Speaker #1Est-ce que tu as déjà vu des enfants qui pleurent à chaudes larmes en arrivant à la crèche ? Ou alors des parents qui vont repartir avec le cœur lourd après un au revoir difficile ? Aujourd'hui, on va parler d'un sujet sensible, mais pourtant incontournable. Comment gérer l'angoisse de séparation dans ta micro-crèche pour le bien des enfants, des parents et de ton équipe ? L'angoisse de la séparation, c'est une étape normale, mais parfois éprouvante pour tout le monde. En tant que gestionnaire, ton rôle est clé pour pouvoir accompagner les enfants et les familles dans cette transition. Et cet épisode, il va te donner des clés concrètes pour faire de cette période un moment plus serein. Du coup, on va comprendre déjà ce qu'est l'angoisse de séparation, pourquoi elle survient et comment l'atténuer. J'ai envie aussi de te partager des stratégies concrètes pour pouvoir soutenir les parents et aider aussi ton équipe à gérer ces situations avec bienveillance. Et à la fin de cet épisode, tu sauras comment instaurer des routines et des pratiques apaisantes pour accompagner chaque famille et créer un climat de confiance dans ta microcrèche. Allez, on y va ! On va essayer ensemble de poser déjà les bases sur l'angoisse de la séparation. Qu'est-ce que c'est déjà cette angoisse de la séparation ? En fait, c'est une étape normale dans le développement de l'enfant. Elle apparaît généralement à peu près vers les 8-9 mois, parce qu'à cet âge, les enfants vont commencer à comprendre qu'ils sont des individus distincts de leurs parents. Par contre... Ils n'ont pas encore acquis la notion de permanence de l'objet. C'est-à-dire qu'ils ne savent pas que quelque chose ou quelqu'un existe toujours quand ils ne le voient plus. Par exemple, quand un parent quitte une pièce, l'enfant peut penser que ce départ est définitif. Et c'est pour ça que ça va provoquer des pleurs ou de l'agitation. Attention, nos stress, c'est quelque chose qui est normal et complètement sain. Ça fait partie du développement de l'enfant. Et en fait, cette angoisse... Elle va refléter chez l'enfant un attachement fort et sécurisé. Un enfant qui va montrer son mécontentement pendant une séparation, il va aussi montrer du coup qu'il se sent suffisamment en confiance pour extérioriser ses émotions. Et tout ça, ça fait partie intégrante de son apprentissage émotionnel. Les différents facteurs qui peuvent influencer l'intensité de l'angoisse de séparation. Déjà, ça peut être le tempérament de l'enfant. Il y a certains enfants qui vont être plus sensibles que d'autres. Ça peut être aussi des changements dans l'environnement, un déménagement, une nouvelle professionnelle dans la crèche, une modification aussi dans la routine. Ça peut amplifier l'anxiété. Et aussi les émotions des parents, parce que finalement les enfants, on le dit toujours, ce sont des éponges, ils vont percevoir très vite les inquiétudes ou alors la nervosité des adultes. Imagine, si tu te mets à la place d'un enfant, imagine que tu es dans une forêt sombre et sans lampe-torche, le noir complet. Tu vas chercher un repère pour te rassurer. En fait, l'enfant vit un peu une expérience similaire lorsqu'il est séparé de son parent, parce que son environnement lui semble inconnu et incertain. Il ne sait pas où il va, il ne sait pas qui il y a autour de lui, il ne le voit pas. Et donc, cette métaphore, c'est un peu pour t'aider à comprendre comment l'enfant vit cette angoisse de la séparation. Si on réfléchit sur les manières en fait d'accompagner les parents, les parents ce sont des alliés essentiels. Les parents c'est la base de la sécurité de l'enfant. Les enfants ils vont ressentir instinctivement les émotions de leurs parents. Si un parent arrive dans la crèche apaisé et confiant, ça va transmettre un message rassurant à l'enfant. Tout va bien, t'es en sécurité ici, ne t'inquiète pas. A l'inverse... Un parent qui est stressé, qui ne se sent pas encore en confiance, il peut involontairement renforcer les pleurs et l'inquiétude de l'enfant. Et c'est pour ça qu'il est primordial pour toi, en tant que gestionnaire ou en tant que référente technique, de mettre vraiment les parents en confiance. Pour ça, prends vraiment le temps de répondre à leurs questions, même les plus anodines. Mets-les vraiment à l'aise là-dessus. Explique-leur les étapes du processus d'adaptation. Rappelle aussi que chaque enfant avance à son propre rythme. Pour certains, les adaptations sont plus longues que d'autres. C'est pas grave en fait. Ce que tu pourrais faire aussi, c'est envoyer régulièrement des nouvelles et des photos de l'enfant pendant la journée. Ça va montrer en fait que l'enfant s'intègre progressivement, ça va rassurer le parent qui arrivera aussi à la crèche un peu plus détendu et donc il se sentira encore plus à l'aise de pouvoir déposer son enfant le lendemain. Concrètement, qu'est-ce qu'on peut faire ? On l'a un petit peu vu, mais encourage vraiment les parents à parler positivement de la crèche à la maison. Pourquoi pas aussi avoir certains noms d'enfants avec lesquels l'enfant s'entend bien et lui dire super, aujourd'hui tu vas aller retrouver tes copains, Emma, Hugo, que sais-je Tu peux aussi proposer aux parents d'apporter des objets sécurisants pour l'enfant. Donc par exemple, ça peut être un doudou ou même un t-shirt avec l'odeur des parents. Tu peux aussi organiser une réunion avec les parents avant l'entrée en crèche, avec l'enfant aussi. pour clarifier le rôle de chacun et partager aussi des conseils pratiques. Le but vraiment, c'est de mettre l'enfant et la famille en sécurité, en confiance. Pour te donner un exemple, j'avais une maman qui était très stressée au moment des séparations au début. Et en fait, ce que je faisais souvent, surtout les premiers jours finalement, ça n'a pas duré longtemps. J'allais dans la crèche et je lui envoyais une petite photo de l'enfant en lui montrant qu'en fait, ça allait bien, il passait de bonnes journées. Le moment de la séparation était un petit peu compliqué. Mais une fois que la séparation était établie, l'enfant se passait bien, sauf qu'elle ne le voyait pas. Elle n'avait que le souvenir de son enfant qui pleurait. Honnêtement, ça lui tordait le ventre que d'aller travailler. Et en fait, de lui envoyer ses photos de temps en temps, les premiers jours, mais de lui envoyer plusieurs photos de la journée, elle s'est rendue compte que ça allait. Ça a apaisé la maman et ça a renforcé la confiance. Donc des fois, ça se joue à... pas grand chose finalement pour réussir à mettre en place une angoisse de séparation plus paisible. Ensuite, je voudrais qu'on aborde ensemble comment gérer l'angoisse justement au quotidien dans ta micro-crèche. Pour ça, tu peux avoir plusieurs étapes, mais la première serait vraiment de créer un environnement rassurant. L'enfant, il a besoin de repères visuels. émotionnel pour pouvoir se sentir en sécurité. Ça passe beaucoup par des rituels matinaux, un espace d'accueil chaleureux et des interactions bienveillantes aussi avec l'équipe. J'ai envie aussi d'aborder avec toi l'importance du référent. Assigner un référent, une personne vraiment modèle à chaque enfant peut aider aussi à instaurer cette relation de confiance. l'enfant se sentira plus à l'aise avec un visage familier qui va le rassurer chaque jour. Cette référence-là, elle n'est pas obligée d'être faite sur l'année, mais déjà pendant les premiers temps de l'adaptation de l'enfant dans la micro-crèche, d'avoir un véritable repère qui est là pour lui. Ce n'est pas forcément obligatoire de le mettre en place pour tous les enfants. Certains en ont moins besoin, mais certains en ont vraiment besoin. Et aussi, ce que je pourrais te conseiller, ça va être de former l'équipe. sensibiliser ton équipe à l'importance de verbaliser, de répondre aux émotions de l'enfant. Par exemple, des phrases simples, je vois que t'es triste parce que papa il est parti, mais ici on va jouer ensemble, il va revenir bientôt. Dire les choses, surtout s'il vous plaît, ne pas faire partir la famille sans rien dire, vite ça y est l'enfant il est parti, il joue, c'est bon vous pouvez partir. Non, c'est pire ça, au niveau de la confiance, on détruit tout. parce que la confiance, on le veut avec les familles, mais on le veut aussi avec l'enfant. Donc, parler, mettre des mots sur les choses. Est-ce que je peux te conseiller concrètement sur des petites stratégies, en tout cas, des petits rituels d'accueil, moi, que j'ai pu voir ? Chaque matin, tu peux aussi proposer un rituel simple, mais comme une chanson ou un jeu que tu vas mettre en place tous les jours. Ça va rassurer l'enfant, en fait, de savoir que tous les jours se passent un petit peu de la même manière. Tu peux utiliser un tableau aussi avec des photos des enfants pour qu'ils le... par exemple se placent eux-mêmes et qui se sentent présents dans l'espace. Pense aussi à un espace un peu transitionnel dans ta crèche, un coin calme avec des coussins, des livres, des doudous, pour les enfants qui ont besoin un peu d'un moment pour se poser, avant de rejoindre vraiment les activités, de rejoindre... où c'est joué d'un espace un peu transitionnel en fait, d'un coin un peu, un espèce de petit sas de sécurité affective, un peu tout doux, vous voyez ce que je veux dire ? Et aussi bien sûr la communication en équipe, organiser des points réguliers pour partager les observations des enfants, mais aussi les retours des familles, et ajuster ensuite les stratégies en fonction des besoins des enfants. C'est vrai qu'on avait, tu vois, un petit garçon qui pleurait en fait à chaque arrivée de la crèche. Avec une famille qui était pourtant assez à l'aise, qui était en confiance en tout cas au début. Avec mon équipe, on avait instauré un petit rituel à son arrivée. Et avec mon équipe, on avait instauré un petit rituel à son arrivée. Il avait sa petite voiture rouge qui l'attendait. Et en fait, ça lui donnait un sentiment de contrôle et ça l'aidait aussi à mieux vivre la séparation. Pour conclure cet épisode, l'angoisse de la séparation, elle est normale et elle est saine. dans le développement de l'enfant. La clé pour la surmonter, c'est simplement une collaboration active entre les parents, entre l'équipe et entre l'enfant. En instaurant des routines qui sont rassurantes et en travaillant vraiment sur la confiance, tu vas pouvoir transformer cette étape en une expérience positive pour tous. Et toi, tu es au cœur finalement de cette transition pour les enfants et pour leur famille, avec les bonnes pratiques et beaucoup... de bienveillance, tu verras, tu vas faire un travail formidable. Ce que j'aimerais bien savoir aussi, c'est pour les personnes qui ont déjà leur structure ou celles qui travaillent déjà dans un lieu d'accueil petite enfance, j'aimerais bien savoir quelles astuces vous mettez en place dans votre micro-crèche pour pouvoir apaiser les séparations. N'hésitez pas à les partager sur Instagram, notamment avec un petit MP, pour qu'on puisse en discuter. Je me ferai un plaisir de pouvoir échanger là-dessus sur ce sujet.
