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Ecom Talents : Les Visages de l'E-commerce Francophone

#1 : Ecom Talents - Supply Chain d'Excellence : Les 8 Conseils Gagnants de Justine

#1 : Ecom Talents - Supply Chain d'Excellence : Les 8 Conseils Gagnants de Justine

27min |14/01/2025
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Ecom Talents : Les Visages de l'E-commerce Francophone

#1 : Ecom Talents - Supply Chain d'Excellence : Les 8 Conseils Gagnants de Justine

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27min |14/01/2025
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Description

La logistique : le secret d'un e-commerce qui cartonne ?

Dans ce premier épisode d'Ecom Talents, je reçois Justine, experte en supply chain, qui dévoile les coulisses d'une logistique e-commerce performante et écoresponsable. De la gestion des retours à l'optimisation des KPI, elle partage son expertise pour transformer vos défis logistiques en opportunités.

✨ Ce qui vous attend dans cet épisode :

  • Les secrets d'une chaîne logistique réactive et efficace

  • Comment choisir les bons transporteurs et optimiser les coûts

  • Les KPI essentiels pour booster votre performance logistique

  • Les stratégies concrètes pour une logistique plus verte et bien plus


📦 Retrouvez Justine ici si vous souhaitez échanger avec elle

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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans ce premier épisode d'e-com talent. Je suis Sira Samake, consultante en optimisation des processus pour les e-commerçants et mon but est de vous emmener à la rencontre des visages de l'e-commerce francophone. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir une invitée exceptionnelle, Justine, une experte de la supply chain qui a su relever de nombreux défis tout au long de son parcours. Justine va partager avec nous ses conseils pour optimiser la logistique d'un e-commerce, ses bonnes pratiques pour choisir les transporteurs, les bons outils à adopter, et des astuces pour intégrer le développement durable dans ses opérations. Elle nous révélera aussi les principaux challenges auxquels elle a dû faire face et les leçons qu'elle en a tirées. Sans plus attendre, plongeons dans l'univers passionnant de la supply chain avec Justine. Bonne écoute ! Bonjour Justine ! Alors tout d'abord, merci d'avoir accepté cette interview. Notamment pour le premier épisode, je suis très honorée de t'accueillir. Donc pourrais-tu tout d'abord te présenter rapidement ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Bonjour Sira, merci beaucoup de m'avoir invitée pour le premier épisode de ta série de podcast. C'est vraiment sympa de ta part. Me concernant, j'ai été agent de transit import pour du fret maritime pendant une année, à l'époque en alternance. Et ensuite, je suis passée responsable d'achat et approvisionnement dans le milieu de l'impression 3D. J'ai aussi été acheteuse dans la bière craft, la bière artisanale. J'ai aussi été gestionnaire achat slash acheteuse dans le linge de Maison Deluxe. Et aujourd'hui, je suis supply chain manager depuis plus de deux ans pour une scale-up dans le milieu outdoor. Donc en fait, j'ai eu un parcours vraiment hyper varié dans différents maillons de la supply chain.

  • Speaker #0

    D'accord. Oui, tu as un parcours très, très intéressant. Merci pour ça. Maintenant, pourrais-tu nous parler de tes missions au quotidien en tant que manager supply chain ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors concrètement, je sais que souvent c'est un terme un peu nébuleux aux yeux des gens, mais en gros, ça consiste à superviser l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement d'une entreprise, donc depuis la planification du transport à nom, jusqu'à la livraison du dernier kilomètre aux clients finaux et dans plusieurs pays. Donc par exemple, aujourd'hui, ça correspond à la France, l'Espagne et le Royaume-Uni. pour l'entreprise actuelle pour laquelle je travaille. Et ça inclut du coup la gestion des bookings des conteneurs avec les transitaires, les compagnies maritimes, tout ce qui touche à l'import et l'export, la réglementation douanière, le suivi des approvisionnements, des stocks, la gestion et l'animation de la relation avec les transporteurs et les entrepôts pour garantir le respect des délais de livraison auprès des clients B2C et B2B. Donc en fait, je suis un peu un couteau suisse, mais en plus des aspects très opérationnels du fait d'avoir... toujours évoluer dans des environnements type start-up, qui sont moins cloisonnés, je dirais, que des grands groupes. Je me concentre aussi sur l'amélioration continue de nos outils, de nos processus, l'analyse de données, ça va dépendre du sujet, bien sûr. Et l'objectif, c'est vraiment d'optimiser et de faire évoluer la performance de l'intégralité de la chaîne d'approvisionnement.

  • Speaker #0

    D'accord. Oui, donc ça demande une grande organisation.

  • Speaker #1

    Une grande organisation, beaucoup de polyvalence et une très grande rigueur. Ça, on ne peut pas y échapper.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Maintenant, nous allons passer au conseil. On va commencer par le tout premier. Peux-tu nous parler de la corrélation entre les décisions rapides et le succès en e-commerce ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr, pas de souci. À mon sens, agilité décisionnelle, c'est un peu synonyme aussi de réactivité. Je pense qu'aujourd'hui, l'agilité, la réactivité, ce n'est même plus un atout, c'est une nécessité qu'on doit avoir. C'est un impératif dans le e-commerce. et particulièrement dans le domaine de la supply chain. Les choses évoluent rapidement, il y a des imprévus très fréquents qui peuvent avoir un impact direct sur la performance des opérations. Donc, il faut être capable de réagir très vite. Je pense notamment, par exemple, aux périodes de forte demande où la réactivité devient vraiment un facteur clé. En fait, on essaie toujours d'établir des prévisions en collaboration avec les différents services comme les sales, la finance. On prend en compte la tendance, la saisonnalité et d'autres facteurs. mais ça reste une prévision en fait, donc par nature elle est inexacte. Et si on détecte qu'une référence produit risque d'être en rupture d'ici plusieurs semaines ou plusieurs mois, plutôt que de risquer la rupture qui pourrait affecter l'image de la marque ou entraîner des pertes en termes de vente et de CA, il faut pouvoir rester réactif et réagir à ces fluctuations. Donc ça peut tout simplement passer par une nouvelle commande auprès du fournisseur concerné, en prenant en compte toujours le temps d'approvisionnement bien sûr, ou ça peut aussi passer par un transfert de stock d'un entrepôt à un autre, comme ça peut aussi passer par… par le fait de proposer une nouvelle offre commerciale en poussant la vente d'une autre référence produit. Dans tous les cas, on est toujours confronté à des aléas externes comme des retards de production, des incidents qui impactent le transport à mont ou à val. Cette année, par exemple, suite à une attaque de navires par les rebelles Houthis au Yémen, l'itinéraire des navires qui transportaient les conteneurs a été modifié par les compagnies maritimes pour éviter de passer par la mer Rouge. Les navires ont dû contourner en passant par le cap de Bonne Espérance et ça a relongé le temps d'approvisionnement à l'import de 15 à 20 jours environ. Ça a aussi un impact direct sur la disponibilité des navires, des conteneurs forcément. Si on n'est pas capable de réagir vite pendant ce moment-là et d'innover, trouver des solutions alternatives, ça peut vite devenir problématique. Donc il faut être capable de réagir et de trouver... d'autres disponibilités sur d'autres navires, de contacter d'autres compagnies maritimes dans les temps, etc.

  • Speaker #0

    D'accord. Merci beaucoup pour toutes ces informations et tous ces détails. On va passer au conseil numéro 2. Peux-tu nous parler de l'importance de bien choisir ses transporteurs dès le départ ?

  • Speaker #1

    Alors, déjà, ça va dépendre de la typologie de ta marchandise. Si tu transportes une table versus un T-shirt, ce n'est pas du tout le même niveau de complexité. Les autres... Euh... Le transport du volumineux par rapport à celui des petits colis, ce n'est pas du tout les mêmes. C'est aussi important d'évaluer les options de transport qui vont être disponibles, à savoir est-ce que tu veux une livraison en pied de camion, pièce Ausha, retrait en point relais. Chaque méthode va avoir ses avantages, ses inconvénients en termes de coût, de flexibilité, de service. Donc ça nécessite toujours une analyse un peu plus approfondie pour choisir la solution qui est la plus adaptée à tes besoins. Mais généralement, tu vas évoluer le coût de ta livraison, donc le last mile, ce qu'on appelle le dernier kilomètre en français, tout en gardant à l'esprit tous les surcoûts et les frais annexes qu'on peut vite oublier. Donc, ça peut inclure des taxes spécifiques pour certaines localités que le transporteur va livrer, des surcharges pour le carburant, des coûts liés au retour, des livraisons ratées par exemple, si le client n'est pas présent lors de la livraison, ça a un coût. Ensuite, au-delà des coûts, il faut être vigilant sur les réseaux de distribution et les agences de livraison du transporteur. C'est important de se renseigner sur la manière dont les colis vont être acheminés parce que si le transporteur a tendance à effectuer de nombreuses ruptures de charges, donc une rupture de charge, c'est le fait de décharger et de recharger lors d'un changement de mode de transport, ça va augmenter le risque de dommage forcément puisque ta marchandise est davantage manipulée et donc ça augmente la probabilité que ton colis soit abîmé ou qu'il y ait des erreurs de... d'expédition de commandes. Et forcément, il y a le délai de livraison qui va être un facteur essentiel à prendre en compte. Et il faut s'assurer que ton transporteur, il va respecter tes exigences en matière de délai. Et je trouve qu'à ce sujet, c'est une bonne idée d'échanger avec d'autres entreprises qui ont la même typologie de produits pour obtenir des retours sur leur expérience avec différents transporteurs, justement. C'est une vraie sorte d'apprentissage, je le fais. Et j'ai toujours appris plein de choses grâce à ça. Une fois que la relation sera établie avec le transporteur, ça va être super important de mettre en place des revues de performance régulières avec lui. Par exemple, chaque mois, après ça dépend, chacun choisit sa périodicité en fonction des besoins qui lui sont propres. Parce que ça permet non seulement de suivre des indicateurs clés pour mesurer la qualité de service de ton transporteur, mais aussi d'animer la relation commerciale avec lui. Parfois, j'avoue, ça peut être un défi. parce qu'ils doivent conjuguer beaucoup de problématiques par rapport à leur data, en termes de disponibilité, de multiplicité de leurs sources, des différents formats des données. Donc, ça peut être un peu compliqué, mais ça se fait en travaillant main dans la main. Donc, choisir un transporteur, c'est vraiment un processus qui doit être réfléchi et qui doit prendre en compte la nature de la marchandise, le coût total de ta livraison, la fiabilité du réseau, les délais et la qualité de service.

  • Speaker #0

    D'accord, merci. Maintenant, on va passer au conseil numéro 3. Selon toi, quels sont les outils à privilégier pour gérer efficacement sa supply chain ?

  • Speaker #1

    Le choix des outils va dépendre de nombreux facteurs, comme ton budget, ton appétence pour le digital, ton secteur d'activité, la taille de ton business, mais aussi tes priorités stratégiques. On va dire que pour quelqu'un qui débute dans le e-commerce, l'objectif principal, forcément, c'est de pouvoir démarrer rapidement et de maîtriser tes coûts et de pouvoir... tester ton marché avec un minimum de frais engagés. Du coup, dans ce cas, je dirais que la priorité, ça va être de choisir une plateforme de e-commerce qui va être simple, accessible comme Shopify ou WooCommerce, par exemple. Bon, personnellement, j'aime beaucoup Shopify. Je trouve qu'il est très facile d'utilisation. On peut rapidement configurer sa boutique, l'interface, elle est intuitive. Le SAV est réactif donc franchement c'est super bien pour débuter et même pour scaler. J'utilise Shopify Plus par exemple et ça fonctionne très bien. On n'a pas besoin d'avoir des connaissances techniques très poussées pour débuter en plus. Et en matière de gestion des commandes, un simple fichier Excel ça peut largement suffire aussi dans les premiers mois de l'activité. Après je dirais pour une startup en croissance ou une PME qui va se structurer davantage, les besoins vont forcément évoluer avec l'augmentation du volume de commandes et de la base client. Du coup, à ce stade, forcément, ce qu'on va cibler, ça va être l'efficacité opérationnelle. Et donc, l'ajout d'un OMS, Order Management System, ça peut, par exemple, aider à optimiser le suivi des commandes, les expéditions. On peut aussi ajouter un CRM, Customer Relationship Management, pour centraliser les informations clients, pour personnaliser les interactions et renforcer la fidélisation, justement. A mon avis, ça reste quand même important d'intégrer des outils d'analyse de données pour mieux comprendre là où on performe et de pouvoir prendre du recul sur l'activité en elle-même. Et bien sûr, il faudra aussi avoir un bon système de gestion des stocks pour anticiper les ruptures, mieux gérer la demande et pourquoi pas aussi ajouter des solutions de marketing digital. Et dans le cas des grands groupes qui ont des processus bien établis, des équipes et des services dédiés, les besoins vont se complexifier et ça nécessite souvent des outils plus intégrés. Et dans ce cas, l'utilisation d'un ERP, c'est Enterprise Resources Planning, ça peut être envisageable parce que ça court finalement une large gamme de fonctionnalités clés comme la gestion du catalogue produit, le suivi des commandes fournisseurs, la gestion des approches et des stocks. la gestion des ventes, CRM, la gestion du SAV, pourquoi pas la comptabilité. Pour ma part, j'ai déjà utilisé des outils développés en interne par les équipes, tout comme des ERP plus standards. Je pense notamment à Odoo, qui est super modulable parce qu'on peut choisir les modules qui nous intéressent, ou des solutions comme Informexus. Ça peut être considéré comme un ERP, mais c'est un peu différent parce que l'outil se concentre plutôt sur la visibilité, l'optimisation des processus de la chaîne d'appro. plutôt que l'intégration de tous les fonctions support d'une entreprise. Après, chacun a la liberté de choisir les outils les mieux adaptés à ses besoins, mais c'est vraiment important de structurer la sélection en fonction de ta maturité et de tes objectifs. Personnellement, je suis une grande fan d'AirTable. C'est une plateforme de gestion de bases de données qui combine les fonctionnalités d'un tableur comme Excel et d'une base de données relationnelle. Il peut très bien servir d'outil de suivi. pour les fournisseurs et de suivi de stock. Et il a la même flexibilité qu'un ERP. C'est hyper modulable, c'est évolutif et on peut facilement l'adapter à la croissance de l'entreprise, je trouve. Pour tout ce qui concerne l'automatisation, je pense à Make ou Zapier. J'ai une préférence pour Make. Pour la visualisation de la data, je dirais Power BI, Looker ou Google Data Studio. Tout dépend de l'appétence qu'on a pour ça. Et après, forcément, on en parle beaucoup. Il y a aussi Notion qui peut être très utile sur plein d'aspects. Je ne sais pas si toi, tu l'utilises d'ailleurs ?

  • Speaker #0

    Oui, j'utilise Notion. Je suis une grande fan de Notion.

  • Speaker #1

    Tout le monde est fan de Notion. Comme tu le sais, c'est un outil hyper polyvalent, que ce soit pour la prise de notes, la gestion de projet ou la documentation de processus et de standards.

  • Speaker #0

    D'accord. Écoute, merci pour tous ces outils, toutes ces infos, encore une fois. Et tout à l'heure, tu as mentionné le fait d'utiliser aussi un outil qui permette d'analyser les données. Ça me permet de faire une bonne transition avec le conseil numéro 4. Donc, quels sont, selon toi, les bons KPIs à suivre et à analyser ?

  • Speaker #1

    Alors, forcément, ça dépend de ce que tu veux mesurer, de ce que tu veux suivre. Mais disons qu'il faut que ça permette, en tout cas dans la logistique, d'avoir une vue ensemble sur la... performance de ta chaîne logistique et la satisfaction au client. Et d'un point de vue vraiment très macro, si je te prends deux, trois exemples très basiques, ça peut être le délai de traitement des commandes en entrepôt, c'est-à-dire le temps de préparation des commandes par le logisticien. Depuis le moment où la commande tombe dans le WMS, Warehouse Management System, c'est le logiciel de gestion des commandes de l'entrepôt, en passant par le picking des produits. Le picking, c'est le fait d'aller prélever des articles sur les racks, jusqu'à la fin de préparation de la commande. Donc ça se mesure et on doit s'assurer en fait, en mesurant ça, que les commandes sont expédiées dans les délais qui sont contractualisés entre le logisticien et ton entreprise, finalement. Et pendant les périodes de fortes demandes, ça peut vraiment aider à repérer les goulots d'étranglement et à faire des ajustements nécessaires en collaboration avec le logisticien, que ce soit en termes de staffing ou d'amélioration des processus. En deuxième KPI, je pense au taux de rotation des stocks. C'est la fréquence à laquelle ton stock est vendu et remplacé pendant une période donnée. En suivant ça, tu peux mieux anticiper la demande et ajuster tes niveaux de stock et d'approvisionnement futur pour éviter les ruptures ou les surstocks. Un bon taux de rotation des stocks, ça permet aussi d'améliorer la liquidité de l'entreprise en transformant les achats marchandises en ventes. Et si je devais citer un dernier exemple de KPI important en supply, le respect des délais de livraison par les transporteurs. C'est le temps écoulé entre la prise en charge du colis et sa livraison au client final. Ça permet de s'assurer que les délais moyens de livraison annoncés sont respectés. Et forcément, c'est essentiel parce que ça a un impact direct. sur l'expérience client, la réputation de l'entreprise. Il faut mettre en place, à mon sens, donc ce n'est pas tout le mesurer, mais il faut mettre en place un suivi régulier pour identifier les marges d'amélioration avec le transporteur et aussi comprendre les raisons des écarts de performance. Si tu ne sais pas te comprendre, tu ne pourras pas corriger ou améliorer. Donc, par exemple, je ne sais pas si une agence de livraison a des résultats inférieurs à celles des autres agences du réseau. Ça peut être intéressant de savoir si l'agence, c'est une entité propre au réseau du transporteur ou si c'est une agence sous-traitante, ou d'examiner le volume des ordres de transport qu'elle a dû gérer. Est-ce qu'il y en a eu plus qu'au mois précédent ? Est-ce que c'est la cause de sa baisse de performance ? Ou de vérifier si elle fait face à un manque de staff. Peut-être qu'il y a plein de variables à prendre en compte.

  • Speaker #0

    D'accord. On va maintenant passer au conseil numéro 5. Peux-tu nous... parler de la façon dont on peut intégrer aujourd'hui le développement durable dans la logistique ?

  • Speaker #1

    Alors il y a plein de solutions à mettre en place pour atteindre cet objectif, mais je vais en prendre deux principaux. Forcément on peut intégrer le développement durable en réduisant l'impact du transport amont, donc clairement éviter le fret aérien. D'ailleurs d'après l'ADEME, un seul shipment, donc une seule expédition par avion, Ça a un impact carbone équivalent à celui de 40 conteneurs maritimes en termes d'émissions. Donc, le ratio est énorme. Le transport maritime, en fait, il est beaucoup moins polluant. Bon, c'est un peu plus lent. On parle d'une quarantaine de jours en mer entre l'Asie et l'Europe, contre quelques jours par avion. Mais en planifiant mieux, en anticipant mieux, on peut largement limiter son recours et l'éviter, en fait. Et le ferroviaire, ça peut aussi être une bonne alternative sur certaines routes. Après, je dirais... On peut intégrer le développement durable dès la conception de vie du produit. Donc en gros, il faut agir sur l'ensemble du cycle de vie de ton produit, ce qu'on appelle la CV. Il faut repenser les matériaux et les procédés qui vont être utilisés, donc en privilégiant des matériaux recyclés, ce qui va contribuer à réduire directement ton emploi écologique. Tu peux sourcer aussi auprès de fournisseurs dans les pays où le mix énergétique est moins polluant. Ça peut vraiment faire une différence. Tu peux aussi optimiser ton produit lui-même en le designant avec moins de matière, sans compromis pour autant sur la qualité. Et pourquoi pas aussi réduire les emballages pour éviter les espaces vides et inutiles, ce qui réduit le volume à transporter.

  • Speaker #0

    D'accord. Merci beaucoup. Et je trouve justement ce conseil très intéressant et très pertinent, sachant que beaucoup d'entreprises, d'e-commerce, cherchent à être... de plus en plus éco-responsable. Donc, c'est vraiment, pour moi, l'un des conseils. C'est le conseil le plus important, j'ai envie de dire. Donc, voilà. On va passer au conseil numéro 6. Quels sont tes tips pour s'entourer de bons prestataires et de bons collaborateurs dès le départ pour justement pouvoir scaler et, oui, tout simplement scaler puisque c'est très important d'avoir une... très bonne équipe et de s'entourer de bonnes personnes pour pouvoir mieux avancer ?

  • Speaker #1

    Alors, je dirais qu'il faut choisir des presas qui sont fiables, qui sont compétents, qui sont orientés solutions et améliorations continues pour s'assurer d'une performance fluide et surtout durable de ta chaîne logistique. comment je dirais qu'au-delà des appels d'offres et de l'analyse tarifaire, des services proposés, de la santé financière du prestataire, je trouve encore une fois qu'échanger avec d'autres entreprises du e-commerce qui ont travaillé avec certains prestataires que tu cibles, ça permet de recueillir du feedback et des retours d'expérience. qui sont vraiment concrets et souvent ça te donne un aperçu précieux sur les points forts et les points faibles du prestataire en question. Ça te permet d'évaluer sa fiabilité en tant que partenaire potentiel. Et il ne faut pas hésiter non plus à se rendre sur place, encore plus quand il s'agit d'un logisticien, d'un entrepôt, d'un transporteur, pour visiter physiquement les locaux, les installations. Ça te permet de voir leurs infrastructures, leur environnement de travail. Ça donne une idée plus claire sur leurs capacités, leurs conditions et les conditions. dans lesquels ils opèrent au quotidien. Et une autre bonne idée, ça peut être aussi d'organiser ce qu'on appelle des Game Bawocks. C'est inspiré du Lean Management. C'est une méthode de gestion de projet, un concept d'amélioration continue. En gros, c'est une approche qui cherche à réaliser des petits changements progressifs dans les processus pour, in fine, améliorer l'efficacité et la qualité, si je puis dire. Donc organiser des Game by Walks, en gros, c'est le fait de te rendre sur place, d'observer les tâches opérationnelles sur le terrain, et pourquoi pas de participer d'ailleurs, parce qu'en gros, ça te permet de comprendre les choses, de comprendre comment les choses se passent réellement, et de rencontrer les équipes sur place en pleine action. Tu peux poser des questions, tu peux vraiment comprendre leurs pain points et repérer des potentiels dysfonctionnements que tu ne pourrais pas avoir si tu étais resté à ton bureau, par exemple.

  • Speaker #0

    donc voilà ok merci et donc avant dernier conseil numéro 7 quel est selon toi le plus gros challenge de la supply chain en e-commerce bonne

  • Speaker #1

    question alors je pense pas qu'il y ait un seul grand défi unique ce serait vraiment trop simple et on s'ennuierait finalement en supply chain si c'était le cas les challenges sont vraiment multiples il n'y a aucune journée qui se ressemble C'est pour ça que j'adore mon métier d'ailleurs. Ça peut aller de l'intégration d'un nouveau transporteur au WMS, au retard de production en usine, en passant par des problèmes de transport. Le suivi de la performance de chacun des maillons, ça peut aussi être un défi en soi, tout comme l'optimisation des coûts en fait. Donc il y a vraiment plein de défis. Mais s'il en faut un, et je pense qu'il va parler à beaucoup de business, de e-commerce, je dirais que la logistique retour ou ce qu'on appelle la reverse logistics. C'est un vrai casse-tête. En fait, contrairement aux flux de distribution classiques où tout est plus ou moins prévisible, la reverse implique des flux irréguliers que tu ne peux pas toujours prévoir. C'est moins prévisible. Du coup, c'est difficile d'anticiper quand quels produits vont être retournés aux entrepôts de départ. Et une fois que tes produits sont retournés, il va falloir qu'ils soient contrôlés et inspectés pour évaluer leur état. Donc, le logisticien va avoir les produits en main. OK, est-ce que le... Le produit doit être conditionné. Est-ce qu'on doit le réemballer ? Bien souvent, oui, parce qu'en plus, ce bâton carton, son emballage a été mal prêté. Surtout si le carton d'origine existe encore à ce stade, c'est souvent très rare. Est-ce qu'il faut remplacer une pièce ou ajouter une pièce manquante ? Par exemple, c'est un meuble, avant de pouvoir le remettre en stock, en état considéré comme neuf. Si on doit ajouter ou remplacer une pièce, est-ce que ça nécessite une réparation ? Est-ce que cette réparation nécessite une expertise particulière ? Si le produit est légèrement abîmé mais toujours fonctionnel, est-ce que je peux le remettre en stock mais je le vends en produit de seconde main ? Qu'est-ce qu'on va considérer légèrement abîmé ou pas ? Pareil, c'est plutôt subjectif. S'il est trop abîmé, est-ce qu'on le recycle ? Sachant que les entreprises aujourd'hui sont de plus en plus tenues à se conformer à des normes environnementales. Elles ont aussi envie de limiter le gaspillage, bien sûr. Ou est-ce qu'on en fait don à des associations ? En plus de ça, ça soulève aussi la question de l'externalisation. Est-ce que j'ai envie de confier cette étape à un prestataire spécialisé ou non ? Et à quel coût en plus ? En fait, le processus de tri est hyper complexe, il est coûteux, parce que chaque produit va suivre un parcours différent selon son état. Et ça va nécessiter des ressources qui peuvent aussi affecter la marge infinie.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est très clair, merci. Et donc, dernier conseil. Quel conseil contre-intuitif donnerais-tu aux e-commerçants ?

  • Speaker #1

    Je dirais que penser que produire en Europe, c'est systématiquement plus respectueux de l'environnement, par exemple. Je ne dis pas que ce n'est pas le cas, mais simplement penser que c'est systématiquement plus respectueux. En fait, à mon sens, c'est un peu une idée reçue qui tient. pas toujours compte de la réalité des chaînes de production au niveau mondial. Et même si, bien sûr, certaines usines en Europe, elles ont des normes environnementales plus strictes, la production locale n'est pas nécessairement synonyme de faible empreinte carbone. Et en fait, ton empreinte environnementale, elle dépend de plusieurs facteurs comme la source d'énergie utilisée, la technologie utilisée, les méthodes de transport des matières premières. Et par exemple, si les matériaux nécessaires à la fabrication ils sont importés de régions éloignées, il se peut que ton empreinte carbone générée par le transport de ces matériaux dépasse finalement celle de ta production elle-même. Et il y a même des secteurs industriels, je pense notamment à la production d'acier, où les processus de fabrication en Europe, ils peuvent être particulièrement polluants, même plus polluants, surtout si les usines ne sont pas modernisées. Et ensuite, même si la mise en place… de pratiques d'économie circulaire et l'intégration de nouvelles technologies de production plus durables, ça peut contribuer à minimiser les impacts environnementaux en Europe. Ça reste aussi vachement dépendant de l'engagement des entreprises elles-mêmes. Tu ne peux pas avoir de contrôle là-dessus. Et du coup, je dirais que c'est pour cette raison et c'est ce dont je parlais dans le conseil numéro 5, justement, qu'il est vraiment important d'étudier l'ensemble du cycle de vie de ton produits, en intégrant aussi l'analyse des matériaux utilisés, le transport, les méthodes de production, la gestion des déchets, pour déterminer l'impact réel d'une production locale, en proche import, versus une production en Asie, par exemple.

  • Speaker #0

    Merci à Justine d'avoir partagé avec nous son parcours et ses précieux conseils. J'espère que cet épisode vous a plu. Si vous souhaitez entrer en contact avec Justine pour lui poser des questions, n'hésitez pas à lui envoyer un message sur LinkedIn. Son profil est dans la barre de description. Si vous avez aimé cet épisode, abonnez-vous, laissez un commentaire et partagez-le autour de vous. Cela m'aide à mettre en lumière ceux qui font bouger l'e-commerce francophone. Et si vous êtes un e-commerçant et que vous avez des besoins en structuration et en optimisation des processus, n'hésitez pas à m'envoyer un message sur LinkedIn. Je mettrai également mon profil en barre de description. A bientôt !

Chapters

  • Introduction à Ecom Talents et présentation de Justine

    00:01

  • Le parcours de Justine dans la supply chain

    00:47

  • Les missions quotidiennes d'un supply chain manager

    01:59

  • L'importance de la réactivité dans les décisions

    03:25

  • Choisir les bons transporteurs pour son e-commerce

    06:05

  • Les outils essentiels pour gérer la supply chain

    09:12

  • Les KPIs à suivre pour une logistique efficace

    13:58

  • Intégrer le développement durable dans la logistique

    17:00

  • Conseils pour s'entourer de bons prestataires

    19:11

  • Les défis de la supply chain en e-commerce

    21:39

  • Conseil contre-intuitif sur la production locale

    24:31

Description

La logistique : le secret d'un e-commerce qui cartonne ?

Dans ce premier épisode d'Ecom Talents, je reçois Justine, experte en supply chain, qui dévoile les coulisses d'une logistique e-commerce performante et écoresponsable. De la gestion des retours à l'optimisation des KPI, elle partage son expertise pour transformer vos défis logistiques en opportunités.

✨ Ce qui vous attend dans cet épisode :

  • Les secrets d'une chaîne logistique réactive et efficace

  • Comment choisir les bons transporteurs et optimiser les coûts

  • Les KPI essentiels pour booster votre performance logistique

  • Les stratégies concrètes pour une logistique plus verte et bien plus


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  • Speaker #0

    Bienvenue dans ce premier épisode d'e-com talent. Je suis Sira Samake, consultante en optimisation des processus pour les e-commerçants et mon but est de vous emmener à la rencontre des visages de l'e-commerce francophone. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir une invitée exceptionnelle, Justine, une experte de la supply chain qui a su relever de nombreux défis tout au long de son parcours. Justine va partager avec nous ses conseils pour optimiser la logistique d'un e-commerce, ses bonnes pratiques pour choisir les transporteurs, les bons outils à adopter, et des astuces pour intégrer le développement durable dans ses opérations. Elle nous révélera aussi les principaux challenges auxquels elle a dû faire face et les leçons qu'elle en a tirées. Sans plus attendre, plongeons dans l'univers passionnant de la supply chain avec Justine. Bonne écoute ! Bonjour Justine ! Alors tout d'abord, merci d'avoir accepté cette interview. Notamment pour le premier épisode, je suis très honorée de t'accueillir. Donc pourrais-tu tout d'abord te présenter rapidement ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Bonjour Sira, merci beaucoup de m'avoir invitée pour le premier épisode de ta série de podcast. C'est vraiment sympa de ta part. Me concernant, j'ai été agent de transit import pour du fret maritime pendant une année, à l'époque en alternance. Et ensuite, je suis passée responsable d'achat et approvisionnement dans le milieu de l'impression 3D. J'ai aussi été acheteuse dans la bière craft, la bière artisanale. J'ai aussi été gestionnaire achat slash acheteuse dans le linge de Maison Deluxe. Et aujourd'hui, je suis supply chain manager depuis plus de deux ans pour une scale-up dans le milieu outdoor. Donc en fait, j'ai eu un parcours vraiment hyper varié dans différents maillons de la supply chain.

  • Speaker #0

    D'accord. Oui, tu as un parcours très, très intéressant. Merci pour ça. Maintenant, pourrais-tu nous parler de tes missions au quotidien en tant que manager supply chain ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors concrètement, je sais que souvent c'est un terme un peu nébuleux aux yeux des gens, mais en gros, ça consiste à superviser l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement d'une entreprise, donc depuis la planification du transport à nom, jusqu'à la livraison du dernier kilomètre aux clients finaux et dans plusieurs pays. Donc par exemple, aujourd'hui, ça correspond à la France, l'Espagne et le Royaume-Uni. pour l'entreprise actuelle pour laquelle je travaille. Et ça inclut du coup la gestion des bookings des conteneurs avec les transitaires, les compagnies maritimes, tout ce qui touche à l'import et l'export, la réglementation douanière, le suivi des approvisionnements, des stocks, la gestion et l'animation de la relation avec les transporteurs et les entrepôts pour garantir le respect des délais de livraison auprès des clients B2C et B2B. Donc en fait, je suis un peu un couteau suisse, mais en plus des aspects très opérationnels du fait d'avoir... toujours évoluer dans des environnements type start-up, qui sont moins cloisonnés, je dirais, que des grands groupes. Je me concentre aussi sur l'amélioration continue de nos outils, de nos processus, l'analyse de données, ça va dépendre du sujet, bien sûr. Et l'objectif, c'est vraiment d'optimiser et de faire évoluer la performance de l'intégralité de la chaîne d'approvisionnement.

  • Speaker #0

    D'accord. Oui, donc ça demande une grande organisation.

  • Speaker #1

    Une grande organisation, beaucoup de polyvalence et une très grande rigueur. Ça, on ne peut pas y échapper.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Maintenant, nous allons passer au conseil. On va commencer par le tout premier. Peux-tu nous parler de la corrélation entre les décisions rapides et le succès en e-commerce ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr, pas de souci. À mon sens, agilité décisionnelle, c'est un peu synonyme aussi de réactivité. Je pense qu'aujourd'hui, l'agilité, la réactivité, ce n'est même plus un atout, c'est une nécessité qu'on doit avoir. C'est un impératif dans le e-commerce. et particulièrement dans le domaine de la supply chain. Les choses évoluent rapidement, il y a des imprévus très fréquents qui peuvent avoir un impact direct sur la performance des opérations. Donc, il faut être capable de réagir très vite. Je pense notamment, par exemple, aux périodes de forte demande où la réactivité devient vraiment un facteur clé. En fait, on essaie toujours d'établir des prévisions en collaboration avec les différents services comme les sales, la finance. On prend en compte la tendance, la saisonnalité et d'autres facteurs. mais ça reste une prévision en fait, donc par nature elle est inexacte. Et si on détecte qu'une référence produit risque d'être en rupture d'ici plusieurs semaines ou plusieurs mois, plutôt que de risquer la rupture qui pourrait affecter l'image de la marque ou entraîner des pertes en termes de vente et de CA, il faut pouvoir rester réactif et réagir à ces fluctuations. Donc ça peut tout simplement passer par une nouvelle commande auprès du fournisseur concerné, en prenant en compte toujours le temps d'approvisionnement bien sûr, ou ça peut aussi passer par un transfert de stock d'un entrepôt à un autre, comme ça peut aussi passer par… par le fait de proposer une nouvelle offre commerciale en poussant la vente d'une autre référence produit. Dans tous les cas, on est toujours confronté à des aléas externes comme des retards de production, des incidents qui impactent le transport à mont ou à val. Cette année, par exemple, suite à une attaque de navires par les rebelles Houthis au Yémen, l'itinéraire des navires qui transportaient les conteneurs a été modifié par les compagnies maritimes pour éviter de passer par la mer Rouge. Les navires ont dû contourner en passant par le cap de Bonne Espérance et ça a relongé le temps d'approvisionnement à l'import de 15 à 20 jours environ. Ça a aussi un impact direct sur la disponibilité des navires, des conteneurs forcément. Si on n'est pas capable de réagir vite pendant ce moment-là et d'innover, trouver des solutions alternatives, ça peut vite devenir problématique. Donc il faut être capable de réagir et de trouver... d'autres disponibilités sur d'autres navires, de contacter d'autres compagnies maritimes dans les temps, etc.

  • Speaker #0

    D'accord. Merci beaucoup pour toutes ces informations et tous ces détails. On va passer au conseil numéro 2. Peux-tu nous parler de l'importance de bien choisir ses transporteurs dès le départ ?

  • Speaker #1

    Alors, déjà, ça va dépendre de la typologie de ta marchandise. Si tu transportes une table versus un T-shirt, ce n'est pas du tout le même niveau de complexité. Les autres... Euh... Le transport du volumineux par rapport à celui des petits colis, ce n'est pas du tout les mêmes. C'est aussi important d'évaluer les options de transport qui vont être disponibles, à savoir est-ce que tu veux une livraison en pied de camion, pièce Ausha, retrait en point relais. Chaque méthode va avoir ses avantages, ses inconvénients en termes de coût, de flexibilité, de service. Donc ça nécessite toujours une analyse un peu plus approfondie pour choisir la solution qui est la plus adaptée à tes besoins. Mais généralement, tu vas évoluer le coût de ta livraison, donc le last mile, ce qu'on appelle le dernier kilomètre en français, tout en gardant à l'esprit tous les surcoûts et les frais annexes qu'on peut vite oublier. Donc, ça peut inclure des taxes spécifiques pour certaines localités que le transporteur va livrer, des surcharges pour le carburant, des coûts liés au retour, des livraisons ratées par exemple, si le client n'est pas présent lors de la livraison, ça a un coût. Ensuite, au-delà des coûts, il faut être vigilant sur les réseaux de distribution et les agences de livraison du transporteur. C'est important de se renseigner sur la manière dont les colis vont être acheminés parce que si le transporteur a tendance à effectuer de nombreuses ruptures de charges, donc une rupture de charge, c'est le fait de décharger et de recharger lors d'un changement de mode de transport, ça va augmenter le risque de dommage forcément puisque ta marchandise est davantage manipulée et donc ça augmente la probabilité que ton colis soit abîmé ou qu'il y ait des erreurs de... d'expédition de commandes. Et forcément, il y a le délai de livraison qui va être un facteur essentiel à prendre en compte. Et il faut s'assurer que ton transporteur, il va respecter tes exigences en matière de délai. Et je trouve qu'à ce sujet, c'est une bonne idée d'échanger avec d'autres entreprises qui ont la même typologie de produits pour obtenir des retours sur leur expérience avec différents transporteurs, justement. C'est une vraie sorte d'apprentissage, je le fais. Et j'ai toujours appris plein de choses grâce à ça. Une fois que la relation sera établie avec le transporteur, ça va être super important de mettre en place des revues de performance régulières avec lui. Par exemple, chaque mois, après ça dépend, chacun choisit sa périodicité en fonction des besoins qui lui sont propres. Parce que ça permet non seulement de suivre des indicateurs clés pour mesurer la qualité de service de ton transporteur, mais aussi d'animer la relation commerciale avec lui. Parfois, j'avoue, ça peut être un défi. parce qu'ils doivent conjuguer beaucoup de problématiques par rapport à leur data, en termes de disponibilité, de multiplicité de leurs sources, des différents formats des données. Donc, ça peut être un peu compliqué, mais ça se fait en travaillant main dans la main. Donc, choisir un transporteur, c'est vraiment un processus qui doit être réfléchi et qui doit prendre en compte la nature de la marchandise, le coût total de ta livraison, la fiabilité du réseau, les délais et la qualité de service.

  • Speaker #0

    D'accord, merci. Maintenant, on va passer au conseil numéro 3. Selon toi, quels sont les outils à privilégier pour gérer efficacement sa supply chain ?

  • Speaker #1

    Le choix des outils va dépendre de nombreux facteurs, comme ton budget, ton appétence pour le digital, ton secteur d'activité, la taille de ton business, mais aussi tes priorités stratégiques. On va dire que pour quelqu'un qui débute dans le e-commerce, l'objectif principal, forcément, c'est de pouvoir démarrer rapidement et de maîtriser tes coûts et de pouvoir... tester ton marché avec un minimum de frais engagés. Du coup, dans ce cas, je dirais que la priorité, ça va être de choisir une plateforme de e-commerce qui va être simple, accessible comme Shopify ou WooCommerce, par exemple. Bon, personnellement, j'aime beaucoup Shopify. Je trouve qu'il est très facile d'utilisation. On peut rapidement configurer sa boutique, l'interface, elle est intuitive. Le SAV est réactif donc franchement c'est super bien pour débuter et même pour scaler. J'utilise Shopify Plus par exemple et ça fonctionne très bien. On n'a pas besoin d'avoir des connaissances techniques très poussées pour débuter en plus. Et en matière de gestion des commandes, un simple fichier Excel ça peut largement suffire aussi dans les premiers mois de l'activité. Après je dirais pour une startup en croissance ou une PME qui va se structurer davantage, les besoins vont forcément évoluer avec l'augmentation du volume de commandes et de la base client. Du coup, à ce stade, forcément, ce qu'on va cibler, ça va être l'efficacité opérationnelle. Et donc, l'ajout d'un OMS, Order Management System, ça peut, par exemple, aider à optimiser le suivi des commandes, les expéditions. On peut aussi ajouter un CRM, Customer Relationship Management, pour centraliser les informations clients, pour personnaliser les interactions et renforcer la fidélisation, justement. A mon avis, ça reste quand même important d'intégrer des outils d'analyse de données pour mieux comprendre là où on performe et de pouvoir prendre du recul sur l'activité en elle-même. Et bien sûr, il faudra aussi avoir un bon système de gestion des stocks pour anticiper les ruptures, mieux gérer la demande et pourquoi pas aussi ajouter des solutions de marketing digital. Et dans le cas des grands groupes qui ont des processus bien établis, des équipes et des services dédiés, les besoins vont se complexifier et ça nécessite souvent des outils plus intégrés. Et dans ce cas, l'utilisation d'un ERP, c'est Enterprise Resources Planning, ça peut être envisageable parce que ça court finalement une large gamme de fonctionnalités clés comme la gestion du catalogue produit, le suivi des commandes fournisseurs, la gestion des approches et des stocks. la gestion des ventes, CRM, la gestion du SAV, pourquoi pas la comptabilité. Pour ma part, j'ai déjà utilisé des outils développés en interne par les équipes, tout comme des ERP plus standards. Je pense notamment à Odoo, qui est super modulable parce qu'on peut choisir les modules qui nous intéressent, ou des solutions comme Informexus. Ça peut être considéré comme un ERP, mais c'est un peu différent parce que l'outil se concentre plutôt sur la visibilité, l'optimisation des processus de la chaîne d'appro. plutôt que l'intégration de tous les fonctions support d'une entreprise. Après, chacun a la liberté de choisir les outils les mieux adaptés à ses besoins, mais c'est vraiment important de structurer la sélection en fonction de ta maturité et de tes objectifs. Personnellement, je suis une grande fan d'AirTable. C'est une plateforme de gestion de bases de données qui combine les fonctionnalités d'un tableur comme Excel et d'une base de données relationnelle. Il peut très bien servir d'outil de suivi. pour les fournisseurs et de suivi de stock. Et il a la même flexibilité qu'un ERP. C'est hyper modulable, c'est évolutif et on peut facilement l'adapter à la croissance de l'entreprise, je trouve. Pour tout ce qui concerne l'automatisation, je pense à Make ou Zapier. J'ai une préférence pour Make. Pour la visualisation de la data, je dirais Power BI, Looker ou Google Data Studio. Tout dépend de l'appétence qu'on a pour ça. Et après, forcément, on en parle beaucoup. Il y a aussi Notion qui peut être très utile sur plein d'aspects. Je ne sais pas si toi, tu l'utilises d'ailleurs ?

  • Speaker #0

    Oui, j'utilise Notion. Je suis une grande fan de Notion.

  • Speaker #1

    Tout le monde est fan de Notion. Comme tu le sais, c'est un outil hyper polyvalent, que ce soit pour la prise de notes, la gestion de projet ou la documentation de processus et de standards.

  • Speaker #0

    D'accord. Écoute, merci pour tous ces outils, toutes ces infos, encore une fois. Et tout à l'heure, tu as mentionné le fait d'utiliser aussi un outil qui permette d'analyser les données. Ça me permet de faire une bonne transition avec le conseil numéro 4. Donc, quels sont, selon toi, les bons KPIs à suivre et à analyser ?

  • Speaker #1

    Alors, forcément, ça dépend de ce que tu veux mesurer, de ce que tu veux suivre. Mais disons qu'il faut que ça permette, en tout cas dans la logistique, d'avoir une vue ensemble sur la... performance de ta chaîne logistique et la satisfaction au client. Et d'un point de vue vraiment très macro, si je te prends deux, trois exemples très basiques, ça peut être le délai de traitement des commandes en entrepôt, c'est-à-dire le temps de préparation des commandes par le logisticien. Depuis le moment où la commande tombe dans le WMS, Warehouse Management System, c'est le logiciel de gestion des commandes de l'entrepôt, en passant par le picking des produits. Le picking, c'est le fait d'aller prélever des articles sur les racks, jusqu'à la fin de préparation de la commande. Donc ça se mesure et on doit s'assurer en fait, en mesurant ça, que les commandes sont expédiées dans les délais qui sont contractualisés entre le logisticien et ton entreprise, finalement. Et pendant les périodes de fortes demandes, ça peut vraiment aider à repérer les goulots d'étranglement et à faire des ajustements nécessaires en collaboration avec le logisticien, que ce soit en termes de staffing ou d'amélioration des processus. En deuxième KPI, je pense au taux de rotation des stocks. C'est la fréquence à laquelle ton stock est vendu et remplacé pendant une période donnée. En suivant ça, tu peux mieux anticiper la demande et ajuster tes niveaux de stock et d'approvisionnement futur pour éviter les ruptures ou les surstocks. Un bon taux de rotation des stocks, ça permet aussi d'améliorer la liquidité de l'entreprise en transformant les achats marchandises en ventes. Et si je devais citer un dernier exemple de KPI important en supply, le respect des délais de livraison par les transporteurs. C'est le temps écoulé entre la prise en charge du colis et sa livraison au client final. Ça permet de s'assurer que les délais moyens de livraison annoncés sont respectés. Et forcément, c'est essentiel parce que ça a un impact direct. sur l'expérience client, la réputation de l'entreprise. Il faut mettre en place, à mon sens, donc ce n'est pas tout le mesurer, mais il faut mettre en place un suivi régulier pour identifier les marges d'amélioration avec le transporteur et aussi comprendre les raisons des écarts de performance. Si tu ne sais pas te comprendre, tu ne pourras pas corriger ou améliorer. Donc, par exemple, je ne sais pas si une agence de livraison a des résultats inférieurs à celles des autres agences du réseau. Ça peut être intéressant de savoir si l'agence, c'est une entité propre au réseau du transporteur ou si c'est une agence sous-traitante, ou d'examiner le volume des ordres de transport qu'elle a dû gérer. Est-ce qu'il y en a eu plus qu'au mois précédent ? Est-ce que c'est la cause de sa baisse de performance ? Ou de vérifier si elle fait face à un manque de staff. Peut-être qu'il y a plein de variables à prendre en compte.

  • Speaker #0

    D'accord. On va maintenant passer au conseil numéro 5. Peux-tu nous... parler de la façon dont on peut intégrer aujourd'hui le développement durable dans la logistique ?

  • Speaker #1

    Alors il y a plein de solutions à mettre en place pour atteindre cet objectif, mais je vais en prendre deux principaux. Forcément on peut intégrer le développement durable en réduisant l'impact du transport amont, donc clairement éviter le fret aérien. D'ailleurs d'après l'ADEME, un seul shipment, donc une seule expédition par avion, Ça a un impact carbone équivalent à celui de 40 conteneurs maritimes en termes d'émissions. Donc, le ratio est énorme. Le transport maritime, en fait, il est beaucoup moins polluant. Bon, c'est un peu plus lent. On parle d'une quarantaine de jours en mer entre l'Asie et l'Europe, contre quelques jours par avion. Mais en planifiant mieux, en anticipant mieux, on peut largement limiter son recours et l'éviter, en fait. Et le ferroviaire, ça peut aussi être une bonne alternative sur certaines routes. Après, je dirais... On peut intégrer le développement durable dès la conception de vie du produit. Donc en gros, il faut agir sur l'ensemble du cycle de vie de ton produit, ce qu'on appelle la CV. Il faut repenser les matériaux et les procédés qui vont être utilisés, donc en privilégiant des matériaux recyclés, ce qui va contribuer à réduire directement ton emploi écologique. Tu peux sourcer aussi auprès de fournisseurs dans les pays où le mix énergétique est moins polluant. Ça peut vraiment faire une différence. Tu peux aussi optimiser ton produit lui-même en le designant avec moins de matière, sans compromis pour autant sur la qualité. Et pourquoi pas aussi réduire les emballages pour éviter les espaces vides et inutiles, ce qui réduit le volume à transporter.

  • Speaker #0

    D'accord. Merci beaucoup. Et je trouve justement ce conseil très intéressant et très pertinent, sachant que beaucoup d'entreprises, d'e-commerce, cherchent à être... de plus en plus éco-responsable. Donc, c'est vraiment, pour moi, l'un des conseils. C'est le conseil le plus important, j'ai envie de dire. Donc, voilà. On va passer au conseil numéro 6. Quels sont tes tips pour s'entourer de bons prestataires et de bons collaborateurs dès le départ pour justement pouvoir scaler et, oui, tout simplement scaler puisque c'est très important d'avoir une... très bonne équipe et de s'entourer de bonnes personnes pour pouvoir mieux avancer ?

  • Speaker #1

    Alors, je dirais qu'il faut choisir des presas qui sont fiables, qui sont compétents, qui sont orientés solutions et améliorations continues pour s'assurer d'une performance fluide et surtout durable de ta chaîne logistique. comment je dirais qu'au-delà des appels d'offres et de l'analyse tarifaire, des services proposés, de la santé financière du prestataire, je trouve encore une fois qu'échanger avec d'autres entreprises du e-commerce qui ont travaillé avec certains prestataires que tu cibles, ça permet de recueillir du feedback et des retours d'expérience. qui sont vraiment concrets et souvent ça te donne un aperçu précieux sur les points forts et les points faibles du prestataire en question. Ça te permet d'évaluer sa fiabilité en tant que partenaire potentiel. Et il ne faut pas hésiter non plus à se rendre sur place, encore plus quand il s'agit d'un logisticien, d'un entrepôt, d'un transporteur, pour visiter physiquement les locaux, les installations. Ça te permet de voir leurs infrastructures, leur environnement de travail. Ça donne une idée plus claire sur leurs capacités, leurs conditions et les conditions. dans lesquels ils opèrent au quotidien. Et une autre bonne idée, ça peut être aussi d'organiser ce qu'on appelle des Game Bawocks. C'est inspiré du Lean Management. C'est une méthode de gestion de projet, un concept d'amélioration continue. En gros, c'est une approche qui cherche à réaliser des petits changements progressifs dans les processus pour, in fine, améliorer l'efficacité et la qualité, si je puis dire. Donc organiser des Game by Walks, en gros, c'est le fait de te rendre sur place, d'observer les tâches opérationnelles sur le terrain, et pourquoi pas de participer d'ailleurs, parce qu'en gros, ça te permet de comprendre les choses, de comprendre comment les choses se passent réellement, et de rencontrer les équipes sur place en pleine action. Tu peux poser des questions, tu peux vraiment comprendre leurs pain points et repérer des potentiels dysfonctionnements que tu ne pourrais pas avoir si tu étais resté à ton bureau, par exemple.

  • Speaker #0

    donc voilà ok merci et donc avant dernier conseil numéro 7 quel est selon toi le plus gros challenge de la supply chain en e-commerce bonne

  • Speaker #1

    question alors je pense pas qu'il y ait un seul grand défi unique ce serait vraiment trop simple et on s'ennuierait finalement en supply chain si c'était le cas les challenges sont vraiment multiples il n'y a aucune journée qui se ressemble C'est pour ça que j'adore mon métier d'ailleurs. Ça peut aller de l'intégration d'un nouveau transporteur au WMS, au retard de production en usine, en passant par des problèmes de transport. Le suivi de la performance de chacun des maillons, ça peut aussi être un défi en soi, tout comme l'optimisation des coûts en fait. Donc il y a vraiment plein de défis. Mais s'il en faut un, et je pense qu'il va parler à beaucoup de business, de e-commerce, je dirais que la logistique retour ou ce qu'on appelle la reverse logistics. C'est un vrai casse-tête. En fait, contrairement aux flux de distribution classiques où tout est plus ou moins prévisible, la reverse implique des flux irréguliers que tu ne peux pas toujours prévoir. C'est moins prévisible. Du coup, c'est difficile d'anticiper quand quels produits vont être retournés aux entrepôts de départ. Et une fois que tes produits sont retournés, il va falloir qu'ils soient contrôlés et inspectés pour évaluer leur état. Donc, le logisticien va avoir les produits en main. OK, est-ce que le... Le produit doit être conditionné. Est-ce qu'on doit le réemballer ? Bien souvent, oui, parce qu'en plus, ce bâton carton, son emballage a été mal prêté. Surtout si le carton d'origine existe encore à ce stade, c'est souvent très rare. Est-ce qu'il faut remplacer une pièce ou ajouter une pièce manquante ? Par exemple, c'est un meuble, avant de pouvoir le remettre en stock, en état considéré comme neuf. Si on doit ajouter ou remplacer une pièce, est-ce que ça nécessite une réparation ? Est-ce que cette réparation nécessite une expertise particulière ? Si le produit est légèrement abîmé mais toujours fonctionnel, est-ce que je peux le remettre en stock mais je le vends en produit de seconde main ? Qu'est-ce qu'on va considérer légèrement abîmé ou pas ? Pareil, c'est plutôt subjectif. S'il est trop abîmé, est-ce qu'on le recycle ? Sachant que les entreprises aujourd'hui sont de plus en plus tenues à se conformer à des normes environnementales. Elles ont aussi envie de limiter le gaspillage, bien sûr. Ou est-ce qu'on en fait don à des associations ? En plus de ça, ça soulève aussi la question de l'externalisation. Est-ce que j'ai envie de confier cette étape à un prestataire spécialisé ou non ? Et à quel coût en plus ? En fait, le processus de tri est hyper complexe, il est coûteux, parce que chaque produit va suivre un parcours différent selon son état. Et ça va nécessiter des ressources qui peuvent aussi affecter la marge infinie.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est très clair, merci. Et donc, dernier conseil. Quel conseil contre-intuitif donnerais-tu aux e-commerçants ?

  • Speaker #1

    Je dirais que penser que produire en Europe, c'est systématiquement plus respectueux de l'environnement, par exemple. Je ne dis pas que ce n'est pas le cas, mais simplement penser que c'est systématiquement plus respectueux. En fait, à mon sens, c'est un peu une idée reçue qui tient. pas toujours compte de la réalité des chaînes de production au niveau mondial. Et même si, bien sûr, certaines usines en Europe, elles ont des normes environnementales plus strictes, la production locale n'est pas nécessairement synonyme de faible empreinte carbone. Et en fait, ton empreinte environnementale, elle dépend de plusieurs facteurs comme la source d'énergie utilisée, la technologie utilisée, les méthodes de transport des matières premières. Et par exemple, si les matériaux nécessaires à la fabrication ils sont importés de régions éloignées, il se peut que ton empreinte carbone générée par le transport de ces matériaux dépasse finalement celle de ta production elle-même. Et il y a même des secteurs industriels, je pense notamment à la production d'acier, où les processus de fabrication en Europe, ils peuvent être particulièrement polluants, même plus polluants, surtout si les usines ne sont pas modernisées. Et ensuite, même si la mise en place… de pratiques d'économie circulaire et l'intégration de nouvelles technologies de production plus durables, ça peut contribuer à minimiser les impacts environnementaux en Europe. Ça reste aussi vachement dépendant de l'engagement des entreprises elles-mêmes. Tu ne peux pas avoir de contrôle là-dessus. Et du coup, je dirais que c'est pour cette raison et c'est ce dont je parlais dans le conseil numéro 5, justement, qu'il est vraiment important d'étudier l'ensemble du cycle de vie de ton produits, en intégrant aussi l'analyse des matériaux utilisés, le transport, les méthodes de production, la gestion des déchets, pour déterminer l'impact réel d'une production locale, en proche import, versus une production en Asie, par exemple.

  • Speaker #0

    Merci à Justine d'avoir partagé avec nous son parcours et ses précieux conseils. J'espère que cet épisode vous a plu. Si vous souhaitez entrer en contact avec Justine pour lui poser des questions, n'hésitez pas à lui envoyer un message sur LinkedIn. Son profil est dans la barre de description. Si vous avez aimé cet épisode, abonnez-vous, laissez un commentaire et partagez-le autour de vous. Cela m'aide à mettre en lumière ceux qui font bouger l'e-commerce francophone. Et si vous êtes un e-commerçant et que vous avez des besoins en structuration et en optimisation des processus, n'hésitez pas à m'envoyer un message sur LinkedIn. Je mettrai également mon profil en barre de description. A bientôt !

Chapters

  • Introduction à Ecom Talents et présentation de Justine

    00:01

  • Le parcours de Justine dans la supply chain

    00:47

  • Les missions quotidiennes d'un supply chain manager

    01:59

  • L'importance de la réactivité dans les décisions

    03:25

  • Choisir les bons transporteurs pour son e-commerce

    06:05

  • Les outils essentiels pour gérer la supply chain

    09:12

  • Les KPIs à suivre pour une logistique efficace

    13:58

  • Intégrer le développement durable dans la logistique

    17:00

  • Conseils pour s'entourer de bons prestataires

    19:11

  • Les défis de la supply chain en e-commerce

    21:39

  • Conseil contre-intuitif sur la production locale

    24:31

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Description

La logistique : le secret d'un e-commerce qui cartonne ?

Dans ce premier épisode d'Ecom Talents, je reçois Justine, experte en supply chain, qui dévoile les coulisses d'une logistique e-commerce performante et écoresponsable. De la gestion des retours à l'optimisation des KPI, elle partage son expertise pour transformer vos défis logistiques en opportunités.

✨ Ce qui vous attend dans cet épisode :

  • Les secrets d'une chaîne logistique réactive et efficace

  • Comment choisir les bons transporteurs et optimiser les coûts

  • Les KPI essentiels pour booster votre performance logistique

  • Les stratégies concrètes pour une logistique plus verte et bien plus


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans ce premier épisode d'e-com talent. Je suis Sira Samake, consultante en optimisation des processus pour les e-commerçants et mon but est de vous emmener à la rencontre des visages de l'e-commerce francophone. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir une invitée exceptionnelle, Justine, une experte de la supply chain qui a su relever de nombreux défis tout au long de son parcours. Justine va partager avec nous ses conseils pour optimiser la logistique d'un e-commerce, ses bonnes pratiques pour choisir les transporteurs, les bons outils à adopter, et des astuces pour intégrer le développement durable dans ses opérations. Elle nous révélera aussi les principaux challenges auxquels elle a dû faire face et les leçons qu'elle en a tirées. Sans plus attendre, plongeons dans l'univers passionnant de la supply chain avec Justine. Bonne écoute ! Bonjour Justine ! Alors tout d'abord, merci d'avoir accepté cette interview. Notamment pour le premier épisode, je suis très honorée de t'accueillir. Donc pourrais-tu tout d'abord te présenter rapidement ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Bonjour Sira, merci beaucoup de m'avoir invitée pour le premier épisode de ta série de podcast. C'est vraiment sympa de ta part. Me concernant, j'ai été agent de transit import pour du fret maritime pendant une année, à l'époque en alternance. Et ensuite, je suis passée responsable d'achat et approvisionnement dans le milieu de l'impression 3D. J'ai aussi été acheteuse dans la bière craft, la bière artisanale. J'ai aussi été gestionnaire achat slash acheteuse dans le linge de Maison Deluxe. Et aujourd'hui, je suis supply chain manager depuis plus de deux ans pour une scale-up dans le milieu outdoor. Donc en fait, j'ai eu un parcours vraiment hyper varié dans différents maillons de la supply chain.

  • Speaker #0

    D'accord. Oui, tu as un parcours très, très intéressant. Merci pour ça. Maintenant, pourrais-tu nous parler de tes missions au quotidien en tant que manager supply chain ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors concrètement, je sais que souvent c'est un terme un peu nébuleux aux yeux des gens, mais en gros, ça consiste à superviser l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement d'une entreprise, donc depuis la planification du transport à nom, jusqu'à la livraison du dernier kilomètre aux clients finaux et dans plusieurs pays. Donc par exemple, aujourd'hui, ça correspond à la France, l'Espagne et le Royaume-Uni. pour l'entreprise actuelle pour laquelle je travaille. Et ça inclut du coup la gestion des bookings des conteneurs avec les transitaires, les compagnies maritimes, tout ce qui touche à l'import et l'export, la réglementation douanière, le suivi des approvisionnements, des stocks, la gestion et l'animation de la relation avec les transporteurs et les entrepôts pour garantir le respect des délais de livraison auprès des clients B2C et B2B. Donc en fait, je suis un peu un couteau suisse, mais en plus des aspects très opérationnels du fait d'avoir... toujours évoluer dans des environnements type start-up, qui sont moins cloisonnés, je dirais, que des grands groupes. Je me concentre aussi sur l'amélioration continue de nos outils, de nos processus, l'analyse de données, ça va dépendre du sujet, bien sûr. Et l'objectif, c'est vraiment d'optimiser et de faire évoluer la performance de l'intégralité de la chaîne d'approvisionnement.

  • Speaker #0

    D'accord. Oui, donc ça demande une grande organisation.

  • Speaker #1

    Une grande organisation, beaucoup de polyvalence et une très grande rigueur. Ça, on ne peut pas y échapper.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Maintenant, nous allons passer au conseil. On va commencer par le tout premier. Peux-tu nous parler de la corrélation entre les décisions rapides et le succès en e-commerce ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr, pas de souci. À mon sens, agilité décisionnelle, c'est un peu synonyme aussi de réactivité. Je pense qu'aujourd'hui, l'agilité, la réactivité, ce n'est même plus un atout, c'est une nécessité qu'on doit avoir. C'est un impératif dans le e-commerce. et particulièrement dans le domaine de la supply chain. Les choses évoluent rapidement, il y a des imprévus très fréquents qui peuvent avoir un impact direct sur la performance des opérations. Donc, il faut être capable de réagir très vite. Je pense notamment, par exemple, aux périodes de forte demande où la réactivité devient vraiment un facteur clé. En fait, on essaie toujours d'établir des prévisions en collaboration avec les différents services comme les sales, la finance. On prend en compte la tendance, la saisonnalité et d'autres facteurs. mais ça reste une prévision en fait, donc par nature elle est inexacte. Et si on détecte qu'une référence produit risque d'être en rupture d'ici plusieurs semaines ou plusieurs mois, plutôt que de risquer la rupture qui pourrait affecter l'image de la marque ou entraîner des pertes en termes de vente et de CA, il faut pouvoir rester réactif et réagir à ces fluctuations. Donc ça peut tout simplement passer par une nouvelle commande auprès du fournisseur concerné, en prenant en compte toujours le temps d'approvisionnement bien sûr, ou ça peut aussi passer par un transfert de stock d'un entrepôt à un autre, comme ça peut aussi passer par… par le fait de proposer une nouvelle offre commerciale en poussant la vente d'une autre référence produit. Dans tous les cas, on est toujours confronté à des aléas externes comme des retards de production, des incidents qui impactent le transport à mont ou à val. Cette année, par exemple, suite à une attaque de navires par les rebelles Houthis au Yémen, l'itinéraire des navires qui transportaient les conteneurs a été modifié par les compagnies maritimes pour éviter de passer par la mer Rouge. Les navires ont dû contourner en passant par le cap de Bonne Espérance et ça a relongé le temps d'approvisionnement à l'import de 15 à 20 jours environ. Ça a aussi un impact direct sur la disponibilité des navires, des conteneurs forcément. Si on n'est pas capable de réagir vite pendant ce moment-là et d'innover, trouver des solutions alternatives, ça peut vite devenir problématique. Donc il faut être capable de réagir et de trouver... d'autres disponibilités sur d'autres navires, de contacter d'autres compagnies maritimes dans les temps, etc.

  • Speaker #0

    D'accord. Merci beaucoup pour toutes ces informations et tous ces détails. On va passer au conseil numéro 2. Peux-tu nous parler de l'importance de bien choisir ses transporteurs dès le départ ?

  • Speaker #1

    Alors, déjà, ça va dépendre de la typologie de ta marchandise. Si tu transportes une table versus un T-shirt, ce n'est pas du tout le même niveau de complexité. Les autres... Euh... Le transport du volumineux par rapport à celui des petits colis, ce n'est pas du tout les mêmes. C'est aussi important d'évaluer les options de transport qui vont être disponibles, à savoir est-ce que tu veux une livraison en pied de camion, pièce Ausha, retrait en point relais. Chaque méthode va avoir ses avantages, ses inconvénients en termes de coût, de flexibilité, de service. Donc ça nécessite toujours une analyse un peu plus approfondie pour choisir la solution qui est la plus adaptée à tes besoins. Mais généralement, tu vas évoluer le coût de ta livraison, donc le last mile, ce qu'on appelle le dernier kilomètre en français, tout en gardant à l'esprit tous les surcoûts et les frais annexes qu'on peut vite oublier. Donc, ça peut inclure des taxes spécifiques pour certaines localités que le transporteur va livrer, des surcharges pour le carburant, des coûts liés au retour, des livraisons ratées par exemple, si le client n'est pas présent lors de la livraison, ça a un coût. Ensuite, au-delà des coûts, il faut être vigilant sur les réseaux de distribution et les agences de livraison du transporteur. C'est important de se renseigner sur la manière dont les colis vont être acheminés parce que si le transporteur a tendance à effectuer de nombreuses ruptures de charges, donc une rupture de charge, c'est le fait de décharger et de recharger lors d'un changement de mode de transport, ça va augmenter le risque de dommage forcément puisque ta marchandise est davantage manipulée et donc ça augmente la probabilité que ton colis soit abîmé ou qu'il y ait des erreurs de... d'expédition de commandes. Et forcément, il y a le délai de livraison qui va être un facteur essentiel à prendre en compte. Et il faut s'assurer que ton transporteur, il va respecter tes exigences en matière de délai. Et je trouve qu'à ce sujet, c'est une bonne idée d'échanger avec d'autres entreprises qui ont la même typologie de produits pour obtenir des retours sur leur expérience avec différents transporteurs, justement. C'est une vraie sorte d'apprentissage, je le fais. Et j'ai toujours appris plein de choses grâce à ça. Une fois que la relation sera établie avec le transporteur, ça va être super important de mettre en place des revues de performance régulières avec lui. Par exemple, chaque mois, après ça dépend, chacun choisit sa périodicité en fonction des besoins qui lui sont propres. Parce que ça permet non seulement de suivre des indicateurs clés pour mesurer la qualité de service de ton transporteur, mais aussi d'animer la relation commerciale avec lui. Parfois, j'avoue, ça peut être un défi. parce qu'ils doivent conjuguer beaucoup de problématiques par rapport à leur data, en termes de disponibilité, de multiplicité de leurs sources, des différents formats des données. Donc, ça peut être un peu compliqué, mais ça se fait en travaillant main dans la main. Donc, choisir un transporteur, c'est vraiment un processus qui doit être réfléchi et qui doit prendre en compte la nature de la marchandise, le coût total de ta livraison, la fiabilité du réseau, les délais et la qualité de service.

  • Speaker #0

    D'accord, merci. Maintenant, on va passer au conseil numéro 3. Selon toi, quels sont les outils à privilégier pour gérer efficacement sa supply chain ?

  • Speaker #1

    Le choix des outils va dépendre de nombreux facteurs, comme ton budget, ton appétence pour le digital, ton secteur d'activité, la taille de ton business, mais aussi tes priorités stratégiques. On va dire que pour quelqu'un qui débute dans le e-commerce, l'objectif principal, forcément, c'est de pouvoir démarrer rapidement et de maîtriser tes coûts et de pouvoir... tester ton marché avec un minimum de frais engagés. Du coup, dans ce cas, je dirais que la priorité, ça va être de choisir une plateforme de e-commerce qui va être simple, accessible comme Shopify ou WooCommerce, par exemple. Bon, personnellement, j'aime beaucoup Shopify. Je trouve qu'il est très facile d'utilisation. On peut rapidement configurer sa boutique, l'interface, elle est intuitive. Le SAV est réactif donc franchement c'est super bien pour débuter et même pour scaler. J'utilise Shopify Plus par exemple et ça fonctionne très bien. On n'a pas besoin d'avoir des connaissances techniques très poussées pour débuter en plus. Et en matière de gestion des commandes, un simple fichier Excel ça peut largement suffire aussi dans les premiers mois de l'activité. Après je dirais pour une startup en croissance ou une PME qui va se structurer davantage, les besoins vont forcément évoluer avec l'augmentation du volume de commandes et de la base client. Du coup, à ce stade, forcément, ce qu'on va cibler, ça va être l'efficacité opérationnelle. Et donc, l'ajout d'un OMS, Order Management System, ça peut, par exemple, aider à optimiser le suivi des commandes, les expéditions. On peut aussi ajouter un CRM, Customer Relationship Management, pour centraliser les informations clients, pour personnaliser les interactions et renforcer la fidélisation, justement. A mon avis, ça reste quand même important d'intégrer des outils d'analyse de données pour mieux comprendre là où on performe et de pouvoir prendre du recul sur l'activité en elle-même. Et bien sûr, il faudra aussi avoir un bon système de gestion des stocks pour anticiper les ruptures, mieux gérer la demande et pourquoi pas aussi ajouter des solutions de marketing digital. Et dans le cas des grands groupes qui ont des processus bien établis, des équipes et des services dédiés, les besoins vont se complexifier et ça nécessite souvent des outils plus intégrés. Et dans ce cas, l'utilisation d'un ERP, c'est Enterprise Resources Planning, ça peut être envisageable parce que ça court finalement une large gamme de fonctionnalités clés comme la gestion du catalogue produit, le suivi des commandes fournisseurs, la gestion des approches et des stocks. la gestion des ventes, CRM, la gestion du SAV, pourquoi pas la comptabilité. Pour ma part, j'ai déjà utilisé des outils développés en interne par les équipes, tout comme des ERP plus standards. Je pense notamment à Odoo, qui est super modulable parce qu'on peut choisir les modules qui nous intéressent, ou des solutions comme Informexus. Ça peut être considéré comme un ERP, mais c'est un peu différent parce que l'outil se concentre plutôt sur la visibilité, l'optimisation des processus de la chaîne d'appro. plutôt que l'intégration de tous les fonctions support d'une entreprise. Après, chacun a la liberté de choisir les outils les mieux adaptés à ses besoins, mais c'est vraiment important de structurer la sélection en fonction de ta maturité et de tes objectifs. Personnellement, je suis une grande fan d'AirTable. C'est une plateforme de gestion de bases de données qui combine les fonctionnalités d'un tableur comme Excel et d'une base de données relationnelle. Il peut très bien servir d'outil de suivi. pour les fournisseurs et de suivi de stock. Et il a la même flexibilité qu'un ERP. C'est hyper modulable, c'est évolutif et on peut facilement l'adapter à la croissance de l'entreprise, je trouve. Pour tout ce qui concerne l'automatisation, je pense à Make ou Zapier. J'ai une préférence pour Make. Pour la visualisation de la data, je dirais Power BI, Looker ou Google Data Studio. Tout dépend de l'appétence qu'on a pour ça. Et après, forcément, on en parle beaucoup. Il y a aussi Notion qui peut être très utile sur plein d'aspects. Je ne sais pas si toi, tu l'utilises d'ailleurs ?

  • Speaker #0

    Oui, j'utilise Notion. Je suis une grande fan de Notion.

  • Speaker #1

    Tout le monde est fan de Notion. Comme tu le sais, c'est un outil hyper polyvalent, que ce soit pour la prise de notes, la gestion de projet ou la documentation de processus et de standards.

  • Speaker #0

    D'accord. Écoute, merci pour tous ces outils, toutes ces infos, encore une fois. Et tout à l'heure, tu as mentionné le fait d'utiliser aussi un outil qui permette d'analyser les données. Ça me permet de faire une bonne transition avec le conseil numéro 4. Donc, quels sont, selon toi, les bons KPIs à suivre et à analyser ?

  • Speaker #1

    Alors, forcément, ça dépend de ce que tu veux mesurer, de ce que tu veux suivre. Mais disons qu'il faut que ça permette, en tout cas dans la logistique, d'avoir une vue ensemble sur la... performance de ta chaîne logistique et la satisfaction au client. Et d'un point de vue vraiment très macro, si je te prends deux, trois exemples très basiques, ça peut être le délai de traitement des commandes en entrepôt, c'est-à-dire le temps de préparation des commandes par le logisticien. Depuis le moment où la commande tombe dans le WMS, Warehouse Management System, c'est le logiciel de gestion des commandes de l'entrepôt, en passant par le picking des produits. Le picking, c'est le fait d'aller prélever des articles sur les racks, jusqu'à la fin de préparation de la commande. Donc ça se mesure et on doit s'assurer en fait, en mesurant ça, que les commandes sont expédiées dans les délais qui sont contractualisés entre le logisticien et ton entreprise, finalement. Et pendant les périodes de fortes demandes, ça peut vraiment aider à repérer les goulots d'étranglement et à faire des ajustements nécessaires en collaboration avec le logisticien, que ce soit en termes de staffing ou d'amélioration des processus. En deuxième KPI, je pense au taux de rotation des stocks. C'est la fréquence à laquelle ton stock est vendu et remplacé pendant une période donnée. En suivant ça, tu peux mieux anticiper la demande et ajuster tes niveaux de stock et d'approvisionnement futur pour éviter les ruptures ou les surstocks. Un bon taux de rotation des stocks, ça permet aussi d'améliorer la liquidité de l'entreprise en transformant les achats marchandises en ventes. Et si je devais citer un dernier exemple de KPI important en supply, le respect des délais de livraison par les transporteurs. C'est le temps écoulé entre la prise en charge du colis et sa livraison au client final. Ça permet de s'assurer que les délais moyens de livraison annoncés sont respectés. Et forcément, c'est essentiel parce que ça a un impact direct. sur l'expérience client, la réputation de l'entreprise. Il faut mettre en place, à mon sens, donc ce n'est pas tout le mesurer, mais il faut mettre en place un suivi régulier pour identifier les marges d'amélioration avec le transporteur et aussi comprendre les raisons des écarts de performance. Si tu ne sais pas te comprendre, tu ne pourras pas corriger ou améliorer. Donc, par exemple, je ne sais pas si une agence de livraison a des résultats inférieurs à celles des autres agences du réseau. Ça peut être intéressant de savoir si l'agence, c'est une entité propre au réseau du transporteur ou si c'est une agence sous-traitante, ou d'examiner le volume des ordres de transport qu'elle a dû gérer. Est-ce qu'il y en a eu plus qu'au mois précédent ? Est-ce que c'est la cause de sa baisse de performance ? Ou de vérifier si elle fait face à un manque de staff. Peut-être qu'il y a plein de variables à prendre en compte.

  • Speaker #0

    D'accord. On va maintenant passer au conseil numéro 5. Peux-tu nous... parler de la façon dont on peut intégrer aujourd'hui le développement durable dans la logistique ?

  • Speaker #1

    Alors il y a plein de solutions à mettre en place pour atteindre cet objectif, mais je vais en prendre deux principaux. Forcément on peut intégrer le développement durable en réduisant l'impact du transport amont, donc clairement éviter le fret aérien. D'ailleurs d'après l'ADEME, un seul shipment, donc une seule expédition par avion, Ça a un impact carbone équivalent à celui de 40 conteneurs maritimes en termes d'émissions. Donc, le ratio est énorme. Le transport maritime, en fait, il est beaucoup moins polluant. Bon, c'est un peu plus lent. On parle d'une quarantaine de jours en mer entre l'Asie et l'Europe, contre quelques jours par avion. Mais en planifiant mieux, en anticipant mieux, on peut largement limiter son recours et l'éviter, en fait. Et le ferroviaire, ça peut aussi être une bonne alternative sur certaines routes. Après, je dirais... On peut intégrer le développement durable dès la conception de vie du produit. Donc en gros, il faut agir sur l'ensemble du cycle de vie de ton produit, ce qu'on appelle la CV. Il faut repenser les matériaux et les procédés qui vont être utilisés, donc en privilégiant des matériaux recyclés, ce qui va contribuer à réduire directement ton emploi écologique. Tu peux sourcer aussi auprès de fournisseurs dans les pays où le mix énergétique est moins polluant. Ça peut vraiment faire une différence. Tu peux aussi optimiser ton produit lui-même en le designant avec moins de matière, sans compromis pour autant sur la qualité. Et pourquoi pas aussi réduire les emballages pour éviter les espaces vides et inutiles, ce qui réduit le volume à transporter.

  • Speaker #0

    D'accord. Merci beaucoup. Et je trouve justement ce conseil très intéressant et très pertinent, sachant que beaucoup d'entreprises, d'e-commerce, cherchent à être... de plus en plus éco-responsable. Donc, c'est vraiment, pour moi, l'un des conseils. C'est le conseil le plus important, j'ai envie de dire. Donc, voilà. On va passer au conseil numéro 6. Quels sont tes tips pour s'entourer de bons prestataires et de bons collaborateurs dès le départ pour justement pouvoir scaler et, oui, tout simplement scaler puisque c'est très important d'avoir une... très bonne équipe et de s'entourer de bonnes personnes pour pouvoir mieux avancer ?

  • Speaker #1

    Alors, je dirais qu'il faut choisir des presas qui sont fiables, qui sont compétents, qui sont orientés solutions et améliorations continues pour s'assurer d'une performance fluide et surtout durable de ta chaîne logistique. comment je dirais qu'au-delà des appels d'offres et de l'analyse tarifaire, des services proposés, de la santé financière du prestataire, je trouve encore une fois qu'échanger avec d'autres entreprises du e-commerce qui ont travaillé avec certains prestataires que tu cibles, ça permet de recueillir du feedback et des retours d'expérience. qui sont vraiment concrets et souvent ça te donne un aperçu précieux sur les points forts et les points faibles du prestataire en question. Ça te permet d'évaluer sa fiabilité en tant que partenaire potentiel. Et il ne faut pas hésiter non plus à se rendre sur place, encore plus quand il s'agit d'un logisticien, d'un entrepôt, d'un transporteur, pour visiter physiquement les locaux, les installations. Ça te permet de voir leurs infrastructures, leur environnement de travail. Ça donne une idée plus claire sur leurs capacités, leurs conditions et les conditions. dans lesquels ils opèrent au quotidien. Et une autre bonne idée, ça peut être aussi d'organiser ce qu'on appelle des Game Bawocks. C'est inspiré du Lean Management. C'est une méthode de gestion de projet, un concept d'amélioration continue. En gros, c'est une approche qui cherche à réaliser des petits changements progressifs dans les processus pour, in fine, améliorer l'efficacité et la qualité, si je puis dire. Donc organiser des Game by Walks, en gros, c'est le fait de te rendre sur place, d'observer les tâches opérationnelles sur le terrain, et pourquoi pas de participer d'ailleurs, parce qu'en gros, ça te permet de comprendre les choses, de comprendre comment les choses se passent réellement, et de rencontrer les équipes sur place en pleine action. Tu peux poser des questions, tu peux vraiment comprendre leurs pain points et repérer des potentiels dysfonctionnements que tu ne pourrais pas avoir si tu étais resté à ton bureau, par exemple.

  • Speaker #0

    donc voilà ok merci et donc avant dernier conseil numéro 7 quel est selon toi le plus gros challenge de la supply chain en e-commerce bonne

  • Speaker #1

    question alors je pense pas qu'il y ait un seul grand défi unique ce serait vraiment trop simple et on s'ennuierait finalement en supply chain si c'était le cas les challenges sont vraiment multiples il n'y a aucune journée qui se ressemble C'est pour ça que j'adore mon métier d'ailleurs. Ça peut aller de l'intégration d'un nouveau transporteur au WMS, au retard de production en usine, en passant par des problèmes de transport. Le suivi de la performance de chacun des maillons, ça peut aussi être un défi en soi, tout comme l'optimisation des coûts en fait. Donc il y a vraiment plein de défis. Mais s'il en faut un, et je pense qu'il va parler à beaucoup de business, de e-commerce, je dirais que la logistique retour ou ce qu'on appelle la reverse logistics. C'est un vrai casse-tête. En fait, contrairement aux flux de distribution classiques où tout est plus ou moins prévisible, la reverse implique des flux irréguliers que tu ne peux pas toujours prévoir. C'est moins prévisible. Du coup, c'est difficile d'anticiper quand quels produits vont être retournés aux entrepôts de départ. Et une fois que tes produits sont retournés, il va falloir qu'ils soient contrôlés et inspectés pour évaluer leur état. Donc, le logisticien va avoir les produits en main. OK, est-ce que le... Le produit doit être conditionné. Est-ce qu'on doit le réemballer ? Bien souvent, oui, parce qu'en plus, ce bâton carton, son emballage a été mal prêté. Surtout si le carton d'origine existe encore à ce stade, c'est souvent très rare. Est-ce qu'il faut remplacer une pièce ou ajouter une pièce manquante ? Par exemple, c'est un meuble, avant de pouvoir le remettre en stock, en état considéré comme neuf. Si on doit ajouter ou remplacer une pièce, est-ce que ça nécessite une réparation ? Est-ce que cette réparation nécessite une expertise particulière ? Si le produit est légèrement abîmé mais toujours fonctionnel, est-ce que je peux le remettre en stock mais je le vends en produit de seconde main ? Qu'est-ce qu'on va considérer légèrement abîmé ou pas ? Pareil, c'est plutôt subjectif. S'il est trop abîmé, est-ce qu'on le recycle ? Sachant que les entreprises aujourd'hui sont de plus en plus tenues à se conformer à des normes environnementales. Elles ont aussi envie de limiter le gaspillage, bien sûr. Ou est-ce qu'on en fait don à des associations ? En plus de ça, ça soulève aussi la question de l'externalisation. Est-ce que j'ai envie de confier cette étape à un prestataire spécialisé ou non ? Et à quel coût en plus ? En fait, le processus de tri est hyper complexe, il est coûteux, parce que chaque produit va suivre un parcours différent selon son état. Et ça va nécessiter des ressources qui peuvent aussi affecter la marge infinie.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est très clair, merci. Et donc, dernier conseil. Quel conseil contre-intuitif donnerais-tu aux e-commerçants ?

  • Speaker #1

    Je dirais que penser que produire en Europe, c'est systématiquement plus respectueux de l'environnement, par exemple. Je ne dis pas que ce n'est pas le cas, mais simplement penser que c'est systématiquement plus respectueux. En fait, à mon sens, c'est un peu une idée reçue qui tient. pas toujours compte de la réalité des chaînes de production au niveau mondial. Et même si, bien sûr, certaines usines en Europe, elles ont des normes environnementales plus strictes, la production locale n'est pas nécessairement synonyme de faible empreinte carbone. Et en fait, ton empreinte environnementale, elle dépend de plusieurs facteurs comme la source d'énergie utilisée, la technologie utilisée, les méthodes de transport des matières premières. Et par exemple, si les matériaux nécessaires à la fabrication ils sont importés de régions éloignées, il se peut que ton empreinte carbone générée par le transport de ces matériaux dépasse finalement celle de ta production elle-même. Et il y a même des secteurs industriels, je pense notamment à la production d'acier, où les processus de fabrication en Europe, ils peuvent être particulièrement polluants, même plus polluants, surtout si les usines ne sont pas modernisées. Et ensuite, même si la mise en place… de pratiques d'économie circulaire et l'intégration de nouvelles technologies de production plus durables, ça peut contribuer à minimiser les impacts environnementaux en Europe. Ça reste aussi vachement dépendant de l'engagement des entreprises elles-mêmes. Tu ne peux pas avoir de contrôle là-dessus. Et du coup, je dirais que c'est pour cette raison et c'est ce dont je parlais dans le conseil numéro 5, justement, qu'il est vraiment important d'étudier l'ensemble du cycle de vie de ton produits, en intégrant aussi l'analyse des matériaux utilisés, le transport, les méthodes de production, la gestion des déchets, pour déterminer l'impact réel d'une production locale, en proche import, versus une production en Asie, par exemple.

  • Speaker #0

    Merci à Justine d'avoir partagé avec nous son parcours et ses précieux conseils. J'espère que cet épisode vous a plu. Si vous souhaitez entrer en contact avec Justine pour lui poser des questions, n'hésitez pas à lui envoyer un message sur LinkedIn. Son profil est dans la barre de description. Si vous avez aimé cet épisode, abonnez-vous, laissez un commentaire et partagez-le autour de vous. Cela m'aide à mettre en lumière ceux qui font bouger l'e-commerce francophone. Et si vous êtes un e-commerçant et que vous avez des besoins en structuration et en optimisation des processus, n'hésitez pas à m'envoyer un message sur LinkedIn. Je mettrai également mon profil en barre de description. A bientôt !

Chapters

  • Introduction à Ecom Talents et présentation de Justine

    00:01

  • Le parcours de Justine dans la supply chain

    00:47

  • Les missions quotidiennes d'un supply chain manager

    01:59

  • L'importance de la réactivité dans les décisions

    03:25

  • Choisir les bons transporteurs pour son e-commerce

    06:05

  • Les outils essentiels pour gérer la supply chain

    09:12

  • Les KPIs à suivre pour une logistique efficace

    13:58

  • Intégrer le développement durable dans la logistique

    17:00

  • Conseils pour s'entourer de bons prestataires

    19:11

  • Les défis de la supply chain en e-commerce

    21:39

  • Conseil contre-intuitif sur la production locale

    24:31

Description

La logistique : le secret d'un e-commerce qui cartonne ?

Dans ce premier épisode d'Ecom Talents, je reçois Justine, experte en supply chain, qui dévoile les coulisses d'une logistique e-commerce performante et écoresponsable. De la gestion des retours à l'optimisation des KPI, elle partage son expertise pour transformer vos défis logistiques en opportunités.

✨ Ce qui vous attend dans cet épisode :

  • Les secrets d'une chaîne logistique réactive et efficace

  • Comment choisir les bons transporteurs et optimiser les coûts

  • Les KPI essentiels pour booster votre performance logistique

  • Les stratégies concrètes pour une logistique plus verte et bien plus


📦 Retrouvez Justine ici si vous souhaitez échanger avec elle

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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans ce premier épisode d'e-com talent. Je suis Sira Samake, consultante en optimisation des processus pour les e-commerçants et mon but est de vous emmener à la rencontre des visages de l'e-commerce francophone. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir une invitée exceptionnelle, Justine, une experte de la supply chain qui a su relever de nombreux défis tout au long de son parcours. Justine va partager avec nous ses conseils pour optimiser la logistique d'un e-commerce, ses bonnes pratiques pour choisir les transporteurs, les bons outils à adopter, et des astuces pour intégrer le développement durable dans ses opérations. Elle nous révélera aussi les principaux challenges auxquels elle a dû faire face et les leçons qu'elle en a tirées. Sans plus attendre, plongeons dans l'univers passionnant de la supply chain avec Justine. Bonne écoute ! Bonjour Justine ! Alors tout d'abord, merci d'avoir accepté cette interview. Notamment pour le premier épisode, je suis très honorée de t'accueillir. Donc pourrais-tu tout d'abord te présenter rapidement ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Bonjour Sira, merci beaucoup de m'avoir invitée pour le premier épisode de ta série de podcast. C'est vraiment sympa de ta part. Me concernant, j'ai été agent de transit import pour du fret maritime pendant une année, à l'époque en alternance. Et ensuite, je suis passée responsable d'achat et approvisionnement dans le milieu de l'impression 3D. J'ai aussi été acheteuse dans la bière craft, la bière artisanale. J'ai aussi été gestionnaire achat slash acheteuse dans le linge de Maison Deluxe. Et aujourd'hui, je suis supply chain manager depuis plus de deux ans pour une scale-up dans le milieu outdoor. Donc en fait, j'ai eu un parcours vraiment hyper varié dans différents maillons de la supply chain.

  • Speaker #0

    D'accord. Oui, tu as un parcours très, très intéressant. Merci pour ça. Maintenant, pourrais-tu nous parler de tes missions au quotidien en tant que manager supply chain ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors concrètement, je sais que souvent c'est un terme un peu nébuleux aux yeux des gens, mais en gros, ça consiste à superviser l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement d'une entreprise, donc depuis la planification du transport à nom, jusqu'à la livraison du dernier kilomètre aux clients finaux et dans plusieurs pays. Donc par exemple, aujourd'hui, ça correspond à la France, l'Espagne et le Royaume-Uni. pour l'entreprise actuelle pour laquelle je travaille. Et ça inclut du coup la gestion des bookings des conteneurs avec les transitaires, les compagnies maritimes, tout ce qui touche à l'import et l'export, la réglementation douanière, le suivi des approvisionnements, des stocks, la gestion et l'animation de la relation avec les transporteurs et les entrepôts pour garantir le respect des délais de livraison auprès des clients B2C et B2B. Donc en fait, je suis un peu un couteau suisse, mais en plus des aspects très opérationnels du fait d'avoir... toujours évoluer dans des environnements type start-up, qui sont moins cloisonnés, je dirais, que des grands groupes. Je me concentre aussi sur l'amélioration continue de nos outils, de nos processus, l'analyse de données, ça va dépendre du sujet, bien sûr. Et l'objectif, c'est vraiment d'optimiser et de faire évoluer la performance de l'intégralité de la chaîne d'approvisionnement.

  • Speaker #0

    D'accord. Oui, donc ça demande une grande organisation.

  • Speaker #1

    Une grande organisation, beaucoup de polyvalence et une très grande rigueur. Ça, on ne peut pas y échapper.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Maintenant, nous allons passer au conseil. On va commencer par le tout premier. Peux-tu nous parler de la corrélation entre les décisions rapides et le succès en e-commerce ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr, pas de souci. À mon sens, agilité décisionnelle, c'est un peu synonyme aussi de réactivité. Je pense qu'aujourd'hui, l'agilité, la réactivité, ce n'est même plus un atout, c'est une nécessité qu'on doit avoir. C'est un impératif dans le e-commerce. et particulièrement dans le domaine de la supply chain. Les choses évoluent rapidement, il y a des imprévus très fréquents qui peuvent avoir un impact direct sur la performance des opérations. Donc, il faut être capable de réagir très vite. Je pense notamment, par exemple, aux périodes de forte demande où la réactivité devient vraiment un facteur clé. En fait, on essaie toujours d'établir des prévisions en collaboration avec les différents services comme les sales, la finance. On prend en compte la tendance, la saisonnalité et d'autres facteurs. mais ça reste une prévision en fait, donc par nature elle est inexacte. Et si on détecte qu'une référence produit risque d'être en rupture d'ici plusieurs semaines ou plusieurs mois, plutôt que de risquer la rupture qui pourrait affecter l'image de la marque ou entraîner des pertes en termes de vente et de CA, il faut pouvoir rester réactif et réagir à ces fluctuations. Donc ça peut tout simplement passer par une nouvelle commande auprès du fournisseur concerné, en prenant en compte toujours le temps d'approvisionnement bien sûr, ou ça peut aussi passer par un transfert de stock d'un entrepôt à un autre, comme ça peut aussi passer par… par le fait de proposer une nouvelle offre commerciale en poussant la vente d'une autre référence produit. Dans tous les cas, on est toujours confronté à des aléas externes comme des retards de production, des incidents qui impactent le transport à mont ou à val. Cette année, par exemple, suite à une attaque de navires par les rebelles Houthis au Yémen, l'itinéraire des navires qui transportaient les conteneurs a été modifié par les compagnies maritimes pour éviter de passer par la mer Rouge. Les navires ont dû contourner en passant par le cap de Bonne Espérance et ça a relongé le temps d'approvisionnement à l'import de 15 à 20 jours environ. Ça a aussi un impact direct sur la disponibilité des navires, des conteneurs forcément. Si on n'est pas capable de réagir vite pendant ce moment-là et d'innover, trouver des solutions alternatives, ça peut vite devenir problématique. Donc il faut être capable de réagir et de trouver... d'autres disponibilités sur d'autres navires, de contacter d'autres compagnies maritimes dans les temps, etc.

  • Speaker #0

    D'accord. Merci beaucoup pour toutes ces informations et tous ces détails. On va passer au conseil numéro 2. Peux-tu nous parler de l'importance de bien choisir ses transporteurs dès le départ ?

  • Speaker #1

    Alors, déjà, ça va dépendre de la typologie de ta marchandise. Si tu transportes une table versus un T-shirt, ce n'est pas du tout le même niveau de complexité. Les autres... Euh... Le transport du volumineux par rapport à celui des petits colis, ce n'est pas du tout les mêmes. C'est aussi important d'évaluer les options de transport qui vont être disponibles, à savoir est-ce que tu veux une livraison en pied de camion, pièce Ausha, retrait en point relais. Chaque méthode va avoir ses avantages, ses inconvénients en termes de coût, de flexibilité, de service. Donc ça nécessite toujours une analyse un peu plus approfondie pour choisir la solution qui est la plus adaptée à tes besoins. Mais généralement, tu vas évoluer le coût de ta livraison, donc le last mile, ce qu'on appelle le dernier kilomètre en français, tout en gardant à l'esprit tous les surcoûts et les frais annexes qu'on peut vite oublier. Donc, ça peut inclure des taxes spécifiques pour certaines localités que le transporteur va livrer, des surcharges pour le carburant, des coûts liés au retour, des livraisons ratées par exemple, si le client n'est pas présent lors de la livraison, ça a un coût. Ensuite, au-delà des coûts, il faut être vigilant sur les réseaux de distribution et les agences de livraison du transporteur. C'est important de se renseigner sur la manière dont les colis vont être acheminés parce que si le transporteur a tendance à effectuer de nombreuses ruptures de charges, donc une rupture de charge, c'est le fait de décharger et de recharger lors d'un changement de mode de transport, ça va augmenter le risque de dommage forcément puisque ta marchandise est davantage manipulée et donc ça augmente la probabilité que ton colis soit abîmé ou qu'il y ait des erreurs de... d'expédition de commandes. Et forcément, il y a le délai de livraison qui va être un facteur essentiel à prendre en compte. Et il faut s'assurer que ton transporteur, il va respecter tes exigences en matière de délai. Et je trouve qu'à ce sujet, c'est une bonne idée d'échanger avec d'autres entreprises qui ont la même typologie de produits pour obtenir des retours sur leur expérience avec différents transporteurs, justement. C'est une vraie sorte d'apprentissage, je le fais. Et j'ai toujours appris plein de choses grâce à ça. Une fois que la relation sera établie avec le transporteur, ça va être super important de mettre en place des revues de performance régulières avec lui. Par exemple, chaque mois, après ça dépend, chacun choisit sa périodicité en fonction des besoins qui lui sont propres. Parce que ça permet non seulement de suivre des indicateurs clés pour mesurer la qualité de service de ton transporteur, mais aussi d'animer la relation commerciale avec lui. Parfois, j'avoue, ça peut être un défi. parce qu'ils doivent conjuguer beaucoup de problématiques par rapport à leur data, en termes de disponibilité, de multiplicité de leurs sources, des différents formats des données. Donc, ça peut être un peu compliqué, mais ça se fait en travaillant main dans la main. Donc, choisir un transporteur, c'est vraiment un processus qui doit être réfléchi et qui doit prendre en compte la nature de la marchandise, le coût total de ta livraison, la fiabilité du réseau, les délais et la qualité de service.

  • Speaker #0

    D'accord, merci. Maintenant, on va passer au conseil numéro 3. Selon toi, quels sont les outils à privilégier pour gérer efficacement sa supply chain ?

  • Speaker #1

    Le choix des outils va dépendre de nombreux facteurs, comme ton budget, ton appétence pour le digital, ton secteur d'activité, la taille de ton business, mais aussi tes priorités stratégiques. On va dire que pour quelqu'un qui débute dans le e-commerce, l'objectif principal, forcément, c'est de pouvoir démarrer rapidement et de maîtriser tes coûts et de pouvoir... tester ton marché avec un minimum de frais engagés. Du coup, dans ce cas, je dirais que la priorité, ça va être de choisir une plateforme de e-commerce qui va être simple, accessible comme Shopify ou WooCommerce, par exemple. Bon, personnellement, j'aime beaucoup Shopify. Je trouve qu'il est très facile d'utilisation. On peut rapidement configurer sa boutique, l'interface, elle est intuitive. Le SAV est réactif donc franchement c'est super bien pour débuter et même pour scaler. J'utilise Shopify Plus par exemple et ça fonctionne très bien. On n'a pas besoin d'avoir des connaissances techniques très poussées pour débuter en plus. Et en matière de gestion des commandes, un simple fichier Excel ça peut largement suffire aussi dans les premiers mois de l'activité. Après je dirais pour une startup en croissance ou une PME qui va se structurer davantage, les besoins vont forcément évoluer avec l'augmentation du volume de commandes et de la base client. Du coup, à ce stade, forcément, ce qu'on va cibler, ça va être l'efficacité opérationnelle. Et donc, l'ajout d'un OMS, Order Management System, ça peut, par exemple, aider à optimiser le suivi des commandes, les expéditions. On peut aussi ajouter un CRM, Customer Relationship Management, pour centraliser les informations clients, pour personnaliser les interactions et renforcer la fidélisation, justement. A mon avis, ça reste quand même important d'intégrer des outils d'analyse de données pour mieux comprendre là où on performe et de pouvoir prendre du recul sur l'activité en elle-même. Et bien sûr, il faudra aussi avoir un bon système de gestion des stocks pour anticiper les ruptures, mieux gérer la demande et pourquoi pas aussi ajouter des solutions de marketing digital. Et dans le cas des grands groupes qui ont des processus bien établis, des équipes et des services dédiés, les besoins vont se complexifier et ça nécessite souvent des outils plus intégrés. Et dans ce cas, l'utilisation d'un ERP, c'est Enterprise Resources Planning, ça peut être envisageable parce que ça court finalement une large gamme de fonctionnalités clés comme la gestion du catalogue produit, le suivi des commandes fournisseurs, la gestion des approches et des stocks. la gestion des ventes, CRM, la gestion du SAV, pourquoi pas la comptabilité. Pour ma part, j'ai déjà utilisé des outils développés en interne par les équipes, tout comme des ERP plus standards. Je pense notamment à Odoo, qui est super modulable parce qu'on peut choisir les modules qui nous intéressent, ou des solutions comme Informexus. Ça peut être considéré comme un ERP, mais c'est un peu différent parce que l'outil se concentre plutôt sur la visibilité, l'optimisation des processus de la chaîne d'appro. plutôt que l'intégration de tous les fonctions support d'une entreprise. Après, chacun a la liberté de choisir les outils les mieux adaptés à ses besoins, mais c'est vraiment important de structurer la sélection en fonction de ta maturité et de tes objectifs. Personnellement, je suis une grande fan d'AirTable. C'est une plateforme de gestion de bases de données qui combine les fonctionnalités d'un tableur comme Excel et d'une base de données relationnelle. Il peut très bien servir d'outil de suivi. pour les fournisseurs et de suivi de stock. Et il a la même flexibilité qu'un ERP. C'est hyper modulable, c'est évolutif et on peut facilement l'adapter à la croissance de l'entreprise, je trouve. Pour tout ce qui concerne l'automatisation, je pense à Make ou Zapier. J'ai une préférence pour Make. Pour la visualisation de la data, je dirais Power BI, Looker ou Google Data Studio. Tout dépend de l'appétence qu'on a pour ça. Et après, forcément, on en parle beaucoup. Il y a aussi Notion qui peut être très utile sur plein d'aspects. Je ne sais pas si toi, tu l'utilises d'ailleurs ?

  • Speaker #0

    Oui, j'utilise Notion. Je suis une grande fan de Notion.

  • Speaker #1

    Tout le monde est fan de Notion. Comme tu le sais, c'est un outil hyper polyvalent, que ce soit pour la prise de notes, la gestion de projet ou la documentation de processus et de standards.

  • Speaker #0

    D'accord. Écoute, merci pour tous ces outils, toutes ces infos, encore une fois. Et tout à l'heure, tu as mentionné le fait d'utiliser aussi un outil qui permette d'analyser les données. Ça me permet de faire une bonne transition avec le conseil numéro 4. Donc, quels sont, selon toi, les bons KPIs à suivre et à analyser ?

  • Speaker #1

    Alors, forcément, ça dépend de ce que tu veux mesurer, de ce que tu veux suivre. Mais disons qu'il faut que ça permette, en tout cas dans la logistique, d'avoir une vue ensemble sur la... performance de ta chaîne logistique et la satisfaction au client. Et d'un point de vue vraiment très macro, si je te prends deux, trois exemples très basiques, ça peut être le délai de traitement des commandes en entrepôt, c'est-à-dire le temps de préparation des commandes par le logisticien. Depuis le moment où la commande tombe dans le WMS, Warehouse Management System, c'est le logiciel de gestion des commandes de l'entrepôt, en passant par le picking des produits. Le picking, c'est le fait d'aller prélever des articles sur les racks, jusqu'à la fin de préparation de la commande. Donc ça se mesure et on doit s'assurer en fait, en mesurant ça, que les commandes sont expédiées dans les délais qui sont contractualisés entre le logisticien et ton entreprise, finalement. Et pendant les périodes de fortes demandes, ça peut vraiment aider à repérer les goulots d'étranglement et à faire des ajustements nécessaires en collaboration avec le logisticien, que ce soit en termes de staffing ou d'amélioration des processus. En deuxième KPI, je pense au taux de rotation des stocks. C'est la fréquence à laquelle ton stock est vendu et remplacé pendant une période donnée. En suivant ça, tu peux mieux anticiper la demande et ajuster tes niveaux de stock et d'approvisionnement futur pour éviter les ruptures ou les surstocks. Un bon taux de rotation des stocks, ça permet aussi d'améliorer la liquidité de l'entreprise en transformant les achats marchandises en ventes. Et si je devais citer un dernier exemple de KPI important en supply, le respect des délais de livraison par les transporteurs. C'est le temps écoulé entre la prise en charge du colis et sa livraison au client final. Ça permet de s'assurer que les délais moyens de livraison annoncés sont respectés. Et forcément, c'est essentiel parce que ça a un impact direct. sur l'expérience client, la réputation de l'entreprise. Il faut mettre en place, à mon sens, donc ce n'est pas tout le mesurer, mais il faut mettre en place un suivi régulier pour identifier les marges d'amélioration avec le transporteur et aussi comprendre les raisons des écarts de performance. Si tu ne sais pas te comprendre, tu ne pourras pas corriger ou améliorer. Donc, par exemple, je ne sais pas si une agence de livraison a des résultats inférieurs à celles des autres agences du réseau. Ça peut être intéressant de savoir si l'agence, c'est une entité propre au réseau du transporteur ou si c'est une agence sous-traitante, ou d'examiner le volume des ordres de transport qu'elle a dû gérer. Est-ce qu'il y en a eu plus qu'au mois précédent ? Est-ce que c'est la cause de sa baisse de performance ? Ou de vérifier si elle fait face à un manque de staff. Peut-être qu'il y a plein de variables à prendre en compte.

  • Speaker #0

    D'accord. On va maintenant passer au conseil numéro 5. Peux-tu nous... parler de la façon dont on peut intégrer aujourd'hui le développement durable dans la logistique ?

  • Speaker #1

    Alors il y a plein de solutions à mettre en place pour atteindre cet objectif, mais je vais en prendre deux principaux. Forcément on peut intégrer le développement durable en réduisant l'impact du transport amont, donc clairement éviter le fret aérien. D'ailleurs d'après l'ADEME, un seul shipment, donc une seule expédition par avion, Ça a un impact carbone équivalent à celui de 40 conteneurs maritimes en termes d'émissions. Donc, le ratio est énorme. Le transport maritime, en fait, il est beaucoup moins polluant. Bon, c'est un peu plus lent. On parle d'une quarantaine de jours en mer entre l'Asie et l'Europe, contre quelques jours par avion. Mais en planifiant mieux, en anticipant mieux, on peut largement limiter son recours et l'éviter, en fait. Et le ferroviaire, ça peut aussi être une bonne alternative sur certaines routes. Après, je dirais... On peut intégrer le développement durable dès la conception de vie du produit. Donc en gros, il faut agir sur l'ensemble du cycle de vie de ton produit, ce qu'on appelle la CV. Il faut repenser les matériaux et les procédés qui vont être utilisés, donc en privilégiant des matériaux recyclés, ce qui va contribuer à réduire directement ton emploi écologique. Tu peux sourcer aussi auprès de fournisseurs dans les pays où le mix énergétique est moins polluant. Ça peut vraiment faire une différence. Tu peux aussi optimiser ton produit lui-même en le designant avec moins de matière, sans compromis pour autant sur la qualité. Et pourquoi pas aussi réduire les emballages pour éviter les espaces vides et inutiles, ce qui réduit le volume à transporter.

  • Speaker #0

    D'accord. Merci beaucoup. Et je trouve justement ce conseil très intéressant et très pertinent, sachant que beaucoup d'entreprises, d'e-commerce, cherchent à être... de plus en plus éco-responsable. Donc, c'est vraiment, pour moi, l'un des conseils. C'est le conseil le plus important, j'ai envie de dire. Donc, voilà. On va passer au conseil numéro 6. Quels sont tes tips pour s'entourer de bons prestataires et de bons collaborateurs dès le départ pour justement pouvoir scaler et, oui, tout simplement scaler puisque c'est très important d'avoir une... très bonne équipe et de s'entourer de bonnes personnes pour pouvoir mieux avancer ?

  • Speaker #1

    Alors, je dirais qu'il faut choisir des presas qui sont fiables, qui sont compétents, qui sont orientés solutions et améliorations continues pour s'assurer d'une performance fluide et surtout durable de ta chaîne logistique. comment je dirais qu'au-delà des appels d'offres et de l'analyse tarifaire, des services proposés, de la santé financière du prestataire, je trouve encore une fois qu'échanger avec d'autres entreprises du e-commerce qui ont travaillé avec certains prestataires que tu cibles, ça permet de recueillir du feedback et des retours d'expérience. qui sont vraiment concrets et souvent ça te donne un aperçu précieux sur les points forts et les points faibles du prestataire en question. Ça te permet d'évaluer sa fiabilité en tant que partenaire potentiel. Et il ne faut pas hésiter non plus à se rendre sur place, encore plus quand il s'agit d'un logisticien, d'un entrepôt, d'un transporteur, pour visiter physiquement les locaux, les installations. Ça te permet de voir leurs infrastructures, leur environnement de travail. Ça donne une idée plus claire sur leurs capacités, leurs conditions et les conditions. dans lesquels ils opèrent au quotidien. Et une autre bonne idée, ça peut être aussi d'organiser ce qu'on appelle des Game Bawocks. C'est inspiré du Lean Management. C'est une méthode de gestion de projet, un concept d'amélioration continue. En gros, c'est une approche qui cherche à réaliser des petits changements progressifs dans les processus pour, in fine, améliorer l'efficacité et la qualité, si je puis dire. Donc organiser des Game by Walks, en gros, c'est le fait de te rendre sur place, d'observer les tâches opérationnelles sur le terrain, et pourquoi pas de participer d'ailleurs, parce qu'en gros, ça te permet de comprendre les choses, de comprendre comment les choses se passent réellement, et de rencontrer les équipes sur place en pleine action. Tu peux poser des questions, tu peux vraiment comprendre leurs pain points et repérer des potentiels dysfonctionnements que tu ne pourrais pas avoir si tu étais resté à ton bureau, par exemple.

  • Speaker #0

    donc voilà ok merci et donc avant dernier conseil numéro 7 quel est selon toi le plus gros challenge de la supply chain en e-commerce bonne

  • Speaker #1

    question alors je pense pas qu'il y ait un seul grand défi unique ce serait vraiment trop simple et on s'ennuierait finalement en supply chain si c'était le cas les challenges sont vraiment multiples il n'y a aucune journée qui se ressemble C'est pour ça que j'adore mon métier d'ailleurs. Ça peut aller de l'intégration d'un nouveau transporteur au WMS, au retard de production en usine, en passant par des problèmes de transport. Le suivi de la performance de chacun des maillons, ça peut aussi être un défi en soi, tout comme l'optimisation des coûts en fait. Donc il y a vraiment plein de défis. Mais s'il en faut un, et je pense qu'il va parler à beaucoup de business, de e-commerce, je dirais que la logistique retour ou ce qu'on appelle la reverse logistics. C'est un vrai casse-tête. En fait, contrairement aux flux de distribution classiques où tout est plus ou moins prévisible, la reverse implique des flux irréguliers que tu ne peux pas toujours prévoir. C'est moins prévisible. Du coup, c'est difficile d'anticiper quand quels produits vont être retournés aux entrepôts de départ. Et une fois que tes produits sont retournés, il va falloir qu'ils soient contrôlés et inspectés pour évaluer leur état. Donc, le logisticien va avoir les produits en main. OK, est-ce que le... Le produit doit être conditionné. Est-ce qu'on doit le réemballer ? Bien souvent, oui, parce qu'en plus, ce bâton carton, son emballage a été mal prêté. Surtout si le carton d'origine existe encore à ce stade, c'est souvent très rare. Est-ce qu'il faut remplacer une pièce ou ajouter une pièce manquante ? Par exemple, c'est un meuble, avant de pouvoir le remettre en stock, en état considéré comme neuf. Si on doit ajouter ou remplacer une pièce, est-ce que ça nécessite une réparation ? Est-ce que cette réparation nécessite une expertise particulière ? Si le produit est légèrement abîmé mais toujours fonctionnel, est-ce que je peux le remettre en stock mais je le vends en produit de seconde main ? Qu'est-ce qu'on va considérer légèrement abîmé ou pas ? Pareil, c'est plutôt subjectif. S'il est trop abîmé, est-ce qu'on le recycle ? Sachant que les entreprises aujourd'hui sont de plus en plus tenues à se conformer à des normes environnementales. Elles ont aussi envie de limiter le gaspillage, bien sûr. Ou est-ce qu'on en fait don à des associations ? En plus de ça, ça soulève aussi la question de l'externalisation. Est-ce que j'ai envie de confier cette étape à un prestataire spécialisé ou non ? Et à quel coût en plus ? En fait, le processus de tri est hyper complexe, il est coûteux, parce que chaque produit va suivre un parcours différent selon son état. Et ça va nécessiter des ressources qui peuvent aussi affecter la marge infinie.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est très clair, merci. Et donc, dernier conseil. Quel conseil contre-intuitif donnerais-tu aux e-commerçants ?

  • Speaker #1

    Je dirais que penser que produire en Europe, c'est systématiquement plus respectueux de l'environnement, par exemple. Je ne dis pas que ce n'est pas le cas, mais simplement penser que c'est systématiquement plus respectueux. En fait, à mon sens, c'est un peu une idée reçue qui tient. pas toujours compte de la réalité des chaînes de production au niveau mondial. Et même si, bien sûr, certaines usines en Europe, elles ont des normes environnementales plus strictes, la production locale n'est pas nécessairement synonyme de faible empreinte carbone. Et en fait, ton empreinte environnementale, elle dépend de plusieurs facteurs comme la source d'énergie utilisée, la technologie utilisée, les méthodes de transport des matières premières. Et par exemple, si les matériaux nécessaires à la fabrication ils sont importés de régions éloignées, il se peut que ton empreinte carbone générée par le transport de ces matériaux dépasse finalement celle de ta production elle-même. Et il y a même des secteurs industriels, je pense notamment à la production d'acier, où les processus de fabrication en Europe, ils peuvent être particulièrement polluants, même plus polluants, surtout si les usines ne sont pas modernisées. Et ensuite, même si la mise en place… de pratiques d'économie circulaire et l'intégration de nouvelles technologies de production plus durables, ça peut contribuer à minimiser les impacts environnementaux en Europe. Ça reste aussi vachement dépendant de l'engagement des entreprises elles-mêmes. Tu ne peux pas avoir de contrôle là-dessus. Et du coup, je dirais que c'est pour cette raison et c'est ce dont je parlais dans le conseil numéro 5, justement, qu'il est vraiment important d'étudier l'ensemble du cycle de vie de ton produits, en intégrant aussi l'analyse des matériaux utilisés, le transport, les méthodes de production, la gestion des déchets, pour déterminer l'impact réel d'une production locale, en proche import, versus une production en Asie, par exemple.

  • Speaker #0

    Merci à Justine d'avoir partagé avec nous son parcours et ses précieux conseils. J'espère que cet épisode vous a plu. Si vous souhaitez entrer en contact avec Justine pour lui poser des questions, n'hésitez pas à lui envoyer un message sur LinkedIn. Son profil est dans la barre de description. Si vous avez aimé cet épisode, abonnez-vous, laissez un commentaire et partagez-le autour de vous. Cela m'aide à mettre en lumière ceux qui font bouger l'e-commerce francophone. Et si vous êtes un e-commerçant et que vous avez des besoins en structuration et en optimisation des processus, n'hésitez pas à m'envoyer un message sur LinkedIn. Je mettrai également mon profil en barre de description. A bientôt !

Chapters

  • Introduction à Ecom Talents et présentation de Justine

    00:01

  • Le parcours de Justine dans la supply chain

    00:47

  • Les missions quotidiennes d'un supply chain manager

    01:59

  • L'importance de la réactivité dans les décisions

    03:25

  • Choisir les bons transporteurs pour son e-commerce

    06:05

  • Les outils essentiels pour gérer la supply chain

    09:12

  • Les KPIs à suivre pour une logistique efficace

    13:58

  • Intégrer le développement durable dans la logistique

    17:00

  • Conseils pour s'entourer de bons prestataires

    19:11

  • Les défis de la supply chain en e-commerce

    21:39

  • Conseil contre-intuitif sur la production locale

    24:31

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