- Speaker #0
Agir.
- Speaker #1
J'ai choisi d'agir sans arrêt.
- Speaker #0
J'agis en enlevant mon t-shirt et en criant des slogans dans des endroits où je ne suis pas la bienvenue et à des gens qui ne sont pas forcément contents de me voir.
- Speaker #1
J'ai pas une action dont je suis fière,
- Speaker #0
c'est je crois que toute action doit rendre fière. J'ai pas de mots pour agir, c'est une action. Bonjour Caroline.
- Speaker #1
Bonjour.
- Speaker #0
Bienvenue dans Elles Agissent.
- Speaker #1
Merci.
- Speaker #0
Je suis ravie de t'accueillir, donc tu es là. cofondatrice de 17h10, une maison qui a redonné ou qui a même donné d'ailleurs au tailleur féminin toute sa puissance. Parce qu'en fait, en réalité, je me demande s'il y avait quelque chose avant et je ne crois pas. Voilà. Mais sans oublier ce qui est très important, l'élégance. On vient d'aborder, avant d'allumer ce micro, l'importance de l'élégance, notamment parisienne. Peut-être même l'impact et la puissance que ça peut avoir et on va en discuter aussi parce que Merci. C'est quelque chose d'assez puissant qui peut passer par le tailleur aussi. Sans oublier le confort, ce qui est indispensable, je pense, dans une vie de femme. Et donc, à travers tes créations, on sent aussi cette envie de réconcilier le corps, la confiance, la présence. Surtout cette notion de présence et peut-être même justement de puissance. Et ensemble, on va voir comment justement une pièce de vêtement peut transformer aussi notre rapport au pouvoir. Et c'est un sujet qui t'est cher et que tu aimes. présenté de plus en plus. Un rapport au pouvoir, notamment, on regarde les autres, mais par rapport à nous-mêmes aussi. Et tu dis souvent que les femmes ne sont pas nées avec le réflexe du costume. Je l'ai entendu dans quelques de tes interviews. Et d'ailleurs, il est toujours, d'ailleurs, depuis toujours, le symbole du pouvoir masculin. Et j'avais envie de commencer par là. Est-ce que cette inégalité symbolique, plus encore que le manque d'offres autour de ce produit, C'est ce qui t'a poussée à créer
- Speaker #1
17h10 ? Déjà, merci pour cette belle introduction. C'est une bonne question et je pense que la réponse est positive. Elle n'était pas réfléchie à l'époque. Nous, la genèse de 17h10, elle commence avec mon associé Amélie Delacour. On était toutes les deux d'ex-publicitaires, donc de grandes agences de publicité. Et en fait, on s'est vraiment rendu compte que nous, on a eu la chance d'être... de monter assez vite dans ces agences, d'avoir pas mal de responsabilités alors qu'on était très jeunes, notamment d'aller ce qu'on appelait pitcher les grandes stratégies de communication au grand directeur marketing en face de nous, alors que quand on rentre dans la salle, on nous demande clairement d'apporter le café. Et la question de notre apparence et de comment on s'habillait pour ces pitchs revenait en fait à chaque fois. Et un jour, on s'est dit, mais c'est quand même incroyable que le mat... au lieu de réfléchir à quelle sera notre phrase d'introduction de pitch, de le répéter comme on en parlait tout à l'heure aussi, finalement on se posait la question de comment je m'habille. Et c'est un peu une pollution mentale sur un sujet qui ne devrait pas être prioritaire. Et on a commencé à jalouser nos homologues masculins qui ne se posent absolument pas ces questions-là, qui n'ont pas cette charge mentale de l'apparence, qui enfilent leur costume et eux ne réfléchissent qu'à la puissance de leur discours derrière. Et en creusant le marché, on s'est rendu compte qu'effectivement, autant il y avait des dizaines, des centaines de marques de costumes pour hommes, autant il n'y avait aucun spécialiste du costume pour la femme. Et comme avec Amélie, on ne va pas se mentir, on avait des envies entrepreneuriales qui revenaient régulièrement lors de nos tisanes et spritzes du soir. On s'est dit, mais en fait, il y a vraiment quelque chose à faire et c'est comme ça que l'idée de 17h10 est venue. Et au fur et à mesure, on s'est renseigné, on a commencé à regarder. Et moi, je suis assez passionnée d'histoire. Je suis passionnée également d'histoire de la mode. Et en fait, c'est assez incroyable de se rendre compte que cette inégalité, on pourrait dire, est ancrée depuis des siècles et des siècles. Exactement, pour la petite info, et ceux qui veulent aller plus loin, je conseille d'ailleurs un livre génial qui s'appelle Paré. de Yvan Jacob, qui a fait un super travail sur cette question-là de comment les vêtements ont pu contraindre la femme. Eh bien, en fait, c'est vraiment à partir du XIIIe siècle qu'il y a vraiment eu une séparation entre des habits pour femmes, qui était du coup la robe, ce qui existait depuis longtemps, depuis même l'Antiquité avec les toges, et le deux-pièce qui est devenu masculin, c'est-à-dire la première veste était un pourpoint et un pantalon. Et c'est vraiment là qu'il y a eu une différence entre les femmes qui restaient en robe et les hommes qui avaient cette veste et ce pantalon qui était, pourquoi c'est devenu aussi un symbole d'autorité, c'est parce qu'en fait, ce sont des vêtements qui d'abord ont permis la liberté, le mouvement, le déplacement. La femme, elle, était en robe, on ne peut pas chevaucher en robe, on ne peut pas courir en robe, là où en fait, l'homme, lui, pouvait être mobile. Et cette mobilité physique a également permis, en fait, derrière la mobilité sociale, le pouvoir, l'émancipation.
- Speaker #0
Je trouve ces sujets intéressants et passionnants.
- Speaker #1
de voir à quel point ces vêtements que l'on juge en permanence futiles sont en fait des marqueurs sociaux et politiques excessivement intéressants à étudier.
- Speaker #0
Et donc du coup, ta réflexion s'est faite sur la durée ou est-ce qu'il y a eu un déclic, qu'il y a eu un moment précis où tu t'es dit il faut que ça change, j'ai envie d'y contribuer ou tu as envie de te réapproprier justement ce vêtement que tu aimes et que tu étudies ou en tout cas que tu lis depuis longtemps ?
- Speaker #1
Mais je pense qu'au début, c'était vraiment très... À la fois avec Amélie, on est très créative, à la fois on est très pragmatique. Et typiquement, quand on a eu l'idée de 17h10, avant de se lancer là-dedans, on a eu ce recul de dire, mais est-ce que c'est juste Amélie et Caroline qui avouent cette impression ou est-ce que ce sentiment de manque est partagé par les femmes ? On était encore dans nos grandes agences de publicité à l'époque, donc en fait, on a gardé nos petites casquettes marketing et on a commencé à mener plein, plein, plein d'études à droite, à gauche, Chypso, Kanta, du Kanti, du Kali. pour essayer vraiment de comprendre. Et c'est là où on a vraiment compris qu'en fait, il y avait un manque et que les femmes ne trouvaient pas de tailleur et on avait besoin. Et on a vraiment identifié ce besoin. Parce qu'en fait, à cette époque, donc c'était il y a huit ans, la Grèce en 1710, à cette époque, on était aussi en plein boom de tous ces discours sur l'émancipation des femmes, l'empowerment, comme on disait, et vraiment un gros élan du féminisme qui se lançait à cette période-là. Et beaucoup de personnes étaient même là en mode, oui, mais c'est presque anti-féministe de prendre ces habits masculins pour la femme. Le vrai féminisme, c'est de se dire, je peux être autoritaire en jupe courte et bottes vinyles roses, bien évidemment. Mais ce n'est pas tant un habit d'homme que, comme on l'a dit, un habit qui symbolise le pouvoir et l'autorité. Et pouvoir se l'approprier réellement, pour moi, c'était aussi se dire aux femmes. on est légitime d'être à cette place-là. Les costumes, les tailleurs existaient. Évidemment, on ne sait pas d'où ils l'ont inventé. Il y en avait pour les femmes. Il y avait déjà eu des révolutions qui ont été faites au XXe siècle par tous les plus grands couturiers. Je pense à Saint-Laurent, Chanel, Dior, qui ont tous réinventé le tailleur pour la femme. Mais l'offre de prêt-à-porter, donc l'offre, on va dire, réelle et quotidienne pour les femmes, en manquait. On trouvait des tailleurs chez chacune des grandes marques, mais on va dire un par collection. toujours, et c'est là encore une de mes grandes batailles, mais toujours en fait dans des qualités médiocres. Les tailleurs dans l'offre féminine du prêt-à-porter sont souvent en viscose, en polyester, et en fait on ne retrouve pas ce qu'on appelle l'art sartorial, qui était vraiment réservé aux hommes. Et je pense que nous, on a fait un peu cette double révolution de dire en fait non, on peut proposer aussi une marque de costumes spécialisée pour les femmes, mais qui va utiliser la même qualité. Parce qu'il y a quand même un entre-soi quand on monte, quand on voit tous ces associés dans des grandes banques ou des cabinets de conseil. Ils se regardent, ils reconnaissent un beau tissu, ils reconnaissent une belle façon. Ils savent si le costume, il est sur mesure ou si c'est la prête à porter. Et en fait, ils regardent leurs homologues femmes qui sont habillées en viscose et polyester. Et ça se voit. Et nous, on s'est dit, mais en fait, là, il y a une réelle inégalité. On n'a jamais compris pourquoi. À part dans le luxe, il n'y avait pas de beaux produits faits dans des belles matières. J'aime pas dire pas du tout, parce qu'il y a sûrement des marques qui le faisaient déjà, mais c'était quand même très, très rare.
- Speaker #0
Oui, parce qu'il y avait aussi cette... Il fallait démocratiser aussi ce vêtement pour les femmes, qu'elles se projettent aussi. C'est aussi une des clés de ton travail, c'est d'oser dire, regardez, on peut être bien. Parce que je disais en intro, à la fois lier la puissance, le confort, etc. C'est quelque chose qui n'était pas encore pour les marques. En fait, elles ne pensaient pas à tout ce qu'il y avait en communication à faire derrière. de dire aux femmes, vous pouvez vous approprier ce vêtement aussi.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Du coup, je me dis que c'est oser, déjà, d'oser lancer sa marque dans un vêtement aussi singulier. Et c'est presque politique aussi.
- Speaker #1
Oui, complètement. Et c'était un peu insensé aussi à l'époque. Je ne sais pas le nombre de fois où je me suis retrouvée sur nos modélismes, nos produits, et je me disais à Camélie, mais pourquoi on n'a pas lancé une marque ? t-shirt parce qu'en fait, la veste est vraiment, en plus, un des produits les plus compliqués à faire. Parfois plus compliqués que des robes à fourre-four.
- Speaker #0
En termes de couture, tu veux dire ?
- Speaker #1
Exactement. Parce que c'est un produit, en plus, qui exige une qualité irréprochable. C'est un produit structuré aux lignes très simples. Donc, quand, en fait, on a des lignes simples, le moindre défaut se voit. Donc, oui, ça a été un vrai sacerdoce d'arriver à la qualité qu'on a aujourd'hui. Alors,
- Speaker #0
qu'est-ce que vous avez enclenché au tout début ? justement pour vous faire connaître, pour gagner en crédibilité, alors la qualité du produit y fait, d'avoir des ambassadrices, vous avez des très belles ambassadrices, des journalistes, des femmes engagées. Comment on fait ça ? Comment on construit ça aussi ?
- Speaker #1
Alors c'était un peu, nous on avait vraiment zéro budget pour commencer et ça a été justement un peu notre passé de publicitaire qui en fait nous a aidé à lancer la marque. Encore une fois, c'était il y a huit ans. on était également en plein dans la Startup Nation à cette période-là les couvertures des grands magazines économiques ne faisaient que montrer des startupeurs brillants et des success stories et en fait nous qui avions à cette époque-là un peu de stress de se dire est-ce qu'on passe le pas, est-ce qu'on quitte nos super carrières on va pas se mentir, on était toutes les deux sur des rails plutôt positifs et on s'est dit mais est-ce qu'on est prête à faire ce pas-là ? Et on ne nous montrait que les paillettes des success stories à postériorer. Et on s'est dit, en fait, nous, on va faire l'inverse et on va documenter la réalité. Et pendant toute la création de 17h10, on a créé un podcast qui s'appelait Commencer, comme le verbe, dans lequel, en fait, on a vraiment documenté la création de la marque. C'était un peu une série Netflix avant l'heure. En fait, on avait notre petit micro, comme là, entre nous, et on l'emmenait partout, à chacun de nos rendez-vous, avec les avocats. avec notre modéliste pour les prototypes, quand on travaillait toutes les deux autour de la table. Et l'idée, c'était pour nous de montrer les coulisses de la création d'une marque, ce qui se passait vraiment d'un point de vue humain, mais d'un point de vue, on va dire, parfois un peu moins sexy. Comme je disais, trouver le nom, s'inscrire à l'INPI, créer les statuts, etc.
- Speaker #0
Tout ce qu'il y a derrière.
- Speaker #1
Et c'est vrai que ça nous a permis directement d'avoir une belle audience, de personnes qui nous ont suivies. On a vendu le projet à Nouvelles Écoutes, qui nous a diffusés. Donc, on a rapidement eu pas mal de presse. avant même, en fait, finalement, de trouver le nom de la marque. Et on a trouvé le nom de la marque en live, sur le podcast, avec notre communauté et notre audience.
- Speaker #0
C'est génial aussi, cette histoire dans l'histoire.
- Speaker #1
Exactement. J'avoue, là, ça fait longtemps, je ne les ai jamais réécoutées parce qu'au début, j'avais pas mal de soucis avec ma voix. C'était toujours très bizarre de se réentendre.
- Speaker #0
On a toujours des têtes complexes.
- Speaker #1
Exactement. Mais là, j'avoue, je pense que dans mes prochaines vacances, je vais peut-être les réécouter. Et oui,
- Speaker #0
c'est un super document, en plus historique, pour toi. Pour tout le monde, tous ceux qui se lancent, on sait bien qu'il y a ce démarrage qui est compliqué, il y a la durée aussi, on va en parler, comment on dure, etc. Et comment on se fait connaître ? Il y a juste la phrase que tu as dit au tout début, on n'avait pas de budget. Je pense que tout le monde commence comme ça. sont ceux qui commencent en budget et je ne sais même pas si c'est vraiment un avantage au final parce que ça te permet de développer, d'aller chercher d'autres idées, d'aller aussi je me posais la question justement comment on s'autorise à entrer dans un univers où on... là où on ne nous attend pas en fait. Et il faut s'y autoriser aussi.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Et quand on est entrepreneur, c'est aussi bien dans la com que dans du marketing, que dans la structuration, on ne nous attend pas dans plein plein de choses au-delà de la marque en elle-même.
- Speaker #1
Exactement. Et nous c'était d'autant plus fort qu'on ne connaissait rien à la mode. Enfin rien, c'est faux. On connaissait la mode mais on va dire d'un point de vue... stratégique, communication. Moi, j'avais travaillé dans des grandes marques de luxe, Amélie, pareil. Enfin, voilà. On connaissait bien ce secteur, qu'on connaît d'ailleurs toujours très bien. Mais c'est vrai que moi, je ne savais pas coudre un bouton au début de cette aventure. Et d'ailleurs, c'est assez drôle parce que quand on y repense, j'ai raconté tout à l'heure qu'on avait fait beaucoup d'études pour comprendre le besoin des femmes. Et il y a un insight marketing conceptuel qui revenait tout le temps, qui était ce qui est très... Ce qui était compliqué pour elles, c'était qu'un tailleur, c'est une veste et un pantalon. Et en fait, elles avaient également du mal à trouver un tailleur qui leur convenait, parce que souvent la veste va, mais pas le pantalon. Donc en fait, on s'est dit, génial, notre concept marketing, qui est d'ailleurs le concept encore aujourd'hui phare de 17h10, on s'est dit, bah tiens, on va développer plusieurs modèles de vestes, plusieurs modèles de pantalons déclinés dans le même tissu. Comme ça, nos clients pourront faire des mix and match, comme on peut le retrouver dans certaines marques de maillots de bain. Et quand on est arrivé dans les premiers salons professionnels de la mode et qu'on a expliqué du coup ce concept et que j'ai présenté mes premiers plans de collection, mais je me rappelle, on nous a rayonné en disant mais vous êtes complètement frappadingue parce que t'imagines si tu veux faire quatre couleurs avec trois vestes, trois pantalons, tout de suite ça fait beaucoup de modèles. Et les gens nous ont dit mais vous pouvez pas vous lancer comme ça, c'est complètement frappadingue. Et en fait, nous on s'est dit mais non parce qu'en fait c'est la clé et c'est ça qu'elles veulent. Et en fait, je pense que si on avait été directement du serail de la mode, si on avait connu ce que c'était effectivement un plan de collection de lancement, le principe de financement, le BFR, compagnie, je pense qu'on ne l'aurait pas fait. Mais comme on ne savait pas qu'on avait vendu le truc, on s'est dit maintenant, on va trouver les moyens de le faire. Et évidemment, on a réussi. Mais oui, je pense que si on avait été déjà moulé dans cet esprit un peu mode, en fait, c'est sûr qu'on n'aurait pas fait ça. Oui,
- Speaker #0
on ne l'aurait pas fait. Est-ce que tu as eu un moment ? peur, je crois que tu évoques parfois la peur de se lancer ou en tout cas la peur de proposer ce produit et quand on a cette peur, peut-être qu'on l'a tout le temps en fait, quand on a une marque comme la tienne, est-ce qu'on la transforme en moteur aussi, c'est intéressant ?
- Speaker #1
Alors on s'était beaucoup posé la question, moi en toute sincérité, j'ai jamais vraiment eu peur, mais parce qu'on l'a fait au bon moment, on avait 27 ans, effectivement Merci. nos carrières étaient bien enclenchées, on n'avait pas d'enfants, on n'avait aucune contrainte. Avec Amélie, on vivait toutes les deux en colocation. On savait, parce qu'on a la chance d'être en France, qu'on allait avoir le chômage, qu'elle allait pouvoir nous soutenir, qu'on avait au moins deux ans pour se lancer. Moi, je n'ai pas du tout eu de peur dans ce premier moment. Après, parfois, on a des peurs, évidemment, de « Oh mon Dieu, si ça se trouve, on va faire du caca. Ça va être nul. » Et quand bien même, si c'est nul, en fait, ce n'est
- Speaker #0
T'es détachée de la peur,
- Speaker #1
finalement. Non, moi, je n'ai pas eu peur à ce moment-là. La peur, elle arrivait après. Elle arrivait pas dans le commencer, mais dans le continuer. Et là, par contre, cette peur, on va être honnête, elle est difficile à mettre de côté. Et pour moi, en fait, elle est liée à la responsabilité de mes équipes. Tant qu'on n'était que toutes les deux avec Amélie et qu'on était responsables que de nous-mêmes, en fait, ce n'est pas grave. Parce qu'en plus, nous, on a toujours fait des freelances à côté. On a toujours mis le projet. On n'a jamais été complètement dédiés à ça à 100%. donc c'était pas effrayant, c'était un projet parmi la multitude de projets et de facettes de nos vies. Mais tout d'un coup, à un moment, tu commences à avoir des équipes. Et en fait, ton projet devient leur projet unique. Et tout d'un coup, il y a des gens qui dépendent de ta boîte pour vivre, pour se nourrir, pour payer leur loyer. Et pour moi, c'est là que la peur est vraiment arrivée, quand je me suis sentie responsable d'autres personnes.
- Speaker #0
Alors, comment tu la transformes comme un moteur ? Est-ce que ça se transforme d'ailleurs ? Ou est-ce qu'il faut vivre avec cette peur et avancer ? Est-ce que ça peut devenir positif, quelque part ?
- Speaker #1
Je pense que c'est positif parce que ça te force à toujours faire mieux. Et justement, ça te responsabilise parce qu'en fait, tu n'es pas seule. C'est toi le chef de ton bateau, de ton navire. Il ne faut pas que tu coules parce qu'il y a d'autres personnes qui coulent avec toi. Donc oui, je pense que ça fait en sorte que tu t'attaches plus d'attention et d'importance.
- Speaker #0
Et dans ce qui fait peur, il y a aussi pas mal des moments de temps forts. Par exemple, on a parlé du lancement, la création d'une boutique aussi, de boutiques. Il y a eu le Covid aussi. J'ai vu une levée de fonds aussi auprès de la communauté. Est-ce qu'il y a un moment fort particulier, un moment peut-être de bascule, peut-être plus symbolique pour toi que tu aurais envie de nous évoquer justement par rapport à ce qu'on vient d'évoquer en termes d'émotion, en termes de ressenti, en termes de chef d'entreprise, de femme qui entreprend ? J'ai dit les points un peu forts peut-être. Est-ce que c'est vraiment négatif d'ailleurs ? Ou est-ce qu'on arrive à rebondir aussi de ça ? Ou ça impacte, ça laisse des traces ?
- Speaker #1
Non, je pense que déjà on a la chance avec Amélie, on est un duo très fort toutes les deux. Tous les entrepreneurs n'ont pas cette chance-là. Et je pense que plus c'est la cata, plus on est forte. Donc tous les moments de crise finalement n'ont fait que nous ressouder. Et n'ont fait que nous faire avancer dans 17h10. Ça nous a toujours permis d'être plus agiles, d'inventer de nouvelles choses, de revoir en permanence notre business plan. Je pense que notre force, je ne sais pas si c'est lié par la peur ou par... véritable peut-être esprit entrepreneurial. Moi, je pense qu'on a véritablement cet esprit entrepreneurial qui est qu'en fait, rien n'est immuable et on est en permanence en train de réfléchir à c'est quoi le next step. Mais on n'est pas dans un next step forcément de croissance. On n'a jamais voulu chercher la croissance à tout prix. D'ailleurs, aujourd'hui, on ne cherche pas la croissance à tout prix. On cherche toujours le meilleur équilibre entre plaisir, challenge. réussite, j'ai envie de dire. Et si cela passe par re-réfléchir notre business model, en fait, on le fait en permanence. Et presque chaque année, on a des nouveaux projets liés à 17h10, mais des projets un peu annexes dont on pourra parler, qui en fait, tout se nourrit, mais font évoluer notre entreprise vers d'autres niveaux. Donc, à chaque crise, il y a un an et demi, de toute façon, on a eu Je pense que je ne dévoile de secret à personne en disant ça. Le retail va quand même très mal. La mode va quand même très mal. On a vu mourir énormément de nos marques sœurs qui se sont créées en même temps que nous et qui ont arrêté. Nous, on se serait souvent posé la question aussi, est-ce qu'on arrête ? Est-ce qu'on arrête parce que c'est fatigant ? En fait, c'est une charge mentale énorme à porter tous les jours dans un contexte, on pourra parler aussi de notre engagement RSE, mais dans un contexte qui nous met de bâtons dans les roues. permanent, c'est harassant. Et en fait, à chaque fois, on s'est dit non, on continue, parce que on a toujours plein d'idées, on a vu une nouvelle opportunité. Là, récemment, on a lancé le sur-mesure, pour 17h10, mais également en lançant un nouveau business en B2B, marque blanche, c'est un peu compliqué pour le faire là, mais voilà. On a lancé un deuxième business, on a réinventé le retail avec 17h10, on n'en a pas parlé, mais chez 17h10, on n'a pas des vendeuses, on a des conseillères en image. Et en plus de notariat, en fait, on propose un véritable accompagnement de nos clientes. Donc ça aussi, c'était un business supplémentaire qu'on a réouvert. Moi, à titre personnel, j'accompagne des clientes sur cette stratégie d'image en vraiment coaching personnel. Ça a été un autre business. Maintenant, je fais des conférences. C'est un nouveau business. On s'est rendu compte que 17h10 va au-delà de notre marque et un réel écosystème.
- Speaker #0
Un rayonnement qui est plus large et c'est peut-être une clé aussi indispensable vu l'état du marché. du secteur, comme tu le disais.
- Speaker #1
Et ça aide à éviter la peur parce que en fait, on n'a plus qu'un seul bateau. On en a plusieurs. Donc, on peut passer d'un pont à l'autre en voyant comment le contexte avance. Parce que je pense que si les dernières années ont appris quelque chose à tous les entrepreneurs, tous les directeurs, tous les présidents de marques, c'est qu'en fait, parfois, on a beau avoir un plan précis. On a beau mettre les actions parfaites en place, il y a un moment où on est rattrapé par le contexte. Personne n'aurait pu prédire une pandémie mondiale, personne n'aurait pu prédire la guerre. Au bout d'un moment, il faut être un rose.
- Speaker #0
Et tu parles beaucoup d'Amélie, ton binôme. Est-ce que c'est justement une complémentarité qui fait que vous avancez en toutes les deux ? Ou est-ce que vous êtes similaires ? Ou est-ce que justement vous faites une force de vos différences ? Je pense que c'est important aussi pour des personnes qui écoutent et qui veulent s'associer à quelqu'un. Toi, quel conseil tu donnerais pour vraiment marcher dans la durée avec une personne à qui on s'associe ?
- Speaker #1
Oui, il y a les deux. En fait, on est, et je pense que du coup, de mon point de vue, c'est important, on a la même vision et la même envie. C'est-à-dire qu'on a la même direction. Après, chacun peut avoir des rails différents, des façons de faire différentes, ce que je raconte moi sur ma peur ou pas, je ne sais pas forcément si elle est partagée par Amélie, je n'ai pas du tout la prétention de dire qu'on est pareil sur tous les points de vue, mais on a la même vision, les mêmes envies, et pour moi ça c'est important d'avoir ce point de similitude. Et ensuite, beaucoup de personnes nous avaient dit que cette association, on nous l'a presque déconseillée. parce qu'on était meilleurs amis, colocataires. Et en plus, on vient toutes les deux du même métier. On est toutes les deux des publicitaires. Amélie était en planning stratégique, moi j'étais plus côté direction de clientèle. Mais on fait la même chose, concrètement. Donc tout le monde nous avait déconseillé, vous n'êtes pas du tout complémentaires, etc. Mais en fait, si on ne l'est pas complémentaire dans notre formation, dans notre stratégie, dans notre vision, on s'est rendu compte, et ça pour être honnête, on ne le savait pas avant de travailler ensemble, que par contre on était... très complémentaires dans ce que moi j'appelle un peu les soft skills dans notre façon de travailler. Donc, en fait, finalement, notre charge de travail, elle s'est, enfin, pas la charge de travail, pardon, mais au sein de 17h10, nos missions, la répartition, c'est imposé d'elle-même. Notre façon de travailler sur les sujets, finalement, aussi, est très complémentaire. C'est un peu réducteur pour l'une comme pour l'autre, mais si je résumais, on va dire qu'Amélie peut être le gouvernail et moi, là, je suis les rames, ou le moteur. Plus que les rames, ça fait un peu galérien. Enfin voilà, du coup, voilà.
- Speaker #0
Vous avez trouvé votre équilibre, etc. Et toi qui as un œil qui est dedans, je pense que tu en croises pas mal d'autres femmes qui entreprennent. L'entrepreneuriat féminin, quel est ton regard justement que tu portes dessus ? Est-ce que tu trouves que c'est dur, plus de difficultés, moins de difficultés ? Est-ce qu'il est beau cet entrepreneuriat féminin ? Enfin, quel regard tu portes dessus ?
- Speaker #1
Ah, c'est un sujet à chaque fois où... En fait, c'est un sujet où j'aime pas dire qu'il y a des difficultés, parce qu'il n'y en a pas pour tout le monde, et j'aime pas dire qu'il n'y en a pas par ce genre-là.
- Speaker #0
Est-ce qu'il y a des sujets différents, des propres à l'entrepreneuriat féminin ou pas forcément ?
- Speaker #1
On le sait parce qu'il y a des statistiques. On sait que pour les femmes, c'est plus compliqué, notamment dans tout ce qui va être levé de fond, de crédibiliser sur ces sujets. C'est compliqué dû à la société et vraiment, on va dire, quelque chose de très systémique. Et après, c'est très compliqué parce que nous, en tant que femmes, je pense qu'on porte également aujourd'hui. C'était peut-être un peu différent il y a 10-15 ans, je modère mes propos. Mais je pense qu'aujourd'hui, c'est un peu différent. On porte un peu plus, nous, la responsabilité de ne pas toujours réussir. Pas de nos échecs. mais de ne pas toujours réussir. Et je pense qu'on a une humilité néfaste et trop profonde quand on est une femme. On le dit toujours, une femme, on parle très souvent de nos projets comme un petit projet. Moi, je me rappellerai tout le temps d'un jour où je me suis vraiment pris une claque. J'étais dans un énième événement de networking, où en plus j'allais faire une table ronde, on allait me parler de 17h10, etc. On est avant la table ronde, on est en train de siroter une petite coupette de champagne et je rencontre un homme. qui a créé justement une boîte d'investissement pour des levées de fonds. On discute en 30 secondes. Je dis, ah oui, moi, j'ai lancé une boîte. J'en parle pas trop, je dis rien. Le type ne me calcule pas. Et dix minutes plus tard, une femme me connaissait dans l'assemblée, avait suivi le podcast, connaissait la marque et vient me voir avec mes yeux brillants. Elle me fait plein de compliments. Elle a l'air hyper contente de me rencontrer en vrai. J'ai l'impression d'être une star face à ce lieu-là. le type en face de moi me regarde et me considère un peu plus et là il commence à me poser des questions ah tu fais combien ? ah ok 2 millions de chiffre d'affaires ? ah oui quand même et t'as combien de salariés ? ah oui 16 ah ok quand même, t'as combien de boutiques ? 4 boutiques ? ah bon mais et tout d'un coup il a complètement changé et je me suis dit mais en fait c'est de ma faute, c'est que je me suis absolument pas vendue dans ces quelques premières phrases et là tout d'un coup je me suis dit ah bah oui on a fait une levée de fonds qui est plutôt chouette mais que moi j'ai trouvé décevante et en fait je me suis dit mais en fait je... Je porte aussi la responsabilité de ça. Je pense que je me suis mal vendue. Et malheureusement, je pense qu'on est très nombreuses à faire. On a vraiment un truc, on a du mal à se vendre.
- Speaker #0
De s'excuser un peu. Oui.
- Speaker #1
C'est un peu de... C'est l'humilité à la française. Et j'avoue que c'est un peu mon combat en ce moment de dire, bah non, en fait, il faut arrêter. Il faut arrêter de présenter ses projets et soi-même comme quelqu'un de petit. En fait, on fait des trucs de dingue. Et il faut le dire. Parce qu'en plus, en face, on a d'autres qui le font. Oui.
- Speaker #0
Et comme tu dis, il n'est pas venu chercher l'info, c'est à toi de la donner, de lui montrer en pleine tête. Sinon, ils ne viennent pas chercher.
- Speaker #1
Et quand, parce qu'on en parle très souvent, l'entrepreneuriat féminin, de ce côté très petit dont on parle, moi, ce qui m'a aussi aidée à mettre de côté cette humilité, c'est de dire en fait, ce n'est pas forcément moi que je mets en avant, mais c'est aussi mes équipes. Et du coup, l'inverse est vrai. Quand je parle de mon projet en disant petit, je ne suis pas...
- Speaker #0
Plus facile, du coup, plus fluide. de le présenter.
- Speaker #1
Exactement. Et puis surtout, je me dis en fait, quand je dis oui, on a un petit projet, on a un petit truc, mais en fait, c'est aussi mes équipes que je diminue. Ce n'est pas que moi. Ce n'est pas de l'humilité pour moi. Je diminue aussi le travail de ces équipes qui font un travail extraordinaire derrière moi. Donc maintenant, en fait, je dis non. Non, on est des putains de femmes.
- Speaker #0
Et est-ce que depuis la création de la marque, tu perçois justement une évolution dans la façon dont les femmes elles-mêmes s'habillent pour travailler, s'approprient justement à la fois le tailleur ou autre. Est-ce qu'il y a eu une évolution, tu le vois ça, depuis la création ?
- Speaker #1
Oui, et puis en plus, ça a été une évolution qui a été beaucoup portée par la mode. La mode, l'office wear ou le tailoring est en vogue depuis quelques années, donc ça, c'est sûr que ça a pas mal porté. On a beaucoup vu d'oversize, etc.
- Speaker #0
Moi, je pense que ce qui change, c'est qu'il y a aussi de plus en plus de postes à haute responsabilité qui s'ouvrent aux femmes. Donc, en fait, au bout d'un moment, on ne peut plus venir en jean large et crop top quand on fait partie d'un board ou d'un CA.
- Speaker #1
C'est une réalité.
- Speaker #0
C'est une réalité concrète qui fait qu'au bout d'un moment, avec les responsabilités, on est obligé d'endosser le costume lié à ces responsabilités.
- Speaker #1
Oui, tout à fait. Et tu y contribues, du coup ? avec votre proposition.
- Speaker #0
On y contribue beaucoup. On dit souvent, c'est un peu notre phrase marketing, mais on y croit. On dit la mode habille, le tailleur transforme. Et il y a vraiment un pouvoir transformatif sur la veste. On pourrait en parler des heures. Exactement. On pourrait en parler des heures parce qu'on en parlait. L'habille va du coup dire quelque chose de nous aux autres. Donc, en fait, va changer la perception que les gens ont de nous, mais va également changer quelque chose. en nous. C'est un effet psychologique qui s'appelle l'effet enclosed cognition et qui fait qu'en fait, quand on porte un vêtement, ça va également influencer la façon dont on se perçoit et donc nos compétences. Et il y a des études qui ont prouvé que si jamais je te mets là une blouse de médecin, enfin de scientifique et que je te demande de résoudre des équations, tu seras plus performante dans cette blouse qu'habillée comme tu l'es aujourd'hui.
- Speaker #1
Et c'est le même pouvoir aussi parfois que le maquillage peut apporter ou la coiffure, etc. C'est une espèce de Merci. Voilà, je prends la cape que j'ai en moi et je la développe.
- Speaker #0
C'est le cercle vertueux de la confiance.
- Speaker #1
C'est une forme de pouvoir plus incarné aussi, qui développe aussi par le biais du vêtement que tu proposes, etc. Merci beaucoup. Le temps avance et on va aller vers les questions un peu signatures du podcast. Alors déjà, pour toi, Agir, qu'est-ce que ça signifie ?
- Speaker #0
Alors, comme on a beaucoup parlé de 17h10, je vais répondre lié à ça. Pour moi, ce n'est pas que parler. Je sais que beaucoup de personnes agissent en parlant. Pour moi, en tant que créatrice de mode aujourd'hui, agir, c'est faire des choix quotidiens et avoir un arbitrage constant. La planète brûle en ce moment, on le sait. Nous, quand on a créé 17h10, ça brûlait déjà, peut-être pas autant qu'aujourd'hui, mais on s'est toujours dit qu'en fait, on aurait cette boussole de valeurs hyper importantes et hyper attachées. Et aujourd'hui, chaque choix est motivé par ça. Je pense que l'action aujourd'hui, et notamment dans la mode responsable, elle doit se réfléchir d'un point de vue d'écosystème à tous les niveaux de la chaîne. Et nous, cette action, on l'a quand on choisit un tissu. On l'a quand on réfléchit à un modèle qui va justement être intemporel. On ne fait pas de modèles oversize, on ne fait pas de modèles qui vont être démodés dans quelques années. Les pièces que l'on fait, elles sont conçues pour durer des années. On s'inscrit vraiment dans cette tendance de la slow fashion. nos points de distribution, on les réfléchit pour qu'ils soient éco-responsables, nos envois, enfin voilà. Vraiment, pour moi, l'action, elle doit être à chaque pas. C'est vraiment là où, pour moi, elle a du sens.
- Speaker #1
Et oui, c'est très fort ce que tu dis, parce qu'effectivement, c'est ça, quoi. C'est le quotidien. Je dis souvent, c'est les gouttes d'eau de l'océan qui sont importantes. Si on ne les fait pas, il n'y a pas d'océan.
- Speaker #0
Autant les faire. Et pour moi, ce n'est pas planter trois arbres pour s'acheter une conscience écologique qui agisse vraiment pour la planète.
- Speaker #1
C'est le quotidien. C'est une rigueur aussi, ce que tu nous dis.
- Speaker #0
Ah bah oui, c'est un sacerdoce. Surtout qu'en fait, tout le monde ne joue pas avec les mêmes règles. Parce que nous, ce sont des règles que l'on s'est imposées en plus. C'est comme si on avait décidé de courir ce marathon en se rajoutant des poids ou en portant la planète sur le dos. Donc c'est sûr qu'on n'est pas armes égales, mais en même temps, on ne se voyait pas faire autrement.
- Speaker #1
Oui, bien sûr. As-tu une femme ? Est-ce que tu vas nous dire Amélie, parce que tu es la boucle évoquée, mais est-ce qu'il y a une femme qui t'inspire particulièrement, en tout cas qui est symbole aussi de l'action, que tu aurais envie de nous présenter, en tout cas en parler, ce serait qui et pourquoi ? Peut-être au quotidien, tu vois, une femme qui t'inspire.
- Speaker #0
Franchement, j'en ai vraiment beaucoup. Et ça va dépendre tout le temps. Je regarde beaucoup ce que fait tout le monde. J'écoute beaucoup. Je trouve qu'il y a tellement de parcours inspirants que je n'arriverais pas à en citer une. Surtout qu'en plus, moi, je suis l'anti-fan. Je n'ai jamais été fan de quelqu'un ou fan de quelque chose. Je suis plutôt fan, on va dire, des élans de la société.
- Speaker #1
Donc, tu trouves ton inspiration dans la pluralité.
- Speaker #0
Oui, exactement. Et j'adore écouter des podcasts. J'adore écouter des parcours de femmes. Alors oui, après, j'ai quelques entrepreneuses qui m'inspirent énormément. J'aime beaucoup le travail de Pauline Légnaud. Et justement, dans cette réflexion d'écosystème, ce qu'elle a créé pour moi est un peu un but d'avoir sa marque, mais d'avoir également créé un écosystème autour de son podcast, autour de sa plateforme de formation d'Aimian. Tout fait sens. Donc, elle m'inspire beaucoup pour ça. Je suis très inspirée aussi par des personnalités fortes et entières. Je pense à Julia Fort, qui se bat également pour la mode éco-responsable. Je trouve que c'est une... personnalité, et puis pour la connaître personnellement, excessivement solaire, qui m'inspire beaucoup dans la force de sa conviction. On en trouverait partout.
- Speaker #1
Est-ce que tu as une dernière question ? Un domaine dans lequel tu aimerais voir plus d'action ? Un domaine qu'on n'a pas évoqué encore et qui te tient à cœur ? Alors peut-être l'environnement, tu l'as évoqué là tout à l'heure. Ouais,
- Speaker #0
alors cette question est terrible parce que je trouve qu'on est à un moment du monde, comme je dis, la planète brûle de toutes parts et parfois j'ai juste l'impression qu'en fait, tu sais, on est en train de... Pardon, je suis la spécialiste des métaphores pourries, j'en ai pas beaucoup fait pendant ce podcast, mais j'ai l'impression que la planète brûle et que nous, on est en train de regarder... de l'eau dans une bouilloire, en train de bouillir, pour aller éteindre ces feux. On fait quelque chose, on attend que l'eau elle bout. Ça va nous servir à l'éteindre. Mais en fait, ça sert à rien. Et j'ai l'impression qu'on a beaucoup d'actions parfois qui détournent un peu du sujet principal et ça me rend folle. Et en fait, finalement, je pense aussi qu'aujourd'hui, on le voit avec l'actualité notamment de ce qui se passe de Chine au BHV, etc. Au bout d'un moment, on a beau tous être révoltés Merci. tous faire des pétitions. Si au bout d'un moment, les choses ne sont pas gérées d'un point de vue politique, gouvernemental, plus haut, avec des lois concrètes qui doivent réellement être mises en place, pas simplement débattues au Sénat, peut-être que ça fera bouger les choses, mais il faut aller beaucoup plus vite. Et moi, aujourd'hui, ce qui parfois m'attriste, c'est que c'est un processus qui va plus lentement que la détérioration qu'on est en train de faire. Bien sûr,
- Speaker #1
oui. Bon, on va rester sur ces paroles. Est-ce qu'on en reste sur des paroles ? positif. Allez,
- Speaker #0
on trouve quelque chose.
- Speaker #1
J'ai pas envie d'arrêter. Non, voilà.
- Speaker #0
Alors, dans un côté où, effectivement, par contre, je trouve que l'action va dans le bon sens, et ça, je le vois au quotidien, donc du coup, avec mes clientes. Quand je parle de mes clientes, je parle des clientes de 17h10, mais également les clientes que j'accompagne, sur justement le fait qu'elles se rendent compte qu'on parlait de la mode qui détruit la planète, etc., mais qu'en fait, la mode, ses vêtements, comme on l'a dit au tout début du podcast, ne sont pas futiles. racontent vraiment quelque chose d'elles, portent des messages. Et ça, je trouve qu'elles en sont de plus en plus conscientes et que justement, cette mode, elle devient encore une fois un moyen de s'émanciper, un moyen de reprendre le pouvoir, le contrôle de leur image et d'oser plus. Et en fait, cette audace de ces femmes que l'on voit prendre leur place dans la sphère professionnelle, j'aime me dire que d'une certaine façon, on les accompagne en les aidant justement. à réfléchir à cette apparence qu'elles sont.
- Speaker #1
Et bien voilà, très bien. Merci beaucoup pour cet échange. Merci à toi. Merci.
- Speaker #2
J'espère que cet épisode vous a plu. Merci d'avoir pris le temps de l'écouter. Et n'hésitez pas, si vous avez aimé, à le partager, à le commenter, à faire vivre la communauté Elsagis. Je vous retrouve très vite pour un nouvel épisode. Et n'oubliez pas que des lives sont aussi disponibles sur mon compte Instagram emily.b.sophrologue. Et que vous pouvez aussi retrouver toutes les informations de l'épisode sur le site du podcast www.elsagis.com A très bientôt !