Description
Le 24 septembre 2019, une semaine avant de commencer ma formation à l’ESARP, l’école de détective privé, j’ai contacté Benoît Judde sur Twitter.
Je venais de publier une enquête sur l’omerta autour des abus sexuels dans les écoles Steiner-Waldorf, et j’ai découvert ce détective privé qui était spécialisé dans la lutte contre l’emprise mentale et les dérives sectaires. Ma première question avait été : « Y a-t-il beaucoup de travail dans ce secteur ? »
Deux ans plus tard, alors que Benoît a, entre temps, été mon formateur à l’école, je lui tends le micro pour parler de plein de sujets dont nombreux sont sensibles et polémiques.
J’aime bien discuter avec Benoît (ça se voit, au vu de la longueur de l’interview ^^) je pense principalement parce que ça part dans tous les sens et qu’on n’est pas d’accord sur tout.
Benoît travaille en collaboration avec une psychologue spécialisée dans la psychologie cognitive et sociale, matière qu’il présente dans cet épisode. On reparle de diverses expériences, dont celle de Milgram, qui est une expérience passionnante sur l’obéissance et le pouvoir de l’ « autorité ».
On revient également sur la théorie de l’engagement qui est importante quand on parle de dérives sectaires. Le cerveau aime la consonance cognitive, comme l’explique Benoît, c’est-à-dire, une certaine continuité, à la différence d’une dissonance cognitive.
Quand les personnes sont embarquées dans ce qu'elles pensent être des "causes légitimes", quand elles ont investi énormément de temps, parfois d’argent… Il est très difficile pour le cerveau de revenir en arrière et de se dire « stop, on arrête tout ».
« On a tellement investi d'argent, de temps et des fois sa vie, on a fait des sacrifices, on n'a plus d'amis… Dans une relation par exemple, on a tellement tout sacrifié qu'en fait, on a envie que ça marche, et on s'acharne beaucoup plus que si on n'avait pas passé peu de temps. » Benoît Judde sur la théorie de l'engagement
Une autre question qui m’interroge beaucoup dans ce secteur, c’est quelle est la légitimité du détective privé, d’intervenir dans la vie d’une « victime potentielle de secte », alors même que ce n’est jamais elle qui vient nous voir, mais plutôt sa famille… Dont on ne sait pas quels liens ils entretiennent.
Aussi, dans cet entretien fleuve, nous parlons des limites et dangers de la psychanalyse, des techniques d’infiltration et du recueil de preuves dans le cas de dérives sectaires.
Quoiqu'on en pense, c'est une interview qui ne laisse pas indifférent.
Toutes ces questions restent ouvertes, et j’espère qu’elles feront réfléchir ceux qui prendront le temps de s’y plonger et qu’elles ouvriront de futurs débats.
Bonne écoute !
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