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Eden Stories

INSTINCT MATERNEL - Eden Stories

INSTINCT MATERNEL - Eden Stories

1h26 |02/02/2025|

321

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INSTINCT MATERNEL - Eden Stories

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1h26 |02/02/2025|

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Description

Quand notre instinct maternel nous murmure que quelque chose ne va pas, on n'imagine pas découvrir un kyste de la taille d’une balle de tennis dans le cerveau de son fils de 2 ans.


Dans cet épisode, Magali nous raconte son histoire d'amour avec « Bouchon », ses 3 grossesses, la découverte d'un kyste et le handicape invisible de son fils Eden ✨


Découvrez comment l'amour est devenu le moteur pour traverser chaque étape de cette vie « autrement » 🫶🏼


Bienvenue sur Eden Stories, LE média qui valorise l'amour et la maternité avec des récits sincères et inspirants 🦋


Chaque épisode est une histoire vraie.

Impulsée par Marine Sarraute et Tony Migliardi.


Merci à Charline Dona pour sa reprise de « Une belle histoire » de Michel Fugain & Le Big Bazar.


Merci pour votre soutien ! N'hésitez pas à laisser un avis sur vos plateformes préférées ✨


Contact : edenstories.contact@gmail.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    C'est un beau roman, c'est une belle histoire, c'est une romance d'aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Bienvenue sur Eden Stones, le podcast qui partage vos plus belles histoires d'amour et de maternité. À travers vos récits, j'aimerais diffuser l'espoir pour que chacun ici ne cesse de croire que malgré les tempêtes, la vie nous réserve souvent. bien des surprises. Bonjour Magali. Bonjour. Merci beaucoup d'être à mes côtés aujourd'hui pour nous partager ton histoire à toi, ton parcours.

  • Speaker #0

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    Comme souvent, mais je le précise encore aujourd'hui, c'est Tony qui s'occupait de ton casting. Alors je ne sais pas du tout de quoi on va parler. Je sais juste que tu es bien enceinte,

  • Speaker #0

    comme moi,

  • Speaker #1

    on a pas le même stade. C'est ça. Mais sinon, je ne sais pas du tout.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    je te laisse te présenter tout d'abord. Peut-être que ça va m'amener à des questions qui vont être le fil après-conducteur de ton parcours.

  • Speaker #0

    Du coup, Magali, je suis maman de deux petits garçons, Eden, qui a eu 7 ans au mois de mars, et Elio, le deuxième, la petite tornade. qui a eu deux ans fin juillet. Je me suis lancée sur les réseaux pendant ma première grossesse, mais vraiment au tout début parce qu'en fait, je suis tombée enceinte et je n'avais pas grand monde enceinte autour de moi. Je découvrais vraiment la grossesse, c'était quelque chose que je découvrais. Je suis tombée enceinte sous pilule, donc ce n'était pas quelque chose de prévu. Je l'ai découvert, je crois que j'étais à 4 ou 5 mois. C'est sérieux ? Oui. aux urgences, j'avais mal au ventre je suis allée aux urgences et ils m'ont dit ah bah félicitations, pardon le médecin m'a fait venir dans son bureau il m'a dit félicitations j'ai dit ok donc voilà et comme j'avais pas grand monde autour de moi, j'avais déjà un petit insta à moi je me suis lancée sur insta et petit à petit ça a pris j'ai fait plein de partage, plein de découvertes. On a avancé aussi dans la grossesse et dans la maternité avec Eden, qui a été un petit peu le début du moins particulier. Et on s'est vite retrouvés que tous les deux, en fait. Et à partir de ce moment-là, j'ai beaucoup plus partagé et c'est là où j'ai rencontré plein de monde sur Insta et que j'ai ma toute petite communauté qui a commencé à se faire. Le principal, c'est le partage. Et c'est vrai que j'ai des mamans, maintenant, ça fait 7 ans, non, 8 ans même, du coup, qu'on se suit, qu'on se parle. J'ai déjà fait plein de rencontres. Il y en a qui sont vraiment rentrées dans mon cercle intime. Elles sont venues à l'anniversaire d'Éden. C'est vraiment... La plupart, de toute façon, de mes abonnés sont là depuis très, très longtemps. Au début, quoi. Oui. OK.

  • Speaker #1

    Donc, deux enfants, bientôt trois.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Tu partages ta vie.

  • Speaker #0

    C'est ça. Du coup.

  • Speaker #1

    Et tu dis, alors on peut peut-être commencer par là, tu as dit que tu étais tombée enceinte de ce premier enfant sous pilule.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et tu l'as su vachement tard,

  • Speaker #0

    4-5 ans. Oui, parce que je prenais la pilule en continu. Ok. Donc je n'avais pas mes règles et je ne me posais pas la question en fait. C'est vrai que pour moi, je prenais la pilule tous les jours. Mais c'est la deuxième fois que ça m'est arrivé, puisque j'avais eu une première grossesse avant. qui malheureusement s'était terminée en fausse couche, mais s'était tombée également sous pilule, enceinte. Mais voilà, moi je me suis dit, c'est le flot, t'as pas de chance, deux fois de suite. Oui. Voilà. Et c'est vrai que c'était difficile, parce que c'était pas forcément dans mes projets, mais là, à 4-5 mois, t'as pas le choix en fait. Tu peux que le garder. C'est ça, voilà. La question ne se posait plus. de toute façon, Dieu merci, il est là, et heureusement. Mais voilà, c'est vrai que ça a été... Même si j'avais 27 ans quand je l'ai appris, ce qui peut paraître un peu tard pour certains, moi, j'étais dans mes études, j'étais un peu carriériste à ce moment-là. Je ne me voyais pas du tout être maman pour le moment. Avec le papa, on ne se connaissait pas. C'était un tout début d'histoire. Et voilà, c'est...

  • Speaker #1

    Sur quelle direction de cet homme ?

  • Speaker #0

    Alors, il est... Il l'a plutôt bien pris. C'est surtout par la suite, en fait, où j'ai découvert son vrai lui, je pense. Et ce n'était pas du tout une bonne personne. Ça a été une grossesse très compliquée. Ça, c'est fini. Eden, je crois, il avait trois semaines. Je me suis retrouvée à la rue. Ça a été très compliqué. Mais après... C'est vrai qu'on ne se connaissait pas et je ne connaissais pas vraiment cet homme.

  • Speaker #1

    Tu aurais fait différemment ? Tu n'aurais pas fait un enfant avec lui ?

  • Speaker #0

    C'est ça. Si je savais réellement qui était cette personne, ce qu'il était capable de faire ou autre, je n'aurais pas fait les mêmes choix. Ou alors, je serais peut-être partie plus tôt. Oui, on ne sait pas. Mais ça, c'est fait comme ça. C'est dans ça.

  • Speaker #1

    Tu vas prendre une grossesse là sur le tas, un peu quand même. Oui, oui. Et toi, comment tu vis cette annonce ?

  • Speaker #0

    Au début, je n'y crois pas trop. Ce n'est pas que je n'y crois pas trop, c'est que je me dis... Déjà, c'est vrai que cette phrase de félicitations, je pense qu'il ne s'en est pas rendu compte, le médecin, mais ça m'a mis une grosse, grosse claque. Parce que une grossesse, majoritairement, c'est une bonne nouvelle. C'est quelque chose de joyeux. mais parfois c'est pas le cas donc c'est vrai que là je me suis sentie en fait tout de suite un peu bloquée, un peu dans cette impasse où de toute façon je n'ai pas le choix on me félicite déjà on cherche pas à savoir comment ça se passe, surtout que j'avais vraiment très mal et du coup après j'ai compris pourquoi, forcément mais voilà ça reste quelque chose du jour au lendemain tu sais que toute ta vie va changer... Et que tous les potentiels projets que tu avais ou autres, en fait, toute ta vie, elle change. Il faut que tu revoies tout, en fait. C'est ça. Et en plus, tout va très vite après.

  • Speaker #1

    Oui, parce que 4-5 mois, tu es déjà avancée. Quand on connaît une grossesse, déjà au tout début, au premier mois, on a le temps déjà psychologiquement de se préparer. Même si ça s'évolue, peu importe. Mais de commencer à préparer aussi tout.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Et puis, tout découvrir. je ne savais pas qu'il y avait deux façons de calculer semaine améliorée, semaine de grossesse il y avait plein j'ai tout découvert sans m'être projetée avant en me disant ça serait cool et si je devenais maman et si j'essayais et la grossesse comment elle se passe ? ça a été difficile parce que du coup il y avait quand même beaucoup de violences que ce soit psychologiques physiques ou autres ça a été... C'était pas une belle grossesse, c'était assez violent et c'était pas une très belle grossesse.

  • Speaker #1

    T'as été malade ?

  • Speaker #0

    Ouais, par contre, dès que je l'ai su, les nausées et vomissances sont arrivées. Mais vraiment, quasiment le lendemain. Ça c'est dingue. Ah ouais. Alors qu'avant, pas du tout. Bah non, ça allait plutôt bien. Une fois que ton cerveau a réagi. Tout est arrivé d'un coup. Et de façon, pareil, très violente. Mais comme pour mon deuxième, vraiment ça c'était le symptôme de grossesse le plus difficile pour moi, les vomissements. Je ne pouvais rien manger, rien boire. Déjà on est bien fatigué pendant la grossesse, donc si à un côté de ça on ne peut pas manger, on ne peut pas prendre des forces, ça fatigue encore plus. C'était pas la grossesse la plus épanouissante possible. Dans sa globalité, c'était plus tard. Voilà. Non, c'était difficile.

  • Speaker #1

    L'accouchement, est-ce que ça a été ?

  • Speaker #0

    Oui, l'accouchement, ça a été. Franchement, il est arrivé deux, non, trois semaines en avance. C'était une toute petite crevette pourtant. Mais non, l'accouchement, ça a été. C'était un bel accouchement. OK. Le seul point négatif de l'accouchement que je me souviens, et c'est ce qui m'a fait le plus mal à l'accouchement, c'est l'expression abdominale, qui est désormais interdite. Mais j'en ai vraiment gardé une... douleur, j'avais un bleu au niveau des côtes parce que c'était il y a 7-8 ans on commençait à en parler que ça commençait à être interdit mais là, moi j'ai eu le droit c'était pas ouf et en plus ça n'a servi à rien du tout puisqu'au final, ils ont utilisé des forceps pour le sortir c'était vraiment... ok,

  • Speaker #1

    bon tu nous as fait la totale ouais,

  • Speaker #0

    voilà Ça va, allez-y, allez-y.

  • Speaker #1

    Donc, retour à la maison avec ce petit bébé, quand même.

  • Speaker #0

    Ouais, retour au début, plein de bonheur quand même, parce que ça reste une... une bonne nouvelle et puis après le quotidien reprend vite le dessus. Et une séparation qui était de toute façon inévitable. Dès qu'il y a eu une porte de sortie, je l'ai pris.

  • Speaker #1

    Mais tu t'es retrouvée du coup à la rue avec ton bébé ?

  • Speaker #0

    Oui, alors je t'ai dit à la rue, mais c'est vrai que j'avais la solution de retourner chez mes parents très rapidement. Mais c'est sûr que du jour au lendemain, on se retrouve... Parce que j'avais tout déménagé. Parce que ça aussi, mine de rien, ça s'est fait très rapidement. On a su que j'étais ensemble. On s'est dit, allez, on va emménager ensemble. Tout a été forcé un petit peu. Donc, ça ne s'est pas fait naturellement. Ça ne s'est pas fait naturellement. Donc, après, retour avec mon petit Eden chez mes parents. Là, on ne s'est retrouvés que tous les deux. Mais c'était trop beau quand même. C'était trop beau. C'est du cododote. Un lien qui a dû se créer très fort quand même. Encore aujourd'hui, je m'en détache. J'essaie de m'en détacher un petit peu parce que je sais qu'il le faut. Mais voilà, ça a été ma force. Heureusement qu'il a été là. Il t'a sauvé un petit peu de cette relation. C'est tout à fait ça. Il m'a sauvée, il m'a donné une force, il m'a fait découvrir une force que j'avais en moi que je ne soupçonnais pas. quelque chose, voilà, il m'a fait il m'a vraiment fait renaître aussi lui est né mais moi également que femme aussi,

  • Speaker #1

    pas que mère c'est ça alors retour c'est pas si mal de retourner chez ses parents en post-partum,

  • Speaker #0

    franchement t'as dû te faire chouchou non franchement ouais ça va ça va qu'est-ce qu'il s'est passé ensuite ? ensuite les choses, elles ont suivi leur cours alors C'est vrai que moi je me suis totalement dévouée à mon rôle de maman envers Eden. Il y avait uniquement Eden qui existait dans ma vie. Enfin vraiment tout tournait autour d'Eden, je ne faisais rien. Sans Eden c'était vraiment, ça l'est encore, mais c'était vraiment mon royaume. C'était peu importe ce qui se passait, Eden et moi on ne faisait qu'un en fait. Et vraiment, je ne peux même pas.

  • Speaker #1

    Je le vois dans tes yeux.

  • Speaker #0

    Ouais, c'était encore... comme s'il était en moi. Vraiment, c'était... Je ne sais pas. C'est Eden. Il porte très bien son prénom en plus.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, c'est quand même un joli signe aussi.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. J'ai pensé de suite. Mais donc, on grandit tous les deux. Moi, en tant que femme et maman, et lui, en tant que petit garçon. Il fait plein de choses. Je partage son quotidien sur les réseaux. Tout le monde me dit, il est grave en avance, mais c'est abusé tout ce qu'il fait. Et moi, j'avais zéro point de comparaison. donc j'en parle à mon pédiatre mon pédiatre m'a dit oui c'est vrai il faudra faire des tests HPI petit coup je dis mais qu'est-ce que c'est vraiment je ne le connaissais pas du tout et en plus il était encore tout petit donc je me dis il a un an fiché de lui la paix en fait c'est un bébé mais c'est vrai qu'il a commencé à parler assez tôt il a marché il avait 10 mois je crois à peu près il faisait des puzzles les animaux il faisait les comptines alors maintenant oui je me rends compte que c'était un bébé Tôt et encore, je n'aime pas dire ça, parce que tous les enfants, ils font leur vie comme... À un moment donné, ils se rattrapent tous de toute façon. Bien sûr. Voilà. Et donc, je dis, bon, ok, mais laissez-le tranquille, là, c'est un enfant. Oui, c'est un bébé. Voilà. Autant, du jour au lendemain, tout va s'arrêter. Et malheureusement, c'est ce qui s'est passé. Arrivé vers ces 18 mois, tout s'est arrêté. Plus de paroles. plus d'alimentation. Avec Eden, on a fait l'ADME. On n'est pas passé par les purées, etc. Et il a arrêté de manger. Le sommeil venu très compliqué. La propreté aussi, parce qu'il commençait à être propre. Tout s'est arrêté.

  • Speaker #1

    Tout en même temps ?

  • Speaker #0

    Oui. Mais vraiment quasiment du jour au lendemain aussi. Ça a été bizarre. Je prends rendez-vous avec notre médecin qui me dit, ça y est. Tous les enfants ont une période de régression, ne vous inquiétez pas. Sauf que la régression, elle perdure un petit peu. Ça continue. Et jusqu'à ces deux ans, je reprends rendez-vous et on me dit, non, mais vous n'en faites pas, c'est juste un petit blocage, vous ne prenez pas la tête. J'avais des contacts avec des psychomotriciennes, donc je prends rendez-vous avec une psychomotricienne qui me dit, on va faire des séances, patati. Mais voilà, sans plus, je ne me pose pas plus de questions. et au final je vois bien qu'il y a quelque chose qui... Ça ne revient pas. Je n'entends plus de maman. Même ça. Ça, c'est ce qui m'a fait le plus mal. Le plus de mal. Le seul point où il n'y avait pas de différence de régression, c'était tout ce qui était motricité. Il continuait à bien marcher, continuait à bien utiliser ses mains, motricité fine, etc. Mais sinon, tout le reste, rien. Moi, je ne comprenais pas, mais j'écoutais les médecins. On dit que tous les enfants ont une période de régression, ce n'est pas grave, c'est parce qu'il a été très très vite. Du coup, maintenant, il ralentit forcément. D'accord, en fait, je laisse un peu le temps passer.

  • Speaker #1

    C'est une explication valable pour toi de toute façon. Surtout, sortie de la bouche d'un médecin, j'ai vu.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et puis, il y a, mine de rien, il y a sept ans, on ne parlait pas encore de tout ce qui était ça, tout ça. Ce n'était pas encore bien. On n'en parlait pas encore. Ce n'était pas encore quelque chose qu'on connaît bien tous comme maintenant. Donc le temps passe, moi je continue ma petite vie de maman et de femme. J'ai mes amis qui me poussent un petit peu à sortir un peu plus, à me libérer un peu de ce rôle de maman, à me dire bon, il faudrait peut-être que tu fasses des rencontres Ok, j'essaye une première fois. une cata. Mais une cata, le pauvre mec, vraiment. Le premier rendez-vous, je lui ai raconté l'accouchement.

  • Speaker #1

    C'était pas pire.

  • Speaker #0

    Non, mais c'était... Mais non, tellement j'étais matrixée par mon rôle de maman, de lui raconter mon accouchement, mais en plus des détails horribles. En rentrant chez moi, vraiment, je me suis dit que j'étais maigre. Mais le mec, il va faire des séances de psy, j'en sais rien. Mais vraiment, je pense que là, il va arrêter les rencarts. Mais tu ne savais plus faire aussi,

  • Speaker #1

    certainement.

  • Speaker #0

    Oui, voilà.

  • Speaker #1

    Tu étais tellement dédiée à ton entreprise.

  • Speaker #0

    C'est ça. Pour moi, il n'y avait que Eden dans ma vie. Donc, mon seul sujet de conversation, la seule chose dont j'avais envie aussi de parler, c'était Eden. Donc, voilà, j'avais que ça dans ma vie. Donc, je dis à mes potes, non, non, on va s'arrêter là. On arrête là. Ils recommencent un petit peu à forcer par la suite. On approchait, Eden allait avoir deux ans et demi je crois, parce que c'était pas loin de Noël, et elle se dit, allez-y, je leur donne mon téléphone, ils m'installent une appli, ils me swipent, c'est comme ça ? Oui. Voilà, ils me montrent avant le profil, je dis oui, il est mignon, allez-y, et au final, on discute, mais j'étais vraiment... J'avais pas besoin de quelqu'un dans ma vie à ce moment-là. Ou alors, je m'en rendais... Non, c'était pas un besoin. Forcément, c'est pas désagréable d'avoir quelqu'un le soir avec qui on s'endort et avec qui on peut parler d'autres choses, avec qui on peut échanger quelque chose sur sa journée. Mais à ce moment-là, je m'en rendais pas compte. Et c'était pas un besoin, c'était en fait avoir un plus dans ma vie. Quelqu'un qui nous apporte quelque chose. Mais c'est vrai que moi, seule avec Eden, ça m'allait très très bien. Voilà, je... Non. Je faisais ma vie avec lui et c'était très bien. Mais du coup, il me montre ce profil et on discute. On se rencontre assez rapidement, façon un peu conte de Noël. Il m'emmène dans une fête foraine. Oh, j'ai eu l'air… Oui, franchement, je lui ai dit, c'est bien, tu mets la barre par contre très haut. Mais c'était à plus d'une heure et demie de route de chez nous. Parce qu'en fait, il avait vu un panneau d'une fête foraine et on s'écrivait le soir. Il me dit, écoute, je viens de voir un truc de fête foraine, on va y aller. Et il voulait absolument tenir ses paroles, mais il n'avait pas regardé le lieu. Donc, j'envoie, je préviens mes copines, j'envoie sa plaque de voiture parce que je suis un petit peu parano. Je me suis dit, non, non, on ne sait jamais. Écoute, je regarde beaucoup de documentaires en plus de tout en série. donc j'en vois et on te signe sur le site ouais voilà je ne sais jamais donc au final on passe une journée franchement top pleine de pleine de petites péripéties genre le premier verre qui m'emmène boire c'est dans un PMU parce que j'avais trop envie de faire pipi c'est pas vrai dans le nord et tout j'ai rien contre les gens du nord mais vraiment c'était un peu le cliché c'était un peu le cliché vraiment c'était trop mais c'était trop drôle et fête foraine tout ça et au final bah on sait plus jamais quitter ouais ouais on sait plus jamais quitter alors que comme enfin lui comme moi c'était notre premier rencard une première rencard depuis un moment qui est et ouais on sait on sait plus quitter On ne s'est plus quitté de suite. De toute façon, je l'avais mis dans ma description sur le site. J'avais mis livré avec mon fils et ma chienne Ah oui, aussi. Oui, voilà. Je l'avais mis tout de suite, que je n'étais pas seule. Et parce que c'était le plus important. Je lui avais parlé d'Éden de suite aussi. Mais ça s'est fait très naturellement. Il n'a pas rencontré par contre Éden de suite. Ça a mis un peu plus de temps. Ça aussi, c'est quelque chose qui était important pour moi, de ne pas faire rentrer n'importe qui dans notre vie. Et je voulais que la personne soit solide. Parce que, peu importe l'enfant, pour moi, l'enfant s'attache également énormément à la personne. Surtout aux enfants. Oui, voilà. Il n'avait pas forcément de repères paternels. Donc, hormis son papa qui voyait de temps en temps, et mon papa, moi, son papy. Mais voilà, c'était... Là, ça allait être quelqu'un qui allait faire partie de son quotidien. Et il faut aussi avoir les épaules pour accepter un enfant, en fait. Bien sûr. Voilà, tout le monde ne naît pas avec la paternité ou la maternité en soi.

  • Speaker #1

    Elle tient aussi,

  • Speaker #0

    quoi. C'est ça. Donc, voilà, je voulais être sûre. On en a énormément parlé. Et au final, ça s'est fait qu'un jour, le père d'Eden m'appelle, me dit Oui, Eden est malade, etc. Je dis Ben... On me dit qu'il vomit énormément, donc je me dis, écoute, soit on met le chez le médecin, enfin, fais quelque chose, moi j'étais loin. Et en fait, Alex me dit, Bouchon, puisqu'il s'appelle Bouchon, il s'appelle Bouchon, me dit, écoute, on va le chercher, on va le chercher, on l'emmène aux urgences. C'est pas de poser de questions. Voilà, il m'a dit, il me fait, non mais lui il fait rien, nous on va le chercher, on va aux urgences. Donc on est parti aux urgences et c'est là qu'il a rencontré Eden pour la première fois. Ça s'est fait comme ça.

  • Speaker #1

    Il a pris les choses en main.

  • Speaker #0

    Ouais, de suite. Je pense qu'il voyait que, déjà, j'étais très inquiète du fait que je voyais que mon fils était malade et qu'il n'y avait pas forcément de réaction.

  • Speaker #1

    Tu n'étais pas avec lui,

  • Speaker #0

    surtout. Voilà. Et il m'a dit, un enfant, il est malade, on l'emmène aux urgences. Il n'a pas réfléchi. C'est ça. C'est naturel. C'est ça, exactement. Et voilà, par la suite, il a rencontré Eden. Eden... a fait vite partie de notre quotidien à tous les deux. On a décidé d'emménager ensemble, tous les trois. J'ai quitté papa et maman. Ils étaient un petit peu tristes, mais bon. Tout ça, ça s'est fait, bim, confinement.

  • Speaker #1

    Ah oui,

  • Speaker #0

    ok. Donc, on a emménagé avec zéro meuble, puisqu'on avait tout commandé et tout a été bloqué. Donc, moi, je cuisinais sur un truc de camping, on dormait sur un matelas gonflable. Franchement, vraiment, on avait un tout petit bout de canapé, puisque toutes les livraisons étaient bloquées, confinement, le pays était arrêté, mais ça a été génial. D'amour et d'hommage. Exactement, et franchement, ça a été... Moi, on me dit demain, on reconfine, mais bien sûr, dans les mêmes conditions, franchement.

  • Speaker #1

    Pour le tout début de cette vie à trois.

  • Speaker #0

    C'était qui tout doux, c'est ça. Parce que lui n'avait jamais vécu avec d'enfants, ni rien. Et un enfant de deux ans, deux ans et demi, ça bouge. Donc ça chamboule aussi un quotidien. Et au final, ça s'est super bien passé. Et pendant tout ce confinement-là, on a énormément observé Eden. Et on s'est dit, vraiment, il y a quelque chose qui ne va pas. Eden, si jamais il faisait des bêtises ou autre, et qu'il faisait punir, il rentrait dans des crises de fou rire. énorme. La nuit, il se réveillait en crise de fourrir, il n'y avait toujours pas de parole, il ne mangeait pratiquement pas. Vraiment, on faisait pour le nourrir,

  • Speaker #1

    du coup,

  • Speaker #0

    ce n'était pas long. En fait, il mange uniquement soit des frites, soit des gnocchis au fromage, et c'est encore le cas d'ailleurs aujourd'hui, mais on a vraiment passé une grosse partie du confinement à l'observer et à le regarder parce qu'il n'y avait plus de psychomote, plus rien, on n'était que tous les trois. on se rendait bien compte qu'effectivement, il y avait quelque chose qui avait un mal-être en lui, quelque chose qui n'allait pas. Donc, je prends rendez-vous avec des médecins. On me dit que je m'inquiète trop, que je suis une maman poule. Je demande des examens neuro. Pareil, on me dit que non, c'est un caprice de maman. C'est vieux.

  • Speaker #1

    Sérieux ? Quand même, tu as des éléments fondamentaux.

  • Speaker #0

    Oui, puisque là, à deux ans et demi, il n'y avait vraiment rien. On me dit non, non, mais c'est juste un petit retard. Il y a plein d'enfants qui ont des retards comme ça. Vous n'en faites pas. Là,

  • Speaker #1

    ce n'était même plus que du retard. Si tu dis qu'ils partaient en fourrir la nuit.

  • Speaker #0

    Mais voilà. Nous, c'est ça qui nous a alertés. C'est vraiment ces crises de fourrir incontrôlables qu'on s'est dit mais là, il y a quelque chose. Là, ça ne va pas. Donc, j'étais obligée de mentir. Je leur ai dit que c'était la psychomote d'Éden. qui demandait des examens neuro pour avoir des ordonnances. Donc on a pris rendez-vous dans un hôpital, pareil je crois que c'était au mois d'août 2020, puisque oui on sortait du confinement. Et là, bilan génétique, bilan sanguin, IRM, je passe la journée à l'hôpital, au début Bouchon reste avec moi, puis il se fait vite. qui était éjecté par les infirmières, puisque c'était une personne. Sauf que pareil, ils ne se sont pas rendus compte. Mais moi, j'étais... Toi, tu te retrouves toute seule. C'est ça. Et Bouchon, pour le coup, c'était vraiment mon pilier. Là-dessus, on a tout vécu ensemble. Donc, il m'a attendue sur le parking toute la journée, dans la voiture. Parce qu'il ne voulait pas rentrer. Il voulait vivre ça aussi avec nous. Le médecin revient le soir, me dit, bilan génétique, ça va. le bilan sanguin, les tests, tout ça, ça va. Donc, je souffle. Tu souffles un petit peu. Et là, elle me parle de l'IRM. Elle me dit, par contre, il y a une masse au cerveau. Et là, j'ai plus d'images, plus de sons. Je leur demande juste si je peux appeler Bouchon pour qu'ils viennent. Parce que moi, j'entends plus rien. Donc, ils acceptent. Ils me disent, oui, appelez-le. Alex arrive et en fait il nous explique, mais moi j'étais vraiment dans un... Moi il n'y avait que le mot masse dans le cerveau. Et il nous explique en fait qu'Eden a un kyste au cerveau qui fait la taille d'une balle de tennis, donc dans la tête d'un petit garçon qui a eu trois ans, que c'est assez grave, que ça compresse une grosse partie de son cerveau, qu'il y a des gros dommages et qu'il va falloir opérer. Et là je... Je réalise pas. Je suis là, je me dis, mais... En fait, vraiment, il y a juste le mot masse qui est resté. Ça a résonné, ça a bourdonné. Mais comme on peut voir dans les films, mais vraiment, j'ai eu cette sensation où j'étais plus là et j'entendais juste un bourdonnement et je voyais l'infirmière qui essaie de me parler, Alex, qui était là. Et Dieu, merci, il était là. Il a pu être un peu plus... En plus, il est très... très posé, il voit toujours aussi le positif pour lui, il est très plein d'espoir et tout. Donc voilà, il a tout posé, il a demandé de tout bien nous expliquer, et on nous a dit que de toute façon le suivi se ferait à l'hôpital Necker, parce qu'il faut un neurologue, un neurochirurgien, qu'on allait refaire un IRM pour être certain de la chose, et qu'avant l'opération, de toute façon, ça allait, qu'il fallait... qu'on ne pouvait pas faire ça non plus du jour au lendemain, qu'il fallait faire très attention. On parle d'un enfant de 3 ans, donc ce n'est pas comme opérer un adulte. Déjà, opérer un adulte, c'est difficile, mais là, c'est une toute petite tête. Et du coup, on nous renvoie chez nous avec ça.

  • Speaker #1

    Vous repartez tous les trois à la maison en te disant que tous ces médecins-là ne t'ont jamais un peu écouté.

  • Speaker #0

    C'est ça, que je l'ai senti de suite. C'est ça, que je l'ai senti de suite. Dès la régression, qu'il y avait quelque chose, que ce n'était pas normal. Et ça, pareil, je ne peux pas te l'expliquer, je ne peux pas l'expliquer, mais c'était en moi, je sentais qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Et c'est pour ça que j'avais été aussi insistante avec les médecins, parce que je le sentais, je sentais que ce n'était pas normal. On avait beau me dire, tous les enfants à une période de régression, ok, je peux l'entendre, mais là, ce n'est pas le cas. Là, il y avait quelque chose, je le voyais dans les yeux de mon fils. j'avais perdu mon fils c'était plus dans son regard même c'était plus Eden donc et donc peut-être par rapport à un choc ils t'ont dit qu'ils savent pas en fait ils savent pas ils savent pas et honnêtement je pense que je vais pas savoir et que peu importe on ne saura jamais donc j'ai pas envie de me rendre malade de me torturer l'esprit de me faire plein de scénarios possibles moi là ce qui compte c'est qu'il aille bien mais c'est de tout faire pour son épanouissement pardon

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui s'est passé après ça ? Vous avez dû prendre une décision pour une opération ? Non,

  • Speaker #0

    il n'y avait pas le choix. De toute façon, c'était opération où le kyste allait encore plus grossir, et là, c'était une cata, donc on a refait des examens. Effectivement, le kyste était bien présent au niveau du devant du lobe droit, juste derrière l'œil droit en fait, et il écrasait une grosse partie du cerveau. Parce que la taille d'une balle de tennis, c'est conséquent. Surtout dans le cerveau d'un bébé. Déjà dans la taille d'un cerveau adulte, c'est énorme. On prend une pomme, on la met à côté de nous, franchement c'est balèze. Donc là... Tout va très vite, on fait les examens. C'était le jour de l'anniversaire de Bouchon. On nous appelle deux jours avant, elle nous dit qu'il sera opéré le 22 octobre. Donc on a deux jours pour se préparer, il faut qu'on fasse les arrières-tours parce qu'il faut prendre rendez-vous anesthésiste, etc. On nous explique qu'ils ne vont pas retirer le kyste parce qu'il y a un risque de cécité, qu'ils perdent la vue et que le kyste est beaucoup trop... trop gros, donc en fait qui vont le ponctionner, qui vont le dégonfler un peu comme un ballon, qui vont le dégonfler, qui vont le laisser à plat. Parce qu'en soi on peut vivre avec un kis dans le cerveau, il y a beaucoup de personnes qui en ont, qui ne s'en rendent même pas compte, mais là ce qui pose vraiment problème c'était la taille. Et donc, de toute façon, on est obligé de suivre. On ne peut pas dire non et puis on voulait que ça arrive vite, parce que pour nous on disait, plus on attend de toute façon, plus les dégâts vont être importants. On nous promet une opération miracle. On nous dit qu'à 99,9%, tout va revenir dans l'ordre. On te certifie ça. Le neurochirurgien, vraiment, c'est ce qui a été le plus difficile parce que malheureusement, ce n'est pas ce qui s'est passé. Ce n'est clairement pas ce qui s'est passé. Donc vient l'opération. Je dois laisser mon petit garçon partir.

  • Speaker #1

    Il se rendait compte, lui, de ce qui se passait ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. De toute façon, il était à moitié shooté tout le temps. Il le shootait tout le temps. Il a dû faire un test Covid, une horreur. En plus, c'est vraiment tombé dans la période où tout le monde, pendant le Covid, parce que pareil, à Necker, je devais être toute seule, je devais rester toute seule. Ça a été pendant... On lui restait à l'hôpital 14 jours, je crois. Ça a été...

  • Speaker #1

    Et là, tu n'avais pas le droit d'être accompagnée ? Non.

  • Speaker #0

    C'est fou. On se voyait dans le hall d'accueil, parce que Bouchon, malgré les 1h30, 2h de transport, venait tous les jours pour me voir. Franchement, heureusement qu'il a été là. De toute façon, il était aussi impliqué que moi. Il est parti le premier jour en larmes, parce qu'il ne voulait pas nous laisser. Il ne voulait pas laisser Eden. On faisait des visios tout le temps. Ça a été une horreur. Et puis, les images, les sons... Déjà, on était dans un service où il y avait beaucoup d'enfants opérés. Déjà, c'est une ambiance très particulière. Et je vois tous ces petits bonhommes qui sont d'une force incroyable, qui rigolent et tout, alors que nous, adultes, on subit ça. On est là, on gémit, on se plaint. Et eux, vraiment, c'est pareil. C'est une leçon. Ils m'ont donné tellement de force, ces enfants. Je me disais, mais je n'ai pas le droit de pleurer. regarde ce qu'il y a, quoi. Et je vois, pareil, mon petit Eden qui part pour l'opération. Là, je m'effondre. J'ai attendu qu'il ne soit plus là. J'ai rejoint Bousson dans le hall d'accueil parce que je ne voulais pas du tout rester seule, de toute façon. C'est impossible. Voilà, ce n'était pas du tout envisageable. Et je regardais mon téléphone toutes les secondes parce que le numéro devait m'appeler à la fin de l'opération. Donc, l'opération a duré 5 ou 6 heures. Et donc je retourne en salle de réveil et là, une horreur, on est à tous les enfants qui se réveillent des opérations, mais donc dans des gémissements de douleur, dans des pleurs de douleur, dans des états. Eden avait la tête totalement défigurée, mais vraiment il avait un œdème, un hématome énorme. Et je vois mon petit garçon comme ça, c'est horrible, on rentre dans la chambre, les nuits, tu vois ton enfant pleurer. Et déjà quand on voit... Quand on a son enfant qui est malade, c'est déjà la moindre petite chose. On s'en veut, le moindre petit fiert, le voir pleurer parce qu'il n'est pas bien, ça nous déchire le cœur. Et là, vraiment, j'étais impuissante et je ne pouvais rien faire.

  • Speaker #1

    Il n'y avait rien à faire de toute façon.

  • Speaker #0

    Je chantais, je lui parlais, je lui tenais la main et tout. Et lui, je le voyais gémir de douleur. Mais à ce moment-là, on avait encore l'espoir de se dire Vas-y, l'opération, de toute façon, c'est pour aller mieux.

  • Speaker #1

    c'était que pour aller mieux et voilà et là les jours passent

  • Speaker #0

    une infirmière vient nous voir et nous dit que second confinement, donc on va devoir rentrer chez nous parce qu'ils réquisitionnent des lits pour Covid, mais qu'il faudra revenir tous les jours.

  • Speaker #1

    Super pratique.

  • Speaker #0

    Pour les soins.

  • Speaker #1

    Et donc à 1h, 2h de transition.

  • Speaker #0

    C'est ça, 1h30 de route parce qu'il y a toujours des bouchons. Donc ok, de toute façon, on n'a pas le choix.

  • Speaker #1

    Avec un bébé comme ça.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est ça. D'un côté, j'étais contente de rentrer chez moi. J'étais contente qu'Eden retrouve ses proches, retrouve ses odeurs, retrouve sa maison. Mais c'est vrai que faire les allers-retours, les soins, les soins en plus, je pense que parce que le contexte faisait que c'était la période Covid, etc., ils prenaient moins de temps et ils étaient moins patients et bienveillants avec les patients. Donc c'est vrai que... Il y a un jour où une des infirmières a carrément engueulé Eden, parce qu'il pleurait. Et j'ai dit, je sais pas, il vient d'être opéré, il a une cicatrice. Enfin, non, en fait, non. Là, pour le coup, je suis pas d'accord. Je suis quelqu'un de très posé, très modéré, très patient. Je déteste tous ces scandales. Mais là, non, quoi. Là, non. Laissez-le, comprenez-le, mettez-vous juste à sa place.

  • Speaker #1

    Et ces soins-là, ils ne pouvaient pas être faits à la maison ?

  • Speaker #0

    Non, parce que le neuro voulait vraiment bien suivre le cours de la cicatrice. Et ce qui les inquiétait, c'était l'œdème. Il a gardé un œdème plus d'un mois. Vraiment, le visage déformé pendant plus d'un mois, ce n'était pas très beau à voir. Autant la cicatrice, ça a été, mais c'était vraiment l'œdème qui les inquiétait.

  • Speaker #1

    D'accord. Il fallait surveiller ça tous les jours.

  • Speaker #0

    Au final, il s'est résorbé. de lui-même, et c'est vrai que ça a pris du temps.

  • Speaker #1

    D'accord. Et est-ce que là, il savait te dire si l'opération avait bien fonctionné ?

  • Speaker #0

    Pas vraiment, puisque pour eux, s'ils ne parlaient pas encore, c'était le choc de l'opération. Tout allait se remettre en place naturellement. Donc nous, on a fait le nécessaire. J'ai pris rendez-vous avec un psychologue, psychomote, orthophoniste, tout ça en libéral, parce que c'est pareil, on n'avait pas de place dans un CESAD ou dans un CAMS. Il y a plein de petits instituts qui existent pour les enfants, mais il faut avoir des places. Moi, à chaque fois que j'appelais, c'était quatre ans d'attente. On est en Ile-de-France, ici, donc forcément... Déjà, je pense que dans les autres régions, l'attente est longue, mais ici, forcément. Mais ce n'est pas grave, j'avais tout pris en libéral. Je me suis dit, c'est sa rééducation, il va tout bien faire, tout va bien aller. Et finalement... ce sera jamais revenu. Tous les trois mois, on surveillait l'évolution du kyste, donc tous les trois mois IRM. Ensuite, on est passé à tous les six mois, tous les neuf mois, tous les ans, jusqu'à maintenant que je touche du point, le kyste n'a pas rebougé. Donc maintenant, on le laisse tranquille parce que voilà, il est traumatisé des hôpitaux maintenant. On se regarde juste sur le parking, il vrille totalement. C'est violent. Du coup, le neurochirurgien nous explique le fait que Eden n'ait pas repris la parole, etc., par ça, parce que finalement, le kyste est arrivé, enfin, c'est vraiment développé, là où le cerveau de l'enfant commence réellement à créer des bonnes bases solides et à fixer, entre guillemets, ses bases. D'accord. Et que, du coup, c'est un petit peu tout. Tout est déplacé, tout est déconnecté.

  • Speaker #1

    Ils ne savent pas te dire si ça va revenir un jour ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Tu ne sais pas ?

  • Speaker #0

    Non. Eden travaille très dur pour. Il travaille fort. Je me dis, si jamais il ne parle pas, ce n'est pas grave. Il est heureux. Il est plein de vie. Il est super épanoui. Moi, je veux qu'on trouve un moyen de communication pour se comprendre. Parce que juste quand il est malade, c'est... très difficile de comprendre qui il a, puisqu'il ne montre pas. Actuellement, il nous fait... Nous, on a l'impression que c'est des migraines, puisqu'il va d'un coup être très très mal, vomir, avoir mal... On a vraiment l'impression qu'il a mal à la tête. Donc là, j'ai relancé la neurologue pour avoir un peu un retour d'examen. Mais de toute façon, il est handicapé. Il est déclaré handicapé, donc il n'a pas l'opération. Voilà, on sait que... On a juste de l'espoir. Oui, en fait, c'est ça. Il travaille dur, il fait plein de progrès. Donc, on espère juste qu'un jour, ça revienne et que... qu'on retrouve Eden qu'on a connu.

  • Speaker #1

    Et comment ça se passe du coup ? Parce que là, il a 7 ans. J'imagine qu'il ne va pas à l'école.

  • Speaker #0

    Alors l'école, ça a été très difficile. C'est difficile aussi. Oui, parce que l'instruction est obligatoire. Moi, je ne suis pas maîtresse, donc je ne voulais pas faire l'école à la maison. Eden avait le droit d'aller à l'école, donc je l'ai inscrit à l'école. On m'a de suite expliqué que ça allait être difficile. donc il n'y allait que le matin la première année ça a été très difficile j'ai une photo sur ma page Instagram d'un jour où c'était le carnaval de l'école où tous les enfants étaient déguisés les maîtresses ont pris des photos deux jours après je reçois le mail avec toutes les photos des enfants, la photo de groupe où tous les enfants sont dans la classe, assis par terre devant, et tout au fond de dos, à genoux, c'est un tapis, Eden, devant la porte. Tout seul ? Tout seul. Et ça m'a brisé le cœur, vraiment. Je me suis dit... Je savais que c'était difficile quotidiennement parce qu'une classe avec 25 élèves, dont un qui a des besoins particuliers, je me doutais bien qu'il n'était pas non plus intégré à 100%, mais se prendre cette réalité et se dire qu'en plus, le mail est envoyé à tous les parents. Enfin, vraiment, j'ai...

  • Speaker #1

    Vous vous êtes confrontée à l'image, en fait.

  • Speaker #0

    C'était vraiment l'image que tu retrouvais,

  • Speaker #1

    j'imagine.

  • Speaker #0

    Ah ben, c'est ça. Là, je me suis dit... On a pris rendez-vous tout de suite, Bouchon et moi, avec la directrice, la maîtresse, tout. On a appris qu'il l'avait perdu plusieurs fois dans l'école. Et tout ça, ils nous le disent, mais d'une manière très naturelle, pour nous expliquer que, de toute façon, Eden, c'est très compliqué. Et je me dis, mais pourquoi en fait ? Déjà, il ne vient que le matin. La directrice me dit, sinon, il faudrait que vous le déposiez. De 9h30 jusqu'à 10h30, je ferais le temps de la récré, quoi. Non mais... Et des choses comme ça. Et là, on a vraiment senti un rejet. Alors qu'on habite un tout petit village. On est en plus dans une grande ville où les classes sont à plus de 32 élèves. Je ne dis pas que 24 élèves, c'est déjà énorme. Moi, je ne pourrais pas gérer 24 enfants. Mais là, c'était une telle violence. Et de toute façon, j'avais partagé cette photo directement sur Insta tellement j'étais en colère, mais j'étais aussi triste. Et je me suis dit, mais ça, c'est pas normal. Et je sais qu'Eden, c'est pas le seul à vivre ça. Donc là, ça a été très violent. On a fini la fin de l'année. Eden n'est pratiquement pas retourné à l'école. L'année d'après, on l'a réinscrit. Il est retourné à l'école que le matin. Comme j'avais un petit peu mis un coup de pied dans la fourmière, j'avais menacé, j'ai appelé le rectorat, j'ai dit ça c'est pas normal. Donc il a eu une AESH pour les matinées, il a aussi eu la chance de tomber sur une maîtresse hyper investie, hyper bienveillante et hyper patiente. Et la deuxième année, de toute façon, on a vu un changement radical chez Eden. Il était content d'aller à l'école, il était impliqué dans tout. Vraiment, une personne change tout. Enfin, deux personnes, puisqu'il y avait aussi son avaissage, qui était une femme en or. Mais avoir une maîtresse qui est investie et qui prend le temps pour Eden, comme pour tout autre enfant, en fait, on a vraiment senti la différence. Malheureusement, ça n'a duré qu'une année. Les deux autres années, puisqu'il a fait deux grandes sections, ça a été une cata. Ah oui.

  • Speaker #1

    Il avait une autre maîtresse après.

  • Speaker #0

    Oui. Et ça a été... vraiment une horreur. Eden commençait à montrer des signes de rejet total de la scolarité. Ça a été pareil. En fait, on revivait la première année avec le rejet. Eden qui nous disait, il y a le spectacle de fin d'année, mais on ne va pas emmener Eden parce que ça risque d'être compliqué pour lui de prendre le bus. Mais non, en fait, moi je vais l'accompagner, ce n'est pas grave. Ah oui, dans ce cas, vous l'emmenez par vos propres moyens. Mais que des choses comme ça. Que des choses comme ça, ouais.

  • Speaker #1

    Que tu sois pas habilité à un minimum de... Ne serait-ce que de compassion et d'humanité, en fait, tout simplement. C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est juste ça, parce que... Là en soi, Eden, ce qu'il lui fallait, c'est juste quelqu'un un peu pour le guider. Et c'était le cas puisqu'il avait une AVSH. Donc il n'y avait pas vraiment d'excuses. Mais par la suite, on a appris que l'AVSH s'occupait aussi d'autres enfants. Pour la deuxième année, j'ai même dû faire un article dans Le Parisien. Parce qu'Eden n'a pas pu faire sa rentrée le jour de l'école puisqu'il n'y avait personne pour l'accueillir. On m'avait dit oui, est-ce que vous pouvez aller quand même au CP, mais juste le jour de la rentrée pour gonfler les effectifs, et après vous rentrez chez vous ? Mais non, en fait. C'est pas vrai. Ah mais ouais, c'est... Je savais que le monde du handicap, surtout dans la scolarité, était compliqué. Mais moi, j'avoue que naïvement, je croyais à l'inclusion. T'as envie d'y croire. Voilà, moi j'y croyais. Et là, on s'est pris porte sur porte, et ça a été tellement violent. et d'un côté je me dis tout le temps Dieu merci Eden ne s'en rend pas compte enfin j'espère du moins qu'il ne s'en rend pas compte puisque lui limite quand il est allé à l'école c'est une salle de jeu pour lui il faisait ce qu'il veut a priori il allait même se balader dans l'école il s'est perdu dans l'école je me dis bon lui finalement c'était pas le plus à plaindre il fait sa vie, il est heureux mais quand on voit ça de notre regard de maman Déjà, voilà, c'est notre enfant, ça touche à notre enfant, mais c'est d'une violence et ça m'a fait vraiment très très mal. Ça a été très dur.

  • Speaker #1

    J'imagine même pas en fait ce que tu as pu ressentir, mais il n'existe pas d'établissement ?

  • Speaker #0

    Alors, il y en a, mais les entrées sont difficiles, et c'est difficile d'y intégrer. Cette année, heureusement... il a pu intégrer une IME enfin oui c'est comme une IME donc c'est un centre où le matin il a école comme l'école et après psychomote, sport médiation animale piscine, de 8h30 à 16h30 avec la cantine tout, voilà mais c'est très rare nous on a énormément de chance surtout que on n'a pas de diagnostic pour l'autisme parce que C'est vrai que je ne te l'ai pas dit, mais suite aux dégâts causés dans son cerveau, ce qui se rapproche le plus du handicap, on va dire, d'Éden, c'est l'autisme. Il a un spectre autistique et on attend qu'on nous pose enfin un diagnostic. Mais comme il y a l'histoire du kyste qui vient se mêler à tout ça, on est autiste, on ne le devient pas. C'est la phrase qu'on me sort tout le temps. Ah, je ne savais pas. Voilà, donc on nous dit tout le temps ça. Et donc, c'est très difficile de rentrer dans ce type d'établissement, surtout à 6-7 ans, de l'intégrer. Mais il y a une telle demande que...

  • Speaker #1

    Ah oui, ça veut dire qu'il y a autant d'enfants qui sont demandes...

  • Speaker #0

    Oui, de plus en plus. Je ne saurais pas dire pourquoi, mais en tout cas, il y en a de plus en plus.

  • Speaker #1

    D'accord. On ne le sait pas, ça, quand on n'est pas là-dedans, quand on n'est pas confronté à ce sujet. Moi, je ne savais même pas qu'il y avait des centres qui... Je te pose la question,

  • Speaker #0

    justement.

  • Speaker #1

    Quand tu me racontes qu'à l'école, ça se passait comme ça, je me dis, mais pourquoi il n'existe pas des établissements ?

  • Speaker #0

    Il y en a, alors que bon, il y a aussi des écoles qui sont très inclusives. Je ne mets pas tout le monde dans le même panier. C'est vrai que les éducatrices d'Éden ont dit qu'il y avait eu déjà pas mal de soucis avec cette maîtresse-là, avec cette école-là, au niveau de l'inclusion, qu'ils ont dû intervenir souvent. malheureusement.

  • Speaker #1

    Ça, c'est triste quand même. Parce que tu interviens une fois, tu n'es pas...

  • Speaker #0

    Tu vois, c'est comme... J'ai fait l'article dans Le Parisien puisque j'avais fait un post sur Insta qui a été énormément relayé. J'ai énormément d'abonnés. On mentionnait plein de monde. J'ai même la télé qui nous avait contactés. Mais ça me faisait trop peur, en fait, puisque c'est bien de médiatiser ces choses-là. Mais voilà, là, parler à l'atelier sur des talk-shows ou quoi, je me suis dit, je n'ai pas non plus envie de ramener de mauvaises choses sur Eden. Il y a du bon et du moins bon. Donc, je me suis dit, bon, là, le Parisien, c'est quelque chose, c'est un journal, c'est bien. Et donc, l'article sort. Le lendemain, on trouve une AESH à Eden. Voilà, tout le monde nous appelle. Oui, vous n'en faites pas, on a les solutions, etc. Ah oui, d'accord. Et c'est triste d'en arriver là.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est fait.

  • Speaker #0

    C'est franchement dommage d'en arriver là.

  • Speaker #1

    Oui, parce que toi, parce que tu as osé parler et que tu as la chance aussi, la possibilité de faire un article, tu as accès à tout ça. C'est ça. Comment font les autres parents qui sont dans l'ombre encore ?

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. Et je pense très souvent aux mamans qui sont aussi isolées. Parce que bon, moi, j'ai la chance d'avoir quand même du monde autour de moi. J'ai Bouchon, j'ai ma famille, j'ai des amis, j'ai un star. Mine de rien, ça représente quand même du monde et ils m'ont très souvent aidée. Mais c'est vrai que les parents isolés, comment ils font ? Comment ils font ? Je ne sais pas. C'est trop dur. C'est trop dur. Et c'est vrai qu'on nous parle partout de l'inclusion, que voilà, limite le handicap c'est génial. Allez, on… Non mais c'est vrai, quand tu écoutes, c'est… C'est facile, c'est cool, allez on va vous intégrer, patati. Mais en fait, c'est pas ça du tout la vérité. C'est clairement pas ça et je le vois même avec les parents. Quand je déposais Aiden à l'école, l'année dernière, devant moi, la maîtresse a distribué des cartons d'invitation d'anniversaire à tous les parents et les enfants, sauf nous. Ça c'est... Donc ça aussi, je me dis mais... Alors qu'il n'est pas méchant, Eden.

  • Speaker #1

    J'imagine bien.

  • Speaker #0

    Lui, il adore jouer. Parfois, il est dans sa bulle, certes, mais après...

  • Speaker #1

    Ça reste un enfant.

  • Speaker #0

    C'est ça. Mais c'est vrai que pour beaucoup, le handicap, moi, j'ai vu des parents...

  • Speaker #1

    La différence, ça fait peur souvent.

  • Speaker #0

    C'est ça. Moi, j'ai vu des parents devant moi dire Non, non, ne va pas jouer avec lui, il est bizarre. Ou même me demander si c'était contagieux. Enfin, vraiment des... Mais voilà, c'est... J'en viens à me demander, parfois, ils ne font pas exprès. Et si ce n'est pas de la provocation et pour te rendre, toi, encore plus mal.

  • Speaker #1

    Parce qu'ils sont loin d'imaginer ce que toi aussi, par quoi tu passes. Parce que bon,

  • Speaker #0

    là,

  • Speaker #1

    on parle d'Eden depuis longtemps.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas la maternité que je m'étais imaginée. Oui,

  • Speaker #1

    maman, et encore, j'ai l'impression que ce bouchon, il est quand même sacrément fort.

  • Speaker #0

    Oui, heureusement.

  • Speaker #1

    D'un soutien incroyable.

  • Speaker #0

    heureusement et je pense pas que tous les hommes auraient accepté encore plus quand c'est même pas son enfant même s'il le considère comme tel de base ce n'est pas son fils mais heureusement qu'il est là et heureusement qu'il est aussi investi et lui pour lui le seul point qui compte mais comme pour moi je vois tout l'aspect derrière tout l'administratif, tous les rendez-vous et tout c'est qu'Eden soit heureux et épanoui Pour lui, Eden, il se réveille, il a la banane, il joue, il court, ils vont dans les bois ensemble, ils font des cabanes et tout. Il est heureux. Et pour lui, c'est le principal.

  • Speaker #1

    Donc dans votre couple, il n'y a pas de... Ça aurait pu lui faire peur. Enfin, je ne sais pas. J'imagine que votre quotidien, il n'est pas comme tous les couples qui vivent avec des enfants en bonne santé ou avec qui tu peux faire tout et n'importe quoi. Je ne sais même pas comment apporter les mots justes, parce que je ne sais pas ce que vous vivez, mais il est là, il est d'un soutien, il prend son rôle très à cœur, et toi il te soutient comme tu as besoin de l'être, même si ce n'est plus. Et du coup, il n'y a pas eu ce truc-là de se poser la question de oh là là, mais c'est trop compliqué pour moi,

  • Speaker #0

    c'est trop… Non, cette question, elle ne s'est jamais posée. Il y a eu des clashs, parce qu'il y a la fatigue. Moi, je vais vite stresser. Et donc, je vais vite parfois monter en pression. Et lui, il va essayer de m'apaiser. Mais voilà, ce n'est pas le bon moment. Donc, mon caractère fait que je suis un peu relou. Mais la question d'Eden, c'est trop compliqué. Je ne peux pas suivre. Non, ça, elle ne s'est jamais posée. C'est beau. Oui, vraiment. Vraiment, vraiment. Et... J'ai de la chance parce que je vois des familles parfois se déchirer à cause du handicap. Et nous, il y a des moments qui sont durs, il y a eu des moments qui ont été très très durs, mais on a toujours pris ces défis-là pour se relever. On s'en est toujours sortis ensemble, on parle beaucoup. Il n'hésite pas à me dire qu'honnêtement, parfois, quand on est invité à des soirées ou autre, ce serait plus facile d'y aller sans Eden. Donc si papi et mamie peuvent le garder. Il y a des solutions. Il ne va pas marcher sur des œufs, il ne va pas me dire... Il ne va pas faire attention à ses propos. Pour lui, Eden, c'est un enfant... Oui,

  • Speaker #1

    c'est comme un enfant...

  • Speaker #0

    C'est vrai que parfois, on a des invités ou autres à la maison, ils peuvent peut-être le trouver brusque ou dans sa manière parler d'Eden, mais parce que pour lui, il ne fera jamais aucune différence. Ce n'est pas parce qu'Eden est handicapé qu'il doit avoir, entre guillemets, un traitement de faveur. Et il bouscule même parfois Eden. Et de toute façon, les deux, ils ont une relation...

  • Speaker #1

    C'est intéressant comme point de vue. Oui, oui. Je trouve ça très bien.

  • Speaker #0

    Alors que moi, je suis plus protectrice et que je fais attention à tout. Et que voilà, je... Non, non, mais attention, il faut voir... C'est Eden aussi, tu sais, c'est Eden. Et alors que lui, non. Non, mais Eden ou pas, c'est un enfant. Donc, il n'est pas dans le déni sur le handicap et sur tout ce qu'il a vécu. Mais par contre, pour lui, on n'a pas à mettre Eden dans une case pour autant.

  • Speaker #1

    Non, c'est bien.

  • Speaker #0

    il essaie plein de choses avec Eden, ça fonctionne,

  • Speaker #1

    ça fonctionne ça fonctionne pas et du coup tu as dit que tu avais deux enfants qui venaient le troisième il va arriver bientôt mais ce deuxième c'était le projet cette fois-ci alors oui,

  • Speaker #0

    petit élément de toute façon on avait toujours parlé d'avoir d'autres enfants pendant deux ans c'est pas que l'on a essayé mais je me... protégeais pas, je prenais plus de moyens de contraception mais voilà, je tombais pas enceinte ça ne travaillait pas pour autant, on me disait ça viendra quand ça viendra au final on part en vacances on fait du jet ski, accident de jet ski pour moi je me brise la maléole c'est pas vrai, oh waouh deux fois,

  • Speaker #1

    les vacances qui tournent mal deux fois,

  • Speaker #0

    ça va c'était le dernier jour donc limite ça va C'est moi en plus qui ai insisté pour faire du jet, alors que c'était la tempête dehors. C'est vrai. J'ai dit super, vraiment les idées géniales. Et au final, je tombe enceinte après l'opération de ma cheville. Donc, c'était pareil. Mais vraiment, on s'est dit, mais c'est fou ça. Ça fait deux ans qu'on essaye, entre guillemets. Et bien voilà, c'est tout bon. Mais là, la grossesse a été... J'ai eu tous les symptômes. comme d'hab, mais c'était cool. C'était une autre façon de voir la grossesse, beaucoup plus... Bon, même si j'étais en fauteuil roulant, mais bon, c'est pas grave. Après, rééducation, donc kiné, puisque j'ai été opérée et je suis tombée enceinte après, donc kiné, béquille et tout. Mais c'était vraiment un sketch. C'était... Mais je regarde pareil, un très bon souvenir aussi. C'est vrai que j'étais une petite princesse dans son fauteuil. On s'occupait très bien de moi. Mais voilà, c'était cool parce que là, c'était vraiment voulu. Pas forcément calculé à ce moment-là, mais ce n'est pas grave. Mais voilà, on se projetait beaucoup. On s'imaginait, on se disait, Eden, il va être grand frère. C'était trop beau. C'était trop beau, c'était trop bien. Au final, on se prend un week-end en amoureux, encore dans le Nord, pour aller à Lille. pèlerinage et au final j'ai le labo qui m'appelle et qui me disent non mais vos protéines urines ça va pas du tout vous devez rentrer donc on fait demi tour et en fait gros risque de préeclampsie en fin de grossesse ma tension qui descendait pas de 17 enfin voilà que c'était ouais tous les deux jours je devais aller à la mater ça a été la fin de grossesse a été speed Mais pareil, heureusement, Bouchon était là. Donc lui, toujours très positif. Non mais t'inquiète, ça va aller. Il est obsédé ce mien. Oui, vraiment, vraiment. Vraiment, vraiment. Il vient du Sud, donc je pense que c'est pour ça. C'est l'esprit du Sud. Et au final, ils m'ont déclenchée. Mais je devais accoucher le 19 août. Et j'ai accouché le 27 juillet. D'accord. Voilà. Mais bon, on m'a déclenchée. Ça a mis du temps à se faire. J'ai dû prendre plusieurs fois. fois les cachait. Ils ne voulaient pas sortir. Vraiment pas du tout. Et au final, j'ai accouché. Très bel accouchement. Ça s'est bien passé aussi. Ça s'est très bien passé. On a juste eu vraiment peur avec la préclampsie. Ce n'est pas marrant. Mais petit Elio est arrivé et nous a plus que comblé. J'avais beaucoup de craintes pendant la grossesse. Je me suis dit vu... Ce côté fusionnel que j'ai avec Eden, comment je vais faire ? Comment je vais faire ? Est-ce que j'aimerais si fort ? Ça, c'était une grosse angoisse pendant ma... Je pense que toutes les mamans, quand on va avoir un deuxième enfant, on se pose cette question à un moment donné. Mais là, moi, c'est vrai que je me dis, mais comment ? Avec tout ce que j'ai vécu avec Eden, il n'y a rien qui va pouvoir surpasser... Enfin, voilà, de... de plus haut que ça. Et au final, la question, elle ne s'est même pas posée.

  • Speaker #1

    Voilà, tu vois, tu as la réponse.

  • Speaker #0

    C'est vrai. C'est naturel. C'est vrai que parfois, on se dit que c'est un peu tabou, qu'on n'ose pas trop le dire. Mais je pense que quand on est enceinte, on se dit, est-ce que je vais aimer pareil ? Oui,

  • Speaker #1

    il s'est posé la question au début. Pas est-ce que je vais être capable, mais est-ce que ça va... Parce que forcément, ce n'est pas le même enfant, pas la même personnalité, ils ne vont pas faire les mêmes choses.

  • Speaker #0

    C'est bizarre. Mais même encore maintenant, parfois on me dit est-ce que tu préfères Eden à Elio ?

  • Speaker #1

    C'est horrible,

  • Speaker #0

    c'est des questions horribles. Mais je dis, c'est pas la même chose. Je vais pas dire que je les aime pareil. C'est un amour différent. Ils sont exactement au même niveau au niveau de mon amour. Je donnerai tout pour eux. Eden, forcément j'ai ce côté beaucoup plus protecteur. Elio, je découvre mes... tellement de choses merveilleuses. Je découvre une maternité. J'ai plein d'échanges avec lui. Il y a un réel échange entre lui et moi. On fait plein de choses ensemble, malgré qu'il n'ait que deux ans. C'est différent, mais à partir du moment où il était dans mes bras, la question ne s'est pas posée. Je l'ai vu, je l'ai aimé de suite.

  • Speaker #1

    Un deuxième petit garçon,

  • Speaker #0

    du coup. Oui, nous on aime les garçons.

  • Speaker #1

    Et alors, pareil, on retourne à la maison, donc la rencontre avec son grand frère.

  • Speaker #0

    Trop bien, Eden est venu parce que la maternité, il n'y avait pas de visiteurs acceptés, même les fratries. Donc ça, c'était un peu difficile pour mon petit cœur de maman. Mais bon, ce n'est pas grave. Il est venu me chercher à la maternité le jour de la sortie. Il a voulu aider Bouffant à porter le cosy et tout. Trop mignon. Non, trop mignon. Et il est très délicat avec son frère, ça se passe très bien malgré. toutes les craintes que certaines personnes ont voulu me mettre en tête en me disant mais t'as pas peur, fais quand même attention, il est handicapé, il peut être un peu violent Non, moi j'ai toujours fait confiance, moi j'ai confiance en Eden, j'ai vraiment confiance en Eden, et je me suis toujours dit que plus je mets de barrières, plus c'est là où il risque d'y avoir, de se passer quelque chose en vrai. Donc non, tout s'est tout de suite bien passé, et c'est trop beau de les voir évoluer tous les deux. Ils se chamaillent comme des frères. Enfin, voilà, c'est des frères.

  • Speaker #1

    Ils ont leur lien, eux.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Ils vont être autant câlins qu'ils vont faire la bagarre pour une barre de chocolat ou un jouet. Enfin, voilà, c'est... Non, c'est une vraie fratrie. Oh, incroyable. Non, ils sont vraiment mignons. Et on essaye, depuis tout petit, d'expliquer à Elio, parce que c'est ça qui est difficile, parfois, de faire comprendre à Elio que, bah, Eden... a le droit à certaines choses qui ne sont pas normales et que lui n'a pas le droit d'avoir, même pour les repas. C'est vrai que ça, c'est compliqué de voir son frère manger pratiquement des frites tous les jours et toi, on te saoule avec des légumes.

  • Speaker #1

    Ça, c'est vrai que ça doit être dur.

  • Speaker #0

    Voilà. Donc là, il a deux ans, donc en plus, c'est l'âge un peu compliqué. Et lui, il a un sacré caractère. C'est vrai.

  • Speaker #1

    C'est terrible tout.

  • Speaker #0

    C'est ouf. Pareil. Ouais, c'est ouf. c'est vraiment une tornade celui-là mais vraiment il est très très drôle mais c'est très difficile pour nous parce que du coup il fait des bêtises et on se mord les joues pour pas rire mais vraiment c'est il nous fait des choses parfois et il répond déjà courage à sa maîtresse ou à son maître l'année prochaine je me dis ça va être chaud mais c'est vrai que voilà ça cette partie du handicap grand quand on est petit frère d'un enfant handicapé, de se dire qu'on n'a pas envie qu'Elio se sente mis à l'écart ou rejeté, et on n'a pas envie non plus qu'Elio devienne aidant de son frère. On veut que Elio garde ses... Elio, c'est le petit frère d'Eden, mais il n'a pas un rôle ni d'assistant à jouer, et pas de bourreau, mais de laissé de côté. puisque moi c'est ça qui me faisait peur je me suis dit comment je vais faire pour trouver du temps pour un deuxième enfant alors qu'Eden me demande déjà tout mon temps et en fait on a à chaque fois expliqué à Eden non je m'occupe d'Elio, là j'ai pas le temps pour toi, je suis désolée c'est bien que t'arrives à le faire aussi ça a pas dû être facile au début non mais j'avais pas le choix en fait ça c'est quand Bouchon a repris le travail et je me suis retrouvée toute seule avec Eden et Elio, bah forcément Quand il fallait que je change Elio, quand il fallait que je lui donne son pain ou autre, je suis désolée, Eden, mais il va falloir que tu t'apprennes la patience. Tu n'es plus tout seul.

  • Speaker #1

    Voilà, chacun à sa place.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et ben ? Donc là, il a quel âge, Elio ?

  • Speaker #0

    Deux ans et demi. Oui, il est fin juillet. Donc là,

  • Speaker #1

    le petit troisième qui arrive.

  • Speaker #0

    Oui, oui. BB3. Pareil, c'est assez... qui est arrivé comme un cheveu sur la soupe. C'est vrai. On en parlait, mais pour le coup, c'est vraiment une surprise parce que ce n'était pas prévu du tout. OK. Ça va être un petit peu tabou, mais au départ, ce qui était entre guillemets prévu, c'était une IVG. Pour moi, dans ma tête, parce que je n'avais pas encore cette solution pour Eden. D'accord. Et j'ai... très mal vécu cette année de mère au foyer. Parce que pour Eden, j'ai dû arrêter de travailler. J'ai dû tout arrêter. Cette année a été très difficile pour moi en tant que mère au foyer. Ce n'est pas un rôle qui m'épanouit. Il y a des mamans qui... Qui adorent ça. Qui sont faites pour ça. Moi, ça ne m'épanouit pas. Cette année, encore plus. Je ne saurais pas expliquer pourquoi. mais je me suis vraiment retrouvée bloquée dans ce rôle là à être malheureuse et vraiment quand j'ai appris cette troisième procès je me suis effondrée parce que c'était pas une bonne nouvelle tu as vu la chose continuer en fait puisque troisième enfant veut dire allez je reste encore à la maison c'est ça et je me dis Eden grandit j'ai plus de solution moi à lui apporter parce que mes activités ça va bien 5 minutes je suis pas psychomotricienne je suis pas orthophonie je suis pas je ne suis pas éducatrice, comment je vais faire, même si Elio rentre à l'école en septembre 2025. Vraiment, tout s'est fait dans ma tête et il n'y avait pas de solution, il n'y avait pas de schéma de solution. Donc, j'apprends que je suis enceinte le lundi. Le mardi, j'ai rendez-vous avec le gynéco pour une datation, pour une potentielle IVG. Vraiment, j'étais déterminée. Voilà.

  • Speaker #1

    Comment Bouchon, il était OK avec...

  • Speaker #0

    Il était sous le choc. Il m'a dit clairement que ma décision, de toute façon, il suivrait, même si on en avait déjà parlé tout, mais qu'il comprenait que pour moi, ce n'était pas le bon moment. Mais il me disait quand même qu'il fallait rester positif parce qu'on attendait la réponse pour le centre d'Éden, savoir s'il allait être pris ou pas. Et il me disait, il me fait, écoute, si on pense positif, tout positif va suivre. Laisse-moi tranquille avec ta positivité. Non, là, je ne peux pas. Donc, je prends rendez-vous. J'avais rendez-vous à 14h. J'arrive dans la salle d'attente qui est collée à la maternité. Je voyais des bébés passer. Oh là là,

  • Speaker #1

    par contre,

  • Speaker #0

    c'est dur ça. Oui, ça, c'est difficile un peu. Mon téléphone, plus de batterie. Donc, je me retrouve toute seule devant un faire-part. du prénom d'une petite fille qu'on avait décidée, c'était une fille un jour, de Bouchon-en-Moi. Et c'est un prénom qui est assez rare, je ne le dirai pas au cas où. Mais c'est une musique qui nous touche énormément à Bouchon-en-Moi, qu'on a écoutée le premier jour de notre rencontre. Donc, pendant toute l'attente, je suis devant se faire part, je retiens mes larmes, je suis là à me dire, non mais, c'est pas possible, Je lève la tête, au-dessus, faire part avec écrit Elio, E-L-I-O, je dis non mais c'est une blague, je dis bon, bon, bon, bref, c'est pas grave, j'attends, j'attends, j'attends, rendez-vous, j'ai rendez-vous à 14h. Les heures passent, toujours pas, 19h toujours pas, je vois la dame de la caméra, il y a beaucoup de retard et tout, 19h40, on m'appelle enfin, donc j'arrive et tout, je vois le gynéco, il me dit j'espère que vous n'êtes pas là pour une écho parce que tout le système informatique vient de planter. Je dis que c'est une blague. Oui,

  • Speaker #1

    c'est tout bon.

  • Speaker #0

    Je dis mais c'est une blague. Et vraiment, je refusais d'écouter cette voix dans ma tête qui me disait tout ça, c'est un signe. Tout ça, c'est des signes. Tout ça quand même, là ? Oui, je bloquais. Donc, il me dit, revenez demain, ça va, tout sera remis en ordre, je vous donne rendez-vous à 13h. OK, je rentre, j'appelle Bouchon, je m'effondre. Je lui dis, s'il te plaît, ne me parle pas de positivité ou de signe, s'il te plaît. Parce que voilà, pour moi, j'avais pas d'autre choix. C'était pas un choix du cœur, ce que je comptais faire, mais c'était le plus raisonnable. Pour moi et pour notre vie à tous les trois, pour pas qu'on court partout, pour pas qu'on soit dans... Parce qu'avec Eden, avant qu'il soit au centre, j'avais des rendez-vous tout le temps. Matin, après-midi, matin, après-midi. On faisait que ça, d'être dans la voiture tout le temps. Et il me dit je ne peux pas porter ça, déjà qu'Elio le pauvre doit nous suivre dans tout ça, je ne vais pas imposer ça à un autre enfant Donc le lendemain, je prends rendez-vous, j'arrive à 13h, je demande à l'accueil. Avant, Bouchon me dépose et me dit sa petite phrase quand même me dit tu n'es obligé de rien je lui dis merci mais je m'en vais donc ils arrivent à la caille et je demande tout de suite est-ce qu'il y a du retard ils me disent 3-4 heures et là je dis je m'en vais je suis le redis je suis habituée à ce qu'il y ait tout le temps du retard là-bas parce que comme c'est collé à la matière ils sont souvent appelés pour des urgences c'est tout mais je dis non je suis désolée je m'en vais donc je rappelle mon son et je lui dis et je lui dis Il me dit, prends du temps. Il me fait, arrête d'être en suite comme ça. On vient juste d'apprendre que t'es enceinte. Pose-toi, prends du temps.

  • Speaker #1

    On peut faire du shopping un peu.

  • Speaker #0

    Voilà, il me fait, arrête là de te rendre malade, de te faire des nœuds au cerveau. Prends du temps. Donc, on rentre à la maison, les jours passent. Moi, j'avais que ça en tête quand même. Et en plus, j'avais cette petite voix qui me dit, regarde les signes, regarde les signes, regarde les signes. Non, t'es trop. Va-t'en loin de moi. Et au final, un soir, Bouchon rentre du travail et il m'avait préparé tout un discours. Il m'a dit, écoute, regarde tout ce qu'on a déjà surmonté, regarde tout ce qu'on a déjà vécu. Nous, que ce soit lui ou moi, on croit beaucoup aux signes de la vie, aux petits signes du destin. Et c'est vrai que ça nous a toujours porté dans notre couple les galères. Parce que quand Eden, on a appris pour le kyste, on a appris le premier cancer de mon papa. Quand on a appris pour... Pour ce que je me suis fait opérer de la vésiculia, on a appris le nouveau cancer aussi de mon papa, il y avait plein de petits signes autour, on croit beaucoup aux signes. Donc il avait préparé son petit discours et il me fait, si on pense positif, si on y croit, je fais regarde là tout ce qu'il y a sur notre chemin, on en a toujours parlé, on en a toujours voulu, je fais, et voilà, il est bien. Et il me sort cachée dans son dos une petite peluche avec une petite paire de chaussettes. Il me fait, fais-moi, tu sais ce que je veux. Je fais, là, tout est pour toi. Et donc, voilà.

  • Speaker #1

    Bon, là, tu ne peux pas...

  • Speaker #0

    Voilà, là, j'ai dit OK. Et le lendemain, le centre nous appelle pour nous dire que c'est OK pour Eden. Bon,

  • Speaker #1

    là, il ne te fout pas de ton...

  • Speaker #0

    Voilà, donc là, j'ai dit OK. Bon, c'est bon, allez. Tu m'en dis 20. Voilà, je m'avoue vaincue. C'est bon, je laisse tout. Et au final... Au final, c'était une très bonne nouvelle. Fatigante, un peu éprouvante, parce qu'il y a toujours cette notion de... Voilà, ça fait toujours un petit peu peur. Et surtout que ça me paraît énorme de passer de 2 à 3.

  • Speaker #1

    C'est souvent ça aussi. Trois enfants, on se dit toujours qu'il y a tout qui va devoir changer. La voiture...

  • Speaker #0

    Ça met l'angoisse de suite.

  • Speaker #1

    De 2 à 3, j'ai l'impression que c'est plus compliqué dans la tête des gens.

  • Speaker #0

    Autant... C'est vrai que l'arrivée d'Elio, ça s'est fait. Il nous a vraiment rajouté ce petit bonheur, mais sans encombre en fait. On ne s'est pas senti... Ça n'a pas été un poids en plus. Et que là, je me dis, trois, ça me met tout, me rassure en me disant que finalement, c'est plus simple de passer de trois à deux que de deux à un.

  • Speaker #1

    J'ai entendu ça déjà, oui.

  • Speaker #0

    Donc, je me dis, bon, on verra.

  • Speaker #1

    Comment s'inquiéter quand on a un bouchon comme ça à côté de soi ?

  • Speaker #0

    C'est vrai, c'est vrai. Non,

  • Speaker #1

    c'est vrai que je trouve ça... Souvent, c'est les femmes... Les femmes, on a tendance à dire, ça va, allez, deux, trois, bon... Et les hommes, c'est plus, oh là là, l'organisation, comment on va faire ?

  • Speaker #0

    C'est le sommeil qui le...

  • Speaker #1

    Ouais, tu vois...

  • Speaker #0

    Qui le tracasse le plus. C'est vrai.

  • Speaker #1

    Et Yo, il ne dormait pas beaucoup ?

  • Speaker #0

    Si, si, les deux, ils ont fait leur nuit après la mater. Voilà. en rentrant à la maison oui si il y en a eu le troisième il va nous faire vivre ouais on s'est dit on sait jamais quoi non mais on sait que de toute façon il y a les biberons quand même voilà il y a le lever la nuit et tout mais voilà c'est ça qui le ouais voilà c'est nous c'est nous il y aura de la vie encore en plus à la maison c'est cool et alors troisième garçon ou on regarde le secret pour le moment on dit pas nous on sait mais pour le moment je dis pas encore trop forte ouais c'est cool On a notre petite préférence, mais...

  • Speaker #1

    Vous ne le savez pas, vous ?

  • Speaker #0

    Si, si, nous on sait. Ah, ok. Nous on sait. D'accord.

  • Speaker #1

    J'ai peur, parce qu'il y en a encore plus.

  • Speaker #0

    Pour le moment, pour le moment, on garde, on attend, on attend de le dire à tous nos proches, et après, voilà.

  • Speaker #1

    C'est quasiment... Je vais suivre ça de très près, en tout cas.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Cette moelle, le terme, il est pour quand ?

  • Speaker #0

    Normalement, c'est le 12 janvier. Avec ma chance, je pense que je vais accoucher à Noël. C'est ça que je voulais dire. Je sens un bébé père Noël. Il arrivera quand il arrive. C'est un très beau cadeau de Noël. Mais j'espère que je vais tenir le plus longtemps possible, qu'il n'y aura pas d'histoire de préeclampsie, même si là, ma tension, elle commence déjà. Ça monte un petit peu. Je suis à 12, je crois que je fais comme ça. Bon, l'anémie, ça, c'est classique. Je sais que j'aurai le droit à ma petite perte de fer. Mais voilà. Je me suis aménagée. C'est ça.

  • Speaker #1

    C'est un peu tranquille, mais bon, c'est pas évident, surtout quand il y a déjà deux enfants à la maison.

  • Speaker #0

    C'est ça, et pourtant j'ai déjà l'impression de me reposer énormément, parce que j'ai de la chance d'avoir mes proches, d'avoir Blouchon. C'est vrai que je ne croyais pas forcément à cette vie-là, après tout ce qui a pu m'arriver au début, à rencontrer quelqu'un d'investi. Et c'est vrai que dans ce qu'on voit, dans ce qu'on peut lire, il y a souvent beaucoup de négatifs, même sur la maternité, sur la grossesse. sur les conjoints qui n'aident pas, etc. Moi, j'ai décidé de me rapprocher au positif. On le répète tellement tout le temps. Et c'est vrai que je dis que si, c'est possible.

  • Speaker #1

    Merci de le dire. Parce qu'effectivement, encore plus sur Insta et tout ça, tout ce qu'on voit passer avec la charge mentale chez la femme, on n'en parle jamais chez l'homme par contre, c'est dingue,

  • Speaker #0

    mais elle existe aussi. Je pense qu'on est... On est aussi... Moi, je le vois. Je prends tout pour moi. D'ailleurs, à la réunion pour le centre, c'est ce que Bouchon a dit aux éducatrices. Moi, je le vivais un petit peu mal de ne plus avoir Eden toute la journée avec moi. Donc, je leur ai dit... Pour Eden, je sais que ça va aller. C'est moi, il va me faire un peu de temps. Et Bouchon, il leur a dit qu'elle va apprendre à ne plus tout gérer. Et c'est vrai que même lui, parfois, il essaye de s'investir. ou de gérer un peu plus. Et non, en fait, c'est moi qui me... Parce que j'aime aussi tout gérer. Je me l'impose, mais c'est pas forcément bon pour moi, pour mon rôle de femme, mon rôle de maman. Et c'est vrai qu'apprendre un peu à déléguer, et même si le papa, il fait pas à 100% comme nous, parce que je vois avec mes copines, c'est souvent ça, le truc, quoi. Oui, mais moi, je fais pas comme ça. Ah oui, mais ça m'énerve quand il fait comme ça ou autre. Et en fait, se dire... Il a juste une façon différente de... de faire en fait. Et ce n'est pas forcément grave. Non, c'est la place. Oui, voilà. Moi, je sais que là, c'est Bouchon qui gère les deux enfants. Je n'ai aucun doute. Je n'ai pas envie de lui envoyer un message pour lui demander si tout va bien. Oui, parce que tu sais que ça va. Voilà. Et puis au pire, s'il fait quelque chose où il se plante, enfin où il fait quelque chose que moi, je ne ferai pas, eh bien, ce n'est pas grave. Non, oui. Enfin, je ne sais rien qu'il soit en sécurité, que...

  • Speaker #1

    Ils sont aimés, ils sont en sécurité. C'est ça,

  • Speaker #0

    c'est sûr qu'avec Elio, par exemple, ils vont faire du skate. Mon cœur de maman, c'est peut-être mieux que je sois loin de ça, d'ailleurs, pour éviter un mini-infratus. Mais voilà, il fait aussi, il a son... Je trouve que c'est important de leur laisser leur place, sans être tout de suite dans cette négativité de... Ouais, mais regarde... Ou si on sort, une fois, il est sorti avec Elio et il avait oublié un biberon. Il m'a appelée, il m'a dit, je suis en galère, j'ai oublié le biberon et tout. Mais ce n'est pas grave, en fait. Et je sais que j'ai des copines qui, tout de suite, non, non, non, mais attends, ça veut dire qu'il va sauter un biberon. Mais ce n'est pas grave. Franchement, ce n'est pas grave. Ce n'est pas grave. Ton enfant est heureux. Et je vais consommer une pression, parfois. Parce qu'on est censé être des mamans parfaites. C'est un peu ce qu'on attend de nous. C'est la société ou autre. Une maman, c'est une maman. Pas loin de l'heure. C'est ça. À partir du moment où on accouche, on rentre dans cette case maman. Et c'est difficile d'avoir la case qui devient dans une forme un peu différente.

  • Speaker #1

    D'accord. Et tu vois, ça me fait penser à des fois des trucs où moi, on me dit, pour Evie, t'as fait ça, t'as pensé à ça. Non, mais son papa, par contre, oui,

  • Speaker #0

    il l'a pensé.

  • Speaker #1

    C'est son père.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    il sait la gérer, il sait faire un sac allongé, il sait... Là, il est par là-bas, je sais pas où il est, par les cheveux. Mais je sais qu'il gère, j'ai aucune crainte, tu vois.

  • Speaker #0

    Mais nous, même avec les médecins...

  • Speaker #1

    C'est le truc de dire, toi, en tant que maman, est-ce que t'as pensé à ça, ça, ça, ça ?

  • Speaker #0

    Mais tu vois, même avec les médecins, à chaque fois, les médecins, ils me regardent de moi. Et à chaque fois, moi, je regarde Bouchon et je laisse lui répondre, en fait, parce que... on est deux parents. On est deux parents, alors oui, c'est sûr que la maman est... souvent un peu plus investi.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est parce que c'est différent, il y a ce lien-là.

  • Speaker #0

    Voilà. Mais il y a des choses que les enfants font avec moi et d'autres choses qu'ils font avec leur père totalement différents. Et ce n'est pas pour autant que c'est mieux avec moi ou que je sais mieux que lui.

  • Speaker #1

    C'est un équilibre, je pense.

  • Speaker #0

    Exactement. Toi,

  • Speaker #1

    tu vas lui apporter des choses que lui ne va pas pouvoir leur apporter parce que c'est un homme et parce que c'est comme ça, la relation n'est pas la même. Et inversement.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et nous, s'il y a quelque chose qui me dérange, ou si je vois que j'ai besoin de son aide, ou j'ai besoin qu'il fasse son rôle de papa ou autre, eh bien, je suis dit, on n'a pas ce tabou-là. Sinon, c'est sûr que je vais râler à dire, c'est moi qui fais tout. Mais en fait, ça te dérange, donc dis-le. Et pour moi, il n'y a rien de plus sain que la communication et de faire comprendre. parce que là, on dresse un portrait de papa idéal. Oui, il y en a qui n'ont pas cet investissement-là et qui se disent que c'est à la maman un peu de tout faire. Ou se décharger en disant, elle sait mieux que moi. C'est ça, en fait. L'idée. Alors que non, il suffit de dire, écoute, là, pause, c'est à toi de le faire. C'est à toi de le faire. Je suis d'accord. Et si tu vois, mais même le papa oser dire, Attends, ça, je ne suis pas sûre de moi. Je veux bien gérer, mais aide-moi ou guide-moi ou dis-moi juste si je fais ça bien. Je suis d'accord.

  • Speaker #1

    C'est une très belle conclusion. En tout cas, ton histoire m'a beaucoup touchée parce qu'encore une fois, je savais pas du tout de quoi on allait parler. Je ne m'attendais pas à ça. C'était avec tellement d'émotion. Tu as raconté ça avec tes mots.

  • Speaker #0

    J'ai essayé de... Oui, je l'imagine. Je l'ai retenu plusieurs fois, mais j'ai essayé.

  • Speaker #1

    J'espère que ton témoignage apportera du soutien et de l'espérance à des parents, à des personnes qui vivent malheureusement. Heureusement, moi, quand j'entends parler d'Eden, j'ai cette image de petit garçon avec un grand sourire. Je ne sais pas pourquoi.

  • Speaker #0

    C'est ça, mais c'est Eden. C'est vraiment Eden.

  • Speaker #1

    C'est cette image que j'ai là du lable.

  • Speaker #0

    Il a le sourire tout le temps, il est heureux tout le temps. C'est vraiment un soleil. Et c'est une force parce qu'on se dit, nous adultes, il nous arrive ça. Mais moi, la première. Moi, je me plains. Je me lève, j'ai mal au dos. Je me plains, on m'entend toute la journée. Et lui, tout ce qu'il subit, bichette. Et j'essaye de partager un peu plus son quotidien. Mais c'est vrai que je n'ai pas forcément ce réflexe quand il est en crise ou autre, de filmer. qu'on me l'a déjà demandé pour mieux comprendre parce que parfois, je raconte notre histoire. Et parce que j'ai fait toute une story permanente pour éviter à chaque fois de reboucler ma story quand il y a des nouveaux arrivants sur le compte. Et c'est vrai qu'on me dit, Ah, mais on ne dirait pas. Ah, mais attends, tu as vécu tout ça et tout. Et c'est vrai que je... En fait, je n'ai pas envie qu'on nous plaigne. Je n'ai pas envie... Moi, on me dit tout le temps, Ah, mais tu es super forte et tout. Non, non. C'est pas moi qui suis forte. C'est Eden qui est fort. Moi, j'ai pas le choix, en réalité. On est toutes mamans, on est toutes fortes parce que je pense qu'on vit... On vit plus que pour nous. On vit aussi pour nos enfants. Nos enfants, ils souffrent, on souffre. On a tout le temps dans notre tête, notre cerveau, il se met jamais en pause, en réalité. Donc oui, on est toutes fortes. Moi, je m'estime pas plus forte qu'une autre. J'ai juste d'autres... d'autres soucis qu'une autre maman peut avoir. Mais celui qui est fort dans l'histoire, c'est Eden. C'est lui qui vit tout ça, qui subit ce rejet un peu de la société. Pour moi, le plus beau, c'est son sourire. De toute façon, c'est le sourire même de lui, même d'Elio. C'est notre épanouissement. Sans être dans un monde de bisounours, parce qu'on a conscience de la réalité. de tout ce qui nous entoure. Mais c'est vrai que j'estime qu'on est heureux.

  • Speaker #1

    C'est ça, aujourd'hui, tu l'affirmes.

  • Speaker #0

    Moi, on a plein de chance.

  • Speaker #1

    Elio, Eden a le sourire et que ça, c'est votre victoire aussi.

  • Speaker #0

    C'est ça, en fait,

  • Speaker #1

    tant qu'il est heureux et tant que, comment dire, tu le vois, en tout cas, sourire, Il y a quoi d'autre qui compte ?

  • Speaker #0

    C'est ça, on a plein de soucis, mais j'ai décidé que les gros problèmes, en fait, ils ne viendraient pas empiéter. sur nos moments de bonheur. Je compartimente dans mon cerveau. On a tous les soucis du quotidien. Je les aurai, je pense malheureusement, à vie, puisque le handicap, c'est à vie. On vit avec ça. Mais pour nous, ça sera une force et ça ne sera pas quelque chose qui va nous contraindre dans notre vie de tous les jours. Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et d'autant plus que vous avez créé une famille, donc il ne faut pas que ça impacte sur les autres aussi.

  • Speaker #0

    Non, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et je pense que vous avez trouvé l'équilibre parfait et que ce troisième bébé va arriver dans des très bonnes conditions.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Malgré tes craintes. Et voilà, je ne vous souhaite que du bonheur parce qu'honnêtement, quand j'entends parler de tes enfants, de ton bouchon, je me dis waouh ! Quelle famille,

  • Speaker #0

    honnêtement ! J'ai de la chance qu'on soit très bien entourés, que j'ai mes parents, que j'ai mes amis, qu'on a tout ce cocon-là. Et qui ne tourne pas qu'autour du handicap, mais qui tourne autour de notre famille, autour de notre amour. Et pour nous, c'est ça le plus beau. On n'est pas comme toutes les autres familles, c'est clair. Mon histoire est pleine de montagnes russes, mais je n'ai pas envie de me plaindre sur tout ça. Je n'ai pas envie d'être triste de tout ça. J'ai plus envie d'être forte et de sourire et de profiter de tous les moments de bonheur autour.

  • Speaker #1

    C'est tout ce que je vous souhaite en tout cas. Et tu embrasseras tout le monde pour moi, vraiment.

  • Speaker #0

    Tu vas découvrir tout le monde très rapidement sur Insta.

  • Speaker #1

    Et je vais suivre du coup cet accouchement-là qui est imminent, j'allais dire. Mais non, il te reste quand même du temps. Mais j'ai hâte.

  • Speaker #0

    Un petit peu. Reste bien, bien, bien. Si tu peux tenir jusqu'en janvier, ça serait plus malin. Franchement, ça serait sympa.

  • Speaker #1

    En tout cas, on reste en contact. Merci infiniment. Merci d'avoir déposé ton histoire ici, vraiment.

Description

Quand notre instinct maternel nous murmure que quelque chose ne va pas, on n'imagine pas découvrir un kyste de la taille d’une balle de tennis dans le cerveau de son fils de 2 ans.


Dans cet épisode, Magali nous raconte son histoire d'amour avec « Bouchon », ses 3 grossesses, la découverte d'un kyste et le handicape invisible de son fils Eden ✨


Découvrez comment l'amour est devenu le moteur pour traverser chaque étape de cette vie « autrement » 🫶🏼


Bienvenue sur Eden Stories, LE média qui valorise l'amour et la maternité avec des récits sincères et inspirants 🦋


Chaque épisode est une histoire vraie.

Impulsée par Marine Sarraute et Tony Migliardi.


Merci à Charline Dona pour sa reprise de « Une belle histoire » de Michel Fugain & Le Big Bazar.


Merci pour votre soutien ! N'hésitez pas à laisser un avis sur vos plateformes préférées ✨


Contact : edenstories.contact@gmail.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    C'est un beau roman, c'est une belle histoire, c'est une romance d'aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Bienvenue sur Eden Stones, le podcast qui partage vos plus belles histoires d'amour et de maternité. À travers vos récits, j'aimerais diffuser l'espoir pour que chacun ici ne cesse de croire que malgré les tempêtes, la vie nous réserve souvent. bien des surprises. Bonjour Magali. Bonjour. Merci beaucoup d'être à mes côtés aujourd'hui pour nous partager ton histoire à toi, ton parcours.

  • Speaker #0

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    Comme souvent, mais je le précise encore aujourd'hui, c'est Tony qui s'occupait de ton casting. Alors je ne sais pas du tout de quoi on va parler. Je sais juste que tu es bien enceinte,

  • Speaker #0

    comme moi,

  • Speaker #1

    on a pas le même stade. C'est ça. Mais sinon, je ne sais pas du tout.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    je te laisse te présenter tout d'abord. Peut-être que ça va m'amener à des questions qui vont être le fil après-conducteur de ton parcours.

  • Speaker #0

    Du coup, Magali, je suis maman de deux petits garçons, Eden, qui a eu 7 ans au mois de mars, et Elio, le deuxième, la petite tornade. qui a eu deux ans fin juillet. Je me suis lancée sur les réseaux pendant ma première grossesse, mais vraiment au tout début parce qu'en fait, je suis tombée enceinte et je n'avais pas grand monde enceinte autour de moi. Je découvrais vraiment la grossesse, c'était quelque chose que je découvrais. Je suis tombée enceinte sous pilule, donc ce n'était pas quelque chose de prévu. Je l'ai découvert, je crois que j'étais à 4 ou 5 mois. C'est sérieux ? Oui. aux urgences, j'avais mal au ventre je suis allée aux urgences et ils m'ont dit ah bah félicitations, pardon le médecin m'a fait venir dans son bureau il m'a dit félicitations j'ai dit ok donc voilà et comme j'avais pas grand monde autour de moi, j'avais déjà un petit insta à moi je me suis lancée sur insta et petit à petit ça a pris j'ai fait plein de partage, plein de découvertes. On a avancé aussi dans la grossesse et dans la maternité avec Eden, qui a été un petit peu le début du moins particulier. Et on s'est vite retrouvés que tous les deux, en fait. Et à partir de ce moment-là, j'ai beaucoup plus partagé et c'est là où j'ai rencontré plein de monde sur Insta et que j'ai ma toute petite communauté qui a commencé à se faire. Le principal, c'est le partage. Et c'est vrai que j'ai des mamans, maintenant, ça fait 7 ans, non, 8 ans même, du coup, qu'on se suit, qu'on se parle. J'ai déjà fait plein de rencontres. Il y en a qui sont vraiment rentrées dans mon cercle intime. Elles sont venues à l'anniversaire d'Éden. C'est vraiment... La plupart, de toute façon, de mes abonnés sont là depuis très, très longtemps. Au début, quoi. Oui. OK.

  • Speaker #1

    Donc, deux enfants, bientôt trois.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Tu partages ta vie.

  • Speaker #0

    C'est ça. Du coup.

  • Speaker #1

    Et tu dis, alors on peut peut-être commencer par là, tu as dit que tu étais tombée enceinte de ce premier enfant sous pilule.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et tu l'as su vachement tard,

  • Speaker #0

    4-5 ans. Oui, parce que je prenais la pilule en continu. Ok. Donc je n'avais pas mes règles et je ne me posais pas la question en fait. C'est vrai que pour moi, je prenais la pilule tous les jours. Mais c'est la deuxième fois que ça m'est arrivé, puisque j'avais eu une première grossesse avant. qui malheureusement s'était terminée en fausse couche, mais s'était tombée également sous pilule, enceinte. Mais voilà, moi je me suis dit, c'est le flot, t'as pas de chance, deux fois de suite. Oui. Voilà. Et c'est vrai que c'était difficile, parce que c'était pas forcément dans mes projets, mais là, à 4-5 mois, t'as pas le choix en fait. Tu peux que le garder. C'est ça, voilà. La question ne se posait plus. de toute façon, Dieu merci, il est là, et heureusement. Mais voilà, c'est vrai que ça a été... Même si j'avais 27 ans quand je l'ai appris, ce qui peut paraître un peu tard pour certains, moi, j'étais dans mes études, j'étais un peu carriériste à ce moment-là. Je ne me voyais pas du tout être maman pour le moment. Avec le papa, on ne se connaissait pas. C'était un tout début d'histoire. Et voilà, c'est...

  • Speaker #1

    Sur quelle direction de cet homme ?

  • Speaker #0

    Alors, il est... Il l'a plutôt bien pris. C'est surtout par la suite, en fait, où j'ai découvert son vrai lui, je pense. Et ce n'était pas du tout une bonne personne. Ça a été une grossesse très compliquée. Ça, c'est fini. Eden, je crois, il avait trois semaines. Je me suis retrouvée à la rue. Ça a été très compliqué. Mais après... C'est vrai qu'on ne se connaissait pas et je ne connaissais pas vraiment cet homme.

  • Speaker #1

    Tu aurais fait différemment ? Tu n'aurais pas fait un enfant avec lui ?

  • Speaker #0

    C'est ça. Si je savais réellement qui était cette personne, ce qu'il était capable de faire ou autre, je n'aurais pas fait les mêmes choix. Ou alors, je serais peut-être partie plus tôt. Oui, on ne sait pas. Mais ça, c'est fait comme ça. C'est dans ça.

  • Speaker #1

    Tu vas prendre une grossesse là sur le tas, un peu quand même. Oui, oui. Et toi, comment tu vis cette annonce ?

  • Speaker #0

    Au début, je n'y crois pas trop. Ce n'est pas que je n'y crois pas trop, c'est que je me dis... Déjà, c'est vrai que cette phrase de félicitations, je pense qu'il ne s'en est pas rendu compte, le médecin, mais ça m'a mis une grosse, grosse claque. Parce que une grossesse, majoritairement, c'est une bonne nouvelle. C'est quelque chose de joyeux. mais parfois c'est pas le cas donc c'est vrai que là je me suis sentie en fait tout de suite un peu bloquée, un peu dans cette impasse où de toute façon je n'ai pas le choix on me félicite déjà on cherche pas à savoir comment ça se passe, surtout que j'avais vraiment très mal et du coup après j'ai compris pourquoi, forcément mais voilà ça reste quelque chose du jour au lendemain tu sais que toute ta vie va changer... Et que tous les potentiels projets que tu avais ou autres, en fait, toute ta vie, elle change. Il faut que tu revoies tout, en fait. C'est ça. Et en plus, tout va très vite après.

  • Speaker #1

    Oui, parce que 4-5 mois, tu es déjà avancée. Quand on connaît une grossesse, déjà au tout début, au premier mois, on a le temps déjà psychologiquement de se préparer. Même si ça s'évolue, peu importe. Mais de commencer à préparer aussi tout.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Et puis, tout découvrir. je ne savais pas qu'il y avait deux façons de calculer semaine améliorée, semaine de grossesse il y avait plein j'ai tout découvert sans m'être projetée avant en me disant ça serait cool et si je devenais maman et si j'essayais et la grossesse comment elle se passe ? ça a été difficile parce que du coup il y avait quand même beaucoup de violences que ce soit psychologiques physiques ou autres ça a été... C'était pas une belle grossesse, c'était assez violent et c'était pas une très belle grossesse.

  • Speaker #1

    T'as été malade ?

  • Speaker #0

    Ouais, par contre, dès que je l'ai su, les nausées et vomissances sont arrivées. Mais vraiment, quasiment le lendemain. Ça c'est dingue. Ah ouais. Alors qu'avant, pas du tout. Bah non, ça allait plutôt bien. Une fois que ton cerveau a réagi. Tout est arrivé d'un coup. Et de façon, pareil, très violente. Mais comme pour mon deuxième, vraiment ça c'était le symptôme de grossesse le plus difficile pour moi, les vomissements. Je ne pouvais rien manger, rien boire. Déjà on est bien fatigué pendant la grossesse, donc si à un côté de ça on ne peut pas manger, on ne peut pas prendre des forces, ça fatigue encore plus. C'était pas la grossesse la plus épanouissante possible. Dans sa globalité, c'était plus tard. Voilà. Non, c'était difficile.

  • Speaker #1

    L'accouchement, est-ce que ça a été ?

  • Speaker #0

    Oui, l'accouchement, ça a été. Franchement, il est arrivé deux, non, trois semaines en avance. C'était une toute petite crevette pourtant. Mais non, l'accouchement, ça a été. C'était un bel accouchement. OK. Le seul point négatif de l'accouchement que je me souviens, et c'est ce qui m'a fait le plus mal à l'accouchement, c'est l'expression abdominale, qui est désormais interdite. Mais j'en ai vraiment gardé une... douleur, j'avais un bleu au niveau des côtes parce que c'était il y a 7-8 ans on commençait à en parler que ça commençait à être interdit mais là, moi j'ai eu le droit c'était pas ouf et en plus ça n'a servi à rien du tout puisqu'au final, ils ont utilisé des forceps pour le sortir c'était vraiment... ok,

  • Speaker #1

    bon tu nous as fait la totale ouais,

  • Speaker #0

    voilà Ça va, allez-y, allez-y.

  • Speaker #1

    Donc, retour à la maison avec ce petit bébé, quand même.

  • Speaker #0

    Ouais, retour au début, plein de bonheur quand même, parce que ça reste une... une bonne nouvelle et puis après le quotidien reprend vite le dessus. Et une séparation qui était de toute façon inévitable. Dès qu'il y a eu une porte de sortie, je l'ai pris.

  • Speaker #1

    Mais tu t'es retrouvée du coup à la rue avec ton bébé ?

  • Speaker #0

    Oui, alors je t'ai dit à la rue, mais c'est vrai que j'avais la solution de retourner chez mes parents très rapidement. Mais c'est sûr que du jour au lendemain, on se retrouve... Parce que j'avais tout déménagé. Parce que ça aussi, mine de rien, ça s'est fait très rapidement. On a su que j'étais ensemble. On s'est dit, allez, on va emménager ensemble. Tout a été forcé un petit peu. Donc, ça ne s'est pas fait naturellement. Ça ne s'est pas fait naturellement. Donc, après, retour avec mon petit Eden chez mes parents. Là, on ne s'est retrouvés que tous les deux. Mais c'était trop beau quand même. C'était trop beau. C'est du cododote. Un lien qui a dû se créer très fort quand même. Encore aujourd'hui, je m'en détache. J'essaie de m'en détacher un petit peu parce que je sais qu'il le faut. Mais voilà, ça a été ma force. Heureusement qu'il a été là. Il t'a sauvé un petit peu de cette relation. C'est tout à fait ça. Il m'a sauvée, il m'a donné une force, il m'a fait découvrir une force que j'avais en moi que je ne soupçonnais pas. quelque chose, voilà, il m'a fait il m'a vraiment fait renaître aussi lui est né mais moi également que femme aussi,

  • Speaker #1

    pas que mère c'est ça alors retour c'est pas si mal de retourner chez ses parents en post-partum,

  • Speaker #0

    franchement t'as dû te faire chouchou non franchement ouais ça va ça va qu'est-ce qu'il s'est passé ensuite ? ensuite les choses, elles ont suivi leur cours alors C'est vrai que moi je me suis totalement dévouée à mon rôle de maman envers Eden. Il y avait uniquement Eden qui existait dans ma vie. Enfin vraiment tout tournait autour d'Eden, je ne faisais rien. Sans Eden c'était vraiment, ça l'est encore, mais c'était vraiment mon royaume. C'était peu importe ce qui se passait, Eden et moi on ne faisait qu'un en fait. Et vraiment, je ne peux même pas.

  • Speaker #1

    Je le vois dans tes yeux.

  • Speaker #0

    Ouais, c'était encore... comme s'il était en moi. Vraiment, c'était... Je ne sais pas. C'est Eden. Il porte très bien son prénom en plus.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, c'est quand même un joli signe aussi.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. J'ai pensé de suite. Mais donc, on grandit tous les deux. Moi, en tant que femme et maman, et lui, en tant que petit garçon. Il fait plein de choses. Je partage son quotidien sur les réseaux. Tout le monde me dit, il est grave en avance, mais c'est abusé tout ce qu'il fait. Et moi, j'avais zéro point de comparaison. donc j'en parle à mon pédiatre mon pédiatre m'a dit oui c'est vrai il faudra faire des tests HPI petit coup je dis mais qu'est-ce que c'est vraiment je ne le connaissais pas du tout et en plus il était encore tout petit donc je me dis il a un an fiché de lui la paix en fait c'est un bébé mais c'est vrai qu'il a commencé à parler assez tôt il a marché il avait 10 mois je crois à peu près il faisait des puzzles les animaux il faisait les comptines alors maintenant oui je me rends compte que c'était un bébé Tôt et encore, je n'aime pas dire ça, parce que tous les enfants, ils font leur vie comme... À un moment donné, ils se rattrapent tous de toute façon. Bien sûr. Voilà. Et donc, je dis, bon, ok, mais laissez-le tranquille, là, c'est un enfant. Oui, c'est un bébé. Voilà. Autant, du jour au lendemain, tout va s'arrêter. Et malheureusement, c'est ce qui s'est passé. Arrivé vers ces 18 mois, tout s'est arrêté. Plus de paroles. plus d'alimentation. Avec Eden, on a fait l'ADME. On n'est pas passé par les purées, etc. Et il a arrêté de manger. Le sommeil venu très compliqué. La propreté aussi, parce qu'il commençait à être propre. Tout s'est arrêté.

  • Speaker #1

    Tout en même temps ?

  • Speaker #0

    Oui. Mais vraiment quasiment du jour au lendemain aussi. Ça a été bizarre. Je prends rendez-vous avec notre médecin qui me dit, ça y est. Tous les enfants ont une période de régression, ne vous inquiétez pas. Sauf que la régression, elle perdure un petit peu. Ça continue. Et jusqu'à ces deux ans, je reprends rendez-vous et on me dit, non, mais vous n'en faites pas, c'est juste un petit blocage, vous ne prenez pas la tête. J'avais des contacts avec des psychomotriciennes, donc je prends rendez-vous avec une psychomotricienne qui me dit, on va faire des séances, patati. Mais voilà, sans plus, je ne me pose pas plus de questions. et au final je vois bien qu'il y a quelque chose qui... Ça ne revient pas. Je n'entends plus de maman. Même ça. Ça, c'est ce qui m'a fait le plus mal. Le plus de mal. Le seul point où il n'y avait pas de différence de régression, c'était tout ce qui était motricité. Il continuait à bien marcher, continuait à bien utiliser ses mains, motricité fine, etc. Mais sinon, tout le reste, rien. Moi, je ne comprenais pas, mais j'écoutais les médecins. On dit que tous les enfants ont une période de régression, ce n'est pas grave, c'est parce qu'il a été très très vite. Du coup, maintenant, il ralentit forcément. D'accord, en fait, je laisse un peu le temps passer.

  • Speaker #1

    C'est une explication valable pour toi de toute façon. Surtout, sortie de la bouche d'un médecin, j'ai vu.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et puis, il y a, mine de rien, il y a sept ans, on ne parlait pas encore de tout ce qui était ça, tout ça. Ce n'était pas encore bien. On n'en parlait pas encore. Ce n'était pas encore quelque chose qu'on connaît bien tous comme maintenant. Donc le temps passe, moi je continue ma petite vie de maman et de femme. J'ai mes amis qui me poussent un petit peu à sortir un peu plus, à me libérer un peu de ce rôle de maman, à me dire bon, il faudrait peut-être que tu fasses des rencontres Ok, j'essaye une première fois. une cata. Mais une cata, le pauvre mec, vraiment. Le premier rendez-vous, je lui ai raconté l'accouchement.

  • Speaker #1

    C'était pas pire.

  • Speaker #0

    Non, mais c'était... Mais non, tellement j'étais matrixée par mon rôle de maman, de lui raconter mon accouchement, mais en plus des détails horribles. En rentrant chez moi, vraiment, je me suis dit que j'étais maigre. Mais le mec, il va faire des séances de psy, j'en sais rien. Mais vraiment, je pense que là, il va arrêter les rencarts. Mais tu ne savais plus faire aussi,

  • Speaker #1

    certainement.

  • Speaker #0

    Oui, voilà.

  • Speaker #1

    Tu étais tellement dédiée à ton entreprise.

  • Speaker #0

    C'est ça. Pour moi, il n'y avait que Eden dans ma vie. Donc, mon seul sujet de conversation, la seule chose dont j'avais envie aussi de parler, c'était Eden. Donc, voilà, j'avais que ça dans ma vie. Donc, je dis à mes potes, non, non, on va s'arrêter là. On arrête là. Ils recommencent un petit peu à forcer par la suite. On approchait, Eden allait avoir deux ans et demi je crois, parce que c'était pas loin de Noël, et elle se dit, allez-y, je leur donne mon téléphone, ils m'installent une appli, ils me swipent, c'est comme ça ? Oui. Voilà, ils me montrent avant le profil, je dis oui, il est mignon, allez-y, et au final, on discute, mais j'étais vraiment... J'avais pas besoin de quelqu'un dans ma vie à ce moment-là. Ou alors, je m'en rendais... Non, c'était pas un besoin. Forcément, c'est pas désagréable d'avoir quelqu'un le soir avec qui on s'endort et avec qui on peut parler d'autres choses, avec qui on peut échanger quelque chose sur sa journée. Mais à ce moment-là, je m'en rendais pas compte. Et c'était pas un besoin, c'était en fait avoir un plus dans ma vie. Quelqu'un qui nous apporte quelque chose. Mais c'est vrai que moi, seule avec Eden, ça m'allait très très bien. Voilà, je... Non. Je faisais ma vie avec lui et c'était très bien. Mais du coup, il me montre ce profil et on discute. On se rencontre assez rapidement, façon un peu conte de Noël. Il m'emmène dans une fête foraine. Oh, j'ai eu l'air… Oui, franchement, je lui ai dit, c'est bien, tu mets la barre par contre très haut. Mais c'était à plus d'une heure et demie de route de chez nous. Parce qu'en fait, il avait vu un panneau d'une fête foraine et on s'écrivait le soir. Il me dit, écoute, je viens de voir un truc de fête foraine, on va y aller. Et il voulait absolument tenir ses paroles, mais il n'avait pas regardé le lieu. Donc, j'envoie, je préviens mes copines, j'envoie sa plaque de voiture parce que je suis un petit peu parano. Je me suis dit, non, non, on ne sait jamais. Écoute, je regarde beaucoup de documentaires en plus de tout en série. donc j'en vois et on te signe sur le site ouais voilà je ne sais jamais donc au final on passe une journée franchement top pleine de pleine de petites péripéties genre le premier verre qui m'emmène boire c'est dans un PMU parce que j'avais trop envie de faire pipi c'est pas vrai dans le nord et tout j'ai rien contre les gens du nord mais vraiment c'était un peu le cliché c'était un peu le cliché vraiment c'était trop mais c'était trop drôle et fête foraine tout ça et au final bah on sait plus jamais quitter ouais ouais on sait plus jamais quitter alors que comme enfin lui comme moi c'était notre premier rencard une première rencard depuis un moment qui est et ouais on sait on sait plus quitter On ne s'est plus quitté de suite. De toute façon, je l'avais mis dans ma description sur le site. J'avais mis livré avec mon fils et ma chienne Ah oui, aussi. Oui, voilà. Je l'avais mis tout de suite, que je n'étais pas seule. Et parce que c'était le plus important. Je lui avais parlé d'Éden de suite aussi. Mais ça s'est fait très naturellement. Il n'a pas rencontré par contre Éden de suite. Ça a mis un peu plus de temps. Ça aussi, c'est quelque chose qui était important pour moi, de ne pas faire rentrer n'importe qui dans notre vie. Et je voulais que la personne soit solide. Parce que, peu importe l'enfant, pour moi, l'enfant s'attache également énormément à la personne. Surtout aux enfants. Oui, voilà. Il n'avait pas forcément de repères paternels. Donc, hormis son papa qui voyait de temps en temps, et mon papa, moi, son papy. Mais voilà, c'était... Là, ça allait être quelqu'un qui allait faire partie de son quotidien. Et il faut aussi avoir les épaules pour accepter un enfant, en fait. Bien sûr. Voilà, tout le monde ne naît pas avec la paternité ou la maternité en soi.

  • Speaker #1

    Elle tient aussi,

  • Speaker #0

    quoi. C'est ça. Donc, voilà, je voulais être sûre. On en a énormément parlé. Et au final, ça s'est fait qu'un jour, le père d'Eden m'appelle, me dit Oui, Eden est malade, etc. Je dis Ben... On me dit qu'il vomit énormément, donc je me dis, écoute, soit on met le chez le médecin, enfin, fais quelque chose, moi j'étais loin. Et en fait, Alex me dit, Bouchon, puisqu'il s'appelle Bouchon, il s'appelle Bouchon, me dit, écoute, on va le chercher, on va le chercher, on l'emmène aux urgences. C'est pas de poser de questions. Voilà, il m'a dit, il me fait, non mais lui il fait rien, nous on va le chercher, on va aux urgences. Donc on est parti aux urgences et c'est là qu'il a rencontré Eden pour la première fois. Ça s'est fait comme ça.

  • Speaker #1

    Il a pris les choses en main.

  • Speaker #0

    Ouais, de suite. Je pense qu'il voyait que, déjà, j'étais très inquiète du fait que je voyais que mon fils était malade et qu'il n'y avait pas forcément de réaction.

  • Speaker #1

    Tu n'étais pas avec lui,

  • Speaker #0

    surtout. Voilà. Et il m'a dit, un enfant, il est malade, on l'emmène aux urgences. Il n'a pas réfléchi. C'est ça. C'est naturel. C'est ça, exactement. Et voilà, par la suite, il a rencontré Eden. Eden... a fait vite partie de notre quotidien à tous les deux. On a décidé d'emménager ensemble, tous les trois. J'ai quitté papa et maman. Ils étaient un petit peu tristes, mais bon. Tout ça, ça s'est fait, bim, confinement.

  • Speaker #1

    Ah oui,

  • Speaker #0

    ok. Donc, on a emménagé avec zéro meuble, puisqu'on avait tout commandé et tout a été bloqué. Donc, moi, je cuisinais sur un truc de camping, on dormait sur un matelas gonflable. Franchement, vraiment, on avait un tout petit bout de canapé, puisque toutes les livraisons étaient bloquées, confinement, le pays était arrêté, mais ça a été génial. D'amour et d'hommage. Exactement, et franchement, ça a été... Moi, on me dit demain, on reconfine, mais bien sûr, dans les mêmes conditions, franchement.

  • Speaker #1

    Pour le tout début de cette vie à trois.

  • Speaker #0

    C'était qui tout doux, c'est ça. Parce que lui n'avait jamais vécu avec d'enfants, ni rien. Et un enfant de deux ans, deux ans et demi, ça bouge. Donc ça chamboule aussi un quotidien. Et au final, ça s'est super bien passé. Et pendant tout ce confinement-là, on a énormément observé Eden. Et on s'est dit, vraiment, il y a quelque chose qui ne va pas. Eden, si jamais il faisait des bêtises ou autre, et qu'il faisait punir, il rentrait dans des crises de fou rire. énorme. La nuit, il se réveillait en crise de fourrir, il n'y avait toujours pas de parole, il ne mangeait pratiquement pas. Vraiment, on faisait pour le nourrir,

  • Speaker #1

    du coup,

  • Speaker #0

    ce n'était pas long. En fait, il mange uniquement soit des frites, soit des gnocchis au fromage, et c'est encore le cas d'ailleurs aujourd'hui, mais on a vraiment passé une grosse partie du confinement à l'observer et à le regarder parce qu'il n'y avait plus de psychomote, plus rien, on n'était que tous les trois. on se rendait bien compte qu'effectivement, il y avait quelque chose qui avait un mal-être en lui, quelque chose qui n'allait pas. Donc, je prends rendez-vous avec des médecins. On me dit que je m'inquiète trop, que je suis une maman poule. Je demande des examens neuro. Pareil, on me dit que non, c'est un caprice de maman. C'est vieux.

  • Speaker #1

    Sérieux ? Quand même, tu as des éléments fondamentaux.

  • Speaker #0

    Oui, puisque là, à deux ans et demi, il n'y avait vraiment rien. On me dit non, non, mais c'est juste un petit retard. Il y a plein d'enfants qui ont des retards comme ça. Vous n'en faites pas. Là,

  • Speaker #1

    ce n'était même plus que du retard. Si tu dis qu'ils partaient en fourrir la nuit.

  • Speaker #0

    Mais voilà. Nous, c'est ça qui nous a alertés. C'est vraiment ces crises de fourrir incontrôlables qu'on s'est dit mais là, il y a quelque chose. Là, ça ne va pas. Donc, j'étais obligée de mentir. Je leur ai dit que c'était la psychomote d'Éden. qui demandait des examens neuro pour avoir des ordonnances. Donc on a pris rendez-vous dans un hôpital, pareil je crois que c'était au mois d'août 2020, puisque oui on sortait du confinement. Et là, bilan génétique, bilan sanguin, IRM, je passe la journée à l'hôpital, au début Bouchon reste avec moi, puis il se fait vite. qui était éjecté par les infirmières, puisque c'était une personne. Sauf que pareil, ils ne se sont pas rendus compte. Mais moi, j'étais... Toi, tu te retrouves toute seule. C'est ça. Et Bouchon, pour le coup, c'était vraiment mon pilier. Là-dessus, on a tout vécu ensemble. Donc, il m'a attendue sur le parking toute la journée, dans la voiture. Parce qu'il ne voulait pas rentrer. Il voulait vivre ça aussi avec nous. Le médecin revient le soir, me dit, bilan génétique, ça va. le bilan sanguin, les tests, tout ça, ça va. Donc, je souffle. Tu souffles un petit peu. Et là, elle me parle de l'IRM. Elle me dit, par contre, il y a une masse au cerveau. Et là, j'ai plus d'images, plus de sons. Je leur demande juste si je peux appeler Bouchon pour qu'ils viennent. Parce que moi, j'entends plus rien. Donc, ils acceptent. Ils me disent, oui, appelez-le. Alex arrive et en fait il nous explique, mais moi j'étais vraiment dans un... Moi il n'y avait que le mot masse dans le cerveau. Et il nous explique en fait qu'Eden a un kyste au cerveau qui fait la taille d'une balle de tennis, donc dans la tête d'un petit garçon qui a eu trois ans, que c'est assez grave, que ça compresse une grosse partie de son cerveau, qu'il y a des gros dommages et qu'il va falloir opérer. Et là je... Je réalise pas. Je suis là, je me dis, mais... En fait, vraiment, il y a juste le mot masse qui est resté. Ça a résonné, ça a bourdonné. Mais comme on peut voir dans les films, mais vraiment, j'ai eu cette sensation où j'étais plus là et j'entendais juste un bourdonnement et je voyais l'infirmière qui essaie de me parler, Alex, qui était là. Et Dieu, merci, il était là. Il a pu être un peu plus... En plus, il est très... très posé, il voit toujours aussi le positif pour lui, il est très plein d'espoir et tout. Donc voilà, il a tout posé, il a demandé de tout bien nous expliquer, et on nous a dit que de toute façon le suivi se ferait à l'hôpital Necker, parce qu'il faut un neurologue, un neurochirurgien, qu'on allait refaire un IRM pour être certain de la chose, et qu'avant l'opération, de toute façon, ça allait, qu'il fallait... qu'on ne pouvait pas faire ça non plus du jour au lendemain, qu'il fallait faire très attention. On parle d'un enfant de 3 ans, donc ce n'est pas comme opérer un adulte. Déjà, opérer un adulte, c'est difficile, mais là, c'est une toute petite tête. Et du coup, on nous renvoie chez nous avec ça.

  • Speaker #1

    Vous repartez tous les trois à la maison en te disant que tous ces médecins-là ne t'ont jamais un peu écouté.

  • Speaker #0

    C'est ça, que je l'ai senti de suite. C'est ça, que je l'ai senti de suite. Dès la régression, qu'il y avait quelque chose, que ce n'était pas normal. Et ça, pareil, je ne peux pas te l'expliquer, je ne peux pas l'expliquer, mais c'était en moi, je sentais qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Et c'est pour ça que j'avais été aussi insistante avec les médecins, parce que je le sentais, je sentais que ce n'était pas normal. On avait beau me dire, tous les enfants à une période de régression, ok, je peux l'entendre, mais là, ce n'est pas le cas. Là, il y avait quelque chose, je le voyais dans les yeux de mon fils. j'avais perdu mon fils c'était plus dans son regard même c'était plus Eden donc et donc peut-être par rapport à un choc ils t'ont dit qu'ils savent pas en fait ils savent pas ils savent pas et honnêtement je pense que je vais pas savoir et que peu importe on ne saura jamais donc j'ai pas envie de me rendre malade de me torturer l'esprit de me faire plein de scénarios possibles moi là ce qui compte c'est qu'il aille bien mais c'est de tout faire pour son épanouissement pardon

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui s'est passé après ça ? Vous avez dû prendre une décision pour une opération ? Non,

  • Speaker #0

    il n'y avait pas le choix. De toute façon, c'était opération où le kyste allait encore plus grossir, et là, c'était une cata, donc on a refait des examens. Effectivement, le kyste était bien présent au niveau du devant du lobe droit, juste derrière l'œil droit en fait, et il écrasait une grosse partie du cerveau. Parce que la taille d'une balle de tennis, c'est conséquent. Surtout dans le cerveau d'un bébé. Déjà dans la taille d'un cerveau adulte, c'est énorme. On prend une pomme, on la met à côté de nous, franchement c'est balèze. Donc là... Tout va très vite, on fait les examens. C'était le jour de l'anniversaire de Bouchon. On nous appelle deux jours avant, elle nous dit qu'il sera opéré le 22 octobre. Donc on a deux jours pour se préparer, il faut qu'on fasse les arrières-tours parce qu'il faut prendre rendez-vous anesthésiste, etc. On nous explique qu'ils ne vont pas retirer le kyste parce qu'il y a un risque de cécité, qu'ils perdent la vue et que le kyste est beaucoup trop... trop gros, donc en fait qui vont le ponctionner, qui vont le dégonfler un peu comme un ballon, qui vont le dégonfler, qui vont le laisser à plat. Parce qu'en soi on peut vivre avec un kis dans le cerveau, il y a beaucoup de personnes qui en ont, qui ne s'en rendent même pas compte, mais là ce qui pose vraiment problème c'était la taille. Et donc, de toute façon, on est obligé de suivre. On ne peut pas dire non et puis on voulait que ça arrive vite, parce que pour nous on disait, plus on attend de toute façon, plus les dégâts vont être importants. On nous promet une opération miracle. On nous dit qu'à 99,9%, tout va revenir dans l'ordre. On te certifie ça. Le neurochirurgien, vraiment, c'est ce qui a été le plus difficile parce que malheureusement, ce n'est pas ce qui s'est passé. Ce n'est clairement pas ce qui s'est passé. Donc vient l'opération. Je dois laisser mon petit garçon partir.

  • Speaker #1

    Il se rendait compte, lui, de ce qui se passait ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. De toute façon, il était à moitié shooté tout le temps. Il le shootait tout le temps. Il a dû faire un test Covid, une horreur. En plus, c'est vraiment tombé dans la période où tout le monde, pendant le Covid, parce que pareil, à Necker, je devais être toute seule, je devais rester toute seule. Ça a été pendant... On lui restait à l'hôpital 14 jours, je crois. Ça a été...

  • Speaker #1

    Et là, tu n'avais pas le droit d'être accompagnée ? Non.

  • Speaker #0

    C'est fou. On se voyait dans le hall d'accueil, parce que Bouchon, malgré les 1h30, 2h de transport, venait tous les jours pour me voir. Franchement, heureusement qu'il a été là. De toute façon, il était aussi impliqué que moi. Il est parti le premier jour en larmes, parce qu'il ne voulait pas nous laisser. Il ne voulait pas laisser Eden. On faisait des visios tout le temps. Ça a été une horreur. Et puis, les images, les sons... Déjà, on était dans un service où il y avait beaucoup d'enfants opérés. Déjà, c'est une ambiance très particulière. Et je vois tous ces petits bonhommes qui sont d'une force incroyable, qui rigolent et tout, alors que nous, adultes, on subit ça. On est là, on gémit, on se plaint. Et eux, vraiment, c'est pareil. C'est une leçon. Ils m'ont donné tellement de force, ces enfants. Je me disais, mais je n'ai pas le droit de pleurer. regarde ce qu'il y a, quoi. Et je vois, pareil, mon petit Eden qui part pour l'opération. Là, je m'effondre. J'ai attendu qu'il ne soit plus là. J'ai rejoint Bousson dans le hall d'accueil parce que je ne voulais pas du tout rester seule, de toute façon. C'est impossible. Voilà, ce n'était pas du tout envisageable. Et je regardais mon téléphone toutes les secondes parce que le numéro devait m'appeler à la fin de l'opération. Donc, l'opération a duré 5 ou 6 heures. Et donc je retourne en salle de réveil et là, une horreur, on est à tous les enfants qui se réveillent des opérations, mais donc dans des gémissements de douleur, dans des pleurs de douleur, dans des états. Eden avait la tête totalement défigurée, mais vraiment il avait un œdème, un hématome énorme. Et je vois mon petit garçon comme ça, c'est horrible, on rentre dans la chambre, les nuits, tu vois ton enfant pleurer. Et déjà quand on voit... Quand on a son enfant qui est malade, c'est déjà la moindre petite chose. On s'en veut, le moindre petit fiert, le voir pleurer parce qu'il n'est pas bien, ça nous déchire le cœur. Et là, vraiment, j'étais impuissante et je ne pouvais rien faire.

  • Speaker #1

    Il n'y avait rien à faire de toute façon.

  • Speaker #0

    Je chantais, je lui parlais, je lui tenais la main et tout. Et lui, je le voyais gémir de douleur. Mais à ce moment-là, on avait encore l'espoir de se dire Vas-y, l'opération, de toute façon, c'est pour aller mieux.

  • Speaker #1

    c'était que pour aller mieux et voilà et là les jours passent

  • Speaker #0

    une infirmière vient nous voir et nous dit que second confinement, donc on va devoir rentrer chez nous parce qu'ils réquisitionnent des lits pour Covid, mais qu'il faudra revenir tous les jours.

  • Speaker #1

    Super pratique.

  • Speaker #0

    Pour les soins.

  • Speaker #1

    Et donc à 1h, 2h de transition.

  • Speaker #0

    C'est ça, 1h30 de route parce qu'il y a toujours des bouchons. Donc ok, de toute façon, on n'a pas le choix.

  • Speaker #1

    Avec un bébé comme ça.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est ça. D'un côté, j'étais contente de rentrer chez moi. J'étais contente qu'Eden retrouve ses proches, retrouve ses odeurs, retrouve sa maison. Mais c'est vrai que faire les allers-retours, les soins, les soins en plus, je pense que parce que le contexte faisait que c'était la période Covid, etc., ils prenaient moins de temps et ils étaient moins patients et bienveillants avec les patients. Donc c'est vrai que... Il y a un jour où une des infirmières a carrément engueulé Eden, parce qu'il pleurait. Et j'ai dit, je sais pas, il vient d'être opéré, il a une cicatrice. Enfin, non, en fait, non. Là, pour le coup, je suis pas d'accord. Je suis quelqu'un de très posé, très modéré, très patient. Je déteste tous ces scandales. Mais là, non, quoi. Là, non. Laissez-le, comprenez-le, mettez-vous juste à sa place.

  • Speaker #1

    Et ces soins-là, ils ne pouvaient pas être faits à la maison ?

  • Speaker #0

    Non, parce que le neuro voulait vraiment bien suivre le cours de la cicatrice. Et ce qui les inquiétait, c'était l'œdème. Il a gardé un œdème plus d'un mois. Vraiment, le visage déformé pendant plus d'un mois, ce n'était pas très beau à voir. Autant la cicatrice, ça a été, mais c'était vraiment l'œdème qui les inquiétait.

  • Speaker #1

    D'accord. Il fallait surveiller ça tous les jours.

  • Speaker #0

    Au final, il s'est résorbé. de lui-même, et c'est vrai que ça a pris du temps.

  • Speaker #1

    D'accord. Et est-ce que là, il savait te dire si l'opération avait bien fonctionné ?

  • Speaker #0

    Pas vraiment, puisque pour eux, s'ils ne parlaient pas encore, c'était le choc de l'opération. Tout allait se remettre en place naturellement. Donc nous, on a fait le nécessaire. J'ai pris rendez-vous avec un psychologue, psychomote, orthophoniste, tout ça en libéral, parce que c'est pareil, on n'avait pas de place dans un CESAD ou dans un CAMS. Il y a plein de petits instituts qui existent pour les enfants, mais il faut avoir des places. Moi, à chaque fois que j'appelais, c'était quatre ans d'attente. On est en Ile-de-France, ici, donc forcément... Déjà, je pense que dans les autres régions, l'attente est longue, mais ici, forcément. Mais ce n'est pas grave, j'avais tout pris en libéral. Je me suis dit, c'est sa rééducation, il va tout bien faire, tout va bien aller. Et finalement... ce sera jamais revenu. Tous les trois mois, on surveillait l'évolution du kyste, donc tous les trois mois IRM. Ensuite, on est passé à tous les six mois, tous les neuf mois, tous les ans, jusqu'à maintenant que je touche du point, le kyste n'a pas rebougé. Donc maintenant, on le laisse tranquille parce que voilà, il est traumatisé des hôpitaux maintenant. On se regarde juste sur le parking, il vrille totalement. C'est violent. Du coup, le neurochirurgien nous explique le fait que Eden n'ait pas repris la parole, etc., par ça, parce que finalement, le kyste est arrivé, enfin, c'est vraiment développé, là où le cerveau de l'enfant commence réellement à créer des bonnes bases solides et à fixer, entre guillemets, ses bases. D'accord. Et que, du coup, c'est un petit peu tout. Tout est déplacé, tout est déconnecté.

  • Speaker #1

    Ils ne savent pas te dire si ça va revenir un jour ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Tu ne sais pas ?

  • Speaker #0

    Non. Eden travaille très dur pour. Il travaille fort. Je me dis, si jamais il ne parle pas, ce n'est pas grave. Il est heureux. Il est plein de vie. Il est super épanoui. Moi, je veux qu'on trouve un moyen de communication pour se comprendre. Parce que juste quand il est malade, c'est... très difficile de comprendre qui il a, puisqu'il ne montre pas. Actuellement, il nous fait... Nous, on a l'impression que c'est des migraines, puisqu'il va d'un coup être très très mal, vomir, avoir mal... On a vraiment l'impression qu'il a mal à la tête. Donc là, j'ai relancé la neurologue pour avoir un peu un retour d'examen. Mais de toute façon, il est handicapé. Il est déclaré handicapé, donc il n'a pas l'opération. Voilà, on sait que... On a juste de l'espoir. Oui, en fait, c'est ça. Il travaille dur, il fait plein de progrès. Donc, on espère juste qu'un jour, ça revienne et que... qu'on retrouve Eden qu'on a connu.

  • Speaker #1

    Et comment ça se passe du coup ? Parce que là, il a 7 ans. J'imagine qu'il ne va pas à l'école.

  • Speaker #0

    Alors l'école, ça a été très difficile. C'est difficile aussi. Oui, parce que l'instruction est obligatoire. Moi, je ne suis pas maîtresse, donc je ne voulais pas faire l'école à la maison. Eden avait le droit d'aller à l'école, donc je l'ai inscrit à l'école. On m'a de suite expliqué que ça allait être difficile. donc il n'y allait que le matin la première année ça a été très difficile j'ai une photo sur ma page Instagram d'un jour où c'était le carnaval de l'école où tous les enfants étaient déguisés les maîtresses ont pris des photos deux jours après je reçois le mail avec toutes les photos des enfants, la photo de groupe où tous les enfants sont dans la classe, assis par terre devant, et tout au fond de dos, à genoux, c'est un tapis, Eden, devant la porte. Tout seul ? Tout seul. Et ça m'a brisé le cœur, vraiment. Je me suis dit... Je savais que c'était difficile quotidiennement parce qu'une classe avec 25 élèves, dont un qui a des besoins particuliers, je me doutais bien qu'il n'était pas non plus intégré à 100%, mais se prendre cette réalité et se dire qu'en plus, le mail est envoyé à tous les parents. Enfin, vraiment, j'ai...

  • Speaker #1

    Vous vous êtes confrontée à l'image, en fait.

  • Speaker #0

    C'était vraiment l'image que tu retrouvais,

  • Speaker #1

    j'imagine.

  • Speaker #0

    Ah ben, c'est ça. Là, je me suis dit... On a pris rendez-vous tout de suite, Bouchon et moi, avec la directrice, la maîtresse, tout. On a appris qu'il l'avait perdu plusieurs fois dans l'école. Et tout ça, ils nous le disent, mais d'une manière très naturelle, pour nous expliquer que, de toute façon, Eden, c'est très compliqué. Et je me dis, mais pourquoi en fait ? Déjà, il ne vient que le matin. La directrice me dit, sinon, il faudrait que vous le déposiez. De 9h30 jusqu'à 10h30, je ferais le temps de la récré, quoi. Non mais... Et des choses comme ça. Et là, on a vraiment senti un rejet. Alors qu'on habite un tout petit village. On est en plus dans une grande ville où les classes sont à plus de 32 élèves. Je ne dis pas que 24 élèves, c'est déjà énorme. Moi, je ne pourrais pas gérer 24 enfants. Mais là, c'était une telle violence. Et de toute façon, j'avais partagé cette photo directement sur Insta tellement j'étais en colère, mais j'étais aussi triste. Et je me suis dit, mais ça, c'est pas normal. Et je sais qu'Eden, c'est pas le seul à vivre ça. Donc là, ça a été très violent. On a fini la fin de l'année. Eden n'est pratiquement pas retourné à l'école. L'année d'après, on l'a réinscrit. Il est retourné à l'école que le matin. Comme j'avais un petit peu mis un coup de pied dans la fourmière, j'avais menacé, j'ai appelé le rectorat, j'ai dit ça c'est pas normal. Donc il a eu une AESH pour les matinées, il a aussi eu la chance de tomber sur une maîtresse hyper investie, hyper bienveillante et hyper patiente. Et la deuxième année, de toute façon, on a vu un changement radical chez Eden. Il était content d'aller à l'école, il était impliqué dans tout. Vraiment, une personne change tout. Enfin, deux personnes, puisqu'il y avait aussi son avaissage, qui était une femme en or. Mais avoir une maîtresse qui est investie et qui prend le temps pour Eden, comme pour tout autre enfant, en fait, on a vraiment senti la différence. Malheureusement, ça n'a duré qu'une année. Les deux autres années, puisqu'il a fait deux grandes sections, ça a été une cata. Ah oui.

  • Speaker #1

    Il avait une autre maîtresse après.

  • Speaker #0

    Oui. Et ça a été... vraiment une horreur. Eden commençait à montrer des signes de rejet total de la scolarité. Ça a été pareil. En fait, on revivait la première année avec le rejet. Eden qui nous disait, il y a le spectacle de fin d'année, mais on ne va pas emmener Eden parce que ça risque d'être compliqué pour lui de prendre le bus. Mais non, en fait, moi je vais l'accompagner, ce n'est pas grave. Ah oui, dans ce cas, vous l'emmenez par vos propres moyens. Mais que des choses comme ça. Que des choses comme ça, ouais.

  • Speaker #1

    Que tu sois pas habilité à un minimum de... Ne serait-ce que de compassion et d'humanité, en fait, tout simplement. C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est juste ça, parce que... Là en soi, Eden, ce qu'il lui fallait, c'est juste quelqu'un un peu pour le guider. Et c'était le cas puisqu'il avait une AVSH. Donc il n'y avait pas vraiment d'excuses. Mais par la suite, on a appris que l'AVSH s'occupait aussi d'autres enfants. Pour la deuxième année, j'ai même dû faire un article dans Le Parisien. Parce qu'Eden n'a pas pu faire sa rentrée le jour de l'école puisqu'il n'y avait personne pour l'accueillir. On m'avait dit oui, est-ce que vous pouvez aller quand même au CP, mais juste le jour de la rentrée pour gonfler les effectifs, et après vous rentrez chez vous ? Mais non, en fait. C'est pas vrai. Ah mais ouais, c'est... Je savais que le monde du handicap, surtout dans la scolarité, était compliqué. Mais moi, j'avoue que naïvement, je croyais à l'inclusion. T'as envie d'y croire. Voilà, moi j'y croyais. Et là, on s'est pris porte sur porte, et ça a été tellement violent. et d'un côté je me dis tout le temps Dieu merci Eden ne s'en rend pas compte enfin j'espère du moins qu'il ne s'en rend pas compte puisque lui limite quand il est allé à l'école c'est une salle de jeu pour lui il faisait ce qu'il veut a priori il allait même se balader dans l'école il s'est perdu dans l'école je me dis bon lui finalement c'était pas le plus à plaindre il fait sa vie, il est heureux mais quand on voit ça de notre regard de maman Déjà, voilà, c'est notre enfant, ça touche à notre enfant, mais c'est d'une violence et ça m'a fait vraiment très très mal. Ça a été très dur.

  • Speaker #1

    J'imagine même pas en fait ce que tu as pu ressentir, mais il n'existe pas d'établissement ?

  • Speaker #0

    Alors, il y en a, mais les entrées sont difficiles, et c'est difficile d'y intégrer. Cette année, heureusement... il a pu intégrer une IME enfin oui c'est comme une IME donc c'est un centre où le matin il a école comme l'école et après psychomote, sport médiation animale piscine, de 8h30 à 16h30 avec la cantine tout, voilà mais c'est très rare nous on a énormément de chance surtout que on n'a pas de diagnostic pour l'autisme parce que C'est vrai que je ne te l'ai pas dit, mais suite aux dégâts causés dans son cerveau, ce qui se rapproche le plus du handicap, on va dire, d'Éden, c'est l'autisme. Il a un spectre autistique et on attend qu'on nous pose enfin un diagnostic. Mais comme il y a l'histoire du kyste qui vient se mêler à tout ça, on est autiste, on ne le devient pas. C'est la phrase qu'on me sort tout le temps. Ah, je ne savais pas. Voilà, donc on nous dit tout le temps ça. Et donc, c'est très difficile de rentrer dans ce type d'établissement, surtout à 6-7 ans, de l'intégrer. Mais il y a une telle demande que...

  • Speaker #1

    Ah oui, ça veut dire qu'il y a autant d'enfants qui sont demandes...

  • Speaker #0

    Oui, de plus en plus. Je ne saurais pas dire pourquoi, mais en tout cas, il y en a de plus en plus.

  • Speaker #1

    D'accord. On ne le sait pas, ça, quand on n'est pas là-dedans, quand on n'est pas confronté à ce sujet. Moi, je ne savais même pas qu'il y avait des centres qui... Je te pose la question,

  • Speaker #0

    justement.

  • Speaker #1

    Quand tu me racontes qu'à l'école, ça se passait comme ça, je me dis, mais pourquoi il n'existe pas des établissements ?

  • Speaker #0

    Il y en a, alors que bon, il y a aussi des écoles qui sont très inclusives. Je ne mets pas tout le monde dans le même panier. C'est vrai que les éducatrices d'Éden ont dit qu'il y avait eu déjà pas mal de soucis avec cette maîtresse-là, avec cette école-là, au niveau de l'inclusion, qu'ils ont dû intervenir souvent. malheureusement.

  • Speaker #1

    Ça, c'est triste quand même. Parce que tu interviens une fois, tu n'es pas...

  • Speaker #0

    Tu vois, c'est comme... J'ai fait l'article dans Le Parisien puisque j'avais fait un post sur Insta qui a été énormément relayé. J'ai énormément d'abonnés. On mentionnait plein de monde. J'ai même la télé qui nous avait contactés. Mais ça me faisait trop peur, en fait, puisque c'est bien de médiatiser ces choses-là. Mais voilà, là, parler à l'atelier sur des talk-shows ou quoi, je me suis dit, je n'ai pas non plus envie de ramener de mauvaises choses sur Eden. Il y a du bon et du moins bon. Donc, je me suis dit, bon, là, le Parisien, c'est quelque chose, c'est un journal, c'est bien. Et donc, l'article sort. Le lendemain, on trouve une AESH à Eden. Voilà, tout le monde nous appelle. Oui, vous n'en faites pas, on a les solutions, etc. Ah oui, d'accord. Et c'est triste d'en arriver là.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est fait.

  • Speaker #0

    C'est franchement dommage d'en arriver là.

  • Speaker #1

    Oui, parce que toi, parce que tu as osé parler et que tu as la chance aussi, la possibilité de faire un article, tu as accès à tout ça. C'est ça. Comment font les autres parents qui sont dans l'ombre encore ?

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. Et je pense très souvent aux mamans qui sont aussi isolées. Parce que bon, moi, j'ai la chance d'avoir quand même du monde autour de moi. J'ai Bouchon, j'ai ma famille, j'ai des amis, j'ai un star. Mine de rien, ça représente quand même du monde et ils m'ont très souvent aidée. Mais c'est vrai que les parents isolés, comment ils font ? Comment ils font ? Je ne sais pas. C'est trop dur. C'est trop dur. Et c'est vrai qu'on nous parle partout de l'inclusion, que voilà, limite le handicap c'est génial. Allez, on… Non mais c'est vrai, quand tu écoutes, c'est… C'est facile, c'est cool, allez on va vous intégrer, patati. Mais en fait, c'est pas ça du tout la vérité. C'est clairement pas ça et je le vois même avec les parents. Quand je déposais Aiden à l'école, l'année dernière, devant moi, la maîtresse a distribué des cartons d'invitation d'anniversaire à tous les parents et les enfants, sauf nous. Ça c'est... Donc ça aussi, je me dis mais... Alors qu'il n'est pas méchant, Eden.

  • Speaker #1

    J'imagine bien.

  • Speaker #0

    Lui, il adore jouer. Parfois, il est dans sa bulle, certes, mais après...

  • Speaker #1

    Ça reste un enfant.

  • Speaker #0

    C'est ça. Mais c'est vrai que pour beaucoup, le handicap, moi, j'ai vu des parents...

  • Speaker #1

    La différence, ça fait peur souvent.

  • Speaker #0

    C'est ça. Moi, j'ai vu des parents devant moi dire Non, non, ne va pas jouer avec lui, il est bizarre. Ou même me demander si c'était contagieux. Enfin, vraiment des... Mais voilà, c'est... J'en viens à me demander, parfois, ils ne font pas exprès. Et si ce n'est pas de la provocation et pour te rendre, toi, encore plus mal.

  • Speaker #1

    Parce qu'ils sont loin d'imaginer ce que toi aussi, par quoi tu passes. Parce que bon,

  • Speaker #0

    là,

  • Speaker #1

    on parle d'Eden depuis longtemps.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas la maternité que je m'étais imaginée. Oui,

  • Speaker #1

    maman, et encore, j'ai l'impression que ce bouchon, il est quand même sacrément fort.

  • Speaker #0

    Oui, heureusement.

  • Speaker #1

    D'un soutien incroyable.

  • Speaker #0

    heureusement et je pense pas que tous les hommes auraient accepté encore plus quand c'est même pas son enfant même s'il le considère comme tel de base ce n'est pas son fils mais heureusement qu'il est là et heureusement qu'il est aussi investi et lui pour lui le seul point qui compte mais comme pour moi je vois tout l'aspect derrière tout l'administratif, tous les rendez-vous et tout c'est qu'Eden soit heureux et épanoui Pour lui, Eden, il se réveille, il a la banane, il joue, il court, ils vont dans les bois ensemble, ils font des cabanes et tout. Il est heureux. Et pour lui, c'est le principal.

  • Speaker #1

    Donc dans votre couple, il n'y a pas de... Ça aurait pu lui faire peur. Enfin, je ne sais pas. J'imagine que votre quotidien, il n'est pas comme tous les couples qui vivent avec des enfants en bonne santé ou avec qui tu peux faire tout et n'importe quoi. Je ne sais même pas comment apporter les mots justes, parce que je ne sais pas ce que vous vivez, mais il est là, il est d'un soutien, il prend son rôle très à cœur, et toi il te soutient comme tu as besoin de l'être, même si ce n'est plus. Et du coup, il n'y a pas eu ce truc-là de se poser la question de oh là là, mais c'est trop compliqué pour moi,

  • Speaker #0

    c'est trop… Non, cette question, elle ne s'est jamais posée. Il y a eu des clashs, parce qu'il y a la fatigue. Moi, je vais vite stresser. Et donc, je vais vite parfois monter en pression. Et lui, il va essayer de m'apaiser. Mais voilà, ce n'est pas le bon moment. Donc, mon caractère fait que je suis un peu relou. Mais la question d'Eden, c'est trop compliqué. Je ne peux pas suivre. Non, ça, elle ne s'est jamais posée. C'est beau. Oui, vraiment. Vraiment, vraiment. Et... J'ai de la chance parce que je vois des familles parfois se déchirer à cause du handicap. Et nous, il y a des moments qui sont durs, il y a eu des moments qui ont été très très durs, mais on a toujours pris ces défis-là pour se relever. On s'en est toujours sortis ensemble, on parle beaucoup. Il n'hésite pas à me dire qu'honnêtement, parfois, quand on est invité à des soirées ou autre, ce serait plus facile d'y aller sans Eden. Donc si papi et mamie peuvent le garder. Il y a des solutions. Il ne va pas marcher sur des œufs, il ne va pas me dire... Il ne va pas faire attention à ses propos. Pour lui, Eden, c'est un enfant... Oui,

  • Speaker #1

    c'est comme un enfant...

  • Speaker #0

    C'est vrai que parfois, on a des invités ou autres à la maison, ils peuvent peut-être le trouver brusque ou dans sa manière parler d'Eden, mais parce que pour lui, il ne fera jamais aucune différence. Ce n'est pas parce qu'Eden est handicapé qu'il doit avoir, entre guillemets, un traitement de faveur. Et il bouscule même parfois Eden. Et de toute façon, les deux, ils ont une relation...

  • Speaker #1

    C'est intéressant comme point de vue. Oui, oui. Je trouve ça très bien.

  • Speaker #0

    Alors que moi, je suis plus protectrice et que je fais attention à tout. Et que voilà, je... Non, non, mais attention, il faut voir... C'est Eden aussi, tu sais, c'est Eden. Et alors que lui, non. Non, mais Eden ou pas, c'est un enfant. Donc, il n'est pas dans le déni sur le handicap et sur tout ce qu'il a vécu. Mais par contre, pour lui, on n'a pas à mettre Eden dans une case pour autant.

  • Speaker #1

    Non, c'est bien.

  • Speaker #0

    il essaie plein de choses avec Eden, ça fonctionne,

  • Speaker #1

    ça fonctionne ça fonctionne pas et du coup tu as dit que tu avais deux enfants qui venaient le troisième il va arriver bientôt mais ce deuxième c'était le projet cette fois-ci alors oui,

  • Speaker #0

    petit élément de toute façon on avait toujours parlé d'avoir d'autres enfants pendant deux ans c'est pas que l'on a essayé mais je me... protégeais pas, je prenais plus de moyens de contraception mais voilà, je tombais pas enceinte ça ne travaillait pas pour autant, on me disait ça viendra quand ça viendra au final on part en vacances on fait du jet ski, accident de jet ski pour moi je me brise la maléole c'est pas vrai, oh waouh deux fois,

  • Speaker #1

    les vacances qui tournent mal deux fois,

  • Speaker #0

    ça va c'était le dernier jour donc limite ça va C'est moi en plus qui ai insisté pour faire du jet, alors que c'était la tempête dehors. C'est vrai. J'ai dit super, vraiment les idées géniales. Et au final, je tombe enceinte après l'opération de ma cheville. Donc, c'était pareil. Mais vraiment, on s'est dit, mais c'est fou ça. Ça fait deux ans qu'on essaye, entre guillemets. Et bien voilà, c'est tout bon. Mais là, la grossesse a été... J'ai eu tous les symptômes. comme d'hab, mais c'était cool. C'était une autre façon de voir la grossesse, beaucoup plus... Bon, même si j'étais en fauteuil roulant, mais bon, c'est pas grave. Après, rééducation, donc kiné, puisque j'ai été opérée et je suis tombée enceinte après, donc kiné, béquille et tout. Mais c'était vraiment un sketch. C'était... Mais je regarde pareil, un très bon souvenir aussi. C'est vrai que j'étais une petite princesse dans son fauteuil. On s'occupait très bien de moi. Mais voilà, c'était cool parce que là, c'était vraiment voulu. Pas forcément calculé à ce moment-là, mais ce n'est pas grave. Mais voilà, on se projetait beaucoup. On s'imaginait, on se disait, Eden, il va être grand frère. C'était trop beau. C'était trop beau, c'était trop bien. Au final, on se prend un week-end en amoureux, encore dans le Nord, pour aller à Lille. pèlerinage et au final j'ai le labo qui m'appelle et qui me disent non mais vos protéines urines ça va pas du tout vous devez rentrer donc on fait demi tour et en fait gros risque de préeclampsie en fin de grossesse ma tension qui descendait pas de 17 enfin voilà que c'était ouais tous les deux jours je devais aller à la mater ça a été la fin de grossesse a été speed Mais pareil, heureusement, Bouchon était là. Donc lui, toujours très positif. Non mais t'inquiète, ça va aller. Il est obsédé ce mien. Oui, vraiment, vraiment. Vraiment, vraiment. Il vient du Sud, donc je pense que c'est pour ça. C'est l'esprit du Sud. Et au final, ils m'ont déclenchée. Mais je devais accoucher le 19 août. Et j'ai accouché le 27 juillet. D'accord. Voilà. Mais bon, on m'a déclenchée. Ça a mis du temps à se faire. J'ai dû prendre plusieurs fois. fois les cachait. Ils ne voulaient pas sortir. Vraiment pas du tout. Et au final, j'ai accouché. Très bel accouchement. Ça s'est bien passé aussi. Ça s'est très bien passé. On a juste eu vraiment peur avec la préclampsie. Ce n'est pas marrant. Mais petit Elio est arrivé et nous a plus que comblé. J'avais beaucoup de craintes pendant la grossesse. Je me suis dit vu... Ce côté fusionnel que j'ai avec Eden, comment je vais faire ? Comment je vais faire ? Est-ce que j'aimerais si fort ? Ça, c'était une grosse angoisse pendant ma... Je pense que toutes les mamans, quand on va avoir un deuxième enfant, on se pose cette question à un moment donné. Mais là, moi, c'est vrai que je me dis, mais comment ? Avec tout ce que j'ai vécu avec Eden, il n'y a rien qui va pouvoir surpasser... Enfin, voilà, de... de plus haut que ça. Et au final, la question, elle ne s'est même pas posée.

  • Speaker #1

    Voilà, tu vois, tu as la réponse.

  • Speaker #0

    C'est vrai. C'est naturel. C'est vrai que parfois, on se dit que c'est un peu tabou, qu'on n'ose pas trop le dire. Mais je pense que quand on est enceinte, on se dit, est-ce que je vais aimer pareil ? Oui,

  • Speaker #1

    il s'est posé la question au début. Pas est-ce que je vais être capable, mais est-ce que ça va... Parce que forcément, ce n'est pas le même enfant, pas la même personnalité, ils ne vont pas faire les mêmes choses.

  • Speaker #0

    C'est bizarre. Mais même encore maintenant, parfois on me dit est-ce que tu préfères Eden à Elio ?

  • Speaker #1

    C'est horrible,

  • Speaker #0

    c'est des questions horribles. Mais je dis, c'est pas la même chose. Je vais pas dire que je les aime pareil. C'est un amour différent. Ils sont exactement au même niveau au niveau de mon amour. Je donnerai tout pour eux. Eden, forcément j'ai ce côté beaucoup plus protecteur. Elio, je découvre mes... tellement de choses merveilleuses. Je découvre une maternité. J'ai plein d'échanges avec lui. Il y a un réel échange entre lui et moi. On fait plein de choses ensemble, malgré qu'il n'ait que deux ans. C'est différent, mais à partir du moment où il était dans mes bras, la question ne s'est pas posée. Je l'ai vu, je l'ai aimé de suite.

  • Speaker #1

    Un deuxième petit garçon,

  • Speaker #0

    du coup. Oui, nous on aime les garçons.

  • Speaker #1

    Et alors, pareil, on retourne à la maison, donc la rencontre avec son grand frère.

  • Speaker #0

    Trop bien, Eden est venu parce que la maternité, il n'y avait pas de visiteurs acceptés, même les fratries. Donc ça, c'était un peu difficile pour mon petit cœur de maman. Mais bon, ce n'est pas grave. Il est venu me chercher à la maternité le jour de la sortie. Il a voulu aider Bouffant à porter le cosy et tout. Trop mignon. Non, trop mignon. Et il est très délicat avec son frère, ça se passe très bien malgré. toutes les craintes que certaines personnes ont voulu me mettre en tête en me disant mais t'as pas peur, fais quand même attention, il est handicapé, il peut être un peu violent Non, moi j'ai toujours fait confiance, moi j'ai confiance en Eden, j'ai vraiment confiance en Eden, et je me suis toujours dit que plus je mets de barrières, plus c'est là où il risque d'y avoir, de se passer quelque chose en vrai. Donc non, tout s'est tout de suite bien passé, et c'est trop beau de les voir évoluer tous les deux. Ils se chamaillent comme des frères. Enfin, voilà, c'est des frères.

  • Speaker #1

    Ils ont leur lien, eux.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Ils vont être autant câlins qu'ils vont faire la bagarre pour une barre de chocolat ou un jouet. Enfin, voilà, c'est... Non, c'est une vraie fratrie. Oh, incroyable. Non, ils sont vraiment mignons. Et on essaye, depuis tout petit, d'expliquer à Elio, parce que c'est ça qui est difficile, parfois, de faire comprendre à Elio que, bah, Eden... a le droit à certaines choses qui ne sont pas normales et que lui n'a pas le droit d'avoir, même pour les repas. C'est vrai que ça, c'est compliqué de voir son frère manger pratiquement des frites tous les jours et toi, on te saoule avec des légumes.

  • Speaker #1

    Ça, c'est vrai que ça doit être dur.

  • Speaker #0

    Voilà. Donc là, il a deux ans, donc en plus, c'est l'âge un peu compliqué. Et lui, il a un sacré caractère. C'est vrai.

  • Speaker #1

    C'est terrible tout.

  • Speaker #0

    C'est ouf. Pareil. Ouais, c'est ouf. c'est vraiment une tornade celui-là mais vraiment il est très très drôle mais c'est très difficile pour nous parce que du coup il fait des bêtises et on se mord les joues pour pas rire mais vraiment c'est il nous fait des choses parfois et il répond déjà courage à sa maîtresse ou à son maître l'année prochaine je me dis ça va être chaud mais c'est vrai que voilà ça cette partie du handicap grand quand on est petit frère d'un enfant handicapé, de se dire qu'on n'a pas envie qu'Elio se sente mis à l'écart ou rejeté, et on n'a pas envie non plus qu'Elio devienne aidant de son frère. On veut que Elio garde ses... Elio, c'est le petit frère d'Eden, mais il n'a pas un rôle ni d'assistant à jouer, et pas de bourreau, mais de laissé de côté. puisque moi c'est ça qui me faisait peur je me suis dit comment je vais faire pour trouver du temps pour un deuxième enfant alors qu'Eden me demande déjà tout mon temps et en fait on a à chaque fois expliqué à Eden non je m'occupe d'Elio, là j'ai pas le temps pour toi, je suis désolée c'est bien que t'arrives à le faire aussi ça a pas dû être facile au début non mais j'avais pas le choix en fait ça c'est quand Bouchon a repris le travail et je me suis retrouvée toute seule avec Eden et Elio, bah forcément Quand il fallait que je change Elio, quand il fallait que je lui donne son pain ou autre, je suis désolée, Eden, mais il va falloir que tu t'apprennes la patience. Tu n'es plus tout seul.

  • Speaker #1

    Voilà, chacun à sa place.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et ben ? Donc là, il a quel âge, Elio ?

  • Speaker #0

    Deux ans et demi. Oui, il est fin juillet. Donc là,

  • Speaker #1

    le petit troisième qui arrive.

  • Speaker #0

    Oui, oui. BB3. Pareil, c'est assez... qui est arrivé comme un cheveu sur la soupe. C'est vrai. On en parlait, mais pour le coup, c'est vraiment une surprise parce que ce n'était pas prévu du tout. OK. Ça va être un petit peu tabou, mais au départ, ce qui était entre guillemets prévu, c'était une IVG. Pour moi, dans ma tête, parce que je n'avais pas encore cette solution pour Eden. D'accord. Et j'ai... très mal vécu cette année de mère au foyer. Parce que pour Eden, j'ai dû arrêter de travailler. J'ai dû tout arrêter. Cette année a été très difficile pour moi en tant que mère au foyer. Ce n'est pas un rôle qui m'épanouit. Il y a des mamans qui... Qui adorent ça. Qui sont faites pour ça. Moi, ça ne m'épanouit pas. Cette année, encore plus. Je ne saurais pas expliquer pourquoi. mais je me suis vraiment retrouvée bloquée dans ce rôle là à être malheureuse et vraiment quand j'ai appris cette troisième procès je me suis effondrée parce que c'était pas une bonne nouvelle tu as vu la chose continuer en fait puisque troisième enfant veut dire allez je reste encore à la maison c'est ça et je me dis Eden grandit j'ai plus de solution moi à lui apporter parce que mes activités ça va bien 5 minutes je suis pas psychomotricienne je suis pas orthophonie je suis pas je ne suis pas éducatrice, comment je vais faire, même si Elio rentre à l'école en septembre 2025. Vraiment, tout s'est fait dans ma tête et il n'y avait pas de solution, il n'y avait pas de schéma de solution. Donc, j'apprends que je suis enceinte le lundi. Le mardi, j'ai rendez-vous avec le gynéco pour une datation, pour une potentielle IVG. Vraiment, j'étais déterminée. Voilà.

  • Speaker #1

    Comment Bouchon, il était OK avec...

  • Speaker #0

    Il était sous le choc. Il m'a dit clairement que ma décision, de toute façon, il suivrait, même si on en avait déjà parlé tout, mais qu'il comprenait que pour moi, ce n'était pas le bon moment. Mais il me disait quand même qu'il fallait rester positif parce qu'on attendait la réponse pour le centre d'Éden, savoir s'il allait être pris ou pas. Et il me disait, il me fait, écoute, si on pense positif, tout positif va suivre. Laisse-moi tranquille avec ta positivité. Non, là, je ne peux pas. Donc, je prends rendez-vous. J'avais rendez-vous à 14h. J'arrive dans la salle d'attente qui est collée à la maternité. Je voyais des bébés passer. Oh là là,

  • Speaker #1

    par contre,

  • Speaker #0

    c'est dur ça. Oui, ça, c'est difficile un peu. Mon téléphone, plus de batterie. Donc, je me retrouve toute seule devant un faire-part. du prénom d'une petite fille qu'on avait décidée, c'était une fille un jour, de Bouchon-en-Moi. Et c'est un prénom qui est assez rare, je ne le dirai pas au cas où. Mais c'est une musique qui nous touche énormément à Bouchon-en-Moi, qu'on a écoutée le premier jour de notre rencontre. Donc, pendant toute l'attente, je suis devant se faire part, je retiens mes larmes, je suis là à me dire, non mais, c'est pas possible, Je lève la tête, au-dessus, faire part avec écrit Elio, E-L-I-O, je dis non mais c'est une blague, je dis bon, bon, bon, bref, c'est pas grave, j'attends, j'attends, j'attends, rendez-vous, j'ai rendez-vous à 14h. Les heures passent, toujours pas, 19h toujours pas, je vois la dame de la caméra, il y a beaucoup de retard et tout, 19h40, on m'appelle enfin, donc j'arrive et tout, je vois le gynéco, il me dit j'espère que vous n'êtes pas là pour une écho parce que tout le système informatique vient de planter. Je dis que c'est une blague. Oui,

  • Speaker #1

    c'est tout bon.

  • Speaker #0

    Je dis mais c'est une blague. Et vraiment, je refusais d'écouter cette voix dans ma tête qui me disait tout ça, c'est un signe. Tout ça, c'est des signes. Tout ça quand même, là ? Oui, je bloquais. Donc, il me dit, revenez demain, ça va, tout sera remis en ordre, je vous donne rendez-vous à 13h. OK, je rentre, j'appelle Bouchon, je m'effondre. Je lui dis, s'il te plaît, ne me parle pas de positivité ou de signe, s'il te plaît. Parce que voilà, pour moi, j'avais pas d'autre choix. C'était pas un choix du cœur, ce que je comptais faire, mais c'était le plus raisonnable. Pour moi et pour notre vie à tous les trois, pour pas qu'on court partout, pour pas qu'on soit dans... Parce qu'avec Eden, avant qu'il soit au centre, j'avais des rendez-vous tout le temps. Matin, après-midi, matin, après-midi. On faisait que ça, d'être dans la voiture tout le temps. Et il me dit je ne peux pas porter ça, déjà qu'Elio le pauvre doit nous suivre dans tout ça, je ne vais pas imposer ça à un autre enfant Donc le lendemain, je prends rendez-vous, j'arrive à 13h, je demande à l'accueil. Avant, Bouchon me dépose et me dit sa petite phrase quand même me dit tu n'es obligé de rien je lui dis merci mais je m'en vais donc ils arrivent à la caille et je demande tout de suite est-ce qu'il y a du retard ils me disent 3-4 heures et là je dis je m'en vais je suis le redis je suis habituée à ce qu'il y ait tout le temps du retard là-bas parce que comme c'est collé à la matière ils sont souvent appelés pour des urgences c'est tout mais je dis non je suis désolée je m'en vais donc je rappelle mon son et je lui dis et je lui dis Il me dit, prends du temps. Il me fait, arrête d'être en suite comme ça. On vient juste d'apprendre que t'es enceinte. Pose-toi, prends du temps.

  • Speaker #1

    On peut faire du shopping un peu.

  • Speaker #0

    Voilà, il me fait, arrête là de te rendre malade, de te faire des nœuds au cerveau. Prends du temps. Donc, on rentre à la maison, les jours passent. Moi, j'avais que ça en tête quand même. Et en plus, j'avais cette petite voix qui me dit, regarde les signes, regarde les signes, regarde les signes. Non, t'es trop. Va-t'en loin de moi. Et au final, un soir, Bouchon rentre du travail et il m'avait préparé tout un discours. Il m'a dit, écoute, regarde tout ce qu'on a déjà surmonté, regarde tout ce qu'on a déjà vécu. Nous, que ce soit lui ou moi, on croit beaucoup aux signes de la vie, aux petits signes du destin. Et c'est vrai que ça nous a toujours porté dans notre couple les galères. Parce que quand Eden, on a appris pour le kyste, on a appris le premier cancer de mon papa. Quand on a appris pour... Pour ce que je me suis fait opérer de la vésiculia, on a appris le nouveau cancer aussi de mon papa, il y avait plein de petits signes autour, on croit beaucoup aux signes. Donc il avait préparé son petit discours et il me fait, si on pense positif, si on y croit, je fais regarde là tout ce qu'il y a sur notre chemin, on en a toujours parlé, on en a toujours voulu, je fais, et voilà, il est bien. Et il me sort cachée dans son dos une petite peluche avec une petite paire de chaussettes. Il me fait, fais-moi, tu sais ce que je veux. Je fais, là, tout est pour toi. Et donc, voilà.

  • Speaker #1

    Bon, là, tu ne peux pas...

  • Speaker #0

    Voilà, là, j'ai dit OK. Et le lendemain, le centre nous appelle pour nous dire que c'est OK pour Eden. Bon,

  • Speaker #1

    là, il ne te fout pas de ton...

  • Speaker #0

    Voilà, donc là, j'ai dit OK. Bon, c'est bon, allez. Tu m'en dis 20. Voilà, je m'avoue vaincue. C'est bon, je laisse tout. Et au final... Au final, c'était une très bonne nouvelle. Fatigante, un peu éprouvante, parce qu'il y a toujours cette notion de... Voilà, ça fait toujours un petit peu peur. Et surtout que ça me paraît énorme de passer de 2 à 3.

  • Speaker #1

    C'est souvent ça aussi. Trois enfants, on se dit toujours qu'il y a tout qui va devoir changer. La voiture...

  • Speaker #0

    Ça met l'angoisse de suite.

  • Speaker #1

    De 2 à 3, j'ai l'impression que c'est plus compliqué dans la tête des gens.

  • Speaker #0

    Autant... C'est vrai que l'arrivée d'Elio, ça s'est fait. Il nous a vraiment rajouté ce petit bonheur, mais sans encombre en fait. On ne s'est pas senti... Ça n'a pas été un poids en plus. Et que là, je me dis, trois, ça me met tout, me rassure en me disant que finalement, c'est plus simple de passer de trois à deux que de deux à un.

  • Speaker #1

    J'ai entendu ça déjà, oui.

  • Speaker #0

    Donc, je me dis, bon, on verra.

  • Speaker #1

    Comment s'inquiéter quand on a un bouchon comme ça à côté de soi ?

  • Speaker #0

    C'est vrai, c'est vrai. Non,

  • Speaker #1

    c'est vrai que je trouve ça... Souvent, c'est les femmes... Les femmes, on a tendance à dire, ça va, allez, deux, trois, bon... Et les hommes, c'est plus, oh là là, l'organisation, comment on va faire ?

  • Speaker #0

    C'est le sommeil qui le...

  • Speaker #1

    Ouais, tu vois...

  • Speaker #0

    Qui le tracasse le plus. C'est vrai.

  • Speaker #1

    Et Yo, il ne dormait pas beaucoup ?

  • Speaker #0

    Si, si, les deux, ils ont fait leur nuit après la mater. Voilà. en rentrant à la maison oui si il y en a eu le troisième il va nous faire vivre ouais on s'est dit on sait jamais quoi non mais on sait que de toute façon il y a les biberons quand même voilà il y a le lever la nuit et tout mais voilà c'est ça qui le ouais voilà c'est nous c'est nous il y aura de la vie encore en plus à la maison c'est cool et alors troisième garçon ou on regarde le secret pour le moment on dit pas nous on sait mais pour le moment je dis pas encore trop forte ouais c'est cool On a notre petite préférence, mais...

  • Speaker #1

    Vous ne le savez pas, vous ?

  • Speaker #0

    Si, si, nous on sait. Ah, ok. Nous on sait. D'accord.

  • Speaker #1

    J'ai peur, parce qu'il y en a encore plus.

  • Speaker #0

    Pour le moment, pour le moment, on garde, on attend, on attend de le dire à tous nos proches, et après, voilà.

  • Speaker #1

    C'est quasiment... Je vais suivre ça de très près, en tout cas.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Cette moelle, le terme, il est pour quand ?

  • Speaker #0

    Normalement, c'est le 12 janvier. Avec ma chance, je pense que je vais accoucher à Noël. C'est ça que je voulais dire. Je sens un bébé père Noël. Il arrivera quand il arrive. C'est un très beau cadeau de Noël. Mais j'espère que je vais tenir le plus longtemps possible, qu'il n'y aura pas d'histoire de préeclampsie, même si là, ma tension, elle commence déjà. Ça monte un petit peu. Je suis à 12, je crois que je fais comme ça. Bon, l'anémie, ça, c'est classique. Je sais que j'aurai le droit à ma petite perte de fer. Mais voilà. Je me suis aménagée. C'est ça.

  • Speaker #1

    C'est un peu tranquille, mais bon, c'est pas évident, surtout quand il y a déjà deux enfants à la maison.

  • Speaker #0

    C'est ça, et pourtant j'ai déjà l'impression de me reposer énormément, parce que j'ai de la chance d'avoir mes proches, d'avoir Blouchon. C'est vrai que je ne croyais pas forcément à cette vie-là, après tout ce qui a pu m'arriver au début, à rencontrer quelqu'un d'investi. Et c'est vrai que dans ce qu'on voit, dans ce qu'on peut lire, il y a souvent beaucoup de négatifs, même sur la maternité, sur la grossesse. sur les conjoints qui n'aident pas, etc. Moi, j'ai décidé de me rapprocher au positif. On le répète tellement tout le temps. Et c'est vrai que je dis que si, c'est possible.

  • Speaker #1

    Merci de le dire. Parce qu'effectivement, encore plus sur Insta et tout ça, tout ce qu'on voit passer avec la charge mentale chez la femme, on n'en parle jamais chez l'homme par contre, c'est dingue,

  • Speaker #0

    mais elle existe aussi. Je pense qu'on est... On est aussi... Moi, je le vois. Je prends tout pour moi. D'ailleurs, à la réunion pour le centre, c'est ce que Bouchon a dit aux éducatrices. Moi, je le vivais un petit peu mal de ne plus avoir Eden toute la journée avec moi. Donc, je leur ai dit... Pour Eden, je sais que ça va aller. C'est moi, il va me faire un peu de temps. Et Bouchon, il leur a dit qu'elle va apprendre à ne plus tout gérer. Et c'est vrai que même lui, parfois, il essaye de s'investir. ou de gérer un peu plus. Et non, en fait, c'est moi qui me... Parce que j'aime aussi tout gérer. Je me l'impose, mais c'est pas forcément bon pour moi, pour mon rôle de femme, mon rôle de maman. Et c'est vrai qu'apprendre un peu à déléguer, et même si le papa, il fait pas à 100% comme nous, parce que je vois avec mes copines, c'est souvent ça, le truc, quoi. Oui, mais moi, je fais pas comme ça. Ah oui, mais ça m'énerve quand il fait comme ça ou autre. Et en fait, se dire... Il a juste une façon différente de... de faire en fait. Et ce n'est pas forcément grave. Non, c'est la place. Oui, voilà. Moi, je sais que là, c'est Bouchon qui gère les deux enfants. Je n'ai aucun doute. Je n'ai pas envie de lui envoyer un message pour lui demander si tout va bien. Oui, parce que tu sais que ça va. Voilà. Et puis au pire, s'il fait quelque chose où il se plante, enfin où il fait quelque chose que moi, je ne ferai pas, eh bien, ce n'est pas grave. Non, oui. Enfin, je ne sais rien qu'il soit en sécurité, que...

  • Speaker #1

    Ils sont aimés, ils sont en sécurité. C'est ça,

  • Speaker #0

    c'est sûr qu'avec Elio, par exemple, ils vont faire du skate. Mon cœur de maman, c'est peut-être mieux que je sois loin de ça, d'ailleurs, pour éviter un mini-infratus. Mais voilà, il fait aussi, il a son... Je trouve que c'est important de leur laisser leur place, sans être tout de suite dans cette négativité de... Ouais, mais regarde... Ou si on sort, une fois, il est sorti avec Elio et il avait oublié un biberon. Il m'a appelée, il m'a dit, je suis en galère, j'ai oublié le biberon et tout. Mais ce n'est pas grave, en fait. Et je sais que j'ai des copines qui, tout de suite, non, non, non, mais attends, ça veut dire qu'il va sauter un biberon. Mais ce n'est pas grave. Franchement, ce n'est pas grave. Ce n'est pas grave. Ton enfant est heureux. Et je vais consommer une pression, parfois. Parce qu'on est censé être des mamans parfaites. C'est un peu ce qu'on attend de nous. C'est la société ou autre. Une maman, c'est une maman. Pas loin de l'heure. C'est ça. À partir du moment où on accouche, on rentre dans cette case maman. Et c'est difficile d'avoir la case qui devient dans une forme un peu différente.

  • Speaker #1

    D'accord. Et tu vois, ça me fait penser à des fois des trucs où moi, on me dit, pour Evie, t'as fait ça, t'as pensé à ça. Non, mais son papa, par contre, oui,

  • Speaker #0

    il l'a pensé.

  • Speaker #1

    C'est son père.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    il sait la gérer, il sait faire un sac allongé, il sait... Là, il est par là-bas, je sais pas où il est, par les cheveux. Mais je sais qu'il gère, j'ai aucune crainte, tu vois.

  • Speaker #0

    Mais nous, même avec les médecins...

  • Speaker #1

    C'est le truc de dire, toi, en tant que maman, est-ce que t'as pensé à ça, ça, ça, ça ?

  • Speaker #0

    Mais tu vois, même avec les médecins, à chaque fois, les médecins, ils me regardent de moi. Et à chaque fois, moi, je regarde Bouchon et je laisse lui répondre, en fait, parce que... on est deux parents. On est deux parents, alors oui, c'est sûr que la maman est... souvent un peu plus investi.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est parce que c'est différent, il y a ce lien-là.

  • Speaker #0

    Voilà. Mais il y a des choses que les enfants font avec moi et d'autres choses qu'ils font avec leur père totalement différents. Et ce n'est pas pour autant que c'est mieux avec moi ou que je sais mieux que lui.

  • Speaker #1

    C'est un équilibre, je pense.

  • Speaker #0

    Exactement. Toi,

  • Speaker #1

    tu vas lui apporter des choses que lui ne va pas pouvoir leur apporter parce que c'est un homme et parce que c'est comme ça, la relation n'est pas la même. Et inversement.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et nous, s'il y a quelque chose qui me dérange, ou si je vois que j'ai besoin de son aide, ou j'ai besoin qu'il fasse son rôle de papa ou autre, eh bien, je suis dit, on n'a pas ce tabou-là. Sinon, c'est sûr que je vais râler à dire, c'est moi qui fais tout. Mais en fait, ça te dérange, donc dis-le. Et pour moi, il n'y a rien de plus sain que la communication et de faire comprendre. parce que là, on dresse un portrait de papa idéal. Oui, il y en a qui n'ont pas cet investissement-là et qui se disent que c'est à la maman un peu de tout faire. Ou se décharger en disant, elle sait mieux que moi. C'est ça, en fait. L'idée. Alors que non, il suffit de dire, écoute, là, pause, c'est à toi de le faire. C'est à toi de le faire. Je suis d'accord. Et si tu vois, mais même le papa oser dire, Attends, ça, je ne suis pas sûre de moi. Je veux bien gérer, mais aide-moi ou guide-moi ou dis-moi juste si je fais ça bien. Je suis d'accord.

  • Speaker #1

    C'est une très belle conclusion. En tout cas, ton histoire m'a beaucoup touchée parce qu'encore une fois, je savais pas du tout de quoi on allait parler. Je ne m'attendais pas à ça. C'était avec tellement d'émotion. Tu as raconté ça avec tes mots.

  • Speaker #0

    J'ai essayé de... Oui, je l'imagine. Je l'ai retenu plusieurs fois, mais j'ai essayé.

  • Speaker #1

    J'espère que ton témoignage apportera du soutien et de l'espérance à des parents, à des personnes qui vivent malheureusement. Heureusement, moi, quand j'entends parler d'Eden, j'ai cette image de petit garçon avec un grand sourire. Je ne sais pas pourquoi.

  • Speaker #0

    C'est ça, mais c'est Eden. C'est vraiment Eden.

  • Speaker #1

    C'est cette image que j'ai là du lable.

  • Speaker #0

    Il a le sourire tout le temps, il est heureux tout le temps. C'est vraiment un soleil. Et c'est une force parce qu'on se dit, nous adultes, il nous arrive ça. Mais moi, la première. Moi, je me plains. Je me lève, j'ai mal au dos. Je me plains, on m'entend toute la journée. Et lui, tout ce qu'il subit, bichette. Et j'essaye de partager un peu plus son quotidien. Mais c'est vrai que je n'ai pas forcément ce réflexe quand il est en crise ou autre, de filmer. qu'on me l'a déjà demandé pour mieux comprendre parce que parfois, je raconte notre histoire. Et parce que j'ai fait toute une story permanente pour éviter à chaque fois de reboucler ma story quand il y a des nouveaux arrivants sur le compte. Et c'est vrai qu'on me dit, Ah, mais on ne dirait pas. Ah, mais attends, tu as vécu tout ça et tout. Et c'est vrai que je... En fait, je n'ai pas envie qu'on nous plaigne. Je n'ai pas envie... Moi, on me dit tout le temps, Ah, mais tu es super forte et tout. Non, non. C'est pas moi qui suis forte. C'est Eden qui est fort. Moi, j'ai pas le choix, en réalité. On est toutes mamans, on est toutes fortes parce que je pense qu'on vit... On vit plus que pour nous. On vit aussi pour nos enfants. Nos enfants, ils souffrent, on souffre. On a tout le temps dans notre tête, notre cerveau, il se met jamais en pause, en réalité. Donc oui, on est toutes fortes. Moi, je m'estime pas plus forte qu'une autre. J'ai juste d'autres... d'autres soucis qu'une autre maman peut avoir. Mais celui qui est fort dans l'histoire, c'est Eden. C'est lui qui vit tout ça, qui subit ce rejet un peu de la société. Pour moi, le plus beau, c'est son sourire. De toute façon, c'est le sourire même de lui, même d'Elio. C'est notre épanouissement. Sans être dans un monde de bisounours, parce qu'on a conscience de la réalité. de tout ce qui nous entoure. Mais c'est vrai que j'estime qu'on est heureux.

  • Speaker #1

    C'est ça, aujourd'hui, tu l'affirmes.

  • Speaker #0

    Moi, on a plein de chance.

  • Speaker #1

    Elio, Eden a le sourire et que ça, c'est votre victoire aussi.

  • Speaker #0

    C'est ça, en fait,

  • Speaker #1

    tant qu'il est heureux et tant que, comment dire, tu le vois, en tout cas, sourire, Il y a quoi d'autre qui compte ?

  • Speaker #0

    C'est ça, on a plein de soucis, mais j'ai décidé que les gros problèmes, en fait, ils ne viendraient pas empiéter. sur nos moments de bonheur. Je compartimente dans mon cerveau. On a tous les soucis du quotidien. Je les aurai, je pense malheureusement, à vie, puisque le handicap, c'est à vie. On vit avec ça. Mais pour nous, ça sera une force et ça ne sera pas quelque chose qui va nous contraindre dans notre vie de tous les jours. Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et d'autant plus que vous avez créé une famille, donc il ne faut pas que ça impacte sur les autres aussi.

  • Speaker #0

    Non, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et je pense que vous avez trouvé l'équilibre parfait et que ce troisième bébé va arriver dans des très bonnes conditions.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Malgré tes craintes. Et voilà, je ne vous souhaite que du bonheur parce qu'honnêtement, quand j'entends parler de tes enfants, de ton bouchon, je me dis waouh ! Quelle famille,

  • Speaker #0

    honnêtement ! J'ai de la chance qu'on soit très bien entourés, que j'ai mes parents, que j'ai mes amis, qu'on a tout ce cocon-là. Et qui ne tourne pas qu'autour du handicap, mais qui tourne autour de notre famille, autour de notre amour. Et pour nous, c'est ça le plus beau. On n'est pas comme toutes les autres familles, c'est clair. Mon histoire est pleine de montagnes russes, mais je n'ai pas envie de me plaindre sur tout ça. Je n'ai pas envie d'être triste de tout ça. J'ai plus envie d'être forte et de sourire et de profiter de tous les moments de bonheur autour.

  • Speaker #1

    C'est tout ce que je vous souhaite en tout cas. Et tu embrasseras tout le monde pour moi, vraiment.

  • Speaker #0

    Tu vas découvrir tout le monde très rapidement sur Insta.

  • Speaker #1

    Et je vais suivre du coup cet accouchement-là qui est imminent, j'allais dire. Mais non, il te reste quand même du temps. Mais j'ai hâte.

  • Speaker #0

    Un petit peu. Reste bien, bien, bien. Si tu peux tenir jusqu'en janvier, ça serait plus malin. Franchement, ça serait sympa.

  • Speaker #1

    En tout cas, on reste en contact. Merci infiniment. Merci d'avoir déposé ton histoire ici, vraiment.

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Description

Quand notre instinct maternel nous murmure que quelque chose ne va pas, on n'imagine pas découvrir un kyste de la taille d’une balle de tennis dans le cerveau de son fils de 2 ans.


Dans cet épisode, Magali nous raconte son histoire d'amour avec « Bouchon », ses 3 grossesses, la découverte d'un kyste et le handicape invisible de son fils Eden ✨


Découvrez comment l'amour est devenu le moteur pour traverser chaque étape de cette vie « autrement » 🫶🏼


Bienvenue sur Eden Stories, LE média qui valorise l'amour et la maternité avec des récits sincères et inspirants 🦋


Chaque épisode est une histoire vraie.

Impulsée par Marine Sarraute et Tony Migliardi.


Merci à Charline Dona pour sa reprise de « Une belle histoire » de Michel Fugain & Le Big Bazar.


Merci pour votre soutien ! N'hésitez pas à laisser un avis sur vos plateformes préférées ✨


Contact : edenstories.contact@gmail.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    C'est un beau roman, c'est une belle histoire, c'est une romance d'aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Bienvenue sur Eden Stones, le podcast qui partage vos plus belles histoires d'amour et de maternité. À travers vos récits, j'aimerais diffuser l'espoir pour que chacun ici ne cesse de croire que malgré les tempêtes, la vie nous réserve souvent. bien des surprises. Bonjour Magali. Bonjour. Merci beaucoup d'être à mes côtés aujourd'hui pour nous partager ton histoire à toi, ton parcours.

  • Speaker #0

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    Comme souvent, mais je le précise encore aujourd'hui, c'est Tony qui s'occupait de ton casting. Alors je ne sais pas du tout de quoi on va parler. Je sais juste que tu es bien enceinte,

  • Speaker #0

    comme moi,

  • Speaker #1

    on a pas le même stade. C'est ça. Mais sinon, je ne sais pas du tout.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    je te laisse te présenter tout d'abord. Peut-être que ça va m'amener à des questions qui vont être le fil après-conducteur de ton parcours.

  • Speaker #0

    Du coup, Magali, je suis maman de deux petits garçons, Eden, qui a eu 7 ans au mois de mars, et Elio, le deuxième, la petite tornade. qui a eu deux ans fin juillet. Je me suis lancée sur les réseaux pendant ma première grossesse, mais vraiment au tout début parce qu'en fait, je suis tombée enceinte et je n'avais pas grand monde enceinte autour de moi. Je découvrais vraiment la grossesse, c'était quelque chose que je découvrais. Je suis tombée enceinte sous pilule, donc ce n'était pas quelque chose de prévu. Je l'ai découvert, je crois que j'étais à 4 ou 5 mois. C'est sérieux ? Oui. aux urgences, j'avais mal au ventre je suis allée aux urgences et ils m'ont dit ah bah félicitations, pardon le médecin m'a fait venir dans son bureau il m'a dit félicitations j'ai dit ok donc voilà et comme j'avais pas grand monde autour de moi, j'avais déjà un petit insta à moi je me suis lancée sur insta et petit à petit ça a pris j'ai fait plein de partage, plein de découvertes. On a avancé aussi dans la grossesse et dans la maternité avec Eden, qui a été un petit peu le début du moins particulier. Et on s'est vite retrouvés que tous les deux, en fait. Et à partir de ce moment-là, j'ai beaucoup plus partagé et c'est là où j'ai rencontré plein de monde sur Insta et que j'ai ma toute petite communauté qui a commencé à se faire. Le principal, c'est le partage. Et c'est vrai que j'ai des mamans, maintenant, ça fait 7 ans, non, 8 ans même, du coup, qu'on se suit, qu'on se parle. J'ai déjà fait plein de rencontres. Il y en a qui sont vraiment rentrées dans mon cercle intime. Elles sont venues à l'anniversaire d'Éden. C'est vraiment... La plupart, de toute façon, de mes abonnés sont là depuis très, très longtemps. Au début, quoi. Oui. OK.

  • Speaker #1

    Donc, deux enfants, bientôt trois.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Tu partages ta vie.

  • Speaker #0

    C'est ça. Du coup.

  • Speaker #1

    Et tu dis, alors on peut peut-être commencer par là, tu as dit que tu étais tombée enceinte de ce premier enfant sous pilule.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et tu l'as su vachement tard,

  • Speaker #0

    4-5 ans. Oui, parce que je prenais la pilule en continu. Ok. Donc je n'avais pas mes règles et je ne me posais pas la question en fait. C'est vrai que pour moi, je prenais la pilule tous les jours. Mais c'est la deuxième fois que ça m'est arrivé, puisque j'avais eu une première grossesse avant. qui malheureusement s'était terminée en fausse couche, mais s'était tombée également sous pilule, enceinte. Mais voilà, moi je me suis dit, c'est le flot, t'as pas de chance, deux fois de suite. Oui. Voilà. Et c'est vrai que c'était difficile, parce que c'était pas forcément dans mes projets, mais là, à 4-5 mois, t'as pas le choix en fait. Tu peux que le garder. C'est ça, voilà. La question ne se posait plus. de toute façon, Dieu merci, il est là, et heureusement. Mais voilà, c'est vrai que ça a été... Même si j'avais 27 ans quand je l'ai appris, ce qui peut paraître un peu tard pour certains, moi, j'étais dans mes études, j'étais un peu carriériste à ce moment-là. Je ne me voyais pas du tout être maman pour le moment. Avec le papa, on ne se connaissait pas. C'était un tout début d'histoire. Et voilà, c'est...

  • Speaker #1

    Sur quelle direction de cet homme ?

  • Speaker #0

    Alors, il est... Il l'a plutôt bien pris. C'est surtout par la suite, en fait, où j'ai découvert son vrai lui, je pense. Et ce n'était pas du tout une bonne personne. Ça a été une grossesse très compliquée. Ça, c'est fini. Eden, je crois, il avait trois semaines. Je me suis retrouvée à la rue. Ça a été très compliqué. Mais après... C'est vrai qu'on ne se connaissait pas et je ne connaissais pas vraiment cet homme.

  • Speaker #1

    Tu aurais fait différemment ? Tu n'aurais pas fait un enfant avec lui ?

  • Speaker #0

    C'est ça. Si je savais réellement qui était cette personne, ce qu'il était capable de faire ou autre, je n'aurais pas fait les mêmes choix. Ou alors, je serais peut-être partie plus tôt. Oui, on ne sait pas. Mais ça, c'est fait comme ça. C'est dans ça.

  • Speaker #1

    Tu vas prendre une grossesse là sur le tas, un peu quand même. Oui, oui. Et toi, comment tu vis cette annonce ?

  • Speaker #0

    Au début, je n'y crois pas trop. Ce n'est pas que je n'y crois pas trop, c'est que je me dis... Déjà, c'est vrai que cette phrase de félicitations, je pense qu'il ne s'en est pas rendu compte, le médecin, mais ça m'a mis une grosse, grosse claque. Parce que une grossesse, majoritairement, c'est une bonne nouvelle. C'est quelque chose de joyeux. mais parfois c'est pas le cas donc c'est vrai que là je me suis sentie en fait tout de suite un peu bloquée, un peu dans cette impasse où de toute façon je n'ai pas le choix on me félicite déjà on cherche pas à savoir comment ça se passe, surtout que j'avais vraiment très mal et du coup après j'ai compris pourquoi, forcément mais voilà ça reste quelque chose du jour au lendemain tu sais que toute ta vie va changer... Et que tous les potentiels projets que tu avais ou autres, en fait, toute ta vie, elle change. Il faut que tu revoies tout, en fait. C'est ça. Et en plus, tout va très vite après.

  • Speaker #1

    Oui, parce que 4-5 mois, tu es déjà avancée. Quand on connaît une grossesse, déjà au tout début, au premier mois, on a le temps déjà psychologiquement de se préparer. Même si ça s'évolue, peu importe. Mais de commencer à préparer aussi tout.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Et puis, tout découvrir. je ne savais pas qu'il y avait deux façons de calculer semaine améliorée, semaine de grossesse il y avait plein j'ai tout découvert sans m'être projetée avant en me disant ça serait cool et si je devenais maman et si j'essayais et la grossesse comment elle se passe ? ça a été difficile parce que du coup il y avait quand même beaucoup de violences que ce soit psychologiques physiques ou autres ça a été... C'était pas une belle grossesse, c'était assez violent et c'était pas une très belle grossesse.

  • Speaker #1

    T'as été malade ?

  • Speaker #0

    Ouais, par contre, dès que je l'ai su, les nausées et vomissances sont arrivées. Mais vraiment, quasiment le lendemain. Ça c'est dingue. Ah ouais. Alors qu'avant, pas du tout. Bah non, ça allait plutôt bien. Une fois que ton cerveau a réagi. Tout est arrivé d'un coup. Et de façon, pareil, très violente. Mais comme pour mon deuxième, vraiment ça c'était le symptôme de grossesse le plus difficile pour moi, les vomissements. Je ne pouvais rien manger, rien boire. Déjà on est bien fatigué pendant la grossesse, donc si à un côté de ça on ne peut pas manger, on ne peut pas prendre des forces, ça fatigue encore plus. C'était pas la grossesse la plus épanouissante possible. Dans sa globalité, c'était plus tard. Voilà. Non, c'était difficile.

  • Speaker #1

    L'accouchement, est-ce que ça a été ?

  • Speaker #0

    Oui, l'accouchement, ça a été. Franchement, il est arrivé deux, non, trois semaines en avance. C'était une toute petite crevette pourtant. Mais non, l'accouchement, ça a été. C'était un bel accouchement. OK. Le seul point négatif de l'accouchement que je me souviens, et c'est ce qui m'a fait le plus mal à l'accouchement, c'est l'expression abdominale, qui est désormais interdite. Mais j'en ai vraiment gardé une... douleur, j'avais un bleu au niveau des côtes parce que c'était il y a 7-8 ans on commençait à en parler que ça commençait à être interdit mais là, moi j'ai eu le droit c'était pas ouf et en plus ça n'a servi à rien du tout puisqu'au final, ils ont utilisé des forceps pour le sortir c'était vraiment... ok,

  • Speaker #1

    bon tu nous as fait la totale ouais,

  • Speaker #0

    voilà Ça va, allez-y, allez-y.

  • Speaker #1

    Donc, retour à la maison avec ce petit bébé, quand même.

  • Speaker #0

    Ouais, retour au début, plein de bonheur quand même, parce que ça reste une... une bonne nouvelle et puis après le quotidien reprend vite le dessus. Et une séparation qui était de toute façon inévitable. Dès qu'il y a eu une porte de sortie, je l'ai pris.

  • Speaker #1

    Mais tu t'es retrouvée du coup à la rue avec ton bébé ?

  • Speaker #0

    Oui, alors je t'ai dit à la rue, mais c'est vrai que j'avais la solution de retourner chez mes parents très rapidement. Mais c'est sûr que du jour au lendemain, on se retrouve... Parce que j'avais tout déménagé. Parce que ça aussi, mine de rien, ça s'est fait très rapidement. On a su que j'étais ensemble. On s'est dit, allez, on va emménager ensemble. Tout a été forcé un petit peu. Donc, ça ne s'est pas fait naturellement. Ça ne s'est pas fait naturellement. Donc, après, retour avec mon petit Eden chez mes parents. Là, on ne s'est retrouvés que tous les deux. Mais c'était trop beau quand même. C'était trop beau. C'est du cododote. Un lien qui a dû se créer très fort quand même. Encore aujourd'hui, je m'en détache. J'essaie de m'en détacher un petit peu parce que je sais qu'il le faut. Mais voilà, ça a été ma force. Heureusement qu'il a été là. Il t'a sauvé un petit peu de cette relation. C'est tout à fait ça. Il m'a sauvée, il m'a donné une force, il m'a fait découvrir une force que j'avais en moi que je ne soupçonnais pas. quelque chose, voilà, il m'a fait il m'a vraiment fait renaître aussi lui est né mais moi également que femme aussi,

  • Speaker #1

    pas que mère c'est ça alors retour c'est pas si mal de retourner chez ses parents en post-partum,

  • Speaker #0

    franchement t'as dû te faire chouchou non franchement ouais ça va ça va qu'est-ce qu'il s'est passé ensuite ? ensuite les choses, elles ont suivi leur cours alors C'est vrai que moi je me suis totalement dévouée à mon rôle de maman envers Eden. Il y avait uniquement Eden qui existait dans ma vie. Enfin vraiment tout tournait autour d'Eden, je ne faisais rien. Sans Eden c'était vraiment, ça l'est encore, mais c'était vraiment mon royaume. C'était peu importe ce qui se passait, Eden et moi on ne faisait qu'un en fait. Et vraiment, je ne peux même pas.

  • Speaker #1

    Je le vois dans tes yeux.

  • Speaker #0

    Ouais, c'était encore... comme s'il était en moi. Vraiment, c'était... Je ne sais pas. C'est Eden. Il porte très bien son prénom en plus.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, c'est quand même un joli signe aussi.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. J'ai pensé de suite. Mais donc, on grandit tous les deux. Moi, en tant que femme et maman, et lui, en tant que petit garçon. Il fait plein de choses. Je partage son quotidien sur les réseaux. Tout le monde me dit, il est grave en avance, mais c'est abusé tout ce qu'il fait. Et moi, j'avais zéro point de comparaison. donc j'en parle à mon pédiatre mon pédiatre m'a dit oui c'est vrai il faudra faire des tests HPI petit coup je dis mais qu'est-ce que c'est vraiment je ne le connaissais pas du tout et en plus il était encore tout petit donc je me dis il a un an fiché de lui la paix en fait c'est un bébé mais c'est vrai qu'il a commencé à parler assez tôt il a marché il avait 10 mois je crois à peu près il faisait des puzzles les animaux il faisait les comptines alors maintenant oui je me rends compte que c'était un bébé Tôt et encore, je n'aime pas dire ça, parce que tous les enfants, ils font leur vie comme... À un moment donné, ils se rattrapent tous de toute façon. Bien sûr. Voilà. Et donc, je dis, bon, ok, mais laissez-le tranquille, là, c'est un enfant. Oui, c'est un bébé. Voilà. Autant, du jour au lendemain, tout va s'arrêter. Et malheureusement, c'est ce qui s'est passé. Arrivé vers ces 18 mois, tout s'est arrêté. Plus de paroles. plus d'alimentation. Avec Eden, on a fait l'ADME. On n'est pas passé par les purées, etc. Et il a arrêté de manger. Le sommeil venu très compliqué. La propreté aussi, parce qu'il commençait à être propre. Tout s'est arrêté.

  • Speaker #1

    Tout en même temps ?

  • Speaker #0

    Oui. Mais vraiment quasiment du jour au lendemain aussi. Ça a été bizarre. Je prends rendez-vous avec notre médecin qui me dit, ça y est. Tous les enfants ont une période de régression, ne vous inquiétez pas. Sauf que la régression, elle perdure un petit peu. Ça continue. Et jusqu'à ces deux ans, je reprends rendez-vous et on me dit, non, mais vous n'en faites pas, c'est juste un petit blocage, vous ne prenez pas la tête. J'avais des contacts avec des psychomotriciennes, donc je prends rendez-vous avec une psychomotricienne qui me dit, on va faire des séances, patati. Mais voilà, sans plus, je ne me pose pas plus de questions. et au final je vois bien qu'il y a quelque chose qui... Ça ne revient pas. Je n'entends plus de maman. Même ça. Ça, c'est ce qui m'a fait le plus mal. Le plus de mal. Le seul point où il n'y avait pas de différence de régression, c'était tout ce qui était motricité. Il continuait à bien marcher, continuait à bien utiliser ses mains, motricité fine, etc. Mais sinon, tout le reste, rien. Moi, je ne comprenais pas, mais j'écoutais les médecins. On dit que tous les enfants ont une période de régression, ce n'est pas grave, c'est parce qu'il a été très très vite. Du coup, maintenant, il ralentit forcément. D'accord, en fait, je laisse un peu le temps passer.

  • Speaker #1

    C'est une explication valable pour toi de toute façon. Surtout, sortie de la bouche d'un médecin, j'ai vu.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et puis, il y a, mine de rien, il y a sept ans, on ne parlait pas encore de tout ce qui était ça, tout ça. Ce n'était pas encore bien. On n'en parlait pas encore. Ce n'était pas encore quelque chose qu'on connaît bien tous comme maintenant. Donc le temps passe, moi je continue ma petite vie de maman et de femme. J'ai mes amis qui me poussent un petit peu à sortir un peu plus, à me libérer un peu de ce rôle de maman, à me dire bon, il faudrait peut-être que tu fasses des rencontres Ok, j'essaye une première fois. une cata. Mais une cata, le pauvre mec, vraiment. Le premier rendez-vous, je lui ai raconté l'accouchement.

  • Speaker #1

    C'était pas pire.

  • Speaker #0

    Non, mais c'était... Mais non, tellement j'étais matrixée par mon rôle de maman, de lui raconter mon accouchement, mais en plus des détails horribles. En rentrant chez moi, vraiment, je me suis dit que j'étais maigre. Mais le mec, il va faire des séances de psy, j'en sais rien. Mais vraiment, je pense que là, il va arrêter les rencarts. Mais tu ne savais plus faire aussi,

  • Speaker #1

    certainement.

  • Speaker #0

    Oui, voilà.

  • Speaker #1

    Tu étais tellement dédiée à ton entreprise.

  • Speaker #0

    C'est ça. Pour moi, il n'y avait que Eden dans ma vie. Donc, mon seul sujet de conversation, la seule chose dont j'avais envie aussi de parler, c'était Eden. Donc, voilà, j'avais que ça dans ma vie. Donc, je dis à mes potes, non, non, on va s'arrêter là. On arrête là. Ils recommencent un petit peu à forcer par la suite. On approchait, Eden allait avoir deux ans et demi je crois, parce que c'était pas loin de Noël, et elle se dit, allez-y, je leur donne mon téléphone, ils m'installent une appli, ils me swipent, c'est comme ça ? Oui. Voilà, ils me montrent avant le profil, je dis oui, il est mignon, allez-y, et au final, on discute, mais j'étais vraiment... J'avais pas besoin de quelqu'un dans ma vie à ce moment-là. Ou alors, je m'en rendais... Non, c'était pas un besoin. Forcément, c'est pas désagréable d'avoir quelqu'un le soir avec qui on s'endort et avec qui on peut parler d'autres choses, avec qui on peut échanger quelque chose sur sa journée. Mais à ce moment-là, je m'en rendais pas compte. Et c'était pas un besoin, c'était en fait avoir un plus dans ma vie. Quelqu'un qui nous apporte quelque chose. Mais c'est vrai que moi, seule avec Eden, ça m'allait très très bien. Voilà, je... Non. Je faisais ma vie avec lui et c'était très bien. Mais du coup, il me montre ce profil et on discute. On se rencontre assez rapidement, façon un peu conte de Noël. Il m'emmène dans une fête foraine. Oh, j'ai eu l'air… Oui, franchement, je lui ai dit, c'est bien, tu mets la barre par contre très haut. Mais c'était à plus d'une heure et demie de route de chez nous. Parce qu'en fait, il avait vu un panneau d'une fête foraine et on s'écrivait le soir. Il me dit, écoute, je viens de voir un truc de fête foraine, on va y aller. Et il voulait absolument tenir ses paroles, mais il n'avait pas regardé le lieu. Donc, j'envoie, je préviens mes copines, j'envoie sa plaque de voiture parce que je suis un petit peu parano. Je me suis dit, non, non, on ne sait jamais. Écoute, je regarde beaucoup de documentaires en plus de tout en série. donc j'en vois et on te signe sur le site ouais voilà je ne sais jamais donc au final on passe une journée franchement top pleine de pleine de petites péripéties genre le premier verre qui m'emmène boire c'est dans un PMU parce que j'avais trop envie de faire pipi c'est pas vrai dans le nord et tout j'ai rien contre les gens du nord mais vraiment c'était un peu le cliché c'était un peu le cliché vraiment c'était trop mais c'était trop drôle et fête foraine tout ça et au final bah on sait plus jamais quitter ouais ouais on sait plus jamais quitter alors que comme enfin lui comme moi c'était notre premier rencard une première rencard depuis un moment qui est et ouais on sait on sait plus quitter On ne s'est plus quitté de suite. De toute façon, je l'avais mis dans ma description sur le site. J'avais mis livré avec mon fils et ma chienne Ah oui, aussi. Oui, voilà. Je l'avais mis tout de suite, que je n'étais pas seule. Et parce que c'était le plus important. Je lui avais parlé d'Éden de suite aussi. Mais ça s'est fait très naturellement. Il n'a pas rencontré par contre Éden de suite. Ça a mis un peu plus de temps. Ça aussi, c'est quelque chose qui était important pour moi, de ne pas faire rentrer n'importe qui dans notre vie. Et je voulais que la personne soit solide. Parce que, peu importe l'enfant, pour moi, l'enfant s'attache également énormément à la personne. Surtout aux enfants. Oui, voilà. Il n'avait pas forcément de repères paternels. Donc, hormis son papa qui voyait de temps en temps, et mon papa, moi, son papy. Mais voilà, c'était... Là, ça allait être quelqu'un qui allait faire partie de son quotidien. Et il faut aussi avoir les épaules pour accepter un enfant, en fait. Bien sûr. Voilà, tout le monde ne naît pas avec la paternité ou la maternité en soi.

  • Speaker #1

    Elle tient aussi,

  • Speaker #0

    quoi. C'est ça. Donc, voilà, je voulais être sûre. On en a énormément parlé. Et au final, ça s'est fait qu'un jour, le père d'Eden m'appelle, me dit Oui, Eden est malade, etc. Je dis Ben... On me dit qu'il vomit énormément, donc je me dis, écoute, soit on met le chez le médecin, enfin, fais quelque chose, moi j'étais loin. Et en fait, Alex me dit, Bouchon, puisqu'il s'appelle Bouchon, il s'appelle Bouchon, me dit, écoute, on va le chercher, on va le chercher, on l'emmène aux urgences. C'est pas de poser de questions. Voilà, il m'a dit, il me fait, non mais lui il fait rien, nous on va le chercher, on va aux urgences. Donc on est parti aux urgences et c'est là qu'il a rencontré Eden pour la première fois. Ça s'est fait comme ça.

  • Speaker #1

    Il a pris les choses en main.

  • Speaker #0

    Ouais, de suite. Je pense qu'il voyait que, déjà, j'étais très inquiète du fait que je voyais que mon fils était malade et qu'il n'y avait pas forcément de réaction.

  • Speaker #1

    Tu n'étais pas avec lui,

  • Speaker #0

    surtout. Voilà. Et il m'a dit, un enfant, il est malade, on l'emmène aux urgences. Il n'a pas réfléchi. C'est ça. C'est naturel. C'est ça, exactement. Et voilà, par la suite, il a rencontré Eden. Eden... a fait vite partie de notre quotidien à tous les deux. On a décidé d'emménager ensemble, tous les trois. J'ai quitté papa et maman. Ils étaient un petit peu tristes, mais bon. Tout ça, ça s'est fait, bim, confinement.

  • Speaker #1

    Ah oui,

  • Speaker #0

    ok. Donc, on a emménagé avec zéro meuble, puisqu'on avait tout commandé et tout a été bloqué. Donc, moi, je cuisinais sur un truc de camping, on dormait sur un matelas gonflable. Franchement, vraiment, on avait un tout petit bout de canapé, puisque toutes les livraisons étaient bloquées, confinement, le pays était arrêté, mais ça a été génial. D'amour et d'hommage. Exactement, et franchement, ça a été... Moi, on me dit demain, on reconfine, mais bien sûr, dans les mêmes conditions, franchement.

  • Speaker #1

    Pour le tout début de cette vie à trois.

  • Speaker #0

    C'était qui tout doux, c'est ça. Parce que lui n'avait jamais vécu avec d'enfants, ni rien. Et un enfant de deux ans, deux ans et demi, ça bouge. Donc ça chamboule aussi un quotidien. Et au final, ça s'est super bien passé. Et pendant tout ce confinement-là, on a énormément observé Eden. Et on s'est dit, vraiment, il y a quelque chose qui ne va pas. Eden, si jamais il faisait des bêtises ou autre, et qu'il faisait punir, il rentrait dans des crises de fou rire. énorme. La nuit, il se réveillait en crise de fourrir, il n'y avait toujours pas de parole, il ne mangeait pratiquement pas. Vraiment, on faisait pour le nourrir,

  • Speaker #1

    du coup,

  • Speaker #0

    ce n'était pas long. En fait, il mange uniquement soit des frites, soit des gnocchis au fromage, et c'est encore le cas d'ailleurs aujourd'hui, mais on a vraiment passé une grosse partie du confinement à l'observer et à le regarder parce qu'il n'y avait plus de psychomote, plus rien, on n'était que tous les trois. on se rendait bien compte qu'effectivement, il y avait quelque chose qui avait un mal-être en lui, quelque chose qui n'allait pas. Donc, je prends rendez-vous avec des médecins. On me dit que je m'inquiète trop, que je suis une maman poule. Je demande des examens neuro. Pareil, on me dit que non, c'est un caprice de maman. C'est vieux.

  • Speaker #1

    Sérieux ? Quand même, tu as des éléments fondamentaux.

  • Speaker #0

    Oui, puisque là, à deux ans et demi, il n'y avait vraiment rien. On me dit non, non, mais c'est juste un petit retard. Il y a plein d'enfants qui ont des retards comme ça. Vous n'en faites pas. Là,

  • Speaker #1

    ce n'était même plus que du retard. Si tu dis qu'ils partaient en fourrir la nuit.

  • Speaker #0

    Mais voilà. Nous, c'est ça qui nous a alertés. C'est vraiment ces crises de fourrir incontrôlables qu'on s'est dit mais là, il y a quelque chose. Là, ça ne va pas. Donc, j'étais obligée de mentir. Je leur ai dit que c'était la psychomote d'Éden. qui demandait des examens neuro pour avoir des ordonnances. Donc on a pris rendez-vous dans un hôpital, pareil je crois que c'était au mois d'août 2020, puisque oui on sortait du confinement. Et là, bilan génétique, bilan sanguin, IRM, je passe la journée à l'hôpital, au début Bouchon reste avec moi, puis il se fait vite. qui était éjecté par les infirmières, puisque c'était une personne. Sauf que pareil, ils ne se sont pas rendus compte. Mais moi, j'étais... Toi, tu te retrouves toute seule. C'est ça. Et Bouchon, pour le coup, c'était vraiment mon pilier. Là-dessus, on a tout vécu ensemble. Donc, il m'a attendue sur le parking toute la journée, dans la voiture. Parce qu'il ne voulait pas rentrer. Il voulait vivre ça aussi avec nous. Le médecin revient le soir, me dit, bilan génétique, ça va. le bilan sanguin, les tests, tout ça, ça va. Donc, je souffle. Tu souffles un petit peu. Et là, elle me parle de l'IRM. Elle me dit, par contre, il y a une masse au cerveau. Et là, j'ai plus d'images, plus de sons. Je leur demande juste si je peux appeler Bouchon pour qu'ils viennent. Parce que moi, j'entends plus rien. Donc, ils acceptent. Ils me disent, oui, appelez-le. Alex arrive et en fait il nous explique, mais moi j'étais vraiment dans un... Moi il n'y avait que le mot masse dans le cerveau. Et il nous explique en fait qu'Eden a un kyste au cerveau qui fait la taille d'une balle de tennis, donc dans la tête d'un petit garçon qui a eu trois ans, que c'est assez grave, que ça compresse une grosse partie de son cerveau, qu'il y a des gros dommages et qu'il va falloir opérer. Et là je... Je réalise pas. Je suis là, je me dis, mais... En fait, vraiment, il y a juste le mot masse qui est resté. Ça a résonné, ça a bourdonné. Mais comme on peut voir dans les films, mais vraiment, j'ai eu cette sensation où j'étais plus là et j'entendais juste un bourdonnement et je voyais l'infirmière qui essaie de me parler, Alex, qui était là. Et Dieu, merci, il était là. Il a pu être un peu plus... En plus, il est très... très posé, il voit toujours aussi le positif pour lui, il est très plein d'espoir et tout. Donc voilà, il a tout posé, il a demandé de tout bien nous expliquer, et on nous a dit que de toute façon le suivi se ferait à l'hôpital Necker, parce qu'il faut un neurologue, un neurochirurgien, qu'on allait refaire un IRM pour être certain de la chose, et qu'avant l'opération, de toute façon, ça allait, qu'il fallait... qu'on ne pouvait pas faire ça non plus du jour au lendemain, qu'il fallait faire très attention. On parle d'un enfant de 3 ans, donc ce n'est pas comme opérer un adulte. Déjà, opérer un adulte, c'est difficile, mais là, c'est une toute petite tête. Et du coup, on nous renvoie chez nous avec ça.

  • Speaker #1

    Vous repartez tous les trois à la maison en te disant que tous ces médecins-là ne t'ont jamais un peu écouté.

  • Speaker #0

    C'est ça, que je l'ai senti de suite. C'est ça, que je l'ai senti de suite. Dès la régression, qu'il y avait quelque chose, que ce n'était pas normal. Et ça, pareil, je ne peux pas te l'expliquer, je ne peux pas l'expliquer, mais c'était en moi, je sentais qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Et c'est pour ça que j'avais été aussi insistante avec les médecins, parce que je le sentais, je sentais que ce n'était pas normal. On avait beau me dire, tous les enfants à une période de régression, ok, je peux l'entendre, mais là, ce n'est pas le cas. Là, il y avait quelque chose, je le voyais dans les yeux de mon fils. j'avais perdu mon fils c'était plus dans son regard même c'était plus Eden donc et donc peut-être par rapport à un choc ils t'ont dit qu'ils savent pas en fait ils savent pas ils savent pas et honnêtement je pense que je vais pas savoir et que peu importe on ne saura jamais donc j'ai pas envie de me rendre malade de me torturer l'esprit de me faire plein de scénarios possibles moi là ce qui compte c'est qu'il aille bien mais c'est de tout faire pour son épanouissement pardon

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui s'est passé après ça ? Vous avez dû prendre une décision pour une opération ? Non,

  • Speaker #0

    il n'y avait pas le choix. De toute façon, c'était opération où le kyste allait encore plus grossir, et là, c'était une cata, donc on a refait des examens. Effectivement, le kyste était bien présent au niveau du devant du lobe droit, juste derrière l'œil droit en fait, et il écrasait une grosse partie du cerveau. Parce que la taille d'une balle de tennis, c'est conséquent. Surtout dans le cerveau d'un bébé. Déjà dans la taille d'un cerveau adulte, c'est énorme. On prend une pomme, on la met à côté de nous, franchement c'est balèze. Donc là... Tout va très vite, on fait les examens. C'était le jour de l'anniversaire de Bouchon. On nous appelle deux jours avant, elle nous dit qu'il sera opéré le 22 octobre. Donc on a deux jours pour se préparer, il faut qu'on fasse les arrières-tours parce qu'il faut prendre rendez-vous anesthésiste, etc. On nous explique qu'ils ne vont pas retirer le kyste parce qu'il y a un risque de cécité, qu'ils perdent la vue et que le kyste est beaucoup trop... trop gros, donc en fait qui vont le ponctionner, qui vont le dégonfler un peu comme un ballon, qui vont le dégonfler, qui vont le laisser à plat. Parce qu'en soi on peut vivre avec un kis dans le cerveau, il y a beaucoup de personnes qui en ont, qui ne s'en rendent même pas compte, mais là ce qui pose vraiment problème c'était la taille. Et donc, de toute façon, on est obligé de suivre. On ne peut pas dire non et puis on voulait que ça arrive vite, parce que pour nous on disait, plus on attend de toute façon, plus les dégâts vont être importants. On nous promet une opération miracle. On nous dit qu'à 99,9%, tout va revenir dans l'ordre. On te certifie ça. Le neurochirurgien, vraiment, c'est ce qui a été le plus difficile parce que malheureusement, ce n'est pas ce qui s'est passé. Ce n'est clairement pas ce qui s'est passé. Donc vient l'opération. Je dois laisser mon petit garçon partir.

  • Speaker #1

    Il se rendait compte, lui, de ce qui se passait ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. De toute façon, il était à moitié shooté tout le temps. Il le shootait tout le temps. Il a dû faire un test Covid, une horreur. En plus, c'est vraiment tombé dans la période où tout le monde, pendant le Covid, parce que pareil, à Necker, je devais être toute seule, je devais rester toute seule. Ça a été pendant... On lui restait à l'hôpital 14 jours, je crois. Ça a été...

  • Speaker #1

    Et là, tu n'avais pas le droit d'être accompagnée ? Non.

  • Speaker #0

    C'est fou. On se voyait dans le hall d'accueil, parce que Bouchon, malgré les 1h30, 2h de transport, venait tous les jours pour me voir. Franchement, heureusement qu'il a été là. De toute façon, il était aussi impliqué que moi. Il est parti le premier jour en larmes, parce qu'il ne voulait pas nous laisser. Il ne voulait pas laisser Eden. On faisait des visios tout le temps. Ça a été une horreur. Et puis, les images, les sons... Déjà, on était dans un service où il y avait beaucoup d'enfants opérés. Déjà, c'est une ambiance très particulière. Et je vois tous ces petits bonhommes qui sont d'une force incroyable, qui rigolent et tout, alors que nous, adultes, on subit ça. On est là, on gémit, on se plaint. Et eux, vraiment, c'est pareil. C'est une leçon. Ils m'ont donné tellement de force, ces enfants. Je me disais, mais je n'ai pas le droit de pleurer. regarde ce qu'il y a, quoi. Et je vois, pareil, mon petit Eden qui part pour l'opération. Là, je m'effondre. J'ai attendu qu'il ne soit plus là. J'ai rejoint Bousson dans le hall d'accueil parce que je ne voulais pas du tout rester seule, de toute façon. C'est impossible. Voilà, ce n'était pas du tout envisageable. Et je regardais mon téléphone toutes les secondes parce que le numéro devait m'appeler à la fin de l'opération. Donc, l'opération a duré 5 ou 6 heures. Et donc je retourne en salle de réveil et là, une horreur, on est à tous les enfants qui se réveillent des opérations, mais donc dans des gémissements de douleur, dans des pleurs de douleur, dans des états. Eden avait la tête totalement défigurée, mais vraiment il avait un œdème, un hématome énorme. Et je vois mon petit garçon comme ça, c'est horrible, on rentre dans la chambre, les nuits, tu vois ton enfant pleurer. Et déjà quand on voit... Quand on a son enfant qui est malade, c'est déjà la moindre petite chose. On s'en veut, le moindre petit fiert, le voir pleurer parce qu'il n'est pas bien, ça nous déchire le cœur. Et là, vraiment, j'étais impuissante et je ne pouvais rien faire.

  • Speaker #1

    Il n'y avait rien à faire de toute façon.

  • Speaker #0

    Je chantais, je lui parlais, je lui tenais la main et tout. Et lui, je le voyais gémir de douleur. Mais à ce moment-là, on avait encore l'espoir de se dire Vas-y, l'opération, de toute façon, c'est pour aller mieux.

  • Speaker #1

    c'était que pour aller mieux et voilà et là les jours passent

  • Speaker #0

    une infirmière vient nous voir et nous dit que second confinement, donc on va devoir rentrer chez nous parce qu'ils réquisitionnent des lits pour Covid, mais qu'il faudra revenir tous les jours.

  • Speaker #1

    Super pratique.

  • Speaker #0

    Pour les soins.

  • Speaker #1

    Et donc à 1h, 2h de transition.

  • Speaker #0

    C'est ça, 1h30 de route parce qu'il y a toujours des bouchons. Donc ok, de toute façon, on n'a pas le choix.

  • Speaker #1

    Avec un bébé comme ça.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est ça. D'un côté, j'étais contente de rentrer chez moi. J'étais contente qu'Eden retrouve ses proches, retrouve ses odeurs, retrouve sa maison. Mais c'est vrai que faire les allers-retours, les soins, les soins en plus, je pense que parce que le contexte faisait que c'était la période Covid, etc., ils prenaient moins de temps et ils étaient moins patients et bienveillants avec les patients. Donc c'est vrai que... Il y a un jour où une des infirmières a carrément engueulé Eden, parce qu'il pleurait. Et j'ai dit, je sais pas, il vient d'être opéré, il a une cicatrice. Enfin, non, en fait, non. Là, pour le coup, je suis pas d'accord. Je suis quelqu'un de très posé, très modéré, très patient. Je déteste tous ces scandales. Mais là, non, quoi. Là, non. Laissez-le, comprenez-le, mettez-vous juste à sa place.

  • Speaker #1

    Et ces soins-là, ils ne pouvaient pas être faits à la maison ?

  • Speaker #0

    Non, parce que le neuro voulait vraiment bien suivre le cours de la cicatrice. Et ce qui les inquiétait, c'était l'œdème. Il a gardé un œdème plus d'un mois. Vraiment, le visage déformé pendant plus d'un mois, ce n'était pas très beau à voir. Autant la cicatrice, ça a été, mais c'était vraiment l'œdème qui les inquiétait.

  • Speaker #1

    D'accord. Il fallait surveiller ça tous les jours.

  • Speaker #0

    Au final, il s'est résorbé. de lui-même, et c'est vrai que ça a pris du temps.

  • Speaker #1

    D'accord. Et est-ce que là, il savait te dire si l'opération avait bien fonctionné ?

  • Speaker #0

    Pas vraiment, puisque pour eux, s'ils ne parlaient pas encore, c'était le choc de l'opération. Tout allait se remettre en place naturellement. Donc nous, on a fait le nécessaire. J'ai pris rendez-vous avec un psychologue, psychomote, orthophoniste, tout ça en libéral, parce que c'est pareil, on n'avait pas de place dans un CESAD ou dans un CAMS. Il y a plein de petits instituts qui existent pour les enfants, mais il faut avoir des places. Moi, à chaque fois que j'appelais, c'était quatre ans d'attente. On est en Ile-de-France, ici, donc forcément... Déjà, je pense que dans les autres régions, l'attente est longue, mais ici, forcément. Mais ce n'est pas grave, j'avais tout pris en libéral. Je me suis dit, c'est sa rééducation, il va tout bien faire, tout va bien aller. Et finalement... ce sera jamais revenu. Tous les trois mois, on surveillait l'évolution du kyste, donc tous les trois mois IRM. Ensuite, on est passé à tous les six mois, tous les neuf mois, tous les ans, jusqu'à maintenant que je touche du point, le kyste n'a pas rebougé. Donc maintenant, on le laisse tranquille parce que voilà, il est traumatisé des hôpitaux maintenant. On se regarde juste sur le parking, il vrille totalement. C'est violent. Du coup, le neurochirurgien nous explique le fait que Eden n'ait pas repris la parole, etc., par ça, parce que finalement, le kyste est arrivé, enfin, c'est vraiment développé, là où le cerveau de l'enfant commence réellement à créer des bonnes bases solides et à fixer, entre guillemets, ses bases. D'accord. Et que, du coup, c'est un petit peu tout. Tout est déplacé, tout est déconnecté.

  • Speaker #1

    Ils ne savent pas te dire si ça va revenir un jour ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Tu ne sais pas ?

  • Speaker #0

    Non. Eden travaille très dur pour. Il travaille fort. Je me dis, si jamais il ne parle pas, ce n'est pas grave. Il est heureux. Il est plein de vie. Il est super épanoui. Moi, je veux qu'on trouve un moyen de communication pour se comprendre. Parce que juste quand il est malade, c'est... très difficile de comprendre qui il a, puisqu'il ne montre pas. Actuellement, il nous fait... Nous, on a l'impression que c'est des migraines, puisqu'il va d'un coup être très très mal, vomir, avoir mal... On a vraiment l'impression qu'il a mal à la tête. Donc là, j'ai relancé la neurologue pour avoir un peu un retour d'examen. Mais de toute façon, il est handicapé. Il est déclaré handicapé, donc il n'a pas l'opération. Voilà, on sait que... On a juste de l'espoir. Oui, en fait, c'est ça. Il travaille dur, il fait plein de progrès. Donc, on espère juste qu'un jour, ça revienne et que... qu'on retrouve Eden qu'on a connu.

  • Speaker #1

    Et comment ça se passe du coup ? Parce que là, il a 7 ans. J'imagine qu'il ne va pas à l'école.

  • Speaker #0

    Alors l'école, ça a été très difficile. C'est difficile aussi. Oui, parce que l'instruction est obligatoire. Moi, je ne suis pas maîtresse, donc je ne voulais pas faire l'école à la maison. Eden avait le droit d'aller à l'école, donc je l'ai inscrit à l'école. On m'a de suite expliqué que ça allait être difficile. donc il n'y allait que le matin la première année ça a été très difficile j'ai une photo sur ma page Instagram d'un jour où c'était le carnaval de l'école où tous les enfants étaient déguisés les maîtresses ont pris des photos deux jours après je reçois le mail avec toutes les photos des enfants, la photo de groupe où tous les enfants sont dans la classe, assis par terre devant, et tout au fond de dos, à genoux, c'est un tapis, Eden, devant la porte. Tout seul ? Tout seul. Et ça m'a brisé le cœur, vraiment. Je me suis dit... Je savais que c'était difficile quotidiennement parce qu'une classe avec 25 élèves, dont un qui a des besoins particuliers, je me doutais bien qu'il n'était pas non plus intégré à 100%, mais se prendre cette réalité et se dire qu'en plus, le mail est envoyé à tous les parents. Enfin, vraiment, j'ai...

  • Speaker #1

    Vous vous êtes confrontée à l'image, en fait.

  • Speaker #0

    C'était vraiment l'image que tu retrouvais,

  • Speaker #1

    j'imagine.

  • Speaker #0

    Ah ben, c'est ça. Là, je me suis dit... On a pris rendez-vous tout de suite, Bouchon et moi, avec la directrice, la maîtresse, tout. On a appris qu'il l'avait perdu plusieurs fois dans l'école. Et tout ça, ils nous le disent, mais d'une manière très naturelle, pour nous expliquer que, de toute façon, Eden, c'est très compliqué. Et je me dis, mais pourquoi en fait ? Déjà, il ne vient que le matin. La directrice me dit, sinon, il faudrait que vous le déposiez. De 9h30 jusqu'à 10h30, je ferais le temps de la récré, quoi. Non mais... Et des choses comme ça. Et là, on a vraiment senti un rejet. Alors qu'on habite un tout petit village. On est en plus dans une grande ville où les classes sont à plus de 32 élèves. Je ne dis pas que 24 élèves, c'est déjà énorme. Moi, je ne pourrais pas gérer 24 enfants. Mais là, c'était une telle violence. Et de toute façon, j'avais partagé cette photo directement sur Insta tellement j'étais en colère, mais j'étais aussi triste. Et je me suis dit, mais ça, c'est pas normal. Et je sais qu'Eden, c'est pas le seul à vivre ça. Donc là, ça a été très violent. On a fini la fin de l'année. Eden n'est pratiquement pas retourné à l'école. L'année d'après, on l'a réinscrit. Il est retourné à l'école que le matin. Comme j'avais un petit peu mis un coup de pied dans la fourmière, j'avais menacé, j'ai appelé le rectorat, j'ai dit ça c'est pas normal. Donc il a eu une AESH pour les matinées, il a aussi eu la chance de tomber sur une maîtresse hyper investie, hyper bienveillante et hyper patiente. Et la deuxième année, de toute façon, on a vu un changement radical chez Eden. Il était content d'aller à l'école, il était impliqué dans tout. Vraiment, une personne change tout. Enfin, deux personnes, puisqu'il y avait aussi son avaissage, qui était une femme en or. Mais avoir une maîtresse qui est investie et qui prend le temps pour Eden, comme pour tout autre enfant, en fait, on a vraiment senti la différence. Malheureusement, ça n'a duré qu'une année. Les deux autres années, puisqu'il a fait deux grandes sections, ça a été une cata. Ah oui.

  • Speaker #1

    Il avait une autre maîtresse après.

  • Speaker #0

    Oui. Et ça a été... vraiment une horreur. Eden commençait à montrer des signes de rejet total de la scolarité. Ça a été pareil. En fait, on revivait la première année avec le rejet. Eden qui nous disait, il y a le spectacle de fin d'année, mais on ne va pas emmener Eden parce que ça risque d'être compliqué pour lui de prendre le bus. Mais non, en fait, moi je vais l'accompagner, ce n'est pas grave. Ah oui, dans ce cas, vous l'emmenez par vos propres moyens. Mais que des choses comme ça. Que des choses comme ça, ouais.

  • Speaker #1

    Que tu sois pas habilité à un minimum de... Ne serait-ce que de compassion et d'humanité, en fait, tout simplement. C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est juste ça, parce que... Là en soi, Eden, ce qu'il lui fallait, c'est juste quelqu'un un peu pour le guider. Et c'était le cas puisqu'il avait une AVSH. Donc il n'y avait pas vraiment d'excuses. Mais par la suite, on a appris que l'AVSH s'occupait aussi d'autres enfants. Pour la deuxième année, j'ai même dû faire un article dans Le Parisien. Parce qu'Eden n'a pas pu faire sa rentrée le jour de l'école puisqu'il n'y avait personne pour l'accueillir. On m'avait dit oui, est-ce que vous pouvez aller quand même au CP, mais juste le jour de la rentrée pour gonfler les effectifs, et après vous rentrez chez vous ? Mais non, en fait. C'est pas vrai. Ah mais ouais, c'est... Je savais que le monde du handicap, surtout dans la scolarité, était compliqué. Mais moi, j'avoue que naïvement, je croyais à l'inclusion. T'as envie d'y croire. Voilà, moi j'y croyais. Et là, on s'est pris porte sur porte, et ça a été tellement violent. et d'un côté je me dis tout le temps Dieu merci Eden ne s'en rend pas compte enfin j'espère du moins qu'il ne s'en rend pas compte puisque lui limite quand il est allé à l'école c'est une salle de jeu pour lui il faisait ce qu'il veut a priori il allait même se balader dans l'école il s'est perdu dans l'école je me dis bon lui finalement c'était pas le plus à plaindre il fait sa vie, il est heureux mais quand on voit ça de notre regard de maman Déjà, voilà, c'est notre enfant, ça touche à notre enfant, mais c'est d'une violence et ça m'a fait vraiment très très mal. Ça a été très dur.

  • Speaker #1

    J'imagine même pas en fait ce que tu as pu ressentir, mais il n'existe pas d'établissement ?

  • Speaker #0

    Alors, il y en a, mais les entrées sont difficiles, et c'est difficile d'y intégrer. Cette année, heureusement... il a pu intégrer une IME enfin oui c'est comme une IME donc c'est un centre où le matin il a école comme l'école et après psychomote, sport médiation animale piscine, de 8h30 à 16h30 avec la cantine tout, voilà mais c'est très rare nous on a énormément de chance surtout que on n'a pas de diagnostic pour l'autisme parce que C'est vrai que je ne te l'ai pas dit, mais suite aux dégâts causés dans son cerveau, ce qui se rapproche le plus du handicap, on va dire, d'Éden, c'est l'autisme. Il a un spectre autistique et on attend qu'on nous pose enfin un diagnostic. Mais comme il y a l'histoire du kyste qui vient se mêler à tout ça, on est autiste, on ne le devient pas. C'est la phrase qu'on me sort tout le temps. Ah, je ne savais pas. Voilà, donc on nous dit tout le temps ça. Et donc, c'est très difficile de rentrer dans ce type d'établissement, surtout à 6-7 ans, de l'intégrer. Mais il y a une telle demande que...

  • Speaker #1

    Ah oui, ça veut dire qu'il y a autant d'enfants qui sont demandes...

  • Speaker #0

    Oui, de plus en plus. Je ne saurais pas dire pourquoi, mais en tout cas, il y en a de plus en plus.

  • Speaker #1

    D'accord. On ne le sait pas, ça, quand on n'est pas là-dedans, quand on n'est pas confronté à ce sujet. Moi, je ne savais même pas qu'il y avait des centres qui... Je te pose la question,

  • Speaker #0

    justement.

  • Speaker #1

    Quand tu me racontes qu'à l'école, ça se passait comme ça, je me dis, mais pourquoi il n'existe pas des établissements ?

  • Speaker #0

    Il y en a, alors que bon, il y a aussi des écoles qui sont très inclusives. Je ne mets pas tout le monde dans le même panier. C'est vrai que les éducatrices d'Éden ont dit qu'il y avait eu déjà pas mal de soucis avec cette maîtresse-là, avec cette école-là, au niveau de l'inclusion, qu'ils ont dû intervenir souvent. malheureusement.

  • Speaker #1

    Ça, c'est triste quand même. Parce que tu interviens une fois, tu n'es pas...

  • Speaker #0

    Tu vois, c'est comme... J'ai fait l'article dans Le Parisien puisque j'avais fait un post sur Insta qui a été énormément relayé. J'ai énormément d'abonnés. On mentionnait plein de monde. J'ai même la télé qui nous avait contactés. Mais ça me faisait trop peur, en fait, puisque c'est bien de médiatiser ces choses-là. Mais voilà, là, parler à l'atelier sur des talk-shows ou quoi, je me suis dit, je n'ai pas non plus envie de ramener de mauvaises choses sur Eden. Il y a du bon et du moins bon. Donc, je me suis dit, bon, là, le Parisien, c'est quelque chose, c'est un journal, c'est bien. Et donc, l'article sort. Le lendemain, on trouve une AESH à Eden. Voilà, tout le monde nous appelle. Oui, vous n'en faites pas, on a les solutions, etc. Ah oui, d'accord. Et c'est triste d'en arriver là.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est fait.

  • Speaker #0

    C'est franchement dommage d'en arriver là.

  • Speaker #1

    Oui, parce que toi, parce que tu as osé parler et que tu as la chance aussi, la possibilité de faire un article, tu as accès à tout ça. C'est ça. Comment font les autres parents qui sont dans l'ombre encore ?

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. Et je pense très souvent aux mamans qui sont aussi isolées. Parce que bon, moi, j'ai la chance d'avoir quand même du monde autour de moi. J'ai Bouchon, j'ai ma famille, j'ai des amis, j'ai un star. Mine de rien, ça représente quand même du monde et ils m'ont très souvent aidée. Mais c'est vrai que les parents isolés, comment ils font ? Comment ils font ? Je ne sais pas. C'est trop dur. C'est trop dur. Et c'est vrai qu'on nous parle partout de l'inclusion, que voilà, limite le handicap c'est génial. Allez, on… Non mais c'est vrai, quand tu écoutes, c'est… C'est facile, c'est cool, allez on va vous intégrer, patati. Mais en fait, c'est pas ça du tout la vérité. C'est clairement pas ça et je le vois même avec les parents. Quand je déposais Aiden à l'école, l'année dernière, devant moi, la maîtresse a distribué des cartons d'invitation d'anniversaire à tous les parents et les enfants, sauf nous. Ça c'est... Donc ça aussi, je me dis mais... Alors qu'il n'est pas méchant, Eden.

  • Speaker #1

    J'imagine bien.

  • Speaker #0

    Lui, il adore jouer. Parfois, il est dans sa bulle, certes, mais après...

  • Speaker #1

    Ça reste un enfant.

  • Speaker #0

    C'est ça. Mais c'est vrai que pour beaucoup, le handicap, moi, j'ai vu des parents...

  • Speaker #1

    La différence, ça fait peur souvent.

  • Speaker #0

    C'est ça. Moi, j'ai vu des parents devant moi dire Non, non, ne va pas jouer avec lui, il est bizarre. Ou même me demander si c'était contagieux. Enfin, vraiment des... Mais voilà, c'est... J'en viens à me demander, parfois, ils ne font pas exprès. Et si ce n'est pas de la provocation et pour te rendre, toi, encore plus mal.

  • Speaker #1

    Parce qu'ils sont loin d'imaginer ce que toi aussi, par quoi tu passes. Parce que bon,

  • Speaker #0

    là,

  • Speaker #1

    on parle d'Eden depuis longtemps.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas la maternité que je m'étais imaginée. Oui,

  • Speaker #1

    maman, et encore, j'ai l'impression que ce bouchon, il est quand même sacrément fort.

  • Speaker #0

    Oui, heureusement.

  • Speaker #1

    D'un soutien incroyable.

  • Speaker #0

    heureusement et je pense pas que tous les hommes auraient accepté encore plus quand c'est même pas son enfant même s'il le considère comme tel de base ce n'est pas son fils mais heureusement qu'il est là et heureusement qu'il est aussi investi et lui pour lui le seul point qui compte mais comme pour moi je vois tout l'aspect derrière tout l'administratif, tous les rendez-vous et tout c'est qu'Eden soit heureux et épanoui Pour lui, Eden, il se réveille, il a la banane, il joue, il court, ils vont dans les bois ensemble, ils font des cabanes et tout. Il est heureux. Et pour lui, c'est le principal.

  • Speaker #1

    Donc dans votre couple, il n'y a pas de... Ça aurait pu lui faire peur. Enfin, je ne sais pas. J'imagine que votre quotidien, il n'est pas comme tous les couples qui vivent avec des enfants en bonne santé ou avec qui tu peux faire tout et n'importe quoi. Je ne sais même pas comment apporter les mots justes, parce que je ne sais pas ce que vous vivez, mais il est là, il est d'un soutien, il prend son rôle très à cœur, et toi il te soutient comme tu as besoin de l'être, même si ce n'est plus. Et du coup, il n'y a pas eu ce truc-là de se poser la question de oh là là, mais c'est trop compliqué pour moi,

  • Speaker #0

    c'est trop… Non, cette question, elle ne s'est jamais posée. Il y a eu des clashs, parce qu'il y a la fatigue. Moi, je vais vite stresser. Et donc, je vais vite parfois monter en pression. Et lui, il va essayer de m'apaiser. Mais voilà, ce n'est pas le bon moment. Donc, mon caractère fait que je suis un peu relou. Mais la question d'Eden, c'est trop compliqué. Je ne peux pas suivre. Non, ça, elle ne s'est jamais posée. C'est beau. Oui, vraiment. Vraiment, vraiment. Et... J'ai de la chance parce que je vois des familles parfois se déchirer à cause du handicap. Et nous, il y a des moments qui sont durs, il y a eu des moments qui ont été très très durs, mais on a toujours pris ces défis-là pour se relever. On s'en est toujours sortis ensemble, on parle beaucoup. Il n'hésite pas à me dire qu'honnêtement, parfois, quand on est invité à des soirées ou autre, ce serait plus facile d'y aller sans Eden. Donc si papi et mamie peuvent le garder. Il y a des solutions. Il ne va pas marcher sur des œufs, il ne va pas me dire... Il ne va pas faire attention à ses propos. Pour lui, Eden, c'est un enfant... Oui,

  • Speaker #1

    c'est comme un enfant...

  • Speaker #0

    C'est vrai que parfois, on a des invités ou autres à la maison, ils peuvent peut-être le trouver brusque ou dans sa manière parler d'Eden, mais parce que pour lui, il ne fera jamais aucune différence. Ce n'est pas parce qu'Eden est handicapé qu'il doit avoir, entre guillemets, un traitement de faveur. Et il bouscule même parfois Eden. Et de toute façon, les deux, ils ont une relation...

  • Speaker #1

    C'est intéressant comme point de vue. Oui, oui. Je trouve ça très bien.

  • Speaker #0

    Alors que moi, je suis plus protectrice et que je fais attention à tout. Et que voilà, je... Non, non, mais attention, il faut voir... C'est Eden aussi, tu sais, c'est Eden. Et alors que lui, non. Non, mais Eden ou pas, c'est un enfant. Donc, il n'est pas dans le déni sur le handicap et sur tout ce qu'il a vécu. Mais par contre, pour lui, on n'a pas à mettre Eden dans une case pour autant.

  • Speaker #1

    Non, c'est bien.

  • Speaker #0

    il essaie plein de choses avec Eden, ça fonctionne,

  • Speaker #1

    ça fonctionne ça fonctionne pas et du coup tu as dit que tu avais deux enfants qui venaient le troisième il va arriver bientôt mais ce deuxième c'était le projet cette fois-ci alors oui,

  • Speaker #0

    petit élément de toute façon on avait toujours parlé d'avoir d'autres enfants pendant deux ans c'est pas que l'on a essayé mais je me... protégeais pas, je prenais plus de moyens de contraception mais voilà, je tombais pas enceinte ça ne travaillait pas pour autant, on me disait ça viendra quand ça viendra au final on part en vacances on fait du jet ski, accident de jet ski pour moi je me brise la maléole c'est pas vrai, oh waouh deux fois,

  • Speaker #1

    les vacances qui tournent mal deux fois,

  • Speaker #0

    ça va c'était le dernier jour donc limite ça va C'est moi en plus qui ai insisté pour faire du jet, alors que c'était la tempête dehors. C'est vrai. J'ai dit super, vraiment les idées géniales. Et au final, je tombe enceinte après l'opération de ma cheville. Donc, c'était pareil. Mais vraiment, on s'est dit, mais c'est fou ça. Ça fait deux ans qu'on essaye, entre guillemets. Et bien voilà, c'est tout bon. Mais là, la grossesse a été... J'ai eu tous les symptômes. comme d'hab, mais c'était cool. C'était une autre façon de voir la grossesse, beaucoup plus... Bon, même si j'étais en fauteuil roulant, mais bon, c'est pas grave. Après, rééducation, donc kiné, puisque j'ai été opérée et je suis tombée enceinte après, donc kiné, béquille et tout. Mais c'était vraiment un sketch. C'était... Mais je regarde pareil, un très bon souvenir aussi. C'est vrai que j'étais une petite princesse dans son fauteuil. On s'occupait très bien de moi. Mais voilà, c'était cool parce que là, c'était vraiment voulu. Pas forcément calculé à ce moment-là, mais ce n'est pas grave. Mais voilà, on se projetait beaucoup. On s'imaginait, on se disait, Eden, il va être grand frère. C'était trop beau. C'était trop beau, c'était trop bien. Au final, on se prend un week-end en amoureux, encore dans le Nord, pour aller à Lille. pèlerinage et au final j'ai le labo qui m'appelle et qui me disent non mais vos protéines urines ça va pas du tout vous devez rentrer donc on fait demi tour et en fait gros risque de préeclampsie en fin de grossesse ma tension qui descendait pas de 17 enfin voilà que c'était ouais tous les deux jours je devais aller à la mater ça a été la fin de grossesse a été speed Mais pareil, heureusement, Bouchon était là. Donc lui, toujours très positif. Non mais t'inquiète, ça va aller. Il est obsédé ce mien. Oui, vraiment, vraiment. Vraiment, vraiment. Il vient du Sud, donc je pense que c'est pour ça. C'est l'esprit du Sud. Et au final, ils m'ont déclenchée. Mais je devais accoucher le 19 août. Et j'ai accouché le 27 juillet. D'accord. Voilà. Mais bon, on m'a déclenchée. Ça a mis du temps à se faire. J'ai dû prendre plusieurs fois. fois les cachait. Ils ne voulaient pas sortir. Vraiment pas du tout. Et au final, j'ai accouché. Très bel accouchement. Ça s'est bien passé aussi. Ça s'est très bien passé. On a juste eu vraiment peur avec la préclampsie. Ce n'est pas marrant. Mais petit Elio est arrivé et nous a plus que comblé. J'avais beaucoup de craintes pendant la grossesse. Je me suis dit vu... Ce côté fusionnel que j'ai avec Eden, comment je vais faire ? Comment je vais faire ? Est-ce que j'aimerais si fort ? Ça, c'était une grosse angoisse pendant ma... Je pense que toutes les mamans, quand on va avoir un deuxième enfant, on se pose cette question à un moment donné. Mais là, moi, c'est vrai que je me dis, mais comment ? Avec tout ce que j'ai vécu avec Eden, il n'y a rien qui va pouvoir surpasser... Enfin, voilà, de... de plus haut que ça. Et au final, la question, elle ne s'est même pas posée.

  • Speaker #1

    Voilà, tu vois, tu as la réponse.

  • Speaker #0

    C'est vrai. C'est naturel. C'est vrai que parfois, on se dit que c'est un peu tabou, qu'on n'ose pas trop le dire. Mais je pense que quand on est enceinte, on se dit, est-ce que je vais aimer pareil ? Oui,

  • Speaker #1

    il s'est posé la question au début. Pas est-ce que je vais être capable, mais est-ce que ça va... Parce que forcément, ce n'est pas le même enfant, pas la même personnalité, ils ne vont pas faire les mêmes choses.

  • Speaker #0

    C'est bizarre. Mais même encore maintenant, parfois on me dit est-ce que tu préfères Eden à Elio ?

  • Speaker #1

    C'est horrible,

  • Speaker #0

    c'est des questions horribles. Mais je dis, c'est pas la même chose. Je vais pas dire que je les aime pareil. C'est un amour différent. Ils sont exactement au même niveau au niveau de mon amour. Je donnerai tout pour eux. Eden, forcément j'ai ce côté beaucoup plus protecteur. Elio, je découvre mes... tellement de choses merveilleuses. Je découvre une maternité. J'ai plein d'échanges avec lui. Il y a un réel échange entre lui et moi. On fait plein de choses ensemble, malgré qu'il n'ait que deux ans. C'est différent, mais à partir du moment où il était dans mes bras, la question ne s'est pas posée. Je l'ai vu, je l'ai aimé de suite.

  • Speaker #1

    Un deuxième petit garçon,

  • Speaker #0

    du coup. Oui, nous on aime les garçons.

  • Speaker #1

    Et alors, pareil, on retourne à la maison, donc la rencontre avec son grand frère.

  • Speaker #0

    Trop bien, Eden est venu parce que la maternité, il n'y avait pas de visiteurs acceptés, même les fratries. Donc ça, c'était un peu difficile pour mon petit cœur de maman. Mais bon, ce n'est pas grave. Il est venu me chercher à la maternité le jour de la sortie. Il a voulu aider Bouffant à porter le cosy et tout. Trop mignon. Non, trop mignon. Et il est très délicat avec son frère, ça se passe très bien malgré. toutes les craintes que certaines personnes ont voulu me mettre en tête en me disant mais t'as pas peur, fais quand même attention, il est handicapé, il peut être un peu violent Non, moi j'ai toujours fait confiance, moi j'ai confiance en Eden, j'ai vraiment confiance en Eden, et je me suis toujours dit que plus je mets de barrières, plus c'est là où il risque d'y avoir, de se passer quelque chose en vrai. Donc non, tout s'est tout de suite bien passé, et c'est trop beau de les voir évoluer tous les deux. Ils se chamaillent comme des frères. Enfin, voilà, c'est des frères.

  • Speaker #1

    Ils ont leur lien, eux.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Ils vont être autant câlins qu'ils vont faire la bagarre pour une barre de chocolat ou un jouet. Enfin, voilà, c'est... Non, c'est une vraie fratrie. Oh, incroyable. Non, ils sont vraiment mignons. Et on essaye, depuis tout petit, d'expliquer à Elio, parce que c'est ça qui est difficile, parfois, de faire comprendre à Elio que, bah, Eden... a le droit à certaines choses qui ne sont pas normales et que lui n'a pas le droit d'avoir, même pour les repas. C'est vrai que ça, c'est compliqué de voir son frère manger pratiquement des frites tous les jours et toi, on te saoule avec des légumes.

  • Speaker #1

    Ça, c'est vrai que ça doit être dur.

  • Speaker #0

    Voilà. Donc là, il a deux ans, donc en plus, c'est l'âge un peu compliqué. Et lui, il a un sacré caractère. C'est vrai.

  • Speaker #1

    C'est terrible tout.

  • Speaker #0

    C'est ouf. Pareil. Ouais, c'est ouf. c'est vraiment une tornade celui-là mais vraiment il est très très drôle mais c'est très difficile pour nous parce que du coup il fait des bêtises et on se mord les joues pour pas rire mais vraiment c'est il nous fait des choses parfois et il répond déjà courage à sa maîtresse ou à son maître l'année prochaine je me dis ça va être chaud mais c'est vrai que voilà ça cette partie du handicap grand quand on est petit frère d'un enfant handicapé, de se dire qu'on n'a pas envie qu'Elio se sente mis à l'écart ou rejeté, et on n'a pas envie non plus qu'Elio devienne aidant de son frère. On veut que Elio garde ses... Elio, c'est le petit frère d'Eden, mais il n'a pas un rôle ni d'assistant à jouer, et pas de bourreau, mais de laissé de côté. puisque moi c'est ça qui me faisait peur je me suis dit comment je vais faire pour trouver du temps pour un deuxième enfant alors qu'Eden me demande déjà tout mon temps et en fait on a à chaque fois expliqué à Eden non je m'occupe d'Elio, là j'ai pas le temps pour toi, je suis désolée c'est bien que t'arrives à le faire aussi ça a pas dû être facile au début non mais j'avais pas le choix en fait ça c'est quand Bouchon a repris le travail et je me suis retrouvée toute seule avec Eden et Elio, bah forcément Quand il fallait que je change Elio, quand il fallait que je lui donne son pain ou autre, je suis désolée, Eden, mais il va falloir que tu t'apprennes la patience. Tu n'es plus tout seul.

  • Speaker #1

    Voilà, chacun à sa place.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et ben ? Donc là, il a quel âge, Elio ?

  • Speaker #0

    Deux ans et demi. Oui, il est fin juillet. Donc là,

  • Speaker #1

    le petit troisième qui arrive.

  • Speaker #0

    Oui, oui. BB3. Pareil, c'est assez... qui est arrivé comme un cheveu sur la soupe. C'est vrai. On en parlait, mais pour le coup, c'est vraiment une surprise parce que ce n'était pas prévu du tout. OK. Ça va être un petit peu tabou, mais au départ, ce qui était entre guillemets prévu, c'était une IVG. Pour moi, dans ma tête, parce que je n'avais pas encore cette solution pour Eden. D'accord. Et j'ai... très mal vécu cette année de mère au foyer. Parce que pour Eden, j'ai dû arrêter de travailler. J'ai dû tout arrêter. Cette année a été très difficile pour moi en tant que mère au foyer. Ce n'est pas un rôle qui m'épanouit. Il y a des mamans qui... Qui adorent ça. Qui sont faites pour ça. Moi, ça ne m'épanouit pas. Cette année, encore plus. Je ne saurais pas expliquer pourquoi. mais je me suis vraiment retrouvée bloquée dans ce rôle là à être malheureuse et vraiment quand j'ai appris cette troisième procès je me suis effondrée parce que c'était pas une bonne nouvelle tu as vu la chose continuer en fait puisque troisième enfant veut dire allez je reste encore à la maison c'est ça et je me dis Eden grandit j'ai plus de solution moi à lui apporter parce que mes activités ça va bien 5 minutes je suis pas psychomotricienne je suis pas orthophonie je suis pas je ne suis pas éducatrice, comment je vais faire, même si Elio rentre à l'école en septembre 2025. Vraiment, tout s'est fait dans ma tête et il n'y avait pas de solution, il n'y avait pas de schéma de solution. Donc, j'apprends que je suis enceinte le lundi. Le mardi, j'ai rendez-vous avec le gynéco pour une datation, pour une potentielle IVG. Vraiment, j'étais déterminée. Voilà.

  • Speaker #1

    Comment Bouchon, il était OK avec...

  • Speaker #0

    Il était sous le choc. Il m'a dit clairement que ma décision, de toute façon, il suivrait, même si on en avait déjà parlé tout, mais qu'il comprenait que pour moi, ce n'était pas le bon moment. Mais il me disait quand même qu'il fallait rester positif parce qu'on attendait la réponse pour le centre d'Éden, savoir s'il allait être pris ou pas. Et il me disait, il me fait, écoute, si on pense positif, tout positif va suivre. Laisse-moi tranquille avec ta positivité. Non, là, je ne peux pas. Donc, je prends rendez-vous. J'avais rendez-vous à 14h. J'arrive dans la salle d'attente qui est collée à la maternité. Je voyais des bébés passer. Oh là là,

  • Speaker #1

    par contre,

  • Speaker #0

    c'est dur ça. Oui, ça, c'est difficile un peu. Mon téléphone, plus de batterie. Donc, je me retrouve toute seule devant un faire-part. du prénom d'une petite fille qu'on avait décidée, c'était une fille un jour, de Bouchon-en-Moi. Et c'est un prénom qui est assez rare, je ne le dirai pas au cas où. Mais c'est une musique qui nous touche énormément à Bouchon-en-Moi, qu'on a écoutée le premier jour de notre rencontre. Donc, pendant toute l'attente, je suis devant se faire part, je retiens mes larmes, je suis là à me dire, non mais, c'est pas possible, Je lève la tête, au-dessus, faire part avec écrit Elio, E-L-I-O, je dis non mais c'est une blague, je dis bon, bon, bon, bref, c'est pas grave, j'attends, j'attends, j'attends, rendez-vous, j'ai rendez-vous à 14h. Les heures passent, toujours pas, 19h toujours pas, je vois la dame de la caméra, il y a beaucoup de retard et tout, 19h40, on m'appelle enfin, donc j'arrive et tout, je vois le gynéco, il me dit j'espère que vous n'êtes pas là pour une écho parce que tout le système informatique vient de planter. Je dis que c'est une blague. Oui,

  • Speaker #1

    c'est tout bon.

  • Speaker #0

    Je dis mais c'est une blague. Et vraiment, je refusais d'écouter cette voix dans ma tête qui me disait tout ça, c'est un signe. Tout ça, c'est des signes. Tout ça quand même, là ? Oui, je bloquais. Donc, il me dit, revenez demain, ça va, tout sera remis en ordre, je vous donne rendez-vous à 13h. OK, je rentre, j'appelle Bouchon, je m'effondre. Je lui dis, s'il te plaît, ne me parle pas de positivité ou de signe, s'il te plaît. Parce que voilà, pour moi, j'avais pas d'autre choix. C'était pas un choix du cœur, ce que je comptais faire, mais c'était le plus raisonnable. Pour moi et pour notre vie à tous les trois, pour pas qu'on court partout, pour pas qu'on soit dans... Parce qu'avec Eden, avant qu'il soit au centre, j'avais des rendez-vous tout le temps. Matin, après-midi, matin, après-midi. On faisait que ça, d'être dans la voiture tout le temps. Et il me dit je ne peux pas porter ça, déjà qu'Elio le pauvre doit nous suivre dans tout ça, je ne vais pas imposer ça à un autre enfant Donc le lendemain, je prends rendez-vous, j'arrive à 13h, je demande à l'accueil. Avant, Bouchon me dépose et me dit sa petite phrase quand même me dit tu n'es obligé de rien je lui dis merci mais je m'en vais donc ils arrivent à la caille et je demande tout de suite est-ce qu'il y a du retard ils me disent 3-4 heures et là je dis je m'en vais je suis le redis je suis habituée à ce qu'il y ait tout le temps du retard là-bas parce que comme c'est collé à la matière ils sont souvent appelés pour des urgences c'est tout mais je dis non je suis désolée je m'en vais donc je rappelle mon son et je lui dis et je lui dis Il me dit, prends du temps. Il me fait, arrête d'être en suite comme ça. On vient juste d'apprendre que t'es enceinte. Pose-toi, prends du temps.

  • Speaker #1

    On peut faire du shopping un peu.

  • Speaker #0

    Voilà, il me fait, arrête là de te rendre malade, de te faire des nœuds au cerveau. Prends du temps. Donc, on rentre à la maison, les jours passent. Moi, j'avais que ça en tête quand même. Et en plus, j'avais cette petite voix qui me dit, regarde les signes, regarde les signes, regarde les signes. Non, t'es trop. Va-t'en loin de moi. Et au final, un soir, Bouchon rentre du travail et il m'avait préparé tout un discours. Il m'a dit, écoute, regarde tout ce qu'on a déjà surmonté, regarde tout ce qu'on a déjà vécu. Nous, que ce soit lui ou moi, on croit beaucoup aux signes de la vie, aux petits signes du destin. Et c'est vrai que ça nous a toujours porté dans notre couple les galères. Parce que quand Eden, on a appris pour le kyste, on a appris le premier cancer de mon papa. Quand on a appris pour... Pour ce que je me suis fait opérer de la vésiculia, on a appris le nouveau cancer aussi de mon papa, il y avait plein de petits signes autour, on croit beaucoup aux signes. Donc il avait préparé son petit discours et il me fait, si on pense positif, si on y croit, je fais regarde là tout ce qu'il y a sur notre chemin, on en a toujours parlé, on en a toujours voulu, je fais, et voilà, il est bien. Et il me sort cachée dans son dos une petite peluche avec une petite paire de chaussettes. Il me fait, fais-moi, tu sais ce que je veux. Je fais, là, tout est pour toi. Et donc, voilà.

  • Speaker #1

    Bon, là, tu ne peux pas...

  • Speaker #0

    Voilà, là, j'ai dit OK. Et le lendemain, le centre nous appelle pour nous dire que c'est OK pour Eden. Bon,

  • Speaker #1

    là, il ne te fout pas de ton...

  • Speaker #0

    Voilà, donc là, j'ai dit OK. Bon, c'est bon, allez. Tu m'en dis 20. Voilà, je m'avoue vaincue. C'est bon, je laisse tout. Et au final... Au final, c'était une très bonne nouvelle. Fatigante, un peu éprouvante, parce qu'il y a toujours cette notion de... Voilà, ça fait toujours un petit peu peur. Et surtout que ça me paraît énorme de passer de 2 à 3.

  • Speaker #1

    C'est souvent ça aussi. Trois enfants, on se dit toujours qu'il y a tout qui va devoir changer. La voiture...

  • Speaker #0

    Ça met l'angoisse de suite.

  • Speaker #1

    De 2 à 3, j'ai l'impression que c'est plus compliqué dans la tête des gens.

  • Speaker #0

    Autant... C'est vrai que l'arrivée d'Elio, ça s'est fait. Il nous a vraiment rajouté ce petit bonheur, mais sans encombre en fait. On ne s'est pas senti... Ça n'a pas été un poids en plus. Et que là, je me dis, trois, ça me met tout, me rassure en me disant que finalement, c'est plus simple de passer de trois à deux que de deux à un.

  • Speaker #1

    J'ai entendu ça déjà, oui.

  • Speaker #0

    Donc, je me dis, bon, on verra.

  • Speaker #1

    Comment s'inquiéter quand on a un bouchon comme ça à côté de soi ?

  • Speaker #0

    C'est vrai, c'est vrai. Non,

  • Speaker #1

    c'est vrai que je trouve ça... Souvent, c'est les femmes... Les femmes, on a tendance à dire, ça va, allez, deux, trois, bon... Et les hommes, c'est plus, oh là là, l'organisation, comment on va faire ?

  • Speaker #0

    C'est le sommeil qui le...

  • Speaker #1

    Ouais, tu vois...

  • Speaker #0

    Qui le tracasse le plus. C'est vrai.

  • Speaker #1

    Et Yo, il ne dormait pas beaucoup ?

  • Speaker #0

    Si, si, les deux, ils ont fait leur nuit après la mater. Voilà. en rentrant à la maison oui si il y en a eu le troisième il va nous faire vivre ouais on s'est dit on sait jamais quoi non mais on sait que de toute façon il y a les biberons quand même voilà il y a le lever la nuit et tout mais voilà c'est ça qui le ouais voilà c'est nous c'est nous il y aura de la vie encore en plus à la maison c'est cool et alors troisième garçon ou on regarde le secret pour le moment on dit pas nous on sait mais pour le moment je dis pas encore trop forte ouais c'est cool On a notre petite préférence, mais...

  • Speaker #1

    Vous ne le savez pas, vous ?

  • Speaker #0

    Si, si, nous on sait. Ah, ok. Nous on sait. D'accord.

  • Speaker #1

    J'ai peur, parce qu'il y en a encore plus.

  • Speaker #0

    Pour le moment, pour le moment, on garde, on attend, on attend de le dire à tous nos proches, et après, voilà.

  • Speaker #1

    C'est quasiment... Je vais suivre ça de très près, en tout cas.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Cette moelle, le terme, il est pour quand ?

  • Speaker #0

    Normalement, c'est le 12 janvier. Avec ma chance, je pense que je vais accoucher à Noël. C'est ça que je voulais dire. Je sens un bébé père Noël. Il arrivera quand il arrive. C'est un très beau cadeau de Noël. Mais j'espère que je vais tenir le plus longtemps possible, qu'il n'y aura pas d'histoire de préeclampsie, même si là, ma tension, elle commence déjà. Ça monte un petit peu. Je suis à 12, je crois que je fais comme ça. Bon, l'anémie, ça, c'est classique. Je sais que j'aurai le droit à ma petite perte de fer. Mais voilà. Je me suis aménagée. C'est ça.

  • Speaker #1

    C'est un peu tranquille, mais bon, c'est pas évident, surtout quand il y a déjà deux enfants à la maison.

  • Speaker #0

    C'est ça, et pourtant j'ai déjà l'impression de me reposer énormément, parce que j'ai de la chance d'avoir mes proches, d'avoir Blouchon. C'est vrai que je ne croyais pas forcément à cette vie-là, après tout ce qui a pu m'arriver au début, à rencontrer quelqu'un d'investi. Et c'est vrai que dans ce qu'on voit, dans ce qu'on peut lire, il y a souvent beaucoup de négatifs, même sur la maternité, sur la grossesse. sur les conjoints qui n'aident pas, etc. Moi, j'ai décidé de me rapprocher au positif. On le répète tellement tout le temps. Et c'est vrai que je dis que si, c'est possible.

  • Speaker #1

    Merci de le dire. Parce qu'effectivement, encore plus sur Insta et tout ça, tout ce qu'on voit passer avec la charge mentale chez la femme, on n'en parle jamais chez l'homme par contre, c'est dingue,

  • Speaker #0

    mais elle existe aussi. Je pense qu'on est... On est aussi... Moi, je le vois. Je prends tout pour moi. D'ailleurs, à la réunion pour le centre, c'est ce que Bouchon a dit aux éducatrices. Moi, je le vivais un petit peu mal de ne plus avoir Eden toute la journée avec moi. Donc, je leur ai dit... Pour Eden, je sais que ça va aller. C'est moi, il va me faire un peu de temps. Et Bouchon, il leur a dit qu'elle va apprendre à ne plus tout gérer. Et c'est vrai que même lui, parfois, il essaye de s'investir. ou de gérer un peu plus. Et non, en fait, c'est moi qui me... Parce que j'aime aussi tout gérer. Je me l'impose, mais c'est pas forcément bon pour moi, pour mon rôle de femme, mon rôle de maman. Et c'est vrai qu'apprendre un peu à déléguer, et même si le papa, il fait pas à 100% comme nous, parce que je vois avec mes copines, c'est souvent ça, le truc, quoi. Oui, mais moi, je fais pas comme ça. Ah oui, mais ça m'énerve quand il fait comme ça ou autre. Et en fait, se dire... Il a juste une façon différente de... de faire en fait. Et ce n'est pas forcément grave. Non, c'est la place. Oui, voilà. Moi, je sais que là, c'est Bouchon qui gère les deux enfants. Je n'ai aucun doute. Je n'ai pas envie de lui envoyer un message pour lui demander si tout va bien. Oui, parce que tu sais que ça va. Voilà. Et puis au pire, s'il fait quelque chose où il se plante, enfin où il fait quelque chose que moi, je ne ferai pas, eh bien, ce n'est pas grave. Non, oui. Enfin, je ne sais rien qu'il soit en sécurité, que...

  • Speaker #1

    Ils sont aimés, ils sont en sécurité. C'est ça,

  • Speaker #0

    c'est sûr qu'avec Elio, par exemple, ils vont faire du skate. Mon cœur de maman, c'est peut-être mieux que je sois loin de ça, d'ailleurs, pour éviter un mini-infratus. Mais voilà, il fait aussi, il a son... Je trouve que c'est important de leur laisser leur place, sans être tout de suite dans cette négativité de... Ouais, mais regarde... Ou si on sort, une fois, il est sorti avec Elio et il avait oublié un biberon. Il m'a appelée, il m'a dit, je suis en galère, j'ai oublié le biberon et tout. Mais ce n'est pas grave, en fait. Et je sais que j'ai des copines qui, tout de suite, non, non, non, mais attends, ça veut dire qu'il va sauter un biberon. Mais ce n'est pas grave. Franchement, ce n'est pas grave. Ce n'est pas grave. Ton enfant est heureux. Et je vais consommer une pression, parfois. Parce qu'on est censé être des mamans parfaites. C'est un peu ce qu'on attend de nous. C'est la société ou autre. Une maman, c'est une maman. Pas loin de l'heure. C'est ça. À partir du moment où on accouche, on rentre dans cette case maman. Et c'est difficile d'avoir la case qui devient dans une forme un peu différente.

  • Speaker #1

    D'accord. Et tu vois, ça me fait penser à des fois des trucs où moi, on me dit, pour Evie, t'as fait ça, t'as pensé à ça. Non, mais son papa, par contre, oui,

  • Speaker #0

    il l'a pensé.

  • Speaker #1

    C'est son père.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    il sait la gérer, il sait faire un sac allongé, il sait... Là, il est par là-bas, je sais pas où il est, par les cheveux. Mais je sais qu'il gère, j'ai aucune crainte, tu vois.

  • Speaker #0

    Mais nous, même avec les médecins...

  • Speaker #1

    C'est le truc de dire, toi, en tant que maman, est-ce que t'as pensé à ça, ça, ça, ça ?

  • Speaker #0

    Mais tu vois, même avec les médecins, à chaque fois, les médecins, ils me regardent de moi. Et à chaque fois, moi, je regarde Bouchon et je laisse lui répondre, en fait, parce que... on est deux parents. On est deux parents, alors oui, c'est sûr que la maman est... souvent un peu plus investi.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est parce que c'est différent, il y a ce lien-là.

  • Speaker #0

    Voilà. Mais il y a des choses que les enfants font avec moi et d'autres choses qu'ils font avec leur père totalement différents. Et ce n'est pas pour autant que c'est mieux avec moi ou que je sais mieux que lui.

  • Speaker #1

    C'est un équilibre, je pense.

  • Speaker #0

    Exactement. Toi,

  • Speaker #1

    tu vas lui apporter des choses que lui ne va pas pouvoir leur apporter parce que c'est un homme et parce que c'est comme ça, la relation n'est pas la même. Et inversement.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et nous, s'il y a quelque chose qui me dérange, ou si je vois que j'ai besoin de son aide, ou j'ai besoin qu'il fasse son rôle de papa ou autre, eh bien, je suis dit, on n'a pas ce tabou-là. Sinon, c'est sûr que je vais râler à dire, c'est moi qui fais tout. Mais en fait, ça te dérange, donc dis-le. Et pour moi, il n'y a rien de plus sain que la communication et de faire comprendre. parce que là, on dresse un portrait de papa idéal. Oui, il y en a qui n'ont pas cet investissement-là et qui se disent que c'est à la maman un peu de tout faire. Ou se décharger en disant, elle sait mieux que moi. C'est ça, en fait. L'idée. Alors que non, il suffit de dire, écoute, là, pause, c'est à toi de le faire. C'est à toi de le faire. Je suis d'accord. Et si tu vois, mais même le papa oser dire, Attends, ça, je ne suis pas sûre de moi. Je veux bien gérer, mais aide-moi ou guide-moi ou dis-moi juste si je fais ça bien. Je suis d'accord.

  • Speaker #1

    C'est une très belle conclusion. En tout cas, ton histoire m'a beaucoup touchée parce qu'encore une fois, je savais pas du tout de quoi on allait parler. Je ne m'attendais pas à ça. C'était avec tellement d'émotion. Tu as raconté ça avec tes mots.

  • Speaker #0

    J'ai essayé de... Oui, je l'imagine. Je l'ai retenu plusieurs fois, mais j'ai essayé.

  • Speaker #1

    J'espère que ton témoignage apportera du soutien et de l'espérance à des parents, à des personnes qui vivent malheureusement. Heureusement, moi, quand j'entends parler d'Eden, j'ai cette image de petit garçon avec un grand sourire. Je ne sais pas pourquoi.

  • Speaker #0

    C'est ça, mais c'est Eden. C'est vraiment Eden.

  • Speaker #1

    C'est cette image que j'ai là du lable.

  • Speaker #0

    Il a le sourire tout le temps, il est heureux tout le temps. C'est vraiment un soleil. Et c'est une force parce qu'on se dit, nous adultes, il nous arrive ça. Mais moi, la première. Moi, je me plains. Je me lève, j'ai mal au dos. Je me plains, on m'entend toute la journée. Et lui, tout ce qu'il subit, bichette. Et j'essaye de partager un peu plus son quotidien. Mais c'est vrai que je n'ai pas forcément ce réflexe quand il est en crise ou autre, de filmer. qu'on me l'a déjà demandé pour mieux comprendre parce que parfois, je raconte notre histoire. Et parce que j'ai fait toute une story permanente pour éviter à chaque fois de reboucler ma story quand il y a des nouveaux arrivants sur le compte. Et c'est vrai qu'on me dit, Ah, mais on ne dirait pas. Ah, mais attends, tu as vécu tout ça et tout. Et c'est vrai que je... En fait, je n'ai pas envie qu'on nous plaigne. Je n'ai pas envie... Moi, on me dit tout le temps, Ah, mais tu es super forte et tout. Non, non. C'est pas moi qui suis forte. C'est Eden qui est fort. Moi, j'ai pas le choix, en réalité. On est toutes mamans, on est toutes fortes parce que je pense qu'on vit... On vit plus que pour nous. On vit aussi pour nos enfants. Nos enfants, ils souffrent, on souffre. On a tout le temps dans notre tête, notre cerveau, il se met jamais en pause, en réalité. Donc oui, on est toutes fortes. Moi, je m'estime pas plus forte qu'une autre. J'ai juste d'autres... d'autres soucis qu'une autre maman peut avoir. Mais celui qui est fort dans l'histoire, c'est Eden. C'est lui qui vit tout ça, qui subit ce rejet un peu de la société. Pour moi, le plus beau, c'est son sourire. De toute façon, c'est le sourire même de lui, même d'Elio. C'est notre épanouissement. Sans être dans un monde de bisounours, parce qu'on a conscience de la réalité. de tout ce qui nous entoure. Mais c'est vrai que j'estime qu'on est heureux.

  • Speaker #1

    C'est ça, aujourd'hui, tu l'affirmes.

  • Speaker #0

    Moi, on a plein de chance.

  • Speaker #1

    Elio, Eden a le sourire et que ça, c'est votre victoire aussi.

  • Speaker #0

    C'est ça, en fait,

  • Speaker #1

    tant qu'il est heureux et tant que, comment dire, tu le vois, en tout cas, sourire, Il y a quoi d'autre qui compte ?

  • Speaker #0

    C'est ça, on a plein de soucis, mais j'ai décidé que les gros problèmes, en fait, ils ne viendraient pas empiéter. sur nos moments de bonheur. Je compartimente dans mon cerveau. On a tous les soucis du quotidien. Je les aurai, je pense malheureusement, à vie, puisque le handicap, c'est à vie. On vit avec ça. Mais pour nous, ça sera une force et ça ne sera pas quelque chose qui va nous contraindre dans notre vie de tous les jours. Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et d'autant plus que vous avez créé une famille, donc il ne faut pas que ça impacte sur les autres aussi.

  • Speaker #0

    Non, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et je pense que vous avez trouvé l'équilibre parfait et que ce troisième bébé va arriver dans des très bonnes conditions.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Malgré tes craintes. Et voilà, je ne vous souhaite que du bonheur parce qu'honnêtement, quand j'entends parler de tes enfants, de ton bouchon, je me dis waouh ! Quelle famille,

  • Speaker #0

    honnêtement ! J'ai de la chance qu'on soit très bien entourés, que j'ai mes parents, que j'ai mes amis, qu'on a tout ce cocon-là. Et qui ne tourne pas qu'autour du handicap, mais qui tourne autour de notre famille, autour de notre amour. Et pour nous, c'est ça le plus beau. On n'est pas comme toutes les autres familles, c'est clair. Mon histoire est pleine de montagnes russes, mais je n'ai pas envie de me plaindre sur tout ça. Je n'ai pas envie d'être triste de tout ça. J'ai plus envie d'être forte et de sourire et de profiter de tous les moments de bonheur autour.

  • Speaker #1

    C'est tout ce que je vous souhaite en tout cas. Et tu embrasseras tout le monde pour moi, vraiment.

  • Speaker #0

    Tu vas découvrir tout le monde très rapidement sur Insta.

  • Speaker #1

    Et je vais suivre du coup cet accouchement-là qui est imminent, j'allais dire. Mais non, il te reste quand même du temps. Mais j'ai hâte.

  • Speaker #0

    Un petit peu. Reste bien, bien, bien. Si tu peux tenir jusqu'en janvier, ça serait plus malin. Franchement, ça serait sympa.

  • Speaker #1

    En tout cas, on reste en contact. Merci infiniment. Merci d'avoir déposé ton histoire ici, vraiment.

Description

Quand notre instinct maternel nous murmure que quelque chose ne va pas, on n'imagine pas découvrir un kyste de la taille d’une balle de tennis dans le cerveau de son fils de 2 ans.


Dans cet épisode, Magali nous raconte son histoire d'amour avec « Bouchon », ses 3 grossesses, la découverte d'un kyste et le handicape invisible de son fils Eden ✨


Découvrez comment l'amour est devenu le moteur pour traverser chaque étape de cette vie « autrement » 🫶🏼


Bienvenue sur Eden Stories, LE média qui valorise l'amour et la maternité avec des récits sincères et inspirants 🦋


Chaque épisode est une histoire vraie.

Impulsée par Marine Sarraute et Tony Migliardi.


Merci à Charline Dona pour sa reprise de « Une belle histoire » de Michel Fugain & Le Big Bazar.


Merci pour votre soutien ! N'hésitez pas à laisser un avis sur vos plateformes préférées ✨


Contact : edenstories.contact@gmail.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    C'est un beau roman, c'est une belle histoire, c'est une romance d'aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Bienvenue sur Eden Stones, le podcast qui partage vos plus belles histoires d'amour et de maternité. À travers vos récits, j'aimerais diffuser l'espoir pour que chacun ici ne cesse de croire que malgré les tempêtes, la vie nous réserve souvent. bien des surprises. Bonjour Magali. Bonjour. Merci beaucoup d'être à mes côtés aujourd'hui pour nous partager ton histoire à toi, ton parcours.

  • Speaker #0

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    Comme souvent, mais je le précise encore aujourd'hui, c'est Tony qui s'occupait de ton casting. Alors je ne sais pas du tout de quoi on va parler. Je sais juste que tu es bien enceinte,

  • Speaker #0

    comme moi,

  • Speaker #1

    on a pas le même stade. C'est ça. Mais sinon, je ne sais pas du tout.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    je te laisse te présenter tout d'abord. Peut-être que ça va m'amener à des questions qui vont être le fil après-conducteur de ton parcours.

  • Speaker #0

    Du coup, Magali, je suis maman de deux petits garçons, Eden, qui a eu 7 ans au mois de mars, et Elio, le deuxième, la petite tornade. qui a eu deux ans fin juillet. Je me suis lancée sur les réseaux pendant ma première grossesse, mais vraiment au tout début parce qu'en fait, je suis tombée enceinte et je n'avais pas grand monde enceinte autour de moi. Je découvrais vraiment la grossesse, c'était quelque chose que je découvrais. Je suis tombée enceinte sous pilule, donc ce n'était pas quelque chose de prévu. Je l'ai découvert, je crois que j'étais à 4 ou 5 mois. C'est sérieux ? Oui. aux urgences, j'avais mal au ventre je suis allée aux urgences et ils m'ont dit ah bah félicitations, pardon le médecin m'a fait venir dans son bureau il m'a dit félicitations j'ai dit ok donc voilà et comme j'avais pas grand monde autour de moi, j'avais déjà un petit insta à moi je me suis lancée sur insta et petit à petit ça a pris j'ai fait plein de partage, plein de découvertes. On a avancé aussi dans la grossesse et dans la maternité avec Eden, qui a été un petit peu le début du moins particulier. Et on s'est vite retrouvés que tous les deux, en fait. Et à partir de ce moment-là, j'ai beaucoup plus partagé et c'est là où j'ai rencontré plein de monde sur Insta et que j'ai ma toute petite communauté qui a commencé à se faire. Le principal, c'est le partage. Et c'est vrai que j'ai des mamans, maintenant, ça fait 7 ans, non, 8 ans même, du coup, qu'on se suit, qu'on se parle. J'ai déjà fait plein de rencontres. Il y en a qui sont vraiment rentrées dans mon cercle intime. Elles sont venues à l'anniversaire d'Éden. C'est vraiment... La plupart, de toute façon, de mes abonnés sont là depuis très, très longtemps. Au début, quoi. Oui. OK.

  • Speaker #1

    Donc, deux enfants, bientôt trois.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Tu partages ta vie.

  • Speaker #0

    C'est ça. Du coup.

  • Speaker #1

    Et tu dis, alors on peut peut-être commencer par là, tu as dit que tu étais tombée enceinte de ce premier enfant sous pilule.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et tu l'as su vachement tard,

  • Speaker #0

    4-5 ans. Oui, parce que je prenais la pilule en continu. Ok. Donc je n'avais pas mes règles et je ne me posais pas la question en fait. C'est vrai que pour moi, je prenais la pilule tous les jours. Mais c'est la deuxième fois que ça m'est arrivé, puisque j'avais eu une première grossesse avant. qui malheureusement s'était terminée en fausse couche, mais s'était tombée également sous pilule, enceinte. Mais voilà, moi je me suis dit, c'est le flot, t'as pas de chance, deux fois de suite. Oui. Voilà. Et c'est vrai que c'était difficile, parce que c'était pas forcément dans mes projets, mais là, à 4-5 mois, t'as pas le choix en fait. Tu peux que le garder. C'est ça, voilà. La question ne se posait plus. de toute façon, Dieu merci, il est là, et heureusement. Mais voilà, c'est vrai que ça a été... Même si j'avais 27 ans quand je l'ai appris, ce qui peut paraître un peu tard pour certains, moi, j'étais dans mes études, j'étais un peu carriériste à ce moment-là. Je ne me voyais pas du tout être maman pour le moment. Avec le papa, on ne se connaissait pas. C'était un tout début d'histoire. Et voilà, c'est...

  • Speaker #1

    Sur quelle direction de cet homme ?

  • Speaker #0

    Alors, il est... Il l'a plutôt bien pris. C'est surtout par la suite, en fait, où j'ai découvert son vrai lui, je pense. Et ce n'était pas du tout une bonne personne. Ça a été une grossesse très compliquée. Ça, c'est fini. Eden, je crois, il avait trois semaines. Je me suis retrouvée à la rue. Ça a été très compliqué. Mais après... C'est vrai qu'on ne se connaissait pas et je ne connaissais pas vraiment cet homme.

  • Speaker #1

    Tu aurais fait différemment ? Tu n'aurais pas fait un enfant avec lui ?

  • Speaker #0

    C'est ça. Si je savais réellement qui était cette personne, ce qu'il était capable de faire ou autre, je n'aurais pas fait les mêmes choix. Ou alors, je serais peut-être partie plus tôt. Oui, on ne sait pas. Mais ça, c'est fait comme ça. C'est dans ça.

  • Speaker #1

    Tu vas prendre une grossesse là sur le tas, un peu quand même. Oui, oui. Et toi, comment tu vis cette annonce ?

  • Speaker #0

    Au début, je n'y crois pas trop. Ce n'est pas que je n'y crois pas trop, c'est que je me dis... Déjà, c'est vrai que cette phrase de félicitations, je pense qu'il ne s'en est pas rendu compte, le médecin, mais ça m'a mis une grosse, grosse claque. Parce que une grossesse, majoritairement, c'est une bonne nouvelle. C'est quelque chose de joyeux. mais parfois c'est pas le cas donc c'est vrai que là je me suis sentie en fait tout de suite un peu bloquée, un peu dans cette impasse où de toute façon je n'ai pas le choix on me félicite déjà on cherche pas à savoir comment ça se passe, surtout que j'avais vraiment très mal et du coup après j'ai compris pourquoi, forcément mais voilà ça reste quelque chose du jour au lendemain tu sais que toute ta vie va changer... Et que tous les potentiels projets que tu avais ou autres, en fait, toute ta vie, elle change. Il faut que tu revoies tout, en fait. C'est ça. Et en plus, tout va très vite après.

  • Speaker #1

    Oui, parce que 4-5 mois, tu es déjà avancée. Quand on connaît une grossesse, déjà au tout début, au premier mois, on a le temps déjà psychologiquement de se préparer. Même si ça s'évolue, peu importe. Mais de commencer à préparer aussi tout.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Et puis, tout découvrir. je ne savais pas qu'il y avait deux façons de calculer semaine améliorée, semaine de grossesse il y avait plein j'ai tout découvert sans m'être projetée avant en me disant ça serait cool et si je devenais maman et si j'essayais et la grossesse comment elle se passe ? ça a été difficile parce que du coup il y avait quand même beaucoup de violences que ce soit psychologiques physiques ou autres ça a été... C'était pas une belle grossesse, c'était assez violent et c'était pas une très belle grossesse.

  • Speaker #1

    T'as été malade ?

  • Speaker #0

    Ouais, par contre, dès que je l'ai su, les nausées et vomissances sont arrivées. Mais vraiment, quasiment le lendemain. Ça c'est dingue. Ah ouais. Alors qu'avant, pas du tout. Bah non, ça allait plutôt bien. Une fois que ton cerveau a réagi. Tout est arrivé d'un coup. Et de façon, pareil, très violente. Mais comme pour mon deuxième, vraiment ça c'était le symptôme de grossesse le plus difficile pour moi, les vomissements. Je ne pouvais rien manger, rien boire. Déjà on est bien fatigué pendant la grossesse, donc si à un côté de ça on ne peut pas manger, on ne peut pas prendre des forces, ça fatigue encore plus. C'était pas la grossesse la plus épanouissante possible. Dans sa globalité, c'était plus tard. Voilà. Non, c'était difficile.

  • Speaker #1

    L'accouchement, est-ce que ça a été ?

  • Speaker #0

    Oui, l'accouchement, ça a été. Franchement, il est arrivé deux, non, trois semaines en avance. C'était une toute petite crevette pourtant. Mais non, l'accouchement, ça a été. C'était un bel accouchement. OK. Le seul point négatif de l'accouchement que je me souviens, et c'est ce qui m'a fait le plus mal à l'accouchement, c'est l'expression abdominale, qui est désormais interdite. Mais j'en ai vraiment gardé une... douleur, j'avais un bleu au niveau des côtes parce que c'était il y a 7-8 ans on commençait à en parler que ça commençait à être interdit mais là, moi j'ai eu le droit c'était pas ouf et en plus ça n'a servi à rien du tout puisqu'au final, ils ont utilisé des forceps pour le sortir c'était vraiment... ok,

  • Speaker #1

    bon tu nous as fait la totale ouais,

  • Speaker #0

    voilà Ça va, allez-y, allez-y.

  • Speaker #1

    Donc, retour à la maison avec ce petit bébé, quand même.

  • Speaker #0

    Ouais, retour au début, plein de bonheur quand même, parce que ça reste une... une bonne nouvelle et puis après le quotidien reprend vite le dessus. Et une séparation qui était de toute façon inévitable. Dès qu'il y a eu une porte de sortie, je l'ai pris.

  • Speaker #1

    Mais tu t'es retrouvée du coup à la rue avec ton bébé ?

  • Speaker #0

    Oui, alors je t'ai dit à la rue, mais c'est vrai que j'avais la solution de retourner chez mes parents très rapidement. Mais c'est sûr que du jour au lendemain, on se retrouve... Parce que j'avais tout déménagé. Parce que ça aussi, mine de rien, ça s'est fait très rapidement. On a su que j'étais ensemble. On s'est dit, allez, on va emménager ensemble. Tout a été forcé un petit peu. Donc, ça ne s'est pas fait naturellement. Ça ne s'est pas fait naturellement. Donc, après, retour avec mon petit Eden chez mes parents. Là, on ne s'est retrouvés que tous les deux. Mais c'était trop beau quand même. C'était trop beau. C'est du cododote. Un lien qui a dû se créer très fort quand même. Encore aujourd'hui, je m'en détache. J'essaie de m'en détacher un petit peu parce que je sais qu'il le faut. Mais voilà, ça a été ma force. Heureusement qu'il a été là. Il t'a sauvé un petit peu de cette relation. C'est tout à fait ça. Il m'a sauvée, il m'a donné une force, il m'a fait découvrir une force que j'avais en moi que je ne soupçonnais pas. quelque chose, voilà, il m'a fait il m'a vraiment fait renaître aussi lui est né mais moi également que femme aussi,

  • Speaker #1

    pas que mère c'est ça alors retour c'est pas si mal de retourner chez ses parents en post-partum,

  • Speaker #0

    franchement t'as dû te faire chouchou non franchement ouais ça va ça va qu'est-ce qu'il s'est passé ensuite ? ensuite les choses, elles ont suivi leur cours alors C'est vrai que moi je me suis totalement dévouée à mon rôle de maman envers Eden. Il y avait uniquement Eden qui existait dans ma vie. Enfin vraiment tout tournait autour d'Eden, je ne faisais rien. Sans Eden c'était vraiment, ça l'est encore, mais c'était vraiment mon royaume. C'était peu importe ce qui se passait, Eden et moi on ne faisait qu'un en fait. Et vraiment, je ne peux même pas.

  • Speaker #1

    Je le vois dans tes yeux.

  • Speaker #0

    Ouais, c'était encore... comme s'il était en moi. Vraiment, c'était... Je ne sais pas. C'est Eden. Il porte très bien son prénom en plus.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, c'est quand même un joli signe aussi.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. J'ai pensé de suite. Mais donc, on grandit tous les deux. Moi, en tant que femme et maman, et lui, en tant que petit garçon. Il fait plein de choses. Je partage son quotidien sur les réseaux. Tout le monde me dit, il est grave en avance, mais c'est abusé tout ce qu'il fait. Et moi, j'avais zéro point de comparaison. donc j'en parle à mon pédiatre mon pédiatre m'a dit oui c'est vrai il faudra faire des tests HPI petit coup je dis mais qu'est-ce que c'est vraiment je ne le connaissais pas du tout et en plus il était encore tout petit donc je me dis il a un an fiché de lui la paix en fait c'est un bébé mais c'est vrai qu'il a commencé à parler assez tôt il a marché il avait 10 mois je crois à peu près il faisait des puzzles les animaux il faisait les comptines alors maintenant oui je me rends compte que c'était un bébé Tôt et encore, je n'aime pas dire ça, parce que tous les enfants, ils font leur vie comme... À un moment donné, ils se rattrapent tous de toute façon. Bien sûr. Voilà. Et donc, je dis, bon, ok, mais laissez-le tranquille, là, c'est un enfant. Oui, c'est un bébé. Voilà. Autant, du jour au lendemain, tout va s'arrêter. Et malheureusement, c'est ce qui s'est passé. Arrivé vers ces 18 mois, tout s'est arrêté. Plus de paroles. plus d'alimentation. Avec Eden, on a fait l'ADME. On n'est pas passé par les purées, etc. Et il a arrêté de manger. Le sommeil venu très compliqué. La propreté aussi, parce qu'il commençait à être propre. Tout s'est arrêté.

  • Speaker #1

    Tout en même temps ?

  • Speaker #0

    Oui. Mais vraiment quasiment du jour au lendemain aussi. Ça a été bizarre. Je prends rendez-vous avec notre médecin qui me dit, ça y est. Tous les enfants ont une période de régression, ne vous inquiétez pas. Sauf que la régression, elle perdure un petit peu. Ça continue. Et jusqu'à ces deux ans, je reprends rendez-vous et on me dit, non, mais vous n'en faites pas, c'est juste un petit blocage, vous ne prenez pas la tête. J'avais des contacts avec des psychomotriciennes, donc je prends rendez-vous avec une psychomotricienne qui me dit, on va faire des séances, patati. Mais voilà, sans plus, je ne me pose pas plus de questions. et au final je vois bien qu'il y a quelque chose qui... Ça ne revient pas. Je n'entends plus de maman. Même ça. Ça, c'est ce qui m'a fait le plus mal. Le plus de mal. Le seul point où il n'y avait pas de différence de régression, c'était tout ce qui était motricité. Il continuait à bien marcher, continuait à bien utiliser ses mains, motricité fine, etc. Mais sinon, tout le reste, rien. Moi, je ne comprenais pas, mais j'écoutais les médecins. On dit que tous les enfants ont une période de régression, ce n'est pas grave, c'est parce qu'il a été très très vite. Du coup, maintenant, il ralentit forcément. D'accord, en fait, je laisse un peu le temps passer.

  • Speaker #1

    C'est une explication valable pour toi de toute façon. Surtout, sortie de la bouche d'un médecin, j'ai vu.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et puis, il y a, mine de rien, il y a sept ans, on ne parlait pas encore de tout ce qui était ça, tout ça. Ce n'était pas encore bien. On n'en parlait pas encore. Ce n'était pas encore quelque chose qu'on connaît bien tous comme maintenant. Donc le temps passe, moi je continue ma petite vie de maman et de femme. J'ai mes amis qui me poussent un petit peu à sortir un peu plus, à me libérer un peu de ce rôle de maman, à me dire bon, il faudrait peut-être que tu fasses des rencontres Ok, j'essaye une première fois. une cata. Mais une cata, le pauvre mec, vraiment. Le premier rendez-vous, je lui ai raconté l'accouchement.

  • Speaker #1

    C'était pas pire.

  • Speaker #0

    Non, mais c'était... Mais non, tellement j'étais matrixée par mon rôle de maman, de lui raconter mon accouchement, mais en plus des détails horribles. En rentrant chez moi, vraiment, je me suis dit que j'étais maigre. Mais le mec, il va faire des séances de psy, j'en sais rien. Mais vraiment, je pense que là, il va arrêter les rencarts. Mais tu ne savais plus faire aussi,

  • Speaker #1

    certainement.

  • Speaker #0

    Oui, voilà.

  • Speaker #1

    Tu étais tellement dédiée à ton entreprise.

  • Speaker #0

    C'est ça. Pour moi, il n'y avait que Eden dans ma vie. Donc, mon seul sujet de conversation, la seule chose dont j'avais envie aussi de parler, c'était Eden. Donc, voilà, j'avais que ça dans ma vie. Donc, je dis à mes potes, non, non, on va s'arrêter là. On arrête là. Ils recommencent un petit peu à forcer par la suite. On approchait, Eden allait avoir deux ans et demi je crois, parce que c'était pas loin de Noël, et elle se dit, allez-y, je leur donne mon téléphone, ils m'installent une appli, ils me swipent, c'est comme ça ? Oui. Voilà, ils me montrent avant le profil, je dis oui, il est mignon, allez-y, et au final, on discute, mais j'étais vraiment... J'avais pas besoin de quelqu'un dans ma vie à ce moment-là. Ou alors, je m'en rendais... Non, c'était pas un besoin. Forcément, c'est pas désagréable d'avoir quelqu'un le soir avec qui on s'endort et avec qui on peut parler d'autres choses, avec qui on peut échanger quelque chose sur sa journée. Mais à ce moment-là, je m'en rendais pas compte. Et c'était pas un besoin, c'était en fait avoir un plus dans ma vie. Quelqu'un qui nous apporte quelque chose. Mais c'est vrai que moi, seule avec Eden, ça m'allait très très bien. Voilà, je... Non. Je faisais ma vie avec lui et c'était très bien. Mais du coup, il me montre ce profil et on discute. On se rencontre assez rapidement, façon un peu conte de Noël. Il m'emmène dans une fête foraine. Oh, j'ai eu l'air… Oui, franchement, je lui ai dit, c'est bien, tu mets la barre par contre très haut. Mais c'était à plus d'une heure et demie de route de chez nous. Parce qu'en fait, il avait vu un panneau d'une fête foraine et on s'écrivait le soir. Il me dit, écoute, je viens de voir un truc de fête foraine, on va y aller. Et il voulait absolument tenir ses paroles, mais il n'avait pas regardé le lieu. Donc, j'envoie, je préviens mes copines, j'envoie sa plaque de voiture parce que je suis un petit peu parano. Je me suis dit, non, non, on ne sait jamais. Écoute, je regarde beaucoup de documentaires en plus de tout en série. donc j'en vois et on te signe sur le site ouais voilà je ne sais jamais donc au final on passe une journée franchement top pleine de pleine de petites péripéties genre le premier verre qui m'emmène boire c'est dans un PMU parce que j'avais trop envie de faire pipi c'est pas vrai dans le nord et tout j'ai rien contre les gens du nord mais vraiment c'était un peu le cliché c'était un peu le cliché vraiment c'était trop mais c'était trop drôle et fête foraine tout ça et au final bah on sait plus jamais quitter ouais ouais on sait plus jamais quitter alors que comme enfin lui comme moi c'était notre premier rencard une première rencard depuis un moment qui est et ouais on sait on sait plus quitter On ne s'est plus quitté de suite. De toute façon, je l'avais mis dans ma description sur le site. J'avais mis livré avec mon fils et ma chienne Ah oui, aussi. Oui, voilà. Je l'avais mis tout de suite, que je n'étais pas seule. Et parce que c'était le plus important. Je lui avais parlé d'Éden de suite aussi. Mais ça s'est fait très naturellement. Il n'a pas rencontré par contre Éden de suite. Ça a mis un peu plus de temps. Ça aussi, c'est quelque chose qui était important pour moi, de ne pas faire rentrer n'importe qui dans notre vie. Et je voulais que la personne soit solide. Parce que, peu importe l'enfant, pour moi, l'enfant s'attache également énormément à la personne. Surtout aux enfants. Oui, voilà. Il n'avait pas forcément de repères paternels. Donc, hormis son papa qui voyait de temps en temps, et mon papa, moi, son papy. Mais voilà, c'était... Là, ça allait être quelqu'un qui allait faire partie de son quotidien. Et il faut aussi avoir les épaules pour accepter un enfant, en fait. Bien sûr. Voilà, tout le monde ne naît pas avec la paternité ou la maternité en soi.

  • Speaker #1

    Elle tient aussi,

  • Speaker #0

    quoi. C'est ça. Donc, voilà, je voulais être sûre. On en a énormément parlé. Et au final, ça s'est fait qu'un jour, le père d'Eden m'appelle, me dit Oui, Eden est malade, etc. Je dis Ben... On me dit qu'il vomit énormément, donc je me dis, écoute, soit on met le chez le médecin, enfin, fais quelque chose, moi j'étais loin. Et en fait, Alex me dit, Bouchon, puisqu'il s'appelle Bouchon, il s'appelle Bouchon, me dit, écoute, on va le chercher, on va le chercher, on l'emmène aux urgences. C'est pas de poser de questions. Voilà, il m'a dit, il me fait, non mais lui il fait rien, nous on va le chercher, on va aux urgences. Donc on est parti aux urgences et c'est là qu'il a rencontré Eden pour la première fois. Ça s'est fait comme ça.

  • Speaker #1

    Il a pris les choses en main.

  • Speaker #0

    Ouais, de suite. Je pense qu'il voyait que, déjà, j'étais très inquiète du fait que je voyais que mon fils était malade et qu'il n'y avait pas forcément de réaction.

  • Speaker #1

    Tu n'étais pas avec lui,

  • Speaker #0

    surtout. Voilà. Et il m'a dit, un enfant, il est malade, on l'emmène aux urgences. Il n'a pas réfléchi. C'est ça. C'est naturel. C'est ça, exactement. Et voilà, par la suite, il a rencontré Eden. Eden... a fait vite partie de notre quotidien à tous les deux. On a décidé d'emménager ensemble, tous les trois. J'ai quitté papa et maman. Ils étaient un petit peu tristes, mais bon. Tout ça, ça s'est fait, bim, confinement.

  • Speaker #1

    Ah oui,

  • Speaker #0

    ok. Donc, on a emménagé avec zéro meuble, puisqu'on avait tout commandé et tout a été bloqué. Donc, moi, je cuisinais sur un truc de camping, on dormait sur un matelas gonflable. Franchement, vraiment, on avait un tout petit bout de canapé, puisque toutes les livraisons étaient bloquées, confinement, le pays était arrêté, mais ça a été génial. D'amour et d'hommage. Exactement, et franchement, ça a été... Moi, on me dit demain, on reconfine, mais bien sûr, dans les mêmes conditions, franchement.

  • Speaker #1

    Pour le tout début de cette vie à trois.

  • Speaker #0

    C'était qui tout doux, c'est ça. Parce que lui n'avait jamais vécu avec d'enfants, ni rien. Et un enfant de deux ans, deux ans et demi, ça bouge. Donc ça chamboule aussi un quotidien. Et au final, ça s'est super bien passé. Et pendant tout ce confinement-là, on a énormément observé Eden. Et on s'est dit, vraiment, il y a quelque chose qui ne va pas. Eden, si jamais il faisait des bêtises ou autre, et qu'il faisait punir, il rentrait dans des crises de fou rire. énorme. La nuit, il se réveillait en crise de fourrir, il n'y avait toujours pas de parole, il ne mangeait pratiquement pas. Vraiment, on faisait pour le nourrir,

  • Speaker #1

    du coup,

  • Speaker #0

    ce n'était pas long. En fait, il mange uniquement soit des frites, soit des gnocchis au fromage, et c'est encore le cas d'ailleurs aujourd'hui, mais on a vraiment passé une grosse partie du confinement à l'observer et à le regarder parce qu'il n'y avait plus de psychomote, plus rien, on n'était que tous les trois. on se rendait bien compte qu'effectivement, il y avait quelque chose qui avait un mal-être en lui, quelque chose qui n'allait pas. Donc, je prends rendez-vous avec des médecins. On me dit que je m'inquiète trop, que je suis une maman poule. Je demande des examens neuro. Pareil, on me dit que non, c'est un caprice de maman. C'est vieux.

  • Speaker #1

    Sérieux ? Quand même, tu as des éléments fondamentaux.

  • Speaker #0

    Oui, puisque là, à deux ans et demi, il n'y avait vraiment rien. On me dit non, non, mais c'est juste un petit retard. Il y a plein d'enfants qui ont des retards comme ça. Vous n'en faites pas. Là,

  • Speaker #1

    ce n'était même plus que du retard. Si tu dis qu'ils partaient en fourrir la nuit.

  • Speaker #0

    Mais voilà. Nous, c'est ça qui nous a alertés. C'est vraiment ces crises de fourrir incontrôlables qu'on s'est dit mais là, il y a quelque chose. Là, ça ne va pas. Donc, j'étais obligée de mentir. Je leur ai dit que c'était la psychomote d'Éden. qui demandait des examens neuro pour avoir des ordonnances. Donc on a pris rendez-vous dans un hôpital, pareil je crois que c'était au mois d'août 2020, puisque oui on sortait du confinement. Et là, bilan génétique, bilan sanguin, IRM, je passe la journée à l'hôpital, au début Bouchon reste avec moi, puis il se fait vite. qui était éjecté par les infirmières, puisque c'était une personne. Sauf que pareil, ils ne se sont pas rendus compte. Mais moi, j'étais... Toi, tu te retrouves toute seule. C'est ça. Et Bouchon, pour le coup, c'était vraiment mon pilier. Là-dessus, on a tout vécu ensemble. Donc, il m'a attendue sur le parking toute la journée, dans la voiture. Parce qu'il ne voulait pas rentrer. Il voulait vivre ça aussi avec nous. Le médecin revient le soir, me dit, bilan génétique, ça va. le bilan sanguin, les tests, tout ça, ça va. Donc, je souffle. Tu souffles un petit peu. Et là, elle me parle de l'IRM. Elle me dit, par contre, il y a une masse au cerveau. Et là, j'ai plus d'images, plus de sons. Je leur demande juste si je peux appeler Bouchon pour qu'ils viennent. Parce que moi, j'entends plus rien. Donc, ils acceptent. Ils me disent, oui, appelez-le. Alex arrive et en fait il nous explique, mais moi j'étais vraiment dans un... Moi il n'y avait que le mot masse dans le cerveau. Et il nous explique en fait qu'Eden a un kyste au cerveau qui fait la taille d'une balle de tennis, donc dans la tête d'un petit garçon qui a eu trois ans, que c'est assez grave, que ça compresse une grosse partie de son cerveau, qu'il y a des gros dommages et qu'il va falloir opérer. Et là je... Je réalise pas. Je suis là, je me dis, mais... En fait, vraiment, il y a juste le mot masse qui est resté. Ça a résonné, ça a bourdonné. Mais comme on peut voir dans les films, mais vraiment, j'ai eu cette sensation où j'étais plus là et j'entendais juste un bourdonnement et je voyais l'infirmière qui essaie de me parler, Alex, qui était là. Et Dieu, merci, il était là. Il a pu être un peu plus... En plus, il est très... très posé, il voit toujours aussi le positif pour lui, il est très plein d'espoir et tout. Donc voilà, il a tout posé, il a demandé de tout bien nous expliquer, et on nous a dit que de toute façon le suivi se ferait à l'hôpital Necker, parce qu'il faut un neurologue, un neurochirurgien, qu'on allait refaire un IRM pour être certain de la chose, et qu'avant l'opération, de toute façon, ça allait, qu'il fallait... qu'on ne pouvait pas faire ça non plus du jour au lendemain, qu'il fallait faire très attention. On parle d'un enfant de 3 ans, donc ce n'est pas comme opérer un adulte. Déjà, opérer un adulte, c'est difficile, mais là, c'est une toute petite tête. Et du coup, on nous renvoie chez nous avec ça.

  • Speaker #1

    Vous repartez tous les trois à la maison en te disant que tous ces médecins-là ne t'ont jamais un peu écouté.

  • Speaker #0

    C'est ça, que je l'ai senti de suite. C'est ça, que je l'ai senti de suite. Dès la régression, qu'il y avait quelque chose, que ce n'était pas normal. Et ça, pareil, je ne peux pas te l'expliquer, je ne peux pas l'expliquer, mais c'était en moi, je sentais qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Et c'est pour ça que j'avais été aussi insistante avec les médecins, parce que je le sentais, je sentais que ce n'était pas normal. On avait beau me dire, tous les enfants à une période de régression, ok, je peux l'entendre, mais là, ce n'est pas le cas. Là, il y avait quelque chose, je le voyais dans les yeux de mon fils. j'avais perdu mon fils c'était plus dans son regard même c'était plus Eden donc et donc peut-être par rapport à un choc ils t'ont dit qu'ils savent pas en fait ils savent pas ils savent pas et honnêtement je pense que je vais pas savoir et que peu importe on ne saura jamais donc j'ai pas envie de me rendre malade de me torturer l'esprit de me faire plein de scénarios possibles moi là ce qui compte c'est qu'il aille bien mais c'est de tout faire pour son épanouissement pardon

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui s'est passé après ça ? Vous avez dû prendre une décision pour une opération ? Non,

  • Speaker #0

    il n'y avait pas le choix. De toute façon, c'était opération où le kyste allait encore plus grossir, et là, c'était une cata, donc on a refait des examens. Effectivement, le kyste était bien présent au niveau du devant du lobe droit, juste derrière l'œil droit en fait, et il écrasait une grosse partie du cerveau. Parce que la taille d'une balle de tennis, c'est conséquent. Surtout dans le cerveau d'un bébé. Déjà dans la taille d'un cerveau adulte, c'est énorme. On prend une pomme, on la met à côté de nous, franchement c'est balèze. Donc là... Tout va très vite, on fait les examens. C'était le jour de l'anniversaire de Bouchon. On nous appelle deux jours avant, elle nous dit qu'il sera opéré le 22 octobre. Donc on a deux jours pour se préparer, il faut qu'on fasse les arrières-tours parce qu'il faut prendre rendez-vous anesthésiste, etc. On nous explique qu'ils ne vont pas retirer le kyste parce qu'il y a un risque de cécité, qu'ils perdent la vue et que le kyste est beaucoup trop... trop gros, donc en fait qui vont le ponctionner, qui vont le dégonfler un peu comme un ballon, qui vont le dégonfler, qui vont le laisser à plat. Parce qu'en soi on peut vivre avec un kis dans le cerveau, il y a beaucoup de personnes qui en ont, qui ne s'en rendent même pas compte, mais là ce qui pose vraiment problème c'était la taille. Et donc, de toute façon, on est obligé de suivre. On ne peut pas dire non et puis on voulait que ça arrive vite, parce que pour nous on disait, plus on attend de toute façon, plus les dégâts vont être importants. On nous promet une opération miracle. On nous dit qu'à 99,9%, tout va revenir dans l'ordre. On te certifie ça. Le neurochirurgien, vraiment, c'est ce qui a été le plus difficile parce que malheureusement, ce n'est pas ce qui s'est passé. Ce n'est clairement pas ce qui s'est passé. Donc vient l'opération. Je dois laisser mon petit garçon partir.

  • Speaker #1

    Il se rendait compte, lui, de ce qui se passait ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. De toute façon, il était à moitié shooté tout le temps. Il le shootait tout le temps. Il a dû faire un test Covid, une horreur. En plus, c'est vraiment tombé dans la période où tout le monde, pendant le Covid, parce que pareil, à Necker, je devais être toute seule, je devais rester toute seule. Ça a été pendant... On lui restait à l'hôpital 14 jours, je crois. Ça a été...

  • Speaker #1

    Et là, tu n'avais pas le droit d'être accompagnée ? Non.

  • Speaker #0

    C'est fou. On se voyait dans le hall d'accueil, parce que Bouchon, malgré les 1h30, 2h de transport, venait tous les jours pour me voir. Franchement, heureusement qu'il a été là. De toute façon, il était aussi impliqué que moi. Il est parti le premier jour en larmes, parce qu'il ne voulait pas nous laisser. Il ne voulait pas laisser Eden. On faisait des visios tout le temps. Ça a été une horreur. Et puis, les images, les sons... Déjà, on était dans un service où il y avait beaucoup d'enfants opérés. Déjà, c'est une ambiance très particulière. Et je vois tous ces petits bonhommes qui sont d'une force incroyable, qui rigolent et tout, alors que nous, adultes, on subit ça. On est là, on gémit, on se plaint. Et eux, vraiment, c'est pareil. C'est une leçon. Ils m'ont donné tellement de force, ces enfants. Je me disais, mais je n'ai pas le droit de pleurer. regarde ce qu'il y a, quoi. Et je vois, pareil, mon petit Eden qui part pour l'opération. Là, je m'effondre. J'ai attendu qu'il ne soit plus là. J'ai rejoint Bousson dans le hall d'accueil parce que je ne voulais pas du tout rester seule, de toute façon. C'est impossible. Voilà, ce n'était pas du tout envisageable. Et je regardais mon téléphone toutes les secondes parce que le numéro devait m'appeler à la fin de l'opération. Donc, l'opération a duré 5 ou 6 heures. Et donc je retourne en salle de réveil et là, une horreur, on est à tous les enfants qui se réveillent des opérations, mais donc dans des gémissements de douleur, dans des pleurs de douleur, dans des états. Eden avait la tête totalement défigurée, mais vraiment il avait un œdème, un hématome énorme. Et je vois mon petit garçon comme ça, c'est horrible, on rentre dans la chambre, les nuits, tu vois ton enfant pleurer. Et déjà quand on voit... Quand on a son enfant qui est malade, c'est déjà la moindre petite chose. On s'en veut, le moindre petit fiert, le voir pleurer parce qu'il n'est pas bien, ça nous déchire le cœur. Et là, vraiment, j'étais impuissante et je ne pouvais rien faire.

  • Speaker #1

    Il n'y avait rien à faire de toute façon.

  • Speaker #0

    Je chantais, je lui parlais, je lui tenais la main et tout. Et lui, je le voyais gémir de douleur. Mais à ce moment-là, on avait encore l'espoir de se dire Vas-y, l'opération, de toute façon, c'est pour aller mieux.

  • Speaker #1

    c'était que pour aller mieux et voilà et là les jours passent

  • Speaker #0

    une infirmière vient nous voir et nous dit que second confinement, donc on va devoir rentrer chez nous parce qu'ils réquisitionnent des lits pour Covid, mais qu'il faudra revenir tous les jours.

  • Speaker #1

    Super pratique.

  • Speaker #0

    Pour les soins.

  • Speaker #1

    Et donc à 1h, 2h de transition.

  • Speaker #0

    C'est ça, 1h30 de route parce qu'il y a toujours des bouchons. Donc ok, de toute façon, on n'a pas le choix.

  • Speaker #1

    Avec un bébé comme ça.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est ça. D'un côté, j'étais contente de rentrer chez moi. J'étais contente qu'Eden retrouve ses proches, retrouve ses odeurs, retrouve sa maison. Mais c'est vrai que faire les allers-retours, les soins, les soins en plus, je pense que parce que le contexte faisait que c'était la période Covid, etc., ils prenaient moins de temps et ils étaient moins patients et bienveillants avec les patients. Donc c'est vrai que... Il y a un jour où une des infirmières a carrément engueulé Eden, parce qu'il pleurait. Et j'ai dit, je sais pas, il vient d'être opéré, il a une cicatrice. Enfin, non, en fait, non. Là, pour le coup, je suis pas d'accord. Je suis quelqu'un de très posé, très modéré, très patient. Je déteste tous ces scandales. Mais là, non, quoi. Là, non. Laissez-le, comprenez-le, mettez-vous juste à sa place.

  • Speaker #1

    Et ces soins-là, ils ne pouvaient pas être faits à la maison ?

  • Speaker #0

    Non, parce que le neuro voulait vraiment bien suivre le cours de la cicatrice. Et ce qui les inquiétait, c'était l'œdème. Il a gardé un œdème plus d'un mois. Vraiment, le visage déformé pendant plus d'un mois, ce n'était pas très beau à voir. Autant la cicatrice, ça a été, mais c'était vraiment l'œdème qui les inquiétait.

  • Speaker #1

    D'accord. Il fallait surveiller ça tous les jours.

  • Speaker #0

    Au final, il s'est résorbé. de lui-même, et c'est vrai que ça a pris du temps.

  • Speaker #1

    D'accord. Et est-ce que là, il savait te dire si l'opération avait bien fonctionné ?

  • Speaker #0

    Pas vraiment, puisque pour eux, s'ils ne parlaient pas encore, c'était le choc de l'opération. Tout allait se remettre en place naturellement. Donc nous, on a fait le nécessaire. J'ai pris rendez-vous avec un psychologue, psychomote, orthophoniste, tout ça en libéral, parce que c'est pareil, on n'avait pas de place dans un CESAD ou dans un CAMS. Il y a plein de petits instituts qui existent pour les enfants, mais il faut avoir des places. Moi, à chaque fois que j'appelais, c'était quatre ans d'attente. On est en Ile-de-France, ici, donc forcément... Déjà, je pense que dans les autres régions, l'attente est longue, mais ici, forcément. Mais ce n'est pas grave, j'avais tout pris en libéral. Je me suis dit, c'est sa rééducation, il va tout bien faire, tout va bien aller. Et finalement... ce sera jamais revenu. Tous les trois mois, on surveillait l'évolution du kyste, donc tous les trois mois IRM. Ensuite, on est passé à tous les six mois, tous les neuf mois, tous les ans, jusqu'à maintenant que je touche du point, le kyste n'a pas rebougé. Donc maintenant, on le laisse tranquille parce que voilà, il est traumatisé des hôpitaux maintenant. On se regarde juste sur le parking, il vrille totalement. C'est violent. Du coup, le neurochirurgien nous explique le fait que Eden n'ait pas repris la parole, etc., par ça, parce que finalement, le kyste est arrivé, enfin, c'est vraiment développé, là où le cerveau de l'enfant commence réellement à créer des bonnes bases solides et à fixer, entre guillemets, ses bases. D'accord. Et que, du coup, c'est un petit peu tout. Tout est déplacé, tout est déconnecté.

  • Speaker #1

    Ils ne savent pas te dire si ça va revenir un jour ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Tu ne sais pas ?

  • Speaker #0

    Non. Eden travaille très dur pour. Il travaille fort. Je me dis, si jamais il ne parle pas, ce n'est pas grave. Il est heureux. Il est plein de vie. Il est super épanoui. Moi, je veux qu'on trouve un moyen de communication pour se comprendre. Parce que juste quand il est malade, c'est... très difficile de comprendre qui il a, puisqu'il ne montre pas. Actuellement, il nous fait... Nous, on a l'impression que c'est des migraines, puisqu'il va d'un coup être très très mal, vomir, avoir mal... On a vraiment l'impression qu'il a mal à la tête. Donc là, j'ai relancé la neurologue pour avoir un peu un retour d'examen. Mais de toute façon, il est handicapé. Il est déclaré handicapé, donc il n'a pas l'opération. Voilà, on sait que... On a juste de l'espoir. Oui, en fait, c'est ça. Il travaille dur, il fait plein de progrès. Donc, on espère juste qu'un jour, ça revienne et que... qu'on retrouve Eden qu'on a connu.

  • Speaker #1

    Et comment ça se passe du coup ? Parce que là, il a 7 ans. J'imagine qu'il ne va pas à l'école.

  • Speaker #0

    Alors l'école, ça a été très difficile. C'est difficile aussi. Oui, parce que l'instruction est obligatoire. Moi, je ne suis pas maîtresse, donc je ne voulais pas faire l'école à la maison. Eden avait le droit d'aller à l'école, donc je l'ai inscrit à l'école. On m'a de suite expliqué que ça allait être difficile. donc il n'y allait que le matin la première année ça a été très difficile j'ai une photo sur ma page Instagram d'un jour où c'était le carnaval de l'école où tous les enfants étaient déguisés les maîtresses ont pris des photos deux jours après je reçois le mail avec toutes les photos des enfants, la photo de groupe où tous les enfants sont dans la classe, assis par terre devant, et tout au fond de dos, à genoux, c'est un tapis, Eden, devant la porte. Tout seul ? Tout seul. Et ça m'a brisé le cœur, vraiment. Je me suis dit... Je savais que c'était difficile quotidiennement parce qu'une classe avec 25 élèves, dont un qui a des besoins particuliers, je me doutais bien qu'il n'était pas non plus intégré à 100%, mais se prendre cette réalité et se dire qu'en plus, le mail est envoyé à tous les parents. Enfin, vraiment, j'ai...

  • Speaker #1

    Vous vous êtes confrontée à l'image, en fait.

  • Speaker #0

    C'était vraiment l'image que tu retrouvais,

  • Speaker #1

    j'imagine.

  • Speaker #0

    Ah ben, c'est ça. Là, je me suis dit... On a pris rendez-vous tout de suite, Bouchon et moi, avec la directrice, la maîtresse, tout. On a appris qu'il l'avait perdu plusieurs fois dans l'école. Et tout ça, ils nous le disent, mais d'une manière très naturelle, pour nous expliquer que, de toute façon, Eden, c'est très compliqué. Et je me dis, mais pourquoi en fait ? Déjà, il ne vient que le matin. La directrice me dit, sinon, il faudrait que vous le déposiez. De 9h30 jusqu'à 10h30, je ferais le temps de la récré, quoi. Non mais... Et des choses comme ça. Et là, on a vraiment senti un rejet. Alors qu'on habite un tout petit village. On est en plus dans une grande ville où les classes sont à plus de 32 élèves. Je ne dis pas que 24 élèves, c'est déjà énorme. Moi, je ne pourrais pas gérer 24 enfants. Mais là, c'était une telle violence. Et de toute façon, j'avais partagé cette photo directement sur Insta tellement j'étais en colère, mais j'étais aussi triste. Et je me suis dit, mais ça, c'est pas normal. Et je sais qu'Eden, c'est pas le seul à vivre ça. Donc là, ça a été très violent. On a fini la fin de l'année. Eden n'est pratiquement pas retourné à l'école. L'année d'après, on l'a réinscrit. Il est retourné à l'école que le matin. Comme j'avais un petit peu mis un coup de pied dans la fourmière, j'avais menacé, j'ai appelé le rectorat, j'ai dit ça c'est pas normal. Donc il a eu une AESH pour les matinées, il a aussi eu la chance de tomber sur une maîtresse hyper investie, hyper bienveillante et hyper patiente. Et la deuxième année, de toute façon, on a vu un changement radical chez Eden. Il était content d'aller à l'école, il était impliqué dans tout. Vraiment, une personne change tout. Enfin, deux personnes, puisqu'il y avait aussi son avaissage, qui était une femme en or. Mais avoir une maîtresse qui est investie et qui prend le temps pour Eden, comme pour tout autre enfant, en fait, on a vraiment senti la différence. Malheureusement, ça n'a duré qu'une année. Les deux autres années, puisqu'il a fait deux grandes sections, ça a été une cata. Ah oui.

  • Speaker #1

    Il avait une autre maîtresse après.

  • Speaker #0

    Oui. Et ça a été... vraiment une horreur. Eden commençait à montrer des signes de rejet total de la scolarité. Ça a été pareil. En fait, on revivait la première année avec le rejet. Eden qui nous disait, il y a le spectacle de fin d'année, mais on ne va pas emmener Eden parce que ça risque d'être compliqué pour lui de prendre le bus. Mais non, en fait, moi je vais l'accompagner, ce n'est pas grave. Ah oui, dans ce cas, vous l'emmenez par vos propres moyens. Mais que des choses comme ça. Que des choses comme ça, ouais.

  • Speaker #1

    Que tu sois pas habilité à un minimum de... Ne serait-ce que de compassion et d'humanité, en fait, tout simplement. C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est juste ça, parce que... Là en soi, Eden, ce qu'il lui fallait, c'est juste quelqu'un un peu pour le guider. Et c'était le cas puisqu'il avait une AVSH. Donc il n'y avait pas vraiment d'excuses. Mais par la suite, on a appris que l'AVSH s'occupait aussi d'autres enfants. Pour la deuxième année, j'ai même dû faire un article dans Le Parisien. Parce qu'Eden n'a pas pu faire sa rentrée le jour de l'école puisqu'il n'y avait personne pour l'accueillir. On m'avait dit oui, est-ce que vous pouvez aller quand même au CP, mais juste le jour de la rentrée pour gonfler les effectifs, et après vous rentrez chez vous ? Mais non, en fait. C'est pas vrai. Ah mais ouais, c'est... Je savais que le monde du handicap, surtout dans la scolarité, était compliqué. Mais moi, j'avoue que naïvement, je croyais à l'inclusion. T'as envie d'y croire. Voilà, moi j'y croyais. Et là, on s'est pris porte sur porte, et ça a été tellement violent. et d'un côté je me dis tout le temps Dieu merci Eden ne s'en rend pas compte enfin j'espère du moins qu'il ne s'en rend pas compte puisque lui limite quand il est allé à l'école c'est une salle de jeu pour lui il faisait ce qu'il veut a priori il allait même se balader dans l'école il s'est perdu dans l'école je me dis bon lui finalement c'était pas le plus à plaindre il fait sa vie, il est heureux mais quand on voit ça de notre regard de maman Déjà, voilà, c'est notre enfant, ça touche à notre enfant, mais c'est d'une violence et ça m'a fait vraiment très très mal. Ça a été très dur.

  • Speaker #1

    J'imagine même pas en fait ce que tu as pu ressentir, mais il n'existe pas d'établissement ?

  • Speaker #0

    Alors, il y en a, mais les entrées sont difficiles, et c'est difficile d'y intégrer. Cette année, heureusement... il a pu intégrer une IME enfin oui c'est comme une IME donc c'est un centre où le matin il a école comme l'école et après psychomote, sport médiation animale piscine, de 8h30 à 16h30 avec la cantine tout, voilà mais c'est très rare nous on a énormément de chance surtout que on n'a pas de diagnostic pour l'autisme parce que C'est vrai que je ne te l'ai pas dit, mais suite aux dégâts causés dans son cerveau, ce qui se rapproche le plus du handicap, on va dire, d'Éden, c'est l'autisme. Il a un spectre autistique et on attend qu'on nous pose enfin un diagnostic. Mais comme il y a l'histoire du kyste qui vient se mêler à tout ça, on est autiste, on ne le devient pas. C'est la phrase qu'on me sort tout le temps. Ah, je ne savais pas. Voilà, donc on nous dit tout le temps ça. Et donc, c'est très difficile de rentrer dans ce type d'établissement, surtout à 6-7 ans, de l'intégrer. Mais il y a une telle demande que...

  • Speaker #1

    Ah oui, ça veut dire qu'il y a autant d'enfants qui sont demandes...

  • Speaker #0

    Oui, de plus en plus. Je ne saurais pas dire pourquoi, mais en tout cas, il y en a de plus en plus.

  • Speaker #1

    D'accord. On ne le sait pas, ça, quand on n'est pas là-dedans, quand on n'est pas confronté à ce sujet. Moi, je ne savais même pas qu'il y avait des centres qui... Je te pose la question,

  • Speaker #0

    justement.

  • Speaker #1

    Quand tu me racontes qu'à l'école, ça se passait comme ça, je me dis, mais pourquoi il n'existe pas des établissements ?

  • Speaker #0

    Il y en a, alors que bon, il y a aussi des écoles qui sont très inclusives. Je ne mets pas tout le monde dans le même panier. C'est vrai que les éducatrices d'Éden ont dit qu'il y avait eu déjà pas mal de soucis avec cette maîtresse-là, avec cette école-là, au niveau de l'inclusion, qu'ils ont dû intervenir souvent. malheureusement.

  • Speaker #1

    Ça, c'est triste quand même. Parce que tu interviens une fois, tu n'es pas...

  • Speaker #0

    Tu vois, c'est comme... J'ai fait l'article dans Le Parisien puisque j'avais fait un post sur Insta qui a été énormément relayé. J'ai énormément d'abonnés. On mentionnait plein de monde. J'ai même la télé qui nous avait contactés. Mais ça me faisait trop peur, en fait, puisque c'est bien de médiatiser ces choses-là. Mais voilà, là, parler à l'atelier sur des talk-shows ou quoi, je me suis dit, je n'ai pas non plus envie de ramener de mauvaises choses sur Eden. Il y a du bon et du moins bon. Donc, je me suis dit, bon, là, le Parisien, c'est quelque chose, c'est un journal, c'est bien. Et donc, l'article sort. Le lendemain, on trouve une AESH à Eden. Voilà, tout le monde nous appelle. Oui, vous n'en faites pas, on a les solutions, etc. Ah oui, d'accord. Et c'est triste d'en arriver là.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est fait.

  • Speaker #0

    C'est franchement dommage d'en arriver là.

  • Speaker #1

    Oui, parce que toi, parce que tu as osé parler et que tu as la chance aussi, la possibilité de faire un article, tu as accès à tout ça. C'est ça. Comment font les autres parents qui sont dans l'ombre encore ?

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. Et je pense très souvent aux mamans qui sont aussi isolées. Parce que bon, moi, j'ai la chance d'avoir quand même du monde autour de moi. J'ai Bouchon, j'ai ma famille, j'ai des amis, j'ai un star. Mine de rien, ça représente quand même du monde et ils m'ont très souvent aidée. Mais c'est vrai que les parents isolés, comment ils font ? Comment ils font ? Je ne sais pas. C'est trop dur. C'est trop dur. Et c'est vrai qu'on nous parle partout de l'inclusion, que voilà, limite le handicap c'est génial. Allez, on… Non mais c'est vrai, quand tu écoutes, c'est… C'est facile, c'est cool, allez on va vous intégrer, patati. Mais en fait, c'est pas ça du tout la vérité. C'est clairement pas ça et je le vois même avec les parents. Quand je déposais Aiden à l'école, l'année dernière, devant moi, la maîtresse a distribué des cartons d'invitation d'anniversaire à tous les parents et les enfants, sauf nous. Ça c'est... Donc ça aussi, je me dis mais... Alors qu'il n'est pas méchant, Eden.

  • Speaker #1

    J'imagine bien.

  • Speaker #0

    Lui, il adore jouer. Parfois, il est dans sa bulle, certes, mais après...

  • Speaker #1

    Ça reste un enfant.

  • Speaker #0

    C'est ça. Mais c'est vrai que pour beaucoup, le handicap, moi, j'ai vu des parents...

  • Speaker #1

    La différence, ça fait peur souvent.

  • Speaker #0

    C'est ça. Moi, j'ai vu des parents devant moi dire Non, non, ne va pas jouer avec lui, il est bizarre. Ou même me demander si c'était contagieux. Enfin, vraiment des... Mais voilà, c'est... J'en viens à me demander, parfois, ils ne font pas exprès. Et si ce n'est pas de la provocation et pour te rendre, toi, encore plus mal.

  • Speaker #1

    Parce qu'ils sont loin d'imaginer ce que toi aussi, par quoi tu passes. Parce que bon,

  • Speaker #0

    là,

  • Speaker #1

    on parle d'Eden depuis longtemps.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas la maternité que je m'étais imaginée. Oui,

  • Speaker #1

    maman, et encore, j'ai l'impression que ce bouchon, il est quand même sacrément fort.

  • Speaker #0

    Oui, heureusement.

  • Speaker #1

    D'un soutien incroyable.

  • Speaker #0

    heureusement et je pense pas que tous les hommes auraient accepté encore plus quand c'est même pas son enfant même s'il le considère comme tel de base ce n'est pas son fils mais heureusement qu'il est là et heureusement qu'il est aussi investi et lui pour lui le seul point qui compte mais comme pour moi je vois tout l'aspect derrière tout l'administratif, tous les rendez-vous et tout c'est qu'Eden soit heureux et épanoui Pour lui, Eden, il se réveille, il a la banane, il joue, il court, ils vont dans les bois ensemble, ils font des cabanes et tout. Il est heureux. Et pour lui, c'est le principal.

  • Speaker #1

    Donc dans votre couple, il n'y a pas de... Ça aurait pu lui faire peur. Enfin, je ne sais pas. J'imagine que votre quotidien, il n'est pas comme tous les couples qui vivent avec des enfants en bonne santé ou avec qui tu peux faire tout et n'importe quoi. Je ne sais même pas comment apporter les mots justes, parce que je ne sais pas ce que vous vivez, mais il est là, il est d'un soutien, il prend son rôle très à cœur, et toi il te soutient comme tu as besoin de l'être, même si ce n'est plus. Et du coup, il n'y a pas eu ce truc-là de se poser la question de oh là là, mais c'est trop compliqué pour moi,

  • Speaker #0

    c'est trop… Non, cette question, elle ne s'est jamais posée. Il y a eu des clashs, parce qu'il y a la fatigue. Moi, je vais vite stresser. Et donc, je vais vite parfois monter en pression. Et lui, il va essayer de m'apaiser. Mais voilà, ce n'est pas le bon moment. Donc, mon caractère fait que je suis un peu relou. Mais la question d'Eden, c'est trop compliqué. Je ne peux pas suivre. Non, ça, elle ne s'est jamais posée. C'est beau. Oui, vraiment. Vraiment, vraiment. Et... J'ai de la chance parce que je vois des familles parfois se déchirer à cause du handicap. Et nous, il y a des moments qui sont durs, il y a eu des moments qui ont été très très durs, mais on a toujours pris ces défis-là pour se relever. On s'en est toujours sortis ensemble, on parle beaucoup. Il n'hésite pas à me dire qu'honnêtement, parfois, quand on est invité à des soirées ou autre, ce serait plus facile d'y aller sans Eden. Donc si papi et mamie peuvent le garder. Il y a des solutions. Il ne va pas marcher sur des œufs, il ne va pas me dire... Il ne va pas faire attention à ses propos. Pour lui, Eden, c'est un enfant... Oui,

  • Speaker #1

    c'est comme un enfant...

  • Speaker #0

    C'est vrai que parfois, on a des invités ou autres à la maison, ils peuvent peut-être le trouver brusque ou dans sa manière parler d'Eden, mais parce que pour lui, il ne fera jamais aucune différence. Ce n'est pas parce qu'Eden est handicapé qu'il doit avoir, entre guillemets, un traitement de faveur. Et il bouscule même parfois Eden. Et de toute façon, les deux, ils ont une relation...

  • Speaker #1

    C'est intéressant comme point de vue. Oui, oui. Je trouve ça très bien.

  • Speaker #0

    Alors que moi, je suis plus protectrice et que je fais attention à tout. Et que voilà, je... Non, non, mais attention, il faut voir... C'est Eden aussi, tu sais, c'est Eden. Et alors que lui, non. Non, mais Eden ou pas, c'est un enfant. Donc, il n'est pas dans le déni sur le handicap et sur tout ce qu'il a vécu. Mais par contre, pour lui, on n'a pas à mettre Eden dans une case pour autant.

  • Speaker #1

    Non, c'est bien.

  • Speaker #0

    il essaie plein de choses avec Eden, ça fonctionne,

  • Speaker #1

    ça fonctionne ça fonctionne pas et du coup tu as dit que tu avais deux enfants qui venaient le troisième il va arriver bientôt mais ce deuxième c'était le projet cette fois-ci alors oui,

  • Speaker #0

    petit élément de toute façon on avait toujours parlé d'avoir d'autres enfants pendant deux ans c'est pas que l'on a essayé mais je me... protégeais pas, je prenais plus de moyens de contraception mais voilà, je tombais pas enceinte ça ne travaillait pas pour autant, on me disait ça viendra quand ça viendra au final on part en vacances on fait du jet ski, accident de jet ski pour moi je me brise la maléole c'est pas vrai, oh waouh deux fois,

  • Speaker #1

    les vacances qui tournent mal deux fois,

  • Speaker #0

    ça va c'était le dernier jour donc limite ça va C'est moi en plus qui ai insisté pour faire du jet, alors que c'était la tempête dehors. C'est vrai. J'ai dit super, vraiment les idées géniales. Et au final, je tombe enceinte après l'opération de ma cheville. Donc, c'était pareil. Mais vraiment, on s'est dit, mais c'est fou ça. Ça fait deux ans qu'on essaye, entre guillemets. Et bien voilà, c'est tout bon. Mais là, la grossesse a été... J'ai eu tous les symptômes. comme d'hab, mais c'était cool. C'était une autre façon de voir la grossesse, beaucoup plus... Bon, même si j'étais en fauteuil roulant, mais bon, c'est pas grave. Après, rééducation, donc kiné, puisque j'ai été opérée et je suis tombée enceinte après, donc kiné, béquille et tout. Mais c'était vraiment un sketch. C'était... Mais je regarde pareil, un très bon souvenir aussi. C'est vrai que j'étais une petite princesse dans son fauteuil. On s'occupait très bien de moi. Mais voilà, c'était cool parce que là, c'était vraiment voulu. Pas forcément calculé à ce moment-là, mais ce n'est pas grave. Mais voilà, on se projetait beaucoup. On s'imaginait, on se disait, Eden, il va être grand frère. C'était trop beau. C'était trop beau, c'était trop bien. Au final, on se prend un week-end en amoureux, encore dans le Nord, pour aller à Lille. pèlerinage et au final j'ai le labo qui m'appelle et qui me disent non mais vos protéines urines ça va pas du tout vous devez rentrer donc on fait demi tour et en fait gros risque de préeclampsie en fin de grossesse ma tension qui descendait pas de 17 enfin voilà que c'était ouais tous les deux jours je devais aller à la mater ça a été la fin de grossesse a été speed Mais pareil, heureusement, Bouchon était là. Donc lui, toujours très positif. Non mais t'inquiète, ça va aller. Il est obsédé ce mien. Oui, vraiment, vraiment. Vraiment, vraiment. Il vient du Sud, donc je pense que c'est pour ça. C'est l'esprit du Sud. Et au final, ils m'ont déclenchée. Mais je devais accoucher le 19 août. Et j'ai accouché le 27 juillet. D'accord. Voilà. Mais bon, on m'a déclenchée. Ça a mis du temps à se faire. J'ai dû prendre plusieurs fois. fois les cachait. Ils ne voulaient pas sortir. Vraiment pas du tout. Et au final, j'ai accouché. Très bel accouchement. Ça s'est bien passé aussi. Ça s'est très bien passé. On a juste eu vraiment peur avec la préclampsie. Ce n'est pas marrant. Mais petit Elio est arrivé et nous a plus que comblé. J'avais beaucoup de craintes pendant la grossesse. Je me suis dit vu... Ce côté fusionnel que j'ai avec Eden, comment je vais faire ? Comment je vais faire ? Est-ce que j'aimerais si fort ? Ça, c'était une grosse angoisse pendant ma... Je pense que toutes les mamans, quand on va avoir un deuxième enfant, on se pose cette question à un moment donné. Mais là, moi, c'est vrai que je me dis, mais comment ? Avec tout ce que j'ai vécu avec Eden, il n'y a rien qui va pouvoir surpasser... Enfin, voilà, de... de plus haut que ça. Et au final, la question, elle ne s'est même pas posée.

  • Speaker #1

    Voilà, tu vois, tu as la réponse.

  • Speaker #0

    C'est vrai. C'est naturel. C'est vrai que parfois, on se dit que c'est un peu tabou, qu'on n'ose pas trop le dire. Mais je pense que quand on est enceinte, on se dit, est-ce que je vais aimer pareil ? Oui,

  • Speaker #1

    il s'est posé la question au début. Pas est-ce que je vais être capable, mais est-ce que ça va... Parce que forcément, ce n'est pas le même enfant, pas la même personnalité, ils ne vont pas faire les mêmes choses.

  • Speaker #0

    C'est bizarre. Mais même encore maintenant, parfois on me dit est-ce que tu préfères Eden à Elio ?

  • Speaker #1

    C'est horrible,

  • Speaker #0

    c'est des questions horribles. Mais je dis, c'est pas la même chose. Je vais pas dire que je les aime pareil. C'est un amour différent. Ils sont exactement au même niveau au niveau de mon amour. Je donnerai tout pour eux. Eden, forcément j'ai ce côté beaucoup plus protecteur. Elio, je découvre mes... tellement de choses merveilleuses. Je découvre une maternité. J'ai plein d'échanges avec lui. Il y a un réel échange entre lui et moi. On fait plein de choses ensemble, malgré qu'il n'ait que deux ans. C'est différent, mais à partir du moment où il était dans mes bras, la question ne s'est pas posée. Je l'ai vu, je l'ai aimé de suite.

  • Speaker #1

    Un deuxième petit garçon,

  • Speaker #0

    du coup. Oui, nous on aime les garçons.

  • Speaker #1

    Et alors, pareil, on retourne à la maison, donc la rencontre avec son grand frère.

  • Speaker #0

    Trop bien, Eden est venu parce que la maternité, il n'y avait pas de visiteurs acceptés, même les fratries. Donc ça, c'était un peu difficile pour mon petit cœur de maman. Mais bon, ce n'est pas grave. Il est venu me chercher à la maternité le jour de la sortie. Il a voulu aider Bouffant à porter le cosy et tout. Trop mignon. Non, trop mignon. Et il est très délicat avec son frère, ça se passe très bien malgré. toutes les craintes que certaines personnes ont voulu me mettre en tête en me disant mais t'as pas peur, fais quand même attention, il est handicapé, il peut être un peu violent Non, moi j'ai toujours fait confiance, moi j'ai confiance en Eden, j'ai vraiment confiance en Eden, et je me suis toujours dit que plus je mets de barrières, plus c'est là où il risque d'y avoir, de se passer quelque chose en vrai. Donc non, tout s'est tout de suite bien passé, et c'est trop beau de les voir évoluer tous les deux. Ils se chamaillent comme des frères. Enfin, voilà, c'est des frères.

  • Speaker #1

    Ils ont leur lien, eux.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Ils vont être autant câlins qu'ils vont faire la bagarre pour une barre de chocolat ou un jouet. Enfin, voilà, c'est... Non, c'est une vraie fratrie. Oh, incroyable. Non, ils sont vraiment mignons. Et on essaye, depuis tout petit, d'expliquer à Elio, parce que c'est ça qui est difficile, parfois, de faire comprendre à Elio que, bah, Eden... a le droit à certaines choses qui ne sont pas normales et que lui n'a pas le droit d'avoir, même pour les repas. C'est vrai que ça, c'est compliqué de voir son frère manger pratiquement des frites tous les jours et toi, on te saoule avec des légumes.

  • Speaker #1

    Ça, c'est vrai que ça doit être dur.

  • Speaker #0

    Voilà. Donc là, il a deux ans, donc en plus, c'est l'âge un peu compliqué. Et lui, il a un sacré caractère. C'est vrai.

  • Speaker #1

    C'est terrible tout.

  • Speaker #0

    C'est ouf. Pareil. Ouais, c'est ouf. c'est vraiment une tornade celui-là mais vraiment il est très très drôle mais c'est très difficile pour nous parce que du coup il fait des bêtises et on se mord les joues pour pas rire mais vraiment c'est il nous fait des choses parfois et il répond déjà courage à sa maîtresse ou à son maître l'année prochaine je me dis ça va être chaud mais c'est vrai que voilà ça cette partie du handicap grand quand on est petit frère d'un enfant handicapé, de se dire qu'on n'a pas envie qu'Elio se sente mis à l'écart ou rejeté, et on n'a pas envie non plus qu'Elio devienne aidant de son frère. On veut que Elio garde ses... Elio, c'est le petit frère d'Eden, mais il n'a pas un rôle ni d'assistant à jouer, et pas de bourreau, mais de laissé de côté. puisque moi c'est ça qui me faisait peur je me suis dit comment je vais faire pour trouver du temps pour un deuxième enfant alors qu'Eden me demande déjà tout mon temps et en fait on a à chaque fois expliqué à Eden non je m'occupe d'Elio, là j'ai pas le temps pour toi, je suis désolée c'est bien que t'arrives à le faire aussi ça a pas dû être facile au début non mais j'avais pas le choix en fait ça c'est quand Bouchon a repris le travail et je me suis retrouvée toute seule avec Eden et Elio, bah forcément Quand il fallait que je change Elio, quand il fallait que je lui donne son pain ou autre, je suis désolée, Eden, mais il va falloir que tu t'apprennes la patience. Tu n'es plus tout seul.

  • Speaker #1

    Voilà, chacun à sa place.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et ben ? Donc là, il a quel âge, Elio ?

  • Speaker #0

    Deux ans et demi. Oui, il est fin juillet. Donc là,

  • Speaker #1

    le petit troisième qui arrive.

  • Speaker #0

    Oui, oui. BB3. Pareil, c'est assez... qui est arrivé comme un cheveu sur la soupe. C'est vrai. On en parlait, mais pour le coup, c'est vraiment une surprise parce que ce n'était pas prévu du tout. OK. Ça va être un petit peu tabou, mais au départ, ce qui était entre guillemets prévu, c'était une IVG. Pour moi, dans ma tête, parce que je n'avais pas encore cette solution pour Eden. D'accord. Et j'ai... très mal vécu cette année de mère au foyer. Parce que pour Eden, j'ai dû arrêter de travailler. J'ai dû tout arrêter. Cette année a été très difficile pour moi en tant que mère au foyer. Ce n'est pas un rôle qui m'épanouit. Il y a des mamans qui... Qui adorent ça. Qui sont faites pour ça. Moi, ça ne m'épanouit pas. Cette année, encore plus. Je ne saurais pas expliquer pourquoi. mais je me suis vraiment retrouvée bloquée dans ce rôle là à être malheureuse et vraiment quand j'ai appris cette troisième procès je me suis effondrée parce que c'était pas une bonne nouvelle tu as vu la chose continuer en fait puisque troisième enfant veut dire allez je reste encore à la maison c'est ça et je me dis Eden grandit j'ai plus de solution moi à lui apporter parce que mes activités ça va bien 5 minutes je suis pas psychomotricienne je suis pas orthophonie je suis pas je ne suis pas éducatrice, comment je vais faire, même si Elio rentre à l'école en septembre 2025. Vraiment, tout s'est fait dans ma tête et il n'y avait pas de solution, il n'y avait pas de schéma de solution. Donc, j'apprends que je suis enceinte le lundi. Le mardi, j'ai rendez-vous avec le gynéco pour une datation, pour une potentielle IVG. Vraiment, j'étais déterminée. Voilà.

  • Speaker #1

    Comment Bouchon, il était OK avec...

  • Speaker #0

    Il était sous le choc. Il m'a dit clairement que ma décision, de toute façon, il suivrait, même si on en avait déjà parlé tout, mais qu'il comprenait que pour moi, ce n'était pas le bon moment. Mais il me disait quand même qu'il fallait rester positif parce qu'on attendait la réponse pour le centre d'Éden, savoir s'il allait être pris ou pas. Et il me disait, il me fait, écoute, si on pense positif, tout positif va suivre. Laisse-moi tranquille avec ta positivité. Non, là, je ne peux pas. Donc, je prends rendez-vous. J'avais rendez-vous à 14h. J'arrive dans la salle d'attente qui est collée à la maternité. Je voyais des bébés passer. Oh là là,

  • Speaker #1

    par contre,

  • Speaker #0

    c'est dur ça. Oui, ça, c'est difficile un peu. Mon téléphone, plus de batterie. Donc, je me retrouve toute seule devant un faire-part. du prénom d'une petite fille qu'on avait décidée, c'était une fille un jour, de Bouchon-en-Moi. Et c'est un prénom qui est assez rare, je ne le dirai pas au cas où. Mais c'est une musique qui nous touche énormément à Bouchon-en-Moi, qu'on a écoutée le premier jour de notre rencontre. Donc, pendant toute l'attente, je suis devant se faire part, je retiens mes larmes, je suis là à me dire, non mais, c'est pas possible, Je lève la tête, au-dessus, faire part avec écrit Elio, E-L-I-O, je dis non mais c'est une blague, je dis bon, bon, bon, bref, c'est pas grave, j'attends, j'attends, j'attends, rendez-vous, j'ai rendez-vous à 14h. Les heures passent, toujours pas, 19h toujours pas, je vois la dame de la caméra, il y a beaucoup de retard et tout, 19h40, on m'appelle enfin, donc j'arrive et tout, je vois le gynéco, il me dit j'espère que vous n'êtes pas là pour une écho parce que tout le système informatique vient de planter. Je dis que c'est une blague. Oui,

  • Speaker #1

    c'est tout bon.

  • Speaker #0

    Je dis mais c'est une blague. Et vraiment, je refusais d'écouter cette voix dans ma tête qui me disait tout ça, c'est un signe. Tout ça, c'est des signes. Tout ça quand même, là ? Oui, je bloquais. Donc, il me dit, revenez demain, ça va, tout sera remis en ordre, je vous donne rendez-vous à 13h. OK, je rentre, j'appelle Bouchon, je m'effondre. Je lui dis, s'il te plaît, ne me parle pas de positivité ou de signe, s'il te plaît. Parce que voilà, pour moi, j'avais pas d'autre choix. C'était pas un choix du cœur, ce que je comptais faire, mais c'était le plus raisonnable. Pour moi et pour notre vie à tous les trois, pour pas qu'on court partout, pour pas qu'on soit dans... Parce qu'avec Eden, avant qu'il soit au centre, j'avais des rendez-vous tout le temps. Matin, après-midi, matin, après-midi. On faisait que ça, d'être dans la voiture tout le temps. Et il me dit je ne peux pas porter ça, déjà qu'Elio le pauvre doit nous suivre dans tout ça, je ne vais pas imposer ça à un autre enfant Donc le lendemain, je prends rendez-vous, j'arrive à 13h, je demande à l'accueil. Avant, Bouchon me dépose et me dit sa petite phrase quand même me dit tu n'es obligé de rien je lui dis merci mais je m'en vais donc ils arrivent à la caille et je demande tout de suite est-ce qu'il y a du retard ils me disent 3-4 heures et là je dis je m'en vais je suis le redis je suis habituée à ce qu'il y ait tout le temps du retard là-bas parce que comme c'est collé à la matière ils sont souvent appelés pour des urgences c'est tout mais je dis non je suis désolée je m'en vais donc je rappelle mon son et je lui dis et je lui dis Il me dit, prends du temps. Il me fait, arrête d'être en suite comme ça. On vient juste d'apprendre que t'es enceinte. Pose-toi, prends du temps.

  • Speaker #1

    On peut faire du shopping un peu.

  • Speaker #0

    Voilà, il me fait, arrête là de te rendre malade, de te faire des nœuds au cerveau. Prends du temps. Donc, on rentre à la maison, les jours passent. Moi, j'avais que ça en tête quand même. Et en plus, j'avais cette petite voix qui me dit, regarde les signes, regarde les signes, regarde les signes. Non, t'es trop. Va-t'en loin de moi. Et au final, un soir, Bouchon rentre du travail et il m'avait préparé tout un discours. Il m'a dit, écoute, regarde tout ce qu'on a déjà surmonté, regarde tout ce qu'on a déjà vécu. Nous, que ce soit lui ou moi, on croit beaucoup aux signes de la vie, aux petits signes du destin. Et c'est vrai que ça nous a toujours porté dans notre couple les galères. Parce que quand Eden, on a appris pour le kyste, on a appris le premier cancer de mon papa. Quand on a appris pour... Pour ce que je me suis fait opérer de la vésiculia, on a appris le nouveau cancer aussi de mon papa, il y avait plein de petits signes autour, on croit beaucoup aux signes. Donc il avait préparé son petit discours et il me fait, si on pense positif, si on y croit, je fais regarde là tout ce qu'il y a sur notre chemin, on en a toujours parlé, on en a toujours voulu, je fais, et voilà, il est bien. Et il me sort cachée dans son dos une petite peluche avec une petite paire de chaussettes. Il me fait, fais-moi, tu sais ce que je veux. Je fais, là, tout est pour toi. Et donc, voilà.

  • Speaker #1

    Bon, là, tu ne peux pas...

  • Speaker #0

    Voilà, là, j'ai dit OK. Et le lendemain, le centre nous appelle pour nous dire que c'est OK pour Eden. Bon,

  • Speaker #1

    là, il ne te fout pas de ton...

  • Speaker #0

    Voilà, donc là, j'ai dit OK. Bon, c'est bon, allez. Tu m'en dis 20. Voilà, je m'avoue vaincue. C'est bon, je laisse tout. Et au final... Au final, c'était une très bonne nouvelle. Fatigante, un peu éprouvante, parce qu'il y a toujours cette notion de... Voilà, ça fait toujours un petit peu peur. Et surtout que ça me paraît énorme de passer de 2 à 3.

  • Speaker #1

    C'est souvent ça aussi. Trois enfants, on se dit toujours qu'il y a tout qui va devoir changer. La voiture...

  • Speaker #0

    Ça met l'angoisse de suite.

  • Speaker #1

    De 2 à 3, j'ai l'impression que c'est plus compliqué dans la tête des gens.

  • Speaker #0

    Autant... C'est vrai que l'arrivée d'Elio, ça s'est fait. Il nous a vraiment rajouté ce petit bonheur, mais sans encombre en fait. On ne s'est pas senti... Ça n'a pas été un poids en plus. Et que là, je me dis, trois, ça me met tout, me rassure en me disant que finalement, c'est plus simple de passer de trois à deux que de deux à un.

  • Speaker #1

    J'ai entendu ça déjà, oui.

  • Speaker #0

    Donc, je me dis, bon, on verra.

  • Speaker #1

    Comment s'inquiéter quand on a un bouchon comme ça à côté de soi ?

  • Speaker #0

    C'est vrai, c'est vrai. Non,

  • Speaker #1

    c'est vrai que je trouve ça... Souvent, c'est les femmes... Les femmes, on a tendance à dire, ça va, allez, deux, trois, bon... Et les hommes, c'est plus, oh là là, l'organisation, comment on va faire ?

  • Speaker #0

    C'est le sommeil qui le...

  • Speaker #1

    Ouais, tu vois...

  • Speaker #0

    Qui le tracasse le plus. C'est vrai.

  • Speaker #1

    Et Yo, il ne dormait pas beaucoup ?

  • Speaker #0

    Si, si, les deux, ils ont fait leur nuit après la mater. Voilà. en rentrant à la maison oui si il y en a eu le troisième il va nous faire vivre ouais on s'est dit on sait jamais quoi non mais on sait que de toute façon il y a les biberons quand même voilà il y a le lever la nuit et tout mais voilà c'est ça qui le ouais voilà c'est nous c'est nous il y aura de la vie encore en plus à la maison c'est cool et alors troisième garçon ou on regarde le secret pour le moment on dit pas nous on sait mais pour le moment je dis pas encore trop forte ouais c'est cool On a notre petite préférence, mais...

  • Speaker #1

    Vous ne le savez pas, vous ?

  • Speaker #0

    Si, si, nous on sait. Ah, ok. Nous on sait. D'accord.

  • Speaker #1

    J'ai peur, parce qu'il y en a encore plus.

  • Speaker #0

    Pour le moment, pour le moment, on garde, on attend, on attend de le dire à tous nos proches, et après, voilà.

  • Speaker #1

    C'est quasiment... Je vais suivre ça de très près, en tout cas.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Cette moelle, le terme, il est pour quand ?

  • Speaker #0

    Normalement, c'est le 12 janvier. Avec ma chance, je pense que je vais accoucher à Noël. C'est ça que je voulais dire. Je sens un bébé père Noël. Il arrivera quand il arrive. C'est un très beau cadeau de Noël. Mais j'espère que je vais tenir le plus longtemps possible, qu'il n'y aura pas d'histoire de préeclampsie, même si là, ma tension, elle commence déjà. Ça monte un petit peu. Je suis à 12, je crois que je fais comme ça. Bon, l'anémie, ça, c'est classique. Je sais que j'aurai le droit à ma petite perte de fer. Mais voilà. Je me suis aménagée. C'est ça.

  • Speaker #1

    C'est un peu tranquille, mais bon, c'est pas évident, surtout quand il y a déjà deux enfants à la maison.

  • Speaker #0

    C'est ça, et pourtant j'ai déjà l'impression de me reposer énormément, parce que j'ai de la chance d'avoir mes proches, d'avoir Blouchon. C'est vrai que je ne croyais pas forcément à cette vie-là, après tout ce qui a pu m'arriver au début, à rencontrer quelqu'un d'investi. Et c'est vrai que dans ce qu'on voit, dans ce qu'on peut lire, il y a souvent beaucoup de négatifs, même sur la maternité, sur la grossesse. sur les conjoints qui n'aident pas, etc. Moi, j'ai décidé de me rapprocher au positif. On le répète tellement tout le temps. Et c'est vrai que je dis que si, c'est possible.

  • Speaker #1

    Merci de le dire. Parce qu'effectivement, encore plus sur Insta et tout ça, tout ce qu'on voit passer avec la charge mentale chez la femme, on n'en parle jamais chez l'homme par contre, c'est dingue,

  • Speaker #0

    mais elle existe aussi. Je pense qu'on est... On est aussi... Moi, je le vois. Je prends tout pour moi. D'ailleurs, à la réunion pour le centre, c'est ce que Bouchon a dit aux éducatrices. Moi, je le vivais un petit peu mal de ne plus avoir Eden toute la journée avec moi. Donc, je leur ai dit... Pour Eden, je sais que ça va aller. C'est moi, il va me faire un peu de temps. Et Bouchon, il leur a dit qu'elle va apprendre à ne plus tout gérer. Et c'est vrai que même lui, parfois, il essaye de s'investir. ou de gérer un peu plus. Et non, en fait, c'est moi qui me... Parce que j'aime aussi tout gérer. Je me l'impose, mais c'est pas forcément bon pour moi, pour mon rôle de femme, mon rôle de maman. Et c'est vrai qu'apprendre un peu à déléguer, et même si le papa, il fait pas à 100% comme nous, parce que je vois avec mes copines, c'est souvent ça, le truc, quoi. Oui, mais moi, je fais pas comme ça. Ah oui, mais ça m'énerve quand il fait comme ça ou autre. Et en fait, se dire... Il a juste une façon différente de... de faire en fait. Et ce n'est pas forcément grave. Non, c'est la place. Oui, voilà. Moi, je sais que là, c'est Bouchon qui gère les deux enfants. Je n'ai aucun doute. Je n'ai pas envie de lui envoyer un message pour lui demander si tout va bien. Oui, parce que tu sais que ça va. Voilà. Et puis au pire, s'il fait quelque chose où il se plante, enfin où il fait quelque chose que moi, je ne ferai pas, eh bien, ce n'est pas grave. Non, oui. Enfin, je ne sais rien qu'il soit en sécurité, que...

  • Speaker #1

    Ils sont aimés, ils sont en sécurité. C'est ça,

  • Speaker #0

    c'est sûr qu'avec Elio, par exemple, ils vont faire du skate. Mon cœur de maman, c'est peut-être mieux que je sois loin de ça, d'ailleurs, pour éviter un mini-infratus. Mais voilà, il fait aussi, il a son... Je trouve que c'est important de leur laisser leur place, sans être tout de suite dans cette négativité de... Ouais, mais regarde... Ou si on sort, une fois, il est sorti avec Elio et il avait oublié un biberon. Il m'a appelée, il m'a dit, je suis en galère, j'ai oublié le biberon et tout. Mais ce n'est pas grave, en fait. Et je sais que j'ai des copines qui, tout de suite, non, non, non, mais attends, ça veut dire qu'il va sauter un biberon. Mais ce n'est pas grave. Franchement, ce n'est pas grave. Ce n'est pas grave. Ton enfant est heureux. Et je vais consommer une pression, parfois. Parce qu'on est censé être des mamans parfaites. C'est un peu ce qu'on attend de nous. C'est la société ou autre. Une maman, c'est une maman. Pas loin de l'heure. C'est ça. À partir du moment où on accouche, on rentre dans cette case maman. Et c'est difficile d'avoir la case qui devient dans une forme un peu différente.

  • Speaker #1

    D'accord. Et tu vois, ça me fait penser à des fois des trucs où moi, on me dit, pour Evie, t'as fait ça, t'as pensé à ça. Non, mais son papa, par contre, oui,

  • Speaker #0

    il l'a pensé.

  • Speaker #1

    C'est son père.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    il sait la gérer, il sait faire un sac allongé, il sait... Là, il est par là-bas, je sais pas où il est, par les cheveux. Mais je sais qu'il gère, j'ai aucune crainte, tu vois.

  • Speaker #0

    Mais nous, même avec les médecins...

  • Speaker #1

    C'est le truc de dire, toi, en tant que maman, est-ce que t'as pensé à ça, ça, ça, ça ?

  • Speaker #0

    Mais tu vois, même avec les médecins, à chaque fois, les médecins, ils me regardent de moi. Et à chaque fois, moi, je regarde Bouchon et je laisse lui répondre, en fait, parce que... on est deux parents. On est deux parents, alors oui, c'est sûr que la maman est... souvent un peu plus investi.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est parce que c'est différent, il y a ce lien-là.

  • Speaker #0

    Voilà. Mais il y a des choses que les enfants font avec moi et d'autres choses qu'ils font avec leur père totalement différents. Et ce n'est pas pour autant que c'est mieux avec moi ou que je sais mieux que lui.

  • Speaker #1

    C'est un équilibre, je pense.

  • Speaker #0

    Exactement. Toi,

  • Speaker #1

    tu vas lui apporter des choses que lui ne va pas pouvoir leur apporter parce que c'est un homme et parce que c'est comme ça, la relation n'est pas la même. Et inversement.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et nous, s'il y a quelque chose qui me dérange, ou si je vois que j'ai besoin de son aide, ou j'ai besoin qu'il fasse son rôle de papa ou autre, eh bien, je suis dit, on n'a pas ce tabou-là. Sinon, c'est sûr que je vais râler à dire, c'est moi qui fais tout. Mais en fait, ça te dérange, donc dis-le. Et pour moi, il n'y a rien de plus sain que la communication et de faire comprendre. parce que là, on dresse un portrait de papa idéal. Oui, il y en a qui n'ont pas cet investissement-là et qui se disent que c'est à la maman un peu de tout faire. Ou se décharger en disant, elle sait mieux que moi. C'est ça, en fait. L'idée. Alors que non, il suffit de dire, écoute, là, pause, c'est à toi de le faire. C'est à toi de le faire. Je suis d'accord. Et si tu vois, mais même le papa oser dire, Attends, ça, je ne suis pas sûre de moi. Je veux bien gérer, mais aide-moi ou guide-moi ou dis-moi juste si je fais ça bien. Je suis d'accord.

  • Speaker #1

    C'est une très belle conclusion. En tout cas, ton histoire m'a beaucoup touchée parce qu'encore une fois, je savais pas du tout de quoi on allait parler. Je ne m'attendais pas à ça. C'était avec tellement d'émotion. Tu as raconté ça avec tes mots.

  • Speaker #0

    J'ai essayé de... Oui, je l'imagine. Je l'ai retenu plusieurs fois, mais j'ai essayé.

  • Speaker #1

    J'espère que ton témoignage apportera du soutien et de l'espérance à des parents, à des personnes qui vivent malheureusement. Heureusement, moi, quand j'entends parler d'Eden, j'ai cette image de petit garçon avec un grand sourire. Je ne sais pas pourquoi.

  • Speaker #0

    C'est ça, mais c'est Eden. C'est vraiment Eden.

  • Speaker #1

    C'est cette image que j'ai là du lable.

  • Speaker #0

    Il a le sourire tout le temps, il est heureux tout le temps. C'est vraiment un soleil. Et c'est une force parce qu'on se dit, nous adultes, il nous arrive ça. Mais moi, la première. Moi, je me plains. Je me lève, j'ai mal au dos. Je me plains, on m'entend toute la journée. Et lui, tout ce qu'il subit, bichette. Et j'essaye de partager un peu plus son quotidien. Mais c'est vrai que je n'ai pas forcément ce réflexe quand il est en crise ou autre, de filmer. qu'on me l'a déjà demandé pour mieux comprendre parce que parfois, je raconte notre histoire. Et parce que j'ai fait toute une story permanente pour éviter à chaque fois de reboucler ma story quand il y a des nouveaux arrivants sur le compte. Et c'est vrai qu'on me dit, Ah, mais on ne dirait pas. Ah, mais attends, tu as vécu tout ça et tout. Et c'est vrai que je... En fait, je n'ai pas envie qu'on nous plaigne. Je n'ai pas envie... Moi, on me dit tout le temps, Ah, mais tu es super forte et tout. Non, non. C'est pas moi qui suis forte. C'est Eden qui est fort. Moi, j'ai pas le choix, en réalité. On est toutes mamans, on est toutes fortes parce que je pense qu'on vit... On vit plus que pour nous. On vit aussi pour nos enfants. Nos enfants, ils souffrent, on souffre. On a tout le temps dans notre tête, notre cerveau, il se met jamais en pause, en réalité. Donc oui, on est toutes fortes. Moi, je m'estime pas plus forte qu'une autre. J'ai juste d'autres... d'autres soucis qu'une autre maman peut avoir. Mais celui qui est fort dans l'histoire, c'est Eden. C'est lui qui vit tout ça, qui subit ce rejet un peu de la société. Pour moi, le plus beau, c'est son sourire. De toute façon, c'est le sourire même de lui, même d'Elio. C'est notre épanouissement. Sans être dans un monde de bisounours, parce qu'on a conscience de la réalité. de tout ce qui nous entoure. Mais c'est vrai que j'estime qu'on est heureux.

  • Speaker #1

    C'est ça, aujourd'hui, tu l'affirmes.

  • Speaker #0

    Moi, on a plein de chance.

  • Speaker #1

    Elio, Eden a le sourire et que ça, c'est votre victoire aussi.

  • Speaker #0

    C'est ça, en fait,

  • Speaker #1

    tant qu'il est heureux et tant que, comment dire, tu le vois, en tout cas, sourire, Il y a quoi d'autre qui compte ?

  • Speaker #0

    C'est ça, on a plein de soucis, mais j'ai décidé que les gros problèmes, en fait, ils ne viendraient pas empiéter. sur nos moments de bonheur. Je compartimente dans mon cerveau. On a tous les soucis du quotidien. Je les aurai, je pense malheureusement, à vie, puisque le handicap, c'est à vie. On vit avec ça. Mais pour nous, ça sera une force et ça ne sera pas quelque chose qui va nous contraindre dans notre vie de tous les jours. Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et d'autant plus que vous avez créé une famille, donc il ne faut pas que ça impacte sur les autres aussi.

  • Speaker #0

    Non, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et je pense que vous avez trouvé l'équilibre parfait et que ce troisième bébé va arriver dans des très bonnes conditions.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Malgré tes craintes. Et voilà, je ne vous souhaite que du bonheur parce qu'honnêtement, quand j'entends parler de tes enfants, de ton bouchon, je me dis waouh ! Quelle famille,

  • Speaker #0

    honnêtement ! J'ai de la chance qu'on soit très bien entourés, que j'ai mes parents, que j'ai mes amis, qu'on a tout ce cocon-là. Et qui ne tourne pas qu'autour du handicap, mais qui tourne autour de notre famille, autour de notre amour. Et pour nous, c'est ça le plus beau. On n'est pas comme toutes les autres familles, c'est clair. Mon histoire est pleine de montagnes russes, mais je n'ai pas envie de me plaindre sur tout ça. Je n'ai pas envie d'être triste de tout ça. J'ai plus envie d'être forte et de sourire et de profiter de tous les moments de bonheur autour.

  • Speaker #1

    C'est tout ce que je vous souhaite en tout cas. Et tu embrasseras tout le monde pour moi, vraiment.

  • Speaker #0

    Tu vas découvrir tout le monde très rapidement sur Insta.

  • Speaker #1

    Et je vais suivre du coup cet accouchement-là qui est imminent, j'allais dire. Mais non, il te reste quand même du temps. Mais j'ai hâte.

  • Speaker #0

    Un petit peu. Reste bien, bien, bien. Si tu peux tenir jusqu'en janvier, ça serait plus malin. Franchement, ça serait sympa.

  • Speaker #1

    En tout cas, on reste en contact. Merci infiniment. Merci d'avoir déposé ton histoire ici, vraiment.

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