- Speaker #0
Aujourd'hui c'est avec joie que je reçois Eva Barra, une ethno coach et justement Eva, peux-tu te présenter et dire aux personnes qu'est ce que tu fais exactement s'il te plaît ? Et qu'est ce que l'ethno coaching ?
- Speaker #1
Avec grand plaisir Fanta, alors je me nomme Eva, Eva Barra et j'ai fondé l'ethno coaching, ça consiste à accompagner les personnes. à comprendre leur identité plurielle, à comprendre comment ils se sont construits à la jonction de plusieurs cultures. Et dans un second temps, cette introspection leur permet de mieux organiser leur vie ici et maintenant, mais aussi de mieux s'organiser dans leur projet.
- Speaker #0
Merci. Et qu'est-ce qui t'a amenée à aller dans le côté ethno-coaching, justement ?
- Speaker #1
Je dirais que j'ai moi-même eu, à un moment donné de mon parcours, eu besoin de faire appel à une dimension thérapeutique, à faire appel à des accompagnants, à des aidants. Et je me suis retrouvée confrontée à l'incompréhension des personnes auxquelles j'ai fait appel, malgré le fait qu'ils étaient les meilleurs dans leur domaine, sincèrement. Eh bien, il y avait quand même une limite dans leur compréhension, dans leur capacité à m'accompagner dans la dimension culturelle, dans les questions qui relevaient au du moins de la tradition, des coutumes, des croyances, de la religion, etc.
- Speaker #0
Oui, c'est vrai qu'on est souvent... aujourd'hui je trouve qu'il y a énormément de coachs il y a énormément de thérapeutes mais ce côté, ce que tu es en train de dire par rapport à l'incorporation culturelle tradition, par rapport à la tradition ou tout ce qui est en rapport avec les coutumes ou la religion en fait devient de plus en plus vaste donc qu'est-ce qui a fait qu'aujourd'hui tu t'es plus spécialisé dedans ok par rapport au vécu que tu as eu mais à quel moment tu as eu un déclic en te disant bah en fait comment je peux aider d'autres personnes Merci. qui vivent cette même situation que moi ?
- Speaker #1
Alors, je dirais que dans un premier temps, j'ai d'abord fait le choix d'être coach. Pour moi, ça a été vraiment une décision que de devenir coach, ça a été de me dire que ce que j'apportais à travers mon activité, où au départ j'étais travailleuse sociale, ce que j'apportais dans les structures dans lesquelles j'exerçais, eh bien, c'était mon regard singulier sur la pluriculturalité des adolescents qui étaient placés, des familles qui se retrouvaient avec des enfants retirés, etc. Ils avaient vraiment un regard ouvert à leur carte du monde. Ce qui faisait que j'arrivais à harmoniser les rencontres avec les familles, j'arrivais à permettre à ces jeunes-là de se mettre en mouvement pour leur propre projet de vie. Et du coup, à partir de là, quand je me suis retrouvée dans l'incapacité de poursuivre cette activité-là, je me suis demandé comment est-ce que je pouvais mettre ça à profit pour d'autres personnes.
- Speaker #0
Oui. Merci. D'ailleurs, par rapport à ce regard singulier, moi j'aimerais bien que tu m'en dises un peu plus, puisque c'est quelque chose qui est intéressant. Après, peut-être que ça ne parle pas à tout le monde. Moi, ça me parle. Mais qu'est-ce que tu entends par regard singulier ?
- Speaker #1
Alors, je dirais qu'on a ce qu'on appelle, moi je parle de carte du monde, c'est-à-dire qu'on a, selon la culture dans laquelle on a grandi, selon les parents qu'on a eus et l'environnement extérieur qu'on a eu, eh bien, on va se créer une définition. on va se créer presque une map de c'est quoi le bonheur. C'est quoi le bonheur dans le couple ? C'est quoi être heureux, être épanoui au travail ? C'est quoi être heureux, épanoui dans sa vie en tant qu'individu ? Ça, c'est ce qui rentre dans la carte du monde. C'est ce qui va faire que ma définition du bonheur s'appuie sur mon vécu ou sur ce que mes aïeux, mes ancêtres ont pu me transmettre.
- Speaker #0
Du coup,
- Speaker #1
on porte ça à la fois à l'intérieur de nous. Et à la fois, on le vit au quotidien.
- Speaker #0
Et parfois,
- Speaker #1
c'est là où moi j'interviens, c'est que parfois, des cartes du monde s'entrechoquent. En ce qui me concerne, par exemple, je suis née dans l'actuel Mali et je suis arrivée en France à l'âge de deux ans. Donc, j'ai grandi, j'ai vécu, je vis toujours d'ailleurs en France pour le moment. Eh bien, mes parents m'ont transmis leur carte du monde du bonheur qui est principalement créée de leur représentation du bonheur. à l'africaine. Du coup, je dirais clairement, dans la culture soninke.
- Speaker #0
Oui, c'est par rapport à leur éducation aussi.
- Speaker #1
Exactement. Donc, par rapport à ce qu'ils ont reçu, c'est ce qu'ils vont transmettre à leurs enfants. Maintenant, encore une fois, si j'étais née et que j'avais grandi au Mali, eh bien, je n'aurais pas eu de choc culturel. Alors, du coup, c'est ce qui va amener justement ce choc culturel. En fait, c'est un conflit. C'est une guerre à l'intérieur. C'est une guerre interne qui est de... ce que mes parents m'ont appris et ce que l'environnement dans lequel je vis au quotidien m'apprend, mais ce qu'ils me disent sur le même sujet.
- Speaker #0
Oui, mais ça, ça nécessite pour moi, ça nécessite que la personne ait aussi une part de discernement, mais aussi ça nécessite que la personne commence à se poser des questions sur ce qu'elle est en train de vivre. Est-ce que ce n'est pas forcément que ça lui convient ou pas, mais c'est surtout est-ce que ce qu'elle est en train de vivre va en accord avec ce qui est en train de se passer en elle ?
- Speaker #1
Ma culture, dans la culture de mes parents, c'est que voilà le mode d'emploi dans la culture du pays dans lequel je vis. Voilà le mode d'emploi. Mais dans les deux, là, très souvent, c'est diamétralement opposé.
- Speaker #0
Donc,
- Speaker #1
j'ai choisi lequel ? À qui je suis fidèle ? Et là, on arrive au-delà du choc culturel, on arrive sur les conflits de loyauté. À qui est-ce que je dois être fidèle ? Est-ce que je dois être fidèle à la culture de mes parents ? Est-ce que je dois être fidèle à la culture du pays dans lequel je vis ? Est-ce que je dois être fidèle à la culture du pays ou de la culture de ma compagne, de mon compagnon ? Et tout ça, là, ça crée des émeutes internes.
- Speaker #0
Bien sûr. Mais alors, pourquoi faire un choix ? Est-ce qu'on est obligé de faire un choix, surtout ?
- Speaker #1
Très souvent, voilà, c'est ce qu'on pense. Très souvent, les personnes que j'ai en accompagnement pensent qu'ils doivent choisir, pensent qu'ils doivent leur loyauté, leur fidélité à un camp. Et du coup, choisir un camp, c'est abandonner l'autre, c'est trahir l'autre, c'est rejeter l'autre.
- Speaker #0
Mais du coup, on est dans une forme…
- Speaker #1
Pour moi, c'est désamener de ne pas choisir. Voilà. C'est-à-dire que cette dualité…
- Speaker #0
C'est exactement ce que j'allais dire. Parce qu'en fait, quand on choisit, donc ça veut dire qu'il y a une dualité et lorsqu'il y a une dualité forcément il y aura toujours un côté une insatisfaction quelque part qui va se produire.
- Speaker #1
Totalement. Et du coup, ça crée une frustration, ça crée un malaise, ça crée justement le sentiment d'avoir trahi une partie, d'être infidèle, etc. Mon rôle, en tout cas, c'est d'amener à conscientiser déjà qu'il y a conflit, il y a conflit interne, il y a une guerre à l'intérieur et qu'au bout d'un moment, cette guerre-là, qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'elle continue parce qu'elle nous consomme et que très souvent, ces personnes-là sont... épuisées, mais elles ne savent pas où part leur énergie.
- Speaker #0
Bien sûr. Et surtout, quand on dit guerre, forcément, derrière, il y aura un perdant. Totalement. Et donc, généralement, le perdant, vu que c'est une guerre invisible, généralement, c'est nous-mêmes qui perdons la face.
- Speaker #1
Exactement. Du coup, c'est là où les masques tombent et finalement, on apparaît tel qu'on est, on apparaît en tout cas cette... Cet non-alignement devient visible. Nos incohérences deviennent visibles à force d'être tiraillées dans tous les sens, d'essayer de faire plaisir à toutes les parties de nous, parce que ce sont des parties qui sont à l'intérieur de nous, et bien on finit épuisés, éreintés, en burn-out personnel, un burn-out social. Mais clairement, la racine, c'est cette énergie qui est pompée par un conflit interne.
- Speaker #0
Oui, et de toute façon, en parlant de racine, justement, si on regarde la racine, c'est le socle de tous. C'est notre base, c'est notre énergie par rapport à la Terre. Et je pense que beaucoup ne se rendent pas compte que cette richesse que nous avons, en fait, on doit l'alimenter, mais surtout, on doit travailler dessus pour rester ancré.
- Speaker #1
Exactement. Du coup, oui, en effet, je te rejoins sur cette importance de s'aligner, de s'enraciner. Et du coup, qui dit racine, dit connexion à la Terre, dit stabilité, mais dit également ancestralité, dit également… Dans le « je suis » , il y a le « suis-être » , mais aussi quand on dit « je suis qui je suis » , ça ne veut pas dire, ce n'est pas une question d'égo. Ce n'est pas « je suis l'être qui je suis l'être » , c'est « je suis être qui je suis suivre » . Et donc, être conscient de nos racines, être conscient de « à la suite de qui est-ce que je m'incarne ? » , c'est venir justement se stabiliser et ensuite, du coup, se mettre en verticalité.
- Speaker #0
Et j'aimerais justement, par rapport à ce que tu viens de dire, revenir sur, pour moi, un triangle. Donc la culture, la tradition, la religion. Est-ce que parfois, on est en conflit quand on est dans ces trois-là ? Alors qu'en fin de compte, c'est comment mettre son énergie pour accepter aussi ce qu'il doit être, mais aussi se dire qu'il suffit juste de changer son regard.
- Speaker #1
Oui, alors oui, je... Je vois, j'aime beaucoup l'image du triangle parce qu'en effet, on revient sur... Il faut choisir un côté. C'est de croire qu'il faut choisir un côté où on est un jour sur ce côté, enfin, une période, on est sur celui-ci, une période, on est sur celui-ci, et une période, on est sur ce troisième angle. Alors, la meilleure façon de sortir d'un triangle, comme je dis, la meilleure façon de sortir de toute triangulation, c'est la prise de hauteur. Et du coup, c'est de transformer le triangle en 2D, en pyramide.
- Speaker #0
Ouais. Et avoir un regard comme un oiseau.
- Speaker #1
Exactement. Donc, quand on se met sur la pointe de la pyramide, du coup, c'est une prise de hauteur. Et de là-haut, on voit les trois axes, on voit les trois angles. Et finalement, on est au centre aussi de ces trois axes-là et on est nourri par ces trois axes-là, par ces trois angles-là. Donc finalement, c'est se dire que chacun a son rôle, chacun a sa fonction, chacun a son importance. Et finalement, ça ne nous définit pas.
- Speaker #0
Non, et c'est surtout ce qui est important de préciser, c'est que surtout quand on est dans des familles, que ce soit recomposées ou bien pas du tout recomposées, En fait, chaque personne a sa singularité, puisque tu mettais le mot sur le mot singularité. Et donc, ça veut dire que je ne suis pas forcément l'hôte, ni la photocopie de l'hôte, mais surtout, en fait, j'ai quelque chose en moi que je dois travailler et pour pouvoir aussi, demain, briller à mon tour, si je peux dire ça comme ça.
- Speaker #1
Totalement. Oui, c'est que du coup, nous pouvons avoir les mêmes racines. Moi, il y a un arbre que j'aime beaucoup ici en Occident, c'est le noisettier.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Le noisettier, c'est un arbre que j'aime beaucoup parce que... en ayant une racine commune, il y a plusieurs branches, il y a plusieurs troncs. Ils se divisent en plusieurs troncs. Et je trouve, quand on parle d'arbre généalogique, on voit souvent un chenier ou en tout cas, on voit un arbre avec un tronc unique. Et tu sais que quand j'étais enfant, j'avais du mal déjà à me représenter l'arbre généalogique. Encore une fois, on revient encore sur les cartes du monde et les carcans de l'endroit où on est. Moi, je me rappelle avoir très mal vécu si au coup, on devait poser son arbre généalogique parce que du coup, nous, on est, je n'ai pas une mère, J'ai deux mamans, donc du coup, mes frères et mes sœurs, mais il y en a qui ont la même mère que moi, et il y en a qui n'ont pas la même mère que moi, dans votre arbre généalogique, ils rentrent où en fait ? Ma prof m'a dit, ils ne rentrent pas dans ton arbre. J'étais vénère !
- Speaker #0
Pourtant si ! En fait, c'est juste qu'il faut lui donner d'autres branches.
- Speaker #1
Exact !
- Speaker #0
La racine, il faut plus la grandir.
- Speaker #1
Voilà, exactement. Et c'est pour ça que j'aime beaucoup cet arbre-là, le noisettier, parce que finalement, les racines sont communes, donc les racines, c'est les parents. Et ensuite, de ces racines-là sortent plusieurs troncs. Et tu peux avoir autant de troncs que... Tu peux en avoir à l'infini. Eh bien, du coup, chaque tronc devient à lui tout seul un membre de cette famille qui sont nourris par les mêmes racines. Mais à la fois, certaines branches vont monter vers le ciel, certaines branches vont partir à l'horizontale, certaines branches vont rester au sol, vont monter à la verticale, c'est ça ? Etc. Donc, chaque branche aura sa propre vie. même s'ils viennent, un, du même terreau, deux, ils ont les mêmes racines. Et là, on revient sur ce que tu dis. En effet, on peut être issu d'une même famille, avoir été nourri avec le même engrais. Pourtant, on a des aspirations différentes, on a des importants différents, on a une compréhension de la même chose qu'on nous a transmise, on les a compris différemment. Et c'est OK.
- Speaker #0
Oui, et c'est surtout, c'est ça qui fait, moi, je dirais l'alchimie dans une famille. En fait, on ne se rend pas compte que chaque personne... est là pour apporter quelque chose, son pierre à l'édifice, et non pas pour être le clone de l'autre. Et je pense que c'est important de comprendre que certaines personnes vont peut-être sortir des rangs, mais ce n'est pas forcément quelque chose de négatif. Peut-être que ces personnes-là sont en train d'expérimenter quelque chose qui va libérer justement cet arbre généalogique. Et je vais rebondir sur ça en te demandant de nous expliquer justement comment tu travailles par rapport à l'arbre généalogique avec tes clients.
- Speaker #1
Voilà, généalogique, comment est-ce que je la travaille ? L'art généalogique, je dirais, je viens surtout travailler, ou du moins, en tout cas, mettre en lumière chez la personne de qui elle vient, d'où est-ce qu'elle vient. Et au-delà du fait que voilà qui je suis, mais en fait, avant de pouvoir, on le dit souvent, c'est une citation, un dicton qui est vieux comme le monde, je sais où je vais parce que je sais d'où je viens.
- Speaker #0
Eh bien,
- Speaker #1
j'amène vraiment l'accent là-dessus, je les amène à conscientiser. d'où tu viens, dans où tu viens, il y a le lieu, il y a également les personnes, de qui est-ce que tu descends, où est-ce que tu as fait le choix de t'incarner sur cette terre, dans quelle partie du monde est-ce que tu es né, dans quel bras est-ce que tu as atterri et puis surtout, les personnes qui sont tes parents, si tu les connais, parce qu'on ne les connaît pas, et bien eux-mêmes, qui sont leurs parents, à la suite de qui est-ce qu'ils sont inscrits et etc. On essaye de remonter si la personne est en capacité de remonter, Si. ce qu'elle a à travailler nécessite de remonter. Ce n'est pas toujours le cas. Et parfois, très souvent, je l'ai beaucoup chez les personnes qui sont originaires des Antilles, l'orgénéalogie s'arrête très vite. L'orgénéalogie s'arrête très vite parce qu'ils ne la connaissent pas. Parfois, ils ne la connaissent pas parce qu'il y a eu des changements de nom, etc. Donc, la généalogie, c'est vraiment d'aller voir au niveau... un, de manière factuelle, qui sont tes ancêtres ? Et ensuite, au-delà de ça, comment est-ce que je travaille ? Qu'est-ce qu'ils t'ont apporté ? Qu'est-ce que ces personnes-là qui se sont incarnées avant toi ou du moins toi en t'incarnant à la suite lorsque je suis qui je suis ? en t'incarnant à la suite de tels parents, de tels grands-parents, de tels arrière-grands-parents, de quoi est-ce que tu as hérité ?
- Speaker #0
Oui, puisqu'on vient avec les bagages. Donc aujourd'hui, la plupart des personnes te disent on peut couper les liens karmiques, on peut couper les liens qui nous lient, voire même parce qu'on va faire un changement radical, ça va rétablir l'arbre. Qu'est-ce que tu en penses ? Moi, je pense que ce n'est pas le cas. Mais après, je pars du principe qu'au niveau énergétique, on aura toujours cette vibration en nous.
- Speaker #1
Alors moi, je fais très attention. Je suis très vigilante sur tout ce qui amène vraiment à retoucher justement ces liens-là, ces connexions. Alors j'ai des personnes que j'accompagne, que je suis amenée à accompagner qui ont expérimenté beaucoup de choses. Elles ont expérimenté beaucoup d'approches, beaucoup de techniques. Je dirais que c'est les clients les moins simples pour moi. Les clients les moins simples, c'est les clients qui ont expérimenté... beaucoup de méthodes différentes. Quand je dis beaucoup,
- Speaker #0
ils sont beaucoup dans la comparaison. Exact, parce qu'après, ils sont beaucoup dans la comparaison.
- Speaker #1
D'une part, ils sont dans la comparaison. Exactement. D'une part, ils sont dans la comparaison. Exactement.
- Speaker #0
Mais pas que.
- Speaker #1
Pas que. Du coup, d'une part, ils sont dans la comparaison. D'autre part, ils sont aussi dans... Ils ont beaucoup touché. Ils ont touché à trop de choses dans leur histoire, dans leur incarnation, dans leur cheminement. Ils ont touché à beaucoup de choses. Donc, eh bien, on en vient à... c'est comme si c'était un jardinier, par exemple. J'ai un cerveau imagé, donc je vais partir en image. C'est comme si c'était un jardinier qu'on faisait intervenir après qu'il y ait une personne qui lui demande justement d'enlever des mauvaises herbes. Eh bien, s'il intervient le premier, qu'est-ce qu'il va faire ? Pour qu'une mauvaise herbe soit complètement retirée, il va vraiment aller chercher la racine de cette mauvaise herbe. Et du coup, il va pouvoir enlever et la mauvaise herbe, la partie visible, et la partie sous terre.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Ces personnages pour lesquels c'est le moins simple pour moi de les accompagner, c'est des personnes qui ont déjà été voir d'autres personnes et qui ont coupé l'herbe à ras. La mauvaise herbe, ils l'ont coupée à ras. Donc, je n'ai plus de prise pour aller chercher la profondeur. Et du coup, ça devient très compliqué parce que justement, il y a tout un pan, ils sont beaucoup dans la tête. Ils sont beaucoup dans le « j'ai compris » . Je sais comment je fonctionne. Exactement. Ils ont surdéveloppé leur mental et du coup, ça devient moins évident de les amener dans les ressentis, dans l'être, de les amener à descendre et du coup, d'aller vraiment saisir les racines de ce qu'ils veulent transformer. En tout cas, impacter au niveau de la racine, ça devient moins évident puisqu'ils ont beaucoup retouché la surface.
- Speaker #0
Oui. Et donc,
- Speaker #1
du coup, ça revient à ces personnes-là qui sont vraiment sur le... Du coup, il faut rompre les liens karmiques. Il n'y a plus de prise. Et surtout, ils ont leur raison d'être. Du coup, si on ne va pas sur ces champs-là, sans avoir travaillé en amont l'être, sans avoir travaillé, sans avoir conscientisé en amont, eh bien, qui suis-je ? Et à la suite de qui est-ce que je m'inscris ? Et qu'est-ce qui est répétitif ? Et qu'est-ce que j'ai à transformer de ma lignée ? Ou pas, d'ailleurs. Qu'est-ce que je garde ? Qu'est-ce que je conserve ? Qu'est-ce que je souhaite ne pas incarner ?
- Speaker #0
C'est ça. et ne pas retransmettre surtout par la suite.
- Speaker #1
exactement donc si je souhaite de ne pas l'incarner on arrive sur ce que moi j'appelle le tamis où on est la génération on parle beaucoup de la génération sacrifiée on nous définit beaucoup comme la génération sacrifiée bon le terme là pour moi les mots c'est important le terme c'est un petit peu le français est très explicite voilà c'est ça donc je me dis non la génération du milieu je trouve que c'est imagé de manière imagée on est vraiment le milieu on est vraiment la génération tamis donc on va déterminer ce qui de ce qu'on a reçu et bien arrivera jusqu'à la génération suivante où du coup, qu'est-ce qui va s'arrêter à notre génération ?
- Speaker #0
Exact. Mais ça sous-entend que tu vas aussi creuser, comme tu parlais tout à l'heure des racines par rapport à la terre. Moi, je jardine, donc ça me parle beaucoup. En fait, ça dépend aussi de ta terre, comment elle est riche, comment tu l'entretiens, mais aussi toi-même, dans ton énergie quand tu es en train de planter. Parce que si tu regardes, lorsque tu es en train de t'occuper d'une plante, si tu n'es pas dans des bonnes conditions, la plante elle va mourir et des fois il y a des personnes qui disent j'ai pas la main verte Mais ça, ça n'a rien à voir, en fait. C'est qu'est-ce que je comprends, qu'est-ce que je rejette aussi. Et si je repars aussi côté de la terre, en fait, tu dois d'abord la travailler. Et pour que tu la travailles, c'est d'accepter qu'avant toi, il y a d'autres personnes qui l'ont travaillée.
- Speaker #1
Moi, j'aime beaucoup cette image, j'aime beaucoup la nature. Je trouve que c'est une des meilleures enseignantes sur cette terre et j'apprends beaucoup à son contact. Il y a quelques années de ça, j'ai travaillé, des enfants en France en séjour de la dernière chance, en fait, des enfants qui... qui sont en prison pour mineurs et du coup, je les emmenais pendant six mois en pleine nature, vraiment en pleine forêt, dans les Landes et pendant six mois, j'avais, entre guillemets, moi et l'équipe avec qui j'étais, on avait six mois pour les amener à comprendre ce qu'ils avaient vécu et ce dont ils étaient responsables dans les actes qu'ils avaient posés.
- Speaker #0
C'est pour avoir une prise de conscience par rapport à ce qui s'est passé.
- Speaker #1
Exactement, par rapport à ce qu'ils avaient posé, revenir vraiment sur l'être, encore une fois, parce qu'ils sont beaucoup dans la tête dans l'histoire qu'ils se racontent. les ramener dans l'être. Et du coup, j'avais trouvé que la nature était la meilleure pour les ramener là-dessus, vraiment. Et je les avais emmenés rencontrer une famille qui plantait du liège. Une famille qui plantait du liège. Et le monsieur leur expliquait que sa famille, depuis la nuit des temps, a toujours planté du liège. Et il expliquait, du coup, il les a emmenés avec lui pour planter de nouveaux arbres. Et il leur a expliqué que ces arbres-là qu'il était en train de planter permettra à ces... petits enfants de vivre de la récolte. Et il expliquait que lui, ce qui le faisait vivre aujourd'hui, c'était la récolte des arbres que ses grands-parents avaient semés. Et du coup, il y avait cette dimension, les enfants, ça les amenait à cette dimension du, en fait, on ne peut pas semer et récolter dans la même génération.
- Speaker #0
Non.
- Speaker #1
J'avais trouvé ça hyper fort. Exactement. Il fallait plus de 25 ans, donc c'était vraiment le temps, comme tu dis, de travailler la terre. Lui, du coup, il avait travaillé la terre, enfin, il avait retravaillé la terre. Ses pères, avant eux, avaient préparé la terre où lui l'avait semée, etc. Donc là, on revenait vraiment sur l'importance du cycle et que chaque étape est importante. À la fois, les hommes sont importants, comme tu dis, l'environnement également est important. Et comme tu dis, le geste du jardinier, la présence du jardinier, ça va être la présence du parent. Pareil, j'ai des parents et j'ai des personnes que j'accompagne dans la dimension maman, mais pas que, qui sont parents et qui sont dans des burn-out maternels. parce qu'ils sont dans le faire, faire, faire, faire,
- Speaker #0
faire. Oui, j'en ai vu. Et petit à petit,
- Speaker #1
on n'est plus dans l'être. Et franchement, comme je dis, moi, la première, vraiment, je ne suis pas arrivée, donc je suis moi-même en cheminement et c'est quelque chose sur lequel j'ai également expérimenté le fait d'être parent, de se dire que j'ai ça à faire, j'ai ça à faire, puis ça, puis ça, puis ça. Du coup, notre vie devient une to-do liste. On n'est plus présent à ce qu'on est en train de faire. Eh bien là, on revient à la métaphore que tu as donnée. Le geste du jardinier quand il dit « j'ai la main verte » ou « je ne l'ai pas » . Est-ce que je suis présent, ce que je suis en train de faire ? Est-ce que je ne suis pas présent ? Si nos enfants sont des plantes, est-ce qu'on est présent quand on est avec eux ? Ou est-ce qu'on est juste en train de faire le geste, on ne va pas dire de les faire manger, de les doucher, de voilà, tout ça là.
- Speaker #0
Exactement. Et surtout par rapport à ce cheminement dont tu parles, on sera en cheminement jusqu'à la fin de notre vie. Pourquoi la terre ? Parce que la terre-mer, pourquoi on l'appelle la terre-mer ? Parce que ce qu'il ne faut pas oublier... c'est qu'à la fin, c'est elle qui va nous englober dans son ventre. Et donc, d'où le fait de la respecter, et d'où le fait de se dire aussi, bon, après peut-être que ça ne va pas plaire à certaines personnes à qui je dis ça, mais c'est aussi grâce à elle qu'on est là, puisque c'est grâce à elle qu'on a des fruits, qu'on a la nourriture qu'on est en train de manger, et l'air qu'on est en train de respirer.
- Speaker #1
Totalement. Tout est lié et tout revient, tout revient à la terre, tout part d'elle et tout revient à elle. Donc, quand on parle d'alignement, c'est vraiment l'arbre et les racines, c'est vraiment l'image la plus parlante. Et du coup, la nature qui… On parle souvent de la végétation, la végétation pour qu'elle soit… Pareil, il y a des codes, il y a des règles. Du coup, il y a besoin du soleil, de l'eau, de l'air, du vent. Il y a besoin de tous ces éléments-là, en fait, pour qu'un arbre, pour qu'une plante pousse correctement. Donc, de la même manière, pour qu'un être humain pousse correctement, il y a besoin qu'il soit énergisé. de différentes choses. Et ça, pareil, dans les accompagnements, l'idée, c'est d'amener chacun à conscientiser.
- Speaker #0
Je dis,
- Speaker #1
voilà, ta voiture, elle est quoi ? Elle est essence ou diesel ? Tu sais, quand je te demande, tu sais, c'est diesel.
- Speaker #0
Bien sûr. Ah, des fois, on ne sait pas.
- Speaker #1
C'est électrique. On a vu des gens qui ont mis gasoil dans une voiture qui était essence. On a vu le résultat.
- Speaker #0
Ah, ça ne marche plus.
- Speaker #1
On a vu le résultat. On a ri. On a vu des vidéos là-dessus. On a ri. On a dit, non, mais cette personne-là, Maintenant, moi, j'aime bien ramener à nous-mêmes. Bon, quand même, tu roules à quoi ? Quand même, il faut nous dire c'est quoi ton carburant, tu roules à quoi ? Parce que si tu roules à la joie et que du coup, on te remplit de travail, c'est la même chose que la personne qui a mis du gasoil dans une voiture qui est d'essence. De la même manière qu'on sait pour nos voitures, pourquoi on sait pour nos voitures et on ne sait pas pour nous-mêmes ? Comment on ne peut pas savoir à quoi est-ce qu'on roule ? Du coup, on avait fait un atelier là-dessus, femmes au volant. Du coup, les femmes, elles avaient amené vraiment à prendre conscience de leur véhicule. On avait fait un atelier avec une femme garagiste, Fatithiane, d'ailleurs, on passe un petit coucou, et qui était mécanicienne et qui leur a vraiment expliqué comment entretenir une voiture pour de vrai. Comment changer des roues, comment faire ses niveaux, etc. Elles leur avaient tout appris. C'est génial. Super.
- Speaker #0
Intéressant.
- Speaker #1
Et là, du coup, j'ai ramené sur OK. Vous avez compris, machin. Mais vous-même, votre contrôle technique, c'est quand ? C'est le seul véhicule qui nous ramène de la naissance à la mort. C'est notre corps. Oui. C'est celui qu'on sait le moins entretenir. On sait quand il faut refaire ses cheveux. On sait quand il faut refaire ses ongles. On sait quand il faut changer de voiture, quand il faut faire son ménage dans sa maison, on connaît les fréquences. Mais l'entretien de notre corps, de notre être, de notre véhicule le plus… La seule constance, on ne sait pas.
- Speaker #0
Non. On ne sait pas. Non, parce qu'en fait, quand tu parles justement du corps, ça parle aussi beaucoup des émotions. Et généralement, les gens sont déconnectés de leurs émotions. C'est aussi par rapport à l'état d'esprit qui est important. Et donc, dans quel état d'esprit je suis lorsque je suis en train de travailler sur mon véhicule ? Puisque tu regardes, des fois, il se passe des choses. Tu es stressé. la voiture ne va pas démarrer ou elle va démarrer différemment. En fait, il faut prendre en compte aussi l'état dans lequel je suis, puisque c'est ça, prendre soin de son corps. Comme tu disais tout à l'heure, le côté extérieur, tout le monde sait le faire. Mais quand on commence à aller en profondeur dans la mécanique, là, ça devient plus compliqué.
- Speaker #1
Du coup, c'est là où moi, j'aime beaucoup ce que tu fais, Fanta, parce que tu vas vraiment sur cette dimension-là. Et c'est pour ça que je te recommande quand ça se présente à ce moment-là, parce que les ramener sur le corps... les ramener sur ce que le corps dit. Ce décodage de ce que ton corps te parle, en fait. Quand le voyant de ta voiture, on reste sur l'image de la voiture, il y a beaucoup de cette image-là. Quand le voyant de ta voiture s'allume, tu sais que tu dois remettre de l'huile, parce qu'il ne t'en met pas. Si ton moteur, il se casse, c'est ta responsabilité. De la même manière, ton corps, il t'envoie des voyants pour te dire que là, c'est le moment de faire la vidange, c'est le moment de refaire le plein, tout ça. Mais tu ne sais pas les écouter. Et aujourd'hui, quand tu ne sais pas tes voyants, tu vas voir un mécanicien.
- Speaker #0
Exact.
- Speaker #1
Comme quand un médecin va te dire, en fait, oui, en effet, ce voyant, ça veut dire ça. Ce bruit-là, ça veut dire ça. Mais quand notre corps, il a des trucs, on va sur Google.
- Speaker #0
On va chercher l'information et après, on prend. Alors qu'en fait, il y a beaucoup de conneries dessus.
- Speaker #1
Exactement. Alors que justement, pour moi, le corps nous parle. Il y a des langages, il y a un signe. Du coup, il y a des alarmes avant. Il y a des voyants, il y a des alarmes, il y a des bruits avant que, comme je dis, Là, du coup, c'est la maladie, c'est l'hospitalisation, c'est l'immobilité, c'est... Voir pire. Voir pire. Et en effet, c'est à force que les voyants n'ont pas été entendus, écoutés, que le corps se dit en vrai, « Hey, ce véhicule-là, j'arrive pas à reprendre la main dessus, c'est mieux, je m'arrête là, et puis voilà, moi je retourne là-bas. » L'âme se dit, « Moi j'abandonne, je sors de ce corps, et puis advienne que pourra. »
- Speaker #0
C'est ça. D'ailleurs, il y avait un adage qui disait « Prends soin de ton corps pour que ton âme ait envie de rester. »
- Speaker #1
Totalement.
- Speaker #0
Et donc, du coup, pourquoi ? Parce qu'en fait, ce corps-là, en fait, OK, c'est une enveloppe qui est là pour quelque temps, mais maintenant, qu'est-ce que j'en fais de cette enveloppe-là ? Moi, je pense qu'il y a toute une rééducation peut-être à faire ou peut-être qu'il faut se poser différemment les questions par rapport à ce corps. Qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui, il y a de plus en plus de personnes qui sont mal ?
- Speaker #1
Moi, je dirais que le mal-être, C'est une absence d'être. Je pense qu'il y a un mal-être qui est de plus en plus conscient. Est-ce qu'il est nouveau ? Je ne pense pas. Je ne pense pas qu'il soit nouveau. Il s'est peut-être accentué. Il y a déjà quelques siècles qu'on a lâché le corps et qu'on est monté dans la tête. Déjà, moi, j'ai dit, il y a une personne qui a accentué ce truc-là. C'est quand ils ont dit, je suis ce que je pense. Ça y est, ils ont tout gâté. À partir de là, ils ont créé l'identification au mental. et à partir de là, les gens sont venus à gonfler leur mental, leur verbe, tout ça là, mais ils sont déconnectés de l'être et du corps, des ressentis, des émotions. Ça, déjà, pour moi, ça a été une accentuation. Le mal-être, aujourd'hui, il est de plus en plus présent et je trouve que les gens en sont de plus en plus conscients. C'est la bonne nouvelle dans tout ça, c'est qu'aujourd'hui, en tout cas, les gens en sont de plus en plus conscients, ils parlent de mal-être. Qui dit mal-être dit que du coup, j'aspire à être. Ça, c'est déjà un bon début. C'est déjà... vraiment un bon début. Malade dit qu'on aspire au bien-être, au mieux-être. Eh bien, on revient petit à petit, en tout cas, ça revient dans le verbe. Après, ça va descendre dans le corps. C'est ce que je me souviens.
- Speaker #0
Ça descend dans le corps quand on a conscience. C'est toujours ça. D'ailleurs, ça rejoint aussi le travail que tu fais. Pourquoi ? Parce qu'en fait, les personnes, à partir du moment où elles commencent à le conscientiser, elles commencent à se dire « Ah, il y a un truc qui ne va pas » . Moi, ce que je... J'encourage toutes les personnes, en fait, que je côtoie, qu'ils soient mes clients ou pas clients, mais ce que je les encourage en fait à toujours s'accorder un moment pour soi et se poser la question de ce qu'ils sont en train de vivre. Et aujourd'hui, en fait, on a peur d'être face à soi-même. On a peur d'être dans un moment où on se pose une question sur qu'est-ce que je suis en train de vivre ? Est-ce que ça me parle ou est-ce que ça ne me parle pas ? Et donc, je pense que je vais embarquer sur une autre question que j'aimerais te poser, justement, par rapport à ça. Quelle est cette grande difficulté qu'on a ou qu'il y a dans le développement personnel par rapport à ces personnes-là ou de façon générale ?
- Speaker #1
Alors, moi, je dirais qu'on a du mal à être seul. On a du mal...
- Speaker #0
On a peur.
- Speaker #1
à rester dans le silence. Et moi, j'accuse. Non, j'accuse. J'accuse les chanteurs de Zouk, de R&B, je les accuse. Ils nous ont chanté pendant juste... Tu es ma moitié, tu es mon soleil. Donc, ils ont créé de... Non, vraiment, je les accuse. Ils ont créé cette dépendance.
- Speaker #0
Enfin,
- Speaker #1
ils ne l'ont pas créée. Ils se sont aussi activés sur ce qui était avant eux. En tout cas, ils continuent à véhiculer cette image-là de je ne peux pas exister seule.
- Speaker #0
C'est de l'idérienisme.
- Speaker #1
Je ne peux pas être heureuse seule. C'est ça. Et du coup, il y a ce truc de... Il crée cette représentation où pour être bien, il faut être d'un. Oui, tu as trouvé ta moitié. Non, je suis né entier. C'est quoi ?
- Speaker #0
C'est ça. Parce qu'en fait, tu te rends dépendant.
- Speaker #1
Je suis né entier. Exactement. Donc, cette idée-là a été généralisée qu'on n'était qu'une moitié. Qu'on n'était qu'une moitié d'eux, qu'on était la côte d'eux, qu'on était... Non, je suis né entier. Je chemine avec une autre personne qui est entière. Et donc, déjà, quand on arrive vraiment cette dimension-là d'être d'entièreté. Ensuite, on arrive sur le fait qu'on arrive à être seul. On accepte d'être seul, on accepte d'être entier quand on est seul. Il faut déjà accepter d'être entier quand on est seul. Ensuite, on accepte la solitude. Et ensuite, on accepte le silence. Parce que c'est dans le silence que notre âme peut être entendue par nous-mêmes.
- Speaker #0
Exactement. Et puis même, c'est dans le silence qu'on entend les voix de la nature, de la vie. Et ce qu'il ne faut pas oublier, c'est qu'on est arrivé comme des vers de terre et tout seul. Donc, pourquoi j'aurais besoin de quelqu'un d'autre ? J'ai besoin de quelqu'un d'autre. OK pour l'entretien, pour d'autres choses plus pratiques, comme le disait un pirate que j'ai vu lorsque j'étais en voyage, qui dit que les gens sont là avec leur coffre-fort, leur argent, leur bien, leur maternelle, moi, moi, moi, ça, ça m'appartient. Regarde, moi, je suis habillée en pirate. Tout le monde est là, il y en a qui se moquent de moi, il y en a qui prennent des photos, il y en a qui sont... Mais moi, je suis bien. Mais ce qu'ils oublient, ces gens-là, c'est que demain, quand ils vont mourir... Ils auront besoin de quelqu'un d'autre pour les porter dans leur cercueil. Ils ne vont pas aller tout seuls. En fait, quand tu comprends tout ça, tu te dis que ça rejoint tout ce qu'on est en train de dire.
- Speaker #1
Totalement.
- Speaker #0
L'être.
- Speaker #1
La solitude, l'être, c'est ça. Être, être, être, se savoir, se savoir, être, se savoir, exister, se savoir entier, tout seul. Ensuite, on pourra être dans une relation interdépendante, dans une relation à l'autre qui sera saine, qui sera authentique. Parce qu'on n'est pas dans une relation de dépendance, on n'est pas dans une relation de supériorité, de soumission, etc. Et là, on arrive à nouveau sur le triomphe dont tu parlais. Du coup, il y a une prise de hauteur. On sort des jeux, on sort des jeux de manipulation et du coup, on s'autorise à être pleinement dans nos interactions.
- Speaker #0
Je pense qu'il y a... Tu sais, on parle beaucoup de méditation, justement, par rapport au fait d'être dans le silence, dans le calme. Moi, ce que je dis souvent aux personnes que j'accompagne, c'est... La méditation, ce n'est pas « je reste juste statique » . En fait, c'est un moment, savoir s'arrêter et avoir un autre regard. Et donc ce regard, oui, merci pour l'image du « je prends de la hauteur par rapport à la pyramide » , c'est exactement ça. C'est qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui, je n'arrive pas à m'arrêter même cinq minutes, que je ne sois pas là dans le réflexe de prendre mon téléphone, d'aller sur les réseaux sociaux, de regarder la télé. En fait, c'est une forme de lâcher prise qu'il faut faire par rapport à ce qu'on est en train de vivre. pour mieux comprendre ce qui est en train de se passer, mais pour mieux nous accepter aussi.
- Speaker #1
Là-dessus, je te crée un partage. Moi-même, je dirais comme je disais, moi, la première, je suis humaine, donc voilà, j'expérimente des choses avec vous avant, avant, pendant, après. Mais en effet, moi-même, je me suis... Oui, mais c'est ce qui te fait te dire qu'en fait, tu es encore humain, que tu as encore des choses à apprendre, donc tu as encore... Voilà, c'est normal que tu sois encore sur terre. Eh bien, je me suis retrouvée à un moment donné dans un engrenage cérébral où finalement, j'avais l'impression que mon cerveau, je n'arrivais plus à l'arrêter. où du coup, les pensées fusaient tout le temps, en fait. Eh bien, à ce moment-là, je me suis dit, en fait, non, là, déjà, un, j'ai besoin d'une aide extérieure parce que je sais ce qui est en train de se passer, mais je ne suis pas capable, je suis incapable de l'arrêter. Je suis incapable de l'arrêter. Mais qu'est-ce qui vient de pair avec ça ? C'est des peurs, c'est des angoisses, c'est de l'insécurité. Et du coup, d'où viennent ces peurs, ces angoisses, ces insécurités ? Parce qu'à l'instant même où je le vis, je suis chez moi, je vais bien, mes enfants vont bien. le gîte, le couvert est assuré donc qu'est-ce qui crée cette étape d'angoisse de peur, d'insécurité c'est soit une projection, soit le passé.
- Speaker #0
Exact, on est dans l'un ou dans l'autre. C'est encore dans la dualité.
- Speaker #1
Exactement, c'est que soit je suis en train de me projeter dans les prochains mois, ça va être chaud, et du coup d'où vient cette croyance ? Est-ce que c'est médiatique ? Non, parce que chez moi j'ai pas de télé. Est-ce que c'est environnemental ? Bah ouais, peut-être que quand je vais boire mon café dans le café du coin pour socialiser au quotidien, et bien ce que je ressens des gens, je l'ai absorbé. J'en ai fait ma réalité d'insécurité, du massin, de l'inflation, de trucs, et du coup je me retrouve moi en train de vivre à travers mon corps des sensations, des émotions, des ressentis qui ne m'appartiennent pas. Et en plus, qui me mettent en surmenage cérébral. Bon, du coup, j'ai fait appel à une experte qui m'a aidée vraiment à calmer mon mental et qui m'a aidée vraiment à revenir dans l'Iciel maintenant. Et pourquoi est-ce que je te le partage ? Parce que justement, c'est le décrochage de l'Iciel maintenant. C'est le décrochage de l'Iciel maintenant. Et du coup, on va te dire, moi-même, la première, on m'a dit, médite, médite. Je dis, hé, pas pour moi. C'est pas pour tout le monde. Faut arrêter de croire qu'il y a une pensée unique. Ce n'est pas pour moi. ça ne me correspond pas je ne sais pas faire en tant que j'ai le sentiment de perdre du temps clairement, pas parce que j'ai plein de choses à faire, parce que ce n'est pas ma façon, ce n'est pas dans ma nature, ce n'est pas dans ma nature et ce n'est pas dans mon lignage. Du coup, ce n'est pas dans ma culture, en fait. Le truc de s'asseoir en tailleur, le... Ce n'est pas dans ma culture, on n'a pas à se le dire. Non, on n'a pas à se le dire, voilà. Je sais qu'entre l'accompréhension culturelle et l'enrichissement culturel, il faut réussir à se situer. Je sais que ce n'est pas dans ma culture, ce n'est pas dans mon bagage, ce n'est pas quelque chose qui m'attire. Par contre, il y a quelques mois, quand j'ai été appelée… sur le continent africain, eh bien, je me suis retrouvée avec un monsieur qui m'a regardé, un ancien qui m'a demandé ma fille, c'est quoi ? Je suis passée, je me suis dit ma fille, c'est quoi ? Il me dit, comment ça ? Il me dit, tu cours où ?
- Speaker #0
En tout cas. Non,
- Speaker #1
je ne cours pas, je dois aller au marché. Il me dit, mais pourquoi tu marches vite comme ça ? Je dis, plus vite j'y vais, plus vite je reviens. Il me dit, ah, plus tu avances,
- Speaker #0
la seule chose qu'il y a devant c'est la mort c'est exactement ça et plus tu cours pour la rencontrer
- Speaker #1
qui court pour aller rencontrer sa mère.
- Speaker #0
Mais qu'est-ce que je dis ? Il ne faut pas courir, quand ça va venir un jour, t'attraper.
- Speaker #1
Non, là, du coup, le gars, je me suis arrêtée. J'ai dit, bon, c'est un vieux comme ça qui ne me connaît pas, qui a eu l'audace et le respect de m'interpeller pour me transmettre un message qui lui-même, il n'est que messager, en fait. Donc, j'ai pris le temps de le remercier. J'ai dit, OK, je vais faire mon marché quand je reviens là. Je prendrai cinq minutes, on prendra cinq minutes. J'étais pas à marcher, je suis revenue, j'ai discuté avec lui. Mais toujours est-il que ça m'a ramenée sur le... le fait qu'on courait tout le temps. Et en fait, eh bien, cette histoire de méditation, eh bien, là où moi, ça m'a reconnectée, c'est le fait que, en fait, depuis ce moment-là, je marche. Quand j'ai dit je marche, là je marche, moi je suis quelqu'un, chaque fois, quand je marche avec quelqu'un, je dis mais tu vois, je suis toujours à cinq pas devant eux. Mais maintenant, en fait, je prends vraiment le temps de dérouler, enfin de sentir le sol sous mes pieds. Et du coup, quand je suis revenue, quand je l'ai parlé à ce monsieur-là, Il m'a dit, je t'ai demandé, tu veux ? Il m'a dit, quoi ? Tu m'as dit, je vais au marché. Il m'a dit, le marché, c'est ta destination. Ce n'est pas ce que tu es en train de faire. Donc là, tu fais quoi ? Je t'ai dit, je vais au marché. Non, tu fais quoi ? Je marche pour aller au marché. Non, tu fais quoi ? Je marche. Alors, marche pour de vrai. Il m'a dit, marche pour de vrai. Je lui ai dit, mais tu ne peux pas marcher pour de faux. Bon, excuse-moi, mais je ne peux pas marcher pour de faux. qui dit marche En fait, marche de tout ton être.
- Speaker #0
C'est ça. Mais c'était surtout pour te faire comprendre que quand tu marches, tu dois être dans l'instant présent. C'est ça, Sylvain. C'était pour te dire que là, tu es au marché.
- Speaker #1
Il dit non, le marché, en fait, c'est un marché sur la tête. Tu n'es pas en train de marcher.
- Speaker #0
Ben oui.
- Speaker #1
Et du coup, quand tu vas être au marché, tu vas faire quoi ? Ben, je suis en train de penser à la recette que je vais faire avec les ingrédients que j'ai achetés au marché. Il dit non, donc tu ne seras pas non plus au marché. dis donc t'es jamais là où tu es ma fille bah oui parce qu'on est dans l'anticipation
- Speaker #0
Et en fait, quand tu es dans l'anticipation, tu n'es plus dans le moment présent. Et en fait, aujourd'hui, je crois que c'est important qu'on revienne à l'instant, ici et maintenant. Par exemple, là, on est en train d'échanger, nous, sur cette conversation. C'est comme si j'étais en train de penser à ce que je vais cuisiner tout à l'heure ou demain. Mais est-ce qu'il y aura du sens dans ce que je suis en train de vivre ? Non. Et donc, c'est exactement ça. Donc, l'histoire du marché, je reviens dessus. C'est exactement ça. Je suis en train de me marcher. Aujourd'hui, si tu regardes, tout le monde court partout. Et en fait, tout le monde se plaint qu'il est fatigué. Mais on récupère l'énergie aussi en virenant. Et je pense que là, il y a une forme d'égrégore qui est au-dessus de notre tête, qui fait qu'en fait, il y a un mal-être qui nous plombe. Et ce mal-être qui nous plombe, c'est parce qu'en fait, on refuse de s'arrêter un instant et de marcher comme l'a dit le vieux au marché. Tu t'arrêtes.
- Speaker #1
C'est ça. Et du coup, moi, j'ai compris que c'était ça la méditation. Enfin, en tout cas, la méditation, quand je reviens à tout ce qu'ils disent là-dessus, là, j'entends, je comprends, ça a l'air génial quand eux, ils le font, mais ça ne m'appelle pas. Par contre, quand il m'a donné, parce que c'est un enseignement, pour le coup, C'est vraiment un enseignement qui m'a transmis. Puissant de sens, ça a juste dit OK. c'est ça, la méditation de mon lignage, c'est ça, c'est d'être pleinement à ce que tu fais. Et du coup, il me disait justement, quand tu vas rentrer, la petite qui va piler ton aïe, tes trucs là, regarde l'affaire. Et je me suis assise, en effet, je l'ai regardée. Elle était pleinement en train de piler avec son mortier, elle était pleinement en pleine présence en fait. Et là, je me suis dit, ok,
- Speaker #0
c'est ça la méditation.
- Speaker #1
C'est ça la méditation. mais voilà dans mon lignage du coup j'arrive à être en paix avec cette méditation là je suis alignée avec cette méditation là donc depuis je pratique cette méditation là quand je passe mon balai je suis pleinement en train de passer mon balai quand je suis je suis pleinement présente aujourd'hui en tout cas pour des fois mon esprit parle on a le temps de se dire la vérité et puis je le ramène et je me dis ok là il est parti ok très bien je note ce qui vient et puis je reviens pleinement à la tâche que je suis en train de faire quand je fais ma vaisselle je suis en train de faire ma vaisselle et tu vois par exemple Je suivais Amma.
- Speaker #0
Elle, c'est dévot. en fait les tâches qu'ils n'aimaient pas faire elles leur faisaient faire parce que c'est comme ça que tu te concentres donc par exemple quand tu fais le ménage en ayant ton casque ou quand tu es en train de travailler ou courir avec ton casque mais en fait tu n'es pas là tu n'es pas concentré sur ce que tu es en train de faire en fait tu es en train juste de faire passer le temps pour que ça aille plus vite mais en fait c'est en là que tu es en train de passer peut-être que c'est en train de t'enlever quelque chose que tu aurais eu comme enseignement à ce moment-là et en fait quand on a marre de quelque chose le conseil c'est de le faire le faire jusqu'à ce qu'on n'en ait plus marre.
- Speaker #1
En tout cas, j'accueille parce que moi, j'ai des phobies administratives. Je suis en train d'essayer de mettre ça là-dessus. Faire jusqu'à ce que tu n'en as plus marre. Bon. Quand je dis on chemine, on continue à cheminer. Je continue à apprendre de tout et de tout le monde. Donc, je te dirai ce qu'il en est. Je vais faire mes tâches administratives.
- Speaker #0
Oui, merci Eva. On va bientôt arriver à la fin, justement, de notre échange. C'était très intéressant. Quels sont tes prochains défis ?
- Speaker #1
Alors moi, mes prochains, quels sont mes prochains défis ? Alors je dirais que cette année, c'est une année de challenge parce que EthnoCoach, il y a cinq ans.
- Speaker #0
Donc ça fait cinq ans que tu as créé ce concept.
- Speaker #1
Merci beaucoup. Ça fait cinq ans que j'ai créé l'ethno-coaching et comme je l'ai dit au départ, je l'ai créé vraiment parce que je trouvais qu'il y avait un manque. Justement, ce n'est pas que les personnes qui me ressemblent, les personnes pluriculturées, ne sont pas ouvertes à la thérapie, à l'accompagnement. c'est que quand on y va, on aimerait bien faire l'économie, d'expliquer nos cultures, nos traditions avant de nous faire accompagner. Et donc, quand j'ai démarré, au départ, j'avais cette compétence-là et je voulais à la fois en faire profiter tout le monde. Il y avait ce truc-là, cette croyance-là que du coup, il fallait que je puisse accompagner tout le monde,
- Speaker #0
toutes ces communautés.
- Speaker #1
Et en fait, finalement, un, c'est pas... C'est vrai que c'est possible. C'est-à-dire qu'en gros, j'ai fini par comprendre que les premiers clients qui sont venus à moi, c'est les personnes qui me ressemblaient. C'est des afro-descendants. bien sûr on les attire c'est tous mes clients qui sont venus à moi et j'avais ce truc là oui mais moi je veux accompagner tout le monde oui mais moi je veux accompagner tout le monde pourquoi il y a si peu de caucasiens par exemple qui font appel à mes services et puis j'avais la possibilité j'avais la possibilité comme justement quand on a les compétences qu'on a on peut accompagner absolument tout le monde sur la planète et il m'a fallu me poser faire ce travail d'introspection de me dire en fait qu'est-ce que ça vient te dire en fait cette volonté d'accompagner tout le monde, eh bien, j'ai fini par comprendre. dans le travail d'introspection, qu'il y avait la validation de la blouse blanche. On n'a qu'à se le dire, parce que comme je dis encore une fois, j'ai beau être afro-descendante et très fière de mon africanité, j'ai grandi en Occident jusqu'à aujourd'hui. Les différents diplômes qui m'ont été remis m'ont été remis par des personnes blanches. Du coup, de beige, comme dirait mon fils, parce que pour lui, on n'est pas noir ou blanc, on est beige ou marron. Et bien, par des personnes belges. Donc, il y avait inconsciemment cette volonté d'être validée par ces mêmes personnes. Une fois que tu l'as conscientisé, tu le transformes avec les outils qui sont les miens. Et j'ai fini par faire le deuil d'accompagner tout le monde en me disant, en effet, les compétences que j'ai, les diplômes que j'incarne et l'héritage que j'ai de mes ancêtres, peuvent apporter à toute personne sur cette planète. Par contre, les personnes qui me ressemblent n'iront pas voir n'importe quel thérapeute.
- Speaker #0
C'est ça.
- Speaker #1
Et j'ai fait le deuil d'accompagner tout le monde pour me concentrer sur ces personnes-là.
- Speaker #0
Oui, parce que des fois, on parle beaucoup du diplôme et tout ça. Au bout d'un moment, c'est l'écho qui prend le dessus par rapport à ça. Et en fait, les gens vont s'identifier à ce qui leur parle, ce qui fait sens pour eux. Mais il y a aussi l'énergie que tu vas dégager à ce moment-là. Donc, en fait, la personne que tu vas accompagner, il faut qu'elle se retrouve dans ce que tu vas dire, mais aussi que ton histoire lui parle pour moi. Aussi, par rapport à ce côté racine. Est-ce que mes racines sont semblables aux siennes ?
- Speaker #1
Exact. Exactement. Est-ce que j'ai été nourrie de la même chose ? Est-ce que ma construction est similaire ? Est-ce que mon bassin est similaire ? Aujourd'hui, j'accompagne des personnes. En parlant de personnes belges, comme dirait mon fils, eh bien, j'accompagne des personnes belges. Par contre, quelle est la constance, en fait ? C'est que, du coup, c'est des personnes qui se retrouvent dans des chocs culturels. C'est des personnes qui se retrouvent dans la pluriculturalité où, finalement, par exemple, là, je veux dire, j'ai une cliente qui est russe et ukrainienne. Sa mère est russe, son père est ukrainien. Aujourd'hui, avec ce qui se passe actuellement, c'est la guerre extérieure, mais c'est aussi à l'intérieur d'elle. Pour qui est-ce qu'elle prend partie ? Et pourtant, Eh bien, quand on revient sur cette volonté que j'avais au départ d'accompagner tout le monde, si j'étais restée sur ce « je veux aider tout le monde » , eh bien, peut-être que cette personne-là n'aurait pas fait appel à mes services. Pourtant, elle-même, la première, elle m'a dit « oui, bon, je sais que… moi-même, je ne sais pas pourquoi je fais appel à toi, je pense que je suis une des rares personnes non africaines qui fait appel à tes services » . Je dis « non, absolument pas » . Maintenant, une fois qu'on est rentré dans le sujet, je dis « écoute, c'est exactement la raison d'être d'être nos coachs » . C'est vraiment d'aller accompagner ces chocs culturels-là. Et en effet, toi, ton choc culturel à l'intérieur, il se reflète aujourd'hui dans une guerre extérieure. Tout comme il y a des Congolais qui ont un de leurs parents qui vient du Rwanda.
- Speaker #0
Exact.
- Speaker #1
Et du coup, là, on pourrait à nouveau parler d'un métissage qui est invisible. On se dira, oui, mais du coup, toi, de toute façon, tu es juste africain. Non, tu viens de deux ethnies, de deux cultures différentes, de deux pays différents, mais aussi de deux ethnies différentes. Donc, il y a à nouveau cet entrechoquement des cartes du monde. Donc, aujourd'hui, du coup, quels sont mes défis ? C'est peut-être d'aller un peu, d'être encore un peu plus au clair avec ça, avec le fait que, OK, en fait, je suis la personne qui accompagne les personnes qui vivent des chocs culturels, les personnes qui vivent vraiment des conflits intérieurs, qu'ils soient internes ou qu'ils soient en miroir avec des conflits extérieurs par rapport à leur pays d'origine.
- Speaker #0
C'est fabuleux. Ça, c'est une belle pépite, ça. C'est exactement ça. Et oui. et du coup qu'est-ce que je peux te souhaiter ? Qu'est-ce qu'on peut souhaiter par rapport à ça, justement ?
- Speaker #1
Justement, de pouvoir aider. Comme je dis, on va tous un jour fermer les yeux. En tout cas, nos âmes vont tous retourner d'où ils viennent et nos corps vont tous à nouveau nourrir la terre, comme parait le jardinage tout à l'heure.
- Speaker #0
Et j'appelle ça retourner à la source.
- Speaker #1
Exactement. Eh bien, je me souhaite que d'ici là, je puisse aider un maximum de personnes à faire la paix avec leur histoire, à mettre de l'ordre dans leurs racines. avant à leur tour de venir les enrichir pour la génération d'après.
- Speaker #0
Eh bien, tu sais quoi ? Je pense que tu l'as bien dit. Tu es dans la bonne et la belle énergie justement pour accompagner ces personnes-là. Parce qu'en fait, pour moi, les personnes qui vont croiser ta route ou qui croissent ta route, en fait, c'est une bénédiction. Pourquoi ? Parce qu'en fait, tu vas leur apporter quelque chose auquel ils ne s'attendent pas. Et ça, c'est génial. Je parle de ça parce que je parle aussi d'une expérience personnelle. par rapport à ce que j'ai vécu avec toi lorsque tu m'avais accompagnée il y a quelques années. Et en fait, jusqu'à aujourd'hui, je m'en souviens. Puisque derrière, en fait, on a pu voir, en fait, justement, cette petite, je dirais, perle ou trésor que tu as pu voir et que d'autres ne voyaient pas. Et ça, c'est une pépite.
- Speaker #1
Je te remercie. J'ai beaucoup d'émotions. Merci pour le partage. Ça me touche beaucoup. Et comme je dis, en fait, je parle beaucoup de grandir ensemble. Parce que justement, chaque personne que je rencontre, c'est une personne que j'aide à grandir, certes. Mais c'est aussi une personne qui m'aide énormément à grandir. Pour moi, les rencontres, il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous. Et c'est toujours un aller-retour. C'est toujours dans les deux sens, en fait. Si tenté qu'on arrive à mettre son égo de côté, à sortir du « je suis celui qui sait » , non, je suis celle qui ne sait rien. Et qui, du coup, à chaque rencontre, j'accepte d'être celle qui ne sait rien. Et ensemble, on va co-construire. un accompagnement, on va co-construire des temps, des espaces où on va grandir ensemble. Donc en tout cas, merci à toi de m'avoir fait confiance il y a quelques années. Merci aux personnes qui continuent à toquer à cette porte dans le visible comme dans l'invisible. Et je nous souhaite vraiment d'être de plus en plus nombreux à agir sur l'être, à revenir vraiment dans l'être, à incarner qui on est, à honorer nos incarnations. Et j'entends par là, on aura aussi les racines des personnes à la suite de qui on est venu s'inscrire.
- Speaker #0
Fabuleux. Merci beaucoup, Aïva. Qu'est-ce que tu conseillerais aux auditeurs qui nous écoutent par rapport justement à tout ce qu'on vient de dire et par rapport au ethno-coaching ? Parce que j'aimerais aussi, avant que tu me répondes à cette question, j'aimerais aussi que tu incluses le côté mental. Puisqu'aujourd'hui, on parle beaucoup du mindset, justement. Donc, qu'est-ce que tu conseillerais aux éditeurs ? Et après, je te demanderais tes coordonnées pour les personnes qui souhaiteraient rentrer en contact avec toi.
- Speaker #1
D'accord. Alors, qu'est-ce que je leur conseillerais ? conseillerais d'être. Je leur conseillerais de... C'est la même chose que je me conseille à moi-même,
- Speaker #0
vraiment.
- Speaker #1
De sortir de nos to-do list, là. De sortir de nos je dois, je dois, il faut, voilà.
- Speaker #0
Y'a qu'à, y'a qu'à.
- Speaker #1
Voilà, exactement. Non, on n'a qu'à revenir, y'a qu'à, y'a qu'à revenir à l'intérieur du corps, y'a qu'à revenir dans le cœur. Mais surtout, il n'y a qu'à revenir dans nos ressentis. Donc, je nous invite, moi inclue, à vraiment être à l'écoute de nos ressentis, à revenir vraiment dans notre corps, à écouter nos émotions, à les expérimenter, à expérimenter le silence. À petite dose, peut-être progressivement, je dirais, à tout étendre. Par exemple, on parlait tout à l'heure des fonds sonores. Eh bien, il y a des personnes qui, quand elles rentrent chez elles, elles vont allumer la télé, puis elles se disent « Non, mais je ne la regarde pas, mais c'est un bruit de fond » .
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
C'est une fuite de toi-même parce que le silence, c'est te retrouver face à toi-même. Le silence, c'est répondre à cette convocation intérieure, c'est écouter ces bruits à l'intérieur, c'est écouter ces mal-êtres, ces douleurs dans le corps. Donc, on les masque par du bruit. Et de la même manière qu'on va aller courir, on va écouter de la musique où il y a des personnes qui me disent « oui, du coup, j'ai écouté… » Quand je travaillais en radio, chez Africa Radio, ils me disaient « oui, du coup, j'ai réécouté tes émissions pendant que… » pendant que je fais la vaisselle ou pendant que je fais mon footing. C'est génial qu'elles prennent le temps d'écouter les émissions à post-theory. C'est top qu'elles puissent se dire justement, mais on a cette volonté de faire plusieurs choses. Le multitâche tue. Le multitâche tue et le multitâche nous déconnecte de notre être. Donc, je dirais, essayons de faire une chose à la fois.
- Speaker #0
Monotâche. C'est ça.
- Speaker #1
Essayons de revenir vraiment au monotâche. Essayons de revenir vraiment à une chose à la fois. Quand tu écoutes ton podcast, eh bien, tu es pleinement assise en train d'écouter ton podcast. Quand tu es en train de faire ta vaisselle, tu es pleinement en train de faire ta vaisselle. Tu ressens le savon sur ta main, tu ressens que ta main est caillée, tu ressens que l'assiette, tu es en train de la gratter, tu ressens... Non, vraiment, tu ressens que le carrelage sous tes pieds, il est froid ou que le tapis sous tes pieds, il est bouillé. Être pleinement présent, Revenir au monotage, c'est ça, quand tu cours. tu ressens vraiment l'air qui rentre, le vent qui souffle tes cheveux, tout ça là. Du coup, revenir au monotâche, c'est vivre pleinement chaque tâche. Parce que du coup, faire du sport, c'est génial. Écouter des podcasts, c'est génial. On se dit, on va faire un combo des deux. Au final, on ne fait ni l'un ni l'autre.
- Speaker #0
Ni l'autre, exactement. Et c'est surtout, comme tu as bien dit, les ressentis, c'est de savoir se connecter à ces cinq sens. Et ça, moi, j'insiste. Tu vois, les cinq sens sont super importants pour soi, mais aussi par rapport à tout ce qui est en train de se passer. Donc le côté monotâche, c'est je reste attentif. Là, quand je suis en train de respirer, je reste sur ma respiration, simplement. Quand je suis en train de faire la vaisselle, je ne fais que ma vaisselle. Quand je suis en train de faire du dessin ou de l'art, je fais de l'art. Et ça, c'est pareil aussi pour les enfants. Parce que tu en as parlé aussi tout à l'heure, les parents qui sont avec leurs enfants, pourquoi ils déconnectent ? Parce qu'en fait, ils veulent tout faire en même temps. Alors que non, c'est juste, je suis là, je suis en train de lui donner le tété, je ne fais que le tété. Et puis, c'est comme ça aussi qu'on va comprendre qui nous sommes.
- Speaker #1
Voilà ce que je pourrais dire. Et du coup, pour le mental, ça permet de déconnecter du mental, de revenir dans ses ressentis. On est beaucoup sur le mindset, mindset, mindset. Je ne dirais pas que ce n'est pas une bonne chose. Ce que je peux dire, par contre, c'est qu'on continue à surmuscler le mental. C'est comme des fois, on voit des personnes, on n'a pas à se dire majoritairement, c'est des hommes. On les voit, ils vont à la salle de sport, ils musclent le haut. et puis les jambes elles sont toutes fines tu dis bon ça manque d'harmonie tout ça c'est ça il faut faire aussi des séances pour muscler les jambes mon frère c'est comment et bien de la même manière du coup moi je vois des personnes qui essayent d'imaginer on voyait des personnes qui sont beaucoup dans le mental qui essayent de les imaginer avec une tête surdimensionnée surmusclée et du coup avec un corps tout fin de la même manière qu'au quand on muscle trop le haut du corps le bas du corps déjà il empathie au niveau de la santé au niveau de machin les rotules etc toi t'es mieux placé pour moi pour en parler et bien l'ossature en souffre parce qu'on a surmusclé une partie c'est pas harmonieux de la même manière quand on surmuscle l'autre mental et bien quand on surdéveloppe son mindset et bien on est en déséquilibre parce que du coup on se déconnecte encore plus l'écart devient encore plus grand avec notre corps en fait donc pour moi ce serait vraiment d'aspirer à un équilibre entre la tête et le corps. Enfin, on parle déjà d'un corps. On parle des autres corps. Mais déjà, essayons de venir équilibrer la tête et le corps. D'équilibrer justement le mindset avec la présence d'un corps.
- Speaker #0
C'est ça. Et c'est là qu'on muscle tout. Tout.
- Speaker #1
Totalement.
- Speaker #0
Et non pas une seule partie parce qu'on oublie l'autre. Fabuleux. Arrive à ma dernière phrase. Mon dernier mot, c'est chaque filet d'eau a son chemin. C'est ce que je dis toujours comme dicton. C'est un dicton africain. Qu'est-ce que ça te dit ?
- Speaker #1
Est-ce que ça te parle ? Ça me parle beaucoup. Je me dis que parfois, le filet d'eau peut partir dans du sable ou il y a peut-être une plante qui va pousser là en plein désert. Il peut servir à être bu. Il va hydrater une personne, etc. Il y a différentes façons. Il aura différentes utilités, mais ça reste le même. Cette constance, c'est dur. Cette constance, malgré des fins différentes, c'est constance, ça reste de l'eau, le début et la fin.
- Speaker #0
Merveilleux. Je te remercie, Eva. Merci pour ce temps que tu m'as accordé, parce que je sais que ton temps est très précieux par rapport à ton programme personnel, professionnel. Donc, c'est un honneur pour moi de t'avoir reçu aujourd'hui. En tout cas, c'est une joie d'avoir partagé ce moment avec toi. J'espère que les auditeurs qui nous écoutent auront eu cette même joie. Justement, pour les personnes qui se sont rentrées en contact avec toi.
- Speaker #1
Je suis très active à travers les réseaux pour le moment, surtout principalement sur Instagram. Je vais arriver sur d'autres canaux, mais je les annoncerai progressivement. Je les invite vraiment à s'abonner sur le compte Instagram Eva Barra Officiel. J'invite beaucoup à grandir ensemble. Je les invite à rejoindre cette aventure. de co-croissance, de croissance commune, de croissance collective, et puis au plaisir de les lire, d'échanger avec tout un chacun.
- Speaker #0
Oui, merci. Et justement, tu fais aussi des ateliers ?
- Speaker #1
Totalement, exactement. Je fais également des ateliers, des interventions, donc tout, à chaque fois, je les communique suffisamment en avant. C'est vrai que j'invite à être réactif parce que... Du coup,
- Speaker #0
je n'en fais pas beaucoup.
- Speaker #1
Exactement. Je n'en fais pas beaucoup. Je fais vraiment de mon mieux avec le temps qui m'est imparti. Et c'est vrai qu'elles partent assez rapidement. Donc, j'aime vraiment rester attentif sur les différentes annonces et au plaisir de les rencontrer en atelier, en conférence ou en présentiel ou même à travers une consultation sur la bio. Tout est indiqué, les liens sont présents au moment du jour.
- Speaker #0
Merci beaucoup Eva.
- Speaker #1
Avec grand plaisir. Merci pour l'invitation.
- Speaker #0
Avec grand plaisir. Alors à très bientôt Eva.
- Speaker #1
Avec joie, à bientôt.
- Speaker #0
Merci, au revoir.