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Des Habits et Vous - Le Podcast qui effeuille les looks des créatifs

#10 Fashion ne rime pas forcément avec bad bitch, Jules-Aloïs Amand explique comment et pourquoi

#10 Fashion ne rime pas forcément avec bad bitch, Jules-Aloïs Amand explique comment et pourquoi

1h10 |08/09/2024
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#10 Fashion ne rime pas forcément avec bad bitch, Jules-Aloïs Amand explique comment et pourquoi

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1h10 |08/09/2024
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Description

"La considération, très peu de gens l'ont dans notre métier [la mode], mais je pense que c'est extrêmement important. Traiter les autres avec respect, c'est la base de tout." - Jules-Aloïs Amand


Dans ce nouvel épisode de "Des Habits et Vous", Jules-Aloïs Amand, Attaché de presse parisien et Fondateur de l'agence de communication Black Mint Communications, nous partage son parcours atypique et sa vision unique du monde de la mode.


Au cours de notre discussion, on explore ensemble les dessous d'une industrie exigeante, tout en abordant des sujets qui résonnent bien au-delà du simple vêtement.


  • Parcours inattendu : Du rêve d’être journaliste de guerre à expert en mode, découvrez comment Jules-Aloïs a trouvé sa voie dans l'univers du luxe.

  • Évolution du métier : L'attaché de presse d'aujourd'hui ne se limite plus aux relations avec la presse ; il doit maîtriser les réseaux sociaux, les talents (nouveaux mots pour dire influenceurs) et bien plus.

  • Relations humaines : Pour Jules-Aloïs, le travail doit rester un plaisir, et cela passe par des relations respectueuses et authentiques.

  • Pression de l'apparence : L'industrie de la mode impose des standards élevés, mais Jules-Aloïs prône le confort avant tout, ce qui n’est pas contradictoire.

  • Confort et style : Pour lui, être à l'aise dans ses vêtements est essentiel, un message puissant dans un monde où l'apparence règne.


Je te laisse avec notre échange !


Belle écoute,

Samia 🎧


-


Vous pouvez retrouver Jules-Aloïs Amand :


-


En attendant de nous retrouver pour un prochain épisode, je t’invite à t’abonner, à laisser 5 étoiles et un petit mot doux sur ta plateforme d’écoute préférée 💌


Si tu souhaites continuer la discussion et découvrir les coulisses de DHV, retrouve-moi au quotidien sur Instagram à @samiabouhjar


👗 Et si la curiosité te titille encore, viens découvrir mon travail de Directrice Artistique, Styliste, Costumière pour la Télévision et le monde du Spectacle, rendez-vous sur https://samiabouhjar.com


Des bises,

Samia


-


Crédits :

Production & Présentation : Samia Bouhjar.

Montage et mixage : Alice des Belles Fréquences.

Consulting et coordination : Laëtitia, Podcast Manager.

Direction Artistique : Samia Bouhjar, Amélie Breuil et Jennifer Boruchowitch.

Musique originale de Maéva Fiston.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    S'habiller ou ne pas s'habiller, ça dit que t'es le plus beau de chaque personne.

  • Speaker #1

    Déshabillez-vous. H.V. Déshabillez-vous.

  • Speaker #0

    Quand t'es bien habillé, que tu te trouves frais ou fraîche quand tu te regardes, et ben en fait, ça te permet de sécréter des endorphines. Déshabillez-vous. Salut, moi c'est Samia Boujahar et tu t'apprêtes à écouter Déshabillez-vous avec Jules-Aloïs Hamon. Bonjour Jules.

  • Speaker #1

    Bonjour Samia.

  • Speaker #0

    Je suis ravie d'être là avec toi aujourd'hui Jules. Merci de m'accueillir dans ton showroom, le showroom de ton agence de communication qui s'appelle Black Mint Communication et qui est situé au 34 du boulevard de Waterloo, rien que ça.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    T'as vu je commence par faire ça comme.

  • Speaker #1

    C'était bien résumé.

  • Speaker #0

    Je vais commencer par dire les 3-4 choses que je sais à ton sujet, ça va être rapide parce que je ne sais pas grand chose, enfin je sais ce qui est fondamental. Tu es la personne, l'attachée de presse le plus sympathique que je n'ai jamais rencontrée. Donc ça, c'est une des choses que je sais à ton sujet. La seconde, c'est que tu es parisien, que tu es un immigré de notre ville. Donc tu es fondateur de Black Meets Communication, que j'ai déjà cité. Que tu as un chien qui est ici présent et qui s'appelle Oscar et qui adore me lécher les tibias et le mollet. Voilà, je découvre avec lui que j'ai une nouvelle...

  • Speaker #1

    Tu m'as pas repoussé, il fait un peu la tronche là, il est parti. se coller dans un coin. Oh,

  • Speaker #0

    il n'est pas content. Oui, il s'est mis sur le dos tout à l'heure. Il voulait que je lui caresse le ventre. Mais il faut savoir que je ne déteste pas les chiens, mais je n'ai pas d'affection particulière pour eux. Mais celui-ci est assez mignon. J'ai failli lui caresser le ventre. Mais voilà, j'ai failli, je n'ai pas fait. Et donc, il râle. Et donc, la dernière chose, c'est que, et ça, c'est là qu'on se rencontre, évidemment, c'est que tu es passionné de mode. Ça, ce sont les quelques éléments que j'ai à ton sujet. Comment est-ce qu'on se connaît ?

  • Speaker #1

    On s'est rencontré chez Figaré quand on a ouvert la boutique. Tu es gentiment passé nous voir quand on avait fait le cocktail. C'est là qu'on s'est rencontré, je crois qu'on a tout de suite cliqué, non ?

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    tout de suite. Oui, tout de suite. Ça a été hyper fluide et tout, mais ça c'est un peu un point que je mets qui est assez important quand je travaille avec des gens, c'est que je construis des relations qui sont un peu profondes et qui sont humaines. Je pense qu'on fait un boulot qui est quand même assez fun. Et si c'est compliqué ou si c'est bon... pas être sympa, parce qu'il y en a plein, tu vois, des journalistes, des stylistes, des costumières, tu vois, il y en a des tonnes qui sont vraiment, vraiment, sacrément détestables, et en fait, moi, je ne travaille pas avec elles, tout simplement, on ne travaille qu'avec des gens qui sont sympas, parce qu'on a envie que notre boulot reste fun, et on fera un truc, on n'est pas, tu vois, à la mine, on n'est pas sous les bombes, quoi. Exact,

  • Speaker #0

    ça c'est sûr.

  • Speaker #1

    On a de la chance de voir des gens talentueux, de faire des choses extraordinaires, de voir des jolies choses, de voyager, de...

  • Speaker #0

    Déjeuner, boire, faire des fêtes,

  • Speaker #1

    des cocktails. Exactement, tu vois, je me dis, on a quand même la chance de faire un métier qui est juste extra. Et en fait, c'est pour travailler avec des gens qui font la tronche. Ça vaut peut-être pas la peine.

  • Speaker #0

    Justement, tu parles de ton métier. Est-ce que tu pourrais, pour celles et ceux qui ne connaissent pas ce métier ou qui ne savent pas en quoi ça consiste en réalité, en quoi consiste le métier d'attaché de presse ?

  • Speaker #1

    Écoute, ce métier d'attaché de presse, il a beaucoup, beaucoup évolué avec le temps. Il y a longtemps, moi, quand j'ai commencé ça, c'était... On ne s'occupait que des relations avec la presse. En gros, une marque, que ce soit un restaurant, que ce soit, je ne sais pas, une boutique, ou tu vois, une petite marque, un hôtel... En fait,

  • Speaker #0

    vous pouvez être attaché de presse de toutes choses.

  • Speaker #1

    De toutes choses. Tu n'es pas obligé d'être spécialisé dans la mode. Je pense qu'aujourd'hui, on est obligé de tout savoir faire. On ne peut pas juste faire de la mode, on ne peut pas juste faire de la beauté, on ne peut pas juste faire du luxe, on ne peut pas juste faire des marques premium, on ne peut pas juste faire des restaurants, etc. Je pense qu'il faut être capable de tout faire. Mais notre métier, en gros, consiste à recueillir des clients qui viennent nous voir avec des besoins, de dégager leurs objectifs. Par exemple, on a des marques comme Jimmy Fairley, lorsqu'elles se sont installées en Belgique, elles sont venues nous voir en utilisant un lunetier. Donc Jimmy Fairley, c'est une marque qui existe depuis dix ans et donc il y avait un besoin de s'installer qui ouvrait une... deux boutiques à Bruxelles. Maintenant, ils en ont ouvert plusieurs depuis un an et demi qui sont avec nous. Mais leur but était de s'installer. Les gens ne les connaissaient que trop peu. Et donc, notre but à nous, c'est de les installer, de leur dire à quel média il faut parler, avec quel talent. Et je dis talent, ce qui veut dire influenceur, même si aujourd'hui, le terme d'influenceur, il a aussi beaucoup, beaucoup changé. Puisqu'aujourd'hui, des talents sont un mec qui est architecte et qui a une super communauté ou une fille qui est chef dans un resto. Tu vois, pareil, il y a une super communauté, etc. Donc, c'est en fait de rapprocher cette marque, de faire venir les gens en boutique. Et fatalement, ça reste un business de les faire acheter parce qu'il faut que ça tourne. Mais il faut aussi construire toute leur image, il faut construire leur stratégie, définir leurs objectifs, etc. Donc, c'est ce que les marques viennent chercher chez nous, en gros.

  • Speaker #0

    Donc, il y a quand même une partie du travail qui est similaire à une boîte de com.

  • Speaker #1

    Absolument, c'est une boîte de communication et d'ailleurs c'est pour ça qu'on a mis communications avec un S parce que pendant très longtemps on appelait ça un bureau de presse Aujourd'hui les bureaux de presse, le déclin c'est un terme qui est un peu péjoratif donc c'est pas un terme que j'aime vraiment parce que le bureau de presse dans mon cœur il restera toujours cher parce que j'ai appris mon métier dans un bureau de presse Mais les agences de communication aujourd'hui, ce que je te disais tout à l'heure, elles sont obligées de savoir tout faire en fait. Et donc, tu fais aussi bien de la stratégie, de la mise en relation. Et ce que généralement nos clients viennent chercher chez nous, c'est un réseau. Tu as des agences qui font très, très bien leur job. Tout le monde fait très bien son boulot. Tu vois, je me dis, il y a des agences qui sont extrêmement spécialisées, qui sont installées dans le paysage de l'agence depuis très longtemps, depuis bien plus longtemps que la nôtre. Mais voilà, tu vois, chacun a ses spécialités.

  • Speaker #0

    Et donc, aujourd'hui, c'est plus exclusivement de placer des marques.

  • Speaker #1

    Dans la presse ? Parce qu'il y a d'autres sources, il y a d'autres canaux de communication qui sont arrivés.

  • Speaker #0

    Et dont l'objectif est de faire venir des clients.

  • Speaker #1

    Exactement. Tu vois, quand j'ai commencé, moi je me souviens que quand j'ai commencé ce métier, je l'ai commencé un peu, tu vois, totalement par hasard, parce que je suis arrivé dans la mode de la manière la plus improbable qu'il soit. Mais quand j'ai commencé ce métier, je me souviens qu'on faisait des fiches de shopping. C'est-à-dire que quand les journalistes shootent des séries dans les magazines, quand les stylistes shootent des séries dans les magazines, elles viennent par exemple dans le bureau. Là, tu vois, l'officiel est parti shooter une série en Grèce pour l'été. Ils sont venus nous voir en nous disant qu'on a besoin de chemises, de maillots, de lunettes. Bon, on a des chemises, on a des maillots, on a des lunettes. Donc, ils viennent, ils prennent les pièces, on leur fait une fiche de sortie avec le détail de chaque pièce qui sort. Les journaux shootent ou pas. Tu vois, ils ont la pièce, donc après, c'est au bonheur la chance. Donc, une fois que les pièces nous sont retournées, puisque ces pièces, elles ne nous appartiennent pas, elles ne sont pas à vendre, ce sont des samples qui sont créés en plus par les marques et qui nous les envoient au début des saisons pour qu'on puisse... les sortir dans les journaux et que tout au long de la saison ce soit shooté dans les journaux. Moi, j'ai commencé quand je faisais toutes ces files de sortie à la main. Aujourd'hui, le métier, il a tellement changé où tout est informatique, on a des réseaux sociaux qui n'existaient pas. Instagram, on ne l'utilisait pas. Le terme d'influenceur, ça n'existait quasiment pas. Il y avait des blogs, tu vois. On avait commencé, tu te souviens, de Blonde Salade. Ce qu'Arafa Rani est devenu aujourd'hui,

  • Speaker #0

    c'est quand même un empire.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas seulement une influenceuse, c'est un empire. Et beaucoup de gens qui sont en dehors de ce métier, parce que nous, on en connaît Tu vois un peu les filons. Peu de gens comprennent les fortunes et à force de beaucoup de travail colossal que tous ces talents dégagent parce que c'est un travail énorme. C'est comme un footballeur, il fait vendre. Un footballeur est très bien payé, c'est parce que derrière, il y a toute une machine financière qui fonctionne extrêmement bien, qui est extrêmement bien rodée, etc. Oui, c'est des entreprises modernes. Bien sûr. Nous, notre métier, effectivement, dans le terme de bureau, c'est de savoir tout faire, d'aussi bien savoir parler à ses influenceurs, de devoir parler à ses talents, aux leaders d'opinion, qui sont des gens qui ont des communautés sur les réseaux sociaux qui sont peut-être plus petites, mais plus ciblées, et également aux journalistes, parce que le média, et quand les gens nous disent que les magazines vont mourir, je suis pas d'accord. Certains médias, comme des magazines comme Le L, comme en France, le Madame Figaro, le Marie Claire, etc., sont des magazines qui sont extrêmement... comment dire, extrêmement prospères. Ils sont lus ? Oui, ils sont beaucoup lus. Alors,

  • Speaker #0

    ils sont lus différemment peut-être ?

  • Speaker #1

    Ils sont lus différemment, je suis d'accord. On n'achète plus un magazine comme on l'achetait avant parce qu'avant, on ne pouvait pas regarder, on ne pouvait pas aller sur le site du L.fr pour regarder quelle était la dernière info, du L.bello, tu vois, pour regarder quelle était la dernière info. Il fallait aller dans ton kiosque, acheter le journal.

  • Speaker #0

    Oui, et là, maintenant, il y a une nouvelle stratégie, tu as une partie. Bien sûr. Ça devient un objet, quoi.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est le terrain d'objet. Oui, oui,

  • Speaker #0

    c'est le terrain d'objet. Mais c'est vrai que j'en avais discuté avec Marie, que même elle, quand elle voyage, elle n'achète plus les magazines comme elle le faisait il y a peut-être quelques années. Quand tu vas à l'aéroport, tu achètes quelques magazines, tu en achètes peut-être un. Parce qu'en fait, on consomme finalement la mode, l'image, la créativité, et puis le rêve, en fait, que nous vendent les magazines. Les magazines de mode, les magazines féminins. Et maintenant, même les magazines masculins, finalement, et les magazines lifestyle, j'ai l'impression qu'il y a quelque chose...

  • Speaker #1

    C'est pour ça qu'il y a un fil conducteur. Tu vois, je te disais, c'est évident, tu es obligé de tout savoir faire. Parce qu'avant, quand tu ne faisais que de la mode, tu te parlais, par exemple, tu vois, au Elle, tu parlais au Vogue, au Harper's Bazaar, au Tattler, au Porter, tu vois, tout ce genre de médias qui étaient très, très spécialisés mode. Mais tu ne parlais pas avec des journaux qui font, par exemple, tu vois, que du design. Tu ne travaillais pas avec AD, tu ne travaillais pas... avec des magazines un peu plus généralistes, etc. Aujourd'hui, il y a des médias qui couvrent aussi bien la mode que le lifestyle, que l'actualité récurrente, des bars, etc. qui couvrent beaucoup de sujets. Aujourd'hui, les magazines sont construits de manière très différente parce qu'ils se sont adaptés, qu'ils ont compris qu'on ne pouvait plus être spécialisé que dans un seul secteur. Je pense que l'intérêt du lecteur, il n'est pas que pour la mode. Si tu veux que de la mode, il reste des titres, des titres qui sont hyper... Par exemple, le Self Service, le Ten, tu vois, le The Perfect en Angleterre, qui sont des... Mais t'achètes pas ça comme t'achètes un L. Ça coûte pas le même prix. Tu vois, ça coûte, je sais pas moi, une vingtaine d'euros, voire parfois une cinquantaine pour certains titres, qui sortent par exemple deux fois par an et qui sont des pavés de 500 pages.

  • Speaker #0

    Même les magazines plus... où ils n'abordent pas que la mode, j'ai l'impression que ça se multiplie. Je pense... Je pense par exemple au Barbès Magazine.

  • Speaker #1

    Absolument, oui.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas encore eu la joie d'en avoir un en main. À Bruxelles, c'est introuvable.

  • Speaker #1

    C'est difficile à trouver.

  • Speaker #0

    C'est introuvable à Bruxelles.

  • Speaker #1

    Quand on dirait un peu. Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Je serais ravie. Mais j'ai eu l'opportunité d'écouter le fondateur expliquer comment est-ce qu'il a créé ce magazine et le pourquoi. Et il aborde vraiment plein de thématiques. Et c'est un objet, en fait. Tu achètes vraiment ça.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça.

  • Speaker #0

    L'objet en revient. C'est comme un livre, en fait. Tu suis alors sur, de manière digitale, quasiment quotidienne, un contenu hyper qualitatif en termes d'images, qui correspond au code du digital. Donc, c'est rapide. C'est de la consommation rapide. Après, si tu veux aller dans le fond, aller regarder les éditos, aller lire les articles, quand le magazine sort, tu vas l'acheter. Ça, c'est sûr. Et tu te le mets sur une étagère. Et de temps en temps, pour nous, en tout cas, c'est une source d'inspiration incroyable. C'est parce que... Il y a un travail éditorial où tu as vraiment une retranscription temporelle de tendance et de culture.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec toi. Je trouve que le magazine, c'est un objet qu'avant, on jetait, dont on se débarrassait. Je trouve que maintenant, on ne le jette plus. J'ai beaucoup de... Peut-être que je fais d'une généralité mon cas.

  • Speaker #0

    Non, je crois qu'il y a beaucoup de gens.

  • Speaker #1

    Je sais qu'après aussi, c'est mon métier. J'ai du mal, d'ailleurs, là, partout. Et encore, t'es pas venu chez moi, j'en ai aussi une tonne. Mais c'est vraiment un objet que j'ai du mal à acheter parce que je les trouve bien construits, que je sais le travail que c'est pour construire un journal. Tu t'as parlé avec Marie Guérin, d'ailleurs le L qu'elle a. Je sais la difficulté, la complexité qu'il y a à construire un magazine pour aussi bien que les annonceurs soient choyés parce que c'est important. Toutes les pages de pub qu'un journal vend sans les annonceurs, le journal ne peut pas fonctionner parce que tout a augmenté. Le prix de l'encre a augmenté, le prix du papier a augmenté. augmenter, la main-d'œuvre augmenter. La conjoncture actuelle ne rend pas du tout service et n'aide pas du tout.

  • Speaker #0

    Et trouver le matériel aussi, puisque les éditos, quand tu achètes un maillement, il faut trouver le matériel, les vêtements, on parle déjà dans la presse, en Belgique. Là,

  • Speaker #1

    je trouve que tu vois certains titres, comme par exemple le L, ou tu vois l'officiel. Nous, on est un bureau qui travaille beaucoup avec les éditions Venture, de manière générale. Et donc, c'est vrai que tu vois le L, l'officiel, tu vois le Forbes qui vient de sortir, je trouve que ce sont des titres qui sont très très forts. Marie Claire également, et qui sont des titres qui ont beaucoup de choses à dire, et de jolies choses à raconter, et qui shootent de très jolies séries, qui font appel à des stylistes de talent, à des photographes de talent, qui ont toujours des super talents en cover, où il y a des interviews assez géniales, etc. Et ce sont des journaux, des magazines, je vais me faire taper sur les doigts, parce que je dis journaux, les rédacteurs me disent non, c'est un magazine. Mais voilà, ce sont des titres qu'il faut prendre en exemple, je trouve, parce qu'ils fonctionnent extrêmement bien.

  • Speaker #0

    Ce que dit Marie, c'est que chaque numéro, elle recommence tout depuis le début. C'est-à-dire que ce n'est pas le template de la couve et puis tu dois juste remettre la photo de la mannequin ou de la comédienne que tu as décidé de shooter pour mettre en couve. Tout est repensé. Chaque numéro, c'est à chaque fois différent.

  • Speaker #1

    Et je trouve que c'est une super bonne chose et ça se sent quand tu lis le magazine. Tu sens qu'effectivement... C'est très différent. Donc, tu prends un plaisir très différent à lire chaque édition.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir éclairé notre lanterne quant au métier d'attaché de presse moderne. Donc, c'est un communicant plus,

  • Speaker #1

    plus quoi. C'est un stratège. En gros, il faut être fin stratège. Il faut être très bon communicant. Tu sais, mon premier job, mon premier boss m'avait dit un jour, être un bon attaché de presse, c'est savoir se faire des potes, savoir aller boire des coups. Et donc, quand je l'avais regardé, tu vois... Il m'avait dit ça, j'avais regardé un peu en le gendris le ciel en me disant mais l'autre, il est en train de me dire qu'il faut que j'aille picoler dans les barres pour me faire des potes. Et en fait, ce qu'il voulait me dire par là, c'est qu'effectivement, il faut sortir, il faut se faire des potes, il faut rencontrer des gens, il faut être tout le temps, tout le temps dehors, il faut être tout le temps aux aguets, il faut surtout être intéressé par les autres. Je pense que si t'es pas intéressé par l'autre, il faut pas faire ce métier. C'est pas un métier de contact. Tu vois ? C'est un métier de contact. Ouais, c'est un métier de contact.

  • Speaker #0

    Il faut aimer les gens. Moi, je t'aime bien. Je t'aime bien.

  • Speaker #1

    Moi aussi, je t'aime bien.

  • Speaker #0

    C'est quoi ton parcours ? Parce que tu as dit que tu t'es retrouvé attaché de presse un peu par hasard. Comment ? Qu'est-ce que tu as fait avant ? Et comment tu t'es retrouvé ? Raconte-nous ce hasard.

  • Speaker #1

    Tu as dit que je venais de Paris, ce qui est vrai, à demi vrai, puisque j'habitais à Paris avant, mais moi je suis normand. Je suis né en Normandie. Dans le Nord ? Ce n'est pas vraiment le Nord, mais pas loin. Je suis né...

  • Speaker #0

    Tu es vraiment parisien. Rien du Nord, il ne veut pas qu'on dise qu'il vient de dans le Nord.

  • Speaker #1

    Tu ne sais pas où j'ai grandi encore. Non, mais en fait, je suis né littéralement à la campagne, dans une ville industrielle un peu paumée au milieu de nowhere que tu ne connais pas. Mais ensuite, j'ai grandi près de la mer à Deauville.

  • Speaker #0

    C'est ça que je connais.

  • Speaker #1

    Ce qui est le knock local, tu vois. Et en fait, j'ai rapidement allé m'installer à Paris parce que fatalement, il fallait que je fasse mes études. Tu vois, une fois que j'ai passé le bac.

  • Speaker #0

    Donc, tu as grandi, tu as fait toutes tes études jusqu'au bac.

  • Speaker #1

    et ensuite je me suis installé donc à Paris où là tu vois effectivement la question s'était posée et ma mère avait des espèces de grandes ambitions pour moi, il fallait que je sois scientifique, il fallait que je fasse une prépa il fallait que je sois ingénieur etc et le jour où je suis allé la voir en me disant comment te dire, parce que je ne suis pas du tout scientifique, je suis l'opposé, je suis littéraire et je ne vais pas du tout faire une prépa parce que j'ai envie de être journaliste et mon rêve absolu je pense que c'est ce qui me manque le plus dans mon métier c'est d'écrire Parce que j'adorais écrire et donc je voulais être journaliste. Et je voulais surtout être reporter, je voulais couvrir les conflits. Dans les journaux, dans certains magazines, t'as ce qu'on appelle le cahier chaud et le cahier froid. Le cahier chaud, c'est l'actualité. Donc par exemple, t'as le pape qui se déplace dans tel pays et tu vas couvrir le sujet avec un JRI, qui sont les journalistes reporters d'images. Ou alors t'as une guerre qui éclate, là on t'envoie sur le front pour couvrir ce genre d'événement. C'est un truc qui me passionne. Alors c'est vrai que quand on me voit comme ça, on se dit pas du tout que c'est un bon voyou. Je te jure, franchement, j'étais hyper, hyper, hyper intéressé par ça. Je te vois bien avec... Je trouvais ça passionnant parce que j'ai toujours trouvé passionnant. Je trouve que tu vois ce qui se passe dans le monde, ça t'explique beaucoup. C'est une telle machinerie incroyable que chaque conflit, chaque événement, chaque allocution d'un chef de gouvernement, etc., tout explique tout, en fait, tu vois.

  • Speaker #0

    T'es un passionné, en fait.

  • Speaker #1

    Vraiment. Curieux. Je suis très curieux de nature. Je suis assez curieux de nature et en fait, je voulais, mon rêve absolu, c'était de faire mon tout premier stage chez Paris Match. C'est un magazine que mes parents lisaient depuis toujours. Je l'ai toujours vu traîner à la maison. Et bon, Paris Match a quand même eu une heure où c'était le magazine comme Life, comme le Times, etc. qui était où ils avaient les meilleurs photographes du monde.

  • Speaker #0

    Toutes les personnalités publiques avec quelque chose.

  • Speaker #1

    C'était extraordinaire. C'était une très grande époque journalistique. Et donc, j'avais désespérément essayé de rentrer dans ce journal pour être en... en stage. J'avais dû déposer au moins, je ne sais pas, peut-être 15 CV. J'y avais été, c'était à Levallois-Péret, je me souviens de leur bureau. Et personne ne me répondait. Donc, un jour, je suis à dîner chez une copine à Paris. Et elle me dit, mais t'es bête, elle me dit, le rédacteur-chef est le meilleur pote d'enfance de mon père. Il faut que tu me donnes ton CV parce qu'il le connaît et on va te faire rentrer comme ça. Donc, moi qui ne voulais pas trop être pistonné parce que je me disais, bon, non, j'ai envie d'y arriver, quoi, par moi-même.

  • Speaker #0

    Parce que quoi, tu viens quand même d'un milieu favorisé.

  • Speaker #1

    Mes parents, mes parents ont... bien travaillé toute leur vie, ils ont travaillé très très dur et ils ont bien gagné leur vie. C'est un truc dont...

  • Speaker #0

    Je veux dire en termes de réveau, quoi.

  • Speaker #1

    Très fiers, mais par contre, pas du tout, ils n'étaient pas du tout dans le milieu. Mes parents ont fabriqué de la bouffe toute leur vie. Donc, tu vois, c'est pas...

  • Speaker #0

    C'est des industriels.

  • Speaker #1

    C'est des industriels. Donc, ils n'étaient pas du tout, du tout dans mon milieu. Donc, ça, c'est vraiment le truc que ma mère, je me souviens, me l'a dit un jour à table. Elle me dit, tu fais ce que tu veux. Quand je lui ai dit que je ferais une école de journalisme, elle me dit, tu fais ce que tu veux. Mais elle me dit, moi, je ne peux pas t'aider parce que là, c'est en dehors de mon spectre. Tu vois, je ne connais personne.

  • Speaker #0

    Mais je veux dire, il y avait conscience que les choses, on peut les atteindre quand on a le bon réseau.

  • Speaker #1

    Ah bah, je pense que ça, c'est sûr. Non, mais c'est très injuste. C'est très, très injuste. Mais malheureusement, la vie est faite ainsi. Oui, absolument. Mais je pense qu'à force de travail et de persévérance, je pense que tu peux réussir.

  • Speaker #0

    Le réseau ne fait pas tout.

  • Speaker #1

    Le réseau ne fait pas tout. Le réseau ne fait pas tout. Le réseau ne fait pas tout. Parce que je pense que quand tu vois, on te place quelque part. Bon, après, il faut quand même faire tes preuves. Il faut quand même que ça fonctionne. Évidemment,

  • Speaker #0

    je ne retirais pas. Je posais la question, ce n'était pas pour retirer. Mais pour dire que c'est quand même une impulsion, c'est une impulsion quand on est talentueux, qu'on sait ce qu'on veut. C'est une bosseur, c'est une impulsion qui est quand même loin d'être négligeable.

  • Speaker #1

    Ça c'est sûr, c'est évident. La copine ? Donc je reçois effectivement très très rapidement, je ne sais pas si c'est le lendemain ou le lendemain, mais comme ça, en un claquement de doigts,

  • Speaker #0

    je reçois un mail. Tu déposais des CV ?

  • Speaker #1

    Des mois, personne ne me répondait. Et je pense que j'avais des enveloppes Kraft, je mettais mon CV à l'intérieur que j'avais imprimé. Je le déposais deux fois par semaine peut-être. À la boîte aux lettres ? Non, je déposais à l'accueil. Parce que c'était le groupe La Gardère, donc il y avait plein de journaux. T'avais Paris Aujourd'hui, t'avais L'Elle à l'époque. Il y avait Le Bill, il y avait tous ces magazines. Ils étaient sous la même coupole. Tout était La Gardère avant que L'Elle soit rachetée.

  • Speaker #0

    L'accueil, le diable s'habille en Prada.

  • Speaker #1

    C'est ça. T'arrivais dans cet immense truc. Le hall d'accueil, je me souviens, les plafonds étaient immenses, etc. Donc, j'avais 18 ans. J'étais un bébé, j'étais de l'école. J'arrivais de ma province, là j'arrive chez La Gardère. Je reçois très rapidement un... coup de fil d'une journaliste qui s'appelle Caroline Vangès qui, je ne sais pas si d'ailleurs c'est lié toujours très sûrement, qui elle travaillait au cahier chaud, donc elle a été chaude du genre, ce que je voulais faire. Bon, elle m'a expliqué qu'il n'y avait pas de place tu vois là, mais qu'il y avait une place au lifestyle. Mais toi,

  • Speaker #0

    tu postulais pour travailler ou pour faire un stage ?

  • Speaker #1

    Pour faire un stage. Je devais faire un stage parce que je faisais une école de journalisme. Tous les ans, je faisais un stage. Et donc, je dis bon, ok, tu sais quoi, c'est déjà un pied de mie dans la rédaction. Donc on verra bien ce qui se passera par la suite. Je me suis retrouvé plongé dans le bain quand même très très rapidement. Et j'en suis quand même venu vite à la conclusion qu'avant d'être intégré dans une rédaction, avant d'être journaliste et d'être en CDI, parce que c'est quand même, tu vois, encore une fois le nerf de la guerre, il faut quand même pouvoir payer ses factures et payer ton loyer. Eh bien, t'es pigiste pendant très longtemps. Et les pigistes, ils sont payés à la page. Donc t'as des mois où t'écris 50 pages. Enfin, je te donne une récération, tu vois. Mais t'as des mois où t'écris 50 pages et des mois où t'en écris 2.

  • Speaker #0

    Parce qu'on n'en a pas besoin de plus ?

  • Speaker #1

    C'est exactement ça, parce que tu n'es pas intégré à la journal-rédaction, donc tu peux travailler pour d'autres médias, mais tu dois...

  • Speaker #0

    Tu es un statut d'indépendant presque.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Donc là, je n'étais pas hyper emballé par l'idée. Je travaillais avec des gens qui étaient formidables, certains qui ont été durs, parce que j'ai connu aussi une époque où bien avant, tu vois le renversement de tout ce qui se passait dans la mode et tu vois la liberté, la libération de la parole dans tout ce qui était médias, mode, les milieux un peu durs. J'ai travaillé avec des gens pas faciles.

  • Speaker #0

    Où tu arrives à 6h et tu repartais à 6h.

  • Speaker #1

    Bah c'était, ouais, les horaires étaient encore à la rigueur. C'est pas trop le truc qui me dérange parce que je me dis qu'à force de, tu vois, il faut se lever le matin et il faut se coucher le soir. On n'a pas le choix. Il faut travailler parce que sinon personne ne fera le job à notre place. Mais c'est même la manière dont on s'adressait dans un environnement de travail. Moi, j'ai eu des boss, tu vois, dans certaines expériences, mais qui m'ont insulté. Le cliché des trucs. Le cliché, le diable s'habille en Prada, c'était vraiment ça. Tu vois, des nanas qui étaient hyper bonnes dans leur job, qui connaissaient fondamentalement bien leur travail et qui m'ont aussi appris beaucoup de choses, mais qui m'ont appris aussi ce que je voulais surtout pas devenir.

  • Speaker #0

    Humainement.

  • Speaker #1

    Ah ouais. Non, c'était épouvantable. J'ai entendu des trucs, tu vois, j'ai entendu des trucs vraiment, vraiment durs. Aujourd'hui, plus personne n'oserait dire parce qu'un truc comme ça, tu vois, c'est tout de suite t'es mis à pied et ta carrière est terminée. Mais c'était une époque où c'était pas du tout contrôlé. C'est l'époque où tu pouvais dire ce que tu voulais et faire n'importe quoi. Et parce que tu n'avais aussi pas tous ces réseaux sociaux et que tu n'avais pas tout ça. Tu pourrais accélérer la parole.

  • Speaker #0

    Il y avait de la hiérarchie aussi, peut-être,

  • Speaker #1

    qui était différente. Bien sûr. Et donc,

  • Speaker #0

    le lifestyle.

  • Speaker #1

    Et donc, le lifestyle, on est arrivé là-dessus assez rapidement. Et donc, la mode, très fortement, parce qu'il y avait un gros besoin de renfort dans l'équipe mode.

  • Speaker #0

    Et tu écrivais des piges.

  • Speaker #1

    J'écrivais. Alors, plus surtout, je faisais surtout le stagiaire, je renvoyais les shoppings. ça c'était un peu dur je connais ça ouais ouais et en fait j'avais je me souviens j'avais écrit quelques petites choses et j'avais quand même une fille avec qui je bossais qui m'aimait beaucoup qui s'appelle Marie-Adam Aforti qui était une grande reporter et avec qui je suis parfois encore en contact et qui m'avait appris beaucoup de choses tu vois de ce métier de journaliste qui m'en avait un peu appris tu vois les tenants les aboutissants sur la manière d'écrire sur la manière d'écrire sur la manière d'écrire je pense qu'après l'écriture c'est comme tu vois c'est comme la chanson, tu peux prendre des cours pour apprendre à chanter mieux, mais tu as des gens qui ont vraiment du talent. Alors je ne dis pas que j'ai un talent pour écrire, mais je pense que j'ai une facilité à l'écriture. Et c'est vraiment ce que je te disais tout à l'heure, le truc qui me manque le plus, c'est de devoir écrire dans mon métier. Mais c'est grâce à elle aussi, cette fameuse Marie, un jour elle m'a dit, écoute, elle me dit, va voir ce qui se passe dans les bureaux de presse en face. Parce que nous, on parle avec des bureaux de presse, donc peut-être que de l'autre côté de la machine, ça va t'intéresser. Et donc là, je suis rentré chez celle qui m'a appris mon métier et pour... pour qui j'ai une admiration plus que profonde, je suis arrivé chez Catherine Miron, chez qui j'ai fait un premier stage qui avait duré quelques mois. Ensuite, un deuxième stage qui a de nouveau duré quelques mois. J'ai appris avec une équipe qui était assez formidable parce qu'elle avait des attachés de presse qui étaient là depuis très longtemps et qui connaissaient le métier absolument par cœur.

  • Speaker #0

    Et attachés de presse spécialisés ?

  • Speaker #1

    Elles étaient spécialisées très mode. Elles étaient spécialisées très mode. Donc, c'est pour ça que, tu vois, très vite, j'ai été dans la mode.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que toi, tu étais un modeux ? Est-ce que tu avais une appétence particulière ?

  • Speaker #1

    Je pense que je l'ai développé. J'ai toujours eu un peu une appétence pour ça, parce que fatalement, j'ai une maman qui est très coquette, et qui aime les jolies choses, et qui aime s'habiller, et qui va acheter moins, mais qui va acheter bien. Qui va s'acheter une robe chez Yamamoto, mais qui ne va pas acheter 50 robes chez Mango. Donc elle m'a toujours un peu inculqué cette valeur d'acheter un vêtement qui soit bien coupé. Je crois que l'appétence pour la mode, elle est arrivée là. Donc finalement... On m'a pas juste mis là en me disant, tiens, tu vas te faire de la mode et on verra comment ça se passe. J'avais envie de faire ça et ça m'intéressait. Donc lorsque je suis arrivé effectivement chez Catherine Mirand, là j'ai rencontré un métier qui me plaisait profondément. Parce qu'il y avait autre chose, il n'y avait pas... Je pense que quand t'es journaliste, t'es aussi asséné d'informations toute la journée. Là, je pense que ce qui me manquait peut-être, c'était le côté un peu stratège que le métier d'attaché de presse a. où là, il faut effectivement dessiner une stratégie de communication, où il faut vraiment apporter de l'aide et quelque chose, je ne sais pas si c'est une sensibilité, mais peut-être une compréhension d'un marché à des clients et leur expliquer comment est-ce qu'ils atteignent leur objectif. Et donc, une fois que j'ai fait mes expériences chez Catherine Miron, je me souviens qu'elle m'assoit dans son bureau et c'est une très grande attachée de presse, qui a quand même fait la carrière de beaucoup de... très grande marque et donc elle m'assoit dans son bureau elle voulait m'embaucher et je lui ai dit Catherine c'est pas possible parce que j'ai pas fini mes études je crois que je devais être en deuxième année ou en première année et surtout j'avais envie d'avoir d'autres expériences et donc de là très vite je suis parti j'ai fait Vienne Westwood ensuite Christian Louboutin ensuite Giuseppe Zanotti après je suis allé à Londres à Chine ouais J'ai fait Westwood, j'ai fait le Westwood. En plus, tu sais quoi ? Westwood, c'était une expérience qui était assez extraordinaire parce que j'ai fait le Westwood de Vivienne. Andrea, son époux, a commencé à de plus en plus s'installer dans la marque. Mais c'était le Vivienne Westwood de Vivienne Westwood. C'était une période qui était assez extraordinaire parce que d'un point de vue de mode, c'est quand même un pavé d'histoire. Et énorme, c'est énorme, énorme, énorme. Et c'est drôle parce que lorsqu'elle est décédée, notre chère Vivienne... J'ai vu beaucoup de gens qui finalement ne la connaissaient pas. Donc tu sais, je me suis dit, est-ce qu'il y a dans le commun, peut-être que tu vois, on dit que la mode, on est des gens un peu super spécial. Mais en fait, tu vois, ça a dessiné tellement d'histoires. Quand tu vois tout ce qu'elle a fait et tous les combats qu'elle a menés.

  • Speaker #0

    Tout ce dont sa création, sa mode est imprégnée. Sa création, sa mode est imprégnée de l'histoire, de l'ère du temps.

  • Speaker #1

    Et même son personnage à elle. Je me souviens d'un show, puisqu'en fait, à Paris, il y a trois labels chez Vivienne Westwood. Tu avais Anglomania, qui était le label un peu plus, tu vois, abordable. Tu avais le Red Label, ça s'est défilé à Londres. Et ensuite, tu avais le Gold Label, qui défilait, lui, à Paris. Il défile toujours à Paris, d'ailleurs. Le show de Vivienne à Paris, c'était un show qui était très, très attendu, puisqu'il y a tout le calendrier officiel de la mode, qui est le calendrier, tu vois, dessiné par la Fédération française de la mode. Tous les journalistes, tu vois, du monde entier viennent découvrir ta collection. Et juste avant le show, Vivienne arrive. Elle s'était rasée la tête en protestation, alors je ne sais même plus te dire pourquoi, mais en fait elle s'était rasée les cheveux parce qu'elle avait un message à apporter. Mais nous il faut se dire qu'avant un défilé, tout est extrêmement calibré, extrêmement calé. Donc tu sais qu'il y a des journalistes qui vont faire des interviews avant le show, après le show.

  • Speaker #0

    Ce que tu vas répondre, et donc là elle apporte un élément fort finalement.

  • Speaker #1

    Hyper fort. et puis Vivienne c'était une femme qui avait une tu vois qui savait se faire entendre quand elle avait envie de dire quelque chose à dire elle avait pas sa langue dans sa poche elle était réputée pour ça tu vois donc on se disait si elle a quelque chose à dire sur quelqu'un

  • Speaker #0

    ou sur quelque chose, ou sur quelqu'un sur un politique, ou sur quelqu'un sur un autre designer, non, parce qu'elle n'a jamais vraiment attaqué des confrères. Mais si elle avait quelque chose à dire, clairement, elle y allait et puis pas de quartier, quoi. Je savais se faire entendre. Donc c'était un peu, tu vois, c'était déstabilisant, mais en même temps, c'était hyper formateur. Et après, tu vois, chez Louboutin, l'expérience a été... Elle a été formatrice aussi, je dirais un peu dure, parce qu'il y avait beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup à faire. Là, c'était surtout beaucoup de sorties, beaucoup de recherches, beaucoup de travail de recherche, parce que moi, j'assistais la personne qui était la PR manager à ce moment-là, et qui, je crois d'ailleurs, est toujours chez Louboutin, et en fait, qui m'a beaucoup appris de choses, mais elle s'occupait des célébrités, donc tout ce qui avait un rapport aux célébrités, les red carpets, ou alors, tu vois, les placements dans les journaux, si tu avais, je ne sais pas, moi, Laetitia Casta, qui est shootée en cover, tu vois, du Vogue. que la styliste te fait une demande pour des chaussures, la demande me revenait pour moi. Ou est-ce qu'il fallait, par exemple, avant les Césars, chercher les nouveaux talents, les talents émergents, les acteurs qui allaient arriver sur le marché, qui ont pressenté, tu vas devenir les futurs stars de demain, parce que notre métier, c'est aussi de la relation. Donc, tous ces gens, tu ne sais pas, tu vas devenir le futur Sean Penn. Et donc, tous ces gens, il faut créer des relations extrêmement vite, dès le départ avec eux, parce qu'ensuite, tu as des gens qui sont complètement intouchables et qui ont des carrières qui sont... tellement, tellement demandées et qui sont admirables. Mais tu vois, par exemple, Camille Cotin en est l'exemple. Elle a une carrière aujourd'hui qui a complètement explosé. Elle fait des films démentiels. C'est une actrice démentielle. Aujourd'hui, pour nous, c'est très difficile de l'atteindre et de l'approcher parce que, fatalement, elle est très entourée et qu'elle est très, très occupée. Elle l'est beaucoup plus aujourd'hui qu'elle ne l'était il y a 20 ans. Je pense que, tu vois, c'est aussi là que tu vois la stratégie. Elle se met un peu rapidement au point.

  • Speaker #1

    Comprendre qu'il faut être à la jeunesse.

  • Speaker #0

    Exactement. pour la partie du game. Toujours. Et je pense qu'il faut avoir ce truc où tu dois un peu avoir douze coups d'avance. Tu vois, où tu ne peux pas juste te reposer sur tes lauriers, te reposer sur un listing qui est déjà préfet ou te reposer sur des relations qui sont déjà préfètes. Je pense qu'il faut toujours constamment aller chercher des nouvelles personnes, aller rencontrer de nouvelles personnes, aller rencontrer de nouveaux, tu vois, de nouveaux talents, aller rencontrer potentiellement des nouveaux journalistes. Et surtout, il y a quelque chose qui est très important. Et ça, c'est quelque chose que j'ai appris de Catherine et je l'ai toujours vu faire ça. Catherine, quand elle venait le matin dans le bureau, elle connaissait les prénoms de tout le monde et elle disait bonjour à tout le monde. Et cette considération que très peu de gens ont dans notre métier et que j'ai vu très peu avoir, bien évidemment, tout le monde n'est pas comme ça. Il y en a qui sont quand même hyper sympas, mais je trouve que c'est extrêmement important. Tu ne sais pas ce que les gens deviendront demain. Tu ne sais pas quel stagiaire est dans une rédaction si demain, ce n'est pas le futur rédac chef du Tatler aux US. Mais tu vois. On ne sait pas de quoi la vie demain est faite. Donc, au-delà de la relation que tu as envie de créer avec dans le futur, en se disant, bon, peut-être que cette personne va devenir importante, je pense qu'humainement parlant, on a beaucoup oublié pendant des années qu'il y avait une importance qui était vraiment profonde de se traiter avec respect. Qu'importe le métier que tu fais, qu'importe d'où tu viens, qu'importe qui tu es, qu'importe ta sexualité, qu'importe... ton apparence, ce qui importe ton intelligence, ce qui importe ton départ dans la vie. Tu as des gens qui partent avec une longueur d'avance, d'autres qui partent avec trois longueurs de retard, mais qui se battent. Tu vois, la vie, elle est facile pour personne. Et voilà.

  • Speaker #1

    Je ne peux pas prévoir à qui tu as affaire. J'avais un, j'ai fait, pendant mes études, j'avais un prof de technique de vente. Le mec, son cours, c'était deux heures, il racontait des anecdotes tout le temps. Et donc, sur un cursus de trois ans, j'ai retenu une anecdote. Lui, il travaillait dans le secteur automobile. Sa carrière, il avait... professionnel, il l'avait fait dans le secteur automobile. Et un jour, il nous avait raconté l'histoire. Donc bref, un gars qui arrive dans le showroom habillé presque en guenille, tu vois, maltraité par les collègues, pas appel accueilli. À la limite, ils allaient mettre dehors, tu vois. Lui a récupéré ce client et a discuté avec lui. Le gars a acheté une bagnole, content. Et en fait, ce qu'il nous a expliqué, peut-être qu'il a un peu exagéré son histoire, que je remettrai très mal ici. Il faut savoir, je raconte très très mal les histoires. Mais c'est le principe qu'il faut retenir. C'est qu'en fait... Quand tu es un vendeur, on dit vendeur, c'est quelqu'un qui vend quelque soit ce que tu vends. Quand tu es un vendeur, tu ne peux négliger et sous-estimer aucun client potentiel. Aucune personne. Parce qu'en fait, tu ne sais pas ce que sont les gens, tu ne sais pas comment sont les gens. Et puis, on est dans le jugement de l'apparence, tu vois, du bout à bord.

  • Speaker #0

    Je suis d'accord. Et tu sais quoi ? Tous les gens les plus grands que j'ai rencontrés sont des gens qui se donnent le moins de genre parce qu'ils n'ont rien à prouver à personne. Tu vois, tous les très grands journalistes, toutes les très grandes stylistes, les très grands photographes, mes mannequins, tu vois, j'ai rencontré des actrices, tu vois, des chanteuses, des mannequins extraordinaires. Tu dirais Isabelle Adjani, par exemple. Isabelle Adjani, je l'ai croisée, tu vois, quelques fois par mon métier. On pense qu'elle est très froide, mais pas du tout. Elle est hyper, hyper, hyper sympa. Elle est hyper cool. Et c'est généralement celles qui ont le plus de choses à prouver, qui ont... les gens qui ont le plus... peut-être une petite carrière, qui sont les plus odieux. Et tu vois qu'ils te disent des trucs absolument épouvantables et qu'ils claquent les doigts en te demandant de leur apporter une tasse de café. Et ça, je trouve ça vraiment pas cool. Encore une fois, c'est ce qu'on disait au tout début de notre conversation, c'est qu'en fait, on doit, comment dire... Être attentif à tout et à tout le monde. Tu vois, on doit être ouvert sur les autres, on doit traiter les autres avec du respect. C'est ce qu'on a un peu essayé de faire, tu vois, ici dans le bureau, quand je l'ai monté. C'est qu'en fait... Je me suis dit, je n'ai pas beaucoup de famille. Mon bureau, ça va devenir ma famille. Mes amis sont ma famille. Et donc, les gens avec qui je travaille, on crée des relations hyper fortes avec les gens de chez Jimmy Fairley. Tu vois, c'est nos potes. On s'appelle, on va se boire des coups et on fait les anniversaires. J'ai rencontré un designer belge qu'on va signer là et qui est un mec que j'adore et que je trouve absolument talentueux et que je suis depuis des années. Donc, c'est pour moi un peu une jolie réussite d'avoir réussi. à travailler et à collaborer avec lui. C'est exactement ça à ce que je lui disais. Je lui disais, nous, en fait, les anniversaires, les divorces... Tout se fait.

  • Speaker #1

    Tout se fait. Mais on revient à ce que ton prof t'a donné comme...

  • Speaker #0

    Ouais, peut-être qu'en fait, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'était ton prof,

  • Speaker #0

    c'est ça ? Non, c'était mon premier boss. Et lorsque je me suis installé à Londres, tu sais, quand je suis parti justement de chez Giuseppe Zanotti, je me suis installé à Londres, j'ai retrouvé quelqu'un qui bossait chez Vivienne Westwood, qui s'appelait Kiko, et qui, lui, travaillait pour les events au head office à Londres. Et en fait, pour Westwood, lui a monté sa propre structure. Donc, je suis arrivé là-bas. Ensuite, j'ai travaillé pour une autre agence où je ne faisais que du lifestyle.

  • Speaker #1

    Mais quand tu es parti, tu es parti en ayant un endroit où aller travailler ou tu es parti parce que tu voulais voir comment ça se passait là-bas ?

  • Speaker #0

    Je suis parti parce que j'étais en couple à l'époque. Et donc, en fait, mon mec à l'époque partait, lui s'installait à Londres. Et il se trouve qu'en fait, je crois que six mois après, on se soit installé, on s'est séparés. Mais moi, j'étais là-bas. Donc, je me suis dit, je ne vais pas revenir en arrière. Et puis, on s'est pas mal séparés. En plus, tu vois, on est restés en très bon terme et tout. J'ai cherché, tu vois, rapidement un autre job. Et donc, je suis rentré. Donc, d'abord, j'ai fini mon expérience, tu vois, chez Kiko Gaspar. Et ensuite, je suis allé dans cette agence qui s'appelait The Lifestyle Agency, qui était une super agence qui avait de super clients, mais très lifestyle. Ensuite, je suis allé chez FIFA ou Spira, qui était une agence qui était spécialisée dans les baby brands. Donc, c'est vraiment les marques qui se lancent. Très émergentes. Et puis après, je crois que j'ai eu un peu le mal du pays. Et après trois ans et demi, quasiment quatre ans, je suis rentré à Paris. J'ai travaillé dans une agence qui s'appelle DM Media, qui est une agence qui avait de très, très jolis clients. Tu peux s'occuper de Diptyque, de Canada Goose, de Roland Mouret, de Léonard, de vraiment plein, plein de maisons, de Pomelato, entre autres. Moi, c'était moins mon secteur. Tu vois, tout ce qui était beauté, joie, etc. Au bout d'un an et demi, je continuais à avoir des relations assez fortes avec Catherine. Et un jour, Catherine m'appelle. Je lui envoie un texto, je lui dis Catherine, je crois que je suis prêt, j'ai envie de venir travailler.

  • Speaker #1

    C'est un diplôme maintenant ?

  • Speaker #0

    Je lui dis c'est bon, j'ai travaillé, j'ai fait mon expérience, etc. Elle m'a répondu, cher Jules, on se voit le 4 septembre à 16h30. Et en fait, je partais en vacances, donc elle me disait 7 mois avant. Donc moi, tout l'été, j'ai trépigné en me disant, je ne vais pas aller bosser chez Catherine Miron. Et en fait, très rapidement, tu vas arriver dans son bureau, tu vas monter l'échelle. C'était pas simple parce qu'il y avait des gens aussi qui étaient là depuis très longtemps, qui étaient des filles absolument formidables, des attachés de presse qui avaient une expérience de dingue. Je connaissais hyper bien le métier, qui étaient les mêmes qui m'avaient appris mon métier avant. Mais bon, c'est vrai que j'arrivais un peu, peut-être avec mes gros sabots...

  • Speaker #1

    Et avec du neuf !

  • Speaker #0

    Et avec du neuf, peut-être, sans en plus vouloir causer de tort à personne, mais c'était juste la manière dont je travaillais, parce que j'ai toujours... voulu travailler dans un espèce de respect. Je pense que c'est hyper important. Et tous les stagiaires qui ont travaillé avec moi, ou tous les assistants, ou tous les attachés de presse qui ont bossé avec moi, je ne pense pas qu'il y en ait un seul un jour qui te dise Ce mec, il est irrespectueux, il est horrible, il nous insulte, il est désagréable. Je suis toujours été un peu le mec un peu sympa. Mais voilà, après, Catherine m'a fait monter en grade, en grade, en grade, jusqu'à ce que tu vois le maître-manager. Et après, quelques années passées à ses côtés, je suis arrivé en Belgique.

  • Speaker #1

    Il y a deux questions qui se bousculent là dans ma... tête, dans la bouche. Donc la première, c'est je reviens un petit peu en arrière où tu disais ta maman aimait bien elle était coquette, elle avait conscience qu'il valait mieux à bien acheter, bien consommer, plutôt que de consommer en quantité. Toi, ça veut dire que consciemment ou inconsciemment, tu as eu une éducation au beau, à l'élégance, et aussi à une consommation consciente, intelligente. Et ça se reflétait justement dans ton apparence, parce que, n'oublie pas, DHV, déshabillez-vous, on va t'habiller, te déshabiller là, pas pour du vrai parce qu'il y a trop de vitres Quoiqu'il n'y a pas de vie de nuit. Parce que pour arriver dans cette industrie, il faut le dire aussi, alors il y a le réseau, être bien placé socialement, ça aide, mais l'apparence est aussi hyper importante. Ça veut dire que quand t'arrives, et je ne sais pas moi, je vais dire des trucs très très clichés, mais c'est parce que tu es mal coiffé, donc tu as des cheveux filasses par exemple, ou tu es mal coiffé, tu n'as pas conscience que tu es mal coiffé, que tu es gros et que tu ne t'habilles pas en conséquence, que ce que tu portes, ce n'est pas bien coupé par rapport à ta morpho, que tu ne te tiens pas bien, que tu es mal coiffé, tu te maquilles mal ou que tes bijoux sont... Ça peut jouer en ta défaveur.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, je t'avouerais que... Je pense que le vêtement, chacun s'habille comme il veut, comme il peut. Tu vois aussi, parce qu'un vêtement, un talon d'un designer ou un pull, chez Prada, finalement, tout le monde n'a pas le portefeuille pour aller s'offrir ça. Donc les gens font aussi comme ils veulent, comme ils peuvent. Je pense que je n'ai jamais trop eu ce jugement, parce qu'on a tous un mauvais jour, tu vois, où tu as un cheveu merdique. Tu t'es réveillé avec un oeil à droite, un oeil à gauche, tu vois, un peu dans le mauvais sens.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu faisais particulièrement attention, sachant que tu allais dans la presse, tu vois, lifestyle et puis la mode, et puis pas...

  • Speaker #0

    Je crois que j'ai toujours fait hyper attention, mais pas forcément parce que j'étais entouré de certaines personnes, mais parce que j'avais envie de m'aimer moi, tu vois.

  • Speaker #1

    Dès le départ, c'était pour toi ?

  • Speaker #0

    Et c'était franchement pas facile, parce que pendant des années, tu vois, je me suis vraiment pas du tout aimé, quoi. Je me regardais dans le miroir le matin et je me disais, ouais, je me disais pas, je suis horrible. Mais je ne me disais pas non plus, waouh, aujourd'hui je suis trop bien. Tu vois ce qu'elle veut dire ? Je ne veux pas que tu me le dises le matin quand tu me l'as dit. Le mec qui est complètement... On a le droit de s'autoclider. Mais non, non, non. J'ai toujours aimé faire un peu attention, tu vois.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'à un moment donné, tu vois, est-ce qu'il y a plus de garçons que de filles dans cette industrie ? En tout cas à l'époque où tu as commencé. Beaucoup plus de filles.

  • Speaker #0

    Beaucoup plus de filles. Beaucoup plus de filles.

  • Speaker #1

    Et est-ce que, de manière très... Putain, je suis à fond dans les clichés aujourd'hui, pardon, mais...

  • Speaker #0

    Mais je vois ta question. Merci. Je la vois arriver.

  • Speaker #1

    Est-ce que vraiment, ça se vérifie qu'il faut être la mieux habillée, la plus...

  • Speaker #0

    Il y a une compétition entre les filles qui est absolument indéniable. Et ça, si il y en a qui te disent le contraire, je ne suis pas d'accord. Après, chacun, bien évidemment, a son point de vue. Mais j'ai vu trop de choses et de filles qui se tiraient dans les pattes. Les mecs, on l'est moins parce qu'il y en a moins. Je sais pas.

  • Speaker #1

    Tu vois, c'est un dupe.

  • Speaker #0

    Est-ce que peut-être parce que tu vois, il y a une espèce d'élan, on est constamment en train de nous dire, tu vois, qu'il faut faire cette taille-là, qu'il faut faire, tu vois, un S ou un 34, un 36 à la rigueur, ce qui est complètement démentiel, parce que tu vois quand même que... Je sais pas, tu vois, la taille moyenne de l'Européenne.

  • Speaker #1

    Ah, je vois des trucs qui font du 34. Je me dis, mais comment est-ce qu'un être humain adulte peut rentrer là-dedans ?

  • Speaker #0

    Non, mais tu vois, un 34, c'est bien quand c'est ton métier. Tu vois ce que je veux dire ? 12 ans. Quand t'as 12 ans, voilà. Mais quand t'es tombée petite, tu vois une belle adide, je comprends qu'elle fasse du 34 parce que c'est son gain de pain. Tu vois, et que c'est une supermodèle et que voilà, bon c'est sûr que c'est facile. C'est facile. Voilà, elle fait très attention à ce qu'elle mange, elle fait beaucoup d'exercices. Elle a très certainement des nutritionnistes, tu vois, qui lui font, voilà, des...

  • Speaker #1

    On est dans une autre industrie,

  • Speaker #0

    c'est ça. On est dans une autre industrie. Du manquimat. Et c'est son gain de pain. Mais je pense pas que cette industrie soit une référence de ce qu'est, tu vois, la femme et de ce que l'être humain est dans le monde. Et ce combat... qu'on a pour l'image de la femme et pour la libération des mensurations, etc. Toute cette discussion et cette parole qui s'est libérée ces dernières années, il y a quelque chose quand même que je remarque, c'est qu'on ne l'a pas du tout chez l'homme. Et quand tu regardes des couvertures d'un GQ, d'un Vogue, de tous ces journaux, de tous ces titres masculins, tu as déjà vu des mecs qui avaient du ventre en couvre du GQ ? Jamais. Bon, des magazines comme le Men's Health. Bon, j'imagine qu'il faut quand même des abdos pour un journal qui parle de sport. Oui,

  • Speaker #1

    qui parle de sport et de trucs. Oui, c'est vrai. Mais... Je n'ai jamais fait la remarque.

  • Speaker #0

    J'ai jamais observé. C'est le GQ, je crois. Est-ce que c'est le français ou l'américain qui avait sorti une cover, je crois, il y a deux ou trois ans. Alors là, je vais être très, très mauvais parce que je ne saurais pas du tout te dire quel talent était en cover de GQ. Mais qui était un mec qui avait ce qu'on appelle le dad bod. Tu vois ? Le ventre, tu vois, du mec. Oui. Et en fait, quand j'ai regardé le journal, je ne me suis pas dit, ah, le mec est pas mal. Mais je me suis dit, en fait... La vie, la vraie vie, elle est là. Il y a encore beaucoup de choses à faire évoluer. Effectivement, la place de la femme, c'est une discussion hyper importante. C'est un combat qu'on mène un peu chaque jour tous à notre échelle. En prenant des valeurs, en se disant qu'il n'y a pas de jugement à avoir. Tout ça pour en revenir à la manière dont moi je m'habille, dont je me lève et je me prépare le matin, où je me présente aux autres. Je crois qu'en fait, peut-être pendant des années, je me suis dit qu'il faut que je sois bien pour les autres. Et en fait, je crois que maintenant, j'en suis arrivé à un truc où je me suis dit, j'ai envie d'être bien pour moi.

  • Speaker #1

    On s'est vu déjà quelques fois. Tu fais partie de ces gens, peut-être un petit peu comme moi. On te voit le lundi, tu as un look plutôt décontracté. On te voit le mardi, tu as un look pré-pi. On te voit le mercredi, tu es en mode street style. On te voit le vendredi, une touche un peu queer, comme ça, on ne sait pas trop, parce que tu as eu un délire pendant le matin. Mais ça reste toi. Il y a un côté très éclectique dans les looks. que tu...

  • Speaker #0

    Il y a quelque chose que j'aime profondément dans le vêtement, c'est l'équilibre. Je pense que tu vois, tout est une histoire d'équilibre dans un vêtement. Quand tu crées une silhouette, tu crées un vêtement humain. Quand tu crées une silhouette. Oui, oui, oui. Quand je choisis un vêtement, je t'avouerai qu'il y a plein de gens, tu sais, qui me disent avec quoi je mettrais ça et en fait, moi, quand je regarde un vêtement, je me dis jamais avec quoi je vais mettre ça. Je me dis, putain, j'adore ce pantalon, j'adore ce t-shirt, j'adore cette chemise, j'adore cette veste, etc. Et en fait, après, avec ce que tu t'envoies de la gare, j'essaie, tu vois, de construire un peu un puzzle, tu vois, avec ça. Mais c'est vrai que je suis... Et c'est d'ailleurs drôle parce que c'est Marine Guérin qui m'avait dit ça une fois et qui m'avait dit on ne sait jamais, tu vois, j'avais été dîner chez elle et elle m'a dit on ne sait jamais à quoi ça tend. J'étais arrivé hyper hyper street. Elle m'a dit tu ne te vois jamais comme ça. Mais c'est vrai qu'en fait, j'aime bien changer.

  • Speaker #1

    C'est en fonction de...

  • Speaker #0

    Je crois que c'est en fonction de mon mood. Mais c'est de là, tu vois, c'est pour ça que je te dis qu'en fait, avant, je m'habillais vachement pour les autres. Et en fait, aujourd'hui, j'en suis arrivé à un truc où je me dis je m'habille pour moi. Et donc en fait, s'il y a quelqu'un qui me dit Ah, elle est bizarre ta veste moi tu sais quoi, je m'en fous en fait.

  • Speaker #1

    Et quand tu étais petit ?

  • Speaker #0

    Quand j'étais petit, j'essayais de rentrer dans un moule.

  • Speaker #1

    Parce que ça, tu vois, quand on est petit, au fil des discussions, je m'aperçois que la manière dont, à l'âge adulte, et qu'on est dans ce moment où soit on approche de l'acceptation, on travaille dessus, on est carrément dedans, il y a beaucoup de réminiscences, des expériences enfantines avec le vêtement, avec l'image et avec les liens qu'on rompt, justement, de par comment est-ce qu'on est habillé.

  • Speaker #0

    Ouais, je suis assez d'accord. En fait, quand j'étais plus jeune, non pas que je ne le sois plus, mais quand j'étais plus jeune, je voulais absolument rentrer dans un moule. Et je faisais partie de cette génération, très sûrement encore aujourd'hui, tu vois, dans les collèges, dans les lycées, dans les écoles. Tu vois, tu veux absolument t'habiller comme tes copains et tu veux avoir les doudounes comme tes copains. Et tu vois, ma mère, elle m'a fait des sauts au plafond quand je lui disais, tu vois, à 14 ans que je voulais une doudoune qui coûtait 800 balles. Tu vois, elle me regardait en me disant, mais t'es complètement cinglé, ça n'arrivera pas une seconde, tu vois. Mais parce que comme... J'étais dans un lycée où des gens avaient des doudounes qui coûtaient 800 balles. Et bien, il m'en fallait une. Et donc, en fait, c'est aujourd'hui, c'est ce que je t'ai dit la dernière fois qu'on se parlait. Je me disais, moi, je pense que je me croiserais aujourd'hui à Jusitan, je me mettrais des tartes. En me disant, mais fais-toi, mon vieux, ce n'est pas la vraie vie. Je pense que pendant très longtemps, j'ai voulu rentrer dans un moule. D'où ce pourquoi, tu vois, aujourd'hui, je n'ai plus du tout envie de l'être. Ou en fait, j'ai envie d'être moi-même. Je crois que j'ai envie d'être à l'aise. Le confort.

  • Speaker #1

    Le confort. C'est hyper important. C'est hyper important. Tu sais quoi ? J'ai passé des entretiens un jour pour une marque horlogère. Je tairai le nom parce que c'était une très grande marque. Mais ils m'avaient dit qu'il fallait être en costume toute la semaine. Bon, non pas, on ne m'avait pas dit que le job était à moi. Mais bon, quand on m'a dit ça, autant te dire que là, c'était mon rêve de faire de l'horlogerie. J'étais là, c'est plus du tout mon rêve. Ah non, mais pas du tout. Impossible. T'imagines, il faut aller vivre six mois de l'année là en Suisse, dans un village perdu.

  • Speaker #0

    Comme journaliste attaché de presse, mais en costard toute la journée.

  • Speaker #1

    Attaché de presse, mais sauf que du coup, t'as un uniforme. Donc, t'es en costume toute la journée. En élégant. C'est incroyable parce que je n'ai pas de costume. Ça, sinon pas. On est quasiment pas. Je dors en avant, genre peut-être un ou deux, tu vois. Mais tu ne me vois jamais en costume. Les seuls moments où tu me vois en costume, c'est quand je vais à un mariage. Après, si je suis invité, tu vois un dîner qui est un peu chic, etc. Je vais toujours trouver. des manières un peu détournées de rester un peu chic parce que je vais te mettre une chemise, mais je ne vais pas prendre une chemise qui va être hyper cintrée, que je vais mettre avec un pantalon qui va être un peu cintrée, une petite veste un peu cintrée, pas du tout, je vais te prendre une chemise hyper oversize, avec un pantalon à pince hyper oversize et des très gros sneakers, mais qui vont être quand même des sneakers un peu jolis, tu vois pas de la Nike, tu vois, avec de la semelle avec des bulles en dessous, tu vois, des trucs un peu cool et donc en fait je vais essayer de te twister ça je vais essayer de mettre un espèce de châle que je vais mettre dans ma veste et voilà Je vais essayer de rendre les choses, mais parce que j'ai envie d'être confortable. Je n'ai pas envie d'être prisonnier de mon vêtement. J'ai envie de porter quelque chose qui va me faire du bien. J'ai envie d'être à l'aise parce que j'ai envie d'être à l'aise de mes mouvements. J'ai envie de...

  • Speaker #0

    C'est incroyable comme ce mot revient. Sur les trois premiers épisodes, avec les trois premiers invités, on a aussi évoqué cette question du confort. Mais c'est peut-être une question d'époque aussi. Tu vois où... Toi qui as étudié quand même un peu l'histoire de l'art, moi pas du tout, mais je le sais quand même, c'est que le confort, il est souvent lié, en tout cas dans l'histoire du vêtement, il est lié à l'émancipation. On parlait, les gens parlent beaucoup plus de ce qui se passe, revendiquent plus leurs droits et tout ça, que le confort, de manière indirecte, il est lié. C'est-à-dire que les femmes qui ne font pas un 34, elles refusent. de souffrir pour avoir l'air d'avoir...

  • Speaker #1

    Je crois que la pensée, elle a profondément changé. La manière de s'habiller, elle a changé. On le voit quand tu fais le tour des boutiques. Bon, il reste encore quelques créateurs, tu vois, qui font des trucs où t'as vraiment pas du tout l'air à l'aise. Après, il y a certaines marques, par exemple, tu vois, Christian Louboutin, c'est un chausseur où il le dit lui-même. Il dit que ses chaussures, elles sont pas faites pour être confortables. Tu sais que ça peut être confortable. Voilà. Mais je pense qu'aujourd'hui, c'est facile. d'être à l'aise dans un vêtement, il suffit de le choisir bien coupé. Pour ça, effectivement, il y a un autre combat, c'est la fast fashion. Il ne faut pas s'étonner qu'un jean, quand tu le mets un jean H&M, quand tu le mets trois fois à la machine, il ne faut pas s'étonner qu'il soit mal fichu après. Parce que fatalement, ce n'est pas le même prix. Tu sais que quand tu vas acheter un jean 9,90 euros, tu sais que fatalement, un jean qui va valoir 600, ça ne va pas être la même fabrication, ça ne va pas tenir pareil dans le temps. Donc, c'est pour ça qu'il faut, tu vois, je pense...

  • Speaker #0

    Une réflexion, tu vois, une vraie, vraie réflexion.

  • Speaker #1

    Oui, une réflexion à avoir, où je me dis, il faut peut-être acheter moins, il faut peut-être arrêter d'aller sortir des vêtements, parce que tu as aussi, tu vois, on voit aussi de plus en plus de marques, tu vois, qui droppent des vêtements tout le temps, constamment.

  • Speaker #0

    Même dans les marques qui font appel à vous comme agence ?

  • Speaker #1

    Non, pas trop, parce qu'on a des marques qui sont assez héritage, ou alors qui font très attention. Les lunettes, c'est quelque chose d'assez différent, parce qu'ils produisent en plus petite quantité, chez Jimmy Fairley, ils ont un drop. par mois, mais eux, ils produisent en plus petite quantité. Donc, en fait, ils ne sont pas débordés par leur stock. Tu vois ? Mais tu as des marques qui, tu vois, produisent en très, très, très grosse quantité. Et en fait, ils se retrouvent avec des stocks de vêtements colossaux qui dorment ailleurs, tu vois, qui dorment dans des entrepôts, dans des stocks, etc. C'est très difficile de s'en débarrasser. On a surtout beaucoup créé de choses. Après, tu as quand même aussi, je trouve, une conscience. Maintenant, la conscience écologique, elle est devenue complètement obligatoire. Quand tu construis une marque, tu vois, comme par exemple Rodé, qui a été fondée par Rémi Cricks et avec Valentin Wittmer. Les maillots de bain rodés, elles construisent tout à partir de matières qui sont recyclées. Donc en fait, le but, c'est qu'effectivement, il faut arriver aujourd'hui à créer des choses en ayant un impact qui est le moins fort possible. Et ça, je pense qu'on aurait des marques qui viendraient nous voir et qui n'auraient pas cette conscience écologique, on dirait non. Je dirais non. Parce que je pense que c'est obligatoire. De toute façon, qu'est-ce que tu veux que j'en fasse ? Tu vois ? Quel journaliste je vais aller voir en disant coucou, j'ai cette marque qui vient d'arriver au bureau, tout est fabriqué en Chine, on ne sait pas trop qui la fabrique. Les colorants sont dégueulasses, c'est déversé dans des rivières. Tu vois ce que je veux dire ? Je vais aller à des gens, mais par contre, ils font 40 milliards d'affaires par an.

  • Speaker #0

    J'ai lu un article, il y a une marque dont je ne citerai pas le nom parce qu'en fait, on la cite déjà trop, qui a 7000 nouvelles références par jour.

  • Speaker #1

    7000 références. Tout ça là-même, ça, c'est un combat. Ça, c'est vraiment un combat qu'on doit mener parce que c'est... Pardon du terme, mais c'est dégueulasse, un truc comme ça. Parce que ça, tu ne fais pas du bien aux gens, tu fais du mal. Je vois, tu vois, moi j'habite à Ixelles, pas loin de la commune. Tous les matins, je passe...

  • Speaker #0

    Chaussée d'Ixelles ?

  • Speaker #1

    Chaussée d'Ixelles. Tous les magasins qui sont... Les gens, avant l'ouverture, ça ne leur rend la porte dans la queue, devant ces boutiques pour acheter des choses dont les gens n'ont pas besoin. C'est ça le problème, en fait. Et je pense qu'on les a tellement éduqués à acheter et accumuler, accumuler, accumuler, accumuler, qu'en fait, ça en devient un peu le tout et le n'importe quoi.

  • Speaker #0

    C'est hyper compliqué. Justement, à ce sujet-là, j'ai écouté un podcast hier qui parle de ça, en fait. Qui sont les gens qui consomment ces produits ? Pourquoi ? est-ce qu'ils n'ont pas conscience de ce qui se passe ? Ce n'est pas possible aujourd'hui. En 2024, ce n'est pas possible de ne pas savoir.

  • Speaker #1

    On ne peut pas ne pas être au courant.

  • Speaker #0

    Voilà, ce n'est pas possible. Il y a quelques années, il y a peut-être cinq ans, il y a peut-être cinq ans, OK, je peux entendre qu'il y a une part des consommateurs de la fast fashion et de la fast, fast, fast fashion qui n'étaient pas au courant, qui n'avaient pas conscience. Aujourd'hui, ce n'est pas possible. Mais cependant, ces gens continuent de faire ce qu'ils font. Et ils ont des enfants. et puis ils vivent sur cette planète. L'impact,

  • Speaker #1

    ils vont le ressentir. L'impact, il est énorme. Mais tu sais, je vais te dire aussi quelque chose dont on n'a pas forcément conscience. Nous, dont on a conscience quand on est communicant, c'est que la génération, tu vois, qui arrive, qui est très, très jeune, elle a fatalement une force de parole qui est bien plus impressionnante et bien plus grande que la nôtre parce qu'elle utilise des réseaux sociaux bien plus profondément que nous. On les utilise comme, par exemple, des réseaux sociaux TikTok, tu vois. On ne sait pas trop ce que ça va devenir parce qu'il y a des débats. Et je pense que...

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est incroyable. J'ai discuté avec quelqu'un...

  • Speaker #1

    C'est une force de frappe énorme. C'est énorme, c'est bien plus fort qu'Instagram.

  • Speaker #0

    Quand elle a besoin de savoir quelque chose, faire une recherche, je ne sais pas comment elle fait, elle ne m'a pas encore montré, ils vont sur TikTok.

  • Speaker #1

    L'algorithme de TikTok, c'est la très grande inconnue, même pas de nous, des bureaux de presse, c'est de l'Europe. C'est pour ça que les États-Unis s'y sont attaqués, parce que c'est chinois et qu'en fait, on ne sait pas comment est-ce que cet algorithme influe sur des événements sociaux, tu vois, ce qui arrive dans le monde. Je regardais une émission l'autre jour qui s'appelle C'est dans l'air, qui est diffusée sur France 5, qui est une émission extrêmement intéressante. Et en fait, il parlait justement du phénomène TikTok et comment ça avait des conséquences sur certains événements dans le monde, sur des révolutions, des révoltes, etc. C'est un réseau social dont on ne connaît pas l'algorithme, donc on ne peut pas réfréner. Donc, on ne sait pas quelles sont les informations qui sont envoyées en Chine. On ne sait pas ce que les créateurs de contenu... qui, eux, déposent des éléments sur TikTok. Qu'est-ce que la Chine, tu vois, récupère comme information là-dessus ? Ça, on ne sait pas. Mais tout ce qu'on sait, c'est que c'est une plateforme qui a une force de vente énorme. Mais énorme, énorme, énorme. Quand tu vois le nombre de vues qu'il y a sur les vidéos Instagram et le nombre de vues qu'il y a sur les vidéos TikTok, mais c'est 15, 20 fois, tu vois, TikTok a 20 fois la puissance d'un Instagram.

  • Speaker #0

    Et quand tu dis vente, vente de produits, mais d'idées surtout.

  • Speaker #1

    C'est énorme, absolument énorme. Parce que tu vois, il y a certaines marques qui se sont mises à TikTok. Et tu vois, toutes ces applications, ces réseaux sociaux, il y a des marques qui en ont compris les enjeux très rapidement. Gucci, ça a été les premiers à être sur WeChat, tu vois, en Asie, parce qu'ils ont compris que les Chinois utilisaient WeChat et l'autre application de messagerie instantanée dont le nom m'échappe. Et ils ont compris très, très vite. Donc, ils ont ouvert des canaux, déposé des pubs, etc. Tu vois, commencé à sponsoriser. TikTok, c'est pareil. Il y a beaucoup de marques qui ont traîné les pieds en disant c'est pas super sympa, etc. Aujourd'hui, regarde le nombre de gens qui regardent un show Vuitton en live sur Instagram et un show Vuitton en live sur TikTok. Tu comprends tout de suite l'algorithme.

  • Speaker #0

    Je ne savais même pas qu'il y avait des lives sur.

  • Speaker #1

    Oui, oui, il y en a. Moi, le premier live que j'ai regardé de Vuitton sur TikTok, c'est lorsqu'ils étaient en train de défiler au Louvre, à l'intérieur du Louvre. Je ne sais plus quelle collection, c'était la femme, c'était Ghesquière et c'était, je ne sais pas, il y a peut-être un an et demi ou un truc comme ça. Mais la force de frappe est absolument énorme. C'est juste que nous, en termes de bureau. On n'en connaît pas les algorithmes. Instagram, on arrive à le maîtriser. C'est là que TikTok, on a du mal, nous, à proposer des choses parce qu'on gère aussi des réseaux sociaux. On donne des conseils sur l'achat de pubs, d'espaces, même sur les sites Internet, etc. On sait où est-ce qu'il faut placer ta pub et on donne le maximum de conseils pour le digital parce que c'est aujourd'hui un canal qui est hyper important. Mais il y a des réseaux sociaux comme TikTok qu'on ne maîtrise pas. Regarde, tu vois des espaces, tu connais Twitch. Twitch, qui est une plateforme de gaming. Tu te dis, mais... le nombre de gens qui sont là-dessus. Et aujourd'hui, les marques ne pensent pas suffisamment à ce genre de choses.

  • Speaker #0

    On m'a dit il y a deux ans maintenant déjà, quand je bossais déjà sur DHV, on m'a dit, ouais, mais en fait, il faut que tu fasses une émission sur Twitch. Il faut que ce soit une émission en live sur Twitch.

  • Speaker #1

    Je suis tout à fait d'accord. Et d'ailleurs, tu vois, certaines très grandes marques l'ont réussi. Tu vois le pari de Twitch avec Brio, c'est Vuitton, qui a été une des premières marques aussi à organiser des gros, gros événements. Alors je suis moins calé jeux vidéo, donc j'ai pas envie de te dire une bêtise, mais il y a un jeu vidéo effectivement sur Twitch qui était streamé en live, et en fait ils ont organisé un concert d'un très grand rappeur américain, Stage, qui était complètement construit digitalement, qui était toute bande de vuitons, et le mec était en fait ce grand rappeur, tu vois, était en live sur Twitch, et ça a été vu par des millions de personnes. Je trouve un peu cet enjeu qui est un peu perdu et qui est dommage, dans beaucoup d'agences que j'ai vues et analysées un peu partout. où en fait, on ne prend pas suffisamment la mesure de ce que ces outils peuvent nous apporter. Et aujourd'hui, les gens qui ont 18 ans et qui ont 19 ans et qui n'ont peut-être pas le pouvoir d'achat, peut-être pas l'intérêt pour l'instant des marques qu'on représente, dans 10 ans, elles auront ce pouvoir d'achat. Mais sauf que c'est une génération Twitch. Ce n'est pas une génération Instagram qui va arriver.

  • Speaker #0

    Il faut être là où ils sont.

  • Speaker #1

    Exactement. Ça, les influenceurs l'ont très bien compris. Tu vois, quand tu vois beaucoup de talents qui ont explosé, qui ont vachement réussi, et que moi, j'ai vu beaucoup. que je côtoyais d'ailleurs toujours, ils se sont tous très vite mis à TikTok parce qu'ils ont compris l'enjeu qu'apportait TikTok. Et ils arrivent très bien, avec brio, à construire des choses, à publier de super contenu sur TikTok. Je pense que c'est très important d'aller chercher ailleurs. C'est un peu constamment ce que notre métier nous force à faire. Il faut encore une fois, on revient à la curiosité. Je pense que c'est hyper important d'aller chercher toujours ailleurs, sortir de sa zone de confort. Pas facile de sortir de sa zone de confort pour personne. Non. C'est pas confortable. C'est pas confortable, mais on est obligé de se faire violence parce que je pars du principe que si on ne fait pas bien notre job, quelqu'un d'autre le fera à notre place. Non pas qu'on soit hyper compétitif, parce que je pense qu'il y a du boulot pour tout le monde et qu'on doit être hyper respectueux les uns des autres et qu'on doit tous se considérer. Moi, quand j'ai ouvert le bureau ici, je me disais que je n'avais pas du tout envie de marcher sur les plates-bandes d'autres bureaux parce qu'il y a des agences absolument super. J'ai vu des events extraordinaires d'autres agences qui ne sont même pas une concurrence parce qu'on ne travaille pas sur une... Je ne fais pas du tout les choses de la même manière. Il y a certaines marques avec qui on parle où automatiquement, on se dit, ce n'est pas pour nous, vous serez mieux dans tel genre de bureau. Parce qu'on voit des réseaux peut-être un peu plus institutionnels ou peut-être des endroits qui sont très spécialisés que pour le food and beverage. Je côtoie certains journalistes qui m'invitent à des événements, donc je vois un peu ce que font les autres bureaux. J'ai été encore dîner la dernière fois dans un restaurant, tu vois, dans le centre de Bruxelles, avec une amie qui est journaliste. Le bureau qui s'occupe de ce restaurant, honnêtement, le resto était rempli que de gens de la presse, de têtes, tu vois, que j'avais aperçues de plus ou moins loin. Et je tire mon chapeau à ce genre de truc, parce que j'ai conscience de la quantité de travail que ça représente. Et je trouve qu'il y a des gens qui font des boulots absolument formidables. Mais bon, je pense qu'il y en a absolument pour tout le monde. D'accord,

  • Speaker #0

    se tirer dans les pattes, ça ne sert à rien.

  • Speaker #1

    Ça ne sert à rien. Et tu vois, on a lié des liens extrêmement... agréable avec d'autres agences, notamment à Flamande, qui sont de très grosses agences, qui sont très installées. Donc, on est baby à côté d'eux. Mais on pense et on les invite à nos events et eux nous invitent à leurs events. Et c'est un truc auquel je n'ai pas du tout été élevé. J'ai grandi dans des agences où on se disait surtout qu'il ne faut pas inviter des agences concurrentes des fois qui nous piqueraient nos clients. Mais moi, jamais j'irais piquer les clients de quelqu'un d'autre. Si on ne vient pas frapper à ma porte en me disant j'ai un autre besoin et en fait le bureau avec lequel je suis ne me l'apporte pas, donc aujourd'hui j'ai envie de passer à autre chose et d'essayer autre chose, ça c'est le choix d'un client qui vient nous voir. Mais jamais je ne vais aller prendre la liste d'un bureau, d'une agence...

  • Speaker #0

    C'est contre l'éthique ça.

  • Speaker #1

    C'est impossible.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu t'habilles ? Tu t'habilles où ?

  • Speaker #1

    Tu sais quoi, si j'avais vraiment beaucoup d'argent, je passe comme un vieux mobilier. Je pense chez Jill Sander. Ça je trouve ça extraordinaire, mais bon j'ai malheureusement... pas les moyens d'aller tous les mois à Gilles Sander m'acheter une chemise, même si je les trouve absolument extraordinaires. Ce que j'aime vraiment, je te le dis, j'aime le vêtement un peu ample, j'aime le vêtement confortable. Donc ça, le Gilles Sander, pour moi, c'est très ça. J'ai une passion pour, tu vois, les gens qui me connaissent savent que je porte des pantalons comme des garçons tout le temps. J'adore cette marque parce que je trouve que c'est les mieux coupés, c'est les plus cools, c'est les plus confortables et ça ne bouge pas. Je suis un peu flémard. Je suis le roi de la machine à laver, donc je fous tout en machine tout le temps et ça bouge pas, quoi. c'est vraiment hyper bien ouais sinon des chemises je mets beaucoup de chemises personne nous écoute pas de fast fashion non jamais franchement non ça fait des années que j'ai pas acheté un truc chez Zara si tu sais quoi j'ai acheté un truc chez Zara parce que j'avais une soirée et j'avais envie d'un blazer mais j'avais envie d'un blazer un peu fun tu vois j'avais pas envie d'un blazer noir j'en ai des blazers noirs tu vois que j'ai chez Mister Porter ou des trucs comme ça tu vois qui sont un peu bien coupés ou du Burberry des trucs comme ça mais là j'avais envie d'un truc un peu fun et j'ai trouvé chez Zara un truc pas trop mal coupé il est... genre bleu canard en velours ok il est dément ce blazer donc quand tu le mets avec une chemise un peu cool un pantalon un peu cool etc ça passe mais tu vas pas me retrouver tous les mois chez Zara ou chez H&M ou des trucs comme ça cos je trouve ça pas trop mal les t-shirts sont bien encore maintenant ? ouais il est très épais là je les adore ça c'est vraiment bien et c'est bien foutu et ça bouge pas non plus les compositions tu regardes les compositions ? je regarde les compositions que du coton jamais de trucs mélangés Bon, pour les t-shirts, évidemment, parce que t'as des trucs où t'es obligé de l'avoir. Pour l'élasticité et tout, t'es obligé, tu vas pas l'échapper à la polyester ou un peu de viscose. Une fois de temps en temps, quoi que la viscose, c'est pas la matière la pire. Tu vois, le polyester, c'est vraiment sacrément dégueu. Mais bon, tu vas malheureusement pas pouvoir y échapper. J'aime beaucoup les pulls.

  • Speaker #0

    Les petites mailles, j'aime bien tes cheveux. J'adore les petites mailles. Et t'aimes bien les nids d'abeilles. Mailles en nids d'abeilles, j'adore. Moi, je sais.

  • Speaker #1

    C'était pas une affaire d'amener une chemise en nids d'abeilles, tu sais quoi. Je l'ai scanné déjà.

  • Speaker #0

    Samia Boujard, scanneuse professionnelle.

  • Speaker #1

    Voilà, scanneuse professionnelle. Non, non, je dirais les mailles, bon, effectivement, qui n'aiment pas le cachemire, j'ai envie de te le voir. Eh bien, tu sais quoi ? Le cachemire, je vais te dire un truc, moi j'achète mes peluches chez From Future, ils sont hyper bien.

  • Speaker #0

    Je ne connais pas From Future.

  • Speaker #1

    Ils sont hyper bien.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai découvert le cachemire il y a quelques années. Je vais dans une friperie qui se trouve ici sur la chaussée d'Ixelles.

  • Speaker #1

    Ouais. Ah, il y a une autre marque aussi, Absolute Cachemire, c'est hyper bien ça aussi.

  • Speaker #0

    Absolute Cachemire, je prends note. Et donc, je connais ces noms, mais voilà. Et puis donc je me suis acheté un pull en seconde main, mais il était neuf en réalité, parce qu'il était parfait, il était impeccable, noir. Donc j'ai découvert la sensation déjà du cachemire sur la peau, cette sensation aussi de chaud, mais de chaud aéré, tu vois, pas de chaud moite, c'est-à-dire que t'as chaud, mais que c'est pas moite. Et puis après j'ai enchaîné avec un pantalon.

  • Speaker #1

    Oh la la, quel luxe, quel bonheur. Que j'ai usé jusqu'à la corde,

  • Speaker #0

    littéralement jusqu'à la corde.

  • Speaker #1

    Tu les verrais, moi mes pulls, j'ai des trous aux coudes. Donc je les mets plus que chez moi maintenant. Évidemment, j'ai pas des trous aux coudes à tous. Mes deux préférés, j'ai des trous aux coudes. Donc je cherche un truc, si t'as une solution, je me disais que j'allais peut-être mettre des coudières, mais des coudières un peu fun.

  • Speaker #0

    Ouais, tu peux me montrer, on peut trouver.

  • Speaker #1

    Genre un tartan ou un truc comme ça. Il y en a un qui est gris, qui est assez épais, et un autre qui est bleu glacier. Je me dis que ça peut être fun de faire un truc un peu drôle.

  • Speaker #0

    Je ne connaissais pas du tout avant ça, où je les ai pris pour moi, alors que plusieurs années auparavant, c'est moi qui ai fait l'ouverture du magasin Kos ici à Bruxelles. J'ai travaillé pour le groupe. Et donc, tout au début de Kos, il n'y avait quasiment que des matières naturelles. C'est pour ça que je te demandais si tu faisais attention aux matières. Et donc, il y avait des pulls en cachemire. C'est là aussi que j'ai vu pour la première fois des vêtements sur le cachemire.

  • Speaker #1

    C'était vachement bien.

  • Speaker #0

    Et j'en ai offert à mon cher et tendre. Mais le mien, je ne l'ai pas porté parce que je l'ai lavé et puis l'ai rétréci. C'est devenu un pull de poupée que j'ai filé au nounours de ma fille. Mais je ne l'ai pas porté en fait. C'est que quelques années plus tard que je me suis acheté ce pull-là en fripe. C'est vraiment incroyable. C'est le truc que tu peux porter tout l'hiver. Donc, on revient sur toi. Les t-shirts, que du coton, ni d'abeilles pour la maille, le pince-mire pour la matière et le confort en fait.

  • Speaker #1

    Le confort, toujours. Non, non, hyper important. Et surtout, pas jeter ses vêtements. Tous les gens qui foutent leurs vêtements en l'air, non, mais pas possible, ça, ce genre de truc. Moi, je pense qu'il faut les rafistoler. Il y a toujours... Bon, il y a certains trucs où là, tu ne peux plus rien faire. Tu les as vraiment utilisés, puis tu les as à la boile.

  • Speaker #0

    Mais seulement quand tu as acheté des choses de qualité. Parce que rafistoler... Rafistoler...

  • Speaker #1

    Ah bah, c'est sûr, rafistoler un tricheur d'HM à 1,99, ça ne marche pas. Voilà, c'est ça. Non, non, mais par contre, tu vois, effectivement, quand tu vois un trou dans un jean ou un truc comme ça, il faut rafistoler, quoi.

  • Speaker #0

    À ce pull en cachemire où on met des coudières,

  • Speaker #1

    à ce pull en cachemire, je peux te dire que je vais l'utiliser toute ma vie. Je trouve que, tu vois, il y a certaines choses où je trouve que si tu n'es pas obligé d'acheter des pulls, tu vois, chez l'Europiana, pour avoir un cachemire de bonne qualité, un peu contrôlé, il y a des alternatives. Aujourd'hui, tu vois, il y a des marques qui font des... Même, tu vois, des marques belges qui font, tu vois, des super vêtements. On s'occupe, par exemple, de Mardi Edition. Marie Smith prend des chutes de tissus qui viennent de stocks dormants et elle te sort du cachemire qui vient de chez Vuitton, dont certaines marques n'ont plus l'utilisation et n'ont plus l'utilité. Elle t'en fait des vêtements avec. Tu as une veste qui va te coûter 395 au lieu de t'en coûter 3395. Et tu vas pourtant avoir une qualité qui va être très similaire, où tu vas avoir un super rendu, un super coupé, les matières vont être des menthes. Eh bien, si tu as un bouton qui tombe, ou si tu as des chiots, eh bien, tu les amènes chez un couturier. Tu verras que tu fais ça super bien. Parfait. Tu vois ?

  • Speaker #0

    Il va arriver au moment du portrait en vêtements. Donc, voilà, j'ai fait une petite transition. Donc, si tu étais un pull ?

  • Speaker #1

    Bah, un gâchemire.

  • Speaker #0

    Avec capuche ?

  • Speaker #1

    Non. Un genre huit fils, simple, col rond, droit. Tu vois, genre... Très simple.

  • Speaker #0

    Efficace que tu peux mettre.

  • Speaker #1

    Efficace que je peux mettre avec tout et dans lequel je peux être à l'aise. En fait, c'est hyper important d'être à l'aise quand je lance mes vêtements. Donc, je vais avoir envie, tu sais, je vais remonter mes manches. Tu vois, j'ai pas envie que ma montre, elle reste coincée dedans. J'ai pas envie que mon bras s'attaque. Tu vois, j'ai envie d'être...

  • Speaker #0

    Il serait de quelle couleur ?

  • Speaker #1

    Pas noir. Je pense gris.

  • Speaker #0

    Ah ouais ?

  • Speaker #1

    Ouais. Un gris ou un bleu marine. Peut-être gris, plutôt. C'est mon préf. Je vais te l'amener, tu vas voir, il est trop beau.

  • Speaker #0

    Si t'étais une chemise ?

  • Speaker #1

    Une chemise blanche, oversize. Très, très oversize. Je fais un S, je dirais un XL, quoi. Tu vois, on s'occupe de Figaré. Je trouve qu'il te coupe les chemises extraordinairement bien. Ils le font quand même depuis très longtemps. C'est un métier, tu vois, d'une chemise extrêmement bien coupée. Et typiquement, les chemises blanches que je prends chez eux, popline, blanche, un col classique, droite, XL, ça c'est extra. Tu mets un t-shirt en dessous, blanc.

  • Speaker #0

    J'ai la même.

  • Speaker #1

    Bah voilà.

  • Speaker #0

    Je ne mets pas de t-shirt en dessous. Je mets mon plus beau soutien-gorge. Si t'étais un pantalon, tu l'as dit tout à l'heure.

  • Speaker #1

    Un pantalon comme des garçons. Large, fourche basse, à pince. Tu vois comme j'ai là ? Ça, c'est trop bien. Tu vois, regarde. J'en suis à la pince, là. En fait, il est très bas et tu vois, un peu large. Encore une fois, tu vois, je suis à l'aise.

  • Speaker #0

    C'est marrant parce qu'on dirait plus un cargo, tu vois, comme ça.

  • Speaker #1

    C'est un peu une ambiance cargo, mais en fait, je pense que ce qui fait un peu cargo, c'est ses empiècements, tu vois, de jeans et de carreaux rouges, etc. Mais c'est ça. Ouais, je dirais ça. Ça ou un jean Levis, tu vois, un 501. Tu vois, genre très simple.

  • Speaker #0

    Très classique, en fait. Mais tu vas chercher dans le détail.

  • Speaker #1

    Je vais aller chercher dans le détail. Je vais mettre, tu vois, ou alors je vais mettre une veste un peu démente ou je vais mettre, tu vois, une paire de lunettes de soleil. Mais ça, les lunettes, Samia, tu vois, je pense que si tu viens un jour à la maison, tu vas comprendre, tu vois. Il y en a partout.

  • Speaker #0

    Mais je croyais que c'était des trucs du showroom.

  • Speaker #1

    Ah non, celle-ci, c'est les miennes.

  • Speaker #0

    Ça, c'est les tiennes. Ça,

  • Speaker #1

    c'est les miennes. Ah oui.

  • Speaker #0

    J'ai entamé une petite collection de lunettes de soleil aussi. Je trouve que une lunette de soleil,

  • Speaker #1

    ça fait un look.

  • Speaker #0

    C'est comme les chaussures. Je suis tout à fait d'accord.

  • Speaker #1

    Tu n'es pas obligé de mettre des verres très foncés. Aujourd'hui, il y a des verres qui sont très clairs et tu peux même porter quand il fait un peu grisâtre. Tu n'es pas obligé qu'il fasse full soleil. Parce qu'on reçoit des gens dans la boutique, des journalistes, des talents et tout, qui te disent, mais quand est-ce que je les porte ? Tu te dis, mais tout le temps. Moi, j'ai tout le temps des lunettes de soleil avec moi.

  • Speaker #0

    J'en ai maintenant un peu partout. J'en ai un petit peu partout dans mes sacs, dans la poche des grands manteaux.

  • Speaker #1

    Dans la voiture, c'est ça. donc t'as une passion pour les grandes lunettes ou pas personne non j'aime les verres jaunes par contre une passion pour ça c'est les verres jaunes alors ne me demande pas d'où est-ce que c'est mais je crois que j'ai une passion pour les verres jaunes et si t'étais une paire de chaussures parce que ça aussi tu es très éclectique dans tes choix c'est pas facile je pense que j'aurais une paire de baskets comme quoi Comme quoi on se refait pas, mais je pense qu'une paire de baskets, si. En fait, tu vois, j'ai des Nike Air, tu vois les Air Force que je porte depuis littéralement mes 13 ans. Et je crois qu'en fait... Ça, ce serait ta paire ? La paire blanche, tu vois, de Air Force, parce qu'elle va avec tout. Elle va aller aussi bien avec un pantalon de costume, parce que ça va te rendre un peu plus jeune et un peu plus cool. Elle va aussi bien avec un jean, avec un 501. Elle va aussi bien avec un pantalon comme les garçons, qu'avec un pantalon de cargo. Elle va aussi bien aller avec un short. Elle va aller bien avec tout.

  • Speaker #0

    D'accord. Tu sais quel ref ? Je viens de... de mon cerveau vient de m'envoyer, là, tout de suite, Ophélie Winter. Ouais. Ophélie Winter.

  • Speaker #1

    Comment t'as eu cette scène, mais... Tu vois ? Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Le costard de mec, elle portait hyper over, over, over.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, exactement ça. Non, non, je trouve ça, je trouve que, ouais, c'est vraiment une paire de chaussures, je dirais une paire de Air Force.

  • Speaker #0

    Chapeau, je t'ai jamais vu, chapeau,

  • Speaker #1

    casquette. Casquette. Ouais. Je porte vachement de casquette. J'adore ça. Écoute, casquette plutôt foncée. J'aime pas les casquettes baseball, tu vois, avec la visière qui est plate. Ça, ça me va pas du tout.

  • Speaker #0

    La New York...

  • Speaker #1

    Ça me va pas du tout. Il y en a certaines, les New Era, tu vois, où t'as la casquette qui est un peu plus incurvée, tu vois, la visière un peu plus incurvée, ça, ça me va. Mais la casquette, tu vois, baseball très large, ça me va pas du tout, du tout.

  • Speaker #0

    Je crois qu'on a un joli petit portrait robot que je vais faire de toi. J'adore faire ça.

  • Speaker #1

    J'ai hâte de voir. C'est nul, mais j'adore. J'ai hâte de voir. J'amuse, quoi.

  • Speaker #0

    La question signature du podcast. Quelle est ta définition du vêtement ? Donc si tu étais le rédacteur du dictionnaire, un vêtement, tu mettrais quoi ?

  • Speaker #1

    Elle n'est pas facile cette question, tu sais que j'y ai pensé. Et en fait, j'ai du mal à trouver une réponse, parce que la réponse, tu vois, qui va être assez facile, c'est de te dire que le vêtement, c'est une manière de s'exprimer soi. C'est évident. Fatalement, tu vois, on s'habille tous parce qu'on a envie d'exprimer quelque chose de manière plus ou moins évidente. Je ne sais pas, si je devais définir le vêtement, je pense que ça peut être aussi un peu comme une arme. Je trouve que c'est une arme parce que dans l'histoire du monde, le vêtement a toujours représenté quelque chose. Pourquoi est-ce que les militaires ont un uniforme de militaire ? C'est parce que le vêtement, les épaules, les décorations sur un vêtement te donnent des grades. Si on brûlait des soutiens-gorges dans les années réceptantes, c'est bien parce que le vêtement avait une signification et une valeur. Tu vois l'invention du dénime. c'est social en vêtements donc je trouve que c'est aussi une arme ça permet aussi de dire des choses regarde la reine d'Angleterre feu Queen Elizabeth quand elle était toujours évidemment vivante lorsqu'elle s'habillait dans ses tenues elle faisait des trucs qui étaient complètement délirants, quand elle analysait les vêtements qu'elle mettait, tous les débats par exemple qu'il y avait sur l'Union Européenne ou le Brexit et qu'elle venait arriver habillée en bleu avec des bijoux jaunes... qui sont clairement la couleur du drapeau de l'Union européenne, elle veut faire passer un message politique et elle le fait passer extrêmement bien. Et donc, en fait, le vêtement, ça a toujours, pour moi, été, je pense que si ma définition, c'est ça, c'est une arme, en fait.

  • Speaker #0

    Merci, Jules.

  • Speaker #1

    Merci à toi, Samia.

  • Speaker #0

    Merci pour ce moment d'observation.

  • Speaker #1

    Arrête, tu vas continuer à me faire gros le sourire. Merci à toi, Samia.

  • Speaker #0

    J'espère que cet épisode avec Jules t'a plu, que tu as passé un bon moment et pourquoi pas même que tu as appris des trucs. Alors... pour ma part, je t'invite à suivre le podcast sur ta plateforme d'écoute préférée et à venir aussi me suivre, me follow sur Instagram. Des bises ! Déshabillez-vous est un podcast créé, présenté et produit par Samia Boujard, moi, avec une musique originale de Maïeva Fiston, alias MPLI, montage, mixage et post-production par Alice des Belles Fréquences et Laetitia podcast manager. T.H. Déshabillez-vous !

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Premiers échanges sur le métier d'attaché de presse

    02:56

  • Évolution du métier avec l'arrivée des réseaux sociaux 2

    03:56

  • Spécialisation et diversification dans la communication

    04:52

  • Importance des relations humaines dans le métier

    05:38

  • Le rôle des influenceurs et des nouveaux canaux de communication

    06:56

  • Discussion sur l'évolution des magazines et médias traditionnels

    07:30

  • Retour sur l'expérience de Jules-Aloïs dans le journalisme

    18:55

  • Les débuts professionnels de Jules-Aloïs en tant qu'attaché de presse

    25:06

  • Travail avec des marques prestigieuses et expériences marquantes

    28:47

  • Importance des relations respectueuses dans le milieu professionnel

    30:20

  • L'influence de l'éducation et des valeurs familiales sur la carrière

    35:55

  • L'importance de l'apparence et la pression dans l'industrie de la mode

    36:29

  • Impact des standards de beauté sur les hommes dans les médias

    39:35

  • Réflexions personnelles de Jules-Aloïs sur son style et son évolution

    41:09

  • Diversité des styles vestimentaires et expression de soi

    41:33

  • Le portrait chinois de Jules-Aloïs

    01:01:03

  • Sa définition du vêtement & conclusion

    01:07:32

Description

"La considération, très peu de gens l'ont dans notre métier [la mode], mais je pense que c'est extrêmement important. Traiter les autres avec respect, c'est la base de tout." - Jules-Aloïs Amand


Dans ce nouvel épisode de "Des Habits et Vous", Jules-Aloïs Amand, Attaché de presse parisien et Fondateur de l'agence de communication Black Mint Communications, nous partage son parcours atypique et sa vision unique du monde de la mode.


Au cours de notre discussion, on explore ensemble les dessous d'une industrie exigeante, tout en abordant des sujets qui résonnent bien au-delà du simple vêtement.


  • Parcours inattendu : Du rêve d’être journaliste de guerre à expert en mode, découvrez comment Jules-Aloïs a trouvé sa voie dans l'univers du luxe.

  • Évolution du métier : L'attaché de presse d'aujourd'hui ne se limite plus aux relations avec la presse ; il doit maîtriser les réseaux sociaux, les talents (nouveaux mots pour dire influenceurs) et bien plus.

  • Relations humaines : Pour Jules-Aloïs, le travail doit rester un plaisir, et cela passe par des relations respectueuses et authentiques.

  • Pression de l'apparence : L'industrie de la mode impose des standards élevés, mais Jules-Aloïs prône le confort avant tout, ce qui n’est pas contradictoire.

  • Confort et style : Pour lui, être à l'aise dans ses vêtements est essentiel, un message puissant dans un monde où l'apparence règne.


Je te laisse avec notre échange !


Belle écoute,

Samia 🎧


-


Vous pouvez retrouver Jules-Aloïs Amand :


-


En attendant de nous retrouver pour un prochain épisode, je t’invite à t’abonner, à laisser 5 étoiles et un petit mot doux sur ta plateforme d’écoute préférée 💌


Si tu souhaites continuer la discussion et découvrir les coulisses de DHV, retrouve-moi au quotidien sur Instagram à @samiabouhjar


👗 Et si la curiosité te titille encore, viens découvrir mon travail de Directrice Artistique, Styliste, Costumière pour la Télévision et le monde du Spectacle, rendez-vous sur https://samiabouhjar.com


Des bises,

Samia


-


Crédits :

Production & Présentation : Samia Bouhjar.

Montage et mixage : Alice des Belles Fréquences.

Consulting et coordination : Laëtitia, Podcast Manager.

Direction Artistique : Samia Bouhjar, Amélie Breuil et Jennifer Boruchowitch.

Musique originale de Maéva Fiston.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    S'habiller ou ne pas s'habiller, ça dit que t'es le plus beau de chaque personne.

  • Speaker #1

    Déshabillez-vous. H.V. Déshabillez-vous.

  • Speaker #0

    Quand t'es bien habillé, que tu te trouves frais ou fraîche quand tu te regardes, et ben en fait, ça te permet de sécréter des endorphines. Déshabillez-vous. Salut, moi c'est Samia Boujahar et tu t'apprêtes à écouter Déshabillez-vous avec Jules-Aloïs Hamon. Bonjour Jules.

  • Speaker #1

    Bonjour Samia.

  • Speaker #0

    Je suis ravie d'être là avec toi aujourd'hui Jules. Merci de m'accueillir dans ton showroom, le showroom de ton agence de communication qui s'appelle Black Mint Communication et qui est situé au 34 du boulevard de Waterloo, rien que ça.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    T'as vu je commence par faire ça comme.

  • Speaker #1

    C'était bien résumé.

  • Speaker #0

    Je vais commencer par dire les 3-4 choses que je sais à ton sujet, ça va être rapide parce que je ne sais pas grand chose, enfin je sais ce qui est fondamental. Tu es la personne, l'attachée de presse le plus sympathique que je n'ai jamais rencontrée. Donc ça, c'est une des choses que je sais à ton sujet. La seconde, c'est que tu es parisien, que tu es un immigré de notre ville. Donc tu es fondateur de Black Meets Communication, que j'ai déjà cité. Que tu as un chien qui est ici présent et qui s'appelle Oscar et qui adore me lécher les tibias et le mollet. Voilà, je découvre avec lui que j'ai une nouvelle...

  • Speaker #1

    Tu m'as pas repoussé, il fait un peu la tronche là, il est parti. se coller dans un coin. Oh,

  • Speaker #0

    il n'est pas content. Oui, il s'est mis sur le dos tout à l'heure. Il voulait que je lui caresse le ventre. Mais il faut savoir que je ne déteste pas les chiens, mais je n'ai pas d'affection particulière pour eux. Mais celui-ci est assez mignon. J'ai failli lui caresser le ventre. Mais voilà, j'ai failli, je n'ai pas fait. Et donc, il râle. Et donc, la dernière chose, c'est que, et ça, c'est là qu'on se rencontre, évidemment, c'est que tu es passionné de mode. Ça, ce sont les quelques éléments que j'ai à ton sujet. Comment est-ce qu'on se connaît ?

  • Speaker #1

    On s'est rencontré chez Figaré quand on a ouvert la boutique. Tu es gentiment passé nous voir quand on avait fait le cocktail. C'est là qu'on s'est rencontré, je crois qu'on a tout de suite cliqué, non ?

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    tout de suite. Oui, tout de suite. Ça a été hyper fluide et tout, mais ça c'est un peu un point que je mets qui est assez important quand je travaille avec des gens, c'est que je construis des relations qui sont un peu profondes et qui sont humaines. Je pense qu'on fait un boulot qui est quand même assez fun. Et si c'est compliqué ou si c'est bon... pas être sympa, parce qu'il y en a plein, tu vois, des journalistes, des stylistes, des costumières, tu vois, il y en a des tonnes qui sont vraiment, vraiment, sacrément détestables, et en fait, moi, je ne travaille pas avec elles, tout simplement, on ne travaille qu'avec des gens qui sont sympas, parce qu'on a envie que notre boulot reste fun, et on fera un truc, on n'est pas, tu vois, à la mine, on n'est pas sous les bombes, quoi. Exact,

  • Speaker #0

    ça c'est sûr.

  • Speaker #1

    On a de la chance de voir des gens talentueux, de faire des choses extraordinaires, de voir des jolies choses, de voyager, de...

  • Speaker #0

    Déjeuner, boire, faire des fêtes,

  • Speaker #1

    des cocktails. Exactement, tu vois, je me dis, on a quand même la chance de faire un métier qui est juste extra. Et en fait, c'est pour travailler avec des gens qui font la tronche. Ça vaut peut-être pas la peine.

  • Speaker #0

    Justement, tu parles de ton métier. Est-ce que tu pourrais, pour celles et ceux qui ne connaissent pas ce métier ou qui ne savent pas en quoi ça consiste en réalité, en quoi consiste le métier d'attaché de presse ?

  • Speaker #1

    Écoute, ce métier d'attaché de presse, il a beaucoup, beaucoup évolué avec le temps. Il y a longtemps, moi, quand j'ai commencé ça, c'était... On ne s'occupait que des relations avec la presse. En gros, une marque, que ce soit un restaurant, que ce soit, je ne sais pas, une boutique, ou tu vois, une petite marque, un hôtel... En fait,

  • Speaker #0

    vous pouvez être attaché de presse de toutes choses.

  • Speaker #1

    De toutes choses. Tu n'es pas obligé d'être spécialisé dans la mode. Je pense qu'aujourd'hui, on est obligé de tout savoir faire. On ne peut pas juste faire de la mode, on ne peut pas juste faire de la beauté, on ne peut pas juste faire du luxe, on ne peut pas juste faire des marques premium, on ne peut pas juste faire des restaurants, etc. Je pense qu'il faut être capable de tout faire. Mais notre métier, en gros, consiste à recueillir des clients qui viennent nous voir avec des besoins, de dégager leurs objectifs. Par exemple, on a des marques comme Jimmy Fairley, lorsqu'elles se sont installées en Belgique, elles sont venues nous voir en utilisant un lunetier. Donc Jimmy Fairley, c'est une marque qui existe depuis dix ans et donc il y avait un besoin de s'installer qui ouvrait une... deux boutiques à Bruxelles. Maintenant, ils en ont ouvert plusieurs depuis un an et demi qui sont avec nous. Mais leur but était de s'installer. Les gens ne les connaissaient que trop peu. Et donc, notre but à nous, c'est de les installer, de leur dire à quel média il faut parler, avec quel talent. Et je dis talent, ce qui veut dire influenceur, même si aujourd'hui, le terme d'influenceur, il a aussi beaucoup, beaucoup changé. Puisqu'aujourd'hui, des talents sont un mec qui est architecte et qui a une super communauté ou une fille qui est chef dans un resto. Tu vois, pareil, il y a une super communauté, etc. Donc, c'est en fait de rapprocher cette marque, de faire venir les gens en boutique. Et fatalement, ça reste un business de les faire acheter parce qu'il faut que ça tourne. Mais il faut aussi construire toute leur image, il faut construire leur stratégie, définir leurs objectifs, etc. Donc, c'est ce que les marques viennent chercher chez nous, en gros.

  • Speaker #0

    Donc, il y a quand même une partie du travail qui est similaire à une boîte de com.

  • Speaker #1

    Absolument, c'est une boîte de communication et d'ailleurs c'est pour ça qu'on a mis communications avec un S parce que pendant très longtemps on appelait ça un bureau de presse Aujourd'hui les bureaux de presse, le déclin c'est un terme qui est un peu péjoratif donc c'est pas un terme que j'aime vraiment parce que le bureau de presse dans mon cœur il restera toujours cher parce que j'ai appris mon métier dans un bureau de presse Mais les agences de communication aujourd'hui, ce que je te disais tout à l'heure, elles sont obligées de savoir tout faire en fait. Et donc, tu fais aussi bien de la stratégie, de la mise en relation. Et ce que généralement nos clients viennent chercher chez nous, c'est un réseau. Tu as des agences qui font très, très bien leur job. Tout le monde fait très bien son boulot. Tu vois, je me dis, il y a des agences qui sont extrêmement spécialisées, qui sont installées dans le paysage de l'agence depuis très longtemps, depuis bien plus longtemps que la nôtre. Mais voilà, tu vois, chacun a ses spécialités.

  • Speaker #0

    Et donc, aujourd'hui, c'est plus exclusivement de placer des marques.

  • Speaker #1

    Dans la presse ? Parce qu'il y a d'autres sources, il y a d'autres canaux de communication qui sont arrivés.

  • Speaker #0

    Et dont l'objectif est de faire venir des clients.

  • Speaker #1

    Exactement. Tu vois, quand j'ai commencé, moi je me souviens que quand j'ai commencé ce métier, je l'ai commencé un peu, tu vois, totalement par hasard, parce que je suis arrivé dans la mode de la manière la plus improbable qu'il soit. Mais quand j'ai commencé ce métier, je me souviens qu'on faisait des fiches de shopping. C'est-à-dire que quand les journalistes shootent des séries dans les magazines, quand les stylistes shootent des séries dans les magazines, elles viennent par exemple dans le bureau. Là, tu vois, l'officiel est parti shooter une série en Grèce pour l'été. Ils sont venus nous voir en nous disant qu'on a besoin de chemises, de maillots, de lunettes. Bon, on a des chemises, on a des maillots, on a des lunettes. Donc, ils viennent, ils prennent les pièces, on leur fait une fiche de sortie avec le détail de chaque pièce qui sort. Les journaux shootent ou pas. Tu vois, ils ont la pièce, donc après, c'est au bonheur la chance. Donc, une fois que les pièces nous sont retournées, puisque ces pièces, elles ne nous appartiennent pas, elles ne sont pas à vendre, ce sont des samples qui sont créés en plus par les marques et qui nous les envoient au début des saisons pour qu'on puisse... les sortir dans les journaux et que tout au long de la saison ce soit shooté dans les journaux. Moi, j'ai commencé quand je faisais toutes ces files de sortie à la main. Aujourd'hui, le métier, il a tellement changé où tout est informatique, on a des réseaux sociaux qui n'existaient pas. Instagram, on ne l'utilisait pas. Le terme d'influenceur, ça n'existait quasiment pas. Il y avait des blogs, tu vois. On avait commencé, tu te souviens, de Blonde Salade. Ce qu'Arafa Rani est devenu aujourd'hui,

  • Speaker #0

    c'est quand même un empire.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas seulement une influenceuse, c'est un empire. Et beaucoup de gens qui sont en dehors de ce métier, parce que nous, on en connaît Tu vois un peu les filons. Peu de gens comprennent les fortunes et à force de beaucoup de travail colossal que tous ces talents dégagent parce que c'est un travail énorme. C'est comme un footballeur, il fait vendre. Un footballeur est très bien payé, c'est parce que derrière, il y a toute une machine financière qui fonctionne extrêmement bien, qui est extrêmement bien rodée, etc. Oui, c'est des entreprises modernes. Bien sûr. Nous, notre métier, effectivement, dans le terme de bureau, c'est de savoir tout faire, d'aussi bien savoir parler à ses influenceurs, de devoir parler à ses talents, aux leaders d'opinion, qui sont des gens qui ont des communautés sur les réseaux sociaux qui sont peut-être plus petites, mais plus ciblées, et également aux journalistes, parce que le média, et quand les gens nous disent que les magazines vont mourir, je suis pas d'accord. Certains médias, comme des magazines comme Le L, comme en France, le Madame Figaro, le Marie Claire, etc., sont des magazines qui sont extrêmement... comment dire, extrêmement prospères. Ils sont lus ? Oui, ils sont beaucoup lus. Alors,

  • Speaker #0

    ils sont lus différemment peut-être ?

  • Speaker #1

    Ils sont lus différemment, je suis d'accord. On n'achète plus un magazine comme on l'achetait avant parce qu'avant, on ne pouvait pas regarder, on ne pouvait pas aller sur le site du L.fr pour regarder quelle était la dernière info, du L.bello, tu vois, pour regarder quelle était la dernière info. Il fallait aller dans ton kiosque, acheter le journal.

  • Speaker #0

    Oui, et là, maintenant, il y a une nouvelle stratégie, tu as une partie. Bien sûr. Ça devient un objet, quoi.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est le terrain d'objet. Oui, oui,

  • Speaker #0

    c'est le terrain d'objet. Mais c'est vrai que j'en avais discuté avec Marie, que même elle, quand elle voyage, elle n'achète plus les magazines comme elle le faisait il y a peut-être quelques années. Quand tu vas à l'aéroport, tu achètes quelques magazines, tu en achètes peut-être un. Parce qu'en fait, on consomme finalement la mode, l'image, la créativité, et puis le rêve, en fait, que nous vendent les magazines. Les magazines de mode, les magazines féminins. Et maintenant, même les magazines masculins, finalement, et les magazines lifestyle, j'ai l'impression qu'il y a quelque chose...

  • Speaker #1

    C'est pour ça qu'il y a un fil conducteur. Tu vois, je te disais, c'est évident, tu es obligé de tout savoir faire. Parce qu'avant, quand tu ne faisais que de la mode, tu te parlais, par exemple, tu vois, au Elle, tu parlais au Vogue, au Harper's Bazaar, au Tattler, au Porter, tu vois, tout ce genre de médias qui étaient très, très spécialisés mode. Mais tu ne parlais pas avec des journaux qui font, par exemple, tu vois, que du design. Tu ne travaillais pas avec AD, tu ne travaillais pas... avec des magazines un peu plus généralistes, etc. Aujourd'hui, il y a des médias qui couvrent aussi bien la mode que le lifestyle, que l'actualité récurrente, des bars, etc. qui couvrent beaucoup de sujets. Aujourd'hui, les magazines sont construits de manière très différente parce qu'ils se sont adaptés, qu'ils ont compris qu'on ne pouvait plus être spécialisé que dans un seul secteur. Je pense que l'intérêt du lecteur, il n'est pas que pour la mode. Si tu veux que de la mode, il reste des titres, des titres qui sont hyper... Par exemple, le Self Service, le Ten, tu vois, le The Perfect en Angleterre, qui sont des... Mais t'achètes pas ça comme t'achètes un L. Ça coûte pas le même prix. Tu vois, ça coûte, je sais pas moi, une vingtaine d'euros, voire parfois une cinquantaine pour certains titres, qui sortent par exemple deux fois par an et qui sont des pavés de 500 pages.

  • Speaker #0

    Même les magazines plus... où ils n'abordent pas que la mode, j'ai l'impression que ça se multiplie. Je pense... Je pense par exemple au Barbès Magazine.

  • Speaker #1

    Absolument, oui.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas encore eu la joie d'en avoir un en main. À Bruxelles, c'est introuvable.

  • Speaker #1

    C'est difficile à trouver.

  • Speaker #0

    C'est introuvable à Bruxelles.

  • Speaker #1

    Quand on dirait un peu. Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Je serais ravie. Mais j'ai eu l'opportunité d'écouter le fondateur expliquer comment est-ce qu'il a créé ce magazine et le pourquoi. Et il aborde vraiment plein de thématiques. Et c'est un objet, en fait. Tu achètes vraiment ça.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça.

  • Speaker #0

    L'objet en revient. C'est comme un livre, en fait. Tu suis alors sur, de manière digitale, quasiment quotidienne, un contenu hyper qualitatif en termes d'images, qui correspond au code du digital. Donc, c'est rapide. C'est de la consommation rapide. Après, si tu veux aller dans le fond, aller regarder les éditos, aller lire les articles, quand le magazine sort, tu vas l'acheter. Ça, c'est sûr. Et tu te le mets sur une étagère. Et de temps en temps, pour nous, en tout cas, c'est une source d'inspiration incroyable. C'est parce que... Il y a un travail éditorial où tu as vraiment une retranscription temporelle de tendance et de culture.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec toi. Je trouve que le magazine, c'est un objet qu'avant, on jetait, dont on se débarrassait. Je trouve que maintenant, on ne le jette plus. J'ai beaucoup de... Peut-être que je fais d'une généralité mon cas.

  • Speaker #0

    Non, je crois qu'il y a beaucoup de gens.

  • Speaker #1

    Je sais qu'après aussi, c'est mon métier. J'ai du mal, d'ailleurs, là, partout. Et encore, t'es pas venu chez moi, j'en ai aussi une tonne. Mais c'est vraiment un objet que j'ai du mal à acheter parce que je les trouve bien construits, que je sais le travail que c'est pour construire un journal. Tu t'as parlé avec Marie Guérin, d'ailleurs le L qu'elle a. Je sais la difficulté, la complexité qu'il y a à construire un magazine pour aussi bien que les annonceurs soient choyés parce que c'est important. Toutes les pages de pub qu'un journal vend sans les annonceurs, le journal ne peut pas fonctionner parce que tout a augmenté. Le prix de l'encre a augmenté, le prix du papier a augmenté. augmenter, la main-d'œuvre augmenter. La conjoncture actuelle ne rend pas du tout service et n'aide pas du tout.

  • Speaker #0

    Et trouver le matériel aussi, puisque les éditos, quand tu achètes un maillement, il faut trouver le matériel, les vêtements, on parle déjà dans la presse, en Belgique. Là,

  • Speaker #1

    je trouve que tu vois certains titres, comme par exemple le L, ou tu vois l'officiel. Nous, on est un bureau qui travaille beaucoup avec les éditions Venture, de manière générale. Et donc, c'est vrai que tu vois le L, l'officiel, tu vois le Forbes qui vient de sortir, je trouve que ce sont des titres qui sont très très forts. Marie Claire également, et qui sont des titres qui ont beaucoup de choses à dire, et de jolies choses à raconter, et qui shootent de très jolies séries, qui font appel à des stylistes de talent, à des photographes de talent, qui ont toujours des super talents en cover, où il y a des interviews assez géniales, etc. Et ce sont des journaux, des magazines, je vais me faire taper sur les doigts, parce que je dis journaux, les rédacteurs me disent non, c'est un magazine. Mais voilà, ce sont des titres qu'il faut prendre en exemple, je trouve, parce qu'ils fonctionnent extrêmement bien.

  • Speaker #0

    Ce que dit Marie, c'est que chaque numéro, elle recommence tout depuis le début. C'est-à-dire que ce n'est pas le template de la couve et puis tu dois juste remettre la photo de la mannequin ou de la comédienne que tu as décidé de shooter pour mettre en couve. Tout est repensé. Chaque numéro, c'est à chaque fois différent.

  • Speaker #1

    Et je trouve que c'est une super bonne chose et ça se sent quand tu lis le magazine. Tu sens qu'effectivement... C'est très différent. Donc, tu prends un plaisir très différent à lire chaque édition.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir éclairé notre lanterne quant au métier d'attaché de presse moderne. Donc, c'est un communicant plus,

  • Speaker #1

    plus quoi. C'est un stratège. En gros, il faut être fin stratège. Il faut être très bon communicant. Tu sais, mon premier job, mon premier boss m'avait dit un jour, être un bon attaché de presse, c'est savoir se faire des potes, savoir aller boire des coups. Et donc, quand je l'avais regardé, tu vois... Il m'avait dit ça, j'avais regardé un peu en le gendris le ciel en me disant mais l'autre, il est en train de me dire qu'il faut que j'aille picoler dans les barres pour me faire des potes. Et en fait, ce qu'il voulait me dire par là, c'est qu'effectivement, il faut sortir, il faut se faire des potes, il faut rencontrer des gens, il faut être tout le temps, tout le temps dehors, il faut être tout le temps aux aguets, il faut surtout être intéressé par les autres. Je pense que si t'es pas intéressé par l'autre, il faut pas faire ce métier. C'est pas un métier de contact. Tu vois ? C'est un métier de contact. Ouais, c'est un métier de contact.

  • Speaker #0

    Il faut aimer les gens. Moi, je t'aime bien. Je t'aime bien.

  • Speaker #1

    Moi aussi, je t'aime bien.

  • Speaker #0

    C'est quoi ton parcours ? Parce que tu as dit que tu t'es retrouvé attaché de presse un peu par hasard. Comment ? Qu'est-ce que tu as fait avant ? Et comment tu t'es retrouvé ? Raconte-nous ce hasard.

  • Speaker #1

    Tu as dit que je venais de Paris, ce qui est vrai, à demi vrai, puisque j'habitais à Paris avant, mais moi je suis normand. Je suis né en Normandie. Dans le Nord ? Ce n'est pas vraiment le Nord, mais pas loin. Je suis né...

  • Speaker #0

    Tu es vraiment parisien. Rien du Nord, il ne veut pas qu'on dise qu'il vient de dans le Nord.

  • Speaker #1

    Tu ne sais pas où j'ai grandi encore. Non, mais en fait, je suis né littéralement à la campagne, dans une ville industrielle un peu paumée au milieu de nowhere que tu ne connais pas. Mais ensuite, j'ai grandi près de la mer à Deauville.

  • Speaker #0

    C'est ça que je connais.

  • Speaker #1

    Ce qui est le knock local, tu vois. Et en fait, j'ai rapidement allé m'installer à Paris parce que fatalement, il fallait que je fasse mes études. Tu vois, une fois que j'ai passé le bac.

  • Speaker #0

    Donc, tu as grandi, tu as fait toutes tes études jusqu'au bac.

  • Speaker #1

    et ensuite je me suis installé donc à Paris où là tu vois effectivement la question s'était posée et ma mère avait des espèces de grandes ambitions pour moi, il fallait que je sois scientifique, il fallait que je fasse une prépa il fallait que je sois ingénieur etc et le jour où je suis allé la voir en me disant comment te dire, parce que je ne suis pas du tout scientifique, je suis l'opposé, je suis littéraire et je ne vais pas du tout faire une prépa parce que j'ai envie de être journaliste et mon rêve absolu je pense que c'est ce qui me manque le plus dans mon métier c'est d'écrire Parce que j'adorais écrire et donc je voulais être journaliste. Et je voulais surtout être reporter, je voulais couvrir les conflits. Dans les journaux, dans certains magazines, t'as ce qu'on appelle le cahier chaud et le cahier froid. Le cahier chaud, c'est l'actualité. Donc par exemple, t'as le pape qui se déplace dans tel pays et tu vas couvrir le sujet avec un JRI, qui sont les journalistes reporters d'images. Ou alors t'as une guerre qui éclate, là on t'envoie sur le front pour couvrir ce genre d'événement. C'est un truc qui me passionne. Alors c'est vrai que quand on me voit comme ça, on se dit pas du tout que c'est un bon voyou. Je te jure, franchement, j'étais hyper, hyper, hyper intéressé par ça. Je te vois bien avec... Je trouvais ça passionnant parce que j'ai toujours trouvé passionnant. Je trouve que tu vois ce qui se passe dans le monde, ça t'explique beaucoup. C'est une telle machinerie incroyable que chaque conflit, chaque événement, chaque allocution d'un chef de gouvernement, etc., tout explique tout, en fait, tu vois.

  • Speaker #0

    T'es un passionné, en fait.

  • Speaker #1

    Vraiment. Curieux. Je suis très curieux de nature. Je suis assez curieux de nature et en fait, je voulais, mon rêve absolu, c'était de faire mon tout premier stage chez Paris Match. C'est un magazine que mes parents lisaient depuis toujours. Je l'ai toujours vu traîner à la maison. Et bon, Paris Match a quand même eu une heure où c'était le magazine comme Life, comme le Times, etc. qui était où ils avaient les meilleurs photographes du monde.

  • Speaker #0

    Toutes les personnalités publiques avec quelque chose.

  • Speaker #1

    C'était extraordinaire. C'était une très grande époque journalistique. Et donc, j'avais désespérément essayé de rentrer dans ce journal pour être en... en stage. J'avais dû déposer au moins, je ne sais pas, peut-être 15 CV. J'y avais été, c'était à Levallois-Péret, je me souviens de leur bureau. Et personne ne me répondait. Donc, un jour, je suis à dîner chez une copine à Paris. Et elle me dit, mais t'es bête, elle me dit, le rédacteur-chef est le meilleur pote d'enfance de mon père. Il faut que tu me donnes ton CV parce qu'il le connaît et on va te faire rentrer comme ça. Donc, moi qui ne voulais pas trop être pistonné parce que je me disais, bon, non, j'ai envie d'y arriver, quoi, par moi-même.

  • Speaker #0

    Parce que quoi, tu viens quand même d'un milieu favorisé.

  • Speaker #1

    Mes parents, mes parents ont... bien travaillé toute leur vie, ils ont travaillé très très dur et ils ont bien gagné leur vie. C'est un truc dont...

  • Speaker #0

    Je veux dire en termes de réveau, quoi.

  • Speaker #1

    Très fiers, mais par contre, pas du tout, ils n'étaient pas du tout dans le milieu. Mes parents ont fabriqué de la bouffe toute leur vie. Donc, tu vois, c'est pas...

  • Speaker #0

    C'est des industriels.

  • Speaker #1

    C'est des industriels. Donc, ils n'étaient pas du tout, du tout dans mon milieu. Donc, ça, c'est vraiment le truc que ma mère, je me souviens, me l'a dit un jour à table. Elle me dit, tu fais ce que tu veux. Quand je lui ai dit que je ferais une école de journalisme, elle me dit, tu fais ce que tu veux. Mais elle me dit, moi, je ne peux pas t'aider parce que là, c'est en dehors de mon spectre. Tu vois, je ne connais personne.

  • Speaker #0

    Mais je veux dire, il y avait conscience que les choses, on peut les atteindre quand on a le bon réseau.

  • Speaker #1

    Ah bah, je pense que ça, c'est sûr. Non, mais c'est très injuste. C'est très, très injuste. Mais malheureusement, la vie est faite ainsi. Oui, absolument. Mais je pense qu'à force de travail et de persévérance, je pense que tu peux réussir.

  • Speaker #0

    Le réseau ne fait pas tout.

  • Speaker #1

    Le réseau ne fait pas tout. Le réseau ne fait pas tout. Le réseau ne fait pas tout. Parce que je pense que quand tu vois, on te place quelque part. Bon, après, il faut quand même faire tes preuves. Il faut quand même que ça fonctionne. Évidemment,

  • Speaker #0

    je ne retirais pas. Je posais la question, ce n'était pas pour retirer. Mais pour dire que c'est quand même une impulsion, c'est une impulsion quand on est talentueux, qu'on sait ce qu'on veut. C'est une bosseur, c'est une impulsion qui est quand même loin d'être négligeable.

  • Speaker #1

    Ça c'est sûr, c'est évident. La copine ? Donc je reçois effectivement très très rapidement, je ne sais pas si c'est le lendemain ou le lendemain, mais comme ça, en un claquement de doigts,

  • Speaker #0

    je reçois un mail. Tu déposais des CV ?

  • Speaker #1

    Des mois, personne ne me répondait. Et je pense que j'avais des enveloppes Kraft, je mettais mon CV à l'intérieur que j'avais imprimé. Je le déposais deux fois par semaine peut-être. À la boîte aux lettres ? Non, je déposais à l'accueil. Parce que c'était le groupe La Gardère, donc il y avait plein de journaux. T'avais Paris Aujourd'hui, t'avais L'Elle à l'époque. Il y avait Le Bill, il y avait tous ces magazines. Ils étaient sous la même coupole. Tout était La Gardère avant que L'Elle soit rachetée.

  • Speaker #0

    L'accueil, le diable s'habille en Prada.

  • Speaker #1

    C'est ça. T'arrivais dans cet immense truc. Le hall d'accueil, je me souviens, les plafonds étaient immenses, etc. Donc, j'avais 18 ans. J'étais un bébé, j'étais de l'école. J'arrivais de ma province, là j'arrive chez La Gardère. Je reçois très rapidement un... coup de fil d'une journaliste qui s'appelle Caroline Vangès qui, je ne sais pas si d'ailleurs c'est lié toujours très sûrement, qui elle travaillait au cahier chaud, donc elle a été chaude du genre, ce que je voulais faire. Bon, elle m'a expliqué qu'il n'y avait pas de place tu vois là, mais qu'il y avait une place au lifestyle. Mais toi,

  • Speaker #0

    tu postulais pour travailler ou pour faire un stage ?

  • Speaker #1

    Pour faire un stage. Je devais faire un stage parce que je faisais une école de journalisme. Tous les ans, je faisais un stage. Et donc, je dis bon, ok, tu sais quoi, c'est déjà un pied de mie dans la rédaction. Donc on verra bien ce qui se passera par la suite. Je me suis retrouvé plongé dans le bain quand même très très rapidement. Et j'en suis quand même venu vite à la conclusion qu'avant d'être intégré dans une rédaction, avant d'être journaliste et d'être en CDI, parce que c'est quand même, tu vois, encore une fois le nerf de la guerre, il faut quand même pouvoir payer ses factures et payer ton loyer. Eh bien, t'es pigiste pendant très longtemps. Et les pigistes, ils sont payés à la page. Donc t'as des mois où t'écris 50 pages. Enfin, je te donne une récération, tu vois. Mais t'as des mois où t'écris 50 pages et des mois où t'en écris 2.

  • Speaker #0

    Parce qu'on n'en a pas besoin de plus ?

  • Speaker #1

    C'est exactement ça, parce que tu n'es pas intégré à la journal-rédaction, donc tu peux travailler pour d'autres médias, mais tu dois...

  • Speaker #0

    Tu es un statut d'indépendant presque.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Donc là, je n'étais pas hyper emballé par l'idée. Je travaillais avec des gens qui étaient formidables, certains qui ont été durs, parce que j'ai connu aussi une époque où bien avant, tu vois le renversement de tout ce qui se passait dans la mode et tu vois la liberté, la libération de la parole dans tout ce qui était médias, mode, les milieux un peu durs. J'ai travaillé avec des gens pas faciles.

  • Speaker #0

    Où tu arrives à 6h et tu repartais à 6h.

  • Speaker #1

    Bah c'était, ouais, les horaires étaient encore à la rigueur. C'est pas trop le truc qui me dérange parce que je me dis qu'à force de, tu vois, il faut se lever le matin et il faut se coucher le soir. On n'a pas le choix. Il faut travailler parce que sinon personne ne fera le job à notre place. Mais c'est même la manière dont on s'adressait dans un environnement de travail. Moi, j'ai eu des boss, tu vois, dans certaines expériences, mais qui m'ont insulté. Le cliché des trucs. Le cliché, le diable s'habille en Prada, c'était vraiment ça. Tu vois, des nanas qui étaient hyper bonnes dans leur job, qui connaissaient fondamentalement bien leur travail et qui m'ont aussi appris beaucoup de choses, mais qui m'ont appris aussi ce que je voulais surtout pas devenir.

  • Speaker #0

    Humainement.

  • Speaker #1

    Ah ouais. Non, c'était épouvantable. J'ai entendu des trucs, tu vois, j'ai entendu des trucs vraiment, vraiment durs. Aujourd'hui, plus personne n'oserait dire parce qu'un truc comme ça, tu vois, c'est tout de suite t'es mis à pied et ta carrière est terminée. Mais c'était une époque où c'était pas du tout contrôlé. C'est l'époque où tu pouvais dire ce que tu voulais et faire n'importe quoi. Et parce que tu n'avais aussi pas tous ces réseaux sociaux et que tu n'avais pas tout ça. Tu pourrais accélérer la parole.

  • Speaker #0

    Il y avait de la hiérarchie aussi, peut-être,

  • Speaker #1

    qui était différente. Bien sûr. Et donc,

  • Speaker #0

    le lifestyle.

  • Speaker #1

    Et donc, le lifestyle, on est arrivé là-dessus assez rapidement. Et donc, la mode, très fortement, parce qu'il y avait un gros besoin de renfort dans l'équipe mode.

  • Speaker #0

    Et tu écrivais des piges.

  • Speaker #1

    J'écrivais. Alors, plus surtout, je faisais surtout le stagiaire, je renvoyais les shoppings. ça c'était un peu dur je connais ça ouais ouais et en fait j'avais je me souviens j'avais écrit quelques petites choses et j'avais quand même une fille avec qui je bossais qui m'aimait beaucoup qui s'appelle Marie-Adam Aforti qui était une grande reporter et avec qui je suis parfois encore en contact et qui m'avait appris beaucoup de choses tu vois de ce métier de journaliste qui m'en avait un peu appris tu vois les tenants les aboutissants sur la manière d'écrire sur la manière d'écrire sur la manière d'écrire je pense qu'après l'écriture c'est comme tu vois c'est comme la chanson, tu peux prendre des cours pour apprendre à chanter mieux, mais tu as des gens qui ont vraiment du talent. Alors je ne dis pas que j'ai un talent pour écrire, mais je pense que j'ai une facilité à l'écriture. Et c'est vraiment ce que je te disais tout à l'heure, le truc qui me manque le plus, c'est de devoir écrire dans mon métier. Mais c'est grâce à elle aussi, cette fameuse Marie, un jour elle m'a dit, écoute, elle me dit, va voir ce qui se passe dans les bureaux de presse en face. Parce que nous, on parle avec des bureaux de presse, donc peut-être que de l'autre côté de la machine, ça va t'intéresser. Et donc là, je suis rentré chez celle qui m'a appris mon métier et pour... pour qui j'ai une admiration plus que profonde, je suis arrivé chez Catherine Miron, chez qui j'ai fait un premier stage qui avait duré quelques mois. Ensuite, un deuxième stage qui a de nouveau duré quelques mois. J'ai appris avec une équipe qui était assez formidable parce qu'elle avait des attachés de presse qui étaient là depuis très longtemps et qui connaissaient le métier absolument par cœur.

  • Speaker #0

    Et attachés de presse spécialisés ?

  • Speaker #1

    Elles étaient spécialisées très mode. Elles étaient spécialisées très mode. Donc, c'est pour ça que, tu vois, très vite, j'ai été dans la mode.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que toi, tu étais un modeux ? Est-ce que tu avais une appétence particulière ?

  • Speaker #1

    Je pense que je l'ai développé. J'ai toujours eu un peu une appétence pour ça, parce que fatalement, j'ai une maman qui est très coquette, et qui aime les jolies choses, et qui aime s'habiller, et qui va acheter moins, mais qui va acheter bien. Qui va s'acheter une robe chez Yamamoto, mais qui ne va pas acheter 50 robes chez Mango. Donc elle m'a toujours un peu inculqué cette valeur d'acheter un vêtement qui soit bien coupé. Je crois que l'appétence pour la mode, elle est arrivée là. Donc finalement... On m'a pas juste mis là en me disant, tiens, tu vas te faire de la mode et on verra comment ça se passe. J'avais envie de faire ça et ça m'intéressait. Donc lorsque je suis arrivé effectivement chez Catherine Mirand, là j'ai rencontré un métier qui me plaisait profondément. Parce qu'il y avait autre chose, il n'y avait pas... Je pense que quand t'es journaliste, t'es aussi asséné d'informations toute la journée. Là, je pense que ce qui me manquait peut-être, c'était le côté un peu stratège que le métier d'attaché de presse a. où là, il faut effectivement dessiner une stratégie de communication, où il faut vraiment apporter de l'aide et quelque chose, je ne sais pas si c'est une sensibilité, mais peut-être une compréhension d'un marché à des clients et leur expliquer comment est-ce qu'ils atteignent leur objectif. Et donc, une fois que j'ai fait mes expériences chez Catherine Miron, je me souviens qu'elle m'assoit dans son bureau et c'est une très grande attachée de presse, qui a quand même fait la carrière de beaucoup de... très grande marque et donc elle m'assoit dans son bureau elle voulait m'embaucher et je lui ai dit Catherine c'est pas possible parce que j'ai pas fini mes études je crois que je devais être en deuxième année ou en première année et surtout j'avais envie d'avoir d'autres expériences et donc de là très vite je suis parti j'ai fait Vienne Westwood ensuite Christian Louboutin ensuite Giuseppe Zanotti après je suis allé à Londres à Chine ouais J'ai fait Westwood, j'ai fait le Westwood. En plus, tu sais quoi ? Westwood, c'était une expérience qui était assez extraordinaire parce que j'ai fait le Westwood de Vivienne. Andrea, son époux, a commencé à de plus en plus s'installer dans la marque. Mais c'était le Vivienne Westwood de Vivienne Westwood. C'était une période qui était assez extraordinaire parce que d'un point de vue de mode, c'est quand même un pavé d'histoire. Et énorme, c'est énorme, énorme, énorme. Et c'est drôle parce que lorsqu'elle est décédée, notre chère Vivienne... J'ai vu beaucoup de gens qui finalement ne la connaissaient pas. Donc tu sais, je me suis dit, est-ce qu'il y a dans le commun, peut-être que tu vois, on dit que la mode, on est des gens un peu super spécial. Mais en fait, tu vois, ça a dessiné tellement d'histoires. Quand tu vois tout ce qu'elle a fait et tous les combats qu'elle a menés.

  • Speaker #0

    Tout ce dont sa création, sa mode est imprégnée. Sa création, sa mode est imprégnée de l'histoire, de l'ère du temps.

  • Speaker #1

    Et même son personnage à elle. Je me souviens d'un show, puisqu'en fait, à Paris, il y a trois labels chez Vivienne Westwood. Tu avais Anglomania, qui était le label un peu plus, tu vois, abordable. Tu avais le Red Label, ça s'est défilé à Londres. Et ensuite, tu avais le Gold Label, qui défilait, lui, à Paris. Il défile toujours à Paris, d'ailleurs. Le show de Vivienne à Paris, c'était un show qui était très, très attendu, puisqu'il y a tout le calendrier officiel de la mode, qui est le calendrier, tu vois, dessiné par la Fédération française de la mode. Tous les journalistes, tu vois, du monde entier viennent découvrir ta collection. Et juste avant le show, Vivienne arrive. Elle s'était rasée la tête en protestation, alors je ne sais même plus te dire pourquoi, mais en fait elle s'était rasée les cheveux parce qu'elle avait un message à apporter. Mais nous il faut se dire qu'avant un défilé, tout est extrêmement calibré, extrêmement calé. Donc tu sais qu'il y a des journalistes qui vont faire des interviews avant le show, après le show.

  • Speaker #0

    Ce que tu vas répondre, et donc là elle apporte un élément fort finalement.

  • Speaker #1

    Hyper fort. et puis Vivienne c'était une femme qui avait une tu vois qui savait se faire entendre quand elle avait envie de dire quelque chose à dire elle avait pas sa langue dans sa poche elle était réputée pour ça tu vois donc on se disait si elle a quelque chose à dire sur quelqu'un

  • Speaker #0

    ou sur quelque chose, ou sur quelqu'un sur un politique, ou sur quelqu'un sur un autre designer, non, parce qu'elle n'a jamais vraiment attaqué des confrères. Mais si elle avait quelque chose à dire, clairement, elle y allait et puis pas de quartier, quoi. Je savais se faire entendre. Donc c'était un peu, tu vois, c'était déstabilisant, mais en même temps, c'était hyper formateur. Et après, tu vois, chez Louboutin, l'expérience a été... Elle a été formatrice aussi, je dirais un peu dure, parce qu'il y avait beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup à faire. Là, c'était surtout beaucoup de sorties, beaucoup de recherches, beaucoup de travail de recherche, parce que moi, j'assistais la personne qui était la PR manager à ce moment-là, et qui, je crois d'ailleurs, est toujours chez Louboutin, et en fait, qui m'a beaucoup appris de choses, mais elle s'occupait des célébrités, donc tout ce qui avait un rapport aux célébrités, les red carpets, ou alors, tu vois, les placements dans les journaux, si tu avais, je ne sais pas, moi, Laetitia Casta, qui est shootée en cover, tu vois, du Vogue. que la styliste te fait une demande pour des chaussures, la demande me revenait pour moi. Ou est-ce qu'il fallait, par exemple, avant les Césars, chercher les nouveaux talents, les talents émergents, les acteurs qui allaient arriver sur le marché, qui ont pressenté, tu vas devenir les futurs stars de demain, parce que notre métier, c'est aussi de la relation. Donc, tous ces gens, tu ne sais pas, tu vas devenir le futur Sean Penn. Et donc, tous ces gens, il faut créer des relations extrêmement vite, dès le départ avec eux, parce qu'ensuite, tu as des gens qui sont complètement intouchables et qui ont des carrières qui sont... tellement, tellement demandées et qui sont admirables. Mais tu vois, par exemple, Camille Cotin en est l'exemple. Elle a une carrière aujourd'hui qui a complètement explosé. Elle fait des films démentiels. C'est une actrice démentielle. Aujourd'hui, pour nous, c'est très difficile de l'atteindre et de l'approcher parce que, fatalement, elle est très entourée et qu'elle est très, très occupée. Elle l'est beaucoup plus aujourd'hui qu'elle ne l'était il y a 20 ans. Je pense que, tu vois, c'est aussi là que tu vois la stratégie. Elle se met un peu rapidement au point.

  • Speaker #1

    Comprendre qu'il faut être à la jeunesse.

  • Speaker #0

    Exactement. pour la partie du game. Toujours. Et je pense qu'il faut avoir ce truc où tu dois un peu avoir douze coups d'avance. Tu vois, où tu ne peux pas juste te reposer sur tes lauriers, te reposer sur un listing qui est déjà préfet ou te reposer sur des relations qui sont déjà préfètes. Je pense qu'il faut toujours constamment aller chercher des nouvelles personnes, aller rencontrer de nouvelles personnes, aller rencontrer de nouveaux, tu vois, de nouveaux talents, aller rencontrer potentiellement des nouveaux journalistes. Et surtout, il y a quelque chose qui est très important. Et ça, c'est quelque chose que j'ai appris de Catherine et je l'ai toujours vu faire ça. Catherine, quand elle venait le matin dans le bureau, elle connaissait les prénoms de tout le monde et elle disait bonjour à tout le monde. Et cette considération que très peu de gens ont dans notre métier et que j'ai vu très peu avoir, bien évidemment, tout le monde n'est pas comme ça. Il y en a qui sont quand même hyper sympas, mais je trouve que c'est extrêmement important. Tu ne sais pas ce que les gens deviendront demain. Tu ne sais pas quel stagiaire est dans une rédaction si demain, ce n'est pas le futur rédac chef du Tatler aux US. Mais tu vois. On ne sait pas de quoi la vie demain est faite. Donc, au-delà de la relation que tu as envie de créer avec dans le futur, en se disant, bon, peut-être que cette personne va devenir importante, je pense qu'humainement parlant, on a beaucoup oublié pendant des années qu'il y avait une importance qui était vraiment profonde de se traiter avec respect. Qu'importe le métier que tu fais, qu'importe d'où tu viens, qu'importe qui tu es, qu'importe ta sexualité, qu'importe... ton apparence, ce qui importe ton intelligence, ce qui importe ton départ dans la vie. Tu as des gens qui partent avec une longueur d'avance, d'autres qui partent avec trois longueurs de retard, mais qui se battent. Tu vois, la vie, elle est facile pour personne. Et voilà.

  • Speaker #1

    Je ne peux pas prévoir à qui tu as affaire. J'avais un, j'ai fait, pendant mes études, j'avais un prof de technique de vente. Le mec, son cours, c'était deux heures, il racontait des anecdotes tout le temps. Et donc, sur un cursus de trois ans, j'ai retenu une anecdote. Lui, il travaillait dans le secteur automobile. Sa carrière, il avait... professionnel, il l'avait fait dans le secteur automobile. Et un jour, il nous avait raconté l'histoire. Donc bref, un gars qui arrive dans le showroom habillé presque en guenille, tu vois, maltraité par les collègues, pas appel accueilli. À la limite, ils allaient mettre dehors, tu vois. Lui a récupéré ce client et a discuté avec lui. Le gars a acheté une bagnole, content. Et en fait, ce qu'il nous a expliqué, peut-être qu'il a un peu exagéré son histoire, que je remettrai très mal ici. Il faut savoir, je raconte très très mal les histoires. Mais c'est le principe qu'il faut retenir. C'est qu'en fait... Quand tu es un vendeur, on dit vendeur, c'est quelqu'un qui vend quelque soit ce que tu vends. Quand tu es un vendeur, tu ne peux négliger et sous-estimer aucun client potentiel. Aucune personne. Parce qu'en fait, tu ne sais pas ce que sont les gens, tu ne sais pas comment sont les gens. Et puis, on est dans le jugement de l'apparence, tu vois, du bout à bord.

  • Speaker #0

    Je suis d'accord. Et tu sais quoi ? Tous les gens les plus grands que j'ai rencontrés sont des gens qui se donnent le moins de genre parce qu'ils n'ont rien à prouver à personne. Tu vois, tous les très grands journalistes, toutes les très grandes stylistes, les très grands photographes, mes mannequins, tu vois, j'ai rencontré des actrices, tu vois, des chanteuses, des mannequins extraordinaires. Tu dirais Isabelle Adjani, par exemple. Isabelle Adjani, je l'ai croisée, tu vois, quelques fois par mon métier. On pense qu'elle est très froide, mais pas du tout. Elle est hyper, hyper, hyper sympa. Elle est hyper cool. Et c'est généralement celles qui ont le plus de choses à prouver, qui ont... les gens qui ont le plus... peut-être une petite carrière, qui sont les plus odieux. Et tu vois qu'ils te disent des trucs absolument épouvantables et qu'ils claquent les doigts en te demandant de leur apporter une tasse de café. Et ça, je trouve ça vraiment pas cool. Encore une fois, c'est ce qu'on disait au tout début de notre conversation, c'est qu'en fait, on doit, comment dire... Être attentif à tout et à tout le monde. Tu vois, on doit être ouvert sur les autres, on doit traiter les autres avec du respect. C'est ce qu'on a un peu essayé de faire, tu vois, ici dans le bureau, quand je l'ai monté. C'est qu'en fait... Je me suis dit, je n'ai pas beaucoup de famille. Mon bureau, ça va devenir ma famille. Mes amis sont ma famille. Et donc, les gens avec qui je travaille, on crée des relations hyper fortes avec les gens de chez Jimmy Fairley. Tu vois, c'est nos potes. On s'appelle, on va se boire des coups et on fait les anniversaires. J'ai rencontré un designer belge qu'on va signer là et qui est un mec que j'adore et que je trouve absolument talentueux et que je suis depuis des années. Donc, c'est pour moi un peu une jolie réussite d'avoir réussi. à travailler et à collaborer avec lui. C'est exactement ça à ce que je lui disais. Je lui disais, nous, en fait, les anniversaires, les divorces... Tout se fait.

  • Speaker #1

    Tout se fait. Mais on revient à ce que ton prof t'a donné comme...

  • Speaker #0

    Ouais, peut-être qu'en fait, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'était ton prof,

  • Speaker #0

    c'est ça ? Non, c'était mon premier boss. Et lorsque je me suis installé à Londres, tu sais, quand je suis parti justement de chez Giuseppe Zanotti, je me suis installé à Londres, j'ai retrouvé quelqu'un qui bossait chez Vivienne Westwood, qui s'appelait Kiko, et qui, lui, travaillait pour les events au head office à Londres. Et en fait, pour Westwood, lui a monté sa propre structure. Donc, je suis arrivé là-bas. Ensuite, j'ai travaillé pour une autre agence où je ne faisais que du lifestyle.

  • Speaker #1

    Mais quand tu es parti, tu es parti en ayant un endroit où aller travailler ou tu es parti parce que tu voulais voir comment ça se passait là-bas ?

  • Speaker #0

    Je suis parti parce que j'étais en couple à l'époque. Et donc, en fait, mon mec à l'époque partait, lui s'installait à Londres. Et il se trouve qu'en fait, je crois que six mois après, on se soit installé, on s'est séparés. Mais moi, j'étais là-bas. Donc, je me suis dit, je ne vais pas revenir en arrière. Et puis, on s'est pas mal séparés. En plus, tu vois, on est restés en très bon terme et tout. J'ai cherché, tu vois, rapidement un autre job. Et donc, je suis rentré. Donc, d'abord, j'ai fini mon expérience, tu vois, chez Kiko Gaspar. Et ensuite, je suis allé dans cette agence qui s'appelait The Lifestyle Agency, qui était une super agence qui avait de super clients, mais très lifestyle. Ensuite, je suis allé chez FIFA ou Spira, qui était une agence qui était spécialisée dans les baby brands. Donc, c'est vraiment les marques qui se lancent. Très émergentes. Et puis après, je crois que j'ai eu un peu le mal du pays. Et après trois ans et demi, quasiment quatre ans, je suis rentré à Paris. J'ai travaillé dans une agence qui s'appelle DM Media, qui est une agence qui avait de très, très jolis clients. Tu peux s'occuper de Diptyque, de Canada Goose, de Roland Mouret, de Léonard, de vraiment plein, plein de maisons, de Pomelato, entre autres. Moi, c'était moins mon secteur. Tu vois, tout ce qui était beauté, joie, etc. Au bout d'un an et demi, je continuais à avoir des relations assez fortes avec Catherine. Et un jour, Catherine m'appelle. Je lui envoie un texto, je lui dis Catherine, je crois que je suis prêt, j'ai envie de venir travailler.

  • Speaker #1

    C'est un diplôme maintenant ?

  • Speaker #0

    Je lui dis c'est bon, j'ai travaillé, j'ai fait mon expérience, etc. Elle m'a répondu, cher Jules, on se voit le 4 septembre à 16h30. Et en fait, je partais en vacances, donc elle me disait 7 mois avant. Donc moi, tout l'été, j'ai trépigné en me disant, je ne vais pas aller bosser chez Catherine Miron. Et en fait, très rapidement, tu vas arriver dans son bureau, tu vas monter l'échelle. C'était pas simple parce qu'il y avait des gens aussi qui étaient là depuis très longtemps, qui étaient des filles absolument formidables, des attachés de presse qui avaient une expérience de dingue. Je connaissais hyper bien le métier, qui étaient les mêmes qui m'avaient appris mon métier avant. Mais bon, c'est vrai que j'arrivais un peu, peut-être avec mes gros sabots...

  • Speaker #1

    Et avec du neuf !

  • Speaker #0

    Et avec du neuf, peut-être, sans en plus vouloir causer de tort à personne, mais c'était juste la manière dont je travaillais, parce que j'ai toujours... voulu travailler dans un espèce de respect. Je pense que c'est hyper important. Et tous les stagiaires qui ont travaillé avec moi, ou tous les assistants, ou tous les attachés de presse qui ont bossé avec moi, je ne pense pas qu'il y en ait un seul un jour qui te dise Ce mec, il est irrespectueux, il est horrible, il nous insulte, il est désagréable. Je suis toujours été un peu le mec un peu sympa. Mais voilà, après, Catherine m'a fait monter en grade, en grade, en grade, jusqu'à ce que tu vois le maître-manager. Et après, quelques années passées à ses côtés, je suis arrivé en Belgique.

  • Speaker #1

    Il y a deux questions qui se bousculent là dans ma... tête, dans la bouche. Donc la première, c'est je reviens un petit peu en arrière où tu disais ta maman aimait bien elle était coquette, elle avait conscience qu'il valait mieux à bien acheter, bien consommer, plutôt que de consommer en quantité. Toi, ça veut dire que consciemment ou inconsciemment, tu as eu une éducation au beau, à l'élégance, et aussi à une consommation consciente, intelligente. Et ça se reflétait justement dans ton apparence, parce que, n'oublie pas, DHV, déshabillez-vous, on va t'habiller, te déshabiller là, pas pour du vrai parce qu'il y a trop de vitres Quoiqu'il n'y a pas de vie de nuit. Parce que pour arriver dans cette industrie, il faut le dire aussi, alors il y a le réseau, être bien placé socialement, ça aide, mais l'apparence est aussi hyper importante. Ça veut dire que quand t'arrives, et je ne sais pas moi, je vais dire des trucs très très clichés, mais c'est parce que tu es mal coiffé, donc tu as des cheveux filasses par exemple, ou tu es mal coiffé, tu n'as pas conscience que tu es mal coiffé, que tu es gros et que tu ne t'habilles pas en conséquence, que ce que tu portes, ce n'est pas bien coupé par rapport à ta morpho, que tu ne te tiens pas bien, que tu es mal coiffé, tu te maquilles mal ou que tes bijoux sont... Ça peut jouer en ta défaveur.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, je t'avouerais que... Je pense que le vêtement, chacun s'habille comme il veut, comme il peut. Tu vois aussi, parce qu'un vêtement, un talon d'un designer ou un pull, chez Prada, finalement, tout le monde n'a pas le portefeuille pour aller s'offrir ça. Donc les gens font aussi comme ils veulent, comme ils peuvent. Je pense que je n'ai jamais trop eu ce jugement, parce qu'on a tous un mauvais jour, tu vois, où tu as un cheveu merdique. Tu t'es réveillé avec un oeil à droite, un oeil à gauche, tu vois, un peu dans le mauvais sens.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu faisais particulièrement attention, sachant que tu allais dans la presse, tu vois, lifestyle et puis la mode, et puis pas...

  • Speaker #0

    Je crois que j'ai toujours fait hyper attention, mais pas forcément parce que j'étais entouré de certaines personnes, mais parce que j'avais envie de m'aimer moi, tu vois.

  • Speaker #1

    Dès le départ, c'était pour toi ?

  • Speaker #0

    Et c'était franchement pas facile, parce que pendant des années, tu vois, je me suis vraiment pas du tout aimé, quoi. Je me regardais dans le miroir le matin et je me disais, ouais, je me disais pas, je suis horrible. Mais je ne me disais pas non plus, waouh, aujourd'hui je suis trop bien. Tu vois ce qu'elle veut dire ? Je ne veux pas que tu me le dises le matin quand tu me l'as dit. Le mec qui est complètement... On a le droit de s'autoclider. Mais non, non, non. J'ai toujours aimé faire un peu attention, tu vois.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'à un moment donné, tu vois, est-ce qu'il y a plus de garçons que de filles dans cette industrie ? En tout cas à l'époque où tu as commencé. Beaucoup plus de filles.

  • Speaker #0

    Beaucoup plus de filles. Beaucoup plus de filles.

  • Speaker #1

    Et est-ce que, de manière très... Putain, je suis à fond dans les clichés aujourd'hui, pardon, mais...

  • Speaker #0

    Mais je vois ta question. Merci. Je la vois arriver.

  • Speaker #1

    Est-ce que vraiment, ça se vérifie qu'il faut être la mieux habillée, la plus...

  • Speaker #0

    Il y a une compétition entre les filles qui est absolument indéniable. Et ça, si il y en a qui te disent le contraire, je ne suis pas d'accord. Après, chacun, bien évidemment, a son point de vue. Mais j'ai vu trop de choses et de filles qui se tiraient dans les pattes. Les mecs, on l'est moins parce qu'il y en a moins. Je sais pas.

  • Speaker #1

    Tu vois, c'est un dupe.

  • Speaker #0

    Est-ce que peut-être parce que tu vois, il y a une espèce d'élan, on est constamment en train de nous dire, tu vois, qu'il faut faire cette taille-là, qu'il faut faire, tu vois, un S ou un 34, un 36 à la rigueur, ce qui est complètement démentiel, parce que tu vois quand même que... Je sais pas, tu vois, la taille moyenne de l'Européenne.

  • Speaker #1

    Ah, je vois des trucs qui font du 34. Je me dis, mais comment est-ce qu'un être humain adulte peut rentrer là-dedans ?

  • Speaker #0

    Non, mais tu vois, un 34, c'est bien quand c'est ton métier. Tu vois ce que je veux dire ? 12 ans. Quand t'as 12 ans, voilà. Mais quand t'es tombée petite, tu vois une belle adide, je comprends qu'elle fasse du 34 parce que c'est son gain de pain. Tu vois, et que c'est une supermodèle et que voilà, bon c'est sûr que c'est facile. C'est facile. Voilà, elle fait très attention à ce qu'elle mange, elle fait beaucoup d'exercices. Elle a très certainement des nutritionnistes, tu vois, qui lui font, voilà, des...

  • Speaker #1

    On est dans une autre industrie,

  • Speaker #0

    c'est ça. On est dans une autre industrie. Du manquimat. Et c'est son gain de pain. Mais je pense pas que cette industrie soit une référence de ce qu'est, tu vois, la femme et de ce que l'être humain est dans le monde. Et ce combat... qu'on a pour l'image de la femme et pour la libération des mensurations, etc. Toute cette discussion et cette parole qui s'est libérée ces dernières années, il y a quelque chose quand même que je remarque, c'est qu'on ne l'a pas du tout chez l'homme. Et quand tu regardes des couvertures d'un GQ, d'un Vogue, de tous ces journaux, de tous ces titres masculins, tu as déjà vu des mecs qui avaient du ventre en couvre du GQ ? Jamais. Bon, des magazines comme le Men's Health. Bon, j'imagine qu'il faut quand même des abdos pour un journal qui parle de sport. Oui,

  • Speaker #1

    qui parle de sport et de trucs. Oui, c'est vrai. Mais... Je n'ai jamais fait la remarque.

  • Speaker #0

    J'ai jamais observé. C'est le GQ, je crois. Est-ce que c'est le français ou l'américain qui avait sorti une cover, je crois, il y a deux ou trois ans. Alors là, je vais être très, très mauvais parce que je ne saurais pas du tout te dire quel talent était en cover de GQ. Mais qui était un mec qui avait ce qu'on appelle le dad bod. Tu vois ? Le ventre, tu vois, du mec. Oui. Et en fait, quand j'ai regardé le journal, je ne me suis pas dit, ah, le mec est pas mal. Mais je me suis dit, en fait... La vie, la vraie vie, elle est là. Il y a encore beaucoup de choses à faire évoluer. Effectivement, la place de la femme, c'est une discussion hyper importante. C'est un combat qu'on mène un peu chaque jour tous à notre échelle. En prenant des valeurs, en se disant qu'il n'y a pas de jugement à avoir. Tout ça pour en revenir à la manière dont moi je m'habille, dont je me lève et je me prépare le matin, où je me présente aux autres. Je crois qu'en fait, peut-être pendant des années, je me suis dit qu'il faut que je sois bien pour les autres. Et en fait, je crois que maintenant, j'en suis arrivé à un truc où je me suis dit, j'ai envie d'être bien pour moi.

  • Speaker #1

    On s'est vu déjà quelques fois. Tu fais partie de ces gens, peut-être un petit peu comme moi. On te voit le lundi, tu as un look plutôt décontracté. On te voit le mardi, tu as un look pré-pi. On te voit le mercredi, tu es en mode street style. On te voit le vendredi, une touche un peu queer, comme ça, on ne sait pas trop, parce que tu as eu un délire pendant le matin. Mais ça reste toi. Il y a un côté très éclectique dans les looks. que tu...

  • Speaker #0

    Il y a quelque chose que j'aime profondément dans le vêtement, c'est l'équilibre. Je pense que tu vois, tout est une histoire d'équilibre dans un vêtement. Quand tu crées une silhouette, tu crées un vêtement humain. Quand tu crées une silhouette. Oui, oui, oui. Quand je choisis un vêtement, je t'avouerai qu'il y a plein de gens, tu sais, qui me disent avec quoi je mettrais ça et en fait, moi, quand je regarde un vêtement, je me dis jamais avec quoi je vais mettre ça. Je me dis, putain, j'adore ce pantalon, j'adore ce t-shirt, j'adore cette chemise, j'adore cette veste, etc. Et en fait, après, avec ce que tu t'envoies de la gare, j'essaie, tu vois, de construire un peu un puzzle, tu vois, avec ça. Mais c'est vrai que je suis... Et c'est d'ailleurs drôle parce que c'est Marine Guérin qui m'avait dit ça une fois et qui m'avait dit on ne sait jamais, tu vois, j'avais été dîner chez elle et elle m'a dit on ne sait jamais à quoi ça tend. J'étais arrivé hyper hyper street. Elle m'a dit tu ne te vois jamais comme ça. Mais c'est vrai qu'en fait, j'aime bien changer.

  • Speaker #1

    C'est en fonction de...

  • Speaker #0

    Je crois que c'est en fonction de mon mood. Mais c'est de là, tu vois, c'est pour ça que je te dis qu'en fait, avant, je m'habillais vachement pour les autres. Et en fait, aujourd'hui, j'en suis arrivé à un truc où je me dis je m'habille pour moi. Et donc en fait, s'il y a quelqu'un qui me dit Ah, elle est bizarre ta veste moi tu sais quoi, je m'en fous en fait.

  • Speaker #1

    Et quand tu étais petit ?

  • Speaker #0

    Quand j'étais petit, j'essayais de rentrer dans un moule.

  • Speaker #1

    Parce que ça, tu vois, quand on est petit, au fil des discussions, je m'aperçois que la manière dont, à l'âge adulte, et qu'on est dans ce moment où soit on approche de l'acceptation, on travaille dessus, on est carrément dedans, il y a beaucoup de réminiscences, des expériences enfantines avec le vêtement, avec l'image et avec les liens qu'on rompt, justement, de par comment est-ce qu'on est habillé.

  • Speaker #0

    Ouais, je suis assez d'accord. En fait, quand j'étais plus jeune, non pas que je ne le sois plus, mais quand j'étais plus jeune, je voulais absolument rentrer dans un moule. Et je faisais partie de cette génération, très sûrement encore aujourd'hui, tu vois, dans les collèges, dans les lycées, dans les écoles. Tu vois, tu veux absolument t'habiller comme tes copains et tu veux avoir les doudounes comme tes copains. Et tu vois, ma mère, elle m'a fait des sauts au plafond quand je lui disais, tu vois, à 14 ans que je voulais une doudoune qui coûtait 800 balles. Tu vois, elle me regardait en me disant, mais t'es complètement cinglé, ça n'arrivera pas une seconde, tu vois. Mais parce que comme... J'étais dans un lycée où des gens avaient des doudounes qui coûtaient 800 balles. Et bien, il m'en fallait une. Et donc, en fait, c'est aujourd'hui, c'est ce que je t'ai dit la dernière fois qu'on se parlait. Je me disais, moi, je pense que je me croiserais aujourd'hui à Jusitan, je me mettrais des tartes. En me disant, mais fais-toi, mon vieux, ce n'est pas la vraie vie. Je pense que pendant très longtemps, j'ai voulu rentrer dans un moule. D'où ce pourquoi, tu vois, aujourd'hui, je n'ai plus du tout envie de l'être. Ou en fait, j'ai envie d'être moi-même. Je crois que j'ai envie d'être à l'aise. Le confort.

  • Speaker #1

    Le confort. C'est hyper important. C'est hyper important. Tu sais quoi ? J'ai passé des entretiens un jour pour une marque horlogère. Je tairai le nom parce que c'était une très grande marque. Mais ils m'avaient dit qu'il fallait être en costume toute la semaine. Bon, non pas, on ne m'avait pas dit que le job était à moi. Mais bon, quand on m'a dit ça, autant te dire que là, c'était mon rêve de faire de l'horlogerie. J'étais là, c'est plus du tout mon rêve. Ah non, mais pas du tout. Impossible. T'imagines, il faut aller vivre six mois de l'année là en Suisse, dans un village perdu.

  • Speaker #0

    Comme journaliste attaché de presse, mais en costard toute la journée.

  • Speaker #1

    Attaché de presse, mais sauf que du coup, t'as un uniforme. Donc, t'es en costume toute la journée. En élégant. C'est incroyable parce que je n'ai pas de costume. Ça, sinon pas. On est quasiment pas. Je dors en avant, genre peut-être un ou deux, tu vois. Mais tu ne me vois jamais en costume. Les seuls moments où tu me vois en costume, c'est quand je vais à un mariage. Après, si je suis invité, tu vois un dîner qui est un peu chic, etc. Je vais toujours trouver. des manières un peu détournées de rester un peu chic parce que je vais te mettre une chemise, mais je ne vais pas prendre une chemise qui va être hyper cintrée, que je vais mettre avec un pantalon qui va être un peu cintrée, une petite veste un peu cintrée, pas du tout, je vais te prendre une chemise hyper oversize, avec un pantalon à pince hyper oversize et des très gros sneakers, mais qui vont être quand même des sneakers un peu jolis, tu vois pas de la Nike, tu vois, avec de la semelle avec des bulles en dessous, tu vois, des trucs un peu cool et donc en fait je vais essayer de te twister ça je vais essayer de mettre un espèce de châle que je vais mettre dans ma veste et voilà Je vais essayer de rendre les choses, mais parce que j'ai envie d'être confortable. Je n'ai pas envie d'être prisonnier de mon vêtement. J'ai envie de porter quelque chose qui va me faire du bien. J'ai envie d'être à l'aise parce que j'ai envie d'être à l'aise de mes mouvements. J'ai envie de...

  • Speaker #0

    C'est incroyable comme ce mot revient. Sur les trois premiers épisodes, avec les trois premiers invités, on a aussi évoqué cette question du confort. Mais c'est peut-être une question d'époque aussi. Tu vois où... Toi qui as étudié quand même un peu l'histoire de l'art, moi pas du tout, mais je le sais quand même, c'est que le confort, il est souvent lié, en tout cas dans l'histoire du vêtement, il est lié à l'émancipation. On parlait, les gens parlent beaucoup plus de ce qui se passe, revendiquent plus leurs droits et tout ça, que le confort, de manière indirecte, il est lié. C'est-à-dire que les femmes qui ne font pas un 34, elles refusent. de souffrir pour avoir l'air d'avoir...

  • Speaker #1

    Je crois que la pensée, elle a profondément changé. La manière de s'habiller, elle a changé. On le voit quand tu fais le tour des boutiques. Bon, il reste encore quelques créateurs, tu vois, qui font des trucs où t'as vraiment pas du tout l'air à l'aise. Après, il y a certaines marques, par exemple, tu vois, Christian Louboutin, c'est un chausseur où il le dit lui-même. Il dit que ses chaussures, elles sont pas faites pour être confortables. Tu sais que ça peut être confortable. Voilà. Mais je pense qu'aujourd'hui, c'est facile. d'être à l'aise dans un vêtement, il suffit de le choisir bien coupé. Pour ça, effectivement, il y a un autre combat, c'est la fast fashion. Il ne faut pas s'étonner qu'un jean, quand tu le mets un jean H&M, quand tu le mets trois fois à la machine, il ne faut pas s'étonner qu'il soit mal fichu après. Parce que fatalement, ce n'est pas le même prix. Tu sais que quand tu vas acheter un jean 9,90 euros, tu sais que fatalement, un jean qui va valoir 600, ça ne va pas être la même fabrication, ça ne va pas tenir pareil dans le temps. Donc, c'est pour ça qu'il faut, tu vois, je pense...

  • Speaker #0

    Une réflexion, tu vois, une vraie, vraie réflexion.

  • Speaker #1

    Oui, une réflexion à avoir, où je me dis, il faut peut-être acheter moins, il faut peut-être arrêter d'aller sortir des vêtements, parce que tu as aussi, tu vois, on voit aussi de plus en plus de marques, tu vois, qui droppent des vêtements tout le temps, constamment.

  • Speaker #0

    Même dans les marques qui font appel à vous comme agence ?

  • Speaker #1

    Non, pas trop, parce qu'on a des marques qui sont assez héritage, ou alors qui font très attention. Les lunettes, c'est quelque chose d'assez différent, parce qu'ils produisent en plus petite quantité, chez Jimmy Fairley, ils ont un drop. par mois, mais eux, ils produisent en plus petite quantité. Donc, en fait, ils ne sont pas débordés par leur stock. Tu vois ? Mais tu as des marques qui, tu vois, produisent en très, très, très grosse quantité. Et en fait, ils se retrouvent avec des stocks de vêtements colossaux qui dorment ailleurs, tu vois, qui dorment dans des entrepôts, dans des stocks, etc. C'est très difficile de s'en débarrasser. On a surtout beaucoup créé de choses. Après, tu as quand même aussi, je trouve, une conscience. Maintenant, la conscience écologique, elle est devenue complètement obligatoire. Quand tu construis une marque, tu vois, comme par exemple Rodé, qui a été fondée par Rémi Cricks et avec Valentin Wittmer. Les maillots de bain rodés, elles construisent tout à partir de matières qui sont recyclées. Donc en fait, le but, c'est qu'effectivement, il faut arriver aujourd'hui à créer des choses en ayant un impact qui est le moins fort possible. Et ça, je pense qu'on aurait des marques qui viendraient nous voir et qui n'auraient pas cette conscience écologique, on dirait non. Je dirais non. Parce que je pense que c'est obligatoire. De toute façon, qu'est-ce que tu veux que j'en fasse ? Tu vois ? Quel journaliste je vais aller voir en disant coucou, j'ai cette marque qui vient d'arriver au bureau, tout est fabriqué en Chine, on ne sait pas trop qui la fabrique. Les colorants sont dégueulasses, c'est déversé dans des rivières. Tu vois ce que je veux dire ? Je vais aller à des gens, mais par contre, ils font 40 milliards d'affaires par an.

  • Speaker #0

    J'ai lu un article, il y a une marque dont je ne citerai pas le nom parce qu'en fait, on la cite déjà trop, qui a 7000 nouvelles références par jour.

  • Speaker #1

    7000 références. Tout ça là-même, ça, c'est un combat. Ça, c'est vraiment un combat qu'on doit mener parce que c'est... Pardon du terme, mais c'est dégueulasse, un truc comme ça. Parce que ça, tu ne fais pas du bien aux gens, tu fais du mal. Je vois, tu vois, moi j'habite à Ixelles, pas loin de la commune. Tous les matins, je passe...

  • Speaker #0

    Chaussée d'Ixelles ?

  • Speaker #1

    Chaussée d'Ixelles. Tous les magasins qui sont... Les gens, avant l'ouverture, ça ne leur rend la porte dans la queue, devant ces boutiques pour acheter des choses dont les gens n'ont pas besoin. C'est ça le problème, en fait. Et je pense qu'on les a tellement éduqués à acheter et accumuler, accumuler, accumuler, accumuler, qu'en fait, ça en devient un peu le tout et le n'importe quoi.

  • Speaker #0

    C'est hyper compliqué. Justement, à ce sujet-là, j'ai écouté un podcast hier qui parle de ça, en fait. Qui sont les gens qui consomment ces produits ? Pourquoi ? est-ce qu'ils n'ont pas conscience de ce qui se passe ? Ce n'est pas possible aujourd'hui. En 2024, ce n'est pas possible de ne pas savoir.

  • Speaker #1

    On ne peut pas ne pas être au courant.

  • Speaker #0

    Voilà, ce n'est pas possible. Il y a quelques années, il y a peut-être cinq ans, il y a peut-être cinq ans, OK, je peux entendre qu'il y a une part des consommateurs de la fast fashion et de la fast, fast, fast fashion qui n'étaient pas au courant, qui n'avaient pas conscience. Aujourd'hui, ce n'est pas possible. Mais cependant, ces gens continuent de faire ce qu'ils font. Et ils ont des enfants. et puis ils vivent sur cette planète. L'impact,

  • Speaker #1

    ils vont le ressentir. L'impact, il est énorme. Mais tu sais, je vais te dire aussi quelque chose dont on n'a pas forcément conscience. Nous, dont on a conscience quand on est communicant, c'est que la génération, tu vois, qui arrive, qui est très, très jeune, elle a fatalement une force de parole qui est bien plus impressionnante et bien plus grande que la nôtre parce qu'elle utilise des réseaux sociaux bien plus profondément que nous. On les utilise comme, par exemple, des réseaux sociaux TikTok, tu vois. On ne sait pas trop ce que ça va devenir parce qu'il y a des débats. Et je pense que...

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est incroyable. J'ai discuté avec quelqu'un...

  • Speaker #1

    C'est une force de frappe énorme. C'est énorme, c'est bien plus fort qu'Instagram.

  • Speaker #0

    Quand elle a besoin de savoir quelque chose, faire une recherche, je ne sais pas comment elle fait, elle ne m'a pas encore montré, ils vont sur TikTok.

  • Speaker #1

    L'algorithme de TikTok, c'est la très grande inconnue, même pas de nous, des bureaux de presse, c'est de l'Europe. C'est pour ça que les États-Unis s'y sont attaqués, parce que c'est chinois et qu'en fait, on ne sait pas comment est-ce que cet algorithme influe sur des événements sociaux, tu vois, ce qui arrive dans le monde. Je regardais une émission l'autre jour qui s'appelle C'est dans l'air, qui est diffusée sur France 5, qui est une émission extrêmement intéressante. Et en fait, il parlait justement du phénomène TikTok et comment ça avait des conséquences sur certains événements dans le monde, sur des révolutions, des révoltes, etc. C'est un réseau social dont on ne connaît pas l'algorithme, donc on ne peut pas réfréner. Donc, on ne sait pas quelles sont les informations qui sont envoyées en Chine. On ne sait pas ce que les créateurs de contenu... qui, eux, déposent des éléments sur TikTok. Qu'est-ce que la Chine, tu vois, récupère comme information là-dessus ? Ça, on ne sait pas. Mais tout ce qu'on sait, c'est que c'est une plateforme qui a une force de vente énorme. Mais énorme, énorme, énorme. Quand tu vois le nombre de vues qu'il y a sur les vidéos Instagram et le nombre de vues qu'il y a sur les vidéos TikTok, mais c'est 15, 20 fois, tu vois, TikTok a 20 fois la puissance d'un Instagram.

  • Speaker #0

    Et quand tu dis vente, vente de produits, mais d'idées surtout.

  • Speaker #1

    C'est énorme, absolument énorme. Parce que tu vois, il y a certaines marques qui se sont mises à TikTok. Et tu vois, toutes ces applications, ces réseaux sociaux, il y a des marques qui en ont compris les enjeux très rapidement. Gucci, ça a été les premiers à être sur WeChat, tu vois, en Asie, parce qu'ils ont compris que les Chinois utilisaient WeChat et l'autre application de messagerie instantanée dont le nom m'échappe. Et ils ont compris très, très vite. Donc, ils ont ouvert des canaux, déposé des pubs, etc. Tu vois, commencé à sponsoriser. TikTok, c'est pareil. Il y a beaucoup de marques qui ont traîné les pieds en disant c'est pas super sympa, etc. Aujourd'hui, regarde le nombre de gens qui regardent un show Vuitton en live sur Instagram et un show Vuitton en live sur TikTok. Tu comprends tout de suite l'algorithme.

  • Speaker #0

    Je ne savais même pas qu'il y avait des lives sur.

  • Speaker #1

    Oui, oui, il y en a. Moi, le premier live que j'ai regardé de Vuitton sur TikTok, c'est lorsqu'ils étaient en train de défiler au Louvre, à l'intérieur du Louvre. Je ne sais plus quelle collection, c'était la femme, c'était Ghesquière et c'était, je ne sais pas, il y a peut-être un an et demi ou un truc comme ça. Mais la force de frappe est absolument énorme. C'est juste que nous, en termes de bureau. On n'en connaît pas les algorithmes. Instagram, on arrive à le maîtriser. C'est là que TikTok, on a du mal, nous, à proposer des choses parce qu'on gère aussi des réseaux sociaux. On donne des conseils sur l'achat de pubs, d'espaces, même sur les sites Internet, etc. On sait où est-ce qu'il faut placer ta pub et on donne le maximum de conseils pour le digital parce que c'est aujourd'hui un canal qui est hyper important. Mais il y a des réseaux sociaux comme TikTok qu'on ne maîtrise pas. Regarde, tu vois des espaces, tu connais Twitch. Twitch, qui est une plateforme de gaming. Tu te dis, mais... le nombre de gens qui sont là-dessus. Et aujourd'hui, les marques ne pensent pas suffisamment à ce genre de choses.

  • Speaker #0

    On m'a dit il y a deux ans maintenant déjà, quand je bossais déjà sur DHV, on m'a dit, ouais, mais en fait, il faut que tu fasses une émission sur Twitch. Il faut que ce soit une émission en live sur Twitch.

  • Speaker #1

    Je suis tout à fait d'accord. Et d'ailleurs, tu vois, certaines très grandes marques l'ont réussi. Tu vois le pari de Twitch avec Brio, c'est Vuitton, qui a été une des premières marques aussi à organiser des gros, gros événements. Alors je suis moins calé jeux vidéo, donc j'ai pas envie de te dire une bêtise, mais il y a un jeu vidéo effectivement sur Twitch qui était streamé en live, et en fait ils ont organisé un concert d'un très grand rappeur américain, Stage, qui était complètement construit digitalement, qui était toute bande de vuitons, et le mec était en fait ce grand rappeur, tu vois, était en live sur Twitch, et ça a été vu par des millions de personnes. Je trouve un peu cet enjeu qui est un peu perdu et qui est dommage, dans beaucoup d'agences que j'ai vues et analysées un peu partout. où en fait, on ne prend pas suffisamment la mesure de ce que ces outils peuvent nous apporter. Et aujourd'hui, les gens qui ont 18 ans et qui ont 19 ans et qui n'ont peut-être pas le pouvoir d'achat, peut-être pas l'intérêt pour l'instant des marques qu'on représente, dans 10 ans, elles auront ce pouvoir d'achat. Mais sauf que c'est une génération Twitch. Ce n'est pas une génération Instagram qui va arriver.

  • Speaker #0

    Il faut être là où ils sont.

  • Speaker #1

    Exactement. Ça, les influenceurs l'ont très bien compris. Tu vois, quand tu vois beaucoup de talents qui ont explosé, qui ont vachement réussi, et que moi, j'ai vu beaucoup. que je côtoyais d'ailleurs toujours, ils se sont tous très vite mis à TikTok parce qu'ils ont compris l'enjeu qu'apportait TikTok. Et ils arrivent très bien, avec brio, à construire des choses, à publier de super contenu sur TikTok. Je pense que c'est très important d'aller chercher ailleurs. C'est un peu constamment ce que notre métier nous force à faire. Il faut encore une fois, on revient à la curiosité. Je pense que c'est hyper important d'aller chercher toujours ailleurs, sortir de sa zone de confort. Pas facile de sortir de sa zone de confort pour personne. Non. C'est pas confortable. C'est pas confortable, mais on est obligé de se faire violence parce que je pars du principe que si on ne fait pas bien notre job, quelqu'un d'autre le fera à notre place. Non pas qu'on soit hyper compétitif, parce que je pense qu'il y a du boulot pour tout le monde et qu'on doit être hyper respectueux les uns des autres et qu'on doit tous se considérer. Moi, quand j'ai ouvert le bureau ici, je me disais que je n'avais pas du tout envie de marcher sur les plates-bandes d'autres bureaux parce qu'il y a des agences absolument super. J'ai vu des events extraordinaires d'autres agences qui ne sont même pas une concurrence parce qu'on ne travaille pas sur une... Je ne fais pas du tout les choses de la même manière. Il y a certaines marques avec qui on parle où automatiquement, on se dit, ce n'est pas pour nous, vous serez mieux dans tel genre de bureau. Parce qu'on voit des réseaux peut-être un peu plus institutionnels ou peut-être des endroits qui sont très spécialisés que pour le food and beverage. Je côtoie certains journalistes qui m'invitent à des événements, donc je vois un peu ce que font les autres bureaux. J'ai été encore dîner la dernière fois dans un restaurant, tu vois, dans le centre de Bruxelles, avec une amie qui est journaliste. Le bureau qui s'occupe de ce restaurant, honnêtement, le resto était rempli que de gens de la presse, de têtes, tu vois, que j'avais aperçues de plus ou moins loin. Et je tire mon chapeau à ce genre de truc, parce que j'ai conscience de la quantité de travail que ça représente. Et je trouve qu'il y a des gens qui font des boulots absolument formidables. Mais bon, je pense qu'il y en a absolument pour tout le monde. D'accord,

  • Speaker #0

    se tirer dans les pattes, ça ne sert à rien.

  • Speaker #1

    Ça ne sert à rien. Et tu vois, on a lié des liens extrêmement... agréable avec d'autres agences, notamment à Flamande, qui sont de très grosses agences, qui sont très installées. Donc, on est baby à côté d'eux. Mais on pense et on les invite à nos events et eux nous invitent à leurs events. Et c'est un truc auquel je n'ai pas du tout été élevé. J'ai grandi dans des agences où on se disait surtout qu'il ne faut pas inviter des agences concurrentes des fois qui nous piqueraient nos clients. Mais moi, jamais j'irais piquer les clients de quelqu'un d'autre. Si on ne vient pas frapper à ma porte en me disant j'ai un autre besoin et en fait le bureau avec lequel je suis ne me l'apporte pas, donc aujourd'hui j'ai envie de passer à autre chose et d'essayer autre chose, ça c'est le choix d'un client qui vient nous voir. Mais jamais je ne vais aller prendre la liste d'un bureau, d'une agence...

  • Speaker #0

    C'est contre l'éthique ça.

  • Speaker #1

    C'est impossible.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu t'habilles ? Tu t'habilles où ?

  • Speaker #1

    Tu sais quoi, si j'avais vraiment beaucoup d'argent, je passe comme un vieux mobilier. Je pense chez Jill Sander. Ça je trouve ça extraordinaire, mais bon j'ai malheureusement... pas les moyens d'aller tous les mois à Gilles Sander m'acheter une chemise, même si je les trouve absolument extraordinaires. Ce que j'aime vraiment, je te le dis, j'aime le vêtement un peu ample, j'aime le vêtement confortable. Donc ça, le Gilles Sander, pour moi, c'est très ça. J'ai une passion pour, tu vois, les gens qui me connaissent savent que je porte des pantalons comme des garçons tout le temps. J'adore cette marque parce que je trouve que c'est les mieux coupés, c'est les plus cools, c'est les plus confortables et ça ne bouge pas. Je suis un peu flémard. Je suis le roi de la machine à laver, donc je fous tout en machine tout le temps et ça bouge pas, quoi. c'est vraiment hyper bien ouais sinon des chemises je mets beaucoup de chemises personne nous écoute pas de fast fashion non jamais franchement non ça fait des années que j'ai pas acheté un truc chez Zara si tu sais quoi j'ai acheté un truc chez Zara parce que j'avais une soirée et j'avais envie d'un blazer mais j'avais envie d'un blazer un peu fun tu vois j'avais pas envie d'un blazer noir j'en ai des blazers noirs tu vois que j'ai chez Mister Porter ou des trucs comme ça tu vois qui sont un peu bien coupés ou du Burberry des trucs comme ça mais là j'avais envie d'un truc un peu fun et j'ai trouvé chez Zara un truc pas trop mal coupé il est... genre bleu canard en velours ok il est dément ce blazer donc quand tu le mets avec une chemise un peu cool un pantalon un peu cool etc ça passe mais tu vas pas me retrouver tous les mois chez Zara ou chez H&M ou des trucs comme ça cos je trouve ça pas trop mal les t-shirts sont bien encore maintenant ? ouais il est très épais là je les adore ça c'est vraiment bien et c'est bien foutu et ça bouge pas non plus les compositions tu regardes les compositions ? je regarde les compositions que du coton jamais de trucs mélangés Bon, pour les t-shirts, évidemment, parce que t'as des trucs où t'es obligé de l'avoir. Pour l'élasticité et tout, t'es obligé, tu vas pas l'échapper à la polyester ou un peu de viscose. Une fois de temps en temps, quoi que la viscose, c'est pas la matière la pire. Tu vois, le polyester, c'est vraiment sacrément dégueu. Mais bon, tu vas malheureusement pas pouvoir y échapper. J'aime beaucoup les pulls.

  • Speaker #0

    Les petites mailles, j'aime bien tes cheveux. J'adore les petites mailles. Et t'aimes bien les nids d'abeilles. Mailles en nids d'abeilles, j'adore. Moi, je sais.

  • Speaker #1

    C'était pas une affaire d'amener une chemise en nids d'abeilles, tu sais quoi. Je l'ai scanné déjà.

  • Speaker #0

    Samia Boujard, scanneuse professionnelle.

  • Speaker #1

    Voilà, scanneuse professionnelle. Non, non, je dirais les mailles, bon, effectivement, qui n'aiment pas le cachemire, j'ai envie de te le voir. Eh bien, tu sais quoi ? Le cachemire, je vais te dire un truc, moi j'achète mes peluches chez From Future, ils sont hyper bien.

  • Speaker #0

    Je ne connais pas From Future.

  • Speaker #1

    Ils sont hyper bien.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai découvert le cachemire il y a quelques années. Je vais dans une friperie qui se trouve ici sur la chaussée d'Ixelles.

  • Speaker #1

    Ouais. Ah, il y a une autre marque aussi, Absolute Cachemire, c'est hyper bien ça aussi.

  • Speaker #0

    Absolute Cachemire, je prends note. Et donc, je connais ces noms, mais voilà. Et puis donc je me suis acheté un pull en seconde main, mais il était neuf en réalité, parce qu'il était parfait, il était impeccable, noir. Donc j'ai découvert la sensation déjà du cachemire sur la peau, cette sensation aussi de chaud, mais de chaud aéré, tu vois, pas de chaud moite, c'est-à-dire que t'as chaud, mais que c'est pas moite. Et puis après j'ai enchaîné avec un pantalon.

  • Speaker #1

    Oh la la, quel luxe, quel bonheur. Que j'ai usé jusqu'à la corde,

  • Speaker #0

    littéralement jusqu'à la corde.

  • Speaker #1

    Tu les verrais, moi mes pulls, j'ai des trous aux coudes. Donc je les mets plus que chez moi maintenant. Évidemment, j'ai pas des trous aux coudes à tous. Mes deux préférés, j'ai des trous aux coudes. Donc je cherche un truc, si t'as une solution, je me disais que j'allais peut-être mettre des coudières, mais des coudières un peu fun.

  • Speaker #0

    Ouais, tu peux me montrer, on peut trouver.

  • Speaker #1

    Genre un tartan ou un truc comme ça. Il y en a un qui est gris, qui est assez épais, et un autre qui est bleu glacier. Je me dis que ça peut être fun de faire un truc un peu drôle.

  • Speaker #0

    Je ne connaissais pas du tout avant ça, où je les ai pris pour moi, alors que plusieurs années auparavant, c'est moi qui ai fait l'ouverture du magasin Kos ici à Bruxelles. J'ai travaillé pour le groupe. Et donc, tout au début de Kos, il n'y avait quasiment que des matières naturelles. C'est pour ça que je te demandais si tu faisais attention aux matières. Et donc, il y avait des pulls en cachemire. C'est là aussi que j'ai vu pour la première fois des vêtements sur le cachemire.

  • Speaker #1

    C'était vachement bien.

  • Speaker #0

    Et j'en ai offert à mon cher et tendre. Mais le mien, je ne l'ai pas porté parce que je l'ai lavé et puis l'ai rétréci. C'est devenu un pull de poupée que j'ai filé au nounours de ma fille. Mais je ne l'ai pas porté en fait. C'est que quelques années plus tard que je me suis acheté ce pull-là en fripe. C'est vraiment incroyable. C'est le truc que tu peux porter tout l'hiver. Donc, on revient sur toi. Les t-shirts, que du coton, ni d'abeilles pour la maille, le pince-mire pour la matière et le confort en fait.

  • Speaker #1

    Le confort, toujours. Non, non, hyper important. Et surtout, pas jeter ses vêtements. Tous les gens qui foutent leurs vêtements en l'air, non, mais pas possible, ça, ce genre de truc. Moi, je pense qu'il faut les rafistoler. Il y a toujours... Bon, il y a certains trucs où là, tu ne peux plus rien faire. Tu les as vraiment utilisés, puis tu les as à la boile.

  • Speaker #0

    Mais seulement quand tu as acheté des choses de qualité. Parce que rafistoler... Rafistoler...

  • Speaker #1

    Ah bah, c'est sûr, rafistoler un tricheur d'HM à 1,99, ça ne marche pas. Voilà, c'est ça. Non, non, mais par contre, tu vois, effectivement, quand tu vois un trou dans un jean ou un truc comme ça, il faut rafistoler, quoi.

  • Speaker #0

    À ce pull en cachemire où on met des coudières,

  • Speaker #1

    à ce pull en cachemire, je peux te dire que je vais l'utiliser toute ma vie. Je trouve que, tu vois, il y a certaines choses où je trouve que si tu n'es pas obligé d'acheter des pulls, tu vois, chez l'Europiana, pour avoir un cachemire de bonne qualité, un peu contrôlé, il y a des alternatives. Aujourd'hui, tu vois, il y a des marques qui font des... Même, tu vois, des marques belges qui font, tu vois, des super vêtements. On s'occupe, par exemple, de Mardi Edition. Marie Smith prend des chutes de tissus qui viennent de stocks dormants et elle te sort du cachemire qui vient de chez Vuitton, dont certaines marques n'ont plus l'utilisation et n'ont plus l'utilité. Elle t'en fait des vêtements avec. Tu as une veste qui va te coûter 395 au lieu de t'en coûter 3395. Et tu vas pourtant avoir une qualité qui va être très similaire, où tu vas avoir un super rendu, un super coupé, les matières vont être des menthes. Eh bien, si tu as un bouton qui tombe, ou si tu as des chiots, eh bien, tu les amènes chez un couturier. Tu verras que tu fais ça super bien. Parfait. Tu vois ?

  • Speaker #0

    Il va arriver au moment du portrait en vêtements. Donc, voilà, j'ai fait une petite transition. Donc, si tu étais un pull ?

  • Speaker #1

    Bah, un gâchemire.

  • Speaker #0

    Avec capuche ?

  • Speaker #1

    Non. Un genre huit fils, simple, col rond, droit. Tu vois, genre... Très simple.

  • Speaker #0

    Efficace que tu peux mettre.

  • Speaker #1

    Efficace que je peux mettre avec tout et dans lequel je peux être à l'aise. En fait, c'est hyper important d'être à l'aise quand je lance mes vêtements. Donc, je vais avoir envie, tu sais, je vais remonter mes manches. Tu vois, j'ai pas envie que ma montre, elle reste coincée dedans. J'ai pas envie que mon bras s'attaque. Tu vois, j'ai envie d'être...

  • Speaker #0

    Il serait de quelle couleur ?

  • Speaker #1

    Pas noir. Je pense gris.

  • Speaker #0

    Ah ouais ?

  • Speaker #1

    Ouais. Un gris ou un bleu marine. Peut-être gris, plutôt. C'est mon préf. Je vais te l'amener, tu vas voir, il est trop beau.

  • Speaker #0

    Si t'étais une chemise ?

  • Speaker #1

    Une chemise blanche, oversize. Très, très oversize. Je fais un S, je dirais un XL, quoi. Tu vois, on s'occupe de Figaré. Je trouve qu'il te coupe les chemises extraordinairement bien. Ils le font quand même depuis très longtemps. C'est un métier, tu vois, d'une chemise extrêmement bien coupée. Et typiquement, les chemises blanches que je prends chez eux, popline, blanche, un col classique, droite, XL, ça c'est extra. Tu mets un t-shirt en dessous, blanc.

  • Speaker #0

    J'ai la même.

  • Speaker #1

    Bah voilà.

  • Speaker #0

    Je ne mets pas de t-shirt en dessous. Je mets mon plus beau soutien-gorge. Si t'étais un pantalon, tu l'as dit tout à l'heure.

  • Speaker #1

    Un pantalon comme des garçons. Large, fourche basse, à pince. Tu vois comme j'ai là ? Ça, c'est trop bien. Tu vois, regarde. J'en suis à la pince, là. En fait, il est très bas et tu vois, un peu large. Encore une fois, tu vois, je suis à l'aise.

  • Speaker #0

    C'est marrant parce qu'on dirait plus un cargo, tu vois, comme ça.

  • Speaker #1

    C'est un peu une ambiance cargo, mais en fait, je pense que ce qui fait un peu cargo, c'est ses empiècements, tu vois, de jeans et de carreaux rouges, etc. Mais c'est ça. Ouais, je dirais ça. Ça ou un jean Levis, tu vois, un 501. Tu vois, genre très simple.

  • Speaker #0

    Très classique, en fait. Mais tu vas chercher dans le détail.

  • Speaker #1

    Je vais aller chercher dans le détail. Je vais mettre, tu vois, ou alors je vais mettre une veste un peu démente ou je vais mettre, tu vois, une paire de lunettes de soleil. Mais ça, les lunettes, Samia, tu vois, je pense que si tu viens un jour à la maison, tu vas comprendre, tu vois. Il y en a partout.

  • Speaker #0

    Mais je croyais que c'était des trucs du showroom.

  • Speaker #1

    Ah non, celle-ci, c'est les miennes.

  • Speaker #0

    Ça, c'est les tiennes. Ça,

  • Speaker #1

    c'est les miennes. Ah oui.

  • Speaker #0

    J'ai entamé une petite collection de lunettes de soleil aussi. Je trouve que une lunette de soleil,

  • Speaker #1

    ça fait un look.

  • Speaker #0

    C'est comme les chaussures. Je suis tout à fait d'accord.

  • Speaker #1

    Tu n'es pas obligé de mettre des verres très foncés. Aujourd'hui, il y a des verres qui sont très clairs et tu peux même porter quand il fait un peu grisâtre. Tu n'es pas obligé qu'il fasse full soleil. Parce qu'on reçoit des gens dans la boutique, des journalistes, des talents et tout, qui te disent, mais quand est-ce que je les porte ? Tu te dis, mais tout le temps. Moi, j'ai tout le temps des lunettes de soleil avec moi.

  • Speaker #0

    J'en ai maintenant un peu partout. J'en ai un petit peu partout dans mes sacs, dans la poche des grands manteaux.

  • Speaker #1

    Dans la voiture, c'est ça. donc t'as une passion pour les grandes lunettes ou pas personne non j'aime les verres jaunes par contre une passion pour ça c'est les verres jaunes alors ne me demande pas d'où est-ce que c'est mais je crois que j'ai une passion pour les verres jaunes et si t'étais une paire de chaussures parce que ça aussi tu es très éclectique dans tes choix c'est pas facile je pense que j'aurais une paire de baskets comme quoi Comme quoi on se refait pas, mais je pense qu'une paire de baskets, si. En fait, tu vois, j'ai des Nike Air, tu vois les Air Force que je porte depuis littéralement mes 13 ans. Et je crois qu'en fait... Ça, ce serait ta paire ? La paire blanche, tu vois, de Air Force, parce qu'elle va avec tout. Elle va aller aussi bien avec un pantalon de costume, parce que ça va te rendre un peu plus jeune et un peu plus cool. Elle va aussi bien avec un jean, avec un 501. Elle va aussi bien avec un pantalon comme les garçons, qu'avec un pantalon de cargo. Elle va aussi bien aller avec un short. Elle va aller bien avec tout.

  • Speaker #0

    D'accord. Tu sais quel ref ? Je viens de... de mon cerveau vient de m'envoyer, là, tout de suite, Ophélie Winter. Ouais. Ophélie Winter.

  • Speaker #1

    Comment t'as eu cette scène, mais... Tu vois ? Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Le costard de mec, elle portait hyper over, over, over.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, exactement ça. Non, non, je trouve ça, je trouve que, ouais, c'est vraiment une paire de chaussures, je dirais une paire de Air Force.

  • Speaker #0

    Chapeau, je t'ai jamais vu, chapeau,

  • Speaker #1

    casquette. Casquette. Ouais. Je porte vachement de casquette. J'adore ça. Écoute, casquette plutôt foncée. J'aime pas les casquettes baseball, tu vois, avec la visière qui est plate. Ça, ça me va pas du tout.

  • Speaker #0

    La New York...

  • Speaker #1

    Ça me va pas du tout. Il y en a certaines, les New Era, tu vois, où t'as la casquette qui est un peu plus incurvée, tu vois, la visière un peu plus incurvée, ça, ça me va. Mais la casquette, tu vois, baseball très large, ça me va pas du tout, du tout.

  • Speaker #0

    Je crois qu'on a un joli petit portrait robot que je vais faire de toi. J'adore faire ça.

  • Speaker #1

    J'ai hâte de voir. C'est nul, mais j'adore. J'ai hâte de voir. J'amuse, quoi.

  • Speaker #0

    La question signature du podcast. Quelle est ta définition du vêtement ? Donc si tu étais le rédacteur du dictionnaire, un vêtement, tu mettrais quoi ?

  • Speaker #1

    Elle n'est pas facile cette question, tu sais que j'y ai pensé. Et en fait, j'ai du mal à trouver une réponse, parce que la réponse, tu vois, qui va être assez facile, c'est de te dire que le vêtement, c'est une manière de s'exprimer soi. C'est évident. Fatalement, tu vois, on s'habille tous parce qu'on a envie d'exprimer quelque chose de manière plus ou moins évidente. Je ne sais pas, si je devais définir le vêtement, je pense que ça peut être aussi un peu comme une arme. Je trouve que c'est une arme parce que dans l'histoire du monde, le vêtement a toujours représenté quelque chose. Pourquoi est-ce que les militaires ont un uniforme de militaire ? C'est parce que le vêtement, les épaules, les décorations sur un vêtement te donnent des grades. Si on brûlait des soutiens-gorges dans les années réceptantes, c'est bien parce que le vêtement avait une signification et une valeur. Tu vois l'invention du dénime. c'est social en vêtements donc je trouve que c'est aussi une arme ça permet aussi de dire des choses regarde la reine d'Angleterre feu Queen Elizabeth quand elle était toujours évidemment vivante lorsqu'elle s'habillait dans ses tenues elle faisait des trucs qui étaient complètement délirants, quand elle analysait les vêtements qu'elle mettait, tous les débats par exemple qu'il y avait sur l'Union Européenne ou le Brexit et qu'elle venait arriver habillée en bleu avec des bijoux jaunes... qui sont clairement la couleur du drapeau de l'Union européenne, elle veut faire passer un message politique et elle le fait passer extrêmement bien. Et donc, en fait, le vêtement, ça a toujours, pour moi, été, je pense que si ma définition, c'est ça, c'est une arme, en fait.

  • Speaker #0

    Merci, Jules.

  • Speaker #1

    Merci à toi, Samia.

  • Speaker #0

    Merci pour ce moment d'observation.

  • Speaker #1

    Arrête, tu vas continuer à me faire gros le sourire. Merci à toi, Samia.

  • Speaker #0

    J'espère que cet épisode avec Jules t'a plu, que tu as passé un bon moment et pourquoi pas même que tu as appris des trucs. Alors... pour ma part, je t'invite à suivre le podcast sur ta plateforme d'écoute préférée et à venir aussi me suivre, me follow sur Instagram. Des bises ! Déshabillez-vous est un podcast créé, présenté et produit par Samia Boujard, moi, avec une musique originale de Maïeva Fiston, alias MPLI, montage, mixage et post-production par Alice des Belles Fréquences et Laetitia podcast manager. T.H. Déshabillez-vous !

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Premiers échanges sur le métier d'attaché de presse

    02:56

  • Évolution du métier avec l'arrivée des réseaux sociaux 2

    03:56

  • Spécialisation et diversification dans la communication

    04:52

  • Importance des relations humaines dans le métier

    05:38

  • Le rôle des influenceurs et des nouveaux canaux de communication

    06:56

  • Discussion sur l'évolution des magazines et médias traditionnels

    07:30

  • Retour sur l'expérience de Jules-Aloïs dans le journalisme

    18:55

  • Les débuts professionnels de Jules-Aloïs en tant qu'attaché de presse

    25:06

  • Travail avec des marques prestigieuses et expériences marquantes

    28:47

  • Importance des relations respectueuses dans le milieu professionnel

    30:20

  • L'influence de l'éducation et des valeurs familiales sur la carrière

    35:55

  • L'importance de l'apparence et la pression dans l'industrie de la mode

    36:29

  • Impact des standards de beauté sur les hommes dans les médias

    39:35

  • Réflexions personnelles de Jules-Aloïs sur son style et son évolution

    41:09

  • Diversité des styles vestimentaires et expression de soi

    41:33

  • Le portrait chinois de Jules-Aloïs

    01:01:03

  • Sa définition du vêtement & conclusion

    01:07:32

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Description

"La considération, très peu de gens l'ont dans notre métier [la mode], mais je pense que c'est extrêmement important. Traiter les autres avec respect, c'est la base de tout." - Jules-Aloïs Amand


Dans ce nouvel épisode de "Des Habits et Vous", Jules-Aloïs Amand, Attaché de presse parisien et Fondateur de l'agence de communication Black Mint Communications, nous partage son parcours atypique et sa vision unique du monde de la mode.


Au cours de notre discussion, on explore ensemble les dessous d'une industrie exigeante, tout en abordant des sujets qui résonnent bien au-delà du simple vêtement.


  • Parcours inattendu : Du rêve d’être journaliste de guerre à expert en mode, découvrez comment Jules-Aloïs a trouvé sa voie dans l'univers du luxe.

  • Évolution du métier : L'attaché de presse d'aujourd'hui ne se limite plus aux relations avec la presse ; il doit maîtriser les réseaux sociaux, les talents (nouveaux mots pour dire influenceurs) et bien plus.

  • Relations humaines : Pour Jules-Aloïs, le travail doit rester un plaisir, et cela passe par des relations respectueuses et authentiques.

  • Pression de l'apparence : L'industrie de la mode impose des standards élevés, mais Jules-Aloïs prône le confort avant tout, ce qui n’est pas contradictoire.

  • Confort et style : Pour lui, être à l'aise dans ses vêtements est essentiel, un message puissant dans un monde où l'apparence règne.


Je te laisse avec notre échange !


Belle écoute,

Samia 🎧


-


Vous pouvez retrouver Jules-Aloïs Amand :


-


En attendant de nous retrouver pour un prochain épisode, je t’invite à t’abonner, à laisser 5 étoiles et un petit mot doux sur ta plateforme d’écoute préférée 💌


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👗 Et si la curiosité te titille encore, viens découvrir mon travail de Directrice Artistique, Styliste, Costumière pour la Télévision et le monde du Spectacle, rendez-vous sur https://samiabouhjar.com


Des bises,

Samia


-


Crédits :

Production & Présentation : Samia Bouhjar.

Montage et mixage : Alice des Belles Fréquences.

Consulting et coordination : Laëtitia, Podcast Manager.

Direction Artistique : Samia Bouhjar, Amélie Breuil et Jennifer Boruchowitch.

Musique originale de Maéva Fiston.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    S'habiller ou ne pas s'habiller, ça dit que t'es le plus beau de chaque personne.

  • Speaker #1

    Déshabillez-vous. H.V. Déshabillez-vous.

  • Speaker #0

    Quand t'es bien habillé, que tu te trouves frais ou fraîche quand tu te regardes, et ben en fait, ça te permet de sécréter des endorphines. Déshabillez-vous. Salut, moi c'est Samia Boujahar et tu t'apprêtes à écouter Déshabillez-vous avec Jules-Aloïs Hamon. Bonjour Jules.

  • Speaker #1

    Bonjour Samia.

  • Speaker #0

    Je suis ravie d'être là avec toi aujourd'hui Jules. Merci de m'accueillir dans ton showroom, le showroom de ton agence de communication qui s'appelle Black Mint Communication et qui est situé au 34 du boulevard de Waterloo, rien que ça.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    T'as vu je commence par faire ça comme.

  • Speaker #1

    C'était bien résumé.

  • Speaker #0

    Je vais commencer par dire les 3-4 choses que je sais à ton sujet, ça va être rapide parce que je ne sais pas grand chose, enfin je sais ce qui est fondamental. Tu es la personne, l'attachée de presse le plus sympathique que je n'ai jamais rencontrée. Donc ça, c'est une des choses que je sais à ton sujet. La seconde, c'est que tu es parisien, que tu es un immigré de notre ville. Donc tu es fondateur de Black Meets Communication, que j'ai déjà cité. Que tu as un chien qui est ici présent et qui s'appelle Oscar et qui adore me lécher les tibias et le mollet. Voilà, je découvre avec lui que j'ai une nouvelle...

  • Speaker #1

    Tu m'as pas repoussé, il fait un peu la tronche là, il est parti. se coller dans un coin. Oh,

  • Speaker #0

    il n'est pas content. Oui, il s'est mis sur le dos tout à l'heure. Il voulait que je lui caresse le ventre. Mais il faut savoir que je ne déteste pas les chiens, mais je n'ai pas d'affection particulière pour eux. Mais celui-ci est assez mignon. J'ai failli lui caresser le ventre. Mais voilà, j'ai failli, je n'ai pas fait. Et donc, il râle. Et donc, la dernière chose, c'est que, et ça, c'est là qu'on se rencontre, évidemment, c'est que tu es passionné de mode. Ça, ce sont les quelques éléments que j'ai à ton sujet. Comment est-ce qu'on se connaît ?

  • Speaker #1

    On s'est rencontré chez Figaré quand on a ouvert la boutique. Tu es gentiment passé nous voir quand on avait fait le cocktail. C'est là qu'on s'est rencontré, je crois qu'on a tout de suite cliqué, non ?

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    tout de suite. Oui, tout de suite. Ça a été hyper fluide et tout, mais ça c'est un peu un point que je mets qui est assez important quand je travaille avec des gens, c'est que je construis des relations qui sont un peu profondes et qui sont humaines. Je pense qu'on fait un boulot qui est quand même assez fun. Et si c'est compliqué ou si c'est bon... pas être sympa, parce qu'il y en a plein, tu vois, des journalistes, des stylistes, des costumières, tu vois, il y en a des tonnes qui sont vraiment, vraiment, sacrément détestables, et en fait, moi, je ne travaille pas avec elles, tout simplement, on ne travaille qu'avec des gens qui sont sympas, parce qu'on a envie que notre boulot reste fun, et on fera un truc, on n'est pas, tu vois, à la mine, on n'est pas sous les bombes, quoi. Exact,

  • Speaker #0

    ça c'est sûr.

  • Speaker #1

    On a de la chance de voir des gens talentueux, de faire des choses extraordinaires, de voir des jolies choses, de voyager, de...

  • Speaker #0

    Déjeuner, boire, faire des fêtes,

  • Speaker #1

    des cocktails. Exactement, tu vois, je me dis, on a quand même la chance de faire un métier qui est juste extra. Et en fait, c'est pour travailler avec des gens qui font la tronche. Ça vaut peut-être pas la peine.

  • Speaker #0

    Justement, tu parles de ton métier. Est-ce que tu pourrais, pour celles et ceux qui ne connaissent pas ce métier ou qui ne savent pas en quoi ça consiste en réalité, en quoi consiste le métier d'attaché de presse ?

  • Speaker #1

    Écoute, ce métier d'attaché de presse, il a beaucoup, beaucoup évolué avec le temps. Il y a longtemps, moi, quand j'ai commencé ça, c'était... On ne s'occupait que des relations avec la presse. En gros, une marque, que ce soit un restaurant, que ce soit, je ne sais pas, une boutique, ou tu vois, une petite marque, un hôtel... En fait,

  • Speaker #0

    vous pouvez être attaché de presse de toutes choses.

  • Speaker #1

    De toutes choses. Tu n'es pas obligé d'être spécialisé dans la mode. Je pense qu'aujourd'hui, on est obligé de tout savoir faire. On ne peut pas juste faire de la mode, on ne peut pas juste faire de la beauté, on ne peut pas juste faire du luxe, on ne peut pas juste faire des marques premium, on ne peut pas juste faire des restaurants, etc. Je pense qu'il faut être capable de tout faire. Mais notre métier, en gros, consiste à recueillir des clients qui viennent nous voir avec des besoins, de dégager leurs objectifs. Par exemple, on a des marques comme Jimmy Fairley, lorsqu'elles se sont installées en Belgique, elles sont venues nous voir en utilisant un lunetier. Donc Jimmy Fairley, c'est une marque qui existe depuis dix ans et donc il y avait un besoin de s'installer qui ouvrait une... deux boutiques à Bruxelles. Maintenant, ils en ont ouvert plusieurs depuis un an et demi qui sont avec nous. Mais leur but était de s'installer. Les gens ne les connaissaient que trop peu. Et donc, notre but à nous, c'est de les installer, de leur dire à quel média il faut parler, avec quel talent. Et je dis talent, ce qui veut dire influenceur, même si aujourd'hui, le terme d'influenceur, il a aussi beaucoup, beaucoup changé. Puisqu'aujourd'hui, des talents sont un mec qui est architecte et qui a une super communauté ou une fille qui est chef dans un resto. Tu vois, pareil, il y a une super communauté, etc. Donc, c'est en fait de rapprocher cette marque, de faire venir les gens en boutique. Et fatalement, ça reste un business de les faire acheter parce qu'il faut que ça tourne. Mais il faut aussi construire toute leur image, il faut construire leur stratégie, définir leurs objectifs, etc. Donc, c'est ce que les marques viennent chercher chez nous, en gros.

  • Speaker #0

    Donc, il y a quand même une partie du travail qui est similaire à une boîte de com.

  • Speaker #1

    Absolument, c'est une boîte de communication et d'ailleurs c'est pour ça qu'on a mis communications avec un S parce que pendant très longtemps on appelait ça un bureau de presse Aujourd'hui les bureaux de presse, le déclin c'est un terme qui est un peu péjoratif donc c'est pas un terme que j'aime vraiment parce que le bureau de presse dans mon cœur il restera toujours cher parce que j'ai appris mon métier dans un bureau de presse Mais les agences de communication aujourd'hui, ce que je te disais tout à l'heure, elles sont obligées de savoir tout faire en fait. Et donc, tu fais aussi bien de la stratégie, de la mise en relation. Et ce que généralement nos clients viennent chercher chez nous, c'est un réseau. Tu as des agences qui font très, très bien leur job. Tout le monde fait très bien son boulot. Tu vois, je me dis, il y a des agences qui sont extrêmement spécialisées, qui sont installées dans le paysage de l'agence depuis très longtemps, depuis bien plus longtemps que la nôtre. Mais voilà, tu vois, chacun a ses spécialités.

  • Speaker #0

    Et donc, aujourd'hui, c'est plus exclusivement de placer des marques.

  • Speaker #1

    Dans la presse ? Parce qu'il y a d'autres sources, il y a d'autres canaux de communication qui sont arrivés.

  • Speaker #0

    Et dont l'objectif est de faire venir des clients.

  • Speaker #1

    Exactement. Tu vois, quand j'ai commencé, moi je me souviens que quand j'ai commencé ce métier, je l'ai commencé un peu, tu vois, totalement par hasard, parce que je suis arrivé dans la mode de la manière la plus improbable qu'il soit. Mais quand j'ai commencé ce métier, je me souviens qu'on faisait des fiches de shopping. C'est-à-dire que quand les journalistes shootent des séries dans les magazines, quand les stylistes shootent des séries dans les magazines, elles viennent par exemple dans le bureau. Là, tu vois, l'officiel est parti shooter une série en Grèce pour l'été. Ils sont venus nous voir en nous disant qu'on a besoin de chemises, de maillots, de lunettes. Bon, on a des chemises, on a des maillots, on a des lunettes. Donc, ils viennent, ils prennent les pièces, on leur fait une fiche de sortie avec le détail de chaque pièce qui sort. Les journaux shootent ou pas. Tu vois, ils ont la pièce, donc après, c'est au bonheur la chance. Donc, une fois que les pièces nous sont retournées, puisque ces pièces, elles ne nous appartiennent pas, elles ne sont pas à vendre, ce sont des samples qui sont créés en plus par les marques et qui nous les envoient au début des saisons pour qu'on puisse... les sortir dans les journaux et que tout au long de la saison ce soit shooté dans les journaux. Moi, j'ai commencé quand je faisais toutes ces files de sortie à la main. Aujourd'hui, le métier, il a tellement changé où tout est informatique, on a des réseaux sociaux qui n'existaient pas. Instagram, on ne l'utilisait pas. Le terme d'influenceur, ça n'existait quasiment pas. Il y avait des blogs, tu vois. On avait commencé, tu te souviens, de Blonde Salade. Ce qu'Arafa Rani est devenu aujourd'hui,

  • Speaker #0

    c'est quand même un empire.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas seulement une influenceuse, c'est un empire. Et beaucoup de gens qui sont en dehors de ce métier, parce que nous, on en connaît Tu vois un peu les filons. Peu de gens comprennent les fortunes et à force de beaucoup de travail colossal que tous ces talents dégagent parce que c'est un travail énorme. C'est comme un footballeur, il fait vendre. Un footballeur est très bien payé, c'est parce que derrière, il y a toute une machine financière qui fonctionne extrêmement bien, qui est extrêmement bien rodée, etc. Oui, c'est des entreprises modernes. Bien sûr. Nous, notre métier, effectivement, dans le terme de bureau, c'est de savoir tout faire, d'aussi bien savoir parler à ses influenceurs, de devoir parler à ses talents, aux leaders d'opinion, qui sont des gens qui ont des communautés sur les réseaux sociaux qui sont peut-être plus petites, mais plus ciblées, et également aux journalistes, parce que le média, et quand les gens nous disent que les magazines vont mourir, je suis pas d'accord. Certains médias, comme des magazines comme Le L, comme en France, le Madame Figaro, le Marie Claire, etc., sont des magazines qui sont extrêmement... comment dire, extrêmement prospères. Ils sont lus ? Oui, ils sont beaucoup lus. Alors,

  • Speaker #0

    ils sont lus différemment peut-être ?

  • Speaker #1

    Ils sont lus différemment, je suis d'accord. On n'achète plus un magazine comme on l'achetait avant parce qu'avant, on ne pouvait pas regarder, on ne pouvait pas aller sur le site du L.fr pour regarder quelle était la dernière info, du L.bello, tu vois, pour regarder quelle était la dernière info. Il fallait aller dans ton kiosque, acheter le journal.

  • Speaker #0

    Oui, et là, maintenant, il y a une nouvelle stratégie, tu as une partie. Bien sûr. Ça devient un objet, quoi.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est le terrain d'objet. Oui, oui,

  • Speaker #0

    c'est le terrain d'objet. Mais c'est vrai que j'en avais discuté avec Marie, que même elle, quand elle voyage, elle n'achète plus les magazines comme elle le faisait il y a peut-être quelques années. Quand tu vas à l'aéroport, tu achètes quelques magazines, tu en achètes peut-être un. Parce qu'en fait, on consomme finalement la mode, l'image, la créativité, et puis le rêve, en fait, que nous vendent les magazines. Les magazines de mode, les magazines féminins. Et maintenant, même les magazines masculins, finalement, et les magazines lifestyle, j'ai l'impression qu'il y a quelque chose...

  • Speaker #1

    C'est pour ça qu'il y a un fil conducteur. Tu vois, je te disais, c'est évident, tu es obligé de tout savoir faire. Parce qu'avant, quand tu ne faisais que de la mode, tu te parlais, par exemple, tu vois, au Elle, tu parlais au Vogue, au Harper's Bazaar, au Tattler, au Porter, tu vois, tout ce genre de médias qui étaient très, très spécialisés mode. Mais tu ne parlais pas avec des journaux qui font, par exemple, tu vois, que du design. Tu ne travaillais pas avec AD, tu ne travaillais pas... avec des magazines un peu plus généralistes, etc. Aujourd'hui, il y a des médias qui couvrent aussi bien la mode que le lifestyle, que l'actualité récurrente, des bars, etc. qui couvrent beaucoup de sujets. Aujourd'hui, les magazines sont construits de manière très différente parce qu'ils se sont adaptés, qu'ils ont compris qu'on ne pouvait plus être spécialisé que dans un seul secteur. Je pense que l'intérêt du lecteur, il n'est pas que pour la mode. Si tu veux que de la mode, il reste des titres, des titres qui sont hyper... Par exemple, le Self Service, le Ten, tu vois, le The Perfect en Angleterre, qui sont des... Mais t'achètes pas ça comme t'achètes un L. Ça coûte pas le même prix. Tu vois, ça coûte, je sais pas moi, une vingtaine d'euros, voire parfois une cinquantaine pour certains titres, qui sortent par exemple deux fois par an et qui sont des pavés de 500 pages.

  • Speaker #0

    Même les magazines plus... où ils n'abordent pas que la mode, j'ai l'impression que ça se multiplie. Je pense... Je pense par exemple au Barbès Magazine.

  • Speaker #1

    Absolument, oui.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas encore eu la joie d'en avoir un en main. À Bruxelles, c'est introuvable.

  • Speaker #1

    C'est difficile à trouver.

  • Speaker #0

    C'est introuvable à Bruxelles.

  • Speaker #1

    Quand on dirait un peu. Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Je serais ravie. Mais j'ai eu l'opportunité d'écouter le fondateur expliquer comment est-ce qu'il a créé ce magazine et le pourquoi. Et il aborde vraiment plein de thématiques. Et c'est un objet, en fait. Tu achètes vraiment ça.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça.

  • Speaker #0

    L'objet en revient. C'est comme un livre, en fait. Tu suis alors sur, de manière digitale, quasiment quotidienne, un contenu hyper qualitatif en termes d'images, qui correspond au code du digital. Donc, c'est rapide. C'est de la consommation rapide. Après, si tu veux aller dans le fond, aller regarder les éditos, aller lire les articles, quand le magazine sort, tu vas l'acheter. Ça, c'est sûr. Et tu te le mets sur une étagère. Et de temps en temps, pour nous, en tout cas, c'est une source d'inspiration incroyable. C'est parce que... Il y a un travail éditorial où tu as vraiment une retranscription temporelle de tendance et de culture.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec toi. Je trouve que le magazine, c'est un objet qu'avant, on jetait, dont on se débarrassait. Je trouve que maintenant, on ne le jette plus. J'ai beaucoup de... Peut-être que je fais d'une généralité mon cas.

  • Speaker #0

    Non, je crois qu'il y a beaucoup de gens.

  • Speaker #1

    Je sais qu'après aussi, c'est mon métier. J'ai du mal, d'ailleurs, là, partout. Et encore, t'es pas venu chez moi, j'en ai aussi une tonne. Mais c'est vraiment un objet que j'ai du mal à acheter parce que je les trouve bien construits, que je sais le travail que c'est pour construire un journal. Tu t'as parlé avec Marie Guérin, d'ailleurs le L qu'elle a. Je sais la difficulté, la complexité qu'il y a à construire un magazine pour aussi bien que les annonceurs soient choyés parce que c'est important. Toutes les pages de pub qu'un journal vend sans les annonceurs, le journal ne peut pas fonctionner parce que tout a augmenté. Le prix de l'encre a augmenté, le prix du papier a augmenté. augmenter, la main-d'œuvre augmenter. La conjoncture actuelle ne rend pas du tout service et n'aide pas du tout.

  • Speaker #0

    Et trouver le matériel aussi, puisque les éditos, quand tu achètes un maillement, il faut trouver le matériel, les vêtements, on parle déjà dans la presse, en Belgique. Là,

  • Speaker #1

    je trouve que tu vois certains titres, comme par exemple le L, ou tu vois l'officiel. Nous, on est un bureau qui travaille beaucoup avec les éditions Venture, de manière générale. Et donc, c'est vrai que tu vois le L, l'officiel, tu vois le Forbes qui vient de sortir, je trouve que ce sont des titres qui sont très très forts. Marie Claire également, et qui sont des titres qui ont beaucoup de choses à dire, et de jolies choses à raconter, et qui shootent de très jolies séries, qui font appel à des stylistes de talent, à des photographes de talent, qui ont toujours des super talents en cover, où il y a des interviews assez géniales, etc. Et ce sont des journaux, des magazines, je vais me faire taper sur les doigts, parce que je dis journaux, les rédacteurs me disent non, c'est un magazine. Mais voilà, ce sont des titres qu'il faut prendre en exemple, je trouve, parce qu'ils fonctionnent extrêmement bien.

  • Speaker #0

    Ce que dit Marie, c'est que chaque numéro, elle recommence tout depuis le début. C'est-à-dire que ce n'est pas le template de la couve et puis tu dois juste remettre la photo de la mannequin ou de la comédienne que tu as décidé de shooter pour mettre en couve. Tout est repensé. Chaque numéro, c'est à chaque fois différent.

  • Speaker #1

    Et je trouve que c'est une super bonne chose et ça se sent quand tu lis le magazine. Tu sens qu'effectivement... C'est très différent. Donc, tu prends un plaisir très différent à lire chaque édition.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir éclairé notre lanterne quant au métier d'attaché de presse moderne. Donc, c'est un communicant plus,

  • Speaker #1

    plus quoi. C'est un stratège. En gros, il faut être fin stratège. Il faut être très bon communicant. Tu sais, mon premier job, mon premier boss m'avait dit un jour, être un bon attaché de presse, c'est savoir se faire des potes, savoir aller boire des coups. Et donc, quand je l'avais regardé, tu vois... Il m'avait dit ça, j'avais regardé un peu en le gendris le ciel en me disant mais l'autre, il est en train de me dire qu'il faut que j'aille picoler dans les barres pour me faire des potes. Et en fait, ce qu'il voulait me dire par là, c'est qu'effectivement, il faut sortir, il faut se faire des potes, il faut rencontrer des gens, il faut être tout le temps, tout le temps dehors, il faut être tout le temps aux aguets, il faut surtout être intéressé par les autres. Je pense que si t'es pas intéressé par l'autre, il faut pas faire ce métier. C'est pas un métier de contact. Tu vois ? C'est un métier de contact. Ouais, c'est un métier de contact.

  • Speaker #0

    Il faut aimer les gens. Moi, je t'aime bien. Je t'aime bien.

  • Speaker #1

    Moi aussi, je t'aime bien.

  • Speaker #0

    C'est quoi ton parcours ? Parce que tu as dit que tu t'es retrouvé attaché de presse un peu par hasard. Comment ? Qu'est-ce que tu as fait avant ? Et comment tu t'es retrouvé ? Raconte-nous ce hasard.

  • Speaker #1

    Tu as dit que je venais de Paris, ce qui est vrai, à demi vrai, puisque j'habitais à Paris avant, mais moi je suis normand. Je suis né en Normandie. Dans le Nord ? Ce n'est pas vraiment le Nord, mais pas loin. Je suis né...

  • Speaker #0

    Tu es vraiment parisien. Rien du Nord, il ne veut pas qu'on dise qu'il vient de dans le Nord.

  • Speaker #1

    Tu ne sais pas où j'ai grandi encore. Non, mais en fait, je suis né littéralement à la campagne, dans une ville industrielle un peu paumée au milieu de nowhere que tu ne connais pas. Mais ensuite, j'ai grandi près de la mer à Deauville.

  • Speaker #0

    C'est ça que je connais.

  • Speaker #1

    Ce qui est le knock local, tu vois. Et en fait, j'ai rapidement allé m'installer à Paris parce que fatalement, il fallait que je fasse mes études. Tu vois, une fois que j'ai passé le bac.

  • Speaker #0

    Donc, tu as grandi, tu as fait toutes tes études jusqu'au bac.

  • Speaker #1

    et ensuite je me suis installé donc à Paris où là tu vois effectivement la question s'était posée et ma mère avait des espèces de grandes ambitions pour moi, il fallait que je sois scientifique, il fallait que je fasse une prépa il fallait que je sois ingénieur etc et le jour où je suis allé la voir en me disant comment te dire, parce que je ne suis pas du tout scientifique, je suis l'opposé, je suis littéraire et je ne vais pas du tout faire une prépa parce que j'ai envie de être journaliste et mon rêve absolu je pense que c'est ce qui me manque le plus dans mon métier c'est d'écrire Parce que j'adorais écrire et donc je voulais être journaliste. Et je voulais surtout être reporter, je voulais couvrir les conflits. Dans les journaux, dans certains magazines, t'as ce qu'on appelle le cahier chaud et le cahier froid. Le cahier chaud, c'est l'actualité. Donc par exemple, t'as le pape qui se déplace dans tel pays et tu vas couvrir le sujet avec un JRI, qui sont les journalistes reporters d'images. Ou alors t'as une guerre qui éclate, là on t'envoie sur le front pour couvrir ce genre d'événement. C'est un truc qui me passionne. Alors c'est vrai que quand on me voit comme ça, on se dit pas du tout que c'est un bon voyou. Je te jure, franchement, j'étais hyper, hyper, hyper intéressé par ça. Je te vois bien avec... Je trouvais ça passionnant parce que j'ai toujours trouvé passionnant. Je trouve que tu vois ce qui se passe dans le monde, ça t'explique beaucoup. C'est une telle machinerie incroyable que chaque conflit, chaque événement, chaque allocution d'un chef de gouvernement, etc., tout explique tout, en fait, tu vois.

  • Speaker #0

    T'es un passionné, en fait.

  • Speaker #1

    Vraiment. Curieux. Je suis très curieux de nature. Je suis assez curieux de nature et en fait, je voulais, mon rêve absolu, c'était de faire mon tout premier stage chez Paris Match. C'est un magazine que mes parents lisaient depuis toujours. Je l'ai toujours vu traîner à la maison. Et bon, Paris Match a quand même eu une heure où c'était le magazine comme Life, comme le Times, etc. qui était où ils avaient les meilleurs photographes du monde.

  • Speaker #0

    Toutes les personnalités publiques avec quelque chose.

  • Speaker #1

    C'était extraordinaire. C'était une très grande époque journalistique. Et donc, j'avais désespérément essayé de rentrer dans ce journal pour être en... en stage. J'avais dû déposer au moins, je ne sais pas, peut-être 15 CV. J'y avais été, c'était à Levallois-Péret, je me souviens de leur bureau. Et personne ne me répondait. Donc, un jour, je suis à dîner chez une copine à Paris. Et elle me dit, mais t'es bête, elle me dit, le rédacteur-chef est le meilleur pote d'enfance de mon père. Il faut que tu me donnes ton CV parce qu'il le connaît et on va te faire rentrer comme ça. Donc, moi qui ne voulais pas trop être pistonné parce que je me disais, bon, non, j'ai envie d'y arriver, quoi, par moi-même.

  • Speaker #0

    Parce que quoi, tu viens quand même d'un milieu favorisé.

  • Speaker #1

    Mes parents, mes parents ont... bien travaillé toute leur vie, ils ont travaillé très très dur et ils ont bien gagné leur vie. C'est un truc dont...

  • Speaker #0

    Je veux dire en termes de réveau, quoi.

  • Speaker #1

    Très fiers, mais par contre, pas du tout, ils n'étaient pas du tout dans le milieu. Mes parents ont fabriqué de la bouffe toute leur vie. Donc, tu vois, c'est pas...

  • Speaker #0

    C'est des industriels.

  • Speaker #1

    C'est des industriels. Donc, ils n'étaient pas du tout, du tout dans mon milieu. Donc, ça, c'est vraiment le truc que ma mère, je me souviens, me l'a dit un jour à table. Elle me dit, tu fais ce que tu veux. Quand je lui ai dit que je ferais une école de journalisme, elle me dit, tu fais ce que tu veux. Mais elle me dit, moi, je ne peux pas t'aider parce que là, c'est en dehors de mon spectre. Tu vois, je ne connais personne.

  • Speaker #0

    Mais je veux dire, il y avait conscience que les choses, on peut les atteindre quand on a le bon réseau.

  • Speaker #1

    Ah bah, je pense que ça, c'est sûr. Non, mais c'est très injuste. C'est très, très injuste. Mais malheureusement, la vie est faite ainsi. Oui, absolument. Mais je pense qu'à force de travail et de persévérance, je pense que tu peux réussir.

  • Speaker #0

    Le réseau ne fait pas tout.

  • Speaker #1

    Le réseau ne fait pas tout. Le réseau ne fait pas tout. Le réseau ne fait pas tout. Parce que je pense que quand tu vois, on te place quelque part. Bon, après, il faut quand même faire tes preuves. Il faut quand même que ça fonctionne. Évidemment,

  • Speaker #0

    je ne retirais pas. Je posais la question, ce n'était pas pour retirer. Mais pour dire que c'est quand même une impulsion, c'est une impulsion quand on est talentueux, qu'on sait ce qu'on veut. C'est une bosseur, c'est une impulsion qui est quand même loin d'être négligeable.

  • Speaker #1

    Ça c'est sûr, c'est évident. La copine ? Donc je reçois effectivement très très rapidement, je ne sais pas si c'est le lendemain ou le lendemain, mais comme ça, en un claquement de doigts,

  • Speaker #0

    je reçois un mail. Tu déposais des CV ?

  • Speaker #1

    Des mois, personne ne me répondait. Et je pense que j'avais des enveloppes Kraft, je mettais mon CV à l'intérieur que j'avais imprimé. Je le déposais deux fois par semaine peut-être. À la boîte aux lettres ? Non, je déposais à l'accueil. Parce que c'était le groupe La Gardère, donc il y avait plein de journaux. T'avais Paris Aujourd'hui, t'avais L'Elle à l'époque. Il y avait Le Bill, il y avait tous ces magazines. Ils étaient sous la même coupole. Tout était La Gardère avant que L'Elle soit rachetée.

  • Speaker #0

    L'accueil, le diable s'habille en Prada.

  • Speaker #1

    C'est ça. T'arrivais dans cet immense truc. Le hall d'accueil, je me souviens, les plafonds étaient immenses, etc. Donc, j'avais 18 ans. J'étais un bébé, j'étais de l'école. J'arrivais de ma province, là j'arrive chez La Gardère. Je reçois très rapidement un... coup de fil d'une journaliste qui s'appelle Caroline Vangès qui, je ne sais pas si d'ailleurs c'est lié toujours très sûrement, qui elle travaillait au cahier chaud, donc elle a été chaude du genre, ce que je voulais faire. Bon, elle m'a expliqué qu'il n'y avait pas de place tu vois là, mais qu'il y avait une place au lifestyle. Mais toi,

  • Speaker #0

    tu postulais pour travailler ou pour faire un stage ?

  • Speaker #1

    Pour faire un stage. Je devais faire un stage parce que je faisais une école de journalisme. Tous les ans, je faisais un stage. Et donc, je dis bon, ok, tu sais quoi, c'est déjà un pied de mie dans la rédaction. Donc on verra bien ce qui se passera par la suite. Je me suis retrouvé plongé dans le bain quand même très très rapidement. Et j'en suis quand même venu vite à la conclusion qu'avant d'être intégré dans une rédaction, avant d'être journaliste et d'être en CDI, parce que c'est quand même, tu vois, encore une fois le nerf de la guerre, il faut quand même pouvoir payer ses factures et payer ton loyer. Eh bien, t'es pigiste pendant très longtemps. Et les pigistes, ils sont payés à la page. Donc t'as des mois où t'écris 50 pages. Enfin, je te donne une récération, tu vois. Mais t'as des mois où t'écris 50 pages et des mois où t'en écris 2.

  • Speaker #0

    Parce qu'on n'en a pas besoin de plus ?

  • Speaker #1

    C'est exactement ça, parce que tu n'es pas intégré à la journal-rédaction, donc tu peux travailler pour d'autres médias, mais tu dois...

  • Speaker #0

    Tu es un statut d'indépendant presque.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Donc là, je n'étais pas hyper emballé par l'idée. Je travaillais avec des gens qui étaient formidables, certains qui ont été durs, parce que j'ai connu aussi une époque où bien avant, tu vois le renversement de tout ce qui se passait dans la mode et tu vois la liberté, la libération de la parole dans tout ce qui était médias, mode, les milieux un peu durs. J'ai travaillé avec des gens pas faciles.

  • Speaker #0

    Où tu arrives à 6h et tu repartais à 6h.

  • Speaker #1

    Bah c'était, ouais, les horaires étaient encore à la rigueur. C'est pas trop le truc qui me dérange parce que je me dis qu'à force de, tu vois, il faut se lever le matin et il faut se coucher le soir. On n'a pas le choix. Il faut travailler parce que sinon personne ne fera le job à notre place. Mais c'est même la manière dont on s'adressait dans un environnement de travail. Moi, j'ai eu des boss, tu vois, dans certaines expériences, mais qui m'ont insulté. Le cliché des trucs. Le cliché, le diable s'habille en Prada, c'était vraiment ça. Tu vois, des nanas qui étaient hyper bonnes dans leur job, qui connaissaient fondamentalement bien leur travail et qui m'ont aussi appris beaucoup de choses, mais qui m'ont appris aussi ce que je voulais surtout pas devenir.

  • Speaker #0

    Humainement.

  • Speaker #1

    Ah ouais. Non, c'était épouvantable. J'ai entendu des trucs, tu vois, j'ai entendu des trucs vraiment, vraiment durs. Aujourd'hui, plus personne n'oserait dire parce qu'un truc comme ça, tu vois, c'est tout de suite t'es mis à pied et ta carrière est terminée. Mais c'était une époque où c'était pas du tout contrôlé. C'est l'époque où tu pouvais dire ce que tu voulais et faire n'importe quoi. Et parce que tu n'avais aussi pas tous ces réseaux sociaux et que tu n'avais pas tout ça. Tu pourrais accélérer la parole.

  • Speaker #0

    Il y avait de la hiérarchie aussi, peut-être,

  • Speaker #1

    qui était différente. Bien sûr. Et donc,

  • Speaker #0

    le lifestyle.

  • Speaker #1

    Et donc, le lifestyle, on est arrivé là-dessus assez rapidement. Et donc, la mode, très fortement, parce qu'il y avait un gros besoin de renfort dans l'équipe mode.

  • Speaker #0

    Et tu écrivais des piges.

  • Speaker #1

    J'écrivais. Alors, plus surtout, je faisais surtout le stagiaire, je renvoyais les shoppings. ça c'était un peu dur je connais ça ouais ouais et en fait j'avais je me souviens j'avais écrit quelques petites choses et j'avais quand même une fille avec qui je bossais qui m'aimait beaucoup qui s'appelle Marie-Adam Aforti qui était une grande reporter et avec qui je suis parfois encore en contact et qui m'avait appris beaucoup de choses tu vois de ce métier de journaliste qui m'en avait un peu appris tu vois les tenants les aboutissants sur la manière d'écrire sur la manière d'écrire sur la manière d'écrire je pense qu'après l'écriture c'est comme tu vois c'est comme la chanson, tu peux prendre des cours pour apprendre à chanter mieux, mais tu as des gens qui ont vraiment du talent. Alors je ne dis pas que j'ai un talent pour écrire, mais je pense que j'ai une facilité à l'écriture. Et c'est vraiment ce que je te disais tout à l'heure, le truc qui me manque le plus, c'est de devoir écrire dans mon métier. Mais c'est grâce à elle aussi, cette fameuse Marie, un jour elle m'a dit, écoute, elle me dit, va voir ce qui se passe dans les bureaux de presse en face. Parce que nous, on parle avec des bureaux de presse, donc peut-être que de l'autre côté de la machine, ça va t'intéresser. Et donc là, je suis rentré chez celle qui m'a appris mon métier et pour... pour qui j'ai une admiration plus que profonde, je suis arrivé chez Catherine Miron, chez qui j'ai fait un premier stage qui avait duré quelques mois. Ensuite, un deuxième stage qui a de nouveau duré quelques mois. J'ai appris avec une équipe qui était assez formidable parce qu'elle avait des attachés de presse qui étaient là depuis très longtemps et qui connaissaient le métier absolument par cœur.

  • Speaker #0

    Et attachés de presse spécialisés ?

  • Speaker #1

    Elles étaient spécialisées très mode. Elles étaient spécialisées très mode. Donc, c'est pour ça que, tu vois, très vite, j'ai été dans la mode.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que toi, tu étais un modeux ? Est-ce que tu avais une appétence particulière ?

  • Speaker #1

    Je pense que je l'ai développé. J'ai toujours eu un peu une appétence pour ça, parce que fatalement, j'ai une maman qui est très coquette, et qui aime les jolies choses, et qui aime s'habiller, et qui va acheter moins, mais qui va acheter bien. Qui va s'acheter une robe chez Yamamoto, mais qui ne va pas acheter 50 robes chez Mango. Donc elle m'a toujours un peu inculqué cette valeur d'acheter un vêtement qui soit bien coupé. Je crois que l'appétence pour la mode, elle est arrivée là. Donc finalement... On m'a pas juste mis là en me disant, tiens, tu vas te faire de la mode et on verra comment ça se passe. J'avais envie de faire ça et ça m'intéressait. Donc lorsque je suis arrivé effectivement chez Catherine Mirand, là j'ai rencontré un métier qui me plaisait profondément. Parce qu'il y avait autre chose, il n'y avait pas... Je pense que quand t'es journaliste, t'es aussi asséné d'informations toute la journée. Là, je pense que ce qui me manquait peut-être, c'était le côté un peu stratège que le métier d'attaché de presse a. où là, il faut effectivement dessiner une stratégie de communication, où il faut vraiment apporter de l'aide et quelque chose, je ne sais pas si c'est une sensibilité, mais peut-être une compréhension d'un marché à des clients et leur expliquer comment est-ce qu'ils atteignent leur objectif. Et donc, une fois que j'ai fait mes expériences chez Catherine Miron, je me souviens qu'elle m'assoit dans son bureau et c'est une très grande attachée de presse, qui a quand même fait la carrière de beaucoup de... très grande marque et donc elle m'assoit dans son bureau elle voulait m'embaucher et je lui ai dit Catherine c'est pas possible parce que j'ai pas fini mes études je crois que je devais être en deuxième année ou en première année et surtout j'avais envie d'avoir d'autres expériences et donc de là très vite je suis parti j'ai fait Vienne Westwood ensuite Christian Louboutin ensuite Giuseppe Zanotti après je suis allé à Londres à Chine ouais J'ai fait Westwood, j'ai fait le Westwood. En plus, tu sais quoi ? Westwood, c'était une expérience qui était assez extraordinaire parce que j'ai fait le Westwood de Vivienne. Andrea, son époux, a commencé à de plus en plus s'installer dans la marque. Mais c'était le Vivienne Westwood de Vivienne Westwood. C'était une période qui était assez extraordinaire parce que d'un point de vue de mode, c'est quand même un pavé d'histoire. Et énorme, c'est énorme, énorme, énorme. Et c'est drôle parce que lorsqu'elle est décédée, notre chère Vivienne... J'ai vu beaucoup de gens qui finalement ne la connaissaient pas. Donc tu sais, je me suis dit, est-ce qu'il y a dans le commun, peut-être que tu vois, on dit que la mode, on est des gens un peu super spécial. Mais en fait, tu vois, ça a dessiné tellement d'histoires. Quand tu vois tout ce qu'elle a fait et tous les combats qu'elle a menés.

  • Speaker #0

    Tout ce dont sa création, sa mode est imprégnée. Sa création, sa mode est imprégnée de l'histoire, de l'ère du temps.

  • Speaker #1

    Et même son personnage à elle. Je me souviens d'un show, puisqu'en fait, à Paris, il y a trois labels chez Vivienne Westwood. Tu avais Anglomania, qui était le label un peu plus, tu vois, abordable. Tu avais le Red Label, ça s'est défilé à Londres. Et ensuite, tu avais le Gold Label, qui défilait, lui, à Paris. Il défile toujours à Paris, d'ailleurs. Le show de Vivienne à Paris, c'était un show qui était très, très attendu, puisqu'il y a tout le calendrier officiel de la mode, qui est le calendrier, tu vois, dessiné par la Fédération française de la mode. Tous les journalistes, tu vois, du monde entier viennent découvrir ta collection. Et juste avant le show, Vivienne arrive. Elle s'était rasée la tête en protestation, alors je ne sais même plus te dire pourquoi, mais en fait elle s'était rasée les cheveux parce qu'elle avait un message à apporter. Mais nous il faut se dire qu'avant un défilé, tout est extrêmement calibré, extrêmement calé. Donc tu sais qu'il y a des journalistes qui vont faire des interviews avant le show, après le show.

  • Speaker #0

    Ce que tu vas répondre, et donc là elle apporte un élément fort finalement.

  • Speaker #1

    Hyper fort. et puis Vivienne c'était une femme qui avait une tu vois qui savait se faire entendre quand elle avait envie de dire quelque chose à dire elle avait pas sa langue dans sa poche elle était réputée pour ça tu vois donc on se disait si elle a quelque chose à dire sur quelqu'un

  • Speaker #0

    ou sur quelque chose, ou sur quelqu'un sur un politique, ou sur quelqu'un sur un autre designer, non, parce qu'elle n'a jamais vraiment attaqué des confrères. Mais si elle avait quelque chose à dire, clairement, elle y allait et puis pas de quartier, quoi. Je savais se faire entendre. Donc c'était un peu, tu vois, c'était déstabilisant, mais en même temps, c'était hyper formateur. Et après, tu vois, chez Louboutin, l'expérience a été... Elle a été formatrice aussi, je dirais un peu dure, parce qu'il y avait beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup à faire. Là, c'était surtout beaucoup de sorties, beaucoup de recherches, beaucoup de travail de recherche, parce que moi, j'assistais la personne qui était la PR manager à ce moment-là, et qui, je crois d'ailleurs, est toujours chez Louboutin, et en fait, qui m'a beaucoup appris de choses, mais elle s'occupait des célébrités, donc tout ce qui avait un rapport aux célébrités, les red carpets, ou alors, tu vois, les placements dans les journaux, si tu avais, je ne sais pas, moi, Laetitia Casta, qui est shootée en cover, tu vois, du Vogue. que la styliste te fait une demande pour des chaussures, la demande me revenait pour moi. Ou est-ce qu'il fallait, par exemple, avant les Césars, chercher les nouveaux talents, les talents émergents, les acteurs qui allaient arriver sur le marché, qui ont pressenté, tu vas devenir les futurs stars de demain, parce que notre métier, c'est aussi de la relation. Donc, tous ces gens, tu ne sais pas, tu vas devenir le futur Sean Penn. Et donc, tous ces gens, il faut créer des relations extrêmement vite, dès le départ avec eux, parce qu'ensuite, tu as des gens qui sont complètement intouchables et qui ont des carrières qui sont... tellement, tellement demandées et qui sont admirables. Mais tu vois, par exemple, Camille Cotin en est l'exemple. Elle a une carrière aujourd'hui qui a complètement explosé. Elle fait des films démentiels. C'est une actrice démentielle. Aujourd'hui, pour nous, c'est très difficile de l'atteindre et de l'approcher parce que, fatalement, elle est très entourée et qu'elle est très, très occupée. Elle l'est beaucoup plus aujourd'hui qu'elle ne l'était il y a 20 ans. Je pense que, tu vois, c'est aussi là que tu vois la stratégie. Elle se met un peu rapidement au point.

  • Speaker #1

    Comprendre qu'il faut être à la jeunesse.

  • Speaker #0

    Exactement. pour la partie du game. Toujours. Et je pense qu'il faut avoir ce truc où tu dois un peu avoir douze coups d'avance. Tu vois, où tu ne peux pas juste te reposer sur tes lauriers, te reposer sur un listing qui est déjà préfet ou te reposer sur des relations qui sont déjà préfètes. Je pense qu'il faut toujours constamment aller chercher des nouvelles personnes, aller rencontrer de nouvelles personnes, aller rencontrer de nouveaux, tu vois, de nouveaux talents, aller rencontrer potentiellement des nouveaux journalistes. Et surtout, il y a quelque chose qui est très important. Et ça, c'est quelque chose que j'ai appris de Catherine et je l'ai toujours vu faire ça. Catherine, quand elle venait le matin dans le bureau, elle connaissait les prénoms de tout le monde et elle disait bonjour à tout le monde. Et cette considération que très peu de gens ont dans notre métier et que j'ai vu très peu avoir, bien évidemment, tout le monde n'est pas comme ça. Il y en a qui sont quand même hyper sympas, mais je trouve que c'est extrêmement important. Tu ne sais pas ce que les gens deviendront demain. Tu ne sais pas quel stagiaire est dans une rédaction si demain, ce n'est pas le futur rédac chef du Tatler aux US. Mais tu vois. On ne sait pas de quoi la vie demain est faite. Donc, au-delà de la relation que tu as envie de créer avec dans le futur, en se disant, bon, peut-être que cette personne va devenir importante, je pense qu'humainement parlant, on a beaucoup oublié pendant des années qu'il y avait une importance qui était vraiment profonde de se traiter avec respect. Qu'importe le métier que tu fais, qu'importe d'où tu viens, qu'importe qui tu es, qu'importe ta sexualité, qu'importe... ton apparence, ce qui importe ton intelligence, ce qui importe ton départ dans la vie. Tu as des gens qui partent avec une longueur d'avance, d'autres qui partent avec trois longueurs de retard, mais qui se battent. Tu vois, la vie, elle est facile pour personne. Et voilà.

  • Speaker #1

    Je ne peux pas prévoir à qui tu as affaire. J'avais un, j'ai fait, pendant mes études, j'avais un prof de technique de vente. Le mec, son cours, c'était deux heures, il racontait des anecdotes tout le temps. Et donc, sur un cursus de trois ans, j'ai retenu une anecdote. Lui, il travaillait dans le secteur automobile. Sa carrière, il avait... professionnel, il l'avait fait dans le secteur automobile. Et un jour, il nous avait raconté l'histoire. Donc bref, un gars qui arrive dans le showroom habillé presque en guenille, tu vois, maltraité par les collègues, pas appel accueilli. À la limite, ils allaient mettre dehors, tu vois. Lui a récupéré ce client et a discuté avec lui. Le gars a acheté une bagnole, content. Et en fait, ce qu'il nous a expliqué, peut-être qu'il a un peu exagéré son histoire, que je remettrai très mal ici. Il faut savoir, je raconte très très mal les histoires. Mais c'est le principe qu'il faut retenir. C'est qu'en fait... Quand tu es un vendeur, on dit vendeur, c'est quelqu'un qui vend quelque soit ce que tu vends. Quand tu es un vendeur, tu ne peux négliger et sous-estimer aucun client potentiel. Aucune personne. Parce qu'en fait, tu ne sais pas ce que sont les gens, tu ne sais pas comment sont les gens. Et puis, on est dans le jugement de l'apparence, tu vois, du bout à bord.

  • Speaker #0

    Je suis d'accord. Et tu sais quoi ? Tous les gens les plus grands que j'ai rencontrés sont des gens qui se donnent le moins de genre parce qu'ils n'ont rien à prouver à personne. Tu vois, tous les très grands journalistes, toutes les très grandes stylistes, les très grands photographes, mes mannequins, tu vois, j'ai rencontré des actrices, tu vois, des chanteuses, des mannequins extraordinaires. Tu dirais Isabelle Adjani, par exemple. Isabelle Adjani, je l'ai croisée, tu vois, quelques fois par mon métier. On pense qu'elle est très froide, mais pas du tout. Elle est hyper, hyper, hyper sympa. Elle est hyper cool. Et c'est généralement celles qui ont le plus de choses à prouver, qui ont... les gens qui ont le plus... peut-être une petite carrière, qui sont les plus odieux. Et tu vois qu'ils te disent des trucs absolument épouvantables et qu'ils claquent les doigts en te demandant de leur apporter une tasse de café. Et ça, je trouve ça vraiment pas cool. Encore une fois, c'est ce qu'on disait au tout début de notre conversation, c'est qu'en fait, on doit, comment dire... Être attentif à tout et à tout le monde. Tu vois, on doit être ouvert sur les autres, on doit traiter les autres avec du respect. C'est ce qu'on a un peu essayé de faire, tu vois, ici dans le bureau, quand je l'ai monté. C'est qu'en fait... Je me suis dit, je n'ai pas beaucoup de famille. Mon bureau, ça va devenir ma famille. Mes amis sont ma famille. Et donc, les gens avec qui je travaille, on crée des relations hyper fortes avec les gens de chez Jimmy Fairley. Tu vois, c'est nos potes. On s'appelle, on va se boire des coups et on fait les anniversaires. J'ai rencontré un designer belge qu'on va signer là et qui est un mec que j'adore et que je trouve absolument talentueux et que je suis depuis des années. Donc, c'est pour moi un peu une jolie réussite d'avoir réussi. à travailler et à collaborer avec lui. C'est exactement ça à ce que je lui disais. Je lui disais, nous, en fait, les anniversaires, les divorces... Tout se fait.

  • Speaker #1

    Tout se fait. Mais on revient à ce que ton prof t'a donné comme...

  • Speaker #0

    Ouais, peut-être qu'en fait, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'était ton prof,

  • Speaker #0

    c'est ça ? Non, c'était mon premier boss. Et lorsque je me suis installé à Londres, tu sais, quand je suis parti justement de chez Giuseppe Zanotti, je me suis installé à Londres, j'ai retrouvé quelqu'un qui bossait chez Vivienne Westwood, qui s'appelait Kiko, et qui, lui, travaillait pour les events au head office à Londres. Et en fait, pour Westwood, lui a monté sa propre structure. Donc, je suis arrivé là-bas. Ensuite, j'ai travaillé pour une autre agence où je ne faisais que du lifestyle.

  • Speaker #1

    Mais quand tu es parti, tu es parti en ayant un endroit où aller travailler ou tu es parti parce que tu voulais voir comment ça se passait là-bas ?

  • Speaker #0

    Je suis parti parce que j'étais en couple à l'époque. Et donc, en fait, mon mec à l'époque partait, lui s'installait à Londres. Et il se trouve qu'en fait, je crois que six mois après, on se soit installé, on s'est séparés. Mais moi, j'étais là-bas. Donc, je me suis dit, je ne vais pas revenir en arrière. Et puis, on s'est pas mal séparés. En plus, tu vois, on est restés en très bon terme et tout. J'ai cherché, tu vois, rapidement un autre job. Et donc, je suis rentré. Donc, d'abord, j'ai fini mon expérience, tu vois, chez Kiko Gaspar. Et ensuite, je suis allé dans cette agence qui s'appelait The Lifestyle Agency, qui était une super agence qui avait de super clients, mais très lifestyle. Ensuite, je suis allé chez FIFA ou Spira, qui était une agence qui était spécialisée dans les baby brands. Donc, c'est vraiment les marques qui se lancent. Très émergentes. Et puis après, je crois que j'ai eu un peu le mal du pays. Et après trois ans et demi, quasiment quatre ans, je suis rentré à Paris. J'ai travaillé dans une agence qui s'appelle DM Media, qui est une agence qui avait de très, très jolis clients. Tu peux s'occuper de Diptyque, de Canada Goose, de Roland Mouret, de Léonard, de vraiment plein, plein de maisons, de Pomelato, entre autres. Moi, c'était moins mon secteur. Tu vois, tout ce qui était beauté, joie, etc. Au bout d'un an et demi, je continuais à avoir des relations assez fortes avec Catherine. Et un jour, Catherine m'appelle. Je lui envoie un texto, je lui dis Catherine, je crois que je suis prêt, j'ai envie de venir travailler.

  • Speaker #1

    C'est un diplôme maintenant ?

  • Speaker #0

    Je lui dis c'est bon, j'ai travaillé, j'ai fait mon expérience, etc. Elle m'a répondu, cher Jules, on se voit le 4 septembre à 16h30. Et en fait, je partais en vacances, donc elle me disait 7 mois avant. Donc moi, tout l'été, j'ai trépigné en me disant, je ne vais pas aller bosser chez Catherine Miron. Et en fait, très rapidement, tu vas arriver dans son bureau, tu vas monter l'échelle. C'était pas simple parce qu'il y avait des gens aussi qui étaient là depuis très longtemps, qui étaient des filles absolument formidables, des attachés de presse qui avaient une expérience de dingue. Je connaissais hyper bien le métier, qui étaient les mêmes qui m'avaient appris mon métier avant. Mais bon, c'est vrai que j'arrivais un peu, peut-être avec mes gros sabots...

  • Speaker #1

    Et avec du neuf !

  • Speaker #0

    Et avec du neuf, peut-être, sans en plus vouloir causer de tort à personne, mais c'était juste la manière dont je travaillais, parce que j'ai toujours... voulu travailler dans un espèce de respect. Je pense que c'est hyper important. Et tous les stagiaires qui ont travaillé avec moi, ou tous les assistants, ou tous les attachés de presse qui ont bossé avec moi, je ne pense pas qu'il y en ait un seul un jour qui te dise Ce mec, il est irrespectueux, il est horrible, il nous insulte, il est désagréable. Je suis toujours été un peu le mec un peu sympa. Mais voilà, après, Catherine m'a fait monter en grade, en grade, en grade, jusqu'à ce que tu vois le maître-manager. Et après, quelques années passées à ses côtés, je suis arrivé en Belgique.

  • Speaker #1

    Il y a deux questions qui se bousculent là dans ma... tête, dans la bouche. Donc la première, c'est je reviens un petit peu en arrière où tu disais ta maman aimait bien elle était coquette, elle avait conscience qu'il valait mieux à bien acheter, bien consommer, plutôt que de consommer en quantité. Toi, ça veut dire que consciemment ou inconsciemment, tu as eu une éducation au beau, à l'élégance, et aussi à une consommation consciente, intelligente. Et ça se reflétait justement dans ton apparence, parce que, n'oublie pas, DHV, déshabillez-vous, on va t'habiller, te déshabiller là, pas pour du vrai parce qu'il y a trop de vitres Quoiqu'il n'y a pas de vie de nuit. Parce que pour arriver dans cette industrie, il faut le dire aussi, alors il y a le réseau, être bien placé socialement, ça aide, mais l'apparence est aussi hyper importante. Ça veut dire que quand t'arrives, et je ne sais pas moi, je vais dire des trucs très très clichés, mais c'est parce que tu es mal coiffé, donc tu as des cheveux filasses par exemple, ou tu es mal coiffé, tu n'as pas conscience que tu es mal coiffé, que tu es gros et que tu ne t'habilles pas en conséquence, que ce que tu portes, ce n'est pas bien coupé par rapport à ta morpho, que tu ne te tiens pas bien, que tu es mal coiffé, tu te maquilles mal ou que tes bijoux sont... Ça peut jouer en ta défaveur.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, je t'avouerais que... Je pense que le vêtement, chacun s'habille comme il veut, comme il peut. Tu vois aussi, parce qu'un vêtement, un talon d'un designer ou un pull, chez Prada, finalement, tout le monde n'a pas le portefeuille pour aller s'offrir ça. Donc les gens font aussi comme ils veulent, comme ils peuvent. Je pense que je n'ai jamais trop eu ce jugement, parce qu'on a tous un mauvais jour, tu vois, où tu as un cheveu merdique. Tu t'es réveillé avec un oeil à droite, un oeil à gauche, tu vois, un peu dans le mauvais sens.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu faisais particulièrement attention, sachant que tu allais dans la presse, tu vois, lifestyle et puis la mode, et puis pas...

  • Speaker #0

    Je crois que j'ai toujours fait hyper attention, mais pas forcément parce que j'étais entouré de certaines personnes, mais parce que j'avais envie de m'aimer moi, tu vois.

  • Speaker #1

    Dès le départ, c'était pour toi ?

  • Speaker #0

    Et c'était franchement pas facile, parce que pendant des années, tu vois, je me suis vraiment pas du tout aimé, quoi. Je me regardais dans le miroir le matin et je me disais, ouais, je me disais pas, je suis horrible. Mais je ne me disais pas non plus, waouh, aujourd'hui je suis trop bien. Tu vois ce qu'elle veut dire ? Je ne veux pas que tu me le dises le matin quand tu me l'as dit. Le mec qui est complètement... On a le droit de s'autoclider. Mais non, non, non. J'ai toujours aimé faire un peu attention, tu vois.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'à un moment donné, tu vois, est-ce qu'il y a plus de garçons que de filles dans cette industrie ? En tout cas à l'époque où tu as commencé. Beaucoup plus de filles.

  • Speaker #0

    Beaucoup plus de filles. Beaucoup plus de filles.

  • Speaker #1

    Et est-ce que, de manière très... Putain, je suis à fond dans les clichés aujourd'hui, pardon, mais...

  • Speaker #0

    Mais je vois ta question. Merci. Je la vois arriver.

  • Speaker #1

    Est-ce que vraiment, ça se vérifie qu'il faut être la mieux habillée, la plus...

  • Speaker #0

    Il y a une compétition entre les filles qui est absolument indéniable. Et ça, si il y en a qui te disent le contraire, je ne suis pas d'accord. Après, chacun, bien évidemment, a son point de vue. Mais j'ai vu trop de choses et de filles qui se tiraient dans les pattes. Les mecs, on l'est moins parce qu'il y en a moins. Je sais pas.

  • Speaker #1

    Tu vois, c'est un dupe.

  • Speaker #0

    Est-ce que peut-être parce que tu vois, il y a une espèce d'élan, on est constamment en train de nous dire, tu vois, qu'il faut faire cette taille-là, qu'il faut faire, tu vois, un S ou un 34, un 36 à la rigueur, ce qui est complètement démentiel, parce que tu vois quand même que... Je sais pas, tu vois, la taille moyenne de l'Européenne.

  • Speaker #1

    Ah, je vois des trucs qui font du 34. Je me dis, mais comment est-ce qu'un être humain adulte peut rentrer là-dedans ?

  • Speaker #0

    Non, mais tu vois, un 34, c'est bien quand c'est ton métier. Tu vois ce que je veux dire ? 12 ans. Quand t'as 12 ans, voilà. Mais quand t'es tombée petite, tu vois une belle adide, je comprends qu'elle fasse du 34 parce que c'est son gain de pain. Tu vois, et que c'est une supermodèle et que voilà, bon c'est sûr que c'est facile. C'est facile. Voilà, elle fait très attention à ce qu'elle mange, elle fait beaucoup d'exercices. Elle a très certainement des nutritionnistes, tu vois, qui lui font, voilà, des...

  • Speaker #1

    On est dans une autre industrie,

  • Speaker #0

    c'est ça. On est dans une autre industrie. Du manquimat. Et c'est son gain de pain. Mais je pense pas que cette industrie soit une référence de ce qu'est, tu vois, la femme et de ce que l'être humain est dans le monde. Et ce combat... qu'on a pour l'image de la femme et pour la libération des mensurations, etc. Toute cette discussion et cette parole qui s'est libérée ces dernières années, il y a quelque chose quand même que je remarque, c'est qu'on ne l'a pas du tout chez l'homme. Et quand tu regardes des couvertures d'un GQ, d'un Vogue, de tous ces journaux, de tous ces titres masculins, tu as déjà vu des mecs qui avaient du ventre en couvre du GQ ? Jamais. Bon, des magazines comme le Men's Health. Bon, j'imagine qu'il faut quand même des abdos pour un journal qui parle de sport. Oui,

  • Speaker #1

    qui parle de sport et de trucs. Oui, c'est vrai. Mais... Je n'ai jamais fait la remarque.

  • Speaker #0

    J'ai jamais observé. C'est le GQ, je crois. Est-ce que c'est le français ou l'américain qui avait sorti une cover, je crois, il y a deux ou trois ans. Alors là, je vais être très, très mauvais parce que je ne saurais pas du tout te dire quel talent était en cover de GQ. Mais qui était un mec qui avait ce qu'on appelle le dad bod. Tu vois ? Le ventre, tu vois, du mec. Oui. Et en fait, quand j'ai regardé le journal, je ne me suis pas dit, ah, le mec est pas mal. Mais je me suis dit, en fait... La vie, la vraie vie, elle est là. Il y a encore beaucoup de choses à faire évoluer. Effectivement, la place de la femme, c'est une discussion hyper importante. C'est un combat qu'on mène un peu chaque jour tous à notre échelle. En prenant des valeurs, en se disant qu'il n'y a pas de jugement à avoir. Tout ça pour en revenir à la manière dont moi je m'habille, dont je me lève et je me prépare le matin, où je me présente aux autres. Je crois qu'en fait, peut-être pendant des années, je me suis dit qu'il faut que je sois bien pour les autres. Et en fait, je crois que maintenant, j'en suis arrivé à un truc où je me suis dit, j'ai envie d'être bien pour moi.

  • Speaker #1

    On s'est vu déjà quelques fois. Tu fais partie de ces gens, peut-être un petit peu comme moi. On te voit le lundi, tu as un look plutôt décontracté. On te voit le mardi, tu as un look pré-pi. On te voit le mercredi, tu es en mode street style. On te voit le vendredi, une touche un peu queer, comme ça, on ne sait pas trop, parce que tu as eu un délire pendant le matin. Mais ça reste toi. Il y a un côté très éclectique dans les looks. que tu...

  • Speaker #0

    Il y a quelque chose que j'aime profondément dans le vêtement, c'est l'équilibre. Je pense que tu vois, tout est une histoire d'équilibre dans un vêtement. Quand tu crées une silhouette, tu crées un vêtement humain. Quand tu crées une silhouette. Oui, oui, oui. Quand je choisis un vêtement, je t'avouerai qu'il y a plein de gens, tu sais, qui me disent avec quoi je mettrais ça et en fait, moi, quand je regarde un vêtement, je me dis jamais avec quoi je vais mettre ça. Je me dis, putain, j'adore ce pantalon, j'adore ce t-shirt, j'adore cette chemise, j'adore cette veste, etc. Et en fait, après, avec ce que tu t'envoies de la gare, j'essaie, tu vois, de construire un peu un puzzle, tu vois, avec ça. Mais c'est vrai que je suis... Et c'est d'ailleurs drôle parce que c'est Marine Guérin qui m'avait dit ça une fois et qui m'avait dit on ne sait jamais, tu vois, j'avais été dîner chez elle et elle m'a dit on ne sait jamais à quoi ça tend. J'étais arrivé hyper hyper street. Elle m'a dit tu ne te vois jamais comme ça. Mais c'est vrai qu'en fait, j'aime bien changer.

  • Speaker #1

    C'est en fonction de...

  • Speaker #0

    Je crois que c'est en fonction de mon mood. Mais c'est de là, tu vois, c'est pour ça que je te dis qu'en fait, avant, je m'habillais vachement pour les autres. Et en fait, aujourd'hui, j'en suis arrivé à un truc où je me dis je m'habille pour moi. Et donc en fait, s'il y a quelqu'un qui me dit Ah, elle est bizarre ta veste moi tu sais quoi, je m'en fous en fait.

  • Speaker #1

    Et quand tu étais petit ?

  • Speaker #0

    Quand j'étais petit, j'essayais de rentrer dans un moule.

  • Speaker #1

    Parce que ça, tu vois, quand on est petit, au fil des discussions, je m'aperçois que la manière dont, à l'âge adulte, et qu'on est dans ce moment où soit on approche de l'acceptation, on travaille dessus, on est carrément dedans, il y a beaucoup de réminiscences, des expériences enfantines avec le vêtement, avec l'image et avec les liens qu'on rompt, justement, de par comment est-ce qu'on est habillé.

  • Speaker #0

    Ouais, je suis assez d'accord. En fait, quand j'étais plus jeune, non pas que je ne le sois plus, mais quand j'étais plus jeune, je voulais absolument rentrer dans un moule. Et je faisais partie de cette génération, très sûrement encore aujourd'hui, tu vois, dans les collèges, dans les lycées, dans les écoles. Tu vois, tu veux absolument t'habiller comme tes copains et tu veux avoir les doudounes comme tes copains. Et tu vois, ma mère, elle m'a fait des sauts au plafond quand je lui disais, tu vois, à 14 ans que je voulais une doudoune qui coûtait 800 balles. Tu vois, elle me regardait en me disant, mais t'es complètement cinglé, ça n'arrivera pas une seconde, tu vois. Mais parce que comme... J'étais dans un lycée où des gens avaient des doudounes qui coûtaient 800 balles. Et bien, il m'en fallait une. Et donc, en fait, c'est aujourd'hui, c'est ce que je t'ai dit la dernière fois qu'on se parlait. Je me disais, moi, je pense que je me croiserais aujourd'hui à Jusitan, je me mettrais des tartes. En me disant, mais fais-toi, mon vieux, ce n'est pas la vraie vie. Je pense que pendant très longtemps, j'ai voulu rentrer dans un moule. D'où ce pourquoi, tu vois, aujourd'hui, je n'ai plus du tout envie de l'être. Ou en fait, j'ai envie d'être moi-même. Je crois que j'ai envie d'être à l'aise. Le confort.

  • Speaker #1

    Le confort. C'est hyper important. C'est hyper important. Tu sais quoi ? J'ai passé des entretiens un jour pour une marque horlogère. Je tairai le nom parce que c'était une très grande marque. Mais ils m'avaient dit qu'il fallait être en costume toute la semaine. Bon, non pas, on ne m'avait pas dit que le job était à moi. Mais bon, quand on m'a dit ça, autant te dire que là, c'était mon rêve de faire de l'horlogerie. J'étais là, c'est plus du tout mon rêve. Ah non, mais pas du tout. Impossible. T'imagines, il faut aller vivre six mois de l'année là en Suisse, dans un village perdu.

  • Speaker #0

    Comme journaliste attaché de presse, mais en costard toute la journée.

  • Speaker #1

    Attaché de presse, mais sauf que du coup, t'as un uniforme. Donc, t'es en costume toute la journée. En élégant. C'est incroyable parce que je n'ai pas de costume. Ça, sinon pas. On est quasiment pas. Je dors en avant, genre peut-être un ou deux, tu vois. Mais tu ne me vois jamais en costume. Les seuls moments où tu me vois en costume, c'est quand je vais à un mariage. Après, si je suis invité, tu vois un dîner qui est un peu chic, etc. Je vais toujours trouver. des manières un peu détournées de rester un peu chic parce que je vais te mettre une chemise, mais je ne vais pas prendre une chemise qui va être hyper cintrée, que je vais mettre avec un pantalon qui va être un peu cintrée, une petite veste un peu cintrée, pas du tout, je vais te prendre une chemise hyper oversize, avec un pantalon à pince hyper oversize et des très gros sneakers, mais qui vont être quand même des sneakers un peu jolis, tu vois pas de la Nike, tu vois, avec de la semelle avec des bulles en dessous, tu vois, des trucs un peu cool et donc en fait je vais essayer de te twister ça je vais essayer de mettre un espèce de châle que je vais mettre dans ma veste et voilà Je vais essayer de rendre les choses, mais parce que j'ai envie d'être confortable. Je n'ai pas envie d'être prisonnier de mon vêtement. J'ai envie de porter quelque chose qui va me faire du bien. J'ai envie d'être à l'aise parce que j'ai envie d'être à l'aise de mes mouvements. J'ai envie de...

  • Speaker #0

    C'est incroyable comme ce mot revient. Sur les trois premiers épisodes, avec les trois premiers invités, on a aussi évoqué cette question du confort. Mais c'est peut-être une question d'époque aussi. Tu vois où... Toi qui as étudié quand même un peu l'histoire de l'art, moi pas du tout, mais je le sais quand même, c'est que le confort, il est souvent lié, en tout cas dans l'histoire du vêtement, il est lié à l'émancipation. On parlait, les gens parlent beaucoup plus de ce qui se passe, revendiquent plus leurs droits et tout ça, que le confort, de manière indirecte, il est lié. C'est-à-dire que les femmes qui ne font pas un 34, elles refusent. de souffrir pour avoir l'air d'avoir...

  • Speaker #1

    Je crois que la pensée, elle a profondément changé. La manière de s'habiller, elle a changé. On le voit quand tu fais le tour des boutiques. Bon, il reste encore quelques créateurs, tu vois, qui font des trucs où t'as vraiment pas du tout l'air à l'aise. Après, il y a certaines marques, par exemple, tu vois, Christian Louboutin, c'est un chausseur où il le dit lui-même. Il dit que ses chaussures, elles sont pas faites pour être confortables. Tu sais que ça peut être confortable. Voilà. Mais je pense qu'aujourd'hui, c'est facile. d'être à l'aise dans un vêtement, il suffit de le choisir bien coupé. Pour ça, effectivement, il y a un autre combat, c'est la fast fashion. Il ne faut pas s'étonner qu'un jean, quand tu le mets un jean H&M, quand tu le mets trois fois à la machine, il ne faut pas s'étonner qu'il soit mal fichu après. Parce que fatalement, ce n'est pas le même prix. Tu sais que quand tu vas acheter un jean 9,90 euros, tu sais que fatalement, un jean qui va valoir 600, ça ne va pas être la même fabrication, ça ne va pas tenir pareil dans le temps. Donc, c'est pour ça qu'il faut, tu vois, je pense...

  • Speaker #0

    Une réflexion, tu vois, une vraie, vraie réflexion.

  • Speaker #1

    Oui, une réflexion à avoir, où je me dis, il faut peut-être acheter moins, il faut peut-être arrêter d'aller sortir des vêtements, parce que tu as aussi, tu vois, on voit aussi de plus en plus de marques, tu vois, qui droppent des vêtements tout le temps, constamment.

  • Speaker #0

    Même dans les marques qui font appel à vous comme agence ?

  • Speaker #1

    Non, pas trop, parce qu'on a des marques qui sont assez héritage, ou alors qui font très attention. Les lunettes, c'est quelque chose d'assez différent, parce qu'ils produisent en plus petite quantité, chez Jimmy Fairley, ils ont un drop. par mois, mais eux, ils produisent en plus petite quantité. Donc, en fait, ils ne sont pas débordés par leur stock. Tu vois ? Mais tu as des marques qui, tu vois, produisent en très, très, très grosse quantité. Et en fait, ils se retrouvent avec des stocks de vêtements colossaux qui dorment ailleurs, tu vois, qui dorment dans des entrepôts, dans des stocks, etc. C'est très difficile de s'en débarrasser. On a surtout beaucoup créé de choses. Après, tu as quand même aussi, je trouve, une conscience. Maintenant, la conscience écologique, elle est devenue complètement obligatoire. Quand tu construis une marque, tu vois, comme par exemple Rodé, qui a été fondée par Rémi Cricks et avec Valentin Wittmer. Les maillots de bain rodés, elles construisent tout à partir de matières qui sont recyclées. Donc en fait, le but, c'est qu'effectivement, il faut arriver aujourd'hui à créer des choses en ayant un impact qui est le moins fort possible. Et ça, je pense qu'on aurait des marques qui viendraient nous voir et qui n'auraient pas cette conscience écologique, on dirait non. Je dirais non. Parce que je pense que c'est obligatoire. De toute façon, qu'est-ce que tu veux que j'en fasse ? Tu vois ? Quel journaliste je vais aller voir en disant coucou, j'ai cette marque qui vient d'arriver au bureau, tout est fabriqué en Chine, on ne sait pas trop qui la fabrique. Les colorants sont dégueulasses, c'est déversé dans des rivières. Tu vois ce que je veux dire ? Je vais aller à des gens, mais par contre, ils font 40 milliards d'affaires par an.

  • Speaker #0

    J'ai lu un article, il y a une marque dont je ne citerai pas le nom parce qu'en fait, on la cite déjà trop, qui a 7000 nouvelles références par jour.

  • Speaker #1

    7000 références. Tout ça là-même, ça, c'est un combat. Ça, c'est vraiment un combat qu'on doit mener parce que c'est... Pardon du terme, mais c'est dégueulasse, un truc comme ça. Parce que ça, tu ne fais pas du bien aux gens, tu fais du mal. Je vois, tu vois, moi j'habite à Ixelles, pas loin de la commune. Tous les matins, je passe...

  • Speaker #0

    Chaussée d'Ixelles ?

  • Speaker #1

    Chaussée d'Ixelles. Tous les magasins qui sont... Les gens, avant l'ouverture, ça ne leur rend la porte dans la queue, devant ces boutiques pour acheter des choses dont les gens n'ont pas besoin. C'est ça le problème, en fait. Et je pense qu'on les a tellement éduqués à acheter et accumuler, accumuler, accumuler, accumuler, qu'en fait, ça en devient un peu le tout et le n'importe quoi.

  • Speaker #0

    C'est hyper compliqué. Justement, à ce sujet-là, j'ai écouté un podcast hier qui parle de ça, en fait. Qui sont les gens qui consomment ces produits ? Pourquoi ? est-ce qu'ils n'ont pas conscience de ce qui se passe ? Ce n'est pas possible aujourd'hui. En 2024, ce n'est pas possible de ne pas savoir.

  • Speaker #1

    On ne peut pas ne pas être au courant.

  • Speaker #0

    Voilà, ce n'est pas possible. Il y a quelques années, il y a peut-être cinq ans, il y a peut-être cinq ans, OK, je peux entendre qu'il y a une part des consommateurs de la fast fashion et de la fast, fast, fast fashion qui n'étaient pas au courant, qui n'avaient pas conscience. Aujourd'hui, ce n'est pas possible. Mais cependant, ces gens continuent de faire ce qu'ils font. Et ils ont des enfants. et puis ils vivent sur cette planète. L'impact,

  • Speaker #1

    ils vont le ressentir. L'impact, il est énorme. Mais tu sais, je vais te dire aussi quelque chose dont on n'a pas forcément conscience. Nous, dont on a conscience quand on est communicant, c'est que la génération, tu vois, qui arrive, qui est très, très jeune, elle a fatalement une force de parole qui est bien plus impressionnante et bien plus grande que la nôtre parce qu'elle utilise des réseaux sociaux bien plus profondément que nous. On les utilise comme, par exemple, des réseaux sociaux TikTok, tu vois. On ne sait pas trop ce que ça va devenir parce qu'il y a des débats. Et je pense que...

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est incroyable. J'ai discuté avec quelqu'un...

  • Speaker #1

    C'est une force de frappe énorme. C'est énorme, c'est bien plus fort qu'Instagram.

  • Speaker #0

    Quand elle a besoin de savoir quelque chose, faire une recherche, je ne sais pas comment elle fait, elle ne m'a pas encore montré, ils vont sur TikTok.

  • Speaker #1

    L'algorithme de TikTok, c'est la très grande inconnue, même pas de nous, des bureaux de presse, c'est de l'Europe. C'est pour ça que les États-Unis s'y sont attaqués, parce que c'est chinois et qu'en fait, on ne sait pas comment est-ce que cet algorithme influe sur des événements sociaux, tu vois, ce qui arrive dans le monde. Je regardais une émission l'autre jour qui s'appelle C'est dans l'air, qui est diffusée sur France 5, qui est une émission extrêmement intéressante. Et en fait, il parlait justement du phénomène TikTok et comment ça avait des conséquences sur certains événements dans le monde, sur des révolutions, des révoltes, etc. C'est un réseau social dont on ne connaît pas l'algorithme, donc on ne peut pas réfréner. Donc, on ne sait pas quelles sont les informations qui sont envoyées en Chine. On ne sait pas ce que les créateurs de contenu... qui, eux, déposent des éléments sur TikTok. Qu'est-ce que la Chine, tu vois, récupère comme information là-dessus ? Ça, on ne sait pas. Mais tout ce qu'on sait, c'est que c'est une plateforme qui a une force de vente énorme. Mais énorme, énorme, énorme. Quand tu vois le nombre de vues qu'il y a sur les vidéos Instagram et le nombre de vues qu'il y a sur les vidéos TikTok, mais c'est 15, 20 fois, tu vois, TikTok a 20 fois la puissance d'un Instagram.

  • Speaker #0

    Et quand tu dis vente, vente de produits, mais d'idées surtout.

  • Speaker #1

    C'est énorme, absolument énorme. Parce que tu vois, il y a certaines marques qui se sont mises à TikTok. Et tu vois, toutes ces applications, ces réseaux sociaux, il y a des marques qui en ont compris les enjeux très rapidement. Gucci, ça a été les premiers à être sur WeChat, tu vois, en Asie, parce qu'ils ont compris que les Chinois utilisaient WeChat et l'autre application de messagerie instantanée dont le nom m'échappe. Et ils ont compris très, très vite. Donc, ils ont ouvert des canaux, déposé des pubs, etc. Tu vois, commencé à sponsoriser. TikTok, c'est pareil. Il y a beaucoup de marques qui ont traîné les pieds en disant c'est pas super sympa, etc. Aujourd'hui, regarde le nombre de gens qui regardent un show Vuitton en live sur Instagram et un show Vuitton en live sur TikTok. Tu comprends tout de suite l'algorithme.

  • Speaker #0

    Je ne savais même pas qu'il y avait des lives sur.

  • Speaker #1

    Oui, oui, il y en a. Moi, le premier live que j'ai regardé de Vuitton sur TikTok, c'est lorsqu'ils étaient en train de défiler au Louvre, à l'intérieur du Louvre. Je ne sais plus quelle collection, c'était la femme, c'était Ghesquière et c'était, je ne sais pas, il y a peut-être un an et demi ou un truc comme ça. Mais la force de frappe est absolument énorme. C'est juste que nous, en termes de bureau. On n'en connaît pas les algorithmes. Instagram, on arrive à le maîtriser. C'est là que TikTok, on a du mal, nous, à proposer des choses parce qu'on gère aussi des réseaux sociaux. On donne des conseils sur l'achat de pubs, d'espaces, même sur les sites Internet, etc. On sait où est-ce qu'il faut placer ta pub et on donne le maximum de conseils pour le digital parce que c'est aujourd'hui un canal qui est hyper important. Mais il y a des réseaux sociaux comme TikTok qu'on ne maîtrise pas. Regarde, tu vois des espaces, tu connais Twitch. Twitch, qui est une plateforme de gaming. Tu te dis, mais... le nombre de gens qui sont là-dessus. Et aujourd'hui, les marques ne pensent pas suffisamment à ce genre de choses.

  • Speaker #0

    On m'a dit il y a deux ans maintenant déjà, quand je bossais déjà sur DHV, on m'a dit, ouais, mais en fait, il faut que tu fasses une émission sur Twitch. Il faut que ce soit une émission en live sur Twitch.

  • Speaker #1

    Je suis tout à fait d'accord. Et d'ailleurs, tu vois, certaines très grandes marques l'ont réussi. Tu vois le pari de Twitch avec Brio, c'est Vuitton, qui a été une des premières marques aussi à organiser des gros, gros événements. Alors je suis moins calé jeux vidéo, donc j'ai pas envie de te dire une bêtise, mais il y a un jeu vidéo effectivement sur Twitch qui était streamé en live, et en fait ils ont organisé un concert d'un très grand rappeur américain, Stage, qui était complètement construit digitalement, qui était toute bande de vuitons, et le mec était en fait ce grand rappeur, tu vois, était en live sur Twitch, et ça a été vu par des millions de personnes. Je trouve un peu cet enjeu qui est un peu perdu et qui est dommage, dans beaucoup d'agences que j'ai vues et analysées un peu partout. où en fait, on ne prend pas suffisamment la mesure de ce que ces outils peuvent nous apporter. Et aujourd'hui, les gens qui ont 18 ans et qui ont 19 ans et qui n'ont peut-être pas le pouvoir d'achat, peut-être pas l'intérêt pour l'instant des marques qu'on représente, dans 10 ans, elles auront ce pouvoir d'achat. Mais sauf que c'est une génération Twitch. Ce n'est pas une génération Instagram qui va arriver.

  • Speaker #0

    Il faut être là où ils sont.

  • Speaker #1

    Exactement. Ça, les influenceurs l'ont très bien compris. Tu vois, quand tu vois beaucoup de talents qui ont explosé, qui ont vachement réussi, et que moi, j'ai vu beaucoup. que je côtoyais d'ailleurs toujours, ils se sont tous très vite mis à TikTok parce qu'ils ont compris l'enjeu qu'apportait TikTok. Et ils arrivent très bien, avec brio, à construire des choses, à publier de super contenu sur TikTok. Je pense que c'est très important d'aller chercher ailleurs. C'est un peu constamment ce que notre métier nous force à faire. Il faut encore une fois, on revient à la curiosité. Je pense que c'est hyper important d'aller chercher toujours ailleurs, sortir de sa zone de confort. Pas facile de sortir de sa zone de confort pour personne. Non. C'est pas confortable. C'est pas confortable, mais on est obligé de se faire violence parce que je pars du principe que si on ne fait pas bien notre job, quelqu'un d'autre le fera à notre place. Non pas qu'on soit hyper compétitif, parce que je pense qu'il y a du boulot pour tout le monde et qu'on doit être hyper respectueux les uns des autres et qu'on doit tous se considérer. Moi, quand j'ai ouvert le bureau ici, je me disais que je n'avais pas du tout envie de marcher sur les plates-bandes d'autres bureaux parce qu'il y a des agences absolument super. J'ai vu des events extraordinaires d'autres agences qui ne sont même pas une concurrence parce qu'on ne travaille pas sur une... Je ne fais pas du tout les choses de la même manière. Il y a certaines marques avec qui on parle où automatiquement, on se dit, ce n'est pas pour nous, vous serez mieux dans tel genre de bureau. Parce qu'on voit des réseaux peut-être un peu plus institutionnels ou peut-être des endroits qui sont très spécialisés que pour le food and beverage. Je côtoie certains journalistes qui m'invitent à des événements, donc je vois un peu ce que font les autres bureaux. J'ai été encore dîner la dernière fois dans un restaurant, tu vois, dans le centre de Bruxelles, avec une amie qui est journaliste. Le bureau qui s'occupe de ce restaurant, honnêtement, le resto était rempli que de gens de la presse, de têtes, tu vois, que j'avais aperçues de plus ou moins loin. Et je tire mon chapeau à ce genre de truc, parce que j'ai conscience de la quantité de travail que ça représente. Et je trouve qu'il y a des gens qui font des boulots absolument formidables. Mais bon, je pense qu'il y en a absolument pour tout le monde. D'accord,

  • Speaker #0

    se tirer dans les pattes, ça ne sert à rien.

  • Speaker #1

    Ça ne sert à rien. Et tu vois, on a lié des liens extrêmement... agréable avec d'autres agences, notamment à Flamande, qui sont de très grosses agences, qui sont très installées. Donc, on est baby à côté d'eux. Mais on pense et on les invite à nos events et eux nous invitent à leurs events. Et c'est un truc auquel je n'ai pas du tout été élevé. J'ai grandi dans des agences où on se disait surtout qu'il ne faut pas inviter des agences concurrentes des fois qui nous piqueraient nos clients. Mais moi, jamais j'irais piquer les clients de quelqu'un d'autre. Si on ne vient pas frapper à ma porte en me disant j'ai un autre besoin et en fait le bureau avec lequel je suis ne me l'apporte pas, donc aujourd'hui j'ai envie de passer à autre chose et d'essayer autre chose, ça c'est le choix d'un client qui vient nous voir. Mais jamais je ne vais aller prendre la liste d'un bureau, d'une agence...

  • Speaker #0

    C'est contre l'éthique ça.

  • Speaker #1

    C'est impossible.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu t'habilles ? Tu t'habilles où ?

  • Speaker #1

    Tu sais quoi, si j'avais vraiment beaucoup d'argent, je passe comme un vieux mobilier. Je pense chez Jill Sander. Ça je trouve ça extraordinaire, mais bon j'ai malheureusement... pas les moyens d'aller tous les mois à Gilles Sander m'acheter une chemise, même si je les trouve absolument extraordinaires. Ce que j'aime vraiment, je te le dis, j'aime le vêtement un peu ample, j'aime le vêtement confortable. Donc ça, le Gilles Sander, pour moi, c'est très ça. J'ai une passion pour, tu vois, les gens qui me connaissent savent que je porte des pantalons comme des garçons tout le temps. J'adore cette marque parce que je trouve que c'est les mieux coupés, c'est les plus cools, c'est les plus confortables et ça ne bouge pas. Je suis un peu flémard. Je suis le roi de la machine à laver, donc je fous tout en machine tout le temps et ça bouge pas, quoi. c'est vraiment hyper bien ouais sinon des chemises je mets beaucoup de chemises personne nous écoute pas de fast fashion non jamais franchement non ça fait des années que j'ai pas acheté un truc chez Zara si tu sais quoi j'ai acheté un truc chez Zara parce que j'avais une soirée et j'avais envie d'un blazer mais j'avais envie d'un blazer un peu fun tu vois j'avais pas envie d'un blazer noir j'en ai des blazers noirs tu vois que j'ai chez Mister Porter ou des trucs comme ça tu vois qui sont un peu bien coupés ou du Burberry des trucs comme ça mais là j'avais envie d'un truc un peu fun et j'ai trouvé chez Zara un truc pas trop mal coupé il est... genre bleu canard en velours ok il est dément ce blazer donc quand tu le mets avec une chemise un peu cool un pantalon un peu cool etc ça passe mais tu vas pas me retrouver tous les mois chez Zara ou chez H&M ou des trucs comme ça cos je trouve ça pas trop mal les t-shirts sont bien encore maintenant ? ouais il est très épais là je les adore ça c'est vraiment bien et c'est bien foutu et ça bouge pas non plus les compositions tu regardes les compositions ? je regarde les compositions que du coton jamais de trucs mélangés Bon, pour les t-shirts, évidemment, parce que t'as des trucs où t'es obligé de l'avoir. Pour l'élasticité et tout, t'es obligé, tu vas pas l'échapper à la polyester ou un peu de viscose. Une fois de temps en temps, quoi que la viscose, c'est pas la matière la pire. Tu vois, le polyester, c'est vraiment sacrément dégueu. Mais bon, tu vas malheureusement pas pouvoir y échapper. J'aime beaucoup les pulls.

  • Speaker #0

    Les petites mailles, j'aime bien tes cheveux. J'adore les petites mailles. Et t'aimes bien les nids d'abeilles. Mailles en nids d'abeilles, j'adore. Moi, je sais.

  • Speaker #1

    C'était pas une affaire d'amener une chemise en nids d'abeilles, tu sais quoi. Je l'ai scanné déjà.

  • Speaker #0

    Samia Boujard, scanneuse professionnelle.

  • Speaker #1

    Voilà, scanneuse professionnelle. Non, non, je dirais les mailles, bon, effectivement, qui n'aiment pas le cachemire, j'ai envie de te le voir. Eh bien, tu sais quoi ? Le cachemire, je vais te dire un truc, moi j'achète mes peluches chez From Future, ils sont hyper bien.

  • Speaker #0

    Je ne connais pas From Future.

  • Speaker #1

    Ils sont hyper bien.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai découvert le cachemire il y a quelques années. Je vais dans une friperie qui se trouve ici sur la chaussée d'Ixelles.

  • Speaker #1

    Ouais. Ah, il y a une autre marque aussi, Absolute Cachemire, c'est hyper bien ça aussi.

  • Speaker #0

    Absolute Cachemire, je prends note. Et donc, je connais ces noms, mais voilà. Et puis donc je me suis acheté un pull en seconde main, mais il était neuf en réalité, parce qu'il était parfait, il était impeccable, noir. Donc j'ai découvert la sensation déjà du cachemire sur la peau, cette sensation aussi de chaud, mais de chaud aéré, tu vois, pas de chaud moite, c'est-à-dire que t'as chaud, mais que c'est pas moite. Et puis après j'ai enchaîné avec un pantalon.

  • Speaker #1

    Oh la la, quel luxe, quel bonheur. Que j'ai usé jusqu'à la corde,

  • Speaker #0

    littéralement jusqu'à la corde.

  • Speaker #1

    Tu les verrais, moi mes pulls, j'ai des trous aux coudes. Donc je les mets plus que chez moi maintenant. Évidemment, j'ai pas des trous aux coudes à tous. Mes deux préférés, j'ai des trous aux coudes. Donc je cherche un truc, si t'as une solution, je me disais que j'allais peut-être mettre des coudières, mais des coudières un peu fun.

  • Speaker #0

    Ouais, tu peux me montrer, on peut trouver.

  • Speaker #1

    Genre un tartan ou un truc comme ça. Il y en a un qui est gris, qui est assez épais, et un autre qui est bleu glacier. Je me dis que ça peut être fun de faire un truc un peu drôle.

  • Speaker #0

    Je ne connaissais pas du tout avant ça, où je les ai pris pour moi, alors que plusieurs années auparavant, c'est moi qui ai fait l'ouverture du magasin Kos ici à Bruxelles. J'ai travaillé pour le groupe. Et donc, tout au début de Kos, il n'y avait quasiment que des matières naturelles. C'est pour ça que je te demandais si tu faisais attention aux matières. Et donc, il y avait des pulls en cachemire. C'est là aussi que j'ai vu pour la première fois des vêtements sur le cachemire.

  • Speaker #1

    C'était vachement bien.

  • Speaker #0

    Et j'en ai offert à mon cher et tendre. Mais le mien, je ne l'ai pas porté parce que je l'ai lavé et puis l'ai rétréci. C'est devenu un pull de poupée que j'ai filé au nounours de ma fille. Mais je ne l'ai pas porté en fait. C'est que quelques années plus tard que je me suis acheté ce pull-là en fripe. C'est vraiment incroyable. C'est le truc que tu peux porter tout l'hiver. Donc, on revient sur toi. Les t-shirts, que du coton, ni d'abeilles pour la maille, le pince-mire pour la matière et le confort en fait.

  • Speaker #1

    Le confort, toujours. Non, non, hyper important. Et surtout, pas jeter ses vêtements. Tous les gens qui foutent leurs vêtements en l'air, non, mais pas possible, ça, ce genre de truc. Moi, je pense qu'il faut les rafistoler. Il y a toujours... Bon, il y a certains trucs où là, tu ne peux plus rien faire. Tu les as vraiment utilisés, puis tu les as à la boile.

  • Speaker #0

    Mais seulement quand tu as acheté des choses de qualité. Parce que rafistoler... Rafistoler...

  • Speaker #1

    Ah bah, c'est sûr, rafistoler un tricheur d'HM à 1,99, ça ne marche pas. Voilà, c'est ça. Non, non, mais par contre, tu vois, effectivement, quand tu vois un trou dans un jean ou un truc comme ça, il faut rafistoler, quoi.

  • Speaker #0

    À ce pull en cachemire où on met des coudières,

  • Speaker #1

    à ce pull en cachemire, je peux te dire que je vais l'utiliser toute ma vie. Je trouve que, tu vois, il y a certaines choses où je trouve que si tu n'es pas obligé d'acheter des pulls, tu vois, chez l'Europiana, pour avoir un cachemire de bonne qualité, un peu contrôlé, il y a des alternatives. Aujourd'hui, tu vois, il y a des marques qui font des... Même, tu vois, des marques belges qui font, tu vois, des super vêtements. On s'occupe, par exemple, de Mardi Edition. Marie Smith prend des chutes de tissus qui viennent de stocks dormants et elle te sort du cachemire qui vient de chez Vuitton, dont certaines marques n'ont plus l'utilisation et n'ont plus l'utilité. Elle t'en fait des vêtements avec. Tu as une veste qui va te coûter 395 au lieu de t'en coûter 3395. Et tu vas pourtant avoir une qualité qui va être très similaire, où tu vas avoir un super rendu, un super coupé, les matières vont être des menthes. Eh bien, si tu as un bouton qui tombe, ou si tu as des chiots, eh bien, tu les amènes chez un couturier. Tu verras que tu fais ça super bien. Parfait. Tu vois ?

  • Speaker #0

    Il va arriver au moment du portrait en vêtements. Donc, voilà, j'ai fait une petite transition. Donc, si tu étais un pull ?

  • Speaker #1

    Bah, un gâchemire.

  • Speaker #0

    Avec capuche ?

  • Speaker #1

    Non. Un genre huit fils, simple, col rond, droit. Tu vois, genre... Très simple.

  • Speaker #0

    Efficace que tu peux mettre.

  • Speaker #1

    Efficace que je peux mettre avec tout et dans lequel je peux être à l'aise. En fait, c'est hyper important d'être à l'aise quand je lance mes vêtements. Donc, je vais avoir envie, tu sais, je vais remonter mes manches. Tu vois, j'ai pas envie que ma montre, elle reste coincée dedans. J'ai pas envie que mon bras s'attaque. Tu vois, j'ai envie d'être...

  • Speaker #0

    Il serait de quelle couleur ?

  • Speaker #1

    Pas noir. Je pense gris.

  • Speaker #0

    Ah ouais ?

  • Speaker #1

    Ouais. Un gris ou un bleu marine. Peut-être gris, plutôt. C'est mon préf. Je vais te l'amener, tu vas voir, il est trop beau.

  • Speaker #0

    Si t'étais une chemise ?

  • Speaker #1

    Une chemise blanche, oversize. Très, très oversize. Je fais un S, je dirais un XL, quoi. Tu vois, on s'occupe de Figaré. Je trouve qu'il te coupe les chemises extraordinairement bien. Ils le font quand même depuis très longtemps. C'est un métier, tu vois, d'une chemise extrêmement bien coupée. Et typiquement, les chemises blanches que je prends chez eux, popline, blanche, un col classique, droite, XL, ça c'est extra. Tu mets un t-shirt en dessous, blanc.

  • Speaker #0

    J'ai la même.

  • Speaker #1

    Bah voilà.

  • Speaker #0

    Je ne mets pas de t-shirt en dessous. Je mets mon plus beau soutien-gorge. Si t'étais un pantalon, tu l'as dit tout à l'heure.

  • Speaker #1

    Un pantalon comme des garçons. Large, fourche basse, à pince. Tu vois comme j'ai là ? Ça, c'est trop bien. Tu vois, regarde. J'en suis à la pince, là. En fait, il est très bas et tu vois, un peu large. Encore une fois, tu vois, je suis à l'aise.

  • Speaker #0

    C'est marrant parce qu'on dirait plus un cargo, tu vois, comme ça.

  • Speaker #1

    C'est un peu une ambiance cargo, mais en fait, je pense que ce qui fait un peu cargo, c'est ses empiècements, tu vois, de jeans et de carreaux rouges, etc. Mais c'est ça. Ouais, je dirais ça. Ça ou un jean Levis, tu vois, un 501. Tu vois, genre très simple.

  • Speaker #0

    Très classique, en fait. Mais tu vas chercher dans le détail.

  • Speaker #1

    Je vais aller chercher dans le détail. Je vais mettre, tu vois, ou alors je vais mettre une veste un peu démente ou je vais mettre, tu vois, une paire de lunettes de soleil. Mais ça, les lunettes, Samia, tu vois, je pense que si tu viens un jour à la maison, tu vas comprendre, tu vois. Il y en a partout.

  • Speaker #0

    Mais je croyais que c'était des trucs du showroom.

  • Speaker #1

    Ah non, celle-ci, c'est les miennes.

  • Speaker #0

    Ça, c'est les tiennes. Ça,

  • Speaker #1

    c'est les miennes. Ah oui.

  • Speaker #0

    J'ai entamé une petite collection de lunettes de soleil aussi. Je trouve que une lunette de soleil,

  • Speaker #1

    ça fait un look.

  • Speaker #0

    C'est comme les chaussures. Je suis tout à fait d'accord.

  • Speaker #1

    Tu n'es pas obligé de mettre des verres très foncés. Aujourd'hui, il y a des verres qui sont très clairs et tu peux même porter quand il fait un peu grisâtre. Tu n'es pas obligé qu'il fasse full soleil. Parce qu'on reçoit des gens dans la boutique, des journalistes, des talents et tout, qui te disent, mais quand est-ce que je les porte ? Tu te dis, mais tout le temps. Moi, j'ai tout le temps des lunettes de soleil avec moi.

  • Speaker #0

    J'en ai maintenant un peu partout. J'en ai un petit peu partout dans mes sacs, dans la poche des grands manteaux.

  • Speaker #1

    Dans la voiture, c'est ça. donc t'as une passion pour les grandes lunettes ou pas personne non j'aime les verres jaunes par contre une passion pour ça c'est les verres jaunes alors ne me demande pas d'où est-ce que c'est mais je crois que j'ai une passion pour les verres jaunes et si t'étais une paire de chaussures parce que ça aussi tu es très éclectique dans tes choix c'est pas facile je pense que j'aurais une paire de baskets comme quoi Comme quoi on se refait pas, mais je pense qu'une paire de baskets, si. En fait, tu vois, j'ai des Nike Air, tu vois les Air Force que je porte depuis littéralement mes 13 ans. Et je crois qu'en fait... Ça, ce serait ta paire ? La paire blanche, tu vois, de Air Force, parce qu'elle va avec tout. Elle va aller aussi bien avec un pantalon de costume, parce que ça va te rendre un peu plus jeune et un peu plus cool. Elle va aussi bien avec un jean, avec un 501. Elle va aussi bien avec un pantalon comme les garçons, qu'avec un pantalon de cargo. Elle va aussi bien aller avec un short. Elle va aller bien avec tout.

  • Speaker #0

    D'accord. Tu sais quel ref ? Je viens de... de mon cerveau vient de m'envoyer, là, tout de suite, Ophélie Winter. Ouais. Ophélie Winter.

  • Speaker #1

    Comment t'as eu cette scène, mais... Tu vois ? Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Le costard de mec, elle portait hyper over, over, over.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, exactement ça. Non, non, je trouve ça, je trouve que, ouais, c'est vraiment une paire de chaussures, je dirais une paire de Air Force.

  • Speaker #0

    Chapeau, je t'ai jamais vu, chapeau,

  • Speaker #1

    casquette. Casquette. Ouais. Je porte vachement de casquette. J'adore ça. Écoute, casquette plutôt foncée. J'aime pas les casquettes baseball, tu vois, avec la visière qui est plate. Ça, ça me va pas du tout.

  • Speaker #0

    La New York...

  • Speaker #1

    Ça me va pas du tout. Il y en a certaines, les New Era, tu vois, où t'as la casquette qui est un peu plus incurvée, tu vois, la visière un peu plus incurvée, ça, ça me va. Mais la casquette, tu vois, baseball très large, ça me va pas du tout, du tout.

  • Speaker #0

    Je crois qu'on a un joli petit portrait robot que je vais faire de toi. J'adore faire ça.

  • Speaker #1

    J'ai hâte de voir. C'est nul, mais j'adore. J'ai hâte de voir. J'amuse, quoi.

  • Speaker #0

    La question signature du podcast. Quelle est ta définition du vêtement ? Donc si tu étais le rédacteur du dictionnaire, un vêtement, tu mettrais quoi ?

  • Speaker #1

    Elle n'est pas facile cette question, tu sais que j'y ai pensé. Et en fait, j'ai du mal à trouver une réponse, parce que la réponse, tu vois, qui va être assez facile, c'est de te dire que le vêtement, c'est une manière de s'exprimer soi. C'est évident. Fatalement, tu vois, on s'habille tous parce qu'on a envie d'exprimer quelque chose de manière plus ou moins évidente. Je ne sais pas, si je devais définir le vêtement, je pense que ça peut être aussi un peu comme une arme. Je trouve que c'est une arme parce que dans l'histoire du monde, le vêtement a toujours représenté quelque chose. Pourquoi est-ce que les militaires ont un uniforme de militaire ? C'est parce que le vêtement, les épaules, les décorations sur un vêtement te donnent des grades. Si on brûlait des soutiens-gorges dans les années réceptantes, c'est bien parce que le vêtement avait une signification et une valeur. Tu vois l'invention du dénime. c'est social en vêtements donc je trouve que c'est aussi une arme ça permet aussi de dire des choses regarde la reine d'Angleterre feu Queen Elizabeth quand elle était toujours évidemment vivante lorsqu'elle s'habillait dans ses tenues elle faisait des trucs qui étaient complètement délirants, quand elle analysait les vêtements qu'elle mettait, tous les débats par exemple qu'il y avait sur l'Union Européenne ou le Brexit et qu'elle venait arriver habillée en bleu avec des bijoux jaunes... qui sont clairement la couleur du drapeau de l'Union européenne, elle veut faire passer un message politique et elle le fait passer extrêmement bien. Et donc, en fait, le vêtement, ça a toujours, pour moi, été, je pense que si ma définition, c'est ça, c'est une arme, en fait.

  • Speaker #0

    Merci, Jules.

  • Speaker #1

    Merci à toi, Samia.

  • Speaker #0

    Merci pour ce moment d'observation.

  • Speaker #1

    Arrête, tu vas continuer à me faire gros le sourire. Merci à toi, Samia.

  • Speaker #0

    J'espère que cet épisode avec Jules t'a plu, que tu as passé un bon moment et pourquoi pas même que tu as appris des trucs. Alors... pour ma part, je t'invite à suivre le podcast sur ta plateforme d'écoute préférée et à venir aussi me suivre, me follow sur Instagram. Des bises ! Déshabillez-vous est un podcast créé, présenté et produit par Samia Boujard, moi, avec une musique originale de Maïeva Fiston, alias MPLI, montage, mixage et post-production par Alice des Belles Fréquences et Laetitia podcast manager. T.H. Déshabillez-vous !

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Premiers échanges sur le métier d'attaché de presse

    02:56

  • Évolution du métier avec l'arrivée des réseaux sociaux 2

    03:56

  • Spécialisation et diversification dans la communication

    04:52

  • Importance des relations humaines dans le métier

    05:38

  • Le rôle des influenceurs et des nouveaux canaux de communication

    06:56

  • Discussion sur l'évolution des magazines et médias traditionnels

    07:30

  • Retour sur l'expérience de Jules-Aloïs dans le journalisme

    18:55

  • Les débuts professionnels de Jules-Aloïs en tant qu'attaché de presse

    25:06

  • Travail avec des marques prestigieuses et expériences marquantes

    28:47

  • Importance des relations respectueuses dans le milieu professionnel

    30:20

  • L'influence de l'éducation et des valeurs familiales sur la carrière

    35:55

  • L'importance de l'apparence et la pression dans l'industrie de la mode

    36:29

  • Impact des standards de beauté sur les hommes dans les médias

    39:35

  • Réflexions personnelles de Jules-Aloïs sur son style et son évolution

    41:09

  • Diversité des styles vestimentaires et expression de soi

    41:33

  • Le portrait chinois de Jules-Aloïs

    01:01:03

  • Sa définition du vêtement & conclusion

    01:07:32

Description

"La considération, très peu de gens l'ont dans notre métier [la mode], mais je pense que c'est extrêmement important. Traiter les autres avec respect, c'est la base de tout." - Jules-Aloïs Amand


Dans ce nouvel épisode de "Des Habits et Vous", Jules-Aloïs Amand, Attaché de presse parisien et Fondateur de l'agence de communication Black Mint Communications, nous partage son parcours atypique et sa vision unique du monde de la mode.


Au cours de notre discussion, on explore ensemble les dessous d'une industrie exigeante, tout en abordant des sujets qui résonnent bien au-delà du simple vêtement.


  • Parcours inattendu : Du rêve d’être journaliste de guerre à expert en mode, découvrez comment Jules-Aloïs a trouvé sa voie dans l'univers du luxe.

  • Évolution du métier : L'attaché de presse d'aujourd'hui ne se limite plus aux relations avec la presse ; il doit maîtriser les réseaux sociaux, les talents (nouveaux mots pour dire influenceurs) et bien plus.

  • Relations humaines : Pour Jules-Aloïs, le travail doit rester un plaisir, et cela passe par des relations respectueuses et authentiques.

  • Pression de l'apparence : L'industrie de la mode impose des standards élevés, mais Jules-Aloïs prône le confort avant tout, ce qui n’est pas contradictoire.

  • Confort et style : Pour lui, être à l'aise dans ses vêtements est essentiel, un message puissant dans un monde où l'apparence règne.


Je te laisse avec notre échange !


Belle écoute,

Samia 🎧


-


Vous pouvez retrouver Jules-Aloïs Amand :


-


En attendant de nous retrouver pour un prochain épisode, je t’invite à t’abonner, à laisser 5 étoiles et un petit mot doux sur ta plateforme d’écoute préférée 💌


Si tu souhaites continuer la discussion et découvrir les coulisses de DHV, retrouve-moi au quotidien sur Instagram à @samiabouhjar


👗 Et si la curiosité te titille encore, viens découvrir mon travail de Directrice Artistique, Styliste, Costumière pour la Télévision et le monde du Spectacle, rendez-vous sur https://samiabouhjar.com


Des bises,

Samia


-


Crédits :

Production & Présentation : Samia Bouhjar.

Montage et mixage : Alice des Belles Fréquences.

Consulting et coordination : Laëtitia, Podcast Manager.

Direction Artistique : Samia Bouhjar, Amélie Breuil et Jennifer Boruchowitch.

Musique originale de Maéva Fiston.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    S'habiller ou ne pas s'habiller, ça dit que t'es le plus beau de chaque personne.

  • Speaker #1

    Déshabillez-vous. H.V. Déshabillez-vous.

  • Speaker #0

    Quand t'es bien habillé, que tu te trouves frais ou fraîche quand tu te regardes, et ben en fait, ça te permet de sécréter des endorphines. Déshabillez-vous. Salut, moi c'est Samia Boujahar et tu t'apprêtes à écouter Déshabillez-vous avec Jules-Aloïs Hamon. Bonjour Jules.

  • Speaker #1

    Bonjour Samia.

  • Speaker #0

    Je suis ravie d'être là avec toi aujourd'hui Jules. Merci de m'accueillir dans ton showroom, le showroom de ton agence de communication qui s'appelle Black Mint Communication et qui est situé au 34 du boulevard de Waterloo, rien que ça.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    T'as vu je commence par faire ça comme.

  • Speaker #1

    C'était bien résumé.

  • Speaker #0

    Je vais commencer par dire les 3-4 choses que je sais à ton sujet, ça va être rapide parce que je ne sais pas grand chose, enfin je sais ce qui est fondamental. Tu es la personne, l'attachée de presse le plus sympathique que je n'ai jamais rencontrée. Donc ça, c'est une des choses que je sais à ton sujet. La seconde, c'est que tu es parisien, que tu es un immigré de notre ville. Donc tu es fondateur de Black Meets Communication, que j'ai déjà cité. Que tu as un chien qui est ici présent et qui s'appelle Oscar et qui adore me lécher les tibias et le mollet. Voilà, je découvre avec lui que j'ai une nouvelle...

  • Speaker #1

    Tu m'as pas repoussé, il fait un peu la tronche là, il est parti. se coller dans un coin. Oh,

  • Speaker #0

    il n'est pas content. Oui, il s'est mis sur le dos tout à l'heure. Il voulait que je lui caresse le ventre. Mais il faut savoir que je ne déteste pas les chiens, mais je n'ai pas d'affection particulière pour eux. Mais celui-ci est assez mignon. J'ai failli lui caresser le ventre. Mais voilà, j'ai failli, je n'ai pas fait. Et donc, il râle. Et donc, la dernière chose, c'est que, et ça, c'est là qu'on se rencontre, évidemment, c'est que tu es passionné de mode. Ça, ce sont les quelques éléments que j'ai à ton sujet. Comment est-ce qu'on se connaît ?

  • Speaker #1

    On s'est rencontré chez Figaré quand on a ouvert la boutique. Tu es gentiment passé nous voir quand on avait fait le cocktail. C'est là qu'on s'est rencontré, je crois qu'on a tout de suite cliqué, non ?

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    tout de suite. Oui, tout de suite. Ça a été hyper fluide et tout, mais ça c'est un peu un point que je mets qui est assez important quand je travaille avec des gens, c'est que je construis des relations qui sont un peu profondes et qui sont humaines. Je pense qu'on fait un boulot qui est quand même assez fun. Et si c'est compliqué ou si c'est bon... pas être sympa, parce qu'il y en a plein, tu vois, des journalistes, des stylistes, des costumières, tu vois, il y en a des tonnes qui sont vraiment, vraiment, sacrément détestables, et en fait, moi, je ne travaille pas avec elles, tout simplement, on ne travaille qu'avec des gens qui sont sympas, parce qu'on a envie que notre boulot reste fun, et on fera un truc, on n'est pas, tu vois, à la mine, on n'est pas sous les bombes, quoi. Exact,

  • Speaker #0

    ça c'est sûr.

  • Speaker #1

    On a de la chance de voir des gens talentueux, de faire des choses extraordinaires, de voir des jolies choses, de voyager, de...

  • Speaker #0

    Déjeuner, boire, faire des fêtes,

  • Speaker #1

    des cocktails. Exactement, tu vois, je me dis, on a quand même la chance de faire un métier qui est juste extra. Et en fait, c'est pour travailler avec des gens qui font la tronche. Ça vaut peut-être pas la peine.

  • Speaker #0

    Justement, tu parles de ton métier. Est-ce que tu pourrais, pour celles et ceux qui ne connaissent pas ce métier ou qui ne savent pas en quoi ça consiste en réalité, en quoi consiste le métier d'attaché de presse ?

  • Speaker #1

    Écoute, ce métier d'attaché de presse, il a beaucoup, beaucoup évolué avec le temps. Il y a longtemps, moi, quand j'ai commencé ça, c'était... On ne s'occupait que des relations avec la presse. En gros, une marque, que ce soit un restaurant, que ce soit, je ne sais pas, une boutique, ou tu vois, une petite marque, un hôtel... En fait,

  • Speaker #0

    vous pouvez être attaché de presse de toutes choses.

  • Speaker #1

    De toutes choses. Tu n'es pas obligé d'être spécialisé dans la mode. Je pense qu'aujourd'hui, on est obligé de tout savoir faire. On ne peut pas juste faire de la mode, on ne peut pas juste faire de la beauté, on ne peut pas juste faire du luxe, on ne peut pas juste faire des marques premium, on ne peut pas juste faire des restaurants, etc. Je pense qu'il faut être capable de tout faire. Mais notre métier, en gros, consiste à recueillir des clients qui viennent nous voir avec des besoins, de dégager leurs objectifs. Par exemple, on a des marques comme Jimmy Fairley, lorsqu'elles se sont installées en Belgique, elles sont venues nous voir en utilisant un lunetier. Donc Jimmy Fairley, c'est une marque qui existe depuis dix ans et donc il y avait un besoin de s'installer qui ouvrait une... deux boutiques à Bruxelles. Maintenant, ils en ont ouvert plusieurs depuis un an et demi qui sont avec nous. Mais leur but était de s'installer. Les gens ne les connaissaient que trop peu. Et donc, notre but à nous, c'est de les installer, de leur dire à quel média il faut parler, avec quel talent. Et je dis talent, ce qui veut dire influenceur, même si aujourd'hui, le terme d'influenceur, il a aussi beaucoup, beaucoup changé. Puisqu'aujourd'hui, des talents sont un mec qui est architecte et qui a une super communauté ou une fille qui est chef dans un resto. Tu vois, pareil, il y a une super communauté, etc. Donc, c'est en fait de rapprocher cette marque, de faire venir les gens en boutique. Et fatalement, ça reste un business de les faire acheter parce qu'il faut que ça tourne. Mais il faut aussi construire toute leur image, il faut construire leur stratégie, définir leurs objectifs, etc. Donc, c'est ce que les marques viennent chercher chez nous, en gros.

  • Speaker #0

    Donc, il y a quand même une partie du travail qui est similaire à une boîte de com.

  • Speaker #1

    Absolument, c'est une boîte de communication et d'ailleurs c'est pour ça qu'on a mis communications avec un S parce que pendant très longtemps on appelait ça un bureau de presse Aujourd'hui les bureaux de presse, le déclin c'est un terme qui est un peu péjoratif donc c'est pas un terme que j'aime vraiment parce que le bureau de presse dans mon cœur il restera toujours cher parce que j'ai appris mon métier dans un bureau de presse Mais les agences de communication aujourd'hui, ce que je te disais tout à l'heure, elles sont obligées de savoir tout faire en fait. Et donc, tu fais aussi bien de la stratégie, de la mise en relation. Et ce que généralement nos clients viennent chercher chez nous, c'est un réseau. Tu as des agences qui font très, très bien leur job. Tout le monde fait très bien son boulot. Tu vois, je me dis, il y a des agences qui sont extrêmement spécialisées, qui sont installées dans le paysage de l'agence depuis très longtemps, depuis bien plus longtemps que la nôtre. Mais voilà, tu vois, chacun a ses spécialités.

  • Speaker #0

    Et donc, aujourd'hui, c'est plus exclusivement de placer des marques.

  • Speaker #1

    Dans la presse ? Parce qu'il y a d'autres sources, il y a d'autres canaux de communication qui sont arrivés.

  • Speaker #0

    Et dont l'objectif est de faire venir des clients.

  • Speaker #1

    Exactement. Tu vois, quand j'ai commencé, moi je me souviens que quand j'ai commencé ce métier, je l'ai commencé un peu, tu vois, totalement par hasard, parce que je suis arrivé dans la mode de la manière la plus improbable qu'il soit. Mais quand j'ai commencé ce métier, je me souviens qu'on faisait des fiches de shopping. C'est-à-dire que quand les journalistes shootent des séries dans les magazines, quand les stylistes shootent des séries dans les magazines, elles viennent par exemple dans le bureau. Là, tu vois, l'officiel est parti shooter une série en Grèce pour l'été. Ils sont venus nous voir en nous disant qu'on a besoin de chemises, de maillots, de lunettes. Bon, on a des chemises, on a des maillots, on a des lunettes. Donc, ils viennent, ils prennent les pièces, on leur fait une fiche de sortie avec le détail de chaque pièce qui sort. Les journaux shootent ou pas. Tu vois, ils ont la pièce, donc après, c'est au bonheur la chance. Donc, une fois que les pièces nous sont retournées, puisque ces pièces, elles ne nous appartiennent pas, elles ne sont pas à vendre, ce sont des samples qui sont créés en plus par les marques et qui nous les envoient au début des saisons pour qu'on puisse... les sortir dans les journaux et que tout au long de la saison ce soit shooté dans les journaux. Moi, j'ai commencé quand je faisais toutes ces files de sortie à la main. Aujourd'hui, le métier, il a tellement changé où tout est informatique, on a des réseaux sociaux qui n'existaient pas. Instagram, on ne l'utilisait pas. Le terme d'influenceur, ça n'existait quasiment pas. Il y avait des blogs, tu vois. On avait commencé, tu te souviens, de Blonde Salade. Ce qu'Arafa Rani est devenu aujourd'hui,

  • Speaker #0

    c'est quand même un empire.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas seulement une influenceuse, c'est un empire. Et beaucoup de gens qui sont en dehors de ce métier, parce que nous, on en connaît Tu vois un peu les filons. Peu de gens comprennent les fortunes et à force de beaucoup de travail colossal que tous ces talents dégagent parce que c'est un travail énorme. C'est comme un footballeur, il fait vendre. Un footballeur est très bien payé, c'est parce que derrière, il y a toute une machine financière qui fonctionne extrêmement bien, qui est extrêmement bien rodée, etc. Oui, c'est des entreprises modernes. Bien sûr. Nous, notre métier, effectivement, dans le terme de bureau, c'est de savoir tout faire, d'aussi bien savoir parler à ses influenceurs, de devoir parler à ses talents, aux leaders d'opinion, qui sont des gens qui ont des communautés sur les réseaux sociaux qui sont peut-être plus petites, mais plus ciblées, et également aux journalistes, parce que le média, et quand les gens nous disent que les magazines vont mourir, je suis pas d'accord. Certains médias, comme des magazines comme Le L, comme en France, le Madame Figaro, le Marie Claire, etc., sont des magazines qui sont extrêmement... comment dire, extrêmement prospères. Ils sont lus ? Oui, ils sont beaucoup lus. Alors,

  • Speaker #0

    ils sont lus différemment peut-être ?

  • Speaker #1

    Ils sont lus différemment, je suis d'accord. On n'achète plus un magazine comme on l'achetait avant parce qu'avant, on ne pouvait pas regarder, on ne pouvait pas aller sur le site du L.fr pour regarder quelle était la dernière info, du L.bello, tu vois, pour regarder quelle était la dernière info. Il fallait aller dans ton kiosque, acheter le journal.

  • Speaker #0

    Oui, et là, maintenant, il y a une nouvelle stratégie, tu as une partie. Bien sûr. Ça devient un objet, quoi.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est le terrain d'objet. Oui, oui,

  • Speaker #0

    c'est le terrain d'objet. Mais c'est vrai que j'en avais discuté avec Marie, que même elle, quand elle voyage, elle n'achète plus les magazines comme elle le faisait il y a peut-être quelques années. Quand tu vas à l'aéroport, tu achètes quelques magazines, tu en achètes peut-être un. Parce qu'en fait, on consomme finalement la mode, l'image, la créativité, et puis le rêve, en fait, que nous vendent les magazines. Les magazines de mode, les magazines féminins. Et maintenant, même les magazines masculins, finalement, et les magazines lifestyle, j'ai l'impression qu'il y a quelque chose...

  • Speaker #1

    C'est pour ça qu'il y a un fil conducteur. Tu vois, je te disais, c'est évident, tu es obligé de tout savoir faire. Parce qu'avant, quand tu ne faisais que de la mode, tu te parlais, par exemple, tu vois, au Elle, tu parlais au Vogue, au Harper's Bazaar, au Tattler, au Porter, tu vois, tout ce genre de médias qui étaient très, très spécialisés mode. Mais tu ne parlais pas avec des journaux qui font, par exemple, tu vois, que du design. Tu ne travaillais pas avec AD, tu ne travaillais pas... avec des magazines un peu plus généralistes, etc. Aujourd'hui, il y a des médias qui couvrent aussi bien la mode que le lifestyle, que l'actualité récurrente, des bars, etc. qui couvrent beaucoup de sujets. Aujourd'hui, les magazines sont construits de manière très différente parce qu'ils se sont adaptés, qu'ils ont compris qu'on ne pouvait plus être spécialisé que dans un seul secteur. Je pense que l'intérêt du lecteur, il n'est pas que pour la mode. Si tu veux que de la mode, il reste des titres, des titres qui sont hyper... Par exemple, le Self Service, le Ten, tu vois, le The Perfect en Angleterre, qui sont des... Mais t'achètes pas ça comme t'achètes un L. Ça coûte pas le même prix. Tu vois, ça coûte, je sais pas moi, une vingtaine d'euros, voire parfois une cinquantaine pour certains titres, qui sortent par exemple deux fois par an et qui sont des pavés de 500 pages.

  • Speaker #0

    Même les magazines plus... où ils n'abordent pas que la mode, j'ai l'impression que ça se multiplie. Je pense... Je pense par exemple au Barbès Magazine.

  • Speaker #1

    Absolument, oui.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas encore eu la joie d'en avoir un en main. À Bruxelles, c'est introuvable.

  • Speaker #1

    C'est difficile à trouver.

  • Speaker #0

    C'est introuvable à Bruxelles.

  • Speaker #1

    Quand on dirait un peu. Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Je serais ravie. Mais j'ai eu l'opportunité d'écouter le fondateur expliquer comment est-ce qu'il a créé ce magazine et le pourquoi. Et il aborde vraiment plein de thématiques. Et c'est un objet, en fait. Tu achètes vraiment ça.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça.

  • Speaker #0

    L'objet en revient. C'est comme un livre, en fait. Tu suis alors sur, de manière digitale, quasiment quotidienne, un contenu hyper qualitatif en termes d'images, qui correspond au code du digital. Donc, c'est rapide. C'est de la consommation rapide. Après, si tu veux aller dans le fond, aller regarder les éditos, aller lire les articles, quand le magazine sort, tu vas l'acheter. Ça, c'est sûr. Et tu te le mets sur une étagère. Et de temps en temps, pour nous, en tout cas, c'est une source d'inspiration incroyable. C'est parce que... Il y a un travail éditorial où tu as vraiment une retranscription temporelle de tendance et de culture.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec toi. Je trouve que le magazine, c'est un objet qu'avant, on jetait, dont on se débarrassait. Je trouve que maintenant, on ne le jette plus. J'ai beaucoup de... Peut-être que je fais d'une généralité mon cas.

  • Speaker #0

    Non, je crois qu'il y a beaucoup de gens.

  • Speaker #1

    Je sais qu'après aussi, c'est mon métier. J'ai du mal, d'ailleurs, là, partout. Et encore, t'es pas venu chez moi, j'en ai aussi une tonne. Mais c'est vraiment un objet que j'ai du mal à acheter parce que je les trouve bien construits, que je sais le travail que c'est pour construire un journal. Tu t'as parlé avec Marie Guérin, d'ailleurs le L qu'elle a. Je sais la difficulté, la complexité qu'il y a à construire un magazine pour aussi bien que les annonceurs soient choyés parce que c'est important. Toutes les pages de pub qu'un journal vend sans les annonceurs, le journal ne peut pas fonctionner parce que tout a augmenté. Le prix de l'encre a augmenté, le prix du papier a augmenté. augmenter, la main-d'œuvre augmenter. La conjoncture actuelle ne rend pas du tout service et n'aide pas du tout.

  • Speaker #0

    Et trouver le matériel aussi, puisque les éditos, quand tu achètes un maillement, il faut trouver le matériel, les vêtements, on parle déjà dans la presse, en Belgique. Là,

  • Speaker #1

    je trouve que tu vois certains titres, comme par exemple le L, ou tu vois l'officiel. Nous, on est un bureau qui travaille beaucoup avec les éditions Venture, de manière générale. Et donc, c'est vrai que tu vois le L, l'officiel, tu vois le Forbes qui vient de sortir, je trouve que ce sont des titres qui sont très très forts. Marie Claire également, et qui sont des titres qui ont beaucoup de choses à dire, et de jolies choses à raconter, et qui shootent de très jolies séries, qui font appel à des stylistes de talent, à des photographes de talent, qui ont toujours des super talents en cover, où il y a des interviews assez géniales, etc. Et ce sont des journaux, des magazines, je vais me faire taper sur les doigts, parce que je dis journaux, les rédacteurs me disent non, c'est un magazine. Mais voilà, ce sont des titres qu'il faut prendre en exemple, je trouve, parce qu'ils fonctionnent extrêmement bien.

  • Speaker #0

    Ce que dit Marie, c'est que chaque numéro, elle recommence tout depuis le début. C'est-à-dire que ce n'est pas le template de la couve et puis tu dois juste remettre la photo de la mannequin ou de la comédienne que tu as décidé de shooter pour mettre en couve. Tout est repensé. Chaque numéro, c'est à chaque fois différent.

  • Speaker #1

    Et je trouve que c'est une super bonne chose et ça se sent quand tu lis le magazine. Tu sens qu'effectivement... C'est très différent. Donc, tu prends un plaisir très différent à lire chaque édition.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir éclairé notre lanterne quant au métier d'attaché de presse moderne. Donc, c'est un communicant plus,

  • Speaker #1

    plus quoi. C'est un stratège. En gros, il faut être fin stratège. Il faut être très bon communicant. Tu sais, mon premier job, mon premier boss m'avait dit un jour, être un bon attaché de presse, c'est savoir se faire des potes, savoir aller boire des coups. Et donc, quand je l'avais regardé, tu vois... Il m'avait dit ça, j'avais regardé un peu en le gendris le ciel en me disant mais l'autre, il est en train de me dire qu'il faut que j'aille picoler dans les barres pour me faire des potes. Et en fait, ce qu'il voulait me dire par là, c'est qu'effectivement, il faut sortir, il faut se faire des potes, il faut rencontrer des gens, il faut être tout le temps, tout le temps dehors, il faut être tout le temps aux aguets, il faut surtout être intéressé par les autres. Je pense que si t'es pas intéressé par l'autre, il faut pas faire ce métier. C'est pas un métier de contact. Tu vois ? C'est un métier de contact. Ouais, c'est un métier de contact.

  • Speaker #0

    Il faut aimer les gens. Moi, je t'aime bien. Je t'aime bien.

  • Speaker #1

    Moi aussi, je t'aime bien.

  • Speaker #0

    C'est quoi ton parcours ? Parce que tu as dit que tu t'es retrouvé attaché de presse un peu par hasard. Comment ? Qu'est-ce que tu as fait avant ? Et comment tu t'es retrouvé ? Raconte-nous ce hasard.

  • Speaker #1

    Tu as dit que je venais de Paris, ce qui est vrai, à demi vrai, puisque j'habitais à Paris avant, mais moi je suis normand. Je suis né en Normandie. Dans le Nord ? Ce n'est pas vraiment le Nord, mais pas loin. Je suis né...

  • Speaker #0

    Tu es vraiment parisien. Rien du Nord, il ne veut pas qu'on dise qu'il vient de dans le Nord.

  • Speaker #1

    Tu ne sais pas où j'ai grandi encore. Non, mais en fait, je suis né littéralement à la campagne, dans une ville industrielle un peu paumée au milieu de nowhere que tu ne connais pas. Mais ensuite, j'ai grandi près de la mer à Deauville.

  • Speaker #0

    C'est ça que je connais.

  • Speaker #1

    Ce qui est le knock local, tu vois. Et en fait, j'ai rapidement allé m'installer à Paris parce que fatalement, il fallait que je fasse mes études. Tu vois, une fois que j'ai passé le bac.

  • Speaker #0

    Donc, tu as grandi, tu as fait toutes tes études jusqu'au bac.

  • Speaker #1

    et ensuite je me suis installé donc à Paris où là tu vois effectivement la question s'était posée et ma mère avait des espèces de grandes ambitions pour moi, il fallait que je sois scientifique, il fallait que je fasse une prépa il fallait que je sois ingénieur etc et le jour où je suis allé la voir en me disant comment te dire, parce que je ne suis pas du tout scientifique, je suis l'opposé, je suis littéraire et je ne vais pas du tout faire une prépa parce que j'ai envie de être journaliste et mon rêve absolu je pense que c'est ce qui me manque le plus dans mon métier c'est d'écrire Parce que j'adorais écrire et donc je voulais être journaliste. Et je voulais surtout être reporter, je voulais couvrir les conflits. Dans les journaux, dans certains magazines, t'as ce qu'on appelle le cahier chaud et le cahier froid. Le cahier chaud, c'est l'actualité. Donc par exemple, t'as le pape qui se déplace dans tel pays et tu vas couvrir le sujet avec un JRI, qui sont les journalistes reporters d'images. Ou alors t'as une guerre qui éclate, là on t'envoie sur le front pour couvrir ce genre d'événement. C'est un truc qui me passionne. Alors c'est vrai que quand on me voit comme ça, on se dit pas du tout que c'est un bon voyou. Je te jure, franchement, j'étais hyper, hyper, hyper intéressé par ça. Je te vois bien avec... Je trouvais ça passionnant parce que j'ai toujours trouvé passionnant. Je trouve que tu vois ce qui se passe dans le monde, ça t'explique beaucoup. C'est une telle machinerie incroyable que chaque conflit, chaque événement, chaque allocution d'un chef de gouvernement, etc., tout explique tout, en fait, tu vois.

  • Speaker #0

    T'es un passionné, en fait.

  • Speaker #1

    Vraiment. Curieux. Je suis très curieux de nature. Je suis assez curieux de nature et en fait, je voulais, mon rêve absolu, c'était de faire mon tout premier stage chez Paris Match. C'est un magazine que mes parents lisaient depuis toujours. Je l'ai toujours vu traîner à la maison. Et bon, Paris Match a quand même eu une heure où c'était le magazine comme Life, comme le Times, etc. qui était où ils avaient les meilleurs photographes du monde.

  • Speaker #0

    Toutes les personnalités publiques avec quelque chose.

  • Speaker #1

    C'était extraordinaire. C'était une très grande époque journalistique. Et donc, j'avais désespérément essayé de rentrer dans ce journal pour être en... en stage. J'avais dû déposer au moins, je ne sais pas, peut-être 15 CV. J'y avais été, c'était à Levallois-Péret, je me souviens de leur bureau. Et personne ne me répondait. Donc, un jour, je suis à dîner chez une copine à Paris. Et elle me dit, mais t'es bête, elle me dit, le rédacteur-chef est le meilleur pote d'enfance de mon père. Il faut que tu me donnes ton CV parce qu'il le connaît et on va te faire rentrer comme ça. Donc, moi qui ne voulais pas trop être pistonné parce que je me disais, bon, non, j'ai envie d'y arriver, quoi, par moi-même.

  • Speaker #0

    Parce que quoi, tu viens quand même d'un milieu favorisé.

  • Speaker #1

    Mes parents, mes parents ont... bien travaillé toute leur vie, ils ont travaillé très très dur et ils ont bien gagné leur vie. C'est un truc dont...

  • Speaker #0

    Je veux dire en termes de réveau, quoi.

  • Speaker #1

    Très fiers, mais par contre, pas du tout, ils n'étaient pas du tout dans le milieu. Mes parents ont fabriqué de la bouffe toute leur vie. Donc, tu vois, c'est pas...

  • Speaker #0

    C'est des industriels.

  • Speaker #1

    C'est des industriels. Donc, ils n'étaient pas du tout, du tout dans mon milieu. Donc, ça, c'est vraiment le truc que ma mère, je me souviens, me l'a dit un jour à table. Elle me dit, tu fais ce que tu veux. Quand je lui ai dit que je ferais une école de journalisme, elle me dit, tu fais ce que tu veux. Mais elle me dit, moi, je ne peux pas t'aider parce que là, c'est en dehors de mon spectre. Tu vois, je ne connais personne.

  • Speaker #0

    Mais je veux dire, il y avait conscience que les choses, on peut les atteindre quand on a le bon réseau.

  • Speaker #1

    Ah bah, je pense que ça, c'est sûr. Non, mais c'est très injuste. C'est très, très injuste. Mais malheureusement, la vie est faite ainsi. Oui, absolument. Mais je pense qu'à force de travail et de persévérance, je pense que tu peux réussir.

  • Speaker #0

    Le réseau ne fait pas tout.

  • Speaker #1

    Le réseau ne fait pas tout. Le réseau ne fait pas tout. Le réseau ne fait pas tout. Parce que je pense que quand tu vois, on te place quelque part. Bon, après, il faut quand même faire tes preuves. Il faut quand même que ça fonctionne. Évidemment,

  • Speaker #0

    je ne retirais pas. Je posais la question, ce n'était pas pour retirer. Mais pour dire que c'est quand même une impulsion, c'est une impulsion quand on est talentueux, qu'on sait ce qu'on veut. C'est une bosseur, c'est une impulsion qui est quand même loin d'être négligeable.

  • Speaker #1

    Ça c'est sûr, c'est évident. La copine ? Donc je reçois effectivement très très rapidement, je ne sais pas si c'est le lendemain ou le lendemain, mais comme ça, en un claquement de doigts,

  • Speaker #0

    je reçois un mail. Tu déposais des CV ?

  • Speaker #1

    Des mois, personne ne me répondait. Et je pense que j'avais des enveloppes Kraft, je mettais mon CV à l'intérieur que j'avais imprimé. Je le déposais deux fois par semaine peut-être. À la boîte aux lettres ? Non, je déposais à l'accueil. Parce que c'était le groupe La Gardère, donc il y avait plein de journaux. T'avais Paris Aujourd'hui, t'avais L'Elle à l'époque. Il y avait Le Bill, il y avait tous ces magazines. Ils étaient sous la même coupole. Tout était La Gardère avant que L'Elle soit rachetée.

  • Speaker #0

    L'accueil, le diable s'habille en Prada.

  • Speaker #1

    C'est ça. T'arrivais dans cet immense truc. Le hall d'accueil, je me souviens, les plafonds étaient immenses, etc. Donc, j'avais 18 ans. J'étais un bébé, j'étais de l'école. J'arrivais de ma province, là j'arrive chez La Gardère. Je reçois très rapidement un... coup de fil d'une journaliste qui s'appelle Caroline Vangès qui, je ne sais pas si d'ailleurs c'est lié toujours très sûrement, qui elle travaillait au cahier chaud, donc elle a été chaude du genre, ce que je voulais faire. Bon, elle m'a expliqué qu'il n'y avait pas de place tu vois là, mais qu'il y avait une place au lifestyle. Mais toi,

  • Speaker #0

    tu postulais pour travailler ou pour faire un stage ?

  • Speaker #1

    Pour faire un stage. Je devais faire un stage parce que je faisais une école de journalisme. Tous les ans, je faisais un stage. Et donc, je dis bon, ok, tu sais quoi, c'est déjà un pied de mie dans la rédaction. Donc on verra bien ce qui se passera par la suite. Je me suis retrouvé plongé dans le bain quand même très très rapidement. Et j'en suis quand même venu vite à la conclusion qu'avant d'être intégré dans une rédaction, avant d'être journaliste et d'être en CDI, parce que c'est quand même, tu vois, encore une fois le nerf de la guerre, il faut quand même pouvoir payer ses factures et payer ton loyer. Eh bien, t'es pigiste pendant très longtemps. Et les pigistes, ils sont payés à la page. Donc t'as des mois où t'écris 50 pages. Enfin, je te donne une récération, tu vois. Mais t'as des mois où t'écris 50 pages et des mois où t'en écris 2.

  • Speaker #0

    Parce qu'on n'en a pas besoin de plus ?

  • Speaker #1

    C'est exactement ça, parce que tu n'es pas intégré à la journal-rédaction, donc tu peux travailler pour d'autres médias, mais tu dois...

  • Speaker #0

    Tu es un statut d'indépendant presque.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Donc là, je n'étais pas hyper emballé par l'idée. Je travaillais avec des gens qui étaient formidables, certains qui ont été durs, parce que j'ai connu aussi une époque où bien avant, tu vois le renversement de tout ce qui se passait dans la mode et tu vois la liberté, la libération de la parole dans tout ce qui était médias, mode, les milieux un peu durs. J'ai travaillé avec des gens pas faciles.

  • Speaker #0

    Où tu arrives à 6h et tu repartais à 6h.

  • Speaker #1

    Bah c'était, ouais, les horaires étaient encore à la rigueur. C'est pas trop le truc qui me dérange parce que je me dis qu'à force de, tu vois, il faut se lever le matin et il faut se coucher le soir. On n'a pas le choix. Il faut travailler parce que sinon personne ne fera le job à notre place. Mais c'est même la manière dont on s'adressait dans un environnement de travail. Moi, j'ai eu des boss, tu vois, dans certaines expériences, mais qui m'ont insulté. Le cliché des trucs. Le cliché, le diable s'habille en Prada, c'était vraiment ça. Tu vois, des nanas qui étaient hyper bonnes dans leur job, qui connaissaient fondamentalement bien leur travail et qui m'ont aussi appris beaucoup de choses, mais qui m'ont appris aussi ce que je voulais surtout pas devenir.

  • Speaker #0

    Humainement.

  • Speaker #1

    Ah ouais. Non, c'était épouvantable. J'ai entendu des trucs, tu vois, j'ai entendu des trucs vraiment, vraiment durs. Aujourd'hui, plus personne n'oserait dire parce qu'un truc comme ça, tu vois, c'est tout de suite t'es mis à pied et ta carrière est terminée. Mais c'était une époque où c'était pas du tout contrôlé. C'est l'époque où tu pouvais dire ce que tu voulais et faire n'importe quoi. Et parce que tu n'avais aussi pas tous ces réseaux sociaux et que tu n'avais pas tout ça. Tu pourrais accélérer la parole.

  • Speaker #0

    Il y avait de la hiérarchie aussi, peut-être,

  • Speaker #1

    qui était différente. Bien sûr. Et donc,

  • Speaker #0

    le lifestyle.

  • Speaker #1

    Et donc, le lifestyle, on est arrivé là-dessus assez rapidement. Et donc, la mode, très fortement, parce qu'il y avait un gros besoin de renfort dans l'équipe mode.

  • Speaker #0

    Et tu écrivais des piges.

  • Speaker #1

    J'écrivais. Alors, plus surtout, je faisais surtout le stagiaire, je renvoyais les shoppings. ça c'était un peu dur je connais ça ouais ouais et en fait j'avais je me souviens j'avais écrit quelques petites choses et j'avais quand même une fille avec qui je bossais qui m'aimait beaucoup qui s'appelle Marie-Adam Aforti qui était une grande reporter et avec qui je suis parfois encore en contact et qui m'avait appris beaucoup de choses tu vois de ce métier de journaliste qui m'en avait un peu appris tu vois les tenants les aboutissants sur la manière d'écrire sur la manière d'écrire sur la manière d'écrire je pense qu'après l'écriture c'est comme tu vois c'est comme la chanson, tu peux prendre des cours pour apprendre à chanter mieux, mais tu as des gens qui ont vraiment du talent. Alors je ne dis pas que j'ai un talent pour écrire, mais je pense que j'ai une facilité à l'écriture. Et c'est vraiment ce que je te disais tout à l'heure, le truc qui me manque le plus, c'est de devoir écrire dans mon métier. Mais c'est grâce à elle aussi, cette fameuse Marie, un jour elle m'a dit, écoute, elle me dit, va voir ce qui se passe dans les bureaux de presse en face. Parce que nous, on parle avec des bureaux de presse, donc peut-être que de l'autre côté de la machine, ça va t'intéresser. Et donc là, je suis rentré chez celle qui m'a appris mon métier et pour... pour qui j'ai une admiration plus que profonde, je suis arrivé chez Catherine Miron, chez qui j'ai fait un premier stage qui avait duré quelques mois. Ensuite, un deuxième stage qui a de nouveau duré quelques mois. J'ai appris avec une équipe qui était assez formidable parce qu'elle avait des attachés de presse qui étaient là depuis très longtemps et qui connaissaient le métier absolument par cœur.

  • Speaker #0

    Et attachés de presse spécialisés ?

  • Speaker #1

    Elles étaient spécialisées très mode. Elles étaient spécialisées très mode. Donc, c'est pour ça que, tu vois, très vite, j'ai été dans la mode.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que toi, tu étais un modeux ? Est-ce que tu avais une appétence particulière ?

  • Speaker #1

    Je pense que je l'ai développé. J'ai toujours eu un peu une appétence pour ça, parce que fatalement, j'ai une maman qui est très coquette, et qui aime les jolies choses, et qui aime s'habiller, et qui va acheter moins, mais qui va acheter bien. Qui va s'acheter une robe chez Yamamoto, mais qui ne va pas acheter 50 robes chez Mango. Donc elle m'a toujours un peu inculqué cette valeur d'acheter un vêtement qui soit bien coupé. Je crois que l'appétence pour la mode, elle est arrivée là. Donc finalement... On m'a pas juste mis là en me disant, tiens, tu vas te faire de la mode et on verra comment ça se passe. J'avais envie de faire ça et ça m'intéressait. Donc lorsque je suis arrivé effectivement chez Catherine Mirand, là j'ai rencontré un métier qui me plaisait profondément. Parce qu'il y avait autre chose, il n'y avait pas... Je pense que quand t'es journaliste, t'es aussi asséné d'informations toute la journée. Là, je pense que ce qui me manquait peut-être, c'était le côté un peu stratège que le métier d'attaché de presse a. où là, il faut effectivement dessiner une stratégie de communication, où il faut vraiment apporter de l'aide et quelque chose, je ne sais pas si c'est une sensibilité, mais peut-être une compréhension d'un marché à des clients et leur expliquer comment est-ce qu'ils atteignent leur objectif. Et donc, une fois que j'ai fait mes expériences chez Catherine Miron, je me souviens qu'elle m'assoit dans son bureau et c'est une très grande attachée de presse, qui a quand même fait la carrière de beaucoup de... très grande marque et donc elle m'assoit dans son bureau elle voulait m'embaucher et je lui ai dit Catherine c'est pas possible parce que j'ai pas fini mes études je crois que je devais être en deuxième année ou en première année et surtout j'avais envie d'avoir d'autres expériences et donc de là très vite je suis parti j'ai fait Vienne Westwood ensuite Christian Louboutin ensuite Giuseppe Zanotti après je suis allé à Londres à Chine ouais J'ai fait Westwood, j'ai fait le Westwood. En plus, tu sais quoi ? Westwood, c'était une expérience qui était assez extraordinaire parce que j'ai fait le Westwood de Vivienne. Andrea, son époux, a commencé à de plus en plus s'installer dans la marque. Mais c'était le Vivienne Westwood de Vivienne Westwood. C'était une période qui était assez extraordinaire parce que d'un point de vue de mode, c'est quand même un pavé d'histoire. Et énorme, c'est énorme, énorme, énorme. Et c'est drôle parce que lorsqu'elle est décédée, notre chère Vivienne... J'ai vu beaucoup de gens qui finalement ne la connaissaient pas. Donc tu sais, je me suis dit, est-ce qu'il y a dans le commun, peut-être que tu vois, on dit que la mode, on est des gens un peu super spécial. Mais en fait, tu vois, ça a dessiné tellement d'histoires. Quand tu vois tout ce qu'elle a fait et tous les combats qu'elle a menés.

  • Speaker #0

    Tout ce dont sa création, sa mode est imprégnée. Sa création, sa mode est imprégnée de l'histoire, de l'ère du temps.

  • Speaker #1

    Et même son personnage à elle. Je me souviens d'un show, puisqu'en fait, à Paris, il y a trois labels chez Vivienne Westwood. Tu avais Anglomania, qui était le label un peu plus, tu vois, abordable. Tu avais le Red Label, ça s'est défilé à Londres. Et ensuite, tu avais le Gold Label, qui défilait, lui, à Paris. Il défile toujours à Paris, d'ailleurs. Le show de Vivienne à Paris, c'était un show qui était très, très attendu, puisqu'il y a tout le calendrier officiel de la mode, qui est le calendrier, tu vois, dessiné par la Fédération française de la mode. Tous les journalistes, tu vois, du monde entier viennent découvrir ta collection. Et juste avant le show, Vivienne arrive. Elle s'était rasée la tête en protestation, alors je ne sais même plus te dire pourquoi, mais en fait elle s'était rasée les cheveux parce qu'elle avait un message à apporter. Mais nous il faut se dire qu'avant un défilé, tout est extrêmement calibré, extrêmement calé. Donc tu sais qu'il y a des journalistes qui vont faire des interviews avant le show, après le show.

  • Speaker #0

    Ce que tu vas répondre, et donc là elle apporte un élément fort finalement.

  • Speaker #1

    Hyper fort. et puis Vivienne c'était une femme qui avait une tu vois qui savait se faire entendre quand elle avait envie de dire quelque chose à dire elle avait pas sa langue dans sa poche elle était réputée pour ça tu vois donc on se disait si elle a quelque chose à dire sur quelqu'un

  • Speaker #0

    ou sur quelque chose, ou sur quelqu'un sur un politique, ou sur quelqu'un sur un autre designer, non, parce qu'elle n'a jamais vraiment attaqué des confrères. Mais si elle avait quelque chose à dire, clairement, elle y allait et puis pas de quartier, quoi. Je savais se faire entendre. Donc c'était un peu, tu vois, c'était déstabilisant, mais en même temps, c'était hyper formateur. Et après, tu vois, chez Louboutin, l'expérience a été... Elle a été formatrice aussi, je dirais un peu dure, parce qu'il y avait beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup à faire. Là, c'était surtout beaucoup de sorties, beaucoup de recherches, beaucoup de travail de recherche, parce que moi, j'assistais la personne qui était la PR manager à ce moment-là, et qui, je crois d'ailleurs, est toujours chez Louboutin, et en fait, qui m'a beaucoup appris de choses, mais elle s'occupait des célébrités, donc tout ce qui avait un rapport aux célébrités, les red carpets, ou alors, tu vois, les placements dans les journaux, si tu avais, je ne sais pas, moi, Laetitia Casta, qui est shootée en cover, tu vois, du Vogue. que la styliste te fait une demande pour des chaussures, la demande me revenait pour moi. Ou est-ce qu'il fallait, par exemple, avant les Césars, chercher les nouveaux talents, les talents émergents, les acteurs qui allaient arriver sur le marché, qui ont pressenté, tu vas devenir les futurs stars de demain, parce que notre métier, c'est aussi de la relation. Donc, tous ces gens, tu ne sais pas, tu vas devenir le futur Sean Penn. Et donc, tous ces gens, il faut créer des relations extrêmement vite, dès le départ avec eux, parce qu'ensuite, tu as des gens qui sont complètement intouchables et qui ont des carrières qui sont... tellement, tellement demandées et qui sont admirables. Mais tu vois, par exemple, Camille Cotin en est l'exemple. Elle a une carrière aujourd'hui qui a complètement explosé. Elle fait des films démentiels. C'est une actrice démentielle. Aujourd'hui, pour nous, c'est très difficile de l'atteindre et de l'approcher parce que, fatalement, elle est très entourée et qu'elle est très, très occupée. Elle l'est beaucoup plus aujourd'hui qu'elle ne l'était il y a 20 ans. Je pense que, tu vois, c'est aussi là que tu vois la stratégie. Elle se met un peu rapidement au point.

  • Speaker #1

    Comprendre qu'il faut être à la jeunesse.

  • Speaker #0

    Exactement. pour la partie du game. Toujours. Et je pense qu'il faut avoir ce truc où tu dois un peu avoir douze coups d'avance. Tu vois, où tu ne peux pas juste te reposer sur tes lauriers, te reposer sur un listing qui est déjà préfet ou te reposer sur des relations qui sont déjà préfètes. Je pense qu'il faut toujours constamment aller chercher des nouvelles personnes, aller rencontrer de nouvelles personnes, aller rencontrer de nouveaux, tu vois, de nouveaux talents, aller rencontrer potentiellement des nouveaux journalistes. Et surtout, il y a quelque chose qui est très important. Et ça, c'est quelque chose que j'ai appris de Catherine et je l'ai toujours vu faire ça. Catherine, quand elle venait le matin dans le bureau, elle connaissait les prénoms de tout le monde et elle disait bonjour à tout le monde. Et cette considération que très peu de gens ont dans notre métier et que j'ai vu très peu avoir, bien évidemment, tout le monde n'est pas comme ça. Il y en a qui sont quand même hyper sympas, mais je trouve que c'est extrêmement important. Tu ne sais pas ce que les gens deviendront demain. Tu ne sais pas quel stagiaire est dans une rédaction si demain, ce n'est pas le futur rédac chef du Tatler aux US. Mais tu vois. On ne sait pas de quoi la vie demain est faite. Donc, au-delà de la relation que tu as envie de créer avec dans le futur, en se disant, bon, peut-être que cette personne va devenir importante, je pense qu'humainement parlant, on a beaucoup oublié pendant des années qu'il y avait une importance qui était vraiment profonde de se traiter avec respect. Qu'importe le métier que tu fais, qu'importe d'où tu viens, qu'importe qui tu es, qu'importe ta sexualité, qu'importe... ton apparence, ce qui importe ton intelligence, ce qui importe ton départ dans la vie. Tu as des gens qui partent avec une longueur d'avance, d'autres qui partent avec trois longueurs de retard, mais qui se battent. Tu vois, la vie, elle est facile pour personne. Et voilà.

  • Speaker #1

    Je ne peux pas prévoir à qui tu as affaire. J'avais un, j'ai fait, pendant mes études, j'avais un prof de technique de vente. Le mec, son cours, c'était deux heures, il racontait des anecdotes tout le temps. Et donc, sur un cursus de trois ans, j'ai retenu une anecdote. Lui, il travaillait dans le secteur automobile. Sa carrière, il avait... professionnel, il l'avait fait dans le secteur automobile. Et un jour, il nous avait raconté l'histoire. Donc bref, un gars qui arrive dans le showroom habillé presque en guenille, tu vois, maltraité par les collègues, pas appel accueilli. À la limite, ils allaient mettre dehors, tu vois. Lui a récupéré ce client et a discuté avec lui. Le gars a acheté une bagnole, content. Et en fait, ce qu'il nous a expliqué, peut-être qu'il a un peu exagéré son histoire, que je remettrai très mal ici. Il faut savoir, je raconte très très mal les histoires. Mais c'est le principe qu'il faut retenir. C'est qu'en fait... Quand tu es un vendeur, on dit vendeur, c'est quelqu'un qui vend quelque soit ce que tu vends. Quand tu es un vendeur, tu ne peux négliger et sous-estimer aucun client potentiel. Aucune personne. Parce qu'en fait, tu ne sais pas ce que sont les gens, tu ne sais pas comment sont les gens. Et puis, on est dans le jugement de l'apparence, tu vois, du bout à bord.

  • Speaker #0

    Je suis d'accord. Et tu sais quoi ? Tous les gens les plus grands que j'ai rencontrés sont des gens qui se donnent le moins de genre parce qu'ils n'ont rien à prouver à personne. Tu vois, tous les très grands journalistes, toutes les très grandes stylistes, les très grands photographes, mes mannequins, tu vois, j'ai rencontré des actrices, tu vois, des chanteuses, des mannequins extraordinaires. Tu dirais Isabelle Adjani, par exemple. Isabelle Adjani, je l'ai croisée, tu vois, quelques fois par mon métier. On pense qu'elle est très froide, mais pas du tout. Elle est hyper, hyper, hyper sympa. Elle est hyper cool. Et c'est généralement celles qui ont le plus de choses à prouver, qui ont... les gens qui ont le plus... peut-être une petite carrière, qui sont les plus odieux. Et tu vois qu'ils te disent des trucs absolument épouvantables et qu'ils claquent les doigts en te demandant de leur apporter une tasse de café. Et ça, je trouve ça vraiment pas cool. Encore une fois, c'est ce qu'on disait au tout début de notre conversation, c'est qu'en fait, on doit, comment dire... Être attentif à tout et à tout le monde. Tu vois, on doit être ouvert sur les autres, on doit traiter les autres avec du respect. C'est ce qu'on a un peu essayé de faire, tu vois, ici dans le bureau, quand je l'ai monté. C'est qu'en fait... Je me suis dit, je n'ai pas beaucoup de famille. Mon bureau, ça va devenir ma famille. Mes amis sont ma famille. Et donc, les gens avec qui je travaille, on crée des relations hyper fortes avec les gens de chez Jimmy Fairley. Tu vois, c'est nos potes. On s'appelle, on va se boire des coups et on fait les anniversaires. J'ai rencontré un designer belge qu'on va signer là et qui est un mec que j'adore et que je trouve absolument talentueux et que je suis depuis des années. Donc, c'est pour moi un peu une jolie réussite d'avoir réussi. à travailler et à collaborer avec lui. C'est exactement ça à ce que je lui disais. Je lui disais, nous, en fait, les anniversaires, les divorces... Tout se fait.

  • Speaker #1

    Tout se fait. Mais on revient à ce que ton prof t'a donné comme...

  • Speaker #0

    Ouais, peut-être qu'en fait, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'était ton prof,

  • Speaker #0

    c'est ça ? Non, c'était mon premier boss. Et lorsque je me suis installé à Londres, tu sais, quand je suis parti justement de chez Giuseppe Zanotti, je me suis installé à Londres, j'ai retrouvé quelqu'un qui bossait chez Vivienne Westwood, qui s'appelait Kiko, et qui, lui, travaillait pour les events au head office à Londres. Et en fait, pour Westwood, lui a monté sa propre structure. Donc, je suis arrivé là-bas. Ensuite, j'ai travaillé pour une autre agence où je ne faisais que du lifestyle.

  • Speaker #1

    Mais quand tu es parti, tu es parti en ayant un endroit où aller travailler ou tu es parti parce que tu voulais voir comment ça se passait là-bas ?

  • Speaker #0

    Je suis parti parce que j'étais en couple à l'époque. Et donc, en fait, mon mec à l'époque partait, lui s'installait à Londres. Et il se trouve qu'en fait, je crois que six mois après, on se soit installé, on s'est séparés. Mais moi, j'étais là-bas. Donc, je me suis dit, je ne vais pas revenir en arrière. Et puis, on s'est pas mal séparés. En plus, tu vois, on est restés en très bon terme et tout. J'ai cherché, tu vois, rapidement un autre job. Et donc, je suis rentré. Donc, d'abord, j'ai fini mon expérience, tu vois, chez Kiko Gaspar. Et ensuite, je suis allé dans cette agence qui s'appelait The Lifestyle Agency, qui était une super agence qui avait de super clients, mais très lifestyle. Ensuite, je suis allé chez FIFA ou Spira, qui était une agence qui était spécialisée dans les baby brands. Donc, c'est vraiment les marques qui se lancent. Très émergentes. Et puis après, je crois que j'ai eu un peu le mal du pays. Et après trois ans et demi, quasiment quatre ans, je suis rentré à Paris. J'ai travaillé dans une agence qui s'appelle DM Media, qui est une agence qui avait de très, très jolis clients. Tu peux s'occuper de Diptyque, de Canada Goose, de Roland Mouret, de Léonard, de vraiment plein, plein de maisons, de Pomelato, entre autres. Moi, c'était moins mon secteur. Tu vois, tout ce qui était beauté, joie, etc. Au bout d'un an et demi, je continuais à avoir des relations assez fortes avec Catherine. Et un jour, Catherine m'appelle. Je lui envoie un texto, je lui dis Catherine, je crois que je suis prêt, j'ai envie de venir travailler.

  • Speaker #1

    C'est un diplôme maintenant ?

  • Speaker #0

    Je lui dis c'est bon, j'ai travaillé, j'ai fait mon expérience, etc. Elle m'a répondu, cher Jules, on se voit le 4 septembre à 16h30. Et en fait, je partais en vacances, donc elle me disait 7 mois avant. Donc moi, tout l'été, j'ai trépigné en me disant, je ne vais pas aller bosser chez Catherine Miron. Et en fait, très rapidement, tu vas arriver dans son bureau, tu vas monter l'échelle. C'était pas simple parce qu'il y avait des gens aussi qui étaient là depuis très longtemps, qui étaient des filles absolument formidables, des attachés de presse qui avaient une expérience de dingue. Je connaissais hyper bien le métier, qui étaient les mêmes qui m'avaient appris mon métier avant. Mais bon, c'est vrai que j'arrivais un peu, peut-être avec mes gros sabots...

  • Speaker #1

    Et avec du neuf !

  • Speaker #0

    Et avec du neuf, peut-être, sans en plus vouloir causer de tort à personne, mais c'était juste la manière dont je travaillais, parce que j'ai toujours... voulu travailler dans un espèce de respect. Je pense que c'est hyper important. Et tous les stagiaires qui ont travaillé avec moi, ou tous les assistants, ou tous les attachés de presse qui ont bossé avec moi, je ne pense pas qu'il y en ait un seul un jour qui te dise Ce mec, il est irrespectueux, il est horrible, il nous insulte, il est désagréable. Je suis toujours été un peu le mec un peu sympa. Mais voilà, après, Catherine m'a fait monter en grade, en grade, en grade, jusqu'à ce que tu vois le maître-manager. Et après, quelques années passées à ses côtés, je suis arrivé en Belgique.

  • Speaker #1

    Il y a deux questions qui se bousculent là dans ma... tête, dans la bouche. Donc la première, c'est je reviens un petit peu en arrière où tu disais ta maman aimait bien elle était coquette, elle avait conscience qu'il valait mieux à bien acheter, bien consommer, plutôt que de consommer en quantité. Toi, ça veut dire que consciemment ou inconsciemment, tu as eu une éducation au beau, à l'élégance, et aussi à une consommation consciente, intelligente. Et ça se reflétait justement dans ton apparence, parce que, n'oublie pas, DHV, déshabillez-vous, on va t'habiller, te déshabiller là, pas pour du vrai parce qu'il y a trop de vitres Quoiqu'il n'y a pas de vie de nuit. Parce que pour arriver dans cette industrie, il faut le dire aussi, alors il y a le réseau, être bien placé socialement, ça aide, mais l'apparence est aussi hyper importante. Ça veut dire que quand t'arrives, et je ne sais pas moi, je vais dire des trucs très très clichés, mais c'est parce que tu es mal coiffé, donc tu as des cheveux filasses par exemple, ou tu es mal coiffé, tu n'as pas conscience que tu es mal coiffé, que tu es gros et que tu ne t'habilles pas en conséquence, que ce que tu portes, ce n'est pas bien coupé par rapport à ta morpho, que tu ne te tiens pas bien, que tu es mal coiffé, tu te maquilles mal ou que tes bijoux sont... Ça peut jouer en ta défaveur.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, je t'avouerais que... Je pense que le vêtement, chacun s'habille comme il veut, comme il peut. Tu vois aussi, parce qu'un vêtement, un talon d'un designer ou un pull, chez Prada, finalement, tout le monde n'a pas le portefeuille pour aller s'offrir ça. Donc les gens font aussi comme ils veulent, comme ils peuvent. Je pense que je n'ai jamais trop eu ce jugement, parce qu'on a tous un mauvais jour, tu vois, où tu as un cheveu merdique. Tu t'es réveillé avec un oeil à droite, un oeil à gauche, tu vois, un peu dans le mauvais sens.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu faisais particulièrement attention, sachant que tu allais dans la presse, tu vois, lifestyle et puis la mode, et puis pas...

  • Speaker #0

    Je crois que j'ai toujours fait hyper attention, mais pas forcément parce que j'étais entouré de certaines personnes, mais parce que j'avais envie de m'aimer moi, tu vois.

  • Speaker #1

    Dès le départ, c'était pour toi ?

  • Speaker #0

    Et c'était franchement pas facile, parce que pendant des années, tu vois, je me suis vraiment pas du tout aimé, quoi. Je me regardais dans le miroir le matin et je me disais, ouais, je me disais pas, je suis horrible. Mais je ne me disais pas non plus, waouh, aujourd'hui je suis trop bien. Tu vois ce qu'elle veut dire ? Je ne veux pas que tu me le dises le matin quand tu me l'as dit. Le mec qui est complètement... On a le droit de s'autoclider. Mais non, non, non. J'ai toujours aimé faire un peu attention, tu vois.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'à un moment donné, tu vois, est-ce qu'il y a plus de garçons que de filles dans cette industrie ? En tout cas à l'époque où tu as commencé. Beaucoup plus de filles.

  • Speaker #0

    Beaucoup plus de filles. Beaucoup plus de filles.

  • Speaker #1

    Et est-ce que, de manière très... Putain, je suis à fond dans les clichés aujourd'hui, pardon, mais...

  • Speaker #0

    Mais je vois ta question. Merci. Je la vois arriver.

  • Speaker #1

    Est-ce que vraiment, ça se vérifie qu'il faut être la mieux habillée, la plus...

  • Speaker #0

    Il y a une compétition entre les filles qui est absolument indéniable. Et ça, si il y en a qui te disent le contraire, je ne suis pas d'accord. Après, chacun, bien évidemment, a son point de vue. Mais j'ai vu trop de choses et de filles qui se tiraient dans les pattes. Les mecs, on l'est moins parce qu'il y en a moins. Je sais pas.

  • Speaker #1

    Tu vois, c'est un dupe.

  • Speaker #0

    Est-ce que peut-être parce que tu vois, il y a une espèce d'élan, on est constamment en train de nous dire, tu vois, qu'il faut faire cette taille-là, qu'il faut faire, tu vois, un S ou un 34, un 36 à la rigueur, ce qui est complètement démentiel, parce que tu vois quand même que... Je sais pas, tu vois, la taille moyenne de l'Européenne.

  • Speaker #1

    Ah, je vois des trucs qui font du 34. Je me dis, mais comment est-ce qu'un être humain adulte peut rentrer là-dedans ?

  • Speaker #0

    Non, mais tu vois, un 34, c'est bien quand c'est ton métier. Tu vois ce que je veux dire ? 12 ans. Quand t'as 12 ans, voilà. Mais quand t'es tombée petite, tu vois une belle adide, je comprends qu'elle fasse du 34 parce que c'est son gain de pain. Tu vois, et que c'est une supermodèle et que voilà, bon c'est sûr que c'est facile. C'est facile. Voilà, elle fait très attention à ce qu'elle mange, elle fait beaucoup d'exercices. Elle a très certainement des nutritionnistes, tu vois, qui lui font, voilà, des...

  • Speaker #1

    On est dans une autre industrie,

  • Speaker #0

    c'est ça. On est dans une autre industrie. Du manquimat. Et c'est son gain de pain. Mais je pense pas que cette industrie soit une référence de ce qu'est, tu vois, la femme et de ce que l'être humain est dans le monde. Et ce combat... qu'on a pour l'image de la femme et pour la libération des mensurations, etc. Toute cette discussion et cette parole qui s'est libérée ces dernières années, il y a quelque chose quand même que je remarque, c'est qu'on ne l'a pas du tout chez l'homme. Et quand tu regardes des couvertures d'un GQ, d'un Vogue, de tous ces journaux, de tous ces titres masculins, tu as déjà vu des mecs qui avaient du ventre en couvre du GQ ? Jamais. Bon, des magazines comme le Men's Health. Bon, j'imagine qu'il faut quand même des abdos pour un journal qui parle de sport. Oui,

  • Speaker #1

    qui parle de sport et de trucs. Oui, c'est vrai. Mais... Je n'ai jamais fait la remarque.

  • Speaker #0

    J'ai jamais observé. C'est le GQ, je crois. Est-ce que c'est le français ou l'américain qui avait sorti une cover, je crois, il y a deux ou trois ans. Alors là, je vais être très, très mauvais parce que je ne saurais pas du tout te dire quel talent était en cover de GQ. Mais qui était un mec qui avait ce qu'on appelle le dad bod. Tu vois ? Le ventre, tu vois, du mec. Oui. Et en fait, quand j'ai regardé le journal, je ne me suis pas dit, ah, le mec est pas mal. Mais je me suis dit, en fait... La vie, la vraie vie, elle est là. Il y a encore beaucoup de choses à faire évoluer. Effectivement, la place de la femme, c'est une discussion hyper importante. C'est un combat qu'on mène un peu chaque jour tous à notre échelle. En prenant des valeurs, en se disant qu'il n'y a pas de jugement à avoir. Tout ça pour en revenir à la manière dont moi je m'habille, dont je me lève et je me prépare le matin, où je me présente aux autres. Je crois qu'en fait, peut-être pendant des années, je me suis dit qu'il faut que je sois bien pour les autres. Et en fait, je crois que maintenant, j'en suis arrivé à un truc où je me suis dit, j'ai envie d'être bien pour moi.

  • Speaker #1

    On s'est vu déjà quelques fois. Tu fais partie de ces gens, peut-être un petit peu comme moi. On te voit le lundi, tu as un look plutôt décontracté. On te voit le mardi, tu as un look pré-pi. On te voit le mercredi, tu es en mode street style. On te voit le vendredi, une touche un peu queer, comme ça, on ne sait pas trop, parce que tu as eu un délire pendant le matin. Mais ça reste toi. Il y a un côté très éclectique dans les looks. que tu...

  • Speaker #0

    Il y a quelque chose que j'aime profondément dans le vêtement, c'est l'équilibre. Je pense que tu vois, tout est une histoire d'équilibre dans un vêtement. Quand tu crées une silhouette, tu crées un vêtement humain. Quand tu crées une silhouette. Oui, oui, oui. Quand je choisis un vêtement, je t'avouerai qu'il y a plein de gens, tu sais, qui me disent avec quoi je mettrais ça et en fait, moi, quand je regarde un vêtement, je me dis jamais avec quoi je vais mettre ça. Je me dis, putain, j'adore ce pantalon, j'adore ce t-shirt, j'adore cette chemise, j'adore cette veste, etc. Et en fait, après, avec ce que tu t'envoies de la gare, j'essaie, tu vois, de construire un peu un puzzle, tu vois, avec ça. Mais c'est vrai que je suis... Et c'est d'ailleurs drôle parce que c'est Marine Guérin qui m'avait dit ça une fois et qui m'avait dit on ne sait jamais, tu vois, j'avais été dîner chez elle et elle m'a dit on ne sait jamais à quoi ça tend. J'étais arrivé hyper hyper street. Elle m'a dit tu ne te vois jamais comme ça. Mais c'est vrai qu'en fait, j'aime bien changer.

  • Speaker #1

    C'est en fonction de...

  • Speaker #0

    Je crois que c'est en fonction de mon mood. Mais c'est de là, tu vois, c'est pour ça que je te dis qu'en fait, avant, je m'habillais vachement pour les autres. Et en fait, aujourd'hui, j'en suis arrivé à un truc où je me dis je m'habille pour moi. Et donc en fait, s'il y a quelqu'un qui me dit Ah, elle est bizarre ta veste moi tu sais quoi, je m'en fous en fait.

  • Speaker #1

    Et quand tu étais petit ?

  • Speaker #0

    Quand j'étais petit, j'essayais de rentrer dans un moule.

  • Speaker #1

    Parce que ça, tu vois, quand on est petit, au fil des discussions, je m'aperçois que la manière dont, à l'âge adulte, et qu'on est dans ce moment où soit on approche de l'acceptation, on travaille dessus, on est carrément dedans, il y a beaucoup de réminiscences, des expériences enfantines avec le vêtement, avec l'image et avec les liens qu'on rompt, justement, de par comment est-ce qu'on est habillé.

  • Speaker #0

    Ouais, je suis assez d'accord. En fait, quand j'étais plus jeune, non pas que je ne le sois plus, mais quand j'étais plus jeune, je voulais absolument rentrer dans un moule. Et je faisais partie de cette génération, très sûrement encore aujourd'hui, tu vois, dans les collèges, dans les lycées, dans les écoles. Tu vois, tu veux absolument t'habiller comme tes copains et tu veux avoir les doudounes comme tes copains. Et tu vois, ma mère, elle m'a fait des sauts au plafond quand je lui disais, tu vois, à 14 ans que je voulais une doudoune qui coûtait 800 balles. Tu vois, elle me regardait en me disant, mais t'es complètement cinglé, ça n'arrivera pas une seconde, tu vois. Mais parce que comme... J'étais dans un lycée où des gens avaient des doudounes qui coûtaient 800 balles. Et bien, il m'en fallait une. Et donc, en fait, c'est aujourd'hui, c'est ce que je t'ai dit la dernière fois qu'on se parlait. Je me disais, moi, je pense que je me croiserais aujourd'hui à Jusitan, je me mettrais des tartes. En me disant, mais fais-toi, mon vieux, ce n'est pas la vraie vie. Je pense que pendant très longtemps, j'ai voulu rentrer dans un moule. D'où ce pourquoi, tu vois, aujourd'hui, je n'ai plus du tout envie de l'être. Ou en fait, j'ai envie d'être moi-même. Je crois que j'ai envie d'être à l'aise. Le confort.

  • Speaker #1

    Le confort. C'est hyper important. C'est hyper important. Tu sais quoi ? J'ai passé des entretiens un jour pour une marque horlogère. Je tairai le nom parce que c'était une très grande marque. Mais ils m'avaient dit qu'il fallait être en costume toute la semaine. Bon, non pas, on ne m'avait pas dit que le job était à moi. Mais bon, quand on m'a dit ça, autant te dire que là, c'était mon rêve de faire de l'horlogerie. J'étais là, c'est plus du tout mon rêve. Ah non, mais pas du tout. Impossible. T'imagines, il faut aller vivre six mois de l'année là en Suisse, dans un village perdu.

  • Speaker #0

    Comme journaliste attaché de presse, mais en costard toute la journée.

  • Speaker #1

    Attaché de presse, mais sauf que du coup, t'as un uniforme. Donc, t'es en costume toute la journée. En élégant. C'est incroyable parce que je n'ai pas de costume. Ça, sinon pas. On est quasiment pas. Je dors en avant, genre peut-être un ou deux, tu vois. Mais tu ne me vois jamais en costume. Les seuls moments où tu me vois en costume, c'est quand je vais à un mariage. Après, si je suis invité, tu vois un dîner qui est un peu chic, etc. Je vais toujours trouver. des manières un peu détournées de rester un peu chic parce que je vais te mettre une chemise, mais je ne vais pas prendre une chemise qui va être hyper cintrée, que je vais mettre avec un pantalon qui va être un peu cintrée, une petite veste un peu cintrée, pas du tout, je vais te prendre une chemise hyper oversize, avec un pantalon à pince hyper oversize et des très gros sneakers, mais qui vont être quand même des sneakers un peu jolis, tu vois pas de la Nike, tu vois, avec de la semelle avec des bulles en dessous, tu vois, des trucs un peu cool et donc en fait je vais essayer de te twister ça je vais essayer de mettre un espèce de châle que je vais mettre dans ma veste et voilà Je vais essayer de rendre les choses, mais parce que j'ai envie d'être confortable. Je n'ai pas envie d'être prisonnier de mon vêtement. J'ai envie de porter quelque chose qui va me faire du bien. J'ai envie d'être à l'aise parce que j'ai envie d'être à l'aise de mes mouvements. J'ai envie de...

  • Speaker #0

    C'est incroyable comme ce mot revient. Sur les trois premiers épisodes, avec les trois premiers invités, on a aussi évoqué cette question du confort. Mais c'est peut-être une question d'époque aussi. Tu vois où... Toi qui as étudié quand même un peu l'histoire de l'art, moi pas du tout, mais je le sais quand même, c'est que le confort, il est souvent lié, en tout cas dans l'histoire du vêtement, il est lié à l'émancipation. On parlait, les gens parlent beaucoup plus de ce qui se passe, revendiquent plus leurs droits et tout ça, que le confort, de manière indirecte, il est lié. C'est-à-dire que les femmes qui ne font pas un 34, elles refusent. de souffrir pour avoir l'air d'avoir...

  • Speaker #1

    Je crois que la pensée, elle a profondément changé. La manière de s'habiller, elle a changé. On le voit quand tu fais le tour des boutiques. Bon, il reste encore quelques créateurs, tu vois, qui font des trucs où t'as vraiment pas du tout l'air à l'aise. Après, il y a certaines marques, par exemple, tu vois, Christian Louboutin, c'est un chausseur où il le dit lui-même. Il dit que ses chaussures, elles sont pas faites pour être confortables. Tu sais que ça peut être confortable. Voilà. Mais je pense qu'aujourd'hui, c'est facile. d'être à l'aise dans un vêtement, il suffit de le choisir bien coupé. Pour ça, effectivement, il y a un autre combat, c'est la fast fashion. Il ne faut pas s'étonner qu'un jean, quand tu le mets un jean H&M, quand tu le mets trois fois à la machine, il ne faut pas s'étonner qu'il soit mal fichu après. Parce que fatalement, ce n'est pas le même prix. Tu sais que quand tu vas acheter un jean 9,90 euros, tu sais que fatalement, un jean qui va valoir 600, ça ne va pas être la même fabrication, ça ne va pas tenir pareil dans le temps. Donc, c'est pour ça qu'il faut, tu vois, je pense...

  • Speaker #0

    Une réflexion, tu vois, une vraie, vraie réflexion.

  • Speaker #1

    Oui, une réflexion à avoir, où je me dis, il faut peut-être acheter moins, il faut peut-être arrêter d'aller sortir des vêtements, parce que tu as aussi, tu vois, on voit aussi de plus en plus de marques, tu vois, qui droppent des vêtements tout le temps, constamment.

  • Speaker #0

    Même dans les marques qui font appel à vous comme agence ?

  • Speaker #1

    Non, pas trop, parce qu'on a des marques qui sont assez héritage, ou alors qui font très attention. Les lunettes, c'est quelque chose d'assez différent, parce qu'ils produisent en plus petite quantité, chez Jimmy Fairley, ils ont un drop. par mois, mais eux, ils produisent en plus petite quantité. Donc, en fait, ils ne sont pas débordés par leur stock. Tu vois ? Mais tu as des marques qui, tu vois, produisent en très, très, très grosse quantité. Et en fait, ils se retrouvent avec des stocks de vêtements colossaux qui dorment ailleurs, tu vois, qui dorment dans des entrepôts, dans des stocks, etc. C'est très difficile de s'en débarrasser. On a surtout beaucoup créé de choses. Après, tu as quand même aussi, je trouve, une conscience. Maintenant, la conscience écologique, elle est devenue complètement obligatoire. Quand tu construis une marque, tu vois, comme par exemple Rodé, qui a été fondée par Rémi Cricks et avec Valentin Wittmer. Les maillots de bain rodés, elles construisent tout à partir de matières qui sont recyclées. Donc en fait, le but, c'est qu'effectivement, il faut arriver aujourd'hui à créer des choses en ayant un impact qui est le moins fort possible. Et ça, je pense qu'on aurait des marques qui viendraient nous voir et qui n'auraient pas cette conscience écologique, on dirait non. Je dirais non. Parce que je pense que c'est obligatoire. De toute façon, qu'est-ce que tu veux que j'en fasse ? Tu vois ? Quel journaliste je vais aller voir en disant coucou, j'ai cette marque qui vient d'arriver au bureau, tout est fabriqué en Chine, on ne sait pas trop qui la fabrique. Les colorants sont dégueulasses, c'est déversé dans des rivières. Tu vois ce que je veux dire ? Je vais aller à des gens, mais par contre, ils font 40 milliards d'affaires par an.

  • Speaker #0

    J'ai lu un article, il y a une marque dont je ne citerai pas le nom parce qu'en fait, on la cite déjà trop, qui a 7000 nouvelles références par jour.

  • Speaker #1

    7000 références. Tout ça là-même, ça, c'est un combat. Ça, c'est vraiment un combat qu'on doit mener parce que c'est... Pardon du terme, mais c'est dégueulasse, un truc comme ça. Parce que ça, tu ne fais pas du bien aux gens, tu fais du mal. Je vois, tu vois, moi j'habite à Ixelles, pas loin de la commune. Tous les matins, je passe...

  • Speaker #0

    Chaussée d'Ixelles ?

  • Speaker #1

    Chaussée d'Ixelles. Tous les magasins qui sont... Les gens, avant l'ouverture, ça ne leur rend la porte dans la queue, devant ces boutiques pour acheter des choses dont les gens n'ont pas besoin. C'est ça le problème, en fait. Et je pense qu'on les a tellement éduqués à acheter et accumuler, accumuler, accumuler, accumuler, qu'en fait, ça en devient un peu le tout et le n'importe quoi.

  • Speaker #0

    C'est hyper compliqué. Justement, à ce sujet-là, j'ai écouté un podcast hier qui parle de ça, en fait. Qui sont les gens qui consomment ces produits ? Pourquoi ? est-ce qu'ils n'ont pas conscience de ce qui se passe ? Ce n'est pas possible aujourd'hui. En 2024, ce n'est pas possible de ne pas savoir.

  • Speaker #1

    On ne peut pas ne pas être au courant.

  • Speaker #0

    Voilà, ce n'est pas possible. Il y a quelques années, il y a peut-être cinq ans, il y a peut-être cinq ans, OK, je peux entendre qu'il y a une part des consommateurs de la fast fashion et de la fast, fast, fast fashion qui n'étaient pas au courant, qui n'avaient pas conscience. Aujourd'hui, ce n'est pas possible. Mais cependant, ces gens continuent de faire ce qu'ils font. Et ils ont des enfants. et puis ils vivent sur cette planète. L'impact,

  • Speaker #1

    ils vont le ressentir. L'impact, il est énorme. Mais tu sais, je vais te dire aussi quelque chose dont on n'a pas forcément conscience. Nous, dont on a conscience quand on est communicant, c'est que la génération, tu vois, qui arrive, qui est très, très jeune, elle a fatalement une force de parole qui est bien plus impressionnante et bien plus grande que la nôtre parce qu'elle utilise des réseaux sociaux bien plus profondément que nous. On les utilise comme, par exemple, des réseaux sociaux TikTok, tu vois. On ne sait pas trop ce que ça va devenir parce qu'il y a des débats. Et je pense que...

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est incroyable. J'ai discuté avec quelqu'un...

  • Speaker #1

    C'est une force de frappe énorme. C'est énorme, c'est bien plus fort qu'Instagram.

  • Speaker #0

    Quand elle a besoin de savoir quelque chose, faire une recherche, je ne sais pas comment elle fait, elle ne m'a pas encore montré, ils vont sur TikTok.

  • Speaker #1

    L'algorithme de TikTok, c'est la très grande inconnue, même pas de nous, des bureaux de presse, c'est de l'Europe. C'est pour ça que les États-Unis s'y sont attaqués, parce que c'est chinois et qu'en fait, on ne sait pas comment est-ce que cet algorithme influe sur des événements sociaux, tu vois, ce qui arrive dans le monde. Je regardais une émission l'autre jour qui s'appelle C'est dans l'air, qui est diffusée sur France 5, qui est une émission extrêmement intéressante. Et en fait, il parlait justement du phénomène TikTok et comment ça avait des conséquences sur certains événements dans le monde, sur des révolutions, des révoltes, etc. C'est un réseau social dont on ne connaît pas l'algorithme, donc on ne peut pas réfréner. Donc, on ne sait pas quelles sont les informations qui sont envoyées en Chine. On ne sait pas ce que les créateurs de contenu... qui, eux, déposent des éléments sur TikTok. Qu'est-ce que la Chine, tu vois, récupère comme information là-dessus ? Ça, on ne sait pas. Mais tout ce qu'on sait, c'est que c'est une plateforme qui a une force de vente énorme. Mais énorme, énorme, énorme. Quand tu vois le nombre de vues qu'il y a sur les vidéos Instagram et le nombre de vues qu'il y a sur les vidéos TikTok, mais c'est 15, 20 fois, tu vois, TikTok a 20 fois la puissance d'un Instagram.

  • Speaker #0

    Et quand tu dis vente, vente de produits, mais d'idées surtout.

  • Speaker #1

    C'est énorme, absolument énorme. Parce que tu vois, il y a certaines marques qui se sont mises à TikTok. Et tu vois, toutes ces applications, ces réseaux sociaux, il y a des marques qui en ont compris les enjeux très rapidement. Gucci, ça a été les premiers à être sur WeChat, tu vois, en Asie, parce qu'ils ont compris que les Chinois utilisaient WeChat et l'autre application de messagerie instantanée dont le nom m'échappe. Et ils ont compris très, très vite. Donc, ils ont ouvert des canaux, déposé des pubs, etc. Tu vois, commencé à sponsoriser. TikTok, c'est pareil. Il y a beaucoup de marques qui ont traîné les pieds en disant c'est pas super sympa, etc. Aujourd'hui, regarde le nombre de gens qui regardent un show Vuitton en live sur Instagram et un show Vuitton en live sur TikTok. Tu comprends tout de suite l'algorithme.

  • Speaker #0

    Je ne savais même pas qu'il y avait des lives sur.

  • Speaker #1

    Oui, oui, il y en a. Moi, le premier live que j'ai regardé de Vuitton sur TikTok, c'est lorsqu'ils étaient en train de défiler au Louvre, à l'intérieur du Louvre. Je ne sais plus quelle collection, c'était la femme, c'était Ghesquière et c'était, je ne sais pas, il y a peut-être un an et demi ou un truc comme ça. Mais la force de frappe est absolument énorme. C'est juste que nous, en termes de bureau. On n'en connaît pas les algorithmes. Instagram, on arrive à le maîtriser. C'est là que TikTok, on a du mal, nous, à proposer des choses parce qu'on gère aussi des réseaux sociaux. On donne des conseils sur l'achat de pubs, d'espaces, même sur les sites Internet, etc. On sait où est-ce qu'il faut placer ta pub et on donne le maximum de conseils pour le digital parce que c'est aujourd'hui un canal qui est hyper important. Mais il y a des réseaux sociaux comme TikTok qu'on ne maîtrise pas. Regarde, tu vois des espaces, tu connais Twitch. Twitch, qui est une plateforme de gaming. Tu te dis, mais... le nombre de gens qui sont là-dessus. Et aujourd'hui, les marques ne pensent pas suffisamment à ce genre de choses.

  • Speaker #0

    On m'a dit il y a deux ans maintenant déjà, quand je bossais déjà sur DHV, on m'a dit, ouais, mais en fait, il faut que tu fasses une émission sur Twitch. Il faut que ce soit une émission en live sur Twitch.

  • Speaker #1

    Je suis tout à fait d'accord. Et d'ailleurs, tu vois, certaines très grandes marques l'ont réussi. Tu vois le pari de Twitch avec Brio, c'est Vuitton, qui a été une des premières marques aussi à organiser des gros, gros événements. Alors je suis moins calé jeux vidéo, donc j'ai pas envie de te dire une bêtise, mais il y a un jeu vidéo effectivement sur Twitch qui était streamé en live, et en fait ils ont organisé un concert d'un très grand rappeur américain, Stage, qui était complètement construit digitalement, qui était toute bande de vuitons, et le mec était en fait ce grand rappeur, tu vois, était en live sur Twitch, et ça a été vu par des millions de personnes. Je trouve un peu cet enjeu qui est un peu perdu et qui est dommage, dans beaucoup d'agences que j'ai vues et analysées un peu partout. où en fait, on ne prend pas suffisamment la mesure de ce que ces outils peuvent nous apporter. Et aujourd'hui, les gens qui ont 18 ans et qui ont 19 ans et qui n'ont peut-être pas le pouvoir d'achat, peut-être pas l'intérêt pour l'instant des marques qu'on représente, dans 10 ans, elles auront ce pouvoir d'achat. Mais sauf que c'est une génération Twitch. Ce n'est pas une génération Instagram qui va arriver.

  • Speaker #0

    Il faut être là où ils sont.

  • Speaker #1

    Exactement. Ça, les influenceurs l'ont très bien compris. Tu vois, quand tu vois beaucoup de talents qui ont explosé, qui ont vachement réussi, et que moi, j'ai vu beaucoup. que je côtoyais d'ailleurs toujours, ils se sont tous très vite mis à TikTok parce qu'ils ont compris l'enjeu qu'apportait TikTok. Et ils arrivent très bien, avec brio, à construire des choses, à publier de super contenu sur TikTok. Je pense que c'est très important d'aller chercher ailleurs. C'est un peu constamment ce que notre métier nous force à faire. Il faut encore une fois, on revient à la curiosité. Je pense que c'est hyper important d'aller chercher toujours ailleurs, sortir de sa zone de confort. Pas facile de sortir de sa zone de confort pour personne. Non. C'est pas confortable. C'est pas confortable, mais on est obligé de se faire violence parce que je pars du principe que si on ne fait pas bien notre job, quelqu'un d'autre le fera à notre place. Non pas qu'on soit hyper compétitif, parce que je pense qu'il y a du boulot pour tout le monde et qu'on doit être hyper respectueux les uns des autres et qu'on doit tous se considérer. Moi, quand j'ai ouvert le bureau ici, je me disais que je n'avais pas du tout envie de marcher sur les plates-bandes d'autres bureaux parce qu'il y a des agences absolument super. J'ai vu des events extraordinaires d'autres agences qui ne sont même pas une concurrence parce qu'on ne travaille pas sur une... Je ne fais pas du tout les choses de la même manière. Il y a certaines marques avec qui on parle où automatiquement, on se dit, ce n'est pas pour nous, vous serez mieux dans tel genre de bureau. Parce qu'on voit des réseaux peut-être un peu plus institutionnels ou peut-être des endroits qui sont très spécialisés que pour le food and beverage. Je côtoie certains journalistes qui m'invitent à des événements, donc je vois un peu ce que font les autres bureaux. J'ai été encore dîner la dernière fois dans un restaurant, tu vois, dans le centre de Bruxelles, avec une amie qui est journaliste. Le bureau qui s'occupe de ce restaurant, honnêtement, le resto était rempli que de gens de la presse, de têtes, tu vois, que j'avais aperçues de plus ou moins loin. Et je tire mon chapeau à ce genre de truc, parce que j'ai conscience de la quantité de travail que ça représente. Et je trouve qu'il y a des gens qui font des boulots absolument formidables. Mais bon, je pense qu'il y en a absolument pour tout le monde. D'accord,

  • Speaker #0

    se tirer dans les pattes, ça ne sert à rien.

  • Speaker #1

    Ça ne sert à rien. Et tu vois, on a lié des liens extrêmement... agréable avec d'autres agences, notamment à Flamande, qui sont de très grosses agences, qui sont très installées. Donc, on est baby à côté d'eux. Mais on pense et on les invite à nos events et eux nous invitent à leurs events. Et c'est un truc auquel je n'ai pas du tout été élevé. J'ai grandi dans des agences où on se disait surtout qu'il ne faut pas inviter des agences concurrentes des fois qui nous piqueraient nos clients. Mais moi, jamais j'irais piquer les clients de quelqu'un d'autre. Si on ne vient pas frapper à ma porte en me disant j'ai un autre besoin et en fait le bureau avec lequel je suis ne me l'apporte pas, donc aujourd'hui j'ai envie de passer à autre chose et d'essayer autre chose, ça c'est le choix d'un client qui vient nous voir. Mais jamais je ne vais aller prendre la liste d'un bureau, d'une agence...

  • Speaker #0

    C'est contre l'éthique ça.

  • Speaker #1

    C'est impossible.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu t'habilles ? Tu t'habilles où ?

  • Speaker #1

    Tu sais quoi, si j'avais vraiment beaucoup d'argent, je passe comme un vieux mobilier. Je pense chez Jill Sander. Ça je trouve ça extraordinaire, mais bon j'ai malheureusement... pas les moyens d'aller tous les mois à Gilles Sander m'acheter une chemise, même si je les trouve absolument extraordinaires. Ce que j'aime vraiment, je te le dis, j'aime le vêtement un peu ample, j'aime le vêtement confortable. Donc ça, le Gilles Sander, pour moi, c'est très ça. J'ai une passion pour, tu vois, les gens qui me connaissent savent que je porte des pantalons comme des garçons tout le temps. J'adore cette marque parce que je trouve que c'est les mieux coupés, c'est les plus cools, c'est les plus confortables et ça ne bouge pas. Je suis un peu flémard. Je suis le roi de la machine à laver, donc je fous tout en machine tout le temps et ça bouge pas, quoi. c'est vraiment hyper bien ouais sinon des chemises je mets beaucoup de chemises personne nous écoute pas de fast fashion non jamais franchement non ça fait des années que j'ai pas acheté un truc chez Zara si tu sais quoi j'ai acheté un truc chez Zara parce que j'avais une soirée et j'avais envie d'un blazer mais j'avais envie d'un blazer un peu fun tu vois j'avais pas envie d'un blazer noir j'en ai des blazers noirs tu vois que j'ai chez Mister Porter ou des trucs comme ça tu vois qui sont un peu bien coupés ou du Burberry des trucs comme ça mais là j'avais envie d'un truc un peu fun et j'ai trouvé chez Zara un truc pas trop mal coupé il est... genre bleu canard en velours ok il est dément ce blazer donc quand tu le mets avec une chemise un peu cool un pantalon un peu cool etc ça passe mais tu vas pas me retrouver tous les mois chez Zara ou chez H&M ou des trucs comme ça cos je trouve ça pas trop mal les t-shirts sont bien encore maintenant ? ouais il est très épais là je les adore ça c'est vraiment bien et c'est bien foutu et ça bouge pas non plus les compositions tu regardes les compositions ? je regarde les compositions que du coton jamais de trucs mélangés Bon, pour les t-shirts, évidemment, parce que t'as des trucs où t'es obligé de l'avoir. Pour l'élasticité et tout, t'es obligé, tu vas pas l'échapper à la polyester ou un peu de viscose. Une fois de temps en temps, quoi que la viscose, c'est pas la matière la pire. Tu vois, le polyester, c'est vraiment sacrément dégueu. Mais bon, tu vas malheureusement pas pouvoir y échapper. J'aime beaucoup les pulls.

  • Speaker #0

    Les petites mailles, j'aime bien tes cheveux. J'adore les petites mailles. Et t'aimes bien les nids d'abeilles. Mailles en nids d'abeilles, j'adore. Moi, je sais.

  • Speaker #1

    C'était pas une affaire d'amener une chemise en nids d'abeilles, tu sais quoi. Je l'ai scanné déjà.

  • Speaker #0

    Samia Boujard, scanneuse professionnelle.

  • Speaker #1

    Voilà, scanneuse professionnelle. Non, non, je dirais les mailles, bon, effectivement, qui n'aiment pas le cachemire, j'ai envie de te le voir. Eh bien, tu sais quoi ? Le cachemire, je vais te dire un truc, moi j'achète mes peluches chez From Future, ils sont hyper bien.

  • Speaker #0

    Je ne connais pas From Future.

  • Speaker #1

    Ils sont hyper bien.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai découvert le cachemire il y a quelques années. Je vais dans une friperie qui se trouve ici sur la chaussée d'Ixelles.

  • Speaker #1

    Ouais. Ah, il y a une autre marque aussi, Absolute Cachemire, c'est hyper bien ça aussi.

  • Speaker #0

    Absolute Cachemire, je prends note. Et donc, je connais ces noms, mais voilà. Et puis donc je me suis acheté un pull en seconde main, mais il était neuf en réalité, parce qu'il était parfait, il était impeccable, noir. Donc j'ai découvert la sensation déjà du cachemire sur la peau, cette sensation aussi de chaud, mais de chaud aéré, tu vois, pas de chaud moite, c'est-à-dire que t'as chaud, mais que c'est pas moite. Et puis après j'ai enchaîné avec un pantalon.

  • Speaker #1

    Oh la la, quel luxe, quel bonheur. Que j'ai usé jusqu'à la corde,

  • Speaker #0

    littéralement jusqu'à la corde.

  • Speaker #1

    Tu les verrais, moi mes pulls, j'ai des trous aux coudes. Donc je les mets plus que chez moi maintenant. Évidemment, j'ai pas des trous aux coudes à tous. Mes deux préférés, j'ai des trous aux coudes. Donc je cherche un truc, si t'as une solution, je me disais que j'allais peut-être mettre des coudières, mais des coudières un peu fun.

  • Speaker #0

    Ouais, tu peux me montrer, on peut trouver.

  • Speaker #1

    Genre un tartan ou un truc comme ça. Il y en a un qui est gris, qui est assez épais, et un autre qui est bleu glacier. Je me dis que ça peut être fun de faire un truc un peu drôle.

  • Speaker #0

    Je ne connaissais pas du tout avant ça, où je les ai pris pour moi, alors que plusieurs années auparavant, c'est moi qui ai fait l'ouverture du magasin Kos ici à Bruxelles. J'ai travaillé pour le groupe. Et donc, tout au début de Kos, il n'y avait quasiment que des matières naturelles. C'est pour ça que je te demandais si tu faisais attention aux matières. Et donc, il y avait des pulls en cachemire. C'est là aussi que j'ai vu pour la première fois des vêtements sur le cachemire.

  • Speaker #1

    C'était vachement bien.

  • Speaker #0

    Et j'en ai offert à mon cher et tendre. Mais le mien, je ne l'ai pas porté parce que je l'ai lavé et puis l'ai rétréci. C'est devenu un pull de poupée que j'ai filé au nounours de ma fille. Mais je ne l'ai pas porté en fait. C'est que quelques années plus tard que je me suis acheté ce pull-là en fripe. C'est vraiment incroyable. C'est le truc que tu peux porter tout l'hiver. Donc, on revient sur toi. Les t-shirts, que du coton, ni d'abeilles pour la maille, le pince-mire pour la matière et le confort en fait.

  • Speaker #1

    Le confort, toujours. Non, non, hyper important. Et surtout, pas jeter ses vêtements. Tous les gens qui foutent leurs vêtements en l'air, non, mais pas possible, ça, ce genre de truc. Moi, je pense qu'il faut les rafistoler. Il y a toujours... Bon, il y a certains trucs où là, tu ne peux plus rien faire. Tu les as vraiment utilisés, puis tu les as à la boile.

  • Speaker #0

    Mais seulement quand tu as acheté des choses de qualité. Parce que rafistoler... Rafistoler...

  • Speaker #1

    Ah bah, c'est sûr, rafistoler un tricheur d'HM à 1,99, ça ne marche pas. Voilà, c'est ça. Non, non, mais par contre, tu vois, effectivement, quand tu vois un trou dans un jean ou un truc comme ça, il faut rafistoler, quoi.

  • Speaker #0

    À ce pull en cachemire où on met des coudières,

  • Speaker #1

    à ce pull en cachemire, je peux te dire que je vais l'utiliser toute ma vie. Je trouve que, tu vois, il y a certaines choses où je trouve que si tu n'es pas obligé d'acheter des pulls, tu vois, chez l'Europiana, pour avoir un cachemire de bonne qualité, un peu contrôlé, il y a des alternatives. Aujourd'hui, tu vois, il y a des marques qui font des... Même, tu vois, des marques belges qui font, tu vois, des super vêtements. On s'occupe, par exemple, de Mardi Edition. Marie Smith prend des chutes de tissus qui viennent de stocks dormants et elle te sort du cachemire qui vient de chez Vuitton, dont certaines marques n'ont plus l'utilisation et n'ont plus l'utilité. Elle t'en fait des vêtements avec. Tu as une veste qui va te coûter 395 au lieu de t'en coûter 3395. Et tu vas pourtant avoir une qualité qui va être très similaire, où tu vas avoir un super rendu, un super coupé, les matières vont être des menthes. Eh bien, si tu as un bouton qui tombe, ou si tu as des chiots, eh bien, tu les amènes chez un couturier. Tu verras que tu fais ça super bien. Parfait. Tu vois ?

  • Speaker #0

    Il va arriver au moment du portrait en vêtements. Donc, voilà, j'ai fait une petite transition. Donc, si tu étais un pull ?

  • Speaker #1

    Bah, un gâchemire.

  • Speaker #0

    Avec capuche ?

  • Speaker #1

    Non. Un genre huit fils, simple, col rond, droit. Tu vois, genre... Très simple.

  • Speaker #0

    Efficace que tu peux mettre.

  • Speaker #1

    Efficace que je peux mettre avec tout et dans lequel je peux être à l'aise. En fait, c'est hyper important d'être à l'aise quand je lance mes vêtements. Donc, je vais avoir envie, tu sais, je vais remonter mes manches. Tu vois, j'ai pas envie que ma montre, elle reste coincée dedans. J'ai pas envie que mon bras s'attaque. Tu vois, j'ai envie d'être...

  • Speaker #0

    Il serait de quelle couleur ?

  • Speaker #1

    Pas noir. Je pense gris.

  • Speaker #0

    Ah ouais ?

  • Speaker #1

    Ouais. Un gris ou un bleu marine. Peut-être gris, plutôt. C'est mon préf. Je vais te l'amener, tu vas voir, il est trop beau.

  • Speaker #0

    Si t'étais une chemise ?

  • Speaker #1

    Une chemise blanche, oversize. Très, très oversize. Je fais un S, je dirais un XL, quoi. Tu vois, on s'occupe de Figaré. Je trouve qu'il te coupe les chemises extraordinairement bien. Ils le font quand même depuis très longtemps. C'est un métier, tu vois, d'une chemise extrêmement bien coupée. Et typiquement, les chemises blanches que je prends chez eux, popline, blanche, un col classique, droite, XL, ça c'est extra. Tu mets un t-shirt en dessous, blanc.

  • Speaker #0

    J'ai la même.

  • Speaker #1

    Bah voilà.

  • Speaker #0

    Je ne mets pas de t-shirt en dessous. Je mets mon plus beau soutien-gorge. Si t'étais un pantalon, tu l'as dit tout à l'heure.

  • Speaker #1

    Un pantalon comme des garçons. Large, fourche basse, à pince. Tu vois comme j'ai là ? Ça, c'est trop bien. Tu vois, regarde. J'en suis à la pince, là. En fait, il est très bas et tu vois, un peu large. Encore une fois, tu vois, je suis à l'aise.

  • Speaker #0

    C'est marrant parce qu'on dirait plus un cargo, tu vois, comme ça.

  • Speaker #1

    C'est un peu une ambiance cargo, mais en fait, je pense que ce qui fait un peu cargo, c'est ses empiècements, tu vois, de jeans et de carreaux rouges, etc. Mais c'est ça. Ouais, je dirais ça. Ça ou un jean Levis, tu vois, un 501. Tu vois, genre très simple.

  • Speaker #0

    Très classique, en fait. Mais tu vas chercher dans le détail.

  • Speaker #1

    Je vais aller chercher dans le détail. Je vais mettre, tu vois, ou alors je vais mettre une veste un peu démente ou je vais mettre, tu vois, une paire de lunettes de soleil. Mais ça, les lunettes, Samia, tu vois, je pense que si tu viens un jour à la maison, tu vas comprendre, tu vois. Il y en a partout.

  • Speaker #0

    Mais je croyais que c'était des trucs du showroom.

  • Speaker #1

    Ah non, celle-ci, c'est les miennes.

  • Speaker #0

    Ça, c'est les tiennes. Ça,

  • Speaker #1

    c'est les miennes. Ah oui.

  • Speaker #0

    J'ai entamé une petite collection de lunettes de soleil aussi. Je trouve que une lunette de soleil,

  • Speaker #1

    ça fait un look.

  • Speaker #0

    C'est comme les chaussures. Je suis tout à fait d'accord.

  • Speaker #1

    Tu n'es pas obligé de mettre des verres très foncés. Aujourd'hui, il y a des verres qui sont très clairs et tu peux même porter quand il fait un peu grisâtre. Tu n'es pas obligé qu'il fasse full soleil. Parce qu'on reçoit des gens dans la boutique, des journalistes, des talents et tout, qui te disent, mais quand est-ce que je les porte ? Tu te dis, mais tout le temps. Moi, j'ai tout le temps des lunettes de soleil avec moi.

  • Speaker #0

    J'en ai maintenant un peu partout. J'en ai un petit peu partout dans mes sacs, dans la poche des grands manteaux.

  • Speaker #1

    Dans la voiture, c'est ça. donc t'as une passion pour les grandes lunettes ou pas personne non j'aime les verres jaunes par contre une passion pour ça c'est les verres jaunes alors ne me demande pas d'où est-ce que c'est mais je crois que j'ai une passion pour les verres jaunes et si t'étais une paire de chaussures parce que ça aussi tu es très éclectique dans tes choix c'est pas facile je pense que j'aurais une paire de baskets comme quoi Comme quoi on se refait pas, mais je pense qu'une paire de baskets, si. En fait, tu vois, j'ai des Nike Air, tu vois les Air Force que je porte depuis littéralement mes 13 ans. Et je crois qu'en fait... Ça, ce serait ta paire ? La paire blanche, tu vois, de Air Force, parce qu'elle va avec tout. Elle va aller aussi bien avec un pantalon de costume, parce que ça va te rendre un peu plus jeune et un peu plus cool. Elle va aussi bien avec un jean, avec un 501. Elle va aussi bien avec un pantalon comme les garçons, qu'avec un pantalon de cargo. Elle va aussi bien aller avec un short. Elle va aller bien avec tout.

  • Speaker #0

    D'accord. Tu sais quel ref ? Je viens de... de mon cerveau vient de m'envoyer, là, tout de suite, Ophélie Winter. Ouais. Ophélie Winter.

  • Speaker #1

    Comment t'as eu cette scène, mais... Tu vois ? Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Le costard de mec, elle portait hyper over, over, over.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, exactement ça. Non, non, je trouve ça, je trouve que, ouais, c'est vraiment une paire de chaussures, je dirais une paire de Air Force.

  • Speaker #0

    Chapeau, je t'ai jamais vu, chapeau,

  • Speaker #1

    casquette. Casquette. Ouais. Je porte vachement de casquette. J'adore ça. Écoute, casquette plutôt foncée. J'aime pas les casquettes baseball, tu vois, avec la visière qui est plate. Ça, ça me va pas du tout.

  • Speaker #0

    La New York...

  • Speaker #1

    Ça me va pas du tout. Il y en a certaines, les New Era, tu vois, où t'as la casquette qui est un peu plus incurvée, tu vois, la visière un peu plus incurvée, ça, ça me va. Mais la casquette, tu vois, baseball très large, ça me va pas du tout, du tout.

  • Speaker #0

    Je crois qu'on a un joli petit portrait robot que je vais faire de toi. J'adore faire ça.

  • Speaker #1

    J'ai hâte de voir. C'est nul, mais j'adore. J'ai hâte de voir. J'amuse, quoi.

  • Speaker #0

    La question signature du podcast. Quelle est ta définition du vêtement ? Donc si tu étais le rédacteur du dictionnaire, un vêtement, tu mettrais quoi ?

  • Speaker #1

    Elle n'est pas facile cette question, tu sais que j'y ai pensé. Et en fait, j'ai du mal à trouver une réponse, parce que la réponse, tu vois, qui va être assez facile, c'est de te dire que le vêtement, c'est une manière de s'exprimer soi. C'est évident. Fatalement, tu vois, on s'habille tous parce qu'on a envie d'exprimer quelque chose de manière plus ou moins évidente. Je ne sais pas, si je devais définir le vêtement, je pense que ça peut être aussi un peu comme une arme. Je trouve que c'est une arme parce que dans l'histoire du monde, le vêtement a toujours représenté quelque chose. Pourquoi est-ce que les militaires ont un uniforme de militaire ? C'est parce que le vêtement, les épaules, les décorations sur un vêtement te donnent des grades. Si on brûlait des soutiens-gorges dans les années réceptantes, c'est bien parce que le vêtement avait une signification et une valeur. Tu vois l'invention du dénime. c'est social en vêtements donc je trouve que c'est aussi une arme ça permet aussi de dire des choses regarde la reine d'Angleterre feu Queen Elizabeth quand elle était toujours évidemment vivante lorsqu'elle s'habillait dans ses tenues elle faisait des trucs qui étaient complètement délirants, quand elle analysait les vêtements qu'elle mettait, tous les débats par exemple qu'il y avait sur l'Union Européenne ou le Brexit et qu'elle venait arriver habillée en bleu avec des bijoux jaunes... qui sont clairement la couleur du drapeau de l'Union européenne, elle veut faire passer un message politique et elle le fait passer extrêmement bien. Et donc, en fait, le vêtement, ça a toujours, pour moi, été, je pense que si ma définition, c'est ça, c'est une arme, en fait.

  • Speaker #0

    Merci, Jules.

  • Speaker #1

    Merci à toi, Samia.

  • Speaker #0

    Merci pour ce moment d'observation.

  • Speaker #1

    Arrête, tu vas continuer à me faire gros le sourire. Merci à toi, Samia.

  • Speaker #0

    J'espère que cet épisode avec Jules t'a plu, que tu as passé un bon moment et pourquoi pas même que tu as appris des trucs. Alors... pour ma part, je t'invite à suivre le podcast sur ta plateforme d'écoute préférée et à venir aussi me suivre, me follow sur Instagram. Des bises ! Déshabillez-vous est un podcast créé, présenté et produit par Samia Boujard, moi, avec une musique originale de Maïeva Fiston, alias MPLI, montage, mixage et post-production par Alice des Belles Fréquences et Laetitia podcast manager. T.H. Déshabillez-vous !

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Premiers échanges sur le métier d'attaché de presse

    02:56

  • Évolution du métier avec l'arrivée des réseaux sociaux 2

    03:56

  • Spécialisation et diversification dans la communication

    04:52

  • Importance des relations humaines dans le métier

    05:38

  • Le rôle des influenceurs et des nouveaux canaux de communication

    06:56

  • Discussion sur l'évolution des magazines et médias traditionnels

    07:30

  • Retour sur l'expérience de Jules-Aloïs dans le journalisme

    18:55

  • Les débuts professionnels de Jules-Aloïs en tant qu'attaché de presse

    25:06

  • Travail avec des marques prestigieuses et expériences marquantes

    28:47

  • Importance des relations respectueuses dans le milieu professionnel

    30:20

  • L'influence de l'éducation et des valeurs familiales sur la carrière

    35:55

  • L'importance de l'apparence et la pression dans l'industrie de la mode

    36:29

  • Impact des standards de beauté sur les hommes dans les médias

    39:35

  • Réflexions personnelles de Jules-Aloïs sur son style et son évolution

    41:09

  • Diversité des styles vestimentaires et expression de soi

    41:33

  • Le portrait chinois de Jules-Aloïs

    01:01:03

  • Sa définition du vêtement & conclusion

    01:07:32

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