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#1 Expression de soi à travers les vêtements et consommation responsable de la mode, avec Marie Guérin - Rédactrice en Chef (ELLE Belgique) cover
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Des Habits et Vous - Le Podcast qui effeuille les looks des créatifs

#1 Expression de soi à travers les vêtements et consommation responsable de la mode, avec Marie Guérin - Rédactrice en Chef (ELLE Belgique)

#1 Expression de soi à travers les vêtements et consommation responsable de la mode, avec Marie Guérin - Rédactrice en Chef (ELLE Belgique)

1h09 |12/05/2024
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#1 Expression de soi à travers les vêtements et consommation responsable de la mode, avec Marie Guérin - Rédactrice en Chef (ELLE Belgique)

#1 Expression de soi à travers les vêtements et consommation responsable de la mode, avec Marie Guérin - Rédactrice en Chef (ELLE Belgique)

1h09 |12/05/2024
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Description

Pour ce premier épisode, je vous ouvre les portes d'un dressing pas comme les autres, où couleurs vives et pièces extravagantes côtoient des classiques intemporels.


Marie Guérin, est une figure emblématique du monde de la mode belge.

Née au Brésil, elle a suivi une formation en journalisme et occupe depuis cinq ans le poste de Rédactrice en Chef du ELLE Belgique.


Passionnée de mode depuis toujours, c’était une évidence de recevoir Marie à mon micro pour ce premier numéro du podcast !


Au cours de notre discussion, Marie nous partage sa philosophie de la mode : un équilibre entre le confort et l'expression de soi à travers des pièces colorées et audacieuses.


Elle nous dévoile son rapport aujourd’hui avec les “tendances” et le lien très étroit qui existe entre la mode et l’évolution sociale.


On a parlé également des challenges actuels rencontrés par les magazines, de l'importance de la durabilité dans la mode, de la location de vêtements comme solution et de l'avenir de l'industrie textile face aux défis écologiques et sociaux.


Belle écoute 🎧

Samia


-

Vous pouvez retrouver Marie Guerin :


-

En attendant de nous retrouver pour un prochain épisode, je t’ invite à t’abonner au podcast et à laisser 5 étoiles et un petit mot doux sur ta plateforme d’écoute préférée 💌


Si tu souhaites continuer la discussion et découvrir les coulisses de DHV, retrouve-moi au quotidien sur Instagram à @samiabouhjar


👗 Pour aller plus loin et découvrir mes prestations de Directrice Artistique, Styliste et Costumière pour la Télévision et le monde du Spectacle, rendez-vous sur https://samiabouhjar.com


Des bises,

Samia


-

Crédits :

Production & Présentation : Samia Bouhjar.

Montage et mixage : Alice des Belles Fréquences.

Consulting et coordination : Laëtitia, Podcast Manager.

Direction Artistique : Samia Bouhjar, Amélie Breuil et Jennifer Boruchowitch.

Musique originale de Maéva Fiston.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, bonjour Samia.

  • Speaker #1

    Salut Marie, comment tu vas ?

  • Speaker #0

    Super bien.

  • Speaker #1

    Merci de m'accueillir dans ton dressing. Je n'aurais pas pu rêver mieux, parce que je pense qu'avant que DHV ne soit DHV, j'avais imaginé un jour entrer dans un aussi beau dressing d'une personnalité aussi modeuse que toi. Donc c'est presque, je pense que jusqu'à présent, c'est l'épisode de mes rêves. Donc déjà, merci. Attends,

  • Speaker #0

    dès le début,

  • Speaker #1

    tu es fuité.

  • Speaker #0

    Tu diras peut-être pas ça à la fin.

  • Speaker #1

    Bon, je commence en te disant les quelques choses que je connais à ton sujet pour faire des présentations. Alors, moi, je ne sais que quelques petites choses à ton sujet. Je sais que tu t'appelles Marie Guérin. Je sais que tu es née au Brésil, que tu as fait une formation de journalisme, que tu es devenue journaliste à l'endroit où tu as fait tes stages pendant que tu étais étudiante, que tu es la rédactrice en chef du LBelgique depuis huit ans.

  • Speaker #0

    Cinq ans.

  • Speaker #1

    5 ans. Mais j'ai des problèmes avec les maths. Tout le monde le sait maintenant. Que tu es maman. Bientôt.

  • Speaker #0

    Difficile de déjà se projeter, mais dans deux mois, oui.

  • Speaker #1

    Je prends quelques secondes pour faire une petite précision. Cet épisode avec Marie a été enregistré il y a quelques mois. Depuis lors, elle a déjà eu l'occasion de faire la connaissance avec sa petite-fille, qui a bientôt trois mois, et que j'embrasse. Allez, je te laisse écouter la suite. Que tu passes Yannette Maud depuis toujours, et que... l'aventure entrepreneuriale, en plus, dans ce secteur-là, t'as tenté à un moment donné, peut-être te tentes encore.

  • Speaker #0

    Oui. Voilà. Écoute, c'est tout à fait juste. Je ne pourrais rien dire, ajouter de plus. Oui, c'est ça. Tu as bien cerné. Oui, OK.

  • Speaker #1

    Alors, tu peux compléter si tu veux. Par contre, j'ai cherché un petit peu à avoir des infos. Et puis, en fait, j'ai appris que tu avais énormément d'homonymes.

  • Speaker #0

    Oui, Marie Guérin, c'est hyper français. Oui,

  • Speaker #1

    mais c'est assez intéressant. Ce n'est peut-être pas très drôle. Moi, ça m'a fait rire. C'est que tu es Marie Guérin. Marie Guérin est une autrice spécialisée dans l'époque médiévale. Je ne sais pas si tu as...

  • Speaker #0

    Je sais qu'il y a une bonne sœur aussi, Marie Guérin. Oui,

  • Speaker #1

    alors elle a été canonisée. C'est une admiratrice de Jeanne d'Arc. Et puis, je suis tombée aussi sur une autre Marie Garin assez étonnante. C'était une coach d'entrepreneur pour les grosses entreprises, une Canadienne. Ah, voilà. Avec un accent très, très canadien. Écoute,

  • Speaker #0

    c'est peut-être plein de petites facettes de moi.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression. Parce qu'il y a quand même des trucs... Et puis, alors, il y en a une autre. Elle a bossé dans l'édition et dans des galeries d'art.

  • Speaker #0

    Oh, ben, tu vois.

  • Speaker #1

    Donc, j'ai trouvé des analogies. J'ai trouvé quelques analogies. Tu savais que tu avais autant de monnaie ? Non.

  • Speaker #0

    Non, enfin, je ne l'ai jamais creusé. Je me souviens que la première page Wikipédia qui sort, c'est la bonne sœur. Mais sinon, je ne vais pas régulièrement taper mon nom sur Google, je t'avoue.

  • Speaker #1

    Comment est-ce qu'on est ?

  • Speaker #0

    Comment est-ce qu'on se connaît,

  • Speaker #1

    toi et moi ?

  • Speaker #0

    Ça doit être via la RTBF. Je ne sais pas si c'est l'heure. Tu sais quoi ? Le premier souvenir que j'ai de toi, C'était avec ton mari dans un festival afro, il me semble. où on s'est croisés. Oui, je me demande si ce n'était pas, tu sais, le festival super chouette à Beaux-Arts. La toute première édition.

  • Speaker #1

    Afropolitane. Exactement. Organisé par Cabassiré.

  • Speaker #0

    Oui. Et qu'on était là, et on s'est vus, et on s'est parlé, et ça a matché. Et puis, je t'avais proposé de faire une mission de stylisme. dans le cadre de The Voice tu te souviens ?

  • Speaker #1

    pour Tiff oui oui oui oui ah voilà merci d'avoir rafraîchi ma mémoire la fille qui pose des questions dans son truc dans sa discussion mais en fait c'est pas juste pour avoir du contenu c'est vraiment pour me rafraîchir la mémoire c'est un peu alors est-ce que tu veux bien décrire ta tenue d'aujourd'hui parce que malheureusement DHV n'est pas encore filmé ?

  • Speaker #0

    Ah, ben écoute, donc là, dans deux mois et demi, j'accouche, donc ça devient de plus en plus périlleux de me sentir bien habillée. Donc j'ai une espèce de pantalon en velours qui est en format jogging, mais en velours côtelé rouge avec un petit pull angora rouge de la même couleur, bien fluffy mais bien confort et une paire de baskets New Balance.

  • Speaker #1

    Sans oublier les accessoires.

  • Speaker #0

    Oui, alors j'avais envie de perles aujourd'hui, donc je me suis mis des bracelets en perles. Voilà, et une bouche rouge parce que comme ça je suis bien bien bien rouge, je ressemble à une tomate.

  • Speaker #1

    Comment tu qualifierais ton style d'aujourd'hui et comment est-ce que tu qualifies ton style en général ?

  • Speaker #0

    Alors coloré, ça c'est vraiment le tous les matins j'ai envie de porter de la couleur. Aujourd'hui il est plutôt détendu mais en fonction des événements où je vais, il va être plus chic, parfois carrément extravagant et parfois très très décontracté. Voilà, donc en fait sur la ligne de la couleur et de l'extravagance, j'ai plusieurs déclinaisons qui vont du très décontracté au super gala avec des robes assez fantastiques. Une que tu connais puisque tu me l'as faite.

  • Speaker #1

    En effet, elle est fantastique cette robe.

  • Speaker #0

    Mais parce que c'est toi qui la portes aussi.

  • Speaker #1

    Et tu as toujours eu cette... Alors pardon pour celles et ceux qui nous écoutent et qui entendent que ma voix n'est pas comme d'habitude, je suis enrhumée. Et j'essaye que ça ne s'entende le moins possible.

  • Speaker #0

    Et de respirer en même temps.

  • Speaker #1

    Et de respirer en même temps, parce qu'il y a une bonne chose facile. Est-ce que tu as toujours aimé les couleurs ? Est-ce que tu as toujours aimé justement ce côté extravagant dans ton apparence, dans ton style vestimentaire ?

  • Speaker #0

    Oui, alors après toujours, c'est vrai que la période de l'essence est une période toujours très, très ingrate. Et que quand je regarde les images, on voit qu'il y a eu des tentatives. Mais tout en essayant de me conformer aussi. Mais je sais qu'au fond de moi, j'ai toujours voulu... J'ai toujours été attirée par ce qui était coloré et je crois maintenant avec le recul que c'est mon sang brésilien en fait qui fait ça. Parce que quand je vois des femmes brésiliennes ou des latinas, etc., où elles ont cette espèce de naturelle avec la couleur, je me dis que ça doit venir de là. Parce que ça ne vient pas de la Belgique. C'est intéressant ce que tu dis. C'est la sensation que j'ai. Parce que surtout quand j'en parle avec elles, pour elles c'est naturel. Oui, c'est normal, tu aimes la couleur. C'est lié sans doute à tes origines et je n'avais jamais fait lien jusqu'à m'entourer de Brésilienne. Et donc maintenant, je me dis que oui. Et quand je voyage et que je vais dans des pays latins, je connecte. Mais tu sais, genre le Mexique, par exemple, tu es toujours entourée de couleurs, de surcharges, de motifs, etc. Je m'y retrouve très, très bien. Donc, je pense que ça a toujours été en moi. C'est juste qu'il a fallu le temps que j'ai vraiment la confiance de l'assumer, tout simplement.

  • Speaker #1

    Et combien de temps ça t'a pris ? À quel moment tu penses dans tes souvenirs ? Je bouge parce que je veux voir un peu les couleurs. Ah ouais, et la proportion de fringues de ton...

  • Speaker #0

    Un petit coin pour mon mari. Je pense que ça a dû être aussi en parallèle avec ma carrière de journaliste. En fait, quand tu rencontres des créateurs, quand tu commences à découvrir des univers qui correspondent aux tiens et que tu dises, en fait, c'est validé, c'est OK. Et puis, à un moment donné, tu commences à aussi... t'assumer en tant que personne et tu t'en fous pas mal de correspondre à une tendance et tu t'affirmes aussi ton style. Alors, le problème, c'est que parfois, je me dis jamais de noir. et c'est assez contraignant donc maintenant j'essaye aussi de ne pas être trop radical tu t'étais dit il y a une période où je m'étais dit le noir c'est non mais en fait le noir avec une belle pièce de couleur c'est aussi très frais, très joli donc et surtout quand je veux être plutôt sexy ou gala, parfois je vais plutôt jouer sur l'extravagance d'une forme ou d'un volume, même si c'est noir et donc j'essaye d'être aussi un petit peu moins radical pour ne pas trop me fermer non plus donc voilà mais c'est des choses qui s'apprennent avec le temps.

  • Speaker #1

    Pour quelles raisons est-ce que tu as voulu enlever le noir ? Est-ce que parce qu'il y a une certaine identification derrière les gens qui s'habillent en noir ? Parce que tu as dit que c'était avec ta carrière de journaliste dans les magazines féminins, et donc les tendances, c'est important, créer son identité, se différencier, c'est important. Et puis après, j'imagine qu'en arrivant au poste de rédactrice en chef, cette différenciation est aussi importante parce que tu ne représentes plus que toi-même. Tu représentes un magazine et derrière un magazine, il y a une communauté qui va lire ce magazine parce qu'elle s'y identifie, qu'elle voudrait s'y identifier. Donc, comment est-ce que toi, tu t'es positionnée par rapport à ça et à quel moment ça s'est fait et comment ça s'est fait ?

  • Speaker #0

    Alors je t'avoue que je n'ai pas hyper tellement conscientisé le self branding au moment où je suis devenue rédactrice en chef parce que bon ça faisait un petit temps que j'avais construit mon image et que je savais où j'allais donc pour te répondre sur le noir c'est qu'effectivement tout le monde porte du noir dans la mode tout le monde, tout le temps mais le total look quand tu vas à un événement en mode tout le monde est en noir et ça me déprimait je me demandais comment est-ce que tu peux être à la fois les personnes qui portent si tu veux la visibilisation de ces designers incroyables de ces matières incroyables comment est-ce que tu peux être le porte-parole de tout ça et à côté de toi être presque invisible, tu vois. Et ça ne me correspondait pas. Et donc, vraiment, je me suis dit, je vais être radicale, je vais être toujours la seule personne en couleur quand je vais quelque part. Et puis finalement, je me suis dit, non, parce qu'en fait, si je mets un sweat super coloré avec un pantalon noir, je suis quand même toujours colorée, donc ne me limitons pas. Et donc voilà, mais c'est vrai, je suis d'accord avec toi, avec cette idée de self-branding. Quand je fais de la représentation pour le L, j'ai quand même en tête que je représente un magazine, donc qui a une part de responsabilité dans l'image que je renvoie. Donc la manière dont je vais gérer le message n'est pas la même que si moi, je vais faire une fête avec des copines. Alors, il n'y a pas énormément de différences entre les deux, mais il y a quand même une conscience de l'être. Tu vois, une conscience que je dois représenter.

  • Speaker #1

    Tu vas être vue, regardée.

  • Speaker #0

    Je vais être vue, je vais être associée. Donc, il faut que ce soit quand même quelque chose de... Alors, je ne me mets pas beaucoup de limites, ni en termes de ce que je montre comme peau, comme couleur, etc. Mais quand même, j'ai en tête, voilà, tu n'es pas là que pour toi, tu es aussi pour représenter ton magazine, mais aussi ton équipe. il faut qu'elle soit fière de toi, il faut qu'elle se dise je suis fière quand je vais quelque part de dire que cette personne est ma boss. Donc voilà, mais ça, ça s'apprend. Et puis parfois, quand je regarde des looks d'il y a deux ans, je me dis mon Dieu.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on a tous connu ça. J'ai envie de revenir sur ce que tu disais. Il y a plein de choses que j'ai envie de relever. Le noir. C'est une question qui est intéressante. Est-ce que c'est quelque chose qui est typiquement belge, voire francophone ? Parce qu'aujourd'hui, j'ai quelques touches de couleur.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que tu portes souvent du noir.

  • Speaker #1

    Mais ça fait quelques temps que j'ai opéré un changement plutôt vers le noir. Parce qu'au contraire, je portais énormément de couleurs. Et j'adore porter des couleurs. Et surtout, j'adore mixer des... des matières et des primes différents. Je trouve ça génial de mettre des fleurs avec du zèbre, avec des carreaux. Je trouve ça vraiment très, très chouette. Mais l'idée de porter du noir et d'avoir un total look noir est une facilité. C'est une sorte d'uniforme. Donc ça, c'est la première chose. La seconde, quand tu disais les gens qui représentent la mode, alors ça dépend qui, quel type de représentant. quand tu as des gens qui sont eux-mêmes designers et qui font des choses un peu flamboyantes et qui sont très, très sobres dans leur tenue, je me dis, est-ce qu'il y a une volonté derrière de mettre en avant plutôt ce que tu crées plutôt que toi ? Parce qu'on parlait de self-branding et que les créateurs, les designers, j'ai l'impression, de ceux que je connais, et je pense que toi, t'en connais quand même plus que moi, que t'en as côtoyé un petit peu plus et à l'international en plus, que... ce sont des gens qui ne sont pas forcément à l'aise avec leur identité. Le fait d'être public, le fait d'être entouré, d'avoir de la lumière, parce que... S'ils voulaient prendre de la lumière, j'imagine qu'ils seraient devenus mannequins et pas créateurs de...

  • Speaker #0

    Tu as tout à fait raison. C'est vraiment, en général, des personnalités qui veulent les séparer, leur art, leur œuvre. Et eux, ils sont juste derrière. Donc, ça joue. Et puis aussi, je pense qu'ils ont aussi besoin de certains moments de calme, je veux dire visuellement, pour réfléchir, pour créer. Et que si eux-mêmes étaient déjà... Ils s'auto-stimulaient tout le temps en... Tu vois, je pense que pour eux, c'est aussi compliqué parce qu'ils doivent faire du neuf. Donc, ils partent d'une page blanche. Et je pense qu'aussi, leur look est une façon aussi d'un petit peu neutraliser les influences quand ils créent. Donc, ça, c'est sûr. Mais après, c'est quoi l'excuse des journalistes ?

  • Speaker #1

    Ah, ça, je dirais que là, c'est là, on part vraiment sur l'identité. Alors, on part vraiment sur les individus qu'ils sont avant le métier qu'ils font. et qui représente d'une certaine manière, puisque c'est un métier public, entre guillemets. Donc je pense que là, la question, elle est plus en termes d'identité personnelle. C'est quel rapport on a avec sa propre image, quel rapport on a au vêtement, quel rapport on a au monde. Comment est-ce qu'on veut que le monde nous perçoit ? Parce que c'est un peu ça la raison d'être, en tout cas de mon point de vue, d'un vêtement. C'est que ça te permet de raconter des choses au monde, ça te permet de conditionner aussi le regard du monde sur toi.

  • Speaker #0

    Et je pense que plus tu en as conscience, plus l'exercice est difficile. C'est peut-être une réponse aussi, parce qu'elles ont tellement conscience de ce que ça représente que jouer la neutralité est une façon peut-être de ne pas prendre de risques.

  • Speaker #1

    Exact, je pense que c'est, à mon avis, ça doit être peut-être une des réponses. Si on a plusieurs, en tout cas celle-là me semble assez cohérente, assez plausible, de dire bah oui, c'est horrible quand tu es une personnalité publique, de te dire qu'on pourrait... interpréter qui tu es, une facette de toi, parce que tout le monde n'a pas conscience, justement, de cette pluralité qu'offre le vêtement. Le vêtement offre vraiment une pluralité de mise en avant, de ta personnalité, de tes envies, de tes émotions aussi, parfois. Et donc, je pense que ça doit être ça. Ça doit être par peur du jugement, finalement.

  • Speaker #0

    Oui, sans doute.

  • Speaker #1

    Tu vois ?

  • Speaker #0

    Sans doute.

  • Speaker #1

    Et t'as parlé de tendance. Enfin non, t'as parlé de tendance. Je ne sais pas si tu l'as dit, le mot tendance, mais tendance, c'est quand même un mot qu'on retrouve souvent dans ton métier, sur les couvertures des magazines, à chaque saison. Ça veut dire quoi pour toi, une tendance ?

  • Speaker #0

    J'ai envie de dire, malheureusement, pour moi, c'est un mot qui est très, très, très galvaudé, mais pourtant qui continue à faire vendre énormément. Pendant toute une époque, dans le magazine, je ne voulais plus faire de dossier de présentation de tendance. Donc pendant un an, et ça a été très compliqué à... à mettre en place, parce qu'on a toujours deux spéciaux modes qui sont septembre et mars, et puis tu as les spéciaux accessoires qui suivent, donc qui sont en octobre et en avril. Et je m'étais dit, moi je ne veux plus faire de dossier tendance, ça n'a plus de sens, parce que les tendances sont toujours les mêmes. La tendance fleur, la tendance pink, la tendance, tu vois, la tendance extravagance, les plumes, chaque année tu retrouves les mêmes choses, puis tu as toute la partie grège, beige, minimalisme, je te les récite et c'est les mêmes, mais avec des variations. Et je me disais, ça n'a aucun sens, surtout aujourd'hui avec les réseaux sociaux, où en fait les tendances passent tellement vite, tu as des micro-tendances, tu vois, tu as un créateur qui va sortir quelque chose, il va y avoir une nouvelle tendance, et nous on sort deux mois après. Donc je trouvais que ça n'avait plus de sens. Eh bien, les gens les voulaient. Donc j'ai dû réinstaurer mes dossiers spéciaux mode qui présentent les tendances où tu as vraiment les images de catwalk avec la tendance de la dentelle, la tendance de trucs. Donc il y avait quand même une envie de toujours se raccrocher à ce système de tendance qui pour moi est un petit peu anachronique aujourd'hui. Quand tu vois la rapidité avec laquelle la mode avance et pas uniquement la fast fashion parce que ça c'est encore un autre débat. Mais même les maisons de couture aujourd'hui, elles ont une collection cruise, elles ont une collection homme, elles ont une collection haute couture, elles ont deux collections, ça fait huit à neuf collections par an. Je veux dire, c'est chaque fois une nouvelle stimulation et ça présente chaque fois un nouvel univers, etc. Donc, ça bouge très, très vite et nous, les magazines, il nous faut deux mois pour les préparer. Donc, c'est vrai que moi, la notion de tendance... Alors moi, ce que j'aime bien plutôt dans la notion de tendance, c'est la notion plutôt sociologique.

  • Speaker #1

    Ok, vas-y. Là, tu m'intéresses encore plus.

  • Speaker #0

    C'est ce que ça va avoir, par exemple, comme... Par exemple, la réinterprétation du sexy. À un moment donné, tu avais le normcore et puis tu vas avoir tout d'un coup les nanas qui sont toutes embustées en corset. Et alors, ça correspond vraiment à des moments de récession, à des moments après le Covid, etc., à des mentalités, à des envies. Et là, c'est vraiment intéressant parce que tu... Tu peux comprendre que sur plusieurs endroits de la planète, et je ne te parle pas que des grandes capitales de la mode, je te parle de l'Asie, il y a une convergence vers les mêmes envies et où les gens commencent à porter les mêmes choses parce que certaines situations économiques, sociologiques font qu'ils en ont envie. Et là, je trouve que c'est intéressant. Et toi,

  • Speaker #1

    comment est-ce que tu fais maintenant que tu as pris conscience de ça, justement, que d'un point de vue sociologique, le vêtement est un peu un miroir ? En tout cas, c'est ma perception du vêtement. Le vêtement, pour moi, est un peu le miroir de la santé mentale d'une société.

  • Speaker #0

    Exactement. Tout à fait.

  • Speaker #1

    Et donc, comment est-ce que tu fais, toi ? Alors, la question a deux axes. Le premier, c'est pour l'exprimer, l'exploiter, le documenter dans ton travail. Et l'exploiter, t'en servir, le détourner. à titre personnel, quand tu t'habilles à toi, comment est-ce que tu interprètes ça, tu vois, cette tendance de l'air du temps ?

  • Speaker #0

    Alors, à titre personnel, c'est très facile parce que tu es quand même hyper influencée par ce qui est disponible sur le marché. Donc, si tu as envie d'acheter une pièce, on va souvent te présenter les choses du moment et donc tu vas être très influencée par... par les pièces qui vont être disponibles à un certain moment, parce que ça va t'attirer, parce que tu auras été inconsciemment stimulé via plein d'autres canaux. Et donc, mine de rien, même si tu as envie d'être différent, parce que j'achète beaucoup en vintage aussi, mais quand j'achète une pièce neuve, effectivement, s'il y a beaucoup de pièces volumineuses en tulle qu'on voit partout, j'aurais été influencée, je vais aller là-dedans. Par contre, d'un point de vue professionnel, en fait, Ce qui est intéressant là, c'est de faire intervenir des journalistes qui vont faire un papier de fond en interviewant un sociologue, en interviewant un bureau de tendance et qui va essayer de gratter de manière vraiment comme un reportage journalistique pour vraiment comprendre ce qui se cache derrière. Et là, on va venir avec des statistiques sur l'évolution de certaines situations dans différents pays. Et là, ça devient vraiment un papier profond. Et moi, j'ai des très belles plumes qui font ça et qui font vraiment des reportages de 4-5 pages sur des tendances mais qui vont essayer de comprendre derrière.

  • Speaker #1

    On n'est plus juste dans la tendance où il faut mettre des pantalons à carton avec des trenches en automne.

  • Speaker #0

    Dans ce numéro-ci, on a un super papier sur les villains, donc tu sais, les méchants. Parce qu'il y a une vraie tendance à ressortir le latex, les choses pointues, les bijoux argentés un peu plus agressifs, le make-up. Et alors, Elisabeth Close, ma journaliste, m'a fait vraiment un reportage sociologique sur pourquoi, ce qui se passe. Et donc, c'est à la fois une tendance qui est assez extravagante parce que tu exprimes vraiment avec des volumes et tout, mais en même temps dark. Et donc, c'est fascinant de voir derrière ce qui s'y cache. Et alors, dans ce cas-là, elle va vraiment interviewer des professionnels. Et je trouve que les bureaux de tendance sont hyper intéressants dans ces cas-là parce que c'est vraiment eux qui font ce travail de fond pendant des années, de sentir un peu comment la société évolue.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux expliquer un peu ce que c'est qu'un bureau de tendance et comment est-ce que ça fonctionne ? Quel est le lien entre les bureaux de tendance, la presse de mode ? et les maisons de couture, parce qu'en fait, ce sont leurs interlocuteurs principaux. Et je pense que tout le monde ne sait pas déjà qu'ils existent, ne sait pas ce qu'ils font exactement. Et même moi, je ne suis pas certaine d'avoir toutes les infos.

  • Speaker #0

    Alors, c'est vrai que c'est un petit peu flou, mais le bureau de tendance, c'est vraiment une agence qui est spécialisée dans l'idée de sentir. La société, à travers les différentes manières de s'exprimer, ça va être la nourriture, ça va être le design, ça va être la mode, ça va être toutes les plateformes d'expression que les êtres humains utilisent, et bien eux, ils sont là pour sonder et projeter, en fait, quelles seront les tendances de demain. Et donc, pour ça, en fait, c'est souvent des gens qui ont un travail de type sociologique, qui vont sur le terrain, qui scrutent beaucoup de données, et qui voyagent énormément. Et donc, ils vont découvrir que dans la rue à Séoul, quelque chose se passe. Ils vont découvrir aussi que certaines, je ne sais pas, situations politiques font que peut-être les femmes vont plutôt faire ceci ou faire cela. Et donc, ils agrègent énormément de data. Et à partir de là, ils tirent des carnets de tendance qui sont des carnets qui vont reprendre. mille et une couleurs, matières, sensations, mais ils vont même décrire des odeurs, des choses, des lieux qui vont être les nouveaux lieux où tout le monde vont aller, les hubs créatifs qui sont en train d'éclore et donc ils font des carnets de tendance qu'ensuite les maisons peuvent acheter. Ça coûte très très cher, ça coûte plusieurs milliers d'euros. et chaque année toutes les maisons alors on dit les maisons vont sur aux grandes maisons de couture mais c'est aussi la fast fashion c'est n'importe quelle maison de mode vont acheter ces carnets pour savoir dans deux ans dans trois ans quelles seront les grandes tendances et c'est ce qui explique que parfois souvent

  • Speaker #1

    ça converge tu vas avoir le rose valentino qui est subitement vêtue je pense que cela que quand tu es en fashion week à Paris et qu'ensuite moi je regarde après sur Youtube et je me dis les défiler, et puis tu te dis, mais pourquoi est-ce qu'ils ont tous décidé de faire des robes roses avec de la dentelle ? C'est dommage. Moi, je trouve que c'est dommage.

  • Speaker #0

    Alors, le problème, c'est qu'ils se sont confrontés à une réalité commerciale. c'est qu'à un moment donné, les créateurs, c'est-à-dire qu'ils vont devoir vendre. Et donc, pour vendre, il faut que les gens en aient envie. Donc, ils vont se baser sur de quoi les gens vont avoir envie. Tu ne peux plus aujourd'hui être un Galliano et dire Moi, je ne vais faire que des robes Marie-Antoinette parce que j'ai envie. Non. En fait, ils ont des vrais, énormes enjeux commerciaux. Donc, le fait de pouvoir se baser sur quelque chose de... concret de data, en fait, permet déjà en créant cette tendance, il crée l'envie et il crée le marché.

  • Speaker #1

    Tu vois ? Un marché global et assez harmonisé.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc,

  • Speaker #1

    c'est bien pour le commerce, pour l'aspect capitaliste, je dirais, et libéral du commerce que la mode est devenue. Mais d'un autre côté, est-ce que ce n'est pas dommage pour la créativité ?

  • Speaker #0

    Alors oui, mais moi, je pense que ça ne les empêche pas d'être créatifs. Je trouve qu'effectivement, c'est pour ça qu'ils ont aussi beaucoup de collections. c'est qu'en fait, ils sont créatifs de plein de façons différentes. Et que même dans une même collection, tu vas effectivement avoir les pièces commerciales, et puis tu vas toujours avoir des pièces. Et c'est souvent les pièces les moins commerciales qu'on va utiliser, nous, dans les shoots, pour montrer le savoir-faire d'une maison. Et les pièces commerciales, celles qui vont être en vente. Et il y a certaines pièces sur le catwalk qui ne seront jamais mises en vente. Donc moi, je pense que la richesse d'une maison, c'est d'arriver... à avoir l'équilibre entre les deux pour ne pas perdre l'ADN, mais tout en restant en lien avec le consommateur et avec ce qu'il va vouloir faire. C'est vrai qu'on est dans une époque où on s'interroge énormément sur la consommation. Que faire aujourd'hui une collection de 80 pièces qui n'est absolument pas vendable parce que c'est de la pure création, c'est des choses qu'on ne peut pas porter, c'est quand même beaucoup de gâchis, beaucoup de ressources, etc. Donc, il faut être aussi efficace dans la manière dont on pense la production, dont on pense les ressources. et donc il ne faut pas négliger cet aspect commercial.

  • Speaker #1

    Mais les bureaux de tendance et ces carnets de tendance sont utilisés autant en haute couture qu'en prêt-à-porter ?

  • Speaker #0

    Alors je dirais moins en haute couture. La haute couture, ça reste vraiment l'espace d'expression où là, en général, tu ne vois pas vraiment de convergence entre les maisons. C'est vraiment le moment où ils vont, en lien avec les ateliers, avec les artisans, imaginer des choses complètement inédites. Donc pour moi, c'est tout à fait différent. Je parle vraiment du prêt-à-porter, où là, il y a vraiment un aspect commercial. La haute couture, tu as, je ne sais pas, très très peu de clientes dans le monde qui vont jusqu'à payer 100 000 euros pour une robe. Elles, elles ne veulent pas du tout correspondre à quelque chose qui a déjà été prêtable. Elles veulent un truc complètement exclusif. Donc, c'est tout à fait différent. Et c'est là qu'on parle encore d'espace d'expression. C'est-à-dire que les maisons qui ont encore la chance d'avoir une collection de couture, elles sont très très peu nombreuses. Elles, elles ont là vraiment un espace d'expression.

  • Speaker #1

    d'identité, vraiment d'ADN.

  • Speaker #0

    Oui, et puis c'est surtout l'expression des artisans. C'est-à-dire que la couture, le but, c'est de vraiment faire vivre ces petites maisons, ces plumes acier, ces brodeuses, etc. Donc, on est vraiment dans de l'art, de la sculpture de vêtements. Donc, c'est tout à fait différent.

  • Speaker #1

    Et donc, pour en revenir alors aux tendances et au fait que tu as essayé de ne plus faire de carnet de tendance pendant une année, et puis que finalement, les lectrices... j'imagine, ont dû écrire quelque part ou vous informer de leur volonté, leur envie d'avoir ces carnets de tendance. me fait me demander, mais alors, qui est la lectrice du L ? Qu'est-ce qu'elle cherche, la lectrice du L ?

  • Speaker #0

    C'est très difficile d'y répondre. Aujourd'hui, la presse est extrêmement fragmentée. Tu peux difficilement faire une persona, parce que ce n'est pas que tu as une lectrice. Évidemment, heureusement, on a encore plein de lectrices fidèles qui l'achètent tous les mois, mais ce n'est pas le modèle de base à lectrice, la lectrice. Encore faut-il qu'elle arrive jusqu'à une librairie, parce que c'est déjà une démarche engagée de se dire, je vais aller acheter un magazine. Mais elle va être influencée par tout le choix. Et puis, elle va peut-être prendre le Vogue France un mois. Et puis, une fois le L Belgique. Donc, la lectrice, elle va peut-être être influencée par une thématique, par une cover. Donc, c'est difficile de dire parce qu'elle va changer aussi. Mais pour l'instant, nous, on table sur la femme belge. La femme belge entre, disons, 25 et 60 ans. Pour moi, ça n'a pas vraiment de sens de mettre un âge parce que ça dépend plutôt de ton envie sur le moment. sans doute peut-être un petit peu plus âgée aussi parce qu'évidemment les nouvelles générations sont moins dans le papier sur leur papier qui a un certain pouvoir d'achat parce qu'elle aime être inspirée par les belles choses nous on parle souvent d'artisanat on parle de grandes maisons mais qui aime mélanger donc on va dans nos propositions montrer comment porter une chouette paire de sling bag de Chanel avec un jeans Levis qu'on a chiné dans un tu vois donc ça c'est un petit peu la manière dont on la voit et c'est un peu ce qu'on voit quand on fait des événements parce qu'il ne faut pas oublier qu'il n'y a pas que la manière dont on idéalise notre lectrice et aussi celle qu'on rencontre parce qu'on fait de plus en plus d'événements et on voit bien qui est là qui vient et effectivement ça correspond assez bien à ça donc mais le L est une marque quand même grand public, c'est ça que j'aime. Ce n'est pas une marque clivante ou niche comme le Vogue qui s'adresse à une élite. Elle peut s'adresser à tout le monde, les petits budgets, les grands budgets, les mamans.

  • Speaker #1

    Quand tu parles de budget, tu parles du prix du magazine ou de ce qu'elle va promouvoir, ce qu'elle va donner en vie ?

  • Speaker #0

    ce à quoi elle va donner envie à l'intérieur.

  • Speaker #1

    À l'intérieur. OK. Parce qu'à l'intérieur, on peut aussi bien parler... En fait, tu vois, quand on va parler d'un super voyage de luxe que tout le monde ne peut pas s'offrir, il faut aussi qu'on parle du petit city trip sympa, avec des bons plans, tu vois. Parce que nous, les journalistes, on est comme ça. Parfois, on va se faire plaisir, et parfois, on n'a juste pas les moyens. On est une femme normale, et donc on veut que ça se reflète dans le magazine. Mais on veut aussi que le magazine soit... aspirationnelle, qui montre aussi des choses auxquelles on n'a pas accès, mais auxquelles on voudrait avoir accès pour rêver. On est quand même là pour divertir, on est quand même là pour faire rêver les gens. Donc, c'est trouver l'équilibre entre les deux. Et je pense que notre lectrice, elle est ça. C'est une femme active, c'est une femme qui a plein de projets, qui a de l'ambition, mais qui est multiple, qui parfois veut lire un truc juste pour se divertir, se faire du bien et se marrer, et qui parfois a envie de lire un truc profond. sur par exemple, là on est en train de préparer notre numéro business, sur comment gérer son matrimoine, sur les finances, sur l'immobilier, mais tourner toujours vers l'angle des femmes et comment est-ce que les femmes gèrent ça. Donc en fait on est complexe, on est riche et on espère que ça se reflète dans le magazine.

  • Speaker #0

    Ok, et quand tu disais qu'il y a une multiplicité d'offres, donc il y a plus de magazines ?

  • Speaker #1

    Non, mais pas en termes de publication. Mais disons que les gens achètent moins de magazines. Donc, ils en achètent un. Donc, c'est un. Alors qu'avant, tu pouvais acheter, et même moi, te dire je vais dans une librairie, je prends 3-4 magazines, etc. Maintenant, ce n'est plus du tout le cas. Donc, si tu fais l'effort d'acheter un magazine pour aller prendre l'avion, tu en prends un. Et donc, ça réduit les chances qu'on achète ton magazine. Donc il faut être, tous les mois en fait, on doit veiller à ce que ce soit attirant, à ce qu'on a un bon thème, à ce que la cover soit forte, parce que chaque mois c'est une remise en question.

  • Speaker #0

    Est-ce que la lectrice doit s'identifier au sujet ou à la couverture du magazine pour l'acheter ?

  • Speaker #1

    Non, je ne pense pas. D'ailleurs, ce n'est pas le cas en termes de chiffres. Ce n'est pas parce que tu vas avoir un mannequin plus lambda que ça va mieux se vendre, ou ce n'est pas parce que tu vas avoir une super star. que ça va mieux se vendre. Donc, en fait, c'est très fluctuant. C'est pour ça que ça doit vraiment être un mélange entre ce que tu proposes en interne, les sujets qui sont en cover, et la cover, tu vois. Mais la cover, ce n'est pas forcément la personnalité, c'est la couleur, ça va être comment ça attire. En fait, il y a tellement de paramètres. Même nous, aujourd'hui, c'est hyper compliqué à prévoir.

  • Speaker #0

    Donc, c'est toujours un challenge. Oui,

  • Speaker #1

    toujours.

  • Speaker #0

    Chaque numéro.

  • Speaker #1

    Du coup, nous, ce qu'on dit, c'est qu'on va essayer de chaque fois de surprendre, de faire un numéro qui plaît, qui est étonnant, qui est différent de ce qu'on a déjà fait. Et puis, on verra, Inch'Allah. Ok,

  • Speaker #0

    c'est intéressant. On va en revenir un peu, on en revient à toi. Moi, je me repositionne face à toutes ces couleurs. Oh, les chaussures. Je suis une psychopathe des chaussures.

  • Speaker #1

    J'adore les chaussures.

  • Speaker #0

    J'ai une collection de chaussures. Je suis toujours avec des chaussures très confortables, avec un petit plateau, parce que comme je suis... Je suis un peu compacte. Mais j'adore les chaussures. C'est Manolo Blahnik, là-bas,

  • Speaker #1

    les roses ? Ça, c'est Mac Mac, mais Manolo Blahnik, c'est celle en fourrure noire au-dessus, là, que tu vois... Oui,

  • Speaker #0

    je vois. Avec l'arrière bleu que tu as porté à la Fashion Week de Paris, il y a...

  • Speaker #1

    Oh my God ! Il y a deux ou trois ans. Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Tu as vu ça qu'elle mémoire ?

  • Speaker #1

    C'est fou parce que je...

  • Speaker #0

    Je n'ai pas de OnlyFans chaussures. Bon, donc tu disais que les couleurs, tu parlais des couleurs tout à l'heure. Comment ton dressing est grand, mais il n'est pas aussi grand... que je pourrais l'imaginer.

  • Speaker #1

    Oui, après, on est quand même toujours limité par le prix des loyers à Bruxelles.

  • Speaker #0

    Mais donc, ça veut dire,

  • Speaker #1

    comment est-ce que tu fais ? Pour être honnête, tu sais, là, c'est mon dressing grossesse. Donc, j'en ai autant en bas. J'ai aménagé ma cave en second dressing. Là, j'ai gardé uniquement les pièces que je pouvais potentiellement porter en grossesse. Mais j'ai le double en bas. Sans parler de mes fourrures de couleurs, etc., qui sont aussi en bas.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, en termes de quantité, là, on s'approche un peu plus de ce que moi, j'ai en tête. Parce que moi, je fais ce que tu fais comme métier, mais laisse tomber, il faut que je loue des appartements comme Iris Apfel, tu vois ? Exactement. Iris Apfel a plusieurs appartements à Manhattan qui sont remplis de fringues. Elle a des appartements, des mètres et des mètres carrés de portants de fringues. Après, c'est une collectionneuse, c'est encore autre chose, même si elle a tout porté.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Elle a absolument tout porté. Mais... On m'interroge toujours sur comment est-ce qu'on fait quand on choisit ses vêtements, comme toi tu le fais, donc en seconde main, en conscience de qui tu es professionnellement, en conscience aussi avec l'amour que tu as pour la fantaisie,

  • Speaker #1

    pour l'extravagance,

  • Speaker #0

    et pour la joie et la bonne humeur que ça procure de porter un vêtement beau, confortable.

  • Speaker #1

    Bien fait.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu fais pour décider ce que tu gardes, ce que tu gardes pas ?

  • Speaker #1

    Oui. Oui, parce qu'en fait, là, récemment, j'ai vraiment commencé à avoir un turnover, c'est-à-dire parce que je reçois aussi pas mal de choses, et donc à me dire, quand je reçois, il faut que je mette de côté des pièces. C'est simple, en général, les pièces que je donne, parce que je donne beaucoup aux petits riens, c'est celles que j'ai vues que ça fait deux ans que je ne les ai pas mises. Pourquoi je ne les ai pas mises depuis deux ans ? En fait, eux, ils ont un système comme ça, où tu as des petits cintres, des petits riens, tu mets les pièces sur lesquelles tu as un point d'interrogation, donc sur leur petit cintre jaune, tu les laisses dans ton dressing et puis tu viens voir deux ans après si elle a bougé. Sinon, tu mets dans le sac. J'adorais cette idée et je fonctionne un peu comme ça. Parce que je trouve qu'aujourd'hui, à 35 ans, mes goûts sont plus ou moins stabilisés. Donc, une pièce que je n'ai pas mise depuis deux ans, sans doute qu'elle n'est pas très bien coupée, peut-être qu'elle n'est pas très flatteuse, peut-être que la couleur finalement ne me va pas. Et donc, ça ne sert à rien que... que je la garde ou que je m'acharne. Donc ça, en général, je fais ça. Et alors aussi, j'essaye d'éliminer de plus en plus de fast fashion, d'avoir de moins en moins de pièces de fast fashion, de garder des pièces vraiment de qualité et au fur et à mesure, de rentrer chaque fois des pièces de qualité. Donc voilà. Évidemment, au début, quand tu es étudiante, tu accumules énormément de pièces de mauvaise qualité, que tu achètes, tu ne sais pas pourquoi, tu les mets qu'une seule fois. Et puis donc ça... progressivement, systématiquement, j'essaie de m'en débarrasser. Mais bon, le marché de ces pièces-là va être énorme dans quelques années parce que tout le monde le fait et donc on va se retrouver dans les boutiques vintage avec que des pièces de fast fashion.

  • Speaker #0

    C'est déjà le cas, tu sais, dans les... C'est Oui, oui. Tu parlais des petits riens avec lesquels je travaille. dans mon travail de styliste pour la RTBF et en discutant justement avec des équipes d'Eptiriens. Eh bien, ils me disent que c'est de plus en plus difficile pour eux au centre de tri, parce qu'ils n'ont qu'un seul centre de tri en Belgique, avec des équipes qui sont là depuis très longtemps, puis avec leur mission sociale. Et les gens sont vraiment formés à ce métier, à reconnaître les vêtements, à pouvoir les catégoriser, tout ça. Et en fait, c'est de plus en plus difficile, parce qu'ils se retrouvent de plus en plus avec des vêtements d'une qualité plus que médiocre, qu'ils ne peuvent pas revendre, en fait. Parce que... comment pourraient-ils, eux, revendre à un prix moindre un T-shirt qui, en magasin, ne coûte que 4 euros,

  • Speaker #1

    par exemple ? Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. À combien vont-ils le vendre ?

  • Speaker #1

    Ça part pour faire des chiffons au kilo, et donc pour eux, c'est un manque à gagner. Oui, ça, c'est un vrai problème. C'est-à-dire que j'avais lu que d'ici quelques années, mais vraiment pas longtemps, maximum 5 ans, non, je pense que même c'est moins, je pense que c'est 2 ans, le marché du seconde main sera, en termes de nombre de pièces, sera supérieur. au marché du neuf, alors que Dieu sait que la fast fashion produit déjà énormément, parce qu'on aura effectivement toutes ces pièces dont les gens vont se débarrasser, et du coup, qu'est-ce qu'on va en faire ? Parce qu'effectivement... on ne va pas vouloir les racheter, ça n'aura aucune valeur et elles seront disponibles, elles seront là. Donc, oui, c'est une vraie question. En fait, je pense que recycler, ça va être la solution, c'est d'en faire d'autres choses, mais ce sera plus vendable.

  • Speaker #0

    Il y a une entreprise, je crois que c'est une entreprise française qui a été créée par une femme. Je ne sais pas pourquoi, j'ai comme souvenir que de formation, elle est architecte, mais je ne suis pas certaine, et qui en fait a lancé un concept de briques, donc de briques d'aménagement d'intérieur avec du textile compressé.

  • Speaker #1

    Oui, je vois, je vois très très bien, tout à fait, c'est de l'isolant.

  • Speaker #0

    Et alors il y a du mobilier, j'ai vu aussi du mobilier, est-ce que j'ai vu ça dans un magazine d'ailleurs ? Je ne sais plus. Mais en tout cas... Oui, effectivement, il y a une autre utilisation possible. Il faudra de toute façon trouver des alternatives à ces déchets, à ces nouveaux déchets, qui après se retrouvent en partie même sur les marchés de seconde main dans les pays étrangers, dont l'Afrique. Par exemple, il y a des fripiers. Il y a un fripier parisien qui a une petite boutique, c'est Marché Noir à Paris. Et donc lui récupère des vêtements de seconde main en Afrique, je ne me souviens plus exactement dans quel pays. et lui-même se rend compte qu'il trouve de moins en moins de pièces de qualité, de belles matières qui sont bien cousues, d'une belle façon. Et donc, en fait, il y a vraiment un modèle à réinventer.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que pendant longtemps, même moi, quand je faisais les frips, tu avais beaucoup de pièces des années 70, 60, puis 80. Et maintenant qu'on est sur les années 90 et 2000, on arrive dans la fast fashion. Et donc effectivement, je ne vois pas l'intérêt d'aller acheter une pièce d'Ara quand je vais faire une boutique vintage. Alors que ce que j'aimais, c'est trouver un pantalon pour 5 euros, 100% en laine, hyper bien coupé. Et aussi au niveau des tailles. Parce que là, tu vas commencer à rêver dans les années 90, où tu as des tailles genre 32, des slim, des tailles basses.

  • Speaker #0

    Des sizing un peu énormes, même pas humains. Oui,

  • Speaker #1

    ça va être un gros challenge pour l'industrie.

  • Speaker #0

    Et toi maintenant, tu élimines la fast fashion tout doucement, parce que tu ne t'identifies pas, j'imagine, à ces processus en termes écologiques et sociaux. Donc ça, on est d'accord là-dessus. Quand tu choisis une pièce, Est-ce que vraiment tu la scrutes et tu réfléchis d'où elle vient et tout ça ? Ou c'est vraiment juste le coup de cœur ? Parce que comme tu viens de dire, même si tu as un coup de cœur sur une pièce Zara dans un magasin de seconde main, ça a du sens ou pas ?

  • Speaker #1

    Non, ça non. Ça je vais dire non, direct. Ça je ne vais pas prendre. Mais même, j'achète très très peu chez Zara. Enfin tu vois, j'achète presque plus. J'y vais pas, je ne rentre même pas dans un magasin. Mais moi, ça va être d'abord la qualité. Donc avant de savoir d'où vient la marque, en fait, ça dépend aussi du prix. J'aime bien quand je mets 300, 400 euros pour une pièce, de savoir l'histoire derrière, etc. Mais si je mets 100 euros pour une pièce, ça va être d'abord le coup de cœur, ça va être d'abord la qualité de la matière. Je vais regarder la provenance de la matière. Je préfère les matières naturelles, etc. aussi parce qu'une belle soie c'est plus flatteur et tout ça, et puis parce que t'as pas envie de sentir ta transpiration il y a aussi l'adolescence en fait il y a d'abord la qualité de la matière de la coupe etc et puis en fonction peut-être de l'investissement, je vais peut-être aller plus loin dans la recherche pour voir si mon argent ne va pas être utilisé à mauvaise essai exactement mais oui Je pense que ce qui est important aussi, c'est de comprendre la valeur des choses. Un t-shirt à 5 euros, comme tu dis, ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Non, personne n'est rémunéré correctement. Si tu l'as payé 5 euros...

  • Speaker #1

    Effectivement, si tu mets 100 euros dans une chemise ou 200 euros, c'est cher, mais au moins tu sais que ça a été bien fait, que les gens ont été rémunérés. Donc, ça diminue aussi le nombre de pièces que tu achètes dans ton budget, ce qui peut être très frustrant, parce qu'effectivement... t'aimes bien les vêtements, t'es très influencée, il y a plein de choses que t'as envie d'acheter et donc parfois, tu te dis, ah oui, mais si je peux avoir cinq pièces pour le prix d'une, mais il faut, je pense, se discipliner parce qu'après, t'as de très, très belles pièces, t'es hyper content de la ressortir et t'es hyper content de la mettre.

  • Speaker #0

    Oui, c'est le plaisir de la relation que t'as même avec ton vêtement. Ok, ok. Mais donc, tu gardes les pièces, tu rentres tout doucement dans un process où tu vas garder des pièces longtemps. Oui. Est-ce que tu penses qu'il va y avoir un retour, justement, de ça, de garder des pièces longtemps, de se les faire faire, de se les passer ? Parce que, par exemple, j'ai entendu, justement, dans un podcast, c'est Histoire de mode, je pense, que j'ai beaucoup, beaucoup aimé. où il disait qu'il avait récupéré des caches mire, des pulls en cache mire de son père. Et qu'en fait, aujourd'hui, ça ne se faisait plus. Parce qu'aujourd'hui, on peut trouver chez Uniqlo des pulls en cache mire. Alors oui, bien sûr, ils sont faits en cache mire, mais soit ce n'est pas le même, soit le tissage n'est pas le même. Parce qu'en fait, au bout de deux fois, tu le portes deux fois, ça bouloche. Il ne tient pas aussi chaud qu'un vrai cache mire. Et puis quand tu le poses sur... Enfin, ce n'est pas la même chose, pas la même sensation. Est-ce que tu penses qu'on va revenir avec cette conscience écologique et sociale qui, j'ai l'impression, se globalise, lentement mais sûrement ? On va revenir à un nouveau modèle économique, un nouveau modèle de production et de consommation du vêtement ?

  • Speaker #1

    Je pense et je l'espère, mais j'ai beaucoup d'espoir sur la nouvelle génération. La génération Z est hyper mieux conscientisée et avertie, a des exigences au niveau des marques qui sont obligées de s'adapter, donc oui, tout à fait. Il y a une vraie conscience, je pense, encore plus que pour notre génération. Nous, on a vraiment vécu la génération, la surconsommation de vêtements, l'arrivée de la fast fashion. Donc, c'est vraiment notre génération avant, les millennials. Mais là, maintenant, on voit très bien que les nouvelles générations sont beaucoup plus engagées sur la seconde main, sur la provenance durable des vêtements. Oui, il y a un vrai mouvement. Après, se faire faire les vêtements, c'est encore un autre step. Parce qu'effectivement, les générations d'avant, même avant le prêt-à-porter, tu avais deux, trois robes, elles étaient faites sur mesure. Et voilà, c'est beau.

  • Speaker #0

    Et tu avais deux manteaux.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est beau. Moi, j'adore. L'idée de se dire que tu as quelque chose qui est conçu pour toi, ça reste pour moi magique. Mais après, il y a les réalités économiques derrière. Je ne suis pas sûre qu'on reviendra à ça, mais en tout cas, à beaucoup plus de conscience, ça c'est certain.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses qu'on va reculer un petit peu et trouver un juste milieu ? Tu sais que l'industrie peut-être va diminuer parce qu'il y a tellement de scandales autour de l'industrie textile. qu'à terme, elle ne va pas pouvoir rester sans réaction. Parce que le greenwashing, c'est bien deux secondes, au niveau social. Ça ne peut pas durer, en fait. Ça ne peut pas durer du temps éternel.

  • Speaker #1

    En Chine, les travailleurs commencent à s'organiser aussi. Il commence à y avoir des syndicats. Il commence à y avoir des salaires minimums. C'est-à-dire qu'on a beaucoup profité des pays pauvres, des pays pour pouvoir un peu les exploiter. Mais ils commencent à s'organiser. Donc, il va y avoir de moins en moins de marchés. où tu peux payer les gens en euros de l'heure. Donc ça aussi, c'est bien. Parce qu'en fait, le monde se développe et donc les gens acquièrent des droits de plus en plus. Il y a beaucoup plus d'attention aux droits des travailleurs. Et donc les sociétés, les entreprises, auront de moins en moins l'occasion de faire n'importe quoi. Donc je pense que le marché va se réguler et ce sera malgré eux. Ils n'auront pas le choix parce que la demande, la consommation va changer et parce que les infrastructures... légales vont changer. En Europe, il va y avoir bientôt des espèces de Nutri-score, comme tu as chez Deleuze, de vêtements. Ils sont en train de mettre ça en place. D'ici un an, quand tu achètes une pièce, ils seront obligés de dire quel est son score en matière de durabilité, de respect du travail. C'est génial. Du coup, la manière dont tu vas consommer sera beaucoup plus consciente. Donc toutes ces choses-là vont faire évoluer l'industrie, mais on n'a pas le choix, c'est la deuxième industrie la plus polluante au monde. Après l'industrie pétrolière.

  • Speaker #0

    Oui. Ce n'est pas très déjouissant tout ça.

  • Speaker #1

    Mais en même temps, parce qu'il y a plein de solutions, tu vois.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'il y a des solutions.

  • Speaker #1

    Il y a des secteurs qui vont naître de cette problématique. Il y a des gens qui sont en train de créer des entreprises pour résoudre ces problèmes. Je pense par exemple à la marque Horta en Belgique, avec Marion, qui a développé toute une filière de matières trans-Europe. pour pouvoir créer de nouvelles matières durables. Et avec ça, elle est rejointe par plein de gens. Et donc, tu as des gens comme ça, dont l'ADN de la marque permet de créer des innovations qui révolutionnent complètement un secteur. Et donc, ces nouvelles problématiques vont permettre de générer de nouvelles entreprises, de nouveaux métiers, etc. Moi, je trouve que c'est porteur d'espoir.

  • Speaker #0

    Donc, il y a quand même des possibilités. de créer des nouvelles choses et vraiment encore des nouveaux modèles. Je sais que j'ai utilisé ce terme-là. Des nouveaux modèles d'entreprise, textiles, avec les changements d'habitude de consommation. C'est pas mal. C'est pas mal. Il y a aussi la location. Tu penses quoi, toi, de la location ?

  • Speaker #1

    Moi, j'adore l'idée. Alors, c'est drôle parce qu'on a fait le gala duel il y a quelques jours. Et alors, toutes les filles de mon équipe, qui sont la génération Z, ont loué. elles ont toutes loué des robes dans plusieurs endroits et pour elles c'était genre une évidence elles ne se sont pas dit il y a même un service de location chez H&M pour la collection Paco Rabanne et donc elles sont allées là donc c'était vraiment hors de question qu'on achète une pièce pour la porter qu'une fois donc pour elles c'était une évidence c'est un réflexe toi, tu le vois toujours parmi tes possibilités, mais ce n'est pas l'évidence. Pour elle, c'était l'évidence. Et je trouvais ça génial. Après, je trouve que l'offre ne correspond pas encore à la demande.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est un marché. Ça,

  • Speaker #1

    c'est un marché. C'est-à-dire qu'aux États-Unis, tu as des trucs genre Run the Runway, où tu peux acheter un total look Prada incroyable. En Belgique, on est plus dans des propositions plus classiques, qui se font plus en compromis. En même temps, c'est la Belgique, les gens ne vont pas forcément toujours acheter des pièces, enfin louer des pièces. Mais là, tu vois, quand il y a des galas, que les gens veulent des plumes ou des choses plus extravagantes, ce n'est pas facile à trouver. Tu te retrouves vite à louer une robe bâche ou une robe, tu vois, hero ou un truc comme ça.

  • Speaker #0

    Je vois,

  • Speaker #1

    je vois.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde, tout ça.

  • Speaker #1

    Mais c'est chouette. Moi, je trouve ça fantastique. Et je pense que quelqu'un être curateur de ça, ça doit être trop excitant d'avoir des pièces vintage, d'avoir des pièces qui viennent de partout et de rassemblées.

  • Speaker #0

    En effet. C'est assez excitant de pouvoir mélanger. comme je le fais depuis peu de temps et de plus en plus. Donc oui, je peux te confirmer que ça, c'est vraiment, vraiment génial parce que ce que tu décrivais tout à l'heure, le plaisir de sortir une pièce, de la toucher, puis après de la voir porter ou de la porter soi-même. ça devient vraiment un réel plaisir. C'est vraiment la matérialisation d'une envie, d'une idée, d'une image, d'une sensation, d'un souvenir parfois. Ça fait vraiment appel à un spectre extrêmement large d'émotions axées sur le plaisir.

  • Speaker #1

    Et aussi, il y a un truc qu'il ne faut pas oublier, c'est les tailles. L'inclusivité, c'est-à-dire qu'une femme qui ne rentre pas dans un 36, c'est-à-dire la majorité des femmes belges, puisque la taille 40 est la taille moyenne, puisse trouver une robe flamboyante et se faire plaisir pour une journée. Je pense que c'est aussi ce que proposent ces showrooms.

  • Speaker #0

    Ça, c'est important aussi parce que les femmes, je pense que tous les corps qui sont hors de la norme imposée rencontrent... d'énormes difficultés à s'habiller.

  • Speaker #1

    Même pas, parce que tu vois, tu fais aujourd'hui un taille 42-44, ce qui... n'est pas hors norme. Et tu as du mal à t'habiller quand tu vas. Je veux dire, c'est scandaleux. Alors que c'est la majorité des personnes. Donc, le fait de porter une attention particulière à cette morphologie... Parce que tu sais, dans les magasins, c'est complètement disproportionné entre le nombre de 36 disponibles et le nombre de 40 ou 42.

  • Speaker #0

    En général, il n'y en a qu'un, voire deux grands maximum. Voilà,

  • Speaker #1

    alors que c'est la majorité des personnes.

  • Speaker #0

    Mais déjà, quand tu dis juste 40, 42, Ce serait bien d'aller au 44-46 parce qu'on parle de taille, on ne parle pas vraiment de morpho. Et dépendamment de ta morphologie, même si ta taille, c'est un 40, parce que tes hanches sont plus larges que ta taille, tu dois prendre un 44.

  • Speaker #1

    Ça dépend de la coupe, est-ce que tu veux la porter oversize ? Mais même au-delà, je veux dire, ma maman fait un 52. Tu vois ? Donc, je veux dire, si c'est pour louer une fois une belle pièce, il faudrait pouvoir... Et donc ça, je pense que c'est aussi quelque chose de très important avec la location de vêtements, c'est que ce soit inclusif et que toute femme puisse se sentir belle et puisse vraiment avoir son moment pendant une soirée et tout, ce que n'offrent pas vraiment pour l'instant les marques.

  • Speaker #0

    Oui, ça c'est une chouette alternative. Mais ce que j'ai entendu, parce qu'il y a quelques années, j'ai hébergé dans l'espace dans lequel je travaille, dans mon atelier, un projet de location de vêtements de créateurs. Et en fait, les deux nanas qui ont lancé ce projet-là, ça n'a pas fonctionné parce que les vêtements qu'elles proposaient étaient des vêtements de tous les jours. Et donc, c'était difficile. Des beaux vêtements de tous les jours, donc des pantalons en laine particulièrement bien coupés, avec des finitions vraiment très bien faites, avec un service après-vente de la part du designer qui pouvait venir faire des ajustements ou des réparations s'il y avait le moindre problème. Et ça n'a pas fonctionné. parce que ce qu'elles s'entendaient dire à l'époque, c'était que les femmes avaient besoin de posséder leurs vêtements du quotidien. Donc ce que tu dis là, je peux l'entendre très aisément pour des vêtements hors normes. même si je pense que toi et moi, des vêtements hors normes, on pourrait le porter tous les jours, donc ça c'est une question de style, mais pour, je dirais, la femme plus classique, il y a ce besoin de posséder. Qu'est-ce que tu penses de cette question de possession ? Est-ce que c'est parce que le vêtement devient une prolongation de toi ?

  • Speaker #1

    Oui, et puis après, il ne faut pas oublier l'aspect logistique. Même si c'est souvent des systèmes où tu peux louer pour tout le mois, tu as déjà ta garde-robe. qui a le temps de les faire les retours, etc. C'est un temps que tu prends parce que tu vas à un mariage ou parce que tu as une occasion spéciale et là que tu sais que tu t'accordes ce temps. Par contre, pour le côté tous les jours, il n'y a rien de plus facile que de prendre le jeans dans ton armoire, ton t-shirt, tes baskets et je suis partie. C'est sûr. Moi, je vois plutôt ça pour l'aspect logistique, effectivement. Et puis, n'oublie pas qu'il y a aussi l'aspect, ce n'est pas ton vêtement, donc tu dois faire plus attention. Et dans le quotidien, tu ne sais pas tout le temps faire attention à ton vêtement. Quand tu as une belle robe de gala, tu sais là où tu vas, dans quel événement, et tu sais que tu vas faire attention, tu as tes petits talons, etc. Mais dans le quotidien, tu as des enfants, tu as ceci, il se passe quoi. tu vois je comprends tout à fait que ce soit complexe en fait pour les vêtements du quotidien et puis Puis la location n'est pas encore tout à fait un réflexe, donc je pense que commencer par les habits d'exception, ceux dans lesquels on a déjà un mindset, où on sait déjà qu'on va faire un effort, qu'on va faire quelque chose de différent, c'est déjà une meilleure ouverture.

  • Speaker #0

    C'est bien, ça donne de belles perspectives finalement.

  • Speaker #1

    Ah oui, mais alors par contre, ce qui est vrai, c'est qu'il faut beaucoup d'investissement quand tu dois te lancer là-dedans, parce qu'il te faut beaucoup de pièces. Si tu veux des très belles pièces, elles coûtent très très très cher. Le problème des pièces très très très chères, et moi c'est pour ça que je dis qu'il faut plutôt aller dans le vintage, parce que si tu te dis je vais prendre une pièce de la dernière collection de Vuitton, qui est très très visible, soit tu la mets de côté et tu la ressors dans 4-5 ans, mais si c'est pour la porter au moment de la saison, la saison d'après elle est déjà obsolète, et tu as payé je ne sais pas 3000 euros pour une robe. Donc c'est un très très gros investissement. Il faut aussi... Bien curer ça, parce qu'on a tendance à aller dans les choses un peu conformistes. Parce que tu dis qu'il faut qu'un maximum de personnes l'aiment bien, donc plutôt que de la choisir en rouge, je vais la choisir en bleu foncé. Donc je crois que ça doit être quand même assez complexe à mettre en place. Oui, je vois ce que tu veux dire. D'un point de vue financier.

  • Speaker #0

    Donc commençons déjà par notre garde-robe.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Commençons déjà par notre garde-robe. Trier, garder que les choses de qualité, les choses qu'on porte, et puis ne réalimenter qu'avec des choses qui sont issues, qui n'ont pas été fabriquées pour nous. des choses qui sont issues d'un circuit vintage, ou alors faits pour soi sur mesure, ou un ancien vêtement transformé.

  • Speaker #1

    Ou des très belles choses, des très belles pièces, où tu as été acheter ça chez un créateur, soutenir aussi le travail des créateurs. Alors,

  • Speaker #0

    on arrive tout doucement sur la fin. Et alors, je me rends compte que je fais comme un peu tout le monde. Quand ils font du podcast, j'ai une question qui revient. Parce que j'aime bien cette partie-là. À l'époque où je donnais des formations, je donnais des formations en images de soi à des femmes qui se réinséraient dans le circuit professionnel. Et j'avais fait ce petit jeu-là en début d'année et puis en fin d'année. C'est le portrait chinois. Oui. Donc, c'est le portrait chinois axé sur le vêtement, évidemment. Donc, on va commencer ton petit portrait chinois, Marie. Si tu étais une robe, quel genre de robe serais-tu ? Quelle couleur ? Quel volume ? Quel motif ? Quelle matière ?

  • Speaker #1

    Je serais une robe longue, moulante, sans doute, mais plutôt confortable. Donc, tu sais, genre... Un jersey ? Oui, ou un truc... et mets avec du volume sur les épaules par exemple ou dans les manches et soit multicolore, soit une couleur très flash, un mauve, un fuchsia ou un orange. Ok. Voilà.

  • Speaker #0

    Si tu étais un peu loin, où ? Oui.

  • Speaker #1

    une pièce volumineuse les hauts je les adore oversize, je les adore boules je les adore texturées parce que j'aime vraiment bien cet effet de matière sur le haut donc un haut là tu vois j'aime bien ça mais j'ai aussi un autre haut qui est juste une espèce de grosse boule comme ça de volume en organza ça c'est ce que je préfère ou alors fluffy Tu vois, j'aime bien les hauts volumineux.

  • Speaker #0

    Ok. Si tu étais un bas ou un pantalon ? Un bas.

  • Speaker #1

    Alors, ce serait un jeans.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Parce qu'un beau jeans bien coupé, plutôt genre 501, tu vois, avec une coupe un peu vintage, mais qui te fait un beau cul et que tu peux aussi bien associer avec une paire de baskets et un sweat que des super-bottins et son fameux haut volumineux.

  • Speaker #0

    Ok. Si tu étais un manteau ou une veste ?

  • Speaker #1

    Alors, ce serait une fourrure. Une fausse fourrure.

  • Speaker #0

    J'adore comment tu dis fourrure

  • Speaker #1

    Deux couleurs. Ça, j'en ai plein. J'adore ça. Vivement l'hiver, juste pour pouvoir les mettre. Ma préférée est rose. Et voilà, j'adore.

  • Speaker #0

    Le confort semble quand même prendre pas mal de place dans tes choix.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en fait, tu te rends compte en vieillissant que... Si tu veux, en fait, si tu n'as pas le confort, tu te démotives quand tu dois t'habiller le matin. Et donc finalement tu mets quelque chose de nul. Alors autant avoir des pièces confortables mais très très belles parce que du coup tu vas vraiment les porter.

  • Speaker #0

    Exact. Je suis tout à fait d'accord avec toi. Je ne vois aucun intérêt à souffrir pour être belle. Il n'y a aucune phrase qui a aussi de creuse de sens que celle-ci.

  • Speaker #1

    Et donc je peux porter une jupe moulante mais ça va être une jupe en maille de couleur parce que je sais que je vais me sentir bien dedans.

  • Speaker #0

    Alors si tu étais un sac ?

  • Speaker #1

    Alors ce serait sans hésiter un Delvaux, parce que je trouve qu'on a vraiment la chance d'avoir une marque avec un savoir-faire exceptionnel en Belgique, génial, et j'adore, c'est ce que j'ai le plus dans ma garde-robe, je dois avoir peut-être entre 5 et 10 Delvaux, je ne sais pas exactement, et alors j'ai toujours les plus fantasques. Donc au niveau des couleurs, au niveau des animations dessus, etc. J'adore ça. Je trouve que c'est une marque qui ose plein de choses dans son atelier ici à Bruxelles. Et parce que moi, j'adore avoir un sac de couleurs aussi. Je suis toujours en couleur, mais ça me rassure parce que je me dis, même si aujourd'hui mon look est un petit peu plus simple, le fait d'avoir mon sac va tout de suite m'apporter la couleur dont j'ai besoin.

  • Speaker #0

    C'est aussi quelque chose que tu as développé avec le temps, comme ça, ces petits tips and tricks pour...

  • Speaker #1

    Parce qu'au début, on dit toujours non. Surtout si c'est un sac cher, si c'est un investissement, il faut qu'il soit intemporel, noir, marron. Mais en fait, non, parce que s'il est cher, tu as envie qu'il se voit, tu as envie que ce soit un accessoire qui rehausse ton look. Donc, tu te dis, non, je vais prendre le truc le plus fun. Alors, en général, moi, j'aime bien les couleurs genre jaune, un beau vert, un beau rose. Donc, voilà, alors que je peux mixer avec d'autres couleurs. Mais mon sac va vraiment être... tu le vois. Tu vois qu'elle a son sac, on le voit bien, etc. Ça justifie le prix.

  • Speaker #0

    By the way, j'ai adoré le sac que tu as porté avec la robe rose au gala de la monnaie.

  • Speaker #1

    C'était une boîte de chocolat.

  • Speaker #0

    Je me suis dit Waouh ! C'est trop bien. C'est le genre de délire que j'aurais pu faire.

  • Speaker #1

    J'ai pensé

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que je vais prendre ? La boîte de chocolat !

  • Speaker #1

    Exactement. Et tout rentrait dedans. J'avais mon téléphone, j'avais tout.

  • Speaker #0

    C'est trop bien. C'est Pierre Marcolini qui devait être content. Alors, si tu étais un chapeau ? Tu portes des chapeaux ? Je ne t'ai jamais vu avec des chapeaux.

  • Speaker #1

    Absolument pas, non. Maintenant, je porte quelques bonnets. Les chapeaux, non. C'est le problème de mes cheveux. J'ai une afro. Et donc, non, je n'en porte pas. Non,

  • Speaker #0

    parce que ça n'est pas assez.

  • Speaker #1

    Oui, ça les abîme, façon de parler. Mais en tout cas, tu sais que tu devrais avoir une coiffure adaptée. Et puis, ils ne sont jamais assez grands, en fait. Oui, oui. Ok. Et à moins de demander à Elvis Pompilio de m'en faire un sur mesure, a priori. Ça peut se faire. Mais a priori, non. Et puis, j'ai l'impression que je n'ai pas une tête à chapeau. Je n'ai jamais eu de révélation où je mettais un chapeau et je me disais Oh, waouh, ça me va trop bien Non. Mais ce n'est pas... Je ne sais pas. OK. Même les casquettes, j'adore ça. Je trouve ça trop fun. J'aime bien porter du streetwear. Oui. Mais je trouve que ça me... Non.

  • Speaker #0

    OK. Je garde cette info quelque part. Je ne sais pas pourquoi. Si tu étais une paire de chaussures. J'ai une idée. Si tu étais une paire de chaussures.

  • Speaker #1

    Une paire d'escarpins.

  • Speaker #0

    Combien de centimètres ?

  • Speaker #1

    Je ne suis plus sur le 10. C'est fini. Mais on est quand même toujours sur le 8. Plateau ou pas plateau ? Pas plateau. Ça dépend. Mais je dirais qu'on va partir sur la forme classique. Oui, de sans plateau, pointu pour l'instant, mais bon, ça change avec les... Mais pour l'instant, on est toujours là-dessus. Et alors, de couleur aussi, où oui, je regarde mes escarpins et j'en ai qu'une paire de noirs, en fait. Sinon, j'ai tout. J'ai de l'effet piton, j'ai des strass, j'ai des broderies, j'ai des...

  • Speaker #0

    Même tes tongs, elles sont colorées, elles sont dingues.

  • Speaker #1

    Avec des faux picots. c'était tongs louboutins donc tu vois ça allait jusque dans le détail je ne savais pas qu'il faisait des tongs et ben oui il faut même des petits chaussons pour la nuit C'est chouette. Mais donc oui, et évidemment, c'est une marque que j'aime beaucoup, beaucoup, parce que son artisanat reste dingue.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que toi, tu les trouves confortables ?

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    pas du tout.

  • Speaker #1

    Pas du tout, on ne va pas se mentir. Plus les chaussures sont chères, moins elles sont confortables. Je veux dire, il n'y a rien de plus confortable. Une paire de baskets, le reste...

  • Speaker #0

    Donc, c'est vraiment juste pour le... Oui. Là, on est vraiment dans la construction d'une image.

  • Speaker #1

    Oui, et je les mets parce que j'ai un event, j'ai une soirée, je sais que je ne vais pas marcher. Ou alors, si je dois marcher, je les échange le temps de la marche.

  • Speaker #0

    Marie, tu viens de briser un tabou, là. Tu te rends compte ? Oui. Tu viens de dire quelque chose que j'avais besoin d'entendre.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est trop bien. Et puis, cette cambrure n'est pas humaine. Je veux dire, d'ailleurs, Louboutin, ce qu'il aime vraiment, c'est ce côté extrêmement cambré. Et ce n'est pas possible, tu ne peux pas tenir là-dessus undefined. Mais après, ils sortent aussi plein de chaussures. Ils sortent des baskets, ils ont des ballerines, etc. Mais c'est juste que pour moi, si je dois faire un investissement, parce que ces chaussures sont de plus en plus chères, ce ne sera pas pour avoir une paire de ballerines. D'accord. Voilà.

  • Speaker #0

    On est d'accord.

  • Speaker #1

    Donc, oui, mais je les porte très, très peu d'heures, évidemment.

  • Speaker #0

    OK. Quel est ton vêtement idéal préféré que tu emporterais sur une île déserte ?

  • Speaker #1

    Alors, ce serait d'office un vêtement polyvalent. Mais donc, il fait chaud. ça pourrait être une île déserte tu vois il y a un iceberg qui se balade moi je pense toujours l'été parce que je suis plus été alors disons il fait chaud alors ce serait sans doute d'office une robe boutonnée que je peux ouvrir facilement, fermer facilement, éventuellement ceinturer si j'ai eu le droit d'apporter une petite ceinture avec moi. Parce que je trouve que les robes larges à boutons, tu peux les porter comme chemise, tu peux les porter, c'est hyper polyvalent, tu peux toujours la nouer. Il y a plein, plein, plein de choses à faire. Tu peux ouvrir les boutons du dessus pour avoir juste tes épaules découvertes. Tu peux jouer avec.

  • Speaker #0

    Tu choisis la femme que tu as envie d'être.

  • Speaker #1

    Voilà, si je n'ai qu'une robe, je prendrai une robe boutonnée pour pouvoir jouer avec elle pendant quelques jours et que je n'ai pas l'impression de... Même si ce ne sera peut-être pas ma priorité si je suis seule sur une île déserte. Mais oui, d'office, moi, je suis très robe, en fait. J'aime beaucoup les robes parce que ça reste quand même quelque chose de très confortable. Oui. Donc oui, j'en ai quelques-unes, mais comme ça. Ok.

  • Speaker #0

    Bon.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    C'est fini le portrait chinois ? Oui, le portrait chinois est fini, c'était les chaussures. C'était ça la dernière question du portrait chinois. Et en fait,

  • Speaker #1

    à quoi sert le portrait chinois ?

  • Speaker #0

    Le portrait chinois sert à faire une sorte de portrait robot.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    J'aime bien faire des découpages, des collages et des coloriages.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et donc, je vais essayer de faire un découpage, collage, coloriage avec les réponses de ton portrait chinois. Ah,

  • Speaker #1

    trop chouette ! J'adore l'idée.

  • Speaker #0

    Trop bien. Je ne sais pas quand...

  • Speaker #1

    Quand j'aurai le temps de faire ça.

  • Speaker #0

    Quand j'aurai le temps de faire ça, mais je vais le faire. et tu seras la première à le voir. C'est à ça que sert aussi ce portrait chinois. Très bien. Dernière question. C'est quoi ta définition du vêtement ?

  • Speaker #1

    Avant tout, pour moi, le vêtement, c'est un produit extraordinaire parce qu'il te protège et en même temps, il te permet de t'exprimer. Donc je trouve que c'est une pièce fabuleuse parce que c'est une pièce dont tu as besoin tous les jours, c'est une pièce de ton quotidien mais en même temps c'est une énorme plateforme infinie d'expressions, de créations. Donc je trouve que c'est parfois un objet qu'on néglige ou auquel on ne fait pas attention et pourtant c'est notre seconde peau. donc voilà pour moi c'est à la fois extrêmement utilitaire et à la fois extrêmement profond parce que ça peut être plein de poésie, ça peut être plein de ça exprime toutes nos émotions c'est essentiel, c'est capital c'est une pièce du quotidien qu'on partage tous et voilà super,

  • Speaker #0

    merci

  • Speaker #1

    Merci en tout cas

  • Speaker #0

    Merci à toi Merci de m'avoir permis d'entrer dans cette pièce incroyable Franchement je vais prendre des photos pour mes archives et pour les tiennes

  • Speaker #2

    Merci pour ton écoute J'espère que tu auras apprécié ce tout premier épisode avec la pétillante Marie Guérin Si cette discussion t'a intéressé, questionné ou inspiré, je t'invite à me partager tes commentaires et surtout à t'abonner à DHV sur la plateforme d'écoute de ton choix. Dans le prochain épisode, je reçois un danseur, Emmanuel Diela Nkita. Avec lui, on va parler danse classique, vintage et identité. Tout ça pour répondre à une question qui reste en filigrane tout au long de notre discussion, qui est comment être soi là où on ne nous attend pas. Tout un programme. À la prochaine ! Déshabillez-vous est un podcast créé, présenté et produit par Samia Boujard, moi, avec une musique originale de Maïva Fiston, alias MPLI, montage, mixage et post-production par Alice Desbelles-Fréquences et Laetitia, podcast manager.

  • Speaker #1

    DHV,

  • Speaker #2

    déshabillez-vous !

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Présentation

    01:05

  • Notre rencontre

    03:35

  • Description de son look du jour

    04:50

  • Description de son style général

    05:34

  • Origine latine de son style coloré

    06:54

  • Self-branding, responsabilité & plurité de l’image

    09:00

  • Son avis sur les “tendances” mode

    15:51

  • Tendances et sociologie

    17:56

  • Les bureaux de tendances

    21:38

  • La réalité commerciale & écologique des Maisons

    23:46

  • Portrait de la lectrice du ELLE Belgique

    27:43

  • Challenges actuels des magazines

    31:07

  • Gestion de son dressing, tri et donations

    33:39

  • Les enjeux de la fastfashion

    36:50

  • Ses critères pour choisir une pièce

    41:04

  • Vers une consommation plus conscience ?

    43:14

  • Focus sur la location de pièces

    48:30

  • Les limites de la location

    50:45

  • Le portrait chinois de Marie

    56:33

  • Le vêtement qu’elle emporterait sur une île déserte

    01:04:55

  • Sa définition du vêtement

    01:07:00

  • Conclusion

    01:08:04

Description

Pour ce premier épisode, je vous ouvre les portes d'un dressing pas comme les autres, où couleurs vives et pièces extravagantes côtoient des classiques intemporels.


Marie Guérin, est une figure emblématique du monde de la mode belge.

Née au Brésil, elle a suivi une formation en journalisme et occupe depuis cinq ans le poste de Rédactrice en Chef du ELLE Belgique.


Passionnée de mode depuis toujours, c’était une évidence de recevoir Marie à mon micro pour ce premier numéro du podcast !


Au cours de notre discussion, Marie nous partage sa philosophie de la mode : un équilibre entre le confort et l'expression de soi à travers des pièces colorées et audacieuses.


Elle nous dévoile son rapport aujourd’hui avec les “tendances” et le lien très étroit qui existe entre la mode et l’évolution sociale.


On a parlé également des challenges actuels rencontrés par les magazines, de l'importance de la durabilité dans la mode, de la location de vêtements comme solution et de l'avenir de l'industrie textile face aux défis écologiques et sociaux.


Belle écoute 🎧

Samia


-

Vous pouvez retrouver Marie Guerin :


-

En attendant de nous retrouver pour un prochain épisode, je t’ invite à t’abonner au podcast et à laisser 5 étoiles et un petit mot doux sur ta plateforme d’écoute préférée 💌


Si tu souhaites continuer la discussion et découvrir les coulisses de DHV, retrouve-moi au quotidien sur Instagram à @samiabouhjar


👗 Pour aller plus loin et découvrir mes prestations de Directrice Artistique, Styliste et Costumière pour la Télévision et le monde du Spectacle, rendez-vous sur https://samiabouhjar.com


Des bises,

Samia


-

Crédits :

Production & Présentation : Samia Bouhjar.

Montage et mixage : Alice des Belles Fréquences.

Consulting et coordination : Laëtitia, Podcast Manager.

Direction Artistique : Samia Bouhjar, Amélie Breuil et Jennifer Boruchowitch.

Musique originale de Maéva Fiston.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, bonjour Samia.

  • Speaker #1

    Salut Marie, comment tu vas ?

  • Speaker #0

    Super bien.

  • Speaker #1

    Merci de m'accueillir dans ton dressing. Je n'aurais pas pu rêver mieux, parce que je pense qu'avant que DHV ne soit DHV, j'avais imaginé un jour entrer dans un aussi beau dressing d'une personnalité aussi modeuse que toi. Donc c'est presque, je pense que jusqu'à présent, c'est l'épisode de mes rêves. Donc déjà, merci. Attends,

  • Speaker #0

    dès le début,

  • Speaker #1

    tu es fuité.

  • Speaker #0

    Tu diras peut-être pas ça à la fin.

  • Speaker #1

    Bon, je commence en te disant les quelques choses que je connais à ton sujet pour faire des présentations. Alors, moi, je ne sais que quelques petites choses à ton sujet. Je sais que tu t'appelles Marie Guérin. Je sais que tu es née au Brésil, que tu as fait une formation de journalisme, que tu es devenue journaliste à l'endroit où tu as fait tes stages pendant que tu étais étudiante, que tu es la rédactrice en chef du LBelgique depuis huit ans.

  • Speaker #0

    Cinq ans.

  • Speaker #1

    5 ans. Mais j'ai des problèmes avec les maths. Tout le monde le sait maintenant. Que tu es maman. Bientôt.

  • Speaker #0

    Difficile de déjà se projeter, mais dans deux mois, oui.

  • Speaker #1

    Je prends quelques secondes pour faire une petite précision. Cet épisode avec Marie a été enregistré il y a quelques mois. Depuis lors, elle a déjà eu l'occasion de faire la connaissance avec sa petite-fille, qui a bientôt trois mois, et que j'embrasse. Allez, je te laisse écouter la suite. Que tu passes Yannette Maud depuis toujours, et que... l'aventure entrepreneuriale, en plus, dans ce secteur-là, t'as tenté à un moment donné, peut-être te tentes encore.

  • Speaker #0

    Oui. Voilà. Écoute, c'est tout à fait juste. Je ne pourrais rien dire, ajouter de plus. Oui, c'est ça. Tu as bien cerné. Oui, OK.

  • Speaker #1

    Alors, tu peux compléter si tu veux. Par contre, j'ai cherché un petit peu à avoir des infos. Et puis, en fait, j'ai appris que tu avais énormément d'homonymes.

  • Speaker #0

    Oui, Marie Guérin, c'est hyper français. Oui,

  • Speaker #1

    mais c'est assez intéressant. Ce n'est peut-être pas très drôle. Moi, ça m'a fait rire. C'est que tu es Marie Guérin. Marie Guérin est une autrice spécialisée dans l'époque médiévale. Je ne sais pas si tu as...

  • Speaker #0

    Je sais qu'il y a une bonne sœur aussi, Marie Guérin. Oui,

  • Speaker #1

    alors elle a été canonisée. C'est une admiratrice de Jeanne d'Arc. Et puis, je suis tombée aussi sur une autre Marie Garin assez étonnante. C'était une coach d'entrepreneur pour les grosses entreprises, une Canadienne. Ah, voilà. Avec un accent très, très canadien. Écoute,

  • Speaker #0

    c'est peut-être plein de petites facettes de moi.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression. Parce qu'il y a quand même des trucs... Et puis, alors, il y en a une autre. Elle a bossé dans l'édition et dans des galeries d'art.

  • Speaker #0

    Oh, ben, tu vois.

  • Speaker #1

    Donc, j'ai trouvé des analogies. J'ai trouvé quelques analogies. Tu savais que tu avais autant de monnaie ? Non.

  • Speaker #0

    Non, enfin, je ne l'ai jamais creusé. Je me souviens que la première page Wikipédia qui sort, c'est la bonne sœur. Mais sinon, je ne vais pas régulièrement taper mon nom sur Google, je t'avoue.

  • Speaker #1

    Comment est-ce qu'on est ?

  • Speaker #0

    Comment est-ce qu'on se connaît,

  • Speaker #1

    toi et moi ?

  • Speaker #0

    Ça doit être via la RTBF. Je ne sais pas si c'est l'heure. Tu sais quoi ? Le premier souvenir que j'ai de toi, C'était avec ton mari dans un festival afro, il me semble. où on s'est croisés. Oui, je me demande si ce n'était pas, tu sais, le festival super chouette à Beaux-Arts. La toute première édition.

  • Speaker #1

    Afropolitane. Exactement. Organisé par Cabassiré.

  • Speaker #0

    Oui. Et qu'on était là, et on s'est vus, et on s'est parlé, et ça a matché. Et puis, je t'avais proposé de faire une mission de stylisme. dans le cadre de The Voice tu te souviens ?

  • Speaker #1

    pour Tiff oui oui oui oui ah voilà merci d'avoir rafraîchi ma mémoire la fille qui pose des questions dans son truc dans sa discussion mais en fait c'est pas juste pour avoir du contenu c'est vraiment pour me rafraîchir la mémoire c'est un peu alors est-ce que tu veux bien décrire ta tenue d'aujourd'hui parce que malheureusement DHV n'est pas encore filmé ?

  • Speaker #0

    Ah, ben écoute, donc là, dans deux mois et demi, j'accouche, donc ça devient de plus en plus périlleux de me sentir bien habillée. Donc j'ai une espèce de pantalon en velours qui est en format jogging, mais en velours côtelé rouge avec un petit pull angora rouge de la même couleur, bien fluffy mais bien confort et une paire de baskets New Balance.

  • Speaker #1

    Sans oublier les accessoires.

  • Speaker #0

    Oui, alors j'avais envie de perles aujourd'hui, donc je me suis mis des bracelets en perles. Voilà, et une bouche rouge parce que comme ça je suis bien bien bien rouge, je ressemble à une tomate.

  • Speaker #1

    Comment tu qualifierais ton style d'aujourd'hui et comment est-ce que tu qualifies ton style en général ?

  • Speaker #0

    Alors coloré, ça c'est vraiment le tous les matins j'ai envie de porter de la couleur. Aujourd'hui il est plutôt détendu mais en fonction des événements où je vais, il va être plus chic, parfois carrément extravagant et parfois très très décontracté. Voilà, donc en fait sur la ligne de la couleur et de l'extravagance, j'ai plusieurs déclinaisons qui vont du très décontracté au super gala avec des robes assez fantastiques. Une que tu connais puisque tu me l'as faite.

  • Speaker #1

    En effet, elle est fantastique cette robe.

  • Speaker #0

    Mais parce que c'est toi qui la portes aussi.

  • Speaker #1

    Et tu as toujours eu cette... Alors pardon pour celles et ceux qui nous écoutent et qui entendent que ma voix n'est pas comme d'habitude, je suis enrhumée. Et j'essaye que ça ne s'entende le moins possible.

  • Speaker #0

    Et de respirer en même temps.

  • Speaker #1

    Et de respirer en même temps, parce qu'il y a une bonne chose facile. Est-ce que tu as toujours aimé les couleurs ? Est-ce que tu as toujours aimé justement ce côté extravagant dans ton apparence, dans ton style vestimentaire ?

  • Speaker #0

    Oui, alors après toujours, c'est vrai que la période de l'essence est une période toujours très, très ingrate. Et que quand je regarde les images, on voit qu'il y a eu des tentatives. Mais tout en essayant de me conformer aussi. Mais je sais qu'au fond de moi, j'ai toujours voulu... J'ai toujours été attirée par ce qui était coloré et je crois maintenant avec le recul que c'est mon sang brésilien en fait qui fait ça. Parce que quand je vois des femmes brésiliennes ou des latinas, etc., où elles ont cette espèce de naturelle avec la couleur, je me dis que ça doit venir de là. Parce que ça ne vient pas de la Belgique. C'est intéressant ce que tu dis. C'est la sensation que j'ai. Parce que surtout quand j'en parle avec elles, pour elles c'est naturel. Oui, c'est normal, tu aimes la couleur. C'est lié sans doute à tes origines et je n'avais jamais fait lien jusqu'à m'entourer de Brésilienne. Et donc maintenant, je me dis que oui. Et quand je voyage et que je vais dans des pays latins, je connecte. Mais tu sais, genre le Mexique, par exemple, tu es toujours entourée de couleurs, de surcharges, de motifs, etc. Je m'y retrouve très, très bien. Donc, je pense que ça a toujours été en moi. C'est juste qu'il a fallu le temps que j'ai vraiment la confiance de l'assumer, tout simplement.

  • Speaker #1

    Et combien de temps ça t'a pris ? À quel moment tu penses dans tes souvenirs ? Je bouge parce que je veux voir un peu les couleurs. Ah ouais, et la proportion de fringues de ton...

  • Speaker #0

    Un petit coin pour mon mari. Je pense que ça a dû être aussi en parallèle avec ma carrière de journaliste. En fait, quand tu rencontres des créateurs, quand tu commences à découvrir des univers qui correspondent aux tiens et que tu dises, en fait, c'est validé, c'est OK. Et puis, à un moment donné, tu commences à aussi... t'assumer en tant que personne et tu t'en fous pas mal de correspondre à une tendance et tu t'affirmes aussi ton style. Alors, le problème, c'est que parfois, je me dis jamais de noir. et c'est assez contraignant donc maintenant j'essaye aussi de ne pas être trop radical tu t'étais dit il y a une période où je m'étais dit le noir c'est non mais en fait le noir avec une belle pièce de couleur c'est aussi très frais, très joli donc et surtout quand je veux être plutôt sexy ou gala, parfois je vais plutôt jouer sur l'extravagance d'une forme ou d'un volume, même si c'est noir et donc j'essaye d'être aussi un petit peu moins radical pour ne pas trop me fermer non plus donc voilà mais c'est des choses qui s'apprennent avec le temps.

  • Speaker #1

    Pour quelles raisons est-ce que tu as voulu enlever le noir ? Est-ce que parce qu'il y a une certaine identification derrière les gens qui s'habillent en noir ? Parce que tu as dit que c'était avec ta carrière de journaliste dans les magazines féminins, et donc les tendances, c'est important, créer son identité, se différencier, c'est important. Et puis après, j'imagine qu'en arrivant au poste de rédactrice en chef, cette différenciation est aussi importante parce que tu ne représentes plus que toi-même. Tu représentes un magazine et derrière un magazine, il y a une communauté qui va lire ce magazine parce qu'elle s'y identifie, qu'elle voudrait s'y identifier. Donc, comment est-ce que toi, tu t'es positionnée par rapport à ça et à quel moment ça s'est fait et comment ça s'est fait ?

  • Speaker #0

    Alors je t'avoue que je n'ai pas hyper tellement conscientisé le self branding au moment où je suis devenue rédactrice en chef parce que bon ça faisait un petit temps que j'avais construit mon image et que je savais où j'allais donc pour te répondre sur le noir c'est qu'effectivement tout le monde porte du noir dans la mode tout le monde, tout le temps mais le total look quand tu vas à un événement en mode tout le monde est en noir et ça me déprimait je me demandais comment est-ce que tu peux être à la fois les personnes qui portent si tu veux la visibilisation de ces designers incroyables de ces matières incroyables comment est-ce que tu peux être le porte-parole de tout ça et à côté de toi être presque invisible, tu vois. Et ça ne me correspondait pas. Et donc, vraiment, je me suis dit, je vais être radicale, je vais être toujours la seule personne en couleur quand je vais quelque part. Et puis finalement, je me suis dit, non, parce qu'en fait, si je mets un sweat super coloré avec un pantalon noir, je suis quand même toujours colorée, donc ne me limitons pas. Et donc voilà, mais c'est vrai, je suis d'accord avec toi, avec cette idée de self-branding. Quand je fais de la représentation pour le L, j'ai quand même en tête que je représente un magazine, donc qui a une part de responsabilité dans l'image que je renvoie. Donc la manière dont je vais gérer le message n'est pas la même que si moi, je vais faire une fête avec des copines. Alors, il n'y a pas énormément de différences entre les deux, mais il y a quand même une conscience de l'être. Tu vois, une conscience que je dois représenter.

  • Speaker #1

    Tu vas être vue, regardée.

  • Speaker #0

    Je vais être vue, je vais être associée. Donc, il faut que ce soit quand même quelque chose de... Alors, je ne me mets pas beaucoup de limites, ni en termes de ce que je montre comme peau, comme couleur, etc. Mais quand même, j'ai en tête, voilà, tu n'es pas là que pour toi, tu es aussi pour représenter ton magazine, mais aussi ton équipe. il faut qu'elle soit fière de toi, il faut qu'elle se dise je suis fière quand je vais quelque part de dire que cette personne est ma boss. Donc voilà, mais ça, ça s'apprend. Et puis parfois, quand je regarde des looks d'il y a deux ans, je me dis mon Dieu.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on a tous connu ça. J'ai envie de revenir sur ce que tu disais. Il y a plein de choses que j'ai envie de relever. Le noir. C'est une question qui est intéressante. Est-ce que c'est quelque chose qui est typiquement belge, voire francophone ? Parce qu'aujourd'hui, j'ai quelques touches de couleur.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que tu portes souvent du noir.

  • Speaker #1

    Mais ça fait quelques temps que j'ai opéré un changement plutôt vers le noir. Parce qu'au contraire, je portais énormément de couleurs. Et j'adore porter des couleurs. Et surtout, j'adore mixer des... des matières et des primes différents. Je trouve ça génial de mettre des fleurs avec du zèbre, avec des carreaux. Je trouve ça vraiment très, très chouette. Mais l'idée de porter du noir et d'avoir un total look noir est une facilité. C'est une sorte d'uniforme. Donc ça, c'est la première chose. La seconde, quand tu disais les gens qui représentent la mode, alors ça dépend qui, quel type de représentant. quand tu as des gens qui sont eux-mêmes designers et qui font des choses un peu flamboyantes et qui sont très, très sobres dans leur tenue, je me dis, est-ce qu'il y a une volonté derrière de mettre en avant plutôt ce que tu crées plutôt que toi ? Parce qu'on parlait de self-branding et que les créateurs, les designers, j'ai l'impression, de ceux que je connais, et je pense que toi, t'en connais quand même plus que moi, que t'en as côtoyé un petit peu plus et à l'international en plus, que... ce sont des gens qui ne sont pas forcément à l'aise avec leur identité. Le fait d'être public, le fait d'être entouré, d'avoir de la lumière, parce que... S'ils voulaient prendre de la lumière, j'imagine qu'ils seraient devenus mannequins et pas créateurs de...

  • Speaker #0

    Tu as tout à fait raison. C'est vraiment, en général, des personnalités qui veulent les séparer, leur art, leur œuvre. Et eux, ils sont juste derrière. Donc, ça joue. Et puis aussi, je pense qu'ils ont aussi besoin de certains moments de calme, je veux dire visuellement, pour réfléchir, pour créer. Et que si eux-mêmes étaient déjà... Ils s'auto-stimulaient tout le temps en... Tu vois, je pense que pour eux, c'est aussi compliqué parce qu'ils doivent faire du neuf. Donc, ils partent d'une page blanche. Et je pense qu'aussi, leur look est une façon aussi d'un petit peu neutraliser les influences quand ils créent. Donc, ça, c'est sûr. Mais après, c'est quoi l'excuse des journalistes ?

  • Speaker #1

    Ah, ça, je dirais que là, c'est là, on part vraiment sur l'identité. Alors, on part vraiment sur les individus qu'ils sont avant le métier qu'ils font. et qui représente d'une certaine manière, puisque c'est un métier public, entre guillemets. Donc je pense que là, la question, elle est plus en termes d'identité personnelle. C'est quel rapport on a avec sa propre image, quel rapport on a au vêtement, quel rapport on a au monde. Comment est-ce qu'on veut que le monde nous perçoit ? Parce que c'est un peu ça la raison d'être, en tout cas de mon point de vue, d'un vêtement. C'est que ça te permet de raconter des choses au monde, ça te permet de conditionner aussi le regard du monde sur toi.

  • Speaker #0

    Et je pense que plus tu en as conscience, plus l'exercice est difficile. C'est peut-être une réponse aussi, parce qu'elles ont tellement conscience de ce que ça représente que jouer la neutralité est une façon peut-être de ne pas prendre de risques.

  • Speaker #1

    Exact, je pense que c'est, à mon avis, ça doit être peut-être une des réponses. Si on a plusieurs, en tout cas celle-là me semble assez cohérente, assez plausible, de dire bah oui, c'est horrible quand tu es une personnalité publique, de te dire qu'on pourrait... interpréter qui tu es, une facette de toi, parce que tout le monde n'a pas conscience, justement, de cette pluralité qu'offre le vêtement. Le vêtement offre vraiment une pluralité de mise en avant, de ta personnalité, de tes envies, de tes émotions aussi, parfois. Et donc, je pense que ça doit être ça. Ça doit être par peur du jugement, finalement.

  • Speaker #0

    Oui, sans doute.

  • Speaker #1

    Tu vois ?

  • Speaker #0

    Sans doute.

  • Speaker #1

    Et t'as parlé de tendance. Enfin non, t'as parlé de tendance. Je ne sais pas si tu l'as dit, le mot tendance, mais tendance, c'est quand même un mot qu'on retrouve souvent dans ton métier, sur les couvertures des magazines, à chaque saison. Ça veut dire quoi pour toi, une tendance ?

  • Speaker #0

    J'ai envie de dire, malheureusement, pour moi, c'est un mot qui est très, très, très galvaudé, mais pourtant qui continue à faire vendre énormément. Pendant toute une époque, dans le magazine, je ne voulais plus faire de dossier de présentation de tendance. Donc pendant un an, et ça a été très compliqué à... à mettre en place, parce qu'on a toujours deux spéciaux modes qui sont septembre et mars, et puis tu as les spéciaux accessoires qui suivent, donc qui sont en octobre et en avril. Et je m'étais dit, moi je ne veux plus faire de dossier tendance, ça n'a plus de sens, parce que les tendances sont toujours les mêmes. La tendance fleur, la tendance pink, la tendance, tu vois, la tendance extravagance, les plumes, chaque année tu retrouves les mêmes choses, puis tu as toute la partie grège, beige, minimalisme, je te les récite et c'est les mêmes, mais avec des variations. Et je me disais, ça n'a aucun sens, surtout aujourd'hui avec les réseaux sociaux, où en fait les tendances passent tellement vite, tu as des micro-tendances, tu vois, tu as un créateur qui va sortir quelque chose, il va y avoir une nouvelle tendance, et nous on sort deux mois après. Donc je trouvais que ça n'avait plus de sens. Eh bien, les gens les voulaient. Donc j'ai dû réinstaurer mes dossiers spéciaux mode qui présentent les tendances où tu as vraiment les images de catwalk avec la tendance de la dentelle, la tendance de trucs. Donc il y avait quand même une envie de toujours se raccrocher à ce système de tendance qui pour moi est un petit peu anachronique aujourd'hui. Quand tu vois la rapidité avec laquelle la mode avance et pas uniquement la fast fashion parce que ça c'est encore un autre débat. Mais même les maisons de couture aujourd'hui, elles ont une collection cruise, elles ont une collection homme, elles ont une collection haute couture, elles ont deux collections, ça fait huit à neuf collections par an. Je veux dire, c'est chaque fois une nouvelle stimulation et ça présente chaque fois un nouvel univers, etc. Donc, ça bouge très, très vite et nous, les magazines, il nous faut deux mois pour les préparer. Donc, c'est vrai que moi, la notion de tendance... Alors moi, ce que j'aime bien plutôt dans la notion de tendance, c'est la notion plutôt sociologique.

  • Speaker #1

    Ok, vas-y. Là, tu m'intéresses encore plus.

  • Speaker #0

    C'est ce que ça va avoir, par exemple, comme... Par exemple, la réinterprétation du sexy. À un moment donné, tu avais le normcore et puis tu vas avoir tout d'un coup les nanas qui sont toutes embustées en corset. Et alors, ça correspond vraiment à des moments de récession, à des moments après le Covid, etc., à des mentalités, à des envies. Et là, c'est vraiment intéressant parce que tu... Tu peux comprendre que sur plusieurs endroits de la planète, et je ne te parle pas que des grandes capitales de la mode, je te parle de l'Asie, il y a une convergence vers les mêmes envies et où les gens commencent à porter les mêmes choses parce que certaines situations économiques, sociologiques font qu'ils en ont envie. Et là, je trouve que c'est intéressant. Et toi,

  • Speaker #1

    comment est-ce que tu fais maintenant que tu as pris conscience de ça, justement, que d'un point de vue sociologique, le vêtement est un peu un miroir ? En tout cas, c'est ma perception du vêtement. Le vêtement, pour moi, est un peu le miroir de la santé mentale d'une société.

  • Speaker #0

    Exactement. Tout à fait.

  • Speaker #1

    Et donc, comment est-ce que tu fais, toi ? Alors, la question a deux axes. Le premier, c'est pour l'exprimer, l'exploiter, le documenter dans ton travail. Et l'exploiter, t'en servir, le détourner. à titre personnel, quand tu t'habilles à toi, comment est-ce que tu interprètes ça, tu vois, cette tendance de l'air du temps ?

  • Speaker #0

    Alors, à titre personnel, c'est très facile parce que tu es quand même hyper influencée par ce qui est disponible sur le marché. Donc, si tu as envie d'acheter une pièce, on va souvent te présenter les choses du moment et donc tu vas être très influencée par... par les pièces qui vont être disponibles à un certain moment, parce que ça va t'attirer, parce que tu auras été inconsciemment stimulé via plein d'autres canaux. Et donc, mine de rien, même si tu as envie d'être différent, parce que j'achète beaucoup en vintage aussi, mais quand j'achète une pièce neuve, effectivement, s'il y a beaucoup de pièces volumineuses en tulle qu'on voit partout, j'aurais été influencée, je vais aller là-dedans. Par contre, d'un point de vue professionnel, en fait, Ce qui est intéressant là, c'est de faire intervenir des journalistes qui vont faire un papier de fond en interviewant un sociologue, en interviewant un bureau de tendance et qui va essayer de gratter de manière vraiment comme un reportage journalistique pour vraiment comprendre ce qui se cache derrière. Et là, on va venir avec des statistiques sur l'évolution de certaines situations dans différents pays. Et là, ça devient vraiment un papier profond. Et moi, j'ai des très belles plumes qui font ça et qui font vraiment des reportages de 4-5 pages sur des tendances mais qui vont essayer de comprendre derrière.

  • Speaker #1

    On n'est plus juste dans la tendance où il faut mettre des pantalons à carton avec des trenches en automne.

  • Speaker #0

    Dans ce numéro-ci, on a un super papier sur les villains, donc tu sais, les méchants. Parce qu'il y a une vraie tendance à ressortir le latex, les choses pointues, les bijoux argentés un peu plus agressifs, le make-up. Et alors, Elisabeth Close, ma journaliste, m'a fait vraiment un reportage sociologique sur pourquoi, ce qui se passe. Et donc, c'est à la fois une tendance qui est assez extravagante parce que tu exprimes vraiment avec des volumes et tout, mais en même temps dark. Et donc, c'est fascinant de voir derrière ce qui s'y cache. Et alors, dans ce cas-là, elle va vraiment interviewer des professionnels. Et je trouve que les bureaux de tendance sont hyper intéressants dans ces cas-là parce que c'est vraiment eux qui font ce travail de fond pendant des années, de sentir un peu comment la société évolue.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux expliquer un peu ce que c'est qu'un bureau de tendance et comment est-ce que ça fonctionne ? Quel est le lien entre les bureaux de tendance, la presse de mode ? et les maisons de couture, parce qu'en fait, ce sont leurs interlocuteurs principaux. Et je pense que tout le monde ne sait pas déjà qu'ils existent, ne sait pas ce qu'ils font exactement. Et même moi, je ne suis pas certaine d'avoir toutes les infos.

  • Speaker #0

    Alors, c'est vrai que c'est un petit peu flou, mais le bureau de tendance, c'est vraiment une agence qui est spécialisée dans l'idée de sentir. La société, à travers les différentes manières de s'exprimer, ça va être la nourriture, ça va être le design, ça va être la mode, ça va être toutes les plateformes d'expression que les êtres humains utilisent, et bien eux, ils sont là pour sonder et projeter, en fait, quelles seront les tendances de demain. Et donc, pour ça, en fait, c'est souvent des gens qui ont un travail de type sociologique, qui vont sur le terrain, qui scrutent beaucoup de données, et qui voyagent énormément. Et donc, ils vont découvrir que dans la rue à Séoul, quelque chose se passe. Ils vont découvrir aussi que certaines, je ne sais pas, situations politiques font que peut-être les femmes vont plutôt faire ceci ou faire cela. Et donc, ils agrègent énormément de data. Et à partir de là, ils tirent des carnets de tendance qui sont des carnets qui vont reprendre. mille et une couleurs, matières, sensations, mais ils vont même décrire des odeurs, des choses, des lieux qui vont être les nouveaux lieux où tout le monde vont aller, les hubs créatifs qui sont en train d'éclore et donc ils font des carnets de tendance qu'ensuite les maisons peuvent acheter. Ça coûte très très cher, ça coûte plusieurs milliers d'euros. et chaque année toutes les maisons alors on dit les maisons vont sur aux grandes maisons de couture mais c'est aussi la fast fashion c'est n'importe quelle maison de mode vont acheter ces carnets pour savoir dans deux ans dans trois ans quelles seront les grandes tendances et c'est ce qui explique que parfois souvent

  • Speaker #1

    ça converge tu vas avoir le rose valentino qui est subitement vêtue je pense que cela que quand tu es en fashion week à Paris et qu'ensuite moi je regarde après sur Youtube et je me dis les défiler, et puis tu te dis, mais pourquoi est-ce qu'ils ont tous décidé de faire des robes roses avec de la dentelle ? C'est dommage. Moi, je trouve que c'est dommage.

  • Speaker #0

    Alors, le problème, c'est qu'ils se sont confrontés à une réalité commerciale. c'est qu'à un moment donné, les créateurs, c'est-à-dire qu'ils vont devoir vendre. Et donc, pour vendre, il faut que les gens en aient envie. Donc, ils vont se baser sur de quoi les gens vont avoir envie. Tu ne peux plus aujourd'hui être un Galliano et dire Moi, je ne vais faire que des robes Marie-Antoinette parce que j'ai envie. Non. En fait, ils ont des vrais, énormes enjeux commerciaux. Donc, le fait de pouvoir se baser sur quelque chose de... concret de data, en fait, permet déjà en créant cette tendance, il crée l'envie et il crée le marché.

  • Speaker #1

    Tu vois ? Un marché global et assez harmonisé.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc,

  • Speaker #1

    c'est bien pour le commerce, pour l'aspect capitaliste, je dirais, et libéral du commerce que la mode est devenue. Mais d'un autre côté, est-ce que ce n'est pas dommage pour la créativité ?

  • Speaker #0

    Alors oui, mais moi, je pense que ça ne les empêche pas d'être créatifs. Je trouve qu'effectivement, c'est pour ça qu'ils ont aussi beaucoup de collections. c'est qu'en fait, ils sont créatifs de plein de façons différentes. Et que même dans une même collection, tu vas effectivement avoir les pièces commerciales, et puis tu vas toujours avoir des pièces. Et c'est souvent les pièces les moins commerciales qu'on va utiliser, nous, dans les shoots, pour montrer le savoir-faire d'une maison. Et les pièces commerciales, celles qui vont être en vente. Et il y a certaines pièces sur le catwalk qui ne seront jamais mises en vente. Donc moi, je pense que la richesse d'une maison, c'est d'arriver... à avoir l'équilibre entre les deux pour ne pas perdre l'ADN, mais tout en restant en lien avec le consommateur et avec ce qu'il va vouloir faire. C'est vrai qu'on est dans une époque où on s'interroge énormément sur la consommation. Que faire aujourd'hui une collection de 80 pièces qui n'est absolument pas vendable parce que c'est de la pure création, c'est des choses qu'on ne peut pas porter, c'est quand même beaucoup de gâchis, beaucoup de ressources, etc. Donc, il faut être aussi efficace dans la manière dont on pense la production, dont on pense les ressources. et donc il ne faut pas négliger cet aspect commercial.

  • Speaker #1

    Mais les bureaux de tendance et ces carnets de tendance sont utilisés autant en haute couture qu'en prêt-à-porter ?

  • Speaker #0

    Alors je dirais moins en haute couture. La haute couture, ça reste vraiment l'espace d'expression où là, en général, tu ne vois pas vraiment de convergence entre les maisons. C'est vraiment le moment où ils vont, en lien avec les ateliers, avec les artisans, imaginer des choses complètement inédites. Donc pour moi, c'est tout à fait différent. Je parle vraiment du prêt-à-porter, où là, il y a vraiment un aspect commercial. La haute couture, tu as, je ne sais pas, très très peu de clientes dans le monde qui vont jusqu'à payer 100 000 euros pour une robe. Elles, elles ne veulent pas du tout correspondre à quelque chose qui a déjà été prêtable. Elles veulent un truc complètement exclusif. Donc, c'est tout à fait différent. Et c'est là qu'on parle encore d'espace d'expression. C'est-à-dire que les maisons qui ont encore la chance d'avoir une collection de couture, elles sont très très peu nombreuses. Elles, elles ont là vraiment un espace d'expression.

  • Speaker #1

    d'identité, vraiment d'ADN.

  • Speaker #0

    Oui, et puis c'est surtout l'expression des artisans. C'est-à-dire que la couture, le but, c'est de vraiment faire vivre ces petites maisons, ces plumes acier, ces brodeuses, etc. Donc, on est vraiment dans de l'art, de la sculpture de vêtements. Donc, c'est tout à fait différent.

  • Speaker #1

    Et donc, pour en revenir alors aux tendances et au fait que tu as essayé de ne plus faire de carnet de tendance pendant une année, et puis que finalement, les lectrices... j'imagine, ont dû écrire quelque part ou vous informer de leur volonté, leur envie d'avoir ces carnets de tendance. me fait me demander, mais alors, qui est la lectrice du L ? Qu'est-ce qu'elle cherche, la lectrice du L ?

  • Speaker #0

    C'est très difficile d'y répondre. Aujourd'hui, la presse est extrêmement fragmentée. Tu peux difficilement faire une persona, parce que ce n'est pas que tu as une lectrice. Évidemment, heureusement, on a encore plein de lectrices fidèles qui l'achètent tous les mois, mais ce n'est pas le modèle de base à lectrice, la lectrice. Encore faut-il qu'elle arrive jusqu'à une librairie, parce que c'est déjà une démarche engagée de se dire, je vais aller acheter un magazine. Mais elle va être influencée par tout le choix. Et puis, elle va peut-être prendre le Vogue France un mois. Et puis, une fois le L Belgique. Donc, la lectrice, elle va peut-être être influencée par une thématique, par une cover. Donc, c'est difficile de dire parce qu'elle va changer aussi. Mais pour l'instant, nous, on table sur la femme belge. La femme belge entre, disons, 25 et 60 ans. Pour moi, ça n'a pas vraiment de sens de mettre un âge parce que ça dépend plutôt de ton envie sur le moment. sans doute peut-être un petit peu plus âgée aussi parce qu'évidemment les nouvelles générations sont moins dans le papier sur leur papier qui a un certain pouvoir d'achat parce qu'elle aime être inspirée par les belles choses nous on parle souvent d'artisanat on parle de grandes maisons mais qui aime mélanger donc on va dans nos propositions montrer comment porter une chouette paire de sling bag de Chanel avec un jeans Levis qu'on a chiné dans un tu vois donc ça c'est un petit peu la manière dont on la voit et c'est un peu ce qu'on voit quand on fait des événements parce qu'il ne faut pas oublier qu'il n'y a pas que la manière dont on idéalise notre lectrice et aussi celle qu'on rencontre parce qu'on fait de plus en plus d'événements et on voit bien qui est là qui vient et effectivement ça correspond assez bien à ça donc mais le L est une marque quand même grand public, c'est ça que j'aime. Ce n'est pas une marque clivante ou niche comme le Vogue qui s'adresse à une élite. Elle peut s'adresser à tout le monde, les petits budgets, les grands budgets, les mamans.

  • Speaker #1

    Quand tu parles de budget, tu parles du prix du magazine ou de ce qu'elle va promouvoir, ce qu'elle va donner en vie ?

  • Speaker #0

    ce à quoi elle va donner envie à l'intérieur.

  • Speaker #1

    À l'intérieur. OK. Parce qu'à l'intérieur, on peut aussi bien parler... En fait, tu vois, quand on va parler d'un super voyage de luxe que tout le monde ne peut pas s'offrir, il faut aussi qu'on parle du petit city trip sympa, avec des bons plans, tu vois. Parce que nous, les journalistes, on est comme ça. Parfois, on va se faire plaisir, et parfois, on n'a juste pas les moyens. On est une femme normale, et donc on veut que ça se reflète dans le magazine. Mais on veut aussi que le magazine soit... aspirationnelle, qui montre aussi des choses auxquelles on n'a pas accès, mais auxquelles on voudrait avoir accès pour rêver. On est quand même là pour divertir, on est quand même là pour faire rêver les gens. Donc, c'est trouver l'équilibre entre les deux. Et je pense que notre lectrice, elle est ça. C'est une femme active, c'est une femme qui a plein de projets, qui a de l'ambition, mais qui est multiple, qui parfois veut lire un truc juste pour se divertir, se faire du bien et se marrer, et qui parfois a envie de lire un truc profond. sur par exemple, là on est en train de préparer notre numéro business, sur comment gérer son matrimoine, sur les finances, sur l'immobilier, mais tourner toujours vers l'angle des femmes et comment est-ce que les femmes gèrent ça. Donc en fait on est complexe, on est riche et on espère que ça se reflète dans le magazine.

  • Speaker #0

    Ok, et quand tu disais qu'il y a une multiplicité d'offres, donc il y a plus de magazines ?

  • Speaker #1

    Non, mais pas en termes de publication. Mais disons que les gens achètent moins de magazines. Donc, ils en achètent un. Donc, c'est un. Alors qu'avant, tu pouvais acheter, et même moi, te dire je vais dans une librairie, je prends 3-4 magazines, etc. Maintenant, ce n'est plus du tout le cas. Donc, si tu fais l'effort d'acheter un magazine pour aller prendre l'avion, tu en prends un. Et donc, ça réduit les chances qu'on achète ton magazine. Donc il faut être, tous les mois en fait, on doit veiller à ce que ce soit attirant, à ce qu'on a un bon thème, à ce que la cover soit forte, parce que chaque mois c'est une remise en question.

  • Speaker #0

    Est-ce que la lectrice doit s'identifier au sujet ou à la couverture du magazine pour l'acheter ?

  • Speaker #1

    Non, je ne pense pas. D'ailleurs, ce n'est pas le cas en termes de chiffres. Ce n'est pas parce que tu vas avoir un mannequin plus lambda que ça va mieux se vendre, ou ce n'est pas parce que tu vas avoir une super star. que ça va mieux se vendre. Donc, en fait, c'est très fluctuant. C'est pour ça que ça doit vraiment être un mélange entre ce que tu proposes en interne, les sujets qui sont en cover, et la cover, tu vois. Mais la cover, ce n'est pas forcément la personnalité, c'est la couleur, ça va être comment ça attire. En fait, il y a tellement de paramètres. Même nous, aujourd'hui, c'est hyper compliqué à prévoir.

  • Speaker #0

    Donc, c'est toujours un challenge. Oui,

  • Speaker #1

    toujours.

  • Speaker #0

    Chaque numéro.

  • Speaker #1

    Du coup, nous, ce qu'on dit, c'est qu'on va essayer de chaque fois de surprendre, de faire un numéro qui plaît, qui est étonnant, qui est différent de ce qu'on a déjà fait. Et puis, on verra, Inch'Allah. Ok,

  • Speaker #0

    c'est intéressant. On va en revenir un peu, on en revient à toi. Moi, je me repositionne face à toutes ces couleurs. Oh, les chaussures. Je suis une psychopathe des chaussures.

  • Speaker #1

    J'adore les chaussures.

  • Speaker #0

    J'ai une collection de chaussures. Je suis toujours avec des chaussures très confortables, avec un petit plateau, parce que comme je suis... Je suis un peu compacte. Mais j'adore les chaussures. C'est Manolo Blahnik, là-bas,

  • Speaker #1

    les roses ? Ça, c'est Mac Mac, mais Manolo Blahnik, c'est celle en fourrure noire au-dessus, là, que tu vois... Oui,

  • Speaker #0

    je vois. Avec l'arrière bleu que tu as porté à la Fashion Week de Paris, il y a...

  • Speaker #1

    Oh my God ! Il y a deux ou trois ans. Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Tu as vu ça qu'elle mémoire ?

  • Speaker #1

    C'est fou parce que je...

  • Speaker #0

    Je n'ai pas de OnlyFans chaussures. Bon, donc tu disais que les couleurs, tu parlais des couleurs tout à l'heure. Comment ton dressing est grand, mais il n'est pas aussi grand... que je pourrais l'imaginer.

  • Speaker #1

    Oui, après, on est quand même toujours limité par le prix des loyers à Bruxelles.

  • Speaker #0

    Mais donc, ça veut dire,

  • Speaker #1

    comment est-ce que tu fais ? Pour être honnête, tu sais, là, c'est mon dressing grossesse. Donc, j'en ai autant en bas. J'ai aménagé ma cave en second dressing. Là, j'ai gardé uniquement les pièces que je pouvais potentiellement porter en grossesse. Mais j'ai le double en bas. Sans parler de mes fourrures de couleurs, etc., qui sont aussi en bas.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, en termes de quantité, là, on s'approche un peu plus de ce que moi, j'ai en tête. Parce que moi, je fais ce que tu fais comme métier, mais laisse tomber, il faut que je loue des appartements comme Iris Apfel, tu vois ? Exactement. Iris Apfel a plusieurs appartements à Manhattan qui sont remplis de fringues. Elle a des appartements, des mètres et des mètres carrés de portants de fringues. Après, c'est une collectionneuse, c'est encore autre chose, même si elle a tout porté.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Elle a absolument tout porté. Mais... On m'interroge toujours sur comment est-ce qu'on fait quand on choisit ses vêtements, comme toi tu le fais, donc en seconde main, en conscience de qui tu es professionnellement, en conscience aussi avec l'amour que tu as pour la fantaisie,

  • Speaker #1

    pour l'extravagance,

  • Speaker #0

    et pour la joie et la bonne humeur que ça procure de porter un vêtement beau, confortable.

  • Speaker #1

    Bien fait.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu fais pour décider ce que tu gardes, ce que tu gardes pas ?

  • Speaker #1

    Oui. Oui, parce qu'en fait, là, récemment, j'ai vraiment commencé à avoir un turnover, c'est-à-dire parce que je reçois aussi pas mal de choses, et donc à me dire, quand je reçois, il faut que je mette de côté des pièces. C'est simple, en général, les pièces que je donne, parce que je donne beaucoup aux petits riens, c'est celles que j'ai vues que ça fait deux ans que je ne les ai pas mises. Pourquoi je ne les ai pas mises depuis deux ans ? En fait, eux, ils ont un système comme ça, où tu as des petits cintres, des petits riens, tu mets les pièces sur lesquelles tu as un point d'interrogation, donc sur leur petit cintre jaune, tu les laisses dans ton dressing et puis tu viens voir deux ans après si elle a bougé. Sinon, tu mets dans le sac. J'adorais cette idée et je fonctionne un peu comme ça. Parce que je trouve qu'aujourd'hui, à 35 ans, mes goûts sont plus ou moins stabilisés. Donc, une pièce que je n'ai pas mise depuis deux ans, sans doute qu'elle n'est pas très bien coupée, peut-être qu'elle n'est pas très flatteuse, peut-être que la couleur finalement ne me va pas. Et donc, ça ne sert à rien que... que je la garde ou que je m'acharne. Donc ça, en général, je fais ça. Et alors aussi, j'essaye d'éliminer de plus en plus de fast fashion, d'avoir de moins en moins de pièces de fast fashion, de garder des pièces vraiment de qualité et au fur et à mesure, de rentrer chaque fois des pièces de qualité. Donc voilà. Évidemment, au début, quand tu es étudiante, tu accumules énormément de pièces de mauvaise qualité, que tu achètes, tu ne sais pas pourquoi, tu les mets qu'une seule fois. Et puis donc ça... progressivement, systématiquement, j'essaie de m'en débarrasser. Mais bon, le marché de ces pièces-là va être énorme dans quelques années parce que tout le monde le fait et donc on va se retrouver dans les boutiques vintage avec que des pièces de fast fashion.

  • Speaker #0

    C'est déjà le cas, tu sais, dans les... C'est Oui, oui. Tu parlais des petits riens avec lesquels je travaille. dans mon travail de styliste pour la RTBF et en discutant justement avec des équipes d'Eptiriens. Eh bien, ils me disent que c'est de plus en plus difficile pour eux au centre de tri, parce qu'ils n'ont qu'un seul centre de tri en Belgique, avec des équipes qui sont là depuis très longtemps, puis avec leur mission sociale. Et les gens sont vraiment formés à ce métier, à reconnaître les vêtements, à pouvoir les catégoriser, tout ça. Et en fait, c'est de plus en plus difficile, parce qu'ils se retrouvent de plus en plus avec des vêtements d'une qualité plus que médiocre, qu'ils ne peuvent pas revendre, en fait. Parce que... comment pourraient-ils, eux, revendre à un prix moindre un T-shirt qui, en magasin, ne coûte que 4 euros,

  • Speaker #1

    par exemple ? Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. À combien vont-ils le vendre ?

  • Speaker #1

    Ça part pour faire des chiffons au kilo, et donc pour eux, c'est un manque à gagner. Oui, ça, c'est un vrai problème. C'est-à-dire que j'avais lu que d'ici quelques années, mais vraiment pas longtemps, maximum 5 ans, non, je pense que même c'est moins, je pense que c'est 2 ans, le marché du seconde main sera, en termes de nombre de pièces, sera supérieur. au marché du neuf, alors que Dieu sait que la fast fashion produit déjà énormément, parce qu'on aura effectivement toutes ces pièces dont les gens vont se débarrasser, et du coup, qu'est-ce qu'on va en faire ? Parce qu'effectivement... on ne va pas vouloir les racheter, ça n'aura aucune valeur et elles seront disponibles, elles seront là. Donc, oui, c'est une vraie question. En fait, je pense que recycler, ça va être la solution, c'est d'en faire d'autres choses, mais ce sera plus vendable.

  • Speaker #0

    Il y a une entreprise, je crois que c'est une entreprise française qui a été créée par une femme. Je ne sais pas pourquoi, j'ai comme souvenir que de formation, elle est architecte, mais je ne suis pas certaine, et qui en fait a lancé un concept de briques, donc de briques d'aménagement d'intérieur avec du textile compressé.

  • Speaker #1

    Oui, je vois, je vois très très bien, tout à fait, c'est de l'isolant.

  • Speaker #0

    Et alors il y a du mobilier, j'ai vu aussi du mobilier, est-ce que j'ai vu ça dans un magazine d'ailleurs ? Je ne sais plus. Mais en tout cas... Oui, effectivement, il y a une autre utilisation possible. Il faudra de toute façon trouver des alternatives à ces déchets, à ces nouveaux déchets, qui après se retrouvent en partie même sur les marchés de seconde main dans les pays étrangers, dont l'Afrique. Par exemple, il y a des fripiers. Il y a un fripier parisien qui a une petite boutique, c'est Marché Noir à Paris. Et donc lui récupère des vêtements de seconde main en Afrique, je ne me souviens plus exactement dans quel pays. et lui-même se rend compte qu'il trouve de moins en moins de pièces de qualité, de belles matières qui sont bien cousues, d'une belle façon. Et donc, en fait, il y a vraiment un modèle à réinventer.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que pendant longtemps, même moi, quand je faisais les frips, tu avais beaucoup de pièces des années 70, 60, puis 80. Et maintenant qu'on est sur les années 90 et 2000, on arrive dans la fast fashion. Et donc effectivement, je ne vois pas l'intérêt d'aller acheter une pièce d'Ara quand je vais faire une boutique vintage. Alors que ce que j'aimais, c'est trouver un pantalon pour 5 euros, 100% en laine, hyper bien coupé. Et aussi au niveau des tailles. Parce que là, tu vas commencer à rêver dans les années 90, où tu as des tailles genre 32, des slim, des tailles basses.

  • Speaker #0

    Des sizing un peu énormes, même pas humains. Oui,

  • Speaker #1

    ça va être un gros challenge pour l'industrie.

  • Speaker #0

    Et toi maintenant, tu élimines la fast fashion tout doucement, parce que tu ne t'identifies pas, j'imagine, à ces processus en termes écologiques et sociaux. Donc ça, on est d'accord là-dessus. Quand tu choisis une pièce, Est-ce que vraiment tu la scrutes et tu réfléchis d'où elle vient et tout ça ? Ou c'est vraiment juste le coup de cœur ? Parce que comme tu viens de dire, même si tu as un coup de cœur sur une pièce Zara dans un magasin de seconde main, ça a du sens ou pas ?

  • Speaker #1

    Non, ça non. Ça je vais dire non, direct. Ça je ne vais pas prendre. Mais même, j'achète très très peu chez Zara. Enfin tu vois, j'achète presque plus. J'y vais pas, je ne rentre même pas dans un magasin. Mais moi, ça va être d'abord la qualité. Donc avant de savoir d'où vient la marque, en fait, ça dépend aussi du prix. J'aime bien quand je mets 300, 400 euros pour une pièce, de savoir l'histoire derrière, etc. Mais si je mets 100 euros pour une pièce, ça va être d'abord le coup de cœur, ça va être d'abord la qualité de la matière. Je vais regarder la provenance de la matière. Je préfère les matières naturelles, etc. aussi parce qu'une belle soie c'est plus flatteur et tout ça, et puis parce que t'as pas envie de sentir ta transpiration il y a aussi l'adolescence en fait il y a d'abord la qualité de la matière de la coupe etc et puis en fonction peut-être de l'investissement, je vais peut-être aller plus loin dans la recherche pour voir si mon argent ne va pas être utilisé à mauvaise essai exactement mais oui Je pense que ce qui est important aussi, c'est de comprendre la valeur des choses. Un t-shirt à 5 euros, comme tu dis, ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Non, personne n'est rémunéré correctement. Si tu l'as payé 5 euros...

  • Speaker #1

    Effectivement, si tu mets 100 euros dans une chemise ou 200 euros, c'est cher, mais au moins tu sais que ça a été bien fait, que les gens ont été rémunérés. Donc, ça diminue aussi le nombre de pièces que tu achètes dans ton budget, ce qui peut être très frustrant, parce qu'effectivement... t'aimes bien les vêtements, t'es très influencée, il y a plein de choses que t'as envie d'acheter et donc parfois, tu te dis, ah oui, mais si je peux avoir cinq pièces pour le prix d'une, mais il faut, je pense, se discipliner parce qu'après, t'as de très, très belles pièces, t'es hyper content de la ressortir et t'es hyper content de la mettre.

  • Speaker #0

    Oui, c'est le plaisir de la relation que t'as même avec ton vêtement. Ok, ok. Mais donc, tu gardes les pièces, tu rentres tout doucement dans un process où tu vas garder des pièces longtemps. Oui. Est-ce que tu penses qu'il va y avoir un retour, justement, de ça, de garder des pièces longtemps, de se les faire faire, de se les passer ? Parce que, par exemple, j'ai entendu, justement, dans un podcast, c'est Histoire de mode, je pense, que j'ai beaucoup, beaucoup aimé. où il disait qu'il avait récupéré des caches mire, des pulls en cache mire de son père. Et qu'en fait, aujourd'hui, ça ne se faisait plus. Parce qu'aujourd'hui, on peut trouver chez Uniqlo des pulls en cache mire. Alors oui, bien sûr, ils sont faits en cache mire, mais soit ce n'est pas le même, soit le tissage n'est pas le même. Parce qu'en fait, au bout de deux fois, tu le portes deux fois, ça bouloche. Il ne tient pas aussi chaud qu'un vrai cache mire. Et puis quand tu le poses sur... Enfin, ce n'est pas la même chose, pas la même sensation. Est-ce que tu penses qu'on va revenir avec cette conscience écologique et sociale qui, j'ai l'impression, se globalise, lentement mais sûrement ? On va revenir à un nouveau modèle économique, un nouveau modèle de production et de consommation du vêtement ?

  • Speaker #1

    Je pense et je l'espère, mais j'ai beaucoup d'espoir sur la nouvelle génération. La génération Z est hyper mieux conscientisée et avertie, a des exigences au niveau des marques qui sont obligées de s'adapter, donc oui, tout à fait. Il y a une vraie conscience, je pense, encore plus que pour notre génération. Nous, on a vraiment vécu la génération, la surconsommation de vêtements, l'arrivée de la fast fashion. Donc, c'est vraiment notre génération avant, les millennials. Mais là, maintenant, on voit très bien que les nouvelles générations sont beaucoup plus engagées sur la seconde main, sur la provenance durable des vêtements. Oui, il y a un vrai mouvement. Après, se faire faire les vêtements, c'est encore un autre step. Parce qu'effectivement, les générations d'avant, même avant le prêt-à-porter, tu avais deux, trois robes, elles étaient faites sur mesure. Et voilà, c'est beau.

  • Speaker #0

    Et tu avais deux manteaux.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est beau. Moi, j'adore. L'idée de se dire que tu as quelque chose qui est conçu pour toi, ça reste pour moi magique. Mais après, il y a les réalités économiques derrière. Je ne suis pas sûre qu'on reviendra à ça, mais en tout cas, à beaucoup plus de conscience, ça c'est certain.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses qu'on va reculer un petit peu et trouver un juste milieu ? Tu sais que l'industrie peut-être va diminuer parce qu'il y a tellement de scandales autour de l'industrie textile. qu'à terme, elle ne va pas pouvoir rester sans réaction. Parce que le greenwashing, c'est bien deux secondes, au niveau social. Ça ne peut pas durer, en fait. Ça ne peut pas durer du temps éternel.

  • Speaker #1

    En Chine, les travailleurs commencent à s'organiser aussi. Il commence à y avoir des syndicats. Il commence à y avoir des salaires minimums. C'est-à-dire qu'on a beaucoup profité des pays pauvres, des pays pour pouvoir un peu les exploiter. Mais ils commencent à s'organiser. Donc, il va y avoir de moins en moins de marchés. où tu peux payer les gens en euros de l'heure. Donc ça aussi, c'est bien. Parce qu'en fait, le monde se développe et donc les gens acquièrent des droits de plus en plus. Il y a beaucoup plus d'attention aux droits des travailleurs. Et donc les sociétés, les entreprises, auront de moins en moins l'occasion de faire n'importe quoi. Donc je pense que le marché va se réguler et ce sera malgré eux. Ils n'auront pas le choix parce que la demande, la consommation va changer et parce que les infrastructures... légales vont changer. En Europe, il va y avoir bientôt des espèces de Nutri-score, comme tu as chez Deleuze, de vêtements. Ils sont en train de mettre ça en place. D'ici un an, quand tu achètes une pièce, ils seront obligés de dire quel est son score en matière de durabilité, de respect du travail. C'est génial. Du coup, la manière dont tu vas consommer sera beaucoup plus consciente. Donc toutes ces choses-là vont faire évoluer l'industrie, mais on n'a pas le choix, c'est la deuxième industrie la plus polluante au monde. Après l'industrie pétrolière.

  • Speaker #0

    Oui. Ce n'est pas très déjouissant tout ça.

  • Speaker #1

    Mais en même temps, parce qu'il y a plein de solutions, tu vois.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'il y a des solutions.

  • Speaker #1

    Il y a des secteurs qui vont naître de cette problématique. Il y a des gens qui sont en train de créer des entreprises pour résoudre ces problèmes. Je pense par exemple à la marque Horta en Belgique, avec Marion, qui a développé toute une filière de matières trans-Europe. pour pouvoir créer de nouvelles matières durables. Et avec ça, elle est rejointe par plein de gens. Et donc, tu as des gens comme ça, dont l'ADN de la marque permet de créer des innovations qui révolutionnent complètement un secteur. Et donc, ces nouvelles problématiques vont permettre de générer de nouvelles entreprises, de nouveaux métiers, etc. Moi, je trouve que c'est porteur d'espoir.

  • Speaker #0

    Donc, il y a quand même des possibilités. de créer des nouvelles choses et vraiment encore des nouveaux modèles. Je sais que j'ai utilisé ce terme-là. Des nouveaux modèles d'entreprise, textiles, avec les changements d'habitude de consommation. C'est pas mal. C'est pas mal. Il y a aussi la location. Tu penses quoi, toi, de la location ?

  • Speaker #1

    Moi, j'adore l'idée. Alors, c'est drôle parce qu'on a fait le gala duel il y a quelques jours. Et alors, toutes les filles de mon équipe, qui sont la génération Z, ont loué. elles ont toutes loué des robes dans plusieurs endroits et pour elles c'était genre une évidence elles ne se sont pas dit il y a même un service de location chez H&M pour la collection Paco Rabanne et donc elles sont allées là donc c'était vraiment hors de question qu'on achète une pièce pour la porter qu'une fois donc pour elles c'était une évidence c'est un réflexe toi, tu le vois toujours parmi tes possibilités, mais ce n'est pas l'évidence. Pour elle, c'était l'évidence. Et je trouvais ça génial. Après, je trouve que l'offre ne correspond pas encore à la demande.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est un marché. Ça,

  • Speaker #1

    c'est un marché. C'est-à-dire qu'aux États-Unis, tu as des trucs genre Run the Runway, où tu peux acheter un total look Prada incroyable. En Belgique, on est plus dans des propositions plus classiques, qui se font plus en compromis. En même temps, c'est la Belgique, les gens ne vont pas forcément toujours acheter des pièces, enfin louer des pièces. Mais là, tu vois, quand il y a des galas, que les gens veulent des plumes ou des choses plus extravagantes, ce n'est pas facile à trouver. Tu te retrouves vite à louer une robe bâche ou une robe, tu vois, hero ou un truc comme ça.

  • Speaker #0

    Je vois,

  • Speaker #1

    je vois.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde, tout ça.

  • Speaker #1

    Mais c'est chouette. Moi, je trouve ça fantastique. Et je pense que quelqu'un être curateur de ça, ça doit être trop excitant d'avoir des pièces vintage, d'avoir des pièces qui viennent de partout et de rassemblées.

  • Speaker #0

    En effet. C'est assez excitant de pouvoir mélanger. comme je le fais depuis peu de temps et de plus en plus. Donc oui, je peux te confirmer que ça, c'est vraiment, vraiment génial parce que ce que tu décrivais tout à l'heure, le plaisir de sortir une pièce, de la toucher, puis après de la voir porter ou de la porter soi-même. ça devient vraiment un réel plaisir. C'est vraiment la matérialisation d'une envie, d'une idée, d'une image, d'une sensation, d'un souvenir parfois. Ça fait vraiment appel à un spectre extrêmement large d'émotions axées sur le plaisir.

  • Speaker #1

    Et aussi, il y a un truc qu'il ne faut pas oublier, c'est les tailles. L'inclusivité, c'est-à-dire qu'une femme qui ne rentre pas dans un 36, c'est-à-dire la majorité des femmes belges, puisque la taille 40 est la taille moyenne, puisse trouver une robe flamboyante et se faire plaisir pour une journée. Je pense que c'est aussi ce que proposent ces showrooms.

  • Speaker #0

    Ça, c'est important aussi parce que les femmes, je pense que tous les corps qui sont hors de la norme imposée rencontrent... d'énormes difficultés à s'habiller.

  • Speaker #1

    Même pas, parce que tu vois, tu fais aujourd'hui un taille 42-44, ce qui... n'est pas hors norme. Et tu as du mal à t'habiller quand tu vas. Je veux dire, c'est scandaleux. Alors que c'est la majorité des personnes. Donc, le fait de porter une attention particulière à cette morphologie... Parce que tu sais, dans les magasins, c'est complètement disproportionné entre le nombre de 36 disponibles et le nombre de 40 ou 42.

  • Speaker #0

    En général, il n'y en a qu'un, voire deux grands maximum. Voilà,

  • Speaker #1

    alors que c'est la majorité des personnes.

  • Speaker #0

    Mais déjà, quand tu dis juste 40, 42, Ce serait bien d'aller au 44-46 parce qu'on parle de taille, on ne parle pas vraiment de morpho. Et dépendamment de ta morphologie, même si ta taille, c'est un 40, parce que tes hanches sont plus larges que ta taille, tu dois prendre un 44.

  • Speaker #1

    Ça dépend de la coupe, est-ce que tu veux la porter oversize ? Mais même au-delà, je veux dire, ma maman fait un 52. Tu vois ? Donc, je veux dire, si c'est pour louer une fois une belle pièce, il faudrait pouvoir... Et donc ça, je pense que c'est aussi quelque chose de très important avec la location de vêtements, c'est que ce soit inclusif et que toute femme puisse se sentir belle et puisse vraiment avoir son moment pendant une soirée et tout, ce que n'offrent pas vraiment pour l'instant les marques.

  • Speaker #0

    Oui, ça c'est une chouette alternative. Mais ce que j'ai entendu, parce qu'il y a quelques années, j'ai hébergé dans l'espace dans lequel je travaille, dans mon atelier, un projet de location de vêtements de créateurs. Et en fait, les deux nanas qui ont lancé ce projet-là, ça n'a pas fonctionné parce que les vêtements qu'elles proposaient étaient des vêtements de tous les jours. Et donc, c'était difficile. Des beaux vêtements de tous les jours, donc des pantalons en laine particulièrement bien coupés, avec des finitions vraiment très bien faites, avec un service après-vente de la part du designer qui pouvait venir faire des ajustements ou des réparations s'il y avait le moindre problème. Et ça n'a pas fonctionné. parce que ce qu'elles s'entendaient dire à l'époque, c'était que les femmes avaient besoin de posséder leurs vêtements du quotidien. Donc ce que tu dis là, je peux l'entendre très aisément pour des vêtements hors normes. même si je pense que toi et moi, des vêtements hors normes, on pourrait le porter tous les jours, donc ça c'est une question de style, mais pour, je dirais, la femme plus classique, il y a ce besoin de posséder. Qu'est-ce que tu penses de cette question de possession ? Est-ce que c'est parce que le vêtement devient une prolongation de toi ?

  • Speaker #1

    Oui, et puis après, il ne faut pas oublier l'aspect logistique. Même si c'est souvent des systèmes où tu peux louer pour tout le mois, tu as déjà ta garde-robe. qui a le temps de les faire les retours, etc. C'est un temps que tu prends parce que tu vas à un mariage ou parce que tu as une occasion spéciale et là que tu sais que tu t'accordes ce temps. Par contre, pour le côté tous les jours, il n'y a rien de plus facile que de prendre le jeans dans ton armoire, ton t-shirt, tes baskets et je suis partie. C'est sûr. Moi, je vois plutôt ça pour l'aspect logistique, effectivement. Et puis, n'oublie pas qu'il y a aussi l'aspect, ce n'est pas ton vêtement, donc tu dois faire plus attention. Et dans le quotidien, tu ne sais pas tout le temps faire attention à ton vêtement. Quand tu as une belle robe de gala, tu sais là où tu vas, dans quel événement, et tu sais que tu vas faire attention, tu as tes petits talons, etc. Mais dans le quotidien, tu as des enfants, tu as ceci, il se passe quoi. tu vois je comprends tout à fait que ce soit complexe en fait pour les vêtements du quotidien et puis Puis la location n'est pas encore tout à fait un réflexe, donc je pense que commencer par les habits d'exception, ceux dans lesquels on a déjà un mindset, où on sait déjà qu'on va faire un effort, qu'on va faire quelque chose de différent, c'est déjà une meilleure ouverture.

  • Speaker #0

    C'est bien, ça donne de belles perspectives finalement.

  • Speaker #1

    Ah oui, mais alors par contre, ce qui est vrai, c'est qu'il faut beaucoup d'investissement quand tu dois te lancer là-dedans, parce qu'il te faut beaucoup de pièces. Si tu veux des très belles pièces, elles coûtent très très très cher. Le problème des pièces très très très chères, et moi c'est pour ça que je dis qu'il faut plutôt aller dans le vintage, parce que si tu te dis je vais prendre une pièce de la dernière collection de Vuitton, qui est très très visible, soit tu la mets de côté et tu la ressors dans 4-5 ans, mais si c'est pour la porter au moment de la saison, la saison d'après elle est déjà obsolète, et tu as payé je ne sais pas 3000 euros pour une robe. Donc c'est un très très gros investissement. Il faut aussi... Bien curer ça, parce qu'on a tendance à aller dans les choses un peu conformistes. Parce que tu dis qu'il faut qu'un maximum de personnes l'aiment bien, donc plutôt que de la choisir en rouge, je vais la choisir en bleu foncé. Donc je crois que ça doit être quand même assez complexe à mettre en place. Oui, je vois ce que tu veux dire. D'un point de vue financier.

  • Speaker #0

    Donc commençons déjà par notre garde-robe.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Commençons déjà par notre garde-robe. Trier, garder que les choses de qualité, les choses qu'on porte, et puis ne réalimenter qu'avec des choses qui sont issues, qui n'ont pas été fabriquées pour nous. des choses qui sont issues d'un circuit vintage, ou alors faits pour soi sur mesure, ou un ancien vêtement transformé.

  • Speaker #1

    Ou des très belles choses, des très belles pièces, où tu as été acheter ça chez un créateur, soutenir aussi le travail des créateurs. Alors,

  • Speaker #0

    on arrive tout doucement sur la fin. Et alors, je me rends compte que je fais comme un peu tout le monde. Quand ils font du podcast, j'ai une question qui revient. Parce que j'aime bien cette partie-là. À l'époque où je donnais des formations, je donnais des formations en images de soi à des femmes qui se réinséraient dans le circuit professionnel. Et j'avais fait ce petit jeu-là en début d'année et puis en fin d'année. C'est le portrait chinois. Oui. Donc, c'est le portrait chinois axé sur le vêtement, évidemment. Donc, on va commencer ton petit portrait chinois, Marie. Si tu étais une robe, quel genre de robe serais-tu ? Quelle couleur ? Quel volume ? Quel motif ? Quelle matière ?

  • Speaker #1

    Je serais une robe longue, moulante, sans doute, mais plutôt confortable. Donc, tu sais, genre... Un jersey ? Oui, ou un truc... et mets avec du volume sur les épaules par exemple ou dans les manches et soit multicolore, soit une couleur très flash, un mauve, un fuchsia ou un orange. Ok. Voilà.

  • Speaker #0

    Si tu étais un peu loin, où ? Oui.

  • Speaker #1

    une pièce volumineuse les hauts je les adore oversize, je les adore boules je les adore texturées parce que j'aime vraiment bien cet effet de matière sur le haut donc un haut là tu vois j'aime bien ça mais j'ai aussi un autre haut qui est juste une espèce de grosse boule comme ça de volume en organza ça c'est ce que je préfère ou alors fluffy Tu vois, j'aime bien les hauts volumineux.

  • Speaker #0

    Ok. Si tu étais un bas ou un pantalon ? Un bas.

  • Speaker #1

    Alors, ce serait un jeans.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Parce qu'un beau jeans bien coupé, plutôt genre 501, tu vois, avec une coupe un peu vintage, mais qui te fait un beau cul et que tu peux aussi bien associer avec une paire de baskets et un sweat que des super-bottins et son fameux haut volumineux.

  • Speaker #0

    Ok. Si tu étais un manteau ou une veste ?

  • Speaker #1

    Alors, ce serait une fourrure. Une fausse fourrure.

  • Speaker #0

    J'adore comment tu dis fourrure

  • Speaker #1

    Deux couleurs. Ça, j'en ai plein. J'adore ça. Vivement l'hiver, juste pour pouvoir les mettre. Ma préférée est rose. Et voilà, j'adore.

  • Speaker #0

    Le confort semble quand même prendre pas mal de place dans tes choix.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en fait, tu te rends compte en vieillissant que... Si tu veux, en fait, si tu n'as pas le confort, tu te démotives quand tu dois t'habiller le matin. Et donc finalement tu mets quelque chose de nul. Alors autant avoir des pièces confortables mais très très belles parce que du coup tu vas vraiment les porter.

  • Speaker #0

    Exact. Je suis tout à fait d'accord avec toi. Je ne vois aucun intérêt à souffrir pour être belle. Il n'y a aucune phrase qui a aussi de creuse de sens que celle-ci.

  • Speaker #1

    Et donc je peux porter une jupe moulante mais ça va être une jupe en maille de couleur parce que je sais que je vais me sentir bien dedans.

  • Speaker #0

    Alors si tu étais un sac ?

  • Speaker #1

    Alors ce serait sans hésiter un Delvaux, parce que je trouve qu'on a vraiment la chance d'avoir une marque avec un savoir-faire exceptionnel en Belgique, génial, et j'adore, c'est ce que j'ai le plus dans ma garde-robe, je dois avoir peut-être entre 5 et 10 Delvaux, je ne sais pas exactement, et alors j'ai toujours les plus fantasques. Donc au niveau des couleurs, au niveau des animations dessus, etc. J'adore ça. Je trouve que c'est une marque qui ose plein de choses dans son atelier ici à Bruxelles. Et parce que moi, j'adore avoir un sac de couleurs aussi. Je suis toujours en couleur, mais ça me rassure parce que je me dis, même si aujourd'hui mon look est un petit peu plus simple, le fait d'avoir mon sac va tout de suite m'apporter la couleur dont j'ai besoin.

  • Speaker #0

    C'est aussi quelque chose que tu as développé avec le temps, comme ça, ces petits tips and tricks pour...

  • Speaker #1

    Parce qu'au début, on dit toujours non. Surtout si c'est un sac cher, si c'est un investissement, il faut qu'il soit intemporel, noir, marron. Mais en fait, non, parce que s'il est cher, tu as envie qu'il se voit, tu as envie que ce soit un accessoire qui rehausse ton look. Donc, tu te dis, non, je vais prendre le truc le plus fun. Alors, en général, moi, j'aime bien les couleurs genre jaune, un beau vert, un beau rose. Donc, voilà, alors que je peux mixer avec d'autres couleurs. Mais mon sac va vraiment être... tu le vois. Tu vois qu'elle a son sac, on le voit bien, etc. Ça justifie le prix.

  • Speaker #0

    By the way, j'ai adoré le sac que tu as porté avec la robe rose au gala de la monnaie.

  • Speaker #1

    C'était une boîte de chocolat.

  • Speaker #0

    Je me suis dit Waouh ! C'est trop bien. C'est le genre de délire que j'aurais pu faire.

  • Speaker #1

    J'ai pensé

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que je vais prendre ? La boîte de chocolat !

  • Speaker #1

    Exactement. Et tout rentrait dedans. J'avais mon téléphone, j'avais tout.

  • Speaker #0

    C'est trop bien. C'est Pierre Marcolini qui devait être content. Alors, si tu étais un chapeau ? Tu portes des chapeaux ? Je ne t'ai jamais vu avec des chapeaux.

  • Speaker #1

    Absolument pas, non. Maintenant, je porte quelques bonnets. Les chapeaux, non. C'est le problème de mes cheveux. J'ai une afro. Et donc, non, je n'en porte pas. Non,

  • Speaker #0

    parce que ça n'est pas assez.

  • Speaker #1

    Oui, ça les abîme, façon de parler. Mais en tout cas, tu sais que tu devrais avoir une coiffure adaptée. Et puis, ils ne sont jamais assez grands, en fait. Oui, oui. Ok. Et à moins de demander à Elvis Pompilio de m'en faire un sur mesure, a priori. Ça peut se faire. Mais a priori, non. Et puis, j'ai l'impression que je n'ai pas une tête à chapeau. Je n'ai jamais eu de révélation où je mettais un chapeau et je me disais Oh, waouh, ça me va trop bien Non. Mais ce n'est pas... Je ne sais pas. OK. Même les casquettes, j'adore ça. Je trouve ça trop fun. J'aime bien porter du streetwear. Oui. Mais je trouve que ça me... Non.

  • Speaker #0

    OK. Je garde cette info quelque part. Je ne sais pas pourquoi. Si tu étais une paire de chaussures. J'ai une idée. Si tu étais une paire de chaussures.

  • Speaker #1

    Une paire d'escarpins.

  • Speaker #0

    Combien de centimètres ?

  • Speaker #1

    Je ne suis plus sur le 10. C'est fini. Mais on est quand même toujours sur le 8. Plateau ou pas plateau ? Pas plateau. Ça dépend. Mais je dirais qu'on va partir sur la forme classique. Oui, de sans plateau, pointu pour l'instant, mais bon, ça change avec les... Mais pour l'instant, on est toujours là-dessus. Et alors, de couleur aussi, où oui, je regarde mes escarpins et j'en ai qu'une paire de noirs, en fait. Sinon, j'ai tout. J'ai de l'effet piton, j'ai des strass, j'ai des broderies, j'ai des...

  • Speaker #0

    Même tes tongs, elles sont colorées, elles sont dingues.

  • Speaker #1

    Avec des faux picots. c'était tongs louboutins donc tu vois ça allait jusque dans le détail je ne savais pas qu'il faisait des tongs et ben oui il faut même des petits chaussons pour la nuit C'est chouette. Mais donc oui, et évidemment, c'est une marque que j'aime beaucoup, beaucoup, parce que son artisanat reste dingue.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que toi, tu les trouves confortables ?

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    pas du tout.

  • Speaker #1

    Pas du tout, on ne va pas se mentir. Plus les chaussures sont chères, moins elles sont confortables. Je veux dire, il n'y a rien de plus confortable. Une paire de baskets, le reste...

  • Speaker #0

    Donc, c'est vraiment juste pour le... Oui. Là, on est vraiment dans la construction d'une image.

  • Speaker #1

    Oui, et je les mets parce que j'ai un event, j'ai une soirée, je sais que je ne vais pas marcher. Ou alors, si je dois marcher, je les échange le temps de la marche.

  • Speaker #0

    Marie, tu viens de briser un tabou, là. Tu te rends compte ? Oui. Tu viens de dire quelque chose que j'avais besoin d'entendre.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est trop bien. Et puis, cette cambrure n'est pas humaine. Je veux dire, d'ailleurs, Louboutin, ce qu'il aime vraiment, c'est ce côté extrêmement cambré. Et ce n'est pas possible, tu ne peux pas tenir là-dessus undefined. Mais après, ils sortent aussi plein de chaussures. Ils sortent des baskets, ils ont des ballerines, etc. Mais c'est juste que pour moi, si je dois faire un investissement, parce que ces chaussures sont de plus en plus chères, ce ne sera pas pour avoir une paire de ballerines. D'accord. Voilà.

  • Speaker #0

    On est d'accord.

  • Speaker #1

    Donc, oui, mais je les porte très, très peu d'heures, évidemment.

  • Speaker #0

    OK. Quel est ton vêtement idéal préféré que tu emporterais sur une île déserte ?

  • Speaker #1

    Alors, ce serait d'office un vêtement polyvalent. Mais donc, il fait chaud. ça pourrait être une île déserte tu vois il y a un iceberg qui se balade moi je pense toujours l'été parce que je suis plus été alors disons il fait chaud alors ce serait sans doute d'office une robe boutonnée que je peux ouvrir facilement, fermer facilement, éventuellement ceinturer si j'ai eu le droit d'apporter une petite ceinture avec moi. Parce que je trouve que les robes larges à boutons, tu peux les porter comme chemise, tu peux les porter, c'est hyper polyvalent, tu peux toujours la nouer. Il y a plein, plein, plein de choses à faire. Tu peux ouvrir les boutons du dessus pour avoir juste tes épaules découvertes. Tu peux jouer avec.

  • Speaker #0

    Tu choisis la femme que tu as envie d'être.

  • Speaker #1

    Voilà, si je n'ai qu'une robe, je prendrai une robe boutonnée pour pouvoir jouer avec elle pendant quelques jours et que je n'ai pas l'impression de... Même si ce ne sera peut-être pas ma priorité si je suis seule sur une île déserte. Mais oui, d'office, moi, je suis très robe, en fait. J'aime beaucoup les robes parce que ça reste quand même quelque chose de très confortable. Oui. Donc oui, j'en ai quelques-unes, mais comme ça. Ok.

  • Speaker #0

    Bon.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    C'est fini le portrait chinois ? Oui, le portrait chinois est fini, c'était les chaussures. C'était ça la dernière question du portrait chinois. Et en fait,

  • Speaker #1

    à quoi sert le portrait chinois ?

  • Speaker #0

    Le portrait chinois sert à faire une sorte de portrait robot.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    J'aime bien faire des découpages, des collages et des coloriages.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et donc, je vais essayer de faire un découpage, collage, coloriage avec les réponses de ton portrait chinois. Ah,

  • Speaker #1

    trop chouette ! J'adore l'idée.

  • Speaker #0

    Trop bien. Je ne sais pas quand...

  • Speaker #1

    Quand j'aurai le temps de faire ça.

  • Speaker #0

    Quand j'aurai le temps de faire ça, mais je vais le faire. et tu seras la première à le voir. C'est à ça que sert aussi ce portrait chinois. Très bien. Dernière question. C'est quoi ta définition du vêtement ?

  • Speaker #1

    Avant tout, pour moi, le vêtement, c'est un produit extraordinaire parce qu'il te protège et en même temps, il te permet de t'exprimer. Donc je trouve que c'est une pièce fabuleuse parce que c'est une pièce dont tu as besoin tous les jours, c'est une pièce de ton quotidien mais en même temps c'est une énorme plateforme infinie d'expressions, de créations. Donc je trouve que c'est parfois un objet qu'on néglige ou auquel on ne fait pas attention et pourtant c'est notre seconde peau. donc voilà pour moi c'est à la fois extrêmement utilitaire et à la fois extrêmement profond parce que ça peut être plein de poésie, ça peut être plein de ça exprime toutes nos émotions c'est essentiel, c'est capital c'est une pièce du quotidien qu'on partage tous et voilà super,

  • Speaker #0

    merci

  • Speaker #1

    Merci en tout cas

  • Speaker #0

    Merci à toi Merci de m'avoir permis d'entrer dans cette pièce incroyable Franchement je vais prendre des photos pour mes archives et pour les tiennes

  • Speaker #2

    Merci pour ton écoute J'espère que tu auras apprécié ce tout premier épisode avec la pétillante Marie Guérin Si cette discussion t'a intéressé, questionné ou inspiré, je t'invite à me partager tes commentaires et surtout à t'abonner à DHV sur la plateforme d'écoute de ton choix. Dans le prochain épisode, je reçois un danseur, Emmanuel Diela Nkita. Avec lui, on va parler danse classique, vintage et identité. Tout ça pour répondre à une question qui reste en filigrane tout au long de notre discussion, qui est comment être soi là où on ne nous attend pas. Tout un programme. À la prochaine ! Déshabillez-vous est un podcast créé, présenté et produit par Samia Boujard, moi, avec une musique originale de Maïva Fiston, alias MPLI, montage, mixage et post-production par Alice Desbelles-Fréquences et Laetitia, podcast manager.

  • Speaker #1

    DHV,

  • Speaker #2

    déshabillez-vous !

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Présentation

    01:05

  • Notre rencontre

    03:35

  • Description de son look du jour

    04:50

  • Description de son style général

    05:34

  • Origine latine de son style coloré

    06:54

  • Self-branding, responsabilité & plurité de l’image

    09:00

  • Son avis sur les “tendances” mode

    15:51

  • Tendances et sociologie

    17:56

  • Les bureaux de tendances

    21:38

  • La réalité commerciale & écologique des Maisons

    23:46

  • Portrait de la lectrice du ELLE Belgique

    27:43

  • Challenges actuels des magazines

    31:07

  • Gestion de son dressing, tri et donations

    33:39

  • Les enjeux de la fastfashion

    36:50

  • Ses critères pour choisir une pièce

    41:04

  • Vers une consommation plus conscience ?

    43:14

  • Focus sur la location de pièces

    48:30

  • Les limites de la location

    50:45

  • Le portrait chinois de Marie

    56:33

  • Le vêtement qu’elle emporterait sur une île déserte

    01:04:55

  • Sa définition du vêtement

    01:07:00

  • Conclusion

    01:08:04

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Description

Pour ce premier épisode, je vous ouvre les portes d'un dressing pas comme les autres, où couleurs vives et pièces extravagantes côtoient des classiques intemporels.


Marie Guérin, est une figure emblématique du monde de la mode belge.

Née au Brésil, elle a suivi une formation en journalisme et occupe depuis cinq ans le poste de Rédactrice en Chef du ELLE Belgique.


Passionnée de mode depuis toujours, c’était une évidence de recevoir Marie à mon micro pour ce premier numéro du podcast !


Au cours de notre discussion, Marie nous partage sa philosophie de la mode : un équilibre entre le confort et l'expression de soi à travers des pièces colorées et audacieuses.


Elle nous dévoile son rapport aujourd’hui avec les “tendances” et le lien très étroit qui existe entre la mode et l’évolution sociale.


On a parlé également des challenges actuels rencontrés par les magazines, de l'importance de la durabilité dans la mode, de la location de vêtements comme solution et de l'avenir de l'industrie textile face aux défis écologiques et sociaux.


Belle écoute 🎧

Samia


-

Vous pouvez retrouver Marie Guerin :


-

En attendant de nous retrouver pour un prochain épisode, je t’ invite à t’abonner au podcast et à laisser 5 étoiles et un petit mot doux sur ta plateforme d’écoute préférée 💌


Si tu souhaites continuer la discussion et découvrir les coulisses de DHV, retrouve-moi au quotidien sur Instagram à @samiabouhjar


👗 Pour aller plus loin et découvrir mes prestations de Directrice Artistique, Styliste et Costumière pour la Télévision et le monde du Spectacle, rendez-vous sur https://samiabouhjar.com


Des bises,

Samia


-

Crédits :

Production & Présentation : Samia Bouhjar.

Montage et mixage : Alice des Belles Fréquences.

Consulting et coordination : Laëtitia, Podcast Manager.

Direction Artistique : Samia Bouhjar, Amélie Breuil et Jennifer Boruchowitch.

Musique originale de Maéva Fiston.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, bonjour Samia.

  • Speaker #1

    Salut Marie, comment tu vas ?

  • Speaker #0

    Super bien.

  • Speaker #1

    Merci de m'accueillir dans ton dressing. Je n'aurais pas pu rêver mieux, parce que je pense qu'avant que DHV ne soit DHV, j'avais imaginé un jour entrer dans un aussi beau dressing d'une personnalité aussi modeuse que toi. Donc c'est presque, je pense que jusqu'à présent, c'est l'épisode de mes rêves. Donc déjà, merci. Attends,

  • Speaker #0

    dès le début,

  • Speaker #1

    tu es fuité.

  • Speaker #0

    Tu diras peut-être pas ça à la fin.

  • Speaker #1

    Bon, je commence en te disant les quelques choses que je connais à ton sujet pour faire des présentations. Alors, moi, je ne sais que quelques petites choses à ton sujet. Je sais que tu t'appelles Marie Guérin. Je sais que tu es née au Brésil, que tu as fait une formation de journalisme, que tu es devenue journaliste à l'endroit où tu as fait tes stages pendant que tu étais étudiante, que tu es la rédactrice en chef du LBelgique depuis huit ans.

  • Speaker #0

    Cinq ans.

  • Speaker #1

    5 ans. Mais j'ai des problèmes avec les maths. Tout le monde le sait maintenant. Que tu es maman. Bientôt.

  • Speaker #0

    Difficile de déjà se projeter, mais dans deux mois, oui.

  • Speaker #1

    Je prends quelques secondes pour faire une petite précision. Cet épisode avec Marie a été enregistré il y a quelques mois. Depuis lors, elle a déjà eu l'occasion de faire la connaissance avec sa petite-fille, qui a bientôt trois mois, et que j'embrasse. Allez, je te laisse écouter la suite. Que tu passes Yannette Maud depuis toujours, et que... l'aventure entrepreneuriale, en plus, dans ce secteur-là, t'as tenté à un moment donné, peut-être te tentes encore.

  • Speaker #0

    Oui. Voilà. Écoute, c'est tout à fait juste. Je ne pourrais rien dire, ajouter de plus. Oui, c'est ça. Tu as bien cerné. Oui, OK.

  • Speaker #1

    Alors, tu peux compléter si tu veux. Par contre, j'ai cherché un petit peu à avoir des infos. Et puis, en fait, j'ai appris que tu avais énormément d'homonymes.

  • Speaker #0

    Oui, Marie Guérin, c'est hyper français. Oui,

  • Speaker #1

    mais c'est assez intéressant. Ce n'est peut-être pas très drôle. Moi, ça m'a fait rire. C'est que tu es Marie Guérin. Marie Guérin est une autrice spécialisée dans l'époque médiévale. Je ne sais pas si tu as...

  • Speaker #0

    Je sais qu'il y a une bonne sœur aussi, Marie Guérin. Oui,

  • Speaker #1

    alors elle a été canonisée. C'est une admiratrice de Jeanne d'Arc. Et puis, je suis tombée aussi sur une autre Marie Garin assez étonnante. C'était une coach d'entrepreneur pour les grosses entreprises, une Canadienne. Ah, voilà. Avec un accent très, très canadien. Écoute,

  • Speaker #0

    c'est peut-être plein de petites facettes de moi.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression. Parce qu'il y a quand même des trucs... Et puis, alors, il y en a une autre. Elle a bossé dans l'édition et dans des galeries d'art.

  • Speaker #0

    Oh, ben, tu vois.

  • Speaker #1

    Donc, j'ai trouvé des analogies. J'ai trouvé quelques analogies. Tu savais que tu avais autant de monnaie ? Non.

  • Speaker #0

    Non, enfin, je ne l'ai jamais creusé. Je me souviens que la première page Wikipédia qui sort, c'est la bonne sœur. Mais sinon, je ne vais pas régulièrement taper mon nom sur Google, je t'avoue.

  • Speaker #1

    Comment est-ce qu'on est ?

  • Speaker #0

    Comment est-ce qu'on se connaît,

  • Speaker #1

    toi et moi ?

  • Speaker #0

    Ça doit être via la RTBF. Je ne sais pas si c'est l'heure. Tu sais quoi ? Le premier souvenir que j'ai de toi, C'était avec ton mari dans un festival afro, il me semble. où on s'est croisés. Oui, je me demande si ce n'était pas, tu sais, le festival super chouette à Beaux-Arts. La toute première édition.

  • Speaker #1

    Afropolitane. Exactement. Organisé par Cabassiré.

  • Speaker #0

    Oui. Et qu'on était là, et on s'est vus, et on s'est parlé, et ça a matché. Et puis, je t'avais proposé de faire une mission de stylisme. dans le cadre de The Voice tu te souviens ?

  • Speaker #1

    pour Tiff oui oui oui oui ah voilà merci d'avoir rafraîchi ma mémoire la fille qui pose des questions dans son truc dans sa discussion mais en fait c'est pas juste pour avoir du contenu c'est vraiment pour me rafraîchir la mémoire c'est un peu alors est-ce que tu veux bien décrire ta tenue d'aujourd'hui parce que malheureusement DHV n'est pas encore filmé ?

  • Speaker #0

    Ah, ben écoute, donc là, dans deux mois et demi, j'accouche, donc ça devient de plus en plus périlleux de me sentir bien habillée. Donc j'ai une espèce de pantalon en velours qui est en format jogging, mais en velours côtelé rouge avec un petit pull angora rouge de la même couleur, bien fluffy mais bien confort et une paire de baskets New Balance.

  • Speaker #1

    Sans oublier les accessoires.

  • Speaker #0

    Oui, alors j'avais envie de perles aujourd'hui, donc je me suis mis des bracelets en perles. Voilà, et une bouche rouge parce que comme ça je suis bien bien bien rouge, je ressemble à une tomate.

  • Speaker #1

    Comment tu qualifierais ton style d'aujourd'hui et comment est-ce que tu qualifies ton style en général ?

  • Speaker #0

    Alors coloré, ça c'est vraiment le tous les matins j'ai envie de porter de la couleur. Aujourd'hui il est plutôt détendu mais en fonction des événements où je vais, il va être plus chic, parfois carrément extravagant et parfois très très décontracté. Voilà, donc en fait sur la ligne de la couleur et de l'extravagance, j'ai plusieurs déclinaisons qui vont du très décontracté au super gala avec des robes assez fantastiques. Une que tu connais puisque tu me l'as faite.

  • Speaker #1

    En effet, elle est fantastique cette robe.

  • Speaker #0

    Mais parce que c'est toi qui la portes aussi.

  • Speaker #1

    Et tu as toujours eu cette... Alors pardon pour celles et ceux qui nous écoutent et qui entendent que ma voix n'est pas comme d'habitude, je suis enrhumée. Et j'essaye que ça ne s'entende le moins possible.

  • Speaker #0

    Et de respirer en même temps.

  • Speaker #1

    Et de respirer en même temps, parce qu'il y a une bonne chose facile. Est-ce que tu as toujours aimé les couleurs ? Est-ce que tu as toujours aimé justement ce côté extravagant dans ton apparence, dans ton style vestimentaire ?

  • Speaker #0

    Oui, alors après toujours, c'est vrai que la période de l'essence est une période toujours très, très ingrate. Et que quand je regarde les images, on voit qu'il y a eu des tentatives. Mais tout en essayant de me conformer aussi. Mais je sais qu'au fond de moi, j'ai toujours voulu... J'ai toujours été attirée par ce qui était coloré et je crois maintenant avec le recul que c'est mon sang brésilien en fait qui fait ça. Parce que quand je vois des femmes brésiliennes ou des latinas, etc., où elles ont cette espèce de naturelle avec la couleur, je me dis que ça doit venir de là. Parce que ça ne vient pas de la Belgique. C'est intéressant ce que tu dis. C'est la sensation que j'ai. Parce que surtout quand j'en parle avec elles, pour elles c'est naturel. Oui, c'est normal, tu aimes la couleur. C'est lié sans doute à tes origines et je n'avais jamais fait lien jusqu'à m'entourer de Brésilienne. Et donc maintenant, je me dis que oui. Et quand je voyage et que je vais dans des pays latins, je connecte. Mais tu sais, genre le Mexique, par exemple, tu es toujours entourée de couleurs, de surcharges, de motifs, etc. Je m'y retrouve très, très bien. Donc, je pense que ça a toujours été en moi. C'est juste qu'il a fallu le temps que j'ai vraiment la confiance de l'assumer, tout simplement.

  • Speaker #1

    Et combien de temps ça t'a pris ? À quel moment tu penses dans tes souvenirs ? Je bouge parce que je veux voir un peu les couleurs. Ah ouais, et la proportion de fringues de ton...

  • Speaker #0

    Un petit coin pour mon mari. Je pense que ça a dû être aussi en parallèle avec ma carrière de journaliste. En fait, quand tu rencontres des créateurs, quand tu commences à découvrir des univers qui correspondent aux tiens et que tu dises, en fait, c'est validé, c'est OK. Et puis, à un moment donné, tu commences à aussi... t'assumer en tant que personne et tu t'en fous pas mal de correspondre à une tendance et tu t'affirmes aussi ton style. Alors, le problème, c'est que parfois, je me dis jamais de noir. et c'est assez contraignant donc maintenant j'essaye aussi de ne pas être trop radical tu t'étais dit il y a une période où je m'étais dit le noir c'est non mais en fait le noir avec une belle pièce de couleur c'est aussi très frais, très joli donc et surtout quand je veux être plutôt sexy ou gala, parfois je vais plutôt jouer sur l'extravagance d'une forme ou d'un volume, même si c'est noir et donc j'essaye d'être aussi un petit peu moins radical pour ne pas trop me fermer non plus donc voilà mais c'est des choses qui s'apprennent avec le temps.

  • Speaker #1

    Pour quelles raisons est-ce que tu as voulu enlever le noir ? Est-ce que parce qu'il y a une certaine identification derrière les gens qui s'habillent en noir ? Parce que tu as dit que c'était avec ta carrière de journaliste dans les magazines féminins, et donc les tendances, c'est important, créer son identité, se différencier, c'est important. Et puis après, j'imagine qu'en arrivant au poste de rédactrice en chef, cette différenciation est aussi importante parce que tu ne représentes plus que toi-même. Tu représentes un magazine et derrière un magazine, il y a une communauté qui va lire ce magazine parce qu'elle s'y identifie, qu'elle voudrait s'y identifier. Donc, comment est-ce que toi, tu t'es positionnée par rapport à ça et à quel moment ça s'est fait et comment ça s'est fait ?

  • Speaker #0

    Alors je t'avoue que je n'ai pas hyper tellement conscientisé le self branding au moment où je suis devenue rédactrice en chef parce que bon ça faisait un petit temps que j'avais construit mon image et que je savais où j'allais donc pour te répondre sur le noir c'est qu'effectivement tout le monde porte du noir dans la mode tout le monde, tout le temps mais le total look quand tu vas à un événement en mode tout le monde est en noir et ça me déprimait je me demandais comment est-ce que tu peux être à la fois les personnes qui portent si tu veux la visibilisation de ces designers incroyables de ces matières incroyables comment est-ce que tu peux être le porte-parole de tout ça et à côté de toi être presque invisible, tu vois. Et ça ne me correspondait pas. Et donc, vraiment, je me suis dit, je vais être radicale, je vais être toujours la seule personne en couleur quand je vais quelque part. Et puis finalement, je me suis dit, non, parce qu'en fait, si je mets un sweat super coloré avec un pantalon noir, je suis quand même toujours colorée, donc ne me limitons pas. Et donc voilà, mais c'est vrai, je suis d'accord avec toi, avec cette idée de self-branding. Quand je fais de la représentation pour le L, j'ai quand même en tête que je représente un magazine, donc qui a une part de responsabilité dans l'image que je renvoie. Donc la manière dont je vais gérer le message n'est pas la même que si moi, je vais faire une fête avec des copines. Alors, il n'y a pas énormément de différences entre les deux, mais il y a quand même une conscience de l'être. Tu vois, une conscience que je dois représenter.

  • Speaker #1

    Tu vas être vue, regardée.

  • Speaker #0

    Je vais être vue, je vais être associée. Donc, il faut que ce soit quand même quelque chose de... Alors, je ne me mets pas beaucoup de limites, ni en termes de ce que je montre comme peau, comme couleur, etc. Mais quand même, j'ai en tête, voilà, tu n'es pas là que pour toi, tu es aussi pour représenter ton magazine, mais aussi ton équipe. il faut qu'elle soit fière de toi, il faut qu'elle se dise je suis fière quand je vais quelque part de dire que cette personne est ma boss. Donc voilà, mais ça, ça s'apprend. Et puis parfois, quand je regarde des looks d'il y a deux ans, je me dis mon Dieu.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on a tous connu ça. J'ai envie de revenir sur ce que tu disais. Il y a plein de choses que j'ai envie de relever. Le noir. C'est une question qui est intéressante. Est-ce que c'est quelque chose qui est typiquement belge, voire francophone ? Parce qu'aujourd'hui, j'ai quelques touches de couleur.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que tu portes souvent du noir.

  • Speaker #1

    Mais ça fait quelques temps que j'ai opéré un changement plutôt vers le noir. Parce qu'au contraire, je portais énormément de couleurs. Et j'adore porter des couleurs. Et surtout, j'adore mixer des... des matières et des primes différents. Je trouve ça génial de mettre des fleurs avec du zèbre, avec des carreaux. Je trouve ça vraiment très, très chouette. Mais l'idée de porter du noir et d'avoir un total look noir est une facilité. C'est une sorte d'uniforme. Donc ça, c'est la première chose. La seconde, quand tu disais les gens qui représentent la mode, alors ça dépend qui, quel type de représentant. quand tu as des gens qui sont eux-mêmes designers et qui font des choses un peu flamboyantes et qui sont très, très sobres dans leur tenue, je me dis, est-ce qu'il y a une volonté derrière de mettre en avant plutôt ce que tu crées plutôt que toi ? Parce qu'on parlait de self-branding et que les créateurs, les designers, j'ai l'impression, de ceux que je connais, et je pense que toi, t'en connais quand même plus que moi, que t'en as côtoyé un petit peu plus et à l'international en plus, que... ce sont des gens qui ne sont pas forcément à l'aise avec leur identité. Le fait d'être public, le fait d'être entouré, d'avoir de la lumière, parce que... S'ils voulaient prendre de la lumière, j'imagine qu'ils seraient devenus mannequins et pas créateurs de...

  • Speaker #0

    Tu as tout à fait raison. C'est vraiment, en général, des personnalités qui veulent les séparer, leur art, leur œuvre. Et eux, ils sont juste derrière. Donc, ça joue. Et puis aussi, je pense qu'ils ont aussi besoin de certains moments de calme, je veux dire visuellement, pour réfléchir, pour créer. Et que si eux-mêmes étaient déjà... Ils s'auto-stimulaient tout le temps en... Tu vois, je pense que pour eux, c'est aussi compliqué parce qu'ils doivent faire du neuf. Donc, ils partent d'une page blanche. Et je pense qu'aussi, leur look est une façon aussi d'un petit peu neutraliser les influences quand ils créent. Donc, ça, c'est sûr. Mais après, c'est quoi l'excuse des journalistes ?

  • Speaker #1

    Ah, ça, je dirais que là, c'est là, on part vraiment sur l'identité. Alors, on part vraiment sur les individus qu'ils sont avant le métier qu'ils font. et qui représente d'une certaine manière, puisque c'est un métier public, entre guillemets. Donc je pense que là, la question, elle est plus en termes d'identité personnelle. C'est quel rapport on a avec sa propre image, quel rapport on a au vêtement, quel rapport on a au monde. Comment est-ce qu'on veut que le monde nous perçoit ? Parce que c'est un peu ça la raison d'être, en tout cas de mon point de vue, d'un vêtement. C'est que ça te permet de raconter des choses au monde, ça te permet de conditionner aussi le regard du monde sur toi.

  • Speaker #0

    Et je pense que plus tu en as conscience, plus l'exercice est difficile. C'est peut-être une réponse aussi, parce qu'elles ont tellement conscience de ce que ça représente que jouer la neutralité est une façon peut-être de ne pas prendre de risques.

  • Speaker #1

    Exact, je pense que c'est, à mon avis, ça doit être peut-être une des réponses. Si on a plusieurs, en tout cas celle-là me semble assez cohérente, assez plausible, de dire bah oui, c'est horrible quand tu es une personnalité publique, de te dire qu'on pourrait... interpréter qui tu es, une facette de toi, parce que tout le monde n'a pas conscience, justement, de cette pluralité qu'offre le vêtement. Le vêtement offre vraiment une pluralité de mise en avant, de ta personnalité, de tes envies, de tes émotions aussi, parfois. Et donc, je pense que ça doit être ça. Ça doit être par peur du jugement, finalement.

  • Speaker #0

    Oui, sans doute.

  • Speaker #1

    Tu vois ?

  • Speaker #0

    Sans doute.

  • Speaker #1

    Et t'as parlé de tendance. Enfin non, t'as parlé de tendance. Je ne sais pas si tu l'as dit, le mot tendance, mais tendance, c'est quand même un mot qu'on retrouve souvent dans ton métier, sur les couvertures des magazines, à chaque saison. Ça veut dire quoi pour toi, une tendance ?

  • Speaker #0

    J'ai envie de dire, malheureusement, pour moi, c'est un mot qui est très, très, très galvaudé, mais pourtant qui continue à faire vendre énormément. Pendant toute une époque, dans le magazine, je ne voulais plus faire de dossier de présentation de tendance. Donc pendant un an, et ça a été très compliqué à... à mettre en place, parce qu'on a toujours deux spéciaux modes qui sont septembre et mars, et puis tu as les spéciaux accessoires qui suivent, donc qui sont en octobre et en avril. Et je m'étais dit, moi je ne veux plus faire de dossier tendance, ça n'a plus de sens, parce que les tendances sont toujours les mêmes. La tendance fleur, la tendance pink, la tendance, tu vois, la tendance extravagance, les plumes, chaque année tu retrouves les mêmes choses, puis tu as toute la partie grège, beige, minimalisme, je te les récite et c'est les mêmes, mais avec des variations. Et je me disais, ça n'a aucun sens, surtout aujourd'hui avec les réseaux sociaux, où en fait les tendances passent tellement vite, tu as des micro-tendances, tu vois, tu as un créateur qui va sortir quelque chose, il va y avoir une nouvelle tendance, et nous on sort deux mois après. Donc je trouvais que ça n'avait plus de sens. Eh bien, les gens les voulaient. Donc j'ai dû réinstaurer mes dossiers spéciaux mode qui présentent les tendances où tu as vraiment les images de catwalk avec la tendance de la dentelle, la tendance de trucs. Donc il y avait quand même une envie de toujours se raccrocher à ce système de tendance qui pour moi est un petit peu anachronique aujourd'hui. Quand tu vois la rapidité avec laquelle la mode avance et pas uniquement la fast fashion parce que ça c'est encore un autre débat. Mais même les maisons de couture aujourd'hui, elles ont une collection cruise, elles ont une collection homme, elles ont une collection haute couture, elles ont deux collections, ça fait huit à neuf collections par an. Je veux dire, c'est chaque fois une nouvelle stimulation et ça présente chaque fois un nouvel univers, etc. Donc, ça bouge très, très vite et nous, les magazines, il nous faut deux mois pour les préparer. Donc, c'est vrai que moi, la notion de tendance... Alors moi, ce que j'aime bien plutôt dans la notion de tendance, c'est la notion plutôt sociologique.

  • Speaker #1

    Ok, vas-y. Là, tu m'intéresses encore plus.

  • Speaker #0

    C'est ce que ça va avoir, par exemple, comme... Par exemple, la réinterprétation du sexy. À un moment donné, tu avais le normcore et puis tu vas avoir tout d'un coup les nanas qui sont toutes embustées en corset. Et alors, ça correspond vraiment à des moments de récession, à des moments après le Covid, etc., à des mentalités, à des envies. Et là, c'est vraiment intéressant parce que tu... Tu peux comprendre que sur plusieurs endroits de la planète, et je ne te parle pas que des grandes capitales de la mode, je te parle de l'Asie, il y a une convergence vers les mêmes envies et où les gens commencent à porter les mêmes choses parce que certaines situations économiques, sociologiques font qu'ils en ont envie. Et là, je trouve que c'est intéressant. Et toi,

  • Speaker #1

    comment est-ce que tu fais maintenant que tu as pris conscience de ça, justement, que d'un point de vue sociologique, le vêtement est un peu un miroir ? En tout cas, c'est ma perception du vêtement. Le vêtement, pour moi, est un peu le miroir de la santé mentale d'une société.

  • Speaker #0

    Exactement. Tout à fait.

  • Speaker #1

    Et donc, comment est-ce que tu fais, toi ? Alors, la question a deux axes. Le premier, c'est pour l'exprimer, l'exploiter, le documenter dans ton travail. Et l'exploiter, t'en servir, le détourner. à titre personnel, quand tu t'habilles à toi, comment est-ce que tu interprètes ça, tu vois, cette tendance de l'air du temps ?

  • Speaker #0

    Alors, à titre personnel, c'est très facile parce que tu es quand même hyper influencée par ce qui est disponible sur le marché. Donc, si tu as envie d'acheter une pièce, on va souvent te présenter les choses du moment et donc tu vas être très influencée par... par les pièces qui vont être disponibles à un certain moment, parce que ça va t'attirer, parce que tu auras été inconsciemment stimulé via plein d'autres canaux. Et donc, mine de rien, même si tu as envie d'être différent, parce que j'achète beaucoup en vintage aussi, mais quand j'achète une pièce neuve, effectivement, s'il y a beaucoup de pièces volumineuses en tulle qu'on voit partout, j'aurais été influencée, je vais aller là-dedans. Par contre, d'un point de vue professionnel, en fait, Ce qui est intéressant là, c'est de faire intervenir des journalistes qui vont faire un papier de fond en interviewant un sociologue, en interviewant un bureau de tendance et qui va essayer de gratter de manière vraiment comme un reportage journalistique pour vraiment comprendre ce qui se cache derrière. Et là, on va venir avec des statistiques sur l'évolution de certaines situations dans différents pays. Et là, ça devient vraiment un papier profond. Et moi, j'ai des très belles plumes qui font ça et qui font vraiment des reportages de 4-5 pages sur des tendances mais qui vont essayer de comprendre derrière.

  • Speaker #1

    On n'est plus juste dans la tendance où il faut mettre des pantalons à carton avec des trenches en automne.

  • Speaker #0

    Dans ce numéro-ci, on a un super papier sur les villains, donc tu sais, les méchants. Parce qu'il y a une vraie tendance à ressortir le latex, les choses pointues, les bijoux argentés un peu plus agressifs, le make-up. Et alors, Elisabeth Close, ma journaliste, m'a fait vraiment un reportage sociologique sur pourquoi, ce qui se passe. Et donc, c'est à la fois une tendance qui est assez extravagante parce que tu exprimes vraiment avec des volumes et tout, mais en même temps dark. Et donc, c'est fascinant de voir derrière ce qui s'y cache. Et alors, dans ce cas-là, elle va vraiment interviewer des professionnels. Et je trouve que les bureaux de tendance sont hyper intéressants dans ces cas-là parce que c'est vraiment eux qui font ce travail de fond pendant des années, de sentir un peu comment la société évolue.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux expliquer un peu ce que c'est qu'un bureau de tendance et comment est-ce que ça fonctionne ? Quel est le lien entre les bureaux de tendance, la presse de mode ? et les maisons de couture, parce qu'en fait, ce sont leurs interlocuteurs principaux. Et je pense que tout le monde ne sait pas déjà qu'ils existent, ne sait pas ce qu'ils font exactement. Et même moi, je ne suis pas certaine d'avoir toutes les infos.

  • Speaker #0

    Alors, c'est vrai que c'est un petit peu flou, mais le bureau de tendance, c'est vraiment une agence qui est spécialisée dans l'idée de sentir. La société, à travers les différentes manières de s'exprimer, ça va être la nourriture, ça va être le design, ça va être la mode, ça va être toutes les plateformes d'expression que les êtres humains utilisent, et bien eux, ils sont là pour sonder et projeter, en fait, quelles seront les tendances de demain. Et donc, pour ça, en fait, c'est souvent des gens qui ont un travail de type sociologique, qui vont sur le terrain, qui scrutent beaucoup de données, et qui voyagent énormément. Et donc, ils vont découvrir que dans la rue à Séoul, quelque chose se passe. Ils vont découvrir aussi que certaines, je ne sais pas, situations politiques font que peut-être les femmes vont plutôt faire ceci ou faire cela. Et donc, ils agrègent énormément de data. Et à partir de là, ils tirent des carnets de tendance qui sont des carnets qui vont reprendre. mille et une couleurs, matières, sensations, mais ils vont même décrire des odeurs, des choses, des lieux qui vont être les nouveaux lieux où tout le monde vont aller, les hubs créatifs qui sont en train d'éclore et donc ils font des carnets de tendance qu'ensuite les maisons peuvent acheter. Ça coûte très très cher, ça coûte plusieurs milliers d'euros. et chaque année toutes les maisons alors on dit les maisons vont sur aux grandes maisons de couture mais c'est aussi la fast fashion c'est n'importe quelle maison de mode vont acheter ces carnets pour savoir dans deux ans dans trois ans quelles seront les grandes tendances et c'est ce qui explique que parfois souvent

  • Speaker #1

    ça converge tu vas avoir le rose valentino qui est subitement vêtue je pense que cela que quand tu es en fashion week à Paris et qu'ensuite moi je regarde après sur Youtube et je me dis les défiler, et puis tu te dis, mais pourquoi est-ce qu'ils ont tous décidé de faire des robes roses avec de la dentelle ? C'est dommage. Moi, je trouve que c'est dommage.

  • Speaker #0

    Alors, le problème, c'est qu'ils se sont confrontés à une réalité commerciale. c'est qu'à un moment donné, les créateurs, c'est-à-dire qu'ils vont devoir vendre. Et donc, pour vendre, il faut que les gens en aient envie. Donc, ils vont se baser sur de quoi les gens vont avoir envie. Tu ne peux plus aujourd'hui être un Galliano et dire Moi, je ne vais faire que des robes Marie-Antoinette parce que j'ai envie. Non. En fait, ils ont des vrais, énormes enjeux commerciaux. Donc, le fait de pouvoir se baser sur quelque chose de... concret de data, en fait, permet déjà en créant cette tendance, il crée l'envie et il crée le marché.

  • Speaker #1

    Tu vois ? Un marché global et assez harmonisé.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc,

  • Speaker #1

    c'est bien pour le commerce, pour l'aspect capitaliste, je dirais, et libéral du commerce que la mode est devenue. Mais d'un autre côté, est-ce que ce n'est pas dommage pour la créativité ?

  • Speaker #0

    Alors oui, mais moi, je pense que ça ne les empêche pas d'être créatifs. Je trouve qu'effectivement, c'est pour ça qu'ils ont aussi beaucoup de collections. c'est qu'en fait, ils sont créatifs de plein de façons différentes. Et que même dans une même collection, tu vas effectivement avoir les pièces commerciales, et puis tu vas toujours avoir des pièces. Et c'est souvent les pièces les moins commerciales qu'on va utiliser, nous, dans les shoots, pour montrer le savoir-faire d'une maison. Et les pièces commerciales, celles qui vont être en vente. Et il y a certaines pièces sur le catwalk qui ne seront jamais mises en vente. Donc moi, je pense que la richesse d'une maison, c'est d'arriver... à avoir l'équilibre entre les deux pour ne pas perdre l'ADN, mais tout en restant en lien avec le consommateur et avec ce qu'il va vouloir faire. C'est vrai qu'on est dans une époque où on s'interroge énormément sur la consommation. Que faire aujourd'hui une collection de 80 pièces qui n'est absolument pas vendable parce que c'est de la pure création, c'est des choses qu'on ne peut pas porter, c'est quand même beaucoup de gâchis, beaucoup de ressources, etc. Donc, il faut être aussi efficace dans la manière dont on pense la production, dont on pense les ressources. et donc il ne faut pas négliger cet aspect commercial.

  • Speaker #1

    Mais les bureaux de tendance et ces carnets de tendance sont utilisés autant en haute couture qu'en prêt-à-porter ?

  • Speaker #0

    Alors je dirais moins en haute couture. La haute couture, ça reste vraiment l'espace d'expression où là, en général, tu ne vois pas vraiment de convergence entre les maisons. C'est vraiment le moment où ils vont, en lien avec les ateliers, avec les artisans, imaginer des choses complètement inédites. Donc pour moi, c'est tout à fait différent. Je parle vraiment du prêt-à-porter, où là, il y a vraiment un aspect commercial. La haute couture, tu as, je ne sais pas, très très peu de clientes dans le monde qui vont jusqu'à payer 100 000 euros pour une robe. Elles, elles ne veulent pas du tout correspondre à quelque chose qui a déjà été prêtable. Elles veulent un truc complètement exclusif. Donc, c'est tout à fait différent. Et c'est là qu'on parle encore d'espace d'expression. C'est-à-dire que les maisons qui ont encore la chance d'avoir une collection de couture, elles sont très très peu nombreuses. Elles, elles ont là vraiment un espace d'expression.

  • Speaker #1

    d'identité, vraiment d'ADN.

  • Speaker #0

    Oui, et puis c'est surtout l'expression des artisans. C'est-à-dire que la couture, le but, c'est de vraiment faire vivre ces petites maisons, ces plumes acier, ces brodeuses, etc. Donc, on est vraiment dans de l'art, de la sculpture de vêtements. Donc, c'est tout à fait différent.

  • Speaker #1

    Et donc, pour en revenir alors aux tendances et au fait que tu as essayé de ne plus faire de carnet de tendance pendant une année, et puis que finalement, les lectrices... j'imagine, ont dû écrire quelque part ou vous informer de leur volonté, leur envie d'avoir ces carnets de tendance. me fait me demander, mais alors, qui est la lectrice du L ? Qu'est-ce qu'elle cherche, la lectrice du L ?

  • Speaker #0

    C'est très difficile d'y répondre. Aujourd'hui, la presse est extrêmement fragmentée. Tu peux difficilement faire une persona, parce que ce n'est pas que tu as une lectrice. Évidemment, heureusement, on a encore plein de lectrices fidèles qui l'achètent tous les mois, mais ce n'est pas le modèle de base à lectrice, la lectrice. Encore faut-il qu'elle arrive jusqu'à une librairie, parce que c'est déjà une démarche engagée de se dire, je vais aller acheter un magazine. Mais elle va être influencée par tout le choix. Et puis, elle va peut-être prendre le Vogue France un mois. Et puis, une fois le L Belgique. Donc, la lectrice, elle va peut-être être influencée par une thématique, par une cover. Donc, c'est difficile de dire parce qu'elle va changer aussi. Mais pour l'instant, nous, on table sur la femme belge. La femme belge entre, disons, 25 et 60 ans. Pour moi, ça n'a pas vraiment de sens de mettre un âge parce que ça dépend plutôt de ton envie sur le moment. sans doute peut-être un petit peu plus âgée aussi parce qu'évidemment les nouvelles générations sont moins dans le papier sur leur papier qui a un certain pouvoir d'achat parce qu'elle aime être inspirée par les belles choses nous on parle souvent d'artisanat on parle de grandes maisons mais qui aime mélanger donc on va dans nos propositions montrer comment porter une chouette paire de sling bag de Chanel avec un jeans Levis qu'on a chiné dans un tu vois donc ça c'est un petit peu la manière dont on la voit et c'est un peu ce qu'on voit quand on fait des événements parce qu'il ne faut pas oublier qu'il n'y a pas que la manière dont on idéalise notre lectrice et aussi celle qu'on rencontre parce qu'on fait de plus en plus d'événements et on voit bien qui est là qui vient et effectivement ça correspond assez bien à ça donc mais le L est une marque quand même grand public, c'est ça que j'aime. Ce n'est pas une marque clivante ou niche comme le Vogue qui s'adresse à une élite. Elle peut s'adresser à tout le monde, les petits budgets, les grands budgets, les mamans.

  • Speaker #1

    Quand tu parles de budget, tu parles du prix du magazine ou de ce qu'elle va promouvoir, ce qu'elle va donner en vie ?

  • Speaker #0

    ce à quoi elle va donner envie à l'intérieur.

  • Speaker #1

    À l'intérieur. OK. Parce qu'à l'intérieur, on peut aussi bien parler... En fait, tu vois, quand on va parler d'un super voyage de luxe que tout le monde ne peut pas s'offrir, il faut aussi qu'on parle du petit city trip sympa, avec des bons plans, tu vois. Parce que nous, les journalistes, on est comme ça. Parfois, on va se faire plaisir, et parfois, on n'a juste pas les moyens. On est une femme normale, et donc on veut que ça se reflète dans le magazine. Mais on veut aussi que le magazine soit... aspirationnelle, qui montre aussi des choses auxquelles on n'a pas accès, mais auxquelles on voudrait avoir accès pour rêver. On est quand même là pour divertir, on est quand même là pour faire rêver les gens. Donc, c'est trouver l'équilibre entre les deux. Et je pense que notre lectrice, elle est ça. C'est une femme active, c'est une femme qui a plein de projets, qui a de l'ambition, mais qui est multiple, qui parfois veut lire un truc juste pour se divertir, se faire du bien et se marrer, et qui parfois a envie de lire un truc profond. sur par exemple, là on est en train de préparer notre numéro business, sur comment gérer son matrimoine, sur les finances, sur l'immobilier, mais tourner toujours vers l'angle des femmes et comment est-ce que les femmes gèrent ça. Donc en fait on est complexe, on est riche et on espère que ça se reflète dans le magazine.

  • Speaker #0

    Ok, et quand tu disais qu'il y a une multiplicité d'offres, donc il y a plus de magazines ?

  • Speaker #1

    Non, mais pas en termes de publication. Mais disons que les gens achètent moins de magazines. Donc, ils en achètent un. Donc, c'est un. Alors qu'avant, tu pouvais acheter, et même moi, te dire je vais dans une librairie, je prends 3-4 magazines, etc. Maintenant, ce n'est plus du tout le cas. Donc, si tu fais l'effort d'acheter un magazine pour aller prendre l'avion, tu en prends un. Et donc, ça réduit les chances qu'on achète ton magazine. Donc il faut être, tous les mois en fait, on doit veiller à ce que ce soit attirant, à ce qu'on a un bon thème, à ce que la cover soit forte, parce que chaque mois c'est une remise en question.

  • Speaker #0

    Est-ce que la lectrice doit s'identifier au sujet ou à la couverture du magazine pour l'acheter ?

  • Speaker #1

    Non, je ne pense pas. D'ailleurs, ce n'est pas le cas en termes de chiffres. Ce n'est pas parce que tu vas avoir un mannequin plus lambda que ça va mieux se vendre, ou ce n'est pas parce que tu vas avoir une super star. que ça va mieux se vendre. Donc, en fait, c'est très fluctuant. C'est pour ça que ça doit vraiment être un mélange entre ce que tu proposes en interne, les sujets qui sont en cover, et la cover, tu vois. Mais la cover, ce n'est pas forcément la personnalité, c'est la couleur, ça va être comment ça attire. En fait, il y a tellement de paramètres. Même nous, aujourd'hui, c'est hyper compliqué à prévoir.

  • Speaker #0

    Donc, c'est toujours un challenge. Oui,

  • Speaker #1

    toujours.

  • Speaker #0

    Chaque numéro.

  • Speaker #1

    Du coup, nous, ce qu'on dit, c'est qu'on va essayer de chaque fois de surprendre, de faire un numéro qui plaît, qui est étonnant, qui est différent de ce qu'on a déjà fait. Et puis, on verra, Inch'Allah. Ok,

  • Speaker #0

    c'est intéressant. On va en revenir un peu, on en revient à toi. Moi, je me repositionne face à toutes ces couleurs. Oh, les chaussures. Je suis une psychopathe des chaussures.

  • Speaker #1

    J'adore les chaussures.

  • Speaker #0

    J'ai une collection de chaussures. Je suis toujours avec des chaussures très confortables, avec un petit plateau, parce que comme je suis... Je suis un peu compacte. Mais j'adore les chaussures. C'est Manolo Blahnik, là-bas,

  • Speaker #1

    les roses ? Ça, c'est Mac Mac, mais Manolo Blahnik, c'est celle en fourrure noire au-dessus, là, que tu vois... Oui,

  • Speaker #0

    je vois. Avec l'arrière bleu que tu as porté à la Fashion Week de Paris, il y a...

  • Speaker #1

    Oh my God ! Il y a deux ou trois ans. Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Tu as vu ça qu'elle mémoire ?

  • Speaker #1

    C'est fou parce que je...

  • Speaker #0

    Je n'ai pas de OnlyFans chaussures. Bon, donc tu disais que les couleurs, tu parlais des couleurs tout à l'heure. Comment ton dressing est grand, mais il n'est pas aussi grand... que je pourrais l'imaginer.

  • Speaker #1

    Oui, après, on est quand même toujours limité par le prix des loyers à Bruxelles.

  • Speaker #0

    Mais donc, ça veut dire,

  • Speaker #1

    comment est-ce que tu fais ? Pour être honnête, tu sais, là, c'est mon dressing grossesse. Donc, j'en ai autant en bas. J'ai aménagé ma cave en second dressing. Là, j'ai gardé uniquement les pièces que je pouvais potentiellement porter en grossesse. Mais j'ai le double en bas. Sans parler de mes fourrures de couleurs, etc., qui sont aussi en bas.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, en termes de quantité, là, on s'approche un peu plus de ce que moi, j'ai en tête. Parce que moi, je fais ce que tu fais comme métier, mais laisse tomber, il faut que je loue des appartements comme Iris Apfel, tu vois ? Exactement. Iris Apfel a plusieurs appartements à Manhattan qui sont remplis de fringues. Elle a des appartements, des mètres et des mètres carrés de portants de fringues. Après, c'est une collectionneuse, c'est encore autre chose, même si elle a tout porté.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Elle a absolument tout porté. Mais... On m'interroge toujours sur comment est-ce qu'on fait quand on choisit ses vêtements, comme toi tu le fais, donc en seconde main, en conscience de qui tu es professionnellement, en conscience aussi avec l'amour que tu as pour la fantaisie,

  • Speaker #1

    pour l'extravagance,

  • Speaker #0

    et pour la joie et la bonne humeur que ça procure de porter un vêtement beau, confortable.

  • Speaker #1

    Bien fait.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu fais pour décider ce que tu gardes, ce que tu gardes pas ?

  • Speaker #1

    Oui. Oui, parce qu'en fait, là, récemment, j'ai vraiment commencé à avoir un turnover, c'est-à-dire parce que je reçois aussi pas mal de choses, et donc à me dire, quand je reçois, il faut que je mette de côté des pièces. C'est simple, en général, les pièces que je donne, parce que je donne beaucoup aux petits riens, c'est celles que j'ai vues que ça fait deux ans que je ne les ai pas mises. Pourquoi je ne les ai pas mises depuis deux ans ? En fait, eux, ils ont un système comme ça, où tu as des petits cintres, des petits riens, tu mets les pièces sur lesquelles tu as un point d'interrogation, donc sur leur petit cintre jaune, tu les laisses dans ton dressing et puis tu viens voir deux ans après si elle a bougé. Sinon, tu mets dans le sac. J'adorais cette idée et je fonctionne un peu comme ça. Parce que je trouve qu'aujourd'hui, à 35 ans, mes goûts sont plus ou moins stabilisés. Donc, une pièce que je n'ai pas mise depuis deux ans, sans doute qu'elle n'est pas très bien coupée, peut-être qu'elle n'est pas très flatteuse, peut-être que la couleur finalement ne me va pas. Et donc, ça ne sert à rien que... que je la garde ou que je m'acharne. Donc ça, en général, je fais ça. Et alors aussi, j'essaye d'éliminer de plus en plus de fast fashion, d'avoir de moins en moins de pièces de fast fashion, de garder des pièces vraiment de qualité et au fur et à mesure, de rentrer chaque fois des pièces de qualité. Donc voilà. Évidemment, au début, quand tu es étudiante, tu accumules énormément de pièces de mauvaise qualité, que tu achètes, tu ne sais pas pourquoi, tu les mets qu'une seule fois. Et puis donc ça... progressivement, systématiquement, j'essaie de m'en débarrasser. Mais bon, le marché de ces pièces-là va être énorme dans quelques années parce que tout le monde le fait et donc on va se retrouver dans les boutiques vintage avec que des pièces de fast fashion.

  • Speaker #0

    C'est déjà le cas, tu sais, dans les... C'est Oui, oui. Tu parlais des petits riens avec lesquels je travaille. dans mon travail de styliste pour la RTBF et en discutant justement avec des équipes d'Eptiriens. Eh bien, ils me disent que c'est de plus en plus difficile pour eux au centre de tri, parce qu'ils n'ont qu'un seul centre de tri en Belgique, avec des équipes qui sont là depuis très longtemps, puis avec leur mission sociale. Et les gens sont vraiment formés à ce métier, à reconnaître les vêtements, à pouvoir les catégoriser, tout ça. Et en fait, c'est de plus en plus difficile, parce qu'ils se retrouvent de plus en plus avec des vêtements d'une qualité plus que médiocre, qu'ils ne peuvent pas revendre, en fait. Parce que... comment pourraient-ils, eux, revendre à un prix moindre un T-shirt qui, en magasin, ne coûte que 4 euros,

  • Speaker #1

    par exemple ? Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. À combien vont-ils le vendre ?

  • Speaker #1

    Ça part pour faire des chiffons au kilo, et donc pour eux, c'est un manque à gagner. Oui, ça, c'est un vrai problème. C'est-à-dire que j'avais lu que d'ici quelques années, mais vraiment pas longtemps, maximum 5 ans, non, je pense que même c'est moins, je pense que c'est 2 ans, le marché du seconde main sera, en termes de nombre de pièces, sera supérieur. au marché du neuf, alors que Dieu sait que la fast fashion produit déjà énormément, parce qu'on aura effectivement toutes ces pièces dont les gens vont se débarrasser, et du coup, qu'est-ce qu'on va en faire ? Parce qu'effectivement... on ne va pas vouloir les racheter, ça n'aura aucune valeur et elles seront disponibles, elles seront là. Donc, oui, c'est une vraie question. En fait, je pense que recycler, ça va être la solution, c'est d'en faire d'autres choses, mais ce sera plus vendable.

  • Speaker #0

    Il y a une entreprise, je crois que c'est une entreprise française qui a été créée par une femme. Je ne sais pas pourquoi, j'ai comme souvenir que de formation, elle est architecte, mais je ne suis pas certaine, et qui en fait a lancé un concept de briques, donc de briques d'aménagement d'intérieur avec du textile compressé.

  • Speaker #1

    Oui, je vois, je vois très très bien, tout à fait, c'est de l'isolant.

  • Speaker #0

    Et alors il y a du mobilier, j'ai vu aussi du mobilier, est-ce que j'ai vu ça dans un magazine d'ailleurs ? Je ne sais plus. Mais en tout cas... Oui, effectivement, il y a une autre utilisation possible. Il faudra de toute façon trouver des alternatives à ces déchets, à ces nouveaux déchets, qui après se retrouvent en partie même sur les marchés de seconde main dans les pays étrangers, dont l'Afrique. Par exemple, il y a des fripiers. Il y a un fripier parisien qui a une petite boutique, c'est Marché Noir à Paris. Et donc lui récupère des vêtements de seconde main en Afrique, je ne me souviens plus exactement dans quel pays. et lui-même se rend compte qu'il trouve de moins en moins de pièces de qualité, de belles matières qui sont bien cousues, d'une belle façon. Et donc, en fait, il y a vraiment un modèle à réinventer.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que pendant longtemps, même moi, quand je faisais les frips, tu avais beaucoup de pièces des années 70, 60, puis 80. Et maintenant qu'on est sur les années 90 et 2000, on arrive dans la fast fashion. Et donc effectivement, je ne vois pas l'intérêt d'aller acheter une pièce d'Ara quand je vais faire une boutique vintage. Alors que ce que j'aimais, c'est trouver un pantalon pour 5 euros, 100% en laine, hyper bien coupé. Et aussi au niveau des tailles. Parce que là, tu vas commencer à rêver dans les années 90, où tu as des tailles genre 32, des slim, des tailles basses.

  • Speaker #0

    Des sizing un peu énormes, même pas humains. Oui,

  • Speaker #1

    ça va être un gros challenge pour l'industrie.

  • Speaker #0

    Et toi maintenant, tu élimines la fast fashion tout doucement, parce que tu ne t'identifies pas, j'imagine, à ces processus en termes écologiques et sociaux. Donc ça, on est d'accord là-dessus. Quand tu choisis une pièce, Est-ce que vraiment tu la scrutes et tu réfléchis d'où elle vient et tout ça ? Ou c'est vraiment juste le coup de cœur ? Parce que comme tu viens de dire, même si tu as un coup de cœur sur une pièce Zara dans un magasin de seconde main, ça a du sens ou pas ?

  • Speaker #1

    Non, ça non. Ça je vais dire non, direct. Ça je ne vais pas prendre. Mais même, j'achète très très peu chez Zara. Enfin tu vois, j'achète presque plus. J'y vais pas, je ne rentre même pas dans un magasin. Mais moi, ça va être d'abord la qualité. Donc avant de savoir d'où vient la marque, en fait, ça dépend aussi du prix. J'aime bien quand je mets 300, 400 euros pour une pièce, de savoir l'histoire derrière, etc. Mais si je mets 100 euros pour une pièce, ça va être d'abord le coup de cœur, ça va être d'abord la qualité de la matière. Je vais regarder la provenance de la matière. Je préfère les matières naturelles, etc. aussi parce qu'une belle soie c'est plus flatteur et tout ça, et puis parce que t'as pas envie de sentir ta transpiration il y a aussi l'adolescence en fait il y a d'abord la qualité de la matière de la coupe etc et puis en fonction peut-être de l'investissement, je vais peut-être aller plus loin dans la recherche pour voir si mon argent ne va pas être utilisé à mauvaise essai exactement mais oui Je pense que ce qui est important aussi, c'est de comprendre la valeur des choses. Un t-shirt à 5 euros, comme tu dis, ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Non, personne n'est rémunéré correctement. Si tu l'as payé 5 euros...

  • Speaker #1

    Effectivement, si tu mets 100 euros dans une chemise ou 200 euros, c'est cher, mais au moins tu sais que ça a été bien fait, que les gens ont été rémunérés. Donc, ça diminue aussi le nombre de pièces que tu achètes dans ton budget, ce qui peut être très frustrant, parce qu'effectivement... t'aimes bien les vêtements, t'es très influencée, il y a plein de choses que t'as envie d'acheter et donc parfois, tu te dis, ah oui, mais si je peux avoir cinq pièces pour le prix d'une, mais il faut, je pense, se discipliner parce qu'après, t'as de très, très belles pièces, t'es hyper content de la ressortir et t'es hyper content de la mettre.

  • Speaker #0

    Oui, c'est le plaisir de la relation que t'as même avec ton vêtement. Ok, ok. Mais donc, tu gardes les pièces, tu rentres tout doucement dans un process où tu vas garder des pièces longtemps. Oui. Est-ce que tu penses qu'il va y avoir un retour, justement, de ça, de garder des pièces longtemps, de se les faire faire, de se les passer ? Parce que, par exemple, j'ai entendu, justement, dans un podcast, c'est Histoire de mode, je pense, que j'ai beaucoup, beaucoup aimé. où il disait qu'il avait récupéré des caches mire, des pulls en cache mire de son père. Et qu'en fait, aujourd'hui, ça ne se faisait plus. Parce qu'aujourd'hui, on peut trouver chez Uniqlo des pulls en cache mire. Alors oui, bien sûr, ils sont faits en cache mire, mais soit ce n'est pas le même, soit le tissage n'est pas le même. Parce qu'en fait, au bout de deux fois, tu le portes deux fois, ça bouloche. Il ne tient pas aussi chaud qu'un vrai cache mire. Et puis quand tu le poses sur... Enfin, ce n'est pas la même chose, pas la même sensation. Est-ce que tu penses qu'on va revenir avec cette conscience écologique et sociale qui, j'ai l'impression, se globalise, lentement mais sûrement ? On va revenir à un nouveau modèle économique, un nouveau modèle de production et de consommation du vêtement ?

  • Speaker #1

    Je pense et je l'espère, mais j'ai beaucoup d'espoir sur la nouvelle génération. La génération Z est hyper mieux conscientisée et avertie, a des exigences au niveau des marques qui sont obligées de s'adapter, donc oui, tout à fait. Il y a une vraie conscience, je pense, encore plus que pour notre génération. Nous, on a vraiment vécu la génération, la surconsommation de vêtements, l'arrivée de la fast fashion. Donc, c'est vraiment notre génération avant, les millennials. Mais là, maintenant, on voit très bien que les nouvelles générations sont beaucoup plus engagées sur la seconde main, sur la provenance durable des vêtements. Oui, il y a un vrai mouvement. Après, se faire faire les vêtements, c'est encore un autre step. Parce qu'effectivement, les générations d'avant, même avant le prêt-à-porter, tu avais deux, trois robes, elles étaient faites sur mesure. Et voilà, c'est beau.

  • Speaker #0

    Et tu avais deux manteaux.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est beau. Moi, j'adore. L'idée de se dire que tu as quelque chose qui est conçu pour toi, ça reste pour moi magique. Mais après, il y a les réalités économiques derrière. Je ne suis pas sûre qu'on reviendra à ça, mais en tout cas, à beaucoup plus de conscience, ça c'est certain.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses qu'on va reculer un petit peu et trouver un juste milieu ? Tu sais que l'industrie peut-être va diminuer parce qu'il y a tellement de scandales autour de l'industrie textile. qu'à terme, elle ne va pas pouvoir rester sans réaction. Parce que le greenwashing, c'est bien deux secondes, au niveau social. Ça ne peut pas durer, en fait. Ça ne peut pas durer du temps éternel.

  • Speaker #1

    En Chine, les travailleurs commencent à s'organiser aussi. Il commence à y avoir des syndicats. Il commence à y avoir des salaires minimums. C'est-à-dire qu'on a beaucoup profité des pays pauvres, des pays pour pouvoir un peu les exploiter. Mais ils commencent à s'organiser. Donc, il va y avoir de moins en moins de marchés. où tu peux payer les gens en euros de l'heure. Donc ça aussi, c'est bien. Parce qu'en fait, le monde se développe et donc les gens acquièrent des droits de plus en plus. Il y a beaucoup plus d'attention aux droits des travailleurs. Et donc les sociétés, les entreprises, auront de moins en moins l'occasion de faire n'importe quoi. Donc je pense que le marché va se réguler et ce sera malgré eux. Ils n'auront pas le choix parce que la demande, la consommation va changer et parce que les infrastructures... légales vont changer. En Europe, il va y avoir bientôt des espèces de Nutri-score, comme tu as chez Deleuze, de vêtements. Ils sont en train de mettre ça en place. D'ici un an, quand tu achètes une pièce, ils seront obligés de dire quel est son score en matière de durabilité, de respect du travail. C'est génial. Du coup, la manière dont tu vas consommer sera beaucoup plus consciente. Donc toutes ces choses-là vont faire évoluer l'industrie, mais on n'a pas le choix, c'est la deuxième industrie la plus polluante au monde. Après l'industrie pétrolière.

  • Speaker #0

    Oui. Ce n'est pas très déjouissant tout ça.

  • Speaker #1

    Mais en même temps, parce qu'il y a plein de solutions, tu vois.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'il y a des solutions.

  • Speaker #1

    Il y a des secteurs qui vont naître de cette problématique. Il y a des gens qui sont en train de créer des entreprises pour résoudre ces problèmes. Je pense par exemple à la marque Horta en Belgique, avec Marion, qui a développé toute une filière de matières trans-Europe. pour pouvoir créer de nouvelles matières durables. Et avec ça, elle est rejointe par plein de gens. Et donc, tu as des gens comme ça, dont l'ADN de la marque permet de créer des innovations qui révolutionnent complètement un secteur. Et donc, ces nouvelles problématiques vont permettre de générer de nouvelles entreprises, de nouveaux métiers, etc. Moi, je trouve que c'est porteur d'espoir.

  • Speaker #0

    Donc, il y a quand même des possibilités. de créer des nouvelles choses et vraiment encore des nouveaux modèles. Je sais que j'ai utilisé ce terme-là. Des nouveaux modèles d'entreprise, textiles, avec les changements d'habitude de consommation. C'est pas mal. C'est pas mal. Il y a aussi la location. Tu penses quoi, toi, de la location ?

  • Speaker #1

    Moi, j'adore l'idée. Alors, c'est drôle parce qu'on a fait le gala duel il y a quelques jours. Et alors, toutes les filles de mon équipe, qui sont la génération Z, ont loué. elles ont toutes loué des robes dans plusieurs endroits et pour elles c'était genre une évidence elles ne se sont pas dit il y a même un service de location chez H&M pour la collection Paco Rabanne et donc elles sont allées là donc c'était vraiment hors de question qu'on achète une pièce pour la porter qu'une fois donc pour elles c'était une évidence c'est un réflexe toi, tu le vois toujours parmi tes possibilités, mais ce n'est pas l'évidence. Pour elle, c'était l'évidence. Et je trouvais ça génial. Après, je trouve que l'offre ne correspond pas encore à la demande.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est un marché. Ça,

  • Speaker #1

    c'est un marché. C'est-à-dire qu'aux États-Unis, tu as des trucs genre Run the Runway, où tu peux acheter un total look Prada incroyable. En Belgique, on est plus dans des propositions plus classiques, qui se font plus en compromis. En même temps, c'est la Belgique, les gens ne vont pas forcément toujours acheter des pièces, enfin louer des pièces. Mais là, tu vois, quand il y a des galas, que les gens veulent des plumes ou des choses plus extravagantes, ce n'est pas facile à trouver. Tu te retrouves vite à louer une robe bâche ou une robe, tu vois, hero ou un truc comme ça.

  • Speaker #0

    Je vois,

  • Speaker #1

    je vois.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde, tout ça.

  • Speaker #1

    Mais c'est chouette. Moi, je trouve ça fantastique. Et je pense que quelqu'un être curateur de ça, ça doit être trop excitant d'avoir des pièces vintage, d'avoir des pièces qui viennent de partout et de rassemblées.

  • Speaker #0

    En effet. C'est assez excitant de pouvoir mélanger. comme je le fais depuis peu de temps et de plus en plus. Donc oui, je peux te confirmer que ça, c'est vraiment, vraiment génial parce que ce que tu décrivais tout à l'heure, le plaisir de sortir une pièce, de la toucher, puis après de la voir porter ou de la porter soi-même. ça devient vraiment un réel plaisir. C'est vraiment la matérialisation d'une envie, d'une idée, d'une image, d'une sensation, d'un souvenir parfois. Ça fait vraiment appel à un spectre extrêmement large d'émotions axées sur le plaisir.

  • Speaker #1

    Et aussi, il y a un truc qu'il ne faut pas oublier, c'est les tailles. L'inclusivité, c'est-à-dire qu'une femme qui ne rentre pas dans un 36, c'est-à-dire la majorité des femmes belges, puisque la taille 40 est la taille moyenne, puisse trouver une robe flamboyante et se faire plaisir pour une journée. Je pense que c'est aussi ce que proposent ces showrooms.

  • Speaker #0

    Ça, c'est important aussi parce que les femmes, je pense que tous les corps qui sont hors de la norme imposée rencontrent... d'énormes difficultés à s'habiller.

  • Speaker #1

    Même pas, parce que tu vois, tu fais aujourd'hui un taille 42-44, ce qui... n'est pas hors norme. Et tu as du mal à t'habiller quand tu vas. Je veux dire, c'est scandaleux. Alors que c'est la majorité des personnes. Donc, le fait de porter une attention particulière à cette morphologie... Parce que tu sais, dans les magasins, c'est complètement disproportionné entre le nombre de 36 disponibles et le nombre de 40 ou 42.

  • Speaker #0

    En général, il n'y en a qu'un, voire deux grands maximum. Voilà,

  • Speaker #1

    alors que c'est la majorité des personnes.

  • Speaker #0

    Mais déjà, quand tu dis juste 40, 42, Ce serait bien d'aller au 44-46 parce qu'on parle de taille, on ne parle pas vraiment de morpho. Et dépendamment de ta morphologie, même si ta taille, c'est un 40, parce que tes hanches sont plus larges que ta taille, tu dois prendre un 44.

  • Speaker #1

    Ça dépend de la coupe, est-ce que tu veux la porter oversize ? Mais même au-delà, je veux dire, ma maman fait un 52. Tu vois ? Donc, je veux dire, si c'est pour louer une fois une belle pièce, il faudrait pouvoir... Et donc ça, je pense que c'est aussi quelque chose de très important avec la location de vêtements, c'est que ce soit inclusif et que toute femme puisse se sentir belle et puisse vraiment avoir son moment pendant une soirée et tout, ce que n'offrent pas vraiment pour l'instant les marques.

  • Speaker #0

    Oui, ça c'est une chouette alternative. Mais ce que j'ai entendu, parce qu'il y a quelques années, j'ai hébergé dans l'espace dans lequel je travaille, dans mon atelier, un projet de location de vêtements de créateurs. Et en fait, les deux nanas qui ont lancé ce projet-là, ça n'a pas fonctionné parce que les vêtements qu'elles proposaient étaient des vêtements de tous les jours. Et donc, c'était difficile. Des beaux vêtements de tous les jours, donc des pantalons en laine particulièrement bien coupés, avec des finitions vraiment très bien faites, avec un service après-vente de la part du designer qui pouvait venir faire des ajustements ou des réparations s'il y avait le moindre problème. Et ça n'a pas fonctionné. parce que ce qu'elles s'entendaient dire à l'époque, c'était que les femmes avaient besoin de posséder leurs vêtements du quotidien. Donc ce que tu dis là, je peux l'entendre très aisément pour des vêtements hors normes. même si je pense que toi et moi, des vêtements hors normes, on pourrait le porter tous les jours, donc ça c'est une question de style, mais pour, je dirais, la femme plus classique, il y a ce besoin de posséder. Qu'est-ce que tu penses de cette question de possession ? Est-ce que c'est parce que le vêtement devient une prolongation de toi ?

  • Speaker #1

    Oui, et puis après, il ne faut pas oublier l'aspect logistique. Même si c'est souvent des systèmes où tu peux louer pour tout le mois, tu as déjà ta garde-robe. qui a le temps de les faire les retours, etc. C'est un temps que tu prends parce que tu vas à un mariage ou parce que tu as une occasion spéciale et là que tu sais que tu t'accordes ce temps. Par contre, pour le côté tous les jours, il n'y a rien de plus facile que de prendre le jeans dans ton armoire, ton t-shirt, tes baskets et je suis partie. C'est sûr. Moi, je vois plutôt ça pour l'aspect logistique, effectivement. Et puis, n'oublie pas qu'il y a aussi l'aspect, ce n'est pas ton vêtement, donc tu dois faire plus attention. Et dans le quotidien, tu ne sais pas tout le temps faire attention à ton vêtement. Quand tu as une belle robe de gala, tu sais là où tu vas, dans quel événement, et tu sais que tu vas faire attention, tu as tes petits talons, etc. Mais dans le quotidien, tu as des enfants, tu as ceci, il se passe quoi. tu vois je comprends tout à fait que ce soit complexe en fait pour les vêtements du quotidien et puis Puis la location n'est pas encore tout à fait un réflexe, donc je pense que commencer par les habits d'exception, ceux dans lesquels on a déjà un mindset, où on sait déjà qu'on va faire un effort, qu'on va faire quelque chose de différent, c'est déjà une meilleure ouverture.

  • Speaker #0

    C'est bien, ça donne de belles perspectives finalement.

  • Speaker #1

    Ah oui, mais alors par contre, ce qui est vrai, c'est qu'il faut beaucoup d'investissement quand tu dois te lancer là-dedans, parce qu'il te faut beaucoup de pièces. Si tu veux des très belles pièces, elles coûtent très très très cher. Le problème des pièces très très très chères, et moi c'est pour ça que je dis qu'il faut plutôt aller dans le vintage, parce que si tu te dis je vais prendre une pièce de la dernière collection de Vuitton, qui est très très visible, soit tu la mets de côté et tu la ressors dans 4-5 ans, mais si c'est pour la porter au moment de la saison, la saison d'après elle est déjà obsolète, et tu as payé je ne sais pas 3000 euros pour une robe. Donc c'est un très très gros investissement. Il faut aussi... Bien curer ça, parce qu'on a tendance à aller dans les choses un peu conformistes. Parce que tu dis qu'il faut qu'un maximum de personnes l'aiment bien, donc plutôt que de la choisir en rouge, je vais la choisir en bleu foncé. Donc je crois que ça doit être quand même assez complexe à mettre en place. Oui, je vois ce que tu veux dire. D'un point de vue financier.

  • Speaker #0

    Donc commençons déjà par notre garde-robe.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Commençons déjà par notre garde-robe. Trier, garder que les choses de qualité, les choses qu'on porte, et puis ne réalimenter qu'avec des choses qui sont issues, qui n'ont pas été fabriquées pour nous. des choses qui sont issues d'un circuit vintage, ou alors faits pour soi sur mesure, ou un ancien vêtement transformé.

  • Speaker #1

    Ou des très belles choses, des très belles pièces, où tu as été acheter ça chez un créateur, soutenir aussi le travail des créateurs. Alors,

  • Speaker #0

    on arrive tout doucement sur la fin. Et alors, je me rends compte que je fais comme un peu tout le monde. Quand ils font du podcast, j'ai une question qui revient. Parce que j'aime bien cette partie-là. À l'époque où je donnais des formations, je donnais des formations en images de soi à des femmes qui se réinséraient dans le circuit professionnel. Et j'avais fait ce petit jeu-là en début d'année et puis en fin d'année. C'est le portrait chinois. Oui. Donc, c'est le portrait chinois axé sur le vêtement, évidemment. Donc, on va commencer ton petit portrait chinois, Marie. Si tu étais une robe, quel genre de robe serais-tu ? Quelle couleur ? Quel volume ? Quel motif ? Quelle matière ?

  • Speaker #1

    Je serais une robe longue, moulante, sans doute, mais plutôt confortable. Donc, tu sais, genre... Un jersey ? Oui, ou un truc... et mets avec du volume sur les épaules par exemple ou dans les manches et soit multicolore, soit une couleur très flash, un mauve, un fuchsia ou un orange. Ok. Voilà.

  • Speaker #0

    Si tu étais un peu loin, où ? Oui.

  • Speaker #1

    une pièce volumineuse les hauts je les adore oversize, je les adore boules je les adore texturées parce que j'aime vraiment bien cet effet de matière sur le haut donc un haut là tu vois j'aime bien ça mais j'ai aussi un autre haut qui est juste une espèce de grosse boule comme ça de volume en organza ça c'est ce que je préfère ou alors fluffy Tu vois, j'aime bien les hauts volumineux.

  • Speaker #0

    Ok. Si tu étais un bas ou un pantalon ? Un bas.

  • Speaker #1

    Alors, ce serait un jeans.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Parce qu'un beau jeans bien coupé, plutôt genre 501, tu vois, avec une coupe un peu vintage, mais qui te fait un beau cul et que tu peux aussi bien associer avec une paire de baskets et un sweat que des super-bottins et son fameux haut volumineux.

  • Speaker #0

    Ok. Si tu étais un manteau ou une veste ?

  • Speaker #1

    Alors, ce serait une fourrure. Une fausse fourrure.

  • Speaker #0

    J'adore comment tu dis fourrure

  • Speaker #1

    Deux couleurs. Ça, j'en ai plein. J'adore ça. Vivement l'hiver, juste pour pouvoir les mettre. Ma préférée est rose. Et voilà, j'adore.

  • Speaker #0

    Le confort semble quand même prendre pas mal de place dans tes choix.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en fait, tu te rends compte en vieillissant que... Si tu veux, en fait, si tu n'as pas le confort, tu te démotives quand tu dois t'habiller le matin. Et donc finalement tu mets quelque chose de nul. Alors autant avoir des pièces confortables mais très très belles parce que du coup tu vas vraiment les porter.

  • Speaker #0

    Exact. Je suis tout à fait d'accord avec toi. Je ne vois aucun intérêt à souffrir pour être belle. Il n'y a aucune phrase qui a aussi de creuse de sens que celle-ci.

  • Speaker #1

    Et donc je peux porter une jupe moulante mais ça va être une jupe en maille de couleur parce que je sais que je vais me sentir bien dedans.

  • Speaker #0

    Alors si tu étais un sac ?

  • Speaker #1

    Alors ce serait sans hésiter un Delvaux, parce que je trouve qu'on a vraiment la chance d'avoir une marque avec un savoir-faire exceptionnel en Belgique, génial, et j'adore, c'est ce que j'ai le plus dans ma garde-robe, je dois avoir peut-être entre 5 et 10 Delvaux, je ne sais pas exactement, et alors j'ai toujours les plus fantasques. Donc au niveau des couleurs, au niveau des animations dessus, etc. J'adore ça. Je trouve que c'est une marque qui ose plein de choses dans son atelier ici à Bruxelles. Et parce que moi, j'adore avoir un sac de couleurs aussi. Je suis toujours en couleur, mais ça me rassure parce que je me dis, même si aujourd'hui mon look est un petit peu plus simple, le fait d'avoir mon sac va tout de suite m'apporter la couleur dont j'ai besoin.

  • Speaker #0

    C'est aussi quelque chose que tu as développé avec le temps, comme ça, ces petits tips and tricks pour...

  • Speaker #1

    Parce qu'au début, on dit toujours non. Surtout si c'est un sac cher, si c'est un investissement, il faut qu'il soit intemporel, noir, marron. Mais en fait, non, parce que s'il est cher, tu as envie qu'il se voit, tu as envie que ce soit un accessoire qui rehausse ton look. Donc, tu te dis, non, je vais prendre le truc le plus fun. Alors, en général, moi, j'aime bien les couleurs genre jaune, un beau vert, un beau rose. Donc, voilà, alors que je peux mixer avec d'autres couleurs. Mais mon sac va vraiment être... tu le vois. Tu vois qu'elle a son sac, on le voit bien, etc. Ça justifie le prix.

  • Speaker #0

    By the way, j'ai adoré le sac que tu as porté avec la robe rose au gala de la monnaie.

  • Speaker #1

    C'était une boîte de chocolat.

  • Speaker #0

    Je me suis dit Waouh ! C'est trop bien. C'est le genre de délire que j'aurais pu faire.

  • Speaker #1

    J'ai pensé

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que je vais prendre ? La boîte de chocolat !

  • Speaker #1

    Exactement. Et tout rentrait dedans. J'avais mon téléphone, j'avais tout.

  • Speaker #0

    C'est trop bien. C'est Pierre Marcolini qui devait être content. Alors, si tu étais un chapeau ? Tu portes des chapeaux ? Je ne t'ai jamais vu avec des chapeaux.

  • Speaker #1

    Absolument pas, non. Maintenant, je porte quelques bonnets. Les chapeaux, non. C'est le problème de mes cheveux. J'ai une afro. Et donc, non, je n'en porte pas. Non,

  • Speaker #0

    parce que ça n'est pas assez.

  • Speaker #1

    Oui, ça les abîme, façon de parler. Mais en tout cas, tu sais que tu devrais avoir une coiffure adaptée. Et puis, ils ne sont jamais assez grands, en fait. Oui, oui. Ok. Et à moins de demander à Elvis Pompilio de m'en faire un sur mesure, a priori. Ça peut se faire. Mais a priori, non. Et puis, j'ai l'impression que je n'ai pas une tête à chapeau. Je n'ai jamais eu de révélation où je mettais un chapeau et je me disais Oh, waouh, ça me va trop bien Non. Mais ce n'est pas... Je ne sais pas. OK. Même les casquettes, j'adore ça. Je trouve ça trop fun. J'aime bien porter du streetwear. Oui. Mais je trouve que ça me... Non.

  • Speaker #0

    OK. Je garde cette info quelque part. Je ne sais pas pourquoi. Si tu étais une paire de chaussures. J'ai une idée. Si tu étais une paire de chaussures.

  • Speaker #1

    Une paire d'escarpins.

  • Speaker #0

    Combien de centimètres ?

  • Speaker #1

    Je ne suis plus sur le 10. C'est fini. Mais on est quand même toujours sur le 8. Plateau ou pas plateau ? Pas plateau. Ça dépend. Mais je dirais qu'on va partir sur la forme classique. Oui, de sans plateau, pointu pour l'instant, mais bon, ça change avec les... Mais pour l'instant, on est toujours là-dessus. Et alors, de couleur aussi, où oui, je regarde mes escarpins et j'en ai qu'une paire de noirs, en fait. Sinon, j'ai tout. J'ai de l'effet piton, j'ai des strass, j'ai des broderies, j'ai des...

  • Speaker #0

    Même tes tongs, elles sont colorées, elles sont dingues.

  • Speaker #1

    Avec des faux picots. c'était tongs louboutins donc tu vois ça allait jusque dans le détail je ne savais pas qu'il faisait des tongs et ben oui il faut même des petits chaussons pour la nuit C'est chouette. Mais donc oui, et évidemment, c'est une marque que j'aime beaucoup, beaucoup, parce que son artisanat reste dingue.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que toi, tu les trouves confortables ?

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    pas du tout.

  • Speaker #1

    Pas du tout, on ne va pas se mentir. Plus les chaussures sont chères, moins elles sont confortables. Je veux dire, il n'y a rien de plus confortable. Une paire de baskets, le reste...

  • Speaker #0

    Donc, c'est vraiment juste pour le... Oui. Là, on est vraiment dans la construction d'une image.

  • Speaker #1

    Oui, et je les mets parce que j'ai un event, j'ai une soirée, je sais que je ne vais pas marcher. Ou alors, si je dois marcher, je les échange le temps de la marche.

  • Speaker #0

    Marie, tu viens de briser un tabou, là. Tu te rends compte ? Oui. Tu viens de dire quelque chose que j'avais besoin d'entendre.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est trop bien. Et puis, cette cambrure n'est pas humaine. Je veux dire, d'ailleurs, Louboutin, ce qu'il aime vraiment, c'est ce côté extrêmement cambré. Et ce n'est pas possible, tu ne peux pas tenir là-dessus undefined. Mais après, ils sortent aussi plein de chaussures. Ils sortent des baskets, ils ont des ballerines, etc. Mais c'est juste que pour moi, si je dois faire un investissement, parce que ces chaussures sont de plus en plus chères, ce ne sera pas pour avoir une paire de ballerines. D'accord. Voilà.

  • Speaker #0

    On est d'accord.

  • Speaker #1

    Donc, oui, mais je les porte très, très peu d'heures, évidemment.

  • Speaker #0

    OK. Quel est ton vêtement idéal préféré que tu emporterais sur une île déserte ?

  • Speaker #1

    Alors, ce serait d'office un vêtement polyvalent. Mais donc, il fait chaud. ça pourrait être une île déserte tu vois il y a un iceberg qui se balade moi je pense toujours l'été parce que je suis plus été alors disons il fait chaud alors ce serait sans doute d'office une robe boutonnée que je peux ouvrir facilement, fermer facilement, éventuellement ceinturer si j'ai eu le droit d'apporter une petite ceinture avec moi. Parce que je trouve que les robes larges à boutons, tu peux les porter comme chemise, tu peux les porter, c'est hyper polyvalent, tu peux toujours la nouer. Il y a plein, plein, plein de choses à faire. Tu peux ouvrir les boutons du dessus pour avoir juste tes épaules découvertes. Tu peux jouer avec.

  • Speaker #0

    Tu choisis la femme que tu as envie d'être.

  • Speaker #1

    Voilà, si je n'ai qu'une robe, je prendrai une robe boutonnée pour pouvoir jouer avec elle pendant quelques jours et que je n'ai pas l'impression de... Même si ce ne sera peut-être pas ma priorité si je suis seule sur une île déserte. Mais oui, d'office, moi, je suis très robe, en fait. J'aime beaucoup les robes parce que ça reste quand même quelque chose de très confortable. Oui. Donc oui, j'en ai quelques-unes, mais comme ça. Ok.

  • Speaker #0

    Bon.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    C'est fini le portrait chinois ? Oui, le portrait chinois est fini, c'était les chaussures. C'était ça la dernière question du portrait chinois. Et en fait,

  • Speaker #1

    à quoi sert le portrait chinois ?

  • Speaker #0

    Le portrait chinois sert à faire une sorte de portrait robot.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    J'aime bien faire des découpages, des collages et des coloriages.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et donc, je vais essayer de faire un découpage, collage, coloriage avec les réponses de ton portrait chinois. Ah,

  • Speaker #1

    trop chouette ! J'adore l'idée.

  • Speaker #0

    Trop bien. Je ne sais pas quand...

  • Speaker #1

    Quand j'aurai le temps de faire ça.

  • Speaker #0

    Quand j'aurai le temps de faire ça, mais je vais le faire. et tu seras la première à le voir. C'est à ça que sert aussi ce portrait chinois. Très bien. Dernière question. C'est quoi ta définition du vêtement ?

  • Speaker #1

    Avant tout, pour moi, le vêtement, c'est un produit extraordinaire parce qu'il te protège et en même temps, il te permet de t'exprimer. Donc je trouve que c'est une pièce fabuleuse parce que c'est une pièce dont tu as besoin tous les jours, c'est une pièce de ton quotidien mais en même temps c'est une énorme plateforme infinie d'expressions, de créations. Donc je trouve que c'est parfois un objet qu'on néglige ou auquel on ne fait pas attention et pourtant c'est notre seconde peau. donc voilà pour moi c'est à la fois extrêmement utilitaire et à la fois extrêmement profond parce que ça peut être plein de poésie, ça peut être plein de ça exprime toutes nos émotions c'est essentiel, c'est capital c'est une pièce du quotidien qu'on partage tous et voilà super,

  • Speaker #0

    merci

  • Speaker #1

    Merci en tout cas

  • Speaker #0

    Merci à toi Merci de m'avoir permis d'entrer dans cette pièce incroyable Franchement je vais prendre des photos pour mes archives et pour les tiennes

  • Speaker #2

    Merci pour ton écoute J'espère que tu auras apprécié ce tout premier épisode avec la pétillante Marie Guérin Si cette discussion t'a intéressé, questionné ou inspiré, je t'invite à me partager tes commentaires et surtout à t'abonner à DHV sur la plateforme d'écoute de ton choix. Dans le prochain épisode, je reçois un danseur, Emmanuel Diela Nkita. Avec lui, on va parler danse classique, vintage et identité. Tout ça pour répondre à une question qui reste en filigrane tout au long de notre discussion, qui est comment être soi là où on ne nous attend pas. Tout un programme. À la prochaine ! Déshabillez-vous est un podcast créé, présenté et produit par Samia Boujard, moi, avec une musique originale de Maïva Fiston, alias MPLI, montage, mixage et post-production par Alice Desbelles-Fréquences et Laetitia, podcast manager.

  • Speaker #1

    DHV,

  • Speaker #2

    déshabillez-vous !

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Présentation

    01:05

  • Notre rencontre

    03:35

  • Description de son look du jour

    04:50

  • Description de son style général

    05:34

  • Origine latine de son style coloré

    06:54

  • Self-branding, responsabilité & plurité de l’image

    09:00

  • Son avis sur les “tendances” mode

    15:51

  • Tendances et sociologie

    17:56

  • Les bureaux de tendances

    21:38

  • La réalité commerciale & écologique des Maisons

    23:46

  • Portrait de la lectrice du ELLE Belgique

    27:43

  • Challenges actuels des magazines

    31:07

  • Gestion de son dressing, tri et donations

    33:39

  • Les enjeux de la fastfashion

    36:50

  • Ses critères pour choisir une pièce

    41:04

  • Vers une consommation plus conscience ?

    43:14

  • Focus sur la location de pièces

    48:30

  • Les limites de la location

    50:45

  • Le portrait chinois de Marie

    56:33

  • Le vêtement qu’elle emporterait sur une île déserte

    01:04:55

  • Sa définition du vêtement

    01:07:00

  • Conclusion

    01:08:04

Description

Pour ce premier épisode, je vous ouvre les portes d'un dressing pas comme les autres, où couleurs vives et pièces extravagantes côtoient des classiques intemporels.


Marie Guérin, est une figure emblématique du monde de la mode belge.

Née au Brésil, elle a suivi une formation en journalisme et occupe depuis cinq ans le poste de Rédactrice en Chef du ELLE Belgique.


Passionnée de mode depuis toujours, c’était une évidence de recevoir Marie à mon micro pour ce premier numéro du podcast !


Au cours de notre discussion, Marie nous partage sa philosophie de la mode : un équilibre entre le confort et l'expression de soi à travers des pièces colorées et audacieuses.


Elle nous dévoile son rapport aujourd’hui avec les “tendances” et le lien très étroit qui existe entre la mode et l’évolution sociale.


On a parlé également des challenges actuels rencontrés par les magazines, de l'importance de la durabilité dans la mode, de la location de vêtements comme solution et de l'avenir de l'industrie textile face aux défis écologiques et sociaux.


Belle écoute 🎧

Samia


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Vous pouvez retrouver Marie Guerin :


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En attendant de nous retrouver pour un prochain épisode, je t’ invite à t’abonner au podcast et à laisser 5 étoiles et un petit mot doux sur ta plateforme d’écoute préférée 💌


Si tu souhaites continuer la discussion et découvrir les coulisses de DHV, retrouve-moi au quotidien sur Instagram à @samiabouhjar


👗 Pour aller plus loin et découvrir mes prestations de Directrice Artistique, Styliste et Costumière pour la Télévision et le monde du Spectacle, rendez-vous sur https://samiabouhjar.com


Des bises,

Samia


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Crédits :

Production & Présentation : Samia Bouhjar.

Montage et mixage : Alice des Belles Fréquences.

Consulting et coordination : Laëtitia, Podcast Manager.

Direction Artistique : Samia Bouhjar, Amélie Breuil et Jennifer Boruchowitch.

Musique originale de Maéva Fiston.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, bonjour Samia.

  • Speaker #1

    Salut Marie, comment tu vas ?

  • Speaker #0

    Super bien.

  • Speaker #1

    Merci de m'accueillir dans ton dressing. Je n'aurais pas pu rêver mieux, parce que je pense qu'avant que DHV ne soit DHV, j'avais imaginé un jour entrer dans un aussi beau dressing d'une personnalité aussi modeuse que toi. Donc c'est presque, je pense que jusqu'à présent, c'est l'épisode de mes rêves. Donc déjà, merci. Attends,

  • Speaker #0

    dès le début,

  • Speaker #1

    tu es fuité.

  • Speaker #0

    Tu diras peut-être pas ça à la fin.

  • Speaker #1

    Bon, je commence en te disant les quelques choses que je connais à ton sujet pour faire des présentations. Alors, moi, je ne sais que quelques petites choses à ton sujet. Je sais que tu t'appelles Marie Guérin. Je sais que tu es née au Brésil, que tu as fait une formation de journalisme, que tu es devenue journaliste à l'endroit où tu as fait tes stages pendant que tu étais étudiante, que tu es la rédactrice en chef du LBelgique depuis huit ans.

  • Speaker #0

    Cinq ans.

  • Speaker #1

    5 ans. Mais j'ai des problèmes avec les maths. Tout le monde le sait maintenant. Que tu es maman. Bientôt.

  • Speaker #0

    Difficile de déjà se projeter, mais dans deux mois, oui.

  • Speaker #1

    Je prends quelques secondes pour faire une petite précision. Cet épisode avec Marie a été enregistré il y a quelques mois. Depuis lors, elle a déjà eu l'occasion de faire la connaissance avec sa petite-fille, qui a bientôt trois mois, et que j'embrasse. Allez, je te laisse écouter la suite. Que tu passes Yannette Maud depuis toujours, et que... l'aventure entrepreneuriale, en plus, dans ce secteur-là, t'as tenté à un moment donné, peut-être te tentes encore.

  • Speaker #0

    Oui. Voilà. Écoute, c'est tout à fait juste. Je ne pourrais rien dire, ajouter de plus. Oui, c'est ça. Tu as bien cerné. Oui, OK.

  • Speaker #1

    Alors, tu peux compléter si tu veux. Par contre, j'ai cherché un petit peu à avoir des infos. Et puis, en fait, j'ai appris que tu avais énormément d'homonymes.

  • Speaker #0

    Oui, Marie Guérin, c'est hyper français. Oui,

  • Speaker #1

    mais c'est assez intéressant. Ce n'est peut-être pas très drôle. Moi, ça m'a fait rire. C'est que tu es Marie Guérin. Marie Guérin est une autrice spécialisée dans l'époque médiévale. Je ne sais pas si tu as...

  • Speaker #0

    Je sais qu'il y a une bonne sœur aussi, Marie Guérin. Oui,

  • Speaker #1

    alors elle a été canonisée. C'est une admiratrice de Jeanne d'Arc. Et puis, je suis tombée aussi sur une autre Marie Garin assez étonnante. C'était une coach d'entrepreneur pour les grosses entreprises, une Canadienne. Ah, voilà. Avec un accent très, très canadien. Écoute,

  • Speaker #0

    c'est peut-être plein de petites facettes de moi.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression. Parce qu'il y a quand même des trucs... Et puis, alors, il y en a une autre. Elle a bossé dans l'édition et dans des galeries d'art.

  • Speaker #0

    Oh, ben, tu vois.

  • Speaker #1

    Donc, j'ai trouvé des analogies. J'ai trouvé quelques analogies. Tu savais que tu avais autant de monnaie ? Non.

  • Speaker #0

    Non, enfin, je ne l'ai jamais creusé. Je me souviens que la première page Wikipédia qui sort, c'est la bonne sœur. Mais sinon, je ne vais pas régulièrement taper mon nom sur Google, je t'avoue.

  • Speaker #1

    Comment est-ce qu'on est ?

  • Speaker #0

    Comment est-ce qu'on se connaît,

  • Speaker #1

    toi et moi ?

  • Speaker #0

    Ça doit être via la RTBF. Je ne sais pas si c'est l'heure. Tu sais quoi ? Le premier souvenir que j'ai de toi, C'était avec ton mari dans un festival afro, il me semble. où on s'est croisés. Oui, je me demande si ce n'était pas, tu sais, le festival super chouette à Beaux-Arts. La toute première édition.

  • Speaker #1

    Afropolitane. Exactement. Organisé par Cabassiré.

  • Speaker #0

    Oui. Et qu'on était là, et on s'est vus, et on s'est parlé, et ça a matché. Et puis, je t'avais proposé de faire une mission de stylisme. dans le cadre de The Voice tu te souviens ?

  • Speaker #1

    pour Tiff oui oui oui oui ah voilà merci d'avoir rafraîchi ma mémoire la fille qui pose des questions dans son truc dans sa discussion mais en fait c'est pas juste pour avoir du contenu c'est vraiment pour me rafraîchir la mémoire c'est un peu alors est-ce que tu veux bien décrire ta tenue d'aujourd'hui parce que malheureusement DHV n'est pas encore filmé ?

  • Speaker #0

    Ah, ben écoute, donc là, dans deux mois et demi, j'accouche, donc ça devient de plus en plus périlleux de me sentir bien habillée. Donc j'ai une espèce de pantalon en velours qui est en format jogging, mais en velours côtelé rouge avec un petit pull angora rouge de la même couleur, bien fluffy mais bien confort et une paire de baskets New Balance.

  • Speaker #1

    Sans oublier les accessoires.

  • Speaker #0

    Oui, alors j'avais envie de perles aujourd'hui, donc je me suis mis des bracelets en perles. Voilà, et une bouche rouge parce que comme ça je suis bien bien bien rouge, je ressemble à une tomate.

  • Speaker #1

    Comment tu qualifierais ton style d'aujourd'hui et comment est-ce que tu qualifies ton style en général ?

  • Speaker #0

    Alors coloré, ça c'est vraiment le tous les matins j'ai envie de porter de la couleur. Aujourd'hui il est plutôt détendu mais en fonction des événements où je vais, il va être plus chic, parfois carrément extravagant et parfois très très décontracté. Voilà, donc en fait sur la ligne de la couleur et de l'extravagance, j'ai plusieurs déclinaisons qui vont du très décontracté au super gala avec des robes assez fantastiques. Une que tu connais puisque tu me l'as faite.

  • Speaker #1

    En effet, elle est fantastique cette robe.

  • Speaker #0

    Mais parce que c'est toi qui la portes aussi.

  • Speaker #1

    Et tu as toujours eu cette... Alors pardon pour celles et ceux qui nous écoutent et qui entendent que ma voix n'est pas comme d'habitude, je suis enrhumée. Et j'essaye que ça ne s'entende le moins possible.

  • Speaker #0

    Et de respirer en même temps.

  • Speaker #1

    Et de respirer en même temps, parce qu'il y a une bonne chose facile. Est-ce que tu as toujours aimé les couleurs ? Est-ce que tu as toujours aimé justement ce côté extravagant dans ton apparence, dans ton style vestimentaire ?

  • Speaker #0

    Oui, alors après toujours, c'est vrai que la période de l'essence est une période toujours très, très ingrate. Et que quand je regarde les images, on voit qu'il y a eu des tentatives. Mais tout en essayant de me conformer aussi. Mais je sais qu'au fond de moi, j'ai toujours voulu... J'ai toujours été attirée par ce qui était coloré et je crois maintenant avec le recul que c'est mon sang brésilien en fait qui fait ça. Parce que quand je vois des femmes brésiliennes ou des latinas, etc., où elles ont cette espèce de naturelle avec la couleur, je me dis que ça doit venir de là. Parce que ça ne vient pas de la Belgique. C'est intéressant ce que tu dis. C'est la sensation que j'ai. Parce que surtout quand j'en parle avec elles, pour elles c'est naturel. Oui, c'est normal, tu aimes la couleur. C'est lié sans doute à tes origines et je n'avais jamais fait lien jusqu'à m'entourer de Brésilienne. Et donc maintenant, je me dis que oui. Et quand je voyage et que je vais dans des pays latins, je connecte. Mais tu sais, genre le Mexique, par exemple, tu es toujours entourée de couleurs, de surcharges, de motifs, etc. Je m'y retrouve très, très bien. Donc, je pense que ça a toujours été en moi. C'est juste qu'il a fallu le temps que j'ai vraiment la confiance de l'assumer, tout simplement.

  • Speaker #1

    Et combien de temps ça t'a pris ? À quel moment tu penses dans tes souvenirs ? Je bouge parce que je veux voir un peu les couleurs. Ah ouais, et la proportion de fringues de ton...

  • Speaker #0

    Un petit coin pour mon mari. Je pense que ça a dû être aussi en parallèle avec ma carrière de journaliste. En fait, quand tu rencontres des créateurs, quand tu commences à découvrir des univers qui correspondent aux tiens et que tu dises, en fait, c'est validé, c'est OK. Et puis, à un moment donné, tu commences à aussi... t'assumer en tant que personne et tu t'en fous pas mal de correspondre à une tendance et tu t'affirmes aussi ton style. Alors, le problème, c'est que parfois, je me dis jamais de noir. et c'est assez contraignant donc maintenant j'essaye aussi de ne pas être trop radical tu t'étais dit il y a une période où je m'étais dit le noir c'est non mais en fait le noir avec une belle pièce de couleur c'est aussi très frais, très joli donc et surtout quand je veux être plutôt sexy ou gala, parfois je vais plutôt jouer sur l'extravagance d'une forme ou d'un volume, même si c'est noir et donc j'essaye d'être aussi un petit peu moins radical pour ne pas trop me fermer non plus donc voilà mais c'est des choses qui s'apprennent avec le temps.

  • Speaker #1

    Pour quelles raisons est-ce que tu as voulu enlever le noir ? Est-ce que parce qu'il y a une certaine identification derrière les gens qui s'habillent en noir ? Parce que tu as dit que c'était avec ta carrière de journaliste dans les magazines féminins, et donc les tendances, c'est important, créer son identité, se différencier, c'est important. Et puis après, j'imagine qu'en arrivant au poste de rédactrice en chef, cette différenciation est aussi importante parce que tu ne représentes plus que toi-même. Tu représentes un magazine et derrière un magazine, il y a une communauté qui va lire ce magazine parce qu'elle s'y identifie, qu'elle voudrait s'y identifier. Donc, comment est-ce que toi, tu t'es positionnée par rapport à ça et à quel moment ça s'est fait et comment ça s'est fait ?

  • Speaker #0

    Alors je t'avoue que je n'ai pas hyper tellement conscientisé le self branding au moment où je suis devenue rédactrice en chef parce que bon ça faisait un petit temps que j'avais construit mon image et que je savais où j'allais donc pour te répondre sur le noir c'est qu'effectivement tout le monde porte du noir dans la mode tout le monde, tout le temps mais le total look quand tu vas à un événement en mode tout le monde est en noir et ça me déprimait je me demandais comment est-ce que tu peux être à la fois les personnes qui portent si tu veux la visibilisation de ces designers incroyables de ces matières incroyables comment est-ce que tu peux être le porte-parole de tout ça et à côté de toi être presque invisible, tu vois. Et ça ne me correspondait pas. Et donc, vraiment, je me suis dit, je vais être radicale, je vais être toujours la seule personne en couleur quand je vais quelque part. Et puis finalement, je me suis dit, non, parce qu'en fait, si je mets un sweat super coloré avec un pantalon noir, je suis quand même toujours colorée, donc ne me limitons pas. Et donc voilà, mais c'est vrai, je suis d'accord avec toi, avec cette idée de self-branding. Quand je fais de la représentation pour le L, j'ai quand même en tête que je représente un magazine, donc qui a une part de responsabilité dans l'image que je renvoie. Donc la manière dont je vais gérer le message n'est pas la même que si moi, je vais faire une fête avec des copines. Alors, il n'y a pas énormément de différences entre les deux, mais il y a quand même une conscience de l'être. Tu vois, une conscience que je dois représenter.

  • Speaker #1

    Tu vas être vue, regardée.

  • Speaker #0

    Je vais être vue, je vais être associée. Donc, il faut que ce soit quand même quelque chose de... Alors, je ne me mets pas beaucoup de limites, ni en termes de ce que je montre comme peau, comme couleur, etc. Mais quand même, j'ai en tête, voilà, tu n'es pas là que pour toi, tu es aussi pour représenter ton magazine, mais aussi ton équipe. il faut qu'elle soit fière de toi, il faut qu'elle se dise je suis fière quand je vais quelque part de dire que cette personne est ma boss. Donc voilà, mais ça, ça s'apprend. Et puis parfois, quand je regarde des looks d'il y a deux ans, je me dis mon Dieu.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on a tous connu ça. J'ai envie de revenir sur ce que tu disais. Il y a plein de choses que j'ai envie de relever. Le noir. C'est une question qui est intéressante. Est-ce que c'est quelque chose qui est typiquement belge, voire francophone ? Parce qu'aujourd'hui, j'ai quelques touches de couleur.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que tu portes souvent du noir.

  • Speaker #1

    Mais ça fait quelques temps que j'ai opéré un changement plutôt vers le noir. Parce qu'au contraire, je portais énormément de couleurs. Et j'adore porter des couleurs. Et surtout, j'adore mixer des... des matières et des primes différents. Je trouve ça génial de mettre des fleurs avec du zèbre, avec des carreaux. Je trouve ça vraiment très, très chouette. Mais l'idée de porter du noir et d'avoir un total look noir est une facilité. C'est une sorte d'uniforme. Donc ça, c'est la première chose. La seconde, quand tu disais les gens qui représentent la mode, alors ça dépend qui, quel type de représentant. quand tu as des gens qui sont eux-mêmes designers et qui font des choses un peu flamboyantes et qui sont très, très sobres dans leur tenue, je me dis, est-ce qu'il y a une volonté derrière de mettre en avant plutôt ce que tu crées plutôt que toi ? Parce qu'on parlait de self-branding et que les créateurs, les designers, j'ai l'impression, de ceux que je connais, et je pense que toi, t'en connais quand même plus que moi, que t'en as côtoyé un petit peu plus et à l'international en plus, que... ce sont des gens qui ne sont pas forcément à l'aise avec leur identité. Le fait d'être public, le fait d'être entouré, d'avoir de la lumière, parce que... S'ils voulaient prendre de la lumière, j'imagine qu'ils seraient devenus mannequins et pas créateurs de...

  • Speaker #0

    Tu as tout à fait raison. C'est vraiment, en général, des personnalités qui veulent les séparer, leur art, leur œuvre. Et eux, ils sont juste derrière. Donc, ça joue. Et puis aussi, je pense qu'ils ont aussi besoin de certains moments de calme, je veux dire visuellement, pour réfléchir, pour créer. Et que si eux-mêmes étaient déjà... Ils s'auto-stimulaient tout le temps en... Tu vois, je pense que pour eux, c'est aussi compliqué parce qu'ils doivent faire du neuf. Donc, ils partent d'une page blanche. Et je pense qu'aussi, leur look est une façon aussi d'un petit peu neutraliser les influences quand ils créent. Donc, ça, c'est sûr. Mais après, c'est quoi l'excuse des journalistes ?

  • Speaker #1

    Ah, ça, je dirais que là, c'est là, on part vraiment sur l'identité. Alors, on part vraiment sur les individus qu'ils sont avant le métier qu'ils font. et qui représente d'une certaine manière, puisque c'est un métier public, entre guillemets. Donc je pense que là, la question, elle est plus en termes d'identité personnelle. C'est quel rapport on a avec sa propre image, quel rapport on a au vêtement, quel rapport on a au monde. Comment est-ce qu'on veut que le monde nous perçoit ? Parce que c'est un peu ça la raison d'être, en tout cas de mon point de vue, d'un vêtement. C'est que ça te permet de raconter des choses au monde, ça te permet de conditionner aussi le regard du monde sur toi.

  • Speaker #0

    Et je pense que plus tu en as conscience, plus l'exercice est difficile. C'est peut-être une réponse aussi, parce qu'elles ont tellement conscience de ce que ça représente que jouer la neutralité est une façon peut-être de ne pas prendre de risques.

  • Speaker #1

    Exact, je pense que c'est, à mon avis, ça doit être peut-être une des réponses. Si on a plusieurs, en tout cas celle-là me semble assez cohérente, assez plausible, de dire bah oui, c'est horrible quand tu es une personnalité publique, de te dire qu'on pourrait... interpréter qui tu es, une facette de toi, parce que tout le monde n'a pas conscience, justement, de cette pluralité qu'offre le vêtement. Le vêtement offre vraiment une pluralité de mise en avant, de ta personnalité, de tes envies, de tes émotions aussi, parfois. Et donc, je pense que ça doit être ça. Ça doit être par peur du jugement, finalement.

  • Speaker #0

    Oui, sans doute.

  • Speaker #1

    Tu vois ?

  • Speaker #0

    Sans doute.

  • Speaker #1

    Et t'as parlé de tendance. Enfin non, t'as parlé de tendance. Je ne sais pas si tu l'as dit, le mot tendance, mais tendance, c'est quand même un mot qu'on retrouve souvent dans ton métier, sur les couvertures des magazines, à chaque saison. Ça veut dire quoi pour toi, une tendance ?

  • Speaker #0

    J'ai envie de dire, malheureusement, pour moi, c'est un mot qui est très, très, très galvaudé, mais pourtant qui continue à faire vendre énormément. Pendant toute une époque, dans le magazine, je ne voulais plus faire de dossier de présentation de tendance. Donc pendant un an, et ça a été très compliqué à... à mettre en place, parce qu'on a toujours deux spéciaux modes qui sont septembre et mars, et puis tu as les spéciaux accessoires qui suivent, donc qui sont en octobre et en avril. Et je m'étais dit, moi je ne veux plus faire de dossier tendance, ça n'a plus de sens, parce que les tendances sont toujours les mêmes. La tendance fleur, la tendance pink, la tendance, tu vois, la tendance extravagance, les plumes, chaque année tu retrouves les mêmes choses, puis tu as toute la partie grège, beige, minimalisme, je te les récite et c'est les mêmes, mais avec des variations. Et je me disais, ça n'a aucun sens, surtout aujourd'hui avec les réseaux sociaux, où en fait les tendances passent tellement vite, tu as des micro-tendances, tu vois, tu as un créateur qui va sortir quelque chose, il va y avoir une nouvelle tendance, et nous on sort deux mois après. Donc je trouvais que ça n'avait plus de sens. Eh bien, les gens les voulaient. Donc j'ai dû réinstaurer mes dossiers spéciaux mode qui présentent les tendances où tu as vraiment les images de catwalk avec la tendance de la dentelle, la tendance de trucs. Donc il y avait quand même une envie de toujours se raccrocher à ce système de tendance qui pour moi est un petit peu anachronique aujourd'hui. Quand tu vois la rapidité avec laquelle la mode avance et pas uniquement la fast fashion parce que ça c'est encore un autre débat. Mais même les maisons de couture aujourd'hui, elles ont une collection cruise, elles ont une collection homme, elles ont une collection haute couture, elles ont deux collections, ça fait huit à neuf collections par an. Je veux dire, c'est chaque fois une nouvelle stimulation et ça présente chaque fois un nouvel univers, etc. Donc, ça bouge très, très vite et nous, les magazines, il nous faut deux mois pour les préparer. Donc, c'est vrai que moi, la notion de tendance... Alors moi, ce que j'aime bien plutôt dans la notion de tendance, c'est la notion plutôt sociologique.

  • Speaker #1

    Ok, vas-y. Là, tu m'intéresses encore plus.

  • Speaker #0

    C'est ce que ça va avoir, par exemple, comme... Par exemple, la réinterprétation du sexy. À un moment donné, tu avais le normcore et puis tu vas avoir tout d'un coup les nanas qui sont toutes embustées en corset. Et alors, ça correspond vraiment à des moments de récession, à des moments après le Covid, etc., à des mentalités, à des envies. Et là, c'est vraiment intéressant parce que tu... Tu peux comprendre que sur plusieurs endroits de la planète, et je ne te parle pas que des grandes capitales de la mode, je te parle de l'Asie, il y a une convergence vers les mêmes envies et où les gens commencent à porter les mêmes choses parce que certaines situations économiques, sociologiques font qu'ils en ont envie. Et là, je trouve que c'est intéressant. Et toi,

  • Speaker #1

    comment est-ce que tu fais maintenant que tu as pris conscience de ça, justement, que d'un point de vue sociologique, le vêtement est un peu un miroir ? En tout cas, c'est ma perception du vêtement. Le vêtement, pour moi, est un peu le miroir de la santé mentale d'une société.

  • Speaker #0

    Exactement. Tout à fait.

  • Speaker #1

    Et donc, comment est-ce que tu fais, toi ? Alors, la question a deux axes. Le premier, c'est pour l'exprimer, l'exploiter, le documenter dans ton travail. Et l'exploiter, t'en servir, le détourner. à titre personnel, quand tu t'habilles à toi, comment est-ce que tu interprètes ça, tu vois, cette tendance de l'air du temps ?

  • Speaker #0

    Alors, à titre personnel, c'est très facile parce que tu es quand même hyper influencée par ce qui est disponible sur le marché. Donc, si tu as envie d'acheter une pièce, on va souvent te présenter les choses du moment et donc tu vas être très influencée par... par les pièces qui vont être disponibles à un certain moment, parce que ça va t'attirer, parce que tu auras été inconsciemment stimulé via plein d'autres canaux. Et donc, mine de rien, même si tu as envie d'être différent, parce que j'achète beaucoup en vintage aussi, mais quand j'achète une pièce neuve, effectivement, s'il y a beaucoup de pièces volumineuses en tulle qu'on voit partout, j'aurais été influencée, je vais aller là-dedans. Par contre, d'un point de vue professionnel, en fait, Ce qui est intéressant là, c'est de faire intervenir des journalistes qui vont faire un papier de fond en interviewant un sociologue, en interviewant un bureau de tendance et qui va essayer de gratter de manière vraiment comme un reportage journalistique pour vraiment comprendre ce qui se cache derrière. Et là, on va venir avec des statistiques sur l'évolution de certaines situations dans différents pays. Et là, ça devient vraiment un papier profond. Et moi, j'ai des très belles plumes qui font ça et qui font vraiment des reportages de 4-5 pages sur des tendances mais qui vont essayer de comprendre derrière.

  • Speaker #1

    On n'est plus juste dans la tendance où il faut mettre des pantalons à carton avec des trenches en automne.

  • Speaker #0

    Dans ce numéro-ci, on a un super papier sur les villains, donc tu sais, les méchants. Parce qu'il y a une vraie tendance à ressortir le latex, les choses pointues, les bijoux argentés un peu plus agressifs, le make-up. Et alors, Elisabeth Close, ma journaliste, m'a fait vraiment un reportage sociologique sur pourquoi, ce qui se passe. Et donc, c'est à la fois une tendance qui est assez extravagante parce que tu exprimes vraiment avec des volumes et tout, mais en même temps dark. Et donc, c'est fascinant de voir derrière ce qui s'y cache. Et alors, dans ce cas-là, elle va vraiment interviewer des professionnels. Et je trouve que les bureaux de tendance sont hyper intéressants dans ces cas-là parce que c'est vraiment eux qui font ce travail de fond pendant des années, de sentir un peu comment la société évolue.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux expliquer un peu ce que c'est qu'un bureau de tendance et comment est-ce que ça fonctionne ? Quel est le lien entre les bureaux de tendance, la presse de mode ? et les maisons de couture, parce qu'en fait, ce sont leurs interlocuteurs principaux. Et je pense que tout le monde ne sait pas déjà qu'ils existent, ne sait pas ce qu'ils font exactement. Et même moi, je ne suis pas certaine d'avoir toutes les infos.

  • Speaker #0

    Alors, c'est vrai que c'est un petit peu flou, mais le bureau de tendance, c'est vraiment une agence qui est spécialisée dans l'idée de sentir. La société, à travers les différentes manières de s'exprimer, ça va être la nourriture, ça va être le design, ça va être la mode, ça va être toutes les plateformes d'expression que les êtres humains utilisent, et bien eux, ils sont là pour sonder et projeter, en fait, quelles seront les tendances de demain. Et donc, pour ça, en fait, c'est souvent des gens qui ont un travail de type sociologique, qui vont sur le terrain, qui scrutent beaucoup de données, et qui voyagent énormément. Et donc, ils vont découvrir que dans la rue à Séoul, quelque chose se passe. Ils vont découvrir aussi que certaines, je ne sais pas, situations politiques font que peut-être les femmes vont plutôt faire ceci ou faire cela. Et donc, ils agrègent énormément de data. Et à partir de là, ils tirent des carnets de tendance qui sont des carnets qui vont reprendre. mille et une couleurs, matières, sensations, mais ils vont même décrire des odeurs, des choses, des lieux qui vont être les nouveaux lieux où tout le monde vont aller, les hubs créatifs qui sont en train d'éclore et donc ils font des carnets de tendance qu'ensuite les maisons peuvent acheter. Ça coûte très très cher, ça coûte plusieurs milliers d'euros. et chaque année toutes les maisons alors on dit les maisons vont sur aux grandes maisons de couture mais c'est aussi la fast fashion c'est n'importe quelle maison de mode vont acheter ces carnets pour savoir dans deux ans dans trois ans quelles seront les grandes tendances et c'est ce qui explique que parfois souvent

  • Speaker #1

    ça converge tu vas avoir le rose valentino qui est subitement vêtue je pense que cela que quand tu es en fashion week à Paris et qu'ensuite moi je regarde après sur Youtube et je me dis les défiler, et puis tu te dis, mais pourquoi est-ce qu'ils ont tous décidé de faire des robes roses avec de la dentelle ? C'est dommage. Moi, je trouve que c'est dommage.

  • Speaker #0

    Alors, le problème, c'est qu'ils se sont confrontés à une réalité commerciale. c'est qu'à un moment donné, les créateurs, c'est-à-dire qu'ils vont devoir vendre. Et donc, pour vendre, il faut que les gens en aient envie. Donc, ils vont se baser sur de quoi les gens vont avoir envie. Tu ne peux plus aujourd'hui être un Galliano et dire Moi, je ne vais faire que des robes Marie-Antoinette parce que j'ai envie. Non. En fait, ils ont des vrais, énormes enjeux commerciaux. Donc, le fait de pouvoir se baser sur quelque chose de... concret de data, en fait, permet déjà en créant cette tendance, il crée l'envie et il crée le marché.

  • Speaker #1

    Tu vois ? Un marché global et assez harmonisé.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc,

  • Speaker #1

    c'est bien pour le commerce, pour l'aspect capitaliste, je dirais, et libéral du commerce que la mode est devenue. Mais d'un autre côté, est-ce que ce n'est pas dommage pour la créativité ?

  • Speaker #0

    Alors oui, mais moi, je pense que ça ne les empêche pas d'être créatifs. Je trouve qu'effectivement, c'est pour ça qu'ils ont aussi beaucoup de collections. c'est qu'en fait, ils sont créatifs de plein de façons différentes. Et que même dans une même collection, tu vas effectivement avoir les pièces commerciales, et puis tu vas toujours avoir des pièces. Et c'est souvent les pièces les moins commerciales qu'on va utiliser, nous, dans les shoots, pour montrer le savoir-faire d'une maison. Et les pièces commerciales, celles qui vont être en vente. Et il y a certaines pièces sur le catwalk qui ne seront jamais mises en vente. Donc moi, je pense que la richesse d'une maison, c'est d'arriver... à avoir l'équilibre entre les deux pour ne pas perdre l'ADN, mais tout en restant en lien avec le consommateur et avec ce qu'il va vouloir faire. C'est vrai qu'on est dans une époque où on s'interroge énormément sur la consommation. Que faire aujourd'hui une collection de 80 pièces qui n'est absolument pas vendable parce que c'est de la pure création, c'est des choses qu'on ne peut pas porter, c'est quand même beaucoup de gâchis, beaucoup de ressources, etc. Donc, il faut être aussi efficace dans la manière dont on pense la production, dont on pense les ressources. et donc il ne faut pas négliger cet aspect commercial.

  • Speaker #1

    Mais les bureaux de tendance et ces carnets de tendance sont utilisés autant en haute couture qu'en prêt-à-porter ?

  • Speaker #0

    Alors je dirais moins en haute couture. La haute couture, ça reste vraiment l'espace d'expression où là, en général, tu ne vois pas vraiment de convergence entre les maisons. C'est vraiment le moment où ils vont, en lien avec les ateliers, avec les artisans, imaginer des choses complètement inédites. Donc pour moi, c'est tout à fait différent. Je parle vraiment du prêt-à-porter, où là, il y a vraiment un aspect commercial. La haute couture, tu as, je ne sais pas, très très peu de clientes dans le monde qui vont jusqu'à payer 100 000 euros pour une robe. Elles, elles ne veulent pas du tout correspondre à quelque chose qui a déjà été prêtable. Elles veulent un truc complètement exclusif. Donc, c'est tout à fait différent. Et c'est là qu'on parle encore d'espace d'expression. C'est-à-dire que les maisons qui ont encore la chance d'avoir une collection de couture, elles sont très très peu nombreuses. Elles, elles ont là vraiment un espace d'expression.

  • Speaker #1

    d'identité, vraiment d'ADN.

  • Speaker #0

    Oui, et puis c'est surtout l'expression des artisans. C'est-à-dire que la couture, le but, c'est de vraiment faire vivre ces petites maisons, ces plumes acier, ces brodeuses, etc. Donc, on est vraiment dans de l'art, de la sculpture de vêtements. Donc, c'est tout à fait différent.

  • Speaker #1

    Et donc, pour en revenir alors aux tendances et au fait que tu as essayé de ne plus faire de carnet de tendance pendant une année, et puis que finalement, les lectrices... j'imagine, ont dû écrire quelque part ou vous informer de leur volonté, leur envie d'avoir ces carnets de tendance. me fait me demander, mais alors, qui est la lectrice du L ? Qu'est-ce qu'elle cherche, la lectrice du L ?

  • Speaker #0

    C'est très difficile d'y répondre. Aujourd'hui, la presse est extrêmement fragmentée. Tu peux difficilement faire une persona, parce que ce n'est pas que tu as une lectrice. Évidemment, heureusement, on a encore plein de lectrices fidèles qui l'achètent tous les mois, mais ce n'est pas le modèle de base à lectrice, la lectrice. Encore faut-il qu'elle arrive jusqu'à une librairie, parce que c'est déjà une démarche engagée de se dire, je vais aller acheter un magazine. Mais elle va être influencée par tout le choix. Et puis, elle va peut-être prendre le Vogue France un mois. Et puis, une fois le L Belgique. Donc, la lectrice, elle va peut-être être influencée par une thématique, par une cover. Donc, c'est difficile de dire parce qu'elle va changer aussi. Mais pour l'instant, nous, on table sur la femme belge. La femme belge entre, disons, 25 et 60 ans. Pour moi, ça n'a pas vraiment de sens de mettre un âge parce que ça dépend plutôt de ton envie sur le moment. sans doute peut-être un petit peu plus âgée aussi parce qu'évidemment les nouvelles générations sont moins dans le papier sur leur papier qui a un certain pouvoir d'achat parce qu'elle aime être inspirée par les belles choses nous on parle souvent d'artisanat on parle de grandes maisons mais qui aime mélanger donc on va dans nos propositions montrer comment porter une chouette paire de sling bag de Chanel avec un jeans Levis qu'on a chiné dans un tu vois donc ça c'est un petit peu la manière dont on la voit et c'est un peu ce qu'on voit quand on fait des événements parce qu'il ne faut pas oublier qu'il n'y a pas que la manière dont on idéalise notre lectrice et aussi celle qu'on rencontre parce qu'on fait de plus en plus d'événements et on voit bien qui est là qui vient et effectivement ça correspond assez bien à ça donc mais le L est une marque quand même grand public, c'est ça que j'aime. Ce n'est pas une marque clivante ou niche comme le Vogue qui s'adresse à une élite. Elle peut s'adresser à tout le monde, les petits budgets, les grands budgets, les mamans.

  • Speaker #1

    Quand tu parles de budget, tu parles du prix du magazine ou de ce qu'elle va promouvoir, ce qu'elle va donner en vie ?

  • Speaker #0

    ce à quoi elle va donner envie à l'intérieur.

  • Speaker #1

    À l'intérieur. OK. Parce qu'à l'intérieur, on peut aussi bien parler... En fait, tu vois, quand on va parler d'un super voyage de luxe que tout le monde ne peut pas s'offrir, il faut aussi qu'on parle du petit city trip sympa, avec des bons plans, tu vois. Parce que nous, les journalistes, on est comme ça. Parfois, on va se faire plaisir, et parfois, on n'a juste pas les moyens. On est une femme normale, et donc on veut que ça se reflète dans le magazine. Mais on veut aussi que le magazine soit... aspirationnelle, qui montre aussi des choses auxquelles on n'a pas accès, mais auxquelles on voudrait avoir accès pour rêver. On est quand même là pour divertir, on est quand même là pour faire rêver les gens. Donc, c'est trouver l'équilibre entre les deux. Et je pense que notre lectrice, elle est ça. C'est une femme active, c'est une femme qui a plein de projets, qui a de l'ambition, mais qui est multiple, qui parfois veut lire un truc juste pour se divertir, se faire du bien et se marrer, et qui parfois a envie de lire un truc profond. sur par exemple, là on est en train de préparer notre numéro business, sur comment gérer son matrimoine, sur les finances, sur l'immobilier, mais tourner toujours vers l'angle des femmes et comment est-ce que les femmes gèrent ça. Donc en fait on est complexe, on est riche et on espère que ça se reflète dans le magazine.

  • Speaker #0

    Ok, et quand tu disais qu'il y a une multiplicité d'offres, donc il y a plus de magazines ?

  • Speaker #1

    Non, mais pas en termes de publication. Mais disons que les gens achètent moins de magazines. Donc, ils en achètent un. Donc, c'est un. Alors qu'avant, tu pouvais acheter, et même moi, te dire je vais dans une librairie, je prends 3-4 magazines, etc. Maintenant, ce n'est plus du tout le cas. Donc, si tu fais l'effort d'acheter un magazine pour aller prendre l'avion, tu en prends un. Et donc, ça réduit les chances qu'on achète ton magazine. Donc il faut être, tous les mois en fait, on doit veiller à ce que ce soit attirant, à ce qu'on a un bon thème, à ce que la cover soit forte, parce que chaque mois c'est une remise en question.

  • Speaker #0

    Est-ce que la lectrice doit s'identifier au sujet ou à la couverture du magazine pour l'acheter ?

  • Speaker #1

    Non, je ne pense pas. D'ailleurs, ce n'est pas le cas en termes de chiffres. Ce n'est pas parce que tu vas avoir un mannequin plus lambda que ça va mieux se vendre, ou ce n'est pas parce que tu vas avoir une super star. que ça va mieux se vendre. Donc, en fait, c'est très fluctuant. C'est pour ça que ça doit vraiment être un mélange entre ce que tu proposes en interne, les sujets qui sont en cover, et la cover, tu vois. Mais la cover, ce n'est pas forcément la personnalité, c'est la couleur, ça va être comment ça attire. En fait, il y a tellement de paramètres. Même nous, aujourd'hui, c'est hyper compliqué à prévoir.

  • Speaker #0

    Donc, c'est toujours un challenge. Oui,

  • Speaker #1

    toujours.

  • Speaker #0

    Chaque numéro.

  • Speaker #1

    Du coup, nous, ce qu'on dit, c'est qu'on va essayer de chaque fois de surprendre, de faire un numéro qui plaît, qui est étonnant, qui est différent de ce qu'on a déjà fait. Et puis, on verra, Inch'Allah. Ok,

  • Speaker #0

    c'est intéressant. On va en revenir un peu, on en revient à toi. Moi, je me repositionne face à toutes ces couleurs. Oh, les chaussures. Je suis une psychopathe des chaussures.

  • Speaker #1

    J'adore les chaussures.

  • Speaker #0

    J'ai une collection de chaussures. Je suis toujours avec des chaussures très confortables, avec un petit plateau, parce que comme je suis... Je suis un peu compacte. Mais j'adore les chaussures. C'est Manolo Blahnik, là-bas,

  • Speaker #1

    les roses ? Ça, c'est Mac Mac, mais Manolo Blahnik, c'est celle en fourrure noire au-dessus, là, que tu vois... Oui,

  • Speaker #0

    je vois. Avec l'arrière bleu que tu as porté à la Fashion Week de Paris, il y a...

  • Speaker #1

    Oh my God ! Il y a deux ou trois ans. Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Tu as vu ça qu'elle mémoire ?

  • Speaker #1

    C'est fou parce que je...

  • Speaker #0

    Je n'ai pas de OnlyFans chaussures. Bon, donc tu disais que les couleurs, tu parlais des couleurs tout à l'heure. Comment ton dressing est grand, mais il n'est pas aussi grand... que je pourrais l'imaginer.

  • Speaker #1

    Oui, après, on est quand même toujours limité par le prix des loyers à Bruxelles.

  • Speaker #0

    Mais donc, ça veut dire,

  • Speaker #1

    comment est-ce que tu fais ? Pour être honnête, tu sais, là, c'est mon dressing grossesse. Donc, j'en ai autant en bas. J'ai aménagé ma cave en second dressing. Là, j'ai gardé uniquement les pièces que je pouvais potentiellement porter en grossesse. Mais j'ai le double en bas. Sans parler de mes fourrures de couleurs, etc., qui sont aussi en bas.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, en termes de quantité, là, on s'approche un peu plus de ce que moi, j'ai en tête. Parce que moi, je fais ce que tu fais comme métier, mais laisse tomber, il faut que je loue des appartements comme Iris Apfel, tu vois ? Exactement. Iris Apfel a plusieurs appartements à Manhattan qui sont remplis de fringues. Elle a des appartements, des mètres et des mètres carrés de portants de fringues. Après, c'est une collectionneuse, c'est encore autre chose, même si elle a tout porté.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Elle a absolument tout porté. Mais... On m'interroge toujours sur comment est-ce qu'on fait quand on choisit ses vêtements, comme toi tu le fais, donc en seconde main, en conscience de qui tu es professionnellement, en conscience aussi avec l'amour que tu as pour la fantaisie,

  • Speaker #1

    pour l'extravagance,

  • Speaker #0

    et pour la joie et la bonne humeur que ça procure de porter un vêtement beau, confortable.

  • Speaker #1

    Bien fait.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu fais pour décider ce que tu gardes, ce que tu gardes pas ?

  • Speaker #1

    Oui. Oui, parce qu'en fait, là, récemment, j'ai vraiment commencé à avoir un turnover, c'est-à-dire parce que je reçois aussi pas mal de choses, et donc à me dire, quand je reçois, il faut que je mette de côté des pièces. C'est simple, en général, les pièces que je donne, parce que je donne beaucoup aux petits riens, c'est celles que j'ai vues que ça fait deux ans que je ne les ai pas mises. Pourquoi je ne les ai pas mises depuis deux ans ? En fait, eux, ils ont un système comme ça, où tu as des petits cintres, des petits riens, tu mets les pièces sur lesquelles tu as un point d'interrogation, donc sur leur petit cintre jaune, tu les laisses dans ton dressing et puis tu viens voir deux ans après si elle a bougé. Sinon, tu mets dans le sac. J'adorais cette idée et je fonctionne un peu comme ça. Parce que je trouve qu'aujourd'hui, à 35 ans, mes goûts sont plus ou moins stabilisés. Donc, une pièce que je n'ai pas mise depuis deux ans, sans doute qu'elle n'est pas très bien coupée, peut-être qu'elle n'est pas très flatteuse, peut-être que la couleur finalement ne me va pas. Et donc, ça ne sert à rien que... que je la garde ou que je m'acharne. Donc ça, en général, je fais ça. Et alors aussi, j'essaye d'éliminer de plus en plus de fast fashion, d'avoir de moins en moins de pièces de fast fashion, de garder des pièces vraiment de qualité et au fur et à mesure, de rentrer chaque fois des pièces de qualité. Donc voilà. Évidemment, au début, quand tu es étudiante, tu accumules énormément de pièces de mauvaise qualité, que tu achètes, tu ne sais pas pourquoi, tu les mets qu'une seule fois. Et puis donc ça... progressivement, systématiquement, j'essaie de m'en débarrasser. Mais bon, le marché de ces pièces-là va être énorme dans quelques années parce que tout le monde le fait et donc on va se retrouver dans les boutiques vintage avec que des pièces de fast fashion.

  • Speaker #0

    C'est déjà le cas, tu sais, dans les... C'est Oui, oui. Tu parlais des petits riens avec lesquels je travaille. dans mon travail de styliste pour la RTBF et en discutant justement avec des équipes d'Eptiriens. Eh bien, ils me disent que c'est de plus en plus difficile pour eux au centre de tri, parce qu'ils n'ont qu'un seul centre de tri en Belgique, avec des équipes qui sont là depuis très longtemps, puis avec leur mission sociale. Et les gens sont vraiment formés à ce métier, à reconnaître les vêtements, à pouvoir les catégoriser, tout ça. Et en fait, c'est de plus en plus difficile, parce qu'ils se retrouvent de plus en plus avec des vêtements d'une qualité plus que médiocre, qu'ils ne peuvent pas revendre, en fait. Parce que... comment pourraient-ils, eux, revendre à un prix moindre un T-shirt qui, en magasin, ne coûte que 4 euros,

  • Speaker #1

    par exemple ? Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. À combien vont-ils le vendre ?

  • Speaker #1

    Ça part pour faire des chiffons au kilo, et donc pour eux, c'est un manque à gagner. Oui, ça, c'est un vrai problème. C'est-à-dire que j'avais lu que d'ici quelques années, mais vraiment pas longtemps, maximum 5 ans, non, je pense que même c'est moins, je pense que c'est 2 ans, le marché du seconde main sera, en termes de nombre de pièces, sera supérieur. au marché du neuf, alors que Dieu sait que la fast fashion produit déjà énormément, parce qu'on aura effectivement toutes ces pièces dont les gens vont se débarrasser, et du coup, qu'est-ce qu'on va en faire ? Parce qu'effectivement... on ne va pas vouloir les racheter, ça n'aura aucune valeur et elles seront disponibles, elles seront là. Donc, oui, c'est une vraie question. En fait, je pense que recycler, ça va être la solution, c'est d'en faire d'autres choses, mais ce sera plus vendable.

  • Speaker #0

    Il y a une entreprise, je crois que c'est une entreprise française qui a été créée par une femme. Je ne sais pas pourquoi, j'ai comme souvenir que de formation, elle est architecte, mais je ne suis pas certaine, et qui en fait a lancé un concept de briques, donc de briques d'aménagement d'intérieur avec du textile compressé.

  • Speaker #1

    Oui, je vois, je vois très très bien, tout à fait, c'est de l'isolant.

  • Speaker #0

    Et alors il y a du mobilier, j'ai vu aussi du mobilier, est-ce que j'ai vu ça dans un magazine d'ailleurs ? Je ne sais plus. Mais en tout cas... Oui, effectivement, il y a une autre utilisation possible. Il faudra de toute façon trouver des alternatives à ces déchets, à ces nouveaux déchets, qui après se retrouvent en partie même sur les marchés de seconde main dans les pays étrangers, dont l'Afrique. Par exemple, il y a des fripiers. Il y a un fripier parisien qui a une petite boutique, c'est Marché Noir à Paris. Et donc lui récupère des vêtements de seconde main en Afrique, je ne me souviens plus exactement dans quel pays. et lui-même se rend compte qu'il trouve de moins en moins de pièces de qualité, de belles matières qui sont bien cousues, d'une belle façon. Et donc, en fait, il y a vraiment un modèle à réinventer.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que pendant longtemps, même moi, quand je faisais les frips, tu avais beaucoup de pièces des années 70, 60, puis 80. Et maintenant qu'on est sur les années 90 et 2000, on arrive dans la fast fashion. Et donc effectivement, je ne vois pas l'intérêt d'aller acheter une pièce d'Ara quand je vais faire une boutique vintage. Alors que ce que j'aimais, c'est trouver un pantalon pour 5 euros, 100% en laine, hyper bien coupé. Et aussi au niveau des tailles. Parce que là, tu vas commencer à rêver dans les années 90, où tu as des tailles genre 32, des slim, des tailles basses.

  • Speaker #0

    Des sizing un peu énormes, même pas humains. Oui,

  • Speaker #1

    ça va être un gros challenge pour l'industrie.

  • Speaker #0

    Et toi maintenant, tu élimines la fast fashion tout doucement, parce que tu ne t'identifies pas, j'imagine, à ces processus en termes écologiques et sociaux. Donc ça, on est d'accord là-dessus. Quand tu choisis une pièce, Est-ce que vraiment tu la scrutes et tu réfléchis d'où elle vient et tout ça ? Ou c'est vraiment juste le coup de cœur ? Parce que comme tu viens de dire, même si tu as un coup de cœur sur une pièce Zara dans un magasin de seconde main, ça a du sens ou pas ?

  • Speaker #1

    Non, ça non. Ça je vais dire non, direct. Ça je ne vais pas prendre. Mais même, j'achète très très peu chez Zara. Enfin tu vois, j'achète presque plus. J'y vais pas, je ne rentre même pas dans un magasin. Mais moi, ça va être d'abord la qualité. Donc avant de savoir d'où vient la marque, en fait, ça dépend aussi du prix. J'aime bien quand je mets 300, 400 euros pour une pièce, de savoir l'histoire derrière, etc. Mais si je mets 100 euros pour une pièce, ça va être d'abord le coup de cœur, ça va être d'abord la qualité de la matière. Je vais regarder la provenance de la matière. Je préfère les matières naturelles, etc. aussi parce qu'une belle soie c'est plus flatteur et tout ça, et puis parce que t'as pas envie de sentir ta transpiration il y a aussi l'adolescence en fait il y a d'abord la qualité de la matière de la coupe etc et puis en fonction peut-être de l'investissement, je vais peut-être aller plus loin dans la recherche pour voir si mon argent ne va pas être utilisé à mauvaise essai exactement mais oui Je pense que ce qui est important aussi, c'est de comprendre la valeur des choses. Un t-shirt à 5 euros, comme tu dis, ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Non, personne n'est rémunéré correctement. Si tu l'as payé 5 euros...

  • Speaker #1

    Effectivement, si tu mets 100 euros dans une chemise ou 200 euros, c'est cher, mais au moins tu sais que ça a été bien fait, que les gens ont été rémunérés. Donc, ça diminue aussi le nombre de pièces que tu achètes dans ton budget, ce qui peut être très frustrant, parce qu'effectivement... t'aimes bien les vêtements, t'es très influencée, il y a plein de choses que t'as envie d'acheter et donc parfois, tu te dis, ah oui, mais si je peux avoir cinq pièces pour le prix d'une, mais il faut, je pense, se discipliner parce qu'après, t'as de très, très belles pièces, t'es hyper content de la ressortir et t'es hyper content de la mettre.

  • Speaker #0

    Oui, c'est le plaisir de la relation que t'as même avec ton vêtement. Ok, ok. Mais donc, tu gardes les pièces, tu rentres tout doucement dans un process où tu vas garder des pièces longtemps. Oui. Est-ce que tu penses qu'il va y avoir un retour, justement, de ça, de garder des pièces longtemps, de se les faire faire, de se les passer ? Parce que, par exemple, j'ai entendu, justement, dans un podcast, c'est Histoire de mode, je pense, que j'ai beaucoup, beaucoup aimé. où il disait qu'il avait récupéré des caches mire, des pulls en cache mire de son père. Et qu'en fait, aujourd'hui, ça ne se faisait plus. Parce qu'aujourd'hui, on peut trouver chez Uniqlo des pulls en cache mire. Alors oui, bien sûr, ils sont faits en cache mire, mais soit ce n'est pas le même, soit le tissage n'est pas le même. Parce qu'en fait, au bout de deux fois, tu le portes deux fois, ça bouloche. Il ne tient pas aussi chaud qu'un vrai cache mire. Et puis quand tu le poses sur... Enfin, ce n'est pas la même chose, pas la même sensation. Est-ce que tu penses qu'on va revenir avec cette conscience écologique et sociale qui, j'ai l'impression, se globalise, lentement mais sûrement ? On va revenir à un nouveau modèle économique, un nouveau modèle de production et de consommation du vêtement ?

  • Speaker #1

    Je pense et je l'espère, mais j'ai beaucoup d'espoir sur la nouvelle génération. La génération Z est hyper mieux conscientisée et avertie, a des exigences au niveau des marques qui sont obligées de s'adapter, donc oui, tout à fait. Il y a une vraie conscience, je pense, encore plus que pour notre génération. Nous, on a vraiment vécu la génération, la surconsommation de vêtements, l'arrivée de la fast fashion. Donc, c'est vraiment notre génération avant, les millennials. Mais là, maintenant, on voit très bien que les nouvelles générations sont beaucoup plus engagées sur la seconde main, sur la provenance durable des vêtements. Oui, il y a un vrai mouvement. Après, se faire faire les vêtements, c'est encore un autre step. Parce qu'effectivement, les générations d'avant, même avant le prêt-à-porter, tu avais deux, trois robes, elles étaient faites sur mesure. Et voilà, c'est beau.

  • Speaker #0

    Et tu avais deux manteaux.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est beau. Moi, j'adore. L'idée de se dire que tu as quelque chose qui est conçu pour toi, ça reste pour moi magique. Mais après, il y a les réalités économiques derrière. Je ne suis pas sûre qu'on reviendra à ça, mais en tout cas, à beaucoup plus de conscience, ça c'est certain.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses qu'on va reculer un petit peu et trouver un juste milieu ? Tu sais que l'industrie peut-être va diminuer parce qu'il y a tellement de scandales autour de l'industrie textile. qu'à terme, elle ne va pas pouvoir rester sans réaction. Parce que le greenwashing, c'est bien deux secondes, au niveau social. Ça ne peut pas durer, en fait. Ça ne peut pas durer du temps éternel.

  • Speaker #1

    En Chine, les travailleurs commencent à s'organiser aussi. Il commence à y avoir des syndicats. Il commence à y avoir des salaires minimums. C'est-à-dire qu'on a beaucoup profité des pays pauvres, des pays pour pouvoir un peu les exploiter. Mais ils commencent à s'organiser. Donc, il va y avoir de moins en moins de marchés. où tu peux payer les gens en euros de l'heure. Donc ça aussi, c'est bien. Parce qu'en fait, le monde se développe et donc les gens acquièrent des droits de plus en plus. Il y a beaucoup plus d'attention aux droits des travailleurs. Et donc les sociétés, les entreprises, auront de moins en moins l'occasion de faire n'importe quoi. Donc je pense que le marché va se réguler et ce sera malgré eux. Ils n'auront pas le choix parce que la demande, la consommation va changer et parce que les infrastructures... légales vont changer. En Europe, il va y avoir bientôt des espèces de Nutri-score, comme tu as chez Deleuze, de vêtements. Ils sont en train de mettre ça en place. D'ici un an, quand tu achètes une pièce, ils seront obligés de dire quel est son score en matière de durabilité, de respect du travail. C'est génial. Du coup, la manière dont tu vas consommer sera beaucoup plus consciente. Donc toutes ces choses-là vont faire évoluer l'industrie, mais on n'a pas le choix, c'est la deuxième industrie la plus polluante au monde. Après l'industrie pétrolière.

  • Speaker #0

    Oui. Ce n'est pas très déjouissant tout ça.

  • Speaker #1

    Mais en même temps, parce qu'il y a plein de solutions, tu vois.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'il y a des solutions.

  • Speaker #1

    Il y a des secteurs qui vont naître de cette problématique. Il y a des gens qui sont en train de créer des entreprises pour résoudre ces problèmes. Je pense par exemple à la marque Horta en Belgique, avec Marion, qui a développé toute une filière de matières trans-Europe. pour pouvoir créer de nouvelles matières durables. Et avec ça, elle est rejointe par plein de gens. Et donc, tu as des gens comme ça, dont l'ADN de la marque permet de créer des innovations qui révolutionnent complètement un secteur. Et donc, ces nouvelles problématiques vont permettre de générer de nouvelles entreprises, de nouveaux métiers, etc. Moi, je trouve que c'est porteur d'espoir.

  • Speaker #0

    Donc, il y a quand même des possibilités. de créer des nouvelles choses et vraiment encore des nouveaux modèles. Je sais que j'ai utilisé ce terme-là. Des nouveaux modèles d'entreprise, textiles, avec les changements d'habitude de consommation. C'est pas mal. C'est pas mal. Il y a aussi la location. Tu penses quoi, toi, de la location ?

  • Speaker #1

    Moi, j'adore l'idée. Alors, c'est drôle parce qu'on a fait le gala duel il y a quelques jours. Et alors, toutes les filles de mon équipe, qui sont la génération Z, ont loué. elles ont toutes loué des robes dans plusieurs endroits et pour elles c'était genre une évidence elles ne se sont pas dit il y a même un service de location chez H&M pour la collection Paco Rabanne et donc elles sont allées là donc c'était vraiment hors de question qu'on achète une pièce pour la porter qu'une fois donc pour elles c'était une évidence c'est un réflexe toi, tu le vois toujours parmi tes possibilités, mais ce n'est pas l'évidence. Pour elle, c'était l'évidence. Et je trouvais ça génial. Après, je trouve que l'offre ne correspond pas encore à la demande.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est un marché. Ça,

  • Speaker #1

    c'est un marché. C'est-à-dire qu'aux États-Unis, tu as des trucs genre Run the Runway, où tu peux acheter un total look Prada incroyable. En Belgique, on est plus dans des propositions plus classiques, qui se font plus en compromis. En même temps, c'est la Belgique, les gens ne vont pas forcément toujours acheter des pièces, enfin louer des pièces. Mais là, tu vois, quand il y a des galas, que les gens veulent des plumes ou des choses plus extravagantes, ce n'est pas facile à trouver. Tu te retrouves vite à louer une robe bâche ou une robe, tu vois, hero ou un truc comme ça.

  • Speaker #0

    Je vois,

  • Speaker #1

    je vois.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde, tout ça.

  • Speaker #1

    Mais c'est chouette. Moi, je trouve ça fantastique. Et je pense que quelqu'un être curateur de ça, ça doit être trop excitant d'avoir des pièces vintage, d'avoir des pièces qui viennent de partout et de rassemblées.

  • Speaker #0

    En effet. C'est assez excitant de pouvoir mélanger. comme je le fais depuis peu de temps et de plus en plus. Donc oui, je peux te confirmer que ça, c'est vraiment, vraiment génial parce que ce que tu décrivais tout à l'heure, le plaisir de sortir une pièce, de la toucher, puis après de la voir porter ou de la porter soi-même. ça devient vraiment un réel plaisir. C'est vraiment la matérialisation d'une envie, d'une idée, d'une image, d'une sensation, d'un souvenir parfois. Ça fait vraiment appel à un spectre extrêmement large d'émotions axées sur le plaisir.

  • Speaker #1

    Et aussi, il y a un truc qu'il ne faut pas oublier, c'est les tailles. L'inclusivité, c'est-à-dire qu'une femme qui ne rentre pas dans un 36, c'est-à-dire la majorité des femmes belges, puisque la taille 40 est la taille moyenne, puisse trouver une robe flamboyante et se faire plaisir pour une journée. Je pense que c'est aussi ce que proposent ces showrooms.

  • Speaker #0

    Ça, c'est important aussi parce que les femmes, je pense que tous les corps qui sont hors de la norme imposée rencontrent... d'énormes difficultés à s'habiller.

  • Speaker #1

    Même pas, parce que tu vois, tu fais aujourd'hui un taille 42-44, ce qui... n'est pas hors norme. Et tu as du mal à t'habiller quand tu vas. Je veux dire, c'est scandaleux. Alors que c'est la majorité des personnes. Donc, le fait de porter une attention particulière à cette morphologie... Parce que tu sais, dans les magasins, c'est complètement disproportionné entre le nombre de 36 disponibles et le nombre de 40 ou 42.

  • Speaker #0

    En général, il n'y en a qu'un, voire deux grands maximum. Voilà,

  • Speaker #1

    alors que c'est la majorité des personnes.

  • Speaker #0

    Mais déjà, quand tu dis juste 40, 42, Ce serait bien d'aller au 44-46 parce qu'on parle de taille, on ne parle pas vraiment de morpho. Et dépendamment de ta morphologie, même si ta taille, c'est un 40, parce que tes hanches sont plus larges que ta taille, tu dois prendre un 44.

  • Speaker #1

    Ça dépend de la coupe, est-ce que tu veux la porter oversize ? Mais même au-delà, je veux dire, ma maman fait un 52. Tu vois ? Donc, je veux dire, si c'est pour louer une fois une belle pièce, il faudrait pouvoir... Et donc ça, je pense que c'est aussi quelque chose de très important avec la location de vêtements, c'est que ce soit inclusif et que toute femme puisse se sentir belle et puisse vraiment avoir son moment pendant une soirée et tout, ce que n'offrent pas vraiment pour l'instant les marques.

  • Speaker #0

    Oui, ça c'est une chouette alternative. Mais ce que j'ai entendu, parce qu'il y a quelques années, j'ai hébergé dans l'espace dans lequel je travaille, dans mon atelier, un projet de location de vêtements de créateurs. Et en fait, les deux nanas qui ont lancé ce projet-là, ça n'a pas fonctionné parce que les vêtements qu'elles proposaient étaient des vêtements de tous les jours. Et donc, c'était difficile. Des beaux vêtements de tous les jours, donc des pantalons en laine particulièrement bien coupés, avec des finitions vraiment très bien faites, avec un service après-vente de la part du designer qui pouvait venir faire des ajustements ou des réparations s'il y avait le moindre problème. Et ça n'a pas fonctionné. parce que ce qu'elles s'entendaient dire à l'époque, c'était que les femmes avaient besoin de posséder leurs vêtements du quotidien. Donc ce que tu dis là, je peux l'entendre très aisément pour des vêtements hors normes. même si je pense que toi et moi, des vêtements hors normes, on pourrait le porter tous les jours, donc ça c'est une question de style, mais pour, je dirais, la femme plus classique, il y a ce besoin de posséder. Qu'est-ce que tu penses de cette question de possession ? Est-ce que c'est parce que le vêtement devient une prolongation de toi ?

  • Speaker #1

    Oui, et puis après, il ne faut pas oublier l'aspect logistique. Même si c'est souvent des systèmes où tu peux louer pour tout le mois, tu as déjà ta garde-robe. qui a le temps de les faire les retours, etc. C'est un temps que tu prends parce que tu vas à un mariage ou parce que tu as une occasion spéciale et là que tu sais que tu t'accordes ce temps. Par contre, pour le côté tous les jours, il n'y a rien de plus facile que de prendre le jeans dans ton armoire, ton t-shirt, tes baskets et je suis partie. C'est sûr. Moi, je vois plutôt ça pour l'aspect logistique, effectivement. Et puis, n'oublie pas qu'il y a aussi l'aspect, ce n'est pas ton vêtement, donc tu dois faire plus attention. Et dans le quotidien, tu ne sais pas tout le temps faire attention à ton vêtement. Quand tu as une belle robe de gala, tu sais là où tu vas, dans quel événement, et tu sais que tu vas faire attention, tu as tes petits talons, etc. Mais dans le quotidien, tu as des enfants, tu as ceci, il se passe quoi. tu vois je comprends tout à fait que ce soit complexe en fait pour les vêtements du quotidien et puis Puis la location n'est pas encore tout à fait un réflexe, donc je pense que commencer par les habits d'exception, ceux dans lesquels on a déjà un mindset, où on sait déjà qu'on va faire un effort, qu'on va faire quelque chose de différent, c'est déjà une meilleure ouverture.

  • Speaker #0

    C'est bien, ça donne de belles perspectives finalement.

  • Speaker #1

    Ah oui, mais alors par contre, ce qui est vrai, c'est qu'il faut beaucoup d'investissement quand tu dois te lancer là-dedans, parce qu'il te faut beaucoup de pièces. Si tu veux des très belles pièces, elles coûtent très très très cher. Le problème des pièces très très très chères, et moi c'est pour ça que je dis qu'il faut plutôt aller dans le vintage, parce que si tu te dis je vais prendre une pièce de la dernière collection de Vuitton, qui est très très visible, soit tu la mets de côté et tu la ressors dans 4-5 ans, mais si c'est pour la porter au moment de la saison, la saison d'après elle est déjà obsolète, et tu as payé je ne sais pas 3000 euros pour une robe. Donc c'est un très très gros investissement. Il faut aussi... Bien curer ça, parce qu'on a tendance à aller dans les choses un peu conformistes. Parce que tu dis qu'il faut qu'un maximum de personnes l'aiment bien, donc plutôt que de la choisir en rouge, je vais la choisir en bleu foncé. Donc je crois que ça doit être quand même assez complexe à mettre en place. Oui, je vois ce que tu veux dire. D'un point de vue financier.

  • Speaker #0

    Donc commençons déjà par notre garde-robe.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Commençons déjà par notre garde-robe. Trier, garder que les choses de qualité, les choses qu'on porte, et puis ne réalimenter qu'avec des choses qui sont issues, qui n'ont pas été fabriquées pour nous. des choses qui sont issues d'un circuit vintage, ou alors faits pour soi sur mesure, ou un ancien vêtement transformé.

  • Speaker #1

    Ou des très belles choses, des très belles pièces, où tu as été acheter ça chez un créateur, soutenir aussi le travail des créateurs. Alors,

  • Speaker #0

    on arrive tout doucement sur la fin. Et alors, je me rends compte que je fais comme un peu tout le monde. Quand ils font du podcast, j'ai une question qui revient. Parce que j'aime bien cette partie-là. À l'époque où je donnais des formations, je donnais des formations en images de soi à des femmes qui se réinséraient dans le circuit professionnel. Et j'avais fait ce petit jeu-là en début d'année et puis en fin d'année. C'est le portrait chinois. Oui. Donc, c'est le portrait chinois axé sur le vêtement, évidemment. Donc, on va commencer ton petit portrait chinois, Marie. Si tu étais une robe, quel genre de robe serais-tu ? Quelle couleur ? Quel volume ? Quel motif ? Quelle matière ?

  • Speaker #1

    Je serais une robe longue, moulante, sans doute, mais plutôt confortable. Donc, tu sais, genre... Un jersey ? Oui, ou un truc... et mets avec du volume sur les épaules par exemple ou dans les manches et soit multicolore, soit une couleur très flash, un mauve, un fuchsia ou un orange. Ok. Voilà.

  • Speaker #0

    Si tu étais un peu loin, où ? Oui.

  • Speaker #1

    une pièce volumineuse les hauts je les adore oversize, je les adore boules je les adore texturées parce que j'aime vraiment bien cet effet de matière sur le haut donc un haut là tu vois j'aime bien ça mais j'ai aussi un autre haut qui est juste une espèce de grosse boule comme ça de volume en organza ça c'est ce que je préfère ou alors fluffy Tu vois, j'aime bien les hauts volumineux.

  • Speaker #0

    Ok. Si tu étais un bas ou un pantalon ? Un bas.

  • Speaker #1

    Alors, ce serait un jeans.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Parce qu'un beau jeans bien coupé, plutôt genre 501, tu vois, avec une coupe un peu vintage, mais qui te fait un beau cul et que tu peux aussi bien associer avec une paire de baskets et un sweat que des super-bottins et son fameux haut volumineux.

  • Speaker #0

    Ok. Si tu étais un manteau ou une veste ?

  • Speaker #1

    Alors, ce serait une fourrure. Une fausse fourrure.

  • Speaker #0

    J'adore comment tu dis fourrure

  • Speaker #1

    Deux couleurs. Ça, j'en ai plein. J'adore ça. Vivement l'hiver, juste pour pouvoir les mettre. Ma préférée est rose. Et voilà, j'adore.

  • Speaker #0

    Le confort semble quand même prendre pas mal de place dans tes choix.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en fait, tu te rends compte en vieillissant que... Si tu veux, en fait, si tu n'as pas le confort, tu te démotives quand tu dois t'habiller le matin. Et donc finalement tu mets quelque chose de nul. Alors autant avoir des pièces confortables mais très très belles parce que du coup tu vas vraiment les porter.

  • Speaker #0

    Exact. Je suis tout à fait d'accord avec toi. Je ne vois aucun intérêt à souffrir pour être belle. Il n'y a aucune phrase qui a aussi de creuse de sens que celle-ci.

  • Speaker #1

    Et donc je peux porter une jupe moulante mais ça va être une jupe en maille de couleur parce que je sais que je vais me sentir bien dedans.

  • Speaker #0

    Alors si tu étais un sac ?

  • Speaker #1

    Alors ce serait sans hésiter un Delvaux, parce que je trouve qu'on a vraiment la chance d'avoir une marque avec un savoir-faire exceptionnel en Belgique, génial, et j'adore, c'est ce que j'ai le plus dans ma garde-robe, je dois avoir peut-être entre 5 et 10 Delvaux, je ne sais pas exactement, et alors j'ai toujours les plus fantasques. Donc au niveau des couleurs, au niveau des animations dessus, etc. J'adore ça. Je trouve que c'est une marque qui ose plein de choses dans son atelier ici à Bruxelles. Et parce que moi, j'adore avoir un sac de couleurs aussi. Je suis toujours en couleur, mais ça me rassure parce que je me dis, même si aujourd'hui mon look est un petit peu plus simple, le fait d'avoir mon sac va tout de suite m'apporter la couleur dont j'ai besoin.

  • Speaker #0

    C'est aussi quelque chose que tu as développé avec le temps, comme ça, ces petits tips and tricks pour...

  • Speaker #1

    Parce qu'au début, on dit toujours non. Surtout si c'est un sac cher, si c'est un investissement, il faut qu'il soit intemporel, noir, marron. Mais en fait, non, parce que s'il est cher, tu as envie qu'il se voit, tu as envie que ce soit un accessoire qui rehausse ton look. Donc, tu te dis, non, je vais prendre le truc le plus fun. Alors, en général, moi, j'aime bien les couleurs genre jaune, un beau vert, un beau rose. Donc, voilà, alors que je peux mixer avec d'autres couleurs. Mais mon sac va vraiment être... tu le vois. Tu vois qu'elle a son sac, on le voit bien, etc. Ça justifie le prix.

  • Speaker #0

    By the way, j'ai adoré le sac que tu as porté avec la robe rose au gala de la monnaie.

  • Speaker #1

    C'était une boîte de chocolat.

  • Speaker #0

    Je me suis dit Waouh ! C'est trop bien. C'est le genre de délire que j'aurais pu faire.

  • Speaker #1

    J'ai pensé

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que je vais prendre ? La boîte de chocolat !

  • Speaker #1

    Exactement. Et tout rentrait dedans. J'avais mon téléphone, j'avais tout.

  • Speaker #0

    C'est trop bien. C'est Pierre Marcolini qui devait être content. Alors, si tu étais un chapeau ? Tu portes des chapeaux ? Je ne t'ai jamais vu avec des chapeaux.

  • Speaker #1

    Absolument pas, non. Maintenant, je porte quelques bonnets. Les chapeaux, non. C'est le problème de mes cheveux. J'ai une afro. Et donc, non, je n'en porte pas. Non,

  • Speaker #0

    parce que ça n'est pas assez.

  • Speaker #1

    Oui, ça les abîme, façon de parler. Mais en tout cas, tu sais que tu devrais avoir une coiffure adaptée. Et puis, ils ne sont jamais assez grands, en fait. Oui, oui. Ok. Et à moins de demander à Elvis Pompilio de m'en faire un sur mesure, a priori. Ça peut se faire. Mais a priori, non. Et puis, j'ai l'impression que je n'ai pas une tête à chapeau. Je n'ai jamais eu de révélation où je mettais un chapeau et je me disais Oh, waouh, ça me va trop bien Non. Mais ce n'est pas... Je ne sais pas. OK. Même les casquettes, j'adore ça. Je trouve ça trop fun. J'aime bien porter du streetwear. Oui. Mais je trouve que ça me... Non.

  • Speaker #0

    OK. Je garde cette info quelque part. Je ne sais pas pourquoi. Si tu étais une paire de chaussures. J'ai une idée. Si tu étais une paire de chaussures.

  • Speaker #1

    Une paire d'escarpins.

  • Speaker #0

    Combien de centimètres ?

  • Speaker #1

    Je ne suis plus sur le 10. C'est fini. Mais on est quand même toujours sur le 8. Plateau ou pas plateau ? Pas plateau. Ça dépend. Mais je dirais qu'on va partir sur la forme classique. Oui, de sans plateau, pointu pour l'instant, mais bon, ça change avec les... Mais pour l'instant, on est toujours là-dessus. Et alors, de couleur aussi, où oui, je regarde mes escarpins et j'en ai qu'une paire de noirs, en fait. Sinon, j'ai tout. J'ai de l'effet piton, j'ai des strass, j'ai des broderies, j'ai des...

  • Speaker #0

    Même tes tongs, elles sont colorées, elles sont dingues.

  • Speaker #1

    Avec des faux picots. c'était tongs louboutins donc tu vois ça allait jusque dans le détail je ne savais pas qu'il faisait des tongs et ben oui il faut même des petits chaussons pour la nuit C'est chouette. Mais donc oui, et évidemment, c'est une marque que j'aime beaucoup, beaucoup, parce que son artisanat reste dingue.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que toi, tu les trouves confortables ?

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    pas du tout.

  • Speaker #1

    Pas du tout, on ne va pas se mentir. Plus les chaussures sont chères, moins elles sont confortables. Je veux dire, il n'y a rien de plus confortable. Une paire de baskets, le reste...

  • Speaker #0

    Donc, c'est vraiment juste pour le... Oui. Là, on est vraiment dans la construction d'une image.

  • Speaker #1

    Oui, et je les mets parce que j'ai un event, j'ai une soirée, je sais que je ne vais pas marcher. Ou alors, si je dois marcher, je les échange le temps de la marche.

  • Speaker #0

    Marie, tu viens de briser un tabou, là. Tu te rends compte ? Oui. Tu viens de dire quelque chose que j'avais besoin d'entendre.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est trop bien. Et puis, cette cambrure n'est pas humaine. Je veux dire, d'ailleurs, Louboutin, ce qu'il aime vraiment, c'est ce côté extrêmement cambré. Et ce n'est pas possible, tu ne peux pas tenir là-dessus undefined. Mais après, ils sortent aussi plein de chaussures. Ils sortent des baskets, ils ont des ballerines, etc. Mais c'est juste que pour moi, si je dois faire un investissement, parce que ces chaussures sont de plus en plus chères, ce ne sera pas pour avoir une paire de ballerines. D'accord. Voilà.

  • Speaker #0

    On est d'accord.

  • Speaker #1

    Donc, oui, mais je les porte très, très peu d'heures, évidemment.

  • Speaker #0

    OK. Quel est ton vêtement idéal préféré que tu emporterais sur une île déserte ?

  • Speaker #1

    Alors, ce serait d'office un vêtement polyvalent. Mais donc, il fait chaud. ça pourrait être une île déserte tu vois il y a un iceberg qui se balade moi je pense toujours l'été parce que je suis plus été alors disons il fait chaud alors ce serait sans doute d'office une robe boutonnée que je peux ouvrir facilement, fermer facilement, éventuellement ceinturer si j'ai eu le droit d'apporter une petite ceinture avec moi. Parce que je trouve que les robes larges à boutons, tu peux les porter comme chemise, tu peux les porter, c'est hyper polyvalent, tu peux toujours la nouer. Il y a plein, plein, plein de choses à faire. Tu peux ouvrir les boutons du dessus pour avoir juste tes épaules découvertes. Tu peux jouer avec.

  • Speaker #0

    Tu choisis la femme que tu as envie d'être.

  • Speaker #1

    Voilà, si je n'ai qu'une robe, je prendrai une robe boutonnée pour pouvoir jouer avec elle pendant quelques jours et que je n'ai pas l'impression de... Même si ce ne sera peut-être pas ma priorité si je suis seule sur une île déserte. Mais oui, d'office, moi, je suis très robe, en fait. J'aime beaucoup les robes parce que ça reste quand même quelque chose de très confortable. Oui. Donc oui, j'en ai quelques-unes, mais comme ça. Ok.

  • Speaker #0

    Bon.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    C'est fini le portrait chinois ? Oui, le portrait chinois est fini, c'était les chaussures. C'était ça la dernière question du portrait chinois. Et en fait,

  • Speaker #1

    à quoi sert le portrait chinois ?

  • Speaker #0

    Le portrait chinois sert à faire une sorte de portrait robot.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    J'aime bien faire des découpages, des collages et des coloriages.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et donc, je vais essayer de faire un découpage, collage, coloriage avec les réponses de ton portrait chinois. Ah,

  • Speaker #1

    trop chouette ! J'adore l'idée.

  • Speaker #0

    Trop bien. Je ne sais pas quand...

  • Speaker #1

    Quand j'aurai le temps de faire ça.

  • Speaker #0

    Quand j'aurai le temps de faire ça, mais je vais le faire. et tu seras la première à le voir. C'est à ça que sert aussi ce portrait chinois. Très bien. Dernière question. C'est quoi ta définition du vêtement ?

  • Speaker #1

    Avant tout, pour moi, le vêtement, c'est un produit extraordinaire parce qu'il te protège et en même temps, il te permet de t'exprimer. Donc je trouve que c'est une pièce fabuleuse parce que c'est une pièce dont tu as besoin tous les jours, c'est une pièce de ton quotidien mais en même temps c'est une énorme plateforme infinie d'expressions, de créations. Donc je trouve que c'est parfois un objet qu'on néglige ou auquel on ne fait pas attention et pourtant c'est notre seconde peau. donc voilà pour moi c'est à la fois extrêmement utilitaire et à la fois extrêmement profond parce que ça peut être plein de poésie, ça peut être plein de ça exprime toutes nos émotions c'est essentiel, c'est capital c'est une pièce du quotidien qu'on partage tous et voilà super,

  • Speaker #0

    merci

  • Speaker #1

    Merci en tout cas

  • Speaker #0

    Merci à toi Merci de m'avoir permis d'entrer dans cette pièce incroyable Franchement je vais prendre des photos pour mes archives et pour les tiennes

  • Speaker #2

    Merci pour ton écoute J'espère que tu auras apprécié ce tout premier épisode avec la pétillante Marie Guérin Si cette discussion t'a intéressé, questionné ou inspiré, je t'invite à me partager tes commentaires et surtout à t'abonner à DHV sur la plateforme d'écoute de ton choix. Dans le prochain épisode, je reçois un danseur, Emmanuel Diela Nkita. Avec lui, on va parler danse classique, vintage et identité. Tout ça pour répondre à une question qui reste en filigrane tout au long de notre discussion, qui est comment être soi là où on ne nous attend pas. Tout un programme. À la prochaine ! Déshabillez-vous est un podcast créé, présenté et produit par Samia Boujard, moi, avec une musique originale de Maïva Fiston, alias MPLI, montage, mixage et post-production par Alice Desbelles-Fréquences et Laetitia, podcast manager.

  • Speaker #1

    DHV,

  • Speaker #2

    déshabillez-vous !

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Présentation

    01:05

  • Notre rencontre

    03:35

  • Description de son look du jour

    04:50

  • Description de son style général

    05:34

  • Origine latine de son style coloré

    06:54

  • Self-branding, responsabilité & plurité de l’image

    09:00

  • Son avis sur les “tendances” mode

    15:51

  • Tendances et sociologie

    17:56

  • Les bureaux de tendances

    21:38

  • La réalité commerciale & écologique des Maisons

    23:46

  • Portrait de la lectrice du ELLE Belgique

    27:43

  • Challenges actuels des magazines

    31:07

  • Gestion de son dressing, tri et donations

    33:39

  • Les enjeux de la fastfashion

    36:50

  • Ses critères pour choisir une pièce

    41:04

  • Vers une consommation plus conscience ?

    43:14

  • Focus sur la location de pièces

    48:30

  • Les limites de la location

    50:45

  • Le portrait chinois de Marie

    56:33

  • Le vêtement qu’elle emporterait sur une île déserte

    01:04:55

  • Sa définition du vêtement

    01:07:00

  • Conclusion

    01:08:04

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