- Speaker #0
Quoi ? Un contrat en amour ? Mais pourquoi faire ? On s'aime, c'est tout !
- Speaker #1
C'est ce qu'on entend le plus souvent. Mais est-ce suffisant pour construire des relations éthiques ?
- Speaker #0
Buffet numéro 5, les accords. Épisode 1 sur 3, contrat de couple ou accord de relation. En cas d'ameu podcast,
- Speaker #1
saison 4,
- Speaker #0
l'amour en chantier.
- Speaker #1
Contrat de couple ou accord de relation. Nous explorons dans cet épisode les accords de relation classiques et celui très différent que nous avons imaginé pour nous, ainsi que leurs conséquences.
- Speaker #0
Comment concilier engagement et liberté ? Est-il possible de s'engager dans une ou plusieurs relations tout en restant libre ? Comment imaginer des alternatives au contrat que l'amour romantique nous propose ? Explorons ensemble quelques pistes. Bonne écoute ! Le thème de cette nouvelle session, c'est les accords qui mènent à une relation éthique ou à une relation saine. Quels sont... Les intérêts, les avantages, les inconvénients, les difficultés. Et on part sur l'exemple de celui qu'on a écrit.
- Speaker #1
Oui. Enfin,
- Speaker #0
que tu as écrit sur toi.
- Speaker #1
Oui, en fait, on a eu plusieurs conversations où on a commencé à comprendre ce qu'on voulait partager. On a partagé nos envies, nos points de vue. ce qu'on voulait, ce qu'on ne voulait pas dans une relation, sur quoi on pouvait se mettre d'accord. Je ne sais pas pourquoi un jour j'ai eu envie. Ah oui, je sais pourquoi. C'est parce que je voulais faire ça pour des cours que je préparais. Mais c'est vrai qu'on a échangé autour de cette question-là. Si on avait envie d'avoir un contrat ou d'avoir un accord, comment on l'appelait ? C'est intéressant.
- Speaker #0
Oui, tout à fait.
- Speaker #1
Et moi, je te disais que je préfère le terme accord, que le contrat me fait trop penser à la loi et que je n'ai pas envie de mélanger ce qu'on partage avec la loi.
- Speaker #0
Même si c'est la même chose. Si au final c'est la même chose, mais symboliquement, ce n'est pas la même chose.
- Speaker #1
Oui, donc on s'est mis d'accord sur ce terme d'accord. Et je te disais aussi que je... Je m'étais basée sur des conversations qu'on avait eues et qu'à un moment donné, j'avais eu envie de coucher sur papier quelques mots, quelques phrases sur ce qu'on partage et dans quel cadre on fait évoluer nos partages. Parce qu'on ne pouvait pas partir sur un modèle préécrit, préétabli, étant donné qu'on refuse. de fonctionner selon un modèle classique, avec des clauses de modèle classique, et qu'on dit qu'on est en relation mais pas en couple, donc il fallait pouvoir comprendre un peu ce qu'on partageait. Et aussi, je pense que c'était un besoin de faire la part des choses entre ce qu'on partage et quelque chose qui serait tout léger et pas engagé, parce que ce n'est pas parce qu'on ne fait pas d'une façon classique. qu'il n'y a aucun accord ou qu'on fait n'importe quoi. Je pense que pour moi, c'était important de comprendre.
- Speaker #0
Il y a quand même toute une phase au début de la relation où au final, on part d'une logique un peu classique de rencontre. Et cette logique un peu classique de rencontre permet d'identifier les écarts que l'on a à l'intérieur de nous sur les attentes qu'on peut avoir dans une relation et plutôt que de les nier et de rester figé sur... les caractéristiques d'une relation classique, romantique, etc. On va plutôt faire ressortir dans notre communication, dans notre façon d'être en relation, ces éléments qui nous distinguent dans les attentes, dans les propositions, dans les exigences, dans les besoins. En tout cas, en termes de processus, j'ai l'impression que ça s'est un peu passé comme ça, c'est-à-dire qu'on ne s'est pas trop posé de questions au départ. Même si moi, de mon côté, j'avais déjà eu une réflexion sur le sujet et que j'avais déjà des critères et des exigences que j'avais posées et identifiées, de ton côté, ce n'était pas très clair. Et tu t'es dit, découvrons ce qui va venir avant de savoir quel format ça allait prendre.
- Speaker #1
Moi, tout ce que je savais, c'est que ce que j'avais essayé n'avait pas fonctionné pour moi. Donc, je pense que j'étais dans une grande ouverture à écouter autre chose. Surtout si ça me semblait. à la fois cohérents et attirants, ce qui a été le cas. Je ne savais pas trop, je n'avais pas besoin d'éclaircir ça tout de suite non plus. Je pense qu'on s'est laissé le temps de voir.
- Speaker #0
Oui, je pense même que c'est quelque chose qui me paraît indispensable au début d'une relation. Ça ne sert à rien de se mettre tout de suite. Je pense qu'il y a des choses de base sur lesquelles on peut se mettre d'accord tout de suite, qui peut être la fréquence, par exemple, des choses de base. pragmatique, tu vois, c'est qu'on se voit régulièrement, pas régulièrement, c'est suffisant, pas suffisant, est-ce que ça te va, ça te va pas ? Et ça, ça pose tout de suite déjà les choses sur est-ce que je peux répondre à ton besoin avant de rentrer dans d'autres choses, tu vois, dans l'immédiat, est-ce que ce que l'on fait, c'est juste un plan cul ? Est-ce que c'est ce que l'on fait, c'est... C'est une relation complète ? Qu'est-ce qu'on veut y mettre dedans ? On ne sait pas trop au départ. Donc, on va plutôt tâtonner et modifier au fur et à mesure qu'on se connaît.
- Speaker #1
Oui, je voulais ajouter à ce que tu as dit. Je suis d'accord avec tout ce que tu as énoncé. Mais je voulais rebondir sur la question de... Du fait qu'on ne peut pas savoir ce qu'on a envie de partager, ça a l'air d'une évidence. Mais si on ne connaît pas la personne, on ne peut pas savoir ce qu'on a envie de partager ou pas. Et il y a des détails très concrets, très bêtes. Moi, je n'aurais pas envie de dormir avec une personne qui ronfle énormément. Ce n'est pas que je n'aurais pas envie, c'est que je ne pourrais pas. Ça ne sera pas possible dans une relation. Donc il y a tout un tas de choses qu'on ne connaît pas de la personne. qui peuvent être aussi bêtes et concrets que ce détail-là. À partir de ça, il faut affiner petit à petit ce qu'on a envie de partager. On peut, je pense à un exemple de quelque chose qui m'est arrivé dans une relation. J'avais envie de voir cette personne-là, mais au bout de 3-4 heures, j'étais fatiguée de la personne, de l'échange, etc. Pour moi, ce n'était pas un signe du fait que je ne voulais pas le voir. mais que la durée possible de cette relation-là, c'était celle-là. Quelque chose de précis, une fois qu'on l'avait fait, je n'en avais plus envie, ou j'étais fatiguée, ou les deux. Donc tout ça, on ne peut pas le savoir en amont, ou alors on a déjà une case dans la tête, et on veut que l'autre, il passe devant, on le prend comme un objet de consommation, on le met dans la case mari, on le met dans la case blanc-cul. on le met dans la case, j'ai besoin de ceci ou cela en ce moment. Et pour moi, dans ce cas-là, on n'est pas vraiment en relation avec l'autre. Ça a tout l'air d'une relation, mais pour moi, ça ne l'est pas.
- Speaker #0
Je pense quand même qu'il y a des éléments sur lesquels, quand on se connaît un petit peu, il y a des choses qui sont quand même faciles à identifier et à poser sur la table. Quand on commence une relation, on se doit se dire, par exemple, moi, je fais du tango tous les jeudis à Blois, ou alors je fais une activité X à tel endroit, et j'ai besoin d'y aller une fois par mois, un week-end par mois, etc. C'est des choses qui sont dites. Est-ce que c'est des exigences ou pas, je ne sais pas, mais il y a des choses qui peuvent changer. Mais ça, c'est la réalité quand on commence la relation.
- Speaker #1
Oui, il faut connaître la réalité des circonstances de l'autre. Où est-ce qu'il habite ? Il a des enfants, les enfants sont en bas âge, ils travaillent beaucoup ou pas beaucoup.
- Speaker #0
D'autres relations ou pas ?
- Speaker #1
D'autres relations ou pas, les moyens financiers de se déplacer ou pas, parce qu'il y a l'envie de partager des choses et il y a aussi les moyens. Surtout quand on arrive à nos âges, avec des vies déjà construites, des obligations des enfants, des obligations familiales. professionnel, etc. Donc il faut composer avec tout ça et moi, j'aime cette idée de essayer de prendre l'autre en entier là où il en est et pas juste les aspects qui nous plaisent. Je ne peux pas aller vers une relation avec quelqu'un qui me dit être non-exclusif ni l'existence de ses autres relations. Pour moi, ça serait un manque de respect important.
- Speaker #0
Dans la logique de la mise en place d'une relation, On ne sait pas si cette relation va être durable, pas durable, si on va se plaire, pas se plaire. Mais ce qui est sûr, c'est que plus on en cache, notre vie est moins y a de chance pour qu'on se rencontre au final et qu'on soit en vérité dans la relation et qu'on soit dans le lien vraiment avec la personne. Ce qui fait que nécessairement, à un moment ou à un autre, l'élaboration d'un accord entre les deux personnes de la relation, ça tombe sous le sens quasiment.
- Speaker #1
Oui, et soit il est implicite, soit il est explicite. Et ça peut bien marcher, un accord implicite.
- Speaker #0
Je ne sais pas.
- Speaker #1
On a eu une sorte d'accord implicite. C'était basé sur des conversations qu'on avait eues, mais il n'y avait rien de très clair. Et puis un jour, voilà, cette envie de coucher sur papier, un peu un résumé de nos conversations m'est venue et je l'ai fait.
- Speaker #0
Sauf que nous, on l'a fait instinctivement et que dans l'absolu, c'est bien que chaque... Si on veut construire une relation saine, on ne se base pas sur l'implicite parce que ce n'est pas forcément ce qu'il y a de plus facile à vivre non plus.
- Speaker #1
Oui, je suis d'accord, mais je pense qu'il y a besoin d'un... le temps de flou, le temps de se connaître. Sinon, on protocolise trop et il y a ce risque de vouloir mettre l'autre dans une case avant de découvrir vraiment ce que j'ai envie de partager. Imagine qu'on se dit trop tôt qu'on a envie de partager tout un tas de choses ou d'habiter ensemble, par exemple, dans un car vraiment qui pousse loin très vite. Et après, tu te rends compte que tu n'as pas les mêmes habitudes de sommeil, pas les mêmes habitudes alimentaires. Ça a l'air bête, parce que ce sont des choses qui comptent et que tu ne peux pas partager agréablement ton espace avec cette personne-là. Donc, prendre le temps de découvrir vraiment ce qu'on peut partager avec la personne plutôt que ce qu'on aurait envie, ce qu'on imagine, un idéal, quelque chose qu'on imagine qui va nous satisfaire, nous combler, etc. Peut-être que cette personne, dans la réalité de ce qu'elle peut offrir, elle ne peut pas remplir ce qu'on avait imaginé. Je pense à la question de la distance. 100 kilomètres ne veut pas dire la même chose pour quelqu'un qui est très mobile et qui a les moyens, ou pour quelqu'un qui est moins mobile, parce qu'il a des enfants, il n'a pas beaucoup d'argent. Et 100 kilomètres, ça va être un obstacle à la relation. Et tout ça, on le découvre avec le temps. ce qui est possible de mettre en place, ce qui est possible de partager, et ce qui est possible de partager d'une façon joyeuse et pas lourde. Donc il faut vraiment une sacrée sécurité, une sacrée assurance, je veux dire, et une sacrée patience pour ne pas précipiter les choses, ne pas vouloir les clore ou les figer trop vite.
- Speaker #0
Oui, et puis il y a des choses, des fois, qu'on peut figer. Malgré tout, et qu'on peut défiger aussi, il y a des moments, des choses, on se met des contraintes. Moi, je me souviens, avant de te connaître, de m'être dit que j'aurais pas envie de te rencontrer et de vivre une expérience relationnelle avec une femme tout juste séparée, d'une relation longue. Voilà, c'était ma règle à moi, et pourtant je suis revenu dessus. Donc on peut revenir aussi sur nos propres règles, parce qu'on a aussi un contrat interne.
- Speaker #1
Mais parce que tu t'es permis aussi de dépasser l'idée que tu te faisais de la situation d'une femme tout juste séparée, et que moi, c'est moi. Et que moi, je vivais cette situation-là à ma façon. Et qu'on a discuté de ça. Tu m'as posé beaucoup de questions sur comment moi, je vivais cette situation-là. Et comment je me débrouillais, surtout, de cette nouvelle situation, de la solitude, etc. Et je pense que j'ai répondu des choses qui t'ont convenu pour essayer.
- Speaker #0
Oui, tout à fait.
- Speaker #1
Pas pour partir tout de suite dans des tours et imaginer des tas de choses dont on ne sait pas si on a envie ou pas, vraiment. On a envie d'avoir envie, presque. Mais réellement, est-ce qu'on en a envie ? Est-ce qu'on en a l'espoir ? Oui.
- Speaker #0
Après avoir démarré un peu dans le flou cette relation, toi tu as pu identifier des éléments de contrat ou d'accord que tu as couché sur papier ?
- Speaker #1
Oui, et avant de le lire cet accord, j'aimerais aussi dire que ça me semble important de l'avoir fait, ça me semble important d'avoir réfléchi à tout ça. Et ça me semble important de le partager aussi, parce que soit on part dans un modèle de relation classique et dans une relation classique, et dans ce cas-là, on peut s'appuyer sur quelque chose de préexistant, avec des règles assez claires, un protocole, un modèle d'escalade. D'abord, on va faire ci, après on va faire ça, on va passer les vacances ensemble, après on va habiter ensemble, après on va acheter une maison, on va avoir des enfants, voilà, on connaît. Et que nous, on tâtonnait un peu dans l'inconnu. et que peut-être que ce modèle d'accord peut inspirer des personnes qui ont envie de créer autre chose, de se sentir en vérité. Et après, ce n'est pas un nouveau modèle ou un nouveau protocole. Nous, on peut partager notre accord et donner un peu d'inspiration ou un peu des idées à ceux qui ont envie de se faire. C'est celles qui veulent réfléchir à leurs accords de relation. Et un accord de relation peut être un accord de... couple ou pas. Nous, on a un accord de relation et une relation qui n'est pas une relation de couple. Après, ça dépend des définitions. On fait des choses qui peuvent rentrer dans des partages de couple quand on est ensemble. Mais à chacun de au moins réfléchir au modèle qu'il a envie de créer et de partager.
- Speaker #0
On ne réfléchit pas trop. Est-ce que tu veux nous lire ?
- Speaker #1
Oui. Donc, ce qu'on a... Que moi j'ai couché sur papier à partir de nos échanges et que je t'ai lu et tu as été assez d'accord avec ça. Donc ça dit ça. Notre accord consiste à nous ajuster mutuellement quant à nos envies et possibilités, vivre en vérité, être honnête entre nous, respecter nos libertés respectives. ce qui est différent de se les donner. Et je pense qu'on va devoir revenir sur ça. La différence entre respecter la liberté de l'autre et lui octroyer cette liberté-là. Être là pour l'autre, dans la mesure de nos possibilités respectives, énoncer avec bienveillance et respect nos envies ou besoins de changement dans ce qu'on partage et nos mécontentements éventuels. Soutenir les envies, la liberté, l'autonomie, et l'épanouissement de l'autre, même au détriment de ce qu'on partage ou des changements éventuels dans les relations, que les changements de l'autre seraient amenés à demander. Exprimer nos demandes le plus clairement possible et être capable d'accueillir une réponse négative à nos demandes. Le but de ce qu'on partage est de nous apporter du bon et de soutenir le développement et l'épanouissement de l'autre dans le respect de sa liberté. Et la dernière phrase qui nous a demandé beaucoup, beaucoup, beaucoup de réflexion et de réécriture et qu'on a fini de peaufiner ensemble avant l'enregistrement, dit « la durabilité de notre relation n'est pas pour nous un but en soi, mais la conséquence de l'engagement réciproque dans des partages » . Ça aussi, il va falloir… et revenir pour expliquer un peu ce qu'on entend parler. Il y a deux choses que je voudrais dire, et après je te passe la parole. C'est, bon, la première question sur laquelle on a dit qu'on reviendrait, c'est la question du respect de la liberté de l'autre, qui est très différent de lui donner la liberté. Moi, j'estime que je t'ai rencontré, tu étais un être libre. On s'est mis d'accord pour certaines choses. Ça ne t'enlève en rien ta liberté qui reste toujours la tienne. Il n'y a pas un accord classique de couple qui viendrait limiter, restreindre pour après octroyer à nouveau, mais sous condition un peu. Ça serait moi qui ai le pouvoir de te dire, oui, le tango ça va, mais le golf, j'aime pas, ou ça fait trop de soirées. en dehors de la maison, ou ce type d'aberration auquel on ne veut pas adhérer. Donc pour moi, c'est essentiel de dire que dans notre accord, on respecte la liberté de l'autre, ce n'est pas que tu me donnes la mienne et moi je te donne la mienne en retour et on peut s'enlever cette liberté-là. Parce qu'on a changé d'avis, parce qu'on a trop peur, parce qu'on travaille sur une période difficile, ou peu importe, par jalousie. peu importe les raisons pour lesquelles je pourrais avoir envie de t'enlever ta liberté, dans notre accord, ce n'est pas possible. Par contre, c'est possible d'accueillir tout ce que tu aurais à dire sur le fait que tu ne te sens pas libre, ou tu sens que j'essaie de contraindre ta liberté, ou au contraire ma liberté te dérange, ou à savoir quoi. Tout peut être accueilli et on peut se discuter. Ce premier épisode est désormais terminé et nous aide à poser les premières bases de réflexion. Le prochain... nous aidera à imaginer un contrat sur mesure.
- Speaker #0
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- Speaker #1
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