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CHUU PODCAST - CHACUN SON CHIEN

Évitez les maladies dentaires chez les chiens : Le Dr Hennet partage des conseils sur l'hygiène dentaire préventive

Évitez les maladies dentaires chez les chiens : Le Dr Hennet partage des conseils sur l'hygiène dentaire préventive

1h13 |30/03/2025
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Évitez les maladies dentaires chez les chiens : Le Dr Hennet partage des conseils sur l'hygiène dentaire préventive

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1h13 |30/03/2025
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Description


Saviez-vous que près de 80 % des chiens développent des problèmes dentaires avant l'âge de trois ans ? Dans cet épisode captivant de CHUU PODCAST - CHACUN SON CHIEN, j'ai le plaisir d'accueillir le Dr Philippe Hennet, vétérinaire spécialiste en dentisterie et stomatologie canine. Ensemble, nous explorons un sujet crucial mais souvent négligé : la santé buccodentaire des chiens.

Le Dr Hennet partage son expertise sur l'importance de la dentisterie vétérinaire et les méthodes de prévention des maladies dentaires. Grâce à ses conseils éclairés, vous découvrirez comment améliorer la santé dentaire de votre compagnon à quatre pattes. Les idées reçues sur le détartrage sont démystifiées, et le Dr Hennet rappelle que les soins dentaires doivent débuter dès le jeune âge pour éviter des problèmes graves à l'avenir.

Avec des conseils pratiques et des informations précieuses, cet épisode de CHUU PODCAST - CHACUN SON CHIEN est une ressource incontournable pour tous les propriétaires de chiens soucieux d'améliorer la santé dentaire de leurs compagnons. Ne manquez pas cette occasion d'apprendre comment prendre soin de la bouche de votre chien et d'assurer son bien-être général. Écoutez maintenant et transformez la façon dont vous abordez la santé buccodentaire de votre fidèle ami !


Préparation et interview : Maud Fediere

Montage : Jonathan Aupart

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🎙️ Au programme : santé canine, éducation, races, alimentation, accueil du chiot… et bien plus encore !

📸 Pour suivre l'aventure en images et poser vos questions, rejoignez-moi sur Instagram : @chuu_podcast 🐾

Merci pour votre soutien et à très vite pour un nouvel épisode ! 🎧🐕


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Chou Podcast,

  • Speaker #1

    le podcast de référence sur l'univers canin pour tout savoir sur les races de chiens, la santé, l'alimentation et l'éducation.

  • Speaker #0

    Chou Podcast, par mots de Fedière, l'émission que mon chien ne rate jamais.

  • Speaker #1

    Mais chouchou, quel bonheur de reprendre le micro après quelques mois de congé maternité. Autant vous dire que j'ai beaucoup... beaucoup pratiqué l'art du biberon et des berceuses. Mais aujourd'hui, on change de registre. On parle dentisterie et stomatologie vétérinaire. Pour ce grand retour, j'ai le plaisir d'accueillir le docteur Philippe Hennet, spécialiste en dentisterie et stomatologie, et cofondateur de la clinique Advecia. Il partage avec nous tout son savoir et sa longue pratique vétérinaire, alors un immense merci à lui. On en parle trop peu, et pourtant, la santé buccodentaire de nos chiens est essentielle. C'est pourquoi je vous ai concocté un épisode sur ce thème. Et pour vous mettre l'eau à la bouche, je vous propose un petit quiz pour tester vos connaissances. Combien de dents un chien adulte possède-t-il ? Quelle est la meilleure méthode pour prévenir l'accumulation de tartre chez le chien ? Comment se déroule un détartrage dentaire chez le chien ? Et enfin, pourquoi est-il si important de proposer des objets à mâcher ? Toutes les réponses sont dans l'épisode, alors bonne écoute et... Préparez-vous à devenir un véritable expert en dentisterie canine. Bonjour docteur Hennet.

  • Speaker #0

    Bonjour Maud.

  • Speaker #1

    Merci de me recevoir chez Advecia, une clinique que je connais bien parce que je suis venue avec ma chienne il y a quelques années pour la faire opérer de sa rotule avec l'un de vos confrères. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Je suis très heureux de vous accueillir dans notre établissement et de parler de ce qui m'est cher.

  • Speaker #1

    Vous êtes spécialisé en stomatologie et dentisterie vétérinaire. J'ai beaucoup de questions à vous poser à ce sujet et aussi les personnes de ma communauté qui m'ont posé beaucoup de questions. Pour commencer, je pense qu'on peut faire un petit point sur la formation. Comment on devient spécialiste en stomatologie et en dentisterie ?

  • Speaker #0

    La spécialité en médecine vétérinaire est quelque chose d'assez récent, qui s'est d'abord développée au niveau international, au niveau européen, parce que chaque pays, et en particulier la France, est régalien pour la maîtrise des diplômes, l'attribution des diplômes. Et puis la France a évolué et maintenant on a un certain nombre de spécialités reconnues. Donc il y a des vétérinaires spécialistes avec des titres reconnus qui sont reconnus par l'Ordre national des vétérinaires. Parmi ces spécialités, la mienne qui s'intitule stomatologie et dentisterie vétérinaire.

  • Speaker #1

    C'est très intéressant et donc je me demandais justement vous cette spécialité. Vous l'avez fait aux Etats-Unis il me semble.

  • Speaker #0

    Effectivement, moi mon diplôme il date de quelques années puisque j'ai... fini mes études et eu mon diplôme vétérinaire en 1988, donc ça ne date pas d'hier. À cette époque-là, les spécialités n'existaient pas officiellement. Et mon domaine d'activité, il était à l'âge de pierre ou à l'âge de bronze. Il ne se passait pas grand-chose. Moi, mon intérêt est venu lors de mes études. Moi, j'étais beaucoup plus orienté pour une médecine canine-féline, donc animaux de compagnie. Et lors de mes études à l'école vétérinaire de Toulouse, je me suis aperçu que vraiment les soins dentaires étaient... totalement inexistants, négligés, et que à la fois la compréhension des maladies de la bouche, mais également les traitements proposés, on était vraiment très très loin. En parallèle, moi j'ai un frère qui faisait ses études de chirurgie dentaire, donc ça a dû aider, et donc dans nos discussions, de voir un petit peu ce qui se faisait chez l'homme, et puis de constater qu'il n'y avait vraiment pas grand chose chez le chien. Donc ça a commencé là. Et puis après, ça a été un parcours de rencontre. J'ai eu un professeur à l'école vétérinaire de chirurgie, le professeur Genevoix, qui m'a donné carte blanche pour m'intéresser à cette discipline et puis me permettre, en me formant par moi-même, de commencer à envisager des soins chez les chiens, chez les Ausha. J'ai commencé à travailler avec la faculté dentaire à Toulouse. J'ai fait une thèse de recherche avec eux. J'ai mis le doigt dans leur grenage. Et puis j'ai regardé un petit peu ce qui se faisait ailleurs et puis j'ai constaté que si nous on était vraiment très en retard, à certains endroits de par le monde, il y avait un peu plus d'avance. Alors c'était vrai en Europe, dans des pays germanophones, à l'université de Vienne, il y a un professeur très connu maintenant décédé qui avait lancé ça depuis longtemps. Et puis aux Etats-Unis, il y avait quelques personnes, la spécialité n'existait même pas officiellement aux Etats-Unis à l'époque. Et voilà, j'ai contacté. Internet, Facebook, tout ça n'existait pas à l'époque. On faisait des courriers manuels, on les envoyait, on attendait. Puis j'ai la chance de faire de belles rencontres, de partir deux mois aux États-Unis en stage, on va dire, chez un vétérinaire, de rencontrer un professeur à l'université. de Pennsylvanie qui est devenu mon futur patron, mon mentor et maintenant mon ami évidemment. Et donc après avoir travaillé en clientèle pendant une année, j'ai postulé et je suis parti à l'université de Pennsylvanie à Philadelphie pour faire ma formation de résident. Et puis après je suis rentré en France.

  • Speaker #1

    Incroyable ! Dans quel parcours ? Alors maintenant, j'aimerais bien qu'on puisse passer à tout ce qui est anatomie et parler des caractéristiques de la gueule d'un chien.

  • Speaker #0

    Alors, l'anatomie chez les carnivores, et en particulier pour le sujet qui nous intéresse chez le chien, est un petit peu particulière, parce que justement, ce sont au niveau zoologique des carnivores et dans leur mode d'alimentation également, en partie, des carnivores. Et donc, ils ont un museau, c'est-à-dire une face qui n'est pas plate comme la nôtre, un museau allongé. Et ce museau, donc, est composé par... Les cavités nasales, et bien dessous il y a la bouche. Et donc ils ont une bouche comme leur museau allongé. Alors quand je dis ils ont un museau et une bouche allongée, tant que l'homme ne les a pas modifiés, trafiqués. Parce que l'homme qui veut toujours faire des choses extraordinaires a voulu créer également certains animaux à son effigie, à son image, a voulu avoir des chiens qui étaient un petit peu comme nous, à face plate, et a fabriqué des races qu'on appelle les races brachycéphales. qui sont en fait des races fabriquées à partir d'anomalies génétiques. En fait, c'est tout ce qu'on voudrait éviter chez l'homme, dans d'autres espèces. Une anomalie qui fait que le museau, la face, ne se développe pas comme un carnivore. Et donc, on n'a pas que des chiens à museau, je dirais malheureusement, parce que le fait de ne pas avoir de museau, ça a des répercussions, ça a des répercussions sur la santé. Donc le chien, normalement, issu du loup, ancestralement, il a un museau. et il a une bouche, une grande bouche qui s'ouvre largement. L'ouverture buccale chez nous, elle est assez limitée. On a une petite ouverture buccale et des joues assez proéminentes. Chez le chien, chez les canidés, on a une grande ouverture buccale. Quand ils ouvrent la bouche, on voit l'arrière de la bouche presque, on voit les dernières dents. Et donc, ils ont des joues qui sont assez limitées, qui ne sont que dans la partie arrière. Parce que le carnivore, c'est un chasseur, c'est un prédateur. Il attrape une proie pour pouvoir se nourrir. Cette bouche s'ouvre en grand et est munie de dents très différenciées. Nos dents sont à peu près toutes à la même hauteur, relativement harmonieuses, même s'il y a des différences entre les incisives et les molaires. Chez les carnivores, on a des dents très différentes, ces grandes dents qu'on appelle les canines, et puis des dents en arrière qui servent à découper, sectionner la nourriture. Parce que l'évolution les a sélectionnées comme cela, ils ont réussi à passer au travers du temps, à survivre, parce qu'ils étaient adaptés. à un régime alimentaire particulier. Ils sont apparus ces premiers carnivores il y a peut-être trente mille ans, mais les premiers mammifères ancestraux qui sont appartus il y a 250 millions d'années, ils avaient déjà deux mâchoires du bas réunies, des dents qui n'étaient pas tout à fait les mêmes et l'évolution a sélectionné petit à petit nos carnivores et nous nos canidés. On a vraiment chez le chien quelque chose qui est assez différent de l'homme.

  • Speaker #1

    Et au niveau de la dentition, justement, ils ont combien de dents ?

  • Speaker #0

    Alors le chien, à l'âge adulte, normalement, a 42 dents. Chez les mammifères, on a un maximum de 44 dents. Et donc les canidés, comme le chien, ont 42 dents. Et ces dents, elles sont très différentes. On a des petites incisives, des grandes canines, ce qu'on appelle également les crocs, que, évidemment, tout le monde connaît. C'est ce qui donne le caractère. potentiellement un peu effrayant du carnivore. Et puis des dents en arrière de ces grandes canines qui sont des prémolaires et des molaires, avec des petites prémolaires et puis des grosses prémolaires. Et ce qui caractérise en fait les carnivores, c'est qu'ils ont un couple de dents, une dent en haut, une dent en bas de chaque côté, que l'on appelle les carnassières. C'est une constante chez tous les carnivores et c'est toujours en haut la quatrième prémolaire et en bas la première molaire. Et c'est un point de repère. Que ça soit un ours, que ça soit une fouine, que ça soit un chat, un chien, eh bien il y a ce couple de dents qu'on appelle les carnassières et qui sont caractéristiques en fait de l'évolution des carnivores et de leur régime alimentaire. Ce sont les grosses dents de découpe, ce sont les gros sécateurs en fait de la bouche qui permettent de découper des gros morceaux de viande pour après les engloutir.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui malheureusement, parce qu'on sait que la plupart du temps maintenant ils sont nourris aux croquettes, donc ils s'en serrent un peu moins. Sauf les personnes qui donnent du barf à leurs chiens. Mais d'accord, très clair. Est-ce que les chiots sont pourvus de dents à la naissance ?

  • Speaker #0

    Alors les chiots, à la naissance, ils n'ont pas de dents. Les dents vont arriver aux alentours de la troisième semaine. En gros, entre la troisième et quatrième semaine, toutes les dents de lait arrivent. Et le chiot aura 28 dents de lait. Et ces 28 petites dents de lait, elles vont être remplacées à partir de l'âge de 4 mois par les dents adultes. Et donc on va passer de l'âge de 4 mois A la fin de l'éruption des dents adultes, c'est-à-dire à l'âge de 7 mois, on va passer de 28 petites dents à 42 grosses dents. Ce qui fait que la nature, évidemment, il y a une croissance du squelette maxillofacial qui est maximale pendant cette période de 4 mois à 7 mois. Puisqu'en 3 mois de temps, notre chiot qui a une petite tête, une petite bouche, il faut qu'il loge 42 grosses dents là où au préalable il y en avait que 28 petites. Donc la courbe de croissance principale au niveau des mâchoires, elle va se réaliser dans cette période pour pouvoir permettre à toutes les dents de se mettre. Alors on revient évidemment aux différentes races de chiens. Ça, c'est le modèle normal. Et on comprend bien que si on a raccourci la bouche, il y a un moment donné, il y a trop de monde dans un espace trop réduit. Et donc, il va y avoir des dents qui sont de travers, ce qu'on appelle en rotation, qui provoquent ce qu'on appelle de l'encombrement dentaire, c'est-à-dire des dents trop proches les unes des autres et qui vont évidemment être beaucoup plus aptes à retenir les bactéries, les sal... mais les bactéries, et donc prédisposées à des problèmes de santé.

  • Speaker #1

    Les bulldogs français, typiquement, qui peuvent avoir ces problèmes-là, est-ce qu'on vous les emmène parfois en constation pour même enlever des dents parce qu'il y a trop de dents, ou généralement on laisse comme ça, mais ça demande une vigilance particulière pour les détartrages ou ce genre de choses ?

  • Speaker #0

    Alors, on ne va pas enlever des dents parce qu'il y a trop de dents systématiquement. Par contre, le fait évidemment d'avoir des dents qui ne peuvent pas bien se placer va prédisposer à certains types de problèmes. On n'aura pas systématiquement que tous nos chiens à face courte ont des problèmes beaucoup plus importants que tous les chiens qui n'ont pas une face courte. Parce qu'après, il y a un autre facteur qui rentre en ligne de compte, c'est le gabarit du chien. Globalement, il y a une indépendance sur le plan de la régulation génétique entre la taille des dents et la taille des mâchoires. Ce qui fait que l'homme, à partir d'un modèle ancestral qui est le modèle du loup, et si on prend les pays où il y a des chiens errants, Alors on prend l'Inde, on prend l'Afrique, l'Australie, et bien on voit que le modèle du chien moyen et rang c'est 15-20 kg, des modèles moyens. Et donc à partir de ce modèle moyen, l'homme évidemment a fabriqué des races tout petits. On part du chihuahua, de chiens qui fait 1 kg, des fois malheureusement même moins, à des chiens qui peuvent faire 90 ou 100 kg. Il n'y a aucune espèce sur Terre qui tout en étant la même espèce, a un tel éventail, une telle gamme de poids. Tout ça s'explique parce que tout est fabriqué par l'homme. Sinon, la nature n'aurait jamais fabriqué des choses aussi aberrantes. On a des problématiques qui vont être liées à cela. Nos chiens de petit gabarit, on va dire moins de 8-10 kg, ils ont proportionnellement des dents très grosses dans de petites mâchoires. Et ça, par contre, ça va prédisposer à un certain nombre de problèmes dentaires et en particulier... les problèmes qui sont liés à ce qu'on appelle la maladie parodontale. Donc, ce n'est pas uniquement la forme, le fait d'avoir un museau court, c'est un certain nombre de facteurs qui sont tous liés, je dirais, à la main de l'homme, malheureusement.

  • Speaker #1

    Et si je reviens sur le chiot, on parlait des dents de lait qui tombent, comme pour les enfants. Est-ce qu'on les voit ? Parfois, je pense qu'on ne les voit même pas. Est-ce que c'est grave ? Est-ce qu'ils les avalent ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Alors, la plupart des propriétaires de... de chiots, vous diront qu'ils n'ont jamais vu les dents tomber. Et à la limite, certains n'ont peut-être même pas réalisé qu'il y avait deux dentitions, une dentition lactéale et une dentition adulte. Parce que la dent, le renouvellement dentaire, il se passe la plupart du temps tranquillement. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de symptômes, il n'y a pas une gêne montrée par l'animal, la dent tombe. Alors pourquoi la dent tombe ? Parce que les dents de lait, elles ont comme les dents adultes des racines. Mais le processus normal... est que lorsque l'ébauche de la dent adulte arrive au moment de son éruption, donc à partir de l'âge de 4 mois, elle s'échelonne en fonction du nombre de dents, entre 4 et 6 mois, il y a un phénomène déclencheur qui fait que la racine de la dent de lait est détruite, elle est résorbée. La dent de lait n'ayant plus de racine, c'est comme un mur sans fondation, ça tombe. La dent de lait, la partie supérieure, la couronne de la dent de lait va tomber. Elle tombe par terre, elle tombe en jouant, elle est avalée, elle passe dans les selles. Ça passe inaperçu. Il peut arriver qu'il y ait des infections ou des problèmes au niveau de la sortie des dents de lait et que là, les propriétaires consulent parce que quelque chose arrive. C'est, on va dire, plutôt rare.

  • Speaker #1

    Et si on parle de la langue du chien, est-ce qu'il y a une particularité pour la langue du chien ?

  • Speaker #0

    La langue du chien, oui, elle est particulière dans le sens où la langue, c'est un muscle. En fait, elle est composée de plusieurs muscles. Et donc, c'est un organe qui est très long et qui est doué de pas mal de... propriété, c'est un organe de préhension, préhension de l'aliment, préhension de la boisson, c'est un organe doué de toucher. Le chien va pouvoir tester avec sa langue. Il y a des récepteurs sensitifs, gustatifs sur la langue. Donc la langue, elle remplit évidemment de grandes fonctions dans la phase d'alimentation et d'abreuvement. Elle joue également d'autres rôles. Elle joue un rôle dans ce qu'on appelle la thermorégulation. C'est-à-dire que le chien, contrairement à l'homme, il ne transpire pas. Le chien, le chat, il transpire un peu au niveau de ses coussinets, au niveau des patounes. Mais en gros, ce n'est pas comme ça qu'il évacue la chaleur. Donc en fait, le chien, il évalue la chaleur. par un échange thermique, un échange lié à l'évaporation. Et donc, cette évaporation, elle se passe par l'entrée et la sortie d'air, au niveau des cavités nasales, au niveau de la bouche. Et quand on doit évacuer beaucoup, beaucoup, beaucoup de chaleur, eh bien, le chien se met à halter, c'est-à-dire faire des mouvements très rapides, d'air qui passe principalement par la bouche et qui ressort par la bouche, un peu par le nez, et donc qui va permettre les échanges thermiques. sur cette grande surface qui est toute la bouche, les muqueuses de la bouche dont la langue fait partie. Et donc on va voir le chien, la langue pendante qui est un phénomène normal, c'est comme ça, une espèce d'effet ventilateur, brumisateur, comme ça qu'il évacue la chaleur.

  • Speaker #1

    D'accord, alors là je pense qu'on a fait un bon point sur l'anatomie de la gueule du chien. Maintenant on va passer à tout ce qui est prévention. Alors je me demandais quand et comment procéder ? à un examen de la gueule du chien, nous, en tant que particuliers ?

  • Speaker #0

    Moi je dirais en tant que particuliers, en tant que propriétaire de chien, c'est une habitude à prendre et à faire prendre à l'animal. On voit beaucoup de cas de figure où les gens n'ont jamais regardé la bouche du chien. Alors il y a plusieurs raisons à cela. Il y a un côté peut-être de peur. Dans la bouche il y a les dents, donc le chiot mordit, le chien adulte peut mordir par jeu, donc il y a ce caractère-là. Il y a un caractère peut-être lié au fait que ce n'est pas propre, la bouche qu'on ne peut pas mettre les doigts dedans. Et puis, il y a le caractère, évidemment, pas forcément coopératif du chien. Et donc, justement, il va falloir l'habituer. Parce que si on veut pouvoir contrôler au cours de sa vie ce qui se passe, c'est beaucoup plus facile si à la fois on a un animal qui se laisse faire. Et puis, si on a pris l'habitude de le faire alors qu'il n'y avait rien. Donc oui, dès le jeune âge, il faut lui apprendre. On va lui donner éventuellement des récompenses avec les doigts, avec la main. Et donc, on va pouvoir le caresser le museau, toucher, soulever les babines, regarder, ne serait-ce que par curiosité, voir comment sont leurs dents par rapport aux nôtres. Et ça, ça va permettre déjà de repérer des choses parce que la bouche est symétrique comme la plupart de notre corps. Et donc, on peut facilement voir si du côté droit, c'est différent du côté gauche ou s'il y a un aspect, une couleur, quelque chose de normal. Et puis ce qui est fondamental après, ce sont les visites vétérinaires, parce que évidemment le propriétaire peut détecter des choses, c'est très très bien, mais après il y a évidemment l'œil avisé du vétérinaire qui lui va pouvoir regarder. Et donc l'examen de la bouche, il fait partie de l'examen clinique général lorsque l'on va en consultation, que ce soit pour une consultation vaccinale ou une autre, parce que la bouche c'est le reflet de pas mal de choses. La couleur des muqueuses qui va montrer effectivement s'il peut y avoir... des problèmes d'adémie par exemple, l'aspect des muqueuses.

  • Speaker #1

    De quelles couleurs devront être les muqueuses ?

  • Speaker #0

    Les muqueuses, quand le chien est au repos, elles sont roses. Elles ne sont pas rouges flamboyantes, elles ne sont pas roses pâles. Quand le chien s'excite, un peu comme nous, si on court, on devient tout rouge. Évidemment, c'est la même chose pour le chien. C'est beaucoup plus par rapport à son propre repère. Parce que je vous disais, les muqueuses sont roses, oui, mais vous avez certaines races, par exemple, où les mucus sont pigmentés et donc la langue est bleue. Si vous prenez le Ausha par exemple, la langue est bleue. Evidemment une langue bleue sur un chien, il faut dire qu'il manque d'oxygène, qu'il cyanose. Là elle est naturellement bleue. Donc le repère pour le propriétaire c'est l'état de son chien depuis le jeune âge. Donc on repèrera beaucoup mieux si on connaît la normalité que si on n'a jamais regardé et qu'un jour on regarde. Et puis après, comme il y a la mise en place des dents de lait, à partir de la mise en place des dents adultes après les dents de lait, À partir de l'âge de 7 mois, le chien a ses dents adultes et il va garder ses dents toute sa vie. Alors, en plus ou moins bon état, et peut-être qu'il ne pourra pas toutes les garder comme nous, humains. Mais en tout cas, ce sont les mêmes dents. Et donc, évidemment, on va pouvoir repérer sur ces dents qui, à partir de l'âge de 7 mois, sont là, est-ce qu'il y a des choses anormales qui se développent. Donc, l'habitude de regarder la bouche et surtout d'habituer le chien à se laisser examiner. Et puis, on va en parler à commencer à entretenir ses dents. Parce qu'il y a des maladies. qui vont arriver. Et les maladies qui arrivent dans la bouche du chien, elles sont soit des maladies entre guillemets naturelles, inéluctables, comme pour nous, soit des maladies suite à des accidents, suite à des blessures ou suite à de l'imprévu. Mais il y a un groupe de maladies qu'on appelle les maladies parodontales, qui sont des maladies naturelles parce qu'en fait, elles sont liées à la présence de bactéries dans notre bouche. Et ces bactéries, tout au long de notre vie, elles vont avoir tendance à s'accumuler sur nos dents. Et si on les laisse s'accumuler, elles s'accumulent en plus grand nombre. Ce n'est pas qu'un seul type de bactéries, il y a... 300, 400 pour ce qui est connu et on en découvre de plus en plus espèces de bactéries différentes dans notre bouche et donc c'est une organisation très très complexe et ces bactéries elles vont provoquer petit à petit une maladie des dents et tout bêtement c'est pour ça que depuis le jeune âge nous parents on enseigne à nos enfants de se brosser les dents et qu'on continue de se brosser les dents toute notre vie s'il y avait évidemment un moyen miracle de l'éviter tout le monde arrêterait de par le monde mais non Et donc le chien, le chat, ils ont la même problématique. Et donc chez le chien, la mise en place d'une prévention, donc d'hygiène dès le jeunage, est évidemment fondamentale. Donc le propriétaire a tout intérêt à s'intéresser à la bouche du chien dès le jeunage pour éviter le maximum de problèmes.

  • Speaker #1

    De regarder les dents, de regarder l'aspect des muqueuses. Et puis on en parlera aussi souvent la mauvaise haleine où on se demande qu'est-ce qu'on peut faire.

  • Speaker #0

    Cette mauvaise haleine, c'est justement le perçu. Et donc je reviens... à ce dont on parlait précédemment, l'examen de la bouche dès le jeune âge. C'est-à-dire que pour la plupart des propriétaires, la bouche n'est jamais regardée. Et on va dire qu'elle est plus regardée chez des gros chiens d'utilité, de sport, que chez les petits chiens. Et les petits chiens sont ceux qui souffrent le plus de ces problèmes de maladie parentale. Et donc le propriétaire va s'alarmer quand, entre guillemets, ça semble mauvais.

  • Speaker #1

    C'est trop tard.

  • Speaker #0

    Il n'est jamais trop tard. Il n'est jamais trop tard, mais un peu tard. Mais c'est jamais trop tard, heureusement pour l'animal. Mais c'est l'odeur. Et l'odeur, c'est quoi ? Eh bien, ce sont les bactéries qui produisent des gaz qui sentent mauvais. Et plus on a de bactéries particulières qui vivent dans des conditions où il y a beaucoup de dégâts, où il y a peu d'oxygène, c'est-à-dire ce qu'on appelle des bactéries N-aérobies, plus on aura ces gaz prononcés avec des mauvaises odeurs. Et donc, quand il y a une mauvaise haleine, c'est tout simplement le signe qu'il y a une surpopulation bactérienne. Cette mauvaise haleine, elle peut être faible ou forte. Nous-mêmes, on se brosse ses dents le soir, on se couche, le matin au réveil, on a une haleine du matin qui est moins fraîche qu'en cours de journée après s'être brossé les dents. Mais ça, ça fluctue, c'est normal. Mais par contre, quand cette mauvaise haleine est très prononcée et qu'elle est permanente, eh bien évidemment, elle signale que là, la population de bactéries est toujours, toujours très, très élevée.

  • Speaker #1

    Ces bactéries, alors, on peut se dire que ça se traduit par du tartre ou une carie ?

  • Speaker #0

    Les bactéries, en fait... donc ce sont des micro-organismes invisibles, qui vont se déposer à la surface des dents pour former petit à petit un film transparent, inodore, invisible, qu'on appelle la plaque dentaire bactérienne. C'est ce qu'on appelle en milieu scientifique un biofilm. C'est-à-dire un film qui n'est pas juste une couche comme cela de dépôts désorganisés. C'est quelque chose de très très structuré. C'est une architecture, un assemblage de bactéries de différents types, de différentes formes, qui s'entraident. entre elles pour trouver une astuce pour accrocher la surface de la dent. Parce que la dent, elle est recouverte d'émail, ce qui est de plus dur, de plus minéralisé, de plus lisse de tout notre organisme. Et donc, c'est au départ, pas quelque chose sur lequel les bactéries vont pouvoir accrocher facilement. Mais avec les fluides de la salive et certains types de bactéries, elles vont trouver des mécanismes d'accroche. Et puis, dès que les premières bactéries qu'on appelle les bactéries pionnières vont accrocher, d'autres bactéries vont venir s'agglutiner. Et petit à petit, on a une modification comme cela de ce film de bactéries, de ce biofilm. Et donc, on va avoir une sélection de bactéries, si je peux me permettre, entre guillemets, de plus en plus mauvaises. Et ces bactéries qui s'accumulent sur la dent, le long de la gencive, vont également commencer à passer sous la gencive. Et là, elles vont provoquer une irritation de la gencive qu'on appelle la gingivite. Et la gingivite, c'est juste un phénomène d'irritation. entre guillemets, ce qu'on appelle l'inflammation, qui est liée à la présence des bactéries. À ce stade-là, si on enlève les bactéries, la gingivite disparaît. Parce qu'il n'y a pas de dégâts permanents à ce moment-là. C'est comme pour vous, vous ne vous brossez pas les dents pendant plusieurs jours, vous allez avoir les gencives rouges qui saignotent un petit peu, c'est la gingivite. Mais vous reprenez le brossage, tout est résolu. Par contre, s'il n'y a jamais évidemment de soins effectués, ces bactéries qui sont passées sous la gencive, elles vont commencer à... décrocher la gencive, détruire l'attache de la gencive, continuer leur chemin et sous la gencive il y a l'os de la mâchoire qui tient la dent. Au niveau des racines de la dent, cette osse va être détruite et on parle de déchaussement dentaire. Et là, on est à un autre stade qu'on appelle la parodontite. Et ces deux stades, la gingivite et la parodontite, c'est ça qui compose la maladie parodontale ou les maladies parodontales parce qu'il y a plusieurs formes de maladies. Là, à ce stade-là, évidemment, les dents vont commencer à être compromises. Plus elles vont perdre de leur attache osseuse, plus elles seront compromises. Elles vont bouger et éventuellement, elles peuvent tomber. Mais quand elles tombent, c'est très très très grave. C'est-à-dire que, je dis souvent, moi en consultation, pour les gens qui me disent « Oh, le chien, il n'a rien, il a perdu une dent. » Je dis, si je me réveille un matin et que sur mon oreiller, il y a une dent, c'est qu'il y a un problème grave. Ça ne peut pas être anodin. Et si la dent tombe toute seule, c'est qu'il y a un problème. Si j'appuie sur le mur et que le mur s'écroule, ce n'est pas que je suis trop fort. Et parfois, également, on me dit « Ah, il y a des dents, il a eu un détartrage et... » les dents sont tombées. Oui, c'est pas le détartrage qui a fait tomber les dents, c'est un état de fête. C'est l'image de je m'appuie sur le mur, le mur tombe. C'est que le mur était pourri. Le tartre, lui, ce n'est qu'une conséquence de cela. Le tartre, c'est quoi ? C'est ce biofilme de bactéries, cette plaque dentaire qui, avec les sécrétions principalement de la salive, s'est minéralisée. Donc le tartre, en fait, c'est du fossile, c'est du minéral. C'est comme le tartre dans le robinet. Et les bactéries sont indispensables à la formation de tartre. Sans les bactéries à la surface des dents, il n'y a pas de tartre dentaire. Mais par contre, une fois que le tartre est formé, ces bactéries sont fossilisées. Donc le tartre ne joue pas de rôle, si vous voulez, dans la genèse de la maladie. Il n'est que l'évolution au cours du temps. Par contre, il joue un grand rôle, c'est qu'il se voit. La plaque dentaire bactérienne, on ne la voit pas à l'œil nu. Le tartre, il se voit. Quand il y a du tartre, c'est qu'il y a des bactéries.

  • Speaker #1

    On va essayer de comprendre comment on peut éviter d'en arriver là. Et donc, quels sont les soins qu'on peut apporter en prévention ? À quelle fréquence ? Quels produits utiliser ? Parce qu'on voit un petit peu de tout. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus de quels soins on peut apporter pour éviter tout ça ?

  • Speaker #0

    Alors, la meilleure solution, bien évidemment, pour toutes les maladies, c'est la prévention. Le traitement, il est inéluctable à partir du moment où il y a déjà des lésions, des dégâts. Mais le but, c'est de faire au maximum de la prévention. Et autant que faire se peut, Elle doit commencer dès le jeune âge. Dès que le chien commence à avoir ses dents adultes, il faut commencer à l'habituer. Cette prévention, le goal de standard aujourd'hui, c'est le brossage dentaire. Si au XXIe siècle, chez l'homme, on en est encore à se brosser les dents, et que la grosse innovation, c'est d'être passé éventuellement d'une brosse manuelle à une brosse électrique, ultrasonique, une brosse qu'on appelle mécanisée, c'est qu'il n'y a pas mieux. Et donc, évidemment, ce brossage, il n'est pas souvent effectué parce que, un, Les problèmes buccolentaires ne sont pas très bien connus, la nécessité de brossage dentaire n'est pas très bien connue et beaucoup vont trouver ça un petit peu dérisoire de faire du brossage chez le chien alors que vraiment il en a besoin. Ce brossage et tous les soins de prévention ne peuvent pas s'effectuer bien du jour au lendemain. Le risque en tant que vétérinaire, c'est que si je dis à un propriétaire, une propriétaire de chien qui vient, qui commence à avoir des problèmes, qui n'a peut-être pas besoin de soins très lourds parce qu'on est peut-être costa de gingivite, Mais qu'il faut faire du brossage et que j'en reste là, que je n'explique pas plus, c'est que le propriétaire va vouloir faire dans la bouche de son chien ce qu'il fait dans sa propre bouche. Il va juste oublier que s'il a 35, 40, 50 ans, lui, il a mis des années à l'apprendre quand il était jeune. Et donc, ce n'est pas parce que je lui dis aujourd'hui qu'il faut brosser que ça va pouvoir être fait bien du jour au lendemain. Donc, il faut commencer progressivement. Et l'avantage de le faire dès que l'animal est jeune, c'est qu'il n'a pas encore de problème. On a le temps. Et c'est ce qu'on appelle de la prévention primaire, c'est-à-dire de la vraie prévention avant que le problème arrive. Par rapport à de la prévention, une fois qu'on a traité plein de problèmes et qu'on essaie juste d'entretenir pour éviter que les problèmes reviennent. C'est beaucoup plus difficile une fois que les problèmes sont déjà là. Ça consiste en quoi ? Habituer le chien à se laisser manipuler au niveau de la bouche, qu'il ne rushing pas, qu'il n'ait pas évidemment de réaction potentiellement dangereuse pour le propriétaire, ce qui serait inacceptable. Et donc, il faut l'habituer. Et le meilleur moyen pour habituer l'animal, c'est le renforcement positif et l'établissement de routine. C'est-à-dire, il va falloir y aller avec douceur en le récompensant. Et depuis la domestication des loups, le chien est très sensible au phénomène de récompense. L'homme a certainement attiré le loup dans les cavernes en lui proposant à manger au départ et a bâti un relationnel avec l'animal sauvage. Le chien est resté sensible à ce phénomène-là. Donc... On va au départ, tout bêtement, soulever les babines. On peut masser juste avec le doigt, les gencives, les dents, féliciter le chien, avoir des paroles encourageantes. Il ne comprend pas, c'est le ton de la voix évidemment. Et le récompenser avec une récompense qui peut être petite chose à manger, une croquette, petite friandise. Ça peut être également, surtout chez le chiot, du jeu, lui gratouiller le ventre, jouer à la balle. Mais il faut que... on associe cet acte à quelque chose d'agréable, pour que l'animal retienne ça. Et au début, on ne cherche pas à faire bien, on cherche juste à faire. Petit à petit, on va s'appliquer, on va manipuler, et jusqu'au moment où, grâce à ce renforcement positif, on va réussir à pouvoir manipuler toute la bouche du chien, mettre les doigts dans la bouche, masser avec le doigt. On n'a rien fait d'efficace à ce stade-là, mais si on ne passe pas par cette première étape, on ne pourra pas faire la suivante. La deuxième étape, C'est d'habituer le chien maintenant à ce que l'on va utiliser pour entretenir. Et ça, ça va être composé de deux types de produits. Un produit, gel dentaire pour chien. Alors, on n'utilise pas un dentifrice humain parce qu'un dentifrice, dans la terminologie, c'est un produit qui contient des agents moussants. Et donc, nous, évidemment, on se rince la bouche. Le chien, il ne va pas se rincer la bouche. Donc, on utilise des gels, même si parfois, il s'appelle les dentifrices, des gels qui, évidemment, n'ont pas besoin de rinçage. Il y a différents types de gènes, on y reviendra, mais on va déjà habituer l'animal à son contact, à son goût. Donc au départ, on le met sur le doigt et puis on masse avec le doigt. Alors il existe des petits doigtiers dans le commerce, mais ça n'a pas d'intérêt. Ça n'a pas d'intérêt en termes d'efficacité. Et en plus, je trouve qu'en particulier tout ce qui est ces doigtiers en caoutchouc un petit peu épais, au niveau du contact pour l'animal, c'est pas agréable et nous, on perd la sensation tactile. Donc, pour les gens qui ne veulent pas mettre directement le doigt parce qu'on se soucie d'hygiène, on se lave les mains après, ou parce qu'on a des petites blessures au niveau des doigts, on peut mettre des petits doigtiers en latex, des petits gants. Comme nous, on utilise des gants d'examen et que depuis la Covid, malheureusement, et qu'ils se sont bien répandus, ces petits gants, parce qu'on garde, c'est ce que nous, on utilise professionnellement, on garde cette sensation tactile. Et ça, c'est bien mieux. Et donc, on va habituer le chien au goût, au contact avec ce produit. Une fois que c'est fait. Là, on va passer à l'étape d'après qui est le brossage long terme. Alors, on utilise des brosses comme pour nous avec des poils souples ou ultra souples. Le but, c'est d'enlever des bactéries qui sont microscopiques. Ce n'est pas l'arracher du tartre qui est dur. Ce n'est pas la brosse à chien dents. Ce n'est pas la brosse en fer. Il faut quelque chose qui soit souple parce que les poils souples, ils ont deux caractéristiques. C'est que, un, par leur souplesse, ils vont pouvoir se courber et aller un peu au ras et sous la gencive. Et par le mouvement que l'on va imprimer à la brosse, un petit mouvement. soit rotatif ou un petit mouvement d'avant en arrière avec une amplitude limitée, ces petits poils vont se mettre à vibrer par le mouvement. Et donc, ils vont pouvoir passer et enlever évidemment les bactéries. Puisque à ce stade-là, ce qu'on veut, c'est enlever les bactéries. Et donc, on va sur cette brosse à poils souples. On trouve là le plus simple, très honnêtement. On utilise des brosses humaines, des brosses pour enfants à poils souples. Après, selon les marques, on peut recommander plus ou moins. En gros, c'est le plus simple. Il existe dans le milieu vétérinaire des brosses, mais elles sont très polyvalentes, très standards. Donc en fait, elles ne peuvent pas être bien habituées du plus petit au plus grand. Donc moi, je conseille des brosses humaines. Bon, voilà, c'est plus économique même. Et donc, on va mettre le gel dentaire pour le chien dans les poils de la brosse. On ne fait pas un gros ruban parce que le chien a un gros ruban par-dessus, un coup de langue, slurp, et il avale tout et il n'y a plus rien. On fait rentrer le gel dans les poils de la brosse. De telle façon à ce que quand les poils sont au contact de la dent et passent au rail sous la gencive, eh bien, ils soient enduits de ce produit. Alors après ce produit, il peut être de nature diverse. En fonction un petit peu du stade de la maladie, de la gravité de la maladie et de la puissance du produit. Il existe les mêmes possibilités, les mêmes produits pour l'homme. Si vous vous brossez les dents bien tous les jours, C'est l'action mécanique du brossage qui fait pratiquement tout le travail. Donc vous n'avez pas besoin, pour l'humain d'un dentifrice, pour le chien d'un gel dentaire, très très particulier, quelque chose de... très doux, qui contient pas grand chose, suffit, c'est juste un substrat intermédiaire. Par contre, si vous avez des problèmes particuliers, parce que vous avez une maladie qui est déjà beaucoup plus évoluée malheureusement, on n'arrive plus en prévention primaire, on arrive à un chien pour lequel on a déjà été obligé d'extraire pas mal de dents, et puis celles qu'on a pu garder, elles ne sont pas non plus totalement indemnes. Ou alors, on a des chiens qui, même jeunes, peuvent avoir des formes de maladies qui sont des formes beaucoup plus... agressives, qui sont plus intenses, qui progressent beaucoup plus vite. Ce n'est pas la négligence, ce n'est pas le temps qui passe, c'est qu'ils ont une forme de maladie beaucoup plus intense. Là, on va utiliser des gels dentaires thérapeutiques, c'est-à-dire des gels qui contiennent des agents antiseptiques, des agents antibactériens. Donc des produits connus pour leur efficacité, pour tuer les bactéries indépendamment du caractère mécanique de la brosse. Et là... Le produit le plus connu, le gold standard chez l'homme, chez l'animal, c'est un produit qu'on appelle la chlorexiline, qui est un antibactérien bien connu qui rentre dans des produits pour se laver les mains, qui rentre dans un certain nombre de gels dentaires thérapeutiques chez l'homme comme chez l'animal. Et sur le cul, on a un grand recul.

  • Speaker #1

    Et sinon, est-ce que c'est du coup tous les jours comme les humains qu'il faudrait le faire ?

  • Speaker #0

    Alors la règle est qu'il faut le faire le plus souvent et donc tous les jours. Moi, ma prescription aux propriétaires, c'est de leur dire, écoutez, il faut le faire progressivement et le faire sous une forme d'une routine. Toujours essayer de se mettre dans les conditions favorables aux propriétaires. Des fois, les gens me demandent à quel moment pour l'animal, je leur dis, ce n'est pas tellement pour le chien, ce qui est important, c'est pour vous. Si vous voulez faire ça le matin avant d'aller au travail, que vous êtes pressé, ce n'est pas le bon moment. Donc, choisissez le bon moment pour vous. Et puis faites-le toujours dans un contexte un petit peu identique. Si c'est un chien de petite taille, on va plutôt le mettre en hauteur pour être à sa hauteur. Et puis il saura que c'est un événement différent du reste. Et puis on le fait tous les jours parce qu'il y a des jours où on n'aura pas le temps. On va oublier. Et donc si on commence à compter, est-ce que je l'ai fait hier, avant-hier ? Comme on sait que l'efficacité a été démontrée pour le brossage comme pour tout l'effet de l'hygiène, sur une base... quotidienne. On sait que sur un chien qu'on prendrait jeune, pas spécialement prédisposé à cette maladie parentale, donc je dirais classique, qui n'est pas un sujet avec une prédisposition forte, eh bien un brossage minimum tous les deux jours serait acceptable.

  • Speaker #1

    Et alors, on a parlé des dentifrices pour chien. Est-ce qu'il y a des produits en phytothérapie qui fonctionnent ? J'ai entendu parler de l'huile de coco. de la propolis pour brosser les dents, de la mastication d'une branche de céleri, parfois même.

  • Speaker #0

    Il y a plein de choses évidemment que l'on voit. Il faut bien comprendre que l'hygiène est un domaine qui n'est pas régulé. C'est un petit peu comme quand on vous vend des pommades amégrissantes, rajeunissantes, tout ce que vous voulez. Ce ne sont pas des médicaments. Donc il n'y a pas d'office national, international qui vérifie et qui délivre. Donc tout le monde peut prétendre tout ce qu'il veut, pour peu que... le fabricant, le fournisseur fasse attention aux libellés et que les libellés ne soient pas un libellé médical. Et donc, on ne va pas pouvoir dire « fais disparaître la gingivite » , mais on peut dire « rafraîchis la bouche » , « rends les dents plus blanches » . Donc, on va trouver de tout. Dans ce tout, et c'est ça qui est malheureux, c'est qu'il y a des bonnes choses. Mais malheureusement, ces bonnes choses, divulguées par, je dirais, les gens qui ne sont pas spécialistes et... souvent malheureusement ceux qui parlent le plus sont ceux qui en savent le moins, c'est noyé dans un flot de choses qui n'ont pas tellement de sens. Dans ce que vous citiez, il y a des exemples intéressants. La propolis est un exemple intéressant. La propolis est un composé naturel qui est beaucoup étudié pour beaucoup d'applications et qui, là, a fait l'objet d'études scientifiques. Alors, on n'a pas des études scientifiques aussi nombreuses, aussi poussées que sur certains composés médicamenteux. parce que la réglementation oblige à les faire. Mais il y en a parce que, évidemment, les industriels, ils ne sont pas sectaires. Ce qu'ils ont envie, c'est de trouver quelque chose qui marche et qu'ils peuvent vendre. Le but, évidemment, d'une société, c'est de vendre pour pouvoir vivre. Et donc, ils n'ont pas le refus du tout de composés naturels. Et d'ailleurs, beaucoup de médicaments sont à la base des composés naturels. Naturel, phytothérapique, ne veut pas dire que c'est sans danger. Il y a des plantes qui tuent, donc ça ne veut pas dire sans danger. Et donc, il y a des choses comme la propolis, très intéressantes. La propolis a des propriétés antibactériennes, peut avoir des propriétés anti-inflammatoires. Après, la problématique, c'est qu'un médicament, il est régulé. C'est-à-dire que... Évidemment, en dehors de phénomènes de fraude, je m'approvisionne sur Internet par des choses fabriquées, je ne serai trop zou, mais c'est régulé. Le problème sur des composés comme la propolis, c'est qu'en fait, il est dépendant de la production. Mais la production, elle n'est pas industrielle, ce sont les abeilles. Et donc, il va y avoir évidemment une composition qui n'est pas une composition standard. Donc, les études scientifiques à l'heure actuelle montrent que la propolis est un composé intéressant, mais qu'on ne peut pas généraliser à tout. Parce que ça dépend à la fois, est-ce que c'est la propolis brute ? Est-ce que ce sont des extraits de propolis et comment les composer ? Puisqu'en fait, la propolis, ce n'est pas la propolis en tant que telle, elle contient un certain nombre de produits chimiques dedans, naturels. Et donc, ce sont ces extraits, comment ils ont été extraits ? Donc, la problématique en phytothérapie ou pour les produits naturels, c'est la production et le contrôle de ce que l'on a. Après, vous me citiez... L'huile de coco. Oui, l'huile de coco. Alors, l'huile de coco, c'est intéressant parce que... Je n'en ai pas entendu parler pour l'animal, je ne sais pas où vous l'avez trouvé, mais c'est intéressant. Ça, c'est quelque chose qui vient de la médecine traditionnelle indienne, où effectivement, il y a dans la médecine traditionnelle indienne, la possibilité de faire des bains de bouche avec de l'huile de coco. Et donc, c'est des bains de bouche qui sont faits parce qu'effectivement, cette huile comporte des composés chimiques qui sont intéressants. Sauf qu'il y a très très peu d'études scientifiques pour effectivement... supporter l'efficacité. Et puis, ça c'est un petit peu l'arnaque dans le milieu vétérinaire, c'est l'extrapolation de choses qui peuvent avoir une vérité scientifique à une utilisation qui n'a rien à voir. Ce que je veux dire par là, c'est qu'un certain nombre de composés sont connus. Il y a des études scientifiques chez l'homme qui ont été faites sous forme de bain de bouche. Mais le chien ne fait pas de bain de bouche. Un bain de bouche, c'est le fait de mettre un produit dans sa bouche et d'avoir un temps de contact suffisant avec les parois de la bouche, avec La paroi des dents ? Lorsqu'on fait croire que ce même produit, qui potentiellement aurait été prouvé comme efficace lors de bain de bouche, quand on le donne à un animal qui l'avale, et en une microseconde le produit se retrouve dans l'estomac, faire croire que c'est l'équivalent chez l'animal, pour moi c'est fallacieux. Donc moi, en tant que professionnel scientifique, je me fie à ce qui a été démontré scientifiquement, ce qui a été prouvé. Et on sait que la science progresse. Ce qui est vrai aujourd'hui peut-être sera faux demain. Peut-être que ce qui n'était pas connu aujourd'hui sera connu demain. Mais on évolue avec le temps. Et j'évolue au cours de ma carrière, comme tous les scientifiques, avec le temps, en fonction de ce qui a été montré ou pas.

  • Speaker #1

    Je pense que ça, c'est très clair. J'ai lu aussi, alors ça, j'ai lu et je constate aussi, la mastication est essentielle pour le chien et peut éviter de former de la plaque dentaire. Est-ce que vous êtes d'accord, c'est quelque chose en parallèle du brossage de dents qu'il faut régulièrement donner à mastiquer au chien pour que ce soit complémentaire avec le brossage de dents ?

  • Speaker #0

    La mastication est essentielle. Elle fait même partie du développement comportemental et du bon équilibre comportemental de l'animal. Le chiot joue et petit à petit de la têter avant même qu'il ait ses dents. Il prend et il va avec ses dents de lait hacher, mastiquer si on peut dire. Donc oui, évidemment, c'est totalement essentiel. À la fois sur un plan comportemental, on voit que dans l'enrichissement comportemental de l'animal, avoir des choses qu'il peut prendre, qu'il peut mâcher, c'est très très bien. Et pour le domaine qui m'intéresse, pour les dents, c'est intéressant. Il y a juste un mais, c'est que ça dépend quoi et comment. Parce qu'il faut bien se souvenir que le chien, à la base, est un carnivore, sur le plan zoologique, mais sur le plan également alimentaire, carnivore. opportuniste. Il ne mange pas comme le chat qui est un carnivore pur, principalement qu'une alimentation carnée, mais c'est quand même un carnivore opportuniste. Et sur le plan zoologique, ces mâchoires, ces dents, ont été développées comme telles ou ont été sélectionnées par la nature comme telles. Et donc, il a des mâchoires qui ne peuvent s'ouvrir que par des mouvements d'élévation et d'abaissement. Il n'a pas de mouvements ou très très peu de mouvements latéraux comme nous. Donc il ne peut pas mâcher, mastiquer, au sens où on l'entend. Nous, c'est-à-dire avoir un aliment qu'on va... prendre dans notre bouche, réduire en écrasant par des mouvements à la fois verticaux, mais également des mouvements latéraux. Parce que nous, en tant qu'omnivores, il faut qu'on broie l'aliment, qu'on le mélange à notre salive qui contient des enzymes qui vont commencer la digestion, parce que chez l'homme, la digestion commence dans la bouche. Chez les carnivores, il en est tout autre. Le carnivore, sa bouche, c'est une usine à tuer, à découper, à dépecer. Ses grandes dents, les canines, dit l'écrot. Cerf va attraper la proie. À partir du moment où il aura attrapé la proie, tué la proie, il va arracher avec ses petites incisives des lambeaux de chair. Et puis, les gros morceaux, il va les cisailler, les découper avec ses grosses dents du fond, dont celles dont je parlais pour tous les carnivores qui sont les carnassières. Et donc, le chien ne mastique pas vraiment, il ne mâche pas vraiment. En fait, il prend, il découpe, il broie un peu avec les dernières molaires et il avale tout cru. Parce qu'il est fait pour, la digestion commence dans l'estomac. Et pour bien avaler, il englobe ce bol alimentaire d'une bonne quantité de salive bien gluante. pour que ça lubrifie bien et que ça passe bien dans les œufs âges pour arriver jusqu'à l'estomac. C'est pour ça qu'il y a une grosse quantité de salive produite chez les carnivores. Et donc, il faut encourager ce phénomène-là. Mais c'est évident que du coup, quand on alimente un chien avec des croquettes, si on prend la croquette sur le plan général, si elle est petite, si c'est une croquette où dès qu'on met de la pression dessus, elle s'écrase et c'est de la poudre. La capacité à... encourager des actions mécaniques au niveau des dents, elle est très faible. Et puis le jour où le chien vomit ses croquettes, vous voyez qu'elles sont intactes. Donc même quand on entend croc-croc, il en croque deux, il en avale dix. Donc l'effet mécanique est intéressant, mais il sera d'autant plus intéressant qu'il est obtenu avec des choses adaptées. Alors pour les croquettes, ce sont plutôt des croquettes de plus grande taille. Des croquettes pas trop dures, plutôt mi-dures ou souples. C'est-à-dire en fait il faut que la dent pénètre dans la croquette qui est assez volumineuse pour nécessiter de ne pas être gobée d'un seul coup et que cette dent pénétrant dans la croquette, les parois de la dent viennent frotter l'eau de la croquette. Donc comme une raclette qu'on passerait sur la vitre, on enlève des saletés là. La croquette, par phénomène de frottement entre la croquette et les dents et entre les dents entre elles avec du substrat alimentaire entre les dents, eh bien ça vient racler la surface et enlever de la plaque dentaire. Donc cette action mécanique de frottement, elle est fondamentale. Il y a beaucoup d'études qui ont montré ce rôle bénéfique. Alors ça, c'est connu sur des études depuis les années 60. À côté de ça, on peut rajouter d'autres choses, qui sont d'autres substrats à croquer, à dilacérer, à mâcher. Alors, soit des choses qui sont des choses naturelles, soit des choses qui sont fabriquées. Dans les choses naturelles, il y a tout ce qui est très très dur. Et là, évidemment, par le passé, moi, dans le début de ma carrière, on était confronté aux os à moelle qu'on prenait chez le boucher. Donc cet os dénué de quoi que ce soit et qu'on donne aux chiens. Alors évidemment, on donne aux chiens carnivores quelque chose qui a un goût d'animal. Il va se précipiter dessus et le croquer. Le problème, c'est qu'il va venir taper ses dents sur quelque chose qui est de l'os très compact. Donc l'os à moelle, c'est quoi ? C'est des tranches de fémur de vache. Et donc c'est très, très dur. C'est de l'os cortical. Ça, c'est le meilleur moyen pour se casser les dents. En plus, il y a le côté sanitaire. Bon, alors si c'est chez le boucher, ça va. Si c'est des trucs qu'on traîne un peu, c'est pas terrible. De nos jours, ça existe toujours, mais ça a été remplacé par le marketing, par la pub, par des gens qui vendent des choses qui sont très, très dures, qui sont des boîtes de serre, des boîtes d'un, des sabots, des cornes de buffle, mais des choses qu'un carnivore n'irait jamais manger. Si on prend les carnivores charognards qui broient des os comme la hyène, mais la hyène, sauf si elle manque de proie, elle va laisser la carcasse. C'est-à-dire qu'il y a des études qui ont été faites en Afrique chez les hyènes qui montrent que si effectivement elles ont des proies et des proies suffisamment régulièrement, elles vont manger toutes les chairs, mais que la carcasse et les os durs, alors oui les petits os peut-être au niveau des côtes, mais les os vraiment durs, le fémur de l'antilope... Elles ne vont pas le croquer. Si l'aïe ne le fait pas, le loup ne le fait pas. Et le chacal et les chiens errants ne le font pas plus.

  • Speaker #1

    Oui, c'est pour ça que j'allais vous demander. Je pense qu'au niveau de la mastication, déjà, quoi qu'il arrive, j'ai l'impression que c'est dur pour n'importe quel âge. Mais c'est là que c'était intéressant et que les personnes de la communauté avaient envie de comprendre et de savoir. C'est en fonction de l'âge du chien, qu'est-ce qu'on peut lui donner à mâcher ? Par exemple, on voit des chiots qui mangent des cornes de buffle. La mâchoire, on sait avant quatre mois, même au niveau des dents, rien n'est encore définitif. C'est une aberration au final.

  • Speaker #0

    Alors, c'est pas que pour le chiot.

  • Speaker #1

    Et même par la suite, oui.

  • Speaker #0

    Cante de buffle, sabot, boîte de serre, boîte d'un, et on pourrait même mettre les fromages de Yac qui sont très très durs. Ça n'a aucun intérêt. Moi, aujourd'hui, à chaque fois qu'on a un chien qui se casse la carnassière maxillaire en haut, qui est une dent, qui est, on va dire, la lame de ciseaux supérieure de notre grosse cisaille, celle qui vient au contact, et qu'on a un chien jeune, moyen, qui s'est cassé la dent et qu'on demande... Il a eu des bois de serre, il a eu des bois de dain, il a eu des choses comme ça.

  • Speaker #1

    Vous en avez eu en consultation ?

  • Speaker #0

    Régulièrement, régulièrement. J'ai rarement maintenant des gens qui disent « Ah mais je lui donne des Ausha moelle » , ça arrive. Et même les gens qui donnent du barf, beaucoup ils donnent du barf broyé, donc les eaux ne sont pas intactes. Donc non, ces choses-là ne devraient pas être données. Alors oui, ça va bien décaper la dent, elle manque, ça va la casser. Si on voulait des choses dures, prenez du dur mou. Il y a une étude qui a comparé l'équivalent de l'os amoile, l'os amoile, l'effet mûr de bovin, à la tête de l'os lépiphyse, qui contient de l'os spongieux, et qui montre que l'effet est bien meilleur dans l'os spongieux qu'au niveau de l'os compact. Pourquoi ? Parce que les dents pénètrent dedans. Le problème ? C'est que, dans l'étude, ils en donnent tous les jours. Et ce sont des os qui sont stérilisés. Ils en donnent tous les jours. Parce que dès que l'animal commence à l'attaquer, il faut l'enlever. Il ne faut pas qu'il en avale trop de morceaux. Et puis dans l'étude, ils montrent qu'il y a des lésions. Parce qu'il y a des morceaux qui se mettent entre les dents, qui viennent blesser. Donc il n'y a que des inconvénients. Donc si on voulait donner quelque chose comme cela, il faudrait que ce ne soit pas trop dur. Et il faut le contrôler surtout. On ne peut pas le donner au chien et le laisser tranquille. Il faut le contrôler. et lui enlever dès qu'il commence à y aller un peu trop fortement. Donc en gros, il vaut mieux utiliser des choses qui sont prévues pour se rompre. Et donc là, on a des choses qui sont des choses artificielles. Alors, il y a des choses qui sont plus souples, naturelles, comme les peaux, ce qu'on appelait dans le temps les peaux de buffe, les choses comme ça.

  • Speaker #1

    Peaux de fer,

  • Speaker #0

    on en a aujourd'hui. La peau de bovin, ça c'est du collagène, c'est-à-dire une protéine, et puis la plupart du temps... Il va y avoir des matières grasses un petit peu dessus. Donc, ce n'est pas terrible. Alors, ça, sur le plan, là, pas nutritif, ce n'est pas ma spécialité. Sur le plan mastiqueur, ça peut être intéressant. Il y a beaucoup d'études qui ont étudié ça depuis 20-30 ans. Mais comme c'est des choses pas très digestes, en fait, dès que c'est ramolli, il faut les enlever, il faut les mettre à la poubelle. Donc, le chien, ce n'est pas mal parce que là, il n'a pas tellement de risque de se casser, de s'abîmer les dents. Ça va se ramollir au fur et à mesure avec la salive. Alors, ça devient... tout gluant, tout blanchate, moche.

  • Speaker #1

    Mais au moins, ça fait travailler les mâchoires.

  • Speaker #0

    Il faut le mettre à la poubelle après. Il ne faut pas laisser le chien manger des morceaux. Et puis après, il y a les choses qui sont des choses alimentaires qui vont être rompues. Donc, tout ce qui est les parts à mâcher sous forme soit de protéines d'origine animale, de protéines végétales. Après, pour les partisans de je veux l'un ou l'autre, il y a des différentes choses, mais qui sont prévues, fabriquées pour pouvoir en fait se rompre avec. l'impact et avec l'imbibition par la salive. Et c'est prévu pour être mangé. Alors la seule précaution pour ces choses-là par rapport au reste, c'est que ça apporte de l'énergie. Parce que ce sont des éléments nutritifs. Alors c'est le côté positif, c'est que c'est prévu pour être mangé. Mais par contre, ça apporte de l'énergie. Donc là, évidemment, comme quand même une maladie du chien moderne, c'est plutôt le surpoids que d'être trop maigre, il faut bien évidemment vérifier. Si on donne quelque chose qui apporte un tiers... ou un quart de la quantité énergétique journalière à un chien de petite taille, au travers de ces choses-là, c'est aucun problème. Mais il faut réduire l'apport d'aliments pour compenser.

  • Speaker #1

    Ce que généralement, peu de personnes font. Et je pense qu'on peut donner un exemple. Par exemple, les dentatix. Maintenant, je comprends avec votre explication qu'au niveau de sa consistance, c'est intéressant parce qu'il peut se rompre. Alors après, il y a des chiens, le problème, c'est qu'en deux secondes, il... il le croque une ou deux fois et il l'avale. Et donc, je ne sais même pas s'il y a eu un effet intéressant.

  • Speaker #0

    C'est plus compliqué que ça. Moi, je ne suis pas du tout expérimenté en nutrition. On pourrait en parler avec un spécialiste de nutrition. Mais en fait, ces composés-là, ils sont très intéressants sur le plan mécanique parce que le processus de fabrication permet de contrôler la consistance, la texture. Et donc, après, il y a des tests en laboratoire qui se font avec des machines qui montrent l'indentation, c'est-à-dire comment on pénètre à l'intérieur du matériau avant qu'il se rompre. Et donc là, on peut totalement contrôler. Donc ça, c'est très intéressant. Après, comme on en parlait précédemment, le chien à la base, il ne croque pas, il ne mèche pas, il dilacère, il découpe. Donc, il faut des choses volumineuses par rapport à la bouche du chien. Mais ça, c'est pareil que les croquettes. Et le problème, c'est que c'est le propriétaire qui achète, ce n'est pas le chien, parce que lui, il ne sait pas. Et donc, le propriétaire, pareil pour les croquettes, sa satisfaction, c'est que le chien, il est en bonne forme, tout va bien, s'il mange bien et rapidement son aliment. Si on lui donnait, plutôt que lui donner 15 croquettes, 3 grosses, et qu'il passe du temps, moi je l'ai vécu dans ma propre famille, qu'il passe du temps, c'est « pauvre chien, c'est trop dur, il met du temps » . Dans la nature, il va lui faire du temps pour mastiquer. Les études de mastication dans la nature montrent que l'animal, il va passer 15 minutes, et chez l'animal sauvage, peut-être une vingtaine de minutes à mastiquer. Donc, il faut des choses qui soient volumineuses pour l'obliger. Donc, ces composés-là, vous citiez dans le Tastic, le Greenies, il y en a plein comme cela, différents fabricants en fond, il faut effectivement prendre des articles à mâcher qui sont suffisamment gros. Je ne sais pas du tout si c'est obligatoire, mais moi, j'avais déjà regardé il y a quelques années, les fabricants ou la plupart marquent l'énergie pour 100 grammes. Donc, si vous avez un bâton qui fait 100 grammes, vous savez, s'il fait 50 grammes, vous divisez par deux. Donc, vous savez. Et donc, évidemment, il va falloir adapter la ration.

  • Speaker #1

    C'est ça qu'il faut garder en tête.

  • Speaker #0

    Après, pour tous ces composés naturels par rapport à ce qui est produit industriellement, il faut faire attention, c'est la provenance. Il y a des études, il y a eu une étude de mémoire canadienne, il y a eu quelques études sur les contaminations par les salmonelles. Parce que ce genre de produit proposé largement par internet ou autre, souvent c'est la provenance, pas très très cher. Et c'est des provenances où les régulations sanitaires ne sont pas les mêmes que chez nous. C'est-à-dire qu'il y a des normes sanitaires en Europe qui ne sont pas forcément les mêmes partout dans le monde. Et donc beaucoup de ces produits, à moindre coût, ne proviennent pas. deux pays avec une législation européenne. Ils ne sont pas traités, ni chimiquement, ni thermiquement. Alors, ils ont bon goût ? Parce qu'évidemment, on le sait très très bien, quand vous avez des bactéries, en particulier des coliformes, qui se développent, ça donne un petit goût. Et votre agouc a un bon goût, vous avez après une bonne intox derrière parce qu'il a mijoté à trop basse température pendant trop longtemps à l'air libre. Et donc, on a des produits, les oreilles de cochon, des lamelles à mâcher, en collagène, des choses comme cela, qui sont dans des emballages... Des grands paquets avec des choses qui sont un petit peu brunâtres, qui ont bon goût pour le chien. Mais il y a des études bactériologiques qui ont montré qu'en termes de contamination, c'était assez catastrophique. Donc ça, c'est le paradoxe du propriétaire qui veut bien faire, qui fait attention à la qualité de ce qu'il donne son chien et qui, d'un autre côté, donne quelque chose qui n'est pas du tout, sur le plan sanitaire, bon.

  • Speaker #1

    On va maintenant s'intéresser au type de maladie. Vous en avez déjà parlé précédemment. Mais alors, j'aimerais bien qu'on puisse parler... des détartrages. C'est une question qui revient souvent. À partir de quel âge ? À quelle fréquence ? Comment le faire ? Est-ce que c'est une anesthésie locale ? Est-ce que c'est une anesthésie générale ? Est-ce que vous pouvez nous en dire un petit peu plus là-dessus ?

  • Speaker #0

    Alors ça, c'est un sujet, on va dire, passionnant et récurrent. Parce que le terme de détartrage, la plupart du temps, est impropre et mal utilisé. Parce que ce terme, il renvoie à la pathologie buccal humaine, c'est-à-dire vous allez chez le dentiste, il vous détarte, c'est-à-dire quoi ? Il enlève le peu de tartre qu'il y a au-dessus de vos gencives sur une personne qui se brosse les dents, mais qui se brosse, comme nous tous, pas parfaitement les dents. Et à certains endroits, comme les dents sont mal brossées, il y a du tartre qui se forme. Et ça, ce n'est pas la situation canine. Nous, c'est la révision des 500 000 à chaque fois. C'est-à-dire que ça, c'est vrai si vous brossez les dents de votre chien. Et donc, le détartrage tel qu'on l'entend, malheureusement, eh bien, il correspondrait à un chien à qui on brosse les dents dès le jeune âge. et qui malgré tout, parce qu'on ne brosse jamais parfaitement, un peu tartrent à certains endroits. Mais ce n'est pas ce qu'on voit tous les jours. Ce qu'on voit, ce sont des animaux qui n'ont jamais eu soit d'hygiène, soit qui ont une hygiène qui n'est pas adaptée, et qui ont un stade d'infection qui est bien pire. Et ce qu'on fait, ce n'est pas des tartrages, c'est de la chirurgie de la bouche. C'est-à-dire que oui, il va falloir enlever la couche superficielle, mais si je m'arrête là, ça ne sert à rien. C'est comme si j'ai tondu les poils du chien pour l'opérer, mais que je n'ai pas fait l'incision, que je n'ai pas été à l'intérieur. Donc oui, il faut enlever cette couche superficielle, mais surtout, il va falloir voir quels sont les dégâts en profondeur. Et là, le détartrage ne correspond qu'à cette première partie. Donc ce terme, malheureusement, est un terme fourre-tout qui regroupe des choses qui n'ont strictement rien à voir. Mais même que je combats dans la profession, il ne faut pas appeler tous les soins de la bouche un détartrage. Ça ne correspond strictement à rien. On fait de la chirurgie de la bouche, on va identifier sur les 42 dents les dents qui sont... Un peu déchaussé ? Beaucoup ? Pas du tout. Au travers d'un examen qui sera dans un premier temps en consultation, un examen de repérage, où on va pouvoir, par habitude, voir qu'à certains endroits, on voit le début de la racine, qu'on voit l'espace entre les racines, qu'on voit que la gencive est un peu ourlée, qu'éventuellement il y a un petit peu de puits qui sort dessous. Et tout ça va nous conduire au fait qu'il y a manifestement une infection et qu'il va falloir faire un diagnostic beaucoup plus précis. Ça, c'est j'ai regardé la voiture de l'extérieur, mais je n'ai pas soulevé le capot pour voir le moteur. Et donc là, il va falloir un axe sous anesthésie générale. Il n'y a pas d'autre moyen. efficace et honnête d'aller faire des soins dentaires que de faire des soins sous anesthésie générale. Parce qu'on ne peut pas apprendre à l'animal à garder la bouche sans bouger, ouverte pendant un quart d'heure, une demi-heure ou plus, comme vous pourriez le faire chez le chirurgien dentiste. Il va falloir faire un examen sous anesthésie générale qui, là, va, une fois qu'on a enlevé cette couche superficielle de tartre, donc le dit des tartrages, va permettre d'aller voir ce qui se passe sous la gencive au travers d'un examen avec des petits instruments. au travers de radiographies dentaires, qui va voir ce que les yeux ne peuvent pas voir, ce qui se passe au niveau de l'os et des racines. À partir de là, sur les 42 dents, on va peut-être décider qu'il y a une dent enlevée, il y en a peut-être 5, il y en a peut-être 10, il y en a peut-être 15. Parfois, il y a toutes les dents enlevées, parce qu'au stade où on l'amène, la maison s'écroule et qu'on ne peut pas réparer et remettre une couche de papier peint. Et donc, c'est ça ce à quoi on est confronté. Et ça, souvent, malheureusement, c'est mis derrière ce terme de détartrage. Mais c'est évidemment... pas la réalité des choses. Alors, tous les combien ? Là, il n'y a pas de régularité, c'est-à-dire que vous feriez faire à votre chien, dès le jeune âge, un détartrage tous les ans. Mais sans jamais rien faire pour entretien, la maladie, elle progressait de la même façon. Parce que quand vous enlevez le tartre, vous enlevez ce qui s'est accumulé depuis un certain temps. Mais ça n'a pas de caractère préventif pour l'avenir. Et donc, un détartrage, dire « je dois faire un détartrage tous les temps » n'a pas de sens. Par contre, comme derrière ce terme de détartrage, en fait, On parle d'autre chose, c'est qu'il faut que je fasse voir la bouche de mon chien, il faut qu'elle soit examinée. Donc par contre de dire, il faut que je vois le vétérinaire pour faire un examen de la bouche, pour regarder et décider s'il y aura des soins à faire, et ça peut-être qu'une fois par an, ou si je sais que mon chien est un petit caniche, un petit york, particulièrement prédisposé peut-être tous les six mois, ça, ça a du sens. Et là, on déterminera. Il n'y a pas de règle. Je peux avoir besoin de faire des soins très régulièrement chez un. et pas chez l'autre. Et évidemment, la différence est une différence individuelle, à la fois de gabarit, on en a parlé, mais également d'individu. Je peux avoir un Yorkshire à 10 ans avec toutes ses dents et un autre Yorkshire à 3 ans à qui on est obligé de les enlever toutes. Il y a des différences. Et dans ces différences, le fait de faire de l'hygiène, évidemment, quotidienne, aura une action ou pas. Donc, quand nous, les gens appellent, dire « Est-ce que vous pouvez faire un détartrage ? Quel est le prix de la détartrage ? » Je ne peux pas vous dire. Je fais déjà une consultation médicale. Il faut voir l'animal, ce n'est pas à distance. Et en plus, ça ne correspond à rien. Parce que toutes les expériences, on me dit, il n'y a rien. Quand je regarde, je trouve beaucoup de choses. Donc, anesthésie générale, obligatoire. Et en complément, on fait des anesthésies locales. Mais l'anesthésie locale, elle a un but, c'est d'enlever la perception douloureuse. Elle n'a pas pour but de faire que le chien ne bouge pas. Vous, la prochaine fois que vous allez chez le dentiste, essayez de vous lever et de partir. Ce n'est pas l'anesthésie locale qui va vous en empêcher. Vous verrez que le dentiste, il aura beaucoup de mal à vous faire les soins.

  • Speaker #1

    Mais c'est parce que je vois certains chiens sur les réseaux sociaux que je suis qui sont très calmes et très consignants. Et quand on sait que c'est qu'eux, entre guillemets, enlever la plaque dentaire, qu'ils le font en anesthésie locale. Donc ça, je voulais savoir si ça vous a plu. Mais non,

  • Speaker #0

    parce que si vous voulez, comment je peux savoir si mon chien n'a rien si je n'ai pas regardé ? Regarder, ça va vouloir dire passer avec des instruments sous la gencive. Quand votre dentiste, même pour vous, humain, Il doit faire un détartrage, mais à un endroit, il y a un peu trop. Et il va passer sur l'agence et il vous fait une locale pour ne pas que vous ayez mal pour pouvoir le faire. Donc, oui, vous le faites. Mais en fait, vous nettoyez ce que vous voyez. Moi, je prends souvent l'exemple en consultation de dire aux gens, écoutez, c'est comme si chez vous, vous passez le balai dans la cuisine devant les meubles, mais vous n'allez nettoyer jamais sous le canapé, dans le salon, rien. Ah, vous avez l'impression que c'est propre. Au bout d'un moment, ça va sentir mauvais. Ben, c'est ça. C'est-à-dire que nettoyer ce qu'on voit sans s'assurer jamais qu'il n'y a rien au-delà. de ce qu'on est capable de voir avec les yeux, ce n'est pas du travail. Donc, si on veut faire, entre guillemets, de détartrage comme cela, non, on ferait bien mieux de vérifier qu'il n'y a pas de problème et de brosser. L'action qui peut être faite au quotidien, à la maison, sans anesthésie, sans rien, c'est le brossage. Alors, d'un côté, on ne voudrait pas brosser, mais d'un autre côté, on voudrait pouvoir faire des soins tellement d'un l'envers. Il faut être raisonnable.

  • Speaker #1

    On voit même des petits outils de détartrage qui sont vendus. Et je vois certaines personnes qui le font chez elles.

  • Speaker #0

    Ah oui, malheureusement. Et moi, ça m'est arrivé avec des chiens éleveurs, des gens qui connaissent bien, qui font ça. Ils viennent me voir et ils me disent « Ah, je ne comprends pas, toutes les danses mobiles, il faut que vous fassiez tout ce que vous pouvez pour les conserver. » Et pourtant, l'aspect de la bouche est beau. Donc, je reprends mon interrogateur et vous découvrez que les gens font ça. En fait, ils enlèvent tout ce qu'ils voient, mais ils n'ont jamais enlevé ce qu'ils ne voyaient pas. Ça ne sert strictement à rien, sauf à être à l'heure. Et le jour où vous voyez la maladie, qui a évolué de sous, il est trop tard, vous ne pouvez plus agir. C'est le jour où vous voyez que c'est tout pourrissu les meubles, et vous vous dites, je ne comprends pas, pourtant ça avait l'air beau. Ah mais ça fait 15 ans que je n'ai jamais nettoyé dessous. Ah bah oui, ça fait 15 ans que c'est pourri dessous.

  • Speaker #1

    Non mais je pense que c'est important de le dire. Et on se pose aussi souvent la question pour des chiens très âgés. Ma chienne, elle a 11 ans, elle a pas mal de tartres. Bon, le vétérinaire me dit, il n'y a pas besoin d'aller à un détartrage. Mais souvent on se dit, quel est le rapport bénéfice-risque de lui faire subir une anesthésie générale, de ne plus avoir de tartres, mais en même temps elle est âgée. Comment on sait ça ?

  • Speaker #0

    C'est tout le but de la consultation. C'est tout le but de la consultation, c'est qu'il n'y a pas de réponse. Parce que vous parliez très justement du bénéfice-risque. Donc ça veut dire qu'il n'y a pas de réponse préétablie. C'est un cas individuel. Votre chien est très âgé, ou pas forcément très âgé, mais il a des gros problèmes de santé. Et les problèmes dentaires sont mineurs. Mon ratio bénéfice-risque, c'est que l'anesthésie est un acte à risque, chez l'homme comme chez l'animal. Alors attention, il y a des règles. Ici à l'hôpital, il y a des vétérinaires anesthésistes. Ils ne font que ça. Ce n'est pas moi qui fais l'anesthésie. Ils sont bien plus performants que moi. Mais même eux... tout comme l'anesthésiste en humaine, eh bien, ils ne vous diront jamais que le risque est zéro. Donc, le risque est là. Mais si, par contre, le problème dentaire que vous avez, que vous négligez aujourd'hui, eh bien, ce problème, il va continuer. Et à un moment donné, il va devenir crucial. Eh bien, votre bénéfice risque, il se déplace. J'ai vu cette semaine deux chiens très très âgés. Mais ces chiens, depuis qu'ils ont une dizaine d'années, on leur dit, ah ben non, il ne faut plus faire d'anesthésie, d'étorage, ben oui. Mais si mon chien a 12 ans, je dis, ah non, il est trop vieux, il y a trop de risques. S'il vit 12 ans et demi, j'ai raison, il sera mort. Mais s'il vit 17 ans ? À 17 ans, moi, maintenant, on va me voir en tant que spécialiste et je vais dire, oui, mais maintenant, il y a un réel risque. Donc, cette histoire de dire il y a une limite, elle est totalement fausse. C'est du cas individuel. Mon chien a 15 ans, il peut être en meilleure forme qu'un autre à 12. Donc, c'est une histoire d'évaluation, mais évidemment, comme l'anesthésie est un acte à risque, alors ça passe par une évaluation vétérinaire. Ça passe par un examen clinique, ça va passer par des examens sanguins, ça va passer, si à l'auscultation on entend un souffle cardiaque, par un examen cardiaque. Parce que le but de l'anesthésiste, c'est pas d'éliminer les problèmes, il doit faire avec. Mais en fait, il pourra bien mieux les aborder s'il sait ce qu'il a en face de lui. Moi je dis toujours en consultation, c'est comme si vous traversiez la route. Vous pouvez traverser la route lorsque le feu est rouge pour les voitures, au passage clôté et en regardant à droite et à gauche. Vous pouvez pas... éviter que peut-être un chauffard déboulera et vous renversera. Ou vous pouvez traverser la route n'importe où, à n'importe quel moment, le nez sur votre portable. Le risque n'est pas le même. Baisser ça en anesthésie, c'est qu'on va évidemment prendre un certain nombre de précautions pour faire en sorte que risque il y a, on ne peut pas le nier. Je ne dirai jamais que l'anesthésie est un acte sans risque. C'est un risque raisonnable et raisonné. Et on va prendre toutes les précautions pour connaître ce qui peut arriver. Parce que l'anesthésiste agira bien mieux s'il connaît d'avance ce qui peut arriver, plutôt que s'il le découvre à ses dépens, en plein milieu de l'anesthésie. Mais c'est ce qui se fait chez l'homme de la même façon.

  • Speaker #1

    J'entends. Et juste pour les caries, est-ce que ça peut se voir lors d'un examen clinique comme ça, où vraiment il faut justement endormir l'animal et voir, ou vous pouvez le voir à l'œil nu ?

  • Speaker #0

    On va tirer un peu sur la carie, c'est excessivement rare, c'est de la pathologie humaine, c'est excessivement rare chez l'animal. Chez le chien, parce que ce sont des carnivores, ils n'ont pas des dents de la même forme. Ils n'ont pas le même pH salivaire, ils n'ont pas le même type d'alimentation et donc ils n'ont pas le même type de bactéries dans la bouche. Les caries, c'est moins de 4% de la pathologie buccodentaire chez l'animal et considéré inexistant chez le chat. D'accord ? C'est de la pathologie humaine, ce n'est pas un problème chez l'animal.

  • Speaker #1

    Et les chiens avec l'âge, ils perdent leurs dents ?

  • Speaker #0

    Alors non ! Alors ce n'est pas une fatalité. Ils ne les perdent pas si elles sont saines. Ils perdent leurs dents parce qu'en fait, elles souffrent de maladies ignorées depuis longtemps.

  • Speaker #1

    D'accord. Et une dent qui bouge, qu'on voit qui bouge, là ça donne lieu à un examen ?

  • Speaker #0

    Alors une dent qui bouge c'est anormal, c'est comme le mur de la maison qui bouge, c'est qu'il y a quelque chose. Donc la dent qui bouge c'est parce que l'os qui attache la dent a été détruit. Si l'os a été détruit, c'est à cause des bactéries qui l'ont détruit.

  • Speaker #1

    Donc consultation vétérinaire.

  • Speaker #0

    Donc consultation.

  • Speaker #1

    Et on parlait de douleur chez le chien, la douleur dentaire je trouve que c'est compliqué parce qu'on ne s'en rend pas vraiment compte. Ça peut être très très douloureux pour le chien et derrière il peut justement avoir même une agressivité avec d'autres chiens qu'on ne se rend pas compte qu'à la base c'est la douleur à la dent. à la mâchoire ou à la langue, est-ce qu'il y a une manière de le repérer ? Un chien qui ne mange plus ?

  • Speaker #0

    Alors la douleur chez le chien, le problème c'est qu'évidemment, c'est quelque chose qui est ressenti par l'animal et donc il l'évoque lui plus ou moins et que la plupart du temps, on va se rendre compte que des douleurs importantes parce qu'on s'attend que l'animal crie, gémit et des changements de comportement importants. Évidemment, ça ce sont des signes de douleurs importantes. Au départ, la douleur, elle va entraîner une tienne, entre une gêne faible ou une douleur, c'est un peu une appréciation personnelle. Donc... Ça peut être le chien qui mange moins, alors s'il a des articles à mâcher, qui prend plus ses articles à mâcher ou qui veut un peu moins de ses croquettes. Le chien qui fait des mouvements de bouche particuliers en mangeant, qui bave un peu plus. Évidemment, s'il y a des saignements, c'est plus alarmant. Voilà, des choses comme cela. C'est toute modification du comportement de l'animal en relation avec l'utilisation de sa bouche. Donc, ça peut être relationnel dans le jeu. Ça peut être par rapport à sa phase d'alimentation, comment il mange. Et là, évidemment, c'est un peu, je dirais, fonction de chaque propriétaire, comment il perçoit un petit peu la relation avec son animal et comment il l'observe. Et puis, évidemment, après, il y a la mauvaise odeur qui vient rajouter là-dessus, la mauvaise haleine qui fait que... C'est un faisceau d'évidence qui fait qu'on va aller consulter. Dans l'incertitude, on consulte. Moi, il m'arrive qu'on vienne me consulter pour quelque chose et qu'au final, je dise non, ce n'est pas la bouche. Ou oui, il y a des choses à la bouche, mais ce n'est pas ça. Mais il vaut mieux s'entendre dire, écoutez, ce n'est pas ça. Alors, ça ne peut pas être autre chose. Plutôt que de négliger et qu'on vienne me voir ou qu'on veuille un rendez-vous en urgence parce que le chien, il a toute la face de gonflé. Et quand on pose des questions, ça fait des mois qu'il a commencé à avoir des problèmes. Moi, ça, c'est le cas. qui encombre également les hôpitaux d'humains. C'est-à-dire qu'on laisse traîner les choses et puis après, on va au service des urgences parce que là, ça ne peut plus attendre. Parce qu'au départ, ce sont des changements subtils.

  • Speaker #1

    D'accord. Quand on a plusieurs chiens, j'ai remarqué, moi, quand j'avais deux chiens, le mâle allait vers la femelle et lui léchait la bouche. Et là, je me suis rendu compte qu'il y avait un problème. Et souvent, elle, elle ne manifestait pas la douleur. Il est allé, je suis allé chez le vétérinaire, car regardez, une première fois, on m'a dit, il n'y a rien. Je reviens à la maison, l'autre chien. continuent de lui lécher la bouche. Je me suis retournée voir le vétérinaire. Un autre vétérinaire m'a dit qu'il y avait une dent qui bouge. Ils l'ont emmené d'état de trajet. Il a commencé à avoir un abcès. C'est intéressant de voir les interactions quand on a plusieurs chiens. L'autre chien peut aussi nous montrer...

  • Speaker #0

    Ce que vous relatez,

  • Speaker #1

    c'est l'odeur.

  • Speaker #0

    C'est juste le pouvoir d'éduction olfactif du chien. C'est-à-dire que votre chien, vous savez bien, on a beau l'échoyer... Ils adorent aller dans la rue, aller ramasser le truc qu'ils sentent le plus mauvais possible. Que nous, on ne veut surtout pas se rouler dedans quand c'est des chiens. C'est ce tempérament-là. Et donc là, votre chien a détecté sur l'autre une odeur qui lui plaît, qui nous rebute. Et c'est un signe.

  • Speaker #1

    Mais c'est intéressant de le savoir parce qu'il y en a qui peuvent se dire,

  • Speaker #0

    il lui fait des bisous. Il faut être sensible à ce que vous servez. Vous savez bien, c'est aujourd'hui les chiens qui sont utilisés comme des nés. qui sont utilisés comme des nez de détection. Il y a eu des études pour la Covid, il y a des études sur certains cancers comme le mélanome, où le poule varolfactif de l'animal est tellement supérieur au nôtre, même si on compare à des machines, que l'animal est intéressant. Et donc votre chien a joué ce rôle de détecteur de maladie.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    il était très fort là-dedans.

  • Speaker #1

    Parfait. D'accord. Bon, écoutez, je pense qu'on a fait le tour. Est-ce que vous auriez une dernière recommandation, si ce n'est, j'imagine, de... brosser les dents quotidiennement ?

  • Speaker #0

    Non, la recommandation, c'est vraiment ça. C'est de comprendre que le chien, à la base, ce n'est pas un humain. Ce n'est pas parce qu'il vit avec nous. C'est les limites de l'anthropomorphisme. On peut les aimer, on peut les choyer, on peut les considérer comme l'enfant de la maison ou le troisième enfant de la maison, si on en a déjà. Mais ils ont leur particularité, il faut les respecter. Ça ne veut pas dire pas bien les considérer. Et donc, il faut comprendre ça. Ils ont besoin d'attention, de soins. Et donc... effectivement, dès le jeune âge, encourager cette prise de conscience que la bouche du chien est un organe qui va souffrir naturellement tout au long de la vie. Et qu'il faut s'y intéresser, et que ça sera d'autant plus facile, ultérieurement, à prendre en charge les maladies si on a commencé à s'y intéresser dès le jeune âge, parce qu'on évitera d'arriver trop tard. Moi, en tant que spécialiste, je préférerais sauver des milliers de dents. Et malheureusement, mon travail, souvent, c'est d'enlever des milliers de dents. Mais si, en enlevant ces dents, j'améliore la santé du chien, je n'ai aucun scrupule et ça remplit ma journée de bonheur. Plutôt que de me dire, je ne vais pas toucher les dents, je les laisse, alors que le pauvre chien, il a les dents toutes pourries. Mais si on arrive petit à petit à améliorer et intervenir plus tôt, je serai encore plus content.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup à vous.

  • Speaker #1

    Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à me le dire sur les réseaux sociaux et à le partager autour de vous. Vous pouvez aussi laisser 5 étoiles et un commentaire sur Apple Podcasts ou iTunes. Avoir des notes permet de donner plus de visibilité au podcast. N'hésitez pas non plus à me taguer dans une de vos stories sur Instagram, ça fait toujours plaisir et c'est une bonne façon de diffuser le message. Très bonne semaine, prenez soin de vous et de vos toutous !

Chapters

  • Introduction à la dentisterie vétérinaire avec Dr Hennet

    00:35

  • Formation et spécialisation en dentisterie vétérinaire

    02:10

  • Anatomie de la bouche du chien et ses spécificités

    05:19

  • Prévention et soins dentaires pour chiens

    16:40

  • Produits et techniques de brossage dentaire

    27:18

  • Détartrage : quand et comment ?

    56:36

Description


Saviez-vous que près de 80 % des chiens développent des problèmes dentaires avant l'âge de trois ans ? Dans cet épisode captivant de CHUU PODCAST - CHACUN SON CHIEN, j'ai le plaisir d'accueillir le Dr Philippe Hennet, vétérinaire spécialiste en dentisterie et stomatologie canine. Ensemble, nous explorons un sujet crucial mais souvent négligé : la santé buccodentaire des chiens.

Le Dr Hennet partage son expertise sur l'importance de la dentisterie vétérinaire et les méthodes de prévention des maladies dentaires. Grâce à ses conseils éclairés, vous découvrirez comment améliorer la santé dentaire de votre compagnon à quatre pattes. Les idées reçues sur le détartrage sont démystifiées, et le Dr Hennet rappelle que les soins dentaires doivent débuter dès le jeune âge pour éviter des problèmes graves à l'avenir.

Avec des conseils pratiques et des informations précieuses, cet épisode de CHUU PODCAST - CHACUN SON CHIEN est une ressource incontournable pour tous les propriétaires de chiens soucieux d'améliorer la santé dentaire de leurs compagnons. Ne manquez pas cette occasion d'apprendre comment prendre soin de la bouche de votre chien et d'assurer son bien-être général. Écoutez maintenant et transformez la façon dont vous abordez la santé buccodentaire de votre fidèle ami !


Préparation et interview : Maud Fediere

Montage : Jonathan Aupart

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Transcription

  • Speaker #0

    Chou Podcast,

  • Speaker #1

    le podcast de référence sur l'univers canin pour tout savoir sur les races de chiens, la santé, l'alimentation et l'éducation.

  • Speaker #0

    Chou Podcast, par mots de Fedière, l'émission que mon chien ne rate jamais.

  • Speaker #1

    Mais chouchou, quel bonheur de reprendre le micro après quelques mois de congé maternité. Autant vous dire que j'ai beaucoup... beaucoup pratiqué l'art du biberon et des berceuses. Mais aujourd'hui, on change de registre. On parle dentisterie et stomatologie vétérinaire. Pour ce grand retour, j'ai le plaisir d'accueillir le docteur Philippe Hennet, spécialiste en dentisterie et stomatologie, et cofondateur de la clinique Advecia. Il partage avec nous tout son savoir et sa longue pratique vétérinaire, alors un immense merci à lui. On en parle trop peu, et pourtant, la santé buccodentaire de nos chiens est essentielle. C'est pourquoi je vous ai concocté un épisode sur ce thème. Et pour vous mettre l'eau à la bouche, je vous propose un petit quiz pour tester vos connaissances. Combien de dents un chien adulte possède-t-il ? Quelle est la meilleure méthode pour prévenir l'accumulation de tartre chez le chien ? Comment se déroule un détartrage dentaire chez le chien ? Et enfin, pourquoi est-il si important de proposer des objets à mâcher ? Toutes les réponses sont dans l'épisode, alors bonne écoute et... Préparez-vous à devenir un véritable expert en dentisterie canine. Bonjour docteur Hennet.

  • Speaker #0

    Bonjour Maud.

  • Speaker #1

    Merci de me recevoir chez Advecia, une clinique que je connais bien parce que je suis venue avec ma chienne il y a quelques années pour la faire opérer de sa rotule avec l'un de vos confrères. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Je suis très heureux de vous accueillir dans notre établissement et de parler de ce qui m'est cher.

  • Speaker #1

    Vous êtes spécialisé en stomatologie et dentisterie vétérinaire. J'ai beaucoup de questions à vous poser à ce sujet et aussi les personnes de ma communauté qui m'ont posé beaucoup de questions. Pour commencer, je pense qu'on peut faire un petit point sur la formation. Comment on devient spécialiste en stomatologie et en dentisterie ?

  • Speaker #0

    La spécialité en médecine vétérinaire est quelque chose d'assez récent, qui s'est d'abord développée au niveau international, au niveau européen, parce que chaque pays, et en particulier la France, est régalien pour la maîtrise des diplômes, l'attribution des diplômes. Et puis la France a évolué et maintenant on a un certain nombre de spécialités reconnues. Donc il y a des vétérinaires spécialistes avec des titres reconnus qui sont reconnus par l'Ordre national des vétérinaires. Parmi ces spécialités, la mienne qui s'intitule stomatologie et dentisterie vétérinaire.

  • Speaker #1

    C'est très intéressant et donc je me demandais justement vous cette spécialité. Vous l'avez fait aux Etats-Unis il me semble.

  • Speaker #0

    Effectivement, moi mon diplôme il date de quelques années puisque j'ai... fini mes études et eu mon diplôme vétérinaire en 1988, donc ça ne date pas d'hier. À cette époque-là, les spécialités n'existaient pas officiellement. Et mon domaine d'activité, il était à l'âge de pierre ou à l'âge de bronze. Il ne se passait pas grand-chose. Moi, mon intérêt est venu lors de mes études. Moi, j'étais beaucoup plus orienté pour une médecine canine-féline, donc animaux de compagnie. Et lors de mes études à l'école vétérinaire de Toulouse, je me suis aperçu que vraiment les soins dentaires étaient... totalement inexistants, négligés, et que à la fois la compréhension des maladies de la bouche, mais également les traitements proposés, on était vraiment très très loin. En parallèle, moi j'ai un frère qui faisait ses études de chirurgie dentaire, donc ça a dû aider, et donc dans nos discussions, de voir un petit peu ce qui se faisait chez l'homme, et puis de constater qu'il n'y avait vraiment pas grand chose chez le chien. Donc ça a commencé là. Et puis après, ça a été un parcours de rencontre. J'ai eu un professeur à l'école vétérinaire de chirurgie, le professeur Genevoix, qui m'a donné carte blanche pour m'intéresser à cette discipline et puis me permettre, en me formant par moi-même, de commencer à envisager des soins chez les chiens, chez les Ausha. J'ai commencé à travailler avec la faculté dentaire à Toulouse. J'ai fait une thèse de recherche avec eux. J'ai mis le doigt dans leur grenage. Et puis j'ai regardé un petit peu ce qui se faisait ailleurs et puis j'ai constaté que si nous on était vraiment très en retard, à certains endroits de par le monde, il y avait un peu plus d'avance. Alors c'était vrai en Europe, dans des pays germanophones, à l'université de Vienne, il y a un professeur très connu maintenant décédé qui avait lancé ça depuis longtemps. Et puis aux Etats-Unis, il y avait quelques personnes, la spécialité n'existait même pas officiellement aux Etats-Unis à l'époque. Et voilà, j'ai contacté. Internet, Facebook, tout ça n'existait pas à l'époque. On faisait des courriers manuels, on les envoyait, on attendait. Puis j'ai la chance de faire de belles rencontres, de partir deux mois aux États-Unis en stage, on va dire, chez un vétérinaire, de rencontrer un professeur à l'université. de Pennsylvanie qui est devenu mon futur patron, mon mentor et maintenant mon ami évidemment. Et donc après avoir travaillé en clientèle pendant une année, j'ai postulé et je suis parti à l'université de Pennsylvanie à Philadelphie pour faire ma formation de résident. Et puis après je suis rentré en France.

  • Speaker #1

    Incroyable ! Dans quel parcours ? Alors maintenant, j'aimerais bien qu'on puisse passer à tout ce qui est anatomie et parler des caractéristiques de la gueule d'un chien.

  • Speaker #0

    Alors, l'anatomie chez les carnivores, et en particulier pour le sujet qui nous intéresse chez le chien, est un petit peu particulière, parce que justement, ce sont au niveau zoologique des carnivores et dans leur mode d'alimentation également, en partie, des carnivores. Et donc, ils ont un museau, c'est-à-dire une face qui n'est pas plate comme la nôtre, un museau allongé. Et ce museau, donc, est composé par... Les cavités nasales, et bien dessous il y a la bouche. Et donc ils ont une bouche comme leur museau allongé. Alors quand je dis ils ont un museau et une bouche allongée, tant que l'homme ne les a pas modifiés, trafiqués. Parce que l'homme qui veut toujours faire des choses extraordinaires a voulu créer également certains animaux à son effigie, à son image, a voulu avoir des chiens qui étaient un petit peu comme nous, à face plate, et a fabriqué des races qu'on appelle les races brachycéphales. qui sont en fait des races fabriquées à partir d'anomalies génétiques. En fait, c'est tout ce qu'on voudrait éviter chez l'homme, dans d'autres espèces. Une anomalie qui fait que le museau, la face, ne se développe pas comme un carnivore. Et donc, on n'a pas que des chiens à museau, je dirais malheureusement, parce que le fait de ne pas avoir de museau, ça a des répercussions, ça a des répercussions sur la santé. Donc le chien, normalement, issu du loup, ancestralement, il a un museau. et il a une bouche, une grande bouche qui s'ouvre largement. L'ouverture buccale chez nous, elle est assez limitée. On a une petite ouverture buccale et des joues assez proéminentes. Chez le chien, chez les canidés, on a une grande ouverture buccale. Quand ils ouvrent la bouche, on voit l'arrière de la bouche presque, on voit les dernières dents. Et donc, ils ont des joues qui sont assez limitées, qui ne sont que dans la partie arrière. Parce que le carnivore, c'est un chasseur, c'est un prédateur. Il attrape une proie pour pouvoir se nourrir. Cette bouche s'ouvre en grand et est munie de dents très différenciées. Nos dents sont à peu près toutes à la même hauteur, relativement harmonieuses, même s'il y a des différences entre les incisives et les molaires. Chez les carnivores, on a des dents très différentes, ces grandes dents qu'on appelle les canines, et puis des dents en arrière qui servent à découper, sectionner la nourriture. Parce que l'évolution les a sélectionnées comme cela, ils ont réussi à passer au travers du temps, à survivre, parce qu'ils étaient adaptés. à un régime alimentaire particulier. Ils sont apparus ces premiers carnivores il y a peut-être trente mille ans, mais les premiers mammifères ancestraux qui sont appartus il y a 250 millions d'années, ils avaient déjà deux mâchoires du bas réunies, des dents qui n'étaient pas tout à fait les mêmes et l'évolution a sélectionné petit à petit nos carnivores et nous nos canidés. On a vraiment chez le chien quelque chose qui est assez différent de l'homme.

  • Speaker #1

    Et au niveau de la dentition, justement, ils ont combien de dents ?

  • Speaker #0

    Alors le chien, à l'âge adulte, normalement, a 42 dents. Chez les mammifères, on a un maximum de 44 dents. Et donc les canidés, comme le chien, ont 42 dents. Et ces dents, elles sont très différentes. On a des petites incisives, des grandes canines, ce qu'on appelle également les crocs, que, évidemment, tout le monde connaît. C'est ce qui donne le caractère. potentiellement un peu effrayant du carnivore. Et puis des dents en arrière de ces grandes canines qui sont des prémolaires et des molaires, avec des petites prémolaires et puis des grosses prémolaires. Et ce qui caractérise en fait les carnivores, c'est qu'ils ont un couple de dents, une dent en haut, une dent en bas de chaque côté, que l'on appelle les carnassières. C'est une constante chez tous les carnivores et c'est toujours en haut la quatrième prémolaire et en bas la première molaire. Et c'est un point de repère. Que ça soit un ours, que ça soit une fouine, que ça soit un chat, un chien, eh bien il y a ce couple de dents qu'on appelle les carnassières et qui sont caractéristiques en fait de l'évolution des carnivores et de leur régime alimentaire. Ce sont les grosses dents de découpe, ce sont les gros sécateurs en fait de la bouche qui permettent de découper des gros morceaux de viande pour après les engloutir.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui malheureusement, parce qu'on sait que la plupart du temps maintenant ils sont nourris aux croquettes, donc ils s'en serrent un peu moins. Sauf les personnes qui donnent du barf à leurs chiens. Mais d'accord, très clair. Est-ce que les chiots sont pourvus de dents à la naissance ?

  • Speaker #0

    Alors les chiots, à la naissance, ils n'ont pas de dents. Les dents vont arriver aux alentours de la troisième semaine. En gros, entre la troisième et quatrième semaine, toutes les dents de lait arrivent. Et le chiot aura 28 dents de lait. Et ces 28 petites dents de lait, elles vont être remplacées à partir de l'âge de 4 mois par les dents adultes. Et donc on va passer de l'âge de 4 mois A la fin de l'éruption des dents adultes, c'est-à-dire à l'âge de 7 mois, on va passer de 28 petites dents à 42 grosses dents. Ce qui fait que la nature, évidemment, il y a une croissance du squelette maxillofacial qui est maximale pendant cette période de 4 mois à 7 mois. Puisqu'en 3 mois de temps, notre chiot qui a une petite tête, une petite bouche, il faut qu'il loge 42 grosses dents là où au préalable il y en avait que 28 petites. Donc la courbe de croissance principale au niveau des mâchoires, elle va se réaliser dans cette période pour pouvoir permettre à toutes les dents de se mettre. Alors on revient évidemment aux différentes races de chiens. Ça, c'est le modèle normal. Et on comprend bien que si on a raccourci la bouche, il y a un moment donné, il y a trop de monde dans un espace trop réduit. Et donc, il va y avoir des dents qui sont de travers, ce qu'on appelle en rotation, qui provoquent ce qu'on appelle de l'encombrement dentaire, c'est-à-dire des dents trop proches les unes des autres et qui vont évidemment être beaucoup plus aptes à retenir les bactéries, les sal... mais les bactéries, et donc prédisposées à des problèmes de santé.

  • Speaker #1

    Les bulldogs français, typiquement, qui peuvent avoir ces problèmes-là, est-ce qu'on vous les emmène parfois en constation pour même enlever des dents parce qu'il y a trop de dents, ou généralement on laisse comme ça, mais ça demande une vigilance particulière pour les détartrages ou ce genre de choses ?

  • Speaker #0

    Alors, on ne va pas enlever des dents parce qu'il y a trop de dents systématiquement. Par contre, le fait évidemment d'avoir des dents qui ne peuvent pas bien se placer va prédisposer à certains types de problèmes. On n'aura pas systématiquement que tous nos chiens à face courte ont des problèmes beaucoup plus importants que tous les chiens qui n'ont pas une face courte. Parce qu'après, il y a un autre facteur qui rentre en ligne de compte, c'est le gabarit du chien. Globalement, il y a une indépendance sur le plan de la régulation génétique entre la taille des dents et la taille des mâchoires. Ce qui fait que l'homme, à partir d'un modèle ancestral qui est le modèle du loup, et si on prend les pays où il y a des chiens errants, Alors on prend l'Inde, on prend l'Afrique, l'Australie, et bien on voit que le modèle du chien moyen et rang c'est 15-20 kg, des modèles moyens. Et donc à partir de ce modèle moyen, l'homme évidemment a fabriqué des races tout petits. On part du chihuahua, de chiens qui fait 1 kg, des fois malheureusement même moins, à des chiens qui peuvent faire 90 ou 100 kg. Il n'y a aucune espèce sur Terre qui tout en étant la même espèce, a un tel éventail, une telle gamme de poids. Tout ça s'explique parce que tout est fabriqué par l'homme. Sinon, la nature n'aurait jamais fabriqué des choses aussi aberrantes. On a des problématiques qui vont être liées à cela. Nos chiens de petit gabarit, on va dire moins de 8-10 kg, ils ont proportionnellement des dents très grosses dans de petites mâchoires. Et ça, par contre, ça va prédisposer à un certain nombre de problèmes dentaires et en particulier... les problèmes qui sont liés à ce qu'on appelle la maladie parodontale. Donc, ce n'est pas uniquement la forme, le fait d'avoir un museau court, c'est un certain nombre de facteurs qui sont tous liés, je dirais, à la main de l'homme, malheureusement.

  • Speaker #1

    Et si je reviens sur le chiot, on parlait des dents de lait qui tombent, comme pour les enfants. Est-ce qu'on les voit ? Parfois, je pense qu'on ne les voit même pas. Est-ce que c'est grave ? Est-ce qu'ils les avalent ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Alors, la plupart des propriétaires de... de chiots, vous diront qu'ils n'ont jamais vu les dents tomber. Et à la limite, certains n'ont peut-être même pas réalisé qu'il y avait deux dentitions, une dentition lactéale et une dentition adulte. Parce que la dent, le renouvellement dentaire, il se passe la plupart du temps tranquillement. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de symptômes, il n'y a pas une gêne montrée par l'animal, la dent tombe. Alors pourquoi la dent tombe ? Parce que les dents de lait, elles ont comme les dents adultes des racines. Mais le processus normal... est que lorsque l'ébauche de la dent adulte arrive au moment de son éruption, donc à partir de l'âge de 4 mois, elle s'échelonne en fonction du nombre de dents, entre 4 et 6 mois, il y a un phénomène déclencheur qui fait que la racine de la dent de lait est détruite, elle est résorbée. La dent de lait n'ayant plus de racine, c'est comme un mur sans fondation, ça tombe. La dent de lait, la partie supérieure, la couronne de la dent de lait va tomber. Elle tombe par terre, elle tombe en jouant, elle est avalée, elle passe dans les selles. Ça passe inaperçu. Il peut arriver qu'il y ait des infections ou des problèmes au niveau de la sortie des dents de lait et que là, les propriétaires consulent parce que quelque chose arrive. C'est, on va dire, plutôt rare.

  • Speaker #1

    Et si on parle de la langue du chien, est-ce qu'il y a une particularité pour la langue du chien ?

  • Speaker #0

    La langue du chien, oui, elle est particulière dans le sens où la langue, c'est un muscle. En fait, elle est composée de plusieurs muscles. Et donc, c'est un organe qui est très long et qui est doué de pas mal de... propriété, c'est un organe de préhension, préhension de l'aliment, préhension de la boisson, c'est un organe doué de toucher. Le chien va pouvoir tester avec sa langue. Il y a des récepteurs sensitifs, gustatifs sur la langue. Donc la langue, elle remplit évidemment de grandes fonctions dans la phase d'alimentation et d'abreuvement. Elle joue également d'autres rôles. Elle joue un rôle dans ce qu'on appelle la thermorégulation. C'est-à-dire que le chien, contrairement à l'homme, il ne transpire pas. Le chien, le chat, il transpire un peu au niveau de ses coussinets, au niveau des patounes. Mais en gros, ce n'est pas comme ça qu'il évacue la chaleur. Donc en fait, le chien, il évalue la chaleur. par un échange thermique, un échange lié à l'évaporation. Et donc, cette évaporation, elle se passe par l'entrée et la sortie d'air, au niveau des cavités nasales, au niveau de la bouche. Et quand on doit évacuer beaucoup, beaucoup, beaucoup de chaleur, eh bien, le chien se met à halter, c'est-à-dire faire des mouvements très rapides, d'air qui passe principalement par la bouche et qui ressort par la bouche, un peu par le nez, et donc qui va permettre les échanges thermiques. sur cette grande surface qui est toute la bouche, les muqueuses de la bouche dont la langue fait partie. Et donc on va voir le chien, la langue pendante qui est un phénomène normal, c'est comme ça, une espèce d'effet ventilateur, brumisateur, comme ça qu'il évacue la chaleur.

  • Speaker #1

    D'accord, alors là je pense qu'on a fait un bon point sur l'anatomie de la gueule du chien. Maintenant on va passer à tout ce qui est prévention. Alors je me demandais quand et comment procéder ? à un examen de la gueule du chien, nous, en tant que particuliers ?

  • Speaker #0

    Moi je dirais en tant que particuliers, en tant que propriétaire de chien, c'est une habitude à prendre et à faire prendre à l'animal. On voit beaucoup de cas de figure où les gens n'ont jamais regardé la bouche du chien. Alors il y a plusieurs raisons à cela. Il y a un côté peut-être de peur. Dans la bouche il y a les dents, donc le chiot mordit, le chien adulte peut mordir par jeu, donc il y a ce caractère-là. Il y a un caractère peut-être lié au fait que ce n'est pas propre, la bouche qu'on ne peut pas mettre les doigts dedans. Et puis, il y a le caractère, évidemment, pas forcément coopératif du chien. Et donc, justement, il va falloir l'habituer. Parce que si on veut pouvoir contrôler au cours de sa vie ce qui se passe, c'est beaucoup plus facile si à la fois on a un animal qui se laisse faire. Et puis, si on a pris l'habitude de le faire alors qu'il n'y avait rien. Donc oui, dès le jeune âge, il faut lui apprendre. On va lui donner éventuellement des récompenses avec les doigts, avec la main. Et donc, on va pouvoir le caresser le museau, toucher, soulever les babines, regarder, ne serait-ce que par curiosité, voir comment sont leurs dents par rapport aux nôtres. Et ça, ça va permettre déjà de repérer des choses parce que la bouche est symétrique comme la plupart de notre corps. Et donc, on peut facilement voir si du côté droit, c'est différent du côté gauche ou s'il y a un aspect, une couleur, quelque chose de normal. Et puis ce qui est fondamental après, ce sont les visites vétérinaires, parce que évidemment le propriétaire peut détecter des choses, c'est très très bien, mais après il y a évidemment l'œil avisé du vétérinaire qui lui va pouvoir regarder. Et donc l'examen de la bouche, il fait partie de l'examen clinique général lorsque l'on va en consultation, que ce soit pour une consultation vaccinale ou une autre, parce que la bouche c'est le reflet de pas mal de choses. La couleur des muqueuses qui va montrer effectivement s'il peut y avoir... des problèmes d'adémie par exemple, l'aspect des muqueuses.

  • Speaker #1

    De quelles couleurs devront être les muqueuses ?

  • Speaker #0

    Les muqueuses, quand le chien est au repos, elles sont roses. Elles ne sont pas rouges flamboyantes, elles ne sont pas roses pâles. Quand le chien s'excite, un peu comme nous, si on court, on devient tout rouge. Évidemment, c'est la même chose pour le chien. C'est beaucoup plus par rapport à son propre repère. Parce que je vous disais, les muqueuses sont roses, oui, mais vous avez certaines races, par exemple, où les mucus sont pigmentés et donc la langue est bleue. Si vous prenez le Ausha par exemple, la langue est bleue. Evidemment une langue bleue sur un chien, il faut dire qu'il manque d'oxygène, qu'il cyanose. Là elle est naturellement bleue. Donc le repère pour le propriétaire c'est l'état de son chien depuis le jeune âge. Donc on repèrera beaucoup mieux si on connaît la normalité que si on n'a jamais regardé et qu'un jour on regarde. Et puis après, comme il y a la mise en place des dents de lait, à partir de la mise en place des dents adultes après les dents de lait, À partir de l'âge de 7 mois, le chien a ses dents adultes et il va garder ses dents toute sa vie. Alors, en plus ou moins bon état, et peut-être qu'il ne pourra pas toutes les garder comme nous, humains. Mais en tout cas, ce sont les mêmes dents. Et donc, évidemment, on va pouvoir repérer sur ces dents qui, à partir de l'âge de 7 mois, sont là, est-ce qu'il y a des choses anormales qui se développent. Donc, l'habitude de regarder la bouche et surtout d'habituer le chien à se laisser examiner. Et puis, on va en parler à commencer à entretenir ses dents. Parce qu'il y a des maladies. qui vont arriver. Et les maladies qui arrivent dans la bouche du chien, elles sont soit des maladies entre guillemets naturelles, inéluctables, comme pour nous, soit des maladies suite à des accidents, suite à des blessures ou suite à de l'imprévu. Mais il y a un groupe de maladies qu'on appelle les maladies parodontales, qui sont des maladies naturelles parce qu'en fait, elles sont liées à la présence de bactéries dans notre bouche. Et ces bactéries, tout au long de notre vie, elles vont avoir tendance à s'accumuler sur nos dents. Et si on les laisse s'accumuler, elles s'accumulent en plus grand nombre. Ce n'est pas qu'un seul type de bactéries, il y a... 300, 400 pour ce qui est connu et on en découvre de plus en plus espèces de bactéries différentes dans notre bouche et donc c'est une organisation très très complexe et ces bactéries elles vont provoquer petit à petit une maladie des dents et tout bêtement c'est pour ça que depuis le jeune âge nous parents on enseigne à nos enfants de se brosser les dents et qu'on continue de se brosser les dents toute notre vie s'il y avait évidemment un moyen miracle de l'éviter tout le monde arrêterait de par le monde mais non Et donc le chien, le chat, ils ont la même problématique. Et donc chez le chien, la mise en place d'une prévention, donc d'hygiène dès le jeunage, est évidemment fondamentale. Donc le propriétaire a tout intérêt à s'intéresser à la bouche du chien dès le jeunage pour éviter le maximum de problèmes.

  • Speaker #1

    De regarder les dents, de regarder l'aspect des muqueuses. Et puis on en parlera aussi souvent la mauvaise haleine où on se demande qu'est-ce qu'on peut faire.

  • Speaker #0

    Cette mauvaise haleine, c'est justement le perçu. Et donc je reviens... à ce dont on parlait précédemment, l'examen de la bouche dès le jeune âge. C'est-à-dire que pour la plupart des propriétaires, la bouche n'est jamais regardée. Et on va dire qu'elle est plus regardée chez des gros chiens d'utilité, de sport, que chez les petits chiens. Et les petits chiens sont ceux qui souffrent le plus de ces problèmes de maladie parentale. Et donc le propriétaire va s'alarmer quand, entre guillemets, ça semble mauvais.

  • Speaker #1

    C'est trop tard.

  • Speaker #0

    Il n'est jamais trop tard. Il n'est jamais trop tard, mais un peu tard. Mais c'est jamais trop tard, heureusement pour l'animal. Mais c'est l'odeur. Et l'odeur, c'est quoi ? Eh bien, ce sont les bactéries qui produisent des gaz qui sentent mauvais. Et plus on a de bactéries particulières qui vivent dans des conditions où il y a beaucoup de dégâts, où il y a peu d'oxygène, c'est-à-dire ce qu'on appelle des bactéries N-aérobies, plus on aura ces gaz prononcés avec des mauvaises odeurs. Et donc, quand il y a une mauvaise haleine, c'est tout simplement le signe qu'il y a une surpopulation bactérienne. Cette mauvaise haleine, elle peut être faible ou forte. Nous-mêmes, on se brosse ses dents le soir, on se couche, le matin au réveil, on a une haleine du matin qui est moins fraîche qu'en cours de journée après s'être brossé les dents. Mais ça, ça fluctue, c'est normal. Mais par contre, quand cette mauvaise haleine est très prononcée et qu'elle est permanente, eh bien évidemment, elle signale que là, la population de bactéries est toujours, toujours très, très élevée.

  • Speaker #1

    Ces bactéries, alors, on peut se dire que ça se traduit par du tartre ou une carie ?

  • Speaker #0

    Les bactéries, en fait... donc ce sont des micro-organismes invisibles, qui vont se déposer à la surface des dents pour former petit à petit un film transparent, inodore, invisible, qu'on appelle la plaque dentaire bactérienne. C'est ce qu'on appelle en milieu scientifique un biofilm. C'est-à-dire un film qui n'est pas juste une couche comme cela de dépôts désorganisés. C'est quelque chose de très très structuré. C'est une architecture, un assemblage de bactéries de différents types, de différentes formes, qui s'entraident. entre elles pour trouver une astuce pour accrocher la surface de la dent. Parce que la dent, elle est recouverte d'émail, ce qui est de plus dur, de plus minéralisé, de plus lisse de tout notre organisme. Et donc, c'est au départ, pas quelque chose sur lequel les bactéries vont pouvoir accrocher facilement. Mais avec les fluides de la salive et certains types de bactéries, elles vont trouver des mécanismes d'accroche. Et puis, dès que les premières bactéries qu'on appelle les bactéries pionnières vont accrocher, d'autres bactéries vont venir s'agglutiner. Et petit à petit, on a une modification comme cela de ce film de bactéries, de ce biofilm. Et donc, on va avoir une sélection de bactéries, si je peux me permettre, entre guillemets, de plus en plus mauvaises. Et ces bactéries qui s'accumulent sur la dent, le long de la gencive, vont également commencer à passer sous la gencive. Et là, elles vont provoquer une irritation de la gencive qu'on appelle la gingivite. Et la gingivite, c'est juste un phénomène d'irritation. entre guillemets, ce qu'on appelle l'inflammation, qui est liée à la présence des bactéries. À ce stade-là, si on enlève les bactéries, la gingivite disparaît. Parce qu'il n'y a pas de dégâts permanents à ce moment-là. C'est comme pour vous, vous ne vous brossez pas les dents pendant plusieurs jours, vous allez avoir les gencives rouges qui saignotent un petit peu, c'est la gingivite. Mais vous reprenez le brossage, tout est résolu. Par contre, s'il n'y a jamais évidemment de soins effectués, ces bactéries qui sont passées sous la gencive, elles vont commencer à... décrocher la gencive, détruire l'attache de la gencive, continuer leur chemin et sous la gencive il y a l'os de la mâchoire qui tient la dent. Au niveau des racines de la dent, cette osse va être détruite et on parle de déchaussement dentaire. Et là, on est à un autre stade qu'on appelle la parodontite. Et ces deux stades, la gingivite et la parodontite, c'est ça qui compose la maladie parodontale ou les maladies parodontales parce qu'il y a plusieurs formes de maladies. Là, à ce stade-là, évidemment, les dents vont commencer à être compromises. Plus elles vont perdre de leur attache osseuse, plus elles seront compromises. Elles vont bouger et éventuellement, elles peuvent tomber. Mais quand elles tombent, c'est très très très grave. C'est-à-dire que, je dis souvent, moi en consultation, pour les gens qui me disent « Oh, le chien, il n'a rien, il a perdu une dent. » Je dis, si je me réveille un matin et que sur mon oreiller, il y a une dent, c'est qu'il y a un problème grave. Ça ne peut pas être anodin. Et si la dent tombe toute seule, c'est qu'il y a un problème. Si j'appuie sur le mur et que le mur s'écroule, ce n'est pas que je suis trop fort. Et parfois, également, on me dit « Ah, il y a des dents, il a eu un détartrage et... » les dents sont tombées. Oui, c'est pas le détartrage qui a fait tomber les dents, c'est un état de fête. C'est l'image de je m'appuie sur le mur, le mur tombe. C'est que le mur était pourri. Le tartre, lui, ce n'est qu'une conséquence de cela. Le tartre, c'est quoi ? C'est ce biofilme de bactéries, cette plaque dentaire qui, avec les sécrétions principalement de la salive, s'est minéralisée. Donc le tartre, en fait, c'est du fossile, c'est du minéral. C'est comme le tartre dans le robinet. Et les bactéries sont indispensables à la formation de tartre. Sans les bactéries à la surface des dents, il n'y a pas de tartre dentaire. Mais par contre, une fois que le tartre est formé, ces bactéries sont fossilisées. Donc le tartre ne joue pas de rôle, si vous voulez, dans la genèse de la maladie. Il n'est que l'évolution au cours du temps. Par contre, il joue un grand rôle, c'est qu'il se voit. La plaque dentaire bactérienne, on ne la voit pas à l'œil nu. Le tartre, il se voit. Quand il y a du tartre, c'est qu'il y a des bactéries.

  • Speaker #1

    On va essayer de comprendre comment on peut éviter d'en arriver là. Et donc, quels sont les soins qu'on peut apporter en prévention ? À quelle fréquence ? Quels produits utiliser ? Parce qu'on voit un petit peu de tout. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus de quels soins on peut apporter pour éviter tout ça ?

  • Speaker #0

    Alors, la meilleure solution, bien évidemment, pour toutes les maladies, c'est la prévention. Le traitement, il est inéluctable à partir du moment où il y a déjà des lésions, des dégâts. Mais le but, c'est de faire au maximum de la prévention. Et autant que faire se peut, Elle doit commencer dès le jeune âge. Dès que le chien commence à avoir ses dents adultes, il faut commencer à l'habituer. Cette prévention, le goal de standard aujourd'hui, c'est le brossage dentaire. Si au XXIe siècle, chez l'homme, on en est encore à se brosser les dents, et que la grosse innovation, c'est d'être passé éventuellement d'une brosse manuelle à une brosse électrique, ultrasonique, une brosse qu'on appelle mécanisée, c'est qu'il n'y a pas mieux. Et donc, évidemment, ce brossage, il n'est pas souvent effectué parce que, un, Les problèmes buccolentaires ne sont pas très bien connus, la nécessité de brossage dentaire n'est pas très bien connue et beaucoup vont trouver ça un petit peu dérisoire de faire du brossage chez le chien alors que vraiment il en a besoin. Ce brossage et tous les soins de prévention ne peuvent pas s'effectuer bien du jour au lendemain. Le risque en tant que vétérinaire, c'est que si je dis à un propriétaire, une propriétaire de chien qui vient, qui commence à avoir des problèmes, qui n'a peut-être pas besoin de soins très lourds parce qu'on est peut-être costa de gingivite, Mais qu'il faut faire du brossage et que j'en reste là, que je n'explique pas plus, c'est que le propriétaire va vouloir faire dans la bouche de son chien ce qu'il fait dans sa propre bouche. Il va juste oublier que s'il a 35, 40, 50 ans, lui, il a mis des années à l'apprendre quand il était jeune. Et donc, ce n'est pas parce que je lui dis aujourd'hui qu'il faut brosser que ça va pouvoir être fait bien du jour au lendemain. Donc, il faut commencer progressivement. Et l'avantage de le faire dès que l'animal est jeune, c'est qu'il n'a pas encore de problème. On a le temps. Et c'est ce qu'on appelle de la prévention primaire, c'est-à-dire de la vraie prévention avant que le problème arrive. Par rapport à de la prévention, une fois qu'on a traité plein de problèmes et qu'on essaie juste d'entretenir pour éviter que les problèmes reviennent. C'est beaucoup plus difficile une fois que les problèmes sont déjà là. Ça consiste en quoi ? Habituer le chien à se laisser manipuler au niveau de la bouche, qu'il ne rushing pas, qu'il n'ait pas évidemment de réaction potentiellement dangereuse pour le propriétaire, ce qui serait inacceptable. Et donc, il faut l'habituer. Et le meilleur moyen pour habituer l'animal, c'est le renforcement positif et l'établissement de routine. C'est-à-dire, il va falloir y aller avec douceur en le récompensant. Et depuis la domestication des loups, le chien est très sensible au phénomène de récompense. L'homme a certainement attiré le loup dans les cavernes en lui proposant à manger au départ et a bâti un relationnel avec l'animal sauvage. Le chien est resté sensible à ce phénomène-là. Donc... On va au départ, tout bêtement, soulever les babines. On peut masser juste avec le doigt, les gencives, les dents, féliciter le chien, avoir des paroles encourageantes. Il ne comprend pas, c'est le ton de la voix évidemment. Et le récompenser avec une récompense qui peut être petite chose à manger, une croquette, petite friandise. Ça peut être également, surtout chez le chiot, du jeu, lui gratouiller le ventre, jouer à la balle. Mais il faut que... on associe cet acte à quelque chose d'agréable, pour que l'animal retienne ça. Et au début, on ne cherche pas à faire bien, on cherche juste à faire. Petit à petit, on va s'appliquer, on va manipuler, et jusqu'au moment où, grâce à ce renforcement positif, on va réussir à pouvoir manipuler toute la bouche du chien, mettre les doigts dans la bouche, masser avec le doigt. On n'a rien fait d'efficace à ce stade-là, mais si on ne passe pas par cette première étape, on ne pourra pas faire la suivante. La deuxième étape, C'est d'habituer le chien maintenant à ce que l'on va utiliser pour entretenir. Et ça, ça va être composé de deux types de produits. Un produit, gel dentaire pour chien. Alors, on n'utilise pas un dentifrice humain parce qu'un dentifrice, dans la terminologie, c'est un produit qui contient des agents moussants. Et donc, nous, évidemment, on se rince la bouche. Le chien, il ne va pas se rincer la bouche. Donc, on utilise des gels, même si parfois, il s'appelle les dentifrices, des gels qui, évidemment, n'ont pas besoin de rinçage. Il y a différents types de gènes, on y reviendra, mais on va déjà habituer l'animal à son contact, à son goût. Donc au départ, on le met sur le doigt et puis on masse avec le doigt. Alors il existe des petits doigtiers dans le commerce, mais ça n'a pas d'intérêt. Ça n'a pas d'intérêt en termes d'efficacité. Et en plus, je trouve qu'en particulier tout ce qui est ces doigtiers en caoutchouc un petit peu épais, au niveau du contact pour l'animal, c'est pas agréable et nous, on perd la sensation tactile. Donc, pour les gens qui ne veulent pas mettre directement le doigt parce qu'on se soucie d'hygiène, on se lave les mains après, ou parce qu'on a des petites blessures au niveau des doigts, on peut mettre des petits doigtiers en latex, des petits gants. Comme nous, on utilise des gants d'examen et que depuis la Covid, malheureusement, et qu'ils se sont bien répandus, ces petits gants, parce qu'on garde, c'est ce que nous, on utilise professionnellement, on garde cette sensation tactile. Et ça, c'est bien mieux. Et donc, on va habituer le chien au goût, au contact avec ce produit. Une fois que c'est fait. Là, on va passer à l'étape d'après qui est le brossage long terme. Alors, on utilise des brosses comme pour nous avec des poils souples ou ultra souples. Le but, c'est d'enlever des bactéries qui sont microscopiques. Ce n'est pas l'arracher du tartre qui est dur. Ce n'est pas la brosse à chien dents. Ce n'est pas la brosse en fer. Il faut quelque chose qui soit souple parce que les poils souples, ils ont deux caractéristiques. C'est que, un, par leur souplesse, ils vont pouvoir se courber et aller un peu au ras et sous la gencive. Et par le mouvement que l'on va imprimer à la brosse, un petit mouvement. soit rotatif ou un petit mouvement d'avant en arrière avec une amplitude limitée, ces petits poils vont se mettre à vibrer par le mouvement. Et donc, ils vont pouvoir passer et enlever évidemment les bactéries. Puisque à ce stade-là, ce qu'on veut, c'est enlever les bactéries. Et donc, on va sur cette brosse à poils souples. On trouve là le plus simple, très honnêtement. On utilise des brosses humaines, des brosses pour enfants à poils souples. Après, selon les marques, on peut recommander plus ou moins. En gros, c'est le plus simple. Il existe dans le milieu vétérinaire des brosses, mais elles sont très polyvalentes, très standards. Donc en fait, elles ne peuvent pas être bien habituées du plus petit au plus grand. Donc moi, je conseille des brosses humaines. Bon, voilà, c'est plus économique même. Et donc, on va mettre le gel dentaire pour le chien dans les poils de la brosse. On ne fait pas un gros ruban parce que le chien a un gros ruban par-dessus, un coup de langue, slurp, et il avale tout et il n'y a plus rien. On fait rentrer le gel dans les poils de la brosse. De telle façon à ce que quand les poils sont au contact de la dent et passent au rail sous la gencive, eh bien, ils soient enduits de ce produit. Alors après ce produit, il peut être de nature diverse. En fonction un petit peu du stade de la maladie, de la gravité de la maladie et de la puissance du produit. Il existe les mêmes possibilités, les mêmes produits pour l'homme. Si vous vous brossez les dents bien tous les jours, C'est l'action mécanique du brossage qui fait pratiquement tout le travail. Donc vous n'avez pas besoin, pour l'humain d'un dentifrice, pour le chien d'un gel dentaire, très très particulier, quelque chose de... très doux, qui contient pas grand chose, suffit, c'est juste un substrat intermédiaire. Par contre, si vous avez des problèmes particuliers, parce que vous avez une maladie qui est déjà beaucoup plus évoluée malheureusement, on n'arrive plus en prévention primaire, on arrive à un chien pour lequel on a déjà été obligé d'extraire pas mal de dents, et puis celles qu'on a pu garder, elles ne sont pas non plus totalement indemnes. Ou alors, on a des chiens qui, même jeunes, peuvent avoir des formes de maladies qui sont des formes beaucoup plus... agressives, qui sont plus intenses, qui progressent beaucoup plus vite. Ce n'est pas la négligence, ce n'est pas le temps qui passe, c'est qu'ils ont une forme de maladie beaucoup plus intense. Là, on va utiliser des gels dentaires thérapeutiques, c'est-à-dire des gels qui contiennent des agents antiseptiques, des agents antibactériens. Donc des produits connus pour leur efficacité, pour tuer les bactéries indépendamment du caractère mécanique de la brosse. Et là... Le produit le plus connu, le gold standard chez l'homme, chez l'animal, c'est un produit qu'on appelle la chlorexiline, qui est un antibactérien bien connu qui rentre dans des produits pour se laver les mains, qui rentre dans un certain nombre de gels dentaires thérapeutiques chez l'homme comme chez l'animal. Et sur le cul, on a un grand recul.

  • Speaker #1

    Et sinon, est-ce que c'est du coup tous les jours comme les humains qu'il faudrait le faire ?

  • Speaker #0

    Alors la règle est qu'il faut le faire le plus souvent et donc tous les jours. Moi, ma prescription aux propriétaires, c'est de leur dire, écoutez, il faut le faire progressivement et le faire sous une forme d'une routine. Toujours essayer de se mettre dans les conditions favorables aux propriétaires. Des fois, les gens me demandent à quel moment pour l'animal, je leur dis, ce n'est pas tellement pour le chien, ce qui est important, c'est pour vous. Si vous voulez faire ça le matin avant d'aller au travail, que vous êtes pressé, ce n'est pas le bon moment. Donc, choisissez le bon moment pour vous. Et puis faites-le toujours dans un contexte un petit peu identique. Si c'est un chien de petite taille, on va plutôt le mettre en hauteur pour être à sa hauteur. Et puis il saura que c'est un événement différent du reste. Et puis on le fait tous les jours parce qu'il y a des jours où on n'aura pas le temps. On va oublier. Et donc si on commence à compter, est-ce que je l'ai fait hier, avant-hier ? Comme on sait que l'efficacité a été démontrée pour le brossage comme pour tout l'effet de l'hygiène, sur une base... quotidienne. On sait que sur un chien qu'on prendrait jeune, pas spécialement prédisposé à cette maladie parentale, donc je dirais classique, qui n'est pas un sujet avec une prédisposition forte, eh bien un brossage minimum tous les deux jours serait acceptable.

  • Speaker #1

    Et alors, on a parlé des dentifrices pour chien. Est-ce qu'il y a des produits en phytothérapie qui fonctionnent ? J'ai entendu parler de l'huile de coco. de la propolis pour brosser les dents, de la mastication d'une branche de céleri, parfois même.

  • Speaker #0

    Il y a plein de choses évidemment que l'on voit. Il faut bien comprendre que l'hygiène est un domaine qui n'est pas régulé. C'est un petit peu comme quand on vous vend des pommades amégrissantes, rajeunissantes, tout ce que vous voulez. Ce ne sont pas des médicaments. Donc il n'y a pas d'office national, international qui vérifie et qui délivre. Donc tout le monde peut prétendre tout ce qu'il veut, pour peu que... le fabricant, le fournisseur fasse attention aux libellés et que les libellés ne soient pas un libellé médical. Et donc, on ne va pas pouvoir dire « fais disparaître la gingivite » , mais on peut dire « rafraîchis la bouche » , « rends les dents plus blanches » . Donc, on va trouver de tout. Dans ce tout, et c'est ça qui est malheureux, c'est qu'il y a des bonnes choses. Mais malheureusement, ces bonnes choses, divulguées par, je dirais, les gens qui ne sont pas spécialistes et... souvent malheureusement ceux qui parlent le plus sont ceux qui en savent le moins, c'est noyé dans un flot de choses qui n'ont pas tellement de sens. Dans ce que vous citiez, il y a des exemples intéressants. La propolis est un exemple intéressant. La propolis est un composé naturel qui est beaucoup étudié pour beaucoup d'applications et qui, là, a fait l'objet d'études scientifiques. Alors, on n'a pas des études scientifiques aussi nombreuses, aussi poussées que sur certains composés médicamenteux. parce que la réglementation oblige à les faire. Mais il y en a parce que, évidemment, les industriels, ils ne sont pas sectaires. Ce qu'ils ont envie, c'est de trouver quelque chose qui marche et qu'ils peuvent vendre. Le but, évidemment, d'une société, c'est de vendre pour pouvoir vivre. Et donc, ils n'ont pas le refus du tout de composés naturels. Et d'ailleurs, beaucoup de médicaments sont à la base des composés naturels. Naturel, phytothérapique, ne veut pas dire que c'est sans danger. Il y a des plantes qui tuent, donc ça ne veut pas dire sans danger. Et donc, il y a des choses comme la propolis, très intéressantes. La propolis a des propriétés antibactériennes, peut avoir des propriétés anti-inflammatoires. Après, la problématique, c'est qu'un médicament, il est régulé. C'est-à-dire que... Évidemment, en dehors de phénomènes de fraude, je m'approvisionne sur Internet par des choses fabriquées, je ne serai trop zou, mais c'est régulé. Le problème sur des composés comme la propolis, c'est qu'en fait, il est dépendant de la production. Mais la production, elle n'est pas industrielle, ce sont les abeilles. Et donc, il va y avoir évidemment une composition qui n'est pas une composition standard. Donc, les études scientifiques à l'heure actuelle montrent que la propolis est un composé intéressant, mais qu'on ne peut pas généraliser à tout. Parce que ça dépend à la fois, est-ce que c'est la propolis brute ? Est-ce que ce sont des extraits de propolis et comment les composer ? Puisqu'en fait, la propolis, ce n'est pas la propolis en tant que telle, elle contient un certain nombre de produits chimiques dedans, naturels. Et donc, ce sont ces extraits, comment ils ont été extraits ? Donc, la problématique en phytothérapie ou pour les produits naturels, c'est la production et le contrôle de ce que l'on a. Après, vous me citiez... L'huile de coco. Oui, l'huile de coco. Alors, l'huile de coco, c'est intéressant parce que... Je n'en ai pas entendu parler pour l'animal, je ne sais pas où vous l'avez trouvé, mais c'est intéressant. Ça, c'est quelque chose qui vient de la médecine traditionnelle indienne, où effectivement, il y a dans la médecine traditionnelle indienne, la possibilité de faire des bains de bouche avec de l'huile de coco. Et donc, c'est des bains de bouche qui sont faits parce qu'effectivement, cette huile comporte des composés chimiques qui sont intéressants. Sauf qu'il y a très très peu d'études scientifiques pour effectivement... supporter l'efficacité. Et puis, ça c'est un petit peu l'arnaque dans le milieu vétérinaire, c'est l'extrapolation de choses qui peuvent avoir une vérité scientifique à une utilisation qui n'a rien à voir. Ce que je veux dire par là, c'est qu'un certain nombre de composés sont connus. Il y a des études scientifiques chez l'homme qui ont été faites sous forme de bain de bouche. Mais le chien ne fait pas de bain de bouche. Un bain de bouche, c'est le fait de mettre un produit dans sa bouche et d'avoir un temps de contact suffisant avec les parois de la bouche, avec La paroi des dents ? Lorsqu'on fait croire que ce même produit, qui potentiellement aurait été prouvé comme efficace lors de bain de bouche, quand on le donne à un animal qui l'avale, et en une microseconde le produit se retrouve dans l'estomac, faire croire que c'est l'équivalent chez l'animal, pour moi c'est fallacieux. Donc moi, en tant que professionnel scientifique, je me fie à ce qui a été démontré scientifiquement, ce qui a été prouvé. Et on sait que la science progresse. Ce qui est vrai aujourd'hui peut-être sera faux demain. Peut-être que ce qui n'était pas connu aujourd'hui sera connu demain. Mais on évolue avec le temps. Et j'évolue au cours de ma carrière, comme tous les scientifiques, avec le temps, en fonction de ce qui a été montré ou pas.

  • Speaker #1

    Je pense que ça, c'est très clair. J'ai lu aussi, alors ça, j'ai lu et je constate aussi, la mastication est essentielle pour le chien et peut éviter de former de la plaque dentaire. Est-ce que vous êtes d'accord, c'est quelque chose en parallèle du brossage de dents qu'il faut régulièrement donner à mastiquer au chien pour que ce soit complémentaire avec le brossage de dents ?

  • Speaker #0

    La mastication est essentielle. Elle fait même partie du développement comportemental et du bon équilibre comportemental de l'animal. Le chiot joue et petit à petit de la têter avant même qu'il ait ses dents. Il prend et il va avec ses dents de lait hacher, mastiquer si on peut dire. Donc oui, évidemment, c'est totalement essentiel. À la fois sur un plan comportemental, on voit que dans l'enrichissement comportemental de l'animal, avoir des choses qu'il peut prendre, qu'il peut mâcher, c'est très très bien. Et pour le domaine qui m'intéresse, pour les dents, c'est intéressant. Il y a juste un mais, c'est que ça dépend quoi et comment. Parce qu'il faut bien se souvenir que le chien, à la base, est un carnivore, sur le plan zoologique, mais sur le plan également alimentaire, carnivore. opportuniste. Il ne mange pas comme le chat qui est un carnivore pur, principalement qu'une alimentation carnée, mais c'est quand même un carnivore opportuniste. Et sur le plan zoologique, ces mâchoires, ces dents, ont été développées comme telles ou ont été sélectionnées par la nature comme telles. Et donc, il a des mâchoires qui ne peuvent s'ouvrir que par des mouvements d'élévation et d'abaissement. Il n'a pas de mouvements ou très très peu de mouvements latéraux comme nous. Donc il ne peut pas mâcher, mastiquer, au sens où on l'entend. Nous, c'est-à-dire avoir un aliment qu'on va... prendre dans notre bouche, réduire en écrasant par des mouvements à la fois verticaux, mais également des mouvements latéraux. Parce que nous, en tant qu'omnivores, il faut qu'on broie l'aliment, qu'on le mélange à notre salive qui contient des enzymes qui vont commencer la digestion, parce que chez l'homme, la digestion commence dans la bouche. Chez les carnivores, il en est tout autre. Le carnivore, sa bouche, c'est une usine à tuer, à découper, à dépecer. Ses grandes dents, les canines, dit l'écrot. Cerf va attraper la proie. À partir du moment où il aura attrapé la proie, tué la proie, il va arracher avec ses petites incisives des lambeaux de chair. Et puis, les gros morceaux, il va les cisailler, les découper avec ses grosses dents du fond, dont celles dont je parlais pour tous les carnivores qui sont les carnassières. Et donc, le chien ne mastique pas vraiment, il ne mâche pas vraiment. En fait, il prend, il découpe, il broie un peu avec les dernières molaires et il avale tout cru. Parce qu'il est fait pour, la digestion commence dans l'estomac. Et pour bien avaler, il englobe ce bol alimentaire d'une bonne quantité de salive bien gluante. pour que ça lubrifie bien et que ça passe bien dans les œufs âges pour arriver jusqu'à l'estomac. C'est pour ça qu'il y a une grosse quantité de salive produite chez les carnivores. Et donc, il faut encourager ce phénomène-là. Mais c'est évident que du coup, quand on alimente un chien avec des croquettes, si on prend la croquette sur le plan général, si elle est petite, si c'est une croquette où dès qu'on met de la pression dessus, elle s'écrase et c'est de la poudre. La capacité à... encourager des actions mécaniques au niveau des dents, elle est très faible. Et puis le jour où le chien vomit ses croquettes, vous voyez qu'elles sont intactes. Donc même quand on entend croc-croc, il en croque deux, il en avale dix. Donc l'effet mécanique est intéressant, mais il sera d'autant plus intéressant qu'il est obtenu avec des choses adaptées. Alors pour les croquettes, ce sont plutôt des croquettes de plus grande taille. Des croquettes pas trop dures, plutôt mi-dures ou souples. C'est-à-dire en fait il faut que la dent pénètre dans la croquette qui est assez volumineuse pour nécessiter de ne pas être gobée d'un seul coup et que cette dent pénétrant dans la croquette, les parois de la dent viennent frotter l'eau de la croquette. Donc comme une raclette qu'on passerait sur la vitre, on enlève des saletés là. La croquette, par phénomène de frottement entre la croquette et les dents et entre les dents entre elles avec du substrat alimentaire entre les dents, eh bien ça vient racler la surface et enlever de la plaque dentaire. Donc cette action mécanique de frottement, elle est fondamentale. Il y a beaucoup d'études qui ont montré ce rôle bénéfique. Alors ça, c'est connu sur des études depuis les années 60. À côté de ça, on peut rajouter d'autres choses, qui sont d'autres substrats à croquer, à dilacérer, à mâcher. Alors, soit des choses qui sont des choses naturelles, soit des choses qui sont fabriquées. Dans les choses naturelles, il y a tout ce qui est très très dur. Et là, évidemment, par le passé, moi, dans le début de ma carrière, on était confronté aux os à moelle qu'on prenait chez le boucher. Donc cet os dénué de quoi que ce soit et qu'on donne aux chiens. Alors évidemment, on donne aux chiens carnivores quelque chose qui a un goût d'animal. Il va se précipiter dessus et le croquer. Le problème, c'est qu'il va venir taper ses dents sur quelque chose qui est de l'os très compact. Donc l'os à moelle, c'est quoi ? C'est des tranches de fémur de vache. Et donc c'est très, très dur. C'est de l'os cortical. Ça, c'est le meilleur moyen pour se casser les dents. En plus, il y a le côté sanitaire. Bon, alors si c'est chez le boucher, ça va. Si c'est des trucs qu'on traîne un peu, c'est pas terrible. De nos jours, ça existe toujours, mais ça a été remplacé par le marketing, par la pub, par des gens qui vendent des choses qui sont très, très dures, qui sont des boîtes de serre, des boîtes d'un, des sabots, des cornes de buffle, mais des choses qu'un carnivore n'irait jamais manger. Si on prend les carnivores charognards qui broient des os comme la hyène, mais la hyène, sauf si elle manque de proie, elle va laisser la carcasse. C'est-à-dire qu'il y a des études qui ont été faites en Afrique chez les hyènes qui montrent que si effectivement elles ont des proies et des proies suffisamment régulièrement, elles vont manger toutes les chairs, mais que la carcasse et les os durs, alors oui les petits os peut-être au niveau des côtes, mais les os vraiment durs, le fémur de l'antilope... Elles ne vont pas le croquer. Si l'aïe ne le fait pas, le loup ne le fait pas. Et le chacal et les chiens errants ne le font pas plus.

  • Speaker #1

    Oui, c'est pour ça que j'allais vous demander. Je pense qu'au niveau de la mastication, déjà, quoi qu'il arrive, j'ai l'impression que c'est dur pour n'importe quel âge. Mais c'est là que c'était intéressant et que les personnes de la communauté avaient envie de comprendre et de savoir. C'est en fonction de l'âge du chien, qu'est-ce qu'on peut lui donner à mâcher ? Par exemple, on voit des chiots qui mangent des cornes de buffle. La mâchoire, on sait avant quatre mois, même au niveau des dents, rien n'est encore définitif. C'est une aberration au final.

  • Speaker #0

    Alors, c'est pas que pour le chiot.

  • Speaker #1

    Et même par la suite, oui.

  • Speaker #0

    Cante de buffle, sabot, boîte de serre, boîte d'un, et on pourrait même mettre les fromages de Yac qui sont très très durs. Ça n'a aucun intérêt. Moi, aujourd'hui, à chaque fois qu'on a un chien qui se casse la carnassière maxillaire en haut, qui est une dent, qui est, on va dire, la lame de ciseaux supérieure de notre grosse cisaille, celle qui vient au contact, et qu'on a un chien jeune, moyen, qui s'est cassé la dent et qu'on demande... Il a eu des bois de serre, il a eu des bois de dain, il a eu des choses comme ça.

  • Speaker #1

    Vous en avez eu en consultation ?

  • Speaker #0

    Régulièrement, régulièrement. J'ai rarement maintenant des gens qui disent « Ah mais je lui donne des Ausha moelle » , ça arrive. Et même les gens qui donnent du barf, beaucoup ils donnent du barf broyé, donc les eaux ne sont pas intactes. Donc non, ces choses-là ne devraient pas être données. Alors oui, ça va bien décaper la dent, elle manque, ça va la casser. Si on voulait des choses dures, prenez du dur mou. Il y a une étude qui a comparé l'équivalent de l'os amoile, l'os amoile, l'effet mûr de bovin, à la tête de l'os lépiphyse, qui contient de l'os spongieux, et qui montre que l'effet est bien meilleur dans l'os spongieux qu'au niveau de l'os compact. Pourquoi ? Parce que les dents pénètrent dedans. Le problème ? C'est que, dans l'étude, ils en donnent tous les jours. Et ce sont des os qui sont stérilisés. Ils en donnent tous les jours. Parce que dès que l'animal commence à l'attaquer, il faut l'enlever. Il ne faut pas qu'il en avale trop de morceaux. Et puis dans l'étude, ils montrent qu'il y a des lésions. Parce qu'il y a des morceaux qui se mettent entre les dents, qui viennent blesser. Donc il n'y a que des inconvénients. Donc si on voulait donner quelque chose comme cela, il faudrait que ce ne soit pas trop dur. Et il faut le contrôler surtout. On ne peut pas le donner au chien et le laisser tranquille. Il faut le contrôler. et lui enlever dès qu'il commence à y aller un peu trop fortement. Donc en gros, il vaut mieux utiliser des choses qui sont prévues pour se rompre. Et donc là, on a des choses qui sont des choses artificielles. Alors, il y a des choses qui sont plus souples, naturelles, comme les peaux, ce qu'on appelait dans le temps les peaux de buffe, les choses comme ça.

  • Speaker #1

    Peaux de fer,

  • Speaker #0

    on en a aujourd'hui. La peau de bovin, ça c'est du collagène, c'est-à-dire une protéine, et puis la plupart du temps... Il va y avoir des matières grasses un petit peu dessus. Donc, ce n'est pas terrible. Alors, ça, sur le plan, là, pas nutritif, ce n'est pas ma spécialité. Sur le plan mastiqueur, ça peut être intéressant. Il y a beaucoup d'études qui ont étudié ça depuis 20-30 ans. Mais comme c'est des choses pas très digestes, en fait, dès que c'est ramolli, il faut les enlever, il faut les mettre à la poubelle. Donc, le chien, ce n'est pas mal parce que là, il n'a pas tellement de risque de se casser, de s'abîmer les dents. Ça va se ramollir au fur et à mesure avec la salive. Alors, ça devient... tout gluant, tout blanchate, moche.

  • Speaker #1

    Mais au moins, ça fait travailler les mâchoires.

  • Speaker #0

    Il faut le mettre à la poubelle après. Il ne faut pas laisser le chien manger des morceaux. Et puis après, il y a les choses qui sont des choses alimentaires qui vont être rompues. Donc, tout ce qui est les parts à mâcher sous forme soit de protéines d'origine animale, de protéines végétales. Après, pour les partisans de je veux l'un ou l'autre, il y a des différentes choses, mais qui sont prévues, fabriquées pour pouvoir en fait se rompre avec. l'impact et avec l'imbibition par la salive. Et c'est prévu pour être mangé. Alors la seule précaution pour ces choses-là par rapport au reste, c'est que ça apporte de l'énergie. Parce que ce sont des éléments nutritifs. Alors c'est le côté positif, c'est que c'est prévu pour être mangé. Mais par contre, ça apporte de l'énergie. Donc là, évidemment, comme quand même une maladie du chien moderne, c'est plutôt le surpoids que d'être trop maigre, il faut bien évidemment vérifier. Si on donne quelque chose qui apporte un tiers... ou un quart de la quantité énergétique journalière à un chien de petite taille, au travers de ces choses-là, c'est aucun problème. Mais il faut réduire l'apport d'aliments pour compenser.

  • Speaker #1

    Ce que généralement, peu de personnes font. Et je pense qu'on peut donner un exemple. Par exemple, les dentatix. Maintenant, je comprends avec votre explication qu'au niveau de sa consistance, c'est intéressant parce qu'il peut se rompre. Alors après, il y a des chiens, le problème, c'est qu'en deux secondes, il... il le croque une ou deux fois et il l'avale. Et donc, je ne sais même pas s'il y a eu un effet intéressant.

  • Speaker #0

    C'est plus compliqué que ça. Moi, je ne suis pas du tout expérimenté en nutrition. On pourrait en parler avec un spécialiste de nutrition. Mais en fait, ces composés-là, ils sont très intéressants sur le plan mécanique parce que le processus de fabrication permet de contrôler la consistance, la texture. Et donc, après, il y a des tests en laboratoire qui se font avec des machines qui montrent l'indentation, c'est-à-dire comment on pénètre à l'intérieur du matériau avant qu'il se rompre. Et donc là, on peut totalement contrôler. Donc ça, c'est très intéressant. Après, comme on en parlait précédemment, le chien à la base, il ne croque pas, il ne mèche pas, il dilacère, il découpe. Donc, il faut des choses volumineuses par rapport à la bouche du chien. Mais ça, c'est pareil que les croquettes. Et le problème, c'est que c'est le propriétaire qui achète, ce n'est pas le chien, parce que lui, il ne sait pas. Et donc, le propriétaire, pareil pour les croquettes, sa satisfaction, c'est que le chien, il est en bonne forme, tout va bien, s'il mange bien et rapidement son aliment. Si on lui donnait, plutôt que lui donner 15 croquettes, 3 grosses, et qu'il passe du temps, moi je l'ai vécu dans ma propre famille, qu'il passe du temps, c'est « pauvre chien, c'est trop dur, il met du temps » . Dans la nature, il va lui faire du temps pour mastiquer. Les études de mastication dans la nature montrent que l'animal, il va passer 15 minutes, et chez l'animal sauvage, peut-être une vingtaine de minutes à mastiquer. Donc, il faut des choses qui soient volumineuses pour l'obliger. Donc, ces composés-là, vous citiez dans le Tastic, le Greenies, il y en a plein comme cela, différents fabricants en fond, il faut effectivement prendre des articles à mâcher qui sont suffisamment gros. Je ne sais pas du tout si c'est obligatoire, mais moi, j'avais déjà regardé il y a quelques années, les fabricants ou la plupart marquent l'énergie pour 100 grammes. Donc, si vous avez un bâton qui fait 100 grammes, vous savez, s'il fait 50 grammes, vous divisez par deux. Donc, vous savez. Et donc, évidemment, il va falloir adapter la ration.

  • Speaker #1

    C'est ça qu'il faut garder en tête.

  • Speaker #0

    Après, pour tous ces composés naturels par rapport à ce qui est produit industriellement, il faut faire attention, c'est la provenance. Il y a des études, il y a eu une étude de mémoire canadienne, il y a eu quelques études sur les contaminations par les salmonelles. Parce que ce genre de produit proposé largement par internet ou autre, souvent c'est la provenance, pas très très cher. Et c'est des provenances où les régulations sanitaires ne sont pas les mêmes que chez nous. C'est-à-dire qu'il y a des normes sanitaires en Europe qui ne sont pas forcément les mêmes partout dans le monde. Et donc beaucoup de ces produits, à moindre coût, ne proviennent pas. deux pays avec une législation européenne. Ils ne sont pas traités, ni chimiquement, ni thermiquement. Alors, ils ont bon goût ? Parce qu'évidemment, on le sait très très bien, quand vous avez des bactéries, en particulier des coliformes, qui se développent, ça donne un petit goût. Et votre agouc a un bon goût, vous avez après une bonne intox derrière parce qu'il a mijoté à trop basse température pendant trop longtemps à l'air libre. Et donc, on a des produits, les oreilles de cochon, des lamelles à mâcher, en collagène, des choses comme cela, qui sont dans des emballages... Des grands paquets avec des choses qui sont un petit peu brunâtres, qui ont bon goût pour le chien. Mais il y a des études bactériologiques qui ont montré qu'en termes de contamination, c'était assez catastrophique. Donc ça, c'est le paradoxe du propriétaire qui veut bien faire, qui fait attention à la qualité de ce qu'il donne son chien et qui, d'un autre côté, donne quelque chose qui n'est pas du tout, sur le plan sanitaire, bon.

  • Speaker #1

    On va maintenant s'intéresser au type de maladie. Vous en avez déjà parlé précédemment. Mais alors, j'aimerais bien qu'on puisse parler... des détartrages. C'est une question qui revient souvent. À partir de quel âge ? À quelle fréquence ? Comment le faire ? Est-ce que c'est une anesthésie locale ? Est-ce que c'est une anesthésie générale ? Est-ce que vous pouvez nous en dire un petit peu plus là-dessus ?

  • Speaker #0

    Alors ça, c'est un sujet, on va dire, passionnant et récurrent. Parce que le terme de détartrage, la plupart du temps, est impropre et mal utilisé. Parce que ce terme, il renvoie à la pathologie buccal humaine, c'est-à-dire vous allez chez le dentiste, il vous détarte, c'est-à-dire quoi ? Il enlève le peu de tartre qu'il y a au-dessus de vos gencives sur une personne qui se brosse les dents, mais qui se brosse, comme nous tous, pas parfaitement les dents. Et à certains endroits, comme les dents sont mal brossées, il y a du tartre qui se forme. Et ça, ce n'est pas la situation canine. Nous, c'est la révision des 500 000 à chaque fois. C'est-à-dire que ça, c'est vrai si vous brossez les dents de votre chien. Et donc, le détartrage tel qu'on l'entend, malheureusement, eh bien, il correspondrait à un chien à qui on brosse les dents dès le jeune âge. et qui malgré tout, parce qu'on ne brosse jamais parfaitement, un peu tartrent à certains endroits. Mais ce n'est pas ce qu'on voit tous les jours. Ce qu'on voit, ce sont des animaux qui n'ont jamais eu soit d'hygiène, soit qui ont une hygiène qui n'est pas adaptée, et qui ont un stade d'infection qui est bien pire. Et ce qu'on fait, ce n'est pas des tartrages, c'est de la chirurgie de la bouche. C'est-à-dire que oui, il va falloir enlever la couche superficielle, mais si je m'arrête là, ça ne sert à rien. C'est comme si j'ai tondu les poils du chien pour l'opérer, mais que je n'ai pas fait l'incision, que je n'ai pas été à l'intérieur. Donc oui, il faut enlever cette couche superficielle, mais surtout, il va falloir voir quels sont les dégâts en profondeur. Et là, le détartrage ne correspond qu'à cette première partie. Donc ce terme, malheureusement, est un terme fourre-tout qui regroupe des choses qui n'ont strictement rien à voir. Mais même que je combats dans la profession, il ne faut pas appeler tous les soins de la bouche un détartrage. Ça ne correspond strictement à rien. On fait de la chirurgie de la bouche, on va identifier sur les 42 dents les dents qui sont... Un peu déchaussé ? Beaucoup ? Pas du tout. Au travers d'un examen qui sera dans un premier temps en consultation, un examen de repérage, où on va pouvoir, par habitude, voir qu'à certains endroits, on voit le début de la racine, qu'on voit l'espace entre les racines, qu'on voit que la gencive est un peu ourlée, qu'éventuellement il y a un petit peu de puits qui sort dessous. Et tout ça va nous conduire au fait qu'il y a manifestement une infection et qu'il va falloir faire un diagnostic beaucoup plus précis. Ça, c'est j'ai regardé la voiture de l'extérieur, mais je n'ai pas soulevé le capot pour voir le moteur. Et donc là, il va falloir un axe sous anesthésie générale. Il n'y a pas d'autre moyen. efficace et honnête d'aller faire des soins dentaires que de faire des soins sous anesthésie générale. Parce qu'on ne peut pas apprendre à l'animal à garder la bouche sans bouger, ouverte pendant un quart d'heure, une demi-heure ou plus, comme vous pourriez le faire chez le chirurgien dentiste. Il va falloir faire un examen sous anesthésie générale qui, là, va, une fois qu'on a enlevé cette couche superficielle de tartre, donc le dit des tartrages, va permettre d'aller voir ce qui se passe sous la gencive au travers d'un examen avec des petits instruments. au travers de radiographies dentaires, qui va voir ce que les yeux ne peuvent pas voir, ce qui se passe au niveau de l'os et des racines. À partir de là, sur les 42 dents, on va peut-être décider qu'il y a une dent enlevée, il y en a peut-être 5, il y en a peut-être 10, il y en a peut-être 15. Parfois, il y a toutes les dents enlevées, parce qu'au stade où on l'amène, la maison s'écroule et qu'on ne peut pas réparer et remettre une couche de papier peint. Et donc, c'est ça ce à quoi on est confronté. Et ça, souvent, malheureusement, c'est mis derrière ce terme de détartrage. Mais c'est évidemment... pas la réalité des choses. Alors, tous les combien ? Là, il n'y a pas de régularité, c'est-à-dire que vous feriez faire à votre chien, dès le jeune âge, un détartrage tous les ans. Mais sans jamais rien faire pour entretien, la maladie, elle progressait de la même façon. Parce que quand vous enlevez le tartre, vous enlevez ce qui s'est accumulé depuis un certain temps. Mais ça n'a pas de caractère préventif pour l'avenir. Et donc, un détartrage, dire « je dois faire un détartrage tous les temps » n'a pas de sens. Par contre, comme derrière ce terme de détartrage, en fait, On parle d'autre chose, c'est qu'il faut que je fasse voir la bouche de mon chien, il faut qu'elle soit examinée. Donc par contre de dire, il faut que je vois le vétérinaire pour faire un examen de la bouche, pour regarder et décider s'il y aura des soins à faire, et ça peut-être qu'une fois par an, ou si je sais que mon chien est un petit caniche, un petit york, particulièrement prédisposé peut-être tous les six mois, ça, ça a du sens. Et là, on déterminera. Il n'y a pas de règle. Je peux avoir besoin de faire des soins très régulièrement chez un. et pas chez l'autre. Et évidemment, la différence est une différence individuelle, à la fois de gabarit, on en a parlé, mais également d'individu. Je peux avoir un Yorkshire à 10 ans avec toutes ses dents et un autre Yorkshire à 3 ans à qui on est obligé de les enlever toutes. Il y a des différences. Et dans ces différences, le fait de faire de l'hygiène, évidemment, quotidienne, aura une action ou pas. Donc, quand nous, les gens appellent, dire « Est-ce que vous pouvez faire un détartrage ? Quel est le prix de la détartrage ? » Je ne peux pas vous dire. Je fais déjà une consultation médicale. Il faut voir l'animal, ce n'est pas à distance. Et en plus, ça ne correspond à rien. Parce que toutes les expériences, on me dit, il n'y a rien. Quand je regarde, je trouve beaucoup de choses. Donc, anesthésie générale, obligatoire. Et en complément, on fait des anesthésies locales. Mais l'anesthésie locale, elle a un but, c'est d'enlever la perception douloureuse. Elle n'a pas pour but de faire que le chien ne bouge pas. Vous, la prochaine fois que vous allez chez le dentiste, essayez de vous lever et de partir. Ce n'est pas l'anesthésie locale qui va vous en empêcher. Vous verrez que le dentiste, il aura beaucoup de mal à vous faire les soins.

  • Speaker #1

    Mais c'est parce que je vois certains chiens sur les réseaux sociaux que je suis qui sont très calmes et très consignants. Et quand on sait que c'est qu'eux, entre guillemets, enlever la plaque dentaire, qu'ils le font en anesthésie locale. Donc ça, je voulais savoir si ça vous a plu. Mais non,

  • Speaker #0

    parce que si vous voulez, comment je peux savoir si mon chien n'a rien si je n'ai pas regardé ? Regarder, ça va vouloir dire passer avec des instruments sous la gencive. Quand votre dentiste, même pour vous, humain, Il doit faire un détartrage, mais à un endroit, il y a un peu trop. Et il va passer sur l'agence et il vous fait une locale pour ne pas que vous ayez mal pour pouvoir le faire. Donc, oui, vous le faites. Mais en fait, vous nettoyez ce que vous voyez. Moi, je prends souvent l'exemple en consultation de dire aux gens, écoutez, c'est comme si chez vous, vous passez le balai dans la cuisine devant les meubles, mais vous n'allez nettoyer jamais sous le canapé, dans le salon, rien. Ah, vous avez l'impression que c'est propre. Au bout d'un moment, ça va sentir mauvais. Ben, c'est ça. C'est-à-dire que nettoyer ce qu'on voit sans s'assurer jamais qu'il n'y a rien au-delà. de ce qu'on est capable de voir avec les yeux, ce n'est pas du travail. Donc, si on veut faire, entre guillemets, de détartrage comme cela, non, on ferait bien mieux de vérifier qu'il n'y a pas de problème et de brosser. L'action qui peut être faite au quotidien, à la maison, sans anesthésie, sans rien, c'est le brossage. Alors, d'un côté, on ne voudrait pas brosser, mais d'un autre côté, on voudrait pouvoir faire des soins tellement d'un l'envers. Il faut être raisonnable.

  • Speaker #1

    On voit même des petits outils de détartrage qui sont vendus. Et je vois certaines personnes qui le font chez elles.

  • Speaker #0

    Ah oui, malheureusement. Et moi, ça m'est arrivé avec des chiens éleveurs, des gens qui connaissent bien, qui font ça. Ils viennent me voir et ils me disent « Ah, je ne comprends pas, toutes les danses mobiles, il faut que vous fassiez tout ce que vous pouvez pour les conserver. » Et pourtant, l'aspect de la bouche est beau. Donc, je reprends mon interrogateur et vous découvrez que les gens font ça. En fait, ils enlèvent tout ce qu'ils voient, mais ils n'ont jamais enlevé ce qu'ils ne voyaient pas. Ça ne sert strictement à rien, sauf à être à l'heure. Et le jour où vous voyez la maladie, qui a évolué de sous, il est trop tard, vous ne pouvez plus agir. C'est le jour où vous voyez que c'est tout pourrissu les meubles, et vous vous dites, je ne comprends pas, pourtant ça avait l'air beau. Ah mais ça fait 15 ans que je n'ai jamais nettoyé dessous. Ah bah oui, ça fait 15 ans que c'est pourri dessous.

  • Speaker #1

    Non mais je pense que c'est important de le dire. Et on se pose aussi souvent la question pour des chiens très âgés. Ma chienne, elle a 11 ans, elle a pas mal de tartres. Bon, le vétérinaire me dit, il n'y a pas besoin d'aller à un détartrage. Mais souvent on se dit, quel est le rapport bénéfice-risque de lui faire subir une anesthésie générale, de ne plus avoir de tartres, mais en même temps elle est âgée. Comment on sait ça ?

  • Speaker #0

    C'est tout le but de la consultation. C'est tout le but de la consultation, c'est qu'il n'y a pas de réponse. Parce que vous parliez très justement du bénéfice-risque. Donc ça veut dire qu'il n'y a pas de réponse préétablie. C'est un cas individuel. Votre chien est très âgé, ou pas forcément très âgé, mais il a des gros problèmes de santé. Et les problèmes dentaires sont mineurs. Mon ratio bénéfice-risque, c'est que l'anesthésie est un acte à risque, chez l'homme comme chez l'animal. Alors attention, il y a des règles. Ici à l'hôpital, il y a des vétérinaires anesthésistes. Ils ne font que ça. Ce n'est pas moi qui fais l'anesthésie. Ils sont bien plus performants que moi. Mais même eux... tout comme l'anesthésiste en humaine, eh bien, ils ne vous diront jamais que le risque est zéro. Donc, le risque est là. Mais si, par contre, le problème dentaire que vous avez, que vous négligez aujourd'hui, eh bien, ce problème, il va continuer. Et à un moment donné, il va devenir crucial. Eh bien, votre bénéfice risque, il se déplace. J'ai vu cette semaine deux chiens très très âgés. Mais ces chiens, depuis qu'ils ont une dizaine d'années, on leur dit, ah ben non, il ne faut plus faire d'anesthésie, d'étorage, ben oui. Mais si mon chien a 12 ans, je dis, ah non, il est trop vieux, il y a trop de risques. S'il vit 12 ans et demi, j'ai raison, il sera mort. Mais s'il vit 17 ans ? À 17 ans, moi, maintenant, on va me voir en tant que spécialiste et je vais dire, oui, mais maintenant, il y a un réel risque. Donc, cette histoire de dire il y a une limite, elle est totalement fausse. C'est du cas individuel. Mon chien a 15 ans, il peut être en meilleure forme qu'un autre à 12. Donc, c'est une histoire d'évaluation, mais évidemment, comme l'anesthésie est un acte à risque, alors ça passe par une évaluation vétérinaire. Ça passe par un examen clinique, ça va passer par des examens sanguins, ça va passer, si à l'auscultation on entend un souffle cardiaque, par un examen cardiaque. Parce que le but de l'anesthésiste, c'est pas d'éliminer les problèmes, il doit faire avec. Mais en fait, il pourra bien mieux les aborder s'il sait ce qu'il a en face de lui. Moi je dis toujours en consultation, c'est comme si vous traversiez la route. Vous pouvez traverser la route lorsque le feu est rouge pour les voitures, au passage clôté et en regardant à droite et à gauche. Vous pouvez pas... éviter que peut-être un chauffard déboulera et vous renversera. Ou vous pouvez traverser la route n'importe où, à n'importe quel moment, le nez sur votre portable. Le risque n'est pas le même. Baisser ça en anesthésie, c'est qu'on va évidemment prendre un certain nombre de précautions pour faire en sorte que risque il y a, on ne peut pas le nier. Je ne dirai jamais que l'anesthésie est un acte sans risque. C'est un risque raisonnable et raisonné. Et on va prendre toutes les précautions pour connaître ce qui peut arriver. Parce que l'anesthésiste agira bien mieux s'il connaît d'avance ce qui peut arriver, plutôt que s'il le découvre à ses dépens, en plein milieu de l'anesthésie. Mais c'est ce qui se fait chez l'homme de la même façon.

  • Speaker #1

    J'entends. Et juste pour les caries, est-ce que ça peut se voir lors d'un examen clinique comme ça, où vraiment il faut justement endormir l'animal et voir, ou vous pouvez le voir à l'œil nu ?

  • Speaker #0

    On va tirer un peu sur la carie, c'est excessivement rare, c'est de la pathologie humaine, c'est excessivement rare chez l'animal. Chez le chien, parce que ce sont des carnivores, ils n'ont pas des dents de la même forme. Ils n'ont pas le même pH salivaire, ils n'ont pas le même type d'alimentation et donc ils n'ont pas le même type de bactéries dans la bouche. Les caries, c'est moins de 4% de la pathologie buccodentaire chez l'animal et considéré inexistant chez le chat. D'accord ? C'est de la pathologie humaine, ce n'est pas un problème chez l'animal.

  • Speaker #1

    Et les chiens avec l'âge, ils perdent leurs dents ?

  • Speaker #0

    Alors non ! Alors ce n'est pas une fatalité. Ils ne les perdent pas si elles sont saines. Ils perdent leurs dents parce qu'en fait, elles souffrent de maladies ignorées depuis longtemps.

  • Speaker #1

    D'accord. Et une dent qui bouge, qu'on voit qui bouge, là ça donne lieu à un examen ?

  • Speaker #0

    Alors une dent qui bouge c'est anormal, c'est comme le mur de la maison qui bouge, c'est qu'il y a quelque chose. Donc la dent qui bouge c'est parce que l'os qui attache la dent a été détruit. Si l'os a été détruit, c'est à cause des bactéries qui l'ont détruit.

  • Speaker #1

    Donc consultation vétérinaire.

  • Speaker #0

    Donc consultation.

  • Speaker #1

    Et on parlait de douleur chez le chien, la douleur dentaire je trouve que c'est compliqué parce qu'on ne s'en rend pas vraiment compte. Ça peut être très très douloureux pour le chien et derrière il peut justement avoir même une agressivité avec d'autres chiens qu'on ne se rend pas compte qu'à la base c'est la douleur à la dent. à la mâchoire ou à la langue, est-ce qu'il y a une manière de le repérer ? Un chien qui ne mange plus ?

  • Speaker #0

    Alors la douleur chez le chien, le problème c'est qu'évidemment, c'est quelque chose qui est ressenti par l'animal et donc il l'évoque lui plus ou moins et que la plupart du temps, on va se rendre compte que des douleurs importantes parce qu'on s'attend que l'animal crie, gémit et des changements de comportement importants. Évidemment, ça ce sont des signes de douleurs importantes. Au départ, la douleur, elle va entraîner une tienne, entre une gêne faible ou une douleur, c'est un peu une appréciation personnelle. Donc... Ça peut être le chien qui mange moins, alors s'il a des articles à mâcher, qui prend plus ses articles à mâcher ou qui veut un peu moins de ses croquettes. Le chien qui fait des mouvements de bouche particuliers en mangeant, qui bave un peu plus. Évidemment, s'il y a des saignements, c'est plus alarmant. Voilà, des choses comme cela. C'est toute modification du comportement de l'animal en relation avec l'utilisation de sa bouche. Donc, ça peut être relationnel dans le jeu. Ça peut être par rapport à sa phase d'alimentation, comment il mange. Et là, évidemment, c'est un peu, je dirais, fonction de chaque propriétaire, comment il perçoit un petit peu la relation avec son animal et comment il l'observe. Et puis, évidemment, après, il y a la mauvaise odeur qui vient rajouter là-dessus, la mauvaise haleine qui fait que... C'est un faisceau d'évidence qui fait qu'on va aller consulter. Dans l'incertitude, on consulte. Moi, il m'arrive qu'on vienne me consulter pour quelque chose et qu'au final, je dise non, ce n'est pas la bouche. Ou oui, il y a des choses à la bouche, mais ce n'est pas ça. Mais il vaut mieux s'entendre dire, écoutez, ce n'est pas ça. Alors, ça ne peut pas être autre chose. Plutôt que de négliger et qu'on vienne me voir ou qu'on veuille un rendez-vous en urgence parce que le chien, il a toute la face de gonflé. Et quand on pose des questions, ça fait des mois qu'il a commencé à avoir des problèmes. Moi, ça, c'est le cas. qui encombre également les hôpitaux d'humains. C'est-à-dire qu'on laisse traîner les choses et puis après, on va au service des urgences parce que là, ça ne peut plus attendre. Parce qu'au départ, ce sont des changements subtils.

  • Speaker #1

    D'accord. Quand on a plusieurs chiens, j'ai remarqué, moi, quand j'avais deux chiens, le mâle allait vers la femelle et lui léchait la bouche. Et là, je me suis rendu compte qu'il y avait un problème. Et souvent, elle, elle ne manifestait pas la douleur. Il est allé, je suis allé chez le vétérinaire, car regardez, une première fois, on m'a dit, il n'y a rien. Je reviens à la maison, l'autre chien. continuent de lui lécher la bouche. Je me suis retournée voir le vétérinaire. Un autre vétérinaire m'a dit qu'il y avait une dent qui bouge. Ils l'ont emmené d'état de trajet. Il a commencé à avoir un abcès. C'est intéressant de voir les interactions quand on a plusieurs chiens. L'autre chien peut aussi nous montrer...

  • Speaker #0

    Ce que vous relatez,

  • Speaker #1

    c'est l'odeur.

  • Speaker #0

    C'est juste le pouvoir d'éduction olfactif du chien. C'est-à-dire que votre chien, vous savez bien, on a beau l'échoyer... Ils adorent aller dans la rue, aller ramasser le truc qu'ils sentent le plus mauvais possible. Que nous, on ne veut surtout pas se rouler dedans quand c'est des chiens. C'est ce tempérament-là. Et donc là, votre chien a détecté sur l'autre une odeur qui lui plaît, qui nous rebute. Et c'est un signe.

  • Speaker #1

    Mais c'est intéressant de le savoir parce qu'il y en a qui peuvent se dire,

  • Speaker #0

    il lui fait des bisous. Il faut être sensible à ce que vous servez. Vous savez bien, c'est aujourd'hui les chiens qui sont utilisés comme des nés. qui sont utilisés comme des nez de détection. Il y a eu des études pour la Covid, il y a des études sur certains cancers comme le mélanome, où le poule varolfactif de l'animal est tellement supérieur au nôtre, même si on compare à des machines, que l'animal est intéressant. Et donc votre chien a joué ce rôle de détecteur de maladie.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    il était très fort là-dedans.

  • Speaker #1

    Parfait. D'accord. Bon, écoutez, je pense qu'on a fait le tour. Est-ce que vous auriez une dernière recommandation, si ce n'est, j'imagine, de... brosser les dents quotidiennement ?

  • Speaker #0

    Non, la recommandation, c'est vraiment ça. C'est de comprendre que le chien, à la base, ce n'est pas un humain. Ce n'est pas parce qu'il vit avec nous. C'est les limites de l'anthropomorphisme. On peut les aimer, on peut les choyer, on peut les considérer comme l'enfant de la maison ou le troisième enfant de la maison, si on en a déjà. Mais ils ont leur particularité, il faut les respecter. Ça ne veut pas dire pas bien les considérer. Et donc, il faut comprendre ça. Ils ont besoin d'attention, de soins. Et donc... effectivement, dès le jeune âge, encourager cette prise de conscience que la bouche du chien est un organe qui va souffrir naturellement tout au long de la vie. Et qu'il faut s'y intéresser, et que ça sera d'autant plus facile, ultérieurement, à prendre en charge les maladies si on a commencé à s'y intéresser dès le jeune âge, parce qu'on évitera d'arriver trop tard. Moi, en tant que spécialiste, je préférerais sauver des milliers de dents. Et malheureusement, mon travail, souvent, c'est d'enlever des milliers de dents. Mais si, en enlevant ces dents, j'améliore la santé du chien, je n'ai aucun scrupule et ça remplit ma journée de bonheur. Plutôt que de me dire, je ne vais pas toucher les dents, je les laisse, alors que le pauvre chien, il a les dents toutes pourries. Mais si on arrive petit à petit à améliorer et intervenir plus tôt, je serai encore plus content.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup à vous.

  • Speaker #1

    Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à me le dire sur les réseaux sociaux et à le partager autour de vous. Vous pouvez aussi laisser 5 étoiles et un commentaire sur Apple Podcasts ou iTunes. Avoir des notes permet de donner plus de visibilité au podcast. N'hésitez pas non plus à me taguer dans une de vos stories sur Instagram, ça fait toujours plaisir et c'est une bonne façon de diffuser le message. Très bonne semaine, prenez soin de vous et de vos toutous !

Chapters

  • Introduction à la dentisterie vétérinaire avec Dr Hennet

    00:35

  • Formation et spécialisation en dentisterie vétérinaire

    02:10

  • Anatomie de la bouche du chien et ses spécificités

    05:19

  • Prévention et soins dentaires pour chiens

    16:40

  • Produits et techniques de brossage dentaire

    27:18

  • Détartrage : quand et comment ?

    56:36

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Description


Saviez-vous que près de 80 % des chiens développent des problèmes dentaires avant l'âge de trois ans ? Dans cet épisode captivant de CHUU PODCAST - CHACUN SON CHIEN, j'ai le plaisir d'accueillir le Dr Philippe Hennet, vétérinaire spécialiste en dentisterie et stomatologie canine. Ensemble, nous explorons un sujet crucial mais souvent négligé : la santé buccodentaire des chiens.

Le Dr Hennet partage son expertise sur l'importance de la dentisterie vétérinaire et les méthodes de prévention des maladies dentaires. Grâce à ses conseils éclairés, vous découvrirez comment améliorer la santé dentaire de votre compagnon à quatre pattes. Les idées reçues sur le détartrage sont démystifiées, et le Dr Hennet rappelle que les soins dentaires doivent débuter dès le jeune âge pour éviter des problèmes graves à l'avenir.

Avec des conseils pratiques et des informations précieuses, cet épisode de CHUU PODCAST - CHACUN SON CHIEN est une ressource incontournable pour tous les propriétaires de chiens soucieux d'améliorer la santé dentaire de leurs compagnons. Ne manquez pas cette occasion d'apprendre comment prendre soin de la bouche de votre chien et d'assurer son bien-être général. Écoutez maintenant et transformez la façon dont vous abordez la santé buccodentaire de votre fidèle ami !


Préparation et interview : Maud Fediere

Montage : Jonathan Aupart

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Transcription

  • Speaker #0

    Chou Podcast,

  • Speaker #1

    le podcast de référence sur l'univers canin pour tout savoir sur les races de chiens, la santé, l'alimentation et l'éducation.

  • Speaker #0

    Chou Podcast, par mots de Fedière, l'émission que mon chien ne rate jamais.

  • Speaker #1

    Mais chouchou, quel bonheur de reprendre le micro après quelques mois de congé maternité. Autant vous dire que j'ai beaucoup... beaucoup pratiqué l'art du biberon et des berceuses. Mais aujourd'hui, on change de registre. On parle dentisterie et stomatologie vétérinaire. Pour ce grand retour, j'ai le plaisir d'accueillir le docteur Philippe Hennet, spécialiste en dentisterie et stomatologie, et cofondateur de la clinique Advecia. Il partage avec nous tout son savoir et sa longue pratique vétérinaire, alors un immense merci à lui. On en parle trop peu, et pourtant, la santé buccodentaire de nos chiens est essentielle. C'est pourquoi je vous ai concocté un épisode sur ce thème. Et pour vous mettre l'eau à la bouche, je vous propose un petit quiz pour tester vos connaissances. Combien de dents un chien adulte possède-t-il ? Quelle est la meilleure méthode pour prévenir l'accumulation de tartre chez le chien ? Comment se déroule un détartrage dentaire chez le chien ? Et enfin, pourquoi est-il si important de proposer des objets à mâcher ? Toutes les réponses sont dans l'épisode, alors bonne écoute et... Préparez-vous à devenir un véritable expert en dentisterie canine. Bonjour docteur Hennet.

  • Speaker #0

    Bonjour Maud.

  • Speaker #1

    Merci de me recevoir chez Advecia, une clinique que je connais bien parce que je suis venue avec ma chienne il y a quelques années pour la faire opérer de sa rotule avec l'un de vos confrères. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Je suis très heureux de vous accueillir dans notre établissement et de parler de ce qui m'est cher.

  • Speaker #1

    Vous êtes spécialisé en stomatologie et dentisterie vétérinaire. J'ai beaucoup de questions à vous poser à ce sujet et aussi les personnes de ma communauté qui m'ont posé beaucoup de questions. Pour commencer, je pense qu'on peut faire un petit point sur la formation. Comment on devient spécialiste en stomatologie et en dentisterie ?

  • Speaker #0

    La spécialité en médecine vétérinaire est quelque chose d'assez récent, qui s'est d'abord développée au niveau international, au niveau européen, parce que chaque pays, et en particulier la France, est régalien pour la maîtrise des diplômes, l'attribution des diplômes. Et puis la France a évolué et maintenant on a un certain nombre de spécialités reconnues. Donc il y a des vétérinaires spécialistes avec des titres reconnus qui sont reconnus par l'Ordre national des vétérinaires. Parmi ces spécialités, la mienne qui s'intitule stomatologie et dentisterie vétérinaire.

  • Speaker #1

    C'est très intéressant et donc je me demandais justement vous cette spécialité. Vous l'avez fait aux Etats-Unis il me semble.

  • Speaker #0

    Effectivement, moi mon diplôme il date de quelques années puisque j'ai... fini mes études et eu mon diplôme vétérinaire en 1988, donc ça ne date pas d'hier. À cette époque-là, les spécialités n'existaient pas officiellement. Et mon domaine d'activité, il était à l'âge de pierre ou à l'âge de bronze. Il ne se passait pas grand-chose. Moi, mon intérêt est venu lors de mes études. Moi, j'étais beaucoup plus orienté pour une médecine canine-féline, donc animaux de compagnie. Et lors de mes études à l'école vétérinaire de Toulouse, je me suis aperçu que vraiment les soins dentaires étaient... totalement inexistants, négligés, et que à la fois la compréhension des maladies de la bouche, mais également les traitements proposés, on était vraiment très très loin. En parallèle, moi j'ai un frère qui faisait ses études de chirurgie dentaire, donc ça a dû aider, et donc dans nos discussions, de voir un petit peu ce qui se faisait chez l'homme, et puis de constater qu'il n'y avait vraiment pas grand chose chez le chien. Donc ça a commencé là. Et puis après, ça a été un parcours de rencontre. J'ai eu un professeur à l'école vétérinaire de chirurgie, le professeur Genevoix, qui m'a donné carte blanche pour m'intéresser à cette discipline et puis me permettre, en me formant par moi-même, de commencer à envisager des soins chez les chiens, chez les Ausha. J'ai commencé à travailler avec la faculté dentaire à Toulouse. J'ai fait une thèse de recherche avec eux. J'ai mis le doigt dans leur grenage. Et puis j'ai regardé un petit peu ce qui se faisait ailleurs et puis j'ai constaté que si nous on était vraiment très en retard, à certains endroits de par le monde, il y avait un peu plus d'avance. Alors c'était vrai en Europe, dans des pays germanophones, à l'université de Vienne, il y a un professeur très connu maintenant décédé qui avait lancé ça depuis longtemps. Et puis aux Etats-Unis, il y avait quelques personnes, la spécialité n'existait même pas officiellement aux Etats-Unis à l'époque. Et voilà, j'ai contacté. Internet, Facebook, tout ça n'existait pas à l'époque. On faisait des courriers manuels, on les envoyait, on attendait. Puis j'ai la chance de faire de belles rencontres, de partir deux mois aux États-Unis en stage, on va dire, chez un vétérinaire, de rencontrer un professeur à l'université. de Pennsylvanie qui est devenu mon futur patron, mon mentor et maintenant mon ami évidemment. Et donc après avoir travaillé en clientèle pendant une année, j'ai postulé et je suis parti à l'université de Pennsylvanie à Philadelphie pour faire ma formation de résident. Et puis après je suis rentré en France.

  • Speaker #1

    Incroyable ! Dans quel parcours ? Alors maintenant, j'aimerais bien qu'on puisse passer à tout ce qui est anatomie et parler des caractéristiques de la gueule d'un chien.

  • Speaker #0

    Alors, l'anatomie chez les carnivores, et en particulier pour le sujet qui nous intéresse chez le chien, est un petit peu particulière, parce que justement, ce sont au niveau zoologique des carnivores et dans leur mode d'alimentation également, en partie, des carnivores. Et donc, ils ont un museau, c'est-à-dire une face qui n'est pas plate comme la nôtre, un museau allongé. Et ce museau, donc, est composé par... Les cavités nasales, et bien dessous il y a la bouche. Et donc ils ont une bouche comme leur museau allongé. Alors quand je dis ils ont un museau et une bouche allongée, tant que l'homme ne les a pas modifiés, trafiqués. Parce que l'homme qui veut toujours faire des choses extraordinaires a voulu créer également certains animaux à son effigie, à son image, a voulu avoir des chiens qui étaient un petit peu comme nous, à face plate, et a fabriqué des races qu'on appelle les races brachycéphales. qui sont en fait des races fabriquées à partir d'anomalies génétiques. En fait, c'est tout ce qu'on voudrait éviter chez l'homme, dans d'autres espèces. Une anomalie qui fait que le museau, la face, ne se développe pas comme un carnivore. Et donc, on n'a pas que des chiens à museau, je dirais malheureusement, parce que le fait de ne pas avoir de museau, ça a des répercussions, ça a des répercussions sur la santé. Donc le chien, normalement, issu du loup, ancestralement, il a un museau. et il a une bouche, une grande bouche qui s'ouvre largement. L'ouverture buccale chez nous, elle est assez limitée. On a une petite ouverture buccale et des joues assez proéminentes. Chez le chien, chez les canidés, on a une grande ouverture buccale. Quand ils ouvrent la bouche, on voit l'arrière de la bouche presque, on voit les dernières dents. Et donc, ils ont des joues qui sont assez limitées, qui ne sont que dans la partie arrière. Parce que le carnivore, c'est un chasseur, c'est un prédateur. Il attrape une proie pour pouvoir se nourrir. Cette bouche s'ouvre en grand et est munie de dents très différenciées. Nos dents sont à peu près toutes à la même hauteur, relativement harmonieuses, même s'il y a des différences entre les incisives et les molaires. Chez les carnivores, on a des dents très différentes, ces grandes dents qu'on appelle les canines, et puis des dents en arrière qui servent à découper, sectionner la nourriture. Parce que l'évolution les a sélectionnées comme cela, ils ont réussi à passer au travers du temps, à survivre, parce qu'ils étaient adaptés. à un régime alimentaire particulier. Ils sont apparus ces premiers carnivores il y a peut-être trente mille ans, mais les premiers mammifères ancestraux qui sont appartus il y a 250 millions d'années, ils avaient déjà deux mâchoires du bas réunies, des dents qui n'étaient pas tout à fait les mêmes et l'évolution a sélectionné petit à petit nos carnivores et nous nos canidés. On a vraiment chez le chien quelque chose qui est assez différent de l'homme.

  • Speaker #1

    Et au niveau de la dentition, justement, ils ont combien de dents ?

  • Speaker #0

    Alors le chien, à l'âge adulte, normalement, a 42 dents. Chez les mammifères, on a un maximum de 44 dents. Et donc les canidés, comme le chien, ont 42 dents. Et ces dents, elles sont très différentes. On a des petites incisives, des grandes canines, ce qu'on appelle également les crocs, que, évidemment, tout le monde connaît. C'est ce qui donne le caractère. potentiellement un peu effrayant du carnivore. Et puis des dents en arrière de ces grandes canines qui sont des prémolaires et des molaires, avec des petites prémolaires et puis des grosses prémolaires. Et ce qui caractérise en fait les carnivores, c'est qu'ils ont un couple de dents, une dent en haut, une dent en bas de chaque côté, que l'on appelle les carnassières. C'est une constante chez tous les carnivores et c'est toujours en haut la quatrième prémolaire et en bas la première molaire. Et c'est un point de repère. Que ça soit un ours, que ça soit une fouine, que ça soit un chat, un chien, eh bien il y a ce couple de dents qu'on appelle les carnassières et qui sont caractéristiques en fait de l'évolution des carnivores et de leur régime alimentaire. Ce sont les grosses dents de découpe, ce sont les gros sécateurs en fait de la bouche qui permettent de découper des gros morceaux de viande pour après les engloutir.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui malheureusement, parce qu'on sait que la plupart du temps maintenant ils sont nourris aux croquettes, donc ils s'en serrent un peu moins. Sauf les personnes qui donnent du barf à leurs chiens. Mais d'accord, très clair. Est-ce que les chiots sont pourvus de dents à la naissance ?

  • Speaker #0

    Alors les chiots, à la naissance, ils n'ont pas de dents. Les dents vont arriver aux alentours de la troisième semaine. En gros, entre la troisième et quatrième semaine, toutes les dents de lait arrivent. Et le chiot aura 28 dents de lait. Et ces 28 petites dents de lait, elles vont être remplacées à partir de l'âge de 4 mois par les dents adultes. Et donc on va passer de l'âge de 4 mois A la fin de l'éruption des dents adultes, c'est-à-dire à l'âge de 7 mois, on va passer de 28 petites dents à 42 grosses dents. Ce qui fait que la nature, évidemment, il y a une croissance du squelette maxillofacial qui est maximale pendant cette période de 4 mois à 7 mois. Puisqu'en 3 mois de temps, notre chiot qui a une petite tête, une petite bouche, il faut qu'il loge 42 grosses dents là où au préalable il y en avait que 28 petites. Donc la courbe de croissance principale au niveau des mâchoires, elle va se réaliser dans cette période pour pouvoir permettre à toutes les dents de se mettre. Alors on revient évidemment aux différentes races de chiens. Ça, c'est le modèle normal. Et on comprend bien que si on a raccourci la bouche, il y a un moment donné, il y a trop de monde dans un espace trop réduit. Et donc, il va y avoir des dents qui sont de travers, ce qu'on appelle en rotation, qui provoquent ce qu'on appelle de l'encombrement dentaire, c'est-à-dire des dents trop proches les unes des autres et qui vont évidemment être beaucoup plus aptes à retenir les bactéries, les sal... mais les bactéries, et donc prédisposées à des problèmes de santé.

  • Speaker #1

    Les bulldogs français, typiquement, qui peuvent avoir ces problèmes-là, est-ce qu'on vous les emmène parfois en constation pour même enlever des dents parce qu'il y a trop de dents, ou généralement on laisse comme ça, mais ça demande une vigilance particulière pour les détartrages ou ce genre de choses ?

  • Speaker #0

    Alors, on ne va pas enlever des dents parce qu'il y a trop de dents systématiquement. Par contre, le fait évidemment d'avoir des dents qui ne peuvent pas bien se placer va prédisposer à certains types de problèmes. On n'aura pas systématiquement que tous nos chiens à face courte ont des problèmes beaucoup plus importants que tous les chiens qui n'ont pas une face courte. Parce qu'après, il y a un autre facteur qui rentre en ligne de compte, c'est le gabarit du chien. Globalement, il y a une indépendance sur le plan de la régulation génétique entre la taille des dents et la taille des mâchoires. Ce qui fait que l'homme, à partir d'un modèle ancestral qui est le modèle du loup, et si on prend les pays où il y a des chiens errants, Alors on prend l'Inde, on prend l'Afrique, l'Australie, et bien on voit que le modèle du chien moyen et rang c'est 15-20 kg, des modèles moyens. Et donc à partir de ce modèle moyen, l'homme évidemment a fabriqué des races tout petits. On part du chihuahua, de chiens qui fait 1 kg, des fois malheureusement même moins, à des chiens qui peuvent faire 90 ou 100 kg. Il n'y a aucune espèce sur Terre qui tout en étant la même espèce, a un tel éventail, une telle gamme de poids. Tout ça s'explique parce que tout est fabriqué par l'homme. Sinon, la nature n'aurait jamais fabriqué des choses aussi aberrantes. On a des problématiques qui vont être liées à cela. Nos chiens de petit gabarit, on va dire moins de 8-10 kg, ils ont proportionnellement des dents très grosses dans de petites mâchoires. Et ça, par contre, ça va prédisposer à un certain nombre de problèmes dentaires et en particulier... les problèmes qui sont liés à ce qu'on appelle la maladie parodontale. Donc, ce n'est pas uniquement la forme, le fait d'avoir un museau court, c'est un certain nombre de facteurs qui sont tous liés, je dirais, à la main de l'homme, malheureusement.

  • Speaker #1

    Et si je reviens sur le chiot, on parlait des dents de lait qui tombent, comme pour les enfants. Est-ce qu'on les voit ? Parfois, je pense qu'on ne les voit même pas. Est-ce que c'est grave ? Est-ce qu'ils les avalent ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Alors, la plupart des propriétaires de... de chiots, vous diront qu'ils n'ont jamais vu les dents tomber. Et à la limite, certains n'ont peut-être même pas réalisé qu'il y avait deux dentitions, une dentition lactéale et une dentition adulte. Parce que la dent, le renouvellement dentaire, il se passe la plupart du temps tranquillement. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de symptômes, il n'y a pas une gêne montrée par l'animal, la dent tombe. Alors pourquoi la dent tombe ? Parce que les dents de lait, elles ont comme les dents adultes des racines. Mais le processus normal... est que lorsque l'ébauche de la dent adulte arrive au moment de son éruption, donc à partir de l'âge de 4 mois, elle s'échelonne en fonction du nombre de dents, entre 4 et 6 mois, il y a un phénomène déclencheur qui fait que la racine de la dent de lait est détruite, elle est résorbée. La dent de lait n'ayant plus de racine, c'est comme un mur sans fondation, ça tombe. La dent de lait, la partie supérieure, la couronne de la dent de lait va tomber. Elle tombe par terre, elle tombe en jouant, elle est avalée, elle passe dans les selles. Ça passe inaperçu. Il peut arriver qu'il y ait des infections ou des problèmes au niveau de la sortie des dents de lait et que là, les propriétaires consulent parce que quelque chose arrive. C'est, on va dire, plutôt rare.

  • Speaker #1

    Et si on parle de la langue du chien, est-ce qu'il y a une particularité pour la langue du chien ?

  • Speaker #0

    La langue du chien, oui, elle est particulière dans le sens où la langue, c'est un muscle. En fait, elle est composée de plusieurs muscles. Et donc, c'est un organe qui est très long et qui est doué de pas mal de... propriété, c'est un organe de préhension, préhension de l'aliment, préhension de la boisson, c'est un organe doué de toucher. Le chien va pouvoir tester avec sa langue. Il y a des récepteurs sensitifs, gustatifs sur la langue. Donc la langue, elle remplit évidemment de grandes fonctions dans la phase d'alimentation et d'abreuvement. Elle joue également d'autres rôles. Elle joue un rôle dans ce qu'on appelle la thermorégulation. C'est-à-dire que le chien, contrairement à l'homme, il ne transpire pas. Le chien, le chat, il transpire un peu au niveau de ses coussinets, au niveau des patounes. Mais en gros, ce n'est pas comme ça qu'il évacue la chaleur. Donc en fait, le chien, il évalue la chaleur. par un échange thermique, un échange lié à l'évaporation. Et donc, cette évaporation, elle se passe par l'entrée et la sortie d'air, au niveau des cavités nasales, au niveau de la bouche. Et quand on doit évacuer beaucoup, beaucoup, beaucoup de chaleur, eh bien, le chien se met à halter, c'est-à-dire faire des mouvements très rapides, d'air qui passe principalement par la bouche et qui ressort par la bouche, un peu par le nez, et donc qui va permettre les échanges thermiques. sur cette grande surface qui est toute la bouche, les muqueuses de la bouche dont la langue fait partie. Et donc on va voir le chien, la langue pendante qui est un phénomène normal, c'est comme ça, une espèce d'effet ventilateur, brumisateur, comme ça qu'il évacue la chaleur.

  • Speaker #1

    D'accord, alors là je pense qu'on a fait un bon point sur l'anatomie de la gueule du chien. Maintenant on va passer à tout ce qui est prévention. Alors je me demandais quand et comment procéder ? à un examen de la gueule du chien, nous, en tant que particuliers ?

  • Speaker #0

    Moi je dirais en tant que particuliers, en tant que propriétaire de chien, c'est une habitude à prendre et à faire prendre à l'animal. On voit beaucoup de cas de figure où les gens n'ont jamais regardé la bouche du chien. Alors il y a plusieurs raisons à cela. Il y a un côté peut-être de peur. Dans la bouche il y a les dents, donc le chiot mordit, le chien adulte peut mordir par jeu, donc il y a ce caractère-là. Il y a un caractère peut-être lié au fait que ce n'est pas propre, la bouche qu'on ne peut pas mettre les doigts dedans. Et puis, il y a le caractère, évidemment, pas forcément coopératif du chien. Et donc, justement, il va falloir l'habituer. Parce que si on veut pouvoir contrôler au cours de sa vie ce qui se passe, c'est beaucoup plus facile si à la fois on a un animal qui se laisse faire. Et puis, si on a pris l'habitude de le faire alors qu'il n'y avait rien. Donc oui, dès le jeune âge, il faut lui apprendre. On va lui donner éventuellement des récompenses avec les doigts, avec la main. Et donc, on va pouvoir le caresser le museau, toucher, soulever les babines, regarder, ne serait-ce que par curiosité, voir comment sont leurs dents par rapport aux nôtres. Et ça, ça va permettre déjà de repérer des choses parce que la bouche est symétrique comme la plupart de notre corps. Et donc, on peut facilement voir si du côté droit, c'est différent du côté gauche ou s'il y a un aspect, une couleur, quelque chose de normal. Et puis ce qui est fondamental après, ce sont les visites vétérinaires, parce que évidemment le propriétaire peut détecter des choses, c'est très très bien, mais après il y a évidemment l'œil avisé du vétérinaire qui lui va pouvoir regarder. Et donc l'examen de la bouche, il fait partie de l'examen clinique général lorsque l'on va en consultation, que ce soit pour une consultation vaccinale ou une autre, parce que la bouche c'est le reflet de pas mal de choses. La couleur des muqueuses qui va montrer effectivement s'il peut y avoir... des problèmes d'adémie par exemple, l'aspect des muqueuses.

  • Speaker #1

    De quelles couleurs devront être les muqueuses ?

  • Speaker #0

    Les muqueuses, quand le chien est au repos, elles sont roses. Elles ne sont pas rouges flamboyantes, elles ne sont pas roses pâles. Quand le chien s'excite, un peu comme nous, si on court, on devient tout rouge. Évidemment, c'est la même chose pour le chien. C'est beaucoup plus par rapport à son propre repère. Parce que je vous disais, les muqueuses sont roses, oui, mais vous avez certaines races, par exemple, où les mucus sont pigmentés et donc la langue est bleue. Si vous prenez le Ausha par exemple, la langue est bleue. Evidemment une langue bleue sur un chien, il faut dire qu'il manque d'oxygène, qu'il cyanose. Là elle est naturellement bleue. Donc le repère pour le propriétaire c'est l'état de son chien depuis le jeune âge. Donc on repèrera beaucoup mieux si on connaît la normalité que si on n'a jamais regardé et qu'un jour on regarde. Et puis après, comme il y a la mise en place des dents de lait, à partir de la mise en place des dents adultes après les dents de lait, À partir de l'âge de 7 mois, le chien a ses dents adultes et il va garder ses dents toute sa vie. Alors, en plus ou moins bon état, et peut-être qu'il ne pourra pas toutes les garder comme nous, humains. Mais en tout cas, ce sont les mêmes dents. Et donc, évidemment, on va pouvoir repérer sur ces dents qui, à partir de l'âge de 7 mois, sont là, est-ce qu'il y a des choses anormales qui se développent. Donc, l'habitude de regarder la bouche et surtout d'habituer le chien à se laisser examiner. Et puis, on va en parler à commencer à entretenir ses dents. Parce qu'il y a des maladies. qui vont arriver. Et les maladies qui arrivent dans la bouche du chien, elles sont soit des maladies entre guillemets naturelles, inéluctables, comme pour nous, soit des maladies suite à des accidents, suite à des blessures ou suite à de l'imprévu. Mais il y a un groupe de maladies qu'on appelle les maladies parodontales, qui sont des maladies naturelles parce qu'en fait, elles sont liées à la présence de bactéries dans notre bouche. Et ces bactéries, tout au long de notre vie, elles vont avoir tendance à s'accumuler sur nos dents. Et si on les laisse s'accumuler, elles s'accumulent en plus grand nombre. Ce n'est pas qu'un seul type de bactéries, il y a... 300, 400 pour ce qui est connu et on en découvre de plus en plus espèces de bactéries différentes dans notre bouche et donc c'est une organisation très très complexe et ces bactéries elles vont provoquer petit à petit une maladie des dents et tout bêtement c'est pour ça que depuis le jeune âge nous parents on enseigne à nos enfants de se brosser les dents et qu'on continue de se brosser les dents toute notre vie s'il y avait évidemment un moyen miracle de l'éviter tout le monde arrêterait de par le monde mais non Et donc le chien, le chat, ils ont la même problématique. Et donc chez le chien, la mise en place d'une prévention, donc d'hygiène dès le jeunage, est évidemment fondamentale. Donc le propriétaire a tout intérêt à s'intéresser à la bouche du chien dès le jeunage pour éviter le maximum de problèmes.

  • Speaker #1

    De regarder les dents, de regarder l'aspect des muqueuses. Et puis on en parlera aussi souvent la mauvaise haleine où on se demande qu'est-ce qu'on peut faire.

  • Speaker #0

    Cette mauvaise haleine, c'est justement le perçu. Et donc je reviens... à ce dont on parlait précédemment, l'examen de la bouche dès le jeune âge. C'est-à-dire que pour la plupart des propriétaires, la bouche n'est jamais regardée. Et on va dire qu'elle est plus regardée chez des gros chiens d'utilité, de sport, que chez les petits chiens. Et les petits chiens sont ceux qui souffrent le plus de ces problèmes de maladie parentale. Et donc le propriétaire va s'alarmer quand, entre guillemets, ça semble mauvais.

  • Speaker #1

    C'est trop tard.

  • Speaker #0

    Il n'est jamais trop tard. Il n'est jamais trop tard, mais un peu tard. Mais c'est jamais trop tard, heureusement pour l'animal. Mais c'est l'odeur. Et l'odeur, c'est quoi ? Eh bien, ce sont les bactéries qui produisent des gaz qui sentent mauvais. Et plus on a de bactéries particulières qui vivent dans des conditions où il y a beaucoup de dégâts, où il y a peu d'oxygène, c'est-à-dire ce qu'on appelle des bactéries N-aérobies, plus on aura ces gaz prononcés avec des mauvaises odeurs. Et donc, quand il y a une mauvaise haleine, c'est tout simplement le signe qu'il y a une surpopulation bactérienne. Cette mauvaise haleine, elle peut être faible ou forte. Nous-mêmes, on se brosse ses dents le soir, on se couche, le matin au réveil, on a une haleine du matin qui est moins fraîche qu'en cours de journée après s'être brossé les dents. Mais ça, ça fluctue, c'est normal. Mais par contre, quand cette mauvaise haleine est très prononcée et qu'elle est permanente, eh bien évidemment, elle signale que là, la population de bactéries est toujours, toujours très, très élevée.

  • Speaker #1

    Ces bactéries, alors, on peut se dire que ça se traduit par du tartre ou une carie ?

  • Speaker #0

    Les bactéries, en fait... donc ce sont des micro-organismes invisibles, qui vont se déposer à la surface des dents pour former petit à petit un film transparent, inodore, invisible, qu'on appelle la plaque dentaire bactérienne. C'est ce qu'on appelle en milieu scientifique un biofilm. C'est-à-dire un film qui n'est pas juste une couche comme cela de dépôts désorganisés. C'est quelque chose de très très structuré. C'est une architecture, un assemblage de bactéries de différents types, de différentes formes, qui s'entraident. entre elles pour trouver une astuce pour accrocher la surface de la dent. Parce que la dent, elle est recouverte d'émail, ce qui est de plus dur, de plus minéralisé, de plus lisse de tout notre organisme. Et donc, c'est au départ, pas quelque chose sur lequel les bactéries vont pouvoir accrocher facilement. Mais avec les fluides de la salive et certains types de bactéries, elles vont trouver des mécanismes d'accroche. Et puis, dès que les premières bactéries qu'on appelle les bactéries pionnières vont accrocher, d'autres bactéries vont venir s'agglutiner. Et petit à petit, on a une modification comme cela de ce film de bactéries, de ce biofilm. Et donc, on va avoir une sélection de bactéries, si je peux me permettre, entre guillemets, de plus en plus mauvaises. Et ces bactéries qui s'accumulent sur la dent, le long de la gencive, vont également commencer à passer sous la gencive. Et là, elles vont provoquer une irritation de la gencive qu'on appelle la gingivite. Et la gingivite, c'est juste un phénomène d'irritation. entre guillemets, ce qu'on appelle l'inflammation, qui est liée à la présence des bactéries. À ce stade-là, si on enlève les bactéries, la gingivite disparaît. Parce qu'il n'y a pas de dégâts permanents à ce moment-là. C'est comme pour vous, vous ne vous brossez pas les dents pendant plusieurs jours, vous allez avoir les gencives rouges qui saignotent un petit peu, c'est la gingivite. Mais vous reprenez le brossage, tout est résolu. Par contre, s'il n'y a jamais évidemment de soins effectués, ces bactéries qui sont passées sous la gencive, elles vont commencer à... décrocher la gencive, détruire l'attache de la gencive, continuer leur chemin et sous la gencive il y a l'os de la mâchoire qui tient la dent. Au niveau des racines de la dent, cette osse va être détruite et on parle de déchaussement dentaire. Et là, on est à un autre stade qu'on appelle la parodontite. Et ces deux stades, la gingivite et la parodontite, c'est ça qui compose la maladie parodontale ou les maladies parodontales parce qu'il y a plusieurs formes de maladies. Là, à ce stade-là, évidemment, les dents vont commencer à être compromises. Plus elles vont perdre de leur attache osseuse, plus elles seront compromises. Elles vont bouger et éventuellement, elles peuvent tomber. Mais quand elles tombent, c'est très très très grave. C'est-à-dire que, je dis souvent, moi en consultation, pour les gens qui me disent « Oh, le chien, il n'a rien, il a perdu une dent. » Je dis, si je me réveille un matin et que sur mon oreiller, il y a une dent, c'est qu'il y a un problème grave. Ça ne peut pas être anodin. Et si la dent tombe toute seule, c'est qu'il y a un problème. Si j'appuie sur le mur et que le mur s'écroule, ce n'est pas que je suis trop fort. Et parfois, également, on me dit « Ah, il y a des dents, il a eu un détartrage et... » les dents sont tombées. Oui, c'est pas le détartrage qui a fait tomber les dents, c'est un état de fête. C'est l'image de je m'appuie sur le mur, le mur tombe. C'est que le mur était pourri. Le tartre, lui, ce n'est qu'une conséquence de cela. Le tartre, c'est quoi ? C'est ce biofilme de bactéries, cette plaque dentaire qui, avec les sécrétions principalement de la salive, s'est minéralisée. Donc le tartre, en fait, c'est du fossile, c'est du minéral. C'est comme le tartre dans le robinet. Et les bactéries sont indispensables à la formation de tartre. Sans les bactéries à la surface des dents, il n'y a pas de tartre dentaire. Mais par contre, une fois que le tartre est formé, ces bactéries sont fossilisées. Donc le tartre ne joue pas de rôle, si vous voulez, dans la genèse de la maladie. Il n'est que l'évolution au cours du temps. Par contre, il joue un grand rôle, c'est qu'il se voit. La plaque dentaire bactérienne, on ne la voit pas à l'œil nu. Le tartre, il se voit. Quand il y a du tartre, c'est qu'il y a des bactéries.

  • Speaker #1

    On va essayer de comprendre comment on peut éviter d'en arriver là. Et donc, quels sont les soins qu'on peut apporter en prévention ? À quelle fréquence ? Quels produits utiliser ? Parce qu'on voit un petit peu de tout. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus de quels soins on peut apporter pour éviter tout ça ?

  • Speaker #0

    Alors, la meilleure solution, bien évidemment, pour toutes les maladies, c'est la prévention. Le traitement, il est inéluctable à partir du moment où il y a déjà des lésions, des dégâts. Mais le but, c'est de faire au maximum de la prévention. Et autant que faire se peut, Elle doit commencer dès le jeune âge. Dès que le chien commence à avoir ses dents adultes, il faut commencer à l'habituer. Cette prévention, le goal de standard aujourd'hui, c'est le brossage dentaire. Si au XXIe siècle, chez l'homme, on en est encore à se brosser les dents, et que la grosse innovation, c'est d'être passé éventuellement d'une brosse manuelle à une brosse électrique, ultrasonique, une brosse qu'on appelle mécanisée, c'est qu'il n'y a pas mieux. Et donc, évidemment, ce brossage, il n'est pas souvent effectué parce que, un, Les problèmes buccolentaires ne sont pas très bien connus, la nécessité de brossage dentaire n'est pas très bien connue et beaucoup vont trouver ça un petit peu dérisoire de faire du brossage chez le chien alors que vraiment il en a besoin. Ce brossage et tous les soins de prévention ne peuvent pas s'effectuer bien du jour au lendemain. Le risque en tant que vétérinaire, c'est que si je dis à un propriétaire, une propriétaire de chien qui vient, qui commence à avoir des problèmes, qui n'a peut-être pas besoin de soins très lourds parce qu'on est peut-être costa de gingivite, Mais qu'il faut faire du brossage et que j'en reste là, que je n'explique pas plus, c'est que le propriétaire va vouloir faire dans la bouche de son chien ce qu'il fait dans sa propre bouche. Il va juste oublier que s'il a 35, 40, 50 ans, lui, il a mis des années à l'apprendre quand il était jeune. Et donc, ce n'est pas parce que je lui dis aujourd'hui qu'il faut brosser que ça va pouvoir être fait bien du jour au lendemain. Donc, il faut commencer progressivement. Et l'avantage de le faire dès que l'animal est jeune, c'est qu'il n'a pas encore de problème. On a le temps. Et c'est ce qu'on appelle de la prévention primaire, c'est-à-dire de la vraie prévention avant que le problème arrive. Par rapport à de la prévention, une fois qu'on a traité plein de problèmes et qu'on essaie juste d'entretenir pour éviter que les problèmes reviennent. C'est beaucoup plus difficile une fois que les problèmes sont déjà là. Ça consiste en quoi ? Habituer le chien à se laisser manipuler au niveau de la bouche, qu'il ne rushing pas, qu'il n'ait pas évidemment de réaction potentiellement dangereuse pour le propriétaire, ce qui serait inacceptable. Et donc, il faut l'habituer. Et le meilleur moyen pour habituer l'animal, c'est le renforcement positif et l'établissement de routine. C'est-à-dire, il va falloir y aller avec douceur en le récompensant. Et depuis la domestication des loups, le chien est très sensible au phénomène de récompense. L'homme a certainement attiré le loup dans les cavernes en lui proposant à manger au départ et a bâti un relationnel avec l'animal sauvage. Le chien est resté sensible à ce phénomène-là. Donc... On va au départ, tout bêtement, soulever les babines. On peut masser juste avec le doigt, les gencives, les dents, féliciter le chien, avoir des paroles encourageantes. Il ne comprend pas, c'est le ton de la voix évidemment. Et le récompenser avec une récompense qui peut être petite chose à manger, une croquette, petite friandise. Ça peut être également, surtout chez le chiot, du jeu, lui gratouiller le ventre, jouer à la balle. Mais il faut que... on associe cet acte à quelque chose d'agréable, pour que l'animal retienne ça. Et au début, on ne cherche pas à faire bien, on cherche juste à faire. Petit à petit, on va s'appliquer, on va manipuler, et jusqu'au moment où, grâce à ce renforcement positif, on va réussir à pouvoir manipuler toute la bouche du chien, mettre les doigts dans la bouche, masser avec le doigt. On n'a rien fait d'efficace à ce stade-là, mais si on ne passe pas par cette première étape, on ne pourra pas faire la suivante. La deuxième étape, C'est d'habituer le chien maintenant à ce que l'on va utiliser pour entretenir. Et ça, ça va être composé de deux types de produits. Un produit, gel dentaire pour chien. Alors, on n'utilise pas un dentifrice humain parce qu'un dentifrice, dans la terminologie, c'est un produit qui contient des agents moussants. Et donc, nous, évidemment, on se rince la bouche. Le chien, il ne va pas se rincer la bouche. Donc, on utilise des gels, même si parfois, il s'appelle les dentifrices, des gels qui, évidemment, n'ont pas besoin de rinçage. Il y a différents types de gènes, on y reviendra, mais on va déjà habituer l'animal à son contact, à son goût. Donc au départ, on le met sur le doigt et puis on masse avec le doigt. Alors il existe des petits doigtiers dans le commerce, mais ça n'a pas d'intérêt. Ça n'a pas d'intérêt en termes d'efficacité. Et en plus, je trouve qu'en particulier tout ce qui est ces doigtiers en caoutchouc un petit peu épais, au niveau du contact pour l'animal, c'est pas agréable et nous, on perd la sensation tactile. Donc, pour les gens qui ne veulent pas mettre directement le doigt parce qu'on se soucie d'hygiène, on se lave les mains après, ou parce qu'on a des petites blessures au niveau des doigts, on peut mettre des petits doigtiers en latex, des petits gants. Comme nous, on utilise des gants d'examen et que depuis la Covid, malheureusement, et qu'ils se sont bien répandus, ces petits gants, parce qu'on garde, c'est ce que nous, on utilise professionnellement, on garde cette sensation tactile. Et ça, c'est bien mieux. Et donc, on va habituer le chien au goût, au contact avec ce produit. Une fois que c'est fait. Là, on va passer à l'étape d'après qui est le brossage long terme. Alors, on utilise des brosses comme pour nous avec des poils souples ou ultra souples. Le but, c'est d'enlever des bactéries qui sont microscopiques. Ce n'est pas l'arracher du tartre qui est dur. Ce n'est pas la brosse à chien dents. Ce n'est pas la brosse en fer. Il faut quelque chose qui soit souple parce que les poils souples, ils ont deux caractéristiques. C'est que, un, par leur souplesse, ils vont pouvoir se courber et aller un peu au ras et sous la gencive. Et par le mouvement que l'on va imprimer à la brosse, un petit mouvement. soit rotatif ou un petit mouvement d'avant en arrière avec une amplitude limitée, ces petits poils vont se mettre à vibrer par le mouvement. Et donc, ils vont pouvoir passer et enlever évidemment les bactéries. Puisque à ce stade-là, ce qu'on veut, c'est enlever les bactéries. Et donc, on va sur cette brosse à poils souples. On trouve là le plus simple, très honnêtement. On utilise des brosses humaines, des brosses pour enfants à poils souples. Après, selon les marques, on peut recommander plus ou moins. En gros, c'est le plus simple. Il existe dans le milieu vétérinaire des brosses, mais elles sont très polyvalentes, très standards. Donc en fait, elles ne peuvent pas être bien habituées du plus petit au plus grand. Donc moi, je conseille des brosses humaines. Bon, voilà, c'est plus économique même. Et donc, on va mettre le gel dentaire pour le chien dans les poils de la brosse. On ne fait pas un gros ruban parce que le chien a un gros ruban par-dessus, un coup de langue, slurp, et il avale tout et il n'y a plus rien. On fait rentrer le gel dans les poils de la brosse. De telle façon à ce que quand les poils sont au contact de la dent et passent au rail sous la gencive, eh bien, ils soient enduits de ce produit. Alors après ce produit, il peut être de nature diverse. En fonction un petit peu du stade de la maladie, de la gravité de la maladie et de la puissance du produit. Il existe les mêmes possibilités, les mêmes produits pour l'homme. Si vous vous brossez les dents bien tous les jours, C'est l'action mécanique du brossage qui fait pratiquement tout le travail. Donc vous n'avez pas besoin, pour l'humain d'un dentifrice, pour le chien d'un gel dentaire, très très particulier, quelque chose de... très doux, qui contient pas grand chose, suffit, c'est juste un substrat intermédiaire. Par contre, si vous avez des problèmes particuliers, parce que vous avez une maladie qui est déjà beaucoup plus évoluée malheureusement, on n'arrive plus en prévention primaire, on arrive à un chien pour lequel on a déjà été obligé d'extraire pas mal de dents, et puis celles qu'on a pu garder, elles ne sont pas non plus totalement indemnes. Ou alors, on a des chiens qui, même jeunes, peuvent avoir des formes de maladies qui sont des formes beaucoup plus... agressives, qui sont plus intenses, qui progressent beaucoup plus vite. Ce n'est pas la négligence, ce n'est pas le temps qui passe, c'est qu'ils ont une forme de maladie beaucoup plus intense. Là, on va utiliser des gels dentaires thérapeutiques, c'est-à-dire des gels qui contiennent des agents antiseptiques, des agents antibactériens. Donc des produits connus pour leur efficacité, pour tuer les bactéries indépendamment du caractère mécanique de la brosse. Et là... Le produit le plus connu, le gold standard chez l'homme, chez l'animal, c'est un produit qu'on appelle la chlorexiline, qui est un antibactérien bien connu qui rentre dans des produits pour se laver les mains, qui rentre dans un certain nombre de gels dentaires thérapeutiques chez l'homme comme chez l'animal. Et sur le cul, on a un grand recul.

  • Speaker #1

    Et sinon, est-ce que c'est du coup tous les jours comme les humains qu'il faudrait le faire ?

  • Speaker #0

    Alors la règle est qu'il faut le faire le plus souvent et donc tous les jours. Moi, ma prescription aux propriétaires, c'est de leur dire, écoutez, il faut le faire progressivement et le faire sous une forme d'une routine. Toujours essayer de se mettre dans les conditions favorables aux propriétaires. Des fois, les gens me demandent à quel moment pour l'animal, je leur dis, ce n'est pas tellement pour le chien, ce qui est important, c'est pour vous. Si vous voulez faire ça le matin avant d'aller au travail, que vous êtes pressé, ce n'est pas le bon moment. Donc, choisissez le bon moment pour vous. Et puis faites-le toujours dans un contexte un petit peu identique. Si c'est un chien de petite taille, on va plutôt le mettre en hauteur pour être à sa hauteur. Et puis il saura que c'est un événement différent du reste. Et puis on le fait tous les jours parce qu'il y a des jours où on n'aura pas le temps. On va oublier. Et donc si on commence à compter, est-ce que je l'ai fait hier, avant-hier ? Comme on sait que l'efficacité a été démontrée pour le brossage comme pour tout l'effet de l'hygiène, sur une base... quotidienne. On sait que sur un chien qu'on prendrait jeune, pas spécialement prédisposé à cette maladie parentale, donc je dirais classique, qui n'est pas un sujet avec une prédisposition forte, eh bien un brossage minimum tous les deux jours serait acceptable.

  • Speaker #1

    Et alors, on a parlé des dentifrices pour chien. Est-ce qu'il y a des produits en phytothérapie qui fonctionnent ? J'ai entendu parler de l'huile de coco. de la propolis pour brosser les dents, de la mastication d'une branche de céleri, parfois même.

  • Speaker #0

    Il y a plein de choses évidemment que l'on voit. Il faut bien comprendre que l'hygiène est un domaine qui n'est pas régulé. C'est un petit peu comme quand on vous vend des pommades amégrissantes, rajeunissantes, tout ce que vous voulez. Ce ne sont pas des médicaments. Donc il n'y a pas d'office national, international qui vérifie et qui délivre. Donc tout le monde peut prétendre tout ce qu'il veut, pour peu que... le fabricant, le fournisseur fasse attention aux libellés et que les libellés ne soient pas un libellé médical. Et donc, on ne va pas pouvoir dire « fais disparaître la gingivite » , mais on peut dire « rafraîchis la bouche » , « rends les dents plus blanches » . Donc, on va trouver de tout. Dans ce tout, et c'est ça qui est malheureux, c'est qu'il y a des bonnes choses. Mais malheureusement, ces bonnes choses, divulguées par, je dirais, les gens qui ne sont pas spécialistes et... souvent malheureusement ceux qui parlent le plus sont ceux qui en savent le moins, c'est noyé dans un flot de choses qui n'ont pas tellement de sens. Dans ce que vous citiez, il y a des exemples intéressants. La propolis est un exemple intéressant. La propolis est un composé naturel qui est beaucoup étudié pour beaucoup d'applications et qui, là, a fait l'objet d'études scientifiques. Alors, on n'a pas des études scientifiques aussi nombreuses, aussi poussées que sur certains composés médicamenteux. parce que la réglementation oblige à les faire. Mais il y en a parce que, évidemment, les industriels, ils ne sont pas sectaires. Ce qu'ils ont envie, c'est de trouver quelque chose qui marche et qu'ils peuvent vendre. Le but, évidemment, d'une société, c'est de vendre pour pouvoir vivre. Et donc, ils n'ont pas le refus du tout de composés naturels. Et d'ailleurs, beaucoup de médicaments sont à la base des composés naturels. Naturel, phytothérapique, ne veut pas dire que c'est sans danger. Il y a des plantes qui tuent, donc ça ne veut pas dire sans danger. Et donc, il y a des choses comme la propolis, très intéressantes. La propolis a des propriétés antibactériennes, peut avoir des propriétés anti-inflammatoires. Après, la problématique, c'est qu'un médicament, il est régulé. C'est-à-dire que... Évidemment, en dehors de phénomènes de fraude, je m'approvisionne sur Internet par des choses fabriquées, je ne serai trop zou, mais c'est régulé. Le problème sur des composés comme la propolis, c'est qu'en fait, il est dépendant de la production. Mais la production, elle n'est pas industrielle, ce sont les abeilles. Et donc, il va y avoir évidemment une composition qui n'est pas une composition standard. Donc, les études scientifiques à l'heure actuelle montrent que la propolis est un composé intéressant, mais qu'on ne peut pas généraliser à tout. Parce que ça dépend à la fois, est-ce que c'est la propolis brute ? Est-ce que ce sont des extraits de propolis et comment les composer ? Puisqu'en fait, la propolis, ce n'est pas la propolis en tant que telle, elle contient un certain nombre de produits chimiques dedans, naturels. Et donc, ce sont ces extraits, comment ils ont été extraits ? Donc, la problématique en phytothérapie ou pour les produits naturels, c'est la production et le contrôle de ce que l'on a. Après, vous me citiez... L'huile de coco. Oui, l'huile de coco. Alors, l'huile de coco, c'est intéressant parce que... Je n'en ai pas entendu parler pour l'animal, je ne sais pas où vous l'avez trouvé, mais c'est intéressant. Ça, c'est quelque chose qui vient de la médecine traditionnelle indienne, où effectivement, il y a dans la médecine traditionnelle indienne, la possibilité de faire des bains de bouche avec de l'huile de coco. Et donc, c'est des bains de bouche qui sont faits parce qu'effectivement, cette huile comporte des composés chimiques qui sont intéressants. Sauf qu'il y a très très peu d'études scientifiques pour effectivement... supporter l'efficacité. Et puis, ça c'est un petit peu l'arnaque dans le milieu vétérinaire, c'est l'extrapolation de choses qui peuvent avoir une vérité scientifique à une utilisation qui n'a rien à voir. Ce que je veux dire par là, c'est qu'un certain nombre de composés sont connus. Il y a des études scientifiques chez l'homme qui ont été faites sous forme de bain de bouche. Mais le chien ne fait pas de bain de bouche. Un bain de bouche, c'est le fait de mettre un produit dans sa bouche et d'avoir un temps de contact suffisant avec les parois de la bouche, avec La paroi des dents ? Lorsqu'on fait croire que ce même produit, qui potentiellement aurait été prouvé comme efficace lors de bain de bouche, quand on le donne à un animal qui l'avale, et en une microseconde le produit se retrouve dans l'estomac, faire croire que c'est l'équivalent chez l'animal, pour moi c'est fallacieux. Donc moi, en tant que professionnel scientifique, je me fie à ce qui a été démontré scientifiquement, ce qui a été prouvé. Et on sait que la science progresse. Ce qui est vrai aujourd'hui peut-être sera faux demain. Peut-être que ce qui n'était pas connu aujourd'hui sera connu demain. Mais on évolue avec le temps. Et j'évolue au cours de ma carrière, comme tous les scientifiques, avec le temps, en fonction de ce qui a été montré ou pas.

  • Speaker #1

    Je pense que ça, c'est très clair. J'ai lu aussi, alors ça, j'ai lu et je constate aussi, la mastication est essentielle pour le chien et peut éviter de former de la plaque dentaire. Est-ce que vous êtes d'accord, c'est quelque chose en parallèle du brossage de dents qu'il faut régulièrement donner à mastiquer au chien pour que ce soit complémentaire avec le brossage de dents ?

  • Speaker #0

    La mastication est essentielle. Elle fait même partie du développement comportemental et du bon équilibre comportemental de l'animal. Le chiot joue et petit à petit de la têter avant même qu'il ait ses dents. Il prend et il va avec ses dents de lait hacher, mastiquer si on peut dire. Donc oui, évidemment, c'est totalement essentiel. À la fois sur un plan comportemental, on voit que dans l'enrichissement comportemental de l'animal, avoir des choses qu'il peut prendre, qu'il peut mâcher, c'est très très bien. Et pour le domaine qui m'intéresse, pour les dents, c'est intéressant. Il y a juste un mais, c'est que ça dépend quoi et comment. Parce qu'il faut bien se souvenir que le chien, à la base, est un carnivore, sur le plan zoologique, mais sur le plan également alimentaire, carnivore. opportuniste. Il ne mange pas comme le chat qui est un carnivore pur, principalement qu'une alimentation carnée, mais c'est quand même un carnivore opportuniste. Et sur le plan zoologique, ces mâchoires, ces dents, ont été développées comme telles ou ont été sélectionnées par la nature comme telles. Et donc, il a des mâchoires qui ne peuvent s'ouvrir que par des mouvements d'élévation et d'abaissement. Il n'a pas de mouvements ou très très peu de mouvements latéraux comme nous. Donc il ne peut pas mâcher, mastiquer, au sens où on l'entend. Nous, c'est-à-dire avoir un aliment qu'on va... prendre dans notre bouche, réduire en écrasant par des mouvements à la fois verticaux, mais également des mouvements latéraux. Parce que nous, en tant qu'omnivores, il faut qu'on broie l'aliment, qu'on le mélange à notre salive qui contient des enzymes qui vont commencer la digestion, parce que chez l'homme, la digestion commence dans la bouche. Chez les carnivores, il en est tout autre. Le carnivore, sa bouche, c'est une usine à tuer, à découper, à dépecer. Ses grandes dents, les canines, dit l'écrot. Cerf va attraper la proie. À partir du moment où il aura attrapé la proie, tué la proie, il va arracher avec ses petites incisives des lambeaux de chair. Et puis, les gros morceaux, il va les cisailler, les découper avec ses grosses dents du fond, dont celles dont je parlais pour tous les carnivores qui sont les carnassières. Et donc, le chien ne mastique pas vraiment, il ne mâche pas vraiment. En fait, il prend, il découpe, il broie un peu avec les dernières molaires et il avale tout cru. Parce qu'il est fait pour, la digestion commence dans l'estomac. Et pour bien avaler, il englobe ce bol alimentaire d'une bonne quantité de salive bien gluante. pour que ça lubrifie bien et que ça passe bien dans les œufs âges pour arriver jusqu'à l'estomac. C'est pour ça qu'il y a une grosse quantité de salive produite chez les carnivores. Et donc, il faut encourager ce phénomène-là. Mais c'est évident que du coup, quand on alimente un chien avec des croquettes, si on prend la croquette sur le plan général, si elle est petite, si c'est une croquette où dès qu'on met de la pression dessus, elle s'écrase et c'est de la poudre. La capacité à... encourager des actions mécaniques au niveau des dents, elle est très faible. Et puis le jour où le chien vomit ses croquettes, vous voyez qu'elles sont intactes. Donc même quand on entend croc-croc, il en croque deux, il en avale dix. Donc l'effet mécanique est intéressant, mais il sera d'autant plus intéressant qu'il est obtenu avec des choses adaptées. Alors pour les croquettes, ce sont plutôt des croquettes de plus grande taille. Des croquettes pas trop dures, plutôt mi-dures ou souples. C'est-à-dire en fait il faut que la dent pénètre dans la croquette qui est assez volumineuse pour nécessiter de ne pas être gobée d'un seul coup et que cette dent pénétrant dans la croquette, les parois de la dent viennent frotter l'eau de la croquette. Donc comme une raclette qu'on passerait sur la vitre, on enlève des saletés là. La croquette, par phénomène de frottement entre la croquette et les dents et entre les dents entre elles avec du substrat alimentaire entre les dents, eh bien ça vient racler la surface et enlever de la plaque dentaire. Donc cette action mécanique de frottement, elle est fondamentale. Il y a beaucoup d'études qui ont montré ce rôle bénéfique. Alors ça, c'est connu sur des études depuis les années 60. À côté de ça, on peut rajouter d'autres choses, qui sont d'autres substrats à croquer, à dilacérer, à mâcher. Alors, soit des choses qui sont des choses naturelles, soit des choses qui sont fabriquées. Dans les choses naturelles, il y a tout ce qui est très très dur. Et là, évidemment, par le passé, moi, dans le début de ma carrière, on était confronté aux os à moelle qu'on prenait chez le boucher. Donc cet os dénué de quoi que ce soit et qu'on donne aux chiens. Alors évidemment, on donne aux chiens carnivores quelque chose qui a un goût d'animal. Il va se précipiter dessus et le croquer. Le problème, c'est qu'il va venir taper ses dents sur quelque chose qui est de l'os très compact. Donc l'os à moelle, c'est quoi ? C'est des tranches de fémur de vache. Et donc c'est très, très dur. C'est de l'os cortical. Ça, c'est le meilleur moyen pour se casser les dents. En plus, il y a le côté sanitaire. Bon, alors si c'est chez le boucher, ça va. Si c'est des trucs qu'on traîne un peu, c'est pas terrible. De nos jours, ça existe toujours, mais ça a été remplacé par le marketing, par la pub, par des gens qui vendent des choses qui sont très, très dures, qui sont des boîtes de serre, des boîtes d'un, des sabots, des cornes de buffle, mais des choses qu'un carnivore n'irait jamais manger. Si on prend les carnivores charognards qui broient des os comme la hyène, mais la hyène, sauf si elle manque de proie, elle va laisser la carcasse. C'est-à-dire qu'il y a des études qui ont été faites en Afrique chez les hyènes qui montrent que si effectivement elles ont des proies et des proies suffisamment régulièrement, elles vont manger toutes les chairs, mais que la carcasse et les os durs, alors oui les petits os peut-être au niveau des côtes, mais les os vraiment durs, le fémur de l'antilope... Elles ne vont pas le croquer. Si l'aïe ne le fait pas, le loup ne le fait pas. Et le chacal et les chiens errants ne le font pas plus.

  • Speaker #1

    Oui, c'est pour ça que j'allais vous demander. Je pense qu'au niveau de la mastication, déjà, quoi qu'il arrive, j'ai l'impression que c'est dur pour n'importe quel âge. Mais c'est là que c'était intéressant et que les personnes de la communauté avaient envie de comprendre et de savoir. C'est en fonction de l'âge du chien, qu'est-ce qu'on peut lui donner à mâcher ? Par exemple, on voit des chiots qui mangent des cornes de buffle. La mâchoire, on sait avant quatre mois, même au niveau des dents, rien n'est encore définitif. C'est une aberration au final.

  • Speaker #0

    Alors, c'est pas que pour le chiot.

  • Speaker #1

    Et même par la suite, oui.

  • Speaker #0

    Cante de buffle, sabot, boîte de serre, boîte d'un, et on pourrait même mettre les fromages de Yac qui sont très très durs. Ça n'a aucun intérêt. Moi, aujourd'hui, à chaque fois qu'on a un chien qui se casse la carnassière maxillaire en haut, qui est une dent, qui est, on va dire, la lame de ciseaux supérieure de notre grosse cisaille, celle qui vient au contact, et qu'on a un chien jeune, moyen, qui s'est cassé la dent et qu'on demande... Il a eu des bois de serre, il a eu des bois de dain, il a eu des choses comme ça.

  • Speaker #1

    Vous en avez eu en consultation ?

  • Speaker #0

    Régulièrement, régulièrement. J'ai rarement maintenant des gens qui disent « Ah mais je lui donne des Ausha moelle » , ça arrive. Et même les gens qui donnent du barf, beaucoup ils donnent du barf broyé, donc les eaux ne sont pas intactes. Donc non, ces choses-là ne devraient pas être données. Alors oui, ça va bien décaper la dent, elle manque, ça va la casser. Si on voulait des choses dures, prenez du dur mou. Il y a une étude qui a comparé l'équivalent de l'os amoile, l'os amoile, l'effet mûr de bovin, à la tête de l'os lépiphyse, qui contient de l'os spongieux, et qui montre que l'effet est bien meilleur dans l'os spongieux qu'au niveau de l'os compact. Pourquoi ? Parce que les dents pénètrent dedans. Le problème ? C'est que, dans l'étude, ils en donnent tous les jours. Et ce sont des os qui sont stérilisés. Ils en donnent tous les jours. Parce que dès que l'animal commence à l'attaquer, il faut l'enlever. Il ne faut pas qu'il en avale trop de morceaux. Et puis dans l'étude, ils montrent qu'il y a des lésions. Parce qu'il y a des morceaux qui se mettent entre les dents, qui viennent blesser. Donc il n'y a que des inconvénients. Donc si on voulait donner quelque chose comme cela, il faudrait que ce ne soit pas trop dur. Et il faut le contrôler surtout. On ne peut pas le donner au chien et le laisser tranquille. Il faut le contrôler. et lui enlever dès qu'il commence à y aller un peu trop fortement. Donc en gros, il vaut mieux utiliser des choses qui sont prévues pour se rompre. Et donc là, on a des choses qui sont des choses artificielles. Alors, il y a des choses qui sont plus souples, naturelles, comme les peaux, ce qu'on appelait dans le temps les peaux de buffe, les choses comme ça.

  • Speaker #1

    Peaux de fer,

  • Speaker #0

    on en a aujourd'hui. La peau de bovin, ça c'est du collagène, c'est-à-dire une protéine, et puis la plupart du temps... Il va y avoir des matières grasses un petit peu dessus. Donc, ce n'est pas terrible. Alors, ça, sur le plan, là, pas nutritif, ce n'est pas ma spécialité. Sur le plan mastiqueur, ça peut être intéressant. Il y a beaucoup d'études qui ont étudié ça depuis 20-30 ans. Mais comme c'est des choses pas très digestes, en fait, dès que c'est ramolli, il faut les enlever, il faut les mettre à la poubelle. Donc, le chien, ce n'est pas mal parce que là, il n'a pas tellement de risque de se casser, de s'abîmer les dents. Ça va se ramollir au fur et à mesure avec la salive. Alors, ça devient... tout gluant, tout blanchate, moche.

  • Speaker #1

    Mais au moins, ça fait travailler les mâchoires.

  • Speaker #0

    Il faut le mettre à la poubelle après. Il ne faut pas laisser le chien manger des morceaux. Et puis après, il y a les choses qui sont des choses alimentaires qui vont être rompues. Donc, tout ce qui est les parts à mâcher sous forme soit de protéines d'origine animale, de protéines végétales. Après, pour les partisans de je veux l'un ou l'autre, il y a des différentes choses, mais qui sont prévues, fabriquées pour pouvoir en fait se rompre avec. l'impact et avec l'imbibition par la salive. Et c'est prévu pour être mangé. Alors la seule précaution pour ces choses-là par rapport au reste, c'est que ça apporte de l'énergie. Parce que ce sont des éléments nutritifs. Alors c'est le côté positif, c'est que c'est prévu pour être mangé. Mais par contre, ça apporte de l'énergie. Donc là, évidemment, comme quand même une maladie du chien moderne, c'est plutôt le surpoids que d'être trop maigre, il faut bien évidemment vérifier. Si on donne quelque chose qui apporte un tiers... ou un quart de la quantité énergétique journalière à un chien de petite taille, au travers de ces choses-là, c'est aucun problème. Mais il faut réduire l'apport d'aliments pour compenser.

  • Speaker #1

    Ce que généralement, peu de personnes font. Et je pense qu'on peut donner un exemple. Par exemple, les dentatix. Maintenant, je comprends avec votre explication qu'au niveau de sa consistance, c'est intéressant parce qu'il peut se rompre. Alors après, il y a des chiens, le problème, c'est qu'en deux secondes, il... il le croque une ou deux fois et il l'avale. Et donc, je ne sais même pas s'il y a eu un effet intéressant.

  • Speaker #0

    C'est plus compliqué que ça. Moi, je ne suis pas du tout expérimenté en nutrition. On pourrait en parler avec un spécialiste de nutrition. Mais en fait, ces composés-là, ils sont très intéressants sur le plan mécanique parce que le processus de fabrication permet de contrôler la consistance, la texture. Et donc, après, il y a des tests en laboratoire qui se font avec des machines qui montrent l'indentation, c'est-à-dire comment on pénètre à l'intérieur du matériau avant qu'il se rompre. Et donc là, on peut totalement contrôler. Donc ça, c'est très intéressant. Après, comme on en parlait précédemment, le chien à la base, il ne croque pas, il ne mèche pas, il dilacère, il découpe. Donc, il faut des choses volumineuses par rapport à la bouche du chien. Mais ça, c'est pareil que les croquettes. Et le problème, c'est que c'est le propriétaire qui achète, ce n'est pas le chien, parce que lui, il ne sait pas. Et donc, le propriétaire, pareil pour les croquettes, sa satisfaction, c'est que le chien, il est en bonne forme, tout va bien, s'il mange bien et rapidement son aliment. Si on lui donnait, plutôt que lui donner 15 croquettes, 3 grosses, et qu'il passe du temps, moi je l'ai vécu dans ma propre famille, qu'il passe du temps, c'est « pauvre chien, c'est trop dur, il met du temps » . Dans la nature, il va lui faire du temps pour mastiquer. Les études de mastication dans la nature montrent que l'animal, il va passer 15 minutes, et chez l'animal sauvage, peut-être une vingtaine de minutes à mastiquer. Donc, il faut des choses qui soient volumineuses pour l'obliger. Donc, ces composés-là, vous citiez dans le Tastic, le Greenies, il y en a plein comme cela, différents fabricants en fond, il faut effectivement prendre des articles à mâcher qui sont suffisamment gros. Je ne sais pas du tout si c'est obligatoire, mais moi, j'avais déjà regardé il y a quelques années, les fabricants ou la plupart marquent l'énergie pour 100 grammes. Donc, si vous avez un bâton qui fait 100 grammes, vous savez, s'il fait 50 grammes, vous divisez par deux. Donc, vous savez. Et donc, évidemment, il va falloir adapter la ration.

  • Speaker #1

    C'est ça qu'il faut garder en tête.

  • Speaker #0

    Après, pour tous ces composés naturels par rapport à ce qui est produit industriellement, il faut faire attention, c'est la provenance. Il y a des études, il y a eu une étude de mémoire canadienne, il y a eu quelques études sur les contaminations par les salmonelles. Parce que ce genre de produit proposé largement par internet ou autre, souvent c'est la provenance, pas très très cher. Et c'est des provenances où les régulations sanitaires ne sont pas les mêmes que chez nous. C'est-à-dire qu'il y a des normes sanitaires en Europe qui ne sont pas forcément les mêmes partout dans le monde. Et donc beaucoup de ces produits, à moindre coût, ne proviennent pas. deux pays avec une législation européenne. Ils ne sont pas traités, ni chimiquement, ni thermiquement. Alors, ils ont bon goût ? Parce qu'évidemment, on le sait très très bien, quand vous avez des bactéries, en particulier des coliformes, qui se développent, ça donne un petit goût. Et votre agouc a un bon goût, vous avez après une bonne intox derrière parce qu'il a mijoté à trop basse température pendant trop longtemps à l'air libre. Et donc, on a des produits, les oreilles de cochon, des lamelles à mâcher, en collagène, des choses comme cela, qui sont dans des emballages... Des grands paquets avec des choses qui sont un petit peu brunâtres, qui ont bon goût pour le chien. Mais il y a des études bactériologiques qui ont montré qu'en termes de contamination, c'était assez catastrophique. Donc ça, c'est le paradoxe du propriétaire qui veut bien faire, qui fait attention à la qualité de ce qu'il donne son chien et qui, d'un autre côté, donne quelque chose qui n'est pas du tout, sur le plan sanitaire, bon.

  • Speaker #1

    On va maintenant s'intéresser au type de maladie. Vous en avez déjà parlé précédemment. Mais alors, j'aimerais bien qu'on puisse parler... des détartrages. C'est une question qui revient souvent. À partir de quel âge ? À quelle fréquence ? Comment le faire ? Est-ce que c'est une anesthésie locale ? Est-ce que c'est une anesthésie générale ? Est-ce que vous pouvez nous en dire un petit peu plus là-dessus ?

  • Speaker #0

    Alors ça, c'est un sujet, on va dire, passionnant et récurrent. Parce que le terme de détartrage, la plupart du temps, est impropre et mal utilisé. Parce que ce terme, il renvoie à la pathologie buccal humaine, c'est-à-dire vous allez chez le dentiste, il vous détarte, c'est-à-dire quoi ? Il enlève le peu de tartre qu'il y a au-dessus de vos gencives sur une personne qui se brosse les dents, mais qui se brosse, comme nous tous, pas parfaitement les dents. Et à certains endroits, comme les dents sont mal brossées, il y a du tartre qui se forme. Et ça, ce n'est pas la situation canine. Nous, c'est la révision des 500 000 à chaque fois. C'est-à-dire que ça, c'est vrai si vous brossez les dents de votre chien. Et donc, le détartrage tel qu'on l'entend, malheureusement, eh bien, il correspondrait à un chien à qui on brosse les dents dès le jeune âge. et qui malgré tout, parce qu'on ne brosse jamais parfaitement, un peu tartrent à certains endroits. Mais ce n'est pas ce qu'on voit tous les jours. Ce qu'on voit, ce sont des animaux qui n'ont jamais eu soit d'hygiène, soit qui ont une hygiène qui n'est pas adaptée, et qui ont un stade d'infection qui est bien pire. Et ce qu'on fait, ce n'est pas des tartrages, c'est de la chirurgie de la bouche. C'est-à-dire que oui, il va falloir enlever la couche superficielle, mais si je m'arrête là, ça ne sert à rien. C'est comme si j'ai tondu les poils du chien pour l'opérer, mais que je n'ai pas fait l'incision, que je n'ai pas été à l'intérieur. Donc oui, il faut enlever cette couche superficielle, mais surtout, il va falloir voir quels sont les dégâts en profondeur. Et là, le détartrage ne correspond qu'à cette première partie. Donc ce terme, malheureusement, est un terme fourre-tout qui regroupe des choses qui n'ont strictement rien à voir. Mais même que je combats dans la profession, il ne faut pas appeler tous les soins de la bouche un détartrage. Ça ne correspond strictement à rien. On fait de la chirurgie de la bouche, on va identifier sur les 42 dents les dents qui sont... Un peu déchaussé ? Beaucoup ? Pas du tout. Au travers d'un examen qui sera dans un premier temps en consultation, un examen de repérage, où on va pouvoir, par habitude, voir qu'à certains endroits, on voit le début de la racine, qu'on voit l'espace entre les racines, qu'on voit que la gencive est un peu ourlée, qu'éventuellement il y a un petit peu de puits qui sort dessous. Et tout ça va nous conduire au fait qu'il y a manifestement une infection et qu'il va falloir faire un diagnostic beaucoup plus précis. Ça, c'est j'ai regardé la voiture de l'extérieur, mais je n'ai pas soulevé le capot pour voir le moteur. Et donc là, il va falloir un axe sous anesthésie générale. Il n'y a pas d'autre moyen. efficace et honnête d'aller faire des soins dentaires que de faire des soins sous anesthésie générale. Parce qu'on ne peut pas apprendre à l'animal à garder la bouche sans bouger, ouverte pendant un quart d'heure, une demi-heure ou plus, comme vous pourriez le faire chez le chirurgien dentiste. Il va falloir faire un examen sous anesthésie générale qui, là, va, une fois qu'on a enlevé cette couche superficielle de tartre, donc le dit des tartrages, va permettre d'aller voir ce qui se passe sous la gencive au travers d'un examen avec des petits instruments. au travers de radiographies dentaires, qui va voir ce que les yeux ne peuvent pas voir, ce qui se passe au niveau de l'os et des racines. À partir de là, sur les 42 dents, on va peut-être décider qu'il y a une dent enlevée, il y en a peut-être 5, il y en a peut-être 10, il y en a peut-être 15. Parfois, il y a toutes les dents enlevées, parce qu'au stade où on l'amène, la maison s'écroule et qu'on ne peut pas réparer et remettre une couche de papier peint. Et donc, c'est ça ce à quoi on est confronté. Et ça, souvent, malheureusement, c'est mis derrière ce terme de détartrage. Mais c'est évidemment... pas la réalité des choses. Alors, tous les combien ? Là, il n'y a pas de régularité, c'est-à-dire que vous feriez faire à votre chien, dès le jeune âge, un détartrage tous les ans. Mais sans jamais rien faire pour entretien, la maladie, elle progressait de la même façon. Parce que quand vous enlevez le tartre, vous enlevez ce qui s'est accumulé depuis un certain temps. Mais ça n'a pas de caractère préventif pour l'avenir. Et donc, un détartrage, dire « je dois faire un détartrage tous les temps » n'a pas de sens. Par contre, comme derrière ce terme de détartrage, en fait, On parle d'autre chose, c'est qu'il faut que je fasse voir la bouche de mon chien, il faut qu'elle soit examinée. Donc par contre de dire, il faut que je vois le vétérinaire pour faire un examen de la bouche, pour regarder et décider s'il y aura des soins à faire, et ça peut-être qu'une fois par an, ou si je sais que mon chien est un petit caniche, un petit york, particulièrement prédisposé peut-être tous les six mois, ça, ça a du sens. Et là, on déterminera. Il n'y a pas de règle. Je peux avoir besoin de faire des soins très régulièrement chez un. et pas chez l'autre. Et évidemment, la différence est une différence individuelle, à la fois de gabarit, on en a parlé, mais également d'individu. Je peux avoir un Yorkshire à 10 ans avec toutes ses dents et un autre Yorkshire à 3 ans à qui on est obligé de les enlever toutes. Il y a des différences. Et dans ces différences, le fait de faire de l'hygiène, évidemment, quotidienne, aura une action ou pas. Donc, quand nous, les gens appellent, dire « Est-ce que vous pouvez faire un détartrage ? Quel est le prix de la détartrage ? » Je ne peux pas vous dire. Je fais déjà une consultation médicale. Il faut voir l'animal, ce n'est pas à distance. Et en plus, ça ne correspond à rien. Parce que toutes les expériences, on me dit, il n'y a rien. Quand je regarde, je trouve beaucoup de choses. Donc, anesthésie générale, obligatoire. Et en complément, on fait des anesthésies locales. Mais l'anesthésie locale, elle a un but, c'est d'enlever la perception douloureuse. Elle n'a pas pour but de faire que le chien ne bouge pas. Vous, la prochaine fois que vous allez chez le dentiste, essayez de vous lever et de partir. Ce n'est pas l'anesthésie locale qui va vous en empêcher. Vous verrez que le dentiste, il aura beaucoup de mal à vous faire les soins.

  • Speaker #1

    Mais c'est parce que je vois certains chiens sur les réseaux sociaux que je suis qui sont très calmes et très consignants. Et quand on sait que c'est qu'eux, entre guillemets, enlever la plaque dentaire, qu'ils le font en anesthésie locale. Donc ça, je voulais savoir si ça vous a plu. Mais non,

  • Speaker #0

    parce que si vous voulez, comment je peux savoir si mon chien n'a rien si je n'ai pas regardé ? Regarder, ça va vouloir dire passer avec des instruments sous la gencive. Quand votre dentiste, même pour vous, humain, Il doit faire un détartrage, mais à un endroit, il y a un peu trop. Et il va passer sur l'agence et il vous fait une locale pour ne pas que vous ayez mal pour pouvoir le faire. Donc, oui, vous le faites. Mais en fait, vous nettoyez ce que vous voyez. Moi, je prends souvent l'exemple en consultation de dire aux gens, écoutez, c'est comme si chez vous, vous passez le balai dans la cuisine devant les meubles, mais vous n'allez nettoyer jamais sous le canapé, dans le salon, rien. Ah, vous avez l'impression que c'est propre. Au bout d'un moment, ça va sentir mauvais. Ben, c'est ça. C'est-à-dire que nettoyer ce qu'on voit sans s'assurer jamais qu'il n'y a rien au-delà. de ce qu'on est capable de voir avec les yeux, ce n'est pas du travail. Donc, si on veut faire, entre guillemets, de détartrage comme cela, non, on ferait bien mieux de vérifier qu'il n'y a pas de problème et de brosser. L'action qui peut être faite au quotidien, à la maison, sans anesthésie, sans rien, c'est le brossage. Alors, d'un côté, on ne voudrait pas brosser, mais d'un autre côté, on voudrait pouvoir faire des soins tellement d'un l'envers. Il faut être raisonnable.

  • Speaker #1

    On voit même des petits outils de détartrage qui sont vendus. Et je vois certaines personnes qui le font chez elles.

  • Speaker #0

    Ah oui, malheureusement. Et moi, ça m'est arrivé avec des chiens éleveurs, des gens qui connaissent bien, qui font ça. Ils viennent me voir et ils me disent « Ah, je ne comprends pas, toutes les danses mobiles, il faut que vous fassiez tout ce que vous pouvez pour les conserver. » Et pourtant, l'aspect de la bouche est beau. Donc, je reprends mon interrogateur et vous découvrez que les gens font ça. En fait, ils enlèvent tout ce qu'ils voient, mais ils n'ont jamais enlevé ce qu'ils ne voyaient pas. Ça ne sert strictement à rien, sauf à être à l'heure. Et le jour où vous voyez la maladie, qui a évolué de sous, il est trop tard, vous ne pouvez plus agir. C'est le jour où vous voyez que c'est tout pourrissu les meubles, et vous vous dites, je ne comprends pas, pourtant ça avait l'air beau. Ah mais ça fait 15 ans que je n'ai jamais nettoyé dessous. Ah bah oui, ça fait 15 ans que c'est pourri dessous.

  • Speaker #1

    Non mais je pense que c'est important de le dire. Et on se pose aussi souvent la question pour des chiens très âgés. Ma chienne, elle a 11 ans, elle a pas mal de tartres. Bon, le vétérinaire me dit, il n'y a pas besoin d'aller à un détartrage. Mais souvent on se dit, quel est le rapport bénéfice-risque de lui faire subir une anesthésie générale, de ne plus avoir de tartres, mais en même temps elle est âgée. Comment on sait ça ?

  • Speaker #0

    C'est tout le but de la consultation. C'est tout le but de la consultation, c'est qu'il n'y a pas de réponse. Parce que vous parliez très justement du bénéfice-risque. Donc ça veut dire qu'il n'y a pas de réponse préétablie. C'est un cas individuel. Votre chien est très âgé, ou pas forcément très âgé, mais il a des gros problèmes de santé. Et les problèmes dentaires sont mineurs. Mon ratio bénéfice-risque, c'est que l'anesthésie est un acte à risque, chez l'homme comme chez l'animal. Alors attention, il y a des règles. Ici à l'hôpital, il y a des vétérinaires anesthésistes. Ils ne font que ça. Ce n'est pas moi qui fais l'anesthésie. Ils sont bien plus performants que moi. Mais même eux... tout comme l'anesthésiste en humaine, eh bien, ils ne vous diront jamais que le risque est zéro. Donc, le risque est là. Mais si, par contre, le problème dentaire que vous avez, que vous négligez aujourd'hui, eh bien, ce problème, il va continuer. Et à un moment donné, il va devenir crucial. Eh bien, votre bénéfice risque, il se déplace. J'ai vu cette semaine deux chiens très très âgés. Mais ces chiens, depuis qu'ils ont une dizaine d'années, on leur dit, ah ben non, il ne faut plus faire d'anesthésie, d'étorage, ben oui. Mais si mon chien a 12 ans, je dis, ah non, il est trop vieux, il y a trop de risques. S'il vit 12 ans et demi, j'ai raison, il sera mort. Mais s'il vit 17 ans ? À 17 ans, moi, maintenant, on va me voir en tant que spécialiste et je vais dire, oui, mais maintenant, il y a un réel risque. Donc, cette histoire de dire il y a une limite, elle est totalement fausse. C'est du cas individuel. Mon chien a 15 ans, il peut être en meilleure forme qu'un autre à 12. Donc, c'est une histoire d'évaluation, mais évidemment, comme l'anesthésie est un acte à risque, alors ça passe par une évaluation vétérinaire. Ça passe par un examen clinique, ça va passer par des examens sanguins, ça va passer, si à l'auscultation on entend un souffle cardiaque, par un examen cardiaque. Parce que le but de l'anesthésiste, c'est pas d'éliminer les problèmes, il doit faire avec. Mais en fait, il pourra bien mieux les aborder s'il sait ce qu'il a en face de lui. Moi je dis toujours en consultation, c'est comme si vous traversiez la route. Vous pouvez traverser la route lorsque le feu est rouge pour les voitures, au passage clôté et en regardant à droite et à gauche. Vous pouvez pas... éviter que peut-être un chauffard déboulera et vous renversera. Ou vous pouvez traverser la route n'importe où, à n'importe quel moment, le nez sur votre portable. Le risque n'est pas le même. Baisser ça en anesthésie, c'est qu'on va évidemment prendre un certain nombre de précautions pour faire en sorte que risque il y a, on ne peut pas le nier. Je ne dirai jamais que l'anesthésie est un acte sans risque. C'est un risque raisonnable et raisonné. Et on va prendre toutes les précautions pour connaître ce qui peut arriver. Parce que l'anesthésiste agira bien mieux s'il connaît d'avance ce qui peut arriver, plutôt que s'il le découvre à ses dépens, en plein milieu de l'anesthésie. Mais c'est ce qui se fait chez l'homme de la même façon.

  • Speaker #1

    J'entends. Et juste pour les caries, est-ce que ça peut se voir lors d'un examen clinique comme ça, où vraiment il faut justement endormir l'animal et voir, ou vous pouvez le voir à l'œil nu ?

  • Speaker #0

    On va tirer un peu sur la carie, c'est excessivement rare, c'est de la pathologie humaine, c'est excessivement rare chez l'animal. Chez le chien, parce que ce sont des carnivores, ils n'ont pas des dents de la même forme. Ils n'ont pas le même pH salivaire, ils n'ont pas le même type d'alimentation et donc ils n'ont pas le même type de bactéries dans la bouche. Les caries, c'est moins de 4% de la pathologie buccodentaire chez l'animal et considéré inexistant chez le chat. D'accord ? C'est de la pathologie humaine, ce n'est pas un problème chez l'animal.

  • Speaker #1

    Et les chiens avec l'âge, ils perdent leurs dents ?

  • Speaker #0

    Alors non ! Alors ce n'est pas une fatalité. Ils ne les perdent pas si elles sont saines. Ils perdent leurs dents parce qu'en fait, elles souffrent de maladies ignorées depuis longtemps.

  • Speaker #1

    D'accord. Et une dent qui bouge, qu'on voit qui bouge, là ça donne lieu à un examen ?

  • Speaker #0

    Alors une dent qui bouge c'est anormal, c'est comme le mur de la maison qui bouge, c'est qu'il y a quelque chose. Donc la dent qui bouge c'est parce que l'os qui attache la dent a été détruit. Si l'os a été détruit, c'est à cause des bactéries qui l'ont détruit.

  • Speaker #1

    Donc consultation vétérinaire.

  • Speaker #0

    Donc consultation.

  • Speaker #1

    Et on parlait de douleur chez le chien, la douleur dentaire je trouve que c'est compliqué parce qu'on ne s'en rend pas vraiment compte. Ça peut être très très douloureux pour le chien et derrière il peut justement avoir même une agressivité avec d'autres chiens qu'on ne se rend pas compte qu'à la base c'est la douleur à la dent. à la mâchoire ou à la langue, est-ce qu'il y a une manière de le repérer ? Un chien qui ne mange plus ?

  • Speaker #0

    Alors la douleur chez le chien, le problème c'est qu'évidemment, c'est quelque chose qui est ressenti par l'animal et donc il l'évoque lui plus ou moins et que la plupart du temps, on va se rendre compte que des douleurs importantes parce qu'on s'attend que l'animal crie, gémit et des changements de comportement importants. Évidemment, ça ce sont des signes de douleurs importantes. Au départ, la douleur, elle va entraîner une tienne, entre une gêne faible ou une douleur, c'est un peu une appréciation personnelle. Donc... Ça peut être le chien qui mange moins, alors s'il a des articles à mâcher, qui prend plus ses articles à mâcher ou qui veut un peu moins de ses croquettes. Le chien qui fait des mouvements de bouche particuliers en mangeant, qui bave un peu plus. Évidemment, s'il y a des saignements, c'est plus alarmant. Voilà, des choses comme cela. C'est toute modification du comportement de l'animal en relation avec l'utilisation de sa bouche. Donc, ça peut être relationnel dans le jeu. Ça peut être par rapport à sa phase d'alimentation, comment il mange. Et là, évidemment, c'est un peu, je dirais, fonction de chaque propriétaire, comment il perçoit un petit peu la relation avec son animal et comment il l'observe. Et puis, évidemment, après, il y a la mauvaise odeur qui vient rajouter là-dessus, la mauvaise haleine qui fait que... C'est un faisceau d'évidence qui fait qu'on va aller consulter. Dans l'incertitude, on consulte. Moi, il m'arrive qu'on vienne me consulter pour quelque chose et qu'au final, je dise non, ce n'est pas la bouche. Ou oui, il y a des choses à la bouche, mais ce n'est pas ça. Mais il vaut mieux s'entendre dire, écoutez, ce n'est pas ça. Alors, ça ne peut pas être autre chose. Plutôt que de négliger et qu'on vienne me voir ou qu'on veuille un rendez-vous en urgence parce que le chien, il a toute la face de gonflé. Et quand on pose des questions, ça fait des mois qu'il a commencé à avoir des problèmes. Moi, ça, c'est le cas. qui encombre également les hôpitaux d'humains. C'est-à-dire qu'on laisse traîner les choses et puis après, on va au service des urgences parce que là, ça ne peut plus attendre. Parce qu'au départ, ce sont des changements subtils.

  • Speaker #1

    D'accord. Quand on a plusieurs chiens, j'ai remarqué, moi, quand j'avais deux chiens, le mâle allait vers la femelle et lui léchait la bouche. Et là, je me suis rendu compte qu'il y avait un problème. Et souvent, elle, elle ne manifestait pas la douleur. Il est allé, je suis allé chez le vétérinaire, car regardez, une première fois, on m'a dit, il n'y a rien. Je reviens à la maison, l'autre chien. continuent de lui lécher la bouche. Je me suis retournée voir le vétérinaire. Un autre vétérinaire m'a dit qu'il y avait une dent qui bouge. Ils l'ont emmené d'état de trajet. Il a commencé à avoir un abcès. C'est intéressant de voir les interactions quand on a plusieurs chiens. L'autre chien peut aussi nous montrer...

  • Speaker #0

    Ce que vous relatez,

  • Speaker #1

    c'est l'odeur.

  • Speaker #0

    C'est juste le pouvoir d'éduction olfactif du chien. C'est-à-dire que votre chien, vous savez bien, on a beau l'échoyer... Ils adorent aller dans la rue, aller ramasser le truc qu'ils sentent le plus mauvais possible. Que nous, on ne veut surtout pas se rouler dedans quand c'est des chiens. C'est ce tempérament-là. Et donc là, votre chien a détecté sur l'autre une odeur qui lui plaît, qui nous rebute. Et c'est un signe.

  • Speaker #1

    Mais c'est intéressant de le savoir parce qu'il y en a qui peuvent se dire,

  • Speaker #0

    il lui fait des bisous. Il faut être sensible à ce que vous servez. Vous savez bien, c'est aujourd'hui les chiens qui sont utilisés comme des nés. qui sont utilisés comme des nez de détection. Il y a eu des études pour la Covid, il y a des études sur certains cancers comme le mélanome, où le poule varolfactif de l'animal est tellement supérieur au nôtre, même si on compare à des machines, que l'animal est intéressant. Et donc votre chien a joué ce rôle de détecteur de maladie.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    il était très fort là-dedans.

  • Speaker #1

    Parfait. D'accord. Bon, écoutez, je pense qu'on a fait le tour. Est-ce que vous auriez une dernière recommandation, si ce n'est, j'imagine, de... brosser les dents quotidiennement ?

  • Speaker #0

    Non, la recommandation, c'est vraiment ça. C'est de comprendre que le chien, à la base, ce n'est pas un humain. Ce n'est pas parce qu'il vit avec nous. C'est les limites de l'anthropomorphisme. On peut les aimer, on peut les choyer, on peut les considérer comme l'enfant de la maison ou le troisième enfant de la maison, si on en a déjà. Mais ils ont leur particularité, il faut les respecter. Ça ne veut pas dire pas bien les considérer. Et donc, il faut comprendre ça. Ils ont besoin d'attention, de soins. Et donc... effectivement, dès le jeune âge, encourager cette prise de conscience que la bouche du chien est un organe qui va souffrir naturellement tout au long de la vie. Et qu'il faut s'y intéresser, et que ça sera d'autant plus facile, ultérieurement, à prendre en charge les maladies si on a commencé à s'y intéresser dès le jeune âge, parce qu'on évitera d'arriver trop tard. Moi, en tant que spécialiste, je préférerais sauver des milliers de dents. Et malheureusement, mon travail, souvent, c'est d'enlever des milliers de dents. Mais si, en enlevant ces dents, j'améliore la santé du chien, je n'ai aucun scrupule et ça remplit ma journée de bonheur. Plutôt que de me dire, je ne vais pas toucher les dents, je les laisse, alors que le pauvre chien, il a les dents toutes pourries. Mais si on arrive petit à petit à améliorer et intervenir plus tôt, je serai encore plus content.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup à vous.

  • Speaker #1

    Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à me le dire sur les réseaux sociaux et à le partager autour de vous. Vous pouvez aussi laisser 5 étoiles et un commentaire sur Apple Podcasts ou iTunes. Avoir des notes permet de donner plus de visibilité au podcast. N'hésitez pas non plus à me taguer dans une de vos stories sur Instagram, ça fait toujours plaisir et c'est une bonne façon de diffuser le message. Très bonne semaine, prenez soin de vous et de vos toutous !

Chapters

  • Introduction à la dentisterie vétérinaire avec Dr Hennet

    00:35

  • Formation et spécialisation en dentisterie vétérinaire

    02:10

  • Anatomie de la bouche du chien et ses spécificités

    05:19

  • Prévention et soins dentaires pour chiens

    16:40

  • Produits et techniques de brossage dentaire

    27:18

  • Détartrage : quand et comment ?

    56:36

Description


Saviez-vous que près de 80 % des chiens développent des problèmes dentaires avant l'âge de trois ans ? Dans cet épisode captivant de CHUU PODCAST - CHACUN SON CHIEN, j'ai le plaisir d'accueillir le Dr Philippe Hennet, vétérinaire spécialiste en dentisterie et stomatologie canine. Ensemble, nous explorons un sujet crucial mais souvent négligé : la santé buccodentaire des chiens.

Le Dr Hennet partage son expertise sur l'importance de la dentisterie vétérinaire et les méthodes de prévention des maladies dentaires. Grâce à ses conseils éclairés, vous découvrirez comment améliorer la santé dentaire de votre compagnon à quatre pattes. Les idées reçues sur le détartrage sont démystifiées, et le Dr Hennet rappelle que les soins dentaires doivent débuter dès le jeune âge pour éviter des problèmes graves à l'avenir.

Avec des conseils pratiques et des informations précieuses, cet épisode de CHUU PODCAST - CHACUN SON CHIEN est une ressource incontournable pour tous les propriétaires de chiens soucieux d'améliorer la santé dentaire de leurs compagnons. Ne manquez pas cette occasion d'apprendre comment prendre soin de la bouche de votre chien et d'assurer son bien-être général. Écoutez maintenant et transformez la façon dont vous abordez la santé buccodentaire de votre fidèle ami !


Préparation et interview : Maud Fediere

Montage : Jonathan Aupart

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🎙️ Au programme : santé canine, éducation, races, alimentation, accueil du chiot… et bien plus encore !

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Chou Podcast,

  • Speaker #1

    le podcast de référence sur l'univers canin pour tout savoir sur les races de chiens, la santé, l'alimentation et l'éducation.

  • Speaker #0

    Chou Podcast, par mots de Fedière, l'émission que mon chien ne rate jamais.

  • Speaker #1

    Mais chouchou, quel bonheur de reprendre le micro après quelques mois de congé maternité. Autant vous dire que j'ai beaucoup... beaucoup pratiqué l'art du biberon et des berceuses. Mais aujourd'hui, on change de registre. On parle dentisterie et stomatologie vétérinaire. Pour ce grand retour, j'ai le plaisir d'accueillir le docteur Philippe Hennet, spécialiste en dentisterie et stomatologie, et cofondateur de la clinique Advecia. Il partage avec nous tout son savoir et sa longue pratique vétérinaire, alors un immense merci à lui. On en parle trop peu, et pourtant, la santé buccodentaire de nos chiens est essentielle. C'est pourquoi je vous ai concocté un épisode sur ce thème. Et pour vous mettre l'eau à la bouche, je vous propose un petit quiz pour tester vos connaissances. Combien de dents un chien adulte possède-t-il ? Quelle est la meilleure méthode pour prévenir l'accumulation de tartre chez le chien ? Comment se déroule un détartrage dentaire chez le chien ? Et enfin, pourquoi est-il si important de proposer des objets à mâcher ? Toutes les réponses sont dans l'épisode, alors bonne écoute et... Préparez-vous à devenir un véritable expert en dentisterie canine. Bonjour docteur Hennet.

  • Speaker #0

    Bonjour Maud.

  • Speaker #1

    Merci de me recevoir chez Advecia, une clinique que je connais bien parce que je suis venue avec ma chienne il y a quelques années pour la faire opérer de sa rotule avec l'un de vos confrères. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Je suis très heureux de vous accueillir dans notre établissement et de parler de ce qui m'est cher.

  • Speaker #1

    Vous êtes spécialisé en stomatologie et dentisterie vétérinaire. J'ai beaucoup de questions à vous poser à ce sujet et aussi les personnes de ma communauté qui m'ont posé beaucoup de questions. Pour commencer, je pense qu'on peut faire un petit point sur la formation. Comment on devient spécialiste en stomatologie et en dentisterie ?

  • Speaker #0

    La spécialité en médecine vétérinaire est quelque chose d'assez récent, qui s'est d'abord développée au niveau international, au niveau européen, parce que chaque pays, et en particulier la France, est régalien pour la maîtrise des diplômes, l'attribution des diplômes. Et puis la France a évolué et maintenant on a un certain nombre de spécialités reconnues. Donc il y a des vétérinaires spécialistes avec des titres reconnus qui sont reconnus par l'Ordre national des vétérinaires. Parmi ces spécialités, la mienne qui s'intitule stomatologie et dentisterie vétérinaire.

  • Speaker #1

    C'est très intéressant et donc je me demandais justement vous cette spécialité. Vous l'avez fait aux Etats-Unis il me semble.

  • Speaker #0

    Effectivement, moi mon diplôme il date de quelques années puisque j'ai... fini mes études et eu mon diplôme vétérinaire en 1988, donc ça ne date pas d'hier. À cette époque-là, les spécialités n'existaient pas officiellement. Et mon domaine d'activité, il était à l'âge de pierre ou à l'âge de bronze. Il ne se passait pas grand-chose. Moi, mon intérêt est venu lors de mes études. Moi, j'étais beaucoup plus orienté pour une médecine canine-féline, donc animaux de compagnie. Et lors de mes études à l'école vétérinaire de Toulouse, je me suis aperçu que vraiment les soins dentaires étaient... totalement inexistants, négligés, et que à la fois la compréhension des maladies de la bouche, mais également les traitements proposés, on était vraiment très très loin. En parallèle, moi j'ai un frère qui faisait ses études de chirurgie dentaire, donc ça a dû aider, et donc dans nos discussions, de voir un petit peu ce qui se faisait chez l'homme, et puis de constater qu'il n'y avait vraiment pas grand chose chez le chien. Donc ça a commencé là. Et puis après, ça a été un parcours de rencontre. J'ai eu un professeur à l'école vétérinaire de chirurgie, le professeur Genevoix, qui m'a donné carte blanche pour m'intéresser à cette discipline et puis me permettre, en me formant par moi-même, de commencer à envisager des soins chez les chiens, chez les Ausha. J'ai commencé à travailler avec la faculté dentaire à Toulouse. J'ai fait une thèse de recherche avec eux. J'ai mis le doigt dans leur grenage. Et puis j'ai regardé un petit peu ce qui se faisait ailleurs et puis j'ai constaté que si nous on était vraiment très en retard, à certains endroits de par le monde, il y avait un peu plus d'avance. Alors c'était vrai en Europe, dans des pays germanophones, à l'université de Vienne, il y a un professeur très connu maintenant décédé qui avait lancé ça depuis longtemps. Et puis aux Etats-Unis, il y avait quelques personnes, la spécialité n'existait même pas officiellement aux Etats-Unis à l'époque. Et voilà, j'ai contacté. Internet, Facebook, tout ça n'existait pas à l'époque. On faisait des courriers manuels, on les envoyait, on attendait. Puis j'ai la chance de faire de belles rencontres, de partir deux mois aux États-Unis en stage, on va dire, chez un vétérinaire, de rencontrer un professeur à l'université. de Pennsylvanie qui est devenu mon futur patron, mon mentor et maintenant mon ami évidemment. Et donc après avoir travaillé en clientèle pendant une année, j'ai postulé et je suis parti à l'université de Pennsylvanie à Philadelphie pour faire ma formation de résident. Et puis après je suis rentré en France.

  • Speaker #1

    Incroyable ! Dans quel parcours ? Alors maintenant, j'aimerais bien qu'on puisse passer à tout ce qui est anatomie et parler des caractéristiques de la gueule d'un chien.

  • Speaker #0

    Alors, l'anatomie chez les carnivores, et en particulier pour le sujet qui nous intéresse chez le chien, est un petit peu particulière, parce que justement, ce sont au niveau zoologique des carnivores et dans leur mode d'alimentation également, en partie, des carnivores. Et donc, ils ont un museau, c'est-à-dire une face qui n'est pas plate comme la nôtre, un museau allongé. Et ce museau, donc, est composé par... Les cavités nasales, et bien dessous il y a la bouche. Et donc ils ont une bouche comme leur museau allongé. Alors quand je dis ils ont un museau et une bouche allongée, tant que l'homme ne les a pas modifiés, trafiqués. Parce que l'homme qui veut toujours faire des choses extraordinaires a voulu créer également certains animaux à son effigie, à son image, a voulu avoir des chiens qui étaient un petit peu comme nous, à face plate, et a fabriqué des races qu'on appelle les races brachycéphales. qui sont en fait des races fabriquées à partir d'anomalies génétiques. En fait, c'est tout ce qu'on voudrait éviter chez l'homme, dans d'autres espèces. Une anomalie qui fait que le museau, la face, ne se développe pas comme un carnivore. Et donc, on n'a pas que des chiens à museau, je dirais malheureusement, parce que le fait de ne pas avoir de museau, ça a des répercussions, ça a des répercussions sur la santé. Donc le chien, normalement, issu du loup, ancestralement, il a un museau. et il a une bouche, une grande bouche qui s'ouvre largement. L'ouverture buccale chez nous, elle est assez limitée. On a une petite ouverture buccale et des joues assez proéminentes. Chez le chien, chez les canidés, on a une grande ouverture buccale. Quand ils ouvrent la bouche, on voit l'arrière de la bouche presque, on voit les dernières dents. Et donc, ils ont des joues qui sont assez limitées, qui ne sont que dans la partie arrière. Parce que le carnivore, c'est un chasseur, c'est un prédateur. Il attrape une proie pour pouvoir se nourrir. Cette bouche s'ouvre en grand et est munie de dents très différenciées. Nos dents sont à peu près toutes à la même hauteur, relativement harmonieuses, même s'il y a des différences entre les incisives et les molaires. Chez les carnivores, on a des dents très différentes, ces grandes dents qu'on appelle les canines, et puis des dents en arrière qui servent à découper, sectionner la nourriture. Parce que l'évolution les a sélectionnées comme cela, ils ont réussi à passer au travers du temps, à survivre, parce qu'ils étaient adaptés. à un régime alimentaire particulier. Ils sont apparus ces premiers carnivores il y a peut-être trente mille ans, mais les premiers mammifères ancestraux qui sont appartus il y a 250 millions d'années, ils avaient déjà deux mâchoires du bas réunies, des dents qui n'étaient pas tout à fait les mêmes et l'évolution a sélectionné petit à petit nos carnivores et nous nos canidés. On a vraiment chez le chien quelque chose qui est assez différent de l'homme.

  • Speaker #1

    Et au niveau de la dentition, justement, ils ont combien de dents ?

  • Speaker #0

    Alors le chien, à l'âge adulte, normalement, a 42 dents. Chez les mammifères, on a un maximum de 44 dents. Et donc les canidés, comme le chien, ont 42 dents. Et ces dents, elles sont très différentes. On a des petites incisives, des grandes canines, ce qu'on appelle également les crocs, que, évidemment, tout le monde connaît. C'est ce qui donne le caractère. potentiellement un peu effrayant du carnivore. Et puis des dents en arrière de ces grandes canines qui sont des prémolaires et des molaires, avec des petites prémolaires et puis des grosses prémolaires. Et ce qui caractérise en fait les carnivores, c'est qu'ils ont un couple de dents, une dent en haut, une dent en bas de chaque côté, que l'on appelle les carnassières. C'est une constante chez tous les carnivores et c'est toujours en haut la quatrième prémolaire et en bas la première molaire. Et c'est un point de repère. Que ça soit un ours, que ça soit une fouine, que ça soit un chat, un chien, eh bien il y a ce couple de dents qu'on appelle les carnassières et qui sont caractéristiques en fait de l'évolution des carnivores et de leur régime alimentaire. Ce sont les grosses dents de découpe, ce sont les gros sécateurs en fait de la bouche qui permettent de découper des gros morceaux de viande pour après les engloutir.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui malheureusement, parce qu'on sait que la plupart du temps maintenant ils sont nourris aux croquettes, donc ils s'en serrent un peu moins. Sauf les personnes qui donnent du barf à leurs chiens. Mais d'accord, très clair. Est-ce que les chiots sont pourvus de dents à la naissance ?

  • Speaker #0

    Alors les chiots, à la naissance, ils n'ont pas de dents. Les dents vont arriver aux alentours de la troisième semaine. En gros, entre la troisième et quatrième semaine, toutes les dents de lait arrivent. Et le chiot aura 28 dents de lait. Et ces 28 petites dents de lait, elles vont être remplacées à partir de l'âge de 4 mois par les dents adultes. Et donc on va passer de l'âge de 4 mois A la fin de l'éruption des dents adultes, c'est-à-dire à l'âge de 7 mois, on va passer de 28 petites dents à 42 grosses dents. Ce qui fait que la nature, évidemment, il y a une croissance du squelette maxillofacial qui est maximale pendant cette période de 4 mois à 7 mois. Puisqu'en 3 mois de temps, notre chiot qui a une petite tête, une petite bouche, il faut qu'il loge 42 grosses dents là où au préalable il y en avait que 28 petites. Donc la courbe de croissance principale au niveau des mâchoires, elle va se réaliser dans cette période pour pouvoir permettre à toutes les dents de se mettre. Alors on revient évidemment aux différentes races de chiens. Ça, c'est le modèle normal. Et on comprend bien que si on a raccourci la bouche, il y a un moment donné, il y a trop de monde dans un espace trop réduit. Et donc, il va y avoir des dents qui sont de travers, ce qu'on appelle en rotation, qui provoquent ce qu'on appelle de l'encombrement dentaire, c'est-à-dire des dents trop proches les unes des autres et qui vont évidemment être beaucoup plus aptes à retenir les bactéries, les sal... mais les bactéries, et donc prédisposées à des problèmes de santé.

  • Speaker #1

    Les bulldogs français, typiquement, qui peuvent avoir ces problèmes-là, est-ce qu'on vous les emmène parfois en constation pour même enlever des dents parce qu'il y a trop de dents, ou généralement on laisse comme ça, mais ça demande une vigilance particulière pour les détartrages ou ce genre de choses ?

  • Speaker #0

    Alors, on ne va pas enlever des dents parce qu'il y a trop de dents systématiquement. Par contre, le fait évidemment d'avoir des dents qui ne peuvent pas bien se placer va prédisposer à certains types de problèmes. On n'aura pas systématiquement que tous nos chiens à face courte ont des problèmes beaucoup plus importants que tous les chiens qui n'ont pas une face courte. Parce qu'après, il y a un autre facteur qui rentre en ligne de compte, c'est le gabarit du chien. Globalement, il y a une indépendance sur le plan de la régulation génétique entre la taille des dents et la taille des mâchoires. Ce qui fait que l'homme, à partir d'un modèle ancestral qui est le modèle du loup, et si on prend les pays où il y a des chiens errants, Alors on prend l'Inde, on prend l'Afrique, l'Australie, et bien on voit que le modèle du chien moyen et rang c'est 15-20 kg, des modèles moyens. Et donc à partir de ce modèle moyen, l'homme évidemment a fabriqué des races tout petits. On part du chihuahua, de chiens qui fait 1 kg, des fois malheureusement même moins, à des chiens qui peuvent faire 90 ou 100 kg. Il n'y a aucune espèce sur Terre qui tout en étant la même espèce, a un tel éventail, une telle gamme de poids. Tout ça s'explique parce que tout est fabriqué par l'homme. Sinon, la nature n'aurait jamais fabriqué des choses aussi aberrantes. On a des problématiques qui vont être liées à cela. Nos chiens de petit gabarit, on va dire moins de 8-10 kg, ils ont proportionnellement des dents très grosses dans de petites mâchoires. Et ça, par contre, ça va prédisposer à un certain nombre de problèmes dentaires et en particulier... les problèmes qui sont liés à ce qu'on appelle la maladie parodontale. Donc, ce n'est pas uniquement la forme, le fait d'avoir un museau court, c'est un certain nombre de facteurs qui sont tous liés, je dirais, à la main de l'homme, malheureusement.

  • Speaker #1

    Et si je reviens sur le chiot, on parlait des dents de lait qui tombent, comme pour les enfants. Est-ce qu'on les voit ? Parfois, je pense qu'on ne les voit même pas. Est-ce que c'est grave ? Est-ce qu'ils les avalent ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Alors, la plupart des propriétaires de... de chiots, vous diront qu'ils n'ont jamais vu les dents tomber. Et à la limite, certains n'ont peut-être même pas réalisé qu'il y avait deux dentitions, une dentition lactéale et une dentition adulte. Parce que la dent, le renouvellement dentaire, il se passe la plupart du temps tranquillement. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de symptômes, il n'y a pas une gêne montrée par l'animal, la dent tombe. Alors pourquoi la dent tombe ? Parce que les dents de lait, elles ont comme les dents adultes des racines. Mais le processus normal... est que lorsque l'ébauche de la dent adulte arrive au moment de son éruption, donc à partir de l'âge de 4 mois, elle s'échelonne en fonction du nombre de dents, entre 4 et 6 mois, il y a un phénomène déclencheur qui fait que la racine de la dent de lait est détruite, elle est résorbée. La dent de lait n'ayant plus de racine, c'est comme un mur sans fondation, ça tombe. La dent de lait, la partie supérieure, la couronne de la dent de lait va tomber. Elle tombe par terre, elle tombe en jouant, elle est avalée, elle passe dans les selles. Ça passe inaperçu. Il peut arriver qu'il y ait des infections ou des problèmes au niveau de la sortie des dents de lait et que là, les propriétaires consulent parce que quelque chose arrive. C'est, on va dire, plutôt rare.

  • Speaker #1

    Et si on parle de la langue du chien, est-ce qu'il y a une particularité pour la langue du chien ?

  • Speaker #0

    La langue du chien, oui, elle est particulière dans le sens où la langue, c'est un muscle. En fait, elle est composée de plusieurs muscles. Et donc, c'est un organe qui est très long et qui est doué de pas mal de... propriété, c'est un organe de préhension, préhension de l'aliment, préhension de la boisson, c'est un organe doué de toucher. Le chien va pouvoir tester avec sa langue. Il y a des récepteurs sensitifs, gustatifs sur la langue. Donc la langue, elle remplit évidemment de grandes fonctions dans la phase d'alimentation et d'abreuvement. Elle joue également d'autres rôles. Elle joue un rôle dans ce qu'on appelle la thermorégulation. C'est-à-dire que le chien, contrairement à l'homme, il ne transpire pas. Le chien, le chat, il transpire un peu au niveau de ses coussinets, au niveau des patounes. Mais en gros, ce n'est pas comme ça qu'il évacue la chaleur. Donc en fait, le chien, il évalue la chaleur. par un échange thermique, un échange lié à l'évaporation. Et donc, cette évaporation, elle se passe par l'entrée et la sortie d'air, au niveau des cavités nasales, au niveau de la bouche. Et quand on doit évacuer beaucoup, beaucoup, beaucoup de chaleur, eh bien, le chien se met à halter, c'est-à-dire faire des mouvements très rapides, d'air qui passe principalement par la bouche et qui ressort par la bouche, un peu par le nez, et donc qui va permettre les échanges thermiques. sur cette grande surface qui est toute la bouche, les muqueuses de la bouche dont la langue fait partie. Et donc on va voir le chien, la langue pendante qui est un phénomène normal, c'est comme ça, une espèce d'effet ventilateur, brumisateur, comme ça qu'il évacue la chaleur.

  • Speaker #1

    D'accord, alors là je pense qu'on a fait un bon point sur l'anatomie de la gueule du chien. Maintenant on va passer à tout ce qui est prévention. Alors je me demandais quand et comment procéder ? à un examen de la gueule du chien, nous, en tant que particuliers ?

  • Speaker #0

    Moi je dirais en tant que particuliers, en tant que propriétaire de chien, c'est une habitude à prendre et à faire prendre à l'animal. On voit beaucoup de cas de figure où les gens n'ont jamais regardé la bouche du chien. Alors il y a plusieurs raisons à cela. Il y a un côté peut-être de peur. Dans la bouche il y a les dents, donc le chiot mordit, le chien adulte peut mordir par jeu, donc il y a ce caractère-là. Il y a un caractère peut-être lié au fait que ce n'est pas propre, la bouche qu'on ne peut pas mettre les doigts dedans. Et puis, il y a le caractère, évidemment, pas forcément coopératif du chien. Et donc, justement, il va falloir l'habituer. Parce que si on veut pouvoir contrôler au cours de sa vie ce qui se passe, c'est beaucoup plus facile si à la fois on a un animal qui se laisse faire. Et puis, si on a pris l'habitude de le faire alors qu'il n'y avait rien. Donc oui, dès le jeune âge, il faut lui apprendre. On va lui donner éventuellement des récompenses avec les doigts, avec la main. Et donc, on va pouvoir le caresser le museau, toucher, soulever les babines, regarder, ne serait-ce que par curiosité, voir comment sont leurs dents par rapport aux nôtres. Et ça, ça va permettre déjà de repérer des choses parce que la bouche est symétrique comme la plupart de notre corps. Et donc, on peut facilement voir si du côté droit, c'est différent du côté gauche ou s'il y a un aspect, une couleur, quelque chose de normal. Et puis ce qui est fondamental après, ce sont les visites vétérinaires, parce que évidemment le propriétaire peut détecter des choses, c'est très très bien, mais après il y a évidemment l'œil avisé du vétérinaire qui lui va pouvoir regarder. Et donc l'examen de la bouche, il fait partie de l'examen clinique général lorsque l'on va en consultation, que ce soit pour une consultation vaccinale ou une autre, parce que la bouche c'est le reflet de pas mal de choses. La couleur des muqueuses qui va montrer effectivement s'il peut y avoir... des problèmes d'adémie par exemple, l'aspect des muqueuses.

  • Speaker #1

    De quelles couleurs devront être les muqueuses ?

  • Speaker #0

    Les muqueuses, quand le chien est au repos, elles sont roses. Elles ne sont pas rouges flamboyantes, elles ne sont pas roses pâles. Quand le chien s'excite, un peu comme nous, si on court, on devient tout rouge. Évidemment, c'est la même chose pour le chien. C'est beaucoup plus par rapport à son propre repère. Parce que je vous disais, les muqueuses sont roses, oui, mais vous avez certaines races, par exemple, où les mucus sont pigmentés et donc la langue est bleue. Si vous prenez le Ausha par exemple, la langue est bleue. Evidemment une langue bleue sur un chien, il faut dire qu'il manque d'oxygène, qu'il cyanose. Là elle est naturellement bleue. Donc le repère pour le propriétaire c'est l'état de son chien depuis le jeune âge. Donc on repèrera beaucoup mieux si on connaît la normalité que si on n'a jamais regardé et qu'un jour on regarde. Et puis après, comme il y a la mise en place des dents de lait, à partir de la mise en place des dents adultes après les dents de lait, À partir de l'âge de 7 mois, le chien a ses dents adultes et il va garder ses dents toute sa vie. Alors, en plus ou moins bon état, et peut-être qu'il ne pourra pas toutes les garder comme nous, humains. Mais en tout cas, ce sont les mêmes dents. Et donc, évidemment, on va pouvoir repérer sur ces dents qui, à partir de l'âge de 7 mois, sont là, est-ce qu'il y a des choses anormales qui se développent. Donc, l'habitude de regarder la bouche et surtout d'habituer le chien à se laisser examiner. Et puis, on va en parler à commencer à entretenir ses dents. Parce qu'il y a des maladies. qui vont arriver. Et les maladies qui arrivent dans la bouche du chien, elles sont soit des maladies entre guillemets naturelles, inéluctables, comme pour nous, soit des maladies suite à des accidents, suite à des blessures ou suite à de l'imprévu. Mais il y a un groupe de maladies qu'on appelle les maladies parodontales, qui sont des maladies naturelles parce qu'en fait, elles sont liées à la présence de bactéries dans notre bouche. Et ces bactéries, tout au long de notre vie, elles vont avoir tendance à s'accumuler sur nos dents. Et si on les laisse s'accumuler, elles s'accumulent en plus grand nombre. Ce n'est pas qu'un seul type de bactéries, il y a... 300, 400 pour ce qui est connu et on en découvre de plus en plus espèces de bactéries différentes dans notre bouche et donc c'est une organisation très très complexe et ces bactéries elles vont provoquer petit à petit une maladie des dents et tout bêtement c'est pour ça que depuis le jeune âge nous parents on enseigne à nos enfants de se brosser les dents et qu'on continue de se brosser les dents toute notre vie s'il y avait évidemment un moyen miracle de l'éviter tout le monde arrêterait de par le monde mais non Et donc le chien, le chat, ils ont la même problématique. Et donc chez le chien, la mise en place d'une prévention, donc d'hygiène dès le jeunage, est évidemment fondamentale. Donc le propriétaire a tout intérêt à s'intéresser à la bouche du chien dès le jeunage pour éviter le maximum de problèmes.

  • Speaker #1

    De regarder les dents, de regarder l'aspect des muqueuses. Et puis on en parlera aussi souvent la mauvaise haleine où on se demande qu'est-ce qu'on peut faire.

  • Speaker #0

    Cette mauvaise haleine, c'est justement le perçu. Et donc je reviens... à ce dont on parlait précédemment, l'examen de la bouche dès le jeune âge. C'est-à-dire que pour la plupart des propriétaires, la bouche n'est jamais regardée. Et on va dire qu'elle est plus regardée chez des gros chiens d'utilité, de sport, que chez les petits chiens. Et les petits chiens sont ceux qui souffrent le plus de ces problèmes de maladie parentale. Et donc le propriétaire va s'alarmer quand, entre guillemets, ça semble mauvais.

  • Speaker #1

    C'est trop tard.

  • Speaker #0

    Il n'est jamais trop tard. Il n'est jamais trop tard, mais un peu tard. Mais c'est jamais trop tard, heureusement pour l'animal. Mais c'est l'odeur. Et l'odeur, c'est quoi ? Eh bien, ce sont les bactéries qui produisent des gaz qui sentent mauvais. Et plus on a de bactéries particulières qui vivent dans des conditions où il y a beaucoup de dégâts, où il y a peu d'oxygène, c'est-à-dire ce qu'on appelle des bactéries N-aérobies, plus on aura ces gaz prononcés avec des mauvaises odeurs. Et donc, quand il y a une mauvaise haleine, c'est tout simplement le signe qu'il y a une surpopulation bactérienne. Cette mauvaise haleine, elle peut être faible ou forte. Nous-mêmes, on se brosse ses dents le soir, on se couche, le matin au réveil, on a une haleine du matin qui est moins fraîche qu'en cours de journée après s'être brossé les dents. Mais ça, ça fluctue, c'est normal. Mais par contre, quand cette mauvaise haleine est très prononcée et qu'elle est permanente, eh bien évidemment, elle signale que là, la population de bactéries est toujours, toujours très, très élevée.

  • Speaker #1

    Ces bactéries, alors, on peut se dire que ça se traduit par du tartre ou une carie ?

  • Speaker #0

    Les bactéries, en fait... donc ce sont des micro-organismes invisibles, qui vont se déposer à la surface des dents pour former petit à petit un film transparent, inodore, invisible, qu'on appelle la plaque dentaire bactérienne. C'est ce qu'on appelle en milieu scientifique un biofilm. C'est-à-dire un film qui n'est pas juste une couche comme cela de dépôts désorganisés. C'est quelque chose de très très structuré. C'est une architecture, un assemblage de bactéries de différents types, de différentes formes, qui s'entraident. entre elles pour trouver une astuce pour accrocher la surface de la dent. Parce que la dent, elle est recouverte d'émail, ce qui est de plus dur, de plus minéralisé, de plus lisse de tout notre organisme. Et donc, c'est au départ, pas quelque chose sur lequel les bactéries vont pouvoir accrocher facilement. Mais avec les fluides de la salive et certains types de bactéries, elles vont trouver des mécanismes d'accroche. Et puis, dès que les premières bactéries qu'on appelle les bactéries pionnières vont accrocher, d'autres bactéries vont venir s'agglutiner. Et petit à petit, on a une modification comme cela de ce film de bactéries, de ce biofilm. Et donc, on va avoir une sélection de bactéries, si je peux me permettre, entre guillemets, de plus en plus mauvaises. Et ces bactéries qui s'accumulent sur la dent, le long de la gencive, vont également commencer à passer sous la gencive. Et là, elles vont provoquer une irritation de la gencive qu'on appelle la gingivite. Et la gingivite, c'est juste un phénomène d'irritation. entre guillemets, ce qu'on appelle l'inflammation, qui est liée à la présence des bactéries. À ce stade-là, si on enlève les bactéries, la gingivite disparaît. Parce qu'il n'y a pas de dégâts permanents à ce moment-là. C'est comme pour vous, vous ne vous brossez pas les dents pendant plusieurs jours, vous allez avoir les gencives rouges qui saignotent un petit peu, c'est la gingivite. Mais vous reprenez le brossage, tout est résolu. Par contre, s'il n'y a jamais évidemment de soins effectués, ces bactéries qui sont passées sous la gencive, elles vont commencer à... décrocher la gencive, détruire l'attache de la gencive, continuer leur chemin et sous la gencive il y a l'os de la mâchoire qui tient la dent. Au niveau des racines de la dent, cette osse va être détruite et on parle de déchaussement dentaire. Et là, on est à un autre stade qu'on appelle la parodontite. Et ces deux stades, la gingivite et la parodontite, c'est ça qui compose la maladie parodontale ou les maladies parodontales parce qu'il y a plusieurs formes de maladies. Là, à ce stade-là, évidemment, les dents vont commencer à être compromises. Plus elles vont perdre de leur attache osseuse, plus elles seront compromises. Elles vont bouger et éventuellement, elles peuvent tomber. Mais quand elles tombent, c'est très très très grave. C'est-à-dire que, je dis souvent, moi en consultation, pour les gens qui me disent « Oh, le chien, il n'a rien, il a perdu une dent. » Je dis, si je me réveille un matin et que sur mon oreiller, il y a une dent, c'est qu'il y a un problème grave. Ça ne peut pas être anodin. Et si la dent tombe toute seule, c'est qu'il y a un problème. Si j'appuie sur le mur et que le mur s'écroule, ce n'est pas que je suis trop fort. Et parfois, également, on me dit « Ah, il y a des dents, il a eu un détartrage et... » les dents sont tombées. Oui, c'est pas le détartrage qui a fait tomber les dents, c'est un état de fête. C'est l'image de je m'appuie sur le mur, le mur tombe. C'est que le mur était pourri. Le tartre, lui, ce n'est qu'une conséquence de cela. Le tartre, c'est quoi ? C'est ce biofilme de bactéries, cette plaque dentaire qui, avec les sécrétions principalement de la salive, s'est minéralisée. Donc le tartre, en fait, c'est du fossile, c'est du minéral. C'est comme le tartre dans le robinet. Et les bactéries sont indispensables à la formation de tartre. Sans les bactéries à la surface des dents, il n'y a pas de tartre dentaire. Mais par contre, une fois que le tartre est formé, ces bactéries sont fossilisées. Donc le tartre ne joue pas de rôle, si vous voulez, dans la genèse de la maladie. Il n'est que l'évolution au cours du temps. Par contre, il joue un grand rôle, c'est qu'il se voit. La plaque dentaire bactérienne, on ne la voit pas à l'œil nu. Le tartre, il se voit. Quand il y a du tartre, c'est qu'il y a des bactéries.

  • Speaker #1

    On va essayer de comprendre comment on peut éviter d'en arriver là. Et donc, quels sont les soins qu'on peut apporter en prévention ? À quelle fréquence ? Quels produits utiliser ? Parce qu'on voit un petit peu de tout. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus de quels soins on peut apporter pour éviter tout ça ?

  • Speaker #0

    Alors, la meilleure solution, bien évidemment, pour toutes les maladies, c'est la prévention. Le traitement, il est inéluctable à partir du moment où il y a déjà des lésions, des dégâts. Mais le but, c'est de faire au maximum de la prévention. Et autant que faire se peut, Elle doit commencer dès le jeune âge. Dès que le chien commence à avoir ses dents adultes, il faut commencer à l'habituer. Cette prévention, le goal de standard aujourd'hui, c'est le brossage dentaire. Si au XXIe siècle, chez l'homme, on en est encore à se brosser les dents, et que la grosse innovation, c'est d'être passé éventuellement d'une brosse manuelle à une brosse électrique, ultrasonique, une brosse qu'on appelle mécanisée, c'est qu'il n'y a pas mieux. Et donc, évidemment, ce brossage, il n'est pas souvent effectué parce que, un, Les problèmes buccolentaires ne sont pas très bien connus, la nécessité de brossage dentaire n'est pas très bien connue et beaucoup vont trouver ça un petit peu dérisoire de faire du brossage chez le chien alors que vraiment il en a besoin. Ce brossage et tous les soins de prévention ne peuvent pas s'effectuer bien du jour au lendemain. Le risque en tant que vétérinaire, c'est que si je dis à un propriétaire, une propriétaire de chien qui vient, qui commence à avoir des problèmes, qui n'a peut-être pas besoin de soins très lourds parce qu'on est peut-être costa de gingivite, Mais qu'il faut faire du brossage et que j'en reste là, que je n'explique pas plus, c'est que le propriétaire va vouloir faire dans la bouche de son chien ce qu'il fait dans sa propre bouche. Il va juste oublier que s'il a 35, 40, 50 ans, lui, il a mis des années à l'apprendre quand il était jeune. Et donc, ce n'est pas parce que je lui dis aujourd'hui qu'il faut brosser que ça va pouvoir être fait bien du jour au lendemain. Donc, il faut commencer progressivement. Et l'avantage de le faire dès que l'animal est jeune, c'est qu'il n'a pas encore de problème. On a le temps. Et c'est ce qu'on appelle de la prévention primaire, c'est-à-dire de la vraie prévention avant que le problème arrive. Par rapport à de la prévention, une fois qu'on a traité plein de problèmes et qu'on essaie juste d'entretenir pour éviter que les problèmes reviennent. C'est beaucoup plus difficile une fois que les problèmes sont déjà là. Ça consiste en quoi ? Habituer le chien à se laisser manipuler au niveau de la bouche, qu'il ne rushing pas, qu'il n'ait pas évidemment de réaction potentiellement dangereuse pour le propriétaire, ce qui serait inacceptable. Et donc, il faut l'habituer. Et le meilleur moyen pour habituer l'animal, c'est le renforcement positif et l'établissement de routine. C'est-à-dire, il va falloir y aller avec douceur en le récompensant. Et depuis la domestication des loups, le chien est très sensible au phénomène de récompense. L'homme a certainement attiré le loup dans les cavernes en lui proposant à manger au départ et a bâti un relationnel avec l'animal sauvage. Le chien est resté sensible à ce phénomène-là. Donc... On va au départ, tout bêtement, soulever les babines. On peut masser juste avec le doigt, les gencives, les dents, féliciter le chien, avoir des paroles encourageantes. Il ne comprend pas, c'est le ton de la voix évidemment. Et le récompenser avec une récompense qui peut être petite chose à manger, une croquette, petite friandise. Ça peut être également, surtout chez le chiot, du jeu, lui gratouiller le ventre, jouer à la balle. Mais il faut que... on associe cet acte à quelque chose d'agréable, pour que l'animal retienne ça. Et au début, on ne cherche pas à faire bien, on cherche juste à faire. Petit à petit, on va s'appliquer, on va manipuler, et jusqu'au moment où, grâce à ce renforcement positif, on va réussir à pouvoir manipuler toute la bouche du chien, mettre les doigts dans la bouche, masser avec le doigt. On n'a rien fait d'efficace à ce stade-là, mais si on ne passe pas par cette première étape, on ne pourra pas faire la suivante. La deuxième étape, C'est d'habituer le chien maintenant à ce que l'on va utiliser pour entretenir. Et ça, ça va être composé de deux types de produits. Un produit, gel dentaire pour chien. Alors, on n'utilise pas un dentifrice humain parce qu'un dentifrice, dans la terminologie, c'est un produit qui contient des agents moussants. Et donc, nous, évidemment, on se rince la bouche. Le chien, il ne va pas se rincer la bouche. Donc, on utilise des gels, même si parfois, il s'appelle les dentifrices, des gels qui, évidemment, n'ont pas besoin de rinçage. Il y a différents types de gènes, on y reviendra, mais on va déjà habituer l'animal à son contact, à son goût. Donc au départ, on le met sur le doigt et puis on masse avec le doigt. Alors il existe des petits doigtiers dans le commerce, mais ça n'a pas d'intérêt. Ça n'a pas d'intérêt en termes d'efficacité. Et en plus, je trouve qu'en particulier tout ce qui est ces doigtiers en caoutchouc un petit peu épais, au niveau du contact pour l'animal, c'est pas agréable et nous, on perd la sensation tactile. Donc, pour les gens qui ne veulent pas mettre directement le doigt parce qu'on se soucie d'hygiène, on se lave les mains après, ou parce qu'on a des petites blessures au niveau des doigts, on peut mettre des petits doigtiers en latex, des petits gants. Comme nous, on utilise des gants d'examen et que depuis la Covid, malheureusement, et qu'ils se sont bien répandus, ces petits gants, parce qu'on garde, c'est ce que nous, on utilise professionnellement, on garde cette sensation tactile. Et ça, c'est bien mieux. Et donc, on va habituer le chien au goût, au contact avec ce produit. Une fois que c'est fait. Là, on va passer à l'étape d'après qui est le brossage long terme. Alors, on utilise des brosses comme pour nous avec des poils souples ou ultra souples. Le but, c'est d'enlever des bactéries qui sont microscopiques. Ce n'est pas l'arracher du tartre qui est dur. Ce n'est pas la brosse à chien dents. Ce n'est pas la brosse en fer. Il faut quelque chose qui soit souple parce que les poils souples, ils ont deux caractéristiques. C'est que, un, par leur souplesse, ils vont pouvoir se courber et aller un peu au ras et sous la gencive. Et par le mouvement que l'on va imprimer à la brosse, un petit mouvement. soit rotatif ou un petit mouvement d'avant en arrière avec une amplitude limitée, ces petits poils vont se mettre à vibrer par le mouvement. Et donc, ils vont pouvoir passer et enlever évidemment les bactéries. Puisque à ce stade-là, ce qu'on veut, c'est enlever les bactéries. Et donc, on va sur cette brosse à poils souples. On trouve là le plus simple, très honnêtement. On utilise des brosses humaines, des brosses pour enfants à poils souples. Après, selon les marques, on peut recommander plus ou moins. En gros, c'est le plus simple. Il existe dans le milieu vétérinaire des brosses, mais elles sont très polyvalentes, très standards. Donc en fait, elles ne peuvent pas être bien habituées du plus petit au plus grand. Donc moi, je conseille des brosses humaines. Bon, voilà, c'est plus économique même. Et donc, on va mettre le gel dentaire pour le chien dans les poils de la brosse. On ne fait pas un gros ruban parce que le chien a un gros ruban par-dessus, un coup de langue, slurp, et il avale tout et il n'y a plus rien. On fait rentrer le gel dans les poils de la brosse. De telle façon à ce que quand les poils sont au contact de la dent et passent au rail sous la gencive, eh bien, ils soient enduits de ce produit. Alors après ce produit, il peut être de nature diverse. En fonction un petit peu du stade de la maladie, de la gravité de la maladie et de la puissance du produit. Il existe les mêmes possibilités, les mêmes produits pour l'homme. Si vous vous brossez les dents bien tous les jours, C'est l'action mécanique du brossage qui fait pratiquement tout le travail. Donc vous n'avez pas besoin, pour l'humain d'un dentifrice, pour le chien d'un gel dentaire, très très particulier, quelque chose de... très doux, qui contient pas grand chose, suffit, c'est juste un substrat intermédiaire. Par contre, si vous avez des problèmes particuliers, parce que vous avez une maladie qui est déjà beaucoup plus évoluée malheureusement, on n'arrive plus en prévention primaire, on arrive à un chien pour lequel on a déjà été obligé d'extraire pas mal de dents, et puis celles qu'on a pu garder, elles ne sont pas non plus totalement indemnes. Ou alors, on a des chiens qui, même jeunes, peuvent avoir des formes de maladies qui sont des formes beaucoup plus... agressives, qui sont plus intenses, qui progressent beaucoup plus vite. Ce n'est pas la négligence, ce n'est pas le temps qui passe, c'est qu'ils ont une forme de maladie beaucoup plus intense. Là, on va utiliser des gels dentaires thérapeutiques, c'est-à-dire des gels qui contiennent des agents antiseptiques, des agents antibactériens. Donc des produits connus pour leur efficacité, pour tuer les bactéries indépendamment du caractère mécanique de la brosse. Et là... Le produit le plus connu, le gold standard chez l'homme, chez l'animal, c'est un produit qu'on appelle la chlorexiline, qui est un antibactérien bien connu qui rentre dans des produits pour se laver les mains, qui rentre dans un certain nombre de gels dentaires thérapeutiques chez l'homme comme chez l'animal. Et sur le cul, on a un grand recul.

  • Speaker #1

    Et sinon, est-ce que c'est du coup tous les jours comme les humains qu'il faudrait le faire ?

  • Speaker #0

    Alors la règle est qu'il faut le faire le plus souvent et donc tous les jours. Moi, ma prescription aux propriétaires, c'est de leur dire, écoutez, il faut le faire progressivement et le faire sous une forme d'une routine. Toujours essayer de se mettre dans les conditions favorables aux propriétaires. Des fois, les gens me demandent à quel moment pour l'animal, je leur dis, ce n'est pas tellement pour le chien, ce qui est important, c'est pour vous. Si vous voulez faire ça le matin avant d'aller au travail, que vous êtes pressé, ce n'est pas le bon moment. Donc, choisissez le bon moment pour vous. Et puis faites-le toujours dans un contexte un petit peu identique. Si c'est un chien de petite taille, on va plutôt le mettre en hauteur pour être à sa hauteur. Et puis il saura que c'est un événement différent du reste. Et puis on le fait tous les jours parce qu'il y a des jours où on n'aura pas le temps. On va oublier. Et donc si on commence à compter, est-ce que je l'ai fait hier, avant-hier ? Comme on sait que l'efficacité a été démontrée pour le brossage comme pour tout l'effet de l'hygiène, sur une base... quotidienne. On sait que sur un chien qu'on prendrait jeune, pas spécialement prédisposé à cette maladie parentale, donc je dirais classique, qui n'est pas un sujet avec une prédisposition forte, eh bien un brossage minimum tous les deux jours serait acceptable.

  • Speaker #1

    Et alors, on a parlé des dentifrices pour chien. Est-ce qu'il y a des produits en phytothérapie qui fonctionnent ? J'ai entendu parler de l'huile de coco. de la propolis pour brosser les dents, de la mastication d'une branche de céleri, parfois même.

  • Speaker #0

    Il y a plein de choses évidemment que l'on voit. Il faut bien comprendre que l'hygiène est un domaine qui n'est pas régulé. C'est un petit peu comme quand on vous vend des pommades amégrissantes, rajeunissantes, tout ce que vous voulez. Ce ne sont pas des médicaments. Donc il n'y a pas d'office national, international qui vérifie et qui délivre. Donc tout le monde peut prétendre tout ce qu'il veut, pour peu que... le fabricant, le fournisseur fasse attention aux libellés et que les libellés ne soient pas un libellé médical. Et donc, on ne va pas pouvoir dire « fais disparaître la gingivite » , mais on peut dire « rafraîchis la bouche » , « rends les dents plus blanches » . Donc, on va trouver de tout. Dans ce tout, et c'est ça qui est malheureux, c'est qu'il y a des bonnes choses. Mais malheureusement, ces bonnes choses, divulguées par, je dirais, les gens qui ne sont pas spécialistes et... souvent malheureusement ceux qui parlent le plus sont ceux qui en savent le moins, c'est noyé dans un flot de choses qui n'ont pas tellement de sens. Dans ce que vous citiez, il y a des exemples intéressants. La propolis est un exemple intéressant. La propolis est un composé naturel qui est beaucoup étudié pour beaucoup d'applications et qui, là, a fait l'objet d'études scientifiques. Alors, on n'a pas des études scientifiques aussi nombreuses, aussi poussées que sur certains composés médicamenteux. parce que la réglementation oblige à les faire. Mais il y en a parce que, évidemment, les industriels, ils ne sont pas sectaires. Ce qu'ils ont envie, c'est de trouver quelque chose qui marche et qu'ils peuvent vendre. Le but, évidemment, d'une société, c'est de vendre pour pouvoir vivre. Et donc, ils n'ont pas le refus du tout de composés naturels. Et d'ailleurs, beaucoup de médicaments sont à la base des composés naturels. Naturel, phytothérapique, ne veut pas dire que c'est sans danger. Il y a des plantes qui tuent, donc ça ne veut pas dire sans danger. Et donc, il y a des choses comme la propolis, très intéressantes. La propolis a des propriétés antibactériennes, peut avoir des propriétés anti-inflammatoires. Après, la problématique, c'est qu'un médicament, il est régulé. C'est-à-dire que... Évidemment, en dehors de phénomènes de fraude, je m'approvisionne sur Internet par des choses fabriquées, je ne serai trop zou, mais c'est régulé. Le problème sur des composés comme la propolis, c'est qu'en fait, il est dépendant de la production. Mais la production, elle n'est pas industrielle, ce sont les abeilles. Et donc, il va y avoir évidemment une composition qui n'est pas une composition standard. Donc, les études scientifiques à l'heure actuelle montrent que la propolis est un composé intéressant, mais qu'on ne peut pas généraliser à tout. Parce que ça dépend à la fois, est-ce que c'est la propolis brute ? Est-ce que ce sont des extraits de propolis et comment les composer ? Puisqu'en fait, la propolis, ce n'est pas la propolis en tant que telle, elle contient un certain nombre de produits chimiques dedans, naturels. Et donc, ce sont ces extraits, comment ils ont été extraits ? Donc, la problématique en phytothérapie ou pour les produits naturels, c'est la production et le contrôle de ce que l'on a. Après, vous me citiez... L'huile de coco. Oui, l'huile de coco. Alors, l'huile de coco, c'est intéressant parce que... Je n'en ai pas entendu parler pour l'animal, je ne sais pas où vous l'avez trouvé, mais c'est intéressant. Ça, c'est quelque chose qui vient de la médecine traditionnelle indienne, où effectivement, il y a dans la médecine traditionnelle indienne, la possibilité de faire des bains de bouche avec de l'huile de coco. Et donc, c'est des bains de bouche qui sont faits parce qu'effectivement, cette huile comporte des composés chimiques qui sont intéressants. Sauf qu'il y a très très peu d'études scientifiques pour effectivement... supporter l'efficacité. Et puis, ça c'est un petit peu l'arnaque dans le milieu vétérinaire, c'est l'extrapolation de choses qui peuvent avoir une vérité scientifique à une utilisation qui n'a rien à voir. Ce que je veux dire par là, c'est qu'un certain nombre de composés sont connus. Il y a des études scientifiques chez l'homme qui ont été faites sous forme de bain de bouche. Mais le chien ne fait pas de bain de bouche. Un bain de bouche, c'est le fait de mettre un produit dans sa bouche et d'avoir un temps de contact suffisant avec les parois de la bouche, avec La paroi des dents ? Lorsqu'on fait croire que ce même produit, qui potentiellement aurait été prouvé comme efficace lors de bain de bouche, quand on le donne à un animal qui l'avale, et en une microseconde le produit se retrouve dans l'estomac, faire croire que c'est l'équivalent chez l'animal, pour moi c'est fallacieux. Donc moi, en tant que professionnel scientifique, je me fie à ce qui a été démontré scientifiquement, ce qui a été prouvé. Et on sait que la science progresse. Ce qui est vrai aujourd'hui peut-être sera faux demain. Peut-être que ce qui n'était pas connu aujourd'hui sera connu demain. Mais on évolue avec le temps. Et j'évolue au cours de ma carrière, comme tous les scientifiques, avec le temps, en fonction de ce qui a été montré ou pas.

  • Speaker #1

    Je pense que ça, c'est très clair. J'ai lu aussi, alors ça, j'ai lu et je constate aussi, la mastication est essentielle pour le chien et peut éviter de former de la plaque dentaire. Est-ce que vous êtes d'accord, c'est quelque chose en parallèle du brossage de dents qu'il faut régulièrement donner à mastiquer au chien pour que ce soit complémentaire avec le brossage de dents ?

  • Speaker #0

    La mastication est essentielle. Elle fait même partie du développement comportemental et du bon équilibre comportemental de l'animal. Le chiot joue et petit à petit de la têter avant même qu'il ait ses dents. Il prend et il va avec ses dents de lait hacher, mastiquer si on peut dire. Donc oui, évidemment, c'est totalement essentiel. À la fois sur un plan comportemental, on voit que dans l'enrichissement comportemental de l'animal, avoir des choses qu'il peut prendre, qu'il peut mâcher, c'est très très bien. Et pour le domaine qui m'intéresse, pour les dents, c'est intéressant. Il y a juste un mais, c'est que ça dépend quoi et comment. Parce qu'il faut bien se souvenir que le chien, à la base, est un carnivore, sur le plan zoologique, mais sur le plan également alimentaire, carnivore. opportuniste. Il ne mange pas comme le chat qui est un carnivore pur, principalement qu'une alimentation carnée, mais c'est quand même un carnivore opportuniste. Et sur le plan zoologique, ces mâchoires, ces dents, ont été développées comme telles ou ont été sélectionnées par la nature comme telles. Et donc, il a des mâchoires qui ne peuvent s'ouvrir que par des mouvements d'élévation et d'abaissement. Il n'a pas de mouvements ou très très peu de mouvements latéraux comme nous. Donc il ne peut pas mâcher, mastiquer, au sens où on l'entend. Nous, c'est-à-dire avoir un aliment qu'on va... prendre dans notre bouche, réduire en écrasant par des mouvements à la fois verticaux, mais également des mouvements latéraux. Parce que nous, en tant qu'omnivores, il faut qu'on broie l'aliment, qu'on le mélange à notre salive qui contient des enzymes qui vont commencer la digestion, parce que chez l'homme, la digestion commence dans la bouche. Chez les carnivores, il en est tout autre. Le carnivore, sa bouche, c'est une usine à tuer, à découper, à dépecer. Ses grandes dents, les canines, dit l'écrot. Cerf va attraper la proie. À partir du moment où il aura attrapé la proie, tué la proie, il va arracher avec ses petites incisives des lambeaux de chair. Et puis, les gros morceaux, il va les cisailler, les découper avec ses grosses dents du fond, dont celles dont je parlais pour tous les carnivores qui sont les carnassières. Et donc, le chien ne mastique pas vraiment, il ne mâche pas vraiment. En fait, il prend, il découpe, il broie un peu avec les dernières molaires et il avale tout cru. Parce qu'il est fait pour, la digestion commence dans l'estomac. Et pour bien avaler, il englobe ce bol alimentaire d'une bonne quantité de salive bien gluante. pour que ça lubrifie bien et que ça passe bien dans les œufs âges pour arriver jusqu'à l'estomac. C'est pour ça qu'il y a une grosse quantité de salive produite chez les carnivores. Et donc, il faut encourager ce phénomène-là. Mais c'est évident que du coup, quand on alimente un chien avec des croquettes, si on prend la croquette sur le plan général, si elle est petite, si c'est une croquette où dès qu'on met de la pression dessus, elle s'écrase et c'est de la poudre. La capacité à... encourager des actions mécaniques au niveau des dents, elle est très faible. Et puis le jour où le chien vomit ses croquettes, vous voyez qu'elles sont intactes. Donc même quand on entend croc-croc, il en croque deux, il en avale dix. Donc l'effet mécanique est intéressant, mais il sera d'autant plus intéressant qu'il est obtenu avec des choses adaptées. Alors pour les croquettes, ce sont plutôt des croquettes de plus grande taille. Des croquettes pas trop dures, plutôt mi-dures ou souples. C'est-à-dire en fait il faut que la dent pénètre dans la croquette qui est assez volumineuse pour nécessiter de ne pas être gobée d'un seul coup et que cette dent pénétrant dans la croquette, les parois de la dent viennent frotter l'eau de la croquette. Donc comme une raclette qu'on passerait sur la vitre, on enlève des saletés là. La croquette, par phénomène de frottement entre la croquette et les dents et entre les dents entre elles avec du substrat alimentaire entre les dents, eh bien ça vient racler la surface et enlever de la plaque dentaire. Donc cette action mécanique de frottement, elle est fondamentale. Il y a beaucoup d'études qui ont montré ce rôle bénéfique. Alors ça, c'est connu sur des études depuis les années 60. À côté de ça, on peut rajouter d'autres choses, qui sont d'autres substrats à croquer, à dilacérer, à mâcher. Alors, soit des choses qui sont des choses naturelles, soit des choses qui sont fabriquées. Dans les choses naturelles, il y a tout ce qui est très très dur. Et là, évidemment, par le passé, moi, dans le début de ma carrière, on était confronté aux os à moelle qu'on prenait chez le boucher. Donc cet os dénué de quoi que ce soit et qu'on donne aux chiens. Alors évidemment, on donne aux chiens carnivores quelque chose qui a un goût d'animal. Il va se précipiter dessus et le croquer. Le problème, c'est qu'il va venir taper ses dents sur quelque chose qui est de l'os très compact. Donc l'os à moelle, c'est quoi ? C'est des tranches de fémur de vache. Et donc c'est très, très dur. C'est de l'os cortical. Ça, c'est le meilleur moyen pour se casser les dents. En plus, il y a le côté sanitaire. Bon, alors si c'est chez le boucher, ça va. Si c'est des trucs qu'on traîne un peu, c'est pas terrible. De nos jours, ça existe toujours, mais ça a été remplacé par le marketing, par la pub, par des gens qui vendent des choses qui sont très, très dures, qui sont des boîtes de serre, des boîtes d'un, des sabots, des cornes de buffle, mais des choses qu'un carnivore n'irait jamais manger. Si on prend les carnivores charognards qui broient des os comme la hyène, mais la hyène, sauf si elle manque de proie, elle va laisser la carcasse. C'est-à-dire qu'il y a des études qui ont été faites en Afrique chez les hyènes qui montrent que si effectivement elles ont des proies et des proies suffisamment régulièrement, elles vont manger toutes les chairs, mais que la carcasse et les os durs, alors oui les petits os peut-être au niveau des côtes, mais les os vraiment durs, le fémur de l'antilope... Elles ne vont pas le croquer. Si l'aïe ne le fait pas, le loup ne le fait pas. Et le chacal et les chiens errants ne le font pas plus.

  • Speaker #1

    Oui, c'est pour ça que j'allais vous demander. Je pense qu'au niveau de la mastication, déjà, quoi qu'il arrive, j'ai l'impression que c'est dur pour n'importe quel âge. Mais c'est là que c'était intéressant et que les personnes de la communauté avaient envie de comprendre et de savoir. C'est en fonction de l'âge du chien, qu'est-ce qu'on peut lui donner à mâcher ? Par exemple, on voit des chiots qui mangent des cornes de buffle. La mâchoire, on sait avant quatre mois, même au niveau des dents, rien n'est encore définitif. C'est une aberration au final.

  • Speaker #0

    Alors, c'est pas que pour le chiot.

  • Speaker #1

    Et même par la suite, oui.

  • Speaker #0

    Cante de buffle, sabot, boîte de serre, boîte d'un, et on pourrait même mettre les fromages de Yac qui sont très très durs. Ça n'a aucun intérêt. Moi, aujourd'hui, à chaque fois qu'on a un chien qui se casse la carnassière maxillaire en haut, qui est une dent, qui est, on va dire, la lame de ciseaux supérieure de notre grosse cisaille, celle qui vient au contact, et qu'on a un chien jeune, moyen, qui s'est cassé la dent et qu'on demande... Il a eu des bois de serre, il a eu des bois de dain, il a eu des choses comme ça.

  • Speaker #1

    Vous en avez eu en consultation ?

  • Speaker #0

    Régulièrement, régulièrement. J'ai rarement maintenant des gens qui disent « Ah mais je lui donne des Ausha moelle » , ça arrive. Et même les gens qui donnent du barf, beaucoup ils donnent du barf broyé, donc les eaux ne sont pas intactes. Donc non, ces choses-là ne devraient pas être données. Alors oui, ça va bien décaper la dent, elle manque, ça va la casser. Si on voulait des choses dures, prenez du dur mou. Il y a une étude qui a comparé l'équivalent de l'os amoile, l'os amoile, l'effet mûr de bovin, à la tête de l'os lépiphyse, qui contient de l'os spongieux, et qui montre que l'effet est bien meilleur dans l'os spongieux qu'au niveau de l'os compact. Pourquoi ? Parce que les dents pénètrent dedans. Le problème ? C'est que, dans l'étude, ils en donnent tous les jours. Et ce sont des os qui sont stérilisés. Ils en donnent tous les jours. Parce que dès que l'animal commence à l'attaquer, il faut l'enlever. Il ne faut pas qu'il en avale trop de morceaux. Et puis dans l'étude, ils montrent qu'il y a des lésions. Parce qu'il y a des morceaux qui se mettent entre les dents, qui viennent blesser. Donc il n'y a que des inconvénients. Donc si on voulait donner quelque chose comme cela, il faudrait que ce ne soit pas trop dur. Et il faut le contrôler surtout. On ne peut pas le donner au chien et le laisser tranquille. Il faut le contrôler. et lui enlever dès qu'il commence à y aller un peu trop fortement. Donc en gros, il vaut mieux utiliser des choses qui sont prévues pour se rompre. Et donc là, on a des choses qui sont des choses artificielles. Alors, il y a des choses qui sont plus souples, naturelles, comme les peaux, ce qu'on appelait dans le temps les peaux de buffe, les choses comme ça.

  • Speaker #1

    Peaux de fer,

  • Speaker #0

    on en a aujourd'hui. La peau de bovin, ça c'est du collagène, c'est-à-dire une protéine, et puis la plupart du temps... Il va y avoir des matières grasses un petit peu dessus. Donc, ce n'est pas terrible. Alors, ça, sur le plan, là, pas nutritif, ce n'est pas ma spécialité. Sur le plan mastiqueur, ça peut être intéressant. Il y a beaucoup d'études qui ont étudié ça depuis 20-30 ans. Mais comme c'est des choses pas très digestes, en fait, dès que c'est ramolli, il faut les enlever, il faut les mettre à la poubelle. Donc, le chien, ce n'est pas mal parce que là, il n'a pas tellement de risque de se casser, de s'abîmer les dents. Ça va se ramollir au fur et à mesure avec la salive. Alors, ça devient... tout gluant, tout blanchate, moche.

  • Speaker #1

    Mais au moins, ça fait travailler les mâchoires.

  • Speaker #0

    Il faut le mettre à la poubelle après. Il ne faut pas laisser le chien manger des morceaux. Et puis après, il y a les choses qui sont des choses alimentaires qui vont être rompues. Donc, tout ce qui est les parts à mâcher sous forme soit de protéines d'origine animale, de protéines végétales. Après, pour les partisans de je veux l'un ou l'autre, il y a des différentes choses, mais qui sont prévues, fabriquées pour pouvoir en fait se rompre avec. l'impact et avec l'imbibition par la salive. Et c'est prévu pour être mangé. Alors la seule précaution pour ces choses-là par rapport au reste, c'est que ça apporte de l'énergie. Parce que ce sont des éléments nutritifs. Alors c'est le côté positif, c'est que c'est prévu pour être mangé. Mais par contre, ça apporte de l'énergie. Donc là, évidemment, comme quand même une maladie du chien moderne, c'est plutôt le surpoids que d'être trop maigre, il faut bien évidemment vérifier. Si on donne quelque chose qui apporte un tiers... ou un quart de la quantité énergétique journalière à un chien de petite taille, au travers de ces choses-là, c'est aucun problème. Mais il faut réduire l'apport d'aliments pour compenser.

  • Speaker #1

    Ce que généralement, peu de personnes font. Et je pense qu'on peut donner un exemple. Par exemple, les dentatix. Maintenant, je comprends avec votre explication qu'au niveau de sa consistance, c'est intéressant parce qu'il peut se rompre. Alors après, il y a des chiens, le problème, c'est qu'en deux secondes, il... il le croque une ou deux fois et il l'avale. Et donc, je ne sais même pas s'il y a eu un effet intéressant.

  • Speaker #0

    C'est plus compliqué que ça. Moi, je ne suis pas du tout expérimenté en nutrition. On pourrait en parler avec un spécialiste de nutrition. Mais en fait, ces composés-là, ils sont très intéressants sur le plan mécanique parce que le processus de fabrication permet de contrôler la consistance, la texture. Et donc, après, il y a des tests en laboratoire qui se font avec des machines qui montrent l'indentation, c'est-à-dire comment on pénètre à l'intérieur du matériau avant qu'il se rompre. Et donc là, on peut totalement contrôler. Donc ça, c'est très intéressant. Après, comme on en parlait précédemment, le chien à la base, il ne croque pas, il ne mèche pas, il dilacère, il découpe. Donc, il faut des choses volumineuses par rapport à la bouche du chien. Mais ça, c'est pareil que les croquettes. Et le problème, c'est que c'est le propriétaire qui achète, ce n'est pas le chien, parce que lui, il ne sait pas. Et donc, le propriétaire, pareil pour les croquettes, sa satisfaction, c'est que le chien, il est en bonne forme, tout va bien, s'il mange bien et rapidement son aliment. Si on lui donnait, plutôt que lui donner 15 croquettes, 3 grosses, et qu'il passe du temps, moi je l'ai vécu dans ma propre famille, qu'il passe du temps, c'est « pauvre chien, c'est trop dur, il met du temps » . Dans la nature, il va lui faire du temps pour mastiquer. Les études de mastication dans la nature montrent que l'animal, il va passer 15 minutes, et chez l'animal sauvage, peut-être une vingtaine de minutes à mastiquer. Donc, il faut des choses qui soient volumineuses pour l'obliger. Donc, ces composés-là, vous citiez dans le Tastic, le Greenies, il y en a plein comme cela, différents fabricants en fond, il faut effectivement prendre des articles à mâcher qui sont suffisamment gros. Je ne sais pas du tout si c'est obligatoire, mais moi, j'avais déjà regardé il y a quelques années, les fabricants ou la plupart marquent l'énergie pour 100 grammes. Donc, si vous avez un bâton qui fait 100 grammes, vous savez, s'il fait 50 grammes, vous divisez par deux. Donc, vous savez. Et donc, évidemment, il va falloir adapter la ration.

  • Speaker #1

    C'est ça qu'il faut garder en tête.

  • Speaker #0

    Après, pour tous ces composés naturels par rapport à ce qui est produit industriellement, il faut faire attention, c'est la provenance. Il y a des études, il y a eu une étude de mémoire canadienne, il y a eu quelques études sur les contaminations par les salmonelles. Parce que ce genre de produit proposé largement par internet ou autre, souvent c'est la provenance, pas très très cher. Et c'est des provenances où les régulations sanitaires ne sont pas les mêmes que chez nous. C'est-à-dire qu'il y a des normes sanitaires en Europe qui ne sont pas forcément les mêmes partout dans le monde. Et donc beaucoup de ces produits, à moindre coût, ne proviennent pas. deux pays avec une législation européenne. Ils ne sont pas traités, ni chimiquement, ni thermiquement. Alors, ils ont bon goût ? Parce qu'évidemment, on le sait très très bien, quand vous avez des bactéries, en particulier des coliformes, qui se développent, ça donne un petit goût. Et votre agouc a un bon goût, vous avez après une bonne intox derrière parce qu'il a mijoté à trop basse température pendant trop longtemps à l'air libre. Et donc, on a des produits, les oreilles de cochon, des lamelles à mâcher, en collagène, des choses comme cela, qui sont dans des emballages... Des grands paquets avec des choses qui sont un petit peu brunâtres, qui ont bon goût pour le chien. Mais il y a des études bactériologiques qui ont montré qu'en termes de contamination, c'était assez catastrophique. Donc ça, c'est le paradoxe du propriétaire qui veut bien faire, qui fait attention à la qualité de ce qu'il donne son chien et qui, d'un autre côté, donne quelque chose qui n'est pas du tout, sur le plan sanitaire, bon.

  • Speaker #1

    On va maintenant s'intéresser au type de maladie. Vous en avez déjà parlé précédemment. Mais alors, j'aimerais bien qu'on puisse parler... des détartrages. C'est une question qui revient souvent. À partir de quel âge ? À quelle fréquence ? Comment le faire ? Est-ce que c'est une anesthésie locale ? Est-ce que c'est une anesthésie générale ? Est-ce que vous pouvez nous en dire un petit peu plus là-dessus ?

  • Speaker #0

    Alors ça, c'est un sujet, on va dire, passionnant et récurrent. Parce que le terme de détartrage, la plupart du temps, est impropre et mal utilisé. Parce que ce terme, il renvoie à la pathologie buccal humaine, c'est-à-dire vous allez chez le dentiste, il vous détarte, c'est-à-dire quoi ? Il enlève le peu de tartre qu'il y a au-dessus de vos gencives sur une personne qui se brosse les dents, mais qui se brosse, comme nous tous, pas parfaitement les dents. Et à certains endroits, comme les dents sont mal brossées, il y a du tartre qui se forme. Et ça, ce n'est pas la situation canine. Nous, c'est la révision des 500 000 à chaque fois. C'est-à-dire que ça, c'est vrai si vous brossez les dents de votre chien. Et donc, le détartrage tel qu'on l'entend, malheureusement, eh bien, il correspondrait à un chien à qui on brosse les dents dès le jeune âge. et qui malgré tout, parce qu'on ne brosse jamais parfaitement, un peu tartrent à certains endroits. Mais ce n'est pas ce qu'on voit tous les jours. Ce qu'on voit, ce sont des animaux qui n'ont jamais eu soit d'hygiène, soit qui ont une hygiène qui n'est pas adaptée, et qui ont un stade d'infection qui est bien pire. Et ce qu'on fait, ce n'est pas des tartrages, c'est de la chirurgie de la bouche. C'est-à-dire que oui, il va falloir enlever la couche superficielle, mais si je m'arrête là, ça ne sert à rien. C'est comme si j'ai tondu les poils du chien pour l'opérer, mais que je n'ai pas fait l'incision, que je n'ai pas été à l'intérieur. Donc oui, il faut enlever cette couche superficielle, mais surtout, il va falloir voir quels sont les dégâts en profondeur. Et là, le détartrage ne correspond qu'à cette première partie. Donc ce terme, malheureusement, est un terme fourre-tout qui regroupe des choses qui n'ont strictement rien à voir. Mais même que je combats dans la profession, il ne faut pas appeler tous les soins de la bouche un détartrage. Ça ne correspond strictement à rien. On fait de la chirurgie de la bouche, on va identifier sur les 42 dents les dents qui sont... Un peu déchaussé ? Beaucoup ? Pas du tout. Au travers d'un examen qui sera dans un premier temps en consultation, un examen de repérage, où on va pouvoir, par habitude, voir qu'à certains endroits, on voit le début de la racine, qu'on voit l'espace entre les racines, qu'on voit que la gencive est un peu ourlée, qu'éventuellement il y a un petit peu de puits qui sort dessous. Et tout ça va nous conduire au fait qu'il y a manifestement une infection et qu'il va falloir faire un diagnostic beaucoup plus précis. Ça, c'est j'ai regardé la voiture de l'extérieur, mais je n'ai pas soulevé le capot pour voir le moteur. Et donc là, il va falloir un axe sous anesthésie générale. Il n'y a pas d'autre moyen. efficace et honnête d'aller faire des soins dentaires que de faire des soins sous anesthésie générale. Parce qu'on ne peut pas apprendre à l'animal à garder la bouche sans bouger, ouverte pendant un quart d'heure, une demi-heure ou plus, comme vous pourriez le faire chez le chirurgien dentiste. Il va falloir faire un examen sous anesthésie générale qui, là, va, une fois qu'on a enlevé cette couche superficielle de tartre, donc le dit des tartrages, va permettre d'aller voir ce qui se passe sous la gencive au travers d'un examen avec des petits instruments. au travers de radiographies dentaires, qui va voir ce que les yeux ne peuvent pas voir, ce qui se passe au niveau de l'os et des racines. À partir de là, sur les 42 dents, on va peut-être décider qu'il y a une dent enlevée, il y en a peut-être 5, il y en a peut-être 10, il y en a peut-être 15. Parfois, il y a toutes les dents enlevées, parce qu'au stade où on l'amène, la maison s'écroule et qu'on ne peut pas réparer et remettre une couche de papier peint. Et donc, c'est ça ce à quoi on est confronté. Et ça, souvent, malheureusement, c'est mis derrière ce terme de détartrage. Mais c'est évidemment... pas la réalité des choses. Alors, tous les combien ? Là, il n'y a pas de régularité, c'est-à-dire que vous feriez faire à votre chien, dès le jeune âge, un détartrage tous les ans. Mais sans jamais rien faire pour entretien, la maladie, elle progressait de la même façon. Parce que quand vous enlevez le tartre, vous enlevez ce qui s'est accumulé depuis un certain temps. Mais ça n'a pas de caractère préventif pour l'avenir. Et donc, un détartrage, dire « je dois faire un détartrage tous les temps » n'a pas de sens. Par contre, comme derrière ce terme de détartrage, en fait, On parle d'autre chose, c'est qu'il faut que je fasse voir la bouche de mon chien, il faut qu'elle soit examinée. Donc par contre de dire, il faut que je vois le vétérinaire pour faire un examen de la bouche, pour regarder et décider s'il y aura des soins à faire, et ça peut-être qu'une fois par an, ou si je sais que mon chien est un petit caniche, un petit york, particulièrement prédisposé peut-être tous les six mois, ça, ça a du sens. Et là, on déterminera. Il n'y a pas de règle. Je peux avoir besoin de faire des soins très régulièrement chez un. et pas chez l'autre. Et évidemment, la différence est une différence individuelle, à la fois de gabarit, on en a parlé, mais également d'individu. Je peux avoir un Yorkshire à 10 ans avec toutes ses dents et un autre Yorkshire à 3 ans à qui on est obligé de les enlever toutes. Il y a des différences. Et dans ces différences, le fait de faire de l'hygiène, évidemment, quotidienne, aura une action ou pas. Donc, quand nous, les gens appellent, dire « Est-ce que vous pouvez faire un détartrage ? Quel est le prix de la détartrage ? » Je ne peux pas vous dire. Je fais déjà une consultation médicale. Il faut voir l'animal, ce n'est pas à distance. Et en plus, ça ne correspond à rien. Parce que toutes les expériences, on me dit, il n'y a rien. Quand je regarde, je trouve beaucoup de choses. Donc, anesthésie générale, obligatoire. Et en complément, on fait des anesthésies locales. Mais l'anesthésie locale, elle a un but, c'est d'enlever la perception douloureuse. Elle n'a pas pour but de faire que le chien ne bouge pas. Vous, la prochaine fois que vous allez chez le dentiste, essayez de vous lever et de partir. Ce n'est pas l'anesthésie locale qui va vous en empêcher. Vous verrez que le dentiste, il aura beaucoup de mal à vous faire les soins.

  • Speaker #1

    Mais c'est parce que je vois certains chiens sur les réseaux sociaux que je suis qui sont très calmes et très consignants. Et quand on sait que c'est qu'eux, entre guillemets, enlever la plaque dentaire, qu'ils le font en anesthésie locale. Donc ça, je voulais savoir si ça vous a plu. Mais non,

  • Speaker #0

    parce que si vous voulez, comment je peux savoir si mon chien n'a rien si je n'ai pas regardé ? Regarder, ça va vouloir dire passer avec des instruments sous la gencive. Quand votre dentiste, même pour vous, humain, Il doit faire un détartrage, mais à un endroit, il y a un peu trop. Et il va passer sur l'agence et il vous fait une locale pour ne pas que vous ayez mal pour pouvoir le faire. Donc, oui, vous le faites. Mais en fait, vous nettoyez ce que vous voyez. Moi, je prends souvent l'exemple en consultation de dire aux gens, écoutez, c'est comme si chez vous, vous passez le balai dans la cuisine devant les meubles, mais vous n'allez nettoyer jamais sous le canapé, dans le salon, rien. Ah, vous avez l'impression que c'est propre. Au bout d'un moment, ça va sentir mauvais. Ben, c'est ça. C'est-à-dire que nettoyer ce qu'on voit sans s'assurer jamais qu'il n'y a rien au-delà. de ce qu'on est capable de voir avec les yeux, ce n'est pas du travail. Donc, si on veut faire, entre guillemets, de détartrage comme cela, non, on ferait bien mieux de vérifier qu'il n'y a pas de problème et de brosser. L'action qui peut être faite au quotidien, à la maison, sans anesthésie, sans rien, c'est le brossage. Alors, d'un côté, on ne voudrait pas brosser, mais d'un autre côté, on voudrait pouvoir faire des soins tellement d'un l'envers. Il faut être raisonnable.

  • Speaker #1

    On voit même des petits outils de détartrage qui sont vendus. Et je vois certaines personnes qui le font chez elles.

  • Speaker #0

    Ah oui, malheureusement. Et moi, ça m'est arrivé avec des chiens éleveurs, des gens qui connaissent bien, qui font ça. Ils viennent me voir et ils me disent « Ah, je ne comprends pas, toutes les danses mobiles, il faut que vous fassiez tout ce que vous pouvez pour les conserver. » Et pourtant, l'aspect de la bouche est beau. Donc, je reprends mon interrogateur et vous découvrez que les gens font ça. En fait, ils enlèvent tout ce qu'ils voient, mais ils n'ont jamais enlevé ce qu'ils ne voyaient pas. Ça ne sert strictement à rien, sauf à être à l'heure. Et le jour où vous voyez la maladie, qui a évolué de sous, il est trop tard, vous ne pouvez plus agir. C'est le jour où vous voyez que c'est tout pourrissu les meubles, et vous vous dites, je ne comprends pas, pourtant ça avait l'air beau. Ah mais ça fait 15 ans que je n'ai jamais nettoyé dessous. Ah bah oui, ça fait 15 ans que c'est pourri dessous.

  • Speaker #1

    Non mais je pense que c'est important de le dire. Et on se pose aussi souvent la question pour des chiens très âgés. Ma chienne, elle a 11 ans, elle a pas mal de tartres. Bon, le vétérinaire me dit, il n'y a pas besoin d'aller à un détartrage. Mais souvent on se dit, quel est le rapport bénéfice-risque de lui faire subir une anesthésie générale, de ne plus avoir de tartres, mais en même temps elle est âgée. Comment on sait ça ?

  • Speaker #0

    C'est tout le but de la consultation. C'est tout le but de la consultation, c'est qu'il n'y a pas de réponse. Parce que vous parliez très justement du bénéfice-risque. Donc ça veut dire qu'il n'y a pas de réponse préétablie. C'est un cas individuel. Votre chien est très âgé, ou pas forcément très âgé, mais il a des gros problèmes de santé. Et les problèmes dentaires sont mineurs. Mon ratio bénéfice-risque, c'est que l'anesthésie est un acte à risque, chez l'homme comme chez l'animal. Alors attention, il y a des règles. Ici à l'hôpital, il y a des vétérinaires anesthésistes. Ils ne font que ça. Ce n'est pas moi qui fais l'anesthésie. Ils sont bien plus performants que moi. Mais même eux... tout comme l'anesthésiste en humaine, eh bien, ils ne vous diront jamais que le risque est zéro. Donc, le risque est là. Mais si, par contre, le problème dentaire que vous avez, que vous négligez aujourd'hui, eh bien, ce problème, il va continuer. Et à un moment donné, il va devenir crucial. Eh bien, votre bénéfice risque, il se déplace. J'ai vu cette semaine deux chiens très très âgés. Mais ces chiens, depuis qu'ils ont une dizaine d'années, on leur dit, ah ben non, il ne faut plus faire d'anesthésie, d'étorage, ben oui. Mais si mon chien a 12 ans, je dis, ah non, il est trop vieux, il y a trop de risques. S'il vit 12 ans et demi, j'ai raison, il sera mort. Mais s'il vit 17 ans ? À 17 ans, moi, maintenant, on va me voir en tant que spécialiste et je vais dire, oui, mais maintenant, il y a un réel risque. Donc, cette histoire de dire il y a une limite, elle est totalement fausse. C'est du cas individuel. Mon chien a 15 ans, il peut être en meilleure forme qu'un autre à 12. Donc, c'est une histoire d'évaluation, mais évidemment, comme l'anesthésie est un acte à risque, alors ça passe par une évaluation vétérinaire. Ça passe par un examen clinique, ça va passer par des examens sanguins, ça va passer, si à l'auscultation on entend un souffle cardiaque, par un examen cardiaque. Parce que le but de l'anesthésiste, c'est pas d'éliminer les problèmes, il doit faire avec. Mais en fait, il pourra bien mieux les aborder s'il sait ce qu'il a en face de lui. Moi je dis toujours en consultation, c'est comme si vous traversiez la route. Vous pouvez traverser la route lorsque le feu est rouge pour les voitures, au passage clôté et en regardant à droite et à gauche. Vous pouvez pas... éviter que peut-être un chauffard déboulera et vous renversera. Ou vous pouvez traverser la route n'importe où, à n'importe quel moment, le nez sur votre portable. Le risque n'est pas le même. Baisser ça en anesthésie, c'est qu'on va évidemment prendre un certain nombre de précautions pour faire en sorte que risque il y a, on ne peut pas le nier. Je ne dirai jamais que l'anesthésie est un acte sans risque. C'est un risque raisonnable et raisonné. Et on va prendre toutes les précautions pour connaître ce qui peut arriver. Parce que l'anesthésiste agira bien mieux s'il connaît d'avance ce qui peut arriver, plutôt que s'il le découvre à ses dépens, en plein milieu de l'anesthésie. Mais c'est ce qui se fait chez l'homme de la même façon.

  • Speaker #1

    J'entends. Et juste pour les caries, est-ce que ça peut se voir lors d'un examen clinique comme ça, où vraiment il faut justement endormir l'animal et voir, ou vous pouvez le voir à l'œil nu ?

  • Speaker #0

    On va tirer un peu sur la carie, c'est excessivement rare, c'est de la pathologie humaine, c'est excessivement rare chez l'animal. Chez le chien, parce que ce sont des carnivores, ils n'ont pas des dents de la même forme. Ils n'ont pas le même pH salivaire, ils n'ont pas le même type d'alimentation et donc ils n'ont pas le même type de bactéries dans la bouche. Les caries, c'est moins de 4% de la pathologie buccodentaire chez l'animal et considéré inexistant chez le chat. D'accord ? C'est de la pathologie humaine, ce n'est pas un problème chez l'animal.

  • Speaker #1

    Et les chiens avec l'âge, ils perdent leurs dents ?

  • Speaker #0

    Alors non ! Alors ce n'est pas une fatalité. Ils ne les perdent pas si elles sont saines. Ils perdent leurs dents parce qu'en fait, elles souffrent de maladies ignorées depuis longtemps.

  • Speaker #1

    D'accord. Et une dent qui bouge, qu'on voit qui bouge, là ça donne lieu à un examen ?

  • Speaker #0

    Alors une dent qui bouge c'est anormal, c'est comme le mur de la maison qui bouge, c'est qu'il y a quelque chose. Donc la dent qui bouge c'est parce que l'os qui attache la dent a été détruit. Si l'os a été détruit, c'est à cause des bactéries qui l'ont détruit.

  • Speaker #1

    Donc consultation vétérinaire.

  • Speaker #0

    Donc consultation.

  • Speaker #1

    Et on parlait de douleur chez le chien, la douleur dentaire je trouve que c'est compliqué parce qu'on ne s'en rend pas vraiment compte. Ça peut être très très douloureux pour le chien et derrière il peut justement avoir même une agressivité avec d'autres chiens qu'on ne se rend pas compte qu'à la base c'est la douleur à la dent. à la mâchoire ou à la langue, est-ce qu'il y a une manière de le repérer ? Un chien qui ne mange plus ?

  • Speaker #0

    Alors la douleur chez le chien, le problème c'est qu'évidemment, c'est quelque chose qui est ressenti par l'animal et donc il l'évoque lui plus ou moins et que la plupart du temps, on va se rendre compte que des douleurs importantes parce qu'on s'attend que l'animal crie, gémit et des changements de comportement importants. Évidemment, ça ce sont des signes de douleurs importantes. Au départ, la douleur, elle va entraîner une tienne, entre une gêne faible ou une douleur, c'est un peu une appréciation personnelle. Donc... Ça peut être le chien qui mange moins, alors s'il a des articles à mâcher, qui prend plus ses articles à mâcher ou qui veut un peu moins de ses croquettes. Le chien qui fait des mouvements de bouche particuliers en mangeant, qui bave un peu plus. Évidemment, s'il y a des saignements, c'est plus alarmant. Voilà, des choses comme cela. C'est toute modification du comportement de l'animal en relation avec l'utilisation de sa bouche. Donc, ça peut être relationnel dans le jeu. Ça peut être par rapport à sa phase d'alimentation, comment il mange. Et là, évidemment, c'est un peu, je dirais, fonction de chaque propriétaire, comment il perçoit un petit peu la relation avec son animal et comment il l'observe. Et puis, évidemment, après, il y a la mauvaise odeur qui vient rajouter là-dessus, la mauvaise haleine qui fait que... C'est un faisceau d'évidence qui fait qu'on va aller consulter. Dans l'incertitude, on consulte. Moi, il m'arrive qu'on vienne me consulter pour quelque chose et qu'au final, je dise non, ce n'est pas la bouche. Ou oui, il y a des choses à la bouche, mais ce n'est pas ça. Mais il vaut mieux s'entendre dire, écoutez, ce n'est pas ça. Alors, ça ne peut pas être autre chose. Plutôt que de négliger et qu'on vienne me voir ou qu'on veuille un rendez-vous en urgence parce que le chien, il a toute la face de gonflé. Et quand on pose des questions, ça fait des mois qu'il a commencé à avoir des problèmes. Moi, ça, c'est le cas. qui encombre également les hôpitaux d'humains. C'est-à-dire qu'on laisse traîner les choses et puis après, on va au service des urgences parce que là, ça ne peut plus attendre. Parce qu'au départ, ce sont des changements subtils.

  • Speaker #1

    D'accord. Quand on a plusieurs chiens, j'ai remarqué, moi, quand j'avais deux chiens, le mâle allait vers la femelle et lui léchait la bouche. Et là, je me suis rendu compte qu'il y avait un problème. Et souvent, elle, elle ne manifestait pas la douleur. Il est allé, je suis allé chez le vétérinaire, car regardez, une première fois, on m'a dit, il n'y a rien. Je reviens à la maison, l'autre chien. continuent de lui lécher la bouche. Je me suis retournée voir le vétérinaire. Un autre vétérinaire m'a dit qu'il y avait une dent qui bouge. Ils l'ont emmené d'état de trajet. Il a commencé à avoir un abcès. C'est intéressant de voir les interactions quand on a plusieurs chiens. L'autre chien peut aussi nous montrer...

  • Speaker #0

    Ce que vous relatez,

  • Speaker #1

    c'est l'odeur.

  • Speaker #0

    C'est juste le pouvoir d'éduction olfactif du chien. C'est-à-dire que votre chien, vous savez bien, on a beau l'échoyer... Ils adorent aller dans la rue, aller ramasser le truc qu'ils sentent le plus mauvais possible. Que nous, on ne veut surtout pas se rouler dedans quand c'est des chiens. C'est ce tempérament-là. Et donc là, votre chien a détecté sur l'autre une odeur qui lui plaît, qui nous rebute. Et c'est un signe.

  • Speaker #1

    Mais c'est intéressant de le savoir parce qu'il y en a qui peuvent se dire,

  • Speaker #0

    il lui fait des bisous. Il faut être sensible à ce que vous servez. Vous savez bien, c'est aujourd'hui les chiens qui sont utilisés comme des nés. qui sont utilisés comme des nez de détection. Il y a eu des études pour la Covid, il y a des études sur certains cancers comme le mélanome, où le poule varolfactif de l'animal est tellement supérieur au nôtre, même si on compare à des machines, que l'animal est intéressant. Et donc votre chien a joué ce rôle de détecteur de maladie.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    il était très fort là-dedans.

  • Speaker #1

    Parfait. D'accord. Bon, écoutez, je pense qu'on a fait le tour. Est-ce que vous auriez une dernière recommandation, si ce n'est, j'imagine, de... brosser les dents quotidiennement ?

  • Speaker #0

    Non, la recommandation, c'est vraiment ça. C'est de comprendre que le chien, à la base, ce n'est pas un humain. Ce n'est pas parce qu'il vit avec nous. C'est les limites de l'anthropomorphisme. On peut les aimer, on peut les choyer, on peut les considérer comme l'enfant de la maison ou le troisième enfant de la maison, si on en a déjà. Mais ils ont leur particularité, il faut les respecter. Ça ne veut pas dire pas bien les considérer. Et donc, il faut comprendre ça. Ils ont besoin d'attention, de soins. Et donc... effectivement, dès le jeune âge, encourager cette prise de conscience que la bouche du chien est un organe qui va souffrir naturellement tout au long de la vie. Et qu'il faut s'y intéresser, et que ça sera d'autant plus facile, ultérieurement, à prendre en charge les maladies si on a commencé à s'y intéresser dès le jeune âge, parce qu'on évitera d'arriver trop tard. Moi, en tant que spécialiste, je préférerais sauver des milliers de dents. Et malheureusement, mon travail, souvent, c'est d'enlever des milliers de dents. Mais si, en enlevant ces dents, j'améliore la santé du chien, je n'ai aucun scrupule et ça remplit ma journée de bonheur. Plutôt que de me dire, je ne vais pas toucher les dents, je les laisse, alors que le pauvre chien, il a les dents toutes pourries. Mais si on arrive petit à petit à améliorer et intervenir plus tôt, je serai encore plus content.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup à vous.

  • Speaker #1

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Chapters

  • Introduction à la dentisterie vétérinaire avec Dr Hennet

    00:35

  • Formation et spécialisation en dentisterie vétérinaire

    02:10

  • Anatomie de la bouche du chien et ses spécificités

    05:19

  • Prévention et soins dentaires pour chiens

    16:40

  • Produits et techniques de brossage dentaire

    27:18

  • Détartrage : quand et comment ?

    56:36

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