Speaker #0Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast des livres et des lettres. Aujourd'hui on va parler de mes quatre dernières lectures. On va parler de Feu et Sang de George Martin, de The Secret History de Donna Tartt, des Nuits Blanches de Dostoevsky et pour terminer de A Good Girl's Guide to Murder de Holly Jackson que j'ai écouté. en audio. Pour commencer, je me suis lancée dans Feu et Sang de George Martin. Si ce nom vous est familier, c'est parce que c'est l'auteur du Trône de Fer qui a inspiré la série Game of Thrones et c'est le roman Feu et Sang qui a inspiré la série House of the Dragon dont la saison 2 a été diffusée en août 2024. Si vous n'êtes pas du tout familier, de l'univers. Laissez-moi vous l'expliquer en quelques mots. Les histoires se passent dans un univers fictionnel de fantaisie. On est sur un monde médiéval avec des rois, des chevaliers, des guerres, mais également de la magie, des dragons, des malédictions. La série House of the Dragon, qui s'est inspirée du roman Feu et sang, suit plus particulièrement un pan de l'histoire de la famille Targaryen, une famille ancienne et noble capable de chevaucher des dragons, et qui règne alors sur le continent de Westeros. Et cette série met en avant le conflit qui va poser un frère et une sœur suite au décès de leur père, le roi. Franchement, la série est dingue. La saison 1 met les éléments en place, et la saison 2, qui a été diffusée récemment, était vraiment top, à tel point que j'ai eu envie d'avoir le fin mot de l'histoire sans attendre la fin de la série. Et du coup, j'ai acheté Feu et Sang. Alors, pour lire ce livre, je... pense qu'il faut être familier de l'univers de George Martin, soit avoir regardé ou lu Le Trône de Fer, soit avoir au moins regardé le début de House of the Dragon. En fait, ce livre, c'est une chronique historique de la famille Targaryen. Il n'y a quasiment pas de dialogue, pas de description, c'est écrit comme un livre d'histoire. En gros, c'est écrit en mode, en telle année il y a eu ceci, ce qui a engendré cela. Ça me fait un petit peu peur au début, puisque le livre est un pavé, et j'avais peur que ce soit ennuyant. à lire, et finalement pas du tout. Je trouve que ce procédé permet de couvrir une large période de temps, et donc de suivre des générations et des générations de Targaryens. Il y a énormément d'anecdotes, et quand on a vu et lu Game of Thrones, c'est encore plus savoureux. Il y a de l'humour, puisque certaines histoires ont été chroniquées par plusieurs personnes, et on ne sait pas qui a raison. Et le texte le retranscrit bien en disant par exemple Maitre Machin a écrit ceci, ce qui ne concorde pas. pas du tout avec la version de truc, mais on aurait plutôt tendance à croire la version du premier. Comme dans toute chronique historique, on ne sait parfois pas ce qu'il s'est passé, l'information n'a pas été rendue publique ou l'enquête n'a pas abouti à l'époque, et donc nous n'avons pas de réponse dans le texte. La série House of the Dragon ne s'est inspirée que d'une partie de ce récit, mais une partie incroyable, clairement. Pleine d'action et de rebondissements, les prochaines saisons de la série promettent d'être folles. Franchement, on n'est pas prêts, je vous l'assure. En résumé, c'est un livre parfait pour les gens qui ont vu ou lu Le Trône de Fer et qui veulent en savoir plus sur l'histoire de la famille Targaryen. Vous apprendrez plein plein de choses sur l'univers, ça vaut vraiment le détour. Et pour ceux qui ont uniquement vu House of the Dragon et veulent savoir comment va se terminer le conflit, la réponse est dans ce bouquin. Mais attention au style. Je me répète, ce n'est pas un roman d'action, c'est pas du tout écrit comme Le Trône de Fer. C'est vraiment un texte au style de chronique qui relate les événements comme un livre d'histoire. Et si vous ne connaissez pas du tout l'univers de George Martin, je ne vous conseille pas de commencer par Feu et Sang. Vous risquez de passer à côté de plein de choses. A mon avis, c'est plus intéressant de commencer par la lecture du Trône de Fer et revenir vers ce livre ensuite. A la fin de l'épisode, je vous lirai le tout début. de feu et sang, comme ça vous vous rendrez un peu plus compte de ce style particulier. Depuis le temps que je le voyais passer partout, que j'en entendais parler comme la masterclass de la Dark Academia, ce genre littéraire récent, qui prend place dans des milieux universitaires, avec souvent un meurtre ou une enquête, et une place toute particulière faite à la psychologie des personnages, j'ai enfin craqué et je me suis lancée dans The Secret History de Donna Tartt, traduit en français par le maître des illusions. J'avoue que la couverture de l'édition anglophone a pas mal joué. Il est vraiment magnifique avec son joli fond noir. Ce n'est pas un roman récent puisqu'il est sorti en 1992 et Donna Tartt est une autrice américaine qui prend son temps pour écrire puisqu'il lui faut en général 10 ans pour écrire un roman. The Secret History, c'est son tout premier livre. Elle a ensuite publié The Little Friend en 2002, traduit par Le Petit Copain en français, et The Goldfinch en 2013, traduit par Le Chardonneret en français. Et ce dernier roman a reçu le prix Pulitzer de la fiction. Dans The Secret History, on suit Richard, le narrateur, qui est accepté à l'université d'Amden. Il est boursier, californien, et le voilà catapulté dans cette fac et cette région bien plus froide que la sienne. Et Richard parvient à se faire accepter dans un petit groupe élitiste d'étudiants sous la coupe d'un seul et unique professeur, Julian. Ils étudient le grec, le latin, la philosophie, jusque là, tout va bien. Mais dès le prologue du roman, on découvre qu'un des étudiants de ce petit groupe va mourir, et visiblement ce n'est pas un accident. Voilà pour le tout début. de The Secret History. Je n'en savais pas grand-chose de plus quand j'ai commencé ma lecture, et bien heureusement, parce que ça m'a permis de complètement me plonger dans l'histoire. L'ambiance est incroyable, pour commencer. L'université, l'automne qui arrive, puis enfin l'hiver. Ces étudiants qui étudient le latin, le grec, qui font référence à des philosophes, des écrivains. Moi, j'adore cette ambiance, ça m'a complètement séduit. Il y a énormément de références littéraires dans ce roman, et c'est un élément que... j'adore retrouver dans mes lectures. L'histoire en elle-même est très psychologique puisqu'on est au milieu des pensées de Richard, de ses questionnements et de ses interrogations sur la vie, sur l'impact que la mort annoncée dans le prologue va avoir sur lui. C'est vraiment passionnant à suivre. La tension monte très graduellement au cours du roman jusqu'à atteindre son paroxysme à la toute fin. Une des critiques au dos du livre qui est du New York Times présente très bien le roman, je trouve. Elle le décrit comme étant un mélange subtil entre Crimes et Châtiments de Dostoyevsky, Les Bacchantes de Lépide, qui est une tragédie grecque, et Les Lois de l'attraction de Bret Easton Ellis. En tout cas, j'ai adoré ce roman, cette association entre psychologie de personnages torturés, milieu universitaire, élitisme. Moi, j'ai beaucoup aimé. Ça me donne envie de lire encore plus de titres dans cette ambiance-là. Je ne peux pas trop en dire plus pour ne pas tout spoiler l'histoire, mais en gros, si vous aimez les romans plutôt axés sur la psychologie des personnages et encore plus axés sur des personnages torturés, si vous aimez les milieux universitaires ou culturels à base de culture latine ou grecque, si vous aimez les clins d'œil à la littérature grecque et si vous aimez les thèmes forts comme la morale, l'éthique, je pense vraiment que The Secret History... peut vous plaire. C'est un roman qui prend son temps, qui pose les personnages, on est beaucoup dans la tête de Richard avec ses questionnements, donc si tout ça vous tente, allez-y. Et j'ai ensuite enchaîné avec Les Nuits Blanches de Dostoevsky. Je suis en pleine découverte de Dostoevsky, puisque j'ai déjà lu Crimes et Châtiments, que j'avais bien aimé, et l'an dernier j'ai lu Les Frères Karamazov, que j'avais franchement adoré. Si vous ne visualisez pas du tout ces romans, ce sont des vrais pavés. 500 pages x 2 pour Crimes et Châtiments et 1200 pages pour Les Frères Karamazov. Vraiment, c'est des très grosses lectures. Et je m'étais dit, pourquoi pas découvrir Dostoyevsky sur des romans plus courts. Donc, L'Unuit Blanche est parfait parce qu'il fait à peine 100 pages. Petit rappel concernant Fyodor Dostoyevsky, c'est un auteur russe du 19e siècle qui est né en 1821 à Moscou. et mort en 1881 à Saint-Pétersbourg. Il a beaucoup écrit et il aime philosopher dans ses romans, sur la religion, le libre arbitre, l'homme et sa condition. Il a écrit de nombreux chefs-d'oeuvre comme Crimes et Châtiments, justement, ou encore L'Idiot. Personnellement, j'aime beaucoup son style d'écriture et j'adore me perdre dans ses oeuvres, dans ses longs monologues philosophiques. Pour Les Nuits Blanches, on a un peu moins cet effet-là, puisque c'est un court roman. Il se déroule sur... Quatre nuits et on y suit l'histoire d'un homme, le narrateur, un rêveur solitaire qui rencontre une femme. Ils se rencontrent quatre nuits durant, se racontent leur vie mutuelle, donc la solitude inhérente au rêveur pour lui et l'amour pour elle. Dans ce texte, on retrouve la plume caractéristique d'Ostoyevski, avec de longs monologues pour illustrer la pensée des personnages, des réflexions philosophiques sur la vie, sur son but, sur l'amour, la solitude. Je pense que si vous voulez découvrir Dostoïevski, mais que vous avez peur de vous lancer dans un de ces énormes pavés, c'est vraiment un récit adapté. Ça vous permettra d'appréhender un peu mieux son style littéraire. Pour ma part, j'ai bien aimé, j'ai passé un bon moment, mais j'ai préféré mes lectures précédentes de Dostoyevsky, parce que je trouve qu'il excelle vraiment dans les longues histoires qui permettent justement de développer les personnages. Pour la suite de son œuvre, j'aimerais découvrir en priorité Souvenir de la maison des morts, qui fait 500 pages, et que Dostoyevsky a écrit alors qu'il était emprisonné en Sibérie, et Les carnets du sous-sol, assez court, 200 pages, sur un homme très isolé. Si vous aimez Dostoïevski, n'hésitez pas à me dire quel roman est votre favori. Et enfin, on va terminer par un livre audio. Depuis un petit moment, j'essaye d'améliorer mon anglais. Donc je commençais par lire des romans en anglais et j'ai voulu pousser l'expérience un peu plus loin en écoutant un livre audio en anglais. Personnellement, j'utilise l'application BookBeat qui propose un certain nombre de titres en anglais. Au départ, je ne voulais pas trop me mettre en difficulté. Je me suis dit que le mieux, c'était d'écouter la saga Harry Potter, vu que je connais bien l'histoire. Malheureusement, ce n'était pas disponible sur l'appli. J'ai donc farfouillé un petit peu et j'ai jeté mon dévolu sur un roman young adult, qui est également une enquête. Et ce roman, c'est A Good Girl's Guide to Murder de Holly Jackson. Vous connaissez peut-être ce titre, parce que Netflix en a fait une série il n'y a pas très longtemps. Dans cette histoire, on suit Pippa. la narratrice qui est lycéenne et qui dédie un projet d'étude au meurtre d'Andy Bell qui est survenu 5 ans plus tôt dans la ville. L'affaire a l'air pourtant assez claire. Andy a été tué par son petit ami Sal. Tout le monde y croit. C'est la conclusion de la police. Mais Pippa a quelques doutes et elle commence à creuser. J'ai vraiment beaucoup aimé cette lecture. Déjà parce que je suis super fière de l'avoir écoutée en anglais et d'avoir passé un bon moment. Le tout début a été un peu difficile, et puis une fois lancé dans l'histoire, j'en oubliais presque que j'écoutais en anglais lors de certains moments critiques. Le vocabulaire est assez facile à comprendre dans l'ensemble, et même si je ne comprenais pas certains mots de description, certains adjectifs, ce n'était finalement pas gênant pour saisir la globalité de la phrase et de l'action, et ne pas être perdu. Je pense que c'est ça finalement le plus important dans la lecture en anglais ou dans une autre langue que l'on ne maîtrise pas parfaitement, ou dans les pas absolument tout. comprendre et ce n'est pas grave. Vous allez déduire certains mots au bout du contexte et le plus important c'est de saisir le sens de la phrase dans le gros pour pouvoir continuer de lire ou d'écouter ici et vous plonger dans l'histoire. Pour revenir sur le cœur du roman, j'ai adoré les personnages surtout Pipa qui est une narratrice très agréable à accompagner. L'enquête est intéressante, bien menée, le tableau se dévoile progressivement, les relations sont amenées en temps et en heure. J'étais loin du conte quant à la vérité. Malgré ma tonne d'hypothèses, après je vous ai déjà dit dans les épisodes précédents, je ne suis pas très forte pour deviner les dénouements. En bref, si vous cherchez un roman young adulte, avec une enquête intéressante, des personnages attachants, A Good Girl's Guide to Murder sera parfait. Je me suis retenue pendant toute ma lecture de faire des recherches Google sur ce roman parce que je ne voulais absolument pas voir les acteurs de la série Netflix, par peur que ça bousille l'image que je m'étais moi-même faite des personnages. Mais maintenant que j'ai terminé, je me laisserai peut-être tenter par la série. Il y a un second roman sur une nouvelle enquête. Je pense que je l'écouterai en anglais également. Ou sinon, j'ai vu que Holly Jackson publiait pas mal de thrillers, et qu'il y en a beaucoup en anglais sur l'application BookBeat, dont certains qui ont l'air vraiment très bien, comme Five Survive. Donc potentiellement, j'écouterai sûrement un de ceux-là. Comme promis, je vous lis le tout début de Feu et Sang. Donc juste avant de commencer, comme dans tout bon livre de fantasy qui se respecte, vous avez les cartes en début de roman et aussi un arbre généalogique de la famille Targaryen que personnellement j'avais caché pendant ma lecture parce que j'avais trop trop peur de me spoiler. Allons-y pour le début. La conquête d'Aegon. Au fil des 300 dernières années, les maîtres de la Citadelle qui tiennent les chroniques de Westeros ont utilisé la conquête d'Aegon comme pierre de touche. naissance mort et autres événements sont datés soit apc après la conquête soit avancé avant la conquête les véritables érudits savent qu'une telle datation est loin d'être précise la conquête des sept couronnes par egon targaryen ne s'est pas effectuée en un jour plus de deux ans ont passé entre les débarquements d'egon et son couronnement à et même alors la conquête demeurait inachevée puisque dorne restait insoumise des tentatives sporadiques pour intégrer les dorniens au royaume ont continué tout au long du règne du roi et une large partie du règne de ses fils, rendant impossible de fixer par une date précise le terme des guerres de conquête. Même la date de début est sujette à confusion. beaucoup supposent à tort que le règne du roi Aegon Ier Targaryen a commencé le jour où il a débarqué à l'embouchure de la Neyra, sous les trois collines où se dresserait un jour la ville de Port-Réal. C'est faux. Le roi et ses descendants célébraient le jour du débarquement d'Aegon, mais le conquérant a en fait daté le début de son règne du jour où il a été couronné, et moins, dans le septuaire étoilé de Villevieille par le grand septon de la foi. Ce couronnement s'est déroulé deux ans plus tard que le débarquement d'Aegon, bien que... après que les trois batailles majeures des guerres de conquête avaient été toutes livrées et remportées. On voit ainsi que la plus grande part des conquêtes véritables d'Aegon se sont déroulées de 2 à 1 avant conquête. Les Targaryens étaient de 100 valyriens purs, seigneurs dragons d'une ancienne lignée. 12 ans avant le fléau de Valyria, 114 avant conquête, Ennard Targaryen vendit ses propriétés dans les possessions et les contrées de l'été constant. est parti s'installer avec ses femmes sa fortune ses esclaves ses dragons ses frères et soeurs ses parents et enfants à perdragon une lugubre île citadelle sous une montagne fumante dans le détroit à son zénith valyria était la plus grande ville du monde connue le centre de la civilisation au sein de ses remparts brillants deux fois vingt maisons rivales se disputaient le pouvoir et la gloire à la cour et au conseil s'élevant et chutant dans une lutte sans fin subtile et souvent féroce pour la domination Les Targaryens étaient loin d'être les plus puissants seigneurs dragons, et leurs rivaux virent dans leur fuite vers Père Dragon un acte de capitulation, de poltronnerie. Mais Dénis, la fille pucelle de Lord Hennar, qu'on connaîtrait désormais à jamais sous le nom de Dénis la Rêveuse, avait prédit la destruction de Valyria par le feu. Et quand survint le fléau, douze ans plus tard, les Targaryens furent les seuls seigneurs dragons qui survécurent. Voilà, ça c'est les deux premières pages de Feu et Sang. Et il en fait un peu plus de 800. Donc c'est vraiment bien parce que ça permet de traiter une grande période de temps. Et vraiment plusieurs générations de Targaryens qui sont vraiment toutes hyper intéressantes. Il se passe vraiment beaucoup de trucs. Et il y a plein plein plein de personnages qui pourraient faire l'objet d'un seul roman. Tellement leur histoire est dense et passionnante. On a plein de clins d'œil au trône de fer ensuite, à des familles qu'on retrouve plus tard dans la saga. C'est hyper intéressant. Et on a aussi des histoires, comme je vous disais, pour lesquelles on n'a pas la conclusion, on ne sait pas ce qui s'est passé, et ça rend vraiment le truc encore plus mystérieux. J'ai beaucoup aimé pour ma part. J'ai passé un super moment. Et je pense que cette année, je continuerai ma lecture du trône de fer. Voilà pour cet épisode. J'espère que ça vous aura plu et que ça vous aura donné de nouvelles idées de lecture. Et on se retrouve très bientôt pour un nouvel épisode du podcast des livres et des lettres. A bientôt !
