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Efus Podcast

Visite immersive du centre TRANSIT, un lieu d'accueil et d'hébergement pour les usagers de drogues

Visite immersive du centre TRANSIT, un lieu d'accueil et d'hébergement pour les usagers de drogues

22min |16/10/2024
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22min |16/10/2024
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Description

Plongez dans une visite immersive du centre TRANSIT, un lieu d'accueil et hébergement pour les usagers de drogues avec Laurent Maisse, directeur adjoint du centre.


Cette visite organisée par l'Efus lors de la conférence Sécurité, Villes et Démocratie en mars 2024, permet de comprendre le parcours d'un utilisateur de drogue qui souhaite se rendre dans un centre d'accueil.


➡️Un épisode réalisé par Julie Martin, journaliste.


Episode réalisé dans le cadre du projet IcARUS financé par la Commission européenne. Ce projet a reçu un financement du programme de recherche et d'innovation Horizon 2020 de l'Union européenne dans le cadre de la convention de subvention n° 882749.



Hosted by Ausha. See ausha.co/privacy-policy for more information.

Transcription

  • Julie Martin

    Bienvenue dans le podcast de l'Efus, le Forum européen pour la sécurité urbaine, un réseau européen de 250 autorités locales et régionales dédiées à la sécurité urbaine. Je suis Julie Martin, journaliste. Dans cet épisode réalisé dans le cadre du projet Icarus, je vous invite à suivre Laurent Maisse dans la découverte du centre Transit à Bruxelles, en Belgique, dont il est le directeur adjoint. Une visite organisée. par l'Efus pour les participants de sa conférence Sécurité, démocratie et ville qui a eu lieu à Bruxelles en 2024. Suivons notre guide en immersion, dans Transit, créé en 1995, une structure qui est à la fois un centre d'accueil de jour et d'hébergement pour les usagers de drogue adulte.

  • Laurent Maisse

    Quand vous êtes arrivé, vous avez vu, on a un sas. Alors, il n'est pas très sexy, mais il est très important pour nous. Le sas, il a deux fonctions. Il nous permet à nous de faire attendre le moins longtemps possible les gens. devant, ce qui participe à une pacification de l'espace public. Et quand il y a un problème dans le centre, ce qui arrive de temps en temps, l'enjeu c'est que la personne arrive là. Donc voilà, ça a vraiment une fonction importante pour nous, il y a une fonction de sécurité et de limitation des nuisances au niveau de l'espace public. C'est du robuste, donc quand il y a un problème dans le SASS, c'est toujours mieux qu'ici. Le tout pour nous va être de tout faire pour éviter qu'il y ait des problèmes. Donc on va être beaucoup dans l'anticipation, parfois ça arrive, quand le problème arrive on essaie de le gérer comme on peut. Ce n'est pas la pièce la plus sexy de l'institution, mais c'est la plus importante. Donc on est dans l'accueil. Toute personne qui rentre dans l'institution, en centre de jour ou en hébergement, passe par ici. Et cette pièce a comme fonction d'être le tampon entre la rue et leur mode de vie, et le centre et son fonctionnement. On travaille avec des consommateurs actifs, ce que je vous disais tout à l'heure. Donc du coup, le fait que les personnes arrivent avec du matériel de conso, des médicaments, de l'alcool, couteau, tournevis, cutter, c'est fréquent. Et tout ce qui est interdit dans le centre, ce que je viens de vous citer, doit être mis dans les casiers. Les casiers nous permettent vraiment de pouvoir assurer à la personne de déposer ce qui est interdit dans le casier et de le récupérer quand ils partent. Il n'y a pas des quantités de quoi que ce soit là-dedans. Au mieux, il y a un alu avec un résidu de fin de conso, des canettes d'alcool plates et tièdes. Mais ça nous permet aussi, chaque fois qu'on va chercher avec eux ce qu'ils ont besoin dans leur casier, dans le cas d'une sortie conso, de faire de la réduction de risque. Tiens, tu prends quoi ? Est-ce que tu as le matériel qui va avec ? Attends, et tu vas consommer comment ? Et on va vraiment utiliser tout. pour faire levier, pour donner de l'info, donner du matériel. Donc voilà. Et donc cette petite pièce-ci a vraiment tout son sens, c'est que c'est le temps d'arrêt en disant, voilà, à partir d'après, tu es dans le centre, et dans le centre, il y a trois règles. Pas de conso dans la maison, pas de violence, et respecter les horaires. Alors ce n'est pas vrai, il y a plein d'autres règles, mais toutes les autres règles rentrent dans une de ces trois-là. Et imaginons que vous arrivez ici pour la première fois aujourd'hui, ça fait une semaine que vous êtes dans des consommations pas possibles, vous n'avez quasiment pas dormi, si je viens avec le règlement, soit vous partez, soit j'ai le règlement au visage. Donc la manière dont on va expliquer les choses c'est hyper important et donc ce qu'on fait c'est qu'on explique aux gens voilà en fait ici il y a trois règles, c'est simple, la personne elle retient ça très facilement et dans un premier temps ça suffit. Et puis une fois que la personne aussi on sait si elle reste ou pas, on va prendre le temps de lui expliquer toutes les règles mais dans un temps deux et ça se passe en général mieux. Quand la personne arrive avec des affaires on tape les affaires ici, quand on sait qu'il reste en hébergement ou pas donc en fin de journée on contrôle avec la personne le contenu de son sac et on redispatche ce qui peut rentrer ou pas dans le centre. On va continuer. Le bâtiment, c'est une ancienne école. Avant qu'on l'occupe, c'était une école. Il y a eu pas mal de transformations du fait des modalités d'accès du centre. Comme ça, vous savez, c'est une ancienne école. Le bâtiment appartient au CPS de Bruxelles, c'est le centre public de l'aide sociale de la ville. On bénéficie à titre gratuit d'un bâtiment qui nous est cédé depuis plus de 26 ans. C'est très chouette. On va aller dehors maintenant. On a vraiment cette chance d'avoir un énorme bâtiment en région bruxelloise avec une cour intérieure. Et donc ça nous permet aussi, toutes les fois où des gens ont envie de fumer une cloque, machin, c'est d'avoir accès à cet espace extérieur à l'intérieur et pas de les faire ressortir. Le nombre de tensions qu'on arrive à éviter parce qu'on est dehors, parce que le groupe est aéré, on arrive vraiment à dispatcher l'ensemble des usagers qui fréquentent le centre sur différents niveaux du bâtiment et dans des espaces qui sont relativement bien accueillants et aérés. Donc pour l'équipe aussi... Ah, pour l'équipe... Ouais, il y a le train. Pour l'équipe aussi... C'est précieux d'avoir ces espaces-là parce qu'il y a des tas de moments où ce n'est pas dans le bureau que les choses vont se passer. C'est au fond de la cour, sur un banc, quand on fait une partie de kicker. Ce public, tout faire dans des bureaux, ça ne marche pas. Dans plein de cas ça marche bien mais ça marche pas toujours. Donc le fait de pouvoir à un moment donné amorcer les choses avec une pause club, ça permet de faire du lien et à partir du moment où le lien est créé on peut quasiment tout faire. Alors derrière vous au rez-de-chaussée c'est une grande salle occupationnelle, on ne va pas rentrer, ça fait un peu zoo mais il y a plein de fauteuils et ça permet vraiment aux personnes qui arrivent le matin de se poser, de finir leur nuit là. Il y a des activités qui sont aussi proposées avec une table de ping-pong, des activités occupationnelles, il y a un petit peu de tout. Quand il fait beau on peut bénéficier de l'extérieur pour faire du sport avec eux. Et tout est prétexte à faire du lien. Alors, on était tout à l'heure sur le rez-de-chaussée, ça c'est vraiment les espaces formels avec tout ce qui est bureau, la psychologue, l'équipe sociale, les infirmières et ainsi de suite. On n'a pas de médecin, ça je vous l'avais expliqué. Là, c'est l'aile administrative. Derrière ici, vous avez la cuisine, cafétaria et réfectoire. On offre un repas chaud tous les midis à toutes les personnes présentes physiquement dans la maison. Et c'est l'équipe plus une personne qui est en charge de la cuisine, une artic 60, qui s'occupe du repas. Et c'est toujours quelque chose de chaud, de copieux. Donc c'est comme à la maison, mais en grande quantité. Et on fait en sorte que chacun ait quelque chose de copieux à se mettre sous la dent. Et quand c'est bien cuit et en suffisance, ça a fonction de paix sociale.

  • Julie Martin

    Ça est toujours gratuit ?

  • Laurent Maisse

    Tout est gratuit. Donc tout ce qu'on propose ici est totalement gratuit. Accès-toi à l'été douche, pareil, au moins un. Au plus un, on va y aller maintenant, c'est l'espace de l'hébergement. L'aile des bureaux de la deuxième ligne. Et au dernier étage, sur tout le L, c'est les appartements supervisés.

  • Julie Martin

    Et vous devez refuser du monde ?

  • Laurent Maisse

    Tous les jours, oui. Au niveau hébergement, on refuse tous les jours du monde, beaucoup de monde, depuis 2012. On a vraiment une explosion. Il y a eu une courbe ascendante depuis toujours avec la création du centre. Mais à l'hiver 2012-2013, on a vraiment eu un pic qui n'est jamais redescendu jusqu'au lockdown Covid. On vient de fêter les quatre ans. Et depuis, le taux de saturation reste plein. C'est la bonne question. Ce sur quoi on va discuter, c'est la situation de crise. Il n'y a rien de plus subjectif que ça, et tant mieux. Ça permet aux travailleurs de pouvoir être créatifs. Objectivement, une femme va toujours avoir un niveau de priorité par rapport aux discussions qu'on a. Et après, ça va vraiment être la situation de crise. On peut tout y mettre derrière la crise. Il y a parfois des personnes qui vont être sur des hébergements répétés parce qu'en fait la situation de crise rejaillit régulièrement. Pour d'autres, on va parfois mettre plus de temps à les reprendre en hébergement parce qu'on est complet, parce que l'hébergement ne s'est peut-être pas bien passé ou parce que la personne, elle est à la rue, mais ça tient. C'est horrible de dire ça, mais c'est ça. Et donc, volontairement, il y a du flou sur ça pour que l'équipe ne soit pas bloquée. Comme je vous disais, il y a trois règles dans l'institution. Il y a volontairement des zones grises. Il y a quelques règles phares et des zones grises. Les zones grises, on en a besoin pour pouvoir fonctionner avec le public sans déroger au cadre. Alors les nouveaux travailleurs, les zones grises, ça les insécurise, c'est flou. Les travailleurs plus aguerris, ils jonglent avec ces zones grises pour fonctionner avec le public. Voilà, et on peut vraiment, moi je dis ça fait longtemps que je travaille ici, ils sont très créatifs et donc ça nous impose d'être incohérents et justes. Et donc à un moment donné, un truc trop rigide, ça ne marche pas avec ce public.

  • Camille Blanc-Jouven

    Et vous accueillez que des personnes seules ?

  • Laurent Maisse

    Non, hommes, femmes, couples. Pas d'enfants et alors pour l'instant pas d'animaux.

  • Julie Martin

    Et pas d'enfants ?

  • Laurent Maisse

    Pas d'enfants. Il faut des dérogations au niveau du cadre légal par rapport à ça. C'est un centre de crise, c'est vraiment pas un lieu adéquat. Mais donc on accueille des hommes, des femmes, des couples. Mais on ne mélange pas les gens en chambre. Parce qu'il y a les vrais couples. Disons, vous arrivez en couple, vous restez en couple, vous repartez en couple. Vous pouvez se dire, bah, à la limite, si on est en couple, peu importe. Notre problème, c'est pas ça. C'est le nombre de couples qui se font et se défont à des vitesses folles. Et si on doit commencer à compter les points de qui est avec qui, on s'en sort pas. Donc de nouveau, pour éviter d'être dans l'arbitraire, les couples ne sont pas en chambre ensemble et on ne mélange pas les gens à l'hébergement. Mais je vais vous montrer l'hébergement maintenant. Donc ici on est sur l'étage de l'hébergement. Cet étage-ci n'est accessible que le soir à partir de 19h, après le repas du soir qui se prend au moins un, là où on était tout à l'heure. Donc cet étage nous permet d'avoir des accès non occupés à certains moments, et c'est donc ici que se déroule l'espace femme une fois par semaine. Et en deux ou trois tours d'aménagement, ça devient un espace très cosy. où il fait, il fait, il y a des panneaux colorés, elle met de l'encens, et donc cet espace qui est correct, mais qui est assez froid, devient quelque chose de très cosy. C'est aussi ici où on fait des réunions, les petits jobs aussi, il y a toute une campagne de petits jobs comme en France, au niveau de la constitution des kits crack, donc on rémunère les usagers pour des petits jobs sur toute une série de choses qui sont utiles à faire. Et donc, pour des questions pratiques, les équipes qui se succèdent en 24-24 et qui font les nuits, ont l'alignement du couloir, dans le prolongement du bureau, ce qui permet d'avoir une vue. L'idée, vraiment, ce n'est pas de passer sa nuit dans le bocal, mais c'est d'être un maximum en contact avec les usagers. On a 22 places. La capacité totale du centre de crise, c'est 22. On s'arrête toujours à 20 personnes dans l'exécution qu'on a l'après-midi en briefing pour garder deux lits d'urgence. Dans un centre de crise qui est plein tout le temps, on tient à avoir deux lits d'urgence. Il y en a un qui est dédié historiquement aux arrivées police et ou prison, congé pénitentiaire, libération, ce genre de choses. Et l'autre qui sont les arrivées communes ou via nos partenaires. Il y a un turnover important. L'hébergement, c'est 13 jours. C'est à la fois bien mais court. L'équipe a la capacité de pouvoir prolonger au cas par cas la situation des personnes en fonction de ce qui pourrait se débloquer ensuite. Et il y a des gens qui ne tiennent pas plus d'une heure ou de trois jours. Donc ça tourne beaucoup et tout le temps. Il y a un petit fumoir qui est là. On a une population qui est fumeuse. Vu les avancées légales autour des interdictions au tabac, avant on pouvait fumer partout, maintenant on peut fumer là. Alors je vais vous montrer maintenant les chambres. Si les portes sont ouvertes, c'est qu'on a une société de nettoyage avec laquelle on est en contrat et qui vient faire 7 sur 7 tout le bâtiment. C'est grâce à eux que le bâtiment est encore debout aujourd'hui et qu'on n'a pas d'infestation nuisible. punaise ou de voilà donc voilà on a fait le choix d'avoir que deux lits par chambre on pourrait facilement dédoublé on refuse on préfère vraiment privilégié la qualité à la quantité en termes de prise en charge dans le sens aussi où c'est déjà pas évident pour beaucoup d'être à deux ils doivent ils doivent être ensemble c'est ils choisissent pas forcément toujours avec qui ils sont donc c'est parfois compliqué et on fournit tout et d'oreiller drap literie on change autant de fois que nécessaire on demande que tout soit en état et puis une société nettoyage qui vient tout nettoyer Détail d'importance, mais détail commun, il y a un verrou qui est à l'intérieur, donc toute personne peut fermer l'intérieur, et ça, ça confère aux femmes qui sont en hébergement un réel sentiment de sécurité. Si on n'avait pas ça, je pense qu'on en aurait encore moins. Et donc, la nuit, les équipes sont obligées de faire un tour des chambres, maximum toutes les heures, pour s'assurer que tout le monde va bien. Alors on fait ça de manière très bienveillante, très discrète, et c'est de s'assurer que les deux personnes dorment, et qu'il n'y ait pas quelqu'un qui fasse un malaise ou une overdose. Au bout du couloir, accès aux toilettes et aux douches. voilà il y a l'orbe la nuit en général ça se passe bien moi j'ai fait des nuits pendant plus de dix ans c'est la nuit que les gens oublient leur carapace dans leur lit et quand ils viennent discuter c'est là que les choses se passent c'est précieux ces moments là c'est parfois pas simple mais c'est précieux voilà c'est des chouettes moments et le public avec lequel on travaille qui comme dans des conditions de vie assez assez désastreuse une fois que le lien de confiance et créer ça permet vraiment d'avancer il faut pas oublier comme on est un centre de crise Par défaut, les gens ne viennent que quand ils ne vont pas bien. Nous, quand on ne voit plus quelqu'un, il y a toujours trois options. Tout va bien et on l'espère le plus longtemps possible. La personne est en prison, on la reverra bien quand elle sort. Ou la personne est décédée. Et on peut le tourner comme on veut, c'est toujours un de ces trois-là. Et donc, oui, ça c'est la particularité du centre de crise. Et alors aussi, ce qui est très significatif ici, c'est la répétition des mêmes démarches. Il y a des gens avec qui on va faire pour la 88e fois la déclaration de perte de carte d'identité. Ah bah oui. ou qui l'ont à peine reçu, deux heures plus tard, ils l'ont reperdu. Eh bien, on recommence et ce n'est pas grave. Et c'est cette posture de non-jugement, d'ouverture, qui fait que les gens reviennent, se sentent bien ici, mais ils savent aussi qu'on a un cadre. Ce cadre, il est nécessaire et pour nous, pour notre pratique, et pour eux, pour qu'à un moment donné, les choses se passent le mieux possible. Voilà, on a un règlement qui fixe une série de choses et on s'y tient. Et alors, vu qu'on est dans de la crise, c'est souvent binaire. Action, réaction. Ça ne veut pas dire quelque chose de lourd, mais... On ne peut pas se dire, l'équipe va réfléchir et te dit quoi la semaine prochaine. La temporalité ici ne nous permet pas d'être là-dedans. Je vais encore vous montrer un projet en haut, et puis le comptoir d'échange de matériel. Ici on est sur ce qu'on appelle nous les appartements supervisés, c'est le projet phase 4. Alors pourquoi phase 4 ? C'est qu'en fait, les trois autres phases, c'est en lien avec le centre de crise. Phase 1, c'est les deux premiers jours, on fait connaissance, il y a certains éléments sur lesquels on est très très attentif. Phase 2, c'est l'hébergement en lui-même de 13 jours. L'équipe sait, dans ces référencements-là, où se trouve tout de suite la personne. La phase 2, c'est si la personne veut mettre des choses en place, c'est là qu'on va, avec l'équipe travaillée d'ARHP, la mettre en place. Et la phase 3, c'est à partir du moment où on a une date d'entrée confirmée quelque part, que tout est en ordre, qu'il n'y a plus rien à faire. Alors c'est rare qu'ils soient en phase 3, mais quand ça arrive, c'est top. Et donc, dans notre jargon interne, la suite, c'était les projets d'appartements supervisés appelés phase 4. Ce projet a fonctionné depuis 2008. Avant, c'était un énorme grenier. un peu désaffecté, avec plein de pigeons. Le CPS, qui est propriétaire du bâtiment, a validé le fait qu'on puisse transformer ça en 8 studios. Il y en a 6 côté rue, donc 2 du côté de la rue. Il y en a 2 autres côté train, qu'on entend tout le temps dans l'enregistrement. Ce projet est plus récent et s'adresse à un public qui, contrairement au public d'en bas, va beaucoup mieux. Du coup, ici, il fait toujours calme, propre, ça sent bon, c'est une autre ambiance. Moi, je préfère l'ambiance d'en bas, mais chacun son truc. Merci. Les personnes ici vont aussi rester sur une durée beaucoup plus longue. Et donc l'appropriation de cet espace va pouvoir se faire de manière différente. Elles vont rester sur du 6 mois à un an, parfois même un peu plus. Sauf que dans la manière dont on a construit le projet, on va travailler vraiment avec eux au quotidien. Ça c'est ma collègue qui est là. Il y a des référents qui vont voir les personnes dans les appartements une fois par semaine pour une petite évaluation de suivi. Et une fois par mois, on va faire le solde des évaluations de suivi pour voir si on prolonge ou pas la personne. Donc de moins en moins la personne est prolongée, mais elle sait quasiment au jour le jour Comment se passe son hébergement ? L'idée, ce n'est pas de rendre quelqu'un anxieux par rapport au fait de savoir ou pas s'il est prolongé. En théorie, ce qu'on avait voulu dès le départ, c'est qu'il y ait quatre appartements dédiés aux candidatures qui viendraient d'en bas, mais quatre appartements qui soient dédiés à des candidatures qui viennent des centres de cure, post-cure, hôpitaux, et ainsi de suite. Dans les faits, depuis maintenant quand même un petit temps, on a de moins en moins de monde en capacité d'être directement, depuis en bas, relié vers le haut. Les situations sont complexes. La civilisation des personnes est également complexe à mener. Il y a alors les critères pour pouvoir venir ici. Il y en a cinq. Trois objectifs, deux plus subjectifs. On aime bien ce qui est subjectif ici. Les trois critères objectifs, il faut que la personne ait un projet à part. Il ne faut pas que la personne soit en attente de quelque chose d'autre. Il faut que la personne ait une situation administrative et financière qui lui permette de payer un loyer. Contrairement à en bas, ici c'est payant. Et il faut que la personne ait aussi la possibilité de mettre son domicile quelque part. Ils ne peuvent pas se domicilier ici. Ça c'est pour des questions légales et administratives. Par contre, on a des accords avec une antenne du CPS ici de Bruxelles pour que les personnes puissent mettre une adresse de référence. C'est un peu un domicile de secours. Donc ça exclut, contrairement à en bas, des personnes qui ne sont pas en hors de séjour sur le territoire. Au centre de crise et dans l'ensemble des projets de transit, ils y ont totalement accès, pas ici. Et les deux autres critères plus subjectifs, c'est qu'il faut que la personne soit dans une relative bonne gestion ou abstinence de sa console. Et il faut que la personne soit en capacité de faire preuve d'autonomie pour du logement. Quand je disais que c'était plus subjectif, c'est que ça laisse la possibilité aux collègues de pouvoir à un moment donné proposer ce genre de projet à des personnes pour qui ce n'est pas 100% sûr. On se donne l'occasion avec eux d'essayer. Là, je vais vous prendre une clé pour vous montrer un logement. Voilà, parce qu'il y a eu une succession d'usagers, donc là, il fallait remettre un peu les choses en état. Et en général, c'est en état. Jusque-là, on a rafraîchi, on a repeint, ce genre de choses. Mais donc l'idée, vous le voyez, c'est que tout doit être fonctionnel pour que la personne arrive, qu'elle vienne d'en bas ou d'un centre. En général, ils ont un sac avec quelques affaires, rien d'autre. Et donc, tout est fonctionnel en termes de fourniture pour que la personne puisse être en capacité d'être en réelle autonomie, comme vous ou moi, dans notre logement. Pour certains, c'est juste une transition. Ils sont en capacité de faire preuve d'autonomie. Ça va vite bien. Pour d'autres, il faut tout réapprendre. On a quand même face à un public qui... Pour beaucoup, toute leur vie d'adulte, on était dans des communautés voulues ou subies, la prison, les centres. Et donc, il y a des tas de choses parfois basiques dans notre fonctionnement. Ça doit être travailler, faire un budget, faire des courses, apprendre à manger. Un café, ce n'est pas 2 euros à la gare. Et donc, on passe avec certains parfois beaucoup de temps à réimpulser ce genre d'ancrage-là. Et avec d'autres, c'est des choses qui sont intégrées et on peut se focaliser sur les recherches d'appart. Alors il y a une redevance au fête air mensuelle d'un peu moins de 500 euros, qui comprend loyer, charge et une épargne qu'on va leur demander de mettre de côté aussi tous les mois, non pas pour une garantie locative, ça ils le compilent autrement, mais pour des besoins liés à l'ouverture des compteurs, ce genre de choses. Et donc ça fait un impact, et s'il y a des dégâts, on sait aussi se rembourser sur des choses. Je ne sais pas combien ça fait, ça doit faire 30 mètres carrés ici j'imagine. Celui-ci comme l'autre a un petit balcon, parce qu'en fait c'est une obligation au niveau pompier, il y a une échelle d'évacuation de secours. Les deux ici ont en plus un petit balcon, alors qu'une vue sur... sur la gare, sur les trains, de temps en temps un renard, il y a l'atomium. Non, mais le cadre vraiment adéquat, et quand on voit ce qu'il se trouve après, pour souvent beaucoup plus cher, ils sont vraiment bien ici. Voilà, donc on va vous montrer le comptoir et on est bon. Le comptoir commence ici. Pour des questions de sécurité, de 8h du matin à minuit, toutes les personnes qui viennent chercher du matériel stérile, on va les faire rentrer. Ça, symboliquement, ils passent la porte du centre et ils vont dans le local où on va aller juste après. Par contre, de minuit à 8h du mat', le comptoir va se faire ici, par la fenêtre qui se situe derrière l'or, pour qu'à un moment donné, les travailleurs et travailleuses soient dans de bonnes conditions. La particularité, c'est que ce comptoir est ouvert 24 sur 24. C'est parce qu'il est attenant au fonctionnement du centre de crise. Et donc la nuit, on met un chariot ici, de telle sorte que le comptoir, l'échange de matériel puisse se faire à ce moment-là. Ça se passe bien. Voilà, c'est ce chariot-là qui est amovible et qui permet d'être déplacé jusque-là. Alors, l'idée pour nous, c'est de pouvoir donner du matériel sérile de consommation, peu importe le mode de consommation, que ce soit de l'injection, de l'inhalation. C'est principalement ces deux modes-là que les personnes viennent chercher ici. Les personnes qui consomment en SNIF, c'est quand même plus rare. Ils ne sont plus à ce stade de ce genre de consommation quand ils arrivent ici. Donc on leur fournit tout au niveau immatériel, stérile, d'injection. On donne aussi du budoïde et des crèmes pour améliorer le néocutigénol, pour tout ce qui est problème de peau. C'est de la bobologie, mais ça marche bien. Et ils ont toujours bien un petit truc qui ne va pas quelque part. Quand c'est plus grave, nos infirmières sont là. Et quand c'est vraiment grave et urgent, On est un bon utilisateur du 112. Ce projet-ci est complètement anonyme. On a une base de données ici par le biais de laquelle on rentre sous couvert de l'anonymat. On va demander, imaginons que Laure, on connaît bien au centre de crise. Voilà, Laure, ça fait 10 ans qu'elle vient au centre de crise. C'est une usagère habituelle. Quand elle vient au centre de crise, on va l'appeler Laure. Pas de problème, le lien de confiance est établi. Mais toutes les fois, elle vient chercher du matériel au comptoir. On va prendre sa lettre, une initiale du prénom, une initiale du nom, une date de naissance. pour qu'on ait un identifiant concernant le taux de fréquentation de l'or. Mais on aura respecté l'anonymat. L'or, on la connaît, ça va. Imaginons que vous venez pour la toute première fois ici, en venant d'abord au comptoir. Si on demande nom, prénom, il y a une série de personnes qui ne vont pas vouloir rentrer. Donc voilà, ça c'est des choses auxquelles on est attentif et qui fonctionnent plutôt bien.

  • Julie Martin

    Parmi les visiteurs du centre transit ce jour-là, Camille Blanc-Jouven, chargée de mission prévention sécurité à la mairie de Villeurbanne, partage son ressenti.

  • Camille Blanc-Jouven

    C'est super d'avoir un lieu comme ça qui propose différents accompagnements, différents moments des parcours des usagers avec un très fort soutien. La ville de la région avec énormément de salariés, plus de 120 équivalents temps plein, ça donne envie de faire des choses.

  • Julie Martin

    Objectif atteint par l'Efus est le projet IcARUS qui vise notamment à encourager le partage de connaissances. et l'échange de bonnes pratiques dans son réseau. L'EFUS remercie Laurent Metz et ses partenaires bruxellois de nous avoir permis cette immersion dans le centre transit à Bruxelles. Merci aussi à vous de nous avoir écoutés jusqu'au bout de cette visite. C'était le dernier épisode de cette première saison du podcast de l'EFUS. Avec Elisabeth Johnston, la déléguée générale de l'EF, nous vous donnons rendez-vous bientôt dans une nouvelle saison dédiée aux outils du projet Icarus. De nouveaux échanges passionnants sur les approches innovantes et les initiatives locales ont été réalisés. en matière de sécurité urbaine. Pour rester informé, rendez-vous sur le site internet du Forum européen pour la sécurité urbaine et abonnez-vous à ce podcast sur votre plateforme d'écoute préférée. A très bientôt pour un prochain épisode du podcast de l'EFUS.

Description

Plongez dans une visite immersive du centre TRANSIT, un lieu d'accueil et hébergement pour les usagers de drogues avec Laurent Maisse, directeur adjoint du centre.


Cette visite organisée par l'Efus lors de la conférence Sécurité, Villes et Démocratie en mars 2024, permet de comprendre le parcours d'un utilisateur de drogue qui souhaite se rendre dans un centre d'accueil.


➡️Un épisode réalisé par Julie Martin, journaliste.


Episode réalisé dans le cadre du projet IcARUS financé par la Commission européenne. Ce projet a reçu un financement du programme de recherche et d'innovation Horizon 2020 de l'Union européenne dans le cadre de la convention de subvention n° 882749.



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  • Julie Martin

    Bienvenue dans le podcast de l'Efus, le Forum européen pour la sécurité urbaine, un réseau européen de 250 autorités locales et régionales dédiées à la sécurité urbaine. Je suis Julie Martin, journaliste. Dans cet épisode réalisé dans le cadre du projet Icarus, je vous invite à suivre Laurent Maisse dans la découverte du centre Transit à Bruxelles, en Belgique, dont il est le directeur adjoint. Une visite organisée. par l'Efus pour les participants de sa conférence Sécurité, démocratie et ville qui a eu lieu à Bruxelles en 2024. Suivons notre guide en immersion, dans Transit, créé en 1995, une structure qui est à la fois un centre d'accueil de jour et d'hébergement pour les usagers de drogue adulte.

  • Laurent Maisse

    Quand vous êtes arrivé, vous avez vu, on a un sas. Alors, il n'est pas très sexy, mais il est très important pour nous. Le sas, il a deux fonctions. Il nous permet à nous de faire attendre le moins longtemps possible les gens. devant, ce qui participe à une pacification de l'espace public. Et quand il y a un problème dans le centre, ce qui arrive de temps en temps, l'enjeu c'est que la personne arrive là. Donc voilà, ça a vraiment une fonction importante pour nous, il y a une fonction de sécurité et de limitation des nuisances au niveau de l'espace public. C'est du robuste, donc quand il y a un problème dans le SASS, c'est toujours mieux qu'ici. Le tout pour nous va être de tout faire pour éviter qu'il y ait des problèmes. Donc on va être beaucoup dans l'anticipation, parfois ça arrive, quand le problème arrive on essaie de le gérer comme on peut. Ce n'est pas la pièce la plus sexy de l'institution, mais c'est la plus importante. Donc on est dans l'accueil. Toute personne qui rentre dans l'institution, en centre de jour ou en hébergement, passe par ici. Et cette pièce a comme fonction d'être le tampon entre la rue et leur mode de vie, et le centre et son fonctionnement. On travaille avec des consommateurs actifs, ce que je vous disais tout à l'heure. Donc du coup, le fait que les personnes arrivent avec du matériel de conso, des médicaments, de l'alcool, couteau, tournevis, cutter, c'est fréquent. Et tout ce qui est interdit dans le centre, ce que je viens de vous citer, doit être mis dans les casiers. Les casiers nous permettent vraiment de pouvoir assurer à la personne de déposer ce qui est interdit dans le casier et de le récupérer quand ils partent. Il n'y a pas des quantités de quoi que ce soit là-dedans. Au mieux, il y a un alu avec un résidu de fin de conso, des canettes d'alcool plates et tièdes. Mais ça nous permet aussi, chaque fois qu'on va chercher avec eux ce qu'ils ont besoin dans leur casier, dans le cas d'une sortie conso, de faire de la réduction de risque. Tiens, tu prends quoi ? Est-ce que tu as le matériel qui va avec ? Attends, et tu vas consommer comment ? Et on va vraiment utiliser tout. pour faire levier, pour donner de l'info, donner du matériel. Donc voilà. Et donc cette petite pièce-ci a vraiment tout son sens, c'est que c'est le temps d'arrêt en disant, voilà, à partir d'après, tu es dans le centre, et dans le centre, il y a trois règles. Pas de conso dans la maison, pas de violence, et respecter les horaires. Alors ce n'est pas vrai, il y a plein d'autres règles, mais toutes les autres règles rentrent dans une de ces trois-là. Et imaginons que vous arrivez ici pour la première fois aujourd'hui, ça fait une semaine que vous êtes dans des consommations pas possibles, vous n'avez quasiment pas dormi, si je viens avec le règlement, soit vous partez, soit j'ai le règlement au visage. Donc la manière dont on va expliquer les choses c'est hyper important et donc ce qu'on fait c'est qu'on explique aux gens voilà en fait ici il y a trois règles, c'est simple, la personne elle retient ça très facilement et dans un premier temps ça suffit. Et puis une fois que la personne aussi on sait si elle reste ou pas, on va prendre le temps de lui expliquer toutes les règles mais dans un temps deux et ça se passe en général mieux. Quand la personne arrive avec des affaires on tape les affaires ici, quand on sait qu'il reste en hébergement ou pas donc en fin de journée on contrôle avec la personne le contenu de son sac et on redispatche ce qui peut rentrer ou pas dans le centre. On va continuer. Le bâtiment, c'est une ancienne école. Avant qu'on l'occupe, c'était une école. Il y a eu pas mal de transformations du fait des modalités d'accès du centre. Comme ça, vous savez, c'est une ancienne école. Le bâtiment appartient au CPS de Bruxelles, c'est le centre public de l'aide sociale de la ville. On bénéficie à titre gratuit d'un bâtiment qui nous est cédé depuis plus de 26 ans. C'est très chouette. On va aller dehors maintenant. On a vraiment cette chance d'avoir un énorme bâtiment en région bruxelloise avec une cour intérieure. Et donc ça nous permet aussi, toutes les fois où des gens ont envie de fumer une cloque, machin, c'est d'avoir accès à cet espace extérieur à l'intérieur et pas de les faire ressortir. Le nombre de tensions qu'on arrive à éviter parce qu'on est dehors, parce que le groupe est aéré, on arrive vraiment à dispatcher l'ensemble des usagers qui fréquentent le centre sur différents niveaux du bâtiment et dans des espaces qui sont relativement bien accueillants et aérés. Donc pour l'équipe aussi... Ah, pour l'équipe... Ouais, il y a le train. Pour l'équipe aussi... C'est précieux d'avoir ces espaces-là parce qu'il y a des tas de moments où ce n'est pas dans le bureau que les choses vont se passer. C'est au fond de la cour, sur un banc, quand on fait une partie de kicker. Ce public, tout faire dans des bureaux, ça ne marche pas. Dans plein de cas ça marche bien mais ça marche pas toujours. Donc le fait de pouvoir à un moment donné amorcer les choses avec une pause club, ça permet de faire du lien et à partir du moment où le lien est créé on peut quasiment tout faire. Alors derrière vous au rez-de-chaussée c'est une grande salle occupationnelle, on ne va pas rentrer, ça fait un peu zoo mais il y a plein de fauteuils et ça permet vraiment aux personnes qui arrivent le matin de se poser, de finir leur nuit là. Il y a des activités qui sont aussi proposées avec une table de ping-pong, des activités occupationnelles, il y a un petit peu de tout. Quand il fait beau on peut bénéficier de l'extérieur pour faire du sport avec eux. Et tout est prétexte à faire du lien. Alors, on était tout à l'heure sur le rez-de-chaussée, ça c'est vraiment les espaces formels avec tout ce qui est bureau, la psychologue, l'équipe sociale, les infirmières et ainsi de suite. On n'a pas de médecin, ça je vous l'avais expliqué. Là, c'est l'aile administrative. Derrière ici, vous avez la cuisine, cafétaria et réfectoire. On offre un repas chaud tous les midis à toutes les personnes présentes physiquement dans la maison. Et c'est l'équipe plus une personne qui est en charge de la cuisine, une artic 60, qui s'occupe du repas. Et c'est toujours quelque chose de chaud, de copieux. Donc c'est comme à la maison, mais en grande quantité. Et on fait en sorte que chacun ait quelque chose de copieux à se mettre sous la dent. Et quand c'est bien cuit et en suffisance, ça a fonction de paix sociale.

  • Julie Martin

    Ça est toujours gratuit ?

  • Laurent Maisse

    Tout est gratuit. Donc tout ce qu'on propose ici est totalement gratuit. Accès-toi à l'été douche, pareil, au moins un. Au plus un, on va y aller maintenant, c'est l'espace de l'hébergement. L'aile des bureaux de la deuxième ligne. Et au dernier étage, sur tout le L, c'est les appartements supervisés.

  • Julie Martin

    Et vous devez refuser du monde ?

  • Laurent Maisse

    Tous les jours, oui. Au niveau hébergement, on refuse tous les jours du monde, beaucoup de monde, depuis 2012. On a vraiment une explosion. Il y a eu une courbe ascendante depuis toujours avec la création du centre. Mais à l'hiver 2012-2013, on a vraiment eu un pic qui n'est jamais redescendu jusqu'au lockdown Covid. On vient de fêter les quatre ans. Et depuis, le taux de saturation reste plein. C'est la bonne question. Ce sur quoi on va discuter, c'est la situation de crise. Il n'y a rien de plus subjectif que ça, et tant mieux. Ça permet aux travailleurs de pouvoir être créatifs. Objectivement, une femme va toujours avoir un niveau de priorité par rapport aux discussions qu'on a. Et après, ça va vraiment être la situation de crise. On peut tout y mettre derrière la crise. Il y a parfois des personnes qui vont être sur des hébergements répétés parce qu'en fait la situation de crise rejaillit régulièrement. Pour d'autres, on va parfois mettre plus de temps à les reprendre en hébergement parce qu'on est complet, parce que l'hébergement ne s'est peut-être pas bien passé ou parce que la personne, elle est à la rue, mais ça tient. C'est horrible de dire ça, mais c'est ça. Et donc, volontairement, il y a du flou sur ça pour que l'équipe ne soit pas bloquée. Comme je vous disais, il y a trois règles dans l'institution. Il y a volontairement des zones grises. Il y a quelques règles phares et des zones grises. Les zones grises, on en a besoin pour pouvoir fonctionner avec le public sans déroger au cadre. Alors les nouveaux travailleurs, les zones grises, ça les insécurise, c'est flou. Les travailleurs plus aguerris, ils jonglent avec ces zones grises pour fonctionner avec le public. Voilà, et on peut vraiment, moi je dis ça fait longtemps que je travaille ici, ils sont très créatifs et donc ça nous impose d'être incohérents et justes. Et donc à un moment donné, un truc trop rigide, ça ne marche pas avec ce public.

  • Camille Blanc-Jouven

    Et vous accueillez que des personnes seules ?

  • Laurent Maisse

    Non, hommes, femmes, couples. Pas d'enfants et alors pour l'instant pas d'animaux.

  • Julie Martin

    Et pas d'enfants ?

  • Laurent Maisse

    Pas d'enfants. Il faut des dérogations au niveau du cadre légal par rapport à ça. C'est un centre de crise, c'est vraiment pas un lieu adéquat. Mais donc on accueille des hommes, des femmes, des couples. Mais on ne mélange pas les gens en chambre. Parce qu'il y a les vrais couples. Disons, vous arrivez en couple, vous restez en couple, vous repartez en couple. Vous pouvez se dire, bah, à la limite, si on est en couple, peu importe. Notre problème, c'est pas ça. C'est le nombre de couples qui se font et se défont à des vitesses folles. Et si on doit commencer à compter les points de qui est avec qui, on s'en sort pas. Donc de nouveau, pour éviter d'être dans l'arbitraire, les couples ne sont pas en chambre ensemble et on ne mélange pas les gens à l'hébergement. Mais je vais vous montrer l'hébergement maintenant. Donc ici on est sur l'étage de l'hébergement. Cet étage-ci n'est accessible que le soir à partir de 19h, après le repas du soir qui se prend au moins un, là où on était tout à l'heure. Donc cet étage nous permet d'avoir des accès non occupés à certains moments, et c'est donc ici que se déroule l'espace femme une fois par semaine. Et en deux ou trois tours d'aménagement, ça devient un espace très cosy. où il fait, il fait, il y a des panneaux colorés, elle met de l'encens, et donc cet espace qui est correct, mais qui est assez froid, devient quelque chose de très cosy. C'est aussi ici où on fait des réunions, les petits jobs aussi, il y a toute une campagne de petits jobs comme en France, au niveau de la constitution des kits crack, donc on rémunère les usagers pour des petits jobs sur toute une série de choses qui sont utiles à faire. Et donc, pour des questions pratiques, les équipes qui se succèdent en 24-24 et qui font les nuits, ont l'alignement du couloir, dans le prolongement du bureau, ce qui permet d'avoir une vue. L'idée, vraiment, ce n'est pas de passer sa nuit dans le bocal, mais c'est d'être un maximum en contact avec les usagers. On a 22 places. La capacité totale du centre de crise, c'est 22. On s'arrête toujours à 20 personnes dans l'exécution qu'on a l'après-midi en briefing pour garder deux lits d'urgence. Dans un centre de crise qui est plein tout le temps, on tient à avoir deux lits d'urgence. Il y en a un qui est dédié historiquement aux arrivées police et ou prison, congé pénitentiaire, libération, ce genre de choses. Et l'autre qui sont les arrivées communes ou via nos partenaires. Il y a un turnover important. L'hébergement, c'est 13 jours. C'est à la fois bien mais court. L'équipe a la capacité de pouvoir prolonger au cas par cas la situation des personnes en fonction de ce qui pourrait se débloquer ensuite. Et il y a des gens qui ne tiennent pas plus d'une heure ou de trois jours. Donc ça tourne beaucoup et tout le temps. Il y a un petit fumoir qui est là. On a une population qui est fumeuse. Vu les avancées légales autour des interdictions au tabac, avant on pouvait fumer partout, maintenant on peut fumer là. Alors je vais vous montrer maintenant les chambres. Si les portes sont ouvertes, c'est qu'on a une société de nettoyage avec laquelle on est en contrat et qui vient faire 7 sur 7 tout le bâtiment. C'est grâce à eux que le bâtiment est encore debout aujourd'hui et qu'on n'a pas d'infestation nuisible. punaise ou de voilà donc voilà on a fait le choix d'avoir que deux lits par chambre on pourrait facilement dédoublé on refuse on préfère vraiment privilégié la qualité à la quantité en termes de prise en charge dans le sens aussi où c'est déjà pas évident pour beaucoup d'être à deux ils doivent ils doivent être ensemble c'est ils choisissent pas forcément toujours avec qui ils sont donc c'est parfois compliqué et on fournit tout et d'oreiller drap literie on change autant de fois que nécessaire on demande que tout soit en état et puis une société nettoyage qui vient tout nettoyer Détail d'importance, mais détail commun, il y a un verrou qui est à l'intérieur, donc toute personne peut fermer l'intérieur, et ça, ça confère aux femmes qui sont en hébergement un réel sentiment de sécurité. Si on n'avait pas ça, je pense qu'on en aurait encore moins. Et donc, la nuit, les équipes sont obligées de faire un tour des chambres, maximum toutes les heures, pour s'assurer que tout le monde va bien. Alors on fait ça de manière très bienveillante, très discrète, et c'est de s'assurer que les deux personnes dorment, et qu'il n'y ait pas quelqu'un qui fasse un malaise ou une overdose. Au bout du couloir, accès aux toilettes et aux douches. voilà il y a l'orbe la nuit en général ça se passe bien moi j'ai fait des nuits pendant plus de dix ans c'est la nuit que les gens oublient leur carapace dans leur lit et quand ils viennent discuter c'est là que les choses se passent c'est précieux ces moments là c'est parfois pas simple mais c'est précieux voilà c'est des chouettes moments et le public avec lequel on travaille qui comme dans des conditions de vie assez assez désastreuse une fois que le lien de confiance et créer ça permet vraiment d'avancer il faut pas oublier comme on est un centre de crise Par défaut, les gens ne viennent que quand ils ne vont pas bien. Nous, quand on ne voit plus quelqu'un, il y a toujours trois options. Tout va bien et on l'espère le plus longtemps possible. La personne est en prison, on la reverra bien quand elle sort. Ou la personne est décédée. Et on peut le tourner comme on veut, c'est toujours un de ces trois-là. Et donc, oui, ça c'est la particularité du centre de crise. Et alors aussi, ce qui est très significatif ici, c'est la répétition des mêmes démarches. Il y a des gens avec qui on va faire pour la 88e fois la déclaration de perte de carte d'identité. Ah bah oui. ou qui l'ont à peine reçu, deux heures plus tard, ils l'ont reperdu. Eh bien, on recommence et ce n'est pas grave. Et c'est cette posture de non-jugement, d'ouverture, qui fait que les gens reviennent, se sentent bien ici, mais ils savent aussi qu'on a un cadre. Ce cadre, il est nécessaire et pour nous, pour notre pratique, et pour eux, pour qu'à un moment donné, les choses se passent le mieux possible. Voilà, on a un règlement qui fixe une série de choses et on s'y tient. Et alors, vu qu'on est dans de la crise, c'est souvent binaire. Action, réaction. Ça ne veut pas dire quelque chose de lourd, mais... On ne peut pas se dire, l'équipe va réfléchir et te dit quoi la semaine prochaine. La temporalité ici ne nous permet pas d'être là-dedans. Je vais encore vous montrer un projet en haut, et puis le comptoir d'échange de matériel. Ici on est sur ce qu'on appelle nous les appartements supervisés, c'est le projet phase 4. Alors pourquoi phase 4 ? C'est qu'en fait, les trois autres phases, c'est en lien avec le centre de crise. Phase 1, c'est les deux premiers jours, on fait connaissance, il y a certains éléments sur lesquels on est très très attentif. Phase 2, c'est l'hébergement en lui-même de 13 jours. L'équipe sait, dans ces référencements-là, où se trouve tout de suite la personne. La phase 2, c'est si la personne veut mettre des choses en place, c'est là qu'on va, avec l'équipe travaillée d'ARHP, la mettre en place. Et la phase 3, c'est à partir du moment où on a une date d'entrée confirmée quelque part, que tout est en ordre, qu'il n'y a plus rien à faire. Alors c'est rare qu'ils soient en phase 3, mais quand ça arrive, c'est top. Et donc, dans notre jargon interne, la suite, c'était les projets d'appartements supervisés appelés phase 4. Ce projet a fonctionné depuis 2008. Avant, c'était un énorme grenier. un peu désaffecté, avec plein de pigeons. Le CPS, qui est propriétaire du bâtiment, a validé le fait qu'on puisse transformer ça en 8 studios. Il y en a 6 côté rue, donc 2 du côté de la rue. Il y en a 2 autres côté train, qu'on entend tout le temps dans l'enregistrement. Ce projet est plus récent et s'adresse à un public qui, contrairement au public d'en bas, va beaucoup mieux. Du coup, ici, il fait toujours calme, propre, ça sent bon, c'est une autre ambiance. Moi, je préfère l'ambiance d'en bas, mais chacun son truc. Merci. Les personnes ici vont aussi rester sur une durée beaucoup plus longue. Et donc l'appropriation de cet espace va pouvoir se faire de manière différente. Elles vont rester sur du 6 mois à un an, parfois même un peu plus. Sauf que dans la manière dont on a construit le projet, on va travailler vraiment avec eux au quotidien. Ça c'est ma collègue qui est là. Il y a des référents qui vont voir les personnes dans les appartements une fois par semaine pour une petite évaluation de suivi. Et une fois par mois, on va faire le solde des évaluations de suivi pour voir si on prolonge ou pas la personne. Donc de moins en moins la personne est prolongée, mais elle sait quasiment au jour le jour Comment se passe son hébergement ? L'idée, ce n'est pas de rendre quelqu'un anxieux par rapport au fait de savoir ou pas s'il est prolongé. En théorie, ce qu'on avait voulu dès le départ, c'est qu'il y ait quatre appartements dédiés aux candidatures qui viendraient d'en bas, mais quatre appartements qui soient dédiés à des candidatures qui viennent des centres de cure, post-cure, hôpitaux, et ainsi de suite. Dans les faits, depuis maintenant quand même un petit temps, on a de moins en moins de monde en capacité d'être directement, depuis en bas, relié vers le haut. Les situations sont complexes. La civilisation des personnes est également complexe à mener. Il y a alors les critères pour pouvoir venir ici. Il y en a cinq. Trois objectifs, deux plus subjectifs. On aime bien ce qui est subjectif ici. Les trois critères objectifs, il faut que la personne ait un projet à part. Il ne faut pas que la personne soit en attente de quelque chose d'autre. Il faut que la personne ait une situation administrative et financière qui lui permette de payer un loyer. Contrairement à en bas, ici c'est payant. Et il faut que la personne ait aussi la possibilité de mettre son domicile quelque part. Ils ne peuvent pas se domicilier ici. Ça c'est pour des questions légales et administratives. Par contre, on a des accords avec une antenne du CPS ici de Bruxelles pour que les personnes puissent mettre une adresse de référence. C'est un peu un domicile de secours. Donc ça exclut, contrairement à en bas, des personnes qui ne sont pas en hors de séjour sur le territoire. Au centre de crise et dans l'ensemble des projets de transit, ils y ont totalement accès, pas ici. Et les deux autres critères plus subjectifs, c'est qu'il faut que la personne soit dans une relative bonne gestion ou abstinence de sa console. Et il faut que la personne soit en capacité de faire preuve d'autonomie pour du logement. Quand je disais que c'était plus subjectif, c'est que ça laisse la possibilité aux collègues de pouvoir à un moment donné proposer ce genre de projet à des personnes pour qui ce n'est pas 100% sûr. On se donne l'occasion avec eux d'essayer. Là, je vais vous prendre une clé pour vous montrer un logement. Voilà, parce qu'il y a eu une succession d'usagers, donc là, il fallait remettre un peu les choses en état. Et en général, c'est en état. Jusque-là, on a rafraîchi, on a repeint, ce genre de choses. Mais donc l'idée, vous le voyez, c'est que tout doit être fonctionnel pour que la personne arrive, qu'elle vienne d'en bas ou d'un centre. En général, ils ont un sac avec quelques affaires, rien d'autre. Et donc, tout est fonctionnel en termes de fourniture pour que la personne puisse être en capacité d'être en réelle autonomie, comme vous ou moi, dans notre logement. Pour certains, c'est juste une transition. Ils sont en capacité de faire preuve d'autonomie. Ça va vite bien. Pour d'autres, il faut tout réapprendre. On a quand même face à un public qui... Pour beaucoup, toute leur vie d'adulte, on était dans des communautés voulues ou subies, la prison, les centres. Et donc, il y a des tas de choses parfois basiques dans notre fonctionnement. Ça doit être travailler, faire un budget, faire des courses, apprendre à manger. Un café, ce n'est pas 2 euros à la gare. Et donc, on passe avec certains parfois beaucoup de temps à réimpulser ce genre d'ancrage-là. Et avec d'autres, c'est des choses qui sont intégrées et on peut se focaliser sur les recherches d'appart. Alors il y a une redevance au fête air mensuelle d'un peu moins de 500 euros, qui comprend loyer, charge et une épargne qu'on va leur demander de mettre de côté aussi tous les mois, non pas pour une garantie locative, ça ils le compilent autrement, mais pour des besoins liés à l'ouverture des compteurs, ce genre de choses. Et donc ça fait un impact, et s'il y a des dégâts, on sait aussi se rembourser sur des choses. Je ne sais pas combien ça fait, ça doit faire 30 mètres carrés ici j'imagine. Celui-ci comme l'autre a un petit balcon, parce qu'en fait c'est une obligation au niveau pompier, il y a une échelle d'évacuation de secours. Les deux ici ont en plus un petit balcon, alors qu'une vue sur... sur la gare, sur les trains, de temps en temps un renard, il y a l'atomium. Non, mais le cadre vraiment adéquat, et quand on voit ce qu'il se trouve après, pour souvent beaucoup plus cher, ils sont vraiment bien ici. Voilà, donc on va vous montrer le comptoir et on est bon. Le comptoir commence ici. Pour des questions de sécurité, de 8h du matin à minuit, toutes les personnes qui viennent chercher du matériel stérile, on va les faire rentrer. Ça, symboliquement, ils passent la porte du centre et ils vont dans le local où on va aller juste après. Par contre, de minuit à 8h du mat', le comptoir va se faire ici, par la fenêtre qui se situe derrière l'or, pour qu'à un moment donné, les travailleurs et travailleuses soient dans de bonnes conditions. La particularité, c'est que ce comptoir est ouvert 24 sur 24. C'est parce qu'il est attenant au fonctionnement du centre de crise. Et donc la nuit, on met un chariot ici, de telle sorte que le comptoir, l'échange de matériel puisse se faire à ce moment-là. Ça se passe bien. Voilà, c'est ce chariot-là qui est amovible et qui permet d'être déplacé jusque-là. Alors, l'idée pour nous, c'est de pouvoir donner du matériel sérile de consommation, peu importe le mode de consommation, que ce soit de l'injection, de l'inhalation. C'est principalement ces deux modes-là que les personnes viennent chercher ici. Les personnes qui consomment en SNIF, c'est quand même plus rare. Ils ne sont plus à ce stade de ce genre de consommation quand ils arrivent ici. Donc on leur fournit tout au niveau immatériel, stérile, d'injection. On donne aussi du budoïde et des crèmes pour améliorer le néocutigénol, pour tout ce qui est problème de peau. C'est de la bobologie, mais ça marche bien. Et ils ont toujours bien un petit truc qui ne va pas quelque part. Quand c'est plus grave, nos infirmières sont là. Et quand c'est vraiment grave et urgent, On est un bon utilisateur du 112. Ce projet-ci est complètement anonyme. On a une base de données ici par le biais de laquelle on rentre sous couvert de l'anonymat. On va demander, imaginons que Laure, on connaît bien au centre de crise. Voilà, Laure, ça fait 10 ans qu'elle vient au centre de crise. C'est une usagère habituelle. Quand elle vient au centre de crise, on va l'appeler Laure. Pas de problème, le lien de confiance est établi. Mais toutes les fois, elle vient chercher du matériel au comptoir. On va prendre sa lettre, une initiale du prénom, une initiale du nom, une date de naissance. pour qu'on ait un identifiant concernant le taux de fréquentation de l'or. Mais on aura respecté l'anonymat. L'or, on la connaît, ça va. Imaginons que vous venez pour la toute première fois ici, en venant d'abord au comptoir. Si on demande nom, prénom, il y a une série de personnes qui ne vont pas vouloir rentrer. Donc voilà, ça c'est des choses auxquelles on est attentif et qui fonctionnent plutôt bien.

  • Julie Martin

    Parmi les visiteurs du centre transit ce jour-là, Camille Blanc-Jouven, chargée de mission prévention sécurité à la mairie de Villeurbanne, partage son ressenti.

  • Camille Blanc-Jouven

    C'est super d'avoir un lieu comme ça qui propose différents accompagnements, différents moments des parcours des usagers avec un très fort soutien. La ville de la région avec énormément de salariés, plus de 120 équivalents temps plein, ça donne envie de faire des choses.

  • Julie Martin

    Objectif atteint par l'Efus est le projet IcARUS qui vise notamment à encourager le partage de connaissances. et l'échange de bonnes pratiques dans son réseau. L'EFUS remercie Laurent Metz et ses partenaires bruxellois de nous avoir permis cette immersion dans le centre transit à Bruxelles. Merci aussi à vous de nous avoir écoutés jusqu'au bout de cette visite. C'était le dernier épisode de cette première saison du podcast de l'EFUS. Avec Elisabeth Johnston, la déléguée générale de l'EF, nous vous donnons rendez-vous bientôt dans une nouvelle saison dédiée aux outils du projet Icarus. De nouveaux échanges passionnants sur les approches innovantes et les initiatives locales ont été réalisés. en matière de sécurité urbaine. Pour rester informé, rendez-vous sur le site internet du Forum européen pour la sécurité urbaine et abonnez-vous à ce podcast sur votre plateforme d'écoute préférée. A très bientôt pour un prochain épisode du podcast de l'EFUS.

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Description

Plongez dans une visite immersive du centre TRANSIT, un lieu d'accueil et hébergement pour les usagers de drogues avec Laurent Maisse, directeur adjoint du centre.


Cette visite organisée par l'Efus lors de la conférence Sécurité, Villes et Démocratie en mars 2024, permet de comprendre le parcours d'un utilisateur de drogue qui souhaite se rendre dans un centre d'accueil.


➡️Un épisode réalisé par Julie Martin, journaliste.


Episode réalisé dans le cadre du projet IcARUS financé par la Commission européenne. Ce projet a reçu un financement du programme de recherche et d'innovation Horizon 2020 de l'Union européenne dans le cadre de la convention de subvention n° 882749.



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Transcription

  • Julie Martin

    Bienvenue dans le podcast de l'Efus, le Forum européen pour la sécurité urbaine, un réseau européen de 250 autorités locales et régionales dédiées à la sécurité urbaine. Je suis Julie Martin, journaliste. Dans cet épisode réalisé dans le cadre du projet Icarus, je vous invite à suivre Laurent Maisse dans la découverte du centre Transit à Bruxelles, en Belgique, dont il est le directeur adjoint. Une visite organisée. par l'Efus pour les participants de sa conférence Sécurité, démocratie et ville qui a eu lieu à Bruxelles en 2024. Suivons notre guide en immersion, dans Transit, créé en 1995, une structure qui est à la fois un centre d'accueil de jour et d'hébergement pour les usagers de drogue adulte.

  • Laurent Maisse

    Quand vous êtes arrivé, vous avez vu, on a un sas. Alors, il n'est pas très sexy, mais il est très important pour nous. Le sas, il a deux fonctions. Il nous permet à nous de faire attendre le moins longtemps possible les gens. devant, ce qui participe à une pacification de l'espace public. Et quand il y a un problème dans le centre, ce qui arrive de temps en temps, l'enjeu c'est que la personne arrive là. Donc voilà, ça a vraiment une fonction importante pour nous, il y a une fonction de sécurité et de limitation des nuisances au niveau de l'espace public. C'est du robuste, donc quand il y a un problème dans le SASS, c'est toujours mieux qu'ici. Le tout pour nous va être de tout faire pour éviter qu'il y ait des problèmes. Donc on va être beaucoup dans l'anticipation, parfois ça arrive, quand le problème arrive on essaie de le gérer comme on peut. Ce n'est pas la pièce la plus sexy de l'institution, mais c'est la plus importante. Donc on est dans l'accueil. Toute personne qui rentre dans l'institution, en centre de jour ou en hébergement, passe par ici. Et cette pièce a comme fonction d'être le tampon entre la rue et leur mode de vie, et le centre et son fonctionnement. On travaille avec des consommateurs actifs, ce que je vous disais tout à l'heure. Donc du coup, le fait que les personnes arrivent avec du matériel de conso, des médicaments, de l'alcool, couteau, tournevis, cutter, c'est fréquent. Et tout ce qui est interdit dans le centre, ce que je viens de vous citer, doit être mis dans les casiers. Les casiers nous permettent vraiment de pouvoir assurer à la personne de déposer ce qui est interdit dans le casier et de le récupérer quand ils partent. Il n'y a pas des quantités de quoi que ce soit là-dedans. Au mieux, il y a un alu avec un résidu de fin de conso, des canettes d'alcool plates et tièdes. Mais ça nous permet aussi, chaque fois qu'on va chercher avec eux ce qu'ils ont besoin dans leur casier, dans le cas d'une sortie conso, de faire de la réduction de risque. Tiens, tu prends quoi ? Est-ce que tu as le matériel qui va avec ? Attends, et tu vas consommer comment ? Et on va vraiment utiliser tout. pour faire levier, pour donner de l'info, donner du matériel. Donc voilà. Et donc cette petite pièce-ci a vraiment tout son sens, c'est que c'est le temps d'arrêt en disant, voilà, à partir d'après, tu es dans le centre, et dans le centre, il y a trois règles. Pas de conso dans la maison, pas de violence, et respecter les horaires. Alors ce n'est pas vrai, il y a plein d'autres règles, mais toutes les autres règles rentrent dans une de ces trois-là. Et imaginons que vous arrivez ici pour la première fois aujourd'hui, ça fait une semaine que vous êtes dans des consommations pas possibles, vous n'avez quasiment pas dormi, si je viens avec le règlement, soit vous partez, soit j'ai le règlement au visage. Donc la manière dont on va expliquer les choses c'est hyper important et donc ce qu'on fait c'est qu'on explique aux gens voilà en fait ici il y a trois règles, c'est simple, la personne elle retient ça très facilement et dans un premier temps ça suffit. Et puis une fois que la personne aussi on sait si elle reste ou pas, on va prendre le temps de lui expliquer toutes les règles mais dans un temps deux et ça se passe en général mieux. Quand la personne arrive avec des affaires on tape les affaires ici, quand on sait qu'il reste en hébergement ou pas donc en fin de journée on contrôle avec la personne le contenu de son sac et on redispatche ce qui peut rentrer ou pas dans le centre. On va continuer. Le bâtiment, c'est une ancienne école. Avant qu'on l'occupe, c'était une école. Il y a eu pas mal de transformations du fait des modalités d'accès du centre. Comme ça, vous savez, c'est une ancienne école. Le bâtiment appartient au CPS de Bruxelles, c'est le centre public de l'aide sociale de la ville. On bénéficie à titre gratuit d'un bâtiment qui nous est cédé depuis plus de 26 ans. C'est très chouette. On va aller dehors maintenant. On a vraiment cette chance d'avoir un énorme bâtiment en région bruxelloise avec une cour intérieure. Et donc ça nous permet aussi, toutes les fois où des gens ont envie de fumer une cloque, machin, c'est d'avoir accès à cet espace extérieur à l'intérieur et pas de les faire ressortir. Le nombre de tensions qu'on arrive à éviter parce qu'on est dehors, parce que le groupe est aéré, on arrive vraiment à dispatcher l'ensemble des usagers qui fréquentent le centre sur différents niveaux du bâtiment et dans des espaces qui sont relativement bien accueillants et aérés. Donc pour l'équipe aussi... Ah, pour l'équipe... Ouais, il y a le train. Pour l'équipe aussi... C'est précieux d'avoir ces espaces-là parce qu'il y a des tas de moments où ce n'est pas dans le bureau que les choses vont se passer. C'est au fond de la cour, sur un banc, quand on fait une partie de kicker. Ce public, tout faire dans des bureaux, ça ne marche pas. Dans plein de cas ça marche bien mais ça marche pas toujours. Donc le fait de pouvoir à un moment donné amorcer les choses avec une pause club, ça permet de faire du lien et à partir du moment où le lien est créé on peut quasiment tout faire. Alors derrière vous au rez-de-chaussée c'est une grande salle occupationnelle, on ne va pas rentrer, ça fait un peu zoo mais il y a plein de fauteuils et ça permet vraiment aux personnes qui arrivent le matin de se poser, de finir leur nuit là. Il y a des activités qui sont aussi proposées avec une table de ping-pong, des activités occupationnelles, il y a un petit peu de tout. Quand il fait beau on peut bénéficier de l'extérieur pour faire du sport avec eux. Et tout est prétexte à faire du lien. Alors, on était tout à l'heure sur le rez-de-chaussée, ça c'est vraiment les espaces formels avec tout ce qui est bureau, la psychologue, l'équipe sociale, les infirmières et ainsi de suite. On n'a pas de médecin, ça je vous l'avais expliqué. Là, c'est l'aile administrative. Derrière ici, vous avez la cuisine, cafétaria et réfectoire. On offre un repas chaud tous les midis à toutes les personnes présentes physiquement dans la maison. Et c'est l'équipe plus une personne qui est en charge de la cuisine, une artic 60, qui s'occupe du repas. Et c'est toujours quelque chose de chaud, de copieux. Donc c'est comme à la maison, mais en grande quantité. Et on fait en sorte que chacun ait quelque chose de copieux à se mettre sous la dent. Et quand c'est bien cuit et en suffisance, ça a fonction de paix sociale.

  • Julie Martin

    Ça est toujours gratuit ?

  • Laurent Maisse

    Tout est gratuit. Donc tout ce qu'on propose ici est totalement gratuit. Accès-toi à l'été douche, pareil, au moins un. Au plus un, on va y aller maintenant, c'est l'espace de l'hébergement. L'aile des bureaux de la deuxième ligne. Et au dernier étage, sur tout le L, c'est les appartements supervisés.

  • Julie Martin

    Et vous devez refuser du monde ?

  • Laurent Maisse

    Tous les jours, oui. Au niveau hébergement, on refuse tous les jours du monde, beaucoup de monde, depuis 2012. On a vraiment une explosion. Il y a eu une courbe ascendante depuis toujours avec la création du centre. Mais à l'hiver 2012-2013, on a vraiment eu un pic qui n'est jamais redescendu jusqu'au lockdown Covid. On vient de fêter les quatre ans. Et depuis, le taux de saturation reste plein. C'est la bonne question. Ce sur quoi on va discuter, c'est la situation de crise. Il n'y a rien de plus subjectif que ça, et tant mieux. Ça permet aux travailleurs de pouvoir être créatifs. Objectivement, une femme va toujours avoir un niveau de priorité par rapport aux discussions qu'on a. Et après, ça va vraiment être la situation de crise. On peut tout y mettre derrière la crise. Il y a parfois des personnes qui vont être sur des hébergements répétés parce qu'en fait la situation de crise rejaillit régulièrement. Pour d'autres, on va parfois mettre plus de temps à les reprendre en hébergement parce qu'on est complet, parce que l'hébergement ne s'est peut-être pas bien passé ou parce que la personne, elle est à la rue, mais ça tient. C'est horrible de dire ça, mais c'est ça. Et donc, volontairement, il y a du flou sur ça pour que l'équipe ne soit pas bloquée. Comme je vous disais, il y a trois règles dans l'institution. Il y a volontairement des zones grises. Il y a quelques règles phares et des zones grises. Les zones grises, on en a besoin pour pouvoir fonctionner avec le public sans déroger au cadre. Alors les nouveaux travailleurs, les zones grises, ça les insécurise, c'est flou. Les travailleurs plus aguerris, ils jonglent avec ces zones grises pour fonctionner avec le public. Voilà, et on peut vraiment, moi je dis ça fait longtemps que je travaille ici, ils sont très créatifs et donc ça nous impose d'être incohérents et justes. Et donc à un moment donné, un truc trop rigide, ça ne marche pas avec ce public.

  • Camille Blanc-Jouven

    Et vous accueillez que des personnes seules ?

  • Laurent Maisse

    Non, hommes, femmes, couples. Pas d'enfants et alors pour l'instant pas d'animaux.

  • Julie Martin

    Et pas d'enfants ?

  • Laurent Maisse

    Pas d'enfants. Il faut des dérogations au niveau du cadre légal par rapport à ça. C'est un centre de crise, c'est vraiment pas un lieu adéquat. Mais donc on accueille des hommes, des femmes, des couples. Mais on ne mélange pas les gens en chambre. Parce qu'il y a les vrais couples. Disons, vous arrivez en couple, vous restez en couple, vous repartez en couple. Vous pouvez se dire, bah, à la limite, si on est en couple, peu importe. Notre problème, c'est pas ça. C'est le nombre de couples qui se font et se défont à des vitesses folles. Et si on doit commencer à compter les points de qui est avec qui, on s'en sort pas. Donc de nouveau, pour éviter d'être dans l'arbitraire, les couples ne sont pas en chambre ensemble et on ne mélange pas les gens à l'hébergement. Mais je vais vous montrer l'hébergement maintenant. Donc ici on est sur l'étage de l'hébergement. Cet étage-ci n'est accessible que le soir à partir de 19h, après le repas du soir qui se prend au moins un, là où on était tout à l'heure. Donc cet étage nous permet d'avoir des accès non occupés à certains moments, et c'est donc ici que se déroule l'espace femme une fois par semaine. Et en deux ou trois tours d'aménagement, ça devient un espace très cosy. où il fait, il fait, il y a des panneaux colorés, elle met de l'encens, et donc cet espace qui est correct, mais qui est assez froid, devient quelque chose de très cosy. C'est aussi ici où on fait des réunions, les petits jobs aussi, il y a toute une campagne de petits jobs comme en France, au niveau de la constitution des kits crack, donc on rémunère les usagers pour des petits jobs sur toute une série de choses qui sont utiles à faire. Et donc, pour des questions pratiques, les équipes qui se succèdent en 24-24 et qui font les nuits, ont l'alignement du couloir, dans le prolongement du bureau, ce qui permet d'avoir une vue. L'idée, vraiment, ce n'est pas de passer sa nuit dans le bocal, mais c'est d'être un maximum en contact avec les usagers. On a 22 places. La capacité totale du centre de crise, c'est 22. On s'arrête toujours à 20 personnes dans l'exécution qu'on a l'après-midi en briefing pour garder deux lits d'urgence. Dans un centre de crise qui est plein tout le temps, on tient à avoir deux lits d'urgence. Il y en a un qui est dédié historiquement aux arrivées police et ou prison, congé pénitentiaire, libération, ce genre de choses. Et l'autre qui sont les arrivées communes ou via nos partenaires. Il y a un turnover important. L'hébergement, c'est 13 jours. C'est à la fois bien mais court. L'équipe a la capacité de pouvoir prolonger au cas par cas la situation des personnes en fonction de ce qui pourrait se débloquer ensuite. Et il y a des gens qui ne tiennent pas plus d'une heure ou de trois jours. Donc ça tourne beaucoup et tout le temps. Il y a un petit fumoir qui est là. On a une population qui est fumeuse. Vu les avancées légales autour des interdictions au tabac, avant on pouvait fumer partout, maintenant on peut fumer là. Alors je vais vous montrer maintenant les chambres. Si les portes sont ouvertes, c'est qu'on a une société de nettoyage avec laquelle on est en contrat et qui vient faire 7 sur 7 tout le bâtiment. C'est grâce à eux que le bâtiment est encore debout aujourd'hui et qu'on n'a pas d'infestation nuisible. punaise ou de voilà donc voilà on a fait le choix d'avoir que deux lits par chambre on pourrait facilement dédoublé on refuse on préfère vraiment privilégié la qualité à la quantité en termes de prise en charge dans le sens aussi où c'est déjà pas évident pour beaucoup d'être à deux ils doivent ils doivent être ensemble c'est ils choisissent pas forcément toujours avec qui ils sont donc c'est parfois compliqué et on fournit tout et d'oreiller drap literie on change autant de fois que nécessaire on demande que tout soit en état et puis une société nettoyage qui vient tout nettoyer Détail d'importance, mais détail commun, il y a un verrou qui est à l'intérieur, donc toute personne peut fermer l'intérieur, et ça, ça confère aux femmes qui sont en hébergement un réel sentiment de sécurité. Si on n'avait pas ça, je pense qu'on en aurait encore moins. Et donc, la nuit, les équipes sont obligées de faire un tour des chambres, maximum toutes les heures, pour s'assurer que tout le monde va bien. Alors on fait ça de manière très bienveillante, très discrète, et c'est de s'assurer que les deux personnes dorment, et qu'il n'y ait pas quelqu'un qui fasse un malaise ou une overdose. Au bout du couloir, accès aux toilettes et aux douches. voilà il y a l'orbe la nuit en général ça se passe bien moi j'ai fait des nuits pendant plus de dix ans c'est la nuit que les gens oublient leur carapace dans leur lit et quand ils viennent discuter c'est là que les choses se passent c'est précieux ces moments là c'est parfois pas simple mais c'est précieux voilà c'est des chouettes moments et le public avec lequel on travaille qui comme dans des conditions de vie assez assez désastreuse une fois que le lien de confiance et créer ça permet vraiment d'avancer il faut pas oublier comme on est un centre de crise Par défaut, les gens ne viennent que quand ils ne vont pas bien. Nous, quand on ne voit plus quelqu'un, il y a toujours trois options. Tout va bien et on l'espère le plus longtemps possible. La personne est en prison, on la reverra bien quand elle sort. Ou la personne est décédée. Et on peut le tourner comme on veut, c'est toujours un de ces trois-là. Et donc, oui, ça c'est la particularité du centre de crise. Et alors aussi, ce qui est très significatif ici, c'est la répétition des mêmes démarches. Il y a des gens avec qui on va faire pour la 88e fois la déclaration de perte de carte d'identité. Ah bah oui. ou qui l'ont à peine reçu, deux heures plus tard, ils l'ont reperdu. Eh bien, on recommence et ce n'est pas grave. Et c'est cette posture de non-jugement, d'ouverture, qui fait que les gens reviennent, se sentent bien ici, mais ils savent aussi qu'on a un cadre. Ce cadre, il est nécessaire et pour nous, pour notre pratique, et pour eux, pour qu'à un moment donné, les choses se passent le mieux possible. Voilà, on a un règlement qui fixe une série de choses et on s'y tient. Et alors, vu qu'on est dans de la crise, c'est souvent binaire. Action, réaction. Ça ne veut pas dire quelque chose de lourd, mais... On ne peut pas se dire, l'équipe va réfléchir et te dit quoi la semaine prochaine. La temporalité ici ne nous permet pas d'être là-dedans. Je vais encore vous montrer un projet en haut, et puis le comptoir d'échange de matériel. Ici on est sur ce qu'on appelle nous les appartements supervisés, c'est le projet phase 4. Alors pourquoi phase 4 ? C'est qu'en fait, les trois autres phases, c'est en lien avec le centre de crise. Phase 1, c'est les deux premiers jours, on fait connaissance, il y a certains éléments sur lesquels on est très très attentif. Phase 2, c'est l'hébergement en lui-même de 13 jours. L'équipe sait, dans ces référencements-là, où se trouve tout de suite la personne. La phase 2, c'est si la personne veut mettre des choses en place, c'est là qu'on va, avec l'équipe travaillée d'ARHP, la mettre en place. Et la phase 3, c'est à partir du moment où on a une date d'entrée confirmée quelque part, que tout est en ordre, qu'il n'y a plus rien à faire. Alors c'est rare qu'ils soient en phase 3, mais quand ça arrive, c'est top. Et donc, dans notre jargon interne, la suite, c'était les projets d'appartements supervisés appelés phase 4. Ce projet a fonctionné depuis 2008. Avant, c'était un énorme grenier. un peu désaffecté, avec plein de pigeons. Le CPS, qui est propriétaire du bâtiment, a validé le fait qu'on puisse transformer ça en 8 studios. Il y en a 6 côté rue, donc 2 du côté de la rue. Il y en a 2 autres côté train, qu'on entend tout le temps dans l'enregistrement. Ce projet est plus récent et s'adresse à un public qui, contrairement au public d'en bas, va beaucoup mieux. Du coup, ici, il fait toujours calme, propre, ça sent bon, c'est une autre ambiance. Moi, je préfère l'ambiance d'en bas, mais chacun son truc. Merci. Les personnes ici vont aussi rester sur une durée beaucoup plus longue. Et donc l'appropriation de cet espace va pouvoir se faire de manière différente. Elles vont rester sur du 6 mois à un an, parfois même un peu plus. Sauf que dans la manière dont on a construit le projet, on va travailler vraiment avec eux au quotidien. Ça c'est ma collègue qui est là. Il y a des référents qui vont voir les personnes dans les appartements une fois par semaine pour une petite évaluation de suivi. Et une fois par mois, on va faire le solde des évaluations de suivi pour voir si on prolonge ou pas la personne. Donc de moins en moins la personne est prolongée, mais elle sait quasiment au jour le jour Comment se passe son hébergement ? L'idée, ce n'est pas de rendre quelqu'un anxieux par rapport au fait de savoir ou pas s'il est prolongé. En théorie, ce qu'on avait voulu dès le départ, c'est qu'il y ait quatre appartements dédiés aux candidatures qui viendraient d'en bas, mais quatre appartements qui soient dédiés à des candidatures qui viennent des centres de cure, post-cure, hôpitaux, et ainsi de suite. Dans les faits, depuis maintenant quand même un petit temps, on a de moins en moins de monde en capacité d'être directement, depuis en bas, relié vers le haut. Les situations sont complexes. La civilisation des personnes est également complexe à mener. Il y a alors les critères pour pouvoir venir ici. Il y en a cinq. Trois objectifs, deux plus subjectifs. On aime bien ce qui est subjectif ici. Les trois critères objectifs, il faut que la personne ait un projet à part. Il ne faut pas que la personne soit en attente de quelque chose d'autre. Il faut que la personne ait une situation administrative et financière qui lui permette de payer un loyer. Contrairement à en bas, ici c'est payant. Et il faut que la personne ait aussi la possibilité de mettre son domicile quelque part. Ils ne peuvent pas se domicilier ici. Ça c'est pour des questions légales et administratives. Par contre, on a des accords avec une antenne du CPS ici de Bruxelles pour que les personnes puissent mettre une adresse de référence. C'est un peu un domicile de secours. Donc ça exclut, contrairement à en bas, des personnes qui ne sont pas en hors de séjour sur le territoire. Au centre de crise et dans l'ensemble des projets de transit, ils y ont totalement accès, pas ici. Et les deux autres critères plus subjectifs, c'est qu'il faut que la personne soit dans une relative bonne gestion ou abstinence de sa console. Et il faut que la personne soit en capacité de faire preuve d'autonomie pour du logement. Quand je disais que c'était plus subjectif, c'est que ça laisse la possibilité aux collègues de pouvoir à un moment donné proposer ce genre de projet à des personnes pour qui ce n'est pas 100% sûr. On se donne l'occasion avec eux d'essayer. Là, je vais vous prendre une clé pour vous montrer un logement. Voilà, parce qu'il y a eu une succession d'usagers, donc là, il fallait remettre un peu les choses en état. Et en général, c'est en état. Jusque-là, on a rafraîchi, on a repeint, ce genre de choses. Mais donc l'idée, vous le voyez, c'est que tout doit être fonctionnel pour que la personne arrive, qu'elle vienne d'en bas ou d'un centre. En général, ils ont un sac avec quelques affaires, rien d'autre. Et donc, tout est fonctionnel en termes de fourniture pour que la personne puisse être en capacité d'être en réelle autonomie, comme vous ou moi, dans notre logement. Pour certains, c'est juste une transition. Ils sont en capacité de faire preuve d'autonomie. Ça va vite bien. Pour d'autres, il faut tout réapprendre. On a quand même face à un public qui... Pour beaucoup, toute leur vie d'adulte, on était dans des communautés voulues ou subies, la prison, les centres. Et donc, il y a des tas de choses parfois basiques dans notre fonctionnement. Ça doit être travailler, faire un budget, faire des courses, apprendre à manger. Un café, ce n'est pas 2 euros à la gare. Et donc, on passe avec certains parfois beaucoup de temps à réimpulser ce genre d'ancrage-là. Et avec d'autres, c'est des choses qui sont intégrées et on peut se focaliser sur les recherches d'appart. Alors il y a une redevance au fête air mensuelle d'un peu moins de 500 euros, qui comprend loyer, charge et une épargne qu'on va leur demander de mettre de côté aussi tous les mois, non pas pour une garantie locative, ça ils le compilent autrement, mais pour des besoins liés à l'ouverture des compteurs, ce genre de choses. Et donc ça fait un impact, et s'il y a des dégâts, on sait aussi se rembourser sur des choses. Je ne sais pas combien ça fait, ça doit faire 30 mètres carrés ici j'imagine. Celui-ci comme l'autre a un petit balcon, parce qu'en fait c'est une obligation au niveau pompier, il y a une échelle d'évacuation de secours. Les deux ici ont en plus un petit balcon, alors qu'une vue sur... sur la gare, sur les trains, de temps en temps un renard, il y a l'atomium. Non, mais le cadre vraiment adéquat, et quand on voit ce qu'il se trouve après, pour souvent beaucoup plus cher, ils sont vraiment bien ici. Voilà, donc on va vous montrer le comptoir et on est bon. Le comptoir commence ici. Pour des questions de sécurité, de 8h du matin à minuit, toutes les personnes qui viennent chercher du matériel stérile, on va les faire rentrer. Ça, symboliquement, ils passent la porte du centre et ils vont dans le local où on va aller juste après. Par contre, de minuit à 8h du mat', le comptoir va se faire ici, par la fenêtre qui se situe derrière l'or, pour qu'à un moment donné, les travailleurs et travailleuses soient dans de bonnes conditions. La particularité, c'est que ce comptoir est ouvert 24 sur 24. C'est parce qu'il est attenant au fonctionnement du centre de crise. Et donc la nuit, on met un chariot ici, de telle sorte que le comptoir, l'échange de matériel puisse se faire à ce moment-là. Ça se passe bien. Voilà, c'est ce chariot-là qui est amovible et qui permet d'être déplacé jusque-là. Alors, l'idée pour nous, c'est de pouvoir donner du matériel sérile de consommation, peu importe le mode de consommation, que ce soit de l'injection, de l'inhalation. C'est principalement ces deux modes-là que les personnes viennent chercher ici. Les personnes qui consomment en SNIF, c'est quand même plus rare. Ils ne sont plus à ce stade de ce genre de consommation quand ils arrivent ici. Donc on leur fournit tout au niveau immatériel, stérile, d'injection. On donne aussi du budoïde et des crèmes pour améliorer le néocutigénol, pour tout ce qui est problème de peau. C'est de la bobologie, mais ça marche bien. Et ils ont toujours bien un petit truc qui ne va pas quelque part. Quand c'est plus grave, nos infirmières sont là. Et quand c'est vraiment grave et urgent, On est un bon utilisateur du 112. Ce projet-ci est complètement anonyme. On a une base de données ici par le biais de laquelle on rentre sous couvert de l'anonymat. On va demander, imaginons que Laure, on connaît bien au centre de crise. Voilà, Laure, ça fait 10 ans qu'elle vient au centre de crise. C'est une usagère habituelle. Quand elle vient au centre de crise, on va l'appeler Laure. Pas de problème, le lien de confiance est établi. Mais toutes les fois, elle vient chercher du matériel au comptoir. On va prendre sa lettre, une initiale du prénom, une initiale du nom, une date de naissance. pour qu'on ait un identifiant concernant le taux de fréquentation de l'or. Mais on aura respecté l'anonymat. L'or, on la connaît, ça va. Imaginons que vous venez pour la toute première fois ici, en venant d'abord au comptoir. Si on demande nom, prénom, il y a une série de personnes qui ne vont pas vouloir rentrer. Donc voilà, ça c'est des choses auxquelles on est attentif et qui fonctionnent plutôt bien.

  • Julie Martin

    Parmi les visiteurs du centre transit ce jour-là, Camille Blanc-Jouven, chargée de mission prévention sécurité à la mairie de Villeurbanne, partage son ressenti.

  • Camille Blanc-Jouven

    C'est super d'avoir un lieu comme ça qui propose différents accompagnements, différents moments des parcours des usagers avec un très fort soutien. La ville de la région avec énormément de salariés, plus de 120 équivalents temps plein, ça donne envie de faire des choses.

  • Julie Martin

    Objectif atteint par l'Efus est le projet IcARUS qui vise notamment à encourager le partage de connaissances. et l'échange de bonnes pratiques dans son réseau. L'EFUS remercie Laurent Metz et ses partenaires bruxellois de nous avoir permis cette immersion dans le centre transit à Bruxelles. Merci aussi à vous de nous avoir écoutés jusqu'au bout de cette visite. C'était le dernier épisode de cette première saison du podcast de l'EFUS. Avec Elisabeth Johnston, la déléguée générale de l'EF, nous vous donnons rendez-vous bientôt dans une nouvelle saison dédiée aux outils du projet Icarus. De nouveaux échanges passionnants sur les approches innovantes et les initiatives locales ont été réalisés. en matière de sécurité urbaine. Pour rester informé, rendez-vous sur le site internet du Forum européen pour la sécurité urbaine et abonnez-vous à ce podcast sur votre plateforme d'écoute préférée. A très bientôt pour un prochain épisode du podcast de l'EFUS.

Description

Plongez dans une visite immersive du centre TRANSIT, un lieu d'accueil et hébergement pour les usagers de drogues avec Laurent Maisse, directeur adjoint du centre.


Cette visite organisée par l'Efus lors de la conférence Sécurité, Villes et Démocratie en mars 2024, permet de comprendre le parcours d'un utilisateur de drogue qui souhaite se rendre dans un centre d'accueil.


➡️Un épisode réalisé par Julie Martin, journaliste.


Episode réalisé dans le cadre du projet IcARUS financé par la Commission européenne. Ce projet a reçu un financement du programme de recherche et d'innovation Horizon 2020 de l'Union européenne dans le cadre de la convention de subvention n° 882749.



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Transcription

  • Julie Martin

    Bienvenue dans le podcast de l'Efus, le Forum européen pour la sécurité urbaine, un réseau européen de 250 autorités locales et régionales dédiées à la sécurité urbaine. Je suis Julie Martin, journaliste. Dans cet épisode réalisé dans le cadre du projet Icarus, je vous invite à suivre Laurent Maisse dans la découverte du centre Transit à Bruxelles, en Belgique, dont il est le directeur adjoint. Une visite organisée. par l'Efus pour les participants de sa conférence Sécurité, démocratie et ville qui a eu lieu à Bruxelles en 2024. Suivons notre guide en immersion, dans Transit, créé en 1995, une structure qui est à la fois un centre d'accueil de jour et d'hébergement pour les usagers de drogue adulte.

  • Laurent Maisse

    Quand vous êtes arrivé, vous avez vu, on a un sas. Alors, il n'est pas très sexy, mais il est très important pour nous. Le sas, il a deux fonctions. Il nous permet à nous de faire attendre le moins longtemps possible les gens. devant, ce qui participe à une pacification de l'espace public. Et quand il y a un problème dans le centre, ce qui arrive de temps en temps, l'enjeu c'est que la personne arrive là. Donc voilà, ça a vraiment une fonction importante pour nous, il y a une fonction de sécurité et de limitation des nuisances au niveau de l'espace public. C'est du robuste, donc quand il y a un problème dans le SASS, c'est toujours mieux qu'ici. Le tout pour nous va être de tout faire pour éviter qu'il y ait des problèmes. Donc on va être beaucoup dans l'anticipation, parfois ça arrive, quand le problème arrive on essaie de le gérer comme on peut. Ce n'est pas la pièce la plus sexy de l'institution, mais c'est la plus importante. Donc on est dans l'accueil. Toute personne qui rentre dans l'institution, en centre de jour ou en hébergement, passe par ici. Et cette pièce a comme fonction d'être le tampon entre la rue et leur mode de vie, et le centre et son fonctionnement. On travaille avec des consommateurs actifs, ce que je vous disais tout à l'heure. Donc du coup, le fait que les personnes arrivent avec du matériel de conso, des médicaments, de l'alcool, couteau, tournevis, cutter, c'est fréquent. Et tout ce qui est interdit dans le centre, ce que je viens de vous citer, doit être mis dans les casiers. Les casiers nous permettent vraiment de pouvoir assurer à la personne de déposer ce qui est interdit dans le casier et de le récupérer quand ils partent. Il n'y a pas des quantités de quoi que ce soit là-dedans. Au mieux, il y a un alu avec un résidu de fin de conso, des canettes d'alcool plates et tièdes. Mais ça nous permet aussi, chaque fois qu'on va chercher avec eux ce qu'ils ont besoin dans leur casier, dans le cas d'une sortie conso, de faire de la réduction de risque. Tiens, tu prends quoi ? Est-ce que tu as le matériel qui va avec ? Attends, et tu vas consommer comment ? Et on va vraiment utiliser tout. pour faire levier, pour donner de l'info, donner du matériel. Donc voilà. Et donc cette petite pièce-ci a vraiment tout son sens, c'est que c'est le temps d'arrêt en disant, voilà, à partir d'après, tu es dans le centre, et dans le centre, il y a trois règles. Pas de conso dans la maison, pas de violence, et respecter les horaires. Alors ce n'est pas vrai, il y a plein d'autres règles, mais toutes les autres règles rentrent dans une de ces trois-là. Et imaginons que vous arrivez ici pour la première fois aujourd'hui, ça fait une semaine que vous êtes dans des consommations pas possibles, vous n'avez quasiment pas dormi, si je viens avec le règlement, soit vous partez, soit j'ai le règlement au visage. Donc la manière dont on va expliquer les choses c'est hyper important et donc ce qu'on fait c'est qu'on explique aux gens voilà en fait ici il y a trois règles, c'est simple, la personne elle retient ça très facilement et dans un premier temps ça suffit. Et puis une fois que la personne aussi on sait si elle reste ou pas, on va prendre le temps de lui expliquer toutes les règles mais dans un temps deux et ça se passe en général mieux. Quand la personne arrive avec des affaires on tape les affaires ici, quand on sait qu'il reste en hébergement ou pas donc en fin de journée on contrôle avec la personne le contenu de son sac et on redispatche ce qui peut rentrer ou pas dans le centre. On va continuer. Le bâtiment, c'est une ancienne école. Avant qu'on l'occupe, c'était une école. Il y a eu pas mal de transformations du fait des modalités d'accès du centre. Comme ça, vous savez, c'est une ancienne école. Le bâtiment appartient au CPS de Bruxelles, c'est le centre public de l'aide sociale de la ville. On bénéficie à titre gratuit d'un bâtiment qui nous est cédé depuis plus de 26 ans. C'est très chouette. On va aller dehors maintenant. On a vraiment cette chance d'avoir un énorme bâtiment en région bruxelloise avec une cour intérieure. Et donc ça nous permet aussi, toutes les fois où des gens ont envie de fumer une cloque, machin, c'est d'avoir accès à cet espace extérieur à l'intérieur et pas de les faire ressortir. Le nombre de tensions qu'on arrive à éviter parce qu'on est dehors, parce que le groupe est aéré, on arrive vraiment à dispatcher l'ensemble des usagers qui fréquentent le centre sur différents niveaux du bâtiment et dans des espaces qui sont relativement bien accueillants et aérés. Donc pour l'équipe aussi... Ah, pour l'équipe... Ouais, il y a le train. Pour l'équipe aussi... C'est précieux d'avoir ces espaces-là parce qu'il y a des tas de moments où ce n'est pas dans le bureau que les choses vont se passer. C'est au fond de la cour, sur un banc, quand on fait une partie de kicker. Ce public, tout faire dans des bureaux, ça ne marche pas. Dans plein de cas ça marche bien mais ça marche pas toujours. Donc le fait de pouvoir à un moment donné amorcer les choses avec une pause club, ça permet de faire du lien et à partir du moment où le lien est créé on peut quasiment tout faire. Alors derrière vous au rez-de-chaussée c'est une grande salle occupationnelle, on ne va pas rentrer, ça fait un peu zoo mais il y a plein de fauteuils et ça permet vraiment aux personnes qui arrivent le matin de se poser, de finir leur nuit là. Il y a des activités qui sont aussi proposées avec une table de ping-pong, des activités occupationnelles, il y a un petit peu de tout. Quand il fait beau on peut bénéficier de l'extérieur pour faire du sport avec eux. Et tout est prétexte à faire du lien. Alors, on était tout à l'heure sur le rez-de-chaussée, ça c'est vraiment les espaces formels avec tout ce qui est bureau, la psychologue, l'équipe sociale, les infirmières et ainsi de suite. On n'a pas de médecin, ça je vous l'avais expliqué. Là, c'est l'aile administrative. Derrière ici, vous avez la cuisine, cafétaria et réfectoire. On offre un repas chaud tous les midis à toutes les personnes présentes physiquement dans la maison. Et c'est l'équipe plus une personne qui est en charge de la cuisine, une artic 60, qui s'occupe du repas. Et c'est toujours quelque chose de chaud, de copieux. Donc c'est comme à la maison, mais en grande quantité. Et on fait en sorte que chacun ait quelque chose de copieux à se mettre sous la dent. Et quand c'est bien cuit et en suffisance, ça a fonction de paix sociale.

  • Julie Martin

    Ça est toujours gratuit ?

  • Laurent Maisse

    Tout est gratuit. Donc tout ce qu'on propose ici est totalement gratuit. Accès-toi à l'été douche, pareil, au moins un. Au plus un, on va y aller maintenant, c'est l'espace de l'hébergement. L'aile des bureaux de la deuxième ligne. Et au dernier étage, sur tout le L, c'est les appartements supervisés.

  • Julie Martin

    Et vous devez refuser du monde ?

  • Laurent Maisse

    Tous les jours, oui. Au niveau hébergement, on refuse tous les jours du monde, beaucoup de monde, depuis 2012. On a vraiment une explosion. Il y a eu une courbe ascendante depuis toujours avec la création du centre. Mais à l'hiver 2012-2013, on a vraiment eu un pic qui n'est jamais redescendu jusqu'au lockdown Covid. On vient de fêter les quatre ans. Et depuis, le taux de saturation reste plein. C'est la bonne question. Ce sur quoi on va discuter, c'est la situation de crise. Il n'y a rien de plus subjectif que ça, et tant mieux. Ça permet aux travailleurs de pouvoir être créatifs. Objectivement, une femme va toujours avoir un niveau de priorité par rapport aux discussions qu'on a. Et après, ça va vraiment être la situation de crise. On peut tout y mettre derrière la crise. Il y a parfois des personnes qui vont être sur des hébergements répétés parce qu'en fait la situation de crise rejaillit régulièrement. Pour d'autres, on va parfois mettre plus de temps à les reprendre en hébergement parce qu'on est complet, parce que l'hébergement ne s'est peut-être pas bien passé ou parce que la personne, elle est à la rue, mais ça tient. C'est horrible de dire ça, mais c'est ça. Et donc, volontairement, il y a du flou sur ça pour que l'équipe ne soit pas bloquée. Comme je vous disais, il y a trois règles dans l'institution. Il y a volontairement des zones grises. Il y a quelques règles phares et des zones grises. Les zones grises, on en a besoin pour pouvoir fonctionner avec le public sans déroger au cadre. Alors les nouveaux travailleurs, les zones grises, ça les insécurise, c'est flou. Les travailleurs plus aguerris, ils jonglent avec ces zones grises pour fonctionner avec le public. Voilà, et on peut vraiment, moi je dis ça fait longtemps que je travaille ici, ils sont très créatifs et donc ça nous impose d'être incohérents et justes. Et donc à un moment donné, un truc trop rigide, ça ne marche pas avec ce public.

  • Camille Blanc-Jouven

    Et vous accueillez que des personnes seules ?

  • Laurent Maisse

    Non, hommes, femmes, couples. Pas d'enfants et alors pour l'instant pas d'animaux.

  • Julie Martin

    Et pas d'enfants ?

  • Laurent Maisse

    Pas d'enfants. Il faut des dérogations au niveau du cadre légal par rapport à ça. C'est un centre de crise, c'est vraiment pas un lieu adéquat. Mais donc on accueille des hommes, des femmes, des couples. Mais on ne mélange pas les gens en chambre. Parce qu'il y a les vrais couples. Disons, vous arrivez en couple, vous restez en couple, vous repartez en couple. Vous pouvez se dire, bah, à la limite, si on est en couple, peu importe. Notre problème, c'est pas ça. C'est le nombre de couples qui se font et se défont à des vitesses folles. Et si on doit commencer à compter les points de qui est avec qui, on s'en sort pas. Donc de nouveau, pour éviter d'être dans l'arbitraire, les couples ne sont pas en chambre ensemble et on ne mélange pas les gens à l'hébergement. Mais je vais vous montrer l'hébergement maintenant. Donc ici on est sur l'étage de l'hébergement. Cet étage-ci n'est accessible que le soir à partir de 19h, après le repas du soir qui se prend au moins un, là où on était tout à l'heure. Donc cet étage nous permet d'avoir des accès non occupés à certains moments, et c'est donc ici que se déroule l'espace femme une fois par semaine. Et en deux ou trois tours d'aménagement, ça devient un espace très cosy. où il fait, il fait, il y a des panneaux colorés, elle met de l'encens, et donc cet espace qui est correct, mais qui est assez froid, devient quelque chose de très cosy. C'est aussi ici où on fait des réunions, les petits jobs aussi, il y a toute une campagne de petits jobs comme en France, au niveau de la constitution des kits crack, donc on rémunère les usagers pour des petits jobs sur toute une série de choses qui sont utiles à faire. Et donc, pour des questions pratiques, les équipes qui se succèdent en 24-24 et qui font les nuits, ont l'alignement du couloir, dans le prolongement du bureau, ce qui permet d'avoir une vue. L'idée, vraiment, ce n'est pas de passer sa nuit dans le bocal, mais c'est d'être un maximum en contact avec les usagers. On a 22 places. La capacité totale du centre de crise, c'est 22. On s'arrête toujours à 20 personnes dans l'exécution qu'on a l'après-midi en briefing pour garder deux lits d'urgence. Dans un centre de crise qui est plein tout le temps, on tient à avoir deux lits d'urgence. Il y en a un qui est dédié historiquement aux arrivées police et ou prison, congé pénitentiaire, libération, ce genre de choses. Et l'autre qui sont les arrivées communes ou via nos partenaires. Il y a un turnover important. L'hébergement, c'est 13 jours. C'est à la fois bien mais court. L'équipe a la capacité de pouvoir prolonger au cas par cas la situation des personnes en fonction de ce qui pourrait se débloquer ensuite. Et il y a des gens qui ne tiennent pas plus d'une heure ou de trois jours. Donc ça tourne beaucoup et tout le temps. Il y a un petit fumoir qui est là. On a une population qui est fumeuse. Vu les avancées légales autour des interdictions au tabac, avant on pouvait fumer partout, maintenant on peut fumer là. Alors je vais vous montrer maintenant les chambres. Si les portes sont ouvertes, c'est qu'on a une société de nettoyage avec laquelle on est en contrat et qui vient faire 7 sur 7 tout le bâtiment. C'est grâce à eux que le bâtiment est encore debout aujourd'hui et qu'on n'a pas d'infestation nuisible. punaise ou de voilà donc voilà on a fait le choix d'avoir que deux lits par chambre on pourrait facilement dédoublé on refuse on préfère vraiment privilégié la qualité à la quantité en termes de prise en charge dans le sens aussi où c'est déjà pas évident pour beaucoup d'être à deux ils doivent ils doivent être ensemble c'est ils choisissent pas forcément toujours avec qui ils sont donc c'est parfois compliqué et on fournit tout et d'oreiller drap literie on change autant de fois que nécessaire on demande que tout soit en état et puis une société nettoyage qui vient tout nettoyer Détail d'importance, mais détail commun, il y a un verrou qui est à l'intérieur, donc toute personne peut fermer l'intérieur, et ça, ça confère aux femmes qui sont en hébergement un réel sentiment de sécurité. Si on n'avait pas ça, je pense qu'on en aurait encore moins. Et donc, la nuit, les équipes sont obligées de faire un tour des chambres, maximum toutes les heures, pour s'assurer que tout le monde va bien. Alors on fait ça de manière très bienveillante, très discrète, et c'est de s'assurer que les deux personnes dorment, et qu'il n'y ait pas quelqu'un qui fasse un malaise ou une overdose. Au bout du couloir, accès aux toilettes et aux douches. voilà il y a l'orbe la nuit en général ça se passe bien moi j'ai fait des nuits pendant plus de dix ans c'est la nuit que les gens oublient leur carapace dans leur lit et quand ils viennent discuter c'est là que les choses se passent c'est précieux ces moments là c'est parfois pas simple mais c'est précieux voilà c'est des chouettes moments et le public avec lequel on travaille qui comme dans des conditions de vie assez assez désastreuse une fois que le lien de confiance et créer ça permet vraiment d'avancer il faut pas oublier comme on est un centre de crise Par défaut, les gens ne viennent que quand ils ne vont pas bien. Nous, quand on ne voit plus quelqu'un, il y a toujours trois options. Tout va bien et on l'espère le plus longtemps possible. La personne est en prison, on la reverra bien quand elle sort. Ou la personne est décédée. Et on peut le tourner comme on veut, c'est toujours un de ces trois-là. Et donc, oui, ça c'est la particularité du centre de crise. Et alors aussi, ce qui est très significatif ici, c'est la répétition des mêmes démarches. Il y a des gens avec qui on va faire pour la 88e fois la déclaration de perte de carte d'identité. Ah bah oui. ou qui l'ont à peine reçu, deux heures plus tard, ils l'ont reperdu. Eh bien, on recommence et ce n'est pas grave. Et c'est cette posture de non-jugement, d'ouverture, qui fait que les gens reviennent, se sentent bien ici, mais ils savent aussi qu'on a un cadre. Ce cadre, il est nécessaire et pour nous, pour notre pratique, et pour eux, pour qu'à un moment donné, les choses se passent le mieux possible. Voilà, on a un règlement qui fixe une série de choses et on s'y tient. Et alors, vu qu'on est dans de la crise, c'est souvent binaire. Action, réaction. Ça ne veut pas dire quelque chose de lourd, mais... On ne peut pas se dire, l'équipe va réfléchir et te dit quoi la semaine prochaine. La temporalité ici ne nous permet pas d'être là-dedans. Je vais encore vous montrer un projet en haut, et puis le comptoir d'échange de matériel. Ici on est sur ce qu'on appelle nous les appartements supervisés, c'est le projet phase 4. Alors pourquoi phase 4 ? C'est qu'en fait, les trois autres phases, c'est en lien avec le centre de crise. Phase 1, c'est les deux premiers jours, on fait connaissance, il y a certains éléments sur lesquels on est très très attentif. Phase 2, c'est l'hébergement en lui-même de 13 jours. L'équipe sait, dans ces référencements-là, où se trouve tout de suite la personne. La phase 2, c'est si la personne veut mettre des choses en place, c'est là qu'on va, avec l'équipe travaillée d'ARHP, la mettre en place. Et la phase 3, c'est à partir du moment où on a une date d'entrée confirmée quelque part, que tout est en ordre, qu'il n'y a plus rien à faire. Alors c'est rare qu'ils soient en phase 3, mais quand ça arrive, c'est top. Et donc, dans notre jargon interne, la suite, c'était les projets d'appartements supervisés appelés phase 4. Ce projet a fonctionné depuis 2008. Avant, c'était un énorme grenier. un peu désaffecté, avec plein de pigeons. Le CPS, qui est propriétaire du bâtiment, a validé le fait qu'on puisse transformer ça en 8 studios. Il y en a 6 côté rue, donc 2 du côté de la rue. Il y en a 2 autres côté train, qu'on entend tout le temps dans l'enregistrement. Ce projet est plus récent et s'adresse à un public qui, contrairement au public d'en bas, va beaucoup mieux. Du coup, ici, il fait toujours calme, propre, ça sent bon, c'est une autre ambiance. Moi, je préfère l'ambiance d'en bas, mais chacun son truc. Merci. Les personnes ici vont aussi rester sur une durée beaucoup plus longue. Et donc l'appropriation de cet espace va pouvoir se faire de manière différente. Elles vont rester sur du 6 mois à un an, parfois même un peu plus. Sauf que dans la manière dont on a construit le projet, on va travailler vraiment avec eux au quotidien. Ça c'est ma collègue qui est là. Il y a des référents qui vont voir les personnes dans les appartements une fois par semaine pour une petite évaluation de suivi. Et une fois par mois, on va faire le solde des évaluations de suivi pour voir si on prolonge ou pas la personne. Donc de moins en moins la personne est prolongée, mais elle sait quasiment au jour le jour Comment se passe son hébergement ? L'idée, ce n'est pas de rendre quelqu'un anxieux par rapport au fait de savoir ou pas s'il est prolongé. En théorie, ce qu'on avait voulu dès le départ, c'est qu'il y ait quatre appartements dédiés aux candidatures qui viendraient d'en bas, mais quatre appartements qui soient dédiés à des candidatures qui viennent des centres de cure, post-cure, hôpitaux, et ainsi de suite. Dans les faits, depuis maintenant quand même un petit temps, on a de moins en moins de monde en capacité d'être directement, depuis en bas, relié vers le haut. Les situations sont complexes. La civilisation des personnes est également complexe à mener. Il y a alors les critères pour pouvoir venir ici. Il y en a cinq. Trois objectifs, deux plus subjectifs. On aime bien ce qui est subjectif ici. Les trois critères objectifs, il faut que la personne ait un projet à part. Il ne faut pas que la personne soit en attente de quelque chose d'autre. Il faut que la personne ait une situation administrative et financière qui lui permette de payer un loyer. Contrairement à en bas, ici c'est payant. Et il faut que la personne ait aussi la possibilité de mettre son domicile quelque part. Ils ne peuvent pas se domicilier ici. Ça c'est pour des questions légales et administratives. Par contre, on a des accords avec une antenne du CPS ici de Bruxelles pour que les personnes puissent mettre une adresse de référence. C'est un peu un domicile de secours. Donc ça exclut, contrairement à en bas, des personnes qui ne sont pas en hors de séjour sur le territoire. Au centre de crise et dans l'ensemble des projets de transit, ils y ont totalement accès, pas ici. Et les deux autres critères plus subjectifs, c'est qu'il faut que la personne soit dans une relative bonne gestion ou abstinence de sa console. Et il faut que la personne soit en capacité de faire preuve d'autonomie pour du logement. Quand je disais que c'était plus subjectif, c'est que ça laisse la possibilité aux collègues de pouvoir à un moment donné proposer ce genre de projet à des personnes pour qui ce n'est pas 100% sûr. On se donne l'occasion avec eux d'essayer. Là, je vais vous prendre une clé pour vous montrer un logement. Voilà, parce qu'il y a eu une succession d'usagers, donc là, il fallait remettre un peu les choses en état. Et en général, c'est en état. Jusque-là, on a rafraîchi, on a repeint, ce genre de choses. Mais donc l'idée, vous le voyez, c'est que tout doit être fonctionnel pour que la personne arrive, qu'elle vienne d'en bas ou d'un centre. En général, ils ont un sac avec quelques affaires, rien d'autre. Et donc, tout est fonctionnel en termes de fourniture pour que la personne puisse être en capacité d'être en réelle autonomie, comme vous ou moi, dans notre logement. Pour certains, c'est juste une transition. Ils sont en capacité de faire preuve d'autonomie. Ça va vite bien. Pour d'autres, il faut tout réapprendre. On a quand même face à un public qui... Pour beaucoup, toute leur vie d'adulte, on était dans des communautés voulues ou subies, la prison, les centres. Et donc, il y a des tas de choses parfois basiques dans notre fonctionnement. Ça doit être travailler, faire un budget, faire des courses, apprendre à manger. Un café, ce n'est pas 2 euros à la gare. Et donc, on passe avec certains parfois beaucoup de temps à réimpulser ce genre d'ancrage-là. Et avec d'autres, c'est des choses qui sont intégrées et on peut se focaliser sur les recherches d'appart. Alors il y a une redevance au fête air mensuelle d'un peu moins de 500 euros, qui comprend loyer, charge et une épargne qu'on va leur demander de mettre de côté aussi tous les mois, non pas pour une garantie locative, ça ils le compilent autrement, mais pour des besoins liés à l'ouverture des compteurs, ce genre de choses. Et donc ça fait un impact, et s'il y a des dégâts, on sait aussi se rembourser sur des choses. Je ne sais pas combien ça fait, ça doit faire 30 mètres carrés ici j'imagine. Celui-ci comme l'autre a un petit balcon, parce qu'en fait c'est une obligation au niveau pompier, il y a une échelle d'évacuation de secours. Les deux ici ont en plus un petit balcon, alors qu'une vue sur... sur la gare, sur les trains, de temps en temps un renard, il y a l'atomium. Non, mais le cadre vraiment adéquat, et quand on voit ce qu'il se trouve après, pour souvent beaucoup plus cher, ils sont vraiment bien ici. Voilà, donc on va vous montrer le comptoir et on est bon. Le comptoir commence ici. Pour des questions de sécurité, de 8h du matin à minuit, toutes les personnes qui viennent chercher du matériel stérile, on va les faire rentrer. Ça, symboliquement, ils passent la porte du centre et ils vont dans le local où on va aller juste après. Par contre, de minuit à 8h du mat', le comptoir va se faire ici, par la fenêtre qui se situe derrière l'or, pour qu'à un moment donné, les travailleurs et travailleuses soient dans de bonnes conditions. La particularité, c'est que ce comptoir est ouvert 24 sur 24. C'est parce qu'il est attenant au fonctionnement du centre de crise. Et donc la nuit, on met un chariot ici, de telle sorte que le comptoir, l'échange de matériel puisse se faire à ce moment-là. Ça se passe bien. Voilà, c'est ce chariot-là qui est amovible et qui permet d'être déplacé jusque-là. Alors, l'idée pour nous, c'est de pouvoir donner du matériel sérile de consommation, peu importe le mode de consommation, que ce soit de l'injection, de l'inhalation. C'est principalement ces deux modes-là que les personnes viennent chercher ici. Les personnes qui consomment en SNIF, c'est quand même plus rare. Ils ne sont plus à ce stade de ce genre de consommation quand ils arrivent ici. Donc on leur fournit tout au niveau immatériel, stérile, d'injection. On donne aussi du budoïde et des crèmes pour améliorer le néocutigénol, pour tout ce qui est problème de peau. C'est de la bobologie, mais ça marche bien. Et ils ont toujours bien un petit truc qui ne va pas quelque part. Quand c'est plus grave, nos infirmières sont là. Et quand c'est vraiment grave et urgent, On est un bon utilisateur du 112. Ce projet-ci est complètement anonyme. On a une base de données ici par le biais de laquelle on rentre sous couvert de l'anonymat. On va demander, imaginons que Laure, on connaît bien au centre de crise. Voilà, Laure, ça fait 10 ans qu'elle vient au centre de crise. C'est une usagère habituelle. Quand elle vient au centre de crise, on va l'appeler Laure. Pas de problème, le lien de confiance est établi. Mais toutes les fois, elle vient chercher du matériel au comptoir. On va prendre sa lettre, une initiale du prénom, une initiale du nom, une date de naissance. pour qu'on ait un identifiant concernant le taux de fréquentation de l'or. Mais on aura respecté l'anonymat. L'or, on la connaît, ça va. Imaginons que vous venez pour la toute première fois ici, en venant d'abord au comptoir. Si on demande nom, prénom, il y a une série de personnes qui ne vont pas vouloir rentrer. Donc voilà, ça c'est des choses auxquelles on est attentif et qui fonctionnent plutôt bien.

  • Julie Martin

    Parmi les visiteurs du centre transit ce jour-là, Camille Blanc-Jouven, chargée de mission prévention sécurité à la mairie de Villeurbanne, partage son ressenti.

  • Camille Blanc-Jouven

    C'est super d'avoir un lieu comme ça qui propose différents accompagnements, différents moments des parcours des usagers avec un très fort soutien. La ville de la région avec énormément de salariés, plus de 120 équivalents temps plein, ça donne envie de faire des choses.

  • Julie Martin

    Objectif atteint par l'Efus est le projet IcARUS qui vise notamment à encourager le partage de connaissances. et l'échange de bonnes pratiques dans son réseau. L'EFUS remercie Laurent Metz et ses partenaires bruxellois de nous avoir permis cette immersion dans le centre transit à Bruxelles. Merci aussi à vous de nous avoir écoutés jusqu'au bout de cette visite. C'était le dernier épisode de cette première saison du podcast de l'EFUS. Avec Elisabeth Johnston, la déléguée générale de l'EF, nous vous donnons rendez-vous bientôt dans une nouvelle saison dédiée aux outils du projet Icarus. De nouveaux échanges passionnants sur les approches innovantes et les initiatives locales ont été réalisés. en matière de sécurité urbaine. Pour rester informé, rendez-vous sur le site internet du Forum européen pour la sécurité urbaine et abonnez-vous à ce podcast sur votre plateforme d'écoute préférée. A très bientôt pour un prochain épisode du podcast de l'EFUS.

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