail, que ce soit un bain le soir ou une séance de yoga, on s'en moque. Ou même juste regarder sa série préférée, sa série doudou, qu'on connaît par cœur, qu'on rigole avant les blagues. Mais l'air de rien, ça c'est du...

  • #3

    Gilmore Girls.

  • #1

    Voilà. C'est du doudou pour soi. C'est se retrouver sur quelque chose de familier. C'est sur quelque chose qui prend soin de nous. C'est un instant où on est focalisé sur nous, sur notre bien-être. Et voilà, je pense que le plus dur, c'est même si l'agenda déborde de tous les côtés, garder ce créneau.

  • #0

    Mais surtout s'en rendre compte. C'est-à-dire que ce créneau, parfois, c'est juste... sa douche potentiellement, elle est quotidienne. Et en fait, si on décide que c'est ce moment qui nous fait du bien, et bien la prendre en conscience, ça ne nous rajoute pas un truc en plus à faire, parce que parfois on se dit Ah, il faut que je fasse des trucs encore en plus, et j'ai déjà pas le temps, il faut que je fasse des trucs en plus. Et bien en fait, il y a sûrement des petites choses qu'on fait qui nous font du bien, mais comme on n'en prend pas conscience. C'est ça, exactement.

  • #1

    tant qu'on s'accorde pour soi.

  • #0

    Y compris même quand on scrolle sur les réseaux, il y a le moment où on se dit Ok, là j'ai cinq minutes et franchement, je kiffe et je m'arrête. Ou versu, je ne me suis même pas rendu compte que j'ai ouvert mes réseaux et en fait, je suis dessus. Mais je trouve qu'effectivement, comme tu dis, la qualité et le fait de le faire en conscience, ça change. C'est l'intention qui compte.

  • #2

    Mais oui, c'est s'autoriser effectivement à faire ce pas de côté, déjà pour saisir ce qui nous fait du bien. Et souvent, on est tellement coupé de ses émotions. On est tellement aussi happé par le quotidien ou par les différentes responsabilités qu'on peut avoir qu'on n'a pas le temps de conscientiser ce pas de côté. Et bon, ça après, c'est pour des gens qui ont les moyens de le faire. Ce n'est pas le cas effectivement de toutes les personnes. Il y a aussi, effectivement, quand tu as des journées à rallonge et que tu n'as pas forcément le temps aussi parce que quand tu rentres chez toi...

  • #1

    Après, est-ce qu'il n'y a pas un côté aussi socialement acceptable ? En fait, oui, je pense qu'il y a aussi une vision sociétale de s'autoriser ce temps. Moi, je sais que j'évolue dans un univers très cadre parisien. Et chaque fois que je dis que je prends du temps pour moi, même avec des semaines de 110 heures. J'ai l'impression de dire un gros mot. C'est vraiment, c'est le truc ultra subversif. Et en fait, je lisais un article le jour comme ça, qui est vrai, c'est que pour une certaine catégorie de la population, être charrette, ça fait bien. C'est, ah j'en peux plus, j'ai des dossiers partout, ça fait chic. Et moi, je sais que, voilà, quand j'ose des fois dire oh j'ai des dossiers partout, mais en fait là, je m'en moque. Pour moi, c'est très subversif. C'est vraiment... Oh ! T'as osé faire ça ?

  • #2

    Ouais, mais ça, c'est un truc de CSP+. Moi, quand je dis effectivement les gens qui ont des responsabilités à rallonge, effectivement, c'est aussi les gens qui ont peu de moyens, qui sont en vulnérabilité sociale et économique et effectivement, qui se lèvent à 4h du mat pour aller faire des ménages.

  • #1

    Et le massage, la séance de yoga, là, c'est...

  • #0

    C'est pas plus compliqué.

  • #1

    C'est ça, c'est non.

  • #2

    Et c'est en ça, effectivement, que la santé mentale, il y a un enjeu d'accessibilité par rapport à ça. Parce que faire ce pas de côté, en gros, c'est un truc pour les gens qui ont quand même les moyens. Et encore, c'est pas forcément facile non plus, déjà. Mais après, il y a aussi un vrai truc d'éducation, je pense, à la santé mentale de manière générale pour la dédiaboliser et pour en faire aussi un sujet de premier ordre, même titre que la santé.

  • #0

    Non mais c'est exactement ça, avoir le temps de s'écouter, c'est ce que tu as dit en fait, si tu passes juste toute ta journée à avoir des soucis, enfin c'est la fameuse pyramide de Maslow. D'un coup j'allais dire de Maslow et je me suis dit, c'est pas le mec qui fait le truc du... j'allais comprendre avec Pavlov, genre le réflexe du chien, donc bref, la pyramide de Maslow. Enfin voilà, c'est ce principe-là effectivement, si juste tu te dis, attends... En fait, là, on n'a pas assez pour juste manger ce soir. Effectivement, tu ne te dis pas, n'empêche que j'ai mal pendant les règles, il faudrait que je prenne le temps d'aller consulter une sage-femme pour en parler.

  • #2

    Ouais.

  • #0

    Et l'accessibilité, mais y compris même tout ce qu'on peut faire sur les réseaux sociaux, les podcasts, les vidéos, etc. Ça, c'est du contenu gratuit, accessible. Quand même, énormément de monde dans toutes les catégories ont accès à Internet, etc. Mais... L'algorithme aussi est fait de sorte que certaines infos ne viennent pas te toucher si tu ne cherches pas certaines infos. Et parfois, je me dis, mais... ces infos-là sont tellement importantes sur la santé, sur les maladies chroniques, etc., qu'il faudrait rapatrier, je ne sais pas, en fait, tout type de personnes pour toucher toutes les catégories socio-professionnelles, que ce soit dans des émissions de littérature, que ce soit dans des émissions de télé-réalité. Et en fait, comme tous les profils sont partout, potentiellement, c'est un accès pour rendre... accessibles, désolée, doublons, ces informations-là essentielles.

  • #1

    Mais il y a les catégories socioprofessionnelles, mais je pense aussi les tranches d'âge. Moi, je vois, pour travailler d'un côté avec des boomers et de la GNZ, la vision de la santé mentale, mais c'est trois galaxies, quoi. Déjà là. Donc il y a ça aussi. Il y a ce gap-là aussi à rattraper.

  • #3

    Et alors comment on pourrait faire pour améliorer le quotidien de ces personnes-là, de ces femmes qui ont des maladies chroniques, qui ont des grosses charges mentales ? En fait, je pense que l'occasion de ces tables rondes aussi, c'est d'essayer de trouver des solutions et d'essayer de faire une sorte de brainstorm en direct. Alors il y a l'éducation, tu le disais Christelle. L'éducation par des contenus qui sont gratuits, ce que tu fais en fait au quotidien, puisque si vous voulez vous adresser à quelqu'un qui fait ça, vous l'avez en face de vous. Qu'est-ce qu'il pourrait y avoir d'autre ? Peut-être, je ne sais pas, d'aller dans les écoles, faire de l'éducation et non pas de la sensibilisation à ça ?

  • #2

    Oui, effectivement, l'éducation à la santé mentale, mais aussi à la santé sexuelle et aussi à la morphologie féminine, ça serait sympa. Parce que quand tu vois l'Emmanuel, tu te dis bon, il y a quand même deux, trois trucs qu'on n'en parle pas du tout. Donc ça, je pense.

  • #3

    J'ai une histoire toujours qui choque beaucoup les gens à ce sujet, mais moi, j'étais dans un collège versaillais et en fait, on a étudié les volcans pendant toute l'année en quatrième. Donc normalement, il y a la reproduction.

  • #0

    C'est la reproduction, oui.

  • #3

    Les volcans. Et ensuite, il y a un autre programme en... en troisième ou seconde, je ne sais plus. Et en fait, les parents avaient collé les livres.

  • #2

    Oh non !

  • #3

    Oui, c'est marrant. Non, mais c'est fou. Et en fait, quand je dis ça, j'ai l'impression d'être un dinosaure, alors que non, je suis très jeune. Mais non, mais c'est fou en fait, à quel point ça met du temps à changer aussi.

  • #2

    Oui, complètement. C'est tout le travail de prévention qui met du temps. Mais il y a l'éducation et après, je pense qu'il y a la rencontre aussi. de casser l'isolement et de faire ce que vous faites vous aussi via le militantisme ou via les contenus, c'est de créer des espaces d'échange pour les gens qu'ils soient effectivement digitaux, mais également des cercles de parole en réel. Parce qu'en fait, c'est ce qu'on disait par rapport à la santé mentale, casser cet isolement et faire que les gens qui traversent la même chose puissent partager aussi ce qui se passe.

  • #1

    C'est vrai que moi, je vois, tu vois, donc il y a effectivement le contenu, comme tu dis, en ligne. Et je suis très souvent invitée par des mairies pour tenir des stands, de faire des conférences. Et dans ces moments-là, tu touches des gens que tu ne toucheras pas dans les grandes conférences sur Paris, que tu ne toucheras pas via le contenu Internet parce qu'ils n'iront pas. Et on est vraiment sur de l'information de proximité et tu touches une catégorie que tu ne toucheras jamais. Et c'est là aussi, je pense, que l'engagement de nos élus proches de nous est super important.

  • #2

    Complètement.

  • #0

    Pour revenir à l'éducation, ça me fait penser à deux choses. De plus en plus, on parle des émotions des enfants, comment les parents peuvent accompagner. Et j'ose espérer que ce qu'on apprend aujourd'hui, je dis on moi là, je n'ai pas d'enfants, mais je suis dans l'âge des gens qui ont des enfants. Mais du coup, je me dis, les tout jeunes enfants à qui on apprend l'empathie, les écoutes, finalement, on leur apprend et à légitimer ce qu'eux, ils ressentent, mais aussi ce que les autres ressentent. Et donc j'ose espérer que finalement, de fil en aiguille, un enfant, peu importe son âge, qui verra son camarade de classe pleurer, ne va pas lui dire arrête de pleurer parce qu'on lui a tout le temps dit ça. Mais pourquoi tu pleures ? Est-ce que tu veux un câlin ? Et donc ça deviendra... Peut-être même pas un sujet. Et ça me fait également penser, bien évidemment, sur des choses concrètes, aux études des soignants au sens large. Il y a encore des sujets qui ne sont pas abordés dans les études, mais surtout, en tant que professionnel de santé, on est censé se former tout au long de notre carrière. Et c'est important que ces formations existent. C'est important que ces formations soient visibles aussi pour les soignants, pour qu'ils puissent s'informer. c'est important aussi que les paroles des patientes continuent de monter parce que c'est aussi ce qui vient attiser la curiosité du soignant, de se dire, tiens, j'ai plusieurs patientes qui m'ont parlé de tel truc et je me rends compte que moi, je n'ai jamais appris cette notion et chaque chose en son temps. Mais maintenant que ça a révélé ma curiosité, que ça a touché ma curiosité, je vais me renseigner davantage. Et donc, la formation des soignants est essentielle et pour la prise en charge très médicale, biologique, mais bien évidemment aussi sur l'accompagnement au sens large et quelles clés on peut donner de manière très pratique aux patientes. Il y a aussi des choses qui se créent petit à petit, des réseaux pour les douleurs chroniques, l'endométriose. Et ça, c'est des choses aussi très, très pratiques qui aident aussi les soignants à pouvoir orienter des patientes parce qu'il n'y a rien de pire que de se dire Ok, moi je sais que je n'ai pas les compétences pour vous accompagner, mais clairement, je ne sais pas à qui vous adresser. Et parfois, on est démuni nous-mêmes, on n'a pas d'annuaire. Et là-dessus, il y a des choses aussi à mettre en place.

  • #2

    Et je pense qu'il y a aussi des choses à revoir dans la formation des soignantes et des soignants. Ce que tu dis, ça me fait écho à un témoignage qu'on avait reçu d'Abigael Déby, qui prend la parole sur l'état de l'hôpital et des urgences. et notamment effectivement sur la formation en santé mentale, en médecine, etc. Il y a un gros tabou sur la santé mentale aussi au sein des professionnels. Et pourtant,

  • #1

    on le ressent en tant que patient.

  • #2

    Et oui, et voilà. Et donc, du coup, ça fait écho parce que forcément, t'es un dialogue.

  • #1

    Quand t'as un gars encore plus stressé que toi qui te dit, il faut prendre soin de vous.

  • #2

    Mais t'en as pas trop.

  • #1

    Mais je pense que tu devrais prendre soin de toi avant. Je crois que t'es prioritaire vu ton état. Non, mais c'est vrai, on le ressent, on le voit. Et c'est vrai que... Du coup, cette ambivalence, et effectivement, on en revient à ce que je disais tout à l'heure, c'est l'avion qui dépressurise, on commence par mettre le masque sur soi en premier, et après on aide les autres. Et effectivement, tant qu'on aura des soignants à bout de souffle, dans quelle mesure tout ce système d'entraide peut tenir ?

  • #2

    Complètement. Après, il y a aussi, encore une fois, je reviens souvent à l'argent, je suis vraiment désolée, mais il y a aussi des questions... Je suis d'accord.

  • #0

    Les moyens qu'on met aussi dans l'hôpital. Déjà, l'hôpital ne va pas bien. La santé psychiatrique et la psychiatrie, c'est le parent pauvre de l'hôpital.

  • #1

    Ça l'a toujours été.

  • #0

    Et oui, ça l'a toujours été. Et on disait sur un autre podcast, du coup, est-ce qu'effectivement le travail de recherche en santé mentale va avancer ? Ça commence, mais c'est au même titre que le tabou sur la santé mentale est en train de se lever, mais tout ça est méga récent. Et je pense qu'il y a aussi ce truc de la performance aussi. dans le professionnel soignant. Enfin, j'ai l'impression.

  • #2

    C'est ce à quoi ça me fait penser. Tu sais, concernant les médecins, ils ont l'examen national classant au bout de la sixième année pour choisir leur internat, leur spécialité. Et effectivement, il y a certaines spécialités qui sont choisies vers la fin. La santé mentale, ça va être aussi les médecins généralistes. Finalement, les personnes qui ne vont pas de manière très, très, très efficace sauver une vie. par un acte chirurgical, par un médicament, par un diagnostic, là, tout de suite. Finalement, ça va être un travail beaucoup plus long terme qui également sauve des vies, en fait. Et on ne s'en rend pas suffisamment compte parce qu'on est dans l'instantané et que ce n'est juste pas mieux ni moins bien, c'est juste différent. Il faut de tout et qu'on prenne soin de toutes les spécialités de la même manière. y compris la santé mentale parce que...

  • #1

    Ah mais là, ça va être une révolution dans les facs de médecine, ils ne sont pas préparés.

  • #2

    En fait, c'est une révolution dans le monde même. Mais oui.

  • #0

    C'est exactement par ça que termina son interview à Bigel. C'est une révolution effectivement qu'il faut...

  • #2

    Alors qu'on la lance.

  • #3

    Moi, je suis là. Si vous avez besoin de moi, je fais tout. C'est génial, c'est génial ce qui se passe. Écoutez, mesdames, on arrive à la fin de cette table ronde, mais avant de nous quitter, je voudrais que vous donniez, si vous en avez, des conseils justement pour nos auditrices qui sont en galère, qui ont une maladie chronique hyper handicapante au quotidien et que ça a un gros impact sur leur santé mentale. Qu'est-ce que vous pouvez leur conseiller ? Est-ce que vous avez un message à leur faire passer ? Et bon bah, on va commencer par toi Marie-Rose.

  • #1

    Alors moi, c'est pas un message, ça va être un tips vraiment pratico-pratique. Quand vous êtes là à ruminer de ah oui, il y a tel symptôme, je vais pas pouvoir faire ci, il faut que je décale ci, et que ça mouline, que ça rrrrrr, hop, on se concentre. On trouve cinq objets d'une même couleur dans la pièce. Ça va ramener votre cerveau sur Terre. Donc oui, ce n'est pas une solution miracle, mais au moins, vous revenez à l'instant T, on redescend, et là, on prend une grande inspiration et les choses vont faire tranquillement.

  • #3

    Merci. Trop bien. Allez. C'est dans l'ordre, oui. C'était toi. Ne regarde pas Christelle.

  • #2

    Un message pour les personnes... J'aurais tendance à dire que souvent, les personnes qui ont des difficultés au niveau de leur santé mentale se sentent seules et ont l'impression d'être les seules à traverser ça. J'ai envie de dire à ces personnes-là que les gens parfois vous mentent quand ils vous disent qu'ils vont bien et qu'en fait, vous n'êtes pas seules. que là où vous vous sentez différent et que vous avez l'impression que personne ne traverse ce que vous vivez, je vous assure, pour entendre des témoignages au quotidien, et je ne suis pas psychologue, mais quand même on me parle de vie, que les gens vous mentent et pourtant dans mon cabinet, les histoires sont extrêmement semblables. Moi, j'ai un tempérament à voir le bon chez les gens et à croire que les gens sont fondamentalement de bonnes personnes et que finalement, cette personne qui paraît parfois hautaine, qui paraît parfois pas accessible, qui paraît parfois tout le temps débordée, qui paraît parfois... Et bien en fait, on ne sait pas vraiment ce qu'elle vit et que peut-être ce que vous, vous vivez, l'autre personne la vit aussi. Et en fait, oser se dire... peut-être qu'est-ce que cette personne peut vivre si on pensait tout ça quand on rencontre quelqu'un je pense qu'on serait c'est très basique ce que je veux dire mais juste déjà plus gentil donc voilà j'invite tout le monde à être gentil j'adore

  • #3

    ce concept

  • #0

    Moi, je vais rebondir effectivement sur apprendre à être plus empathique et en fait, ne pas avoir honte d'en parler. Parce qu'effectivement, peut-être que la personne que vous avez en face de vous, avec laquelle vous n'êtes pas à l'aise ou qui paraît hautaine ou qui paraît timide ou que sais-je, le premier, effectivement, peut-être que vous avez trouvé des solidarités avec des gens dont vous ne soupçonneriez pas... Oh, cette phrase n'est pas française ! Que vous n'auriez pas soupçonné. Et c'est peut-être pas forcément très facile d'en parler à des proches, mais parfois, effectivement, tu peux en parler à des personnes, que voilà, soit un médecin, mais soit également quelqu'un que tu rencontres dans un cercle de parole ou sur un groupe Facebook, ou voilà, quelqu'un de ton entourage. Mais je pense que par rapport pour... faire diminuer aussi la soupape dont tu parlais c'est aussi voilà juste identifier une personne à qui on peut commencer à en parler

  • #3

    Trop bien. Merci beaucoup et je vais finir en parlant un peu de votre travail, de vos actus. Marie-Rose Gallès, on peut écouter ton podcast tous les mois.

  • #1

    Qui rejoint ce que disait Charline, parce que pour se rendre compte qu'on n'est pas seule à traverser ça.

  • #3

    D'ailleurs, tu avais fait un épisode en 2021 sur la charge mentale à Andolande. Qui peut être aussi bien, qui peut être un bon support je pense pour envoyer à ses proches quand on n'a nous pas les mots ou pas la force d'expliquer. on peut aller lire ton livre c'est pour votre bien madame qui est un roman sur l'endométriose alors si vous n'avez jamais entendu parler de ce type de roman c'est normal c'est Mario ce qu'il a inventé c'est une expérience inédite on se glisse dans les chaussures d'une malade pour vivre de l'intérieur c'est poignant c'est incroyable c'est d'un nouveau monde donc je ne peux qu'aller l'encourager à tout le monde à aller le lire merci Et puis dans un autre genre, mais toujours avec un sujet en commun, la santé des femmes, c'est bizarre ici. Le grand guide de la grossesse.

  • #2

    C'est ça, le grand guide de ma grossesse sereine.

  • #3

    De ma grossesse sereine, aux éditions Marabout, qui est sorti ce mois-ci. Et de ton côté, Christelle, je dirais que ça fait un an que Musa est aussi une association, que là, vous sortez beaucoup de choses, vous sortez un safe space. Donc un endroit où on va pouvoir justement parler entre nous, se rencontrer mais aussi rencontrer des personnes de la communauté de recherche scientifique pour voir un peu comment ça marche et ce qu'ils font donc allez-y aussi et puis tu organises plein d'événements donc il y a largement de quoi aller se rencontrer

  • #0

    Et tout est sur le site de Musée et promis on se marre quand on en parle de santé mentale Oui c'est vrai qu'on se marre beaucoup

  • #3

    Ok et bien merci à toutes les trois

  • #2

    Merci à toi

  • #4

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si ce podcast vous plaît, parlez-en à vos mères, vos amis, vos voisines, vos collègues, vos sœurs. Sachez que Medcheck Studio, qui produit ce podcast, propose d'autres podcasts qui parlent de santé des femmes. Pour les écouter, rendez-vous sur medcheck-studio.com

Description

Bienvenue dans une nouvelle table ronde, où nous abordons un sujet crucial mais souvent négligé : la charge mentale associée à la gestion d'une maladie chronique. Dans cet épisode, je suis ravie de rassembler trois invitées que j’admire beaucoup pour le travail de sensibilisation qu’elles opèrent en podcast ou sur les réseaux :

  • Christelle Tissot, fondatrice du média sur la santé mentale Musae,

  • Marie-Rose Galès, militante engagée dans la lutte contre l'endométriose et animatrice du podcast "Endométriose Mon Amour",

  • et Charline Gayault, sage-femme et influenceuse.

Dans cet épisode, nous plongeons dans les profondeurs de la charge mentale liée à des conditions telles que l'endométriose. Marie-Rose partagera avec nous les difficultés rencontrées par les personnes atteintes d'endométriose, évoquant les défis de la gestion de leur parcours de santé en plus de leurs responsabilités personnelles et professionnelles. Elle apportera des éclairages issus de son podcast, où elle a mis en lumière des témoignages poignants sur cette réalité souvent méconnue.


Production : MedShake Studio
Écriture : Marguerite de Rodellec


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #0

    Magic Finalement, ça va être un travail beaucoup plus long terme, qui également sauve des vies en fait. Et on ne s'en rend pas suffisamment compte parce qu'on est dans l'instantané et que c'est juste pas mieux ni moins bien, c'est juste différent. Il faut de tout et qu'on prenne soin de toutes les spécialités de la même manière, y compris la santé mentale parce que... Ah mais là,

  • #1

    ça va être une révolution dans les facs de médecine, ils ne sont pas préparés.

  • #0

    En fait, c'est une révolution dans le monde même.

  • #1

    Eh oui !

  • #2

    C'est exactement par ça que termina son interview à Bigel. C'est une révolution, effectivement, qu'il faut...

  • #0

    Alors qu'on la lance !

  • #3

    Moi, je suis là. Si vous avez besoin de moi, je fais tout. Si on ouvre le dictionnaire pour trouver la définition de cheminement, on lit action de cheminée Mais aussi, en parlant de quelque chose qui est en mouvement, on lit que le cheminement est un déplacement, une avance, une progression graduelle. On parle du cheminement des sables, des électrons, on parle des cheminements de la Lune. Et dans ce podcast, on vous parle de cheminement de femmes, toutes différentes, toutes uniques. Je tends le micro à celles, et parfois pour la première fois à ceux, qui font bouger les lignes de la santé des femmes, qui font avancer les choses. Car oui, on avance. Oui, on trouve des solutions, des façons d'aller mieux, je vous le promets. Préparez-vous à être surprise. Je suis Marguerite de Rodelèque, bienvenue dans Cheminement. Bienvenue dans une nouvelle table ronde de cheminement où on va parler d'un sujet crucial et dont on ne parle pas assez, la charge mentale quand on a une pathologie chronique. Et pour commencer cette nouvelle année 2024, puisque c'est la première table ronde de 2024, j'ai l'honneur d'accueillir trois personnes que j'admire beaucoup pour le travail qu'elles font individuellement. Marie-Rose Gallès, qu'on ne présente plus. patiente militante endométriose animatrice de Endométriose mon amour autrice de 4 livres bientôt 5, 6, 7 sur l'endométriose et bien plus Charline Gaillot sage-femme, influenceuse détentrice du grand guide ultime de la grossesse parue ce mois-ci en janvier 2024 et Christelle Tissot créatrice de Musae Le Média qui dédramatise, dédramatise et démocratise la santé mentale. C'est un honneur de vous recevoir mesdames, bienvenue dans le cheminement.

  • #2

    Merci Marguerite !

  • #3

    Vous pourriez faire une petite choré, toutes les trois. Une petite chorale. C'est correct.

  • #0

    Merci.

  • #2

    J'ai l'impression... Alors moi, je vais pas chanter.

  • #0

    J'ai lancé un truc, personne n'a suivi.

  • #2

    Moi, je pense que c'est mieux si je ne suis pas. Pour les oreilles de tout le monde.

  • #3

    Alors, ce format, vous le savez, c'est une discussion. Moi, j'ai préparé des questions pour commencer la conversation, mais surtout, n'hésitez pas à échanger entre vous. La première question que j'ai, c'est pour toi, Charline, en tant que sage-femme, comment tu décrirais... cette charge mentale que peuvent avoir certaines de tes patientes atteintes d'endométriose ou peut-être d'autres maladies chroniques handicapantes au quotidien ?

  • #0

    Je pense que cette charge mentale, elle commence même avant le diagnostic. Je pense que tu ne pourras pas me contredire. En fait, c'est la charge mentale, effectivement, d'avoir des symptômes qui impactent notre quotidien de manière plus ou moins importante et en fait sur toutes les sphères de la vie. et c'est souvent des symptômes en plus qui sont, comment dire, qu'on n'arrive pas toujours à relier à une pathologie, ou même si on a mis un mot, l'endométriose, si c'est le thème du jour ou si c'est autre chose, on se dit toujours, bah oui, mais là, ce que je ressens, est-ce que c'est à cause de ça ? Et finalement, est-ce que je suis trop à l'écoute de mon corps ou pas ? Et donc, cette charge mentale, elle est omniprésente, parce que là où c'est invisible, En fait, c'est omniprésent dans le cerveau. Et ce que je ressens en tant que sage-femme, c'est l'importance pour les patientes d'avoir un lieu où elles peuvent déposer ça et sans forcément déjà avoir des réponses, juste un lieu où on leur dit Ok, en fait, je vous crois, vous n'êtes pas folle, et ce que vous ressentez, ça existe pour de vrai. Peu importe la douleur, les symptômes chroniques qui existent.

  • #3

    Christelle, toi la santé mentale c'est un sujet que tu abordes au quotidien. Ton angle c'est de dire que la santé mentale c'est avant tout un problème de société avant d'être un problème de santé. J'imagine que tu dois rencontrer des personnes qui sont concernées par ce genre de problème, qui ont maladie chronique et cette charge mentale a des répercussions sur la santé mentale du coup.

  • #2

    Mais je rebondis en fait sur ce que tu viens de dire, l'intégralité des mots que tu as employés, c'est en moi mais je n'arrive pas à le nommer, c'est indicible effectivement et j'ai l'impression de devenir complètement folle. En fait ça c'est le tabou lié à la santé mentale, c'est-à-dire qu'en fait c'est un sujet qui est... tellement invisible et qui a également été volontairement invisibilisé pour des questions aussi politiques et d'ordre social, ça c'est la version politique aussi de la santé mentale, c'est qu'en fait on a du mal à la nommer, on a du mal à se la figurer, et alors déjà nous-mêmes, mais en fait pour que les autres puissent le comprendre et se la figurer, c'est encore plus compliqué. Donc pour moi effectivement, il y a trois termes qui sont importants, c'est indicible, invisible et donc du coup stigmatisante et stigmatisée. Et ça, je pense que c'est la santé mentale et toute la charge mentale que ça peut créer parce que ça a été pendant trop longtemps un tabou.

  • #3

    Marie-Rose, en tant que patiente, j'imagine que ça t'évoque des choses à dire.

  • #1

    Oui, moi je vois un outlook là tout de suite. C'est un outlook où il va y avoir deux choses qui vont peser lourd. Donc ça va être le parcours de soins, tous les rendez-vous médicaux qu'on a en plus pour avoir un semblant de vie normale. Et c'est aussi tout ce qui est soins, symptômes, tout le caractère aléatoire que ça peut avoir. C'est-à-dire qu'on boucle son lundi comme ça et poum, en fait, on est réveillé par des contractions utérines à 4h du mat et on sait que la journée ne va pas se passer comme prévu et tout ce qu'il faut, on réorganise derrière. Et on est plié dans son lit avec sa bouillotte et on est déjà en train de réfléchir. Alors, si je remets tel créneau, et alors le rendez-vous, je peux le reporter. Et donc, c'est vraiment ça la charge mentale. T'es plié en deux et pourtant, t'as de la tête qui est déjà là à calculer.

  • #3

    Alors, il y avait une soigneuse qui m'avait expliqué quelque chose que tu vas peut-être pouvoir nous réexpliquer, puisque tu sais tout, toi. Parce que j'ai du mal à l'expliquer, mais en gros, c'était parler de la santé mentale. Et en fait, j'ai une endométriose aussi, et je disais, en fait, je parlais de ces moments où il y avait des moments de down très, très, très durs. Je ne sais pas si c'est lié ou pas à l'endométriose, mais en gros, cette soignante me dit que c'est intéressant. Et en fait, est-ce que c'est la prise d'antidouleur qui provoque ça ? Parce qu'il y a un côté, tu es un peu euphorique, et puis il y a ensuite un down qui cause ça. Est-ce que c'est le fait que tu te sens isolée, tu te sens incomprise, etc. Et du coup, tu prends lourd au niveau des sujets mentaux. Désolée, je n'ai pas su le dire autrement. En gros, en fait, c'est vrai que c'est très complexe. Ce n'est pas un problème de santé mentale, c'est tout qui est lié.

  • #1

    C'est ça, je pense qu'il y a plusieurs versants. Il y a effectivement le psychosocial, de l'isolement de la maladie, tout ce qui est peur de l'avenir aussi, parce que quand c'est difficile de garder un emploi avec la maladie, quand on ne sait pas... dans quel sens elle va évoluer et tout. Il y a ça qui est réel et qui pèse sur le mental, qui fait qu'on va avoir plus de mal à s'endormir que les autres. Il y a effectivement, ça peut être les traitements. Moi, je me souviens d'un traitement contre les douleurs neuropathiques qui certes marchait sur ces douleurs, mais me créait des angoisses médicamenteuses. Vraiment, donc c'était dans la notice en soi, ça faisait partie des effets secondaires qui étaient bien référencés. Et c'est très particulier parce que quand on a une bouffée d'angoisse qui est psychologique, on peut essayer de se rassurer, ce machin. Et là, en fait, quand c'est médicamenteux, à part se dire bon ben c'est un effet secondaire, je vais respirer profondément jusqu'à ce que ça passe, on ne peut rien faire il y a aussi certains médecins qui posent cette question. Dans la mesure où le nerf vague descend profondément dans le ventre, et qu'on a le ventre qui est inflammé, où il va y avoir des douleurs, des choses comme ça, dans quelle mesure aussi tout ça ne joue pas sur le nerf vague ? Et le nerf vague ?

  • #3

    Est-ce que tu peux préciser pour Christelle et moi apparemment ?

  • #2

    Le nerf vague ne me parle pas encore.

  • #1

    J'ai essayé de ne pas trop dire de bêtises. C'est un nerf super qui fait une bonne partie du corps et qui va jouer aussi sur tout ce qui est parasympathique. Rythme cardiaque, respiration, tous ces symptômes qu'on peut avoir quand on est stressé. Mais du coup, ça marche un peu dans les deux sens. On parle souvent de l'impact du mental sur le corps. Par exemple, si on est stressé, on sait que la consommation de magnésium, tout ça, pouf, va augmenter et qu'on aura peut-être besoin de plus de magnésium après une phase de stress. Mais ça marche des fois aussi dans l'autre sens. C'est-à-dire que, par exemple, on est en train de se rendre compte que le microbiote peut jouer sur le mental, des choses comme ça. Là aussi, dans l'endométriose, on sait que le microbiote, c'est un vaste sujet. Donc, dans quelle mesure tout ça, finalement, l'état de notre corps influence ? Effectivement, sur notre santé mentale, c'est des questions qu'on est en train de découvrir et qui sont assez fascinantes.

  • #2

    Mais je me permets effectivement de rebondir sur ce que tu viens de dire, c'est qu'aussi pendant très longtemps, il n'y avait que la santé physique également qui existait, alors qu'en fait, il n'y a qu'une seule santé, il y a la santé mentale et la santé physique qui ne font qu'un. C'est le principe de l'être humain et c'est le principe aussi de la recherche en santé qui s'appelle la recherche One Health, où du coup, tu t'intéresses autant effectivement à ce que ton corps peut générer comme angoisse ou comme chose positive également pour ton mental et inversement. Alors. Et c'est vrai que le fait qu'il y ait eu cette dichotomie, je pense, entre le monde du visible et de l'invisible a aussi empêché pas mal d'avancer, mais également pas mal de libération de la parole aussi. Parce qu'effectivement, quand tu te sens isolé et que tu navigues dans l'incertitude, c'est les deux facteurs les plus aggravants en termes de santé mentale.

  • #0

    Mais tout à l'heure, Mario, tu parlais du... Je pense que tu as dit le psychosocial. Et c'est vrai qu'on parle de plus en plus du modèle biopsychosocial. Et chaque... Chaque pathologie à part entière devrait être examinée sous ce prisme du bio-psycho-social. De principe, la pathologie en tant que telle, c'est la partie biologie du corps et forcément elle impacte sur le psycho, sur le social, mais aussi dans quelle mesure le social impacte sur le bio, sur le psycho et vice versa. Et en fait, les trois sont intimement liés et presque qui est arrivé en premier de l'œuf ou de la poule ? Les trois se nourrissent, s'alimentent les uns entre les autres. Et là, en plus, quand on parle d'endométriose, quand on parle de ces douleurs, de ces pathologies liées à l'intime, On y ajoute tout le poids parfois de la société, parfois des injonctions, ça cristallise aussi beaucoup d'attentes, parfois en tant que femme, beaucoup de tabous et ça peut vraiment influencer la perception qu'on peut avoir de nous-mêmes. Moi j'ai beaucoup de patientes notamment qui ont des douleurs pendant les rapports liées à de l'endométriose ou non. Et en fait, là où on se dit Oui, mais il est possible, par exemple, d'avoir une sexualité épanouie sans rapport pénétratif, même si c'est mieux quand on a le choix d'en avoir ou pas ça vient toucher en elle quelque chose de très fondamental sur presque leur place dans ce monde. Quand on parle des pathologies féminines qui touchent à l'intime, ça vient vraiment... En fait, c'est le centre.

  • #3

    Est-ce que tu as développé certaines méthodes de prise en charge ? Est-ce que tu adaptes ta façon de travailler dans ces cas-là ?

  • #0

    Alors, si ce sont des patientes qui viennent pour un suivi gynécologique classique et qui ont des douleurs, c'est important de dire qu'aucun examen n'est obligatoire. Je n'ai aucun problème à dire à une patiente qu'il y a de l'urgence. Aucun examen n'est obligatoire. Non,

  • #3

    mais c'est chouette.

  • #0

    Il y a quand même peu d'examens qui sont urgents, en tout cas pas dans un cabinet de sage-femme. Je ne suis pas à trois mois, quatre mois, un an prêt pour faire un frouti. Si juste, je peux faire en sorte que cet examen gynécologique-là ne traumatise pas la patiente parce qu'en fait, elle a des douleurs profondes liées ou pas à une endométriose. Et en fait, l'urgence, c'est de prendre en charge la douleur. En fait, pour que la patiente reste dans le système de soins et on perd trop de patientes pendant des années à cause d'un examen qui n'était juste pas fait au bon moment parce qu'on s'est dit que pour être un bon soignant, il fallait à tout prix qu'on fasse se frotter. Donc déjà, juste prioriser les choses, je pense que c'est ça, adapter sa pratique. Et sinon, moi, je me suis formée aux prises en charge des douleurs vulvaires, pelviennes, disparunies, etc. Et effectivement, les sages-femmes spécialisées et les kinés spécialisées. ont des techniques locales pour diminuer certaines douleurs. Et dans ce cas-là, on les met en place avant de faire certains examens.

  • #3

    Christelle, est-ce qu'il y a des ressources particulières pour les personnes atteintes de pathologies chroniques dans ce cas-là ? Est-ce que tu as des choses à nous recommander ?

  • #2

    Nous, on a fait pas mal de contenu déjà sur ce sujet, notamment avec un autre média qui s'appelle Petite Mû, sur le handicap invisible au sens large, donc pas qu'effectivement la santé mentale. Donc, on a plusieurs contenus vidéo qu'on a fait. Enfin, on a un contenu vidéo. Une newsletter et un podcast qui va sortir bientôt sur, d'une part, le parcours de soins quand tu es atteinte ou atteint d'un handicap invisible, mais également quelles sont les différentes ressources que tu peux avoir plutôt gratuitement. C'est vrai que... Chez Musaïa, on est plutôt dans une notion de démocratiser l'accès aux soins parce que si c'est un sujet tabou, c'est aussi un sujet de moyens, aussi clairement financiers. Donc plutôt sur des choses assez accessibles gratuitement. Et après, quand on peut en parler avec un professionnel ou une professionnelle de santé mentale.

  • #3

    Marie-Rose, est-ce que tu as développé des super conseils, des super techniques en temps de guerre comme ça, quand ça ne va pas ?

  • #1

    Quand ça ne va pas ? Vaste sujet ! Vaste sujet ! Non, je pense qu'effectivement, il ne faut jamais négliger son mental. Alors, on est d'accord, il y a une différence entre la théorie et la pratique. C'est plus facile à dire qu'à faire, surtout quand on doit gérer tous deux fronts, être sa propre infirmière. Être sa propre secrétaire médicale, mais alors il y a aussi le travail, la famille, les enfants, les amis, tout ça. Et là, on se retrouve à Shiva.

  • #3

    La déesse aux multiples bras.

  • #1

    Et c'est vrai que la tentation est grande de laisser la santé mentale quelque part. C'est horrible à dire, mais c'est le truc qui est le plus facile à abandonner, en fait. Et c'est là que le piège est, je pense, de céder à cette tentation. et de se réserver. Moi, en plus, j'ai la double casquette de malade chronique, mais aussi le militantisme, là aussi, on pourrait dire, sur la santé mentale, la charge mentale des militants, où on se retrouve des fois, on est derrière son téléphone et on se retrouve à faire le travail du ministère, on ne sait plus quoi. Il y a un moment où ça nous dépasse complètement et réussir à, effectivement, toujours se dire stop, je me réserve un créneau dans la journée Peut-être pas forcément un grand créneau, je pense que c'est la qualité aussi qui compte plus que la quantité, mais en fait, dans tous les cas, se garantir un temps pour soi. Mais mec, que ce soit écouter de la méditation dans les transports en commun en allant au travail, que ce soit un bain le soir ou une séance de yoga, on s'en moque. Ou même juste regarder sa série préférée, sa série doudou, qu'on connaît par cœur, qu'on rigole avant les blagues. Mais l'air de rien, ça c'est du...

  • #3

    Gilmore Girls.

  • #1

    Voilà. C'est du doudou pour soi. C'est se retrouver sur quelque chose de familier. C'est sur quelque chose qui prend soin de nous. C'est un instant où on est focalisé sur nous, sur notre bien-être. Et voilà, je pense que le plus dur, c'est même si l'agenda déborde de tous les côtés, garder ce créneau.

  • #0

    Mais surtout s'en rendre compte. C'est-à-dire que ce créneau, parfois, c'est juste... sa douche potentiellement, elle est quotidienne. Et en fait, si on décide que c'est ce moment qui nous fait du bien, et bien la prendre en conscience, ça ne nous rajoute pas un truc en plus à faire, parce que parfois on se dit Ah, il faut que je fasse des trucs encore en plus, et j'ai déjà pas le temps, il faut que je fasse des trucs en plus. Et bien en fait, il y a sûrement des petites choses qu'on fait qui nous font du bien, mais comme on n'en prend pas conscience. C'est ça, exactement.

  • #1

    tant qu'on s'accorde pour soi.

  • #0

    Y compris même quand on scrolle sur les réseaux, il y a le moment où on se dit Ok, là j'ai cinq minutes et franchement, je kiffe et je m'arrête. Ou versu, je ne me suis même pas rendu compte que j'ai ouvert mes réseaux et en fait, je suis dessus. Mais je trouve qu'effectivement, comme tu dis, la qualité et le fait de le faire en conscience, ça change. C'est l'intention qui compte.

  • #2

    Mais oui, c'est s'autoriser effectivement à faire ce pas de côté, déjà pour saisir ce qui nous fait du bien. Et souvent, on est tellement coupé de ses émotions. On est tellement aussi happé par le quotidien ou par les différentes responsabilités qu'on peut avoir qu'on n'a pas le temps de conscientiser ce pas de côté. Et bon, ça après, c'est pour des gens qui ont les moyens de le faire. Ce n'est pas le cas effectivement de toutes les personnes. Il y a aussi, effectivement, quand tu as des journées à rallonge et que tu n'as pas forcément le temps aussi parce que quand tu rentres chez toi...

  • #1

    Après, est-ce qu'il n'y a pas un côté aussi socialement acceptable ? En fait, oui, je pense qu'il y a aussi une vision sociétale de s'autoriser ce temps. Moi, je sais que j'évolue dans un univers très cadre parisien. Et chaque fois que je dis que je prends du temps pour moi, même avec des semaines de 110 heures. J'ai l'impression de dire un gros mot. C'est vraiment, c'est le truc ultra subversif. Et en fait, je lisais un article le jour comme ça, qui est vrai, c'est que pour une certaine catégorie de la population, être charrette, ça fait bien. C'est, ah j'en peux plus, j'ai des dossiers partout, ça fait chic. Et moi, je sais que, voilà, quand j'ose des fois dire oh j'ai des dossiers partout, mais en fait là, je m'en moque. Pour moi, c'est très subversif. C'est vraiment... Oh ! T'as osé faire ça ?

  • #2

    Ouais, mais ça, c'est un truc de CSP+. Moi, quand je dis effectivement les gens qui ont des responsabilités à rallonge, effectivement, c'est aussi les gens qui ont peu de moyens, qui sont en vulnérabilité sociale et économique et effectivement, qui se lèvent à 4h du mat pour aller faire des ménages.

  • #1

    Et le massage, la séance de yoga, là, c'est...

  • #0

    C'est pas plus compliqué.

  • #1

    C'est ça, c'est non.

  • #2

    Et c'est en ça, effectivement, que la santé mentale, il y a un enjeu d'accessibilité par rapport à ça. Parce que faire ce pas de côté, en gros, c'est un truc pour les gens qui ont quand même les moyens. Et encore, c'est pas forcément facile non plus, déjà. Mais après, il y a aussi un vrai truc d'éducation, je pense, à la santé mentale de manière générale pour la dédiaboliser et pour en faire aussi un sujet de premier ordre, même titre que la santé.

  • #0

    Non mais c'est exactement ça, avoir le temps de s'écouter, c'est ce que tu as dit en fait, si tu passes juste toute ta journée à avoir des soucis, enfin c'est la fameuse pyramide de Maslow. D'un coup j'allais dire de Maslow et je me suis dit, c'est pas le mec qui fait le truc du... j'allais comprendre avec Pavlov, genre le réflexe du chien, donc bref, la pyramide de Maslow. Enfin voilà, c'est ce principe-là effectivement, si juste tu te dis, attends... En fait, là, on n'a pas assez pour juste manger ce soir. Effectivement, tu ne te dis pas, n'empêche que j'ai mal pendant les règles, il faudrait que je prenne le temps d'aller consulter une sage-femme pour en parler.

  • #2

    Ouais.

  • #0

    Et l'accessibilité, mais y compris même tout ce qu'on peut faire sur les réseaux sociaux, les podcasts, les vidéos, etc. Ça, c'est du contenu gratuit, accessible. Quand même, énormément de monde dans toutes les catégories ont accès à Internet, etc. Mais... L'algorithme aussi est fait de sorte que certaines infos ne viennent pas te toucher si tu ne cherches pas certaines infos. Et parfois, je me dis, mais... ces infos-là sont tellement importantes sur la santé, sur les maladies chroniques, etc., qu'il faudrait rapatrier, je ne sais pas, en fait, tout type de personnes pour toucher toutes les catégories socio-professionnelles, que ce soit dans des émissions de littérature, que ce soit dans des émissions de télé-réalité. Et en fait, comme tous les profils sont partout, potentiellement, c'est un accès pour rendre... accessibles, désolée, doublons, ces informations-là essentielles.

  • #1

    Mais il y a les catégories socioprofessionnelles, mais je pense aussi les tranches d'âge. Moi, je vois, pour travailler d'un côté avec des boomers et de la GNZ, la vision de la santé mentale, mais c'est trois galaxies, quoi. Déjà là. Donc il y a ça aussi. Il y a ce gap-là aussi à rattraper.

  • #3

    Et alors comment on pourrait faire pour améliorer le quotidien de ces personnes-là, de ces femmes qui ont des maladies chroniques, qui ont des grosses charges mentales ? En fait, je pense que l'occasion de ces tables rondes aussi, c'est d'essayer de trouver des solutions et d'essayer de faire une sorte de brainstorm en direct. Alors il y a l'éducation, tu le disais Christelle. L'éducation par des contenus qui sont gratuits, ce que tu fais en fait au quotidien, puisque si vous voulez vous adresser à quelqu'un qui fait ça, vous l'avez en face de vous. Qu'est-ce qu'il pourrait y avoir d'autre ? Peut-être, je ne sais pas, d'aller dans les écoles, faire de l'éducation et non pas de la sensibilisation à ça ?

  • #2

    Oui, effectivement, l'éducation à la santé mentale, mais aussi à la santé sexuelle et aussi à la morphologie féminine, ça serait sympa. Parce que quand tu vois l'Emmanuel, tu te dis bon, il y a quand même deux, trois trucs qu'on n'en parle pas du tout. Donc ça, je pense.

  • #3

    J'ai une histoire toujours qui choque beaucoup les gens à ce sujet, mais moi, j'étais dans un collège versaillais et en fait, on a étudié les volcans pendant toute l'année en quatrième. Donc normalement, il y a la reproduction.

  • #0

    C'est la reproduction, oui.

  • #3

    Les volcans. Et ensuite, il y a un autre programme en... en troisième ou seconde, je ne sais plus. Et en fait, les parents avaient collé les livres.

  • #2

    Oh non !

  • #3

    Oui, c'est marrant. Non, mais c'est fou. Et en fait, quand je dis ça, j'ai l'impression d'être un dinosaure, alors que non, je suis très jeune. Mais non, mais c'est fou en fait, à quel point ça met du temps à changer aussi.

  • #2

    Oui, complètement. C'est tout le travail de prévention qui met du temps. Mais il y a l'éducation et après, je pense qu'il y a la rencontre aussi. de casser l'isolement et de faire ce que vous faites vous aussi via le militantisme ou via les contenus, c'est de créer des espaces d'échange pour les gens qu'ils soient effectivement digitaux, mais également des cercles de parole en réel. Parce qu'en fait, c'est ce qu'on disait par rapport à la santé mentale, casser cet isolement et faire que les gens qui traversent la même chose puissent partager aussi ce qui se passe.

  • #1

    C'est vrai que moi, je vois, tu vois, donc il y a effectivement le contenu, comme tu dis, en ligne. Et je suis très souvent invitée par des mairies pour tenir des stands, de faire des conférences. Et dans ces moments-là, tu touches des gens que tu ne toucheras pas dans les grandes conférences sur Paris, que tu ne toucheras pas via le contenu Internet parce qu'ils n'iront pas. Et on est vraiment sur de l'information de proximité et tu touches une catégorie que tu ne toucheras jamais. Et c'est là aussi, je pense, que l'engagement de nos élus proches de nous est super important.

  • #2

    Complètement.

  • #0

    Pour revenir à l'éducation, ça me fait penser à deux choses. De plus en plus, on parle des émotions des enfants, comment les parents peuvent accompagner. Et j'ose espérer que ce qu'on apprend aujourd'hui, je dis on moi là, je n'ai pas d'enfants, mais je suis dans l'âge des gens qui ont des enfants. Mais du coup, je me dis, les tout jeunes enfants à qui on apprend l'empathie, les écoutes, finalement, on leur apprend et à légitimer ce qu'eux, ils ressentent, mais aussi ce que les autres ressentent. Et donc j'ose espérer que finalement, de fil en aiguille, un enfant, peu importe son âge, qui verra son camarade de classe pleurer, ne va pas lui dire arrête de pleurer parce qu'on lui a tout le temps dit ça. Mais pourquoi tu pleures ? Est-ce que tu veux un câlin ? Et donc ça deviendra... Peut-être même pas un sujet. Et ça me fait également penser, bien évidemment, sur des choses concrètes, aux études des soignants au sens large. Il y a encore des sujets qui ne sont pas abordés dans les études, mais surtout, en tant que professionnel de santé, on est censé se former tout au long de notre carrière. Et c'est important que ces formations existent. C'est important que ces formations soient visibles aussi pour les soignants, pour qu'ils puissent s'informer. c'est important aussi que les paroles des patientes continuent de monter parce que c'est aussi ce qui vient attiser la curiosité du soignant, de se dire, tiens, j'ai plusieurs patientes qui m'ont parlé de tel truc et je me rends compte que moi, je n'ai jamais appris cette notion et chaque chose en son temps. Mais maintenant que ça a révélé ma curiosité, que ça a touché ma curiosité, je vais me renseigner davantage. Et donc, la formation des soignants est essentielle et pour la prise en charge très médicale, biologique, mais bien évidemment aussi sur l'accompagnement au sens large et quelles clés on peut donner de manière très pratique aux patientes. Il y a aussi des choses qui se créent petit à petit, des réseaux pour les douleurs chroniques, l'endométriose. Et ça, c'est des choses aussi très, très pratiques qui aident aussi les soignants à pouvoir orienter des patientes parce qu'il n'y a rien de pire que de se dire Ok, moi je sais que je n'ai pas les compétences pour vous accompagner, mais clairement, je ne sais pas à qui vous adresser. Et parfois, on est démuni nous-mêmes, on n'a pas d'annuaire. Et là-dessus, il y a des choses aussi à mettre en place.

  • #2

    Et je pense qu'il y a aussi des choses à revoir dans la formation des soignantes et des soignants. Ce que tu dis, ça me fait écho à un témoignage qu'on avait reçu d'Abigael Déby, qui prend la parole sur l'état de l'hôpital et des urgences. et notamment effectivement sur la formation en santé mentale, en médecine, etc. Il y a un gros tabou sur la santé mentale aussi au sein des professionnels. Et pourtant,

  • #1

    on le ressent en tant que patient.

  • #2

    Et oui, et voilà. Et donc, du coup, ça fait écho parce que forcément, t'es un dialogue.

  • #1

    Quand t'as un gars encore plus stressé que toi qui te dit, il faut prendre soin de vous.

  • #2

    Mais t'en as pas trop.

  • #1

    Mais je pense que tu devrais prendre soin de toi avant. Je crois que t'es prioritaire vu ton état. Non, mais c'est vrai, on le ressent, on le voit. Et c'est vrai que... Du coup, cette ambivalence, et effectivement, on en revient à ce que je disais tout à l'heure, c'est l'avion qui dépressurise, on commence par mettre le masque sur soi en premier, et après on aide les autres. Et effectivement, tant qu'on aura des soignants à bout de souffle, dans quelle mesure tout ce système d'entraide peut tenir ?

  • #2

    Complètement. Après, il y a aussi, encore une fois, je reviens souvent à l'argent, je suis vraiment désolée, mais il y a aussi des questions... Je suis d'accord.

  • #0

    Les moyens qu'on met aussi dans l'hôpital. Déjà, l'hôpital ne va pas bien. La santé psychiatrique et la psychiatrie, c'est le parent pauvre de l'hôpital.

  • #1

    Ça l'a toujours été.

  • #0

    Et oui, ça l'a toujours été. Et on disait sur un autre podcast, du coup, est-ce qu'effectivement le travail de recherche en santé mentale va avancer ? Ça commence, mais c'est au même titre que le tabou sur la santé mentale est en train de se lever, mais tout ça est méga récent. Et je pense qu'il y a aussi ce truc de la performance aussi. dans le professionnel soignant. Enfin, j'ai l'impression.

  • #2

    C'est ce à quoi ça me fait penser. Tu sais, concernant les médecins, ils ont l'examen national classant au bout de la sixième année pour choisir leur internat, leur spécialité. Et effectivement, il y a certaines spécialités qui sont choisies vers la fin. La santé mentale, ça va être aussi les médecins généralistes. Finalement, les personnes qui ne vont pas de manière très, très, très efficace sauver une vie. par un acte chirurgical, par un médicament, par un diagnostic, là, tout de suite. Finalement, ça va être un travail beaucoup plus long terme qui également sauve des vies, en fait. Et on ne s'en rend pas suffisamment compte parce qu'on est dans l'instantané et que ce n'est juste pas mieux ni moins bien, c'est juste différent. Il faut de tout et qu'on prenne soin de toutes les spécialités de la même manière. y compris la santé mentale parce que...

  • #1

    Ah mais là, ça va être une révolution dans les facs de médecine, ils ne sont pas préparés.

  • #2

    En fait, c'est une révolution dans le monde même. Mais oui.

  • #0

    C'est exactement par ça que termina son interview à Bigel. C'est une révolution effectivement qu'il faut...

  • #2

    Alors qu'on la lance.

  • #3

    Moi, je suis là. Si vous avez besoin de moi, je fais tout. C'est génial, c'est génial ce qui se passe. Écoutez, mesdames, on arrive à la fin de cette table ronde, mais avant de nous quitter, je voudrais que vous donniez, si vous en avez, des conseils justement pour nos auditrices qui sont en galère, qui ont une maladie chronique hyper handicapante au quotidien et que ça a un gros impact sur leur santé mentale. Qu'est-ce que vous pouvez leur conseiller ? Est-ce que vous avez un message à leur faire passer ? Et bon bah, on va commencer par toi Marie-Rose.

  • #1

    Alors moi, c'est pas un message, ça va être un tips vraiment pratico-pratique. Quand vous êtes là à ruminer de ah oui, il y a tel symptôme, je vais pas pouvoir faire ci, il faut que je décale ci, et que ça mouline, que ça rrrrrr, hop, on se concentre. On trouve cinq objets d'une même couleur dans la pièce. Ça va ramener votre cerveau sur Terre. Donc oui, ce n'est pas une solution miracle, mais au moins, vous revenez à l'instant T, on redescend, et là, on prend une grande inspiration et les choses vont faire tranquillement.

  • #3

    Merci. Trop bien. Allez. C'est dans l'ordre, oui. C'était toi. Ne regarde pas Christelle.

  • #2

    Un message pour les personnes... J'aurais tendance à dire que souvent, les personnes qui ont des difficultés au niveau de leur santé mentale se sentent seules et ont l'impression d'être les seules à traverser ça. J'ai envie de dire à ces personnes-là que les gens parfois vous mentent quand ils vous disent qu'ils vont bien et qu'en fait, vous n'êtes pas seules. que là où vous vous sentez différent et que vous avez l'impression que personne ne traverse ce que vous vivez, je vous assure, pour entendre des témoignages au quotidien, et je ne suis pas psychologue, mais quand même on me parle de vie, que les gens vous mentent et pourtant dans mon cabinet, les histoires sont extrêmement semblables. Moi, j'ai un tempérament à voir le bon chez les gens et à croire que les gens sont fondamentalement de bonnes personnes et que finalement, cette personne qui paraît parfois hautaine, qui paraît parfois pas accessible, qui paraît parfois tout le temps débordée, qui paraît parfois... Et bien en fait, on ne sait pas vraiment ce qu'elle vit et que peut-être ce que vous, vous vivez, l'autre personne la vit aussi. Et en fait, oser se dire... peut-être qu'est-ce que cette personne peut vivre si on pensait tout ça quand on rencontre quelqu'un je pense qu'on serait c'est très basique ce que je veux dire mais juste déjà plus gentil donc voilà j'invite tout le monde à être gentil j'adore

  • #3

    ce concept

  • #0

    Moi, je vais rebondir effectivement sur apprendre à être plus empathique et en fait, ne pas avoir honte d'en parler. Parce qu'effectivement, peut-être que la personne que vous avez en face de vous, avec laquelle vous n'êtes pas à l'aise ou qui paraît hautaine ou qui paraît timide ou que sais-je, le premier, effectivement, peut-être que vous avez trouvé des solidarités avec des gens dont vous ne soupçonneriez pas... Oh, cette phrase n'est pas française ! Que vous n'auriez pas soupçonné. Et c'est peut-être pas forcément très facile d'en parler à des proches, mais parfois, effectivement, tu peux en parler à des personnes, que voilà, soit un médecin, mais soit également quelqu'un que tu rencontres dans un cercle de parole ou sur un groupe Facebook, ou voilà, quelqu'un de ton entourage. Mais je pense que par rapport pour... faire diminuer aussi la soupape dont tu parlais c'est aussi voilà juste identifier une personne à qui on peut commencer à en parler

  • #3

    Trop bien. Merci beaucoup et je vais finir en parlant un peu de votre travail, de vos actus. Marie-Rose Gallès, on peut écouter ton podcast tous les mois.

  • #1

    Qui rejoint ce que disait Charline, parce que pour se rendre compte qu'on n'est pas seule à traverser ça.

  • #3

    D'ailleurs, tu avais fait un épisode en 2021 sur la charge mentale à Andolande. Qui peut être aussi bien, qui peut être un bon support je pense pour envoyer à ses proches quand on n'a nous pas les mots ou pas la force d'expliquer. on peut aller lire ton livre c'est pour votre bien madame qui est un roman sur l'endométriose alors si vous n'avez jamais entendu parler de ce type de roman c'est normal c'est Mario ce qu'il a inventé c'est une expérience inédite on se glisse dans les chaussures d'une malade pour vivre de l'intérieur c'est poignant c'est incroyable c'est d'un nouveau monde donc je ne peux qu'aller l'encourager à tout le monde à aller le lire merci Et puis dans un autre genre, mais toujours avec un sujet en commun, la santé des femmes, c'est bizarre ici. Le grand guide de la grossesse.

  • #2

    C'est ça, le grand guide de ma grossesse sereine.

  • #3

    De ma grossesse sereine, aux éditions Marabout, qui est sorti ce mois-ci. Et de ton côté, Christelle, je dirais que ça fait un an que Musa est aussi une association, que là, vous sortez beaucoup de choses, vous sortez un safe space. Donc un endroit où on va pouvoir justement parler entre nous, se rencontrer mais aussi rencontrer des personnes de la communauté de recherche scientifique pour voir un peu comment ça marche et ce qu'ils font donc allez-y aussi et puis tu organises plein d'événements donc il y a largement de quoi aller se rencontrer

  • #0

    Et tout est sur le site de Musée et promis on se marre quand on en parle de santé mentale Oui c'est vrai qu'on se marre beaucoup

  • #3

    Ok et bien merci à toutes les trois

  • #2

    Merci à toi

  • #4

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si ce podcast vous plaît, parlez-en à vos mères, vos amis, vos voisines, vos collègues, vos sœurs. Sachez que Medcheck Studio, qui produit ce podcast, propose d'autres podcasts qui parlent de santé des femmes. Pour les écouter, rendez-vous sur medcheck-studio.com

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Description

Bienvenue dans une nouvelle table ronde, où nous abordons un sujet crucial mais souvent négligé : la charge mentale associée à la gestion d'une maladie chronique. Dans cet épisode, je suis ravie de rassembler trois invitées que j’admire beaucoup pour le travail de sensibilisation qu’elles opèrent en podcast ou sur les réseaux :

  • Christelle Tissot, fondatrice du média sur la santé mentale Musae,

  • Marie-Rose Galès, militante engagée dans la lutte contre l'endométriose et animatrice du podcast "Endométriose Mon Amour",

  • et Charline Gayault, sage-femme et influenceuse.

Dans cet épisode, nous plongeons dans les profondeurs de la charge mentale liée à des conditions telles que l'endométriose. Marie-Rose partagera avec nous les difficultés rencontrées par les personnes atteintes d'endométriose, évoquant les défis de la gestion de leur parcours de santé en plus de leurs responsabilités personnelles et professionnelles. Elle apportera des éclairages issus de son podcast, où elle a mis en lumière des témoignages poignants sur cette réalité souvent méconnue.


Production : MedShake Studio
Écriture : Marguerite de Rodellec


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #0

    Magic Finalement, ça va être un travail beaucoup plus long terme, qui également sauve des vies en fait. Et on ne s'en rend pas suffisamment compte parce qu'on est dans l'instantané et que c'est juste pas mieux ni moins bien, c'est juste différent. Il faut de tout et qu'on prenne soin de toutes les spécialités de la même manière, y compris la santé mentale parce que... Ah mais là,

  • #1

    ça va être une révolution dans les facs de médecine, ils ne sont pas préparés.

  • #0

    En fait, c'est une révolution dans le monde même.

  • #1

    Eh oui !

  • #2

    C'est exactement par ça que termina son interview à Bigel. C'est une révolution, effectivement, qu'il faut...

  • #0

    Alors qu'on la lance !

  • #3

    Moi, je suis là. Si vous avez besoin de moi, je fais tout. Si on ouvre le dictionnaire pour trouver la définition de cheminement, on lit action de cheminée Mais aussi, en parlant de quelque chose qui est en mouvement, on lit que le cheminement est un déplacement, une avance, une progression graduelle. On parle du cheminement des sables, des électrons, on parle des cheminements de la Lune. Et dans ce podcast, on vous parle de cheminement de femmes, toutes différentes, toutes uniques. Je tends le micro à celles, et parfois pour la première fois à ceux, qui font bouger les lignes de la santé des femmes, qui font avancer les choses. Car oui, on avance. Oui, on trouve des solutions, des façons d'aller mieux, je vous le promets. Préparez-vous à être surprise. Je suis Marguerite de Rodelèque, bienvenue dans Cheminement. Bienvenue dans une nouvelle table ronde de cheminement où on va parler d'un sujet crucial et dont on ne parle pas assez, la charge mentale quand on a une pathologie chronique. Et pour commencer cette nouvelle année 2024, puisque c'est la première table ronde de 2024, j'ai l'honneur d'accueillir trois personnes que j'admire beaucoup pour le travail qu'elles font individuellement. Marie-Rose Gallès, qu'on ne présente plus. patiente militante endométriose animatrice de Endométriose mon amour autrice de 4 livres bientôt 5, 6, 7 sur l'endométriose et bien plus Charline Gaillot sage-femme, influenceuse détentrice du grand guide ultime de la grossesse parue ce mois-ci en janvier 2024 et Christelle Tissot créatrice de Musae Le Média qui dédramatise, dédramatise et démocratise la santé mentale. C'est un honneur de vous recevoir mesdames, bienvenue dans le cheminement.

  • #2

    Merci Marguerite !

  • #3

    Vous pourriez faire une petite choré, toutes les trois. Une petite chorale. C'est correct.

  • #0

    Merci.

  • #2

    J'ai l'impression... Alors moi, je vais pas chanter.

  • #0

    J'ai lancé un truc, personne n'a suivi.

  • #2

    Moi, je pense que c'est mieux si je ne suis pas. Pour les oreilles de tout le monde.

  • #3

    Alors, ce format, vous le savez, c'est une discussion. Moi, j'ai préparé des questions pour commencer la conversation, mais surtout, n'hésitez pas à échanger entre vous. La première question que j'ai, c'est pour toi, Charline, en tant que sage-femme, comment tu décrirais... cette charge mentale que peuvent avoir certaines de tes patientes atteintes d'endométriose ou peut-être d'autres maladies chroniques handicapantes au quotidien ?

  • #0

    Je pense que cette charge mentale, elle commence même avant le diagnostic. Je pense que tu ne pourras pas me contredire. En fait, c'est la charge mentale, effectivement, d'avoir des symptômes qui impactent notre quotidien de manière plus ou moins importante et en fait sur toutes les sphères de la vie. et c'est souvent des symptômes en plus qui sont, comment dire, qu'on n'arrive pas toujours à relier à une pathologie, ou même si on a mis un mot, l'endométriose, si c'est le thème du jour ou si c'est autre chose, on se dit toujours, bah oui, mais là, ce que je ressens, est-ce que c'est à cause de ça ? Et finalement, est-ce que je suis trop à l'écoute de mon corps ou pas ? Et donc, cette charge mentale, elle est omniprésente, parce que là où c'est invisible, En fait, c'est omniprésent dans le cerveau. Et ce que je ressens en tant que sage-femme, c'est l'importance pour les patientes d'avoir un lieu où elles peuvent déposer ça et sans forcément déjà avoir des réponses, juste un lieu où on leur dit Ok, en fait, je vous crois, vous n'êtes pas folle, et ce que vous ressentez, ça existe pour de vrai. Peu importe la douleur, les symptômes chroniques qui existent.

  • #3

    Christelle, toi la santé mentale c'est un sujet que tu abordes au quotidien. Ton angle c'est de dire que la santé mentale c'est avant tout un problème de société avant d'être un problème de santé. J'imagine que tu dois rencontrer des personnes qui sont concernées par ce genre de problème, qui ont maladie chronique et cette charge mentale a des répercussions sur la santé mentale du coup.

  • #2

    Mais je rebondis en fait sur ce que tu viens de dire, l'intégralité des mots que tu as employés, c'est en moi mais je n'arrive pas à le nommer, c'est indicible effectivement et j'ai l'impression de devenir complètement folle. En fait ça c'est le tabou lié à la santé mentale, c'est-à-dire qu'en fait c'est un sujet qui est... tellement invisible et qui a également été volontairement invisibilisé pour des questions aussi politiques et d'ordre social, ça c'est la version politique aussi de la santé mentale, c'est qu'en fait on a du mal à la nommer, on a du mal à se la figurer, et alors déjà nous-mêmes, mais en fait pour que les autres puissent le comprendre et se la figurer, c'est encore plus compliqué. Donc pour moi effectivement, il y a trois termes qui sont importants, c'est indicible, invisible et donc du coup stigmatisante et stigmatisée. Et ça, je pense que c'est la santé mentale et toute la charge mentale que ça peut créer parce que ça a été pendant trop longtemps un tabou.

  • #3

    Marie-Rose, en tant que patiente, j'imagine que ça t'évoque des choses à dire.

  • #1

    Oui, moi je vois un outlook là tout de suite. C'est un outlook où il va y avoir deux choses qui vont peser lourd. Donc ça va être le parcours de soins, tous les rendez-vous médicaux qu'on a en plus pour avoir un semblant de vie normale. Et c'est aussi tout ce qui est soins, symptômes, tout le caractère aléatoire que ça peut avoir. C'est-à-dire qu'on boucle son lundi comme ça et poum, en fait, on est réveillé par des contractions utérines à 4h du mat et on sait que la journée ne va pas se passer comme prévu et tout ce qu'il faut, on réorganise derrière. Et on est plié dans son lit avec sa bouillotte et on est déjà en train de réfléchir. Alors, si je remets tel créneau, et alors le rendez-vous, je peux le reporter. Et donc, c'est vraiment ça la charge mentale. T'es plié en deux et pourtant, t'as de la tête qui est déjà là à calculer.

  • #3

    Alors, il y avait une soigneuse qui m'avait expliqué quelque chose que tu vas peut-être pouvoir nous réexpliquer, puisque tu sais tout, toi. Parce que j'ai du mal à l'expliquer, mais en gros, c'était parler de la santé mentale. Et en fait, j'ai une endométriose aussi, et je disais, en fait, je parlais de ces moments où il y avait des moments de down très, très, très durs. Je ne sais pas si c'est lié ou pas à l'endométriose, mais en gros, cette soignante me dit que c'est intéressant. Et en fait, est-ce que c'est la prise d'antidouleur qui provoque ça ? Parce qu'il y a un côté, tu es un peu euphorique, et puis il y a ensuite un down qui cause ça. Est-ce que c'est le fait que tu te sens isolée, tu te sens incomprise, etc. Et du coup, tu prends lourd au niveau des sujets mentaux. Désolée, je n'ai pas su le dire autrement. En gros, en fait, c'est vrai que c'est très complexe. Ce n'est pas un problème de santé mentale, c'est tout qui est lié.

  • #1

    C'est ça, je pense qu'il y a plusieurs versants. Il y a effectivement le psychosocial, de l'isolement de la maladie, tout ce qui est peur de l'avenir aussi, parce que quand c'est difficile de garder un emploi avec la maladie, quand on ne sait pas... dans quel sens elle va évoluer et tout. Il y a ça qui est réel et qui pèse sur le mental, qui fait qu'on va avoir plus de mal à s'endormir que les autres. Il y a effectivement, ça peut être les traitements. Moi, je me souviens d'un traitement contre les douleurs neuropathiques qui certes marchait sur ces douleurs, mais me créait des angoisses médicamenteuses. Vraiment, donc c'était dans la notice en soi, ça faisait partie des effets secondaires qui étaient bien référencés. Et c'est très particulier parce que quand on a une bouffée d'angoisse qui est psychologique, on peut essayer de se rassurer, ce machin. Et là, en fait, quand c'est médicamenteux, à part se dire bon ben c'est un effet secondaire, je vais respirer profondément jusqu'à ce que ça passe, on ne peut rien faire il y a aussi certains médecins qui posent cette question. Dans la mesure où le nerf vague descend profondément dans le ventre, et qu'on a le ventre qui est inflammé, où il va y avoir des douleurs, des choses comme ça, dans quelle mesure aussi tout ça ne joue pas sur le nerf vague ? Et le nerf vague ?

  • #3

    Est-ce que tu peux préciser pour Christelle et moi apparemment ?

  • #2

    Le nerf vague ne me parle pas encore.

  • #1

    J'ai essayé de ne pas trop dire de bêtises. C'est un nerf super qui fait une bonne partie du corps et qui va jouer aussi sur tout ce qui est parasympathique. Rythme cardiaque, respiration, tous ces symptômes qu'on peut avoir quand on est stressé. Mais du coup, ça marche un peu dans les deux sens. On parle souvent de l'impact du mental sur le corps. Par exemple, si on est stressé, on sait que la consommation de magnésium, tout ça, pouf, va augmenter et qu'on aura peut-être besoin de plus de magnésium après une phase de stress. Mais ça marche des fois aussi dans l'autre sens. C'est-à-dire que, par exemple, on est en train de se rendre compte que le microbiote peut jouer sur le mental, des choses comme ça. Là aussi, dans l'endométriose, on sait que le microbiote, c'est un vaste sujet. Donc, dans quelle mesure tout ça, finalement, l'état de notre corps influence ? Effectivement, sur notre santé mentale, c'est des questions qu'on est en train de découvrir et qui sont assez fascinantes.

  • #2

    Mais je me permets effectivement de rebondir sur ce que tu viens de dire, c'est qu'aussi pendant très longtemps, il n'y avait que la santé physique également qui existait, alors qu'en fait, il n'y a qu'une seule santé, il y a la santé mentale et la santé physique qui ne font qu'un. C'est le principe de l'être humain et c'est le principe aussi de la recherche en santé qui s'appelle la recherche One Health, où du coup, tu t'intéresses autant effectivement à ce que ton corps peut générer comme angoisse ou comme chose positive également pour ton mental et inversement. Alors. Et c'est vrai que le fait qu'il y ait eu cette dichotomie, je pense, entre le monde du visible et de l'invisible a aussi empêché pas mal d'avancer, mais également pas mal de libération de la parole aussi. Parce qu'effectivement, quand tu te sens isolé et que tu navigues dans l'incertitude, c'est les deux facteurs les plus aggravants en termes de santé mentale.

  • #0

    Mais tout à l'heure, Mario, tu parlais du... Je pense que tu as dit le psychosocial. Et c'est vrai qu'on parle de plus en plus du modèle biopsychosocial. Et chaque... Chaque pathologie à part entière devrait être examinée sous ce prisme du bio-psycho-social. De principe, la pathologie en tant que telle, c'est la partie biologie du corps et forcément elle impacte sur le psycho, sur le social, mais aussi dans quelle mesure le social impacte sur le bio, sur le psycho et vice versa. Et en fait, les trois sont intimement liés et presque qui est arrivé en premier de l'œuf ou de la poule ? Les trois se nourrissent, s'alimentent les uns entre les autres. Et là, en plus, quand on parle d'endométriose, quand on parle de ces douleurs, de ces pathologies liées à l'intime, On y ajoute tout le poids parfois de la société, parfois des injonctions, ça cristallise aussi beaucoup d'attentes, parfois en tant que femme, beaucoup de tabous et ça peut vraiment influencer la perception qu'on peut avoir de nous-mêmes. Moi j'ai beaucoup de patientes notamment qui ont des douleurs pendant les rapports liées à de l'endométriose ou non. Et en fait, là où on se dit Oui, mais il est possible, par exemple, d'avoir une sexualité épanouie sans rapport pénétratif, même si c'est mieux quand on a le choix d'en avoir ou pas ça vient toucher en elle quelque chose de très fondamental sur presque leur place dans ce monde. Quand on parle des pathologies féminines qui touchent à l'intime, ça vient vraiment... En fait, c'est le centre.

  • #3

    Est-ce que tu as développé certaines méthodes de prise en charge ? Est-ce que tu adaptes ta façon de travailler dans ces cas-là ?

  • #0

    Alors, si ce sont des patientes qui viennent pour un suivi gynécologique classique et qui ont des douleurs, c'est important de dire qu'aucun examen n'est obligatoire. Je n'ai aucun problème à dire à une patiente qu'il y a de l'urgence. Aucun examen n'est obligatoire. Non,

  • #3

    mais c'est chouette.

  • #0

    Il y a quand même peu d'examens qui sont urgents, en tout cas pas dans un cabinet de sage-femme. Je ne suis pas à trois mois, quatre mois, un an prêt pour faire un frouti. Si juste, je peux faire en sorte que cet examen gynécologique-là ne traumatise pas la patiente parce qu'en fait, elle a des douleurs profondes liées ou pas à une endométriose. Et en fait, l'urgence, c'est de prendre en charge la douleur. En fait, pour que la patiente reste dans le système de soins et on perd trop de patientes pendant des années à cause d'un examen qui n'était juste pas fait au bon moment parce qu'on s'est dit que pour être un bon soignant, il fallait à tout prix qu'on fasse se frotter. Donc déjà, juste prioriser les choses, je pense que c'est ça, adapter sa pratique. Et sinon, moi, je me suis formée aux prises en charge des douleurs vulvaires, pelviennes, disparunies, etc. Et effectivement, les sages-femmes spécialisées et les kinés spécialisées. ont des techniques locales pour diminuer certaines douleurs. Et dans ce cas-là, on les met en place avant de faire certains examens.

  • #3

    Christelle, est-ce qu'il y a des ressources particulières pour les personnes atteintes de pathologies chroniques dans ce cas-là ? Est-ce que tu as des choses à nous recommander ?

  • #2

    Nous, on a fait pas mal de contenu déjà sur ce sujet, notamment avec un autre média qui s'appelle Petite Mû, sur le handicap invisible au sens large, donc pas qu'effectivement la santé mentale. Donc, on a plusieurs contenus vidéo qu'on a fait. Enfin, on a un contenu vidéo. Une newsletter et un podcast qui va sortir bientôt sur, d'une part, le parcours de soins quand tu es atteinte ou atteint d'un handicap invisible, mais également quelles sont les différentes ressources que tu peux avoir plutôt gratuitement. C'est vrai que... Chez Musaïa, on est plutôt dans une notion de démocratiser l'accès aux soins parce que si c'est un sujet tabou, c'est aussi un sujet de moyens, aussi clairement financiers. Donc plutôt sur des choses assez accessibles gratuitement. Et après, quand on peut en parler avec un professionnel ou une professionnelle de santé mentale.

  • #3

    Marie-Rose, est-ce que tu as développé des super conseils, des super techniques en temps de guerre comme ça, quand ça ne va pas ?

  • #1

    Quand ça ne va pas ? Vaste sujet ! Vaste sujet ! Non, je pense qu'effectivement, il ne faut jamais négliger son mental. Alors, on est d'accord, il y a une différence entre la théorie et la pratique. C'est plus facile à dire qu'à faire, surtout quand on doit gérer tous deux fronts, être sa propre infirmière. Être sa propre secrétaire médicale, mais alors il y a aussi le travail, la famille, les enfants, les amis, tout ça. Et là, on se retrouve à Shiva.

  • #3

    La déesse aux multiples bras.

  • #1

    Et c'est vrai que la tentation est grande de laisser la santé mentale quelque part. C'est horrible à dire, mais c'est le truc qui est le plus facile à abandonner, en fait. Et c'est là que le piège est, je pense, de céder à cette tentation. et de se réserver. Moi, en plus, j'ai la double casquette de malade chronique, mais aussi le militantisme, là aussi, on pourrait dire, sur la santé mentale, la charge mentale des militants, où on se retrouve des fois, on est derrière son téléphone et on se retrouve à faire le travail du ministère, on ne sait plus quoi. Il y a un moment où ça nous dépasse complètement et réussir à, effectivement, toujours se dire stop, je me réserve un créneau dans la journée Peut-être pas forcément un grand créneau, je pense que c'est la qualité aussi qui compte plus que la quantité, mais en fait, dans tous les cas, se garantir un temps pour soi. Mais mec, que ce soit écouter de la méditation dans les transports en commun en allant au travail, que ce soit un bain le soir ou une séance de yoga, on s'en moque. Ou même juste regarder sa série préférée, sa série doudou, qu'on connaît par cœur, qu'on rigole avant les blagues. Mais l'air de rien, ça c'est du...

  • #3

    Gilmore Girls.

  • #1

    Voilà. C'est du doudou pour soi. C'est se retrouver sur quelque chose de familier. C'est sur quelque chose qui prend soin de nous. C'est un instant où on est focalisé sur nous, sur notre bien-être. Et voilà, je pense que le plus dur, c'est même si l'agenda déborde de tous les côtés, garder ce créneau.

  • #0

    Mais surtout s'en rendre compte. C'est-à-dire que ce créneau, parfois, c'est juste... sa douche potentiellement, elle est quotidienne. Et en fait, si on décide que c'est ce moment qui nous fait du bien, et bien la prendre en conscience, ça ne nous rajoute pas un truc en plus à faire, parce que parfois on se dit Ah, il faut que je fasse des trucs encore en plus, et j'ai déjà pas le temps, il faut que je fasse des trucs en plus. Et bien en fait, il y a sûrement des petites choses qu'on fait qui nous font du bien, mais comme on n'en prend pas conscience. C'est ça, exactement.

  • #1

    tant qu'on s'accorde pour soi.

  • #0

    Y compris même quand on scrolle sur les réseaux, il y a le moment où on se dit Ok, là j'ai cinq minutes et franchement, je kiffe et je m'arrête. Ou versu, je ne me suis même pas rendu compte que j'ai ouvert mes réseaux et en fait, je suis dessus. Mais je trouve qu'effectivement, comme tu dis, la qualité et le fait de le faire en conscience, ça change. C'est l'intention qui compte.

  • #2

    Mais oui, c'est s'autoriser effectivement à faire ce pas de côté, déjà pour saisir ce qui nous fait du bien. Et souvent, on est tellement coupé de ses émotions. On est tellement aussi happé par le quotidien ou par les différentes responsabilités qu'on peut avoir qu'on n'a pas le temps de conscientiser ce pas de côté. Et bon, ça après, c'est pour des gens qui ont les moyens de le faire. Ce n'est pas le cas effectivement de toutes les personnes. Il y a aussi, effectivement, quand tu as des journées à rallonge et que tu n'as pas forcément le temps aussi parce que quand tu rentres chez toi...

  • #1

    Après, est-ce qu'il n'y a pas un côté aussi socialement acceptable ? En fait, oui, je pense qu'il y a aussi une vision sociétale de s'autoriser ce temps. Moi, je sais que j'évolue dans un univers très cadre parisien. Et chaque fois que je dis que je prends du temps pour moi, même avec des semaines de 110 heures. J'ai l'impression de dire un gros mot. C'est vraiment, c'est le truc ultra subversif. Et en fait, je lisais un article le jour comme ça, qui est vrai, c'est que pour une certaine catégorie de la population, être charrette, ça fait bien. C'est, ah j'en peux plus, j'ai des dossiers partout, ça fait chic. Et moi, je sais que, voilà, quand j'ose des fois dire oh j'ai des dossiers partout, mais en fait là, je m'en moque. Pour moi, c'est très subversif. C'est vraiment... Oh ! T'as osé faire ça ?

  • #2

    Ouais, mais ça, c'est un truc de CSP+. Moi, quand je dis effectivement les gens qui ont des responsabilités à rallonge, effectivement, c'est aussi les gens qui ont peu de moyens, qui sont en vulnérabilité sociale et économique et effectivement, qui se lèvent à 4h du mat pour aller faire des ménages.

  • #1

    Et le massage, la séance de yoga, là, c'est...

  • #0

    C'est pas plus compliqué.

  • #1

    C'est ça, c'est non.

  • #2

    Et c'est en ça, effectivement, que la santé mentale, il y a un enjeu d'accessibilité par rapport à ça. Parce que faire ce pas de côté, en gros, c'est un truc pour les gens qui ont quand même les moyens. Et encore, c'est pas forcément facile non plus, déjà. Mais après, il y a aussi un vrai truc d'éducation, je pense, à la santé mentale de manière générale pour la dédiaboliser et pour en faire aussi un sujet de premier ordre, même titre que la santé.

  • #0

    Non mais c'est exactement ça, avoir le temps de s'écouter, c'est ce que tu as dit en fait, si tu passes juste toute ta journée à avoir des soucis, enfin c'est la fameuse pyramide de Maslow. D'un coup j'allais dire de Maslow et je me suis dit, c'est pas le mec qui fait le truc du... j'allais comprendre avec Pavlov, genre le réflexe du chien, donc bref, la pyramide de Maslow. Enfin voilà, c'est ce principe-là effectivement, si juste tu te dis, attends... En fait, là, on n'a pas assez pour juste manger ce soir. Effectivement, tu ne te dis pas, n'empêche que j'ai mal pendant les règles, il faudrait que je prenne le temps d'aller consulter une sage-femme pour en parler.

  • #2

    Ouais.

  • #0

    Et l'accessibilité, mais y compris même tout ce qu'on peut faire sur les réseaux sociaux, les podcasts, les vidéos, etc. Ça, c'est du contenu gratuit, accessible. Quand même, énormément de monde dans toutes les catégories ont accès à Internet, etc. Mais... L'algorithme aussi est fait de sorte que certaines infos ne viennent pas te toucher si tu ne cherches pas certaines infos. Et parfois, je me dis, mais... ces infos-là sont tellement importantes sur la santé, sur les maladies chroniques, etc., qu'il faudrait rapatrier, je ne sais pas, en fait, tout type de personnes pour toucher toutes les catégories socio-professionnelles, que ce soit dans des émissions de littérature, que ce soit dans des émissions de télé-réalité. Et en fait, comme tous les profils sont partout, potentiellement, c'est un accès pour rendre... accessibles, désolée, doublons, ces informations-là essentielles.

  • #1

    Mais il y a les catégories socioprofessionnelles, mais je pense aussi les tranches d'âge. Moi, je vois, pour travailler d'un côté avec des boomers et de la GNZ, la vision de la santé mentale, mais c'est trois galaxies, quoi. Déjà là. Donc il y a ça aussi. Il y a ce gap-là aussi à rattraper.

  • #3

    Et alors comment on pourrait faire pour améliorer le quotidien de ces personnes-là, de ces femmes qui ont des maladies chroniques, qui ont des grosses charges mentales ? En fait, je pense que l'occasion de ces tables rondes aussi, c'est d'essayer de trouver des solutions et d'essayer de faire une sorte de brainstorm en direct. Alors il y a l'éducation, tu le disais Christelle. L'éducation par des contenus qui sont gratuits, ce que tu fais en fait au quotidien, puisque si vous voulez vous adresser à quelqu'un qui fait ça, vous l'avez en face de vous. Qu'est-ce qu'il pourrait y avoir d'autre ? Peut-être, je ne sais pas, d'aller dans les écoles, faire de l'éducation et non pas de la sensibilisation à ça ?

  • #2

    Oui, effectivement, l'éducation à la santé mentale, mais aussi à la santé sexuelle et aussi à la morphologie féminine, ça serait sympa. Parce que quand tu vois l'Emmanuel, tu te dis bon, il y a quand même deux, trois trucs qu'on n'en parle pas du tout. Donc ça, je pense.

  • #3

    J'ai une histoire toujours qui choque beaucoup les gens à ce sujet, mais moi, j'étais dans un collège versaillais et en fait, on a étudié les volcans pendant toute l'année en quatrième. Donc normalement, il y a la reproduction.

  • #0

    C'est la reproduction, oui.

  • #3

    Les volcans. Et ensuite, il y a un autre programme en... en troisième ou seconde, je ne sais plus. Et en fait, les parents avaient collé les livres.

  • #2

    Oh non !

  • #3

    Oui, c'est marrant. Non, mais c'est fou. Et en fait, quand je dis ça, j'ai l'impression d'être un dinosaure, alors que non, je suis très jeune. Mais non, mais c'est fou en fait, à quel point ça met du temps à changer aussi.

  • #2

    Oui, complètement. C'est tout le travail de prévention qui met du temps. Mais il y a l'éducation et après, je pense qu'il y a la rencontre aussi. de casser l'isolement et de faire ce que vous faites vous aussi via le militantisme ou via les contenus, c'est de créer des espaces d'échange pour les gens qu'ils soient effectivement digitaux, mais également des cercles de parole en réel. Parce qu'en fait, c'est ce qu'on disait par rapport à la santé mentale, casser cet isolement et faire que les gens qui traversent la même chose puissent partager aussi ce qui se passe.

  • #1

    C'est vrai que moi, je vois, tu vois, donc il y a effectivement le contenu, comme tu dis, en ligne. Et je suis très souvent invitée par des mairies pour tenir des stands, de faire des conférences. Et dans ces moments-là, tu touches des gens que tu ne toucheras pas dans les grandes conférences sur Paris, que tu ne toucheras pas via le contenu Internet parce qu'ils n'iront pas. Et on est vraiment sur de l'information de proximité et tu touches une catégorie que tu ne toucheras jamais. Et c'est là aussi, je pense, que l'engagement de nos élus proches de nous est super important.

  • #2

    Complètement.

  • #0

    Pour revenir à l'éducation, ça me fait penser à deux choses. De plus en plus, on parle des émotions des enfants, comment les parents peuvent accompagner. Et j'ose espérer que ce qu'on apprend aujourd'hui, je dis on moi là, je n'ai pas d'enfants, mais je suis dans l'âge des gens qui ont des enfants. Mais du coup, je me dis, les tout jeunes enfants à qui on apprend l'empathie, les écoutes, finalement, on leur apprend et à légitimer ce qu'eux, ils ressentent, mais aussi ce que les autres ressentent. Et donc j'ose espérer que finalement, de fil en aiguille, un enfant, peu importe son âge, qui verra son camarade de classe pleurer, ne va pas lui dire arrête de pleurer parce qu'on lui a tout le temps dit ça. Mais pourquoi tu pleures ? Est-ce que tu veux un câlin ? Et donc ça deviendra... Peut-être même pas un sujet. Et ça me fait également penser, bien évidemment, sur des choses concrètes, aux études des soignants au sens large. Il y a encore des sujets qui ne sont pas abordés dans les études, mais surtout, en tant que professionnel de santé, on est censé se former tout au long de notre carrière. Et c'est important que ces formations existent. C'est important que ces formations soient visibles aussi pour les soignants, pour qu'ils puissent s'informer. c'est important aussi que les paroles des patientes continuent de monter parce que c'est aussi ce qui vient attiser la curiosité du soignant, de se dire, tiens, j'ai plusieurs patientes qui m'ont parlé de tel truc et je me rends compte que moi, je n'ai jamais appris cette notion et chaque chose en son temps. Mais maintenant que ça a révélé ma curiosité, que ça a touché ma curiosité, je vais me renseigner davantage. Et donc, la formation des soignants est essentielle et pour la prise en charge très médicale, biologique, mais bien évidemment aussi sur l'accompagnement au sens large et quelles clés on peut donner de manière très pratique aux patientes. Il y a aussi des choses qui se créent petit à petit, des réseaux pour les douleurs chroniques, l'endométriose. Et ça, c'est des choses aussi très, très pratiques qui aident aussi les soignants à pouvoir orienter des patientes parce qu'il n'y a rien de pire que de se dire Ok, moi je sais que je n'ai pas les compétences pour vous accompagner, mais clairement, je ne sais pas à qui vous adresser. Et parfois, on est démuni nous-mêmes, on n'a pas d'annuaire. Et là-dessus, il y a des choses aussi à mettre en place.

  • #2

    Et je pense qu'il y a aussi des choses à revoir dans la formation des soignantes et des soignants. Ce que tu dis, ça me fait écho à un témoignage qu'on avait reçu d'Abigael Déby, qui prend la parole sur l'état de l'hôpital et des urgences. et notamment effectivement sur la formation en santé mentale, en médecine, etc. Il y a un gros tabou sur la santé mentale aussi au sein des professionnels. Et pourtant,

  • #1

    on le ressent en tant que patient.

  • #2

    Et oui, et voilà. Et donc, du coup, ça fait écho parce que forcément, t'es un dialogue.

  • #1

    Quand t'as un gars encore plus stressé que toi qui te dit, il faut prendre soin de vous.

  • #2

    Mais t'en as pas trop.

  • #1

    Mais je pense que tu devrais prendre soin de toi avant. Je crois que t'es prioritaire vu ton état. Non, mais c'est vrai, on le ressent, on le voit. Et c'est vrai que... Du coup, cette ambivalence, et effectivement, on en revient à ce que je disais tout à l'heure, c'est l'avion qui dépressurise, on commence par mettre le masque sur soi en premier, et après on aide les autres. Et effectivement, tant qu'on aura des soignants à bout de souffle, dans quelle mesure tout ce système d'entraide peut tenir ?

  • #2

    Complètement. Après, il y a aussi, encore une fois, je reviens souvent à l'argent, je suis vraiment désolée, mais il y a aussi des questions... Je suis d'accord.

  • #0

    Les moyens qu'on met aussi dans l'hôpital. Déjà, l'hôpital ne va pas bien. La santé psychiatrique et la psychiatrie, c'est le parent pauvre de l'hôpital.

  • #1

    Ça l'a toujours été.

  • #0

    Et oui, ça l'a toujours été. Et on disait sur un autre podcast, du coup, est-ce qu'effectivement le travail de recherche en santé mentale va avancer ? Ça commence, mais c'est au même titre que le tabou sur la santé mentale est en train de se lever, mais tout ça est méga récent. Et je pense qu'il y a aussi ce truc de la performance aussi. dans le professionnel soignant. Enfin, j'ai l'impression.

  • #2

    C'est ce à quoi ça me fait penser. Tu sais, concernant les médecins, ils ont l'examen national classant au bout de la sixième année pour choisir leur internat, leur spécialité. Et effectivement, il y a certaines spécialités qui sont choisies vers la fin. La santé mentale, ça va être aussi les médecins généralistes. Finalement, les personnes qui ne vont pas de manière très, très, très efficace sauver une vie. par un acte chirurgical, par un médicament, par un diagnostic, là, tout de suite. Finalement, ça va être un travail beaucoup plus long terme qui également sauve des vies, en fait. Et on ne s'en rend pas suffisamment compte parce qu'on est dans l'instantané et que ce n'est juste pas mieux ni moins bien, c'est juste différent. Il faut de tout et qu'on prenne soin de toutes les spécialités de la même manière. y compris la santé mentale parce que...

  • #1

    Ah mais là, ça va être une révolution dans les facs de médecine, ils ne sont pas préparés.

  • #2

    En fait, c'est une révolution dans le monde même. Mais oui.

  • #0

    C'est exactement par ça que termina son interview à Bigel. C'est une révolution effectivement qu'il faut...

  • #2

    Alors qu'on la lance.

  • #3

    Moi, je suis là. Si vous avez besoin de moi, je fais tout. C'est génial, c'est génial ce qui se passe. Écoutez, mesdames, on arrive à la fin de cette table ronde, mais avant de nous quitter, je voudrais que vous donniez, si vous en avez, des conseils justement pour nos auditrices qui sont en galère, qui ont une maladie chronique hyper handicapante au quotidien et que ça a un gros impact sur leur santé mentale. Qu'est-ce que vous pouvez leur conseiller ? Est-ce que vous avez un message à leur faire passer ? Et bon bah, on va commencer par toi Marie-Rose.

  • #1

    Alors moi, c'est pas un message, ça va être un tips vraiment pratico-pratique. Quand vous êtes là à ruminer de ah oui, il y a tel symptôme, je vais pas pouvoir faire ci, il faut que je décale ci, et que ça mouline, que ça rrrrrr, hop, on se concentre. On trouve cinq objets d'une même couleur dans la pièce. Ça va ramener votre cerveau sur Terre. Donc oui, ce n'est pas une solution miracle, mais au moins, vous revenez à l'instant T, on redescend, et là, on prend une grande inspiration et les choses vont faire tranquillement.

  • #3

    Merci. Trop bien. Allez. C'est dans l'ordre, oui. C'était toi. Ne regarde pas Christelle.

  • #2

    Un message pour les personnes... J'aurais tendance à dire que souvent, les personnes qui ont des difficultés au niveau de leur santé mentale se sentent seules et ont l'impression d'être les seules à traverser ça. J'ai envie de dire à ces personnes-là que les gens parfois vous mentent quand ils vous disent qu'ils vont bien et qu'en fait, vous n'êtes pas seules. que là où vous vous sentez différent et que vous avez l'impression que personne ne traverse ce que vous vivez, je vous assure, pour entendre des témoignages au quotidien, et je ne suis pas psychologue, mais quand même on me parle de vie, que les gens vous mentent et pourtant dans mon cabinet, les histoires sont extrêmement semblables. Moi, j'ai un tempérament à voir le bon chez les gens et à croire que les gens sont fondamentalement de bonnes personnes et que finalement, cette personne qui paraît parfois hautaine, qui paraît parfois pas accessible, qui paraît parfois tout le temps débordée, qui paraît parfois... Et bien en fait, on ne sait pas vraiment ce qu'elle vit et que peut-être ce que vous, vous vivez, l'autre personne la vit aussi. Et en fait, oser se dire... peut-être qu'est-ce que cette personne peut vivre si on pensait tout ça quand on rencontre quelqu'un je pense qu'on serait c'est très basique ce que je veux dire mais juste déjà plus gentil donc voilà j'invite tout le monde à être gentil j'adore

  • #3

    ce concept

  • #0

    Moi, je vais rebondir effectivement sur apprendre à être plus empathique et en fait, ne pas avoir honte d'en parler. Parce qu'effectivement, peut-être que la personne que vous avez en face de vous, avec laquelle vous n'êtes pas à l'aise ou qui paraît hautaine ou qui paraît timide ou que sais-je, le premier, effectivement, peut-être que vous avez trouvé des solidarités avec des gens dont vous ne soupçonneriez pas... Oh, cette phrase n'est pas française ! Que vous n'auriez pas soupçonné. Et c'est peut-être pas forcément très facile d'en parler à des proches, mais parfois, effectivement, tu peux en parler à des personnes, que voilà, soit un médecin, mais soit également quelqu'un que tu rencontres dans un cercle de parole ou sur un groupe Facebook, ou voilà, quelqu'un de ton entourage. Mais je pense que par rapport pour... faire diminuer aussi la soupape dont tu parlais c'est aussi voilà juste identifier une personne à qui on peut commencer à en parler

  • #3

    Trop bien. Merci beaucoup et je vais finir en parlant un peu de votre travail, de vos actus. Marie-Rose Gallès, on peut écouter ton podcast tous les mois.

  • #1

    Qui rejoint ce que disait Charline, parce que pour se rendre compte qu'on n'est pas seule à traverser ça.

  • #3

    D'ailleurs, tu avais fait un épisode en 2021 sur la charge mentale à Andolande. Qui peut être aussi bien, qui peut être un bon support je pense pour envoyer à ses proches quand on n'a nous pas les mots ou pas la force d'expliquer. on peut aller lire ton livre c'est pour votre bien madame qui est un roman sur l'endométriose alors si vous n'avez jamais entendu parler de ce type de roman c'est normal c'est Mario ce qu'il a inventé c'est une expérience inédite on se glisse dans les chaussures d'une malade pour vivre de l'intérieur c'est poignant c'est incroyable c'est d'un nouveau monde donc je ne peux qu'aller l'encourager à tout le monde à aller le lire merci Et puis dans un autre genre, mais toujours avec un sujet en commun, la santé des femmes, c'est bizarre ici. Le grand guide de la grossesse.

  • #2

    C'est ça, le grand guide de ma grossesse sereine.

  • #3

    De ma grossesse sereine, aux éditions Marabout, qui est sorti ce mois-ci. Et de ton côté, Christelle, je dirais que ça fait un an que Musa est aussi une association, que là, vous sortez beaucoup de choses, vous sortez un safe space. Donc un endroit où on va pouvoir justement parler entre nous, se rencontrer mais aussi rencontrer des personnes de la communauté de recherche scientifique pour voir un peu comment ça marche et ce qu'ils font donc allez-y aussi et puis tu organises plein d'événements donc il y a largement de quoi aller se rencontrer

  • #0

    Et tout est sur le site de Musée et promis on se marre quand on en parle de santé mentale Oui c'est vrai qu'on se marre beaucoup

  • #3

    Ok et bien merci à toutes les trois

  • #2

    Merci à toi

  • #4

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si ce podcast vous plaît, parlez-en à vos mères, vos amis, vos voisines, vos collègues, vos sœurs. Sachez que Medcheck Studio, qui produit ce podcast, propose d'autres podcasts qui parlent de santé des femmes. Pour les écouter, rendez-vous sur medcheck-studio.com

Description

Bienvenue dans une nouvelle table ronde, où nous abordons un sujet crucial mais souvent négligé : la charge mentale associée à la gestion d'une maladie chronique. Dans cet épisode, je suis ravie de rassembler trois invitées que j’admire beaucoup pour le travail de sensibilisation qu’elles opèrent en podcast ou sur les réseaux :

  • Christelle Tissot, fondatrice du média sur la santé mentale Musae,

  • Marie-Rose Galès, militante engagée dans la lutte contre l'endométriose et animatrice du podcast "Endométriose Mon Amour",

  • et Charline Gayault, sage-femme et influenceuse.

Dans cet épisode, nous plongeons dans les profondeurs de la charge mentale liée à des conditions telles que l'endométriose. Marie-Rose partagera avec nous les difficultés rencontrées par les personnes atteintes d'endométriose, évoquant les défis de la gestion de leur parcours de santé en plus de leurs responsabilités personnelles et professionnelles. Elle apportera des éclairages issus de son podcast, où elle a mis en lumière des témoignages poignants sur cette réalité souvent méconnue.


Production : MedShake Studio
Écriture : Marguerite de Rodellec


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #0

    Magic Finalement, ça va être un travail beaucoup plus long terme, qui également sauve des vies en fait. Et on ne s'en rend pas suffisamment compte parce qu'on est dans l'instantané et que c'est juste pas mieux ni moins bien, c'est juste différent. Il faut de tout et qu'on prenne soin de toutes les spécialités de la même manière, y compris la santé mentale parce que... Ah mais là,

  • #1

    ça va être une révolution dans les facs de médecine, ils ne sont pas préparés.

  • #0

    En fait, c'est une révolution dans le monde même.

  • #1

    Eh oui !

  • #2

    C'est exactement par ça que termina son interview à Bigel. C'est une révolution, effectivement, qu'il faut...

  • #0

    Alors qu'on la lance !

  • #3

    Moi, je suis là. Si vous avez besoin de moi, je fais tout. Si on ouvre le dictionnaire pour trouver la définition de cheminement, on lit action de cheminée Mais aussi, en parlant de quelque chose qui est en mouvement, on lit que le cheminement est un déplacement, une avance, une progression graduelle. On parle du cheminement des sables, des électrons, on parle des cheminements de la Lune. Et dans ce podcast, on vous parle de cheminement de femmes, toutes différentes, toutes uniques. Je tends le micro à celles, et parfois pour la première fois à ceux, qui font bouger les lignes de la santé des femmes, qui font avancer les choses. Car oui, on avance. Oui, on trouve des solutions, des façons d'aller mieux, je vous le promets. Préparez-vous à être surprise. Je suis Marguerite de Rodelèque, bienvenue dans Cheminement. Bienvenue dans une nouvelle table ronde de cheminement où on va parler d'un sujet crucial et dont on ne parle pas assez, la charge mentale quand on a une pathologie chronique. Et pour commencer cette nouvelle année 2024, puisque c'est la première table ronde de 2024, j'ai l'honneur d'accueillir trois personnes que j'admire beaucoup pour le travail qu'elles font individuellement. Marie-Rose Gallès, qu'on ne présente plus. patiente militante endométriose animatrice de Endométriose mon amour autrice de 4 livres bientôt 5, 6, 7 sur l'endométriose et bien plus Charline Gaillot sage-femme, influenceuse détentrice du grand guide ultime de la grossesse parue ce mois-ci en janvier 2024 et Christelle Tissot créatrice de Musae Le Média qui dédramatise, dédramatise et démocratise la santé mentale. C'est un honneur de vous recevoir mesdames, bienvenue dans le cheminement.

  • #2

    Merci Marguerite !

  • #3

    Vous pourriez faire une petite choré, toutes les trois. Une petite chorale. C'est correct.

  • #0

    Merci.

  • #2

    J'ai l'impression... Alors moi, je vais pas chanter.

  • #0

    J'ai lancé un truc, personne n'a suivi.

  • #2

    Moi, je pense que c'est mieux si je ne suis pas. Pour les oreilles de tout le monde.

  • #3

    Alors, ce format, vous le savez, c'est une discussion. Moi, j'ai préparé des questions pour commencer la conversation, mais surtout, n'hésitez pas à échanger entre vous. La première question que j'ai, c'est pour toi, Charline, en tant que sage-femme, comment tu décrirais... cette charge mentale que peuvent avoir certaines de tes patientes atteintes d'endométriose ou peut-être d'autres maladies chroniques handicapantes au quotidien ?

  • #0

    Je pense que cette charge mentale, elle commence même avant le diagnostic. Je pense que tu ne pourras pas me contredire. En fait, c'est la charge mentale, effectivement, d'avoir des symptômes qui impactent notre quotidien de manière plus ou moins importante et en fait sur toutes les sphères de la vie. et c'est souvent des symptômes en plus qui sont, comment dire, qu'on n'arrive pas toujours à relier à une pathologie, ou même si on a mis un mot, l'endométriose, si c'est le thème du jour ou si c'est autre chose, on se dit toujours, bah oui, mais là, ce que je ressens, est-ce que c'est à cause de ça ? Et finalement, est-ce que je suis trop à l'écoute de mon corps ou pas ? Et donc, cette charge mentale, elle est omniprésente, parce que là où c'est invisible, En fait, c'est omniprésent dans le cerveau. Et ce que je ressens en tant que sage-femme, c'est l'importance pour les patientes d'avoir un lieu où elles peuvent déposer ça et sans forcément déjà avoir des réponses, juste un lieu où on leur dit Ok, en fait, je vous crois, vous n'êtes pas folle, et ce que vous ressentez, ça existe pour de vrai. Peu importe la douleur, les symptômes chroniques qui existent.

  • #3

    Christelle, toi la santé mentale c'est un sujet que tu abordes au quotidien. Ton angle c'est de dire que la santé mentale c'est avant tout un problème de société avant d'être un problème de santé. J'imagine que tu dois rencontrer des personnes qui sont concernées par ce genre de problème, qui ont maladie chronique et cette charge mentale a des répercussions sur la santé mentale du coup.

  • #2

    Mais je rebondis en fait sur ce que tu viens de dire, l'intégralité des mots que tu as employés, c'est en moi mais je n'arrive pas à le nommer, c'est indicible effectivement et j'ai l'impression de devenir complètement folle. En fait ça c'est le tabou lié à la santé mentale, c'est-à-dire qu'en fait c'est un sujet qui est... tellement invisible et qui a également été volontairement invisibilisé pour des questions aussi politiques et d'ordre social, ça c'est la version politique aussi de la santé mentale, c'est qu'en fait on a du mal à la nommer, on a du mal à se la figurer, et alors déjà nous-mêmes, mais en fait pour que les autres puissent le comprendre et se la figurer, c'est encore plus compliqué. Donc pour moi effectivement, il y a trois termes qui sont importants, c'est indicible, invisible et donc du coup stigmatisante et stigmatisée. Et ça, je pense que c'est la santé mentale et toute la charge mentale que ça peut créer parce que ça a été pendant trop longtemps un tabou.

  • #3

    Marie-Rose, en tant que patiente, j'imagine que ça t'évoque des choses à dire.

  • #1

    Oui, moi je vois un outlook là tout de suite. C'est un outlook où il va y avoir deux choses qui vont peser lourd. Donc ça va être le parcours de soins, tous les rendez-vous médicaux qu'on a en plus pour avoir un semblant de vie normale. Et c'est aussi tout ce qui est soins, symptômes, tout le caractère aléatoire que ça peut avoir. C'est-à-dire qu'on boucle son lundi comme ça et poum, en fait, on est réveillé par des contractions utérines à 4h du mat et on sait que la journée ne va pas se passer comme prévu et tout ce qu'il faut, on réorganise derrière. Et on est plié dans son lit avec sa bouillotte et on est déjà en train de réfléchir. Alors, si je remets tel créneau, et alors le rendez-vous, je peux le reporter. Et donc, c'est vraiment ça la charge mentale. T'es plié en deux et pourtant, t'as de la tête qui est déjà là à calculer.

  • #3

    Alors, il y avait une soigneuse qui m'avait expliqué quelque chose que tu vas peut-être pouvoir nous réexpliquer, puisque tu sais tout, toi. Parce que j'ai du mal à l'expliquer, mais en gros, c'était parler de la santé mentale. Et en fait, j'ai une endométriose aussi, et je disais, en fait, je parlais de ces moments où il y avait des moments de down très, très, très durs. Je ne sais pas si c'est lié ou pas à l'endométriose, mais en gros, cette soignante me dit que c'est intéressant. Et en fait, est-ce que c'est la prise d'antidouleur qui provoque ça ? Parce qu'il y a un côté, tu es un peu euphorique, et puis il y a ensuite un down qui cause ça. Est-ce que c'est le fait que tu te sens isolée, tu te sens incomprise, etc. Et du coup, tu prends lourd au niveau des sujets mentaux. Désolée, je n'ai pas su le dire autrement. En gros, en fait, c'est vrai que c'est très complexe. Ce n'est pas un problème de santé mentale, c'est tout qui est lié.

  • #1

    C'est ça, je pense qu'il y a plusieurs versants. Il y a effectivement le psychosocial, de l'isolement de la maladie, tout ce qui est peur de l'avenir aussi, parce que quand c'est difficile de garder un emploi avec la maladie, quand on ne sait pas... dans quel sens elle va évoluer et tout. Il y a ça qui est réel et qui pèse sur le mental, qui fait qu'on va avoir plus de mal à s'endormir que les autres. Il y a effectivement, ça peut être les traitements. Moi, je me souviens d'un traitement contre les douleurs neuropathiques qui certes marchait sur ces douleurs, mais me créait des angoisses médicamenteuses. Vraiment, donc c'était dans la notice en soi, ça faisait partie des effets secondaires qui étaient bien référencés. Et c'est très particulier parce que quand on a une bouffée d'angoisse qui est psychologique, on peut essayer de se rassurer, ce machin. Et là, en fait, quand c'est médicamenteux, à part se dire bon ben c'est un effet secondaire, je vais respirer profondément jusqu'à ce que ça passe, on ne peut rien faire il y a aussi certains médecins qui posent cette question. Dans la mesure où le nerf vague descend profondément dans le ventre, et qu'on a le ventre qui est inflammé, où il va y avoir des douleurs, des choses comme ça, dans quelle mesure aussi tout ça ne joue pas sur le nerf vague ? Et le nerf vague ?

  • #3

    Est-ce que tu peux préciser pour Christelle et moi apparemment ?

  • #2

    Le nerf vague ne me parle pas encore.

  • #1

    J'ai essayé de ne pas trop dire de bêtises. C'est un nerf super qui fait une bonne partie du corps et qui va jouer aussi sur tout ce qui est parasympathique. Rythme cardiaque, respiration, tous ces symptômes qu'on peut avoir quand on est stressé. Mais du coup, ça marche un peu dans les deux sens. On parle souvent de l'impact du mental sur le corps. Par exemple, si on est stressé, on sait que la consommation de magnésium, tout ça, pouf, va augmenter et qu'on aura peut-être besoin de plus de magnésium après une phase de stress. Mais ça marche des fois aussi dans l'autre sens. C'est-à-dire que, par exemple, on est en train de se rendre compte que le microbiote peut jouer sur le mental, des choses comme ça. Là aussi, dans l'endométriose, on sait que le microbiote, c'est un vaste sujet. Donc, dans quelle mesure tout ça, finalement, l'état de notre corps influence ? Effectivement, sur notre santé mentale, c'est des questions qu'on est en train de découvrir et qui sont assez fascinantes.

  • #2

    Mais je me permets effectivement de rebondir sur ce que tu viens de dire, c'est qu'aussi pendant très longtemps, il n'y avait que la santé physique également qui existait, alors qu'en fait, il n'y a qu'une seule santé, il y a la santé mentale et la santé physique qui ne font qu'un. C'est le principe de l'être humain et c'est le principe aussi de la recherche en santé qui s'appelle la recherche One Health, où du coup, tu t'intéresses autant effectivement à ce que ton corps peut générer comme angoisse ou comme chose positive également pour ton mental et inversement. Alors. Et c'est vrai que le fait qu'il y ait eu cette dichotomie, je pense, entre le monde du visible et de l'invisible a aussi empêché pas mal d'avancer, mais également pas mal de libération de la parole aussi. Parce qu'effectivement, quand tu te sens isolé et que tu navigues dans l'incertitude, c'est les deux facteurs les plus aggravants en termes de santé mentale.

  • #0

    Mais tout à l'heure, Mario, tu parlais du... Je pense que tu as dit le psychosocial. Et c'est vrai qu'on parle de plus en plus du modèle biopsychosocial. Et chaque... Chaque pathologie à part entière devrait être examinée sous ce prisme du bio-psycho-social. De principe, la pathologie en tant que telle, c'est la partie biologie du corps et forcément elle impacte sur le psycho, sur le social, mais aussi dans quelle mesure le social impacte sur le bio, sur le psycho et vice versa. Et en fait, les trois sont intimement liés et presque qui est arrivé en premier de l'œuf ou de la poule ? Les trois se nourrissent, s'alimentent les uns entre les autres. Et là, en plus, quand on parle d'endométriose, quand on parle de ces douleurs, de ces pathologies liées à l'intime, On y ajoute tout le poids parfois de la société, parfois des injonctions, ça cristallise aussi beaucoup d'attentes, parfois en tant que femme, beaucoup de tabous et ça peut vraiment influencer la perception qu'on peut avoir de nous-mêmes. Moi j'ai beaucoup de patientes notamment qui ont des douleurs pendant les rapports liées à de l'endométriose ou non. Et en fait, là où on se dit Oui, mais il est possible, par exemple, d'avoir une sexualité épanouie sans rapport pénétratif, même si c'est mieux quand on a le choix d'en avoir ou pas ça vient toucher en elle quelque chose de très fondamental sur presque leur place dans ce monde. Quand on parle des pathologies féminines qui touchent à l'intime, ça vient vraiment... En fait, c'est le centre.

  • #3

    Est-ce que tu as développé certaines méthodes de prise en charge ? Est-ce que tu adaptes ta façon de travailler dans ces cas-là ?

  • #0

    Alors, si ce sont des patientes qui viennent pour un suivi gynécologique classique et qui ont des douleurs, c'est important de dire qu'aucun examen n'est obligatoire. Je n'ai aucun problème à dire à une patiente qu'il y a de l'urgence. Aucun examen n'est obligatoire. Non,

  • #3

    mais c'est chouette.

  • #0

    Il y a quand même peu d'examens qui sont urgents, en tout cas pas dans un cabinet de sage-femme. Je ne suis pas à trois mois, quatre mois, un an prêt pour faire un frouti. Si juste, je peux faire en sorte que cet examen gynécologique-là ne traumatise pas la patiente parce qu'en fait, elle a des douleurs profondes liées ou pas à une endométriose. Et en fait, l'urgence, c'est de prendre en charge la douleur. En fait, pour que la patiente reste dans le système de soins et on perd trop de patientes pendant des années à cause d'un examen qui n'était juste pas fait au bon moment parce qu'on s'est dit que pour être un bon soignant, il fallait à tout prix qu'on fasse se frotter. Donc déjà, juste prioriser les choses, je pense que c'est ça, adapter sa pratique. Et sinon, moi, je me suis formée aux prises en charge des douleurs vulvaires, pelviennes, disparunies, etc. Et effectivement, les sages-femmes spécialisées et les kinés spécialisées. ont des techniques locales pour diminuer certaines douleurs. Et dans ce cas-là, on les met en place avant de faire certains examens.

  • #3

    Christelle, est-ce qu'il y a des ressources particulières pour les personnes atteintes de pathologies chroniques dans ce cas-là ? Est-ce que tu as des choses à nous recommander ?

  • #2

    Nous, on a fait pas mal de contenu déjà sur ce sujet, notamment avec un autre média qui s'appelle Petite Mû, sur le handicap invisible au sens large, donc pas qu'effectivement la santé mentale. Donc, on a plusieurs contenus vidéo qu'on a fait. Enfin, on a un contenu vidéo. Une newsletter et un podcast qui va sortir bientôt sur, d'une part, le parcours de soins quand tu es atteinte ou atteint d'un handicap invisible, mais également quelles sont les différentes ressources que tu peux avoir plutôt gratuitement. C'est vrai que... Chez Musaïa, on est plutôt dans une notion de démocratiser l'accès aux soins parce que si c'est un sujet tabou, c'est aussi un sujet de moyens, aussi clairement financiers. Donc plutôt sur des choses assez accessibles gratuitement. Et après, quand on peut en parler avec un professionnel ou une professionnelle de santé mentale.

  • #3

    Marie-Rose, est-ce que tu as développé des super conseils, des super techniques en temps de guerre comme ça, quand ça ne va pas ?

  • #1

    Quand ça ne va pas ? Vaste sujet ! Vaste sujet ! Non, je pense qu'effectivement, il ne faut jamais négliger son mental. Alors, on est d'accord, il y a une différence entre la théorie et la pratique. C'est plus facile à dire qu'à faire, surtout quand on doit gérer tous deux fronts, être sa propre infirmière. Être sa propre secrétaire médicale, mais alors il y a aussi le travail, la famille, les enfants, les amis, tout ça. Et là, on se retrouve à Shiva.

  • #3

    La déesse aux multiples bras.

  • #1

    Et c'est vrai que la tentation est grande de laisser la santé mentale quelque part. C'est horrible à dire, mais c'est le truc qui est le plus facile à abandonner, en fait. Et c'est là que le piège est, je pense, de céder à cette tentation. et de se réserver. Moi, en plus, j'ai la double casquette de malade chronique, mais aussi le militantisme, là aussi, on pourrait dire, sur la santé mentale, la charge mentale des militants, où on se retrouve des fois, on est derrière son téléphone et on se retrouve à faire le travail du ministère, on ne sait plus quoi. Il y a un moment où ça nous dépasse complètement et réussir à, effectivement, toujours se dire stop, je me réserve un créneau dans la journée Peut-être pas forcément un grand créneau, je pense que c'est la qualité aussi qui compte plus que la quantité, mais en fait, dans tous les cas, se garantir un temps pour soi. Mais mec, que ce soit écouter de la méditation dans les transports en commun en allant au travail, que ce soit un bain le soir ou une séance de yoga, on s'en moque. Ou même juste regarder sa série préférée, sa série doudou, qu'on connaît par cœur, qu'on rigole avant les blagues. Mais l'air de rien, ça c'est du...

  • #3

    Gilmore Girls.

  • #1

    Voilà. C'est du doudou pour soi. C'est se retrouver sur quelque chose de familier. C'est sur quelque chose qui prend soin de nous. C'est un instant où on est focalisé sur nous, sur notre bien-être. Et voilà, je pense que le plus dur, c'est même si l'agenda déborde de tous les côtés, garder ce créneau.

  • #0

    Mais surtout s'en rendre compte. C'est-à-dire que ce créneau, parfois, c'est juste... sa douche potentiellement, elle est quotidienne. Et en fait, si on décide que c'est ce moment qui nous fait du bien, et bien la prendre en conscience, ça ne nous rajoute pas un truc en plus à faire, parce que parfois on se dit Ah, il faut que je fasse des trucs encore en plus, et j'ai déjà pas le temps, il faut que je fasse des trucs en plus. Et bien en fait, il y a sûrement des petites choses qu'on fait qui nous font du bien, mais comme on n'en prend pas conscience. C'est ça, exactement.

  • #1

    tant qu'on s'accorde pour soi.

  • #0

    Y compris même quand on scrolle sur les réseaux, il y a le moment où on se dit Ok, là j'ai cinq minutes et franchement, je kiffe et je m'arrête. Ou versu, je ne me suis même pas rendu compte que j'ai ouvert mes réseaux et en fait, je suis dessus. Mais je trouve qu'effectivement, comme tu dis, la qualité et le fait de le faire en conscience, ça change. C'est l'intention qui compte.

  • #2

    Mais oui, c'est s'autoriser effectivement à faire ce pas de côté, déjà pour saisir ce qui nous fait du bien. Et souvent, on est tellement coupé de ses émotions. On est tellement aussi happé par le quotidien ou par les différentes responsabilités qu'on peut avoir qu'on n'a pas le temps de conscientiser ce pas de côté. Et bon, ça après, c'est pour des gens qui ont les moyens de le faire. Ce n'est pas le cas effectivement de toutes les personnes. Il y a aussi, effectivement, quand tu as des journées à rallonge et que tu n'as pas forcément le temps aussi parce que quand tu rentres chez toi...

  • #1

    Après, est-ce qu'il n'y a pas un côté aussi socialement acceptable ? En fait, oui, je pense qu'il y a aussi une vision sociétale de s'autoriser ce temps. Moi, je sais que j'évolue dans un univers très cadre parisien. Et chaque fois que je dis que je prends du temps pour moi, même avec des semaines de 110 heures. J'ai l'impression de dire un gros mot. C'est vraiment, c'est le truc ultra subversif. Et en fait, je lisais un article le jour comme ça, qui est vrai, c'est que pour une certaine catégorie de la population, être charrette, ça fait bien. C'est, ah j'en peux plus, j'ai des dossiers partout, ça fait chic. Et moi, je sais que, voilà, quand j'ose des fois dire oh j'ai des dossiers partout, mais en fait là, je m'en moque. Pour moi, c'est très subversif. C'est vraiment... Oh ! T'as osé faire ça ?

  • #2

    Ouais, mais ça, c'est un truc de CSP+. Moi, quand je dis effectivement les gens qui ont des responsabilités à rallonge, effectivement, c'est aussi les gens qui ont peu de moyens, qui sont en vulnérabilité sociale et économique et effectivement, qui se lèvent à 4h du mat pour aller faire des ménages.

  • #1

    Et le massage, la séance de yoga, là, c'est...

  • #0

    C'est pas plus compliqué.

  • #1

    C'est ça, c'est non.

  • #2

    Et c'est en ça, effectivement, que la santé mentale, il y a un enjeu d'accessibilité par rapport à ça. Parce que faire ce pas de côté, en gros, c'est un truc pour les gens qui ont quand même les moyens. Et encore, c'est pas forcément facile non plus, déjà. Mais après, il y a aussi un vrai truc d'éducation, je pense, à la santé mentale de manière générale pour la dédiaboliser et pour en faire aussi un sujet de premier ordre, même titre que la santé.

  • #0

    Non mais c'est exactement ça, avoir le temps de s'écouter, c'est ce que tu as dit en fait, si tu passes juste toute ta journée à avoir des soucis, enfin c'est la fameuse pyramide de Maslow. D'un coup j'allais dire de Maslow et je me suis dit, c'est pas le mec qui fait le truc du... j'allais comprendre avec Pavlov, genre le réflexe du chien, donc bref, la pyramide de Maslow. Enfin voilà, c'est ce principe-là effectivement, si juste tu te dis, attends... En fait, là, on n'a pas assez pour juste manger ce soir. Effectivement, tu ne te dis pas, n'empêche que j'ai mal pendant les règles, il faudrait que je prenne le temps d'aller consulter une sage-femme pour en parler.

  • #2

    Ouais.

  • #0

    Et l'accessibilité, mais y compris même tout ce qu'on peut faire sur les réseaux sociaux, les podcasts, les vidéos, etc. Ça, c'est du contenu gratuit, accessible. Quand même, énormément de monde dans toutes les catégories ont accès à Internet, etc. Mais... L'algorithme aussi est fait de sorte que certaines infos ne viennent pas te toucher si tu ne cherches pas certaines infos. Et parfois, je me dis, mais... ces infos-là sont tellement importantes sur la santé, sur les maladies chroniques, etc., qu'il faudrait rapatrier, je ne sais pas, en fait, tout type de personnes pour toucher toutes les catégories socio-professionnelles, que ce soit dans des émissions de littérature, que ce soit dans des émissions de télé-réalité. Et en fait, comme tous les profils sont partout, potentiellement, c'est un accès pour rendre... accessibles, désolée, doublons, ces informations-là essentielles.

  • #1

    Mais il y a les catégories socioprofessionnelles, mais je pense aussi les tranches d'âge. Moi, je vois, pour travailler d'un côté avec des boomers et de la GNZ, la vision de la santé mentale, mais c'est trois galaxies, quoi. Déjà là. Donc il y a ça aussi. Il y a ce gap-là aussi à rattraper.

  • #3

    Et alors comment on pourrait faire pour améliorer le quotidien de ces personnes-là, de ces femmes qui ont des maladies chroniques, qui ont des grosses charges mentales ? En fait, je pense que l'occasion de ces tables rondes aussi, c'est d'essayer de trouver des solutions et d'essayer de faire une sorte de brainstorm en direct. Alors il y a l'éducation, tu le disais Christelle. L'éducation par des contenus qui sont gratuits, ce que tu fais en fait au quotidien, puisque si vous voulez vous adresser à quelqu'un qui fait ça, vous l'avez en face de vous. Qu'est-ce qu'il pourrait y avoir d'autre ? Peut-être, je ne sais pas, d'aller dans les écoles, faire de l'éducation et non pas de la sensibilisation à ça ?

  • #2

    Oui, effectivement, l'éducation à la santé mentale, mais aussi à la santé sexuelle et aussi à la morphologie féminine, ça serait sympa. Parce que quand tu vois l'Emmanuel, tu te dis bon, il y a quand même deux, trois trucs qu'on n'en parle pas du tout. Donc ça, je pense.

  • #3

    J'ai une histoire toujours qui choque beaucoup les gens à ce sujet, mais moi, j'étais dans un collège versaillais et en fait, on a étudié les volcans pendant toute l'année en quatrième. Donc normalement, il y a la reproduction.

  • #0

    C'est la reproduction, oui.

  • #3

    Les volcans. Et ensuite, il y a un autre programme en... en troisième ou seconde, je ne sais plus. Et en fait, les parents avaient collé les livres.

  • #2

    Oh non !

  • #3

    Oui, c'est marrant. Non, mais c'est fou. Et en fait, quand je dis ça, j'ai l'impression d'être un dinosaure, alors que non, je suis très jeune. Mais non, mais c'est fou en fait, à quel point ça met du temps à changer aussi.

  • #2

    Oui, complètement. C'est tout le travail de prévention qui met du temps. Mais il y a l'éducation et après, je pense qu'il y a la rencontre aussi. de casser l'isolement et de faire ce que vous faites vous aussi via le militantisme ou via les contenus, c'est de créer des espaces d'échange pour les gens qu'ils soient effectivement digitaux, mais également des cercles de parole en réel. Parce qu'en fait, c'est ce qu'on disait par rapport à la santé mentale, casser cet isolement et faire que les gens qui traversent la même chose puissent partager aussi ce qui se passe.

  • #1

    C'est vrai que moi, je vois, tu vois, donc il y a effectivement le contenu, comme tu dis, en ligne. Et je suis très souvent invitée par des mairies pour tenir des stands, de faire des conférences. Et dans ces moments-là, tu touches des gens que tu ne toucheras pas dans les grandes conférences sur Paris, que tu ne toucheras pas via le contenu Internet parce qu'ils n'iront pas. Et on est vraiment sur de l'information de proximité et tu touches une catégorie que tu ne toucheras jamais. Et c'est là aussi, je pense, que l'engagement de nos élus proches de nous est super important.

  • #2

    Complètement.

  • #0

    Pour revenir à l'éducation, ça me fait penser à deux choses. De plus en plus, on parle des émotions des enfants, comment les parents peuvent accompagner. Et j'ose espérer que ce qu'on apprend aujourd'hui, je dis on moi là, je n'ai pas d'enfants, mais je suis dans l'âge des gens qui ont des enfants. Mais du coup, je me dis, les tout jeunes enfants à qui on apprend l'empathie, les écoutes, finalement, on leur apprend et à légitimer ce qu'eux, ils ressentent, mais aussi ce que les autres ressentent. Et donc j'ose espérer que finalement, de fil en aiguille, un enfant, peu importe son âge, qui verra son camarade de classe pleurer, ne va pas lui dire arrête de pleurer parce qu'on lui a tout le temps dit ça. Mais pourquoi tu pleures ? Est-ce que tu veux un câlin ? Et donc ça deviendra... Peut-être même pas un sujet. Et ça me fait également penser, bien évidemment, sur des choses concrètes, aux études des soignants au sens large. Il y a encore des sujets qui ne sont pas abordés dans les études, mais surtout, en tant que professionnel de santé, on est censé se former tout au long de notre carrière. Et c'est important que ces formations existent. C'est important que ces formations soient visibles aussi pour les soignants, pour qu'ils puissent s'informer. c'est important aussi que les paroles des patientes continuent de monter parce que c'est aussi ce qui vient attiser la curiosité du soignant, de se dire, tiens, j'ai plusieurs patientes qui m'ont parlé de tel truc et je me rends compte que moi, je n'ai jamais appris cette notion et chaque chose en son temps. Mais maintenant que ça a révélé ma curiosité, que ça a touché ma curiosité, je vais me renseigner davantage. Et donc, la formation des soignants est essentielle et pour la prise en charge très médicale, biologique, mais bien évidemment aussi sur l'accompagnement au sens large et quelles clés on peut donner de manière très pratique aux patientes. Il y a aussi des choses qui se créent petit à petit, des réseaux pour les douleurs chroniques, l'endométriose. Et ça, c'est des choses aussi très, très pratiques qui aident aussi les soignants à pouvoir orienter des patientes parce qu'il n'y a rien de pire que de se dire Ok, moi je sais que je n'ai pas les compétences pour vous accompagner, mais clairement, je ne sais pas à qui vous adresser. Et parfois, on est démuni nous-mêmes, on n'a pas d'annuaire. Et là-dessus, il y a des choses aussi à mettre en place.

  • #2

    Et je pense qu'il y a aussi des choses à revoir dans la formation des soignantes et des soignants. Ce que tu dis, ça me fait écho à un témoignage qu'on avait reçu d'Abigael Déby, qui prend la parole sur l'état de l'hôpital et des urgences. et notamment effectivement sur la formation en santé mentale, en médecine, etc. Il y a un gros tabou sur la santé mentale aussi au sein des professionnels. Et pourtant,

  • #1

    on le ressent en tant que patient.

  • #2

    Et oui, et voilà. Et donc, du coup, ça fait écho parce que forcément, t'es un dialogue.

  • #1

    Quand t'as un gars encore plus stressé que toi qui te dit, il faut prendre soin de vous.

  • #2

    Mais t'en as pas trop.

  • #1

    Mais je pense que tu devrais prendre soin de toi avant. Je crois que t'es prioritaire vu ton état. Non, mais c'est vrai, on le ressent, on le voit. Et c'est vrai que... Du coup, cette ambivalence, et effectivement, on en revient à ce que je disais tout à l'heure, c'est l'avion qui dépressurise, on commence par mettre le masque sur soi en premier, et après on aide les autres. Et effectivement, tant qu'on aura des soignants à bout de souffle, dans quelle mesure tout ce système d'entraide peut tenir ?

  • #2

    Complètement. Après, il y a aussi, encore une fois, je reviens souvent à l'argent, je suis vraiment désolée, mais il y a aussi des questions... Je suis d'accord.

  • #0

    Les moyens qu'on met aussi dans l'hôpital. Déjà, l'hôpital ne va pas bien. La santé psychiatrique et la psychiatrie, c'est le parent pauvre de l'hôpital.

  • #1

    Ça l'a toujours été.

  • #0

    Et oui, ça l'a toujours été. Et on disait sur un autre podcast, du coup, est-ce qu'effectivement le travail de recherche en santé mentale va avancer ? Ça commence, mais c'est au même titre que le tabou sur la santé mentale est en train de se lever, mais tout ça est méga récent. Et je pense qu'il y a aussi ce truc de la performance aussi. dans le professionnel soignant. Enfin, j'ai l'impression.

  • #2

    C'est ce à quoi ça me fait penser. Tu sais, concernant les médecins, ils ont l'examen national classant au bout de la sixième année pour choisir leur internat, leur spécialité. Et effectivement, il y a certaines spécialités qui sont choisies vers la fin. La santé mentale, ça va être aussi les médecins généralistes. Finalement, les personnes qui ne vont pas de manière très, très, très efficace sauver une vie. par un acte chirurgical, par un médicament, par un diagnostic, là, tout de suite. Finalement, ça va être un travail beaucoup plus long terme qui également sauve des vies, en fait. Et on ne s'en rend pas suffisamment compte parce qu'on est dans l'instantané et que ce n'est juste pas mieux ni moins bien, c'est juste différent. Il faut de tout et qu'on prenne soin de toutes les spécialités de la même manière. y compris la santé mentale parce que...

  • #1

    Ah mais là, ça va être une révolution dans les facs de médecine, ils ne sont pas préparés.

  • #2

    En fait, c'est une révolution dans le monde même. Mais oui.

  • #0

    C'est exactement par ça que termina son interview à Bigel. C'est une révolution effectivement qu'il faut...

  • #2

    Alors qu'on la lance.

  • #3

    Moi, je suis là. Si vous avez besoin de moi, je fais tout. C'est génial, c'est génial ce qui se passe. Écoutez, mesdames, on arrive à la fin de cette table ronde, mais avant de nous quitter, je voudrais que vous donniez, si vous en avez, des conseils justement pour nos auditrices qui sont en galère, qui ont une maladie chronique hyper handicapante au quotidien et que ça a un gros impact sur leur santé mentale. Qu'est-ce que vous pouvez leur conseiller ? Est-ce que vous avez un message à leur faire passer ? Et bon bah, on va commencer par toi Marie-Rose.

  • #1

    Alors moi, c'est pas un message, ça va être un tips vraiment pratico-pratique. Quand vous êtes là à ruminer de ah oui, il y a tel symptôme, je vais pas pouvoir faire ci, il faut que je décale ci, et que ça mouline, que ça rrrrrr, hop, on se concentre. On trouve cinq objets d'une même couleur dans la pièce. Ça va ramener votre cerveau sur Terre. Donc oui, ce n'est pas une solution miracle, mais au moins, vous revenez à l'instant T, on redescend, et là, on prend une grande inspiration et les choses vont faire tranquillement.

  • #3

    Merci. Trop bien. Allez. C'est dans l'ordre, oui. C'était toi. Ne regarde pas Christelle.

  • #2

    Un message pour les personnes... J'aurais tendance à dire que souvent, les personnes qui ont des difficultés au niveau de leur santé mentale se sentent seules et ont l'impression d'être les seules à traverser ça. J'ai envie de dire à ces personnes-là que les gens parfois vous mentent quand ils vous disent qu'ils vont bien et qu'en fait, vous n'êtes pas seules. que là où vous vous sentez différent et que vous avez l'impression que personne ne traverse ce que vous vivez, je vous assure, pour entendre des témoignages au quotidien, et je ne suis pas psychologue, mais quand même on me parle de vie, que les gens vous mentent et pourtant dans mon cabinet, les histoires sont extrêmement semblables. Moi, j'ai un tempérament à voir le bon chez les gens et à croire que les gens sont fondamentalement de bonnes personnes et que finalement, cette personne qui paraît parfois hautaine, qui paraît parfois pas accessible, qui paraît parfois tout le temps débordée, qui paraît parfois... Et bien en fait, on ne sait pas vraiment ce qu'elle vit et que peut-être ce que vous, vous vivez, l'autre personne la vit aussi. Et en fait, oser se dire... peut-être qu'est-ce que cette personne peut vivre si on pensait tout ça quand on rencontre quelqu'un je pense qu'on serait c'est très basique ce que je veux dire mais juste déjà plus gentil donc voilà j'invite tout le monde à être gentil j'adore

  • #3

    ce concept

  • #0

    Moi, je vais rebondir effectivement sur apprendre à être plus empathique et en fait, ne pas avoir honte d'en parler. Parce qu'effectivement, peut-être que la personne que vous avez en face de vous, avec laquelle vous n'êtes pas à l'aise ou qui paraît hautaine ou qui paraît timide ou que sais-je, le premier, effectivement, peut-être que vous avez trouvé des solidarités avec des gens dont vous ne soupçonneriez pas... Oh, cette phrase n'est pas française ! Que vous n'auriez pas soupçonné. Et c'est peut-être pas forcément très facile d'en parler à des proches, mais parfois, effectivement, tu peux en parler à des personnes, que voilà, soit un médecin, mais soit également quelqu'un que tu rencontres dans un cercle de parole ou sur un groupe Facebook, ou voilà, quelqu'un de ton entourage. Mais je pense que par rapport pour... faire diminuer aussi la soupape dont tu parlais c'est aussi voilà juste identifier une personne à qui on peut commencer à en parler

  • #3

    Trop bien. Merci beaucoup et je vais finir en parlant un peu de votre travail, de vos actus. Marie-Rose Gallès, on peut écouter ton podcast tous les mois.

  • #1

    Qui rejoint ce que disait Charline, parce que pour se rendre compte qu'on n'est pas seule à traverser ça.

  • #3

    D'ailleurs, tu avais fait un épisode en 2021 sur la charge mentale à Andolande. Qui peut être aussi bien, qui peut être un bon support je pense pour envoyer à ses proches quand on n'a nous pas les mots ou pas la force d'expliquer. on peut aller lire ton livre c'est pour votre bien madame qui est un roman sur l'endométriose alors si vous n'avez jamais entendu parler de ce type de roman c'est normal c'est Mario ce qu'il a inventé c'est une expérience inédite on se glisse dans les chaussures d'une malade pour vivre de l'intérieur c'est poignant c'est incroyable c'est d'un nouveau monde donc je ne peux qu'aller l'encourager à tout le monde à aller le lire merci Et puis dans un autre genre, mais toujours avec un sujet en commun, la santé des femmes, c'est bizarre ici. Le grand guide de la grossesse.

  • #2

    C'est ça, le grand guide de ma grossesse sereine.

  • #3

    De ma grossesse sereine, aux éditions Marabout, qui est sorti ce mois-ci. Et de ton côté, Christelle, je dirais que ça fait un an que Musa est aussi une association, que là, vous sortez beaucoup de choses, vous sortez un safe space. Donc un endroit où on va pouvoir justement parler entre nous, se rencontrer mais aussi rencontrer des personnes de la communauté de recherche scientifique pour voir un peu comment ça marche et ce qu'ils font donc allez-y aussi et puis tu organises plein d'événements donc il y a largement de quoi aller se rencontrer

  • #0

    Et tout est sur le site de Musée et promis on se marre quand on en parle de santé mentale Oui c'est vrai qu'on se marre beaucoup

  • #3

    Ok et bien merci à toutes les trois

  • #2

    Merci à toi

  • #4

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si ce podcast vous plaît, parlez-en à vos mères, vos amis, vos voisines, vos collègues, vos sœurs. Sachez que Medcheck Studio, qui produit ce podcast, propose d'autres podcasts qui parlent de santé des femmes. Pour les écouter, rendez-vous sur medcheck-studio.com

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