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Échec Réussi

Reculer pour mieux sauter : trouver sa valeur dans l'entrepreneuriat avec Sara de Nicol.e Magazine

Reculer pour mieux sauter : trouver sa valeur dans l'entrepreneuriat avec Sara de Nicol.e Magazine

59min |19/05/2024|

210

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Description

Nouvel épisode, nouvelle vision de l'échec, cette fois-ci basée sur le vécu de Sara, la fondatrice du média engagé Nicol.e Magazine 🌶️✨

L'histoire de Sara et de Nicol.e est celle de beaucoup d'entrepreneurs : avoir une idée, se lancer tête baissée, puis se laisser consumer par sa passion. Après des tas de projets menés à bien, mais peu d'argent généré, Sara réalise qu'elle a perdu sa valeur en la cherchant dans son projet.

Où s'arrête Nicol.e pour que commence Sara ? Et quelle est sa valeur (personnelle) si son média n'en a pas (financièrement) ? Autant de questions qui poussent notre entrepreneuse multicasquette à la décision la plus salvatrice : la prise de recul.

Face à ce sentiment d'échec, un seul constat. Il n'y a pas que des erreurs : il y a aussi et surtout des leçons ! Dans cet épisode, Sara raconte l'équilibre qu'elle trouve aujourd'hui entre sa vie d'entrepreneuse, de salariée et d'étudiante (oui oui, tout ça à la fois!) mais surtout de femme qui continue de rêver. Elle envisage la suite après plusieurs mois de lâcher prise, mais toujours avec l'envie au ventre.

Retrouve Sara sur son compte Instagram pour la suivre dans ces divers projets ⚡️

N'oublie pas de suivre Echec Réussi pour une dose quotidienne d'inspiration 🧡



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sara

    Donc à partir du moment où tu travailles gratuitement, donc ton travail ne vaut rien, si tu te définis par ton travail, tu ne vaux rien non plus. Moi je me suis sentie prisonnière de mon entreprise, prisonnière de Nicole.

  • Pauline

    Bienvenue dans Échec Réussi, le podcast qui dédramatise l'échec. Ici tu trouveras un véritable recueil de visions de l'échec, à travers les témoignages de ceux qui l'ont vécu et qui en ont tiré des leçons. Salut Sara !

  • Sara

    Salut Pauline !

  • Pauline

    Bienvenue dans Échec Réussi, je suis très contente de t'avoir derrière le micro aujourd'hui parce qu'on va parler de, j'allais dire, ton histoire mais aussi la mienne quelque part puisque nos auditeurs pourront se rendre compte au fur et à mesure de ce podcast on a deux histoires qui sont très en miroir. Nous-mêmes on en a déjà parlé, on a déjà constaté ce truc un peu rigolo et en même temps sur des points positifs et sur d'autres un petit peu négatifs. Nos points communs c'est quoi ? On a tous les deux lancé un média engagé. On a toutes les deux essayé d'en vivre. Toutes les deux, on a connu des grosses difficultés par rapport que ce soit à l'entrepreneuriat en général ou bien à ce côté engagé dans un média. Et puis, on a toutes les deux connu finalement cette reconversion vers le marketing qui nous a ouvert d'autres portes. Et donc, je trouve génial de pouvoir refléter l'une sur l'autre aujourd'hui. Il y a juste une grosse différence entre nos deux histoires, c'est que moi, j'ai arrêté. J'ai rangé mon rôle de rédac chef et mes magazines au tiroir. Alors que toi, tu es toujours là, avec ton média, tu as choisi de ne pas arrêter ton projet, mais de prendre les distances qu'il fallait avec celui-ci. Et donc, je trouve ça bien de reculer pour mieux sauter, comme on dit. Alors après cette petite introduction, est-ce que tu peux te présenter et aussi présenter ton projet ? Je sais que tu as plein de casquettes, que tu es entrepreneuse, salariée, étudiante, et que toi-même, tu te dis, ben, qui a dit qu'il fallait choisir ?

  • Sara

    C'est ça, en effet. Donc, j'ai décidé de ne pas choisir. Donc aujourd'hui, je suis salariée. En effet, je travaille en agence de communication et marketing. Je suis entrepreneur toujours, puisque Nicole est toujours là. Peut-être de façon un peu plus discrète pour l'instant, mais je me considère toujours comme entrepreneure. Je pense que c'est plus qu'un travail, c'est une façon d'être. Moi, je vois comme ça un mindset. Donc oui, je me considère... toujours comme entrepreneure. Et je suis étudiante aussi, puisque j'ai repris un master en cours du soir, en comm' digitale. Donc voilà, je n'ai pas choisi. J'ai décidé de ne pas choisir. Et à la fois, je trouve que tout fait sens. Tout est cohérent avec moi et avec ce que j'ai envie de faire.

  • Pauline

    Et donc Nicole Magazine, qu'est-ce que c'est ? Est-ce que tu peux nous en dire plus ?

  • Sara

    Alors Nicole Magazine, c'est le média qui female gaze la société, qui female gaze nos relations, nos sexualités, notre intimité. Donc c'est un site avec des articles engagés, féministes, sexo, love, actu. Et c'est aussi sur les réseaux sociaux, Instagram principalement, Facebook, voilà. TikTok on espère un jour. Et c'était aussi des événements qui s'appelaient les causeries, donc des cercles de paroles. Ça a été aussi un livre, une collection de capsules de t-shirts. Voilà, c'est tous les moyens possibles pour prendre la parole et donner la parole aux femmes sans attente qu'on leur donne.

  • Pauline

    Et lever des tabous, comme tu le dis, sur des sujets aussi variés que la sexualité, que ce soit dans son rapport à soi, son rapport aux autres.

  • Sara

    Exactement, lever des tabous et les lever en parlant de ces sujets et en donnant la parole aussi à des femmes qui souhaitent l'apprendre.

  • Pauline

    Super, génial. Alors, on va parler justement de l'histoire de ce media et de ton rapport avec lui et de comment, à un moment donné, vous avez presque fusionné. On y reviendra sans trop spoiler nos auditeurs. Donc, cette histoire, elle commence pendant tes études. C'était quoi ton objectif à ce moment-là ? Donc, tu te dis, il me semble que c'était ton travail de fin d'études en graphisme, c'est ça ? Je spoil de fou, mais ce n'est pas grave. Donc, c'était quoi tes objectifs à ce moment-là ? Est-ce que tu te disais, OK, j'ai un projet et je pense qu'il est viable et que je peux en faire quelque chose et je deviens une girl boss ? Ou bien est-ce que tu n'avais pas d'objectif plus loin que ça et que tu étais juste en train de te dire j'aime bien ça, j'ai envie de le mener plus loin ?

  • Sara

    Alors il y a deux temps. Le premier temps, il y a vraiment durant le master où là je travaille pour mon mémoire. Donc l'objectif, c'est juste réussir mon année et rendre ma mémoire finie. Et puis, il y a le deuxième temps qui vient le jour du jury quand je me rends compte que l'école, c'est fini et Nicole potentiellement aussi. Et là, je me dis en fait non, j'ai envie de continuer à travailler sur... Sur ce sujet d'abord, parce que la naissance de Nicole durant mes études, c'est aussi mon éveil féministe. Donc forcément, en un an, on n'a pas assez pour s'approprier le sujet. Et j'avais vraiment envie, avoir besoin de continuer à m'informer là-dessus et à partager là-dessus. Et puis, il y a cette envie aussi de lancer un magazine papier. C'était l'idée à ce moment-là, puisque Nicole, durant mes études, c'était... magazine papier hyper conceptuel très école d'art quoi donc voilà artistique ça pouvait pas sortir de l'école c'était pas vendable c'était pas montrable à quelqu'un d'autre qu'un jury d'école d'art et moi je rêvais de travailler dans un beau magazine grand magazine voilà comme il n'y a pas vraiment ici en Belgique. Et donc, je me suis dit, pourquoi pas finalement travailler pour le mien et créer le mien. Donc, il y a eu ce déclic-là le jour du jury. Vraiment, j'en ai parlé avec un prof. Tiens, est-ce que je ne pourrais pas emmener ce projet en dehors de l'école et en faire quelque chose de vrai ? Mais alors, les mots girlboss, entrepreneuriat, etc. n'était pas du tout dans mon lexique à ce moment-là, vraiment pas. Et là, je connaissais une ou deux structures. Je ne sais même pas comment je les décrivais à ce moment-là parce que franchement, le mot entrepreneuriat n'était pas dans mon dictionnaire. Donc voilà, je savais qu'il y avait des structures qui pouvaient lancer des projets. Et j'ai eu cette première idée. Et donc, c'est vraiment après, j'ai fini en juin et j'ai commencé la première formation en novembre. Donc, juste le temps des vacances et puis c'était parti. Et là, l'idée, c'était... de voir ce que je pouvais en faire. J'avais le quoi, ce que je veux dire, le sujet gelé. La forme, par contre, elle n'était pas au top parce que j'avais ce magazine hyper conceptuel. À la fois, la réalité d'un magazine papier, et tu ne sais que trop bien de quoi je parle. La réalité d'un magazine papier, moi, elle m'a frappée. Ce n'était pas possible à ce moment-là de me lancer dans des prêts, des machins, etc. Je venais d'acheter un appartement, j'étais déjà endettée, je me suis rendettée en trois mois. Donc, très vite, l'idée du que digital est arrivée. En fait, si je poste juste un article sur Facebook... en fait, pourquoi pas ? Il ne peut rien se passer. Je ne dois pas lâcher de sommes d'argent folles. Donc, je vais le tenter comme ça, même avant même de lancer le site et de le faire développer, etc. Donc, l'idée du queue digital est arrivée à ce moment-là, avec quand même le projet, le rêve, à ce moment-là, d'avoir un magazine papier un jour, des bâtiments et une rédaction et tout ce qui va avec.

  • Pauline

    Et tu l'as évoqué un petit peu tout à l'heure, tu as tenté plein de choses, plein de supports. Et maintenant que tu en parles, je réalise ce que ça veut dire, c'est-à-dire que tu avais un message, tu ne savais pas vraiment comment le faire passer, donc tu as tenté plein de choses, plein de manières de le transmettre. Il y a eu, tu l'as dit, le livre, la collection de t-shirts, il y a eu les talks, il y a eu la tentative de créer une équipe de rédac aussi, de lancer vraiment du tout digital avec ton site. Ça fait beaucoup, ça va très vite. Et en même temps, c'est positif parce que ça te permet de tester plein de supports. Et en même temps, est-ce que tu n'as pas eu la sensation de t'éparpiller parmi tout ça ?

  • Sara

    Alors, je ne dirais pas éparpiller parce que pour moi, tout faisait sens. C'était comme tu l'as dit, ce message-là que je voulais transmettre, le transmettre sur toutes les plateformes possibles. Donc, ça faisait sens. Mais par contre, c'est vrai qu'en deux ans, tout ça, tout ce que tu as dit là, en fait, je me suis épuisée, vraiment. Et quand je repense à la moi de ce moment-là, je me dis mais quelle énergie j'avais, j'avais vraiment la fougue, la passion, le feu au ventre, et c'est ça qui me drive vraiment, c'était ok j'ai une idée, j'y vais. Il n'y a même pas un petit temps de réflexion peut-être, mais c'était directement j'y vais, je fonce, j'y vais, je fonce, j'y vais, je fonce. Et franchement je n'ai aucun regret, mais aujourd'hui je n'ai plus du tout cette énergie ni cette envie de foncer. Je ne vais pas dire tête baissée parce que ce n'était pas des choix non plus, c'était quand même des choix réfléchis, j'étais quand même entourée et je le suis toujours. Et voilà, pour moi tout faisait sens. Mais je n'ai plus cette énergie, cette fougue du début. Donc je suis contente de l'avoir fait quand je l'avais, c'était le bon moment. Aujourd'hui, et on va y revenir, c'est un mindset qui est complètement différent.

  • Pauline

    Je ne dirais pas que tu n'as pas eu de réflexion, comme tu le dis, tu as eu une réflexion logique, mais tu n'as pas eu toute la phase de doute qu'on a quand justement on est passé par tout ça. En fait, moi, je me reconnais super fort dans ce que tu dis parce que je me rappelle, et je l'ai déjà dit, je pense, dans le podcast, que je ne me posais aucune question au moment où j'ai eu cette idée de magazine. Juste, je l'ai fait et je trouvais ça chouette. Et ça s'arrêtait là et j'avais comme toi une énergie. Alors, je ne sais pas si c'est l'énergie de la vingtaine, l'énergie de l'insouciance ou bien que sais-je, mais il est évident que ça s'épuise et que quand tu ne l'as plus, non seulement, ce n'est pas qu'une question d'énergie pour moi, c'est aussi une question de... Tu as plus de peur. Comme tu as plus de peur, tu prends beaucoup plus de temps avant de te lancer, parce que tu sais ce que ça fait de se casser la gueule. Est-ce que c'est un peu ça pour toi ?

  • Sara

    Oui, et c'est vrai que là, en t'entendant parler, c'est aussi l'énergie de toutes les premières fois. Je sors de l'école, je rentre dans le monde professionnel. C'est un peu un nouveau monde qui s'ouvre à moi. Et en fait, je ne me pose pas de questions, parce que go, c'est la première fois que je lance un projet, c'est la première fois que je fais ça, c'est la première fois. Donc on y va, on y va, on y va. En effet, aujourd'hui, il n'y a plus cette réflexion de J'ai déjà fait ça, comme ça, comme ça, comme ça, il s'est passé ça, ça, ça, de positif et de négatif. Aujourd'hui, je vais plus regarder le ratio. J'ai presque 30 ans. J'ai aujourd'hui d'autres besoins que j'avais quand j'en avais 25. Donc, il y a plus en effet cette phase de réflexion parce que peur, parce que je n'ai plus envie de me planter en fait. Voilà, je n'ai plus envie. À 25 ans, je me disais... C'est pas grave si je me plante, c'est la première fois. Aujourd'hui, c'est plus la première fois. Donc il y a cette peur-là qui crée des doutes et je pense qu'elle est plutôt saine, en fait.

  • Pauline

    Oui, bien sûr, parce qu'au final, c'est ça qui t'empêche de reproduire des erreurs et c'est ce qui te permet d'être plus serein dans ton lancement. Maintenant, c'est vrai qu'on a tendance à idéaliser, je crois, cette fougue dont tu parles. Et moi, c'est vrai que parfois, je me dis, OK, si je ressens plus cette passion-là, c'est que peut-être ce que je fais, je ne suis pas censée le faire et je crois que c'est faux. Je crois que c'est pas parce qu'on a des doutes, c'est pas parce qu'on procrastine, c'est pas parce qu'on prend plus de recul que ce qu'on fait n'est pas fait pour nous. Et la passion folle où on ne réfléchit pas, c'est un peu comme un amour. C'est là au début et puis ça peut s'arrêter. C'est pas grave, ça veut pas dire qu'on ne fait pas les bonnes choses.

  • Sara

    C'est ça et ça se transforme aussi. C'est comme la passion du début d'une relation en effet. Soit à un moment donné ça s'éteint et ça s'éteint et c'est comme ça. Soit ça se transforme en quelque chose de plus sain et de plus durable. et je crois que je suis plutôt là-dedans et je cherche en tout cas à le transformer de cette façon-là

  • Pauline

    Alors, pour revenir un petit peu en arrière, donc tu sors un livre, tu sors des t-shirts, tu organises des causeries. Est-ce que tu peux nous en dire plus sur ces trois canaux-là que tu as déployés et ce que tu en retires aujourd'hui ?

  • Sara

    Alors, le premier projet, c'était les t-shirts. Donc ça, c'était... En fait, à chaque fois que je... Les trois, je veux dire que c'était super chouette, les trois. Et je suis contente d'avoir fait tout ça. Et voilà, c'est plutôt positif. Donc oui, les t-shirts... Je ne sais même plus comment est venue l'idée, à nouveau, idée, action directement. Suis le flow. Exactement. Et puis, on a tourné des vidéos aussi pour promouvoir les t-shirts. Donc, c'était très chouette et ça mêlait plusieurs choses puisque je suis graphiste à la base. Donc, il y avait tous les visuels des t-shirts. Il y a eu toute la réflexion sur la vidéo qu'on a fait avec un ami, Alessandro, qui est vidéaste, qui lui s'est lancé aussi à ce moment-là. Donc, c'était hyper chouette de partager ça ensemble. Et le tournage était... La vidéo, je la vois encore maintenant, elle est super cool. Donc voilà, et les t-shirts, ça a plutôt bien fonctionné finalement.

  • Pauline

    C'est donc des t-shirts à messages avec des messages engagés.

  • Sara

    C'est ça, des t-shirts messages engagés. Le message principal, c'était que sexe is cool. Donc vraiment faire passer des messages hyper positifs sur la sexualité. Et il y a eu plusieurs modèles. On a fait un drop 2. et voilà, donc très chouette expérience très positive après il y avait tout le côté à nouveau et ça c'est quelque chose qui revient plusieurs fois c'est ok le projet a l'air super cool mais qu'est-ce que ça implique en termes de tâches au quotidien et là en fait ça impliquait en e-commerce et donc de faire des commandes, de faire des colis d'imprimer des étiquettes bi-post

  • Pauline

    ça c'était pas la passion quoi je suis trop d'accord avec toi et c'est vrai que ça se transpose à ton métier de graphiste aussi à la base parce que quand on voit le résultat final on se dit c'est magnifique j'adore oui mais derrière il y a des heures devant son ordi qui sont pas spécialement marrantes et c'est vraiment cette tension entre processus résultat qui

  • Sara

    je trouve devrait être plus dans la tête des gens quand ils lancent des projets exactement et la question aussi de se poser moi c'est vraiment une question à laquelle je suis venue après ces trois ans de Nicole de à quel moment du process j'aime intervenir en fait Et je suis plus une créative qu'une exécutante. Sauf que quand t'es entrepreneur, quand t'es solopreneur, tu es tout. donc je crois qu'il y a aussi ça qui m'a fort épuisée donc voilà pour les t-shirts très chouette alors les talk, les causeries honnêtement si aujourd'hui je devais garder une seule chose de tout ce serait ça je rêve de pouvoir en refaire et j'espère vraiment pouvoir en refaire peut-être différemment j'en sais rien mais c'était vraiment chouette les causeries j'y ai repensé ça fait pas longtemps et en fait on a réuni plus de 100 femmes en un an J'avais jamais pensé à ce chiffre comme ça. Parce que, honnêtement, il y a une ou deux causeries que j'ai dû annuler parce qu'il n'y avait pas assez de monde. Il y en a où il y avait trop de monde. Il y en a où il y avait moyen monde. Et donc, je voyais un peu juste avec des œillères, événement par événement. Mais quand je comptabilise toutes les personnes, il y a eu une centaine de femmes. Donc, c'est assez... C'est assez dingue.

  • Pauline

    Faire parler une centaine de femmes sur des sujets aussi tabous, les faire s'ouvrir dans un petit groupe avec des gens qu'elles ne connaissent pas forcément, c'est vrai que tu peux te féliciter.

  • Sara

    Oui, je suis contente, je suis fière. Et parler, on a vécu des moments de pleurs, de confessions. À chaque fois, à chaque causerie, je me disais on a créé, et toutes les femmes qui sont là, parce que ça dépend plus que de moi. C'est un collectif. C'est un collectif, moi j'anime, mais après c'est elle qui crée ça. cocon, hyper bienveillant, hyper safe, et à chaque fois, je me disais, mais waouh, c'est dingue. Chaque fin de causerie, c'était la même réflexion, c'est assez dingue.

  • Pauline

    Ça te nourrissait, en fait, d'énergie.

  • Sara

    Oui, autant c'était très, très énergivore, la soirée, parce que t'animes, tout ça, j'étais à l'accueil, à l'animation, parfois c'est moi qui faisais le talk, et puis après, on mangeait toutes ensemble, donc c'était très énergivore pour moi. toute seule à nouveau. J'avais parfois mon amie Hélène qui m'aidait. Je leur remercie encore. Mais par exemple, tu vois, mettre les chaises. C'est un truc qui était super compliqué pour moi, parce que juste avant le talk, ma tête n'était pas là, et mettre 17 chaises en rond, je n'y arrivais pas. Donc il fallait qu'Hélène m'aide, c'est des bêtes trucs, mais pour moi ça me demandait deux fois plus d'énergie, avant d'animer un talk et d'accueillir 17 personnes qui viennent, qui payent pour venir, donc ça fout une pression quand même. Donc voilà, toutes ces petites choses-là qui me prenaient beaucoup d'énergie. Et oui, les causeries, on a parlé endométriose, on a parlé relations toxiques, on a parlé écoféminisme, on a... On a parlé de plein de sujets. On a parlé app de rencontre, Tinder. À chaque fois, des discussions super intéressantes, une implication. Voilà. Et j'ai le sentiment que je me dis, je crois que j'aurais pu faire encore plus de choses avec ça. Tu vois, rien que recontacter les filles après, je ne le faisais pas toujours. Toutes des petites choses que tu sais que tu dois le faire, mais que quand tu es toute seule à devoir tout faire, tu ne fais pas tout. Et c'est après que je me dis, mais en fait, j'ai toutes ces femmes qui sont venues. J'aurais dû leur envoyer un mail. J'aurais dû faire ça. Voilà. Et je ne l'ai pas fait, mais c'est pas perdu, c'est pas fini. Et c'est pour ça que je me dis, je crois que ça, j'aimerais vraiment bien le refaire, peut-être différemment, mais je le garde vraiment comme un super bon souvenir. Et puis le livre, alors souvenir un peu plus mitigé pour le livre, honnêtement. À nouveau, j'ai tout fait toute seule.

  • Pauline

    C'est de l'auto-édition. Rien que ça, c'est un sacré risque.

  • Sara

    C'est de l'auto-édition. Alors, j'ai été aidée... quand même par une ancienne prof primail qui est dans le monde de l'édition, qui m'a vraiment pris sous son aile et qui m'a énormément aidée. Je n'aurais pas pu le faire sans elle, honnêtement. Mais j'ai tout écrit, j'ai fait toute la mise en page, j'ai géré les contacts avec l'imprimeur, avec le diffuseur, distributeur, etc. J'ai organisé toute la soirée de lancement. Je l'ai organisé, j'ai assisté, j'ai grangé après. Et puis, un volet que j'ai complètement zappé, en fait, c'est la communication après la sortie, alors que je suis communicante. Mais une fois que la soirée de lancement a été finie, j'avais oublié.

  • Pauline

    Oui, ton objectif, c'était de le sortir de là.

  • Sara

    Et après ? Après, oublié. Et à nouveau, voilà, j'aurais pu faire différemment. Là, pour le livre, je crois qu'il y a plein de choses que j'aurais vraiment pu faire différemment et mieux si je m'étais mieux entourée. Enfin, mieux entourée, j'étais très bien entourée, mais de plus de personnes que j'avais acceptées de plus m'entourer. Ça, c'est un grand sujet aussi, s'entourer, laisser partir une partie de ton projet, ne pas avoir le contrôle sur quelque chose en lien avec ton projet. Grosse réflexion aussi en ce moment, puisque mon mindset a complètement changé aussi, mais à ce moment-là, c'était très compliqué pour moi de... de ne pas contrôler une micro-partie du projet. Donc le livre, voilà. Et puis le livre s'est vendu, mais pas... J'ai encore pas mal de stock, quoi. J'ai encore une palette chez mon père de livres. Je ne sais pas quoi faire de ce livre. Je l'adore, ce livre, mais je... Voilà. Je ne sais pas quoi en faire. Et... Ouais, le livre, c'est vraiment... Mais je crois que c'est une partie du projet qui a peut-être été le plus fort en enseignement, quoi. Et je crois que si je reviens, si j'y reviens encore dans 6 mois, si j'y réfléchis plus, c'est parce que... Parfois, ça réveille un peu des mauvais souvenirs. Cette partie-là du projet, c'est peut-être la seule où je me dis Oh, c'est con, quoi. Il y a eu pas mal d'argent qui est sorti, etc. Et ça n'a pas été fait comme ça aurait dû faire. Parce que pas les connaissances, pas l'entourage pour, pas le budget, voilà. Donc, c'est un truc un peu amer, si je suis honnête, le livre. C'est un peu amer parce qu'en plus, il est encore là. J'ai une preuve physique d'un échec, en fait. Voilà, il est là. D'ailleurs, quand j'ai tout arrêté, j'ai tout rangé. Je ne voulais plus voir un seul bouquin chez moi. J'ai tout, voilà. Et là encore, c'est un peu ce truc de qu'est-ce que je fais avec ça ? J'ai une palette physique, j'ai un échec sur une palette, tu vois ? Et c'est parfois un peu amer.

  • Pauline

    Je comprends. Et en même temps, ce qui me marque dans ce que tu dis là de petit à l'heure, c'est tout ce côté enseignement. Tu vois, tu m'expliques cette étape de ton parcours et à chaque fois, tu termines par si je devais le refaire aujourd'hui ? Et donc, on voit que tu as une prise de recul qui est très chouette et qui permet aussi de se dire que tu as appris beaucoup de choses. Et en fait, ce qui me marque aussi, c'est que tu dis que le livre, c'est peut-être la partie la plus sombre, mais c'est de celle dont tu as tiré le plus d'enseignements. Et donc, je trouve que c'est exactement le sujet de ce podcast aujourd'hui. C'est vrai que c'est peut-être un échec sur une palette, mais c'est aussi des leçons sur cette même palette.

  • Sara

    Ah oui, complètement. Complètement, parce que j'ai aucun regret. Honnêtement, je n'ai aucun regret. Si je l'ai fait comme ça à ce moment-là, c'est que c'était juste pour moi de le faire comme ça à ce moment-là. Et il y avait aussi cette recherche constante de... est-ce que c'est ça qui va me faire gagner de l'argent ? Est-ce que je vais devenir autrice, en fait, de livres ? Et donc, à chaque... Est-ce que je vais avoir un e-commerce avec les t-shirts ? Est-ce que je vais devenir organisatrice d'événements ? Tu vois, il y a toujours aussi cette recherche, ok, je tente, et si ça fonctionne, peut-être que c'est ça qui va faire que Nicole va devenir vraiment un business. Et voilà, le livre, ça a été ça. Et à nouveau, en fait, ben en fait, non. écrire des livres, c'est pas mon rêve. Donc il y avait toujours ce truc de, ok, j'ai une super idée, j'ai un projet, niveau créa, ça va être génial. Moi, tu me parles de livres, forcément, je vois directement la créa derrière, la cover, le machin, tout, le livre. Je vais paraître un peu, mais il est trop beau, le livre.

  • Pauline

    Il est très beau, je l'ai dans ma bibliothèque. Il est très beau.

  • Sara

    Il est beau et j'en suis hyper fière. Mais après, en termes de tâches, d'exécutions au quotidien, en fait, non, ça ne me faisait pas kiffer. Et ça ne m'a pas fait kiffer. Et en plus, j'ai vraiment tout fait toute seule. Même la soirée. Quand je dis toute seule, c'est avec mon entourage, ma famille, mais je veux dire, pas de prestataires, de professionnels, etc. À côté, pareil, pour tout ce qui est... RP par rapport aux livres, la presse, etc. J'ai tout activé toute seule, alors qu'il y a des gens, c'est leur boulot. Et ça, quand tu t'en rends compte après, de dire en fait, j'ai fait tout ça toute seule, alors que certaines personnes, pour une partie du process, c'est leur job, ben ok, c'est pas trop mal, finalement, c'est pas trop mal.

  • Pauline

    Ça, c'est un conseil qu'on m'a donné une fois dans un incubateur. On m'a dit à vouloir tout faire tout seul. En fait, malheureusement... On empêche les autres de venir apporter leur pierre à l'édifice parce qu'on veut tellement construire toute la maison qu'on veut mettre les fondations, mettre les briques, faire l'isolation et faire tout tout seul. Alors que si on fait tout tout seul, à la fois on va peut-être y arriver, mais est-ce que la maison va bien tenir ou pas ? Parce qu'on aura peut-être loupé toutes ces expertises que nous on n'a pas.

  • Sara

    C'est ça, exactement. Et le pourquoi, j'ai pas fait appel à d'autres experts. C'était toujours la même chose, deux choses, la peur de perdre le contrôle et l'argent. Et avec du recul, je me dis oui, mais l'argent que j'ai investi là et qui dort sur cette palette, en fait, j'aurais pu payer quelqu'un, tu vois. Donc voilà, avec du recul à nouveau. Mais à ce moment-là, moi, je n'avais pas du tout le recul pour penser à ça parce que c'était idée, action et on verra plus tard.

  • Pauline

    Et tu étais dans cette course infinie-là. Tu le répètes, il y a vraiment un point de tension qui revient tout le temps dans ton histoire, c'est l'argent. Et plus que l'argent, c'est la notion de la valeur. Je pense que je ne me trompe pas quand je dis que tu n'es pas spécialement rémunérée pendant ces deux ans-là qui ont été à 100 à l'heure. Donc, ce qui se passe, c'est que tu as donné beaucoup sans recevoir, en tout cas du point de vue financier. Tu as reçu plein d'autres choses. On le dit, des leçons, mais aussi de l'énergie. Ça, ça peut être vrai. Mais ne pas se rémunérer, ça a des effets sur le long terme et sur la valeur de son propre travail. Est-ce que tu peux me parler un peu de ça ?

  • Sara

    Oui. Alors, c'est une notion, la valeur, qui m'est apparue vraiment dans un éclair. De révélation, quand j'étais à une retraite, développement personnel et entrepreneuriat. et c'était le je crois que c'était le début de la fin moi et Nicole comme c'était à ce moment là je me rendais pas encore trop compte voilà j'allais pas de fou mais voilà et cette opportunité là m'est tombée dessus et donc on parlait de tout ça d'argent de façon très libre très très libre et en effet moi je ne me suis pas j'avais des one shot en fait en termes de rémunération c'était que des one shot donc j'ai fait des chroniques sur Vedia j'ai eu un one shot pour ça le livre en one shot, les t-shirts en one shot, les causeries en one shot, et on parle de petits one shot, on s'entend, c'est même pas un one shot qui équivaut à un salaire basique, mais donc c'était que des one shot. Et j'étais toujours dans cette recherche de comment faire pour avoir un salaire tous les mois stable, entre guillemets, la stabilité que l'entrepreneuriat peut amener. Et quand je suis rentrée en incubateur en 2022, forcément, c'est le sujet, quoi. quand t'entres en incubateur, tu dois faire un plan financier, etc. Et donc, c'était toujours, OK, comment est-ce que les ventes de livres vont décoller ? Ça va devenir, comme je le disais, mon salaire. Est-ce que c'est les t-shirts qui vont décoller ? Est-ce que je vais avoir un e-commerce ? Est-ce que je vais faire plus d'événements ? Et donc, il y avait toujours cette réflexion-là. Et j'étais dans cette réflexion-là et aussi dans le fait que c'est un média. Les médias, ils vivent comment ? Par la publicité ou par les abonnements. À un moment donné, il ne faut pas chercher le média à 14 heures. Soit il y a quelque chose d'autre. que tu amènes sur le côté, e-commerce par exemple, soit c'est de la pub, soit ce sont des abonnements. Je n'étais pas du tout à l'aise avec le fait de faire de la pub à ce moment-là, ce qui est paradoxal maintenant en étant dans le marketing, mais voilà. Donc je me suis dit, c'est les abonnements, par élimination en fait. À nouveau. Idées, actions et pas de réflexion sur qu'est-ce que ça implique pour mon quotidien. Et la retraite, elle est arrivée, j'étais en train de mettre en place les abonnements et en train de réfléchir au prix. Donc finalement, et là je me rends compte en le disant, en réfléchissant, en lançant ces abonnements-là, est venue la notion de prix qui n'était pas du tout là avant. Et peut-être que, voilà, encore un enseignement finalement de cette partie-là. Et je me suis rendue compte qu'en termes de valeur, en fait il y avait ce truc de... Dans la société, et moi je me retrouve aussi vachement là-dedans, on se définit fort par le travail et on définit sa valeur par son travail. C'est un peu malheureux, mais c'est réel. Plus tu vas avoir un gros salaire, plus tu gagnes, plus tu es valorisé dans la société, que ce soit en termes de biens matériels que tu peux t'acheter ou même en termes de hiérarchie dans la société. Donc à partir du moment où tu travailles gratuitement, donc ton travail ne vaut rien, Si tu te définis par ton travail, tu ne vaux rien non plus. C'est une équation. Et moi, je me suis rendue compte que je voyais vachement ça comme ça. Donc je m'épuise, je travaille 7 jours sur 7. Je me prends des réflexions quand même de tout le monde parce que forcément, à chaque fois que tu parles de Nicole, tu parles de cul sur Internet, ok, premier jugement. Et puis après, oui, mais tu gagnes comment ? Tu gagnes combien, etc. ? Ah bah, je ne gagne pas. Ah oui, ok, donc ça va, c'est un petit truc, voilà. Mais tu travailles quand même 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Donc, tu as tout ça, tout le temps, tout le temps, tu vas te battre tout le temps pour prouver qu'est-ce que tu fais de la valeur. Mais la réalité, elle est là. Chaque fin de mois, tu galères alors que j'ai un diplôme. je galère chaque fin de mois alors que je travaille 7 jours sur 7 et il y a tous les trucs d'admin de machin etc parfois tu te dis en fait si je restais sur mon canapé à rien faire je serais moins embêtée et je gagnerais peut-être plus d'argent donc ça c'était épuisant et je me suis rendu compte que ça avait atteint vraiment mon estime de moi et ma valeur à moi j'avais l'impression d'avoir zéro compétence, d'être nulle en tout bah oui parce que tout ce que je fais ça ne me ramène rien chaque fin de mois je dois demander de l'argent à mon père donc en fait je fais rien en fait Donc, ouais, la grosse remise en question, grosse prise de conscience et prise de conscience aussi qu'en fait, mon travail a de la valeur. J'écris des articles, je crée du contenu sur les réseaux et tout ça, ça doit être monétisé. À ce moment-là, je pensais toujours que c'était par les abonnements, même si, je suis totalement honnête, je sentais quand même qu'il y avait un truc. Tu vois, une petite boule au ventre, un truc là un peu pas dingue.

  • Pauline

    Oui, parce que quand les gens payent, ils ont des attentes vis-à-vis de toi. Et comme tu le dis, ça impacte ton quotidien parce qu'ils sont abonnés, ils attendent leur contenu chaque mois. Et toi, ça veut dire qu'il neige, qu'il pleuve, qu'il vente, il faut que ce contenu sorte. Toi, tu es seule.

  • Sara

    Exactement. Et je voulais quand même garder une offre gratuite. Donc en fait, c'était deux fois plus de travail. Puisque pour satisfaire ces attentes-là, je me disais, mais alors il faut X articles, X podcasts. Et donc, je me suis retrouvée quand j'ai lancé les abonnements. à travailler encore plus, et être encore plus stressée, et être encore plus au bout de ma vie, quoi. Parce qu'en plus, il y avait ce truc de est-ce que je peux demander aux rédactrices de travailler pour un contenu qui est payant alors qu'elles ne sont pas payées ? En fait, non. Donc, je vais le faire moi-même. Et c'était pire. Donc, voilà, le résultat ne s'est pas fait attendre. Les abonnements, j'ai tenu deux mois. Et puis, j'ai tout arrêté. Parce que c'était mon quotidien. C'était un enfer, en fait, vraiment.

  • Pauline

    Donc, quelque part, tu as essayé de régler un problème, ce problème de monétisation, et c'est ça qui t'a amené encore plus dans ce problème de valeur.

  • Sara

    Oui, j'ai lancé les abonnements à un moment où moi-même, déjà, j'étais vraiment dans le dernier souffle.

  • Pauline

    C'est ton dernier souffle de vie, un peu comme... Bon, c'est super badant, mais les personnes avant qu'elles décèdent, on dit toujours qu'elles ont un soubresaut. C'est un peu ça, finalement, que tu as vécu ? Une dernière tentative ?

  • Sara

    C'était ça, vraiment le dernier truc de... Allez, c'est ça qui va... C'était la dernière chance, en fait. Parce que je sortais d'un incubateur quelques mois plus tard, et c'était soit là, ça décolle de fou, et franchement, au fond de moi, je crois que je n'y croyais même pas. Je ne vois pas comment ça aurait pu décoller d'un coup, mais... J'ai mis des œillères et là, pour le coup, je n'ai pas fait une décision réfléchie. Il fallait que ça sorte, il fallait que ça se fasse et il n'y avait plus de réflexion. Pour moi, j'avais déjà eu la réflexion avant, ça faisait deux ans que j'étais sur le projet. C'était ça ou rien. C'était ça ou rien. Donc, on y va, on ne réfléchit plus et on fonce.

  • Pauline

    Il y a cette notion aussi quand tu es en incubateur, si je ne me trompe pas, on te laisse un an et après un an, tu dois pouvoir vivre de ça ou en tout cas, ton business plan doit pouvoir être viable. Donc, tu as ce côté en même temps, c'est maintenant.

  • Sara

    Exactement. Oui, parce qu'après, quand tu sors d'un incubateur, t'as plus de chance, c'était la dernière chance. Dernier souffle, dernière chance. Et physiquement, mentalement, j'étais déjà au bout de ce que je pouvais donner.

  • Pauline

    Mais je suis mal que ce soit une bonne ou une mauvaise idée.

  • Sara

    Qu'importe, j'ai envie de te dire, si toi tu n'arrives pas à la mener, en fait, qu'elle soit... Si ça se trouve, c'était ça, le truc magique qui ferait décoller Nicole, mais ce n'était pas possible pour toi, parce qu'en tant que ressource,

  • Pauline

    tu étais épuisée. Exactement, oui, parce que je trouve que c'était quand même une chouette idée, honnêtement. La DA que j'avais faite, le wording et tout, l'idée, je trouve qu'elle est chouette. Je ne pense pas que j'étais à côté de la plaque. mais en termes de ressources en effet c'était pas du tout ça et en termes aussi de de rêve est-ce que c'était ça mon rêve en fait non c'était plus ça mon rêve mais à ce moment là je n'avais plus réfléchi et d'ailleurs tu parlais tout à l'heure que nos parcours sont en miroir et à ce moment là moi j'ai écouté ton ton épisode 0 je me rappelle encore j'étais dans ma salle de bain je l'écoutais et chaque phrase me disait wow Oui, c'est exactement ce que je lis. Et c'est ton épisode m'a mis un warning là. Je me suis dit, OK, là, il faut que tu fasses gaffe parce que là, tu vas droit dans le mur. Donc, OK, on y va, mais fais gaffe.

  • Sara

    Ça me touche en même temps, je ne te le souhaitais pas du tout, mais ça me touche de me dire que ça a pu avoir un impact et je sais que c'est pour un mieux. Donc, tu l'as dit plusieurs fois à un moment donné, je ne sais même pas si c'est une décision ou si c'est juste que tu n'as pas d'autre choix, viens le fait d'arrêter. À ce moment-là... Dans quel état d'esprit tu es ? Est-ce que tu te dis, Nicole c'est fini, j'arrête et je ne veux plus jamais entendre parler ? Ou bien est-ce que tu es plus dans un état de pause ?

  • Pauline

    En fait, je suis d'abord dans un état, je suis un peu anesthésiée. Je ne sais plus te dire le moment même, je ne sais plus te dire le moment même, mais je n'allais pas super bien depuis un moment. J'étais très fatiguée, je pleurais tout le temps, voilà. Il y a eu un rendez-vous avec ma coach en incubateur où... je ne sais même plus ce qu'elle a dit, ça a déclenché un flot de larmes, je n'arrivais plus à m'arrêter, c'était vraiment un robinet ouvert, durant tout le rendez-vous, après en rentrant chez moi, et là ça a été peut-être le premier pas vers cette décision-là, et ça a été... Alors je n'ai jamais pensé ou dit j'arrête Nicole à 100%, ça par contre non, ça honnêtement il n'y a à aucun moment, je me suis dit j'arrête tout complètement, c'est fini, ça non, mais ça a été, là c'est stop et je me rappelle m'être dit c'était en janvier en fait mi-janvier, je me rappelle m'être dit je vais reprendre un travail dans le salariat j'ai envie de bosser en agence de communication en fait donc je me laisse tout le mois de février pour me reposer et pour faire mon CV, ma lettre de motivation chose que je n'avais jamais faite en fait je me laisse tout le mois de février, mars je trouve du boulot, je commence le boulot et on verra Et donc Nicole n'était plus dans mes plans en fait. Nicole est sortie de mes projets, de mon plan d'action, mais... je savais que je ne voulais pas arrêter. Ça, c'était sûr.

  • Sara

    Tu devais trouver un rapport plus sain avec Nicole parce qu'il y a aussi une réalité qu'on n'a pas mentionnée et qui est vraie pour beaucoup d'entrepreneurs, c'est que Nicole et toi, vous étiez mélangés. On ne savait plus où Sarah s'arrêtait pour que Nicole commence et inversement. Il y a une espèce de flou identitaire qui se crée et donc tu avais peut-être besoin de ne plus l'avoir.

  • Pauline

    Oui, énormément. Ça, déjà quand on est entrepreneur, mais en plus quand on a un projet qui a un prénom. Moi, on m'appelait Nicole, quoi, parfois. Et en soi, c'est pas grave. Et aujourd'hui, même mon pseudo sur Instagram, c'est Sarah de Nicole et c'est Archie, OK. Mais il y a un moment donné, et ça revient à ce que je disais tout à l'heure, si Nicole n'a pas de valeur, en fait, moi non plus. Et en plus, on a toutes les deux un prénom. Et Nicole, ce sont mes idées. C'est ma façon de voir les choses, de voir la sexualité, l'amour, etc. Et donc, c'est vrai que parfois... c'était compliqué et même dans ma vie privée honnêtement en plus voilà je parle de cul je parle d'amour donc forcément quand t'es dans des dates il y a ce truc de voilà parfois un peu compliqué aujourd'hui j'arrive à mieux m'approprier tout ça et à être beaucoup plus alignée avec ça et aussi avec Nicole mais à ce moment là c'était compliqué donc en effet il y a eu un moment de ok je ne veux plus l'avoir j'ai rangé tous les livres féminisme sexo et tout chez moi dans une caisse mes livres aussi d'Inna avec Nicole Tout dans une caisse, je ne voulais plus rien voir parce qu'elle avait envahi mon appartement. J'avais des livres féministes partout. du travail partout, des failles à trois, tout mon frigo, mes meubles. C'était un lieu de travail et plus un lieu de vie. Moi, je vivais et je travaillais dans le même endroit. C'était très compliqué. En effet, là, il y a quand même une coupure.

  • Sara

    Je ris parce que j'ai vécu exactement la même chose que toi avec cette histoire. Je me rappelle que j'ai tout mis au placard. Moi, j'avais des bureaux pour le coup, mais quand j'ai déménagé des bureaux, j'ai mis tous ces cartons-là dans le garage. Et puis, quand on a quitté cet appartement quelques années après, je me suis retrouvée avec tous ces trucs sur... sur les bras tous ces vieux magazines que, pour le coup, un peu comme toi, le livre, je pense que tu peux encore en faire quelque chose, parce qu'il est un peu evergreen. Moi, les magazines, ils sont datés et tout, il y a des gens dedans qui n'ont peut-être plus du tout envie. Donc, clairement, je ne pouvais rien en faire. Et c'est une anecdote que je n'ai jamais racontée. On se disait, mais on ne va pas déménager avec tout ça. On ne va pas mettre tout ça dans une nouvelle maison. Et donc, il est venu le moment de les jeter et de dire au revoir. Et alors, on est arrivés au truc Réciparc, là. Et il y avait une tempête. Une tempête, de la pluie partout. Et donc, j'étais là avec mes caisses en train de les jeter. Et en fait, ça a l'air dramatique, mais moi, j'étais en train de rire. Comme vraiment je relâchais tout, je riais en jetant mes anciens rêves si tu veux. Et puis dès qu'on est parti, la tempête s'est arrêtée et le soleil est revenu. Et je ne sais pas, j'ai vécu un espèce de moment métaphysique de me dire je me suis complètement déchargée, complètement délestée. Alors je ne souhaite pas ce futur à ta palette de livres évidemment, on ne sait pas ce qui peut lui arriver. Mais je vois ce que tu veux dire et pareil que toi, les livres féministes. En fait j'ai deux bibliothèques, une de mes livres à moi, tu vois, moi. et les livres féministes que j'ai laissés dans un coin pour éviter cette... Comme tu dis, c'est presque du cannibalisme, en fait. On t'envahit totalement. Donc, pour revenir à ton histoire, tu le cites, tu cherches un travail. Moi, je me rappelle qu'à l'époque, tu m'avais dit Je ne sais pas quoi faire, j'ai aucune compétence. Et moi, ça m'a marquée. Parce que quand on est entrepreneur, on apprend tellement de choses, tu ne peux pas dire que tu n'as pas de compétence.

  • Pauline

    Ah oui, je me sentais super nulle. Franchement, je mâche même mes mots. Je me sentais vraiment très, très, très, très naze. et ça a été une vraie thérapie pour moi de faire mon CV. Honnêtement, j'ai adoré ce moment, la lettre de motivation et le CV, surtout que je m'étais donné un mois, j'avais encore mon abonnement au coworking, donc j'allais au coworking pour écrire un CV. Et ma coach, pour le coup, en incubateur, m'a aidée, parce qu'elle m'a vraiment accompagnée le temps que je sors d'incubateur. Voilà, elle m'a accompagnée sur cette décision, et sur la suite. Je la remercie d'ailleurs parce qu'elle m'a vraiment aidée, Virginie. Et donc, on a écrit le CV ensemble. Et donc, je me suis vraiment mise d'abord devant mon écran. Oui, j'ai un diplôme en graphisme et c'est tout. Et c'est elle qui a commencé à me dire, T'as fait ça, t'as fait ça, t'as fait ça, tu sais faire ça, tu sais faire ça, tu sais faire ça. Et donc, toutes ces expériences qui, pour moi, c'était normal, en fait, juste les faits, comme on disait, je n'ai pas réfléchi, j'ai foncé, idée, action, voilà. Je ne me suis pas rendue compte qu'en fait, c'était des compétences qui pouvaient être valorisées. Pour le coup, on en revient à la même chose. Et que toutes ces années-là, et c'est pour ça qu'aujourd'hui, je peux dire que je n'ai aucun regret parce que tout ce que j'ai fait... Ça m'a appris quelque chose et ça m'a rendue plus compétente. Je ne sais pas si c'est bien ou pas bien, peu importe, je suis comme ça. Pour moi, le travail, c'est hyper important. Je suis ambitieuse au sens positif du terme. j'ai envie d'être de plus en plus compétente, j'adore mon travail, j'adore le milieu dans lequel je suis, et c'est important pour moi d'être compétente dans mon travail et d'évoluer, d'avoir une belle carrière, peu importe où elle sera, Nicole, pas Nicole, peu importe, mais c'est vraiment important pour moi, je me définis vachement là-dedans parce que je fais tout avec passion, donc mon travail, c'est une passion, et le fait d'être dans la com, ça reflète qui je suis, mon style vestimentaire, ma coque d'iPhone, enfin voilà, tout est... Pour moi, tout est lié. Donc... Donc oui, toutes les choses que j'ai faites sont devenues des compétences et donc c'est valorisable et en fait c'est pour ça que c'est trop cool il n'y a aucun regret parce que j'ai appris plein plein plein de choses.

  • Sara

    Oui t'as géré une communauté et est-ce que tu dirais que c'est aussi tout ça qui a fait que tu as le job que tu as aujourd'hui ?

  • Pauline

    Oui, oui et mon patron me l'a dit et je sais que ça a joué.

  • Sara

    Ça fait que tu as un profil totalement unique parce que personne d'autre n'a lancé Nicole.

  • Pauline

    C'est ça. Oui, et comme tu dis, ça fait de moi, de nous, des profils uniques parce qu'on... Alors, ça peut faire peut-être un petit peu peur comme profil. On est un peu atypique, c'est vrai. Et ça, quand je cherchais, j'ai pas mal eu cette réponse dans les mails. OK, t'as un profil un peu atypique. Rencontrons-nous pour voir un peu ce qu'on peut faire. Oui,

  • Sara

    et puis cette réflexion de se dire... Ok, là j'ai une entrepreneuse devant moi, est-ce qu'elle a vraiment envie du salariat ? Est-ce qu'elle ne va pas être un esprit beaucoup trop libre, beaucoup trop leader, qui va faire qu'elle ne saura pas s'intégrer dans une équipe ? Est-ce qu'elle ne va pas rester là quelques mois et puis partir parce que son projet va reprendre de la place ? Et c'est vrai que ça peut faire peur aux employeurs, mais moi je suis fermement convaincue aussi que c'est ça notre force.

  • Pauline

    Oui, je pense aussi. Et le fait de savoir ce qu'on veut finalement, parce que forcément cette discussion-là je l'ai eue avec mon patron, avec l'équipe, etc. Et... C'est le fait d'avoir fait tout ça qui me fait dire qu'aujourd'hui, je ne veux plus ça. Moi, je ne me vois plus du tout entrepreneur à 100%, full time. Franchement, j'adore bosser en agence, j'adore bosser en équipe et j'adore la stabilité aussi que ça procure. Les projets d'envergure beaucoup plus grosse sur lesquels tu peux travailler quand tu es en agence. Et donc voilà, après, je reste entrepreneur et ça, c'est un secret pour personne. C'est comme ça. mais pour moi les deux fonctionnent totalement ensemble je suis convaincue qu'il y a un équilibre entre salariat et entrepreneuriat qui existe je sais pas si je l'ai déjà trouvé je suis sur cette recherche là en tout cas mais je pense qu'il peut être vachement, en tout cas pour moi, qu'il peut être vachement hyper boostant et aller me remplir vraiment parce que je trouve du positif dans les deux

  • Sara

    J'aime beaucoup que tu dises que la stabilité, c'est important pour toi, parce que je pense qu'il y a une idée reçue forte avec l'entrepreneuriat, c'est qu'on va être libre et qu'on va pouvoir faire tout ce qu'on veut. Et on l'oppose souvent à cette stabilité qui a l'air ennuyante. Donc on se dit, je n'ai pas envie du côté plan-plan patron. Alors qu'en fait, je pense que les gens oublient d'y penser. C'est que quand on est dans l'entrepreneuriat, moi en tout cas, je le vivais comme ça. Je n'ai jamais été autant soumise. à des choses extérieures, à des clients, à des fournisseurs, à des deadlines. Je n'avais pas du tout le choix entre mes mains, encore pire. Je n'avais pas ce côté, cette stabilité dont tu parles. Et je trouve ça bien de ne pas la diaboliser, un peu comme un couple, je vais encore faire un parallèle avec les couples. Les relations toxiques, c'est super excitant. Mais quand tu es dans un couple stable, ce n'est pas ennuyant pour la cause. Ça peut être très bien aussi.

  • Pauline

    Oui, je ne pense pas que l'entrepreneuriat, ce soit la liberté. Honnêtement, comme tu le dis, moi, je me suis sentie prisonnière de mon entreprise, prisonnière de Nicole. Je me suis jamais sentie autant pas libre que quand j'étais full-time entrepreneur, honnêtement. Et il ne faut pas oublier que... C'est quoi finalement la liberté ? J'ai vu sur Instagram, il n'y a pas... Enfin, on s'embarque dans les... J'ai vu sur Instagram un post qui disait, en fait, l'objectif, ce n'est pas l'argent. L'objectif, c'est la liberté et l'argent, c'est un moyen pour...

  • Sara

    et alors pas que mais c'est vrai en fait être libre mais libre quoi juste de pouvoir choisir tes horaires pas la grande liberté quoi ça en fait peut-être partie pour certains c'est peut-être une discussion ok mais même ça dans l'entrepreneuriat tu choisis tes horaires c'est à dire tu choisis l'horaire 7 jours sur 7 24 heures sur 24 exactement il faut pas croire que tu peux commencer à travailler à 11h tranquille c'est pas une réalité non c'est pas une réalité j'ai

  • Pauline

    jamais autant culpabilisé de prendre un week-end quand j'étais entrepreneur alors Donc non, moi je pense vraiment pas que la liberté c'est ça l'entrepreneuriat. Je ne dis pas non plus que la liberté c'est le salariat, justement, mais je pense qu'il y a quelque chose à aller chercher dans tout ça, trouver son compte. Tu vois, aujourd'hui je suis salariée, mais ça me permet quand même de suivre un master, d'être libre de pouvoir le suivre aussi, de m'épanouir dans mon travail, d'avoir quand même... une activité d'entrepreneur. Je ne vais pas dire activité parce que pour l'instant, ce n'est pas vraiment ça, mais d'être quand même entrepreneur. Donc, voilà. Je ne sais pas encore comment se traduit cette liberté, mais en tout cas, ce n'est pas l'entrepreneuriat. Moi, en tout cas, non. Du coup,

  • Sara

    tu trouves aujourd'hui ton équilibre entre entrepreneuriat, salariat. Et tes objectifs ont complètement changé, comme tu le dis. Tu as décidé de revenir avec Nicole, mais tu n'as plus en tête tout ce que tu imaginais autrefois. Cette question de l'argent, qu'est-ce que tu en fais aujourd'hui ?

  • Pauline

    Alors, cette question de l'argent par rapport à Nicole, elle est encore en plein dans mes réflexions du moment. Pour refaire un peu l'histoire, en 2023, j'ai stoppé Nicole. Et j'ai quand même décidé d'y revenir. J'ai la chance d'avoir eu et d'avoir encore des rédactrices qui sont juste... Voilà, c'est des perles, elles sont géniales, et elles avaient toujours envie de s'investir dans Nicole, et donc c'est un peu elles qui m'ont reboostée à dire Ok, on le relance, j'ai pas besoin de revenir avec un plan parfait sur 10 ans, juste vas-y, postons des articles et on verra quoi. Ça aussi, déjà, gros gros changement pour la perfectionniste que je suis, et le perfectionnisme m'a épuisée aussi. Et donc là, j'ai vu que les filles étaient toujours... portées par le projet, qu'elles avaient envie de s'impliquer. Elles m'ont portée. En fait, OK, on y va. Moi, je n'ai plus envie d'écrire sur le site.

  • Sara

    Parce que tu as compris parmi toutes ces expériences ce que tu voulais faire et ce que tu ne voulais pas faire. Et par exemple, la rédaction, ça n'en faisait pas partie.

  • Pauline

    Non, exactement. J'aimais bien. Peut-être que je réécrirais, mais devoir écrire à un moment, être obligée à me menter sur tel sujet, c'est quelque chose pour moi qui est énergivore et qui n'est pas dans mon flow. C'est pas, allez, le graphique simple et facile, simple et rapide, etc. Voilà, c'est pas dans simple et rapide pour moi. Donc peut-être un jour, quand j'aurai envie de dire quelque chose, je le ferai. Mais c'est plus le souhait là. Les filles, par contre, voilà, elles sont toujours hyper, hyper partantes. Et donc moi, je me suis plus placée dans un truc de... Bah, je drive un peu le truc, ok ? On se fait des réunions de rédac'toutes les deux semaines. Cool, tranquille. L'idée, c'est que ça fasse kiffer tout le monde. Si à un moment donné, ça ne fait plus kiffer, on arrête. Voilà, c'était le mot d'ordre. Plaisir et plus de contraintes pour personne. On se fait des réunions, on parle des articles à venir. Il y a deux articles par mois, c'est OK. Il y en a un, un mois, c'est OK aussi en fait. Il y en a zéro, c'est OK aussi.

  • Sara

    Il n'y a pas de Ça a laissé tomber la pression ?

  • Pauline

    Complètement. Complètement. Quand tu arrêtes tout, tu repars de zéro en fait. Tu repars de zéro, le site il est là, il est cool, le site il est encore là. Ben faisons-en quelque chose.

  • Sara

    Oui, puis t'as plus la pression de devoir en vivre, t'as plus cette pression financière, donc soudainement, vu que c'est pas ça duquel tu dépends... Tu peux parler de plus de choses.

  • Pauline

    Exactement. Oui, exactement. Et on a relancé, je me suis dit on verra bien. On verra bien. Et puis, j'ai repris le master et il se trouve qu'il y a un TFE dans le master. Et je me suis dit, en fait, je vais travailler sur Nicole. C'est plein de choses, aller du SEO, du paid, etc. Des choses que je n'avais pas fait encore pour Nicole. Donc, c'est le moment de tester ça directement sur le projet. Parce que forcément, on parle de stratégie digitale, etc. Dans mon ventre, il y a un petit truc qui se fait parce que je pense à ce que je pourrais faire pour Nicole. Donc, c'est là où je me suis dit... Ok, ouais, c'est pas fini du tout. C'est pas fini. À chaque fois, je fais... C'est comme quand tu repenses à un ex. Tu vois, à chaque fois, tout se fait penser à ton ex. À chaque fois, c'était Nicolas, je pourrais faire ça, je pourrais faire ça. Ah, je l'ai pas fait. Ben non, je l'ai pas parce que je ne savais pas le faire. Je n'avais même pas pensé. Moi, le mot média digital stratégie digitale etc., il y a quatre ans, je n'y pensais pas. Et encore moins pour mon projet. Donc, je ne peux même pas m'en vouloir de ne pas l'avoir fait puisque je... Comme on disait tout à l'heure, je ne me suis pas dit que je vais lancer un projet entrepreneurial et je vais faire un plan, un business plan, nanana. J'ai découvert quand j'étais déjà dedans en fait. Donc avec déjà la pression de devoir le faire. Donc là, tout est complètement différent. Donc j'ai recommencé à travailler dessus, tranquille. Et petit à petit, je sens que la passion se rallume. Ça, je le sens vraiment fort. Je vois toutes les choses que je pourrais faire. à la fois plus dans un mode de je lâche tout et je passe 7 jours sur 7. Non, pas du tout. Il y a plein de choses que je peux faire. Je suis tranquille. Parfois le dimanche, parfois pas. Voilà, là j'ai une grosse année. J'ai le master. Je suis un programme aussi au Venture Lab absolument génial qui m'a complètement aussi réconciliée avec Nicole. Ça, c'est arrivé au bon moment aussi. Tous les workshops qu'on a eus, les contacts avec les autres filles du programme, donc toutes des graines de changement, ça m'a... réconcilié hyper hyper fort avec Nicole. Donc petit à petit. Et jusqu'à il y a deux semaines, j'avais vraiment ce truc de je ne souhaite plus du tout faire de l'argent, vraiment hobby en fait. Je me suis dit, voilà, ça reste un hobby sur le côté, j'ai plus trop d'objectifs, plus trop d'attentes par rapport à ça. Puis j'ai dû mettre des objectifs pour le TFE, qu'est-ce que je veux atteindre avec telle campagne, etc. Donc là, je me suis dit, ah bah ce serait quand même bien si on développait à fond les lectrices, quoi. En fait, l'idée, c'est qu'il y a un maximum de gens qui lisent ce qu'on écrit pour vraiment... aider le moi peut-être un peu fort, mais... Avoir de l'impact. Oui, avoir de l'impact, exactement. Tu sais de quoi je parle à nouveau. Donc je me suis dit, c'est peut-être plutôt là, en fait, qu'il faut aller chercher plus d'envois, vouloir faire de l'argent, mais juste faire ce pour quoi j'avais lancé Nicole. La raison d'être, le why, etc. Que j'ai retravaillé grâce au Venture Lab, parce que j'étais complètement paumée par rapport à ça. Et donc, pour que... pour que les femmes puissent s'approprier leur corps, être libres, être empouvoirées. En fait, je pense que les articles peuvent vraiment aider à ça. Donc autant vouloir développer ça à fond. Et donc il y a cet objectif-là qui est arrivé. Et puis petit à petit est revenue la question de l'argent par un autre bout, en fait, qui a été... Et s'il y avait des sponsors qui mettaient de l'argent pour pouvoir tourner des vidéos, pour créer du contenu chouette, ou pour juste payer les choses qu'il y a à payer par rapport au site, parce que je paye toujours évidemment tout ça, j'ai pas du tout récupéré tout l'argent que j'ai sorti, je ne compte même plus le récupérer un jour, mais peu importe. Donc ok, il y a ce truc de sponsor, d'ambassadeur, ok, pourquoi pas, ça me titille un petit peu, c'est vrai que j'ai jamais à nouveau cette idée de vouloir tout faire toute seule, de tout contrôler. Je n'ai pas voulu aller trouver des gens pour demander de l'argent parce qu'après je vais être redevable et du coup je serai plus indépendante. Et puis est venue aussi cette idée de si Nicole générait quand même de l'argent, peut-être pour reverser à des associations pour aider d'autres femmes. D'ailleurs, je me suis dit, mais comment est-ce que j'ai pas pensé avant, en fait ? Enfin, oui, bien sûr que oui. Vu que je ne compte plus sur Nicole pour me rémunérer, moi, ça peut être quelque chose qui fonctionne tout seul, qui génère et qui s'autofinance et qui peut-être libère de l'argent pour autre chose. Je te dis tout ça, ça fait à peine deux semaines que tout ça est dans mon cerveau et que je sais pas encore ce que je vais en faire. Mais ce que je vois, c'est que ça me titille et ça me pousse à la réflexion et que je me suis vraiment dit... En fait, peut-être que ce n'est pas complètement fini. Pour moi, c'était fini, il n'y avait plus de réflexion. Je ne voulais pas me relancer dans un truc entrepreneurial, refaire des business plans, des machins, etc. C'était bon, j'ai tout vu, j'ai tout fait. Et là, je me suis dit, en fait, non, ça ne fait jamais que trois ans. C'est quoi trois ans dans un projet entrepreneurial ? Il y en a qui mettent dix ans avant qu'une entreprise fonctionne ou même plus. Il y a une porte qui se réouvre là, il y a une porte qui se réouvre, je sais pas encore trop ce qu'il y a derrière, mais j'avoue que j'ai un peu envie d'aller pousser.

  • Sara

    Je trouve ça super beau ce que tu dis parce qu'il faut beaucoup de courage pour revenir à un projet qu'on a mis de côté. Je trouve que c'est une forme d'aveu de faiblesse et j'en parlais dans l'épisode qui relance cette deuxième saison d'ailleurs. C'est difficile de venir dire ok bah je suis partie, désolé, je reviens. Et toi tu le fais et tu le fais avec le recul nécessaire, avec les questions qui sont toujours là, mais comme tu le dis c'est un processus. et je me demande du coup ce que tu as pu mettre en place pour ne pas retomber dans les travers dont tu parlais, le fait de trop en faire, le perfectionnisme, ne pas savoir déléguer aujourd'hui comment tu fais pour éviter ça ?

  • Pauline

    alors j'ai pas vraiment mis des choses en place honnêtement, parfois je me surprends encore à être dans des à me dire, il faut faire ça, il faut faire ça si c'est pas parfait, voilà être encore dans ces choses là, mais j'essaye de beaucoup plus m'écouter en fait m'écouter parce que le corps il nous parle il faut juste l'écouter. Mais ce n'est pas toujours simple de l'écouter non plus. Et le fait d'avoir quand même enlevé une pression par rapport à l'argent, à la rentrée financière, le fait de me sentir beaucoup plus alignée avec mon travail, moi en tant que professionnelle, de continuer à me former et donc de... de m'accomplir professionnellement, en fait, parce que c'est ce que je suis en train de faire, hors Nicole. Ça, ça m'a vachement... Ça me permet de me sentir mieux et d'être plus alignée. Et oui, de m'écouter et de... Cool. relâcher la pression c'est pas grave on n'a pas posté tranquille parce que je sais quand même que je suis en train de bosser pour l'après en fait ça je remarque vachement je déteste être dans l'inaction quand il y a quelque chose qui ne va pas ou que je veux changer j'ai besoin d'agir tout de suite alors je l'ai fait avant on sort un livre, on sort des t-shirts aujourd'hui c'est un peu différent j'ai un coach au Venture Lab Donc on réfléchit par rapport à tout ça. Je fais le master, je continue à m'accomplir professionnellement, je ne stagne pas. Et ici, avec le TFE, je sais qu'en juin, je vais devoir rendre un dossier où il y aura un plan d'action pour Nicole sur, je ne sais pas, un an, trois ans, on va voir comment on fait ça. Donc je sais que je suis en train de mettre des choses en place. Je ne suis pas dans l'inaction. Donc si demain, je ne travaille pas sur Nicole, ce n'est pas grave parce que j'ai une deadline dans deux semaines où je dois avoir un coach à l'école et je sais que je dois représenter quelque chose et je sais que je rendrai quelque chose. Donc il y a ce truc de... Il y a un travail de fond qui est là. Je sais que je vais le rendre, le TFE, et qu'il y a quelque chose qui va sortir de ça. Et puis on verra, quoi. Je dois pas avoir toutes les réponses là demain. il sait beaucoup, j'ai un travail, j'ai l'école il y a Nicole, voilà, c'est cool déjà j'arrive à gérer tout ça, on verra après quand je finirai le master quand je finirai le Venture Lab,

  • Sara

    tranquille il y a plus ce sentiment d'urgence peut-être donc au final ce que je remarque c'est que ce qui a changé, c'est pas tes actions au quotidien mais c'est plus ton mindset et cette histoire que tu projettes sur ton propre projet et est-ce que avec du recul, tu définirais ça comme une forme d'échec où tu ne le vis pas du tout comme ça aujourd'hui ?

  • Pauline

    Si, si, si, c'est un échec, mais je le dis avec un grand sourire et je vois même pas ce mot de façon négative, honnêtement. Et je ne l'ai jamais vu comme ça. Les abonnements, donc le club Nicole, ça a été un échec, oui, clairement. Et c'est ok, en fait, c'est pas grave, c'est pas grave parce que ça a amené plein de trucs cools derrière. J'ai tenté, j'ai raté. pas grave, je vais jamais culpabiliser d'avoir tenté quelque chose surtout que je sais que je l'ai quand même fait de façon réfléchie ici vraiment j'avais fait ça n'importe comment voilà c'est différent mais oui non je le vois pas du tout de façon négative et le mindset il a complètement changé et ça m'a fait grandir, tu vois on parlait tout à l'heure de s'entourer, de déléguer etc On parlait avec le coach de quelle partie je veux faire, quelle partie je ne veux plus faire, des sponsors. Et en fait, c'est tous des trucs où je suis hyper ouverte. Bah oui, OK, quelqu'un d'autre peut le faire. J'aurais besoin que quelqu'un fasse ça. Comment je fais ça ? Oui, quelqu'un pourrait peut-être me donner de l'argent. Je suis dans un truc complètement différent. Même quand j'ai repris avec les rédactrices, le site, c'est devenu un site collaboratif. Et si un jour, il y a 20 rédats qui écrivent, c'est génial. C'est génial parce que j'ai plus... peur de perdre le contrôle parce que Nicole, c'est mon projet et ça le sera toujours. Et plus il y a de personnes dedans qui amènent leurs compétences et qui amènent leur personnalité, mieux c'est. Donc le mindset, il a complètement changé et je crois que ça va paraître un peu vieux ce que je dis, mais c'est un peu la maturité. Je crois que c'est oui, là, j'ai le fait d'avoir grandi et puis j'ai écouté plein de podcasts, de témoignages d'entrepreneurs. En fait, on ne peut pas tout faire tout seul, c'est logique. C'est logique. Donc oui, un échec, oui. et avec un grand sourire. Et c'est archi ok. Peut-être qu'il y en aura d'autres encore, mais ce n'est pas grave.

  • Sara

    C'est un échec duquel tu as appris finalement.

  • Pauline

    Oui, j'ai appris beaucoup. Et c'est un échec que je referai. Honnêtement, même on parlait du livre tout à l'heure. Aujourd'hui, oui, j'aurais peut-être dû faire ça. Je vois ce que j'aurais pu faire différemment. Mais en fait, non, ça s'est passé comme ça parce que ça devait se passer comme ça. Tu m'aurais dit à ce moment-là, fais ça, ça, ça. J'aurais dit non. mauvais choix, mais c'est pas grave, c'était le choix du moment, et c'était ok avec moi. Et puis, je l'ai quand même fait, donc il y a une fierté de l'avoir fait. Ça n'a pas fonctionné comme ça aurait dû à nouveau fonctionner, c'est à chaque fois en termes financiers, parce que finalement le livre il est sorti, il est là, il s'est quand même vendu. Donc ça a été une réussite d'une part, puisqu'il est sorti le livre.

  • Sara

    donc déjà ça c'est cool après oui le club ça c'est vraiment un gros échec mais franchement c'est archi ok c'est beau ce que tu dis parce qu'en fait une chose peut être à la fois un échec sur un point de vue donc d'un point de vue financier comme tu l'imaginais à l'époque c'est un échec mais d'un autre point de vue par exemple des retombées que ça a pu avoir pour toi tu le disais tu parlais des causeries ça a été des échanges avec des gens, le club ça a quand même pu te permettre aussi de partager du contenu de qualité donc d'un autre point de vue

  • Pauline

    C'est aussi une réussite. Oui, et aussi, c'est le fait d'avoir fait le tour. Les abonnements, c'était la dernière chose possible pour pouvoir espérer en vivre. Si je ne l'avais pas fait, je crois que je serais encore avec ce truc-là en tête, de me dire, et si je vais quand même peut-être le faire ? Alors, peut-être que si je le refais dans trois ans, je l'aurais fait différemment et ça aurait fonctionné. Peut-être, je n'en sais rien. Mais là, j'ai pu me dire, OK, j'ai fait tout ce que je voulais faire. C'est vraiment sympa. J'ai fait tout ce que je voulais faire. Toutes les idées que j'avais quand j'ai lancé Nicole, quand je suis sortie de l'école, Il y a des trucs qui ont fonctionné super bien, d'autres moins, d'autres pas du tout. C'est ok, maintenant, aujourd'hui, avec tout ce qui a été fait, les retours de tout ça,

  • Sara

    qu'est-ce que je garde ?

  • Pauline

    Qu'est-ce que je garde, exactement, et comment je construis demain ?

  • Sara

    Et c'est vrai que, s'il y a une leçon à tirer aussi, c'est que plein de gens pensent qu'il faut réfléchir longtemps, et que c'est de la réflexion que va naître cette décision de je vais faire ça. Alors qu'en réalité, beaucoup plus de choses naissent de l'action. Et toi, c'est ce que tu as fait, tu as agi, agi, agi, et c'est aujourd'hui que tu sais. C'est pas tu décides, tu sais. ce que tu veux faire ou pas et je trouve que ça n'augure que des bonnes choses pour la suite ben oui je pense, j'espère alors je termine toujours les podcasts parce que ça y est on arrive à la fin de notre discussion en demandant à mes invités des petites recommandations lectures, donc ici c'est plus sur la thématique qui te touche personnellement toute cette histoire d'entrepreneuriat, de valeur, d'argent est-ce que tu as des lectures à recommander aux personnes qui nous écoutent ?

  • Pauline

    oui alors je lis beaucoup moins qu'avant, j'ai beaucoup moins le temps ça fait partie de ta thérapie mais alors il y a un bouquin voilà Je ne l'ai pas lu en entier, mais j'ai lu énormément d'articles qui parlent du livre, qui parlent de la thématique, d'interviews de l'autrice. Donc je me permets de le mettre dans les recommandations parce que je sais que je suis sûre qu'il est génial. C'est le livre Le piège du métier passion. J'ai oublié le nom de l'autrice. Mais elle parle, donc elle est journaliste et elle parle, on en parlait tout à l'heure, quand ton métier envahit ton espace de vie. Et ce métier passion, notamment dans le journalisme, qui te fait travailler.

  • Sara

    pour moi, que ce que tu vaux, et être toujours dans un rapport hyper toxique, finalement, au travail et à ta passion. Et ça, j'ai lu énormément d'articles sur ce bouquin, et j'aimerais vraiment bien un jour le lire, même si j'ai un peu peur de le lire, quand même, j'avoue.

  • Pauline

    C'est confrontant.

  • Sara

    Oui. Donc, je crois que c'est pour ça que je ne l'ai pas encore commandé, mais voilà, le sujet est très, très, très percutant. et je suis en train de lire en ce moment le pouvoir des habitudes et c'est très intéressant ça sort un peu des idées qu'on voit souvent dans le def perso qu'il faut changer toute sa vie, se lever à 5h du matin manifester tous les jours l'attraction, voilà tous ces trucs là j'aime bien mais c'est trop pour moi j'ai déjà du mal à juste me cuisiner un souper donc changer toute ma vie c'est non et là il parle justement de comment les toutes petites habitudes des trucs que tu peux faire tous les jours une minute peuvent avoir un un grand, grand, grand impact par la suite. Et donc, ouais, c'est très... À nouveau, parfois, c'est un peu too much, mais il y a des choses à garder quand même dans comment des petites choses au quotidien, des façons de penser, des petites actions à mettre en place, vraiment le strict minimum, peuvent avoir un grand impact. Donc ça, c'est les deux. Et alors, le troisième, quand même, voilà, c'est un peu une école un peu entrepreneuriale, mais c'est Le couple et l'argent, de Titu Locoque. Alors lui... waouh franchement très facile à lire il lit super vite il peut même se prendre par partie et pour le rapport à l'argent en tant que femme surtout et en tant que femme hétéro aussi surtout voilà très très très

  • Pauline

    éclairant super ben merci beaucoup je te remercie d'avoir accepté de partager ton histoire les bons et les mauvais moments et surtout toutes les leçons que tu as pu en tirer je te souhaite évidemment que du positif pour la suite de Nicole et je ne peux que recommander aux personnes qui nous écoutent d'aller suivre cette aventure là et de voir ce qui va émerger de toute cette réflexion et surtout de toute cette action finalement hâte

  • Sara

    de voir la suite merci beaucoup,

  • Speaker #2

    merci d'avoir invité merci beaucoup d'avoir écouté ce podcast pour dédramatiser l'échec n'oublie pas de t'abonner au compte Instagram échec réussi pour une dose quotidienne d'inspiration A très vite pour un nouvel épisode d'Échecs Réussis.

Description

Nouvel épisode, nouvelle vision de l'échec, cette fois-ci basée sur le vécu de Sara, la fondatrice du média engagé Nicol.e Magazine 🌶️✨

L'histoire de Sara et de Nicol.e est celle de beaucoup d'entrepreneurs : avoir une idée, se lancer tête baissée, puis se laisser consumer par sa passion. Après des tas de projets menés à bien, mais peu d'argent généré, Sara réalise qu'elle a perdu sa valeur en la cherchant dans son projet.

Où s'arrête Nicol.e pour que commence Sara ? Et quelle est sa valeur (personnelle) si son média n'en a pas (financièrement) ? Autant de questions qui poussent notre entrepreneuse multicasquette à la décision la plus salvatrice : la prise de recul.

Face à ce sentiment d'échec, un seul constat. Il n'y a pas que des erreurs : il y a aussi et surtout des leçons ! Dans cet épisode, Sara raconte l'équilibre qu'elle trouve aujourd'hui entre sa vie d'entrepreneuse, de salariée et d'étudiante (oui oui, tout ça à la fois!) mais surtout de femme qui continue de rêver. Elle envisage la suite après plusieurs mois de lâcher prise, mais toujours avec l'envie au ventre.

Retrouve Sara sur son compte Instagram pour la suivre dans ces divers projets ⚡️

N'oublie pas de suivre Echec Réussi pour une dose quotidienne d'inspiration 🧡



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sara

    Donc à partir du moment où tu travailles gratuitement, donc ton travail ne vaut rien, si tu te définis par ton travail, tu ne vaux rien non plus. Moi je me suis sentie prisonnière de mon entreprise, prisonnière de Nicole.

  • Pauline

    Bienvenue dans Échec Réussi, le podcast qui dédramatise l'échec. Ici tu trouveras un véritable recueil de visions de l'échec, à travers les témoignages de ceux qui l'ont vécu et qui en ont tiré des leçons. Salut Sara !

  • Sara

    Salut Pauline !

  • Pauline

    Bienvenue dans Échec Réussi, je suis très contente de t'avoir derrière le micro aujourd'hui parce qu'on va parler de, j'allais dire, ton histoire mais aussi la mienne quelque part puisque nos auditeurs pourront se rendre compte au fur et à mesure de ce podcast on a deux histoires qui sont très en miroir. Nous-mêmes on en a déjà parlé, on a déjà constaté ce truc un peu rigolo et en même temps sur des points positifs et sur d'autres un petit peu négatifs. Nos points communs c'est quoi ? On a tous les deux lancé un média engagé. On a toutes les deux essayé d'en vivre. Toutes les deux, on a connu des grosses difficultés par rapport que ce soit à l'entrepreneuriat en général ou bien à ce côté engagé dans un média. Et puis, on a toutes les deux connu finalement cette reconversion vers le marketing qui nous a ouvert d'autres portes. Et donc, je trouve génial de pouvoir refléter l'une sur l'autre aujourd'hui. Il y a juste une grosse différence entre nos deux histoires, c'est que moi, j'ai arrêté. J'ai rangé mon rôle de rédac chef et mes magazines au tiroir. Alors que toi, tu es toujours là, avec ton média, tu as choisi de ne pas arrêter ton projet, mais de prendre les distances qu'il fallait avec celui-ci. Et donc, je trouve ça bien de reculer pour mieux sauter, comme on dit. Alors après cette petite introduction, est-ce que tu peux te présenter et aussi présenter ton projet ? Je sais que tu as plein de casquettes, que tu es entrepreneuse, salariée, étudiante, et que toi-même, tu te dis, ben, qui a dit qu'il fallait choisir ?

  • Sara

    C'est ça, en effet. Donc, j'ai décidé de ne pas choisir. Donc aujourd'hui, je suis salariée. En effet, je travaille en agence de communication et marketing. Je suis entrepreneur toujours, puisque Nicole est toujours là. Peut-être de façon un peu plus discrète pour l'instant, mais je me considère toujours comme entrepreneure. Je pense que c'est plus qu'un travail, c'est une façon d'être. Moi, je vois comme ça un mindset. Donc oui, je me considère... toujours comme entrepreneure. Et je suis étudiante aussi, puisque j'ai repris un master en cours du soir, en comm' digitale. Donc voilà, je n'ai pas choisi. J'ai décidé de ne pas choisir. Et à la fois, je trouve que tout fait sens. Tout est cohérent avec moi et avec ce que j'ai envie de faire.

  • Pauline

    Et donc Nicole Magazine, qu'est-ce que c'est ? Est-ce que tu peux nous en dire plus ?

  • Sara

    Alors Nicole Magazine, c'est le média qui female gaze la société, qui female gaze nos relations, nos sexualités, notre intimité. Donc c'est un site avec des articles engagés, féministes, sexo, love, actu. Et c'est aussi sur les réseaux sociaux, Instagram principalement, Facebook, voilà. TikTok on espère un jour. Et c'était aussi des événements qui s'appelaient les causeries, donc des cercles de paroles. Ça a été aussi un livre, une collection de capsules de t-shirts. Voilà, c'est tous les moyens possibles pour prendre la parole et donner la parole aux femmes sans attente qu'on leur donne.

  • Pauline

    Et lever des tabous, comme tu le dis, sur des sujets aussi variés que la sexualité, que ce soit dans son rapport à soi, son rapport aux autres.

  • Sara

    Exactement, lever des tabous et les lever en parlant de ces sujets et en donnant la parole aussi à des femmes qui souhaitent l'apprendre.

  • Pauline

    Super, génial. Alors, on va parler justement de l'histoire de ce media et de ton rapport avec lui et de comment, à un moment donné, vous avez presque fusionné. On y reviendra sans trop spoiler nos auditeurs. Donc, cette histoire, elle commence pendant tes études. C'était quoi ton objectif à ce moment-là ? Donc, tu te dis, il me semble que c'était ton travail de fin d'études en graphisme, c'est ça ? Je spoil de fou, mais ce n'est pas grave. Donc, c'était quoi tes objectifs à ce moment-là ? Est-ce que tu te disais, OK, j'ai un projet et je pense qu'il est viable et que je peux en faire quelque chose et je deviens une girl boss ? Ou bien est-ce que tu n'avais pas d'objectif plus loin que ça et que tu étais juste en train de te dire j'aime bien ça, j'ai envie de le mener plus loin ?

  • Sara

    Alors il y a deux temps. Le premier temps, il y a vraiment durant le master où là je travaille pour mon mémoire. Donc l'objectif, c'est juste réussir mon année et rendre ma mémoire finie. Et puis, il y a le deuxième temps qui vient le jour du jury quand je me rends compte que l'école, c'est fini et Nicole potentiellement aussi. Et là, je me dis en fait non, j'ai envie de continuer à travailler sur... Sur ce sujet d'abord, parce que la naissance de Nicole durant mes études, c'est aussi mon éveil féministe. Donc forcément, en un an, on n'a pas assez pour s'approprier le sujet. Et j'avais vraiment envie, avoir besoin de continuer à m'informer là-dessus et à partager là-dessus. Et puis, il y a cette envie aussi de lancer un magazine papier. C'était l'idée à ce moment-là, puisque Nicole, durant mes études, c'était... magazine papier hyper conceptuel très école d'art quoi donc voilà artistique ça pouvait pas sortir de l'école c'était pas vendable c'était pas montrable à quelqu'un d'autre qu'un jury d'école d'art et moi je rêvais de travailler dans un beau magazine grand magazine voilà comme il n'y a pas vraiment ici en Belgique. Et donc, je me suis dit, pourquoi pas finalement travailler pour le mien et créer le mien. Donc, il y a eu ce déclic-là le jour du jury. Vraiment, j'en ai parlé avec un prof. Tiens, est-ce que je ne pourrais pas emmener ce projet en dehors de l'école et en faire quelque chose de vrai ? Mais alors, les mots girlboss, entrepreneuriat, etc. n'était pas du tout dans mon lexique à ce moment-là, vraiment pas. Et là, je connaissais une ou deux structures. Je ne sais même pas comment je les décrivais à ce moment-là parce que franchement, le mot entrepreneuriat n'était pas dans mon dictionnaire. Donc voilà, je savais qu'il y avait des structures qui pouvaient lancer des projets. Et j'ai eu cette première idée. Et donc, c'est vraiment après, j'ai fini en juin et j'ai commencé la première formation en novembre. Donc, juste le temps des vacances et puis c'était parti. Et là, l'idée, c'était... de voir ce que je pouvais en faire. J'avais le quoi, ce que je veux dire, le sujet gelé. La forme, par contre, elle n'était pas au top parce que j'avais ce magazine hyper conceptuel. À la fois, la réalité d'un magazine papier, et tu ne sais que trop bien de quoi je parle. La réalité d'un magazine papier, moi, elle m'a frappée. Ce n'était pas possible à ce moment-là de me lancer dans des prêts, des machins, etc. Je venais d'acheter un appartement, j'étais déjà endettée, je me suis rendettée en trois mois. Donc, très vite, l'idée du que digital est arrivée. En fait, si je poste juste un article sur Facebook... en fait, pourquoi pas ? Il ne peut rien se passer. Je ne dois pas lâcher de sommes d'argent folles. Donc, je vais le tenter comme ça, même avant même de lancer le site et de le faire développer, etc. Donc, l'idée du queue digital est arrivée à ce moment-là, avec quand même le projet, le rêve, à ce moment-là, d'avoir un magazine papier un jour, des bâtiments et une rédaction et tout ce qui va avec.

  • Pauline

    Et tu l'as évoqué un petit peu tout à l'heure, tu as tenté plein de choses, plein de supports. Et maintenant que tu en parles, je réalise ce que ça veut dire, c'est-à-dire que tu avais un message, tu ne savais pas vraiment comment le faire passer, donc tu as tenté plein de choses, plein de manières de le transmettre. Il y a eu, tu l'as dit, le livre, la collection de t-shirts, il y a eu les talks, il y a eu la tentative de créer une équipe de rédac aussi, de lancer vraiment du tout digital avec ton site. Ça fait beaucoup, ça va très vite. Et en même temps, c'est positif parce que ça te permet de tester plein de supports. Et en même temps, est-ce que tu n'as pas eu la sensation de t'éparpiller parmi tout ça ?

  • Sara

    Alors, je ne dirais pas éparpiller parce que pour moi, tout faisait sens. C'était comme tu l'as dit, ce message-là que je voulais transmettre, le transmettre sur toutes les plateformes possibles. Donc, ça faisait sens. Mais par contre, c'est vrai qu'en deux ans, tout ça, tout ce que tu as dit là, en fait, je me suis épuisée, vraiment. Et quand je repense à la moi de ce moment-là, je me dis mais quelle énergie j'avais, j'avais vraiment la fougue, la passion, le feu au ventre, et c'est ça qui me drive vraiment, c'était ok j'ai une idée, j'y vais. Il n'y a même pas un petit temps de réflexion peut-être, mais c'était directement j'y vais, je fonce, j'y vais, je fonce, j'y vais, je fonce. Et franchement je n'ai aucun regret, mais aujourd'hui je n'ai plus du tout cette énergie ni cette envie de foncer. Je ne vais pas dire tête baissée parce que ce n'était pas des choix non plus, c'était quand même des choix réfléchis, j'étais quand même entourée et je le suis toujours. Et voilà, pour moi tout faisait sens. Mais je n'ai plus cette énergie, cette fougue du début. Donc je suis contente de l'avoir fait quand je l'avais, c'était le bon moment. Aujourd'hui, et on va y revenir, c'est un mindset qui est complètement différent.

  • Pauline

    Je ne dirais pas que tu n'as pas eu de réflexion, comme tu le dis, tu as eu une réflexion logique, mais tu n'as pas eu toute la phase de doute qu'on a quand justement on est passé par tout ça. En fait, moi, je me reconnais super fort dans ce que tu dis parce que je me rappelle, et je l'ai déjà dit, je pense, dans le podcast, que je ne me posais aucune question au moment où j'ai eu cette idée de magazine. Juste, je l'ai fait et je trouvais ça chouette. Et ça s'arrêtait là et j'avais comme toi une énergie. Alors, je ne sais pas si c'est l'énergie de la vingtaine, l'énergie de l'insouciance ou bien que sais-je, mais il est évident que ça s'épuise et que quand tu ne l'as plus, non seulement, ce n'est pas qu'une question d'énergie pour moi, c'est aussi une question de... Tu as plus de peur. Comme tu as plus de peur, tu prends beaucoup plus de temps avant de te lancer, parce que tu sais ce que ça fait de se casser la gueule. Est-ce que c'est un peu ça pour toi ?

  • Sara

    Oui, et c'est vrai que là, en t'entendant parler, c'est aussi l'énergie de toutes les premières fois. Je sors de l'école, je rentre dans le monde professionnel. C'est un peu un nouveau monde qui s'ouvre à moi. Et en fait, je ne me pose pas de questions, parce que go, c'est la première fois que je lance un projet, c'est la première fois que je fais ça, c'est la première fois. Donc on y va, on y va, on y va. En effet, aujourd'hui, il n'y a plus cette réflexion de J'ai déjà fait ça, comme ça, comme ça, comme ça, il s'est passé ça, ça, ça, de positif et de négatif. Aujourd'hui, je vais plus regarder le ratio. J'ai presque 30 ans. J'ai aujourd'hui d'autres besoins que j'avais quand j'en avais 25. Donc, il y a plus en effet cette phase de réflexion parce que peur, parce que je n'ai plus envie de me planter en fait. Voilà, je n'ai plus envie. À 25 ans, je me disais... C'est pas grave si je me plante, c'est la première fois. Aujourd'hui, c'est plus la première fois. Donc il y a cette peur-là qui crée des doutes et je pense qu'elle est plutôt saine, en fait.

  • Pauline

    Oui, bien sûr, parce qu'au final, c'est ça qui t'empêche de reproduire des erreurs et c'est ce qui te permet d'être plus serein dans ton lancement. Maintenant, c'est vrai qu'on a tendance à idéaliser, je crois, cette fougue dont tu parles. Et moi, c'est vrai que parfois, je me dis, OK, si je ressens plus cette passion-là, c'est que peut-être ce que je fais, je ne suis pas censée le faire et je crois que c'est faux. Je crois que c'est pas parce qu'on a des doutes, c'est pas parce qu'on procrastine, c'est pas parce qu'on prend plus de recul que ce qu'on fait n'est pas fait pour nous. Et la passion folle où on ne réfléchit pas, c'est un peu comme un amour. C'est là au début et puis ça peut s'arrêter. C'est pas grave, ça veut pas dire qu'on ne fait pas les bonnes choses.

  • Sara

    C'est ça et ça se transforme aussi. C'est comme la passion du début d'une relation en effet. Soit à un moment donné ça s'éteint et ça s'éteint et c'est comme ça. Soit ça se transforme en quelque chose de plus sain et de plus durable. et je crois que je suis plutôt là-dedans et je cherche en tout cas à le transformer de cette façon-là

  • Pauline

    Alors, pour revenir un petit peu en arrière, donc tu sors un livre, tu sors des t-shirts, tu organises des causeries. Est-ce que tu peux nous en dire plus sur ces trois canaux-là que tu as déployés et ce que tu en retires aujourd'hui ?

  • Sara

    Alors, le premier projet, c'était les t-shirts. Donc ça, c'était... En fait, à chaque fois que je... Les trois, je veux dire que c'était super chouette, les trois. Et je suis contente d'avoir fait tout ça. Et voilà, c'est plutôt positif. Donc oui, les t-shirts... Je ne sais même plus comment est venue l'idée, à nouveau, idée, action directement. Suis le flow. Exactement. Et puis, on a tourné des vidéos aussi pour promouvoir les t-shirts. Donc, c'était très chouette et ça mêlait plusieurs choses puisque je suis graphiste à la base. Donc, il y avait tous les visuels des t-shirts. Il y a eu toute la réflexion sur la vidéo qu'on a fait avec un ami, Alessandro, qui est vidéaste, qui lui s'est lancé aussi à ce moment-là. Donc, c'était hyper chouette de partager ça ensemble. Et le tournage était... La vidéo, je la vois encore maintenant, elle est super cool. Donc voilà, et les t-shirts, ça a plutôt bien fonctionné finalement.

  • Pauline

    C'est donc des t-shirts à messages avec des messages engagés.

  • Sara

    C'est ça, des t-shirts messages engagés. Le message principal, c'était que sexe is cool. Donc vraiment faire passer des messages hyper positifs sur la sexualité. Et il y a eu plusieurs modèles. On a fait un drop 2. et voilà, donc très chouette expérience très positive après il y avait tout le côté à nouveau et ça c'est quelque chose qui revient plusieurs fois c'est ok le projet a l'air super cool mais qu'est-ce que ça implique en termes de tâches au quotidien et là en fait ça impliquait en e-commerce et donc de faire des commandes, de faire des colis d'imprimer des étiquettes bi-post

  • Pauline

    ça c'était pas la passion quoi je suis trop d'accord avec toi et c'est vrai que ça se transpose à ton métier de graphiste aussi à la base parce que quand on voit le résultat final on se dit c'est magnifique j'adore oui mais derrière il y a des heures devant son ordi qui sont pas spécialement marrantes et c'est vraiment cette tension entre processus résultat qui

  • Sara

    je trouve devrait être plus dans la tête des gens quand ils lancent des projets exactement et la question aussi de se poser moi c'est vraiment une question à laquelle je suis venue après ces trois ans de Nicole de à quel moment du process j'aime intervenir en fait Et je suis plus une créative qu'une exécutante. Sauf que quand t'es entrepreneur, quand t'es solopreneur, tu es tout. donc je crois qu'il y a aussi ça qui m'a fort épuisée donc voilà pour les t-shirts très chouette alors les talk, les causeries honnêtement si aujourd'hui je devais garder une seule chose de tout ce serait ça je rêve de pouvoir en refaire et j'espère vraiment pouvoir en refaire peut-être différemment j'en sais rien mais c'était vraiment chouette les causeries j'y ai repensé ça fait pas longtemps et en fait on a réuni plus de 100 femmes en un an J'avais jamais pensé à ce chiffre comme ça. Parce que, honnêtement, il y a une ou deux causeries que j'ai dû annuler parce qu'il n'y avait pas assez de monde. Il y en a où il y avait trop de monde. Il y en a où il y avait moyen monde. Et donc, je voyais un peu juste avec des œillères, événement par événement. Mais quand je comptabilise toutes les personnes, il y a eu une centaine de femmes. Donc, c'est assez... C'est assez dingue.

  • Pauline

    Faire parler une centaine de femmes sur des sujets aussi tabous, les faire s'ouvrir dans un petit groupe avec des gens qu'elles ne connaissent pas forcément, c'est vrai que tu peux te féliciter.

  • Sara

    Oui, je suis contente, je suis fière. Et parler, on a vécu des moments de pleurs, de confessions. À chaque fois, à chaque causerie, je me disais on a créé, et toutes les femmes qui sont là, parce que ça dépend plus que de moi. C'est un collectif. C'est un collectif, moi j'anime, mais après c'est elle qui crée ça. cocon, hyper bienveillant, hyper safe, et à chaque fois, je me disais, mais waouh, c'est dingue. Chaque fin de causerie, c'était la même réflexion, c'est assez dingue.

  • Pauline

    Ça te nourrissait, en fait, d'énergie.

  • Sara

    Oui, autant c'était très, très énergivore, la soirée, parce que t'animes, tout ça, j'étais à l'accueil, à l'animation, parfois c'est moi qui faisais le talk, et puis après, on mangeait toutes ensemble, donc c'était très énergivore pour moi. toute seule à nouveau. J'avais parfois mon amie Hélène qui m'aidait. Je leur remercie encore. Mais par exemple, tu vois, mettre les chaises. C'est un truc qui était super compliqué pour moi, parce que juste avant le talk, ma tête n'était pas là, et mettre 17 chaises en rond, je n'y arrivais pas. Donc il fallait qu'Hélène m'aide, c'est des bêtes trucs, mais pour moi ça me demandait deux fois plus d'énergie, avant d'animer un talk et d'accueillir 17 personnes qui viennent, qui payent pour venir, donc ça fout une pression quand même. Donc voilà, toutes ces petites choses-là qui me prenaient beaucoup d'énergie. Et oui, les causeries, on a parlé endométriose, on a parlé relations toxiques, on a parlé écoféminisme, on a... On a parlé de plein de sujets. On a parlé app de rencontre, Tinder. À chaque fois, des discussions super intéressantes, une implication. Voilà. Et j'ai le sentiment que je me dis, je crois que j'aurais pu faire encore plus de choses avec ça. Tu vois, rien que recontacter les filles après, je ne le faisais pas toujours. Toutes des petites choses que tu sais que tu dois le faire, mais que quand tu es toute seule à devoir tout faire, tu ne fais pas tout. Et c'est après que je me dis, mais en fait, j'ai toutes ces femmes qui sont venues. J'aurais dû leur envoyer un mail. J'aurais dû faire ça. Voilà. Et je ne l'ai pas fait, mais c'est pas perdu, c'est pas fini. Et c'est pour ça que je me dis, je crois que ça, j'aimerais vraiment bien le refaire, peut-être différemment, mais je le garde vraiment comme un super bon souvenir. Et puis le livre, alors souvenir un peu plus mitigé pour le livre, honnêtement. À nouveau, j'ai tout fait toute seule.

  • Pauline

    C'est de l'auto-édition. Rien que ça, c'est un sacré risque.

  • Sara

    C'est de l'auto-édition. Alors, j'ai été aidée... quand même par une ancienne prof primail qui est dans le monde de l'édition, qui m'a vraiment pris sous son aile et qui m'a énormément aidée. Je n'aurais pas pu le faire sans elle, honnêtement. Mais j'ai tout écrit, j'ai fait toute la mise en page, j'ai géré les contacts avec l'imprimeur, avec le diffuseur, distributeur, etc. J'ai organisé toute la soirée de lancement. Je l'ai organisé, j'ai assisté, j'ai grangé après. Et puis, un volet que j'ai complètement zappé, en fait, c'est la communication après la sortie, alors que je suis communicante. Mais une fois que la soirée de lancement a été finie, j'avais oublié.

  • Pauline

    Oui, ton objectif, c'était de le sortir de là.

  • Sara

    Et après ? Après, oublié. Et à nouveau, voilà, j'aurais pu faire différemment. Là, pour le livre, je crois qu'il y a plein de choses que j'aurais vraiment pu faire différemment et mieux si je m'étais mieux entourée. Enfin, mieux entourée, j'étais très bien entourée, mais de plus de personnes que j'avais acceptées de plus m'entourer. Ça, c'est un grand sujet aussi, s'entourer, laisser partir une partie de ton projet, ne pas avoir le contrôle sur quelque chose en lien avec ton projet. Grosse réflexion aussi en ce moment, puisque mon mindset a complètement changé aussi, mais à ce moment-là, c'était très compliqué pour moi de... de ne pas contrôler une micro-partie du projet. Donc le livre, voilà. Et puis le livre s'est vendu, mais pas... J'ai encore pas mal de stock, quoi. J'ai encore une palette chez mon père de livres. Je ne sais pas quoi faire de ce livre. Je l'adore, ce livre, mais je... Voilà. Je ne sais pas quoi en faire. Et... Ouais, le livre, c'est vraiment... Mais je crois que c'est une partie du projet qui a peut-être été le plus fort en enseignement, quoi. Et je crois que si je reviens, si j'y reviens encore dans 6 mois, si j'y réfléchis plus, c'est parce que... Parfois, ça réveille un peu des mauvais souvenirs. Cette partie-là du projet, c'est peut-être la seule où je me dis Oh, c'est con, quoi. Il y a eu pas mal d'argent qui est sorti, etc. Et ça n'a pas été fait comme ça aurait dû faire. Parce que pas les connaissances, pas l'entourage pour, pas le budget, voilà. Donc, c'est un truc un peu amer, si je suis honnête, le livre. C'est un peu amer parce qu'en plus, il est encore là. J'ai une preuve physique d'un échec, en fait. Voilà, il est là. D'ailleurs, quand j'ai tout arrêté, j'ai tout rangé. Je ne voulais plus voir un seul bouquin chez moi. J'ai tout, voilà. Et là encore, c'est un peu ce truc de qu'est-ce que je fais avec ça ? J'ai une palette physique, j'ai un échec sur une palette, tu vois ? Et c'est parfois un peu amer.

  • Pauline

    Je comprends. Et en même temps, ce qui me marque dans ce que tu dis là de petit à l'heure, c'est tout ce côté enseignement. Tu vois, tu m'expliques cette étape de ton parcours et à chaque fois, tu termines par si je devais le refaire aujourd'hui ? Et donc, on voit que tu as une prise de recul qui est très chouette et qui permet aussi de se dire que tu as appris beaucoup de choses. Et en fait, ce qui me marque aussi, c'est que tu dis que le livre, c'est peut-être la partie la plus sombre, mais c'est de celle dont tu as tiré le plus d'enseignements. Et donc, je trouve que c'est exactement le sujet de ce podcast aujourd'hui. C'est vrai que c'est peut-être un échec sur une palette, mais c'est aussi des leçons sur cette même palette.

  • Sara

    Ah oui, complètement. Complètement, parce que j'ai aucun regret. Honnêtement, je n'ai aucun regret. Si je l'ai fait comme ça à ce moment-là, c'est que c'était juste pour moi de le faire comme ça à ce moment-là. Et il y avait aussi cette recherche constante de... est-ce que c'est ça qui va me faire gagner de l'argent ? Est-ce que je vais devenir autrice, en fait, de livres ? Et donc, à chaque... Est-ce que je vais avoir un e-commerce avec les t-shirts ? Est-ce que je vais devenir organisatrice d'événements ? Tu vois, il y a toujours aussi cette recherche, ok, je tente, et si ça fonctionne, peut-être que c'est ça qui va faire que Nicole va devenir vraiment un business. Et voilà, le livre, ça a été ça. Et à nouveau, en fait, ben en fait, non. écrire des livres, c'est pas mon rêve. Donc il y avait toujours ce truc de, ok, j'ai une super idée, j'ai un projet, niveau créa, ça va être génial. Moi, tu me parles de livres, forcément, je vois directement la créa derrière, la cover, le machin, tout, le livre. Je vais paraître un peu, mais il est trop beau, le livre.

  • Pauline

    Il est très beau, je l'ai dans ma bibliothèque. Il est très beau.

  • Sara

    Il est beau et j'en suis hyper fière. Mais après, en termes de tâches, d'exécutions au quotidien, en fait, non, ça ne me faisait pas kiffer. Et ça ne m'a pas fait kiffer. Et en plus, j'ai vraiment tout fait toute seule. Même la soirée. Quand je dis toute seule, c'est avec mon entourage, ma famille, mais je veux dire, pas de prestataires, de professionnels, etc. À côté, pareil, pour tout ce qui est... RP par rapport aux livres, la presse, etc. J'ai tout activé toute seule, alors qu'il y a des gens, c'est leur boulot. Et ça, quand tu t'en rends compte après, de dire en fait, j'ai fait tout ça toute seule, alors que certaines personnes, pour une partie du process, c'est leur job, ben ok, c'est pas trop mal, finalement, c'est pas trop mal.

  • Pauline

    Ça, c'est un conseil qu'on m'a donné une fois dans un incubateur. On m'a dit à vouloir tout faire tout seul. En fait, malheureusement... On empêche les autres de venir apporter leur pierre à l'édifice parce qu'on veut tellement construire toute la maison qu'on veut mettre les fondations, mettre les briques, faire l'isolation et faire tout tout seul. Alors que si on fait tout tout seul, à la fois on va peut-être y arriver, mais est-ce que la maison va bien tenir ou pas ? Parce qu'on aura peut-être loupé toutes ces expertises que nous on n'a pas.

  • Sara

    C'est ça, exactement. Et le pourquoi, j'ai pas fait appel à d'autres experts. C'était toujours la même chose, deux choses, la peur de perdre le contrôle et l'argent. Et avec du recul, je me dis oui, mais l'argent que j'ai investi là et qui dort sur cette palette, en fait, j'aurais pu payer quelqu'un, tu vois. Donc voilà, avec du recul à nouveau. Mais à ce moment-là, moi, je n'avais pas du tout le recul pour penser à ça parce que c'était idée, action et on verra plus tard.

  • Pauline

    Et tu étais dans cette course infinie-là. Tu le répètes, il y a vraiment un point de tension qui revient tout le temps dans ton histoire, c'est l'argent. Et plus que l'argent, c'est la notion de la valeur. Je pense que je ne me trompe pas quand je dis que tu n'es pas spécialement rémunérée pendant ces deux ans-là qui ont été à 100 à l'heure. Donc, ce qui se passe, c'est que tu as donné beaucoup sans recevoir, en tout cas du point de vue financier. Tu as reçu plein d'autres choses. On le dit, des leçons, mais aussi de l'énergie. Ça, ça peut être vrai. Mais ne pas se rémunérer, ça a des effets sur le long terme et sur la valeur de son propre travail. Est-ce que tu peux me parler un peu de ça ?

  • Sara

    Oui. Alors, c'est une notion, la valeur, qui m'est apparue vraiment dans un éclair. De révélation, quand j'étais à une retraite, développement personnel et entrepreneuriat. et c'était le je crois que c'était le début de la fin moi et Nicole comme c'était à ce moment là je me rendais pas encore trop compte voilà j'allais pas de fou mais voilà et cette opportunité là m'est tombée dessus et donc on parlait de tout ça d'argent de façon très libre très très libre et en effet moi je ne me suis pas j'avais des one shot en fait en termes de rémunération c'était que des one shot donc j'ai fait des chroniques sur Vedia j'ai eu un one shot pour ça le livre en one shot, les t-shirts en one shot, les causeries en one shot, et on parle de petits one shot, on s'entend, c'est même pas un one shot qui équivaut à un salaire basique, mais donc c'était que des one shot. Et j'étais toujours dans cette recherche de comment faire pour avoir un salaire tous les mois stable, entre guillemets, la stabilité que l'entrepreneuriat peut amener. Et quand je suis rentrée en incubateur en 2022, forcément, c'est le sujet, quoi. quand t'entres en incubateur, tu dois faire un plan financier, etc. Et donc, c'était toujours, OK, comment est-ce que les ventes de livres vont décoller ? Ça va devenir, comme je le disais, mon salaire. Est-ce que c'est les t-shirts qui vont décoller ? Est-ce que je vais avoir un e-commerce ? Est-ce que je vais faire plus d'événements ? Et donc, il y avait toujours cette réflexion-là. Et j'étais dans cette réflexion-là et aussi dans le fait que c'est un média. Les médias, ils vivent comment ? Par la publicité ou par les abonnements. À un moment donné, il ne faut pas chercher le média à 14 heures. Soit il y a quelque chose d'autre. que tu amènes sur le côté, e-commerce par exemple, soit c'est de la pub, soit ce sont des abonnements. Je n'étais pas du tout à l'aise avec le fait de faire de la pub à ce moment-là, ce qui est paradoxal maintenant en étant dans le marketing, mais voilà. Donc je me suis dit, c'est les abonnements, par élimination en fait. À nouveau. Idées, actions et pas de réflexion sur qu'est-ce que ça implique pour mon quotidien. Et la retraite, elle est arrivée, j'étais en train de mettre en place les abonnements et en train de réfléchir au prix. Donc finalement, et là je me rends compte en le disant, en réfléchissant, en lançant ces abonnements-là, est venue la notion de prix qui n'était pas du tout là avant. Et peut-être que, voilà, encore un enseignement finalement de cette partie-là. Et je me suis rendue compte qu'en termes de valeur, en fait il y avait ce truc de... Dans la société, et moi je me retrouve aussi vachement là-dedans, on se définit fort par le travail et on définit sa valeur par son travail. C'est un peu malheureux, mais c'est réel. Plus tu vas avoir un gros salaire, plus tu gagnes, plus tu es valorisé dans la société, que ce soit en termes de biens matériels que tu peux t'acheter ou même en termes de hiérarchie dans la société. Donc à partir du moment où tu travailles gratuitement, donc ton travail ne vaut rien, Si tu te définis par ton travail, tu ne vaux rien non plus. C'est une équation. Et moi, je me suis rendue compte que je voyais vachement ça comme ça. Donc je m'épuise, je travaille 7 jours sur 7. Je me prends des réflexions quand même de tout le monde parce que forcément, à chaque fois que tu parles de Nicole, tu parles de cul sur Internet, ok, premier jugement. Et puis après, oui, mais tu gagnes comment ? Tu gagnes combien, etc. ? Ah bah, je ne gagne pas. Ah oui, ok, donc ça va, c'est un petit truc, voilà. Mais tu travailles quand même 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Donc, tu as tout ça, tout le temps, tout le temps, tu vas te battre tout le temps pour prouver qu'est-ce que tu fais de la valeur. Mais la réalité, elle est là. Chaque fin de mois, tu galères alors que j'ai un diplôme. je galère chaque fin de mois alors que je travaille 7 jours sur 7 et il y a tous les trucs d'admin de machin etc parfois tu te dis en fait si je restais sur mon canapé à rien faire je serais moins embêtée et je gagnerais peut-être plus d'argent donc ça c'était épuisant et je me suis rendu compte que ça avait atteint vraiment mon estime de moi et ma valeur à moi j'avais l'impression d'avoir zéro compétence, d'être nulle en tout bah oui parce que tout ce que je fais ça ne me ramène rien chaque fin de mois je dois demander de l'argent à mon père donc en fait je fais rien en fait Donc, ouais, la grosse remise en question, grosse prise de conscience et prise de conscience aussi qu'en fait, mon travail a de la valeur. J'écris des articles, je crée du contenu sur les réseaux et tout ça, ça doit être monétisé. À ce moment-là, je pensais toujours que c'était par les abonnements, même si, je suis totalement honnête, je sentais quand même qu'il y avait un truc. Tu vois, une petite boule au ventre, un truc là un peu pas dingue.

  • Pauline

    Oui, parce que quand les gens payent, ils ont des attentes vis-à-vis de toi. Et comme tu le dis, ça impacte ton quotidien parce qu'ils sont abonnés, ils attendent leur contenu chaque mois. Et toi, ça veut dire qu'il neige, qu'il pleuve, qu'il vente, il faut que ce contenu sorte. Toi, tu es seule.

  • Sara

    Exactement. Et je voulais quand même garder une offre gratuite. Donc en fait, c'était deux fois plus de travail. Puisque pour satisfaire ces attentes-là, je me disais, mais alors il faut X articles, X podcasts. Et donc, je me suis retrouvée quand j'ai lancé les abonnements. à travailler encore plus, et être encore plus stressée, et être encore plus au bout de ma vie, quoi. Parce qu'en plus, il y avait ce truc de est-ce que je peux demander aux rédactrices de travailler pour un contenu qui est payant alors qu'elles ne sont pas payées ? En fait, non. Donc, je vais le faire moi-même. Et c'était pire. Donc, voilà, le résultat ne s'est pas fait attendre. Les abonnements, j'ai tenu deux mois. Et puis, j'ai tout arrêté. Parce que c'était mon quotidien. C'était un enfer, en fait, vraiment.

  • Pauline

    Donc, quelque part, tu as essayé de régler un problème, ce problème de monétisation, et c'est ça qui t'a amené encore plus dans ce problème de valeur.

  • Sara

    Oui, j'ai lancé les abonnements à un moment où moi-même, déjà, j'étais vraiment dans le dernier souffle.

  • Pauline

    C'est ton dernier souffle de vie, un peu comme... Bon, c'est super badant, mais les personnes avant qu'elles décèdent, on dit toujours qu'elles ont un soubresaut. C'est un peu ça, finalement, que tu as vécu ? Une dernière tentative ?

  • Sara

    C'était ça, vraiment le dernier truc de... Allez, c'est ça qui va... C'était la dernière chance, en fait. Parce que je sortais d'un incubateur quelques mois plus tard, et c'était soit là, ça décolle de fou, et franchement, au fond de moi, je crois que je n'y croyais même pas. Je ne vois pas comment ça aurait pu décoller d'un coup, mais... J'ai mis des œillères et là, pour le coup, je n'ai pas fait une décision réfléchie. Il fallait que ça sorte, il fallait que ça se fasse et il n'y avait plus de réflexion. Pour moi, j'avais déjà eu la réflexion avant, ça faisait deux ans que j'étais sur le projet. C'était ça ou rien. C'était ça ou rien. Donc, on y va, on ne réfléchit plus et on fonce.

  • Pauline

    Il y a cette notion aussi quand tu es en incubateur, si je ne me trompe pas, on te laisse un an et après un an, tu dois pouvoir vivre de ça ou en tout cas, ton business plan doit pouvoir être viable. Donc, tu as ce côté en même temps, c'est maintenant.

  • Sara

    Exactement. Oui, parce qu'après, quand tu sors d'un incubateur, t'as plus de chance, c'était la dernière chance. Dernier souffle, dernière chance. Et physiquement, mentalement, j'étais déjà au bout de ce que je pouvais donner.

  • Pauline

    Mais je suis mal que ce soit une bonne ou une mauvaise idée.

  • Sara

    Qu'importe, j'ai envie de te dire, si toi tu n'arrives pas à la mener, en fait, qu'elle soit... Si ça se trouve, c'était ça, le truc magique qui ferait décoller Nicole, mais ce n'était pas possible pour toi, parce qu'en tant que ressource,

  • Pauline

    tu étais épuisée. Exactement, oui, parce que je trouve que c'était quand même une chouette idée, honnêtement. La DA que j'avais faite, le wording et tout, l'idée, je trouve qu'elle est chouette. Je ne pense pas que j'étais à côté de la plaque. mais en termes de ressources en effet c'était pas du tout ça et en termes aussi de de rêve est-ce que c'était ça mon rêve en fait non c'était plus ça mon rêve mais à ce moment là je n'avais plus réfléchi et d'ailleurs tu parlais tout à l'heure que nos parcours sont en miroir et à ce moment là moi j'ai écouté ton ton épisode 0 je me rappelle encore j'étais dans ma salle de bain je l'écoutais et chaque phrase me disait wow Oui, c'est exactement ce que je lis. Et c'est ton épisode m'a mis un warning là. Je me suis dit, OK, là, il faut que tu fasses gaffe parce que là, tu vas droit dans le mur. Donc, OK, on y va, mais fais gaffe.

  • Sara

    Ça me touche en même temps, je ne te le souhaitais pas du tout, mais ça me touche de me dire que ça a pu avoir un impact et je sais que c'est pour un mieux. Donc, tu l'as dit plusieurs fois à un moment donné, je ne sais même pas si c'est une décision ou si c'est juste que tu n'as pas d'autre choix, viens le fait d'arrêter. À ce moment-là... Dans quel état d'esprit tu es ? Est-ce que tu te dis, Nicole c'est fini, j'arrête et je ne veux plus jamais entendre parler ? Ou bien est-ce que tu es plus dans un état de pause ?

  • Pauline

    En fait, je suis d'abord dans un état, je suis un peu anesthésiée. Je ne sais plus te dire le moment même, je ne sais plus te dire le moment même, mais je n'allais pas super bien depuis un moment. J'étais très fatiguée, je pleurais tout le temps, voilà. Il y a eu un rendez-vous avec ma coach en incubateur où... je ne sais même plus ce qu'elle a dit, ça a déclenché un flot de larmes, je n'arrivais plus à m'arrêter, c'était vraiment un robinet ouvert, durant tout le rendez-vous, après en rentrant chez moi, et là ça a été peut-être le premier pas vers cette décision-là, et ça a été... Alors je n'ai jamais pensé ou dit j'arrête Nicole à 100%, ça par contre non, ça honnêtement il n'y a à aucun moment, je me suis dit j'arrête tout complètement, c'est fini, ça non, mais ça a été, là c'est stop et je me rappelle m'être dit c'était en janvier en fait mi-janvier, je me rappelle m'être dit je vais reprendre un travail dans le salariat j'ai envie de bosser en agence de communication en fait donc je me laisse tout le mois de février pour me reposer et pour faire mon CV, ma lettre de motivation chose que je n'avais jamais faite en fait je me laisse tout le mois de février, mars je trouve du boulot, je commence le boulot et on verra Et donc Nicole n'était plus dans mes plans en fait. Nicole est sortie de mes projets, de mon plan d'action, mais... je savais que je ne voulais pas arrêter. Ça, c'était sûr.

  • Sara

    Tu devais trouver un rapport plus sain avec Nicole parce qu'il y a aussi une réalité qu'on n'a pas mentionnée et qui est vraie pour beaucoup d'entrepreneurs, c'est que Nicole et toi, vous étiez mélangés. On ne savait plus où Sarah s'arrêtait pour que Nicole commence et inversement. Il y a une espèce de flou identitaire qui se crée et donc tu avais peut-être besoin de ne plus l'avoir.

  • Pauline

    Oui, énormément. Ça, déjà quand on est entrepreneur, mais en plus quand on a un projet qui a un prénom. Moi, on m'appelait Nicole, quoi, parfois. Et en soi, c'est pas grave. Et aujourd'hui, même mon pseudo sur Instagram, c'est Sarah de Nicole et c'est Archie, OK. Mais il y a un moment donné, et ça revient à ce que je disais tout à l'heure, si Nicole n'a pas de valeur, en fait, moi non plus. Et en plus, on a toutes les deux un prénom. Et Nicole, ce sont mes idées. C'est ma façon de voir les choses, de voir la sexualité, l'amour, etc. Et donc, c'est vrai que parfois... c'était compliqué et même dans ma vie privée honnêtement en plus voilà je parle de cul je parle d'amour donc forcément quand t'es dans des dates il y a ce truc de voilà parfois un peu compliqué aujourd'hui j'arrive à mieux m'approprier tout ça et à être beaucoup plus alignée avec ça et aussi avec Nicole mais à ce moment là c'était compliqué donc en effet il y a eu un moment de ok je ne veux plus l'avoir j'ai rangé tous les livres féminisme sexo et tout chez moi dans une caisse mes livres aussi d'Inna avec Nicole Tout dans une caisse, je ne voulais plus rien voir parce qu'elle avait envahi mon appartement. J'avais des livres féministes partout. du travail partout, des failles à trois, tout mon frigo, mes meubles. C'était un lieu de travail et plus un lieu de vie. Moi, je vivais et je travaillais dans le même endroit. C'était très compliqué. En effet, là, il y a quand même une coupure.

  • Sara

    Je ris parce que j'ai vécu exactement la même chose que toi avec cette histoire. Je me rappelle que j'ai tout mis au placard. Moi, j'avais des bureaux pour le coup, mais quand j'ai déménagé des bureaux, j'ai mis tous ces cartons-là dans le garage. Et puis, quand on a quitté cet appartement quelques années après, je me suis retrouvée avec tous ces trucs sur... sur les bras tous ces vieux magazines que, pour le coup, un peu comme toi, le livre, je pense que tu peux encore en faire quelque chose, parce qu'il est un peu evergreen. Moi, les magazines, ils sont datés et tout, il y a des gens dedans qui n'ont peut-être plus du tout envie. Donc, clairement, je ne pouvais rien en faire. Et c'est une anecdote que je n'ai jamais racontée. On se disait, mais on ne va pas déménager avec tout ça. On ne va pas mettre tout ça dans une nouvelle maison. Et donc, il est venu le moment de les jeter et de dire au revoir. Et alors, on est arrivés au truc Réciparc, là. Et il y avait une tempête. Une tempête, de la pluie partout. Et donc, j'étais là avec mes caisses en train de les jeter. Et en fait, ça a l'air dramatique, mais moi, j'étais en train de rire. Comme vraiment je relâchais tout, je riais en jetant mes anciens rêves si tu veux. Et puis dès qu'on est parti, la tempête s'est arrêtée et le soleil est revenu. Et je ne sais pas, j'ai vécu un espèce de moment métaphysique de me dire je me suis complètement déchargée, complètement délestée. Alors je ne souhaite pas ce futur à ta palette de livres évidemment, on ne sait pas ce qui peut lui arriver. Mais je vois ce que tu veux dire et pareil que toi, les livres féministes. En fait j'ai deux bibliothèques, une de mes livres à moi, tu vois, moi. et les livres féministes que j'ai laissés dans un coin pour éviter cette... Comme tu dis, c'est presque du cannibalisme, en fait. On t'envahit totalement. Donc, pour revenir à ton histoire, tu le cites, tu cherches un travail. Moi, je me rappelle qu'à l'époque, tu m'avais dit Je ne sais pas quoi faire, j'ai aucune compétence. Et moi, ça m'a marquée. Parce que quand on est entrepreneur, on apprend tellement de choses, tu ne peux pas dire que tu n'as pas de compétence.

  • Pauline

    Ah oui, je me sentais super nulle. Franchement, je mâche même mes mots. Je me sentais vraiment très, très, très, très naze. et ça a été une vraie thérapie pour moi de faire mon CV. Honnêtement, j'ai adoré ce moment, la lettre de motivation et le CV, surtout que je m'étais donné un mois, j'avais encore mon abonnement au coworking, donc j'allais au coworking pour écrire un CV. Et ma coach, pour le coup, en incubateur, m'a aidée, parce qu'elle m'a vraiment accompagnée le temps que je sors d'incubateur. Voilà, elle m'a accompagnée sur cette décision, et sur la suite. Je la remercie d'ailleurs parce qu'elle m'a vraiment aidée, Virginie. Et donc, on a écrit le CV ensemble. Et donc, je me suis vraiment mise d'abord devant mon écran. Oui, j'ai un diplôme en graphisme et c'est tout. Et c'est elle qui a commencé à me dire, T'as fait ça, t'as fait ça, t'as fait ça, tu sais faire ça, tu sais faire ça, tu sais faire ça. Et donc, toutes ces expériences qui, pour moi, c'était normal, en fait, juste les faits, comme on disait, je n'ai pas réfléchi, j'ai foncé, idée, action, voilà. Je ne me suis pas rendue compte qu'en fait, c'était des compétences qui pouvaient être valorisées. Pour le coup, on en revient à la même chose. Et que toutes ces années-là, et c'est pour ça qu'aujourd'hui, je peux dire que je n'ai aucun regret parce que tout ce que j'ai fait... Ça m'a appris quelque chose et ça m'a rendue plus compétente. Je ne sais pas si c'est bien ou pas bien, peu importe, je suis comme ça. Pour moi, le travail, c'est hyper important. Je suis ambitieuse au sens positif du terme. j'ai envie d'être de plus en plus compétente, j'adore mon travail, j'adore le milieu dans lequel je suis, et c'est important pour moi d'être compétente dans mon travail et d'évoluer, d'avoir une belle carrière, peu importe où elle sera, Nicole, pas Nicole, peu importe, mais c'est vraiment important pour moi, je me définis vachement là-dedans parce que je fais tout avec passion, donc mon travail, c'est une passion, et le fait d'être dans la com, ça reflète qui je suis, mon style vestimentaire, ma coque d'iPhone, enfin voilà, tout est... Pour moi, tout est lié. Donc... Donc oui, toutes les choses que j'ai faites sont devenues des compétences et donc c'est valorisable et en fait c'est pour ça que c'est trop cool il n'y a aucun regret parce que j'ai appris plein plein plein de choses.

  • Sara

    Oui t'as géré une communauté et est-ce que tu dirais que c'est aussi tout ça qui a fait que tu as le job que tu as aujourd'hui ?

  • Pauline

    Oui, oui et mon patron me l'a dit et je sais que ça a joué.

  • Sara

    Ça fait que tu as un profil totalement unique parce que personne d'autre n'a lancé Nicole.

  • Pauline

    C'est ça. Oui, et comme tu dis, ça fait de moi, de nous, des profils uniques parce qu'on... Alors, ça peut faire peut-être un petit peu peur comme profil. On est un peu atypique, c'est vrai. Et ça, quand je cherchais, j'ai pas mal eu cette réponse dans les mails. OK, t'as un profil un peu atypique. Rencontrons-nous pour voir un peu ce qu'on peut faire. Oui,

  • Sara

    et puis cette réflexion de se dire... Ok, là j'ai une entrepreneuse devant moi, est-ce qu'elle a vraiment envie du salariat ? Est-ce qu'elle ne va pas être un esprit beaucoup trop libre, beaucoup trop leader, qui va faire qu'elle ne saura pas s'intégrer dans une équipe ? Est-ce qu'elle ne va pas rester là quelques mois et puis partir parce que son projet va reprendre de la place ? Et c'est vrai que ça peut faire peur aux employeurs, mais moi je suis fermement convaincue aussi que c'est ça notre force.

  • Pauline

    Oui, je pense aussi. Et le fait de savoir ce qu'on veut finalement, parce que forcément cette discussion-là je l'ai eue avec mon patron, avec l'équipe, etc. Et... C'est le fait d'avoir fait tout ça qui me fait dire qu'aujourd'hui, je ne veux plus ça. Moi, je ne me vois plus du tout entrepreneur à 100%, full time. Franchement, j'adore bosser en agence, j'adore bosser en équipe et j'adore la stabilité aussi que ça procure. Les projets d'envergure beaucoup plus grosse sur lesquels tu peux travailler quand tu es en agence. Et donc voilà, après, je reste entrepreneur et ça, c'est un secret pour personne. C'est comme ça. mais pour moi les deux fonctionnent totalement ensemble je suis convaincue qu'il y a un équilibre entre salariat et entrepreneuriat qui existe je sais pas si je l'ai déjà trouvé je suis sur cette recherche là en tout cas mais je pense qu'il peut être vachement, en tout cas pour moi, qu'il peut être vachement hyper boostant et aller me remplir vraiment parce que je trouve du positif dans les deux

  • Sara

    J'aime beaucoup que tu dises que la stabilité, c'est important pour toi, parce que je pense qu'il y a une idée reçue forte avec l'entrepreneuriat, c'est qu'on va être libre et qu'on va pouvoir faire tout ce qu'on veut. Et on l'oppose souvent à cette stabilité qui a l'air ennuyante. Donc on se dit, je n'ai pas envie du côté plan-plan patron. Alors qu'en fait, je pense que les gens oublient d'y penser. C'est que quand on est dans l'entrepreneuriat, moi en tout cas, je le vivais comme ça. Je n'ai jamais été autant soumise. à des choses extérieures, à des clients, à des fournisseurs, à des deadlines. Je n'avais pas du tout le choix entre mes mains, encore pire. Je n'avais pas ce côté, cette stabilité dont tu parles. Et je trouve ça bien de ne pas la diaboliser, un peu comme un couple, je vais encore faire un parallèle avec les couples. Les relations toxiques, c'est super excitant. Mais quand tu es dans un couple stable, ce n'est pas ennuyant pour la cause. Ça peut être très bien aussi.

  • Pauline

    Oui, je ne pense pas que l'entrepreneuriat, ce soit la liberté. Honnêtement, comme tu le dis, moi, je me suis sentie prisonnière de mon entreprise, prisonnière de Nicole. Je me suis jamais sentie autant pas libre que quand j'étais full-time entrepreneur, honnêtement. Et il ne faut pas oublier que... C'est quoi finalement la liberté ? J'ai vu sur Instagram, il n'y a pas... Enfin, on s'embarque dans les... J'ai vu sur Instagram un post qui disait, en fait, l'objectif, ce n'est pas l'argent. L'objectif, c'est la liberté et l'argent, c'est un moyen pour...

  • Sara

    et alors pas que mais c'est vrai en fait être libre mais libre quoi juste de pouvoir choisir tes horaires pas la grande liberté quoi ça en fait peut-être partie pour certains c'est peut-être une discussion ok mais même ça dans l'entrepreneuriat tu choisis tes horaires c'est à dire tu choisis l'horaire 7 jours sur 7 24 heures sur 24 exactement il faut pas croire que tu peux commencer à travailler à 11h tranquille c'est pas une réalité non c'est pas une réalité j'ai

  • Pauline

    jamais autant culpabilisé de prendre un week-end quand j'étais entrepreneur alors Donc non, moi je pense vraiment pas que la liberté c'est ça l'entrepreneuriat. Je ne dis pas non plus que la liberté c'est le salariat, justement, mais je pense qu'il y a quelque chose à aller chercher dans tout ça, trouver son compte. Tu vois, aujourd'hui je suis salariée, mais ça me permet quand même de suivre un master, d'être libre de pouvoir le suivre aussi, de m'épanouir dans mon travail, d'avoir quand même... une activité d'entrepreneur. Je ne vais pas dire activité parce que pour l'instant, ce n'est pas vraiment ça, mais d'être quand même entrepreneur. Donc, voilà. Je ne sais pas encore comment se traduit cette liberté, mais en tout cas, ce n'est pas l'entrepreneuriat. Moi, en tout cas, non. Du coup,

  • Sara

    tu trouves aujourd'hui ton équilibre entre entrepreneuriat, salariat. Et tes objectifs ont complètement changé, comme tu le dis. Tu as décidé de revenir avec Nicole, mais tu n'as plus en tête tout ce que tu imaginais autrefois. Cette question de l'argent, qu'est-ce que tu en fais aujourd'hui ?

  • Pauline

    Alors, cette question de l'argent par rapport à Nicole, elle est encore en plein dans mes réflexions du moment. Pour refaire un peu l'histoire, en 2023, j'ai stoppé Nicole. Et j'ai quand même décidé d'y revenir. J'ai la chance d'avoir eu et d'avoir encore des rédactrices qui sont juste... Voilà, c'est des perles, elles sont géniales, et elles avaient toujours envie de s'investir dans Nicole, et donc c'est un peu elles qui m'ont reboostée à dire Ok, on le relance, j'ai pas besoin de revenir avec un plan parfait sur 10 ans, juste vas-y, postons des articles et on verra quoi. Ça aussi, déjà, gros gros changement pour la perfectionniste que je suis, et le perfectionnisme m'a épuisée aussi. Et donc là, j'ai vu que les filles étaient toujours... portées par le projet, qu'elles avaient envie de s'impliquer. Elles m'ont portée. En fait, OK, on y va. Moi, je n'ai plus envie d'écrire sur le site.

  • Sara

    Parce que tu as compris parmi toutes ces expériences ce que tu voulais faire et ce que tu ne voulais pas faire. Et par exemple, la rédaction, ça n'en faisait pas partie.

  • Pauline

    Non, exactement. J'aimais bien. Peut-être que je réécrirais, mais devoir écrire à un moment, être obligée à me menter sur tel sujet, c'est quelque chose pour moi qui est énergivore et qui n'est pas dans mon flow. C'est pas, allez, le graphique simple et facile, simple et rapide, etc. Voilà, c'est pas dans simple et rapide pour moi. Donc peut-être un jour, quand j'aurai envie de dire quelque chose, je le ferai. Mais c'est plus le souhait là. Les filles, par contre, voilà, elles sont toujours hyper, hyper partantes. Et donc moi, je me suis plus placée dans un truc de... Bah, je drive un peu le truc, ok ? On se fait des réunions de rédac'toutes les deux semaines. Cool, tranquille. L'idée, c'est que ça fasse kiffer tout le monde. Si à un moment donné, ça ne fait plus kiffer, on arrête. Voilà, c'était le mot d'ordre. Plaisir et plus de contraintes pour personne. On se fait des réunions, on parle des articles à venir. Il y a deux articles par mois, c'est OK. Il y en a un, un mois, c'est OK aussi en fait. Il y en a zéro, c'est OK aussi.

  • Sara

    Il n'y a pas de Ça a laissé tomber la pression ?

  • Pauline

    Complètement. Complètement. Quand tu arrêtes tout, tu repars de zéro en fait. Tu repars de zéro, le site il est là, il est cool, le site il est encore là. Ben faisons-en quelque chose.

  • Sara

    Oui, puis t'as plus la pression de devoir en vivre, t'as plus cette pression financière, donc soudainement, vu que c'est pas ça duquel tu dépends... Tu peux parler de plus de choses.

  • Pauline

    Exactement. Oui, exactement. Et on a relancé, je me suis dit on verra bien. On verra bien. Et puis, j'ai repris le master et il se trouve qu'il y a un TFE dans le master. Et je me suis dit, en fait, je vais travailler sur Nicole. C'est plein de choses, aller du SEO, du paid, etc. Des choses que je n'avais pas fait encore pour Nicole. Donc, c'est le moment de tester ça directement sur le projet. Parce que forcément, on parle de stratégie digitale, etc. Dans mon ventre, il y a un petit truc qui se fait parce que je pense à ce que je pourrais faire pour Nicole. Donc, c'est là où je me suis dit... Ok, ouais, c'est pas fini du tout. C'est pas fini. À chaque fois, je fais... C'est comme quand tu repenses à un ex. Tu vois, à chaque fois, tout se fait penser à ton ex. À chaque fois, c'était Nicolas, je pourrais faire ça, je pourrais faire ça. Ah, je l'ai pas fait. Ben non, je l'ai pas parce que je ne savais pas le faire. Je n'avais même pas pensé. Moi, le mot média digital stratégie digitale etc., il y a quatre ans, je n'y pensais pas. Et encore moins pour mon projet. Donc, je ne peux même pas m'en vouloir de ne pas l'avoir fait puisque je... Comme on disait tout à l'heure, je ne me suis pas dit que je vais lancer un projet entrepreneurial et je vais faire un plan, un business plan, nanana. J'ai découvert quand j'étais déjà dedans en fait. Donc avec déjà la pression de devoir le faire. Donc là, tout est complètement différent. Donc j'ai recommencé à travailler dessus, tranquille. Et petit à petit, je sens que la passion se rallume. Ça, je le sens vraiment fort. Je vois toutes les choses que je pourrais faire. à la fois plus dans un mode de je lâche tout et je passe 7 jours sur 7. Non, pas du tout. Il y a plein de choses que je peux faire. Je suis tranquille. Parfois le dimanche, parfois pas. Voilà, là j'ai une grosse année. J'ai le master. Je suis un programme aussi au Venture Lab absolument génial qui m'a complètement aussi réconciliée avec Nicole. Ça, c'est arrivé au bon moment aussi. Tous les workshops qu'on a eus, les contacts avec les autres filles du programme, donc toutes des graines de changement, ça m'a... réconcilié hyper hyper fort avec Nicole. Donc petit à petit. Et jusqu'à il y a deux semaines, j'avais vraiment ce truc de je ne souhaite plus du tout faire de l'argent, vraiment hobby en fait. Je me suis dit, voilà, ça reste un hobby sur le côté, j'ai plus trop d'objectifs, plus trop d'attentes par rapport à ça. Puis j'ai dû mettre des objectifs pour le TFE, qu'est-ce que je veux atteindre avec telle campagne, etc. Donc là, je me suis dit, ah bah ce serait quand même bien si on développait à fond les lectrices, quoi. En fait, l'idée, c'est qu'il y a un maximum de gens qui lisent ce qu'on écrit pour vraiment... aider le moi peut-être un peu fort, mais... Avoir de l'impact. Oui, avoir de l'impact, exactement. Tu sais de quoi je parle à nouveau. Donc je me suis dit, c'est peut-être plutôt là, en fait, qu'il faut aller chercher plus d'envois, vouloir faire de l'argent, mais juste faire ce pour quoi j'avais lancé Nicole. La raison d'être, le why, etc. Que j'ai retravaillé grâce au Venture Lab, parce que j'étais complètement paumée par rapport à ça. Et donc, pour que... pour que les femmes puissent s'approprier leur corps, être libres, être empouvoirées. En fait, je pense que les articles peuvent vraiment aider à ça. Donc autant vouloir développer ça à fond. Et donc il y a cet objectif-là qui est arrivé. Et puis petit à petit est revenue la question de l'argent par un autre bout, en fait, qui a été... Et s'il y avait des sponsors qui mettaient de l'argent pour pouvoir tourner des vidéos, pour créer du contenu chouette, ou pour juste payer les choses qu'il y a à payer par rapport au site, parce que je paye toujours évidemment tout ça, j'ai pas du tout récupéré tout l'argent que j'ai sorti, je ne compte même plus le récupérer un jour, mais peu importe. Donc ok, il y a ce truc de sponsor, d'ambassadeur, ok, pourquoi pas, ça me titille un petit peu, c'est vrai que j'ai jamais à nouveau cette idée de vouloir tout faire toute seule, de tout contrôler. Je n'ai pas voulu aller trouver des gens pour demander de l'argent parce qu'après je vais être redevable et du coup je serai plus indépendante. Et puis est venue aussi cette idée de si Nicole générait quand même de l'argent, peut-être pour reverser à des associations pour aider d'autres femmes. D'ailleurs, je me suis dit, mais comment est-ce que j'ai pas pensé avant, en fait ? Enfin, oui, bien sûr que oui. Vu que je ne compte plus sur Nicole pour me rémunérer, moi, ça peut être quelque chose qui fonctionne tout seul, qui génère et qui s'autofinance et qui peut-être libère de l'argent pour autre chose. Je te dis tout ça, ça fait à peine deux semaines que tout ça est dans mon cerveau et que je sais pas encore ce que je vais en faire. Mais ce que je vois, c'est que ça me titille et ça me pousse à la réflexion et que je me suis vraiment dit... En fait, peut-être que ce n'est pas complètement fini. Pour moi, c'était fini, il n'y avait plus de réflexion. Je ne voulais pas me relancer dans un truc entrepreneurial, refaire des business plans, des machins, etc. C'était bon, j'ai tout vu, j'ai tout fait. Et là, je me suis dit, en fait, non, ça ne fait jamais que trois ans. C'est quoi trois ans dans un projet entrepreneurial ? Il y en a qui mettent dix ans avant qu'une entreprise fonctionne ou même plus. Il y a une porte qui se réouvre là, il y a une porte qui se réouvre, je sais pas encore trop ce qu'il y a derrière, mais j'avoue que j'ai un peu envie d'aller pousser.

  • Sara

    Je trouve ça super beau ce que tu dis parce qu'il faut beaucoup de courage pour revenir à un projet qu'on a mis de côté. Je trouve que c'est une forme d'aveu de faiblesse et j'en parlais dans l'épisode qui relance cette deuxième saison d'ailleurs. C'est difficile de venir dire ok bah je suis partie, désolé, je reviens. Et toi tu le fais et tu le fais avec le recul nécessaire, avec les questions qui sont toujours là, mais comme tu le dis c'est un processus. et je me demande du coup ce que tu as pu mettre en place pour ne pas retomber dans les travers dont tu parlais, le fait de trop en faire, le perfectionnisme, ne pas savoir déléguer aujourd'hui comment tu fais pour éviter ça ?

  • Pauline

    alors j'ai pas vraiment mis des choses en place honnêtement, parfois je me surprends encore à être dans des à me dire, il faut faire ça, il faut faire ça si c'est pas parfait, voilà être encore dans ces choses là, mais j'essaye de beaucoup plus m'écouter en fait m'écouter parce que le corps il nous parle il faut juste l'écouter. Mais ce n'est pas toujours simple de l'écouter non plus. Et le fait d'avoir quand même enlevé une pression par rapport à l'argent, à la rentrée financière, le fait de me sentir beaucoup plus alignée avec mon travail, moi en tant que professionnelle, de continuer à me former et donc de... de m'accomplir professionnellement, en fait, parce que c'est ce que je suis en train de faire, hors Nicole. Ça, ça m'a vachement... Ça me permet de me sentir mieux et d'être plus alignée. Et oui, de m'écouter et de... Cool. relâcher la pression c'est pas grave on n'a pas posté tranquille parce que je sais quand même que je suis en train de bosser pour l'après en fait ça je remarque vachement je déteste être dans l'inaction quand il y a quelque chose qui ne va pas ou que je veux changer j'ai besoin d'agir tout de suite alors je l'ai fait avant on sort un livre, on sort des t-shirts aujourd'hui c'est un peu différent j'ai un coach au Venture Lab Donc on réfléchit par rapport à tout ça. Je fais le master, je continue à m'accomplir professionnellement, je ne stagne pas. Et ici, avec le TFE, je sais qu'en juin, je vais devoir rendre un dossier où il y aura un plan d'action pour Nicole sur, je ne sais pas, un an, trois ans, on va voir comment on fait ça. Donc je sais que je suis en train de mettre des choses en place. Je ne suis pas dans l'inaction. Donc si demain, je ne travaille pas sur Nicole, ce n'est pas grave parce que j'ai une deadline dans deux semaines où je dois avoir un coach à l'école et je sais que je dois représenter quelque chose et je sais que je rendrai quelque chose. Donc il y a ce truc de... Il y a un travail de fond qui est là. Je sais que je vais le rendre, le TFE, et qu'il y a quelque chose qui va sortir de ça. Et puis on verra, quoi. Je dois pas avoir toutes les réponses là demain. il sait beaucoup, j'ai un travail, j'ai l'école il y a Nicole, voilà, c'est cool déjà j'arrive à gérer tout ça, on verra après quand je finirai le master quand je finirai le Venture Lab,

  • Sara

    tranquille il y a plus ce sentiment d'urgence peut-être donc au final ce que je remarque c'est que ce qui a changé, c'est pas tes actions au quotidien mais c'est plus ton mindset et cette histoire que tu projettes sur ton propre projet et est-ce que avec du recul, tu définirais ça comme une forme d'échec où tu ne le vis pas du tout comme ça aujourd'hui ?

  • Pauline

    Si, si, si, c'est un échec, mais je le dis avec un grand sourire et je vois même pas ce mot de façon négative, honnêtement. Et je ne l'ai jamais vu comme ça. Les abonnements, donc le club Nicole, ça a été un échec, oui, clairement. Et c'est ok, en fait, c'est pas grave, c'est pas grave parce que ça a amené plein de trucs cools derrière. J'ai tenté, j'ai raté. pas grave, je vais jamais culpabiliser d'avoir tenté quelque chose surtout que je sais que je l'ai quand même fait de façon réfléchie ici vraiment j'avais fait ça n'importe comment voilà c'est différent mais oui non je le vois pas du tout de façon négative et le mindset il a complètement changé et ça m'a fait grandir, tu vois on parlait tout à l'heure de s'entourer, de déléguer etc On parlait avec le coach de quelle partie je veux faire, quelle partie je ne veux plus faire, des sponsors. Et en fait, c'est tous des trucs où je suis hyper ouverte. Bah oui, OK, quelqu'un d'autre peut le faire. J'aurais besoin que quelqu'un fasse ça. Comment je fais ça ? Oui, quelqu'un pourrait peut-être me donner de l'argent. Je suis dans un truc complètement différent. Même quand j'ai repris avec les rédactrices, le site, c'est devenu un site collaboratif. Et si un jour, il y a 20 rédats qui écrivent, c'est génial. C'est génial parce que j'ai plus... peur de perdre le contrôle parce que Nicole, c'est mon projet et ça le sera toujours. Et plus il y a de personnes dedans qui amènent leurs compétences et qui amènent leur personnalité, mieux c'est. Donc le mindset, il a complètement changé et je crois que ça va paraître un peu vieux ce que je dis, mais c'est un peu la maturité. Je crois que c'est oui, là, j'ai le fait d'avoir grandi et puis j'ai écouté plein de podcasts, de témoignages d'entrepreneurs. En fait, on ne peut pas tout faire tout seul, c'est logique. C'est logique. Donc oui, un échec, oui. et avec un grand sourire. Et c'est archi ok. Peut-être qu'il y en aura d'autres encore, mais ce n'est pas grave.

  • Sara

    C'est un échec duquel tu as appris finalement.

  • Pauline

    Oui, j'ai appris beaucoup. Et c'est un échec que je referai. Honnêtement, même on parlait du livre tout à l'heure. Aujourd'hui, oui, j'aurais peut-être dû faire ça. Je vois ce que j'aurais pu faire différemment. Mais en fait, non, ça s'est passé comme ça parce que ça devait se passer comme ça. Tu m'aurais dit à ce moment-là, fais ça, ça, ça. J'aurais dit non. mauvais choix, mais c'est pas grave, c'était le choix du moment, et c'était ok avec moi. Et puis, je l'ai quand même fait, donc il y a une fierté de l'avoir fait. Ça n'a pas fonctionné comme ça aurait dû à nouveau fonctionner, c'est à chaque fois en termes financiers, parce que finalement le livre il est sorti, il est là, il s'est quand même vendu. Donc ça a été une réussite d'une part, puisqu'il est sorti le livre.

  • Sara

    donc déjà ça c'est cool après oui le club ça c'est vraiment un gros échec mais franchement c'est archi ok c'est beau ce que tu dis parce qu'en fait une chose peut être à la fois un échec sur un point de vue donc d'un point de vue financier comme tu l'imaginais à l'époque c'est un échec mais d'un autre point de vue par exemple des retombées que ça a pu avoir pour toi tu le disais tu parlais des causeries ça a été des échanges avec des gens, le club ça a quand même pu te permettre aussi de partager du contenu de qualité donc d'un autre point de vue

  • Pauline

    C'est aussi une réussite. Oui, et aussi, c'est le fait d'avoir fait le tour. Les abonnements, c'était la dernière chose possible pour pouvoir espérer en vivre. Si je ne l'avais pas fait, je crois que je serais encore avec ce truc-là en tête, de me dire, et si je vais quand même peut-être le faire ? Alors, peut-être que si je le refais dans trois ans, je l'aurais fait différemment et ça aurait fonctionné. Peut-être, je n'en sais rien. Mais là, j'ai pu me dire, OK, j'ai fait tout ce que je voulais faire. C'est vraiment sympa. J'ai fait tout ce que je voulais faire. Toutes les idées que j'avais quand j'ai lancé Nicole, quand je suis sortie de l'école, Il y a des trucs qui ont fonctionné super bien, d'autres moins, d'autres pas du tout. C'est ok, maintenant, aujourd'hui, avec tout ce qui a été fait, les retours de tout ça,

  • Sara

    qu'est-ce que je garde ?

  • Pauline

    Qu'est-ce que je garde, exactement, et comment je construis demain ?

  • Sara

    Et c'est vrai que, s'il y a une leçon à tirer aussi, c'est que plein de gens pensent qu'il faut réfléchir longtemps, et que c'est de la réflexion que va naître cette décision de je vais faire ça. Alors qu'en réalité, beaucoup plus de choses naissent de l'action. Et toi, c'est ce que tu as fait, tu as agi, agi, agi, et c'est aujourd'hui que tu sais. C'est pas tu décides, tu sais. ce que tu veux faire ou pas et je trouve que ça n'augure que des bonnes choses pour la suite ben oui je pense, j'espère alors je termine toujours les podcasts parce que ça y est on arrive à la fin de notre discussion en demandant à mes invités des petites recommandations lectures, donc ici c'est plus sur la thématique qui te touche personnellement toute cette histoire d'entrepreneuriat, de valeur, d'argent est-ce que tu as des lectures à recommander aux personnes qui nous écoutent ?

  • Pauline

    oui alors je lis beaucoup moins qu'avant, j'ai beaucoup moins le temps ça fait partie de ta thérapie mais alors il y a un bouquin voilà Je ne l'ai pas lu en entier, mais j'ai lu énormément d'articles qui parlent du livre, qui parlent de la thématique, d'interviews de l'autrice. Donc je me permets de le mettre dans les recommandations parce que je sais que je suis sûre qu'il est génial. C'est le livre Le piège du métier passion. J'ai oublié le nom de l'autrice. Mais elle parle, donc elle est journaliste et elle parle, on en parlait tout à l'heure, quand ton métier envahit ton espace de vie. Et ce métier passion, notamment dans le journalisme, qui te fait travailler.

  • Sara

    pour moi, que ce que tu vaux, et être toujours dans un rapport hyper toxique, finalement, au travail et à ta passion. Et ça, j'ai lu énormément d'articles sur ce bouquin, et j'aimerais vraiment bien un jour le lire, même si j'ai un peu peur de le lire, quand même, j'avoue.

  • Pauline

    C'est confrontant.

  • Sara

    Oui. Donc, je crois que c'est pour ça que je ne l'ai pas encore commandé, mais voilà, le sujet est très, très, très percutant. et je suis en train de lire en ce moment le pouvoir des habitudes et c'est très intéressant ça sort un peu des idées qu'on voit souvent dans le def perso qu'il faut changer toute sa vie, se lever à 5h du matin manifester tous les jours l'attraction, voilà tous ces trucs là j'aime bien mais c'est trop pour moi j'ai déjà du mal à juste me cuisiner un souper donc changer toute ma vie c'est non et là il parle justement de comment les toutes petites habitudes des trucs que tu peux faire tous les jours une minute peuvent avoir un un grand, grand, grand impact par la suite. Et donc, ouais, c'est très... À nouveau, parfois, c'est un peu too much, mais il y a des choses à garder quand même dans comment des petites choses au quotidien, des façons de penser, des petites actions à mettre en place, vraiment le strict minimum, peuvent avoir un grand impact. Donc ça, c'est les deux. Et alors, le troisième, quand même, voilà, c'est un peu une école un peu entrepreneuriale, mais c'est Le couple et l'argent, de Titu Locoque. Alors lui... waouh franchement très facile à lire il lit super vite il peut même se prendre par partie et pour le rapport à l'argent en tant que femme surtout et en tant que femme hétéro aussi surtout voilà très très très

  • Pauline

    éclairant super ben merci beaucoup je te remercie d'avoir accepté de partager ton histoire les bons et les mauvais moments et surtout toutes les leçons que tu as pu en tirer je te souhaite évidemment que du positif pour la suite de Nicole et je ne peux que recommander aux personnes qui nous écoutent d'aller suivre cette aventure là et de voir ce qui va émerger de toute cette réflexion et surtout de toute cette action finalement hâte

  • Sara

    de voir la suite merci beaucoup,

  • Speaker #2

    merci d'avoir invité merci beaucoup d'avoir écouté ce podcast pour dédramatiser l'échec n'oublie pas de t'abonner au compte Instagram échec réussi pour une dose quotidienne d'inspiration A très vite pour un nouvel épisode d'Échecs Réussis.

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Description

Nouvel épisode, nouvelle vision de l'échec, cette fois-ci basée sur le vécu de Sara, la fondatrice du média engagé Nicol.e Magazine 🌶️✨

L'histoire de Sara et de Nicol.e est celle de beaucoup d'entrepreneurs : avoir une idée, se lancer tête baissée, puis se laisser consumer par sa passion. Après des tas de projets menés à bien, mais peu d'argent généré, Sara réalise qu'elle a perdu sa valeur en la cherchant dans son projet.

Où s'arrête Nicol.e pour que commence Sara ? Et quelle est sa valeur (personnelle) si son média n'en a pas (financièrement) ? Autant de questions qui poussent notre entrepreneuse multicasquette à la décision la plus salvatrice : la prise de recul.

Face à ce sentiment d'échec, un seul constat. Il n'y a pas que des erreurs : il y a aussi et surtout des leçons ! Dans cet épisode, Sara raconte l'équilibre qu'elle trouve aujourd'hui entre sa vie d'entrepreneuse, de salariée et d'étudiante (oui oui, tout ça à la fois!) mais surtout de femme qui continue de rêver. Elle envisage la suite après plusieurs mois de lâcher prise, mais toujours avec l'envie au ventre.

Retrouve Sara sur son compte Instagram pour la suivre dans ces divers projets ⚡️

N'oublie pas de suivre Echec Réussi pour une dose quotidienne d'inspiration 🧡



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sara

    Donc à partir du moment où tu travailles gratuitement, donc ton travail ne vaut rien, si tu te définis par ton travail, tu ne vaux rien non plus. Moi je me suis sentie prisonnière de mon entreprise, prisonnière de Nicole.

  • Pauline

    Bienvenue dans Échec Réussi, le podcast qui dédramatise l'échec. Ici tu trouveras un véritable recueil de visions de l'échec, à travers les témoignages de ceux qui l'ont vécu et qui en ont tiré des leçons. Salut Sara !

  • Sara

    Salut Pauline !

  • Pauline

    Bienvenue dans Échec Réussi, je suis très contente de t'avoir derrière le micro aujourd'hui parce qu'on va parler de, j'allais dire, ton histoire mais aussi la mienne quelque part puisque nos auditeurs pourront se rendre compte au fur et à mesure de ce podcast on a deux histoires qui sont très en miroir. Nous-mêmes on en a déjà parlé, on a déjà constaté ce truc un peu rigolo et en même temps sur des points positifs et sur d'autres un petit peu négatifs. Nos points communs c'est quoi ? On a tous les deux lancé un média engagé. On a toutes les deux essayé d'en vivre. Toutes les deux, on a connu des grosses difficultés par rapport que ce soit à l'entrepreneuriat en général ou bien à ce côté engagé dans un média. Et puis, on a toutes les deux connu finalement cette reconversion vers le marketing qui nous a ouvert d'autres portes. Et donc, je trouve génial de pouvoir refléter l'une sur l'autre aujourd'hui. Il y a juste une grosse différence entre nos deux histoires, c'est que moi, j'ai arrêté. J'ai rangé mon rôle de rédac chef et mes magazines au tiroir. Alors que toi, tu es toujours là, avec ton média, tu as choisi de ne pas arrêter ton projet, mais de prendre les distances qu'il fallait avec celui-ci. Et donc, je trouve ça bien de reculer pour mieux sauter, comme on dit. Alors après cette petite introduction, est-ce que tu peux te présenter et aussi présenter ton projet ? Je sais que tu as plein de casquettes, que tu es entrepreneuse, salariée, étudiante, et que toi-même, tu te dis, ben, qui a dit qu'il fallait choisir ?

  • Sara

    C'est ça, en effet. Donc, j'ai décidé de ne pas choisir. Donc aujourd'hui, je suis salariée. En effet, je travaille en agence de communication et marketing. Je suis entrepreneur toujours, puisque Nicole est toujours là. Peut-être de façon un peu plus discrète pour l'instant, mais je me considère toujours comme entrepreneure. Je pense que c'est plus qu'un travail, c'est une façon d'être. Moi, je vois comme ça un mindset. Donc oui, je me considère... toujours comme entrepreneure. Et je suis étudiante aussi, puisque j'ai repris un master en cours du soir, en comm' digitale. Donc voilà, je n'ai pas choisi. J'ai décidé de ne pas choisir. Et à la fois, je trouve que tout fait sens. Tout est cohérent avec moi et avec ce que j'ai envie de faire.

  • Pauline

    Et donc Nicole Magazine, qu'est-ce que c'est ? Est-ce que tu peux nous en dire plus ?

  • Sara

    Alors Nicole Magazine, c'est le média qui female gaze la société, qui female gaze nos relations, nos sexualités, notre intimité. Donc c'est un site avec des articles engagés, féministes, sexo, love, actu. Et c'est aussi sur les réseaux sociaux, Instagram principalement, Facebook, voilà. TikTok on espère un jour. Et c'était aussi des événements qui s'appelaient les causeries, donc des cercles de paroles. Ça a été aussi un livre, une collection de capsules de t-shirts. Voilà, c'est tous les moyens possibles pour prendre la parole et donner la parole aux femmes sans attente qu'on leur donne.

  • Pauline

    Et lever des tabous, comme tu le dis, sur des sujets aussi variés que la sexualité, que ce soit dans son rapport à soi, son rapport aux autres.

  • Sara

    Exactement, lever des tabous et les lever en parlant de ces sujets et en donnant la parole aussi à des femmes qui souhaitent l'apprendre.

  • Pauline

    Super, génial. Alors, on va parler justement de l'histoire de ce media et de ton rapport avec lui et de comment, à un moment donné, vous avez presque fusionné. On y reviendra sans trop spoiler nos auditeurs. Donc, cette histoire, elle commence pendant tes études. C'était quoi ton objectif à ce moment-là ? Donc, tu te dis, il me semble que c'était ton travail de fin d'études en graphisme, c'est ça ? Je spoil de fou, mais ce n'est pas grave. Donc, c'était quoi tes objectifs à ce moment-là ? Est-ce que tu te disais, OK, j'ai un projet et je pense qu'il est viable et que je peux en faire quelque chose et je deviens une girl boss ? Ou bien est-ce que tu n'avais pas d'objectif plus loin que ça et que tu étais juste en train de te dire j'aime bien ça, j'ai envie de le mener plus loin ?

  • Sara

    Alors il y a deux temps. Le premier temps, il y a vraiment durant le master où là je travaille pour mon mémoire. Donc l'objectif, c'est juste réussir mon année et rendre ma mémoire finie. Et puis, il y a le deuxième temps qui vient le jour du jury quand je me rends compte que l'école, c'est fini et Nicole potentiellement aussi. Et là, je me dis en fait non, j'ai envie de continuer à travailler sur... Sur ce sujet d'abord, parce que la naissance de Nicole durant mes études, c'est aussi mon éveil féministe. Donc forcément, en un an, on n'a pas assez pour s'approprier le sujet. Et j'avais vraiment envie, avoir besoin de continuer à m'informer là-dessus et à partager là-dessus. Et puis, il y a cette envie aussi de lancer un magazine papier. C'était l'idée à ce moment-là, puisque Nicole, durant mes études, c'était... magazine papier hyper conceptuel très école d'art quoi donc voilà artistique ça pouvait pas sortir de l'école c'était pas vendable c'était pas montrable à quelqu'un d'autre qu'un jury d'école d'art et moi je rêvais de travailler dans un beau magazine grand magazine voilà comme il n'y a pas vraiment ici en Belgique. Et donc, je me suis dit, pourquoi pas finalement travailler pour le mien et créer le mien. Donc, il y a eu ce déclic-là le jour du jury. Vraiment, j'en ai parlé avec un prof. Tiens, est-ce que je ne pourrais pas emmener ce projet en dehors de l'école et en faire quelque chose de vrai ? Mais alors, les mots girlboss, entrepreneuriat, etc. n'était pas du tout dans mon lexique à ce moment-là, vraiment pas. Et là, je connaissais une ou deux structures. Je ne sais même pas comment je les décrivais à ce moment-là parce que franchement, le mot entrepreneuriat n'était pas dans mon dictionnaire. Donc voilà, je savais qu'il y avait des structures qui pouvaient lancer des projets. Et j'ai eu cette première idée. Et donc, c'est vraiment après, j'ai fini en juin et j'ai commencé la première formation en novembre. Donc, juste le temps des vacances et puis c'était parti. Et là, l'idée, c'était... de voir ce que je pouvais en faire. J'avais le quoi, ce que je veux dire, le sujet gelé. La forme, par contre, elle n'était pas au top parce que j'avais ce magazine hyper conceptuel. À la fois, la réalité d'un magazine papier, et tu ne sais que trop bien de quoi je parle. La réalité d'un magazine papier, moi, elle m'a frappée. Ce n'était pas possible à ce moment-là de me lancer dans des prêts, des machins, etc. Je venais d'acheter un appartement, j'étais déjà endettée, je me suis rendettée en trois mois. Donc, très vite, l'idée du que digital est arrivée. En fait, si je poste juste un article sur Facebook... en fait, pourquoi pas ? Il ne peut rien se passer. Je ne dois pas lâcher de sommes d'argent folles. Donc, je vais le tenter comme ça, même avant même de lancer le site et de le faire développer, etc. Donc, l'idée du queue digital est arrivée à ce moment-là, avec quand même le projet, le rêve, à ce moment-là, d'avoir un magazine papier un jour, des bâtiments et une rédaction et tout ce qui va avec.

  • Pauline

    Et tu l'as évoqué un petit peu tout à l'heure, tu as tenté plein de choses, plein de supports. Et maintenant que tu en parles, je réalise ce que ça veut dire, c'est-à-dire que tu avais un message, tu ne savais pas vraiment comment le faire passer, donc tu as tenté plein de choses, plein de manières de le transmettre. Il y a eu, tu l'as dit, le livre, la collection de t-shirts, il y a eu les talks, il y a eu la tentative de créer une équipe de rédac aussi, de lancer vraiment du tout digital avec ton site. Ça fait beaucoup, ça va très vite. Et en même temps, c'est positif parce que ça te permet de tester plein de supports. Et en même temps, est-ce que tu n'as pas eu la sensation de t'éparpiller parmi tout ça ?

  • Sara

    Alors, je ne dirais pas éparpiller parce que pour moi, tout faisait sens. C'était comme tu l'as dit, ce message-là que je voulais transmettre, le transmettre sur toutes les plateformes possibles. Donc, ça faisait sens. Mais par contre, c'est vrai qu'en deux ans, tout ça, tout ce que tu as dit là, en fait, je me suis épuisée, vraiment. Et quand je repense à la moi de ce moment-là, je me dis mais quelle énergie j'avais, j'avais vraiment la fougue, la passion, le feu au ventre, et c'est ça qui me drive vraiment, c'était ok j'ai une idée, j'y vais. Il n'y a même pas un petit temps de réflexion peut-être, mais c'était directement j'y vais, je fonce, j'y vais, je fonce, j'y vais, je fonce. Et franchement je n'ai aucun regret, mais aujourd'hui je n'ai plus du tout cette énergie ni cette envie de foncer. Je ne vais pas dire tête baissée parce que ce n'était pas des choix non plus, c'était quand même des choix réfléchis, j'étais quand même entourée et je le suis toujours. Et voilà, pour moi tout faisait sens. Mais je n'ai plus cette énergie, cette fougue du début. Donc je suis contente de l'avoir fait quand je l'avais, c'était le bon moment. Aujourd'hui, et on va y revenir, c'est un mindset qui est complètement différent.

  • Pauline

    Je ne dirais pas que tu n'as pas eu de réflexion, comme tu le dis, tu as eu une réflexion logique, mais tu n'as pas eu toute la phase de doute qu'on a quand justement on est passé par tout ça. En fait, moi, je me reconnais super fort dans ce que tu dis parce que je me rappelle, et je l'ai déjà dit, je pense, dans le podcast, que je ne me posais aucune question au moment où j'ai eu cette idée de magazine. Juste, je l'ai fait et je trouvais ça chouette. Et ça s'arrêtait là et j'avais comme toi une énergie. Alors, je ne sais pas si c'est l'énergie de la vingtaine, l'énergie de l'insouciance ou bien que sais-je, mais il est évident que ça s'épuise et que quand tu ne l'as plus, non seulement, ce n'est pas qu'une question d'énergie pour moi, c'est aussi une question de... Tu as plus de peur. Comme tu as plus de peur, tu prends beaucoup plus de temps avant de te lancer, parce que tu sais ce que ça fait de se casser la gueule. Est-ce que c'est un peu ça pour toi ?

  • Sara

    Oui, et c'est vrai que là, en t'entendant parler, c'est aussi l'énergie de toutes les premières fois. Je sors de l'école, je rentre dans le monde professionnel. C'est un peu un nouveau monde qui s'ouvre à moi. Et en fait, je ne me pose pas de questions, parce que go, c'est la première fois que je lance un projet, c'est la première fois que je fais ça, c'est la première fois. Donc on y va, on y va, on y va. En effet, aujourd'hui, il n'y a plus cette réflexion de J'ai déjà fait ça, comme ça, comme ça, comme ça, il s'est passé ça, ça, ça, de positif et de négatif. Aujourd'hui, je vais plus regarder le ratio. J'ai presque 30 ans. J'ai aujourd'hui d'autres besoins que j'avais quand j'en avais 25. Donc, il y a plus en effet cette phase de réflexion parce que peur, parce que je n'ai plus envie de me planter en fait. Voilà, je n'ai plus envie. À 25 ans, je me disais... C'est pas grave si je me plante, c'est la première fois. Aujourd'hui, c'est plus la première fois. Donc il y a cette peur-là qui crée des doutes et je pense qu'elle est plutôt saine, en fait.

  • Pauline

    Oui, bien sûr, parce qu'au final, c'est ça qui t'empêche de reproduire des erreurs et c'est ce qui te permet d'être plus serein dans ton lancement. Maintenant, c'est vrai qu'on a tendance à idéaliser, je crois, cette fougue dont tu parles. Et moi, c'est vrai que parfois, je me dis, OK, si je ressens plus cette passion-là, c'est que peut-être ce que je fais, je ne suis pas censée le faire et je crois que c'est faux. Je crois que c'est pas parce qu'on a des doutes, c'est pas parce qu'on procrastine, c'est pas parce qu'on prend plus de recul que ce qu'on fait n'est pas fait pour nous. Et la passion folle où on ne réfléchit pas, c'est un peu comme un amour. C'est là au début et puis ça peut s'arrêter. C'est pas grave, ça veut pas dire qu'on ne fait pas les bonnes choses.

  • Sara

    C'est ça et ça se transforme aussi. C'est comme la passion du début d'une relation en effet. Soit à un moment donné ça s'éteint et ça s'éteint et c'est comme ça. Soit ça se transforme en quelque chose de plus sain et de plus durable. et je crois que je suis plutôt là-dedans et je cherche en tout cas à le transformer de cette façon-là

  • Pauline

    Alors, pour revenir un petit peu en arrière, donc tu sors un livre, tu sors des t-shirts, tu organises des causeries. Est-ce que tu peux nous en dire plus sur ces trois canaux-là que tu as déployés et ce que tu en retires aujourd'hui ?

  • Sara

    Alors, le premier projet, c'était les t-shirts. Donc ça, c'était... En fait, à chaque fois que je... Les trois, je veux dire que c'était super chouette, les trois. Et je suis contente d'avoir fait tout ça. Et voilà, c'est plutôt positif. Donc oui, les t-shirts... Je ne sais même plus comment est venue l'idée, à nouveau, idée, action directement. Suis le flow. Exactement. Et puis, on a tourné des vidéos aussi pour promouvoir les t-shirts. Donc, c'était très chouette et ça mêlait plusieurs choses puisque je suis graphiste à la base. Donc, il y avait tous les visuels des t-shirts. Il y a eu toute la réflexion sur la vidéo qu'on a fait avec un ami, Alessandro, qui est vidéaste, qui lui s'est lancé aussi à ce moment-là. Donc, c'était hyper chouette de partager ça ensemble. Et le tournage était... La vidéo, je la vois encore maintenant, elle est super cool. Donc voilà, et les t-shirts, ça a plutôt bien fonctionné finalement.

  • Pauline

    C'est donc des t-shirts à messages avec des messages engagés.

  • Sara

    C'est ça, des t-shirts messages engagés. Le message principal, c'était que sexe is cool. Donc vraiment faire passer des messages hyper positifs sur la sexualité. Et il y a eu plusieurs modèles. On a fait un drop 2. et voilà, donc très chouette expérience très positive après il y avait tout le côté à nouveau et ça c'est quelque chose qui revient plusieurs fois c'est ok le projet a l'air super cool mais qu'est-ce que ça implique en termes de tâches au quotidien et là en fait ça impliquait en e-commerce et donc de faire des commandes, de faire des colis d'imprimer des étiquettes bi-post

  • Pauline

    ça c'était pas la passion quoi je suis trop d'accord avec toi et c'est vrai que ça se transpose à ton métier de graphiste aussi à la base parce que quand on voit le résultat final on se dit c'est magnifique j'adore oui mais derrière il y a des heures devant son ordi qui sont pas spécialement marrantes et c'est vraiment cette tension entre processus résultat qui

  • Sara

    je trouve devrait être plus dans la tête des gens quand ils lancent des projets exactement et la question aussi de se poser moi c'est vraiment une question à laquelle je suis venue après ces trois ans de Nicole de à quel moment du process j'aime intervenir en fait Et je suis plus une créative qu'une exécutante. Sauf que quand t'es entrepreneur, quand t'es solopreneur, tu es tout. donc je crois qu'il y a aussi ça qui m'a fort épuisée donc voilà pour les t-shirts très chouette alors les talk, les causeries honnêtement si aujourd'hui je devais garder une seule chose de tout ce serait ça je rêve de pouvoir en refaire et j'espère vraiment pouvoir en refaire peut-être différemment j'en sais rien mais c'était vraiment chouette les causeries j'y ai repensé ça fait pas longtemps et en fait on a réuni plus de 100 femmes en un an J'avais jamais pensé à ce chiffre comme ça. Parce que, honnêtement, il y a une ou deux causeries que j'ai dû annuler parce qu'il n'y avait pas assez de monde. Il y en a où il y avait trop de monde. Il y en a où il y avait moyen monde. Et donc, je voyais un peu juste avec des œillères, événement par événement. Mais quand je comptabilise toutes les personnes, il y a eu une centaine de femmes. Donc, c'est assez... C'est assez dingue.

  • Pauline

    Faire parler une centaine de femmes sur des sujets aussi tabous, les faire s'ouvrir dans un petit groupe avec des gens qu'elles ne connaissent pas forcément, c'est vrai que tu peux te féliciter.

  • Sara

    Oui, je suis contente, je suis fière. Et parler, on a vécu des moments de pleurs, de confessions. À chaque fois, à chaque causerie, je me disais on a créé, et toutes les femmes qui sont là, parce que ça dépend plus que de moi. C'est un collectif. C'est un collectif, moi j'anime, mais après c'est elle qui crée ça. cocon, hyper bienveillant, hyper safe, et à chaque fois, je me disais, mais waouh, c'est dingue. Chaque fin de causerie, c'était la même réflexion, c'est assez dingue.

  • Pauline

    Ça te nourrissait, en fait, d'énergie.

  • Sara

    Oui, autant c'était très, très énergivore, la soirée, parce que t'animes, tout ça, j'étais à l'accueil, à l'animation, parfois c'est moi qui faisais le talk, et puis après, on mangeait toutes ensemble, donc c'était très énergivore pour moi. toute seule à nouveau. J'avais parfois mon amie Hélène qui m'aidait. Je leur remercie encore. Mais par exemple, tu vois, mettre les chaises. C'est un truc qui était super compliqué pour moi, parce que juste avant le talk, ma tête n'était pas là, et mettre 17 chaises en rond, je n'y arrivais pas. Donc il fallait qu'Hélène m'aide, c'est des bêtes trucs, mais pour moi ça me demandait deux fois plus d'énergie, avant d'animer un talk et d'accueillir 17 personnes qui viennent, qui payent pour venir, donc ça fout une pression quand même. Donc voilà, toutes ces petites choses-là qui me prenaient beaucoup d'énergie. Et oui, les causeries, on a parlé endométriose, on a parlé relations toxiques, on a parlé écoféminisme, on a... On a parlé de plein de sujets. On a parlé app de rencontre, Tinder. À chaque fois, des discussions super intéressantes, une implication. Voilà. Et j'ai le sentiment que je me dis, je crois que j'aurais pu faire encore plus de choses avec ça. Tu vois, rien que recontacter les filles après, je ne le faisais pas toujours. Toutes des petites choses que tu sais que tu dois le faire, mais que quand tu es toute seule à devoir tout faire, tu ne fais pas tout. Et c'est après que je me dis, mais en fait, j'ai toutes ces femmes qui sont venues. J'aurais dû leur envoyer un mail. J'aurais dû faire ça. Voilà. Et je ne l'ai pas fait, mais c'est pas perdu, c'est pas fini. Et c'est pour ça que je me dis, je crois que ça, j'aimerais vraiment bien le refaire, peut-être différemment, mais je le garde vraiment comme un super bon souvenir. Et puis le livre, alors souvenir un peu plus mitigé pour le livre, honnêtement. À nouveau, j'ai tout fait toute seule.

  • Pauline

    C'est de l'auto-édition. Rien que ça, c'est un sacré risque.

  • Sara

    C'est de l'auto-édition. Alors, j'ai été aidée... quand même par une ancienne prof primail qui est dans le monde de l'édition, qui m'a vraiment pris sous son aile et qui m'a énormément aidée. Je n'aurais pas pu le faire sans elle, honnêtement. Mais j'ai tout écrit, j'ai fait toute la mise en page, j'ai géré les contacts avec l'imprimeur, avec le diffuseur, distributeur, etc. J'ai organisé toute la soirée de lancement. Je l'ai organisé, j'ai assisté, j'ai grangé après. Et puis, un volet que j'ai complètement zappé, en fait, c'est la communication après la sortie, alors que je suis communicante. Mais une fois que la soirée de lancement a été finie, j'avais oublié.

  • Pauline

    Oui, ton objectif, c'était de le sortir de là.

  • Sara

    Et après ? Après, oublié. Et à nouveau, voilà, j'aurais pu faire différemment. Là, pour le livre, je crois qu'il y a plein de choses que j'aurais vraiment pu faire différemment et mieux si je m'étais mieux entourée. Enfin, mieux entourée, j'étais très bien entourée, mais de plus de personnes que j'avais acceptées de plus m'entourer. Ça, c'est un grand sujet aussi, s'entourer, laisser partir une partie de ton projet, ne pas avoir le contrôle sur quelque chose en lien avec ton projet. Grosse réflexion aussi en ce moment, puisque mon mindset a complètement changé aussi, mais à ce moment-là, c'était très compliqué pour moi de... de ne pas contrôler une micro-partie du projet. Donc le livre, voilà. Et puis le livre s'est vendu, mais pas... J'ai encore pas mal de stock, quoi. J'ai encore une palette chez mon père de livres. Je ne sais pas quoi faire de ce livre. Je l'adore, ce livre, mais je... Voilà. Je ne sais pas quoi en faire. Et... Ouais, le livre, c'est vraiment... Mais je crois que c'est une partie du projet qui a peut-être été le plus fort en enseignement, quoi. Et je crois que si je reviens, si j'y reviens encore dans 6 mois, si j'y réfléchis plus, c'est parce que... Parfois, ça réveille un peu des mauvais souvenirs. Cette partie-là du projet, c'est peut-être la seule où je me dis Oh, c'est con, quoi. Il y a eu pas mal d'argent qui est sorti, etc. Et ça n'a pas été fait comme ça aurait dû faire. Parce que pas les connaissances, pas l'entourage pour, pas le budget, voilà. Donc, c'est un truc un peu amer, si je suis honnête, le livre. C'est un peu amer parce qu'en plus, il est encore là. J'ai une preuve physique d'un échec, en fait. Voilà, il est là. D'ailleurs, quand j'ai tout arrêté, j'ai tout rangé. Je ne voulais plus voir un seul bouquin chez moi. J'ai tout, voilà. Et là encore, c'est un peu ce truc de qu'est-ce que je fais avec ça ? J'ai une palette physique, j'ai un échec sur une palette, tu vois ? Et c'est parfois un peu amer.

  • Pauline

    Je comprends. Et en même temps, ce qui me marque dans ce que tu dis là de petit à l'heure, c'est tout ce côté enseignement. Tu vois, tu m'expliques cette étape de ton parcours et à chaque fois, tu termines par si je devais le refaire aujourd'hui ? Et donc, on voit que tu as une prise de recul qui est très chouette et qui permet aussi de se dire que tu as appris beaucoup de choses. Et en fait, ce qui me marque aussi, c'est que tu dis que le livre, c'est peut-être la partie la plus sombre, mais c'est de celle dont tu as tiré le plus d'enseignements. Et donc, je trouve que c'est exactement le sujet de ce podcast aujourd'hui. C'est vrai que c'est peut-être un échec sur une palette, mais c'est aussi des leçons sur cette même palette.

  • Sara

    Ah oui, complètement. Complètement, parce que j'ai aucun regret. Honnêtement, je n'ai aucun regret. Si je l'ai fait comme ça à ce moment-là, c'est que c'était juste pour moi de le faire comme ça à ce moment-là. Et il y avait aussi cette recherche constante de... est-ce que c'est ça qui va me faire gagner de l'argent ? Est-ce que je vais devenir autrice, en fait, de livres ? Et donc, à chaque... Est-ce que je vais avoir un e-commerce avec les t-shirts ? Est-ce que je vais devenir organisatrice d'événements ? Tu vois, il y a toujours aussi cette recherche, ok, je tente, et si ça fonctionne, peut-être que c'est ça qui va faire que Nicole va devenir vraiment un business. Et voilà, le livre, ça a été ça. Et à nouveau, en fait, ben en fait, non. écrire des livres, c'est pas mon rêve. Donc il y avait toujours ce truc de, ok, j'ai une super idée, j'ai un projet, niveau créa, ça va être génial. Moi, tu me parles de livres, forcément, je vois directement la créa derrière, la cover, le machin, tout, le livre. Je vais paraître un peu, mais il est trop beau, le livre.

  • Pauline

    Il est très beau, je l'ai dans ma bibliothèque. Il est très beau.

  • Sara

    Il est beau et j'en suis hyper fière. Mais après, en termes de tâches, d'exécutions au quotidien, en fait, non, ça ne me faisait pas kiffer. Et ça ne m'a pas fait kiffer. Et en plus, j'ai vraiment tout fait toute seule. Même la soirée. Quand je dis toute seule, c'est avec mon entourage, ma famille, mais je veux dire, pas de prestataires, de professionnels, etc. À côté, pareil, pour tout ce qui est... RP par rapport aux livres, la presse, etc. J'ai tout activé toute seule, alors qu'il y a des gens, c'est leur boulot. Et ça, quand tu t'en rends compte après, de dire en fait, j'ai fait tout ça toute seule, alors que certaines personnes, pour une partie du process, c'est leur job, ben ok, c'est pas trop mal, finalement, c'est pas trop mal.

  • Pauline

    Ça, c'est un conseil qu'on m'a donné une fois dans un incubateur. On m'a dit à vouloir tout faire tout seul. En fait, malheureusement... On empêche les autres de venir apporter leur pierre à l'édifice parce qu'on veut tellement construire toute la maison qu'on veut mettre les fondations, mettre les briques, faire l'isolation et faire tout tout seul. Alors que si on fait tout tout seul, à la fois on va peut-être y arriver, mais est-ce que la maison va bien tenir ou pas ? Parce qu'on aura peut-être loupé toutes ces expertises que nous on n'a pas.

  • Sara

    C'est ça, exactement. Et le pourquoi, j'ai pas fait appel à d'autres experts. C'était toujours la même chose, deux choses, la peur de perdre le contrôle et l'argent. Et avec du recul, je me dis oui, mais l'argent que j'ai investi là et qui dort sur cette palette, en fait, j'aurais pu payer quelqu'un, tu vois. Donc voilà, avec du recul à nouveau. Mais à ce moment-là, moi, je n'avais pas du tout le recul pour penser à ça parce que c'était idée, action et on verra plus tard.

  • Pauline

    Et tu étais dans cette course infinie-là. Tu le répètes, il y a vraiment un point de tension qui revient tout le temps dans ton histoire, c'est l'argent. Et plus que l'argent, c'est la notion de la valeur. Je pense que je ne me trompe pas quand je dis que tu n'es pas spécialement rémunérée pendant ces deux ans-là qui ont été à 100 à l'heure. Donc, ce qui se passe, c'est que tu as donné beaucoup sans recevoir, en tout cas du point de vue financier. Tu as reçu plein d'autres choses. On le dit, des leçons, mais aussi de l'énergie. Ça, ça peut être vrai. Mais ne pas se rémunérer, ça a des effets sur le long terme et sur la valeur de son propre travail. Est-ce que tu peux me parler un peu de ça ?

  • Sara

    Oui. Alors, c'est une notion, la valeur, qui m'est apparue vraiment dans un éclair. De révélation, quand j'étais à une retraite, développement personnel et entrepreneuriat. et c'était le je crois que c'était le début de la fin moi et Nicole comme c'était à ce moment là je me rendais pas encore trop compte voilà j'allais pas de fou mais voilà et cette opportunité là m'est tombée dessus et donc on parlait de tout ça d'argent de façon très libre très très libre et en effet moi je ne me suis pas j'avais des one shot en fait en termes de rémunération c'était que des one shot donc j'ai fait des chroniques sur Vedia j'ai eu un one shot pour ça le livre en one shot, les t-shirts en one shot, les causeries en one shot, et on parle de petits one shot, on s'entend, c'est même pas un one shot qui équivaut à un salaire basique, mais donc c'était que des one shot. Et j'étais toujours dans cette recherche de comment faire pour avoir un salaire tous les mois stable, entre guillemets, la stabilité que l'entrepreneuriat peut amener. Et quand je suis rentrée en incubateur en 2022, forcément, c'est le sujet, quoi. quand t'entres en incubateur, tu dois faire un plan financier, etc. Et donc, c'était toujours, OK, comment est-ce que les ventes de livres vont décoller ? Ça va devenir, comme je le disais, mon salaire. Est-ce que c'est les t-shirts qui vont décoller ? Est-ce que je vais avoir un e-commerce ? Est-ce que je vais faire plus d'événements ? Et donc, il y avait toujours cette réflexion-là. Et j'étais dans cette réflexion-là et aussi dans le fait que c'est un média. Les médias, ils vivent comment ? Par la publicité ou par les abonnements. À un moment donné, il ne faut pas chercher le média à 14 heures. Soit il y a quelque chose d'autre. que tu amènes sur le côté, e-commerce par exemple, soit c'est de la pub, soit ce sont des abonnements. Je n'étais pas du tout à l'aise avec le fait de faire de la pub à ce moment-là, ce qui est paradoxal maintenant en étant dans le marketing, mais voilà. Donc je me suis dit, c'est les abonnements, par élimination en fait. À nouveau. Idées, actions et pas de réflexion sur qu'est-ce que ça implique pour mon quotidien. Et la retraite, elle est arrivée, j'étais en train de mettre en place les abonnements et en train de réfléchir au prix. Donc finalement, et là je me rends compte en le disant, en réfléchissant, en lançant ces abonnements-là, est venue la notion de prix qui n'était pas du tout là avant. Et peut-être que, voilà, encore un enseignement finalement de cette partie-là. Et je me suis rendue compte qu'en termes de valeur, en fait il y avait ce truc de... Dans la société, et moi je me retrouve aussi vachement là-dedans, on se définit fort par le travail et on définit sa valeur par son travail. C'est un peu malheureux, mais c'est réel. Plus tu vas avoir un gros salaire, plus tu gagnes, plus tu es valorisé dans la société, que ce soit en termes de biens matériels que tu peux t'acheter ou même en termes de hiérarchie dans la société. Donc à partir du moment où tu travailles gratuitement, donc ton travail ne vaut rien, Si tu te définis par ton travail, tu ne vaux rien non plus. C'est une équation. Et moi, je me suis rendue compte que je voyais vachement ça comme ça. Donc je m'épuise, je travaille 7 jours sur 7. Je me prends des réflexions quand même de tout le monde parce que forcément, à chaque fois que tu parles de Nicole, tu parles de cul sur Internet, ok, premier jugement. Et puis après, oui, mais tu gagnes comment ? Tu gagnes combien, etc. ? Ah bah, je ne gagne pas. Ah oui, ok, donc ça va, c'est un petit truc, voilà. Mais tu travailles quand même 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Donc, tu as tout ça, tout le temps, tout le temps, tu vas te battre tout le temps pour prouver qu'est-ce que tu fais de la valeur. Mais la réalité, elle est là. Chaque fin de mois, tu galères alors que j'ai un diplôme. je galère chaque fin de mois alors que je travaille 7 jours sur 7 et il y a tous les trucs d'admin de machin etc parfois tu te dis en fait si je restais sur mon canapé à rien faire je serais moins embêtée et je gagnerais peut-être plus d'argent donc ça c'était épuisant et je me suis rendu compte que ça avait atteint vraiment mon estime de moi et ma valeur à moi j'avais l'impression d'avoir zéro compétence, d'être nulle en tout bah oui parce que tout ce que je fais ça ne me ramène rien chaque fin de mois je dois demander de l'argent à mon père donc en fait je fais rien en fait Donc, ouais, la grosse remise en question, grosse prise de conscience et prise de conscience aussi qu'en fait, mon travail a de la valeur. J'écris des articles, je crée du contenu sur les réseaux et tout ça, ça doit être monétisé. À ce moment-là, je pensais toujours que c'était par les abonnements, même si, je suis totalement honnête, je sentais quand même qu'il y avait un truc. Tu vois, une petite boule au ventre, un truc là un peu pas dingue.

  • Pauline

    Oui, parce que quand les gens payent, ils ont des attentes vis-à-vis de toi. Et comme tu le dis, ça impacte ton quotidien parce qu'ils sont abonnés, ils attendent leur contenu chaque mois. Et toi, ça veut dire qu'il neige, qu'il pleuve, qu'il vente, il faut que ce contenu sorte. Toi, tu es seule.

  • Sara

    Exactement. Et je voulais quand même garder une offre gratuite. Donc en fait, c'était deux fois plus de travail. Puisque pour satisfaire ces attentes-là, je me disais, mais alors il faut X articles, X podcasts. Et donc, je me suis retrouvée quand j'ai lancé les abonnements. à travailler encore plus, et être encore plus stressée, et être encore plus au bout de ma vie, quoi. Parce qu'en plus, il y avait ce truc de est-ce que je peux demander aux rédactrices de travailler pour un contenu qui est payant alors qu'elles ne sont pas payées ? En fait, non. Donc, je vais le faire moi-même. Et c'était pire. Donc, voilà, le résultat ne s'est pas fait attendre. Les abonnements, j'ai tenu deux mois. Et puis, j'ai tout arrêté. Parce que c'était mon quotidien. C'était un enfer, en fait, vraiment.

  • Pauline

    Donc, quelque part, tu as essayé de régler un problème, ce problème de monétisation, et c'est ça qui t'a amené encore plus dans ce problème de valeur.

  • Sara

    Oui, j'ai lancé les abonnements à un moment où moi-même, déjà, j'étais vraiment dans le dernier souffle.

  • Pauline

    C'est ton dernier souffle de vie, un peu comme... Bon, c'est super badant, mais les personnes avant qu'elles décèdent, on dit toujours qu'elles ont un soubresaut. C'est un peu ça, finalement, que tu as vécu ? Une dernière tentative ?

  • Sara

    C'était ça, vraiment le dernier truc de... Allez, c'est ça qui va... C'était la dernière chance, en fait. Parce que je sortais d'un incubateur quelques mois plus tard, et c'était soit là, ça décolle de fou, et franchement, au fond de moi, je crois que je n'y croyais même pas. Je ne vois pas comment ça aurait pu décoller d'un coup, mais... J'ai mis des œillères et là, pour le coup, je n'ai pas fait une décision réfléchie. Il fallait que ça sorte, il fallait que ça se fasse et il n'y avait plus de réflexion. Pour moi, j'avais déjà eu la réflexion avant, ça faisait deux ans que j'étais sur le projet. C'était ça ou rien. C'était ça ou rien. Donc, on y va, on ne réfléchit plus et on fonce.

  • Pauline

    Il y a cette notion aussi quand tu es en incubateur, si je ne me trompe pas, on te laisse un an et après un an, tu dois pouvoir vivre de ça ou en tout cas, ton business plan doit pouvoir être viable. Donc, tu as ce côté en même temps, c'est maintenant.

  • Sara

    Exactement. Oui, parce qu'après, quand tu sors d'un incubateur, t'as plus de chance, c'était la dernière chance. Dernier souffle, dernière chance. Et physiquement, mentalement, j'étais déjà au bout de ce que je pouvais donner.

  • Pauline

    Mais je suis mal que ce soit une bonne ou une mauvaise idée.

  • Sara

    Qu'importe, j'ai envie de te dire, si toi tu n'arrives pas à la mener, en fait, qu'elle soit... Si ça se trouve, c'était ça, le truc magique qui ferait décoller Nicole, mais ce n'était pas possible pour toi, parce qu'en tant que ressource,

  • Pauline

    tu étais épuisée. Exactement, oui, parce que je trouve que c'était quand même une chouette idée, honnêtement. La DA que j'avais faite, le wording et tout, l'idée, je trouve qu'elle est chouette. Je ne pense pas que j'étais à côté de la plaque. mais en termes de ressources en effet c'était pas du tout ça et en termes aussi de de rêve est-ce que c'était ça mon rêve en fait non c'était plus ça mon rêve mais à ce moment là je n'avais plus réfléchi et d'ailleurs tu parlais tout à l'heure que nos parcours sont en miroir et à ce moment là moi j'ai écouté ton ton épisode 0 je me rappelle encore j'étais dans ma salle de bain je l'écoutais et chaque phrase me disait wow Oui, c'est exactement ce que je lis. Et c'est ton épisode m'a mis un warning là. Je me suis dit, OK, là, il faut que tu fasses gaffe parce que là, tu vas droit dans le mur. Donc, OK, on y va, mais fais gaffe.

  • Sara

    Ça me touche en même temps, je ne te le souhaitais pas du tout, mais ça me touche de me dire que ça a pu avoir un impact et je sais que c'est pour un mieux. Donc, tu l'as dit plusieurs fois à un moment donné, je ne sais même pas si c'est une décision ou si c'est juste que tu n'as pas d'autre choix, viens le fait d'arrêter. À ce moment-là... Dans quel état d'esprit tu es ? Est-ce que tu te dis, Nicole c'est fini, j'arrête et je ne veux plus jamais entendre parler ? Ou bien est-ce que tu es plus dans un état de pause ?

  • Pauline

    En fait, je suis d'abord dans un état, je suis un peu anesthésiée. Je ne sais plus te dire le moment même, je ne sais plus te dire le moment même, mais je n'allais pas super bien depuis un moment. J'étais très fatiguée, je pleurais tout le temps, voilà. Il y a eu un rendez-vous avec ma coach en incubateur où... je ne sais même plus ce qu'elle a dit, ça a déclenché un flot de larmes, je n'arrivais plus à m'arrêter, c'était vraiment un robinet ouvert, durant tout le rendez-vous, après en rentrant chez moi, et là ça a été peut-être le premier pas vers cette décision-là, et ça a été... Alors je n'ai jamais pensé ou dit j'arrête Nicole à 100%, ça par contre non, ça honnêtement il n'y a à aucun moment, je me suis dit j'arrête tout complètement, c'est fini, ça non, mais ça a été, là c'est stop et je me rappelle m'être dit c'était en janvier en fait mi-janvier, je me rappelle m'être dit je vais reprendre un travail dans le salariat j'ai envie de bosser en agence de communication en fait donc je me laisse tout le mois de février pour me reposer et pour faire mon CV, ma lettre de motivation chose que je n'avais jamais faite en fait je me laisse tout le mois de février, mars je trouve du boulot, je commence le boulot et on verra Et donc Nicole n'était plus dans mes plans en fait. Nicole est sortie de mes projets, de mon plan d'action, mais... je savais que je ne voulais pas arrêter. Ça, c'était sûr.

  • Sara

    Tu devais trouver un rapport plus sain avec Nicole parce qu'il y a aussi une réalité qu'on n'a pas mentionnée et qui est vraie pour beaucoup d'entrepreneurs, c'est que Nicole et toi, vous étiez mélangés. On ne savait plus où Sarah s'arrêtait pour que Nicole commence et inversement. Il y a une espèce de flou identitaire qui se crée et donc tu avais peut-être besoin de ne plus l'avoir.

  • Pauline

    Oui, énormément. Ça, déjà quand on est entrepreneur, mais en plus quand on a un projet qui a un prénom. Moi, on m'appelait Nicole, quoi, parfois. Et en soi, c'est pas grave. Et aujourd'hui, même mon pseudo sur Instagram, c'est Sarah de Nicole et c'est Archie, OK. Mais il y a un moment donné, et ça revient à ce que je disais tout à l'heure, si Nicole n'a pas de valeur, en fait, moi non plus. Et en plus, on a toutes les deux un prénom. Et Nicole, ce sont mes idées. C'est ma façon de voir les choses, de voir la sexualité, l'amour, etc. Et donc, c'est vrai que parfois... c'était compliqué et même dans ma vie privée honnêtement en plus voilà je parle de cul je parle d'amour donc forcément quand t'es dans des dates il y a ce truc de voilà parfois un peu compliqué aujourd'hui j'arrive à mieux m'approprier tout ça et à être beaucoup plus alignée avec ça et aussi avec Nicole mais à ce moment là c'était compliqué donc en effet il y a eu un moment de ok je ne veux plus l'avoir j'ai rangé tous les livres féminisme sexo et tout chez moi dans une caisse mes livres aussi d'Inna avec Nicole Tout dans une caisse, je ne voulais plus rien voir parce qu'elle avait envahi mon appartement. J'avais des livres féministes partout. du travail partout, des failles à trois, tout mon frigo, mes meubles. C'était un lieu de travail et plus un lieu de vie. Moi, je vivais et je travaillais dans le même endroit. C'était très compliqué. En effet, là, il y a quand même une coupure.

  • Sara

    Je ris parce que j'ai vécu exactement la même chose que toi avec cette histoire. Je me rappelle que j'ai tout mis au placard. Moi, j'avais des bureaux pour le coup, mais quand j'ai déménagé des bureaux, j'ai mis tous ces cartons-là dans le garage. Et puis, quand on a quitté cet appartement quelques années après, je me suis retrouvée avec tous ces trucs sur... sur les bras tous ces vieux magazines que, pour le coup, un peu comme toi, le livre, je pense que tu peux encore en faire quelque chose, parce qu'il est un peu evergreen. Moi, les magazines, ils sont datés et tout, il y a des gens dedans qui n'ont peut-être plus du tout envie. Donc, clairement, je ne pouvais rien en faire. Et c'est une anecdote que je n'ai jamais racontée. On se disait, mais on ne va pas déménager avec tout ça. On ne va pas mettre tout ça dans une nouvelle maison. Et donc, il est venu le moment de les jeter et de dire au revoir. Et alors, on est arrivés au truc Réciparc, là. Et il y avait une tempête. Une tempête, de la pluie partout. Et donc, j'étais là avec mes caisses en train de les jeter. Et en fait, ça a l'air dramatique, mais moi, j'étais en train de rire. Comme vraiment je relâchais tout, je riais en jetant mes anciens rêves si tu veux. Et puis dès qu'on est parti, la tempête s'est arrêtée et le soleil est revenu. Et je ne sais pas, j'ai vécu un espèce de moment métaphysique de me dire je me suis complètement déchargée, complètement délestée. Alors je ne souhaite pas ce futur à ta palette de livres évidemment, on ne sait pas ce qui peut lui arriver. Mais je vois ce que tu veux dire et pareil que toi, les livres féministes. En fait j'ai deux bibliothèques, une de mes livres à moi, tu vois, moi. et les livres féministes que j'ai laissés dans un coin pour éviter cette... Comme tu dis, c'est presque du cannibalisme, en fait. On t'envahit totalement. Donc, pour revenir à ton histoire, tu le cites, tu cherches un travail. Moi, je me rappelle qu'à l'époque, tu m'avais dit Je ne sais pas quoi faire, j'ai aucune compétence. Et moi, ça m'a marquée. Parce que quand on est entrepreneur, on apprend tellement de choses, tu ne peux pas dire que tu n'as pas de compétence.

  • Pauline

    Ah oui, je me sentais super nulle. Franchement, je mâche même mes mots. Je me sentais vraiment très, très, très, très naze. et ça a été une vraie thérapie pour moi de faire mon CV. Honnêtement, j'ai adoré ce moment, la lettre de motivation et le CV, surtout que je m'étais donné un mois, j'avais encore mon abonnement au coworking, donc j'allais au coworking pour écrire un CV. Et ma coach, pour le coup, en incubateur, m'a aidée, parce qu'elle m'a vraiment accompagnée le temps que je sors d'incubateur. Voilà, elle m'a accompagnée sur cette décision, et sur la suite. Je la remercie d'ailleurs parce qu'elle m'a vraiment aidée, Virginie. Et donc, on a écrit le CV ensemble. Et donc, je me suis vraiment mise d'abord devant mon écran. Oui, j'ai un diplôme en graphisme et c'est tout. Et c'est elle qui a commencé à me dire, T'as fait ça, t'as fait ça, t'as fait ça, tu sais faire ça, tu sais faire ça, tu sais faire ça. Et donc, toutes ces expériences qui, pour moi, c'était normal, en fait, juste les faits, comme on disait, je n'ai pas réfléchi, j'ai foncé, idée, action, voilà. Je ne me suis pas rendue compte qu'en fait, c'était des compétences qui pouvaient être valorisées. Pour le coup, on en revient à la même chose. Et que toutes ces années-là, et c'est pour ça qu'aujourd'hui, je peux dire que je n'ai aucun regret parce que tout ce que j'ai fait... Ça m'a appris quelque chose et ça m'a rendue plus compétente. Je ne sais pas si c'est bien ou pas bien, peu importe, je suis comme ça. Pour moi, le travail, c'est hyper important. Je suis ambitieuse au sens positif du terme. j'ai envie d'être de plus en plus compétente, j'adore mon travail, j'adore le milieu dans lequel je suis, et c'est important pour moi d'être compétente dans mon travail et d'évoluer, d'avoir une belle carrière, peu importe où elle sera, Nicole, pas Nicole, peu importe, mais c'est vraiment important pour moi, je me définis vachement là-dedans parce que je fais tout avec passion, donc mon travail, c'est une passion, et le fait d'être dans la com, ça reflète qui je suis, mon style vestimentaire, ma coque d'iPhone, enfin voilà, tout est... Pour moi, tout est lié. Donc... Donc oui, toutes les choses que j'ai faites sont devenues des compétences et donc c'est valorisable et en fait c'est pour ça que c'est trop cool il n'y a aucun regret parce que j'ai appris plein plein plein de choses.

  • Sara

    Oui t'as géré une communauté et est-ce que tu dirais que c'est aussi tout ça qui a fait que tu as le job que tu as aujourd'hui ?

  • Pauline

    Oui, oui et mon patron me l'a dit et je sais que ça a joué.

  • Sara

    Ça fait que tu as un profil totalement unique parce que personne d'autre n'a lancé Nicole.

  • Pauline

    C'est ça. Oui, et comme tu dis, ça fait de moi, de nous, des profils uniques parce qu'on... Alors, ça peut faire peut-être un petit peu peur comme profil. On est un peu atypique, c'est vrai. Et ça, quand je cherchais, j'ai pas mal eu cette réponse dans les mails. OK, t'as un profil un peu atypique. Rencontrons-nous pour voir un peu ce qu'on peut faire. Oui,

  • Sara

    et puis cette réflexion de se dire... Ok, là j'ai une entrepreneuse devant moi, est-ce qu'elle a vraiment envie du salariat ? Est-ce qu'elle ne va pas être un esprit beaucoup trop libre, beaucoup trop leader, qui va faire qu'elle ne saura pas s'intégrer dans une équipe ? Est-ce qu'elle ne va pas rester là quelques mois et puis partir parce que son projet va reprendre de la place ? Et c'est vrai que ça peut faire peur aux employeurs, mais moi je suis fermement convaincue aussi que c'est ça notre force.

  • Pauline

    Oui, je pense aussi. Et le fait de savoir ce qu'on veut finalement, parce que forcément cette discussion-là je l'ai eue avec mon patron, avec l'équipe, etc. Et... C'est le fait d'avoir fait tout ça qui me fait dire qu'aujourd'hui, je ne veux plus ça. Moi, je ne me vois plus du tout entrepreneur à 100%, full time. Franchement, j'adore bosser en agence, j'adore bosser en équipe et j'adore la stabilité aussi que ça procure. Les projets d'envergure beaucoup plus grosse sur lesquels tu peux travailler quand tu es en agence. Et donc voilà, après, je reste entrepreneur et ça, c'est un secret pour personne. C'est comme ça. mais pour moi les deux fonctionnent totalement ensemble je suis convaincue qu'il y a un équilibre entre salariat et entrepreneuriat qui existe je sais pas si je l'ai déjà trouvé je suis sur cette recherche là en tout cas mais je pense qu'il peut être vachement, en tout cas pour moi, qu'il peut être vachement hyper boostant et aller me remplir vraiment parce que je trouve du positif dans les deux

  • Sara

    J'aime beaucoup que tu dises que la stabilité, c'est important pour toi, parce que je pense qu'il y a une idée reçue forte avec l'entrepreneuriat, c'est qu'on va être libre et qu'on va pouvoir faire tout ce qu'on veut. Et on l'oppose souvent à cette stabilité qui a l'air ennuyante. Donc on se dit, je n'ai pas envie du côté plan-plan patron. Alors qu'en fait, je pense que les gens oublient d'y penser. C'est que quand on est dans l'entrepreneuriat, moi en tout cas, je le vivais comme ça. Je n'ai jamais été autant soumise. à des choses extérieures, à des clients, à des fournisseurs, à des deadlines. Je n'avais pas du tout le choix entre mes mains, encore pire. Je n'avais pas ce côté, cette stabilité dont tu parles. Et je trouve ça bien de ne pas la diaboliser, un peu comme un couple, je vais encore faire un parallèle avec les couples. Les relations toxiques, c'est super excitant. Mais quand tu es dans un couple stable, ce n'est pas ennuyant pour la cause. Ça peut être très bien aussi.

  • Pauline

    Oui, je ne pense pas que l'entrepreneuriat, ce soit la liberté. Honnêtement, comme tu le dis, moi, je me suis sentie prisonnière de mon entreprise, prisonnière de Nicole. Je me suis jamais sentie autant pas libre que quand j'étais full-time entrepreneur, honnêtement. Et il ne faut pas oublier que... C'est quoi finalement la liberté ? J'ai vu sur Instagram, il n'y a pas... Enfin, on s'embarque dans les... J'ai vu sur Instagram un post qui disait, en fait, l'objectif, ce n'est pas l'argent. L'objectif, c'est la liberté et l'argent, c'est un moyen pour...

  • Sara

    et alors pas que mais c'est vrai en fait être libre mais libre quoi juste de pouvoir choisir tes horaires pas la grande liberté quoi ça en fait peut-être partie pour certains c'est peut-être une discussion ok mais même ça dans l'entrepreneuriat tu choisis tes horaires c'est à dire tu choisis l'horaire 7 jours sur 7 24 heures sur 24 exactement il faut pas croire que tu peux commencer à travailler à 11h tranquille c'est pas une réalité non c'est pas une réalité j'ai

  • Pauline

    jamais autant culpabilisé de prendre un week-end quand j'étais entrepreneur alors Donc non, moi je pense vraiment pas que la liberté c'est ça l'entrepreneuriat. Je ne dis pas non plus que la liberté c'est le salariat, justement, mais je pense qu'il y a quelque chose à aller chercher dans tout ça, trouver son compte. Tu vois, aujourd'hui je suis salariée, mais ça me permet quand même de suivre un master, d'être libre de pouvoir le suivre aussi, de m'épanouir dans mon travail, d'avoir quand même... une activité d'entrepreneur. Je ne vais pas dire activité parce que pour l'instant, ce n'est pas vraiment ça, mais d'être quand même entrepreneur. Donc, voilà. Je ne sais pas encore comment se traduit cette liberté, mais en tout cas, ce n'est pas l'entrepreneuriat. Moi, en tout cas, non. Du coup,

  • Sara

    tu trouves aujourd'hui ton équilibre entre entrepreneuriat, salariat. Et tes objectifs ont complètement changé, comme tu le dis. Tu as décidé de revenir avec Nicole, mais tu n'as plus en tête tout ce que tu imaginais autrefois. Cette question de l'argent, qu'est-ce que tu en fais aujourd'hui ?

  • Pauline

    Alors, cette question de l'argent par rapport à Nicole, elle est encore en plein dans mes réflexions du moment. Pour refaire un peu l'histoire, en 2023, j'ai stoppé Nicole. Et j'ai quand même décidé d'y revenir. J'ai la chance d'avoir eu et d'avoir encore des rédactrices qui sont juste... Voilà, c'est des perles, elles sont géniales, et elles avaient toujours envie de s'investir dans Nicole, et donc c'est un peu elles qui m'ont reboostée à dire Ok, on le relance, j'ai pas besoin de revenir avec un plan parfait sur 10 ans, juste vas-y, postons des articles et on verra quoi. Ça aussi, déjà, gros gros changement pour la perfectionniste que je suis, et le perfectionnisme m'a épuisée aussi. Et donc là, j'ai vu que les filles étaient toujours... portées par le projet, qu'elles avaient envie de s'impliquer. Elles m'ont portée. En fait, OK, on y va. Moi, je n'ai plus envie d'écrire sur le site.

  • Sara

    Parce que tu as compris parmi toutes ces expériences ce que tu voulais faire et ce que tu ne voulais pas faire. Et par exemple, la rédaction, ça n'en faisait pas partie.

  • Pauline

    Non, exactement. J'aimais bien. Peut-être que je réécrirais, mais devoir écrire à un moment, être obligée à me menter sur tel sujet, c'est quelque chose pour moi qui est énergivore et qui n'est pas dans mon flow. C'est pas, allez, le graphique simple et facile, simple et rapide, etc. Voilà, c'est pas dans simple et rapide pour moi. Donc peut-être un jour, quand j'aurai envie de dire quelque chose, je le ferai. Mais c'est plus le souhait là. Les filles, par contre, voilà, elles sont toujours hyper, hyper partantes. Et donc moi, je me suis plus placée dans un truc de... Bah, je drive un peu le truc, ok ? On se fait des réunions de rédac'toutes les deux semaines. Cool, tranquille. L'idée, c'est que ça fasse kiffer tout le monde. Si à un moment donné, ça ne fait plus kiffer, on arrête. Voilà, c'était le mot d'ordre. Plaisir et plus de contraintes pour personne. On se fait des réunions, on parle des articles à venir. Il y a deux articles par mois, c'est OK. Il y en a un, un mois, c'est OK aussi en fait. Il y en a zéro, c'est OK aussi.

  • Sara

    Il n'y a pas de Ça a laissé tomber la pression ?

  • Pauline

    Complètement. Complètement. Quand tu arrêtes tout, tu repars de zéro en fait. Tu repars de zéro, le site il est là, il est cool, le site il est encore là. Ben faisons-en quelque chose.

  • Sara

    Oui, puis t'as plus la pression de devoir en vivre, t'as plus cette pression financière, donc soudainement, vu que c'est pas ça duquel tu dépends... Tu peux parler de plus de choses.

  • Pauline

    Exactement. Oui, exactement. Et on a relancé, je me suis dit on verra bien. On verra bien. Et puis, j'ai repris le master et il se trouve qu'il y a un TFE dans le master. Et je me suis dit, en fait, je vais travailler sur Nicole. C'est plein de choses, aller du SEO, du paid, etc. Des choses que je n'avais pas fait encore pour Nicole. Donc, c'est le moment de tester ça directement sur le projet. Parce que forcément, on parle de stratégie digitale, etc. Dans mon ventre, il y a un petit truc qui se fait parce que je pense à ce que je pourrais faire pour Nicole. Donc, c'est là où je me suis dit... Ok, ouais, c'est pas fini du tout. C'est pas fini. À chaque fois, je fais... C'est comme quand tu repenses à un ex. Tu vois, à chaque fois, tout se fait penser à ton ex. À chaque fois, c'était Nicolas, je pourrais faire ça, je pourrais faire ça. Ah, je l'ai pas fait. Ben non, je l'ai pas parce que je ne savais pas le faire. Je n'avais même pas pensé. Moi, le mot média digital stratégie digitale etc., il y a quatre ans, je n'y pensais pas. Et encore moins pour mon projet. Donc, je ne peux même pas m'en vouloir de ne pas l'avoir fait puisque je... Comme on disait tout à l'heure, je ne me suis pas dit que je vais lancer un projet entrepreneurial et je vais faire un plan, un business plan, nanana. J'ai découvert quand j'étais déjà dedans en fait. Donc avec déjà la pression de devoir le faire. Donc là, tout est complètement différent. Donc j'ai recommencé à travailler dessus, tranquille. Et petit à petit, je sens que la passion se rallume. Ça, je le sens vraiment fort. Je vois toutes les choses que je pourrais faire. à la fois plus dans un mode de je lâche tout et je passe 7 jours sur 7. Non, pas du tout. Il y a plein de choses que je peux faire. Je suis tranquille. Parfois le dimanche, parfois pas. Voilà, là j'ai une grosse année. J'ai le master. Je suis un programme aussi au Venture Lab absolument génial qui m'a complètement aussi réconciliée avec Nicole. Ça, c'est arrivé au bon moment aussi. Tous les workshops qu'on a eus, les contacts avec les autres filles du programme, donc toutes des graines de changement, ça m'a... réconcilié hyper hyper fort avec Nicole. Donc petit à petit. Et jusqu'à il y a deux semaines, j'avais vraiment ce truc de je ne souhaite plus du tout faire de l'argent, vraiment hobby en fait. Je me suis dit, voilà, ça reste un hobby sur le côté, j'ai plus trop d'objectifs, plus trop d'attentes par rapport à ça. Puis j'ai dû mettre des objectifs pour le TFE, qu'est-ce que je veux atteindre avec telle campagne, etc. Donc là, je me suis dit, ah bah ce serait quand même bien si on développait à fond les lectrices, quoi. En fait, l'idée, c'est qu'il y a un maximum de gens qui lisent ce qu'on écrit pour vraiment... aider le moi peut-être un peu fort, mais... Avoir de l'impact. Oui, avoir de l'impact, exactement. Tu sais de quoi je parle à nouveau. Donc je me suis dit, c'est peut-être plutôt là, en fait, qu'il faut aller chercher plus d'envois, vouloir faire de l'argent, mais juste faire ce pour quoi j'avais lancé Nicole. La raison d'être, le why, etc. Que j'ai retravaillé grâce au Venture Lab, parce que j'étais complètement paumée par rapport à ça. Et donc, pour que... pour que les femmes puissent s'approprier leur corps, être libres, être empouvoirées. En fait, je pense que les articles peuvent vraiment aider à ça. Donc autant vouloir développer ça à fond. Et donc il y a cet objectif-là qui est arrivé. Et puis petit à petit est revenue la question de l'argent par un autre bout, en fait, qui a été... Et s'il y avait des sponsors qui mettaient de l'argent pour pouvoir tourner des vidéos, pour créer du contenu chouette, ou pour juste payer les choses qu'il y a à payer par rapport au site, parce que je paye toujours évidemment tout ça, j'ai pas du tout récupéré tout l'argent que j'ai sorti, je ne compte même plus le récupérer un jour, mais peu importe. Donc ok, il y a ce truc de sponsor, d'ambassadeur, ok, pourquoi pas, ça me titille un petit peu, c'est vrai que j'ai jamais à nouveau cette idée de vouloir tout faire toute seule, de tout contrôler. Je n'ai pas voulu aller trouver des gens pour demander de l'argent parce qu'après je vais être redevable et du coup je serai plus indépendante. Et puis est venue aussi cette idée de si Nicole générait quand même de l'argent, peut-être pour reverser à des associations pour aider d'autres femmes. D'ailleurs, je me suis dit, mais comment est-ce que j'ai pas pensé avant, en fait ? Enfin, oui, bien sûr que oui. Vu que je ne compte plus sur Nicole pour me rémunérer, moi, ça peut être quelque chose qui fonctionne tout seul, qui génère et qui s'autofinance et qui peut-être libère de l'argent pour autre chose. Je te dis tout ça, ça fait à peine deux semaines que tout ça est dans mon cerveau et que je sais pas encore ce que je vais en faire. Mais ce que je vois, c'est que ça me titille et ça me pousse à la réflexion et que je me suis vraiment dit... En fait, peut-être que ce n'est pas complètement fini. Pour moi, c'était fini, il n'y avait plus de réflexion. Je ne voulais pas me relancer dans un truc entrepreneurial, refaire des business plans, des machins, etc. C'était bon, j'ai tout vu, j'ai tout fait. Et là, je me suis dit, en fait, non, ça ne fait jamais que trois ans. C'est quoi trois ans dans un projet entrepreneurial ? Il y en a qui mettent dix ans avant qu'une entreprise fonctionne ou même plus. Il y a une porte qui se réouvre là, il y a une porte qui se réouvre, je sais pas encore trop ce qu'il y a derrière, mais j'avoue que j'ai un peu envie d'aller pousser.

  • Sara

    Je trouve ça super beau ce que tu dis parce qu'il faut beaucoup de courage pour revenir à un projet qu'on a mis de côté. Je trouve que c'est une forme d'aveu de faiblesse et j'en parlais dans l'épisode qui relance cette deuxième saison d'ailleurs. C'est difficile de venir dire ok bah je suis partie, désolé, je reviens. Et toi tu le fais et tu le fais avec le recul nécessaire, avec les questions qui sont toujours là, mais comme tu le dis c'est un processus. et je me demande du coup ce que tu as pu mettre en place pour ne pas retomber dans les travers dont tu parlais, le fait de trop en faire, le perfectionnisme, ne pas savoir déléguer aujourd'hui comment tu fais pour éviter ça ?

  • Pauline

    alors j'ai pas vraiment mis des choses en place honnêtement, parfois je me surprends encore à être dans des à me dire, il faut faire ça, il faut faire ça si c'est pas parfait, voilà être encore dans ces choses là, mais j'essaye de beaucoup plus m'écouter en fait m'écouter parce que le corps il nous parle il faut juste l'écouter. Mais ce n'est pas toujours simple de l'écouter non plus. Et le fait d'avoir quand même enlevé une pression par rapport à l'argent, à la rentrée financière, le fait de me sentir beaucoup plus alignée avec mon travail, moi en tant que professionnelle, de continuer à me former et donc de... de m'accomplir professionnellement, en fait, parce que c'est ce que je suis en train de faire, hors Nicole. Ça, ça m'a vachement... Ça me permet de me sentir mieux et d'être plus alignée. Et oui, de m'écouter et de... Cool. relâcher la pression c'est pas grave on n'a pas posté tranquille parce que je sais quand même que je suis en train de bosser pour l'après en fait ça je remarque vachement je déteste être dans l'inaction quand il y a quelque chose qui ne va pas ou que je veux changer j'ai besoin d'agir tout de suite alors je l'ai fait avant on sort un livre, on sort des t-shirts aujourd'hui c'est un peu différent j'ai un coach au Venture Lab Donc on réfléchit par rapport à tout ça. Je fais le master, je continue à m'accomplir professionnellement, je ne stagne pas. Et ici, avec le TFE, je sais qu'en juin, je vais devoir rendre un dossier où il y aura un plan d'action pour Nicole sur, je ne sais pas, un an, trois ans, on va voir comment on fait ça. Donc je sais que je suis en train de mettre des choses en place. Je ne suis pas dans l'inaction. Donc si demain, je ne travaille pas sur Nicole, ce n'est pas grave parce que j'ai une deadline dans deux semaines où je dois avoir un coach à l'école et je sais que je dois représenter quelque chose et je sais que je rendrai quelque chose. Donc il y a ce truc de... Il y a un travail de fond qui est là. Je sais que je vais le rendre, le TFE, et qu'il y a quelque chose qui va sortir de ça. Et puis on verra, quoi. Je dois pas avoir toutes les réponses là demain. il sait beaucoup, j'ai un travail, j'ai l'école il y a Nicole, voilà, c'est cool déjà j'arrive à gérer tout ça, on verra après quand je finirai le master quand je finirai le Venture Lab,

  • Sara

    tranquille il y a plus ce sentiment d'urgence peut-être donc au final ce que je remarque c'est que ce qui a changé, c'est pas tes actions au quotidien mais c'est plus ton mindset et cette histoire que tu projettes sur ton propre projet et est-ce que avec du recul, tu définirais ça comme une forme d'échec où tu ne le vis pas du tout comme ça aujourd'hui ?

  • Pauline

    Si, si, si, c'est un échec, mais je le dis avec un grand sourire et je vois même pas ce mot de façon négative, honnêtement. Et je ne l'ai jamais vu comme ça. Les abonnements, donc le club Nicole, ça a été un échec, oui, clairement. Et c'est ok, en fait, c'est pas grave, c'est pas grave parce que ça a amené plein de trucs cools derrière. J'ai tenté, j'ai raté. pas grave, je vais jamais culpabiliser d'avoir tenté quelque chose surtout que je sais que je l'ai quand même fait de façon réfléchie ici vraiment j'avais fait ça n'importe comment voilà c'est différent mais oui non je le vois pas du tout de façon négative et le mindset il a complètement changé et ça m'a fait grandir, tu vois on parlait tout à l'heure de s'entourer, de déléguer etc On parlait avec le coach de quelle partie je veux faire, quelle partie je ne veux plus faire, des sponsors. Et en fait, c'est tous des trucs où je suis hyper ouverte. Bah oui, OK, quelqu'un d'autre peut le faire. J'aurais besoin que quelqu'un fasse ça. Comment je fais ça ? Oui, quelqu'un pourrait peut-être me donner de l'argent. Je suis dans un truc complètement différent. Même quand j'ai repris avec les rédactrices, le site, c'est devenu un site collaboratif. Et si un jour, il y a 20 rédats qui écrivent, c'est génial. C'est génial parce que j'ai plus... peur de perdre le contrôle parce que Nicole, c'est mon projet et ça le sera toujours. Et plus il y a de personnes dedans qui amènent leurs compétences et qui amènent leur personnalité, mieux c'est. Donc le mindset, il a complètement changé et je crois que ça va paraître un peu vieux ce que je dis, mais c'est un peu la maturité. Je crois que c'est oui, là, j'ai le fait d'avoir grandi et puis j'ai écouté plein de podcasts, de témoignages d'entrepreneurs. En fait, on ne peut pas tout faire tout seul, c'est logique. C'est logique. Donc oui, un échec, oui. et avec un grand sourire. Et c'est archi ok. Peut-être qu'il y en aura d'autres encore, mais ce n'est pas grave.

  • Sara

    C'est un échec duquel tu as appris finalement.

  • Pauline

    Oui, j'ai appris beaucoup. Et c'est un échec que je referai. Honnêtement, même on parlait du livre tout à l'heure. Aujourd'hui, oui, j'aurais peut-être dû faire ça. Je vois ce que j'aurais pu faire différemment. Mais en fait, non, ça s'est passé comme ça parce que ça devait se passer comme ça. Tu m'aurais dit à ce moment-là, fais ça, ça, ça. J'aurais dit non. mauvais choix, mais c'est pas grave, c'était le choix du moment, et c'était ok avec moi. Et puis, je l'ai quand même fait, donc il y a une fierté de l'avoir fait. Ça n'a pas fonctionné comme ça aurait dû à nouveau fonctionner, c'est à chaque fois en termes financiers, parce que finalement le livre il est sorti, il est là, il s'est quand même vendu. Donc ça a été une réussite d'une part, puisqu'il est sorti le livre.

  • Sara

    donc déjà ça c'est cool après oui le club ça c'est vraiment un gros échec mais franchement c'est archi ok c'est beau ce que tu dis parce qu'en fait une chose peut être à la fois un échec sur un point de vue donc d'un point de vue financier comme tu l'imaginais à l'époque c'est un échec mais d'un autre point de vue par exemple des retombées que ça a pu avoir pour toi tu le disais tu parlais des causeries ça a été des échanges avec des gens, le club ça a quand même pu te permettre aussi de partager du contenu de qualité donc d'un autre point de vue

  • Pauline

    C'est aussi une réussite. Oui, et aussi, c'est le fait d'avoir fait le tour. Les abonnements, c'était la dernière chose possible pour pouvoir espérer en vivre. Si je ne l'avais pas fait, je crois que je serais encore avec ce truc-là en tête, de me dire, et si je vais quand même peut-être le faire ? Alors, peut-être que si je le refais dans trois ans, je l'aurais fait différemment et ça aurait fonctionné. Peut-être, je n'en sais rien. Mais là, j'ai pu me dire, OK, j'ai fait tout ce que je voulais faire. C'est vraiment sympa. J'ai fait tout ce que je voulais faire. Toutes les idées que j'avais quand j'ai lancé Nicole, quand je suis sortie de l'école, Il y a des trucs qui ont fonctionné super bien, d'autres moins, d'autres pas du tout. C'est ok, maintenant, aujourd'hui, avec tout ce qui a été fait, les retours de tout ça,

  • Sara

    qu'est-ce que je garde ?

  • Pauline

    Qu'est-ce que je garde, exactement, et comment je construis demain ?

  • Sara

    Et c'est vrai que, s'il y a une leçon à tirer aussi, c'est que plein de gens pensent qu'il faut réfléchir longtemps, et que c'est de la réflexion que va naître cette décision de je vais faire ça. Alors qu'en réalité, beaucoup plus de choses naissent de l'action. Et toi, c'est ce que tu as fait, tu as agi, agi, agi, et c'est aujourd'hui que tu sais. C'est pas tu décides, tu sais. ce que tu veux faire ou pas et je trouve que ça n'augure que des bonnes choses pour la suite ben oui je pense, j'espère alors je termine toujours les podcasts parce que ça y est on arrive à la fin de notre discussion en demandant à mes invités des petites recommandations lectures, donc ici c'est plus sur la thématique qui te touche personnellement toute cette histoire d'entrepreneuriat, de valeur, d'argent est-ce que tu as des lectures à recommander aux personnes qui nous écoutent ?

  • Pauline

    oui alors je lis beaucoup moins qu'avant, j'ai beaucoup moins le temps ça fait partie de ta thérapie mais alors il y a un bouquin voilà Je ne l'ai pas lu en entier, mais j'ai lu énormément d'articles qui parlent du livre, qui parlent de la thématique, d'interviews de l'autrice. Donc je me permets de le mettre dans les recommandations parce que je sais que je suis sûre qu'il est génial. C'est le livre Le piège du métier passion. J'ai oublié le nom de l'autrice. Mais elle parle, donc elle est journaliste et elle parle, on en parlait tout à l'heure, quand ton métier envahit ton espace de vie. Et ce métier passion, notamment dans le journalisme, qui te fait travailler.

  • Sara

    pour moi, que ce que tu vaux, et être toujours dans un rapport hyper toxique, finalement, au travail et à ta passion. Et ça, j'ai lu énormément d'articles sur ce bouquin, et j'aimerais vraiment bien un jour le lire, même si j'ai un peu peur de le lire, quand même, j'avoue.

  • Pauline

    C'est confrontant.

  • Sara

    Oui. Donc, je crois que c'est pour ça que je ne l'ai pas encore commandé, mais voilà, le sujet est très, très, très percutant. et je suis en train de lire en ce moment le pouvoir des habitudes et c'est très intéressant ça sort un peu des idées qu'on voit souvent dans le def perso qu'il faut changer toute sa vie, se lever à 5h du matin manifester tous les jours l'attraction, voilà tous ces trucs là j'aime bien mais c'est trop pour moi j'ai déjà du mal à juste me cuisiner un souper donc changer toute ma vie c'est non et là il parle justement de comment les toutes petites habitudes des trucs que tu peux faire tous les jours une minute peuvent avoir un un grand, grand, grand impact par la suite. Et donc, ouais, c'est très... À nouveau, parfois, c'est un peu too much, mais il y a des choses à garder quand même dans comment des petites choses au quotidien, des façons de penser, des petites actions à mettre en place, vraiment le strict minimum, peuvent avoir un grand impact. Donc ça, c'est les deux. Et alors, le troisième, quand même, voilà, c'est un peu une école un peu entrepreneuriale, mais c'est Le couple et l'argent, de Titu Locoque. Alors lui... waouh franchement très facile à lire il lit super vite il peut même se prendre par partie et pour le rapport à l'argent en tant que femme surtout et en tant que femme hétéro aussi surtout voilà très très très

  • Pauline

    éclairant super ben merci beaucoup je te remercie d'avoir accepté de partager ton histoire les bons et les mauvais moments et surtout toutes les leçons que tu as pu en tirer je te souhaite évidemment que du positif pour la suite de Nicole et je ne peux que recommander aux personnes qui nous écoutent d'aller suivre cette aventure là et de voir ce qui va émerger de toute cette réflexion et surtout de toute cette action finalement hâte

  • Sara

    de voir la suite merci beaucoup,

  • Speaker #2

    merci d'avoir invité merci beaucoup d'avoir écouté ce podcast pour dédramatiser l'échec n'oublie pas de t'abonner au compte Instagram échec réussi pour une dose quotidienne d'inspiration A très vite pour un nouvel épisode d'Échecs Réussis.

Description

Nouvel épisode, nouvelle vision de l'échec, cette fois-ci basée sur le vécu de Sara, la fondatrice du média engagé Nicol.e Magazine 🌶️✨

L'histoire de Sara et de Nicol.e est celle de beaucoup d'entrepreneurs : avoir une idée, se lancer tête baissée, puis se laisser consumer par sa passion. Après des tas de projets menés à bien, mais peu d'argent généré, Sara réalise qu'elle a perdu sa valeur en la cherchant dans son projet.

Où s'arrête Nicol.e pour que commence Sara ? Et quelle est sa valeur (personnelle) si son média n'en a pas (financièrement) ? Autant de questions qui poussent notre entrepreneuse multicasquette à la décision la plus salvatrice : la prise de recul.

Face à ce sentiment d'échec, un seul constat. Il n'y a pas que des erreurs : il y a aussi et surtout des leçons ! Dans cet épisode, Sara raconte l'équilibre qu'elle trouve aujourd'hui entre sa vie d'entrepreneuse, de salariée et d'étudiante (oui oui, tout ça à la fois!) mais surtout de femme qui continue de rêver. Elle envisage la suite après plusieurs mois de lâcher prise, mais toujours avec l'envie au ventre.

Retrouve Sara sur son compte Instagram pour la suivre dans ces divers projets ⚡️

N'oublie pas de suivre Echec Réussi pour une dose quotidienne d'inspiration 🧡



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sara

    Donc à partir du moment où tu travailles gratuitement, donc ton travail ne vaut rien, si tu te définis par ton travail, tu ne vaux rien non plus. Moi je me suis sentie prisonnière de mon entreprise, prisonnière de Nicole.

  • Pauline

    Bienvenue dans Échec Réussi, le podcast qui dédramatise l'échec. Ici tu trouveras un véritable recueil de visions de l'échec, à travers les témoignages de ceux qui l'ont vécu et qui en ont tiré des leçons. Salut Sara !

  • Sara

    Salut Pauline !

  • Pauline

    Bienvenue dans Échec Réussi, je suis très contente de t'avoir derrière le micro aujourd'hui parce qu'on va parler de, j'allais dire, ton histoire mais aussi la mienne quelque part puisque nos auditeurs pourront se rendre compte au fur et à mesure de ce podcast on a deux histoires qui sont très en miroir. Nous-mêmes on en a déjà parlé, on a déjà constaté ce truc un peu rigolo et en même temps sur des points positifs et sur d'autres un petit peu négatifs. Nos points communs c'est quoi ? On a tous les deux lancé un média engagé. On a toutes les deux essayé d'en vivre. Toutes les deux, on a connu des grosses difficultés par rapport que ce soit à l'entrepreneuriat en général ou bien à ce côté engagé dans un média. Et puis, on a toutes les deux connu finalement cette reconversion vers le marketing qui nous a ouvert d'autres portes. Et donc, je trouve génial de pouvoir refléter l'une sur l'autre aujourd'hui. Il y a juste une grosse différence entre nos deux histoires, c'est que moi, j'ai arrêté. J'ai rangé mon rôle de rédac chef et mes magazines au tiroir. Alors que toi, tu es toujours là, avec ton média, tu as choisi de ne pas arrêter ton projet, mais de prendre les distances qu'il fallait avec celui-ci. Et donc, je trouve ça bien de reculer pour mieux sauter, comme on dit. Alors après cette petite introduction, est-ce que tu peux te présenter et aussi présenter ton projet ? Je sais que tu as plein de casquettes, que tu es entrepreneuse, salariée, étudiante, et que toi-même, tu te dis, ben, qui a dit qu'il fallait choisir ?

  • Sara

    C'est ça, en effet. Donc, j'ai décidé de ne pas choisir. Donc aujourd'hui, je suis salariée. En effet, je travaille en agence de communication et marketing. Je suis entrepreneur toujours, puisque Nicole est toujours là. Peut-être de façon un peu plus discrète pour l'instant, mais je me considère toujours comme entrepreneure. Je pense que c'est plus qu'un travail, c'est une façon d'être. Moi, je vois comme ça un mindset. Donc oui, je me considère... toujours comme entrepreneure. Et je suis étudiante aussi, puisque j'ai repris un master en cours du soir, en comm' digitale. Donc voilà, je n'ai pas choisi. J'ai décidé de ne pas choisir. Et à la fois, je trouve que tout fait sens. Tout est cohérent avec moi et avec ce que j'ai envie de faire.

  • Pauline

    Et donc Nicole Magazine, qu'est-ce que c'est ? Est-ce que tu peux nous en dire plus ?

  • Sara

    Alors Nicole Magazine, c'est le média qui female gaze la société, qui female gaze nos relations, nos sexualités, notre intimité. Donc c'est un site avec des articles engagés, féministes, sexo, love, actu. Et c'est aussi sur les réseaux sociaux, Instagram principalement, Facebook, voilà. TikTok on espère un jour. Et c'était aussi des événements qui s'appelaient les causeries, donc des cercles de paroles. Ça a été aussi un livre, une collection de capsules de t-shirts. Voilà, c'est tous les moyens possibles pour prendre la parole et donner la parole aux femmes sans attente qu'on leur donne.

  • Pauline

    Et lever des tabous, comme tu le dis, sur des sujets aussi variés que la sexualité, que ce soit dans son rapport à soi, son rapport aux autres.

  • Sara

    Exactement, lever des tabous et les lever en parlant de ces sujets et en donnant la parole aussi à des femmes qui souhaitent l'apprendre.

  • Pauline

    Super, génial. Alors, on va parler justement de l'histoire de ce media et de ton rapport avec lui et de comment, à un moment donné, vous avez presque fusionné. On y reviendra sans trop spoiler nos auditeurs. Donc, cette histoire, elle commence pendant tes études. C'était quoi ton objectif à ce moment-là ? Donc, tu te dis, il me semble que c'était ton travail de fin d'études en graphisme, c'est ça ? Je spoil de fou, mais ce n'est pas grave. Donc, c'était quoi tes objectifs à ce moment-là ? Est-ce que tu te disais, OK, j'ai un projet et je pense qu'il est viable et que je peux en faire quelque chose et je deviens une girl boss ? Ou bien est-ce que tu n'avais pas d'objectif plus loin que ça et que tu étais juste en train de te dire j'aime bien ça, j'ai envie de le mener plus loin ?

  • Sara

    Alors il y a deux temps. Le premier temps, il y a vraiment durant le master où là je travaille pour mon mémoire. Donc l'objectif, c'est juste réussir mon année et rendre ma mémoire finie. Et puis, il y a le deuxième temps qui vient le jour du jury quand je me rends compte que l'école, c'est fini et Nicole potentiellement aussi. Et là, je me dis en fait non, j'ai envie de continuer à travailler sur... Sur ce sujet d'abord, parce que la naissance de Nicole durant mes études, c'est aussi mon éveil féministe. Donc forcément, en un an, on n'a pas assez pour s'approprier le sujet. Et j'avais vraiment envie, avoir besoin de continuer à m'informer là-dessus et à partager là-dessus. Et puis, il y a cette envie aussi de lancer un magazine papier. C'était l'idée à ce moment-là, puisque Nicole, durant mes études, c'était... magazine papier hyper conceptuel très école d'art quoi donc voilà artistique ça pouvait pas sortir de l'école c'était pas vendable c'était pas montrable à quelqu'un d'autre qu'un jury d'école d'art et moi je rêvais de travailler dans un beau magazine grand magazine voilà comme il n'y a pas vraiment ici en Belgique. Et donc, je me suis dit, pourquoi pas finalement travailler pour le mien et créer le mien. Donc, il y a eu ce déclic-là le jour du jury. Vraiment, j'en ai parlé avec un prof. Tiens, est-ce que je ne pourrais pas emmener ce projet en dehors de l'école et en faire quelque chose de vrai ? Mais alors, les mots girlboss, entrepreneuriat, etc. n'était pas du tout dans mon lexique à ce moment-là, vraiment pas. Et là, je connaissais une ou deux structures. Je ne sais même pas comment je les décrivais à ce moment-là parce que franchement, le mot entrepreneuriat n'était pas dans mon dictionnaire. Donc voilà, je savais qu'il y avait des structures qui pouvaient lancer des projets. Et j'ai eu cette première idée. Et donc, c'est vraiment après, j'ai fini en juin et j'ai commencé la première formation en novembre. Donc, juste le temps des vacances et puis c'était parti. Et là, l'idée, c'était... de voir ce que je pouvais en faire. J'avais le quoi, ce que je veux dire, le sujet gelé. La forme, par contre, elle n'était pas au top parce que j'avais ce magazine hyper conceptuel. À la fois, la réalité d'un magazine papier, et tu ne sais que trop bien de quoi je parle. La réalité d'un magazine papier, moi, elle m'a frappée. Ce n'était pas possible à ce moment-là de me lancer dans des prêts, des machins, etc. Je venais d'acheter un appartement, j'étais déjà endettée, je me suis rendettée en trois mois. Donc, très vite, l'idée du que digital est arrivée. En fait, si je poste juste un article sur Facebook... en fait, pourquoi pas ? Il ne peut rien se passer. Je ne dois pas lâcher de sommes d'argent folles. Donc, je vais le tenter comme ça, même avant même de lancer le site et de le faire développer, etc. Donc, l'idée du queue digital est arrivée à ce moment-là, avec quand même le projet, le rêve, à ce moment-là, d'avoir un magazine papier un jour, des bâtiments et une rédaction et tout ce qui va avec.

  • Pauline

    Et tu l'as évoqué un petit peu tout à l'heure, tu as tenté plein de choses, plein de supports. Et maintenant que tu en parles, je réalise ce que ça veut dire, c'est-à-dire que tu avais un message, tu ne savais pas vraiment comment le faire passer, donc tu as tenté plein de choses, plein de manières de le transmettre. Il y a eu, tu l'as dit, le livre, la collection de t-shirts, il y a eu les talks, il y a eu la tentative de créer une équipe de rédac aussi, de lancer vraiment du tout digital avec ton site. Ça fait beaucoup, ça va très vite. Et en même temps, c'est positif parce que ça te permet de tester plein de supports. Et en même temps, est-ce que tu n'as pas eu la sensation de t'éparpiller parmi tout ça ?

  • Sara

    Alors, je ne dirais pas éparpiller parce que pour moi, tout faisait sens. C'était comme tu l'as dit, ce message-là que je voulais transmettre, le transmettre sur toutes les plateformes possibles. Donc, ça faisait sens. Mais par contre, c'est vrai qu'en deux ans, tout ça, tout ce que tu as dit là, en fait, je me suis épuisée, vraiment. Et quand je repense à la moi de ce moment-là, je me dis mais quelle énergie j'avais, j'avais vraiment la fougue, la passion, le feu au ventre, et c'est ça qui me drive vraiment, c'était ok j'ai une idée, j'y vais. Il n'y a même pas un petit temps de réflexion peut-être, mais c'était directement j'y vais, je fonce, j'y vais, je fonce, j'y vais, je fonce. Et franchement je n'ai aucun regret, mais aujourd'hui je n'ai plus du tout cette énergie ni cette envie de foncer. Je ne vais pas dire tête baissée parce que ce n'était pas des choix non plus, c'était quand même des choix réfléchis, j'étais quand même entourée et je le suis toujours. Et voilà, pour moi tout faisait sens. Mais je n'ai plus cette énergie, cette fougue du début. Donc je suis contente de l'avoir fait quand je l'avais, c'était le bon moment. Aujourd'hui, et on va y revenir, c'est un mindset qui est complètement différent.

  • Pauline

    Je ne dirais pas que tu n'as pas eu de réflexion, comme tu le dis, tu as eu une réflexion logique, mais tu n'as pas eu toute la phase de doute qu'on a quand justement on est passé par tout ça. En fait, moi, je me reconnais super fort dans ce que tu dis parce que je me rappelle, et je l'ai déjà dit, je pense, dans le podcast, que je ne me posais aucune question au moment où j'ai eu cette idée de magazine. Juste, je l'ai fait et je trouvais ça chouette. Et ça s'arrêtait là et j'avais comme toi une énergie. Alors, je ne sais pas si c'est l'énergie de la vingtaine, l'énergie de l'insouciance ou bien que sais-je, mais il est évident que ça s'épuise et que quand tu ne l'as plus, non seulement, ce n'est pas qu'une question d'énergie pour moi, c'est aussi une question de... Tu as plus de peur. Comme tu as plus de peur, tu prends beaucoup plus de temps avant de te lancer, parce que tu sais ce que ça fait de se casser la gueule. Est-ce que c'est un peu ça pour toi ?

  • Sara

    Oui, et c'est vrai que là, en t'entendant parler, c'est aussi l'énergie de toutes les premières fois. Je sors de l'école, je rentre dans le monde professionnel. C'est un peu un nouveau monde qui s'ouvre à moi. Et en fait, je ne me pose pas de questions, parce que go, c'est la première fois que je lance un projet, c'est la première fois que je fais ça, c'est la première fois. Donc on y va, on y va, on y va. En effet, aujourd'hui, il n'y a plus cette réflexion de J'ai déjà fait ça, comme ça, comme ça, comme ça, il s'est passé ça, ça, ça, de positif et de négatif. Aujourd'hui, je vais plus regarder le ratio. J'ai presque 30 ans. J'ai aujourd'hui d'autres besoins que j'avais quand j'en avais 25. Donc, il y a plus en effet cette phase de réflexion parce que peur, parce que je n'ai plus envie de me planter en fait. Voilà, je n'ai plus envie. À 25 ans, je me disais... C'est pas grave si je me plante, c'est la première fois. Aujourd'hui, c'est plus la première fois. Donc il y a cette peur-là qui crée des doutes et je pense qu'elle est plutôt saine, en fait.

  • Pauline

    Oui, bien sûr, parce qu'au final, c'est ça qui t'empêche de reproduire des erreurs et c'est ce qui te permet d'être plus serein dans ton lancement. Maintenant, c'est vrai qu'on a tendance à idéaliser, je crois, cette fougue dont tu parles. Et moi, c'est vrai que parfois, je me dis, OK, si je ressens plus cette passion-là, c'est que peut-être ce que je fais, je ne suis pas censée le faire et je crois que c'est faux. Je crois que c'est pas parce qu'on a des doutes, c'est pas parce qu'on procrastine, c'est pas parce qu'on prend plus de recul que ce qu'on fait n'est pas fait pour nous. Et la passion folle où on ne réfléchit pas, c'est un peu comme un amour. C'est là au début et puis ça peut s'arrêter. C'est pas grave, ça veut pas dire qu'on ne fait pas les bonnes choses.

  • Sara

    C'est ça et ça se transforme aussi. C'est comme la passion du début d'une relation en effet. Soit à un moment donné ça s'éteint et ça s'éteint et c'est comme ça. Soit ça se transforme en quelque chose de plus sain et de plus durable. et je crois que je suis plutôt là-dedans et je cherche en tout cas à le transformer de cette façon-là

  • Pauline

    Alors, pour revenir un petit peu en arrière, donc tu sors un livre, tu sors des t-shirts, tu organises des causeries. Est-ce que tu peux nous en dire plus sur ces trois canaux-là que tu as déployés et ce que tu en retires aujourd'hui ?

  • Sara

    Alors, le premier projet, c'était les t-shirts. Donc ça, c'était... En fait, à chaque fois que je... Les trois, je veux dire que c'était super chouette, les trois. Et je suis contente d'avoir fait tout ça. Et voilà, c'est plutôt positif. Donc oui, les t-shirts... Je ne sais même plus comment est venue l'idée, à nouveau, idée, action directement. Suis le flow. Exactement. Et puis, on a tourné des vidéos aussi pour promouvoir les t-shirts. Donc, c'était très chouette et ça mêlait plusieurs choses puisque je suis graphiste à la base. Donc, il y avait tous les visuels des t-shirts. Il y a eu toute la réflexion sur la vidéo qu'on a fait avec un ami, Alessandro, qui est vidéaste, qui lui s'est lancé aussi à ce moment-là. Donc, c'était hyper chouette de partager ça ensemble. Et le tournage était... La vidéo, je la vois encore maintenant, elle est super cool. Donc voilà, et les t-shirts, ça a plutôt bien fonctionné finalement.

  • Pauline

    C'est donc des t-shirts à messages avec des messages engagés.

  • Sara

    C'est ça, des t-shirts messages engagés. Le message principal, c'était que sexe is cool. Donc vraiment faire passer des messages hyper positifs sur la sexualité. Et il y a eu plusieurs modèles. On a fait un drop 2. et voilà, donc très chouette expérience très positive après il y avait tout le côté à nouveau et ça c'est quelque chose qui revient plusieurs fois c'est ok le projet a l'air super cool mais qu'est-ce que ça implique en termes de tâches au quotidien et là en fait ça impliquait en e-commerce et donc de faire des commandes, de faire des colis d'imprimer des étiquettes bi-post

  • Pauline

    ça c'était pas la passion quoi je suis trop d'accord avec toi et c'est vrai que ça se transpose à ton métier de graphiste aussi à la base parce que quand on voit le résultat final on se dit c'est magnifique j'adore oui mais derrière il y a des heures devant son ordi qui sont pas spécialement marrantes et c'est vraiment cette tension entre processus résultat qui

  • Sara

    je trouve devrait être plus dans la tête des gens quand ils lancent des projets exactement et la question aussi de se poser moi c'est vraiment une question à laquelle je suis venue après ces trois ans de Nicole de à quel moment du process j'aime intervenir en fait Et je suis plus une créative qu'une exécutante. Sauf que quand t'es entrepreneur, quand t'es solopreneur, tu es tout. donc je crois qu'il y a aussi ça qui m'a fort épuisée donc voilà pour les t-shirts très chouette alors les talk, les causeries honnêtement si aujourd'hui je devais garder une seule chose de tout ce serait ça je rêve de pouvoir en refaire et j'espère vraiment pouvoir en refaire peut-être différemment j'en sais rien mais c'était vraiment chouette les causeries j'y ai repensé ça fait pas longtemps et en fait on a réuni plus de 100 femmes en un an J'avais jamais pensé à ce chiffre comme ça. Parce que, honnêtement, il y a une ou deux causeries que j'ai dû annuler parce qu'il n'y avait pas assez de monde. Il y en a où il y avait trop de monde. Il y en a où il y avait moyen monde. Et donc, je voyais un peu juste avec des œillères, événement par événement. Mais quand je comptabilise toutes les personnes, il y a eu une centaine de femmes. Donc, c'est assez... C'est assez dingue.

  • Pauline

    Faire parler une centaine de femmes sur des sujets aussi tabous, les faire s'ouvrir dans un petit groupe avec des gens qu'elles ne connaissent pas forcément, c'est vrai que tu peux te féliciter.

  • Sara

    Oui, je suis contente, je suis fière. Et parler, on a vécu des moments de pleurs, de confessions. À chaque fois, à chaque causerie, je me disais on a créé, et toutes les femmes qui sont là, parce que ça dépend plus que de moi. C'est un collectif. C'est un collectif, moi j'anime, mais après c'est elle qui crée ça. cocon, hyper bienveillant, hyper safe, et à chaque fois, je me disais, mais waouh, c'est dingue. Chaque fin de causerie, c'était la même réflexion, c'est assez dingue.

  • Pauline

    Ça te nourrissait, en fait, d'énergie.

  • Sara

    Oui, autant c'était très, très énergivore, la soirée, parce que t'animes, tout ça, j'étais à l'accueil, à l'animation, parfois c'est moi qui faisais le talk, et puis après, on mangeait toutes ensemble, donc c'était très énergivore pour moi. toute seule à nouveau. J'avais parfois mon amie Hélène qui m'aidait. Je leur remercie encore. Mais par exemple, tu vois, mettre les chaises. C'est un truc qui était super compliqué pour moi, parce que juste avant le talk, ma tête n'était pas là, et mettre 17 chaises en rond, je n'y arrivais pas. Donc il fallait qu'Hélène m'aide, c'est des bêtes trucs, mais pour moi ça me demandait deux fois plus d'énergie, avant d'animer un talk et d'accueillir 17 personnes qui viennent, qui payent pour venir, donc ça fout une pression quand même. Donc voilà, toutes ces petites choses-là qui me prenaient beaucoup d'énergie. Et oui, les causeries, on a parlé endométriose, on a parlé relations toxiques, on a parlé écoféminisme, on a... On a parlé de plein de sujets. On a parlé app de rencontre, Tinder. À chaque fois, des discussions super intéressantes, une implication. Voilà. Et j'ai le sentiment que je me dis, je crois que j'aurais pu faire encore plus de choses avec ça. Tu vois, rien que recontacter les filles après, je ne le faisais pas toujours. Toutes des petites choses que tu sais que tu dois le faire, mais que quand tu es toute seule à devoir tout faire, tu ne fais pas tout. Et c'est après que je me dis, mais en fait, j'ai toutes ces femmes qui sont venues. J'aurais dû leur envoyer un mail. J'aurais dû faire ça. Voilà. Et je ne l'ai pas fait, mais c'est pas perdu, c'est pas fini. Et c'est pour ça que je me dis, je crois que ça, j'aimerais vraiment bien le refaire, peut-être différemment, mais je le garde vraiment comme un super bon souvenir. Et puis le livre, alors souvenir un peu plus mitigé pour le livre, honnêtement. À nouveau, j'ai tout fait toute seule.

  • Pauline

    C'est de l'auto-édition. Rien que ça, c'est un sacré risque.

  • Sara

    C'est de l'auto-édition. Alors, j'ai été aidée... quand même par une ancienne prof primail qui est dans le monde de l'édition, qui m'a vraiment pris sous son aile et qui m'a énormément aidée. Je n'aurais pas pu le faire sans elle, honnêtement. Mais j'ai tout écrit, j'ai fait toute la mise en page, j'ai géré les contacts avec l'imprimeur, avec le diffuseur, distributeur, etc. J'ai organisé toute la soirée de lancement. Je l'ai organisé, j'ai assisté, j'ai grangé après. Et puis, un volet que j'ai complètement zappé, en fait, c'est la communication après la sortie, alors que je suis communicante. Mais une fois que la soirée de lancement a été finie, j'avais oublié.

  • Pauline

    Oui, ton objectif, c'était de le sortir de là.

  • Sara

    Et après ? Après, oublié. Et à nouveau, voilà, j'aurais pu faire différemment. Là, pour le livre, je crois qu'il y a plein de choses que j'aurais vraiment pu faire différemment et mieux si je m'étais mieux entourée. Enfin, mieux entourée, j'étais très bien entourée, mais de plus de personnes que j'avais acceptées de plus m'entourer. Ça, c'est un grand sujet aussi, s'entourer, laisser partir une partie de ton projet, ne pas avoir le contrôle sur quelque chose en lien avec ton projet. Grosse réflexion aussi en ce moment, puisque mon mindset a complètement changé aussi, mais à ce moment-là, c'était très compliqué pour moi de... de ne pas contrôler une micro-partie du projet. Donc le livre, voilà. Et puis le livre s'est vendu, mais pas... J'ai encore pas mal de stock, quoi. J'ai encore une palette chez mon père de livres. Je ne sais pas quoi faire de ce livre. Je l'adore, ce livre, mais je... Voilà. Je ne sais pas quoi en faire. Et... Ouais, le livre, c'est vraiment... Mais je crois que c'est une partie du projet qui a peut-être été le plus fort en enseignement, quoi. Et je crois que si je reviens, si j'y reviens encore dans 6 mois, si j'y réfléchis plus, c'est parce que... Parfois, ça réveille un peu des mauvais souvenirs. Cette partie-là du projet, c'est peut-être la seule où je me dis Oh, c'est con, quoi. Il y a eu pas mal d'argent qui est sorti, etc. Et ça n'a pas été fait comme ça aurait dû faire. Parce que pas les connaissances, pas l'entourage pour, pas le budget, voilà. Donc, c'est un truc un peu amer, si je suis honnête, le livre. C'est un peu amer parce qu'en plus, il est encore là. J'ai une preuve physique d'un échec, en fait. Voilà, il est là. D'ailleurs, quand j'ai tout arrêté, j'ai tout rangé. Je ne voulais plus voir un seul bouquin chez moi. J'ai tout, voilà. Et là encore, c'est un peu ce truc de qu'est-ce que je fais avec ça ? J'ai une palette physique, j'ai un échec sur une palette, tu vois ? Et c'est parfois un peu amer.

  • Pauline

    Je comprends. Et en même temps, ce qui me marque dans ce que tu dis là de petit à l'heure, c'est tout ce côté enseignement. Tu vois, tu m'expliques cette étape de ton parcours et à chaque fois, tu termines par si je devais le refaire aujourd'hui ? Et donc, on voit que tu as une prise de recul qui est très chouette et qui permet aussi de se dire que tu as appris beaucoup de choses. Et en fait, ce qui me marque aussi, c'est que tu dis que le livre, c'est peut-être la partie la plus sombre, mais c'est de celle dont tu as tiré le plus d'enseignements. Et donc, je trouve que c'est exactement le sujet de ce podcast aujourd'hui. C'est vrai que c'est peut-être un échec sur une palette, mais c'est aussi des leçons sur cette même palette.

  • Sara

    Ah oui, complètement. Complètement, parce que j'ai aucun regret. Honnêtement, je n'ai aucun regret. Si je l'ai fait comme ça à ce moment-là, c'est que c'était juste pour moi de le faire comme ça à ce moment-là. Et il y avait aussi cette recherche constante de... est-ce que c'est ça qui va me faire gagner de l'argent ? Est-ce que je vais devenir autrice, en fait, de livres ? Et donc, à chaque... Est-ce que je vais avoir un e-commerce avec les t-shirts ? Est-ce que je vais devenir organisatrice d'événements ? Tu vois, il y a toujours aussi cette recherche, ok, je tente, et si ça fonctionne, peut-être que c'est ça qui va faire que Nicole va devenir vraiment un business. Et voilà, le livre, ça a été ça. Et à nouveau, en fait, ben en fait, non. écrire des livres, c'est pas mon rêve. Donc il y avait toujours ce truc de, ok, j'ai une super idée, j'ai un projet, niveau créa, ça va être génial. Moi, tu me parles de livres, forcément, je vois directement la créa derrière, la cover, le machin, tout, le livre. Je vais paraître un peu, mais il est trop beau, le livre.

  • Pauline

    Il est très beau, je l'ai dans ma bibliothèque. Il est très beau.

  • Sara

    Il est beau et j'en suis hyper fière. Mais après, en termes de tâches, d'exécutions au quotidien, en fait, non, ça ne me faisait pas kiffer. Et ça ne m'a pas fait kiffer. Et en plus, j'ai vraiment tout fait toute seule. Même la soirée. Quand je dis toute seule, c'est avec mon entourage, ma famille, mais je veux dire, pas de prestataires, de professionnels, etc. À côté, pareil, pour tout ce qui est... RP par rapport aux livres, la presse, etc. J'ai tout activé toute seule, alors qu'il y a des gens, c'est leur boulot. Et ça, quand tu t'en rends compte après, de dire en fait, j'ai fait tout ça toute seule, alors que certaines personnes, pour une partie du process, c'est leur job, ben ok, c'est pas trop mal, finalement, c'est pas trop mal.

  • Pauline

    Ça, c'est un conseil qu'on m'a donné une fois dans un incubateur. On m'a dit à vouloir tout faire tout seul. En fait, malheureusement... On empêche les autres de venir apporter leur pierre à l'édifice parce qu'on veut tellement construire toute la maison qu'on veut mettre les fondations, mettre les briques, faire l'isolation et faire tout tout seul. Alors que si on fait tout tout seul, à la fois on va peut-être y arriver, mais est-ce que la maison va bien tenir ou pas ? Parce qu'on aura peut-être loupé toutes ces expertises que nous on n'a pas.

  • Sara

    C'est ça, exactement. Et le pourquoi, j'ai pas fait appel à d'autres experts. C'était toujours la même chose, deux choses, la peur de perdre le contrôle et l'argent. Et avec du recul, je me dis oui, mais l'argent que j'ai investi là et qui dort sur cette palette, en fait, j'aurais pu payer quelqu'un, tu vois. Donc voilà, avec du recul à nouveau. Mais à ce moment-là, moi, je n'avais pas du tout le recul pour penser à ça parce que c'était idée, action et on verra plus tard.

  • Pauline

    Et tu étais dans cette course infinie-là. Tu le répètes, il y a vraiment un point de tension qui revient tout le temps dans ton histoire, c'est l'argent. Et plus que l'argent, c'est la notion de la valeur. Je pense que je ne me trompe pas quand je dis que tu n'es pas spécialement rémunérée pendant ces deux ans-là qui ont été à 100 à l'heure. Donc, ce qui se passe, c'est que tu as donné beaucoup sans recevoir, en tout cas du point de vue financier. Tu as reçu plein d'autres choses. On le dit, des leçons, mais aussi de l'énergie. Ça, ça peut être vrai. Mais ne pas se rémunérer, ça a des effets sur le long terme et sur la valeur de son propre travail. Est-ce que tu peux me parler un peu de ça ?

  • Sara

    Oui. Alors, c'est une notion, la valeur, qui m'est apparue vraiment dans un éclair. De révélation, quand j'étais à une retraite, développement personnel et entrepreneuriat. et c'était le je crois que c'était le début de la fin moi et Nicole comme c'était à ce moment là je me rendais pas encore trop compte voilà j'allais pas de fou mais voilà et cette opportunité là m'est tombée dessus et donc on parlait de tout ça d'argent de façon très libre très très libre et en effet moi je ne me suis pas j'avais des one shot en fait en termes de rémunération c'était que des one shot donc j'ai fait des chroniques sur Vedia j'ai eu un one shot pour ça le livre en one shot, les t-shirts en one shot, les causeries en one shot, et on parle de petits one shot, on s'entend, c'est même pas un one shot qui équivaut à un salaire basique, mais donc c'était que des one shot. Et j'étais toujours dans cette recherche de comment faire pour avoir un salaire tous les mois stable, entre guillemets, la stabilité que l'entrepreneuriat peut amener. Et quand je suis rentrée en incubateur en 2022, forcément, c'est le sujet, quoi. quand t'entres en incubateur, tu dois faire un plan financier, etc. Et donc, c'était toujours, OK, comment est-ce que les ventes de livres vont décoller ? Ça va devenir, comme je le disais, mon salaire. Est-ce que c'est les t-shirts qui vont décoller ? Est-ce que je vais avoir un e-commerce ? Est-ce que je vais faire plus d'événements ? Et donc, il y avait toujours cette réflexion-là. Et j'étais dans cette réflexion-là et aussi dans le fait que c'est un média. Les médias, ils vivent comment ? Par la publicité ou par les abonnements. À un moment donné, il ne faut pas chercher le média à 14 heures. Soit il y a quelque chose d'autre. que tu amènes sur le côté, e-commerce par exemple, soit c'est de la pub, soit ce sont des abonnements. Je n'étais pas du tout à l'aise avec le fait de faire de la pub à ce moment-là, ce qui est paradoxal maintenant en étant dans le marketing, mais voilà. Donc je me suis dit, c'est les abonnements, par élimination en fait. À nouveau. Idées, actions et pas de réflexion sur qu'est-ce que ça implique pour mon quotidien. Et la retraite, elle est arrivée, j'étais en train de mettre en place les abonnements et en train de réfléchir au prix. Donc finalement, et là je me rends compte en le disant, en réfléchissant, en lançant ces abonnements-là, est venue la notion de prix qui n'était pas du tout là avant. Et peut-être que, voilà, encore un enseignement finalement de cette partie-là. Et je me suis rendue compte qu'en termes de valeur, en fait il y avait ce truc de... Dans la société, et moi je me retrouve aussi vachement là-dedans, on se définit fort par le travail et on définit sa valeur par son travail. C'est un peu malheureux, mais c'est réel. Plus tu vas avoir un gros salaire, plus tu gagnes, plus tu es valorisé dans la société, que ce soit en termes de biens matériels que tu peux t'acheter ou même en termes de hiérarchie dans la société. Donc à partir du moment où tu travailles gratuitement, donc ton travail ne vaut rien, Si tu te définis par ton travail, tu ne vaux rien non plus. C'est une équation. Et moi, je me suis rendue compte que je voyais vachement ça comme ça. Donc je m'épuise, je travaille 7 jours sur 7. Je me prends des réflexions quand même de tout le monde parce que forcément, à chaque fois que tu parles de Nicole, tu parles de cul sur Internet, ok, premier jugement. Et puis après, oui, mais tu gagnes comment ? Tu gagnes combien, etc. ? Ah bah, je ne gagne pas. Ah oui, ok, donc ça va, c'est un petit truc, voilà. Mais tu travailles quand même 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Donc, tu as tout ça, tout le temps, tout le temps, tu vas te battre tout le temps pour prouver qu'est-ce que tu fais de la valeur. Mais la réalité, elle est là. Chaque fin de mois, tu galères alors que j'ai un diplôme. je galère chaque fin de mois alors que je travaille 7 jours sur 7 et il y a tous les trucs d'admin de machin etc parfois tu te dis en fait si je restais sur mon canapé à rien faire je serais moins embêtée et je gagnerais peut-être plus d'argent donc ça c'était épuisant et je me suis rendu compte que ça avait atteint vraiment mon estime de moi et ma valeur à moi j'avais l'impression d'avoir zéro compétence, d'être nulle en tout bah oui parce que tout ce que je fais ça ne me ramène rien chaque fin de mois je dois demander de l'argent à mon père donc en fait je fais rien en fait Donc, ouais, la grosse remise en question, grosse prise de conscience et prise de conscience aussi qu'en fait, mon travail a de la valeur. J'écris des articles, je crée du contenu sur les réseaux et tout ça, ça doit être monétisé. À ce moment-là, je pensais toujours que c'était par les abonnements, même si, je suis totalement honnête, je sentais quand même qu'il y avait un truc. Tu vois, une petite boule au ventre, un truc là un peu pas dingue.

  • Pauline

    Oui, parce que quand les gens payent, ils ont des attentes vis-à-vis de toi. Et comme tu le dis, ça impacte ton quotidien parce qu'ils sont abonnés, ils attendent leur contenu chaque mois. Et toi, ça veut dire qu'il neige, qu'il pleuve, qu'il vente, il faut que ce contenu sorte. Toi, tu es seule.

  • Sara

    Exactement. Et je voulais quand même garder une offre gratuite. Donc en fait, c'était deux fois plus de travail. Puisque pour satisfaire ces attentes-là, je me disais, mais alors il faut X articles, X podcasts. Et donc, je me suis retrouvée quand j'ai lancé les abonnements. à travailler encore plus, et être encore plus stressée, et être encore plus au bout de ma vie, quoi. Parce qu'en plus, il y avait ce truc de est-ce que je peux demander aux rédactrices de travailler pour un contenu qui est payant alors qu'elles ne sont pas payées ? En fait, non. Donc, je vais le faire moi-même. Et c'était pire. Donc, voilà, le résultat ne s'est pas fait attendre. Les abonnements, j'ai tenu deux mois. Et puis, j'ai tout arrêté. Parce que c'était mon quotidien. C'était un enfer, en fait, vraiment.

  • Pauline

    Donc, quelque part, tu as essayé de régler un problème, ce problème de monétisation, et c'est ça qui t'a amené encore plus dans ce problème de valeur.

  • Sara

    Oui, j'ai lancé les abonnements à un moment où moi-même, déjà, j'étais vraiment dans le dernier souffle.

  • Pauline

    C'est ton dernier souffle de vie, un peu comme... Bon, c'est super badant, mais les personnes avant qu'elles décèdent, on dit toujours qu'elles ont un soubresaut. C'est un peu ça, finalement, que tu as vécu ? Une dernière tentative ?

  • Sara

    C'était ça, vraiment le dernier truc de... Allez, c'est ça qui va... C'était la dernière chance, en fait. Parce que je sortais d'un incubateur quelques mois plus tard, et c'était soit là, ça décolle de fou, et franchement, au fond de moi, je crois que je n'y croyais même pas. Je ne vois pas comment ça aurait pu décoller d'un coup, mais... J'ai mis des œillères et là, pour le coup, je n'ai pas fait une décision réfléchie. Il fallait que ça sorte, il fallait que ça se fasse et il n'y avait plus de réflexion. Pour moi, j'avais déjà eu la réflexion avant, ça faisait deux ans que j'étais sur le projet. C'était ça ou rien. C'était ça ou rien. Donc, on y va, on ne réfléchit plus et on fonce.

  • Pauline

    Il y a cette notion aussi quand tu es en incubateur, si je ne me trompe pas, on te laisse un an et après un an, tu dois pouvoir vivre de ça ou en tout cas, ton business plan doit pouvoir être viable. Donc, tu as ce côté en même temps, c'est maintenant.

  • Sara

    Exactement. Oui, parce qu'après, quand tu sors d'un incubateur, t'as plus de chance, c'était la dernière chance. Dernier souffle, dernière chance. Et physiquement, mentalement, j'étais déjà au bout de ce que je pouvais donner.

  • Pauline

    Mais je suis mal que ce soit une bonne ou une mauvaise idée.

  • Sara

    Qu'importe, j'ai envie de te dire, si toi tu n'arrives pas à la mener, en fait, qu'elle soit... Si ça se trouve, c'était ça, le truc magique qui ferait décoller Nicole, mais ce n'était pas possible pour toi, parce qu'en tant que ressource,

  • Pauline

    tu étais épuisée. Exactement, oui, parce que je trouve que c'était quand même une chouette idée, honnêtement. La DA que j'avais faite, le wording et tout, l'idée, je trouve qu'elle est chouette. Je ne pense pas que j'étais à côté de la plaque. mais en termes de ressources en effet c'était pas du tout ça et en termes aussi de de rêve est-ce que c'était ça mon rêve en fait non c'était plus ça mon rêve mais à ce moment là je n'avais plus réfléchi et d'ailleurs tu parlais tout à l'heure que nos parcours sont en miroir et à ce moment là moi j'ai écouté ton ton épisode 0 je me rappelle encore j'étais dans ma salle de bain je l'écoutais et chaque phrase me disait wow Oui, c'est exactement ce que je lis. Et c'est ton épisode m'a mis un warning là. Je me suis dit, OK, là, il faut que tu fasses gaffe parce que là, tu vas droit dans le mur. Donc, OK, on y va, mais fais gaffe.

  • Sara

    Ça me touche en même temps, je ne te le souhaitais pas du tout, mais ça me touche de me dire que ça a pu avoir un impact et je sais que c'est pour un mieux. Donc, tu l'as dit plusieurs fois à un moment donné, je ne sais même pas si c'est une décision ou si c'est juste que tu n'as pas d'autre choix, viens le fait d'arrêter. À ce moment-là... Dans quel état d'esprit tu es ? Est-ce que tu te dis, Nicole c'est fini, j'arrête et je ne veux plus jamais entendre parler ? Ou bien est-ce que tu es plus dans un état de pause ?

  • Pauline

    En fait, je suis d'abord dans un état, je suis un peu anesthésiée. Je ne sais plus te dire le moment même, je ne sais plus te dire le moment même, mais je n'allais pas super bien depuis un moment. J'étais très fatiguée, je pleurais tout le temps, voilà. Il y a eu un rendez-vous avec ma coach en incubateur où... je ne sais même plus ce qu'elle a dit, ça a déclenché un flot de larmes, je n'arrivais plus à m'arrêter, c'était vraiment un robinet ouvert, durant tout le rendez-vous, après en rentrant chez moi, et là ça a été peut-être le premier pas vers cette décision-là, et ça a été... Alors je n'ai jamais pensé ou dit j'arrête Nicole à 100%, ça par contre non, ça honnêtement il n'y a à aucun moment, je me suis dit j'arrête tout complètement, c'est fini, ça non, mais ça a été, là c'est stop et je me rappelle m'être dit c'était en janvier en fait mi-janvier, je me rappelle m'être dit je vais reprendre un travail dans le salariat j'ai envie de bosser en agence de communication en fait donc je me laisse tout le mois de février pour me reposer et pour faire mon CV, ma lettre de motivation chose que je n'avais jamais faite en fait je me laisse tout le mois de février, mars je trouve du boulot, je commence le boulot et on verra Et donc Nicole n'était plus dans mes plans en fait. Nicole est sortie de mes projets, de mon plan d'action, mais... je savais que je ne voulais pas arrêter. Ça, c'était sûr.

  • Sara

    Tu devais trouver un rapport plus sain avec Nicole parce qu'il y a aussi une réalité qu'on n'a pas mentionnée et qui est vraie pour beaucoup d'entrepreneurs, c'est que Nicole et toi, vous étiez mélangés. On ne savait plus où Sarah s'arrêtait pour que Nicole commence et inversement. Il y a une espèce de flou identitaire qui se crée et donc tu avais peut-être besoin de ne plus l'avoir.

  • Pauline

    Oui, énormément. Ça, déjà quand on est entrepreneur, mais en plus quand on a un projet qui a un prénom. Moi, on m'appelait Nicole, quoi, parfois. Et en soi, c'est pas grave. Et aujourd'hui, même mon pseudo sur Instagram, c'est Sarah de Nicole et c'est Archie, OK. Mais il y a un moment donné, et ça revient à ce que je disais tout à l'heure, si Nicole n'a pas de valeur, en fait, moi non plus. Et en plus, on a toutes les deux un prénom. Et Nicole, ce sont mes idées. C'est ma façon de voir les choses, de voir la sexualité, l'amour, etc. Et donc, c'est vrai que parfois... c'était compliqué et même dans ma vie privée honnêtement en plus voilà je parle de cul je parle d'amour donc forcément quand t'es dans des dates il y a ce truc de voilà parfois un peu compliqué aujourd'hui j'arrive à mieux m'approprier tout ça et à être beaucoup plus alignée avec ça et aussi avec Nicole mais à ce moment là c'était compliqué donc en effet il y a eu un moment de ok je ne veux plus l'avoir j'ai rangé tous les livres féminisme sexo et tout chez moi dans une caisse mes livres aussi d'Inna avec Nicole Tout dans une caisse, je ne voulais plus rien voir parce qu'elle avait envahi mon appartement. J'avais des livres féministes partout. du travail partout, des failles à trois, tout mon frigo, mes meubles. C'était un lieu de travail et plus un lieu de vie. Moi, je vivais et je travaillais dans le même endroit. C'était très compliqué. En effet, là, il y a quand même une coupure.

  • Sara

    Je ris parce que j'ai vécu exactement la même chose que toi avec cette histoire. Je me rappelle que j'ai tout mis au placard. Moi, j'avais des bureaux pour le coup, mais quand j'ai déménagé des bureaux, j'ai mis tous ces cartons-là dans le garage. Et puis, quand on a quitté cet appartement quelques années après, je me suis retrouvée avec tous ces trucs sur... sur les bras tous ces vieux magazines que, pour le coup, un peu comme toi, le livre, je pense que tu peux encore en faire quelque chose, parce qu'il est un peu evergreen. Moi, les magazines, ils sont datés et tout, il y a des gens dedans qui n'ont peut-être plus du tout envie. Donc, clairement, je ne pouvais rien en faire. Et c'est une anecdote que je n'ai jamais racontée. On se disait, mais on ne va pas déménager avec tout ça. On ne va pas mettre tout ça dans une nouvelle maison. Et donc, il est venu le moment de les jeter et de dire au revoir. Et alors, on est arrivés au truc Réciparc, là. Et il y avait une tempête. Une tempête, de la pluie partout. Et donc, j'étais là avec mes caisses en train de les jeter. Et en fait, ça a l'air dramatique, mais moi, j'étais en train de rire. Comme vraiment je relâchais tout, je riais en jetant mes anciens rêves si tu veux. Et puis dès qu'on est parti, la tempête s'est arrêtée et le soleil est revenu. Et je ne sais pas, j'ai vécu un espèce de moment métaphysique de me dire je me suis complètement déchargée, complètement délestée. Alors je ne souhaite pas ce futur à ta palette de livres évidemment, on ne sait pas ce qui peut lui arriver. Mais je vois ce que tu veux dire et pareil que toi, les livres féministes. En fait j'ai deux bibliothèques, une de mes livres à moi, tu vois, moi. et les livres féministes que j'ai laissés dans un coin pour éviter cette... Comme tu dis, c'est presque du cannibalisme, en fait. On t'envahit totalement. Donc, pour revenir à ton histoire, tu le cites, tu cherches un travail. Moi, je me rappelle qu'à l'époque, tu m'avais dit Je ne sais pas quoi faire, j'ai aucune compétence. Et moi, ça m'a marquée. Parce que quand on est entrepreneur, on apprend tellement de choses, tu ne peux pas dire que tu n'as pas de compétence.

  • Pauline

    Ah oui, je me sentais super nulle. Franchement, je mâche même mes mots. Je me sentais vraiment très, très, très, très naze. et ça a été une vraie thérapie pour moi de faire mon CV. Honnêtement, j'ai adoré ce moment, la lettre de motivation et le CV, surtout que je m'étais donné un mois, j'avais encore mon abonnement au coworking, donc j'allais au coworking pour écrire un CV. Et ma coach, pour le coup, en incubateur, m'a aidée, parce qu'elle m'a vraiment accompagnée le temps que je sors d'incubateur. Voilà, elle m'a accompagnée sur cette décision, et sur la suite. Je la remercie d'ailleurs parce qu'elle m'a vraiment aidée, Virginie. Et donc, on a écrit le CV ensemble. Et donc, je me suis vraiment mise d'abord devant mon écran. Oui, j'ai un diplôme en graphisme et c'est tout. Et c'est elle qui a commencé à me dire, T'as fait ça, t'as fait ça, t'as fait ça, tu sais faire ça, tu sais faire ça, tu sais faire ça. Et donc, toutes ces expériences qui, pour moi, c'était normal, en fait, juste les faits, comme on disait, je n'ai pas réfléchi, j'ai foncé, idée, action, voilà. Je ne me suis pas rendue compte qu'en fait, c'était des compétences qui pouvaient être valorisées. Pour le coup, on en revient à la même chose. Et que toutes ces années-là, et c'est pour ça qu'aujourd'hui, je peux dire que je n'ai aucun regret parce que tout ce que j'ai fait... Ça m'a appris quelque chose et ça m'a rendue plus compétente. Je ne sais pas si c'est bien ou pas bien, peu importe, je suis comme ça. Pour moi, le travail, c'est hyper important. Je suis ambitieuse au sens positif du terme. j'ai envie d'être de plus en plus compétente, j'adore mon travail, j'adore le milieu dans lequel je suis, et c'est important pour moi d'être compétente dans mon travail et d'évoluer, d'avoir une belle carrière, peu importe où elle sera, Nicole, pas Nicole, peu importe, mais c'est vraiment important pour moi, je me définis vachement là-dedans parce que je fais tout avec passion, donc mon travail, c'est une passion, et le fait d'être dans la com, ça reflète qui je suis, mon style vestimentaire, ma coque d'iPhone, enfin voilà, tout est... Pour moi, tout est lié. Donc... Donc oui, toutes les choses que j'ai faites sont devenues des compétences et donc c'est valorisable et en fait c'est pour ça que c'est trop cool il n'y a aucun regret parce que j'ai appris plein plein plein de choses.

  • Sara

    Oui t'as géré une communauté et est-ce que tu dirais que c'est aussi tout ça qui a fait que tu as le job que tu as aujourd'hui ?

  • Pauline

    Oui, oui et mon patron me l'a dit et je sais que ça a joué.

  • Sara

    Ça fait que tu as un profil totalement unique parce que personne d'autre n'a lancé Nicole.

  • Pauline

    C'est ça. Oui, et comme tu dis, ça fait de moi, de nous, des profils uniques parce qu'on... Alors, ça peut faire peut-être un petit peu peur comme profil. On est un peu atypique, c'est vrai. Et ça, quand je cherchais, j'ai pas mal eu cette réponse dans les mails. OK, t'as un profil un peu atypique. Rencontrons-nous pour voir un peu ce qu'on peut faire. Oui,

  • Sara

    et puis cette réflexion de se dire... Ok, là j'ai une entrepreneuse devant moi, est-ce qu'elle a vraiment envie du salariat ? Est-ce qu'elle ne va pas être un esprit beaucoup trop libre, beaucoup trop leader, qui va faire qu'elle ne saura pas s'intégrer dans une équipe ? Est-ce qu'elle ne va pas rester là quelques mois et puis partir parce que son projet va reprendre de la place ? Et c'est vrai que ça peut faire peur aux employeurs, mais moi je suis fermement convaincue aussi que c'est ça notre force.

  • Pauline

    Oui, je pense aussi. Et le fait de savoir ce qu'on veut finalement, parce que forcément cette discussion-là je l'ai eue avec mon patron, avec l'équipe, etc. Et... C'est le fait d'avoir fait tout ça qui me fait dire qu'aujourd'hui, je ne veux plus ça. Moi, je ne me vois plus du tout entrepreneur à 100%, full time. Franchement, j'adore bosser en agence, j'adore bosser en équipe et j'adore la stabilité aussi que ça procure. Les projets d'envergure beaucoup plus grosse sur lesquels tu peux travailler quand tu es en agence. Et donc voilà, après, je reste entrepreneur et ça, c'est un secret pour personne. C'est comme ça. mais pour moi les deux fonctionnent totalement ensemble je suis convaincue qu'il y a un équilibre entre salariat et entrepreneuriat qui existe je sais pas si je l'ai déjà trouvé je suis sur cette recherche là en tout cas mais je pense qu'il peut être vachement, en tout cas pour moi, qu'il peut être vachement hyper boostant et aller me remplir vraiment parce que je trouve du positif dans les deux

  • Sara

    J'aime beaucoup que tu dises que la stabilité, c'est important pour toi, parce que je pense qu'il y a une idée reçue forte avec l'entrepreneuriat, c'est qu'on va être libre et qu'on va pouvoir faire tout ce qu'on veut. Et on l'oppose souvent à cette stabilité qui a l'air ennuyante. Donc on se dit, je n'ai pas envie du côté plan-plan patron. Alors qu'en fait, je pense que les gens oublient d'y penser. C'est que quand on est dans l'entrepreneuriat, moi en tout cas, je le vivais comme ça. Je n'ai jamais été autant soumise. à des choses extérieures, à des clients, à des fournisseurs, à des deadlines. Je n'avais pas du tout le choix entre mes mains, encore pire. Je n'avais pas ce côté, cette stabilité dont tu parles. Et je trouve ça bien de ne pas la diaboliser, un peu comme un couple, je vais encore faire un parallèle avec les couples. Les relations toxiques, c'est super excitant. Mais quand tu es dans un couple stable, ce n'est pas ennuyant pour la cause. Ça peut être très bien aussi.

  • Pauline

    Oui, je ne pense pas que l'entrepreneuriat, ce soit la liberté. Honnêtement, comme tu le dis, moi, je me suis sentie prisonnière de mon entreprise, prisonnière de Nicole. Je me suis jamais sentie autant pas libre que quand j'étais full-time entrepreneur, honnêtement. Et il ne faut pas oublier que... C'est quoi finalement la liberté ? J'ai vu sur Instagram, il n'y a pas... Enfin, on s'embarque dans les... J'ai vu sur Instagram un post qui disait, en fait, l'objectif, ce n'est pas l'argent. L'objectif, c'est la liberté et l'argent, c'est un moyen pour...

  • Sara

    et alors pas que mais c'est vrai en fait être libre mais libre quoi juste de pouvoir choisir tes horaires pas la grande liberté quoi ça en fait peut-être partie pour certains c'est peut-être une discussion ok mais même ça dans l'entrepreneuriat tu choisis tes horaires c'est à dire tu choisis l'horaire 7 jours sur 7 24 heures sur 24 exactement il faut pas croire que tu peux commencer à travailler à 11h tranquille c'est pas une réalité non c'est pas une réalité j'ai

  • Pauline

    jamais autant culpabilisé de prendre un week-end quand j'étais entrepreneur alors Donc non, moi je pense vraiment pas que la liberté c'est ça l'entrepreneuriat. Je ne dis pas non plus que la liberté c'est le salariat, justement, mais je pense qu'il y a quelque chose à aller chercher dans tout ça, trouver son compte. Tu vois, aujourd'hui je suis salariée, mais ça me permet quand même de suivre un master, d'être libre de pouvoir le suivre aussi, de m'épanouir dans mon travail, d'avoir quand même... une activité d'entrepreneur. Je ne vais pas dire activité parce que pour l'instant, ce n'est pas vraiment ça, mais d'être quand même entrepreneur. Donc, voilà. Je ne sais pas encore comment se traduit cette liberté, mais en tout cas, ce n'est pas l'entrepreneuriat. Moi, en tout cas, non. Du coup,

  • Sara

    tu trouves aujourd'hui ton équilibre entre entrepreneuriat, salariat. Et tes objectifs ont complètement changé, comme tu le dis. Tu as décidé de revenir avec Nicole, mais tu n'as plus en tête tout ce que tu imaginais autrefois. Cette question de l'argent, qu'est-ce que tu en fais aujourd'hui ?

  • Pauline

    Alors, cette question de l'argent par rapport à Nicole, elle est encore en plein dans mes réflexions du moment. Pour refaire un peu l'histoire, en 2023, j'ai stoppé Nicole. Et j'ai quand même décidé d'y revenir. J'ai la chance d'avoir eu et d'avoir encore des rédactrices qui sont juste... Voilà, c'est des perles, elles sont géniales, et elles avaient toujours envie de s'investir dans Nicole, et donc c'est un peu elles qui m'ont reboostée à dire Ok, on le relance, j'ai pas besoin de revenir avec un plan parfait sur 10 ans, juste vas-y, postons des articles et on verra quoi. Ça aussi, déjà, gros gros changement pour la perfectionniste que je suis, et le perfectionnisme m'a épuisée aussi. Et donc là, j'ai vu que les filles étaient toujours... portées par le projet, qu'elles avaient envie de s'impliquer. Elles m'ont portée. En fait, OK, on y va. Moi, je n'ai plus envie d'écrire sur le site.

  • Sara

    Parce que tu as compris parmi toutes ces expériences ce que tu voulais faire et ce que tu ne voulais pas faire. Et par exemple, la rédaction, ça n'en faisait pas partie.

  • Pauline

    Non, exactement. J'aimais bien. Peut-être que je réécrirais, mais devoir écrire à un moment, être obligée à me menter sur tel sujet, c'est quelque chose pour moi qui est énergivore et qui n'est pas dans mon flow. C'est pas, allez, le graphique simple et facile, simple et rapide, etc. Voilà, c'est pas dans simple et rapide pour moi. Donc peut-être un jour, quand j'aurai envie de dire quelque chose, je le ferai. Mais c'est plus le souhait là. Les filles, par contre, voilà, elles sont toujours hyper, hyper partantes. Et donc moi, je me suis plus placée dans un truc de... Bah, je drive un peu le truc, ok ? On se fait des réunions de rédac'toutes les deux semaines. Cool, tranquille. L'idée, c'est que ça fasse kiffer tout le monde. Si à un moment donné, ça ne fait plus kiffer, on arrête. Voilà, c'était le mot d'ordre. Plaisir et plus de contraintes pour personne. On se fait des réunions, on parle des articles à venir. Il y a deux articles par mois, c'est OK. Il y en a un, un mois, c'est OK aussi en fait. Il y en a zéro, c'est OK aussi.

  • Sara

    Il n'y a pas de Ça a laissé tomber la pression ?

  • Pauline

    Complètement. Complètement. Quand tu arrêtes tout, tu repars de zéro en fait. Tu repars de zéro, le site il est là, il est cool, le site il est encore là. Ben faisons-en quelque chose.

  • Sara

    Oui, puis t'as plus la pression de devoir en vivre, t'as plus cette pression financière, donc soudainement, vu que c'est pas ça duquel tu dépends... Tu peux parler de plus de choses.

  • Pauline

    Exactement. Oui, exactement. Et on a relancé, je me suis dit on verra bien. On verra bien. Et puis, j'ai repris le master et il se trouve qu'il y a un TFE dans le master. Et je me suis dit, en fait, je vais travailler sur Nicole. C'est plein de choses, aller du SEO, du paid, etc. Des choses que je n'avais pas fait encore pour Nicole. Donc, c'est le moment de tester ça directement sur le projet. Parce que forcément, on parle de stratégie digitale, etc. Dans mon ventre, il y a un petit truc qui se fait parce que je pense à ce que je pourrais faire pour Nicole. Donc, c'est là où je me suis dit... Ok, ouais, c'est pas fini du tout. C'est pas fini. À chaque fois, je fais... C'est comme quand tu repenses à un ex. Tu vois, à chaque fois, tout se fait penser à ton ex. À chaque fois, c'était Nicolas, je pourrais faire ça, je pourrais faire ça. Ah, je l'ai pas fait. Ben non, je l'ai pas parce que je ne savais pas le faire. Je n'avais même pas pensé. Moi, le mot média digital stratégie digitale etc., il y a quatre ans, je n'y pensais pas. Et encore moins pour mon projet. Donc, je ne peux même pas m'en vouloir de ne pas l'avoir fait puisque je... Comme on disait tout à l'heure, je ne me suis pas dit que je vais lancer un projet entrepreneurial et je vais faire un plan, un business plan, nanana. J'ai découvert quand j'étais déjà dedans en fait. Donc avec déjà la pression de devoir le faire. Donc là, tout est complètement différent. Donc j'ai recommencé à travailler dessus, tranquille. Et petit à petit, je sens que la passion se rallume. Ça, je le sens vraiment fort. Je vois toutes les choses que je pourrais faire. à la fois plus dans un mode de je lâche tout et je passe 7 jours sur 7. Non, pas du tout. Il y a plein de choses que je peux faire. Je suis tranquille. Parfois le dimanche, parfois pas. Voilà, là j'ai une grosse année. J'ai le master. Je suis un programme aussi au Venture Lab absolument génial qui m'a complètement aussi réconciliée avec Nicole. Ça, c'est arrivé au bon moment aussi. Tous les workshops qu'on a eus, les contacts avec les autres filles du programme, donc toutes des graines de changement, ça m'a... réconcilié hyper hyper fort avec Nicole. Donc petit à petit. Et jusqu'à il y a deux semaines, j'avais vraiment ce truc de je ne souhaite plus du tout faire de l'argent, vraiment hobby en fait. Je me suis dit, voilà, ça reste un hobby sur le côté, j'ai plus trop d'objectifs, plus trop d'attentes par rapport à ça. Puis j'ai dû mettre des objectifs pour le TFE, qu'est-ce que je veux atteindre avec telle campagne, etc. Donc là, je me suis dit, ah bah ce serait quand même bien si on développait à fond les lectrices, quoi. En fait, l'idée, c'est qu'il y a un maximum de gens qui lisent ce qu'on écrit pour vraiment... aider le moi peut-être un peu fort, mais... Avoir de l'impact. Oui, avoir de l'impact, exactement. Tu sais de quoi je parle à nouveau. Donc je me suis dit, c'est peut-être plutôt là, en fait, qu'il faut aller chercher plus d'envois, vouloir faire de l'argent, mais juste faire ce pour quoi j'avais lancé Nicole. La raison d'être, le why, etc. Que j'ai retravaillé grâce au Venture Lab, parce que j'étais complètement paumée par rapport à ça. Et donc, pour que... pour que les femmes puissent s'approprier leur corps, être libres, être empouvoirées. En fait, je pense que les articles peuvent vraiment aider à ça. Donc autant vouloir développer ça à fond. Et donc il y a cet objectif-là qui est arrivé. Et puis petit à petit est revenue la question de l'argent par un autre bout, en fait, qui a été... Et s'il y avait des sponsors qui mettaient de l'argent pour pouvoir tourner des vidéos, pour créer du contenu chouette, ou pour juste payer les choses qu'il y a à payer par rapport au site, parce que je paye toujours évidemment tout ça, j'ai pas du tout récupéré tout l'argent que j'ai sorti, je ne compte même plus le récupérer un jour, mais peu importe. Donc ok, il y a ce truc de sponsor, d'ambassadeur, ok, pourquoi pas, ça me titille un petit peu, c'est vrai que j'ai jamais à nouveau cette idée de vouloir tout faire toute seule, de tout contrôler. Je n'ai pas voulu aller trouver des gens pour demander de l'argent parce qu'après je vais être redevable et du coup je serai plus indépendante. Et puis est venue aussi cette idée de si Nicole générait quand même de l'argent, peut-être pour reverser à des associations pour aider d'autres femmes. D'ailleurs, je me suis dit, mais comment est-ce que j'ai pas pensé avant, en fait ? Enfin, oui, bien sûr que oui. Vu que je ne compte plus sur Nicole pour me rémunérer, moi, ça peut être quelque chose qui fonctionne tout seul, qui génère et qui s'autofinance et qui peut-être libère de l'argent pour autre chose. Je te dis tout ça, ça fait à peine deux semaines que tout ça est dans mon cerveau et que je sais pas encore ce que je vais en faire. Mais ce que je vois, c'est que ça me titille et ça me pousse à la réflexion et que je me suis vraiment dit... En fait, peut-être que ce n'est pas complètement fini. Pour moi, c'était fini, il n'y avait plus de réflexion. Je ne voulais pas me relancer dans un truc entrepreneurial, refaire des business plans, des machins, etc. C'était bon, j'ai tout vu, j'ai tout fait. Et là, je me suis dit, en fait, non, ça ne fait jamais que trois ans. C'est quoi trois ans dans un projet entrepreneurial ? Il y en a qui mettent dix ans avant qu'une entreprise fonctionne ou même plus. Il y a une porte qui se réouvre là, il y a une porte qui se réouvre, je sais pas encore trop ce qu'il y a derrière, mais j'avoue que j'ai un peu envie d'aller pousser.

  • Sara

    Je trouve ça super beau ce que tu dis parce qu'il faut beaucoup de courage pour revenir à un projet qu'on a mis de côté. Je trouve que c'est une forme d'aveu de faiblesse et j'en parlais dans l'épisode qui relance cette deuxième saison d'ailleurs. C'est difficile de venir dire ok bah je suis partie, désolé, je reviens. Et toi tu le fais et tu le fais avec le recul nécessaire, avec les questions qui sont toujours là, mais comme tu le dis c'est un processus. et je me demande du coup ce que tu as pu mettre en place pour ne pas retomber dans les travers dont tu parlais, le fait de trop en faire, le perfectionnisme, ne pas savoir déléguer aujourd'hui comment tu fais pour éviter ça ?

  • Pauline

    alors j'ai pas vraiment mis des choses en place honnêtement, parfois je me surprends encore à être dans des à me dire, il faut faire ça, il faut faire ça si c'est pas parfait, voilà être encore dans ces choses là, mais j'essaye de beaucoup plus m'écouter en fait m'écouter parce que le corps il nous parle il faut juste l'écouter. Mais ce n'est pas toujours simple de l'écouter non plus. Et le fait d'avoir quand même enlevé une pression par rapport à l'argent, à la rentrée financière, le fait de me sentir beaucoup plus alignée avec mon travail, moi en tant que professionnelle, de continuer à me former et donc de... de m'accomplir professionnellement, en fait, parce que c'est ce que je suis en train de faire, hors Nicole. Ça, ça m'a vachement... Ça me permet de me sentir mieux et d'être plus alignée. Et oui, de m'écouter et de... Cool. relâcher la pression c'est pas grave on n'a pas posté tranquille parce que je sais quand même que je suis en train de bosser pour l'après en fait ça je remarque vachement je déteste être dans l'inaction quand il y a quelque chose qui ne va pas ou que je veux changer j'ai besoin d'agir tout de suite alors je l'ai fait avant on sort un livre, on sort des t-shirts aujourd'hui c'est un peu différent j'ai un coach au Venture Lab Donc on réfléchit par rapport à tout ça. Je fais le master, je continue à m'accomplir professionnellement, je ne stagne pas. Et ici, avec le TFE, je sais qu'en juin, je vais devoir rendre un dossier où il y aura un plan d'action pour Nicole sur, je ne sais pas, un an, trois ans, on va voir comment on fait ça. Donc je sais que je suis en train de mettre des choses en place. Je ne suis pas dans l'inaction. Donc si demain, je ne travaille pas sur Nicole, ce n'est pas grave parce que j'ai une deadline dans deux semaines où je dois avoir un coach à l'école et je sais que je dois représenter quelque chose et je sais que je rendrai quelque chose. Donc il y a ce truc de... Il y a un travail de fond qui est là. Je sais que je vais le rendre, le TFE, et qu'il y a quelque chose qui va sortir de ça. Et puis on verra, quoi. Je dois pas avoir toutes les réponses là demain. il sait beaucoup, j'ai un travail, j'ai l'école il y a Nicole, voilà, c'est cool déjà j'arrive à gérer tout ça, on verra après quand je finirai le master quand je finirai le Venture Lab,

  • Sara

    tranquille il y a plus ce sentiment d'urgence peut-être donc au final ce que je remarque c'est que ce qui a changé, c'est pas tes actions au quotidien mais c'est plus ton mindset et cette histoire que tu projettes sur ton propre projet et est-ce que avec du recul, tu définirais ça comme une forme d'échec où tu ne le vis pas du tout comme ça aujourd'hui ?

  • Pauline

    Si, si, si, c'est un échec, mais je le dis avec un grand sourire et je vois même pas ce mot de façon négative, honnêtement. Et je ne l'ai jamais vu comme ça. Les abonnements, donc le club Nicole, ça a été un échec, oui, clairement. Et c'est ok, en fait, c'est pas grave, c'est pas grave parce que ça a amené plein de trucs cools derrière. J'ai tenté, j'ai raté. pas grave, je vais jamais culpabiliser d'avoir tenté quelque chose surtout que je sais que je l'ai quand même fait de façon réfléchie ici vraiment j'avais fait ça n'importe comment voilà c'est différent mais oui non je le vois pas du tout de façon négative et le mindset il a complètement changé et ça m'a fait grandir, tu vois on parlait tout à l'heure de s'entourer, de déléguer etc On parlait avec le coach de quelle partie je veux faire, quelle partie je ne veux plus faire, des sponsors. Et en fait, c'est tous des trucs où je suis hyper ouverte. Bah oui, OK, quelqu'un d'autre peut le faire. J'aurais besoin que quelqu'un fasse ça. Comment je fais ça ? Oui, quelqu'un pourrait peut-être me donner de l'argent. Je suis dans un truc complètement différent. Même quand j'ai repris avec les rédactrices, le site, c'est devenu un site collaboratif. Et si un jour, il y a 20 rédats qui écrivent, c'est génial. C'est génial parce que j'ai plus... peur de perdre le contrôle parce que Nicole, c'est mon projet et ça le sera toujours. Et plus il y a de personnes dedans qui amènent leurs compétences et qui amènent leur personnalité, mieux c'est. Donc le mindset, il a complètement changé et je crois que ça va paraître un peu vieux ce que je dis, mais c'est un peu la maturité. Je crois que c'est oui, là, j'ai le fait d'avoir grandi et puis j'ai écouté plein de podcasts, de témoignages d'entrepreneurs. En fait, on ne peut pas tout faire tout seul, c'est logique. C'est logique. Donc oui, un échec, oui. et avec un grand sourire. Et c'est archi ok. Peut-être qu'il y en aura d'autres encore, mais ce n'est pas grave.

  • Sara

    C'est un échec duquel tu as appris finalement.

  • Pauline

    Oui, j'ai appris beaucoup. Et c'est un échec que je referai. Honnêtement, même on parlait du livre tout à l'heure. Aujourd'hui, oui, j'aurais peut-être dû faire ça. Je vois ce que j'aurais pu faire différemment. Mais en fait, non, ça s'est passé comme ça parce que ça devait se passer comme ça. Tu m'aurais dit à ce moment-là, fais ça, ça, ça. J'aurais dit non. mauvais choix, mais c'est pas grave, c'était le choix du moment, et c'était ok avec moi. Et puis, je l'ai quand même fait, donc il y a une fierté de l'avoir fait. Ça n'a pas fonctionné comme ça aurait dû à nouveau fonctionner, c'est à chaque fois en termes financiers, parce que finalement le livre il est sorti, il est là, il s'est quand même vendu. Donc ça a été une réussite d'une part, puisqu'il est sorti le livre.

  • Sara

    donc déjà ça c'est cool après oui le club ça c'est vraiment un gros échec mais franchement c'est archi ok c'est beau ce que tu dis parce qu'en fait une chose peut être à la fois un échec sur un point de vue donc d'un point de vue financier comme tu l'imaginais à l'époque c'est un échec mais d'un autre point de vue par exemple des retombées que ça a pu avoir pour toi tu le disais tu parlais des causeries ça a été des échanges avec des gens, le club ça a quand même pu te permettre aussi de partager du contenu de qualité donc d'un autre point de vue

  • Pauline

    C'est aussi une réussite. Oui, et aussi, c'est le fait d'avoir fait le tour. Les abonnements, c'était la dernière chose possible pour pouvoir espérer en vivre. Si je ne l'avais pas fait, je crois que je serais encore avec ce truc-là en tête, de me dire, et si je vais quand même peut-être le faire ? Alors, peut-être que si je le refais dans trois ans, je l'aurais fait différemment et ça aurait fonctionné. Peut-être, je n'en sais rien. Mais là, j'ai pu me dire, OK, j'ai fait tout ce que je voulais faire. C'est vraiment sympa. J'ai fait tout ce que je voulais faire. Toutes les idées que j'avais quand j'ai lancé Nicole, quand je suis sortie de l'école, Il y a des trucs qui ont fonctionné super bien, d'autres moins, d'autres pas du tout. C'est ok, maintenant, aujourd'hui, avec tout ce qui a été fait, les retours de tout ça,

  • Sara

    qu'est-ce que je garde ?

  • Pauline

    Qu'est-ce que je garde, exactement, et comment je construis demain ?

  • Sara

    Et c'est vrai que, s'il y a une leçon à tirer aussi, c'est que plein de gens pensent qu'il faut réfléchir longtemps, et que c'est de la réflexion que va naître cette décision de je vais faire ça. Alors qu'en réalité, beaucoup plus de choses naissent de l'action. Et toi, c'est ce que tu as fait, tu as agi, agi, agi, et c'est aujourd'hui que tu sais. C'est pas tu décides, tu sais. ce que tu veux faire ou pas et je trouve que ça n'augure que des bonnes choses pour la suite ben oui je pense, j'espère alors je termine toujours les podcasts parce que ça y est on arrive à la fin de notre discussion en demandant à mes invités des petites recommandations lectures, donc ici c'est plus sur la thématique qui te touche personnellement toute cette histoire d'entrepreneuriat, de valeur, d'argent est-ce que tu as des lectures à recommander aux personnes qui nous écoutent ?

  • Pauline

    oui alors je lis beaucoup moins qu'avant, j'ai beaucoup moins le temps ça fait partie de ta thérapie mais alors il y a un bouquin voilà Je ne l'ai pas lu en entier, mais j'ai lu énormément d'articles qui parlent du livre, qui parlent de la thématique, d'interviews de l'autrice. Donc je me permets de le mettre dans les recommandations parce que je sais que je suis sûre qu'il est génial. C'est le livre Le piège du métier passion. J'ai oublié le nom de l'autrice. Mais elle parle, donc elle est journaliste et elle parle, on en parlait tout à l'heure, quand ton métier envahit ton espace de vie. Et ce métier passion, notamment dans le journalisme, qui te fait travailler.

  • Sara

    pour moi, que ce que tu vaux, et être toujours dans un rapport hyper toxique, finalement, au travail et à ta passion. Et ça, j'ai lu énormément d'articles sur ce bouquin, et j'aimerais vraiment bien un jour le lire, même si j'ai un peu peur de le lire, quand même, j'avoue.

  • Pauline

    C'est confrontant.

  • Sara

    Oui. Donc, je crois que c'est pour ça que je ne l'ai pas encore commandé, mais voilà, le sujet est très, très, très percutant. et je suis en train de lire en ce moment le pouvoir des habitudes et c'est très intéressant ça sort un peu des idées qu'on voit souvent dans le def perso qu'il faut changer toute sa vie, se lever à 5h du matin manifester tous les jours l'attraction, voilà tous ces trucs là j'aime bien mais c'est trop pour moi j'ai déjà du mal à juste me cuisiner un souper donc changer toute ma vie c'est non et là il parle justement de comment les toutes petites habitudes des trucs que tu peux faire tous les jours une minute peuvent avoir un un grand, grand, grand impact par la suite. Et donc, ouais, c'est très... À nouveau, parfois, c'est un peu too much, mais il y a des choses à garder quand même dans comment des petites choses au quotidien, des façons de penser, des petites actions à mettre en place, vraiment le strict minimum, peuvent avoir un grand impact. Donc ça, c'est les deux. Et alors, le troisième, quand même, voilà, c'est un peu une école un peu entrepreneuriale, mais c'est Le couple et l'argent, de Titu Locoque. Alors lui... waouh franchement très facile à lire il lit super vite il peut même se prendre par partie et pour le rapport à l'argent en tant que femme surtout et en tant que femme hétéro aussi surtout voilà très très très

  • Pauline

    éclairant super ben merci beaucoup je te remercie d'avoir accepté de partager ton histoire les bons et les mauvais moments et surtout toutes les leçons que tu as pu en tirer je te souhaite évidemment que du positif pour la suite de Nicole et je ne peux que recommander aux personnes qui nous écoutent d'aller suivre cette aventure là et de voir ce qui va émerger de toute cette réflexion et surtout de toute cette action finalement hâte

  • Sara

    de voir la suite merci beaucoup,

  • Speaker #2

    merci d'avoir invité merci beaucoup d'avoir écouté ce podcast pour dédramatiser l'échec n'oublie pas de t'abonner au compte Instagram échec réussi pour une dose quotidienne d'inspiration A très vite pour un nouvel épisode d'Échecs Réussis.

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