- Speaker #0
Bonjour, bienvenue dans le podcast Communication de campagne. Je suis Gail Letonès, sa fondatrice. On se retrouve une fois par mois pour parler de ruralité. Comment faire de la ruralité un allié de développement ? Développement économique, mais aussi social, sociétal, environnemental et culturel. Hors des grandes villes, des grandes agglomérations. Pour cela, je vais à la rencontre de celles et ceux qui font de la ruralité une force. Ensemble, on aborde les solutions pour créer du lien, des enclavés pour faire société. Mon intention avec ce podcast est de découvrir des réalisations inspirantes qui ont fait du territoire rural un facteur clé de leur succès. Je les interroge sur l'angle de la communication, qui fait partie des conditions essentielles pour la réussite d'un projet. Si tu apprécies ma démarche, tu peux en parler autour de toi, partager, écrire un commentaire ou donner une note. Voici la suite du troisième épisode. J'interview Mathieu Ozanam, directeur du Média Ours. Ce média s'intéresse au secteur de la communication sur l'ensemble de la région Auvergne-Rhône-Alpes. D'où mon intérêt d'en savoir plus, et notamment questionner la communication pratiquée dans les zones rurales comparativement à celle pratiquée dans les grandes agglomérations. Le Média Ours s'intéresse à tous les domaines de la communication et à leurs actualités. En s'abonnant à la newsletter de Ours, en recevant son magazine, C'est l'assurance pour tout professionnel de la communication d'être informé sur sa profession, son domaine d'activité. Et on retrouve Mathieu pour la suite de l'interview. C'est tout de suite, allez ! Alors, Ours, qui est bien placé pour voir ce qui se passe en région Auvergne-Rhône-Alpes, est-ce que toi, tu as pu constater certains atouts, certains leviers spécifiques à des zones rurales pour communiquer, pour attirer, être visible vis-à-vis de ces cibles ?
- Speaker #1
Oui, on voit... Alors, ils sont plus discrets, forcément. Donc, c'est souvent par le fait que tel journaliste est originaire de tel département ou a vécu dans telle ville qu'on garde encore... un oeil sur ce qui se passe sur son territoire et qu'on repère. Parce que forcément, comme c'est des initiatives de plus faible ampleur qui s'adressent d'abord à leur territoire, elles sont moins facilement identifiables. Mais je le répète souvent, on est un média régional, basé à Lyon certes, parce que c'est la capitale régionale, mais dans l'équipe, il n'y a que deux Lyonnais. C'est-à-dire que les autres viennent de Montpellier, de la Drôme, de Chambéry, enfin voilà. Je ne dirais pas que tous les départements sont représentés dans l'équipe, on n'a pas constitué l'équipe comme ça, mais il se trouve qu'on est quand même une synthèse, d'une certaine façon, de la région entre l'Auvergne... Bon, même si moi j'ai vécu à Saint-Etienne et c'est pas encore l'Auvergne, mais j'ai vécu une dizaine d'années dans le Stéphanois, pas très loin de la Haute-Loire, donc c'est vrai que moi je regarde facilement ce qui se passe dans cette région-là. Ce qu'on peut aussi ajouter, c'est que les médias, en fait, on peut en distinguer de différentes sortes. Il y a les médias des collectivités, j'ai parlé des réseaux sociaux, et le fait que les collectivités, de plus en plus, Avant, on passait par le biais du média local, la Montagne, le Progrès, le Dauphine et Libéré, ou la radio locale, le France Bleu local, ou une radio privée locale. Et depuis une dizaine d'années, peut-être 10-15 ans, elles ont leurs médias propriétaires, que ce soit leur site internet, que ce soit leur fil WhatsApp parfois, que ce soit leurs réseaux sociaux, et donc elles diffusent elles-mêmes beaucoup d'informations. Il y a les collectivités, il y a les médias associatifs. qui entretiennent vraiment un lien. Donc là, ça fonctionne avec des subventions, c'est beaucoup de bénévolat. Et puis, il y a des médias privés, sans parler des entreprises qui pourraient elles-mêmes communiquer sur leur territoire, déjà trouver des clients localement, et puis faire venir des personnes qui postuleraient chez elles. J'ai un exemple en tête de communication qui, pour moi, est pertinente et qui ne coûte vraiment pas grand-chose. Alors, il se trouve que c'est une commune de la métropole de Lyon, mais ce serait vrai si c'était une commune rurale. C'est une commune, c'est Dardilly, qui avec le service com, avec son téléphone, avait juste filmé le jardinier municipal qui expliquait comment on taillait les roses. Donc je trouve que c'était super parce que ça mettait en valeur les équipes municipales, leurs compétences. Ça donnait un tips, des astuces, jardinage. C'est du contenu qui est pérenne, qui va rester là sur YouTube, qu'on peut réutiliser à n'importe quel moment sur ses réseaux sociaux. Il ne coûte rien à produire. On peut le réutiliser tous les ans à la même époque. Et il y a plein de choses comme ça. Ça pourrait être pour les gestes du tri, par exemple. De demander à des employés municipaux de montrer comment on fait le pot de yaourt. Ça se recycle, ça ne se recycle pas. Je me l'opercule avec ou pas. Et il y a plein de choses comme ça, malines, qui ne coûtent pas grand-chose, qui sont utiles et qui peuvent toucher leur cible.
- Speaker #0
En effet, on a besoin de parfois pas grand chose pour pouvoir se rendre visible, promouvoir ou sa marque ou sa collectivité. Et inversement, les organisations d'une métropole, comment elles peuvent faire pour se faire connaître auprès d'une zone rurale ? Si elle avait besoin de vendre notamment à un particulier, en B2C, une prestation ou un produit ?
- Speaker #1
Alors, il y a une chose qui est... j'allais dire ringard je sais pas si c'est ringard nous on fait de l'imprimé donc on pense que ça touche sa cible et on est pas le seul à le penser parce que les collectivités le magazine ça reste quand même encore aujourd'hui un moyen de communication privilégié. Je pourrais pas vous dire pour tous les départements quel est le tirage de leur magazine territorial mais globalement vous prenez la population de votre département, vous la divisez par deux et je suis pas loin du compte c'est-à-dire que le tirage est à peu près égal à la moitié des habitants d'un département. Et donc, par exemple, pour le département de la Loire, à peu près 750 000 habitants, je crois, je pense que leur tirage est de 330 000 de leur magazine mensuel. Donc ça reste encore la mise en boîte aux lettres, un vecteur très important, la presse territoriale. Donc ça, c'est vraiment un budget qui, pour eux, est sanctuarisé. C'est pour ça qu'ils refont la maquette, c'est pour ça que... Ils essaient de mettre de moins en moins les photos des vice-présidentes, du maire. Alors ils y sont toujours, bien sûr, c'est un magazine territorial. Et puis ils montrent que dans leur délégation aux ordures ménagères ou aux transports, ils sont présents, qu'ils font des travaux, des déviations, etc. Qu'ils investissent au final et qu'ils sont actifs. on voit de plus en plus des acteurs du territoire, des portraits, des ambassadeurs du territoire, et on met en valeur ces habitants aussi. Et c'est ce que les gens attendent. Donc ça, c'est la presse territoriale. Mais évidemment, le média vidéo, on est tous confrontés à ça. Dans nos habitudes, on est tous avec nos smartphones, et on regarde que ce soit sur Facebook, ou que ce soit sur Instagram des stories, et certains vont même sur TikTok. Et on peut avoir des formats vraiment, vraiment chiadés. avec des prises de vue drone, mais on peut avoir des choses brutes qui fonctionnent très fort. Ce n'est pas dans notre région, mais une grande ville, puisque c'est Auxerre. Le maire fait la promotion d'un événement e-sport. A priori, ce n'est pas trop son truc, mais il le fait avec humour, décalage. On voit la mascotte de l'événement qui arrive dans son bureau, et ça a marché très très fort, et il a eu un impact énorme. Je veux dire, les coûts de production, ils sont quand même très très raisonnables, et l'impact, il est très fort. Il faut être malin. j'allais dire qu'il faut avoir la première couche on va toucher toutes les couches d'âge et plutôt les plus âgés on va dire au delà de 40 ans avec le papier et les jeunes en fait on va pouvoir s'adresser à eux pas forcément avec des dents sur TikTok ça peut être des formats courts ça peut être même des vidéos courtes d'une minute mais vous avez des messages à faire passer et si vous ne savez pas le faire demandez aux plus jeunes de l'équipe et parfois même si c'est un peu brut même si c'est un peu bancal ça marche même si c'est pas forcément hyper bien éclairé ça fonctionne
- Speaker #0
Oui, le côté amateur peut aussi être bienvenu pour les internautes. Ils vont comprendre que justement il y a une sincérité et peut-être une immédiateté de cette vidéo, réalisée par des gens qui n'ont pas forcément l'habitude de faire ce type de prestations ou de réalisations. Et du coup, cette sincérité va certainement aussi attirer et donner un capital sympathie à celui qui ose le faire. On va passer maintenant à la communication de ours. Comment tu as imaginé la stratégie de communication de Ours pour se faire connaître et puis également pour aller chercher l'information sur les différents départements de la région ?
- Speaker #1
Alors il y a deux questions parce qu'il y a la façon dont nous on communique vers l'extérieur et du point de vue de la rédaction, comment on voit l'information et comment on choisit de la traiter et sous quelle forme. Du point de vue de la communication, les réseaux sociaux sont très importants. Encore une fois, on est un média professionnel, donc LinkedIn, c'est le réseau qui s'est imposé depuis plusieurs années. Donc on communique très régulièrement, plus que nécessaire. On ne maîtrise pas très bien l'algorithme de LinkedIn qui n'arrête pas de changer en plus. Donc on fait comme on pense, c'est-à-dire qu'on publie les articles, on tag les gens comme ça, ils savent quand l'article a été publié, les gens qu'on a interviewés, ils savent quand l'article a été publié, ils peuvent éventuellement le repartager à leurs followers. Et ça, ça donne forcément de la visibilité auprès de leur communauté à eux. Donc c'est comme ça, après un article, que l'on voit que tout d'un coup... sur une journée, il y a peut-être 20, 30 ou 40 personnes supplémentaires qui se mettent à nous suivre. La communication, elle est aussi d'aller à la rencontre des gens sur les salons professionnels. On a une revue trimestrielle, une belle revue trimestrielle qu'on la met à disposition parce que ça, c'est de la visibilité et c'est des gens qui peut-être nous connaissent par LinkedIn et se disent Ah, mais c'est aussi en papier et qui découvrent. Ils ne vont peut-être pas lire de A à Z, mais en tout cas, il y aura toujours un sujet qui va les intéresser. Il faut savoir que dans une revue... Nous, on interroge entre 50 et 60 personnes. à peu près. Voilà, la revue, elle fait 76 pages de mémoire. Donc, dans un article, on interroge trois ou quatre personnes et puis il y a plein de petits portraits. Et voilà, donc il y a un effet miroir. C'est-à-dire que les personnes que l'on interroge s'intéressent aussi parce que, d'abord, c'est aussi une fierté d'avoir un article, de dire à sa communauté, regardez ma nomination, elle est saluée. Et donc, il y a un effet, j'allais dire, boule de neige de cette façon-là. La présence sur les salons, c'est aussi, pour moi, d'animer des tables rondes. À chaque fois qu'on me demande si je veux bien animer une table ronde, je réponds présent, parce que ça me met en relation avec des personnes que je ne connaissais pas forcément avant d'abord, et puis ça crée des rencontres, et ça c'est très important de pouvoir échanger, d'avoir des retours aussi en disant mais pourquoi vous ne faites pas un dossier sur telle thématique ? Par exemple, en ce moment on nous dit pourquoi vous ne faites pas un dossier sur la communication et la santé ? C'est un sujet qui nous intéresse, mais qui est assez difficile, d'abord parce que les laboratoires pharmaceutiques sont très très frileux pour prendre la parole. et même s'il ne s'agit pas de leurs médicaments ou de leurs produits, même on a voulu par exemple faire un numéro sur les alternants, vous prenez des alternants, vous êtes un laboratoire pharmaceutique, et là c'était une fin de non-recevoir. Même sur une thématique comme ça, les laboratoires c'est secret défense quasiment. Voilà, en tout cas, tous ces retours alimentent notre réflexion, ça c'est très important. Ça fait peut-être un petit peu le lien avec ta deuxième question, qui est comment vous repérez les sujets. Eh bien voilà, on est une équipe de quatre journalistes et il y a forcément une veille. Chacun, par les sujets qu'il a traités, dans son cercle déjà sur LinkedIn, voit apparaître des choses. On reçoit aussi beaucoup de communiqués de presse. Ça nous permet... soit de réagir directement en actualité, soit de nourrir notre réflexion pour un article. Par exemple, là, je suis en train de travailler sur la communication des professions du droit et du chiffre, autrement dit, les avocats, les experts comptables et les notaires. On a pu traiter des campagnes de communication des notaires en Isère, enfin voilà, plus ponctuellement. Mais on se dit que là, il y a sans doute un papier intéressant à faire, d'analyse sur la façon dont la réglementation les prive de communiquer et justement de quelle façon, pour les avocats, c'est par l'expertise ou c'est par la participation à des procès médiatisés qu'ils vont pouvoir communiquer, puisqu'ils ne peuvent pas mettre juste un encart publicitaire dans le journal local. Voilà, les sujets, ils viennent, ils se concrétionnent aussi. c'est à dire que parfois on en met de côté, on a des documents Word et on nourrit, on truffe ces documents Word au fur et à mesure des semaines et des mois, quand on regarde on se dit voilà l'angle qui pourrait se dégager voilà les témoignages que j'ai vu sur Instagram ou sur LinkedIn et la personne je vais pouvoir la recontacter et c'est comme ça que par exemple on a dans la dernière revue publié un article sur parler de sa maladie sur son lieu de travail il y a des personnes qui s'étaient exprimées sur LinkedIn qui ont accepté de retémoigner pour nous Et donc ça a permis de parler de ce qui peut être encore tabou pour beaucoup aujourd'hui.
- Speaker #0
J'ai regardé le dernier magazine Ours. J'ai voulu compter le nombre de citations d'entreprises ou de structures autres issues de grandes agglomérations et celles issues hors des grandes agglomérations. Et j'ai constaté qu'il y avait plus de structures issues des grandes agglomérations qui étaient citées que de structures hors grandes agglomérations. Est-ce que c'est quelque chose sur lequel vous avez un oeil ? Oui. Pour le moment, ce n'est pas forcément une priorité de peut-être retrouver un équilibre entre les deux origines géographiques.
- Speaker #1
Je comprends le sens de la question. Il faut se remettre déjà en tête que nous, on a juste 4 ans. On est une équipe de 8 personnes, donc au final, on a grandi assez vite. L'effet ressenti, c'est qu'à chaque fois on nous dit mais vous êtes là depuis à peu près 8-10 ans, non ? Donc c'est plutôt flatteur parce que ça veut dire qu'on fait bien notre travail et qu'on a l'impression que l'équipe est beaucoup plus importante, le média est bien installé, ça veut dire qu'on a bien fait notre travail et que ça ne fait pas amateur. Mais on reste encore un jeune média, pas encore tout à fait l'équilibre, on n'en est plus très loin, mais c'est vraiment l'objectif cette année. Et donc autrement dit, nous aujourd'hui, notre équipe, elle est avec nous dans nos bureaux à Lyon. On n'a pas encore de correspondant dans chaque département. C'est quelque chose qu'on aimerait bien avoir à terme. Je pense que le correspondant, le journaliste, serait à Annecy, à Grenoble, à Clermont-Ferrand. Encore une fois, dans des grandes métropoles. Mais en tout cas, il aurait une vision un peu plus de terrain et il repérerait peut-être plus facilement. Donc ça, c'est la perspective. Je ne peux pas dire à quel moment on arrivera à ça, mais c'est dans notre idée. Ce à quoi nous, on est attentif aujourd'hui, C'est d'abord un équilibre entre les hommes et les femmes. Alors, j'allais dire, c'est assez facile pour nous parce qu'on est dans la communication. Ça veut dire que les directeurs de la communication, en fait, ce sont des directrices de la communication à 70%. En tout cas, nous, quand on interview des personnes pour un article, on se dit non, mais s'il n'y a que des femmes ou s'il n'y a que des hommes dans un article, ce n'est pas normal, il faut qu'il y ait une mixité d'une façon ou d'une autre. L'équipe de rédaction... même elle est mixte. Donc ça, c'est déjà une première chose à laquelle on a été attentif. C'est le reflet de la démographie de la profession. Deuxième chose, vous êtes très lyonnais, vous êtes à Lyon, etc. Et oui, parce que c'est le point de rencontre dans une région. Et on serait à Saint-Etienne, on nous dirait, mais de quel droit vous parlez des Alpes, etc. Donc voilà, on va dire les parisiens de la région si on veut bien dire, même si, comme je le disais, il n'y a que deux lyonnais de souche dans l'équipe. Mais quand on a regardé la répartition... des articles sur le web en tout cas, on s'est rendu compte que Lyon et sa région, c'était à peu près 55% des articles. Or, c'est 70% du marché de la communication, c'est-à-dire les grands sièges sociaux des entreprises, les grosses collectivités, les grosses dépenses publicitaires, elles sont faites sur Lyon et sa métropole. L'Auvergne, malgré... la fusion des régions, reste encore une région un petit peu à part, au-delà du forêt et qu'on bascule sur l'Ivradois. Là, il y a quand même une coupure et on voit que les Auvergnats vivent d'abord essentiellement leur communauté à eux. Nous, on l'éprouve, nous on s'entend très bien avec tout un tas d'Auvergnats qui ne font pas d'ailleurs partie du jury des ours de la com' où il y a des belles marques, il y a Babymove, il y a Michelin évidemment, les Magrins, il y a la ville de Vichy. Dans la revue, on a fait le portrait du maire de Clermont-Ferrand, on a fait le portrait de Vichy dans une autre revue sur les bilans de mi-mandat. Donc nous, on a toujours ce souci, effectivement, par goût personnel. La Haute-Loire, le Cantat, je crois que le Cantat, ça doit être le département le moins peuplé de la région. Mais en tout cas, on est attentif. Et bon, de temps en temps, on aimerait bien qu'il y ait un petit peu de réciproque. Mais forcément, il y a moins, j'allais dire, de marques grand public et peut-être moins de communication vers le grand public.
- Speaker #0
donc appel à nos amis Auvergnat n'hésitez pas lorsque vous avez une actualité ou un événement à venir contactez Ours pour transmettre vos informations moi j'ai un truc,
- Speaker #1
si vous voulez que le compte Twitter de la marque Auvergne vous retweet, vous mettez hashtag Auvergne ça fonctionne à tous les coups et donc à chaque fois qu'on fait un papier on met hashtag Auvergne et comme ça il le repère et il le repartage
- Speaker #0
Je me suis fait un peu la vocate du diable tout à l'heure quand je parlais du ratio entre structures situées en grande ville et structures plutôt situées dans la campagne. En fait, lors d'une expérience passée, je me suis aperçue qu'en travaillant dans une agence de webmarketing, celle-ci voyait parfois des appels d'offres, des opportunités d'avoir de nouveaux clients qui lui passaient sous le nez parce qu'ils n'étaient pas situés à Lyon ou à Annecy ou Grenoble. Et ça, ça peut être effectivement une vraie question. Comment être reconnu dans son métier alors qu'on n'est pas situé dans une grande ville ?
- Speaker #1
Oui, alors je ne sais pas, c'est vrai pour tout le monde. C'est-à-dire que je connais des Lyonnais qui ont une adresse parisienne, dans l'huitième arrondissement à Paris. Bon, alors bien sûr, en deux heures, on est à Paris, en TGV, il y a plein de salles de coworking, on peut se réunir, et voilà. Mais ce problème, on va le retrouver quelle que soit son échelle. C'est-à-dire qu'on est toujours le plus petit d'un autre. Peut-être que malgré tout, le télétravail... facilite quand même cette... Enfin, comment dire ? Je n'allais pas dire d'être hors sol, parce qu'on est toujours ancré dans un territoire, mais en tout cas, ça pose peut-être moins de problèmes. Nous, on a fait des papiers sur les jeunes générations qui, en sortant de l'école, bon, ils sont en mode projet, donc ils créent une sorte de mini-agence pour leur projet. On n'a pas de loyer, enfin voilà, la prise de risque, elle est mesurée. Et donc, ce que je veux dire par là, c'est qu'une petite structure, parfois, peut aller sur des projets, être retenue. Ça dépend de la taille du projet. Effectivement, plus on va monter sur la taille du projet, plus la collectivité, par exemple, va demander des garanties de pérennité. Parce que si on s'engage sur trois ans, il faut être sûr que la structure, elle est toujours là. Si c'est un contrat renouvelable tacitement, tous les ans, sur une durée de trois ans, il faut être sûr que la structure, elle est solide pour être toujours là. J'ai quand même le sentiment qu'on a des équipes de... communication, de professionnels de la communication qui sont éclatés sur un territoire. Tu parles de webmarketing, je connais des agences de webmarketing qui fonctionnent avec des freelances qui sont en Occitanie. Pour le client, c'est transparent, l'agence, elle est à Lyon. Mais eux, ils ont des gens qui sont à distance. J'ai un autre exemple, alors là, c'est un média qui est basé à Lyon, et en fait... L'un de ces journalistes vit à Besançon parce que la compagne est enseignante et donc il fait ses podcasts depuis Besançon. Et ça ne s'entend pas de savoir si c'est à Lyon ou si c'est à Besançon qu'elle était enregistrée. Je ne pense pas qu'il faille avoir de scrupules par rapport à ça. Après, c'est peut-être la taille du marché aussi qui fait que vous êtes retenu ou pas. Mais pour un marché, vous pouvez aussi vous rapprocher d'autres professionnels pour pouvoir faire une offre à plusieurs. Ça se fait bien.
- Speaker #0
Merci. Alors avant de terminer, j'ai une toute dernière question un petit peu bonus. Si tu avais une baguette magique, qu'est-ce que tu aimerais améliorer dans les rapports entre les différents acteurs de la communication ?
- Speaker #1
Alors, qu'est-ce que j'aimerais améliorer ? Nous, on a un défaut, les journalistes, qui a une qualité quand on pratique notre métier, c'est d'être curieux. Et ce que j'aimerais améliorer, c'est cette curiosité, en fait. C'est-à-dire se rendre compte qui sont les acteurs du territoire. Parce que parfois, des marques ou des collectivités vont aller choisir des acteurs qui sont hors de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Donc là, il ne s'agit plus de savoir si c'est un territoire rural ou d'une grande métropole. C'est-à-dire que c'est un petit peu statutaire à un moment donné d'aller chercher quelqu'un qui est plutôt en région parisienne. Va savoir pourquoi. Est-ce que le travail est mieux fait ? Je ne sais pas. Peut-être, peut-être pas.
- Speaker #0
Surtout que parfois, il est sous-traité en nos annonances.
- Speaker #1
Voilà. J'aimerais beaucoup qu'il y ait plus de curiosité, plus d'intérêt. Alors bien sûr, on est très très sollicités tous, on manque tous beaucoup de temps, mais se renseigner, nourrir sa réflexion, mettre des choses de côté, c'est notre travail de journaliste. Je ne sais pas si ça rentre dans la routine quotidienne de tout un tas de personnes, peut-être d'avoir des dossiers dans lesquels on dit je n'ai pas le temps de lire, mais je mets le lien, parce que sur cette thématique, je vais y revenir plus tard, je dis n'importe quoi, marché public, comment répondre à un marché public, ah bah tiens, ce qu'a dit un tel sur LinkedIn, ça m'intéresse, je vais y revenir plus tard, moi je vais répondre à un marché public où je veux mieux présenter mon marché public pour qu'il y ait plus de candidatures. Enfin, les sujets sont multiples, mais en fait, si j'avais un coup de baguette magique, j'aimerais que chacun soit beaucoup plus curieux parce que c'est aller vers l'autre, être curieux. Donc c'est aller à la rencontre de l'autre. C'est un peu remettre en question son approche, sa façon de réfléchir, de penser. Ça nourrit notre réflexion, ça enrichit en fait.
- Speaker #0
Je te remercie Mathieu. J'ai beaucoup aimé ce temps d'échange sur le secteur de la communication au Nouvelle-Rhône-Alpes avec un focus sur des pratiques réussies en zone rurale. Je te souhaite plein succès et longue vie à Ours.
- Speaker #1
Merci beaucoup Gaëlle.
- Speaker #0
A bientôt pour un nouveau podcast. C'est ainsi que ce podcast s'achève. Merci pour votre écoute. J'espère que cet épisode vous a plu, qu'il vous donne envie d'en parler autour de vous, de le partager. Rendez-vous dans un mois pour découvrir le prochain épisode. D'ici là, vous pouvez consulter mon site www.glc-du6com.com slash podcast. Ma page est dédiée aux notes backstage info inédite sur ce podcast. A très bientôt !