- Andréa
Bonjour et bienvenue dans Coeur d'articoche, le podcast où nous parlons des relations amoureuses. L'amour n'a pas besoin d'être parfait, seulement d'être vrai. Je vous livre des outils, des réflexions et des clés de compréhension pour y parvenir. Que vous soyez célibataire ou en couple, si vous souhaitez avoir une vie affective épanouie, vous êtes au bon endroit. Bonjour à toutes et à tous, je suis ravie de vous retrouver dans ce nouvel épisode de Coeur d'artic coach qui va être un peu différent des fois précédents puisqu'aujourd'hui j'ai l'honneur d'accueillir Morgane sur le podcast. Morgane qui est coach en intelligence émotionnelle et amoureuse et plus spécifiquement encore, tu as une expertise sur la notion d'engagement dans la relation, c'est-à-dire que tu vas aider tes coachés à rétablir la connexion avec leurs partenaires. Je suis vraiment ravie de t'accueillir sur le podcast, comment vas-tu Morgane ?
- Morgan
Je vais très bien. Ma journée démarre parfaitement. Je suis très content d'être là et de partager ce moment avec toi. Merci beaucoup pour ton invitation.
- Andréa
J'ai fait une très brève description de toi, alors est-ce que tu aimerais rajouter quelque chose à ta présentation pour que les auditeurs et auditrices te connaissent un peu mieux ?
- Morgan
Oui, le plus important, je suis un homme, j'ai 30 ans, enfin j'ai une trentaine d'années, je suis marié, ça fait un peu plus d'une dizaine d'années qu'on se supporte avec ma femme. On n'a pas encore d'enfant, mais c'est en projet. Moi, je viens à la base, j'ai une formation d'ingénieur en informatique. Je me suis intéressé à la psychologie très tôt, ce qui m'a amené à m'inscrire en licence de psychologie à l'université Paris 8 et qui m'a amené aussi au fil des années à vouloir développer une activité de coaching. C'est là où on s'est connu, où on a passé nos diplômes chez Love Intelligence, une école de coaching spécifique à l'accompagnement amoureux sur Paris.
- Andréa
Alors comme je l'ai évoqué précédemment, nous allons avoir l'occasion de discuter autour de la notion d'engagement et on va même pouvoir s'appuyer de nos propres expériences. Pour démarrer cette interview, j'aimerais bien qu'on définisse en fait ce qu'est l'engagement dans le couple. Est-ce que tu pourrais nous donner toi ta définition et ta vision ?
- Morgan
Oui, très bonne question. C'est un mot qui est assez fondateur quand on parle d'amour, quand on parle de relations à longue durée. C'est un mot qui revient souvent. J'aime bien retourner, moi, souvent au sens étymologique des mots. L'engagement, donc la racine latine, c'est un c'est in adiare qui signifie s'engager à fournir des preuves Et je trouve cette définition assez parlante encore aujourd'hui, où il y a cette notion d'action, nous, vers. l'extérieur où on doit finalement apporter des actes et des preuves sur notre intention et notre volonté en fait à respecter le contrat, la promesse qu'on a pu faire. On peut être engagé. pour un travail, on peut être engagé pour une relation amoureuse, on peut être engagé pour œuvrer pour une œuvre. Il y a cette notion de fournir des preuves de notre intention et de nos actions envers cette cause. J'ajouterais par rapport à ça, quand on parle d'engagement et d'engagement amoureux, J'aime bien également ajouter la notion d'effort parce qu'on entend beaucoup à la fois dans nos conversations entre amis ou quand on lit un peu ce qui s'écrit sur le sujet que l'engagement amoureux c'est censé un peu être quelque chose de fluide, de simple, de naturel et moi j'aime appuyer sur cette notion de il y a quand même une intention au départ, un effort, une volonté. et qu'un engagement, c'est aussi quelque chose qui doit parfois être peut-être demandé un effort, une remise en question. J'aime également rappeler que s'engager envers une cause, envers son couple, c'est également être prêt à faire les efforts et à fournir des preuves de notre amour envers l'autre.
- Andréa
J'aime bien cette définition. Ça rejoint pas mal la mienne où je me dis dans l'idée, c'est de vraiment... Chaque jour, prendre la décision de se réengager tous les jours dans le couple et être prêt à choisir l'autre jour après jour. Dans ta définition, on ne retrouve pas du tout cette notion de mariage, de vie commune ou de paxe. Est-ce que pour toi, c'est quelque chose qu'on retrouve dans l'engagement ? Est-ce que c'est nécessaire d'avoir ce type ?
- Morgan
Je pense que c'est d'abord culturel. Je ne pense pas que le paxe ou le mariage soient des conditions sine qua non à un engagement fort. Par contre, cette notion de contrat, moi je la trouve intéressante parce que même quand on n'a pas un contrat, on va dire juridique, qui a été établi entre deux personnes, j'aime croire que dans le couple on a un contrat implicite. Il y a un contrat qui nous lie, il y a des règles qui souvent ne sont pas discutées, ne sont pas établies ensemble, mais on se rend très vite compte que quand on est engagé dans une relation amoureuse, finalement on a un devoir, on a des règles à respecter. à ne pas nuire à l'autre, à être disponible pour l'autre. Il y a un ensemble de règles implicites. Donc j'aime cette idée de contrat, mais mariage, paxe, c'est loin d'être une condition sine qua non, un engagement fort pour moi.
- Andréa
Et à quel moment, du coup, est-ce qu'on va parler de perte d'engagement dans la relation ? Est-ce qu'il y a des signes qu'on peut repérer et qui vont permettre d'identifier qu'il y a cet engagement qui commence à disparaître ?
- Morgan
Ouais, des signes, il y en a plein. Déjà, il y a quelques années, j'étais tombé sur les études d'un psychologue, d'une chercheuse américaine qui s'appelle Caril Roosevelt. J'ai beaucoup aimé ses travaux. En fait, elle a pendant plusieurs années étudié l'engagement et l'engagement au sein d'un couple. Et ce qui ressortait de ses travaux, c'est qu'il y avait trois facteurs. qui permettait finalement de mesurer le niveau d'engagement d'une personne. Le premier facteur, c'était cette notion de satisfaction dans le couple. Quand on est satisfait dans son couple, on aura tendance à davantage s'engager dans la relation. Le deuxième facteur, c'était cette notion finalement de à quel point je me suis déjà investi. Est-ce que ça fait déjà 10, 15, 20 ans qu'on est ensemble ? Est-ce qu'on a des enfants ensemble ? Est-ce qu'on a potentiellement à acheter un bien immobilier ensemble ? Est-ce qu'on a œuvré ensemble ? Cette notion d'investissement est très importante et on se rend compte finalement que des couples qui ne sont pas forcément très satisfaits de leur relation, mais qui sont ensemble depuis 15, 20 ou 30 ans. vont quand même rester engagés, vont continuer à œuvrer quand même pour leur relation. Donc on se rend compte que ce facteur-là est également très important. Et il y a un troisième facteur qui est pour moi souvent oublié, mais qu'on observe beaucoup dans les dynamiques amoureuses de notre époque. Ce troisième facteur, c'est la perception qu'on a, ou en tout cas la croyance de trouver mieux ailleurs. On se rend compte en fait que quelqu'un qui est plus ou moins satisfait de sa relation, qui a investi, ça fait 3-4 ans, donc il y a un investissement quand même en termes d'années qui a été fait, mais qui a cette croyance qu'il trouvera mieux ailleurs, que finalement, ce n'est peut-être pas la bonne personne, qu'il y a peut-être quelque chose de mieux, de plus grand, de plus beau, de plus fort qu'il attend à l'extérieur, ça aura tendance à diminuer son niveau d'engagement dans la relation actuelle. Donc en fait, ces trois facteurs sont vraiment interdépendants. et pour commencer à répondre à ta question, je pense que c'est important un petit peu d'essayer autant que faire se peut de mesurer ses indicateurs dans sa relation et chez l'autre, chez son partenaire ou sa partenaire pour déjà avoir un petit peu un sentiment. Est-ce que l'engagement est simple ? Est-ce que l'engagement est moteur chez la personne en fonction de ces trois facteurs-là ?
- Andréa
Et quand on remarque que notre partenaire est en train de s'éloigner, on peut avoir un comportement assez contre-intuitif au final, qui va être de s'accrocher à l'autre à tout prix, de commencer un peu à l'oppresser, voire à l'étouffer. Donc on sait que ce n'est pas la bonne méthode, mais on peut quand même adopter cette technique parce qu'on voit l'autre qui part et on n'en a pas envie. Mais du coup, c'est quoi la bonne attitude à adopter ?
- Morgan
Quelqu'un qui se désengage d'une relation. Encore une fois, il y a plein de signes qui vont survenir dans la relation. Ce qui est vraiment important, c'est d'essayer d'être au clair avec ce qu'on est en train de traverser, d'expérimenter dans sa relation. Je vais te prendre quelques exemples. Un des signes qui est souvent courant d'une personne qui n'est pas beaucoup engagée dans sa relation, c'est un partenaire qui va être dans le déni. Je te prends un exemple un peu bateau, une femme qui va rappeler à son homme qu'il n'est pas très présent, qu'il rentre tard le soir, qu'il travaille beaucoup. Et l'homme va être plutôt dans une posture... de rejet, de déni de la situation. Non, je ne vois pas de quoi tu parles, et puis c'est toi qui en fais tout un plat, tu es trop émotive. Et en fait, ce déni est pour moi un signe important d'un désengagement de l'autre, parce qu'il n'est pas dans l'écoute et dans l'accueil finalement de l'émotion de l'autre et de l'univers de l'autre. il y a une dissonance entre ce qui est expérimenté par l'un et ce qui est vécu par l'autre. Et quand on a un partenaire qui est dans le déni, c'est souvent un grand signe de désengagement ou de manque d'engagement parce qu'il ne prend pas le problème à bras le corps, il préfère plutôt l'ignorer ou le rejeter. Face à ça, face à un signe de désengagement dans la relation, c'est important de rester très au clair sur ce que soi-même on traverse dans la relation. souvent, et tu l'as évoqué, il y a des personnes qui vont avoir tendance à se suradapter à l'autre, à être dans une forme de suractivité pour maintenir la relation à flot. Pour reprendre mon exemple, une femme qui va être en relation et qui va émettre des difficultés à se sentir connectée avec l'autre, à se sentir aimée, à se sentir en présence avec son partenaire et en face, avoir un retour qui est plus... plus de l'ordre de l'ignorance ou du déni, je lui conseillerais finalement de rester ferme sur ce qu'elle, elle ressent. C'est-à-dire que souvent, on va avoir tendance, et je pense que tu le remarques aussi beaucoup avec tes clientes, on aura tendance à pointer du doigt les défauts ou les problèmes ou les maladresses de l'autre. Et rester ferme sur ce que nous, on vit, sur ce que nous, on expérimente dans la relation, ça ne porte pas à débat. Écoute, chéri, je vois bien que pour toi, il n'y a pas de problème, que c'est normal que tu travailles et je trouve ça aussi normal que tu passes du temps au boulot. Par contre, là, je suis en train de t'expliquer ce que moi, je vis en ce moment avec toi. Je suis en train de t'expliquer que je me sens triste, je me sens seul, je ne me sens pas écouté, je ne me sens parfois pas aimé par toi. Et en fait, il n'y a pas de débat, on ne rentre pas dans une joute verbale d'argument contre argument. je suis en train de te partager l'impact de la relation que toi tu as sur moi c'est à apprendre c'est à accueillir de ton côté pour essayer de trouver des solutions, un terrain d'entente entre nous donc voilà, première attitude que je pourrais partager à ton audience, c'est vraiment de rester ferme en fait sur ce que vous vous traversez et de pas vous compromettre finalement pour essayer à tout prix de conserver le lien même un lien de pauvre qualité pour vous.
- Andréa
Et si par exemple, justement, quand on exprime le fait qu'on est triste, qu'on ne sent seul, etc., qu'on exprime nos limites en disant par exemple, moi mon besoin, ce serait qu'on se voit... tous les soirs à partir de 18h, mais que l'autre n'est pas en mesure de nous apporter ça, comment est-ce qu'on fait pour trouver un peu un juste milieu où les besoins de chacun arrivent à être respectés ?
- Morgan
C'est une excellente question. Je trouve que c'est là toute la beauté et la complexité du couple. L'idée, en fait, c'est qu'on a tendance à vouloir et à croire qu'on va se caler à une autre personne, on va se calquer finalement à l'autre. Tous les deux, on vivra en symbiose, on vivra dans un équilibre parfait où tous nos besoins seront remplis et nourris chaque jour. Et en fait, il faut sortir de cette vision. très utopiste de la relation de couple, cette vision très simpliste finalement, qu'on trouvera toujours un terrain d'entente, on trouvera toujours une possibilité de remplir nos besoins qui sont probablement et même souvent différents d'une période à l'autre. il faut sortir un petit peu de ce schéma un peu parfait de la relation amoureuse. Donc ça, c'est un premier point. Et le deuxième point, c'est quelque chose que je travaille beaucoup avec mes clients en coaching, c'est de... développer sa capacité à trouver des solutions gagnant-gagnant pour les deux, sans forcément rentrer dans une moi je conçois à 18h aujourd'hui, donc il n'y a pas de solution gagnante Ok, peut-être qu'on peut arriver à se caler une soirée tous les deux dans la semaine, si ce n'est pas aujourd'hui. on va être peut-être un peu frustré aujourd'hui, mais au moins on a trouvé une solution pour, à court terme, répondre à ce besoin-là. L'idée, ce n'est pas de répondre constamment à tous nos besoins, comme on pourrait l'imaginer pour un enfant, répondre constamment à ses besoins d'affection, de sensibilité, physique également, mais c'est sur une courbe de temps. arriver finalement à trouver un équilibre et à nourrir régulièrement ses besoins. pas de façon optimale, pas de façon constante et immédiate, mais que sur le long terme, il y ait quand même beaucoup plus d'événements et d'expériences qui me nourrissent, qui me comblent, que rester à chaque fois dans un sentiment de frustration où on a l'impression que nos besoins sont complètement ignorés par l'autre, que ce soit aujourd'hui ou dans deux mois, ce sera toujours ce sentiment-là qui revient. On va être plus sur une disposition de trouver des solutions. pas forcément immédiates, mais en tout cas des solutions à court terme et qui viendront à permettre à l'un et à l'autre de se sentir comblés dans la relation.
- Andréa
C'est une super démarche. Et quand par contre, il y a une distance émotionnelle entre les partenaires et que c'est difficile de s'exprimer, de parler des sentiments ou qu'il y a l'un des deux, par exemple, qui refuse d'entrer sur ce terrain, Comment est-ce qu'on peut arriver à faire un petit pas vers l'autre pour déjà engager une discussion là-dessus ?
- Morgan
Oui, c'est vrai que souvent, on a tendance à se confronter à une réalité qui est différente pour l'autre. Par exemple, l'un des partenaires a un besoin, une envie de partage, de connexion émotionnelle que l'autre n'est aujourd'hui pas prêt à lui donner. Tout d'abord, c'est important. de l'accueillir, ce manque peut-être d'ouverture émotionnelle, ce manque de disponibilité. C'est important de le reconnaître et de l'accepter. Là, je me mets dans la posture de je suis le partenaire qui a besoin d'attention, qui a besoin de rentrer dans l'émotionnel et en face de moi, je me heurte peut-être à une résistance ou à un mur ou à une fermeture. C'est déjà important de comprendre finalement qu'est-ce qui ferme l'autre, qu'est-ce qui finalement le rend indisponible par moment. L'idée en fait c'est de faire preuve de compassion et d'empathie pour l'autre, comme ce qu'on attend finalement de lui. A partir de ce moment là on se rendra compte, en tout cas moi c'est mon expérience de... Il y a peut-être aussi des raisons, peut-être que la personne n'est pas forcément habituée à parler de ses émotions, peut-être que ce n'est pas naturel pour elle de s'exprimer, d'être peut-être aussi tactile, aussi affectif. Ce n'est pas forcément des comportements, des attitudes que la personne a développées ou a pu développer de façon saine. Donc déjà, reconnaître finalement... les limitations de l'autre. On en a tous. On a tous des limitations, des zones d'ombre, des zones de développement qu'on n'a pas pu développer de manière saine. Et ensuite, c'est important de voir comment on peut essayer ensemble. C'est un peu une co-construction. Comment on peut arriver ensemble à soit développer ça, soit réparer ou soigner ça. C'est majeur. Je pense que le couple, c'est un excellent véhicule de développement personnel. Et en tout cas, moi, c'est ma croyance, on se coparente énormément. Dans un couple, les deux partenaires font vraiment office un peu à la fois de parents, d'amants, de copains, d'amis. On a un peu divers rôles dans la relation. Et je pense que le rôle de parent, il n'est pas souvent évoqué. Pour moi, il a une place vraiment très importante parce que le parent, c'est cette personne qui va être à ton écoute, qui va savoir t'encourager quand on a besoin, qui va savoir être dans l'émotion quand on a besoin, qui va savoir aussi te remettre peut-être à ta place quand tu vas peut-être dépasser les limites. Et c'est aussi une personne qui va t'aider à toi poser tes limites, t'aider à te développer, t'aider à grandir. Et ce rôle de parent, pour moi, au sein du couple. il est vraiment très important et j'ai vraiment cette philosophie de dire qu'on se challenge mutuellement et on cède à grandir mutuellement. C'est vraiment pour moi... Donc voilà, rentrer dans cette démarche de co-création avec l'autre et quand on est face à un partenaire qui ne s'ouvre pas, essayer d'être dans l'acceptation déjà dans un premier temps et puis ensuite voir s'il y a possibilité de... déverrouiller un petit peu ce qui peut être fermé ou ce qui peut être encore, on va dire, congelé chez la personne. Participer finalement à son évolution et à son développement.
- Andréa
Et si on se place du point de vue du partenaire qui, lui, est dans une situation où il ou elle commence à se désengager ? Tout à l'heure, tu as évoqué trois facteurs qui sont interdépendants qui vont justement faciliter la perte d'engagement. qu'est-ce qu'on peut faire, quel déclic on aurait besoin d'avoir pour recommencer à nouveau à choisir sa relation ?
- Morgan
Une question, je pense qu'avant tout, c'est un questionnement et un cheminement intérieur. Quelqu'un qui s'engage dans une cause, qui s'engage dans un projet de couple, professionnel ou caritatif. il y trouve un sens, il y trouve vraiment un intérêt personnel. Moi, il y a un exercice que je fais beaucoup faire à mes clients, c'est un exercice sur les valeurs où je les amène progressivement à établir leur système de valeurs afin que les personnes se rendent compte qu'est-ce qui est vraiment important pour eux, qu'est-ce qui met de l'essence dans leur véhicule, qu'est-ce qui leur donne vraiment l'énergie de se lever le matin et d'avoir la banane et d'être content de faire ce qu'ils font. Je me rends compte que les personnes qui s'engagent peu dans les relations amoureuses, qui ont même parfois du mal à s'investir et à se mettre en relation, ce sont des personnes qui valorisent très peu les relations amoureuses. C'est un domaine de vie qui n'est pas très haut placé dans leur pyramide de valeurs. C'est des personnes qui sont tournées vers autre chose, peut-être le travail ou plutôt les activités plaisir, peut-être le dévouement dans une autre cause. Le couple n'est pas vraiment important pour eux. Par rapport à ça, il est important de remettre du sens chez la personne, c'est-à-dire à quel point le couple et sa relation à l'autre lui apportent et bénéfiquent pour lui, vient nourrir. ces autres domaines de vie, vient finalement participer à son écologie, à son équilibre, lui permet de nourrir des besoins. C'est important que la personne finalement se rende compte, parce que souvent ce n'est pas évident, quel est finalement l'intérêt et les bénéfices pour elle. et je pense que c'est en ayant vraiment cette croyance que la relation est bénéfique pour moi, me fait du bien, m'aide à me développer professionnellement, m'aide à élargir mon cercle d'amis, mon cercle familial, m'aide à vivre des expériences agréables, c'est vraiment en faisant prendre conscience à la personne qu'il y a un intérêt pour elle, que la personne sera vraiment prête. à faire les efforts, à s'engager, à s'investir dans la relation.
- Andréa
Est-ce que tu serais d'accord de, toi, nous partager un peu ton cheminement, justement, comme tu as été à un moment donné, ce partenaire qui était un peu distant ?
- Morgan
Oui, alors, je vais essayer de faire court parce que ça peut être long. Moi, j'ai grandi dans une famille où l'émotion n'avait pas trop sa place. J'ai une mère qui a été présente, qui m'a donné tout ce dont j'avais besoin au niveau matériel. mais qui n'était peut-être pas forcément disponible quand j'avais besoin d'exprimer mes émotions, quand j'avais besoin de développer finalement toute cette aptitude affective et émotionnelle. Donc, en fait, je me suis développé avec des croyances et des pensées que dans la vie, il ne fallait compter que sur soi-même. J'avais beaucoup de difficultés à me reposer sur les autres. Je n'étais pas forcément un... très au clair sur ce que les relations pouvaient m'apporter dans la vie et à quel point c'était important pour moi. Malgré ça, ça fait, je l'ai dit en début de podcast, plus d'une dizaine d'années qu'on est ensemble avec ma femme. Malgré ça, j'ai toujours été attiré par les relations amoureuses. J'ai toujours eu cette envie d'être en relation. Ensuite, c'est à être en relation et vraiment s'engager dans sa relation. Et nous, les périodes qu'on a traversées avec ma femme, les premières années de notre relation, c'était des périodes où elle avait des attentes assez importantes. irréaliste, on rejoint un petit peu mes propos, où elle avait une relation un peu utopiste, où on était tout le temps ensemble, on passait tous les week-ends ensemble, on allait chez nos amis ensemble, on avait les mêmes amis, on était finalement en symbiose constante. Et moi, à côté de ça, j'avais cette incapacité, qui était clairement physique et émotionnelle, de... d'être tout le temps en lien avec quelqu'un. Je n'avais pas appris ça, je n'avais pas développé ça dans mon parcours de vie. Et donc, j'étais plutôt en retrait par rapport à cette vision du couple, d'être souvent ensemble, communier ensemble. Voilà, j'étais plutôt, on va dire, un loup solitaire, mais qui avait besoin d'être en relation pour un... quand même se sentir appartenir. Et au fil de notre relation, au fil des crises qu'on a pu connaître, au fil de mon travail aussi personnel, parce que je me suis très tôt intéressé à ces questions de dynamique amoureuse, de comment ça se fait que je l'aime, mais j'ai vraiment du mal, c'est inconfortable finalement pour moi, ces moments d'intimité, ces moments de tendresse, d'émotion. Inconsciemment, au départ, je les évitais. Non. Très vite, j'ai commencé à me poser des questions. Je me suis... une passion aussi pour l'univers de la thérapie, du coaching. J'ai été accompagné pour développer un petit peu plus mon intelligence émotionnelle et finalement développer ce que je n'avais pas pu et su développer plus jeune, c'est-à-dire cette capacité à être en lien et à être en relation avec l'autre. C'est un travail qui est toujours en cours, qui a demandé beaucoup d'années, beaucoup d'efforts, beaucoup de remises en question. Mais c'est un travail qu'aujourd'hui… me rend très fier et très épanoui dans mon couple. C'est quelque chose de vraiment sublime, de se sentir appartenir à l'autre, de se sentir vraiment en communion et s'épanouir et se développer avec l'autre. C'est vraiment quelque chose que je souhaite à toutes les personnes sur cette terre, de pouvoir se sentir aimé et aimé en retour à cette personne.
- Andréa
C'est beau, j'aime bien ton histoire. Et en plus, c'est super parce que c'est ce qui t'a permis aussi d'arriver au métier que tu fais aujourd'hui. Donc, je trouve que c'est vraiment un tout. Tout a eu sa place et tout était juste dans le parcours. Enfin, moi, c'est comme ça que je le vois. Il me reste juste deux questions. L'avant-dernière, du coup, ce serait de dire, quand on arrive à un stade, en fait, où on a déjà fait beaucoup d'efforts, où on s'investit beaucoup dans la relation, mais on est vraiment à bout de souffle, parce qu'il n'y a pas de changement, il n'y a pas d'évolution. qu'est-ce qu'on peut faire quand on sait que la relation a le potentiel d'être magnifique, mais qu'en même temps, on n'a plus d'énergie à mettre dedans, que ce soit d'un côté ou de l'autre ?
- Morgan
Oui, faites-vous accompagner. Je mettrais une petite nuance sur est-ce que c'est un partenaire qui a tendance à se sentir vraiment épuisé parce que trop d'efforts, trop d'investissements et peu de retours en face, ou est-ce que ce sont les deux finalement qui se retrouvent un peu… un peu à bout de souffle, les deux ont essayé mais n'ont pas réussi. Pour la deuxième situation, j'ai envie de dire, c'est possible que finalement... ça serait mieux pour vous de vous séparer. C'est possible aussi que vous n'utilisez pas les bons outils, les bonnes méthodes, que vous n'ayez pas la bonne attitude ou la bonne vision de la relation. Donc, pour en être sûr, faites-vous accompagner ou essayez de vous renseigner. Aujourd'hui, on a énormément d'informations gratuites sur Internet. Mais voilà, posez-vous les bonnes questions parce que... Tout est question de la qualité des questions qu'on se pose. Si vous en avez vraiment envie, si c'est un déchirement pour vous de vous séparer, peut-être que vous vous êtes simplement mal pris et qu'il y a d'autres façons de faire qui vous permettra de rester ensemble. Pour rapidement répondre, j'ai essayé de faire court sur la première situation où c'est une personne, un partenaire d'un couple qui a le sentiment d'en avoir trop fait. souvent moi c'est la phrase un peu que j'aime partager on économise des pleurs sur la durée souvent le fait de mettre un terme à une relation qui n'est pas satisfaisante où on a l'impression d'avoir tout donné de ne pas avoir reçu en retour de la part de l'autre et qu'on est face à un partenaire qui est vraiment fermé et qui est vraiment pas disposé à agir avec moi pour sauver notre relation parfois ça fait mal, c'est inconfortable ça fait peur de partir de mettre un terme à cette relation mais c'est aussi une façon peut-être d'éviter plus grave plus tard et de s'ouvrir à d'autres opportunités de rencontres et d'autres opportunités de relations qui pourront être beaucoup plus épanouissantes.
- Andréa
Je pense que c'est dur aussi quand on est dans des moments comme ça de réussir à avoir le recul par soi-même de la bonne décision à prendre ou pas. Et c'est vrai que c'est là où la thérapie, les accompagnements, etc. c'est hyper important puisque ça permet du coup d'avoir vraiment une personne neutre qui voit la situation et qui peut donner les clés et les outils comme tu l'as dit pour avancer.
- Morgan
Je vais rajouter à ça effectivement, je vais à 100% dans ton sens. Mon expérience c'est que j'ai très tôt dans ma relation étudié, lu beaucoup de livres, je me suis vraiment pris de passion par la psychologie, par les dynamiques amoureuses. Si je n'aurais fait que ça. et que je ne serais pas allé en thérapie, qu'on ne serait pas allé en thérapie avec ma femme, que je n'aurais pas pris la décision d'être accompagné, je suis sûr à 100% qu'on ne serait pas mariés aujourd'hui et qu'on ne vivrait pas notre meilleure vie de couple depuis qu'on se connaît.
- Andréa
Oui, c'est sûr. C'est vraiment autre chose de lire et de comprendre que vraiment d'avoir... la conception des notions pour pouvoir l'appliquer. Moi, c'est comme ça que je le vois. Et donc, pour clôturer cette interview, j'aimerais bien qu'on propose une action possible à appliquer pour une personne après avoir écouté ce podcast, que ce soit une personne qui subit la perte d'engagement ou une autre qui, au contraire, devient distante. Qu'est-ce qu'on pourrait proposer comme petit pas à nos auditeurs et auditrices pour relancer la connexion ?
- Morgan
Oui, très bonne question. Je partage. On a envie d'être dans la pratique. Par exemple, pour la personne qui est face à un partenaire distant, l'exercice que j'aime bien donner, c'est celui de partager l'impact, de parler de soi, de dire vraiment ce qu'on ressent dans la relation sans pointer du doigt, sans juger l'autre, sans forcément que l'autre se sente responsable, mais partager son univers et à quel point la situation est peut-être plus... Je crois acceptable pour soi et qu'on a besoin d'en parler et qu'on a besoin que ça soit aussi entendu de l'autre côté. Ensuite, pour la personne qui a besoin de s'ouvrir ou en tout cas qui a besoin d'être davantage engagée ou qui ressent peut-être le besoin d'en faire plus dans sa relation, on peut reprendre un petit peu ce que j'ai évoqué plus tôt, prendre une feuille de papier, un stylo et noter peut-être 50 bénéfices que la relation pourrait avoir. pour cette personne.
- Andréa
50, rien que ça.
- Morgan
Oui, les 10-15 ont envie de venir, mais c'est ensuite où on va vraiment rentrer dans un travail d'introspection, de profondeur. Et puis, je trouve que l'idée d'arriver à 50 aussi, c'est de se dire 50, c'est énorme. Et en fait, oui, c'est énorme ce qu'un couple qui a un haut niveau de fonctionnement, qui a un haut niveau de co-régulation entre les partenaires peut apporter dans une vie.
- Andréa
Je crois que je n'ai jamais fait cet exercice, alors je vais moi-même le faire juste après. Merci beaucoup en tout cas d'avoir répondu à mes questions est-ce que tu as un mot de la fin que tu aimerais partager ?
- Morgan
Un mot de la fin aimez-vous aimez-vous vous-même et puis aimez les gens autour de vous Merci beaucoup Merci à toi
- Andréa
Nous arrivons ainsi à la fin de cet épisode. Je remercie encore Morgane pour sa présence. Je suis très heureuse d'avoir eu l'opportunité de l'interviewer. C'était la toute première interview que je réalise sur ce podcast et j'espère qu'il y en aura beaucoup d'autres. Je vous invite à regarder les informations en description pour avoir toutes les informations concernant Morgane, que ce soit ses réseaux sociaux et son site internet. Son travail est vraiment très riche et très intéressant, alors n'hésitez pas à le suivre. Sur ce, je vous souhaite de passer une très belle journée ou soirée et je vous dis à très bientôt pour un prochain épisode. J'espère que celui-ci vous a plu. A très bientôt !