- Speaker #0
Bonjour et bienvenue à tous et à toutes dans ce nouvel épisode de Côté Canap, le podcast qui explore les histoires de vie, les passions et les parcours inspirants. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir Caroléa, une photographe hors du commun. Caroléa a choisi de se spécialiser dans un domaine aussi intense qu'émouvant, la photographie d'accouchement. Elle capture ses instants uniques, ses premières rencontres, ses émotions brutes qui marquent le début d'une nouvelle vie. Ensemble, nous allons plonger dans son univers et découvrir ce qui la motive, et comprendre comment elle parvient à immortaliser ces moments si précieux. Bonjour Caro et bienvenue sur Côté Canap.
- Speaker #1
Bonjour, merci.
- Speaker #0
Est-ce que tu pourrais te présenter de la façon dont tu souhaites ?
- Speaker #1
Oui, donc je m'appelle Caroline, mon pseudo c'est Caroléa, ça vient de Caro parce que tout le monde m'appelle Caro, et Léa c'est le nom de ma grand-mère.
- Speaker #0
Ah oui, un petit parduil.
- Speaker #1
Voilà, avec qui j'étais très proche et que j'ai perdu un petit peu avant de lancer mon activité, et donc c'était naturel de l'inclure. et voilà, donc c'est Carole et Léa tout le monde se penche que je m'appelle Carole,
- Speaker #0
mais non c'est Caroline et Léa qu'on en dit Caro Est-ce que tu sais nous dire depuis quand tu fais ton activité et quelle est cette activité ?
- Speaker #1
Je suis photographe spécialisée en accouchement depuis un an, mais je suis photographe depuis 6 ans et donc en début en activité complémentaire d'un boulot normal et puis Après, petit à petit, quand j'ai démarré les accouchements, j'ai stoppé l'activité principale parce que les accouchements, ça demande une grande disponibilité. Et donc, je suis obligée d'être très, très disponible puisque ça peut arriver n'importe quand.
- Speaker #0
Et comment ça t'est venu cette passion de la photo ?
- Speaker #1
La photo, ça remonte à mon père qui a toujours fait des photos tout le temps. Quand j'étais petite, il était… Il a aussi fait des études de photo un petit peu, mais il n'en a jamais fait son métier. Mais j'ai toujours baigné dans les souvenirs, dans les photos, etc. Il faisait des albums. Moi, je me rends compte qu'au début d'adulte, forcément, on n'était pas encore sur l'appareil photo numérique. Donc, c'était plus de l'argentique. Et puis, quand on est venu au numérique, je me suis rendu compte que je faisais vraiment beaucoup de photos. Mais je n'avais jamais imaginé d'en faire mon métier. Et un jour, de remise en question. Parce que je travaillais dans une grande surface, je mettais des conserves en rayon, ce n'était pas le truc passionnant, c'était un boulot alimentaire. Et j'avais vraiment envie d'autre chose, je me suis dit, est-ce que tu as envie de faire ça jusqu'à ta pension ? Et donc là-dessus, en réflexion, je me dis, mais qu'est-ce que tu aimes faire ? Et je dis, j'aime faire des photos en fait. Et donc là, comme je suis toujours à avoir 10 000 projets en tête, je dis, bon, let's go, on va… On va se former en photo parce qu'évidemment, il ne s'agit pas juste de faire les photos comme ça avec l'appareil et de laisser les réglages se faire tout seul. Il faut apprendre à pouvoir maîtriser l'appareil photo, ce qui est quand même beaucoup plus compliqué que je ne croyais.
- Speaker #0
Tu as suivi une formation ? Oui.
- Speaker #1
J'ai été en cours du soir un an à Mons, à l'école des métiers des arts du Hainaut. Là, j'ai suivi une formation pour apprendre les bases du réglage de l'appareil photo. Et puis du coup, à la suite de ça, je me suis lancée. L'année 2018, j'ai cherché mes premiers mariages. Au début, j'ai fait des mariages vraiment à des sommes dérisoires parce que forcément, je n'avais pas encore l'expérience, donc je ne pouvais pas montrer quelque chose. Donc, j'ai plutôt cherché des gens qui n'avaient pas pris de photographe et que c'était un bonus pour eux, en me disant que je n'avais pas trop de pression pour me lancer. Et puis, ils étaient contents. Donc, du coup, ça m'a encouragée. Et puis, du coup, je me suis formée aussi en photo de nouveau-né et de futur parent, puisqu'à la base de la base, je suis puricultrice.
- Speaker #0
Ah oui ?
- Speaker #1
Donc, j'ai toujours quand même baigné dans le milieu de la petite enfance. Moi, j'ai quatre enfants aussi. Ça aide ? Voilà, c'est mon environnement de mes enfants. Donc, du coup, j'ai démarré plutôt là-dessus. Donc, nouveau-né, futur parent et mariage.
- Speaker #0
Et quelle orientation tu avais envie de donner à ces photos ? Est-ce que tu avais une patte à toi déjà bien ?
- Speaker #1
Non. Au départ, j'ai fait comme les autres. C'est-à-dire qu'à cette époque-là, en 2018, on voyait beaucoup les photos très posées, studios. D'ailleurs, je me suis formée avec des photographes de ce milieu-là. Et puis, au fur et à mesure du temps, je me rendais compte que ce n'était pas vraiment ce que j'aimais, d'avoir des choses très posées. Ce n'était pas ce que j'aimais bien faire. Et j'ai découvert le lifestyle au travers d'Instagram, etc.
- Speaker #0
Tu peux m'expliquer un petit peu ce que c'est le lifestyle ?
- Speaker #1
Le lifestyle, c'est vraiment plutôt prendre des photos sur le vif. Ce que je fais maintenant, c'est que je fais jouer les gens avec leurs enfants, par exemple. Et pendant qu'ils vont jouer, qu'ils vont chatouiller l'enfant, etc., je vais avoir des photos de moments d'amusement. Et je ne vais pas beaucoup avoir des photos traditionnelles, comme on entend les gens à côté de l'autre qui regardent l'appareil photo.
- Speaker #0
Tu ne demandes pas de sourire, tu ne demandes pas une position, tu captures l'instant plutôt.
- Speaker #1
D'ailleurs, j'ai un PDF avant ma séance photo où j'explique aux gens comment ça va se passer et je leur dis « ne dites pas aux enfants qu'on va faire des photos » . ça c'est important je leur dis dites qu'on va s'amuser avec papa et maman parce que sinon qu'est-ce qu'ils vont faire ils vont faire comme à l'école dire ah banane grand truc pour sourire et ça je veux pas donc d'ailleurs moi même quand je fais des portraits enfants je leur dis pas de me regarder sourire je leur demande comment s'appelle leur copain à l'école et ça ça les fait rire et du coup j'ai une belle photo ouais un sourire plus naturel c'est ça et donc du coup petit tapis petit, j'ai basculé parce que pendant 3-4 ans, j'avais d'autres photos posées et j'ai dû basculer vers un autre style. J'ai peut-être certainement perdu des clients, mais j'en ai gagné d'autres. Et maintenant, j'ai vraiment remodelé mon site Internet en enlevant tout ce qui ne me correspondait plus. Et maintenant, c'est vraiment plus que ça que je fais.
- Speaker #0
Ça te correspond.
- Speaker #1
C'est plus que ça. Quand les clients me contactent, la première chose que je leur dis, c'est vraiment que je veux qu'ils aiment ce style-là. Allez voir le site, regardez si vous aimez bien parce que je ne veux pas qu'ils s'attendent à voir des photos.
- Speaker #0
posées. Et toi, tu es plutôt du style à faire beaucoup de retouches sur tes photos ?
- Speaker #1
Non, j'en fais un peu. Quand je livre une galerie aux clients après la séance photo, je leur livre une galerie plus ou moins brute avec les photos que j'ai triées parce que bien sûr, je fais beaucoup de moments en rafale puisque quand ils jouent, j'ai des photos aussi floues ou ratées parce qu'il y a beaucoup de mouvements. Donc, je trie. je le renvoie et après quand ils ont choisi leur photo alors je les retouche mais ça va être léger donc si l'enfant a plein de boutons je vais retoucher, si il a le nez qui coule je vais le retoucher, si on voit dans le champ des déchets une poubelle ou je sais pas je vais l'enlever mais par contre je vais pas faire un lissage de peau ultra sévère, voilà ce que je veux c'est que les gens ils se reconnaissent sur les photos en fait j'ai des vrais souvenirs de comment ils sont je trouve qu'il n'y a rien de pire sur les pages de photographes quand je vois ah c'est toi je t'avais pas reconnu Je me dis, super, leurs souvenirs, même les amis ne les reconnaissent pas.
- Speaker #0
Ça doit rester naturel. Voilà.
- Speaker #1
Moi, mon truc, c'est que les gens aient des moments de vie et qu'ils se reconnaissent.
- Speaker #0
Et tu me disais, il y a un an, tu as lancé un autre concept de photo. Oui. Tu nous en parlais ?
- Speaker #1
Oui. Ma passion, ça a toujours été l'accouchement. Je ne sais pas expliquer pourquoi, mais j'ai toujours voulu être sage-femme. La vie a fait que je n'ai pas été poussée à faire des études et je n'ai pas su en faire. Donc, j'ai été plus récultrice, tout simplement. Mais ce n'était pas mon truc, vraiment, de garder, entre guillemets, les enfants, etc. Ce n'était pas encore vraiment ce que j'aimais. Et j'avais toujours ça dans le coin de ma tête d'être sage-femme. Seulement, quand on a quatre enfants et qu'on a besoin d'un boulot, reprendre des études de sage-femme, c'est compliqué. Et là, je suivais déjà la page d'une autre photographe qui fait ça dans la région d'Ameroise. Elle me disait « Mais pourquoi est-ce que tu penses que c'est inaccessible ? En fait, ça pourrait l'être, il suffit juste de mettre tout en place et de se donner les moyens d'y arriver. »
- Speaker #0
Et donc, c'est quoi le concept ?
- Speaker #1
exactement et donc le concept c'est que je suis photographe d'accouchement donc je photographie tout le moment du travail de la maman jusqu'au moment de la naissance du bébé jusqu'à quelques heures après la naissance du bébé les premiers moments du de la vie du bébé avec les parents qui sont tous émus et c'est plutôt des accouchements à domicile où tu peux aussi rentrer dans le cadre hospitalier je fais les deux mais principalement au départ j'ai commencé avec la maternité de hâte ouais parce que j'ai eu l'occasion d'une fois discuter avec une sage-femme lors d'un mariage. Enfin, ça s'est prêté comme ça. Et du coup, elle a accueilli le projet avec plaisir. Donc, on a dû en discuter parce que j'ai dû avoir un contrat de confidentialité avec l'hôpital. Donc ici, je suis liée vraiment par un contrat de secret professionnel. Donc, pour ne pas aller raconter plus des choses médicales. Du protocole. Voilà, c'est plutôt la déontologie. Aussi, ils voulaient s'assurer qu'au moindre geste du corps médical, en disant qu'il se passe quelque chose de plus grave, là il faut sortir, que je sorte. Pour moi, c'était naturel, mais je l'ai accepté, je l'ai signé. Et donc, je travaille avec l'hôpital de Hattes. J'ai eu l'occasion d'aller à l'hôpital de René aussi, qui ont très bien accepté l'idée aussi, mais comme c'est néerlandophone, j'en fais moins, parce que je ne suis pas bilingue, donc c'est avec les clients moines. Et j'en ai fait dernièrement un accouchement à domicile, ça c'était vraiment mon rêve parce que c'est vraiment particulier, encore comme ambiance. Vraiment, là c'était vraiment quelque chose que je cherchais, d'avoir des gens qui voulaient, mais il n'y a pas beaucoup de projets de ce milieu-là, maintenant on accouche quand même beaucoup plus à l'hôpital. Et puis j'ai trouvé un jour un couple, voilà ça s'est passé, j'étais au port ouvert de la maternité, puisque j'avais un stand, j'avais une exposition, et ces gens arrivent et la... Je ne la connaissais pas, la dame, et elle me dit « Voilà, je ne suis pas enceinte » . Mais quand je serai enceinte, je vous veux. Je me suis crue dans The Voice, là, je vous veux dans mon équipe.
- Speaker #0
C'est touchant.
- Speaker #1
Oui, franchement, j'avais vraiment directement les larmes aux yeux, surtout que c'est facilement émotive. Voilà, elle n'était pas enceinte, mais voilà, j'ai été touchée par la démarche. Et elle m'a dit, je veux accoucher à Delcine. Donc moi, dans ma tête, pump it up, je dis génial. Bon, après, elle n'était pas enceinte. Donc ça se passe. Et puis, en février, j'ai organisé un salon de la parentalité. et une exposition sur les photos d'accouchement que j'avais déjà réalisées. Elle arrive et elle me dit « Salut Caro, tu sais quoi ? J'ai fait un test hier, je suis enceinte. » Donc, j'étais à la limite la première à le savoir. Et elle me dit « C'est sûr que tu vas être là pour l'accouchement. » Et donc, là, c'était un grand moment. Rien que d'en reparler, j'avais encore des frissons parce que j'avais vraiment lié un bon contact avec eux. Et du coup, oui, j'ai fait l'accouchement à domicile en octobre.
- Speaker #0
Mais je pense qu'il doit y avoir quand même ce lien qui doit se créer entre le photographe et... Pour avoir une intimité avec le couple, est-ce que c'est beaucoup de discussions avant ou à mon ?
- Speaker #1
Oui, donc je rencontre les parents avant pour pouvoir discuter de comment je travaille, les rassurer que par exemple, je peux sortir de la pièce régulièrement pour qu'ils soient tranquilles dans leur bulle, que moi, je n'ai pas besoin de 50 photos du même moment. Donc parfois, quand le travail est long, je prends mon PC portable, je sors deux heures de la pièce, je vais dans un bureau à côté à l'hôpital. Ici, je parle de l'hôpital, mais les sages-femmes m'appellent s'il y avait quelque chose. Mais je les laisse quand même dans leur bulle pendant tout un moment, parce qu'ils n'ont pas besoin de moi tout le temps.
- Speaker #0
Il y a une part d'intimité que tu essaies de respecter.
- Speaker #1
Oui, voilà, c'est ça. Maintenant, si le travail va très vite, évidemment, je reste dans la pièce, parce qu'il peut se passer des choses à tout moment. Mais si je vois que ça dure un peu et qu'ils sont dans leur truc, tranquillement à deux, je les laisse à deux et je m'éclipse.
- Speaker #0
Comment ça se passe si l'accoutement dure 24 heures ?
- Speaker #1
Je reste 24 heures. Oui. Donc en soi, j'ai un forfait, je ne travaille pas à l'heure, j'ai un forfait avec les gens. Le deal, c'est que je sois là pour la naissance. Et donc, parfois, il y a des gens pour qui ça dure deux heures, il y a des gens pour qui ça dure 18 heures. Ça, on ne sait jamais le prévoir. Mais tout ça se discute effectivement en amont. Je veux rencontrer les gens avant, je veux rencontrer aussi le futur papa, parce que parfois, j'ai la maman qui dit « je veux venir tout seul » . Je dis non, non, je veux vraiment vous rencontrer à deux, pour que le futur papa me connaisse aussi, qu'on ne soit pas des inconnus sur un moment qui va être super important. Donc, je leur explique comment je travaille. qui voient comment je suis.
- Speaker #0
Pour les mettre à l'aise.
- Speaker #1
Voilà, c'est ça.
- Speaker #0
Comment tu fais pour t'organiser ? Tu dis que tu as quatre enfants, et donc l'accouchement, c'est quelque chose qui ne se programme pas. Ça peut venir du jour au lendemain, tu sais que c'est plus ou moins à telle période.
- Speaker #1
C'est un peu compliqué, mais en soi, je me mets de garde, comme j'appelle ça, de la 37e, 38e semaine, on va dire, à la 41e semaine, 42e, parce que ça peut... durer plus longtemps aussi. Je me mets ça dans l'agenda commun de la famille, on va dire, voilà, maman est de garde. Tout le monde sait bien que je suis un peu sur le qui-vive pour devoir partir. Je dois évidemment parfois m'organiser si j'ai un autre rendez-vous, il faut que je les décale. Alors, tous mes autres clients, on va dire, mes clients famille, futurs parents, nouveau-nés, etc., sont tous au courant, à l'avance, quand ils réservent avec moi, que potentiellement, je peux annuler dans la journée si je dois partir pour un accouchement. Après, je ne prends pas 5 accouchements en même temps. Voilà, j'arrive quand même à m'organiser. Et pour la famille, évidemment, mes enfants sont quand même assez grands déjà. J'ai trois garçons et une fille, donc 23, 19, 15. Je réfléchis parce que ça change tous les ans. Et ça vient de changer pour celui de 15 et 9 ans.
- Speaker #0
Ils sont assez autonomes en fait. Voilà,
- Speaker #1
ils sont assez autonomes. Il y a juste la petite que c'est un petit peu plus compliqué parce qu'elle a 9 ans. Mais en soi, parfois, ça m'arrive de m'organiser avec ses frères pour qu'ils puissent la garder. ou la conduire à l'école s'il faut, ou mes beaux-parents aussi, quand vraiment je dois partir.
- Speaker #0
On était appuyé au niveau familial.
- Speaker #1
Voilà.
- Speaker #0
Comment ça se passe avec le corps médical quand c'est dans un cadre hospitalier ? C'est bien accueilli ? Oui,
- Speaker #1
la maternité date, vraiment, franchement, c'est vraiment... Les champions de l'accueil, ils sont vraiment super gentils. Même les gynécologues qui étaient plus réticents au départ, parce que, bon, c'est pas quelque chose qui est fort habituel. Au départ, ils se sont un peu demandé ce que je faisais là. On a expliqué, j'ai communiqué avec la sage-femme principale, il y a communiqué avec les gynécologues, avec les pédiatres, avec les anesthésistes, pour dire que je serais amenée à être là de temps en temps. Donc, ils sont tous au courant et franchement, ils m'ont tous bien accueillie. J'en ai, je sais qu'ils n'aiment pas, par exemple, être pris en photo. J'ai une gynécologue qui ne veut pas que je la prenne, elle, en photo. Je le sais et donc, je fais en sorte de faire mes photos dans un sens où je ne la vois pas. Et voilà. Je trouve que chacun doit être respecté. De toute façon, vraiment, ma motivation première, c'est de ne pas les déranger. Donc, je vais toujours me mettre dans un coin de la pièce.
- Speaker #0
C'est une des qualités pour être photographe,
- Speaker #1
c'est l'accouchement. Oui, parce que... Ils ne doivent même pas calculer que je suis là, en fait, parce qu'ils doivent faire vraiment comme si je n'étais pas là. Et moi, je ne veux pas être dans leur chemin non plus, dire qu'ils doivent prendre un instrument et que je suis là en plein milieu avec mon appareil photo. Non. Mais par contre, eux, ils m'incluent aussi. Donc, si par exemple, tout se passe bien et qu'ils ont la place, j'ai des sages-femmes qui me pratiquent la bête. Elles me font « viens, viens » . Et donc, elles m'incluent dans le truc pour que je vienne faire la photo. Oui, franchement, j'ai même des sages-femmes avec. avec qui je m'entends vraiment bien. Ça crée des liens.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
ça crée des liens. La toute première, en fait, que j'ai faite, ça, c'était inoubliable.
- Speaker #0
Tu peux nous en parler ?
- Speaker #1
Oui, la toute première, j'avais cherché des parents gratuitement, parce que forcément, comme c'était une première, je voulais me tester sur la chose. Et donc, j'ai trouvé des parents qui étaient OK. Et ça s'est passé de nuit. Je suis arrivée et donc, c'était une ambiance particulière, parce que de nuit, il y a moins de bruit dans l'hôpital. Tout est cosy, en fait. Les lumières sont tamisées. C'est une autre ambiance. La maman a couché assez rapidement. Ça n'a pas duré 24 heures. Ça s'est vraiment passé pendant la nuit. Et en fait, cet enfant est né dans l'eau, mais pas dans une baignoire pour accoucher normalement. C'est un bain de dilatation. Normalement, les parents vont juste pour la dilatation et puis ils sortent pour accoucher sur une table. Sauf que cette maman n'a pas eu le temps de sortir. Le bébé est arrivé, on n'a pas eu le temps de la sortir et donc la sage-femme, ils sont vraiment exceptionnels parce qu'ils respectent vraiment les souhaits des parents jusqu'à... jusqu'à ce qu'ils ne peuvent plus, mais vraiment, ils vont tout faire pour que ça se passe bien. Et donc, elle a accueilli l'enfant couché presque par terre, et les parents ont été hyper émus, parce que ce n'est pas tout le monde qui se lâche, tout le monde a des caractères différents, mais ceux-ci étaient vraiment émus de voir leur bébé, ils pleuraient, moi je pleurais, la sage-femme pleurait, c'était vraiment incroyable. Incroyable, incroyable. Et donc, du coup, après... Il fallait sortir cette maman de l'eau qui était dans cette baignoire de dilatation qui était énorme. Et donc là, la sage-femme prend le bébé, elle le met sur la table où elle aurait dû normalement accoucher, elle l'emballe et elle me dit « tu veux bien la tenir pendant que je vais aider maman à sortir de l'eau ? » Et je dis « oui, bien sûr, mais la tenir. » Bon, c'est un nouveau-né, il ne bouge pas, mais je mets juste ma main sur son corps pour la protéger. Et là, elle me regarde, mais elle m'a un air, mais… incroyable je n'oublierai jamais ce regard et j'attrape l'appareil photo je fais une photo au hasard franchement j'ai pas cadré j'ai parce que j'étais dans l'émotion et c'était le premier et la photo est réussi et dans le dans la photo j'ai vraiment son regard qui je sentais son petit corps tout chaud comme ça contre moi et c'était inoubliable ça donne des pressions ouais c'était l'au-delà tu
- Speaker #0
réussis finalement à vivre de ta passion de photographie et d'allier un peu cette envie de de sage-femme que tu rêvais. C'est ça.
- Speaker #1
C'est vraiment le moyen pour moi d'être en salle de naissance d'une autre façon et en même temps de toujours travailler avec plaisir parce que je n'ai pas les contraintes d'une sage-femme.
- Speaker #0
Le stress du médical.
- Speaker #1
Je n'ai pas le stress du médical. Et quand moi ça se passe mal, je sors.
- Speaker #0
Comment ça se passe une fois que tu as retravaillé les photos et que tu présentes ce travail-là ? Comment ça s'est passé alors ?
- Speaker #1
Pour le moment, je leur envoie une présélection. Donc un best-of. avec 10 à 15 photos. Par la suite, je leur envoie toute la galerie complète parce que ça prend du temps à retoucher. Mais ce que j'aimerais faire, c'est les revoir et leur présenter sur un écran géant, par exemple, au téléviseur. Revivre un peu l'émotion. Revoir le bébé. Je les revois parce qu'ils reviennent. Après, je les ai quasiment tous revus parce que forcément...
- Speaker #0
Tu es rentrée dans leur intimité. Oui,
- Speaker #1
c'est ça. Et quand je les revois, pour moi, c'est particulier. de les revoir, j'en ai revu ici en séance photo un an, c'est choupinou de les voir marcher presque, et je suis là, non, non, non, tu es un petit bébé encore dans mon esprit. Donc non, on a un lien particulier, mais j'aimerais vraiment bien, je pense, développer ça, c'est d'aller leur montrer, d'aller chez eux pour les revoir, pour revoir le bébé.
- Speaker #0
Tu deviens un petit peu leur photographe de famille en fait.
- Speaker #1
Oui, ça, c'est ce que j'espère. Voilà, c'est que du coup, s'ils se marient ou s'ils ont d'autres enfants... Ici, j'en ai une des mamans que j'ai suivie en accouchement qui va avoir son deuxième. Et donc, elle est venue en séance de Noël au studio. Elle a fait la surprise à son mari de lui annoncer en séance photo qu'elle était enceinte. Donc là, ça a pleuré. Moi, j'ai pleuré aussi. Et donc là, en fait, c'était une évidence. Elle m'a dit « On recommence pour l'accouchement ? » J'ai dit « Oui, oui, avec plaisir ! » D'ailleurs, j'étais un peu stressée parce que moi, j'avais réservé mes vacances et elle m'annonce que c'est pour juillet. Donc, oh oh ! En réalité, ça se cale bien. C'est juste avant. Elle est à terme juste assez avant pour que je puisse suivre l'accouchement avant de partir en vacances.
- Speaker #0
C'est vrai que ta vie privée est toujours mélangée avec le timing de tes clients. Ce n'est pas toujours évident.
- Speaker #1
Après, au départ, je m'étais dit que je réserverais mes vacances, par exemple, en fonction des accouchements que j'aurais. Maintenant, je me dis que tant pis si je leur refusais des gens, même si ça me fait mal au cœur. Mais je veux quand même que... on puisse s'organiser en famille pour partir en vacances.
- Speaker #0
Avoir des moments pour toi aussi.
- Speaker #1
Si on a prévu nos vacances d'une telle date à une telle date, et même si j'ai une demande d'accouchement, alors je la refuserais.
- Speaker #0
Et quand tu pars en vacances comme ça, tu as toujours ton appareil photo avec ?
- Speaker #1
Oui. Oui et non. Avant, oui, tout le temps. Et maintenant, de moins en moins. Parce que comme maintenant je suis à temps plein, photographe, c'est vraiment une passion, mais c'est quand même mon métier. Et donc en vacances, j'ai un peu besoin de souffler quand même. Alors j'ai quand même toujours envie de photographier. Et quand je ne l'ai pas sur moi, je regrette de ne pas la voir parce que je vois à un moment, je me dis « Ah mince ! » Donc bon, je fais comme tout le monde, je photographie au téléphone. Quand je ne l'ai pas, je regrette. Ici, je suis partie récemment au Maroc en amoureux. Et du coup, en avion, je ne pouvais pas avoir un sac à appareil photo super lourd. Donc, je n'ai pris qu'un tout petit compact. Mais je l'ai super regretté parce qu'il y a plein de moments de vie que j'aurais voulu photographier. Mais je voulais profiter aussi de mes vacances et me dire une petite coupure.
- Speaker #0
Par rapport à tes propres accouchements, comment ça s'est passé en fait ? Est-ce que c'est de là qu'était venue l'envie de faire de la photographie d'accouchement ?
- Speaker #1
Alors, j'ai donc eu quatre accouchements. Donc justement, ce qui est très particulier, c'est le dernier, puisque ma sœur venait d'être diplômée sage-femme en juin, et que j'ai accouchée en octobre, et que le personnel médical a accepté qu'elle soit là, alors qu'elle n'était pas employée par l'hôpital. Du coup, le gynécologue, vu que j'avais déjà accouché trois fois avec lui, savait bien que ça se déroulait plus ou moins bien. Après, on accouche, on n'en est pas d'autre, mais voilà. Et donc, il s'est dit, ok, on accepte qu'elle soit là, toujours avec le personnel médical de l'hôpital en plus, au cas où. Et donc, ma sœur est venue vivre chez moi deux, trois semaines avant le terme. On était au taïki, parce qu'on est hyper proches. Donc, on s'était imaginé, plein de plans. Et on avait demandé à mon mari. de faire une photo de quand ma sœur allait me passer le bébé. Et on s'était vraiment imaginé la photo de rêve, le truc, franchement, on en parlait tout le temps. J'avais dit « je veux cette photo » . En fait, on ne l'a pas du tout. Parce que dans le moment, ma sœur, elle pleurait, moi, je pleurais, ma mère pleurait. Le facteur émotion. Déjà, parce qu'on est dans son émotion, on est dans un moment qui, en soi, est super rapide, parce que le bébé, quand il sort, vraiment, la dilatation, c'est peut-être plus long, mais le moment où il sort, ça dure une fraction de seconde. Et donc là, je me suis retrouvée avec le bébé sur mon ventre, puis on a fait mes soins, etc. Et puis je regarde ma soeur, je me dis « mais on n'a pas de photo en fait ! »
- Speaker #0
On peut recommencer !
- Speaker #1
Et donc en fait, non, on en a parlé pendant des mois de cette photo et je ne l'ai pas. Donc là, si j'avais pu avoir une photographe d'accouchement qui avait fait la photo de ce moment, et ça, ça m'a aussi toujours travaillé. Et donc je pense que ça vient aussi un petit peu de la bonne idée.
- Speaker #0
C'est de la clé germée peut-être ?
- Speaker #1
Certainement, oui, certainement. Du fait que j'ai toujours voulu être sage-femme, et du fait que cette photo, on en a tellement parlé qu'on ne l'a pas eue. Je pense que vraiment, c'était...
- Speaker #0
Je comprends. Je ne l'ai pas.
- Speaker #1
Je regrette. Il faut recommencer, je viendrai.
- Speaker #0
Je voulais revenir, tu disais, tu avais vécu un accouchement à domicile. Comment ça s'est passé ?
- Speaker #1
Donc en fait, la maman, elle était préparée. Moi, j'avais aussi suivi... C'était une journée d'explications sur l'accouchement à domicile. En fait, c'est une dame qui a une yurte... qui propose des ateliers périnataux dans sa yurte, il y a du yoga, il y a plein de choses. Et elle organisait une soirée, voilà, une soirée d'information sur l'accouchement à domicile avec une équipe qui travaille pour aider les mamans à coucher à domicile. Il y a un médecin et une sage-femme qui font que ça toute l'année. Et donc, du coup, je suis allée à cette soirée d'information. On a eu déjà des explications sur comment ça se passe, comment ça se passe si ça se passe mal. On est rassurés sur plein de choses puisque c'est... un médecin, donc c'était très rassurant d'avoir toutes ces informations avant aussi, pour moi, parce que j'avais quand même un petit peu d'appréhension en me disant, si ça se passe mal, moi j'ai pas envie d'être toute seule là, dans leur salon, avec une maman qui fait une hémorragie. Donc ça, c'était hors de question. Donc déjà, ça je mets dans mon contrat que pour les accouchements à domicile, c'est obligatoirement en présence d'une sage-femme. Moi, je rentre pas chez les gens s'il n'y a pas une sage-femme. Parce que je suis pas du personnel médical, donc s'il se passe quelque chose, j'ai pas envie d'endosser une responsabilité ou une culpabilité de ne pas avoir su faire quelque chose. Et donc, la maman m'a appelée du matin. Déjà, je communique énormément par Messenger avec eux pour qu'elles me donnent des nouvelles, comment ça va, est-ce que tu as des contractions, est-ce que tu n'en as pas, comment tu te sens, etc. Et puis là, je savais que ça chipotait, mais voilà, j'étais prête. Le matin, elle m'a téléphoné que ça se mettait en route. Je suis arrivée chez eux. Le monsieur était allé chercher des petits pinceaux, il avait fait du café, ils étaient prêts, c'était trop mignon. La sage-femme et le médecin sont arrivés presque en même temps que moi, donc tout s'est bien mis. Et puis là, en fait, c'est allé très vite parce que la maman, c'était son troisième. Une fois que le travail a démarré, ça n'a pas trop traîné et elle est allée dans sa chambre. Pour accoucher, elle avait installé un petit tapis au sol avec des petites bougies, elle avait fait un petit tour. Je trouve bien qu'Auzi, elle a une petite guirlande de lumière. Et là, ça n'a pas été vite. Ça a peut-être duré deux heures. Ça s'est très bien passé. Elle a accouché rapidement. Et ce qui était très spécial, très émouvant, c'est que ses enfants, ses aînés étaient là. Et donc, moi, en amont, j'en avais discuté avec eux pour savoir s'ils seraient là ou pas. Mais justement, ils étaient là tous les deux. Ils avaient été préparés. Donc, on leur avait expliqué ce qui allait se passer. La plus petite, parce qu'il y avait un plus grand et une... La plus petite est restée principalement dans le salon avec sa mamie. Donc elle venait voir de temps en temps sa maman, mais elle n'a pas vraiment assisté à proprement parler à la naissance. Mais le grand a vraiment tout vu et je l'ai trouvé très courageux, entre guillemets, parce que ça a pris un peu d'un emploi. Mais sa maman lui avait dit qu'il pouvait sortir, enfin il pouvait aller dans le salon parce qu'il ne se sentait pas ou dans sa chambre, mais il voulait vraiment être là. Il a été super courageux, il a été super émouvant parce qu'ils étaient par terre à côté du lit, les parents. avec la sage-femme et le médecin. Moi, j'étais dans un petit coin là et lui, il était couché sur le lit et il regardait. Et quand sa petite sœur a été posée sur le ventre de sa maman, il s'est caché comme ça dans ses bras et il s'est mis à pleurer. Tellement que les émotions... Oui, vraiment. Et là, j'ai eu une belle photo. Du coup, on le voit pleurer, on voit sa maman à côté. Et du coup, je pense que c'est un super souvenir pour lui d'avoir la photo parce que les gens, dans le moment présent, auraient pu aussi faire une photo avec le téléphone, mais déjà, ce n'est pas la même qualité et puis, on n'y pense pas. C'est tellement un shoot d'adrénaline, ce moment-là, que tu ne penses pas à prendre ton téléphone et à faire une photo. Donc, la photographe, moi, j'ai que ça à penser.
- Speaker #0
Tu captures l'instant.
- Speaker #1
Ah oui, c'était vraiment bien comme naissance. Et après, du coup, rapidement, elle est retournée sur son lit avec son bébé, mise au sein. Enfin, voilà, elle était chez elle.
- Speaker #0
Tu sais me dire à combien d'accouchements déjà tu as participé ?
- Speaker #1
Oui, donc, sur environ 18 mois, j'en ai fait 28.
- Speaker #0
C'est énorme.
- Speaker #1
Oui, parce que je suis boudimique de tout. d'une façon générale. Et donc, oui, j'ai tout de suite essayé d'en avoir le plus possible parce que c'est un peu une addiction. C'est que dès que je sors, j'ai envie d'en avoir un nouveau. C'est un shoot d'adrénaline, la naissance.
- Speaker #0
Et tu fais plusieurs types d'accouchements. Tu as déjà eu, par exemple, des césariennes ? Oui.
- Speaker #1
Ça, très rapidement, en fait, j'ai eu une demande pour une césarienne. Alors, j'étais un peu mal à l'aise avec ça parce que c'est particulier, mais j'ai communiqué avec le corps médical. Ils ont demandé que je fasse une pour essayer, pour voir comment ça se passait. Et en fait, quand je suis sortie de là, le retour que j'ai eu des sages-femmes et des gynécos, des anesthésistes, c'est qu'ils ne m'avaient pas vue. Ils ne s'étaient même pas rendu compte que j'étais là. Pourtant, je suis grande, tu pourrais en témoigner, 1m80. Mais mon leitmotiv, c'est vraiment de rester dans mon coin. Et donc, finalement, les parents étaient contents du résultat, malgré qu'ils ne m'aient pas vue. Et donc, du coup, j'ai quelques césariennes. Donc là, par contre, j'ai aussi le contrat toujours avec la maternité. pour surtout ne toucher à rien puisqu'on est dans une pièce stérile. Donc, je ne touche à rien, je reste dans mon coin, mais je peux en faire.
- Speaker #0
Et ça t'a plu, les césariennes ?
- Speaker #1
C'est autre chose. C'était chouette aussi et j'étais très contente d'apporter quand même des souvenirs à ces parents parce que finalement, ils ont quand même sur une petite déception. La maman, il ne faut pas se mentir, elle est toujours un peu déçue d'avoir une césarienne et de ne pas pouvoir accoucher par voix basse. Mais finalement, elle a quand même... Déjà, il y a le fait que les césariennes snoozelen à hâte. sont vraiment très chouettes parce qu'il y a un champ transparent. Donc, quand le bébé sort, la maman le voit, le papa le voit aussi, et ils font pousser la maman. Donc, la maman, elle doit participer à son accouchement. Donc, c'est plus vraiment comme un accouchement. On parle vraiment comme un accouchement par voix haute, plutôt qu'une césarienne. Du coup, c'est plus médicalisé. Voilà, c'est peut-être… Il y a moins de choses à photographier qu'un accouchement où la maman bouge, etc. Mais malgré tout, je suis très contente de pouvoir l'en faire pour leur apporter des souvenirs. Parce que ce soit par voie haute ou par voie basse, c'est un moment inoubliable.
- Speaker #0
Et tu leur parles à ses parents pendant ces moments d'accouchement ?
- Speaker #1
Pendant les césariennes, non. Mais pendant les accouchements, ça peut m'arriver. Alors en fait, ça dépend du ressenti que j'ai avec les parents. Moi, ce que je leur dis en premier rendez-vous, c'est que je ne leur parlerai pas.
- Speaker #0
Alors, pourtant, je suis très sociable et j'ai très facile à parler, mais par contre, là, je veux vraiment qu'ils soient dans leur bulle et qu'ils ne me voient pas. Donc, je vais me mettre dans un coin, principalement derrière les parents, en fait, pour qu'ils ne me voient pas pendant l'accouchement, pendant le travail. Par contre, j'ai des mamans qui m'ont interpellée pendant l'accouchement parce qu'on reste des femmes, d'une femme à une femme, et quand je vois qu'elle a besoin de moi, je ne peux pas dire « ah non, non, non, non, moi je ne te parle pas » . Donc si elle a besoin, si elle me regarde et que je sens dans son regard qu'elle a besoin de moi, alors je peux l'encourager. Maintenant, je ne vais pas prendre le rôle de la sage-femme et lui dire ce qu'elle doit faire d'un point de vue médical. À son initiative. À son initiative. Si je vois qu'elle en demande, ou parfois ça m'est arrivé de lui tenir la main. Le dernier que j'ai fait… La sage-femme était toute seule à un moment où il y avait besoin qu'on tienne les deux pieds de la maman. Elle me regarde, la sage-femme, on se connaît bien, c'est celle avec qui j'ai fait le premier accouchement justement. Elle me regarde et je dis « Ok, je prends son pied » . Et donc j'ai tenu son pied. Donc je peux aider à ma façon. Je ne fais rien de médical, mais je peux aider à ma façon. Et en fait, cette maman-là, après le retour qu'elle m'a fait, c'est de me dire vraiment merci parce que tu as eu les mots juste à un moment où j'en avais besoin, à un moment où elle s'est retrouvée. toute seule, la sage-femme était partie juste chercher quelque chose, elle s'est retrouvée toute seule, et elle me regarde, elle me dit « je suis désolée parce que ça ne se passe pas comme prévu, tu n'auras pas les photos » . Je dis « mais ce n'est pas important, ce qui est important, c'est que toi tu te sens bien, tu es super forte, tu es super courageuse, tout va bien, tu gères de fou, tu es une championne » . Je lui ai juste dit ça en soi, ça a duré deux minutes sur les heures de travail. Mais après, elle m'a remercié de ces mots-là.
- Speaker #1
C'est une expérience de vie, en fait, que tu...
- Speaker #0
Voilà. À ce moment-là, je me considère comme une photographe et un petit peu vite fait, comme une doula. Oui,
- Speaker #1
c'est le mot.
- Speaker #0
C'est vite fait, parce que je n'ai pas de formation et je ne veux pas du tout prendre ce Ausha et je ne veux justement pas trop intervenir.
- Speaker #1
Non, mais c'est ce que tu dégages.
- Speaker #0
Je ne peux pas donner de ma compassion. en tout cas.
- Speaker #1
Tu n'es pas que photographe en fait. Voilà,
- Speaker #0
je suis une femme et je vis un moment important avec une autre femme et au papa aussi.
- Speaker #1
Tu n'as pas peur en cas de mauvais accouchement, de le vivre mal pour toi ? Oui.
- Speaker #0
Après, je ne t'en ai pas parlé, mais je suis aussi photographe bénévole pour l'association Au-delà des nuages. Au-delà des nuages, c'est particulier. C'est les photographes qui photographient les bébés décédés à la naissance.
- Speaker #1
Ah oui.
- Speaker #0
Donc, Pourquoi c'est important ? Parce que les bébés, les parents ont besoin d'un souvenir. Et c'est un moment compliqué de leur vie, mais après, ça aide vraiment à faire son deuil. Si on peut parler de faire son deuil, d'un enfant, c'est toujours compliqué. Mais en tout cas, ça les aide vraiment à revoir leur bébé après. Alors là, j'ai longuement hésité avant de faire ça aussi, parce que je suis hyper sensible, hyper émotive, et je prends les émotions comme une éponge. Ça a été compliqué pour moi de me décider, mais en fait, un jour, alors que je travaillais en magasin de puériculture, j'ai une maman qui a eu le besoin d'Au-delà des nuages et j'en parlais avec elle parce qu'elle avait un petit badge sur son manteau. Et elle me dit vraiment, ça m'a aidé sur le moment. Elle dit, j'avais envie d'envoyer tout le monde bouler et je ne comprenais pas pourquoi on proposait une photographe. Elle dit, mais maintenant, un an plus tard, elle dit franchement, je remercie vraiment l'association d'être venue et d'avoir... Après, on va sur demande des parents.
- Speaker #1
Et tu as lancé cette initiative en même temps que…
- Speaker #0
Non, non, donc, au-delà des nuages, je suis bénévole depuis, je pense, 2021, quelque chose comme ça. Dieu merci, on n'a pas des appels toute la semaine pour ça, parce que c'est vraiment très difficile quand même d'être confrontée à la douleur des gens. Ce n'est vraiment pas facile. Mais du coup, ça m'aide, pour revenir à la question initiale, à être préparée s'il y avait un problème. Je pense que je suis déjà un petit peu confrontée à ça. Oui,
- Speaker #1
tu as une expérience.
- Speaker #0
J'ai déjà une expérience, même si ce n'est pas ma formation.
- Speaker #1
Et tu arrives à te blinder ?
- Speaker #0
Dieu merci, je n'ai pas encore eu vraiment le cas en accouchement, donc je ne peux pas dire à l'avance comment je réagirais si ça devait mal se produire. Par contre, j'ai eu sur une césarienne un bébé qui n'était pas bien du tout. Là, je n'ai pas su avoir de photos de quand il est sorti, etc. J'ai eu un rôle accompagnant pour le papa, parce qu'il a dû sortir aussi de la pièce. Et là, par contre, eux, j'avais déjà fait leur mariage, donc on avait déjà un très bon contact. Et là, vraiment, je pense que j'ai été d'un soutien pour le papa dans le couloir, à essayer de lui tenir conversation, de papoter avec lui pour lui changer ses idées, parce qu'il était inquiet pour son bébé, pour sa femme, d'essayer de le rassurer, même si on ne savait pas l'issue. Et puis, quand enfin, on a su que ma bébé et maman allaient bien, j'ai été photographier les premiers moments où il touche le bébé, des choses comme ça. Je n'ai pas eu les photos de l'accouchement à proprement parler, mais ils ont quand même eu un souvenir du coup de leur première rencontre avec le bébé.
- Speaker #1
C'est vraiment une expérience de vie. que tu proposes au-delà de tes photos.
- Speaker #0
Voilà.
- Speaker #1
dans ce que tu racontes.
- Speaker #0
Oui, c'est tout le temps.
- Speaker #1
Et par rapport à ce corps médical, tu as parfois des sages-femmes qui te demandent comme photographe, parce que justement ce contact se fait.
- Speaker #0
Oui, j'ai déjà fait des sages-femmes en famille, du coup, qui reviennent. Ici, dernièrement, j'ai eu une des sages-femmes. Alors, celle-là, elle est très rigolote, parce qu'en fait, cette sage-femme-là, elle adore être prise en photo. Sur les 28 que j'ai fait, enfin, j'en ai fait 26 à hâte, je ne l'ai jamais eue, alors qu'elle est là. Elle est quand même là souvent, c'est son boulot, mais elle n'est jamais là au moment où je suis là. Quand on en avait discuté au Portes Ouvertes, elle m'a dit « c'est quand même pas juste, moi j'aimerais bien être prise en photo pendant que je travaille » . Parce que je trouve que pour elle, c'est un chouette souvenir aussi. Ici, il y a une pédiatre qui était partie du service et il m'avait aussi demandé pour récupérer des photos parce que du coup, ils lui ont fait un petit avantage. Parce que je trouve que sage-femme, c'est aussi un métier qu'on fait aussi par passion. Avoir un souvenir de ça, c'est chouette aussi. Elle, elle espérait vraiment que je sois là pour un accouchement et pas de chance. Je n'ai jamais vu en accueil travailler. Mais là, par contre, elle est enceinte et du coup, on a fait le shooting grossesse ici.
- Speaker #1
Est-ce que ça ne t'arrive pas que, par exemple, l'hôpital te demande de devenir un peu photographe pour eux, pour mettre en avant leurs activités ? Si,
- Speaker #0
avec hâte, j'ai fait notamment une journée, j'ai passé une journée dans l'hôpital, dans la maternité. Donc ça, c'était à l'initiative de la sage-femme en chef qui m'avait demandé de faire ça pour faire une exposition aux portes ouvertes. J'ai suivi les sages-femmes pendant une journée complète, que ce soit les soins des bébés, les accords. l'accouchement, l'administratif. J'ai vraiment passé une journée avec elle. C'était vraiment super chouette. Et d'ailleurs, ce jour-là, on a eu une césarienne. Le bébé est né coiffé. Donc, il est né dans sa poche d'eau. Et ça, c'était très exceptionnel. En plus, le gynécologue qui faisait la césarienne, c'est un gynécologue qui a vraiment bien accueilli le truc et qui est très convivial et, je vais dire, amusant. Et donc, vraiment, il sort quand je suis là. Il expose presque le bébé, il pose avec le bébé, c'est marrant. Il est vraiment trop rigolo. Ce jour-là, oui, c'était impressionnant parce qu'on a vu sortir du ventre une bulle comme ça. Et je regarde la sage-femme. Vraiment, on s'est interrogé par les yeux et on s'est dit « qu'est-ce que c'est ? » . Et puis, on s'est rendu compte très vite, en une fraction de seconde, que c'était la poche d'eau. Mais c'était vraiment…
- Speaker #1
C'était atypique. C'était vraiment… C'était une journée de chance.
- Speaker #0
Oui, c'était une journée de chance. Déjà, les bébés qui naissent dans leur poche par voie basse, ça n'arrive pas souvent parce que généralement, la poche sort avant. Mais alors… par voix haute, c'est encore plus rare parce que quand ils insistent,
- Speaker #1
ils perdent la voix.
- Speaker #0
J'étais là au bon moment. C'était un choix de souvenir aussi.
- Speaker #1
Est-ce que tu as des retours de parents ? Est-ce que parfois, ils te laissent des avis, par exemple, sur ton site ?
- Speaker #0
Généralement, surtout les parents d'accouchement, ils sont tellement émus quand ils voient les photos qu'ils ne peuvent pas s'empêcher de m'envoyer un petit message et ça me fait super plaisir. Mais ici, le tout dernier que j'ai fait, je vous lis ce que la maman m'a écrit tout juste après avoir vu les photos. Donc je recommande Caroléa parce qu'on a vécu un moment tellement intense ensemble, tellement difficile aussi, mais rempli d'émotions, que tu as pu photographier avec une justesse exceptionnelle. Merci Caro, merci pour ta présence, ta disponibilité, merci pour ton travail et merci pour ce qui est en extra par rapport au contrat, c'est-à-dire les mots justes tellement touchants pendant le travail et le soutien, l'affection que tu nous as apporté et que tu nous portes encore. C'était une expérience juste waouh et j'en suis très ravie d'avoir fait appel à toi.
- Speaker #1
Les fesses sont à tour. pareil.
- Speaker #0
Évidemment, moi, ça me touche et je ne peux pas...
- Speaker #1
C'est juste un juste retour de ce que tu donnes.
- Speaker #0
Oui, parce que vraiment, on vit un moment particulier et ce n'est pas juste une séance photophonique. Donc, ça me fait vraiment plaisir qu'ils le ressentent et qu'ils me le partagent après.
- Speaker #1
Tu fais aussi la photographie d'allaitement ? Oui.
- Speaker #0
Alors, j'en fais en extérieur ou j'en fais ici au studio. Donc, ce n'est pas vraiment un studio comme on peut l'entendre. et une chambre. C'est une pièce que j'ai décorée bohème avec un lit, avec des tentures où on fait des photos à la fenêtre. Et là, comme c'est très cosy et que c'est très bohème, du coup, je fais principalement mes photos d'allaitement ici. Comme ça, ils sont vraiment au chaud dans une pièce cocooning. Je ne mets pas trop de lumière et je les laisse passer un moment. Je fais beaucoup d'essences, donc j'appelle ça bohème. post-partum intimiste. C'est vraiment des séances où je veux que la maman prenne du temps pour elle parce qu'en réalité, on se rend compte que les gens ont beaucoup de photos du papa avec les bébés parce que c'est les mamans qui font les photos.
- Speaker #1
On entend beaucoup parler de... Voilà.
- Speaker #0
Mais on n'a pas beaucoup de la photo de la maman, parce que les papas, ils ne pensent pas à prendre l'appareil et à faire une photo. Du coup, je veux qu'elles aient vraiment un moment pour se faire du pot à pot. Donc, on met juste, par exemple, un petit peignoir de dentelle et elle prend son bébé tout nu contre elle et fait des câlins. La lettre en ciel, la lettre en ciel.
- Speaker #1
On sent chez toi une réelle fibre maternelle que tu transposes dans ton travail et ce bien-être que tu veux apporter aux mamans. Oui,
- Speaker #0
parce que je ne veux pas que ce soit juste une séance photo. Je veux vraiment qu'elle passe un bon moment avec son bébé. Un beau souvenir de l'instant. qu'elle caline son bébé, qu'elle repense quand il est né, parce que je fais ça forcément sur des laps de temps avant les 6 mois du bébé, ce genre de séance parce qu'après, ils ont envie de découvrir le monde ils n'ont plus envie d'être collés en pot à pot avec maman, je veux vraiment qu'elle passe un bon moment en plus d'avoir les souvenirs tu développes les photos maternité,
- Speaker #1
accouchement allaitement également est-ce que quelque part maintenant, tout ce qui est mariage tu as un peu mis de côté ?
- Speaker #0
non, alors en fait, j'adore vraiment être en mariage C'est-à-dire que depuis que je suis toute petite, je pense que beaucoup de filles ont ça, quand on voit passer des mariés, on a toujours envie de regarder la mariée, de regarder la robe. J'ai toujours eu une attirance pour les mariages de fous. En fait, par contre, c'est très contraignant pour moi parce que quelques jours avant le mariage, je ne dors pas quasiment parce que je me mets une pression, parce que je sais que c'est un moment que je ne peux pas rater. Il y a des moments attendus dans le mariage, l'échange des alliances, des choses comme ça. où je sais qu'on attend moins que je sois à mon maximum. Et donc, comme ça me met une pression, je dors mal.
- Speaker #1
Finalement, tu es plus stressée pour un mariage que pour un accouchement. Oui. Parce qu'il y a plus de spontanéité dans le travail de l'accouchement.
- Speaker #0
Oui, parce qu'en fait, même si à mon accouchement, on est d'accord aussi que ça ne se reproduit qu'une fois, je sais que les parents vont être plus « tolérants » si j'ai raté un moment, parce qu'il y a le côté médical, le côté, je ne sais pas, me mettre. partout dans la pièce et le fait que je ne veux pas les déranger. Tandis qu'en mariage, les gens attendent que je dérange tout le monde et que je sois partout.
- Speaker #1
Le concept n'est pas le même.
- Speaker #0
Ce n'est pas pareil. Même si j'adore les mariages, je me mets quand même une grosse pression. Du coup, je n'en prends pas beaucoup. J'en prends 5, 6, peut-être 7 cette année. Je crois que j'en ai 7. Aussi parce qu'après, ça demande beaucoup, beaucoup de travail. On ne s'imagine pas, mais c'est énorme ce que ça prend comme travail après de retoucher chaque photo, de trier chaque photo. J'en fais peut-être 8 000, 9 000 sur la journée. Après, j'en livre 1 000 parce qu'il y en a en doublon, etc. ou des ratés. Finalement, si on regarde d'un point de vue financier, ce n'est pas très rentable. On ne va pas se mentir. Pourtant, c'est toujours trop cher pour les gens parce que forcément, ça a un coût, mais ce n'est pas très rentable. Mais je le fais vraiment parce que j'aime bien. Je suis stressée deux, trois jours avant, je dors mal, j'énerve tout le monde à la maison parce que je vais avoir un mariage et que je suis exécrable. Quand j'arrive, quand je vois la mariée se préparer, que la maquilleuse est occupée, et que je commence mes premières photos et que je les aime bien,
- Speaker #1
ça te détend ?
- Speaker #0
Je sais que je suis au bon endroit, mais c'est quand même stressant. Après, les mariées, je les rencontre aussi avant, pour qu'ils me donnent le déroulement de la journée. Je veux vraiment être au courant de ce qui va se passer, pas à la minute, à la demi-heure. J'ai un petit check avec tout ce qui va se passer, pour les connaître aussi, parce qu'au tout début, ça m'est arrivé sur un premier mariage que j'ai fait, je n'avais pas dans mon forfait. inclut la préparation des mariés. Ça, je ne fais plus maintenant. Je veux absolument être là pour les préparatifs. Pourquoi ? Parce que ça me permet de lier un contact le matin. Et en fait, avant, ce mariage-là, je ne l'avais pas fait. Et je suis arrivée à la commune et je ne trouvais pas le marié parce que je ne savais pas qui c'était. Et donc, ça, je ne veux plus. Ça, non. Moi, ça me permet après de connaître un peu les demoiselles. Oui,
- Speaker #1
oui, ça m'a dit ça.
- Speaker #0
Etc.
- Speaker #1
Tu disais donc par rapport à tes forfaits, est-ce que c'est difficile de poser un prix sur un travail ?
- Speaker #0
Oui, parce qu'en tout cas en accouchement et en mariage, c'est un plus gros budget puisque c'est quelque chose de très contraignant. Les accouchements, évidemment, je me mets quand même de garde pour eux pendant cinq semaines. Toute ma vie tourne autour d'eux, j'ai tout le temps mon téléphone sur moi, je ne m'éloigne pas à plus qu'une demi-heure de mon domicile.
- Speaker #1
Donc ça,
- Speaker #0
c'est contraignant parce que moi, j'ai ma famille qui habite à Liège, donc à deux heures d'où je suis. ça veut dire que quand je fais le garde pour un accouchement, je ne vais pas les voir. Parce que je ne peux pas être à Liège et puis tout d'un coup, on me sonne et j'ai deux heures de route à faire. Ça, ce n'est pas possible. Donc, effectivement, c'est très contraignant. Et donc, je suis obligée d'imposer quand même un tarif qui va toujours être trop élevé à leur idée.
- Speaker #1
Tu dois toujours justifier ça ?
- Speaker #0
Non, je l'explique. Je l'explique simplement. Et en fait, s'ils sont motivés, s'ils aiment vraiment les photos que j'ai faites, qu'ils ont vu le travail et qu'ils ont vraiment envie, ça ne les dérange pas. Enfin, après, on s'entend, ça ne coûte pas rien non plus. Mais voilà, c'est sûr, je ne peux pas demander 50 euros pour faire ça.
- Speaker #1
Non, c'est beaucoup de travail en amont.
- Speaker #0
Avant, après, ce n'est pas non plus les accouchements, ce que je fais pour gagner ma vie, entre guillemets. Ce n'est pas ça qui est très rentable. C'est comme le mariage. Je le fais vraiment parce que j'aime bien. Oui,
- Speaker #1
c'est plus une recherche personnelle. Voilà.
- Speaker #0
Et l'argent, c'est sûr que je suis obligée de le demander parce que j'ai besoin de vivre. Mais potentiellement, si j'avais gagné au loto, je pourrais aussi le faire gratuitement. Ça ne me dérangerait pas.
- Speaker #1
C'est de l'ordre de la passion. Oui,
- Speaker #0
voilà, c'est ça. Vraiment, vraiment.
- Speaker #1
Et est-ce que tu as d'autres projets que tu aimerais développer ?
- Speaker #0
Avec les quatre enfants et le boulot, je suis déjà bien full. Et après en photo, je pense que là vraiment, avec les accouchements que j'ai démarrés, il y a… 18 mois, quelque chose comme ça. J'ai vraiment abouti à ce que je voulais faire. Après, comme j'ai toujours 10 000 idées, vous pouvez demander à ma sœur. Petite délicace. Comme j'ai toujours 10 000 idées dans ma tête, c'est possible que j'invente un jour quelque chose d'autre. Je fais un petit peu d'animalier aussi, parce que j'aime quand même bien les animaux. Et puis, je viens d'avoir un petit chien, donc je me mets dans le...
- Speaker #1
Encore une fois, c'est presque ta vie personnelle qui t'influence sur tes envies de photos.
- Speaker #0
Après, j'ai commencé l'animalier avant d'avoir le chien. C'est peut-être ici, dans l'autre sens, justement. C'est de voir les chiens. J'ai une fille de 9 ans qui est passionnée par les animaux.
- Speaker #1
J'avais une petite dernière question. Si tu devais donner un conseil à de jeunes photographes qui se lancent, quel serait-il ?
- Speaker #0
C'est compliqué.
- Speaker #1
Quelle est la qualité pour toi, peut-être, qui est vraiment importante dans ce métier ?
- Speaker #0
Le social, la sympathie. Enfin, moi, généralement, j'ai encore accueilli des futurs parents hier qui me disaient... On est un peu gênés, on n'a jamais fait de photo, on ne sait pas comment ça se passe. Mais en fait, je pense que je suis née comme ça, mais j'ai la facilité en cinq minutes de les mettre à l'aise et de parler avec les gens, de leur poser des questions sur comment ils vont, comment se passe la grossesse. C'est vraiment, pour moi, ma facilité avec les relations sociales, ça fait tout dans ma réussite. Et puis parce que je me donne les moyens, parce que je remue ça à l'éther. Ce n'est pas parce que je n'ai pas de réservation une semaine. Enfin, maintenant, j'en ai tout le temps. Mais au début, peut-être que je n'avais pas une réservation. Je ne me stressais pas. Je continuais. Et voilà, c'est toujours d'insister, de se former. On se dit, c'est peut-être un métier facile, il suffit d'appuyer sur un bouton. Mais non, il faut vraiment aimer ça. Parce que oui, il y a des fois que c'est contraignant. Il y a des fois qu'on a envie d'abandonner. Mais si on est passionné, il faut insister.
- Speaker #1
Est-ce que tu peux nous dire où est-ce qu'on peut te retrouver ?
- Speaker #0
Bien sûr, sur ma page Facebook, Instagram, caroleafotographe, sur mon site Internet, parce que sur le site, ça permet d'avoir une visu sur les galeries, donc tout est trié, par exemple, accouchement, mariage, nouveau-né. Comme ça, c'est vraiment catégorisé, c'est plus facile de situer ce qu'on a envie.
- Speaker #1
Et le site s'appelle ?
- Speaker #0
caroleafotographe.be Ok,
- Speaker #1
super, merci beaucoup.
- Speaker #0
Avec plaisir, merci aussi.
- Speaker #2
Et voilà, c'est la fin de cet épisode de Côté Canap. J'espère que vous avez apprécié cette plongée dans l'univers de Caroléa, cette photographe passionnée qui capture les moments de vie si intenses. Un immense merci à Caroléa d'avoir partagé son parcours avec nous, et bien sûr, merci à vous, chers auditeurs, d'être toujours plus nombreux à nous écouter. N'hésitez pas à nous laisser vos commentaires et à partager cet épisode avec vos proches. On se retrouve très vite pour de nouvelles histoires inspirantes.