- Speaker #0
Dans cet épisode, Angèle nous raconte son combat contre l'anorexie, dix longues années pendant lesquelles elle a mené une bataille contre elle-même, jusqu'à sa rencontre avec Bastien, l'homme qui l'a sauvé de tous ses démons et a su comprendre chacune de ses failles. Avec lui, elle a réussi, malgré la maladie et les dégâts causés, à réaliser son plus grand rêve, celui de devenir mère.
- Speaker #1
C'est un beau roman,
- Speaker #0
c'est une belle histoire.
- Speaker #1
C'est une romance d'aujourd'hui.
- Speaker #0
Bienvenue sur Eden Stories, le podcast qui partage vos plus belles histoires d'amour et de maternité. À travers vos récits, j'aimerais diffuser l'espoir pour que chacun ici ne cesse de croire que malgré les tempêtes, la vie nous réserve souvent bien des surprises. Bonjour Angèle, merci beaucoup d'être avec moi aujourd'hui dans ce magnifique château. On a beaucoup de chance. On a enfin réussi à se rencontrer, ça fait longtemps qu'on essayait de se donner un rendez-vous. Je suis très contente du coup d'être enfin là à côté de toi.
- Speaker #1
Et vraiment merci pour cette chance que vous m'offrez, vraiment.
- Speaker #0
C'est un vrai plaisir. Alors, je ne sais pas du tout de quoi on va parler, c'est Soni qui a fait ton casting, mais il m'a dit que c'était une très belle histoire. qui valait le coup d'être entendue et racontée par tes soins. Je vais te laisser du coup te présenter dans un premier temps.
- Speaker #1
Alors donc, moi je m'appelle Angèle, j'ai 26 ans et j'ai la chance d'être mariée depuis quelques mois à un homme qui est incroyable et qui m'a sauvée et qui s'appelle Bastien et d'être la maman d'un petit bébé miracle qui fête ses six mois aujourd'hui, qui s'appelle Lou. Et c'est un petit bébé miracle, puisque j'ai souffert d'anorexie pendant pas tout à fait dix ans, mais presque. Et je n'ai jamais réussi à retrouver de règles dues à la dénutrition dont j'avais souffert. Et on m'avait dit qu'il était quasiment impossible que je tombe enceinte naturellement. Et pourtant, mon petit bébé est arrivé naturellement. Et au moment, je pense... parfait pour moi, pour nous. Aujourd'hui, je suis juste remplie de gratitude et de reconnaissance d'avoir vécu à la fois l'enfer et à la fois le rêve qu'on vit aujourd'hui.
- Speaker #0
La concrétisation de cette vie rêvée. Oui. C'est très intéressant. Je découvre en même temps que les gens qui vont écouter ton témoignage. Il y a plein de choses à dire et à expliquer, à raconter. Je ne sais pas par où on peut commencer, mais alors tu as dit que pendant à peu près dix ans, dix années, tu as vécu la maladie.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Du coup, ça a commencé quand tu étais adolescente.
- Speaker #1
Oui, absolument.
- Speaker #0
Ok. Est-ce que tu peux commencer alors l'histoire par ça ?
- Speaker #1
Oui. Alors en fait, moi j'ai toujours été une plutôt bonne vivante quand j'étais ado, pleine de vie. Voilà, on me reprochait parfois de rigoler un peu trop fort. Voilà, j'étais vraiment pleine d'entrain et en fait... On a eu un parcours de vie un petit peu compliqué, on a pas mal déménagé quand j'étais enfant, on a vécu quelques années en Espagne puisque toute ma famille maternelle est espagnole, et quand on est rentré en France, donc j'étais en cinquième à ce moment-là, mon papa a eu un cancer, et en fait j'ai eu l'impression de basculer un peu du monde de l'enfant au monde de l'adulte sans vraiment avoir de transition.
- Speaker #0
Ouais, du jour au lendemain.
- Speaker #1
Voilà, et de me dire je suis confrontée à la mort. potentiel. Ma maman, elle s'occupe moins de moi puisqu'elle doit gérer un déménagement d'Espagne vers la France. Elle doit récupérer le travail que faisait mon papa. Elle doit s'occuper de lui. Ça a été très brutal. Je me suis un peu réconfortée dans la nourriture. Mais pour moi, au départ, ce n'était pas un problème. Si tu veux, c'était j'ai besoin de manger pour trouver du réconfort. J'ai pris un petit peu de poids, mais somme toute, c'était un poids qui restait raisonnable. Sauf que tout de suite au collège, quand on commence à être un petit peu plus ronde que les autres, on se fait moquer. Donc j'ai commencé à avoir beaucoup de moqueries par rapport à mon poids, par rapport au fait que j'avais de l'acné, enfin bref. Plein de choses comme ça. Et il y a un moment où ça a été trop pour moi et j'ai dit ok maintenant je veux qu'on puisse se moquer de rien. Donc j'ai voulu avoir des très bonnes notes pour pas qu'on puisse se moquer du fait que j'ai des mauvaises notes. J'ai voulu être fine pour pas qu'on puisse se moquer de mon physique. Et en fait, quand j'ai commencé à entamer un peu cette transition, D'un coup, les gens voulaient être mon ami. On arrêtait de se moquer de moi. On me disait, t'es belle. Les garçons, ils s'intéressaient à moi. Et donc, j'ai eu un peu ce truc de... En fait, c'est génial d'être plus mince. C'est dangereux. J'ai pas su m'arrêter. Et en fait, notamment en arrivant au lycée, il y a eu un moment où je suis restée à un poids qui était très bien et où tout allait bien. Et puis, en fait, après, je me sentais tellement... C'est génial d'être aimée par les autres.
- Speaker #0
Cet amour a encore plus convaincu que tu étais sur le bon chemin.
- Speaker #1
Et qu'en fait, je valais mieux si j'étais mince. C'est terrible. Surtout quand on est en construction, quand on est ado. On a vraiment l'impression que c'est ça qui fait qu'on vaut mieux, on est mieux.
- Speaker #0
Outre que la personnalité et tout ça.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Tu as des frères et sœurs ?
- Speaker #1
J'ai une grande sœur.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
On n'a que 17 mois d'écart. Ah oui ? Donc, on est très rapprochés. Et je pense que ça aussi, ça a joué dans mon anorexie. En fait, ma grande sœur a eu toujours tendance un petit peu à se comparer à moi et à ne pas voir toutes les belles qualités qu'elle avait, mais plus à se dire, OK, Angèle, elle est plus grande que moi par la taille. Angèle, elle est plus aimée. Angèle, elle est plus douée dans ça. Elle est plus douée dans ci. Donc, à toujours faire une comparaison qui était à elle se mettre. un petit peu en dessous de moi. Et donc, j'avais l'impression qu'elle me voyait d'une manière tellement parfaite que je me suis dit, il faut, quitte à ce qu'elle souffre de se sentir moins bien que moi, autant que ce soit vrai. Et donc, encore une fois, il y a eu ce truc de perfection, quête de perfection, pour un petit peu légitimer le fait qu'elle souffre, pour sœur entre guillemets, je sais que ce n'était pas une souffrance, mais... Il y a eu des fois où elle m'a dit, si tu n'existais pas, je n'aurais pas toutes ces souffrances. Et je sais qu'elle le disait parce qu'elle n'avait pas de souffrances. À cet âge-là ? Il y a eu de très belles relations. Mais notre adolescence a été... Parce qu'elle voulait aussi tout faire avant moi. Elle voulait faire sa première fois avant moi. Elle voulait découvrir parce qu'on avait...
- Speaker #0
Parce qu'elle était aussi l'aînée ?
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
De pas beaucoup ?
- Speaker #1
Oui. Et comme justement, les gens ont tendance à penser que j'étais l'aînée parce que je suis plus grande par la taille. D'accord. Je pense que c'est quelque chose qu'elle a toujours un peu mal vécu. Oui. Et donc, il y a eu aussi ça. En fait, il y a plein de petites choses qui participent à faire qu'on ne tombe pas dans un schéma. C'est sûr.
- Speaker #0
Et est-ce qu'alors, à ce moment-là, ta maman, qui était déjà très prise par plein de choses, est-ce qu'elle a vu des signes ?
- Speaker #1
Oui, mais en fait, le problème, c'est que ma mère elle-même a eu une relation compliquée à son corps parce que sa mère elle-même avait eu une relation un peu...
- Speaker #0
Ça vient de loin.
- Speaker #1
Oui, c'est un peu quelque chose qu'on se transmette de génération en génération. Quel beau cadeau ! Et en fait, elle, elle l'a vu. Mais si tu veux, moi, au départ, j'étais dans le déni total. C'est-à-dire qu'en fait, j'ai tellement eu ce truc de... En fait, maintenant, je me sens bien. Les gens, ils m'aiment. Laissez-moi tranquille. Et je vais bien. Et j'ai vraiment mis du temps à me dire, OK, il y a un problème. Ah ouais. Et c'est en fait, quand j'ai perdu mes règles, que je me suis dit, mince, j'ai peut-être un souci gynécologique.
- Speaker #0
Ça a été le déclic.
- Speaker #1
Ouais. Mais il a mis du temps, ce déclic quand même à s'installer. Mais en fait, je me suis dit, je vais peut-être avoir un problème gynéco. Donc, on m'a pris rendez-vous chez le gynéco.
- Speaker #0
À quel âge,
- Speaker #1
là ? Là, j'avais 16 ans.
- Speaker #0
Et tu étais déjà réglée avant ? Ah oui, tu étais déjà réglée tôt quand même. J'étais réglée à
- Speaker #1
14 ou 15 ans. C'était quand même un an ou un an et demi que j'avais des cycles réguliers.
- Speaker #0
Tu avais suffisamment le recul pour voir que là, il y avait un petit souci quand même par rapport aux autres fois.
- Speaker #1
Et en fait, avant de rencontrer le gynéco, je ne sais pas pourquoi. Je ne sais plus si c'est parce que j'étais mineure ou je ne m'en rappelle plus, mais en fait, il me faisait rencontrer d'abord une assistante sociale. Et en discutant avec elle, elle me dit non, mais vous n'avez pas un problème gynécologique, vous avez un problème de lien avec la nourriture. C'est un problème plus psychique et physique, mais pas gynécologique.
- Speaker #0
Elle a mis le doigt dessus direct. Oui.
- Speaker #1
Et moi, j'ai dit pas du tout. Vous dites n'importe quoi. Voilà, je ne veux plus en entendre parler. Je suis partie dans le déni total. Et en fait, ce qui a vraiment fait le véritable déclic, c'est que moi, à cette époque-là, je voulais être danseuse. Et au moment où j'ai eu 18 ans et que je préparais mes études, j'avais besoin pour m'inscrire aux auditions pour rentrer dans les écoles de danse professionnelles, on a besoin d'un certificat médical. Quand je suis allée chez le médecin, elle a dit, mais là, elle a vraiment tiré la sonnette d'alarme parce qu'à ce moment-là, j'étais vraiment à un poids qui était très, très faible puisque je fermais de 72. Et là, je devais peser à peine 40 kilos. C'était vraiment...
- Speaker #0
C'est très peu.
- Speaker #1
Voilà. Et donc, elle a dit, non, mais là, il faut faire quelque chose. Elle a tout de suite appelé l'hôpital de Montpellier, puisqu'en plus, là-bas, au CHU, ils ont toute une unité spéciale pour les TCA, les troubles du comportement alimentaire. D'accord. Ils m'ont mise en relation avec eux. Et en fait, l'année après mon bac, j'ai commencé mes études sur Montpellier. Et donc, j'ai commencé à être suivie. par le CHU là-bas. Et c'est comme ça que petit à petit, j'ai réussi à m'en sortir.
- Speaker #0
C'est incroyable ça, que personne de ton entourage n'ait...
- Speaker #1
En fait, ils l'avaient vu, mais ils n'ont pas réussi à me comprendre. Oui. Vraiment, ils le voyaient, ils le savaient.
- Speaker #0
C'est toi qui n'étais pas du tout convaincue du problème.
- Speaker #1
Complètement. Et dès qu'on m'en parlait, en fait, je devenais... Je me braquais. Je devenais vraiment très... Presque agressive, en fait, parce que je ne voulais pas qu'on me demande de changer parce que moi, j'avais l'impression que j'allais bien. OK. Et donc, en fait, je... Puis ça a été très compliqué parce qu'en fait, on ne se rend pas compte. Au début, soi-même, vraiment, moi, j'étais convaincue.
- Speaker #0
Devant le miroir, tu... Ah oui, c'est ça en plus.
- Speaker #1
Je me disais, ça y est, les gens m'aiment, je me sens mieux dans mon corps. Et en fait, je ne voyais pas le problème, vraiment. Et donc, si on me disait qu'il y avait un problème, je disais, mais arrêtez de vouloir... C'est vous qui avez un problème.
- Speaker #0
Et là, à ce moment-là de ta vie, est-ce que tu fréquentais des garçons ?
- Speaker #1
Alors justement, ça et ça qui étaient un peu compliqués aussi, c'est que... Donc, comme je disais au début... Moi je suis mariée aujourd'hui à Bastien et avant lui j'ai connu qu'une seule histoire d'amour avec mon premier amour que j'ai rencontré quand j'étais en troisième je crois. Et en fait justement je suis tombée dans la maladie pendant notre relation et en fait c'est ça aussi entre autres choses mais qui a amené aussi au fur et à mesure à la rupture. Parce qu'en fait l'anorexie on pense, en tout cas moi c'est ce que je pensais avant même de tomber malade, que c'est juste un problème de rapport à la nourriture. Mais en fait, après, comme on n'a plus d'énergie parce qu'on ne mange pas assez, on n'a plus envie de rien. Tout nous stresse, en fait. Le moindre... On a besoin de tout contrôler. Et moi, qui étais justement cette adolescente très enjouée, qui aimait faire... En fait, ça m'a complètement transformée. Et donc, forcément, aussi, ça a eu un impact sur la relation. Et puis, on était très jeunes. Pour un ado de 17, 18 ans, accompagner sa chérie dans ça, c'est compliqué aussi. Oui,
- Speaker #0
c'est sûr.
- Speaker #1
Donc, on est restés ensemble à peu près. presque 5 ans.
- Speaker #0
Quand même.
- Speaker #1
Ouais. Et en fait, juste la chose qui a été difficile, c'est qu'on s'est... Enfin, il m'a quittée au moment, en fait, où moi, je commençais enfin à remonter la pente. Et en plus, ça a été une rupture peu... Enfin, je dis pas qu'il y a des bonnes ou des mauvaises ruptures, mais en fait, pour moi, lui, si tu veux, c'était l'amour de ma vie. Ah oui. Il fallait être le père de mes enfants.
- Speaker #0
T'avais tout construit autour de lui.
- Speaker #1
Exactement. Et en fait, il m'a quittée et j'ai appris que... Avant même qu'on se sépare, il avait eu une relation. Enfin, il était déjà avec...
- Speaker #0
Ah oui, carrément en couple. Ouais,
- Speaker #1
avec une autre. Et en fait, il a attendu de partir dans un voyage pour un stage, je ne sais plus si en Guadeloupe ou à La Réunion, pour me dire je te quitte.
- Speaker #0
C'est pas vrai.
- Speaker #1
Et moi, j'ai fait pardon.
- Speaker #0
Avant de partir,
- Speaker #1
tu m'as dit que j'étais la femme de ta vie. Et tu as tendu à être partie à je ne sais pas combien de kilomètres pour m'annoncer par téléphone, alors que ça fait cinq ans qu'on est ensemble. donc tu vois il y a ça qui te confirme un peu bon bah en fait je suis pas valable encore une fois une remise en question alors que bon ça venait pas de toi c'était sa décision et en fait plus que la rupture vraiment c'est le mensonge la trahison et de se dire en fait quelqu'un avec qui j'ai partagé autant de choses peut me mentir comme ça et c'est pour ça que je dis que Bastien m'a sauvée parce qu'en fait à ce moment là moi je me dis ok... Ça sert à rien que je me batte. Parce qu'en fait, une des raisons aussi pour lesquelles je voulais me sortir de l'anorexie, c'est parce qu'il faut savoir que moi, depuis que j'ai 12 ans, je veux être maman. C'est vrai ! Il y a des femmes qui reviennent tard. Moi, j'ai ce désir viscéral d'avoir des enfants depuis toujours. Et donc, en fait, ma motivation, c'était de me dire, il faut que je puisse avoir un corps en bonne santé pour être maman. Et quand ils me quittent, je me dis, en fait, je ne pourrai jamais retrouver l'amour. Je n'arriverai jamais à aimer de nouveau comme j'ai aimé. t'imagines t'avais quel âge là au moment de la rupture j'avais 20 ans c'est dur avec soi même en fait j'y croyais plus je l'ai connu on était ados j'ai tout construit c'est l'amour de ma vie et là en fait il me tombe ça et je me dis mais pourquoi je vais me battre maintenant j'ai plus de raison en fait ça n'a plus d'intérêt tout s'effondre en plus c'était dans la ponte remontante
- Speaker #0
Et d'un coup, hop, ça tombe dessus et là, voilà, tout autour de toi s'effondre.
- Speaker #1
C'est ça. En fait, je me dis, l'anorexie m'a tout pris. J'ai plus de joie de vivre, j'ai plus d'énergie, j'ai plus d'amis. Enfin, j'ai perdu beaucoup d'amis en route aussi, parce que pour eux, c'était compliqué, parce que... Et je leur jette pas la pierre, je donnais plus de nouvelles. Oui,
- Speaker #0
tu t'es renfermée.
- Speaker #1
Complètement. Mais en fait, je me dis, j'ai tout perdu, donc à quoi bon ?
- Speaker #0
Oui, à quoi bon ?
- Speaker #1
Autant se laisser, en fait, se retourner dans... dans la souffrance puisque dans tous les cas je souffre mais oui j'étais vraiment dans ce mood et t'avais laissé tomber du coup les écoles de danse tout ça ou carrément et pour le coup ça et c'est pour ça en fait que vraiment aujourd'hui mais j'ai tellement de reconnaissance pour Je me dis que rien n'arrive par hasard, parce qu'en fait, il a fallu quand même que je trouve des études. Et comme je le disais, j'ai ma famille maternelle qui est espagnole, donc je suis bilingue parfaitement en espagnol et j'adore la littérature. Ma mère désespérée me dit Est-ce que tu ne ferais pas une fac de l'LCE ? Donc langue et littérature des civilisations étrangères, où en gros on étudie l'histoire et la littérature, là en lien avec l'Espagne et l'Amérique latine. Moi, désespérée, je dis Ok Et en fait j'ai adoré mes études, je me suis régalée et aujourd'hui je suis prof d'espagnol du coup et j'adore mon travail.
- Speaker #0
C'est fou ça que ta maman elle a eu le truc de...
- Speaker #1
Elle s'est dit qu'il faut qu'on trouve quelque chose. T'aimes la littérature.
- Speaker #0
Mais elle a mis le doigt sur ce qui te correspondait finalement.
- Speaker #1
Avec ma mère on a un lien très très fort, on a une relation... Que j'espère avoir avec ma fille, parce que vraiment, si ma fille pouvait m'aimer comme j'aime ma mère, ce serait incroyable. Et elle a vraiment, en fait, je pense que elle a compris que là, il fallait qu'elle décide pour moi, parce que sinon, de toute façon, moi, j'allais dire, je peux pas danser, j'ai plus quasiment, enfin, je perds plein de choses, j'ai plus envie de rien. Bien sûr. Et ça a été salvateur pour moi de faire ces études-là. Vraiment.
- Speaker #0
Tu vois, comme quoi ça sauve aussi les études. Il n'y a pas que le loisir et le reste.
- Speaker #1
C'est ça. Parce qu'elle m'a prouvé quelque chose que je l'aimais en fait.
- Speaker #0
Oui, bien sûr.
- Speaker #1
Et ça m'a beaucoup aidée à avancer, à voir. Ok, mais en fait, si j'ai une raison de me lever le matin, je vais à la fac,
- Speaker #0
j'adore ce que je fais. C'est ça. Bon, top. Et tu es restée dans ta ville du coup pour faire ces études-là ou tu es partie ?
- Speaker #1
Non, en fait, on habitait dans un petit village à côté d'Orange, donc dans le Vaucluse. Et moi, là, je suis partie faire mes études à Montpellier. D'accord. Oui. Et comme ça, je pouvais avoir le suivi aussi avec l'hôpital et mes études.
- Speaker #0
Oui, parce que le suivi à l'hôpital, il a duré combien de temps ?
- Speaker #1
Ça a été long. C'est vrai. En fait, ils voulaient m'hospitaliser de base et j'ai dit non. Vous ne m'hospitalisez pas. Donc, j'ai réussi à échapper à l'hospitalisation pendant longtemps. J'ai fait un petit passage en été pendant trois mois parce que j'arrivais plus à remonter justement après. Je ne sais plus si c'était après la rupture ou dans ces Ausha. Mais en soi, ça a duré... Eh bien... 6 ans, je dirais.
- Speaker #0
C'est énorme. Je ne m'attendais pas du tout à ça.
- Speaker #1
En fait, toutes mes années... En gros, déjà, mes 3 années de licence, ça a été vraiment pendant les 3 années-là, j'avais des rendez-vous plusieurs fois par semaine. Après les 2 années de master, ça s'est atténué. Je voyais ma psy, mais moins souvent. Et puis après, c'était bon.
- Speaker #0
OK.
- Speaker #1
Et j'ai eu la chance de trouver une psy géniale qui m'a aidée à m'en sortir.
- Speaker #0
C'est ça aussi, parce que c'est pas évident de trouver un psy qui nous correspond.
- Speaker #1
J'en ai fait plein.
- Speaker #0
Voilà, tu vois.
- Speaker #1
J'ai dû tester plein de psy.
- Speaker #0
Mais c'est bien de ne pas avoir à lâcher, justement, et jusqu'à trouver le bon, quoi. C'est super important.
- Speaker #1
Mais parce qu'au fond de moi, je voulais vraiment m'en sortir. Parce que je pense que si on veut pas... Il faut vraiment la volonté de se dire, ok, je sais que ça va être difficile, je vais en baver, mais je veux m'en sortir, je veux pas cette vie-là, quoi.
- Speaker #0
C'est bien, franchement. Si je gêne, après tant d'années de maladies, de souffrances... De se sous-estimer constamment, de se comparer. Aussi. Waouh, franchement, bravo. Parce que je crois qu'on n'est pas tous capables de faire ce chemin-là.
- Speaker #1
Mais j'ai été bien entourée aussi. Si, peut-être que je n'aurais pas réussi. Mais je me suis quand même bien battue.
- Speaker #0
Oui, vraiment, franchement, bravo. Donc, six ans presque de suivi. À la fin, comment on sait que c'est terminé ?
- Speaker #1
Quand on arrive à vivre sans souffrir. Quand on n'a plus l'impression qu'on survit, mais qu'on vit. Qu'on se dit, je respire encore et je sens peut-être, il va y avoir des petites situations qui, pour quelqu'un qui n'a pas eu de TCA, sont parfaitement normales et qui, pour moi, une réflexion, ça va tout de suite me piquer un peu. Mais qu'on se dit, je peux revivre normalement. Et là, on se dit, ok, c'est bon. Je peux voler de mes propres ailes. C'est bon.
- Speaker #0
Et parce que là, à ce moment-là, après tes trois années d'études, du coup, t'es partie de chez tes parents. Ouais. T'avais ton petit appartement.
- Speaker #1
Ouais, en fait, une fois que je l'ai eu de mon bac, je suis allée sur Montpellier et à partir de là, j'ai vécu dans mon appart.
- Speaker #0
Donc, t'étais pas accompagnée, quoi.
- Speaker #1
Non, et justement, ma mère se stressait beaucoup de se dire, là, je vais plus pouvoir contrôler ce qu'elle mange, est-ce qu'elle va suffisamment manger ? Donc, au début, par exemple, c'est elle qui faisait mes courses le week-end pour contrôler un peu, voir... Bon, même si en soi, ça ne servait à rien, parce que si j'avais voulu jeter des choses, j'aurais pu les jeter. Bien sûr. Mais en fait, moi, à ce moment-là, je voulais vraiment m'en sortir. Donc, je faisais un peu parfois trois pas en avant, deux pas en arrière, etc. Ce n'est pas un chemin qui fait comme ça. La guérison, ça fait un peu comme ça. Bien sûr. Mais tant que ça fait comme ça vers le haut, ça va. Si ça fait comme ça vers le bas, ce n'est pas linéaire. Mais tant qu'on voit qu'on avance... Ça va.
- Speaker #0
Ok. Bon, c'est bien. Déjà, tu n'étais pas dans le mensonge et toutes ces choses un peu, tu vois, malsaines.
- Speaker #1
Dans les cas où j'étais au départ.
- Speaker #0
Voilà.
- Speaker #1
Où je disais, oui, oui, j'ai mangé ça. Alors que non. Ah ouais.
- Speaker #0
Obligée de mentir pour rassurer aussi.
- Speaker #1
Je faisais exprès de laisser comme si j'avais fait des miettes sur la table. C'est vrai. Je me réjeunais.
- Speaker #0
C'est fou ce qu'on est capable de faire.
- Speaker #1
Je ne me reconnaissais pas. J'avais des bouteilles de boissons hypercaloriques que je vidais dans l'évier. Je disais, si, si, je les ai bues. Et puis, je le détestais être comme ça. Parce qu'en fait, je me disais, punaise, mais je mens à mes parents. que j'aime de tout mon cœur, je leur mens, mais c'était plus fort que moi. Donc, c'était un enfer parce que je ne me reconnaissais pas.
- Speaker #0
Oui, et tu étais consciente de ce que tu faisais.
- Speaker #1
En fait, c'est vraiment un dédoublement. Tu as le toi malade et le toi sain d'esprit et de corps qui dit ça ne va pas, ça ne va pas. Et l'autre qui dit mais si tu t'inquiètes, tu peux faire.
- Speaker #0
C'est fort de l'imaginer déjà quand on t'écoute comme ça. Ton papa, durant ton parcours là. Est-ce que ça s'est passé pour lui en parallèle ?
- Speaker #1
Mon papa, très cartésien. En plus, un jour, il m'a dit, Angèle, moi, j'ai eu un cancer, j'ai fait de la chimio. Toi, t'as un anorexie que t'as qu'à manger.
- Speaker #0
C'est plus compliqué que ton papa.
- Speaker #1
Et en fait, il y a eu des moments où on ne pouvait plus se parler parce qu'il ne comprenait tellement pas. Et il avait l'impression que je le manipulais. C'est-à-dire que parfois, je me servais trois tomates cerises et lui, il avait une plâtrée de pâtes, par exemple. Et il just dit... Mais papa, t'en as moins que moi dans l'assiette. Parce que vraiment, moi, je le voyais comme ça. Et il partait, mais dans des cris. Il se dit Mais arrête, t'es complètement folle ! Il y a un jour, vraiment, il est sorti de ses gonds. Et en fait, à partir de ce moment-là, on s'est hurlés dessus. Et on ne s'est plus parlé. Et en fait, après, il a rencontré un médecin. En fait, c'était mon endocrinologue, qui lui, pour le coup, a beaucoup aussi œuvré pour que j'aille mieux. qui lui a fait comprendre, parce que pareil, mon endocrinologue, ce n'était pas un psychologue. Et mon papa, qui avait ce rapport au psy un peu encore de vieille école,
- Speaker #0
les psys c'est pour les fous, tu vois. C'est ça. Voilà, mon papa.
- Speaker #1
Et en fait, le fait que ce soit un autre médecin, un médecin qui traite vraiment le corps, qui lui explique les choses, il a eu une remise en question, il s'est dit, ok, en fait, elle ne fait pas exprès, en fait, ce n'est pas qu'une question de volonté. En fait... c'est pas parce qu'elle veut s'en sortir qu'elle va forcément s'en sortir. Il faut que je l'accompagne. Et en fait, le fait qu'il ait cette remise en question, j'ai fait waouh
- Speaker #0
T'as du souffler déjà à ce moment-là.
- Speaker #1
Merci papa. Il faut savoir que mes parents ont 17 ans d'écart. Donc mon papa, à ce moment-là, il devait peut-être déjà avoir... Je suis perdue dans les âmes. Il avait au moins 60 ans, tu vois. Et à 60 ans, on a moins ce... Enfin, c'est plus difficile, je pense, de changer des schémas psychologiques qu'on a. Alors que lui, il s'est dit, ok, je vais faire cet effort de me remettre en question pour aider ma fille à s'en sortir. Et du coup, ça nous a énormément rapprochés aussi, à tel point qu'il a écrit un livre pour moi qui a été publié, qui va être publié ou qui a été publié il y a quelques semaines. Parce que je lui ai dit, quand il allait justement être retraité, il a eu un petit moment de dépression. On se dit, mais qu'est-ce que je vais faire de ma vie, etc. Je lui ai dit, t'as qu'à écrire un livre. et en fait il s'est dit je vais écrire un livre pour ma fille et pour lui montrer que la vie elle est belle, qu'il y a de l'espoir et j'ai fait waouh il a fait ça pour moi mais c'est la plus belle chose que on pourrait m'offrir et ça nous a en fait finalement et c'est pour ça que je remercie quelque part l'anorexie de tout ce qu'elle m'a fait endurer parce que la vie que j'ai aujourd'hui je l'aurais pas si j'avais pas traversé tout cet enjeu et je me dis ok peut-être pas si c'était à revivre pas comme ça mais aujourd'hui en fait j'ai tellement de reconnaissance pour tout ce que j'ai et je me dis la relation que j'ai à mon père la fille que j'ai, le mari que j'ai la vision de la vie que j'ai tout ça mais je l'aurais pas aujourd'hui si j'avais pas vécu tout ça moi j'en suis convaincue c'est pas moi que tu vas tu vas voir
- Speaker #0
C'est pour ça qu'on est là aussi aujourd'hui. Je ne connaissais pas du tout ton histoire. On n'en est qu'au tout début, aux prémices, je pense. Mais c'est exactement pour cette raison-là que tu viens de tout expliquer. Pourquoi j'ai ce métier ? Tu viens de le dire, on traverse des choses parfois très compliquées, très difficiles. On croit souvent qu'on est tout en bas et qu'on n'arrivera jamais à remonter. Et là, quand je te vois aujourd'hui avec ce sourire et cette force que tu as dans... Dans ton histoire, de la façon dont tu la racontes, en tout cas, il n'y a pas plus belle victoire.
- Speaker #1
Ah non, c'est sûr. Et c'est pour ça aussi que j'avais envie de partager mon histoire, parce que si ça peut donner, ne serait-ce qu'un peu d'espoir à des personnes, soit qui sont anorexiques et qui se disent je ne vais jamais m'en sortir soit des personnes à qui on dit ah non, mais tu n'auras pas d'enfant naturellement, et en fait si ou des personnes qui vivent une rupture où elles se disent je vais la mettre, je vais rencontrer quelqu'un mais si en fait.
- Speaker #0
Toi, tu nous as fait tout ça en même temps. Voilà.
- Speaker #1
Une chose, ce n'est pas suffisant. Allez, allons-y gaiement. Mais vraiment, ça a été... En fait, moi, vraiment, aujourd'hui, je me dis, je ne sais pas ce que j'ai fait dans mes vies antérieures, mais finalement, merci,
- Speaker #0
je suis récompensée. Tu as bien bossé, je pense.
- Speaker #1
Vraiment, ça peut donner, ne serait-ce qu'un tout petit peu d'espoir.
- Speaker #0
Oui, c'est vraiment le but.
- Speaker #1
C'est pour ça qu'on est là, je pense.
- Speaker #0
Oui, exactement. Tu as tout dit. D'ailleurs, ça me fait rebondir sur le sujet des cycles. Comment tu as vu l'évolution en même temps que ta guérison ? Est-ce qu'il y a eu un... À partir de quand, en fait, on t'a dit que là, tu pourrais peut-être pas avoir d'enfant ?
- Speaker #1
En fait, ce qui s'est passé, c'est que malgré le fait que je reprenais du poids et que je retrouvais un poids qui était tout à fait sain, je retrouvais pas mes règles.
- Speaker #0
Ah, toujours pas ? Non. D'accord.
- Speaker #1
Et je me dis, mais autant... Enfin, j'ai tellement maltraité mon corps pendant des années qu'il me dit, bon, tu m'as fait du mal, maintenant, je vais t'en faire. Je voyais vraiment un peu ce truc de... Je paye, en fait, ce que je lui ai fait en durée. Et donc, je prends un médicament, je ne sais plus du tout comment il s'appelle, qui est censé aider à relancer les règles. Ça ne fonctionne pas. Au bout d'un laps de temps, je recommence. Ça ne fonctionne pas. Au bout d'un laps de temps, je recommence. Ça fonctionne. Je me dis, bon, c'est qu'il y a quand même un peu d'espoir. Mais en fait, si je ne prends pas ce médicament, je n'ai pas de règles. Ça s'arrête. Et donc, je me dis, en fait, c'est artificiel. Et... En fait, au bout d'un moment, je retrouve des règles et des cycles relativement réguliers.
- Speaker #0
Ok, sans rien prendre.
- Speaker #1
Sans rien prendre.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Sauf que, après mes deux années de master, je fais une année de préparation de concours. Et en fait, c'est une année qui est tellement stressante que je repère un petit peu de poids. Je suis extrêmement stressée et en fait, je repère mes règles. Et je me dis, là, ça ne sert à rien que je tente un traitement parce que, de toute façon, je suis tellement stressée. et je sais que c'est une influence. Tico,
- Speaker #0
il joue tellement là-dessus.
- Speaker #1
Je me dis, je réessayerai, mais une fois que j'aurai passé mon concours.
- Speaker #0
Chaque chose en son temps. Voilà. De toute façon, à ce moment-là, tu étais célibataire ?
- Speaker #1
Non, j'étais en couple avec Bastien. C'était ma première année de relation avec Bastien.
- Speaker #0
On va quand même parler de cette romane. Oui,
- Speaker #1
qui était quand même ronconvoilée.
- Speaker #0
Ça va, ça m'intéresse.
- Speaker #1
Alors déjà, ce qui est très drôle, c'est qu'à un de nos premiers dates, il me dit... moi je ne veux pas d'enfant, je ne veux pas me marier. Arrête. Vraiment, et là je fais qu'est-ce que je fais à ce date, ça n'a aucun sens, moi vraiment je... Voilà, donc pour te donner un ordre d'idée de pourquoi ça commence un peu mal. Donc en fait ce qui se passe déjà, ce qui est compliqué pour moi au moment où Bastien et moi on va se rencontrer, c'est que je ne suis pas du tout remise de la rupture avec mon ex et parce que je suis toujours à me dire si lui il m'a fait ça, en fait si lui il m'a menti, si lui il m'a trahi... Je peux avoir confiance en personne.
- Speaker #0
Oh là là.
- Speaker #1
Vraiment, j'étais encore dans cette pensée-là.
- Speaker #0
Et combien de temps après ?
- Speaker #1
J'ai mis super longtemps. J'ai mis un an et demi à vraiment dépasser la rupture. Parce qu'en fait, on s'est séparés. Je crois que j'étais fin de ma première année de licence, quelque chose comme ça. Et donc, je rencontre Bastien, je crois, pendant ma deuxième année de licence. Donc, l'année d'après. OK. Et ce qui se passe, c'est que... on ne s'était jamais vu mais on se suivait sur Insta parce qu'on avait pas mal d'amis en commun et en fait on s'était suivi mais on n'avait jamais échangé et il y a un samedi du mois de décembre je suis nulle en date, 2019 où je poste une story un samedi matin à 7h en me disant flemme d'aller à un partiel un samedi à 7h je me disais qu'est-ce qu'elle fait de bon un samedi à 7h donc je mets une story et je dis Et lui me répond en me disant, moi aussi, je viens en partiel, donc courage à toi. Et en fait, on commence à échanger à partir de là, en se disant, tu fais quoi comme études, machin, machin. Et on commence à échanger. Et très vite, il me dit, écoute, moi, je ne suis pas très fan de parler par message. Est-ce que ça te dit qu'on se rencontre ?
- Speaker #0
Il est malin, celui-ci.
- Speaker #1
Et moi, je ne sais pas pourquoi. Et c'est là où tu dis la vie. Eh bien, en fait, moi, jamais j'aurais dit oui. Et là, je dis oui. Et après coup, j'appelle ma mère. Je dis, maman, il faut que tu me sors d'une galère. j'ai dit oui à un mec pour qu'on se rencontre aide moi à trouver une excuse parce que je panique je sais pas pourquoi j'ai dit oui elle me dit mais non ça va te faire du bien rencontre le et tout on se rencontre mais limite le week-end après vraiment ça se fait très vite
- Speaker #0
Et puisque moi, j'habitais à Montpellier et lui à Marseille. Ah ouais. Donc, il prend le train. Et en fait, on passe la journée sur Montpellier. Et là, je crois qu'on a marché genre 20 kilomètres. On a sillonné tout Montpellier. On a parlé toute la journée. On s'est fait un musée. Et je me dis, mais avec quel genre de mec à 21 ans, tu te fais un musée en guise de premier date ?
- Speaker #1
C'est pas commun.
- Speaker #0
Non, on a vraiment... Mais on s'est fait un petit resto et tout. C'était génial. Mais vraiment, je me dis, mais waouh ! c'est pas possible t'as un peu réconcilié avec ce truc là du couple et en même temps ça m'a fait super peur et ça a été tout le problème du début de notre relation c'est que plus je voyais que c'était un mec génial plus ça me faisait peur parce que je me disais c'est pas possible c'est trop beau pour être vrai ça cache quelque chose exact et en fait donc on se revoit le week-end d'après puis le week-end d'après et en fait moi plus je sens que c'est quelqu'un qui peut me plaire plus ça me donne envie de prendre la fuite Et en fait, ça va être ça pendant six mois. C'est-à-dire qu'il va tout faire pour que ce soit parfait. Et moi, je vais tout faire pour qu'il fasse, qu'il commette une erreur. C'est-à-dire, je le pousse un peu à bout pour qu'il me dise De toute façon, tu n'es qu'une meuf paumée, tu ne sais pas ce que tu veux. Pour me dire Tu vois, tu es un mauvais mec parce que tu n'acceptes pas que je me sente perdue. Et en fait, à chaque fois que je lui dis Écoute, je préfère qu'on ne parle plus. Il me dit Je comprends. Je comprends que tu sois encore… marqué par ta rupture, je le respecte mais sache que moi je t'attendrai si besoin et je me dis mais non mais qui es-tu ?
- Speaker #1
envoie moi bouler en fait pour que j'ai un motif c'est ça toi t'attendais que la faute quoi ou le truc qui t'aurait dit c'est bon je voulais que ce soit un connard c'est pas bien et donc il
- Speaker #0
y a un moment où pareil il me dit j'aimerais beaucoup qu'on se voit demain est-ce que t'es ok parce que je vais passer devant chez toi Et puis, je lui dis oui. Et en fait, après, je ne lui donne pas de nouvelles. Donc, lui, il m'appelle et tout. On me demande, Angèle, est-ce qu'on peut se voir ? Moi, je suis vers chez toi et tout. Je ne réponds pas. Parce qu'en fait, je voulais vraiment... Oui, j'agissais mal pour le repousser, en fait. Il s'est accroché ? Oui. Parce qu'au fond, il m'a toujours dit... Ma tête me disait, mais envoie la chier. Et mon cœur me disait, je ne peux pas. Vraiment, il sentait. Lui, il a tout de suite su qu'il y avait quelque chose. Ah oui. Et moi, je me suis dit, comment il a fait ? C'est incroyable. Et même, tu vois, par exemple, pareil, juste avant qu'on se mette ensemble, il me dit, Angèle, est-ce que ça te plairait de venir faire une randonnée bivouac avec moi ? Moi, je dis, ouais, carrément. Et donc, en fait, quand on a dormi ensemble dans la tente, je me disais, je suis sûre, il va tenter quelque chose. Il va tenter de m'embrasser ou il va tenter un truc.
- Speaker #1
Et tu as un problème avec ce truc-là.
- Speaker #0
Et surtout, mon corps, vraiment, si quelqu'un... Il en a tellement bavé, mon corps, que là... qu'on me touche. Et puis, il faut savoir que voilà, moi, à part Bastien, j'avais connu qu'un seul garçon. En plus. Et pendant, bah du coup, près d'un an et demi, j'avais plus de relation, personne n'avait touché mon corps, j'avais très peur de refaire ma première... Enfin, refaire ma première...
- Speaker #1
C'est aussi une première fois quand c'est un nouveau partenaire.
- Speaker #0
C'est ça. Et puis surtout, quand le corps a tellement souffert... Parce qu'en plus, il faut savoir que on perd toute libido. quand on est anorexique. Je généralise peut-être, mais en tout cas, c'est un des symptômes. On passe à libido. Et donc, moi, je me suis beaucoup forcée aussi pendant ma première relation parce que j'avais l'impression que sinon, j'allais le décevoir. Je faisais l'amour.
- Speaker #1
Il ne faisait pas ton rôle et qu'il allait partir si jamais...
- Speaker #0
Pour moi, je l'associe. Faire l'amour à souffrance. Je n'avais jamais éprouvé vraiment de plaisir à avoir une relation. Et donc, j'avais très, très peur. Et j'avais peur aussi de ça, qu'il insiste et tout. Et donc, au final, je me dis, très bien, là, ça va être une occasion pour qu'il faute. Et en fait, encore une fois, la rando est géniale. On dort ensemble dans la tente et il n'a rien tenté, c'est-à-dire pas le moindre rapprochement. Il m'a juste, et ça m'a fait quoi avec votre histoire ? Il m'a fait un bisou sur le front pour dormir. Et je l'ai fait, mais...
- Speaker #1
Ça me rappelle les souvenirs.
- Speaker #0
Oui, oui. Et c'est pour ce bisou sur le front, j'ai fait, ok. Ouais,
- Speaker #1
c'est ça. On se dit, ok.
- Speaker #0
C'est ça, ok. Je note. Et en fait, donc on finit ce bivouac et je lui dis, Bastien, est-ce que ça te plairait de venir passer deux semaines en vacances avec moi en Espagne dans ma famille ?
- Speaker #1
Deux semaines ? Alors là, franchement,
- Speaker #0
t'es passée de rien à deux semaines. Et il me dit oui. Mais le gars ne connaît personne de ma famille. Et il dit, ok, je viens, vas-y, on rentre. Il n'avait pas fait un lui. Et en fait, au moment où il arrive, et ce qui est drôle quand même, c'est qu'il a fait le trajet avec ma mère en voiture. Ma mère qui l'avait vue genre 30 secondes une fois, qui l'avait croisée. Et donc pendant tout le trajet, ils ont crapoté ensemble, etc.
- Speaker #1
Il y avait combien de trajets ?
- Speaker #0
Il y avait deux heures et demie. Et pendant deux heures et demie, ma mère, elle lui a raconté sa vie. Elle lui a raconté un peu mon parcours. Et en fait... Ce que moi, je voulais voir aussi, c'est que tu vois, à la fin de ma précédente relation, je m'étais perdue parce que j'agissais pour correspondre à ce que mon ex attendait que je sois. Et là, je me suis dit, maman, non. En fait, soit comme tu es, soit transparente. Et puis si ça ne le fait pas, ça ne le fait pas et ce n'est pas grave. Et donc, il arrive au bout de ces deux heures et demie de route. Et en fait, là, je le vois et je l'embrasse parce que je me dis, OK, c'est lui, ce n'est pas possible.
- Speaker #1
Je le vois avec le sourire.
- Speaker #0
Ça fait six mois qu'il m'attend. Ça fait six mois qu'il est... Là, je prends conscience. Et on passe deux semaines de vacances, mais merveilleuses, incroyables. Je me dis, mais c'est fou et tout. Et en fait, quand on rentre, on revient à la vie un peu réelle. Et là, je reprends peur. Je me dis, non, c'est trop beau pour être vrai. C'est pas possible. Je lui dis, Bastien, il faut qu'on parle. Est-ce que tu peux venir, s'il te plaît ? Et il vient, donc il se tape. le trajet en train Marseille-Montpellier et je lui dis écoute je pense qu'on va arrêter là moi je suis pas prête en fait j'y arriverai pas et là ils font en larmes on pleure et tout et je lui dis mais je suis désolée j'y arrive pas je sens j'ai trop peur j'arrive pas à me libérer de tout ça et en fait il me dit ok sauf qu'en fait moi au moment où je suis en train de dire ça Je me rends compte que j'ai envie d'être dans ses bras, j'ai envie de l'embrasser. Je me dis, mais Angèle, on ne quitte pas quelqu'un qu'on a envie d'embrasser, qu'on a envie de caliner. C'est après toutes ces émotions vivantes. En fait, je me réfreinais. Je me disais, je vais souffrir, je vais souffrir, je vais souffrir. Et donc, il me dit, écoute, je te laisse la nuit pour réfléchir. Je rentre chez moi. Donc, il s'est tapé Montpellier-Marseille en une journée. Et en fait, moi, pendant toute la nuit, je cogite et je me dis, non, je ne peux pas le laisser passer. Ce n'est pas possible. fais-toi confiance Angèle et je me dis de toute façon soit tu souffriras au bout du compte parce que ça se révélera être quelqu'un de mauvais soit tu vas souffrir là parce qu'en fait tu te prives de vivre une histoire qui potentiellement va te rendre heureuse et donc à partir de là je lui dis non je suis désolée pardon je te ferai plus jamais ça c'était la dernière fois et en fait à partir de ce moment là là tu vois ça fait 4 ans qu'on est ensemble on ne s'est jamais pris la tête On vit une histoire, mais vraiment, si on m'avait dit ce genre d'histoire existe, j'aurais dit non, il faut arrêter. Enfin, il faut bien que ça ne soit pas vrai. Mais vraiment, je ne pensais pas que ça pouvait exister. Mais en fait, si.
- Speaker #1
Tu étais tellement loin de ça, en plus, dans ton esprit, de focaliser sur les défauts, sur ce que l'autre pouvait faire de mal, etc. À mon avis, oui,
- Speaker #0
tu étais à l'éleveur. Surtout de me dire, je ne mérite pas ça. Je ne mérite pas ça aussi. Et là, en fait... J'ai fait, mais waouh ! Et vraiment, je souhaite à tout le monde de rencontrer la personne avec qui c'est aussi magique.
- Speaker #1
Oui, et puis qui s'est accrochée quand même. Parce que six mois pour une femme, bon, ça va. Six mois pour un homme, c'est quand même très long.
- Speaker #0
Franchement. Surtout qu'il avait des amis qui lui disaient, écoute, Bastien, tu trouves toujours des filles à réparer. laisse-la quoi, il te faut un moment donné elle est complètement perdue celle-là et j'y avais raison et je me suis dit quand ils vont me rencontrer pour la première fois mais non vous avez très bien pensé mais c'est vrai que même moi je me dis mais comment t'as fait ? et il me dit mais je le sentais et il avait une idée dans ma tête, j'avais envie de lâcher mais dans mon coeur c'était pas possible c'est dingue quand même et heureusement parce qu'au final on n'en serait pas là quoi et ben mais à quel moment du coup donc là après ta décision finale qui n'a plus jamais changé qu'est-ce que vous avez fait vous avez vécu votre relation à distance alors en fait les premières années oui puisque donc lui après Marseille il a fait sa première année à Avignon donc c'était à côté en fait on se voyait tous les week-ends ou même lui parfois il ne travaillait pas le vendredi donc il pouvait me rejoindre et puis ensuite quand moi j'ai eu aussi mon concours On a muté ensemble dans l'Oise. Donc, ça fait trois ans maintenant qu'on y habite. Donc, la première année, on a été à distance. Mais on se voyait vraiment très souvent. Et puis, en plus, comme on est prof, moi, j'étais étudiante et lui, déjà prof, il y avait les vacances scolaires aussi. Donc, mais finalement, c'était une bonne chose parce que comme moi, en plus, je préparais mon concours, ça m'allait bien en semaine d'être seule. On travaillait, travaillait, travaillait. Et puis après, quand on était ensemble, comme ça, je soufflais un petit peu.
- Speaker #1
Vous pouvez lâcher et profiter aussi de lui.
- Speaker #0
C'est ça.
- Speaker #1
D'accord. Et alors, à quel moment il a changé d'idée pour le bébé ? Et le mariage ? Parce que t'as dit que ça faisait quelques mois que t'étais mariée.
- Speaker #0
Oui, en fait, on s'est mariées le 9 mars dernier. D'accord. En fait, le mariage, t'avoues, c'est très, très drôle. Bah, sûrement, on n'a jamais trop fait les choses comme tout le monde. Si tu veux, il n'y a pas eu du tout. Mais ça nous ressemblait beaucoup. Il n'y a pas eu du tout de demande romantique. Nous, le mariage, ce n'est pas quelque chose auquel on tenait parce que, en fait, pour nous, notre amour, il n'a pas besoin d'être... Le mariage, en soi, ne prouve pas qu'on s'aime plus.
- Speaker #1
Je suis d'accord avec ça, moi.
- Speaker #0
Ce n'est pas du tout quelque chose auquel on tenait, sauf qu'on avait très envie d'avoir le même nom de famille avec bébé. Et on était paxés déjà. Mais avec le paxe, on ne pouvait pas tous avoir le même nom de famille. Et il faut savoir que... Et Bastien a une relation compliquée, si je puis dire, avec son père, dont il avait le nom de famille. Et donc, il ne tenait pas spécialement à garder ce nom de famille-là. D'accord. Et donc, en fait, on s'est dit, on va se marier, on va prendre mon nom.
- Speaker #1
C'est vrai ? Oui. On oublie que ça peut se faire, ça.
- Speaker #0
Ça peut se faire. Donc, on s'est mariés. Vraiment, en fait, on s'est dit, et si on se mariait pour avoir le même nom de bébé ? Ok, on se marie. Et en fait, on a fait les papiers et puis voilà, on s'est mariés comme ça. mais vraiment je sais que dit comme ça ça peut sembler être...
- Speaker #1
moi je suis vraiment une amoureuse de l'amour, le mariage et tout ça mais le mariage je le vois un peu comme vous aussi pour maintenant que j'ai des enfants le deuxième qui va arriver mais bon j'ai des enfants, ça fait bizarre de dire des mais depuis qu'il y a Evie en tout cas et elle porte le nom de son papa bon Tony, tu vas écouter cet épisode mais c'est quand tu vois moi aussi je veux le même nom que mes enfants quoi Et ça, je trouve ça important parce que c'est vraiment une famille.
- Speaker #0
Et en fait, Bastien, justement, a eu une... Je ne vais pas trop en parler parce que lui, je ne sais pas s'il serait OK avec ce que je révèle. Mais pour lui, la famille, ça a été un sujet très compliqué. Il était très proche de sa maman qui est malheureusement décédée. Donc, ça a été un coup énorme pour lui. Et je pense que justement, en fait, le fait que... qu'on crée notre famille. Ça a été salvateur, en fait, pour lui aussi. En fait, il n'avait jamais eu envie d'enfant parce qu'il n'a pas du tout aussi grandi dans un climat où il était en lien avec des petits. Il n'a jamais eu... Il avait l'impression qu'il n'avait aucun instinct paternel. Alors que moi, j'ai tout de suite vu, en plus, qu'il avait un instinct paternel énorme. Par exemple, mon papa a un Golden. qui s'appelle Lucky, qui est incroyable. Et en fait, il s'en occupait, mais vraiment, tu vois, il le faisait, il le brossait et tout, il lui donnait à manger, il jouait avec. Ils sont trop mignons, vraiment. Ils sont trop, trop mignons.
- Speaker #1
Est-ce que ça serait avec un enfant ?
- Speaker #0
Voilà. Et en fait, moi, je lui ai dit... J'ai joué Franjol dès nos premiers rendez-vous. Je lui ai dit, voilà, ce que j'avais enduré, quelles étaient mes insécurités dans la vie, que moi, avoir des enfants, c'était vraiment quelque chose de vitéral. Et en fait, ce qui est très drôle, c'est qu'il y a un moment de ma vie où je me suis dit Ok, si Bastien ne veut jamais d'enfant, j'accepterai. C'est vrai. Parce qu'en fait, je l'aime tellement que c'est soit j'ai des enfants avec lui, soit je n'en ai pas, mais je veux être avec lui.
- Speaker #1
C'est de l'amour profond.
- Speaker #0
Oui, mais parce que vraiment, il est... Vraiment, il est extraordinaire. C'est un être humain qui... Il faut que tu le présentes,
- Speaker #1
Sébastien.
- Speaker #0
On ira vous voir dans le sud. Mais vraiment, il a tout ce que l'être humain a de plus beau. Mais vraiment. Et je me suis dit, ok, je pourrais ne pas avoir d'enfant si c'est avec lui. Et lui, c'est du inverse. Il s'est dit, en fait, c'est tellement beau la vie à deux qu'en fait, ce sera peut-être encore mieux à trois. Et on avait envie de... Tu vois, c'est le fruit de notre amour. Et en fait, moi, quand je vois que je ne retrouve pas mes règles, je demande quand même à mon endocrinologue, mais est-ce que j'ai un souci ? Est-ce que je pourrais un jour avoir des enfants ? Et il me dit, écoute Angèle, t'as 0,001% de chance de tomber enceinte naturellement. Il faut que t'envisages de faire un parcours PMA. Sauf si tu continues à prendre le médicament qui potentiellement va peut-être t'aider à retrouver des cycles naturels.
- Speaker #1
Et à ovuler, pardon,
- Speaker #0
du coup. Voilà. Et en fait, un jour, je vais voir un gynécologue qui regarde un peu et me dit, non, non, vous n'avez pas de problème de fertilité. Mais... effectivement, si vous n'avez pas de règles, ça va être très compliqué. Il faut envisager un parcours PMA, etc. Et donc, à un moment, je dis à Bastien, écoute, est-ce que tu serais OK pour qu'on arrête de se protéger ? Et je lui dis, moi, j'ai quasiment aucune chance de tomber enceinte. Je lui dis, mais peut-être que ça peut arriver. Est-ce que tu serais OK pour qu'on essaye pendant, moi, je lui dis, un an, deux ans ? Et au bout de deux ans, de trois ans, si on voit que ça n'a pas fonctionné, est-ce que tu serais d'accord pour qu'on envisage un parcours PMA ? Il me dit oui, pas de soucis et tout. Donc, c'est un mois de décembre, on arrête de se protéger. Et en fait, moi, je ne me prends absolument pas la tête. C'est-à-dire que je me dis... En fait, moi, convaincue, ça n'arrive même pas.
- Speaker #1
Tu n'y penses même pas, en fait.
- Speaker #0
Je n'y pense pas parce qu'en plus, je n'ai aucun moyen de savoir si je ne suis enceinte ou pas enceinte. Et... Donc, l'été dernier, pas cet été, celui d'avant. Donc, ça fait à peu près neuf mois, en gros, qu'on arrêtait de se protéger. Et à savoir que moi, j'ai une toute petite poitrine. Et pendant l'été, je vois ma poitrine qui a triplé de volume. Et je me dis, moi, à un moment, au début, je me dis, Finesse, autant j'ai une tumeur, j'ai quelque chose, il y a un problème.
- Speaker #1
Tellement que t'étais loin de penser à ça.
- Speaker #0
Complètement. Et ma mère me dit, Mais non, Angèle, autant c'est tes hormones qui se relancent. Tu vas retrouver tes règles et tout. Et moi, quand au moins elle me dit ça, je me dis, autant je suis enceinte. Et à partir du moment où j'ai cette idée, j'ai une obsession. Il faut que je fasse un test. Il y a un moment, je ressens le truc. Et au fond de moi, je me dis, arrête Angèle, tu es en train de te monter le bruit. C'est pas possible. Mais au fond de moi, je ne sais pas, je le ressens. Et là, mon obsession, parce qu'on était en vacances en Espagne à ce moment-là.
- Speaker #1
Ah,
- Speaker #0
tiens, tiens. Tu me dis, il faut qu'on... Donc... l'endroit où on s'est mis ensemble c'est ça on a fait notre première fois à savoir que on a changé de logement entre temps et qu'on passe d'un 36 mètres carrés à une maison de 125 mètres carrés c'est le moment où je me dis tiens j'aimerais bien reprendre la danse après tant d'années pour la vérité il y a tout il y a trop de choses qui se disent que tout va bien à moins j'étais en test les planètes sont vraiment alignées c'est ça on rentre en France et je vais acheter un test attendu de rentrer en France mais parce qu'on rentrait le lendemain en fait c'était vraiment la fin des vacances et donc on était sur le départ et tout donc je vais acheter un test et au départ je m'étais dit si jamais c'est positif je lui ferai la surprise tu vois sauf que donc le matin je me lève mais limite il était 6h parce que j'étais surexcitée et j'avais lu que c'était mieux de le faire le matin parce que l'urine est plus concentrée donc je descends dans la salle de bain du bas... Et là, ça m'était... Il fallait attendre, je ne sais plus, deux minutes ou je ne sais plus combien. Si même il y avait une barre qui était plus effacée que l'autre, c'était positif. Alors, j'urine sur le petit test. Je regarde et là, au bout de 30 secondes, le truc apparaît. Et là, je me dis, ce n'est pas possible. Et là, en fait, je panique. Donc, j'appelle Bastien en hurlant. Je fais, Bastien, Bastien, viens, viens, viens. Lui, il panique. Il dit, il y a un problème. Je dis, tu vois quoi, là, sur le test ? Il dit, je ne sais pas, en plus. Je lui dis non, non, non, mais regarde bien, t'es sûre ? Parce qu'il y a une barre qui est un peu plus claire que l'autre. Il me dit ça veut dire quoi ça ? Je lui dis bah c'est positif. Là lui, il est sûr direct. Moi je lui dis non, non, mais il est faux. C'est pas possible. Je lui dis bah tiens, c'est pas possible. Il est faux, il est faux, il est faux. Il faut qu'on aille à la pharmacie, il faut que j'en rachète. Et les faux positifs n'existent pas. Voilà. Sauf que moi, dans le déni total. Je tremblais. Je me disais, ce n'est pas possible, ce n'est pas possible. Donc, on va à la pharmacie. Il a fallu attendre quelques mois, parce qu'il était 6h du matin.
- Speaker #1
Ça devait être long.
- Speaker #0
Ah oui, c'était très long. On va à la pharmacie. Bastien, ça y est, lui, il était trop heureux et tout. Et moi, je dis, non, il est faux. Ne t'emballe pas. On va à la pharmacie. Je leur dis, oui, bonjour. Je voudrais racheter un test. Ils me disent, commence à racheter. Je dis, oui, il est positif, mais il est faux. Ils disent, non, madame, il est faux positif. Ça n'existe pas. On n'en a jamais vu. Je dis, je suis le premier. parce que vraiment, moi, ce n'est pas possible. Et elle me dit, écoutez, nous, si vous voulez, on peut vous en vendre un, mais le mieux, c'est que vous fassiez une prise de sang. Sauf que c'était un samedi. Je lui dis, ah non, mais moi, je n'attends pas tout le week-end. Il faut trouver un rendez-vous tout de suite. Il y avait une borne dans la pharmacie où on peut voir des médecins en téléconsultation. Je vois un médecin en téléconsultation. Sauf qu'en plus, il me fait l'ordonnance pour le truc, pour la prise de sang. Et il oublie de mettre qu'il fallait vérifier si j'étais enceinte ou pas. En gros, il m'a fait un check de tout. C'est pas vrai. Donc, heureusement, les pharmaciens adorables réussissent à rappeler le truc et tout. Sauf qu'en plus, ce médecin va... me dire quelque chose qui va marquer le début de ma grossesse et va faire que je vais très mal vivre les premiers mois. Il me dit, par contre, ne vous réjouissez pas, parce qu'un foetus sur deux, ça finit en fausse couche. Ce qui n'est absolument pas vrai, parce que ce n'est pas du tout du 50%, c'est du 15%. En fait, il me dit ça. Donc là, moi, je fais OK. Donc, je me dis déjà, si j'ai eu la chance de tomber enceinte naturellement, pourquoi est-ce que j'aurais la chance, moi, que mon bébé tienne ? Alors que 50% des femmes, ça tient pas. Donc là, en fait, je me dis, même si c'est positif, Angèle, ne te réjouis pas. C'est horrible. Et en fait, d'un côté, je me dis, c'est génial qu'on brise le tabou de la fausse couche. Je pense que c'est quelque chose de très important. Mais dire ça comme ça, il y a des manières de dire les choses. Et puis de dire un chiffre qui est complètement faux.
- Speaker #1
Oui, en plus de ça.
- Speaker #0
Aucun intérêt. Or,
- Speaker #1
c'est pas 50%. Déjà que c'est énorme, bien sûr, on le sait. Mais quand même...
- Speaker #0
Et puis, il me dit ça, mais comme c'est en mode... Surtout, vous ne réjouissez pas, parce que... Et puis, vous ne l'annoncez pas avant trois mois. J'avais envie de dire, si on fait de l'annoncer, je l'annonce, en fait. Et puis, justement, si au bout de X mois, je fais une fausse couche et que je suis au fond du trou, ça veut dire que personne ne va me soutenir parce que personne n'a été au courant. Enfin, je fais ce que je veux.
- Speaker #1
Et il peut arriver n'importe quoi, n'importe quel mois.
- Speaker #0
C'est ça. Donc, ce médecin-là, il me cloue.
- Speaker #1
Ah oui, tu m'étonnes.
- Speaker #0
Parce que je ne sais plus si je dois être hyper heureuse ou si je n'ai pas le droit de m'emballer. Ok, waouh, j'ai les résultats de la prise de sang dans l'après-midi et là, je vois que je suis enceinte.
- Speaker #1
Le taux était haut déjà ?
- Speaker #0
Ouais, assez haut. Et en fait, je suis waouh Mais en fait, je l'ai su très vite puisque mon début de grossesse a été établi au 4 août et moi, j'ai fait le test le 18 août. Ah oui ? Très rapidement. Vraiment, je l'ai senti très vite. Et de là, en fait, commencent les premiers mois où je suis obsédée par l'idée de la fausse couche et terrifiée à l'idée de faire une fausse couche. Et en fait, le problème, c'est que je me dis, mais Angèle, plus tu y penses, plus peut-être tu vas la provoquer. Enfin, tu sais, je suis... C'est terrible. C'est terrible. Et tous les jours, je me répétais, mon corps est un temple capable de porter, de donner la vie. Enfin, tu vois, vraiment, j'en étais là, je me répétais ça dans mon lit et tout. Je faisais que vomir. J'ai dû être arrêtée pratiquement les trois premiers mois parce que je vomissais 15, 20 fois. Parfois, ça m'est arrivé de vomir, je crois, 17 fois en une journée. Je pouvais... Ni boire, ni manger. Les odeurs, ce n'était pas possible. Être debout, ça me lessivait. En plus, être prof, tu es debout. C'est ça,
- Speaker #1
en fait. Tu es toujours amenée à parler. Tu es obligée d'être là. Tu es ancienne. Bien sûr.
- Speaker #0
J'ai été arrêtée. Je culpabilisais de ne pas aller au travail. Vraiment, un début de grossesse. Et puis, terrifiée par la fausse cour. Ça m'a amenée tout le temps.
- Speaker #1
Omnibulée.
- Speaker #0
Et le rendez-vous du premier trimestre. Elle me dit, la sage-femme, non mais là vous inquiétez pas, votre bébé il va bien. La sage-femme, l'échographiste, pardon. Tout va bien, arrêtez de... Tout va bien. Et là au moins elle me dit tout va bien. Et j'entends le cœur du bébé. En fait là je me suis lâchée la grappe et j'ai fait waouh, ça y est je commence à profiter.
- Speaker #1
C'est bon, on va kiffer.
- Speaker #0
C'est ça. Et en plus au début j'avais très peur, c'est con hein, pardon c'est bête, mais j'avais très peur d'être la maman d'une petite fille parce que comme ma grand-mère avait transmis à ma mère, qui m'avait transmis à moi, Cette relation difficile au corps et à la nourriture et tout, en fait, je me suis dit, je ne vais pas être une maman à la hauteur. Enfin, tu vois, j'avais peur de lui transmettre ça. Je voulais un petit garçon. C'est dur. Au final, petite fille. Et en fait, quand j'ai su que c'était une fille, je me suis dit, mais si, en fait, ça prend tout son sens parce que j'ai levé, entre guillemets, de par le travail de développement que j'ai fait, d'acceptation, de tout ça. En fait, ça y est, on rompt. la chaîne...
- Speaker #1
La malédiction.
- Speaker #0
Ouais. Tu vois,
- Speaker #1
un peu...
- Speaker #0
Et en fait, je me suis dit mais c'est tellement logique que j'ai une fille. Ouais.
- Speaker #1
Ça fait du sens, en plus.
- Speaker #0
Ça a résonné. En fait, vraiment, au début, parce qu'en plus, la toute première échographie, on me dit... Elle me dit je pense que c'est un garçon. On me dit c'est pas sûr, mais je pense. Mais moi, en tant que garçon, je suis d'accord que c'est un garçon.
- Speaker #1
Bah oui, c'est ce qu'on se dit.
- Speaker #0
Et en fait, donc non. C'était une petite fille et au début, j'ai beaucoup de mal à accepter. Je vais forcément lui transmettre. Et après, je me suis dit, non, c'est génial que ce soit une fille. Oui,
- Speaker #1
c'est sûr. Rien n'est par hasard.
- Speaker #0
J'y crois, moi, ça. Qu'il n'y a pas de hasard dans la vie. Ça faisait tellement sens. Comme le fait, tu vois, qu'on ait eu du mal à trouver ce rendez-vous, mais que... Enfin, pour se voir. Et que ça tombe le jour des six mois.
- Speaker #1
Ça, c'est fou aussi. C'est une belle...
- Speaker #0
Ça prenait tout son sens.
- Speaker #1
Ça prend son sens, c'est sûr. On pense très fort à elle, d'ailleurs. Ce petit bébé, là. Alors, la suite de ta grossesse, elle s'est bien passée, du coup ? Tu étais détendue ? Tu étais plus malade ? Non, ça allait mieux.
- Speaker #0
Après, c'était bon. Et en fait, justement... Plus la grossesse a avancé, mieux je l'ai vécu. Ah ouais. Et j'ai eu une grossesse après sur la faim, où à la toute fin, je pouvais aller me promener et marcher 10 km par jour parce que je voulais la faire arriver. Donc je marchais, ouais. Et je l'ai trop bien vécu la faim.
- Speaker #1
Et quel a été ton rapport avec ton corps ?
- Speaker #0
Alors, c'est une très bonne question. Eh bien, figure-toi que c'est là que j'ai vraiment fini de faire la paix avec mon corps. Parce que je me suis dit, mais quel cadeau tu me fais. je me suis dit mais waouh là en fait j'ai l'impression qu'on était enfin en symbiose parce que comme je te disais mon rêve absolu c'était de devenir maman et sans ce corps là j'aurais pas pu et ça me fascinait de me dire mon corps j'ai un être humain à l'intérieur de moi qui grandit bien, qui se développe bien et c'est mon corps qui fait ça et j'étais impressionnée alors forcément il y avait des jours Ou c'était un peu plus difficile que d'autres, mais plus dans le sens où parce que je suis soufflée, je me traîne,
- Speaker #1
j'ai mal au dos.
- Speaker #0
Voilà, mais plus ou parfois aussi, quand je fais de la rétention d'eau, tu vois, voir qu'on a des mollets qui sont un peu comme des poteaux ou des chaussettes.
- Speaker #1
C'est sûr, c'est jamais agréable.
- Speaker #0
Voilà, mais c'était plus vraiment des désagréments liés à ça. Mais vraiment, j'étais fascinée. Et j'avais toujours dit que je finirais de faire la... paix avec mon corps quand ils m'offriraient ce cadeau-là. Et c'est ce qui s'est passé, mais par contre, et tu vois, ça c'est quelque chose que justement, je suis contente de partager ici s'il y a des gens qui peuvent l'entendre. Après la grossesse, parce que pendant la grossesse, j'ai pris presque 20 kilos. Ah, en plus,
- Speaker #1
quand même, toi !
- Speaker #0
Mais en fait, j'étais tellement contente d'avoir mon ventre, etc. Ça a vraiment été... Mais en fait, j'ai perdu le poids de grossesse. assez rapidement. Peut-être que l'allaitement a aidé, le fait que j'avais fait du sport aussi, peut-être le corps a aussi une mémoire. Mais j'ai eu beaucoup de remarques après grossesse, notamment cet été puisque j'étais en maillot de bain. Ah non, mais je n'arrive pas à croire que tu aies été enceinte. Ce n'est pas possible qu'à deux mois postpartum, on ait ce corps-là.
- Speaker #1
Oui, je l'ai adopté. J'ai mis un faux ventre pendant mes...
- Speaker #0
Je sais que ça partait d'un bon sentiment. Mais qu'on me dise en mode, ah non, en fait, c'est pas possible que tu aies été enceinte il y a si peu de temps. Bah si, enfin... Et puis aussi, on m'a tellement félicité. Et ça, c'est quelque chose que j'ai pas apprécié. Parce que je me suis dit, mais ça veut dire quoi ? Ça veut dire que si j'avais pas perdu mon poids de grossesse, j'étais moins admirable. Moi, par exemple, j'ai souhaité accoucher sans péridural.
- Speaker #1
Wow, elle l'a porté, admirable !
- Speaker #0
Et moi, c'est ça que je trouvais admirable. Ça veut dire que mon corps a réussi... à donner la vie en plus pour un premier bébé sans péridural, personne ne m'a félicité. Je n'attendais pas ce qu'on me félicite. Non, mais... Qu'on me dise bravo pour ça. Bien sûr. Bravo, tu as perdu ton gros sexe. C'est admirable. On m'a dit la génétique est injuste. C'est scandaleux. Mais arrêtez en fait. C'est horrible. En fait, j'aimerais à la limite... Félicitez-moi parce que j'ai un bébé en bonne santé. Félicitez-moi parce que mon corps, il a été capable de porter la vie et de la donner, d'accoucher sans péridurale. Ne me félicitez pas parce que j'ai perdu mon poids de grossesse. C'est incroyable quand même. Parce qu'encore une fois, je trouve que ça valorise la perte de poids. Ça valorise la minceur. Et comme si... Je n'aurais pas mérité qu'on me félicite si j'avais gardé mon poids. Enfin, tu vois, il y a eu ce truc où je me suis dit Est-ce que je pense ça parce que j'ai mon passif ? Ou est-ce qu'effectivement... même des femmes qui n'ont pas souffert de troubles du comportement alimentaire, on n'a pas à les féliciter ou pas les féliciter, parce qu'elles ont perdu ou pas perdu leur poids de compétence.
- Speaker #1
C'est super intime, je trouve, quand même. Même sans être devenue mère, le poids de quelqu'un, je trouve ça très intime. Ça t'appartient, c'est ton enveloppe corporelle. Encore plus quand tu es devenue maman. Depuis deux mois, tu avais accouché.
- Speaker #0
J'avais accouché deux mois avant.
- Speaker #1
C'est super intrusif.
- Speaker #0
Puis le rapport au corps, justement, il est tellement... Waouh ! J'ai eu un gros ventre, là, il est tout, j'ai plus rien. En plus, moi, comme je te disais, j'avais une petite poitrine. Quand je l'allaitais, j'avais une très forte poitrine. Donc, le rapport à l'image du corps, c'est complexe. Et qu'on vienne, en plus, de surcroît commenter, féliciter. T'as pas envie. Voilà. Et donc, ça, c'est quelque chose, par contre, que j'ai mal vécu. Les remarques des gens sur mon corps postpartum, ça, je l'ai mal vécu. Mais sinon, non, justement, j'ai fait la paix avec mon corps. Et je le remercie de m'avoir offert ce cadeau.
- Speaker #1
Je pense que t'as fait la paix véritablement à ce moment-là,
- Speaker #0
en fait. Vraiment.
- Speaker #1
C'est fou.
- Speaker #0
Et puis surtout, en fait, vraiment, parce que j'ai eu la chance d'avoir un accouchement qui s'est... Très bien passé. Et alors,
- Speaker #1
sans péril, en fait ?
- Speaker #0
Sans péril. Et en fait, ce qui s'est passé, c'est que c'était vraiment un souhait que j'avais parce que, tu vois, c'est bête, parce que j'ai réussi à tomber enceinte naturellement, mais j'ai quand même peur que ça ne me réarrive pas, tu vois. J'ai quand même cette petite crainte, même si, tu vois, au fond, j'ai une confiance aveugle en l'univers. Vraiment, je me dis, si les planètes étaient tellement alignées que... Mais j'ai cette petite voix au fond de moi qui dit... Mais c'est normal.
- Speaker #1
C'est normal. Si mon témoignage à moi peut te donner l'espoir à toi du deuxième, si deuxième, j'aimerais me souhaiter. Evie, je me reconnais dans beaucoup de choses que tu dis par rapport aux problèmes de cycle, etc. Evie, on m'avait dit, vous n'arriverez pas à avoir d'enfant naturellement. À partir du moment où j'ai enlevé mon stérilet, dix jours après, je suis tombée enceinte d'elle. Et j'avais dit à Tony, pareil, t'en penses quoi ? On essaye pendant un an. Un an et demi, si au bout d'un an et demi, il se passe rien, ça te marre et tout ? Ah ouais, bien sûr, on se prend pas la tête. Et pareil que toi, j'avais une obsession de test de grossesse, je l'ai senti, bim, j'étais enceinte de deux semaines. Exactement pareil.
- Speaker #0
C'est vrai, c'est fou.
- Speaker #1
Et quand on a eu Evie, on s'est dit de suite, il nous faut le deuxième, tu vois, mais elle venait de naître,
- Speaker #0
quoi !
- Speaker #1
N'importe quoi.
- Speaker #0
Au début, c'était tellement... C'est déjà, mais on prend un deuxième.
- Speaker #1
Mais nous, à l'inverse, elle était tellement cool. Paolo, si tu entends, maman, tu vas être pareil que ta soeur, s'il te plaît. Non, nous, le début était incroyablement génial. Comparé à tout ce qu'on nous avait dit, là, vous n'allez plus dormir, vous n'allez plus vivre votre vie d'avant, etc. J'en passe. Mais encore une fois, les gens te disent bien ce qu'ils veulent.
- Speaker #0
Moi aussi, ça a été magique. À part les nuits qui ont été difficiles, mais sinon...
- Speaker #1
Les bébés, quand tu fais un bébé, ça peut être compliqué. Et je m'étais dit, pareil, j'avais ce truc-là dans ma tête. Oh là là, Evie, ça a été tellement facile de tomber au sein d'elle. Pareil que toi, pendant les trois premiers mois, j'étais maboule de faire des cauchemars, de pertes de bébés, de tout ça. C'était affreux. Et là, je m'étais dit... C'est sûr que ça ne va pas arriver vite. Finalement, on a laissé faire. Le temps que mon corps se remette de la première, je crois que j'ai mis 4-5 mois à tomber enceinte. C'est rien en étant touchée par le syndrome SOPK. Tous les médecins que j'ai rencontrés, ça va être une catastrophe. Pour l'espoir,
- Speaker #0
pour la douceur, je vais booster.
- Speaker #1
Je pense que là-dedans,
- Speaker #0
ça joue beaucoup. Et puis moi, je crois aussi beaucoup à... Elle, elle a dû sentir qu'elle arrivait au bon moment, dans la bonne période.
- Speaker #1
Bien sûr. Elle avait sa petite pierre à mettre là, à l'édifice. Je pense qu'elle a un rôle déjà très, très important.
- Speaker #0
Et donc en fait, je m'étais dit, toujours avec cette petite voix que maintenant je n'ai plus grâce à toi, que si je devais vivre l'accouchement une seule fois... je voulais le sentir pleinement et en fait j'avais eu une collègue qui avait accouché peu avant moi qui elle m'avait dit en fait ils avaient trop dosé la péridurale et elle avait rien senti, elle arrivait pas à pousser donc ils ont dû utiliser les forceps ou l'avant-tousse je ne sais plus et moi je me disais bah quitte à souffrir au moins je veux la sentir passer, je veux tout sentir et peut-être que j'accoucherais plus facilement si j'ai pas de péridurale c'est ce qu'on dit apparemment et j'ai une super sage-femme qui m'a très bien accompagnée, qui elle est très, voilà, accouchement filio, etc. Et donc, l'août était prévu pour le 4 mai. Et un mois avant à peu près, mes derniers rendez-vous sage-femme, gynéco, tout ça, on me dit, elle est bien dans le bassin, elle est bien basse. Là, elle peut arriver à tout moment. Je me dis, arriver à tout moment, je suis prête. Donc, j'étais prête un mois avant, tous les jours,
- Speaker #1
je me dis,
- Speaker #0
allez, c'est peut-être aujourd'hui, tout est prêt. Et puis passent les jours, passent les semaines, passent le temps, passent le mois. Et je me dis, bah, elle veut pas. Donc, le dernier mois, j'allais marcher, mais vraiment 15 kilomètres, 10 kilomètres tous les jours. Je me disais, on m'avait dit que ça la faisait arriver. Je faisais des articles ballon, yoga prénatal, tout ça. Rien. Donc, le 4 mai, date du terme, j'appelle la maternité. Je leur dis, bah, c'est mon terme. Il se passe rien. J'ai pas le moindre petit sang. un tome de quoi que ce soit, qu'est-ce qu'on fait ?
- Speaker #1
Même pas de contraction, rien ?
- Speaker #0
Rien du tout. Ils me disent, écoutez, venez. À savoir que la veille, ma sage-femme m'avait fait un mini décollement des membranes pour essayer de lancer, mais comme j'étais dilatée de rien du tout, elle a fait ce qu'elle pouvait, mais ça ne m'avait rien fait du tout. Donc, je vais vers la maternité, monitoring, contrôle avec paréchographie pour voir s'il y a encore assez de liquide amniotique. Ok. Et je ne sais plus quel dernier. En gros, ils contrôlent le col, le cœur de bébé, les contractions, tout savoir si tout va bien. Et tout allait bien. Donc, ils me disent, on va vous renvoyer chez vous. Sauf que juste avant qu'on me renvoie chez moi, ils me disent, en fait, non, on va vous garder. Parce qu'à un moment, le cœur de bébé a eu une petite baisse. Comme vous êtes à terme, on ne veut pas prendre de risques. On va vous garder. Et si jamais elle n'arrive pas demain, donc là, on était le 4. on vous fera un déclenchement. Je me disais, non,
- Speaker #1
je ne peux pas déclencher ça.
- Speaker #0
Vraiment, je sais, chaque accouchement est différent, mais le fait qu'on me dise déclenchement, ça m'a fait, je ne sais pas. Oui,
- Speaker #1
puis tu as changé un peu tes plans dans ta tête peut-être aussi.
- Speaker #0
Et donc, ça, ça se passe, il est à peu près 9h du matin. On est arrivés à la maternité très tôt, 8h30. Ils nous ont dit, venez, là, il n'y a personne, donc on va bien pouvoir vous prendre en charge et tout. Et ils me disent, si vous voulez, on peut vous retenter un décollement des membranes parce que peut-être que ça va lancer le travail. Ok. Donc, vers 10h à peu près, nouveau décollement des membranes, on m'installe en chambre, tout va bien, on passe la journée dans la chambre, on s'installe, voilà. Et puis, je sens des petites contractions, mais vraiment des toutes petites contractions qui se mettent en place. Ça me fait rire à ce moment-là, je me dis mais c'est ça des contractions ? Mais c'est rire les contractions, vraiment, je rigole, je me dis mais c'est rien un accouchement sans péridural.
- Speaker #1
Il y en a qui veulent accoucher en plus sans péridural,
- Speaker #0
ouais. Mais moi, je me dis tranquille.
- Speaker #1
Pénard quoi.
- Speaker #0
Ouais, je me dis mais... C'est des douillettes en fait les femmes, c'est pas douloureux une contraction. La journée avance, tout va bien. Et ensuite, le soir vers 19h, j'ai de nouveau un contrôle du col et un monitoring. Et là, elle me dit, la sage-femme, ah mais en fait, on ne va pas devoir faire le déclenchement parce que ça a bien travaillé avec le décollement. Je vais en refaire un. Et là, ça devrait lancer... Je me dis, bon, allez, OK. Là, le décollement me fait super mal.
- Speaker #1
J'allais te demander, justement, est-ce que ça fait mal, ça ?
- Speaker #0
Alors, franchement, le tout premier que j'ai eu par massage femme, pas du tout douloureux, parce qu'en fait, elle n'a pas forcé. Le deuxième, pas non plus douloureux. On va dire, c'est pas agréable, mais c'est pas douloureux. Par contre, le troisième,
- Speaker #1
c'est sensible.
- Speaker #0
Ouais, vraiment, elle m'a fait mal, parce que je pense que pour m'éviter le déclenchement... elle l'a un peu forcée. Mais je préférais ça. Honnêtement, je préférais que... Voilà. Et donc, elle me dit maintenant, il faut remonter en chambre et puis il n'y a plus qu'à attendre.
- Speaker #1
Oh là là !
- Speaker #0
Donc, à ce moment-là, il est 19h.
- Speaker #1
Donc là, tu dis, ça approche. Voilà,
- Speaker #0
ça approche, mais je suis bien. De 19h à 20h, franchement, trop bien. Et puis à 20h, là, ça commence à être douloureux. Là, je commence à vraiment sentir ce que c'est qu'une contraction qui fait mal. Donc j'essaye de faire tout ce qu'on m'a dit, d'être en mouvement, respirer, le ballon, tout ça. Et en fait, on m'avait dit que j'avais un nouveau contrôle vers 23h ou 23h30.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Et sauf que passe de 20h à 21h, de 21h à 22h, et là vers 22h, j'en peux plus. Sauf que moi, comme je me dis que je veux accoucher sans péridural, je dis qu'il faut que j'attende. Parce que si c'est que le début, comme je ne sais pas à quel point ça va faire mal, autant s'il descend maintenant, c'est sûr qu'on va voir... Enfin, je ne vais pas tenir. Sauf que Bastien, lui, me voit en train de souffrir comme pas possible.
- Speaker #1
Tu ne l'as jamais vu comme ça ?
- Speaker #0
Non. Pour lui, il est traumatisé de l'accouchement. Alors que moi, j'en garde un super souvenir. Lui, il est traumatisé, le pauvre. Et il me dit, écoute, Angèle, là, ce n'est pas possible. Enfin, on va descendre. À chaque fois, je dis descendre alors qu'on n'est pas descendu, puisque c'est sur le même étage. Je ne sais pas pourquoi j'ai l'impression qu'on a descendu. Non. Il me dit on va aller dans la salle de monitoring, je ne peux pas te laisser comme ça Donc, il appelle une sage-femme qui dit ah oui, si elle a mal comme ça, allez-y Là, on a dû, je crois, faire 15 mètres. Non, peut-être plus. Le couloir, il devait faire peut-être… 100 mètres, j'en sais rien, mais ça apparaît une éternité. Le couloir, en plus, c'était la nuit, le soir, donc il n'y avait personne dans les couloirs. Je commence à y aller en marchant. Et je dis à Bastien, là, ça ne va pas du tout. Je vais tomber, je vais tomber. Il dit non, non, non,
- Speaker #1
tu ne tombes pas,
- Speaker #0
tu ne tombes pas. On avance. Donc, on va jusqu'à la salle du monitoring. Et là, elle me dit, vous êtes dilatée à 5. Ah, d'accord. Oui, sauf que je dis oui, mais 5, ça veut dire qu'il reste encore la moitié. Elle me dit oui, mais généralement, ça va plus vite. Je dis oui, mais généralement, ça ne veut pas forcément dire que... Ma tête, je retiens, j'ai la moitié encore. Oui,
- Speaker #1
c'est ça. Psychologiquement, c'est ce qu'on se dit.
- Speaker #0
Mais je me dis, je ne vais pas tenir encore trois heures avec ces douleurs-là. Elle me dit, est-ce que vous voulez tenter la baignoire d'eau chaude ? Donc, je dis oui, oui, oui, on tente la baignoire. Et si au bout d'une heure, elle n'est pas arrivée... Vous mettez la péridurale parce que vraiment, c'est une douleur.
- Speaker #1
Ah ouais,
- Speaker #0
c'est tout là,
- Speaker #1
ça y est, t'étais...
- Speaker #0
Ça faisait trop mal, j'en pouvais plus. Et donc, je vais dans cette fameuse baignoire. Et en fait, là, je perds un peu pied. C'est-à-dire qu'avec l'eau chaude, la végétation, tout ça, Bastien me parlait, je n'arrivais même plus à lui répondre. J'étais un légume, vraiment un légume. Il a flippé, il a appelé les sages-femmes. toutes les cinq minutes. En plus, il y avait du sang qui commençait à couler dans la baignoire. Ils ne savaient pas s'il était normal ou pas normal.
- Speaker #1
Tu n'avais pas perdu la poche des os ?
- Speaker #0
Non, c'est elles qui ont dû me percer. Je ne l'ai jamais perdue. Et à un moment, je dis... Bastien, il faut qu'on me sorte du bain, j'ai envie de faire caca.
- Speaker #1
Ça poussait.
- Speaker #0
Sauf qu'en fait, c'était Lou qui poussait, mais moi, je n'avais pas conscience. En fait, pour moi, j'avais un problème. Je dis Vite, vite, vite, je vais faire caca dans le bain. Je vais faire caca dans le bain, il faut me sortir.
- Speaker #1
C'est une sensation.
- Speaker #0
Mais oui, mais moi, vraiment, à aucun moment, je n'ai cru que c'était bébé. C'était pas possible. Enfin, vraiment, j'avais peur de déféquer dans le bain. Donc vite il appelle et me dit ah non non madame là vous avez pas envie d'aller aux toilettes on part en salle d'accouchement. Donc on me sort du bain, j'étais nue. On me met l'espèce de robe de chambre là, ils arrivent même pas à me la fermer. Ils me disent il y a un sage femme homme, est-ce que ça vous dérange ? Non j'ai déjà perdu toute dignité. Et vraiment j'ai conscience que je leur ai dit ça. Donc elles m'amènent en salle d'accouchement, elles ont le temps de quasiment rien installer. Parce qu'en fait, bébé était déjà en train de sortir. Il n'y avait que 40 minutes que j'étais dans le bain. Incroyable. Donc vraiment, l'eau chaude, je ne sais pas, ça lui a dit, tiens, c'est chouette ce monde.
- Speaker #1
On prenait un bain chaud, tant qu'on ne perd pas la poche des autres. Du coup, tu avais la chance de ne pas la perdre.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
ça.
- Speaker #0
Et donc, en fait, il m'amène tout de suite en salle de travail. Et elles me mettent tous les patchs, les machins, les perfusions. Et neuf minutes après, l'eau était là. Non. Oui. Et en fait, ça a été génial parce que déjà, j'ai eu une équipe fabuleuse. Les sages-femmes étaient... Elles me disent, mais c'est incroyable ce que vous faites. Vraiment, parce que... Je dis, mais pour un premier de le faire, c'est génial, etc. C'est bon. Elles ont été fabuleuses parce qu'en plus, à un moment, je me dis, ça me fait mal, je n'y arrive pas. Elles me disent, mais si vous y arrivez, vraiment, tu vois, en accompagnant. Elles ont été géniales. J'avais Bastien à mes côtés. Et donc, en neuf minutes, Lou sort. On me la pose sur moi. Elle va bien. Et après, ce qui a été un peu moins chouette, c'est que j'ai eu trois petites déchirures. Donc, il faut se faire recoudre, mais sans péridural. Ah bah oui. Et pareil, en plus, je tremblais. Mes jambes étaient vraiment comme ça. Et j'avais peur que de gêner la sage femme qui m'a...
- Speaker #1
On pense à des trucs comme ça.
- Speaker #0
Je suis désolée, je tremble. Arrêtez de vous excuser. En fait, pendant tout le temps, elle était en train de me recoudre. Elle m'a... Elle me félicitait, elle me disait... Et on a fait pleurer les sages-femmes. Elle m'a fait de l'accouchement, elle était émouvante, beau et tout. Et à ce moment-là, j'ai fait Ok, ça y est, ma vie, elle est parfaite. Et ouais, en neuf minutes, quoi.
- Speaker #1
C'est incroyable. Neuf minutes, ça avait arrivé.
- Speaker #0
Et j'ai réussi sans péridural et j'ai été sentiment d'être fière de soi. Ah ouais ?
- Speaker #1
D'avoir fait un truc fou ou quoi ?
- Speaker #0
Et en plus, j'étais contente parce qu'on est quand même obligée d'avoir le rendez-vous anesthésiste pour au cas où. et l'anesthésiste m'avait dit oui vous dites toutes que vous voulez accoucher sans péridurale mais vous allez toutes finir par crier pour qu'on vous donne la péridurale et moi j'étais là en mode non j'ai réussi mais c'était pas vraiment de me mettre au défi de faire quelque chose en fait j'avais envie de faire équipe avec mon corps ouais c'est une victoire personnelle je pense aussi à l'unisson avec ton corps et ton atri j'avais envie de le vivre et tu vois après accouchement Je me suis dit, si j'ai un deuxième, jamais je refais sans péridural pour toi. Et en fait, trois semaines après, une fois que la douleur était oubliée, j'ai fait, si, je le referais sans hésiter.
- Speaker #1
C'est vrai.
- Speaker #0
Mais c'est une sacrée épreuve. Et surtout, je pense, vraiment plus difficile pour Bastien, qui a vu ma souffrance. Et en plus, même au tout début de l'accouchement, lui l'a réalisé, moi je n'ai pas réalisé. Elle ne trouvait pas le cœur du bébé. Et donc, à un moment, pour ne pas nous faire stresser, Elle dit Appelle, je ne sais plus qui, pour la péridurale. Sauf que Bastien savait qu'il n'y avait pas de péridurale. Ah,
- Speaker #1
donc lui,
- Speaker #0
il a fait Ok, il y a un problème. Et en fait, c'est qu'elle ne trouvait plus le cœur du bébé. Et là, il y a un moment de… Et en fait, non, tout allait bien. Et du coup, franchement, j'aimerais le revivre. C'est vrai, c'est vrai. Je comprends. Un premier accouchement.
- Speaker #1
Franchement, on ne pourrait vivre que d'un accouchement comme ça, aussi rapide. Et fluide en fait, tout s'est très bien passé, après elle allait bien, t'as pu la garder sur toi.
- Speaker #0
Tout s'est super bien passé, on est remonté en chambre, on a passé la première nuit.
- Speaker #1
Et le retour à la maison alors ? Bonne fois !
- Speaker #0
Génial ! Franchement, et puis comme on fonctionne vraiment comme une équipe, quand il y en avait un qui était très fatigué, c'est l'autre qui prenait le relais. Mais en fait, moi je pensais que j'allais être un peu une maman stressée. Ah ouais ? Peur de la mort subite du nourrisson. Ah oui. Peur de... Et en fait, je me suis dit, mais j'ai confiance. Ouais. J'ai confiance en la vie, j'ai confiance en ma fille, j'ai confiance. Et évidemment, je fais attention, tu vois. Je veux dire, je prends certaines précautions. Mais je suis hyper saine.
- Speaker #1
Mais j'ai l'impression que c'était la première fois de ta vie où tu lâchais un peu. Ouais.
- Speaker #0
Et en fait, depuis qu'on est tous les trois, c'est... Je ne sais pas comment t'expliquer.
- Speaker #1
Je pense qu'il manquait ça à ta vie, à votre vie, à ton histoire.
- Speaker #0
C'est la pièce manquante du puzzle qui est venue s'imbriquer. On est une famille et on l'attendait, cette famille. Et il y a certains couples qui vivent le baby clash. Et je pense que c'est important d'en parler, qu'il n'y ait pas de tabou autour de ça. Mais nous, en fait, ça nous a encore plus soudés. Et déjà qu'on était vraiment soudés, là, en fait... de couple, on est passé à famille et ça nous a encore plus mis en symbiose.
- Speaker #1
En team, renforcer la team.
- Speaker #0
C'est ça. Pas se juger, communiquer encore plus sur nos craintes, nos incertitudes, faire les choses ensemble et passer le relais. Retrouver aussi du temps pour le couple, c'est important. Du temps pour soi aussi, personnellement. Et je trouve qu'on arrive vraiment à trouver cet équilibre, continuer à avoir nos amis, on nous dit vous n'allez plus avoir de peau,
- Speaker #1
franchement, complètement faux. Quand on veut,
- Speaker #0
oui. Et s'il y a des gens qui par contre n'arrivent pas à s'adapter, parce que oui, peut-être qu'on ne peut plus faire un dîner comme avant, bah vous venez prendre le café, et on fait toute l'après-midi.
- Speaker #1
Puisque c'est votre chose à partager.
- Speaker #0
C'est ça. Et en fait, quand les gens s'adaptent et sont ok, bah ça fonctionne très bien, puis s'il y en a qui ne veulent pas, c'est que c'est des amis qui n'ont plus leur... place ou quoi et c'est ok et en fait vraiment j'ai tellement de gratitude parce qu'on a un bébé en bonne santé qui rigole tout le temps qui va bien, un peu comme Evie elle fait du sport mais ça se voit,
- Speaker #1
tu rayonnes là quand t'en parles c'est sur ton visage en fait, je crois qu'il n'y a même pas les mots c'est écrit, c'est inscrit sur toi, c'est un très beau avoir ils sont dans moi,
- Speaker #0
en fait c'est dans tout mon être quoi, ils ont... Et c'est pour ça que Bastien a aussi sauvé ma vie, parce qu'il m'a offert l'amour inconditionnel, et il m'a offert une famille, en fait.
- Speaker #1
C'est ça. Et toi aussi, je crois que tu lui as offert...
- Speaker #0
Parce que pour ça, on sait bien... En fait,
- Speaker #1
c'est bien. Il n'y a pas que lui qui t'a apporté quelque chose, même si, franchement, Bastien, chapeau, parce que tu n'as rien lâché, mais ça valait le coup.
- Speaker #0
Tu vas l'adorer quand tu vas le rencontrer.
- Speaker #1
J'en suis sûre, je l'adore déjà. Bon, je vous dis à demain. qu'il ait réussi à garder ça en tête, ce sentiment qu'il avait que c'était toi. Oui.
- Speaker #0
Mais tu vois, c'est pour ça, il m'a fait penser à Tony dans le premier épisode où tu as partagé le fait que, tu vois, Tony, il était tout de suite au pied PMA. Oui, mais c'est... Tu vois, à ne pas juger, en fait, et à se dire, c'est une femme que j'aime et que je vais prendre dans tout ce qu'elle est et avec tout ce qu'elle a, tout son bagage et on avancera ensemble, quel que soit le chemin. et c'est beau en fait d'être aimée comme ça et d'aimer comme ça aussi ça y est on a dit l'amour c'est vrai il y a de l'amour partout c'est ça qu'on adore en tout cas merci beaucoup pour ton témoignage et
- Speaker #1
tout ce que tu as déposé ici ça me réjouit ça me réconforte aussi dans mon choix de rencontrer des gens comme toi qui ont des histoires incroyable et belle. La finalité, elle est là. Quand on te voit, j'ai aucun doute.
- Speaker #0
Oui, on peut vivre l'enfer, mais sans sortir.
- Speaker #1
Exactement. Vraiment, merci pour tout ça. J'espère que ça aidera des gens qui vont écouter ce témoignage, qui se reconnaîtront dans ton parcours, dans ton histoire. Et que ça redonnera l'espoir, surtout, malgré les batailles, malgré les obstacles de la vie.
- Speaker #0
C'est ça. Moi, parfois, je me dis, plus on se bat, et plus on sera récompensé.
- Speaker #1
Oui, je crois. La victoire est si belle, en fait. Et comme tu l'as très bien dit aussi, si tu n'avais pas vécu toutes ces choses-là, aujourd'hui, tu n'aurais pas en tout cas cette reconnaissance aussi.
- Speaker #0
Et puis, je ne serais pas la personne que je suis, parce que ça m'a transformée, mais d'une manière où moi, j'aime la personne que je suis aujourd'hui, alors que je ne m'aimais pas forcément avant.
- Speaker #1
Et ça, c'est pas à tout le monde aussi.
- Speaker #0
Je ne suis pas tous les jours à me regarder en miroir et dire que je suis exceptionnelle. Mais je me dis que je suis une belle personne et j'apprécie être qui je suis et j'ai envie d'évoluer encore pour devenir chaque jour meilleure. Mais je ne serais pas cette personne aujourd'hui sans tout ce que j'ai traversé. Donc, c'est OK.
- Speaker #1
Merci beaucoup, Angèle.
- Speaker #0
Pas de proie, vraiment. Je suis ravie, ravie, ravie. Merci.