- Speaker #0
Hello, bienvenue dans ce nouvel épisode de Cherbon, le podcast qui célèbre la gastronomie lyonnaise et les artisans qui la font rayonner. Aujourd'hui j'ai le plaisir de recevoir Dorian, le fondateur passionné derrière Oliodicera, une entreprise lyonnaise qui met à l'honneur des huiles d'olive d'exception venues des Pouilles en Italie. Avec une démarche artisanale et un amour profond pour le terroir du sud de l'Italie, Dorian nous emmène à la découverte de l'histoire et des saveurs de cet or liquide qui sublime nos plats. Au fil de notre conversation, nous avons parlé de son parcours, de son héritage familial, de la découverte de sa passion pour l'oléiculture et de ce qui l'a poussé à se lancer dans cette belle aventure. Vous découvrirez comment un simple produit peut devenir une véritable histoire de partage, de famille, d'authenticité et d'amour pour la gastronomie. Et vous verrez comment Dorian et toute son équipe arrivent à rendre l'huile d'olive extrêmement stylée. Alors installez-vous confortablement et laissez-vous embarquer dans l'univers de Dorian et d'Olio Dicera. Bonne écoute ! bon c'est parti on y va tu vas commencer comme c'est écrit là ouais vas-y non vite fait bonjour tout le monde j'espère que vous allez bien aujourd'hui je suis avec dorian salut dorian salut louison ça va tu te sens bien ça va merci et toi pas trop stressé
- Speaker #1
Non, pas stressé, on va essayer de faire ce podcast correctement, en disant des bonnes choses. Pas stressé. Prêt ?
- Speaker #0
Je suis sûre que ça va être cool.
- Speaker #1
Le vendredi 13.
- Speaker #0
Et oui, pas superstitieux tu m'as dit, donc ça va, tout va bien se passer.
- Speaker #1
Pas superstitieux, mais j'ai fait un petit flash super loto ce matin quand même.
- Speaker #0
J'ai vu, j'ai vu. On sait jamais. Je vais l'en faire un, tiens.
- Speaker #1
Trois dans l'année.
- Speaker #0
C'est vrai, c'est le bon moment. Et bah je suis super contente de te recevoir sur Cherbon. Déjà parce que tu es le p... Premier, en fait tu n'es pas chef, tu n'es pas restaurateur, donc tu es vraiment le premier producteur à passer sur notre podcast. Et j'avais vraiment envie d'explorer cette partie-là parce qu'il n'y a pas de restaurant sans producteur. Donc très contente de commencer avec toi et je suis sûre que ça va intéresser beaucoup de monde. Est-ce que ça te dit de te lancer dans une... t'inquiète, il n'y a pas de souci. Ça te dit de te lancer dans une petite présentation de toi et de Olio Dicera ? Déjà de toi.
- Speaker #1
Avec plaisir. Déjà, moi, je suis super content d'être le premier producteur à passer dans le podcast. C'est la classe. C'est vrai que sans producteur, il n'y a pas de restaurateur. Il y a des restaurateurs et des restaurants, mais ce que je trouve intéressant justement avec un podcast comme Charbon, c'est que ça met à l'honneur l'importance de chacun dans la chaîne. Moi, je m'appelle Dorian, j'ai 31 ans, je suis né en 1993, mois d'avril, Bélier. Et je porte bien ce signe, je pense. Je suis né à Lyon, c'est aussi pour ça que je suis hyper content d'être le premier producteur à passer sur Charbon. podcast lyonnais avec cette belle expression qu'on dit et qu'on répète depuis très longtemps maintenant à Lyon.
- Speaker #0
Magnifique, tu nous fais une belle promo là.
- Speaker #1
J'ai un parcours plutôt atypique. Grandi à Lyon, au centre, vers la part d'yeux, d'une famille plutôt modeste. Dans le troisième arrondissement, une maman très carriériste, DRH, et un papa entrepreneur. qui a eu pas mal d'entreprises et qui a aussi travaillé dans d'autres entreprises. Il est d'ailleurs aujourd'hui mon associé dans cette aventure, dans cette entreprise qui a eu lieu à l'ISERA. Grandi à Lyon Centre, pas hyper passionné par l'école, mais pas trop mauvais non plus. Qu'est-ce que je pourrais te dire de plus ?
- Speaker #0
Vers quoi tu diriges après le lycée, par exemple ? Est-ce que tu savais que tu avais envie d'entreprendre à ce moment-là déjà ?
- Speaker #1
Après le lycée, je ne sais pas si je savais que j'avais envie d'entreprendre. En tout cas, j'avais déjà un peu entrepris quand j'étais plus jeune. Ça c'est Tinto, la mascotte de l'entreprise qui se secoue.
- Speaker #0
Qui est avec nous.
- Speaker #1
Qui va bientôt s'asseoir, rester tranquille. J'avais déjà un peu entrepris quand j'étais plus jeune. Quand j'étais petit, je lavais les portes de garage dans mon immeuble.
- Speaker #0
Et alors tu te faisais payer ?
- Speaker #1
5 euros la porte simple et 10 la porte double. Et on l'avait ça avec beaucoup d'entrain, je te le dis.
- Speaker #0
C'est excellent !
- Speaker #1
Avec mon meilleur pote à l'époque. On avait fait une petite fiche, nomenclature et tout. Serpillère.
- Speaker #0
À quel âge ?
- Speaker #1
Franchement, là, je... Moi, je dirais une quinzaine d'années. C'est drôle. On était voisins et on habitait le même immeuble. Il habitait au sixième, moi au premier. Et on avait envie de se faire un peu de sous comme ça. Et les portes du garage étaient très, très sales. Et nous, en fait, on faisait des batailles de pistoles à billes dans les garages. Et on s'était rendu compte que c'était hyper sale. Et du coup, on était partis comme ça. C'était peut-être ma première entreprise, je pense. Et voilà. Après le lycée, je suis allé en droit parce que j'avais envie d'être avocat d'affaires. Là, je m'étais quand même fait un sacré film parce que j'aurais jamais pu l'être. Donc, j'ai raté effectivement les deux premières années de fac. Mais c'est là-bas que j'ai rencontré ma moitié avec qui j'habite, je vis aujourd'hui encore et toujours. Et donc, il y a quand même du positif dans cette expérience à la fac. Et après, je me suis vite orienté vers le commerce. Donc, école de... J'ai fait une école de commerce, on va dire, un peu plus par dépit, parce que quand j'ai su que je n'allais pas continuer le droit, c'était déjà très tard dans l'été. Du coup, je suis allé en école de commerce, mais je ne m'y suis pas beaucoup plu. Ça n'a pas été des grandes années pour moi. Par contre, c'est là-bas où j'ai eu l'envie de me lancer moi à mon compte. Mais je dirais que d'un point de vue scolaire, là où j'ai vraiment pris conscience de ce que j'avais envie de faire et les personnes qui m'y ont motivé. C'est une fois que je suis allé à l'IAE en master, master 1, master 2, dans un master qui s'appelait entrepreneuriat et développement des entreprises nouvelles. Moi à cette époque-là, j'avais déjà lancé Oliodicera de mon côté. J'ai fait une production. Ils m'ont pris vraiment pour ce projet-là.
- Speaker #0
Pour continuer.
- Speaker #1
Et ça a été là où je me suis vraiment révélé entre guillemets à l'école. Sans bien sûr jamais trop exceller non plus, il ne fallait pas que j'ai des trop bonnes notes, mais par contre c'est là où j'ai pris du plaisir en cours.
- Speaker #0
Ok, parce que c'était ton projet et que tu étais à 100% dedans.
- Speaker #1
Oui, mais j'avais déjà commencé l'année d'avant justement parce que je m'ennuyais un peu quand même pendant l'année. Et en fait c'était venu d'une année où mon père descendait ma grand-mère en Italie pour la Toussaint. Donc pendant la récolte des olives, on avait remonté de l'huile que j'avais vendue comme ça à droite à Ausha des amis, à des connaissances, etc. J'avais fait des petits bidons avec une étiquette chez Copytop, je m'en souviens à l'époque, Copytop Tero. Et j'avais collé les étiquettes sur les bidons et puis j'avais vendu une cinquantaine de litres d'huile d'olive comme ça à mon entourage. Et en fait, j'ai capté que les gens, ils n'avaient jamais goûté de l'huile d'olive fraîche qui venait d'être faite. Donc moi, cette époque là, je l'avais même pas produit. C'était mon oncle qui en avait donné un peu à mon père. Et voilà, mais c'était hyper drôle parce que tout de suite, j'ai pris le truc et voilà. Cette dimension familiale et italienne, elle a toujours été présente, sauf que mes grands parents étaient en France, donc ils faisaient pas la récolte des olives tous les mois d'octobre. Mais par contre, c'était leur passé, c'était leur histoire, c'était leur... Leur génétique, c'est des terres qui en plus avant étaient aussi à ma grand-mère, quand elle était encore en Italie. Et donc je suis issu d'une famille d'immigrés italiens du côté de mon père, et d'une famille d'ouvriers savoyards du côté de ma mère, proche de la frontière italienne d'ailleurs, Vermodane. Donc voilà, on va dire que... Mon grand-père du côté de ma mère était quelqu'un qui cultivait la terre pas mal. Et mon grand-père immigré italien à Lyon était quelqu'un qui aimait beaucoup manger et qui cuisinait beaucoup. Donc j'ai toujours quand même un petit peu baigné dans cette... Dans cette bonne bouffe, plutôt populaire dans un premier temps, honnêtement on mangeait pas des grandes grandes choses non plus, mais en tout cas on mangeait les fruits et légumes du jardin en Savoie et on mangeait des choses très très bien transformées à Dessines, chez mes grands-parents italiens, parce que ma grand-mère elle cuisinait quand même super bien, comme toutes les Ausha en général. Et voilà, mais du coup ça faisait un beau mix. Ça faisait un beau mix de bouffe dans la famille. Tu vois, à Noël, c'était un peu la guerre du foie gras, la guerre de la pizza. Mon grand-père en Savoie, il avait un four à pain. Il faisait des pains du pain, des pizzas, etc. Mon grand-père à Lyon, il faisait des pizzas de son côté aussi. Ils faisaient chacun leur foie gras de manière différente. Mon grand-père Savoyard, avec mon grand-père Savoyard, je faisais même des jambons. Des jambons crus. Ah ouais,
- Speaker #0
non mais c'est quoi cette famille ?
- Speaker #1
Des grosses salaisons de jambons crus dans la cave. Wow. Et ouais, ça a toujours été quand même bien ancré. On faisait nos cornichons, nos pommes de terre, tout. Ça a toujours été bien ancré, en tout cas, les bonnes choses. Le bon produit dans l'assiette. C'était une ambiance un peu, je ne sais pas si tu vois l'image que j'ai en tête, mais le vin rouge dans des bouteilles de Perrier en verre, tu vois, à l'époque. Tu vois les bouteilles de Perrier.
- Speaker #0
Du tout l'image, là. Une bouteille de Perrier.
- Speaker #1
Mon père, il achetait le vin en... Braque. Il recyclait toute l'année les bouteilles de Perrier. À l'époque, elles étaient en verre. Très bien. Et il les remplissait de vin de table, tu vois. Mais le vin rouge était dans des bouteilles de Perrier, tu vois. Et c'était assez drôle. Mais c'était vraiment la campagne. Là, je te parle, on est au fin fond de la Savoie, en Morienne. Beaucoup de gens disent qu'en Morienne tout est noir, mais en réalité c'est quand même une super belle vallée. Et ça aussi, ça fait aussi partie de mes racines. Et c'était des personnes de qui j'étais très très très proche. Et qui m'ont inculqué beaucoup de choses aujourd'hui que je mixe maintenant avec la partie italienne en Italie, avec mon oncle qui est agriculteur, oléiculteur. Et que je me suis rendu compte que j'avais un peu en moi depuis toujours ce travail. de la terre, de la récolte, du fruit, du légume, etc. Je l'ai connu quand j'étais petit énormément avec ma famille en Savoie, mais en réalité en Italie ils faisaient la même chose. Sauf que j'y étais pas autant que j'ai pu être en Savoie.
- Speaker #0
Tu l'as moins vécu mais c'était racine quand même.
- Speaker #1
Mais aujourd'hui qu'ils sont tous décédés, à chaque fois que je suis à la récolte en Italie avec mon oncle et qu'on ramasse les fruits, on cultive la terre, on est sur des tracteurs, etc. je repense à un peu tout. Et c'est pour ça que ça a beaucoup beaucoup de sens globalement ce que je fais avec Oli Odisséra aujourd'hui. Et c'est pour ça que ça me passionne autant et qu'on pousse le truc au max.
- Speaker #0
Je savais que j'allais adorer mais j'adore, l'histoire elle est trop belle.
- Speaker #1
Mais tu vois là je commence déjà un peu à me perdre. T'inquiète. Mais du coup oui voilà, j'ai une partie de famille savoyarde, de la campagne, où on avait un grand jardin tu vois. ramasser les cornichons, frotter les cornichons, on équeutait les haricots, on ramassait les pommes de terre, les tomates, etc. C'était vraiment le truc... Travailler de la terre quoi. Je me souviens... Par exemple, mon père, qui a été un précurseur dans l'Internet, dans le digital, dans les années 80, 18, 2000, lui, quand j'étais gamin, il voulait absolument que j'ai un ordinateur. Alors qu'en fait, moi, je pensais qu'il y a une chose, c'était être dehors, me salir les mains, et couper des légumes un peu pourris, les mettre dans une bassine, et faire comme si on faisait à manger pour plein de gens. Alors qu'en fait, ils allaient à la poubelle, parce que c'était les restes. Et lui, il rêvait que j'ai un ordi et tout, alors que... Moi, je n'avais aucune envie d'être devant l'ordi.
- Speaker #0
On devait se dire, quel est cet enfant bizarre ? Voilà.
- Speaker #1
Et aujourd'hui, en le racontant comme ça, je me rends compte qu'aujourd'hui, mon travail de tous les jours, c'est quand même un beau mix de tout ça. C'est que, ok, on a monté une entreprise, on développe une entreprise. Ok, il y a du commerce, il y a des process, de la structure, des enjeux financiers. Mais il y a surtout le fait que moi, ma journée, elle est rythmée de 5h30 à 20h le soir, à avoir un pied en bas dans le dépôt, faire des palettes, préparer des commandes, réceptionner, livrer parfois. Bon, maintenant, j'avoue, on a un livreur, on a un préparateur de commandes, mais tout est fait en interne, donc on supervise toujours. Et il y a l'autre partie qui est d'être derrière l'ordi, passer les coups de fil, faire du relationnel, du réseau, du contact. du financier, même si c'est pas la partie que je préfère.
- Speaker #0
Et la partie production, puisque c'est...
- Speaker #1
La partie production, qui je parlerai peut-être un peu plus tard, mais qui est la base du truc. Et là je rentre, je suis rentré il y a... On est le combien ? On est le 13. Ouais, je suis rentré il y a un mois, de la récolte 2024, que j'ai faite du 9 au 31 octobre. Je suis rentré le 7 ou le 8, je crois, en novembre. On a fait une très belle production et c'est la première année où Bagistuel est tout seul, sans mon père. Sans Dante, qui est Dante comme on dit en italien, qui est mon partenaire depuis que l'entreprise a vraiment pris. Aujourd'hui il travaille à 100% avec moi, il travaille même plus que moi en fait. Et c'est la première fois qu'il n'est pas venu parce que c'était compliqué de laisser le dépôt là à Lyon. Et même si on a des gars de confiance... Dans l'équipe, il fallait qu'il y ait un de nous deux qui soit là et c'est la première fois que j'y étais du coup tout seul, tout seul. Il faut imaginer Serra Capriole, Serra Capriole c'est 3000 habitants.
- Speaker #0
Donc c'est une taille ?
- Speaker #1
Une taille, région des Pouilles, côté adriatique. Tu prends Naples, tu tires un train horizontal, on est de l'autre côté au bord de l'Aquitaine. Et t'es sur un village très très agricole. Tout le monde roule au diesel parce que diesel agricole, tout le monde c'est vraiment à l'ancienne. C'est la campagne, la bouffe, le repos et la culture. C'est l'histoire et les gens c'est des bosseurs de fous. Et ça aussi ça inculque quand même pas mal de trucs pour le reste de l'année. et là d'y avoir été un mois tout seul je dors plus je dors plus dans la famille quand je suis quand je vais là bas parce que j'ai quand même besoin d'un peu de et on va dire mais mais bon j'ai pas ce qu'elle me plus clair de mon temps on mange tous les soirs etc tous ensemble on est toute la journée dans les olivres et ensemble de la journée type je la raconterai aussi après si tu veux mais la journée type elle part de Elle commence à 5h30, elle finit vers 22h. Il y a quand même. 30-22h, ouais. Et c'est vrai qu'un mois répété, c'est tous les jours. C'est intense. Cette année, il faisait très très beau. Et j'en suis venu à attendre un jour de pluie pour qu'on se repose. Ah ouais ? Alors que d'habitude, c'est mon pire cauchemar qui pleuve. Mais là, cette année, j'avoue qu'il y a eu un moment où j'avais besoin de prendre un jour pour me reposer parce que c'était physique et c'était intense. Mais on a fait une très belle production. Mais du coup, Olio di Serra, qu'est-ce que c'est ? Olio di Serra, c'est l'huile d'olive de Serra Capriole. Quand j'ai créé la boîte, je ne m'étais pas trop foulé sur le nom. Et puis au final, c'est resté parce que moi, j'ai toujours eu envie de valoriser ce village et ce terroir. Je n'avais pas envie de m'appeler maison machin ou de mettre mon nom de famille. Ça n'a jamais été mon objectif, ma motivation de faire ça. C'était vraiment valoriser le village et le terroir. Mais... Aujourd'hui qu'on en est là, c'est important de noter que ça reste nos olives. Ça reste nos olives vraies. C'est pas Olio di Serra, le village de Serra Capriole.
- Speaker #0
C'est les olives de la fin.
- Speaker #1
C'est nos olives. De nos terres. Et c'est ce qui aujourd'hui va venir nous différencier d'avec pas mal de nos concurrents qui finalement achètent un peu des olives ou de l'huile directement dans des moulins. Non, on ne sait pas ce qu'on fait. On cultive l'olive, on la récolte, on la transforme. Et qu'importe la saison, qu'importe le rendement, qu'importe le temps.
- Speaker #0
Ok. Je voulais juste revenir sur... Tu nous as fait une méga présentation, incroyable. Tu as tout donné. Je voulais juste revenir sur la chronologie. Du coup, pour toi, ça devient une évidence de créer Oliodicera. Tu rentres à l'IAE. Et quand est-ce que ton père arrive dans l'histoire d'Oliodicera ? Parce que du coup, lui, il travaillait. Et en fait, l'entreprise a pris de la proportion. Et il t'a dit, je veux bosser avec toi.
- Speaker #1
En fait, pendant le Covid, moitié Covid, peut-être le deuxième Covid, le deuxième confinement, où là, vraiment, la SAG, je l'ai créée en 2019, mais j'avais commencé déjà avant. Ma première récolte et production, c'était en 2014. Et d'ailleurs, là, au mois d'octobre, du coup, si on part de cette première petite production-là, qui était très insignifiante, mais quand même, ça fait du coup dix ans. C'était la dixième. Il est arrivé quand j'ai créé l'ASS, quand je suis passé de micro-entrepreneur à société par action simplifiée. Il est arrivé vraiment à ce moment-là parce que là on rentre dans une phase où il y a beaucoup d'administratifs lourds, il y a des prêts qui sont contractés à la banque, il y a des choses importantes d'une vie et qui peuvent quand c'est mal géré aussi devenir très pesants. Et puis de toute façon, il s'est rendu compte que quand ça a commencé à prendre, qu'on a eu nos premiers vrais retours positifs de la part professionnelle, de la part sur des salons, sur des concours, etc. Qu'il a vu que je me mettais en mode loup, que j'y allais et qu'il était temps et qu'on allait, que je ne faisais pas ça pour m'amuser. Ce que je tiens quand même à préciser pour tous les jeunes entrepreneurs, même si je déteste cette phrase. J'ai commencé dans une cave, à embouteiller mon huile d'olive dans une cave avec ma copine qui collait les étiquettes. Et ça c'est quand même la base du truc. De la cave je suis passé au garage, du garage je suis passé à un petit entrepôt, du petit entrepôt je suis passé au moyen entrepôt et maintenant on est là à Darby.
- Speaker #0
Jusqu'à...
- Speaker #1
En plein TechLead avec 450 m² de dépôt. Et c'est beau. Et c'est beau. Mes premières livraisons c'était en 205 GRD, Peugeot qui était à mon grand-père avant. Non voilà, il y a quand même un dur labeur derrière tout ça. On fait du produit, on fait quelque chose de palpable, qui prend de la place, qui pèse du poids, qui a une durée de vie limitée. Et donc du coup, ça amène son lot de contraintes.
- Speaker #0
Oui, je sais, tu veux ça.
- Speaker #1
Ça amène son lot de contraintes. Ça amène son lot de contraintes. Laisse en trouvaire comme ça s'il veut revenir. Ça amène son lot de contraintes et d'avantages aussi parce que d'avoir quelque chose de palpable, de le faire goûter aux gens, c'est extraordinaire. C'est extraordinaire quand tu as la personne en face de toi qui goûte et que tu vois ses expressions de visage avant même qu'elle parle, qu'elle fasse un commentaire qui peut être biaisé ou qui peut être mensonger ou qui peut être j'ose pas. Tu vois l'expression du visage des gens et ça, c'est un truc, c'est un peu comme dans, je pense, pour les restaurateurs dans la bouffe. Quand ils sortent une recette folle, un plat fou, une carte dont ils sont hyper fiers et qu'ils voient les premiers gens qui viennent les tester. En fait, il y a ce que les gens vont dire, mais il y a l'expression corporelle qui est hyper importante. Et moi, c'est ce que j'avais vraiment kiffé au départ. Et je l'ai toujours dit d'ailleurs, l'histoire, elle est là, elle est authentique, elle est vraie, elle est vérifiable. Mais le produit, lui, il a toujours parlé pour nous du début à la fin. Et c'est ça qui fait que j'ai toujours persisté.
- Speaker #0
Ok, t'as bien fait.
- Speaker #1
Mais il m'a rejoint vraiment pendant le deuxième confinement, très vite en fait. Après au départ, il ne me rejoignait pas parce que je n'avais pas de bureau à proprement parler. Je faisais ça un peu en catimini, j'avais le stock en bas dans la cave chez mes parents. Après, grâce au master, j'ai fait un super incubateur qui s'appelait à l'époque... L'incubateur de Lyon 3, en fait, de la fac. Après, c'est appelé Manufactory. Des gens incroyables qui m'ont accompagné, qui m'ont challengé surtout, qui m'ont aussi donné envie de limite arrêter. Arrêter quoi ? Arrêter la boîte, parce que vendre de l'huile, c'est bien, mais il y en a plein de l'huile d'olive.
- Speaker #0
Justement, ça, on en parlera peut-être plus tout à l'heure, mais c'est vrai que c'est assez fou de se lancer dans un produit. Comment ? tu réussis à vraiment te différencier avec un produit aussi basique entre guillemets qui n'est pas aussi basique que ça comme le monde,
- Speaker #1
c'est clair à l'incubateur justement je me rappellerai toujours de ce gars qui m'a dit on était tous en train de raconter notre projet c'était un intervenant il s'appelait Jacques c'était un intervenant et on raconte un peu tous nos projets Et je dis ce que je fais. Et à l'époque, j'avais pour ambition que de produire et de vendre de l'huile d'olive.
- Speaker #0
Ouais, donc pas toutes les ventes que tu fais aussi aujourd'hui.
- Speaker #1
Pas diversifié, j'avais pas fait de sourcing autour. Et il m'a dit, il m'a dit comme ça devant tout le monde, mon gars, horizon pas clair, reste à la buvette, tu vois.
- Speaker #0
Et il m'a dit,
- Speaker #1
moi j'ai un pote, il a monté un moulin dans le sud de la France, il a coulé au bout de trois ans. Il y en a trop d'huile d'olive, il y en a trop de partout. Partout, partout, partout, ça sert à rien. Arrête tout de suite, tu te démarqueras jamais. De toute façon, le commun des mortels, ils font pas la différence. Et Jaco, je m'étais dit, putain, il est dur. Mais en même temps, ça te fait te remettre en question. Et puis tu te rends compte qu'il y a quand même une réalité, c'est que l'offre d'huile d'olive sur le marché européen, mondial, elle est énorme. Tu te rends compte qu'elle est mensongère, qu'elle est biaisée, qu'aujourd'hui, t'as des gens qui vendent des mélanges d'huile. Comme si c'était de l'huile d'olive première qualité, etc. Quasiment au même prix que toi. Et que les gens, ils ne voient pas forcément la différence. Je ne parle pas de tout le monde.
- Speaker #0
Tu as envie que tu balances des...
- Speaker #1
Je ne parle pas de tout le monde. Non, mais il n'y a pas grand monde à balancer, en fait. En fait, ce n'est pas qu'ils le cachent, parce qu'il suffit de s'y intéresser pour comprendre. Il suffit de s'intéresser au produit lui-même pour savoir que ce que tu vas acheter en grande surface, ce n'est pas de l'huile d'olive extra vierge. extraites à froid, sans aucun mélange, sans blend, etc. En fait, il suffit de s'y intéresser, c'est pas les balancer, parce qu'il y a une ambiguïté, mais c'est une ambiguïté qui prend que les ignorants, finalement. Et une huile d'olive, elle n'est pas faite pour rester sur un rayon à Auchan, où un coup il fait 8 degrés, un coup il fait 24 degrés, dans une bouteille transparente. En fait, si tu t'y intéresses un petit peu, tu le sais, qu'une huile d'olive, par exemple, dans une bouteille transparente, elle ne va pas être incroyable. Ah ouais ? Bah ouais, elle va pas être incroyable parce que l'huile d'olive, elle est méga sensible à la lumière, elle est méga sensible à la chaleur, aux variations de température. Et voilà, et ça en fait, faut pas en vouloir remarque, c'est plutôt le consommateur qui doit s'y éduquer. Non, il y a pas... Après voilà, il y a des énormes industriels qui font de l'huile d'olive. Puget aujourd'hui, ils sont connus pour être producteurs d'huile d'olive. Bon bah, ils sont producteurs d'huile d'olive. À quel point, je ne sais pas. Parce qu'ils font tellement de milliers, millions de litres, je ne sais pas, je suis peut-être naïf, mais qu'à la fin, ils ne peuvent plus être que producteurs. Mais c'est normal. Même moi, si demain, je devais vendre 25 000 litres d'huile, ce ne serait plus que mes olives. C'est sûr. Mais on le dirait.
- Speaker #0
Parce que là, vous avez combien de... T'as une capacité de combien de...
- Speaker #1
comment expliquer ?
- Speaker #0
Je pense que je vais dire.
- Speaker #1
Ouais, de production. Ouais, voilà. Je pense que dans une année type top, donc quand je dis une année type top, c'est que toutes les parcelles sont blindées d'olives, que la saison a été top, que le rendement est super. Je pense qu'on peut faire 8500 litres, 9000 litres, nous en propre. Ok. Mais il faut que toutes les planètes soient alignées.
- Speaker #0
Genre qu'il est fait beau, qu'il n'y ait pas d'intempéries trop hardcore.
- Speaker #1
C'est ça. Et que tous les arbres, toutes les parcelles sur les différents versants du village qu'on a aient porté beaucoup d'olives. Et tu vois, cette année, ça n'a pas été le cas. On a fait un produit top qualité, mais il y avait beaucoup moins d'olives en volume que l'année dernière. Je n'ai pas produit plus cette année que l'année dernière. Parce qu'en fait, il n'y avait pas assez d'olives. Parce que les saisons sont de plus en plus dures. La planète... La planète... changeant là on l'a on la dégrade un petit peu quand même même si
- Speaker #0
J'ai pas envie de rentrer dans ce débat de réchauffement climatique, d'écologie, etc. C'est hyper important, mais je pense aussi sur le fond que la planète, elle sera toujours au-dessus de nous. Et si elle veut nous reprendre, elle nous reprendra à un moment donné. Mais c'est vrai que les saisons se font de plus en plus dures. Les saisons se font de plus en plus dures et il y avait cette année, on a récolté toutes les olives qu'on pouvait. Et on a fait comme l'année dernière. Je te le dis, on a fait 7500 litres.
- Speaker #1
Ça représente combien de bouteilles ? Bon après c'est difficile comme question parce que t'as plein de...
- Speaker #0
Moi je fais divers formats, je fais pas que des bouteilles. Ça c'était une grande question de l'incubateur aussi. C'était, putain mon gars avant de pouvoir te payer ou en vivre, il va falloir que t'en vendes des bouteilles. Des bouteilles, en bouteille, nous au particulier, la bouteille de 50cl elle sort à 22€, ça fait quand même 44€ le litre, c'est un coût. C'est pas volé, c'est un coût qui est... Aujourd'hui, c'est ce que tu payes quand tu achètes des bouteilles dans le sud de la France, en Italie, etc. Après, ton prix devient dégressif quand tu achètes des bidons. Nous, tu vois, en bidon, on est aux alentours de 20-22 euros le litre. Ce qui est plus cohérent. Oui, bien sûr, pour le particulier. Ce qui est bien plus cohérent. Et encore un peu moins pour le restaurateur. Mais après, il y a des gens qui préfèrent acheter des petites bouteilles. Aujourd'hui, on fait du beau marketing sur les bouteilles. ça devient des cadeaux, des objets de déco, voilà. Et c'est là où c'est intéressant. Mais je ne vends pas 7000 litres d'huile en bouteille, ça serait beaucoup trop beau. Mais par contre, on vend quand même pas mal de bouteilles. Moi, mes tout premiers clients, c'était des épiciers fins, c'est le berceau de mon activité et on travaille avec pas mal d'épiceries quand même à travers la France et l'Europe. Et donc on vend quand même pas mal de bouteilles. C'est cool.
- Speaker #1
Comment tu as réussi au début à démarcher tes premiers clients ?
- Speaker #0
Avec le temps que j'avais.
- Speaker #1
Tu as commencé avec tes petites ventes un peu comme ça, à droite à gauche. Et comment tu as réussi à vraiment... Parce que là je vois, et c'est d'ailleurs comme ça aussi que je t'ai connue, c'est que dans tous les restos où j'allais, je voyais la bouteille au lieu d'Issara.
- Speaker #0
Alors dans les restos du coup.
- Speaker #1
Bah, restos et épiceries,
- Speaker #0
comment ça va ? Parce que souvent, les chefs, ils nous prennent souvent un bag in box, donc 10 litres, tu vois, 10 ou 5 litres en bag in box. Et puis moi, comme ça fait partie pour moi de la communication et de la valorisation du lieu, du restaurant, je donne toujours une petite bouteille avec, tu vois. Alors après, il y a pas mal de chefs qui la ramènent chez eux, on va se dire honnêtement, et ils ont bien raison. Mais il y en a qui la laissent sur le poste, sur le pass, tu vois, comme ça, ou à l'entrée. Parce qu'il y en a qui sont hyper contents de bosser avec nous. Moi, la meilleure anecdote que j'ai, une des meilleures, et d'ailleurs j'espère que je n'oublierai personne, en tout cas si j'oublie des gens, les gars, il ne faut pas m'en vouloir, je vous aime tous, mais la meilleure anecdote que j'ai, c'est Flo Dutroquet qui m'a dit plus d'une fois qu'il y a des gens qui demandaient à table quelle était l'huile dans l'assiette. quand ils goûtaient leur plat. Passé un temps, ils faisaient avec du poulpe. Et il m'a dit, il y a des gens, ils viennent, ils nous demandent de goûter l'huile à la cuillère. Et Flo, combien de fois il m'a appelé, il m'a dit, tu peux m'amener trois litres, c'est pour une cliente. Et ça, c'est le meilleur des trucs. Et pour le restaurateur, et surtout pour moi. Franchement, c'est ouf. Ah, j'avoue. Et ça, c'était une des belles, belles anecdotes de ces dernières années. Quand les gens te demandent au serveur ou au chef, parce que Flo c'est quelqu'un qui va souvent quand même voir un peu les gens à table et tout, puis il en connaît beaucoup aussi des gens qui viennent manger dans son resto, et c'était hyper drôle parce que notamment je me souviens d'une personne qui allait manger au troquet et qui avait fait cette action à Flo. Et en fait moi à l'époque, place Carnot, je sortais mon chien, elle sortait son chien, on sortait nos chiens ensemble, et un jour elle a vu ma veste et elle a dit « mais c'est toi ? » Je lui ai dit « ouais c'est moi, c'est toi qui sers le troquet ? Ouais c'est moi » . « Ah mais j'ai goûté ton huile au troquet, c'était incroyable ! » Et voilà, c'est des petites anecdotes comme ça qui font quand même plaisir. Ouais,
- Speaker #1
tu m'étonnes.
- Speaker #0
Ou d'autres chefs qui nous appellent parce que le lundi midi, ils sont allés manger à tel endroit, à un restaurateur ouvert, qu'ils ont goûté notre huile et que ça leur a plu et tout. Comme le Cagnot et Légone, par exemple, qui est pour moi un restaurant, quand j'étais plus jeune, que j'adorais, où j'allais avec mes parents, avec... Avec Romain, mon meilleur pote, avec qui on lavait les portes de garage et qui vient tous les ans et qui vient tous les ans récolter des olives avec moi. Il est assez important parce que lui, tous les ans, il est avec moi pendant une semaine. Et on allait tout le temps au Canu et les Gones avec nos familles. Et un jour, il m'appelle, il me dit « ouais, j'ai mangé au Troquel l'autre midi, j'ai goûté votre huile, je voudrais qu'on bosse ensemble » . Et c'était ouf pour moi. Le Canu et les Gones, c'est typiquement un restaurant que j'aurais pas osé aller prospecter. On n'est pas hyper agressif dans la prospection, mais j'aurais pas forcément osé parce que je me suis dit, je me serais dit, ils doivent pas chercher de l'italienne, alors qu'en fait, si.
- Speaker #1
C'est fou, c'est eux qui sont venus à toi finalement.
- Speaker #0
Ouais, oui, mais grâce surtout au produit qui est bon, qui plaît à la personne qui l'achète et la personne qui l'achète, qui la travaille, en parle autour de lui, ça c'est trop cool. Ça c'est trop cool, ça c'est l'objectif un peu. Mieux qu'un agent commercial, qu'une tournée de prospection. C'est mieux, c'est encore mieux. Et ça, j'avoue que c'est petite satisfaction quand même.
- Speaker #1
Tu m'étonnes. Il pleut ?
- Speaker #0
Oui, il pleut à Nardi. Mais t'es en voiture, ça va bien se passer.
- Speaker #1
Oui, ça va,
- Speaker #0
ça va bien se passer. Le toit, c'est quand même de la tôle, donc on va peut-être y entendre un petit peu.
- Speaker #1
Et oui, parce qu'on est dans l'entrepôt.
- Speaker #0
on est dans l'entrepôt mais dans notre partie bureau dans notre salle de réunion qui fait office de salle à manger qui fait office de studio de podcast carrément du coup tu disais que aussi
- Speaker #1
tu parlais du marketing parce que évidemment si on remarque aussi tes bouteilles c'est parce qu'elles ont un trop beau design et ça je crois que depuis le début t'as toujours fait hyper attention à ça et c'était aussi ta façon de te démarquer justement dans une euh sur un marché où il y a énormément d'huile comme tu l'as dit comment t'as voulu amener ça, le côté marketing le côté étiquette, parce que on en avait déjà discuté et je sais que t'as rencontré aussi des personnes trop cool qui t'ont fait des trucs très très cool vas-y je te laisse raconter un peu tout ça moi j'ai toujours eu envie de brander mon produit puisque de 1 j'ai commencé j'avais
- Speaker #0
24 ans 23 ans, donc j'avais des inspirations une culture sur de l'image un peu différente, je pense, de ce qui se faisait dans l'huile d'olive, les anciens, etc. Et l'huile d'olive, c'est surtout un produit qui est ultra normé. Tu ne peux pas écrire ce que tu veux derrière une bouteille. Il y a un ordre, il y a telle chose qui doit apparaître sur l'étiquette de phase, telle chose qui doit apparaître sur la contre-étiquette. Voilà, c'est un truc qui est très, très codé. C'est un produit qui est très codé. Mais pour autant, moi, j'ai toujours aimé quand même les illustrations, l'art, la mode, je ne sais pas. Mais des très vieux amis à moi, dont Romain et un autre qui s'appelle Johan, quand on était gamins, avaient créé une marque de vêtements à Lyon qui s'appelait Son Nom. Et je me rappelle, j'étais hyper proche d'eux et de ça. Et ils m'ont vachement inspiré sur le côté branding, je dois dire. Et ça me dit un truc,
- Speaker #1
c'est pas si vieux.
- Speaker #0
Je pense que t'étais pas à Lyon encore.
- Speaker #1
C'était quand ?
- Speaker #0
C'était... je sais plus, mais les premiers t-shirts, il y en a un qui est encadré là-bas. Les premiers t-shirts, il y avait Spike Lee et Kid Cudi dessus en photo. Et puis après, ils sont partis dans des choses un peu plus techniques, dans des vêtements un peu plus techniques. Mais ils avaient fait quelque chose de cool. Ça t'a inspiré ? Et aujourd'hui, ils sont respectivement au Global, chez Lacoste et chez Etam. donc dans des gros postes c'est eux qui organisent par exemple les défilés etc entre autres le dernier défilé Lacoste c'est clairement Johan qui l'a organisé le dernier défilé TAM c'est clairement Romain qui l'a organisé et ils trouvent quand même le temps de venir une semaine récolter les olives avec nous Romain, Romain, Johan non mais Romain ouais mais Romain c'est mon ami de la maternelle voilà exactement Et donc, j'ai quand même eu toujours... Tu as baigné dedans. Eux, ils nous ont vraiment fait baigner dans l'image, le marketing, le branding. Je ne sais pas si tu connais un peu Distance, le magasin de running à Lyon.
- Speaker #1
C'est toi qui m'en avais parlé,
- Speaker #0
je crois. C'est pareil, c'est Johan qui a beaucoup œuvré derrière. Pas que, mais pas mal. Et j'ai toujours eu envie de faire ce pont entre ce que j'aimais dans la vie, c'est-à-dire la culture, l'image, le sport. et un produit comme l'huile d'olive parce que ça reste un produit hyper sain et hyper bon. Et j'ai toujours eu envie de faire ses ponts. Entre tout ce que tu aimes quoi. Entre tout ce que j'aime. Je n'avais pas envie trop de me mettre de barrière et donc on a toujours eu effectivement une bouteille d'huile assez décalée comparée au reste de la proposition. Est-ce que je trouve... Après c'est pas prétentieux mais ce que je trouve un peu drôle aussi c'est qu'aujourd'hui il y a plein de marques d'huile d'olive qui se créent, de jeunes, c'était l'huile de leur grand-mère etc. Comme un peu la même histoire que nous. Mais oui les mecs ils font des packagings à l'ancienne quoi. Et j'arrive pas à comprendre, ils sont plus jeunes que moi et ils sortent des trucs et j'arrive pas à comprendre. Je me dis putain... Pas la même cible ? Si, parce que des fois on se croise dans certaines épiceries et c'est là où je me dis bon bah... c'est moi là, il faut que je change ma cible, c'est que je suis plus dans la bonne cible parce qu'en fait si tu veux dans le commerce après il y a quand même une souche de clients que tu dois avoir même s'ils n'ont pas la fibre à comprendre ce que tu veux faire dans ta bouteille ils l'achètent parce qu'ils veulent avoir de l'huile d'olive, ils ont besoin d'huile d'olive ils veulent un bon produit et ces gens là il faut les avoir, il ne faut pas mépriser ou se dire non non on ne travaille pas avec eux parce qu'ils ne sont pas stylés ou quoi, ce n'est pas ça le but il faut avoir un peu de tout en fait il faut avoir un peu de tout, il faut avoir les deux et il faut surtout ... respecter tous les clients, ceux qui te font confiance, qui achètent ton produit et qui le proposent à d'autres parce que c'est hyper important. Mais ouais, moi j'ai toujours voulu brander mon huile d'olive et dès le départ, ça a été très illustré. La toute première personne qui m'a fait ma toute première étiquette, c'était Elisa, la sœur de Romain justement, qui était graphiste et que j'aimais beaucoup. On était sur quelque chose d'assez simple mais qui commençait à être une vraie bauche d'identité. Et après, je me suis appuyé sur un pote à moi qui s'appelait Kaïs. D'ailleurs, je lui passe un gros bonjour. Kaïs qui est dans le marketing du sport et de la jeunesse, du sport et de la culture. Et il avait quelque chose de très urbain, très sport. Et je lui avais dit, je veux une illustration. Et je ne sais pas si tu connais à Paris le shop qui s'appelle Pepper Boy. qui est un petit shop qui fait des sandwichs vraiment très très cool. Ils font des collabs avec New Balance. Tu vois, pareil,
- Speaker #1
ils font du pont entre de la bouffe et des grosses marques japonaises.
- Speaker #0
Ils sont dans un délire. Et à cette époque-là, il y avait un gars qui travaillait là-bas, qui était serveur. Il s'appelait NG, NG Flop sur Insta. Et c'était un pote de K.I.C. On était montés et NG avait fait une méga illustration pour une de nos bouteilles. Et NG a fini par faire des illustrations chez Converse et avec Virgil Abloh aussi d'ailleurs. Ouais, d'ailleurs lui aussi je le salue, je me rappelle c'était le tout début. Mais à l'époque j'avais pas beaucoup d'argent pour faire tout ça. Donc fallait vraiment avoir des grosses connexions pour que les gens acceptent.
- Speaker #1
Oui, tu faisais ça en mode gratos, cadeau ?
- Speaker #0
Cadeau non, mais vraiment pas cher du tout. Pour le talent que c'était, mais parce qu'il en était lui aussi au début. Il faisait des super trucs. Et j'ai tout de suite eu des illustrations, ça vient aussi de mon passé. J'ai un oncle... qui s'appelle Ciro Tota, qui est dessinateur de bande dessinée et qui a, je ne sais pas si tu connais un peu les Landfust etc. Enfin bon bref, ça c'est de la bande dessinée. Mais lui il avait fait Photonique, Photonique c'était une série, en fait Photonique c'était sa création. Et Photonique aujourd'hui, Luc Besson, je pense que c'est son dream depuis toujours de l'adapter au cinéma. Mais il ne peut pas parce que mon oncle ne veut pas, parce que ça ne l'intéresse pas. Mon oncle il habite encore à Dessines mais il veut pas mais pourtant... Il mettrait tout de suite la bière de Pomme. Ouais mais c'est pas son but et justement je pense que son talent il est là.
- Speaker #1
C'est respectable.
- Speaker #0
Et donc j'ai toujours voulu faire des illustrations sur les bouteilles, ça les démarquait un petit peu et c'était cool. Donc Angie elle avait fait un truc hyper sympa qu'on a gardé pendant deux ans. A l'époque on avait fait un logo. si on peut appeler ça un logo maintenant que j'ai un logo je me rends compte qu'avant c'était pas des logos tu vois parce que ça aussi c'est tout un métier c'est tout plein de process de choses mais Angie on avait bossé sur un truc où c'était une typo qu'on avait choisi à l'époque c'était la Cooper Black qui maintenant est énormément utilisée mais à l'époque cette typo là quand nous on l'avait choisi il y avait la marque de vêtements Bianca Chandon qui l'avait utilisée pour faire des t-shirts et des pulls où il y avait écrit love
- Speaker #1
Bianca Chandon c'est pas un mec du skate ? Un truc comme ça non ?
- Speaker #0
Franchement, je... Non, c'était une marque de vêtements.
- Speaker #1
Attends, mais j'ai des chaussures avec écrit ça dessus.
- Speaker #0
Je sais pas, faudrait regarder. Bon bref. C'était Kaïs qui m'avait proposé ça et qui m'avait montré la collecte qu'ils avaient fait avec ce typo, où le haut, il était un petit peu à l'envers. Et maintenant, elle est beaucoup utilisée, cette typo. Mais du coup, on avait fait un truc comme ça, c'était hyper cool. Et on était partis comme ça. Et puis, dans le sillon de ça... J'avais rencontré, j'avais rencontré il y a quelques temps, pareil j'en étais au tout début, c'était ma deuxième, troisième bouteille, j'avais rencontré Julien Pham à Paris, de Family First, qui pour moi est le... Et le OG de son game quoi. Julien Pham à Paris, agence créative Family First. Le mec il fait des restos éphémères, il fait venir des chefs du monde entier dans les restos éphémères. Il a fait un resto éphémère au Bistro Paulbert, qui est une institution. Il m'a présenté le boss du Bistro Paulbert qui s'appelle Bertrand Aboyono. Je m'en rappelle, c'est une personne, c'est un daron tu vois. Le mec, il a deux ou trois affaires, je crois. Et je me retrouve dans son bureau, je lui donne une bouteille d'huile. Il me dit, t'sais, moi, en 1970, je vendais des filtres à huile dans les moulins en Portugal. Truc de fou. Truc de fou. Et voilà. Et Julien Pham, je l'avais rencontré à cette époque-là, je m'en souviens. Il m'avait donné rendez-vous à Belleville dans le dixième.
- Speaker #1
Juste,
- Speaker #0
comment tu l'as rencontré ? C'était un pote du foot de Caïs. Et Caïs il m'avait dit ouais moi j'ai un pote il est pas mal dans la foudre, c'est pas mal ce qu'il fait, on va la rencontrer. Et je l'avais contacté, on s'était vu, je m'en rappelle, moi je déteste aller à Paris. Je descends du train, j'ai envie de le reprendre déjà, mais j'y étais allé, j'étais allé à ce rendez-vous dans le dixième. Et pendant qu'on faisait ce rendez-vous, autre anecdote incroyable, parce qu'en plus aujourd'hui elle a encore plus de sens, mais pendant qu'on faisait ce rendez-vous, il y a un gars qui passe. Un gars qui était anglais, anglophone je crois, je me souviens plus sa nationalité, c'est horrible d'ailleurs. Mais il s'appelait James Henry, et il passe, il dit bonjour à Julien, il était avec sa copine, à l'époque il était salarié dans un resto. Et on se parle un peu en anglais, Julien me le présente, il me dit « t'as une petite bouteille dans ton sac ? » Je lui dis « ouais, je lui donne une bouteille » au gars, et il me dit « lui dans 4-5 ans, c'est le mec le plus chaud de Paris. » Et le gars aujourd'hui, James Henry, il achète notre huile tous les ans déjà pour son resto, et le restaurant le doigt y est né. qui a une étoile durable à Saint-Vrin dans le 91. Et il est autosuffisant, le gars. C'est des chambres d'hôtes. Il a son jardin. J'ai vu tout le truc. J'ai suivi, j'ai suivi parce que voilà. Et en fait, le gars est trop fort et tout Paris y va. Histoire de fou. Et voilà. Et j'ai croisé ce gars-là à Belleville en étant en rendez-vous avec Julien. Et pour que Julien fâme, il me dise, c'est chanmé. L'huile, elle est super bonne. Mais il m'a dit, mais t'es pas prêt pour qu'on bosse ensemble. En gros. de manière très gentille et très vraie en plus. Et c'est là où c'était trop fort, c'est qu'il m'a dit t'es pas encore prêt, continue ta...
- Speaker #1
Le chef te dit ça ?
- Speaker #0
Non Julien. Le chef de la Family First il me dit ça. Il me dit euh... Mais même moi à l'époque je comprenais pas trop ce qu'il faisait lui, quel était son... son spectre en fait. Et euh... Parce que j'étais un peu étranger à tout ça. Mais je savais qu'il faisait des trucs de fou, tu vois, il avait une communication hyper lichée, il avait ouvert un resto éphémère chez... Comment ça s'appelle ? Aujourd'hui c'est Manon Fleury qui était dedans, un resto sur un toit à Paris,
- Speaker #1
je me rappelle plus. Aujourd'hui son resto c'est ça ? C'est Datile je crois ?
- Speaker #0
Je sais plus, c'était... Le père... Non, je sais plus comment ça s'appelait à Paris mais c'était tout en haut d'un truc et lui il avait ouvert Tontine.
- Speaker #1
Je suis super nulle en resto.
- Speaker #0
Et aujourd'hui Julien Femme il a un bar qui s'appelle Shop Shop à Paris juste à côté de la shop des artistes et bref on avait fait ce rendez-vous et il m'avait dit t'es pas encore prêt pour qu'on bosse ensemble et il avait 100% raison. Moi j'avais aucune idée de... Tu vois comment ça marche ?
- Speaker #1
De ce que ça représentait.
- Speaker #0
De ce que ça représentait et tout. Et en fait, j'étais... Parce qu'en fait, quand il disait ça, c'était que moi, en logistique, je n'étais pas encore prêt à expédier à tout va, etc. Ni en production, ni sur le produit lui-même. On n'était qu'aux prémices d'une belle image de marque. C'était encore brouillon, quoi.
- Speaker #1
Il aurait pu aider à...
- Speaker #0
Mais il a aidé. Il a aidé. Il a aidé. Dans l'ombre, il a aidé. Tous les ans, il recevait l'huile, il me faisait son retour, etc. Il a toujours aidé. Quelque part, à chaque fois que je lui ai écrit, il n'y a pas une fois où il n'a pas répondu. Il a suivi l'instant. Alors qu'il est plus vieux que moi. Et voilà, il a suivi. Et il y a en 2022, je monte à Paris avec Dante pour le salon gourmet sélection. On arrive à Paris à 20h. Lui, c'était quand il faisait son restaurant éphémère au Paul Baer. Je lui ai écrit, je lui ai dit, tu as de la place pour deux vers 21h45, 22h. Il me dit, ouais, juste au comptoir. lui était derrière le comptoir, il servait le vin parce que c'est pareil il est agence créative il monte des projets mais il a aussi un resto éphémère il met des équipes en place, il fait venir des chefs et cette époque là je m'en souviens c'était deux chefs de New York et ils étaient trop forts inspiration un peu asiatique ils étaient super forts c'était Sadi et l'autre je ne me rappelle plus et c'était Asdagbet le nom de leur duo et c'est trop incroyable ce qu'ils font franchement et on était là au comptoir et je lui ai dit julien on est prêt on est prêt à bosser avec toi on part à la récolte le 7 tu as un créneau au mois d'octobre pour venir quelques jours avec nous et il a dit il a pris son téléphone il a dit je peux venir telle date à telle date c'était plus ou moins au milieu de la récolte il m'a dit laisse moi trouver un artiste et je viens et cinq jours après il m'a écrit il m'a dit c'est bon on va le faire avec TIRSA Tiersa qui est un typographe incroyable et ils sont venus les mecs 4 jours à Sarah Capriole c'est excellent c'était tu devais être comme un dingue Tiersa franchement Julien voilà tout mon respect mais Tiersa il a bossé vraiment pour des gros gros trucs il bosse pour Nike pour Netflix, c'est lui qui a fait le branding chez Holly Bailey, NB, aussi Paris Saint-Germain, les JO, enfin il fait des trucs vraiment... Et encore là je suis sûr que j'en oublie vraiment plein.
- Speaker #1
Du coup je suis allée voir, quand il m'en a parlé je me suis dit je connais pas et tout, j'ai poncé son Insta et c'est un truc de fou.
- Speaker #0
Voilà, je pense que ce gars là il est carrément en place quoi, et ils sont venus 4 jours et... Tu le connaissais ? Je l'avais jamais vu. il est descendu de l'avion c'est Dante qui est allé chercher à l'aéroport moi j'étais dans l'olivret et ils ont déboulé comme ça, ils ont déboulé dans l'olivret comme ça Julien moi je le connaissais déjà et tout mais Tirsas pas du tout et ils sont arrivés dans l'olivret en pleine journée on était en train de récolter les olives avec les perches en train de faire tomber les olives et ils se sont mis tout de suite dans le mood et on a passé, il y avait Romain en plus sur cette période là et Et Romain qui habite à Paris du coup, ils avaient quand même pas mal de sujets aussi en commun et c'était juste ouf. Et voilà, tu vois mon oncle en Italie, il a tout de suite senti qu'on était sur un artiste, qu'on était sur quelque chose de Cali. Et en fait, au bout des quatre jours, on s'est mis dans le bar du village et ils m'ont présenté ce qu'ils avaient fait. Ça ne leur a pas pris beaucoup de temps parce que c'est très parlant en fait quand on est sur place là-bas. Et il m'a fait ce logo qu'on a aujourd'hui autour de l'olive, basé autour de notre travail. Parce que notre travail principal, c'est vraiment l'olive et la production de l'olive et la transformation. Et ils m'ont expliqué pourquoi ils l'avaient pensé comme ça, etc. Et franchement, j'étais conquis, tu vois. J'étais conquis. Et alors,
- Speaker #1
pourquoi ils l'ont pensé comme ça ? Là, tu parles du logo peint à la main, c'est ça ? Et ils t'ont dit quoi quand ils te l'ont montré ?
- Speaker #0
Le haut de Olio qui est cette olive un petit peu en tourbillon, tu vois, qui fait penser à l'olive. Et puis surtout quand l'olive est mal axée dans le moulin, en fait, c'est une vis en continu qui tourne et retourne la pâte d'olive. Le serra en gros, un petit peu, qui est la terre qui est en dessous, tu vois, qui est vraiment posée par dessous, en fait, qui tient le tout. Parce que c'est le terroir, c'est le terrain, c'est l'endroit. Et puis avec ce dit Serra, le D qui a une longue, une belle longueur en fait de coup de crayon quoi, parce que le tronc quoi, parce que le tronc de l'arbre. Et Tiersa il avait dit un truc hyper intéressant, il avait dit puis j'ai l'impression que ce logo je l'ai fait en mouvement et j'ai l'impression qu'il retrace un peu la chorégraphie d'une journée de récolte parce qu'une journée de récolte c'est une vraie chorégraphie. Nous on est 8 ou 10 dans l'équipe et tu as 4 gars qui sont au tapis, 4 gars qui sont à la perche et en fait, il y a 2 gars qui ramassent les olives dans les tapis et qui les mettent dans la remorque et c'est 2 mêmes gars qui ramassent les olives et qui les mettent dans la remorque, ils sont chargés aussi de déplacer les tracteurs au fur et à mesure qu'on avance et en fait c'est une symbiose des mecs qui bougent les tapis le long des arbres pour que les mecs avec la perche ne s'arrêtent pas et à la fois pour bouger les tapis il faut qu'ils soient vidés, il faut qu'on ait ramassé les olives tu vois et c'est tout un... C'est tout un process qu'on répète toute la journée en fait. Et Tiersa il m'avait dit ça, il m'avait dit c'est un peu une chorégraphie quoi. Et c'est vrai. Et chacun est bon dans son truc. Et c'est là où c'est intéressant. Si tu veux je peux te dire un peu comment on ramasse les olives nous. Il y a plein de manières de les ramasser. Nous les olives on les ramasse en... Avec deux tracteurs, donc il y a un tracteur qui est le compresseur en fait, c'est celui qui envoie l'air dans les perches avec lesquelles on fait tomber les olives. Ah il y a de l'air ? Ouais, et en fait les perches sont branchées au tracteur, le tracteur il a un compresseur et celui-là il est en route toute la journée, il s'arrête jamais ce tracteur. Et en fait on envoie de l'air dans des perches et ces perches on les tient et on ratisse en fait sur les arbres, on ratisse en fait les branches tout doucement et on fait tomber les olives sur les tapis.
- Speaker #1
Les tapis c'est les espèces de filets ?
- Speaker #0
C'est les grands filets verts que tu vois sur nos différentes photos et tout. Et voilà, et en fait cette... Cette chorégraphie-là, on a essayé de la retranscrire dans le logo qui est un petit peu en mouvement. Et d'ailleurs, c'est pour ça qu'Alexis, quand il a publié le post pour présenter le logo, tu le vois se créer au fur et à mesure. Et après, tu vois des photos de la récolte et tout. Et c'est là où c'était hyper cool. Et on avait gardé ce marqueur qu'on avait déjà, qui était le vert, la couleur de fond de la bouteille, qu'on avait déjà trouvé avant. Parce que quand on a bossé ensemble avec Alexis et Julien, nous, on était déjà une... Une petite marque et il ne fallait pas non plus qu'on perde tout le monde, mais il fallait juste qu'on dynamite un peu notre image, qu'on fasse quelque chose d'implanté, de fort, en ayant travaillé avec des gens pour qui c'est le métier, qui savent ce que c'est qu'une marque, qu'un produit. Parce que ça aussi, on a l'impression qu'on a une marque, mais en réalité, une marque c'est aussi des codes, c'est aussi des choses fortes, des marqueurs, etc. Et c'est aussi ce qui m'a motivé et ce qui m'a donné l'envie aussi d'avoir en interne Une graphiste, un graphiste, voilà, c'est ce qui m'a vraiment convaincu du fait que si tu veux continuer de développer une marque, il faut que tu sois entouré de personnes comme ça. Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, depuis deux ans, je travaille, depuis juste après cette phase d'identité-là, je travaille avec Marine, Marine JPEG sur Instagram, qui s'occupe de toute l'image. de Holy Odysséra aujourd'hui depuis deux ans et qui fait un travail formidable, que ce soit sur nos étiquettes, sur notre merch, sur tout ce qui sort en règle générale pour la boîte.
- Speaker #1
Elle est trop forte.
- Speaker #0
Tous les supports, tous les... Ouais, j'ai su que... Tu sais ! Je sais ! Et elle est très, très forte et elle est... Marine, c'est un loup. C'est un loup. Et rien que pour ça, je suis trop content de travailler avec elle. Marine elle est dans l'ombre, elle lâche rien et elle te sort des trucs et en fait elle a pas de limite en fait. Et maintenant on se connaît tellement bien qu'elle sait que quand elle m'envoie un truc, elle sait avant que j'ai... l'expression corporelle, ce que je te disais tout à l'heure, avant que j'ai dit un truc, elle sait si j'aime ou pas. Et par contre elle est capable de faire du tout au tout ou de rester sur une même trame mais de l'améliorer. Elle se fiche sur rien et c'est juste hyper quali. Et là l'huile qu'on a fait en 2024 pour les 10 ans, enfin l'huile que j'ai fait la dernière récolte, l'étiquette. Tous les ans je change d'Europe, ça fait aussi partie de ma philosophie du branding. Tous les ans pour l'huile nouvelle on fait une étiquette différente. Pour que le produit soit démarqué chez le client, dans la tête des gens et que ce soit écrit en gros Olion Ovo. Parce que l'huile qui a un mois, elle a forcément pas le même goût que la même huile qui aura 6 ans. Et ça, j'ai toujours voulu que les gens le sachent et le voient. Et notamment chez les clients épiciers qui parfois me commandent de l'une nouvelle, mais encore un peu de l'ancienne. Si c'était la même étiquette, juste avec la date qui change, plein de gens passeraient à côté en fait. Et ça, depuis le tout début, on change de robe pour l'une nouvelle. Alors parfois, c'est quand même une petite difficulté parce qu'il faut des idées. Mais Marine Stenel nous a sorti un truc. Et c'est trop beau. Voilà, qui matche à fond avec le logo. D'ailleurs, on a demandé à Tirsa ce qu'il en pensait et il nous a grave boosté sur l'idée avant et tout. Et c'était trop bien. Et elle nous a sorti une étiquette. Elle a vu les photos que je mettais dans l'album partagé parce que j'étais tout seul là-bas. Elle en a pris l'âme et elle a sorti une étiquette qui ressemble à la couleur de nos olives, qui ressemble à la maturité du fruit, qui ressemble au paysage sur place, qui ressemble à ce côté un peu thermique, un peu cosmos aussi, que moi j'aime bien. Et encore, elle avait fait trois propositions, franchement, que j'avais envie de prendre les trois. Mais bon, il a fallu en choisir une. J'ai choisi la violette parce que c'est le millésime, il porte aussi le nom de ma maman. Et ma maman, elle adore le violet. Donc voilà, j'ai choisi celle-ci. Mais Marine, très très forte et je suis très content de l'avoir avec nous. Elle est complètement d'a au lieu d'Isera aujourd'hui pour moi. Et puis comme je t'avais dit, c'est aussi une philosophie. Moi, j'aime bien travailler. On n'est pas nombreux, on est cinq dans ce 450 mètres carrés d'entreprise.
- Speaker #1
C'est vrai que vous n'êtes pas nombreux.
- Speaker #0
On est cinq, non, on est quatre du coup, puisque Marine, elle est en télétravail. Elle habite en Bretagne, mais pour moi, c'est comme si elle était là. Et chacun a ses responsabilités, chacun travaille à fond. Et on bosse super bien. Il y a Stéphane qui vient de nous rejoindre aussi, en poste de logistique, parce que Clément, qui était avec nous depuis trois ans, est parti vers d'autres aventures. Et franchement, ça se passe super bien, on travaille beaucoup. On a Paul aussi qui livre. Et le petit Thomas qui vient de nous rejoindre là, qui est Paul Dante, sur toute la partie gestion des flux entrant et sortant. Parce qu'aujourd'hui, au lieu d'Isera, c'est plus juste de l'huile d'olive. L'huile d'olive, c'est notre casquette de producteur. C'est pourquoi on est là, pourquoi on existe. Mais aujourd'hui, je valorise une dizaine d'entreprises qui sont toutes sur le terroir du Gargano. Donc le Gargano, c'est le parc naturel à l'entrée des Pouilles, là où on est. Et donc, on a une belle offre de produits typiques de ce coin-là, des légumes sous huile, des pâtes artisanales, des biscuits apéro, de la mozzarella, du bouffala, de la burrata.
- Speaker #1
J'en ai trop envie.
- Speaker #0
De la fiorettila, de la sauce tomate. On a des belles choses.
- Speaker #1
Et comment c'est venu, ça ? C'est à force d'aller sur place, tu as rencontré des familles et tu t'es dit, je veux les faire bosser parce que leurs produits, ils sont fous et je veux les valoriser aussi.
- Speaker #0
Ça, ça serait la version belle de l'histoire. La réalité c'est qu'à un moment donné on est arrivé quand même à un point où ben voilà, t'as beau être la petite boîte, te démarquer par l'image, t'arrives au point où le marché te met une petite calotte derrière la tête et tu te dis mon grand en huile d'olive il y en a 100 millions. Donc qu'est-ce que tu veux faire ? Tu veux faire comme les autres, faire des huiles aromatisées mais tu sais qu'elles seront jamais trop bien faites parce que l'huile aromatisée en réalité c'est hyper dur à faire et moi je vois... Enfin...
- Speaker #1
Là ton kiff !
- Speaker #0
Ouais, l'huile au citron, l'huile à l'orange, l'huile à la truffe, ça m'intéresse. C'est pas mon... ça a jamais été mon... J'essaie quand même de vendre des choses que j'aime et que je consomme. Et ça, c'est hyper dur à pas transgresser. Mais ça, on se doute pas, mais c'est hyper dur à pas transgresser. Tu vois, je faisais très peu de produits à la truffe, parce que pour moi, la truffe, c'est en fait un truc qui est brut. C'est bon quand c'est brut. Aujourd'hui, 80% de ce que t'achètes en termes de truffe, c'est... Ça n'en est pas réellement.
- Speaker #1
Oui, il n'y a pas de truffe dedans.
- Speaker #0
Mais pour autant, les clients t'en demandent, donc tu essaies de trouver un truc à peu près bon. Mais toujours sur le terroir, c'est hyper dur aussi. Mais non, je dirais que le sourcing, il est venu au moment où je me suis dit est-ce que je vais en faire mon métier ? Est-ce que je veux continuer à pouvoir vendre mon huile ? Mais en faisant en sorte que ce soit un métier. Oui. Et donc après, c'est soit tu diversifies sur le même produit. avec des tubes tu l'aromatise tu vois là soit tu vas chercher d'autres choses et rapidement voilà les pâtes qu'on vend c'est déjà une famille qui est du village c'est la famille des sentis et c'était des amis de mon oncle de mon cousin enfin de toute façon c'est un tout petit village donc voilà j'ai commencé avec eux avec trois quatre références de pâtes typiques du gargan tu vois les oriquettes par exemple le Cicateli. Après je suis allé un peu dans la ville de mon grand-père à 30 km, j'ai rencontré Francesco qui nous fait tous les légumes et c'est hyper drôle parce qu'avec eux notamment, ces deux-là, c'est des très très belles histoires qui se sont écrites. Et ça fait depuis 2019 qu'on bosse ensemble et... Au final, je suis devenu un gros pour eux quand même. Et c'est assez dingue. À l'époque, ils me faisaient une palette mixte. Ils s'amenaient les produits les uns entre les deux. Ils m'envoyaient ça sur une même palette. Aujourd'hui, on a des smear morts qui arrivent avec peut-être une dizaine de palettes dedans. Juste deux. Aujourd'hui, on met plutôt en commun le camion que la palette. C'est sympa. Aujourd'hui on fait beaucoup de frais, on gère le froid, la température contrôlée, de l'importation jusqu'à l'acheminement chez nous, jusqu'à la redistribution chez nos clients locaux et en France, en Belgique, en Allemagne. Et pour la petite info, à Copenhague aussi, au Danemark depuis trois jours.
- Speaker #1
Très stylé.
- Speaker #0
Donc voilà, il y a quand même tout ça. Là je te raconte la version le meilleur en fait. Mais il y a quand même le travail de tous les jours. qui est de porter des cartons, de faire des palettes, de faire des palettes. Ne l'oublions pas. Voilà, gérer le froid, rentrer dans la chambre froide, sortir de la chambre froide. Voilà, et tout ça, c'est finalement le plus clair du temps, quoi. Bah oui,
- Speaker #1
c'est clair.
- Speaker #0
Mais c'est ça qui est ouf, c'est ça que j'aime. C'est ça que j'aime. Et quand j'ai commencé à me sentir dépassé, débordé, que j'arrivais plus à avoir de journée, j'ai pris un chien. Et j'ai pris un chien...
- Speaker #1
Et maintenant, il fait les journées avec moi.
- Speaker #0
Et le chien, il m'a cadré la vie. Il m'a cadré la vie, ouais.
- Speaker #1
Mais attends, mais comment ça ?
- Speaker #0
Le chien, il te cadre, quoi. Déjà, quand t'as un chien, après, tout glisse. Y'a plus de problème. Y'a plus de problème.
- Speaker #1
Je vois ce que tu veux dire. Déjà, tu dois prendre le temps pour autre chose.
- Speaker #0
Voilà.
- Speaker #1
Me sortir, t'occuper du lit.
- Speaker #0
Déjà quand tu fermes la porte, il y a un petit truc qui ne pense qu'à toi. J'ai pas d'enfant encore, donc bon, je peux parler que du chien. Mais voilà, le plus gros du job, c'est quand même la logistique, la manutention, l'approvisionnement et la livraison. Et ça c'est quelque chose d'hyper sympa à mettre en place, à structurer. Il y a toute la partie financière aussi, puisque derrière tout ça, il y a forcément des flux financiers. Il y a plein de leviers différents pour réussir, ou pour se planter aussi d'ailleurs. Mais c'est vrai que pour le moment, pour nous... On gère plutôt bien, ça va. On est entre nous. Du bois. Ouais, on est entre nous. C'est notre entreprise. Il n'y a personne d'autre. Donc c'est cool. On a une belle petite équipe qu'on devrait encore étoffer. On a plein de... Puis je bosse avec mon père, quoi. Mon père, c'est mon associé. C'est drôle en fait ça aussi. Ça c'est hyper drôle, ça c'est un vrai sujet ça.
- Speaker #1
Allez vas-y, lance-toi. Parce que tu m'avais dit que c'était en même temps. C'est très bien.
- Speaker #0
C'est un métier dans un métier. C'est un métier dans un métier. Intense. Ouais, ouais, ouais, carrément. Je pense qu'il y a... Enfin moi il y a plein de gens qui me disent qu'ils ne pourraient pas. Mais parce que je pense qu'ils n'ont jamais essayé vraiment. Ouais. Mais quand ton père c'est ton associé, tu peux te disputer autant que tu veux. ça sera quand même toujours ton associé, tu vois. C'est ça qui est bien. Et en Italie, en fait, c'est quelque chose de normal. C'est la crédibilité même.
- Speaker #1
De bosser.
- Speaker #0
Ouais, en famille.
- Speaker #1
Ouais, mais de toute façon, à la base, c'est la famille.
- Speaker #0
Alors qu'en France, c'est presque des fois péjoratif, tu vois. C'est presque des fois, les gens, ouais, de toute façon, c'est la boîte de son père. La facilité,
- Speaker #1
tu te fous pas trop, quoi.
- Speaker #0
C'est la boîte de son père et on prend le truc de son père. Non, Tout comme il y a plein de gens qui pensent que j'ai repris une entreprise familiale. Non, j'ai créé une entreprise avec une souche familiale qui est l'olivret. Mais moi, mon oncle, avant, il récoltait des olives, il les vendait à la coopérative, tu vois, les olives de la famille. Il les vendait à la coopérative. Moi, j'ai mis en place la récolte rigoureuse, la transformation rigoureuse, parce que là-bas, c'est pareil, les oléiculteurs dans le sud de l'Italie, eux, ce qu'ils veulent, c'est du rendement. Donc les olives, ils les laissent attendre des jours et des jours. pour qu'elle s'oxyde, pour qu'elle fermente déjà et pour qu'il tire le plus d'huile possible. Mais l'huile derrière, elle n'a plus le même goût. Il n'y a plus toutes les qualités organoleptiques qu'on recherche dans une bonne huile d'olive pour être distribuée sur un circuit premium et de qualité.
- Speaker #1
Eh oui, c'est encore moi. Je vous coupe la chic à nouveau. Oui, oui, rebelote. C'est un épisode aussi qui était très long, mais absolument passionnant. Il n'est pas incroyable, ce Dorian ? Si. Non mais moi aussi j'ai envie d'être Daolio Dissera, on fait comment ? Bon bref, j'espère que cette partie 1 vous a plu. La partie 2 est tout aussi sympathique. Donc ça sera dès demain sur votre téléphone. Si vous êtes très chaud, demain vous avez la suite et la fin de l'histoire. Voilà, Dissera, faites ce que vous voulez. Je vous fais des bisous et je vous dis à demain pour la partie 2. Bisous !