Speaker #0Bienvenue à toi dans la saison 2 du podcast des mots en extase. J'ai le plaisir cet été de t'embarquer au son de ma voix dans l'univers d'un personnage. Ce personnage c'est Arya, aussi attachante qu'intrigante. Je t'invite à la découvrir tout au long de l'été avec différentes histoires. C'est parti ! Bienvenue dans la première histoire de l'été. Dans celle-ci, je t'embarque dans l'univers d'Arya et elle s'intitule Une fête de la musique, solo, surprise. C'est parti ! La sortir de son étui délicatement, la sensation de son manche dur et lisse sur ma main. Je la sors en entier. Je frôle de mes doigts ces cordes. Le son désaccordé de cette guitare, qui est pour moi bien plus encore, retentit et résonne dans mon salon. J'ai décidé aujourd'hui de la ressortir. Elle a bien besoin d'être dépoussiérée, accordée, un peu comme moi, j'ai l'impression. Je soupire à cette idée. Quand est-ce que je me sentirais vraiment accordée ? J'ai le sentiment que mon chemin de solitude est interminable. Je me sens lasse du nombre de fois où mon cœur s'est activé, avec l'espoir d'être accordé, pour finir blotti dans l'ombre. Aujourd'hui est une nouvelle journée. Le matin se lève à peine. Je suis déjà partie loin dans mes pensées. La lumière du jour qui se lève. attire mon regard à l'extérieur. J'ai entreouvert la porte-fenêtre, je peux entendre les oiseaux. L'extérieur est paisible, en même temps, il est à peine 6h30. Qu'est-ce qui m'a sorti si vite de mon lit ce matin ? La chaleur peut-être ? Ou le rêve qui est venu m'accompagner cette nuit ? J'avais en effet attrapé mon vieux t-shirt noir en sortant de ma chambre pour aller me servir un grand verre d'eau dans la cuisine. et préparé mon chai latte tiède. J'étais posée sur mon canapé, à côté de ma guitare, mon chai latte qui refroidissait sur la tablette devant moi. J'attrape ma tasse avec son mantra « Tu es capable » comme si chaque matin j'avais besoin de ce rappel. J'avale cette boisson au goût doux et épicé. Je ferme les yeux et savoure. Je repose ma tasse et passe ma langue sur mes lèvres. pour ne perdre aucune goutte. Je prends mon téléphone posé sur le rebord du canapé. Je déverrouille l'écran en ignorant les notifications. J'ai aperçu un message. Je prends le temps d'ouvrir la messagerie pour cliquer sur cette conversation et la mettre en mode silencieuse, en la mettant aux archives. Ma super technique pour ne pas être tentée d'aller regarder. Soit dit en passant, une technique faillible. quand je suis dans l'attente d'un message. Bref, j'ouvre l'application qui m'intéresse, l'accordeur de guitare. J'attrape ma guitare et commence l'accordage de celle-ci. Aïe, c'est vraiment désaccordé. Je le fais pour les six cordes, de la plus grave à la plus aiguë. Et maintenant, je parcours les cordes, quelques exercices me reviennent en mémoire pour réveiller mes doigts et la souplesse de ces derniers. Les cordes en acier viennent marquer le bout de mes doigts, mais aujourd'hui, je sais que je vais aller au bout de ce que j'ai prévu. J'ai décidé d'accompagner ce texte écrit, ces paroles, cette chanson écrite il y a quelques mois. J'ai choisi ce jour pour passer à l'action, un 21 juin, jour de la fête de la musique. Le souvenir de la fête de la musique de l'année dernière me revient à l'esprit. Ce jour-là, je n'étais pas seule, contrairement à maintenant. J'écarte la pensée et retourne à mon instant présent. Je pose les accords, je les enchaîne, doucement, puis de plus en plus avec assurance. Je retrouve le plaisir de jouer très rapidement. Mes habitudes, mes failles, aussi, avec le passage du couplet au refrain, qui bloque encore. J'insiste, encore et encore. Je ne lâche pas, je suis capable. J'y passe toute la matinée. Je ne vois pas défiler les heures. Mon estomac me rappelle l'heure, car la fin me fait signe. Je dépose la guitare sur le canapé. Et je me lève en mode rouillée. Quelques étirements, mon cou qui craque un peu. Je prends le flyer du nouveau restaurant japonais de la ville qui vient d'ouvrir la semaine dernière. Je sais déjà ce que je vais choisir. Un bowl saumon avocat et un dragon roll. J'appelle pour commander et je double les doses pour avoir mon repas du soir. C'est décidé. C'est journée nourriture mode sushi. Je n'ai pas envie de cuisiner. Livraison prévue dans 30 minutes. Parfait. J'ai le temps d'aller me doucher et m'habiller. L'interphone sonne. 30 minutes de livraison précisément comme annoncé. Leurs plats seront-ils à la hauteur aussi ? J'ouvre le portail. Et le livreur me dit j'arrive. Je n'entends pas de bruit de scooter mais d'une voiture qui remonte l'allée. Bizarre, cette voie m'est familière mais je n'arrive pas à bien distinguer avec la qualité de l'interphone. Je passe devant mon miroir dans l'entrée pour checker mon reflet. J'ai enfilé ma robe blanche longue après ma douche. Mes cheveux encore mouillés retombent de chaque côté. J'entends la voiture s'arrêter devant l'entrée, le bruit de portière qui s'ouvre. C'est à ce moment que j'ouvre la porte et m'avance, pieds nus sur le perron. Le livreur est penché vers le siège passager et me présente son fessier qui attire mon regard. Il se retourne et là, je reste figé. Je le reconnais, Steve. Été de l'année dernière Une rencontre, lors d'une soirée d'inauguration, d'une exposition avec une meurdeur partie. Des duos avaient été tirés au sort, et nous étions un binôme inconnu, mais très efficace. S'en était suivi une nuit à nous balader et à refaire le monde, comme si nous nous connaissions depuis longtemps. Puis ce furent les sept jours les plus intenses que je n'avais jamais vécu, dignes d'un roman. Même son départ pour le travail, loin aurait pu créer une comédie romantique, une rencontre, aucune promesse, si ce n'était juste nos prénoms échangés et vivre le moment présent. Steve est là, devant moi, je suis là, devant lui. Il s'avance vers moi, il monte les trois marges qui nous séparent. Il me sourit. Hey, te voilà, Arya. Je t'ai cherché longtemps. Sa voix. J'ai tant rêvé de ces mots, que j'ai peur de ne plus y croire. Nous restons là, dans le silence, le regard plongé en l'autre, intrigué et pourtant serein. Suis-je en plein rêve ? Ou m'a-t-il vraiment dit ça ? L'attente vaut-elle vraiment la réalisation de ce rêve ? À suivre.