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20min |05/01/2024
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Description

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▬▬▬▬▬ À PROPOS DE FULLPHYSIO ▬▬▬▬▬

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Plus concrètement, Fullphysio c’est des milliers de ressources pour te faire gagner du temps dans ta veille scientifique, des outils cliniques tels que la prescription d’exercices, des fiches d’éducation thérapeutique, des bilans mais encore des formations en e-learnings et en présentiels !

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▬▬▬▬▬ À PROPOS DE CET ÉPISODE ▬▬▬▬▬

Pour ce 1er épisode de En tendon, je suis seul face à mon micro pour te parler d’un sujet qui me tient à cœur à savoir : ce que j’aurais aimé savoir en sortant de kiné.


😍 Je serais la plupart du temps accompagné dans le podcast car ce que je préfère c’est écouter et échanger avec des passionnés et passionnées, mais pour ouvrir ce podcast, on a pensé que cela serait un sujet qui pourrait t’intéresser !


🚨 Alors loin de moi la prétention d’être exhaustif ni de posséder le savoir absolu sur ce merveilleux domaine qu’est la kiné mais simplement des conseils que je te livre en toute humilité de façon spontanée en espérant qu’ils te parleront et surtout qu’ils te rassureront (si besoin) sur ta valeur en tant que thérapeute.


🧠 N’oublie jamais que le doute est normal, la critique utile si elle est constructive et la remise en question constante dans notre métier, c’est à nous de composer au mieux avec pour ne pas vivre dans une anxiété permanente !

👋 OÙ RETROUVER Augustin : @castel_physio sur Instagram

  • Introduction et présentation du podcast

  • L’importance de l’anamnèse

  • La fréquence des séances ne conditionne pas la guérison

  • Ce que l’on fait en séance a un impact, mais pas autant que tu ne le pense

  • Le corps est plus résilient que l’on ne le pense

  • Tu ne dois pas réaliser ni connaître tous les tests orthopédiques

  • Tu ne peux pas être le meilleur ou la meilleure directement en sortie d’école

  • Aucune formation ne te rendra expert en un week-end

  • Tu as de la valeur même quand tu viens d’être diplômé(e)

  • Tu peux faire de très bonnes séances kiné avec peu de matériel

  • C’est normal de ne pas avoir des mains divines


▬▬▬▬▬

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Transcription

  • Speaker #0

    Sous-titrage Société Radio-Canada Hey, salut à toi ! Bienvenue sur Entendons, le podcast des kinés par Fullphysio. Je m'appelle Augustin Castel ou @Castel_Physio sur Instagram. Je suis kiné du sport et serai ton hôte pour ce podcast. Que tu sois dans les embouteillages, en train de courir, installé confortablement chez toi ou même au cabinet entre deux consultations, on va passer les prochaines dizaines de minutes ensemble à parler de kiné, de santé, peut-être même d'autres choses qui sait. Alors s'il te plaît, mets-toi à l'aise et surtout... Bonne écoute. Bon bah ce premier podcast il est un peu particulier, vu que c'est la première fois que tu m'écoutes en tout cas ici, et bien je vais simplement me présenter en quelques lignes histoire que tu saches à qui appartient ces douze voix que tu entendras beaucoup à l'avenir sur ce podcast. Du coup, comme tu l'as entendu dans le jingle d'intro, je m'appelle Augustin, peut-être que tu me connais sous le nom de Castelfisio sur Insta, ou pas, mais du coup voilà, je suis donc kiné du sport et thérapeute manuel, et surtout je suis passionné par tout ce qui touche de près ou de loin à la santé, et mon petit péché mignon, et bien ce sont les sciences du sport. Raison pour laquelle j'ai créé ma page Instagram en 2022, parce que je lis, j'écoute et je me forme énormément. J'avais vraiment cette envie, cette passion de partager ce qui, moi, me semblait intéressant, on va dire. Et je dois dire que je suis super heureux de voir autant de personnes suivre avec autant d'attention mon travail, tout simplement. Et forcément, unis, voire même réunis, si je peux dire ça comme ça, par cette passion de la transmission de connaissances, Full Physio et moi, nous avons décidé de bosser ensemble sur divers projets, dont ce podcast. dont on a eu l'idée il y a quelques mois. Bon, quel est le but principal de ce podcast, tu vas me dire ? Eh bien, en fait, c'est que tu ressors de chaque épisode en ayant pu retirer au moins une information, une réflexion pour ta pratique quotidienne, ou simplement que tu aies passé un bon moment en nous écoutant. Et on ne souhaite pas faire les choses seul dans notre coin, on a l'ambition et l'envie d'inviter autant d'experts que possible afin qu'ils puissent venir partager leur expérience, car c'est ça au final pour nous la richesse du partage. Notre but, ce n'est pas juste de te balancer plein d'infos scientifiques, complexes et indigestes, mais c'est plutôt de donner la parole à des experts dans leur domaine respectif, les écouter, les questionner, voire même enclencher un débat, afin de toujours discuter du monde de la kiné, du sport ou de la santé de façon générale, mais dans une ambiance cool et décontractée. Il y aura donc une alternance de podcasts où je serai seul à parler, comme aujourd'hui, mais d'autres où des experts et expertes seront conviés, et honnêtement, c'est ça qui nous procure le plus de satisfaction. Inviter, écouter, apprendre. ce sont vraiment nos piliers entre guillemets motivationnels, si on peut dire ça comme ça. Au niveau de la durée des épisodes, eh bien on ne se prend pas trop la tête, on privilégie toujours la qualité à la quantité, donc on va préférer un épisode qui ne dure que 30 minutes, mais qui soit bourré d'infos pertinentes, plutôt que de sortir un truc imbuvable d'une heure et demie, vide, et au final où on cherche à combler le temps presque. Alors si toi aussi tu te retrouves un peu dans cette envie d'apprendre sans te prendre la tête, comme je te l'ai déjà dit dans le jingle, eh bien fais ce qui te fait plaisir. Prends du temps pour toi et mets-nous dans tes oreilles et on est parti pour cette super aventure ensemble. Et pour ceux qui ne le savent pas, Full Physio c'est une plateforme sur laquelle tu vas accéder à des milliers de ressources utiles et pertinentes pour ta pratique clinique, modules EBP sur des thématiques variées, masterclass ou formations continues données par des experts du monde de la kiné, il y en a vraiment pour tous les goûts. L'idée, c'est de te permettre de rester à jour en permanence dans ta pratique pour élaborer des traitements qualitatifs pour tes patients. Mais ce n'est pas tout. Avec l'application dédiée Full Physio Care, tu as également la possibilité de créer et prescrire des programmes de rééducation de A à Z à tes patients. C'est simple, pratique et intuitif. Au final, que demander de plus ? Si tout ça t'intéresse, je t'invite à faire un tour sur Full Physio en te rendant sur Internet, en recherchant fullphysio.com. Bon, trêve de bavardage. On passe au sujet du jour où je me suis demandé, tiens, Pour ce premier épisode, quelles seraient les 10 choses que j'aurais aimé savoir quand je suis sorti de kiné, ou même quand j'étais en stage en voyant mes premiers patients ? Je vais te les énumérer et tenter d'expliciter un peu à chaque fois ce qui pour moi sont les 10 points vraiment où j'aurais aimé qu'on me le dise ou qu'on m'en parle peut-être avant que je commence ma pratique. Alors pour le premier point, je dirais simplement l'importance de l'anamnèse. Alors je te l'accorde, ça paraît super bateau, mais en sortant de kiné, je ne m'imaginais absolument pas que cette fameuse anamnèse était en fait la clé de voûte de toute prise en charge. Je la faisais, mais parfois même sans chercher à en tirer spécialement quelque chose, juste car il fallait la faire et j'étais clairement perdu dans cette masse d'informations que me donnait le patient. Et au final, ce n'est qu'après avoir échangé avec des collègues, m'être formé et renseigné, avoir lu de la littérature et surtout avoir expérimenté mes premiers échecs thérapeutiques, qu'au final, dans cette anamnèse, si elle est bien conduite, tu peux souvent trouver la plupart des informations majeures nécessaires à la prise en charge. Et j'ai longtemps cru que l'examen physique était plus important que l'examen subjectif, donc ici l'anamnèse. Mais avec le temps, je considère de plus en plus l'inverse. Et sur une première séance, je passe maintenant plus de temps au final à questionner, écouter, requestionner, vérifier que j'ai bien compris ce que j'ai entendu, rassurer et éduquer le patient, qu'à le palper au final dans tous les sens. Évidemment, l'examen physique, ça reste super pertinent, je ne dis pas le contraire, mais je pense sincèrement qu'à choisir, si on manque de temps, une bonne anamnèse vaut mieux qu'un examen physique reposant souvent sur des tests et palpations manquant de fiabilité, et donc hautement subjectif et influencé par nos biais personnels. Alors le deuxième point, il me tient à cœur, c'est, je dirais, voir souvent le patient ne signifie pas une guérison plus rapide. Et donc ce point-là, il m'a longtemps taraudé, entre guillemets, parce que tu sais comme moi que les médecins, parfois, ils mettent... sur la prescription d'un nombre complètement éclaté de séances, du genre 5 fois par semaine pour une tendinopathie, ou même une capsulite. Du coup, tu te ramasses le patient qui vient chez toi en espérant être vu 5 fois par semaine, et que cette fréquence, c'est un peu comme une prescription de médicaments, limite ce serait le nombre magique qu'il faudrait respecter pour obtenir les résultats souhaités. Eh bien, c'est pas si clair que ça. Et la littérature, elle montre aujourd'hui par certains papiers que selon les individus, voir le patient une fois par semaine, ou 3 fois par semaine, ou même une fois toutes les deux semaines. les résultats ne dépendent absolument pas de la fréquence, mais plutôt d'autres facteurs comme les croyances, l'autonomie du patient, le contexte psychosocial, l'éducation du patient, ses attentes, etc. Personnellement, je vois mes patients généralement une fois par semaine maximum, voire une fois toutes les deux semaines. Et les post-opératoires, par contre, c'est généralement deux à trois fois semaine en aiguë. Et par la suite, on retombe naturellement dans une à deux fois maximum par semaine. En fait, je crois que ça dépend avant tout de la relation thérapeutique avec le patient et de sa pathologie, mais dans la plupart des cas, dans les pathologies musculosquelettiques classiques comme les tendinopathies, les lésions musculaires, etc. En fait, il faut surtout éduquer le patient sur la gestion de la charge, le rassurer et essayer de l'autonomiser sur sa situation en lui donnant les clés pour aller mieux et s'autogérer à terme, plutôt que de toujours le protéger en le voyant trois fois par semaine. ce qui lui fait au final miroiter que l'on est sa solution unique. Et je pense sincèrement qu'il faut en fait finalement faire prendre conscience au patient qu'il a les clés en lui pour aller mieux, et que nous on lui montre simplement où se trouvent les coffres, si je peux dire ça comme ça. Bon, c'est une métaphore à deux balles, mais t'as compris le principe. Selon moi, du coup, c'est pas sain de convaincre le patient qu'il faut se voir fréquemment, surtout si c'est pas nécessaire. Notre objectif, ça devrait être de l'autonomiser le plus vite possible pour non seulement booster son sentiment d'auto-efficacité, donc sa capacité à prendre conscience qu'il est capable d'aller mieux seul, mais aussi de ne pas le rendre dépendant de nos soins. Et cet héritage, ce paradigme de vouloir voir le patient super souvent, je pense que c'est probablement hérité du passé du métier de kiné, où l'aspect manuel était vraiment omniprésent. Et au final, on était certain de fixer des choses avec nos mains ou de remettre en place des tissus avec nos manipulations. Donc pour conclure ce point, analyse les attentes du patient. Si tu vois qu'il ou elle n'est pas autonome pour un franc, bon ok, tu peux lui apporter une plus-value, c'est sûr, en le voyant souvent, ne te prive pas. Mais fais attention à ne pas tomber dans ton propre biais et de projeter ton souhait d'être la solution pour ton patient sur ses propres attentes. Ça serait pour moi une énorme erreur à long terme. Car même face à un patient pas autonome, chacun selon moi possède en lui les capacités de le devenir. Et ça, j'en suis vraiment convaincu. Et c'est à nous d'user de techniques de communication et d'entretien motivationnel pour justement leur en faire prendre conscience. Bon, du coup, troisième chose. L'effet de nos interventions n'est pas aussi grand que l'on aimerait. Bon alors ce troisième point il me tient aussi à cœur, en fait ils me tiennent tous à cœur, mais bon. Parce que perso en sortant d'école de kiné j'étais un peu perdu et angoissé à cette idée de prendre en charge les patients et cette anxiété venait du fait que j'étais convaincu que mes actions allaient avoir potentiellement un effet crucial sur la santé et la vie du patient. Alors même si ça peut paraître frustrant ce que je vais te dire, eh bien faut bien se rendre compte que les études actuelles sont plutôt d'accord sur le fait que l'effet de nos interventions est davantage responsable de genre 10, 20% du changement obtenu par le patient, donc on parle ici de la diminution de la douleur, de l'amélioration de la fonction, etc. Et que le reste, ça dépend de facteurs qui échappent pour la plupart à notre contrôle, ou en tout cas sur lesquels on n'a pas autant de contrôle que ce que l'on aimerait, comme les facteurs contextuels et psychosociaux. En fait, il ne faut pas le prendre comme une dénigration de notre pratique, mais plutôt se rassurer en se disant, ok, notre effet n'est pas si grand. Et donc on peut se permettre énormément de choses pour arriver à un même résultat. Donc quand tu mobilises les étages vertébraux de ton patient, que tu le manipules ou que tu lui fais faire des exercices, n'oublie jamais que la majeure partie de ces résultats sera due à plein d'autres facteurs, et notamment à l'évolution naturelle de la pathologie, car au final, dans la plupart des cas, ton patient dans 6 mois il ira mieux presque quoi que tu fasses. Alors je te vois venir, ne me fais pas dire ce que je t'ai pas dit. J'ai pas dit qu'il fallait faire n'importe quoi avec tes patients, parce que je reste convaincu qu'une prise en charge orientée sur le patient avec des moyens pertinents pour lui, aura le potentiel d'accélérer quand même la diminution de ses symptômes. Mais ne te stresse pas trop avec ce que tu mets en place pour lui. Tant que tu mets en place un plan de traitement qui correspond aux attentes du patient, de même qu'à ton raisonnement clinique, il n'y a vraiment aucune raison que ça ne se passe pas bien. Alors quatrième point qui est plutôt, on va dire court comparé aux autres, mais je dirais le corps est plus résilient que l'on ne pense. Donc le corps de ton patient est plus résistant et adaptatif, modulable que tu ne le penses. Alors oui, maintenant on entend de plus en plus sur les réseaux et partout que le corps est bien plus résilient que l'on ne pense, mais je sais qu'en école de kiné, c'est pas toujours le discours que l'on nous tient, donc si je peux te donner un conseil, crois en les capacités d'adaptation du corps de tes patients. Parfois c'est étonnamment malléable et tu arriveras à amener des patients bien plus loin que ce qu'eux n'avaient imaginé. C'est donc une image que tu dois cultiver non seulement pour toi, mais pour tes patients, et ils doivent vraiment prendre conscience que rien n'est figé et qu'avec des exercices, avec de la patience et la bonne intensité, il n'y a pas de raison qu'ils n'arrivent pas à leur objectif. Qu'importe l'âge par exemple, le soulevé de terre ne sera pas forcément dangereux. S'il est amené progressivement, c'est surtout le changement brutal qui vient briser cette résilience et pas l'exercice en question. Cinquième point, il n'est pas utile de réaliser tous les tests orthopédiques de ton livre pour faire un bon bilan. Bon, je suis sûr que tu as aussi fait des fiches bilan récapitulatives avec tous les tests orthopédiques possibles et imaginables, non ? Enfin perso, je me souviens que j'avais des feuilles entières, indigestes, prêtes à être utilisées pour bilanter de A à Z mon patient. Et au final, ce qui se passait bien souvent, c'est que je ne faisais que la moitié des tests, ou bien je les faisais tous, mais je perdais toute la séance à uniquement le tort dans tous les sens, sans pour autant savoir quoi conclure à la fin de tout ça. Retiens que vaut mieux faire 4 tests bien choisis et pertinents, plutôt que 25 aléatoirement, juste parce que tu ne veux rien rater, parce qu'au final tu risques de te perdre, et au final ça va avoir l'effet inverse de ce que tu veux. Surtout que l'on sait aujourd'hui, et je ne pense pas t'apprendre quelque chose, vu qu'on le voit beaucoup circuler sur les réseaux, que les tests orthopédiques ont mauvaise presse. Concernant leurs valeurs diagnostiques, c'est pas l'objet du jour donc je vais pas trop m'éparpiller sur ça, mais ces tests ne sont pas le saint graal et l'anamneste apportera souvent bien plus d'informations que les 45 tests présents dans les livres ou sur YouTube. Alors on arrive au sixième point qui est c'est impossible d'être au plus haut niveau de nos compétences directement dès le premier jour. Je pense que pour le coup, on a tous cette envie, cette envie d'être directement au top de nos compétences, que notre première séance, notre premier bilan soit directement incroyablement qualitatif. Alors en théorie, c'est chouette, c'est cool. Mais dans les faits, on ne va pas se cacher que c'est rarement le cas. Je me souviens toujours de mes premiers bilans. Je revenais chez moi le soir, je me disais Oh la boulette ! Oh la boulette, j'ai oublié de faire ça ! Et j'ai oublié de faire ça, mais du coup, mes conclusions sont super faussées. Mais comment j'ai pu faire ça ? Ou oublier de tester ça ou ça ? Bref, je te rassure. Ça m'arrive encore aujourd'hui et ça m'arrivera encore demain parce qu'on n'est pas des robots, on est humain, on a aussi nos biais, nos oublis et nos influences face aux facteurs contextuels. Il y a cette séance où ton patient te parlera beaucoup et tu apprendras du coup des trucs car tu seras occupé à lui répondre. Il y a cette séance où tu seras perturbé ou stressé pour x ou y raison et ça te fera oublier des choses au bilan. Bref, il y aura toujours cette séance où tu es susceptible de ne pas faire tout ce dont tu aurais aimé, et c'est pas grave, on est tous pareil, t'inquiète. Et donc forcément, nos compétences, elles s'affinent d'année en année, et logiquement, tu seras meilleur qu'hier, mais moins bon que demain. Donc il faut l'accepter, et dis-toi que ce que tu fais aujourd'hui, là, tout de suite, ou ce que t'as fait hier, dans 5 ans, tu te diras peut-être, mais comment j'ai pu faire ça ? Et au final, c'est aussi ça, être un thérapeute BP, comme on dit, c'est se remettre en question, accepter l'échec pour à la fin tenter de devenir meilleur, Et même si ça peut paraître frustrant, ça fait également la beauté de notre métier, enfin en tout cas moi je trouve. Alors on arrive à l'avant-avant-dernier point qui est, il n'y a pas de formation qui fera de toi le kiné expert en un week-end. Alors je ne sais pas si tu es comme ça aussi, et si pas, ce n'est pas grave, mais j'ai toujours adoré me former. C'est vraiment un truc qui me procure une grosse satisfaction, genre apprendre quelque chose, découvrir des façons de penser et pouvoir ainsi modifier ma pratique, que ce soit pour briser ma routine ou pour aider davantage les patients que je vois au cabinet. C'est vraiment quelque chose qui me galvanise. Il y a beaucoup de formations sur le marché et c'est génial, mais dis-toi bien qu'aucune, je dis bien... Aucune formation ne sera en mesure de te donner toutes les cartes en main d'un coup comme ça pour être un ou une kiné hors pair et irréprochable. Les formations sont là pour t'apporter des éléments réflexifs, des ajouts théoriques et pratiques, des clés en plus dans ta pratique, mais c'est tout. Le reste, c'est à toi de le développer dans ta pratique quotidienne en expérimentant, en remettant en question ce que l'on t'enseigne et en progressant ainsi en accumulant des savoirs venant de divers horizons. Un beau red flag dans les formations, c'est-à-dire, en gros, si tu vois ça, fuis cette formation car elle n'est probablement pas à la hauteur de ses prétentions. Ce sont les formations ou formateurs qui te garantissent qu'avec leur méthode, leur formation, tu seras le meilleur kiné. Je ne dis pas meilleur kiné, je dis le ou la meilleure kiné. Que tu soigneras tes patients plus vite, pas que tu les soigneras mieux, mais plus vite et mieux. En gros, tu vois les superlatifs et les extrêmes comme ça, ça cache souvent un business bien monté et surtout, selon moi, malhonnête. Donc évidemment, forme-toi, mais donne ton argent et ta confiance aux organismes de formation ou formateurs qui restent intègres et ne promettent pas de te faire mal. pas, ben, monts et merveilles. C'est pour ça que chez Full Physio, on va jamais te promettre la lune. On te propose simplement des raccourcis, si on peut dire ça comme ça, pour mener au mieux ton apprentissage dans ce monde vaste et cruel de kinés. Et si on peut t'aider en ce sens, c'est notre plus belle récompense. Mais jamais on te dira que tu as besoin de nous pour être un ou une bonne kiné. Ce serait d'un, malhonnête, et deux, faux. Dis-toi que si tu es ici en train de m'écouter, c'est que tu as soif d'apprendre. Et rien que ça, ça te rend compétent ou compétente, et je te félicite de faire partie de cette team-là. On arrive au huitième point qui est, on a de la valeur même en sortant de kiné. Bon, dis-toi qu'on a tous commencé quelque part un jour et que bon, le nombre d'années de pratique n'est selon moi que peu corrélé à la qualité de celle-ci. J'ai vu des kinés exercés depuis 20 ans qui faisaient n'importe quoi, sans se remettre en question, tout comme j'ai croisé des jeunes diplômés qui étaient excellents, et pourtant, ben absolument pas sur deux. Sois sûr d'une chose, tu as de la valeur, et pas uniquement depuis que tu as ton diplôme, c'est ce que... Dès l'instant où tu t'investis dans une prise en charge avec un patient et que tu fais ce qu'il faut sans abuser du patient ni de ton autorité, eh bien tu as de la valeur. Tu vas t'améliorer, c'est certain, mais ce n'est pas parce que tu sors de kiné que tu es d'office moins bon que ton collègue qui bosse depuis 10 ans. Alors oui, dans certains cas, effectivement, ton collègue est plus expérimenté et plus habile avec les patients que toi, mais ne te dévalorise pas. Surtout si tu as soif d'apprentissage et de formation, tu ne peux que devenir de plus en plus compétent et compétente. D'ailleurs, si je peux te donner un conseil, fais attention aux offres de carrière quand tu sors d'école, parce que moi je me suis fait pas mal avoir à mes débuts, j'étais peu sûr de ma valeur, et du coup chaque proposition je voyais ça vraiment comme une chance inouïe qui n'allait plus jamais se reproduire, et au final c'est ce qui m'a amené à signer dans un cabinet très peu de temps après l'obtention de mon diplôme, un cabinet où on me faisait pas mal de promesses avec un gros loyer en contrepartie, et au final il n'y avait rien de tout ça, j'ai perdu... pas mal d'argent dans l'histoire et aussi j'ai bénéficié d'une bonne remise en question concernant l'honnêteté des gens une fois qu'il y a de l'argent en jeu tout simplement. Donc un conseil, lis bien les contrats, ne zappe aucune ligne et fais-le relire par tes proches, donc ta famille, tes parents, tes amis, tes grands-parents, bref. Prends le temps pour vraiment prendre une décision éclairée sur le contrat et être sûr de ce que tu signes. Ne te laisse au final pressé par personne, car crois-moi, aucune occasion n'est unique. Si on te presse pour signer quelque chose, c'est souvent qu'il y a un truc pas net derrière. Je ne dis pas de prendre 6 mois pour te décider, mais ça vient rarement à un jour près. Et si la personne qui t'embauche te veut vraiment, pour moi, elle peut attendre quelques jours le temps que tu relises les choses à tête reposée tout simplement. Alors on arrive à l'avant-dernier point qui est on peut faire de la très bonne kiné avec peu de matériel, surtout au début. Donc personnellement, quand j'ai commencé kiné, j'étais persuadé qu'il fallait un maximum de matériel pour faire de la bonne kiné, notamment de la kiné du sport, mais je me disais, waouh, il faut plein de matériel, plein de machines, sinon j'arriverais à rien faire. Eh bien pas forcément. Je pense vraiment que tu peux très bien t'en sortir avec peu de matériel au début, des élastiques de toute résistance, la valise de poids d'hécatlon de 20 kg là, une table et un TRX, et tu sais déjà faire selon moi beaucoup, beaucoup de choses. Alors oui, là je te dis ça, mais c'est vrai qu'aujourd'hui j'ai la chance d'exercer dans un centre où on possède énormément de matériel, et forcément, je vais pas te mentir, ça multiplie les setups possibles et la créativité, et j'ai beaucoup plus de plaisir à travailler dans ces conditions. Mais je pense quand même que si tu possèdes de la créativité, et bien même dans un lieu étriqué, tu sais t'en sortir, et surtout, N'oublie jamais que tes mains peuvent servir à autre chose qu'à mobiliser le patient. Tu peux aller en fait bosser des secteurs angulaires très précis, en mettant précisément ton patient dans certaines positions, tu peux contrôler super finement la résistance émise, et donc en utilisant tes mains de façon intelligente, c'est un outil formidable à considérer en plus selon moi, que l'on oublie bien souvent, moi le premier. Mais on aura l'occasion d'en rediscuter peut-être ultérieurement de cette utilisation pertinente des mains. Et enfin, le dernier point, c'est normal de ne pas avoir des mains divines. Ah bon. On arrive à ce dernier point, mais pas des moindres, et pour cause, tes profs t'ont sûrement un jour dit t'inquiète, tu sens rien, mais ça viendra avec les années tout en palpant ton collègue et en t'affirmant qu'ils sentent la dysfonction T4-T5 en rotation droite au lieu de gauche. J'exagère un peu, mais franchement, moi c'était presque ça parfois. Donc, sois toujours conscient que la palpation divine n'existe pas, et que toute palpation reste subjective et emprunte au biais d'interprétation. C'est pas grave, mais il faut en être conscient. Donc oui, forcément, ton aisance au toucher va s'améliorer avec les années, je te rassure. Mais c'est pas genre après 5 ans que pop, tu vas débloquer une compétence comme ça, comme dans un jeu vidéo, qui te permettra de sentir la transverse de L4 que t'as jamais senti jusqu'à présent. Donc, quand tu palpes, fais confiance à tes mains, à ce que tu sembles sentir, et ce sera déjà bien, parce que, crois-moi, souvent, on sent ce que l'on veut bien sentir, même sans s'en rendre compte. Donc, ce qui influence le plus notre palpation, c'est pas tellement notre nombre d'années d'expérience, mais plutôt, selon moi, le contexte clinique. notre raisonnement clinique et les conclusions au final que l'on aurait bien envie de tirer de tout ça. Donc pas de panique, chacun possède sa propre finesse de palpation, et tu ne seras pas un ou une mauvaise kiné si tu ne sens pas la même fameuse dysfonction que ton prof ou ton collègue, et dis-toi bien que celui ou celle qui te juge ou qui te toise, pour utiliser un mot un peu compliqué, car tu ne sens pas ce que soi-disant tu es censé sentir, et bien c'est souvent plutôt cette personne qui est en total abus de confiance en ses capacités, et qui n'est donc absolument pas dans le juste pour autant. Et en plus de tout ça, eh bien honnêtement, la palpation n'est en aucun cas un élément crucial de la prise en charge thérapeutique. c'est qu'un élément parmi d'autres qui seront, eux, peut-être bien plus importants, car moins subjectifs et plus à même d'être utilisés comme outils orientant la prise en charge. Bon, on arrive à la fin de ce premier podcast, et j'espère sincèrement avoir pu t'apporter quelque chose au travers de ces 10 points qui me semblaient importants, et si j'ai au moins pu t'apporter un truc durant ce moment passé ensemble, et bien ma mission, elle est remplie. Donc, même si je n'ai pas ta réponse en direct, sache que c'est un plaisir de te partager tout ça, et de t'accueillir ici aussi. Et bon, c'est pas très original, mais si tu veux me soutenir, si tu veux nous soutenir... S'il te plaît, prends le temps de peut-être nous mettre 5 étoiles sur Spotify ou sur la plateforme de podcast sur laquelle tu nous écoutes et partage aussi ce podcast autour de toi, histoire qu'on puisse bâtir ici aussi une communauté de passionnés et passionnées par le monde de la kiné. Ça rime en plus, mais pas que. Je te souhaite une très belle journée, une très belle nuit, très belle semaine, selon le timing où tu m'écoutes et surtout, surtout, je te dis à très très vite. Ciao !

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Qu'est-ce que En tendon ?

    00:38

  • L'importance de l'anamnèse

    04:07

  • La fréquence des séances ne conditionne pas la guérison

    05:19

  • Ce que l’on fait en séance a un impact, mais pas autant que tu ne le pense

    08:01

  • Le corps est plus résilient que l’on ne le pense

    09:45

  • Tu ne dois pas réaliser ni connaître tous les tests orthopédiques

    10:35

  • Tu ne peux pas être le meilleur ou la meilleure directement en sortie d’école

    11:35

  • Aucune formation ne te rendra expert en un week-end

    13:09

  • Tu as de la valeur même quand tu viens d’être diplômé(e)

    15:03

  • Tu peux faire de très bonne séances kiné avec peu de matériel

    17:05

  • C’est normal de pas avoir des mains divines

    18:15

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▬▬▬▬▬ À PROPOS DE CET ÉPISODE ▬▬▬▬▬

Pour ce 1er épisode de En tendon, je suis seul face à mon micro pour te parler d’un sujet qui me tient à cœur à savoir : ce que j’aurais aimé savoir en sortant de kiné.


😍 Je serais la plupart du temps accompagné dans le podcast car ce que je préfère c’est écouter et échanger avec des passionnés et passionnées, mais pour ouvrir ce podcast, on a pensé que cela serait un sujet qui pourrait t’intéresser !


🚨 Alors loin de moi la prétention d’être exhaustif ni de posséder le savoir absolu sur ce merveilleux domaine qu’est la kiné mais simplement des conseils que je te livre en toute humilité de façon spontanée en espérant qu’ils te parleront et surtout qu’ils te rassureront (si besoin) sur ta valeur en tant que thérapeute.


🧠 N’oublie jamais que le doute est normal, la critique utile si elle est constructive et la remise en question constante dans notre métier, c’est à nous de composer au mieux avec pour ne pas vivre dans une anxiété permanente !

👋 OÙ RETROUVER Augustin : @castel_physio sur Instagram

  • Introduction et présentation du podcast

  • L’importance de l’anamnèse

  • La fréquence des séances ne conditionne pas la guérison

  • Ce que l’on fait en séance a un impact, mais pas autant que tu ne le pense

  • Le corps est plus résilient que l’on ne le pense

  • Tu ne dois pas réaliser ni connaître tous les tests orthopédiques

  • Tu ne peux pas être le meilleur ou la meilleure directement en sortie d’école

  • Aucune formation ne te rendra expert en un week-end

  • Tu as de la valeur même quand tu viens d’être diplômé(e)

  • Tu peux faire de très bonnes séances kiné avec peu de matériel

  • C’est normal de ne pas avoir des mains divines


▬▬▬▬▬

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Transcription

  • Speaker #0

    Sous-titrage Société Radio-Canada Hey, salut à toi ! Bienvenue sur Entendons, le podcast des kinés par Fullphysio. Je m'appelle Augustin Castel ou @Castel_Physio sur Instagram. Je suis kiné du sport et serai ton hôte pour ce podcast. Que tu sois dans les embouteillages, en train de courir, installé confortablement chez toi ou même au cabinet entre deux consultations, on va passer les prochaines dizaines de minutes ensemble à parler de kiné, de santé, peut-être même d'autres choses qui sait. Alors s'il te plaît, mets-toi à l'aise et surtout... Bonne écoute. Bon bah ce premier podcast il est un peu particulier, vu que c'est la première fois que tu m'écoutes en tout cas ici, et bien je vais simplement me présenter en quelques lignes histoire que tu saches à qui appartient ces douze voix que tu entendras beaucoup à l'avenir sur ce podcast. Du coup, comme tu l'as entendu dans le jingle d'intro, je m'appelle Augustin, peut-être que tu me connais sous le nom de Castelfisio sur Insta, ou pas, mais du coup voilà, je suis donc kiné du sport et thérapeute manuel, et surtout je suis passionné par tout ce qui touche de près ou de loin à la santé, et mon petit péché mignon, et bien ce sont les sciences du sport. Raison pour laquelle j'ai créé ma page Instagram en 2022, parce que je lis, j'écoute et je me forme énormément. J'avais vraiment cette envie, cette passion de partager ce qui, moi, me semblait intéressant, on va dire. Et je dois dire que je suis super heureux de voir autant de personnes suivre avec autant d'attention mon travail, tout simplement. Et forcément, unis, voire même réunis, si je peux dire ça comme ça, par cette passion de la transmission de connaissances, Full Physio et moi, nous avons décidé de bosser ensemble sur divers projets, dont ce podcast. dont on a eu l'idée il y a quelques mois. Bon, quel est le but principal de ce podcast, tu vas me dire ? Eh bien, en fait, c'est que tu ressors de chaque épisode en ayant pu retirer au moins une information, une réflexion pour ta pratique quotidienne, ou simplement que tu aies passé un bon moment en nous écoutant. Et on ne souhaite pas faire les choses seul dans notre coin, on a l'ambition et l'envie d'inviter autant d'experts que possible afin qu'ils puissent venir partager leur expérience, car c'est ça au final pour nous la richesse du partage. Notre but, ce n'est pas juste de te balancer plein d'infos scientifiques, complexes et indigestes, mais c'est plutôt de donner la parole à des experts dans leur domaine respectif, les écouter, les questionner, voire même enclencher un débat, afin de toujours discuter du monde de la kiné, du sport ou de la santé de façon générale, mais dans une ambiance cool et décontractée. Il y aura donc une alternance de podcasts où je serai seul à parler, comme aujourd'hui, mais d'autres où des experts et expertes seront conviés, et honnêtement, c'est ça qui nous procure le plus de satisfaction. Inviter, écouter, apprendre. ce sont vraiment nos piliers entre guillemets motivationnels, si on peut dire ça comme ça. Au niveau de la durée des épisodes, eh bien on ne se prend pas trop la tête, on privilégie toujours la qualité à la quantité, donc on va préférer un épisode qui ne dure que 30 minutes, mais qui soit bourré d'infos pertinentes, plutôt que de sortir un truc imbuvable d'une heure et demie, vide, et au final où on cherche à combler le temps presque. Alors si toi aussi tu te retrouves un peu dans cette envie d'apprendre sans te prendre la tête, comme je te l'ai déjà dit dans le jingle, eh bien fais ce qui te fait plaisir. Prends du temps pour toi et mets-nous dans tes oreilles et on est parti pour cette super aventure ensemble. Et pour ceux qui ne le savent pas, Full Physio c'est une plateforme sur laquelle tu vas accéder à des milliers de ressources utiles et pertinentes pour ta pratique clinique, modules EBP sur des thématiques variées, masterclass ou formations continues données par des experts du monde de la kiné, il y en a vraiment pour tous les goûts. L'idée, c'est de te permettre de rester à jour en permanence dans ta pratique pour élaborer des traitements qualitatifs pour tes patients. Mais ce n'est pas tout. Avec l'application dédiée Full Physio Care, tu as également la possibilité de créer et prescrire des programmes de rééducation de A à Z à tes patients. C'est simple, pratique et intuitif. Au final, que demander de plus ? Si tout ça t'intéresse, je t'invite à faire un tour sur Full Physio en te rendant sur Internet, en recherchant fullphysio.com. Bon, trêve de bavardage. On passe au sujet du jour où je me suis demandé, tiens, Pour ce premier épisode, quelles seraient les 10 choses que j'aurais aimé savoir quand je suis sorti de kiné, ou même quand j'étais en stage en voyant mes premiers patients ? Je vais te les énumérer et tenter d'expliciter un peu à chaque fois ce qui pour moi sont les 10 points vraiment où j'aurais aimé qu'on me le dise ou qu'on m'en parle peut-être avant que je commence ma pratique. Alors pour le premier point, je dirais simplement l'importance de l'anamnèse. Alors je te l'accorde, ça paraît super bateau, mais en sortant de kiné, je ne m'imaginais absolument pas que cette fameuse anamnèse était en fait la clé de voûte de toute prise en charge. Je la faisais, mais parfois même sans chercher à en tirer spécialement quelque chose, juste car il fallait la faire et j'étais clairement perdu dans cette masse d'informations que me donnait le patient. Et au final, ce n'est qu'après avoir échangé avec des collègues, m'être formé et renseigné, avoir lu de la littérature et surtout avoir expérimenté mes premiers échecs thérapeutiques, qu'au final, dans cette anamnèse, si elle est bien conduite, tu peux souvent trouver la plupart des informations majeures nécessaires à la prise en charge. Et j'ai longtemps cru que l'examen physique était plus important que l'examen subjectif, donc ici l'anamnèse. Mais avec le temps, je considère de plus en plus l'inverse. Et sur une première séance, je passe maintenant plus de temps au final à questionner, écouter, requestionner, vérifier que j'ai bien compris ce que j'ai entendu, rassurer et éduquer le patient, qu'à le palper au final dans tous les sens. Évidemment, l'examen physique, ça reste super pertinent, je ne dis pas le contraire, mais je pense sincèrement qu'à choisir, si on manque de temps, une bonne anamnèse vaut mieux qu'un examen physique reposant souvent sur des tests et palpations manquant de fiabilité, et donc hautement subjectif et influencé par nos biais personnels. Alors le deuxième point, il me tient à cœur, c'est, je dirais, voir souvent le patient ne signifie pas une guérison plus rapide. Et donc ce point-là, il m'a longtemps taraudé, entre guillemets, parce que tu sais comme moi que les médecins, parfois, ils mettent... sur la prescription d'un nombre complètement éclaté de séances, du genre 5 fois par semaine pour une tendinopathie, ou même une capsulite. Du coup, tu te ramasses le patient qui vient chez toi en espérant être vu 5 fois par semaine, et que cette fréquence, c'est un peu comme une prescription de médicaments, limite ce serait le nombre magique qu'il faudrait respecter pour obtenir les résultats souhaités. Eh bien, c'est pas si clair que ça. Et la littérature, elle montre aujourd'hui par certains papiers que selon les individus, voir le patient une fois par semaine, ou 3 fois par semaine, ou même une fois toutes les deux semaines. les résultats ne dépendent absolument pas de la fréquence, mais plutôt d'autres facteurs comme les croyances, l'autonomie du patient, le contexte psychosocial, l'éducation du patient, ses attentes, etc. Personnellement, je vois mes patients généralement une fois par semaine maximum, voire une fois toutes les deux semaines. Et les post-opératoires, par contre, c'est généralement deux à trois fois semaine en aiguë. Et par la suite, on retombe naturellement dans une à deux fois maximum par semaine. En fait, je crois que ça dépend avant tout de la relation thérapeutique avec le patient et de sa pathologie, mais dans la plupart des cas, dans les pathologies musculosquelettiques classiques comme les tendinopathies, les lésions musculaires, etc. En fait, il faut surtout éduquer le patient sur la gestion de la charge, le rassurer et essayer de l'autonomiser sur sa situation en lui donnant les clés pour aller mieux et s'autogérer à terme, plutôt que de toujours le protéger en le voyant trois fois par semaine. ce qui lui fait au final miroiter que l'on est sa solution unique. Et je pense sincèrement qu'il faut en fait finalement faire prendre conscience au patient qu'il a les clés en lui pour aller mieux, et que nous on lui montre simplement où se trouvent les coffres, si je peux dire ça comme ça. Bon, c'est une métaphore à deux balles, mais t'as compris le principe. Selon moi, du coup, c'est pas sain de convaincre le patient qu'il faut se voir fréquemment, surtout si c'est pas nécessaire. Notre objectif, ça devrait être de l'autonomiser le plus vite possible pour non seulement booster son sentiment d'auto-efficacité, donc sa capacité à prendre conscience qu'il est capable d'aller mieux seul, mais aussi de ne pas le rendre dépendant de nos soins. Et cet héritage, ce paradigme de vouloir voir le patient super souvent, je pense que c'est probablement hérité du passé du métier de kiné, où l'aspect manuel était vraiment omniprésent. Et au final, on était certain de fixer des choses avec nos mains ou de remettre en place des tissus avec nos manipulations. Donc pour conclure ce point, analyse les attentes du patient. Si tu vois qu'il ou elle n'est pas autonome pour un franc, bon ok, tu peux lui apporter une plus-value, c'est sûr, en le voyant souvent, ne te prive pas. Mais fais attention à ne pas tomber dans ton propre biais et de projeter ton souhait d'être la solution pour ton patient sur ses propres attentes. Ça serait pour moi une énorme erreur à long terme. Car même face à un patient pas autonome, chacun selon moi possède en lui les capacités de le devenir. Et ça, j'en suis vraiment convaincu. Et c'est à nous d'user de techniques de communication et d'entretien motivationnel pour justement leur en faire prendre conscience. Bon, du coup, troisième chose. L'effet de nos interventions n'est pas aussi grand que l'on aimerait. Bon alors ce troisième point il me tient aussi à cœur, en fait ils me tiennent tous à cœur, mais bon. Parce que perso en sortant d'école de kiné j'étais un peu perdu et angoissé à cette idée de prendre en charge les patients et cette anxiété venait du fait que j'étais convaincu que mes actions allaient avoir potentiellement un effet crucial sur la santé et la vie du patient. Alors même si ça peut paraître frustrant ce que je vais te dire, eh bien faut bien se rendre compte que les études actuelles sont plutôt d'accord sur le fait que l'effet de nos interventions est davantage responsable de genre 10, 20% du changement obtenu par le patient, donc on parle ici de la diminution de la douleur, de l'amélioration de la fonction, etc. Et que le reste, ça dépend de facteurs qui échappent pour la plupart à notre contrôle, ou en tout cas sur lesquels on n'a pas autant de contrôle que ce que l'on aimerait, comme les facteurs contextuels et psychosociaux. En fait, il ne faut pas le prendre comme une dénigration de notre pratique, mais plutôt se rassurer en se disant, ok, notre effet n'est pas si grand. Et donc on peut se permettre énormément de choses pour arriver à un même résultat. Donc quand tu mobilises les étages vertébraux de ton patient, que tu le manipules ou que tu lui fais faire des exercices, n'oublie jamais que la majeure partie de ces résultats sera due à plein d'autres facteurs, et notamment à l'évolution naturelle de la pathologie, car au final, dans la plupart des cas, ton patient dans 6 mois il ira mieux presque quoi que tu fasses. Alors je te vois venir, ne me fais pas dire ce que je t'ai pas dit. J'ai pas dit qu'il fallait faire n'importe quoi avec tes patients, parce que je reste convaincu qu'une prise en charge orientée sur le patient avec des moyens pertinents pour lui, aura le potentiel d'accélérer quand même la diminution de ses symptômes. Mais ne te stresse pas trop avec ce que tu mets en place pour lui. Tant que tu mets en place un plan de traitement qui correspond aux attentes du patient, de même qu'à ton raisonnement clinique, il n'y a vraiment aucune raison que ça ne se passe pas bien. Alors quatrième point qui est plutôt, on va dire court comparé aux autres, mais je dirais le corps est plus résilient que l'on ne pense. Donc le corps de ton patient est plus résistant et adaptatif, modulable que tu ne le penses. Alors oui, maintenant on entend de plus en plus sur les réseaux et partout que le corps est bien plus résilient que l'on ne pense, mais je sais qu'en école de kiné, c'est pas toujours le discours que l'on nous tient, donc si je peux te donner un conseil, crois en les capacités d'adaptation du corps de tes patients. Parfois c'est étonnamment malléable et tu arriveras à amener des patients bien plus loin que ce qu'eux n'avaient imaginé. C'est donc une image que tu dois cultiver non seulement pour toi, mais pour tes patients, et ils doivent vraiment prendre conscience que rien n'est figé et qu'avec des exercices, avec de la patience et la bonne intensité, il n'y a pas de raison qu'ils n'arrivent pas à leur objectif. Qu'importe l'âge par exemple, le soulevé de terre ne sera pas forcément dangereux. S'il est amené progressivement, c'est surtout le changement brutal qui vient briser cette résilience et pas l'exercice en question. Cinquième point, il n'est pas utile de réaliser tous les tests orthopédiques de ton livre pour faire un bon bilan. Bon, je suis sûr que tu as aussi fait des fiches bilan récapitulatives avec tous les tests orthopédiques possibles et imaginables, non ? Enfin perso, je me souviens que j'avais des feuilles entières, indigestes, prêtes à être utilisées pour bilanter de A à Z mon patient. Et au final, ce qui se passait bien souvent, c'est que je ne faisais que la moitié des tests, ou bien je les faisais tous, mais je perdais toute la séance à uniquement le tort dans tous les sens, sans pour autant savoir quoi conclure à la fin de tout ça. Retiens que vaut mieux faire 4 tests bien choisis et pertinents, plutôt que 25 aléatoirement, juste parce que tu ne veux rien rater, parce qu'au final tu risques de te perdre, et au final ça va avoir l'effet inverse de ce que tu veux. Surtout que l'on sait aujourd'hui, et je ne pense pas t'apprendre quelque chose, vu qu'on le voit beaucoup circuler sur les réseaux, que les tests orthopédiques ont mauvaise presse. Concernant leurs valeurs diagnostiques, c'est pas l'objet du jour donc je vais pas trop m'éparpiller sur ça, mais ces tests ne sont pas le saint graal et l'anamneste apportera souvent bien plus d'informations que les 45 tests présents dans les livres ou sur YouTube. Alors on arrive au sixième point qui est c'est impossible d'être au plus haut niveau de nos compétences directement dès le premier jour. Je pense que pour le coup, on a tous cette envie, cette envie d'être directement au top de nos compétences, que notre première séance, notre premier bilan soit directement incroyablement qualitatif. Alors en théorie, c'est chouette, c'est cool. Mais dans les faits, on ne va pas se cacher que c'est rarement le cas. Je me souviens toujours de mes premiers bilans. Je revenais chez moi le soir, je me disais Oh la boulette ! Oh la boulette, j'ai oublié de faire ça ! Et j'ai oublié de faire ça, mais du coup, mes conclusions sont super faussées. Mais comment j'ai pu faire ça ? Ou oublier de tester ça ou ça ? Bref, je te rassure. Ça m'arrive encore aujourd'hui et ça m'arrivera encore demain parce qu'on n'est pas des robots, on est humain, on a aussi nos biais, nos oublis et nos influences face aux facteurs contextuels. Il y a cette séance où ton patient te parlera beaucoup et tu apprendras du coup des trucs car tu seras occupé à lui répondre. Il y a cette séance où tu seras perturbé ou stressé pour x ou y raison et ça te fera oublier des choses au bilan. Bref, il y aura toujours cette séance où tu es susceptible de ne pas faire tout ce dont tu aurais aimé, et c'est pas grave, on est tous pareil, t'inquiète. Et donc forcément, nos compétences, elles s'affinent d'année en année, et logiquement, tu seras meilleur qu'hier, mais moins bon que demain. Donc il faut l'accepter, et dis-toi que ce que tu fais aujourd'hui, là, tout de suite, ou ce que t'as fait hier, dans 5 ans, tu te diras peut-être, mais comment j'ai pu faire ça ? Et au final, c'est aussi ça, être un thérapeute BP, comme on dit, c'est se remettre en question, accepter l'échec pour à la fin tenter de devenir meilleur, Et même si ça peut paraître frustrant, ça fait également la beauté de notre métier, enfin en tout cas moi je trouve. Alors on arrive à l'avant-avant-dernier point qui est, il n'y a pas de formation qui fera de toi le kiné expert en un week-end. Alors je ne sais pas si tu es comme ça aussi, et si pas, ce n'est pas grave, mais j'ai toujours adoré me former. C'est vraiment un truc qui me procure une grosse satisfaction, genre apprendre quelque chose, découvrir des façons de penser et pouvoir ainsi modifier ma pratique, que ce soit pour briser ma routine ou pour aider davantage les patients que je vois au cabinet. C'est vraiment quelque chose qui me galvanise. Il y a beaucoup de formations sur le marché et c'est génial, mais dis-toi bien qu'aucune, je dis bien... Aucune formation ne sera en mesure de te donner toutes les cartes en main d'un coup comme ça pour être un ou une kiné hors pair et irréprochable. Les formations sont là pour t'apporter des éléments réflexifs, des ajouts théoriques et pratiques, des clés en plus dans ta pratique, mais c'est tout. Le reste, c'est à toi de le développer dans ta pratique quotidienne en expérimentant, en remettant en question ce que l'on t'enseigne et en progressant ainsi en accumulant des savoirs venant de divers horizons. Un beau red flag dans les formations, c'est-à-dire, en gros, si tu vois ça, fuis cette formation car elle n'est probablement pas à la hauteur de ses prétentions. Ce sont les formations ou formateurs qui te garantissent qu'avec leur méthode, leur formation, tu seras le meilleur kiné. Je ne dis pas meilleur kiné, je dis le ou la meilleure kiné. Que tu soigneras tes patients plus vite, pas que tu les soigneras mieux, mais plus vite et mieux. En gros, tu vois les superlatifs et les extrêmes comme ça, ça cache souvent un business bien monté et surtout, selon moi, malhonnête. Donc évidemment, forme-toi, mais donne ton argent et ta confiance aux organismes de formation ou formateurs qui restent intègres et ne promettent pas de te faire mal. pas, ben, monts et merveilles. C'est pour ça que chez Full Physio, on va jamais te promettre la lune. On te propose simplement des raccourcis, si on peut dire ça comme ça, pour mener au mieux ton apprentissage dans ce monde vaste et cruel de kinés. Et si on peut t'aider en ce sens, c'est notre plus belle récompense. Mais jamais on te dira que tu as besoin de nous pour être un ou une bonne kiné. Ce serait d'un, malhonnête, et deux, faux. Dis-toi que si tu es ici en train de m'écouter, c'est que tu as soif d'apprendre. Et rien que ça, ça te rend compétent ou compétente, et je te félicite de faire partie de cette team-là. On arrive au huitième point qui est, on a de la valeur même en sortant de kiné. Bon, dis-toi qu'on a tous commencé quelque part un jour et que bon, le nombre d'années de pratique n'est selon moi que peu corrélé à la qualité de celle-ci. J'ai vu des kinés exercés depuis 20 ans qui faisaient n'importe quoi, sans se remettre en question, tout comme j'ai croisé des jeunes diplômés qui étaient excellents, et pourtant, ben absolument pas sur deux. Sois sûr d'une chose, tu as de la valeur, et pas uniquement depuis que tu as ton diplôme, c'est ce que... Dès l'instant où tu t'investis dans une prise en charge avec un patient et que tu fais ce qu'il faut sans abuser du patient ni de ton autorité, eh bien tu as de la valeur. Tu vas t'améliorer, c'est certain, mais ce n'est pas parce que tu sors de kiné que tu es d'office moins bon que ton collègue qui bosse depuis 10 ans. Alors oui, dans certains cas, effectivement, ton collègue est plus expérimenté et plus habile avec les patients que toi, mais ne te dévalorise pas. Surtout si tu as soif d'apprentissage et de formation, tu ne peux que devenir de plus en plus compétent et compétente. D'ailleurs, si je peux te donner un conseil, fais attention aux offres de carrière quand tu sors d'école, parce que moi je me suis fait pas mal avoir à mes débuts, j'étais peu sûr de ma valeur, et du coup chaque proposition je voyais ça vraiment comme une chance inouïe qui n'allait plus jamais se reproduire, et au final c'est ce qui m'a amené à signer dans un cabinet très peu de temps après l'obtention de mon diplôme, un cabinet où on me faisait pas mal de promesses avec un gros loyer en contrepartie, et au final il n'y avait rien de tout ça, j'ai perdu... pas mal d'argent dans l'histoire et aussi j'ai bénéficié d'une bonne remise en question concernant l'honnêteté des gens une fois qu'il y a de l'argent en jeu tout simplement. Donc un conseil, lis bien les contrats, ne zappe aucune ligne et fais-le relire par tes proches, donc ta famille, tes parents, tes amis, tes grands-parents, bref. Prends le temps pour vraiment prendre une décision éclairée sur le contrat et être sûr de ce que tu signes. Ne te laisse au final pressé par personne, car crois-moi, aucune occasion n'est unique. Si on te presse pour signer quelque chose, c'est souvent qu'il y a un truc pas net derrière. Je ne dis pas de prendre 6 mois pour te décider, mais ça vient rarement à un jour près. Et si la personne qui t'embauche te veut vraiment, pour moi, elle peut attendre quelques jours le temps que tu relises les choses à tête reposée tout simplement. Alors on arrive à l'avant-dernier point qui est on peut faire de la très bonne kiné avec peu de matériel, surtout au début. Donc personnellement, quand j'ai commencé kiné, j'étais persuadé qu'il fallait un maximum de matériel pour faire de la bonne kiné, notamment de la kiné du sport, mais je me disais, waouh, il faut plein de matériel, plein de machines, sinon j'arriverais à rien faire. Eh bien pas forcément. Je pense vraiment que tu peux très bien t'en sortir avec peu de matériel au début, des élastiques de toute résistance, la valise de poids d'hécatlon de 20 kg là, une table et un TRX, et tu sais déjà faire selon moi beaucoup, beaucoup de choses. Alors oui, là je te dis ça, mais c'est vrai qu'aujourd'hui j'ai la chance d'exercer dans un centre où on possède énormément de matériel, et forcément, je vais pas te mentir, ça multiplie les setups possibles et la créativité, et j'ai beaucoup plus de plaisir à travailler dans ces conditions. Mais je pense quand même que si tu possèdes de la créativité, et bien même dans un lieu étriqué, tu sais t'en sortir, et surtout, N'oublie jamais que tes mains peuvent servir à autre chose qu'à mobiliser le patient. Tu peux aller en fait bosser des secteurs angulaires très précis, en mettant précisément ton patient dans certaines positions, tu peux contrôler super finement la résistance émise, et donc en utilisant tes mains de façon intelligente, c'est un outil formidable à considérer en plus selon moi, que l'on oublie bien souvent, moi le premier. Mais on aura l'occasion d'en rediscuter peut-être ultérieurement de cette utilisation pertinente des mains. Et enfin, le dernier point, c'est normal de ne pas avoir des mains divines. Ah bon. On arrive à ce dernier point, mais pas des moindres, et pour cause, tes profs t'ont sûrement un jour dit t'inquiète, tu sens rien, mais ça viendra avec les années tout en palpant ton collègue et en t'affirmant qu'ils sentent la dysfonction T4-T5 en rotation droite au lieu de gauche. J'exagère un peu, mais franchement, moi c'était presque ça parfois. Donc, sois toujours conscient que la palpation divine n'existe pas, et que toute palpation reste subjective et emprunte au biais d'interprétation. C'est pas grave, mais il faut en être conscient. Donc oui, forcément, ton aisance au toucher va s'améliorer avec les années, je te rassure. Mais c'est pas genre après 5 ans que pop, tu vas débloquer une compétence comme ça, comme dans un jeu vidéo, qui te permettra de sentir la transverse de L4 que t'as jamais senti jusqu'à présent. Donc, quand tu palpes, fais confiance à tes mains, à ce que tu sembles sentir, et ce sera déjà bien, parce que, crois-moi, souvent, on sent ce que l'on veut bien sentir, même sans s'en rendre compte. Donc, ce qui influence le plus notre palpation, c'est pas tellement notre nombre d'années d'expérience, mais plutôt, selon moi, le contexte clinique. notre raisonnement clinique et les conclusions au final que l'on aurait bien envie de tirer de tout ça. Donc pas de panique, chacun possède sa propre finesse de palpation, et tu ne seras pas un ou une mauvaise kiné si tu ne sens pas la même fameuse dysfonction que ton prof ou ton collègue, et dis-toi bien que celui ou celle qui te juge ou qui te toise, pour utiliser un mot un peu compliqué, car tu ne sens pas ce que soi-disant tu es censé sentir, et bien c'est souvent plutôt cette personne qui est en total abus de confiance en ses capacités, et qui n'est donc absolument pas dans le juste pour autant. Et en plus de tout ça, eh bien honnêtement, la palpation n'est en aucun cas un élément crucial de la prise en charge thérapeutique. c'est qu'un élément parmi d'autres qui seront, eux, peut-être bien plus importants, car moins subjectifs et plus à même d'être utilisés comme outils orientant la prise en charge. Bon, on arrive à la fin de ce premier podcast, et j'espère sincèrement avoir pu t'apporter quelque chose au travers de ces 10 points qui me semblaient importants, et si j'ai au moins pu t'apporter un truc durant ce moment passé ensemble, et bien ma mission, elle est remplie. Donc, même si je n'ai pas ta réponse en direct, sache que c'est un plaisir de te partager tout ça, et de t'accueillir ici aussi. Et bon, c'est pas très original, mais si tu veux me soutenir, si tu veux nous soutenir... S'il te plaît, prends le temps de peut-être nous mettre 5 étoiles sur Spotify ou sur la plateforme de podcast sur laquelle tu nous écoutes et partage aussi ce podcast autour de toi, histoire qu'on puisse bâtir ici aussi une communauté de passionnés et passionnées par le monde de la kiné. Ça rime en plus, mais pas que. Je te souhaite une très belle journée, une très belle nuit, très belle semaine, selon le timing où tu m'écoutes et surtout, surtout, je te dis à très très vite. Ciao !

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Qu'est-ce que En tendon ?

    00:38

  • L'importance de l'anamnèse

    04:07

  • La fréquence des séances ne conditionne pas la guérison

    05:19

  • Ce que l’on fait en séance a un impact, mais pas autant que tu ne le pense

    08:01

  • Le corps est plus résilient que l’on ne le pense

    09:45

  • Tu ne dois pas réaliser ni connaître tous les tests orthopédiques

    10:35

  • Tu ne peux pas être le meilleur ou la meilleure directement en sortie d’école

    11:35

  • Aucune formation ne te rendra expert en un week-end

    13:09

  • Tu as de la valeur même quand tu viens d’être diplômé(e)

    15:03

  • Tu peux faire de très bonne séances kiné avec peu de matériel

    17:05

  • C’est normal de pas avoir des mains divines

    18:15

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Pour ce 1er épisode de En tendon, je suis seul face à mon micro pour te parler d’un sujet qui me tient à cœur à savoir : ce que j’aurais aimé savoir en sortant de kiné.


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  • Introduction et présentation du podcast

  • L’importance de l’anamnèse

  • La fréquence des séances ne conditionne pas la guérison

  • Ce que l’on fait en séance a un impact, mais pas autant que tu ne le pense

  • Le corps est plus résilient que l’on ne le pense

  • Tu ne dois pas réaliser ni connaître tous les tests orthopédiques

  • Tu ne peux pas être le meilleur ou la meilleure directement en sortie d’école

  • Aucune formation ne te rendra expert en un week-end

  • Tu as de la valeur même quand tu viens d’être diplômé(e)

  • Tu peux faire de très bonnes séances kiné avec peu de matériel

  • C’est normal de ne pas avoir des mains divines


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Transcription

  • Speaker #0

    Sous-titrage Société Radio-Canada Hey, salut à toi ! Bienvenue sur Entendons, le podcast des kinés par Fullphysio. Je m'appelle Augustin Castel ou @Castel_Physio sur Instagram. Je suis kiné du sport et serai ton hôte pour ce podcast. Que tu sois dans les embouteillages, en train de courir, installé confortablement chez toi ou même au cabinet entre deux consultations, on va passer les prochaines dizaines de minutes ensemble à parler de kiné, de santé, peut-être même d'autres choses qui sait. Alors s'il te plaît, mets-toi à l'aise et surtout... Bonne écoute. Bon bah ce premier podcast il est un peu particulier, vu que c'est la première fois que tu m'écoutes en tout cas ici, et bien je vais simplement me présenter en quelques lignes histoire que tu saches à qui appartient ces douze voix que tu entendras beaucoup à l'avenir sur ce podcast. Du coup, comme tu l'as entendu dans le jingle d'intro, je m'appelle Augustin, peut-être que tu me connais sous le nom de Castelfisio sur Insta, ou pas, mais du coup voilà, je suis donc kiné du sport et thérapeute manuel, et surtout je suis passionné par tout ce qui touche de près ou de loin à la santé, et mon petit péché mignon, et bien ce sont les sciences du sport. Raison pour laquelle j'ai créé ma page Instagram en 2022, parce que je lis, j'écoute et je me forme énormément. J'avais vraiment cette envie, cette passion de partager ce qui, moi, me semblait intéressant, on va dire. Et je dois dire que je suis super heureux de voir autant de personnes suivre avec autant d'attention mon travail, tout simplement. Et forcément, unis, voire même réunis, si je peux dire ça comme ça, par cette passion de la transmission de connaissances, Full Physio et moi, nous avons décidé de bosser ensemble sur divers projets, dont ce podcast. dont on a eu l'idée il y a quelques mois. Bon, quel est le but principal de ce podcast, tu vas me dire ? Eh bien, en fait, c'est que tu ressors de chaque épisode en ayant pu retirer au moins une information, une réflexion pour ta pratique quotidienne, ou simplement que tu aies passé un bon moment en nous écoutant. Et on ne souhaite pas faire les choses seul dans notre coin, on a l'ambition et l'envie d'inviter autant d'experts que possible afin qu'ils puissent venir partager leur expérience, car c'est ça au final pour nous la richesse du partage. Notre but, ce n'est pas juste de te balancer plein d'infos scientifiques, complexes et indigestes, mais c'est plutôt de donner la parole à des experts dans leur domaine respectif, les écouter, les questionner, voire même enclencher un débat, afin de toujours discuter du monde de la kiné, du sport ou de la santé de façon générale, mais dans une ambiance cool et décontractée. Il y aura donc une alternance de podcasts où je serai seul à parler, comme aujourd'hui, mais d'autres où des experts et expertes seront conviés, et honnêtement, c'est ça qui nous procure le plus de satisfaction. Inviter, écouter, apprendre. ce sont vraiment nos piliers entre guillemets motivationnels, si on peut dire ça comme ça. Au niveau de la durée des épisodes, eh bien on ne se prend pas trop la tête, on privilégie toujours la qualité à la quantité, donc on va préférer un épisode qui ne dure que 30 minutes, mais qui soit bourré d'infos pertinentes, plutôt que de sortir un truc imbuvable d'une heure et demie, vide, et au final où on cherche à combler le temps presque. Alors si toi aussi tu te retrouves un peu dans cette envie d'apprendre sans te prendre la tête, comme je te l'ai déjà dit dans le jingle, eh bien fais ce qui te fait plaisir. Prends du temps pour toi et mets-nous dans tes oreilles et on est parti pour cette super aventure ensemble. Et pour ceux qui ne le savent pas, Full Physio c'est une plateforme sur laquelle tu vas accéder à des milliers de ressources utiles et pertinentes pour ta pratique clinique, modules EBP sur des thématiques variées, masterclass ou formations continues données par des experts du monde de la kiné, il y en a vraiment pour tous les goûts. L'idée, c'est de te permettre de rester à jour en permanence dans ta pratique pour élaborer des traitements qualitatifs pour tes patients. Mais ce n'est pas tout. Avec l'application dédiée Full Physio Care, tu as également la possibilité de créer et prescrire des programmes de rééducation de A à Z à tes patients. C'est simple, pratique et intuitif. Au final, que demander de plus ? Si tout ça t'intéresse, je t'invite à faire un tour sur Full Physio en te rendant sur Internet, en recherchant fullphysio.com. Bon, trêve de bavardage. On passe au sujet du jour où je me suis demandé, tiens, Pour ce premier épisode, quelles seraient les 10 choses que j'aurais aimé savoir quand je suis sorti de kiné, ou même quand j'étais en stage en voyant mes premiers patients ? Je vais te les énumérer et tenter d'expliciter un peu à chaque fois ce qui pour moi sont les 10 points vraiment où j'aurais aimé qu'on me le dise ou qu'on m'en parle peut-être avant que je commence ma pratique. Alors pour le premier point, je dirais simplement l'importance de l'anamnèse. Alors je te l'accorde, ça paraît super bateau, mais en sortant de kiné, je ne m'imaginais absolument pas que cette fameuse anamnèse était en fait la clé de voûte de toute prise en charge. Je la faisais, mais parfois même sans chercher à en tirer spécialement quelque chose, juste car il fallait la faire et j'étais clairement perdu dans cette masse d'informations que me donnait le patient. Et au final, ce n'est qu'après avoir échangé avec des collègues, m'être formé et renseigné, avoir lu de la littérature et surtout avoir expérimenté mes premiers échecs thérapeutiques, qu'au final, dans cette anamnèse, si elle est bien conduite, tu peux souvent trouver la plupart des informations majeures nécessaires à la prise en charge. Et j'ai longtemps cru que l'examen physique était plus important que l'examen subjectif, donc ici l'anamnèse. Mais avec le temps, je considère de plus en plus l'inverse. Et sur une première séance, je passe maintenant plus de temps au final à questionner, écouter, requestionner, vérifier que j'ai bien compris ce que j'ai entendu, rassurer et éduquer le patient, qu'à le palper au final dans tous les sens. Évidemment, l'examen physique, ça reste super pertinent, je ne dis pas le contraire, mais je pense sincèrement qu'à choisir, si on manque de temps, une bonne anamnèse vaut mieux qu'un examen physique reposant souvent sur des tests et palpations manquant de fiabilité, et donc hautement subjectif et influencé par nos biais personnels. Alors le deuxième point, il me tient à cœur, c'est, je dirais, voir souvent le patient ne signifie pas une guérison plus rapide. Et donc ce point-là, il m'a longtemps taraudé, entre guillemets, parce que tu sais comme moi que les médecins, parfois, ils mettent... sur la prescription d'un nombre complètement éclaté de séances, du genre 5 fois par semaine pour une tendinopathie, ou même une capsulite. Du coup, tu te ramasses le patient qui vient chez toi en espérant être vu 5 fois par semaine, et que cette fréquence, c'est un peu comme une prescription de médicaments, limite ce serait le nombre magique qu'il faudrait respecter pour obtenir les résultats souhaités. Eh bien, c'est pas si clair que ça. Et la littérature, elle montre aujourd'hui par certains papiers que selon les individus, voir le patient une fois par semaine, ou 3 fois par semaine, ou même une fois toutes les deux semaines. les résultats ne dépendent absolument pas de la fréquence, mais plutôt d'autres facteurs comme les croyances, l'autonomie du patient, le contexte psychosocial, l'éducation du patient, ses attentes, etc. Personnellement, je vois mes patients généralement une fois par semaine maximum, voire une fois toutes les deux semaines. Et les post-opératoires, par contre, c'est généralement deux à trois fois semaine en aiguë. Et par la suite, on retombe naturellement dans une à deux fois maximum par semaine. En fait, je crois que ça dépend avant tout de la relation thérapeutique avec le patient et de sa pathologie, mais dans la plupart des cas, dans les pathologies musculosquelettiques classiques comme les tendinopathies, les lésions musculaires, etc. En fait, il faut surtout éduquer le patient sur la gestion de la charge, le rassurer et essayer de l'autonomiser sur sa situation en lui donnant les clés pour aller mieux et s'autogérer à terme, plutôt que de toujours le protéger en le voyant trois fois par semaine. ce qui lui fait au final miroiter que l'on est sa solution unique. Et je pense sincèrement qu'il faut en fait finalement faire prendre conscience au patient qu'il a les clés en lui pour aller mieux, et que nous on lui montre simplement où se trouvent les coffres, si je peux dire ça comme ça. Bon, c'est une métaphore à deux balles, mais t'as compris le principe. Selon moi, du coup, c'est pas sain de convaincre le patient qu'il faut se voir fréquemment, surtout si c'est pas nécessaire. Notre objectif, ça devrait être de l'autonomiser le plus vite possible pour non seulement booster son sentiment d'auto-efficacité, donc sa capacité à prendre conscience qu'il est capable d'aller mieux seul, mais aussi de ne pas le rendre dépendant de nos soins. Et cet héritage, ce paradigme de vouloir voir le patient super souvent, je pense que c'est probablement hérité du passé du métier de kiné, où l'aspect manuel était vraiment omniprésent. Et au final, on était certain de fixer des choses avec nos mains ou de remettre en place des tissus avec nos manipulations. Donc pour conclure ce point, analyse les attentes du patient. Si tu vois qu'il ou elle n'est pas autonome pour un franc, bon ok, tu peux lui apporter une plus-value, c'est sûr, en le voyant souvent, ne te prive pas. Mais fais attention à ne pas tomber dans ton propre biais et de projeter ton souhait d'être la solution pour ton patient sur ses propres attentes. Ça serait pour moi une énorme erreur à long terme. Car même face à un patient pas autonome, chacun selon moi possède en lui les capacités de le devenir. Et ça, j'en suis vraiment convaincu. Et c'est à nous d'user de techniques de communication et d'entretien motivationnel pour justement leur en faire prendre conscience. Bon, du coup, troisième chose. L'effet de nos interventions n'est pas aussi grand que l'on aimerait. Bon alors ce troisième point il me tient aussi à cœur, en fait ils me tiennent tous à cœur, mais bon. Parce que perso en sortant d'école de kiné j'étais un peu perdu et angoissé à cette idée de prendre en charge les patients et cette anxiété venait du fait que j'étais convaincu que mes actions allaient avoir potentiellement un effet crucial sur la santé et la vie du patient. Alors même si ça peut paraître frustrant ce que je vais te dire, eh bien faut bien se rendre compte que les études actuelles sont plutôt d'accord sur le fait que l'effet de nos interventions est davantage responsable de genre 10, 20% du changement obtenu par le patient, donc on parle ici de la diminution de la douleur, de l'amélioration de la fonction, etc. Et que le reste, ça dépend de facteurs qui échappent pour la plupart à notre contrôle, ou en tout cas sur lesquels on n'a pas autant de contrôle que ce que l'on aimerait, comme les facteurs contextuels et psychosociaux. En fait, il ne faut pas le prendre comme une dénigration de notre pratique, mais plutôt se rassurer en se disant, ok, notre effet n'est pas si grand. Et donc on peut se permettre énormément de choses pour arriver à un même résultat. Donc quand tu mobilises les étages vertébraux de ton patient, que tu le manipules ou que tu lui fais faire des exercices, n'oublie jamais que la majeure partie de ces résultats sera due à plein d'autres facteurs, et notamment à l'évolution naturelle de la pathologie, car au final, dans la plupart des cas, ton patient dans 6 mois il ira mieux presque quoi que tu fasses. Alors je te vois venir, ne me fais pas dire ce que je t'ai pas dit. J'ai pas dit qu'il fallait faire n'importe quoi avec tes patients, parce que je reste convaincu qu'une prise en charge orientée sur le patient avec des moyens pertinents pour lui, aura le potentiel d'accélérer quand même la diminution de ses symptômes. Mais ne te stresse pas trop avec ce que tu mets en place pour lui. Tant que tu mets en place un plan de traitement qui correspond aux attentes du patient, de même qu'à ton raisonnement clinique, il n'y a vraiment aucune raison que ça ne se passe pas bien. Alors quatrième point qui est plutôt, on va dire court comparé aux autres, mais je dirais le corps est plus résilient que l'on ne pense. Donc le corps de ton patient est plus résistant et adaptatif, modulable que tu ne le penses. Alors oui, maintenant on entend de plus en plus sur les réseaux et partout que le corps est bien plus résilient que l'on ne pense, mais je sais qu'en école de kiné, c'est pas toujours le discours que l'on nous tient, donc si je peux te donner un conseil, crois en les capacités d'adaptation du corps de tes patients. Parfois c'est étonnamment malléable et tu arriveras à amener des patients bien plus loin que ce qu'eux n'avaient imaginé. C'est donc une image que tu dois cultiver non seulement pour toi, mais pour tes patients, et ils doivent vraiment prendre conscience que rien n'est figé et qu'avec des exercices, avec de la patience et la bonne intensité, il n'y a pas de raison qu'ils n'arrivent pas à leur objectif. Qu'importe l'âge par exemple, le soulevé de terre ne sera pas forcément dangereux. S'il est amené progressivement, c'est surtout le changement brutal qui vient briser cette résilience et pas l'exercice en question. Cinquième point, il n'est pas utile de réaliser tous les tests orthopédiques de ton livre pour faire un bon bilan. Bon, je suis sûr que tu as aussi fait des fiches bilan récapitulatives avec tous les tests orthopédiques possibles et imaginables, non ? Enfin perso, je me souviens que j'avais des feuilles entières, indigestes, prêtes à être utilisées pour bilanter de A à Z mon patient. Et au final, ce qui se passait bien souvent, c'est que je ne faisais que la moitié des tests, ou bien je les faisais tous, mais je perdais toute la séance à uniquement le tort dans tous les sens, sans pour autant savoir quoi conclure à la fin de tout ça. Retiens que vaut mieux faire 4 tests bien choisis et pertinents, plutôt que 25 aléatoirement, juste parce que tu ne veux rien rater, parce qu'au final tu risques de te perdre, et au final ça va avoir l'effet inverse de ce que tu veux. Surtout que l'on sait aujourd'hui, et je ne pense pas t'apprendre quelque chose, vu qu'on le voit beaucoup circuler sur les réseaux, que les tests orthopédiques ont mauvaise presse. Concernant leurs valeurs diagnostiques, c'est pas l'objet du jour donc je vais pas trop m'éparpiller sur ça, mais ces tests ne sont pas le saint graal et l'anamneste apportera souvent bien plus d'informations que les 45 tests présents dans les livres ou sur YouTube. Alors on arrive au sixième point qui est c'est impossible d'être au plus haut niveau de nos compétences directement dès le premier jour. Je pense que pour le coup, on a tous cette envie, cette envie d'être directement au top de nos compétences, que notre première séance, notre premier bilan soit directement incroyablement qualitatif. Alors en théorie, c'est chouette, c'est cool. Mais dans les faits, on ne va pas se cacher que c'est rarement le cas. Je me souviens toujours de mes premiers bilans. Je revenais chez moi le soir, je me disais Oh la boulette ! Oh la boulette, j'ai oublié de faire ça ! Et j'ai oublié de faire ça, mais du coup, mes conclusions sont super faussées. Mais comment j'ai pu faire ça ? Ou oublier de tester ça ou ça ? Bref, je te rassure. Ça m'arrive encore aujourd'hui et ça m'arrivera encore demain parce qu'on n'est pas des robots, on est humain, on a aussi nos biais, nos oublis et nos influences face aux facteurs contextuels. Il y a cette séance où ton patient te parlera beaucoup et tu apprendras du coup des trucs car tu seras occupé à lui répondre. Il y a cette séance où tu seras perturbé ou stressé pour x ou y raison et ça te fera oublier des choses au bilan. Bref, il y aura toujours cette séance où tu es susceptible de ne pas faire tout ce dont tu aurais aimé, et c'est pas grave, on est tous pareil, t'inquiète. Et donc forcément, nos compétences, elles s'affinent d'année en année, et logiquement, tu seras meilleur qu'hier, mais moins bon que demain. Donc il faut l'accepter, et dis-toi que ce que tu fais aujourd'hui, là, tout de suite, ou ce que t'as fait hier, dans 5 ans, tu te diras peut-être, mais comment j'ai pu faire ça ? Et au final, c'est aussi ça, être un thérapeute BP, comme on dit, c'est se remettre en question, accepter l'échec pour à la fin tenter de devenir meilleur, Et même si ça peut paraître frustrant, ça fait également la beauté de notre métier, enfin en tout cas moi je trouve. Alors on arrive à l'avant-avant-dernier point qui est, il n'y a pas de formation qui fera de toi le kiné expert en un week-end. Alors je ne sais pas si tu es comme ça aussi, et si pas, ce n'est pas grave, mais j'ai toujours adoré me former. C'est vraiment un truc qui me procure une grosse satisfaction, genre apprendre quelque chose, découvrir des façons de penser et pouvoir ainsi modifier ma pratique, que ce soit pour briser ma routine ou pour aider davantage les patients que je vois au cabinet. C'est vraiment quelque chose qui me galvanise. Il y a beaucoup de formations sur le marché et c'est génial, mais dis-toi bien qu'aucune, je dis bien... Aucune formation ne sera en mesure de te donner toutes les cartes en main d'un coup comme ça pour être un ou une kiné hors pair et irréprochable. Les formations sont là pour t'apporter des éléments réflexifs, des ajouts théoriques et pratiques, des clés en plus dans ta pratique, mais c'est tout. Le reste, c'est à toi de le développer dans ta pratique quotidienne en expérimentant, en remettant en question ce que l'on t'enseigne et en progressant ainsi en accumulant des savoirs venant de divers horizons. Un beau red flag dans les formations, c'est-à-dire, en gros, si tu vois ça, fuis cette formation car elle n'est probablement pas à la hauteur de ses prétentions. Ce sont les formations ou formateurs qui te garantissent qu'avec leur méthode, leur formation, tu seras le meilleur kiné. Je ne dis pas meilleur kiné, je dis le ou la meilleure kiné. Que tu soigneras tes patients plus vite, pas que tu les soigneras mieux, mais plus vite et mieux. En gros, tu vois les superlatifs et les extrêmes comme ça, ça cache souvent un business bien monté et surtout, selon moi, malhonnête. Donc évidemment, forme-toi, mais donne ton argent et ta confiance aux organismes de formation ou formateurs qui restent intègres et ne promettent pas de te faire mal. pas, ben, monts et merveilles. C'est pour ça que chez Full Physio, on va jamais te promettre la lune. On te propose simplement des raccourcis, si on peut dire ça comme ça, pour mener au mieux ton apprentissage dans ce monde vaste et cruel de kinés. Et si on peut t'aider en ce sens, c'est notre plus belle récompense. Mais jamais on te dira que tu as besoin de nous pour être un ou une bonne kiné. Ce serait d'un, malhonnête, et deux, faux. Dis-toi que si tu es ici en train de m'écouter, c'est que tu as soif d'apprendre. Et rien que ça, ça te rend compétent ou compétente, et je te félicite de faire partie de cette team-là. On arrive au huitième point qui est, on a de la valeur même en sortant de kiné. Bon, dis-toi qu'on a tous commencé quelque part un jour et que bon, le nombre d'années de pratique n'est selon moi que peu corrélé à la qualité de celle-ci. J'ai vu des kinés exercés depuis 20 ans qui faisaient n'importe quoi, sans se remettre en question, tout comme j'ai croisé des jeunes diplômés qui étaient excellents, et pourtant, ben absolument pas sur deux. Sois sûr d'une chose, tu as de la valeur, et pas uniquement depuis que tu as ton diplôme, c'est ce que... Dès l'instant où tu t'investis dans une prise en charge avec un patient et que tu fais ce qu'il faut sans abuser du patient ni de ton autorité, eh bien tu as de la valeur. Tu vas t'améliorer, c'est certain, mais ce n'est pas parce que tu sors de kiné que tu es d'office moins bon que ton collègue qui bosse depuis 10 ans. Alors oui, dans certains cas, effectivement, ton collègue est plus expérimenté et plus habile avec les patients que toi, mais ne te dévalorise pas. Surtout si tu as soif d'apprentissage et de formation, tu ne peux que devenir de plus en plus compétent et compétente. D'ailleurs, si je peux te donner un conseil, fais attention aux offres de carrière quand tu sors d'école, parce que moi je me suis fait pas mal avoir à mes débuts, j'étais peu sûr de ma valeur, et du coup chaque proposition je voyais ça vraiment comme une chance inouïe qui n'allait plus jamais se reproduire, et au final c'est ce qui m'a amené à signer dans un cabinet très peu de temps après l'obtention de mon diplôme, un cabinet où on me faisait pas mal de promesses avec un gros loyer en contrepartie, et au final il n'y avait rien de tout ça, j'ai perdu... pas mal d'argent dans l'histoire et aussi j'ai bénéficié d'une bonne remise en question concernant l'honnêteté des gens une fois qu'il y a de l'argent en jeu tout simplement. Donc un conseil, lis bien les contrats, ne zappe aucune ligne et fais-le relire par tes proches, donc ta famille, tes parents, tes amis, tes grands-parents, bref. Prends le temps pour vraiment prendre une décision éclairée sur le contrat et être sûr de ce que tu signes. Ne te laisse au final pressé par personne, car crois-moi, aucune occasion n'est unique. Si on te presse pour signer quelque chose, c'est souvent qu'il y a un truc pas net derrière. Je ne dis pas de prendre 6 mois pour te décider, mais ça vient rarement à un jour près. Et si la personne qui t'embauche te veut vraiment, pour moi, elle peut attendre quelques jours le temps que tu relises les choses à tête reposée tout simplement. Alors on arrive à l'avant-dernier point qui est on peut faire de la très bonne kiné avec peu de matériel, surtout au début. Donc personnellement, quand j'ai commencé kiné, j'étais persuadé qu'il fallait un maximum de matériel pour faire de la bonne kiné, notamment de la kiné du sport, mais je me disais, waouh, il faut plein de matériel, plein de machines, sinon j'arriverais à rien faire. Eh bien pas forcément. Je pense vraiment que tu peux très bien t'en sortir avec peu de matériel au début, des élastiques de toute résistance, la valise de poids d'hécatlon de 20 kg là, une table et un TRX, et tu sais déjà faire selon moi beaucoup, beaucoup de choses. Alors oui, là je te dis ça, mais c'est vrai qu'aujourd'hui j'ai la chance d'exercer dans un centre où on possède énormément de matériel, et forcément, je vais pas te mentir, ça multiplie les setups possibles et la créativité, et j'ai beaucoup plus de plaisir à travailler dans ces conditions. Mais je pense quand même que si tu possèdes de la créativité, et bien même dans un lieu étriqué, tu sais t'en sortir, et surtout, N'oublie jamais que tes mains peuvent servir à autre chose qu'à mobiliser le patient. Tu peux aller en fait bosser des secteurs angulaires très précis, en mettant précisément ton patient dans certaines positions, tu peux contrôler super finement la résistance émise, et donc en utilisant tes mains de façon intelligente, c'est un outil formidable à considérer en plus selon moi, que l'on oublie bien souvent, moi le premier. Mais on aura l'occasion d'en rediscuter peut-être ultérieurement de cette utilisation pertinente des mains. Et enfin, le dernier point, c'est normal de ne pas avoir des mains divines. Ah bon. On arrive à ce dernier point, mais pas des moindres, et pour cause, tes profs t'ont sûrement un jour dit t'inquiète, tu sens rien, mais ça viendra avec les années tout en palpant ton collègue et en t'affirmant qu'ils sentent la dysfonction T4-T5 en rotation droite au lieu de gauche. J'exagère un peu, mais franchement, moi c'était presque ça parfois. Donc, sois toujours conscient que la palpation divine n'existe pas, et que toute palpation reste subjective et emprunte au biais d'interprétation. C'est pas grave, mais il faut en être conscient. Donc oui, forcément, ton aisance au toucher va s'améliorer avec les années, je te rassure. Mais c'est pas genre après 5 ans que pop, tu vas débloquer une compétence comme ça, comme dans un jeu vidéo, qui te permettra de sentir la transverse de L4 que t'as jamais senti jusqu'à présent. Donc, quand tu palpes, fais confiance à tes mains, à ce que tu sembles sentir, et ce sera déjà bien, parce que, crois-moi, souvent, on sent ce que l'on veut bien sentir, même sans s'en rendre compte. Donc, ce qui influence le plus notre palpation, c'est pas tellement notre nombre d'années d'expérience, mais plutôt, selon moi, le contexte clinique. notre raisonnement clinique et les conclusions au final que l'on aurait bien envie de tirer de tout ça. Donc pas de panique, chacun possède sa propre finesse de palpation, et tu ne seras pas un ou une mauvaise kiné si tu ne sens pas la même fameuse dysfonction que ton prof ou ton collègue, et dis-toi bien que celui ou celle qui te juge ou qui te toise, pour utiliser un mot un peu compliqué, car tu ne sens pas ce que soi-disant tu es censé sentir, et bien c'est souvent plutôt cette personne qui est en total abus de confiance en ses capacités, et qui n'est donc absolument pas dans le juste pour autant. Et en plus de tout ça, eh bien honnêtement, la palpation n'est en aucun cas un élément crucial de la prise en charge thérapeutique. c'est qu'un élément parmi d'autres qui seront, eux, peut-être bien plus importants, car moins subjectifs et plus à même d'être utilisés comme outils orientant la prise en charge. Bon, on arrive à la fin de ce premier podcast, et j'espère sincèrement avoir pu t'apporter quelque chose au travers de ces 10 points qui me semblaient importants, et si j'ai au moins pu t'apporter un truc durant ce moment passé ensemble, et bien ma mission, elle est remplie. Donc, même si je n'ai pas ta réponse en direct, sache que c'est un plaisir de te partager tout ça, et de t'accueillir ici aussi. Et bon, c'est pas très original, mais si tu veux me soutenir, si tu veux nous soutenir... S'il te plaît, prends le temps de peut-être nous mettre 5 étoiles sur Spotify ou sur la plateforme de podcast sur laquelle tu nous écoutes et partage aussi ce podcast autour de toi, histoire qu'on puisse bâtir ici aussi une communauté de passionnés et passionnées par le monde de la kiné. Ça rime en plus, mais pas que. Je te souhaite une très belle journée, une très belle nuit, très belle semaine, selon le timing où tu m'écoutes et surtout, surtout, je te dis à très très vite. Ciao !

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Qu'est-ce que En tendon ?

    00:38

  • L'importance de l'anamnèse

    04:07

  • La fréquence des séances ne conditionne pas la guérison

    05:19

  • Ce que l’on fait en séance a un impact, mais pas autant que tu ne le pense

    08:01

  • Le corps est plus résilient que l’on ne le pense

    09:45

  • Tu ne dois pas réaliser ni connaître tous les tests orthopédiques

    10:35

  • Tu ne peux pas être le meilleur ou la meilleure directement en sortie d’école

    11:35

  • Aucune formation ne te rendra expert en un week-end

    13:09

  • Tu as de la valeur même quand tu viens d’être diplômé(e)

    15:03

  • Tu peux faire de très bonne séances kiné avec peu de matériel

    17:05

  • C’est normal de pas avoir des mains divines

    18:15

Description

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▬▬▬▬▬ À PROPOS DE CET ÉPISODE ▬▬▬▬▬

Pour ce 1er épisode de En tendon, je suis seul face à mon micro pour te parler d’un sujet qui me tient à cœur à savoir : ce que j’aurais aimé savoir en sortant de kiné.


😍 Je serais la plupart du temps accompagné dans le podcast car ce que je préfère c’est écouter et échanger avec des passionnés et passionnées, mais pour ouvrir ce podcast, on a pensé que cela serait un sujet qui pourrait t’intéresser !


🚨 Alors loin de moi la prétention d’être exhaustif ni de posséder le savoir absolu sur ce merveilleux domaine qu’est la kiné mais simplement des conseils que je te livre en toute humilité de façon spontanée en espérant qu’ils te parleront et surtout qu’ils te rassureront (si besoin) sur ta valeur en tant que thérapeute.


🧠 N’oublie jamais que le doute est normal, la critique utile si elle est constructive et la remise en question constante dans notre métier, c’est à nous de composer au mieux avec pour ne pas vivre dans une anxiété permanente !

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  • Introduction et présentation du podcast

  • L’importance de l’anamnèse

  • La fréquence des séances ne conditionne pas la guérison

  • Ce que l’on fait en séance a un impact, mais pas autant que tu ne le pense

  • Le corps est plus résilient que l’on ne le pense

  • Tu ne dois pas réaliser ni connaître tous les tests orthopédiques

  • Tu ne peux pas être le meilleur ou la meilleure directement en sortie d’école

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  • Tu as de la valeur même quand tu viens d’être diplômé(e)

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  • Speaker #0

    Sous-titrage Société Radio-Canada Hey, salut à toi ! Bienvenue sur Entendons, le podcast des kinés par Fullphysio. Je m'appelle Augustin Castel ou @Castel_Physio sur Instagram. Je suis kiné du sport et serai ton hôte pour ce podcast. Que tu sois dans les embouteillages, en train de courir, installé confortablement chez toi ou même au cabinet entre deux consultations, on va passer les prochaines dizaines de minutes ensemble à parler de kiné, de santé, peut-être même d'autres choses qui sait. Alors s'il te plaît, mets-toi à l'aise et surtout... Bonne écoute. Bon bah ce premier podcast il est un peu particulier, vu que c'est la première fois que tu m'écoutes en tout cas ici, et bien je vais simplement me présenter en quelques lignes histoire que tu saches à qui appartient ces douze voix que tu entendras beaucoup à l'avenir sur ce podcast. Du coup, comme tu l'as entendu dans le jingle d'intro, je m'appelle Augustin, peut-être que tu me connais sous le nom de Castelfisio sur Insta, ou pas, mais du coup voilà, je suis donc kiné du sport et thérapeute manuel, et surtout je suis passionné par tout ce qui touche de près ou de loin à la santé, et mon petit péché mignon, et bien ce sont les sciences du sport. Raison pour laquelle j'ai créé ma page Instagram en 2022, parce que je lis, j'écoute et je me forme énormément. J'avais vraiment cette envie, cette passion de partager ce qui, moi, me semblait intéressant, on va dire. Et je dois dire que je suis super heureux de voir autant de personnes suivre avec autant d'attention mon travail, tout simplement. Et forcément, unis, voire même réunis, si je peux dire ça comme ça, par cette passion de la transmission de connaissances, Full Physio et moi, nous avons décidé de bosser ensemble sur divers projets, dont ce podcast. dont on a eu l'idée il y a quelques mois. Bon, quel est le but principal de ce podcast, tu vas me dire ? Eh bien, en fait, c'est que tu ressors de chaque épisode en ayant pu retirer au moins une information, une réflexion pour ta pratique quotidienne, ou simplement que tu aies passé un bon moment en nous écoutant. Et on ne souhaite pas faire les choses seul dans notre coin, on a l'ambition et l'envie d'inviter autant d'experts que possible afin qu'ils puissent venir partager leur expérience, car c'est ça au final pour nous la richesse du partage. Notre but, ce n'est pas juste de te balancer plein d'infos scientifiques, complexes et indigestes, mais c'est plutôt de donner la parole à des experts dans leur domaine respectif, les écouter, les questionner, voire même enclencher un débat, afin de toujours discuter du monde de la kiné, du sport ou de la santé de façon générale, mais dans une ambiance cool et décontractée. Il y aura donc une alternance de podcasts où je serai seul à parler, comme aujourd'hui, mais d'autres où des experts et expertes seront conviés, et honnêtement, c'est ça qui nous procure le plus de satisfaction. Inviter, écouter, apprendre. ce sont vraiment nos piliers entre guillemets motivationnels, si on peut dire ça comme ça. Au niveau de la durée des épisodes, eh bien on ne se prend pas trop la tête, on privilégie toujours la qualité à la quantité, donc on va préférer un épisode qui ne dure que 30 minutes, mais qui soit bourré d'infos pertinentes, plutôt que de sortir un truc imbuvable d'une heure et demie, vide, et au final où on cherche à combler le temps presque. Alors si toi aussi tu te retrouves un peu dans cette envie d'apprendre sans te prendre la tête, comme je te l'ai déjà dit dans le jingle, eh bien fais ce qui te fait plaisir. Prends du temps pour toi et mets-nous dans tes oreilles et on est parti pour cette super aventure ensemble. Et pour ceux qui ne le savent pas, Full Physio c'est une plateforme sur laquelle tu vas accéder à des milliers de ressources utiles et pertinentes pour ta pratique clinique, modules EBP sur des thématiques variées, masterclass ou formations continues données par des experts du monde de la kiné, il y en a vraiment pour tous les goûts. L'idée, c'est de te permettre de rester à jour en permanence dans ta pratique pour élaborer des traitements qualitatifs pour tes patients. Mais ce n'est pas tout. Avec l'application dédiée Full Physio Care, tu as également la possibilité de créer et prescrire des programmes de rééducation de A à Z à tes patients. C'est simple, pratique et intuitif. Au final, que demander de plus ? Si tout ça t'intéresse, je t'invite à faire un tour sur Full Physio en te rendant sur Internet, en recherchant fullphysio.com. Bon, trêve de bavardage. On passe au sujet du jour où je me suis demandé, tiens, Pour ce premier épisode, quelles seraient les 10 choses que j'aurais aimé savoir quand je suis sorti de kiné, ou même quand j'étais en stage en voyant mes premiers patients ? Je vais te les énumérer et tenter d'expliciter un peu à chaque fois ce qui pour moi sont les 10 points vraiment où j'aurais aimé qu'on me le dise ou qu'on m'en parle peut-être avant que je commence ma pratique. Alors pour le premier point, je dirais simplement l'importance de l'anamnèse. Alors je te l'accorde, ça paraît super bateau, mais en sortant de kiné, je ne m'imaginais absolument pas que cette fameuse anamnèse était en fait la clé de voûte de toute prise en charge. Je la faisais, mais parfois même sans chercher à en tirer spécialement quelque chose, juste car il fallait la faire et j'étais clairement perdu dans cette masse d'informations que me donnait le patient. Et au final, ce n'est qu'après avoir échangé avec des collègues, m'être formé et renseigné, avoir lu de la littérature et surtout avoir expérimenté mes premiers échecs thérapeutiques, qu'au final, dans cette anamnèse, si elle est bien conduite, tu peux souvent trouver la plupart des informations majeures nécessaires à la prise en charge. Et j'ai longtemps cru que l'examen physique était plus important que l'examen subjectif, donc ici l'anamnèse. Mais avec le temps, je considère de plus en plus l'inverse. Et sur une première séance, je passe maintenant plus de temps au final à questionner, écouter, requestionner, vérifier que j'ai bien compris ce que j'ai entendu, rassurer et éduquer le patient, qu'à le palper au final dans tous les sens. Évidemment, l'examen physique, ça reste super pertinent, je ne dis pas le contraire, mais je pense sincèrement qu'à choisir, si on manque de temps, une bonne anamnèse vaut mieux qu'un examen physique reposant souvent sur des tests et palpations manquant de fiabilité, et donc hautement subjectif et influencé par nos biais personnels. Alors le deuxième point, il me tient à cœur, c'est, je dirais, voir souvent le patient ne signifie pas une guérison plus rapide. Et donc ce point-là, il m'a longtemps taraudé, entre guillemets, parce que tu sais comme moi que les médecins, parfois, ils mettent... sur la prescription d'un nombre complètement éclaté de séances, du genre 5 fois par semaine pour une tendinopathie, ou même une capsulite. Du coup, tu te ramasses le patient qui vient chez toi en espérant être vu 5 fois par semaine, et que cette fréquence, c'est un peu comme une prescription de médicaments, limite ce serait le nombre magique qu'il faudrait respecter pour obtenir les résultats souhaités. Eh bien, c'est pas si clair que ça. Et la littérature, elle montre aujourd'hui par certains papiers que selon les individus, voir le patient une fois par semaine, ou 3 fois par semaine, ou même une fois toutes les deux semaines. les résultats ne dépendent absolument pas de la fréquence, mais plutôt d'autres facteurs comme les croyances, l'autonomie du patient, le contexte psychosocial, l'éducation du patient, ses attentes, etc. Personnellement, je vois mes patients généralement une fois par semaine maximum, voire une fois toutes les deux semaines. Et les post-opératoires, par contre, c'est généralement deux à trois fois semaine en aiguë. Et par la suite, on retombe naturellement dans une à deux fois maximum par semaine. En fait, je crois que ça dépend avant tout de la relation thérapeutique avec le patient et de sa pathologie, mais dans la plupart des cas, dans les pathologies musculosquelettiques classiques comme les tendinopathies, les lésions musculaires, etc. En fait, il faut surtout éduquer le patient sur la gestion de la charge, le rassurer et essayer de l'autonomiser sur sa situation en lui donnant les clés pour aller mieux et s'autogérer à terme, plutôt que de toujours le protéger en le voyant trois fois par semaine. ce qui lui fait au final miroiter que l'on est sa solution unique. Et je pense sincèrement qu'il faut en fait finalement faire prendre conscience au patient qu'il a les clés en lui pour aller mieux, et que nous on lui montre simplement où se trouvent les coffres, si je peux dire ça comme ça. Bon, c'est une métaphore à deux balles, mais t'as compris le principe. Selon moi, du coup, c'est pas sain de convaincre le patient qu'il faut se voir fréquemment, surtout si c'est pas nécessaire. Notre objectif, ça devrait être de l'autonomiser le plus vite possible pour non seulement booster son sentiment d'auto-efficacité, donc sa capacité à prendre conscience qu'il est capable d'aller mieux seul, mais aussi de ne pas le rendre dépendant de nos soins. Et cet héritage, ce paradigme de vouloir voir le patient super souvent, je pense que c'est probablement hérité du passé du métier de kiné, où l'aspect manuel était vraiment omniprésent. Et au final, on était certain de fixer des choses avec nos mains ou de remettre en place des tissus avec nos manipulations. Donc pour conclure ce point, analyse les attentes du patient. Si tu vois qu'il ou elle n'est pas autonome pour un franc, bon ok, tu peux lui apporter une plus-value, c'est sûr, en le voyant souvent, ne te prive pas. Mais fais attention à ne pas tomber dans ton propre biais et de projeter ton souhait d'être la solution pour ton patient sur ses propres attentes. Ça serait pour moi une énorme erreur à long terme. Car même face à un patient pas autonome, chacun selon moi possède en lui les capacités de le devenir. Et ça, j'en suis vraiment convaincu. Et c'est à nous d'user de techniques de communication et d'entretien motivationnel pour justement leur en faire prendre conscience. Bon, du coup, troisième chose. L'effet de nos interventions n'est pas aussi grand que l'on aimerait. Bon alors ce troisième point il me tient aussi à cœur, en fait ils me tiennent tous à cœur, mais bon. Parce que perso en sortant d'école de kiné j'étais un peu perdu et angoissé à cette idée de prendre en charge les patients et cette anxiété venait du fait que j'étais convaincu que mes actions allaient avoir potentiellement un effet crucial sur la santé et la vie du patient. Alors même si ça peut paraître frustrant ce que je vais te dire, eh bien faut bien se rendre compte que les études actuelles sont plutôt d'accord sur le fait que l'effet de nos interventions est davantage responsable de genre 10, 20% du changement obtenu par le patient, donc on parle ici de la diminution de la douleur, de l'amélioration de la fonction, etc. Et que le reste, ça dépend de facteurs qui échappent pour la plupart à notre contrôle, ou en tout cas sur lesquels on n'a pas autant de contrôle que ce que l'on aimerait, comme les facteurs contextuels et psychosociaux. En fait, il ne faut pas le prendre comme une dénigration de notre pratique, mais plutôt se rassurer en se disant, ok, notre effet n'est pas si grand. Et donc on peut se permettre énormément de choses pour arriver à un même résultat. Donc quand tu mobilises les étages vertébraux de ton patient, que tu le manipules ou que tu lui fais faire des exercices, n'oublie jamais que la majeure partie de ces résultats sera due à plein d'autres facteurs, et notamment à l'évolution naturelle de la pathologie, car au final, dans la plupart des cas, ton patient dans 6 mois il ira mieux presque quoi que tu fasses. Alors je te vois venir, ne me fais pas dire ce que je t'ai pas dit. J'ai pas dit qu'il fallait faire n'importe quoi avec tes patients, parce que je reste convaincu qu'une prise en charge orientée sur le patient avec des moyens pertinents pour lui, aura le potentiel d'accélérer quand même la diminution de ses symptômes. Mais ne te stresse pas trop avec ce que tu mets en place pour lui. Tant que tu mets en place un plan de traitement qui correspond aux attentes du patient, de même qu'à ton raisonnement clinique, il n'y a vraiment aucune raison que ça ne se passe pas bien. Alors quatrième point qui est plutôt, on va dire court comparé aux autres, mais je dirais le corps est plus résilient que l'on ne pense. Donc le corps de ton patient est plus résistant et adaptatif, modulable que tu ne le penses. Alors oui, maintenant on entend de plus en plus sur les réseaux et partout que le corps est bien plus résilient que l'on ne pense, mais je sais qu'en école de kiné, c'est pas toujours le discours que l'on nous tient, donc si je peux te donner un conseil, crois en les capacités d'adaptation du corps de tes patients. Parfois c'est étonnamment malléable et tu arriveras à amener des patients bien plus loin que ce qu'eux n'avaient imaginé. C'est donc une image que tu dois cultiver non seulement pour toi, mais pour tes patients, et ils doivent vraiment prendre conscience que rien n'est figé et qu'avec des exercices, avec de la patience et la bonne intensité, il n'y a pas de raison qu'ils n'arrivent pas à leur objectif. Qu'importe l'âge par exemple, le soulevé de terre ne sera pas forcément dangereux. S'il est amené progressivement, c'est surtout le changement brutal qui vient briser cette résilience et pas l'exercice en question. Cinquième point, il n'est pas utile de réaliser tous les tests orthopédiques de ton livre pour faire un bon bilan. Bon, je suis sûr que tu as aussi fait des fiches bilan récapitulatives avec tous les tests orthopédiques possibles et imaginables, non ? Enfin perso, je me souviens que j'avais des feuilles entières, indigestes, prêtes à être utilisées pour bilanter de A à Z mon patient. Et au final, ce qui se passait bien souvent, c'est que je ne faisais que la moitié des tests, ou bien je les faisais tous, mais je perdais toute la séance à uniquement le tort dans tous les sens, sans pour autant savoir quoi conclure à la fin de tout ça. Retiens que vaut mieux faire 4 tests bien choisis et pertinents, plutôt que 25 aléatoirement, juste parce que tu ne veux rien rater, parce qu'au final tu risques de te perdre, et au final ça va avoir l'effet inverse de ce que tu veux. Surtout que l'on sait aujourd'hui, et je ne pense pas t'apprendre quelque chose, vu qu'on le voit beaucoup circuler sur les réseaux, que les tests orthopédiques ont mauvaise presse. Concernant leurs valeurs diagnostiques, c'est pas l'objet du jour donc je vais pas trop m'éparpiller sur ça, mais ces tests ne sont pas le saint graal et l'anamneste apportera souvent bien plus d'informations que les 45 tests présents dans les livres ou sur YouTube. Alors on arrive au sixième point qui est c'est impossible d'être au plus haut niveau de nos compétences directement dès le premier jour. Je pense que pour le coup, on a tous cette envie, cette envie d'être directement au top de nos compétences, que notre première séance, notre premier bilan soit directement incroyablement qualitatif. Alors en théorie, c'est chouette, c'est cool. Mais dans les faits, on ne va pas se cacher que c'est rarement le cas. Je me souviens toujours de mes premiers bilans. Je revenais chez moi le soir, je me disais Oh la boulette ! Oh la boulette, j'ai oublié de faire ça ! Et j'ai oublié de faire ça, mais du coup, mes conclusions sont super faussées. Mais comment j'ai pu faire ça ? Ou oublier de tester ça ou ça ? Bref, je te rassure. Ça m'arrive encore aujourd'hui et ça m'arrivera encore demain parce qu'on n'est pas des robots, on est humain, on a aussi nos biais, nos oublis et nos influences face aux facteurs contextuels. Il y a cette séance où ton patient te parlera beaucoup et tu apprendras du coup des trucs car tu seras occupé à lui répondre. Il y a cette séance où tu seras perturbé ou stressé pour x ou y raison et ça te fera oublier des choses au bilan. Bref, il y aura toujours cette séance où tu es susceptible de ne pas faire tout ce dont tu aurais aimé, et c'est pas grave, on est tous pareil, t'inquiète. Et donc forcément, nos compétences, elles s'affinent d'année en année, et logiquement, tu seras meilleur qu'hier, mais moins bon que demain. Donc il faut l'accepter, et dis-toi que ce que tu fais aujourd'hui, là, tout de suite, ou ce que t'as fait hier, dans 5 ans, tu te diras peut-être, mais comment j'ai pu faire ça ? Et au final, c'est aussi ça, être un thérapeute BP, comme on dit, c'est se remettre en question, accepter l'échec pour à la fin tenter de devenir meilleur, Et même si ça peut paraître frustrant, ça fait également la beauté de notre métier, enfin en tout cas moi je trouve. Alors on arrive à l'avant-avant-dernier point qui est, il n'y a pas de formation qui fera de toi le kiné expert en un week-end. Alors je ne sais pas si tu es comme ça aussi, et si pas, ce n'est pas grave, mais j'ai toujours adoré me former. C'est vraiment un truc qui me procure une grosse satisfaction, genre apprendre quelque chose, découvrir des façons de penser et pouvoir ainsi modifier ma pratique, que ce soit pour briser ma routine ou pour aider davantage les patients que je vois au cabinet. C'est vraiment quelque chose qui me galvanise. Il y a beaucoup de formations sur le marché et c'est génial, mais dis-toi bien qu'aucune, je dis bien... Aucune formation ne sera en mesure de te donner toutes les cartes en main d'un coup comme ça pour être un ou une kiné hors pair et irréprochable. Les formations sont là pour t'apporter des éléments réflexifs, des ajouts théoriques et pratiques, des clés en plus dans ta pratique, mais c'est tout. Le reste, c'est à toi de le développer dans ta pratique quotidienne en expérimentant, en remettant en question ce que l'on t'enseigne et en progressant ainsi en accumulant des savoirs venant de divers horizons. Un beau red flag dans les formations, c'est-à-dire, en gros, si tu vois ça, fuis cette formation car elle n'est probablement pas à la hauteur de ses prétentions. Ce sont les formations ou formateurs qui te garantissent qu'avec leur méthode, leur formation, tu seras le meilleur kiné. Je ne dis pas meilleur kiné, je dis le ou la meilleure kiné. Que tu soigneras tes patients plus vite, pas que tu les soigneras mieux, mais plus vite et mieux. En gros, tu vois les superlatifs et les extrêmes comme ça, ça cache souvent un business bien monté et surtout, selon moi, malhonnête. Donc évidemment, forme-toi, mais donne ton argent et ta confiance aux organismes de formation ou formateurs qui restent intègres et ne promettent pas de te faire mal. pas, ben, monts et merveilles. C'est pour ça que chez Full Physio, on va jamais te promettre la lune. On te propose simplement des raccourcis, si on peut dire ça comme ça, pour mener au mieux ton apprentissage dans ce monde vaste et cruel de kinés. Et si on peut t'aider en ce sens, c'est notre plus belle récompense. Mais jamais on te dira que tu as besoin de nous pour être un ou une bonne kiné. Ce serait d'un, malhonnête, et deux, faux. Dis-toi que si tu es ici en train de m'écouter, c'est que tu as soif d'apprendre. Et rien que ça, ça te rend compétent ou compétente, et je te félicite de faire partie de cette team-là. On arrive au huitième point qui est, on a de la valeur même en sortant de kiné. Bon, dis-toi qu'on a tous commencé quelque part un jour et que bon, le nombre d'années de pratique n'est selon moi que peu corrélé à la qualité de celle-ci. J'ai vu des kinés exercés depuis 20 ans qui faisaient n'importe quoi, sans se remettre en question, tout comme j'ai croisé des jeunes diplômés qui étaient excellents, et pourtant, ben absolument pas sur deux. Sois sûr d'une chose, tu as de la valeur, et pas uniquement depuis que tu as ton diplôme, c'est ce que... Dès l'instant où tu t'investis dans une prise en charge avec un patient et que tu fais ce qu'il faut sans abuser du patient ni de ton autorité, eh bien tu as de la valeur. Tu vas t'améliorer, c'est certain, mais ce n'est pas parce que tu sors de kiné que tu es d'office moins bon que ton collègue qui bosse depuis 10 ans. Alors oui, dans certains cas, effectivement, ton collègue est plus expérimenté et plus habile avec les patients que toi, mais ne te dévalorise pas. Surtout si tu as soif d'apprentissage et de formation, tu ne peux que devenir de plus en plus compétent et compétente. D'ailleurs, si je peux te donner un conseil, fais attention aux offres de carrière quand tu sors d'école, parce que moi je me suis fait pas mal avoir à mes débuts, j'étais peu sûr de ma valeur, et du coup chaque proposition je voyais ça vraiment comme une chance inouïe qui n'allait plus jamais se reproduire, et au final c'est ce qui m'a amené à signer dans un cabinet très peu de temps après l'obtention de mon diplôme, un cabinet où on me faisait pas mal de promesses avec un gros loyer en contrepartie, et au final il n'y avait rien de tout ça, j'ai perdu... pas mal d'argent dans l'histoire et aussi j'ai bénéficié d'une bonne remise en question concernant l'honnêteté des gens une fois qu'il y a de l'argent en jeu tout simplement. Donc un conseil, lis bien les contrats, ne zappe aucune ligne et fais-le relire par tes proches, donc ta famille, tes parents, tes amis, tes grands-parents, bref. Prends le temps pour vraiment prendre une décision éclairée sur le contrat et être sûr de ce que tu signes. Ne te laisse au final pressé par personne, car crois-moi, aucune occasion n'est unique. Si on te presse pour signer quelque chose, c'est souvent qu'il y a un truc pas net derrière. Je ne dis pas de prendre 6 mois pour te décider, mais ça vient rarement à un jour près. Et si la personne qui t'embauche te veut vraiment, pour moi, elle peut attendre quelques jours le temps que tu relises les choses à tête reposée tout simplement. Alors on arrive à l'avant-dernier point qui est on peut faire de la très bonne kiné avec peu de matériel, surtout au début. Donc personnellement, quand j'ai commencé kiné, j'étais persuadé qu'il fallait un maximum de matériel pour faire de la bonne kiné, notamment de la kiné du sport, mais je me disais, waouh, il faut plein de matériel, plein de machines, sinon j'arriverais à rien faire. Eh bien pas forcément. Je pense vraiment que tu peux très bien t'en sortir avec peu de matériel au début, des élastiques de toute résistance, la valise de poids d'hécatlon de 20 kg là, une table et un TRX, et tu sais déjà faire selon moi beaucoup, beaucoup de choses. Alors oui, là je te dis ça, mais c'est vrai qu'aujourd'hui j'ai la chance d'exercer dans un centre où on possède énormément de matériel, et forcément, je vais pas te mentir, ça multiplie les setups possibles et la créativité, et j'ai beaucoup plus de plaisir à travailler dans ces conditions. Mais je pense quand même que si tu possèdes de la créativité, et bien même dans un lieu étriqué, tu sais t'en sortir, et surtout, N'oublie jamais que tes mains peuvent servir à autre chose qu'à mobiliser le patient. Tu peux aller en fait bosser des secteurs angulaires très précis, en mettant précisément ton patient dans certaines positions, tu peux contrôler super finement la résistance émise, et donc en utilisant tes mains de façon intelligente, c'est un outil formidable à considérer en plus selon moi, que l'on oublie bien souvent, moi le premier. Mais on aura l'occasion d'en rediscuter peut-être ultérieurement de cette utilisation pertinente des mains. Et enfin, le dernier point, c'est normal de ne pas avoir des mains divines. Ah bon. On arrive à ce dernier point, mais pas des moindres, et pour cause, tes profs t'ont sûrement un jour dit t'inquiète, tu sens rien, mais ça viendra avec les années tout en palpant ton collègue et en t'affirmant qu'ils sentent la dysfonction T4-T5 en rotation droite au lieu de gauche. J'exagère un peu, mais franchement, moi c'était presque ça parfois. Donc, sois toujours conscient que la palpation divine n'existe pas, et que toute palpation reste subjective et emprunte au biais d'interprétation. C'est pas grave, mais il faut en être conscient. Donc oui, forcément, ton aisance au toucher va s'améliorer avec les années, je te rassure. Mais c'est pas genre après 5 ans que pop, tu vas débloquer une compétence comme ça, comme dans un jeu vidéo, qui te permettra de sentir la transverse de L4 que t'as jamais senti jusqu'à présent. Donc, quand tu palpes, fais confiance à tes mains, à ce que tu sembles sentir, et ce sera déjà bien, parce que, crois-moi, souvent, on sent ce que l'on veut bien sentir, même sans s'en rendre compte. Donc, ce qui influence le plus notre palpation, c'est pas tellement notre nombre d'années d'expérience, mais plutôt, selon moi, le contexte clinique. notre raisonnement clinique et les conclusions au final que l'on aurait bien envie de tirer de tout ça. Donc pas de panique, chacun possède sa propre finesse de palpation, et tu ne seras pas un ou une mauvaise kiné si tu ne sens pas la même fameuse dysfonction que ton prof ou ton collègue, et dis-toi bien que celui ou celle qui te juge ou qui te toise, pour utiliser un mot un peu compliqué, car tu ne sens pas ce que soi-disant tu es censé sentir, et bien c'est souvent plutôt cette personne qui est en total abus de confiance en ses capacités, et qui n'est donc absolument pas dans le juste pour autant. Et en plus de tout ça, eh bien honnêtement, la palpation n'est en aucun cas un élément crucial de la prise en charge thérapeutique. c'est qu'un élément parmi d'autres qui seront, eux, peut-être bien plus importants, car moins subjectifs et plus à même d'être utilisés comme outils orientant la prise en charge. Bon, on arrive à la fin de ce premier podcast, et j'espère sincèrement avoir pu t'apporter quelque chose au travers de ces 10 points qui me semblaient importants, et si j'ai au moins pu t'apporter un truc durant ce moment passé ensemble, et bien ma mission, elle est remplie. Donc, même si je n'ai pas ta réponse en direct, sache que c'est un plaisir de te partager tout ça, et de t'accueillir ici aussi. Et bon, c'est pas très original, mais si tu veux me soutenir, si tu veux nous soutenir... S'il te plaît, prends le temps de peut-être nous mettre 5 étoiles sur Spotify ou sur la plateforme de podcast sur laquelle tu nous écoutes et partage aussi ce podcast autour de toi, histoire qu'on puisse bâtir ici aussi une communauté de passionnés et passionnées par le monde de la kiné. Ça rime en plus, mais pas que. Je te souhaite une très belle journée, une très belle nuit, très belle semaine, selon le timing où tu m'écoutes et surtout, surtout, je te dis à très très vite. Ciao !

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Qu'est-ce que En tendon ?

    00:38

  • L'importance de l'anamnèse

    04:07

  • La fréquence des séances ne conditionne pas la guérison

    05:19

  • Ce que l’on fait en séance a un impact, mais pas autant que tu ne le pense

    08:01

  • Le corps est plus résilient que l’on ne le pense

    09:45

  • Tu ne dois pas réaliser ni connaître tous les tests orthopédiques

    10:35

  • Tu ne peux pas être le meilleur ou la meilleure directement en sortie d’école

    11:35

  • Aucune formation ne te rendra expert en un week-end

    13:09

  • Tu as de la valeur même quand tu viens d’être diplômé(e)

    15:03

  • Tu peux faire de très bonne séances kiné avec peu de matériel

    17:05

  • C’est normal de pas avoir des mains divines

    18:15

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