Description
Comment passer des directions assistées pour automobiles aux voiliers de haute technologie ? Est-il possible pour un ingénieur de faire son métier de sa passion ? Comment une page blanche devient un bateau capable de faire le tour du Monde ? Qu’est-ce qu’un ingénieur d’études peut apporter à des skippers ?
Pour nous répondre, nous recevons Clément Thivin, ingénieur d’études « mécanique et systèmes » au bureau d’études de MerConcept, l’écurie de course au large créée par le navigateur François Gabart en 2006.
De l’intérêt à la passion [1 :30 - 7:51]
Lors du cursus d’ingénieur de Clément Thivin à l’INSA de Lyon, ses professeurs l’encouragent à suivre leur ancien élève, François Gabart, qui participe au Vendée Globe Challenge, fin 2012. Dans les médias, Clément Thivin découvre le projet de « construction d’un trimaran de course pour battre le record du tour du monde à la voile en solitaire » par MerConcept. Ce sera sur ce projet qu'il travaillera durant son stage en 2014.
C’est en poste chez JTEKT Technology que Clément Thivin comprend qu'il est passionné par la voile et que c’est là qu'il veut travailler. Ses candidatures ne sont pas retenues. Puis, en intégrant les Chantiers de l’Atlantique, il s’approche de l’océan et acquiert de l’expérience dans le secteur naval. Ensuite, « dans un média spécialisé, j’ai vu une offre de MerConcept ». Elle correspond bien à son profil. Il postule. Il est recruté.
Concevoir un bateau compétitif [8 :09 - 17 :10]
C'est donc en 2019 que Clément Thivin revient chez MerConcept. Il travaillera d'abord sur l’Imoca 11th Hour Racing. Il explique la différence de design entre cet Imoca, dessiné pour un équipage, et « l’Imoca Apivia, skippé par Charlie Dalin ».
L’acquisition du vocabulaire nautique est comparée par Clément Thivin à l’arrivée « dans un nouveau pays ». « L’ingénieur d’études doit produire des pièces, des systèmes » pour le bateau. Clément Thivin illustre sa charge de travail : « En août 2019, le bateau était une page blanche. À l’été 2021, il a navigué. En novembre, il a traversé l’Atlantique ». Ces bateaux sont conçus pour « participer à des courses et si possible les gagner ». Il faut à l’ingénieur d’études « un bon niveau de confiance et de doute » pour « prendre les décisions vitales pour la performance du bateau ».
À l’écoute des skippers [17 :30 - 28 :33]
« On fait un bateau pour que les skippers puissent l’exploiter au maximum pendant les courses. Ils doivent être très impliqués dans le design du bateau et la philosophie des systèmes », explique Clément Thivin. Le « retour est immédiat pendant toutes les phases de conception ». « Capables de passer trois mois en mer tous seuls sur leur bateau, ils ont des choses à raconter. », ajoute Clément Thivin. « Les courses de bateaux rythment nos journées. La cartographie est le seul accès à la performance. Les pointages permettent de connaître les positions des bateaux ».
Références citées :
The OceanRace est la course à laquelle va participer l’Imoca 11h
Hour Racing
Les Chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire
L’INSA de Lyon
L’Université d’Aalto à Helsinki, en Finlande
Ressources pour aller plus loin :
Le média spécialisé dans la voile de compétition Tip & Shaft
le festival de films documentaires Sailorz
Le livre « La longue route », de Bernard Moitessier
« Maiden », le documentaire sur la skippeuse britannique Tracy Edwards
Le Off Shore film festival, consacré à l’aventure en mer
Cogitons Sciences est un podcast produit par Techniques de l’Ingénieur. Cet épisode a été réalisé par Marie-Caroline Loriquet, en collaboration avec Intissar El Hajj Mohamed. Le générique a été réalisé par Pierre Ginon et le visuel du podcast a été créé par Camille Van Belle.