Description

Un post, 100 000 vues, une nuit. C’est ainsi que Léava Cohen a marqué l’univers du luxe grâce à l’intelligence artificielle. Dans cet épisode de Confidence de Dean, Thierry Sebagh, directeur général de l'ISG, reçoit Léava Cohen, influenceuse et passionnée d’IA. Elle nous raconte comment cette technologie est en train de transformer les métiers du luxe.

Quels sont les outils que les étudiants doivent maîtriser ? Quelles sont les entreprises pionnières dans le domaine ? Et surtout, peut-on encore travailler dans l’industrie du luxe sans comprendre l’IA ?

Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

• Speaker #0

  Confidence de Dyn, saison 3. Un podcast présenté par l'ISG.

• Speaker #1

  Bienvenue dans ce nouvel épisode de Confidence de Dyn, le podcast qui décrypte les tendances et les enjeux du monde de l'enseignement supérieur. Cette saison 3, elle est consacrée, comme vous le savez, aux enjeux de l'intelligence artificielle et des nouvelles technologies. On a eu l'occasion de discuter avec le senior leadership d'Open AI et puis d'avoir aussi avec nous le président de la CFTC. l'une des grandes organisations syndicales. Aujourd'hui, dans ce nouvel épisode, nous avons la chance d'accueillir une influenceuse, une jeune influenceuse. Elle s'appelle Léava Cohen. Léava, bonjour.

• Speaker #0

  Bonjour, merci beaucoup de me recevoir aujourd'hui.

• Speaker #1

  Vous allez bien ?

• Speaker #0

  Très bien, et vous ?

• Speaker #1

  Je vais très très bien. Pour vous interviewer dans ce nouvel épisode, j'ai avec moi un étudiant de l'ISG, Arthur Gornès. Arthur, bonjour.

• Speaker #2

  C'est ça, bonjour.

• Speaker #1

  Vous allez bien ?

• Speaker #2

  Très bien et vous ?

• Speaker #1

  Oui, très très bien. Léa Va, vous êtes toute jeune, vous êtes une influenceuse et vous avez deux passions, l'IA, l'intelligence artificielle et le luxe. Racontez-nous-en un peu plus sur qui vous êtes.

• Speaker #0

  Alors, pour commencer, j'ai une formation assez, on va dire, terre à terre, si je puis me permettre, qui est en marketing digital dans l'industrie du luxe. Je fais mes études là-dedans, mon master 2, tout se passe bien. Je me fais embaucher dans une première boîte. On va dire que c'est un parcours classique. Et ensuite arrive, en 2022, l'intelligence artificielle. Et là...

• Speaker #1

  2022, c'est l'apparition d'OpenAI et de ChatGPT.

• Speaker #0

  Exactement. On va dire vraiment l'essor de l'IA générative. Et là, ça pique ma curiosité. Moi qui suis dans le digital, évidemment, un peu à l'affût des dernières tendances, des derniers outils, des derniers logiciels, je me plonge dedans. Je commence à tenter deux, trois choses, vraiment par curiosité. Et puis, je vois que je finis par passer mes nuits entières sur ces logiciels, à tenter des choses, à parler avec ChatGPT toute la nuit. Et je me dis, mais il y a vraiment un truc à faire. Et je commence à en parler sur LinkedIn. Donc, c'est vrai qu'il n'y a pas beaucoup de gens de mon âge sur LinkedIn, mais justement, c'est là qu'il y avait une place à prendre. Et à un poste, en amenant un autre, je commence à parler des outils, je commence à parler. de concepts créatifs que j'ai pu faire pendant la nuit. Alors évidemment en incluant du luxe parce que c'est ma formation principale et surtout une de mes passions, je commence grâce à un logiciel d'IA qui s'appelle Midjournée à créer une doudoune géante en haut d'une montagne mais qui est en fait un retail store Montclair. Alors évidemment ça n'existe pas, je l'ai créé de A à Z et je le poste sur Linkedin.

• Speaker #1

  Vous faites le buzz.

• Speaker #0

  Je me réveille le lendemain matin, 100 000 impressions, 100 000 vues.

• Speaker #1

  Ah oui.

• Speaker #0

  Et là, je me dis, OK, qu'est-ce qui s'est passé ? J'ai juste posté une photo, j'ai fait un faux storytelling en disant, voilà, Montclair vient d'ouvrir un super magasin en forme de doudoune géante en haut d'une montagne. Et alors là, les commentaires, oh mais super, où est-ce que c'est ? J'ai envie d'y aller, etc. Je comprends qu'il y a une brèche, il y a quelque chose à faire. De là, je suis vraiment Madame Tout-le-Monde, je continue à poster sur l'IA, je continue à faire des concepts créatifs. qui, avant ça, je n'avais jamais pu créer quoi que ce soit, vu que je suis nulle en Photoshop, je ne suis pas dessinatrice pour un sou, mais là, j'avais la possibilité de mettre concrètement sur la table les milliards d'idées que j'avais en tête, simplement grâce à du texte, du prompt. J'ai pu juste prompter à la machine ce que je voulais et ressortir avec des concepts incroyables. J'ai mis ça sur les réseaux, ça s'est répandu comme une traînée de poudre, et puis maintenant, j'ai un paquet de personnes qui me suivent et qui veulent en apprendre plus sur l'IA, mêlées au luxe.

• Speaker #1

  Et vous êtes sûr ? LinkedIn ou vous avez basculé sur Insta pour faire tout cela ?

• Speaker #0

  Je suis surtout sur LinkedIn parce que j'aime bien expliquer mes processus créatifs, comparer des outils et donc il me faut du texte. Sur Instagram, c'est un petit peu plus compliqué, c'est basé sur de l'image et je n'aime pas vraiment poster quelque chose sans son contexte.

• Speaker #1

  Alors, on sent bien l'IA et le luxe. A priori, c'est bizarre, non Arthur ?

• Speaker #2

  Oui, en fait, l'IA et le luxe, c'est un peu comme le mariage entre la carpe et le lapin. On ne sait pas trop ce que ça peut avoir à faire ensemble.

• Speaker #0

  C'est drôle parce que ceux qui ne gravitent pas dans l'univers du luxe ont l'habitude de me dire ça, c'est vrai. Mais lorsqu'on parle avec, par exemple, des grands directeurs de grandes marques de l'industrie du luxe, pour eux, c'est assez fou de poser cette question parce que, OK, le luxe, c'est la tradition. L'IA, c'est l'innovation. Mais pourquoi est-ce que la tradition et l'innovation n'iraient pas bien ensemble ? Déjà... Les grandes marques de luxe que vous connaissez aujourd'hui, leurs créateurs, ils étaient précurseurs, ils étaient novateurs. C'est comme ça qu'ils ont pu créer quelque chose avec un si fort ADN, un héritage aussi fort, un savoir-faire aussi intéressant. Et aujourd'hui, pour être toujours à la tête d'une industrie, il faut obligatoirement se moderniser, plonger son... enfin, mettre son nez dans l'innovation pour pouvoir toujours être à la tête de son secteur. Et je pense qu'on en reparlera tout à l'heure de cas concrets, mais par exemple, la maison LVMH, c'est exactement leur credo. C'est-à-dire qu'ils savent comment... allier innovation et tradition pour pouvoir être à la tête du secteur, que ce soit dans les processus de création, que ce soit simplement dans l'optimisation des processus en interne. C'est la base de pouvoir lier innovation et tradition pour aller plus loin.

• Speaker #1

  Forcément, mais quand vous dites ça, innovation et tradition, la révolte des canuts de Lyon, c'est typiquement l'affrontement entre les anciens et les modernes. Quand on vous écoute, ok, très bien. On sent bien que les deux vont ensemble, mais pour autant, on voit aussi tous les risques liés à l'intelligence artificielle. Est-ce que l'intelligence artificielle, vous avez de la tradition, de la tradition qui, dans un secteur, le luxe est lié à l'artisanat. L'artisanat, c'est l'humain, ce n'est pas autre chose. Comment est-ce qu'on fait aujourd'hui pour éviter les écueils ? Est-ce que le luxe, Elia, ça fait bon ménage ?

• Speaker #0

  Moi, je pense que ça fait... totalement bon ménage et lorsque vous parliez d'artisanat qui est très intéressant puisque c'est quand même le savoir faire on va parler de l'excellence à la française par exemple du savoir faire français parlons donc de nous et soyons un peu patriotes vous avez tout à fait raison l'artisanat en france par exemple et dans les maisons de luxe c'est primordial et je pense que tous les artisans vont pouvoir être accompagnés de l'intelligence artificielle pour faciliter soulager leur travail. Non pas les remplacer, mais pour pouvoir vraiment les épauler. Prenons l'exemple, je sais pas, de l'agriculture. C'est de l'artisanat, c'est vraiment quelque chose qui est fait par l'humain. Alors à l'origine, c'était les vaches qui traînaient des charrues, des bœufs. Et puis ensuite, ça a été le tracteur. Mais pour autant, les vaches ne sont pas au chômage. C'est-à-dire qu'il y a un... un turnover, il y a un roulement qui se fait. Aujourd'hui, les agriculteurs ont des tracteurs pour faire le même métier de façon plus efficace et tout aussi bien, voire mieux.

• Speaker #1

  Oui et non, parce que si on regardait le pourcentage de la population française qui travaille dans le secteur agricole aujourd'hui versus 1960 versus 1900, je vous dirais regardez, on a divisé globalement par 15. Et donc, oui, il y a peut-être toujours des vaches. Peut-être qu'on produit plus, mais le nombre d'humains qui est nécessaire pour produire, lui, s'est réduit. Est-ce qu'il y a les mêmes craintes, finalement ?

• Speaker #0

  Vous avez totalement raison et c'est un point très important à aborder. Comme je vous disais tout à l'heure, il y a un roulement qui se fait. Alors évidemment, nous avons besoin de moins de main-d'oeuvre pour pouvoir produire une quantité de nourriture, par exemple, pour la population. Mais il y a un roulement qui se fait, c'est-à-dire que maintenant, il y a des nouveaux métiers qui sont apparus. Il faut bien quelqu'un qui gère derrière. toute la chaîne alimentaire, d'agroalimentaire pour la répartition dans les magasins. Il y a donc des nouveaux métiers qui se font au sein même des supermarchés, etc. Pour les fournisseurs. Donc c'est toute une nouvelle chaîne de métiers, de valeurs qui se créent. Et c'est exactement pareil pour toute industrie. L'industrie du luxe aussi. Et c'est très drôle l'exemple que vous donniez, parce que Bill Gates a dit très récemment, il y a quelques années, il y avait 80%, enfin quelques décennies je veux dire. Il y avait 80% de la population qui travaillait à la ferme. Et aujourd'hui, on est bien mieux lotis que ça. Grâce à cette évolution de la technologie, on a tous des métiers beaucoup plus diversifiés et avec différentes valeurs.

• Speaker #2

  Alors, moi, j'ai une autre question qui sort un peu de ça. Vous travaillez donc avec certaines marques de luxe, je suppose. Et comment est-ce que, selon vous, les marques abordent le sujet de l'IA ?

• Speaker #0

  Je dirais que les managers sont très friands, très intéressés, très curieux. Ils ont envie de former leurs équipes sur l'IA. Ils ont envie d'avoir une équipe augmentée, IA augmentée, parce que des collaborateurs qui utilisent l'IA, c'est des collaborateurs qui vont plus vite, qui sont plus efficaces. Et on dit souvent, ce n'est pas la machine qui va remplacer l'humain, c'est le collaborateur qui utilise l'IA qui va vous remplacer. Et je trouve ça vraiment... C'est très intéressant parce que depuis que j'utilise l'intelligence artificielle tous les jours, je vois que je dégage beaucoup plus de temps pour mon temps libre parce que je vais beaucoup plus vite dans les tâches que j'ai à faire. Et c'est très intéressant pour les collaborateurs qui savent utiliser l'IA, que ce soit l'art du prompt, tout simplement, parler avec le robot, dialoguer, avoir un résultat facile, un compte-rendu de réunion, rédiger des mails, etc. Donc ça, c'est vraiment la base, le B.A.B. Et ensuite, on peut créer des intelligences artificielles sur mesure pour les marques pour qu'elles puissent les intégrer. dans leur processus et pour que dans la chaîne de valeur et d'optimisation, ça aille beaucoup plus vite. Souvent, les managers sont friands parce qu'ils savent que leurs équipes vont être vraiment plus efficaces, mais c'est vrai que les collaborateurs pris un par un, parfois, ils sont un peu frileux. Alors,

• Speaker #1

  quand on vous entend, on se dit ok, on voit bien des sujets sur de l'IA, sur comment est-ce que on va pouvoir être accompagné, mais est-ce qu'il y a des marques qui sont plus en avance ? que d'autres. Je le dis parce que pour avoir échangé il n'y a pas très longtemps avec le directeur général d'une marque de haute horlogerie, me disant à quel point ses équipes étaient réfractaires et ne voyaient pas comment on allait intégrer l'IA dans le travail au quotidien. Est-ce qu'il y a des entreprises, des marques qui sont en avance ? Lesquelles ? Et qu'est-ce qu'elles font ?

• Speaker #0

  Donc comme je disais tout à l'heure, bon ça c'est vrai que j'ai déjà cité, mais LVMH est vraiment à la tête depuis très très très longtemps. Pour un peu vous donner un exemple concret, Sephora, qui fait partie de la grande maison française, de ce grand groupe français, en 2012 déjà, ils intégraient l'IA dans leur processus, dans leurs expériences clients, pour pouvoir par exemple, pour un fond de teint, scanner la peau du client, pouvoir voir quel est le ton parfait grâce à un hexacode, et rediriger la cliente ou le client vers le produit parfait. en magasin pour que l'achat soit beaucoup plus simple et vraiment sur mesure. Il y a ça, il y a aussi toujours chez Sephora un test de parfumerie où on remplit une sorte de quiz sur un iPad en disant qui nous sommes, ce que nous préférons, qu'est-ce que nous voulons faire avec ce parfum, est-ce que c'est pour sortir, est-ce que c'est pour offrir, etc. Et grâce à ça, on dresse une sorte de portrait digital du client et on peut l'orienter vers le parfum adéquat en fonction de sa personnalité. Donc ça, c'était on va dire un petit peu gadget pour pouvoir optimiser ou faire en sorte que l'expérience client en magasin soit un petit peu plus intéressante et inoubliable. C'est vraiment le nerf de la guerre. Mais actuellement, ça va beaucoup plus loin. Bon, il y a déjà des grandes maisons qui ont investi le Web3 avec des expériences immersives. Par exemple, sur Fortnite, il y a Gucci, il y a Balenciaga, etc. qui créent. Il y a même Ralph Lauren qui crée des expériences entières sur Roblox, etc. On peut vraiment jouer en ligne. Il y a Louboutin qui a créé le Louby World. On va vraiment se balader. On va trouver la collection Louboutin en ligne, etc. Donc, il y a un nouveau public qui est intéressé par ces expériences. Et puis, sinon, très récemment avec l'IA, il y a Mango. Alors, ce n'est pas une marque de luxe, je conçois. Mais alors là, ils ont fait un 360 sur l'IA. Ils ont créé une campagne digitale 100% IA avec des mannequins virtuels, l'intégralité de la collection Mangotine, donc pour les adolescents, confectionnée en IA. Tous les vêtements, toutes les pièces sont en IA. Et elles existent aussi en vrai, on peut les utiliser, on peut les mettre. Et aussi un robot en interne qui va aider les collaborateurs à travailler plus vite et mieux.

• Speaker #1

  Léa Varr, un dernier mot, un dernier conseil, parce que quand on vous écoute, moi, la... La question finale qui me vient, c'est des étudiants qui étudient le luxe, qui sont en luxe, est-ce que ça peut se passer de l'IA ?

• Speaker #0

  J'ai envie de vous dire, luxe, pas luxe, tous les étudiants devraient utiliser l'IA.

• Speaker #1

  On est bien d'accord.

• Speaker #0

  C'est comme si je vous dis, je vous donne un devoir à faire, mais vous devez utiliser une encyclopédie et pas Internet. Dans combien de temps est-ce que je peux vous rendre le devoir ? Dans deux mois. Alors que si on utilise l'IA, c'est une possibilité d'aller plus loin, mieux. et de façon beaucoup plus pertinente. Alors pourquoi est-ce qu'on devrait se priver des outils qu'on a sous la main ?

• Speaker #1

  C'était Léa Va Cohen, pour Confidence de Dine, pour un nouvel épisode qui était incroyable, Léa Va. Un grand merci pour cette présentation. Léa Va Cohen, si vous ne la connaissez pas, Léa Va, c'est celle qui a imaginé, grâce à une IA, une boutique Montclair au sommet de l'Himalaya. Voilà, c'est elle. Elle a fait 100 000 vues dans la nuit. Elle s'est réveillée le matin, elle avait 100 000 vues, un petit cadeau du Père Noël. C'était Thierry Sebag pour Confidence de Dine. Vous voulez plus de Confidence ?

• Speaker #0

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