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Devenir mère ou pas ?

Composer avec l’endométriose et le célibat avec Laurie Lejeune, co-fondatrice de (M)otherhood

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40min |02/04/2025
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Description

Et si c’était plus compliqué que “je veux” ou “je ne veux pas” d’enfant ?

Dans cet épisode, on donne la parole à Laurie Lejeune, psychopraticienne et co-créatrice de l’accompagnement (M)otherhood. Elle partage, pour la première fois dans le podcast, son propre cheminement face à la question de la maternité.

🔸 Diagnostiquée d’endométriose après 7 ans d’errance médicale, Laurie nous raconte comment cette annonce a bouleversé sa relation au corps, au féminin, et à la question de devenir mère.


🔸 Elle revient sur son ambivalence profonde : enfant, elle clamait ne jamais vouloir d’enfant. Puis un jour, la peur de ne pas pouvoir en avoir s’est immiscée dans sa réflexion. Elle évoque avec sincérité ce tiraillement entre liberté, pression de la maladie, et désir possible.


🔸 Laurie partage aussi son parcours de préservation d’ovocytes — un acte qu’elle revendique comme féministe — et la façon dont cela a allégé sa peur du regret, tout en laissant la porte ouverte à toutes les options.


🔸 Aujourd’hui célibataire, elle explore la parentalité solo comme une possibilité, en assumant sa position dans ses relations amoureuses et ses choix de vie.


🔸 Enfin, elle nous parle de son métier : comment le fait d’accompagner d’autres femmes en questionnement la nourrit, la confronte, et lui permet d’avancer elle-même. L’effet miroir, les peurs partagées, les décisions éclairées… Tout cela contribue à un apaisement qu’elle transmet à son tour.


✨ Un épisode intime, puissant et nécessaire pour toutes celles qui se demandent :
“Et si je faisais le mauvais choix ?”
“Et si je changeais d’avis un jour ?”
“Et si la maternité ne me définissait pas ?”


📌 À écouter absolument si…

  • Tu es en questionnement sur la maternité

  • Tu vis avec une maladie chronique ou de la douleur

  • Tu es en couple… ou pas, et que tu veux te sentir libre de décider

  • Tu veux entendre un récit qui sort des schémas tout tracés


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Un podcast original : (M)otherhood


Interviews de Laurie Lejeune et Emmy Druesne


Mixage : Arnaud Fournier


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Transcription

  • Speaker #0

    À vous, t'es fatigué de te demander si tu vas regretter d'avoir des enfants.

  • Speaker #1

    Si tu vas regretter de ne pas en avoir aussi, d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Et tu trouves ça injuste qu'on te mette la pression pour décider là, maintenant, tout de suite. Pour toi, c'est pas juste une question de dire oui ou non à un enfant. C'est jongler entre la peur de regretter, l'envie de garder ta liberté, la place de ton couple, tes désirs personnels, tes aspirations professionnelles, l'impact sur ton corps et ta santé.

  • Speaker #1

    Et cette petite voix qui te chuchote. Et si tu faisais le mauvais choix Et si on arrêtait de te faire douter, toi,

  • Speaker #0

    moi, c'est mieux.

  • Speaker #1

    Et moi, Laurie. On anime ce podcast, le rendez-vous qui ose poser des vraies questions sur le désir ou non de parentalité. Ici, c'est un espace de nuances, sans pression ni jugement, où on explore ensemble ce sujet aussi intime que complexe.

  • Speaker #0

    Pourquoi la décision d'être épargnée semble être si simple pour les autres Comment avancer quand la peur de choisir te paralyse Comment rester aligné avec toi-même dans un monde qui te pousse à décider toujours plus vite

  • Speaker #1

    On est là pour ouvrir des portes, basculer les idées reçues et te donner des clés concrètes pour avancer sur ton propre chemin.

  • Speaker #0

    Devenir mère ou pas, c'est pour t'aider à y voir plus clair et surtout à te rappeler que c'est toi qui décides. C'est un devoir de devenir mère, ou pas. À 37 ans, elle accompagne les femmes qui traversent des parcours de PMA, des douleurs chroniques ou des doutes profonds sur la maternité. Elle-même a navigué dans cette question du désir d'enfant entre envie et incertitude. Elle a fait le choix de préserver ses ovocytes, sans pour autant avoir trouvé une réponse définitive. Elle est psychopraticienne et cofondatrice de Mother... Woods, un espace où les femmes peuvent explorer librement leurs désirs et leurs non-désirs d'enfants. Mais comment son propre cheminement influence-t-il son travail Qu'est-ce que cela signifie aujourd'hui d'être célibataire et d'avoir un possible désir d'enfant Et que nous apprend l'accompagnement des autres sur nos propres histoires Aujourd'hui, on en parle avec Laurie Lejeune, co-animatrice de ce podcast. Bienvenue Laurie

  • Speaker #1

    Merci Marie Bon, ça fait tout bizarre d'être la première à monter son podcast, mais... Eh ben oui

  • Speaker #0

    Eh ben bienvenue Eh ben on va explorer ça toutes les deux Alors, question rituelle. Si ton rapport à la maternité ou désir ou non-désir d'enfant était un gif ou un émoji, ce serait lequel et pourquoi

  • Speaker #1

    Alors, pour moi, ce serait... parce que je l'utilise souvent, cette émoji, justement, sur les réseaux sociaux, quand on fait nos posts, quand je cherche à représenter la famille par rapport à... avec un émoji. Et je me dis souvent, mais pourquoi on ne nous propose pas de la composer nous-mêmes, cette émoji, cette famille-là Parce que c'est souvent soit... On voit le père, la mère, les deux enfants, ou le père, la mère et l'enfant. Des fois, une femme seule, avec un enfant. Mais je trouve qu'il n'y a pas la représentation de ce que pourrait être, par exemple, une femme seule avec un enfant, mais aussi tout son cercle de soutien. Donc voilà, ça serait ça, mon emoji.

  • Speaker #0

    Donc tu inventerais ton propre emoji, en fait. Ouais,

  • Speaker #1

    totalement.

  • Speaker #0

    Eh ben, c'est parfait Question un petit peu autour de... de qui tu es. Donc, tu es psychopraticienne, tu es spécialisée dans l'accompagnement des femmes en parcours de PMA, touchée par l'endométrieuse et en questionnement et ou en questionnement sur la maternité. Comment est-ce que tu en es venue à ce métier Car je sais que tu as fait aussi d'autres métiers avant, teaser.

  • Speaker #1

    Oui. Bon, je ne sais pas s'il faut revenir sur les précédents métiers, mais en tout cas, oui, il s'agit d'une reconversion. Ça fait... ça fera la septième année en fait. Là, oui, ça fait sept ans. Donc ça y est, le cap des sept ans est passé. Et donc comment j'y suis venue C'est aussi par rapport à mon parcours personnel, étant donné que si je me suis spécialisée par rapport à l'accompagnement des femmes qui souffrent d'endométriose ou de maladies systémiques qui sont liées aux femmes, c'est parce que je suis moi-même atteinte d'endométriose et que le... La première pratique, la première approche qui m'a permis d'accéder à mon diagnostic, à me redonner de la force pour mon propre diagnostic, c'est la sophrologie. Et donc pendant cette transition pro, quand je cherchais ce que j'avais envie de faire, Je voyais une sophrologue et en fait, ça m'a redonné le peps de retourner consulter des médecins et d'arrêter d'être dans la souffrance sans mettre de mots à part me dire que c'est dans la tête. Et du coup, après, je me suis dit, tiens, c'est un métier auquel j'ai bien envie d'aspirer, étant donné aussi qu'après mon bac, moi, je voulais faire psycho. Mais je me suis laissée influencer par les profs qui disaient Mais non, Laurie, tu peux faire autre chose. Psycho, il n'y a pas de débouchés. Donc, moi, ça me faisait flipper. Et je me suis dit Bon, ok, je vais faire autre chose. On me dit de faire autre chose, donc allons-y. Et donc, je me suis formée sur deux ans à la sophrologie au départ. Et à l'aboutissement de cette formation, je me suis dit Ok, ce qui a été à mon service, je veux aussi pouvoir le mettre au service des femmes. d'autres femmes qui sont dans cette souffrance-là. Et voilà. Et par rapport au parcours de PMA, peut-être qu'on en reparlera après, et je ne veux pas du tout qu'on associe à endométriose égale forcément PMA, mais c'est que dans la continuité, je voulais aussi travailler avec les médecins, et la médecine de la reproduction est très intéressante sur ce point-là. Et justement, on laisse... trop peu de place à tout ce qui est émotionnel dans ce parcours. Et donc, la sophrologie s'y prêtait aussi.

  • Speaker #0

    Donc, rajouter un côté aussi plus émotionnel à des pratiques qui sont parfois médicales, je vais mettre des guillemets, traditionnelles.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça. D'avoir vraiment ce soutien émotionnel, psychique, dans les montagnes russes que peuvent être un parcours de PMA.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc ce parcours est aussi complété par Motherhood, donc un espace où les femmes peuvent réfléchir à leurs désirs et leurs non-désirs d'enfants. Comment est-ce que ton propre questionnement sur la maternité a influencé la manière dont tu as conçu cet accompagnement

  • Speaker #1

    Eh bien, je dirais que le point de départ, en t'incluant dedans, c'est... C'est que du coup, l'ambivalence, pour moi, elle a été... Je l'ai ressentie à partir de ce diagnostic vis-à-vis de l'endométriose. Sachant qu'avant, en fait, je disais simplement que je ne voulais pas d'enfant, depuis mes 7 ans, en fait. Donc ça paraît très jeune, mais vraiment, c'était en mode, jamais j'aurai d'enfant. Ensuite, adolescente, je... Je continue à dire ça à mes amis. C'était vraiment dans une posture de... Dès que je voyais un enfant, c'était... Ah, mais mon Dieu, comment on peut devenir parent C'est horrible, les enfants. Avec un long travail, je me suis aperçue qu'en fait, je ne parlais que de moi-même et du coup, de comment j'avais détesté être enfant et adolescente, tant qu'on y est. Et donc, ça venait vraiment parler de moi et de, quelque part... comment dire, de comment c'était un message, c'était plus, tiens, il y a peut-être quelqu'un qui va réagir, peut-être dans un processus non conscient de, mais quelqu'un va réagir en se disant, mais pourquoi elle déteste tant les enfants, pour pouvoir ouvrir une porte à m'exprimer.

  • Speaker #0

    De confronter, en fait, c'est ça.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça, de confronter, et donc, je fais un bond en avant, et donc, j'arrive à mes 27 ans. où j'ai enfin un diagnostic d'endométriose après sept ans d'errance, ce qui est un classique. Et en fait, à ce moment-là, avec ce diagnostic, je sors de l'IRM et l'interne qui est là et qui me donne le résultat me dit Bon, on se revoit dans six mois parce que si dans six mois, vous n'êtes toujours pas enceinte, il faut qu'on en rediscute. Mais je n'ai jamais parlé de ça. Je n'ai jamais dit que je voulais un enfant.

  • Speaker #0

    Rien Tu n'avais rien dit du tout Non,

  • Speaker #1

    rien du tout. Rien du tout. Mais 27 ans, très certainement, et donc une femme. Donc, d'un point de vue médical, on décide quelque part pour toi. Et donc, c'est une femme, elle veut un enfant. Et donc, je reste un peu sidérée, donc je ne réponds pas. Je dis ah oui, mais en même temps, moi, j'avais qu'une envie, c'était qu'elles me disent... maintenant que j'ai mon diagnostic, je fais quoi en fait Qu'est-ce que je peux prendre comme médicament Quelles sont les choses pour m'apaiser, en plus de la sophrologie Donc voilà.

  • Speaker #0

    On ne t'a rien proposé, on t'a juste dit en gros, revenez dans six mois, comme ça, si vous n'avez pas réussi à faire d'enfant, on pourra faire quelque chose.

  • Speaker #1

    On m'a dit d'enlever mon stérilet quand même. Ce qui était là une indication tout à fait médicale, puisque c'était un stérilet en cuivre, et que quand on a de l'endométriose, surtout on ne porte pas un stérilet en cuivre, parce que c'est un principe inflammatoire et que l'endométriose est inflammatoire. Donc je mettais une couche d'inflammation par-dessus ma propre inflammation. Donc au final, j'ai consulté une gynécologue quelques jours après pour enlever ce stérilet, et je suis très très mal tombée. Et cette personne, du coup, en restant tout de même, c'était quelques jours après, donc ça m'a interloqué. Surtout qu'entre deux, le même jour, le même jour que mon diagnostic, ma mère m'appelle pour me dire Écoute, je dois te dire qu'on vient de me diagnostiquer un cancer de l'utérus. Donc, ça amplifie le bug. On vient de me dire Vous essayez pendant six mois Et là, ma mère me parle de son utérus. Ça faisait quand même bizarre. Donc avec cette gynécologue, je lui pose la question du coup. Je lui dis, si je désire un enfant un jour, qu'est-ce qui se passe pour moi par rapport aux lésions d'endométriose que j'ai Et elle me regarde et me dit, de toute façon, vous n'avez vraiment pas l'air du tout partante pour avoir un enfant, vous. Je n'avais rien dit. Ok, donc c'était juste un jour. Ah ouais. Et donc le jour... Ou vous auriez un projet comme ça, vous venez me voir. OK. Très bien. Mais elle était d'un désagréable... Voilà. Je n'épargnerai les autres détails. Mais donc, voilà, ça a amplifié ce truc. Et puis, mon conjoint de l'époque avait une petite fille. Donc, j'étais belle-mère. Et lui commençait à me parler d'enfant. Sauf que moi, non. C'était... pas du tout le sujet et donc là ouais ça a commencé à être vraiment l'ambivalence totale de tiens peut-être qu'on je pense que ce qui s'est joué aussi c'est peut-être qu'on me priverait d'un droit ou d'un don ou comme si en fait je pouvais être défaillante sur le fait d'avoir un enfant et donc ça me mettait là du coup aussi en opposition de Non, en fait, les autres femmes, elles ont des enfants. Pourquoi moi, j'en aurais pas d'un point de vue très physiologique, mécanique Et puis, avec l'annonce du cancer de ma mère aussi, ça avait été quelque chose qui chamboule.

  • Speaker #0

    Et est-ce que cette période-là, parce que là, tu l'as utilisé, le terme ambivalente, est-ce qu'à cette période-là, tu étais capable d'utiliser ce terme-là, de dire Ah oui, pour moi, c'est complexe comme sujet Comment est-ce que tu te représentais ça dans ton cerveau pour toi-même

  • Speaker #1

    Je ne pense pas du tout que j'utilisais le terme ambivalence parce que ça, c'est vraiment quelque chose qui est venu plus tard quand on en a parlé ensemble avec toi. Non, c'était une souffrance pas possible, en fait. Je mettais plus le mot souffrance, le dilemme, un dilemme, en fait, de complètement paumé et... Et pour le coup, c'est la première fois que j'avais commencé à entamer un suivi psy pour parler du cancer de ma mère et de parler de ce côté, est-ce que je veux un enfant ou pas Est-ce que j'ai des couches de peur qui font que je n'arrive pas à accéder à ça Parce que dans mes croyances encore de cette époque, c'était... La maternité, ça nous saisit et c'est très instinctif et ça nous prend aux tripes. Et donc, je devrais le savoir si ça venait d'attendre le déclic, quoi. Et peut-être que je ne l'avais pas encore eu. Mais voilà, donc le travail psy a commencé à mes 27 ans là-dessus. Et ensuite, on s'est connus. On s'est connus, c'était aussi un sujet finalement qui te touchait. Donc, certes, il y avait une... Un accompagnement, on va dire, à temps partiel avec la psy, mais il y avait nos discussions, et j'étais la seule personne avec qui je pouvais en parler aussi, parce que mes autres amis ne souhaitaient pas d'enfants, et étaient très clairs là-dessus, ou en souhaitaient, mais plus tard. Il n'y avait pas ce jeu dans l'ambivalence, et c'est comme ça qu'on est venus par la suite, quand on est sortis toutes les deux. De ça, de la souffrance, du questionnement, quand on s'est dit, OK, créons un espace. dans lequel on aurait souhaité être un espace libre, sans injonctions, et où on se retrouve entre femmes.

  • Speaker #0

    Et par rapport à ça, ça me fait penser à l'épisode pilote. Si vous ne l'avez pas écouté, vous pouvez aller voir un peu plus. On ne va pas rentrer dedans aujourd'hui sur cet épisode-là, mais voir un peu comment on s'est rencontrés avec Laurie et un peu notre histoire croisée. Là, on se focalise sur toi, Laurie. Tu en as parlé un peu. petit peu, mais j'aimerais bien qu'on revienne dessus, ton rapport à la douleur et à l'endométriose. Parce qu'on sait que dans les questions de désir et non-désir de maternité, il y a un vrai sujet par rapport au corps. Donc tu nous as un petit peu expliqué comment le diagnostic est tombé, comment est-ce que toi ça t'a nourri dans ta réflexion à la fois psy, mais aussi de manière plus générale dans qui tu es en tant que femme. comment justement par rapport à ce que je disais là en tant que femme, comment est-ce que ça nourrit ou non ce que tu imagines être une femme, ton rapport à la féminité, tous ces sujets-là, qu'est-ce qu'être une femme finalement avec de l'endométriose et des douleurs chroniques

  • Speaker #1

    Alors ce qui me vient en entendant l'association endométriose, douleurs et féminin, féminité, femme, c'est quelque chose auquel je suis assez opposée dans le courant actuel. C'est-à-dire qu'on a tendance à te dire actuellement que quand tu es une femme qui a l'endométriose, tu as quelque chose à soigner vis-à-vis de justement ta féminité, de la maternité, et donc on te guide vers ce truc qui est le féminin sacré. Voilà, que tu as une blessure en tant que femme. et tout ça parce que en fait d'ailleurs l'endométriose c'est pas juste ton utérus on sait aujourd'hui que c'est pas une maladie gynécologique, c'est une maladie systémique mais c'est vrai que tout ce courant du féminin sacré s'est approprié quand même cette maladie pour attirer des femmes qui sont dans la souffrance la douleur et qui cherchent en fait une écoute qu'elles ne trouvent pas forcément, pas avec tous les médecins Et du coup c'est assez réduire la femme à son utérus, à sa condition biologique je trouve.

  • Speaker #0

    Juste pour préciser pour nos auditoristes qui ne sauraient pas ce qu'est le féminin sacré, qu'est-ce que tu entends par ça

  • Speaker #1

    Donc le féminin sacré, moi là ma façon de le percevoir, je... Si, ça pourrait être repris de tout ce qui est de Jung, de il y a le féminin, il y a le masculin, on a tous une part de féminin en nous, une part de masculin. Et donc, si tu veux un équilibre, tu auras des personnes qui auront leur masculin à soigner et d'autres personnes qui auront leur féminin à soigner. Donc, qu'est-ce qu'on entend par féminin-masculin En fait, on se rend compte que c'est très… C'est carrément pas féministe, quoi. C'est très… tradit, trait dans la biologie. Et du coup, c'est souvent associé, malheureusement, à des soins de support qui pourraient être là-dessus, avec des cercles de paroles, des rituels empruntés à d'autres cultures. Donc, en plus, il y a de l'appropriation culturelle. Donc, voilà. Pour moi, c'est la perception que j'ai du féminin sacré. Et du coup, je me... père dans mon fil. Donc, pour moi, une femme, c'est bien plus vaste que son utérus, que sa part de féminin. Et malheureusement, j'entends beaucoup de patientes qui sont renvoyées à ça. C'est, ben, il va falloir que si vous souhaitez accéder à votre maternité, que vous soyez d'abord en capacité de soigner votre part de féminin pour, voilà, alors que non. alors que ça reste une maladie très corporelle certes on ne connait pas toutes les causes aujourd'hui parce que ça justement la médecine prend un certain retard quand il s'agit des femmes mais c'est une mécanique, c'est physique c'est physiologique c'est pas lié à un émotionnel parce que t'as subi des choses hum Parce qu'il y a aussi ça, c'est envoyer à, ok, on observerait que les femmes qui ont l'endométriose auraient suivi des violences sexuelles, des violences dans l'enfance, des viols, et c'est pour ça qu'elles ont cette... cette maladie. Donc déjà, c'est en plus culpabiliser. Culpabiliser possiblement une femme qui aurait subi des violences et des agressions.

  • Speaker #0

    Oui, et puis ce que j'entends dans ce que tu dis, c'est qu'il y a aussi du coup des surcouches de croyances plus ou moins culturelles, essentialistes, religieuses, qui viennent se rajouter à une douleur qui est très intime et très personnelle.

  • Speaker #1

    Totalement.

  • Speaker #0

    Donc qui peut ajouter à la confusion aussi. Quand tu parlais de... souffrance, de difficultés.

  • Speaker #1

    Totalement. Et moi, ma façon d'avoir contrebalancé avec ça, c'est Ok, je vis avec cette maladie. Qu'est-ce que je peux comprendre de cette maladie-là Et ma tendance optimiste et résiliente fait que Comment je m'en sors aussi moi-même C'est-à-dire Ah d'accord, en fait, il y a beaucoup de facteurs par rapport à l'alimentation. Eh bien... Moi, l'endométriose, ça m'a permis d'être la femme que je suis aujourd'hui, dans le sens de comprendre aussi ma façon de m'alimenter, me nourrir, et surtout, ma façon d'apprivoiser mon cycle. De comprendre en fait, ok, tiens, une femme, c'est cyclique. Et donc, comment j'apprends que mon cycle, il fonctionne de telle ou telle façon, et comment, tiens, à tel moment de mon cycle, ce que je vais mettre en place, peut être complètement apaisant pour les douleurs que je peux avoir à l'ovulation ou pendant mes règles. Donc ça, c'était, je pense que voilà, le seul lien que je mettrais entre cette maladie, la douleur et la femme, c'est d'accord, il y a quand même un lien avec mon cycle, donc comment j'apprends à mieux me connaître.

  • Speaker #0

    Et puis attends, enfin, à moins le subir, c'est ça que j'entends aussi dans ce côté.

  • Speaker #1

    Oui, à moins le subir et sortir des douleurs extrêmes dans lesquelles je peux. pouvais être.

  • Speaker #0

    Ok, alors ça m'amène à la préservation ovocitaire. Tu as fait une préservation d'ovocytes. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu ce qui t'a amené à cette décision

  • Speaker #1

    Alors ça fait aussi le lien, parce que ça me vient aussi en idée par rapport à la question précédente, c'est que l'endométriose m'a aussi permis d'accéder... Au féminisme. Donc, voilà. Tu veux qu'on traite cette question-là et puis ensuite on revient sur les préservations de vos sites Je pense que j'arrive à faire le parallèle avec la préservation de vos sites parce que c'est un droit, un droit auquel les femmes ont accédé depuis 2021 maintenant. Et je trouve que c'est un droit féministe. Donc, c'est pour ça que je faisais le lien aussi. Et oui, ça m'a réveillée au féminisme, au sens aussi où les femmes dans la médecine sont complètement invisibilisées. Par exemple, les médicaments ne sont testés que sur les hommes. Donc en fait, il y a des médicaments qu'on nous donne par rapport aux douleurs et qui sont complètement inefficaces pour nous. Donc ça, il y a un livre qui s'appelle Femmes invisibles C'est un pavé, il faut prendre le temps de le lire. Mais c'est vraiment dans cette notion de comment on est les grandes oubliées de la médecine. Et donc ça, ça m'a permis à accéder au féminisme, à vraiment voir aussi mon approche en tant que psychopraticienne. J'aime bien dire que moi, je suis une psychopraticienne féministe. Donc voilà. Et pour revenir à la préservation des homocytes, j'ai lancé cette démarche-là. Le temps passe vite. Eh bien, ça va faire quatre ans. Ça fera quatre ans cette année. C'était en novembre, octobre-novembre. Et en fait, pourquoi je me suis lancée là-dedans C'est parce qu'à l'époque, j'étais avec un homme où clairement, j'avais progressé par rapport à cette question de la maternité. que cette personne, je ne la voyais pas du tout père, père de mes possibles enfants. Donc, dans ma démarche de questionnement, de me mettre moins de pression par rapport au temps, à la fameuse horloge biologique qu'on ne cesse de nous répéter, eh bien, je me suis dit, je vais me saisir de ce droit-là et je vais faire cette démarche. Et en plus, connaissant bien le processus, étant donné que j'accompagne des femmes par rapport à la PMA. Voilà.

  • Speaker #0

    C'est pas toujours évident pour soi-même, même si on le connaît. De l'extérieur

  • Speaker #1

    Oui, totalement. Totalement. Et donc, j'ai commencé à avoir le premier rendez-vous, il me semble, à l'été. Donc, ça a été très rapide. Moi, je m'attendais à des délais pas possibles. Mais à l'époque, en fait, ça allait quand même vite. Et je me suis lancée dans le processus comme ça, assez facilement. Faut juste pas s'envraimer. S'embrouiller dans toutes les dates et pouvoir manier ça avec aussi le boulot à côté. Mais j'ai abouti à ce processus juste avant mes 35 ans. Je fêtais mon anniversaire quelques semaines après, deux semaines, quelque chose comme ça. Donc c'était aussi pour moi passer ce cap des 35 ans plus sereinement et vraiment m'approprier, me sentir actrice. vis-à-vis de cette ambivalence. De me dire que pour la moindre de dans 20 ans, si dans 20 ans, en fait, je n'ai pas d'enfant, et bien me dire et qu'un possible regret arrive, je me serais dit OK, en fait, non, j'ai tout fait. Je me suis donné les moyens au cas où si je changeais d'avis et que je voulais des enfants. Et pour moi, c'est une façon d'atténuer cette peur du regret.

  • Speaker #0

    Ok, donc finalement, ça se nourrit tes réflexions autour du désir et du non-désir et la préservation de vos sites, donc on continue à nourrir ta réflexion.

  • Speaker #1

    Exactement, ça m'a donné vraiment plus d'espace, ça m'a donné plus d'espace aussi dans le fait ensuite d'être célibataire et donc de pouvoir aussi me dire, en fait, si je ne rencontre pas un homme étant hétérosexuel, malheureusement. eh bien, voilà, je peux toujours avoir recours à la PMA solaire.

  • Speaker #0

    Ok. Tu me fais ma superbe transition sur le célibat, que je déteste comme terme d'ailleurs. Justement, comment est-ce qu'aujourd'hui tu vis ta dualité entre une envie possible de maternité et, je vais mettre des guillemets, cette attente d'être dans la... bonne situation ou le bon partenaire ou cela

  • Speaker #1

    Alors, moi, je vis très bien mon célibat. Il faudrait lui trouver un autre mot. Sachant qu'en fait, auparavant, j'avais toujours été en relation. Toujours, toujours. J'enchaînais les histoires, des histoires longues. Mais j'avais quoi Trois mois, six mois entre les deux. Voilà. Donc, en fait, je n'avais jamais vraiment vécu seule. Et aujourd'hui, c'est un vrai plaisir. Et je vois comment j'ai transféré tout ce que je mettais dans l'amour à plutôt les amis, dans l'amitié en fait. Et d'avoir ce cercle autour de soi, et je trouve que ça a tellement, tellement de valeur. Donc tout ça, ça m'a permis aussi de progresser dans cette notion par rapport à la maternité, au désir, au non-désir, au sens où... j'ai pris conscience que j'avais beaucoup de difficultés à envisager une maternité avec la présence d'un père et que c'est ça en fait qui est le plus difficile pour moi c'est avoir un enfant avec quelqu'un c'est être lié à cette personne à vie les premières années peuvent être très belles dans un couple mais il y a cette incertitude de ok qu'est-ce que devient ce couple au fur et à mesure des années Et ça renvoie aussi à mon histoire personnelle dans l'enfance, forcément. Mais pour moi, avoir un enfant dans le cadre d'un couple, c'est comme si je me mettais dans une prison. Je suis prisonnière. Donc, en fait, en considérant ça, je me suis dit, en écoutant beaucoup de parcours de femmes que j'accompagne ou par les podcasts... Et notamment en ayant suivi Judith Duportail dans son parcours, qui est une journaliste qui a accédé à la PMA Sola et qui en a eu des jumeaux, eh bien ça m'a ouvert à la possible PMA Sola. Aujourd'hui, c'est au-delà de la question de la place d'un homme dans cette...

  • Speaker #0

    dans la notion de faire famille, moi, c'est beaucoup plus, aujourd'hui, asseoir ma sécurité financière, ma sécurité matérielle, parce que je ne veux pas que, si j'ai un enfant, cet enfant subisse des choses que j'aurais pu vivre. Et donc, je veux que cet enfant puisse accéder à une sécurité matérielle, bien évidemment affective, c'est le premier truc, mais je ne veux pas me retrouver à vivre dans... dans des problématiques financières. Et on sait qu'aujourd'hui, les femmes vivent un appauvrissement à la naissance de leur enfant, même quand elles sont en couple. Donc, en étant cela, c'est encore plus délicat. Et sachant que je suis à mon compte. Donc, moi, un bébé qui est malade, qui ne peut pas être à la crèche ou chez la nounou, c'est une journée en moins au cabinet. Donc, autant dire, il faut gérer l'enfant. Et il faut gérer tout le report de planning. C'est un petit peu là pour moi. Pour le moment, c'est une grosse charge à laquelle je réfléchis encore. Ok.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu continues à déiter Ou est-ce que tu recommences à déiter Et comment est-ce que ce que tu vis aujourd'hui peut influencer tes rencontres, tes relations amoureuses

  • Speaker #0

    Oui, je me suis remise à déiter. Et comment ça influence Eh bien, c'est que je me sens beaucoup plus affirmée, en fait. Cette décision de possiblement faire une paix à ma sola, je me sens dans mon assise et j'en parle très rapidement. Dans le sens de, en tout cas, de dire qu'aujourd'hui, je suis ouverte à... une maternité, une parentalité, qu'une de ses possibilités là-dedans, c'est la PMA Sola. Et du coup, en face, la personne, ça la fait réfléchir. De, ok, donc voilà, c'est un sujet ouvert. Et d'ailleurs, quand je me suis mise sur une appli, c'est marrant parce que ça, ça a évolué aussi. ou alors je suis très nulle en appli et j'ai pris la première qui passait et donc j'ai pas trop de visibilité là-dessus mais ça te demande déjà si t'es parent ou pas parent et si c'est je ne veux pas d'enfants je veux des enfants ou je ne suis pas contre et donc je ne suis pas contre et donc au final quand tu swipes là plutôt dans ce sens là ou dans ce sens là ça te permet quand même, je me suis vue dire, ok, non, celui qui met je veux pas d'enfant ou qui est déjà parent, et bien hop, non, tac, tac, tac, même s'il y avait des choses qui pouvaient cocher des cases, mais non. Voilà, donc ça permet aussi le fait de mettre assise dans mon désir, ça me permet de m'affirmer sur ces applis de rencontre et en dating.

  • Speaker #1

    Oui, ça a l'air beaucoup plus affirmé pour toi, beaucoup plus clair sur ce que tu veux comme relation et ce que tu veux moins.

  • Speaker #0

    Oui, je ne veux pas rencontrer quelqu'un où en fait, ça soit fermé. Parce que comme ça, je vois aussi si finalement tout mon raisonnement vis-à-vis du couple qui peut être une prison, si je rencontre une personne qui en face est dans la même posture que moi, d'ouverture, d'écoute, ça peut être aussi un bon indicateur.

  • Speaker #1

    Ok, j'avais envie de faire la dernière partie de cet entretien sur le lien avec MOTHERWOOD, et donc le programme qu'on a créé toutes les deux, mais vraiment plus en faisant le focus sur toi. Donc là on a accompagné quand même pas mal de femmes, comment est-ce que de les écouter, de les accompagner, on nourrit toi ton propre questionnement Et à quel endroit en fait

  • Speaker #0

    L'accompagnement, on utilise beaucoup ce qu'on appelle l'effet miroir, donc pour le provoquer entre nos participantes, entre les femmes qu'on accompagne. Mais moi, personnellement, je ne sais pas pour toi, Amy, mais c'est vrai que personnellement, il y a des moments où ça peut faire effet miroir aussi avec moi. de voir comment il y a des histoires de famille, des histoires d'enfance qui sont, on se dit, waouh, mais en fait, c'est quoi On a vécu la même histoire. Donc, moi, j'ai l'habitude, en tant que thérapeute, de mettre de la distance vis-à-vis de ça. Mais mine de rien, c'est quelque chose, ensuite, qu'on reprend souvent en supervision, comme on est supervisé dans ce cadre-là, où... ça me permet de remettre le doigt sur des choses que je n'avais pas forcément mis en lumière aussi, pour ma part. Et c'est aussi que je trouve que chaque femme est hyper inspirante dans ce processus-là. Et par exemple, j'avais déjà mes réflexions vis-à-vis de la PMA Sola. Mais c'est vrai que de les voir avancer, celles en tout cas qui ont été concernées, qui sont dans cette démarche de la PMA Sola, on voit tout le soutien qui en sort et on se dit, ben oui, c'est possible en fait d'être soutenu dans cette démarche, c'est possible d'avoir son vrai cercle de soutien, de présence et donc il y a vraiment ce point-là. Qu'est-ce qui me viendrait encore

  • Speaker #1

    Donc finalement, d'avoir accompagné des femmes qui étaient dans l'ambivalence et qui continuent à avancer dans leurs réflexions, en effet, chez toi, ça dit, ah ben oui, tiens, comment moi ça me fait avancer dans ma propre réflexion. Et ça t'ouvre des portes que tu t'étais peut-être pas autorisée à ouvrir.

  • Speaker #0

    Ouais, totalement. Exactement. Donc ça, c'est plutôt bénéfique. C'est aussi... Il y a quelque chose qui m'a venu. C'était le fait de... Oui. C'est en fait d'entendre des femmes mettre des mots sur les peurs qu'on a pu avoir soi-même, que j'ai pu avoir moi-même, et de voir à quel point j'ai avancé sur ces peurs. En fait, elles ne sont plus là pour moi. Et ça me donne confiance vraiment sur... Ok, pour reprendre dans 20 ans, quelle que soit la décision que j'ai prise, je sais que je serai apaisée. Parce que je sais que j'aurai traversé... de nouvelles peurs, de nouveaux cycles. Et en fait, OK, là, je suis très heureuse aujourd'hui et je suis persuadée que je serai très heureuse aussi dans 20 ans, quelle que soit ma décision. Et ça, c'est le grand enseignement aussi de ce parcours, cet apaisement qu'on voit chez ces femmes et qui est aussi tout à fait présent chez moi.

  • Speaker #1

    Est-ce que... Il y a quelque chose que tu voudrais préciser Quelque chose qui manquerait à cet entretien

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui manquerait à cet entretien Je dirais que j'ai, comme on nous le dit souvent, et je me le dis pour moi-même, ça va être le petit moment fierté, de ce qu'on a créé par rapport à Motherhood. J'aurais aimé la voir auparavant. La psychothérapie m'a aidée, mais j'ai beaucoup passé de temps à fuir ce sujet-là pour aller sur autre chose, etc. Et donc, ça a duré des années. Et donc, l'anxiété continuait d'être là, en fait, sur cette question. Et donc, j'aimerais vraiment conseiller aux femmes qui nous écoutent que ce ne soit pas forcément... par rapport à Motherhood, mais de ne pas trop faire l'autruche, parce qu'on peut se sortir assez vite de cette anxiété quand on sent que c'est le moment quand même d'ouvrir cette question, bien évidemment. Mais OK, on n'est pas obligé de perdre des années de vie à être anxieuse, à souffrir de ce questionnement-là. Parce que finalement, quand on choisit de le faire d'une façon intensive, et ce n'est pas parce qu'on prend une décision à un moment donné que c'est exactement ce qu'on va en faire ensuite, mais ça soulage, quoi. Et ça permet d'ouvrir bien d'autres projets aussi, et pas faire l'entonnoir là, et se priver de tout ce qu'on peut vivre dans le présent.

  • Speaker #1

    Donc ce serait de ne pas faire l'autruche, prendre une décision et savoir qu'on peut aussi en changer. C'est OK.

  • Speaker #0

    je ne suis plus à hurler je veux pas d'enfant et ça va je le vis bien c'est marrant parce que ça a été quand même assez j'y allais à tâtons pour annoncer aux amis que finalement bah tiens ma réflexion elle a changé au fait avec Amy on a créé Motherhood et du coup de pouvoir un peu faire le coming out de ah mais Laurie en fait c'est pas que la nénette qui ne veut pas d'enfant, non c'était une posture donc ouais il y a eu aussi se sentir légitime dans cette démarche oui et puis ça a changé ton identité sociale ouais c'est clair totalement et

  • Speaker #1

    bah est-ce qu'on reste avec ça sur le mot de la fin allons-y merci beaucoup Laurie pour ta confiance et à bientôt cet épisode t'a plu on l'espère si t'es arrivé jusque là et il t'a en plus donné l'élan de passer à l'action alors rejoins la prochaine session de l'accompagnement collectif Motherhood pour passer de la confusion à la clarté pour

  • Speaker #0

    nous aider à donner plus de visibilité à ce podcast et permettre à d'autres femmes de le découvrir Tu peux faire un petit geste qui compte beaucoup. Laisse-nous 5 étoiles et un avis sur Apple Podcast. Pour ça, c'est très simple. Ouvre l'application Apple Podcast, recherche le nom de notre podcast, devenir maire ou pas, descend jusqu'à la section Évaluation et avis, et clique sur 5 étoiles et écris un petit commentaire si tu en as envie. Ça prend 2 minutes et ça nous aide énormément à faire grandir cette communauté.

  • Speaker #1

    Un énorme merci d'avance pour ton soutien, il fait toute la différence. Et souviens-toi, chaque question mérite d'être posée, et chaque réponse doit être explorée. À très vite dans le prochain épisode.

Description

Et si c’était plus compliqué que “je veux” ou “je ne veux pas” d’enfant ?

Dans cet épisode, on donne la parole à Laurie Lejeune, psychopraticienne et co-créatrice de l’accompagnement (M)otherhood. Elle partage, pour la première fois dans le podcast, son propre cheminement face à la question de la maternité.

🔸 Diagnostiquée d’endométriose après 7 ans d’errance médicale, Laurie nous raconte comment cette annonce a bouleversé sa relation au corps, au féminin, et à la question de devenir mère.


🔸 Elle revient sur son ambivalence profonde : enfant, elle clamait ne jamais vouloir d’enfant. Puis un jour, la peur de ne pas pouvoir en avoir s’est immiscée dans sa réflexion. Elle évoque avec sincérité ce tiraillement entre liberté, pression de la maladie, et désir possible.


🔸 Laurie partage aussi son parcours de préservation d’ovocytes — un acte qu’elle revendique comme féministe — et la façon dont cela a allégé sa peur du regret, tout en laissant la porte ouverte à toutes les options.


🔸 Aujourd’hui célibataire, elle explore la parentalité solo comme une possibilité, en assumant sa position dans ses relations amoureuses et ses choix de vie.


🔸 Enfin, elle nous parle de son métier : comment le fait d’accompagner d’autres femmes en questionnement la nourrit, la confronte, et lui permet d’avancer elle-même. L’effet miroir, les peurs partagées, les décisions éclairées… Tout cela contribue à un apaisement qu’elle transmet à son tour.


✨ Un épisode intime, puissant et nécessaire pour toutes celles qui se demandent :
“Et si je faisais le mauvais choix ?”
“Et si je changeais d’avis un jour ?”
“Et si la maternité ne me définissait pas ?”


📌 À écouter absolument si…

  • Tu es en questionnement sur la maternité

  • Tu vis avec une maladie chronique ou de la douleur

  • Tu es en couple… ou pas, et que tu veux te sentir libre de décider

  • Tu veux entendre un récit qui sort des schémas tout tracés


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Ton soutien fait toute la différence !


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Un podcast original : (M)otherhood


Interviews de Laurie Lejeune et Emmy Druesne


Mixage : Arnaud Fournier


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Transcription

  • Speaker #0

    À vous, t'es fatigué de te demander si tu vas regretter d'avoir des enfants.

  • Speaker #1

    Si tu vas regretter de ne pas en avoir aussi, d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Et tu trouves ça injuste qu'on te mette la pression pour décider là, maintenant, tout de suite. Pour toi, c'est pas juste une question de dire oui ou non à un enfant. C'est jongler entre la peur de regretter, l'envie de garder ta liberté, la place de ton couple, tes désirs personnels, tes aspirations professionnelles, l'impact sur ton corps et ta santé.

  • Speaker #1

    Et cette petite voix qui te chuchote. Et si tu faisais le mauvais choix Et si on arrêtait de te faire douter, toi,

  • Speaker #0

    moi, c'est mieux.

  • Speaker #1

    Et moi, Laurie. On anime ce podcast, le rendez-vous qui ose poser des vraies questions sur le désir ou non de parentalité. Ici, c'est un espace de nuances, sans pression ni jugement, où on explore ensemble ce sujet aussi intime que complexe.

  • Speaker #0

    Pourquoi la décision d'être épargnée semble être si simple pour les autres Comment avancer quand la peur de choisir te paralyse Comment rester aligné avec toi-même dans un monde qui te pousse à décider toujours plus vite

  • Speaker #1

    On est là pour ouvrir des portes, basculer les idées reçues et te donner des clés concrètes pour avancer sur ton propre chemin.

  • Speaker #0

    Devenir mère ou pas, c'est pour t'aider à y voir plus clair et surtout à te rappeler que c'est toi qui décides. C'est un devoir de devenir mère, ou pas. À 37 ans, elle accompagne les femmes qui traversent des parcours de PMA, des douleurs chroniques ou des doutes profonds sur la maternité. Elle-même a navigué dans cette question du désir d'enfant entre envie et incertitude. Elle a fait le choix de préserver ses ovocytes, sans pour autant avoir trouvé une réponse définitive. Elle est psychopraticienne et cofondatrice de Mother... Woods, un espace où les femmes peuvent explorer librement leurs désirs et leurs non-désirs d'enfants. Mais comment son propre cheminement influence-t-il son travail Qu'est-ce que cela signifie aujourd'hui d'être célibataire et d'avoir un possible désir d'enfant Et que nous apprend l'accompagnement des autres sur nos propres histoires Aujourd'hui, on en parle avec Laurie Lejeune, co-animatrice de ce podcast. Bienvenue Laurie

  • Speaker #1

    Merci Marie Bon, ça fait tout bizarre d'être la première à monter son podcast, mais... Eh ben oui

  • Speaker #0

    Eh ben bienvenue Eh ben on va explorer ça toutes les deux Alors, question rituelle. Si ton rapport à la maternité ou désir ou non-désir d'enfant était un gif ou un émoji, ce serait lequel et pourquoi

  • Speaker #1

    Alors, pour moi, ce serait... parce que je l'utilise souvent, cette émoji, justement, sur les réseaux sociaux, quand on fait nos posts, quand je cherche à représenter la famille par rapport à... avec un émoji. Et je me dis souvent, mais pourquoi on ne nous propose pas de la composer nous-mêmes, cette émoji, cette famille-là Parce que c'est souvent soit... On voit le père, la mère, les deux enfants, ou le père, la mère et l'enfant. Des fois, une femme seule, avec un enfant. Mais je trouve qu'il n'y a pas la représentation de ce que pourrait être, par exemple, une femme seule avec un enfant, mais aussi tout son cercle de soutien. Donc voilà, ça serait ça, mon emoji.

  • Speaker #0

    Donc tu inventerais ton propre emoji, en fait. Ouais,

  • Speaker #1

    totalement.

  • Speaker #0

    Eh ben, c'est parfait Question un petit peu autour de... de qui tu es. Donc, tu es psychopraticienne, tu es spécialisée dans l'accompagnement des femmes en parcours de PMA, touchée par l'endométrieuse et en questionnement et ou en questionnement sur la maternité. Comment est-ce que tu en es venue à ce métier Car je sais que tu as fait aussi d'autres métiers avant, teaser.

  • Speaker #1

    Oui. Bon, je ne sais pas s'il faut revenir sur les précédents métiers, mais en tout cas, oui, il s'agit d'une reconversion. Ça fait... ça fera la septième année en fait. Là, oui, ça fait sept ans. Donc ça y est, le cap des sept ans est passé. Et donc comment j'y suis venue C'est aussi par rapport à mon parcours personnel, étant donné que si je me suis spécialisée par rapport à l'accompagnement des femmes qui souffrent d'endométriose ou de maladies systémiques qui sont liées aux femmes, c'est parce que je suis moi-même atteinte d'endométriose et que le... La première pratique, la première approche qui m'a permis d'accéder à mon diagnostic, à me redonner de la force pour mon propre diagnostic, c'est la sophrologie. Et donc pendant cette transition pro, quand je cherchais ce que j'avais envie de faire, Je voyais une sophrologue et en fait, ça m'a redonné le peps de retourner consulter des médecins et d'arrêter d'être dans la souffrance sans mettre de mots à part me dire que c'est dans la tête. Et du coup, après, je me suis dit, tiens, c'est un métier auquel j'ai bien envie d'aspirer, étant donné aussi qu'après mon bac, moi, je voulais faire psycho. Mais je me suis laissée influencer par les profs qui disaient Mais non, Laurie, tu peux faire autre chose. Psycho, il n'y a pas de débouchés. Donc, moi, ça me faisait flipper. Et je me suis dit Bon, ok, je vais faire autre chose. On me dit de faire autre chose, donc allons-y. Et donc, je me suis formée sur deux ans à la sophrologie au départ. Et à l'aboutissement de cette formation, je me suis dit Ok, ce qui a été à mon service, je veux aussi pouvoir le mettre au service des femmes. d'autres femmes qui sont dans cette souffrance-là. Et voilà. Et par rapport au parcours de PMA, peut-être qu'on en reparlera après, et je ne veux pas du tout qu'on associe à endométriose égale forcément PMA, mais c'est que dans la continuité, je voulais aussi travailler avec les médecins, et la médecine de la reproduction est très intéressante sur ce point-là. Et justement, on laisse... trop peu de place à tout ce qui est émotionnel dans ce parcours. Et donc, la sophrologie s'y prêtait aussi.

  • Speaker #0

    Donc, rajouter un côté aussi plus émotionnel à des pratiques qui sont parfois médicales, je vais mettre des guillemets, traditionnelles.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça. D'avoir vraiment ce soutien émotionnel, psychique, dans les montagnes russes que peuvent être un parcours de PMA.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc ce parcours est aussi complété par Motherhood, donc un espace où les femmes peuvent réfléchir à leurs désirs et leurs non-désirs d'enfants. Comment est-ce que ton propre questionnement sur la maternité a influencé la manière dont tu as conçu cet accompagnement

  • Speaker #1

    Eh bien, je dirais que le point de départ, en t'incluant dedans, c'est... C'est que du coup, l'ambivalence, pour moi, elle a été... Je l'ai ressentie à partir de ce diagnostic vis-à-vis de l'endométriose. Sachant qu'avant, en fait, je disais simplement que je ne voulais pas d'enfant, depuis mes 7 ans, en fait. Donc ça paraît très jeune, mais vraiment, c'était en mode, jamais j'aurai d'enfant. Ensuite, adolescente, je... Je continue à dire ça à mes amis. C'était vraiment dans une posture de... Dès que je voyais un enfant, c'était... Ah, mais mon Dieu, comment on peut devenir parent C'est horrible, les enfants. Avec un long travail, je me suis aperçue qu'en fait, je ne parlais que de moi-même et du coup, de comment j'avais détesté être enfant et adolescente, tant qu'on y est. Et donc, ça venait vraiment parler de moi et de, quelque part... comment dire, de comment c'était un message, c'était plus, tiens, il y a peut-être quelqu'un qui va réagir, peut-être dans un processus non conscient de, mais quelqu'un va réagir en se disant, mais pourquoi elle déteste tant les enfants, pour pouvoir ouvrir une porte à m'exprimer.

  • Speaker #0

    De confronter, en fait, c'est ça.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça, de confronter, et donc, je fais un bond en avant, et donc, j'arrive à mes 27 ans. où j'ai enfin un diagnostic d'endométriose après sept ans d'errance, ce qui est un classique. Et en fait, à ce moment-là, avec ce diagnostic, je sors de l'IRM et l'interne qui est là et qui me donne le résultat me dit Bon, on se revoit dans six mois parce que si dans six mois, vous n'êtes toujours pas enceinte, il faut qu'on en rediscute. Mais je n'ai jamais parlé de ça. Je n'ai jamais dit que je voulais un enfant.

  • Speaker #0

    Rien Tu n'avais rien dit du tout Non,

  • Speaker #1

    rien du tout. Rien du tout. Mais 27 ans, très certainement, et donc une femme. Donc, d'un point de vue médical, on décide quelque part pour toi. Et donc, c'est une femme, elle veut un enfant. Et donc, je reste un peu sidérée, donc je ne réponds pas. Je dis ah oui, mais en même temps, moi, j'avais qu'une envie, c'était qu'elles me disent... maintenant que j'ai mon diagnostic, je fais quoi en fait Qu'est-ce que je peux prendre comme médicament Quelles sont les choses pour m'apaiser, en plus de la sophrologie Donc voilà.

  • Speaker #0

    On ne t'a rien proposé, on t'a juste dit en gros, revenez dans six mois, comme ça, si vous n'avez pas réussi à faire d'enfant, on pourra faire quelque chose.

  • Speaker #1

    On m'a dit d'enlever mon stérilet quand même. Ce qui était là une indication tout à fait médicale, puisque c'était un stérilet en cuivre, et que quand on a de l'endométriose, surtout on ne porte pas un stérilet en cuivre, parce que c'est un principe inflammatoire et que l'endométriose est inflammatoire. Donc je mettais une couche d'inflammation par-dessus ma propre inflammation. Donc au final, j'ai consulté une gynécologue quelques jours après pour enlever ce stérilet, et je suis très très mal tombée. Et cette personne, du coup, en restant tout de même, c'était quelques jours après, donc ça m'a interloqué. Surtout qu'entre deux, le même jour, le même jour que mon diagnostic, ma mère m'appelle pour me dire Écoute, je dois te dire qu'on vient de me diagnostiquer un cancer de l'utérus. Donc, ça amplifie le bug. On vient de me dire Vous essayez pendant six mois Et là, ma mère me parle de son utérus. Ça faisait quand même bizarre. Donc avec cette gynécologue, je lui pose la question du coup. Je lui dis, si je désire un enfant un jour, qu'est-ce qui se passe pour moi par rapport aux lésions d'endométriose que j'ai Et elle me regarde et me dit, de toute façon, vous n'avez vraiment pas l'air du tout partante pour avoir un enfant, vous. Je n'avais rien dit. Ok, donc c'était juste un jour. Ah ouais. Et donc le jour... Ou vous auriez un projet comme ça, vous venez me voir. OK. Très bien. Mais elle était d'un désagréable... Voilà. Je n'épargnerai les autres détails. Mais donc, voilà, ça a amplifié ce truc. Et puis, mon conjoint de l'époque avait une petite fille. Donc, j'étais belle-mère. Et lui commençait à me parler d'enfant. Sauf que moi, non. C'était... pas du tout le sujet et donc là ouais ça a commencé à être vraiment l'ambivalence totale de tiens peut-être qu'on je pense que ce qui s'est joué aussi c'est peut-être qu'on me priverait d'un droit ou d'un don ou comme si en fait je pouvais être défaillante sur le fait d'avoir un enfant et donc ça me mettait là du coup aussi en opposition de Non, en fait, les autres femmes, elles ont des enfants. Pourquoi moi, j'en aurais pas d'un point de vue très physiologique, mécanique Et puis, avec l'annonce du cancer de ma mère aussi, ça avait été quelque chose qui chamboule.

  • Speaker #0

    Et est-ce que cette période-là, parce que là, tu l'as utilisé, le terme ambivalente, est-ce qu'à cette période-là, tu étais capable d'utiliser ce terme-là, de dire Ah oui, pour moi, c'est complexe comme sujet Comment est-ce que tu te représentais ça dans ton cerveau pour toi-même

  • Speaker #1

    Je ne pense pas du tout que j'utilisais le terme ambivalence parce que ça, c'est vraiment quelque chose qui est venu plus tard quand on en a parlé ensemble avec toi. Non, c'était une souffrance pas possible, en fait. Je mettais plus le mot souffrance, le dilemme, un dilemme, en fait, de complètement paumé et... Et pour le coup, c'est la première fois que j'avais commencé à entamer un suivi psy pour parler du cancer de ma mère et de parler de ce côté, est-ce que je veux un enfant ou pas Est-ce que j'ai des couches de peur qui font que je n'arrive pas à accéder à ça Parce que dans mes croyances encore de cette époque, c'était... La maternité, ça nous saisit et c'est très instinctif et ça nous prend aux tripes. Et donc, je devrais le savoir si ça venait d'attendre le déclic, quoi. Et peut-être que je ne l'avais pas encore eu. Mais voilà, donc le travail psy a commencé à mes 27 ans là-dessus. Et ensuite, on s'est connus. On s'est connus, c'était aussi un sujet finalement qui te touchait. Donc, certes, il y avait une... Un accompagnement, on va dire, à temps partiel avec la psy, mais il y avait nos discussions, et j'étais la seule personne avec qui je pouvais en parler aussi, parce que mes autres amis ne souhaitaient pas d'enfants, et étaient très clairs là-dessus, ou en souhaitaient, mais plus tard. Il n'y avait pas ce jeu dans l'ambivalence, et c'est comme ça qu'on est venus par la suite, quand on est sortis toutes les deux. De ça, de la souffrance, du questionnement, quand on s'est dit, OK, créons un espace. dans lequel on aurait souhaité être un espace libre, sans injonctions, et où on se retrouve entre femmes.

  • Speaker #0

    Et par rapport à ça, ça me fait penser à l'épisode pilote. Si vous ne l'avez pas écouté, vous pouvez aller voir un peu plus. On ne va pas rentrer dedans aujourd'hui sur cet épisode-là, mais voir un peu comment on s'est rencontrés avec Laurie et un peu notre histoire croisée. Là, on se focalise sur toi, Laurie. Tu en as parlé un peu. petit peu, mais j'aimerais bien qu'on revienne dessus, ton rapport à la douleur et à l'endométriose. Parce qu'on sait que dans les questions de désir et non-désir de maternité, il y a un vrai sujet par rapport au corps. Donc tu nous as un petit peu expliqué comment le diagnostic est tombé, comment est-ce que toi ça t'a nourri dans ta réflexion à la fois psy, mais aussi de manière plus générale dans qui tu es en tant que femme. comment justement par rapport à ce que je disais là en tant que femme, comment est-ce que ça nourrit ou non ce que tu imagines être une femme, ton rapport à la féminité, tous ces sujets-là, qu'est-ce qu'être une femme finalement avec de l'endométriose et des douleurs chroniques

  • Speaker #1

    Alors ce qui me vient en entendant l'association endométriose, douleurs et féminin, féminité, femme, c'est quelque chose auquel je suis assez opposée dans le courant actuel. C'est-à-dire qu'on a tendance à te dire actuellement que quand tu es une femme qui a l'endométriose, tu as quelque chose à soigner vis-à-vis de justement ta féminité, de la maternité, et donc on te guide vers ce truc qui est le féminin sacré. Voilà, que tu as une blessure en tant que femme. et tout ça parce que en fait d'ailleurs l'endométriose c'est pas juste ton utérus on sait aujourd'hui que c'est pas une maladie gynécologique, c'est une maladie systémique mais c'est vrai que tout ce courant du féminin sacré s'est approprié quand même cette maladie pour attirer des femmes qui sont dans la souffrance la douleur et qui cherchent en fait une écoute qu'elles ne trouvent pas forcément, pas avec tous les médecins Et du coup c'est assez réduire la femme à son utérus, à sa condition biologique je trouve.

  • Speaker #0

    Juste pour préciser pour nos auditoristes qui ne sauraient pas ce qu'est le féminin sacré, qu'est-ce que tu entends par ça

  • Speaker #1

    Donc le féminin sacré, moi là ma façon de le percevoir, je... Si, ça pourrait être repris de tout ce qui est de Jung, de il y a le féminin, il y a le masculin, on a tous une part de féminin en nous, une part de masculin. Et donc, si tu veux un équilibre, tu auras des personnes qui auront leur masculin à soigner et d'autres personnes qui auront leur féminin à soigner. Donc, qu'est-ce qu'on entend par féminin-masculin En fait, on se rend compte que c'est très… C'est carrément pas féministe, quoi. C'est très… tradit, trait dans la biologie. Et du coup, c'est souvent associé, malheureusement, à des soins de support qui pourraient être là-dessus, avec des cercles de paroles, des rituels empruntés à d'autres cultures. Donc, en plus, il y a de l'appropriation culturelle. Donc, voilà. Pour moi, c'est la perception que j'ai du féminin sacré. Et du coup, je me... père dans mon fil. Donc, pour moi, une femme, c'est bien plus vaste que son utérus, que sa part de féminin. Et malheureusement, j'entends beaucoup de patientes qui sont renvoyées à ça. C'est, ben, il va falloir que si vous souhaitez accéder à votre maternité, que vous soyez d'abord en capacité de soigner votre part de féminin pour, voilà, alors que non. alors que ça reste une maladie très corporelle certes on ne connait pas toutes les causes aujourd'hui parce que ça justement la médecine prend un certain retard quand il s'agit des femmes mais c'est une mécanique, c'est physique c'est physiologique c'est pas lié à un émotionnel parce que t'as subi des choses hum Parce qu'il y a aussi ça, c'est envoyer à, ok, on observerait que les femmes qui ont l'endométriose auraient suivi des violences sexuelles, des violences dans l'enfance, des viols, et c'est pour ça qu'elles ont cette... cette maladie. Donc déjà, c'est en plus culpabiliser. Culpabiliser possiblement une femme qui aurait subi des violences et des agressions.

  • Speaker #0

    Oui, et puis ce que j'entends dans ce que tu dis, c'est qu'il y a aussi du coup des surcouches de croyances plus ou moins culturelles, essentialistes, religieuses, qui viennent se rajouter à une douleur qui est très intime et très personnelle.

  • Speaker #1

    Totalement.

  • Speaker #0

    Donc qui peut ajouter à la confusion aussi. Quand tu parlais de... souffrance, de difficultés.

  • Speaker #1

    Totalement. Et moi, ma façon d'avoir contrebalancé avec ça, c'est Ok, je vis avec cette maladie. Qu'est-ce que je peux comprendre de cette maladie-là Et ma tendance optimiste et résiliente fait que Comment je m'en sors aussi moi-même C'est-à-dire Ah d'accord, en fait, il y a beaucoup de facteurs par rapport à l'alimentation. Eh bien... Moi, l'endométriose, ça m'a permis d'être la femme que je suis aujourd'hui, dans le sens de comprendre aussi ma façon de m'alimenter, me nourrir, et surtout, ma façon d'apprivoiser mon cycle. De comprendre en fait, ok, tiens, une femme, c'est cyclique. Et donc, comment j'apprends que mon cycle, il fonctionne de telle ou telle façon, et comment, tiens, à tel moment de mon cycle, ce que je vais mettre en place, peut être complètement apaisant pour les douleurs que je peux avoir à l'ovulation ou pendant mes règles. Donc ça, c'était, je pense que voilà, le seul lien que je mettrais entre cette maladie, la douleur et la femme, c'est d'accord, il y a quand même un lien avec mon cycle, donc comment j'apprends à mieux me connaître.

  • Speaker #0

    Et puis attends, enfin, à moins le subir, c'est ça que j'entends aussi dans ce côté.

  • Speaker #1

    Oui, à moins le subir et sortir des douleurs extrêmes dans lesquelles je peux. pouvais être.

  • Speaker #0

    Ok, alors ça m'amène à la préservation ovocitaire. Tu as fait une préservation d'ovocytes. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu ce qui t'a amené à cette décision

  • Speaker #1

    Alors ça fait aussi le lien, parce que ça me vient aussi en idée par rapport à la question précédente, c'est que l'endométriose m'a aussi permis d'accéder... Au féminisme. Donc, voilà. Tu veux qu'on traite cette question-là et puis ensuite on revient sur les préservations de vos sites Je pense que j'arrive à faire le parallèle avec la préservation de vos sites parce que c'est un droit, un droit auquel les femmes ont accédé depuis 2021 maintenant. Et je trouve que c'est un droit féministe. Donc, c'est pour ça que je faisais le lien aussi. Et oui, ça m'a réveillée au féminisme, au sens aussi où les femmes dans la médecine sont complètement invisibilisées. Par exemple, les médicaments ne sont testés que sur les hommes. Donc en fait, il y a des médicaments qu'on nous donne par rapport aux douleurs et qui sont complètement inefficaces pour nous. Donc ça, il y a un livre qui s'appelle Femmes invisibles C'est un pavé, il faut prendre le temps de le lire. Mais c'est vraiment dans cette notion de comment on est les grandes oubliées de la médecine. Et donc ça, ça m'a permis à accéder au féminisme, à vraiment voir aussi mon approche en tant que psychopraticienne. J'aime bien dire que moi, je suis une psychopraticienne féministe. Donc voilà. Et pour revenir à la préservation des homocytes, j'ai lancé cette démarche-là. Le temps passe vite. Eh bien, ça va faire quatre ans. Ça fera quatre ans cette année. C'était en novembre, octobre-novembre. Et en fait, pourquoi je me suis lancée là-dedans C'est parce qu'à l'époque, j'étais avec un homme où clairement, j'avais progressé par rapport à cette question de la maternité. que cette personne, je ne la voyais pas du tout père, père de mes possibles enfants. Donc, dans ma démarche de questionnement, de me mettre moins de pression par rapport au temps, à la fameuse horloge biologique qu'on ne cesse de nous répéter, eh bien, je me suis dit, je vais me saisir de ce droit-là et je vais faire cette démarche. Et en plus, connaissant bien le processus, étant donné que j'accompagne des femmes par rapport à la PMA. Voilà.

  • Speaker #0

    C'est pas toujours évident pour soi-même, même si on le connaît. De l'extérieur

  • Speaker #1

    Oui, totalement. Totalement. Et donc, j'ai commencé à avoir le premier rendez-vous, il me semble, à l'été. Donc, ça a été très rapide. Moi, je m'attendais à des délais pas possibles. Mais à l'époque, en fait, ça allait quand même vite. Et je me suis lancée dans le processus comme ça, assez facilement. Faut juste pas s'envraimer. S'embrouiller dans toutes les dates et pouvoir manier ça avec aussi le boulot à côté. Mais j'ai abouti à ce processus juste avant mes 35 ans. Je fêtais mon anniversaire quelques semaines après, deux semaines, quelque chose comme ça. Donc c'était aussi pour moi passer ce cap des 35 ans plus sereinement et vraiment m'approprier, me sentir actrice. vis-à-vis de cette ambivalence. De me dire que pour la moindre de dans 20 ans, si dans 20 ans, en fait, je n'ai pas d'enfant, et bien me dire et qu'un possible regret arrive, je me serais dit OK, en fait, non, j'ai tout fait. Je me suis donné les moyens au cas où si je changeais d'avis et que je voulais des enfants. Et pour moi, c'est une façon d'atténuer cette peur du regret.

  • Speaker #0

    Ok, donc finalement, ça se nourrit tes réflexions autour du désir et du non-désir et la préservation de vos sites, donc on continue à nourrir ta réflexion.

  • Speaker #1

    Exactement, ça m'a donné vraiment plus d'espace, ça m'a donné plus d'espace aussi dans le fait ensuite d'être célibataire et donc de pouvoir aussi me dire, en fait, si je ne rencontre pas un homme étant hétérosexuel, malheureusement. eh bien, voilà, je peux toujours avoir recours à la PMA solaire.

  • Speaker #0

    Ok. Tu me fais ma superbe transition sur le célibat, que je déteste comme terme d'ailleurs. Justement, comment est-ce qu'aujourd'hui tu vis ta dualité entre une envie possible de maternité et, je vais mettre des guillemets, cette attente d'être dans la... bonne situation ou le bon partenaire ou cela

  • Speaker #1

    Alors, moi, je vis très bien mon célibat. Il faudrait lui trouver un autre mot. Sachant qu'en fait, auparavant, j'avais toujours été en relation. Toujours, toujours. J'enchaînais les histoires, des histoires longues. Mais j'avais quoi Trois mois, six mois entre les deux. Voilà. Donc, en fait, je n'avais jamais vraiment vécu seule. Et aujourd'hui, c'est un vrai plaisir. Et je vois comment j'ai transféré tout ce que je mettais dans l'amour à plutôt les amis, dans l'amitié en fait. Et d'avoir ce cercle autour de soi, et je trouve que ça a tellement, tellement de valeur. Donc tout ça, ça m'a permis aussi de progresser dans cette notion par rapport à la maternité, au désir, au non-désir, au sens où... j'ai pris conscience que j'avais beaucoup de difficultés à envisager une maternité avec la présence d'un père et que c'est ça en fait qui est le plus difficile pour moi c'est avoir un enfant avec quelqu'un c'est être lié à cette personne à vie les premières années peuvent être très belles dans un couple mais il y a cette incertitude de ok qu'est-ce que devient ce couple au fur et à mesure des années Et ça renvoie aussi à mon histoire personnelle dans l'enfance, forcément. Mais pour moi, avoir un enfant dans le cadre d'un couple, c'est comme si je me mettais dans une prison. Je suis prisonnière. Donc, en fait, en considérant ça, je me suis dit, en écoutant beaucoup de parcours de femmes que j'accompagne ou par les podcasts... Et notamment en ayant suivi Judith Duportail dans son parcours, qui est une journaliste qui a accédé à la PMA Sola et qui en a eu des jumeaux, eh bien ça m'a ouvert à la possible PMA Sola. Aujourd'hui, c'est au-delà de la question de la place d'un homme dans cette...

  • Speaker #0

    dans la notion de faire famille, moi, c'est beaucoup plus, aujourd'hui, asseoir ma sécurité financière, ma sécurité matérielle, parce que je ne veux pas que, si j'ai un enfant, cet enfant subisse des choses que j'aurais pu vivre. Et donc, je veux que cet enfant puisse accéder à une sécurité matérielle, bien évidemment affective, c'est le premier truc, mais je ne veux pas me retrouver à vivre dans... dans des problématiques financières. Et on sait qu'aujourd'hui, les femmes vivent un appauvrissement à la naissance de leur enfant, même quand elles sont en couple. Donc, en étant cela, c'est encore plus délicat. Et sachant que je suis à mon compte. Donc, moi, un bébé qui est malade, qui ne peut pas être à la crèche ou chez la nounou, c'est une journée en moins au cabinet. Donc, autant dire, il faut gérer l'enfant. Et il faut gérer tout le report de planning. C'est un petit peu là pour moi. Pour le moment, c'est une grosse charge à laquelle je réfléchis encore. Ok.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu continues à déiter Ou est-ce que tu recommences à déiter Et comment est-ce que ce que tu vis aujourd'hui peut influencer tes rencontres, tes relations amoureuses

  • Speaker #0

    Oui, je me suis remise à déiter. Et comment ça influence Eh bien, c'est que je me sens beaucoup plus affirmée, en fait. Cette décision de possiblement faire une paix à ma sola, je me sens dans mon assise et j'en parle très rapidement. Dans le sens de, en tout cas, de dire qu'aujourd'hui, je suis ouverte à... une maternité, une parentalité, qu'une de ses possibilités là-dedans, c'est la PMA Sola. Et du coup, en face, la personne, ça la fait réfléchir. De, ok, donc voilà, c'est un sujet ouvert. Et d'ailleurs, quand je me suis mise sur une appli, c'est marrant parce que ça, ça a évolué aussi. ou alors je suis très nulle en appli et j'ai pris la première qui passait et donc j'ai pas trop de visibilité là-dessus mais ça te demande déjà si t'es parent ou pas parent et si c'est je ne veux pas d'enfants je veux des enfants ou je ne suis pas contre et donc je ne suis pas contre et donc au final quand tu swipes là plutôt dans ce sens là ou dans ce sens là ça te permet quand même, je me suis vue dire, ok, non, celui qui met je veux pas d'enfant ou qui est déjà parent, et bien hop, non, tac, tac, tac, même s'il y avait des choses qui pouvaient cocher des cases, mais non. Voilà, donc ça permet aussi le fait de mettre assise dans mon désir, ça me permet de m'affirmer sur ces applis de rencontre et en dating.

  • Speaker #1

    Oui, ça a l'air beaucoup plus affirmé pour toi, beaucoup plus clair sur ce que tu veux comme relation et ce que tu veux moins.

  • Speaker #0

    Oui, je ne veux pas rencontrer quelqu'un où en fait, ça soit fermé. Parce que comme ça, je vois aussi si finalement tout mon raisonnement vis-à-vis du couple qui peut être une prison, si je rencontre une personne qui en face est dans la même posture que moi, d'ouverture, d'écoute, ça peut être aussi un bon indicateur.

  • Speaker #1

    Ok, j'avais envie de faire la dernière partie de cet entretien sur le lien avec MOTHERWOOD, et donc le programme qu'on a créé toutes les deux, mais vraiment plus en faisant le focus sur toi. Donc là on a accompagné quand même pas mal de femmes, comment est-ce que de les écouter, de les accompagner, on nourrit toi ton propre questionnement Et à quel endroit en fait

  • Speaker #0

    L'accompagnement, on utilise beaucoup ce qu'on appelle l'effet miroir, donc pour le provoquer entre nos participantes, entre les femmes qu'on accompagne. Mais moi, personnellement, je ne sais pas pour toi, Amy, mais c'est vrai que personnellement, il y a des moments où ça peut faire effet miroir aussi avec moi. de voir comment il y a des histoires de famille, des histoires d'enfance qui sont, on se dit, waouh, mais en fait, c'est quoi On a vécu la même histoire. Donc, moi, j'ai l'habitude, en tant que thérapeute, de mettre de la distance vis-à-vis de ça. Mais mine de rien, c'est quelque chose, ensuite, qu'on reprend souvent en supervision, comme on est supervisé dans ce cadre-là, où... ça me permet de remettre le doigt sur des choses que je n'avais pas forcément mis en lumière aussi, pour ma part. Et c'est aussi que je trouve que chaque femme est hyper inspirante dans ce processus-là. Et par exemple, j'avais déjà mes réflexions vis-à-vis de la PMA Sola. Mais c'est vrai que de les voir avancer, celles en tout cas qui ont été concernées, qui sont dans cette démarche de la PMA Sola, on voit tout le soutien qui en sort et on se dit, ben oui, c'est possible en fait d'être soutenu dans cette démarche, c'est possible d'avoir son vrai cercle de soutien, de présence et donc il y a vraiment ce point-là. Qu'est-ce qui me viendrait encore

  • Speaker #1

    Donc finalement, d'avoir accompagné des femmes qui étaient dans l'ambivalence et qui continuent à avancer dans leurs réflexions, en effet, chez toi, ça dit, ah ben oui, tiens, comment moi ça me fait avancer dans ma propre réflexion. Et ça t'ouvre des portes que tu t'étais peut-être pas autorisée à ouvrir.

  • Speaker #0

    Ouais, totalement. Exactement. Donc ça, c'est plutôt bénéfique. C'est aussi... Il y a quelque chose qui m'a venu. C'était le fait de... Oui. C'est en fait d'entendre des femmes mettre des mots sur les peurs qu'on a pu avoir soi-même, que j'ai pu avoir moi-même, et de voir à quel point j'ai avancé sur ces peurs. En fait, elles ne sont plus là pour moi. Et ça me donne confiance vraiment sur... Ok, pour reprendre dans 20 ans, quelle que soit la décision que j'ai prise, je sais que je serai apaisée. Parce que je sais que j'aurai traversé... de nouvelles peurs, de nouveaux cycles. Et en fait, OK, là, je suis très heureuse aujourd'hui et je suis persuadée que je serai très heureuse aussi dans 20 ans, quelle que soit ma décision. Et ça, c'est le grand enseignement aussi de ce parcours, cet apaisement qu'on voit chez ces femmes et qui est aussi tout à fait présent chez moi.

  • Speaker #1

    Est-ce que... Il y a quelque chose que tu voudrais préciser Quelque chose qui manquerait à cet entretien

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui manquerait à cet entretien Je dirais que j'ai, comme on nous le dit souvent, et je me le dis pour moi-même, ça va être le petit moment fierté, de ce qu'on a créé par rapport à Motherhood. J'aurais aimé la voir auparavant. La psychothérapie m'a aidée, mais j'ai beaucoup passé de temps à fuir ce sujet-là pour aller sur autre chose, etc. Et donc, ça a duré des années. Et donc, l'anxiété continuait d'être là, en fait, sur cette question. Et donc, j'aimerais vraiment conseiller aux femmes qui nous écoutent que ce ne soit pas forcément... par rapport à Motherhood, mais de ne pas trop faire l'autruche, parce qu'on peut se sortir assez vite de cette anxiété quand on sent que c'est le moment quand même d'ouvrir cette question, bien évidemment. Mais OK, on n'est pas obligé de perdre des années de vie à être anxieuse, à souffrir de ce questionnement-là. Parce que finalement, quand on choisit de le faire d'une façon intensive, et ce n'est pas parce qu'on prend une décision à un moment donné que c'est exactement ce qu'on va en faire ensuite, mais ça soulage, quoi. Et ça permet d'ouvrir bien d'autres projets aussi, et pas faire l'entonnoir là, et se priver de tout ce qu'on peut vivre dans le présent.

  • Speaker #1

    Donc ce serait de ne pas faire l'autruche, prendre une décision et savoir qu'on peut aussi en changer. C'est OK.

  • Speaker #0

    je ne suis plus à hurler je veux pas d'enfant et ça va je le vis bien c'est marrant parce que ça a été quand même assez j'y allais à tâtons pour annoncer aux amis que finalement bah tiens ma réflexion elle a changé au fait avec Amy on a créé Motherhood et du coup de pouvoir un peu faire le coming out de ah mais Laurie en fait c'est pas que la nénette qui ne veut pas d'enfant, non c'était une posture donc ouais il y a eu aussi se sentir légitime dans cette démarche oui et puis ça a changé ton identité sociale ouais c'est clair totalement et

  • Speaker #1

    bah est-ce qu'on reste avec ça sur le mot de la fin allons-y merci beaucoup Laurie pour ta confiance et à bientôt cet épisode t'a plu on l'espère si t'es arrivé jusque là et il t'a en plus donné l'élan de passer à l'action alors rejoins la prochaine session de l'accompagnement collectif Motherhood pour passer de la confusion à la clarté pour

  • Speaker #0

    nous aider à donner plus de visibilité à ce podcast et permettre à d'autres femmes de le découvrir Tu peux faire un petit geste qui compte beaucoup. Laisse-nous 5 étoiles et un avis sur Apple Podcast. Pour ça, c'est très simple. Ouvre l'application Apple Podcast, recherche le nom de notre podcast, devenir maire ou pas, descend jusqu'à la section Évaluation et avis, et clique sur 5 étoiles et écris un petit commentaire si tu en as envie. Ça prend 2 minutes et ça nous aide énormément à faire grandir cette communauté.

  • Speaker #1

    Un énorme merci d'avance pour ton soutien, il fait toute la différence. Et souviens-toi, chaque question mérite d'être posée, et chaque réponse doit être explorée. À très vite dans le prochain épisode.

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Description

Et si c’était plus compliqué que “je veux” ou “je ne veux pas” d’enfant ?

Dans cet épisode, on donne la parole à Laurie Lejeune, psychopraticienne et co-créatrice de l’accompagnement (M)otherhood. Elle partage, pour la première fois dans le podcast, son propre cheminement face à la question de la maternité.

🔸 Diagnostiquée d’endométriose après 7 ans d’errance médicale, Laurie nous raconte comment cette annonce a bouleversé sa relation au corps, au féminin, et à la question de devenir mère.


🔸 Elle revient sur son ambivalence profonde : enfant, elle clamait ne jamais vouloir d’enfant. Puis un jour, la peur de ne pas pouvoir en avoir s’est immiscée dans sa réflexion. Elle évoque avec sincérité ce tiraillement entre liberté, pression de la maladie, et désir possible.


🔸 Laurie partage aussi son parcours de préservation d’ovocytes — un acte qu’elle revendique comme féministe — et la façon dont cela a allégé sa peur du regret, tout en laissant la porte ouverte à toutes les options.


🔸 Aujourd’hui célibataire, elle explore la parentalité solo comme une possibilité, en assumant sa position dans ses relations amoureuses et ses choix de vie.


🔸 Enfin, elle nous parle de son métier : comment le fait d’accompagner d’autres femmes en questionnement la nourrit, la confronte, et lui permet d’avancer elle-même. L’effet miroir, les peurs partagées, les décisions éclairées… Tout cela contribue à un apaisement qu’elle transmet à son tour.


✨ Un épisode intime, puissant et nécessaire pour toutes celles qui se demandent :
“Et si je faisais le mauvais choix ?”
“Et si je changeais d’avis un jour ?”
“Et si la maternité ne me définissait pas ?”


📌 À écouter absolument si…

  • Tu es en questionnement sur la maternité

  • Tu vis avec une maladie chronique ou de la douleur

  • Tu es en couple… ou pas, et que tu veux te sentir libre de décider

  • Tu veux entendre un récit qui sort des schémas tout tracés


👉 Et si cet épisode t’a parlé, laisse-nous 5 étoiles sur Apple Podcasts ⭐️
Ton soutien fait toute la différence !


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Un podcast original : (M)otherhood


Interviews de Laurie Lejeune et Emmy Druesne


Mixage : Arnaud Fournier


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Transcription

  • Speaker #0

    À vous, t'es fatigué de te demander si tu vas regretter d'avoir des enfants.

  • Speaker #1

    Si tu vas regretter de ne pas en avoir aussi, d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Et tu trouves ça injuste qu'on te mette la pression pour décider là, maintenant, tout de suite. Pour toi, c'est pas juste une question de dire oui ou non à un enfant. C'est jongler entre la peur de regretter, l'envie de garder ta liberté, la place de ton couple, tes désirs personnels, tes aspirations professionnelles, l'impact sur ton corps et ta santé.

  • Speaker #1

    Et cette petite voix qui te chuchote. Et si tu faisais le mauvais choix Et si on arrêtait de te faire douter, toi,

  • Speaker #0

    moi, c'est mieux.

  • Speaker #1

    Et moi, Laurie. On anime ce podcast, le rendez-vous qui ose poser des vraies questions sur le désir ou non de parentalité. Ici, c'est un espace de nuances, sans pression ni jugement, où on explore ensemble ce sujet aussi intime que complexe.

  • Speaker #0

    Pourquoi la décision d'être épargnée semble être si simple pour les autres Comment avancer quand la peur de choisir te paralyse Comment rester aligné avec toi-même dans un monde qui te pousse à décider toujours plus vite

  • Speaker #1

    On est là pour ouvrir des portes, basculer les idées reçues et te donner des clés concrètes pour avancer sur ton propre chemin.

  • Speaker #0

    Devenir mère ou pas, c'est pour t'aider à y voir plus clair et surtout à te rappeler que c'est toi qui décides. C'est un devoir de devenir mère, ou pas. À 37 ans, elle accompagne les femmes qui traversent des parcours de PMA, des douleurs chroniques ou des doutes profonds sur la maternité. Elle-même a navigué dans cette question du désir d'enfant entre envie et incertitude. Elle a fait le choix de préserver ses ovocytes, sans pour autant avoir trouvé une réponse définitive. Elle est psychopraticienne et cofondatrice de Mother... Woods, un espace où les femmes peuvent explorer librement leurs désirs et leurs non-désirs d'enfants. Mais comment son propre cheminement influence-t-il son travail Qu'est-ce que cela signifie aujourd'hui d'être célibataire et d'avoir un possible désir d'enfant Et que nous apprend l'accompagnement des autres sur nos propres histoires Aujourd'hui, on en parle avec Laurie Lejeune, co-animatrice de ce podcast. Bienvenue Laurie

  • Speaker #1

    Merci Marie Bon, ça fait tout bizarre d'être la première à monter son podcast, mais... Eh ben oui

  • Speaker #0

    Eh ben bienvenue Eh ben on va explorer ça toutes les deux Alors, question rituelle. Si ton rapport à la maternité ou désir ou non-désir d'enfant était un gif ou un émoji, ce serait lequel et pourquoi

  • Speaker #1

    Alors, pour moi, ce serait... parce que je l'utilise souvent, cette émoji, justement, sur les réseaux sociaux, quand on fait nos posts, quand je cherche à représenter la famille par rapport à... avec un émoji. Et je me dis souvent, mais pourquoi on ne nous propose pas de la composer nous-mêmes, cette émoji, cette famille-là Parce que c'est souvent soit... On voit le père, la mère, les deux enfants, ou le père, la mère et l'enfant. Des fois, une femme seule, avec un enfant. Mais je trouve qu'il n'y a pas la représentation de ce que pourrait être, par exemple, une femme seule avec un enfant, mais aussi tout son cercle de soutien. Donc voilà, ça serait ça, mon emoji.

  • Speaker #0

    Donc tu inventerais ton propre emoji, en fait. Ouais,

  • Speaker #1

    totalement.

  • Speaker #0

    Eh ben, c'est parfait Question un petit peu autour de... de qui tu es. Donc, tu es psychopraticienne, tu es spécialisée dans l'accompagnement des femmes en parcours de PMA, touchée par l'endométrieuse et en questionnement et ou en questionnement sur la maternité. Comment est-ce que tu en es venue à ce métier Car je sais que tu as fait aussi d'autres métiers avant, teaser.

  • Speaker #1

    Oui. Bon, je ne sais pas s'il faut revenir sur les précédents métiers, mais en tout cas, oui, il s'agit d'une reconversion. Ça fait... ça fera la septième année en fait. Là, oui, ça fait sept ans. Donc ça y est, le cap des sept ans est passé. Et donc comment j'y suis venue C'est aussi par rapport à mon parcours personnel, étant donné que si je me suis spécialisée par rapport à l'accompagnement des femmes qui souffrent d'endométriose ou de maladies systémiques qui sont liées aux femmes, c'est parce que je suis moi-même atteinte d'endométriose et que le... La première pratique, la première approche qui m'a permis d'accéder à mon diagnostic, à me redonner de la force pour mon propre diagnostic, c'est la sophrologie. Et donc pendant cette transition pro, quand je cherchais ce que j'avais envie de faire, Je voyais une sophrologue et en fait, ça m'a redonné le peps de retourner consulter des médecins et d'arrêter d'être dans la souffrance sans mettre de mots à part me dire que c'est dans la tête. Et du coup, après, je me suis dit, tiens, c'est un métier auquel j'ai bien envie d'aspirer, étant donné aussi qu'après mon bac, moi, je voulais faire psycho. Mais je me suis laissée influencer par les profs qui disaient Mais non, Laurie, tu peux faire autre chose. Psycho, il n'y a pas de débouchés. Donc, moi, ça me faisait flipper. Et je me suis dit Bon, ok, je vais faire autre chose. On me dit de faire autre chose, donc allons-y. Et donc, je me suis formée sur deux ans à la sophrologie au départ. Et à l'aboutissement de cette formation, je me suis dit Ok, ce qui a été à mon service, je veux aussi pouvoir le mettre au service des femmes. d'autres femmes qui sont dans cette souffrance-là. Et voilà. Et par rapport au parcours de PMA, peut-être qu'on en reparlera après, et je ne veux pas du tout qu'on associe à endométriose égale forcément PMA, mais c'est que dans la continuité, je voulais aussi travailler avec les médecins, et la médecine de la reproduction est très intéressante sur ce point-là. Et justement, on laisse... trop peu de place à tout ce qui est émotionnel dans ce parcours. Et donc, la sophrologie s'y prêtait aussi.

  • Speaker #0

    Donc, rajouter un côté aussi plus émotionnel à des pratiques qui sont parfois médicales, je vais mettre des guillemets, traditionnelles.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça. D'avoir vraiment ce soutien émotionnel, psychique, dans les montagnes russes que peuvent être un parcours de PMA.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc ce parcours est aussi complété par Motherhood, donc un espace où les femmes peuvent réfléchir à leurs désirs et leurs non-désirs d'enfants. Comment est-ce que ton propre questionnement sur la maternité a influencé la manière dont tu as conçu cet accompagnement

  • Speaker #1

    Eh bien, je dirais que le point de départ, en t'incluant dedans, c'est... C'est que du coup, l'ambivalence, pour moi, elle a été... Je l'ai ressentie à partir de ce diagnostic vis-à-vis de l'endométriose. Sachant qu'avant, en fait, je disais simplement que je ne voulais pas d'enfant, depuis mes 7 ans, en fait. Donc ça paraît très jeune, mais vraiment, c'était en mode, jamais j'aurai d'enfant. Ensuite, adolescente, je... Je continue à dire ça à mes amis. C'était vraiment dans une posture de... Dès que je voyais un enfant, c'était... Ah, mais mon Dieu, comment on peut devenir parent C'est horrible, les enfants. Avec un long travail, je me suis aperçue qu'en fait, je ne parlais que de moi-même et du coup, de comment j'avais détesté être enfant et adolescente, tant qu'on y est. Et donc, ça venait vraiment parler de moi et de, quelque part... comment dire, de comment c'était un message, c'était plus, tiens, il y a peut-être quelqu'un qui va réagir, peut-être dans un processus non conscient de, mais quelqu'un va réagir en se disant, mais pourquoi elle déteste tant les enfants, pour pouvoir ouvrir une porte à m'exprimer.

  • Speaker #0

    De confronter, en fait, c'est ça.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça, de confronter, et donc, je fais un bond en avant, et donc, j'arrive à mes 27 ans. où j'ai enfin un diagnostic d'endométriose après sept ans d'errance, ce qui est un classique. Et en fait, à ce moment-là, avec ce diagnostic, je sors de l'IRM et l'interne qui est là et qui me donne le résultat me dit Bon, on se revoit dans six mois parce que si dans six mois, vous n'êtes toujours pas enceinte, il faut qu'on en rediscute. Mais je n'ai jamais parlé de ça. Je n'ai jamais dit que je voulais un enfant.

  • Speaker #0

    Rien Tu n'avais rien dit du tout Non,

  • Speaker #1

    rien du tout. Rien du tout. Mais 27 ans, très certainement, et donc une femme. Donc, d'un point de vue médical, on décide quelque part pour toi. Et donc, c'est une femme, elle veut un enfant. Et donc, je reste un peu sidérée, donc je ne réponds pas. Je dis ah oui, mais en même temps, moi, j'avais qu'une envie, c'était qu'elles me disent... maintenant que j'ai mon diagnostic, je fais quoi en fait Qu'est-ce que je peux prendre comme médicament Quelles sont les choses pour m'apaiser, en plus de la sophrologie Donc voilà.

  • Speaker #0

    On ne t'a rien proposé, on t'a juste dit en gros, revenez dans six mois, comme ça, si vous n'avez pas réussi à faire d'enfant, on pourra faire quelque chose.

  • Speaker #1

    On m'a dit d'enlever mon stérilet quand même. Ce qui était là une indication tout à fait médicale, puisque c'était un stérilet en cuivre, et que quand on a de l'endométriose, surtout on ne porte pas un stérilet en cuivre, parce que c'est un principe inflammatoire et que l'endométriose est inflammatoire. Donc je mettais une couche d'inflammation par-dessus ma propre inflammation. Donc au final, j'ai consulté une gynécologue quelques jours après pour enlever ce stérilet, et je suis très très mal tombée. Et cette personne, du coup, en restant tout de même, c'était quelques jours après, donc ça m'a interloqué. Surtout qu'entre deux, le même jour, le même jour que mon diagnostic, ma mère m'appelle pour me dire Écoute, je dois te dire qu'on vient de me diagnostiquer un cancer de l'utérus. Donc, ça amplifie le bug. On vient de me dire Vous essayez pendant six mois Et là, ma mère me parle de son utérus. Ça faisait quand même bizarre. Donc avec cette gynécologue, je lui pose la question du coup. Je lui dis, si je désire un enfant un jour, qu'est-ce qui se passe pour moi par rapport aux lésions d'endométriose que j'ai Et elle me regarde et me dit, de toute façon, vous n'avez vraiment pas l'air du tout partante pour avoir un enfant, vous. Je n'avais rien dit. Ok, donc c'était juste un jour. Ah ouais. Et donc le jour... Ou vous auriez un projet comme ça, vous venez me voir. OK. Très bien. Mais elle était d'un désagréable... Voilà. Je n'épargnerai les autres détails. Mais donc, voilà, ça a amplifié ce truc. Et puis, mon conjoint de l'époque avait une petite fille. Donc, j'étais belle-mère. Et lui commençait à me parler d'enfant. Sauf que moi, non. C'était... pas du tout le sujet et donc là ouais ça a commencé à être vraiment l'ambivalence totale de tiens peut-être qu'on je pense que ce qui s'est joué aussi c'est peut-être qu'on me priverait d'un droit ou d'un don ou comme si en fait je pouvais être défaillante sur le fait d'avoir un enfant et donc ça me mettait là du coup aussi en opposition de Non, en fait, les autres femmes, elles ont des enfants. Pourquoi moi, j'en aurais pas d'un point de vue très physiologique, mécanique Et puis, avec l'annonce du cancer de ma mère aussi, ça avait été quelque chose qui chamboule.

  • Speaker #0

    Et est-ce que cette période-là, parce que là, tu l'as utilisé, le terme ambivalente, est-ce qu'à cette période-là, tu étais capable d'utiliser ce terme-là, de dire Ah oui, pour moi, c'est complexe comme sujet Comment est-ce que tu te représentais ça dans ton cerveau pour toi-même

  • Speaker #1

    Je ne pense pas du tout que j'utilisais le terme ambivalence parce que ça, c'est vraiment quelque chose qui est venu plus tard quand on en a parlé ensemble avec toi. Non, c'était une souffrance pas possible, en fait. Je mettais plus le mot souffrance, le dilemme, un dilemme, en fait, de complètement paumé et... Et pour le coup, c'est la première fois que j'avais commencé à entamer un suivi psy pour parler du cancer de ma mère et de parler de ce côté, est-ce que je veux un enfant ou pas Est-ce que j'ai des couches de peur qui font que je n'arrive pas à accéder à ça Parce que dans mes croyances encore de cette époque, c'était... La maternité, ça nous saisit et c'est très instinctif et ça nous prend aux tripes. Et donc, je devrais le savoir si ça venait d'attendre le déclic, quoi. Et peut-être que je ne l'avais pas encore eu. Mais voilà, donc le travail psy a commencé à mes 27 ans là-dessus. Et ensuite, on s'est connus. On s'est connus, c'était aussi un sujet finalement qui te touchait. Donc, certes, il y avait une... Un accompagnement, on va dire, à temps partiel avec la psy, mais il y avait nos discussions, et j'étais la seule personne avec qui je pouvais en parler aussi, parce que mes autres amis ne souhaitaient pas d'enfants, et étaient très clairs là-dessus, ou en souhaitaient, mais plus tard. Il n'y avait pas ce jeu dans l'ambivalence, et c'est comme ça qu'on est venus par la suite, quand on est sortis toutes les deux. De ça, de la souffrance, du questionnement, quand on s'est dit, OK, créons un espace. dans lequel on aurait souhaité être un espace libre, sans injonctions, et où on se retrouve entre femmes.

  • Speaker #0

    Et par rapport à ça, ça me fait penser à l'épisode pilote. Si vous ne l'avez pas écouté, vous pouvez aller voir un peu plus. On ne va pas rentrer dedans aujourd'hui sur cet épisode-là, mais voir un peu comment on s'est rencontrés avec Laurie et un peu notre histoire croisée. Là, on se focalise sur toi, Laurie. Tu en as parlé un peu. petit peu, mais j'aimerais bien qu'on revienne dessus, ton rapport à la douleur et à l'endométriose. Parce qu'on sait que dans les questions de désir et non-désir de maternité, il y a un vrai sujet par rapport au corps. Donc tu nous as un petit peu expliqué comment le diagnostic est tombé, comment est-ce que toi ça t'a nourri dans ta réflexion à la fois psy, mais aussi de manière plus générale dans qui tu es en tant que femme. comment justement par rapport à ce que je disais là en tant que femme, comment est-ce que ça nourrit ou non ce que tu imagines être une femme, ton rapport à la féminité, tous ces sujets-là, qu'est-ce qu'être une femme finalement avec de l'endométriose et des douleurs chroniques

  • Speaker #1

    Alors ce qui me vient en entendant l'association endométriose, douleurs et féminin, féminité, femme, c'est quelque chose auquel je suis assez opposée dans le courant actuel. C'est-à-dire qu'on a tendance à te dire actuellement que quand tu es une femme qui a l'endométriose, tu as quelque chose à soigner vis-à-vis de justement ta féminité, de la maternité, et donc on te guide vers ce truc qui est le féminin sacré. Voilà, que tu as une blessure en tant que femme. et tout ça parce que en fait d'ailleurs l'endométriose c'est pas juste ton utérus on sait aujourd'hui que c'est pas une maladie gynécologique, c'est une maladie systémique mais c'est vrai que tout ce courant du féminin sacré s'est approprié quand même cette maladie pour attirer des femmes qui sont dans la souffrance la douleur et qui cherchent en fait une écoute qu'elles ne trouvent pas forcément, pas avec tous les médecins Et du coup c'est assez réduire la femme à son utérus, à sa condition biologique je trouve.

  • Speaker #0

    Juste pour préciser pour nos auditoristes qui ne sauraient pas ce qu'est le féminin sacré, qu'est-ce que tu entends par ça

  • Speaker #1

    Donc le féminin sacré, moi là ma façon de le percevoir, je... Si, ça pourrait être repris de tout ce qui est de Jung, de il y a le féminin, il y a le masculin, on a tous une part de féminin en nous, une part de masculin. Et donc, si tu veux un équilibre, tu auras des personnes qui auront leur masculin à soigner et d'autres personnes qui auront leur féminin à soigner. Donc, qu'est-ce qu'on entend par féminin-masculin En fait, on se rend compte que c'est très… C'est carrément pas féministe, quoi. C'est très… tradit, trait dans la biologie. Et du coup, c'est souvent associé, malheureusement, à des soins de support qui pourraient être là-dessus, avec des cercles de paroles, des rituels empruntés à d'autres cultures. Donc, en plus, il y a de l'appropriation culturelle. Donc, voilà. Pour moi, c'est la perception que j'ai du féminin sacré. Et du coup, je me... père dans mon fil. Donc, pour moi, une femme, c'est bien plus vaste que son utérus, que sa part de féminin. Et malheureusement, j'entends beaucoup de patientes qui sont renvoyées à ça. C'est, ben, il va falloir que si vous souhaitez accéder à votre maternité, que vous soyez d'abord en capacité de soigner votre part de féminin pour, voilà, alors que non. alors que ça reste une maladie très corporelle certes on ne connait pas toutes les causes aujourd'hui parce que ça justement la médecine prend un certain retard quand il s'agit des femmes mais c'est une mécanique, c'est physique c'est physiologique c'est pas lié à un émotionnel parce que t'as subi des choses hum Parce qu'il y a aussi ça, c'est envoyer à, ok, on observerait que les femmes qui ont l'endométriose auraient suivi des violences sexuelles, des violences dans l'enfance, des viols, et c'est pour ça qu'elles ont cette... cette maladie. Donc déjà, c'est en plus culpabiliser. Culpabiliser possiblement une femme qui aurait subi des violences et des agressions.

  • Speaker #0

    Oui, et puis ce que j'entends dans ce que tu dis, c'est qu'il y a aussi du coup des surcouches de croyances plus ou moins culturelles, essentialistes, religieuses, qui viennent se rajouter à une douleur qui est très intime et très personnelle.

  • Speaker #1

    Totalement.

  • Speaker #0

    Donc qui peut ajouter à la confusion aussi. Quand tu parlais de... souffrance, de difficultés.

  • Speaker #1

    Totalement. Et moi, ma façon d'avoir contrebalancé avec ça, c'est Ok, je vis avec cette maladie. Qu'est-ce que je peux comprendre de cette maladie-là Et ma tendance optimiste et résiliente fait que Comment je m'en sors aussi moi-même C'est-à-dire Ah d'accord, en fait, il y a beaucoup de facteurs par rapport à l'alimentation. Eh bien... Moi, l'endométriose, ça m'a permis d'être la femme que je suis aujourd'hui, dans le sens de comprendre aussi ma façon de m'alimenter, me nourrir, et surtout, ma façon d'apprivoiser mon cycle. De comprendre en fait, ok, tiens, une femme, c'est cyclique. Et donc, comment j'apprends que mon cycle, il fonctionne de telle ou telle façon, et comment, tiens, à tel moment de mon cycle, ce que je vais mettre en place, peut être complètement apaisant pour les douleurs que je peux avoir à l'ovulation ou pendant mes règles. Donc ça, c'était, je pense que voilà, le seul lien que je mettrais entre cette maladie, la douleur et la femme, c'est d'accord, il y a quand même un lien avec mon cycle, donc comment j'apprends à mieux me connaître.

  • Speaker #0

    Et puis attends, enfin, à moins le subir, c'est ça que j'entends aussi dans ce côté.

  • Speaker #1

    Oui, à moins le subir et sortir des douleurs extrêmes dans lesquelles je peux. pouvais être.

  • Speaker #0

    Ok, alors ça m'amène à la préservation ovocitaire. Tu as fait une préservation d'ovocytes. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu ce qui t'a amené à cette décision

  • Speaker #1

    Alors ça fait aussi le lien, parce que ça me vient aussi en idée par rapport à la question précédente, c'est que l'endométriose m'a aussi permis d'accéder... Au féminisme. Donc, voilà. Tu veux qu'on traite cette question-là et puis ensuite on revient sur les préservations de vos sites Je pense que j'arrive à faire le parallèle avec la préservation de vos sites parce que c'est un droit, un droit auquel les femmes ont accédé depuis 2021 maintenant. Et je trouve que c'est un droit féministe. Donc, c'est pour ça que je faisais le lien aussi. Et oui, ça m'a réveillée au féminisme, au sens aussi où les femmes dans la médecine sont complètement invisibilisées. Par exemple, les médicaments ne sont testés que sur les hommes. Donc en fait, il y a des médicaments qu'on nous donne par rapport aux douleurs et qui sont complètement inefficaces pour nous. Donc ça, il y a un livre qui s'appelle Femmes invisibles C'est un pavé, il faut prendre le temps de le lire. Mais c'est vraiment dans cette notion de comment on est les grandes oubliées de la médecine. Et donc ça, ça m'a permis à accéder au féminisme, à vraiment voir aussi mon approche en tant que psychopraticienne. J'aime bien dire que moi, je suis une psychopraticienne féministe. Donc voilà. Et pour revenir à la préservation des homocytes, j'ai lancé cette démarche-là. Le temps passe vite. Eh bien, ça va faire quatre ans. Ça fera quatre ans cette année. C'était en novembre, octobre-novembre. Et en fait, pourquoi je me suis lancée là-dedans C'est parce qu'à l'époque, j'étais avec un homme où clairement, j'avais progressé par rapport à cette question de la maternité. que cette personne, je ne la voyais pas du tout père, père de mes possibles enfants. Donc, dans ma démarche de questionnement, de me mettre moins de pression par rapport au temps, à la fameuse horloge biologique qu'on ne cesse de nous répéter, eh bien, je me suis dit, je vais me saisir de ce droit-là et je vais faire cette démarche. Et en plus, connaissant bien le processus, étant donné que j'accompagne des femmes par rapport à la PMA. Voilà.

  • Speaker #0

    C'est pas toujours évident pour soi-même, même si on le connaît. De l'extérieur

  • Speaker #1

    Oui, totalement. Totalement. Et donc, j'ai commencé à avoir le premier rendez-vous, il me semble, à l'été. Donc, ça a été très rapide. Moi, je m'attendais à des délais pas possibles. Mais à l'époque, en fait, ça allait quand même vite. Et je me suis lancée dans le processus comme ça, assez facilement. Faut juste pas s'envraimer. S'embrouiller dans toutes les dates et pouvoir manier ça avec aussi le boulot à côté. Mais j'ai abouti à ce processus juste avant mes 35 ans. Je fêtais mon anniversaire quelques semaines après, deux semaines, quelque chose comme ça. Donc c'était aussi pour moi passer ce cap des 35 ans plus sereinement et vraiment m'approprier, me sentir actrice. vis-à-vis de cette ambivalence. De me dire que pour la moindre de dans 20 ans, si dans 20 ans, en fait, je n'ai pas d'enfant, et bien me dire et qu'un possible regret arrive, je me serais dit OK, en fait, non, j'ai tout fait. Je me suis donné les moyens au cas où si je changeais d'avis et que je voulais des enfants. Et pour moi, c'est une façon d'atténuer cette peur du regret.

  • Speaker #0

    Ok, donc finalement, ça se nourrit tes réflexions autour du désir et du non-désir et la préservation de vos sites, donc on continue à nourrir ta réflexion.

  • Speaker #1

    Exactement, ça m'a donné vraiment plus d'espace, ça m'a donné plus d'espace aussi dans le fait ensuite d'être célibataire et donc de pouvoir aussi me dire, en fait, si je ne rencontre pas un homme étant hétérosexuel, malheureusement. eh bien, voilà, je peux toujours avoir recours à la PMA solaire.

  • Speaker #0

    Ok. Tu me fais ma superbe transition sur le célibat, que je déteste comme terme d'ailleurs. Justement, comment est-ce qu'aujourd'hui tu vis ta dualité entre une envie possible de maternité et, je vais mettre des guillemets, cette attente d'être dans la... bonne situation ou le bon partenaire ou cela

  • Speaker #1

    Alors, moi, je vis très bien mon célibat. Il faudrait lui trouver un autre mot. Sachant qu'en fait, auparavant, j'avais toujours été en relation. Toujours, toujours. J'enchaînais les histoires, des histoires longues. Mais j'avais quoi Trois mois, six mois entre les deux. Voilà. Donc, en fait, je n'avais jamais vraiment vécu seule. Et aujourd'hui, c'est un vrai plaisir. Et je vois comment j'ai transféré tout ce que je mettais dans l'amour à plutôt les amis, dans l'amitié en fait. Et d'avoir ce cercle autour de soi, et je trouve que ça a tellement, tellement de valeur. Donc tout ça, ça m'a permis aussi de progresser dans cette notion par rapport à la maternité, au désir, au non-désir, au sens où... j'ai pris conscience que j'avais beaucoup de difficultés à envisager une maternité avec la présence d'un père et que c'est ça en fait qui est le plus difficile pour moi c'est avoir un enfant avec quelqu'un c'est être lié à cette personne à vie les premières années peuvent être très belles dans un couple mais il y a cette incertitude de ok qu'est-ce que devient ce couple au fur et à mesure des années Et ça renvoie aussi à mon histoire personnelle dans l'enfance, forcément. Mais pour moi, avoir un enfant dans le cadre d'un couple, c'est comme si je me mettais dans une prison. Je suis prisonnière. Donc, en fait, en considérant ça, je me suis dit, en écoutant beaucoup de parcours de femmes que j'accompagne ou par les podcasts... Et notamment en ayant suivi Judith Duportail dans son parcours, qui est une journaliste qui a accédé à la PMA Sola et qui en a eu des jumeaux, eh bien ça m'a ouvert à la possible PMA Sola. Aujourd'hui, c'est au-delà de la question de la place d'un homme dans cette...

  • Speaker #0

    dans la notion de faire famille, moi, c'est beaucoup plus, aujourd'hui, asseoir ma sécurité financière, ma sécurité matérielle, parce que je ne veux pas que, si j'ai un enfant, cet enfant subisse des choses que j'aurais pu vivre. Et donc, je veux que cet enfant puisse accéder à une sécurité matérielle, bien évidemment affective, c'est le premier truc, mais je ne veux pas me retrouver à vivre dans... dans des problématiques financières. Et on sait qu'aujourd'hui, les femmes vivent un appauvrissement à la naissance de leur enfant, même quand elles sont en couple. Donc, en étant cela, c'est encore plus délicat. Et sachant que je suis à mon compte. Donc, moi, un bébé qui est malade, qui ne peut pas être à la crèche ou chez la nounou, c'est une journée en moins au cabinet. Donc, autant dire, il faut gérer l'enfant. Et il faut gérer tout le report de planning. C'est un petit peu là pour moi. Pour le moment, c'est une grosse charge à laquelle je réfléchis encore. Ok.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu continues à déiter Ou est-ce que tu recommences à déiter Et comment est-ce que ce que tu vis aujourd'hui peut influencer tes rencontres, tes relations amoureuses

  • Speaker #0

    Oui, je me suis remise à déiter. Et comment ça influence Eh bien, c'est que je me sens beaucoup plus affirmée, en fait. Cette décision de possiblement faire une paix à ma sola, je me sens dans mon assise et j'en parle très rapidement. Dans le sens de, en tout cas, de dire qu'aujourd'hui, je suis ouverte à... une maternité, une parentalité, qu'une de ses possibilités là-dedans, c'est la PMA Sola. Et du coup, en face, la personne, ça la fait réfléchir. De, ok, donc voilà, c'est un sujet ouvert. Et d'ailleurs, quand je me suis mise sur une appli, c'est marrant parce que ça, ça a évolué aussi. ou alors je suis très nulle en appli et j'ai pris la première qui passait et donc j'ai pas trop de visibilité là-dessus mais ça te demande déjà si t'es parent ou pas parent et si c'est je ne veux pas d'enfants je veux des enfants ou je ne suis pas contre et donc je ne suis pas contre et donc au final quand tu swipes là plutôt dans ce sens là ou dans ce sens là ça te permet quand même, je me suis vue dire, ok, non, celui qui met je veux pas d'enfant ou qui est déjà parent, et bien hop, non, tac, tac, tac, même s'il y avait des choses qui pouvaient cocher des cases, mais non. Voilà, donc ça permet aussi le fait de mettre assise dans mon désir, ça me permet de m'affirmer sur ces applis de rencontre et en dating.

  • Speaker #1

    Oui, ça a l'air beaucoup plus affirmé pour toi, beaucoup plus clair sur ce que tu veux comme relation et ce que tu veux moins.

  • Speaker #0

    Oui, je ne veux pas rencontrer quelqu'un où en fait, ça soit fermé. Parce que comme ça, je vois aussi si finalement tout mon raisonnement vis-à-vis du couple qui peut être une prison, si je rencontre une personne qui en face est dans la même posture que moi, d'ouverture, d'écoute, ça peut être aussi un bon indicateur.

  • Speaker #1

    Ok, j'avais envie de faire la dernière partie de cet entretien sur le lien avec MOTHERWOOD, et donc le programme qu'on a créé toutes les deux, mais vraiment plus en faisant le focus sur toi. Donc là on a accompagné quand même pas mal de femmes, comment est-ce que de les écouter, de les accompagner, on nourrit toi ton propre questionnement Et à quel endroit en fait

  • Speaker #0

    L'accompagnement, on utilise beaucoup ce qu'on appelle l'effet miroir, donc pour le provoquer entre nos participantes, entre les femmes qu'on accompagne. Mais moi, personnellement, je ne sais pas pour toi, Amy, mais c'est vrai que personnellement, il y a des moments où ça peut faire effet miroir aussi avec moi. de voir comment il y a des histoires de famille, des histoires d'enfance qui sont, on se dit, waouh, mais en fait, c'est quoi On a vécu la même histoire. Donc, moi, j'ai l'habitude, en tant que thérapeute, de mettre de la distance vis-à-vis de ça. Mais mine de rien, c'est quelque chose, ensuite, qu'on reprend souvent en supervision, comme on est supervisé dans ce cadre-là, où... ça me permet de remettre le doigt sur des choses que je n'avais pas forcément mis en lumière aussi, pour ma part. Et c'est aussi que je trouve que chaque femme est hyper inspirante dans ce processus-là. Et par exemple, j'avais déjà mes réflexions vis-à-vis de la PMA Sola. Mais c'est vrai que de les voir avancer, celles en tout cas qui ont été concernées, qui sont dans cette démarche de la PMA Sola, on voit tout le soutien qui en sort et on se dit, ben oui, c'est possible en fait d'être soutenu dans cette démarche, c'est possible d'avoir son vrai cercle de soutien, de présence et donc il y a vraiment ce point-là. Qu'est-ce qui me viendrait encore

  • Speaker #1

    Donc finalement, d'avoir accompagné des femmes qui étaient dans l'ambivalence et qui continuent à avancer dans leurs réflexions, en effet, chez toi, ça dit, ah ben oui, tiens, comment moi ça me fait avancer dans ma propre réflexion. Et ça t'ouvre des portes que tu t'étais peut-être pas autorisée à ouvrir.

  • Speaker #0

    Ouais, totalement. Exactement. Donc ça, c'est plutôt bénéfique. C'est aussi... Il y a quelque chose qui m'a venu. C'était le fait de... Oui. C'est en fait d'entendre des femmes mettre des mots sur les peurs qu'on a pu avoir soi-même, que j'ai pu avoir moi-même, et de voir à quel point j'ai avancé sur ces peurs. En fait, elles ne sont plus là pour moi. Et ça me donne confiance vraiment sur... Ok, pour reprendre dans 20 ans, quelle que soit la décision que j'ai prise, je sais que je serai apaisée. Parce que je sais que j'aurai traversé... de nouvelles peurs, de nouveaux cycles. Et en fait, OK, là, je suis très heureuse aujourd'hui et je suis persuadée que je serai très heureuse aussi dans 20 ans, quelle que soit ma décision. Et ça, c'est le grand enseignement aussi de ce parcours, cet apaisement qu'on voit chez ces femmes et qui est aussi tout à fait présent chez moi.

  • Speaker #1

    Est-ce que... Il y a quelque chose que tu voudrais préciser Quelque chose qui manquerait à cet entretien

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui manquerait à cet entretien Je dirais que j'ai, comme on nous le dit souvent, et je me le dis pour moi-même, ça va être le petit moment fierté, de ce qu'on a créé par rapport à Motherhood. J'aurais aimé la voir auparavant. La psychothérapie m'a aidée, mais j'ai beaucoup passé de temps à fuir ce sujet-là pour aller sur autre chose, etc. Et donc, ça a duré des années. Et donc, l'anxiété continuait d'être là, en fait, sur cette question. Et donc, j'aimerais vraiment conseiller aux femmes qui nous écoutent que ce ne soit pas forcément... par rapport à Motherhood, mais de ne pas trop faire l'autruche, parce qu'on peut se sortir assez vite de cette anxiété quand on sent que c'est le moment quand même d'ouvrir cette question, bien évidemment. Mais OK, on n'est pas obligé de perdre des années de vie à être anxieuse, à souffrir de ce questionnement-là. Parce que finalement, quand on choisit de le faire d'une façon intensive, et ce n'est pas parce qu'on prend une décision à un moment donné que c'est exactement ce qu'on va en faire ensuite, mais ça soulage, quoi. Et ça permet d'ouvrir bien d'autres projets aussi, et pas faire l'entonnoir là, et se priver de tout ce qu'on peut vivre dans le présent.

  • Speaker #1

    Donc ce serait de ne pas faire l'autruche, prendre une décision et savoir qu'on peut aussi en changer. C'est OK.

  • Speaker #0

    je ne suis plus à hurler je veux pas d'enfant et ça va je le vis bien c'est marrant parce que ça a été quand même assez j'y allais à tâtons pour annoncer aux amis que finalement bah tiens ma réflexion elle a changé au fait avec Amy on a créé Motherhood et du coup de pouvoir un peu faire le coming out de ah mais Laurie en fait c'est pas que la nénette qui ne veut pas d'enfant, non c'était une posture donc ouais il y a eu aussi se sentir légitime dans cette démarche oui et puis ça a changé ton identité sociale ouais c'est clair totalement et

  • Speaker #1

    bah est-ce qu'on reste avec ça sur le mot de la fin allons-y merci beaucoup Laurie pour ta confiance et à bientôt cet épisode t'a plu on l'espère si t'es arrivé jusque là et il t'a en plus donné l'élan de passer à l'action alors rejoins la prochaine session de l'accompagnement collectif Motherhood pour passer de la confusion à la clarté pour

  • Speaker #0

    nous aider à donner plus de visibilité à ce podcast et permettre à d'autres femmes de le découvrir Tu peux faire un petit geste qui compte beaucoup. Laisse-nous 5 étoiles et un avis sur Apple Podcast. Pour ça, c'est très simple. Ouvre l'application Apple Podcast, recherche le nom de notre podcast, devenir maire ou pas, descend jusqu'à la section Évaluation et avis, et clique sur 5 étoiles et écris un petit commentaire si tu en as envie. Ça prend 2 minutes et ça nous aide énormément à faire grandir cette communauté.

  • Speaker #1

    Un énorme merci d'avance pour ton soutien, il fait toute la différence. Et souviens-toi, chaque question mérite d'être posée, et chaque réponse doit être explorée. À très vite dans le prochain épisode.

Description

Et si c’était plus compliqué que “je veux” ou “je ne veux pas” d’enfant ?

Dans cet épisode, on donne la parole à Laurie Lejeune, psychopraticienne et co-créatrice de l’accompagnement (M)otherhood. Elle partage, pour la première fois dans le podcast, son propre cheminement face à la question de la maternité.

🔸 Diagnostiquée d’endométriose après 7 ans d’errance médicale, Laurie nous raconte comment cette annonce a bouleversé sa relation au corps, au féminin, et à la question de devenir mère.


🔸 Elle revient sur son ambivalence profonde : enfant, elle clamait ne jamais vouloir d’enfant. Puis un jour, la peur de ne pas pouvoir en avoir s’est immiscée dans sa réflexion. Elle évoque avec sincérité ce tiraillement entre liberté, pression de la maladie, et désir possible.


🔸 Laurie partage aussi son parcours de préservation d’ovocytes — un acte qu’elle revendique comme féministe — et la façon dont cela a allégé sa peur du regret, tout en laissant la porte ouverte à toutes les options.


🔸 Aujourd’hui célibataire, elle explore la parentalité solo comme une possibilité, en assumant sa position dans ses relations amoureuses et ses choix de vie.


🔸 Enfin, elle nous parle de son métier : comment le fait d’accompagner d’autres femmes en questionnement la nourrit, la confronte, et lui permet d’avancer elle-même. L’effet miroir, les peurs partagées, les décisions éclairées… Tout cela contribue à un apaisement qu’elle transmet à son tour.


✨ Un épisode intime, puissant et nécessaire pour toutes celles qui se demandent :
“Et si je faisais le mauvais choix ?”
“Et si je changeais d’avis un jour ?”
“Et si la maternité ne me définissait pas ?”


📌 À écouter absolument si…

  • Tu es en questionnement sur la maternité

  • Tu vis avec une maladie chronique ou de la douleur

  • Tu es en couple… ou pas, et que tu veux te sentir libre de décider

  • Tu veux entendre un récit qui sort des schémas tout tracés


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Un podcast original : (M)otherhood


Interviews de Laurie Lejeune et Emmy Druesne


Mixage : Arnaud Fournier


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Transcription

  • Speaker #0

    À vous, t'es fatigué de te demander si tu vas regretter d'avoir des enfants.

  • Speaker #1

    Si tu vas regretter de ne pas en avoir aussi, d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Et tu trouves ça injuste qu'on te mette la pression pour décider là, maintenant, tout de suite. Pour toi, c'est pas juste une question de dire oui ou non à un enfant. C'est jongler entre la peur de regretter, l'envie de garder ta liberté, la place de ton couple, tes désirs personnels, tes aspirations professionnelles, l'impact sur ton corps et ta santé.

  • Speaker #1

    Et cette petite voix qui te chuchote. Et si tu faisais le mauvais choix Et si on arrêtait de te faire douter, toi,

  • Speaker #0

    moi, c'est mieux.

  • Speaker #1

    Et moi, Laurie. On anime ce podcast, le rendez-vous qui ose poser des vraies questions sur le désir ou non de parentalité. Ici, c'est un espace de nuances, sans pression ni jugement, où on explore ensemble ce sujet aussi intime que complexe.

  • Speaker #0

    Pourquoi la décision d'être épargnée semble être si simple pour les autres Comment avancer quand la peur de choisir te paralyse Comment rester aligné avec toi-même dans un monde qui te pousse à décider toujours plus vite

  • Speaker #1

    On est là pour ouvrir des portes, basculer les idées reçues et te donner des clés concrètes pour avancer sur ton propre chemin.

  • Speaker #0

    Devenir mère ou pas, c'est pour t'aider à y voir plus clair et surtout à te rappeler que c'est toi qui décides. C'est un devoir de devenir mère, ou pas. À 37 ans, elle accompagne les femmes qui traversent des parcours de PMA, des douleurs chroniques ou des doutes profonds sur la maternité. Elle-même a navigué dans cette question du désir d'enfant entre envie et incertitude. Elle a fait le choix de préserver ses ovocytes, sans pour autant avoir trouvé une réponse définitive. Elle est psychopraticienne et cofondatrice de Mother... Woods, un espace où les femmes peuvent explorer librement leurs désirs et leurs non-désirs d'enfants. Mais comment son propre cheminement influence-t-il son travail Qu'est-ce que cela signifie aujourd'hui d'être célibataire et d'avoir un possible désir d'enfant Et que nous apprend l'accompagnement des autres sur nos propres histoires Aujourd'hui, on en parle avec Laurie Lejeune, co-animatrice de ce podcast. Bienvenue Laurie

  • Speaker #1

    Merci Marie Bon, ça fait tout bizarre d'être la première à monter son podcast, mais... Eh ben oui

  • Speaker #0

    Eh ben bienvenue Eh ben on va explorer ça toutes les deux Alors, question rituelle. Si ton rapport à la maternité ou désir ou non-désir d'enfant était un gif ou un émoji, ce serait lequel et pourquoi

  • Speaker #1

    Alors, pour moi, ce serait... parce que je l'utilise souvent, cette émoji, justement, sur les réseaux sociaux, quand on fait nos posts, quand je cherche à représenter la famille par rapport à... avec un émoji. Et je me dis souvent, mais pourquoi on ne nous propose pas de la composer nous-mêmes, cette émoji, cette famille-là Parce que c'est souvent soit... On voit le père, la mère, les deux enfants, ou le père, la mère et l'enfant. Des fois, une femme seule, avec un enfant. Mais je trouve qu'il n'y a pas la représentation de ce que pourrait être, par exemple, une femme seule avec un enfant, mais aussi tout son cercle de soutien. Donc voilà, ça serait ça, mon emoji.

  • Speaker #0

    Donc tu inventerais ton propre emoji, en fait. Ouais,

  • Speaker #1

    totalement.

  • Speaker #0

    Eh ben, c'est parfait Question un petit peu autour de... de qui tu es. Donc, tu es psychopraticienne, tu es spécialisée dans l'accompagnement des femmes en parcours de PMA, touchée par l'endométrieuse et en questionnement et ou en questionnement sur la maternité. Comment est-ce que tu en es venue à ce métier Car je sais que tu as fait aussi d'autres métiers avant, teaser.

  • Speaker #1

    Oui. Bon, je ne sais pas s'il faut revenir sur les précédents métiers, mais en tout cas, oui, il s'agit d'une reconversion. Ça fait... ça fera la septième année en fait. Là, oui, ça fait sept ans. Donc ça y est, le cap des sept ans est passé. Et donc comment j'y suis venue C'est aussi par rapport à mon parcours personnel, étant donné que si je me suis spécialisée par rapport à l'accompagnement des femmes qui souffrent d'endométriose ou de maladies systémiques qui sont liées aux femmes, c'est parce que je suis moi-même atteinte d'endométriose et que le... La première pratique, la première approche qui m'a permis d'accéder à mon diagnostic, à me redonner de la force pour mon propre diagnostic, c'est la sophrologie. Et donc pendant cette transition pro, quand je cherchais ce que j'avais envie de faire, Je voyais une sophrologue et en fait, ça m'a redonné le peps de retourner consulter des médecins et d'arrêter d'être dans la souffrance sans mettre de mots à part me dire que c'est dans la tête. Et du coup, après, je me suis dit, tiens, c'est un métier auquel j'ai bien envie d'aspirer, étant donné aussi qu'après mon bac, moi, je voulais faire psycho. Mais je me suis laissée influencer par les profs qui disaient Mais non, Laurie, tu peux faire autre chose. Psycho, il n'y a pas de débouchés. Donc, moi, ça me faisait flipper. Et je me suis dit Bon, ok, je vais faire autre chose. On me dit de faire autre chose, donc allons-y. Et donc, je me suis formée sur deux ans à la sophrologie au départ. Et à l'aboutissement de cette formation, je me suis dit Ok, ce qui a été à mon service, je veux aussi pouvoir le mettre au service des femmes. d'autres femmes qui sont dans cette souffrance-là. Et voilà. Et par rapport au parcours de PMA, peut-être qu'on en reparlera après, et je ne veux pas du tout qu'on associe à endométriose égale forcément PMA, mais c'est que dans la continuité, je voulais aussi travailler avec les médecins, et la médecine de la reproduction est très intéressante sur ce point-là. Et justement, on laisse... trop peu de place à tout ce qui est émotionnel dans ce parcours. Et donc, la sophrologie s'y prêtait aussi.

  • Speaker #0

    Donc, rajouter un côté aussi plus émotionnel à des pratiques qui sont parfois médicales, je vais mettre des guillemets, traditionnelles.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça. D'avoir vraiment ce soutien émotionnel, psychique, dans les montagnes russes que peuvent être un parcours de PMA.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc ce parcours est aussi complété par Motherhood, donc un espace où les femmes peuvent réfléchir à leurs désirs et leurs non-désirs d'enfants. Comment est-ce que ton propre questionnement sur la maternité a influencé la manière dont tu as conçu cet accompagnement

  • Speaker #1

    Eh bien, je dirais que le point de départ, en t'incluant dedans, c'est... C'est que du coup, l'ambivalence, pour moi, elle a été... Je l'ai ressentie à partir de ce diagnostic vis-à-vis de l'endométriose. Sachant qu'avant, en fait, je disais simplement que je ne voulais pas d'enfant, depuis mes 7 ans, en fait. Donc ça paraît très jeune, mais vraiment, c'était en mode, jamais j'aurai d'enfant. Ensuite, adolescente, je... Je continue à dire ça à mes amis. C'était vraiment dans une posture de... Dès que je voyais un enfant, c'était... Ah, mais mon Dieu, comment on peut devenir parent C'est horrible, les enfants. Avec un long travail, je me suis aperçue qu'en fait, je ne parlais que de moi-même et du coup, de comment j'avais détesté être enfant et adolescente, tant qu'on y est. Et donc, ça venait vraiment parler de moi et de, quelque part... comment dire, de comment c'était un message, c'était plus, tiens, il y a peut-être quelqu'un qui va réagir, peut-être dans un processus non conscient de, mais quelqu'un va réagir en se disant, mais pourquoi elle déteste tant les enfants, pour pouvoir ouvrir une porte à m'exprimer.

  • Speaker #0

    De confronter, en fait, c'est ça.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça, de confronter, et donc, je fais un bond en avant, et donc, j'arrive à mes 27 ans. où j'ai enfin un diagnostic d'endométriose après sept ans d'errance, ce qui est un classique. Et en fait, à ce moment-là, avec ce diagnostic, je sors de l'IRM et l'interne qui est là et qui me donne le résultat me dit Bon, on se revoit dans six mois parce que si dans six mois, vous n'êtes toujours pas enceinte, il faut qu'on en rediscute. Mais je n'ai jamais parlé de ça. Je n'ai jamais dit que je voulais un enfant.

  • Speaker #0

    Rien Tu n'avais rien dit du tout Non,

  • Speaker #1

    rien du tout. Rien du tout. Mais 27 ans, très certainement, et donc une femme. Donc, d'un point de vue médical, on décide quelque part pour toi. Et donc, c'est une femme, elle veut un enfant. Et donc, je reste un peu sidérée, donc je ne réponds pas. Je dis ah oui, mais en même temps, moi, j'avais qu'une envie, c'était qu'elles me disent... maintenant que j'ai mon diagnostic, je fais quoi en fait Qu'est-ce que je peux prendre comme médicament Quelles sont les choses pour m'apaiser, en plus de la sophrologie Donc voilà.

  • Speaker #0

    On ne t'a rien proposé, on t'a juste dit en gros, revenez dans six mois, comme ça, si vous n'avez pas réussi à faire d'enfant, on pourra faire quelque chose.

  • Speaker #1

    On m'a dit d'enlever mon stérilet quand même. Ce qui était là une indication tout à fait médicale, puisque c'était un stérilet en cuivre, et que quand on a de l'endométriose, surtout on ne porte pas un stérilet en cuivre, parce que c'est un principe inflammatoire et que l'endométriose est inflammatoire. Donc je mettais une couche d'inflammation par-dessus ma propre inflammation. Donc au final, j'ai consulté une gynécologue quelques jours après pour enlever ce stérilet, et je suis très très mal tombée. Et cette personne, du coup, en restant tout de même, c'était quelques jours après, donc ça m'a interloqué. Surtout qu'entre deux, le même jour, le même jour que mon diagnostic, ma mère m'appelle pour me dire Écoute, je dois te dire qu'on vient de me diagnostiquer un cancer de l'utérus. Donc, ça amplifie le bug. On vient de me dire Vous essayez pendant six mois Et là, ma mère me parle de son utérus. Ça faisait quand même bizarre. Donc avec cette gynécologue, je lui pose la question du coup. Je lui dis, si je désire un enfant un jour, qu'est-ce qui se passe pour moi par rapport aux lésions d'endométriose que j'ai Et elle me regarde et me dit, de toute façon, vous n'avez vraiment pas l'air du tout partante pour avoir un enfant, vous. Je n'avais rien dit. Ok, donc c'était juste un jour. Ah ouais. Et donc le jour... Ou vous auriez un projet comme ça, vous venez me voir. OK. Très bien. Mais elle était d'un désagréable... Voilà. Je n'épargnerai les autres détails. Mais donc, voilà, ça a amplifié ce truc. Et puis, mon conjoint de l'époque avait une petite fille. Donc, j'étais belle-mère. Et lui commençait à me parler d'enfant. Sauf que moi, non. C'était... pas du tout le sujet et donc là ouais ça a commencé à être vraiment l'ambivalence totale de tiens peut-être qu'on je pense que ce qui s'est joué aussi c'est peut-être qu'on me priverait d'un droit ou d'un don ou comme si en fait je pouvais être défaillante sur le fait d'avoir un enfant et donc ça me mettait là du coup aussi en opposition de Non, en fait, les autres femmes, elles ont des enfants. Pourquoi moi, j'en aurais pas d'un point de vue très physiologique, mécanique Et puis, avec l'annonce du cancer de ma mère aussi, ça avait été quelque chose qui chamboule.

  • Speaker #0

    Et est-ce que cette période-là, parce que là, tu l'as utilisé, le terme ambivalente, est-ce qu'à cette période-là, tu étais capable d'utiliser ce terme-là, de dire Ah oui, pour moi, c'est complexe comme sujet Comment est-ce que tu te représentais ça dans ton cerveau pour toi-même

  • Speaker #1

    Je ne pense pas du tout que j'utilisais le terme ambivalence parce que ça, c'est vraiment quelque chose qui est venu plus tard quand on en a parlé ensemble avec toi. Non, c'était une souffrance pas possible, en fait. Je mettais plus le mot souffrance, le dilemme, un dilemme, en fait, de complètement paumé et... Et pour le coup, c'est la première fois que j'avais commencé à entamer un suivi psy pour parler du cancer de ma mère et de parler de ce côté, est-ce que je veux un enfant ou pas Est-ce que j'ai des couches de peur qui font que je n'arrive pas à accéder à ça Parce que dans mes croyances encore de cette époque, c'était... La maternité, ça nous saisit et c'est très instinctif et ça nous prend aux tripes. Et donc, je devrais le savoir si ça venait d'attendre le déclic, quoi. Et peut-être que je ne l'avais pas encore eu. Mais voilà, donc le travail psy a commencé à mes 27 ans là-dessus. Et ensuite, on s'est connus. On s'est connus, c'était aussi un sujet finalement qui te touchait. Donc, certes, il y avait une... Un accompagnement, on va dire, à temps partiel avec la psy, mais il y avait nos discussions, et j'étais la seule personne avec qui je pouvais en parler aussi, parce que mes autres amis ne souhaitaient pas d'enfants, et étaient très clairs là-dessus, ou en souhaitaient, mais plus tard. Il n'y avait pas ce jeu dans l'ambivalence, et c'est comme ça qu'on est venus par la suite, quand on est sortis toutes les deux. De ça, de la souffrance, du questionnement, quand on s'est dit, OK, créons un espace. dans lequel on aurait souhaité être un espace libre, sans injonctions, et où on se retrouve entre femmes.

  • Speaker #0

    Et par rapport à ça, ça me fait penser à l'épisode pilote. Si vous ne l'avez pas écouté, vous pouvez aller voir un peu plus. On ne va pas rentrer dedans aujourd'hui sur cet épisode-là, mais voir un peu comment on s'est rencontrés avec Laurie et un peu notre histoire croisée. Là, on se focalise sur toi, Laurie. Tu en as parlé un peu. petit peu, mais j'aimerais bien qu'on revienne dessus, ton rapport à la douleur et à l'endométriose. Parce qu'on sait que dans les questions de désir et non-désir de maternité, il y a un vrai sujet par rapport au corps. Donc tu nous as un petit peu expliqué comment le diagnostic est tombé, comment est-ce que toi ça t'a nourri dans ta réflexion à la fois psy, mais aussi de manière plus générale dans qui tu es en tant que femme. comment justement par rapport à ce que je disais là en tant que femme, comment est-ce que ça nourrit ou non ce que tu imagines être une femme, ton rapport à la féminité, tous ces sujets-là, qu'est-ce qu'être une femme finalement avec de l'endométriose et des douleurs chroniques

  • Speaker #1

    Alors ce qui me vient en entendant l'association endométriose, douleurs et féminin, féminité, femme, c'est quelque chose auquel je suis assez opposée dans le courant actuel. C'est-à-dire qu'on a tendance à te dire actuellement que quand tu es une femme qui a l'endométriose, tu as quelque chose à soigner vis-à-vis de justement ta féminité, de la maternité, et donc on te guide vers ce truc qui est le féminin sacré. Voilà, que tu as une blessure en tant que femme. et tout ça parce que en fait d'ailleurs l'endométriose c'est pas juste ton utérus on sait aujourd'hui que c'est pas une maladie gynécologique, c'est une maladie systémique mais c'est vrai que tout ce courant du féminin sacré s'est approprié quand même cette maladie pour attirer des femmes qui sont dans la souffrance la douleur et qui cherchent en fait une écoute qu'elles ne trouvent pas forcément, pas avec tous les médecins Et du coup c'est assez réduire la femme à son utérus, à sa condition biologique je trouve.

  • Speaker #0

    Juste pour préciser pour nos auditoristes qui ne sauraient pas ce qu'est le féminin sacré, qu'est-ce que tu entends par ça

  • Speaker #1

    Donc le féminin sacré, moi là ma façon de le percevoir, je... Si, ça pourrait être repris de tout ce qui est de Jung, de il y a le féminin, il y a le masculin, on a tous une part de féminin en nous, une part de masculin. Et donc, si tu veux un équilibre, tu auras des personnes qui auront leur masculin à soigner et d'autres personnes qui auront leur féminin à soigner. Donc, qu'est-ce qu'on entend par féminin-masculin En fait, on se rend compte que c'est très… C'est carrément pas féministe, quoi. C'est très… tradit, trait dans la biologie. Et du coup, c'est souvent associé, malheureusement, à des soins de support qui pourraient être là-dessus, avec des cercles de paroles, des rituels empruntés à d'autres cultures. Donc, en plus, il y a de l'appropriation culturelle. Donc, voilà. Pour moi, c'est la perception que j'ai du féminin sacré. Et du coup, je me... père dans mon fil. Donc, pour moi, une femme, c'est bien plus vaste que son utérus, que sa part de féminin. Et malheureusement, j'entends beaucoup de patientes qui sont renvoyées à ça. C'est, ben, il va falloir que si vous souhaitez accéder à votre maternité, que vous soyez d'abord en capacité de soigner votre part de féminin pour, voilà, alors que non. alors que ça reste une maladie très corporelle certes on ne connait pas toutes les causes aujourd'hui parce que ça justement la médecine prend un certain retard quand il s'agit des femmes mais c'est une mécanique, c'est physique c'est physiologique c'est pas lié à un émotionnel parce que t'as subi des choses hum Parce qu'il y a aussi ça, c'est envoyer à, ok, on observerait que les femmes qui ont l'endométriose auraient suivi des violences sexuelles, des violences dans l'enfance, des viols, et c'est pour ça qu'elles ont cette... cette maladie. Donc déjà, c'est en plus culpabiliser. Culpabiliser possiblement une femme qui aurait subi des violences et des agressions.

  • Speaker #0

    Oui, et puis ce que j'entends dans ce que tu dis, c'est qu'il y a aussi du coup des surcouches de croyances plus ou moins culturelles, essentialistes, religieuses, qui viennent se rajouter à une douleur qui est très intime et très personnelle.

  • Speaker #1

    Totalement.

  • Speaker #0

    Donc qui peut ajouter à la confusion aussi. Quand tu parlais de... souffrance, de difficultés.

  • Speaker #1

    Totalement. Et moi, ma façon d'avoir contrebalancé avec ça, c'est Ok, je vis avec cette maladie. Qu'est-ce que je peux comprendre de cette maladie-là Et ma tendance optimiste et résiliente fait que Comment je m'en sors aussi moi-même C'est-à-dire Ah d'accord, en fait, il y a beaucoup de facteurs par rapport à l'alimentation. Eh bien... Moi, l'endométriose, ça m'a permis d'être la femme que je suis aujourd'hui, dans le sens de comprendre aussi ma façon de m'alimenter, me nourrir, et surtout, ma façon d'apprivoiser mon cycle. De comprendre en fait, ok, tiens, une femme, c'est cyclique. Et donc, comment j'apprends que mon cycle, il fonctionne de telle ou telle façon, et comment, tiens, à tel moment de mon cycle, ce que je vais mettre en place, peut être complètement apaisant pour les douleurs que je peux avoir à l'ovulation ou pendant mes règles. Donc ça, c'était, je pense que voilà, le seul lien que je mettrais entre cette maladie, la douleur et la femme, c'est d'accord, il y a quand même un lien avec mon cycle, donc comment j'apprends à mieux me connaître.

  • Speaker #0

    Et puis attends, enfin, à moins le subir, c'est ça que j'entends aussi dans ce côté.

  • Speaker #1

    Oui, à moins le subir et sortir des douleurs extrêmes dans lesquelles je peux. pouvais être.

  • Speaker #0

    Ok, alors ça m'amène à la préservation ovocitaire. Tu as fait une préservation d'ovocytes. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu ce qui t'a amené à cette décision

  • Speaker #1

    Alors ça fait aussi le lien, parce que ça me vient aussi en idée par rapport à la question précédente, c'est que l'endométriose m'a aussi permis d'accéder... Au féminisme. Donc, voilà. Tu veux qu'on traite cette question-là et puis ensuite on revient sur les préservations de vos sites Je pense que j'arrive à faire le parallèle avec la préservation de vos sites parce que c'est un droit, un droit auquel les femmes ont accédé depuis 2021 maintenant. Et je trouve que c'est un droit féministe. Donc, c'est pour ça que je faisais le lien aussi. Et oui, ça m'a réveillée au féminisme, au sens aussi où les femmes dans la médecine sont complètement invisibilisées. Par exemple, les médicaments ne sont testés que sur les hommes. Donc en fait, il y a des médicaments qu'on nous donne par rapport aux douleurs et qui sont complètement inefficaces pour nous. Donc ça, il y a un livre qui s'appelle Femmes invisibles C'est un pavé, il faut prendre le temps de le lire. Mais c'est vraiment dans cette notion de comment on est les grandes oubliées de la médecine. Et donc ça, ça m'a permis à accéder au féminisme, à vraiment voir aussi mon approche en tant que psychopraticienne. J'aime bien dire que moi, je suis une psychopraticienne féministe. Donc voilà. Et pour revenir à la préservation des homocytes, j'ai lancé cette démarche-là. Le temps passe vite. Eh bien, ça va faire quatre ans. Ça fera quatre ans cette année. C'était en novembre, octobre-novembre. Et en fait, pourquoi je me suis lancée là-dedans C'est parce qu'à l'époque, j'étais avec un homme où clairement, j'avais progressé par rapport à cette question de la maternité. que cette personne, je ne la voyais pas du tout père, père de mes possibles enfants. Donc, dans ma démarche de questionnement, de me mettre moins de pression par rapport au temps, à la fameuse horloge biologique qu'on ne cesse de nous répéter, eh bien, je me suis dit, je vais me saisir de ce droit-là et je vais faire cette démarche. Et en plus, connaissant bien le processus, étant donné que j'accompagne des femmes par rapport à la PMA. Voilà.

  • Speaker #0

    C'est pas toujours évident pour soi-même, même si on le connaît. De l'extérieur

  • Speaker #1

    Oui, totalement. Totalement. Et donc, j'ai commencé à avoir le premier rendez-vous, il me semble, à l'été. Donc, ça a été très rapide. Moi, je m'attendais à des délais pas possibles. Mais à l'époque, en fait, ça allait quand même vite. Et je me suis lancée dans le processus comme ça, assez facilement. Faut juste pas s'envraimer. S'embrouiller dans toutes les dates et pouvoir manier ça avec aussi le boulot à côté. Mais j'ai abouti à ce processus juste avant mes 35 ans. Je fêtais mon anniversaire quelques semaines après, deux semaines, quelque chose comme ça. Donc c'était aussi pour moi passer ce cap des 35 ans plus sereinement et vraiment m'approprier, me sentir actrice. vis-à-vis de cette ambivalence. De me dire que pour la moindre de dans 20 ans, si dans 20 ans, en fait, je n'ai pas d'enfant, et bien me dire et qu'un possible regret arrive, je me serais dit OK, en fait, non, j'ai tout fait. Je me suis donné les moyens au cas où si je changeais d'avis et que je voulais des enfants. Et pour moi, c'est une façon d'atténuer cette peur du regret.

  • Speaker #0

    Ok, donc finalement, ça se nourrit tes réflexions autour du désir et du non-désir et la préservation de vos sites, donc on continue à nourrir ta réflexion.

  • Speaker #1

    Exactement, ça m'a donné vraiment plus d'espace, ça m'a donné plus d'espace aussi dans le fait ensuite d'être célibataire et donc de pouvoir aussi me dire, en fait, si je ne rencontre pas un homme étant hétérosexuel, malheureusement. eh bien, voilà, je peux toujours avoir recours à la PMA solaire.

  • Speaker #0

    Ok. Tu me fais ma superbe transition sur le célibat, que je déteste comme terme d'ailleurs. Justement, comment est-ce qu'aujourd'hui tu vis ta dualité entre une envie possible de maternité et, je vais mettre des guillemets, cette attente d'être dans la... bonne situation ou le bon partenaire ou cela

  • Speaker #1

    Alors, moi, je vis très bien mon célibat. Il faudrait lui trouver un autre mot. Sachant qu'en fait, auparavant, j'avais toujours été en relation. Toujours, toujours. J'enchaînais les histoires, des histoires longues. Mais j'avais quoi Trois mois, six mois entre les deux. Voilà. Donc, en fait, je n'avais jamais vraiment vécu seule. Et aujourd'hui, c'est un vrai plaisir. Et je vois comment j'ai transféré tout ce que je mettais dans l'amour à plutôt les amis, dans l'amitié en fait. Et d'avoir ce cercle autour de soi, et je trouve que ça a tellement, tellement de valeur. Donc tout ça, ça m'a permis aussi de progresser dans cette notion par rapport à la maternité, au désir, au non-désir, au sens où... j'ai pris conscience que j'avais beaucoup de difficultés à envisager une maternité avec la présence d'un père et que c'est ça en fait qui est le plus difficile pour moi c'est avoir un enfant avec quelqu'un c'est être lié à cette personne à vie les premières années peuvent être très belles dans un couple mais il y a cette incertitude de ok qu'est-ce que devient ce couple au fur et à mesure des années Et ça renvoie aussi à mon histoire personnelle dans l'enfance, forcément. Mais pour moi, avoir un enfant dans le cadre d'un couple, c'est comme si je me mettais dans une prison. Je suis prisonnière. Donc, en fait, en considérant ça, je me suis dit, en écoutant beaucoup de parcours de femmes que j'accompagne ou par les podcasts... Et notamment en ayant suivi Judith Duportail dans son parcours, qui est une journaliste qui a accédé à la PMA Sola et qui en a eu des jumeaux, eh bien ça m'a ouvert à la possible PMA Sola. Aujourd'hui, c'est au-delà de la question de la place d'un homme dans cette...

  • Speaker #0

    dans la notion de faire famille, moi, c'est beaucoup plus, aujourd'hui, asseoir ma sécurité financière, ma sécurité matérielle, parce que je ne veux pas que, si j'ai un enfant, cet enfant subisse des choses que j'aurais pu vivre. Et donc, je veux que cet enfant puisse accéder à une sécurité matérielle, bien évidemment affective, c'est le premier truc, mais je ne veux pas me retrouver à vivre dans... dans des problématiques financières. Et on sait qu'aujourd'hui, les femmes vivent un appauvrissement à la naissance de leur enfant, même quand elles sont en couple. Donc, en étant cela, c'est encore plus délicat. Et sachant que je suis à mon compte. Donc, moi, un bébé qui est malade, qui ne peut pas être à la crèche ou chez la nounou, c'est une journée en moins au cabinet. Donc, autant dire, il faut gérer l'enfant. Et il faut gérer tout le report de planning. C'est un petit peu là pour moi. Pour le moment, c'est une grosse charge à laquelle je réfléchis encore. Ok.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu continues à déiter Ou est-ce que tu recommences à déiter Et comment est-ce que ce que tu vis aujourd'hui peut influencer tes rencontres, tes relations amoureuses

  • Speaker #0

    Oui, je me suis remise à déiter. Et comment ça influence Eh bien, c'est que je me sens beaucoup plus affirmée, en fait. Cette décision de possiblement faire une paix à ma sola, je me sens dans mon assise et j'en parle très rapidement. Dans le sens de, en tout cas, de dire qu'aujourd'hui, je suis ouverte à... une maternité, une parentalité, qu'une de ses possibilités là-dedans, c'est la PMA Sola. Et du coup, en face, la personne, ça la fait réfléchir. De, ok, donc voilà, c'est un sujet ouvert. Et d'ailleurs, quand je me suis mise sur une appli, c'est marrant parce que ça, ça a évolué aussi. ou alors je suis très nulle en appli et j'ai pris la première qui passait et donc j'ai pas trop de visibilité là-dessus mais ça te demande déjà si t'es parent ou pas parent et si c'est je ne veux pas d'enfants je veux des enfants ou je ne suis pas contre et donc je ne suis pas contre et donc au final quand tu swipes là plutôt dans ce sens là ou dans ce sens là ça te permet quand même, je me suis vue dire, ok, non, celui qui met je veux pas d'enfant ou qui est déjà parent, et bien hop, non, tac, tac, tac, même s'il y avait des choses qui pouvaient cocher des cases, mais non. Voilà, donc ça permet aussi le fait de mettre assise dans mon désir, ça me permet de m'affirmer sur ces applis de rencontre et en dating.

  • Speaker #1

    Oui, ça a l'air beaucoup plus affirmé pour toi, beaucoup plus clair sur ce que tu veux comme relation et ce que tu veux moins.

  • Speaker #0

    Oui, je ne veux pas rencontrer quelqu'un où en fait, ça soit fermé. Parce que comme ça, je vois aussi si finalement tout mon raisonnement vis-à-vis du couple qui peut être une prison, si je rencontre une personne qui en face est dans la même posture que moi, d'ouverture, d'écoute, ça peut être aussi un bon indicateur.

  • Speaker #1

    Ok, j'avais envie de faire la dernière partie de cet entretien sur le lien avec MOTHERWOOD, et donc le programme qu'on a créé toutes les deux, mais vraiment plus en faisant le focus sur toi. Donc là on a accompagné quand même pas mal de femmes, comment est-ce que de les écouter, de les accompagner, on nourrit toi ton propre questionnement Et à quel endroit en fait

  • Speaker #0

    L'accompagnement, on utilise beaucoup ce qu'on appelle l'effet miroir, donc pour le provoquer entre nos participantes, entre les femmes qu'on accompagne. Mais moi, personnellement, je ne sais pas pour toi, Amy, mais c'est vrai que personnellement, il y a des moments où ça peut faire effet miroir aussi avec moi. de voir comment il y a des histoires de famille, des histoires d'enfance qui sont, on se dit, waouh, mais en fait, c'est quoi On a vécu la même histoire. Donc, moi, j'ai l'habitude, en tant que thérapeute, de mettre de la distance vis-à-vis de ça. Mais mine de rien, c'est quelque chose, ensuite, qu'on reprend souvent en supervision, comme on est supervisé dans ce cadre-là, où... ça me permet de remettre le doigt sur des choses que je n'avais pas forcément mis en lumière aussi, pour ma part. Et c'est aussi que je trouve que chaque femme est hyper inspirante dans ce processus-là. Et par exemple, j'avais déjà mes réflexions vis-à-vis de la PMA Sola. Mais c'est vrai que de les voir avancer, celles en tout cas qui ont été concernées, qui sont dans cette démarche de la PMA Sola, on voit tout le soutien qui en sort et on se dit, ben oui, c'est possible en fait d'être soutenu dans cette démarche, c'est possible d'avoir son vrai cercle de soutien, de présence et donc il y a vraiment ce point-là. Qu'est-ce qui me viendrait encore

  • Speaker #1

    Donc finalement, d'avoir accompagné des femmes qui étaient dans l'ambivalence et qui continuent à avancer dans leurs réflexions, en effet, chez toi, ça dit, ah ben oui, tiens, comment moi ça me fait avancer dans ma propre réflexion. Et ça t'ouvre des portes que tu t'étais peut-être pas autorisée à ouvrir.

  • Speaker #0

    Ouais, totalement. Exactement. Donc ça, c'est plutôt bénéfique. C'est aussi... Il y a quelque chose qui m'a venu. C'était le fait de... Oui. C'est en fait d'entendre des femmes mettre des mots sur les peurs qu'on a pu avoir soi-même, que j'ai pu avoir moi-même, et de voir à quel point j'ai avancé sur ces peurs. En fait, elles ne sont plus là pour moi. Et ça me donne confiance vraiment sur... Ok, pour reprendre dans 20 ans, quelle que soit la décision que j'ai prise, je sais que je serai apaisée. Parce que je sais que j'aurai traversé... de nouvelles peurs, de nouveaux cycles. Et en fait, OK, là, je suis très heureuse aujourd'hui et je suis persuadée que je serai très heureuse aussi dans 20 ans, quelle que soit ma décision. Et ça, c'est le grand enseignement aussi de ce parcours, cet apaisement qu'on voit chez ces femmes et qui est aussi tout à fait présent chez moi.

  • Speaker #1

    Est-ce que... Il y a quelque chose que tu voudrais préciser Quelque chose qui manquerait à cet entretien

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui manquerait à cet entretien Je dirais que j'ai, comme on nous le dit souvent, et je me le dis pour moi-même, ça va être le petit moment fierté, de ce qu'on a créé par rapport à Motherhood. J'aurais aimé la voir auparavant. La psychothérapie m'a aidée, mais j'ai beaucoup passé de temps à fuir ce sujet-là pour aller sur autre chose, etc. Et donc, ça a duré des années. Et donc, l'anxiété continuait d'être là, en fait, sur cette question. Et donc, j'aimerais vraiment conseiller aux femmes qui nous écoutent que ce ne soit pas forcément... par rapport à Motherhood, mais de ne pas trop faire l'autruche, parce qu'on peut se sortir assez vite de cette anxiété quand on sent que c'est le moment quand même d'ouvrir cette question, bien évidemment. Mais OK, on n'est pas obligé de perdre des années de vie à être anxieuse, à souffrir de ce questionnement-là. Parce que finalement, quand on choisit de le faire d'une façon intensive, et ce n'est pas parce qu'on prend une décision à un moment donné que c'est exactement ce qu'on va en faire ensuite, mais ça soulage, quoi. Et ça permet d'ouvrir bien d'autres projets aussi, et pas faire l'entonnoir là, et se priver de tout ce qu'on peut vivre dans le présent.

  • Speaker #1

    Donc ce serait de ne pas faire l'autruche, prendre une décision et savoir qu'on peut aussi en changer. C'est OK.

  • Speaker #0

    je ne suis plus à hurler je veux pas d'enfant et ça va je le vis bien c'est marrant parce que ça a été quand même assez j'y allais à tâtons pour annoncer aux amis que finalement bah tiens ma réflexion elle a changé au fait avec Amy on a créé Motherhood et du coup de pouvoir un peu faire le coming out de ah mais Laurie en fait c'est pas que la nénette qui ne veut pas d'enfant, non c'était une posture donc ouais il y a eu aussi se sentir légitime dans cette démarche oui et puis ça a changé ton identité sociale ouais c'est clair totalement et

  • Speaker #1

    bah est-ce qu'on reste avec ça sur le mot de la fin allons-y merci beaucoup Laurie pour ta confiance et à bientôt cet épisode t'a plu on l'espère si t'es arrivé jusque là et il t'a en plus donné l'élan de passer à l'action alors rejoins la prochaine session de l'accompagnement collectif Motherhood pour passer de la confusion à la clarté pour

  • Speaker #0

    nous aider à donner plus de visibilité à ce podcast et permettre à d'autres femmes de le découvrir Tu peux faire un petit geste qui compte beaucoup. Laisse-nous 5 étoiles et un avis sur Apple Podcast. Pour ça, c'est très simple. Ouvre l'application Apple Podcast, recherche le nom de notre podcast, devenir maire ou pas, descend jusqu'à la section Évaluation et avis, et clique sur 5 étoiles et écris un petit commentaire si tu en as envie. Ça prend 2 minutes et ça nous aide énormément à faire grandir cette communauté.

  • Speaker #1

    Un énorme merci d'avance pour ton soutien, il fait toute la différence. Et souviens-toi, chaque question mérite d'être posée, et chaque réponse doit être explorée. À très vite dans le prochain épisode.

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