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En un battement d'aile

« La Terre a toujours le dernier mot  » - Minute Papillon ! Avec Marion Gaignard

« La Terre a toujours le dernier mot  » - Minute Papillon ! Avec Marion Gaignard

13min |22/10/2025
Play
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13min |22/10/2025
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Description

Cette semaine, Marion Gaignard, cheffe itinérante et créatrice de Champs de table, se prête au jeu de Minute Papillon !. Entre engagement pour une gastronomie au plus près de la terre, inspirations écologiques et anecdotes personnelles, elle partage ce qui l’indigne, ses rencontres marquantes, ses souvenirs de nature et ses réflexions sur le lien au vivant.


Des fermes aux vignobles lyonnais, Marion raconte comment son parcours l’a conduite à organiser des tablées éphémères qui réunissent convives et producteurs, sous les étoiles ou entre les rangs de vigne. Chaque repas devient ainsi un moment de partage pour redécouvrir le goût des saisons, le plaisir du vivant et questionner notre rapport à l’alimentation, à la production locale et à ce que « bien manger » signifie aujourd’hui.


Bonne écoute ! 🦋

Mixage : Pascal Gauthier


💚 POUR SOUTENIR LE PODCAST


  1. Abonnez-vous au compte Instagram @enunbattementdaile

  2. Laissez un avis sur Apple Podcast par ici 🙏

  3. Faites-le découvrir autour de vous !



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Florence Gault

    Cette semaine, Marion Guaignard, cheffe itinérante et créatrice de Champs de table que vous avez pu découvrir la semaine dernière, se prête au jeu de Minute papillon ! Entre engagement pour une gastronomie respectueuse de la terre, souvenirs de nature et anecdotes personnelles, elle partage ce qui l'indigne, ses rencontres marquantes et ses réflexions sur le lien au vivant. Qu'est-ce qui vous indigne ?

  • Marion Gaignard

    Ce qui m'indique dans la vie, c'est l'injustice et l'abus sur toutes ses formes. J'ai du mal avec le pouvoir, le patriarcat, et puis l'abus de pouvoir sur toutes ses formes aussi, et la non-écoute, et du coup d'abuser parfois des plus faibles ou même des gens pour son propre intérêt. Donc ça, c'est quelque chose qui me rend un peu folle.

  • Florence Gault

    Un événement ou une expérience qui a créé un déclic écologique ?

  • Marion Gaignard

    Alors il y en a eu deux. Le premier, c'était mon premier voyage en Thaïlande, donc c'était à l'étranger. En 2016, j'ai fait une expérience en permaculture design. Donc j'étais avec une quarantaine de personnes et on devait apprendre, enfin on apprenait justement la co-construction avec les seules matières qui étaient autour de nous et donc du coup comprendre son environnement et donc aussi comprendre aussi l'autostuffisance. et travailler en collectif. Donc ça, j'avoue que ça m'a bouleversée. Et les trois années qui ont suivi, j'avais toujours à cette part-là de la nostalgie sur ce que j'ai pu ressentir en termes d'apprentissage, de ce qui s'était passé à l'intérieur de moi, qui est parfois un peu... Enfin, qui ne s'explique pas, mais en tout cas, il y a quelque chose qui s'est ouvert en moi. Et la deuxième chose, c'est la rencontre avec Thibaut, qui est devenu ensuite mon conjoint, par le fait de son métier. et du projet qu'on avait eu en commun au début de notre rencontre. Et oui, ça, c'est une rencontre qui m'a forcément marquée, mais plus par rapport à son engagement et sa façon de voir le monde. Alors, peut-être que je ne suis pas objective, mais là, je dis ce que les autres disent, mais par sa douceur et aussi le côté de la contemplation. Il m'a appris à contempler la nature et être dans la contemplation. Donc ça, forcément, ça joue.

  • Florence Gault

    Une rencontre qui vous a marquée ?

  • Marion Gaignard

    La dernière rencontre marquante, c'est celle avec mon fils. Je ne peux pas dire autre chose. J'ai réfléchi, mais probablement c'est elle. Et c'est celle aussi qui… Tu vois l'avenir, le demain, le futur. Donc justement dans cette rencontre-là, tous les jours tu prends conscience en fait de la responsabilité que tu dois avoir, même si je n'aime pas le mot devoir, mais c'est quand même dans notre devoir justement en tant que parents et en tant qu'adultes de pouvoir l'éduquer, lui transmettre les bonnes pratiques, mais aussi une conscience, une critique, un éveil. plein de choses en fait sur ce qu'on a envie de lui transmettre, mais sur le monde aussi actuel et le monde de demain parce qu'on ne sait pas ce qui va... ça va être lui qui va aussi être un peu notre guide et en même temps nous on va devoir le guider. C'est assez particulier mais voilà ça c'est ma dernière rencontre et c'est celle pour le moment qui m'a juste marqué.

  • Florence Gault

    Un livre, un documentaire, un film, un podcast qui vous a influencé ?

  • Marion Gaignard

    Un livre qui m'a marquée, quand je dis marquée, c'est qu'il m'a mis même des émotions, qui agissent sur pas mal d'émotions, si bien de la colère, de la frustration, de l'empathie, et puis même juste sur soi, c'est « Mangeuses » de Laura Malka, qui parle justement du pouvoir... patriarcat et de certains pouvoirs aussi, l'influence que la civilisation, les cultures, l'homme peut avoir sur notre rapport à la nourriture, à notre corps. Et aussi, il y a quand même une douceur sur la réconciliation avec notre corps aussi, en tant que femmes. Et il y a bien entendu des propos féministes, mais ça m'a vraiment marquée. Documentaire, celui qui avait marqué aussi un peu mon changement, un peu aussi radical. Quand je suis revenue du coup de voyage en Thaïlande, c'est "Demain" parce qu'il venait tout juste de sortir. Donc je me suis dit en fait c'est maintenant qu'il faut agir et de là je suis allée plusieurs fois à Bristol. pour justement voir quelles sont les démarches en fait qu'il y avait dans le documentaire et qui se jouaient et allaient directement sur le terrain. Le film « Panthère des neiges » , alors lui, je n'étais pas forcément justement le côté animalier du fait de la contemplation avec mon conjoint et de cette sensibilité à la nature et à être dans justement ce... silence et cette observation et cette lenteur et d'être aussi parfois juste à notre ressenti, bah ouais, ça m'a oui, j'ai quand même pleuré pendant le film. Et le podcast, bah moi j'ai beaucoup écouté Sur le grill de Ecotable parce qu' en lien avec mon métier.

  • Florence Gault

    Si vous étiez un animal en voie de disparition, lequel seriez-vous et pourquoi ?

  • Marion Gaignard

    Alors, moi j'adore les félins. Ça serait le lynx ibérique. Pourquoi ? Je sais, j'ai toujours été... On me dit souvent que je suis un peu comme un chat, le côté indépendant, mais qui aime bien retourner chez soi. Donc il y a le côté félin, mais le lynx est beaucoup plus indépendant. Et il a ce côté aussi, il va observer, il va comprendre aussi son environnement. Et il va vraiment être dans l'observation avant d'agir. Donc moi, c'est un petit peu aussi comme ça que je mène mon métier. C'est que j'observe et ensuite j'agis.

  • Florence Gault

    Imaginez que vous avez le pouvoir de donner la parole à une plante. Laquelle choisiriez-vous et quel serait son message à l'humanité ?

  • Marion Gaignard

    Ça a été difficile parce que j'aime beaucoup de plantes. Mais ça serait la sauge. par déjà son pouvoir médicinal de base depuis des milliers et des milliers d'années. Et l'étymologie de la plante, ça veut dire « sauver » . Donc, je trouve que c'est un beau message aussi pour l'humanité. Mais elle a aussi pas mal de vertus, aussi bien nettoyante et purificatrice. Et aussi, j'avais lu dans le livre « La Chine illégitale » de Séverine Perron, tu... elle avait comme un peu pouvoir de regarder le monde et d'essayer d'enlever le voile de l'ego. Donc voilà, ça serait plutôt regarder ce qui vous entoure et puis enlever votre voile qui concerne l'ego.

  • Florence Gault

    Si vous pouviez organiser un dîner avec trois figures emblématiques de l'écologie, vivantes ou décédées, qui inviteriez-vous et quel serait le menu ?

  • Marion Gaignard

    Question, mais vraiment c'est une question dure. Alors, ça ne sera pas des figures proprement dit type écologique, sauf j'inviterais Pierre Rabhi, j'inviterais un chef qui serait Olivier Roellinger, qui est un chef en fait engagé, qui est en Normandie et lui vraiment, j'ai juste envie de l'avoir à ma table et qu'on puisse justement échanger tous ensemble sur ces démarches-là et comment on peut nourrir le monde de demain. Et j'inviterais en fait une personne, je ne sais pas, elle me fait rire et en même temps, elle a un engagement et elle transmet. Et c'est Ophélie Dombey qui a un compte Instagram. C'est Ophélie, ta mère nature. Et je ne sais pas si vous connaissiez. Et du coup, elle me fait mourir de rire. Mais en même temps, elle est très engagée dans un média vers média. Et pour moi, elle fait partie aussi comme toi et moi. elle agit avec ses propres moyens. Et qu'est-ce qu'on mangerait ? Alors moi, j'adore tous les plats libanais, des dépays du Levant, et du coup, ça serait des medzés. Pourquoi ? Parce que c'est symbole du partage. Et puis aussi, on mange avec les mains. Donc du coup, ça serait aussi de pouvoir vraiment, quand on est avec les gens, de vraiment se relier aussi à notre nourriture. à la nourriture qui se dit en fait dans les conversations. Et oui, donc ça serait des nésés, ça serait plein de saveurs et on utiliserait du coup les épices d'Olivier Roellinger. Enfin voilà.

  • Florence Gault

    Quel est votre péché mignon non écolo dont vous avez du mal à vous passer ?

  • Marion Gaignard

    Les douches chaudes et un peu longues. Voilà, que je dois arrêter pendant l'hiver. Que je dois vite arrêter parce que ce n'est pas ce que je veux montrer à mon fils. Et puis même, ce n'est pas du tout écolo. Donc j'avoue que les bains et les douches, c'est un peu... c'est très dur. Mais du coup, on met un seau. Donc, la solution, c'est que je mets un seau dans ma douche pour récupérer l'eau qui sert à mon chat et qui sert à nos plantes. Voilà. Mais c'est un peu le seul moyen. C'est un peu la petite solution qu'on a eue. C'est un peu notre récupérateur d'eau pour nos plantes.

  • Florence Gault

    Depuis novembre 2002, avec Audrey Ranchin, nous menons une expérience intitulée « Au creux de mon arbre, l'écho du vivant » . Nous avons fabriqué un arbre cabane dans lequel nous invitons les gens à venir raconter leurs souvenirs de nature. Alors je vais vous demander, à votre tour, un souvenir de nature qui a laissé une trace importante dans votre vie.

  • Marion Gaignard

    Alors, ça serait mon premier jardin, il n'y a pas si longtemps que ça, 2019. où vraiment mon premier jardin entre 100 et 150 mètres carrés, où Thibaut m'apprenait en tout cas à planter, à savoir sur ton permaculture. Et le souvenir, c'est qu'il y a une planche qui n'a pas du tout été réussie, c'était des carottes. Et c'était assez impressionnant de voir que, mine de rien, la terre est très vivante, parce que Au moment où j'ai planté, je n'étais pas dans une bonne énergie, j'étais en colère, j'étais fatiguée et en fait ça s'est senti. Et juste pour me montrer que j'étais bluffée et en même temps perturbée de voir qu'en fait on a une influence sur notre action et même juste quand on plante en fait. Et du coup je n'ai pas replanté de carottes parce que c'était trop tard. Mais j'ai planté avec une de mes amies, Adeline, des choux de Bruxelles et ça a pris. Et on était plutôt dans une énergie de partage et de joie et ça a pris. Et voilà, en fait, ce qui m'évoque, c'est que du coup, il y a vraiment une influence sur l'humain. Il peut y avoir une influence, mais en même temps, la terre aussi a son dernier mot. Et la terre, en fait, elle va être toujours plus forte. ce que nous, on veut faire sur elle.

Description

Cette semaine, Marion Gaignard, cheffe itinérante et créatrice de Champs de table, se prête au jeu de Minute Papillon !. Entre engagement pour une gastronomie au plus près de la terre, inspirations écologiques et anecdotes personnelles, elle partage ce qui l’indigne, ses rencontres marquantes, ses souvenirs de nature et ses réflexions sur le lien au vivant.


Des fermes aux vignobles lyonnais, Marion raconte comment son parcours l’a conduite à organiser des tablées éphémères qui réunissent convives et producteurs, sous les étoiles ou entre les rangs de vigne. Chaque repas devient ainsi un moment de partage pour redécouvrir le goût des saisons, le plaisir du vivant et questionner notre rapport à l’alimentation, à la production locale et à ce que « bien manger » signifie aujourd’hui.


Bonne écoute ! 🦋

Mixage : Pascal Gauthier


💚 POUR SOUTENIR LE PODCAST


  1. Abonnez-vous au compte Instagram @enunbattementdaile

  2. Laissez un avis sur Apple Podcast par ici 🙏

  3. Faites-le découvrir autour de vous !



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Florence Gault

    Cette semaine, Marion Guaignard, cheffe itinérante et créatrice de Champs de table que vous avez pu découvrir la semaine dernière, se prête au jeu de Minute papillon ! Entre engagement pour une gastronomie respectueuse de la terre, souvenirs de nature et anecdotes personnelles, elle partage ce qui l'indigne, ses rencontres marquantes et ses réflexions sur le lien au vivant. Qu'est-ce qui vous indigne ?

  • Marion Gaignard

    Ce qui m'indique dans la vie, c'est l'injustice et l'abus sur toutes ses formes. J'ai du mal avec le pouvoir, le patriarcat, et puis l'abus de pouvoir sur toutes ses formes aussi, et la non-écoute, et du coup d'abuser parfois des plus faibles ou même des gens pour son propre intérêt. Donc ça, c'est quelque chose qui me rend un peu folle.

  • Florence Gault

    Un événement ou une expérience qui a créé un déclic écologique ?

  • Marion Gaignard

    Alors il y en a eu deux. Le premier, c'était mon premier voyage en Thaïlande, donc c'était à l'étranger. En 2016, j'ai fait une expérience en permaculture design. Donc j'étais avec une quarantaine de personnes et on devait apprendre, enfin on apprenait justement la co-construction avec les seules matières qui étaient autour de nous et donc du coup comprendre son environnement et donc aussi comprendre aussi l'autostuffisance. et travailler en collectif. Donc ça, j'avoue que ça m'a bouleversée. Et les trois années qui ont suivi, j'avais toujours à cette part-là de la nostalgie sur ce que j'ai pu ressentir en termes d'apprentissage, de ce qui s'était passé à l'intérieur de moi, qui est parfois un peu... Enfin, qui ne s'explique pas, mais en tout cas, il y a quelque chose qui s'est ouvert en moi. Et la deuxième chose, c'est la rencontre avec Thibaut, qui est devenu ensuite mon conjoint, par le fait de son métier. et du projet qu'on avait eu en commun au début de notre rencontre. Et oui, ça, c'est une rencontre qui m'a forcément marquée, mais plus par rapport à son engagement et sa façon de voir le monde. Alors, peut-être que je ne suis pas objective, mais là, je dis ce que les autres disent, mais par sa douceur et aussi le côté de la contemplation. Il m'a appris à contempler la nature et être dans la contemplation. Donc ça, forcément, ça joue.

  • Florence Gault

    Une rencontre qui vous a marquée ?

  • Marion Gaignard

    La dernière rencontre marquante, c'est celle avec mon fils. Je ne peux pas dire autre chose. J'ai réfléchi, mais probablement c'est elle. Et c'est celle aussi qui… Tu vois l'avenir, le demain, le futur. Donc justement dans cette rencontre-là, tous les jours tu prends conscience en fait de la responsabilité que tu dois avoir, même si je n'aime pas le mot devoir, mais c'est quand même dans notre devoir justement en tant que parents et en tant qu'adultes de pouvoir l'éduquer, lui transmettre les bonnes pratiques, mais aussi une conscience, une critique, un éveil. plein de choses en fait sur ce qu'on a envie de lui transmettre, mais sur le monde aussi actuel et le monde de demain parce qu'on ne sait pas ce qui va... ça va être lui qui va aussi être un peu notre guide et en même temps nous on va devoir le guider. C'est assez particulier mais voilà ça c'est ma dernière rencontre et c'est celle pour le moment qui m'a juste marqué.

  • Florence Gault

    Un livre, un documentaire, un film, un podcast qui vous a influencé ?

  • Marion Gaignard

    Un livre qui m'a marquée, quand je dis marquée, c'est qu'il m'a mis même des émotions, qui agissent sur pas mal d'émotions, si bien de la colère, de la frustration, de l'empathie, et puis même juste sur soi, c'est « Mangeuses » de Laura Malka, qui parle justement du pouvoir... patriarcat et de certains pouvoirs aussi, l'influence que la civilisation, les cultures, l'homme peut avoir sur notre rapport à la nourriture, à notre corps. Et aussi, il y a quand même une douceur sur la réconciliation avec notre corps aussi, en tant que femmes. Et il y a bien entendu des propos féministes, mais ça m'a vraiment marquée. Documentaire, celui qui avait marqué aussi un peu mon changement, un peu aussi radical. Quand je suis revenue du coup de voyage en Thaïlande, c'est "Demain" parce qu'il venait tout juste de sortir. Donc je me suis dit en fait c'est maintenant qu'il faut agir et de là je suis allée plusieurs fois à Bristol. pour justement voir quelles sont les démarches en fait qu'il y avait dans le documentaire et qui se jouaient et allaient directement sur le terrain. Le film « Panthère des neiges » , alors lui, je n'étais pas forcément justement le côté animalier du fait de la contemplation avec mon conjoint et de cette sensibilité à la nature et à être dans justement ce... silence et cette observation et cette lenteur et d'être aussi parfois juste à notre ressenti, bah ouais, ça m'a oui, j'ai quand même pleuré pendant le film. Et le podcast, bah moi j'ai beaucoup écouté Sur le grill de Ecotable parce qu' en lien avec mon métier.

  • Florence Gault

    Si vous étiez un animal en voie de disparition, lequel seriez-vous et pourquoi ?

  • Marion Gaignard

    Alors, moi j'adore les félins. Ça serait le lynx ibérique. Pourquoi ? Je sais, j'ai toujours été... On me dit souvent que je suis un peu comme un chat, le côté indépendant, mais qui aime bien retourner chez soi. Donc il y a le côté félin, mais le lynx est beaucoup plus indépendant. Et il a ce côté aussi, il va observer, il va comprendre aussi son environnement. Et il va vraiment être dans l'observation avant d'agir. Donc moi, c'est un petit peu aussi comme ça que je mène mon métier. C'est que j'observe et ensuite j'agis.

  • Florence Gault

    Imaginez que vous avez le pouvoir de donner la parole à une plante. Laquelle choisiriez-vous et quel serait son message à l'humanité ?

  • Marion Gaignard

    Ça a été difficile parce que j'aime beaucoup de plantes. Mais ça serait la sauge. par déjà son pouvoir médicinal de base depuis des milliers et des milliers d'années. Et l'étymologie de la plante, ça veut dire « sauver » . Donc, je trouve que c'est un beau message aussi pour l'humanité. Mais elle a aussi pas mal de vertus, aussi bien nettoyante et purificatrice. Et aussi, j'avais lu dans le livre « La Chine illégitale » de Séverine Perron, tu... elle avait comme un peu pouvoir de regarder le monde et d'essayer d'enlever le voile de l'ego. Donc voilà, ça serait plutôt regarder ce qui vous entoure et puis enlever votre voile qui concerne l'ego.

  • Florence Gault

    Si vous pouviez organiser un dîner avec trois figures emblématiques de l'écologie, vivantes ou décédées, qui inviteriez-vous et quel serait le menu ?

  • Marion Gaignard

    Question, mais vraiment c'est une question dure. Alors, ça ne sera pas des figures proprement dit type écologique, sauf j'inviterais Pierre Rabhi, j'inviterais un chef qui serait Olivier Roellinger, qui est un chef en fait engagé, qui est en Normandie et lui vraiment, j'ai juste envie de l'avoir à ma table et qu'on puisse justement échanger tous ensemble sur ces démarches-là et comment on peut nourrir le monde de demain. Et j'inviterais en fait une personne, je ne sais pas, elle me fait rire et en même temps, elle a un engagement et elle transmet. Et c'est Ophélie Dombey qui a un compte Instagram. C'est Ophélie, ta mère nature. Et je ne sais pas si vous connaissiez. Et du coup, elle me fait mourir de rire. Mais en même temps, elle est très engagée dans un média vers média. Et pour moi, elle fait partie aussi comme toi et moi. elle agit avec ses propres moyens. Et qu'est-ce qu'on mangerait ? Alors moi, j'adore tous les plats libanais, des dépays du Levant, et du coup, ça serait des medzés. Pourquoi ? Parce que c'est symbole du partage. Et puis aussi, on mange avec les mains. Donc du coup, ça serait aussi de pouvoir vraiment, quand on est avec les gens, de vraiment se relier aussi à notre nourriture. à la nourriture qui se dit en fait dans les conversations. Et oui, donc ça serait des nésés, ça serait plein de saveurs et on utiliserait du coup les épices d'Olivier Roellinger. Enfin voilà.

  • Florence Gault

    Quel est votre péché mignon non écolo dont vous avez du mal à vous passer ?

  • Marion Gaignard

    Les douches chaudes et un peu longues. Voilà, que je dois arrêter pendant l'hiver. Que je dois vite arrêter parce que ce n'est pas ce que je veux montrer à mon fils. Et puis même, ce n'est pas du tout écolo. Donc j'avoue que les bains et les douches, c'est un peu... c'est très dur. Mais du coup, on met un seau. Donc, la solution, c'est que je mets un seau dans ma douche pour récupérer l'eau qui sert à mon chat et qui sert à nos plantes. Voilà. Mais c'est un peu le seul moyen. C'est un peu la petite solution qu'on a eue. C'est un peu notre récupérateur d'eau pour nos plantes.

  • Florence Gault

    Depuis novembre 2002, avec Audrey Ranchin, nous menons une expérience intitulée « Au creux de mon arbre, l'écho du vivant » . Nous avons fabriqué un arbre cabane dans lequel nous invitons les gens à venir raconter leurs souvenirs de nature. Alors je vais vous demander, à votre tour, un souvenir de nature qui a laissé une trace importante dans votre vie.

  • Marion Gaignard

    Alors, ça serait mon premier jardin, il n'y a pas si longtemps que ça, 2019. où vraiment mon premier jardin entre 100 et 150 mètres carrés, où Thibaut m'apprenait en tout cas à planter, à savoir sur ton permaculture. Et le souvenir, c'est qu'il y a une planche qui n'a pas du tout été réussie, c'était des carottes. Et c'était assez impressionnant de voir que, mine de rien, la terre est très vivante, parce que Au moment où j'ai planté, je n'étais pas dans une bonne énergie, j'étais en colère, j'étais fatiguée et en fait ça s'est senti. Et juste pour me montrer que j'étais bluffée et en même temps perturbée de voir qu'en fait on a une influence sur notre action et même juste quand on plante en fait. Et du coup je n'ai pas replanté de carottes parce que c'était trop tard. Mais j'ai planté avec une de mes amies, Adeline, des choux de Bruxelles et ça a pris. Et on était plutôt dans une énergie de partage et de joie et ça a pris. Et voilà, en fait, ce qui m'évoque, c'est que du coup, il y a vraiment une influence sur l'humain. Il peut y avoir une influence, mais en même temps, la terre aussi a son dernier mot. Et la terre, en fait, elle va être toujours plus forte. ce que nous, on veut faire sur elle.

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Cette semaine, Marion Gaignard, cheffe itinérante et créatrice de Champs de table, se prête au jeu de Minute Papillon !. Entre engagement pour une gastronomie au plus près de la terre, inspirations écologiques et anecdotes personnelles, elle partage ce qui l’indigne, ses rencontres marquantes, ses souvenirs de nature et ses réflexions sur le lien au vivant.


Des fermes aux vignobles lyonnais, Marion raconte comment son parcours l’a conduite à organiser des tablées éphémères qui réunissent convives et producteurs, sous les étoiles ou entre les rangs de vigne. Chaque repas devient ainsi un moment de partage pour redécouvrir le goût des saisons, le plaisir du vivant et questionner notre rapport à l’alimentation, à la production locale et à ce que « bien manger » signifie aujourd’hui.


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Mixage : Pascal Gauthier


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Florence Gault

    Cette semaine, Marion Guaignard, cheffe itinérante et créatrice de Champs de table que vous avez pu découvrir la semaine dernière, se prête au jeu de Minute papillon ! Entre engagement pour une gastronomie respectueuse de la terre, souvenirs de nature et anecdotes personnelles, elle partage ce qui l'indigne, ses rencontres marquantes et ses réflexions sur le lien au vivant. Qu'est-ce qui vous indigne ?

  • Marion Gaignard

    Ce qui m'indique dans la vie, c'est l'injustice et l'abus sur toutes ses formes. J'ai du mal avec le pouvoir, le patriarcat, et puis l'abus de pouvoir sur toutes ses formes aussi, et la non-écoute, et du coup d'abuser parfois des plus faibles ou même des gens pour son propre intérêt. Donc ça, c'est quelque chose qui me rend un peu folle.

  • Florence Gault

    Un événement ou une expérience qui a créé un déclic écologique ?

  • Marion Gaignard

    Alors il y en a eu deux. Le premier, c'était mon premier voyage en Thaïlande, donc c'était à l'étranger. En 2016, j'ai fait une expérience en permaculture design. Donc j'étais avec une quarantaine de personnes et on devait apprendre, enfin on apprenait justement la co-construction avec les seules matières qui étaient autour de nous et donc du coup comprendre son environnement et donc aussi comprendre aussi l'autostuffisance. et travailler en collectif. Donc ça, j'avoue que ça m'a bouleversée. Et les trois années qui ont suivi, j'avais toujours à cette part-là de la nostalgie sur ce que j'ai pu ressentir en termes d'apprentissage, de ce qui s'était passé à l'intérieur de moi, qui est parfois un peu... Enfin, qui ne s'explique pas, mais en tout cas, il y a quelque chose qui s'est ouvert en moi. Et la deuxième chose, c'est la rencontre avec Thibaut, qui est devenu ensuite mon conjoint, par le fait de son métier. et du projet qu'on avait eu en commun au début de notre rencontre. Et oui, ça, c'est une rencontre qui m'a forcément marquée, mais plus par rapport à son engagement et sa façon de voir le monde. Alors, peut-être que je ne suis pas objective, mais là, je dis ce que les autres disent, mais par sa douceur et aussi le côté de la contemplation. Il m'a appris à contempler la nature et être dans la contemplation. Donc ça, forcément, ça joue.

  • Florence Gault

    Une rencontre qui vous a marquée ?

  • Marion Gaignard

    La dernière rencontre marquante, c'est celle avec mon fils. Je ne peux pas dire autre chose. J'ai réfléchi, mais probablement c'est elle. Et c'est celle aussi qui… Tu vois l'avenir, le demain, le futur. Donc justement dans cette rencontre-là, tous les jours tu prends conscience en fait de la responsabilité que tu dois avoir, même si je n'aime pas le mot devoir, mais c'est quand même dans notre devoir justement en tant que parents et en tant qu'adultes de pouvoir l'éduquer, lui transmettre les bonnes pratiques, mais aussi une conscience, une critique, un éveil. plein de choses en fait sur ce qu'on a envie de lui transmettre, mais sur le monde aussi actuel et le monde de demain parce qu'on ne sait pas ce qui va... ça va être lui qui va aussi être un peu notre guide et en même temps nous on va devoir le guider. C'est assez particulier mais voilà ça c'est ma dernière rencontre et c'est celle pour le moment qui m'a juste marqué.

  • Florence Gault

    Un livre, un documentaire, un film, un podcast qui vous a influencé ?

  • Marion Gaignard

    Un livre qui m'a marquée, quand je dis marquée, c'est qu'il m'a mis même des émotions, qui agissent sur pas mal d'émotions, si bien de la colère, de la frustration, de l'empathie, et puis même juste sur soi, c'est « Mangeuses » de Laura Malka, qui parle justement du pouvoir... patriarcat et de certains pouvoirs aussi, l'influence que la civilisation, les cultures, l'homme peut avoir sur notre rapport à la nourriture, à notre corps. Et aussi, il y a quand même une douceur sur la réconciliation avec notre corps aussi, en tant que femmes. Et il y a bien entendu des propos féministes, mais ça m'a vraiment marquée. Documentaire, celui qui avait marqué aussi un peu mon changement, un peu aussi radical. Quand je suis revenue du coup de voyage en Thaïlande, c'est "Demain" parce qu'il venait tout juste de sortir. Donc je me suis dit en fait c'est maintenant qu'il faut agir et de là je suis allée plusieurs fois à Bristol. pour justement voir quelles sont les démarches en fait qu'il y avait dans le documentaire et qui se jouaient et allaient directement sur le terrain. Le film « Panthère des neiges » , alors lui, je n'étais pas forcément justement le côté animalier du fait de la contemplation avec mon conjoint et de cette sensibilité à la nature et à être dans justement ce... silence et cette observation et cette lenteur et d'être aussi parfois juste à notre ressenti, bah ouais, ça m'a oui, j'ai quand même pleuré pendant le film. Et le podcast, bah moi j'ai beaucoup écouté Sur le grill de Ecotable parce qu' en lien avec mon métier.

  • Florence Gault

    Si vous étiez un animal en voie de disparition, lequel seriez-vous et pourquoi ?

  • Marion Gaignard

    Alors, moi j'adore les félins. Ça serait le lynx ibérique. Pourquoi ? Je sais, j'ai toujours été... On me dit souvent que je suis un peu comme un chat, le côté indépendant, mais qui aime bien retourner chez soi. Donc il y a le côté félin, mais le lynx est beaucoup plus indépendant. Et il a ce côté aussi, il va observer, il va comprendre aussi son environnement. Et il va vraiment être dans l'observation avant d'agir. Donc moi, c'est un petit peu aussi comme ça que je mène mon métier. C'est que j'observe et ensuite j'agis.

  • Florence Gault

    Imaginez que vous avez le pouvoir de donner la parole à une plante. Laquelle choisiriez-vous et quel serait son message à l'humanité ?

  • Marion Gaignard

    Ça a été difficile parce que j'aime beaucoup de plantes. Mais ça serait la sauge. par déjà son pouvoir médicinal de base depuis des milliers et des milliers d'années. Et l'étymologie de la plante, ça veut dire « sauver » . Donc, je trouve que c'est un beau message aussi pour l'humanité. Mais elle a aussi pas mal de vertus, aussi bien nettoyante et purificatrice. Et aussi, j'avais lu dans le livre « La Chine illégitale » de Séverine Perron, tu... elle avait comme un peu pouvoir de regarder le monde et d'essayer d'enlever le voile de l'ego. Donc voilà, ça serait plutôt regarder ce qui vous entoure et puis enlever votre voile qui concerne l'ego.

  • Florence Gault

    Si vous pouviez organiser un dîner avec trois figures emblématiques de l'écologie, vivantes ou décédées, qui inviteriez-vous et quel serait le menu ?

  • Marion Gaignard

    Question, mais vraiment c'est une question dure. Alors, ça ne sera pas des figures proprement dit type écologique, sauf j'inviterais Pierre Rabhi, j'inviterais un chef qui serait Olivier Roellinger, qui est un chef en fait engagé, qui est en Normandie et lui vraiment, j'ai juste envie de l'avoir à ma table et qu'on puisse justement échanger tous ensemble sur ces démarches-là et comment on peut nourrir le monde de demain. Et j'inviterais en fait une personne, je ne sais pas, elle me fait rire et en même temps, elle a un engagement et elle transmet. Et c'est Ophélie Dombey qui a un compte Instagram. C'est Ophélie, ta mère nature. Et je ne sais pas si vous connaissiez. Et du coup, elle me fait mourir de rire. Mais en même temps, elle est très engagée dans un média vers média. Et pour moi, elle fait partie aussi comme toi et moi. elle agit avec ses propres moyens. Et qu'est-ce qu'on mangerait ? Alors moi, j'adore tous les plats libanais, des dépays du Levant, et du coup, ça serait des medzés. Pourquoi ? Parce que c'est symbole du partage. Et puis aussi, on mange avec les mains. Donc du coup, ça serait aussi de pouvoir vraiment, quand on est avec les gens, de vraiment se relier aussi à notre nourriture. à la nourriture qui se dit en fait dans les conversations. Et oui, donc ça serait des nésés, ça serait plein de saveurs et on utiliserait du coup les épices d'Olivier Roellinger. Enfin voilà.

  • Florence Gault

    Quel est votre péché mignon non écolo dont vous avez du mal à vous passer ?

  • Marion Gaignard

    Les douches chaudes et un peu longues. Voilà, que je dois arrêter pendant l'hiver. Que je dois vite arrêter parce que ce n'est pas ce que je veux montrer à mon fils. Et puis même, ce n'est pas du tout écolo. Donc j'avoue que les bains et les douches, c'est un peu... c'est très dur. Mais du coup, on met un seau. Donc, la solution, c'est que je mets un seau dans ma douche pour récupérer l'eau qui sert à mon chat et qui sert à nos plantes. Voilà. Mais c'est un peu le seul moyen. C'est un peu la petite solution qu'on a eue. C'est un peu notre récupérateur d'eau pour nos plantes.

  • Florence Gault

    Depuis novembre 2002, avec Audrey Ranchin, nous menons une expérience intitulée « Au creux de mon arbre, l'écho du vivant » . Nous avons fabriqué un arbre cabane dans lequel nous invitons les gens à venir raconter leurs souvenirs de nature. Alors je vais vous demander, à votre tour, un souvenir de nature qui a laissé une trace importante dans votre vie.

  • Marion Gaignard

    Alors, ça serait mon premier jardin, il n'y a pas si longtemps que ça, 2019. où vraiment mon premier jardin entre 100 et 150 mètres carrés, où Thibaut m'apprenait en tout cas à planter, à savoir sur ton permaculture. Et le souvenir, c'est qu'il y a une planche qui n'a pas du tout été réussie, c'était des carottes. Et c'était assez impressionnant de voir que, mine de rien, la terre est très vivante, parce que Au moment où j'ai planté, je n'étais pas dans une bonne énergie, j'étais en colère, j'étais fatiguée et en fait ça s'est senti. Et juste pour me montrer que j'étais bluffée et en même temps perturbée de voir qu'en fait on a une influence sur notre action et même juste quand on plante en fait. Et du coup je n'ai pas replanté de carottes parce que c'était trop tard. Mais j'ai planté avec une de mes amies, Adeline, des choux de Bruxelles et ça a pris. Et on était plutôt dans une énergie de partage et de joie et ça a pris. Et voilà, en fait, ce qui m'évoque, c'est que du coup, il y a vraiment une influence sur l'humain. Il peut y avoir une influence, mais en même temps, la terre aussi a son dernier mot. Et la terre, en fait, elle va être toujours plus forte. ce que nous, on veut faire sur elle.

Description

Cette semaine, Marion Gaignard, cheffe itinérante et créatrice de Champs de table, se prête au jeu de Minute Papillon !. Entre engagement pour une gastronomie au plus près de la terre, inspirations écologiques et anecdotes personnelles, elle partage ce qui l’indigne, ses rencontres marquantes, ses souvenirs de nature et ses réflexions sur le lien au vivant.


Des fermes aux vignobles lyonnais, Marion raconte comment son parcours l’a conduite à organiser des tablées éphémères qui réunissent convives et producteurs, sous les étoiles ou entre les rangs de vigne. Chaque repas devient ainsi un moment de partage pour redécouvrir le goût des saisons, le plaisir du vivant et questionner notre rapport à l’alimentation, à la production locale et à ce que « bien manger » signifie aujourd’hui.


Bonne écoute ! 🦋

Mixage : Pascal Gauthier


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Transcription

  • Florence Gault

    Cette semaine, Marion Guaignard, cheffe itinérante et créatrice de Champs de table que vous avez pu découvrir la semaine dernière, se prête au jeu de Minute papillon ! Entre engagement pour une gastronomie respectueuse de la terre, souvenirs de nature et anecdotes personnelles, elle partage ce qui l'indigne, ses rencontres marquantes et ses réflexions sur le lien au vivant. Qu'est-ce qui vous indigne ?

  • Marion Gaignard

    Ce qui m'indique dans la vie, c'est l'injustice et l'abus sur toutes ses formes. J'ai du mal avec le pouvoir, le patriarcat, et puis l'abus de pouvoir sur toutes ses formes aussi, et la non-écoute, et du coup d'abuser parfois des plus faibles ou même des gens pour son propre intérêt. Donc ça, c'est quelque chose qui me rend un peu folle.

  • Florence Gault

    Un événement ou une expérience qui a créé un déclic écologique ?

  • Marion Gaignard

    Alors il y en a eu deux. Le premier, c'était mon premier voyage en Thaïlande, donc c'était à l'étranger. En 2016, j'ai fait une expérience en permaculture design. Donc j'étais avec une quarantaine de personnes et on devait apprendre, enfin on apprenait justement la co-construction avec les seules matières qui étaient autour de nous et donc du coup comprendre son environnement et donc aussi comprendre aussi l'autostuffisance. et travailler en collectif. Donc ça, j'avoue que ça m'a bouleversée. Et les trois années qui ont suivi, j'avais toujours à cette part-là de la nostalgie sur ce que j'ai pu ressentir en termes d'apprentissage, de ce qui s'était passé à l'intérieur de moi, qui est parfois un peu... Enfin, qui ne s'explique pas, mais en tout cas, il y a quelque chose qui s'est ouvert en moi. Et la deuxième chose, c'est la rencontre avec Thibaut, qui est devenu ensuite mon conjoint, par le fait de son métier. et du projet qu'on avait eu en commun au début de notre rencontre. Et oui, ça, c'est une rencontre qui m'a forcément marquée, mais plus par rapport à son engagement et sa façon de voir le monde. Alors, peut-être que je ne suis pas objective, mais là, je dis ce que les autres disent, mais par sa douceur et aussi le côté de la contemplation. Il m'a appris à contempler la nature et être dans la contemplation. Donc ça, forcément, ça joue.

  • Florence Gault

    Une rencontre qui vous a marquée ?

  • Marion Gaignard

    La dernière rencontre marquante, c'est celle avec mon fils. Je ne peux pas dire autre chose. J'ai réfléchi, mais probablement c'est elle. Et c'est celle aussi qui… Tu vois l'avenir, le demain, le futur. Donc justement dans cette rencontre-là, tous les jours tu prends conscience en fait de la responsabilité que tu dois avoir, même si je n'aime pas le mot devoir, mais c'est quand même dans notre devoir justement en tant que parents et en tant qu'adultes de pouvoir l'éduquer, lui transmettre les bonnes pratiques, mais aussi une conscience, une critique, un éveil. plein de choses en fait sur ce qu'on a envie de lui transmettre, mais sur le monde aussi actuel et le monde de demain parce qu'on ne sait pas ce qui va... ça va être lui qui va aussi être un peu notre guide et en même temps nous on va devoir le guider. C'est assez particulier mais voilà ça c'est ma dernière rencontre et c'est celle pour le moment qui m'a juste marqué.

  • Florence Gault

    Un livre, un documentaire, un film, un podcast qui vous a influencé ?

  • Marion Gaignard

    Un livre qui m'a marquée, quand je dis marquée, c'est qu'il m'a mis même des émotions, qui agissent sur pas mal d'émotions, si bien de la colère, de la frustration, de l'empathie, et puis même juste sur soi, c'est « Mangeuses » de Laura Malka, qui parle justement du pouvoir... patriarcat et de certains pouvoirs aussi, l'influence que la civilisation, les cultures, l'homme peut avoir sur notre rapport à la nourriture, à notre corps. Et aussi, il y a quand même une douceur sur la réconciliation avec notre corps aussi, en tant que femmes. Et il y a bien entendu des propos féministes, mais ça m'a vraiment marquée. Documentaire, celui qui avait marqué aussi un peu mon changement, un peu aussi radical. Quand je suis revenue du coup de voyage en Thaïlande, c'est "Demain" parce qu'il venait tout juste de sortir. Donc je me suis dit en fait c'est maintenant qu'il faut agir et de là je suis allée plusieurs fois à Bristol. pour justement voir quelles sont les démarches en fait qu'il y avait dans le documentaire et qui se jouaient et allaient directement sur le terrain. Le film « Panthère des neiges » , alors lui, je n'étais pas forcément justement le côté animalier du fait de la contemplation avec mon conjoint et de cette sensibilité à la nature et à être dans justement ce... silence et cette observation et cette lenteur et d'être aussi parfois juste à notre ressenti, bah ouais, ça m'a oui, j'ai quand même pleuré pendant le film. Et le podcast, bah moi j'ai beaucoup écouté Sur le grill de Ecotable parce qu' en lien avec mon métier.

  • Florence Gault

    Si vous étiez un animal en voie de disparition, lequel seriez-vous et pourquoi ?

  • Marion Gaignard

    Alors, moi j'adore les félins. Ça serait le lynx ibérique. Pourquoi ? Je sais, j'ai toujours été... On me dit souvent que je suis un peu comme un chat, le côté indépendant, mais qui aime bien retourner chez soi. Donc il y a le côté félin, mais le lynx est beaucoup plus indépendant. Et il a ce côté aussi, il va observer, il va comprendre aussi son environnement. Et il va vraiment être dans l'observation avant d'agir. Donc moi, c'est un petit peu aussi comme ça que je mène mon métier. C'est que j'observe et ensuite j'agis.

  • Florence Gault

    Imaginez que vous avez le pouvoir de donner la parole à une plante. Laquelle choisiriez-vous et quel serait son message à l'humanité ?

  • Marion Gaignard

    Ça a été difficile parce que j'aime beaucoup de plantes. Mais ça serait la sauge. par déjà son pouvoir médicinal de base depuis des milliers et des milliers d'années. Et l'étymologie de la plante, ça veut dire « sauver » . Donc, je trouve que c'est un beau message aussi pour l'humanité. Mais elle a aussi pas mal de vertus, aussi bien nettoyante et purificatrice. Et aussi, j'avais lu dans le livre « La Chine illégitale » de Séverine Perron, tu... elle avait comme un peu pouvoir de regarder le monde et d'essayer d'enlever le voile de l'ego. Donc voilà, ça serait plutôt regarder ce qui vous entoure et puis enlever votre voile qui concerne l'ego.

  • Florence Gault

    Si vous pouviez organiser un dîner avec trois figures emblématiques de l'écologie, vivantes ou décédées, qui inviteriez-vous et quel serait le menu ?

  • Marion Gaignard

    Question, mais vraiment c'est une question dure. Alors, ça ne sera pas des figures proprement dit type écologique, sauf j'inviterais Pierre Rabhi, j'inviterais un chef qui serait Olivier Roellinger, qui est un chef en fait engagé, qui est en Normandie et lui vraiment, j'ai juste envie de l'avoir à ma table et qu'on puisse justement échanger tous ensemble sur ces démarches-là et comment on peut nourrir le monde de demain. Et j'inviterais en fait une personne, je ne sais pas, elle me fait rire et en même temps, elle a un engagement et elle transmet. Et c'est Ophélie Dombey qui a un compte Instagram. C'est Ophélie, ta mère nature. Et je ne sais pas si vous connaissiez. Et du coup, elle me fait mourir de rire. Mais en même temps, elle est très engagée dans un média vers média. Et pour moi, elle fait partie aussi comme toi et moi. elle agit avec ses propres moyens. Et qu'est-ce qu'on mangerait ? Alors moi, j'adore tous les plats libanais, des dépays du Levant, et du coup, ça serait des medzés. Pourquoi ? Parce que c'est symbole du partage. Et puis aussi, on mange avec les mains. Donc du coup, ça serait aussi de pouvoir vraiment, quand on est avec les gens, de vraiment se relier aussi à notre nourriture. à la nourriture qui se dit en fait dans les conversations. Et oui, donc ça serait des nésés, ça serait plein de saveurs et on utiliserait du coup les épices d'Olivier Roellinger. Enfin voilà.

  • Florence Gault

    Quel est votre péché mignon non écolo dont vous avez du mal à vous passer ?

  • Marion Gaignard

    Les douches chaudes et un peu longues. Voilà, que je dois arrêter pendant l'hiver. Que je dois vite arrêter parce que ce n'est pas ce que je veux montrer à mon fils. Et puis même, ce n'est pas du tout écolo. Donc j'avoue que les bains et les douches, c'est un peu... c'est très dur. Mais du coup, on met un seau. Donc, la solution, c'est que je mets un seau dans ma douche pour récupérer l'eau qui sert à mon chat et qui sert à nos plantes. Voilà. Mais c'est un peu le seul moyen. C'est un peu la petite solution qu'on a eue. C'est un peu notre récupérateur d'eau pour nos plantes.

  • Florence Gault

    Depuis novembre 2002, avec Audrey Ranchin, nous menons une expérience intitulée « Au creux de mon arbre, l'écho du vivant » . Nous avons fabriqué un arbre cabane dans lequel nous invitons les gens à venir raconter leurs souvenirs de nature. Alors je vais vous demander, à votre tour, un souvenir de nature qui a laissé une trace importante dans votre vie.

  • Marion Gaignard

    Alors, ça serait mon premier jardin, il n'y a pas si longtemps que ça, 2019. où vraiment mon premier jardin entre 100 et 150 mètres carrés, où Thibaut m'apprenait en tout cas à planter, à savoir sur ton permaculture. Et le souvenir, c'est qu'il y a une planche qui n'a pas du tout été réussie, c'était des carottes. Et c'était assez impressionnant de voir que, mine de rien, la terre est très vivante, parce que Au moment où j'ai planté, je n'étais pas dans une bonne énergie, j'étais en colère, j'étais fatiguée et en fait ça s'est senti. Et juste pour me montrer que j'étais bluffée et en même temps perturbée de voir qu'en fait on a une influence sur notre action et même juste quand on plante en fait. Et du coup je n'ai pas replanté de carottes parce que c'était trop tard. Mais j'ai planté avec une de mes amies, Adeline, des choux de Bruxelles et ça a pris. Et on était plutôt dans une énergie de partage et de joie et ça a pris. Et voilà, en fait, ce qui m'évoque, c'est que du coup, il y a vraiment une influence sur l'humain. Il peut y avoir une influence, mais en même temps, la terre aussi a son dernier mot. Et la terre, en fait, elle va être toujours plus forte. ce que nous, on veut faire sur elle.

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