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DECODEUR, la décoration aujourd’hui

Archi cool / NEW format : la rénovation d'une maison en Normandie par l'agence Terre Grise

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1h17 |09/05/2025
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DECODEUR, la décoration aujourd’hui

Archi cool / NEW format : la rénovation d'une maison en Normandie par l'agence Terre Grise

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Description

Décoration, design, création, savoir-faire, ces mots vous parlent ? Alors vous êtes au bon endroit, bienvenue dans DECODEUR, le podcast sur celles et ceux qui font la déco aujourd'hui.


Dans ARCHI COOL, un archi (cool ah ah) partage sa manière de travailler concrètement au quotidien, ses conseils, ses bonnes adresses bref sa vision et son savoir faire pour inspirer autant les pros que les fans de déco.

Ici on va parler plans, matériaux, couleurs, aménagement, budget, rénovation, peinture, sols, artisans, et bien sûr déco.

Et on inaugure ce format avec Amélie Collard et Manon Piat les fondatrices de Terre Grise, un cabinet d’architecture d’intérieur dont j’aime bcp l’univers et le travail (et vous aussi puisque vous êtes très nombreux à m’avoir suggéré un épisode avec elles !). Le projet décrypté ? La rénovation d'une maison en Normandie. Le besoin de leurs clients était de relier 2 bâtisses, dans l'idée d'une "petite" maison pour eux la semaine et une maison 2 fois plus grande quand tous les enfants et petits-enfants débarquent pour les week-end ou les vacances. Terre Grise a donc créé une extension et repensé toute la circulation, en apportant leur touche évidemment...

Un très beau projet qu'elles nous racontent dans le podcast et dont vous pourrez découvrir les photos sur le compte Instagram de DECODEUR.

Bonne écoute !


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Merci beaucoup !   

Hortense Leluc, journaliste déco et fondatrice de DECODEUR  


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Archicool, une nouvelle émission de Décodeur, le podcast sur celles et ceux qui font la déco aujourd'hui. Je m'appelle Hortense Leluc, je suis journaliste déco et dans Décodeur, si vous suivez ce podcast qui existe depuis 5 ans déjà, je rencontre des pros de la déco, du design et du lifestyle, des marques, des entrepreneurs, des créatifs qui nous racontent leur parcours, leur savoir-faire, leurs inspirations. Ce sont des interviews comme des portraits, à la fois intimes et très complètes. Il y a aussi d'autres émissions. Si vous voulez, Décodeur, c'est comme le nom d'une radio et en découlent plusieurs émissions. Le Club, avec une bande de chroniqueuses, stylée, dans lequel une personnalité qui n'est pas forcément du monde de la déco nous fait visiter sa maison. Ding Dong, 10 questions à un expert. Sans compter tous les épisodes spéciaux consacrés à des sujets précis, des événements ou des tendances. Mais il manquait un format, celui dans lequel des architectes d'intérieur, l'un des métiers piliers dans notre milieu, partageraient leur manière de travailler, leur quotidien, leur univers, leurs conseils, et plus concrètement, leurs projets, voire un projet. Avec Archicool, on va donc décrypter un projet du sol au plafond avec un archi-cool, mais aussi archi-sérieux pour faire le plein de tips et d'inspiration pour vos chantiers si vous êtes un pro de la déco. ou pour chez vous si vous êtes fan de déco. Si ce podcast vous plaît, n'hésitez surtout pas à vous abonner pour ne pas rater les prochains épisodes. Juste en Ausha droite, sur votre plateforme d'écoute, il faut juste cliquer sur suivre. N'oubliez pas de le faire. On peut aussi se retrouver sur Instagram. Pendant que vous écoutez, vous pourrez notamment voir les photos du projet dont on est en train de parler. Ou alors, n'hésitez surtout pas à partager cet épisode en story pour le faire connaître. Ou enfin, à m'écrire. Bref, c'est toujours un plaisir. plaisir de voir que le podcast vit bien au-delà de nos oreillettes. Allez, c'est parti ! Bonjour à tous, aujourd'hui j'inaugure ce format avec Amélie Collard et Manon Pia, les fondatrices de Terre Grise, un cabinet d'architecture d'intérieur dont j'aime beaucoup l'univers et le travail, et vous aussi puisque vous êtes très nombreux à m'avoir suggéré un épisode avec elles. Donc, elles sont là, bonjour les filles ! Bonjour. Et elles vont nous parler de la rénovation d'une maison en Normandie, ou devrais-je dire de deux maisons, puisque le brief de leurs clients était de relier deux bâtisses, ce qui permettait d'avoir une maison pour eux et une maison deux fois plus grande quand tous les enfants et petits-enfants débarquent. Terre Grise a donc créé cette extension et repensé toute la circulation en apportant leurs touches, évidemment, et plein d'autres choses. Mais assez parlé, justement, je vais leur donner la parole. Donc, je viens de vous dire bonjour, mais je dois aussi vous dire joyeux anniversaire.

  • Speaker #1

    Merci. En effet, on a 10 ans.

  • Speaker #0

    10 ans. Donc, attends, on est en 2025, donc 2015. Vous avez créé l'agence en 2015.

  • Speaker #2

    Absolument.

  • Speaker #0

    Bon, bravo. On va revenir sur tout le fonctionnement de l'agence plutôt vers la fin de l'épisode. On va commencer par le projet, la base du projet. Quel était, je viens de le dire en quelques mots, le brief ? Est-ce qu'on dit le brief d'ailleurs ? Le brief des clients ?

  • Speaker #1

    On utilise le même terme, on utilise aussi le cahier des charges ou la liste des besoins. Qu'on différencie du terme solution, les gens viennent souvent avec des idées déjà, et on les recentre sur, ok, vous avez besoin de quoi, avant de parler de vos idées. Et là, leur besoin c'était, tu l'as très bien résumé, de vivre mieux avec ces deux bâtisses qui étaient là, c'est une vieille maison de famille, comment on peut utiliser tous les espaces, mais comment on peut aussi se sentir bien et être bien chez soi, que ce soit chaleureux quand on n'est que deux.

  • Speaker #0

    Donc eux, ils habitent là à l'année ?

  • Speaker #1

    C'est un peu du moitié-moitié. C'est des tout jeunes grands-parents, donc ils bossent encore à Paris, mais ils ont la flexibilité d'être beaucoup en Normandie. Donc c'est vraiment moitié-moitié avec leur appart parisien.

  • Speaker #0

    Donc eux, ils sont venus vous voir en vous demandant quoi, concrètement ?

  • Speaker #1

    On a une grande maison de famille, dans laquelle on est bien quand on est très nombreux, même si on doit passer par le jardin pour aller se coucher, donc ce n'est pas hyper confort. On aimerait bien habiter plus souvent là, que ce soit plus confortable, parce qu'aujourd'hui, c'est la vieille cuisine de la belle-mère. Mais comment on fait pour agrandir cette bâtisse sans que ce soit trop en rupture et que ce soit là comme si ça l'avait toujours été ?

  • Speaker #0

    Ok, donc à partir de là, comment vous avez travaillé ?

  • Speaker #2

    Alors en fait, ils sont arrivés avec l'envie juste au début de nous missionner pour une mission de conseil, parce qu'ils avaient interrogé là-bas un confrère local, et ils voulaient valider les idées du confrère. Et elle surtout est arrivée hyper convaincue parce qu'elle nous avait connus sur les réseaux. Et lui, en gros, beaucoup plus sceptique, « Qu'est-ce que tu viens de mettre dans les pattes ? On n'a pas besoin de ça. » Et donc, ils sont arrivés avec ce cahier des charges, les photos, les plans. Et nous, on a tout de suite regardé ce qui avait été proposé et au regard du cahier des charges et justement, nous, avec notre spécialité de travailler pour les tribus. Il y a très vite des choses qui nous sont semblées incohérentes. Et donc, on est venu mettre là notre grain de sel en proposant trois plans très différents de ce que pouvaient être ces bâtisses, ces anciennes bâtisses et cette nouvelle bâtisse qui allait réunir tout ce groupe d'habitation. Et donc, on est venu leur proposer des esquisses de plans avec trois scénarios très différents.

  • Speaker #0

    Donc vous avez dit non, le plan, vous avez réuni de là ?

  • Speaker #1

    Vite, on leur a dit, on a mis les pieds dans le plat en rigolant, en disant c'est super, il y a plein de trucs chouettes, évidemment on est positif. Mais déjà, on ne rentre pas au bon endroit dans votre maison. Ah bon ? On rentre là depuis trois générations. Et donc on a commencé à restructurer l'entrée. Comment on circule, où est-ce qu'on rentre ? Et puis ensuite, on leur a dit qu'on ne cuisinait pas au bon endroit non plus dans cette maison. Ah bon ? Pourquoi ? Le soleil du matin, il est où ? Et c'est comment ? Et donc il y avait un travail aussi de déstructurer, de déconstruire tout ce qu'ils avaient comme schéma sur lequel ils n'avaient pas imaginé bouger. Tu vois, une maison de famille, il y a tellement d'histoires qu'on a toujours coupé le rôti ici, pourquoi ce serait autrement ? On va la rénover cette cuisine évidemment. Et nous on est venus en disruption totale, il y a un peu de temps de digestion, mais après les gens trouvent ça génial parce qu'il y a un truc de « ok, on va se l'approprier vraiment cette maison de famille » .

  • Speaker #2

    C'est l'intérêt de ce regard neuf qu'on apporte nous, c'est-à-dire d'arriver et de ne pas justement avoir tout l'héritage familial et les habitudes, et donc de venir déconstruire ça pour mieux construire la future histoire familiale, en l'occurrence. Eux, de cette famille recomposée, etc. Et les nouveaux arrivants, et voilà.

  • Speaker #0

    Et alors, tu parles d'une entrée, mais alors tu parles de... Il y avait combien de maisons, à la base ? À quoi ressemblait le plan initial ?

  • Speaker #1

    C'était deux grandes bâtisses qui étaient elles-mêmes déjà des bâtisses recomposées. En fait, c'est un vieux bâti normand du bocage. Et donc, les deux bâtisses qui étaient en L, positionnées en L, en perpendiculaire, elles-mêmes étaient déjà des petites additions de morceaux de maison. Les auditeurs pourront regarder les images sur les réseaux. C'est amusant. Il y a des morceaux en colombage, des morceaux en briques, des morceaux en pierre. Et nous, la première question qu'on s'est posée, c'est quand on arrive souvent en voiture, qu'est-ce qu'on voit ? Où est-ce qu'on a envie d'entrer ? Pour ne pas que les invités rentrent par la cuisine, par le salon. En fait, ça, ça se décide. En architecture, on décide d'où est-ce que les gens ont envie de venir. Et c'est ça qu'on a repensé. On a créé une porte, on a créé un préau pour acter que c'était ici, et une lecture architecturale de l'extérieur de la façade. qui est fondamentale. Et une fois que les gens rentrent au bon endroit, on a déjà beaucoup gagné sur la circulation et l'ergonomie.

  • Speaker #0

    Comment vous avez travaillé ? Comment on travaille ? J'imagine que chaque archi a sa méthode. Vous présentez des... Vous retravaillez les plans et vous retravaillez tout du sol au plafond et après, vous présentez tout d'un coup à votre client ?

  • Speaker #2

    Alors nous, après cette mission de conseil, quand ils sont venus là et ils sont sortis a priori conquis...

  • Speaker #0

    Vous avez su qu'ils étaient conquis tout de suite ?

  • Speaker #2

    Oui, on l'a su tout de suite. Lui est arrivé vraiment au forceps. Il est sorti bluffé. Et il a eu du coup envie de continuer la mission avec nous. Et donc, qu'est-ce qui se passe juste après ça ? Une fois qu'on s'est mis d'accord sur le plan idéal pour cette famille-là. parce qu'en fait, il y aurait eu une autre famille dans cette maison, ça aurait été certainement un autre plan. En tout cas, pour cette famille-là, une fois qu'on s'était mis d'accord sur le plan, là, nous, on rentre directement dans la direction artistique. C'est vraiment la première chose qu'on fait. Ça veut dire quoi ? D'abord, il y a notre notice économique. Une fois qu'on se met d'accord sur le plan, là, très vite, on fait une première phase un peu pas marrante, qui est qu'on se plonge dans un budget, très grosse masse, mais quand même, on leur sort une notice économique qui va leur permettre... de comprendre à peu près dans la globalité combien va leur coûter ce projet.

  • Speaker #1

    Et ça, en fait, c'est nous qui le valions. On ne consulte personne, mais on va déjà dire en fait, ce qu'on n'aime pas sur un projet et ce qu'on dit souvent des architectes, c'est votre chantier va être plus long que prévu, va coûter plus cher que prévu. Ça n'est pas vrai. C'est juste que le prévu n'est pas bien pensé. Nous, on fait un stop dès la première esquisse. Après ce premier conseil, cette première réunion, on dit OK, vous aviez évoqué 304 budgets au démarrage, mais là, si on acte cette esquisse... Nous, avec notre expertise, on peut vous dire qu'on est plutôt à 450. Et c'est OK ou c'est pas OK ? Si c'est pas OK, on va resizer le projet. On ne va peut-être pas faire l'extension comme ça, comme ça. En fait, on ne veut pas faire rêver les gens pour rien. Donc, avant de rentrer dans la conception, on se remet d'accord, on resize, on recappe un peu.

  • Speaker #2

    Il faut revoir un peu le plan initial en se disant, OK, en fait, on avait vu ce plan-là, peut-être que toute cette aile-là, on la laisse pour une V2, pour un temps... Voilà, ça sera fait dans le temps et ce n'est pas très grave. Il vaut mieux faire les choses, en tout cas nous quand on fait les choses, on veut qu'elles soient bien faites. Une fois qu'on s'est mis d'accord sur cette enveloppe globale, là on part sur la conception et la direction artistique. Et au même titre que la première réunion de conseil sur des plans différents, on va leur présenter en général deux ou trois directions artistiques très différentes.

  • Speaker #1

    Ce ne sont pas des moodboards, chacun travaille différemment. On ne travaille pas avec des moodboards ou des images d'inspiration, jamais. Nipin Tharest, on arrive directement avec la conception de la pièce de vie, souvent on commence par celle-là, dans trois directions différentes. Donc soit l'esquisse numéro A, la direction artistique numéro A, c'est, je dis n'importe quoi, une ambiance très colorée, mais avec un îlot central très monolithique, très minéral. Voilà, direction artistique numéro 2, on a fait un truc très floral, très végétal. L'îlot est un établi chiné, en revanche, on a un plafond noir qui va être un peu structurant. Et tout de suite, les gens réagissent. Ah ouais, c'est marrant ! La DA2, elle me bouscule et en même temps, elle me parle parce que ça règle mon problème de cosy de cette pièce. Mais j'aime bien dans la DA1 que vous ayez mis les colonnes en bois juste avant le passage au salon. Je trouve que c'est une belle transition. Et on va construire comme ça, pièce après pièce. Mais dans cette direction artistique, ce n'est pas un mood board avec des idées. Il y a déjà tout. Il y a déjà l'endroit où elle applique. Il y a déjà l'endroit où elle est viée. Comment on circule ? On va faire en même temps l'ergonomie et la direction artistique. Dans la DA1, le lave-vaisselle est en hauteur. Et voilà pourquoi c'est chouette. parce que là, quand tu l'ouvres, ça ne gêne pas le passage au salon. La DA2, on a plutôt mis un lave-vaisselle dans l'îlot parce que tu vois, c'est confortable quand la table des enfants est débarrassée, blablabla. Donc on parle constamment en parallèle des deux. On ne fait pas d'abord l'ergonomie, puis l'esthétique doit subir un peu. Et on ne fait pas d'abord le mood board, ça va être une ambiance baléare. Et après, tu te retrouves coincé avec un lave-vaisselle pas pratique. C'est fondamental de jamais lâcher les deux, jamais.

  • Speaker #0

    Donc c'est très précis et c'est comme ça, tu dis, que vous dévez votre budget ?

  • Speaker #1

    Oui. Parce qu'en fait, on a capé, comme on t'a dit très en amont, le fait que c'était OK pour les clients, que nous, on estimait ça avec une grosse enveloppe. C'est un peu goujat de dire ça, mais en fait, on cale cette enveloppe à 10 K auprès. Donc, c'est quand même beaucoup d'argent. C'est quand même assez flou. Mais c'est suffisamment précis pour que la direction artistique ne fasse pas envoler ce budget. On l'a déjà capé avant.

  • Speaker #0

    Et vous l'avez tenu, ce budget ? Ou est-ce qu'on va en reparler après ? Est-ce qu'on va défiler, déambuler ? pièce par pièce. Vous l'avez tenu ou il a changé au fur et à mesure, justement, peut-être des nouvelles idées qui sont venues ? Avec vous, ça n'arrive pas, les nouvelles idées.

  • Speaker #1

    Alors, tu as raison. Si on prend le temps de l'étude et qu'on finalise l'étude avant le chantier, ça ne dérape pas. Dans ce projet, on avait une deadline qui était que la fille de ce couple se marie. Et donc, on a démarré le chantier avant même d'avoir fini la conception. Donc, ce n'est pas un super exemple. qui pourrait être référence pour nous, du budget parfaitement suivi. On a priorisé le timing, ce qui était, je continue de penser, une bonne idée. Et donc, ils ont pu se marier dans cette chouette maison. Mais le budget s'est fait au fur et à mesure de l'eau, ce qui n'est pas le meilleur process.

  • Speaker #2

    Ce qui n'est pas le plus rassurant. En l'occurrence, ce budget, il ne s'est pas tant envolé que ça. C'est plutôt qu'eux, ils étaient un peu toujours stressés parce que les enveloppes budgétaires arrivaient petit à petit. Or, nous, on aime vraiment que les enveloppes budgétaires... soit toute reçue pour présenter un budget et pour ensuite le maintenir. Nous, c'est très important. La dernière chose que je voudrais juste rajouter sur cette conception, c'est que nous, ce qui nous tient à cœur dans les conceptions de projet et dans le déroulé du projet, c'est de co-construire le projet avec les clients. Donc, quand on présente une direction artistique, quand on présente un budget, quand on fait des choix, des réajustements, etc., on est en permanence en train de questionner nos clients, de voir comment ils réagissent. Et nous, on dessine le projet pour une famille très précisément. Et donc, c'est très, très important de s'adapter à leurs réactions, leurs envies, etc. On n'est jamais obtus sur nos décisions.

  • Speaker #1

    Et rien de pire que le snobisme d'un archi qui refuserait, tu vois, le meuble de famille, la commode, qui n'est peut-être pas la plus jolie du siècle et qui va soi-disant gâcher son shooting. C'est atroce, ce genre de phrase. Tu l'adores, ta commode. Hortense, oui, elle est un peu cuculée. C'est OK, en fait. Le plus important, c'est que toi, tu sois contente que la commode de ta grand-mère soit dans cette entrée. Et on fera avec. Et surtout, ce n'est pas grave. Et ça, il y a un vrai truc du snobisme, de la prescription du mobilier aussi. On en parlera après. Mais nous, on aime vivre avec vos contraintes, en fait.

  • Speaker #2

    C'est ce qui donne vraiment de l'âme au projet essentiellement.

  • Speaker #0

    Oui. Tu dis que vous n'avez pas présenté de mood board. Alors, qu'est-ce que vous leur avez présenté ? Comment s'est passée la première réunion ?

  • Speaker #1

    C'est une 3D. La direction artistique, en fait, c'est une 3D en volume de ta pièce. Et donc, tu vois en volume ta pièce dans la direction artistique A, avec ce que je t'évoquais, selon les ambiances. Et c'est vraiment des images modélisées en perspective de ta pièce, directement avec les matières appliquées.

  • Speaker #0

    Les matières, les couleurs et déjà d'une sélection de mobilier, d'ambiance. Donc pour vous, c'est un travail énorme si tu proposes trois ambiances et qu'en fait, ils n'aiment rien.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas si énorme que ça parce qu'on va vite, mais on ne fait que pièce par pièce. Parce qu'en effet, si on voit tout de suite que l'ambiance minérale et beige, ce n'est pas leur trip, on ne va pas le décalquer sur toutes les pièces de la maison. Donc là où tu as raison, c'est que les premières pièces, c'est trois ambiances. Et ensuite, plus on avance dans le projet, à la fin, les pièces annexes, les chambres. Les salles de bain, très souvent, on fait un one-shot. On présente une DA, qui est une déclinaison du reste de la maison, et très souvent c'est de l'ajustement, on n'en présente pas trois.

  • Speaker #0

    Donc tout le monde est d'accord. Alors après, qu'est-ce qui se passe ? Comment on passe à l'action ? Combien de temps ont duré les travaux ? Comment vous vous êtes mis au travail ? Vous avez des entrepreneurs sur place, des artisans ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #2

    Alors oui, on est entouré de notre team d'entrepreneurs qu'on a mis vraiment du temps à trouver. On a vraiment mis dix années à petit à petit s'entourer des bonnes personnes pour tous les lots, pour tous les... Toutes les petites spécificités du chantier. En tout cas, l'important pour nous, dans notre quotidien, c'est de travailler avec des gens qui sont suffisamment fidèles pour continuer d'un chantier à un autre. Et nous, ça c'est un point vraiment essentiel pour nous. Et donc ici, c'est des artisans qui ont travaillé, qui se sont occupés de la rénovation globale. Et évidemment, on a dû s'entourer, pour certaines spécificités ici, d'artisans supplémentaires avec qui ça s'est très bien passé.

  • Speaker #0

    J'ai oublié de vous demander, tout à l'heure quand vous parliez de la DA, vous, vous avez votre propre DA un peu terre grise, vous avez quand même une identité qui est assez forte. Dans quelle mesure vous infusez ce style-là dans ce projet ou dans vos projets, même dans l'absolu ?

  • Speaker #1

    Alors tu as raison, on a un style, comme tu dis, la patte des architectes, chaque agence infuse son goût. Nous, c'est principalement une ambiance colorée et des matériaux assez bruts, assez nobles. on est spécialisé du bâti ancien, donc on retrouve quand même souvent de la terre cuite, des tomates, des tuiles, des briques. Là, dans ce projet, c'était particulièrement à notre image puisque c'est une grande maison, une maison ancienne, une maison en Normandie, ça coche beaucoup de cases de notre univers. Mais ce qui est sûr, c'est que les gens viennent déjà nous voir quand ils aiment notre univers, donc c'est plus facile d'infuser. Et par exemple, dans ce projet-là, ils étaient à un moment du chantier « Ok, en fait, les filles, tout ce qu'on a voulu modifier de vos conseils, on le regrette, donc maintenant, on vous écoute. » Vous avez de la parole d'évangile, tout ce que vous dites, on va le faire. Donc c'est amusant aussi, c'est que plus le temps passe au cœur même d'un projet, plus les gens ne nous écoutent pas aveuglément du tout, parce qu'en fait, c'est une co-construction.

  • Speaker #2

    Ce qui est rigolo avec ces clients, c'est qu'environ aux deux tiers du projet, ils nous ont confié leur appartement parisien. Pareil, là, ils nous ont dit, c'est marrant, parce que les petites erreurs qu'on aurait pu faire sur la grande maison, cette fois-ci, de toute façon, on n'a pas la bande passante, mais on va vous donner carte blanche sur ce projet. Et donc, on a fait un deuxième projet parallèle avec eux, très, très coloré aussi.

  • Speaker #0

    Qui ressemblait un peu au même...

  • Speaker #2

    Rien à voir.

  • Speaker #0

    Rien à voir du tout.

  • Speaker #2

    Beaucoup plus citadin, beaucoup plus très joyeux aussi. Oui.

  • Speaker #0

    Combien de temps ont duré les travaux, le chantier ?

  • Speaker #1

    Alors, entre 8 et 10 mois. Ça dépend de ce qu'on compte dedans. Nous, on trouve qu'un chantier s'arrête quand les rideaux sont accrochés et le... les patères, les petites pierres.

  • Speaker #0

    Non, parce que ça, vous ne gérez pas.

  • Speaker #1

    Les butées de porte, exactement. Parce que tu as beau avoir fini ton chantier, quand tu ouvres les portes, tu as éclaté la peinture avec la poignée parce que tu n'as pas mis la butée. En fait, tu as tout gâché. Nous, on livre un chantier quand, si tu retournes la maison, il n'y a rien qui tombe. Après, tout ce qui tomberait, c'est-à-dire le mobilier, le canapé, le tapis, les chaises, c'est une autre prestation. qu'on fait à la demande des clients, mais pas systématiquement.

  • Speaker #0

    alors on va passer, on va rentrer emmenez-nous dans la maison donc tu parlais de l'entrée que vous avez déplacée par exemple, pourquoi ? qu'est-ce que vous avez fait ?

  • Speaker #2

    alors en fait cette entrée on l'a déplacée parce que quand on arrivait sur le terrain de cette grande bâtisse qui était somptueuse d'ailleurs parce qu'il y avait une mare devant cette maison on devait contourner on voyait pas la porte d'entrée tout simplement donc en fait j'arrive, je suis bah nous basiquement quand on a été visiter cette maison la première fois on arrive, on se gare et là on est à merde je rentre à droite, je suis à gauche et donc je me souviens qu'Amélie était partie sur la droite, moi plutôt sur la gauche pour essayer de capter à l'intérieur des fenêtres où étaient les clients ça c'est une circulation ratée et je me souviens encore ça doit être clair,

  • Speaker #1

    avec un pot de fleurs, avec une appli mais comment une grande maison ne peut pas avoir en fait il y avait une porte d'entrée mais elle n'était pas visible quand t'arrives, ça c'est essentiel quand tu arrives dans ton terrain, dans ton jardin, les invités arrivent ... de voir la porte. Et donc, on a commencé par la mettre sur une autre façade pour la voir de loin quand j'arrive. Tu peux la laisser ouverte pour que tu sois accueillant. Tu peux laisser une applique allumée. Tu peux mettre deux pots de fleurs pour marquer que c'est cette porte-là et pas une autre. Mais des bâtisses comme ça, il y a 30 portes. Donc, en fait, si tu laisses aller le truc, évidemment que c'est plus lisible. Et ça, c'est la première chose qu'on a faite. Non seulement, on va tourner la porte, on va la mettre sur une autre façade.

  • Speaker #2

    Et on va contraindre certaines sorties aussi. Voilà. En fait, dans des énormes maisons comme ça, il y a en effet évidemment beaucoup de... porte-fenêtre sur l'extérieur, parce qu'on a besoin, on a très envie d'être tourné vers l'extérieur. Donc ça, c'est essentiel. mais pour autant, être tourné vers l'extérieur, ça ne veut pas dire... pouvoir circuler dehors directement. On peut être tourné vers l'extérieur avec des grandes baies fixes qui sont totalement... On ne peut pas circuler, mais on a vu sur l'extérieur. On peut de temps en temps avoir une porte-fenêtre qui nous mène sur une terrasse, là d'accord. Mais en fait, si je n'ai qu'une enfilade de porte-fenêtres qui peuvent s'ouvrir sur l'extérieur, je peux toutes les ouvrir à la fois. Finalement, souvent, on utilise la même ou alors...

  • Speaker #1

    Et ça contraint l'espace à l'intérieur alors qu'une baie fixe... On peut mettre des tablettes, on peut mettre un joli fauteuil devant. Et à l'extérieur, c'est la joie de pouvoir paysager et d'approcher le végétal de la façade. Ce qui est génial. Beaucoup de maisons de campagne, même des châteaux, on en rénove, on a cette chance. C'est une bâtisse plantée sur une dalle de gravier, en fait. Et tu as des graviers sur 20 mètres autour, ce qui était le cas de cette maison. Et le jardin et le paysage sont 20 mètres après la maison. Mais c'est dramatique. Quand tu es dans ton salon, tu vois d'abord des graviers, puis au loin, l'écureuil. Nous, on rapproche l'écureuil. Ça fait partie de notre job. On va rendre fixe des fenêtres. paysager juste devant avec un massif de végétal, ce qui fait que quand tu es dans ton canap, le végétal est à deux mètres de toi. Et ensuite la terrasse. Et quand tu es dans ta terrasse, tu n'es pas au pied de ta façade, c'est très minéral, sûrement il fait trop chaud l'été. On vient rapporter du végétal entre la terrasse et la maison, quasiment systématiquement sur des projets.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors attends, je reviens à mon entrée. Tu rentres dans ton... L'entrée, elle était dans l'extension ? Ok, au milieu, non. Non,

  • Speaker #1

    on a percé ce qu'on appelait nous la tour, qui était une partie en pierre de la bâtisse existante. On l'a percé, cette pièce, on l'a cloisonné pour créer une vraie partie entrée qu'on appelle le débeauté dans tous nos projets. Peut-être pas à Paris, parce qu'il n'y a pas beaucoup de bottes. Mais c'est vraiment l'endroit où tu peux te déchausser, te dévêtir sans avoir à ouvrir de placard. Donc il y a des pâtères et il y a un endroit pour mettre les bottes et poser ton chapeau, ton panier.

  • Speaker #0

    Il ne faut pas ouvrir des placards.

  • Speaker #1

    Parce que personne ne le fait. C'est soit la mère de famille esclave de son foyer qui, le soir, range tous les manteaux dans un placard quand tout le monde est couché. Ça te parle en temps ? Voilà, soit la maison est en bazar, il n'y a pas beaucoup d'autres schémas. Donc le seul schéma pour éviter ça, soit une maison en bazar, soit quelqu'un qui est esclave des autres, c'est de mettre des patères visibles et de mettre un espace vide sous lequel tu vas glisser ta paire de baskets et c'est valable à Paris comme à la campagne.

  • Speaker #2

    Et dans une maison comme ça, encore plus dans une maison secondaire qui est amenée à recevoir beaucoup de monde, en fait, les entrées sont toujours sous-dimensionnées. Même à Paris, dans des petits appartements parisiens, une entrée qui est ratée, ça donne les espaces d'après qui sont ratés, pollués en fait. C'est-à-dire qu'en fait, si mon entrée est trop petite, mon manteau se retrouve sur le dos de la chaise de la salle à manger, mes chaussures éventuellement dans le couloir et mon sac à main sur l'îlot de la cuisine. Et ça, c'est raté. Et donc dans cette maison, ils nous disaient déjà mais vous êtes sûrs de tout cet espace pour l'entrée parce qu'au dos de cette entrée, on a créé un WC avec un vrai lave-main. sortie des toilettes, vraiment un espace conséquent pour que ce soit agréable. J'arrive, je n'ai pas besoin de rentrer dans un petit WC avec un lave-main à l'intérieur. Je peux me laver les mains.

  • Speaker #1

    Il y a le rituel de se laver les mains hyper important à Paris quand on sort du métro, mais aussi à la campagne. Et donc pour nous, c'est comme dans les restaurants. Quel plaisir de pouvoir se laver les mains avec de l'espace, un grand miroir et de la lumière. Mais pourquoi on ne le fait pas chez soi ? Et nous, c'est vraiment un truc aussi, une petite marque de fabrique. Sortez les lave-mains des toilettes et faites un vrai lieu où les enfants se laveront les mains beaucoup plus facilement. en vadrouille d'une balade à cheval ou en forêt, ils arrivent, ils se lavent les mains, le rituel devient une expérience sympa. Et c'est pas trop de le dire. Et c'est fondamental, se laver les mains, aller aux toilettes, se dévêtir, se déchausser, combien de fois par jour on le fait ? Dix fois. Et c'est toujours mal traité, ces fonctions. Et tu vois que le parti pris de cette entrée, c'est aussi d'avoir mis des murs très sombres, un peu couleur tabac, un, parce que c'est pas salissant, et deux, pour avoir un côté très accueillant et très enveloppant. On a envie de mettre du blanc dans une entrée, c'est un peu dommage parce qu'on vient de l'extérieur et on a tout de suite une sensation cosy.

  • Speaker #2

    C'est la première impression de la maison aussi l'entrée. Donc en fait, nous on aime beaucoup leur donner en général beaucoup de caractère et de travailler le moindre détail. Je veux dire, s'il y a une banquette pour se chausser, pour poser son sac, il n'y a pas de raison qu'elle ne soit pas cossue elle aussi. Parce qu'en fait, on va s'y asseoir pour enlever sa paire de pompes dix fois par jour, en l'occurrence dans une maison comme ça. Et donc c'est dommage que ce ne soit pas directement bien pensé et chaleureux.

  • Speaker #1

    Comme le lave-main qui est dans un joli travers teint, et c'est peut-être la plus belle vasque de la maison, alors même que ce n'est pas la salle de bain. Mais en fait, au contraire, c'est là que tous les invités vont aller.

  • Speaker #0

    Et cette couleur tabac, elle vient d'où ? Et comment vous l'avez choisie dans ces cas-là ? Ça faisait partie des propositions dès le début et qui a été validée tout de suite ?

  • Speaker #1

    Dans la première DA, on a décidé dès le début de ces deux teintes, la couleur tabac et la couleur lit de vin, puisqu'on s'était donné cette contrainte de chiner des tomettes, comme ça le sol avait l'air d'avoir toujours été là et en continuité avec l'existant. Et ces deux teintes, on les a déclinées dans toutes les pièces et elles ont des rendus très différents. selon qu'elles sont dans les toilettes ou dans la cuisine. Et donc cette couleur tabac, elle vient de chez Argile Peinture, c'est la couleur Jupiter. Et elle rend très très bien avec les tomates, elle donne un côté à la fois contemporain et en même temps très authentique.

  • Speaker #0

    Tu disais, les tomates, elles viennent d'où ?

  • Speaker #1

    On les a chinées de chez Lacombe Matériaux.

  • Speaker #0

    Alors comment, à quelqu'un qui ne sait pas qu'on peut chiner ce type de matériaux, comment on peut chiner ça ?

  • Speaker #1

    Du sol. Du sol ancien, il y a des retailers de ça. qui font de l'achat et de la revente de vieux matériaux en démontant des vieilles bâtisses, des châteaux qui sont en démolition. Ils récupèrent les matériaux et il y a des plateformes de revente de matériaux anciens.

  • Speaker #0

    Vous, vous gérez ça aussi ? La logistique, la livraison ?

  • Speaker #2

    Absolument. Ça fait partie un peu de notre scope et ça fait aussi partie du... On pourrait décider de... On trouve des imitations maintenant. Mais en fait, quand on est dans des bâtisses qui ont tellement de charme... Quand on fait des rénovations comme ça, le bâti ancien, il a besoin d'être respecté. Et pour qu'il soit respecté, ce n'est pas de limitation de faux anciens. Donc on préfère passer des heures à trouver des lots de tomates pour des surfaces suffisantes aussi, pour que la maison soit réussie, parce qu'en fait, ça, c'est quand même la base. Je veux dire, les sols, le bois, les poutres qu'on rénove, etc., c'est quand même la base de la maison. Que le mur soit Jupiter ou finalement dans dix ans qu'ils le changent en bleu canard, c'est une chose, ça c'est des questions de mode, mais par contre, ce qui fait la base de la maison, c'est extrêmement important pour nous.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai que les revêtements sol et mur sont assez souvent chez nous anciens ou récupérés ou chinés, ce qui permet ensuite que l'agencement soit très contemporain avec des lignes très sobres. On a plutôt un style minimaliste s'agissant de l'agencement ou des plans vasques, par exemple sur l'entrée avec ce travers teint. ... Et c'est possible parce que l'enveloppe, les revêtements de sol, par exemple, sont anciens. On trouve que sol ancien plus imitation côté de janglais sur l'agencement, ça peut être un peu too much. Et inversement, l'imitation de l'ancien avec des lignes très contemporaines, c'est un peu bancal.

  • Speaker #0

    Est-ce que le fait que ce soit chiné, c'est une économie ou pas du tout ? Ça peut même être plus cher.

  • Speaker #1

    C'est plutôt plus cher parce que plus compliqué à poser. On a des tomates qu'on doit nettoyer en dessous et au-dessus. Ce n'est pas une source d'économie.

  • Speaker #0

    Alors après l'entrée, on passe à quelle pièce ? On accède à quelle pièce ?

  • Speaker #2

    Alors après l'entrée, en fait, nous, on a créé une enfilade de deux pièces qui sont essentielles dans cette maison. L'enfilade de la cuisine, cuisine dans laquelle il y a un petit espace déjà de salle à manger. Et cette enfilade de pièces, elle est suivie d'un petit salon. En fait, la difficulté quand même de cette maison... La difficulté de ce scénario familial et de cette bâtisse, c'est qu'ils passent clairement de week-end où ils peuvent être 15 à 22 dans la maison, et la semaine, hop, l'étau se resserre et finalement ils se retrouvent à deux. Et en fait c'était hors de question qu'ils se retrouvent dans des volumes gigantesques, dans une salle à manger gigantesque, qui du coup la semaine deviennent très froides parce que c'est des trop grands salons, des trop grandes pièces. Et donc, on a décidé, dans cette enfilade, de créer une cuisine accueillant un vrai espace repas, puis un petit salon, beaucoup plus petit, dans lequel on a recréé à nouveau une petite banquette, où il y a une petite table sur laquelle prendre un souper tous les deux, etc. Et donc, ces deux pièces-là, on les a vraiment chouchoutées, parce qu'elles devaient accueillir et toute la famille, et leur quotidien.

  • Speaker #1

    Ce qui n'est pas simple dans une cuisine, parce qu'une cuisine, pour deux ou pour douze, on ne la conçoit pas pareil. Donc il y a des règles d'or qu'il ne faut pas louper dans une cuisine. Et il y a ce qu'on appelle, nous, les deux triangles fonctionnels. On va même parler d'un troisième pôle, on va dire trois pôles. Il y a le pôle technique, celui qui cuisine. Celui ou celle qui cuisine, c'est évier, cuisson, frigo. Tu vois, là, il y a celui qui passe de l'un à l'autre constamment quand je prépare ma salade composée. Et quand on est plusieurs dans une cuisine, l'autre pôle, c'est celui du dressage et du débarrassage de la table. Ah bah tiens ! T'es en train de faire les fraises, je vais vider le lave-vaisselle. Donc tu as le pôle lave-vaisselle, table, vaisselle. Et ce pôle-là, il ne croise pas l'autre. Sinon, c'est comme ça qu'on a... Attends, excuse-moi, Sophie, je veux juste accéder au lave-vaisselle, je dois juste ranger quelque chose. Et Sophie se retrouve constamment dérangée parce qu'elle n'est pas dans le bon triangle. En fait, ça, c'est pas un détail. C'est une chose qui est ratée à 80% du temps sur les projets sur lesquels on arrive trop tard, c'est... Fondamentale, parce que c'est comme ça qu'on vit mieux ensemble. Notre job, ça n'est quoi d'autre que celui d'améliorer le vivre ensemble ? Rien d'autre. C'est pas de faire du joli bleu sur les murs. C'est de comment je vis bien avec mes enfants, mes beaux-enfants, mon mari, ma belle-mère, en tribu, dans une pièce. C'est quand tu ne demandes pas tous les quatre minutes, Hortense, recule-toi, je dois juste prendre une petite cuillère. C'est agaçant, en fait. On finit par s'énerver. Quand c'est bien pensé, on vit ensemble. et cette cuisine, elle a été bien pensée. Et on peut en parler pendant des heures. Les cuisines, c'est des réunions qui durent trois heures. avant même de parler de la couleur du bois de ta façade. Où est-on la vaisselle hortense ? Où est-ce que tu ranges les assiettes ? Où est-ce que tu mets la farine et le sucre vanillé ? Ce n'est pas un détail.

  • Speaker #0

    Donc là, elle est en plusieurs zones, la cuisine, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Absolument, il y a quasiment... Il y a trois grandes zones.

  • Speaker #0

    Elle fait combien en superficie pour qu'on se rende compte ?

  • Speaker #1

    25 mètres carrés.

  • Speaker #2

    C'est quand même une grande pièce. Il y a tout un linéaire de colonnes qui, lui, est extrêmement fonctionnel et rempli. énormément de fonctions, dans lesquelles on trouve les grandes fonctions, le frigo, un grand congélateur.

  • Speaker #1

    Et le coffee corner.

  • Speaker #2

    Toute la vaisselle et le coffee corner, en effet. Ce linéaire, il est interrompu aussi, pour pas que ce soit trop massif, par une grande niche dans laquelle on adore, nous, mettre le petit électroménager, qui est aussi séparé des fonctions de la cuisine, c'est-à-dire que quand je fais un café, j'ai pas besoin d'être entre Ma plaque et mon évier et faire chier celui qui ouvre la poubelle, tout ça c'est séparé. Donc le grille-pain, la bouilloire, le petit électroménager, on aime bien le séparer et puis le lier aussi à la fonction du petit déjeuner ou du goûter. Pareil, c'est une épicerie ou une vaisselle très particulière qui n'est pas la même que le reste. Dans cette cuisine, il y a un îlot central, là qu'on a dénué de fonction sur le plan de travail, en revanche sous lequel on trouve un très grand four pour... Parce que c'est des grands cuistots, ils adorent cuisiner, ils ne font que ça. Mais sur ce grand plan de travail, là, se passent millions de choses. On étale les pâtes à tarte, on écote les fruits pour la confiture, etc. Donc ça, c'est très fonctionnel. Et puis, il y a une dernière zone dans cette cuisine. Enfin, il y a même une dernière grande zone qui est encore séparée en deux. Il y a un grand linéaire de fonctions sur lequel là, je retrouve en effet mon évier, ma cuisson. Ça qui était génial. dans ce projet, c'est qu'on a pu recréer des ouvertures face à la mare extérieure. On est encore vachement tournés sur l'extérieur. Et puis, on a une dernière partie sur ce linéaire, qui est plus sur la droite et un peu cachée, et qui nous sert un peu d'arrière-cuisine, c'est-à-dire une fonction. Et ça, on adore, peu importe la taille du projet. On trouve toujours un endroit qu'on aime presque... On aime bien piquer sur un volume existant. une petite zone qui nous sert de cellier arrière-cuisine, qui est un peu l'endroit où on met les choses qu'on n'a pas envie de voir dans une cuisine. Il y en a toujours. Ça, on aime bien aussi ne pas être focus sur ce qu'est notre quotidien à tous. Et donc, dans une cuisine, il y a toujours deux, trois trucs moches. Et donc là, on avait un petit recoin qu'on a traité pour cette zone-là.

  • Speaker #1

    Et la couleur foncée peut aider à rendre discrète un espace. On pourrait penser que c'est voyant et que ça appelle l'œil. Il n'y a rien de pire que le blanc pour appeler l'œil. La couleur foncée, au contraire, elle va étouffer, assourdir un espace. Et donc, typiquement, cette cuisine arrière-cuisine, on la fait dans cette teinte lit de vin bordeaux, justement pour qu'elle soit discrète.

  • Speaker #0

    Et pourquoi vous voulez qu'elle soit discrète, la cuisine ? Parce qu'elle est très belle ?

  • Speaker #1

    Juste ce coin-là de la cuisine. Le reste de la cuisine est dans un beige lumineux. C'est juste le coin renfoncé dans lequel elle est foncée. Évier, passoire remplie de pâtes, la bannette de pain, les grosses cuillères en bois, le thermomix, la trancheuse à jambon, tu vois. Ça, c'est chouette, c'est fonctionnel, mais ce n'est pas nécessairement la première chose qu'on a envie de voir quand on arrive dans cette cuisine.

  • Speaker #0

    Et qui vous la fait, la cuisine ? C'est du sur-mesure ? Vous n'allez pas chez un cuisiniste ? Non,

  • Speaker #2

    on a un partenaire très fidèle avec qui on conçoit nos cuisines. En fait, c'est un agenceur multimarque avec qui on peut avoir notre linéaire en bois. On va le prendre chez un Italien qui a cette spécificité-là. Voilà, le linéaire, peut-être un truc plus basique parce qu'en fait là, j'ai pas besoin d'autant de noblesse et donc on va le prendre chez une autre marque. Et ça, on adore parce qu'elle est capable de nous sortir plein de pépites.

  • Speaker #0

    C'est elle qui vous fait des propositions ou c'est vous qui repérez ?

  • Speaker #1

    On dessine tout, on conçoit tout justement dans notre 3D avec le client. Tiens, le mur de colonne va être en bois et un bois plutôt foncé. On a ici à l'agence une matériothèque dans laquelle on a tous les échantillons de façade de 5-6 marques de cuisine. Et quand on ne les trouve pas, on les fait faire par notre menuisier. Et donc très souvent dans une cuisine, il y a au moins deux marques et au moins un élément fait sur mesure. On mélange pour des questions de coût, on ne va pas tout faire sur mesure.

  • Speaker #0

    Et les plans de travail ? Il est en quoi le plan de travail ?

  • Speaker #1

    Il y en a trois différents.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça, j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Il y a le niveau qui est carrelé, avec une faïence très chouette de chez Normandie Ceramique. On adore cette marque. C'est hyper local. Il y a un choix de couleurs absolument dingue. Donc ça, c'est un niveau carrelé qui vient plutôt comme un objet au milieu de cette cuisine, un élément un peu artisanal qui a un côté très authentique. Le lignuaire du fond bas, c'est une céramique, donc extrêmement fonctionnelle sur le plan des risques de coupures, de chaud, de froid. C'est génial comme plan de travail, ça craint rien. et dans la niche. de ce petit coffee corner, qui est l'endroit où on va se faire un thé en milieu d'après-midi, et où on n'a pas envie de voir le rôti, tu vois, en train de se faire découper dans la cuisine, et bien là, on a mis plutôt une matière noble, on a mis un joli travers teint, grigio, et donc on a trois matières, et ça ne choque pas du tout, puisque c'est quand même harmonieux et sobre.

  • Speaker #0

    Oui, et j'ai vu une vidéo sur un autre, sur vos réseaux sociaux, pour un autre projet, mais est-ce qu'il y a une hôte ? Parce que j'ai l'impression que vous n'êtes pas fan des hôtes.

  • Speaker #1

    Alors c'est pas nous, en l'occurrence ça a fait débat sur les réseaux sociaux, c'est très rigolo, c'est un sujet clivant. On s'est rendu compte en étudiant et en questionnant nos clients que seulement un tiers de nos clients allumaient leur hotte. Et ceux qui l'allument et qui ont cette rigueur, alors mettez des hottes, parce que c'est quand même génial de ne pas sentir le lardon dans toute la maison. En revanche, quand vous ne vous en servez pas, si on est honnête et légitime et plutôt sincère, deux tiers des gens ne s'en servent pas. Quand on ne s'en sert pas, passons-nous-en. Et toutes les deux en effet. C'est un vrai sujet. en fait le vrai sujet, si on parle de la haute il y a un vrai sujet qui est une évolution des mœurs et des usages de la cuisine. Les gens utilisent de plus en plus leur four par rapport aux générations d'avant et de moins en moins des grillades et des fritures. Donc, avant, on faisait tout cuire à la plaque. Maintenant, même les viandes, on les fait au four. Il y a beaucoup plus... Les mœurs ont vraiment évolué. Toutes les études le prouvent. Et donc, le four a plus d'importance. Quand tu fais cuire au four, tu n'as pas besoin de ta hôte.

  • Speaker #0

    Ah, bien joué. Je n'avais pas cette info en tête. Il y a des jolis luminaires, je crois, dans la cuisine. donc on peut oser les vrais luminaire dans notre cuisine. On n'est pas obligé d'avoir des potes vilains. Au contraire,

  • Speaker #2

    en fait, tout comme il faut oser les couleurs dans une cuisine parce que dans notre assiette, il y a plein de couleurs, etc. Les luminaires, c'est un peu pareil. On n'a pas forcément besoin de luminaires techniques. En fait, l'idéal dans une cuisine, c'est de mixer les luminaires techniques qui vont éclairer un plan de travail, le coin repas, etc. avec un mix d'appliques, beaucoup plus de déco, beaucoup plus... C'est pas parce qu'on est dans une cuisine qu'on a besoin de choses qui ne soient pas travaillées, qui ne soient pas raffinées, voilà. Pareil, au-dessus d'une table de repas, on a absolument besoin d'être éclairé par le haut et c'est souvent qu'on voit des suspensions qui sont mises au-dessus des tables de repas et on les voit toujours trop hautes. La lumière qui vient d'au-dessus de notre tête, elle a besoin d'être basse pour pas justement nous éblouir si elle est trop haute et mal positionnée. alors elle va être ratée.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai qu'on a besoin de travailler deux réseaux d'éclairage dans une cuisine. Le réseau, il commence à faire nuit, il est 17h en plein hiver, il faut que ça barde un peu pour que tu vois ce que tu cuisines. Et le réseau de 7h du match, je suis la première levée, je prends un thé et j'écoute la radio, absolument hors de question d'avoir 12 potes au-dessus de la tronche. Et donc il faut considérer toutes ces fonctions. La cuisine, il a été analysé qu'on passe que 30 à 40% du temps à cuisiner dans une cuisine. Il reste quoi les 60% du temps ? Pas de quoi avoir besoin d'un spot. C'est le home office, c'est les devoirs avec les enfants, c'est l'atelier herbier, c'est prendre un thé avec ta sœur qui est de passage, c'est tout ça. Et tout ça, c'est un éclairage comme un salon.

  • Speaker #0

    C'est intéressant. Alors, OK, donc on sort de la cuisine. On arrive sur un petit salon, je crois, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Alors, en effet, on arrive ici dans un petit salon qui est vraiment attenant à la cuisine. Et ça, c'est plutôt rare. Pour le coup, ce salon est ouvert sur la cuisine, alors que nous, dans notre quotidien, on essaye vraiment d'expliquer aux gens qu'il y a une pièce qui souffre d'être ouverte sur les pièces les plus bruyantes, c'est le salon. Sauf que là, on avait au dos de cette cuisine une ancienne grande cheminée, très massive, etc. Et on y a trouvé vraiment un intérêt, justement, pour leur quotidien, quand ils sont... en petit nombre ou alors quand justement il y a une énorme tribu dans la maison et que le salon est occupé, si on veut participer un peu à l'élaboration du repas, etc. Là, il y a vraiment moyen de venir au coin du feu boire un verre de vin.

  • Speaker #0

    Non, il est là, mais je suis sur la table avec mon ordinateur.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Je sirote un verre de vin et en même temps, je peux continuer de papoter avec celui qui est caté.

  • Speaker #2

    Il est là, mais un peu plus au calme. Je prends un pas de côté, je suis un peu plus en retrait. Pour autant, l'idéal, en effet, ça ne nous aurait pas suffi si on n'avait eu que ce salon. Si on n'avait eu que ce salon dans cette maison, on y aurait mis certainement une porte, une verrière, etc. qui pouvaient nous isoler phoniquement. C'est vraiment extrêmement important. Là, c'est un salon qui est quand même chouette parce qu'il n'est pas traversant, il est en bout de course. Donc personne ne circule à part par l'entrée principale. Ça, c'est déjà un point chouette, mais ça ne nous aurait pas suffi. On l'a fait aussi parce qu'on a l'autre très grand salon. qui lui est vraiment à l'autre bout, bien séparé, qu'on peut vraiment clôturer avec des portes. Et ça, c'est vraiment quelque chose qui est très important pour nous.

  • Speaker #0

    Alors là, c'est un petit salon, il n'y a pas de canapé, vous avez fait une banquette plutôt.

  • Speaker #1

    En fait, dans ce salon, Hortense, il y a deux zones pour s'asseoir. Il y a une banquette qu'on a faite sur mesure. On a récupéré un morceau de tronc d'arbre du jardin pour créer cette petite table. Et il y a un vrai canapé en face de la cheminée. Et donc on a... Je trouvais chouette d'avoir deux systèmes d'assises. Le home office avec un thé et mon ordi. Je suis bien plus confortable sur une banquette avec une table. Mais le chill apéro à deux, à regarder un film à côté du feu, on est mieux dans un canapé.

  • Speaker #0

    Ok. Alors après, on passe au grand salon ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    On traverse d'abord l'extension. On repasse en rentrée. Et tu vois, là, pour accéder au grand salon qui était dans l'autre grande maison, grâce à l'extension qu'on a dessinée, on traverse cette pièce qui est... C'est tout simplement une salle à manger.

  • Speaker #0

    C'est une pièce en fait. Une pièce qui crée le lien entre les deux maisons.

  • Speaker #1

    Et qui est une salle à manger. Une grande salle à manger pour les tribus avec une très grande table qui permet d'être toujours grande et servie et prête pour les week-ends. Dans laquelle il y a aussi un escalier qui mène à l'étage de cette extension dans laquelle on a fait une chouette chambre. Et en effet, on arrive dans l'autre bâtisse. L'autre bâtisse accueille un salon XXL.

  • Speaker #0

    Alors attends, on va rester sur ta salle à manger. parce que j'imagine qu'il y a des choses à dire. Comment vous l'avez... C'est donc un nouveau...

  • Speaker #1

    Volume.

  • Speaker #0

    Oui, volume. Donc, c'est en quoi vous avez tout créé, le sol ?

  • Speaker #1

    Oui, tout le gros œuvre. Alors, on a souvent l'idée qu'un architecte d'intérieur ne s'occupe que de l'intérieur. Ce n'est pas vrai. Les architectes d'intérieur sont des spécialistes de la rénovation. Et dans la rénovation, on est très souvent confrontés aux gros œuvres. Donc, nous, on a une grosse partie de notre expertise qui est de l'ordre de la technique et du gros œuvre. Et donc, évidemment... Là, il y a des murs en dur qui ont été habillés de colombages d'un côté et de briques de l'autre. Un étage, des combles, une toiture, des lucardes. Et c'est une seule pièce en bas parce qu'on ne voulait pas recréer des petites pièces. Ils avaient littéralement besoin de cette grande salle à manger. On a traité tous les murs dans un ton toujours celui de vin, le même que la cuisine, figure-toi. Mais tu vois qu'ils donnent une ambiance très différente. Et on a décidé de faire du all-over, c'est-à-dire que c'est tout partout pareil.

  • Speaker #0

    Et pourquoi avoir gardé les mêmes teintes ? Je ne sais plus, tu l'as dit tout à l'heure ?

  • Speaker #1

    On trouve chouette de ne pas faire ce qu'on appelle l'effet harlequin. En fait, dans une maison ancienne, il y a tellement de lumières différentes, de sols différents, de vues différentes, que la même couleur déclinée va te donner une sensation d'harmonie en n'ayant pas du tout la sensation de la monotonie.

  • Speaker #0

    Dans ta grande pièce, tu as surtout des énormes baies, des portes-fenêtres, des baies vitrées. Comment tu gères ça ?

  • Speaker #2

    Eh bien, justement, figure-toi que je vais t'avouer quelque chose. C'était avec du recul. C'est peut-être la seule chose qu'on changerait dans cette maison et dans tous les choix qu'on a faits. C'est qu'en effet, là, on a quatre grandes portes-fenêtres. Et ce que je te disais un peu au début, c'est que quand on a trop de portes qui mènent vers l'extérieur, eh bien, parfois, c'est un peu un piège. Et en fait, c'était essentiel d'en créer du côté où on a recréé des terrasses. Ça, il n'y a pas de débat. Vraiment, le côté... Je finis mon repas de famille, un dimanche il y a un rayon de soleil, on a recréé tout de suite une terrasse devant avec un salon de jardin pour pouvoir venir prendre son café, l'apéritif, etc. Voir même sortir la table et la placer sur la terrasse de dehors pour avoir une plus grande agilité de vraiment profiter du moindre rayon de soleil. En revanche, de l'autre côté, on tombe sur l'entrée de la maison, l'accès aux voitures, etc. Et ça avait beaucoup moins d'intérêt de sortir. Et si on devait revenir sur quelque chose dans cette pièce, on ne ferait peut-être que des portes-fenêtres que d'un côté et des baies fixes de l'autre.

  • Speaker #0

    Tu as mis quand même des grands rideaux pour les habiller ou éventuellement cloisonner ou créer cet effet mur.

  • Speaker #2

    Oui, ça c'était essentiel pour nous quand on crée des baies. Et là, c'est vraiment le cas. Il y a quatre grandes baies. Donc beaucoup d'ouvertures sur l'extérieur le soir quand la nuit tombe. Il ne faut pas oublier que les fenêtres deviennent juste des écrans noirs. Et donc pour nous, c'est vraiment essentiel. Et pour des questions d'isolation au niveau de la chaleur, de la température, qui s'en dégagent, mais aussi pour avoir quelque chose de beaucoup plus cosy et confort quand la nuit tombe.

  • Speaker #1

    Ça améliore aussi la qualité acoustique. Une pièce vide comme ça, on peut jouer avec un tapis. Mais il faut absolument du textile pour que le confort phonique soit réussi.

  • Speaker #0

    Donc vous avez construit un escalier.

  • Speaker #2

    En quoi ?

  • Speaker #1

    En dur. Les escaliers, le réflexe est de le faire en bois, mais ça résonne et on entend les gens descendre. Quand on peut, on le coule en béton et on l'enduit d'un mortex. Le mortex, c'est un béton ciré très résistant où on peut le couvrir de tomates ou de nouveaux bois. En tout cas, sa structure est en béton coulé.

  • Speaker #0

    D'accord. Et quand on monte, il y a quoi en haut ?

  • Speaker #1

    On accède aux deux chambres des propriétaires de la maison. On a fait des chouettes chambres colorées et il manquait deux chambres à cette maison. On a créé ici. Chaque chambre a sa salle de bain. C'est plus agile et fonctionnel, avec des ambiances très différentes. On a fait des ambiances très différentes. L'une est plutôt dans les tons verts, avec un revêtement naturel au sol et une salle de bain un peu curie. Et de l'autre côté, c'est plus poudré. C'est des teintes de vieux rose, de jaune plus pâle. Et c'est très chouette d'avoir, pour le coup, à l'étage, contrairement au rez-de-chaussée qui est très harmonieux et très monochrome, à l'étage on a joué la carte de d'ambiances différentes comme dans un hôtel.

  • Speaker #0

    C'est plus facile pour vous d'imaginer des chambres que les autres pièces ? Non,

  • Speaker #2

    je ne dirais pas ça parce qu'en fait, nous les chambres, et notamment dans les maisons secondaires, on aime bien un peu les penser comme des chambres d'hôtel. Et en fait, dans une chambre d'hôtel, si on réfléchit, c'est comme une micro-habitation. On doit un peu y trouver tout l'essentiel, c'est-à-dire... J'ai l'entrée, comment je me dévétis dans ma chambre. Est-ce que j'ai là aussi, comme dans mon entrée de la maison, quelques patères ? Un endroit où je peux, peut-être une banquette sur laquelle je peux poser ma valise. Parce qu'en fait, ici, la vérité, c'est que les gens viennent parfois juste deux jours, parfois une semaine. Même pour une semaine, on ne sort pas à chaque affaire de sa valise. On n'ouvre pas chaque tiroir, etc. Donc, on aime bien penser ça comme une chambre d'hôtel. Et pour autant, je n'ai pas ma valise en plein milieu de la chambre. Donc, j'ai un endroit pour poser ma valise. J'ai peut-être un endroit, quand c'est des très grandes maisons comme ça, où je peux avoir peut-être une petite machine à café parce que je suis contente le matin d'avoir un horaire décalé de tout le monde. J'ai envie de me retrouver plus au calme. J'ai un endroit pour télétravailler, donc un espace de bureau. Mon lit, c'est aussi à l'heure où aujourd'hui on télétravaille, parfois il y en a qui travaillent un peu vautré sur son lit. Ok, mais comment il est pensé ? Est-ce que j'ai une tête de lit pour me charger, poser mon iPad, etc. Et puis c'est un peu la même chose dans les salles de bain, il faut qu'il y ait tout l'essentiel. Pareil, dans les maisons secondaires, on aime bien proposer à nos clients de ne pas penser trop de menuiserie avec des espaces de rangement fermés. Il faut vraiment, c'est important quand on accueille des tribus, d'avoir plutôt des espaces ouverts, parce qu'en fait je dépose ma trousse de toilette et pour éviter après, toute la semaine d'après, « tiens, t'as oublié ton rasoir, ta brasse à dents, etc. » Et de rendre tout ça à tout le monde, c'est plutôt « ok, j'ai de quoi poser » . J'ai des grands plans sur lesquels poser mes affaires, mais pas forcément de tout ranger quand j'arrive.

  • Speaker #1

    Il y a une vraie différence de conception entre les résidences principales et les maisons secondaires. Et ça, beaucoup de gens l'ignorent. Ils ont réussi leur résidence principale, maintenant il faut faire une maison à la mer, une maison en Normandie. Bon, je vais calquer, je sais ce que j'aime, je sais ce que je n'aime pas. J'aime bien les placards, les filles, il me faut des placards. Non, justement. Ah bon, pourquoi ? Et là, on décrit ce que tout le monde a vécu. J'ouvre ma valise devant un placard pendant une semaine. Et jamais j'ai mis les affaires dans mon placard. Et donc c'était un peu couillon, parce que la valise, elle t'a gêné, tu l'as enjambée pendant une semaine. On a tous vécu ça. Et en fait, il y a plein de choses qui sont à l'opposé d'une résidence principale, dont les placards, on pourra en parler longtemps, mais c'est une vraie spécificité. Et dans notre job, on pense qu'un archi peut faire beaucoup de choses, oui, mais en fait, on pense qu'il y en a bien meilleur quand on est spécialisé. Il y a des archis qui font du retail, d'autres de l'hospitality. Nous, on fait des maisons de vacances. On est vraiment spécialisés dans le résidentiel pour les familles et on pense que c'est là qu'on est les meilleurs quand chacun se spécialise. Et c'est amusant comme les maisons de vacances ou de week-end ont des spécificités à elles seules.

  • Speaker #0

    Pourquoi tu dis on peut, moi je veux bien qu'on en parle des heures, des placards, pourquoi on ne met pas les vêtements ? Tu trouves les gens d'expérience ne mettent pas forcément les affaires dans les placards, donc il vaut mieux prévoir quoi ? Des étagères ?

  • Speaker #1

    En fait, moins de quatre jours, ce qui dans les études montre que quand tu restes moins de quatre jours... La majorité, pas tous, des gens laissent leurs affaires dans le sac ou ouvrent, tu vois, comme un livre, leur valise et puis vont piquer dedans pendant le week-end. Et donc, dans ces cas-là, il vaut mieux prévoir, comme dans les hôtels, un banc sur lequel tu vas mettre ta valise en hauteur. Ensuite, des patères ou des étagères ouvertes derrière un petit rideau éventuellement. Mais faire l'effort, ce qui paraît dingue, d'ouvrir deux portes pour aller ranger tes habits et mettre ta valise dans un autre endroit pour moins de quatre jours, peu de gens le font. Sauf qu'il y a plein de maisons qui sont des maisons de week-end où on reste moins de quatre jours.

  • Speaker #0

    D'accord. Les autres chambres, elles sont où ? Les autres chambres de toutes ces...

  • Speaker #1

    À l'étage de nos bâtisses. Parce que là, on te montre les photos des chambres de la zone construite, neuve. Mais en fait, les bâtisses avaient déjà des chambres dans lesquelles...

  • Speaker #0

    Auxquelles vous n'avez pas touché.

  • Speaker #1

    Non, exactement. Elles étaient déjà très chouettes. Les clients ont beaucoup de goût, donc il y avait déjà une base géniale. Et je ne dis pas que dans quelques années, elles ne nous remissionneront pas pour qu'on les améliore, mais elles sont déjà géniales.

  • Speaker #0

    Ok, donc là on redescend de la chambre, il nous manque quoi ? Le salon ?

  • Speaker #2

    Le grand salon qui se situe après cette grande salle à manger. Une fois qu'on a traversé cette grande salle à manger, on rentre dans ce salon avec une porte vraiment, alors elle est certes vitrée mais elle est vraiment phonique. J'arrive dans ce salon et là c'était un salon vraiment XXL, qui a d'ailleurs été, la rénovation elle a commencé par celui-là en fait, quand ils nous ont rencontrés, ils démarraient les travaux un mois après. Et on leur a dit, mais attendez, il y a quand même encore millions de choses à dire sur ce salon. Et enfin, ah non, non, mais ce n'est pas possible, mon peintre arrive la semaine prochaine. On leur a dit, non, mais attendez, on va tout arrêter. On va temporiser. Vous allez le mettre sur autre chose pendant trois semaines. J'imagine que vous avez bien un endroit à peindre dans cette maison. Et puis, on va bien réfléchir ce salon. Parce qu'en fait, il était tellement gigantesque qu'il y avait encore moyen de se planter à l'intérieur même de ce salon. Et donc nous, on a fait deux choses principales.

  • Speaker #0

    C'est quoi gigantesque sur le toit en dimension, pardon, je te coupe.

  • Speaker #1

    70 mètres carrés.

  • Speaker #2

    Ouais, un truc comme ça. Vraiment gigantesque. Avec une hauteur sur le plafond délirante. Et donc on a fait trois choses vraiment structurantes dans ce salon. La première chose, c'est qu'on l'a séparé en deux. Séparé en deux juste par du mobilier. En fait, on a créé deux salons à l'intérieur du même salon. Il y a un salon qui est vraiment tourné vers la cheminée, la grande cheminée qui existait. Et donc, les canapés, eux, sont plutôt assez serrés autour de la cheminée, parce que quand on est autour de la cheminée, on n'a pas envie d'être à 6 mètres de cette cheminée. Et donc, on a envie vraiment de pouvoir se rapprocher autour d'une table basse, etc. Et puis après, il y a l'autre salon, beaucoup plus XXL, où là, on a envie de se vautrer à 6 pour regarder un film sur un grand rétroprojecteur, être côte à côte, voilà, toute la bande de cousins qui s'étale là.

  • Speaker #1

    Mais en fait, c'est votre grand salon, pardon Manon. était en face d'une porte qui menait sur le jardin. On a commencé à dire aux clients qu'en fait, on n'a pas besoin d'accès indoor-outdoor d'un salon au jardin. Et donc, on a commencé par dire, on va fermer cette porte. Ah bon ? C'est une hérésie ? Ben non, on va fermer l'allège, le bas de la porte, on va le maçonner et on va l'élargir, cette porte, pour faire une grande baie qui donne l'idée plutôt d'un tableau sur le jardin. Et on va gagner énormément en lumière. Tu vas empêcher que tes petits-enfants débarquent du salon, dans le salon avec leurs bottes crottées du jardin. Et tu ne vas rien perdre, tu vas juste gagner. Et donc, c'est une chose qu'on fait souvent, reboucher des portes pour les élargir et les transformer en baies panoramiques. Donc, c'est la première chose qu'on a faite. Ensuite, Manon, tu parlais d'une deuxième chose.

  • Speaker #2

    La première chose, c'était plutôt le mobilier séparé, donc ce salon en deux salons. La deuxième chose, en effet, c'était cette baie fixe. Et la troisième chose, c'est les verrières de toit. On manquait quand même, malgré tout, avec ce volume de lumière. Et donc, on est venu créer des grandes verrières de toit. Ce n'est pas des Vélux.

  • Speaker #0

    J'allais dire, c'est volontairement choisi le terme verrière de toi. Oui,

  • Speaker #1

    on peut en parler, on peut partager cette marque. Elle est géniale. Elle s'appelle Cast PMR et c'est un peu le concurrent de Vélux, mais pour les toits patrimoniaux, pour les jolies rénovations. Et d'ailleurs, les ABF, nos amis, les architectes des bâtiments de France, très souvent valident nos projets parce qu'on prescrit des Cast PMR. C'est ce nom un peu bizarre. Comme derrière le toit, on a le bénéfice comme Vélux d'avoir des bonnes isolations, des traitements au vitrage solaire, etc. Mais avec un look beaucoup plus intégré aux vieilles toitures.

  • Speaker #0

    D'accord. On a quoi au sol dans le salon ?

  • Speaker #2

    Parquet. On a un parquet qui est le même que dans la salle à manger. Des grandes lames larges.

  • Speaker #1

    De chaînes naturelles très simples.

  • Speaker #0

    Et comme couleur au mur ?

  • Speaker #1

    Notre couleur favorite, qui est la couleur dune. de chez Argile, qui est la couleur autour de toi, Hortense, on se parle à l'agence à Paris, qui est une couleur géniale, qui est un beige qui n'est ni trop jaune, ni trop gris, et qui se marie à merveille avec les matériaux anciens. Et donc, quand tu le peins sur un mur blanc, il va te paraître taupe. Et donc, tous les gens qui disent « Mais pour mes couleurs, vous inquiétez pas, on va faire des essais sur le mur et je vous dirai ce que j'aime. » Et nous, on commence par dire « Ne faites jamais ça. » Il y a ce qu'on appelle l'interaction des couleurs. et donc ton mur il est enduit par le peintre, il est blanc dessus tu vas peindre ton carré Dans les trois beiges que tu veux, aucun nez beige ne rendra comme il le rendra plus tard, parce que ton œil va accentuer les contrastes, donc va rendre ton beige taupe et ton blanc blanc. Typiquement, c'est un truc qu'on ne fait pas, jamais, des tests de couleurs. Faites-nous confiance, peignez tout en dune, c'est une teinte neutre fabuleuse, et dans cette maison, l'intégralité des murs que tu vois crème ou beige sont dans cette couleur dune. Il n'y a aucun blanc, aucun blanc cassé, aucun gris, aucun crème, il y a cette couleur-là. C'est une couleur qu'on retrouve beaucoup. Ce n'est pas du tout la seule, évidemment, mais dans ce projet en l'occurrence, c'est celui-là qu'on voit beaucoup.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc, le salon se termine là. Enfin, se termine là, pas du tout. C'est une phrase atroce. Je veux dire, c'est la dernière pièce de la maison ? Non.

  • Speaker #1

    Ensuite, tu accèdes à une salle de jeu, ensuite une buanderie, ensuite un bureau, dans lequel c'est encore un peu en chantier. et ce sera probablement une phase 2.

  • Speaker #0

    Donc ça, vous, votre réno, elle s'arrête en tout cas là au salon.

  • Speaker #2

    Ce qui est drôle, c'est que l'espace buanderie aujourd'hui, qui est en enfilade après de ces pièces, c'était l'ancienne cuisine de la maison. Donc ça nous fait rire de savoir qu'aujourd'hui, il y a juste les machines. Donc en fait, ils avaient une toute petite cuisine à l'époque. Et pourtant, il y avait déjà un joyau bordel dans cette maison parce qu'ils adorent recevoir leur tribu. Et donc ça nous fait rire aujourd'hui de savoir que l'ancienne cuisine est devenue la buanderie.

  • Speaker #0

    Ça, c'est un des exemples de ce qui vous a amusé. Quel est le meilleur souvenir de ce projet ?

  • Speaker #1

    La relation avec les clients. C'est des rigolos. On a une génération qui nous sépare. On a l'âge de leurs enfants. Et pour autant, on a une complicité folle. On a eu énormément de confessions dans les deux sens. On avait le mari qui était plus sceptique au départ et qui a adhéré à la cause plus que de nécessaire pendant le chantier. Et on a Sophie de son prénom. qui a été notre partner in crime. Tu vois, c'était, je sais pas, on s'appelait, elle a fait une grosse partie de la maîtrise d'œuvre parce qu'ils ont voulu prendre ce lot en partie à leur charge pour éviter les dépenses supplémentaires et aussi parce qu'ils étaient sur place. Ça a été dur pour elle parce qu'en fait, elle habitait sur le chantier, elle habitait dans une partie de la maison. C'est vraiment dur, les gens sous-estiment la dureté de la maîtrise d'œuvre d'un chantier. Tout le monde le sous-estime. C'est notre job et dans ce cas-là, on a plus fait hotline que la mission complète vraiment de maîtrise d'œuvre parce que Merci. J'avais décidé ça et ça n'a pas été simple. Et donc, le chantier qu'on a fait après, pour eux à Paris, on a fait la maîtrise d'hommes.

  • Speaker #0

    Oui, d'accord. Le pire souvenir ? Enfin, pire souvenir ou la plus grosse difficulté ?

  • Speaker #2

    C'était de gérer ça.

  • Speaker #1

    Le budget,

  • Speaker #2

    tu vois. Je dirais que c'était plutôt la gestion. En fait, on était vraiment, vraiment, vraiment attachés à nos clients. Et on l'est d'ailleurs toujours. Et en fait, ce qui était le plus difficile, c'était que, comme la maîtrise d'oeuvre était gérée par eux, de sentir que parfois c'était un peu trop pour eux, beaucoup de stress, etc. On aurait voulu les aider encore plus à se soulager. En plus, ils organisaient le mariage de leur fille l'été, etc. Et donc vraiment, pour nous, c'était plutôt la gestion de crise de temps en temps au téléphone, en disant « mais là, je ne vais pas y arriver, ma terrasse est en train d'être pavée alors que je plante. » mes rosiers pour que le homarache soit cool.

  • Speaker #1

    En fait, c'est un projet qui est trop loin et la maîtrise d'oeuvre, souvent, elle est acceptée par plein de confrères alors que la réalité des choses, c'est qu'on ne peut pas bien suivre un chantier si on habite trop loin. Donc soit on a un relais local d'un maître d'oeuvre local, soit on ne le fait pas du tout, mais le faire uniquement à distance de Paris, en région, ce serait mentir que de dire qu'on le ferait bien.

  • Speaker #0

    Quel est, pour vous, votre... Votre petite fierté, ce que vous avez le plus réussi dans ce projet ? S'il y avait un challenge que vous avez l'impression d'avoir relevé ?

  • Speaker #1

    Le fait que personne ne nous croit quand on dit que ce bâti n'existait pas. Il y a un truc de l'inclusion, de l'intégration de ce bâti qui a été réussi. Et qu'en ouvrant la porte, pour avoir été dîner chez eux avec leurs copains, tous sont venus nous voir en disant « quand on ouvre la porte, c'est sympa, c'est chaleureux, on s'y sent bien » .

  • Speaker #2

    c'est peut-être le meilleur compliment et peut-être aussi les extérieurs en fait bizarrement on est architecte d'intérieur mais on est vraiment aussi passionné d'extérieur et c'est vrai que pourtant ils ont vraiment un domaine qui est extraordinaire en termes d'extérieur mais en fait la végétation était trop loin toutes les zones de gravier faisaient qu'on n'avait pas envie de sortir même pour juste Cinq minutes parce qu'il y a un rayon de soleil. Le fait d'avoir vraiment ramené les terrasses près des endroits stratégiques où on avait des ouvertures, créer différentes zones de mobilier de jardin, que ce soit une table d'extérieur, un endroit où on prend son café. Et ramener du végétal près de la maison, ça a complètement changé la tronche de cette maison.

  • Speaker #1

    Un piège dans lequel les gens tombent souvent, c'est je veux faire une terrasse, alors je vais faire un rectangle devant ma porte-fenêtre. Et ensuite, il y a le jardin. En fait, ce grand rectangle fait un effet un peu estrade et on n'est jamais très bien. Nous, on fait plutôt des carrés dissociés, qui sont décrochés l'un de l'autre. On a un premier rectangle pour le coin repas, puis on va faire trois pas sur des traverses de bois et entre des massifs de graminées, et on accède à un autre carré qui est avec un calpinage, par exemple, de sol différent. Calpinage, tu vois, c'est le sens de pose des éléments. Donc on a une pose en chevron sur le coin repas, puis on a une pose à l'échelle. Là, je parle de briques, par exemple, pour le coin café. et il est caché derrière des graminées et des rosiers, et je n'ai pas un grand rectangle tout visible. Ça c'est une clé pour réussir Desjardins.

  • Speaker #0

    Vous êtes quand même multicascade parce que pour des archives d'intérieur vous avez géré l'extension comme vous le disiez, plus tout ce qui est extérieur.

  • Speaker #1

    Alors en fait pas tant que ça puisque on est très spécialisé quand même, on fait vraiment des résidences, du résidentiel pour le particulier. Alors qu'il y a des archives qui ont une amplitude d'intervention, qui vont faire une boutique, un resto et des bureaux. On ne fait pas de bureau, on rêve de faire un hôtel, appel à projet. Parce que l'hôtel a les mêmes codes que les résidentiels. Mais en revanche, dans une maison, on peut te parler assainissement, toiture, capucine, linteau, gros œufs, placo, isolation. On a une grosse expertise aussi sur les matériaux écolos, comment faire que ces rénovations ne pourrissent pas notre planète. Et donc on a des vrais sujets de ventilation, de qualité de l'air, de recyclage de l'eau. On a des vrais sujets techniques qu'on n'aborde pas là parce que ce n'est pas sexy. Et en fait, c'est fondamental. Et donc, on a une expertise là-dessus.

  • Speaker #0

    Et que vous avez mis en place,

  • Speaker #1

    il y a des projets comme ça ?

  • Speaker #0

    Comme quoi ? Tu peux nous dire ce que ça intéresse.

  • Speaker #1

    Par exemple, on récupère l'eau des toitures et on la met dans le réseau d'eau des toilettes des maisons ou du lave-linge et de la buanderie. Ça, on essaie de le faire le plus souvent possible. On chauffe les maisons anciennes avec des granulés de bois. On essaye de faire ce qu'on appelle des hérissons ventilés. C'est un mot mignon, mais en fait assez technique, qui est un lit de gravier et de gros cailloux sous les dalles, sous nos sols. qui permet de ventiler les maisons anciennes qui n'ont pas de caves, pas de vide sanitaire. Et donc les maisons sont humides. Tout le monde se plaint de ces remontées capillaires dans les murs dans les maisons anciennes, tout simplement parce qu'on a coulé des dalles en béton qui empêchent la maison de respirer. Et donc l'eau, elle finit par remonter dans les murs et ça cloque.

  • Speaker #2

    Et donc grâce à ça, on évite justement de refaire nos peintures, nos placots, tous les 7 ans au lieu de... Et ça, c'est quand même le grand drame de notre métier, c'est d'arriver dans des maisons et de foutre en l'air des choses qui ont été faites il n'y a pas si longtemps que ça. C'est compliqué pour nous, et pourtant c'est notre quotidien. Donc essayez en tout cas de faire du mieux qu'on peut pour l'avenir.

  • Speaker #0

    Très bien, c'est un vrai sujet, c'est un autre podcast.

  • Speaker #2

    Voilà.

  • Speaker #1

    Tout à fait. On peut en parler longtemps.

  • Speaker #0

    Sur la partie un peu outils, bonnes adresses, manières de travailler, les artisans, vous l'avez dit, ce ne sont pas forcément les mêmes artisans selon les projets.

  • Speaker #2

    Alors c'est en fait les équipes, disons pour les lots principaux que sont la peinture, la plomberie, l'électricité, les menuiseries. On a vraiment nos artisans fidèles et à qui on doit beaucoup. Mais par contre, se rajoute toujours en fonction du projet un artisan pour la marbrerie. La tapisserie, en fonction de chaque projet, on rajoute des artisans qui sont quand même plus ou moins toujours les mêmes, mais qu'on n'hésite pas à re-challenger aussi par région par exemple, parce que ça n'a pas forcément de sens de faire travailler notre marbreillé qui est en Ile-de-France, en Ardèche, parce qu'il y a des gens qui travaillent un peu partout et qui sont super, et il faut faire vivre aussi l'artisanat local, ça c'est important pour nous. tout en restant fidèles à nos artisans principaux.

  • Speaker #0

    Mais ça, c'est un temps de folie de pouvoir dégoter les bons artisans locaux, justement.

  • Speaker #1

    Un temps de dingue. On ne va pas se mentir, c'est un temps de dingue. Et on argumente ça quand les gens nous demandent pourquoi on ne fait pas 12 devis complémentaires. Parce qu'il n'y a pas 12 personnes équivalentes en termes de qualité, de technique et de communication. La communication sur un chantier, Hortense, c'est la clé d'un bon déroulé, et avec les artisans et avec les clients. Et ça, on a un tips à partager à nos confrères ou aux gens qui veulent se lancer eux-mêmes. Ne faites pas des boucles de mails pendant tout votre chantier pour informer d'une réunion de chantier qui est décalée, d'une info, d'une prise qui est décalée. Il y en a toujours un qui ne l'a pas lu ou il y en a un qui a fait pas répondre à tous et l'autre répond à tous. Donc les mails, typiquement, c'est un process qu'on a mis en place. On les a supprimés tout bonnement de tout notre process client. Il n'y a aucun mail dans notre projet, à part notre assistante au début du projet qui envoie le devis à signer. et encore, il est sur une plateforme électronique de signature. Ça, c'est un truc assez drastique qu'on a mis en place il y a plusieurs années, peut-être cinq ans, et qui marche très, très bien. On travaille uniquement avec des fils de discussion, des fils type WhatsApp, mais ce n'est pas WhatsApp. Le WhatsApp, on le garde pour le perso. On explique aux clients qu'ils vont penser à nous quand ils finissent leur boulot. Donc, à 20h le soir, s'ils écrivent sur WhatsApp, ils vont soit se censurer s'ils sont bien élevés, soit nous polluer s'ils sont mal élevés. Et donc, ça ne marche pas. Donc, on a un fil. en l'occurrence l'application Signal qui marche très bien, sur lesquelles on va avoir un fil de discussion avec eux et un autre fil en parallèle, en interne, avec notre chef de projet. On est 12 à l'agence, donc on a évidemment un fil par projet en interne.

  • Speaker #0

    Oui, j'allais dire, sur votre manière de travailler, sur votre méthode de travail, l'équipe, vous êtes 12, tu dis. Elles font quoi, les 10 autres personnes ?

  • Speaker #2

    Eh bien, en fait, on est trois associées déjà. Et ensuite, on a...

  • Speaker #0

    Et l'autre associée,

  • Speaker #1

    c'est Sylvain, qui est la branche technique maîtrise d'oeuvre de tous les gros chantiers normands. Manon et moi, on s'occupe de la conception de tous les projets, ou presque. Et Sylvain, il va prendre nos bébés quand ils sont dans le vexin. Donc 95-27, entre Rouen et Paris, on a un gros marché ici. Et dans ces cas-là, Sylvain prend toute la maîtrise d'œuvre en charge. Pour ce qui est de Paris ou la région, c'est plutôt les filles ici qui sont chefs de projet, qui ont les mêmes diplômes que nous, qui sont aussi archi, et qui vont suivre les projets en totalité.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et viennent compléter l'équipe Mathilde, qui s'occupe de toute la... toute la communication de l'agence, les réseaux sociaux, la relation presse, etc. Et puis, on a Marguerite aussi qui est essentielle à notre quotidien et qui s'occupe de tout l'administratif.

  • Speaker #1

    La compta, la centrale, les demandes de devis aux fournisseurs, la compta des chantiers. Il y a une partie qu'on appelle l'économie du bâtiment qui est une partie de la mission du maître d'oeuvre pendant un chantier, c'est de tenir ton budget. Voilà, pourtant si tu avais Tant de milliers d'euros dans ton budget, on a accepté des devis en plus, on en a mis en place.

  • Speaker #0

    J'avais 3 millions moi. Voilà,

  • Speaker #1

    j'espère. Trop bien. Et bien dans tes 3 millions, il y avait par exemple, tu as besoin de savoir à combien tu as facturé, combien il te reste à payer avant la fin de ton chantier. Et puis lui, il avait une TVA différente de l'autre, il y a un vrai compta de chantier. Il y a un métier spécialisé là-dedans pour les gros dossiers, mais nous, nos projets à nous, on le prend en charge dans notre mission. Et Marguerite est notre bras droit armé pour tenir tout ce compta sur tous ses projets.

  • Speaker #0

    Et vous, au quotidien, vous vous êtes gardé certaines missions précises ou vous faites encore de tout ?

  • Speaker #1

    La prospection, c'est nous. Le premier contact, le deuxième. Le premier, c'est avec Marguerite. Après, c'est nous. Et nous, ni Manon ni moi n'avons d'ordinateur, n'avons de bureau. Donc, on est nomades et on est en réunion sur cette joute d'âble comme on est aujourd'hui ensemble à discuter.

  • Speaker #2

    Toute la sainte journée.

  • Speaker #1

    Presque toute la sainte journée à recevoir les clients et à faire les choix stratégiques. Toujours avec nos équipes, elles sont toujours là. Ensuite, elles retournent au bureau pour dessiner. Elles ont ce talent d'être beaucoup plus formelles, beaucoup plus rigoureuses que nous. Compléter les talents, c'est fondamental pour gérer une boîte. Et nous, on a une vision stratégique, on a une vision de long terme, de veille des matériaux, de négociation avec nos artisans, négociation avec nos fournisseurs.

  • Speaker #2

    Et les réunions charnières de conception, de présentation budgétaire, des choix importants, un gros stress de chantier. en fait voilà on est quand même Extrêmement présentes de A à Z dans le projet. Ponctuellement, on s'alterne avec Amélie. Il y a notre chef de projet avec soit Amélie, soit moi. Et on alternance parce qu'on trouve ça chouette qu'ils aient aussi à chaque personnalité un avis différent. Et donc ça, c'est à la fin des projets. Les clients nous parlent beaucoup du binôme qu'on forme en termes de personnalité et de pourquoi ils sont venus à nous à certains moments du projet. C'est rigolo.

  • Speaker #0

    Vous êtes tout le temps d'accord ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est marrant. On est tout le temps d'accord, mais on va avoir des manières de l'aborder différente. On a des tempéraments évidemment différents. Donc, sur le projet, il y a souvent deux personnes en face de nous, dans les décideurs. Et parfois, la personne va m'appeler moi sur une phase où elle sent que c'est avec moi son référent. Et juste après, c'est un autre sujet, elle va switcher, elle va appeler Manon, parce qu'elle va se dire que c'est Manon la bonne personne avec qui elle a envie de partager ça. Ça, c'est une richesse. On est trois associés avec des persos différentes, mais en revanche, ça fait 15 ans qu'on se connaît avec Manon. On est, je ne sais pas comment dire, mais dans un pacifisme qui nous étonne encore chaque jour. On a une complicité dingue et on est fondamentalement d'accord tout le temps.

  • Speaker #2

    Et ça, c'est un autre conseil, je pense, qu'on donnerait. C'est que moi, je n'aurais pas créé cette agence toute seule, c'est sûr. Vraiment, le binôme qu'on forme avec Amélie, il est pour moi essentiel. Et une autre chose qui est essentielle, c'est vraiment l'équipe qui nous entoure dans le quotidien. Je pense que ce qu'on a réussi vraiment dans notre développement et dans notre histoire d'agence, c'est de s'être entouré dès le premier jour, avant même de se payer pendant des années. On a préféré payer Marguerite, notre assistante, la première chef de projet qui est arrivée, puis la deuxième. En fait, on a vite compris que ça nous permettrait aussi de créer une structure et en fait, ça nous a autant amusé que de faire notre... Notre métier en soi, c'est de monter une agence avec des gens, avec les process qui accompagnent notre travail.

  • Speaker #1

    Et pourquoi tout ça ? Parce qu'on a un métier qui est très souvent pas rentable. On a beaucoup de confrères qui n'aiment pas leur vie. Et nous, on avait besoin, un, de gagner notre vie et deux, d'avoir un vrai temps pour nos familles. On a Manon et moi, chacune le bonheur d'avoir trois enfants. Et les enfants, ils ont besoin de leur maman et de leurs parents. et donc à 18h On n'est plus archi. On est parfois de nouveau à 22h30. Mais en tout cas, il y a un moment sanctuarisé dans notre agenda. Le petit déjeuner et le dîner avec nos enfants, c'est sanctuarisé. Et dans un métier comme le nôtre, c'est en fait assez rare, mais c'était primordial. Et pour ça, il faut de la méthode, des process. C'est obligatoire. Et le métier d'architecte est un métier d'artiste, de gens en formation au Beaux-Arts. Pour ma part, je suis aussi ingénieure en bâtiment, donc j'ai d'abord une formation assez scientifique. Et Manon, elle est fille d'entrepreneur, donc on n'est pas là pour être dans le flou tout le temps. On a vraiment toutes les deux cette fibre de l'organisation. Et c'est un truc qui manque à notre profession. Et heureusement, il y en a plein qui sont comme nous, qui sont structurés, ce qui fait qu'on peut vivre de ce métier et faire vivre des gens, puisqu'on est douze et donc on est douze à vivre sur cette chouette histoire.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu appelles structurer, justement ? Tu dis, c'est tout un process.

  • Speaker #1

    Quel type de process ? Un prospect qui appelle, il passe par Marguerite, il doit remplir un formulaire. Ce formulaire va générer une fiche client dans un CRM. Tu vois, on a des process comme ça. Il y a toutes des étapes. Le artisan ne peut pas nous envoyer une facture comme ça par n'importe qui. Il doit passer par telle personne qui va le valider, qui va l'entrer dans un tableau Excel, qui va être partagé au client par tel canal. C'est ça qu'on appelle les process. On va se réunir tous les six mois pour améliorer nos documents. On a des templates de documents pour chaque présentation. Par exemple, on a ce qu'on appelle des fiches d'arbres décisionnels pour expliquer au client comment va se passer une telle ou telle phase. La phase choix des luminaires, on a récemment conçu une fiche d'arbres décisionnels où tu comprends, tiens, là, est-ce que c'est moi qui vais choisir ? Non, c'est vous. Ok, une fois que c'est vous qui avez choisi, est-ce que c'est moi qui achète ? Est-ce que c'est moi qui commande ? Et on montre tous les chemins possibles. On essaie de faire des outils pédagogiques pour un projet qui... On engage tellement d'argent pour les clients et tellement d'engagement émotionnel parce qu'il s'agit de ton nid, il s'agit d'une maison de famille, il s'agit de ta maison dans laquelle tu te reconstruis après une séparation. On ne peut pas déconner. Il faut que ce soit un peu carré parce qu'il y a beaucoup trop d'enjeux pour plein de sujets. Et quand on a réussi ça, quelle aventure ! C'est génial, on fait du beau, on améliore le vivre ensemble et on passe six mois avec nos clients à se voir toutes les semaines. What else ?

  • Speaker #0

    Sachant que vous avez plusieurs chantiers en même temps ?

  • Speaker #2

    On a plusieurs sentiers, et puis on a aussi plusieurs manières de travailler avec les gens. C'est-à-dire qu'on a des chantiers en mission complète, des projets en mission complète. Donc vraiment, on s'occupe de toute la phase conception, chiffrage, suivi de travaux, jusqu'à aménager, ranger les placards avec eux, parce qu'on adore, on est extrêmement fidèles à nos clients jusqu'au bout. On a les projets en mission qu'on suit qu'en mission d'études parce que justement les chantiers sont trop loin. Et donc comme ce qu'on me disait tout à l'heure, un chantier qui réussit, c'est un chantier qui a maximum une demi-heure. Et puis il y a aussi, on fait énormément, Amélie et moi, des missions de conseil. Juste des gens qui n'ont pas forcément les moyens de se payer une mission globale. On trouve dommage, on a quand même... millions de choses à dire et on trouve dommage de ne pas pouvoir rendre service à ces personnes-là. Et donc on essaye d'attribuer une partie de notre agenda pour recevoir des gens qui viennent juste...

  • Speaker #1

    Une heure ou deux, le temps passé, et on va utiliser la matériothèque ou juste faire des croquis. On a cette chance de savoir, Manon et moi, très bien voir dans l'espace et donc faire des perspectives à la main. relevée pour juste ton appartement que tu viens d'acheter hors tendance et tu voudrais savoir si tu peux agencer comment caler une buanderie avec mon budget de 3 millions, n'oublie pas ton budget sans fond voilà et dans lequel on va te donner des astuces tu vas repartir avec des livrables très concret de croquis réalisables avec des scénarios ou des références de carrelage ou de tissus et des noms d'artisans qu'on partage évidemment pas à tout le monde mais aux gens qui viennent chez nous même juste pour une heure

  • Speaker #0

    Donc ça c'est payé à l'heure, sinon vous êtes payé quoi ? Au forfait ou au mètre carré ? Pourcentage.

  • Speaker #1

    Comme nos confrères, en fait ça pourrait être inquiétant de se dire plus je dépense, plus mon archi est payé. En fait c'est la meilleure solution qui a été trouvée par le Conseil de l'Ordre, des architectes mais aussi des décorateurs. et de la profession, c'est que c'est vraiment le plus simple. Parce que si en cours de chantier, tu te dis « Ah ben finalement, vous pouvez m'aider à dessiner ma terrasse ou mon dressing » et qui n'était pas prévu, tu ne vas pas renvoyer un devis en disant « Je vous avais fait un forfait, je vous refais un forfait pour la terrasse, c'est très mal venu, très gênant, pas pratique, pas fluide. » Le pourcentage, très bien, je te dessine ta terrasse et donc je prends un pourcentage sur ta maison, mais aussi sur ta terrasse, tu as une vision des frais, tu sais que ça va te coûter un peu plus que si tu l'avais fait sans nous, mais tu gagnes tellement en temps que le temps c'est de l'argent que ça revient souvent, c'est plutôt rentable de prendre un archi

  • Speaker #0

    Manon, juste toi, t'as fait quoi ? Moi,

  • Speaker #2

    après le bac, j'ai été faire déjà une prépa d'art appliqué, j'ai fait Péniguen pendant un an. Ensuite, j'ai préparé plein de concours et j'ai atterri à l'école Camondo, où j'ai retrouvé Amélie en première année à Camondo et j'ai fait cinq ans là-bas.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que vous vous connaissez depuis 15 ans.

  • Speaker #1

    Exactement, on a fait cette chouette école qui est Camondo. C'était beaucoup de joie parce que c'est très conceptuel et en même temps très concret. C'est vraiment une super école.

  • Speaker #0

    Juste dernière question pour terminer. Vous avez quand même un univers qui est fort. On l'a vu aussi un peu en déambulant dans cette maison. Comment vous vous inspirez ? Qu'est-ce qui vous plaît ? Comment votre regard travaille, évolue ?

  • Speaker #1

    Par exemple, on revient de trois jours à Anvers. On va dans les Flandres. On a de la chance d'avoir plein de contacts, plein de familles. On se promène, on baroude et on est... On va chercher l'inspiration, évidemment, dans le monde de la déco, mais c'est aussi un monde très snob. Et donc, les paris des co-offs, etc., on n'y trouve pas du tout notre compte. Tu vois, c'est trop dans le matuju et dans la mondanité. Nous, on aime aller voir un fournisseur dans un dépôt en Belgique qui sort des spots, aller voir des fabricants de moquettes à l'autre bout de la France, aller voir Normandie Céramique et aller voir leur usine,

  • Speaker #2

    visiter et comprendre aussi comment ils... Comment il façonne les choses, comment il... Je veux dire, parler à un marbrillier qui va nous expliquer comment il travaille son marbre et qu'est-ce qu'il est capable de faire, ça nous inspire énormément sur ce qu'on peut proposer à nos clients.

  • Speaker #1

    Exactement, souvent c'est la façon ou l'artisanat qui nous guide sur des motifs. Et comme je le disais, on ne comprend pas de toute façon pourquoi les marques organisent des cocktails à 19h pour présenter leur collection. On est en 2025, les gens ont une vie privée et c'est fou que ce soit encore proposé. Donc soit c'est fait pour exclure les femmes, soit je ne sais pas pourquoi on fait toujours ça le soir, mais ça tue les vies de famille et donc on ne va pas dans ces lieux-là et on s'inspire dans le concret, un vieux sol dans un hall de Paris. Je pense qu'on a 500 photos dans nos téléphones et toi aussi sûrement. Qu'est-ce que c'est beau, ce qui existe déjà et ce qui a été fait par les anciens et on vient repartir d'un motif du hall d'entrée pour décliner sur les rideaux. Voilà.

  • Speaker #0

    C'est le mot de la fin. génial et bien merci beaucoup d'avoir partagé tout ça avec nous tous avec tous les auditeurs de Décodeur je vais mettre des photos évidemment sur je suis sûre que pendant l'écoute il y en aura qui il y a des auditeurs qui seront allés voir merci beaucoup de nous avoir partagé tout ça les filles merci ciao bye Décodeur c'est terminé pour aujourd'hui merci beaucoup d'avoir écouté en entier Si vous avez aimé, n'oubliez surtout pas de vous abonner au podcast pour ne pas rater les prochains épisodes et retrouver tous ceux qui ont déjà été enregistrés. N'hésitez pas non plus à le partager en l'envoyant à vos proches qui pourraient être intéressés ou en story Instagram. D'ailleurs, on peut se retrouver sur le compte Décodeur où je poste très régulièrement. Et si jamais vous avez 15 secondes, n'oubliez pas de laisser 5 étoiles ou un avis. C'est juste sous la liste des épisodes. Non seulement ça me fait très plaisir, évidemment, mais dans la jungle des podcasts, plus on a de notes, plus on se fait remarquer, ce qui est très important pour moi. Voilà, merci beaucoup et à très bientôt alors, ici ou ailleurs.

Description

Décoration, design, création, savoir-faire, ces mots vous parlent ? Alors vous êtes au bon endroit, bienvenue dans DECODEUR, le podcast sur celles et ceux qui font la déco aujourd'hui.


Dans ARCHI COOL, un archi (cool ah ah) partage sa manière de travailler concrètement au quotidien, ses conseils, ses bonnes adresses bref sa vision et son savoir faire pour inspirer autant les pros que les fans de déco.

Ici on va parler plans, matériaux, couleurs, aménagement, budget, rénovation, peinture, sols, artisans, et bien sûr déco.

Et on inaugure ce format avec Amélie Collard et Manon Piat les fondatrices de Terre Grise, un cabinet d’architecture d’intérieur dont j’aime bcp l’univers et le travail (et vous aussi puisque vous êtes très nombreux à m’avoir suggéré un épisode avec elles !). Le projet décrypté ? La rénovation d'une maison en Normandie. Le besoin de leurs clients était de relier 2 bâtisses, dans l'idée d'une "petite" maison pour eux la semaine et une maison 2 fois plus grande quand tous les enfants et petits-enfants débarquent pour les week-end ou les vacances. Terre Grise a donc créé une extension et repensé toute la circulation, en apportant leur touche évidemment...

Un très beau projet qu'elles nous racontent dans le podcast et dont vous pourrez découvrir les photos sur le compte Instagram de DECODEUR.

Bonne écoute !


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Merci beaucoup !   

Hortense Leluc, journaliste déco et fondatrice de DECODEUR  


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Archicool, une nouvelle émission de Décodeur, le podcast sur celles et ceux qui font la déco aujourd'hui. Je m'appelle Hortense Leluc, je suis journaliste déco et dans Décodeur, si vous suivez ce podcast qui existe depuis 5 ans déjà, je rencontre des pros de la déco, du design et du lifestyle, des marques, des entrepreneurs, des créatifs qui nous racontent leur parcours, leur savoir-faire, leurs inspirations. Ce sont des interviews comme des portraits, à la fois intimes et très complètes. Il y a aussi d'autres émissions. Si vous voulez, Décodeur, c'est comme le nom d'une radio et en découlent plusieurs émissions. Le Club, avec une bande de chroniqueuses, stylée, dans lequel une personnalité qui n'est pas forcément du monde de la déco nous fait visiter sa maison. Ding Dong, 10 questions à un expert. Sans compter tous les épisodes spéciaux consacrés à des sujets précis, des événements ou des tendances. Mais il manquait un format, celui dans lequel des architectes d'intérieur, l'un des métiers piliers dans notre milieu, partageraient leur manière de travailler, leur quotidien, leur univers, leurs conseils, et plus concrètement, leurs projets, voire un projet. Avec Archicool, on va donc décrypter un projet du sol au plafond avec un archi-cool, mais aussi archi-sérieux pour faire le plein de tips et d'inspiration pour vos chantiers si vous êtes un pro de la déco. ou pour chez vous si vous êtes fan de déco. Si ce podcast vous plaît, n'hésitez surtout pas à vous abonner pour ne pas rater les prochains épisodes. Juste en Ausha droite, sur votre plateforme d'écoute, il faut juste cliquer sur suivre. N'oubliez pas de le faire. On peut aussi se retrouver sur Instagram. Pendant que vous écoutez, vous pourrez notamment voir les photos du projet dont on est en train de parler. Ou alors, n'hésitez surtout pas à partager cet épisode en story pour le faire connaître. Ou enfin, à m'écrire. Bref, c'est toujours un plaisir. plaisir de voir que le podcast vit bien au-delà de nos oreillettes. Allez, c'est parti ! Bonjour à tous, aujourd'hui j'inaugure ce format avec Amélie Collard et Manon Pia, les fondatrices de Terre Grise, un cabinet d'architecture d'intérieur dont j'aime beaucoup l'univers et le travail, et vous aussi puisque vous êtes très nombreux à m'avoir suggéré un épisode avec elles. Donc, elles sont là, bonjour les filles ! Bonjour. Et elles vont nous parler de la rénovation d'une maison en Normandie, ou devrais-je dire de deux maisons, puisque le brief de leurs clients était de relier deux bâtisses, ce qui permettait d'avoir une maison pour eux et une maison deux fois plus grande quand tous les enfants et petits-enfants débarquent. Terre Grise a donc créé cette extension et repensé toute la circulation en apportant leurs touches, évidemment, et plein d'autres choses. Mais assez parlé, justement, je vais leur donner la parole. Donc, je viens de vous dire bonjour, mais je dois aussi vous dire joyeux anniversaire.

  • Speaker #1

    Merci. En effet, on a 10 ans.

  • Speaker #0

    10 ans. Donc, attends, on est en 2025, donc 2015. Vous avez créé l'agence en 2015.

  • Speaker #2

    Absolument.

  • Speaker #0

    Bon, bravo. On va revenir sur tout le fonctionnement de l'agence plutôt vers la fin de l'épisode. On va commencer par le projet, la base du projet. Quel était, je viens de le dire en quelques mots, le brief ? Est-ce qu'on dit le brief d'ailleurs ? Le brief des clients ?

  • Speaker #1

    On utilise le même terme, on utilise aussi le cahier des charges ou la liste des besoins. Qu'on différencie du terme solution, les gens viennent souvent avec des idées déjà, et on les recentre sur, ok, vous avez besoin de quoi, avant de parler de vos idées. Et là, leur besoin c'était, tu l'as très bien résumé, de vivre mieux avec ces deux bâtisses qui étaient là, c'est une vieille maison de famille, comment on peut utiliser tous les espaces, mais comment on peut aussi se sentir bien et être bien chez soi, que ce soit chaleureux quand on n'est que deux.

  • Speaker #0

    Donc eux, ils habitent là à l'année ?

  • Speaker #1

    C'est un peu du moitié-moitié. C'est des tout jeunes grands-parents, donc ils bossent encore à Paris, mais ils ont la flexibilité d'être beaucoup en Normandie. Donc c'est vraiment moitié-moitié avec leur appart parisien.

  • Speaker #0

    Donc eux, ils sont venus vous voir en vous demandant quoi, concrètement ?

  • Speaker #1

    On a une grande maison de famille, dans laquelle on est bien quand on est très nombreux, même si on doit passer par le jardin pour aller se coucher, donc ce n'est pas hyper confort. On aimerait bien habiter plus souvent là, que ce soit plus confortable, parce qu'aujourd'hui, c'est la vieille cuisine de la belle-mère. Mais comment on fait pour agrandir cette bâtisse sans que ce soit trop en rupture et que ce soit là comme si ça l'avait toujours été ?

  • Speaker #0

    Ok, donc à partir de là, comment vous avez travaillé ?

  • Speaker #2

    Alors en fait, ils sont arrivés avec l'envie juste au début de nous missionner pour une mission de conseil, parce qu'ils avaient interrogé là-bas un confrère local, et ils voulaient valider les idées du confrère. Et elle surtout est arrivée hyper convaincue parce qu'elle nous avait connus sur les réseaux. Et lui, en gros, beaucoup plus sceptique, « Qu'est-ce que tu viens de mettre dans les pattes ? On n'a pas besoin de ça. » Et donc, ils sont arrivés avec ce cahier des charges, les photos, les plans. Et nous, on a tout de suite regardé ce qui avait été proposé et au regard du cahier des charges et justement, nous, avec notre spécialité de travailler pour les tribus. Il y a très vite des choses qui nous sont semblées incohérentes. Et donc, on est venu mettre là notre grain de sel en proposant trois plans très différents de ce que pouvaient être ces bâtisses, ces anciennes bâtisses et cette nouvelle bâtisse qui allait réunir tout ce groupe d'habitation. Et donc, on est venu leur proposer des esquisses de plans avec trois scénarios très différents.

  • Speaker #0

    Donc vous avez dit non, le plan, vous avez réuni de là ?

  • Speaker #1

    Vite, on leur a dit, on a mis les pieds dans le plat en rigolant, en disant c'est super, il y a plein de trucs chouettes, évidemment on est positif. Mais déjà, on ne rentre pas au bon endroit dans votre maison. Ah bon ? On rentre là depuis trois générations. Et donc on a commencé à restructurer l'entrée. Comment on circule, où est-ce qu'on rentre ? Et puis ensuite, on leur a dit qu'on ne cuisinait pas au bon endroit non plus dans cette maison. Ah bon ? Pourquoi ? Le soleil du matin, il est où ? Et c'est comment ? Et donc il y avait un travail aussi de déstructurer, de déconstruire tout ce qu'ils avaient comme schéma sur lequel ils n'avaient pas imaginé bouger. Tu vois, une maison de famille, il y a tellement d'histoires qu'on a toujours coupé le rôti ici, pourquoi ce serait autrement ? On va la rénover cette cuisine évidemment. Et nous on est venus en disruption totale, il y a un peu de temps de digestion, mais après les gens trouvent ça génial parce qu'il y a un truc de « ok, on va se l'approprier vraiment cette maison de famille » .

  • Speaker #2

    C'est l'intérêt de ce regard neuf qu'on apporte nous, c'est-à-dire d'arriver et de ne pas justement avoir tout l'héritage familial et les habitudes, et donc de venir déconstruire ça pour mieux construire la future histoire familiale, en l'occurrence. Eux, de cette famille recomposée, etc. Et les nouveaux arrivants, et voilà.

  • Speaker #0

    Et alors, tu parles d'une entrée, mais alors tu parles de... Il y avait combien de maisons, à la base ? À quoi ressemblait le plan initial ?

  • Speaker #1

    C'était deux grandes bâtisses qui étaient elles-mêmes déjà des bâtisses recomposées. En fait, c'est un vieux bâti normand du bocage. Et donc, les deux bâtisses qui étaient en L, positionnées en L, en perpendiculaire, elles-mêmes étaient déjà des petites additions de morceaux de maison. Les auditeurs pourront regarder les images sur les réseaux. C'est amusant. Il y a des morceaux en colombage, des morceaux en briques, des morceaux en pierre. Et nous, la première question qu'on s'est posée, c'est quand on arrive souvent en voiture, qu'est-ce qu'on voit ? Où est-ce qu'on a envie d'entrer ? Pour ne pas que les invités rentrent par la cuisine, par le salon. En fait, ça, ça se décide. En architecture, on décide d'où est-ce que les gens ont envie de venir. Et c'est ça qu'on a repensé. On a créé une porte, on a créé un préau pour acter que c'était ici, et une lecture architecturale de l'extérieur de la façade. qui est fondamentale. Et une fois que les gens rentrent au bon endroit, on a déjà beaucoup gagné sur la circulation et l'ergonomie.

  • Speaker #0

    Comment vous avez travaillé ? Comment on travaille ? J'imagine que chaque archi a sa méthode. Vous présentez des... Vous retravaillez les plans et vous retravaillez tout du sol au plafond et après, vous présentez tout d'un coup à votre client ?

  • Speaker #2

    Alors nous, après cette mission de conseil, quand ils sont venus là et ils sont sortis a priori conquis...

  • Speaker #0

    Vous avez su qu'ils étaient conquis tout de suite ?

  • Speaker #2

    Oui, on l'a su tout de suite. Lui est arrivé vraiment au forceps. Il est sorti bluffé. Et il a eu du coup envie de continuer la mission avec nous. Et donc, qu'est-ce qui se passe juste après ça ? Une fois qu'on s'est mis d'accord sur le plan idéal pour cette famille-là. parce qu'en fait, il y aurait eu une autre famille dans cette maison, ça aurait été certainement un autre plan. En tout cas, pour cette famille-là, une fois qu'on s'était mis d'accord sur le plan, là, nous, on rentre directement dans la direction artistique. C'est vraiment la première chose qu'on fait. Ça veut dire quoi ? D'abord, il y a notre notice économique. Une fois qu'on se met d'accord sur le plan, là, très vite, on fait une première phase un peu pas marrante, qui est qu'on se plonge dans un budget, très grosse masse, mais quand même, on leur sort une notice économique qui va leur permettre... de comprendre à peu près dans la globalité combien va leur coûter ce projet.

  • Speaker #1

    Et ça, en fait, c'est nous qui le valions. On ne consulte personne, mais on va déjà dire en fait, ce qu'on n'aime pas sur un projet et ce qu'on dit souvent des architectes, c'est votre chantier va être plus long que prévu, va coûter plus cher que prévu. Ça n'est pas vrai. C'est juste que le prévu n'est pas bien pensé. Nous, on fait un stop dès la première esquisse. Après ce premier conseil, cette première réunion, on dit OK, vous aviez évoqué 304 budgets au démarrage, mais là, si on acte cette esquisse... Nous, avec notre expertise, on peut vous dire qu'on est plutôt à 450. Et c'est OK ou c'est pas OK ? Si c'est pas OK, on va resizer le projet. On ne va peut-être pas faire l'extension comme ça, comme ça. En fait, on ne veut pas faire rêver les gens pour rien. Donc, avant de rentrer dans la conception, on se remet d'accord, on resize, on recappe un peu.

  • Speaker #2

    Il faut revoir un peu le plan initial en se disant, OK, en fait, on avait vu ce plan-là, peut-être que toute cette aile-là, on la laisse pour une V2, pour un temps... Voilà, ça sera fait dans le temps et ce n'est pas très grave. Il vaut mieux faire les choses, en tout cas nous quand on fait les choses, on veut qu'elles soient bien faites. Une fois qu'on s'est mis d'accord sur cette enveloppe globale, là on part sur la conception et la direction artistique. Et au même titre que la première réunion de conseil sur des plans différents, on va leur présenter en général deux ou trois directions artistiques très différentes.

  • Speaker #1

    Ce ne sont pas des moodboards, chacun travaille différemment. On ne travaille pas avec des moodboards ou des images d'inspiration, jamais. Nipin Tharest, on arrive directement avec la conception de la pièce de vie, souvent on commence par celle-là, dans trois directions différentes. Donc soit l'esquisse numéro A, la direction artistique numéro A, c'est, je dis n'importe quoi, une ambiance très colorée, mais avec un îlot central très monolithique, très minéral. Voilà, direction artistique numéro 2, on a fait un truc très floral, très végétal. L'îlot est un établi chiné, en revanche, on a un plafond noir qui va être un peu structurant. Et tout de suite, les gens réagissent. Ah ouais, c'est marrant ! La DA2, elle me bouscule et en même temps, elle me parle parce que ça règle mon problème de cosy de cette pièce. Mais j'aime bien dans la DA1 que vous ayez mis les colonnes en bois juste avant le passage au salon. Je trouve que c'est une belle transition. Et on va construire comme ça, pièce après pièce. Mais dans cette direction artistique, ce n'est pas un mood board avec des idées. Il y a déjà tout. Il y a déjà l'endroit où elle applique. Il y a déjà l'endroit où elle est viée. Comment on circule ? On va faire en même temps l'ergonomie et la direction artistique. Dans la DA1, le lave-vaisselle est en hauteur. Et voilà pourquoi c'est chouette. parce que là, quand tu l'ouvres, ça ne gêne pas le passage au salon. La DA2, on a plutôt mis un lave-vaisselle dans l'îlot parce que tu vois, c'est confortable quand la table des enfants est débarrassée, blablabla. Donc on parle constamment en parallèle des deux. On ne fait pas d'abord l'ergonomie, puis l'esthétique doit subir un peu. Et on ne fait pas d'abord le mood board, ça va être une ambiance baléare. Et après, tu te retrouves coincé avec un lave-vaisselle pas pratique. C'est fondamental de jamais lâcher les deux, jamais.

  • Speaker #0

    Donc c'est très précis et c'est comme ça, tu dis, que vous dévez votre budget ?

  • Speaker #1

    Oui. Parce qu'en fait, on a capé, comme on t'a dit très en amont, le fait que c'était OK pour les clients, que nous, on estimait ça avec une grosse enveloppe. C'est un peu goujat de dire ça, mais en fait, on cale cette enveloppe à 10 K auprès. Donc, c'est quand même beaucoup d'argent. C'est quand même assez flou. Mais c'est suffisamment précis pour que la direction artistique ne fasse pas envoler ce budget. On l'a déjà capé avant.

  • Speaker #0

    Et vous l'avez tenu, ce budget ? Ou est-ce qu'on va en reparler après ? Est-ce qu'on va défiler, déambuler ? pièce par pièce. Vous l'avez tenu ou il a changé au fur et à mesure, justement, peut-être des nouvelles idées qui sont venues ? Avec vous, ça n'arrive pas, les nouvelles idées.

  • Speaker #1

    Alors, tu as raison. Si on prend le temps de l'étude et qu'on finalise l'étude avant le chantier, ça ne dérape pas. Dans ce projet, on avait une deadline qui était que la fille de ce couple se marie. Et donc, on a démarré le chantier avant même d'avoir fini la conception. Donc, ce n'est pas un super exemple. qui pourrait être référence pour nous, du budget parfaitement suivi. On a priorisé le timing, ce qui était, je continue de penser, une bonne idée. Et donc, ils ont pu se marier dans cette chouette maison. Mais le budget s'est fait au fur et à mesure de l'eau, ce qui n'est pas le meilleur process.

  • Speaker #2

    Ce qui n'est pas le plus rassurant. En l'occurrence, ce budget, il ne s'est pas tant envolé que ça. C'est plutôt qu'eux, ils étaient un peu toujours stressés parce que les enveloppes budgétaires arrivaient petit à petit. Or, nous, on aime vraiment que les enveloppes budgétaires... soit toute reçue pour présenter un budget et pour ensuite le maintenir. Nous, c'est très important. La dernière chose que je voudrais juste rajouter sur cette conception, c'est que nous, ce qui nous tient à cœur dans les conceptions de projet et dans le déroulé du projet, c'est de co-construire le projet avec les clients. Donc, quand on présente une direction artistique, quand on présente un budget, quand on fait des choix, des réajustements, etc., on est en permanence en train de questionner nos clients, de voir comment ils réagissent. Et nous, on dessine le projet pour une famille très précisément. Et donc, c'est très, très important de s'adapter à leurs réactions, leurs envies, etc. On n'est jamais obtus sur nos décisions.

  • Speaker #1

    Et rien de pire que le snobisme d'un archi qui refuserait, tu vois, le meuble de famille, la commode, qui n'est peut-être pas la plus jolie du siècle et qui va soi-disant gâcher son shooting. C'est atroce, ce genre de phrase. Tu l'adores, ta commode. Hortense, oui, elle est un peu cuculée. C'est OK, en fait. Le plus important, c'est que toi, tu sois contente que la commode de ta grand-mère soit dans cette entrée. Et on fera avec. Et surtout, ce n'est pas grave. Et ça, il y a un vrai truc du snobisme, de la prescription du mobilier aussi. On en parlera après. Mais nous, on aime vivre avec vos contraintes, en fait.

  • Speaker #2

    C'est ce qui donne vraiment de l'âme au projet essentiellement.

  • Speaker #0

    Oui. Tu dis que vous n'avez pas présenté de mood board. Alors, qu'est-ce que vous leur avez présenté ? Comment s'est passée la première réunion ?

  • Speaker #1

    C'est une 3D. La direction artistique, en fait, c'est une 3D en volume de ta pièce. Et donc, tu vois en volume ta pièce dans la direction artistique A, avec ce que je t'évoquais, selon les ambiances. Et c'est vraiment des images modélisées en perspective de ta pièce, directement avec les matières appliquées.

  • Speaker #0

    Les matières, les couleurs et déjà d'une sélection de mobilier, d'ambiance. Donc pour vous, c'est un travail énorme si tu proposes trois ambiances et qu'en fait, ils n'aiment rien.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas si énorme que ça parce qu'on va vite, mais on ne fait que pièce par pièce. Parce qu'en effet, si on voit tout de suite que l'ambiance minérale et beige, ce n'est pas leur trip, on ne va pas le décalquer sur toutes les pièces de la maison. Donc là où tu as raison, c'est que les premières pièces, c'est trois ambiances. Et ensuite, plus on avance dans le projet, à la fin, les pièces annexes, les chambres. Les salles de bain, très souvent, on fait un one-shot. On présente une DA, qui est une déclinaison du reste de la maison, et très souvent c'est de l'ajustement, on n'en présente pas trois.

  • Speaker #0

    Donc tout le monde est d'accord. Alors après, qu'est-ce qui se passe ? Comment on passe à l'action ? Combien de temps ont duré les travaux ? Comment vous vous êtes mis au travail ? Vous avez des entrepreneurs sur place, des artisans ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #2

    Alors oui, on est entouré de notre team d'entrepreneurs qu'on a mis vraiment du temps à trouver. On a vraiment mis dix années à petit à petit s'entourer des bonnes personnes pour tous les lots, pour tous les... Toutes les petites spécificités du chantier. En tout cas, l'important pour nous, dans notre quotidien, c'est de travailler avec des gens qui sont suffisamment fidèles pour continuer d'un chantier à un autre. Et nous, ça c'est un point vraiment essentiel pour nous. Et donc ici, c'est des artisans qui ont travaillé, qui se sont occupés de la rénovation globale. Et évidemment, on a dû s'entourer, pour certaines spécificités ici, d'artisans supplémentaires avec qui ça s'est très bien passé.

  • Speaker #0

    J'ai oublié de vous demander, tout à l'heure quand vous parliez de la DA, vous, vous avez votre propre DA un peu terre grise, vous avez quand même une identité qui est assez forte. Dans quelle mesure vous infusez ce style-là dans ce projet ou dans vos projets, même dans l'absolu ?

  • Speaker #1

    Alors tu as raison, on a un style, comme tu dis, la patte des architectes, chaque agence infuse son goût. Nous, c'est principalement une ambiance colorée et des matériaux assez bruts, assez nobles. on est spécialisé du bâti ancien, donc on retrouve quand même souvent de la terre cuite, des tomates, des tuiles, des briques. Là, dans ce projet, c'était particulièrement à notre image puisque c'est une grande maison, une maison ancienne, une maison en Normandie, ça coche beaucoup de cases de notre univers. Mais ce qui est sûr, c'est que les gens viennent déjà nous voir quand ils aiment notre univers, donc c'est plus facile d'infuser. Et par exemple, dans ce projet-là, ils étaient à un moment du chantier « Ok, en fait, les filles, tout ce qu'on a voulu modifier de vos conseils, on le regrette, donc maintenant, on vous écoute. » Vous avez de la parole d'évangile, tout ce que vous dites, on va le faire. Donc c'est amusant aussi, c'est que plus le temps passe au cœur même d'un projet, plus les gens ne nous écoutent pas aveuglément du tout, parce qu'en fait, c'est une co-construction.

  • Speaker #2

    Ce qui est rigolo avec ces clients, c'est qu'environ aux deux tiers du projet, ils nous ont confié leur appartement parisien. Pareil, là, ils nous ont dit, c'est marrant, parce que les petites erreurs qu'on aurait pu faire sur la grande maison, cette fois-ci, de toute façon, on n'a pas la bande passante, mais on va vous donner carte blanche sur ce projet. Et donc, on a fait un deuxième projet parallèle avec eux, très, très coloré aussi.

  • Speaker #0

    Qui ressemblait un peu au même...

  • Speaker #2

    Rien à voir.

  • Speaker #0

    Rien à voir du tout.

  • Speaker #2

    Beaucoup plus citadin, beaucoup plus très joyeux aussi. Oui.

  • Speaker #0

    Combien de temps ont duré les travaux, le chantier ?

  • Speaker #1

    Alors, entre 8 et 10 mois. Ça dépend de ce qu'on compte dedans. Nous, on trouve qu'un chantier s'arrête quand les rideaux sont accrochés et le... les patères, les petites pierres.

  • Speaker #0

    Non, parce que ça, vous ne gérez pas.

  • Speaker #1

    Les butées de porte, exactement. Parce que tu as beau avoir fini ton chantier, quand tu ouvres les portes, tu as éclaté la peinture avec la poignée parce que tu n'as pas mis la butée. En fait, tu as tout gâché. Nous, on livre un chantier quand, si tu retournes la maison, il n'y a rien qui tombe. Après, tout ce qui tomberait, c'est-à-dire le mobilier, le canapé, le tapis, les chaises, c'est une autre prestation. qu'on fait à la demande des clients, mais pas systématiquement.

  • Speaker #0

    alors on va passer, on va rentrer emmenez-nous dans la maison donc tu parlais de l'entrée que vous avez déplacée par exemple, pourquoi ? qu'est-ce que vous avez fait ?

  • Speaker #2

    alors en fait cette entrée on l'a déplacée parce que quand on arrivait sur le terrain de cette grande bâtisse qui était somptueuse d'ailleurs parce qu'il y avait une mare devant cette maison on devait contourner on voyait pas la porte d'entrée tout simplement donc en fait j'arrive, je suis bah nous basiquement quand on a été visiter cette maison la première fois on arrive, on se gare et là on est à merde je rentre à droite, je suis à gauche et donc je me souviens qu'Amélie était partie sur la droite, moi plutôt sur la gauche pour essayer de capter à l'intérieur des fenêtres où étaient les clients ça c'est une circulation ratée et je me souviens encore ça doit être clair,

  • Speaker #1

    avec un pot de fleurs, avec une appli mais comment une grande maison ne peut pas avoir en fait il y avait une porte d'entrée mais elle n'était pas visible quand t'arrives, ça c'est essentiel quand tu arrives dans ton terrain, dans ton jardin, les invités arrivent ... de voir la porte. Et donc, on a commencé par la mettre sur une autre façade pour la voir de loin quand j'arrive. Tu peux la laisser ouverte pour que tu sois accueillant. Tu peux laisser une applique allumée. Tu peux mettre deux pots de fleurs pour marquer que c'est cette porte-là et pas une autre. Mais des bâtisses comme ça, il y a 30 portes. Donc, en fait, si tu laisses aller le truc, évidemment que c'est plus lisible. Et ça, c'est la première chose qu'on a faite. Non seulement, on va tourner la porte, on va la mettre sur une autre façade.

  • Speaker #2

    Et on va contraindre certaines sorties aussi. Voilà. En fait, dans des énormes maisons comme ça, il y a en effet évidemment beaucoup de... porte-fenêtre sur l'extérieur, parce qu'on a besoin, on a très envie d'être tourné vers l'extérieur. Donc ça, c'est essentiel. mais pour autant, être tourné vers l'extérieur, ça ne veut pas dire... pouvoir circuler dehors directement. On peut être tourné vers l'extérieur avec des grandes baies fixes qui sont totalement... On ne peut pas circuler, mais on a vu sur l'extérieur. On peut de temps en temps avoir une porte-fenêtre qui nous mène sur une terrasse, là d'accord. Mais en fait, si je n'ai qu'une enfilade de porte-fenêtres qui peuvent s'ouvrir sur l'extérieur, je peux toutes les ouvrir à la fois. Finalement, souvent, on utilise la même ou alors...

  • Speaker #1

    Et ça contraint l'espace à l'intérieur alors qu'une baie fixe... On peut mettre des tablettes, on peut mettre un joli fauteuil devant. Et à l'extérieur, c'est la joie de pouvoir paysager et d'approcher le végétal de la façade. Ce qui est génial. Beaucoup de maisons de campagne, même des châteaux, on en rénove, on a cette chance. C'est une bâtisse plantée sur une dalle de gravier, en fait. Et tu as des graviers sur 20 mètres autour, ce qui était le cas de cette maison. Et le jardin et le paysage sont 20 mètres après la maison. Mais c'est dramatique. Quand tu es dans ton salon, tu vois d'abord des graviers, puis au loin, l'écureuil. Nous, on rapproche l'écureuil. Ça fait partie de notre job. On va rendre fixe des fenêtres. paysager juste devant avec un massif de végétal, ce qui fait que quand tu es dans ton canap, le végétal est à deux mètres de toi. Et ensuite la terrasse. Et quand tu es dans ta terrasse, tu n'es pas au pied de ta façade, c'est très minéral, sûrement il fait trop chaud l'été. On vient rapporter du végétal entre la terrasse et la maison, quasiment systématiquement sur des projets.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors attends, je reviens à mon entrée. Tu rentres dans ton... L'entrée, elle était dans l'extension ? Ok, au milieu, non. Non,

  • Speaker #1

    on a percé ce qu'on appelait nous la tour, qui était une partie en pierre de la bâtisse existante. On l'a percé, cette pièce, on l'a cloisonné pour créer une vraie partie entrée qu'on appelle le débeauté dans tous nos projets. Peut-être pas à Paris, parce qu'il n'y a pas beaucoup de bottes. Mais c'est vraiment l'endroit où tu peux te déchausser, te dévêtir sans avoir à ouvrir de placard. Donc il y a des pâtères et il y a un endroit pour mettre les bottes et poser ton chapeau, ton panier.

  • Speaker #0

    Il ne faut pas ouvrir des placards.

  • Speaker #1

    Parce que personne ne le fait. C'est soit la mère de famille esclave de son foyer qui, le soir, range tous les manteaux dans un placard quand tout le monde est couché. Ça te parle en temps ? Voilà, soit la maison est en bazar, il n'y a pas beaucoup d'autres schémas. Donc le seul schéma pour éviter ça, soit une maison en bazar, soit quelqu'un qui est esclave des autres, c'est de mettre des patères visibles et de mettre un espace vide sous lequel tu vas glisser ta paire de baskets et c'est valable à Paris comme à la campagne.

  • Speaker #2

    Et dans une maison comme ça, encore plus dans une maison secondaire qui est amenée à recevoir beaucoup de monde, en fait, les entrées sont toujours sous-dimensionnées. Même à Paris, dans des petits appartements parisiens, une entrée qui est ratée, ça donne les espaces d'après qui sont ratés, pollués en fait. C'est-à-dire qu'en fait, si mon entrée est trop petite, mon manteau se retrouve sur le dos de la chaise de la salle à manger, mes chaussures éventuellement dans le couloir et mon sac à main sur l'îlot de la cuisine. Et ça, c'est raté. Et donc dans cette maison, ils nous disaient déjà mais vous êtes sûrs de tout cet espace pour l'entrée parce qu'au dos de cette entrée, on a créé un WC avec un vrai lave-main. sortie des toilettes, vraiment un espace conséquent pour que ce soit agréable. J'arrive, je n'ai pas besoin de rentrer dans un petit WC avec un lave-main à l'intérieur. Je peux me laver les mains.

  • Speaker #1

    Il y a le rituel de se laver les mains hyper important à Paris quand on sort du métro, mais aussi à la campagne. Et donc pour nous, c'est comme dans les restaurants. Quel plaisir de pouvoir se laver les mains avec de l'espace, un grand miroir et de la lumière. Mais pourquoi on ne le fait pas chez soi ? Et nous, c'est vraiment un truc aussi, une petite marque de fabrique. Sortez les lave-mains des toilettes et faites un vrai lieu où les enfants se laveront les mains beaucoup plus facilement. en vadrouille d'une balade à cheval ou en forêt, ils arrivent, ils se lavent les mains, le rituel devient une expérience sympa. Et c'est pas trop de le dire. Et c'est fondamental, se laver les mains, aller aux toilettes, se dévêtir, se déchausser, combien de fois par jour on le fait ? Dix fois. Et c'est toujours mal traité, ces fonctions. Et tu vois que le parti pris de cette entrée, c'est aussi d'avoir mis des murs très sombres, un peu couleur tabac, un, parce que c'est pas salissant, et deux, pour avoir un côté très accueillant et très enveloppant. On a envie de mettre du blanc dans une entrée, c'est un peu dommage parce qu'on vient de l'extérieur et on a tout de suite une sensation cosy.

  • Speaker #2

    C'est la première impression de la maison aussi l'entrée. Donc en fait, nous on aime beaucoup leur donner en général beaucoup de caractère et de travailler le moindre détail. Je veux dire, s'il y a une banquette pour se chausser, pour poser son sac, il n'y a pas de raison qu'elle ne soit pas cossue elle aussi. Parce qu'en fait, on va s'y asseoir pour enlever sa paire de pompes dix fois par jour, en l'occurrence dans une maison comme ça. Et donc c'est dommage que ce ne soit pas directement bien pensé et chaleureux.

  • Speaker #1

    Comme le lave-main qui est dans un joli travers teint, et c'est peut-être la plus belle vasque de la maison, alors même que ce n'est pas la salle de bain. Mais en fait, au contraire, c'est là que tous les invités vont aller.

  • Speaker #0

    Et cette couleur tabac, elle vient d'où ? Et comment vous l'avez choisie dans ces cas-là ? Ça faisait partie des propositions dès le début et qui a été validée tout de suite ?

  • Speaker #1

    Dans la première DA, on a décidé dès le début de ces deux teintes, la couleur tabac et la couleur lit de vin, puisqu'on s'était donné cette contrainte de chiner des tomettes, comme ça le sol avait l'air d'avoir toujours été là et en continuité avec l'existant. Et ces deux teintes, on les a déclinées dans toutes les pièces et elles ont des rendus très différents. selon qu'elles sont dans les toilettes ou dans la cuisine. Et donc cette couleur tabac, elle vient de chez Argile Peinture, c'est la couleur Jupiter. Et elle rend très très bien avec les tomates, elle donne un côté à la fois contemporain et en même temps très authentique.

  • Speaker #0

    Tu disais, les tomates, elles viennent d'où ?

  • Speaker #1

    On les a chinées de chez Lacombe Matériaux.

  • Speaker #0

    Alors comment, à quelqu'un qui ne sait pas qu'on peut chiner ce type de matériaux, comment on peut chiner ça ?

  • Speaker #1

    Du sol. Du sol ancien, il y a des retailers de ça. qui font de l'achat et de la revente de vieux matériaux en démontant des vieilles bâtisses, des châteaux qui sont en démolition. Ils récupèrent les matériaux et il y a des plateformes de revente de matériaux anciens.

  • Speaker #0

    Vous, vous gérez ça aussi ? La logistique, la livraison ?

  • Speaker #2

    Absolument. Ça fait partie un peu de notre scope et ça fait aussi partie du... On pourrait décider de... On trouve des imitations maintenant. Mais en fait, quand on est dans des bâtisses qui ont tellement de charme... Quand on fait des rénovations comme ça, le bâti ancien, il a besoin d'être respecté. Et pour qu'il soit respecté, ce n'est pas de limitation de faux anciens. Donc on préfère passer des heures à trouver des lots de tomates pour des surfaces suffisantes aussi, pour que la maison soit réussie, parce qu'en fait, ça, c'est quand même la base. Je veux dire, les sols, le bois, les poutres qu'on rénove, etc., c'est quand même la base de la maison. Que le mur soit Jupiter ou finalement dans dix ans qu'ils le changent en bleu canard, c'est une chose, ça c'est des questions de mode, mais par contre, ce qui fait la base de la maison, c'est extrêmement important pour nous.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai que les revêtements sol et mur sont assez souvent chez nous anciens ou récupérés ou chinés, ce qui permet ensuite que l'agencement soit très contemporain avec des lignes très sobres. On a plutôt un style minimaliste s'agissant de l'agencement ou des plans vasques, par exemple sur l'entrée avec ce travers teint. ... Et c'est possible parce que l'enveloppe, les revêtements de sol, par exemple, sont anciens. On trouve que sol ancien plus imitation côté de janglais sur l'agencement, ça peut être un peu too much. Et inversement, l'imitation de l'ancien avec des lignes très contemporaines, c'est un peu bancal.

  • Speaker #0

    Est-ce que le fait que ce soit chiné, c'est une économie ou pas du tout ? Ça peut même être plus cher.

  • Speaker #1

    C'est plutôt plus cher parce que plus compliqué à poser. On a des tomates qu'on doit nettoyer en dessous et au-dessus. Ce n'est pas une source d'économie.

  • Speaker #0

    Alors après l'entrée, on passe à quelle pièce ? On accède à quelle pièce ?

  • Speaker #2

    Alors après l'entrée, en fait, nous, on a créé une enfilade de deux pièces qui sont essentielles dans cette maison. L'enfilade de la cuisine, cuisine dans laquelle il y a un petit espace déjà de salle à manger. Et cette enfilade de pièces, elle est suivie d'un petit salon. En fait, la difficulté quand même de cette maison... La difficulté de ce scénario familial et de cette bâtisse, c'est qu'ils passent clairement de week-end où ils peuvent être 15 à 22 dans la maison, et la semaine, hop, l'étau se resserre et finalement ils se retrouvent à deux. Et en fait c'était hors de question qu'ils se retrouvent dans des volumes gigantesques, dans une salle à manger gigantesque, qui du coup la semaine deviennent très froides parce que c'est des trop grands salons, des trop grandes pièces. Et donc, on a décidé, dans cette enfilade, de créer une cuisine accueillant un vrai espace repas, puis un petit salon, beaucoup plus petit, dans lequel on a recréé à nouveau une petite banquette, où il y a une petite table sur laquelle prendre un souper tous les deux, etc. Et donc, ces deux pièces-là, on les a vraiment chouchoutées, parce qu'elles devaient accueillir et toute la famille, et leur quotidien.

  • Speaker #1

    Ce qui n'est pas simple dans une cuisine, parce qu'une cuisine, pour deux ou pour douze, on ne la conçoit pas pareil. Donc il y a des règles d'or qu'il ne faut pas louper dans une cuisine. Et il y a ce qu'on appelle, nous, les deux triangles fonctionnels. On va même parler d'un troisième pôle, on va dire trois pôles. Il y a le pôle technique, celui qui cuisine. Celui ou celle qui cuisine, c'est évier, cuisson, frigo. Tu vois, là, il y a celui qui passe de l'un à l'autre constamment quand je prépare ma salade composée. Et quand on est plusieurs dans une cuisine, l'autre pôle, c'est celui du dressage et du débarrassage de la table. Ah bah tiens ! T'es en train de faire les fraises, je vais vider le lave-vaisselle. Donc tu as le pôle lave-vaisselle, table, vaisselle. Et ce pôle-là, il ne croise pas l'autre. Sinon, c'est comme ça qu'on a... Attends, excuse-moi, Sophie, je veux juste accéder au lave-vaisselle, je dois juste ranger quelque chose. Et Sophie se retrouve constamment dérangée parce qu'elle n'est pas dans le bon triangle. En fait, ça, c'est pas un détail. C'est une chose qui est ratée à 80% du temps sur les projets sur lesquels on arrive trop tard, c'est... Fondamentale, parce que c'est comme ça qu'on vit mieux ensemble. Notre job, ça n'est quoi d'autre que celui d'améliorer le vivre ensemble ? Rien d'autre. C'est pas de faire du joli bleu sur les murs. C'est de comment je vis bien avec mes enfants, mes beaux-enfants, mon mari, ma belle-mère, en tribu, dans une pièce. C'est quand tu ne demandes pas tous les quatre minutes, Hortense, recule-toi, je dois juste prendre une petite cuillère. C'est agaçant, en fait. On finit par s'énerver. Quand c'est bien pensé, on vit ensemble. et cette cuisine, elle a été bien pensée. Et on peut en parler pendant des heures. Les cuisines, c'est des réunions qui durent trois heures. avant même de parler de la couleur du bois de ta façade. Où est-on la vaisselle hortense ? Où est-ce que tu ranges les assiettes ? Où est-ce que tu mets la farine et le sucre vanillé ? Ce n'est pas un détail.

  • Speaker #0

    Donc là, elle est en plusieurs zones, la cuisine, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Absolument, il y a quasiment... Il y a trois grandes zones.

  • Speaker #0

    Elle fait combien en superficie pour qu'on se rende compte ?

  • Speaker #1

    25 mètres carrés.

  • Speaker #2

    C'est quand même une grande pièce. Il y a tout un linéaire de colonnes qui, lui, est extrêmement fonctionnel et rempli. énormément de fonctions, dans lesquelles on trouve les grandes fonctions, le frigo, un grand congélateur.

  • Speaker #1

    Et le coffee corner.

  • Speaker #2

    Toute la vaisselle et le coffee corner, en effet. Ce linéaire, il est interrompu aussi, pour pas que ce soit trop massif, par une grande niche dans laquelle on adore, nous, mettre le petit électroménager, qui est aussi séparé des fonctions de la cuisine, c'est-à-dire que quand je fais un café, j'ai pas besoin d'être entre Ma plaque et mon évier et faire chier celui qui ouvre la poubelle, tout ça c'est séparé. Donc le grille-pain, la bouilloire, le petit électroménager, on aime bien le séparer et puis le lier aussi à la fonction du petit déjeuner ou du goûter. Pareil, c'est une épicerie ou une vaisselle très particulière qui n'est pas la même que le reste. Dans cette cuisine, il y a un îlot central, là qu'on a dénué de fonction sur le plan de travail, en revanche sous lequel on trouve un très grand four pour... Parce que c'est des grands cuistots, ils adorent cuisiner, ils ne font que ça. Mais sur ce grand plan de travail, là, se passent millions de choses. On étale les pâtes à tarte, on écote les fruits pour la confiture, etc. Donc ça, c'est très fonctionnel. Et puis, il y a une dernière zone dans cette cuisine. Enfin, il y a même une dernière grande zone qui est encore séparée en deux. Il y a un grand linéaire de fonctions sur lequel là, je retrouve en effet mon évier, ma cuisson. Ça qui était génial. dans ce projet, c'est qu'on a pu recréer des ouvertures face à la mare extérieure. On est encore vachement tournés sur l'extérieur. Et puis, on a une dernière partie sur ce linéaire, qui est plus sur la droite et un peu cachée, et qui nous sert un peu d'arrière-cuisine, c'est-à-dire une fonction. Et ça, on adore, peu importe la taille du projet. On trouve toujours un endroit qu'on aime presque... On aime bien piquer sur un volume existant. une petite zone qui nous sert de cellier arrière-cuisine, qui est un peu l'endroit où on met les choses qu'on n'a pas envie de voir dans une cuisine. Il y en a toujours. Ça, on aime bien aussi ne pas être focus sur ce qu'est notre quotidien à tous. Et donc, dans une cuisine, il y a toujours deux, trois trucs moches. Et donc là, on avait un petit recoin qu'on a traité pour cette zone-là.

  • Speaker #1

    Et la couleur foncée peut aider à rendre discrète un espace. On pourrait penser que c'est voyant et que ça appelle l'œil. Il n'y a rien de pire que le blanc pour appeler l'œil. La couleur foncée, au contraire, elle va étouffer, assourdir un espace. Et donc, typiquement, cette cuisine arrière-cuisine, on la fait dans cette teinte lit de vin bordeaux, justement pour qu'elle soit discrète.

  • Speaker #0

    Et pourquoi vous voulez qu'elle soit discrète, la cuisine ? Parce qu'elle est très belle ?

  • Speaker #1

    Juste ce coin-là de la cuisine. Le reste de la cuisine est dans un beige lumineux. C'est juste le coin renfoncé dans lequel elle est foncée. Évier, passoire remplie de pâtes, la bannette de pain, les grosses cuillères en bois, le thermomix, la trancheuse à jambon, tu vois. Ça, c'est chouette, c'est fonctionnel, mais ce n'est pas nécessairement la première chose qu'on a envie de voir quand on arrive dans cette cuisine.

  • Speaker #0

    Et qui vous la fait, la cuisine ? C'est du sur-mesure ? Vous n'allez pas chez un cuisiniste ? Non,

  • Speaker #2

    on a un partenaire très fidèle avec qui on conçoit nos cuisines. En fait, c'est un agenceur multimarque avec qui on peut avoir notre linéaire en bois. On va le prendre chez un Italien qui a cette spécificité-là. Voilà, le linéaire, peut-être un truc plus basique parce qu'en fait là, j'ai pas besoin d'autant de noblesse et donc on va le prendre chez une autre marque. Et ça, on adore parce qu'elle est capable de nous sortir plein de pépites.

  • Speaker #0

    C'est elle qui vous fait des propositions ou c'est vous qui repérez ?

  • Speaker #1

    On dessine tout, on conçoit tout justement dans notre 3D avec le client. Tiens, le mur de colonne va être en bois et un bois plutôt foncé. On a ici à l'agence une matériothèque dans laquelle on a tous les échantillons de façade de 5-6 marques de cuisine. Et quand on ne les trouve pas, on les fait faire par notre menuisier. Et donc très souvent dans une cuisine, il y a au moins deux marques et au moins un élément fait sur mesure. On mélange pour des questions de coût, on ne va pas tout faire sur mesure.

  • Speaker #0

    Et les plans de travail ? Il est en quoi le plan de travail ?

  • Speaker #1

    Il y en a trois différents.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça, j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Il y a le niveau qui est carrelé, avec une faïence très chouette de chez Normandie Ceramique. On adore cette marque. C'est hyper local. Il y a un choix de couleurs absolument dingue. Donc ça, c'est un niveau carrelé qui vient plutôt comme un objet au milieu de cette cuisine, un élément un peu artisanal qui a un côté très authentique. Le lignuaire du fond bas, c'est une céramique, donc extrêmement fonctionnelle sur le plan des risques de coupures, de chaud, de froid. C'est génial comme plan de travail, ça craint rien. et dans la niche. de ce petit coffee corner, qui est l'endroit où on va se faire un thé en milieu d'après-midi, et où on n'a pas envie de voir le rôti, tu vois, en train de se faire découper dans la cuisine, et bien là, on a mis plutôt une matière noble, on a mis un joli travers teint, grigio, et donc on a trois matières, et ça ne choque pas du tout, puisque c'est quand même harmonieux et sobre.

  • Speaker #0

    Oui, et j'ai vu une vidéo sur un autre, sur vos réseaux sociaux, pour un autre projet, mais est-ce qu'il y a une hôte ? Parce que j'ai l'impression que vous n'êtes pas fan des hôtes.

  • Speaker #1

    Alors c'est pas nous, en l'occurrence ça a fait débat sur les réseaux sociaux, c'est très rigolo, c'est un sujet clivant. On s'est rendu compte en étudiant et en questionnant nos clients que seulement un tiers de nos clients allumaient leur hotte. Et ceux qui l'allument et qui ont cette rigueur, alors mettez des hottes, parce que c'est quand même génial de ne pas sentir le lardon dans toute la maison. En revanche, quand vous ne vous en servez pas, si on est honnête et légitime et plutôt sincère, deux tiers des gens ne s'en servent pas. Quand on ne s'en sert pas, passons-nous-en. Et toutes les deux en effet. C'est un vrai sujet. en fait le vrai sujet, si on parle de la haute il y a un vrai sujet qui est une évolution des mœurs et des usages de la cuisine. Les gens utilisent de plus en plus leur four par rapport aux générations d'avant et de moins en moins des grillades et des fritures. Donc, avant, on faisait tout cuire à la plaque. Maintenant, même les viandes, on les fait au four. Il y a beaucoup plus... Les mœurs ont vraiment évolué. Toutes les études le prouvent. Et donc, le four a plus d'importance. Quand tu fais cuire au four, tu n'as pas besoin de ta hôte.

  • Speaker #0

    Ah, bien joué. Je n'avais pas cette info en tête. Il y a des jolis luminaires, je crois, dans la cuisine. donc on peut oser les vrais luminaire dans notre cuisine. On n'est pas obligé d'avoir des potes vilains. Au contraire,

  • Speaker #2

    en fait, tout comme il faut oser les couleurs dans une cuisine parce que dans notre assiette, il y a plein de couleurs, etc. Les luminaires, c'est un peu pareil. On n'a pas forcément besoin de luminaires techniques. En fait, l'idéal dans une cuisine, c'est de mixer les luminaires techniques qui vont éclairer un plan de travail, le coin repas, etc. avec un mix d'appliques, beaucoup plus de déco, beaucoup plus... C'est pas parce qu'on est dans une cuisine qu'on a besoin de choses qui ne soient pas travaillées, qui ne soient pas raffinées, voilà. Pareil, au-dessus d'une table de repas, on a absolument besoin d'être éclairé par le haut et c'est souvent qu'on voit des suspensions qui sont mises au-dessus des tables de repas et on les voit toujours trop hautes. La lumière qui vient d'au-dessus de notre tête, elle a besoin d'être basse pour pas justement nous éblouir si elle est trop haute et mal positionnée. alors elle va être ratée.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai qu'on a besoin de travailler deux réseaux d'éclairage dans une cuisine. Le réseau, il commence à faire nuit, il est 17h en plein hiver, il faut que ça barde un peu pour que tu vois ce que tu cuisines. Et le réseau de 7h du match, je suis la première levée, je prends un thé et j'écoute la radio, absolument hors de question d'avoir 12 potes au-dessus de la tronche. Et donc il faut considérer toutes ces fonctions. La cuisine, il a été analysé qu'on passe que 30 à 40% du temps à cuisiner dans une cuisine. Il reste quoi les 60% du temps ? Pas de quoi avoir besoin d'un spot. C'est le home office, c'est les devoirs avec les enfants, c'est l'atelier herbier, c'est prendre un thé avec ta sœur qui est de passage, c'est tout ça. Et tout ça, c'est un éclairage comme un salon.

  • Speaker #0

    C'est intéressant. Alors, OK, donc on sort de la cuisine. On arrive sur un petit salon, je crois, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Alors, en effet, on arrive ici dans un petit salon qui est vraiment attenant à la cuisine. Et ça, c'est plutôt rare. Pour le coup, ce salon est ouvert sur la cuisine, alors que nous, dans notre quotidien, on essaye vraiment d'expliquer aux gens qu'il y a une pièce qui souffre d'être ouverte sur les pièces les plus bruyantes, c'est le salon. Sauf que là, on avait au dos de cette cuisine une ancienne grande cheminée, très massive, etc. Et on y a trouvé vraiment un intérêt, justement, pour leur quotidien, quand ils sont... en petit nombre ou alors quand justement il y a une énorme tribu dans la maison et que le salon est occupé, si on veut participer un peu à l'élaboration du repas, etc. Là, il y a vraiment moyen de venir au coin du feu boire un verre de vin.

  • Speaker #0

    Non, il est là, mais je suis sur la table avec mon ordinateur.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Je sirote un verre de vin et en même temps, je peux continuer de papoter avec celui qui est caté.

  • Speaker #2

    Il est là, mais un peu plus au calme. Je prends un pas de côté, je suis un peu plus en retrait. Pour autant, l'idéal, en effet, ça ne nous aurait pas suffi si on n'avait eu que ce salon. Si on n'avait eu que ce salon dans cette maison, on y aurait mis certainement une porte, une verrière, etc. qui pouvaient nous isoler phoniquement. C'est vraiment extrêmement important. Là, c'est un salon qui est quand même chouette parce qu'il n'est pas traversant, il est en bout de course. Donc personne ne circule à part par l'entrée principale. Ça, c'est déjà un point chouette, mais ça ne nous aurait pas suffi. On l'a fait aussi parce qu'on a l'autre très grand salon. qui lui est vraiment à l'autre bout, bien séparé, qu'on peut vraiment clôturer avec des portes. Et ça, c'est vraiment quelque chose qui est très important pour nous.

  • Speaker #0

    Alors là, c'est un petit salon, il n'y a pas de canapé, vous avez fait une banquette plutôt.

  • Speaker #1

    En fait, dans ce salon, Hortense, il y a deux zones pour s'asseoir. Il y a une banquette qu'on a faite sur mesure. On a récupéré un morceau de tronc d'arbre du jardin pour créer cette petite table. Et il y a un vrai canapé en face de la cheminée. Et donc on a... Je trouvais chouette d'avoir deux systèmes d'assises. Le home office avec un thé et mon ordi. Je suis bien plus confortable sur une banquette avec une table. Mais le chill apéro à deux, à regarder un film à côté du feu, on est mieux dans un canapé.

  • Speaker #0

    Ok. Alors après, on passe au grand salon ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    On traverse d'abord l'extension. On repasse en rentrée. Et tu vois, là, pour accéder au grand salon qui était dans l'autre grande maison, grâce à l'extension qu'on a dessinée, on traverse cette pièce qui est... C'est tout simplement une salle à manger.

  • Speaker #0

    C'est une pièce en fait. Une pièce qui crée le lien entre les deux maisons.

  • Speaker #1

    Et qui est une salle à manger. Une grande salle à manger pour les tribus avec une très grande table qui permet d'être toujours grande et servie et prête pour les week-ends. Dans laquelle il y a aussi un escalier qui mène à l'étage de cette extension dans laquelle on a fait une chouette chambre. Et en effet, on arrive dans l'autre bâtisse. L'autre bâtisse accueille un salon XXL.

  • Speaker #0

    Alors attends, on va rester sur ta salle à manger. parce que j'imagine qu'il y a des choses à dire. Comment vous l'avez... C'est donc un nouveau...

  • Speaker #1

    Volume.

  • Speaker #0

    Oui, volume. Donc, c'est en quoi vous avez tout créé, le sol ?

  • Speaker #1

    Oui, tout le gros œuvre. Alors, on a souvent l'idée qu'un architecte d'intérieur ne s'occupe que de l'intérieur. Ce n'est pas vrai. Les architectes d'intérieur sont des spécialistes de la rénovation. Et dans la rénovation, on est très souvent confrontés aux gros œuvres. Donc, nous, on a une grosse partie de notre expertise qui est de l'ordre de la technique et du gros œuvre. Et donc, évidemment... Là, il y a des murs en dur qui ont été habillés de colombages d'un côté et de briques de l'autre. Un étage, des combles, une toiture, des lucardes. Et c'est une seule pièce en bas parce qu'on ne voulait pas recréer des petites pièces. Ils avaient littéralement besoin de cette grande salle à manger. On a traité tous les murs dans un ton toujours celui de vin, le même que la cuisine, figure-toi. Mais tu vois qu'ils donnent une ambiance très différente. Et on a décidé de faire du all-over, c'est-à-dire que c'est tout partout pareil.

  • Speaker #0

    Et pourquoi avoir gardé les mêmes teintes ? Je ne sais plus, tu l'as dit tout à l'heure ?

  • Speaker #1

    On trouve chouette de ne pas faire ce qu'on appelle l'effet harlequin. En fait, dans une maison ancienne, il y a tellement de lumières différentes, de sols différents, de vues différentes, que la même couleur déclinée va te donner une sensation d'harmonie en n'ayant pas du tout la sensation de la monotonie.

  • Speaker #0

    Dans ta grande pièce, tu as surtout des énormes baies, des portes-fenêtres, des baies vitrées. Comment tu gères ça ?

  • Speaker #2

    Eh bien, justement, figure-toi que je vais t'avouer quelque chose. C'était avec du recul. C'est peut-être la seule chose qu'on changerait dans cette maison et dans tous les choix qu'on a faits. C'est qu'en effet, là, on a quatre grandes portes-fenêtres. Et ce que je te disais un peu au début, c'est que quand on a trop de portes qui mènent vers l'extérieur, eh bien, parfois, c'est un peu un piège. Et en fait, c'était essentiel d'en créer du côté où on a recréé des terrasses. Ça, il n'y a pas de débat. Vraiment, le côté... Je finis mon repas de famille, un dimanche il y a un rayon de soleil, on a recréé tout de suite une terrasse devant avec un salon de jardin pour pouvoir venir prendre son café, l'apéritif, etc. Voir même sortir la table et la placer sur la terrasse de dehors pour avoir une plus grande agilité de vraiment profiter du moindre rayon de soleil. En revanche, de l'autre côté, on tombe sur l'entrée de la maison, l'accès aux voitures, etc. Et ça avait beaucoup moins d'intérêt de sortir. Et si on devait revenir sur quelque chose dans cette pièce, on ne ferait peut-être que des portes-fenêtres que d'un côté et des baies fixes de l'autre.

  • Speaker #0

    Tu as mis quand même des grands rideaux pour les habiller ou éventuellement cloisonner ou créer cet effet mur.

  • Speaker #2

    Oui, ça c'était essentiel pour nous quand on crée des baies. Et là, c'est vraiment le cas. Il y a quatre grandes baies. Donc beaucoup d'ouvertures sur l'extérieur le soir quand la nuit tombe. Il ne faut pas oublier que les fenêtres deviennent juste des écrans noirs. Et donc pour nous, c'est vraiment essentiel. Et pour des questions d'isolation au niveau de la chaleur, de la température, qui s'en dégagent, mais aussi pour avoir quelque chose de beaucoup plus cosy et confort quand la nuit tombe.

  • Speaker #1

    Ça améliore aussi la qualité acoustique. Une pièce vide comme ça, on peut jouer avec un tapis. Mais il faut absolument du textile pour que le confort phonique soit réussi.

  • Speaker #0

    Donc vous avez construit un escalier.

  • Speaker #2

    En quoi ?

  • Speaker #1

    En dur. Les escaliers, le réflexe est de le faire en bois, mais ça résonne et on entend les gens descendre. Quand on peut, on le coule en béton et on l'enduit d'un mortex. Le mortex, c'est un béton ciré très résistant où on peut le couvrir de tomates ou de nouveaux bois. En tout cas, sa structure est en béton coulé.

  • Speaker #0

    D'accord. Et quand on monte, il y a quoi en haut ?

  • Speaker #1

    On accède aux deux chambres des propriétaires de la maison. On a fait des chouettes chambres colorées et il manquait deux chambres à cette maison. On a créé ici. Chaque chambre a sa salle de bain. C'est plus agile et fonctionnel, avec des ambiances très différentes. On a fait des ambiances très différentes. L'une est plutôt dans les tons verts, avec un revêtement naturel au sol et une salle de bain un peu curie. Et de l'autre côté, c'est plus poudré. C'est des teintes de vieux rose, de jaune plus pâle. Et c'est très chouette d'avoir, pour le coup, à l'étage, contrairement au rez-de-chaussée qui est très harmonieux et très monochrome, à l'étage on a joué la carte de d'ambiances différentes comme dans un hôtel.

  • Speaker #0

    C'est plus facile pour vous d'imaginer des chambres que les autres pièces ? Non,

  • Speaker #2

    je ne dirais pas ça parce qu'en fait, nous les chambres, et notamment dans les maisons secondaires, on aime bien un peu les penser comme des chambres d'hôtel. Et en fait, dans une chambre d'hôtel, si on réfléchit, c'est comme une micro-habitation. On doit un peu y trouver tout l'essentiel, c'est-à-dire... J'ai l'entrée, comment je me dévétis dans ma chambre. Est-ce que j'ai là aussi, comme dans mon entrée de la maison, quelques patères ? Un endroit où je peux, peut-être une banquette sur laquelle je peux poser ma valise. Parce qu'en fait, ici, la vérité, c'est que les gens viennent parfois juste deux jours, parfois une semaine. Même pour une semaine, on ne sort pas à chaque affaire de sa valise. On n'ouvre pas chaque tiroir, etc. Donc, on aime bien penser ça comme une chambre d'hôtel. Et pour autant, je n'ai pas ma valise en plein milieu de la chambre. Donc, j'ai un endroit pour poser ma valise. J'ai peut-être un endroit, quand c'est des très grandes maisons comme ça, où je peux avoir peut-être une petite machine à café parce que je suis contente le matin d'avoir un horaire décalé de tout le monde. J'ai envie de me retrouver plus au calme. J'ai un endroit pour télétravailler, donc un espace de bureau. Mon lit, c'est aussi à l'heure où aujourd'hui on télétravaille, parfois il y en a qui travaillent un peu vautré sur son lit. Ok, mais comment il est pensé ? Est-ce que j'ai une tête de lit pour me charger, poser mon iPad, etc. Et puis c'est un peu la même chose dans les salles de bain, il faut qu'il y ait tout l'essentiel. Pareil, dans les maisons secondaires, on aime bien proposer à nos clients de ne pas penser trop de menuiserie avec des espaces de rangement fermés. Il faut vraiment, c'est important quand on accueille des tribus, d'avoir plutôt des espaces ouverts, parce qu'en fait je dépose ma trousse de toilette et pour éviter après, toute la semaine d'après, « tiens, t'as oublié ton rasoir, ta brasse à dents, etc. » Et de rendre tout ça à tout le monde, c'est plutôt « ok, j'ai de quoi poser » . J'ai des grands plans sur lesquels poser mes affaires, mais pas forcément de tout ranger quand j'arrive.

  • Speaker #1

    Il y a une vraie différence de conception entre les résidences principales et les maisons secondaires. Et ça, beaucoup de gens l'ignorent. Ils ont réussi leur résidence principale, maintenant il faut faire une maison à la mer, une maison en Normandie. Bon, je vais calquer, je sais ce que j'aime, je sais ce que je n'aime pas. J'aime bien les placards, les filles, il me faut des placards. Non, justement. Ah bon, pourquoi ? Et là, on décrit ce que tout le monde a vécu. J'ouvre ma valise devant un placard pendant une semaine. Et jamais j'ai mis les affaires dans mon placard. Et donc c'était un peu couillon, parce que la valise, elle t'a gêné, tu l'as enjambée pendant une semaine. On a tous vécu ça. Et en fait, il y a plein de choses qui sont à l'opposé d'une résidence principale, dont les placards, on pourra en parler longtemps, mais c'est une vraie spécificité. Et dans notre job, on pense qu'un archi peut faire beaucoup de choses, oui, mais en fait, on pense qu'il y en a bien meilleur quand on est spécialisé. Il y a des archis qui font du retail, d'autres de l'hospitality. Nous, on fait des maisons de vacances. On est vraiment spécialisés dans le résidentiel pour les familles et on pense que c'est là qu'on est les meilleurs quand chacun se spécialise. Et c'est amusant comme les maisons de vacances ou de week-end ont des spécificités à elles seules.

  • Speaker #0

    Pourquoi tu dis on peut, moi je veux bien qu'on en parle des heures, des placards, pourquoi on ne met pas les vêtements ? Tu trouves les gens d'expérience ne mettent pas forcément les affaires dans les placards, donc il vaut mieux prévoir quoi ? Des étagères ?

  • Speaker #1

    En fait, moins de quatre jours, ce qui dans les études montre que quand tu restes moins de quatre jours... La majorité, pas tous, des gens laissent leurs affaires dans le sac ou ouvrent, tu vois, comme un livre, leur valise et puis vont piquer dedans pendant le week-end. Et donc, dans ces cas-là, il vaut mieux prévoir, comme dans les hôtels, un banc sur lequel tu vas mettre ta valise en hauteur. Ensuite, des patères ou des étagères ouvertes derrière un petit rideau éventuellement. Mais faire l'effort, ce qui paraît dingue, d'ouvrir deux portes pour aller ranger tes habits et mettre ta valise dans un autre endroit pour moins de quatre jours, peu de gens le font. Sauf qu'il y a plein de maisons qui sont des maisons de week-end où on reste moins de quatre jours.

  • Speaker #0

    D'accord. Les autres chambres, elles sont où ? Les autres chambres de toutes ces...

  • Speaker #1

    À l'étage de nos bâtisses. Parce que là, on te montre les photos des chambres de la zone construite, neuve. Mais en fait, les bâtisses avaient déjà des chambres dans lesquelles...

  • Speaker #0

    Auxquelles vous n'avez pas touché.

  • Speaker #1

    Non, exactement. Elles étaient déjà très chouettes. Les clients ont beaucoup de goût, donc il y avait déjà une base géniale. Et je ne dis pas que dans quelques années, elles ne nous remissionneront pas pour qu'on les améliore, mais elles sont déjà géniales.

  • Speaker #0

    Ok, donc là on redescend de la chambre, il nous manque quoi ? Le salon ?

  • Speaker #2

    Le grand salon qui se situe après cette grande salle à manger. Une fois qu'on a traversé cette grande salle à manger, on rentre dans ce salon avec une porte vraiment, alors elle est certes vitrée mais elle est vraiment phonique. J'arrive dans ce salon et là c'était un salon vraiment XXL, qui a d'ailleurs été, la rénovation elle a commencé par celui-là en fait, quand ils nous ont rencontrés, ils démarraient les travaux un mois après. Et on leur a dit, mais attendez, il y a quand même encore millions de choses à dire sur ce salon. Et enfin, ah non, non, mais ce n'est pas possible, mon peintre arrive la semaine prochaine. On leur a dit, non, mais attendez, on va tout arrêter. On va temporiser. Vous allez le mettre sur autre chose pendant trois semaines. J'imagine que vous avez bien un endroit à peindre dans cette maison. Et puis, on va bien réfléchir ce salon. Parce qu'en fait, il était tellement gigantesque qu'il y avait encore moyen de se planter à l'intérieur même de ce salon. Et donc nous, on a fait deux choses principales.

  • Speaker #0

    C'est quoi gigantesque sur le toit en dimension, pardon, je te coupe.

  • Speaker #1

    70 mètres carrés.

  • Speaker #2

    Ouais, un truc comme ça. Vraiment gigantesque. Avec une hauteur sur le plafond délirante. Et donc on a fait trois choses vraiment structurantes dans ce salon. La première chose, c'est qu'on l'a séparé en deux. Séparé en deux juste par du mobilier. En fait, on a créé deux salons à l'intérieur du même salon. Il y a un salon qui est vraiment tourné vers la cheminée, la grande cheminée qui existait. Et donc, les canapés, eux, sont plutôt assez serrés autour de la cheminée, parce que quand on est autour de la cheminée, on n'a pas envie d'être à 6 mètres de cette cheminée. Et donc, on a envie vraiment de pouvoir se rapprocher autour d'une table basse, etc. Et puis après, il y a l'autre salon, beaucoup plus XXL, où là, on a envie de se vautrer à 6 pour regarder un film sur un grand rétroprojecteur, être côte à côte, voilà, toute la bande de cousins qui s'étale là.

  • Speaker #1

    Mais en fait, c'est votre grand salon, pardon Manon. était en face d'une porte qui menait sur le jardin. On a commencé à dire aux clients qu'en fait, on n'a pas besoin d'accès indoor-outdoor d'un salon au jardin. Et donc, on a commencé par dire, on va fermer cette porte. Ah bon ? C'est une hérésie ? Ben non, on va fermer l'allège, le bas de la porte, on va le maçonner et on va l'élargir, cette porte, pour faire une grande baie qui donne l'idée plutôt d'un tableau sur le jardin. Et on va gagner énormément en lumière. Tu vas empêcher que tes petits-enfants débarquent du salon, dans le salon avec leurs bottes crottées du jardin. Et tu ne vas rien perdre, tu vas juste gagner. Et donc, c'est une chose qu'on fait souvent, reboucher des portes pour les élargir et les transformer en baies panoramiques. Donc, c'est la première chose qu'on a faite. Ensuite, Manon, tu parlais d'une deuxième chose.

  • Speaker #2

    La première chose, c'était plutôt le mobilier séparé, donc ce salon en deux salons. La deuxième chose, en effet, c'était cette baie fixe. Et la troisième chose, c'est les verrières de toit. On manquait quand même, malgré tout, avec ce volume de lumière. Et donc, on est venu créer des grandes verrières de toit. Ce n'est pas des Vélux.

  • Speaker #0

    J'allais dire, c'est volontairement choisi le terme verrière de toi. Oui,

  • Speaker #1

    on peut en parler, on peut partager cette marque. Elle est géniale. Elle s'appelle Cast PMR et c'est un peu le concurrent de Vélux, mais pour les toits patrimoniaux, pour les jolies rénovations. Et d'ailleurs, les ABF, nos amis, les architectes des bâtiments de France, très souvent valident nos projets parce qu'on prescrit des Cast PMR. C'est ce nom un peu bizarre. Comme derrière le toit, on a le bénéfice comme Vélux d'avoir des bonnes isolations, des traitements au vitrage solaire, etc. Mais avec un look beaucoup plus intégré aux vieilles toitures.

  • Speaker #0

    D'accord. On a quoi au sol dans le salon ?

  • Speaker #2

    Parquet. On a un parquet qui est le même que dans la salle à manger. Des grandes lames larges.

  • Speaker #1

    De chaînes naturelles très simples.

  • Speaker #0

    Et comme couleur au mur ?

  • Speaker #1

    Notre couleur favorite, qui est la couleur dune. de chez Argile, qui est la couleur autour de toi, Hortense, on se parle à l'agence à Paris, qui est une couleur géniale, qui est un beige qui n'est ni trop jaune, ni trop gris, et qui se marie à merveille avec les matériaux anciens. Et donc, quand tu le peins sur un mur blanc, il va te paraître taupe. Et donc, tous les gens qui disent « Mais pour mes couleurs, vous inquiétez pas, on va faire des essais sur le mur et je vous dirai ce que j'aime. » Et nous, on commence par dire « Ne faites jamais ça. » Il y a ce qu'on appelle l'interaction des couleurs. et donc ton mur il est enduit par le peintre, il est blanc dessus tu vas peindre ton carré Dans les trois beiges que tu veux, aucun nez beige ne rendra comme il le rendra plus tard, parce que ton œil va accentuer les contrastes, donc va rendre ton beige taupe et ton blanc blanc. Typiquement, c'est un truc qu'on ne fait pas, jamais, des tests de couleurs. Faites-nous confiance, peignez tout en dune, c'est une teinte neutre fabuleuse, et dans cette maison, l'intégralité des murs que tu vois crème ou beige sont dans cette couleur dune. Il n'y a aucun blanc, aucun blanc cassé, aucun gris, aucun crème, il y a cette couleur-là. C'est une couleur qu'on retrouve beaucoup. Ce n'est pas du tout la seule, évidemment, mais dans ce projet en l'occurrence, c'est celui-là qu'on voit beaucoup.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc, le salon se termine là. Enfin, se termine là, pas du tout. C'est une phrase atroce. Je veux dire, c'est la dernière pièce de la maison ? Non.

  • Speaker #1

    Ensuite, tu accèdes à une salle de jeu, ensuite une buanderie, ensuite un bureau, dans lequel c'est encore un peu en chantier. et ce sera probablement une phase 2.

  • Speaker #0

    Donc ça, vous, votre réno, elle s'arrête en tout cas là au salon.

  • Speaker #2

    Ce qui est drôle, c'est que l'espace buanderie aujourd'hui, qui est en enfilade après de ces pièces, c'était l'ancienne cuisine de la maison. Donc ça nous fait rire de savoir qu'aujourd'hui, il y a juste les machines. Donc en fait, ils avaient une toute petite cuisine à l'époque. Et pourtant, il y avait déjà un joyau bordel dans cette maison parce qu'ils adorent recevoir leur tribu. Et donc ça nous fait rire aujourd'hui de savoir que l'ancienne cuisine est devenue la buanderie.

  • Speaker #0

    Ça, c'est un des exemples de ce qui vous a amusé. Quel est le meilleur souvenir de ce projet ?

  • Speaker #1

    La relation avec les clients. C'est des rigolos. On a une génération qui nous sépare. On a l'âge de leurs enfants. Et pour autant, on a une complicité folle. On a eu énormément de confessions dans les deux sens. On avait le mari qui était plus sceptique au départ et qui a adhéré à la cause plus que de nécessaire pendant le chantier. Et on a Sophie de son prénom. qui a été notre partner in crime. Tu vois, c'était, je sais pas, on s'appelait, elle a fait une grosse partie de la maîtrise d'œuvre parce qu'ils ont voulu prendre ce lot en partie à leur charge pour éviter les dépenses supplémentaires et aussi parce qu'ils étaient sur place. Ça a été dur pour elle parce qu'en fait, elle habitait sur le chantier, elle habitait dans une partie de la maison. C'est vraiment dur, les gens sous-estiment la dureté de la maîtrise d'œuvre d'un chantier. Tout le monde le sous-estime. C'est notre job et dans ce cas-là, on a plus fait hotline que la mission complète vraiment de maîtrise d'œuvre parce que Merci. J'avais décidé ça et ça n'a pas été simple. Et donc, le chantier qu'on a fait après, pour eux à Paris, on a fait la maîtrise d'hommes.

  • Speaker #0

    Oui, d'accord. Le pire souvenir ? Enfin, pire souvenir ou la plus grosse difficulté ?

  • Speaker #2

    C'était de gérer ça.

  • Speaker #1

    Le budget,

  • Speaker #2

    tu vois. Je dirais que c'était plutôt la gestion. En fait, on était vraiment, vraiment, vraiment attachés à nos clients. Et on l'est d'ailleurs toujours. Et en fait, ce qui était le plus difficile, c'était que, comme la maîtrise d'oeuvre était gérée par eux, de sentir que parfois c'était un peu trop pour eux, beaucoup de stress, etc. On aurait voulu les aider encore plus à se soulager. En plus, ils organisaient le mariage de leur fille l'été, etc. Et donc vraiment, pour nous, c'était plutôt la gestion de crise de temps en temps au téléphone, en disant « mais là, je ne vais pas y arriver, ma terrasse est en train d'être pavée alors que je plante. » mes rosiers pour que le homarache soit cool.

  • Speaker #1

    En fait, c'est un projet qui est trop loin et la maîtrise d'oeuvre, souvent, elle est acceptée par plein de confrères alors que la réalité des choses, c'est qu'on ne peut pas bien suivre un chantier si on habite trop loin. Donc soit on a un relais local d'un maître d'oeuvre local, soit on ne le fait pas du tout, mais le faire uniquement à distance de Paris, en région, ce serait mentir que de dire qu'on le ferait bien.

  • Speaker #0

    Quel est, pour vous, votre... Votre petite fierté, ce que vous avez le plus réussi dans ce projet ? S'il y avait un challenge que vous avez l'impression d'avoir relevé ?

  • Speaker #1

    Le fait que personne ne nous croit quand on dit que ce bâti n'existait pas. Il y a un truc de l'inclusion, de l'intégration de ce bâti qui a été réussi. Et qu'en ouvrant la porte, pour avoir été dîner chez eux avec leurs copains, tous sont venus nous voir en disant « quand on ouvre la porte, c'est sympa, c'est chaleureux, on s'y sent bien » .

  • Speaker #2

    c'est peut-être le meilleur compliment et peut-être aussi les extérieurs en fait bizarrement on est architecte d'intérieur mais on est vraiment aussi passionné d'extérieur et c'est vrai que pourtant ils ont vraiment un domaine qui est extraordinaire en termes d'extérieur mais en fait la végétation était trop loin toutes les zones de gravier faisaient qu'on n'avait pas envie de sortir même pour juste Cinq minutes parce qu'il y a un rayon de soleil. Le fait d'avoir vraiment ramené les terrasses près des endroits stratégiques où on avait des ouvertures, créer différentes zones de mobilier de jardin, que ce soit une table d'extérieur, un endroit où on prend son café. Et ramener du végétal près de la maison, ça a complètement changé la tronche de cette maison.

  • Speaker #1

    Un piège dans lequel les gens tombent souvent, c'est je veux faire une terrasse, alors je vais faire un rectangle devant ma porte-fenêtre. Et ensuite, il y a le jardin. En fait, ce grand rectangle fait un effet un peu estrade et on n'est jamais très bien. Nous, on fait plutôt des carrés dissociés, qui sont décrochés l'un de l'autre. On a un premier rectangle pour le coin repas, puis on va faire trois pas sur des traverses de bois et entre des massifs de graminées, et on accède à un autre carré qui est avec un calpinage, par exemple, de sol différent. Calpinage, tu vois, c'est le sens de pose des éléments. Donc on a une pose en chevron sur le coin repas, puis on a une pose à l'échelle. Là, je parle de briques, par exemple, pour le coin café. et il est caché derrière des graminées et des rosiers, et je n'ai pas un grand rectangle tout visible. Ça c'est une clé pour réussir Desjardins.

  • Speaker #0

    Vous êtes quand même multicascade parce que pour des archives d'intérieur vous avez géré l'extension comme vous le disiez, plus tout ce qui est extérieur.

  • Speaker #1

    Alors en fait pas tant que ça puisque on est très spécialisé quand même, on fait vraiment des résidences, du résidentiel pour le particulier. Alors qu'il y a des archives qui ont une amplitude d'intervention, qui vont faire une boutique, un resto et des bureaux. On ne fait pas de bureau, on rêve de faire un hôtel, appel à projet. Parce que l'hôtel a les mêmes codes que les résidentiels. Mais en revanche, dans une maison, on peut te parler assainissement, toiture, capucine, linteau, gros œufs, placo, isolation. On a une grosse expertise aussi sur les matériaux écolos, comment faire que ces rénovations ne pourrissent pas notre planète. Et donc on a des vrais sujets de ventilation, de qualité de l'air, de recyclage de l'eau. On a des vrais sujets techniques qu'on n'aborde pas là parce que ce n'est pas sexy. Et en fait, c'est fondamental. Et donc, on a une expertise là-dessus.

  • Speaker #0

    Et que vous avez mis en place,

  • Speaker #1

    il y a des projets comme ça ?

  • Speaker #0

    Comme quoi ? Tu peux nous dire ce que ça intéresse.

  • Speaker #1

    Par exemple, on récupère l'eau des toitures et on la met dans le réseau d'eau des toilettes des maisons ou du lave-linge et de la buanderie. Ça, on essaie de le faire le plus souvent possible. On chauffe les maisons anciennes avec des granulés de bois. On essaye de faire ce qu'on appelle des hérissons ventilés. C'est un mot mignon, mais en fait assez technique, qui est un lit de gravier et de gros cailloux sous les dalles, sous nos sols. qui permet de ventiler les maisons anciennes qui n'ont pas de caves, pas de vide sanitaire. Et donc les maisons sont humides. Tout le monde se plaint de ces remontées capillaires dans les murs dans les maisons anciennes, tout simplement parce qu'on a coulé des dalles en béton qui empêchent la maison de respirer. Et donc l'eau, elle finit par remonter dans les murs et ça cloque.

  • Speaker #2

    Et donc grâce à ça, on évite justement de refaire nos peintures, nos placots, tous les 7 ans au lieu de... Et ça, c'est quand même le grand drame de notre métier, c'est d'arriver dans des maisons et de foutre en l'air des choses qui ont été faites il n'y a pas si longtemps que ça. C'est compliqué pour nous, et pourtant c'est notre quotidien. Donc essayez en tout cas de faire du mieux qu'on peut pour l'avenir.

  • Speaker #0

    Très bien, c'est un vrai sujet, c'est un autre podcast.

  • Speaker #2

    Voilà.

  • Speaker #1

    Tout à fait. On peut en parler longtemps.

  • Speaker #0

    Sur la partie un peu outils, bonnes adresses, manières de travailler, les artisans, vous l'avez dit, ce ne sont pas forcément les mêmes artisans selon les projets.

  • Speaker #2

    Alors c'est en fait les équipes, disons pour les lots principaux que sont la peinture, la plomberie, l'électricité, les menuiseries. On a vraiment nos artisans fidèles et à qui on doit beaucoup. Mais par contre, se rajoute toujours en fonction du projet un artisan pour la marbrerie. La tapisserie, en fonction de chaque projet, on rajoute des artisans qui sont quand même plus ou moins toujours les mêmes, mais qu'on n'hésite pas à re-challenger aussi par région par exemple, parce que ça n'a pas forcément de sens de faire travailler notre marbreillé qui est en Ile-de-France, en Ardèche, parce qu'il y a des gens qui travaillent un peu partout et qui sont super, et il faut faire vivre aussi l'artisanat local, ça c'est important pour nous. tout en restant fidèles à nos artisans principaux.

  • Speaker #0

    Mais ça, c'est un temps de folie de pouvoir dégoter les bons artisans locaux, justement.

  • Speaker #1

    Un temps de dingue. On ne va pas se mentir, c'est un temps de dingue. Et on argumente ça quand les gens nous demandent pourquoi on ne fait pas 12 devis complémentaires. Parce qu'il n'y a pas 12 personnes équivalentes en termes de qualité, de technique et de communication. La communication sur un chantier, Hortense, c'est la clé d'un bon déroulé, et avec les artisans et avec les clients. Et ça, on a un tips à partager à nos confrères ou aux gens qui veulent se lancer eux-mêmes. Ne faites pas des boucles de mails pendant tout votre chantier pour informer d'une réunion de chantier qui est décalée, d'une info, d'une prise qui est décalée. Il y en a toujours un qui ne l'a pas lu ou il y en a un qui a fait pas répondre à tous et l'autre répond à tous. Donc les mails, typiquement, c'est un process qu'on a mis en place. On les a supprimés tout bonnement de tout notre process client. Il n'y a aucun mail dans notre projet, à part notre assistante au début du projet qui envoie le devis à signer. et encore, il est sur une plateforme électronique de signature. Ça, c'est un truc assez drastique qu'on a mis en place il y a plusieurs années, peut-être cinq ans, et qui marche très, très bien. On travaille uniquement avec des fils de discussion, des fils type WhatsApp, mais ce n'est pas WhatsApp. Le WhatsApp, on le garde pour le perso. On explique aux clients qu'ils vont penser à nous quand ils finissent leur boulot. Donc, à 20h le soir, s'ils écrivent sur WhatsApp, ils vont soit se censurer s'ils sont bien élevés, soit nous polluer s'ils sont mal élevés. Et donc, ça ne marche pas. Donc, on a un fil. en l'occurrence l'application Signal qui marche très bien, sur lesquelles on va avoir un fil de discussion avec eux et un autre fil en parallèle, en interne, avec notre chef de projet. On est 12 à l'agence, donc on a évidemment un fil par projet en interne.

  • Speaker #0

    Oui, j'allais dire, sur votre manière de travailler, sur votre méthode de travail, l'équipe, vous êtes 12, tu dis. Elles font quoi, les 10 autres personnes ?

  • Speaker #2

    Eh bien, en fait, on est trois associées déjà. Et ensuite, on a...

  • Speaker #0

    Et l'autre associée,

  • Speaker #1

    c'est Sylvain, qui est la branche technique maîtrise d'oeuvre de tous les gros chantiers normands. Manon et moi, on s'occupe de la conception de tous les projets, ou presque. Et Sylvain, il va prendre nos bébés quand ils sont dans le vexin. Donc 95-27, entre Rouen et Paris, on a un gros marché ici. Et dans ces cas-là, Sylvain prend toute la maîtrise d'œuvre en charge. Pour ce qui est de Paris ou la région, c'est plutôt les filles ici qui sont chefs de projet, qui ont les mêmes diplômes que nous, qui sont aussi archi, et qui vont suivre les projets en totalité.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et viennent compléter l'équipe Mathilde, qui s'occupe de toute la... toute la communication de l'agence, les réseaux sociaux, la relation presse, etc. Et puis, on a Marguerite aussi qui est essentielle à notre quotidien et qui s'occupe de tout l'administratif.

  • Speaker #1

    La compta, la centrale, les demandes de devis aux fournisseurs, la compta des chantiers. Il y a une partie qu'on appelle l'économie du bâtiment qui est une partie de la mission du maître d'oeuvre pendant un chantier, c'est de tenir ton budget. Voilà, pourtant si tu avais Tant de milliers d'euros dans ton budget, on a accepté des devis en plus, on en a mis en place.

  • Speaker #0

    J'avais 3 millions moi. Voilà,

  • Speaker #1

    j'espère. Trop bien. Et bien dans tes 3 millions, il y avait par exemple, tu as besoin de savoir à combien tu as facturé, combien il te reste à payer avant la fin de ton chantier. Et puis lui, il avait une TVA différente de l'autre, il y a un vrai compta de chantier. Il y a un métier spécialisé là-dedans pour les gros dossiers, mais nous, nos projets à nous, on le prend en charge dans notre mission. Et Marguerite est notre bras droit armé pour tenir tout ce compta sur tous ses projets.

  • Speaker #0

    Et vous, au quotidien, vous vous êtes gardé certaines missions précises ou vous faites encore de tout ?

  • Speaker #1

    La prospection, c'est nous. Le premier contact, le deuxième. Le premier, c'est avec Marguerite. Après, c'est nous. Et nous, ni Manon ni moi n'avons d'ordinateur, n'avons de bureau. Donc, on est nomades et on est en réunion sur cette joute d'âble comme on est aujourd'hui ensemble à discuter.

  • Speaker #2

    Toute la sainte journée.

  • Speaker #1

    Presque toute la sainte journée à recevoir les clients et à faire les choix stratégiques. Toujours avec nos équipes, elles sont toujours là. Ensuite, elles retournent au bureau pour dessiner. Elles ont ce talent d'être beaucoup plus formelles, beaucoup plus rigoureuses que nous. Compléter les talents, c'est fondamental pour gérer une boîte. Et nous, on a une vision stratégique, on a une vision de long terme, de veille des matériaux, de négociation avec nos artisans, négociation avec nos fournisseurs.

  • Speaker #2

    Et les réunions charnières de conception, de présentation budgétaire, des choix importants, un gros stress de chantier. en fait voilà on est quand même Extrêmement présentes de A à Z dans le projet. Ponctuellement, on s'alterne avec Amélie. Il y a notre chef de projet avec soit Amélie, soit moi. Et on alternance parce qu'on trouve ça chouette qu'ils aient aussi à chaque personnalité un avis différent. Et donc ça, c'est à la fin des projets. Les clients nous parlent beaucoup du binôme qu'on forme en termes de personnalité et de pourquoi ils sont venus à nous à certains moments du projet. C'est rigolo.

  • Speaker #0

    Vous êtes tout le temps d'accord ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est marrant. On est tout le temps d'accord, mais on va avoir des manières de l'aborder différente. On a des tempéraments évidemment différents. Donc, sur le projet, il y a souvent deux personnes en face de nous, dans les décideurs. Et parfois, la personne va m'appeler moi sur une phase où elle sent que c'est avec moi son référent. Et juste après, c'est un autre sujet, elle va switcher, elle va appeler Manon, parce qu'elle va se dire que c'est Manon la bonne personne avec qui elle a envie de partager ça. Ça, c'est une richesse. On est trois associés avec des persos différentes, mais en revanche, ça fait 15 ans qu'on se connaît avec Manon. On est, je ne sais pas comment dire, mais dans un pacifisme qui nous étonne encore chaque jour. On a une complicité dingue et on est fondamentalement d'accord tout le temps.

  • Speaker #2

    Et ça, c'est un autre conseil, je pense, qu'on donnerait. C'est que moi, je n'aurais pas créé cette agence toute seule, c'est sûr. Vraiment, le binôme qu'on forme avec Amélie, il est pour moi essentiel. Et une autre chose qui est essentielle, c'est vraiment l'équipe qui nous entoure dans le quotidien. Je pense que ce qu'on a réussi vraiment dans notre développement et dans notre histoire d'agence, c'est de s'être entouré dès le premier jour, avant même de se payer pendant des années. On a préféré payer Marguerite, notre assistante, la première chef de projet qui est arrivée, puis la deuxième. En fait, on a vite compris que ça nous permettrait aussi de créer une structure et en fait, ça nous a autant amusé que de faire notre... Notre métier en soi, c'est de monter une agence avec des gens, avec les process qui accompagnent notre travail.

  • Speaker #1

    Et pourquoi tout ça ? Parce qu'on a un métier qui est très souvent pas rentable. On a beaucoup de confrères qui n'aiment pas leur vie. Et nous, on avait besoin, un, de gagner notre vie et deux, d'avoir un vrai temps pour nos familles. On a Manon et moi, chacune le bonheur d'avoir trois enfants. Et les enfants, ils ont besoin de leur maman et de leurs parents. et donc à 18h On n'est plus archi. On est parfois de nouveau à 22h30. Mais en tout cas, il y a un moment sanctuarisé dans notre agenda. Le petit déjeuner et le dîner avec nos enfants, c'est sanctuarisé. Et dans un métier comme le nôtre, c'est en fait assez rare, mais c'était primordial. Et pour ça, il faut de la méthode, des process. C'est obligatoire. Et le métier d'architecte est un métier d'artiste, de gens en formation au Beaux-Arts. Pour ma part, je suis aussi ingénieure en bâtiment, donc j'ai d'abord une formation assez scientifique. Et Manon, elle est fille d'entrepreneur, donc on n'est pas là pour être dans le flou tout le temps. On a vraiment toutes les deux cette fibre de l'organisation. Et c'est un truc qui manque à notre profession. Et heureusement, il y en a plein qui sont comme nous, qui sont structurés, ce qui fait qu'on peut vivre de ce métier et faire vivre des gens, puisqu'on est douze et donc on est douze à vivre sur cette chouette histoire.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu appelles structurer, justement ? Tu dis, c'est tout un process.

  • Speaker #1

    Quel type de process ? Un prospect qui appelle, il passe par Marguerite, il doit remplir un formulaire. Ce formulaire va générer une fiche client dans un CRM. Tu vois, on a des process comme ça. Il y a toutes des étapes. Le artisan ne peut pas nous envoyer une facture comme ça par n'importe qui. Il doit passer par telle personne qui va le valider, qui va l'entrer dans un tableau Excel, qui va être partagé au client par tel canal. C'est ça qu'on appelle les process. On va se réunir tous les six mois pour améliorer nos documents. On a des templates de documents pour chaque présentation. Par exemple, on a ce qu'on appelle des fiches d'arbres décisionnels pour expliquer au client comment va se passer une telle ou telle phase. La phase choix des luminaires, on a récemment conçu une fiche d'arbres décisionnels où tu comprends, tiens, là, est-ce que c'est moi qui vais choisir ? Non, c'est vous. Ok, une fois que c'est vous qui avez choisi, est-ce que c'est moi qui achète ? Est-ce que c'est moi qui commande ? Et on montre tous les chemins possibles. On essaie de faire des outils pédagogiques pour un projet qui... On engage tellement d'argent pour les clients et tellement d'engagement émotionnel parce qu'il s'agit de ton nid, il s'agit d'une maison de famille, il s'agit de ta maison dans laquelle tu te reconstruis après une séparation. On ne peut pas déconner. Il faut que ce soit un peu carré parce qu'il y a beaucoup trop d'enjeux pour plein de sujets. Et quand on a réussi ça, quelle aventure ! C'est génial, on fait du beau, on améliore le vivre ensemble et on passe six mois avec nos clients à se voir toutes les semaines. What else ?

  • Speaker #0

    Sachant que vous avez plusieurs chantiers en même temps ?

  • Speaker #2

    On a plusieurs sentiers, et puis on a aussi plusieurs manières de travailler avec les gens. C'est-à-dire qu'on a des chantiers en mission complète, des projets en mission complète. Donc vraiment, on s'occupe de toute la phase conception, chiffrage, suivi de travaux, jusqu'à aménager, ranger les placards avec eux, parce qu'on adore, on est extrêmement fidèles à nos clients jusqu'au bout. On a les projets en mission qu'on suit qu'en mission d'études parce que justement les chantiers sont trop loin. Et donc comme ce qu'on me disait tout à l'heure, un chantier qui réussit, c'est un chantier qui a maximum une demi-heure. Et puis il y a aussi, on fait énormément, Amélie et moi, des missions de conseil. Juste des gens qui n'ont pas forcément les moyens de se payer une mission globale. On trouve dommage, on a quand même... millions de choses à dire et on trouve dommage de ne pas pouvoir rendre service à ces personnes-là. Et donc on essaye d'attribuer une partie de notre agenda pour recevoir des gens qui viennent juste...

  • Speaker #1

    Une heure ou deux, le temps passé, et on va utiliser la matériothèque ou juste faire des croquis. On a cette chance de savoir, Manon et moi, très bien voir dans l'espace et donc faire des perspectives à la main. relevée pour juste ton appartement que tu viens d'acheter hors tendance et tu voudrais savoir si tu peux agencer comment caler une buanderie avec mon budget de 3 millions, n'oublie pas ton budget sans fond voilà et dans lequel on va te donner des astuces tu vas repartir avec des livrables très concret de croquis réalisables avec des scénarios ou des références de carrelage ou de tissus et des noms d'artisans qu'on partage évidemment pas à tout le monde mais aux gens qui viennent chez nous même juste pour une heure

  • Speaker #0

    Donc ça c'est payé à l'heure, sinon vous êtes payé quoi ? Au forfait ou au mètre carré ? Pourcentage.

  • Speaker #1

    Comme nos confrères, en fait ça pourrait être inquiétant de se dire plus je dépense, plus mon archi est payé. En fait c'est la meilleure solution qui a été trouvée par le Conseil de l'Ordre, des architectes mais aussi des décorateurs. et de la profession, c'est que c'est vraiment le plus simple. Parce que si en cours de chantier, tu te dis « Ah ben finalement, vous pouvez m'aider à dessiner ma terrasse ou mon dressing » et qui n'était pas prévu, tu ne vas pas renvoyer un devis en disant « Je vous avais fait un forfait, je vous refais un forfait pour la terrasse, c'est très mal venu, très gênant, pas pratique, pas fluide. » Le pourcentage, très bien, je te dessine ta terrasse et donc je prends un pourcentage sur ta maison, mais aussi sur ta terrasse, tu as une vision des frais, tu sais que ça va te coûter un peu plus que si tu l'avais fait sans nous, mais tu gagnes tellement en temps que le temps c'est de l'argent que ça revient souvent, c'est plutôt rentable de prendre un archi

  • Speaker #0

    Manon, juste toi, t'as fait quoi ? Moi,

  • Speaker #2

    après le bac, j'ai été faire déjà une prépa d'art appliqué, j'ai fait Péniguen pendant un an. Ensuite, j'ai préparé plein de concours et j'ai atterri à l'école Camondo, où j'ai retrouvé Amélie en première année à Camondo et j'ai fait cinq ans là-bas.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que vous vous connaissez depuis 15 ans.

  • Speaker #1

    Exactement, on a fait cette chouette école qui est Camondo. C'était beaucoup de joie parce que c'est très conceptuel et en même temps très concret. C'est vraiment une super école.

  • Speaker #0

    Juste dernière question pour terminer. Vous avez quand même un univers qui est fort. On l'a vu aussi un peu en déambulant dans cette maison. Comment vous vous inspirez ? Qu'est-ce qui vous plaît ? Comment votre regard travaille, évolue ?

  • Speaker #1

    Par exemple, on revient de trois jours à Anvers. On va dans les Flandres. On a de la chance d'avoir plein de contacts, plein de familles. On se promène, on baroude et on est... On va chercher l'inspiration, évidemment, dans le monde de la déco, mais c'est aussi un monde très snob. Et donc, les paris des co-offs, etc., on n'y trouve pas du tout notre compte. Tu vois, c'est trop dans le matuju et dans la mondanité. Nous, on aime aller voir un fournisseur dans un dépôt en Belgique qui sort des spots, aller voir des fabricants de moquettes à l'autre bout de la France, aller voir Normandie Céramique et aller voir leur usine,

  • Speaker #2

    visiter et comprendre aussi comment ils... Comment il façonne les choses, comment il... Je veux dire, parler à un marbrillier qui va nous expliquer comment il travaille son marbre et qu'est-ce qu'il est capable de faire, ça nous inspire énormément sur ce qu'on peut proposer à nos clients.

  • Speaker #1

    Exactement, souvent c'est la façon ou l'artisanat qui nous guide sur des motifs. Et comme je le disais, on ne comprend pas de toute façon pourquoi les marques organisent des cocktails à 19h pour présenter leur collection. On est en 2025, les gens ont une vie privée et c'est fou que ce soit encore proposé. Donc soit c'est fait pour exclure les femmes, soit je ne sais pas pourquoi on fait toujours ça le soir, mais ça tue les vies de famille et donc on ne va pas dans ces lieux-là et on s'inspire dans le concret, un vieux sol dans un hall de Paris. Je pense qu'on a 500 photos dans nos téléphones et toi aussi sûrement. Qu'est-ce que c'est beau, ce qui existe déjà et ce qui a été fait par les anciens et on vient repartir d'un motif du hall d'entrée pour décliner sur les rideaux. Voilà.

  • Speaker #0

    C'est le mot de la fin. génial et bien merci beaucoup d'avoir partagé tout ça avec nous tous avec tous les auditeurs de Décodeur je vais mettre des photos évidemment sur je suis sûre que pendant l'écoute il y en aura qui il y a des auditeurs qui seront allés voir merci beaucoup de nous avoir partagé tout ça les filles merci ciao bye Décodeur c'est terminé pour aujourd'hui merci beaucoup d'avoir écouté en entier Si vous avez aimé, n'oubliez surtout pas de vous abonner au podcast pour ne pas rater les prochains épisodes et retrouver tous ceux qui ont déjà été enregistrés. N'hésitez pas non plus à le partager en l'envoyant à vos proches qui pourraient être intéressés ou en story Instagram. D'ailleurs, on peut se retrouver sur le compte Décodeur où je poste très régulièrement. Et si jamais vous avez 15 secondes, n'oubliez pas de laisser 5 étoiles ou un avis. C'est juste sous la liste des épisodes. Non seulement ça me fait très plaisir, évidemment, mais dans la jungle des podcasts, plus on a de notes, plus on se fait remarquer, ce qui est très important pour moi. Voilà, merci beaucoup et à très bientôt alors, ici ou ailleurs.

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Description

Décoration, design, création, savoir-faire, ces mots vous parlent ? Alors vous êtes au bon endroit, bienvenue dans DECODEUR, le podcast sur celles et ceux qui font la déco aujourd'hui.


Dans ARCHI COOL, un archi (cool ah ah) partage sa manière de travailler concrètement au quotidien, ses conseils, ses bonnes adresses bref sa vision et son savoir faire pour inspirer autant les pros que les fans de déco.

Ici on va parler plans, matériaux, couleurs, aménagement, budget, rénovation, peinture, sols, artisans, et bien sûr déco.

Et on inaugure ce format avec Amélie Collard et Manon Piat les fondatrices de Terre Grise, un cabinet d’architecture d’intérieur dont j’aime bcp l’univers et le travail (et vous aussi puisque vous êtes très nombreux à m’avoir suggéré un épisode avec elles !). Le projet décrypté ? La rénovation d'une maison en Normandie. Le besoin de leurs clients était de relier 2 bâtisses, dans l'idée d'une "petite" maison pour eux la semaine et une maison 2 fois plus grande quand tous les enfants et petits-enfants débarquent pour les week-end ou les vacances. Terre Grise a donc créé une extension et repensé toute la circulation, en apportant leur touche évidemment...

Un très beau projet qu'elles nous racontent dans le podcast et dont vous pourrez découvrir les photos sur le compte Instagram de DECODEUR.

Bonne écoute !


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Merci beaucoup !   

Hortense Leluc, journaliste déco et fondatrice de DECODEUR  


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Archicool, une nouvelle émission de Décodeur, le podcast sur celles et ceux qui font la déco aujourd'hui. Je m'appelle Hortense Leluc, je suis journaliste déco et dans Décodeur, si vous suivez ce podcast qui existe depuis 5 ans déjà, je rencontre des pros de la déco, du design et du lifestyle, des marques, des entrepreneurs, des créatifs qui nous racontent leur parcours, leur savoir-faire, leurs inspirations. Ce sont des interviews comme des portraits, à la fois intimes et très complètes. Il y a aussi d'autres émissions. Si vous voulez, Décodeur, c'est comme le nom d'une radio et en découlent plusieurs émissions. Le Club, avec une bande de chroniqueuses, stylée, dans lequel une personnalité qui n'est pas forcément du monde de la déco nous fait visiter sa maison. Ding Dong, 10 questions à un expert. Sans compter tous les épisodes spéciaux consacrés à des sujets précis, des événements ou des tendances. Mais il manquait un format, celui dans lequel des architectes d'intérieur, l'un des métiers piliers dans notre milieu, partageraient leur manière de travailler, leur quotidien, leur univers, leurs conseils, et plus concrètement, leurs projets, voire un projet. Avec Archicool, on va donc décrypter un projet du sol au plafond avec un archi-cool, mais aussi archi-sérieux pour faire le plein de tips et d'inspiration pour vos chantiers si vous êtes un pro de la déco. ou pour chez vous si vous êtes fan de déco. Si ce podcast vous plaît, n'hésitez surtout pas à vous abonner pour ne pas rater les prochains épisodes. Juste en Ausha droite, sur votre plateforme d'écoute, il faut juste cliquer sur suivre. N'oubliez pas de le faire. On peut aussi se retrouver sur Instagram. Pendant que vous écoutez, vous pourrez notamment voir les photos du projet dont on est en train de parler. Ou alors, n'hésitez surtout pas à partager cet épisode en story pour le faire connaître. Ou enfin, à m'écrire. Bref, c'est toujours un plaisir. plaisir de voir que le podcast vit bien au-delà de nos oreillettes. Allez, c'est parti ! Bonjour à tous, aujourd'hui j'inaugure ce format avec Amélie Collard et Manon Pia, les fondatrices de Terre Grise, un cabinet d'architecture d'intérieur dont j'aime beaucoup l'univers et le travail, et vous aussi puisque vous êtes très nombreux à m'avoir suggéré un épisode avec elles. Donc, elles sont là, bonjour les filles ! Bonjour. Et elles vont nous parler de la rénovation d'une maison en Normandie, ou devrais-je dire de deux maisons, puisque le brief de leurs clients était de relier deux bâtisses, ce qui permettait d'avoir une maison pour eux et une maison deux fois plus grande quand tous les enfants et petits-enfants débarquent. Terre Grise a donc créé cette extension et repensé toute la circulation en apportant leurs touches, évidemment, et plein d'autres choses. Mais assez parlé, justement, je vais leur donner la parole. Donc, je viens de vous dire bonjour, mais je dois aussi vous dire joyeux anniversaire.

  • Speaker #1

    Merci. En effet, on a 10 ans.

  • Speaker #0

    10 ans. Donc, attends, on est en 2025, donc 2015. Vous avez créé l'agence en 2015.

  • Speaker #2

    Absolument.

  • Speaker #0

    Bon, bravo. On va revenir sur tout le fonctionnement de l'agence plutôt vers la fin de l'épisode. On va commencer par le projet, la base du projet. Quel était, je viens de le dire en quelques mots, le brief ? Est-ce qu'on dit le brief d'ailleurs ? Le brief des clients ?

  • Speaker #1

    On utilise le même terme, on utilise aussi le cahier des charges ou la liste des besoins. Qu'on différencie du terme solution, les gens viennent souvent avec des idées déjà, et on les recentre sur, ok, vous avez besoin de quoi, avant de parler de vos idées. Et là, leur besoin c'était, tu l'as très bien résumé, de vivre mieux avec ces deux bâtisses qui étaient là, c'est une vieille maison de famille, comment on peut utiliser tous les espaces, mais comment on peut aussi se sentir bien et être bien chez soi, que ce soit chaleureux quand on n'est que deux.

  • Speaker #0

    Donc eux, ils habitent là à l'année ?

  • Speaker #1

    C'est un peu du moitié-moitié. C'est des tout jeunes grands-parents, donc ils bossent encore à Paris, mais ils ont la flexibilité d'être beaucoup en Normandie. Donc c'est vraiment moitié-moitié avec leur appart parisien.

  • Speaker #0

    Donc eux, ils sont venus vous voir en vous demandant quoi, concrètement ?

  • Speaker #1

    On a une grande maison de famille, dans laquelle on est bien quand on est très nombreux, même si on doit passer par le jardin pour aller se coucher, donc ce n'est pas hyper confort. On aimerait bien habiter plus souvent là, que ce soit plus confortable, parce qu'aujourd'hui, c'est la vieille cuisine de la belle-mère. Mais comment on fait pour agrandir cette bâtisse sans que ce soit trop en rupture et que ce soit là comme si ça l'avait toujours été ?

  • Speaker #0

    Ok, donc à partir de là, comment vous avez travaillé ?

  • Speaker #2

    Alors en fait, ils sont arrivés avec l'envie juste au début de nous missionner pour une mission de conseil, parce qu'ils avaient interrogé là-bas un confrère local, et ils voulaient valider les idées du confrère. Et elle surtout est arrivée hyper convaincue parce qu'elle nous avait connus sur les réseaux. Et lui, en gros, beaucoup plus sceptique, « Qu'est-ce que tu viens de mettre dans les pattes ? On n'a pas besoin de ça. » Et donc, ils sont arrivés avec ce cahier des charges, les photos, les plans. Et nous, on a tout de suite regardé ce qui avait été proposé et au regard du cahier des charges et justement, nous, avec notre spécialité de travailler pour les tribus. Il y a très vite des choses qui nous sont semblées incohérentes. Et donc, on est venu mettre là notre grain de sel en proposant trois plans très différents de ce que pouvaient être ces bâtisses, ces anciennes bâtisses et cette nouvelle bâtisse qui allait réunir tout ce groupe d'habitation. Et donc, on est venu leur proposer des esquisses de plans avec trois scénarios très différents.

  • Speaker #0

    Donc vous avez dit non, le plan, vous avez réuni de là ?

  • Speaker #1

    Vite, on leur a dit, on a mis les pieds dans le plat en rigolant, en disant c'est super, il y a plein de trucs chouettes, évidemment on est positif. Mais déjà, on ne rentre pas au bon endroit dans votre maison. Ah bon ? On rentre là depuis trois générations. Et donc on a commencé à restructurer l'entrée. Comment on circule, où est-ce qu'on rentre ? Et puis ensuite, on leur a dit qu'on ne cuisinait pas au bon endroit non plus dans cette maison. Ah bon ? Pourquoi ? Le soleil du matin, il est où ? Et c'est comment ? Et donc il y avait un travail aussi de déstructurer, de déconstruire tout ce qu'ils avaient comme schéma sur lequel ils n'avaient pas imaginé bouger. Tu vois, une maison de famille, il y a tellement d'histoires qu'on a toujours coupé le rôti ici, pourquoi ce serait autrement ? On va la rénover cette cuisine évidemment. Et nous on est venus en disruption totale, il y a un peu de temps de digestion, mais après les gens trouvent ça génial parce qu'il y a un truc de « ok, on va se l'approprier vraiment cette maison de famille » .

  • Speaker #2

    C'est l'intérêt de ce regard neuf qu'on apporte nous, c'est-à-dire d'arriver et de ne pas justement avoir tout l'héritage familial et les habitudes, et donc de venir déconstruire ça pour mieux construire la future histoire familiale, en l'occurrence. Eux, de cette famille recomposée, etc. Et les nouveaux arrivants, et voilà.

  • Speaker #0

    Et alors, tu parles d'une entrée, mais alors tu parles de... Il y avait combien de maisons, à la base ? À quoi ressemblait le plan initial ?

  • Speaker #1

    C'était deux grandes bâtisses qui étaient elles-mêmes déjà des bâtisses recomposées. En fait, c'est un vieux bâti normand du bocage. Et donc, les deux bâtisses qui étaient en L, positionnées en L, en perpendiculaire, elles-mêmes étaient déjà des petites additions de morceaux de maison. Les auditeurs pourront regarder les images sur les réseaux. C'est amusant. Il y a des morceaux en colombage, des morceaux en briques, des morceaux en pierre. Et nous, la première question qu'on s'est posée, c'est quand on arrive souvent en voiture, qu'est-ce qu'on voit ? Où est-ce qu'on a envie d'entrer ? Pour ne pas que les invités rentrent par la cuisine, par le salon. En fait, ça, ça se décide. En architecture, on décide d'où est-ce que les gens ont envie de venir. Et c'est ça qu'on a repensé. On a créé une porte, on a créé un préau pour acter que c'était ici, et une lecture architecturale de l'extérieur de la façade. qui est fondamentale. Et une fois que les gens rentrent au bon endroit, on a déjà beaucoup gagné sur la circulation et l'ergonomie.

  • Speaker #0

    Comment vous avez travaillé ? Comment on travaille ? J'imagine que chaque archi a sa méthode. Vous présentez des... Vous retravaillez les plans et vous retravaillez tout du sol au plafond et après, vous présentez tout d'un coup à votre client ?

  • Speaker #2

    Alors nous, après cette mission de conseil, quand ils sont venus là et ils sont sortis a priori conquis...

  • Speaker #0

    Vous avez su qu'ils étaient conquis tout de suite ?

  • Speaker #2

    Oui, on l'a su tout de suite. Lui est arrivé vraiment au forceps. Il est sorti bluffé. Et il a eu du coup envie de continuer la mission avec nous. Et donc, qu'est-ce qui se passe juste après ça ? Une fois qu'on s'est mis d'accord sur le plan idéal pour cette famille-là. parce qu'en fait, il y aurait eu une autre famille dans cette maison, ça aurait été certainement un autre plan. En tout cas, pour cette famille-là, une fois qu'on s'était mis d'accord sur le plan, là, nous, on rentre directement dans la direction artistique. C'est vraiment la première chose qu'on fait. Ça veut dire quoi ? D'abord, il y a notre notice économique. Une fois qu'on se met d'accord sur le plan, là, très vite, on fait une première phase un peu pas marrante, qui est qu'on se plonge dans un budget, très grosse masse, mais quand même, on leur sort une notice économique qui va leur permettre... de comprendre à peu près dans la globalité combien va leur coûter ce projet.

  • Speaker #1

    Et ça, en fait, c'est nous qui le valions. On ne consulte personne, mais on va déjà dire en fait, ce qu'on n'aime pas sur un projet et ce qu'on dit souvent des architectes, c'est votre chantier va être plus long que prévu, va coûter plus cher que prévu. Ça n'est pas vrai. C'est juste que le prévu n'est pas bien pensé. Nous, on fait un stop dès la première esquisse. Après ce premier conseil, cette première réunion, on dit OK, vous aviez évoqué 304 budgets au démarrage, mais là, si on acte cette esquisse... Nous, avec notre expertise, on peut vous dire qu'on est plutôt à 450. Et c'est OK ou c'est pas OK ? Si c'est pas OK, on va resizer le projet. On ne va peut-être pas faire l'extension comme ça, comme ça. En fait, on ne veut pas faire rêver les gens pour rien. Donc, avant de rentrer dans la conception, on se remet d'accord, on resize, on recappe un peu.

  • Speaker #2

    Il faut revoir un peu le plan initial en se disant, OK, en fait, on avait vu ce plan-là, peut-être que toute cette aile-là, on la laisse pour une V2, pour un temps... Voilà, ça sera fait dans le temps et ce n'est pas très grave. Il vaut mieux faire les choses, en tout cas nous quand on fait les choses, on veut qu'elles soient bien faites. Une fois qu'on s'est mis d'accord sur cette enveloppe globale, là on part sur la conception et la direction artistique. Et au même titre que la première réunion de conseil sur des plans différents, on va leur présenter en général deux ou trois directions artistiques très différentes.

  • Speaker #1

    Ce ne sont pas des moodboards, chacun travaille différemment. On ne travaille pas avec des moodboards ou des images d'inspiration, jamais. Nipin Tharest, on arrive directement avec la conception de la pièce de vie, souvent on commence par celle-là, dans trois directions différentes. Donc soit l'esquisse numéro A, la direction artistique numéro A, c'est, je dis n'importe quoi, une ambiance très colorée, mais avec un îlot central très monolithique, très minéral. Voilà, direction artistique numéro 2, on a fait un truc très floral, très végétal. L'îlot est un établi chiné, en revanche, on a un plafond noir qui va être un peu structurant. Et tout de suite, les gens réagissent. Ah ouais, c'est marrant ! La DA2, elle me bouscule et en même temps, elle me parle parce que ça règle mon problème de cosy de cette pièce. Mais j'aime bien dans la DA1 que vous ayez mis les colonnes en bois juste avant le passage au salon. Je trouve que c'est une belle transition. Et on va construire comme ça, pièce après pièce. Mais dans cette direction artistique, ce n'est pas un mood board avec des idées. Il y a déjà tout. Il y a déjà l'endroit où elle applique. Il y a déjà l'endroit où elle est viée. Comment on circule ? On va faire en même temps l'ergonomie et la direction artistique. Dans la DA1, le lave-vaisselle est en hauteur. Et voilà pourquoi c'est chouette. parce que là, quand tu l'ouvres, ça ne gêne pas le passage au salon. La DA2, on a plutôt mis un lave-vaisselle dans l'îlot parce que tu vois, c'est confortable quand la table des enfants est débarrassée, blablabla. Donc on parle constamment en parallèle des deux. On ne fait pas d'abord l'ergonomie, puis l'esthétique doit subir un peu. Et on ne fait pas d'abord le mood board, ça va être une ambiance baléare. Et après, tu te retrouves coincé avec un lave-vaisselle pas pratique. C'est fondamental de jamais lâcher les deux, jamais.

  • Speaker #0

    Donc c'est très précis et c'est comme ça, tu dis, que vous dévez votre budget ?

  • Speaker #1

    Oui. Parce qu'en fait, on a capé, comme on t'a dit très en amont, le fait que c'était OK pour les clients, que nous, on estimait ça avec une grosse enveloppe. C'est un peu goujat de dire ça, mais en fait, on cale cette enveloppe à 10 K auprès. Donc, c'est quand même beaucoup d'argent. C'est quand même assez flou. Mais c'est suffisamment précis pour que la direction artistique ne fasse pas envoler ce budget. On l'a déjà capé avant.

  • Speaker #0

    Et vous l'avez tenu, ce budget ? Ou est-ce qu'on va en reparler après ? Est-ce qu'on va défiler, déambuler ? pièce par pièce. Vous l'avez tenu ou il a changé au fur et à mesure, justement, peut-être des nouvelles idées qui sont venues ? Avec vous, ça n'arrive pas, les nouvelles idées.

  • Speaker #1

    Alors, tu as raison. Si on prend le temps de l'étude et qu'on finalise l'étude avant le chantier, ça ne dérape pas. Dans ce projet, on avait une deadline qui était que la fille de ce couple se marie. Et donc, on a démarré le chantier avant même d'avoir fini la conception. Donc, ce n'est pas un super exemple. qui pourrait être référence pour nous, du budget parfaitement suivi. On a priorisé le timing, ce qui était, je continue de penser, une bonne idée. Et donc, ils ont pu se marier dans cette chouette maison. Mais le budget s'est fait au fur et à mesure de l'eau, ce qui n'est pas le meilleur process.

  • Speaker #2

    Ce qui n'est pas le plus rassurant. En l'occurrence, ce budget, il ne s'est pas tant envolé que ça. C'est plutôt qu'eux, ils étaient un peu toujours stressés parce que les enveloppes budgétaires arrivaient petit à petit. Or, nous, on aime vraiment que les enveloppes budgétaires... soit toute reçue pour présenter un budget et pour ensuite le maintenir. Nous, c'est très important. La dernière chose que je voudrais juste rajouter sur cette conception, c'est que nous, ce qui nous tient à cœur dans les conceptions de projet et dans le déroulé du projet, c'est de co-construire le projet avec les clients. Donc, quand on présente une direction artistique, quand on présente un budget, quand on fait des choix, des réajustements, etc., on est en permanence en train de questionner nos clients, de voir comment ils réagissent. Et nous, on dessine le projet pour une famille très précisément. Et donc, c'est très, très important de s'adapter à leurs réactions, leurs envies, etc. On n'est jamais obtus sur nos décisions.

  • Speaker #1

    Et rien de pire que le snobisme d'un archi qui refuserait, tu vois, le meuble de famille, la commode, qui n'est peut-être pas la plus jolie du siècle et qui va soi-disant gâcher son shooting. C'est atroce, ce genre de phrase. Tu l'adores, ta commode. Hortense, oui, elle est un peu cuculée. C'est OK, en fait. Le plus important, c'est que toi, tu sois contente que la commode de ta grand-mère soit dans cette entrée. Et on fera avec. Et surtout, ce n'est pas grave. Et ça, il y a un vrai truc du snobisme, de la prescription du mobilier aussi. On en parlera après. Mais nous, on aime vivre avec vos contraintes, en fait.

  • Speaker #2

    C'est ce qui donne vraiment de l'âme au projet essentiellement.

  • Speaker #0

    Oui. Tu dis que vous n'avez pas présenté de mood board. Alors, qu'est-ce que vous leur avez présenté ? Comment s'est passée la première réunion ?

  • Speaker #1

    C'est une 3D. La direction artistique, en fait, c'est une 3D en volume de ta pièce. Et donc, tu vois en volume ta pièce dans la direction artistique A, avec ce que je t'évoquais, selon les ambiances. Et c'est vraiment des images modélisées en perspective de ta pièce, directement avec les matières appliquées.

  • Speaker #0

    Les matières, les couleurs et déjà d'une sélection de mobilier, d'ambiance. Donc pour vous, c'est un travail énorme si tu proposes trois ambiances et qu'en fait, ils n'aiment rien.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas si énorme que ça parce qu'on va vite, mais on ne fait que pièce par pièce. Parce qu'en effet, si on voit tout de suite que l'ambiance minérale et beige, ce n'est pas leur trip, on ne va pas le décalquer sur toutes les pièces de la maison. Donc là où tu as raison, c'est que les premières pièces, c'est trois ambiances. Et ensuite, plus on avance dans le projet, à la fin, les pièces annexes, les chambres. Les salles de bain, très souvent, on fait un one-shot. On présente une DA, qui est une déclinaison du reste de la maison, et très souvent c'est de l'ajustement, on n'en présente pas trois.

  • Speaker #0

    Donc tout le monde est d'accord. Alors après, qu'est-ce qui se passe ? Comment on passe à l'action ? Combien de temps ont duré les travaux ? Comment vous vous êtes mis au travail ? Vous avez des entrepreneurs sur place, des artisans ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #2

    Alors oui, on est entouré de notre team d'entrepreneurs qu'on a mis vraiment du temps à trouver. On a vraiment mis dix années à petit à petit s'entourer des bonnes personnes pour tous les lots, pour tous les... Toutes les petites spécificités du chantier. En tout cas, l'important pour nous, dans notre quotidien, c'est de travailler avec des gens qui sont suffisamment fidèles pour continuer d'un chantier à un autre. Et nous, ça c'est un point vraiment essentiel pour nous. Et donc ici, c'est des artisans qui ont travaillé, qui se sont occupés de la rénovation globale. Et évidemment, on a dû s'entourer, pour certaines spécificités ici, d'artisans supplémentaires avec qui ça s'est très bien passé.

  • Speaker #0

    J'ai oublié de vous demander, tout à l'heure quand vous parliez de la DA, vous, vous avez votre propre DA un peu terre grise, vous avez quand même une identité qui est assez forte. Dans quelle mesure vous infusez ce style-là dans ce projet ou dans vos projets, même dans l'absolu ?

  • Speaker #1

    Alors tu as raison, on a un style, comme tu dis, la patte des architectes, chaque agence infuse son goût. Nous, c'est principalement une ambiance colorée et des matériaux assez bruts, assez nobles. on est spécialisé du bâti ancien, donc on retrouve quand même souvent de la terre cuite, des tomates, des tuiles, des briques. Là, dans ce projet, c'était particulièrement à notre image puisque c'est une grande maison, une maison ancienne, une maison en Normandie, ça coche beaucoup de cases de notre univers. Mais ce qui est sûr, c'est que les gens viennent déjà nous voir quand ils aiment notre univers, donc c'est plus facile d'infuser. Et par exemple, dans ce projet-là, ils étaient à un moment du chantier « Ok, en fait, les filles, tout ce qu'on a voulu modifier de vos conseils, on le regrette, donc maintenant, on vous écoute. » Vous avez de la parole d'évangile, tout ce que vous dites, on va le faire. Donc c'est amusant aussi, c'est que plus le temps passe au cœur même d'un projet, plus les gens ne nous écoutent pas aveuglément du tout, parce qu'en fait, c'est une co-construction.

  • Speaker #2

    Ce qui est rigolo avec ces clients, c'est qu'environ aux deux tiers du projet, ils nous ont confié leur appartement parisien. Pareil, là, ils nous ont dit, c'est marrant, parce que les petites erreurs qu'on aurait pu faire sur la grande maison, cette fois-ci, de toute façon, on n'a pas la bande passante, mais on va vous donner carte blanche sur ce projet. Et donc, on a fait un deuxième projet parallèle avec eux, très, très coloré aussi.

  • Speaker #0

    Qui ressemblait un peu au même...

  • Speaker #2

    Rien à voir.

  • Speaker #0

    Rien à voir du tout.

  • Speaker #2

    Beaucoup plus citadin, beaucoup plus très joyeux aussi. Oui.

  • Speaker #0

    Combien de temps ont duré les travaux, le chantier ?

  • Speaker #1

    Alors, entre 8 et 10 mois. Ça dépend de ce qu'on compte dedans. Nous, on trouve qu'un chantier s'arrête quand les rideaux sont accrochés et le... les patères, les petites pierres.

  • Speaker #0

    Non, parce que ça, vous ne gérez pas.

  • Speaker #1

    Les butées de porte, exactement. Parce que tu as beau avoir fini ton chantier, quand tu ouvres les portes, tu as éclaté la peinture avec la poignée parce que tu n'as pas mis la butée. En fait, tu as tout gâché. Nous, on livre un chantier quand, si tu retournes la maison, il n'y a rien qui tombe. Après, tout ce qui tomberait, c'est-à-dire le mobilier, le canapé, le tapis, les chaises, c'est une autre prestation. qu'on fait à la demande des clients, mais pas systématiquement.

  • Speaker #0

    alors on va passer, on va rentrer emmenez-nous dans la maison donc tu parlais de l'entrée que vous avez déplacée par exemple, pourquoi ? qu'est-ce que vous avez fait ?

  • Speaker #2

    alors en fait cette entrée on l'a déplacée parce que quand on arrivait sur le terrain de cette grande bâtisse qui était somptueuse d'ailleurs parce qu'il y avait une mare devant cette maison on devait contourner on voyait pas la porte d'entrée tout simplement donc en fait j'arrive, je suis bah nous basiquement quand on a été visiter cette maison la première fois on arrive, on se gare et là on est à merde je rentre à droite, je suis à gauche et donc je me souviens qu'Amélie était partie sur la droite, moi plutôt sur la gauche pour essayer de capter à l'intérieur des fenêtres où étaient les clients ça c'est une circulation ratée et je me souviens encore ça doit être clair,

  • Speaker #1

    avec un pot de fleurs, avec une appli mais comment une grande maison ne peut pas avoir en fait il y avait une porte d'entrée mais elle n'était pas visible quand t'arrives, ça c'est essentiel quand tu arrives dans ton terrain, dans ton jardin, les invités arrivent ... de voir la porte. Et donc, on a commencé par la mettre sur une autre façade pour la voir de loin quand j'arrive. Tu peux la laisser ouverte pour que tu sois accueillant. Tu peux laisser une applique allumée. Tu peux mettre deux pots de fleurs pour marquer que c'est cette porte-là et pas une autre. Mais des bâtisses comme ça, il y a 30 portes. Donc, en fait, si tu laisses aller le truc, évidemment que c'est plus lisible. Et ça, c'est la première chose qu'on a faite. Non seulement, on va tourner la porte, on va la mettre sur une autre façade.

  • Speaker #2

    Et on va contraindre certaines sorties aussi. Voilà. En fait, dans des énormes maisons comme ça, il y a en effet évidemment beaucoup de... porte-fenêtre sur l'extérieur, parce qu'on a besoin, on a très envie d'être tourné vers l'extérieur. Donc ça, c'est essentiel. mais pour autant, être tourné vers l'extérieur, ça ne veut pas dire... pouvoir circuler dehors directement. On peut être tourné vers l'extérieur avec des grandes baies fixes qui sont totalement... On ne peut pas circuler, mais on a vu sur l'extérieur. On peut de temps en temps avoir une porte-fenêtre qui nous mène sur une terrasse, là d'accord. Mais en fait, si je n'ai qu'une enfilade de porte-fenêtres qui peuvent s'ouvrir sur l'extérieur, je peux toutes les ouvrir à la fois. Finalement, souvent, on utilise la même ou alors...

  • Speaker #1

    Et ça contraint l'espace à l'intérieur alors qu'une baie fixe... On peut mettre des tablettes, on peut mettre un joli fauteuil devant. Et à l'extérieur, c'est la joie de pouvoir paysager et d'approcher le végétal de la façade. Ce qui est génial. Beaucoup de maisons de campagne, même des châteaux, on en rénove, on a cette chance. C'est une bâtisse plantée sur une dalle de gravier, en fait. Et tu as des graviers sur 20 mètres autour, ce qui était le cas de cette maison. Et le jardin et le paysage sont 20 mètres après la maison. Mais c'est dramatique. Quand tu es dans ton salon, tu vois d'abord des graviers, puis au loin, l'écureuil. Nous, on rapproche l'écureuil. Ça fait partie de notre job. On va rendre fixe des fenêtres. paysager juste devant avec un massif de végétal, ce qui fait que quand tu es dans ton canap, le végétal est à deux mètres de toi. Et ensuite la terrasse. Et quand tu es dans ta terrasse, tu n'es pas au pied de ta façade, c'est très minéral, sûrement il fait trop chaud l'été. On vient rapporter du végétal entre la terrasse et la maison, quasiment systématiquement sur des projets.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors attends, je reviens à mon entrée. Tu rentres dans ton... L'entrée, elle était dans l'extension ? Ok, au milieu, non. Non,

  • Speaker #1

    on a percé ce qu'on appelait nous la tour, qui était une partie en pierre de la bâtisse existante. On l'a percé, cette pièce, on l'a cloisonné pour créer une vraie partie entrée qu'on appelle le débeauté dans tous nos projets. Peut-être pas à Paris, parce qu'il n'y a pas beaucoup de bottes. Mais c'est vraiment l'endroit où tu peux te déchausser, te dévêtir sans avoir à ouvrir de placard. Donc il y a des pâtères et il y a un endroit pour mettre les bottes et poser ton chapeau, ton panier.

  • Speaker #0

    Il ne faut pas ouvrir des placards.

  • Speaker #1

    Parce que personne ne le fait. C'est soit la mère de famille esclave de son foyer qui, le soir, range tous les manteaux dans un placard quand tout le monde est couché. Ça te parle en temps ? Voilà, soit la maison est en bazar, il n'y a pas beaucoup d'autres schémas. Donc le seul schéma pour éviter ça, soit une maison en bazar, soit quelqu'un qui est esclave des autres, c'est de mettre des patères visibles et de mettre un espace vide sous lequel tu vas glisser ta paire de baskets et c'est valable à Paris comme à la campagne.

  • Speaker #2

    Et dans une maison comme ça, encore plus dans une maison secondaire qui est amenée à recevoir beaucoup de monde, en fait, les entrées sont toujours sous-dimensionnées. Même à Paris, dans des petits appartements parisiens, une entrée qui est ratée, ça donne les espaces d'après qui sont ratés, pollués en fait. C'est-à-dire qu'en fait, si mon entrée est trop petite, mon manteau se retrouve sur le dos de la chaise de la salle à manger, mes chaussures éventuellement dans le couloir et mon sac à main sur l'îlot de la cuisine. Et ça, c'est raté. Et donc dans cette maison, ils nous disaient déjà mais vous êtes sûrs de tout cet espace pour l'entrée parce qu'au dos de cette entrée, on a créé un WC avec un vrai lave-main. sortie des toilettes, vraiment un espace conséquent pour que ce soit agréable. J'arrive, je n'ai pas besoin de rentrer dans un petit WC avec un lave-main à l'intérieur. Je peux me laver les mains.

  • Speaker #1

    Il y a le rituel de se laver les mains hyper important à Paris quand on sort du métro, mais aussi à la campagne. Et donc pour nous, c'est comme dans les restaurants. Quel plaisir de pouvoir se laver les mains avec de l'espace, un grand miroir et de la lumière. Mais pourquoi on ne le fait pas chez soi ? Et nous, c'est vraiment un truc aussi, une petite marque de fabrique. Sortez les lave-mains des toilettes et faites un vrai lieu où les enfants se laveront les mains beaucoup plus facilement. en vadrouille d'une balade à cheval ou en forêt, ils arrivent, ils se lavent les mains, le rituel devient une expérience sympa. Et c'est pas trop de le dire. Et c'est fondamental, se laver les mains, aller aux toilettes, se dévêtir, se déchausser, combien de fois par jour on le fait ? Dix fois. Et c'est toujours mal traité, ces fonctions. Et tu vois que le parti pris de cette entrée, c'est aussi d'avoir mis des murs très sombres, un peu couleur tabac, un, parce que c'est pas salissant, et deux, pour avoir un côté très accueillant et très enveloppant. On a envie de mettre du blanc dans une entrée, c'est un peu dommage parce qu'on vient de l'extérieur et on a tout de suite une sensation cosy.

  • Speaker #2

    C'est la première impression de la maison aussi l'entrée. Donc en fait, nous on aime beaucoup leur donner en général beaucoup de caractère et de travailler le moindre détail. Je veux dire, s'il y a une banquette pour se chausser, pour poser son sac, il n'y a pas de raison qu'elle ne soit pas cossue elle aussi. Parce qu'en fait, on va s'y asseoir pour enlever sa paire de pompes dix fois par jour, en l'occurrence dans une maison comme ça. Et donc c'est dommage que ce ne soit pas directement bien pensé et chaleureux.

  • Speaker #1

    Comme le lave-main qui est dans un joli travers teint, et c'est peut-être la plus belle vasque de la maison, alors même que ce n'est pas la salle de bain. Mais en fait, au contraire, c'est là que tous les invités vont aller.

  • Speaker #0

    Et cette couleur tabac, elle vient d'où ? Et comment vous l'avez choisie dans ces cas-là ? Ça faisait partie des propositions dès le début et qui a été validée tout de suite ?

  • Speaker #1

    Dans la première DA, on a décidé dès le début de ces deux teintes, la couleur tabac et la couleur lit de vin, puisqu'on s'était donné cette contrainte de chiner des tomettes, comme ça le sol avait l'air d'avoir toujours été là et en continuité avec l'existant. Et ces deux teintes, on les a déclinées dans toutes les pièces et elles ont des rendus très différents. selon qu'elles sont dans les toilettes ou dans la cuisine. Et donc cette couleur tabac, elle vient de chez Argile Peinture, c'est la couleur Jupiter. Et elle rend très très bien avec les tomates, elle donne un côté à la fois contemporain et en même temps très authentique.

  • Speaker #0

    Tu disais, les tomates, elles viennent d'où ?

  • Speaker #1

    On les a chinées de chez Lacombe Matériaux.

  • Speaker #0

    Alors comment, à quelqu'un qui ne sait pas qu'on peut chiner ce type de matériaux, comment on peut chiner ça ?

  • Speaker #1

    Du sol. Du sol ancien, il y a des retailers de ça. qui font de l'achat et de la revente de vieux matériaux en démontant des vieilles bâtisses, des châteaux qui sont en démolition. Ils récupèrent les matériaux et il y a des plateformes de revente de matériaux anciens.

  • Speaker #0

    Vous, vous gérez ça aussi ? La logistique, la livraison ?

  • Speaker #2

    Absolument. Ça fait partie un peu de notre scope et ça fait aussi partie du... On pourrait décider de... On trouve des imitations maintenant. Mais en fait, quand on est dans des bâtisses qui ont tellement de charme... Quand on fait des rénovations comme ça, le bâti ancien, il a besoin d'être respecté. Et pour qu'il soit respecté, ce n'est pas de limitation de faux anciens. Donc on préfère passer des heures à trouver des lots de tomates pour des surfaces suffisantes aussi, pour que la maison soit réussie, parce qu'en fait, ça, c'est quand même la base. Je veux dire, les sols, le bois, les poutres qu'on rénove, etc., c'est quand même la base de la maison. Que le mur soit Jupiter ou finalement dans dix ans qu'ils le changent en bleu canard, c'est une chose, ça c'est des questions de mode, mais par contre, ce qui fait la base de la maison, c'est extrêmement important pour nous.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai que les revêtements sol et mur sont assez souvent chez nous anciens ou récupérés ou chinés, ce qui permet ensuite que l'agencement soit très contemporain avec des lignes très sobres. On a plutôt un style minimaliste s'agissant de l'agencement ou des plans vasques, par exemple sur l'entrée avec ce travers teint. ... Et c'est possible parce que l'enveloppe, les revêtements de sol, par exemple, sont anciens. On trouve que sol ancien plus imitation côté de janglais sur l'agencement, ça peut être un peu too much. Et inversement, l'imitation de l'ancien avec des lignes très contemporaines, c'est un peu bancal.

  • Speaker #0

    Est-ce que le fait que ce soit chiné, c'est une économie ou pas du tout ? Ça peut même être plus cher.

  • Speaker #1

    C'est plutôt plus cher parce que plus compliqué à poser. On a des tomates qu'on doit nettoyer en dessous et au-dessus. Ce n'est pas une source d'économie.

  • Speaker #0

    Alors après l'entrée, on passe à quelle pièce ? On accède à quelle pièce ?

  • Speaker #2

    Alors après l'entrée, en fait, nous, on a créé une enfilade de deux pièces qui sont essentielles dans cette maison. L'enfilade de la cuisine, cuisine dans laquelle il y a un petit espace déjà de salle à manger. Et cette enfilade de pièces, elle est suivie d'un petit salon. En fait, la difficulté quand même de cette maison... La difficulté de ce scénario familial et de cette bâtisse, c'est qu'ils passent clairement de week-end où ils peuvent être 15 à 22 dans la maison, et la semaine, hop, l'étau se resserre et finalement ils se retrouvent à deux. Et en fait c'était hors de question qu'ils se retrouvent dans des volumes gigantesques, dans une salle à manger gigantesque, qui du coup la semaine deviennent très froides parce que c'est des trop grands salons, des trop grandes pièces. Et donc, on a décidé, dans cette enfilade, de créer une cuisine accueillant un vrai espace repas, puis un petit salon, beaucoup plus petit, dans lequel on a recréé à nouveau une petite banquette, où il y a une petite table sur laquelle prendre un souper tous les deux, etc. Et donc, ces deux pièces-là, on les a vraiment chouchoutées, parce qu'elles devaient accueillir et toute la famille, et leur quotidien.

  • Speaker #1

    Ce qui n'est pas simple dans une cuisine, parce qu'une cuisine, pour deux ou pour douze, on ne la conçoit pas pareil. Donc il y a des règles d'or qu'il ne faut pas louper dans une cuisine. Et il y a ce qu'on appelle, nous, les deux triangles fonctionnels. On va même parler d'un troisième pôle, on va dire trois pôles. Il y a le pôle technique, celui qui cuisine. Celui ou celle qui cuisine, c'est évier, cuisson, frigo. Tu vois, là, il y a celui qui passe de l'un à l'autre constamment quand je prépare ma salade composée. Et quand on est plusieurs dans une cuisine, l'autre pôle, c'est celui du dressage et du débarrassage de la table. Ah bah tiens ! T'es en train de faire les fraises, je vais vider le lave-vaisselle. Donc tu as le pôle lave-vaisselle, table, vaisselle. Et ce pôle-là, il ne croise pas l'autre. Sinon, c'est comme ça qu'on a... Attends, excuse-moi, Sophie, je veux juste accéder au lave-vaisselle, je dois juste ranger quelque chose. Et Sophie se retrouve constamment dérangée parce qu'elle n'est pas dans le bon triangle. En fait, ça, c'est pas un détail. C'est une chose qui est ratée à 80% du temps sur les projets sur lesquels on arrive trop tard, c'est... Fondamentale, parce que c'est comme ça qu'on vit mieux ensemble. Notre job, ça n'est quoi d'autre que celui d'améliorer le vivre ensemble ? Rien d'autre. C'est pas de faire du joli bleu sur les murs. C'est de comment je vis bien avec mes enfants, mes beaux-enfants, mon mari, ma belle-mère, en tribu, dans une pièce. C'est quand tu ne demandes pas tous les quatre minutes, Hortense, recule-toi, je dois juste prendre une petite cuillère. C'est agaçant, en fait. On finit par s'énerver. Quand c'est bien pensé, on vit ensemble. et cette cuisine, elle a été bien pensée. Et on peut en parler pendant des heures. Les cuisines, c'est des réunions qui durent trois heures. avant même de parler de la couleur du bois de ta façade. Où est-on la vaisselle hortense ? Où est-ce que tu ranges les assiettes ? Où est-ce que tu mets la farine et le sucre vanillé ? Ce n'est pas un détail.

  • Speaker #0

    Donc là, elle est en plusieurs zones, la cuisine, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Absolument, il y a quasiment... Il y a trois grandes zones.

  • Speaker #0

    Elle fait combien en superficie pour qu'on se rende compte ?

  • Speaker #1

    25 mètres carrés.

  • Speaker #2

    C'est quand même une grande pièce. Il y a tout un linéaire de colonnes qui, lui, est extrêmement fonctionnel et rempli. énormément de fonctions, dans lesquelles on trouve les grandes fonctions, le frigo, un grand congélateur.

  • Speaker #1

    Et le coffee corner.

  • Speaker #2

    Toute la vaisselle et le coffee corner, en effet. Ce linéaire, il est interrompu aussi, pour pas que ce soit trop massif, par une grande niche dans laquelle on adore, nous, mettre le petit électroménager, qui est aussi séparé des fonctions de la cuisine, c'est-à-dire que quand je fais un café, j'ai pas besoin d'être entre Ma plaque et mon évier et faire chier celui qui ouvre la poubelle, tout ça c'est séparé. Donc le grille-pain, la bouilloire, le petit électroménager, on aime bien le séparer et puis le lier aussi à la fonction du petit déjeuner ou du goûter. Pareil, c'est une épicerie ou une vaisselle très particulière qui n'est pas la même que le reste. Dans cette cuisine, il y a un îlot central, là qu'on a dénué de fonction sur le plan de travail, en revanche sous lequel on trouve un très grand four pour... Parce que c'est des grands cuistots, ils adorent cuisiner, ils ne font que ça. Mais sur ce grand plan de travail, là, se passent millions de choses. On étale les pâtes à tarte, on écote les fruits pour la confiture, etc. Donc ça, c'est très fonctionnel. Et puis, il y a une dernière zone dans cette cuisine. Enfin, il y a même une dernière grande zone qui est encore séparée en deux. Il y a un grand linéaire de fonctions sur lequel là, je retrouve en effet mon évier, ma cuisson. Ça qui était génial. dans ce projet, c'est qu'on a pu recréer des ouvertures face à la mare extérieure. On est encore vachement tournés sur l'extérieur. Et puis, on a une dernière partie sur ce linéaire, qui est plus sur la droite et un peu cachée, et qui nous sert un peu d'arrière-cuisine, c'est-à-dire une fonction. Et ça, on adore, peu importe la taille du projet. On trouve toujours un endroit qu'on aime presque... On aime bien piquer sur un volume existant. une petite zone qui nous sert de cellier arrière-cuisine, qui est un peu l'endroit où on met les choses qu'on n'a pas envie de voir dans une cuisine. Il y en a toujours. Ça, on aime bien aussi ne pas être focus sur ce qu'est notre quotidien à tous. Et donc, dans une cuisine, il y a toujours deux, trois trucs moches. Et donc là, on avait un petit recoin qu'on a traité pour cette zone-là.

  • Speaker #1

    Et la couleur foncée peut aider à rendre discrète un espace. On pourrait penser que c'est voyant et que ça appelle l'œil. Il n'y a rien de pire que le blanc pour appeler l'œil. La couleur foncée, au contraire, elle va étouffer, assourdir un espace. Et donc, typiquement, cette cuisine arrière-cuisine, on la fait dans cette teinte lit de vin bordeaux, justement pour qu'elle soit discrète.

  • Speaker #0

    Et pourquoi vous voulez qu'elle soit discrète, la cuisine ? Parce qu'elle est très belle ?

  • Speaker #1

    Juste ce coin-là de la cuisine. Le reste de la cuisine est dans un beige lumineux. C'est juste le coin renfoncé dans lequel elle est foncée. Évier, passoire remplie de pâtes, la bannette de pain, les grosses cuillères en bois, le thermomix, la trancheuse à jambon, tu vois. Ça, c'est chouette, c'est fonctionnel, mais ce n'est pas nécessairement la première chose qu'on a envie de voir quand on arrive dans cette cuisine.

  • Speaker #0

    Et qui vous la fait, la cuisine ? C'est du sur-mesure ? Vous n'allez pas chez un cuisiniste ? Non,

  • Speaker #2

    on a un partenaire très fidèle avec qui on conçoit nos cuisines. En fait, c'est un agenceur multimarque avec qui on peut avoir notre linéaire en bois. On va le prendre chez un Italien qui a cette spécificité-là. Voilà, le linéaire, peut-être un truc plus basique parce qu'en fait là, j'ai pas besoin d'autant de noblesse et donc on va le prendre chez une autre marque. Et ça, on adore parce qu'elle est capable de nous sortir plein de pépites.

  • Speaker #0

    C'est elle qui vous fait des propositions ou c'est vous qui repérez ?

  • Speaker #1

    On dessine tout, on conçoit tout justement dans notre 3D avec le client. Tiens, le mur de colonne va être en bois et un bois plutôt foncé. On a ici à l'agence une matériothèque dans laquelle on a tous les échantillons de façade de 5-6 marques de cuisine. Et quand on ne les trouve pas, on les fait faire par notre menuisier. Et donc très souvent dans une cuisine, il y a au moins deux marques et au moins un élément fait sur mesure. On mélange pour des questions de coût, on ne va pas tout faire sur mesure.

  • Speaker #0

    Et les plans de travail ? Il est en quoi le plan de travail ?

  • Speaker #1

    Il y en a trois différents.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça, j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Il y a le niveau qui est carrelé, avec une faïence très chouette de chez Normandie Ceramique. On adore cette marque. C'est hyper local. Il y a un choix de couleurs absolument dingue. Donc ça, c'est un niveau carrelé qui vient plutôt comme un objet au milieu de cette cuisine, un élément un peu artisanal qui a un côté très authentique. Le lignuaire du fond bas, c'est une céramique, donc extrêmement fonctionnelle sur le plan des risques de coupures, de chaud, de froid. C'est génial comme plan de travail, ça craint rien. et dans la niche. de ce petit coffee corner, qui est l'endroit où on va se faire un thé en milieu d'après-midi, et où on n'a pas envie de voir le rôti, tu vois, en train de se faire découper dans la cuisine, et bien là, on a mis plutôt une matière noble, on a mis un joli travers teint, grigio, et donc on a trois matières, et ça ne choque pas du tout, puisque c'est quand même harmonieux et sobre.

  • Speaker #0

    Oui, et j'ai vu une vidéo sur un autre, sur vos réseaux sociaux, pour un autre projet, mais est-ce qu'il y a une hôte ? Parce que j'ai l'impression que vous n'êtes pas fan des hôtes.

  • Speaker #1

    Alors c'est pas nous, en l'occurrence ça a fait débat sur les réseaux sociaux, c'est très rigolo, c'est un sujet clivant. On s'est rendu compte en étudiant et en questionnant nos clients que seulement un tiers de nos clients allumaient leur hotte. Et ceux qui l'allument et qui ont cette rigueur, alors mettez des hottes, parce que c'est quand même génial de ne pas sentir le lardon dans toute la maison. En revanche, quand vous ne vous en servez pas, si on est honnête et légitime et plutôt sincère, deux tiers des gens ne s'en servent pas. Quand on ne s'en sert pas, passons-nous-en. Et toutes les deux en effet. C'est un vrai sujet. en fait le vrai sujet, si on parle de la haute il y a un vrai sujet qui est une évolution des mœurs et des usages de la cuisine. Les gens utilisent de plus en plus leur four par rapport aux générations d'avant et de moins en moins des grillades et des fritures. Donc, avant, on faisait tout cuire à la plaque. Maintenant, même les viandes, on les fait au four. Il y a beaucoup plus... Les mœurs ont vraiment évolué. Toutes les études le prouvent. Et donc, le four a plus d'importance. Quand tu fais cuire au four, tu n'as pas besoin de ta hôte.

  • Speaker #0

    Ah, bien joué. Je n'avais pas cette info en tête. Il y a des jolis luminaires, je crois, dans la cuisine. donc on peut oser les vrais luminaire dans notre cuisine. On n'est pas obligé d'avoir des potes vilains. Au contraire,

  • Speaker #2

    en fait, tout comme il faut oser les couleurs dans une cuisine parce que dans notre assiette, il y a plein de couleurs, etc. Les luminaires, c'est un peu pareil. On n'a pas forcément besoin de luminaires techniques. En fait, l'idéal dans une cuisine, c'est de mixer les luminaires techniques qui vont éclairer un plan de travail, le coin repas, etc. avec un mix d'appliques, beaucoup plus de déco, beaucoup plus... C'est pas parce qu'on est dans une cuisine qu'on a besoin de choses qui ne soient pas travaillées, qui ne soient pas raffinées, voilà. Pareil, au-dessus d'une table de repas, on a absolument besoin d'être éclairé par le haut et c'est souvent qu'on voit des suspensions qui sont mises au-dessus des tables de repas et on les voit toujours trop hautes. La lumière qui vient d'au-dessus de notre tête, elle a besoin d'être basse pour pas justement nous éblouir si elle est trop haute et mal positionnée. alors elle va être ratée.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai qu'on a besoin de travailler deux réseaux d'éclairage dans une cuisine. Le réseau, il commence à faire nuit, il est 17h en plein hiver, il faut que ça barde un peu pour que tu vois ce que tu cuisines. Et le réseau de 7h du match, je suis la première levée, je prends un thé et j'écoute la radio, absolument hors de question d'avoir 12 potes au-dessus de la tronche. Et donc il faut considérer toutes ces fonctions. La cuisine, il a été analysé qu'on passe que 30 à 40% du temps à cuisiner dans une cuisine. Il reste quoi les 60% du temps ? Pas de quoi avoir besoin d'un spot. C'est le home office, c'est les devoirs avec les enfants, c'est l'atelier herbier, c'est prendre un thé avec ta sœur qui est de passage, c'est tout ça. Et tout ça, c'est un éclairage comme un salon.

  • Speaker #0

    C'est intéressant. Alors, OK, donc on sort de la cuisine. On arrive sur un petit salon, je crois, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Alors, en effet, on arrive ici dans un petit salon qui est vraiment attenant à la cuisine. Et ça, c'est plutôt rare. Pour le coup, ce salon est ouvert sur la cuisine, alors que nous, dans notre quotidien, on essaye vraiment d'expliquer aux gens qu'il y a une pièce qui souffre d'être ouverte sur les pièces les plus bruyantes, c'est le salon. Sauf que là, on avait au dos de cette cuisine une ancienne grande cheminée, très massive, etc. Et on y a trouvé vraiment un intérêt, justement, pour leur quotidien, quand ils sont... en petit nombre ou alors quand justement il y a une énorme tribu dans la maison et que le salon est occupé, si on veut participer un peu à l'élaboration du repas, etc. Là, il y a vraiment moyen de venir au coin du feu boire un verre de vin.

  • Speaker #0

    Non, il est là, mais je suis sur la table avec mon ordinateur.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Je sirote un verre de vin et en même temps, je peux continuer de papoter avec celui qui est caté.

  • Speaker #2

    Il est là, mais un peu plus au calme. Je prends un pas de côté, je suis un peu plus en retrait. Pour autant, l'idéal, en effet, ça ne nous aurait pas suffi si on n'avait eu que ce salon. Si on n'avait eu que ce salon dans cette maison, on y aurait mis certainement une porte, une verrière, etc. qui pouvaient nous isoler phoniquement. C'est vraiment extrêmement important. Là, c'est un salon qui est quand même chouette parce qu'il n'est pas traversant, il est en bout de course. Donc personne ne circule à part par l'entrée principale. Ça, c'est déjà un point chouette, mais ça ne nous aurait pas suffi. On l'a fait aussi parce qu'on a l'autre très grand salon. qui lui est vraiment à l'autre bout, bien séparé, qu'on peut vraiment clôturer avec des portes. Et ça, c'est vraiment quelque chose qui est très important pour nous.

  • Speaker #0

    Alors là, c'est un petit salon, il n'y a pas de canapé, vous avez fait une banquette plutôt.

  • Speaker #1

    En fait, dans ce salon, Hortense, il y a deux zones pour s'asseoir. Il y a une banquette qu'on a faite sur mesure. On a récupéré un morceau de tronc d'arbre du jardin pour créer cette petite table. Et il y a un vrai canapé en face de la cheminée. Et donc on a... Je trouvais chouette d'avoir deux systèmes d'assises. Le home office avec un thé et mon ordi. Je suis bien plus confortable sur une banquette avec une table. Mais le chill apéro à deux, à regarder un film à côté du feu, on est mieux dans un canapé.

  • Speaker #0

    Ok. Alors après, on passe au grand salon ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    On traverse d'abord l'extension. On repasse en rentrée. Et tu vois, là, pour accéder au grand salon qui était dans l'autre grande maison, grâce à l'extension qu'on a dessinée, on traverse cette pièce qui est... C'est tout simplement une salle à manger.

  • Speaker #0

    C'est une pièce en fait. Une pièce qui crée le lien entre les deux maisons.

  • Speaker #1

    Et qui est une salle à manger. Une grande salle à manger pour les tribus avec une très grande table qui permet d'être toujours grande et servie et prête pour les week-ends. Dans laquelle il y a aussi un escalier qui mène à l'étage de cette extension dans laquelle on a fait une chouette chambre. Et en effet, on arrive dans l'autre bâtisse. L'autre bâtisse accueille un salon XXL.

  • Speaker #0

    Alors attends, on va rester sur ta salle à manger. parce que j'imagine qu'il y a des choses à dire. Comment vous l'avez... C'est donc un nouveau...

  • Speaker #1

    Volume.

  • Speaker #0

    Oui, volume. Donc, c'est en quoi vous avez tout créé, le sol ?

  • Speaker #1

    Oui, tout le gros œuvre. Alors, on a souvent l'idée qu'un architecte d'intérieur ne s'occupe que de l'intérieur. Ce n'est pas vrai. Les architectes d'intérieur sont des spécialistes de la rénovation. Et dans la rénovation, on est très souvent confrontés aux gros œuvres. Donc, nous, on a une grosse partie de notre expertise qui est de l'ordre de la technique et du gros œuvre. Et donc, évidemment... Là, il y a des murs en dur qui ont été habillés de colombages d'un côté et de briques de l'autre. Un étage, des combles, une toiture, des lucardes. Et c'est une seule pièce en bas parce qu'on ne voulait pas recréer des petites pièces. Ils avaient littéralement besoin de cette grande salle à manger. On a traité tous les murs dans un ton toujours celui de vin, le même que la cuisine, figure-toi. Mais tu vois qu'ils donnent une ambiance très différente. Et on a décidé de faire du all-over, c'est-à-dire que c'est tout partout pareil.

  • Speaker #0

    Et pourquoi avoir gardé les mêmes teintes ? Je ne sais plus, tu l'as dit tout à l'heure ?

  • Speaker #1

    On trouve chouette de ne pas faire ce qu'on appelle l'effet harlequin. En fait, dans une maison ancienne, il y a tellement de lumières différentes, de sols différents, de vues différentes, que la même couleur déclinée va te donner une sensation d'harmonie en n'ayant pas du tout la sensation de la monotonie.

  • Speaker #0

    Dans ta grande pièce, tu as surtout des énormes baies, des portes-fenêtres, des baies vitrées. Comment tu gères ça ?

  • Speaker #2

    Eh bien, justement, figure-toi que je vais t'avouer quelque chose. C'était avec du recul. C'est peut-être la seule chose qu'on changerait dans cette maison et dans tous les choix qu'on a faits. C'est qu'en effet, là, on a quatre grandes portes-fenêtres. Et ce que je te disais un peu au début, c'est que quand on a trop de portes qui mènent vers l'extérieur, eh bien, parfois, c'est un peu un piège. Et en fait, c'était essentiel d'en créer du côté où on a recréé des terrasses. Ça, il n'y a pas de débat. Vraiment, le côté... Je finis mon repas de famille, un dimanche il y a un rayon de soleil, on a recréé tout de suite une terrasse devant avec un salon de jardin pour pouvoir venir prendre son café, l'apéritif, etc. Voir même sortir la table et la placer sur la terrasse de dehors pour avoir une plus grande agilité de vraiment profiter du moindre rayon de soleil. En revanche, de l'autre côté, on tombe sur l'entrée de la maison, l'accès aux voitures, etc. Et ça avait beaucoup moins d'intérêt de sortir. Et si on devait revenir sur quelque chose dans cette pièce, on ne ferait peut-être que des portes-fenêtres que d'un côté et des baies fixes de l'autre.

  • Speaker #0

    Tu as mis quand même des grands rideaux pour les habiller ou éventuellement cloisonner ou créer cet effet mur.

  • Speaker #2

    Oui, ça c'était essentiel pour nous quand on crée des baies. Et là, c'est vraiment le cas. Il y a quatre grandes baies. Donc beaucoup d'ouvertures sur l'extérieur le soir quand la nuit tombe. Il ne faut pas oublier que les fenêtres deviennent juste des écrans noirs. Et donc pour nous, c'est vraiment essentiel. Et pour des questions d'isolation au niveau de la chaleur, de la température, qui s'en dégagent, mais aussi pour avoir quelque chose de beaucoup plus cosy et confort quand la nuit tombe.

  • Speaker #1

    Ça améliore aussi la qualité acoustique. Une pièce vide comme ça, on peut jouer avec un tapis. Mais il faut absolument du textile pour que le confort phonique soit réussi.

  • Speaker #0

    Donc vous avez construit un escalier.

  • Speaker #2

    En quoi ?

  • Speaker #1

    En dur. Les escaliers, le réflexe est de le faire en bois, mais ça résonne et on entend les gens descendre. Quand on peut, on le coule en béton et on l'enduit d'un mortex. Le mortex, c'est un béton ciré très résistant où on peut le couvrir de tomates ou de nouveaux bois. En tout cas, sa structure est en béton coulé.

  • Speaker #0

    D'accord. Et quand on monte, il y a quoi en haut ?

  • Speaker #1

    On accède aux deux chambres des propriétaires de la maison. On a fait des chouettes chambres colorées et il manquait deux chambres à cette maison. On a créé ici. Chaque chambre a sa salle de bain. C'est plus agile et fonctionnel, avec des ambiances très différentes. On a fait des ambiances très différentes. L'une est plutôt dans les tons verts, avec un revêtement naturel au sol et une salle de bain un peu curie. Et de l'autre côté, c'est plus poudré. C'est des teintes de vieux rose, de jaune plus pâle. Et c'est très chouette d'avoir, pour le coup, à l'étage, contrairement au rez-de-chaussée qui est très harmonieux et très monochrome, à l'étage on a joué la carte de d'ambiances différentes comme dans un hôtel.

  • Speaker #0

    C'est plus facile pour vous d'imaginer des chambres que les autres pièces ? Non,

  • Speaker #2

    je ne dirais pas ça parce qu'en fait, nous les chambres, et notamment dans les maisons secondaires, on aime bien un peu les penser comme des chambres d'hôtel. Et en fait, dans une chambre d'hôtel, si on réfléchit, c'est comme une micro-habitation. On doit un peu y trouver tout l'essentiel, c'est-à-dire... J'ai l'entrée, comment je me dévétis dans ma chambre. Est-ce que j'ai là aussi, comme dans mon entrée de la maison, quelques patères ? Un endroit où je peux, peut-être une banquette sur laquelle je peux poser ma valise. Parce qu'en fait, ici, la vérité, c'est que les gens viennent parfois juste deux jours, parfois une semaine. Même pour une semaine, on ne sort pas à chaque affaire de sa valise. On n'ouvre pas chaque tiroir, etc. Donc, on aime bien penser ça comme une chambre d'hôtel. Et pour autant, je n'ai pas ma valise en plein milieu de la chambre. Donc, j'ai un endroit pour poser ma valise. J'ai peut-être un endroit, quand c'est des très grandes maisons comme ça, où je peux avoir peut-être une petite machine à café parce que je suis contente le matin d'avoir un horaire décalé de tout le monde. J'ai envie de me retrouver plus au calme. J'ai un endroit pour télétravailler, donc un espace de bureau. Mon lit, c'est aussi à l'heure où aujourd'hui on télétravaille, parfois il y en a qui travaillent un peu vautré sur son lit. Ok, mais comment il est pensé ? Est-ce que j'ai une tête de lit pour me charger, poser mon iPad, etc. Et puis c'est un peu la même chose dans les salles de bain, il faut qu'il y ait tout l'essentiel. Pareil, dans les maisons secondaires, on aime bien proposer à nos clients de ne pas penser trop de menuiserie avec des espaces de rangement fermés. Il faut vraiment, c'est important quand on accueille des tribus, d'avoir plutôt des espaces ouverts, parce qu'en fait je dépose ma trousse de toilette et pour éviter après, toute la semaine d'après, « tiens, t'as oublié ton rasoir, ta brasse à dents, etc. » Et de rendre tout ça à tout le monde, c'est plutôt « ok, j'ai de quoi poser » . J'ai des grands plans sur lesquels poser mes affaires, mais pas forcément de tout ranger quand j'arrive.

  • Speaker #1

    Il y a une vraie différence de conception entre les résidences principales et les maisons secondaires. Et ça, beaucoup de gens l'ignorent. Ils ont réussi leur résidence principale, maintenant il faut faire une maison à la mer, une maison en Normandie. Bon, je vais calquer, je sais ce que j'aime, je sais ce que je n'aime pas. J'aime bien les placards, les filles, il me faut des placards. Non, justement. Ah bon, pourquoi ? Et là, on décrit ce que tout le monde a vécu. J'ouvre ma valise devant un placard pendant une semaine. Et jamais j'ai mis les affaires dans mon placard. Et donc c'était un peu couillon, parce que la valise, elle t'a gêné, tu l'as enjambée pendant une semaine. On a tous vécu ça. Et en fait, il y a plein de choses qui sont à l'opposé d'une résidence principale, dont les placards, on pourra en parler longtemps, mais c'est une vraie spécificité. Et dans notre job, on pense qu'un archi peut faire beaucoup de choses, oui, mais en fait, on pense qu'il y en a bien meilleur quand on est spécialisé. Il y a des archis qui font du retail, d'autres de l'hospitality. Nous, on fait des maisons de vacances. On est vraiment spécialisés dans le résidentiel pour les familles et on pense que c'est là qu'on est les meilleurs quand chacun se spécialise. Et c'est amusant comme les maisons de vacances ou de week-end ont des spécificités à elles seules.

  • Speaker #0

    Pourquoi tu dis on peut, moi je veux bien qu'on en parle des heures, des placards, pourquoi on ne met pas les vêtements ? Tu trouves les gens d'expérience ne mettent pas forcément les affaires dans les placards, donc il vaut mieux prévoir quoi ? Des étagères ?

  • Speaker #1

    En fait, moins de quatre jours, ce qui dans les études montre que quand tu restes moins de quatre jours... La majorité, pas tous, des gens laissent leurs affaires dans le sac ou ouvrent, tu vois, comme un livre, leur valise et puis vont piquer dedans pendant le week-end. Et donc, dans ces cas-là, il vaut mieux prévoir, comme dans les hôtels, un banc sur lequel tu vas mettre ta valise en hauteur. Ensuite, des patères ou des étagères ouvertes derrière un petit rideau éventuellement. Mais faire l'effort, ce qui paraît dingue, d'ouvrir deux portes pour aller ranger tes habits et mettre ta valise dans un autre endroit pour moins de quatre jours, peu de gens le font. Sauf qu'il y a plein de maisons qui sont des maisons de week-end où on reste moins de quatre jours.

  • Speaker #0

    D'accord. Les autres chambres, elles sont où ? Les autres chambres de toutes ces...

  • Speaker #1

    À l'étage de nos bâtisses. Parce que là, on te montre les photos des chambres de la zone construite, neuve. Mais en fait, les bâtisses avaient déjà des chambres dans lesquelles...

  • Speaker #0

    Auxquelles vous n'avez pas touché.

  • Speaker #1

    Non, exactement. Elles étaient déjà très chouettes. Les clients ont beaucoup de goût, donc il y avait déjà une base géniale. Et je ne dis pas que dans quelques années, elles ne nous remissionneront pas pour qu'on les améliore, mais elles sont déjà géniales.

  • Speaker #0

    Ok, donc là on redescend de la chambre, il nous manque quoi ? Le salon ?

  • Speaker #2

    Le grand salon qui se situe après cette grande salle à manger. Une fois qu'on a traversé cette grande salle à manger, on rentre dans ce salon avec une porte vraiment, alors elle est certes vitrée mais elle est vraiment phonique. J'arrive dans ce salon et là c'était un salon vraiment XXL, qui a d'ailleurs été, la rénovation elle a commencé par celui-là en fait, quand ils nous ont rencontrés, ils démarraient les travaux un mois après. Et on leur a dit, mais attendez, il y a quand même encore millions de choses à dire sur ce salon. Et enfin, ah non, non, mais ce n'est pas possible, mon peintre arrive la semaine prochaine. On leur a dit, non, mais attendez, on va tout arrêter. On va temporiser. Vous allez le mettre sur autre chose pendant trois semaines. J'imagine que vous avez bien un endroit à peindre dans cette maison. Et puis, on va bien réfléchir ce salon. Parce qu'en fait, il était tellement gigantesque qu'il y avait encore moyen de se planter à l'intérieur même de ce salon. Et donc nous, on a fait deux choses principales.

  • Speaker #0

    C'est quoi gigantesque sur le toit en dimension, pardon, je te coupe.

  • Speaker #1

    70 mètres carrés.

  • Speaker #2

    Ouais, un truc comme ça. Vraiment gigantesque. Avec une hauteur sur le plafond délirante. Et donc on a fait trois choses vraiment structurantes dans ce salon. La première chose, c'est qu'on l'a séparé en deux. Séparé en deux juste par du mobilier. En fait, on a créé deux salons à l'intérieur du même salon. Il y a un salon qui est vraiment tourné vers la cheminée, la grande cheminée qui existait. Et donc, les canapés, eux, sont plutôt assez serrés autour de la cheminée, parce que quand on est autour de la cheminée, on n'a pas envie d'être à 6 mètres de cette cheminée. Et donc, on a envie vraiment de pouvoir se rapprocher autour d'une table basse, etc. Et puis après, il y a l'autre salon, beaucoup plus XXL, où là, on a envie de se vautrer à 6 pour regarder un film sur un grand rétroprojecteur, être côte à côte, voilà, toute la bande de cousins qui s'étale là.

  • Speaker #1

    Mais en fait, c'est votre grand salon, pardon Manon. était en face d'une porte qui menait sur le jardin. On a commencé à dire aux clients qu'en fait, on n'a pas besoin d'accès indoor-outdoor d'un salon au jardin. Et donc, on a commencé par dire, on va fermer cette porte. Ah bon ? C'est une hérésie ? Ben non, on va fermer l'allège, le bas de la porte, on va le maçonner et on va l'élargir, cette porte, pour faire une grande baie qui donne l'idée plutôt d'un tableau sur le jardin. Et on va gagner énormément en lumière. Tu vas empêcher que tes petits-enfants débarquent du salon, dans le salon avec leurs bottes crottées du jardin. Et tu ne vas rien perdre, tu vas juste gagner. Et donc, c'est une chose qu'on fait souvent, reboucher des portes pour les élargir et les transformer en baies panoramiques. Donc, c'est la première chose qu'on a faite. Ensuite, Manon, tu parlais d'une deuxième chose.

  • Speaker #2

    La première chose, c'était plutôt le mobilier séparé, donc ce salon en deux salons. La deuxième chose, en effet, c'était cette baie fixe. Et la troisième chose, c'est les verrières de toit. On manquait quand même, malgré tout, avec ce volume de lumière. Et donc, on est venu créer des grandes verrières de toit. Ce n'est pas des Vélux.

  • Speaker #0

    J'allais dire, c'est volontairement choisi le terme verrière de toi. Oui,

  • Speaker #1

    on peut en parler, on peut partager cette marque. Elle est géniale. Elle s'appelle Cast PMR et c'est un peu le concurrent de Vélux, mais pour les toits patrimoniaux, pour les jolies rénovations. Et d'ailleurs, les ABF, nos amis, les architectes des bâtiments de France, très souvent valident nos projets parce qu'on prescrit des Cast PMR. C'est ce nom un peu bizarre. Comme derrière le toit, on a le bénéfice comme Vélux d'avoir des bonnes isolations, des traitements au vitrage solaire, etc. Mais avec un look beaucoup plus intégré aux vieilles toitures.

  • Speaker #0

    D'accord. On a quoi au sol dans le salon ?

  • Speaker #2

    Parquet. On a un parquet qui est le même que dans la salle à manger. Des grandes lames larges.

  • Speaker #1

    De chaînes naturelles très simples.

  • Speaker #0

    Et comme couleur au mur ?

  • Speaker #1

    Notre couleur favorite, qui est la couleur dune. de chez Argile, qui est la couleur autour de toi, Hortense, on se parle à l'agence à Paris, qui est une couleur géniale, qui est un beige qui n'est ni trop jaune, ni trop gris, et qui se marie à merveille avec les matériaux anciens. Et donc, quand tu le peins sur un mur blanc, il va te paraître taupe. Et donc, tous les gens qui disent « Mais pour mes couleurs, vous inquiétez pas, on va faire des essais sur le mur et je vous dirai ce que j'aime. » Et nous, on commence par dire « Ne faites jamais ça. » Il y a ce qu'on appelle l'interaction des couleurs. et donc ton mur il est enduit par le peintre, il est blanc dessus tu vas peindre ton carré Dans les trois beiges que tu veux, aucun nez beige ne rendra comme il le rendra plus tard, parce que ton œil va accentuer les contrastes, donc va rendre ton beige taupe et ton blanc blanc. Typiquement, c'est un truc qu'on ne fait pas, jamais, des tests de couleurs. Faites-nous confiance, peignez tout en dune, c'est une teinte neutre fabuleuse, et dans cette maison, l'intégralité des murs que tu vois crème ou beige sont dans cette couleur dune. Il n'y a aucun blanc, aucun blanc cassé, aucun gris, aucun crème, il y a cette couleur-là. C'est une couleur qu'on retrouve beaucoup. Ce n'est pas du tout la seule, évidemment, mais dans ce projet en l'occurrence, c'est celui-là qu'on voit beaucoup.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc, le salon se termine là. Enfin, se termine là, pas du tout. C'est une phrase atroce. Je veux dire, c'est la dernière pièce de la maison ? Non.

  • Speaker #1

    Ensuite, tu accèdes à une salle de jeu, ensuite une buanderie, ensuite un bureau, dans lequel c'est encore un peu en chantier. et ce sera probablement une phase 2.

  • Speaker #0

    Donc ça, vous, votre réno, elle s'arrête en tout cas là au salon.

  • Speaker #2

    Ce qui est drôle, c'est que l'espace buanderie aujourd'hui, qui est en enfilade après de ces pièces, c'était l'ancienne cuisine de la maison. Donc ça nous fait rire de savoir qu'aujourd'hui, il y a juste les machines. Donc en fait, ils avaient une toute petite cuisine à l'époque. Et pourtant, il y avait déjà un joyau bordel dans cette maison parce qu'ils adorent recevoir leur tribu. Et donc ça nous fait rire aujourd'hui de savoir que l'ancienne cuisine est devenue la buanderie.

  • Speaker #0

    Ça, c'est un des exemples de ce qui vous a amusé. Quel est le meilleur souvenir de ce projet ?

  • Speaker #1

    La relation avec les clients. C'est des rigolos. On a une génération qui nous sépare. On a l'âge de leurs enfants. Et pour autant, on a une complicité folle. On a eu énormément de confessions dans les deux sens. On avait le mari qui était plus sceptique au départ et qui a adhéré à la cause plus que de nécessaire pendant le chantier. Et on a Sophie de son prénom. qui a été notre partner in crime. Tu vois, c'était, je sais pas, on s'appelait, elle a fait une grosse partie de la maîtrise d'œuvre parce qu'ils ont voulu prendre ce lot en partie à leur charge pour éviter les dépenses supplémentaires et aussi parce qu'ils étaient sur place. Ça a été dur pour elle parce qu'en fait, elle habitait sur le chantier, elle habitait dans une partie de la maison. C'est vraiment dur, les gens sous-estiment la dureté de la maîtrise d'œuvre d'un chantier. Tout le monde le sous-estime. C'est notre job et dans ce cas-là, on a plus fait hotline que la mission complète vraiment de maîtrise d'œuvre parce que Merci. J'avais décidé ça et ça n'a pas été simple. Et donc, le chantier qu'on a fait après, pour eux à Paris, on a fait la maîtrise d'hommes.

  • Speaker #0

    Oui, d'accord. Le pire souvenir ? Enfin, pire souvenir ou la plus grosse difficulté ?

  • Speaker #2

    C'était de gérer ça.

  • Speaker #1

    Le budget,

  • Speaker #2

    tu vois. Je dirais que c'était plutôt la gestion. En fait, on était vraiment, vraiment, vraiment attachés à nos clients. Et on l'est d'ailleurs toujours. Et en fait, ce qui était le plus difficile, c'était que, comme la maîtrise d'oeuvre était gérée par eux, de sentir que parfois c'était un peu trop pour eux, beaucoup de stress, etc. On aurait voulu les aider encore plus à se soulager. En plus, ils organisaient le mariage de leur fille l'été, etc. Et donc vraiment, pour nous, c'était plutôt la gestion de crise de temps en temps au téléphone, en disant « mais là, je ne vais pas y arriver, ma terrasse est en train d'être pavée alors que je plante. » mes rosiers pour que le homarache soit cool.

  • Speaker #1

    En fait, c'est un projet qui est trop loin et la maîtrise d'oeuvre, souvent, elle est acceptée par plein de confrères alors que la réalité des choses, c'est qu'on ne peut pas bien suivre un chantier si on habite trop loin. Donc soit on a un relais local d'un maître d'oeuvre local, soit on ne le fait pas du tout, mais le faire uniquement à distance de Paris, en région, ce serait mentir que de dire qu'on le ferait bien.

  • Speaker #0

    Quel est, pour vous, votre... Votre petite fierté, ce que vous avez le plus réussi dans ce projet ? S'il y avait un challenge que vous avez l'impression d'avoir relevé ?

  • Speaker #1

    Le fait que personne ne nous croit quand on dit que ce bâti n'existait pas. Il y a un truc de l'inclusion, de l'intégration de ce bâti qui a été réussi. Et qu'en ouvrant la porte, pour avoir été dîner chez eux avec leurs copains, tous sont venus nous voir en disant « quand on ouvre la porte, c'est sympa, c'est chaleureux, on s'y sent bien » .

  • Speaker #2

    c'est peut-être le meilleur compliment et peut-être aussi les extérieurs en fait bizarrement on est architecte d'intérieur mais on est vraiment aussi passionné d'extérieur et c'est vrai que pourtant ils ont vraiment un domaine qui est extraordinaire en termes d'extérieur mais en fait la végétation était trop loin toutes les zones de gravier faisaient qu'on n'avait pas envie de sortir même pour juste Cinq minutes parce qu'il y a un rayon de soleil. Le fait d'avoir vraiment ramené les terrasses près des endroits stratégiques où on avait des ouvertures, créer différentes zones de mobilier de jardin, que ce soit une table d'extérieur, un endroit où on prend son café. Et ramener du végétal près de la maison, ça a complètement changé la tronche de cette maison.

  • Speaker #1

    Un piège dans lequel les gens tombent souvent, c'est je veux faire une terrasse, alors je vais faire un rectangle devant ma porte-fenêtre. Et ensuite, il y a le jardin. En fait, ce grand rectangle fait un effet un peu estrade et on n'est jamais très bien. Nous, on fait plutôt des carrés dissociés, qui sont décrochés l'un de l'autre. On a un premier rectangle pour le coin repas, puis on va faire trois pas sur des traverses de bois et entre des massifs de graminées, et on accède à un autre carré qui est avec un calpinage, par exemple, de sol différent. Calpinage, tu vois, c'est le sens de pose des éléments. Donc on a une pose en chevron sur le coin repas, puis on a une pose à l'échelle. Là, je parle de briques, par exemple, pour le coin café. et il est caché derrière des graminées et des rosiers, et je n'ai pas un grand rectangle tout visible. Ça c'est une clé pour réussir Desjardins.

  • Speaker #0

    Vous êtes quand même multicascade parce que pour des archives d'intérieur vous avez géré l'extension comme vous le disiez, plus tout ce qui est extérieur.

  • Speaker #1

    Alors en fait pas tant que ça puisque on est très spécialisé quand même, on fait vraiment des résidences, du résidentiel pour le particulier. Alors qu'il y a des archives qui ont une amplitude d'intervention, qui vont faire une boutique, un resto et des bureaux. On ne fait pas de bureau, on rêve de faire un hôtel, appel à projet. Parce que l'hôtel a les mêmes codes que les résidentiels. Mais en revanche, dans une maison, on peut te parler assainissement, toiture, capucine, linteau, gros œufs, placo, isolation. On a une grosse expertise aussi sur les matériaux écolos, comment faire que ces rénovations ne pourrissent pas notre planète. Et donc on a des vrais sujets de ventilation, de qualité de l'air, de recyclage de l'eau. On a des vrais sujets techniques qu'on n'aborde pas là parce que ce n'est pas sexy. Et en fait, c'est fondamental. Et donc, on a une expertise là-dessus.

  • Speaker #0

    Et que vous avez mis en place,

  • Speaker #1

    il y a des projets comme ça ?

  • Speaker #0

    Comme quoi ? Tu peux nous dire ce que ça intéresse.

  • Speaker #1

    Par exemple, on récupère l'eau des toitures et on la met dans le réseau d'eau des toilettes des maisons ou du lave-linge et de la buanderie. Ça, on essaie de le faire le plus souvent possible. On chauffe les maisons anciennes avec des granulés de bois. On essaye de faire ce qu'on appelle des hérissons ventilés. C'est un mot mignon, mais en fait assez technique, qui est un lit de gravier et de gros cailloux sous les dalles, sous nos sols. qui permet de ventiler les maisons anciennes qui n'ont pas de caves, pas de vide sanitaire. Et donc les maisons sont humides. Tout le monde se plaint de ces remontées capillaires dans les murs dans les maisons anciennes, tout simplement parce qu'on a coulé des dalles en béton qui empêchent la maison de respirer. Et donc l'eau, elle finit par remonter dans les murs et ça cloque.

  • Speaker #2

    Et donc grâce à ça, on évite justement de refaire nos peintures, nos placots, tous les 7 ans au lieu de... Et ça, c'est quand même le grand drame de notre métier, c'est d'arriver dans des maisons et de foutre en l'air des choses qui ont été faites il n'y a pas si longtemps que ça. C'est compliqué pour nous, et pourtant c'est notre quotidien. Donc essayez en tout cas de faire du mieux qu'on peut pour l'avenir.

  • Speaker #0

    Très bien, c'est un vrai sujet, c'est un autre podcast.

  • Speaker #2

    Voilà.

  • Speaker #1

    Tout à fait. On peut en parler longtemps.

  • Speaker #0

    Sur la partie un peu outils, bonnes adresses, manières de travailler, les artisans, vous l'avez dit, ce ne sont pas forcément les mêmes artisans selon les projets.

  • Speaker #2

    Alors c'est en fait les équipes, disons pour les lots principaux que sont la peinture, la plomberie, l'électricité, les menuiseries. On a vraiment nos artisans fidèles et à qui on doit beaucoup. Mais par contre, se rajoute toujours en fonction du projet un artisan pour la marbrerie. La tapisserie, en fonction de chaque projet, on rajoute des artisans qui sont quand même plus ou moins toujours les mêmes, mais qu'on n'hésite pas à re-challenger aussi par région par exemple, parce que ça n'a pas forcément de sens de faire travailler notre marbreillé qui est en Ile-de-France, en Ardèche, parce qu'il y a des gens qui travaillent un peu partout et qui sont super, et il faut faire vivre aussi l'artisanat local, ça c'est important pour nous. tout en restant fidèles à nos artisans principaux.

  • Speaker #0

    Mais ça, c'est un temps de folie de pouvoir dégoter les bons artisans locaux, justement.

  • Speaker #1

    Un temps de dingue. On ne va pas se mentir, c'est un temps de dingue. Et on argumente ça quand les gens nous demandent pourquoi on ne fait pas 12 devis complémentaires. Parce qu'il n'y a pas 12 personnes équivalentes en termes de qualité, de technique et de communication. La communication sur un chantier, Hortense, c'est la clé d'un bon déroulé, et avec les artisans et avec les clients. Et ça, on a un tips à partager à nos confrères ou aux gens qui veulent se lancer eux-mêmes. Ne faites pas des boucles de mails pendant tout votre chantier pour informer d'une réunion de chantier qui est décalée, d'une info, d'une prise qui est décalée. Il y en a toujours un qui ne l'a pas lu ou il y en a un qui a fait pas répondre à tous et l'autre répond à tous. Donc les mails, typiquement, c'est un process qu'on a mis en place. On les a supprimés tout bonnement de tout notre process client. Il n'y a aucun mail dans notre projet, à part notre assistante au début du projet qui envoie le devis à signer. et encore, il est sur une plateforme électronique de signature. Ça, c'est un truc assez drastique qu'on a mis en place il y a plusieurs années, peut-être cinq ans, et qui marche très, très bien. On travaille uniquement avec des fils de discussion, des fils type WhatsApp, mais ce n'est pas WhatsApp. Le WhatsApp, on le garde pour le perso. On explique aux clients qu'ils vont penser à nous quand ils finissent leur boulot. Donc, à 20h le soir, s'ils écrivent sur WhatsApp, ils vont soit se censurer s'ils sont bien élevés, soit nous polluer s'ils sont mal élevés. Et donc, ça ne marche pas. Donc, on a un fil. en l'occurrence l'application Signal qui marche très bien, sur lesquelles on va avoir un fil de discussion avec eux et un autre fil en parallèle, en interne, avec notre chef de projet. On est 12 à l'agence, donc on a évidemment un fil par projet en interne.

  • Speaker #0

    Oui, j'allais dire, sur votre manière de travailler, sur votre méthode de travail, l'équipe, vous êtes 12, tu dis. Elles font quoi, les 10 autres personnes ?

  • Speaker #2

    Eh bien, en fait, on est trois associées déjà. Et ensuite, on a...

  • Speaker #0

    Et l'autre associée,

  • Speaker #1

    c'est Sylvain, qui est la branche technique maîtrise d'oeuvre de tous les gros chantiers normands. Manon et moi, on s'occupe de la conception de tous les projets, ou presque. Et Sylvain, il va prendre nos bébés quand ils sont dans le vexin. Donc 95-27, entre Rouen et Paris, on a un gros marché ici. Et dans ces cas-là, Sylvain prend toute la maîtrise d'œuvre en charge. Pour ce qui est de Paris ou la région, c'est plutôt les filles ici qui sont chefs de projet, qui ont les mêmes diplômes que nous, qui sont aussi archi, et qui vont suivre les projets en totalité.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et viennent compléter l'équipe Mathilde, qui s'occupe de toute la... toute la communication de l'agence, les réseaux sociaux, la relation presse, etc. Et puis, on a Marguerite aussi qui est essentielle à notre quotidien et qui s'occupe de tout l'administratif.

  • Speaker #1

    La compta, la centrale, les demandes de devis aux fournisseurs, la compta des chantiers. Il y a une partie qu'on appelle l'économie du bâtiment qui est une partie de la mission du maître d'oeuvre pendant un chantier, c'est de tenir ton budget. Voilà, pourtant si tu avais Tant de milliers d'euros dans ton budget, on a accepté des devis en plus, on en a mis en place.

  • Speaker #0

    J'avais 3 millions moi. Voilà,

  • Speaker #1

    j'espère. Trop bien. Et bien dans tes 3 millions, il y avait par exemple, tu as besoin de savoir à combien tu as facturé, combien il te reste à payer avant la fin de ton chantier. Et puis lui, il avait une TVA différente de l'autre, il y a un vrai compta de chantier. Il y a un métier spécialisé là-dedans pour les gros dossiers, mais nous, nos projets à nous, on le prend en charge dans notre mission. Et Marguerite est notre bras droit armé pour tenir tout ce compta sur tous ses projets.

  • Speaker #0

    Et vous, au quotidien, vous vous êtes gardé certaines missions précises ou vous faites encore de tout ?

  • Speaker #1

    La prospection, c'est nous. Le premier contact, le deuxième. Le premier, c'est avec Marguerite. Après, c'est nous. Et nous, ni Manon ni moi n'avons d'ordinateur, n'avons de bureau. Donc, on est nomades et on est en réunion sur cette joute d'âble comme on est aujourd'hui ensemble à discuter.

  • Speaker #2

    Toute la sainte journée.

  • Speaker #1

    Presque toute la sainte journée à recevoir les clients et à faire les choix stratégiques. Toujours avec nos équipes, elles sont toujours là. Ensuite, elles retournent au bureau pour dessiner. Elles ont ce talent d'être beaucoup plus formelles, beaucoup plus rigoureuses que nous. Compléter les talents, c'est fondamental pour gérer une boîte. Et nous, on a une vision stratégique, on a une vision de long terme, de veille des matériaux, de négociation avec nos artisans, négociation avec nos fournisseurs.

  • Speaker #2

    Et les réunions charnières de conception, de présentation budgétaire, des choix importants, un gros stress de chantier. en fait voilà on est quand même Extrêmement présentes de A à Z dans le projet. Ponctuellement, on s'alterne avec Amélie. Il y a notre chef de projet avec soit Amélie, soit moi. Et on alternance parce qu'on trouve ça chouette qu'ils aient aussi à chaque personnalité un avis différent. Et donc ça, c'est à la fin des projets. Les clients nous parlent beaucoup du binôme qu'on forme en termes de personnalité et de pourquoi ils sont venus à nous à certains moments du projet. C'est rigolo.

  • Speaker #0

    Vous êtes tout le temps d'accord ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est marrant. On est tout le temps d'accord, mais on va avoir des manières de l'aborder différente. On a des tempéraments évidemment différents. Donc, sur le projet, il y a souvent deux personnes en face de nous, dans les décideurs. Et parfois, la personne va m'appeler moi sur une phase où elle sent que c'est avec moi son référent. Et juste après, c'est un autre sujet, elle va switcher, elle va appeler Manon, parce qu'elle va se dire que c'est Manon la bonne personne avec qui elle a envie de partager ça. Ça, c'est une richesse. On est trois associés avec des persos différentes, mais en revanche, ça fait 15 ans qu'on se connaît avec Manon. On est, je ne sais pas comment dire, mais dans un pacifisme qui nous étonne encore chaque jour. On a une complicité dingue et on est fondamentalement d'accord tout le temps.

  • Speaker #2

    Et ça, c'est un autre conseil, je pense, qu'on donnerait. C'est que moi, je n'aurais pas créé cette agence toute seule, c'est sûr. Vraiment, le binôme qu'on forme avec Amélie, il est pour moi essentiel. Et une autre chose qui est essentielle, c'est vraiment l'équipe qui nous entoure dans le quotidien. Je pense que ce qu'on a réussi vraiment dans notre développement et dans notre histoire d'agence, c'est de s'être entouré dès le premier jour, avant même de se payer pendant des années. On a préféré payer Marguerite, notre assistante, la première chef de projet qui est arrivée, puis la deuxième. En fait, on a vite compris que ça nous permettrait aussi de créer une structure et en fait, ça nous a autant amusé que de faire notre... Notre métier en soi, c'est de monter une agence avec des gens, avec les process qui accompagnent notre travail.

  • Speaker #1

    Et pourquoi tout ça ? Parce qu'on a un métier qui est très souvent pas rentable. On a beaucoup de confrères qui n'aiment pas leur vie. Et nous, on avait besoin, un, de gagner notre vie et deux, d'avoir un vrai temps pour nos familles. On a Manon et moi, chacune le bonheur d'avoir trois enfants. Et les enfants, ils ont besoin de leur maman et de leurs parents. et donc à 18h On n'est plus archi. On est parfois de nouveau à 22h30. Mais en tout cas, il y a un moment sanctuarisé dans notre agenda. Le petit déjeuner et le dîner avec nos enfants, c'est sanctuarisé. Et dans un métier comme le nôtre, c'est en fait assez rare, mais c'était primordial. Et pour ça, il faut de la méthode, des process. C'est obligatoire. Et le métier d'architecte est un métier d'artiste, de gens en formation au Beaux-Arts. Pour ma part, je suis aussi ingénieure en bâtiment, donc j'ai d'abord une formation assez scientifique. Et Manon, elle est fille d'entrepreneur, donc on n'est pas là pour être dans le flou tout le temps. On a vraiment toutes les deux cette fibre de l'organisation. Et c'est un truc qui manque à notre profession. Et heureusement, il y en a plein qui sont comme nous, qui sont structurés, ce qui fait qu'on peut vivre de ce métier et faire vivre des gens, puisqu'on est douze et donc on est douze à vivre sur cette chouette histoire.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu appelles structurer, justement ? Tu dis, c'est tout un process.

  • Speaker #1

    Quel type de process ? Un prospect qui appelle, il passe par Marguerite, il doit remplir un formulaire. Ce formulaire va générer une fiche client dans un CRM. Tu vois, on a des process comme ça. Il y a toutes des étapes. Le artisan ne peut pas nous envoyer une facture comme ça par n'importe qui. Il doit passer par telle personne qui va le valider, qui va l'entrer dans un tableau Excel, qui va être partagé au client par tel canal. C'est ça qu'on appelle les process. On va se réunir tous les six mois pour améliorer nos documents. On a des templates de documents pour chaque présentation. Par exemple, on a ce qu'on appelle des fiches d'arbres décisionnels pour expliquer au client comment va se passer une telle ou telle phase. La phase choix des luminaires, on a récemment conçu une fiche d'arbres décisionnels où tu comprends, tiens, là, est-ce que c'est moi qui vais choisir ? Non, c'est vous. Ok, une fois que c'est vous qui avez choisi, est-ce que c'est moi qui achète ? Est-ce que c'est moi qui commande ? Et on montre tous les chemins possibles. On essaie de faire des outils pédagogiques pour un projet qui... On engage tellement d'argent pour les clients et tellement d'engagement émotionnel parce qu'il s'agit de ton nid, il s'agit d'une maison de famille, il s'agit de ta maison dans laquelle tu te reconstruis après une séparation. On ne peut pas déconner. Il faut que ce soit un peu carré parce qu'il y a beaucoup trop d'enjeux pour plein de sujets. Et quand on a réussi ça, quelle aventure ! C'est génial, on fait du beau, on améliore le vivre ensemble et on passe six mois avec nos clients à se voir toutes les semaines. What else ?

  • Speaker #0

    Sachant que vous avez plusieurs chantiers en même temps ?

  • Speaker #2

    On a plusieurs sentiers, et puis on a aussi plusieurs manières de travailler avec les gens. C'est-à-dire qu'on a des chantiers en mission complète, des projets en mission complète. Donc vraiment, on s'occupe de toute la phase conception, chiffrage, suivi de travaux, jusqu'à aménager, ranger les placards avec eux, parce qu'on adore, on est extrêmement fidèles à nos clients jusqu'au bout. On a les projets en mission qu'on suit qu'en mission d'études parce que justement les chantiers sont trop loin. Et donc comme ce qu'on me disait tout à l'heure, un chantier qui réussit, c'est un chantier qui a maximum une demi-heure. Et puis il y a aussi, on fait énormément, Amélie et moi, des missions de conseil. Juste des gens qui n'ont pas forcément les moyens de se payer une mission globale. On trouve dommage, on a quand même... millions de choses à dire et on trouve dommage de ne pas pouvoir rendre service à ces personnes-là. Et donc on essaye d'attribuer une partie de notre agenda pour recevoir des gens qui viennent juste...

  • Speaker #1

    Une heure ou deux, le temps passé, et on va utiliser la matériothèque ou juste faire des croquis. On a cette chance de savoir, Manon et moi, très bien voir dans l'espace et donc faire des perspectives à la main. relevée pour juste ton appartement que tu viens d'acheter hors tendance et tu voudrais savoir si tu peux agencer comment caler une buanderie avec mon budget de 3 millions, n'oublie pas ton budget sans fond voilà et dans lequel on va te donner des astuces tu vas repartir avec des livrables très concret de croquis réalisables avec des scénarios ou des références de carrelage ou de tissus et des noms d'artisans qu'on partage évidemment pas à tout le monde mais aux gens qui viennent chez nous même juste pour une heure

  • Speaker #0

    Donc ça c'est payé à l'heure, sinon vous êtes payé quoi ? Au forfait ou au mètre carré ? Pourcentage.

  • Speaker #1

    Comme nos confrères, en fait ça pourrait être inquiétant de se dire plus je dépense, plus mon archi est payé. En fait c'est la meilleure solution qui a été trouvée par le Conseil de l'Ordre, des architectes mais aussi des décorateurs. et de la profession, c'est que c'est vraiment le plus simple. Parce que si en cours de chantier, tu te dis « Ah ben finalement, vous pouvez m'aider à dessiner ma terrasse ou mon dressing » et qui n'était pas prévu, tu ne vas pas renvoyer un devis en disant « Je vous avais fait un forfait, je vous refais un forfait pour la terrasse, c'est très mal venu, très gênant, pas pratique, pas fluide. » Le pourcentage, très bien, je te dessine ta terrasse et donc je prends un pourcentage sur ta maison, mais aussi sur ta terrasse, tu as une vision des frais, tu sais que ça va te coûter un peu plus que si tu l'avais fait sans nous, mais tu gagnes tellement en temps que le temps c'est de l'argent que ça revient souvent, c'est plutôt rentable de prendre un archi

  • Speaker #0

    Manon, juste toi, t'as fait quoi ? Moi,

  • Speaker #2

    après le bac, j'ai été faire déjà une prépa d'art appliqué, j'ai fait Péniguen pendant un an. Ensuite, j'ai préparé plein de concours et j'ai atterri à l'école Camondo, où j'ai retrouvé Amélie en première année à Camondo et j'ai fait cinq ans là-bas.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que vous vous connaissez depuis 15 ans.

  • Speaker #1

    Exactement, on a fait cette chouette école qui est Camondo. C'était beaucoup de joie parce que c'est très conceptuel et en même temps très concret. C'est vraiment une super école.

  • Speaker #0

    Juste dernière question pour terminer. Vous avez quand même un univers qui est fort. On l'a vu aussi un peu en déambulant dans cette maison. Comment vous vous inspirez ? Qu'est-ce qui vous plaît ? Comment votre regard travaille, évolue ?

  • Speaker #1

    Par exemple, on revient de trois jours à Anvers. On va dans les Flandres. On a de la chance d'avoir plein de contacts, plein de familles. On se promène, on baroude et on est... On va chercher l'inspiration, évidemment, dans le monde de la déco, mais c'est aussi un monde très snob. Et donc, les paris des co-offs, etc., on n'y trouve pas du tout notre compte. Tu vois, c'est trop dans le matuju et dans la mondanité. Nous, on aime aller voir un fournisseur dans un dépôt en Belgique qui sort des spots, aller voir des fabricants de moquettes à l'autre bout de la France, aller voir Normandie Céramique et aller voir leur usine,

  • Speaker #2

    visiter et comprendre aussi comment ils... Comment il façonne les choses, comment il... Je veux dire, parler à un marbrillier qui va nous expliquer comment il travaille son marbre et qu'est-ce qu'il est capable de faire, ça nous inspire énormément sur ce qu'on peut proposer à nos clients.

  • Speaker #1

    Exactement, souvent c'est la façon ou l'artisanat qui nous guide sur des motifs. Et comme je le disais, on ne comprend pas de toute façon pourquoi les marques organisent des cocktails à 19h pour présenter leur collection. On est en 2025, les gens ont une vie privée et c'est fou que ce soit encore proposé. Donc soit c'est fait pour exclure les femmes, soit je ne sais pas pourquoi on fait toujours ça le soir, mais ça tue les vies de famille et donc on ne va pas dans ces lieux-là et on s'inspire dans le concret, un vieux sol dans un hall de Paris. Je pense qu'on a 500 photos dans nos téléphones et toi aussi sûrement. Qu'est-ce que c'est beau, ce qui existe déjà et ce qui a été fait par les anciens et on vient repartir d'un motif du hall d'entrée pour décliner sur les rideaux. Voilà.

  • Speaker #0

    C'est le mot de la fin. génial et bien merci beaucoup d'avoir partagé tout ça avec nous tous avec tous les auditeurs de Décodeur je vais mettre des photos évidemment sur je suis sûre que pendant l'écoute il y en aura qui il y a des auditeurs qui seront allés voir merci beaucoup de nous avoir partagé tout ça les filles merci ciao bye Décodeur c'est terminé pour aujourd'hui merci beaucoup d'avoir écouté en entier Si vous avez aimé, n'oubliez surtout pas de vous abonner au podcast pour ne pas rater les prochains épisodes et retrouver tous ceux qui ont déjà été enregistrés. N'hésitez pas non plus à le partager en l'envoyant à vos proches qui pourraient être intéressés ou en story Instagram. D'ailleurs, on peut se retrouver sur le compte Décodeur où je poste très régulièrement. Et si jamais vous avez 15 secondes, n'oubliez pas de laisser 5 étoiles ou un avis. C'est juste sous la liste des épisodes. Non seulement ça me fait très plaisir, évidemment, mais dans la jungle des podcasts, plus on a de notes, plus on se fait remarquer, ce qui est très important pour moi. Voilà, merci beaucoup et à très bientôt alors, ici ou ailleurs.

Description

Décoration, design, création, savoir-faire, ces mots vous parlent ? Alors vous êtes au bon endroit, bienvenue dans DECODEUR, le podcast sur celles et ceux qui font la déco aujourd'hui.


Dans ARCHI COOL, un archi (cool ah ah) partage sa manière de travailler concrètement au quotidien, ses conseils, ses bonnes adresses bref sa vision et son savoir faire pour inspirer autant les pros que les fans de déco.

Ici on va parler plans, matériaux, couleurs, aménagement, budget, rénovation, peinture, sols, artisans, et bien sûr déco.

Et on inaugure ce format avec Amélie Collard et Manon Piat les fondatrices de Terre Grise, un cabinet d’architecture d’intérieur dont j’aime bcp l’univers et le travail (et vous aussi puisque vous êtes très nombreux à m’avoir suggéré un épisode avec elles !). Le projet décrypté ? La rénovation d'une maison en Normandie. Le besoin de leurs clients était de relier 2 bâtisses, dans l'idée d'une "petite" maison pour eux la semaine et une maison 2 fois plus grande quand tous les enfants et petits-enfants débarquent pour les week-end ou les vacances. Terre Grise a donc créé une extension et repensé toute la circulation, en apportant leur touche évidemment...

Un très beau projet qu'elles nous racontent dans le podcast et dont vous pourrez découvrir les photos sur le compte Instagram de DECODEUR.

Bonne écoute !


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Merci beaucoup !   

Hortense Leluc, journaliste déco et fondatrice de DECODEUR  


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Archicool, une nouvelle émission de Décodeur, le podcast sur celles et ceux qui font la déco aujourd'hui. Je m'appelle Hortense Leluc, je suis journaliste déco et dans Décodeur, si vous suivez ce podcast qui existe depuis 5 ans déjà, je rencontre des pros de la déco, du design et du lifestyle, des marques, des entrepreneurs, des créatifs qui nous racontent leur parcours, leur savoir-faire, leurs inspirations. Ce sont des interviews comme des portraits, à la fois intimes et très complètes. Il y a aussi d'autres émissions. Si vous voulez, Décodeur, c'est comme le nom d'une radio et en découlent plusieurs émissions. Le Club, avec une bande de chroniqueuses, stylée, dans lequel une personnalité qui n'est pas forcément du monde de la déco nous fait visiter sa maison. Ding Dong, 10 questions à un expert. Sans compter tous les épisodes spéciaux consacrés à des sujets précis, des événements ou des tendances. Mais il manquait un format, celui dans lequel des architectes d'intérieur, l'un des métiers piliers dans notre milieu, partageraient leur manière de travailler, leur quotidien, leur univers, leurs conseils, et plus concrètement, leurs projets, voire un projet. Avec Archicool, on va donc décrypter un projet du sol au plafond avec un archi-cool, mais aussi archi-sérieux pour faire le plein de tips et d'inspiration pour vos chantiers si vous êtes un pro de la déco. ou pour chez vous si vous êtes fan de déco. Si ce podcast vous plaît, n'hésitez surtout pas à vous abonner pour ne pas rater les prochains épisodes. Juste en Ausha droite, sur votre plateforme d'écoute, il faut juste cliquer sur suivre. N'oubliez pas de le faire. On peut aussi se retrouver sur Instagram. Pendant que vous écoutez, vous pourrez notamment voir les photos du projet dont on est en train de parler. Ou alors, n'hésitez surtout pas à partager cet épisode en story pour le faire connaître. Ou enfin, à m'écrire. Bref, c'est toujours un plaisir. plaisir de voir que le podcast vit bien au-delà de nos oreillettes. Allez, c'est parti ! Bonjour à tous, aujourd'hui j'inaugure ce format avec Amélie Collard et Manon Pia, les fondatrices de Terre Grise, un cabinet d'architecture d'intérieur dont j'aime beaucoup l'univers et le travail, et vous aussi puisque vous êtes très nombreux à m'avoir suggéré un épisode avec elles. Donc, elles sont là, bonjour les filles ! Bonjour. Et elles vont nous parler de la rénovation d'une maison en Normandie, ou devrais-je dire de deux maisons, puisque le brief de leurs clients était de relier deux bâtisses, ce qui permettait d'avoir une maison pour eux et une maison deux fois plus grande quand tous les enfants et petits-enfants débarquent. Terre Grise a donc créé cette extension et repensé toute la circulation en apportant leurs touches, évidemment, et plein d'autres choses. Mais assez parlé, justement, je vais leur donner la parole. Donc, je viens de vous dire bonjour, mais je dois aussi vous dire joyeux anniversaire.

  • Speaker #1

    Merci. En effet, on a 10 ans.

  • Speaker #0

    10 ans. Donc, attends, on est en 2025, donc 2015. Vous avez créé l'agence en 2015.

  • Speaker #2

    Absolument.

  • Speaker #0

    Bon, bravo. On va revenir sur tout le fonctionnement de l'agence plutôt vers la fin de l'épisode. On va commencer par le projet, la base du projet. Quel était, je viens de le dire en quelques mots, le brief ? Est-ce qu'on dit le brief d'ailleurs ? Le brief des clients ?

  • Speaker #1

    On utilise le même terme, on utilise aussi le cahier des charges ou la liste des besoins. Qu'on différencie du terme solution, les gens viennent souvent avec des idées déjà, et on les recentre sur, ok, vous avez besoin de quoi, avant de parler de vos idées. Et là, leur besoin c'était, tu l'as très bien résumé, de vivre mieux avec ces deux bâtisses qui étaient là, c'est une vieille maison de famille, comment on peut utiliser tous les espaces, mais comment on peut aussi se sentir bien et être bien chez soi, que ce soit chaleureux quand on n'est que deux.

  • Speaker #0

    Donc eux, ils habitent là à l'année ?

  • Speaker #1

    C'est un peu du moitié-moitié. C'est des tout jeunes grands-parents, donc ils bossent encore à Paris, mais ils ont la flexibilité d'être beaucoup en Normandie. Donc c'est vraiment moitié-moitié avec leur appart parisien.

  • Speaker #0

    Donc eux, ils sont venus vous voir en vous demandant quoi, concrètement ?

  • Speaker #1

    On a une grande maison de famille, dans laquelle on est bien quand on est très nombreux, même si on doit passer par le jardin pour aller se coucher, donc ce n'est pas hyper confort. On aimerait bien habiter plus souvent là, que ce soit plus confortable, parce qu'aujourd'hui, c'est la vieille cuisine de la belle-mère. Mais comment on fait pour agrandir cette bâtisse sans que ce soit trop en rupture et que ce soit là comme si ça l'avait toujours été ?

  • Speaker #0

    Ok, donc à partir de là, comment vous avez travaillé ?

  • Speaker #2

    Alors en fait, ils sont arrivés avec l'envie juste au début de nous missionner pour une mission de conseil, parce qu'ils avaient interrogé là-bas un confrère local, et ils voulaient valider les idées du confrère. Et elle surtout est arrivée hyper convaincue parce qu'elle nous avait connus sur les réseaux. Et lui, en gros, beaucoup plus sceptique, « Qu'est-ce que tu viens de mettre dans les pattes ? On n'a pas besoin de ça. » Et donc, ils sont arrivés avec ce cahier des charges, les photos, les plans. Et nous, on a tout de suite regardé ce qui avait été proposé et au regard du cahier des charges et justement, nous, avec notre spécialité de travailler pour les tribus. Il y a très vite des choses qui nous sont semblées incohérentes. Et donc, on est venu mettre là notre grain de sel en proposant trois plans très différents de ce que pouvaient être ces bâtisses, ces anciennes bâtisses et cette nouvelle bâtisse qui allait réunir tout ce groupe d'habitation. Et donc, on est venu leur proposer des esquisses de plans avec trois scénarios très différents.

  • Speaker #0

    Donc vous avez dit non, le plan, vous avez réuni de là ?

  • Speaker #1

    Vite, on leur a dit, on a mis les pieds dans le plat en rigolant, en disant c'est super, il y a plein de trucs chouettes, évidemment on est positif. Mais déjà, on ne rentre pas au bon endroit dans votre maison. Ah bon ? On rentre là depuis trois générations. Et donc on a commencé à restructurer l'entrée. Comment on circule, où est-ce qu'on rentre ? Et puis ensuite, on leur a dit qu'on ne cuisinait pas au bon endroit non plus dans cette maison. Ah bon ? Pourquoi ? Le soleil du matin, il est où ? Et c'est comment ? Et donc il y avait un travail aussi de déstructurer, de déconstruire tout ce qu'ils avaient comme schéma sur lequel ils n'avaient pas imaginé bouger. Tu vois, une maison de famille, il y a tellement d'histoires qu'on a toujours coupé le rôti ici, pourquoi ce serait autrement ? On va la rénover cette cuisine évidemment. Et nous on est venus en disruption totale, il y a un peu de temps de digestion, mais après les gens trouvent ça génial parce qu'il y a un truc de « ok, on va se l'approprier vraiment cette maison de famille » .

  • Speaker #2

    C'est l'intérêt de ce regard neuf qu'on apporte nous, c'est-à-dire d'arriver et de ne pas justement avoir tout l'héritage familial et les habitudes, et donc de venir déconstruire ça pour mieux construire la future histoire familiale, en l'occurrence. Eux, de cette famille recomposée, etc. Et les nouveaux arrivants, et voilà.

  • Speaker #0

    Et alors, tu parles d'une entrée, mais alors tu parles de... Il y avait combien de maisons, à la base ? À quoi ressemblait le plan initial ?

  • Speaker #1

    C'était deux grandes bâtisses qui étaient elles-mêmes déjà des bâtisses recomposées. En fait, c'est un vieux bâti normand du bocage. Et donc, les deux bâtisses qui étaient en L, positionnées en L, en perpendiculaire, elles-mêmes étaient déjà des petites additions de morceaux de maison. Les auditeurs pourront regarder les images sur les réseaux. C'est amusant. Il y a des morceaux en colombage, des morceaux en briques, des morceaux en pierre. Et nous, la première question qu'on s'est posée, c'est quand on arrive souvent en voiture, qu'est-ce qu'on voit ? Où est-ce qu'on a envie d'entrer ? Pour ne pas que les invités rentrent par la cuisine, par le salon. En fait, ça, ça se décide. En architecture, on décide d'où est-ce que les gens ont envie de venir. Et c'est ça qu'on a repensé. On a créé une porte, on a créé un préau pour acter que c'était ici, et une lecture architecturale de l'extérieur de la façade. qui est fondamentale. Et une fois que les gens rentrent au bon endroit, on a déjà beaucoup gagné sur la circulation et l'ergonomie.

  • Speaker #0

    Comment vous avez travaillé ? Comment on travaille ? J'imagine que chaque archi a sa méthode. Vous présentez des... Vous retravaillez les plans et vous retravaillez tout du sol au plafond et après, vous présentez tout d'un coup à votre client ?

  • Speaker #2

    Alors nous, après cette mission de conseil, quand ils sont venus là et ils sont sortis a priori conquis...

  • Speaker #0

    Vous avez su qu'ils étaient conquis tout de suite ?

  • Speaker #2

    Oui, on l'a su tout de suite. Lui est arrivé vraiment au forceps. Il est sorti bluffé. Et il a eu du coup envie de continuer la mission avec nous. Et donc, qu'est-ce qui se passe juste après ça ? Une fois qu'on s'est mis d'accord sur le plan idéal pour cette famille-là. parce qu'en fait, il y aurait eu une autre famille dans cette maison, ça aurait été certainement un autre plan. En tout cas, pour cette famille-là, une fois qu'on s'était mis d'accord sur le plan, là, nous, on rentre directement dans la direction artistique. C'est vraiment la première chose qu'on fait. Ça veut dire quoi ? D'abord, il y a notre notice économique. Une fois qu'on se met d'accord sur le plan, là, très vite, on fait une première phase un peu pas marrante, qui est qu'on se plonge dans un budget, très grosse masse, mais quand même, on leur sort une notice économique qui va leur permettre... de comprendre à peu près dans la globalité combien va leur coûter ce projet.

  • Speaker #1

    Et ça, en fait, c'est nous qui le valions. On ne consulte personne, mais on va déjà dire en fait, ce qu'on n'aime pas sur un projet et ce qu'on dit souvent des architectes, c'est votre chantier va être plus long que prévu, va coûter plus cher que prévu. Ça n'est pas vrai. C'est juste que le prévu n'est pas bien pensé. Nous, on fait un stop dès la première esquisse. Après ce premier conseil, cette première réunion, on dit OK, vous aviez évoqué 304 budgets au démarrage, mais là, si on acte cette esquisse... Nous, avec notre expertise, on peut vous dire qu'on est plutôt à 450. Et c'est OK ou c'est pas OK ? Si c'est pas OK, on va resizer le projet. On ne va peut-être pas faire l'extension comme ça, comme ça. En fait, on ne veut pas faire rêver les gens pour rien. Donc, avant de rentrer dans la conception, on se remet d'accord, on resize, on recappe un peu.

  • Speaker #2

    Il faut revoir un peu le plan initial en se disant, OK, en fait, on avait vu ce plan-là, peut-être que toute cette aile-là, on la laisse pour une V2, pour un temps... Voilà, ça sera fait dans le temps et ce n'est pas très grave. Il vaut mieux faire les choses, en tout cas nous quand on fait les choses, on veut qu'elles soient bien faites. Une fois qu'on s'est mis d'accord sur cette enveloppe globale, là on part sur la conception et la direction artistique. Et au même titre que la première réunion de conseil sur des plans différents, on va leur présenter en général deux ou trois directions artistiques très différentes.

  • Speaker #1

    Ce ne sont pas des moodboards, chacun travaille différemment. On ne travaille pas avec des moodboards ou des images d'inspiration, jamais. Nipin Tharest, on arrive directement avec la conception de la pièce de vie, souvent on commence par celle-là, dans trois directions différentes. Donc soit l'esquisse numéro A, la direction artistique numéro A, c'est, je dis n'importe quoi, une ambiance très colorée, mais avec un îlot central très monolithique, très minéral. Voilà, direction artistique numéro 2, on a fait un truc très floral, très végétal. L'îlot est un établi chiné, en revanche, on a un plafond noir qui va être un peu structurant. Et tout de suite, les gens réagissent. Ah ouais, c'est marrant ! La DA2, elle me bouscule et en même temps, elle me parle parce que ça règle mon problème de cosy de cette pièce. Mais j'aime bien dans la DA1 que vous ayez mis les colonnes en bois juste avant le passage au salon. Je trouve que c'est une belle transition. Et on va construire comme ça, pièce après pièce. Mais dans cette direction artistique, ce n'est pas un mood board avec des idées. Il y a déjà tout. Il y a déjà l'endroit où elle applique. Il y a déjà l'endroit où elle est viée. Comment on circule ? On va faire en même temps l'ergonomie et la direction artistique. Dans la DA1, le lave-vaisselle est en hauteur. Et voilà pourquoi c'est chouette. parce que là, quand tu l'ouvres, ça ne gêne pas le passage au salon. La DA2, on a plutôt mis un lave-vaisselle dans l'îlot parce que tu vois, c'est confortable quand la table des enfants est débarrassée, blablabla. Donc on parle constamment en parallèle des deux. On ne fait pas d'abord l'ergonomie, puis l'esthétique doit subir un peu. Et on ne fait pas d'abord le mood board, ça va être une ambiance baléare. Et après, tu te retrouves coincé avec un lave-vaisselle pas pratique. C'est fondamental de jamais lâcher les deux, jamais.

  • Speaker #0

    Donc c'est très précis et c'est comme ça, tu dis, que vous dévez votre budget ?

  • Speaker #1

    Oui. Parce qu'en fait, on a capé, comme on t'a dit très en amont, le fait que c'était OK pour les clients, que nous, on estimait ça avec une grosse enveloppe. C'est un peu goujat de dire ça, mais en fait, on cale cette enveloppe à 10 K auprès. Donc, c'est quand même beaucoup d'argent. C'est quand même assez flou. Mais c'est suffisamment précis pour que la direction artistique ne fasse pas envoler ce budget. On l'a déjà capé avant.

  • Speaker #0

    Et vous l'avez tenu, ce budget ? Ou est-ce qu'on va en reparler après ? Est-ce qu'on va défiler, déambuler ? pièce par pièce. Vous l'avez tenu ou il a changé au fur et à mesure, justement, peut-être des nouvelles idées qui sont venues ? Avec vous, ça n'arrive pas, les nouvelles idées.

  • Speaker #1

    Alors, tu as raison. Si on prend le temps de l'étude et qu'on finalise l'étude avant le chantier, ça ne dérape pas. Dans ce projet, on avait une deadline qui était que la fille de ce couple se marie. Et donc, on a démarré le chantier avant même d'avoir fini la conception. Donc, ce n'est pas un super exemple. qui pourrait être référence pour nous, du budget parfaitement suivi. On a priorisé le timing, ce qui était, je continue de penser, une bonne idée. Et donc, ils ont pu se marier dans cette chouette maison. Mais le budget s'est fait au fur et à mesure de l'eau, ce qui n'est pas le meilleur process.

  • Speaker #2

    Ce qui n'est pas le plus rassurant. En l'occurrence, ce budget, il ne s'est pas tant envolé que ça. C'est plutôt qu'eux, ils étaient un peu toujours stressés parce que les enveloppes budgétaires arrivaient petit à petit. Or, nous, on aime vraiment que les enveloppes budgétaires... soit toute reçue pour présenter un budget et pour ensuite le maintenir. Nous, c'est très important. La dernière chose que je voudrais juste rajouter sur cette conception, c'est que nous, ce qui nous tient à cœur dans les conceptions de projet et dans le déroulé du projet, c'est de co-construire le projet avec les clients. Donc, quand on présente une direction artistique, quand on présente un budget, quand on fait des choix, des réajustements, etc., on est en permanence en train de questionner nos clients, de voir comment ils réagissent. Et nous, on dessine le projet pour une famille très précisément. Et donc, c'est très, très important de s'adapter à leurs réactions, leurs envies, etc. On n'est jamais obtus sur nos décisions.

  • Speaker #1

    Et rien de pire que le snobisme d'un archi qui refuserait, tu vois, le meuble de famille, la commode, qui n'est peut-être pas la plus jolie du siècle et qui va soi-disant gâcher son shooting. C'est atroce, ce genre de phrase. Tu l'adores, ta commode. Hortense, oui, elle est un peu cuculée. C'est OK, en fait. Le plus important, c'est que toi, tu sois contente que la commode de ta grand-mère soit dans cette entrée. Et on fera avec. Et surtout, ce n'est pas grave. Et ça, il y a un vrai truc du snobisme, de la prescription du mobilier aussi. On en parlera après. Mais nous, on aime vivre avec vos contraintes, en fait.

  • Speaker #2

    C'est ce qui donne vraiment de l'âme au projet essentiellement.

  • Speaker #0

    Oui. Tu dis que vous n'avez pas présenté de mood board. Alors, qu'est-ce que vous leur avez présenté ? Comment s'est passée la première réunion ?

  • Speaker #1

    C'est une 3D. La direction artistique, en fait, c'est une 3D en volume de ta pièce. Et donc, tu vois en volume ta pièce dans la direction artistique A, avec ce que je t'évoquais, selon les ambiances. Et c'est vraiment des images modélisées en perspective de ta pièce, directement avec les matières appliquées.

  • Speaker #0

    Les matières, les couleurs et déjà d'une sélection de mobilier, d'ambiance. Donc pour vous, c'est un travail énorme si tu proposes trois ambiances et qu'en fait, ils n'aiment rien.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas si énorme que ça parce qu'on va vite, mais on ne fait que pièce par pièce. Parce qu'en effet, si on voit tout de suite que l'ambiance minérale et beige, ce n'est pas leur trip, on ne va pas le décalquer sur toutes les pièces de la maison. Donc là où tu as raison, c'est que les premières pièces, c'est trois ambiances. Et ensuite, plus on avance dans le projet, à la fin, les pièces annexes, les chambres. Les salles de bain, très souvent, on fait un one-shot. On présente une DA, qui est une déclinaison du reste de la maison, et très souvent c'est de l'ajustement, on n'en présente pas trois.

  • Speaker #0

    Donc tout le monde est d'accord. Alors après, qu'est-ce qui se passe ? Comment on passe à l'action ? Combien de temps ont duré les travaux ? Comment vous vous êtes mis au travail ? Vous avez des entrepreneurs sur place, des artisans ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #2

    Alors oui, on est entouré de notre team d'entrepreneurs qu'on a mis vraiment du temps à trouver. On a vraiment mis dix années à petit à petit s'entourer des bonnes personnes pour tous les lots, pour tous les... Toutes les petites spécificités du chantier. En tout cas, l'important pour nous, dans notre quotidien, c'est de travailler avec des gens qui sont suffisamment fidèles pour continuer d'un chantier à un autre. Et nous, ça c'est un point vraiment essentiel pour nous. Et donc ici, c'est des artisans qui ont travaillé, qui se sont occupés de la rénovation globale. Et évidemment, on a dû s'entourer, pour certaines spécificités ici, d'artisans supplémentaires avec qui ça s'est très bien passé.

  • Speaker #0

    J'ai oublié de vous demander, tout à l'heure quand vous parliez de la DA, vous, vous avez votre propre DA un peu terre grise, vous avez quand même une identité qui est assez forte. Dans quelle mesure vous infusez ce style-là dans ce projet ou dans vos projets, même dans l'absolu ?

  • Speaker #1

    Alors tu as raison, on a un style, comme tu dis, la patte des architectes, chaque agence infuse son goût. Nous, c'est principalement une ambiance colorée et des matériaux assez bruts, assez nobles. on est spécialisé du bâti ancien, donc on retrouve quand même souvent de la terre cuite, des tomates, des tuiles, des briques. Là, dans ce projet, c'était particulièrement à notre image puisque c'est une grande maison, une maison ancienne, une maison en Normandie, ça coche beaucoup de cases de notre univers. Mais ce qui est sûr, c'est que les gens viennent déjà nous voir quand ils aiment notre univers, donc c'est plus facile d'infuser. Et par exemple, dans ce projet-là, ils étaient à un moment du chantier « Ok, en fait, les filles, tout ce qu'on a voulu modifier de vos conseils, on le regrette, donc maintenant, on vous écoute. » Vous avez de la parole d'évangile, tout ce que vous dites, on va le faire. Donc c'est amusant aussi, c'est que plus le temps passe au cœur même d'un projet, plus les gens ne nous écoutent pas aveuglément du tout, parce qu'en fait, c'est une co-construction.

  • Speaker #2

    Ce qui est rigolo avec ces clients, c'est qu'environ aux deux tiers du projet, ils nous ont confié leur appartement parisien. Pareil, là, ils nous ont dit, c'est marrant, parce que les petites erreurs qu'on aurait pu faire sur la grande maison, cette fois-ci, de toute façon, on n'a pas la bande passante, mais on va vous donner carte blanche sur ce projet. Et donc, on a fait un deuxième projet parallèle avec eux, très, très coloré aussi.

  • Speaker #0

    Qui ressemblait un peu au même...

  • Speaker #2

    Rien à voir.

  • Speaker #0

    Rien à voir du tout.

  • Speaker #2

    Beaucoup plus citadin, beaucoup plus très joyeux aussi. Oui.

  • Speaker #0

    Combien de temps ont duré les travaux, le chantier ?

  • Speaker #1

    Alors, entre 8 et 10 mois. Ça dépend de ce qu'on compte dedans. Nous, on trouve qu'un chantier s'arrête quand les rideaux sont accrochés et le... les patères, les petites pierres.

  • Speaker #0

    Non, parce que ça, vous ne gérez pas.

  • Speaker #1

    Les butées de porte, exactement. Parce que tu as beau avoir fini ton chantier, quand tu ouvres les portes, tu as éclaté la peinture avec la poignée parce que tu n'as pas mis la butée. En fait, tu as tout gâché. Nous, on livre un chantier quand, si tu retournes la maison, il n'y a rien qui tombe. Après, tout ce qui tomberait, c'est-à-dire le mobilier, le canapé, le tapis, les chaises, c'est une autre prestation. qu'on fait à la demande des clients, mais pas systématiquement.

  • Speaker #0

    alors on va passer, on va rentrer emmenez-nous dans la maison donc tu parlais de l'entrée que vous avez déplacée par exemple, pourquoi ? qu'est-ce que vous avez fait ?

  • Speaker #2

    alors en fait cette entrée on l'a déplacée parce que quand on arrivait sur le terrain de cette grande bâtisse qui était somptueuse d'ailleurs parce qu'il y avait une mare devant cette maison on devait contourner on voyait pas la porte d'entrée tout simplement donc en fait j'arrive, je suis bah nous basiquement quand on a été visiter cette maison la première fois on arrive, on se gare et là on est à merde je rentre à droite, je suis à gauche et donc je me souviens qu'Amélie était partie sur la droite, moi plutôt sur la gauche pour essayer de capter à l'intérieur des fenêtres où étaient les clients ça c'est une circulation ratée et je me souviens encore ça doit être clair,

  • Speaker #1

    avec un pot de fleurs, avec une appli mais comment une grande maison ne peut pas avoir en fait il y avait une porte d'entrée mais elle n'était pas visible quand t'arrives, ça c'est essentiel quand tu arrives dans ton terrain, dans ton jardin, les invités arrivent ... de voir la porte. Et donc, on a commencé par la mettre sur une autre façade pour la voir de loin quand j'arrive. Tu peux la laisser ouverte pour que tu sois accueillant. Tu peux laisser une applique allumée. Tu peux mettre deux pots de fleurs pour marquer que c'est cette porte-là et pas une autre. Mais des bâtisses comme ça, il y a 30 portes. Donc, en fait, si tu laisses aller le truc, évidemment que c'est plus lisible. Et ça, c'est la première chose qu'on a faite. Non seulement, on va tourner la porte, on va la mettre sur une autre façade.

  • Speaker #2

    Et on va contraindre certaines sorties aussi. Voilà. En fait, dans des énormes maisons comme ça, il y a en effet évidemment beaucoup de... porte-fenêtre sur l'extérieur, parce qu'on a besoin, on a très envie d'être tourné vers l'extérieur. Donc ça, c'est essentiel. mais pour autant, être tourné vers l'extérieur, ça ne veut pas dire... pouvoir circuler dehors directement. On peut être tourné vers l'extérieur avec des grandes baies fixes qui sont totalement... On ne peut pas circuler, mais on a vu sur l'extérieur. On peut de temps en temps avoir une porte-fenêtre qui nous mène sur une terrasse, là d'accord. Mais en fait, si je n'ai qu'une enfilade de porte-fenêtres qui peuvent s'ouvrir sur l'extérieur, je peux toutes les ouvrir à la fois. Finalement, souvent, on utilise la même ou alors...

  • Speaker #1

    Et ça contraint l'espace à l'intérieur alors qu'une baie fixe... On peut mettre des tablettes, on peut mettre un joli fauteuil devant. Et à l'extérieur, c'est la joie de pouvoir paysager et d'approcher le végétal de la façade. Ce qui est génial. Beaucoup de maisons de campagne, même des châteaux, on en rénove, on a cette chance. C'est une bâtisse plantée sur une dalle de gravier, en fait. Et tu as des graviers sur 20 mètres autour, ce qui était le cas de cette maison. Et le jardin et le paysage sont 20 mètres après la maison. Mais c'est dramatique. Quand tu es dans ton salon, tu vois d'abord des graviers, puis au loin, l'écureuil. Nous, on rapproche l'écureuil. Ça fait partie de notre job. On va rendre fixe des fenêtres. paysager juste devant avec un massif de végétal, ce qui fait que quand tu es dans ton canap, le végétal est à deux mètres de toi. Et ensuite la terrasse. Et quand tu es dans ta terrasse, tu n'es pas au pied de ta façade, c'est très minéral, sûrement il fait trop chaud l'été. On vient rapporter du végétal entre la terrasse et la maison, quasiment systématiquement sur des projets.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors attends, je reviens à mon entrée. Tu rentres dans ton... L'entrée, elle était dans l'extension ? Ok, au milieu, non. Non,

  • Speaker #1

    on a percé ce qu'on appelait nous la tour, qui était une partie en pierre de la bâtisse existante. On l'a percé, cette pièce, on l'a cloisonné pour créer une vraie partie entrée qu'on appelle le débeauté dans tous nos projets. Peut-être pas à Paris, parce qu'il n'y a pas beaucoup de bottes. Mais c'est vraiment l'endroit où tu peux te déchausser, te dévêtir sans avoir à ouvrir de placard. Donc il y a des pâtères et il y a un endroit pour mettre les bottes et poser ton chapeau, ton panier.

  • Speaker #0

    Il ne faut pas ouvrir des placards.

  • Speaker #1

    Parce que personne ne le fait. C'est soit la mère de famille esclave de son foyer qui, le soir, range tous les manteaux dans un placard quand tout le monde est couché. Ça te parle en temps ? Voilà, soit la maison est en bazar, il n'y a pas beaucoup d'autres schémas. Donc le seul schéma pour éviter ça, soit une maison en bazar, soit quelqu'un qui est esclave des autres, c'est de mettre des patères visibles et de mettre un espace vide sous lequel tu vas glisser ta paire de baskets et c'est valable à Paris comme à la campagne.

  • Speaker #2

    Et dans une maison comme ça, encore plus dans une maison secondaire qui est amenée à recevoir beaucoup de monde, en fait, les entrées sont toujours sous-dimensionnées. Même à Paris, dans des petits appartements parisiens, une entrée qui est ratée, ça donne les espaces d'après qui sont ratés, pollués en fait. C'est-à-dire qu'en fait, si mon entrée est trop petite, mon manteau se retrouve sur le dos de la chaise de la salle à manger, mes chaussures éventuellement dans le couloir et mon sac à main sur l'îlot de la cuisine. Et ça, c'est raté. Et donc dans cette maison, ils nous disaient déjà mais vous êtes sûrs de tout cet espace pour l'entrée parce qu'au dos de cette entrée, on a créé un WC avec un vrai lave-main. sortie des toilettes, vraiment un espace conséquent pour que ce soit agréable. J'arrive, je n'ai pas besoin de rentrer dans un petit WC avec un lave-main à l'intérieur. Je peux me laver les mains.

  • Speaker #1

    Il y a le rituel de se laver les mains hyper important à Paris quand on sort du métro, mais aussi à la campagne. Et donc pour nous, c'est comme dans les restaurants. Quel plaisir de pouvoir se laver les mains avec de l'espace, un grand miroir et de la lumière. Mais pourquoi on ne le fait pas chez soi ? Et nous, c'est vraiment un truc aussi, une petite marque de fabrique. Sortez les lave-mains des toilettes et faites un vrai lieu où les enfants se laveront les mains beaucoup plus facilement. en vadrouille d'une balade à cheval ou en forêt, ils arrivent, ils se lavent les mains, le rituel devient une expérience sympa. Et c'est pas trop de le dire. Et c'est fondamental, se laver les mains, aller aux toilettes, se dévêtir, se déchausser, combien de fois par jour on le fait ? Dix fois. Et c'est toujours mal traité, ces fonctions. Et tu vois que le parti pris de cette entrée, c'est aussi d'avoir mis des murs très sombres, un peu couleur tabac, un, parce que c'est pas salissant, et deux, pour avoir un côté très accueillant et très enveloppant. On a envie de mettre du blanc dans une entrée, c'est un peu dommage parce qu'on vient de l'extérieur et on a tout de suite une sensation cosy.

  • Speaker #2

    C'est la première impression de la maison aussi l'entrée. Donc en fait, nous on aime beaucoup leur donner en général beaucoup de caractère et de travailler le moindre détail. Je veux dire, s'il y a une banquette pour se chausser, pour poser son sac, il n'y a pas de raison qu'elle ne soit pas cossue elle aussi. Parce qu'en fait, on va s'y asseoir pour enlever sa paire de pompes dix fois par jour, en l'occurrence dans une maison comme ça. Et donc c'est dommage que ce ne soit pas directement bien pensé et chaleureux.

  • Speaker #1

    Comme le lave-main qui est dans un joli travers teint, et c'est peut-être la plus belle vasque de la maison, alors même que ce n'est pas la salle de bain. Mais en fait, au contraire, c'est là que tous les invités vont aller.

  • Speaker #0

    Et cette couleur tabac, elle vient d'où ? Et comment vous l'avez choisie dans ces cas-là ? Ça faisait partie des propositions dès le début et qui a été validée tout de suite ?

  • Speaker #1

    Dans la première DA, on a décidé dès le début de ces deux teintes, la couleur tabac et la couleur lit de vin, puisqu'on s'était donné cette contrainte de chiner des tomettes, comme ça le sol avait l'air d'avoir toujours été là et en continuité avec l'existant. Et ces deux teintes, on les a déclinées dans toutes les pièces et elles ont des rendus très différents. selon qu'elles sont dans les toilettes ou dans la cuisine. Et donc cette couleur tabac, elle vient de chez Argile Peinture, c'est la couleur Jupiter. Et elle rend très très bien avec les tomates, elle donne un côté à la fois contemporain et en même temps très authentique.

  • Speaker #0

    Tu disais, les tomates, elles viennent d'où ?

  • Speaker #1

    On les a chinées de chez Lacombe Matériaux.

  • Speaker #0

    Alors comment, à quelqu'un qui ne sait pas qu'on peut chiner ce type de matériaux, comment on peut chiner ça ?

  • Speaker #1

    Du sol. Du sol ancien, il y a des retailers de ça. qui font de l'achat et de la revente de vieux matériaux en démontant des vieilles bâtisses, des châteaux qui sont en démolition. Ils récupèrent les matériaux et il y a des plateformes de revente de matériaux anciens.

  • Speaker #0

    Vous, vous gérez ça aussi ? La logistique, la livraison ?

  • Speaker #2

    Absolument. Ça fait partie un peu de notre scope et ça fait aussi partie du... On pourrait décider de... On trouve des imitations maintenant. Mais en fait, quand on est dans des bâtisses qui ont tellement de charme... Quand on fait des rénovations comme ça, le bâti ancien, il a besoin d'être respecté. Et pour qu'il soit respecté, ce n'est pas de limitation de faux anciens. Donc on préfère passer des heures à trouver des lots de tomates pour des surfaces suffisantes aussi, pour que la maison soit réussie, parce qu'en fait, ça, c'est quand même la base. Je veux dire, les sols, le bois, les poutres qu'on rénove, etc., c'est quand même la base de la maison. Que le mur soit Jupiter ou finalement dans dix ans qu'ils le changent en bleu canard, c'est une chose, ça c'est des questions de mode, mais par contre, ce qui fait la base de la maison, c'est extrêmement important pour nous.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai que les revêtements sol et mur sont assez souvent chez nous anciens ou récupérés ou chinés, ce qui permet ensuite que l'agencement soit très contemporain avec des lignes très sobres. On a plutôt un style minimaliste s'agissant de l'agencement ou des plans vasques, par exemple sur l'entrée avec ce travers teint. ... Et c'est possible parce que l'enveloppe, les revêtements de sol, par exemple, sont anciens. On trouve que sol ancien plus imitation côté de janglais sur l'agencement, ça peut être un peu too much. Et inversement, l'imitation de l'ancien avec des lignes très contemporaines, c'est un peu bancal.

  • Speaker #0

    Est-ce que le fait que ce soit chiné, c'est une économie ou pas du tout ? Ça peut même être plus cher.

  • Speaker #1

    C'est plutôt plus cher parce que plus compliqué à poser. On a des tomates qu'on doit nettoyer en dessous et au-dessus. Ce n'est pas une source d'économie.

  • Speaker #0

    Alors après l'entrée, on passe à quelle pièce ? On accède à quelle pièce ?

  • Speaker #2

    Alors après l'entrée, en fait, nous, on a créé une enfilade de deux pièces qui sont essentielles dans cette maison. L'enfilade de la cuisine, cuisine dans laquelle il y a un petit espace déjà de salle à manger. Et cette enfilade de pièces, elle est suivie d'un petit salon. En fait, la difficulté quand même de cette maison... La difficulté de ce scénario familial et de cette bâtisse, c'est qu'ils passent clairement de week-end où ils peuvent être 15 à 22 dans la maison, et la semaine, hop, l'étau se resserre et finalement ils se retrouvent à deux. Et en fait c'était hors de question qu'ils se retrouvent dans des volumes gigantesques, dans une salle à manger gigantesque, qui du coup la semaine deviennent très froides parce que c'est des trop grands salons, des trop grandes pièces. Et donc, on a décidé, dans cette enfilade, de créer une cuisine accueillant un vrai espace repas, puis un petit salon, beaucoup plus petit, dans lequel on a recréé à nouveau une petite banquette, où il y a une petite table sur laquelle prendre un souper tous les deux, etc. Et donc, ces deux pièces-là, on les a vraiment chouchoutées, parce qu'elles devaient accueillir et toute la famille, et leur quotidien.

  • Speaker #1

    Ce qui n'est pas simple dans une cuisine, parce qu'une cuisine, pour deux ou pour douze, on ne la conçoit pas pareil. Donc il y a des règles d'or qu'il ne faut pas louper dans une cuisine. Et il y a ce qu'on appelle, nous, les deux triangles fonctionnels. On va même parler d'un troisième pôle, on va dire trois pôles. Il y a le pôle technique, celui qui cuisine. Celui ou celle qui cuisine, c'est évier, cuisson, frigo. Tu vois, là, il y a celui qui passe de l'un à l'autre constamment quand je prépare ma salade composée. Et quand on est plusieurs dans une cuisine, l'autre pôle, c'est celui du dressage et du débarrassage de la table. Ah bah tiens ! T'es en train de faire les fraises, je vais vider le lave-vaisselle. Donc tu as le pôle lave-vaisselle, table, vaisselle. Et ce pôle-là, il ne croise pas l'autre. Sinon, c'est comme ça qu'on a... Attends, excuse-moi, Sophie, je veux juste accéder au lave-vaisselle, je dois juste ranger quelque chose. Et Sophie se retrouve constamment dérangée parce qu'elle n'est pas dans le bon triangle. En fait, ça, c'est pas un détail. C'est une chose qui est ratée à 80% du temps sur les projets sur lesquels on arrive trop tard, c'est... Fondamentale, parce que c'est comme ça qu'on vit mieux ensemble. Notre job, ça n'est quoi d'autre que celui d'améliorer le vivre ensemble ? Rien d'autre. C'est pas de faire du joli bleu sur les murs. C'est de comment je vis bien avec mes enfants, mes beaux-enfants, mon mari, ma belle-mère, en tribu, dans une pièce. C'est quand tu ne demandes pas tous les quatre minutes, Hortense, recule-toi, je dois juste prendre une petite cuillère. C'est agaçant, en fait. On finit par s'énerver. Quand c'est bien pensé, on vit ensemble. et cette cuisine, elle a été bien pensée. Et on peut en parler pendant des heures. Les cuisines, c'est des réunions qui durent trois heures. avant même de parler de la couleur du bois de ta façade. Où est-on la vaisselle hortense ? Où est-ce que tu ranges les assiettes ? Où est-ce que tu mets la farine et le sucre vanillé ? Ce n'est pas un détail.

  • Speaker #0

    Donc là, elle est en plusieurs zones, la cuisine, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Absolument, il y a quasiment... Il y a trois grandes zones.

  • Speaker #0

    Elle fait combien en superficie pour qu'on se rende compte ?

  • Speaker #1

    25 mètres carrés.

  • Speaker #2

    C'est quand même une grande pièce. Il y a tout un linéaire de colonnes qui, lui, est extrêmement fonctionnel et rempli. énormément de fonctions, dans lesquelles on trouve les grandes fonctions, le frigo, un grand congélateur.

  • Speaker #1

    Et le coffee corner.

  • Speaker #2

    Toute la vaisselle et le coffee corner, en effet. Ce linéaire, il est interrompu aussi, pour pas que ce soit trop massif, par une grande niche dans laquelle on adore, nous, mettre le petit électroménager, qui est aussi séparé des fonctions de la cuisine, c'est-à-dire que quand je fais un café, j'ai pas besoin d'être entre Ma plaque et mon évier et faire chier celui qui ouvre la poubelle, tout ça c'est séparé. Donc le grille-pain, la bouilloire, le petit électroménager, on aime bien le séparer et puis le lier aussi à la fonction du petit déjeuner ou du goûter. Pareil, c'est une épicerie ou une vaisselle très particulière qui n'est pas la même que le reste. Dans cette cuisine, il y a un îlot central, là qu'on a dénué de fonction sur le plan de travail, en revanche sous lequel on trouve un très grand four pour... Parce que c'est des grands cuistots, ils adorent cuisiner, ils ne font que ça. Mais sur ce grand plan de travail, là, se passent millions de choses. On étale les pâtes à tarte, on écote les fruits pour la confiture, etc. Donc ça, c'est très fonctionnel. Et puis, il y a une dernière zone dans cette cuisine. Enfin, il y a même une dernière grande zone qui est encore séparée en deux. Il y a un grand linéaire de fonctions sur lequel là, je retrouve en effet mon évier, ma cuisson. Ça qui était génial. dans ce projet, c'est qu'on a pu recréer des ouvertures face à la mare extérieure. On est encore vachement tournés sur l'extérieur. Et puis, on a une dernière partie sur ce linéaire, qui est plus sur la droite et un peu cachée, et qui nous sert un peu d'arrière-cuisine, c'est-à-dire une fonction. Et ça, on adore, peu importe la taille du projet. On trouve toujours un endroit qu'on aime presque... On aime bien piquer sur un volume existant. une petite zone qui nous sert de cellier arrière-cuisine, qui est un peu l'endroit où on met les choses qu'on n'a pas envie de voir dans une cuisine. Il y en a toujours. Ça, on aime bien aussi ne pas être focus sur ce qu'est notre quotidien à tous. Et donc, dans une cuisine, il y a toujours deux, trois trucs moches. Et donc là, on avait un petit recoin qu'on a traité pour cette zone-là.

  • Speaker #1

    Et la couleur foncée peut aider à rendre discrète un espace. On pourrait penser que c'est voyant et que ça appelle l'œil. Il n'y a rien de pire que le blanc pour appeler l'œil. La couleur foncée, au contraire, elle va étouffer, assourdir un espace. Et donc, typiquement, cette cuisine arrière-cuisine, on la fait dans cette teinte lit de vin bordeaux, justement pour qu'elle soit discrète.

  • Speaker #0

    Et pourquoi vous voulez qu'elle soit discrète, la cuisine ? Parce qu'elle est très belle ?

  • Speaker #1

    Juste ce coin-là de la cuisine. Le reste de la cuisine est dans un beige lumineux. C'est juste le coin renfoncé dans lequel elle est foncée. Évier, passoire remplie de pâtes, la bannette de pain, les grosses cuillères en bois, le thermomix, la trancheuse à jambon, tu vois. Ça, c'est chouette, c'est fonctionnel, mais ce n'est pas nécessairement la première chose qu'on a envie de voir quand on arrive dans cette cuisine.

  • Speaker #0

    Et qui vous la fait, la cuisine ? C'est du sur-mesure ? Vous n'allez pas chez un cuisiniste ? Non,

  • Speaker #2

    on a un partenaire très fidèle avec qui on conçoit nos cuisines. En fait, c'est un agenceur multimarque avec qui on peut avoir notre linéaire en bois. On va le prendre chez un Italien qui a cette spécificité-là. Voilà, le linéaire, peut-être un truc plus basique parce qu'en fait là, j'ai pas besoin d'autant de noblesse et donc on va le prendre chez une autre marque. Et ça, on adore parce qu'elle est capable de nous sortir plein de pépites.

  • Speaker #0

    C'est elle qui vous fait des propositions ou c'est vous qui repérez ?

  • Speaker #1

    On dessine tout, on conçoit tout justement dans notre 3D avec le client. Tiens, le mur de colonne va être en bois et un bois plutôt foncé. On a ici à l'agence une matériothèque dans laquelle on a tous les échantillons de façade de 5-6 marques de cuisine. Et quand on ne les trouve pas, on les fait faire par notre menuisier. Et donc très souvent dans une cuisine, il y a au moins deux marques et au moins un élément fait sur mesure. On mélange pour des questions de coût, on ne va pas tout faire sur mesure.

  • Speaker #0

    Et les plans de travail ? Il est en quoi le plan de travail ?

  • Speaker #1

    Il y en a trois différents.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça, j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Il y a le niveau qui est carrelé, avec une faïence très chouette de chez Normandie Ceramique. On adore cette marque. C'est hyper local. Il y a un choix de couleurs absolument dingue. Donc ça, c'est un niveau carrelé qui vient plutôt comme un objet au milieu de cette cuisine, un élément un peu artisanal qui a un côté très authentique. Le lignuaire du fond bas, c'est une céramique, donc extrêmement fonctionnelle sur le plan des risques de coupures, de chaud, de froid. C'est génial comme plan de travail, ça craint rien. et dans la niche. de ce petit coffee corner, qui est l'endroit où on va se faire un thé en milieu d'après-midi, et où on n'a pas envie de voir le rôti, tu vois, en train de se faire découper dans la cuisine, et bien là, on a mis plutôt une matière noble, on a mis un joli travers teint, grigio, et donc on a trois matières, et ça ne choque pas du tout, puisque c'est quand même harmonieux et sobre.

  • Speaker #0

    Oui, et j'ai vu une vidéo sur un autre, sur vos réseaux sociaux, pour un autre projet, mais est-ce qu'il y a une hôte ? Parce que j'ai l'impression que vous n'êtes pas fan des hôtes.

  • Speaker #1

    Alors c'est pas nous, en l'occurrence ça a fait débat sur les réseaux sociaux, c'est très rigolo, c'est un sujet clivant. On s'est rendu compte en étudiant et en questionnant nos clients que seulement un tiers de nos clients allumaient leur hotte. Et ceux qui l'allument et qui ont cette rigueur, alors mettez des hottes, parce que c'est quand même génial de ne pas sentir le lardon dans toute la maison. En revanche, quand vous ne vous en servez pas, si on est honnête et légitime et plutôt sincère, deux tiers des gens ne s'en servent pas. Quand on ne s'en sert pas, passons-nous-en. Et toutes les deux en effet. C'est un vrai sujet. en fait le vrai sujet, si on parle de la haute il y a un vrai sujet qui est une évolution des mœurs et des usages de la cuisine. Les gens utilisent de plus en plus leur four par rapport aux générations d'avant et de moins en moins des grillades et des fritures. Donc, avant, on faisait tout cuire à la plaque. Maintenant, même les viandes, on les fait au four. Il y a beaucoup plus... Les mœurs ont vraiment évolué. Toutes les études le prouvent. Et donc, le four a plus d'importance. Quand tu fais cuire au four, tu n'as pas besoin de ta hôte.

  • Speaker #0

    Ah, bien joué. Je n'avais pas cette info en tête. Il y a des jolis luminaires, je crois, dans la cuisine. donc on peut oser les vrais luminaire dans notre cuisine. On n'est pas obligé d'avoir des potes vilains. Au contraire,

  • Speaker #2

    en fait, tout comme il faut oser les couleurs dans une cuisine parce que dans notre assiette, il y a plein de couleurs, etc. Les luminaires, c'est un peu pareil. On n'a pas forcément besoin de luminaires techniques. En fait, l'idéal dans une cuisine, c'est de mixer les luminaires techniques qui vont éclairer un plan de travail, le coin repas, etc. avec un mix d'appliques, beaucoup plus de déco, beaucoup plus... C'est pas parce qu'on est dans une cuisine qu'on a besoin de choses qui ne soient pas travaillées, qui ne soient pas raffinées, voilà. Pareil, au-dessus d'une table de repas, on a absolument besoin d'être éclairé par le haut et c'est souvent qu'on voit des suspensions qui sont mises au-dessus des tables de repas et on les voit toujours trop hautes. La lumière qui vient d'au-dessus de notre tête, elle a besoin d'être basse pour pas justement nous éblouir si elle est trop haute et mal positionnée. alors elle va être ratée.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai qu'on a besoin de travailler deux réseaux d'éclairage dans une cuisine. Le réseau, il commence à faire nuit, il est 17h en plein hiver, il faut que ça barde un peu pour que tu vois ce que tu cuisines. Et le réseau de 7h du match, je suis la première levée, je prends un thé et j'écoute la radio, absolument hors de question d'avoir 12 potes au-dessus de la tronche. Et donc il faut considérer toutes ces fonctions. La cuisine, il a été analysé qu'on passe que 30 à 40% du temps à cuisiner dans une cuisine. Il reste quoi les 60% du temps ? Pas de quoi avoir besoin d'un spot. C'est le home office, c'est les devoirs avec les enfants, c'est l'atelier herbier, c'est prendre un thé avec ta sœur qui est de passage, c'est tout ça. Et tout ça, c'est un éclairage comme un salon.

  • Speaker #0

    C'est intéressant. Alors, OK, donc on sort de la cuisine. On arrive sur un petit salon, je crois, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Alors, en effet, on arrive ici dans un petit salon qui est vraiment attenant à la cuisine. Et ça, c'est plutôt rare. Pour le coup, ce salon est ouvert sur la cuisine, alors que nous, dans notre quotidien, on essaye vraiment d'expliquer aux gens qu'il y a une pièce qui souffre d'être ouverte sur les pièces les plus bruyantes, c'est le salon. Sauf que là, on avait au dos de cette cuisine une ancienne grande cheminée, très massive, etc. Et on y a trouvé vraiment un intérêt, justement, pour leur quotidien, quand ils sont... en petit nombre ou alors quand justement il y a une énorme tribu dans la maison et que le salon est occupé, si on veut participer un peu à l'élaboration du repas, etc. Là, il y a vraiment moyen de venir au coin du feu boire un verre de vin.

  • Speaker #0

    Non, il est là, mais je suis sur la table avec mon ordinateur.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Je sirote un verre de vin et en même temps, je peux continuer de papoter avec celui qui est caté.

  • Speaker #2

    Il est là, mais un peu plus au calme. Je prends un pas de côté, je suis un peu plus en retrait. Pour autant, l'idéal, en effet, ça ne nous aurait pas suffi si on n'avait eu que ce salon. Si on n'avait eu que ce salon dans cette maison, on y aurait mis certainement une porte, une verrière, etc. qui pouvaient nous isoler phoniquement. C'est vraiment extrêmement important. Là, c'est un salon qui est quand même chouette parce qu'il n'est pas traversant, il est en bout de course. Donc personne ne circule à part par l'entrée principale. Ça, c'est déjà un point chouette, mais ça ne nous aurait pas suffi. On l'a fait aussi parce qu'on a l'autre très grand salon. qui lui est vraiment à l'autre bout, bien séparé, qu'on peut vraiment clôturer avec des portes. Et ça, c'est vraiment quelque chose qui est très important pour nous.

  • Speaker #0

    Alors là, c'est un petit salon, il n'y a pas de canapé, vous avez fait une banquette plutôt.

  • Speaker #1

    En fait, dans ce salon, Hortense, il y a deux zones pour s'asseoir. Il y a une banquette qu'on a faite sur mesure. On a récupéré un morceau de tronc d'arbre du jardin pour créer cette petite table. Et il y a un vrai canapé en face de la cheminée. Et donc on a... Je trouvais chouette d'avoir deux systèmes d'assises. Le home office avec un thé et mon ordi. Je suis bien plus confortable sur une banquette avec une table. Mais le chill apéro à deux, à regarder un film à côté du feu, on est mieux dans un canapé.

  • Speaker #0

    Ok. Alors après, on passe au grand salon ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    On traverse d'abord l'extension. On repasse en rentrée. Et tu vois, là, pour accéder au grand salon qui était dans l'autre grande maison, grâce à l'extension qu'on a dessinée, on traverse cette pièce qui est... C'est tout simplement une salle à manger.

  • Speaker #0

    C'est une pièce en fait. Une pièce qui crée le lien entre les deux maisons.

  • Speaker #1

    Et qui est une salle à manger. Une grande salle à manger pour les tribus avec une très grande table qui permet d'être toujours grande et servie et prête pour les week-ends. Dans laquelle il y a aussi un escalier qui mène à l'étage de cette extension dans laquelle on a fait une chouette chambre. Et en effet, on arrive dans l'autre bâtisse. L'autre bâtisse accueille un salon XXL.

  • Speaker #0

    Alors attends, on va rester sur ta salle à manger. parce que j'imagine qu'il y a des choses à dire. Comment vous l'avez... C'est donc un nouveau...

  • Speaker #1

    Volume.

  • Speaker #0

    Oui, volume. Donc, c'est en quoi vous avez tout créé, le sol ?

  • Speaker #1

    Oui, tout le gros œuvre. Alors, on a souvent l'idée qu'un architecte d'intérieur ne s'occupe que de l'intérieur. Ce n'est pas vrai. Les architectes d'intérieur sont des spécialistes de la rénovation. Et dans la rénovation, on est très souvent confrontés aux gros œuvres. Donc, nous, on a une grosse partie de notre expertise qui est de l'ordre de la technique et du gros œuvre. Et donc, évidemment... Là, il y a des murs en dur qui ont été habillés de colombages d'un côté et de briques de l'autre. Un étage, des combles, une toiture, des lucardes. Et c'est une seule pièce en bas parce qu'on ne voulait pas recréer des petites pièces. Ils avaient littéralement besoin de cette grande salle à manger. On a traité tous les murs dans un ton toujours celui de vin, le même que la cuisine, figure-toi. Mais tu vois qu'ils donnent une ambiance très différente. Et on a décidé de faire du all-over, c'est-à-dire que c'est tout partout pareil.

  • Speaker #0

    Et pourquoi avoir gardé les mêmes teintes ? Je ne sais plus, tu l'as dit tout à l'heure ?

  • Speaker #1

    On trouve chouette de ne pas faire ce qu'on appelle l'effet harlequin. En fait, dans une maison ancienne, il y a tellement de lumières différentes, de sols différents, de vues différentes, que la même couleur déclinée va te donner une sensation d'harmonie en n'ayant pas du tout la sensation de la monotonie.

  • Speaker #0

    Dans ta grande pièce, tu as surtout des énormes baies, des portes-fenêtres, des baies vitrées. Comment tu gères ça ?

  • Speaker #2

    Eh bien, justement, figure-toi que je vais t'avouer quelque chose. C'était avec du recul. C'est peut-être la seule chose qu'on changerait dans cette maison et dans tous les choix qu'on a faits. C'est qu'en effet, là, on a quatre grandes portes-fenêtres. Et ce que je te disais un peu au début, c'est que quand on a trop de portes qui mènent vers l'extérieur, eh bien, parfois, c'est un peu un piège. Et en fait, c'était essentiel d'en créer du côté où on a recréé des terrasses. Ça, il n'y a pas de débat. Vraiment, le côté... Je finis mon repas de famille, un dimanche il y a un rayon de soleil, on a recréé tout de suite une terrasse devant avec un salon de jardin pour pouvoir venir prendre son café, l'apéritif, etc. Voir même sortir la table et la placer sur la terrasse de dehors pour avoir une plus grande agilité de vraiment profiter du moindre rayon de soleil. En revanche, de l'autre côté, on tombe sur l'entrée de la maison, l'accès aux voitures, etc. Et ça avait beaucoup moins d'intérêt de sortir. Et si on devait revenir sur quelque chose dans cette pièce, on ne ferait peut-être que des portes-fenêtres que d'un côté et des baies fixes de l'autre.

  • Speaker #0

    Tu as mis quand même des grands rideaux pour les habiller ou éventuellement cloisonner ou créer cet effet mur.

  • Speaker #2

    Oui, ça c'était essentiel pour nous quand on crée des baies. Et là, c'est vraiment le cas. Il y a quatre grandes baies. Donc beaucoup d'ouvertures sur l'extérieur le soir quand la nuit tombe. Il ne faut pas oublier que les fenêtres deviennent juste des écrans noirs. Et donc pour nous, c'est vraiment essentiel. Et pour des questions d'isolation au niveau de la chaleur, de la température, qui s'en dégagent, mais aussi pour avoir quelque chose de beaucoup plus cosy et confort quand la nuit tombe.

  • Speaker #1

    Ça améliore aussi la qualité acoustique. Une pièce vide comme ça, on peut jouer avec un tapis. Mais il faut absolument du textile pour que le confort phonique soit réussi.

  • Speaker #0

    Donc vous avez construit un escalier.

  • Speaker #2

    En quoi ?

  • Speaker #1

    En dur. Les escaliers, le réflexe est de le faire en bois, mais ça résonne et on entend les gens descendre. Quand on peut, on le coule en béton et on l'enduit d'un mortex. Le mortex, c'est un béton ciré très résistant où on peut le couvrir de tomates ou de nouveaux bois. En tout cas, sa structure est en béton coulé.

  • Speaker #0

    D'accord. Et quand on monte, il y a quoi en haut ?

  • Speaker #1

    On accède aux deux chambres des propriétaires de la maison. On a fait des chouettes chambres colorées et il manquait deux chambres à cette maison. On a créé ici. Chaque chambre a sa salle de bain. C'est plus agile et fonctionnel, avec des ambiances très différentes. On a fait des ambiances très différentes. L'une est plutôt dans les tons verts, avec un revêtement naturel au sol et une salle de bain un peu curie. Et de l'autre côté, c'est plus poudré. C'est des teintes de vieux rose, de jaune plus pâle. Et c'est très chouette d'avoir, pour le coup, à l'étage, contrairement au rez-de-chaussée qui est très harmonieux et très monochrome, à l'étage on a joué la carte de d'ambiances différentes comme dans un hôtel.

  • Speaker #0

    C'est plus facile pour vous d'imaginer des chambres que les autres pièces ? Non,

  • Speaker #2

    je ne dirais pas ça parce qu'en fait, nous les chambres, et notamment dans les maisons secondaires, on aime bien un peu les penser comme des chambres d'hôtel. Et en fait, dans une chambre d'hôtel, si on réfléchit, c'est comme une micro-habitation. On doit un peu y trouver tout l'essentiel, c'est-à-dire... J'ai l'entrée, comment je me dévétis dans ma chambre. Est-ce que j'ai là aussi, comme dans mon entrée de la maison, quelques patères ? Un endroit où je peux, peut-être une banquette sur laquelle je peux poser ma valise. Parce qu'en fait, ici, la vérité, c'est que les gens viennent parfois juste deux jours, parfois une semaine. Même pour une semaine, on ne sort pas à chaque affaire de sa valise. On n'ouvre pas chaque tiroir, etc. Donc, on aime bien penser ça comme une chambre d'hôtel. Et pour autant, je n'ai pas ma valise en plein milieu de la chambre. Donc, j'ai un endroit pour poser ma valise. J'ai peut-être un endroit, quand c'est des très grandes maisons comme ça, où je peux avoir peut-être une petite machine à café parce que je suis contente le matin d'avoir un horaire décalé de tout le monde. J'ai envie de me retrouver plus au calme. J'ai un endroit pour télétravailler, donc un espace de bureau. Mon lit, c'est aussi à l'heure où aujourd'hui on télétravaille, parfois il y en a qui travaillent un peu vautré sur son lit. Ok, mais comment il est pensé ? Est-ce que j'ai une tête de lit pour me charger, poser mon iPad, etc. Et puis c'est un peu la même chose dans les salles de bain, il faut qu'il y ait tout l'essentiel. Pareil, dans les maisons secondaires, on aime bien proposer à nos clients de ne pas penser trop de menuiserie avec des espaces de rangement fermés. Il faut vraiment, c'est important quand on accueille des tribus, d'avoir plutôt des espaces ouverts, parce qu'en fait je dépose ma trousse de toilette et pour éviter après, toute la semaine d'après, « tiens, t'as oublié ton rasoir, ta brasse à dents, etc. » Et de rendre tout ça à tout le monde, c'est plutôt « ok, j'ai de quoi poser » . J'ai des grands plans sur lesquels poser mes affaires, mais pas forcément de tout ranger quand j'arrive.

  • Speaker #1

    Il y a une vraie différence de conception entre les résidences principales et les maisons secondaires. Et ça, beaucoup de gens l'ignorent. Ils ont réussi leur résidence principale, maintenant il faut faire une maison à la mer, une maison en Normandie. Bon, je vais calquer, je sais ce que j'aime, je sais ce que je n'aime pas. J'aime bien les placards, les filles, il me faut des placards. Non, justement. Ah bon, pourquoi ? Et là, on décrit ce que tout le monde a vécu. J'ouvre ma valise devant un placard pendant une semaine. Et jamais j'ai mis les affaires dans mon placard. Et donc c'était un peu couillon, parce que la valise, elle t'a gêné, tu l'as enjambée pendant une semaine. On a tous vécu ça. Et en fait, il y a plein de choses qui sont à l'opposé d'une résidence principale, dont les placards, on pourra en parler longtemps, mais c'est une vraie spécificité. Et dans notre job, on pense qu'un archi peut faire beaucoup de choses, oui, mais en fait, on pense qu'il y en a bien meilleur quand on est spécialisé. Il y a des archis qui font du retail, d'autres de l'hospitality. Nous, on fait des maisons de vacances. On est vraiment spécialisés dans le résidentiel pour les familles et on pense que c'est là qu'on est les meilleurs quand chacun se spécialise. Et c'est amusant comme les maisons de vacances ou de week-end ont des spécificités à elles seules.

  • Speaker #0

    Pourquoi tu dis on peut, moi je veux bien qu'on en parle des heures, des placards, pourquoi on ne met pas les vêtements ? Tu trouves les gens d'expérience ne mettent pas forcément les affaires dans les placards, donc il vaut mieux prévoir quoi ? Des étagères ?

  • Speaker #1

    En fait, moins de quatre jours, ce qui dans les études montre que quand tu restes moins de quatre jours... La majorité, pas tous, des gens laissent leurs affaires dans le sac ou ouvrent, tu vois, comme un livre, leur valise et puis vont piquer dedans pendant le week-end. Et donc, dans ces cas-là, il vaut mieux prévoir, comme dans les hôtels, un banc sur lequel tu vas mettre ta valise en hauteur. Ensuite, des patères ou des étagères ouvertes derrière un petit rideau éventuellement. Mais faire l'effort, ce qui paraît dingue, d'ouvrir deux portes pour aller ranger tes habits et mettre ta valise dans un autre endroit pour moins de quatre jours, peu de gens le font. Sauf qu'il y a plein de maisons qui sont des maisons de week-end où on reste moins de quatre jours.

  • Speaker #0

    D'accord. Les autres chambres, elles sont où ? Les autres chambres de toutes ces...

  • Speaker #1

    À l'étage de nos bâtisses. Parce que là, on te montre les photos des chambres de la zone construite, neuve. Mais en fait, les bâtisses avaient déjà des chambres dans lesquelles...

  • Speaker #0

    Auxquelles vous n'avez pas touché.

  • Speaker #1

    Non, exactement. Elles étaient déjà très chouettes. Les clients ont beaucoup de goût, donc il y avait déjà une base géniale. Et je ne dis pas que dans quelques années, elles ne nous remissionneront pas pour qu'on les améliore, mais elles sont déjà géniales.

  • Speaker #0

    Ok, donc là on redescend de la chambre, il nous manque quoi ? Le salon ?

  • Speaker #2

    Le grand salon qui se situe après cette grande salle à manger. Une fois qu'on a traversé cette grande salle à manger, on rentre dans ce salon avec une porte vraiment, alors elle est certes vitrée mais elle est vraiment phonique. J'arrive dans ce salon et là c'était un salon vraiment XXL, qui a d'ailleurs été, la rénovation elle a commencé par celui-là en fait, quand ils nous ont rencontrés, ils démarraient les travaux un mois après. Et on leur a dit, mais attendez, il y a quand même encore millions de choses à dire sur ce salon. Et enfin, ah non, non, mais ce n'est pas possible, mon peintre arrive la semaine prochaine. On leur a dit, non, mais attendez, on va tout arrêter. On va temporiser. Vous allez le mettre sur autre chose pendant trois semaines. J'imagine que vous avez bien un endroit à peindre dans cette maison. Et puis, on va bien réfléchir ce salon. Parce qu'en fait, il était tellement gigantesque qu'il y avait encore moyen de se planter à l'intérieur même de ce salon. Et donc nous, on a fait deux choses principales.

  • Speaker #0

    C'est quoi gigantesque sur le toit en dimension, pardon, je te coupe.

  • Speaker #1

    70 mètres carrés.

  • Speaker #2

    Ouais, un truc comme ça. Vraiment gigantesque. Avec une hauteur sur le plafond délirante. Et donc on a fait trois choses vraiment structurantes dans ce salon. La première chose, c'est qu'on l'a séparé en deux. Séparé en deux juste par du mobilier. En fait, on a créé deux salons à l'intérieur du même salon. Il y a un salon qui est vraiment tourné vers la cheminée, la grande cheminée qui existait. Et donc, les canapés, eux, sont plutôt assez serrés autour de la cheminée, parce que quand on est autour de la cheminée, on n'a pas envie d'être à 6 mètres de cette cheminée. Et donc, on a envie vraiment de pouvoir se rapprocher autour d'une table basse, etc. Et puis après, il y a l'autre salon, beaucoup plus XXL, où là, on a envie de se vautrer à 6 pour regarder un film sur un grand rétroprojecteur, être côte à côte, voilà, toute la bande de cousins qui s'étale là.

  • Speaker #1

    Mais en fait, c'est votre grand salon, pardon Manon. était en face d'une porte qui menait sur le jardin. On a commencé à dire aux clients qu'en fait, on n'a pas besoin d'accès indoor-outdoor d'un salon au jardin. Et donc, on a commencé par dire, on va fermer cette porte. Ah bon ? C'est une hérésie ? Ben non, on va fermer l'allège, le bas de la porte, on va le maçonner et on va l'élargir, cette porte, pour faire une grande baie qui donne l'idée plutôt d'un tableau sur le jardin. Et on va gagner énormément en lumière. Tu vas empêcher que tes petits-enfants débarquent du salon, dans le salon avec leurs bottes crottées du jardin. Et tu ne vas rien perdre, tu vas juste gagner. Et donc, c'est une chose qu'on fait souvent, reboucher des portes pour les élargir et les transformer en baies panoramiques. Donc, c'est la première chose qu'on a faite. Ensuite, Manon, tu parlais d'une deuxième chose.

  • Speaker #2

    La première chose, c'était plutôt le mobilier séparé, donc ce salon en deux salons. La deuxième chose, en effet, c'était cette baie fixe. Et la troisième chose, c'est les verrières de toit. On manquait quand même, malgré tout, avec ce volume de lumière. Et donc, on est venu créer des grandes verrières de toit. Ce n'est pas des Vélux.

  • Speaker #0

    J'allais dire, c'est volontairement choisi le terme verrière de toi. Oui,

  • Speaker #1

    on peut en parler, on peut partager cette marque. Elle est géniale. Elle s'appelle Cast PMR et c'est un peu le concurrent de Vélux, mais pour les toits patrimoniaux, pour les jolies rénovations. Et d'ailleurs, les ABF, nos amis, les architectes des bâtiments de France, très souvent valident nos projets parce qu'on prescrit des Cast PMR. C'est ce nom un peu bizarre. Comme derrière le toit, on a le bénéfice comme Vélux d'avoir des bonnes isolations, des traitements au vitrage solaire, etc. Mais avec un look beaucoup plus intégré aux vieilles toitures.

  • Speaker #0

    D'accord. On a quoi au sol dans le salon ?

  • Speaker #2

    Parquet. On a un parquet qui est le même que dans la salle à manger. Des grandes lames larges.

  • Speaker #1

    De chaînes naturelles très simples.

  • Speaker #0

    Et comme couleur au mur ?

  • Speaker #1

    Notre couleur favorite, qui est la couleur dune. de chez Argile, qui est la couleur autour de toi, Hortense, on se parle à l'agence à Paris, qui est une couleur géniale, qui est un beige qui n'est ni trop jaune, ni trop gris, et qui se marie à merveille avec les matériaux anciens. Et donc, quand tu le peins sur un mur blanc, il va te paraître taupe. Et donc, tous les gens qui disent « Mais pour mes couleurs, vous inquiétez pas, on va faire des essais sur le mur et je vous dirai ce que j'aime. » Et nous, on commence par dire « Ne faites jamais ça. » Il y a ce qu'on appelle l'interaction des couleurs. et donc ton mur il est enduit par le peintre, il est blanc dessus tu vas peindre ton carré Dans les trois beiges que tu veux, aucun nez beige ne rendra comme il le rendra plus tard, parce que ton œil va accentuer les contrastes, donc va rendre ton beige taupe et ton blanc blanc. Typiquement, c'est un truc qu'on ne fait pas, jamais, des tests de couleurs. Faites-nous confiance, peignez tout en dune, c'est une teinte neutre fabuleuse, et dans cette maison, l'intégralité des murs que tu vois crème ou beige sont dans cette couleur dune. Il n'y a aucun blanc, aucun blanc cassé, aucun gris, aucun crème, il y a cette couleur-là. C'est une couleur qu'on retrouve beaucoup. Ce n'est pas du tout la seule, évidemment, mais dans ce projet en l'occurrence, c'est celui-là qu'on voit beaucoup.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc, le salon se termine là. Enfin, se termine là, pas du tout. C'est une phrase atroce. Je veux dire, c'est la dernière pièce de la maison ? Non.

  • Speaker #1

    Ensuite, tu accèdes à une salle de jeu, ensuite une buanderie, ensuite un bureau, dans lequel c'est encore un peu en chantier. et ce sera probablement une phase 2.

  • Speaker #0

    Donc ça, vous, votre réno, elle s'arrête en tout cas là au salon.

  • Speaker #2

    Ce qui est drôle, c'est que l'espace buanderie aujourd'hui, qui est en enfilade après de ces pièces, c'était l'ancienne cuisine de la maison. Donc ça nous fait rire de savoir qu'aujourd'hui, il y a juste les machines. Donc en fait, ils avaient une toute petite cuisine à l'époque. Et pourtant, il y avait déjà un joyau bordel dans cette maison parce qu'ils adorent recevoir leur tribu. Et donc ça nous fait rire aujourd'hui de savoir que l'ancienne cuisine est devenue la buanderie.

  • Speaker #0

    Ça, c'est un des exemples de ce qui vous a amusé. Quel est le meilleur souvenir de ce projet ?

  • Speaker #1

    La relation avec les clients. C'est des rigolos. On a une génération qui nous sépare. On a l'âge de leurs enfants. Et pour autant, on a une complicité folle. On a eu énormément de confessions dans les deux sens. On avait le mari qui était plus sceptique au départ et qui a adhéré à la cause plus que de nécessaire pendant le chantier. Et on a Sophie de son prénom. qui a été notre partner in crime. Tu vois, c'était, je sais pas, on s'appelait, elle a fait une grosse partie de la maîtrise d'œuvre parce qu'ils ont voulu prendre ce lot en partie à leur charge pour éviter les dépenses supplémentaires et aussi parce qu'ils étaient sur place. Ça a été dur pour elle parce qu'en fait, elle habitait sur le chantier, elle habitait dans une partie de la maison. C'est vraiment dur, les gens sous-estiment la dureté de la maîtrise d'œuvre d'un chantier. Tout le monde le sous-estime. C'est notre job et dans ce cas-là, on a plus fait hotline que la mission complète vraiment de maîtrise d'œuvre parce que Merci. J'avais décidé ça et ça n'a pas été simple. Et donc, le chantier qu'on a fait après, pour eux à Paris, on a fait la maîtrise d'hommes.

  • Speaker #0

    Oui, d'accord. Le pire souvenir ? Enfin, pire souvenir ou la plus grosse difficulté ?

  • Speaker #2

    C'était de gérer ça.

  • Speaker #1

    Le budget,

  • Speaker #2

    tu vois. Je dirais que c'était plutôt la gestion. En fait, on était vraiment, vraiment, vraiment attachés à nos clients. Et on l'est d'ailleurs toujours. Et en fait, ce qui était le plus difficile, c'était que, comme la maîtrise d'oeuvre était gérée par eux, de sentir que parfois c'était un peu trop pour eux, beaucoup de stress, etc. On aurait voulu les aider encore plus à se soulager. En plus, ils organisaient le mariage de leur fille l'été, etc. Et donc vraiment, pour nous, c'était plutôt la gestion de crise de temps en temps au téléphone, en disant « mais là, je ne vais pas y arriver, ma terrasse est en train d'être pavée alors que je plante. » mes rosiers pour que le homarache soit cool.

  • Speaker #1

    En fait, c'est un projet qui est trop loin et la maîtrise d'oeuvre, souvent, elle est acceptée par plein de confrères alors que la réalité des choses, c'est qu'on ne peut pas bien suivre un chantier si on habite trop loin. Donc soit on a un relais local d'un maître d'oeuvre local, soit on ne le fait pas du tout, mais le faire uniquement à distance de Paris, en région, ce serait mentir que de dire qu'on le ferait bien.

  • Speaker #0

    Quel est, pour vous, votre... Votre petite fierté, ce que vous avez le plus réussi dans ce projet ? S'il y avait un challenge que vous avez l'impression d'avoir relevé ?

  • Speaker #1

    Le fait que personne ne nous croit quand on dit que ce bâti n'existait pas. Il y a un truc de l'inclusion, de l'intégration de ce bâti qui a été réussi. Et qu'en ouvrant la porte, pour avoir été dîner chez eux avec leurs copains, tous sont venus nous voir en disant « quand on ouvre la porte, c'est sympa, c'est chaleureux, on s'y sent bien » .

  • Speaker #2

    c'est peut-être le meilleur compliment et peut-être aussi les extérieurs en fait bizarrement on est architecte d'intérieur mais on est vraiment aussi passionné d'extérieur et c'est vrai que pourtant ils ont vraiment un domaine qui est extraordinaire en termes d'extérieur mais en fait la végétation était trop loin toutes les zones de gravier faisaient qu'on n'avait pas envie de sortir même pour juste Cinq minutes parce qu'il y a un rayon de soleil. Le fait d'avoir vraiment ramené les terrasses près des endroits stratégiques où on avait des ouvertures, créer différentes zones de mobilier de jardin, que ce soit une table d'extérieur, un endroit où on prend son café. Et ramener du végétal près de la maison, ça a complètement changé la tronche de cette maison.

  • Speaker #1

    Un piège dans lequel les gens tombent souvent, c'est je veux faire une terrasse, alors je vais faire un rectangle devant ma porte-fenêtre. Et ensuite, il y a le jardin. En fait, ce grand rectangle fait un effet un peu estrade et on n'est jamais très bien. Nous, on fait plutôt des carrés dissociés, qui sont décrochés l'un de l'autre. On a un premier rectangle pour le coin repas, puis on va faire trois pas sur des traverses de bois et entre des massifs de graminées, et on accède à un autre carré qui est avec un calpinage, par exemple, de sol différent. Calpinage, tu vois, c'est le sens de pose des éléments. Donc on a une pose en chevron sur le coin repas, puis on a une pose à l'échelle. Là, je parle de briques, par exemple, pour le coin café. et il est caché derrière des graminées et des rosiers, et je n'ai pas un grand rectangle tout visible. Ça c'est une clé pour réussir Desjardins.

  • Speaker #0

    Vous êtes quand même multicascade parce que pour des archives d'intérieur vous avez géré l'extension comme vous le disiez, plus tout ce qui est extérieur.

  • Speaker #1

    Alors en fait pas tant que ça puisque on est très spécialisé quand même, on fait vraiment des résidences, du résidentiel pour le particulier. Alors qu'il y a des archives qui ont une amplitude d'intervention, qui vont faire une boutique, un resto et des bureaux. On ne fait pas de bureau, on rêve de faire un hôtel, appel à projet. Parce que l'hôtel a les mêmes codes que les résidentiels. Mais en revanche, dans une maison, on peut te parler assainissement, toiture, capucine, linteau, gros œufs, placo, isolation. On a une grosse expertise aussi sur les matériaux écolos, comment faire que ces rénovations ne pourrissent pas notre planète. Et donc on a des vrais sujets de ventilation, de qualité de l'air, de recyclage de l'eau. On a des vrais sujets techniques qu'on n'aborde pas là parce que ce n'est pas sexy. Et en fait, c'est fondamental. Et donc, on a une expertise là-dessus.

  • Speaker #0

    Et que vous avez mis en place,

  • Speaker #1

    il y a des projets comme ça ?

  • Speaker #0

    Comme quoi ? Tu peux nous dire ce que ça intéresse.

  • Speaker #1

    Par exemple, on récupère l'eau des toitures et on la met dans le réseau d'eau des toilettes des maisons ou du lave-linge et de la buanderie. Ça, on essaie de le faire le plus souvent possible. On chauffe les maisons anciennes avec des granulés de bois. On essaye de faire ce qu'on appelle des hérissons ventilés. C'est un mot mignon, mais en fait assez technique, qui est un lit de gravier et de gros cailloux sous les dalles, sous nos sols. qui permet de ventiler les maisons anciennes qui n'ont pas de caves, pas de vide sanitaire. Et donc les maisons sont humides. Tout le monde se plaint de ces remontées capillaires dans les murs dans les maisons anciennes, tout simplement parce qu'on a coulé des dalles en béton qui empêchent la maison de respirer. Et donc l'eau, elle finit par remonter dans les murs et ça cloque.

  • Speaker #2

    Et donc grâce à ça, on évite justement de refaire nos peintures, nos placots, tous les 7 ans au lieu de... Et ça, c'est quand même le grand drame de notre métier, c'est d'arriver dans des maisons et de foutre en l'air des choses qui ont été faites il n'y a pas si longtemps que ça. C'est compliqué pour nous, et pourtant c'est notre quotidien. Donc essayez en tout cas de faire du mieux qu'on peut pour l'avenir.

  • Speaker #0

    Très bien, c'est un vrai sujet, c'est un autre podcast.

  • Speaker #2

    Voilà.

  • Speaker #1

    Tout à fait. On peut en parler longtemps.

  • Speaker #0

    Sur la partie un peu outils, bonnes adresses, manières de travailler, les artisans, vous l'avez dit, ce ne sont pas forcément les mêmes artisans selon les projets.

  • Speaker #2

    Alors c'est en fait les équipes, disons pour les lots principaux que sont la peinture, la plomberie, l'électricité, les menuiseries. On a vraiment nos artisans fidèles et à qui on doit beaucoup. Mais par contre, se rajoute toujours en fonction du projet un artisan pour la marbrerie. La tapisserie, en fonction de chaque projet, on rajoute des artisans qui sont quand même plus ou moins toujours les mêmes, mais qu'on n'hésite pas à re-challenger aussi par région par exemple, parce que ça n'a pas forcément de sens de faire travailler notre marbreillé qui est en Ile-de-France, en Ardèche, parce qu'il y a des gens qui travaillent un peu partout et qui sont super, et il faut faire vivre aussi l'artisanat local, ça c'est important pour nous. tout en restant fidèles à nos artisans principaux.

  • Speaker #0

    Mais ça, c'est un temps de folie de pouvoir dégoter les bons artisans locaux, justement.

  • Speaker #1

    Un temps de dingue. On ne va pas se mentir, c'est un temps de dingue. Et on argumente ça quand les gens nous demandent pourquoi on ne fait pas 12 devis complémentaires. Parce qu'il n'y a pas 12 personnes équivalentes en termes de qualité, de technique et de communication. La communication sur un chantier, Hortense, c'est la clé d'un bon déroulé, et avec les artisans et avec les clients. Et ça, on a un tips à partager à nos confrères ou aux gens qui veulent se lancer eux-mêmes. Ne faites pas des boucles de mails pendant tout votre chantier pour informer d'une réunion de chantier qui est décalée, d'une info, d'une prise qui est décalée. Il y en a toujours un qui ne l'a pas lu ou il y en a un qui a fait pas répondre à tous et l'autre répond à tous. Donc les mails, typiquement, c'est un process qu'on a mis en place. On les a supprimés tout bonnement de tout notre process client. Il n'y a aucun mail dans notre projet, à part notre assistante au début du projet qui envoie le devis à signer. et encore, il est sur une plateforme électronique de signature. Ça, c'est un truc assez drastique qu'on a mis en place il y a plusieurs années, peut-être cinq ans, et qui marche très, très bien. On travaille uniquement avec des fils de discussion, des fils type WhatsApp, mais ce n'est pas WhatsApp. Le WhatsApp, on le garde pour le perso. On explique aux clients qu'ils vont penser à nous quand ils finissent leur boulot. Donc, à 20h le soir, s'ils écrivent sur WhatsApp, ils vont soit se censurer s'ils sont bien élevés, soit nous polluer s'ils sont mal élevés. Et donc, ça ne marche pas. Donc, on a un fil. en l'occurrence l'application Signal qui marche très bien, sur lesquelles on va avoir un fil de discussion avec eux et un autre fil en parallèle, en interne, avec notre chef de projet. On est 12 à l'agence, donc on a évidemment un fil par projet en interne.

  • Speaker #0

    Oui, j'allais dire, sur votre manière de travailler, sur votre méthode de travail, l'équipe, vous êtes 12, tu dis. Elles font quoi, les 10 autres personnes ?

  • Speaker #2

    Eh bien, en fait, on est trois associées déjà. Et ensuite, on a...

  • Speaker #0

    Et l'autre associée,

  • Speaker #1

    c'est Sylvain, qui est la branche technique maîtrise d'oeuvre de tous les gros chantiers normands. Manon et moi, on s'occupe de la conception de tous les projets, ou presque. Et Sylvain, il va prendre nos bébés quand ils sont dans le vexin. Donc 95-27, entre Rouen et Paris, on a un gros marché ici. Et dans ces cas-là, Sylvain prend toute la maîtrise d'œuvre en charge. Pour ce qui est de Paris ou la région, c'est plutôt les filles ici qui sont chefs de projet, qui ont les mêmes diplômes que nous, qui sont aussi archi, et qui vont suivre les projets en totalité.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et viennent compléter l'équipe Mathilde, qui s'occupe de toute la... toute la communication de l'agence, les réseaux sociaux, la relation presse, etc. Et puis, on a Marguerite aussi qui est essentielle à notre quotidien et qui s'occupe de tout l'administratif.

  • Speaker #1

    La compta, la centrale, les demandes de devis aux fournisseurs, la compta des chantiers. Il y a une partie qu'on appelle l'économie du bâtiment qui est une partie de la mission du maître d'oeuvre pendant un chantier, c'est de tenir ton budget. Voilà, pourtant si tu avais Tant de milliers d'euros dans ton budget, on a accepté des devis en plus, on en a mis en place.

  • Speaker #0

    J'avais 3 millions moi. Voilà,

  • Speaker #1

    j'espère. Trop bien. Et bien dans tes 3 millions, il y avait par exemple, tu as besoin de savoir à combien tu as facturé, combien il te reste à payer avant la fin de ton chantier. Et puis lui, il avait une TVA différente de l'autre, il y a un vrai compta de chantier. Il y a un métier spécialisé là-dedans pour les gros dossiers, mais nous, nos projets à nous, on le prend en charge dans notre mission. Et Marguerite est notre bras droit armé pour tenir tout ce compta sur tous ses projets.

  • Speaker #0

    Et vous, au quotidien, vous vous êtes gardé certaines missions précises ou vous faites encore de tout ?

  • Speaker #1

    La prospection, c'est nous. Le premier contact, le deuxième. Le premier, c'est avec Marguerite. Après, c'est nous. Et nous, ni Manon ni moi n'avons d'ordinateur, n'avons de bureau. Donc, on est nomades et on est en réunion sur cette joute d'âble comme on est aujourd'hui ensemble à discuter.

  • Speaker #2

    Toute la sainte journée.

  • Speaker #1

    Presque toute la sainte journée à recevoir les clients et à faire les choix stratégiques. Toujours avec nos équipes, elles sont toujours là. Ensuite, elles retournent au bureau pour dessiner. Elles ont ce talent d'être beaucoup plus formelles, beaucoup plus rigoureuses que nous. Compléter les talents, c'est fondamental pour gérer une boîte. Et nous, on a une vision stratégique, on a une vision de long terme, de veille des matériaux, de négociation avec nos artisans, négociation avec nos fournisseurs.

  • Speaker #2

    Et les réunions charnières de conception, de présentation budgétaire, des choix importants, un gros stress de chantier. en fait voilà on est quand même Extrêmement présentes de A à Z dans le projet. Ponctuellement, on s'alterne avec Amélie. Il y a notre chef de projet avec soit Amélie, soit moi. Et on alternance parce qu'on trouve ça chouette qu'ils aient aussi à chaque personnalité un avis différent. Et donc ça, c'est à la fin des projets. Les clients nous parlent beaucoup du binôme qu'on forme en termes de personnalité et de pourquoi ils sont venus à nous à certains moments du projet. C'est rigolo.

  • Speaker #0

    Vous êtes tout le temps d'accord ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est marrant. On est tout le temps d'accord, mais on va avoir des manières de l'aborder différente. On a des tempéraments évidemment différents. Donc, sur le projet, il y a souvent deux personnes en face de nous, dans les décideurs. Et parfois, la personne va m'appeler moi sur une phase où elle sent que c'est avec moi son référent. Et juste après, c'est un autre sujet, elle va switcher, elle va appeler Manon, parce qu'elle va se dire que c'est Manon la bonne personne avec qui elle a envie de partager ça. Ça, c'est une richesse. On est trois associés avec des persos différentes, mais en revanche, ça fait 15 ans qu'on se connaît avec Manon. On est, je ne sais pas comment dire, mais dans un pacifisme qui nous étonne encore chaque jour. On a une complicité dingue et on est fondamentalement d'accord tout le temps.

  • Speaker #2

    Et ça, c'est un autre conseil, je pense, qu'on donnerait. C'est que moi, je n'aurais pas créé cette agence toute seule, c'est sûr. Vraiment, le binôme qu'on forme avec Amélie, il est pour moi essentiel. Et une autre chose qui est essentielle, c'est vraiment l'équipe qui nous entoure dans le quotidien. Je pense que ce qu'on a réussi vraiment dans notre développement et dans notre histoire d'agence, c'est de s'être entouré dès le premier jour, avant même de se payer pendant des années. On a préféré payer Marguerite, notre assistante, la première chef de projet qui est arrivée, puis la deuxième. En fait, on a vite compris que ça nous permettrait aussi de créer une structure et en fait, ça nous a autant amusé que de faire notre... Notre métier en soi, c'est de monter une agence avec des gens, avec les process qui accompagnent notre travail.

  • Speaker #1

    Et pourquoi tout ça ? Parce qu'on a un métier qui est très souvent pas rentable. On a beaucoup de confrères qui n'aiment pas leur vie. Et nous, on avait besoin, un, de gagner notre vie et deux, d'avoir un vrai temps pour nos familles. On a Manon et moi, chacune le bonheur d'avoir trois enfants. Et les enfants, ils ont besoin de leur maman et de leurs parents. et donc à 18h On n'est plus archi. On est parfois de nouveau à 22h30. Mais en tout cas, il y a un moment sanctuarisé dans notre agenda. Le petit déjeuner et le dîner avec nos enfants, c'est sanctuarisé. Et dans un métier comme le nôtre, c'est en fait assez rare, mais c'était primordial. Et pour ça, il faut de la méthode, des process. C'est obligatoire. Et le métier d'architecte est un métier d'artiste, de gens en formation au Beaux-Arts. Pour ma part, je suis aussi ingénieure en bâtiment, donc j'ai d'abord une formation assez scientifique. Et Manon, elle est fille d'entrepreneur, donc on n'est pas là pour être dans le flou tout le temps. On a vraiment toutes les deux cette fibre de l'organisation. Et c'est un truc qui manque à notre profession. Et heureusement, il y en a plein qui sont comme nous, qui sont structurés, ce qui fait qu'on peut vivre de ce métier et faire vivre des gens, puisqu'on est douze et donc on est douze à vivre sur cette chouette histoire.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu appelles structurer, justement ? Tu dis, c'est tout un process.

  • Speaker #1

    Quel type de process ? Un prospect qui appelle, il passe par Marguerite, il doit remplir un formulaire. Ce formulaire va générer une fiche client dans un CRM. Tu vois, on a des process comme ça. Il y a toutes des étapes. Le artisan ne peut pas nous envoyer une facture comme ça par n'importe qui. Il doit passer par telle personne qui va le valider, qui va l'entrer dans un tableau Excel, qui va être partagé au client par tel canal. C'est ça qu'on appelle les process. On va se réunir tous les six mois pour améliorer nos documents. On a des templates de documents pour chaque présentation. Par exemple, on a ce qu'on appelle des fiches d'arbres décisionnels pour expliquer au client comment va se passer une telle ou telle phase. La phase choix des luminaires, on a récemment conçu une fiche d'arbres décisionnels où tu comprends, tiens, là, est-ce que c'est moi qui vais choisir ? Non, c'est vous. Ok, une fois que c'est vous qui avez choisi, est-ce que c'est moi qui achète ? Est-ce que c'est moi qui commande ? Et on montre tous les chemins possibles. On essaie de faire des outils pédagogiques pour un projet qui... On engage tellement d'argent pour les clients et tellement d'engagement émotionnel parce qu'il s'agit de ton nid, il s'agit d'une maison de famille, il s'agit de ta maison dans laquelle tu te reconstruis après une séparation. On ne peut pas déconner. Il faut que ce soit un peu carré parce qu'il y a beaucoup trop d'enjeux pour plein de sujets. Et quand on a réussi ça, quelle aventure ! C'est génial, on fait du beau, on améliore le vivre ensemble et on passe six mois avec nos clients à se voir toutes les semaines. What else ?

  • Speaker #0

    Sachant que vous avez plusieurs chantiers en même temps ?

  • Speaker #2

    On a plusieurs sentiers, et puis on a aussi plusieurs manières de travailler avec les gens. C'est-à-dire qu'on a des chantiers en mission complète, des projets en mission complète. Donc vraiment, on s'occupe de toute la phase conception, chiffrage, suivi de travaux, jusqu'à aménager, ranger les placards avec eux, parce qu'on adore, on est extrêmement fidèles à nos clients jusqu'au bout. On a les projets en mission qu'on suit qu'en mission d'études parce que justement les chantiers sont trop loin. Et donc comme ce qu'on me disait tout à l'heure, un chantier qui réussit, c'est un chantier qui a maximum une demi-heure. Et puis il y a aussi, on fait énormément, Amélie et moi, des missions de conseil. Juste des gens qui n'ont pas forcément les moyens de se payer une mission globale. On trouve dommage, on a quand même... millions de choses à dire et on trouve dommage de ne pas pouvoir rendre service à ces personnes-là. Et donc on essaye d'attribuer une partie de notre agenda pour recevoir des gens qui viennent juste...

  • Speaker #1

    Une heure ou deux, le temps passé, et on va utiliser la matériothèque ou juste faire des croquis. On a cette chance de savoir, Manon et moi, très bien voir dans l'espace et donc faire des perspectives à la main. relevée pour juste ton appartement que tu viens d'acheter hors tendance et tu voudrais savoir si tu peux agencer comment caler une buanderie avec mon budget de 3 millions, n'oublie pas ton budget sans fond voilà et dans lequel on va te donner des astuces tu vas repartir avec des livrables très concret de croquis réalisables avec des scénarios ou des références de carrelage ou de tissus et des noms d'artisans qu'on partage évidemment pas à tout le monde mais aux gens qui viennent chez nous même juste pour une heure

  • Speaker #0

    Donc ça c'est payé à l'heure, sinon vous êtes payé quoi ? Au forfait ou au mètre carré ? Pourcentage.

  • Speaker #1

    Comme nos confrères, en fait ça pourrait être inquiétant de se dire plus je dépense, plus mon archi est payé. En fait c'est la meilleure solution qui a été trouvée par le Conseil de l'Ordre, des architectes mais aussi des décorateurs. et de la profession, c'est que c'est vraiment le plus simple. Parce que si en cours de chantier, tu te dis « Ah ben finalement, vous pouvez m'aider à dessiner ma terrasse ou mon dressing » et qui n'était pas prévu, tu ne vas pas renvoyer un devis en disant « Je vous avais fait un forfait, je vous refais un forfait pour la terrasse, c'est très mal venu, très gênant, pas pratique, pas fluide. » Le pourcentage, très bien, je te dessine ta terrasse et donc je prends un pourcentage sur ta maison, mais aussi sur ta terrasse, tu as une vision des frais, tu sais que ça va te coûter un peu plus que si tu l'avais fait sans nous, mais tu gagnes tellement en temps que le temps c'est de l'argent que ça revient souvent, c'est plutôt rentable de prendre un archi

  • Speaker #0

    Manon, juste toi, t'as fait quoi ? Moi,

  • Speaker #2

    après le bac, j'ai été faire déjà une prépa d'art appliqué, j'ai fait Péniguen pendant un an. Ensuite, j'ai préparé plein de concours et j'ai atterri à l'école Camondo, où j'ai retrouvé Amélie en première année à Camondo et j'ai fait cinq ans là-bas.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que vous vous connaissez depuis 15 ans.

  • Speaker #1

    Exactement, on a fait cette chouette école qui est Camondo. C'était beaucoup de joie parce que c'est très conceptuel et en même temps très concret. C'est vraiment une super école.

  • Speaker #0

    Juste dernière question pour terminer. Vous avez quand même un univers qui est fort. On l'a vu aussi un peu en déambulant dans cette maison. Comment vous vous inspirez ? Qu'est-ce qui vous plaît ? Comment votre regard travaille, évolue ?

  • Speaker #1

    Par exemple, on revient de trois jours à Anvers. On va dans les Flandres. On a de la chance d'avoir plein de contacts, plein de familles. On se promène, on baroude et on est... On va chercher l'inspiration, évidemment, dans le monde de la déco, mais c'est aussi un monde très snob. Et donc, les paris des co-offs, etc., on n'y trouve pas du tout notre compte. Tu vois, c'est trop dans le matuju et dans la mondanité. Nous, on aime aller voir un fournisseur dans un dépôt en Belgique qui sort des spots, aller voir des fabricants de moquettes à l'autre bout de la France, aller voir Normandie Céramique et aller voir leur usine,

  • Speaker #2

    visiter et comprendre aussi comment ils... Comment il façonne les choses, comment il... Je veux dire, parler à un marbrillier qui va nous expliquer comment il travaille son marbre et qu'est-ce qu'il est capable de faire, ça nous inspire énormément sur ce qu'on peut proposer à nos clients.

  • Speaker #1

    Exactement, souvent c'est la façon ou l'artisanat qui nous guide sur des motifs. Et comme je le disais, on ne comprend pas de toute façon pourquoi les marques organisent des cocktails à 19h pour présenter leur collection. On est en 2025, les gens ont une vie privée et c'est fou que ce soit encore proposé. Donc soit c'est fait pour exclure les femmes, soit je ne sais pas pourquoi on fait toujours ça le soir, mais ça tue les vies de famille et donc on ne va pas dans ces lieux-là et on s'inspire dans le concret, un vieux sol dans un hall de Paris. Je pense qu'on a 500 photos dans nos téléphones et toi aussi sûrement. Qu'est-ce que c'est beau, ce qui existe déjà et ce qui a été fait par les anciens et on vient repartir d'un motif du hall d'entrée pour décliner sur les rideaux. Voilà.

  • Speaker #0

    C'est le mot de la fin. génial et bien merci beaucoup d'avoir partagé tout ça avec nous tous avec tous les auditeurs de Décodeur je vais mettre des photos évidemment sur je suis sûre que pendant l'écoute il y en aura qui il y a des auditeurs qui seront allés voir merci beaucoup de nous avoir partagé tout ça les filles merci ciao bye Décodeur c'est terminé pour aujourd'hui merci beaucoup d'avoir écouté en entier Si vous avez aimé, n'oubliez surtout pas de vous abonner au podcast pour ne pas rater les prochains épisodes et retrouver tous ceux qui ont déjà été enregistrés. N'hésitez pas non plus à le partager en l'envoyant à vos proches qui pourraient être intéressés ou en story Instagram. D'ailleurs, on peut se retrouver sur le compte Décodeur où je poste très régulièrement. Et si jamais vous avez 15 secondes, n'oubliez pas de laisser 5 étoiles ou un avis. C'est juste sous la liste des épisodes. Non seulement ça me fait très plaisir, évidemment, mais dans la jungle des podcasts, plus on a de notes, plus on se fait remarquer, ce qui est très important pour moi. Voilà, merci beaucoup et à très bientôt alors, ici ou ailleurs.

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