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Les entrepreneurs d'outremer

Nicolas MARTIN - La vision derrière "Réunionnais du Monde"

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1h12 |06/05/2024
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Nicolas MARTIN - La vision derrière "Réunionnais du Monde"

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Description

Dans cet épisode, nous allons à la rencontre de Nicolas MARTIN, fondateur de "Réunionnais du monde".


Lancé en 2005, son site accueille aujourd'hui 1.4 millions de visiteurs par an. Interviews, articles, portraits, "Réunionnais du monde" c'est aussi le premier job board en termes de volume à la Réunion, et une émission TV.


Nicolas nous fait entrer dans les coulisses de son projet, avec bonne humeur, transparence, et beaucoup d'humilité.


Bonne écoute !


--- NOUS AIDER


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--- LIENS


👉 Le portail Réunionnais du monde

https://www.reunionnaisdumonde.com


🌎 Pour rejoindre la Commu', la communauté des Entrepreneurs d'outremer : https://www.lesentrepreneursdoutremer.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur ce podcast. Mon nom est Clément Marianne et avec mon acolyte Franck HOARAU, on vous emmène à la rencontre des entrepreneurs d'Outre-mer.

  • Speaker #1

    On vous propose de parler d'entreprise, d'innovation, d'investissement, d'indépendance, à travers le témoignage de femmes et d'hommes créoles qui ont eu l'audace de se lancer. Nous échangerons avec eux sur leur parcours, leur succès, mais aussi leurs erreurs, leurs échecs et de la particularité d'entreprendre dans les DOMs.

  • Speaker #0

    Allez, c'est parti, on vous emmène avec nous.

  • Speaker #1

    Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast des entrepreneurs d'Outre-mer. Alors, avant d'aller plus loin, là, tout de suite, moi j'annonce que c'est un épisode qui me tient particulièrement à cœur, parce qu'aujourd'hui on a un invité qui a été au cœur, je dirais, de mes activités associatives, à l'époque où j'étais plus jeune à Paris, dans l'association des étudiants réunionnais de Paris. Il nous a beaucoup aidé, il a été un relais de toutes nos informations, de tous nos événements, il a vraiment contribué à la cause réunionnaise et ultramarine, on accueille le fondateur du site bien connu. Réunionnais du monde. Ses interviews sont assez rares donc on a vraiment la chance de l'avoir. Donc moi j'ai vraiment le smile et je suis très heureux d'accueillir Nicolas Martin. Nicolas, komen i lé ?

  • Speaker #2

    Bonjour Clément, bonjour Franck, heureux de participer vraiment. Je le dis pour le bonheur et pour moi en fait, parce que ce que vous faites pour mettre en avant les entrepreneurs d'Outre-mer, c'est vraiment intéressant. Vous prenez le temps d'aller en profondeur. C'est une des raisons qui fait que j'ai accepté de participer. Je suis très heureux.

  • Speaker #1

    On est très heureux nous aussi, honorés comme on disait un peu en off avant de démarrer. Je pense qu'on aura énormément de choses à se dire. Je suis bien sûr accompagné de mon acolyte Clément. Clément, comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Ça va, très heureux aussi d'entamer cet épisode. J'ai 50 déjà questions dans la tête, donc j'ai hâte qu'on rentre dans le vif du sujet. mais ouais très content d'être là et encore merci à Franck de se lever chaque épisode très tôt il est 5h chez toi et à Nicolas d'avoir répondu à l'invité alors Clément je sais que t'as beaucoup de questions mais t'inquiète pas ça viendra tu auras ton temps de

  • Speaker #1

    parole Pour le moment, Nicolas, tu sais, on a notre tradition. Nous, dans le podcast des entrepreneurs d'outre-mer, on commence avec un portrait créole. Les auditeurs qui nous écoutent là, nul doute qu'ils ont tous déjà entendu parler du site Réunionnais du Monde. Mais on connaît moins la personne qui est derrière le site. Et pour vraiment rentrer dans le vif du sujet et mieux te connaître, je vais te poser trois questions. Et la première, si tu étais un plat, tu serais lequel et pourquoi ?

  • Speaker #2

    Une petite anecdote familiale qui s'est passée pour mon premier voyage en avion. C'est mes parents qui m'ont raconté ça. J'avais peut-être deux ans, deux, trois ans. Et l'hôtesse dans l'avion sert les plateaux et demande ce que je veux. Et j'aurais répondu riz, lentilles ou gaillet tomate C'est tout ce que je voulais comme menu dans l'avion. Et c'est resté un petit peu dans la famille riz, lentilles, ocailles et tomates. Moi je suis amateur de grains en fait. Ça aussi ça fait des polémiques parfois, grains partout, grains avec le riz cantonais par exemple. Ma compagne me dit mais non, on ne met pas de grains, on ne mange pas les riz cantonais avec les grains. Donc moi j'ai besoin de grains partout et aussi piments. Peut-être que vous avez connu ça, pendant les études en métropole, j'avais toujours le petit peu de piment pour ajouter dans les pâtes, le cassoulet, c'était le fait de croiser en piment.

  • Speaker #1

    Là déjà, tu nous parles de mettre des grains partout, de mettre un peu du piment partout, tu nous parles d'avions, de voyages, d'études hors de la Réunion. Là, on commence déjà à entrer un petit peu dans ce qui fera le cœur de nos échanges après. C'est marrant cette anecdote-là. De riz lentilles de rougail tomate.

  • Speaker #0

    C'est vrai que... Moi, je ne connaissais pas, effectivement. C'est innovant. Je vais tester, c'est innovant, effectivement.

  • Speaker #1

    Je suis sûr que l'hôtesse à qui tu as demandé ça dans l'avion, elle aussi, après toutes ces années, elle continue de raconter cette fois où un petit garçon de deux ans lui a demandé riz, lentilles, roulis et tomates. Alors, on a ton plat. Maintenant, si tu devais nous donner un lieu, un lieu que tu affectionnes, dans lequel tu aimes aller ou dans lequel tu aimerais aller, ce serait lequel ?

  • Speaker #2

    C'est une petite partie de la Réunion. Vraiment que j'adore, c'est entre Saint-Leu et les temps salés. Le souffle alors, toute cette côte un peu déchiquetée, où la mer vient battre contre les rochers, la roche volcanique. J'adore cet endroit, j'adore me balader, surtout depuis que c'est redevenu un petit peu calme, la route des Tamarins, on a rendu un petit peu cet endroit aux vélos, aux promeneurs. il y a beaucoup moins de voitures. J'aime bien me promener dans cet endroit, vers l'étang salé, au sein de l'eau.

  • Speaker #1

    Je suis content que tu dis ça, parce que moi aussi, c'est un lieu que j'apprécie particulièrement. Et là, ce qui me revient en tête, l'année dernière, au mois d'août, avec Clément, on avait organisé un pique-nique des entrepreneurs d'outre-mer, justement du côté de l'étang salé. Ça avait été une journée très riche, très intense. Je me rappelle qu'en sortie de cette journée, j'avais été faire un tour sur le bord de mer de l'étang salé, et notamment du côté du vortex énergétique. C'est un lieu dont j'avais entendu parler, mais je n'avais jamais eu l'occasion d'y aller. Et là, tout de suite, quand tu me parles de la mer déchiquetée, de la roche volcanique et de cette promenade au bord de l'eau, je repense à ce lieu-là, du vortex. Je ne sais pas si tu connais, si tu as déjà entendu parler, mais c'est un lieu avec plein d'emplacements.

  • Speaker #2

    Tu peux en dire plus ?

  • Speaker #1

    C'est un lieu où il y a beaucoup d'empilements de pierres, un peu au format zen et bouddhiste. Et c'est décrit comme un lieu où, au niveau des énergies, il se passe des choses, un vortex. Et apparemment, il y a quelques lieux comme ça dans le monde. Et ce lieu-là, l'étang salé, ferait partie de ces rares lieux qui sont des vortex énergétiques dans lesquels on se sent d'une certaine manière. Et moi qui suis assez sensible à ce genre de choses, j'ai ressenti une énergie particulière, en plus du fait de sortir de cette journée-là, de ce pique-nique où tout s'était super bien passé, on avait eu beaucoup d'échanges. Donc quand on me dit étant salé maintenant je repense toujours à ce lieu et à ce moment.

  • Speaker #2

    C'est vraiment intéressant ce que tu dis, parce que c'est vrai que je ressens aussi des choses. Ça m'est arrivé assez rarement de ressentir des choses dans des endroits. Ça arrive dans des voyages, mais je ressens des choses dans cet endroit aussi.

  • Speaker #1

    Ça ne m'étonne pas. Donc, on a ton lieu, on a ton repas. Maintenant, pour compléter ce portrait créole, si tu devais nous donner une musique, alors soit un titre en particulier ou alors un style de musique ?

  • Speaker #2

    C'est plutôt un style de musique, ou même deux, j'hésite, entre la bossa nova du Brésil et le reggae de la Jamaïque. La bossa nova, pour moi, c'est la plus belle des musiques. Peut-être que c'est la langue brésilienne. Ils ont trouvé une harmonie, une beauté. Ça me touche vraiment. J'essaie de faire écouter à mes enfants aussi, de leur transmettre ça. Mais j'adore la bossa nova. Après, pour moi, le cœur mondial de la musique, c'est les Caraïbes. J'ai eu la chance de vivre un peu, j'ai vécu à Saint-Pucy pendant un an et demi, un petit peu en Guadeloupe, je connais un peu la Martinique. Il y a des sons que j'écoutais quand je vivais là-bas. Dix ans plus tard, ça sortait. en France, en Europe, ailleurs. Moi, c'est le cœur de la musique, de l'invention de la musique. Et après, ça se diffuse dans... Je ne sais pas ce que tu en penses, toi, qui vis là-bas, plein de Caraïbes.

  • Speaker #1

    C'est vrai que la musique occupe une place très importante ici. J'ai l'impression encore plus qu'à La Réunion, par exemple, si on devait faire le comparatif. Par contre, tu soulignes un point important, c'est vrai que la musique qui jaillit de cette zone du monde des Caraïbes, elle a tout de suite tendance à conquérir le monde après. Tu parlais du reggae, c'est vrai qu'aujourd'hui la Jamaïque, c'est un endroit où le reggae est né et c'est devenu une musique mondialement connue. Ensuite, ça a été suivi par la dancehall, qui a connu le même destin. Et si on zoome un peu plus au niveau des Antilles françaises, Martinique, Guadeloupe, on a le Zouk aussi, qui a été créé ici et qui a connu aussi un succès mondial avec des compagnies comme Kassaf par exemple. Donc ouais c'est un berceau de musique et la musique qui naît dans ces territoires a tendance à connaître un beau destin. Et je rebondis aussi sur Bossa Nova, moi aussi c'est une musique que j'apprécie beaucoup et notamment pour bosser. Quand je veux travailler j'adore écouter des playlists Bossa Nova, je trouve que ça me met dans un mood à la fois de détente et en même temps de bonne disposition pour travailler. Et d'ailleurs...

  • Speaker #0

    bossanova c'est la première fois qu'on nous sort ce style musical donc là tout de suite ce que j'ai envie de savoir c'est clément qu'est ce qu'il a à nous dire sur ce style musical et jamy non mais écoute je savais je me disais je suis sûr que nicolas parce qu'il ya quand même beaucoup de choses autour de la musique sur le site réunion du monde je me suis dit ces moments où tel je vais être un peu collé parce que généralement c'est un peu le moment sur lequel j'ai toujours quelque chose à dire donc effectivement la la bossanova c'était un c'est un style de musique que je ne connais pas trop et je me disais justement que pendant cet épisode là où je sais que sur les sites réunionnais du monde il y a beaucoup de musique je me suis dit je vais peut-être être collé là sur cette partie et ça va pas manquer mais je prends bonne note et je vais aller me cultiver un peu là dessus parce que vous avez attisé ma curiosité en tout cas.

  • Speaker #1

    Moi tu verras il y a de quoi je suis sûr que tu vas tomber amoureux de ce style musical. Alors Nicolas, merci pour ces premières informations, qui permettent déjà de dresser un premier portrait. Tu nous as déjà fait pas mal voyager avec cette anecdote dans l'avion, ce lieu à La Réunion, et puis cette musique et ces musiques des Caraïbes, dont on a dit qu'ils ont connu un succès un peu mondial. La passerelle est toute trouvée pour tout de suite arriver à... à Réunionnais du Monde. Et en fait, on comprend que le site et le projet Réunionnais du Monde, c'est un peu le fruit de ton propre parcours. En tout cas, tu le décris souvent comme ça. Du coup, si tu devais nous décrire un petit peu dans les grandes lignes ton parcours scolaire et personnel, ça a été quoi les grandes étapes de ce parcours jusqu'à aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Ok, donc je suis né il y a 49 ans. à Saint-Denis, donc père Zoray, maman Créole. J'ai fait toute ma scolarité jusqu'au lycée, le Comte de Lille, et une année de classe préparatoire HEC à Saint-Denis. donc à l'époque on pouvait encore refaire en un an une place prépa HEC pour ensuite faire une école de commerce donc j'ai fait en un an et j'ai été pris à Schema donc c'est l'école de commerce on disait subdeco avant école supérieure de commerce à Nice sauf qu'il y a Antipolis voilà donc j'arrive à 18 ans 18-19 ans les études je suis un peu propulsé là-bas J'enchaîne rapidement avec un échange Erasmus. J'avais déjà un peu ce virus du voyage, l'envie de profiter pour découvrir, voyager. J'ai fait six mois en Suède à Stockholm d'échange Erasmus. important, donc j'ai décidé de faire mon grand stage d'école de commerce à La Réunion, donc j'ai eu la chance de faire à l'époque des RFO. France Télévisions s'appelait Arepo, je fais un stage de six mois qui était un peu commercial, mais à l'époque j'ai eu la chance de travailler aussi avec Stégora Patel, qui m'a dit écoute, si tu veux essayer tout type de métier, on veut bien que tu essayes la radio Donc pendant deux semaines, ils m'ont donné un micro, ils me collaient avec un journaliste, et je suis allé sur le terrain à La Réunion avec un micro pour voir un peu l'actualité. C'est bien plus tard, en repensant à cette expérience, dix ans plus tard, que je me suis dit qu'est-ce qui m'a fait vibrer dans ce que j'ai fait jusqu'à maintenant ? C'était cette expérience de journalisme qui m'a, par la suite, fait faire une formation en journalisme. J'ai travaillé pour le Gire à l'époque, c'était fin 2002, donc le Gire m'a embauché comme journaliste pour mon retour à la rédaction. C'est un petit peu décousu, mais c'est lié. le départ de la Réunion, le voyage. Après mes études en école de commerce, je ne voulais pas trop travailler dans un bureau. J'avais cette image de travail de bureau. Je voyais mes collègues d'école qui se faisaient embaucher dans des boîtes et tout. Et je voulais tout faire pour, moi, prolonger, éviter ça. Donc, je suis parti en kiboutz en Israël pendant six mois. Je ne sais pas si vous connaissez ce type de lieu.

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #2

    Alors les kibbutz en fait c'est des villages en Israël, souvent par des oasis un peu dans le désert, donc il y a une partie de population qui vit sur place et une partie de ce qu'on appelle volontaires, qui viennent travailler pendant des périodes de 6 mois, 1 an. en échange de leur travail, ils sont logés, nourris, ils font partie de la population. Donc c'est vraiment une expérience un petit peu unique de volontariat, on va dire. Alors, ce n'est pas une question d'être juif, moi je ne suis pas juif, on retrouve des volontaires de tous les pays du monde qui viennent pour l'expérience. C'est un petit peu, pour résumer, du socialisme appliqué, c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'argent qui circule, on travaille six jours sur sept, on échange, on vit. qui me fait toutes sortes de tâches. Moi, j'ai fait dans les champs, j'ai occupé des animaux. Voilà, tout le monde se répartit. Donc, surtout, ce qui m'a plu, moi, c'est de tomber dans cet environnement totalement international où on rencontre des jeunes de tous les pays. Très, très forte expérience. Et après ça, je voulais un petit peu prolonger le moment, enfin, reculer le moment où je devais devoir avoir un vrai travail, on va dire. Donc j'ai postulé au Club Med, Club Méditerranée, en tant que gestionnaire du personnel dans les villages. Donc j'avais mon diplôme d'école de commerce spécialité RH. Et dans chaque village Club Med, il y a quelqu'un qui s'occupe du personnel, qui a des petits-culpeilles, rochers, etc. Donc j'ai fait ça pendant trois ans et demi. Certains villages en France, j'ai fait une saison d'hiver, où d'ailleurs j'ai rencontré des réunionnais en plein dans la neige. C'est incroyable. Partout où je suis allé, j'ai rencontré des Réunionnais. J'ai fait au Club Med une saison d'hiver, une saison à Vittel, et la grosse partie, Saint-Lucie, un an et demi. Saint-Lucie, c'est une île au sud de la Martinique. Là, pareil, une expérience vraiment super avec toutes sortes de gens, des Italiens, des Américains, des Mexicains, des équipes. Une saison Club Med, c'est qu'on ouvre un village, on part de zéro. et avec une équipe de moyenne d'âge de 25 ans, à l'ouverture, tous les services d'un hôtel tournent. Donc, il faut donner à manger à des centaines de personnes, il faut divertir des centaines de personnes, il faut loger des centaines de personnes. Donc, c'est vraiment une expérience très, très intéressante. Donc, après quelques saisons au Club Med, j'ai eu quand même un sursaut de survie parce que si on reste trop dans ce type d'expérience, c'est difficile après d'en sortir. Et on... tellement déconnecté, on a une vie vraiment dans l'équipe, on est logé sur place, on travaille sur place, il n'y a pas de frontières, et c'est une vie très intense en fait, entre le sport, la fête, le travail, on vieillit plus vite que normal, donc j'ai eu ce sursaut de dire, il faut que j'arrête. Je passe un boulot normal. Et c'est à ce moment-là que mon expérience en journalisme est revenue en tête et où j'ai fait une formation intensive à Paris, formation journaliste quotidien pour devenir journaliste. Et ça a coïncidé avec mon retour à La Réunion définitive, donc après dix ans de mobilité.

  • Speaker #1

    Et donc ton retour à La Réunion après cette école de commerce, après ces expériences internationales, après ce premier poste au Club Med. Et cette formation en journalisme, c'était pour chercher un emploi dans le secteur du journalisme, c'est ça ?

  • Speaker #2

    En fait, pas vraiment. C'était avant tout des vacances. J'assure eux, ça faisait longtemps que je n'étais pas revenu en vacances à La Réunion. et c'était juste après cette formation en journalisme. Quand je suis revenu, je me suis dit, c'est bête d'être ici, de ne pas aller voir un petit peu ce qui se passe dans ce secteur, donc je suis allé voir, je suis allé, je ne suis pas allé au quotidien, mais je suis allé au GIR aussi, et c'est en discutant comme ça que mon professeur du GIR m'a dit, écoute, pourquoi pas, tu n'as pas beaucoup d'expérience, mais tu as quand même un parcours intéressant, donc on commence demain, si tu veux, tu reviens, tu commences demain. Donc en fait, mes vacances... se sont transformés en... J'ai commencé à travailler, donc je suis rentré, récupéré mes affaires, pas grand-chose en fait, mais quelques affaires que j'avais, rendre mon appart que j'avais en banlieue parisienne, et je suis venu à l'arrêtement. Donc c'est un petit peu, pas vraiment de réflexion à l'avance, ça s'est fait comme ça, par enchaînement d'événements. Et d'ailleurs, maintenant, en interviewant moi des Réunionnais de retour, le fameux retour au pays, je me rends compte que ça arrive parfois. Ce n'est pas toujours une volonté, une stratégie. Parfois, c'est les événements comme ça qui s'enchaînent, qui fait qu'on rentre. Et ça a été le cas pour moi.

  • Speaker #1

    OK. Alors, c'est vrai, pour la petite histoire, moi, quand je suis parti de la Réunion et que j'étais dans des grosses phases de nostalgie, je lisais beaucoup des portraits de Réunionnais sur le site Réunionnais du Monde. Et quand je tombais sur une histoire... Un peu comme celle que tu décris là, à la base j'étais rentré pour des vacances et puis j'ai réussi à trouver un emploi donc voilà je me suis installé, c'était pas prévu tout ça. et bien moi qui disais qu'ils étaient vraiment dans le manque et la nostalgie je me disais oui il y en a qui il y en a qui ont vraiment une vie que j'aurais bien aimé avoir à cette époque là enfin bref c'était pour la pour la petite histoire donc ok merci pour ces informations donc là on comprend on comprend bien ton parcours donc jusqu'à ce retour un peu imprévu à la réunion donc maintenant une fois que tu es que tu es sur place que tu as ce poste là qu'est ce qui se passe ensuite et qu'est ce qui t'amène vers cette idée et la création ensuite du site Réunionnais du Monde ?

  • Speaker #2

    Pendant cette période de deux ans, j'ai proposé une série de portraits dans le journal sur justement des Réunionnais dans le monde. À l'époque, il n'y avait pas vraiment les réseaux sociaux, il n'y avait pas Facebook, il n'y avait pas tout ce qu'il y a maintenant. On appelait la communauté invisible, en fait, les Réunionnais qui étaient partis. C'est-à-dire qu'on ne savait pas exactement bien comment le terme d'un livre d'Alain Lorrain, je crois, qui avait sorti ce terme de communauté invisible pour la diaspora rémunère. Donc, en faisant ces portraits de gens que je retrouvais qui racontaient leur parcours, j'ai eu des bons retours des gens qui disaient Ah, c'est intéressant de savoir ce que les gens deviennent Et en même temps, il y avait aussi une idée qui tournait un petit peu dans les milieux économiques. créer une base de données, se dire, pourquoi pas, maintenant qu'il y a Internet, c'est plus facile. On était dans les années 2004-2005, donc il y avait déjà des sites Internet qui se développaient. Donc, on va créer une base de données, dérégionner dans le monde, ça permettra de savoir où ils sont, pourquoi pas de faire des échanges. Eux, ils peuvent aussi aider les jeunes à s'installer. Et... Pour moi, à l'époque, c'était presque un service public, c'est-à-dire pas le CNARM, la DOM, c'était... Je me suis dit on va créer cette base de données, donc je suis allé la proposer. J'ai eu plusieurs rendez-vous début 2005 où j'ai proposé l'idée à des collectivités locales en disant pourquoi on ne ferait pas ça, qu'est-ce que vous en pensez de porter ce projet de l'annuaire de faire des réunionnais dans le monde. Et je ne sais pas si vous avez expérimenté, mais souvent on rencontre des politiques, ils sont intéressés, ouais super, intéressant. il faut le faire et tout, et puis ça ne bouge pas, les mois passent et puis ça ne bouge pas. Finalement, je suis tombé sur Paul Hibon, à l'époque qui était directeur de l'agence de développement de la Réunion. C'est un organisme qui a disparu depuis, mais qui était un petit peu l'agence économique d'innovation de la Réunion, qui m'a dit, fais-le toi-même, si tu attends, ça ne va pas se faire, donc fais-le toi-même. Moi, je n'étais pas du tout parti pour créer une entreprise. une famille de fonctionnaires, enseignants, qui n'était pas du tout dans mon ADN. Et je me suis retrouvé à faire ça sous forme de propriétés de société. Donc, une première version du site faite par un copain en 2005. pour je me souviens 800 ou 900 euros à l'époque, pour créer déjà un premier annuaire. Donc de fil en aiguille, je me suis retrouvé à devenir chef d'entreprise.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant de voir un peu la genèse et comment cette genèse est très liée à ton parcours. Clément disait en introduction qu'il avait toute une série de questions à te poser justement par rapport à ton projet. Donc Clément, c'est ton moment de gloire.

  • Speaker #0

    Merci, je pensais que vous m'aviez oublié et j'apprécie la perche Franck carrément peut-être pour continuer un peu dans ces étapes-là donc là tu deviens un entrepreneur sans forcément l'avoir pensé comme ça à la base est-ce que tu peux nous décrire les premières étapes de ce parcours d'entrepreneur ? Est-ce que tu vois quand tu crées le site, techniquement tu fais appel à quelqu'un, tu mets un peu d'argent dedans, est-ce que toi tu as déjà l'idée d'en faire… quelque chose de rentable avec un business modèle derrière ou est-ce que c'est quelque chose qui vient après ? Comment tu as abordé un peu tous ces éléments-là ?

  • Speaker #2

    Le premier point, c'est qu'en fait, créer un site web, ça ne coûte pas très cher. Au départ, il n'y a pas de matériel, il n'y a pas besoin de locaux, il n'y a pas besoin d'une compétence de développeur. Je connaissais un développeur qui travaillait dans une banque, qui était informaticien dans une banque. Et je lui ai demandé, j'avais voté sur un carnet, il faudrait ça, ça, ça, telle rubrique, telle rubrique, telle fonctionnalité, c'était très basique. Je lui ai dit voilà je voudrais ça, je ne suis pas du tout un développeur ou quoi que ce soit. Il m'a dit ok. Et techniquement on s'est retrouvé avec un site qui pouvait accueillir des gens qui s'inscrivaient en ligne, qui pouvaient publier des articles, qui pouvaient publier un agenda d'événements. Donc l'idée c'était aussi de recenser un petit peu toutes les soirées, les concerts, les associations, l'actualité des associations, les portraits aussi. Et là, c'est la chance, je pense, du projet, c'est qu'il y a eu des partenariats avec les médias, avec la presse, notamment, très, très vite. C'est-à-dire que ces portes-pais de Réunion dans le monde, ils ont été repris dans la presse, ce qui a permis de faire connaître le site. Et puis, il y a eu l'accompagnement quand même de l'Agence de développement de la Réunion, qui, par exemple, il y a eu une conférence de presse de lancement du site en fin 2005, qui s'est tenue dans les locaux de l'AD, donc c'est le Technopole de Saint-Denis. Évidemment, c'est plus facile de lancer un projet quand on peut faire sa conférence de presse dans un local comme ça, quand il y a déjà quelques premiers partenaires, donc il y avait déjà une agence de recrutement qui était intéressée. Je dirais que ce qui a permis au départ le succès du projet, c'est que ça ne coûtait pas trop cher. Il y avait quand même un accompagnement et des premiers partenaires. et puis ça a intéressé la presse. Ce qui fait que comme ça, de fil en aiguille, les gens se sont joués le jeu, se sont inscrits et on a pu développer petit à petit d'autres services. Alors, le modèle économique, en gros, c'est celui d'un journal gratuit. C'est-à-dire l'idée, c'était vraiment de laisser le contenu gratuit pour les utilisateurs, de ne pas faire de barrière pour accéder aux articles, à l'inscription, de rendre des parties payantes, etc. On va donc... Le journal gratuit, c'est de créer un trafic et puis, grâce à ce trafic, de pouvoir vendre des espaces de communication. Donc, ça a commencé comme ça, avec des premiers annonceurs. un petit peu public aussi, qui avait un intérêt, bon c'était pas grand-chose, quelques centaines d'euros pour mettre en lumière, et ça suffisait, moi, pour financer mon travail. Donc c'est arrivé comme ça, et dans un deuxième temps, la partie emploi a pris beaucoup d'importance, puisqu'on s'est rendu compte qu'il y avait une grosse demande de recrutement, de besoin de recrutement, donc ça c'est un paradoxe, malgré le chômage à La Réunion, il y a aussi beaucoup de besoin de recrutement. Le site avec sa base de données s'est un petit peu transformé en base de CV et aussi a servi de plateforme de recrutement. Donc les revenus du site qui au départ étaient 100% sur des partenaires communication de la pub, petit à petit a basculé aussi sur un forfait emploi qui est payé par des annonceurs pour passer, pour avoir accès à la base de CV et publier des annonces. Maintenant, on est à peu près à 60% des revenus du site qui sont sur ce porté emploi et 40% qui sont des annonceurs pub.

  • Speaker #0

    Ça serait le petit assis. C'est une transition qui s'est faite aussi un peu par l'attraction du marché, un peu naturellement, c'est ce que je comprends.

  • Speaker #2

    Oui, et puis le fait que, je reviens là-dessus, c'est qu'il y a peu de mise de départ, il n'y a pas besoin de… de gros investissements. Moi, je n'ai jamais eu de bureau. Je suis chez moi, en fait, dans une pièce dans mon garage. Je n'ai pas de frais fixes. Donc, ça suffit pour commencer mon travail.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, tu as opéré le site. Est-ce que tu as des gens que tu as employés ? Quelle est l'équipe qu'il y a derrière à date ?

  • Speaker #2

    Moi, je suis tout seul comme gérant de la société Réunionnais du Monde. Évidemment je sous-traite pas mal de tâches, tout ce qui est informatique, j'ai un petit peu de modération aussi, il y a à peu près entre 20 et 40 annonces par jour qui sont mises en ligne par des entreprises, donc il y a quand même un travail de modération, correction avant la mise en ligne, donc ça je me fais assister. Il y a une grosse partie de travail sur les réseaux sociaux, bien sûr, 500 000 abonnés cumulés on va dire, entre les pages Facebook, Pages Emploi, Pages Brain On Ed du Monde, LinkedIn, Twitter, Insta, etc. Donc je continue à faire moi les portraits, le contenu. J'ai essayé d'automatiser pas mal de tâches avec des outils comme Zapier qui permettent de faire des choses vraiment intéressantes.

  • Speaker #0

    Donc pour moi l'idée c'était de rester à une échelle maîtrisée on va dire. C'est vrai qu'il y a eu cette injonction à certaines périodes. On part d'une boîte qui a bientôt 20 ans qui me disait il faut grossir pour embaucher, il faut que ça se développe, il faut que ça se développe comme une injonction et j'ai vu moi pas mal de boîtes vouloir grandir trop tôt, trop vite. pas mal d'entrepreneurs se mettent en difficulté parce qu'il fallait grossir, embaucher, qui au bout d'un moment se travaillaient, leur travail c'était de se mettre sous la gorge pour payer le salaire des embauches qu'ils avaient faits, et finalement des projets qui capotaient parce qu'ils avaient voulu grossir. Et finalement, je me suis dit pourquoi vouloir grossir, il y a une échelle, juste échelle à trouver. et moi j'ai essayé de la trouver en ne pas forcément grossir embaucher, se développer mais simplement répondre aux besoins les uns après les autres pour l'instant j'en suis là après tout reste possible pour la suite oui bien sûr franchement c'est vraiment intéressant cette vision que tu as tu

  • Speaker #1

    vois j'ai l'impression que tu as eu tout de suite une approche de rentabilité plutôt que de croissance oui D'ailleurs, tu nous as tout de suite parlé de la mise de départ et l'investissement initial. Ce qui montre aussi que ta réflexion est très orientée sur combien ça coûte et combien ça rapporte. Et tu vois cette vision un peu qui devient à la mode en ce moment, depuis quelques années déjà, du solopronariat. C'est un peu ce que tu as fait en fait. C'est de dire, ok, je vais monter quelque chose. en étant seul et évidemment entouré de freelances, de personnes qui vont t'aider, etc., en étant assez frugal dans l'approche. Tu as parlé d'automatisation, et évidemment, c'est des sujets qui me parlent bien, mais je trouve que tu vois, pour une boîte qui s'est lancée en 2005, si je ne dis pas de bêtises, ce n'était peut-être pas aussi évident que ça l'est maintenant, parce qu'aujourd'hui, on parle beaucoup de tous ces sujets-là. et c'est intéressant de voir que tu as eu cette vision là et je pense En tout cas, de mon analyse de ce que je fais, de ce que tu dis là, c'est que j'ai l'impression aussi que ça a été un des critères qui a fait que tu as pu durer dans le temps et que tu n'as pas forcément couru sur le fait de dire je vais grossir, je vais embaucher plein de monde, mais je vais vraiment focaliser sur la partie rentabilité En parlant de ça, est-ce que Nicolas, tu serais OK de nous partager peut-être des chiffres ? tu vois, sur Réunionnais du Monde, tu vois, en termes de CA, qu'est-ce que ça représente ? Peut-être aussi en termes de visite mensuelle, ce que ça représente. Tu vois, quelques métriques qui nous permettent de toucher un peu plus ton business du doigt.

  • Speaker #2

    Salut, c'est Anthony. Je me permets de t'interrompre un instant dans ce podcast pour te parler de quelque chose. C'est la communauté des entrepreneurs d'outre-mer. La communauté ou encore la commu, c'est un groupe d'entraide entre entrepreneurs qui sont basés en outre-mer ou issus de la diaspora ultramarine. Dans cette communauté, nous avons actuellement des personnes issues de la tech, de l'immobilier ou encore du social, mais aussi avec différentes maturités dans l'entrepreneuriat. Notre objectif, c'est simple, c'est de se tirer les uns les autres vers le haut. Avec quoi ? Avec un groupe Discord, où on peut échanger tous les jours. Il y a un digital cowork pour rencontrer... Les personnes et pour pouvoir échanger avec des membres, trouver du soutien dans nos projets. On a aussi des ressources exclusives réservées aux membres et aussi des émanements sur mesure pour t'aider dans ton parcours entrepreneurial. Que tu sois débutant ou expérimenté dans ton domaine, que tu sois à La Réunion, aux Antilles ou en métropole, tu es le ou la bienvenu. Tu retrouveras toutes les informations utiles dans le lien en description de cet épisode. Et puis si tu as des questions, n'hésite pas à revenir vers nous. On se fera un plaisir de te répondre. Maintenant, on reprend le podcast.

  • Speaker #0

    Oui, alors juste je rebondis sur ce que tu disais, sur les entrepreneurs dans les années 2000 et tout, il faut dire que c'est une communauté un peu qu'il y avait à La Réunion dans les années 2000, un peu de pionniers du web. A l'époque, c'était vraiment super parce qu'on se retrouvait une fois par mois ou régulièrement, on peut dire, acteurs du web à La Réunion. Il y avait le forum I974 à l'époque. Donc à cette époque, c'était vraiment sympa parce qu'on se connaissait tous, on se voyait régulièrement. Ça permettait de faire des partenariats, etc. C'était un peu le pionnier, on va dire, à l'époque. de cette façon de travailler, mais qui a aussi, il ne faut pas idéaliser non plus, qui a aussi, ça va se cacher, pour moi par exemple, c'est le fait qu'il n'y a pas vraiment de frontière entre la vie. professionnel, le travail et puis la vie personnelle. Moi, je n'ai plus vraiment de week-end, je n'ai plus vraiment de vacances. Je ne me plains pas du tout, parce que c'est la vie que j'ai choisie. Mais pour l'entourage, ce n'est pas toujours facile quand on a quelqu'un qui est à la maison. qui sort le matin en caleçon dans son bureau, et puis qui est tout le temps à la maison, qui continue à travailler un petit peu les week-ends, qui n'est jamais vraiment en vacances. Donc, voilà, je voulais juste un peu une parenthèse sur cette façon de travailler. Pour les chiffres, le site Réunions du Monde fait, selon Google Analytics, 1,4 million de visiteurs uniques par an. C'était en 2023, c'était en 2022. C'est stabilisé à peu près depuis le Covid, puisque c'est vrai que le Covid a été difficile pour pas mal d'entreprises, mais paradoxalement, pour évidemment le web, c'était plutôt une période où les gens étaient beaucoup sur Internet. Il y a eu un pic de visites pendant le confinement, et depuis c'est stabilisé. Donc pour les chiffres... Je visite à peu près 500 000 fans cumulés, il y a sûrement des doublons, mais sur les réseaux sociaux. Une newsletter de 81 000 abonnés mensuels. News Editor LinkedIn aussi, 12 500 abonnés. Un système d'alerte, ça se développe le plus, alerte mail, j'ai à peu près 12 000 mails par jour. La société Réunion du Monde, c'est une SRL avec deux actionnaires, dont moi qui est majoritaire. qui génère entre 130 et 140 000 euros de chiffre d'affaires par an. On est à 140 000 euros de chiffre d'affaires pour cette boîte.

  • Speaker #1

    Ok. Et là, aujourd'hui, vous êtes toujours rentable. Tu avais solidifié cette base-là, cette croissance de CA. Elle ne s'est pas faite au détriment de cette rentabilité-là ? Oui,

  • Speaker #0

    je ne suis pas du tout orienté finance, comptabilité, objectifs. En général, je découvre 6 mois après si l'année d'avant était une bonne année. C'est quand l'expert comptable me donne les chiffres sur les chiffres d'affaires, résultats, etc. que je sais si ça a été une bonne année. Mais ça va être plutôt au feeling. sur ce qui m'intéresse et ce qui m'intéresse, ce n'est pas vraiment la partie financière.

  • Speaker #1

    Ok, ok. Mais parce que du coup, tu as d'autres activités à côté, tu n'es pas complètement dépendant peut-être toi-même de cette activité-là, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Non, non, non, je n'ai pas d'autres activités. Je suis gérant de Pénonnet du Mont et c'est l'activité.

  • Speaker #1

    Ok, ok. Bon, c'est plutôt peut-être parce que tu sais que ça tourne et dans tous les cas, tu vas... Peut-être que tu vas faire une moins bonne année que l'année d'avant, mais tu n'auras pas de problème pour te payer ou ce genre de choses parce que le modèle est quand même plutôt stable, j'imagine, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est vrai qu'il y a des partenaires réguliers, des annonceurs qui, d'année en année, très fidèles depuis vraiment plus de 10 ans, qui reprennent. D'ailleurs, Je n'ai pas vraiment de démarche commerciale, je n'ai pas de régie, je ne fais pas de prospection d'annonceurs. En général, c'est les entreprises qui appellent pour savoir comment ça se passe pour être sur une année du monde. Je n'ai aucune démarche commerciale, ce qui est un petit peu une aberration. au niveau économique, de ne pas prospecter, vendre et tout, mais je ne fais pas du tout, ce n'est pas la partie de mon boulot.

  • Speaker #1

    ok ok ok et peut-être pour finaliser un peu la vision 360 là côté vraiment business c'est autant tu dis que tu vois t'as pas forcément de stratégie financière et commerciale pour toutes les raisons que t'as donné est-ce que sur enfin c'est pas est-ce que je sais que la réponse c'est oui mais Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de ta stratégie en termes de com ? Parce que tu vois, les chiffres sont assez impressionnants de ce que tu as mis en place. Évidemment, c'est le fruit de 20 ans de travail, mais je pense qu'il y a aussi… derrière tu vois une réflexion et des choses qui ont été faites qui t'ont amené à ces chiffres de fréquentation et tu vois on est en 2024 je pense que tu vois aborder une stratégie autour de de l'acquisition etc c'est pas la même chose que peut-être il y a 10 ou 15 ans de ça est-ce que tu peux nous parler un peu de ça et de l'évolution de cette stratégie autour de comment faire connaître le site faire en sorte que les gens créent des comptes ? Parce que finalement, si tu n'as pas cette partie-là, tes annonceurs, forcément, ils vont peut-être… Tu vois, c'est un peu la pierre angulaire de ton business. Est-ce que tu peux nous partager un peu comment toi, tu as réfléchi à ça et comment tu y réfléchis maintenant en 2024 ?

  • Speaker #0

    Donc, la stratégie, je dirais deux choses. Déjà, le rapport aux réseaux sociaux qui ont ces dernières années vraiment, j'ai envie de dire, vous fait… une grosse partie du trafic qui ont absorbé vraiment, on a vu qu'il y avait des blogs, il y avait des sites qui ont disparu en fait, puisque les gens maintenant passent beaucoup de temps aux réseaux sociaux. Et moi, j'ai toujours essayé que le flux de trafic, on va dire, vienne vers le site, par des réseaux sociaux, vers le site. J'ai aussi vu pas mal d'entrepreneurs qui ont monté des choses en se basant uniquement sur YouTube, sur Facebook, en mettant toute leur force de travail, leur qualité de travail, toute leur création finalement en la donnant aux réseaux sociaux. Et au bout du compte, c'est les réseaux sociaux qui sont gagnants, qui tirent les les fruits, les annonceurs, etc. Donc moi, j'ai toujours cet instinct de me dire, le site est à la société, la newsletter c'est une propre base de la société, si on veut, moi ce que je vends à mes annonceurs, c'est de la visibilité sur NNN du monde, donc sur le site et les réseaux sociaux, mais tout ça, ça doit rester dans le sens, dans le bon sens, ça ne doit pas s'échapper, ça doit arriver. Donc je dirais ça, et puis les partenariats, partenariats avec la presse, les médias, essayer de sortir un petit peu d'Internet, les soirées, par exemple, il y a une grosse soirée au Zénith, le site est partenaire, des tournées d'artistes, il y a l'émission télé, depuis deux ans, sur Réunion la Première, donc ça c'est un partenariat avec Réunion la Première, sur les... les soirs avant le JT, vers 18h40, Katiana Castelnau qui discute avec un réunionnais dans le monde. Donc, c'est un petit peu la version télé des portraits du site. Donc, ça aussi, c'est de la visibilité. Voilà, c'est comme ça que j'essaie d'avancer pour que la visibilité de Réunionnais du Monde sorte un petit peu du web et continue à développer le trafic.

  • Speaker #1

    Merci pour ces éléments, parce que... C'est vrai que tu vois, comme tu le disais, à l'ère des réseaux sociaux, etc., on pourrait un peu se perdre sur ces stratégies-là. Et il y a un truc que tu dis qui me paraît vraiment important, c'est le fait de dire que tu dois rester maître de ton trafic et de tes données. Même s'il faut jouer le jeu des réseaux sociaux, il faut bien que ça soit dans le sens de l'intérêt de la boîte et pas l'inverse. et c'est vrai que tu vois des fois on a tendance à se perdre et moi le premier et nous les premiers aussi avec Franck on est un peu dans cette réflexion là justement autour de la newsletter comment faire plutôt attirer plutôt les gens sur notre site et donc c'est des choses qui nous parlent bien sur la partie partenariat et tu vois couvrir des événements qui sont un peu partout dans le monde Moi, la question que je me pose, c'est comment tu fais pour être à La Réunion et avoir une présence partout dans le monde et réussir à relayer justement cette marque réunionnaise du monde, même sans être forcément là ? physiquement et deuxième partie de ma question sur la partie partenariat c'est comment toi aussi tu crées ces opportunités là tu vois un partenariat avec une chaîne de télévision tu vois je suis assez curieux de comment toi t'as provoqué ça sachant que comme tu le disais t'avais pas forcément de démarche commerciale est-ce que tu peux nous en dire un peu plus là dessus comment tu fais pour être présent partout même en n'étant pas là physiquement et comment tu fais pour créer ces partenariats qui assouent un peu la puissance de ta marque.

  • Speaker #0

    Alors sur la présence partout, c'est ça qui est magique avec un réseau, c'est qu'il y a des Réunionnais sur place, et d'ailleurs il y a eu des périodes… Moi je faisais une rubrique dans la presse, c'était Regards sur l'actualité c'est-à-dire un réunionnais qui est dans un pays, je dis un exemple, les élections américaines présidentielles, on a un réunionnais sur place à Washington qui va décrire l'ambiance. Des JO à Rio, une réunionnaise sur place qui est dans le stade, qui va prendre des photos, qui va partager tout ce qui se passe. En fait, les Réunionnais sont un peu des ambassadeurs en puissance. La Réunion leur manque tellement que souvent, eux-mêmes sont volontaires pour partager, pour dire ce qu'ils font, pour montrer, pour rencontrer d'autres Réunionnais. Donc, ce n'est vraiment pas un problème pour trouver des gens sur place. Après, bien sûr, il y a des gens qui s'investissent plus ou moins. Je pense à Betty, par exemple, à Paris. Je ne sais pas si vous avez eu l'occasion de la rencontrer. Betty, qui est une Réunionnaise qui habite, c'est incroyable. Betty, qui à la fois organise des événements, il y a eu des piqueniques, je ne sais plus de 300 personnes, souvent à la Villette. Et puis elle, qui est... Dès qu'il y a un événement réunionnais, elle va à un concert, elle connaît les artistes et tout. C'est génial parce qu'à chaque fois que Betty va dans un concert, elle va prendre des photos, elle va rencontrer l'artiste et puis il y aura un petit article sur Réunionnais du Monde. Il ne s'agit pas de transformer les gens en journalistes ou en correspondants, c'est juste des témoins. Ils sont là. Et ça, ça a fonctionné même sur des catastrophes naturelles ou des événements dramatiques, ou toutes sortes, c'est-à-dire qu'il y a quelqu'un sur place qui va partager ce qu'il est en train de vivre. Et parfois, ça va plus loin, c'est le regard réunionnais sur des événements, sur le monde, sur un pays, sur comment ça se passe dans tel pays, sur des ressemblances. Moi j'ai lu des articles déjà sur le Costa Rica-Réunion, il y a plein de paysages du Costa Rica qui ressemblent à la Réunion. on peut aller j'ai eu moi quelqu'un qui va à Los Angeles dans une boutique une épicerie qui va retrouver je ne sais plus des longanis des fruits qu'on trouve à La Réunion des choses vraiment incroyables quoi et puis toutes ces initiatives prises par des Réunionnais donc le site sert aussi à ça c'est de les mettre en avant les mettre en lumière notamment tous ces camions-bars ces restaurants qui ouvrent il y en a un par semaine, je dirais, c'est un Réunionnais qui va monter son business. Ça tourne souvent, bien sûr, autour de la cuisine, puisque la cuisine réunionnaise est en train de se faire connaître à l'échelle nationale, à ce moment. On n'en est pas forcément conscient à La Réunion, mais il y a en ce moment une grosse, on va dire, capitale sympathie autour de, pas que le rougail saucisse, mais la cuisine réunionnaise.

  • Speaker #1

    voilà sur la partie réseau la deuxième question c'était sur les partenariats assez fort là tu nous citais l'exemple de l'émission réunionnais du monde sous format télévision et du coup j'extrapolais un peu parce que tu nous avais dit aussi tu nous avais parlé des partenariats tout à l'heure comment tu identifies et tu arrives à créer justement ces partenariats là

  • Speaker #0

    C'est dans les deux sens, ça dépend. Là, pour l'émission télé, c'est Réunion Première qui m'a appelé en disant qu'on aimerait bien faire une émission réunionnaise du monde. On a réfléchi ensemble, on a une convention de partenariat. Parfois, c'est... je repère ou quelqu'un me signale quelque chose d'intéressant. Un autre partenaire que j'apprécie beaucoup, c'est la page Facebook L'Adi Lafay. Je ne sais pas si vous connaissez. C'est un réunionnais de Lyon qui a vraiment un talent graphique, de moucatage sur l'humour. Donc, on s'échange, on se partage mutuellement des postes, des visibilités parce que ça correspond. Là, j'ai un partenaire avec Cult Media, où on cross-postage Facebook. Quand c'est cohérent, quand il y a une... une cohérence à le faire, ça fonctionne très bien, que ce soit, que ça vienne de l'un ou de l'autre, en fait.

  • Speaker #1

    Ok, ok, ok. J'ai l'impression aussi que, tu vois, quand je t'entends parler aussi la Nicolas, c'est que, tu vois, moi, j'essaie de comprendre un peu les, pas les mécanismes, mais j'essaie de comprendre qu'est-ce qui fonctionne derrière et j'ai l'impression que le fait que tu sois très ouvert, et de dire, en fait, quelqu'un peut te solliciter, de toute façon, tu ouvriras la discussion, en tout cas, c'est ce que je ressens. J'ai l'impression que c'est un peu ça aussi, peut-être une des clés qui fait que tu arrives à créer ces opportunités. Et tu parlais aussi de la collaboration avec des réunionnais partout dans le monde. J'imagine que ce n'est pas forcément toi qui vas les solliciter, peut-être que ce sont parfois des personnes qui te proposent des choses. Et un des éléments importants, c'est de dire, toi tu laisses la porte ouverte quand c'est cohérent et il n'y a pas de raison de ne pas le faire et de mettre de l'énergie dessus en tout cas c'est ce que j'en comprends c'est ça j'avais peut-être une dernière question après je redonnerai la parole aussi à Franck qui à mon avis est en train de bouillonner aussi sur tout ça mais si on rentre un peu dans le sujet dans le fond du sujet de des Réunionnais partout dans le monde, du retour au pays, parce que c'est un sujet dont on entend de plus en plus parler, et comme tu le sais, moi, c'est une thématique à laquelle je suis particulièrement sensible. Quelles sont les grandes évolutions que tu vois autour de la diaspora réunionnaise ? C'est une question volontairement assez large, mais tu vois, en 19 ans, où tu vois des témoignages, tu vois des personnes qui te contactent, échanges beaucoup avec les Réunionnais ici et ailleurs. C'est quoi un peu les grands changements que toi tu as vus passer grâce à ce regard réunionnais du monde au niveau de la diaspora réunionnaise et des Réunionnais dans le monde de manière globale ?

  • Speaker #0

    Alors, déjà peut-être dire que chaque parcours est différent, chaque parcours est unique. il y a beaucoup de réunionnais qui font leur vie, leur carrière ailleurs, qui n'ont pas forcément envie de rentrer, d'afficher le fait qu'ils sont réunionnais. Il y a toutes sortes de parcours. Le retour au pays, moi je constate qu'il a pris de l'importance de plus en plus dans le débat public, on va dire, parce que c'est vrai qu'il y a beaucoup d'incitations à la mobilité au départ, c'est-à-dire on va aider les jeunes, les étudiants, on va aider à partir, on va les accompagner, mais rien sur le retour qui reste un petit peu chacun et livré à son compte, en fait, pour savoir est-ce qu'il y a une stratégie de retour, comment faire quand on est parti pendant des années, etc. le site Réunionnais du Monde, depuis 2008, fait des portraits retour avec l'idée de montrer d'expliquer comment, par l'exemple, comment c'est possible. C'est-à-dire, moi, j'ai réussi à rentrer, à me réinsérer sur le marché de l'emploi. Comment j'ai fait ? Est-ce que j'avais une stratégie ? Donc là, on peut faire des points communs, entretenir un réseau, par exemple. Ça peut être faire, quand on part faire une école d'ingénieur de commerce, c'est de faire un de ces stages à La Réunion. Ça permet... d'entretenir son réseau sur l'île. Donc, montrer qu'il est possible, c'est de montrer aussi sur un marché de l'emploi concurrentiel comme celui de La Réunion, de plus en plus d'ailleurs, puisque La Réunion est assez attractive, beaucoup de gens rêvent de vivre ici, rêvent de venir déménager, de venir habiter ici. C'est d'essayer de montrer, pour des raisons concrètes, économiques, que Le Réunionnais de retour a un avantage concurrentiel par rapport aux autres. pas pour des raisons idéologiques, politiques, Zoray, Créole, tout ce que vous voulez, ce n'est pas pour ça. C'est sur des critères purement économiques. Quelqu'un qui connaît déjà le marché, qui connaît déjà la Réunion, évidemment, un diplôme égal sera plus intéressant pour un recruteur. Quelqu'un qui sait pourquoi il revient, pourquoi il vient, pourquoi il revient. Ce n'est pas quelqu'un qui va voyager, qui va partir six mois après dans un autre territoire, ou quelqu'un dont le conjoint ne va pas s'adapter, voudra partir. Non, c'est un réunionnais qui rentre définitivement. Parfois, ça peut être aussi le fait de parler créole pour certains métiers. C'est évidemment quand on travaille dans le social, médicaux, voire commercial, ça peut être intéressant, objectivement, de parler créole. Pour toutes ces raisons-là... Il y a une partie des recruteurs, c'est une mutation que j'ai vu, qui se rendent compte que... ce réunionnais, réunionnaise de retour au pays, c'est vraiment quelqu'un d'intéressant. Et en plus, souvent, ce retour, il se fait fin de vingtaine, début de trentaine, c'est autour de 30 ans, pour ceux qui sont partis après le bac et faire des études. Pour le marché de l'emploi, j'ai envie de dire que c'est intéressant, c'est des gens qui sont mûrs, qui ont un diplôme, qui ont un peu d'expérience, qui sont intéressants pour les recruteurs. Donc cette question du retour, elle prend de plus en plus de place, elle rentre en choc avec d'autres problèmes qu'il y a à La Réunion. modestement, Réunion des DuMonts essaye d'apporter un éclairage là-dessus en disant, oui c'est possible, c'est possible à l'échelle individuelle, comment ? On partage ses bonnes pratiques, on partage son expérience, on joue sur tout ça pour rendre possible le retour.

  • Speaker #1

    Ok, merci pour ça et c'est bien que tu, en intro là, que tu dises à ma question, il n'y a pas de parcours type et c'est vrai que je pense que c'est aussi important, tu vois là il y a effectivement une tendance à à parler du retour au pays, mais tu vois, on rencontre aussi beaucoup de réunionnais qui font des choses extraordinaires partout dans le monde. On a eu un témoignage dans le cadre de la communauté des entrepreneurs d'outre-mer d'un réunionnais qui s'appelle Benjamin, qui a monté une boîte à Paris qui a été identifiée parmi les 40 boîtes les plus prometteuses. grand campus de startup au monde qui s'appelle Station F et je trouve que tu vois c'est important aussi de dire si tu as envie de rester en dehors de la réunion et faire ton parcours et bien c'est ok et fais-le et tu vas réussir à faire de belles choses et si tu as envie de rentrer tu peux aussi le faire c'est juste tu vois une considération de il faut qu'on garde les portes ouvertes et qu'on ne les ferme pas, en tout cas, a priori. Donc, merci pour ce rappel, Nicolas. Franck, j'étais très bavard, comme j'avais annoncé. Est-ce que toi, il te reste des petites questions ? Ou alors, est-ce qu'on peut aller sur les questions de fin d'épisode ? Bien sûr qu'il me reste des questions.

  • Speaker #0

    En fait,

  • Speaker #1

    Tu as déjà commencé à y répondre un petit peu. Quand tu as démarré en 2005, on t'imagine bien aller frapper à toutes les portes, à te trimballer tout ça un peu tout seul, et puis avec une montagne de choses à faire pour lancer le site, pour le faire décoller, commencer à le faire vivre et l'animer. Tu nous as parlé un peu d'automatisation, notamment avec le logiciel

  • Speaker #0

    Zapier. Moi, j'aimerais savoir aujourd'hui, dans une journée type…

  • Speaker #1

    de Nicolas Martin. Qu'est-ce que tu fais ? Ce rôle-là d'animation du site, ça te prend combien peut-être ? D'heures par jour ?

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu utilises ton temps dans une journée pour ton projet ? Alors, il y a beaucoup de mails, d'échanges de mails, je dirais une centaine par jour. de mails. Donc, c'est de toutes sortes. Ça peut être des partenaires, des annonceurs, des gens qui proposent une actualité. Toutes sortes. Même, des fois, on prend le site pour une sorte de guichet de La Réunion. J'ai des étrangers, ils écrivent comme si c'était le bureau du tourisme de La Réunion. Moi, je les renvoie à chaque fois vers les bonnes institutions. Donc, il y a une grosse partie d'échanges. Il y a une partie sur le contenu du site. Donc évidemment, un site ne va pas faire d'audience si on ne met plus de contenu nouveau, frais. Donc ça, c'est les portraits, c'est l'actualité culturelle, l'agenda, c'est les informations, tout ce qu'il faut mettre à jour sur le site. Et puis la partie réseaux sociaux, qui pour moi a pris trop de temps, mais qu'en fait on n'a pas le choix, c'est de modérer différentes pages sur les réseaux sociaux, sachant que cette partie-là est devenue plus compliquée ces dernières années. il y a un durcissement des rapports beaucoup de gens s'énervent rapidement sont vulgaires vont entrer tout de suite dans l'insulte ça c'était pas comme ça il y a 5 ans, 10 ans et il y a vraiment beaucoup de tensions sur les réseaux sociaux et moi j'essaye de faire en sorte que ça ne se passe pas sur les pages Alors, si ça reste dans des limites, si on est sur le fond des gens qui ne sont pas d'accord et qui échangent sur un sujet, il n'y a aucun souci, bien sûr. Dès qu'on rentre dans les insultes, la grossièreté, tout, j'essaie de limiter ces choses-là. Et évidemment, ça prend du temps. Cette partie-là prend beaucoup, beaucoup de temps. et ce n'est pas non plus celle qui redonne le plus d'espoir dans l'humanité quand on passe peut-être dans mon cas deux heures, trois heures à modérer des échanges sur Facebook, etc. Il ne faut pas toujours garder la foi. Pour mes journées, je dirais beaucoup d'échanges mail. la partie contenu du site, la partie réseaux sociaux, et puis bien sûr faire des devis, des factures, un peu d'administratif. Ça, c'est mes journées.

  • Speaker #1

    Ok, merci pour cette vision-là. Je trouve ça intéressant de voir que, tu vois, même après 20 ans, si on ne continue pas d'alimenter le site au quotidien, le projet, il va arrêter de fonctionner. Et ça, je pense que c'est un message qu'il faut rappeler. C'est vraiment... des efforts sur la durée pour la réussite d'un projet. Alors, on a fait un tour assez complet là. Tu nous as parlé de ton parcours, on a vu la genèse du site, on a vu comment il a évolué. Tu nous as parlé des choses qui te plaisent, toi, dans ce projet. On a vu un peu toute la communauté qui gravite autour. Est-ce qu'il y aurait peut-être un sujet qui n'a pas encore été abordé et dont tu souhaiterais nous parler à nous et à ceux qui nous écoutent ?

  • Speaker #0

    Peut-être mettre un petit accent sur ce qui se passe autour de la cuisine réunionnaise en ce moment à l'échelle nationale. C'est beaucoup autour du rougail saucisse, mais vraiment c'est chiffré, c'est prouvé. Le rougail saucisse est dans les dix premières recherches de recettes sur Google. Ça monte d'année en année. En France, dans certaines régions, une étude du site Marmiton, par exemple, montre que c'est la première recette. cherchés par les bretons. Dans tout l'ouest de la France, il y a un gros succès de la cuisine rennais. Malheureusement, il y a un pendant, c'est qu'on perd un peu la paternité de tout ça. Et ça, c'est quelque chose qui est arrivé, par exemple, sur le rhum arrangé. Le rhum arrangé, c'est à la base beaucoup la Réunion, un petit peu les Antilles. Je ne sais pas si Franck, toi, en Martinique, c'est vraiment rhum arrangé, ça fait partie de la tradition ? Non,

  • Speaker #1

    non, non, c'est vraiment… Rhum arrangé, c'est vraiment vu comme quelque chose de la Réunion. Et pour la petite histoire, ils disent qu'à la Réunion, on est obligé d'arranger le rhum parce que le rhum local ne peut pas se boire comme ça. Mais bon, c'est une petite guéguerre. Bref, parenthèse est fermée.

  • Speaker #0

    Voilà, tout ça pour dire... Oui, pardon.

  • Speaker #2

    Pardon Nicolas, je rebondis là-dessus, parce que tu sais, on avait reçu Grégory Blard et ses gars de l'Iran qui sont derrière la maison à ranger Blard, et je sais que c'est un sujet que eux... défendent beaucoup justement cette appellation Rome arrangé, ils voudraient que ça soit quand même protégé, en tout cas il y a ce sujet effectivement de rendre la paternité du Rome arrangé à la Réunion donc ouais c'est un sujet qu'on connait et qu'on avait abordé justement dans un de nos précédents épisodes avec Grégory et Célia

  • Speaker #0

    Alors j'ai envie de dire que malheureusement c'est presque perdu, c'est presque déjà perdu c'est à dire que Grrrr Le rhum arrangé maintenant, c'est devenu un produit des îles. Vous allez chez Lidl, vous avez des bars à rhum arrangé, vous avez des cavistes et tout. La Réunion a beaucoup disparu des plus liés à cette appellation de rhum arrangé. Et ce qui s'est passé pour le rhum arrangé, qui est devenu un produit exotique, un produit des îles, une sorte de mélange. Maintenant, il y a même de la vodka arrangée. On a même perdu le terme arrangé. Il y a des jeans à ranger, il y a ce qui est en train de se passer sur Logaïs 6. C'est-à-dire qu'à force de ne pas protéger ce qu'on fait, nos créations, nos inventions, ce qui touche à notre culture, on en perd la paternité. J'ai envie de dire que malgré ce recul de 15 ans, 20 ans, à La Réunion, on a des bons produits, on crée des bons produits, on crée une attente. On a une gastronomie incroyable qui mériterait d'être positionnée sur la carte du monde des gastronomies en tant que telle, mais par naïveté, par manque de préparation à l'export. Si vous voulez, on va financer des millions pour faire un tel salon, on va communiquer, on va faire une soirée, on va faire des supers événements et tout. Par contre, on ne va pas penser à protéger juridiquement les appellations. On ne va pas penser qu'on va se faire piller à l'échelle industrielle, maintenant, de rougail-saucisse. Vous avez des boîtes de conserve de toutes sortes de rougail-saucisse. Bon, ben, ce n'est plus associé à La Réunion, maintenant. On est en train de le perdre, là, ça y est. voilà c'était juste ce point là dont je voulais parler c'est que exporter, faire rayonner l'île à l'extérieur c'est pas que de la communication c'est aussi se préparer se protéger pour pas se faire piller tout simplement ce qu'on a écoute moi à titre personnel je te remercie pour

  • Speaker #1

    ce message j'adhère J'ai à dire totalement, c'est hyper important je trouve, de protéger ce qui fait aujourd'hui le patrimoine de la Réunion. Merci, merci beaucoup Nicolas, merci beaucoup pour tout ça. Le temps est passé très vite, mais ce n'est pas encore fini. De la même manière qu'on a l'habitude de commencer par un portrait créole. On finit toujours nos épisodes avec quelques questions rapides. Clément va se faire un rappel de te présenter un peu les règles du jeu et de te poser les quelques questions de fin.

  • Speaker #2

    Yes, alors là, Nicolas, pour clôturer cet épisode, je vais te poser pareil trois questions. Et là, l'objectif, c'est de répondre de manière assez concise, la plus concise possible. La première question, c'est, tu vois là, sur ton parcours entrepreneurial, toi c'est quoi la plus grosse galère que tu aies connue et comment tu as fait pour t'en sortir alors grosse galère je crois qu'en 2007 je me réveille un matin je

  • Speaker #0

    vais sur le site 30% des données de la base membre des articles ont disparu je vois ça donc je suis comme un fou je vais à l'agence web qui héberge le site je fais le siège en disant mais récupérer ça c'est pas possible, c'est quoi cette histoire et tout, donc tout ça pour dire que on reste sur un métier qui est quand même beaucoup immatériel c'est à dire que ça c'est une des craintes que j'ai, c'est que je sais pas, une grosse panne web, plein de serveurs qui plantent et tout, et puis il y a presque 20 ans de boulot qui disparaissent quoi Donc j'ai eu un petit aperçu de ça et c'est ma plus grosse galère.

  • Speaker #2

    Et du coup comment tu as fait pour t'en sortir de ça ?

  • Speaker #0

    Ah ben je suis là, j'ai été moins cool que d'habitude, j'ai fait le siège du truc, j'ai dit je m'en fous de comment vous faites, moi je ne sors pas de votre bureau tant qu'on ne récupère pas le site, toutes les données etc. Donc il se trouve à l'époque c'était une agence qui était mal gérée, qui était... Et depuis j'ai changé, je suis toujours avec la même agence depuis que j'ai changé, mais c'est une défaillance de cette agence. Ce n'est pas le problème en fait.

  • Speaker #2

    ok ok ok ouais effectivement on peut imaginer le petit coup de frayeur que t'as eu deuxième question c'est ta plus grosse fierté là pareil sur tout ce que t'as fait autour de ton projet si il n'y en avait qu'une seule à noter ça serait laquelle ?

  • Speaker #0

    alors la fierté c'est de mettre en avant la fierté des autres en fait par rapport à la réunion c'est c'est Je ne pense pas qu'il y a beaucoup de médias dans un contexte de problèmes économiques, sociaux, de chômage, souvent qui ressortent à La Réunion. Là, on a un site, un média où les gens affichent. leur fierté qui est individuelle, qui est la fierté de ce qu'ils ont fait, de leur parcours, parfois par de très loin. Ils peuvent le dire, ils peuvent le montrer, ils peuvent le partager. Et aussi la fierté collective, c'est la fierté de venir à la Réunion, de sortir par exemple d'une filière de formation, d'un lycée, d'une école. Voilà, ma fierté, c'est la fierté des autres.

  • Speaker #2

    C'est vrai que quand tu dis là, c'est vrai que le site Réunionnais du Monde, en fait, quand tu y vas, il y a toujours des choses positives. Et c'est vrai que c'est... C'est assez rare pour le noter, donc carrément aligné. Et dernière question, on est là aussi pour parler d'entrepreneuriat évidemment, si tu avais un conseil toi pour quelqu'un qui se lance dans l'entrepreneuriat ou bien même pour toi, le Nicolas d'il y a 15 ans, ça serait quoi ce conseil sur l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #0

    C'est un conseil qui n'est pas forcément très sexy. J'ai envie de dire la prudence, c'est-à-dire prendre son temps, être prudent, ne pas s'aider aux sirènes de vouloir grandir trop vite ou d'aller vers ce qui est le plus brillant, le plus à paillettes. C'est de faire les choses parce qu'elles ont du sens, parce qu'elles sont cohérentes. à long terme. C'est-à-dire que ne pas s'engager comme ça dans des recettes faciles ou rapides pour gagner rapidement de l'argent et avoir du succès rapidement. Tout ce que fait miroiter une grosse partie du web. et dans les pièges dans lesquels tombent à mon avis beaucoup, notamment de jeunes, d'ados, pensant que c'est facile, qu'on va devenir riche, qu'on va réussir en suivant tel gourou, telle recette. Essayer de revenir à quelque chose peut-être d'un peu moins sexy, mais plus prudent, plus prendre son temps. Voilà, c'est un peu ce que je dirais.

  • Speaker #2

    Ok, écoute, merci pour ce conseil qui est très pragmatique, mais en même temps très vrai. Écoute, Nicolas, on arrive à la fin de cet épisode. Un grand, grand merci à toi d'avoir joué le jeu avec nous. Aujourd'hui, on a appris plein, plein de choses. On sait que cet épisode était aussi attendu de nos auditeurs. Donc, encore merci pour ton temps.

  • Speaker #0

    Merci à vous deux et continuez à nous faire partager le parcours d'entrepreneur.

  • Speaker #2

    Yes, on lâche rien. Merci Franck. J'en profite pour remercier aussi toutes les personnes qui nous écoutent jusqu'à maintenant en podcast sur Spotify, Apple Podcast, Deezer. N'hésitez pas à nous mettre un petit like sur la plateforme où vous nous écoutez. C'est quelque chose qui nous aide aussi à continuer à développer le podcast. Dites-nous aussi en commentaire ce qui vous a le plus surpris sur cet épisode. et on vous dit à très bientôt pour le prochain épisode de Podpast d'entrepreneurs c'était le podcast des entrepreneurs d'outre-mer et on espère sincèrement que ça vous a plu et inspiré si

  • Speaker #1

    c'est le cas vous pouvez nous le faire savoir en mettant un like et en nous le disant dans les commentaires et bien sûr pensez à vous abonner pour ne pas rater la sortie du prochain podcast

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Le portrait créole

    02:26

  • Le parcours de Nicolas : Sup de Co, Club Med, journalisme

    10:46

  • La génèse de Réunionnais du monde

    19:57

  • L'analyse du business : investissement de départ, solopreneuriat, développment

    23:11

  • Les chiffres (impressionnants) de Réunionnais du monde

    31:04

  • Prospection commerciale et stratégie

    38:26

  • Comment créer des partenariats au niveau international, depuis la Réunion ?

    43:53

  • La question du retour au péi : le regard de Nicolas

    51:05

  • Le quotidien d'un entrepreneur du web, c'est quoi ?

    57:03

  • Son message : défendre l'identité réunionnaise !

    01:01:26

  • Les questions rapides - galère, fierté, conseil

    01:06:12

Description

Dans cet épisode, nous allons à la rencontre de Nicolas MARTIN, fondateur de "Réunionnais du monde".


Lancé en 2005, son site accueille aujourd'hui 1.4 millions de visiteurs par an. Interviews, articles, portraits, "Réunionnais du monde" c'est aussi le premier job board en termes de volume à la Réunion, et une émission TV.


Nicolas nous fait entrer dans les coulisses de son projet, avec bonne humeur, transparence, et beaucoup d'humilité.


Bonne écoute !


--- NOUS AIDER


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--- LIENS


👉 Le portail Réunionnais du monde

https://www.reunionnaisdumonde.com


🌎 Pour rejoindre la Commu', la communauté des Entrepreneurs d'outremer : https://www.lesentrepreneursdoutremer.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur ce podcast. Mon nom est Clément Marianne et avec mon acolyte Franck HOARAU, on vous emmène à la rencontre des entrepreneurs d'Outre-mer.

  • Speaker #1

    On vous propose de parler d'entreprise, d'innovation, d'investissement, d'indépendance, à travers le témoignage de femmes et d'hommes créoles qui ont eu l'audace de se lancer. Nous échangerons avec eux sur leur parcours, leur succès, mais aussi leurs erreurs, leurs échecs et de la particularité d'entreprendre dans les DOMs.

  • Speaker #0

    Allez, c'est parti, on vous emmène avec nous.

  • Speaker #1

    Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast des entrepreneurs d'Outre-mer. Alors, avant d'aller plus loin, là, tout de suite, moi j'annonce que c'est un épisode qui me tient particulièrement à cœur, parce qu'aujourd'hui on a un invité qui a été au cœur, je dirais, de mes activités associatives, à l'époque où j'étais plus jeune à Paris, dans l'association des étudiants réunionnais de Paris. Il nous a beaucoup aidé, il a été un relais de toutes nos informations, de tous nos événements, il a vraiment contribué à la cause réunionnaise et ultramarine, on accueille le fondateur du site bien connu. Réunionnais du monde. Ses interviews sont assez rares donc on a vraiment la chance de l'avoir. Donc moi j'ai vraiment le smile et je suis très heureux d'accueillir Nicolas Martin. Nicolas, komen i lé ?

  • Speaker #2

    Bonjour Clément, bonjour Franck, heureux de participer vraiment. Je le dis pour le bonheur et pour moi en fait, parce que ce que vous faites pour mettre en avant les entrepreneurs d'Outre-mer, c'est vraiment intéressant. Vous prenez le temps d'aller en profondeur. C'est une des raisons qui fait que j'ai accepté de participer. Je suis très heureux.

  • Speaker #1

    On est très heureux nous aussi, honorés comme on disait un peu en off avant de démarrer. Je pense qu'on aura énormément de choses à se dire. Je suis bien sûr accompagné de mon acolyte Clément. Clément, comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Ça va, très heureux aussi d'entamer cet épisode. J'ai 50 déjà questions dans la tête, donc j'ai hâte qu'on rentre dans le vif du sujet. mais ouais très content d'être là et encore merci à Franck de se lever chaque épisode très tôt il est 5h chez toi et à Nicolas d'avoir répondu à l'invité alors Clément je sais que t'as beaucoup de questions mais t'inquiète pas ça viendra tu auras ton temps de

  • Speaker #1

    parole Pour le moment, Nicolas, tu sais, on a notre tradition. Nous, dans le podcast des entrepreneurs d'outre-mer, on commence avec un portrait créole. Les auditeurs qui nous écoutent là, nul doute qu'ils ont tous déjà entendu parler du site Réunionnais du Monde. Mais on connaît moins la personne qui est derrière le site. Et pour vraiment rentrer dans le vif du sujet et mieux te connaître, je vais te poser trois questions. Et la première, si tu étais un plat, tu serais lequel et pourquoi ?

  • Speaker #2

    Une petite anecdote familiale qui s'est passée pour mon premier voyage en avion. C'est mes parents qui m'ont raconté ça. J'avais peut-être deux ans, deux, trois ans. Et l'hôtesse dans l'avion sert les plateaux et demande ce que je veux. Et j'aurais répondu riz, lentilles ou gaillet tomate C'est tout ce que je voulais comme menu dans l'avion. Et c'est resté un petit peu dans la famille riz, lentilles, ocailles et tomates. Moi je suis amateur de grains en fait. Ça aussi ça fait des polémiques parfois, grains partout, grains avec le riz cantonais par exemple. Ma compagne me dit mais non, on ne met pas de grains, on ne mange pas les riz cantonais avec les grains. Donc moi j'ai besoin de grains partout et aussi piments. Peut-être que vous avez connu ça, pendant les études en métropole, j'avais toujours le petit peu de piment pour ajouter dans les pâtes, le cassoulet, c'était le fait de croiser en piment.

  • Speaker #1

    Là déjà, tu nous parles de mettre des grains partout, de mettre un peu du piment partout, tu nous parles d'avions, de voyages, d'études hors de la Réunion. Là, on commence déjà à entrer un petit peu dans ce qui fera le cœur de nos échanges après. C'est marrant cette anecdote-là. De riz lentilles de rougail tomate.

  • Speaker #0

    C'est vrai que... Moi, je ne connaissais pas, effectivement. C'est innovant. Je vais tester, c'est innovant, effectivement.

  • Speaker #1

    Je suis sûr que l'hôtesse à qui tu as demandé ça dans l'avion, elle aussi, après toutes ces années, elle continue de raconter cette fois où un petit garçon de deux ans lui a demandé riz, lentilles, roulis et tomates. Alors, on a ton plat. Maintenant, si tu devais nous donner un lieu, un lieu que tu affectionnes, dans lequel tu aimes aller ou dans lequel tu aimerais aller, ce serait lequel ?

  • Speaker #2

    C'est une petite partie de la Réunion. Vraiment que j'adore, c'est entre Saint-Leu et les temps salés. Le souffle alors, toute cette côte un peu déchiquetée, où la mer vient battre contre les rochers, la roche volcanique. J'adore cet endroit, j'adore me balader, surtout depuis que c'est redevenu un petit peu calme, la route des Tamarins, on a rendu un petit peu cet endroit aux vélos, aux promeneurs. il y a beaucoup moins de voitures. J'aime bien me promener dans cet endroit, vers l'étang salé, au sein de l'eau.

  • Speaker #1

    Je suis content que tu dis ça, parce que moi aussi, c'est un lieu que j'apprécie particulièrement. Et là, ce qui me revient en tête, l'année dernière, au mois d'août, avec Clément, on avait organisé un pique-nique des entrepreneurs d'outre-mer, justement du côté de l'étang salé. Ça avait été une journée très riche, très intense. Je me rappelle qu'en sortie de cette journée, j'avais été faire un tour sur le bord de mer de l'étang salé, et notamment du côté du vortex énergétique. C'est un lieu dont j'avais entendu parler, mais je n'avais jamais eu l'occasion d'y aller. Et là, tout de suite, quand tu me parles de la mer déchiquetée, de la roche volcanique et de cette promenade au bord de l'eau, je repense à ce lieu-là, du vortex. Je ne sais pas si tu connais, si tu as déjà entendu parler, mais c'est un lieu avec plein d'emplacements.

  • Speaker #2

    Tu peux en dire plus ?

  • Speaker #1

    C'est un lieu où il y a beaucoup d'empilements de pierres, un peu au format zen et bouddhiste. Et c'est décrit comme un lieu où, au niveau des énergies, il se passe des choses, un vortex. Et apparemment, il y a quelques lieux comme ça dans le monde. Et ce lieu-là, l'étang salé, ferait partie de ces rares lieux qui sont des vortex énergétiques dans lesquels on se sent d'une certaine manière. Et moi qui suis assez sensible à ce genre de choses, j'ai ressenti une énergie particulière, en plus du fait de sortir de cette journée-là, de ce pique-nique où tout s'était super bien passé, on avait eu beaucoup d'échanges. Donc quand on me dit étant salé maintenant je repense toujours à ce lieu et à ce moment.

  • Speaker #2

    C'est vraiment intéressant ce que tu dis, parce que c'est vrai que je ressens aussi des choses. Ça m'est arrivé assez rarement de ressentir des choses dans des endroits. Ça arrive dans des voyages, mais je ressens des choses dans cet endroit aussi.

  • Speaker #1

    Ça ne m'étonne pas. Donc, on a ton lieu, on a ton repas. Maintenant, pour compléter ce portrait créole, si tu devais nous donner une musique, alors soit un titre en particulier ou alors un style de musique ?

  • Speaker #2

    C'est plutôt un style de musique, ou même deux, j'hésite, entre la bossa nova du Brésil et le reggae de la Jamaïque. La bossa nova, pour moi, c'est la plus belle des musiques. Peut-être que c'est la langue brésilienne. Ils ont trouvé une harmonie, une beauté. Ça me touche vraiment. J'essaie de faire écouter à mes enfants aussi, de leur transmettre ça. Mais j'adore la bossa nova. Après, pour moi, le cœur mondial de la musique, c'est les Caraïbes. J'ai eu la chance de vivre un peu, j'ai vécu à Saint-Pucy pendant un an et demi, un petit peu en Guadeloupe, je connais un peu la Martinique. Il y a des sons que j'écoutais quand je vivais là-bas. Dix ans plus tard, ça sortait. en France, en Europe, ailleurs. Moi, c'est le cœur de la musique, de l'invention de la musique. Et après, ça se diffuse dans... Je ne sais pas ce que tu en penses, toi, qui vis là-bas, plein de Caraïbes.

  • Speaker #1

    C'est vrai que la musique occupe une place très importante ici. J'ai l'impression encore plus qu'à La Réunion, par exemple, si on devait faire le comparatif. Par contre, tu soulignes un point important, c'est vrai que la musique qui jaillit de cette zone du monde des Caraïbes, elle a tout de suite tendance à conquérir le monde après. Tu parlais du reggae, c'est vrai qu'aujourd'hui la Jamaïque, c'est un endroit où le reggae est né et c'est devenu une musique mondialement connue. Ensuite, ça a été suivi par la dancehall, qui a connu le même destin. Et si on zoome un peu plus au niveau des Antilles françaises, Martinique, Guadeloupe, on a le Zouk aussi, qui a été créé ici et qui a connu aussi un succès mondial avec des compagnies comme Kassaf par exemple. Donc ouais c'est un berceau de musique et la musique qui naît dans ces territoires a tendance à connaître un beau destin. Et je rebondis aussi sur Bossa Nova, moi aussi c'est une musique que j'apprécie beaucoup et notamment pour bosser. Quand je veux travailler j'adore écouter des playlists Bossa Nova, je trouve que ça me met dans un mood à la fois de détente et en même temps de bonne disposition pour travailler. Et d'ailleurs...

  • Speaker #0

    bossanova c'est la première fois qu'on nous sort ce style musical donc là tout de suite ce que j'ai envie de savoir c'est clément qu'est ce qu'il a à nous dire sur ce style musical et jamy non mais écoute je savais je me disais je suis sûr que nicolas parce qu'il ya quand même beaucoup de choses autour de la musique sur le site réunion du monde je me suis dit ces moments où tel je vais être un peu collé parce que généralement c'est un peu le moment sur lequel j'ai toujours quelque chose à dire donc effectivement la la bossanova c'était un c'est un style de musique que je ne connais pas trop et je me disais justement que pendant cet épisode là où je sais que sur les sites réunionnais du monde il y a beaucoup de musique je me suis dit je vais peut-être être collé là sur cette partie et ça va pas manquer mais je prends bonne note et je vais aller me cultiver un peu là dessus parce que vous avez attisé ma curiosité en tout cas.

  • Speaker #1

    Moi tu verras il y a de quoi je suis sûr que tu vas tomber amoureux de ce style musical. Alors Nicolas, merci pour ces premières informations, qui permettent déjà de dresser un premier portrait. Tu nous as déjà fait pas mal voyager avec cette anecdote dans l'avion, ce lieu à La Réunion, et puis cette musique et ces musiques des Caraïbes, dont on a dit qu'ils ont connu un succès un peu mondial. La passerelle est toute trouvée pour tout de suite arriver à... à Réunionnais du Monde. Et en fait, on comprend que le site et le projet Réunionnais du Monde, c'est un peu le fruit de ton propre parcours. En tout cas, tu le décris souvent comme ça. Du coup, si tu devais nous décrire un petit peu dans les grandes lignes ton parcours scolaire et personnel, ça a été quoi les grandes étapes de ce parcours jusqu'à aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Ok, donc je suis né il y a 49 ans. à Saint-Denis, donc père Zoray, maman Créole. J'ai fait toute ma scolarité jusqu'au lycée, le Comte de Lille, et une année de classe préparatoire HEC à Saint-Denis. donc à l'époque on pouvait encore refaire en un an une place prépa HEC pour ensuite faire une école de commerce donc j'ai fait en un an et j'ai été pris à Schema donc c'est l'école de commerce on disait subdeco avant école supérieure de commerce à Nice sauf qu'il y a Antipolis voilà donc j'arrive à 18 ans 18-19 ans les études je suis un peu propulsé là-bas J'enchaîne rapidement avec un échange Erasmus. J'avais déjà un peu ce virus du voyage, l'envie de profiter pour découvrir, voyager. J'ai fait six mois en Suède à Stockholm d'échange Erasmus. important, donc j'ai décidé de faire mon grand stage d'école de commerce à La Réunion, donc j'ai eu la chance de faire à l'époque des RFO. France Télévisions s'appelait Arepo, je fais un stage de six mois qui était un peu commercial, mais à l'époque j'ai eu la chance de travailler aussi avec Stégora Patel, qui m'a dit écoute, si tu veux essayer tout type de métier, on veut bien que tu essayes la radio Donc pendant deux semaines, ils m'ont donné un micro, ils me collaient avec un journaliste, et je suis allé sur le terrain à La Réunion avec un micro pour voir un peu l'actualité. C'est bien plus tard, en repensant à cette expérience, dix ans plus tard, que je me suis dit qu'est-ce qui m'a fait vibrer dans ce que j'ai fait jusqu'à maintenant ? C'était cette expérience de journalisme qui m'a, par la suite, fait faire une formation en journalisme. J'ai travaillé pour le Gire à l'époque, c'était fin 2002, donc le Gire m'a embauché comme journaliste pour mon retour à la rédaction. C'est un petit peu décousu, mais c'est lié. le départ de la Réunion, le voyage. Après mes études en école de commerce, je ne voulais pas trop travailler dans un bureau. J'avais cette image de travail de bureau. Je voyais mes collègues d'école qui se faisaient embaucher dans des boîtes et tout. Et je voulais tout faire pour, moi, prolonger, éviter ça. Donc, je suis parti en kiboutz en Israël pendant six mois. Je ne sais pas si vous connaissez ce type de lieu.

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #2

    Alors les kibbutz en fait c'est des villages en Israël, souvent par des oasis un peu dans le désert, donc il y a une partie de population qui vit sur place et une partie de ce qu'on appelle volontaires, qui viennent travailler pendant des périodes de 6 mois, 1 an. en échange de leur travail, ils sont logés, nourris, ils font partie de la population. Donc c'est vraiment une expérience un petit peu unique de volontariat, on va dire. Alors, ce n'est pas une question d'être juif, moi je ne suis pas juif, on retrouve des volontaires de tous les pays du monde qui viennent pour l'expérience. C'est un petit peu, pour résumer, du socialisme appliqué, c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'argent qui circule, on travaille six jours sur sept, on échange, on vit. qui me fait toutes sortes de tâches. Moi, j'ai fait dans les champs, j'ai occupé des animaux. Voilà, tout le monde se répartit. Donc, surtout, ce qui m'a plu, moi, c'est de tomber dans cet environnement totalement international où on rencontre des jeunes de tous les pays. Très, très forte expérience. Et après ça, je voulais un petit peu prolonger le moment, enfin, reculer le moment où je devais devoir avoir un vrai travail, on va dire. Donc j'ai postulé au Club Med, Club Méditerranée, en tant que gestionnaire du personnel dans les villages. Donc j'avais mon diplôme d'école de commerce spécialité RH. Et dans chaque village Club Med, il y a quelqu'un qui s'occupe du personnel, qui a des petits-culpeilles, rochers, etc. Donc j'ai fait ça pendant trois ans et demi. Certains villages en France, j'ai fait une saison d'hiver, où d'ailleurs j'ai rencontré des réunionnais en plein dans la neige. C'est incroyable. Partout où je suis allé, j'ai rencontré des Réunionnais. J'ai fait au Club Med une saison d'hiver, une saison à Vittel, et la grosse partie, Saint-Lucie, un an et demi. Saint-Lucie, c'est une île au sud de la Martinique. Là, pareil, une expérience vraiment super avec toutes sortes de gens, des Italiens, des Américains, des Mexicains, des équipes. Une saison Club Med, c'est qu'on ouvre un village, on part de zéro. et avec une équipe de moyenne d'âge de 25 ans, à l'ouverture, tous les services d'un hôtel tournent. Donc, il faut donner à manger à des centaines de personnes, il faut divertir des centaines de personnes, il faut loger des centaines de personnes. Donc, c'est vraiment une expérience très, très intéressante. Donc, après quelques saisons au Club Med, j'ai eu quand même un sursaut de survie parce que si on reste trop dans ce type d'expérience, c'est difficile après d'en sortir. Et on... tellement déconnecté, on a une vie vraiment dans l'équipe, on est logé sur place, on travaille sur place, il n'y a pas de frontières, et c'est une vie très intense en fait, entre le sport, la fête, le travail, on vieillit plus vite que normal, donc j'ai eu ce sursaut de dire, il faut que j'arrête. Je passe un boulot normal. Et c'est à ce moment-là que mon expérience en journalisme est revenue en tête et où j'ai fait une formation intensive à Paris, formation journaliste quotidien pour devenir journaliste. Et ça a coïncidé avec mon retour à La Réunion définitive, donc après dix ans de mobilité.

  • Speaker #1

    Et donc ton retour à La Réunion après cette école de commerce, après ces expériences internationales, après ce premier poste au Club Med. Et cette formation en journalisme, c'était pour chercher un emploi dans le secteur du journalisme, c'est ça ?

  • Speaker #2

    En fait, pas vraiment. C'était avant tout des vacances. J'assure eux, ça faisait longtemps que je n'étais pas revenu en vacances à La Réunion. et c'était juste après cette formation en journalisme. Quand je suis revenu, je me suis dit, c'est bête d'être ici, de ne pas aller voir un petit peu ce qui se passe dans ce secteur, donc je suis allé voir, je suis allé, je ne suis pas allé au quotidien, mais je suis allé au GIR aussi, et c'est en discutant comme ça que mon professeur du GIR m'a dit, écoute, pourquoi pas, tu n'as pas beaucoup d'expérience, mais tu as quand même un parcours intéressant, donc on commence demain, si tu veux, tu reviens, tu commences demain. Donc en fait, mes vacances... se sont transformés en... J'ai commencé à travailler, donc je suis rentré, récupéré mes affaires, pas grand-chose en fait, mais quelques affaires que j'avais, rendre mon appart que j'avais en banlieue parisienne, et je suis venu à l'arrêtement. Donc c'est un petit peu, pas vraiment de réflexion à l'avance, ça s'est fait comme ça, par enchaînement d'événements. Et d'ailleurs, maintenant, en interviewant moi des Réunionnais de retour, le fameux retour au pays, je me rends compte que ça arrive parfois. Ce n'est pas toujours une volonté, une stratégie. Parfois, c'est les événements comme ça qui s'enchaînent, qui fait qu'on rentre. Et ça a été le cas pour moi.

  • Speaker #1

    OK. Alors, c'est vrai, pour la petite histoire, moi, quand je suis parti de la Réunion et que j'étais dans des grosses phases de nostalgie, je lisais beaucoup des portraits de Réunionnais sur le site Réunionnais du Monde. Et quand je tombais sur une histoire... Un peu comme celle que tu décris là, à la base j'étais rentré pour des vacances et puis j'ai réussi à trouver un emploi donc voilà je me suis installé, c'était pas prévu tout ça. et bien moi qui disais qu'ils étaient vraiment dans le manque et la nostalgie je me disais oui il y en a qui il y en a qui ont vraiment une vie que j'aurais bien aimé avoir à cette époque là enfin bref c'était pour la pour la petite histoire donc ok merci pour ces informations donc là on comprend on comprend bien ton parcours donc jusqu'à ce retour un peu imprévu à la réunion donc maintenant une fois que tu es que tu es sur place que tu as ce poste là qu'est ce qui se passe ensuite et qu'est ce qui t'amène vers cette idée et la création ensuite du site Réunionnais du Monde ?

  • Speaker #2

    Pendant cette période de deux ans, j'ai proposé une série de portraits dans le journal sur justement des Réunionnais dans le monde. À l'époque, il n'y avait pas vraiment les réseaux sociaux, il n'y avait pas Facebook, il n'y avait pas tout ce qu'il y a maintenant. On appelait la communauté invisible, en fait, les Réunionnais qui étaient partis. C'est-à-dire qu'on ne savait pas exactement bien comment le terme d'un livre d'Alain Lorrain, je crois, qui avait sorti ce terme de communauté invisible pour la diaspora rémunère. Donc, en faisant ces portraits de gens que je retrouvais qui racontaient leur parcours, j'ai eu des bons retours des gens qui disaient Ah, c'est intéressant de savoir ce que les gens deviennent Et en même temps, il y avait aussi une idée qui tournait un petit peu dans les milieux économiques. créer une base de données, se dire, pourquoi pas, maintenant qu'il y a Internet, c'est plus facile. On était dans les années 2004-2005, donc il y avait déjà des sites Internet qui se développaient. Donc, on va créer une base de données, dérégionner dans le monde, ça permettra de savoir où ils sont, pourquoi pas de faire des échanges. Eux, ils peuvent aussi aider les jeunes à s'installer. Et... Pour moi, à l'époque, c'était presque un service public, c'est-à-dire pas le CNARM, la DOM, c'était... Je me suis dit on va créer cette base de données, donc je suis allé la proposer. J'ai eu plusieurs rendez-vous début 2005 où j'ai proposé l'idée à des collectivités locales en disant pourquoi on ne ferait pas ça, qu'est-ce que vous en pensez de porter ce projet de l'annuaire de faire des réunionnais dans le monde. Et je ne sais pas si vous avez expérimenté, mais souvent on rencontre des politiques, ils sont intéressés, ouais super, intéressant. il faut le faire et tout, et puis ça ne bouge pas, les mois passent et puis ça ne bouge pas. Finalement, je suis tombé sur Paul Hibon, à l'époque qui était directeur de l'agence de développement de la Réunion. C'est un organisme qui a disparu depuis, mais qui était un petit peu l'agence économique d'innovation de la Réunion, qui m'a dit, fais-le toi-même, si tu attends, ça ne va pas se faire, donc fais-le toi-même. Moi, je n'étais pas du tout parti pour créer une entreprise. une famille de fonctionnaires, enseignants, qui n'était pas du tout dans mon ADN. Et je me suis retrouvé à faire ça sous forme de propriétés de société. Donc, une première version du site faite par un copain en 2005. pour je me souviens 800 ou 900 euros à l'époque, pour créer déjà un premier annuaire. Donc de fil en aiguille, je me suis retrouvé à devenir chef d'entreprise.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant de voir un peu la genèse et comment cette genèse est très liée à ton parcours. Clément disait en introduction qu'il avait toute une série de questions à te poser justement par rapport à ton projet. Donc Clément, c'est ton moment de gloire.

  • Speaker #0

    Merci, je pensais que vous m'aviez oublié et j'apprécie la perche Franck carrément peut-être pour continuer un peu dans ces étapes-là donc là tu deviens un entrepreneur sans forcément l'avoir pensé comme ça à la base est-ce que tu peux nous décrire les premières étapes de ce parcours d'entrepreneur ? Est-ce que tu vois quand tu crées le site, techniquement tu fais appel à quelqu'un, tu mets un peu d'argent dedans, est-ce que toi tu as déjà l'idée d'en faire… quelque chose de rentable avec un business modèle derrière ou est-ce que c'est quelque chose qui vient après ? Comment tu as abordé un peu tous ces éléments-là ?

  • Speaker #2

    Le premier point, c'est qu'en fait, créer un site web, ça ne coûte pas très cher. Au départ, il n'y a pas de matériel, il n'y a pas besoin de locaux, il n'y a pas besoin d'une compétence de développeur. Je connaissais un développeur qui travaillait dans une banque, qui était informaticien dans une banque. Et je lui ai demandé, j'avais voté sur un carnet, il faudrait ça, ça, ça, telle rubrique, telle rubrique, telle fonctionnalité, c'était très basique. Je lui ai dit voilà je voudrais ça, je ne suis pas du tout un développeur ou quoi que ce soit. Il m'a dit ok. Et techniquement on s'est retrouvé avec un site qui pouvait accueillir des gens qui s'inscrivaient en ligne, qui pouvaient publier des articles, qui pouvaient publier un agenda d'événements. Donc l'idée c'était aussi de recenser un petit peu toutes les soirées, les concerts, les associations, l'actualité des associations, les portraits aussi. Et là, c'est la chance, je pense, du projet, c'est qu'il y a eu des partenariats avec les médias, avec la presse, notamment, très, très vite. C'est-à-dire que ces portes-pais de Réunion dans le monde, ils ont été repris dans la presse, ce qui a permis de faire connaître le site. Et puis, il y a eu l'accompagnement quand même de l'Agence de développement de la Réunion, qui, par exemple, il y a eu une conférence de presse de lancement du site en fin 2005, qui s'est tenue dans les locaux de l'AD, donc c'est le Technopole de Saint-Denis. Évidemment, c'est plus facile de lancer un projet quand on peut faire sa conférence de presse dans un local comme ça, quand il y a déjà quelques premiers partenaires, donc il y avait déjà une agence de recrutement qui était intéressée. Je dirais que ce qui a permis au départ le succès du projet, c'est que ça ne coûtait pas trop cher. Il y avait quand même un accompagnement et des premiers partenaires. et puis ça a intéressé la presse. Ce qui fait que comme ça, de fil en aiguille, les gens se sont joués le jeu, se sont inscrits et on a pu développer petit à petit d'autres services. Alors, le modèle économique, en gros, c'est celui d'un journal gratuit. C'est-à-dire l'idée, c'était vraiment de laisser le contenu gratuit pour les utilisateurs, de ne pas faire de barrière pour accéder aux articles, à l'inscription, de rendre des parties payantes, etc. On va donc... Le journal gratuit, c'est de créer un trafic et puis, grâce à ce trafic, de pouvoir vendre des espaces de communication. Donc, ça a commencé comme ça, avec des premiers annonceurs. un petit peu public aussi, qui avait un intérêt, bon c'était pas grand-chose, quelques centaines d'euros pour mettre en lumière, et ça suffisait, moi, pour financer mon travail. Donc c'est arrivé comme ça, et dans un deuxième temps, la partie emploi a pris beaucoup d'importance, puisqu'on s'est rendu compte qu'il y avait une grosse demande de recrutement, de besoin de recrutement, donc ça c'est un paradoxe, malgré le chômage à La Réunion, il y a aussi beaucoup de besoin de recrutement. Le site avec sa base de données s'est un petit peu transformé en base de CV et aussi a servi de plateforme de recrutement. Donc les revenus du site qui au départ étaient 100% sur des partenaires communication de la pub, petit à petit a basculé aussi sur un forfait emploi qui est payé par des annonceurs pour passer, pour avoir accès à la base de CV et publier des annonces. Maintenant, on est à peu près à 60% des revenus du site qui sont sur ce porté emploi et 40% qui sont des annonceurs pub.

  • Speaker #0

    Ça serait le petit assis. C'est une transition qui s'est faite aussi un peu par l'attraction du marché, un peu naturellement, c'est ce que je comprends.

  • Speaker #2

    Oui, et puis le fait que, je reviens là-dessus, c'est qu'il y a peu de mise de départ, il n'y a pas besoin de… de gros investissements. Moi, je n'ai jamais eu de bureau. Je suis chez moi, en fait, dans une pièce dans mon garage. Je n'ai pas de frais fixes. Donc, ça suffit pour commencer mon travail.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, tu as opéré le site. Est-ce que tu as des gens que tu as employés ? Quelle est l'équipe qu'il y a derrière à date ?

  • Speaker #2

    Moi, je suis tout seul comme gérant de la société Réunionnais du Monde. Évidemment je sous-traite pas mal de tâches, tout ce qui est informatique, j'ai un petit peu de modération aussi, il y a à peu près entre 20 et 40 annonces par jour qui sont mises en ligne par des entreprises, donc il y a quand même un travail de modération, correction avant la mise en ligne, donc ça je me fais assister. Il y a une grosse partie de travail sur les réseaux sociaux, bien sûr, 500 000 abonnés cumulés on va dire, entre les pages Facebook, Pages Emploi, Pages Brain On Ed du Monde, LinkedIn, Twitter, Insta, etc. Donc je continue à faire moi les portraits, le contenu. J'ai essayé d'automatiser pas mal de tâches avec des outils comme Zapier qui permettent de faire des choses vraiment intéressantes.

  • Speaker #0

    Donc pour moi l'idée c'était de rester à une échelle maîtrisée on va dire. C'est vrai qu'il y a eu cette injonction à certaines périodes. On part d'une boîte qui a bientôt 20 ans qui me disait il faut grossir pour embaucher, il faut que ça se développe, il faut que ça se développe comme une injonction et j'ai vu moi pas mal de boîtes vouloir grandir trop tôt, trop vite. pas mal d'entrepreneurs se mettent en difficulté parce qu'il fallait grossir, embaucher, qui au bout d'un moment se travaillaient, leur travail c'était de se mettre sous la gorge pour payer le salaire des embauches qu'ils avaient faits, et finalement des projets qui capotaient parce qu'ils avaient voulu grossir. Et finalement, je me suis dit pourquoi vouloir grossir, il y a une échelle, juste échelle à trouver. et moi j'ai essayé de la trouver en ne pas forcément grossir embaucher, se développer mais simplement répondre aux besoins les uns après les autres pour l'instant j'en suis là après tout reste possible pour la suite oui bien sûr franchement c'est vraiment intéressant cette vision que tu as tu

  • Speaker #1

    vois j'ai l'impression que tu as eu tout de suite une approche de rentabilité plutôt que de croissance oui D'ailleurs, tu nous as tout de suite parlé de la mise de départ et l'investissement initial. Ce qui montre aussi que ta réflexion est très orientée sur combien ça coûte et combien ça rapporte. Et tu vois cette vision un peu qui devient à la mode en ce moment, depuis quelques années déjà, du solopronariat. C'est un peu ce que tu as fait en fait. C'est de dire, ok, je vais monter quelque chose. en étant seul et évidemment entouré de freelances, de personnes qui vont t'aider, etc., en étant assez frugal dans l'approche. Tu as parlé d'automatisation, et évidemment, c'est des sujets qui me parlent bien, mais je trouve que tu vois, pour une boîte qui s'est lancée en 2005, si je ne dis pas de bêtises, ce n'était peut-être pas aussi évident que ça l'est maintenant, parce qu'aujourd'hui, on parle beaucoup de tous ces sujets-là. et c'est intéressant de voir que tu as eu cette vision là et je pense En tout cas, de mon analyse de ce que je fais, de ce que tu dis là, c'est que j'ai l'impression aussi que ça a été un des critères qui a fait que tu as pu durer dans le temps et que tu n'as pas forcément couru sur le fait de dire je vais grossir, je vais embaucher plein de monde, mais je vais vraiment focaliser sur la partie rentabilité En parlant de ça, est-ce que Nicolas, tu serais OK de nous partager peut-être des chiffres ? tu vois, sur Réunionnais du Monde, tu vois, en termes de CA, qu'est-ce que ça représente ? Peut-être aussi en termes de visite mensuelle, ce que ça représente. Tu vois, quelques métriques qui nous permettent de toucher un peu plus ton business du doigt.

  • Speaker #2

    Salut, c'est Anthony. Je me permets de t'interrompre un instant dans ce podcast pour te parler de quelque chose. C'est la communauté des entrepreneurs d'outre-mer. La communauté ou encore la commu, c'est un groupe d'entraide entre entrepreneurs qui sont basés en outre-mer ou issus de la diaspora ultramarine. Dans cette communauté, nous avons actuellement des personnes issues de la tech, de l'immobilier ou encore du social, mais aussi avec différentes maturités dans l'entrepreneuriat. Notre objectif, c'est simple, c'est de se tirer les uns les autres vers le haut. Avec quoi ? Avec un groupe Discord, où on peut échanger tous les jours. Il y a un digital cowork pour rencontrer... Les personnes et pour pouvoir échanger avec des membres, trouver du soutien dans nos projets. On a aussi des ressources exclusives réservées aux membres et aussi des émanements sur mesure pour t'aider dans ton parcours entrepreneurial. Que tu sois débutant ou expérimenté dans ton domaine, que tu sois à La Réunion, aux Antilles ou en métropole, tu es le ou la bienvenu. Tu retrouveras toutes les informations utiles dans le lien en description de cet épisode. Et puis si tu as des questions, n'hésite pas à revenir vers nous. On se fera un plaisir de te répondre. Maintenant, on reprend le podcast.

  • Speaker #0

    Oui, alors juste je rebondis sur ce que tu disais, sur les entrepreneurs dans les années 2000 et tout, il faut dire que c'est une communauté un peu qu'il y avait à La Réunion dans les années 2000, un peu de pionniers du web. A l'époque, c'était vraiment super parce qu'on se retrouvait une fois par mois ou régulièrement, on peut dire, acteurs du web à La Réunion. Il y avait le forum I974 à l'époque. Donc à cette époque, c'était vraiment sympa parce qu'on se connaissait tous, on se voyait régulièrement. Ça permettait de faire des partenariats, etc. C'était un peu le pionnier, on va dire, à l'époque. de cette façon de travailler, mais qui a aussi, il ne faut pas idéaliser non plus, qui a aussi, ça va se cacher, pour moi par exemple, c'est le fait qu'il n'y a pas vraiment de frontière entre la vie. professionnel, le travail et puis la vie personnelle. Moi, je n'ai plus vraiment de week-end, je n'ai plus vraiment de vacances. Je ne me plains pas du tout, parce que c'est la vie que j'ai choisie. Mais pour l'entourage, ce n'est pas toujours facile quand on a quelqu'un qui est à la maison. qui sort le matin en caleçon dans son bureau, et puis qui est tout le temps à la maison, qui continue à travailler un petit peu les week-ends, qui n'est jamais vraiment en vacances. Donc, voilà, je voulais juste un peu une parenthèse sur cette façon de travailler. Pour les chiffres, le site Réunions du Monde fait, selon Google Analytics, 1,4 million de visiteurs uniques par an. C'était en 2023, c'était en 2022. C'est stabilisé à peu près depuis le Covid, puisque c'est vrai que le Covid a été difficile pour pas mal d'entreprises, mais paradoxalement, pour évidemment le web, c'était plutôt une période où les gens étaient beaucoup sur Internet. Il y a eu un pic de visites pendant le confinement, et depuis c'est stabilisé. Donc pour les chiffres... Je visite à peu près 500 000 fans cumulés, il y a sûrement des doublons, mais sur les réseaux sociaux. Une newsletter de 81 000 abonnés mensuels. News Editor LinkedIn aussi, 12 500 abonnés. Un système d'alerte, ça se développe le plus, alerte mail, j'ai à peu près 12 000 mails par jour. La société Réunion du Monde, c'est une SRL avec deux actionnaires, dont moi qui est majoritaire. qui génère entre 130 et 140 000 euros de chiffre d'affaires par an. On est à 140 000 euros de chiffre d'affaires pour cette boîte.

  • Speaker #1

    Ok. Et là, aujourd'hui, vous êtes toujours rentable. Tu avais solidifié cette base-là, cette croissance de CA. Elle ne s'est pas faite au détriment de cette rentabilité-là ? Oui,

  • Speaker #0

    je ne suis pas du tout orienté finance, comptabilité, objectifs. En général, je découvre 6 mois après si l'année d'avant était une bonne année. C'est quand l'expert comptable me donne les chiffres sur les chiffres d'affaires, résultats, etc. que je sais si ça a été une bonne année. Mais ça va être plutôt au feeling. sur ce qui m'intéresse et ce qui m'intéresse, ce n'est pas vraiment la partie financière.

  • Speaker #1

    Ok, ok. Mais parce que du coup, tu as d'autres activités à côté, tu n'es pas complètement dépendant peut-être toi-même de cette activité-là, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Non, non, non, je n'ai pas d'autres activités. Je suis gérant de Pénonnet du Mont et c'est l'activité.

  • Speaker #1

    Ok, ok. Bon, c'est plutôt peut-être parce que tu sais que ça tourne et dans tous les cas, tu vas... Peut-être que tu vas faire une moins bonne année que l'année d'avant, mais tu n'auras pas de problème pour te payer ou ce genre de choses parce que le modèle est quand même plutôt stable, j'imagine, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est vrai qu'il y a des partenaires réguliers, des annonceurs qui, d'année en année, très fidèles depuis vraiment plus de 10 ans, qui reprennent. D'ailleurs, Je n'ai pas vraiment de démarche commerciale, je n'ai pas de régie, je ne fais pas de prospection d'annonceurs. En général, c'est les entreprises qui appellent pour savoir comment ça se passe pour être sur une année du monde. Je n'ai aucune démarche commerciale, ce qui est un petit peu une aberration. au niveau économique, de ne pas prospecter, vendre et tout, mais je ne fais pas du tout, ce n'est pas la partie de mon boulot.

  • Speaker #1

    ok ok ok et peut-être pour finaliser un peu la vision 360 là côté vraiment business c'est autant tu dis que tu vois t'as pas forcément de stratégie financière et commerciale pour toutes les raisons que t'as donné est-ce que sur enfin c'est pas est-ce que je sais que la réponse c'est oui mais Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de ta stratégie en termes de com ? Parce que tu vois, les chiffres sont assez impressionnants de ce que tu as mis en place. Évidemment, c'est le fruit de 20 ans de travail, mais je pense qu'il y a aussi… derrière tu vois une réflexion et des choses qui ont été faites qui t'ont amené à ces chiffres de fréquentation et tu vois on est en 2024 je pense que tu vois aborder une stratégie autour de de l'acquisition etc c'est pas la même chose que peut-être il y a 10 ou 15 ans de ça est-ce que tu peux nous parler un peu de ça et de l'évolution de cette stratégie autour de comment faire connaître le site faire en sorte que les gens créent des comptes ? Parce que finalement, si tu n'as pas cette partie-là, tes annonceurs, forcément, ils vont peut-être… Tu vois, c'est un peu la pierre angulaire de ton business. Est-ce que tu peux nous partager un peu comment toi, tu as réfléchi à ça et comment tu y réfléchis maintenant en 2024 ?

  • Speaker #0

    Donc, la stratégie, je dirais deux choses. Déjà, le rapport aux réseaux sociaux qui ont ces dernières années vraiment, j'ai envie de dire, vous fait… une grosse partie du trafic qui ont absorbé vraiment, on a vu qu'il y avait des blogs, il y avait des sites qui ont disparu en fait, puisque les gens maintenant passent beaucoup de temps aux réseaux sociaux. Et moi, j'ai toujours essayé que le flux de trafic, on va dire, vienne vers le site, par des réseaux sociaux, vers le site. J'ai aussi vu pas mal d'entrepreneurs qui ont monté des choses en se basant uniquement sur YouTube, sur Facebook, en mettant toute leur force de travail, leur qualité de travail, toute leur création finalement en la donnant aux réseaux sociaux. Et au bout du compte, c'est les réseaux sociaux qui sont gagnants, qui tirent les les fruits, les annonceurs, etc. Donc moi, j'ai toujours cet instinct de me dire, le site est à la société, la newsletter c'est une propre base de la société, si on veut, moi ce que je vends à mes annonceurs, c'est de la visibilité sur NNN du monde, donc sur le site et les réseaux sociaux, mais tout ça, ça doit rester dans le sens, dans le bon sens, ça ne doit pas s'échapper, ça doit arriver. Donc je dirais ça, et puis les partenariats, partenariats avec la presse, les médias, essayer de sortir un petit peu d'Internet, les soirées, par exemple, il y a une grosse soirée au Zénith, le site est partenaire, des tournées d'artistes, il y a l'émission télé, depuis deux ans, sur Réunion la Première, donc ça c'est un partenariat avec Réunion la Première, sur les... les soirs avant le JT, vers 18h40, Katiana Castelnau qui discute avec un réunionnais dans le monde. Donc, c'est un petit peu la version télé des portraits du site. Donc, ça aussi, c'est de la visibilité. Voilà, c'est comme ça que j'essaie d'avancer pour que la visibilité de Réunionnais du Monde sorte un petit peu du web et continue à développer le trafic.

  • Speaker #1

    Merci pour ces éléments, parce que... C'est vrai que tu vois, comme tu le disais, à l'ère des réseaux sociaux, etc., on pourrait un peu se perdre sur ces stratégies-là. Et il y a un truc que tu dis qui me paraît vraiment important, c'est le fait de dire que tu dois rester maître de ton trafic et de tes données. Même s'il faut jouer le jeu des réseaux sociaux, il faut bien que ça soit dans le sens de l'intérêt de la boîte et pas l'inverse. et c'est vrai que tu vois des fois on a tendance à se perdre et moi le premier et nous les premiers aussi avec Franck on est un peu dans cette réflexion là justement autour de la newsletter comment faire plutôt attirer plutôt les gens sur notre site et donc c'est des choses qui nous parlent bien sur la partie partenariat et tu vois couvrir des événements qui sont un peu partout dans le monde Moi, la question que je me pose, c'est comment tu fais pour être à La Réunion et avoir une présence partout dans le monde et réussir à relayer justement cette marque réunionnaise du monde, même sans être forcément là ? physiquement et deuxième partie de ma question sur la partie partenariat c'est comment toi aussi tu crées ces opportunités là tu vois un partenariat avec une chaîne de télévision tu vois je suis assez curieux de comment toi t'as provoqué ça sachant que comme tu le disais t'avais pas forcément de démarche commerciale est-ce que tu peux nous en dire un peu plus là dessus comment tu fais pour être présent partout même en n'étant pas là physiquement et comment tu fais pour créer ces partenariats qui assouent un peu la puissance de ta marque.

  • Speaker #0

    Alors sur la présence partout, c'est ça qui est magique avec un réseau, c'est qu'il y a des Réunionnais sur place, et d'ailleurs il y a eu des périodes… Moi je faisais une rubrique dans la presse, c'était Regards sur l'actualité c'est-à-dire un réunionnais qui est dans un pays, je dis un exemple, les élections américaines présidentielles, on a un réunionnais sur place à Washington qui va décrire l'ambiance. Des JO à Rio, une réunionnaise sur place qui est dans le stade, qui va prendre des photos, qui va partager tout ce qui se passe. En fait, les Réunionnais sont un peu des ambassadeurs en puissance. La Réunion leur manque tellement que souvent, eux-mêmes sont volontaires pour partager, pour dire ce qu'ils font, pour montrer, pour rencontrer d'autres Réunionnais. Donc, ce n'est vraiment pas un problème pour trouver des gens sur place. Après, bien sûr, il y a des gens qui s'investissent plus ou moins. Je pense à Betty, par exemple, à Paris. Je ne sais pas si vous avez eu l'occasion de la rencontrer. Betty, qui est une Réunionnaise qui habite, c'est incroyable. Betty, qui à la fois organise des événements, il y a eu des piqueniques, je ne sais plus de 300 personnes, souvent à la Villette. Et puis elle, qui est... Dès qu'il y a un événement réunionnais, elle va à un concert, elle connaît les artistes et tout. C'est génial parce qu'à chaque fois que Betty va dans un concert, elle va prendre des photos, elle va rencontrer l'artiste et puis il y aura un petit article sur Réunionnais du Monde. Il ne s'agit pas de transformer les gens en journalistes ou en correspondants, c'est juste des témoins. Ils sont là. Et ça, ça a fonctionné même sur des catastrophes naturelles ou des événements dramatiques, ou toutes sortes, c'est-à-dire qu'il y a quelqu'un sur place qui va partager ce qu'il est en train de vivre. Et parfois, ça va plus loin, c'est le regard réunionnais sur des événements, sur le monde, sur un pays, sur comment ça se passe dans tel pays, sur des ressemblances. Moi j'ai lu des articles déjà sur le Costa Rica-Réunion, il y a plein de paysages du Costa Rica qui ressemblent à la Réunion. on peut aller j'ai eu moi quelqu'un qui va à Los Angeles dans une boutique une épicerie qui va retrouver je ne sais plus des longanis des fruits qu'on trouve à La Réunion des choses vraiment incroyables quoi et puis toutes ces initiatives prises par des Réunionnais donc le site sert aussi à ça c'est de les mettre en avant les mettre en lumière notamment tous ces camions-bars ces restaurants qui ouvrent il y en a un par semaine, je dirais, c'est un Réunionnais qui va monter son business. Ça tourne souvent, bien sûr, autour de la cuisine, puisque la cuisine réunionnaise est en train de se faire connaître à l'échelle nationale, à ce moment. On n'en est pas forcément conscient à La Réunion, mais il y a en ce moment une grosse, on va dire, capitale sympathie autour de, pas que le rougail saucisse, mais la cuisine réunionnaise.

  • Speaker #1

    voilà sur la partie réseau la deuxième question c'était sur les partenariats assez fort là tu nous citais l'exemple de l'émission réunionnais du monde sous format télévision et du coup j'extrapolais un peu parce que tu nous avais dit aussi tu nous avais parlé des partenariats tout à l'heure comment tu identifies et tu arrives à créer justement ces partenariats là

  • Speaker #0

    C'est dans les deux sens, ça dépend. Là, pour l'émission télé, c'est Réunion Première qui m'a appelé en disant qu'on aimerait bien faire une émission réunionnaise du monde. On a réfléchi ensemble, on a une convention de partenariat. Parfois, c'est... je repère ou quelqu'un me signale quelque chose d'intéressant. Un autre partenaire que j'apprécie beaucoup, c'est la page Facebook L'Adi Lafay. Je ne sais pas si vous connaissez. C'est un réunionnais de Lyon qui a vraiment un talent graphique, de moucatage sur l'humour. Donc, on s'échange, on se partage mutuellement des postes, des visibilités parce que ça correspond. Là, j'ai un partenaire avec Cult Media, où on cross-postage Facebook. Quand c'est cohérent, quand il y a une... une cohérence à le faire, ça fonctionne très bien, que ce soit, que ça vienne de l'un ou de l'autre, en fait.

  • Speaker #1

    Ok, ok, ok. J'ai l'impression aussi que, tu vois, quand je t'entends parler aussi la Nicolas, c'est que, tu vois, moi, j'essaie de comprendre un peu les, pas les mécanismes, mais j'essaie de comprendre qu'est-ce qui fonctionne derrière et j'ai l'impression que le fait que tu sois très ouvert, et de dire, en fait, quelqu'un peut te solliciter, de toute façon, tu ouvriras la discussion, en tout cas, c'est ce que je ressens. J'ai l'impression que c'est un peu ça aussi, peut-être une des clés qui fait que tu arrives à créer ces opportunités. Et tu parlais aussi de la collaboration avec des réunionnais partout dans le monde. J'imagine que ce n'est pas forcément toi qui vas les solliciter, peut-être que ce sont parfois des personnes qui te proposent des choses. Et un des éléments importants, c'est de dire, toi tu laisses la porte ouverte quand c'est cohérent et il n'y a pas de raison de ne pas le faire et de mettre de l'énergie dessus en tout cas c'est ce que j'en comprends c'est ça j'avais peut-être une dernière question après je redonnerai la parole aussi à Franck qui à mon avis est en train de bouillonner aussi sur tout ça mais si on rentre un peu dans le sujet dans le fond du sujet de des Réunionnais partout dans le monde, du retour au pays, parce que c'est un sujet dont on entend de plus en plus parler, et comme tu le sais, moi, c'est une thématique à laquelle je suis particulièrement sensible. Quelles sont les grandes évolutions que tu vois autour de la diaspora réunionnaise ? C'est une question volontairement assez large, mais tu vois, en 19 ans, où tu vois des témoignages, tu vois des personnes qui te contactent, échanges beaucoup avec les Réunionnais ici et ailleurs. C'est quoi un peu les grands changements que toi tu as vus passer grâce à ce regard réunionnais du monde au niveau de la diaspora réunionnaise et des Réunionnais dans le monde de manière globale ?

  • Speaker #0

    Alors, déjà peut-être dire que chaque parcours est différent, chaque parcours est unique. il y a beaucoup de réunionnais qui font leur vie, leur carrière ailleurs, qui n'ont pas forcément envie de rentrer, d'afficher le fait qu'ils sont réunionnais. Il y a toutes sortes de parcours. Le retour au pays, moi je constate qu'il a pris de l'importance de plus en plus dans le débat public, on va dire, parce que c'est vrai qu'il y a beaucoup d'incitations à la mobilité au départ, c'est-à-dire on va aider les jeunes, les étudiants, on va aider à partir, on va les accompagner, mais rien sur le retour qui reste un petit peu chacun et livré à son compte, en fait, pour savoir est-ce qu'il y a une stratégie de retour, comment faire quand on est parti pendant des années, etc. le site Réunionnais du Monde, depuis 2008, fait des portraits retour avec l'idée de montrer d'expliquer comment, par l'exemple, comment c'est possible. C'est-à-dire, moi, j'ai réussi à rentrer, à me réinsérer sur le marché de l'emploi. Comment j'ai fait ? Est-ce que j'avais une stratégie ? Donc là, on peut faire des points communs, entretenir un réseau, par exemple. Ça peut être faire, quand on part faire une école d'ingénieur de commerce, c'est de faire un de ces stages à La Réunion. Ça permet... d'entretenir son réseau sur l'île. Donc, montrer qu'il est possible, c'est de montrer aussi sur un marché de l'emploi concurrentiel comme celui de La Réunion, de plus en plus d'ailleurs, puisque La Réunion est assez attractive, beaucoup de gens rêvent de vivre ici, rêvent de venir déménager, de venir habiter ici. C'est d'essayer de montrer, pour des raisons concrètes, économiques, que Le Réunionnais de retour a un avantage concurrentiel par rapport aux autres. pas pour des raisons idéologiques, politiques, Zoray, Créole, tout ce que vous voulez, ce n'est pas pour ça. C'est sur des critères purement économiques. Quelqu'un qui connaît déjà le marché, qui connaît déjà la Réunion, évidemment, un diplôme égal sera plus intéressant pour un recruteur. Quelqu'un qui sait pourquoi il revient, pourquoi il vient, pourquoi il revient. Ce n'est pas quelqu'un qui va voyager, qui va partir six mois après dans un autre territoire, ou quelqu'un dont le conjoint ne va pas s'adapter, voudra partir. Non, c'est un réunionnais qui rentre définitivement. Parfois, ça peut être aussi le fait de parler créole pour certains métiers. C'est évidemment quand on travaille dans le social, médicaux, voire commercial, ça peut être intéressant, objectivement, de parler créole. Pour toutes ces raisons-là... Il y a une partie des recruteurs, c'est une mutation que j'ai vu, qui se rendent compte que... ce réunionnais, réunionnaise de retour au pays, c'est vraiment quelqu'un d'intéressant. Et en plus, souvent, ce retour, il se fait fin de vingtaine, début de trentaine, c'est autour de 30 ans, pour ceux qui sont partis après le bac et faire des études. Pour le marché de l'emploi, j'ai envie de dire que c'est intéressant, c'est des gens qui sont mûrs, qui ont un diplôme, qui ont un peu d'expérience, qui sont intéressants pour les recruteurs. Donc cette question du retour, elle prend de plus en plus de place, elle rentre en choc avec d'autres problèmes qu'il y a à La Réunion. modestement, Réunion des DuMonts essaye d'apporter un éclairage là-dessus en disant, oui c'est possible, c'est possible à l'échelle individuelle, comment ? On partage ses bonnes pratiques, on partage son expérience, on joue sur tout ça pour rendre possible le retour.

  • Speaker #1

    Ok, merci pour ça et c'est bien que tu, en intro là, que tu dises à ma question, il n'y a pas de parcours type et c'est vrai que je pense que c'est aussi important, tu vois là il y a effectivement une tendance à à parler du retour au pays, mais tu vois, on rencontre aussi beaucoup de réunionnais qui font des choses extraordinaires partout dans le monde. On a eu un témoignage dans le cadre de la communauté des entrepreneurs d'outre-mer d'un réunionnais qui s'appelle Benjamin, qui a monté une boîte à Paris qui a été identifiée parmi les 40 boîtes les plus prometteuses. grand campus de startup au monde qui s'appelle Station F et je trouve que tu vois c'est important aussi de dire si tu as envie de rester en dehors de la réunion et faire ton parcours et bien c'est ok et fais-le et tu vas réussir à faire de belles choses et si tu as envie de rentrer tu peux aussi le faire c'est juste tu vois une considération de il faut qu'on garde les portes ouvertes et qu'on ne les ferme pas, en tout cas, a priori. Donc, merci pour ce rappel, Nicolas. Franck, j'étais très bavard, comme j'avais annoncé. Est-ce que toi, il te reste des petites questions ? Ou alors, est-ce qu'on peut aller sur les questions de fin d'épisode ? Bien sûr qu'il me reste des questions.

  • Speaker #0

    En fait,

  • Speaker #1

    Tu as déjà commencé à y répondre un petit peu. Quand tu as démarré en 2005, on t'imagine bien aller frapper à toutes les portes, à te trimballer tout ça un peu tout seul, et puis avec une montagne de choses à faire pour lancer le site, pour le faire décoller, commencer à le faire vivre et l'animer. Tu nous as parlé un peu d'automatisation, notamment avec le logiciel

  • Speaker #0

    Zapier. Moi, j'aimerais savoir aujourd'hui, dans une journée type…

  • Speaker #1

    de Nicolas Martin. Qu'est-ce que tu fais ? Ce rôle-là d'animation du site, ça te prend combien peut-être ? D'heures par jour ?

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu utilises ton temps dans une journée pour ton projet ? Alors, il y a beaucoup de mails, d'échanges de mails, je dirais une centaine par jour. de mails. Donc, c'est de toutes sortes. Ça peut être des partenaires, des annonceurs, des gens qui proposent une actualité. Toutes sortes. Même, des fois, on prend le site pour une sorte de guichet de La Réunion. J'ai des étrangers, ils écrivent comme si c'était le bureau du tourisme de La Réunion. Moi, je les renvoie à chaque fois vers les bonnes institutions. Donc, il y a une grosse partie d'échanges. Il y a une partie sur le contenu du site. Donc évidemment, un site ne va pas faire d'audience si on ne met plus de contenu nouveau, frais. Donc ça, c'est les portraits, c'est l'actualité culturelle, l'agenda, c'est les informations, tout ce qu'il faut mettre à jour sur le site. Et puis la partie réseaux sociaux, qui pour moi a pris trop de temps, mais qu'en fait on n'a pas le choix, c'est de modérer différentes pages sur les réseaux sociaux, sachant que cette partie-là est devenue plus compliquée ces dernières années. il y a un durcissement des rapports beaucoup de gens s'énervent rapidement sont vulgaires vont entrer tout de suite dans l'insulte ça c'était pas comme ça il y a 5 ans, 10 ans et il y a vraiment beaucoup de tensions sur les réseaux sociaux et moi j'essaye de faire en sorte que ça ne se passe pas sur les pages Alors, si ça reste dans des limites, si on est sur le fond des gens qui ne sont pas d'accord et qui échangent sur un sujet, il n'y a aucun souci, bien sûr. Dès qu'on rentre dans les insultes, la grossièreté, tout, j'essaie de limiter ces choses-là. Et évidemment, ça prend du temps. Cette partie-là prend beaucoup, beaucoup de temps. et ce n'est pas non plus celle qui redonne le plus d'espoir dans l'humanité quand on passe peut-être dans mon cas deux heures, trois heures à modérer des échanges sur Facebook, etc. Il ne faut pas toujours garder la foi. Pour mes journées, je dirais beaucoup d'échanges mail. la partie contenu du site, la partie réseaux sociaux, et puis bien sûr faire des devis, des factures, un peu d'administratif. Ça, c'est mes journées.

  • Speaker #1

    Ok, merci pour cette vision-là. Je trouve ça intéressant de voir que, tu vois, même après 20 ans, si on ne continue pas d'alimenter le site au quotidien, le projet, il va arrêter de fonctionner. Et ça, je pense que c'est un message qu'il faut rappeler. C'est vraiment... des efforts sur la durée pour la réussite d'un projet. Alors, on a fait un tour assez complet là. Tu nous as parlé de ton parcours, on a vu la genèse du site, on a vu comment il a évolué. Tu nous as parlé des choses qui te plaisent, toi, dans ce projet. On a vu un peu toute la communauté qui gravite autour. Est-ce qu'il y aurait peut-être un sujet qui n'a pas encore été abordé et dont tu souhaiterais nous parler à nous et à ceux qui nous écoutent ?

  • Speaker #0

    Peut-être mettre un petit accent sur ce qui se passe autour de la cuisine réunionnaise en ce moment à l'échelle nationale. C'est beaucoup autour du rougail saucisse, mais vraiment c'est chiffré, c'est prouvé. Le rougail saucisse est dans les dix premières recherches de recettes sur Google. Ça monte d'année en année. En France, dans certaines régions, une étude du site Marmiton, par exemple, montre que c'est la première recette. cherchés par les bretons. Dans tout l'ouest de la France, il y a un gros succès de la cuisine rennais. Malheureusement, il y a un pendant, c'est qu'on perd un peu la paternité de tout ça. Et ça, c'est quelque chose qui est arrivé, par exemple, sur le rhum arrangé. Le rhum arrangé, c'est à la base beaucoup la Réunion, un petit peu les Antilles. Je ne sais pas si Franck, toi, en Martinique, c'est vraiment rhum arrangé, ça fait partie de la tradition ? Non,

  • Speaker #1

    non, non, c'est vraiment… Rhum arrangé, c'est vraiment vu comme quelque chose de la Réunion. Et pour la petite histoire, ils disent qu'à la Réunion, on est obligé d'arranger le rhum parce que le rhum local ne peut pas se boire comme ça. Mais bon, c'est une petite guéguerre. Bref, parenthèse est fermée.

  • Speaker #0

    Voilà, tout ça pour dire... Oui, pardon.

  • Speaker #2

    Pardon Nicolas, je rebondis là-dessus, parce que tu sais, on avait reçu Grégory Blard et ses gars de l'Iran qui sont derrière la maison à ranger Blard, et je sais que c'est un sujet que eux... défendent beaucoup justement cette appellation Rome arrangé, ils voudraient que ça soit quand même protégé, en tout cas il y a ce sujet effectivement de rendre la paternité du Rome arrangé à la Réunion donc ouais c'est un sujet qu'on connait et qu'on avait abordé justement dans un de nos précédents épisodes avec Grégory et Célia

  • Speaker #0

    Alors j'ai envie de dire que malheureusement c'est presque perdu, c'est presque déjà perdu c'est à dire que Grrrr Le rhum arrangé maintenant, c'est devenu un produit des îles. Vous allez chez Lidl, vous avez des bars à rhum arrangé, vous avez des cavistes et tout. La Réunion a beaucoup disparu des plus liés à cette appellation de rhum arrangé. Et ce qui s'est passé pour le rhum arrangé, qui est devenu un produit exotique, un produit des îles, une sorte de mélange. Maintenant, il y a même de la vodka arrangée. On a même perdu le terme arrangé. Il y a des jeans à ranger, il y a ce qui est en train de se passer sur Logaïs 6. C'est-à-dire qu'à force de ne pas protéger ce qu'on fait, nos créations, nos inventions, ce qui touche à notre culture, on en perd la paternité. J'ai envie de dire que malgré ce recul de 15 ans, 20 ans, à La Réunion, on a des bons produits, on crée des bons produits, on crée une attente. On a une gastronomie incroyable qui mériterait d'être positionnée sur la carte du monde des gastronomies en tant que telle, mais par naïveté, par manque de préparation à l'export. Si vous voulez, on va financer des millions pour faire un tel salon, on va communiquer, on va faire une soirée, on va faire des supers événements et tout. Par contre, on ne va pas penser à protéger juridiquement les appellations. On ne va pas penser qu'on va se faire piller à l'échelle industrielle, maintenant, de rougail-saucisse. Vous avez des boîtes de conserve de toutes sortes de rougail-saucisse. Bon, ben, ce n'est plus associé à La Réunion, maintenant. On est en train de le perdre, là, ça y est. voilà c'était juste ce point là dont je voulais parler c'est que exporter, faire rayonner l'île à l'extérieur c'est pas que de la communication c'est aussi se préparer se protéger pour pas se faire piller tout simplement ce qu'on a écoute moi à titre personnel je te remercie pour

  • Speaker #1

    ce message j'adhère J'ai à dire totalement, c'est hyper important je trouve, de protéger ce qui fait aujourd'hui le patrimoine de la Réunion. Merci, merci beaucoup Nicolas, merci beaucoup pour tout ça. Le temps est passé très vite, mais ce n'est pas encore fini. De la même manière qu'on a l'habitude de commencer par un portrait créole. On finit toujours nos épisodes avec quelques questions rapides. Clément va se faire un rappel de te présenter un peu les règles du jeu et de te poser les quelques questions de fin.

  • Speaker #2

    Yes, alors là, Nicolas, pour clôturer cet épisode, je vais te poser pareil trois questions. Et là, l'objectif, c'est de répondre de manière assez concise, la plus concise possible. La première question, c'est, tu vois là, sur ton parcours entrepreneurial, toi c'est quoi la plus grosse galère que tu aies connue et comment tu as fait pour t'en sortir alors grosse galère je crois qu'en 2007 je me réveille un matin je

  • Speaker #0

    vais sur le site 30% des données de la base membre des articles ont disparu je vois ça donc je suis comme un fou je vais à l'agence web qui héberge le site je fais le siège en disant mais récupérer ça c'est pas possible, c'est quoi cette histoire et tout, donc tout ça pour dire que on reste sur un métier qui est quand même beaucoup immatériel c'est à dire que ça c'est une des craintes que j'ai, c'est que je sais pas, une grosse panne web, plein de serveurs qui plantent et tout, et puis il y a presque 20 ans de boulot qui disparaissent quoi Donc j'ai eu un petit aperçu de ça et c'est ma plus grosse galère.

  • Speaker #2

    Et du coup comment tu as fait pour t'en sortir de ça ?

  • Speaker #0

    Ah ben je suis là, j'ai été moins cool que d'habitude, j'ai fait le siège du truc, j'ai dit je m'en fous de comment vous faites, moi je ne sors pas de votre bureau tant qu'on ne récupère pas le site, toutes les données etc. Donc il se trouve à l'époque c'était une agence qui était mal gérée, qui était... Et depuis j'ai changé, je suis toujours avec la même agence depuis que j'ai changé, mais c'est une défaillance de cette agence. Ce n'est pas le problème en fait.

  • Speaker #2

    ok ok ok ouais effectivement on peut imaginer le petit coup de frayeur que t'as eu deuxième question c'est ta plus grosse fierté là pareil sur tout ce que t'as fait autour de ton projet si il n'y en avait qu'une seule à noter ça serait laquelle ?

  • Speaker #0

    alors la fierté c'est de mettre en avant la fierté des autres en fait par rapport à la réunion c'est c'est Je ne pense pas qu'il y a beaucoup de médias dans un contexte de problèmes économiques, sociaux, de chômage, souvent qui ressortent à La Réunion. Là, on a un site, un média où les gens affichent. leur fierté qui est individuelle, qui est la fierté de ce qu'ils ont fait, de leur parcours, parfois par de très loin. Ils peuvent le dire, ils peuvent le montrer, ils peuvent le partager. Et aussi la fierté collective, c'est la fierté de venir à la Réunion, de sortir par exemple d'une filière de formation, d'un lycée, d'une école. Voilà, ma fierté, c'est la fierté des autres.

  • Speaker #2

    C'est vrai que quand tu dis là, c'est vrai que le site Réunionnais du Monde, en fait, quand tu y vas, il y a toujours des choses positives. Et c'est vrai que c'est... C'est assez rare pour le noter, donc carrément aligné. Et dernière question, on est là aussi pour parler d'entrepreneuriat évidemment, si tu avais un conseil toi pour quelqu'un qui se lance dans l'entrepreneuriat ou bien même pour toi, le Nicolas d'il y a 15 ans, ça serait quoi ce conseil sur l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #0

    C'est un conseil qui n'est pas forcément très sexy. J'ai envie de dire la prudence, c'est-à-dire prendre son temps, être prudent, ne pas s'aider aux sirènes de vouloir grandir trop vite ou d'aller vers ce qui est le plus brillant, le plus à paillettes. C'est de faire les choses parce qu'elles ont du sens, parce qu'elles sont cohérentes. à long terme. C'est-à-dire que ne pas s'engager comme ça dans des recettes faciles ou rapides pour gagner rapidement de l'argent et avoir du succès rapidement. Tout ce que fait miroiter une grosse partie du web. et dans les pièges dans lesquels tombent à mon avis beaucoup, notamment de jeunes, d'ados, pensant que c'est facile, qu'on va devenir riche, qu'on va réussir en suivant tel gourou, telle recette. Essayer de revenir à quelque chose peut-être d'un peu moins sexy, mais plus prudent, plus prendre son temps. Voilà, c'est un peu ce que je dirais.

  • Speaker #2

    Ok, écoute, merci pour ce conseil qui est très pragmatique, mais en même temps très vrai. Écoute, Nicolas, on arrive à la fin de cet épisode. Un grand, grand merci à toi d'avoir joué le jeu avec nous. Aujourd'hui, on a appris plein, plein de choses. On sait que cet épisode était aussi attendu de nos auditeurs. Donc, encore merci pour ton temps.

  • Speaker #0

    Merci à vous deux et continuez à nous faire partager le parcours d'entrepreneur.

  • Speaker #2

    Yes, on lâche rien. Merci Franck. J'en profite pour remercier aussi toutes les personnes qui nous écoutent jusqu'à maintenant en podcast sur Spotify, Apple Podcast, Deezer. N'hésitez pas à nous mettre un petit like sur la plateforme où vous nous écoutez. C'est quelque chose qui nous aide aussi à continuer à développer le podcast. Dites-nous aussi en commentaire ce qui vous a le plus surpris sur cet épisode. et on vous dit à très bientôt pour le prochain épisode de Podpast d'entrepreneurs c'était le podcast des entrepreneurs d'outre-mer et on espère sincèrement que ça vous a plu et inspiré si

  • Speaker #1

    c'est le cas vous pouvez nous le faire savoir en mettant un like et en nous le disant dans les commentaires et bien sûr pensez à vous abonner pour ne pas rater la sortie du prochain podcast

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Le portrait créole

    02:26

  • Le parcours de Nicolas : Sup de Co, Club Med, journalisme

    10:46

  • La génèse de Réunionnais du monde

    19:57

  • L'analyse du business : investissement de départ, solopreneuriat, développment

    23:11

  • Les chiffres (impressionnants) de Réunionnais du monde

    31:04

  • Prospection commerciale et stratégie

    38:26

  • Comment créer des partenariats au niveau international, depuis la Réunion ?

    43:53

  • La question du retour au péi : le regard de Nicolas

    51:05

  • Le quotidien d'un entrepreneur du web, c'est quoi ?

    57:03

  • Son message : défendre l'identité réunionnaise !

    01:01:26

  • Les questions rapides - galère, fierté, conseil

    01:06:12

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Description

Dans cet épisode, nous allons à la rencontre de Nicolas MARTIN, fondateur de "Réunionnais du monde".


Lancé en 2005, son site accueille aujourd'hui 1.4 millions de visiteurs par an. Interviews, articles, portraits, "Réunionnais du monde" c'est aussi le premier job board en termes de volume à la Réunion, et une émission TV.


Nicolas nous fait entrer dans les coulisses de son projet, avec bonne humeur, transparence, et beaucoup d'humilité.


Bonne écoute !


--- NOUS AIDER


Si tu souhaites nous soutenir, pense à nous mettre un avis, un like et un commentaire ; ça va beaucoup nous aider!


--- LIENS


👉 Le portail Réunionnais du monde

https://www.reunionnaisdumonde.com


🌎 Pour rejoindre la Commu', la communauté des Entrepreneurs d'outremer : https://www.lesentrepreneursdoutremer.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur ce podcast. Mon nom est Clément Marianne et avec mon acolyte Franck HOARAU, on vous emmène à la rencontre des entrepreneurs d'Outre-mer.

  • Speaker #1

    On vous propose de parler d'entreprise, d'innovation, d'investissement, d'indépendance, à travers le témoignage de femmes et d'hommes créoles qui ont eu l'audace de se lancer. Nous échangerons avec eux sur leur parcours, leur succès, mais aussi leurs erreurs, leurs échecs et de la particularité d'entreprendre dans les DOMs.

  • Speaker #0

    Allez, c'est parti, on vous emmène avec nous.

  • Speaker #1

    Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast des entrepreneurs d'Outre-mer. Alors, avant d'aller plus loin, là, tout de suite, moi j'annonce que c'est un épisode qui me tient particulièrement à cœur, parce qu'aujourd'hui on a un invité qui a été au cœur, je dirais, de mes activités associatives, à l'époque où j'étais plus jeune à Paris, dans l'association des étudiants réunionnais de Paris. Il nous a beaucoup aidé, il a été un relais de toutes nos informations, de tous nos événements, il a vraiment contribué à la cause réunionnaise et ultramarine, on accueille le fondateur du site bien connu. Réunionnais du monde. Ses interviews sont assez rares donc on a vraiment la chance de l'avoir. Donc moi j'ai vraiment le smile et je suis très heureux d'accueillir Nicolas Martin. Nicolas, komen i lé ?

  • Speaker #2

    Bonjour Clément, bonjour Franck, heureux de participer vraiment. Je le dis pour le bonheur et pour moi en fait, parce que ce que vous faites pour mettre en avant les entrepreneurs d'Outre-mer, c'est vraiment intéressant. Vous prenez le temps d'aller en profondeur. C'est une des raisons qui fait que j'ai accepté de participer. Je suis très heureux.

  • Speaker #1

    On est très heureux nous aussi, honorés comme on disait un peu en off avant de démarrer. Je pense qu'on aura énormément de choses à se dire. Je suis bien sûr accompagné de mon acolyte Clément. Clément, comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Ça va, très heureux aussi d'entamer cet épisode. J'ai 50 déjà questions dans la tête, donc j'ai hâte qu'on rentre dans le vif du sujet. mais ouais très content d'être là et encore merci à Franck de se lever chaque épisode très tôt il est 5h chez toi et à Nicolas d'avoir répondu à l'invité alors Clément je sais que t'as beaucoup de questions mais t'inquiète pas ça viendra tu auras ton temps de

  • Speaker #1

    parole Pour le moment, Nicolas, tu sais, on a notre tradition. Nous, dans le podcast des entrepreneurs d'outre-mer, on commence avec un portrait créole. Les auditeurs qui nous écoutent là, nul doute qu'ils ont tous déjà entendu parler du site Réunionnais du Monde. Mais on connaît moins la personne qui est derrière le site. Et pour vraiment rentrer dans le vif du sujet et mieux te connaître, je vais te poser trois questions. Et la première, si tu étais un plat, tu serais lequel et pourquoi ?

  • Speaker #2

    Une petite anecdote familiale qui s'est passée pour mon premier voyage en avion. C'est mes parents qui m'ont raconté ça. J'avais peut-être deux ans, deux, trois ans. Et l'hôtesse dans l'avion sert les plateaux et demande ce que je veux. Et j'aurais répondu riz, lentilles ou gaillet tomate C'est tout ce que je voulais comme menu dans l'avion. Et c'est resté un petit peu dans la famille riz, lentilles, ocailles et tomates. Moi je suis amateur de grains en fait. Ça aussi ça fait des polémiques parfois, grains partout, grains avec le riz cantonais par exemple. Ma compagne me dit mais non, on ne met pas de grains, on ne mange pas les riz cantonais avec les grains. Donc moi j'ai besoin de grains partout et aussi piments. Peut-être que vous avez connu ça, pendant les études en métropole, j'avais toujours le petit peu de piment pour ajouter dans les pâtes, le cassoulet, c'était le fait de croiser en piment.

  • Speaker #1

    Là déjà, tu nous parles de mettre des grains partout, de mettre un peu du piment partout, tu nous parles d'avions, de voyages, d'études hors de la Réunion. Là, on commence déjà à entrer un petit peu dans ce qui fera le cœur de nos échanges après. C'est marrant cette anecdote-là. De riz lentilles de rougail tomate.

  • Speaker #0

    C'est vrai que... Moi, je ne connaissais pas, effectivement. C'est innovant. Je vais tester, c'est innovant, effectivement.

  • Speaker #1

    Je suis sûr que l'hôtesse à qui tu as demandé ça dans l'avion, elle aussi, après toutes ces années, elle continue de raconter cette fois où un petit garçon de deux ans lui a demandé riz, lentilles, roulis et tomates. Alors, on a ton plat. Maintenant, si tu devais nous donner un lieu, un lieu que tu affectionnes, dans lequel tu aimes aller ou dans lequel tu aimerais aller, ce serait lequel ?

  • Speaker #2

    C'est une petite partie de la Réunion. Vraiment que j'adore, c'est entre Saint-Leu et les temps salés. Le souffle alors, toute cette côte un peu déchiquetée, où la mer vient battre contre les rochers, la roche volcanique. J'adore cet endroit, j'adore me balader, surtout depuis que c'est redevenu un petit peu calme, la route des Tamarins, on a rendu un petit peu cet endroit aux vélos, aux promeneurs. il y a beaucoup moins de voitures. J'aime bien me promener dans cet endroit, vers l'étang salé, au sein de l'eau.

  • Speaker #1

    Je suis content que tu dis ça, parce que moi aussi, c'est un lieu que j'apprécie particulièrement. Et là, ce qui me revient en tête, l'année dernière, au mois d'août, avec Clément, on avait organisé un pique-nique des entrepreneurs d'outre-mer, justement du côté de l'étang salé. Ça avait été une journée très riche, très intense. Je me rappelle qu'en sortie de cette journée, j'avais été faire un tour sur le bord de mer de l'étang salé, et notamment du côté du vortex énergétique. C'est un lieu dont j'avais entendu parler, mais je n'avais jamais eu l'occasion d'y aller. Et là, tout de suite, quand tu me parles de la mer déchiquetée, de la roche volcanique et de cette promenade au bord de l'eau, je repense à ce lieu-là, du vortex. Je ne sais pas si tu connais, si tu as déjà entendu parler, mais c'est un lieu avec plein d'emplacements.

  • Speaker #2

    Tu peux en dire plus ?

  • Speaker #1

    C'est un lieu où il y a beaucoup d'empilements de pierres, un peu au format zen et bouddhiste. Et c'est décrit comme un lieu où, au niveau des énergies, il se passe des choses, un vortex. Et apparemment, il y a quelques lieux comme ça dans le monde. Et ce lieu-là, l'étang salé, ferait partie de ces rares lieux qui sont des vortex énergétiques dans lesquels on se sent d'une certaine manière. Et moi qui suis assez sensible à ce genre de choses, j'ai ressenti une énergie particulière, en plus du fait de sortir de cette journée-là, de ce pique-nique où tout s'était super bien passé, on avait eu beaucoup d'échanges. Donc quand on me dit étant salé maintenant je repense toujours à ce lieu et à ce moment.

  • Speaker #2

    C'est vraiment intéressant ce que tu dis, parce que c'est vrai que je ressens aussi des choses. Ça m'est arrivé assez rarement de ressentir des choses dans des endroits. Ça arrive dans des voyages, mais je ressens des choses dans cet endroit aussi.

  • Speaker #1

    Ça ne m'étonne pas. Donc, on a ton lieu, on a ton repas. Maintenant, pour compléter ce portrait créole, si tu devais nous donner une musique, alors soit un titre en particulier ou alors un style de musique ?

  • Speaker #2

    C'est plutôt un style de musique, ou même deux, j'hésite, entre la bossa nova du Brésil et le reggae de la Jamaïque. La bossa nova, pour moi, c'est la plus belle des musiques. Peut-être que c'est la langue brésilienne. Ils ont trouvé une harmonie, une beauté. Ça me touche vraiment. J'essaie de faire écouter à mes enfants aussi, de leur transmettre ça. Mais j'adore la bossa nova. Après, pour moi, le cœur mondial de la musique, c'est les Caraïbes. J'ai eu la chance de vivre un peu, j'ai vécu à Saint-Pucy pendant un an et demi, un petit peu en Guadeloupe, je connais un peu la Martinique. Il y a des sons que j'écoutais quand je vivais là-bas. Dix ans plus tard, ça sortait. en France, en Europe, ailleurs. Moi, c'est le cœur de la musique, de l'invention de la musique. Et après, ça se diffuse dans... Je ne sais pas ce que tu en penses, toi, qui vis là-bas, plein de Caraïbes.

  • Speaker #1

    C'est vrai que la musique occupe une place très importante ici. J'ai l'impression encore plus qu'à La Réunion, par exemple, si on devait faire le comparatif. Par contre, tu soulignes un point important, c'est vrai que la musique qui jaillit de cette zone du monde des Caraïbes, elle a tout de suite tendance à conquérir le monde après. Tu parlais du reggae, c'est vrai qu'aujourd'hui la Jamaïque, c'est un endroit où le reggae est né et c'est devenu une musique mondialement connue. Ensuite, ça a été suivi par la dancehall, qui a connu le même destin. Et si on zoome un peu plus au niveau des Antilles françaises, Martinique, Guadeloupe, on a le Zouk aussi, qui a été créé ici et qui a connu aussi un succès mondial avec des compagnies comme Kassaf par exemple. Donc ouais c'est un berceau de musique et la musique qui naît dans ces territoires a tendance à connaître un beau destin. Et je rebondis aussi sur Bossa Nova, moi aussi c'est une musique que j'apprécie beaucoup et notamment pour bosser. Quand je veux travailler j'adore écouter des playlists Bossa Nova, je trouve que ça me met dans un mood à la fois de détente et en même temps de bonne disposition pour travailler. Et d'ailleurs...

  • Speaker #0

    bossanova c'est la première fois qu'on nous sort ce style musical donc là tout de suite ce que j'ai envie de savoir c'est clément qu'est ce qu'il a à nous dire sur ce style musical et jamy non mais écoute je savais je me disais je suis sûr que nicolas parce qu'il ya quand même beaucoup de choses autour de la musique sur le site réunion du monde je me suis dit ces moments où tel je vais être un peu collé parce que généralement c'est un peu le moment sur lequel j'ai toujours quelque chose à dire donc effectivement la la bossanova c'était un c'est un style de musique que je ne connais pas trop et je me disais justement que pendant cet épisode là où je sais que sur les sites réunionnais du monde il y a beaucoup de musique je me suis dit je vais peut-être être collé là sur cette partie et ça va pas manquer mais je prends bonne note et je vais aller me cultiver un peu là dessus parce que vous avez attisé ma curiosité en tout cas.

  • Speaker #1

    Moi tu verras il y a de quoi je suis sûr que tu vas tomber amoureux de ce style musical. Alors Nicolas, merci pour ces premières informations, qui permettent déjà de dresser un premier portrait. Tu nous as déjà fait pas mal voyager avec cette anecdote dans l'avion, ce lieu à La Réunion, et puis cette musique et ces musiques des Caraïbes, dont on a dit qu'ils ont connu un succès un peu mondial. La passerelle est toute trouvée pour tout de suite arriver à... à Réunionnais du Monde. Et en fait, on comprend que le site et le projet Réunionnais du Monde, c'est un peu le fruit de ton propre parcours. En tout cas, tu le décris souvent comme ça. Du coup, si tu devais nous décrire un petit peu dans les grandes lignes ton parcours scolaire et personnel, ça a été quoi les grandes étapes de ce parcours jusqu'à aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Ok, donc je suis né il y a 49 ans. à Saint-Denis, donc père Zoray, maman Créole. J'ai fait toute ma scolarité jusqu'au lycée, le Comte de Lille, et une année de classe préparatoire HEC à Saint-Denis. donc à l'époque on pouvait encore refaire en un an une place prépa HEC pour ensuite faire une école de commerce donc j'ai fait en un an et j'ai été pris à Schema donc c'est l'école de commerce on disait subdeco avant école supérieure de commerce à Nice sauf qu'il y a Antipolis voilà donc j'arrive à 18 ans 18-19 ans les études je suis un peu propulsé là-bas J'enchaîne rapidement avec un échange Erasmus. J'avais déjà un peu ce virus du voyage, l'envie de profiter pour découvrir, voyager. J'ai fait six mois en Suède à Stockholm d'échange Erasmus. important, donc j'ai décidé de faire mon grand stage d'école de commerce à La Réunion, donc j'ai eu la chance de faire à l'époque des RFO. France Télévisions s'appelait Arepo, je fais un stage de six mois qui était un peu commercial, mais à l'époque j'ai eu la chance de travailler aussi avec Stégora Patel, qui m'a dit écoute, si tu veux essayer tout type de métier, on veut bien que tu essayes la radio Donc pendant deux semaines, ils m'ont donné un micro, ils me collaient avec un journaliste, et je suis allé sur le terrain à La Réunion avec un micro pour voir un peu l'actualité. C'est bien plus tard, en repensant à cette expérience, dix ans plus tard, que je me suis dit qu'est-ce qui m'a fait vibrer dans ce que j'ai fait jusqu'à maintenant ? C'était cette expérience de journalisme qui m'a, par la suite, fait faire une formation en journalisme. J'ai travaillé pour le Gire à l'époque, c'était fin 2002, donc le Gire m'a embauché comme journaliste pour mon retour à la rédaction. C'est un petit peu décousu, mais c'est lié. le départ de la Réunion, le voyage. Après mes études en école de commerce, je ne voulais pas trop travailler dans un bureau. J'avais cette image de travail de bureau. Je voyais mes collègues d'école qui se faisaient embaucher dans des boîtes et tout. Et je voulais tout faire pour, moi, prolonger, éviter ça. Donc, je suis parti en kiboutz en Israël pendant six mois. Je ne sais pas si vous connaissez ce type de lieu.

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #2

    Alors les kibbutz en fait c'est des villages en Israël, souvent par des oasis un peu dans le désert, donc il y a une partie de population qui vit sur place et une partie de ce qu'on appelle volontaires, qui viennent travailler pendant des périodes de 6 mois, 1 an. en échange de leur travail, ils sont logés, nourris, ils font partie de la population. Donc c'est vraiment une expérience un petit peu unique de volontariat, on va dire. Alors, ce n'est pas une question d'être juif, moi je ne suis pas juif, on retrouve des volontaires de tous les pays du monde qui viennent pour l'expérience. C'est un petit peu, pour résumer, du socialisme appliqué, c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'argent qui circule, on travaille six jours sur sept, on échange, on vit. qui me fait toutes sortes de tâches. Moi, j'ai fait dans les champs, j'ai occupé des animaux. Voilà, tout le monde se répartit. Donc, surtout, ce qui m'a plu, moi, c'est de tomber dans cet environnement totalement international où on rencontre des jeunes de tous les pays. Très, très forte expérience. Et après ça, je voulais un petit peu prolonger le moment, enfin, reculer le moment où je devais devoir avoir un vrai travail, on va dire. Donc j'ai postulé au Club Med, Club Méditerranée, en tant que gestionnaire du personnel dans les villages. Donc j'avais mon diplôme d'école de commerce spécialité RH. Et dans chaque village Club Med, il y a quelqu'un qui s'occupe du personnel, qui a des petits-culpeilles, rochers, etc. Donc j'ai fait ça pendant trois ans et demi. Certains villages en France, j'ai fait une saison d'hiver, où d'ailleurs j'ai rencontré des réunionnais en plein dans la neige. C'est incroyable. Partout où je suis allé, j'ai rencontré des Réunionnais. J'ai fait au Club Med une saison d'hiver, une saison à Vittel, et la grosse partie, Saint-Lucie, un an et demi. Saint-Lucie, c'est une île au sud de la Martinique. Là, pareil, une expérience vraiment super avec toutes sortes de gens, des Italiens, des Américains, des Mexicains, des équipes. Une saison Club Med, c'est qu'on ouvre un village, on part de zéro. et avec une équipe de moyenne d'âge de 25 ans, à l'ouverture, tous les services d'un hôtel tournent. Donc, il faut donner à manger à des centaines de personnes, il faut divertir des centaines de personnes, il faut loger des centaines de personnes. Donc, c'est vraiment une expérience très, très intéressante. Donc, après quelques saisons au Club Med, j'ai eu quand même un sursaut de survie parce que si on reste trop dans ce type d'expérience, c'est difficile après d'en sortir. Et on... tellement déconnecté, on a une vie vraiment dans l'équipe, on est logé sur place, on travaille sur place, il n'y a pas de frontières, et c'est une vie très intense en fait, entre le sport, la fête, le travail, on vieillit plus vite que normal, donc j'ai eu ce sursaut de dire, il faut que j'arrête. Je passe un boulot normal. Et c'est à ce moment-là que mon expérience en journalisme est revenue en tête et où j'ai fait une formation intensive à Paris, formation journaliste quotidien pour devenir journaliste. Et ça a coïncidé avec mon retour à La Réunion définitive, donc après dix ans de mobilité.

  • Speaker #1

    Et donc ton retour à La Réunion après cette école de commerce, après ces expériences internationales, après ce premier poste au Club Med. Et cette formation en journalisme, c'était pour chercher un emploi dans le secteur du journalisme, c'est ça ?

  • Speaker #2

    En fait, pas vraiment. C'était avant tout des vacances. J'assure eux, ça faisait longtemps que je n'étais pas revenu en vacances à La Réunion. et c'était juste après cette formation en journalisme. Quand je suis revenu, je me suis dit, c'est bête d'être ici, de ne pas aller voir un petit peu ce qui se passe dans ce secteur, donc je suis allé voir, je suis allé, je ne suis pas allé au quotidien, mais je suis allé au GIR aussi, et c'est en discutant comme ça que mon professeur du GIR m'a dit, écoute, pourquoi pas, tu n'as pas beaucoup d'expérience, mais tu as quand même un parcours intéressant, donc on commence demain, si tu veux, tu reviens, tu commences demain. Donc en fait, mes vacances... se sont transformés en... J'ai commencé à travailler, donc je suis rentré, récupéré mes affaires, pas grand-chose en fait, mais quelques affaires que j'avais, rendre mon appart que j'avais en banlieue parisienne, et je suis venu à l'arrêtement. Donc c'est un petit peu, pas vraiment de réflexion à l'avance, ça s'est fait comme ça, par enchaînement d'événements. Et d'ailleurs, maintenant, en interviewant moi des Réunionnais de retour, le fameux retour au pays, je me rends compte que ça arrive parfois. Ce n'est pas toujours une volonté, une stratégie. Parfois, c'est les événements comme ça qui s'enchaînent, qui fait qu'on rentre. Et ça a été le cas pour moi.

  • Speaker #1

    OK. Alors, c'est vrai, pour la petite histoire, moi, quand je suis parti de la Réunion et que j'étais dans des grosses phases de nostalgie, je lisais beaucoup des portraits de Réunionnais sur le site Réunionnais du Monde. Et quand je tombais sur une histoire... Un peu comme celle que tu décris là, à la base j'étais rentré pour des vacances et puis j'ai réussi à trouver un emploi donc voilà je me suis installé, c'était pas prévu tout ça. et bien moi qui disais qu'ils étaient vraiment dans le manque et la nostalgie je me disais oui il y en a qui il y en a qui ont vraiment une vie que j'aurais bien aimé avoir à cette époque là enfin bref c'était pour la pour la petite histoire donc ok merci pour ces informations donc là on comprend on comprend bien ton parcours donc jusqu'à ce retour un peu imprévu à la réunion donc maintenant une fois que tu es que tu es sur place que tu as ce poste là qu'est ce qui se passe ensuite et qu'est ce qui t'amène vers cette idée et la création ensuite du site Réunionnais du Monde ?

  • Speaker #2

    Pendant cette période de deux ans, j'ai proposé une série de portraits dans le journal sur justement des Réunionnais dans le monde. À l'époque, il n'y avait pas vraiment les réseaux sociaux, il n'y avait pas Facebook, il n'y avait pas tout ce qu'il y a maintenant. On appelait la communauté invisible, en fait, les Réunionnais qui étaient partis. C'est-à-dire qu'on ne savait pas exactement bien comment le terme d'un livre d'Alain Lorrain, je crois, qui avait sorti ce terme de communauté invisible pour la diaspora rémunère. Donc, en faisant ces portraits de gens que je retrouvais qui racontaient leur parcours, j'ai eu des bons retours des gens qui disaient Ah, c'est intéressant de savoir ce que les gens deviennent Et en même temps, il y avait aussi une idée qui tournait un petit peu dans les milieux économiques. créer une base de données, se dire, pourquoi pas, maintenant qu'il y a Internet, c'est plus facile. On était dans les années 2004-2005, donc il y avait déjà des sites Internet qui se développaient. Donc, on va créer une base de données, dérégionner dans le monde, ça permettra de savoir où ils sont, pourquoi pas de faire des échanges. Eux, ils peuvent aussi aider les jeunes à s'installer. Et... Pour moi, à l'époque, c'était presque un service public, c'est-à-dire pas le CNARM, la DOM, c'était... Je me suis dit on va créer cette base de données, donc je suis allé la proposer. J'ai eu plusieurs rendez-vous début 2005 où j'ai proposé l'idée à des collectivités locales en disant pourquoi on ne ferait pas ça, qu'est-ce que vous en pensez de porter ce projet de l'annuaire de faire des réunionnais dans le monde. Et je ne sais pas si vous avez expérimenté, mais souvent on rencontre des politiques, ils sont intéressés, ouais super, intéressant. il faut le faire et tout, et puis ça ne bouge pas, les mois passent et puis ça ne bouge pas. Finalement, je suis tombé sur Paul Hibon, à l'époque qui était directeur de l'agence de développement de la Réunion. C'est un organisme qui a disparu depuis, mais qui était un petit peu l'agence économique d'innovation de la Réunion, qui m'a dit, fais-le toi-même, si tu attends, ça ne va pas se faire, donc fais-le toi-même. Moi, je n'étais pas du tout parti pour créer une entreprise. une famille de fonctionnaires, enseignants, qui n'était pas du tout dans mon ADN. Et je me suis retrouvé à faire ça sous forme de propriétés de société. Donc, une première version du site faite par un copain en 2005. pour je me souviens 800 ou 900 euros à l'époque, pour créer déjà un premier annuaire. Donc de fil en aiguille, je me suis retrouvé à devenir chef d'entreprise.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant de voir un peu la genèse et comment cette genèse est très liée à ton parcours. Clément disait en introduction qu'il avait toute une série de questions à te poser justement par rapport à ton projet. Donc Clément, c'est ton moment de gloire.

  • Speaker #0

    Merci, je pensais que vous m'aviez oublié et j'apprécie la perche Franck carrément peut-être pour continuer un peu dans ces étapes-là donc là tu deviens un entrepreneur sans forcément l'avoir pensé comme ça à la base est-ce que tu peux nous décrire les premières étapes de ce parcours d'entrepreneur ? Est-ce que tu vois quand tu crées le site, techniquement tu fais appel à quelqu'un, tu mets un peu d'argent dedans, est-ce que toi tu as déjà l'idée d'en faire… quelque chose de rentable avec un business modèle derrière ou est-ce que c'est quelque chose qui vient après ? Comment tu as abordé un peu tous ces éléments-là ?

  • Speaker #2

    Le premier point, c'est qu'en fait, créer un site web, ça ne coûte pas très cher. Au départ, il n'y a pas de matériel, il n'y a pas besoin de locaux, il n'y a pas besoin d'une compétence de développeur. Je connaissais un développeur qui travaillait dans une banque, qui était informaticien dans une banque. Et je lui ai demandé, j'avais voté sur un carnet, il faudrait ça, ça, ça, telle rubrique, telle rubrique, telle fonctionnalité, c'était très basique. Je lui ai dit voilà je voudrais ça, je ne suis pas du tout un développeur ou quoi que ce soit. Il m'a dit ok. Et techniquement on s'est retrouvé avec un site qui pouvait accueillir des gens qui s'inscrivaient en ligne, qui pouvaient publier des articles, qui pouvaient publier un agenda d'événements. Donc l'idée c'était aussi de recenser un petit peu toutes les soirées, les concerts, les associations, l'actualité des associations, les portraits aussi. Et là, c'est la chance, je pense, du projet, c'est qu'il y a eu des partenariats avec les médias, avec la presse, notamment, très, très vite. C'est-à-dire que ces portes-pais de Réunion dans le monde, ils ont été repris dans la presse, ce qui a permis de faire connaître le site. Et puis, il y a eu l'accompagnement quand même de l'Agence de développement de la Réunion, qui, par exemple, il y a eu une conférence de presse de lancement du site en fin 2005, qui s'est tenue dans les locaux de l'AD, donc c'est le Technopole de Saint-Denis. Évidemment, c'est plus facile de lancer un projet quand on peut faire sa conférence de presse dans un local comme ça, quand il y a déjà quelques premiers partenaires, donc il y avait déjà une agence de recrutement qui était intéressée. Je dirais que ce qui a permis au départ le succès du projet, c'est que ça ne coûtait pas trop cher. Il y avait quand même un accompagnement et des premiers partenaires. et puis ça a intéressé la presse. Ce qui fait que comme ça, de fil en aiguille, les gens se sont joués le jeu, se sont inscrits et on a pu développer petit à petit d'autres services. Alors, le modèle économique, en gros, c'est celui d'un journal gratuit. C'est-à-dire l'idée, c'était vraiment de laisser le contenu gratuit pour les utilisateurs, de ne pas faire de barrière pour accéder aux articles, à l'inscription, de rendre des parties payantes, etc. On va donc... Le journal gratuit, c'est de créer un trafic et puis, grâce à ce trafic, de pouvoir vendre des espaces de communication. Donc, ça a commencé comme ça, avec des premiers annonceurs. un petit peu public aussi, qui avait un intérêt, bon c'était pas grand-chose, quelques centaines d'euros pour mettre en lumière, et ça suffisait, moi, pour financer mon travail. Donc c'est arrivé comme ça, et dans un deuxième temps, la partie emploi a pris beaucoup d'importance, puisqu'on s'est rendu compte qu'il y avait une grosse demande de recrutement, de besoin de recrutement, donc ça c'est un paradoxe, malgré le chômage à La Réunion, il y a aussi beaucoup de besoin de recrutement. Le site avec sa base de données s'est un petit peu transformé en base de CV et aussi a servi de plateforme de recrutement. Donc les revenus du site qui au départ étaient 100% sur des partenaires communication de la pub, petit à petit a basculé aussi sur un forfait emploi qui est payé par des annonceurs pour passer, pour avoir accès à la base de CV et publier des annonces. Maintenant, on est à peu près à 60% des revenus du site qui sont sur ce porté emploi et 40% qui sont des annonceurs pub.

  • Speaker #0

    Ça serait le petit assis. C'est une transition qui s'est faite aussi un peu par l'attraction du marché, un peu naturellement, c'est ce que je comprends.

  • Speaker #2

    Oui, et puis le fait que, je reviens là-dessus, c'est qu'il y a peu de mise de départ, il n'y a pas besoin de… de gros investissements. Moi, je n'ai jamais eu de bureau. Je suis chez moi, en fait, dans une pièce dans mon garage. Je n'ai pas de frais fixes. Donc, ça suffit pour commencer mon travail.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, tu as opéré le site. Est-ce que tu as des gens que tu as employés ? Quelle est l'équipe qu'il y a derrière à date ?

  • Speaker #2

    Moi, je suis tout seul comme gérant de la société Réunionnais du Monde. Évidemment je sous-traite pas mal de tâches, tout ce qui est informatique, j'ai un petit peu de modération aussi, il y a à peu près entre 20 et 40 annonces par jour qui sont mises en ligne par des entreprises, donc il y a quand même un travail de modération, correction avant la mise en ligne, donc ça je me fais assister. Il y a une grosse partie de travail sur les réseaux sociaux, bien sûr, 500 000 abonnés cumulés on va dire, entre les pages Facebook, Pages Emploi, Pages Brain On Ed du Monde, LinkedIn, Twitter, Insta, etc. Donc je continue à faire moi les portraits, le contenu. J'ai essayé d'automatiser pas mal de tâches avec des outils comme Zapier qui permettent de faire des choses vraiment intéressantes.

  • Speaker #0

    Donc pour moi l'idée c'était de rester à une échelle maîtrisée on va dire. C'est vrai qu'il y a eu cette injonction à certaines périodes. On part d'une boîte qui a bientôt 20 ans qui me disait il faut grossir pour embaucher, il faut que ça se développe, il faut que ça se développe comme une injonction et j'ai vu moi pas mal de boîtes vouloir grandir trop tôt, trop vite. pas mal d'entrepreneurs se mettent en difficulté parce qu'il fallait grossir, embaucher, qui au bout d'un moment se travaillaient, leur travail c'était de se mettre sous la gorge pour payer le salaire des embauches qu'ils avaient faits, et finalement des projets qui capotaient parce qu'ils avaient voulu grossir. Et finalement, je me suis dit pourquoi vouloir grossir, il y a une échelle, juste échelle à trouver. et moi j'ai essayé de la trouver en ne pas forcément grossir embaucher, se développer mais simplement répondre aux besoins les uns après les autres pour l'instant j'en suis là après tout reste possible pour la suite oui bien sûr franchement c'est vraiment intéressant cette vision que tu as tu

  • Speaker #1

    vois j'ai l'impression que tu as eu tout de suite une approche de rentabilité plutôt que de croissance oui D'ailleurs, tu nous as tout de suite parlé de la mise de départ et l'investissement initial. Ce qui montre aussi que ta réflexion est très orientée sur combien ça coûte et combien ça rapporte. Et tu vois cette vision un peu qui devient à la mode en ce moment, depuis quelques années déjà, du solopronariat. C'est un peu ce que tu as fait en fait. C'est de dire, ok, je vais monter quelque chose. en étant seul et évidemment entouré de freelances, de personnes qui vont t'aider, etc., en étant assez frugal dans l'approche. Tu as parlé d'automatisation, et évidemment, c'est des sujets qui me parlent bien, mais je trouve que tu vois, pour une boîte qui s'est lancée en 2005, si je ne dis pas de bêtises, ce n'était peut-être pas aussi évident que ça l'est maintenant, parce qu'aujourd'hui, on parle beaucoup de tous ces sujets-là. et c'est intéressant de voir que tu as eu cette vision là et je pense En tout cas, de mon analyse de ce que je fais, de ce que tu dis là, c'est que j'ai l'impression aussi que ça a été un des critères qui a fait que tu as pu durer dans le temps et que tu n'as pas forcément couru sur le fait de dire je vais grossir, je vais embaucher plein de monde, mais je vais vraiment focaliser sur la partie rentabilité En parlant de ça, est-ce que Nicolas, tu serais OK de nous partager peut-être des chiffres ? tu vois, sur Réunionnais du Monde, tu vois, en termes de CA, qu'est-ce que ça représente ? Peut-être aussi en termes de visite mensuelle, ce que ça représente. Tu vois, quelques métriques qui nous permettent de toucher un peu plus ton business du doigt.

  • Speaker #2

    Salut, c'est Anthony. Je me permets de t'interrompre un instant dans ce podcast pour te parler de quelque chose. C'est la communauté des entrepreneurs d'outre-mer. La communauté ou encore la commu, c'est un groupe d'entraide entre entrepreneurs qui sont basés en outre-mer ou issus de la diaspora ultramarine. Dans cette communauté, nous avons actuellement des personnes issues de la tech, de l'immobilier ou encore du social, mais aussi avec différentes maturités dans l'entrepreneuriat. Notre objectif, c'est simple, c'est de se tirer les uns les autres vers le haut. Avec quoi ? Avec un groupe Discord, où on peut échanger tous les jours. Il y a un digital cowork pour rencontrer... Les personnes et pour pouvoir échanger avec des membres, trouver du soutien dans nos projets. On a aussi des ressources exclusives réservées aux membres et aussi des émanements sur mesure pour t'aider dans ton parcours entrepreneurial. Que tu sois débutant ou expérimenté dans ton domaine, que tu sois à La Réunion, aux Antilles ou en métropole, tu es le ou la bienvenu. Tu retrouveras toutes les informations utiles dans le lien en description de cet épisode. Et puis si tu as des questions, n'hésite pas à revenir vers nous. On se fera un plaisir de te répondre. Maintenant, on reprend le podcast.

  • Speaker #0

    Oui, alors juste je rebondis sur ce que tu disais, sur les entrepreneurs dans les années 2000 et tout, il faut dire que c'est une communauté un peu qu'il y avait à La Réunion dans les années 2000, un peu de pionniers du web. A l'époque, c'était vraiment super parce qu'on se retrouvait une fois par mois ou régulièrement, on peut dire, acteurs du web à La Réunion. Il y avait le forum I974 à l'époque. Donc à cette époque, c'était vraiment sympa parce qu'on se connaissait tous, on se voyait régulièrement. Ça permettait de faire des partenariats, etc. C'était un peu le pionnier, on va dire, à l'époque. de cette façon de travailler, mais qui a aussi, il ne faut pas idéaliser non plus, qui a aussi, ça va se cacher, pour moi par exemple, c'est le fait qu'il n'y a pas vraiment de frontière entre la vie. professionnel, le travail et puis la vie personnelle. Moi, je n'ai plus vraiment de week-end, je n'ai plus vraiment de vacances. Je ne me plains pas du tout, parce que c'est la vie que j'ai choisie. Mais pour l'entourage, ce n'est pas toujours facile quand on a quelqu'un qui est à la maison. qui sort le matin en caleçon dans son bureau, et puis qui est tout le temps à la maison, qui continue à travailler un petit peu les week-ends, qui n'est jamais vraiment en vacances. Donc, voilà, je voulais juste un peu une parenthèse sur cette façon de travailler. Pour les chiffres, le site Réunions du Monde fait, selon Google Analytics, 1,4 million de visiteurs uniques par an. C'était en 2023, c'était en 2022. C'est stabilisé à peu près depuis le Covid, puisque c'est vrai que le Covid a été difficile pour pas mal d'entreprises, mais paradoxalement, pour évidemment le web, c'était plutôt une période où les gens étaient beaucoup sur Internet. Il y a eu un pic de visites pendant le confinement, et depuis c'est stabilisé. Donc pour les chiffres... Je visite à peu près 500 000 fans cumulés, il y a sûrement des doublons, mais sur les réseaux sociaux. Une newsletter de 81 000 abonnés mensuels. News Editor LinkedIn aussi, 12 500 abonnés. Un système d'alerte, ça se développe le plus, alerte mail, j'ai à peu près 12 000 mails par jour. La société Réunion du Monde, c'est une SRL avec deux actionnaires, dont moi qui est majoritaire. qui génère entre 130 et 140 000 euros de chiffre d'affaires par an. On est à 140 000 euros de chiffre d'affaires pour cette boîte.

  • Speaker #1

    Ok. Et là, aujourd'hui, vous êtes toujours rentable. Tu avais solidifié cette base-là, cette croissance de CA. Elle ne s'est pas faite au détriment de cette rentabilité-là ? Oui,

  • Speaker #0

    je ne suis pas du tout orienté finance, comptabilité, objectifs. En général, je découvre 6 mois après si l'année d'avant était une bonne année. C'est quand l'expert comptable me donne les chiffres sur les chiffres d'affaires, résultats, etc. que je sais si ça a été une bonne année. Mais ça va être plutôt au feeling. sur ce qui m'intéresse et ce qui m'intéresse, ce n'est pas vraiment la partie financière.

  • Speaker #1

    Ok, ok. Mais parce que du coup, tu as d'autres activités à côté, tu n'es pas complètement dépendant peut-être toi-même de cette activité-là, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Non, non, non, je n'ai pas d'autres activités. Je suis gérant de Pénonnet du Mont et c'est l'activité.

  • Speaker #1

    Ok, ok. Bon, c'est plutôt peut-être parce que tu sais que ça tourne et dans tous les cas, tu vas... Peut-être que tu vas faire une moins bonne année que l'année d'avant, mais tu n'auras pas de problème pour te payer ou ce genre de choses parce que le modèle est quand même plutôt stable, j'imagine, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est vrai qu'il y a des partenaires réguliers, des annonceurs qui, d'année en année, très fidèles depuis vraiment plus de 10 ans, qui reprennent. D'ailleurs, Je n'ai pas vraiment de démarche commerciale, je n'ai pas de régie, je ne fais pas de prospection d'annonceurs. En général, c'est les entreprises qui appellent pour savoir comment ça se passe pour être sur une année du monde. Je n'ai aucune démarche commerciale, ce qui est un petit peu une aberration. au niveau économique, de ne pas prospecter, vendre et tout, mais je ne fais pas du tout, ce n'est pas la partie de mon boulot.

  • Speaker #1

    ok ok ok et peut-être pour finaliser un peu la vision 360 là côté vraiment business c'est autant tu dis que tu vois t'as pas forcément de stratégie financière et commerciale pour toutes les raisons que t'as donné est-ce que sur enfin c'est pas est-ce que je sais que la réponse c'est oui mais Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de ta stratégie en termes de com ? Parce que tu vois, les chiffres sont assez impressionnants de ce que tu as mis en place. Évidemment, c'est le fruit de 20 ans de travail, mais je pense qu'il y a aussi… derrière tu vois une réflexion et des choses qui ont été faites qui t'ont amené à ces chiffres de fréquentation et tu vois on est en 2024 je pense que tu vois aborder une stratégie autour de de l'acquisition etc c'est pas la même chose que peut-être il y a 10 ou 15 ans de ça est-ce que tu peux nous parler un peu de ça et de l'évolution de cette stratégie autour de comment faire connaître le site faire en sorte que les gens créent des comptes ? Parce que finalement, si tu n'as pas cette partie-là, tes annonceurs, forcément, ils vont peut-être… Tu vois, c'est un peu la pierre angulaire de ton business. Est-ce que tu peux nous partager un peu comment toi, tu as réfléchi à ça et comment tu y réfléchis maintenant en 2024 ?

  • Speaker #0

    Donc, la stratégie, je dirais deux choses. Déjà, le rapport aux réseaux sociaux qui ont ces dernières années vraiment, j'ai envie de dire, vous fait… une grosse partie du trafic qui ont absorbé vraiment, on a vu qu'il y avait des blogs, il y avait des sites qui ont disparu en fait, puisque les gens maintenant passent beaucoup de temps aux réseaux sociaux. Et moi, j'ai toujours essayé que le flux de trafic, on va dire, vienne vers le site, par des réseaux sociaux, vers le site. J'ai aussi vu pas mal d'entrepreneurs qui ont monté des choses en se basant uniquement sur YouTube, sur Facebook, en mettant toute leur force de travail, leur qualité de travail, toute leur création finalement en la donnant aux réseaux sociaux. Et au bout du compte, c'est les réseaux sociaux qui sont gagnants, qui tirent les les fruits, les annonceurs, etc. Donc moi, j'ai toujours cet instinct de me dire, le site est à la société, la newsletter c'est une propre base de la société, si on veut, moi ce que je vends à mes annonceurs, c'est de la visibilité sur NNN du monde, donc sur le site et les réseaux sociaux, mais tout ça, ça doit rester dans le sens, dans le bon sens, ça ne doit pas s'échapper, ça doit arriver. Donc je dirais ça, et puis les partenariats, partenariats avec la presse, les médias, essayer de sortir un petit peu d'Internet, les soirées, par exemple, il y a une grosse soirée au Zénith, le site est partenaire, des tournées d'artistes, il y a l'émission télé, depuis deux ans, sur Réunion la Première, donc ça c'est un partenariat avec Réunion la Première, sur les... les soirs avant le JT, vers 18h40, Katiana Castelnau qui discute avec un réunionnais dans le monde. Donc, c'est un petit peu la version télé des portraits du site. Donc, ça aussi, c'est de la visibilité. Voilà, c'est comme ça que j'essaie d'avancer pour que la visibilité de Réunionnais du Monde sorte un petit peu du web et continue à développer le trafic.

  • Speaker #1

    Merci pour ces éléments, parce que... C'est vrai que tu vois, comme tu le disais, à l'ère des réseaux sociaux, etc., on pourrait un peu se perdre sur ces stratégies-là. Et il y a un truc que tu dis qui me paraît vraiment important, c'est le fait de dire que tu dois rester maître de ton trafic et de tes données. Même s'il faut jouer le jeu des réseaux sociaux, il faut bien que ça soit dans le sens de l'intérêt de la boîte et pas l'inverse. et c'est vrai que tu vois des fois on a tendance à se perdre et moi le premier et nous les premiers aussi avec Franck on est un peu dans cette réflexion là justement autour de la newsletter comment faire plutôt attirer plutôt les gens sur notre site et donc c'est des choses qui nous parlent bien sur la partie partenariat et tu vois couvrir des événements qui sont un peu partout dans le monde Moi, la question que je me pose, c'est comment tu fais pour être à La Réunion et avoir une présence partout dans le monde et réussir à relayer justement cette marque réunionnaise du monde, même sans être forcément là ? physiquement et deuxième partie de ma question sur la partie partenariat c'est comment toi aussi tu crées ces opportunités là tu vois un partenariat avec une chaîne de télévision tu vois je suis assez curieux de comment toi t'as provoqué ça sachant que comme tu le disais t'avais pas forcément de démarche commerciale est-ce que tu peux nous en dire un peu plus là dessus comment tu fais pour être présent partout même en n'étant pas là physiquement et comment tu fais pour créer ces partenariats qui assouent un peu la puissance de ta marque.

  • Speaker #0

    Alors sur la présence partout, c'est ça qui est magique avec un réseau, c'est qu'il y a des Réunionnais sur place, et d'ailleurs il y a eu des périodes… Moi je faisais une rubrique dans la presse, c'était Regards sur l'actualité c'est-à-dire un réunionnais qui est dans un pays, je dis un exemple, les élections américaines présidentielles, on a un réunionnais sur place à Washington qui va décrire l'ambiance. Des JO à Rio, une réunionnaise sur place qui est dans le stade, qui va prendre des photos, qui va partager tout ce qui se passe. En fait, les Réunionnais sont un peu des ambassadeurs en puissance. La Réunion leur manque tellement que souvent, eux-mêmes sont volontaires pour partager, pour dire ce qu'ils font, pour montrer, pour rencontrer d'autres Réunionnais. Donc, ce n'est vraiment pas un problème pour trouver des gens sur place. Après, bien sûr, il y a des gens qui s'investissent plus ou moins. Je pense à Betty, par exemple, à Paris. Je ne sais pas si vous avez eu l'occasion de la rencontrer. Betty, qui est une Réunionnaise qui habite, c'est incroyable. Betty, qui à la fois organise des événements, il y a eu des piqueniques, je ne sais plus de 300 personnes, souvent à la Villette. Et puis elle, qui est... Dès qu'il y a un événement réunionnais, elle va à un concert, elle connaît les artistes et tout. C'est génial parce qu'à chaque fois que Betty va dans un concert, elle va prendre des photos, elle va rencontrer l'artiste et puis il y aura un petit article sur Réunionnais du Monde. Il ne s'agit pas de transformer les gens en journalistes ou en correspondants, c'est juste des témoins. Ils sont là. Et ça, ça a fonctionné même sur des catastrophes naturelles ou des événements dramatiques, ou toutes sortes, c'est-à-dire qu'il y a quelqu'un sur place qui va partager ce qu'il est en train de vivre. Et parfois, ça va plus loin, c'est le regard réunionnais sur des événements, sur le monde, sur un pays, sur comment ça se passe dans tel pays, sur des ressemblances. Moi j'ai lu des articles déjà sur le Costa Rica-Réunion, il y a plein de paysages du Costa Rica qui ressemblent à la Réunion. on peut aller j'ai eu moi quelqu'un qui va à Los Angeles dans une boutique une épicerie qui va retrouver je ne sais plus des longanis des fruits qu'on trouve à La Réunion des choses vraiment incroyables quoi et puis toutes ces initiatives prises par des Réunionnais donc le site sert aussi à ça c'est de les mettre en avant les mettre en lumière notamment tous ces camions-bars ces restaurants qui ouvrent il y en a un par semaine, je dirais, c'est un Réunionnais qui va monter son business. Ça tourne souvent, bien sûr, autour de la cuisine, puisque la cuisine réunionnaise est en train de se faire connaître à l'échelle nationale, à ce moment. On n'en est pas forcément conscient à La Réunion, mais il y a en ce moment une grosse, on va dire, capitale sympathie autour de, pas que le rougail saucisse, mais la cuisine réunionnaise.

  • Speaker #1

    voilà sur la partie réseau la deuxième question c'était sur les partenariats assez fort là tu nous citais l'exemple de l'émission réunionnais du monde sous format télévision et du coup j'extrapolais un peu parce que tu nous avais dit aussi tu nous avais parlé des partenariats tout à l'heure comment tu identifies et tu arrives à créer justement ces partenariats là

  • Speaker #0

    C'est dans les deux sens, ça dépend. Là, pour l'émission télé, c'est Réunion Première qui m'a appelé en disant qu'on aimerait bien faire une émission réunionnaise du monde. On a réfléchi ensemble, on a une convention de partenariat. Parfois, c'est... je repère ou quelqu'un me signale quelque chose d'intéressant. Un autre partenaire que j'apprécie beaucoup, c'est la page Facebook L'Adi Lafay. Je ne sais pas si vous connaissez. C'est un réunionnais de Lyon qui a vraiment un talent graphique, de moucatage sur l'humour. Donc, on s'échange, on se partage mutuellement des postes, des visibilités parce que ça correspond. Là, j'ai un partenaire avec Cult Media, où on cross-postage Facebook. Quand c'est cohérent, quand il y a une... une cohérence à le faire, ça fonctionne très bien, que ce soit, que ça vienne de l'un ou de l'autre, en fait.

  • Speaker #1

    Ok, ok, ok. J'ai l'impression aussi que, tu vois, quand je t'entends parler aussi la Nicolas, c'est que, tu vois, moi, j'essaie de comprendre un peu les, pas les mécanismes, mais j'essaie de comprendre qu'est-ce qui fonctionne derrière et j'ai l'impression que le fait que tu sois très ouvert, et de dire, en fait, quelqu'un peut te solliciter, de toute façon, tu ouvriras la discussion, en tout cas, c'est ce que je ressens. J'ai l'impression que c'est un peu ça aussi, peut-être une des clés qui fait que tu arrives à créer ces opportunités. Et tu parlais aussi de la collaboration avec des réunionnais partout dans le monde. J'imagine que ce n'est pas forcément toi qui vas les solliciter, peut-être que ce sont parfois des personnes qui te proposent des choses. Et un des éléments importants, c'est de dire, toi tu laisses la porte ouverte quand c'est cohérent et il n'y a pas de raison de ne pas le faire et de mettre de l'énergie dessus en tout cas c'est ce que j'en comprends c'est ça j'avais peut-être une dernière question après je redonnerai la parole aussi à Franck qui à mon avis est en train de bouillonner aussi sur tout ça mais si on rentre un peu dans le sujet dans le fond du sujet de des Réunionnais partout dans le monde, du retour au pays, parce que c'est un sujet dont on entend de plus en plus parler, et comme tu le sais, moi, c'est une thématique à laquelle je suis particulièrement sensible. Quelles sont les grandes évolutions que tu vois autour de la diaspora réunionnaise ? C'est une question volontairement assez large, mais tu vois, en 19 ans, où tu vois des témoignages, tu vois des personnes qui te contactent, échanges beaucoup avec les Réunionnais ici et ailleurs. C'est quoi un peu les grands changements que toi tu as vus passer grâce à ce regard réunionnais du monde au niveau de la diaspora réunionnaise et des Réunionnais dans le monde de manière globale ?

  • Speaker #0

    Alors, déjà peut-être dire que chaque parcours est différent, chaque parcours est unique. il y a beaucoup de réunionnais qui font leur vie, leur carrière ailleurs, qui n'ont pas forcément envie de rentrer, d'afficher le fait qu'ils sont réunionnais. Il y a toutes sortes de parcours. Le retour au pays, moi je constate qu'il a pris de l'importance de plus en plus dans le débat public, on va dire, parce que c'est vrai qu'il y a beaucoup d'incitations à la mobilité au départ, c'est-à-dire on va aider les jeunes, les étudiants, on va aider à partir, on va les accompagner, mais rien sur le retour qui reste un petit peu chacun et livré à son compte, en fait, pour savoir est-ce qu'il y a une stratégie de retour, comment faire quand on est parti pendant des années, etc. le site Réunionnais du Monde, depuis 2008, fait des portraits retour avec l'idée de montrer d'expliquer comment, par l'exemple, comment c'est possible. C'est-à-dire, moi, j'ai réussi à rentrer, à me réinsérer sur le marché de l'emploi. Comment j'ai fait ? Est-ce que j'avais une stratégie ? Donc là, on peut faire des points communs, entretenir un réseau, par exemple. Ça peut être faire, quand on part faire une école d'ingénieur de commerce, c'est de faire un de ces stages à La Réunion. Ça permet... d'entretenir son réseau sur l'île. Donc, montrer qu'il est possible, c'est de montrer aussi sur un marché de l'emploi concurrentiel comme celui de La Réunion, de plus en plus d'ailleurs, puisque La Réunion est assez attractive, beaucoup de gens rêvent de vivre ici, rêvent de venir déménager, de venir habiter ici. C'est d'essayer de montrer, pour des raisons concrètes, économiques, que Le Réunionnais de retour a un avantage concurrentiel par rapport aux autres. pas pour des raisons idéologiques, politiques, Zoray, Créole, tout ce que vous voulez, ce n'est pas pour ça. C'est sur des critères purement économiques. Quelqu'un qui connaît déjà le marché, qui connaît déjà la Réunion, évidemment, un diplôme égal sera plus intéressant pour un recruteur. Quelqu'un qui sait pourquoi il revient, pourquoi il vient, pourquoi il revient. Ce n'est pas quelqu'un qui va voyager, qui va partir six mois après dans un autre territoire, ou quelqu'un dont le conjoint ne va pas s'adapter, voudra partir. Non, c'est un réunionnais qui rentre définitivement. Parfois, ça peut être aussi le fait de parler créole pour certains métiers. C'est évidemment quand on travaille dans le social, médicaux, voire commercial, ça peut être intéressant, objectivement, de parler créole. Pour toutes ces raisons-là... Il y a une partie des recruteurs, c'est une mutation que j'ai vu, qui se rendent compte que... ce réunionnais, réunionnaise de retour au pays, c'est vraiment quelqu'un d'intéressant. Et en plus, souvent, ce retour, il se fait fin de vingtaine, début de trentaine, c'est autour de 30 ans, pour ceux qui sont partis après le bac et faire des études. Pour le marché de l'emploi, j'ai envie de dire que c'est intéressant, c'est des gens qui sont mûrs, qui ont un diplôme, qui ont un peu d'expérience, qui sont intéressants pour les recruteurs. Donc cette question du retour, elle prend de plus en plus de place, elle rentre en choc avec d'autres problèmes qu'il y a à La Réunion. modestement, Réunion des DuMonts essaye d'apporter un éclairage là-dessus en disant, oui c'est possible, c'est possible à l'échelle individuelle, comment ? On partage ses bonnes pratiques, on partage son expérience, on joue sur tout ça pour rendre possible le retour.

  • Speaker #1

    Ok, merci pour ça et c'est bien que tu, en intro là, que tu dises à ma question, il n'y a pas de parcours type et c'est vrai que je pense que c'est aussi important, tu vois là il y a effectivement une tendance à à parler du retour au pays, mais tu vois, on rencontre aussi beaucoup de réunionnais qui font des choses extraordinaires partout dans le monde. On a eu un témoignage dans le cadre de la communauté des entrepreneurs d'outre-mer d'un réunionnais qui s'appelle Benjamin, qui a monté une boîte à Paris qui a été identifiée parmi les 40 boîtes les plus prometteuses. grand campus de startup au monde qui s'appelle Station F et je trouve que tu vois c'est important aussi de dire si tu as envie de rester en dehors de la réunion et faire ton parcours et bien c'est ok et fais-le et tu vas réussir à faire de belles choses et si tu as envie de rentrer tu peux aussi le faire c'est juste tu vois une considération de il faut qu'on garde les portes ouvertes et qu'on ne les ferme pas, en tout cas, a priori. Donc, merci pour ce rappel, Nicolas. Franck, j'étais très bavard, comme j'avais annoncé. Est-ce que toi, il te reste des petites questions ? Ou alors, est-ce qu'on peut aller sur les questions de fin d'épisode ? Bien sûr qu'il me reste des questions.

  • Speaker #0

    En fait,

  • Speaker #1

    Tu as déjà commencé à y répondre un petit peu. Quand tu as démarré en 2005, on t'imagine bien aller frapper à toutes les portes, à te trimballer tout ça un peu tout seul, et puis avec une montagne de choses à faire pour lancer le site, pour le faire décoller, commencer à le faire vivre et l'animer. Tu nous as parlé un peu d'automatisation, notamment avec le logiciel

  • Speaker #0

    Zapier. Moi, j'aimerais savoir aujourd'hui, dans une journée type…

  • Speaker #1

    de Nicolas Martin. Qu'est-ce que tu fais ? Ce rôle-là d'animation du site, ça te prend combien peut-être ? D'heures par jour ?

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu utilises ton temps dans une journée pour ton projet ? Alors, il y a beaucoup de mails, d'échanges de mails, je dirais une centaine par jour. de mails. Donc, c'est de toutes sortes. Ça peut être des partenaires, des annonceurs, des gens qui proposent une actualité. Toutes sortes. Même, des fois, on prend le site pour une sorte de guichet de La Réunion. J'ai des étrangers, ils écrivent comme si c'était le bureau du tourisme de La Réunion. Moi, je les renvoie à chaque fois vers les bonnes institutions. Donc, il y a une grosse partie d'échanges. Il y a une partie sur le contenu du site. Donc évidemment, un site ne va pas faire d'audience si on ne met plus de contenu nouveau, frais. Donc ça, c'est les portraits, c'est l'actualité culturelle, l'agenda, c'est les informations, tout ce qu'il faut mettre à jour sur le site. Et puis la partie réseaux sociaux, qui pour moi a pris trop de temps, mais qu'en fait on n'a pas le choix, c'est de modérer différentes pages sur les réseaux sociaux, sachant que cette partie-là est devenue plus compliquée ces dernières années. il y a un durcissement des rapports beaucoup de gens s'énervent rapidement sont vulgaires vont entrer tout de suite dans l'insulte ça c'était pas comme ça il y a 5 ans, 10 ans et il y a vraiment beaucoup de tensions sur les réseaux sociaux et moi j'essaye de faire en sorte que ça ne se passe pas sur les pages Alors, si ça reste dans des limites, si on est sur le fond des gens qui ne sont pas d'accord et qui échangent sur un sujet, il n'y a aucun souci, bien sûr. Dès qu'on rentre dans les insultes, la grossièreté, tout, j'essaie de limiter ces choses-là. Et évidemment, ça prend du temps. Cette partie-là prend beaucoup, beaucoup de temps. et ce n'est pas non plus celle qui redonne le plus d'espoir dans l'humanité quand on passe peut-être dans mon cas deux heures, trois heures à modérer des échanges sur Facebook, etc. Il ne faut pas toujours garder la foi. Pour mes journées, je dirais beaucoup d'échanges mail. la partie contenu du site, la partie réseaux sociaux, et puis bien sûr faire des devis, des factures, un peu d'administratif. Ça, c'est mes journées.

  • Speaker #1

    Ok, merci pour cette vision-là. Je trouve ça intéressant de voir que, tu vois, même après 20 ans, si on ne continue pas d'alimenter le site au quotidien, le projet, il va arrêter de fonctionner. Et ça, je pense que c'est un message qu'il faut rappeler. C'est vraiment... des efforts sur la durée pour la réussite d'un projet. Alors, on a fait un tour assez complet là. Tu nous as parlé de ton parcours, on a vu la genèse du site, on a vu comment il a évolué. Tu nous as parlé des choses qui te plaisent, toi, dans ce projet. On a vu un peu toute la communauté qui gravite autour. Est-ce qu'il y aurait peut-être un sujet qui n'a pas encore été abordé et dont tu souhaiterais nous parler à nous et à ceux qui nous écoutent ?

  • Speaker #0

    Peut-être mettre un petit accent sur ce qui se passe autour de la cuisine réunionnaise en ce moment à l'échelle nationale. C'est beaucoup autour du rougail saucisse, mais vraiment c'est chiffré, c'est prouvé. Le rougail saucisse est dans les dix premières recherches de recettes sur Google. Ça monte d'année en année. En France, dans certaines régions, une étude du site Marmiton, par exemple, montre que c'est la première recette. cherchés par les bretons. Dans tout l'ouest de la France, il y a un gros succès de la cuisine rennais. Malheureusement, il y a un pendant, c'est qu'on perd un peu la paternité de tout ça. Et ça, c'est quelque chose qui est arrivé, par exemple, sur le rhum arrangé. Le rhum arrangé, c'est à la base beaucoup la Réunion, un petit peu les Antilles. Je ne sais pas si Franck, toi, en Martinique, c'est vraiment rhum arrangé, ça fait partie de la tradition ? Non,

  • Speaker #1

    non, non, c'est vraiment… Rhum arrangé, c'est vraiment vu comme quelque chose de la Réunion. Et pour la petite histoire, ils disent qu'à la Réunion, on est obligé d'arranger le rhum parce que le rhum local ne peut pas se boire comme ça. Mais bon, c'est une petite guéguerre. Bref, parenthèse est fermée.

  • Speaker #0

    Voilà, tout ça pour dire... Oui, pardon.

  • Speaker #2

    Pardon Nicolas, je rebondis là-dessus, parce que tu sais, on avait reçu Grégory Blard et ses gars de l'Iran qui sont derrière la maison à ranger Blard, et je sais que c'est un sujet que eux... défendent beaucoup justement cette appellation Rome arrangé, ils voudraient que ça soit quand même protégé, en tout cas il y a ce sujet effectivement de rendre la paternité du Rome arrangé à la Réunion donc ouais c'est un sujet qu'on connait et qu'on avait abordé justement dans un de nos précédents épisodes avec Grégory et Célia

  • Speaker #0

    Alors j'ai envie de dire que malheureusement c'est presque perdu, c'est presque déjà perdu c'est à dire que Grrrr Le rhum arrangé maintenant, c'est devenu un produit des îles. Vous allez chez Lidl, vous avez des bars à rhum arrangé, vous avez des cavistes et tout. La Réunion a beaucoup disparu des plus liés à cette appellation de rhum arrangé. Et ce qui s'est passé pour le rhum arrangé, qui est devenu un produit exotique, un produit des îles, une sorte de mélange. Maintenant, il y a même de la vodka arrangée. On a même perdu le terme arrangé. Il y a des jeans à ranger, il y a ce qui est en train de se passer sur Logaïs 6. C'est-à-dire qu'à force de ne pas protéger ce qu'on fait, nos créations, nos inventions, ce qui touche à notre culture, on en perd la paternité. J'ai envie de dire que malgré ce recul de 15 ans, 20 ans, à La Réunion, on a des bons produits, on crée des bons produits, on crée une attente. On a une gastronomie incroyable qui mériterait d'être positionnée sur la carte du monde des gastronomies en tant que telle, mais par naïveté, par manque de préparation à l'export. Si vous voulez, on va financer des millions pour faire un tel salon, on va communiquer, on va faire une soirée, on va faire des supers événements et tout. Par contre, on ne va pas penser à protéger juridiquement les appellations. On ne va pas penser qu'on va se faire piller à l'échelle industrielle, maintenant, de rougail-saucisse. Vous avez des boîtes de conserve de toutes sortes de rougail-saucisse. Bon, ben, ce n'est plus associé à La Réunion, maintenant. On est en train de le perdre, là, ça y est. voilà c'était juste ce point là dont je voulais parler c'est que exporter, faire rayonner l'île à l'extérieur c'est pas que de la communication c'est aussi se préparer se protéger pour pas se faire piller tout simplement ce qu'on a écoute moi à titre personnel je te remercie pour

  • Speaker #1

    ce message j'adhère J'ai à dire totalement, c'est hyper important je trouve, de protéger ce qui fait aujourd'hui le patrimoine de la Réunion. Merci, merci beaucoup Nicolas, merci beaucoup pour tout ça. Le temps est passé très vite, mais ce n'est pas encore fini. De la même manière qu'on a l'habitude de commencer par un portrait créole. On finit toujours nos épisodes avec quelques questions rapides. Clément va se faire un rappel de te présenter un peu les règles du jeu et de te poser les quelques questions de fin.

  • Speaker #2

    Yes, alors là, Nicolas, pour clôturer cet épisode, je vais te poser pareil trois questions. Et là, l'objectif, c'est de répondre de manière assez concise, la plus concise possible. La première question, c'est, tu vois là, sur ton parcours entrepreneurial, toi c'est quoi la plus grosse galère que tu aies connue et comment tu as fait pour t'en sortir alors grosse galère je crois qu'en 2007 je me réveille un matin je

  • Speaker #0

    vais sur le site 30% des données de la base membre des articles ont disparu je vois ça donc je suis comme un fou je vais à l'agence web qui héberge le site je fais le siège en disant mais récupérer ça c'est pas possible, c'est quoi cette histoire et tout, donc tout ça pour dire que on reste sur un métier qui est quand même beaucoup immatériel c'est à dire que ça c'est une des craintes que j'ai, c'est que je sais pas, une grosse panne web, plein de serveurs qui plantent et tout, et puis il y a presque 20 ans de boulot qui disparaissent quoi Donc j'ai eu un petit aperçu de ça et c'est ma plus grosse galère.

  • Speaker #2

    Et du coup comment tu as fait pour t'en sortir de ça ?

  • Speaker #0

    Ah ben je suis là, j'ai été moins cool que d'habitude, j'ai fait le siège du truc, j'ai dit je m'en fous de comment vous faites, moi je ne sors pas de votre bureau tant qu'on ne récupère pas le site, toutes les données etc. Donc il se trouve à l'époque c'était une agence qui était mal gérée, qui était... Et depuis j'ai changé, je suis toujours avec la même agence depuis que j'ai changé, mais c'est une défaillance de cette agence. Ce n'est pas le problème en fait.

  • Speaker #2

    ok ok ok ouais effectivement on peut imaginer le petit coup de frayeur que t'as eu deuxième question c'est ta plus grosse fierté là pareil sur tout ce que t'as fait autour de ton projet si il n'y en avait qu'une seule à noter ça serait laquelle ?

  • Speaker #0

    alors la fierté c'est de mettre en avant la fierté des autres en fait par rapport à la réunion c'est c'est Je ne pense pas qu'il y a beaucoup de médias dans un contexte de problèmes économiques, sociaux, de chômage, souvent qui ressortent à La Réunion. Là, on a un site, un média où les gens affichent. leur fierté qui est individuelle, qui est la fierté de ce qu'ils ont fait, de leur parcours, parfois par de très loin. Ils peuvent le dire, ils peuvent le montrer, ils peuvent le partager. Et aussi la fierté collective, c'est la fierté de venir à la Réunion, de sortir par exemple d'une filière de formation, d'un lycée, d'une école. Voilà, ma fierté, c'est la fierté des autres.

  • Speaker #2

    C'est vrai que quand tu dis là, c'est vrai que le site Réunionnais du Monde, en fait, quand tu y vas, il y a toujours des choses positives. Et c'est vrai que c'est... C'est assez rare pour le noter, donc carrément aligné. Et dernière question, on est là aussi pour parler d'entrepreneuriat évidemment, si tu avais un conseil toi pour quelqu'un qui se lance dans l'entrepreneuriat ou bien même pour toi, le Nicolas d'il y a 15 ans, ça serait quoi ce conseil sur l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #0

    C'est un conseil qui n'est pas forcément très sexy. J'ai envie de dire la prudence, c'est-à-dire prendre son temps, être prudent, ne pas s'aider aux sirènes de vouloir grandir trop vite ou d'aller vers ce qui est le plus brillant, le plus à paillettes. C'est de faire les choses parce qu'elles ont du sens, parce qu'elles sont cohérentes. à long terme. C'est-à-dire que ne pas s'engager comme ça dans des recettes faciles ou rapides pour gagner rapidement de l'argent et avoir du succès rapidement. Tout ce que fait miroiter une grosse partie du web. et dans les pièges dans lesquels tombent à mon avis beaucoup, notamment de jeunes, d'ados, pensant que c'est facile, qu'on va devenir riche, qu'on va réussir en suivant tel gourou, telle recette. Essayer de revenir à quelque chose peut-être d'un peu moins sexy, mais plus prudent, plus prendre son temps. Voilà, c'est un peu ce que je dirais.

  • Speaker #2

    Ok, écoute, merci pour ce conseil qui est très pragmatique, mais en même temps très vrai. Écoute, Nicolas, on arrive à la fin de cet épisode. Un grand, grand merci à toi d'avoir joué le jeu avec nous. Aujourd'hui, on a appris plein, plein de choses. On sait que cet épisode était aussi attendu de nos auditeurs. Donc, encore merci pour ton temps.

  • Speaker #0

    Merci à vous deux et continuez à nous faire partager le parcours d'entrepreneur.

  • Speaker #2

    Yes, on lâche rien. Merci Franck. J'en profite pour remercier aussi toutes les personnes qui nous écoutent jusqu'à maintenant en podcast sur Spotify, Apple Podcast, Deezer. N'hésitez pas à nous mettre un petit like sur la plateforme où vous nous écoutez. C'est quelque chose qui nous aide aussi à continuer à développer le podcast. Dites-nous aussi en commentaire ce qui vous a le plus surpris sur cet épisode. et on vous dit à très bientôt pour le prochain épisode de Podpast d'entrepreneurs c'était le podcast des entrepreneurs d'outre-mer et on espère sincèrement que ça vous a plu et inspiré si

  • Speaker #1

    c'est le cas vous pouvez nous le faire savoir en mettant un like et en nous le disant dans les commentaires et bien sûr pensez à vous abonner pour ne pas rater la sortie du prochain podcast

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Le portrait créole

    02:26

  • Le parcours de Nicolas : Sup de Co, Club Med, journalisme

    10:46

  • La génèse de Réunionnais du monde

    19:57

  • L'analyse du business : investissement de départ, solopreneuriat, développment

    23:11

  • Les chiffres (impressionnants) de Réunionnais du monde

    31:04

  • Prospection commerciale et stratégie

    38:26

  • Comment créer des partenariats au niveau international, depuis la Réunion ?

    43:53

  • La question du retour au péi : le regard de Nicolas

    51:05

  • Le quotidien d'un entrepreneur du web, c'est quoi ?

    57:03

  • Son message : défendre l'identité réunionnaise !

    01:01:26

  • Les questions rapides - galère, fierté, conseil

    01:06:12

Description

Dans cet épisode, nous allons à la rencontre de Nicolas MARTIN, fondateur de "Réunionnais du monde".


Lancé en 2005, son site accueille aujourd'hui 1.4 millions de visiteurs par an. Interviews, articles, portraits, "Réunionnais du monde" c'est aussi le premier job board en termes de volume à la Réunion, et une émission TV.


Nicolas nous fait entrer dans les coulisses de son projet, avec bonne humeur, transparence, et beaucoup d'humilité.


Bonne écoute !


--- NOUS AIDER


Si tu souhaites nous soutenir, pense à nous mettre un avis, un like et un commentaire ; ça va beaucoup nous aider!


--- LIENS


👉 Le portail Réunionnais du monde

https://www.reunionnaisdumonde.com


🌎 Pour rejoindre la Commu', la communauté des Entrepreneurs d'outremer : https://www.lesentrepreneursdoutremer.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur ce podcast. Mon nom est Clément Marianne et avec mon acolyte Franck HOARAU, on vous emmène à la rencontre des entrepreneurs d'Outre-mer.

  • Speaker #1

    On vous propose de parler d'entreprise, d'innovation, d'investissement, d'indépendance, à travers le témoignage de femmes et d'hommes créoles qui ont eu l'audace de se lancer. Nous échangerons avec eux sur leur parcours, leur succès, mais aussi leurs erreurs, leurs échecs et de la particularité d'entreprendre dans les DOMs.

  • Speaker #0

    Allez, c'est parti, on vous emmène avec nous.

  • Speaker #1

    Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast des entrepreneurs d'Outre-mer. Alors, avant d'aller plus loin, là, tout de suite, moi j'annonce que c'est un épisode qui me tient particulièrement à cœur, parce qu'aujourd'hui on a un invité qui a été au cœur, je dirais, de mes activités associatives, à l'époque où j'étais plus jeune à Paris, dans l'association des étudiants réunionnais de Paris. Il nous a beaucoup aidé, il a été un relais de toutes nos informations, de tous nos événements, il a vraiment contribué à la cause réunionnaise et ultramarine, on accueille le fondateur du site bien connu. Réunionnais du monde. Ses interviews sont assez rares donc on a vraiment la chance de l'avoir. Donc moi j'ai vraiment le smile et je suis très heureux d'accueillir Nicolas Martin. Nicolas, komen i lé ?

  • Speaker #2

    Bonjour Clément, bonjour Franck, heureux de participer vraiment. Je le dis pour le bonheur et pour moi en fait, parce que ce que vous faites pour mettre en avant les entrepreneurs d'Outre-mer, c'est vraiment intéressant. Vous prenez le temps d'aller en profondeur. C'est une des raisons qui fait que j'ai accepté de participer. Je suis très heureux.

  • Speaker #1

    On est très heureux nous aussi, honorés comme on disait un peu en off avant de démarrer. Je pense qu'on aura énormément de choses à se dire. Je suis bien sûr accompagné de mon acolyte Clément. Clément, comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Ça va, très heureux aussi d'entamer cet épisode. J'ai 50 déjà questions dans la tête, donc j'ai hâte qu'on rentre dans le vif du sujet. mais ouais très content d'être là et encore merci à Franck de se lever chaque épisode très tôt il est 5h chez toi et à Nicolas d'avoir répondu à l'invité alors Clément je sais que t'as beaucoup de questions mais t'inquiète pas ça viendra tu auras ton temps de

  • Speaker #1

    parole Pour le moment, Nicolas, tu sais, on a notre tradition. Nous, dans le podcast des entrepreneurs d'outre-mer, on commence avec un portrait créole. Les auditeurs qui nous écoutent là, nul doute qu'ils ont tous déjà entendu parler du site Réunionnais du Monde. Mais on connaît moins la personne qui est derrière le site. Et pour vraiment rentrer dans le vif du sujet et mieux te connaître, je vais te poser trois questions. Et la première, si tu étais un plat, tu serais lequel et pourquoi ?

  • Speaker #2

    Une petite anecdote familiale qui s'est passée pour mon premier voyage en avion. C'est mes parents qui m'ont raconté ça. J'avais peut-être deux ans, deux, trois ans. Et l'hôtesse dans l'avion sert les plateaux et demande ce que je veux. Et j'aurais répondu riz, lentilles ou gaillet tomate C'est tout ce que je voulais comme menu dans l'avion. Et c'est resté un petit peu dans la famille riz, lentilles, ocailles et tomates. Moi je suis amateur de grains en fait. Ça aussi ça fait des polémiques parfois, grains partout, grains avec le riz cantonais par exemple. Ma compagne me dit mais non, on ne met pas de grains, on ne mange pas les riz cantonais avec les grains. Donc moi j'ai besoin de grains partout et aussi piments. Peut-être que vous avez connu ça, pendant les études en métropole, j'avais toujours le petit peu de piment pour ajouter dans les pâtes, le cassoulet, c'était le fait de croiser en piment.

  • Speaker #1

    Là déjà, tu nous parles de mettre des grains partout, de mettre un peu du piment partout, tu nous parles d'avions, de voyages, d'études hors de la Réunion. Là, on commence déjà à entrer un petit peu dans ce qui fera le cœur de nos échanges après. C'est marrant cette anecdote-là. De riz lentilles de rougail tomate.

  • Speaker #0

    C'est vrai que... Moi, je ne connaissais pas, effectivement. C'est innovant. Je vais tester, c'est innovant, effectivement.

  • Speaker #1

    Je suis sûr que l'hôtesse à qui tu as demandé ça dans l'avion, elle aussi, après toutes ces années, elle continue de raconter cette fois où un petit garçon de deux ans lui a demandé riz, lentilles, roulis et tomates. Alors, on a ton plat. Maintenant, si tu devais nous donner un lieu, un lieu que tu affectionnes, dans lequel tu aimes aller ou dans lequel tu aimerais aller, ce serait lequel ?

  • Speaker #2

    C'est une petite partie de la Réunion. Vraiment que j'adore, c'est entre Saint-Leu et les temps salés. Le souffle alors, toute cette côte un peu déchiquetée, où la mer vient battre contre les rochers, la roche volcanique. J'adore cet endroit, j'adore me balader, surtout depuis que c'est redevenu un petit peu calme, la route des Tamarins, on a rendu un petit peu cet endroit aux vélos, aux promeneurs. il y a beaucoup moins de voitures. J'aime bien me promener dans cet endroit, vers l'étang salé, au sein de l'eau.

  • Speaker #1

    Je suis content que tu dis ça, parce que moi aussi, c'est un lieu que j'apprécie particulièrement. Et là, ce qui me revient en tête, l'année dernière, au mois d'août, avec Clément, on avait organisé un pique-nique des entrepreneurs d'outre-mer, justement du côté de l'étang salé. Ça avait été une journée très riche, très intense. Je me rappelle qu'en sortie de cette journée, j'avais été faire un tour sur le bord de mer de l'étang salé, et notamment du côté du vortex énergétique. C'est un lieu dont j'avais entendu parler, mais je n'avais jamais eu l'occasion d'y aller. Et là, tout de suite, quand tu me parles de la mer déchiquetée, de la roche volcanique et de cette promenade au bord de l'eau, je repense à ce lieu-là, du vortex. Je ne sais pas si tu connais, si tu as déjà entendu parler, mais c'est un lieu avec plein d'emplacements.

  • Speaker #2

    Tu peux en dire plus ?

  • Speaker #1

    C'est un lieu où il y a beaucoup d'empilements de pierres, un peu au format zen et bouddhiste. Et c'est décrit comme un lieu où, au niveau des énergies, il se passe des choses, un vortex. Et apparemment, il y a quelques lieux comme ça dans le monde. Et ce lieu-là, l'étang salé, ferait partie de ces rares lieux qui sont des vortex énergétiques dans lesquels on se sent d'une certaine manière. Et moi qui suis assez sensible à ce genre de choses, j'ai ressenti une énergie particulière, en plus du fait de sortir de cette journée-là, de ce pique-nique où tout s'était super bien passé, on avait eu beaucoup d'échanges. Donc quand on me dit étant salé maintenant je repense toujours à ce lieu et à ce moment.

  • Speaker #2

    C'est vraiment intéressant ce que tu dis, parce que c'est vrai que je ressens aussi des choses. Ça m'est arrivé assez rarement de ressentir des choses dans des endroits. Ça arrive dans des voyages, mais je ressens des choses dans cet endroit aussi.

  • Speaker #1

    Ça ne m'étonne pas. Donc, on a ton lieu, on a ton repas. Maintenant, pour compléter ce portrait créole, si tu devais nous donner une musique, alors soit un titre en particulier ou alors un style de musique ?

  • Speaker #2

    C'est plutôt un style de musique, ou même deux, j'hésite, entre la bossa nova du Brésil et le reggae de la Jamaïque. La bossa nova, pour moi, c'est la plus belle des musiques. Peut-être que c'est la langue brésilienne. Ils ont trouvé une harmonie, une beauté. Ça me touche vraiment. J'essaie de faire écouter à mes enfants aussi, de leur transmettre ça. Mais j'adore la bossa nova. Après, pour moi, le cœur mondial de la musique, c'est les Caraïbes. J'ai eu la chance de vivre un peu, j'ai vécu à Saint-Pucy pendant un an et demi, un petit peu en Guadeloupe, je connais un peu la Martinique. Il y a des sons que j'écoutais quand je vivais là-bas. Dix ans plus tard, ça sortait. en France, en Europe, ailleurs. Moi, c'est le cœur de la musique, de l'invention de la musique. Et après, ça se diffuse dans... Je ne sais pas ce que tu en penses, toi, qui vis là-bas, plein de Caraïbes.

  • Speaker #1

    C'est vrai que la musique occupe une place très importante ici. J'ai l'impression encore plus qu'à La Réunion, par exemple, si on devait faire le comparatif. Par contre, tu soulignes un point important, c'est vrai que la musique qui jaillit de cette zone du monde des Caraïbes, elle a tout de suite tendance à conquérir le monde après. Tu parlais du reggae, c'est vrai qu'aujourd'hui la Jamaïque, c'est un endroit où le reggae est né et c'est devenu une musique mondialement connue. Ensuite, ça a été suivi par la dancehall, qui a connu le même destin. Et si on zoome un peu plus au niveau des Antilles françaises, Martinique, Guadeloupe, on a le Zouk aussi, qui a été créé ici et qui a connu aussi un succès mondial avec des compagnies comme Kassaf par exemple. Donc ouais c'est un berceau de musique et la musique qui naît dans ces territoires a tendance à connaître un beau destin. Et je rebondis aussi sur Bossa Nova, moi aussi c'est une musique que j'apprécie beaucoup et notamment pour bosser. Quand je veux travailler j'adore écouter des playlists Bossa Nova, je trouve que ça me met dans un mood à la fois de détente et en même temps de bonne disposition pour travailler. Et d'ailleurs...

  • Speaker #0

    bossanova c'est la première fois qu'on nous sort ce style musical donc là tout de suite ce que j'ai envie de savoir c'est clément qu'est ce qu'il a à nous dire sur ce style musical et jamy non mais écoute je savais je me disais je suis sûr que nicolas parce qu'il ya quand même beaucoup de choses autour de la musique sur le site réunion du monde je me suis dit ces moments où tel je vais être un peu collé parce que généralement c'est un peu le moment sur lequel j'ai toujours quelque chose à dire donc effectivement la la bossanova c'était un c'est un style de musique que je ne connais pas trop et je me disais justement que pendant cet épisode là où je sais que sur les sites réunionnais du monde il y a beaucoup de musique je me suis dit je vais peut-être être collé là sur cette partie et ça va pas manquer mais je prends bonne note et je vais aller me cultiver un peu là dessus parce que vous avez attisé ma curiosité en tout cas.

  • Speaker #1

    Moi tu verras il y a de quoi je suis sûr que tu vas tomber amoureux de ce style musical. Alors Nicolas, merci pour ces premières informations, qui permettent déjà de dresser un premier portrait. Tu nous as déjà fait pas mal voyager avec cette anecdote dans l'avion, ce lieu à La Réunion, et puis cette musique et ces musiques des Caraïbes, dont on a dit qu'ils ont connu un succès un peu mondial. La passerelle est toute trouvée pour tout de suite arriver à... à Réunionnais du Monde. Et en fait, on comprend que le site et le projet Réunionnais du Monde, c'est un peu le fruit de ton propre parcours. En tout cas, tu le décris souvent comme ça. Du coup, si tu devais nous décrire un petit peu dans les grandes lignes ton parcours scolaire et personnel, ça a été quoi les grandes étapes de ce parcours jusqu'à aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Ok, donc je suis né il y a 49 ans. à Saint-Denis, donc père Zoray, maman Créole. J'ai fait toute ma scolarité jusqu'au lycée, le Comte de Lille, et une année de classe préparatoire HEC à Saint-Denis. donc à l'époque on pouvait encore refaire en un an une place prépa HEC pour ensuite faire une école de commerce donc j'ai fait en un an et j'ai été pris à Schema donc c'est l'école de commerce on disait subdeco avant école supérieure de commerce à Nice sauf qu'il y a Antipolis voilà donc j'arrive à 18 ans 18-19 ans les études je suis un peu propulsé là-bas J'enchaîne rapidement avec un échange Erasmus. J'avais déjà un peu ce virus du voyage, l'envie de profiter pour découvrir, voyager. J'ai fait six mois en Suède à Stockholm d'échange Erasmus. important, donc j'ai décidé de faire mon grand stage d'école de commerce à La Réunion, donc j'ai eu la chance de faire à l'époque des RFO. France Télévisions s'appelait Arepo, je fais un stage de six mois qui était un peu commercial, mais à l'époque j'ai eu la chance de travailler aussi avec Stégora Patel, qui m'a dit écoute, si tu veux essayer tout type de métier, on veut bien que tu essayes la radio Donc pendant deux semaines, ils m'ont donné un micro, ils me collaient avec un journaliste, et je suis allé sur le terrain à La Réunion avec un micro pour voir un peu l'actualité. C'est bien plus tard, en repensant à cette expérience, dix ans plus tard, que je me suis dit qu'est-ce qui m'a fait vibrer dans ce que j'ai fait jusqu'à maintenant ? C'était cette expérience de journalisme qui m'a, par la suite, fait faire une formation en journalisme. J'ai travaillé pour le Gire à l'époque, c'était fin 2002, donc le Gire m'a embauché comme journaliste pour mon retour à la rédaction. C'est un petit peu décousu, mais c'est lié. le départ de la Réunion, le voyage. Après mes études en école de commerce, je ne voulais pas trop travailler dans un bureau. J'avais cette image de travail de bureau. Je voyais mes collègues d'école qui se faisaient embaucher dans des boîtes et tout. Et je voulais tout faire pour, moi, prolonger, éviter ça. Donc, je suis parti en kiboutz en Israël pendant six mois. Je ne sais pas si vous connaissez ce type de lieu.

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #2

    Alors les kibbutz en fait c'est des villages en Israël, souvent par des oasis un peu dans le désert, donc il y a une partie de population qui vit sur place et une partie de ce qu'on appelle volontaires, qui viennent travailler pendant des périodes de 6 mois, 1 an. en échange de leur travail, ils sont logés, nourris, ils font partie de la population. Donc c'est vraiment une expérience un petit peu unique de volontariat, on va dire. Alors, ce n'est pas une question d'être juif, moi je ne suis pas juif, on retrouve des volontaires de tous les pays du monde qui viennent pour l'expérience. C'est un petit peu, pour résumer, du socialisme appliqué, c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'argent qui circule, on travaille six jours sur sept, on échange, on vit. qui me fait toutes sortes de tâches. Moi, j'ai fait dans les champs, j'ai occupé des animaux. Voilà, tout le monde se répartit. Donc, surtout, ce qui m'a plu, moi, c'est de tomber dans cet environnement totalement international où on rencontre des jeunes de tous les pays. Très, très forte expérience. Et après ça, je voulais un petit peu prolonger le moment, enfin, reculer le moment où je devais devoir avoir un vrai travail, on va dire. Donc j'ai postulé au Club Med, Club Méditerranée, en tant que gestionnaire du personnel dans les villages. Donc j'avais mon diplôme d'école de commerce spécialité RH. Et dans chaque village Club Med, il y a quelqu'un qui s'occupe du personnel, qui a des petits-culpeilles, rochers, etc. Donc j'ai fait ça pendant trois ans et demi. Certains villages en France, j'ai fait une saison d'hiver, où d'ailleurs j'ai rencontré des réunionnais en plein dans la neige. C'est incroyable. Partout où je suis allé, j'ai rencontré des Réunionnais. J'ai fait au Club Med une saison d'hiver, une saison à Vittel, et la grosse partie, Saint-Lucie, un an et demi. Saint-Lucie, c'est une île au sud de la Martinique. Là, pareil, une expérience vraiment super avec toutes sortes de gens, des Italiens, des Américains, des Mexicains, des équipes. Une saison Club Med, c'est qu'on ouvre un village, on part de zéro. et avec une équipe de moyenne d'âge de 25 ans, à l'ouverture, tous les services d'un hôtel tournent. Donc, il faut donner à manger à des centaines de personnes, il faut divertir des centaines de personnes, il faut loger des centaines de personnes. Donc, c'est vraiment une expérience très, très intéressante. Donc, après quelques saisons au Club Med, j'ai eu quand même un sursaut de survie parce que si on reste trop dans ce type d'expérience, c'est difficile après d'en sortir. Et on... tellement déconnecté, on a une vie vraiment dans l'équipe, on est logé sur place, on travaille sur place, il n'y a pas de frontières, et c'est une vie très intense en fait, entre le sport, la fête, le travail, on vieillit plus vite que normal, donc j'ai eu ce sursaut de dire, il faut que j'arrête. Je passe un boulot normal. Et c'est à ce moment-là que mon expérience en journalisme est revenue en tête et où j'ai fait une formation intensive à Paris, formation journaliste quotidien pour devenir journaliste. Et ça a coïncidé avec mon retour à La Réunion définitive, donc après dix ans de mobilité.

  • Speaker #1

    Et donc ton retour à La Réunion après cette école de commerce, après ces expériences internationales, après ce premier poste au Club Med. Et cette formation en journalisme, c'était pour chercher un emploi dans le secteur du journalisme, c'est ça ?

  • Speaker #2

    En fait, pas vraiment. C'était avant tout des vacances. J'assure eux, ça faisait longtemps que je n'étais pas revenu en vacances à La Réunion. et c'était juste après cette formation en journalisme. Quand je suis revenu, je me suis dit, c'est bête d'être ici, de ne pas aller voir un petit peu ce qui se passe dans ce secteur, donc je suis allé voir, je suis allé, je ne suis pas allé au quotidien, mais je suis allé au GIR aussi, et c'est en discutant comme ça que mon professeur du GIR m'a dit, écoute, pourquoi pas, tu n'as pas beaucoup d'expérience, mais tu as quand même un parcours intéressant, donc on commence demain, si tu veux, tu reviens, tu commences demain. Donc en fait, mes vacances... se sont transformés en... J'ai commencé à travailler, donc je suis rentré, récupéré mes affaires, pas grand-chose en fait, mais quelques affaires que j'avais, rendre mon appart que j'avais en banlieue parisienne, et je suis venu à l'arrêtement. Donc c'est un petit peu, pas vraiment de réflexion à l'avance, ça s'est fait comme ça, par enchaînement d'événements. Et d'ailleurs, maintenant, en interviewant moi des Réunionnais de retour, le fameux retour au pays, je me rends compte que ça arrive parfois. Ce n'est pas toujours une volonté, une stratégie. Parfois, c'est les événements comme ça qui s'enchaînent, qui fait qu'on rentre. Et ça a été le cas pour moi.

  • Speaker #1

    OK. Alors, c'est vrai, pour la petite histoire, moi, quand je suis parti de la Réunion et que j'étais dans des grosses phases de nostalgie, je lisais beaucoup des portraits de Réunionnais sur le site Réunionnais du Monde. Et quand je tombais sur une histoire... Un peu comme celle que tu décris là, à la base j'étais rentré pour des vacances et puis j'ai réussi à trouver un emploi donc voilà je me suis installé, c'était pas prévu tout ça. et bien moi qui disais qu'ils étaient vraiment dans le manque et la nostalgie je me disais oui il y en a qui il y en a qui ont vraiment une vie que j'aurais bien aimé avoir à cette époque là enfin bref c'était pour la pour la petite histoire donc ok merci pour ces informations donc là on comprend on comprend bien ton parcours donc jusqu'à ce retour un peu imprévu à la réunion donc maintenant une fois que tu es que tu es sur place que tu as ce poste là qu'est ce qui se passe ensuite et qu'est ce qui t'amène vers cette idée et la création ensuite du site Réunionnais du Monde ?

  • Speaker #2

    Pendant cette période de deux ans, j'ai proposé une série de portraits dans le journal sur justement des Réunionnais dans le monde. À l'époque, il n'y avait pas vraiment les réseaux sociaux, il n'y avait pas Facebook, il n'y avait pas tout ce qu'il y a maintenant. On appelait la communauté invisible, en fait, les Réunionnais qui étaient partis. C'est-à-dire qu'on ne savait pas exactement bien comment le terme d'un livre d'Alain Lorrain, je crois, qui avait sorti ce terme de communauté invisible pour la diaspora rémunère. Donc, en faisant ces portraits de gens que je retrouvais qui racontaient leur parcours, j'ai eu des bons retours des gens qui disaient Ah, c'est intéressant de savoir ce que les gens deviennent Et en même temps, il y avait aussi une idée qui tournait un petit peu dans les milieux économiques. créer une base de données, se dire, pourquoi pas, maintenant qu'il y a Internet, c'est plus facile. On était dans les années 2004-2005, donc il y avait déjà des sites Internet qui se développaient. Donc, on va créer une base de données, dérégionner dans le monde, ça permettra de savoir où ils sont, pourquoi pas de faire des échanges. Eux, ils peuvent aussi aider les jeunes à s'installer. Et... Pour moi, à l'époque, c'était presque un service public, c'est-à-dire pas le CNARM, la DOM, c'était... Je me suis dit on va créer cette base de données, donc je suis allé la proposer. J'ai eu plusieurs rendez-vous début 2005 où j'ai proposé l'idée à des collectivités locales en disant pourquoi on ne ferait pas ça, qu'est-ce que vous en pensez de porter ce projet de l'annuaire de faire des réunionnais dans le monde. Et je ne sais pas si vous avez expérimenté, mais souvent on rencontre des politiques, ils sont intéressés, ouais super, intéressant. il faut le faire et tout, et puis ça ne bouge pas, les mois passent et puis ça ne bouge pas. Finalement, je suis tombé sur Paul Hibon, à l'époque qui était directeur de l'agence de développement de la Réunion. C'est un organisme qui a disparu depuis, mais qui était un petit peu l'agence économique d'innovation de la Réunion, qui m'a dit, fais-le toi-même, si tu attends, ça ne va pas se faire, donc fais-le toi-même. Moi, je n'étais pas du tout parti pour créer une entreprise. une famille de fonctionnaires, enseignants, qui n'était pas du tout dans mon ADN. Et je me suis retrouvé à faire ça sous forme de propriétés de société. Donc, une première version du site faite par un copain en 2005. pour je me souviens 800 ou 900 euros à l'époque, pour créer déjà un premier annuaire. Donc de fil en aiguille, je me suis retrouvé à devenir chef d'entreprise.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant de voir un peu la genèse et comment cette genèse est très liée à ton parcours. Clément disait en introduction qu'il avait toute une série de questions à te poser justement par rapport à ton projet. Donc Clément, c'est ton moment de gloire.

  • Speaker #0

    Merci, je pensais que vous m'aviez oublié et j'apprécie la perche Franck carrément peut-être pour continuer un peu dans ces étapes-là donc là tu deviens un entrepreneur sans forcément l'avoir pensé comme ça à la base est-ce que tu peux nous décrire les premières étapes de ce parcours d'entrepreneur ? Est-ce que tu vois quand tu crées le site, techniquement tu fais appel à quelqu'un, tu mets un peu d'argent dedans, est-ce que toi tu as déjà l'idée d'en faire… quelque chose de rentable avec un business modèle derrière ou est-ce que c'est quelque chose qui vient après ? Comment tu as abordé un peu tous ces éléments-là ?

  • Speaker #2

    Le premier point, c'est qu'en fait, créer un site web, ça ne coûte pas très cher. Au départ, il n'y a pas de matériel, il n'y a pas besoin de locaux, il n'y a pas besoin d'une compétence de développeur. Je connaissais un développeur qui travaillait dans une banque, qui était informaticien dans une banque. Et je lui ai demandé, j'avais voté sur un carnet, il faudrait ça, ça, ça, telle rubrique, telle rubrique, telle fonctionnalité, c'était très basique. Je lui ai dit voilà je voudrais ça, je ne suis pas du tout un développeur ou quoi que ce soit. Il m'a dit ok. Et techniquement on s'est retrouvé avec un site qui pouvait accueillir des gens qui s'inscrivaient en ligne, qui pouvaient publier des articles, qui pouvaient publier un agenda d'événements. Donc l'idée c'était aussi de recenser un petit peu toutes les soirées, les concerts, les associations, l'actualité des associations, les portraits aussi. Et là, c'est la chance, je pense, du projet, c'est qu'il y a eu des partenariats avec les médias, avec la presse, notamment, très, très vite. C'est-à-dire que ces portes-pais de Réunion dans le monde, ils ont été repris dans la presse, ce qui a permis de faire connaître le site. Et puis, il y a eu l'accompagnement quand même de l'Agence de développement de la Réunion, qui, par exemple, il y a eu une conférence de presse de lancement du site en fin 2005, qui s'est tenue dans les locaux de l'AD, donc c'est le Technopole de Saint-Denis. Évidemment, c'est plus facile de lancer un projet quand on peut faire sa conférence de presse dans un local comme ça, quand il y a déjà quelques premiers partenaires, donc il y avait déjà une agence de recrutement qui était intéressée. Je dirais que ce qui a permis au départ le succès du projet, c'est que ça ne coûtait pas trop cher. Il y avait quand même un accompagnement et des premiers partenaires. et puis ça a intéressé la presse. Ce qui fait que comme ça, de fil en aiguille, les gens se sont joués le jeu, se sont inscrits et on a pu développer petit à petit d'autres services. Alors, le modèle économique, en gros, c'est celui d'un journal gratuit. C'est-à-dire l'idée, c'était vraiment de laisser le contenu gratuit pour les utilisateurs, de ne pas faire de barrière pour accéder aux articles, à l'inscription, de rendre des parties payantes, etc. On va donc... Le journal gratuit, c'est de créer un trafic et puis, grâce à ce trafic, de pouvoir vendre des espaces de communication. Donc, ça a commencé comme ça, avec des premiers annonceurs. un petit peu public aussi, qui avait un intérêt, bon c'était pas grand-chose, quelques centaines d'euros pour mettre en lumière, et ça suffisait, moi, pour financer mon travail. Donc c'est arrivé comme ça, et dans un deuxième temps, la partie emploi a pris beaucoup d'importance, puisqu'on s'est rendu compte qu'il y avait une grosse demande de recrutement, de besoin de recrutement, donc ça c'est un paradoxe, malgré le chômage à La Réunion, il y a aussi beaucoup de besoin de recrutement. Le site avec sa base de données s'est un petit peu transformé en base de CV et aussi a servi de plateforme de recrutement. Donc les revenus du site qui au départ étaient 100% sur des partenaires communication de la pub, petit à petit a basculé aussi sur un forfait emploi qui est payé par des annonceurs pour passer, pour avoir accès à la base de CV et publier des annonces. Maintenant, on est à peu près à 60% des revenus du site qui sont sur ce porté emploi et 40% qui sont des annonceurs pub.

  • Speaker #0

    Ça serait le petit assis. C'est une transition qui s'est faite aussi un peu par l'attraction du marché, un peu naturellement, c'est ce que je comprends.

  • Speaker #2

    Oui, et puis le fait que, je reviens là-dessus, c'est qu'il y a peu de mise de départ, il n'y a pas besoin de… de gros investissements. Moi, je n'ai jamais eu de bureau. Je suis chez moi, en fait, dans une pièce dans mon garage. Je n'ai pas de frais fixes. Donc, ça suffit pour commencer mon travail.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, tu as opéré le site. Est-ce que tu as des gens que tu as employés ? Quelle est l'équipe qu'il y a derrière à date ?

  • Speaker #2

    Moi, je suis tout seul comme gérant de la société Réunionnais du Monde. Évidemment je sous-traite pas mal de tâches, tout ce qui est informatique, j'ai un petit peu de modération aussi, il y a à peu près entre 20 et 40 annonces par jour qui sont mises en ligne par des entreprises, donc il y a quand même un travail de modération, correction avant la mise en ligne, donc ça je me fais assister. Il y a une grosse partie de travail sur les réseaux sociaux, bien sûr, 500 000 abonnés cumulés on va dire, entre les pages Facebook, Pages Emploi, Pages Brain On Ed du Monde, LinkedIn, Twitter, Insta, etc. Donc je continue à faire moi les portraits, le contenu. J'ai essayé d'automatiser pas mal de tâches avec des outils comme Zapier qui permettent de faire des choses vraiment intéressantes.

  • Speaker #0

    Donc pour moi l'idée c'était de rester à une échelle maîtrisée on va dire. C'est vrai qu'il y a eu cette injonction à certaines périodes. On part d'une boîte qui a bientôt 20 ans qui me disait il faut grossir pour embaucher, il faut que ça se développe, il faut que ça se développe comme une injonction et j'ai vu moi pas mal de boîtes vouloir grandir trop tôt, trop vite. pas mal d'entrepreneurs se mettent en difficulté parce qu'il fallait grossir, embaucher, qui au bout d'un moment se travaillaient, leur travail c'était de se mettre sous la gorge pour payer le salaire des embauches qu'ils avaient faits, et finalement des projets qui capotaient parce qu'ils avaient voulu grossir. Et finalement, je me suis dit pourquoi vouloir grossir, il y a une échelle, juste échelle à trouver. et moi j'ai essayé de la trouver en ne pas forcément grossir embaucher, se développer mais simplement répondre aux besoins les uns après les autres pour l'instant j'en suis là après tout reste possible pour la suite oui bien sûr franchement c'est vraiment intéressant cette vision que tu as tu

  • Speaker #1

    vois j'ai l'impression que tu as eu tout de suite une approche de rentabilité plutôt que de croissance oui D'ailleurs, tu nous as tout de suite parlé de la mise de départ et l'investissement initial. Ce qui montre aussi que ta réflexion est très orientée sur combien ça coûte et combien ça rapporte. Et tu vois cette vision un peu qui devient à la mode en ce moment, depuis quelques années déjà, du solopronariat. C'est un peu ce que tu as fait en fait. C'est de dire, ok, je vais monter quelque chose. en étant seul et évidemment entouré de freelances, de personnes qui vont t'aider, etc., en étant assez frugal dans l'approche. Tu as parlé d'automatisation, et évidemment, c'est des sujets qui me parlent bien, mais je trouve que tu vois, pour une boîte qui s'est lancée en 2005, si je ne dis pas de bêtises, ce n'était peut-être pas aussi évident que ça l'est maintenant, parce qu'aujourd'hui, on parle beaucoup de tous ces sujets-là. et c'est intéressant de voir que tu as eu cette vision là et je pense En tout cas, de mon analyse de ce que je fais, de ce que tu dis là, c'est que j'ai l'impression aussi que ça a été un des critères qui a fait que tu as pu durer dans le temps et que tu n'as pas forcément couru sur le fait de dire je vais grossir, je vais embaucher plein de monde, mais je vais vraiment focaliser sur la partie rentabilité En parlant de ça, est-ce que Nicolas, tu serais OK de nous partager peut-être des chiffres ? tu vois, sur Réunionnais du Monde, tu vois, en termes de CA, qu'est-ce que ça représente ? Peut-être aussi en termes de visite mensuelle, ce que ça représente. Tu vois, quelques métriques qui nous permettent de toucher un peu plus ton business du doigt.

  • Speaker #2

    Salut, c'est Anthony. Je me permets de t'interrompre un instant dans ce podcast pour te parler de quelque chose. C'est la communauté des entrepreneurs d'outre-mer. La communauté ou encore la commu, c'est un groupe d'entraide entre entrepreneurs qui sont basés en outre-mer ou issus de la diaspora ultramarine. Dans cette communauté, nous avons actuellement des personnes issues de la tech, de l'immobilier ou encore du social, mais aussi avec différentes maturités dans l'entrepreneuriat. Notre objectif, c'est simple, c'est de se tirer les uns les autres vers le haut. Avec quoi ? Avec un groupe Discord, où on peut échanger tous les jours. Il y a un digital cowork pour rencontrer... Les personnes et pour pouvoir échanger avec des membres, trouver du soutien dans nos projets. On a aussi des ressources exclusives réservées aux membres et aussi des émanements sur mesure pour t'aider dans ton parcours entrepreneurial. Que tu sois débutant ou expérimenté dans ton domaine, que tu sois à La Réunion, aux Antilles ou en métropole, tu es le ou la bienvenu. Tu retrouveras toutes les informations utiles dans le lien en description de cet épisode. Et puis si tu as des questions, n'hésite pas à revenir vers nous. On se fera un plaisir de te répondre. Maintenant, on reprend le podcast.

  • Speaker #0

    Oui, alors juste je rebondis sur ce que tu disais, sur les entrepreneurs dans les années 2000 et tout, il faut dire que c'est une communauté un peu qu'il y avait à La Réunion dans les années 2000, un peu de pionniers du web. A l'époque, c'était vraiment super parce qu'on se retrouvait une fois par mois ou régulièrement, on peut dire, acteurs du web à La Réunion. Il y avait le forum I974 à l'époque. Donc à cette époque, c'était vraiment sympa parce qu'on se connaissait tous, on se voyait régulièrement. Ça permettait de faire des partenariats, etc. C'était un peu le pionnier, on va dire, à l'époque. de cette façon de travailler, mais qui a aussi, il ne faut pas idéaliser non plus, qui a aussi, ça va se cacher, pour moi par exemple, c'est le fait qu'il n'y a pas vraiment de frontière entre la vie. professionnel, le travail et puis la vie personnelle. Moi, je n'ai plus vraiment de week-end, je n'ai plus vraiment de vacances. Je ne me plains pas du tout, parce que c'est la vie que j'ai choisie. Mais pour l'entourage, ce n'est pas toujours facile quand on a quelqu'un qui est à la maison. qui sort le matin en caleçon dans son bureau, et puis qui est tout le temps à la maison, qui continue à travailler un petit peu les week-ends, qui n'est jamais vraiment en vacances. Donc, voilà, je voulais juste un peu une parenthèse sur cette façon de travailler. Pour les chiffres, le site Réunions du Monde fait, selon Google Analytics, 1,4 million de visiteurs uniques par an. C'était en 2023, c'était en 2022. C'est stabilisé à peu près depuis le Covid, puisque c'est vrai que le Covid a été difficile pour pas mal d'entreprises, mais paradoxalement, pour évidemment le web, c'était plutôt une période où les gens étaient beaucoup sur Internet. Il y a eu un pic de visites pendant le confinement, et depuis c'est stabilisé. Donc pour les chiffres... Je visite à peu près 500 000 fans cumulés, il y a sûrement des doublons, mais sur les réseaux sociaux. Une newsletter de 81 000 abonnés mensuels. News Editor LinkedIn aussi, 12 500 abonnés. Un système d'alerte, ça se développe le plus, alerte mail, j'ai à peu près 12 000 mails par jour. La société Réunion du Monde, c'est une SRL avec deux actionnaires, dont moi qui est majoritaire. qui génère entre 130 et 140 000 euros de chiffre d'affaires par an. On est à 140 000 euros de chiffre d'affaires pour cette boîte.

  • Speaker #1

    Ok. Et là, aujourd'hui, vous êtes toujours rentable. Tu avais solidifié cette base-là, cette croissance de CA. Elle ne s'est pas faite au détriment de cette rentabilité-là ? Oui,

  • Speaker #0

    je ne suis pas du tout orienté finance, comptabilité, objectifs. En général, je découvre 6 mois après si l'année d'avant était une bonne année. C'est quand l'expert comptable me donne les chiffres sur les chiffres d'affaires, résultats, etc. que je sais si ça a été une bonne année. Mais ça va être plutôt au feeling. sur ce qui m'intéresse et ce qui m'intéresse, ce n'est pas vraiment la partie financière.

  • Speaker #1

    Ok, ok. Mais parce que du coup, tu as d'autres activités à côté, tu n'es pas complètement dépendant peut-être toi-même de cette activité-là, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Non, non, non, je n'ai pas d'autres activités. Je suis gérant de Pénonnet du Mont et c'est l'activité.

  • Speaker #1

    Ok, ok. Bon, c'est plutôt peut-être parce que tu sais que ça tourne et dans tous les cas, tu vas... Peut-être que tu vas faire une moins bonne année que l'année d'avant, mais tu n'auras pas de problème pour te payer ou ce genre de choses parce que le modèle est quand même plutôt stable, j'imagine, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est vrai qu'il y a des partenaires réguliers, des annonceurs qui, d'année en année, très fidèles depuis vraiment plus de 10 ans, qui reprennent. D'ailleurs, Je n'ai pas vraiment de démarche commerciale, je n'ai pas de régie, je ne fais pas de prospection d'annonceurs. En général, c'est les entreprises qui appellent pour savoir comment ça se passe pour être sur une année du monde. Je n'ai aucune démarche commerciale, ce qui est un petit peu une aberration. au niveau économique, de ne pas prospecter, vendre et tout, mais je ne fais pas du tout, ce n'est pas la partie de mon boulot.

  • Speaker #1

    ok ok ok et peut-être pour finaliser un peu la vision 360 là côté vraiment business c'est autant tu dis que tu vois t'as pas forcément de stratégie financière et commerciale pour toutes les raisons que t'as donné est-ce que sur enfin c'est pas est-ce que je sais que la réponse c'est oui mais Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de ta stratégie en termes de com ? Parce que tu vois, les chiffres sont assez impressionnants de ce que tu as mis en place. Évidemment, c'est le fruit de 20 ans de travail, mais je pense qu'il y a aussi… derrière tu vois une réflexion et des choses qui ont été faites qui t'ont amené à ces chiffres de fréquentation et tu vois on est en 2024 je pense que tu vois aborder une stratégie autour de de l'acquisition etc c'est pas la même chose que peut-être il y a 10 ou 15 ans de ça est-ce que tu peux nous parler un peu de ça et de l'évolution de cette stratégie autour de comment faire connaître le site faire en sorte que les gens créent des comptes ? Parce que finalement, si tu n'as pas cette partie-là, tes annonceurs, forcément, ils vont peut-être… Tu vois, c'est un peu la pierre angulaire de ton business. Est-ce que tu peux nous partager un peu comment toi, tu as réfléchi à ça et comment tu y réfléchis maintenant en 2024 ?

  • Speaker #0

    Donc, la stratégie, je dirais deux choses. Déjà, le rapport aux réseaux sociaux qui ont ces dernières années vraiment, j'ai envie de dire, vous fait… une grosse partie du trafic qui ont absorbé vraiment, on a vu qu'il y avait des blogs, il y avait des sites qui ont disparu en fait, puisque les gens maintenant passent beaucoup de temps aux réseaux sociaux. Et moi, j'ai toujours essayé que le flux de trafic, on va dire, vienne vers le site, par des réseaux sociaux, vers le site. J'ai aussi vu pas mal d'entrepreneurs qui ont monté des choses en se basant uniquement sur YouTube, sur Facebook, en mettant toute leur force de travail, leur qualité de travail, toute leur création finalement en la donnant aux réseaux sociaux. Et au bout du compte, c'est les réseaux sociaux qui sont gagnants, qui tirent les les fruits, les annonceurs, etc. Donc moi, j'ai toujours cet instinct de me dire, le site est à la société, la newsletter c'est une propre base de la société, si on veut, moi ce que je vends à mes annonceurs, c'est de la visibilité sur NNN du monde, donc sur le site et les réseaux sociaux, mais tout ça, ça doit rester dans le sens, dans le bon sens, ça ne doit pas s'échapper, ça doit arriver. Donc je dirais ça, et puis les partenariats, partenariats avec la presse, les médias, essayer de sortir un petit peu d'Internet, les soirées, par exemple, il y a une grosse soirée au Zénith, le site est partenaire, des tournées d'artistes, il y a l'émission télé, depuis deux ans, sur Réunion la Première, donc ça c'est un partenariat avec Réunion la Première, sur les... les soirs avant le JT, vers 18h40, Katiana Castelnau qui discute avec un réunionnais dans le monde. Donc, c'est un petit peu la version télé des portraits du site. Donc, ça aussi, c'est de la visibilité. Voilà, c'est comme ça que j'essaie d'avancer pour que la visibilité de Réunionnais du Monde sorte un petit peu du web et continue à développer le trafic.

  • Speaker #1

    Merci pour ces éléments, parce que... C'est vrai que tu vois, comme tu le disais, à l'ère des réseaux sociaux, etc., on pourrait un peu se perdre sur ces stratégies-là. Et il y a un truc que tu dis qui me paraît vraiment important, c'est le fait de dire que tu dois rester maître de ton trafic et de tes données. Même s'il faut jouer le jeu des réseaux sociaux, il faut bien que ça soit dans le sens de l'intérêt de la boîte et pas l'inverse. et c'est vrai que tu vois des fois on a tendance à se perdre et moi le premier et nous les premiers aussi avec Franck on est un peu dans cette réflexion là justement autour de la newsletter comment faire plutôt attirer plutôt les gens sur notre site et donc c'est des choses qui nous parlent bien sur la partie partenariat et tu vois couvrir des événements qui sont un peu partout dans le monde Moi, la question que je me pose, c'est comment tu fais pour être à La Réunion et avoir une présence partout dans le monde et réussir à relayer justement cette marque réunionnaise du monde, même sans être forcément là ? physiquement et deuxième partie de ma question sur la partie partenariat c'est comment toi aussi tu crées ces opportunités là tu vois un partenariat avec une chaîne de télévision tu vois je suis assez curieux de comment toi t'as provoqué ça sachant que comme tu le disais t'avais pas forcément de démarche commerciale est-ce que tu peux nous en dire un peu plus là dessus comment tu fais pour être présent partout même en n'étant pas là physiquement et comment tu fais pour créer ces partenariats qui assouent un peu la puissance de ta marque.

  • Speaker #0

    Alors sur la présence partout, c'est ça qui est magique avec un réseau, c'est qu'il y a des Réunionnais sur place, et d'ailleurs il y a eu des périodes… Moi je faisais une rubrique dans la presse, c'était Regards sur l'actualité c'est-à-dire un réunionnais qui est dans un pays, je dis un exemple, les élections américaines présidentielles, on a un réunionnais sur place à Washington qui va décrire l'ambiance. Des JO à Rio, une réunionnaise sur place qui est dans le stade, qui va prendre des photos, qui va partager tout ce qui se passe. En fait, les Réunionnais sont un peu des ambassadeurs en puissance. La Réunion leur manque tellement que souvent, eux-mêmes sont volontaires pour partager, pour dire ce qu'ils font, pour montrer, pour rencontrer d'autres Réunionnais. Donc, ce n'est vraiment pas un problème pour trouver des gens sur place. Après, bien sûr, il y a des gens qui s'investissent plus ou moins. Je pense à Betty, par exemple, à Paris. Je ne sais pas si vous avez eu l'occasion de la rencontrer. Betty, qui est une Réunionnaise qui habite, c'est incroyable. Betty, qui à la fois organise des événements, il y a eu des piqueniques, je ne sais plus de 300 personnes, souvent à la Villette. Et puis elle, qui est... Dès qu'il y a un événement réunionnais, elle va à un concert, elle connaît les artistes et tout. C'est génial parce qu'à chaque fois que Betty va dans un concert, elle va prendre des photos, elle va rencontrer l'artiste et puis il y aura un petit article sur Réunionnais du Monde. Il ne s'agit pas de transformer les gens en journalistes ou en correspondants, c'est juste des témoins. Ils sont là. Et ça, ça a fonctionné même sur des catastrophes naturelles ou des événements dramatiques, ou toutes sortes, c'est-à-dire qu'il y a quelqu'un sur place qui va partager ce qu'il est en train de vivre. Et parfois, ça va plus loin, c'est le regard réunionnais sur des événements, sur le monde, sur un pays, sur comment ça se passe dans tel pays, sur des ressemblances. Moi j'ai lu des articles déjà sur le Costa Rica-Réunion, il y a plein de paysages du Costa Rica qui ressemblent à la Réunion. on peut aller j'ai eu moi quelqu'un qui va à Los Angeles dans une boutique une épicerie qui va retrouver je ne sais plus des longanis des fruits qu'on trouve à La Réunion des choses vraiment incroyables quoi et puis toutes ces initiatives prises par des Réunionnais donc le site sert aussi à ça c'est de les mettre en avant les mettre en lumière notamment tous ces camions-bars ces restaurants qui ouvrent il y en a un par semaine, je dirais, c'est un Réunionnais qui va monter son business. Ça tourne souvent, bien sûr, autour de la cuisine, puisque la cuisine réunionnaise est en train de se faire connaître à l'échelle nationale, à ce moment. On n'en est pas forcément conscient à La Réunion, mais il y a en ce moment une grosse, on va dire, capitale sympathie autour de, pas que le rougail saucisse, mais la cuisine réunionnaise.

  • Speaker #1

    voilà sur la partie réseau la deuxième question c'était sur les partenariats assez fort là tu nous citais l'exemple de l'émission réunionnais du monde sous format télévision et du coup j'extrapolais un peu parce que tu nous avais dit aussi tu nous avais parlé des partenariats tout à l'heure comment tu identifies et tu arrives à créer justement ces partenariats là

  • Speaker #0

    C'est dans les deux sens, ça dépend. Là, pour l'émission télé, c'est Réunion Première qui m'a appelé en disant qu'on aimerait bien faire une émission réunionnaise du monde. On a réfléchi ensemble, on a une convention de partenariat. Parfois, c'est... je repère ou quelqu'un me signale quelque chose d'intéressant. Un autre partenaire que j'apprécie beaucoup, c'est la page Facebook L'Adi Lafay. Je ne sais pas si vous connaissez. C'est un réunionnais de Lyon qui a vraiment un talent graphique, de moucatage sur l'humour. Donc, on s'échange, on se partage mutuellement des postes, des visibilités parce que ça correspond. Là, j'ai un partenaire avec Cult Media, où on cross-postage Facebook. Quand c'est cohérent, quand il y a une... une cohérence à le faire, ça fonctionne très bien, que ce soit, que ça vienne de l'un ou de l'autre, en fait.

  • Speaker #1

    Ok, ok, ok. J'ai l'impression aussi que, tu vois, quand je t'entends parler aussi la Nicolas, c'est que, tu vois, moi, j'essaie de comprendre un peu les, pas les mécanismes, mais j'essaie de comprendre qu'est-ce qui fonctionne derrière et j'ai l'impression que le fait que tu sois très ouvert, et de dire, en fait, quelqu'un peut te solliciter, de toute façon, tu ouvriras la discussion, en tout cas, c'est ce que je ressens. J'ai l'impression que c'est un peu ça aussi, peut-être une des clés qui fait que tu arrives à créer ces opportunités. Et tu parlais aussi de la collaboration avec des réunionnais partout dans le monde. J'imagine que ce n'est pas forcément toi qui vas les solliciter, peut-être que ce sont parfois des personnes qui te proposent des choses. Et un des éléments importants, c'est de dire, toi tu laisses la porte ouverte quand c'est cohérent et il n'y a pas de raison de ne pas le faire et de mettre de l'énergie dessus en tout cas c'est ce que j'en comprends c'est ça j'avais peut-être une dernière question après je redonnerai la parole aussi à Franck qui à mon avis est en train de bouillonner aussi sur tout ça mais si on rentre un peu dans le sujet dans le fond du sujet de des Réunionnais partout dans le monde, du retour au pays, parce que c'est un sujet dont on entend de plus en plus parler, et comme tu le sais, moi, c'est une thématique à laquelle je suis particulièrement sensible. Quelles sont les grandes évolutions que tu vois autour de la diaspora réunionnaise ? C'est une question volontairement assez large, mais tu vois, en 19 ans, où tu vois des témoignages, tu vois des personnes qui te contactent, échanges beaucoup avec les Réunionnais ici et ailleurs. C'est quoi un peu les grands changements que toi tu as vus passer grâce à ce regard réunionnais du monde au niveau de la diaspora réunionnaise et des Réunionnais dans le monde de manière globale ?

  • Speaker #0

    Alors, déjà peut-être dire que chaque parcours est différent, chaque parcours est unique. il y a beaucoup de réunionnais qui font leur vie, leur carrière ailleurs, qui n'ont pas forcément envie de rentrer, d'afficher le fait qu'ils sont réunionnais. Il y a toutes sortes de parcours. Le retour au pays, moi je constate qu'il a pris de l'importance de plus en plus dans le débat public, on va dire, parce que c'est vrai qu'il y a beaucoup d'incitations à la mobilité au départ, c'est-à-dire on va aider les jeunes, les étudiants, on va aider à partir, on va les accompagner, mais rien sur le retour qui reste un petit peu chacun et livré à son compte, en fait, pour savoir est-ce qu'il y a une stratégie de retour, comment faire quand on est parti pendant des années, etc. le site Réunionnais du Monde, depuis 2008, fait des portraits retour avec l'idée de montrer d'expliquer comment, par l'exemple, comment c'est possible. C'est-à-dire, moi, j'ai réussi à rentrer, à me réinsérer sur le marché de l'emploi. Comment j'ai fait ? Est-ce que j'avais une stratégie ? Donc là, on peut faire des points communs, entretenir un réseau, par exemple. Ça peut être faire, quand on part faire une école d'ingénieur de commerce, c'est de faire un de ces stages à La Réunion. Ça permet... d'entretenir son réseau sur l'île. Donc, montrer qu'il est possible, c'est de montrer aussi sur un marché de l'emploi concurrentiel comme celui de La Réunion, de plus en plus d'ailleurs, puisque La Réunion est assez attractive, beaucoup de gens rêvent de vivre ici, rêvent de venir déménager, de venir habiter ici. C'est d'essayer de montrer, pour des raisons concrètes, économiques, que Le Réunionnais de retour a un avantage concurrentiel par rapport aux autres. pas pour des raisons idéologiques, politiques, Zoray, Créole, tout ce que vous voulez, ce n'est pas pour ça. C'est sur des critères purement économiques. Quelqu'un qui connaît déjà le marché, qui connaît déjà la Réunion, évidemment, un diplôme égal sera plus intéressant pour un recruteur. Quelqu'un qui sait pourquoi il revient, pourquoi il vient, pourquoi il revient. Ce n'est pas quelqu'un qui va voyager, qui va partir six mois après dans un autre territoire, ou quelqu'un dont le conjoint ne va pas s'adapter, voudra partir. Non, c'est un réunionnais qui rentre définitivement. Parfois, ça peut être aussi le fait de parler créole pour certains métiers. C'est évidemment quand on travaille dans le social, médicaux, voire commercial, ça peut être intéressant, objectivement, de parler créole. Pour toutes ces raisons-là... Il y a une partie des recruteurs, c'est une mutation que j'ai vu, qui se rendent compte que... ce réunionnais, réunionnaise de retour au pays, c'est vraiment quelqu'un d'intéressant. Et en plus, souvent, ce retour, il se fait fin de vingtaine, début de trentaine, c'est autour de 30 ans, pour ceux qui sont partis après le bac et faire des études. Pour le marché de l'emploi, j'ai envie de dire que c'est intéressant, c'est des gens qui sont mûrs, qui ont un diplôme, qui ont un peu d'expérience, qui sont intéressants pour les recruteurs. Donc cette question du retour, elle prend de plus en plus de place, elle rentre en choc avec d'autres problèmes qu'il y a à La Réunion. modestement, Réunion des DuMonts essaye d'apporter un éclairage là-dessus en disant, oui c'est possible, c'est possible à l'échelle individuelle, comment ? On partage ses bonnes pratiques, on partage son expérience, on joue sur tout ça pour rendre possible le retour.

  • Speaker #1

    Ok, merci pour ça et c'est bien que tu, en intro là, que tu dises à ma question, il n'y a pas de parcours type et c'est vrai que je pense que c'est aussi important, tu vois là il y a effectivement une tendance à à parler du retour au pays, mais tu vois, on rencontre aussi beaucoup de réunionnais qui font des choses extraordinaires partout dans le monde. On a eu un témoignage dans le cadre de la communauté des entrepreneurs d'outre-mer d'un réunionnais qui s'appelle Benjamin, qui a monté une boîte à Paris qui a été identifiée parmi les 40 boîtes les plus prometteuses. grand campus de startup au monde qui s'appelle Station F et je trouve que tu vois c'est important aussi de dire si tu as envie de rester en dehors de la réunion et faire ton parcours et bien c'est ok et fais-le et tu vas réussir à faire de belles choses et si tu as envie de rentrer tu peux aussi le faire c'est juste tu vois une considération de il faut qu'on garde les portes ouvertes et qu'on ne les ferme pas, en tout cas, a priori. Donc, merci pour ce rappel, Nicolas. Franck, j'étais très bavard, comme j'avais annoncé. Est-ce que toi, il te reste des petites questions ? Ou alors, est-ce qu'on peut aller sur les questions de fin d'épisode ? Bien sûr qu'il me reste des questions.

  • Speaker #0

    En fait,

  • Speaker #1

    Tu as déjà commencé à y répondre un petit peu. Quand tu as démarré en 2005, on t'imagine bien aller frapper à toutes les portes, à te trimballer tout ça un peu tout seul, et puis avec une montagne de choses à faire pour lancer le site, pour le faire décoller, commencer à le faire vivre et l'animer. Tu nous as parlé un peu d'automatisation, notamment avec le logiciel

  • Speaker #0

    Zapier. Moi, j'aimerais savoir aujourd'hui, dans une journée type…

  • Speaker #1

    de Nicolas Martin. Qu'est-ce que tu fais ? Ce rôle-là d'animation du site, ça te prend combien peut-être ? D'heures par jour ?

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu utilises ton temps dans une journée pour ton projet ? Alors, il y a beaucoup de mails, d'échanges de mails, je dirais une centaine par jour. de mails. Donc, c'est de toutes sortes. Ça peut être des partenaires, des annonceurs, des gens qui proposent une actualité. Toutes sortes. Même, des fois, on prend le site pour une sorte de guichet de La Réunion. J'ai des étrangers, ils écrivent comme si c'était le bureau du tourisme de La Réunion. Moi, je les renvoie à chaque fois vers les bonnes institutions. Donc, il y a une grosse partie d'échanges. Il y a une partie sur le contenu du site. Donc évidemment, un site ne va pas faire d'audience si on ne met plus de contenu nouveau, frais. Donc ça, c'est les portraits, c'est l'actualité culturelle, l'agenda, c'est les informations, tout ce qu'il faut mettre à jour sur le site. Et puis la partie réseaux sociaux, qui pour moi a pris trop de temps, mais qu'en fait on n'a pas le choix, c'est de modérer différentes pages sur les réseaux sociaux, sachant que cette partie-là est devenue plus compliquée ces dernières années. il y a un durcissement des rapports beaucoup de gens s'énervent rapidement sont vulgaires vont entrer tout de suite dans l'insulte ça c'était pas comme ça il y a 5 ans, 10 ans et il y a vraiment beaucoup de tensions sur les réseaux sociaux et moi j'essaye de faire en sorte que ça ne se passe pas sur les pages Alors, si ça reste dans des limites, si on est sur le fond des gens qui ne sont pas d'accord et qui échangent sur un sujet, il n'y a aucun souci, bien sûr. Dès qu'on rentre dans les insultes, la grossièreté, tout, j'essaie de limiter ces choses-là. Et évidemment, ça prend du temps. Cette partie-là prend beaucoup, beaucoup de temps. et ce n'est pas non plus celle qui redonne le plus d'espoir dans l'humanité quand on passe peut-être dans mon cas deux heures, trois heures à modérer des échanges sur Facebook, etc. Il ne faut pas toujours garder la foi. Pour mes journées, je dirais beaucoup d'échanges mail. la partie contenu du site, la partie réseaux sociaux, et puis bien sûr faire des devis, des factures, un peu d'administratif. Ça, c'est mes journées.

  • Speaker #1

    Ok, merci pour cette vision-là. Je trouve ça intéressant de voir que, tu vois, même après 20 ans, si on ne continue pas d'alimenter le site au quotidien, le projet, il va arrêter de fonctionner. Et ça, je pense que c'est un message qu'il faut rappeler. C'est vraiment... des efforts sur la durée pour la réussite d'un projet. Alors, on a fait un tour assez complet là. Tu nous as parlé de ton parcours, on a vu la genèse du site, on a vu comment il a évolué. Tu nous as parlé des choses qui te plaisent, toi, dans ce projet. On a vu un peu toute la communauté qui gravite autour. Est-ce qu'il y aurait peut-être un sujet qui n'a pas encore été abordé et dont tu souhaiterais nous parler à nous et à ceux qui nous écoutent ?

  • Speaker #0

    Peut-être mettre un petit accent sur ce qui se passe autour de la cuisine réunionnaise en ce moment à l'échelle nationale. C'est beaucoup autour du rougail saucisse, mais vraiment c'est chiffré, c'est prouvé. Le rougail saucisse est dans les dix premières recherches de recettes sur Google. Ça monte d'année en année. En France, dans certaines régions, une étude du site Marmiton, par exemple, montre que c'est la première recette. cherchés par les bretons. Dans tout l'ouest de la France, il y a un gros succès de la cuisine rennais. Malheureusement, il y a un pendant, c'est qu'on perd un peu la paternité de tout ça. Et ça, c'est quelque chose qui est arrivé, par exemple, sur le rhum arrangé. Le rhum arrangé, c'est à la base beaucoup la Réunion, un petit peu les Antilles. Je ne sais pas si Franck, toi, en Martinique, c'est vraiment rhum arrangé, ça fait partie de la tradition ? Non,

  • Speaker #1

    non, non, c'est vraiment… Rhum arrangé, c'est vraiment vu comme quelque chose de la Réunion. Et pour la petite histoire, ils disent qu'à la Réunion, on est obligé d'arranger le rhum parce que le rhum local ne peut pas se boire comme ça. Mais bon, c'est une petite guéguerre. Bref, parenthèse est fermée.

  • Speaker #0

    Voilà, tout ça pour dire... Oui, pardon.

  • Speaker #2

    Pardon Nicolas, je rebondis là-dessus, parce que tu sais, on avait reçu Grégory Blard et ses gars de l'Iran qui sont derrière la maison à ranger Blard, et je sais que c'est un sujet que eux... défendent beaucoup justement cette appellation Rome arrangé, ils voudraient que ça soit quand même protégé, en tout cas il y a ce sujet effectivement de rendre la paternité du Rome arrangé à la Réunion donc ouais c'est un sujet qu'on connait et qu'on avait abordé justement dans un de nos précédents épisodes avec Grégory et Célia

  • Speaker #0

    Alors j'ai envie de dire que malheureusement c'est presque perdu, c'est presque déjà perdu c'est à dire que Grrrr Le rhum arrangé maintenant, c'est devenu un produit des îles. Vous allez chez Lidl, vous avez des bars à rhum arrangé, vous avez des cavistes et tout. La Réunion a beaucoup disparu des plus liés à cette appellation de rhum arrangé. Et ce qui s'est passé pour le rhum arrangé, qui est devenu un produit exotique, un produit des îles, une sorte de mélange. Maintenant, il y a même de la vodka arrangée. On a même perdu le terme arrangé. Il y a des jeans à ranger, il y a ce qui est en train de se passer sur Logaïs 6. C'est-à-dire qu'à force de ne pas protéger ce qu'on fait, nos créations, nos inventions, ce qui touche à notre culture, on en perd la paternité. J'ai envie de dire que malgré ce recul de 15 ans, 20 ans, à La Réunion, on a des bons produits, on crée des bons produits, on crée une attente. On a une gastronomie incroyable qui mériterait d'être positionnée sur la carte du monde des gastronomies en tant que telle, mais par naïveté, par manque de préparation à l'export. Si vous voulez, on va financer des millions pour faire un tel salon, on va communiquer, on va faire une soirée, on va faire des supers événements et tout. Par contre, on ne va pas penser à protéger juridiquement les appellations. On ne va pas penser qu'on va se faire piller à l'échelle industrielle, maintenant, de rougail-saucisse. Vous avez des boîtes de conserve de toutes sortes de rougail-saucisse. Bon, ben, ce n'est plus associé à La Réunion, maintenant. On est en train de le perdre, là, ça y est. voilà c'était juste ce point là dont je voulais parler c'est que exporter, faire rayonner l'île à l'extérieur c'est pas que de la communication c'est aussi se préparer se protéger pour pas se faire piller tout simplement ce qu'on a écoute moi à titre personnel je te remercie pour

  • Speaker #1

    ce message j'adhère J'ai à dire totalement, c'est hyper important je trouve, de protéger ce qui fait aujourd'hui le patrimoine de la Réunion. Merci, merci beaucoup Nicolas, merci beaucoup pour tout ça. Le temps est passé très vite, mais ce n'est pas encore fini. De la même manière qu'on a l'habitude de commencer par un portrait créole. On finit toujours nos épisodes avec quelques questions rapides. Clément va se faire un rappel de te présenter un peu les règles du jeu et de te poser les quelques questions de fin.

  • Speaker #2

    Yes, alors là, Nicolas, pour clôturer cet épisode, je vais te poser pareil trois questions. Et là, l'objectif, c'est de répondre de manière assez concise, la plus concise possible. La première question, c'est, tu vois là, sur ton parcours entrepreneurial, toi c'est quoi la plus grosse galère que tu aies connue et comment tu as fait pour t'en sortir alors grosse galère je crois qu'en 2007 je me réveille un matin je

  • Speaker #0

    vais sur le site 30% des données de la base membre des articles ont disparu je vois ça donc je suis comme un fou je vais à l'agence web qui héberge le site je fais le siège en disant mais récupérer ça c'est pas possible, c'est quoi cette histoire et tout, donc tout ça pour dire que on reste sur un métier qui est quand même beaucoup immatériel c'est à dire que ça c'est une des craintes que j'ai, c'est que je sais pas, une grosse panne web, plein de serveurs qui plantent et tout, et puis il y a presque 20 ans de boulot qui disparaissent quoi Donc j'ai eu un petit aperçu de ça et c'est ma plus grosse galère.

  • Speaker #2

    Et du coup comment tu as fait pour t'en sortir de ça ?

  • Speaker #0

    Ah ben je suis là, j'ai été moins cool que d'habitude, j'ai fait le siège du truc, j'ai dit je m'en fous de comment vous faites, moi je ne sors pas de votre bureau tant qu'on ne récupère pas le site, toutes les données etc. Donc il se trouve à l'époque c'était une agence qui était mal gérée, qui était... Et depuis j'ai changé, je suis toujours avec la même agence depuis que j'ai changé, mais c'est une défaillance de cette agence. Ce n'est pas le problème en fait.

  • Speaker #2

    ok ok ok ouais effectivement on peut imaginer le petit coup de frayeur que t'as eu deuxième question c'est ta plus grosse fierté là pareil sur tout ce que t'as fait autour de ton projet si il n'y en avait qu'une seule à noter ça serait laquelle ?

  • Speaker #0

    alors la fierté c'est de mettre en avant la fierté des autres en fait par rapport à la réunion c'est c'est Je ne pense pas qu'il y a beaucoup de médias dans un contexte de problèmes économiques, sociaux, de chômage, souvent qui ressortent à La Réunion. Là, on a un site, un média où les gens affichent. leur fierté qui est individuelle, qui est la fierté de ce qu'ils ont fait, de leur parcours, parfois par de très loin. Ils peuvent le dire, ils peuvent le montrer, ils peuvent le partager. Et aussi la fierté collective, c'est la fierté de venir à la Réunion, de sortir par exemple d'une filière de formation, d'un lycée, d'une école. Voilà, ma fierté, c'est la fierté des autres.

  • Speaker #2

    C'est vrai que quand tu dis là, c'est vrai que le site Réunionnais du Monde, en fait, quand tu y vas, il y a toujours des choses positives. Et c'est vrai que c'est... C'est assez rare pour le noter, donc carrément aligné. Et dernière question, on est là aussi pour parler d'entrepreneuriat évidemment, si tu avais un conseil toi pour quelqu'un qui se lance dans l'entrepreneuriat ou bien même pour toi, le Nicolas d'il y a 15 ans, ça serait quoi ce conseil sur l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #0

    C'est un conseil qui n'est pas forcément très sexy. J'ai envie de dire la prudence, c'est-à-dire prendre son temps, être prudent, ne pas s'aider aux sirènes de vouloir grandir trop vite ou d'aller vers ce qui est le plus brillant, le plus à paillettes. C'est de faire les choses parce qu'elles ont du sens, parce qu'elles sont cohérentes. à long terme. C'est-à-dire que ne pas s'engager comme ça dans des recettes faciles ou rapides pour gagner rapidement de l'argent et avoir du succès rapidement. Tout ce que fait miroiter une grosse partie du web. et dans les pièges dans lesquels tombent à mon avis beaucoup, notamment de jeunes, d'ados, pensant que c'est facile, qu'on va devenir riche, qu'on va réussir en suivant tel gourou, telle recette. Essayer de revenir à quelque chose peut-être d'un peu moins sexy, mais plus prudent, plus prendre son temps. Voilà, c'est un peu ce que je dirais.

  • Speaker #2

    Ok, écoute, merci pour ce conseil qui est très pragmatique, mais en même temps très vrai. Écoute, Nicolas, on arrive à la fin de cet épisode. Un grand, grand merci à toi d'avoir joué le jeu avec nous. Aujourd'hui, on a appris plein, plein de choses. On sait que cet épisode était aussi attendu de nos auditeurs. Donc, encore merci pour ton temps.

  • Speaker #0

    Merci à vous deux et continuez à nous faire partager le parcours d'entrepreneur.

  • Speaker #2

    Yes, on lâche rien. Merci Franck. J'en profite pour remercier aussi toutes les personnes qui nous écoutent jusqu'à maintenant en podcast sur Spotify, Apple Podcast, Deezer. N'hésitez pas à nous mettre un petit like sur la plateforme où vous nous écoutez. C'est quelque chose qui nous aide aussi à continuer à développer le podcast. Dites-nous aussi en commentaire ce qui vous a le plus surpris sur cet épisode. et on vous dit à très bientôt pour le prochain épisode de Podpast d'entrepreneurs c'était le podcast des entrepreneurs d'outre-mer et on espère sincèrement que ça vous a plu et inspiré si

  • Speaker #1

    c'est le cas vous pouvez nous le faire savoir en mettant un like et en nous le disant dans les commentaires et bien sûr pensez à vous abonner pour ne pas rater la sortie du prochain podcast

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Le portrait créole

    02:26

  • Le parcours de Nicolas : Sup de Co, Club Med, journalisme

    10:46

  • La génèse de Réunionnais du monde

    19:57

  • L'analyse du business : investissement de départ, solopreneuriat, développment

    23:11

  • Les chiffres (impressionnants) de Réunionnais du monde

    31:04

  • Prospection commerciale et stratégie

    38:26

  • Comment créer des partenariats au niveau international, depuis la Réunion ?

    43:53

  • La question du retour au péi : le regard de Nicolas

    51:05

  • Le quotidien d'un entrepreneur du web, c'est quoi ?

    57:03

  • Son message : défendre l'identité réunionnaise !

    01:01:26

  • Les questions rapides - galère, fierté, conseil

    01:06:12

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