- Speaker #0
Quand un petit commerçant de quartier est nommé dans la liste de Forbes sortie under sortie,
- Speaker #1
quand tu viens chez Homer Lobster, tu te dis « Ah oui, du pain, du homard, de la mayo, c'est hyper facile. »
- Speaker #0
Homer, Jeannette, récemment Maurice, et partout, devient champion du monde de Lobster Roll.
- Speaker #1
En fait, je sais ce que je veux, je sais où je veux aller, je sais ce que je veux faire. J'ai fait mon épreuve dans Top Chef cette année. J'ai la directrice de casting de Top Chef qui m'appelle, qui me dit « Bonjour, on vous appelle, votre profil nous intéresse. Est-ce que vous souhaitez être candidat ? » Je lui dis « Mais ça va pas. » Je lui ai dit j'ai ma propre épreuve, vous voulez que je sois candidat ? Quel rapport ? Je rencontre un petit Tunisien de Saint-Mondé, qui se met à faire des sandouilles tu remars pour Michael Burdine quand même, c'est un truc de ouf. Je veux créer une vie de famille, je veux stabiliser, je veux pas me...
- Speaker #0
Ah bah ça c'est... Bonjour à tous, c'est Nicolas Messica, fondateur du groupe Rige, bienvenue dans Confidence, un podcast dans lequel on a décidé de partir à la rencontre de personnes au parcours surprenant et inspirant de l'écosystème entrepreneurial français. Chaque mois je vous invite à explorer avec moi le succès, les défis et les leçons de ceux qui font avancer l'entrepreneuriat. On démarre pour 45 minutes d'échanges sincères avec notre invité et aujourd'hui on reçoit Moïse Faise, entrepreneur, membre du prestigieux 30 under 30 de Forms, c'est pas rien, et champion du monde de quoi ?
- Speaker #1
De l'Obstarol.
- Speaker #0
On va en parler juste après. Salut Moïse.
- Speaker #1
Ça va ? Et toi ?
- Speaker #0
C'est vraiment un kiff de te recevoir Moïse. Et parce que déjà je suis un grand amateur de homard, tu as un parcours inspirant, étonnant et à seulement 29 ans, tu diriges un établissement, enfin plusieurs établissements, que ce soit à Paris, en région et à l'international. Rien que ça, tu as créé ton propre groupe,
- Speaker #1
Homer Food Group.
- Speaker #0
Et comme je l'ai dit précédemment, tu es membre de Forbes 30 Under 30. Pour nos auditeurs, ceux qui ne connaissent pas, le classement établit les entrepreneurs les plus prometteurs et talentueux de moins de 30 ans.
- Speaker #1
Ça va ? Pas trop de pression ? Non ça va. C'est un kiff surtout d'avoir cette reconnaissance-là.
- Speaker #0
Quand est-ce que t'as postulé ? Ils t'ont appelé ?
- Speaker #1
Alors moi j'avais postulé il y a trois ans à titre perso, ça avait rien donné. Et l'année dernière mon attaché de presse m'a rien dit et a envoyé ma candidature, mais vraiment sans me prévenir, sans quoi que ce soit. Et euh... Et un soir au resto, j'ai un numéro masqué qui m'appelle, bonsoir c'est Eve de Forbes juste pour vous dire que vous êtes sélectionné dans les 30 under 30 cette année.
- Speaker #0
Et alors qu'est-ce qu'il se passe en tête ?
- Speaker #1
J'ai postulé il y a 3 ans, vous avez gardé mon dossier en 3 ans, j'ai pas très bien compris et donc tout de suite j'appelle mon attaché de presse, je lui dis il se passe un truc de ouf, je suis dans la liste des 30 under 30, elle me dit ouais je sais. Elle me dit c'est moi j'ai renvoyé ta candidature.
- Speaker #0
Et qu'est-ce qu'il se passe en tête ?
- Speaker #1
Un truc de ouf. Je suis content, mais Forbes, ils m'ont dit, il ne faut pas le dire.
- Speaker #0
Tu appelles qui ?
- Speaker #1
Il ne faut pas le dire, j'appelle l'attaché de presse et j'appelle tout de suite mon associé. Et alors, bon, moi j'ai un associé un peu spécial. J'appelle mon associé, je lui dis, je suis dans la liste des 30 under 30, c'est un truc de mal. Il me dit, ok, ce n'est pas la réalité, va au charbon. Je te jure que c'est vrai. C'est-à-dire, il m'a ramené à la réalité en une fraction de seconde.
- Speaker #0
Et à titre personnel ?
- Speaker #1
Mais à titre perso, c'est un truc de ouf. C'est-à-dire, quand moi j'ai démarré, je regardais, on va dire dans Forbes, et même les entrepreneurs de manière générale, qui pouvaient être successfulls. Je regardais cette liste.
- Speaker #0
Et lequel tu regardais le plus particulièrement ?
- Speaker #1
Des entrepreneurs ? Ouais. Il n'y en a pas un en particulier. Moi, je regardais l'entrepreneuriat de manière générale. Ce n'était pas un entrepreneur avec une histoire en particulier, parce que chaque histoire est propre. Bon t'as dû voir pas mal de podcasts, pas mal de gens qui vont te raconter que bah y en a ils vont te dire le fait de faire des douches froides et de manger sainement ça leur a permis de... Y en a ils vont te dire moi j'ai rien fait c'est venu comme ça. Chaque histoire est propre à chacun et moi c'était plus le côté succès qui m'intéressait de manière générale. Je me rappelle j'ai assisté au démarrage du groupe Big Mama avec East Mama à Bastille et tu vois par exemple j'ai suivi tout l'engouement et tout le... le développement du groupe Big Mama, ça pour moi c'était successful, c'était un truc de ouf.
- Speaker #0
Et ça t'a motivé.
- Speaker #1
J'ai compris. C'est un exemple de motivation mais genre ça, ça me motivait.
- Speaker #0
Bon, ici pas de langue de bois. Mais je crois qu'on va pas avoir de soucis avec ça. T'arrives un peu, tu divagues trop, t'es un peu trop corpo, un peu trop corporel, t'es un peu trop lourd.
- Speaker #1
Pas de soucis. J'ai le buzzer. Je pense que t'en auras pas besoin.
- Speaker #0
Et je buzz. Bon on va commencer par ton parcours. Tu viens de Paris. Ouais. 15 ans, tu rentres de New York, tu tombes sur un lobster roll, et là, la révélation, c'est ton truc. Tu rentres en France avec ça dans ta tête. Et ensuite tu te formes, école hôtelière à Vattel, stage au Péninsula et dans Chester, donc tu fais juste les choses simples quoi. Tu te dis je veux pas aller faire les...
- Speaker #1
Péninsula c'était un truc de ouf parce que l'école ne voulait pas m'envoyer là-bas, parce qu'il fallait avoir une expérience. Donc moi j'ai été seul, j'ai dit j'ai rendez-vous avec la DRH et j'ai eu le stage comme ça. Tu lui dis quoi ? J'ai dit j'ai rendez-vous avec la DRH, je vais à l'accueil. Il m'a dit mais c'est pas là, il faut aller entrer personnel. J'ai dit non non, j'ai rendez-vous, elle m'a dit de venir là. Et donc j'ai l'assistante DRH qui vient me chercher. Et de là je fais un entretien. Mais c'était pas prévu du tout. Et ben après Peninsula appelle mon école pour dire on prend Moïse Faise en stage. La meuf qui s'occupe des stages de l'école elle arrive à pète un cas. Mais tu me décrédibilise ! J'ai dit vous m'avez dit que vous enverrez pas mon dossier. J'ai dit voilà.
- Speaker #0
Excellent. Excellent. Et ensuite tu te lances au food market de Belleville.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Avec Homer Lobster. Gros carton. Ouais. Ensuite Homer. Jeannette. Ouais. Récemment Maurice. T'es partout. Est-ce que t'avais imaginé, ne serait-ce qu'une demi-seconde, Le succès quand tu l'as lancé ?
- Speaker #1
Non, jamais. Ça serait mentir de dire, bien sûr, j'avais prévu de faire trois concepts, d'avoir 15 restos, d'avoir un titre de champion du monde. Pas du tout, du tout. Ce que j'avais prévu, c'est-à-dire ce qui était dans ma tête, c'était de faire des Lobster Hall et d'avoir deux restos. Un dans le Marais et un à Saint-Germain. À partir de là, c'est-à-dire je voyais jusque-là. Je n'avais pas prévu tout ce qui s'est passé.
- Speaker #0
Qu'est-ce qui fait le déclic ? Qu'est-ce qui fait changer le... Allez, on y va.
- Speaker #1
Bon, j'ai toujours voulu entreprendre. C'est en rentrant de Londres où j'ai connu le vrai travail, vraiment la dureté du travail. Je travaille 18 heures par jour, c'est militaire, c'est bête et méchant, on ne demande pas de penser. Et j'ai du mal avec le système qui fait qu'on va s'arrêter sur comment tu vas du point A au point B. C'est-à-dire qu'on ne cherche pas l'efficacité, on cherche vraiment le process. Et moi, ma façon de penser, c'est arrive au point B peu importe comment. Mon but, c'est que tu arrives au point B de la façon la plus efficace. Et donc j'ai eu beaucoup de mal avec cette mentalité, je suis rentré de Londres et j'ai dit c'est très bien, c'est très simple, c'est la dernière fois que je travaille pour quelqu'un dans ma vie. Et je me suis dit si demain j'ai des problèmes, je vais m'en vouloir qu'à moi-même. Et j'ai démarré sur un food market, de là j'ai pris une petite cabane au BHV et je me suis dit je me lance.
- Speaker #0
Ça c'est le lancement, mais toi t'imagines une boutique, deux boutiques, qu'est-ce qui fait passer l'étape suivante ? Parce qu'aujourd'hui on est quand même à Dubaï, on est quand même...
- Speaker #1
Alors la deuxième boutique c'était un flop de base. Septembre 2019, grève, gilet jaune, Covid.
- Speaker #0
Saint-Germain ?
- Speaker #1
Ouais, la boutique de Saint-Germain. Pour te dire, quand je fais 4000 euros par jour dans la boutique du Marais, je fais 800 euros à Odeon, à Saint-Germain. Donc c'est une catastrophe. J'ouvre septembre, octobre, novembre, décembre, janvier, ça remonte un petit peu. Février, il y a la crainte du Covid et le confinement tombe. Là je ferme tout, début du confinement je me dis c'est bon celle-là je la garde pas, c'est une boutique de merde. J'enlève mon idée de faire deux boutiques et je vais garder ma boutique du Marais et je vais peut-être penser à faire autre chose. Et le confinement tombe, au bout de dix jours je réouvre et je fais partie des premiers restaurants à réouvrir, mais c'est-à-dire sur Deliveroo t'as moi, un sushi, un kebab. C'est un truc... et on livre. Tout Paris. On a des queues de courses de première nécessité. Tu n'as jamais vu ça de ta vie. J'ai les voisins, ils appelaient la police. Oui, il y a des attroupements en bas. C'était un truc de malade. Et c'est quand on a compris qu'on faisait entre 500 et 700 clients par jour, par boutique, que je dis en fait pas du tout. C'était le contexte extérieur. Donc les gilets jaunes, les grèves, la rive gauche était complètement fermée, qui a fait que j'ai fait un très mauvais démarrage. Mais le produit plaît. Et de là, pendant le confinement, je vais manger dans un restaurant clandestin. et je tape dans la main pour faire la boutique à Saint-Tropez. Voilà, comme ça, en tapant dans la main. La semaine d'après, je me retrouve à Saint-Tropez pendant le confinement à aller voir avec les archives, boutiques, travaux. Extraordinaire. Extraordinaire. Donc c'est comme ça que ça s'est fait et c'est là où je me suis dit bon bah c'est bon, on est parti, en fait le concept il est béton armé et j'ai juste mal démarré Saint-Germain.
- Speaker #0
Mais en parallèle de tout ça, tu... devient champion du monde de l'Opster Roll. Il y en a qui sont champions du monde de 400 mètres à la course, de marathon, de développer coucher, etc. Toi, champion du monde de l'Opster Roll.
- Speaker #1
Pareil,
- Speaker #0
c'était pas prévu. Comment c'est arrivé ?
- Speaker #1
C'était pas prévu. J'ouvre en butant en janvier 2018. Donc c'était juste après ma cabane au BHV. J'ouvre en janvier 2018. En mars, je reçois un mail du Down East Magazine, c'est l'équivalent du Figaro en France. Il m'envoie, bonjour, il y a un de nos journalistes qui est venu goûter chez vous le lobster roll. Il nous a dit que c'était un des meilleurs de sa vie. On organise un concours.
- Speaker #0
Tu ne savais pas, le mec ne s'était jamais présenté.
- Speaker #1
Je ne sais même pas qui c'est, je ne sais même pas c'est quoi le Down East Magazine. Non. Et on prépare un concours. J'ai regardé, vous avez toute ma biographie sur mon site internet. Si vous voulez m'inscrire, inscrivez-moi. Je ne comprends pas. Je viens d'ouvrir, je suis dans mon monde. Ouverture, fermeture, 7 sur 7. En mai. T'as une liste officielle des 10 meilleurs lobster rolls du monde qui sortent. Je suis dans les 10, le seul européen. Bon, pas mal. Ok, je suis content. Suite à cette liste, tu reçois un mail du Downy's Magazine avec un contrat comme quoi il y a une organisation du championnat du monde du lobster roll entre les 10 meilleurs du monde qui s'organise le 7 juillet à Portland dans le Maine. C'est comme si je te dis tu vas à Honfleur. Mais je te jure que c'est vrai. C'est comme si je te dis tu fais le concours de la moule à Honfleur, c'est pareil. ou du camembert en Normandie, c'est pareil. Et ok, je dis vas-y on y va, sauf que je n'avais pas lu tous les termes du concours. Pour moi, il fallait faire un peu comme Top Chef, tu sors 5 lobster rolls, tu goûtes, tu vas, tu rigoles et tu rentres. Pas du tout, ils m'envoient 10 jours avant, une semaine avant, qu'il faut faire minimum 500 lobster rolls. Moi je n'ai pas d'équipe, et de là je pars avec mon père, vol annulé, on envoie les brioches en UPS, l'autre moitié des brioches dans les valises, une galère, et je me retrouve là-bas et on gagne le championnat du monde.
- Speaker #0
Et qu'est-ce qui se passe dans ta tête ? Pour la suite en fait. Tu te dis qu'est-ce que ça va m'apporter ?
- Speaker #1
Je me dis ça y est, game changer. Alors au début, il y a un moment où il se passe dans ma tête, c'est même pas de la prétention, vas-y il ne faut plus parler avec moi maintenant, je ne suis pas le champion du monde. Je ne vais plus entendre parler de quoi que ce soit. Mais en vrai, tu es vite ramené à la réalité. Ce qui se passe, tu as les journalistes, tu as les médias, tu as la télé, tu as la presse, tu as les influenceurs, tu as... J'ai des chefs étoilés qui viennent manger, j'ai des gens du Japon, des gens du Brésil, ça devient un truc de ouf. J'ai Nobu qui veut me voir, je passe une journée avec Nobu. Extraordinaire. Je passe la journée avec lui, où il me demande mon histoire, on parle, il me raconte la sienne. Bon, tu te m'as rencontré des personnalités un peu de ouf, je sers Michael Jordan.
- Speaker #0
Et qu'est-ce que ces personnes, quand tu les rencontres, qu'est-ce que tu retiens d'elles ? Nobu, par exemple.
- Speaker #1
Nobu, ça l'intéressait de connaître mon histoire. Qu'est-ce qui a fait que j'ai gagné ?
- Speaker #0
Quand t'as échangé avec lui, qu'est-ce que t'as retenu ?
- Speaker #1
Moi j'ai retenu que... Mais en fait, c'est bête, mais je suis en train de me dire que je suis en train de passer un après-midi avec Nobu. C'est la seule chose que j'ai retenue sur le moment. C'est après qu'il m'a raconté le côté entrepreneurial quand il s'est associé avec De Niro, ça, si, le développement. Mais ce que je retiens, c'est le côté visionnaire de ces gens. C'est-à-dire que tous ces gens, quand ils te parlent, ils ont... que du long terme en tête, que du long terme de ok maintenant il faut faire comme ça, tu vois quand j'ai gagné le championnat du monde, Eric Fréchon il m'a dit maintenant on parle business, t'es plus restaurateur c'est du business, puisque t'as un nom, t'as une renommée, t'as un titre, c'est comme quand quelqu'un devient mof, c'est comme quand quelqu'un a une étoile Michelin, ça devient du business donc il me dit, faut pouvoir l'utiliser et donc ces deux là je me suis dit ok je vais ouvrir le deuxième, c'est maintenant le meilleur lobster roll du monde, on doit pouvoir le trouver ailleurs pas que dans un petit endroit, voilà et encore aujourd'hui, quand on parle au Merlobster, pour moi c'est t'as un des meilleurs love stories du monde là-bas.
- Speaker #0
Si on avait un étudiant de 16 ans là, qui serait assis à notre table, il se dit que c'est d'une simplicité sans non ce que t'as fait.
- Speaker #1
Ouais c'est vrai.
- Speaker #0
Tu te rends compte là ? Mais ça peut déjà arriver. Là ça vient, on fait 10-15 minutes qu'on parle, et là tout est facile. C'est facile facile ! Alors qu'en réalité, tu rentres de New York, d'accord ? Et là, là, là, il y a un monde. C'est pas facile du tout.
- Speaker #1
Pas du tout.
- Speaker #0
Enfin, et donc raconte.
- Speaker #1
C'est quoi le...
- Speaker #0
Déjà pourquoi Homer Lobster ? Pourquoi... Comment est-ce que tu t'entraînes ? Comment tu trouves la recette ? Le homard ça coûte une tonne.
- Speaker #1
Ça coûte une tonne ? Tout ça j'ai morflé. Tout ça, c'est bien sûr quand on en parle c'est facile, et même quand tu viens chez Homer Lobster tu te dis « Je me charrie, c'est du pain, du homard, de la mayo, c'est hyper facile. » Mais alors maintenant, je rentre à Vattel... Dans mon école, sans faire le miskine, je suis le seul qui n'a jamais bossé en restauration. Il n'y a que des fils d'eux. Mon père a quatre hôtels, ma mère a trois restos. Je ne viens pas du tout de ce monde. Je n'ai jamais fait de restauration. Je ne sais pas comment ça fonctionne. Je charbonne les services, les coupures. Je finis tard, je commence tôt. Ça, c'est une galère. Je vais à Londres. Je fais tous mes essais à Londres. Au lieu de partir à Londres, je devais partir à New York. Ça ne s'est pas fait pour une raison de visa. Je pars à Londres. Et je suis commis, je suis commis stagiaire dans un restaurant 3 étoiles Donc en fait t'avais le homard blanche et le Ausha C'est vraiment à ce moment là t'es le Ausha Mais en parallèle je me lie d'amitié avec le chef Et je lui dis moi j'ai un projet de faire des lobster rolls Et il me prend au sérieux Et je lui dis chef fais moi kiffer Viens on bosse sur une recette de mayo, viens on bosse sur comment cuire le homard et petit à petit il m'a un peu donné des tips comment cuire le homard, comment faire ci, comment faire ça et je suis rentré j'ai essayé seul.
- Speaker #0
Et t'es rentré à la maison chez tes parents ?
- Speaker #1
Ouais chez mes parents. Ma mère elle a envie de me tuer, je ramène les homards dans la cuisine, je décortique, je prouve la main. Après quand j'ai commencé les événements, c'est à dire j'élabore mon pain, j'ai plus ou moins ma recette, j'ai le nom, j'ai mon logo que j'ai dessiné et je me rappelle j'avais acheté à Saint-Ouen dans un revendeur de... troisième main, un petit frigo. pour pouvoir faire des événements. Je te jure, ma mère, elle avait une Nissan Micra. Je mets le frigo dans le coffre. Premier jour, je te jure, c'est vrai. Je ferme le coffre, la vitre, elle éclate. Je ne sais pas comment dire à ma mère que j'ai niqué la voiture. Et je fais mes événements comme ça, comme elle ne l'utilisait pas. Elle était au parking. Maintenant, je lue avec un...
- Speaker #0
Pour combien de temps ça a duré qu'elle ne s'est pas rendue con ?
- Speaker #1
Ça a duré deux mois. Deux mois, tu as la vitre, et en fait, tu as le frigo. Tu vois, la Micra, elle est comme ça. Et tu as le frigo qui sort vraiment, mais qui est sorti de la vitre. Et je suis resté avec le frigo comme ça pendant deux mois.
- Speaker #0
C'est très sympathique. C'est très sympathique. Donc oui, c'est la galère. Et après, les travaux, il faut gérer des travaux, il faut gérer de la communication. Parce qu'aujourd'hui, Moïse Fez, sur Instagram, sur les réseaux, c'est Moïse Fez. Pas du tout. Si tu parles au genre de Moïse Fez, les gens connaissent Moïse Fez.
- Speaker #1
Ils connaissent Homer, pas Moïse Fez.
- Speaker #0
Ils connaissent Moïse Fez. T'as pas envie de l'enlever ?
- Speaker #1
Je m'en rends pas compte. Vraiment, je m'en rends pas compte.
- Speaker #0
Mais les gens connaissent Moïse Fez. Il faut mener tous ces sujets en parallèle. Comment tu trouves le temps de...
- Speaker #1
Ben, je me suis vraiment focus sur le produit. En vrai, je me suis focus sur moi, ce qui m'importait, c'était qu'on puisse manger un sandwich au marre qui te fasse mal à la tête. Donc ça, c'est mon objectif. Après, ben le reste, moi je me rappelle mon attachée de presse, elle me dit je vais t'envoyer des journalistes, des influenceurs. Déjà, je sais pas ce que c'est un influenceur, parce qu'il y a 8 ans, c'est pas comme aujourd'hui. Et euh... et des journalistes, pour moi, je me dis, lui, il vit en incognito. C'est très simple, ils vont tous être traités comme des journalistes, les clients. Donc, chaque client, je le traiterai comme si c'était un journaliste. Je faisais la bavette avec tout le monde, je faisais le sympathique avec tout le monde. Il y a des fois, tu es fatigué. Même un jour, j'ai Homer Acar, qui à l'époque est le numéro 1 de Qatar Hospitality, qui est propriétaire du Royal Monceau, propriétaire du Peninsula, propriétaire du Carlton à Cannes. Bon, tu as compris, grosse, grosse tête, et qui était mon patron quand je bossais au Peninsula, en vrai, sans que je sache qui c'est. Il passe un jour comme ça, Je lui fais la bavette, il me dit « Donne-moi un sandwich coupé en quatre » . Du moment où il me demande coupé en quatre, je tourne. C'était un dimanche matin. Je lui dis « Non, on ne coupe pas en quatre. » Le mec, il est monté à 100 000 euros au poignet, il me demande de couper en quatre le sandwich. « Non, on ne coupe pas en quatre. Tu vas le déchirer. » « Ok, je le coupe en quatre. » Je lui dis « Alors, il ne faut pas manger dedans pour ne pas qu'il me prenne quatre places pour un sandwich. » Ok, je te jure que c'est vrai. Il mange, il me dit « Mets-moi un autre, coupé en quatre aussi. » Ok, un troisième. Il me dit « Donne-moi une carte, retiens mon nom, c'est Homer, mais sans le H. » Ok. Le lendemain j'ai toute l'équipe du Royal Monceau qui vient, c'est comme ça qu'on signe le contrat au Royal Monceau.
- Speaker #0
Extraordinaire.
- Speaker #1
Mais ça vient par le produit, parce qu'il a aimé le produit, donc à ce moment-là je cherche ni la fame, ni les...
- Speaker #0
En fait les choses de... Là aujourd'hui c'est le produit. Ouais. C'est-à-dire que... Et ça pour le coup c'est propre à n'importe quelle industrie. Quand le produit est bon, mais après il faut savoir exécuter derrière. C'est hyper important. Si l'équipe ne sait pas exécuter... Ça décolle jamais !
- Speaker #1
Regarde, le plus facile, c'est très facile de monter. En vrai, tu veux monter la mayonnaise, tu peux. Tu veux arriver numéro...
- Speaker #0
Tu peux monter la mayonnaise, tu le fais exprès ! Ouais !
- Speaker #1
Tu peux, mais le plus dur c'est de durer. C'est-à-dire quand tu passes un an, quand tu ouvres une deuxième boutique, et que c'est là où tu te dis, il faut que ça soit le même dans cette boutique, dans cette boutique, à cet heure-là et à cet heure-là. Donc là, ça commence à devenir difficile, mais ça reste encore à manager, mais à ce moment-là, il n'y a pas de presse, je ne gère pas les réseaux sociaux... Je fais, j'essaye de faire comme je peux.
- Speaker #0
Aujourd'hui, t'es accompagné d'un investisseur, d'un associé, tu parlais ?
- Speaker #1
Pas d'investisseur.
- Speaker #0
Un associé.
- Speaker #1
Je me suis associé avec mon fournisseur. Ok. Pour, en fait, c'était pendant le confinement, on travaillait tellement. Et c'est mon fournisseur depuis le début. Donc on travaillait tellement qu'on s'est associé lui et moi, pour entamer un développement, donc c'est devenu une centrale d'achat. Où lui s'occupe, j'ai même pas de directeur des achats aujourd'hui, c'est mon fournisseur qui s'occupe de tout me référencer, on produit tout en interne, notre labo est en interne, on produit notre pain, on produit notre Ausha, on produit nos sauces, on produit notre packaging, chaque nouveau produit que je vends, on le produit en interne, et comme ça personne n'a nos recettes. Personne, c'est-à-dire, tu peux pas retrouver nos produits ailleurs. C'est propre. En fait, on a pris le business model de McDo et on l'a appliqué pour Homer.
- Speaker #0
Et tu veux devenir McDo ?
- Speaker #1
Ausha !
- Speaker #0
Homer, Jeannette, Maurice, ils ont tous une identité hyper forte et en plus assez différente.
- Speaker #1
C'est le but.
- Speaker #0
On est sur du bleu, rouge, blanc chez Homer. Jeannette, c'est du rose. Maurice, c'est vert. Comment est-ce que tu fais pour pouvoir en plus, parce que ça demande un travail de contenu énorme, comment est-ce que tu fais pour gérer tout ça ? T'as des équipes en interne ? Non. Alors non, j'y crois pas.
- Speaker #1
Ah ben...
- Speaker #0
Qui fait ça ?
- Speaker #1
Quoi qui fait ça ? Qui sort les idées et tout ?
- Speaker #0
Non, qui produit le contenu.
- Speaker #1
Mais c'est moi !
- Speaker #0
Mais tu dors quand ?
- Speaker #1
Je dors, c'est moi, c'est quand je ne fais pas du service, j'ai du temps pour moi. Par exemple, toutes ces idées viennent quand je voyage. Et quand je voyage, je note tout, je note tout. Je sais que je veux ça comme ça, ça comme ça, ça comme ça. Et après, j'essaye de m'entourer. Par exemple, je bosse avec deux graphistes qui sont géniaux. Je donne toutes mes idées et eux arrivent à me les traduire en ce que ça sort. Mais voilà, en ce résultat-là. Mais c'est moi, les recettes, l'idée, l'univers, la déco, le design. J'ai pas d'équipe. J'ai en plus beaucoup de mails de gens qui disent « oui on aimerait être chef de projet » . Je dis « mais je comprends pas, tu vas servir à quoi ? » « Ben, penser, designer. » Je dis « mais j'ai pas besoin de toi. » C'est parce que je comprends pas ce poste.
- Speaker #0
Ouais. Et donc la suite, parce que là, il y a 8 ans, du coup, depuis au Rire. D'accord ? Donc le temps de créer. Tu te rends compte que t'as créé un truc qui fonctionne. Ensuite, il faut...
- Speaker #1
C'est à ce moment-là. Tout de suite,
- Speaker #0
tu te mets sur du... Tu ouvres Jeannette. Là, tu ouvres Maurice.
- Speaker #1
T'as 29 ans ? Non mais c'est deux ans de travail à chaque fois.
- Speaker #0
Ouais, et donc c'est quoi la prochaine là ?
- Speaker #1
Là, la prochaine, je vais d'abord développer Maurice, mais ouais je l'ai déjà, ça fait huit mois. C'est le bagel. Ok. Le vrai bagel, un mix entre le bagel Montréal, le bagel de New York et le bagel que tu peux retrouver en Californie. Un mix de ça, mais bon, ça va pas du tout sortir tout de suite.
- Speaker #0
Et un jour, est-ce qu'on aura le tout regroupé en un ? En un.
- Speaker #1
Tu vas pouvoir bientôt, dans des... dans de très beaux endroits, pouvoir retrouver des concepts hybrides, on va l'appeler Homer, mais tu retrouveras un mix entre Homer, Jeannette et Maurice dedans.
- Speaker #0
Donc Homer Foot Group dans 5 ou 10 ans, c'est quand ?
- Speaker #1
C'est quand ? C'est quoi ? C'est quoi Homer Foot Group dans 5 ou 10 ans ? J'espère l'amener au niveau d'un des gros groupes. de street food premium au monde, qu'à l'international on puisse te dire ce groupe là, quoi qu'il se passe, c'est quali, tout ce qu'ils font c'est extraordinaire. Après mon but n'est pas d'être dans les plus grands, c'est-à-dire que j'ai bien sûr l'ambition de dire que je veux être comme McDonald's, mais je suis aussi réaliste, pour moi il n'y a pas de limite, mais là où je veux l'amener dans 10 ans, c'est être à la tête d'un des plus gros groupes de street food haut de gamme.
- Speaker #0
C'est ouf parce qu'en fait tu as une image très accessible, hyper fun, etc. Derrière, comment est-ce que tu arrives à briser un peu avec l'entrepreneur si tu veux, parce que tu dois avoir des relations avec des banquiers, tu dois avoir des relations avec des prestataires. Comment est-ce que tu arrives à casser cette... Reprendre ta posture pour pouvoir... Ou tu prends pas de posture ?
- Speaker #1
Alors en vrai, tu vois, comme je suis avec toi, c'est comme je suis au resto, c'est comme je suis avec les banquiers, les avocats, c'est-à-dire je suis le même. Après, il y en a avec qui je suis moins sérieux, d'autres plus sérieux, mais... Par contre, j'ai un truc, c'est que... J'essaye d'être le plus efficace possible, c'est-à-dire que je vais pas perdre mon temps à m'attarder sur des petits points. J'essaye de trancher et de déléguer un maximum. C'est-à-dire que j'ai traité un sujet, j'ai vu, je me suis fait mon idée, ok, tiens, prends, fais ça comme ça, comme ça, comme ça, et c'est comme si je le sors de ma tête, pour avoir l'esprit libre.
- Speaker #0
Ok, et tu fais confiance ?
- Speaker #1
Je fais confiance. Et après, je fais confiance, mais j'aime bien tirer sur les gens. Donc je fais confiance, même si je sais qu'il va faire de la merde, fais-le. Je te tirerai dessus quand t'auras fait de la merde. Ok. Mais au moins, ça m'a permis de me libérer. Euh... de l'espace.
- Speaker #0
Et cette image du... Tu te vois comme un chef ? Non. Cette image du chef en cuisine, très dur, très militaire...
- Speaker #1
Ouais. C'est toi ? Ouais. Honnêtement, ouais. Ce qu'on voit pas, et il y a des fois des gens, dès que je peux être en service, par exemple au lancement de Maurice, c'est un fiasco parce que les cuisiniers sont nouveaux, n'ont jamais travaillé avec moi, n'ont jamais travaillé dans aucun de mes concepts, j'ai passé trois semaines à les former et au bout de trois semaines on ouvre. Et ils sont censés être militaires et c'est mais que de la merde, mais que de la merde. Mais je pète un câble, client pas client, je pète un câble au bout d'un moment, c'est à dire puisque moi je n'accepte pas de servir de la merde. Donc je dis non, tu prends, tu jettes, tu refais. Et que là il me dit non non mais je le prends, je dis s'il vous plaît vous mêlez pas C'est à dire S'il vous plaît vous mêlez pas Non mais c'est vrai, s'il te plaît refais, ça c'est de la merde Je peux prendre une étoile parce que j'ai dit ça c'est de la merde Mais bon après c'est comment on perçoit Mais ouais j'ai cette image très militaire, dure Parce que bah pareil tu veux faire quelque chose de bien Faut de l'exigence et les gens d'un point de vue extérieur Vont dire Oui mais faut pas être dur, si On arrive pas là en étant laxiste Et pas dur, il faut être dur, faut être exigeant Parce que si tu Prends un truc par exemple, tu veux un matcha, ton matcha il est normal, tu vas pas avoir envie de te redéplacer là. Tu dis bah y'en a partout des Ausha normaux. Si ton matcha il est exceptionnel, tu vas vouloir te redéplacer là. Bah pour qu'il soit exceptionnel, laisse moi faire mon travail. Ça demande un peu de dureté, un peu d'exigence, mais à la fin, il sera toujours exceptionnel.
- Speaker #0
T'es sympathique ?
- Speaker #1
T'es obligé de passer par là.
- Speaker #0
T'es travailleur ? T'es exigeant ?
- Speaker #1
Je suis célibataire si vous voulez.
- Speaker #0
Nous chez Riche ce qu'on aime bien c'est un peu descendre tes communications et descendre les communications de Linkedin Bon toi t'es un pro d'Instagram
- Speaker #1
Bah Linkedin je l'aime pas Attends Si
- Speaker #0
T'en as mis un ! Quand un petit commerçant de quartier est nommé dans la liste de formes Sorti Under Sorti, c'est la preuve qu'il faut se tenir à faire son travail en silence, le succès se chargera du bruit. Est-ce que tu le vois encore ce petit commerçant de quartier, malgré tout ce que tu as accompli ? Et comment est-ce que tu restes ancré dans cette philosophie, malgré tout le succès que tu as ?
- Speaker #1
Ouais, bien sûr, puisque pour moi je le suis toujours et je continue à avancer bien que j'entreprends. Pour moi, j'ai toujours l'âme du commerçant de quartier. Et c'est ce qui me permet de garder la tête sur les épaules et de ne pas péter plus haut que mon cul, en vrai de vrai. Et pourquoi j'ai mis cette phrase-là ? C'est quand j'étais au 30 Under 30 Forbes, il y en a un qui passe dans la tech, il a fait un mec avec des mégots de cigarettes, il peut faire des vêtements. Un autre, je te jure que c'est vrai, un autre avec l'eau des toilettes, il peut faire de l'eau mieux qu'Evian. Tu as compris ? Il n'y a que des trucs de ouf. Et moi, comme c'est en ordre alphabétique, je suis dans les derniers à me présenter. Mais moi, je passe après tous ces mecs qui ont, en gros, grâce à eux, le monde va continuer de tourner. Et moi, j'arrive. Ils me disent, moi, je fais des sandwichs au marge. J'ai quand même une petite championne du monde. Et voilà, j'ai 15 restaurants à l'international. Et je finis par cette phrase. Bon, moi, je reste un petit commerçant. Je ne suis pas dans la tech. Et de là, les gens m'applaudissent, ils rigolent. Bon, j'étais un peu le profil différent, si tu veux, des tortues à la tartie. Et c'est vrai que c'était ouf. Et parce que... Lorsqu'on a fini cette cérémonie, après tout le monde se retrouve, il y a un cocktail et c'est fou parce que dans les 30 under 30, il y en a beaucoup et même des gens, des journalistes qui étaient là, tout le monde me connaissait. Enfin, beaucoup de gens me connaissaient et me disaient « mais on est venu manger chez toi » .
- Speaker #0
Et donc qu'est-ce que je t'ai dit tout à l'heure ? Oui ! Les gens savent qui est Moïse.
- Speaker #1
Ouais, voilà. Donc euh... Mais ça, c'était fou.
- Speaker #0
Il faut que tu l'encaisses ça aussi.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
À la maison.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Ce soir par exemple.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Après demain... Qu'est-ce qu'ils pensent de toi ? Les tiens ! Bon alors je pense qu'ils sont fiers, moi je sais que mes parents sont fiers. Aujourd'hui c'est un business familial, ma mère bosse avec moi, ma soeur bosse avec moi, mon père de loin, mais mon petit frère s'est lancé dans la restauration aussi, mais c'est très drôle, dès qu'il sort il me dit « Ah moi je dis Homer Lobster direct, tu vois on est associé à Homer Lobster » . Donc c'est une fierté en soi, je sens qu'il y a une fierté autour de moi pour ce que je fais, ils sont fiers, ils m'encouragent à faire plus. Après tu vois par exemple ma mère... Ma mère, c'est le meilleur indicateur. C'est quand je veux faire un nouveau projet. Si elle me dit « Oh, mais t'es sûre ? » Comme elle est très frileuse. « Oh, mais t'es sûre ? » « Ah non, mais moi, je la sens pas. » À chaque fois qu'elle m'a dit « Je la sens pas » , ça a été un carton. Je te jure que c'est vrai. Donc moi, ma mère, c'est le meilleur indicateur. C'est dès qu'elle sent pas un truc, il faut foncer, mais sans réfléchir.
- Speaker #1
Et tu vois quoi dans ses yeux au quotidien ?
- Speaker #0
Je vois qu'ils sont fiers, je vois qu'ils me font confiance. Mais je vois aussi que je ressens aussi une pression indirecte. Parce que tous ces gens, tous les miens... que tu dis, dépendent un peu de moi. J'ai ce rôle aujourd'hui un peu central dans ma famille où, mine de rien, ça dépend un peu de moi. Donc c'est quand même une pression indirecte, mais qui est une bonne pression parce que moi, c'est ce qui me motive à vouloir faire plus, à vouloir rendre cette pression encore plus petite à chaque fois que je fais un nouveau truc.
- Speaker #1
Alors que tu ne l'avais pas finalement il y a 8 ans. Si. Il y a 8 ans déjà tu l'avais ?
- Speaker #0
Bien sûr.
- Speaker #1
Quand ton père vient avec toi...
- Speaker #0
Ouais au championnat du monde bien sûr puisque c'était...
- Speaker #1
Ah en fleurs ?
- Speaker #0
Ouais, en fleurs des Etats-Unis. Mais ouais j'ai cette pression parce que... Bon j'ai une grande soeur, je suis le premier garçon, j'ai un profil un peu où je suis très borné, buté, en fait je sais ce que je veux, je sais où je veux aller, je sais ce que je veux faire. Donc après j'y vais, tout de suite ma mère me rejoint, elle bosse avec moi, donc il y a cette pression indirecte où je veux pas me rater, je veux pas me rater. Et il y a... cette petite famille qui en dépend aussi de l'autre côté. Donc ouais, je pense qu'il y a de la fierté. Après, aujourd'hui, ils me font confiance. Mais j'avance toujours, toujours avec cette petite pression en tête de je ne suis pas seul, il y a cette famille qui est avec moi.
- Speaker #1
Donc ça te rassure aussi quand même ?
- Speaker #0
Bien sûr, ça me motive.
- Speaker #1
Parce qu'au moins, tu sais qu'ils te diront la vérité aussi.
- Speaker #0
Ouais, c'est pour ça, tu vois, quand tu me dis qu'est-ce qui fait que tu restes le commerçant dans ta tête, tu gardes la tête sur les épaules. Franchement... Même avant Forbes, j'aurais pu avoir certains facteurs qui font, bah tu dis bon ce mec il commence à prendre un melon, un truc comme ça. Mais c'est avec ce genre de personnes, qui sont mon associé, qui sont mes parents, qui me ramènent à la réalité très très rapidement. Tu vois par exemple Forbes, je dis à mon père, je dis papa je suis dans la liste des tortiers, il me dit c'est quoi ça ? Bon bah ok laisse tomber. Il s'en bat les couilles donc c'est à dire ok d'accord bon tu viens ce soir à la maison, c'est à dire c'est passé à autre chose tout de suite, mon associé me dit ok c'est pas l'arrêté, mets toi au charbon. On a des chiffres à remonter, on a ça. Donc j'ai ces gens-là, mine de rien, qui sont très vrais, qui veulent mon bien, et qui me ramènent toujours à la réalité.
- Speaker #1
En permanence ?
- Speaker #0
Ouais.
- Speaker #1
Et c'est ce qui te fait avancer ?
- Speaker #0
Ouais, bien sûr. C'est ce qui me permet de... Je te dis, garder la tête sur les épaules et de...
- Speaker #1
Tu te souviens d'un moment où tu t'es rendu compte que tu as perdu un peu le fil ? Tu t'es dit, là je me prends pour... Euh...
- Speaker #0
Il n'y a pas eu beaucoup de moments parce que j'ai toujours été très focus. Après, moi, je suis vraiment dans mon monde où je te dis que j'aime créer. C'est-à-dire, si je sens que je manque de créativité, je vais vouloir organiser un voyage à New York ou dans une ville qui bouge un petit peu. Et j'ai besoin de me ressourcer, prendre. Et là, je pars dans tous les sens. Après, je suis dans mon monde, mais je ne demande pas trop l'avis des autres. Après, quand j'ai ouvert beaucoup, beaucoup de restos d'un coup, quand j'ai voyé un truc que je n'aime pas. Après, c'est... J'écoute toujours, mais j'ai le don de dire non facilement. Mais même si je dis non, j'écoute. Tu vois, on me dit « Non, tu devrais faire ça » . Je dis non, mais en vrai, j'écoute ce qu'on me dit et je réfléchis. Et il faut me laisser 48 heures pour revenir sur ma décision. Mais ouais, j'ai eu des moments où j'ai dit « Bon, vas-y, fais chier. » « Ok, d'accord, t'as raison, t'as raison. » Et après, peut-être qu'il a raison.
- Speaker #1
Ok, donc tu reviens quand même sur les choses.
- Speaker #0
On revient toujours. Le secret, c'est toujours de se remettre en question. J'ai pas la vérité absolue. C'est pas parce que... C'est le secret de la réussite, en fait. Mais ça, je l'ai appris. Par ma façon d'entreprendre, Homer a cartonné, j'ai ouvert un deuxième, ça a été un flop. Je me suis remis en question, j'ai essayé de modifier des trucs. J'ai ouvert Jeannette, pour moi je me dis « C'est bon, Homer en buto ça marche, Odeon ça marche, Victor Hugo dans le 16ème ça marche, là j'ai ouvert là, j'en ouvre de partout, Jeannette, ça va être version viande, ça va marcher. Flop total, première année. Mais flop total, les gens viennent, goûtent, c'est bon, mais rien à voir avec le Lobster. J'étais pas en train de comparer un sans-doutu au mar, un sans-doutu au pastrami. Ça n'a rien à voir. C'est une barre de choses différentes, il faut être logique. Mais je comprends que pour eux, vu que c'est le même patron, c'est une déa différente, mais c'est la même vibe. Et au bout d'un an, je me suis remis en question, j'ai modifié, j'ai revoyagé. Et c'est ça qui fait que je me remets toujours en question. Je veux toujours plus. Ah, les chiffres baissent, ok, il faut que ça remonte.
- Speaker #1
Tout ça là, le Moïse d'il y a 8 ans, à la maison il était dans le canapé, il allait à la salle de sport, il était chez Vattel, il sortait avec ses potes. Ça a changé quoi tout ça sur lui en 8 ans ?
- Speaker #0
Ça m'a fait rencontrer des gens extraordinaires. Ça m'a fait vivre des trucs extraordinaires qu'il y a 8 ans, j'aurais rêvé de vivre. Que je te disais, putain, un jour, mon rêve, c'est de vivre ça. Mon rêve, c'est de se passer ça. Mon rêve, c'est de manger là-bas. Mon rêve, c'est de rencontrer cette personne. Tu vois, par exemple, un truc de fou. J'ai été appelé par Nicolas Sarkozy. Il voulait me rencontrer parce que mon profil l'intéressait.
- Speaker #1
Ok. Et pour quoi faire ?
- Speaker #0
Mon profil de jeune entrepreneur l'intéressait, il voulait me rencontrer pour voir s'il pouvait pas m'aider à développer plus, s'il avait pas des conseils, si... Je l'intéressais. Mais c'est extraordinaire, j'ai Nicolas Sarkozy qui m'appelle, qui veut me rencontrer.
- Speaker #1
Bon faut que je t'avoue quelque chose. Dis-moi. C'était moi.
- Speaker #0
T'as grandi. Mais non mais c'est, il y a ça, il y a, je me suis retrouvé invité mais à l'autre bout du monde, je me suis retrouvé à cuisiner dans des endroits de fous, je me suis retrouvé, bah tu vois Forbes, je me suis retrouvé à passer à la...
- Speaker #1
Mais ça c'est le travail !
- Speaker #0
Regarde j'ai mon épreuve dans Top Chef.
- Speaker #1
Alors raconte nous ça,
- Speaker #0
c'est quoi ? J'ai mon épreuve dans Top Chef cette année, il y a, comme l'année dernière, c'est la deuxième année consécutive, j'ai ma propre épreuve dans Top Chef. Et maintenant ce qui est drôle, c'est que l'été dernier, j'ai la directrice de casting de Top Chef. qui m'appelle, qui me dit bonjour on vous appelle, votre profil nous intéresse, est-ce que vous souhaitez être candidat ? On vous fait rentrer. Et maintenant juste avant, j'ai mon attaché de presse qui m'appelle et qui me dit c'est bon on a signé ta propre épreuve dans Top Chef. Directrice de casting, là tu vois tu veux savoir quand j'ai pété un peu plus haut que mon cul ? Je lui dis mais ça va pas. Je lui dis j'ai ma propre épreuve, vous voulez que je sois candidat ? Quel rapport ? Je lui dis on mélange pas les serviettes et les tansons. Voilà un exemple de je vais en profiter.
- Speaker #1
Mais ça c'est le travail, je parle à titre
- Speaker #0
A titre perso,
- Speaker #1
qu'est-ce que ça t'a apporté toi ?
- Speaker #0
Ça m'a permis de grandir, ça m'a permis d'acquérir du sérieux, mais je reste toujours le mec qui veut déconner. Écoute, à titre perso, j'ai développé que du pro. J'ai développé 90% de pro, donc à titre perso, qu'est-ce que ça m'a appris ? Ça m'a appris de savoir ce que je voulais vraiment. Parce que quand il y a 8 ou 10 ans... tu te retrouves à 20 ou 22 ans, tu ne sais pas vraiment ce que tu veux, tu ne sais pas même si... Tu ne sais pas quel chemin tu veux prendre, tu ne sais pas... Aujourd'hui, je sais exactement ce que je veux dans la vie, je sais où je veux aller à titre perso, je connais mes valeurs, je veux aller où. Aujourd'hui, en vrai de vrai, je veux créer une vie de famille, je veux stabiliser, je ne veux pas...
- Speaker #1
Ah ça c'est...
- Speaker #0
Tu veux voir si t'allais me le dire ou pas ? Non mais en vrai, à titre perso, je veux continuer à voyager et je veux partir à l'étranger. Mon objectif de base à titre perso c'était j'ai créé Homer avant de créer Homer.
- Speaker #1
Et partir vivre définitivement à l'étranger ?
- Speaker #0
Ouais. En fait j'ai créé Homer, j'ai décidé d'entreprendre parce que de base après le bac je voulais partir aux Etats-Unis. Mon père est tombé malade, je suis pas parti et je voulais c'était soit je faisais prépa HEC, soit je fais de l'école hôtelière parce que j'aime la restauration, enfin c'est un métier qui m'attire. Et de là, je voyais en finance, tu ne gagnes pas vraiment d'argent avant au moins 10 piges, ça me faisait chier. Et l'autre, tu apprends un métier tout de suite. Donc j'ai fait l'école hôtelière et je me suis dit, j'irai aux Etats-Unis par mon travail. Et j'ai eu une amie, il n'y a pas longtemps, qui aujourd'hui est considérée comme talent. Elle a fait une demande de green card qu'elle a eue, parce qu'elle a des papiers dans la presse, elle a fait de la télé, c'est un talent. Juste demande de green card, elle a été dans Forbes et elle a eu sa green card. Et tu vois, quand j'ai vu qu'elle, elle a eu sa green card. Je me dis, en fait, tous les jours, je peux avoir ma green card. Aujourd'hui, en vrai, si je la demande...
- Speaker #1
Mais ça ne te fait pas peur de recommencer, parce que tu vas aux Etats-Unis, tu repars de zéro.
- Speaker #0
C'est ce qui m'excite. Moi, je vis pour ça.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
C'est-à-dire, considère qu'à chaque fois que je crée un nouveau concept, c'est une nouvelle occasion de pouvoir me casser la gueule et qu'on puisse me marcher dessus. Parce que quand tu as Homer, tu es champion du monde, que tu as un titre, que tu as un deuxième titre, que tu es Forbes, que tu es truc, en France, il y a ce truc... On l'attend, celui-là. Donc, il y a Jeannette. Je me suis cassé la gueule la première année, mais j'ai rebondi. Donc j'ai reculé pour mieux sauter. Et il y a Maurice, pour te dire, Maurice qui s'est passé, ce petit dernier qui est mon bébé.
- Speaker #1
C'est canonissime, la DA est extraordinaire.
- Speaker #0
Mais c'était tellement pas prévu, comme ça. Je l'ai fait pour le kiff. C'est pas un truc où je me suis vraiment cassé la tête. Je l'ai fait vraiment pour mon kiff. Et ce qui est fou, c'est que 100% des gens qui vont pour tester Maurice, ils vont pour me le déchirer. J'ai des journalistes qui sont venus que je revois à titre perso, qui sont dans la queue, qui me disent « alors il y a une vidéo qui va sortir, je suis déjà venu, je suis venu pour le déchirer parce que bon, quel rapport tu fais du matcha, quel rapport tu fais des gaufres, toi t'es dans les sandwiches » . Ok, ils viennent, ils viennent, on n'a jamais mangé ça de notre vie. Mathias, waouh, il fait mal à la tête, le café... Et je suis content parce que ça a bluffé, on ne m'attendait pas sur ce terrain-là. Et voilà, mon but c'est aussi de faire trembler ce milieu du coffee shop qui, moi perso, me faisait un peu chier.
- Speaker #1
Interview rapide ?
- Speaker #0
Ouais.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Je reviens un petit peu avant.
- Speaker #1
Vas-y. Ta journée idéale, ça ressemble à quoi ?
- Speaker #0
Je me lève à 8h, j'arrive à traiter mes mails et je me mets à la page sur les réseaux. 9h je vais au sport, 10h30 j'arrive dans le marais, je fais un point, je vois comment Maurice a démarré, comment ça se met en place dans les deux autres boutiques et ensuite en fonction de comment j'ai calé mes rendez-vous, soit je vais dans le marais, soit je tourne vers Victor Hugo et Beau Grenelle. Si j'ai le temps je passe dans les autres boutiques et je fais ça jusqu'à 19h-20h où je peux passer au bureau et me poser, faire mes mails et faire les calls que j'ai à faire.
- Speaker #1
Le plat que tu pourrais manger tous les jours ?
- Speaker #0
Pâte à la sauce.
- Speaker #1
Plutôt homard ou burger ?
- Speaker #0
Omar.
- Speaker #1
L'objet indispensable dans tes cuisines ?
- Speaker #0
Couteau.
- Speaker #1
Le plus gros défi que tu as relevé récemment ?
- Speaker #0
Ouvrir un coffee shop alors que je ne bois pas de café.
- Speaker #1
Instagram ou TikTok ?
- Speaker #0
Insta.
- Speaker #1
Pourquoi ?
- Speaker #0
Rien que déjà par la communauté, tu sens que TikTok c'est beaucoup plus jeune et je trouve qu'il y a des trucs beaucoup plus bêtes sur TikTok que sur Insta.
- Speaker #1
Ton réseau social préféré pour parler business ?
- Speaker #0
Instagram.
- Speaker #1
Un truc que tu procrastines tout le temps ?
- Speaker #0
C'est-à-dire ?
- Speaker #1
Que tu repousses au lendemain ?
- Speaker #0
Les mails.
- Speaker #1
L'endroit où tu trouves toujours de l'inspiration ?
- Speaker #0
New York.
- Speaker #1
Une série ou un film que tu recommanderais à tous tes employés ?
- Speaker #0
Le Parrain.
- Speaker #1
Pourquoi ?
- Speaker #0
Il y a tout dedans. Il y a tout, que ce soit l'histoire, la réflexion... Tout.
- Speaker #1
Si tu pouvais ouvrir un Merlupster n'importe où dans le monde, ça serait où ?
- Speaker #0
New York.
- Speaker #1
Ton plus beau souvenir pro jusqu'ici ?
- Speaker #0
J'ai servi Michael Jordan.
- Speaker #1
C'était en pro ?
- Speaker #0
C'était en pro.
- Speaker #1
Pour Homer ?
- Speaker #0
Pour Homer. Je l'ai fait trois fois mes Lobster Rolls. Il a kiffé ? Et je te jure que la première fois que je lui ai servi, non il est venu la première fois, c'était pas prévu qu'il goûte le Lobster Roll. J'ai insisté pour lui placer, il a goûté, il est revenu deux autres fois et il m'a demandé les Lobster Rolls. Et la deuxième fois, dans ma tête, je me suis dit, c'était au Royal Monceau, et j'attrape le directeur du Royal Monceau et je lui dis, « Tu te rends compte, un petit Tunisien de Saint-Mandé ? » Il se met à faire des sandwichs au marbre pour Michael Jordan quand même, c'est un truc de ouf. Voilà le raisonnement que j'ai eu dans ma tête à ce moment-là.
- Speaker #1
Ton prochain objectif pour Homer Food Group ?
- Speaker #0
Attaquer le marché londonien.
- Speaker #1
Si tu avais une journée où tout est permis, tu ferais quoi ?
- Speaker #0
J'en vois se faire foutre tout le monde.
- Speaker #1
Une invention culinaire que tu aurais adoré créer ?
- Speaker #0
Une invention culinaire que j'aurais adoré créer...
- Speaker #1
Si tu pouvais voyager dans le passé ou le futur, pour goûter un plat, tu irais où ?
- Speaker #0
Pour goûter un plat, j'irais dans le futur et goûter les pâtes à la sauce de demain.
- Speaker #1
Ta plus grande source de motivation au quotidien ?
- Speaker #0
Ce que j'ai, c'est pas assez.
- Speaker #1
C'est quoi ?
- Speaker #0
Ce que j'ai actuellement n'est pas assez. C'est le... Je me contente pas de ce que j'ai.
- Speaker #1
Mais tu te contenteras jamais de ce que tu as.
- Speaker #0
Ouais, c'est un défaut.
- Speaker #1
L'endroit où tu rêves d'ouvrir un jour une nouvelle enseigne ?
- Speaker #0
Un jour une nouvelle enseigne, écoute, j'aimerais avoir un concept branché à Venice Beach à Los Angeles. Bon là c'est pas le moment d'aller à Los Angeles, mais en Californie à Los Angeles, parce que mine de rien, je trouve qu'il y a une vibe qui inspire le monde entier là-bas.
- Speaker #1
Le conseil le plus précieux qu'on t'ait donné dans ta carrière ?
- Speaker #0
Fais ton travail en silence, le succès se chargera du bruit.
- Speaker #1
Et la dernière question c'est... En dehors des cuisines et de l'entrepreneuriat, c'est quoi toi ton petit plaisir coupable ? Un truc que tu fais pour déconnecter complètement ?
- Speaker #0
Il y a deux choses. Le truc que je peux faire en instantané, c'est le cinéma. Je vais au ciné. Tu coupes ton téléphone, tu regardes un film, il ne se passe rien de spécial, mais tu coupes. Ou alors, je peux prendre un billet d'avion, là pendant deux heures et je me casse.
- Speaker #1
Et si on parle d'un peu de rêve un peu plus fou quand même ? Imagine que demain, tout est possible. Tu peux inviter trois personnes, qu'elles soient vivantes ou décédées, à partager un dîner avec toi. C'est qui ? Et qu'est-ce que tu leur servirais ?
- Speaker #0
Alors, il y aurait Donald Trump. Je lui ferais un lobster roll. Parce que je sais qu'il aime la street food. Et mine de rien, qu'on l'aime, qu'on l'aime pas, c'est quand même un mec qui s'est construit, avec une bonne base, mais qui s'est construit et qui est aujourd'hui président des Etats-Unis et qui a un empire. Donc c'est pas non plus un teubé. Il y a Michael Jordan, où j'aurais aimé vraiment échanger avec lui et parler, parce que dans l'état d'esprit de la détermination et la compétition... Parce que je pense que tout entrepreneur est un minimum compétiteur.
- Speaker #1
Je suis entièrement d'accord.
- Speaker #0
Et pour moi, c'est l'exemple même du compétiteur, mais qui est prêt à tout pour gagner. Il n'y a pas de règle. La seule règle, c'est qu'il n'y a pas de règle. Et troisième personne que j'aurais aimé rencontrer, mais rien à voir avec tout ça, c'est Elvis Presley. Pourquoi ? Parce que c'était un mec dans le côté artistique, qui était visionnaire sur tellement de choses et a inspiré tellement de générations. Côté musique hein, mais même si t'es un mec que j'aurais aimé rencontrer, avec qui j'aurais aimé échanger, juste pour comprendre son côté artistique.
- Speaker #1
Ok. Dans la food, on dit que c'est énormément d'emmerdes. Tout le monde le sait, le métier de restaurateur c'est un métier extrêmement difficile, avec beaucoup d'heures de travail, beaucoup de complexité, beaucoup d'imprévus. C'est vrai ou c'est cliché ? Ou pas.
- Speaker #0
Bah pour moi t'as pas plus d'emmerdes que dans n'importe quel métier quand tu souhaites entreprendre. C'est-à-dire que c'est la bouffe, ok, tu vas avoir des emmerdes, le personnel, la gestion des stocks, mais demain tu vas te lancer dans un autre business, tu vas avoir autant d'emmerdes. Donc c'est juste que c'est plus facile d'en parler de la bouffe parce que c'est un produit, c'est une dent répérissable, en plus du produit tu dois gérer un style de service, donc une expérience que tu fournis. Mais moi c'est vraiment par passion que je le fais, donc je ne le vois pas comme un problème. Je le vois comme un challenge.
- Speaker #1
Pour finir, tu vois du monde au quotidien, tu dois vivre des moments, on va dire, ubuesques de temps en temps. Si tu as une petite anecdote à nous raconter, la plus drôle que tu aurais pu vivre, que tu as pu vivre dans une de tes boutiques.
- Speaker #0
Dans une de mes boutiques la plus drôle ? Euh... Putain... Laisse-moi une minute, réfléchir.
- Speaker #1
Une minute,
- Speaker #0
on va pas t'attendre. Non mais c'est ça le problème. Non, ça y est, je suis parti. Non, la plus drôle, la plus drôle, la plus drôle... Putain, je sais pas, comme ça tu m'as pris un peu au dépourvu. Moi,
- Speaker #1
t'es pas marrant de toute façon.
- Speaker #0
Mais ouais, je suis pas drôle. On m'a fait des blagues de mer sur Insta déjà.
- Speaker #1
Est-ce que t'aurais un conseil pour nos éditeurs, surtout pour ceux qui ont envie de se lancer soit dans la restauration et ou dans l'entrepreneuriat ?
- Speaker #0
Alors, dans la restauration... Il ne faut pas oublier que la base de ce métier, c'est nourrir des gens. Donc, quand tu veux te lancer dans la restauration, aujourd'hui, j'ai tellement de gens qui me demandent des conseils sur entreprendre dans la restauration. Je ne dis jamais non, donc je dis toujours passe-me voir. Le problème, c'est que j'entends plus de gens me parler de tout ce qu'il y a autour. Mais le produit, par contre, ça sera... Par contre, il y aura un néon, ça sera comme ça, il y aura... Mais on en oublie trop que c'est d'abord le produit. C'est qu'est-ce qu'on va manger chez toi. Et qu'est-ce qui va faire qu'on a envie de se déplacer ? Donc le conseil que j'ai dans la restauration, c'est d'abord trouver le produit. Une fois que tu as le produit, tu peux faire monde des merveilles. J'ai un exemple à te citer sur ça récemment. J'ai rencontré un petit jeune qui est venu me demander un conseil. Il a un produit de ouf. Mais de ouf, mais quand je te dis... Genre il a fait un pain pâte à pizza, focaccia... Bon c'est un truc de ouf. Il est dans une rue un peu merdique et il galère un peu. Mais son produit est tellement ouf qu'il peut faire ce qu'il veut avec. Quand tu es vraiment dedans et que tu ne te rends pas compte de ce que tu as, des fois, ça fait du bien de se sortir et essayer de se tester un peu ailleurs et autrement. Je lui ai dit que pour moi, son produit est extraordinaire. Il peut faire ce qu'il veut. Là, il est en train de voir. Ça, d'abord le produit. Et entreprendre de manière générale, il ne faut pas avoir peur de prendre des risques parce que tu ne peux pas tout prendre sans rien donner. Tu es obligé de prendre des risques. Tu es obligé de... de donner un peu de ta personne, de donner de ton temps, de donner un peu de tes économies si tu dois investir. Il ne faut pas négliger cette prise de risque parce que c'est en prenant des risques que tu récoltes des bonnes choses derrière.
- Speaker #1
Moïse, merci. Moi, ce que je veux retenir de toi, c'est que tu utilises des mots forts, mais parce que tu as des convictions, tu es un combattant, tu es un travailleur. Aujourd'hui, Homer, ça... Homer foot group. Et d'ailleurs, est-ce qu'un jour, tu aurais... Il m'a l'idée d'avoir un groupe. Non. C'est exceptionnel ce que tu as écrit, ce que tu as fait. Bravo, félicitations. Merci beaucoup pour ce moment. C'était Nicolas Messica pour Confidence Podcast et on se retrouve très bientôt.