- Speaker #0
Bonjour Mounia.
- Speaker #1
Bonjour Émilie.
- Speaker #0
Merci d'être dans Elsagis, je suis ravie.
- Speaker #1
Je suis ravie aussi, merci de l'invitation.
- Speaker #0
Et merci à Karine qui nous a mis en relation et qui a toujours un grand succès avec son épisode.
- Speaker #1
C'est vrai, j'ai vu ça, j'espère avoir le même. Je suis très ambitieuse.
- Speaker #0
Alors Mounia, tu es une femme comédienne, humoriste, tu travailles aussi en voix off et tu portes aussi une délégation sur la vie étudiante à Reims. Avec toi, j'ai envie à la fois de parler de ça, de la scène, de l'action locale, voir s'il y a un lien d'ailleurs, ça peut être intéressant.
- Speaker #1
Oh, il y en a, il y en a. Il y en a pas mal.
- Speaker #0
De l'humour aussi, on a un petit peu vu en off là, tous les deux, tout de suite, le sourire relève. Tu es vraiment aussi cette femme-là. Et d'ailleurs, qu'est-ce que l'humour peut transformer ? C'est intéressant de voir si ça peut apporter quelque chose. Actuellement, tu es sur scène à Paris. dans C'est décidé, je deviens une connasse.
- Speaker #1
Il y a tout dans le titre.
- Speaker #0
Tu nous en parleras. Je voulais revenir en première question sur le moment où tu t'es dit que tu avais envie de monter sur scène. Est-ce que tu t'en souviens ? Est-ce que tu peux nous en parler ?
- Speaker #1
Oui, je m'en souviens bien. J'avais 8 ans, je crois. Je sors de ma chambre et il y avait une télé dans la cuisine de ma mère. J'arrive d'un pas décidé. Je regarde la télé, je regarde ma mère, je regarde mon frère et je leur dis que c'est ça que je veux faire. C'est bon, je sais. Et ils m'ont dit comme ça, quoi pardon ? Là, la télé, il y avait une fille qui jouait. Je dis, je veux faire ça. Et ils m'ont regardée, ils ont rigolé. Je dis, pourquoi vous rigolez ? Parce que moi, c'était un projet sérieux. C'est bon, je savais. Ils sont foutus de ma gueule. Et du coup, je suis partie dans la chambre en pleurant, en disant, vous verrez, c'est ça que je ferai, vous verrez. Et je l'ai pratiquement fait, on va dire.
- Speaker #0
Et qu'est-ce qu'à 8 ans, enclenche-t-il ? Est-ce qu'il y a eu un déclic ? Il y a quelque chose ? Et tu vois, au-delà des... de rire et effectivement on se dit bon comment c'est pas passé non plus, tu vois tu t'es vraiment eu ce truc à un moment et tu l'as pas lâché.
- Speaker #1
C'est évident, ouais et puis j'étais dans mon monde où je me racontais des histoires, j'aimais bien j'écrivais des trucs ouais puis mes copines au cours de récré je leur racontais des conneries, enfin voilà c'était évident.
- Speaker #0
Alors c'est intéressant de se dire Si quelqu'un a un espèce de rêve ou un rêve d'enfant, d'ailleurs qu'on oublie, on les oublie souvent, c'est rêve d'enfant, toi tu ne l'as pas oublié.
- Speaker #1
Ah non !
- Speaker #0
Qu'est-ce que tu as mis en place justement pour arriver à faire ce que tu veux ?
- Speaker #1
Ah j'ai tout mis en place. Alors il y a des côtés un peu malheureux et ça c'est important d'en parler. J'ai tout mis en place, c'est-à-dire bon moi j'ai grandi dans ce qu'on appelle un quartier, donc un quartier défavorisé et bon j'avais quand même la chance d'avoir... Ce qu'on appelle les MJC, les maisons de quartier, où on peut quand même explorer sa créativité, etc. Et il y avait toujours des fêtes de quartier à la fin de l'année, et puis forcément, moi, je faisais des pièces. Voilà, je faisais des pièces. Et j'ai toujours gratté à droite et à gauche ce que je pouvais pour jouer ou créer des choses. Et je le faisais, d'ailleurs, il y a une copine, une petite anecdote comme ça, une copine qui m'avait croisée, je devais avoir 22-23 ans, elle me dit, tu te rappelles ? de la maison de quartier de Wilson t'as voulu faire une pièce de théâtre je lui dis je m'en souvenais pas et elle me dit bah en fait tu nous avais motivé mais à la dernière minute on t'avait tout lâché et tu t'es retrouvée à faire la pièce toute seule imagine la gogole j'ai fait tous les personnages je voulais pas lâcher l'affaire du coup je l'ai fait quoi ça devait être du grand n'importe quoi mais voilà j'en étais là et le truc un peu malheureux et ce serait important d'en parler c'est quand t'es dans ... En tout cas, moi je le pensais, on le pensait très fort. C'est quand t'es dans un quartier, t'as l'impression que le centre-ville c'est peut-être pas fait pour toi, notamment le conservatoire. Et moi j'en rêvais, mais j'avais l'idée claire que, bah non je ne peux pas. Mais c'était normal.
- Speaker #0
Tu l'avais ancré, tu l'avais...
- Speaker #1
Voilà, c'était normal. Bah voilà, non, pour les gens du centre-ville, c'est pas pour moi. Alors qu'évidemment que oui, évidemment que oui. T'as l'âge, tu bosses tes entrées, et puis pourquoi... Pourquoi pas toi ? Enfin, moins qu'une autre. Et voilà, c'est un de mes petits regrets qu'il n'y ait personne qui ait pu me dire ben non, en fait, non. Oui,
- Speaker #0
mais comme tu le dis, si on ne l'a pas en tête, qu'on peut accéder à telle ou telle chose, ne serait-ce qu'en travaillant ou en bougeant un petit peu les lignes, les réseaux, etc. Si on ne l'a pas en tête, on n'y va pas, en fait.
- Speaker #1
C'est de l'autocensure. C'est... Alors, j'y allais à mon époque, plus maintenant à Reims, mais ça manquait beaucoup d'aller vers. Voilà, on était dans nos coins et puis avec une seule idée, enfin si on a tous la même, ça fait une idée, une idée, ça fait toujours la même, ça fait pas plusieurs. Donc voilà, j'avais ce truc de me dire bon ben voilà, il va falloir que je fasse moi avec deux bouts de ficelle pour essayer d'y arriver alors que bon non en fait, non non quand t'es dans une ville, les droits sont pour tout le monde quoi. Ouais,
- Speaker #0
donc t'as bousculé un petit peu ça, toi t'y es allée, t'as foncé, comment... Est-ce que ça a marché tout de suite ? Est-ce qu'il y a eu des difficultés ? J'imagine que le chemin était peut-être...
- Speaker #1
Déjà, je pense qu'il faut se former quand même, parce que quand on a l'envie, il faut aussi la maîtrise. Et moi, j'ai préparé... Il y avait aussi encore une petite injustice qu'il faut surmonter. Ça, c'est quand même assez... Moi, du coup, j'habitais à Wilson. Pour ceux qui connaissent Reims, c'est un quartier un peu excentré du centre-ville. Mais on nous a toujours dit qu'il y avait les lycées de ton secteur. Et moi je me suis dit mais moi mais mon lycée c'est Marc Chagall, il y a l'option théâtre là-bas mais c'est trop cool, trop bien. Alors j'ai dit moi tout de suite bah moi je vais à Chagall, il y a l'option théâtre c'est super. Il m'a dit ah oui non pas celui-là, comment ça c'est juste à côté de chez moi, on nous a tous dit lycée de secteur. Ah non non non lui en fait c'est sur dossier, c'est comme très injuste ça. Et donc je me suis dit bon bah ok je vais faire tout mon collège pour avoir ce lycée. C'est à dire que voilà j'avais 15-16 de moyenne, mon brevet j'ai juste écrit mon prénom dessus et je l'avais. donc voilà, et j'étais rien chagall mais voilà c'était pas gagnant t'as toujours eu ce truc de si c'est pas juste,
- Speaker #0
je bouge les choses pour que ça le devienne ah alors,
- Speaker #1
je dirais oui mais quand j'étais pas dans l'autocensure là maintenant, évidemment tout est à ma portée je vois pas pourquoi moi moins qu'une autre est-ce qu'il y a eu justement un déclic sur cette autocensure en disant
- Speaker #0
Là, par contre, c'est moi qui mets les bateaux dans les roues.
- Speaker #1
Oui, mais c'est venu de la part des autres. Quand je suis à la fac et qu'il y a la comédie de Reims qui vient à la fac en disant « si vous êtes boursier, vous avez les cours gratuits » . Du coup, on y est allé. « Oh mon Dieu, mais c'est la comédie de Reims, c'est le temple du classique, etc. » Et t'arrives et on te dit mais... Vas-y, passe les essais pour y rentrer. Ah bon, je peux ? Oui, pourquoi tu pourrais pas ? De toute façon, c'est en se frottant aux autres. De toute façon, comme on dit, les voyages forment la jeunesse, c'est pas pour rien. Mais parfois, il y a des petits voyages qui se disent, je vais toquer à la porte, on verra. Et pourquoi pas moins ? En gros, c'est ça, il faut arrêter de se censurer, encore plus quand t'es une femme, je pense.
- Speaker #0
Dans ton parcours, il y a aussi la radio ? Oui. elle arrivait quand la radio ?
- Speaker #1
par hasard je vais essayer de raconter ça rapidement j'ai une amie avec qui je chantais souvent chez elle et puis elle me dit j'ai un ami DJ qui fait des prods musicals je vais vous arranger un coup vous allez vous voir et donc on se voit et je fais des petits bouts d'essai et le truc c'est que quand je chante moi j'imite il me dit mais t'imites tout le temps c'est une diopalmastèque non plus mais il me dit mais t'imites tout je lui dis bah je sais pas fais moi écouter un truc il me dit non parce que je suis sur l'habillage antenne d'une petite radio et je cherche une voix off et je lui dis ah bon bah vas-y fais moi écouter à l'époque il me fait écouter le jingle de FG DJ Radio ça faisait FG DJ Radio et il me dit mais tu le fais vachement bien et du coup je fais ok d'accord et on s'est retrouvés sur l'habillage antenne de cette petite radio et un matin t'as l'animateur du matin qui dit à mon pote « Oh, ce serait cool d'animer avec une nana. » C'est voilà, mais bon, les gens, il faut les réveiller, qu'il y en a un peu dynamique. Puis en plus, c'est marrant parce que j'arrive carrément à ce moment-là dans sa cuisine et je lui fais un truc à la con. Il me dit, bon, alors là, c'est elle qui te fout en face de moi. En plus, ça va, tu la connais, tu as la voix radiophonique. Et donc, ça s'est fait comme ça. Donc, j'ai fait la matinale comme ça.
- Speaker #0
Alors, ça juste pour aussi tout, t'avais quel âge à peu près là ?
- Speaker #1
J'avais 19 ans, 19-20 ans. Et ensuite, je me suis dit, c'est ce que je veux faire. Les voix-off, la radio, c'était un monde de liberté. Personne ne te voit, personne ne te juge. Et puis, tu peux dire pratiquement toutes les conneries que tu veux. Donc, ça reste dans un cadre quand même. Et après, peut-être 6-7 mois après, il y a une grosse radio qui s'appelle Champagne FM. Que je trouvais d'ailleurs très... masculine dans le sens où quand je passais devant, parce que c'était au centre-ville, quand je passais devant, c'était que des mecs tout le temps devant. Tu t'étais fait la remarque ?
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
oui. Et puis à l'antenne, tu l'entendais. À l'antenne, tu n'entendais que des mecs. Tu passais devant, c'était que des mecs en train de fumer, etc. Et pour le coup, je ne suis pas timide ni quoi que ce soit, mais encore une fois, auto-censure, je me dis, je rêverais d'être là, mais non, c'est pour les mecs. Et en fait, ce sont eux qui ont eu, notamment le directeur d'antenne qui s'appelle Laurent Villelt, qui s'est dit, est-ce qu'on ne ferait pas une libre antenne le soir ? Mais voilà, avec un mec cool, mais une meuf un peu tarée. Tarée, mais dans le sens...
- Speaker #0
Qui soit à l'aise aussi pour cet exercice.
- Speaker #1
Qui n'est pas en train de dire, genre, oui, alors Brad Pitt, il s'épargne. Qui a son avis,
- Speaker #0
qu'elle entend.
- Speaker #1
Et puis, qu'elle ait un peu d'humour, etc. Et donc, du coup, ils se sont mis autour d'une table, et il y en a un qui a dit, moi, je connais quelqu'un. Moi, j'ai entendu parler de quelqu'un. Moi, genre...
- Speaker #0
Son nom est revenu.
- Speaker #1
ils ont tous dit moi donc du coup je suis arrivée comme ça je me suis dit waouh mais j'étais mais sur un nuage je croyais que ça avait parti les plus beaux moments de ma vie où tu es choisie tu vois C'est pour ta différence. À Reims, c'est un peu un milieu bourgeois où les gens ont du mal à dépasser. Comme les petites villes, on peut très vite être dans le jugement. De toute façon, je ne pouvais pas m'en empêcher. J'ai essayé plein de fois d'être la petite fille sage qui passe et ce que j'appelle chercher pendant une heure dans son sac. Tu mets ta petite mèche derrière l'oreille. et tu cherches tes mignonnements dans ton sac. Moi, je faisais Motus, c'était la boule noire. Il est où, mon truc ? J'ai essayé, mais ça a duré 5 minutes. Nature, il est revenu.
- Speaker #0
Cette expérience radio a duré combien de temps ? C'est un super moment, ce que tu me disais.
- Speaker #1
C'est un super moment parce qu'en plus, 4 jours après, on avait sorti une parodie avec mon pote, justement, sur la bourgeoisie, la musique de Disco Beach, la bourgeoisie qui boit du champagne. On s'est dit, la bourgeoisie qui boit du champagne, c'est nous. Donc on a fait une parodie qui s'appelle « La bourgeoisie rémoise qui boit du champagne » . Et c'est vrai qu'on massacre un peu les petits bobos rémois, mais ils ont adoré. Et ça avait bien marché. Et je ne sais pas si ça a participé un peu à... Mais neuf mois après, vraiment Champagne FM, je n'ai fait que neuf mois. Neuf mois après...
- Speaker #0
On sent que ça a marqué.
- Speaker #1
Tu vois, neuf mois, c'est marrant, c'est peut-être le temps... C'est une grossesse. Voilà. Et il y a Bruno Guillon, qu'on ne peut plus citer. Le mec, c'est un pape de la radio. Il quittait Energy et il reprenait Virgin derrière Koei.
- Speaker #0
OK.
- Speaker #1
Et il cherchait une co-anime. Et d'ailleurs, félicitations à ce mec-là, parce que le mec s'est dit, je ne vais pas le garder dans mon entourage, je vais chercher. Et il s'est mis à chercher, et il me tombe dessus, et il m'envoie un message, il me dit, je fais une déloque avec Virgin à l'époque, il faisait l'après-midi avec Ambal. Il me dit, j'aimerais bien te voir. Je dis, ouais, t'es vraiment à la laisse tomber. C'était, mais... Tu sais, je me dis que le mec va voir que je suis nulle, mais bon bref, c'est pas grave. Et il vient, il fait une déloque, il vient, et le soir, il me dit « je peux passer à ta radio » et tout. Donc je l'ai fait passer en secret. Et j'ai tout mis. Mais vraiment, dans cette soirée-là, j'ai tout mis. Parce que moi, j'avais créé des petits moments sympas d'interaction.
- Speaker #0
Tout à palette. Tout à palette.
- Speaker #1
J'ai tout mis. C'est-à-dire qu'à l'époque, j'avais ma mère qui participait à l'émission. en fait elle se faisait passer pour une vieille cinglée Et en fait, à chaque fois, elle réagissait par rapport à la une de l'union. Et donc, une fois, il y avait quelqu'un qui disait qu'il avait vu un ovni. Donc, elle, elle appelait. Elle fait, oui, je l'ai vu aussi et tout. C'était pile à minuit, pile à l'heure où je bois mon petit verre de vin. Tu peux raconter que des conneries comme ça. Et du coup, je l'ai mis, elle. J'ai mis des trucs, j'ai mis machin. Puis à la fin, il me dit, c'est vachement bon ce que tu fais. Je dis, merci. En revanche, la dame qui appelle, elle fait, c'est qui ? Je fais, pourquoi ? Il me fait, non mais j'ai le nez, je sens que c'est une capsule, machin. Je fais, c'est ma mère. Il me fait, mais non. Et du coup, il me dit, je recherche une nana sur qui on peut communiquer aussi. Parce qu'on va faire aussi beaucoup de visuels. Donc voilà, t'es pas mal, mais surtout, tu sais faire de la radio. Et je me suis retrouvée après à faire un essai là-bas. Ça n'a pas marché, attention. Parce que l'essai, quand j'ai fait un essai, il cherchait une co-anime, justement. Oh, Brad Pitt se sépare d'Angélina Jolie. Et en fait, moi, je suis arrivée, je l'ai fait rire. Il m'a dit, c'est pas ça que je recherche. En revanche, tu me fais penser à Axelle Lafon, t'as pensé à faire du One. Et je lui dis, bah non, mais je vais le faire. Et je l'ai pris au mot. Et deux semaines après, je l'appelle et je lui dis, écoute, j'étais pris au mot, j'ai écrit un one. Il me fait, t'as écrit un one ? Je dis, ouais. Et il est venu, il me dit, mais c'est toi qui as écrit ça ? Je dis, bah ouais. Et puis j'avais une chanson dans une parodie et tout. Et il me dit, mais ça t'intéresserait d'être auteur pour moi ? Je dis, ouais. Il me dit, non, parce que j'écris des fausses pubs. Et voilà, t'es genre, j'ai besoin de matière. Et du coup, je dis, ok, et je commence à en écrire et mes pubs, elles passent. Elle passe, elle passe. C'était bien payé en plus, c'était cool. C'était super marrant, tout. Et peut-être deux mois après, il y a Miss Paris qui se fait destituer, parce qu'elle a fait des photos un peu de charme, qui ne sont pas passées apparemment. Et il me dit, écris un perso là-dessus, on verra si ça le fait. Et j'en ai écrit un. Le chef auteur me dit, non, mais il est très bien, il valide. Et je me retrouve comme ça, à revenir quand même, à re-rentrer à Virgin, alors qu'au début...
- Speaker #0
Par un autre biais, oui. donc du coup j'étais auteur dans la matinale et je faisais des persos en rapport avec l'actu je faisais des Marine Le Pen c'est fou justement la palette que tu as plein de choses du moment que ça touche à l'artistique, à la scène à l'expression,
- Speaker #1
t'es là ah ouais mais j'y vais sur ça j'ai aucun doute, c'est ça qui est drôle je me dis réfléchis pas tu vas le faire ou t'apprendras pendant, c'est pas grave tu fonces
- Speaker #0
mais parce que t'as un vrai fond de savoir,
- Speaker #1
de talent et à exprimer après la connerie oui non oui je fais confiance je fais confiance à ma connerie trop des fois non non oui mais j'adore j'adore rire, je suis une tête chercheuse donc Donc ça je me suis fait confiance, je me dis vas-y fonce.
- Speaker #0
Et là de tenir un micro et d'avoir un casque...
- Speaker #1
Ah ça me rappelle des trucs !
- Speaker #0
Est-ce qu'un podcast par exemple ça t'a déjà donné envie ? Est-ce que t'as eu envie de retourner ?
- Speaker #1
Ah non à parler avec Karine ! Ouais non mais à chaque fois avec mes copines quand on discute ça vaut de l'or vraiment. C'est comme si t'étais une petite souris et t'assistais à ce que disent vraiment les filles tu vois. Ça pourrait être...
- Speaker #0
Mais ça te donnerait envie ? Je veux dire, c'est un média qui te plaît ou pas forcément ? Si, si,
- Speaker #1
oui, oui. Moi, ça me plaît à partir du moment où c'est bien construit, qu'il y a un sens et que ça va quelque part. Et puis, tant qu'on s'amuse aussi.
- Speaker #0
C'est la ligne de ta vie.
- Speaker #1
Voilà, et que ça ne devienne pas une obligation de... Moi, j'étais un petit peu... pas traumatisée du tout, mais après Virginie m'a dit mais fais des vidéos, les studios Beagle, etc. Golden Moussa, j'ai dit mais fais des vidéos, t'es marrante. Et en fait, moi, tous les jours, j'écrivais, tous les jours, je faisais des persos. Et il y a des moments où les persos étaient moins bien. Et du coup, j'étais moins fière. Et je me disais, voilà, j'ai pas envie, à date, d'être obligée de sortir un truc où c'est moins bien, tu vois. Et du coup, je me suis dit non, je ferais pas de truc pour être dans une obligation de donner un contenu.
- Speaker #0
Hach quoi, pour donner un contenu. Ouais,
- Speaker #1
voilà. Bon, je pense que j'étais bête, que j'ai loupé plein de coches. Si ça se trouve, je serais... Qui est connu en ce moment ? Je ne sais pas. Emma Cupcake ? C'est les natous, les trucs comme ça. Oui,
- Speaker #0
peut-être. Mais bon. Et ton engagement aussi dans ta ville, il est arrivé quand ? C'était une évidence ou c'est aussi une proposition ? On est venu te chercher là aussi ?
- Speaker #1
Comment ça s'est passé ? Je vais faire une petite genèse. À l'époque, j'ai vécu deux ans à Nice et il y avait un mec... qui apparemment avait ses petites entrées un peu partout, m'a dit, tu sais, Macron, il cherche, là, il va à la députation, tu sais, tu passerais bien, etc. Et je dis, ouais, ok, à Nice. J'adore Nice, mais c'est pas chez moi.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
voilà. C'est pas chez moi. Je lui dis, c'est marrant, ok, mais non, parce que bon, j'aime bien parler politique, mais voilà. Puis je me dis, attends, c'est peut-être un peu trop gros, déjà. Puis du coup, je lui dis, écoute, non, ça m'intéresse pas. Et c'était quoi ? C'était décembre 2019, je crois. J'ai un ami qui m'appelle et il me dit « Écoute Mounia, tu vois bien, tu sais que le maire de Reims, Arnaud Robinet, fait sa liste. » Je dis « Ouais ? » Il me dit « T'aimes bien Arnaud Robinet ? » Je dis « Évidemment, le mec, il a changé la face de la ville, bah oui. » Puis en plus, il a une oreille hyper bienveillante, tu vois, il est sorti carrément de son parti pour faire entendre les voix de Reims, notamment mon frère. qui, au passage, champion du monde de breakdance et qui restait à Reims pour faire un peu upgrader sa ville et surtout à travers la danse, qui est un vecteur aussi d'émancipation sociale. Et il faisait des trucs avec lui. Parce que moi, j'avais déjà vu des mères essayer de draguer un peu mon frère, mais s'ils désintéressaient deux secondes après. Et lui, non. Et puis, tu sortais de la gare, la ville, ça se voit. Et je me suis dit, ouais, ouais. Il me dit, tu t'intéresserais d'être sur la liste ? Et là, bon, j'ai... Une ventrale, ce que j'appelle une ventrale. Ça me prend les tripes. Et je me dis, carrément, parce que je pense à la petite Mounia. Et oui,
- Speaker #0
c'est ce que j'ai senti. On va boucler la boucle.
- Speaker #1
Qui était à Wilson, qui s'autocensurait. Et qui se disait, je ne peux pas aller là, je ne peux pas faire ça. Et je me suis dit, il manque plein de choses à Reims. Je me suis dit, il manquait plein de choses à Reims.
- Speaker #0
Tu trouvais qu'il n'y avait pas eu d'évolution sur ce point de vue-là ?
- Speaker #1
En tout cas, il y avait des choses à faire. surtout sur aussi peut-être l'autocensure des gens qui habitent dans des quartiers peut-être aussi tu vois, enfin en tout cas j'ai pensé à la petite Mounia et elle m'a dit bah voilà t'as un profil atypique, t'es comédienne surtout t'as pas ta langue dans ta poche donc clairement les messages tu les feras passer et puis même si t'as des idées tu sauras t'imposer et puis t'es représentatif d'une certaine jeunesse rémoise aussi et voilà puis t'es une femme aussi voilà ce serait intéressant donc qu'est ce que tu en penses ? J'ai dit bah ouais en fait ouais ça m'intéresserait. Donc j'ai fait un entretien avec Arnaud Robinet. On s'est super bien entendu, enfin le mec est super cool, le mec est détente. Parce que moi c'est pas de ma génération, Arnaud c'est le grand frère, moi je connaissais son petit frère. Et mec super sympa et surtout il connaissait plein de trucs de moi, vraiment. C'est à dire le secret dont on a parlé tout à l'heure Karine, il était au courant. J'ai dit bah c'était censé être, enfin personne le sait. Il me fait bah moi je le sais. Bon le mec a fait enquête donc c'est tout
- Speaker #0
Et ils ont retrouvé... C'était pas là pour rien. Ils savaient qui t'étais. Ouais,
- Speaker #1
ouais, ouais. Et puis après, ils connaissaient la parodie aussi. C'était marrant, tu sais, qu'il avait fait un peu parrain de rince. Et puis bon, il a vu que j'étais motivée. Ouais, ouais. J'étais content d'être là, motivée. Et je me retrouve en 16e position sur une liste de 60. Bon, moi au début, je comprends pas. Tu sais, je dis, ouais, je suis 16e. Puis on fait une espèce de conférence de presse où il annonce l'écran. Et moi, je suis 16e, tu vois. je suis là je suis ok puis il y a le journaliste de Champagne FM à l'époque qui est encore à Champagne FM d'ailleurs qui me regarde comme ça et qui me fait un sourire. Mais en fait les positions sont importantes apparemment sur la liste et il vient me voir et tout il me dit mais alors vignette 16e position enfin qu'est ce que ça te fait ? c'est cool il me dit non mais bon enfin voilà qu'est ce que toi tu as envie d'apporter Reims ? il ya plein de choses que j'aimerais apporter évidemment c'est à dire voilà l'autocensure mais surtout aussi peut-être la culture parce que je trouve que moi en faisant justement des comédies de boulevard il est arrivé plein de fois que des gens sortent de la pièce en disant c'est la première fois que j'ai au théâtre et content et pas avoir peur de ça. Donc je me dis, voilà, c'est du step by step. Et je me dis, peut-être apporter la culture, pas avec un gros parpaing dans la gueule, mais peut-être du step by step comme je fais. Parce que si tu vas à une comédie de boulevard où tu t'es dit, tu t'es bien amusé, tu peux peut-être aller voir un fait d'eau. Après peut-être, tu vois.
- Speaker #0
Apporter la culture tout doucement, dans sa diversité.
- Speaker #1
Oui, exactement. Tu vois, pas avoir peur de passer un théâtre. Et je me suis dit, voilà, j'aimerais bien... J'aimerais bien faire ça, alors comment ? Après, à Reims, il y a des gens qui savent mieux le faire que moi. La culture, c'est un gros truc quand même. Puis il faut faire toutes les expos, il faut connaître tout le monde. Ça, ça ne va pas être un souci, mais il faut ménager la chèvre et le chou, etc. Et du coup, je me suis dit, ça, c'est peut-être un peu trop gros pour moi. Je dis peut-être spectacle vivant. Bon, la délégation a sauté. Et du coup, je me suis dit, bon, ce n'est pas grave, je serai conseillère. C'est très bien. C'est très, très bien. Je prendrai ma part. et puis... J'irais faire entendre les gens qui ne sont pas entendus. Du coup, je m'intéresse évidemment au social. Et je me rends compte qu'en fait, la ville de Reims, il y a tout. Tu ne peux pas crever la dalle de Reims. Ce n'est pas possible. C'est juste que le vrai gros problème de cette ville ou même d'autres villes, c'est de faire connaître les dispositifs. C'est constamment aller vers, aller vers, aller vers. Et voilà, en fait, c'est ça.
- Speaker #0
Il y a des choses, mais elles ne sont pas connues.
- Speaker #1
Il y a beaucoup de choses. Quand tu es derrière, tu te rends compte que ça taffe. Que les gens, pour le coup, sont hyper sincères. Et puis de toute façon, nous à Reims, on a dépassé le clivage d'un parti. Il y a des gens de gauche, des gens de droite. Pas de gens d'extrême-gauche, pas de gens d'extrême-droite. Mais il y a des sensibilités différentes et qui sont surtout écoutées.
- Speaker #0
Écoutées, oui. Est-ce que du coup, ça a apporté quelque chose à la Mounia, la petite ?
- Speaker #1
Ah oui !
- Speaker #0
Justement de voir ça, que les gens bougent maintenant. En tout cas, ce n'était peut-être pas la même chose à l'époque, mais en tout cas, que là, ils t'y contribuent aussi.
- Speaker #1
ça réconcilie peut-être aussi des choses oui ça réconcilie et puis surtout à Reims quand t'es identifié les gens viennent plus facilement vers toi parce que t'es t'appelles Mounia, t'es de Wilson donc toi t'es pas bien méchante donc on a l'impression que peut-être les petits soucis du quotidien ou même les problèmes sociaux tu peux les entendre et donc moi je réconcilie en disant il y a cet adjoint là c'est pareil Il ne faut pas avoir peur, c'est des gens qui vont... En tout cas pour ma ville, c'est des gens qui ont vraiment envie de s'investir, qui aiment la chose publique et qui ont vraiment envie d'aider. Et puis après, de toute façon, on n'est pas au gouvernement. Quand tu es en municipalité, tu es la ville. Tu es la ville, tu es à portée de claques comme à portée de caresses. J'ai plus eu des caresses que des claques, ça va.
- Speaker #0
Et comment va la jeunesse ? Parce qu'on en parle beaucoup de l'éco-anxiété, même de... d'énormément de choses, de difficultés, de relationnels, etc. Est-ce que toi, tu le ressens sur le terrain ? Est-ce qu'il y a des choses que tu aimerais mettre en place ?
- Speaker #1
Honnêtement, oui. Quand je suis arrivée au tout début, j'ai fait des petites réunions dans les écoles, enfin, dans les enseignements sup. Et au début, je disais, expliquez-moi un peu les choses que vous aimeriez que ça améliore, etc. Et puis, je ne disais rien de trop rien. Je disais, bon, on va arrêter là. Moi, ça ne sert à rien de me... ça sert à rien de me caresser dans le sens du poil le maire a recréé une délégation parce qu'il a vu qu'il y avait un manque nous on a vraiment envie de bouger des choses donc si vous nous dites qu'il y a rien, que tout va bien je fais rien, ok super, bah allez revoir puis en fait là ils sont dedans il fallait aussi qu'ils aient peut-être confiance qu'ils osent tout dire les premières séances ça s'est transformé en séance de psy je t'avouerais il faut quand même que je me préserve aussi mais au moins voilà euh... ils me disent la vérité quand on se voit. Et c'est vrai que c'était post-Covid aussi. Post-Covid où...
- Speaker #0
C'est compliqué.
- Speaker #1
Aussi, les collégiens pouvaient se voir, mais les étudiants, non. Alors que c'est quand même un public un petit peu moins... Voilà. Et ils étaient tous parqués dans leur chambre. Et puis en plus, surtout nous, avec Marie Depakie qui était aux affaires sociales, en fait, on avait du mal à les retrouver parce qu'il fallait... Ils ont eu le droit... Il y avait des dispositifs... de panier repas etc. et puis il fallait les retrouver quoi alors que quand ils sont en BDE Oui,
- Speaker #0
ils sont là, ils sont accessibles.
- Speaker #1
On peut les choper, mais là, c'est un gros travail qu'on a dû faire.
- Speaker #0
Parce qu'individuel.
- Speaker #1
Ah ouais, limite individuel. Et puis aussi un travail de désémisérabilisation. J'arrive même pas à le dire. Le misérabilisme, en gros. Et on avait profité par exemple d'une action de Carrefour qui offrait un caddie de bouffe à chaque étudiant. Et du coup, on y est allé, mais en mode avec un message positif. En disant, toi, tu as ton assistante sociale ? Tu ne l'as pas, tu n'as pas d'assistante sociale. Attends, regarde celle-là, tu dépends de elle, machin. Du coup, elle peut faire ça, ça, ça pour toi et tout. Tu ne le savais pas. Plutôt que de faire, est-ce que tu as une assistante sociale ? Oui,
- Speaker #0
oui, oui.
- Speaker #1
C'est un outil, un droit. C'est un droit, c'est un outil. Il faut s'en servir. Je disais, attends, normal, tu n'as pas d'argent. Tu es un étudiant. C'est normal. On ne peut pas demander de faire 15 trucs à la fois. Puis même en faisant reconnaître aussi, c'est arrivé sur le tard, mais justement la vulnérabilité des étudiants, les étudiants commencent à se dire « bah oui, en fait, on va commencer à se faire voir et ne pas avoir honte » .
- Speaker #0
Bien sûr. Dédermatiser tout ça et puis aussi vulgariser, en se disant que ça touche beaucoup de personnes maintenant. Oui,
- Speaker #1
et puis c'est...
- Speaker #0
plus le considérer que l'ignorer.
- Speaker #1
Évidemment, et se dire, voilà, quand on a besoin de quelque chose, on demande, surtout à Reims, il y a ce qu'il faut. Et même nous, on va vers, vraiment, nous, ce que je t'ai dit hors antenne, nous, on les appelle, on les convoque. Nous, on les convoque trois fois dans l'année, les BDE, parce que c'est la puissance de communication avec les autres étudiants. Et on leur dit, voilà, vos dispositifs, vous avez le droit à ça, vous avez le droit à ça, les subventions, si, la main, tout ça. Et surtout, l'événementiel est important. Parce que c'est ce que j'avais expliqué à un élu, qui n'était pas dans l'INSE, mais qui disait oui, qui s'inquiétait par rapport au déconfinement, et les étudiants, je disais, plutôt que de vous inquiéter, accompagnez-les, c'est mieux. Parce que là, il va y avoir une fureur de vivre, parce que vous, quand même, vous oubliez que vous avez passé vos plus belles années, il n'y a pas eu de problème. C'est une petite génération sacrifiée. Donc un peu d'empathie, et beaucoup d'accompagnement, ce serait bien. Et donc du coup, l'événementiel, surtout qu'il y avait plein de BDE qui n'avaient pas eu de passation de pouvoir Oui,
- Speaker #0
du coup, c'était en train de pourrir presque, j'imagine. En plus,
- Speaker #1
ils s'engagent. En plus de tes études, tu t'engages. Moi, je ne l'ai pas fait. J'ai une année de droge saignée du nez avec mes deux bouquins. Je ne me suis pas dit, je vais m'engager. Eux, ils s'engagent en plus. Il faut les accompagner. Évidemment.
- Speaker #0
Maintenant, tu articules ta vie entre tes deux villes, tes deux facettes, j'ai envie de dire.
- Speaker #1
J'adorerais jouer tous les jours à Reims. J'adorerais. Mais c'est sûr que ça n'a pas la puissance de Paris. À Paris, si tu veux, tu peux jouer tous les jours. Et ce qui est cool, c'est qu'à Paris, si tu joues une pièce ou deux, tu as plusieurs comédiens dessus. Donc toi, tu donnes tes indispos de mairie. Puis les jours qui restent où tu n'es pas à Reims, tu joues. C'est nickel, le parfait plan.
- Speaker #0
Et la scène, en ce moment, c'est décidé, je deviens une connasse. Est-ce que tu peux nous en parler un petit peu plus ?
- Speaker #1
Évidemment. Alors ça, c'est une pièce qui a été écrite et mise en scène par Élise Ponty. Et c'est un peu une nana qui... Comment dire, qui subit la vie. Qui subit la vie, qui est peut-être un petit peu ringarde. Oui, on peut le dire. Parce que voilà, qu'est-ce qui est ringarde et qu'est-ce qui est vintage, on ne sait pas. Mais voilà, elle arrive, elle subit un peu la vie. Elle sent que son mec lui échappe un peu. Enfin voilà, tout n'est pas très très clair. Mais elle vient demander conseil à un de ses potes qui est un sombre connard. Mais qui sait ce qui cloche. Et donc, il va lui faire comprendre un peu qu'elle se fait avoir. et surtout il va commencer à la métamorphoser en ce qu'on appelle une connasse. Et la connasse, c'est quelqu'un qui ne se laisse pas faire. La connasse, c'est quelqu'un qui prend son destin. La connasse, c'est quelqu'un qui ne se fait pas marcher sur les pieds. Donc voilà, après il y a quand même une limite. Parce qu'on peut être connasse et respectueuse.
- Speaker #0
Et justement ce jeu avec les mots, est-ce que c'est une reprise aussi du pouvoir, je trouve, féminin de dire c'est décidé, je viens d'une connasse. Evidemment.
- Speaker #1
Oui, évidemment. Reprendre un gros mot en étant fière. C'est comme moi, je suis une salope. Quand on dit quelque chose qui doit t'inspirer de la honte, tu le reprends.
- Speaker #0
Voilà. Tu sais, si quelqu'un te dit « Ouais, t'es ça » , et tu dis « Bah attends, parce que je... » « Bah là, non, t'es pas bon. » Tu dis « Oui, alors ? » Là, généralement, les gens se décomposent.
- Speaker #1
Et du coup, c'est important pour toi de jouer dans des scènes comme ça, enfin, dans des pièces, pardon, comme celle-ci, qui ont un vrai porteuse de réflexion, d'engagement, de... Alors, j'ai les lignes aussi.
- Speaker #0
On est... On n'est pas sur du 100% féministe. Oui,
- Speaker #1
oui. Non, non,
- Speaker #0
mais c'est forcément l'être incleti.
- Speaker #1
Tu vois ce qu'on dit, ce que ça évoque chez les gens.
- Speaker #0
Oui, ça évoque une prise de pouvoir, évidemment. Après, on n'est pas sur du tout public. Donc, on n'a pas envie de... On n'est pas sur du militantisme non plus. Après, moi, à côté, je suis un peu militante, mais voilà. Mais on est plus sur du... Voilà, sur du prise de pouvoir, mais aussi, ce qui est un peu inédit, si vous allez voir des pièces... Sur Paris, c'est vraiment la fille qui récolte beaucoup de rire. Vraiment, au début, un peu moins, c'est le mec qui a le lead, et puis après, c'est elle. Et c'est rare qu'une pièce soit écrite pour une femme quand il y a un homme. Ah oui.
- Speaker #1
Et donc, ton militantisme, je rebondis, évidemment. Comment il se caractérise ? Comment tu le vis au quotidien ?
- Speaker #0
Alors là, oui, je le vis... Alors, comment dire ? Je le vis avec tout le monde autour de moi, où j'explique justement les... Les petites choses du quotidien qui sont patriarcales, qui font en sorte que voilà, on pense que justement on a le droit moins que les autres, qu'on est dans une autocensure, mais il faut surtout prendre conscience qu'on est dans un monde patriarcal de bec, et que tout est fait pour les hommes. Et quand on prend conscience, alors attention c'est un cadeau comme c'est un enfer, parce que tu vois tout. Du coup moi avant je préférais ma vie d'avant.
- Speaker #1
Oui quand tu réalises.
- Speaker #0
Oui oui oui. Ou je voulais qu'un prince charmant me réveille etc. sauf que le prince c'est pas très charmant en fait on nous a bien eu là dessus mais non non ça se traduit sur expliquer comprendre et par exemple souvent moi sur un stage je mets en avant des nanas qui ont fait des découvertes qui se sont fait piquer par des mecs tu vois et donc ouais c'est se réattribuer les choses que eux pensent avoir naturellement et voilà moi j'essaie de faire de la pédagogie et ah oui j'ai surtout un beau rendez-vous c'est quand ? la semaine prochaine j'ai une amie qui s'appelle Tiffendé Merci. qui s'est fait harceler sur les réseaux, mais harceler, je ne t'explique pas comment, menace de mort, tout ce que tu peux imaginer d'horrible, parce qu'elle a créé la féminine universelle. C'est-à-dire que c'est l'inverse du masculin l'emporte. Donc, tout est féminisé, etc. Et ça lui a valu une haine sur les réseaux. Mais elle a dû quitter Paris, quand même. Parce qu'elle avait peur. Et donc là, sauf qu'elle avait peur, mais c'est une force de la nature, cette meuf, elle a tenté un procès à tout le monde. Donc, du coup, un beau rendez-vous. Alors je sais pas si le podcast sera diffusé à ce moment là alors je l'ai noté normalement sur ce sera le 17 le 17 septembre à 8h30 sur alors je crois que c'est porte de clichy je crois d'accord il me semble il me semble je pourrais regarder les infos avec plaisir ouais puis on va on va tous à tous à la soutenir toutes surtout fin voilà moi en tant que femme puis moi en tant qu'elle est aussi parce que à Reims voilà on est aussi Enfin, on a encore beaucoup de travail là-dessus, mais on a envie de travailler... Encore plus. Oui, encore plus. Oui, on a fait passer des éco-cups, pour protéger les vers des filles, etc. Puis on aimerait aller plus loin.
- Speaker #1
On arrive à la fin de cet échange. J'ai quelques questions signatures du podcast. D'accord. Déjà, pour toi, agir, ça veut dire quoi ?
- Speaker #0
Agir, c'est pas se contenter de parler, mais déjà parler, c'est bien. Déjà, prendre position, c'est bien. Se cultiver aussi. Agir, c'est se cultiver, surtout pour le féminisme. Moi, je suis un bébé féministe. Je vais avoir des copines qui sont parfois même lettrées là-dessus. Et je pense que c'est méga important. Parce que nos mères se sont battues avant. Ce qu'on dit, il suffit d'une instabilité, il suffit d'une guerre pour remettre en question les droits des femmes. On le voit bien, on n'est pas à l'abri. On n'est vraiment pas à l'abri, ça ne s'est pas arrivé d'un coup. Qui t'aurait dit qu'on allait se faire confiner ? Qui t'aurait dit qu'il allait se passer certaines choses ?
- Speaker #1
jamais et dans quel domaine autre que ce qu'on a abordé t'aimerais voir plus d'action un domaine qui te tient à coeur le social la santé mentale c'est très important c'est cause nationale on a envie de surfer dessus pour
- Speaker #0
avoir des subventions la santé mentale c'est les... Je ne sais pas comment expliquer ça, mais il faut faire preuve d'empathie. Il faut traiter bien les gens. Il faut essayer d'écouter les gens. Il faut que les gens s'écoutent aussi. Le burn-out arrive très vite. Il faut penser aussi à souffler, à se couper des gens toxiques. Ça, c'est des débuts de santé mentale. Et parfois aussi, couper la télé. Arrêtez de regarder des CNews et des machins et des trucs en boucle qui te dit que la vie va pas bien tu sais lève toi regarde le ciel c'est un stade des Ausha et des chiens mignons mais tu les regardes et tu dis ah t'es mignon toi tu vois enfin faut regarder parfois aussi sur le bon côté tu vois
- Speaker #1
Non non vas-y c'est moi je parle beaucoup Est-ce que t'as une femme qui t'inspire ou qui t'a inspiré et avec qui tu as envie de nous parler moi je vais pas dire Simone Veil etc ce serait trop facile
- Speaker #0
Mais moi, il y a une femme qui m'a inspirée, et ça va peut-être un peu faire jaser, elle s'appelle Catherine Vautrin, qui est maintenant ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, et qui j'ai eu l'honneur de travailler à Reims. Donc, il fait un peu flipper, ce meuf de droite, elle fait un peu flipper, mais quand tu la connais, c'est une personne adorable. C'est surtout une femme qui maîtrise tout. C'est-à-dire qu'elle me l'a dit, elle m'a dit, si tu ne maîtrises pas ton dossier, les mecs vont y aller. Là, ils vont te sauter dessus. si tu maîtrises ton dossier tu leur fais fermer leur gueule en gros enfin dis ça plus poliment mais voilà même plus Elle ne te met en difficulté un mec dont c'est le principal sujet alors qu'elle en a 12. C'est une force de travail que j'ai vu au quotidien qui est ouf. C'est un contact avec les gens aussi parce qu'elle va vers les gens, elle sait qu'elle peut faire flipper. Elle est impressionnante. C'est aussi la première adjointe, Véronique Marchais, à qui je fais un binôme parce qu'elle a aussi la vie étudiante. C'est une ancienne assistante sociale qui s'occupe de l'éducation à Reims. C'est une tueuse mais en fait c'est un coeur mou et je sais pas comment... Elle arrive à être les deux, c'est ouf, mais elle arrive à être les deux quand il faut. Quand il faut être douce, etc. et compréhensible et empathique elle est. Et quand il faut... D'ailleurs moi généralement je fais mes trucs tranquille et puis quand ça part en vrille je l'appelle et elle vient remettre l'église au milieu du clocher. Évidemment Karine ! Non, mais Karine, qui sourit encore, qui a de belles ambitions, qui écrit un film, qui a quand même 15 vies dans une vie, qui se lève encore le matin, qui a des rêves, et qui essaie de les réaliser. C'est important. C'est une femme qui a besoin de personne. Elle est en train de me faire des conneries.
- Speaker #1
Elle est avec nous.
- Speaker #0
Je ne vais pas vous dire ce qu'elle fait. Mais c'est marrant. Non, puis voilà, les femmes en général sont inspirantes de toute manière. À partir du moment où tu n'acceptes pas d'être juste une femme au foyer, attention, si tu as envie, tout est respectable, mais que tu te dis, voilà, moi aussi je peux.
- Speaker #1
C'est un choix, c'est le choix de chacune.
- Speaker #0
Voilà, le choix de chacune, évidemment. Que tu sois prostituée ou femme politique, etc., c'est le choix de chacune. Mais il faut que ce soit ton choix. Tu sais que tu te libères et que ce soit ton choix, parce que ton choix et ta parole est importante. Et c'est tes choix de vie, ce que tu veux en faire, c'est à toi. Ton corps est à toi, t'en fais ce que t'en veux.
- Speaker #1
Et bien on va rester là-dessus. D'accord. Merci pour cet échange.
- Speaker #0
Je t'en prie, Emilie, merci à toi. J'ai beaucoup parlé, tu vois. C'est ce que je voulais. Je veux connaître ta vie. Mais ce que je voulais,
- Speaker #1
c'est que tu parles.
- Speaker #0
Oui, bah écoute. Pas de problème.
- Speaker #1
Merci beaucoup. A très bientôt.