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Les entrepreneurs d'outremer

Sarah FAYAD : Accompagner les entrepreneur.e.s de la Caraïbe

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1h25 |04/07/2024
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Description

Dans cet épisode, nous allons en Martinique à la rencontre de Sarah FAYAD.


Depuis plus de 10 ans, Sarah oeuvre pour une cause : l'accompagnement des entrepreneurs dans la Caraïbe, et en particulier, les femmes. D'abord au sein d'une association, puis dans le service public, c'est finalement en 2023 qu'elle fonde son propre incubateur : le COLAB FWI.


Après une année d'existence, le bilan est déjà impressionnant : +38 femmes accompagnées, +1000 heures de formation proposées.


Dans cet interview alliant bonne humeur et transparence, Sarah nous parle :

  • de son parcours

  • du rôle d'un incubateur comme le Colab FWI

  • des difficultés d'entreprendre, quand on est une femme


Bonne écoute, et pensez à partager l'épisode autour de vous !


🔗 Les liens de Sarah

Le Colab FWI : https://colabfwi.com/



🔗 Les liens Entrepreneurs d'outremer

Rejoindre une communauté d'entrepreneurs ultramarins qui veulent avancer et progresser ensemble : https://lesentrepreneursdoutremer.fr/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur ce podcast. Mon nom est Clément Marianne et avec mon acolyte Franck Poirot, on vous emmène à la rencontre des entrepreneurs d'outre-mer.

  • Speaker #1

    On vous propose de parler d'entreprises, d'innovation, d'investissement, d'indépendance, à travers le témoignage de femmes et d'hommes créoles qui ont eu l'audace de se lancer. Nous échangerons avec eux sur leur parcours, leur succès, mais aussi leurs erreurs, leurs échecs et de la particularité d'entreprendre dans les noms.

  • Speaker #0

    Allez, c'est parti, on vous emmène avec nous.

  • Speaker #1

    Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast des entrepreneurs d'outre-mer. Un épisode un peu spécial parce qu'on va aborder une thématique qui n'a pas encore été abordée jusque-là et pourtant c'est une problématique prégnante quand on se lance. Pour aborder cette problématique, on a la chance de recevoir une entrepreneur bien connue en Martinique qui nous a fait l'honneur d'ailleurs de participer récemment à un de nos événements. La chance et le plaisir d'accueillir Sarah Fayad. Sarah, comment vas-tu ?

  • Speaker #2

    Bonjour, ça va et toi ?

  • Speaker #1

    Ça va, on est très contents d'être là. Je tiens à dire, je n'ai pas l'habitude de tourner des podcasts avec la lumière du soleil. Pour une fois, c'est Clément qui est en horaire décalé. Clément, ça va ? Tu n'es pas trop fatigué, pas trop défasé ?

  • Speaker #0

    écoute ça va mais j'avoue que depuis le début de ce tournage je me dis comment tu fais pour te lever à 5h du mat 4h du mat habituellement pour tourner des podcasts mais non très très heureux d'être là et je suis plutôt au moins un oiseau de nuit donc ça va ça me dérange pas trop

  • Speaker #1

    Ce qui nous permet de faire ça, c'est l'énergie de la passion. Et aujourd'hui, on va parler de projets passionnants portés par des personnes passionnées. Alors Sarah, on va commencer tout de suite. Donc tu connais notre podcast, tu sais comment ça se passe. On commence toujours avec un portrait créole. On va faire ton portrait et pour ce faire, on va te poser, je vais te poser trois questions pour un peu mieux te connaître. Alors la première question, si tu étais un plat, tu serais lequel et pourquoi ?

  • Speaker #2

    Alors si j'étais un plat, j'aurais été du lambigrilli avec des crudités et des frites. Je vais te dire pourquoi ça.

  • Speaker #1

    Tu as mangé ça ce midi, non ? On dirait un truc que tu viens de manger.

  • Speaker #2

    Non, parce qu'en fait, déjà, j'adore le lambi. Le lambi, c'est un produit de la mer, c'est un crustacé, donc j'adore le lambi déjà. Pour les crudités, c'est pour le côté il faut bien faire il faut toujours bien manger, s'entretenir, la santé, etc. Et puis les frites, c'est le petit bonheur, le petit plaisir. C'est une autre culture, ce n'est pas nous qui l'avons inventé. Tu comprendras pourquoi, c'est le petit mélange de tout, tu vois, pour avoir un bon assemblage et un bon menu.

  • Speaker #1

    Ok, donc on a ton plat, un plat équilibré avec les cruidités qui viennent apporter la touche de bonne conscience quand même.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Si tu devais nous donner un lieu, tu vois, un lieu que tu aimes bien, que tu affectionnes, dans lequel tu aimes aller ou dans lequel tu aimerais aller ou aller plus souvent, ce serait lequel ?

  • Speaker #2

    Alors, sans être très originale, je dirais au bord d'une plage. Pas forcément seule ou autre, mais au bord d'une plage ou dans la mer même. Tu sais, vraiment plonger dans la mer et être littéralement dans l'eau de la tête aux pieds. Et du coup, je dois dire aussi pourquoi, c'est ça, à chaque fois.

  • Speaker #1

    On veut tout savoir.

  • Speaker #2

    Alors le pourquoi c'est parce que pour moi déjà quand tu vas à la plage c'est toujours un moment agréable, tu vas te détendre, tu vas te recenser, tu sens le soleil sur ta peau, quand tu prends un bain tu sens le décalage de température avec l'eau et puis quand tu es dans l'eau, quand tu es dans la mer c'est l'immensité quoi, tu as un monde en dessous, tu as des poissons, tu as des crustacés, tu as des coraux, tu as plein de choses et c'est cette espèce de... de possibilité de rentrer dans ce monde tu vois dans le monde marin alors qu'on n'y vit pas et c'est pas chez nous mais on cohabite avec eux et donc du coup en fait c'est la découverte aussi enfin moi j'adore plonger mettre mon masque et être complètement ébahie par les couleurs des poissons et par leur grosseur leurs différentes formes et je trouve que ça reflète tellement bien aussi l'humanité parce que quelque part on est tous différents et notamment dans notre tête quoi je veux dire on a on a tous des pensées et des idées différentes et le seul endroit où j'arrive à me recenser et à me recentrer sur l'essentiel c'est bien au bord d'une plage ou dans l'eau c'était très poétique ton explication j'ai beaucoup aimé t'avais envie d'y être j'ai l'impression ouais,

  • Speaker #1

    ouais, grave tu sais on me demande souvent c'est quoi la différence entre la Réunion et la Martinique on me demande s'il y a un peu des disparités et je trouve que un truc qui vraiment on trouve qu'en Martinique et pas à la Réunion c'est cette facilité d'accéder à la plage justement et moi je dis souvent que mes deux premières années en Martinique je suis allé autant de fois à la plage qu'en 20 ans à la Réunion, où aller à la plage ça reste quand même une expédition parce qu'il n'y a pas de la plage partout etc et ici c'est hyper accessible et je me reconnais tout à fait dans ce que tu dis sur les bienfaits en fait de l'exposition au soleil, de l'immersion dans l'eau la janvier J'ai envie d'y être.

  • Speaker #0

    Ce que tu dis est tellement vrai, Franck, que je ne saurais même pas te dire là c'était quand la dernière fois que je suis allé à la plage. C'est triste, mais... Mais par contre, j'aime bien la rivière et j'y vais assez souvent. Mais la plage, c'est vrai que...

  • Speaker #1

    c'est un autre sujet donc Sarah tu nous as transporté avec ton lieu maintenant pour terminer le porté créole si tu devais nous donner une musique ou un style musical que tu aimes bien ce serait lequel ?

  • Speaker #2

    le zouk rétro parce que j'ai le droit de dire rétro et de préciser

  • Speaker #1

    Tu vois quand tu parles de plage, moi ça me fait frissonner mais dès que tu dis zouk, Clément il tend l'oreille et là il entend du rétro, là ça y est il est...

  • Speaker #0

    Ah ouais c'est ça. Mais par contre on veut des bandes d'artistes là, ça va ?

  • Speaker #2

    J'en ai un, celui qui t'en donne. Alors le zouk rétro d'abord, je vais vous expliquer pourquoi. Parce que, bah forcément je suis martiniquaise, j'ai grandi en Martinique donc le zouk étant la danse nationale à l'histoire de la Martinique. le zouk c'est une danse qui se partage on ne danse pas seul le zouk on le danse à deux mais c'est un moment de partage c'est un moment où on écoute la musique où on s'évade et en tant que femme en tout cas c'est un moment où tu dois te laisser guider parce que c'est les hommes en général qui mènent la danse si on aime bien et c'est un moment aussi où tu apprends à faire confiance et à te laisser guider en fait et quand moi j'ai appris à danser alors j'étais très jeune quand j'ai appris à danser avec mon frère mes cousins etc j'avais du mal, tu sais, je tenais, je n'allais pas lâcher prise et tout. Il me disait, mais détends-toi, lâche-toi et tout, écoute la musique, etc. Et j'ai eu de très, très bons moments dans ma vie où j'ai dansé un bon zouk et tu sais, c'est festif, c'est du partage aussi et puis c'est doux, tu vois. Alors, j'aime beaucoup les musiques aériennes, je suis une grande fan de toutes les musiques aériennes, notamment de la soka, j'adore la soka aussi. Mais le zouk pour moi c'est la douceur, c'est emblématique de la Martinique et on a réussi, grâce à Kassab notamment, parce que hein Clément tu m'as demandé des noms, mais grâce à Kassab notamment, à faire du zouk une musique connue dans le monde. Et c'est l'une des fiertés, parce que je suis un peu chauvine, n'est-ce pas aussi, c'est l'une des fiertés en tant que Martiniquaise de dire qu'aujourd'hui les gens dansent du zouk et un peu partout finalement. Et c'est une danse qui, de prime abord, a un côté même un peu sexuel, tu vois, les gens apparemment dans nos... dans les générations précédentes, les étrangers disaient mais ils dansent, ils se frottent, c'est quelque chose de peut-être un peu malsain, alors qu'en fait quand tu découvres et quand c'est ta culture, tu vois que pas du tout, tu peux danser avec ton frère, ton cousin, n'importe qui en fait, et sans aucune à rien penser, et pour moi c'est plutôt une notion de partage, et personnellement vraiment c'est de la bonne musique à l'époque, c'est pour ça que j'ai précisé sur du rétro, parce qu'à l'époque... il y avait vraiment des artistes, il y avait des batteurs, il y avait des guitaristes, il y avait de la basse, il y avait des pianistes, il y avait vraiment en fait un... C'était vraiment toute une communauté musicale, avec des vrais musiciens, et pas que, juste quelqu'un qui chante derrière un micro. Donc pour moi, c'est mon enfance, et ça représente bien où je vis et ce que je représente aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Chaque fois qu'on finit sur la question de musique, en fait Clément est fan, fan de musique. Et donc à chaque fois que notre invité propose, enfin termine sur la question quel est le choix de la musique, il a toujours un petit truc à dire. Et là tu vois tu as...

  • Speaker #0

    Je me suis retenu un peu là. Dans ma tête tu m'as ramené déjà des souvenirs, je me suis dit ah ouais, j'ai encore des souvenirs.

  • Speaker #1

    Tu as dit Kassav, donc là il est parti. Donc Clément vas-y, c'est ton moment de réagir.

  • Speaker #0

    Non mais en fait tu sais ce qui m'a déclenché c'est le côté zouk rétro et je suis vraiment parti dans des trucs parce que pas plus tard qu'hier j'ai écouté Feel Control et moi j'adore les zouks rétro parce qu'en fait comme tu le dis, peut-être que vous ne savez pas ça mais à La Réunion on écoute beaucoup de zouk vraiment entier mais vraiment rétro pour le coup. et on les écoute toujours quand tu écoutes ExoFM ici c'est la radio un peu soleil on aime ce côté très rétro et là où vraiment j'étais 100% d'accord avec ce que tu as dit Je trouve que le zouk rétro a un côté très familial en fait. Moi, c'est vrai que dans les soirées, quand j'étais jeune, dans les communions, les baptêmes, etc., tu dansais entre cousins, cousines du zouk. En fait, du coup, ça m'a rappelé des bons souvenirs. C'est vrai que j'étais un peu perché. Et ouais, en fait, pour moi, c'est vraiment un pilier aussi de... des valeurs, de la culture, des bons moments aussi, du côté festif, familial. Donc ouais, je me suis bien retrouvé dans ce que tu as dit et ça m'a donné envie d'aller écouter David Ramène, la réelle surface des femmes à voix.

  • Speaker #2

    Super !

  • Speaker #1

    Merci Sarah pour ce portrait. Je trouve que ce qu'il en ressort, c'est quelque chose de très, très ancré. Très ancré dans ton territoire martiniquais avec le lambi grillé au bord d'une plage, avec un bronzouk rétro en fond musical. Là le décor est vraiment posé et on sent cet attachement à la Martinique, à ton île. pour continuer tu vois d'en savoir un peu plus un peu plus sur toi dans les dans les grandes lignes si tu devais nous décrire ton ton parcours tu vois parcours de vie les études tout ça qu'est-ce que tu nous qu'est-ce que tu nous dirais alors en nom de mot atypique alors moi j'ai l'impression que j'ai tout fait de travers et

  • Speaker #2

    du coup c'est assez drôle parce que dès qu'on me demande mon parcours déjà j'ai dit oh là là est-ce que je suis vraiment obligée de la catastrophe que j'ai dû traverser et En fait, moi, j'ai un parcours universitaire en psychologie. Donc, j'ai toujours voulu être auprès des autres et toujours dans l'aide d'autres filles. Et puis, on va dire que mon cercle familial m'a rattrapée parce que je suis fille et petite fille d'entrepreneur. Je suis entrée à Martinique pour ouvrir un restaurant avec mon grand frère que j'ai eu pendant quelques années. Et en fait, très tôt, à à peine 21-22 ans, j'étais déjà co-gérante d'un restaurant qui avait plus de 7 ou 8 salariés. Et donc du coup, j'ai été tout de suite embarquée dans l'entrepreneuriat. familiales en plus, de nuit, restauration, enfin je pense que je commençais par le plus dur. Et être la plus jeune de l'équipe et devoir manager plus de 7 salariés qui ont 10 ans de plus que moi, pour certains, et puis qui ont plus de compétences aussi, je n'avais aucune compétence en restauration. Donc je me suis formée en parallèle sur la comptabilité, notamment de mon restaurant, mais sur la comptabilité avec un cabinet d'expertise comptable à l'époque. Et j'ai fait ça pendant 4 ans. Donc, ça a été une période de ma vie qui a été très difficile parce qu'il fallait que je sois au niveau de ce qui était attendu, tu vois, de moi. Et même pour moi-même, parce qu'en vrai, tu es jeune entreprise, tu fais comme tu peux et tu payes des prestataires pour faire le reste. Mais l'idée, c'est que je voulais vraiment tout maîtriser. Et on a eu de la chance. Du coup, mon frère, à l'époque, qui était l'homme, tu sais qu'à l'époque aussi, on en parlera, mais... moi j'avais une petite place parce que j'étais une femme et j'étais très jeune en plus et mon frère qui était beaucoup plus costaud il a deux ans de plus que moi et puis on avait on a eu ce projet à deux aussi tu vois il l'a construit tous les travaux tout ça c'est vraiment lui qui s'en est chargé donc on a gagné le prix des jeunes entrepreneurs de l'année et c'est lui qui a été récupérer le prix et tout ça mais c'était son statut et c'était ok mais c'est vraiment un travail qu'on a fait à deux tu vois et travailler en famille c'est pas forcément simple non plus parce qu'il faut mélanger finalement les discussions avec les gens autour du déjeuner de famille le dimanche tourne autour du travail, il y a forcément un pic ou quelque chose qui part. Bon bref, ça a été assez compliqué, mais on a eu de la chance de pouvoir mettre le restaurant en location très vite. Et puis après, naturellement, j'ai été réorientée vers mes premiers amours, à savoir l'accompagnement des gens. Et j'ai été, c'est là qu'on s'est rencontré, Franck, si je ne me trompe. J'ai été accueillie au sein d'un incubateur qui avait une fédération nationale qui s'appelle Martinique Pionniers, dont j'étais vraiment salariée. J'ai été embauchée là-bas. Et ce qui a fait que j'ai été embauchée sans... Enfin, où ça coulait tout le temps, c'est que j'avais vraiment la casquette de psycho, finalement, avec cette capacité d'analyse et d'écoute et d'oreille attentive, et de détection aussi des difficultés ou des freins des gens. Et parallèlement, j'avais l'âme de l'entrepreneur et les connaissances qu'elle avait. Donc, bien évidemment, ma formation en comptabilité m'a beaucoup servi. Donc j'y ai travaillé pendant bien 4 ans et puis la structure malheureusement a fermé, j'ai accompagné plus de 80 femmes dans ces locaux, enfin 150 femmes mais 80 ont créé des vraies entreprises donc c'était vraiment incroyable, j'ai vraiment découvert ma passion à ce moment-là. à l'issue après j'ai la structure affermée pour Céline Association j'ai eu une petite fille qui a 6 ans aujourd'hui j'ai eu la chance d'être maman c'était un nouveau combat c'était voilà tu vois j'ai à peine fait mon deuil de mon travail que j'aimais beaucoup il n'y avait plus de financement donc on a fermé que Bush tombait enceinte et qu'il fallait gérer l'arrivée d'un bébé tout ça tu vois donc ça a été vraiment un bouleversement assez important dans ma vie et j'ai eu la chance après de travailler pendant 4 ans à France Travail maintenant finalement en Pôle emploi où j'étais conseillère entreprise, je m'occupais notamment de toute la gestion des fonds dédiés à... à l'ingénierie de recrutement, donc vraiment tout ce qui sera aide à l'embauche, mesures de l'État et de France Travail, etc. Et puis, en décembre 2022, j'ai décidé de tout quitter pour monter mon projet, pour monter le Collab FWI, qui est un incubateur dédié aux femmes caribéennes. Je ne vais pas dire que Martiniquais, parce qu'on accompagne des femmes de Samaritaine, de Guadeloupe maintenant, donc vraiment caribéennes. Et voilà, je t'expliquerai pourquoi tout à l'heure dans les détails. Voilà, grossièrement mon parcours.

  • Speaker #1

    assez atypique il y a un truc sur lequel j'aimerais rebondir tout de suite tu nous as parlé du collab effectivement on va en revenir au moment où on tourne cet épisode pas plus tard que hier soir c'était la soirée des 1 an du collab et un truc qui m'avait marqué dans les incubés qui faisaient un peu leur témoignage, leur accompagnement c'était cette notion d'écoute dont tu l'as refait mention là du coup ça me pose cette question en quoi pour toi en quoi l'écoute est importante tu parlais aussi de déceler on va dire déceler les potentiels un peu plus tôt dans ta présentation tu disais aussi qu'on est tous des êtres humains avec des pensées différentes etc, enfin je sens que c'est un sujet qui t'intéresse beaucoup, d'où ça te vient ce goût là pour l'humain et pour l'accompagnement

  • Speaker #2

    en fait pour moi on accompagne pas des projets on accompagne des porteurs de projets et homme ou femme je pense que on a besoin d'être au clair avec qui on est, d'où on vient et où on veut aller, avant de monter un projet. Donc forcément, je t'ai dit, depuis ma scolarité, j'ai toujours été concentrée sur la psycho, aider les gens, même dans ma vie personnelle, j'ai toujours été proche de mes amis, un peu la confidente, tu sais, à créer des liens de bienveillance et autres. Et mes amis, je les ai depuis longtemps, tu vois. J'ai toujours des amis depuis 10, 15 ans, 20 ans, tu vois. j'ai pas de nouveaux amis je sais pas comment t'expliquer mais j'ai un espèce de noyau bref parce que je chéris tu vois ces personnes et que c'est toujours dans la bienveillance et je me suis rendu compte puisque moi en fait j'ai démarré mon activité en étant chef d'entreprise donc la solitude de l'entrepreneur les craintes de l'entrepreneur et les obligations de l'entrepreneur je les ai vécues de plein fouet avec un manque de maturité assez important et Ça a fait qui je suis aujourd'hui. Je pense que ça fait partie de l'expérience et ce qui a fait que j'ai su rebondir. Mais ça a été aussi violent de se rendre compte, même si on était deux, mon frère était avec moi. Mais la réalité, c'est que quand tu es toute seule chez toi et que tu vas te coucher, tes craintes, tu les as pour toi. Du coup, moi, ce que je dis souvent, c'est que je connais par cœur les fissures de mon plafond. On se réfléchit que je dois me dire que j'ai à payer ça, j'ai à faire ci, j'ai à faire ça. Après avoir un peu... qui se reculent là je pense que déjà moi ma vie je me suis dit que ce qui est le plus important aujourd'hui c'est d'accompagner des personnes mais d'abord sur le plan humain tu vois des projets il y en a un modèle économique ça se travaille un projet en plus tu peux l'adapter en fonction du marché tu peux obligé de démarrer tout de suite très gros tu vois en fait ça se module c'est un projet mais l'humain par contre en est tout seul et pour moi l'adéquation alors je vais dire homme avec un grand H projet et c'est le point fort c'est ce que tout le monde regarde c'est ce que les finances regardent, c'est ce que les banques regardent c'est ce que les... les institutions regardent, c'est ce que les clients regardent, prestataires ou autres, c'est vraiment l'adéquation qu'il y aura entre la personne et son projet. Donc oui, l'humain est très important et pour moi, l'un ne va pas sans l'autre.

  • Speaker #1

    Je reviens à cette soirée des 1 an et les discours des incubés. Et effectivement, je trouve que c'est quelque chose qui ressortait beaucoup. En fait, elles ont vécu leur accompagnement, non pas comme un accompagnement professionnel, mais vraiment comme une aventure humaine. Et je pense que c'est ça, la force du collab. donc le collab c'est quoi ? tu vas tout nous expliquer pour poser toutes ces questions on va laisser quand même la parole à Clément avec qui on a préparé plein de questions pour toi Sarah donc on va commencer à aborder le coeur du sujet là de l'épisode yes

  • Speaker #0

    merci Franck et merci Sarah pour cette entrée en matière moi je suis hyper curieux. J'ai énormément de questions sur tout ça. Mais déjà, pour commencer, est-ce que tu peux nous pitcher un peu c'est quoi le Collab, c'est quoi l'objectif et c'est quoi les différentes composantes du projet ?

  • Speaker #2

    OK. Alors, le Collab, c'est un incubateur d'entreprises dédiées à l'entrepreneuriat féminin. Et on propose trois services au sein de cette structure. Donc, le premier point, c'est qu'on a un espace de coworking de 120 mètres carrés à disposition des femmes qui veulent créer des entreprises. Donc, soit sous un schéma, elles viennent, elles louent l'espace pendant la journée, soit elles font partie intégrante de l'accompagnement global. Donc, la deuxième composante, c'est les formations collectives. Donc, on a 350 heures de formation collective au sein de notre parcours. Et puis, on a des heures d'entretien individuel, donc qui sont déterminées en fonction du besoin. avec nos formateurs. Alors, qui sont nos formateurs ? C'est souvent ça la question, et c'est le cœur même de Collab. Nos formateurs, ce sont des experts qui sont en Martinique. Donc, nous avons des avocats, nous avons des experts comptables, nous avons des juristes, nous avons des webmasters, des agences de communication. Et en fait, en gros, on a 28 consultants qui gravitent autour du Collab, qui gravitent autour des locaux, qui viennent manger avec nous le midi, qui font des formations, enfin, les gens passent. Et ce sont des personnes qui sont tout aussi engagées par la... la notion de développement économique local par l'entrepreneuriat féminin qui crée en fait cet écosystème. Donc effectivement, quand on rentre au Collab, on ne rentre pas dans une formation classique et puis à la fin de la formation, c'est terminé. On rentre dans une nouvelle façon d'entreprendre. C'est une aventure et c'est un réseau, c'est une communauté. Donc en gros, l'accompagnement qu'on propose sera de dire on vous accompagne sur tous les aspects de l'entrepreneuriat. Chaque aspect sera abordé par un expert, ce sont comme je t'ai expliqué des consultants externes qui viennent. Et en gros on voit le premier niveau d'information en formation collective et on approfondit en fonction du porteur du projet et de son projet en entretien individuel.

  • Speaker #0

    La première question que moi je me pose c'est, tu as dit que le Collab était un incubateur, est-ce que, j'ai aussi lu sur votre site, dans les programmes, que vous avez le mot accélérateur. Pour les personnes qui peuvent être un peu perdues sur ces termes incubateur, accélérateur, start-up studio, etc., est-ce que tu peux éclairer un petit peu c'est quoi la différence entre tout ça ?

  • Speaker #2

    Alors, un incubateur, c'est un endroit où on va accueillir des porteuses de projets, de l'idée, même de l'émergence d'idées, jusqu'à la concrétisation du projet. Donc là, ça peut être entre 6 et 1 an, c'est les 6 premiers mois où tu as un projet, tu as une idée en fait. On va déquantiquer l'idée, on va en faire un projet. Et ce projet, on va regarder s'il est viable, si économiquement on s'en sort, si ça atteint les objectifs en termes de charges ou autres. Et puis, si c'est en adéquation avec le planteur. tu vois ça c'est vraiment le volet incubateur le volet accélérateur c'est plutôt pour des personnes qui ont déjà créé mais qui n'arrivent pas à décoller comme ils veulent tu vois tu as des start up qui arrive et boum tout de suite ça lève des ponts, des affaires incroyables et tout et puis tu en as d'autres qui ne vont en fait pas du tout donc l'idée c'était d'avoir les deux volets donc il y a le volet incubateur c'est vraiment pour les femmes qui sont un peu perdues qui se sentent seules et qui veulent bien faire tu vois mais qui n'ont pas forcément ni les connaissances ni les compétences pour y arriver seules Et puis le volet accélérateur, c'est plutôt pour des chefs d'entreprise qui sont déjà aguerris, mais qui ont cette volonté de pouvoir développer davantage leur entreprise, ou qui se retrouvent face à une réalité financière compliquée, parce que les deux ou trois premières années d'entreprise sont quand même assez importantes. Et du coup, après on avance, et l'idée sur le volet accélérateur, c'est qu'on ait une augmentation de chiffre d'affaires dès l'épisode. premier mois d'accompagnement. Alors, la réalité, c'est que moi, les entreprises qui sont en schéma accélérateur, ce sont des entreprises qui n'arrivent pas à décoller comme elles veulent. Et souvent, des fois, ça peut être un problème de site, ça peut être un problème de tarification par rapport aux charges. Enfin, tu vois, ça peut être plein de choses. Mais souvent, on a des entrepreneurs qui démarrent seuls en se disant qu'ils peuvent tout faire et finalement, ils reviennent sur leur copie quelques années après. Donc, si je devais différencier les deux, ce serait ça. Un incubateur, pour moi, c'est vraiment un endroit où... On va accueillir les entreprises, aussi comme un accélérateur, mais l'incubation c'est vraiment au stade de, tu sais, limite c'est un fœtus le truc, ça n'a pas encore mûri, c'est pas encore créé. Et en fait c'est vraiment très très très en amont à la création. On va parler d'émergence, d'adéquation, d'études de marché, de regarder ce qui se fait sur la concurrence, tu vois, c'est des gens qui n'ont pas encore fait tout ça.

  • Speaker #0

    Ok, ok, très très clair. Merci en tout cas d'avoir précisé ça. Est-ce que tu peux nous dire les types de projets que tu accompagnes ou que tu souhaites accompagner ? Est-ce que vous avez une verticale ou est-ce que c'est généraliste ? Est-ce qu'il y a une sélection à l'entrée ? Tu vois, c'est quoi les profils des personnes et les typologies de projets que vous accompagnez ?

  • Speaker #2

    Alors, Au démarrage, le critère pour intégrer Collab, c'était bien évidemment d'être une femme et d'avoir un projet. Il s'avère qu'on a eu énormément de demandes quand on est arrivé sur le marché. Franchement, je m'attendais à tout sauf à ça. On a eu quand même énormément de personnes intéressées et beaucoup de femmes mobilisées. Et donc, du coup, on a imposé des critères. Alors, il faudrait que le projet soit… En fait, moi, ce qui est important, encore une fois, ce ne sera pas tellement le projet, mais plutôt la personne qui va le porter. Donc moi je veux des personnes qui soient dynamiques, qui soient engagées dans leurs projets. Il faut que ce soit un projet de vie, tu vois, et pas un projet en plus de mon activité, mais je n'y vais pas trop vite, pas trop fort, tu vois. Moi, vraiment, c'est un petit peu ça qui est déterminant. Après, les projets qu'on accompagne, on a de tout. J'en ai quelques-uns dans la tech, avec des applications, avec des projets autour de l'IA, autour des nouvelles technologies. Parallèlement, j'ai aussi des projets dans le service à la personne. donc qui sont plutôt intéressants. Et puis parallèlement encore, j'ai des projets qui sont… Quand je dis des petits, je n'aime pas dire petits parce que je ne veux pas que ce soit péjoratif, mais c'est des projets qui n'ont vocation qu'à créer le propre salaire des porteurs de projet. Et ça, c'est OK aussi parce que c'est une forme d'entrepreneuriat, pour qu'on soit clair. On ne va pas créer tous des entreprises avec 150 salariés. Donc, ça aussi, c'est OK. Et en fonction du porteur du projet, bien évidemment, on adapte. J'ai des femmes qui ont des projets qui sont incroyables, qui me disent Non, non, mais c'est un petit projet. Alors qu'en fait, pas du tout. C'est un projet qui peut être industrialisé, qui peut aller lever des fonds, qui a un potentiel incroyable. Mais elles n'auront pas forcément la réflexion et cette projection-là. On s'en soucie à ça. Donc voilà, je ne sais pas si j'ai répondu à ta question, mais on n'a pas de critères, en tout cas, en termes de secteur d'activité.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. En fait, ce que je voulais savoir, et tu as très bien répondu, c'était, tu vois, est-ce que tu avais un secteur, une verticale particulière ? Ça, c'était le premier sujet. Et aussi, tu vois, en termes de marché, je me demandais, est-ce que ça vise plutôt la Martinique, les Caraïbes, ou est-ce que c'est des projets qui sont plutôt à vocation de ce qu'elle est, aller vers le national, international ? En fait, ce que je comprends, c'est que ça peut être les deux. Il n'y a pas de...

  • Speaker #2

    C'est-à-dire que, en général, elles arrivent avec un projet solo. C'est-à-dire qu'on arrive, c'est des solopreneurs qui veulent entreprendre dans un secteur d'activité et qui veulent juste gagner leur argent et peut-être embaucher une ou deux personnes. Et en fait, quand on creuse, on voit que certains projets ont beaucoup plus de... de projection, tu vois. Et souvent, on les alerte dessus et puis on les accompagne, tu vois. Donc moi j'ai un projet notamment que j'accompagne avec une nana, elle veut transmettre de l'amour et vraiment être à fond, elle aime sa famille, elle aime son île, elle produit des boissons à base de fleurs comestibles et arténiques, sauf qu'en fait ça n'existe pas et du coup c'est important qu'elle industrialise son projet pour aller chercher sur la Guadeloupe, pourquoi pas sur la Réunion, sur la Guyane, pour industrialiser vraiment ses recettes. Merci beaucoup. Elle a une durée de conservation qui est hyper importante, qui est à peu près 3 semaines, donc c'est beaucoup pour enjû. Et là, par exemple, typiquement, elle est arrivée avec un petit projet pour le faire au Martinique, alors que pas du tout, ça a une dimension caribéenne. peut-être même nationale, tu vois, elle pourrait le vendre par là. Donc là, c'est le premier point.

  • Speaker #0

    Le deuxième point c'est qu'on ne se limite pas aussi sur des projets, donc j'accompagne des projets qui ont un besoin de financement d'un million trois cent mille euros. Et je me dis, enfin le plus gros c'est celui-là, et je me dis mais waouh en fait où est-ce que je vais aller trouver cet argent pour le porteur. Et puis en fait, si c'est cohérent, on trouve. C'est ça qui est important. C'est que même en termes de montant, en termes de vision, en termes de projection, on ne va pas se limiter. On essaye de trouver simplement les bons partenaires. Et c'est d'où la beauté de Collab, puisqu'on a des collaborateurs qui viennent, mais on n'est pas fermé sur une personne. Moi, je fais des formations, les formateurs bougent. Chaque année, c'est des formateurs différents. Il y a des gens qui rentrent, il y a des gens qui se rentrent. il y a des gens qui restent quand même en stand-by, etc. Et en fonction simplement de l'expertise qui est recherchée au niveau de notre porteur de projet, on trouve en tout cas la personne ressource qui lui faut.

  • Speaker #1

    Ok, ok. Et tu parlais d'investissement, du coup, j'ai...

  • Speaker #0

    Oui, pardon.

  • Speaker #1

    Je voulais creuser un peu cette partie-là parce que je sais que, en tout cas à La Réunion, c'est un sujet qui revient assez souvent, le besoin d'investissement. et le... le manque aussi le manque de réponse à ça est-ce que c'est comment est la situation de votre côté et quelles solutions tu vois toi pour aller financer un projet qui veut faire une levée de fonds d'un million d'euros il faut quand même aller chercher des investisseurs pour le faire, des business angels des... et des personnes qui sont capables d'investir en Précide, en CIDE, en Seria, etc. Voilà, comment vous vous adressez à ce sujet ?

  • Speaker #0

    Alors, la recherche de financement, c'est le nerf de la guerre. Tous les porteurs de projets ont besoin de financement, hommes ou femmes d'ailleurs. Et me concernant, concernant CodeLab réellement, on essaie de trouver des solutions et surtout on apporte des informations que les porteurs de projets n'ont pas. Donc, on peut aller lever des fonds bien évidemment avec la banque, pour réserve d'avoir un apport conséquent. On a des organismes comme l'ADI qui proposent des financements allant jusqu'à 15 000 euros. On a la BPI. qui aussi propose des financements en cofinancement à la banque ou à la porte, en tout cas qui est proposé. Après, tu peux aller chercher, nous on a l'initiative Martinique, je ne sais pas si ça existe à La Réunion, mais je pense que ça doit exister.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    on a l'initiative Martinique, en tout cas ici, qui font des prêts participatifs, des prêts à taux zéro, etc. Des prêts d'honneur, etc. Et après, le tout, c'est comment assembler tout ça. Souvent, ils pensent que ce n'est pas cumulable, que ce n'est pas ci, que ce n'est pas ça. Et en fait, des fois… Il suffit d'imbriquer les demandes, d'être sûr de ne pas se tromper et normalement ça va. Donc je ne dis pas que j'arrive à lever des fonds pour tout le monde, parce que c'est souvent la question qu'on me pose, Oui mais j'ai besoin d'argent, est-ce que tu peux le faire ? Non, je ne peux pas prétendre pouvoir lever pour tout le monde. Je travaille également en collaboration avec un de mes consultants qui fait de l'ingénierie de financement et qui lui est chargé d'aller chercher des visas Sungell, d'aller chercher des fonds d'investissement. On en a deux qui sont venus à Martigny. qui se sont intéressés à nous, mais en réalité on n'avait pas matière à leur proposer des projets pertinents, en tout cas qui étaient à maturité, parce que les fonds d'investissement viennent très rarement en schéma créat, ils viennent plutôt pour consolider, sur le volet développement, et puis les enveloppes sont assez chères, c'est-à-dire qu'ils ne viennent pas pour te donner 100 000 euros. c'est entre 500 minimum et 3 millions d'euros, et la planchette moyenne c'est 1 million. Tu vois, quelque part, la réalité qu'on a aussi, c'est que les fonds d'investissement qui pourraient s'intéresser à la Caraïbe, on n'a peut-être pas les projets pour ça. Et c'est pour ça que je parlais d'industrialiser, parce que ma porteuse de projet, si elle reste concentrée sur la Martinique, c'est sûr qu'elle n'aurait peut-être pas matière à demander 500 000 euros. Mais par contre, si elle va développer son activité en Guadeloupe, en Guyane, à la Réunion, là, elle aura besoin de l'argent et il y aura vraiment un fort potentiel de plus-value en tout cas. Donc, réellement, je pense que... On est tous dans le même bateau, je pense qu'à La Réunion c'est pareil, mais on a un vrai problème de financement, on a un vrai problème de délai, nous on a des délais administratifs qui sont très longs aussi au niveau des collectivités, donc ça retarde beaucoup les chars de porteurs de projets, et puis c'est pas facile, en même temps il faut pas compter sur les aides non plus pour vivre. Et donc du coup les solutions alternatives aussi, ça peut être du crowdfunding, tu vois, il y a d'autres possibilités.

  • Speaker #1

    et nous on les envoie notamment sur le montage de tous ces dossiers là et de voir qu'est-ce qui est le plus pertinent ok très très clair je veux rebondir aussi sur le financement et notamment ton business modèle à toi celui d'un incubateur Comment vous vous financez, comment vous financez les différents intervenants, etc. Comment ça fonctionne et comment toi tu as fait pour lancer ça ? Parce que j'imagine que tu parlais d'espace de coworking, tu parlais de consultants qui t'entourent, tu parlais de beaucoup de choses qui coûtent de l'argent. Et je suis curieux de savoir comment tu as financé ça au démarrage. et quel est le business model derrière aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Salut, c'est Anthony. Je me permets de t'interrompre un instant dans ce podcast pour te parler de quelque chose. C'est la communauté des entrepreneurs d'outre-mer. La communauté ou encore la commu, c'est un groupe d'entraide entre entrepreneurs qui sont basés en outre-mer ou issus de la diaspora ultramarine. Dans cette communauté, nous avons actuellement des personnes issues de la tech, de l'immobilier ou encore du social, mais aussi avec différentes maturités dans l'entrepreneuriat. Notre objectif, c'est simple, c'est de se tirer les uns les autres vers le haut. Avec quoi ? Avec un groupe Discord où on peut échanger tous les jours. Il y a un Digital Cowork pour rencontrer des personnes et pour pouvoir échanger avec des membres pour trouver du soutien dans nos projets. On a aussi des ressources exclusives réservées aux membres et aussi des événements sur mesure pour t'aider dans ton parcours entrepreneurial. Que tu sois débutant ou expérimenté dans ton domaine, que tu sois à La Réunion, aux Antilles ou en métropole, tu es le ou la bienvenu. Tu retrouveras toutes les informations utiles dans le lien en description de cet épisode. Et puis, si tu as des questions, n'hésite pas à revenir vers nous. On se fera un plaisir de te répondre. Maintenant, on reprend le podcast.

  • Speaker #0

    Je pense que j'ai eu beaucoup de chance. Alors, tu sais, quand même, je tiens à dire que Collab, j'y travaille depuis à peu près 7 ans. Donc, j'ai eu le temps de réfléchir beaucoup, beaucoup, beaucoup au modèle économique qui serait intéressant. Après, Collab, sans surprise, on est organisé de formation déjà. Donc, on peut aller lever du financement par rapport à la formation. L'espace de coworking est payant. Donc, les gens viennent, mais payent pour du coup être au Collab. Et pour pouvoir bénéficier de notre espace de travail, de la Wi-Fi, des écrans. pardon, des écrans connectés qu'on a ou autres. Et puis, on a donc la partie financement. Et puis, l'année dernière, en fait, on a contribué à l'évolution de... Alors, comment je vais... Comment je parlais de ça ? En fait, je me suis positionnée sur un programme opérationnel des fonds européens. qui est concentrée sur non pas l'entrepreneuriat féminin, mais la politique égalitaire entre les hommes et les femmes. Et au départ, je me suis dit, il ne faut justement pas s'autoriser, que ce soit les hommes et les femmes ensemble. Mais en fait, comme il y a déjà des inégalités qui sont assez marquantes sur les territoires, et je pense aux nationales aussi, l'idée c'était simplement de proposer une solution pour les femmes. pour que ce soit abordable pour elle et pour qu'elle puisse vraiment apprendre, se démarquer et se développer. Et parallèlement... Et parallèlement, c'est un sujet sociétal en fait, si tu veux. Donc, nous, on a trouvé l'axe dans lequel on rentrait sur l'ancien programme. Bon, on n'a pas pour le moment, en tout cas, déposé de nouveaux programmes sur cette année. Mais on a été aidés comme ça. Et après, je ne te cache pas que ce qui nous a beaucoup aidés aussi, c'est l'adéquation entre le projet et la personne. Puisque... j'ai dû passer pas mal de commissions quand même, tu vois, au niveau de la banque, au niveau d'Initiatives Martiniques et pas mal d'institutions pour qu'ils puissent nous faire confiance et puissent réellement voir le besoin auquel on répondait, tu vois. Donc, le modèle économique de collab, il est là, c'est l'année dernière, on n'a qu'un an d'activité, donc si tu veux, on refera un podcast dans 5 ans pour voir l'évolution du modèle, parce que ça ne change plus le temps. mais on a une partie des femmes qui payent leur accompagnement intégralement, celles qui ne sont pas illisibles. On en a d'autres qui vont chercher du financement et chaque financement est propre en fait. Je n'ai pas d'enveloppe où je dis 50 personnes peuvent se positionner dans tel format Après, il faut maîtriser. C'est vrai que les fonds européens, c'est très compliqué à gérer, mais on a eu de la chance en tout cas sur l'ancien programme.

  • Speaker #1

    Et puis j'imagine que du coup, quand quelqu'un vient te voir pour être incubé, je pense que tu l'accompagnes du coup sur cette recherche de comment elle va financer son projet de manière globale en incluant votre accompagnement, c'est ça ? Oui. Ok, écoute, c'est hyper clair pour moi. Peut-être une dernière question avant de redonner la main à Franck.

  • Speaker #0

    Écoute, moi je suis là pour ça, donc posez-moi les questions que vous voulez.

  • Speaker #1

    Oui, mais Franck le sait, je suis assez bavard, parce que je suis assez curieux sur tous ces sujets-là. Mais peut-être une dernière question, c'est... Comment toi tu t'intègres avec l'écosystème entrepreneurial existant ? Typiquement, je sais qu'il y a la French Tech qui existe, comme à La Réunion. J'imagine que nous on a Digital Réunion, alors je ne sais pas si vous êtes Digital Martinique.

  • Speaker #0

    On a Mars Digital.

  • Speaker #1

    J'imagine qu'il y a un écosystème existant. Comment toi tu es arrivé et tu t'es dit, je vais faire un incubateur qui n'est pas en opposition de ce qui existe, mais plutôt en complémentarité ? En tout cas, j'imagine que c'est le cas. Et comment tu as réussi à te positionner sur tout ça et t'y retrouver dans un écosystème qui est déjà existant ?

  • Speaker #0

    Alors, je me suis imposée. Je ne te cache pas que... J'avais déjà cette casquette sur l'entrepreneuriat féminin parce que j'y avais travaillé en tant que salariée, comme je t'ai expliqué tout à l'heure. Et quand j'ai monté Collab, j'avais très peur parce qu'il y a quand même des structures d'accueil, des chefs d'entreprise. Dans le milieu associatif, il y en a beaucoup aussi, des associations qui s'occupent des femmes. Mais en fait, je me suis dit, dans la vie, chacun a sa vision de l'entrepreneuriat, chacun a sa vision des projets. Et moi, la mienne, j'ai envie de la partager et on va voir ce que ça donne. Donc, je suis arrivée avec une casquette plutôt non pas de, comme tu dis, de concurrent, etc. Dans l'écosystème, mais plutôt de partenaire, d'innovation, tu vois. et de recherche et vraiment limite à soiffer de partenariats. Et du coup, ça m'a beaucoup aidée. La French Tech, en fait, on n'a aucun problème avec aucun des... tu vois, aucune personne de l'écosystème. Au contraire, en tant qu'assafiroir de ma part, mais au contraire. Et l'idée, c'est de trouver la complémentarité. Je travaille avec le village Belgaia, je travaille avec le Martin Digital, je les rencontre à plusieurs reprises. Je travaille avec les entreprises, je travaille avec le MEDEF, j'interviens dans les conférences, tout ça. Donc, en fait, c'est plutôt mettre de la synergie dans tout ça, tu vois. Ne pas penser que l'un va gratter sur le projet de l'os ou sur l'écosystème de l'os. Non, et j'avoue que j'avais cette crainte là aussi au sein de mon écosystème, au sein de l'écosystème de collab, que les gens n'arrivent pas à comprendre cette notion de bienveillance et d'être au clair. Moi, j'ai compris qu'il faut avoir suffisamment confiance en soi et en son projet pour y aller, même s'il y a de la confiance. On est en Martinique, il n'y a pas qu'un seul restaurant qui est ouvert en Martinique. Ça fait partie et l'idée, c'est que les personnes qui viennent au collab s'identifient au collab, se sentent bien. soit dans la même dynamique, dans le même mindset, soit dans la même réflexion aussi, tu vois. Dans la même volonté de transmission, moi je transmets beaucoup, les consultants transmettent beaucoup, mais qu'est-ce qu'elles, elles vont transmettre ? Est-ce qu'elles vont transmettre aussi leur expérience ? Ça peut être sous forme de maraînage, enfin tu vois, ça peut être plein de choses. et elles le font très bien je pense que Franck tu as fermé avec l'événement d'hier soir mais j'ai été bluffée même de me dire waouh les nanas aujourd'hui sont en capacité de limite elles n'ont plus besoin de moi tu vois j'ai même plus besoin d'exister elles arrivent elles ont compris tu vois comment ça fonctionne donc voilà pour répondre à ta question non moi je me suis imposée je je Comme je ne suis pas avec mes gros sabots non plus, je me suis imposée en me disant voilà, moi je propose de l'entrepreneuriat féminin, moi je pense avoir identifié les problématiques des femmes en Martinique et voilà, c'est à quoi je réponds. Et ça s'est plutôt bien passé.

  • Speaker #1

    Je posais cette question parce que tu vois, souvent moi quand j'ai des discussions, enfin souvent, de temps en temps, quand j'ai des discussions avec des entrepreneurs, quand ils arrivent sur un marché où il y a déjà des acteurs, parfois ils se disent, comme il y a déjà des acteurs, je ne vais pas pouvoir réussir ou développer mon business, etc. Et ce que tu dis est intéressant et fait un peu à la notion aussi de… positionnement sur un marché je trouve que tu peux arriver sur un marché qui existe et c'est déjà un bon point parce que du coup ça veut dire qu'il y a un marché et pour autant avoir une différenciation par ton positionnement et avoir un positionnement qui soit complètement unique et limite incomparable par rapport à ce qui existe déjà et c'est un peu ce que tu es en train de décrire donc je trouve que c'est intéressant de... parce que finalement ça s'applique à toi ce que tu as fait Je trouve que c'est un bon apprentissage aussi de manière globale sur plein d'autres marchés au potentiel. Et je trouve que s'il fallait en retenir peut-être une leçon, un apprentissage, ce serait de se dire, même s'il y a un marché qui existe, même s'il y a... plusieurs voire beaucoup d'acteurs, tu as quand même potentiellement une place à te faire en ayant un positionnement qui te rend incomparable à ces acteurs. Et bien souvent, tu peux devenir complémentaire à tous ces acteurs-là et c'est complètement OK.

  • Speaker #0

    Alors, c'est exactement ça. C'est que je leur dis souvent, mais les filles, en fait, c'est bien qu'il y ait un marché, c'est bien qu'il y ait du monde, en fait, finalement, pour pouvoir évaluer l'idée avec peut-être les erreurs que les autres auraient faites, tu vois, ou quelque chose comme ça. Mais après, chacun a sa vision et je pense qu'il y a un marché pour tout le monde, tu vois. Et je pense qu'il faut s'habituer simplement à ce marché et l'adapter, tu vois. Donc, moi, ce que je leur dis souvent, elles arrivent avec un projet, enfin avec une idée, et elles partent avec un projet qui est complètement différent. Mais le projet qui est complètement différent, c'est parce qu'il est plus réaliste, tu vois. Il est plus mûr, il est plein de choses, tu vois. donc il est peut-être plus adapté aussi au marché donc moi il y a des incubateurs en Martinique pas beaucoup mais il y en a quand même deux qui font un travail considérable et que je respecte vraiment avec qui j'aimerais collaborer et que je collabore déjà aussi beaucoup et en fait Je pense que c'est la clé du succès en fait, c'est de plutôt trouver des complémentarités et des partenariats. Moi je travaille avec les autres incubateurs, ils m'envoient du monde, ils me disent bon écoute, elle est beaucoup trop immature dans son projet, fais déjà un premier travail avec elle et après renvoie-la vers moi Et moi je respecte en fait, je respecte l'engagement et je le fais.

  • Speaker #1

    très très clair je vais laisser un peu la main à Franck parce que je pense qu'il doit avoir aussi plein de questions et peut-être que j'aurai encore des petites questions à te poser à la fin je parle beaucoup de synergie

  • Speaker #3

    de partenariat créé de travailler ensemble plutôt que un contre l'autre et tu vois cette c'est un peu cette vision que tu as à l'échelle du territoire, je trouve que déjà tu arrives très bien à lui donner corps au sein de Collab. Avec ce premier conseil sous-côté, je trouve, c'est que les incubés soient les clientes les unes des autres. Et je trouve que c'est une dynamique que tu as beaucoup mis en place. et je pense que c'est quelque chose auquel on ne pense pas forcément au début et ça me renvoie à cette question-là que j'aimerais te poser, une question peut-être en trois volets Collab existe depuis un an tu as fait deux sessions d'accompagnement mais toi l'accompagnement des femmes entrepreneurs c'est un sujet que tu connais depuis dix ans depuis longtemps, ouais quelles sont les principales difficultés ? que ce soit d'ordre télé, financier ou personnel que rencontrent les incubés, quelles sont les croyances les plus persistantes à casser ? et qu'elles sont dans la même optique un peu les plafonds de verre, un peu récurrents. Je pose cette question notamment, tu dis que beaucoup de femmes arrivent et pensent que leur projet est un petit projet.

  • Speaker #0

    Alors, au niveau de collab, les filles arrivent avec beaucoup de crainte sur est-ce qu'elles sont capables d'eux, tu vois. Et est-ce qu'elles sont capables, est-ce que je mérite, est-ce que je vais y arriver, est-ce que ce n'est pas trop dur, est-ce que je pense que, enfin voilà, vous connaissez les femmes, on réfléchit beaucoup et on n'est pas trop sûr de nous en général. les collabs arrivent en support pour leur donner confiance et qu'elles se sentent en tout cas moins seules. Maintenant, les freins psychologiques qu'elles rencontrent, comme je t'ai dit, c'est la crainte, la peur des souhaits, la phobie même, je ne vais même pas dire la peur, des fois c'est la phobie des souhaits, à être des fois tétanisé. La peur aussi de l'inconnu et de se dire, j'arrive sur un marché, mais qui va savoir que c'est moi ? Qui va savoir que j'ai ouvert ça ? Moi, mon père me disait souvent, Sarah, t'ouvres un restaurant, mais personne ne t'attend en ayant faim. tout le monde mange, c'est vital, mais en fait, les gens s'adaptent au marché, tu vois, ils ne vont pas attendre que tu ouvres ton restaurant en disant Ah chouette, ça a rouvé un restaurant, on y va tu vois ce que je veux dire ? Donc en fait, moi en gros, ce que j'explique, c'est que je pense que les freins qu'elles rencontrent, c'est la peur de l'inconnu, la peur de l'échec, la peur aussi de l'investissement. Tu sais, qu'est-ce que ça va changer dans leur vie, en termes de trésor, etc. Et puis, effectivement, tu l'as très bien dit, à juste titre, mais moi, je favorise l'intelligence collective à 200%. Alors, on parle de bienveillance, mais c'est un mot que je n'aime pas trop parce que des fois, tout le monde dit on est bienveillant, on est bienveillant, alors qu'au final, ce n'est pas tout le monde qui l'est. et il faut faire attention à ça aussi mais juste de favoriser les mises en relation de favoriser l'intelligence collective de faire que l'une soit prestataire de l'autre c'est déjà un bon ballon sur le territoire et puis qu'elle ne se restagne pas non plus à la Martinique je veux dire on a la Guadeloupe à côté, on a la Guyane un peu plus loin on a aussi Saint-Lucie, Barbade la Réunion c'est un peu loin pour nous Clément tu nous excuses mais potentiellement why not tu vois donc du coup voilà mais en fait en gros je pense que le fin les freins vraiment de l'aspect psychologique bon des fois aussi de l'histoire des histoires de chacune mais voilà après après je pense qu'elles ont besoin d'un accompagnement pour la technique si tu es un accompagnement que financier théorique voilà la finance est comme ça la compta c'est comme ça l'aspect jeudi que c'est comme ça tour à pas plus de création d'entreprise que ça en fait enfin soit moi c'est mon c'est ma congé de fond

  • Speaker #3

    Je suis tout à fait d'accord avec ce que tu dis. Beaucoup de plafonds de verre à casser. Et les plafonds de verre, ils se cassent en tapant dessus. Et je trouve que ces premières actions que tu arrives à les faire faire, c'est vraiment bien. Il y a un truc aussi, tu vois, quand Clément t'a posé la question c'est quoi un incubateur ? tu disais c'est des projets qui sont en stade de l'émergence et qui potentiellement sont amenés à changer Et c'est marrant parce que moi, j'avais eu la chance d'intervenir pour les incuber. Et j'arrivais assez tôt dans le programme. Et en fait, les incubés présentaient leurs projets et on travaillait sur cette base-là. Et les projets... évolue en même temps que la personne qui porte le projet évolue aussi. J'ai quelques exemples qui me reviennent en tête de projets qui ont totalement pivoté. Et je trouve que ce pivot est en adéquation parfaite avec aussi cette espèce de pivot qui a eu aussi en termes de mindset, en termes de confiance, en termes d'alignement et de positionnement par rapport au fait de devenir... entrepreneurs. Donc, ma question, c'est comment tu fais ?

  • Speaker #0

    Les porteuses de projets que j'accompagne, je ne vous l'ai pas dit, mais tu sais, Clément, j'accompagne quand même des hommes aussi, mais sous un autre format, j'expliquerai. Mais, je pense que Franck, il sait un peu, mais bon, j'expliquerai après. Mais en tout cas, les porteuses de projets que j'accompagne arrivent effectivement avec une idée et en fait, ils arrivent en fait avec une idée et avec des croyances, ce que j'appelle des pensées limitantes. Les pensées limitantes qu'elles ont, principalement, sont compliquées à gérer parce que... Tu sais, bien évidemment, ce sont des pensées limitantes, mais c'est surtout qu'elles sont convaincues de tout l'aspect négatif de l'entrepreneuriat. Elles vont commencer par se dire Non, mais c'est trop compliqué. Non, mais ça va coûter cher. Non, mais comment je vais faire pour y arriver ? Non, mais, non, mais, non, mais. Et des fois, je les collage, je leur dis Mais quoi ? Non. C'est comme si tu me dis Je vais manger des spaghettis bolognaises, mais ça ne va pas passer. J'aurai mal au ventre. Je vais vomir. Tu vois ? ok et si tu manges et que ça se passe plutôt bien comment on fait tu vois c'est un dommage de passer à côté et en fait les filles du coup ont comme je dis ces craintes là et l'idée c'est de les accompagner sur les deux plans comme je te disais le plan psychologique et économique tu vois en leur expliquant comment gagner de l'argent mais une fois qu'elles comprennent la formule parce que tu sais t'as une formule elle est pas mais pour gagner de l'argent Alors, tu as des charges, tu as des recettes, il faut communiquer pour qu'on sache où tu es, qui tu es, comment on fait pour te contacter. Enfin, tu sais, tu as quand même une base dans l'entrepreneuriat qui crée en fait… une réflexion psychologique et économique, tu vois, sur la personne. Et après, il y a des idées qui émergent. Et ce qui est le plus beau au collab, c'est que les filles et les femmes me disent Mais en fait, dès qu'on est en psycholabe, on dort pas. Parce qu'on leur donne tellement d'informations que le soir, elles rentrent, elles commencent à bosser, elles cherchent des informations et puis il y a des formations qui arrivent deux, trois jours après. Donc, il faut qu'elles fassent vite d'avancer, tu vois, sur les points qu'elles ont abordés. J'ai notamment un de mes consultants qui fait vraiment toute la formation études de marché. Donc on définit la problématique, on leur dit soyez amoureuse de votre problème, pas de votre entreprise, de votre projet, de votre solution. La solution c'est la solution au problème initial. Parce que si tu es amoureuse de ta solution et que la solution ne plaît pas au marché, n'est pas adaptée au marché, tu n'auras pas d'autre alternative. Alors que si tu es amoureuse de ta problématique, la problématique est identifiée, c'est une problématique sur le territoire. Si tu vas avec ta solution et que la solution n'est pas adéquate, tu as encore la possibilité de retourner sur ta problématique et de retravailler ta solution, tu vois, avec un modèle différent, avec un produit différent, avec des tarifs différents, avec une commercialisation différente. Et l'innovation aussi vient de là, tu vois. On les sensibilise sur le développement durable, parce que quand on parle de développement durable, c'est vraiment de... l'environnemental, la survie environnementale, l'écologie, etc. Pas du tout. Le développement durable a quatre volets. Il y a la culture, il y a l'aspect social, sociétal et environnemental. Donc, l'environnement, c'est un des quatre volets. Alors, c'est celui dont on parle le plus par rapport aux réchauffements climatiques, mais ça ne fait partie que d'un seul volet de tout le développement durable. Et comme on les sensibilise, donc on leur apprend en fait pas mal de choses, on les sensibilise à... à qu'est-ce que l'entrepreneuriat dans sa globalité. Donc, elles maîtrisent un peu d'juridique, un peu de finance, un peu de développement durable, un peu de communication. Donc, en fait, quand elles assemblent tout, c'est ça qui crée en fait l'évolution du projet et de la personne. et à partir du moment où on a passé ce cap là, c'est là que la magie opère au collab, c'est là que des projets émergent c'est là que la réflexion se fait après une séance de pleurs pendant une semaine peut-être ou après de grandes difficultés et comme elles ont dit je ne sais pas si vous avez vu sur Instagram elles ont dit le bureau des pleurs c'est chez collab mais après toute cette réflexion là elles se disent ok en fait là on a trouvé et là elles se donnent corps et âme dans le projet Et je pense que c'est ça la petite clé, l'une des clés en tout cas de notre accompagnement, c'est de les recentrer non pas sur la solution qu'elles proposent, mais plutôt sur la problématique auxquelles elles apportent la solution.

  • Speaker #3

    Je vois tout à fait de quel consultant tu parles à propos des études de marché. En fait, c'est une très bonne transition parce que je trouve qu'une des forces de Collab, c'est justement ce réseau. d'experts sur lesquels tu arrives à t'appuyer et des experts qui sont eux-mêmes chefs d'entreprise, donc qui ne sont pas là pour donner de la théorie, mais vraiment de la pratique. Mais déjà, une remarque sur, je trouve, la qualité du choix des intervenants. Moi, tout ce que j'ai vu passer, c'est vraiment des personnes qui font un peu figure de référence dans leur domaine en Martinique et qui ont réussi à... à les fédérer. Je sais que moi, mes passages, c'était justement après cette personne et je voyais, enfin, les porteurs de projet étaient un peu dépités. Et c'est normal, en fait, parce que tu arrives, tu as un projet... tu as réfléchi à énormément de choses autour et puis tu as quelqu'un qui arrive et qui te dit mais pourquoi en fait ? Pourquoi tu fais ça ? Tu réponds à quel problème ? Quelle est la valeur que tu apportes ? Et c'est des questions toutes simples mais les réponses sont hyper compliquées. Et je trouve que quand on... Il y a un peu le côté, on se retrouve face à un mur et j'en parle parce qu'avec Clément, donc on a le podcast, on a aussi lancé notre communauté et les personnes nous disent à quoi sert votre communauté ? Et en fait, on a un stade du projet où on a une vague idée en fait de à quoi ça pourrait ressembler, à quoi ça pourrait servir. Mais ça reste des questions qui nous suivent tout au long de la vie de l'entrepreneur. Dès qu'on lance un nouveau projet, on retombe un peu dans ces questions.

  • Speaker #0

    Et puis les problématiques changent également. Tu sais que tu peux avoir une problématique, et puis dans deux ans, ça a bougé. Il faut changer de problématique, tu vois. c'est ça c'est qu'il faut s'adapter je pense que le mot le plus important pour moi dans l'entrepreneuriat c'est la proactivité c'est savoir s'adapter et rebondir constamment en fait sur ton offre de service l'idée de monter une communauté pareil j'ai monté la mienne et on s'est dit tout de suite mais en fait limite pourquoi tu dis mais comment ça pourquoi ça coule de source mais en fait pourquoi réellement tu montes ça tu vois Et ça c'est une question qu'on me pose aussi assez souvent, donc je vois très bien de quoi tu parles. Et le B.A.B. d'entrepreneuriat c'est ça, c'est qu'en fait on les ramène à l'essentiel, à qui elles sont, d'où elles viennent. quelle est la problématique à laquelle elles répondent et quelle place elles veulent être dans l'univers, tu vois ? Et ça aussi, c'est important de savoir la place que tu veux avoir, le combat que tu vas mener. moi, je leur dis, moi, je me bats pour des causes. Je ne suis pas... Bien évidemment, comme tout le je n'ai pas du gain. Il faut gagner de l'argent, il faut assumer son foyer et moi, j'ai une petite fille donc il faut que j'assume aussi ses prochaines études, j'espère, en France ou je ne sais où. Donc en fait voilà, on a besoin tous d'argent et tout ça, mais moi j'avoue que je préfère travailler pour une cause qui me sera chère plutôt que tu sais tu montes une boîte, bon ça marche pas, c'est bon on passe à autre chose, on monte autre chose tu vois. Ça pour moi c'est des gens qui n'ont pas identifié une problématique au préalable et qui testent en fait tu vois. Et puis il y en a une qui fonctionne, ben ça y est boum ils sont riches et puis ça s'arrête tu vois. Mais c'est le goût du risque, c'est toute autre chose. Une femme va accompagner complètement différemment. C'est étudié, nous on est physiquement fait pour porter des enfants. Donc un projet, on va le porter comme un enfant. Alors que ce n'est pas un enfant. Et moi, je leur dis tout le temps, ce n'est pas votre enfant. Si demain, Collab doit fermer parce qu'il n'y a plus d'argent, Collab fermera. Ce ne sera pas une fatalité, ce sera une belle expérience. C'était bien, on a fait de grandes choses. On restera, je pense, dans les souvenirs, dans les bons souvenirs de beaucoup de personnes. Mais ce sera la réalité, parce que ce n'est pas un être humain. Ce que je veux dire, c'est une personne juridique et une personne morale. Et du coup ? dès que je leur explique ça on dédramatise un peu on coupe un peu le lien maternel qu'elles ont avec leur projet souvent on me dit ah ton deuxième bébé non c'est pas mon deuxième bébé c'est une boîte en fait que j'ai montée et cette boîte là a une grande dimension humaine et effectivement des fois je me dis quand je vois les enfants des filles je dis c'est des bébés collables c'est des enfants du réseau mais en réalité c'est pas ce détachement là parce que plus tu es attaché plus tu le prends pour une fatalité si ça ne fonctionne pas et plus tu es irrationnel dans tes décisions tu sais ou dans tes craintes dans tes réflexions alors que quand tu te détaches dès le départ c'est une boîte comme une autre je vais monter une boîte je fais en sorte que ça fonctionne je me donne je donne toutes mes tripes pour que ça fonctionne par contre à quelle problématique je réponds et est-ce que j'ai envie de travailler sur cette problématique toute une vie tu vois ou ça peut être 5 ans ça peut être 10 ans enfin tu vois chacune doit établir tout ça et puis après on va beaucoup parler du mindset tu vois souvent je leur dis les filles là vous voulez monter une boîte positionnez-vous en tant que telle, regardez-vous dans le miroir tous les matins et demandez-vous si vous étiez une cliente, est-ce que vous auriez fait confiance à la personne qui est dans le miroir Et ça c'est hyper important, c'est valable pour la tenue vestimentaire, c'est valable pour la façon des fois de sourire, bon elles n'ont pas un grand sourire sur les lèvres mais il ne faut pas être quelqu'un d'autre mais il faut quand même donner envie de faire confiance tu vois. Et moi c'est ce qui a été le plus dur et en même temps pas si dur que ça mais... pour moi, fédérer autant de consultants de qualité. Enfin, limite, je n'y croyais pas. Je tentais. Et quand j'ai vu que j'avais des sollicitations d'eux-mêmes, tu vois, qui viennent me dire, mais Sarah, c'est quand tu veux. En fait, moi, j'aimerais bien participer. C'est parce que je pense que le message que j'ai voulu faire passer est bien passé, tu vois. Là, on est sur du développement économique. On n'est pas là pour… Enfin, il y a une dimension humaine. Il y a des femmes qu'il faut aider. Mais ce n'est pas les aider par… Tu sais, c'est pas genre juste les aider parce qu'elles ont pas d'argent ou autre, c'est pas ça. J'accompagne des personnes qui ont beaucoup de moyens et d'autres qui n'en ont pas, c'est pas ça le sujet. Tu sais... d'aller plus loin que la dynamique juste entrepreneuriale pour soi. Et c'est plutôt de dire, OK, là, je vais apporter quelque chose à mon territoire. Et j'estime qu'aujourd'hui, chaque consultant qui vient au Collab apporte de son temps et de ses compétences pour le territoire martiniquais. Et à partir du moment où le message passe, tout le monde est gagnant. Pour moi, tout le monde est gagnant.

  • Speaker #1

    Tu parlais de causes à défendre. Est-ce qu'on est prêt à consacrer plusieurs années de sa vie à cette cause ? Et je pense que dans ton cas, on voit bien que c'est le cas. Et tu nous as dit que tu as réfléchi au projet Collab pendant presque sept années, donc avant de le lancer. Donc, on voit bien le problème auquel tu voulais t'attaquer, la cause que tu voulais défendre, mais dans la forme. Aujourd'hui, tu nous as dit que c'est un espace de coworking, des formations collectives, des entretiens individuels. Est-ce que ce triptyque-là, tu l'avais depuis le début ou pas ?

  • Speaker #0

    Alors, pas depuis le début parce que j'ai d'abord travaillé à maintes fonctionnaires et malheureusement, ma fonctionnaire a fermé. Et je me suis dit, OK, en fait, le modèle purement financé, tout est gratuit, ça ne fonctionne pas. Tu as beaucoup de monde, mais ça ne fonctionne pas. Je pense que c'est mentir aussi aux femmes de dire que... L'entrepreneuriat c'est gratuit, ça n'existe pas en fait. Et puis je pense qu'il faut aussi à un moment donné respecter les prestations intellectuelles des gens. C'est-à-dire qu'il y a des gens qui font des études, qui travaillent, qui voyagent, qui travaillent énormément pour avoir cette expertise. Et il faut respecter le travail des gens et il faut respecter le savoir pour l'apprendre. Le savoir, je le disais ce matin quand j'ai reçu mes clients, le savoir c'est la seule chose qu'on ne peut pas t'enlever. à partir du moment où on te forme sur un point, que tu payes ou que tu ne payes pas la prestation, on ne peut pas te l'enlever. Ce n'est pas, tu achètes une voiture, tu ne l'as pas payée, on te la récupère. Tu vois ce que je veux dire ? Donc en fait, je pense que ça vaut plus encore que du matériel. Et le modèle que j'ai mis en place au Collab, c'était essayer de rassembler tout ça en ayant confiance que... Financièrement les filles n'allaient peut-être pas pouvoir suivre, tu vois, et ce serait aller à l'encontre de mon engagement auprès de la société Martiniquez que de ne pas aller au bout de la démarche. C'est pour ça que j'ai été lever des fonds, c'est pour ça que je me suis battue bec et ongles pour vraiment mobiliser un petit peu tout le monde et sans paraître pour une tarée, tu sais, complètement illuminée, les femmes, les femmes, les femmes, on n'est pas du tout dans un schéma féministe pur et dur. Bien que je travaille avec beaucoup d'associations féministes et ça se passe très bien. C'est ça. Mais moi je suis vraiment concentrée sur le volet économie. Parce que je leur dis aussi que pour aider les femmes, je pense que c'est pareil à la réunion, Clément, tu me diras, mais on a des femmes qui subissent des violences conjugales, qui sont en situation de monoparentalité, qui ont des maladies, des cancers ou d'autres maladies. sont en grande précarité parce que elles sont seules et qu'elles n'ont pas forcément eu les moyens d'eux. Et ces femmes-là font partie du seuil de pauvreté en Martinique. Et ces femmes-là, en fait, c'est-à-dire que même au niveau des chiffres, elles sont plus nombreuses. Déjà, on est déjà plus nombreuses que les hommes en Martinique, mais en plus, dans ces situations-là, elles sont largement plus nombreuses. Tu vois ce que je veux dire ? Et du coup, les accompagner en ayant un... en disant, moi c'est vraiment le volet économique, j'entends il y a des associations qui aident des femmes qui sont en situation de précarité ou qui sont battues ou qui sont en prostitution ou autre je travaille avec elles mais la première question qui peut se poser c'est pourquoi une femme retourne souvent là où elle était en souffrance c'est parce qu'elle n'a pas d'argent et c'est parce que souvent, moi j'en ai qui m'ont dit tu sais Sarah, entre être dans la rue et vivre l'enfer à la maison, j'ai quand même un toit sur ma tête pour mes enfants. Donc, elles sacrifient des fois une vie pour, enfin, leur vie pour au moins être en sécurité ou mettre à l'abri leurs enfants, tu vois. Et, alors, en sécurité, on s'entend, mais bon, vous avez compris un peu l'idée. Et en fait, moi, du coup, quand je participe à des colloques autour des femmes et des conditions féminines, je leur dis souvent, en fait, vous négligez le volet économique de ces femmes. Si elles n'ont pas d'argent, si elles ne trouvent pas de travail, si elles ne montent pas des boîtes, elles n'iront nulle part et elles vont rester dans ça. Et on aura encore plus de féminicides et on aura encore plus de problèmes et encore plus de femmes en situation de précarité, en situation de monoparentalité. Alors que si on arrive à leur donner cette indépendance financière, et à minima, qu'elles apprennent, qu'elles soient formées, qu'elles apprennent à devenir autonomes financièrement et économiquement, pour moi ce serait le plus grand pas de gagné pour notre île. Et je pense pour la Réunion aussi, et je pense pour la Voix du Positif. Donc partant de ce principe, moi je reste concentrée, je ne prends pas les combats des autres, il y a plein d'autres situations pour ça, moi je reste concentrée sur le volet économique. Et leur apprendre ça, ce qui est beau c'est qu'en fait on mélange tout le monde. Il y a des femmes qui n'ont absolument aucun problème, qui ont tous les moyens, j'en ai qui ont fait 15 ans à la banque, qui ont décidé de tout quitter parce qu'ils en avaient marre, donc ce sera des gens qui avaient des problèmes financiers. et qui ont essayé de se lancer dans des projets d'une autre dimension, je me suis dit qu'elles sont hyper courageuses et elles sont tout aussi courageuses que celles qui sortent d'un milieu quand même compliqué avec des freins périphériques importants, mais qui vont quand même venir. Et en fait, c'est comment driver tout ça pour arriver à des choses plutôt bien. C'est pour ça qu'au Collab, on n'attend pas d'avoir des projets. tu vois je pense que peut-être sur deux ans là je pense en avoir une à peu près mais je pense qu'on aura une ou deux licornes tu vois de temps en temps comme ça où on aura un projet et là on va le faire décoller on va aller chercher des fonds et ce sera vraiment la licorne du collab pendant peut-être deux ans et puis après on ira chercher une autre tu vois mais je pense que les autres c'est des personnes qui vont créer des boîtes qui seront capables de payer leur propre salaire de payer peut-être deux ou trois salaires supplémentaires et c'est largement suffisant en fait et de se développer dans la Caraïbe. Créer une connexion avec la Caraïbe aussi, c'est important pour nous. C'est l'un de nos critères par aussi au Collab. On se relie beaucoup à la métropole. La métropole, effectivement, on est en France, donc forcément, la législation est la même. Mais le climat n'est pas le même, le marché n'est pas le même non plus. Un incubateur à Paris, c'est 12 000 euros. Ça coûte 1 000 euros par mois d'être dans un incubateur à Paris. À Lyon, je crois que c'était dans les 10 ou 9 000, je crois. en Martinique tu peux pas dire bon c'est 12 000 euros les gars pour être dans un récapitulateur en Martinique ce sera pas possible tu vois et donc du coup on a d'autres chances sur autre chose tu vois donc quelque part Moi, je pense que si on arrive à relier déjà l'art qui caribéen, si on arrive à faire des femmes monter des boîtes, ou des hommes aussi à monter des boîtes, mais ils arrivent au moins à se dire, on monte en Martinique, mais par contre, l'année prochaine, on va sur la Guadeloupe, et après, l'année suivante, on va. Ça dépend encore une fois des projets, de comment ils peuvent évoluer, mais il ne faut pas avoir peur. Et nous, dans nos formations, on les projette aussi dans ça. Donc, même si elles sont au stade du projet et qu'elles n'ont pas encore bien finalisé dans l'ancien Martinique, on leur parle déjà de comment vous allez pouvoir développer vous développez à Saint-Martin parce que Saint-Martin a la double nationalité et comment vous allez faire en Guadeloupe et est-ce que vous avez des contacts et comment nous on va vous emmener là-bas tu vois et créer ce lien en tout cas qui peut leur donner en fait davantage d'espoir et de se dire non mais attends elle m'a parlé de Saint-Martin déjà que j'arrive à le faire en Martinique et là du coup elle dit bon tu vois

  • Speaker #1

    C'est un très beau message et pour tout te dire, c'est le genre de message que j'espérais entendre en t'invitant là sur notre podcast. Je sais que Clément avait peut-être encore peut-être une ou deux questions.

  • Speaker #2

    Yes, moi j'avais des questions un peu terre à terre, on va dire, et assez courtes finalement. que je trouve qu'il pourrait vraiment être cool que tu nous partages, c'est en un an, tu as accompagné plus ou moins combien de projets ? Et c'est quoi ta vision sur le long terme ? Tu vois combien de projets tu vas accompagner par an, etc. ?

  • Speaker #0

    Je fais même mon petit coup de pub, mais je t'invite à aller sur notre site et regarder le bilan de l'année. On a fait un réel avec le bilan de l'année où il y a tous les chiffres qui sont indiqués. On a 38 femmes accompagnées sur cette année. Elles ont créé 18 entreprises, on a 28 consultants mobilisés, on a 1360 heures de formation qui ont été effectuées et plus de 2000 et quelques, je ne me rappelle pas du chiffre exact, d'entretien individuel. Donc en réalité, les deux chiffres à retenir, c'est 30 chiffres à m'accompagner. On a quand même une dizaine d'hommes également, mais qui ne sont pas accompagnés sur le format formation, entretien individuel. On est plutôt sur un schéma, ils veulent monter des boîtes, donc cabinet classique, on rédige le business plan, on leur fournit une étude de marché qui est du coup rédigée, et puis on rédige bien évidemment les statuts juridiques et tout le volet juridique. Mais ça, c'est vraiment à part. Mais ils font partie de la communauté dans les after-work, tu vois. Mais le volet... Communauté Femmes, c'est vraiment l'action de Collab, l'action phare du Collab. Et là, on est vraiment sur une clientèle purement féminine. Donc voilà, Collab aujourd'hui, c'est vraiment une très très grande fierté. Je t'avoue que ce matin encore, j'avais la tête dans les nuages à me dire Les filles ont excellé hier, elles ont tout fait, c'est simple. Tellement la communauté a fonctionné. C'est qu'il y en a une qui animait, il y en a dix qui ont fait des stands. Il y en a une qui a fait le traiteur, il y en a une qui a géré les boissons, enfin qui a fait des boissons locales, tu vois, du coup. Moi, j'ai juste pu dire merci aux financeurs, prestatatatata, tu vois. Et il y a des consultants qui ont pris la parole aussi, enfin bref, c'est incroyable. Et du coup, je suis très fière aujourd'hui d'avoir créé en tout cas cette communauté qui n'existerait pas sans les consultants, sans les planteuses de projets et l'engagement, tu vois, de ces personnes-là.

  • Speaker #2

    Très chouette et merci pour ces précisions, ça nous permet vraiment de toucher du doigt ce que vous avez réussi à faire, c'est assez impressionnant en une année, donc déjà bravo pour ça.

  • Speaker #1

    Passons à la conclusion, Sarah, est-ce qu'il y a un élément qui n'a pas été abordé et que tu aimerais aborder, quelque chose que tu aimerais dire, c'est le moment.

  • Speaker #0

    Alors, moi, ce que j'aimerais, c'est... Le message que j'aimerais partager, c'est vraiment d'inciter les porteurs de projets Homo Femme à se faire accompagner dans leur démarche, juste pour maîtriser, je ne vais pas dire éviter la totalité des risques, mais au moins maîtriser les risques dans lesquels ils vont s'embarquer. Alors, l'idée, c'est juste de bien comprendre que... L'accompagnement est tellement primordial que d'une part ça t'ouvre des portes quand tu montes un projet. ça te fait rencontrer des personnes qui pourraient être prestataires, partenaires ou clients. Deuxièmement, ça te met dans le bain assez rapidement sur les obligations que tu auras. Et puis troisièmement, de toute façon, quoi qu'il arrive, même si tu reviens à l'essentiel dans trois ans, tu reviendras de toute façon te faire accompagner à un moment donné parce que l'entrepreneuriat, c'est trop difficile. Et comme je dis souvent, si c'était facile, tout le monde aurait entrepris parce que personne n'a envie d'avoir un patron sur sa tête. Donc je pense que c'est difficile, mais je pense qu'il y a de la place pour tout le monde. On est souvent dans nos territoires, donc je vais inclure aussi la Réunion, Clément, tu m'excuses, mais je pense que dans nos territoires, on nous dit souvent... il n'y a pas, ce n'est pas comme à Paris, il n'y a pas ça. Mais en fait, faisons. C'est bien beau de dire il n'y a pas, justement, dans la consommation, mais il n'y a pas, etc. Mais en fait, faisons-le. Et il y a matière à. Ce que je dis aussi souvent, c'est qu'une économie qui fonctionne, c'est une économie qui crée des entreprises et que ces entreprises recrutent. Il faut arrêter de demander aux entreprises existantes de recruter parce qu'elles sont à bout de souffle. Il n'y a pas forcément du travail pour tout le monde et il faut savoir aussi qu'il y a des gens qui ne sont pas forcément employables. Donc, il faut simplement s'adapter. à la société qu'on a aujourd'hui. Il faut s'adapter au modèle du marché qu'on a, qui change, qui bouge tout le temps, de toute façon. Et il faut s'adapter aux nouveaux métiers, il faut s'adapter à nos futures générations. Et je pense que pour ça, c'est toujours être assoiffé d'informations, de formations, de la législation qui bouge tout le temps. Je ne sais pas si vous le savez, mais la loi finance qui est passée en début d'année, a bouleversé beaucoup d'entreprises. Et ça, si tu ne suis pas les infos et que si tu ne te renseignes pas, tu ne le sais pas. Donc, toi, tu vas monter un projet alors que deux mois avant, il y a une loi qui est passée qui ne te permet pas de faire grand-chose avec ce projet. Tu vois ce que je veux dire ? Donc, pour moi, c'est ça. C'est trouver en tout cas une structure, peu importe la structure, choisir une structure où on s'y sent bien, où on se sent en confidentialité et d'être honnête avec soi-même et avec la personne qui nous accompagne pour aller au bout, en fait, et que ce soit vraiment pertinent.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour ce très beau message de fin, quoique je dis message de fin mais c'est pas encore tout à fait la fin on a commencé cet épisode avec un magnifique portrait créole et on a l'occasion aussi de le terminer avec des questions rapides et Clément sera à la manœuvre il va t'expliquer les règles de cette fin d'épisode

  • Speaker #0

    Ok, ça va Merci

  • Speaker #2

    Allez, on est parti Sarah. Alors, je t'explique la règle du jeu sur cette dernière partie. Et je préfère te dire que c'est dur. C'est dur parce que tous les entrepreneurs qu'on reçoit, ils n'arrivent pas à se tenir sur cette consigne. Mais je te fais confiance et je crois en toi Sarah. La consigne, c'est que je vais te poser des questions assez simples et toi, tu dois y répondre en quelques mots. Et c'est dur ça pour les entrepreneurs de répondre en quelques mots parce que c'est des gens qui sont passionnés, tu as toujours plein de choses à détailler, mais on va voir si tu arrives. La première question c'est, quelle a été la plus grosse galère que tu aies connue et comment tu t'en es sorti dans ton parcours entrepreneurial en quelques mots ? Donc la situation où tu t'es dit, c'est bon, je ne vais jamais m'en sortir. Et comment tu as fait pour t'en sortir ?

  • Speaker #0

    Alors... La plus grosse galère que j'ai eue a été de devoir avancer des fonds en fin d'année dernière, alors que la collectivité ne m'avait pas remboursé. Je ne sais pas si tu sais comment ça fonctionne, mais en gros, il fallait qu'ils me remboursent pour que je puisse payer la suite. Et là, je me suis dit, ok, Sarah, tu as fait six mois d'activité, tu vas fermer. pas même pas un an ça c'est une vraie bonne galère ça c'est une bonne galère pour l'anecdote j'en parle en toute intimité j'ai mon associé aussi qui est parti à la même période il y avait une charge de travail assez importante et on a décidé de se séparer donc je me retrouve avec la plus grosse galère on parle quand même de milliers d'euros je ne donnerai pas le montant mais c'était quand même assez important et du coup à gérer seul quoi Et du coup, au début, je n'ai pas pleuré mais paniqué, je vais dire ça comme ça. Et puis, en fait, comme je t'ai dit, j'ai essayé de faire preuve de proactivité. Je me suis dit que les banques s'étaient faites pour ça. Et j'ai contacté ma banque et je leur ai demandé de me trouver une solution assez rapidement. Et ils avaient la solution. Mais ça s'est joué à… à ça, à deux jours. Parce que pour l'anecdote, il faut rembourser les fonds avant le 31 décembre. Ça ne fait clairement pas ça avant le 31 décembre, sinon ça ne compte pas. Et on était le 27. Donc ça ne s'est vu à pas grand-chose. Et pour plus de précision, Franck, c'était le jour du bilan. Je ne sais pas si tu te rappelles. le jour du bilan de fin d'année où on a fait l'after work. Et voilà. Mais en fait, après l'after work, quand vous êtes rentré chez vous, moi, j'ai ouvert mon classeur et j'ai passé des paiements, des paiements, des paiements, des paiements parce que j'avais eu l'accord de la banque à 17h. Donc, quand je vous ai reçu, je venais de recevoir la notification que c'était bon et j'étais en panique totale. Et je me suis dit que j'allais faire un AVC ce jour-là. Littéralement, je me suis dit, OK, là, c'est trop pour moi.

  • Speaker #2

    En tout cas, là, c'est une vraie bonne histoire d'entreprise. Oui, oui.

  • Speaker #0

    La leçon, c'est qu'il faut toujours y croire et juste se dire, Ok, ça, c'est fait, il faut que je trouve une solution. C'est tout.

  • Speaker #2

    je rebondis là dessus parce que vraiment il y a un truc qu'on m'a dit dans l'entreprenariat et franchement il y a plein de choses qu'on m'a dit et des fois c'était vrai, des fois c'était un peu bullshit mais s'il y a un truc qui est vrai c'est les montagnes russes parce que le matin tu peux te lever et dire c'est trop bien, tout roule le soir c'est la catastrophe et le lendemain ça repart et tu te dis je trouve que ton exemple illustre bien ça écoute je trouve que tu t'en es pas trop mal sorti sur le côté concier et tout bravo ça ok c'est jusqu'à maintenant c'est quoi ta plus grosse fierté ça peut être une fierté globale, ça peut être le bilan que tu en fais ou bien ça peut être une situation bien précise, c'est quoi la plus grosse fierté que tu as eu sur ton parcours entrepreneurial jusqu'à maintenant ?

  • Speaker #0

    Alors, je suis vraiment contente d'avoir fait ce podcast maintenant, parce que je l'aurais fait il y a deux jours, je n'aurais pas répondu la même chose. Ma plus grosse fierté, c'est d'avoir... d'avoir créé ce réseau et d'avoir fait passer le message. Tu vois ? Le message de bienveillance, d'intelligence collective et de communauté qui est hyper important à mes yeux. Tu sais, les femmes entre elles sont des fois très dures et je craignais, et je crains encore. Tu sais, des fois, tu mets juste une mauvaise personne dans l'équipe et voilà. Mais j'ai des femmes, j'ai l'honneur d'avoir accompagné des femmes, et elles sont toujours avec moi, qui sont tout aussi engagées. autant sur leur projet que sur la communauté. Et je t'avoue que hier, je me suis vraiment posée pour me dire, Sarah, en fait, tu as énormément de chance et tu sois reconnaissante des personnes tout en tour parce qu'elles sont toutes incroyables, elles ont chacune une place et elles ont ancré qu'elles ont une place au sein de la communauté, tu vois ? Donc au sein de la société, au sein de leur entreprise, mais aussi au sein de la communauté. Et je pense que ça, aujourd'hui, c'est ma plus grande fierté. Mais vraiment, de loin, en une année, je t'ai loin d'imaginer que j'aurais pu mettre en place. un tel projet, vraiment, et j'en suis vraiment, vraiment fière. Et c'est grâce, je répète que c'est vraiment grâce à l'ensemble de l'équipe, des femmes, des consultants, la richesse se fait vraiment par l'intelligence collective, mais voilà, je suis contente que les consultants aient compris le message et que les porteuses de projets le prouvent en fait tous les jours, tu vois, qu'ils ont raison de croire en elles et de donner de leur temps et tout ça.

  • Speaker #2

    Trop cool, merci Sarah. Et ma dernière question pour toi c'est si tu avais un conseil à donner à un entrepreneur, ce serait lequel ?

  • Speaker #0

    Alors, le conseil que je donnerais à un entrepreneur qui a déjà créé c'est de toujours s'adapter à son marché et de ne pas rester la tête dans le guidon. Plus tu prends de la hauteur dans un projet, et plus tu gagnes de l'argent et tu vois loin. C'est vraiment l'aspect visionnaire de l'entrepreneur. Et pour quelqu'un qui crée, qui n'a pas encore créé complètement, et qui a un projet, c'est d'oser, c'est d'y croire. Et pareil, de ne pas rester la tête dans le guidon, même si au début on est toujours la tête dans le guidon, mais de ne pas hésiter à déléguer et prendre de la hauteur par rapport à un projet. Parce que dès que tu as la tête dans le guidon et que tu es dans l'opérationnel... en fait, tu n'y arrives pas.

  • Speaker #2

    Écoute, c'est une belle manière de finir cet épisode. En tout cas, nous, on te souhaite de voir et d'aller très, très loin dans ce projet que tu portes, Sarah. Encore bravo pour tout ce que tu fais. Merci d'avoir accepté de te dévoiler aussi pendant cet épisode parce que c'est un exercice qui n'est pas évident.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas évident. Merci.

  • Speaker #2

    Après, on a passé un super moment et on écoute plein de belles choses pour la suite et à très bientôt. C'était le podcast des entrepreneurs d'Outre-mer.

  • Speaker #1

    Et on espère sincèrement que ça vous a plu et inspiré. Si c'est le cas, vous pouvez nous le faire savoir en mettant un like et en nous le disant dans les commentaires. Et bien sûr, pensez à vous abonner pour ne pas rater la sortie du prochain podcast.

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Le portrait créole de Sarah

    01:58

  • Son parcours : de la gestion d'un restaurant à un incubateur de startups

    11:45

  • Accompagnement, incubateur, accélérateur : tour d'horizon

    16:47

  • Quels sont les projets accompagnés au sein de COLAB FWI ?

    25:50

  • Le Business Model du COLAB

    34:41

  • Comment se faire une place quand on arrive dans un écosystème existant ?

    39:50

  • Les freins et les difficultés quand on est une femme entrepreneure en Martinique

    47:55

  • Comment et pourquoi s'entourer d'une bonne équipe ?

    57:23

  • Comment est né le projet COLAB, et comment a-t-il évolué ?

    01:03:43

  • Les chiffres du COLAB

    01:11:26

  • Un message pour la fin ?

    01:13:54

  • Les questions rapides : galère, fierté, conseil

    01:16:46

Description

Dans cet épisode, nous allons en Martinique à la rencontre de Sarah FAYAD.


Depuis plus de 10 ans, Sarah oeuvre pour une cause : l'accompagnement des entrepreneurs dans la Caraïbe, et en particulier, les femmes. D'abord au sein d'une association, puis dans le service public, c'est finalement en 2023 qu'elle fonde son propre incubateur : le COLAB FWI.


Après une année d'existence, le bilan est déjà impressionnant : +38 femmes accompagnées, +1000 heures de formation proposées.


Dans cet interview alliant bonne humeur et transparence, Sarah nous parle :

  • de son parcours

  • du rôle d'un incubateur comme le Colab FWI

  • des difficultés d'entreprendre, quand on est une femme


Bonne écoute, et pensez à partager l'épisode autour de vous !


🔗 Les liens de Sarah

Le Colab FWI : https://colabfwi.com/



🔗 Les liens Entrepreneurs d'outremer

Rejoindre une communauté d'entrepreneurs ultramarins qui veulent avancer et progresser ensemble : https://lesentrepreneursdoutremer.fr/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur ce podcast. Mon nom est Clément Marianne et avec mon acolyte Franck Poirot, on vous emmène à la rencontre des entrepreneurs d'outre-mer.

  • Speaker #1

    On vous propose de parler d'entreprises, d'innovation, d'investissement, d'indépendance, à travers le témoignage de femmes et d'hommes créoles qui ont eu l'audace de se lancer. Nous échangerons avec eux sur leur parcours, leur succès, mais aussi leurs erreurs, leurs échecs et de la particularité d'entreprendre dans les noms.

  • Speaker #0

    Allez, c'est parti, on vous emmène avec nous.

  • Speaker #1

    Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast des entrepreneurs d'outre-mer. Un épisode un peu spécial parce qu'on va aborder une thématique qui n'a pas encore été abordée jusque-là et pourtant c'est une problématique prégnante quand on se lance. Pour aborder cette problématique, on a la chance de recevoir une entrepreneur bien connue en Martinique qui nous a fait l'honneur d'ailleurs de participer récemment à un de nos événements. La chance et le plaisir d'accueillir Sarah Fayad. Sarah, comment vas-tu ?

  • Speaker #2

    Bonjour, ça va et toi ?

  • Speaker #1

    Ça va, on est très contents d'être là. Je tiens à dire, je n'ai pas l'habitude de tourner des podcasts avec la lumière du soleil. Pour une fois, c'est Clément qui est en horaire décalé. Clément, ça va ? Tu n'es pas trop fatigué, pas trop défasé ?

  • Speaker #0

    écoute ça va mais j'avoue que depuis le début de ce tournage je me dis comment tu fais pour te lever à 5h du mat 4h du mat habituellement pour tourner des podcasts mais non très très heureux d'être là et je suis plutôt au moins un oiseau de nuit donc ça va ça me dérange pas trop

  • Speaker #1

    Ce qui nous permet de faire ça, c'est l'énergie de la passion. Et aujourd'hui, on va parler de projets passionnants portés par des personnes passionnées. Alors Sarah, on va commencer tout de suite. Donc tu connais notre podcast, tu sais comment ça se passe. On commence toujours avec un portrait créole. On va faire ton portrait et pour ce faire, on va te poser, je vais te poser trois questions pour un peu mieux te connaître. Alors la première question, si tu étais un plat, tu serais lequel et pourquoi ?

  • Speaker #2

    Alors si j'étais un plat, j'aurais été du lambigrilli avec des crudités et des frites. Je vais te dire pourquoi ça.

  • Speaker #1

    Tu as mangé ça ce midi, non ? On dirait un truc que tu viens de manger.

  • Speaker #2

    Non, parce qu'en fait, déjà, j'adore le lambi. Le lambi, c'est un produit de la mer, c'est un crustacé, donc j'adore le lambi déjà. Pour les crudités, c'est pour le côté il faut bien faire il faut toujours bien manger, s'entretenir, la santé, etc. Et puis les frites, c'est le petit bonheur, le petit plaisir. C'est une autre culture, ce n'est pas nous qui l'avons inventé. Tu comprendras pourquoi, c'est le petit mélange de tout, tu vois, pour avoir un bon assemblage et un bon menu.

  • Speaker #1

    Ok, donc on a ton plat, un plat équilibré avec les cruidités qui viennent apporter la touche de bonne conscience quand même.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Si tu devais nous donner un lieu, tu vois, un lieu que tu aimes bien, que tu affectionnes, dans lequel tu aimes aller ou dans lequel tu aimerais aller ou aller plus souvent, ce serait lequel ?

  • Speaker #2

    Alors, sans être très originale, je dirais au bord d'une plage. Pas forcément seule ou autre, mais au bord d'une plage ou dans la mer même. Tu sais, vraiment plonger dans la mer et être littéralement dans l'eau de la tête aux pieds. Et du coup, je dois dire aussi pourquoi, c'est ça, à chaque fois.

  • Speaker #1

    On veut tout savoir.

  • Speaker #2

    Alors le pourquoi c'est parce que pour moi déjà quand tu vas à la plage c'est toujours un moment agréable, tu vas te détendre, tu vas te recenser, tu sens le soleil sur ta peau, quand tu prends un bain tu sens le décalage de température avec l'eau et puis quand tu es dans l'eau, quand tu es dans la mer c'est l'immensité quoi, tu as un monde en dessous, tu as des poissons, tu as des crustacés, tu as des coraux, tu as plein de choses et c'est cette espèce de... de possibilité de rentrer dans ce monde tu vois dans le monde marin alors qu'on n'y vit pas et c'est pas chez nous mais on cohabite avec eux et donc du coup en fait c'est la découverte aussi enfin moi j'adore plonger mettre mon masque et être complètement ébahie par les couleurs des poissons et par leur grosseur leurs différentes formes et je trouve que ça reflète tellement bien aussi l'humanité parce que quelque part on est tous différents et notamment dans notre tête quoi je veux dire on a on a tous des pensées et des idées différentes et le seul endroit où j'arrive à me recenser et à me recentrer sur l'essentiel c'est bien au bord d'une plage ou dans l'eau c'était très poétique ton explication j'ai beaucoup aimé t'avais envie d'y être j'ai l'impression ouais,

  • Speaker #1

    ouais, grave tu sais on me demande souvent c'est quoi la différence entre la Réunion et la Martinique on me demande s'il y a un peu des disparités et je trouve que un truc qui vraiment on trouve qu'en Martinique et pas à la Réunion c'est cette facilité d'accéder à la plage justement et moi je dis souvent que mes deux premières années en Martinique je suis allé autant de fois à la plage qu'en 20 ans à la Réunion, où aller à la plage ça reste quand même une expédition parce qu'il n'y a pas de la plage partout etc et ici c'est hyper accessible et je me reconnais tout à fait dans ce que tu dis sur les bienfaits en fait de l'exposition au soleil, de l'immersion dans l'eau la janvier J'ai envie d'y être.

  • Speaker #0

    Ce que tu dis est tellement vrai, Franck, que je ne saurais même pas te dire là c'était quand la dernière fois que je suis allé à la plage. C'est triste, mais... Mais par contre, j'aime bien la rivière et j'y vais assez souvent. Mais la plage, c'est vrai que...

  • Speaker #1

    c'est un autre sujet donc Sarah tu nous as transporté avec ton lieu maintenant pour terminer le porté créole si tu devais nous donner une musique ou un style musical que tu aimes bien ce serait lequel ?

  • Speaker #2

    le zouk rétro parce que j'ai le droit de dire rétro et de préciser

  • Speaker #1

    Tu vois quand tu parles de plage, moi ça me fait frissonner mais dès que tu dis zouk, Clément il tend l'oreille et là il entend du rétro, là ça y est il est...

  • Speaker #0

    Ah ouais c'est ça. Mais par contre on veut des bandes d'artistes là, ça va ?

  • Speaker #2

    J'en ai un, celui qui t'en donne. Alors le zouk rétro d'abord, je vais vous expliquer pourquoi. Parce que, bah forcément je suis martiniquaise, j'ai grandi en Martinique donc le zouk étant la danse nationale à l'histoire de la Martinique. le zouk c'est une danse qui se partage on ne danse pas seul le zouk on le danse à deux mais c'est un moment de partage c'est un moment où on écoute la musique où on s'évade et en tant que femme en tout cas c'est un moment où tu dois te laisser guider parce que c'est les hommes en général qui mènent la danse si on aime bien et c'est un moment aussi où tu apprends à faire confiance et à te laisser guider en fait et quand moi j'ai appris à danser alors j'étais très jeune quand j'ai appris à danser avec mon frère mes cousins etc j'avais du mal, tu sais, je tenais, je n'allais pas lâcher prise et tout. Il me disait, mais détends-toi, lâche-toi et tout, écoute la musique, etc. Et j'ai eu de très, très bons moments dans ma vie où j'ai dansé un bon zouk et tu sais, c'est festif, c'est du partage aussi et puis c'est doux, tu vois. Alors, j'aime beaucoup les musiques aériennes, je suis une grande fan de toutes les musiques aériennes, notamment de la soka, j'adore la soka aussi. Mais le zouk pour moi c'est la douceur, c'est emblématique de la Martinique et on a réussi, grâce à Kassab notamment, parce que hein Clément tu m'as demandé des noms, mais grâce à Kassab notamment, à faire du zouk une musique connue dans le monde. Et c'est l'une des fiertés, parce que je suis un peu chauvine, n'est-ce pas aussi, c'est l'une des fiertés en tant que Martiniquaise de dire qu'aujourd'hui les gens dansent du zouk et un peu partout finalement. Et c'est une danse qui, de prime abord, a un côté même un peu sexuel, tu vois, les gens apparemment dans nos... dans les générations précédentes, les étrangers disaient mais ils dansent, ils se frottent, c'est quelque chose de peut-être un peu malsain, alors qu'en fait quand tu découvres et quand c'est ta culture, tu vois que pas du tout, tu peux danser avec ton frère, ton cousin, n'importe qui en fait, et sans aucune à rien penser, et pour moi c'est plutôt une notion de partage, et personnellement vraiment c'est de la bonne musique à l'époque, c'est pour ça que j'ai précisé sur du rétro, parce qu'à l'époque... il y avait vraiment des artistes, il y avait des batteurs, il y avait des guitaristes, il y avait de la basse, il y avait des pianistes, il y avait vraiment en fait un... C'était vraiment toute une communauté musicale, avec des vrais musiciens, et pas que, juste quelqu'un qui chante derrière un micro. Donc pour moi, c'est mon enfance, et ça représente bien où je vis et ce que je représente aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Chaque fois qu'on finit sur la question de musique, en fait Clément est fan, fan de musique. Et donc à chaque fois que notre invité propose, enfin termine sur la question quel est le choix de la musique, il a toujours un petit truc à dire. Et là tu vois tu as...

  • Speaker #0

    Je me suis retenu un peu là. Dans ma tête tu m'as ramené déjà des souvenirs, je me suis dit ah ouais, j'ai encore des souvenirs.

  • Speaker #1

    Tu as dit Kassav, donc là il est parti. Donc Clément vas-y, c'est ton moment de réagir.

  • Speaker #0

    Non mais en fait tu sais ce qui m'a déclenché c'est le côté zouk rétro et je suis vraiment parti dans des trucs parce que pas plus tard qu'hier j'ai écouté Feel Control et moi j'adore les zouks rétro parce qu'en fait comme tu le dis, peut-être que vous ne savez pas ça mais à La Réunion on écoute beaucoup de zouk vraiment entier mais vraiment rétro pour le coup. et on les écoute toujours quand tu écoutes ExoFM ici c'est la radio un peu soleil on aime ce côté très rétro et là où vraiment j'étais 100% d'accord avec ce que tu as dit Je trouve que le zouk rétro a un côté très familial en fait. Moi, c'est vrai que dans les soirées, quand j'étais jeune, dans les communions, les baptêmes, etc., tu dansais entre cousins, cousines du zouk. En fait, du coup, ça m'a rappelé des bons souvenirs. C'est vrai que j'étais un peu perché. Et ouais, en fait, pour moi, c'est vraiment un pilier aussi de... des valeurs, de la culture, des bons moments aussi, du côté festif, familial. Donc ouais, je me suis bien retrouvé dans ce que tu as dit et ça m'a donné envie d'aller écouter David Ramène, la réelle surface des femmes à voix.

  • Speaker #2

    Super !

  • Speaker #1

    Merci Sarah pour ce portrait. Je trouve que ce qu'il en ressort, c'est quelque chose de très, très ancré. Très ancré dans ton territoire martiniquais avec le lambi grillé au bord d'une plage, avec un bronzouk rétro en fond musical. Là le décor est vraiment posé et on sent cet attachement à la Martinique, à ton île. pour continuer tu vois d'en savoir un peu plus un peu plus sur toi dans les dans les grandes lignes si tu devais nous décrire ton ton parcours tu vois parcours de vie les études tout ça qu'est-ce que tu nous qu'est-ce que tu nous dirais alors en nom de mot atypique alors moi j'ai l'impression que j'ai tout fait de travers et

  • Speaker #2

    du coup c'est assez drôle parce que dès qu'on me demande mon parcours déjà j'ai dit oh là là est-ce que je suis vraiment obligée de la catastrophe que j'ai dû traverser et En fait, moi, j'ai un parcours universitaire en psychologie. Donc, j'ai toujours voulu être auprès des autres et toujours dans l'aide d'autres filles. Et puis, on va dire que mon cercle familial m'a rattrapée parce que je suis fille et petite fille d'entrepreneur. Je suis entrée à Martinique pour ouvrir un restaurant avec mon grand frère que j'ai eu pendant quelques années. Et en fait, très tôt, à à peine 21-22 ans, j'étais déjà co-gérante d'un restaurant qui avait plus de 7 ou 8 salariés. Et donc du coup, j'ai été tout de suite embarquée dans l'entrepreneuriat. familiales en plus, de nuit, restauration, enfin je pense que je commençais par le plus dur. Et être la plus jeune de l'équipe et devoir manager plus de 7 salariés qui ont 10 ans de plus que moi, pour certains, et puis qui ont plus de compétences aussi, je n'avais aucune compétence en restauration. Donc je me suis formée en parallèle sur la comptabilité, notamment de mon restaurant, mais sur la comptabilité avec un cabinet d'expertise comptable à l'époque. Et j'ai fait ça pendant 4 ans. Donc, ça a été une période de ma vie qui a été très difficile parce qu'il fallait que je sois au niveau de ce qui était attendu, tu vois, de moi. Et même pour moi-même, parce qu'en vrai, tu es jeune entreprise, tu fais comme tu peux et tu payes des prestataires pour faire le reste. Mais l'idée, c'est que je voulais vraiment tout maîtriser. Et on a eu de la chance. Du coup, mon frère, à l'époque, qui était l'homme, tu sais qu'à l'époque aussi, on en parlera, mais... moi j'avais une petite place parce que j'étais une femme et j'étais très jeune en plus et mon frère qui était beaucoup plus costaud il a deux ans de plus que moi et puis on avait on a eu ce projet à deux aussi tu vois il l'a construit tous les travaux tout ça c'est vraiment lui qui s'en est chargé donc on a gagné le prix des jeunes entrepreneurs de l'année et c'est lui qui a été récupérer le prix et tout ça mais c'était son statut et c'était ok mais c'est vraiment un travail qu'on a fait à deux tu vois et travailler en famille c'est pas forcément simple non plus parce qu'il faut mélanger finalement les discussions avec les gens autour du déjeuner de famille le dimanche tourne autour du travail, il y a forcément un pic ou quelque chose qui part. Bon bref, ça a été assez compliqué, mais on a eu de la chance de pouvoir mettre le restaurant en location très vite. Et puis après, naturellement, j'ai été réorientée vers mes premiers amours, à savoir l'accompagnement des gens. Et j'ai été, c'est là qu'on s'est rencontré, Franck, si je ne me trompe. J'ai été accueillie au sein d'un incubateur qui avait une fédération nationale qui s'appelle Martinique Pionniers, dont j'étais vraiment salariée. J'ai été embauchée là-bas. Et ce qui a fait que j'ai été embauchée sans... Enfin, où ça coulait tout le temps, c'est que j'avais vraiment la casquette de psycho, finalement, avec cette capacité d'analyse et d'écoute et d'oreille attentive, et de détection aussi des difficultés ou des freins des gens. Et parallèlement, j'avais l'âme de l'entrepreneur et les connaissances qu'elle avait. Donc, bien évidemment, ma formation en comptabilité m'a beaucoup servi. Donc j'y ai travaillé pendant bien 4 ans et puis la structure malheureusement a fermé, j'ai accompagné plus de 80 femmes dans ces locaux, enfin 150 femmes mais 80 ont créé des vraies entreprises donc c'était vraiment incroyable, j'ai vraiment découvert ma passion à ce moment-là. à l'issue après j'ai la structure affermée pour Céline Association j'ai eu une petite fille qui a 6 ans aujourd'hui j'ai eu la chance d'être maman c'était un nouveau combat c'était voilà tu vois j'ai à peine fait mon deuil de mon travail que j'aimais beaucoup il n'y avait plus de financement donc on a fermé que Bush tombait enceinte et qu'il fallait gérer l'arrivée d'un bébé tout ça tu vois donc ça a été vraiment un bouleversement assez important dans ma vie et j'ai eu la chance après de travailler pendant 4 ans à France Travail maintenant finalement en Pôle emploi où j'étais conseillère entreprise, je m'occupais notamment de toute la gestion des fonds dédiés à... à l'ingénierie de recrutement, donc vraiment tout ce qui sera aide à l'embauche, mesures de l'État et de France Travail, etc. Et puis, en décembre 2022, j'ai décidé de tout quitter pour monter mon projet, pour monter le Collab FWI, qui est un incubateur dédié aux femmes caribéennes. Je ne vais pas dire que Martiniquais, parce qu'on accompagne des femmes de Samaritaine, de Guadeloupe maintenant, donc vraiment caribéennes. Et voilà, je t'expliquerai pourquoi tout à l'heure dans les détails. Voilà, grossièrement mon parcours.

  • Speaker #1

    assez atypique il y a un truc sur lequel j'aimerais rebondir tout de suite tu nous as parlé du collab effectivement on va en revenir au moment où on tourne cet épisode pas plus tard que hier soir c'était la soirée des 1 an du collab et un truc qui m'avait marqué dans les incubés qui faisaient un peu leur témoignage, leur accompagnement c'était cette notion d'écoute dont tu l'as refait mention là du coup ça me pose cette question en quoi pour toi en quoi l'écoute est importante tu parlais aussi de déceler on va dire déceler les potentiels un peu plus tôt dans ta présentation tu disais aussi qu'on est tous des êtres humains avec des pensées différentes etc, enfin je sens que c'est un sujet qui t'intéresse beaucoup, d'où ça te vient ce goût là pour l'humain et pour l'accompagnement

  • Speaker #2

    en fait pour moi on accompagne pas des projets on accompagne des porteurs de projets et homme ou femme je pense que on a besoin d'être au clair avec qui on est, d'où on vient et où on veut aller, avant de monter un projet. Donc forcément, je t'ai dit, depuis ma scolarité, j'ai toujours été concentrée sur la psycho, aider les gens, même dans ma vie personnelle, j'ai toujours été proche de mes amis, un peu la confidente, tu sais, à créer des liens de bienveillance et autres. Et mes amis, je les ai depuis longtemps, tu vois. J'ai toujours des amis depuis 10, 15 ans, 20 ans, tu vois. j'ai pas de nouveaux amis je sais pas comment t'expliquer mais j'ai un espèce de noyau bref parce que je chéris tu vois ces personnes et que c'est toujours dans la bienveillance et je me suis rendu compte puisque moi en fait j'ai démarré mon activité en étant chef d'entreprise donc la solitude de l'entrepreneur les craintes de l'entrepreneur et les obligations de l'entrepreneur je les ai vécues de plein fouet avec un manque de maturité assez important et Ça a fait qui je suis aujourd'hui. Je pense que ça fait partie de l'expérience et ce qui a fait que j'ai su rebondir. Mais ça a été aussi violent de se rendre compte, même si on était deux, mon frère était avec moi. Mais la réalité, c'est que quand tu es toute seule chez toi et que tu vas te coucher, tes craintes, tu les as pour toi. Du coup, moi, ce que je dis souvent, c'est que je connais par cœur les fissures de mon plafond. On se réfléchit que je dois me dire que j'ai à payer ça, j'ai à faire ci, j'ai à faire ça. Après avoir un peu... qui se reculent là je pense que déjà moi ma vie je me suis dit que ce qui est le plus important aujourd'hui c'est d'accompagner des personnes mais d'abord sur le plan humain tu vois des projets il y en a un modèle économique ça se travaille un projet en plus tu peux l'adapter en fonction du marché tu peux obligé de démarrer tout de suite très gros tu vois en fait ça se module c'est un projet mais l'humain par contre en est tout seul et pour moi l'adéquation alors je vais dire homme avec un grand H projet et c'est le point fort c'est ce que tout le monde regarde c'est ce que les finances regardent, c'est ce que les banques regardent c'est ce que les... les institutions regardent, c'est ce que les clients regardent, prestataires ou autres, c'est vraiment l'adéquation qu'il y aura entre la personne et son projet. Donc oui, l'humain est très important et pour moi, l'un ne va pas sans l'autre.

  • Speaker #1

    Je reviens à cette soirée des 1 an et les discours des incubés. Et effectivement, je trouve que c'est quelque chose qui ressortait beaucoup. En fait, elles ont vécu leur accompagnement, non pas comme un accompagnement professionnel, mais vraiment comme une aventure humaine. Et je pense que c'est ça, la force du collab. donc le collab c'est quoi ? tu vas tout nous expliquer pour poser toutes ces questions on va laisser quand même la parole à Clément avec qui on a préparé plein de questions pour toi Sarah donc on va commencer à aborder le coeur du sujet là de l'épisode yes

  • Speaker #0

    merci Franck et merci Sarah pour cette entrée en matière moi je suis hyper curieux. J'ai énormément de questions sur tout ça. Mais déjà, pour commencer, est-ce que tu peux nous pitcher un peu c'est quoi le Collab, c'est quoi l'objectif et c'est quoi les différentes composantes du projet ?

  • Speaker #2

    OK. Alors, le Collab, c'est un incubateur d'entreprises dédiées à l'entrepreneuriat féminin. Et on propose trois services au sein de cette structure. Donc, le premier point, c'est qu'on a un espace de coworking de 120 mètres carrés à disposition des femmes qui veulent créer des entreprises. Donc, soit sous un schéma, elles viennent, elles louent l'espace pendant la journée, soit elles font partie intégrante de l'accompagnement global. Donc, la deuxième composante, c'est les formations collectives. Donc, on a 350 heures de formation collective au sein de notre parcours. Et puis, on a des heures d'entretien individuel, donc qui sont déterminées en fonction du besoin. avec nos formateurs. Alors, qui sont nos formateurs ? C'est souvent ça la question, et c'est le cœur même de Collab. Nos formateurs, ce sont des experts qui sont en Martinique. Donc, nous avons des avocats, nous avons des experts comptables, nous avons des juristes, nous avons des webmasters, des agences de communication. Et en fait, en gros, on a 28 consultants qui gravitent autour du Collab, qui gravitent autour des locaux, qui viennent manger avec nous le midi, qui font des formations, enfin, les gens passent. Et ce sont des personnes qui sont tout aussi engagées par la... la notion de développement économique local par l'entrepreneuriat féminin qui crée en fait cet écosystème. Donc effectivement, quand on rentre au Collab, on ne rentre pas dans une formation classique et puis à la fin de la formation, c'est terminé. On rentre dans une nouvelle façon d'entreprendre. C'est une aventure et c'est un réseau, c'est une communauté. Donc en gros, l'accompagnement qu'on propose sera de dire on vous accompagne sur tous les aspects de l'entrepreneuriat. Chaque aspect sera abordé par un expert, ce sont comme je t'ai expliqué des consultants externes qui viennent. Et en gros on voit le premier niveau d'information en formation collective et on approfondit en fonction du porteur du projet et de son projet en entretien individuel.

  • Speaker #0

    La première question que moi je me pose c'est, tu as dit que le Collab était un incubateur, est-ce que, j'ai aussi lu sur votre site, dans les programmes, que vous avez le mot accélérateur. Pour les personnes qui peuvent être un peu perdues sur ces termes incubateur, accélérateur, start-up studio, etc., est-ce que tu peux éclairer un petit peu c'est quoi la différence entre tout ça ?

  • Speaker #2

    Alors, un incubateur, c'est un endroit où on va accueillir des porteuses de projets, de l'idée, même de l'émergence d'idées, jusqu'à la concrétisation du projet. Donc là, ça peut être entre 6 et 1 an, c'est les 6 premiers mois où tu as un projet, tu as une idée en fait. On va déquantiquer l'idée, on va en faire un projet. Et ce projet, on va regarder s'il est viable, si économiquement on s'en sort, si ça atteint les objectifs en termes de charges ou autres. Et puis, si c'est en adéquation avec le planteur. tu vois ça c'est vraiment le volet incubateur le volet accélérateur c'est plutôt pour des personnes qui ont déjà créé mais qui n'arrivent pas à décoller comme ils veulent tu vois tu as des start up qui arrive et boum tout de suite ça lève des ponts, des affaires incroyables et tout et puis tu en as d'autres qui ne vont en fait pas du tout donc l'idée c'était d'avoir les deux volets donc il y a le volet incubateur c'est vraiment pour les femmes qui sont un peu perdues qui se sentent seules et qui veulent bien faire tu vois mais qui n'ont pas forcément ni les connaissances ni les compétences pour y arriver seules Et puis le volet accélérateur, c'est plutôt pour des chefs d'entreprise qui sont déjà aguerris, mais qui ont cette volonté de pouvoir développer davantage leur entreprise, ou qui se retrouvent face à une réalité financière compliquée, parce que les deux ou trois premières années d'entreprise sont quand même assez importantes. Et du coup, après on avance, et l'idée sur le volet accélérateur, c'est qu'on ait une augmentation de chiffre d'affaires dès l'épisode. premier mois d'accompagnement. Alors, la réalité, c'est que moi, les entreprises qui sont en schéma accélérateur, ce sont des entreprises qui n'arrivent pas à décoller comme elles veulent. Et souvent, des fois, ça peut être un problème de site, ça peut être un problème de tarification par rapport aux charges. Enfin, tu vois, ça peut être plein de choses. Mais souvent, on a des entrepreneurs qui démarrent seuls en se disant qu'ils peuvent tout faire et finalement, ils reviennent sur leur copie quelques années après. Donc, si je devais différencier les deux, ce serait ça. Un incubateur, pour moi, c'est vraiment un endroit où... On va accueillir les entreprises, aussi comme un accélérateur, mais l'incubation c'est vraiment au stade de, tu sais, limite c'est un fœtus le truc, ça n'a pas encore mûri, c'est pas encore créé. Et en fait c'est vraiment très très très en amont à la création. On va parler d'émergence, d'adéquation, d'études de marché, de regarder ce qui se fait sur la concurrence, tu vois, c'est des gens qui n'ont pas encore fait tout ça.

  • Speaker #0

    Ok, ok, très très clair. Merci en tout cas d'avoir précisé ça. Est-ce que tu peux nous dire les types de projets que tu accompagnes ou que tu souhaites accompagner ? Est-ce que vous avez une verticale ou est-ce que c'est généraliste ? Est-ce qu'il y a une sélection à l'entrée ? Tu vois, c'est quoi les profils des personnes et les typologies de projets que vous accompagnez ?

  • Speaker #2

    Alors, Au démarrage, le critère pour intégrer Collab, c'était bien évidemment d'être une femme et d'avoir un projet. Il s'avère qu'on a eu énormément de demandes quand on est arrivé sur le marché. Franchement, je m'attendais à tout sauf à ça. On a eu quand même énormément de personnes intéressées et beaucoup de femmes mobilisées. Et donc, du coup, on a imposé des critères. Alors, il faudrait que le projet soit… En fait, moi, ce qui est important, encore une fois, ce ne sera pas tellement le projet, mais plutôt la personne qui va le porter. Donc moi je veux des personnes qui soient dynamiques, qui soient engagées dans leurs projets. Il faut que ce soit un projet de vie, tu vois, et pas un projet en plus de mon activité, mais je n'y vais pas trop vite, pas trop fort, tu vois. Moi, vraiment, c'est un petit peu ça qui est déterminant. Après, les projets qu'on accompagne, on a de tout. J'en ai quelques-uns dans la tech, avec des applications, avec des projets autour de l'IA, autour des nouvelles technologies. Parallèlement, j'ai aussi des projets dans le service à la personne. donc qui sont plutôt intéressants. Et puis parallèlement encore, j'ai des projets qui sont… Quand je dis des petits, je n'aime pas dire petits parce que je ne veux pas que ce soit péjoratif, mais c'est des projets qui n'ont vocation qu'à créer le propre salaire des porteurs de projet. Et ça, c'est OK aussi parce que c'est une forme d'entrepreneuriat, pour qu'on soit clair. On ne va pas créer tous des entreprises avec 150 salariés. Donc, ça aussi, c'est OK. Et en fonction du porteur du projet, bien évidemment, on adapte. J'ai des femmes qui ont des projets qui sont incroyables, qui me disent Non, non, mais c'est un petit projet. Alors qu'en fait, pas du tout. C'est un projet qui peut être industrialisé, qui peut aller lever des fonds, qui a un potentiel incroyable. Mais elles n'auront pas forcément la réflexion et cette projection-là. On s'en soucie à ça. Donc voilà, je ne sais pas si j'ai répondu à ta question, mais on n'a pas de critères, en tout cas, en termes de secteur d'activité.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. En fait, ce que je voulais savoir, et tu as très bien répondu, c'était, tu vois, est-ce que tu avais un secteur, une verticale particulière ? Ça, c'était le premier sujet. Et aussi, tu vois, en termes de marché, je me demandais, est-ce que ça vise plutôt la Martinique, les Caraïbes, ou est-ce que c'est des projets qui sont plutôt à vocation de ce qu'elle est, aller vers le national, international ? En fait, ce que je comprends, c'est que ça peut être les deux. Il n'y a pas de...

  • Speaker #2

    C'est-à-dire que, en général, elles arrivent avec un projet solo. C'est-à-dire qu'on arrive, c'est des solopreneurs qui veulent entreprendre dans un secteur d'activité et qui veulent juste gagner leur argent et peut-être embaucher une ou deux personnes. Et en fait, quand on creuse, on voit que certains projets ont beaucoup plus de... de projection, tu vois. Et souvent, on les alerte dessus et puis on les accompagne, tu vois. Donc moi j'ai un projet notamment que j'accompagne avec une nana, elle veut transmettre de l'amour et vraiment être à fond, elle aime sa famille, elle aime son île, elle produit des boissons à base de fleurs comestibles et arténiques, sauf qu'en fait ça n'existe pas et du coup c'est important qu'elle industrialise son projet pour aller chercher sur la Guadeloupe, pourquoi pas sur la Réunion, sur la Guyane, pour industrialiser vraiment ses recettes. Merci beaucoup. Elle a une durée de conservation qui est hyper importante, qui est à peu près 3 semaines, donc c'est beaucoup pour enjû. Et là, par exemple, typiquement, elle est arrivée avec un petit projet pour le faire au Martinique, alors que pas du tout, ça a une dimension caribéenne. peut-être même nationale, tu vois, elle pourrait le vendre par là. Donc là, c'est le premier point.

  • Speaker #0

    Le deuxième point c'est qu'on ne se limite pas aussi sur des projets, donc j'accompagne des projets qui ont un besoin de financement d'un million trois cent mille euros. Et je me dis, enfin le plus gros c'est celui-là, et je me dis mais waouh en fait où est-ce que je vais aller trouver cet argent pour le porteur. Et puis en fait, si c'est cohérent, on trouve. C'est ça qui est important. C'est que même en termes de montant, en termes de vision, en termes de projection, on ne va pas se limiter. On essaye de trouver simplement les bons partenaires. Et c'est d'où la beauté de Collab, puisqu'on a des collaborateurs qui viennent, mais on n'est pas fermé sur une personne. Moi, je fais des formations, les formateurs bougent. Chaque année, c'est des formateurs différents. Il y a des gens qui rentrent, il y a des gens qui se rentrent. il y a des gens qui restent quand même en stand-by, etc. Et en fonction simplement de l'expertise qui est recherchée au niveau de notre porteur de projet, on trouve en tout cas la personne ressource qui lui faut.

  • Speaker #1

    Ok, ok. Et tu parlais d'investissement, du coup, j'ai...

  • Speaker #0

    Oui, pardon.

  • Speaker #1

    Je voulais creuser un peu cette partie-là parce que je sais que, en tout cas à La Réunion, c'est un sujet qui revient assez souvent, le besoin d'investissement. et le... le manque aussi le manque de réponse à ça est-ce que c'est comment est la situation de votre côté et quelles solutions tu vois toi pour aller financer un projet qui veut faire une levée de fonds d'un million d'euros il faut quand même aller chercher des investisseurs pour le faire, des business angels des... et des personnes qui sont capables d'investir en Précide, en CIDE, en Seria, etc. Voilà, comment vous vous adressez à ce sujet ?

  • Speaker #0

    Alors, la recherche de financement, c'est le nerf de la guerre. Tous les porteurs de projets ont besoin de financement, hommes ou femmes d'ailleurs. Et me concernant, concernant CodeLab réellement, on essaie de trouver des solutions et surtout on apporte des informations que les porteurs de projets n'ont pas. Donc, on peut aller lever des fonds bien évidemment avec la banque, pour réserve d'avoir un apport conséquent. On a des organismes comme l'ADI qui proposent des financements allant jusqu'à 15 000 euros. On a la BPI. qui aussi propose des financements en cofinancement à la banque ou à la porte, en tout cas qui est proposé. Après, tu peux aller chercher, nous on a l'initiative Martinique, je ne sais pas si ça existe à La Réunion, mais je pense que ça doit exister.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    on a l'initiative Martinique, en tout cas ici, qui font des prêts participatifs, des prêts à taux zéro, etc. Des prêts d'honneur, etc. Et après, le tout, c'est comment assembler tout ça. Souvent, ils pensent que ce n'est pas cumulable, que ce n'est pas ci, que ce n'est pas ça. Et en fait, des fois… Il suffit d'imbriquer les demandes, d'être sûr de ne pas se tromper et normalement ça va. Donc je ne dis pas que j'arrive à lever des fonds pour tout le monde, parce que c'est souvent la question qu'on me pose, Oui mais j'ai besoin d'argent, est-ce que tu peux le faire ? Non, je ne peux pas prétendre pouvoir lever pour tout le monde. Je travaille également en collaboration avec un de mes consultants qui fait de l'ingénierie de financement et qui lui est chargé d'aller chercher des visas Sungell, d'aller chercher des fonds d'investissement. On en a deux qui sont venus à Martigny. qui se sont intéressés à nous, mais en réalité on n'avait pas matière à leur proposer des projets pertinents, en tout cas qui étaient à maturité, parce que les fonds d'investissement viennent très rarement en schéma créat, ils viennent plutôt pour consolider, sur le volet développement, et puis les enveloppes sont assez chères, c'est-à-dire qu'ils ne viennent pas pour te donner 100 000 euros. c'est entre 500 minimum et 3 millions d'euros, et la planchette moyenne c'est 1 million. Tu vois, quelque part, la réalité qu'on a aussi, c'est que les fonds d'investissement qui pourraient s'intéresser à la Caraïbe, on n'a peut-être pas les projets pour ça. Et c'est pour ça que je parlais d'industrialiser, parce que ma porteuse de projet, si elle reste concentrée sur la Martinique, c'est sûr qu'elle n'aurait peut-être pas matière à demander 500 000 euros. Mais par contre, si elle va développer son activité en Guadeloupe, en Guyane, à la Réunion, là, elle aura besoin de l'argent et il y aura vraiment un fort potentiel de plus-value en tout cas. Donc, réellement, je pense que... On est tous dans le même bateau, je pense qu'à La Réunion c'est pareil, mais on a un vrai problème de financement, on a un vrai problème de délai, nous on a des délais administratifs qui sont très longs aussi au niveau des collectivités, donc ça retarde beaucoup les chars de porteurs de projets, et puis c'est pas facile, en même temps il faut pas compter sur les aides non plus pour vivre. Et donc du coup les solutions alternatives aussi, ça peut être du crowdfunding, tu vois, il y a d'autres possibilités.

  • Speaker #1

    et nous on les envoie notamment sur le montage de tous ces dossiers là et de voir qu'est-ce qui est le plus pertinent ok très très clair je veux rebondir aussi sur le financement et notamment ton business modèle à toi celui d'un incubateur Comment vous vous financez, comment vous financez les différents intervenants, etc. Comment ça fonctionne et comment toi tu as fait pour lancer ça ? Parce que j'imagine que tu parlais d'espace de coworking, tu parlais de consultants qui t'entourent, tu parlais de beaucoup de choses qui coûtent de l'argent. Et je suis curieux de savoir comment tu as financé ça au démarrage. et quel est le business model derrière aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Salut, c'est Anthony. Je me permets de t'interrompre un instant dans ce podcast pour te parler de quelque chose. C'est la communauté des entrepreneurs d'outre-mer. La communauté ou encore la commu, c'est un groupe d'entraide entre entrepreneurs qui sont basés en outre-mer ou issus de la diaspora ultramarine. Dans cette communauté, nous avons actuellement des personnes issues de la tech, de l'immobilier ou encore du social, mais aussi avec différentes maturités dans l'entrepreneuriat. Notre objectif, c'est simple, c'est de se tirer les uns les autres vers le haut. Avec quoi ? Avec un groupe Discord où on peut échanger tous les jours. Il y a un Digital Cowork pour rencontrer des personnes et pour pouvoir échanger avec des membres pour trouver du soutien dans nos projets. On a aussi des ressources exclusives réservées aux membres et aussi des événements sur mesure pour t'aider dans ton parcours entrepreneurial. Que tu sois débutant ou expérimenté dans ton domaine, que tu sois à La Réunion, aux Antilles ou en métropole, tu es le ou la bienvenu. Tu retrouveras toutes les informations utiles dans le lien en description de cet épisode. Et puis, si tu as des questions, n'hésite pas à revenir vers nous. On se fera un plaisir de te répondre. Maintenant, on reprend le podcast.

  • Speaker #0

    Je pense que j'ai eu beaucoup de chance. Alors, tu sais, quand même, je tiens à dire que Collab, j'y travaille depuis à peu près 7 ans. Donc, j'ai eu le temps de réfléchir beaucoup, beaucoup, beaucoup au modèle économique qui serait intéressant. Après, Collab, sans surprise, on est organisé de formation déjà. Donc, on peut aller lever du financement par rapport à la formation. L'espace de coworking est payant. Donc, les gens viennent, mais payent pour du coup être au Collab. Et pour pouvoir bénéficier de notre espace de travail, de la Wi-Fi, des écrans. pardon, des écrans connectés qu'on a ou autres. Et puis, on a donc la partie financement. Et puis, l'année dernière, en fait, on a contribué à l'évolution de... Alors, comment je vais... Comment je parlais de ça ? En fait, je me suis positionnée sur un programme opérationnel des fonds européens. qui est concentrée sur non pas l'entrepreneuriat féminin, mais la politique égalitaire entre les hommes et les femmes. Et au départ, je me suis dit, il ne faut justement pas s'autoriser, que ce soit les hommes et les femmes ensemble. Mais en fait, comme il y a déjà des inégalités qui sont assez marquantes sur les territoires, et je pense aux nationales aussi, l'idée c'était simplement de proposer une solution pour les femmes. pour que ce soit abordable pour elle et pour qu'elle puisse vraiment apprendre, se démarquer et se développer. Et parallèlement... Et parallèlement, c'est un sujet sociétal en fait, si tu veux. Donc, nous, on a trouvé l'axe dans lequel on rentrait sur l'ancien programme. Bon, on n'a pas pour le moment, en tout cas, déposé de nouveaux programmes sur cette année. Mais on a été aidés comme ça. Et après, je ne te cache pas que ce qui nous a beaucoup aidés aussi, c'est l'adéquation entre le projet et la personne. Puisque... j'ai dû passer pas mal de commissions quand même, tu vois, au niveau de la banque, au niveau d'Initiatives Martiniques et pas mal d'institutions pour qu'ils puissent nous faire confiance et puissent réellement voir le besoin auquel on répondait, tu vois. Donc, le modèle économique de collab, il est là, c'est l'année dernière, on n'a qu'un an d'activité, donc si tu veux, on refera un podcast dans 5 ans pour voir l'évolution du modèle, parce que ça ne change plus le temps. mais on a une partie des femmes qui payent leur accompagnement intégralement, celles qui ne sont pas illisibles. On en a d'autres qui vont chercher du financement et chaque financement est propre en fait. Je n'ai pas d'enveloppe où je dis 50 personnes peuvent se positionner dans tel format Après, il faut maîtriser. C'est vrai que les fonds européens, c'est très compliqué à gérer, mais on a eu de la chance en tout cas sur l'ancien programme.

  • Speaker #1

    Et puis j'imagine que du coup, quand quelqu'un vient te voir pour être incubé, je pense que tu l'accompagnes du coup sur cette recherche de comment elle va financer son projet de manière globale en incluant votre accompagnement, c'est ça ? Oui. Ok, écoute, c'est hyper clair pour moi. Peut-être une dernière question avant de redonner la main à Franck.

  • Speaker #0

    Écoute, moi je suis là pour ça, donc posez-moi les questions que vous voulez.

  • Speaker #1

    Oui, mais Franck le sait, je suis assez bavard, parce que je suis assez curieux sur tous ces sujets-là. Mais peut-être une dernière question, c'est... Comment toi tu t'intègres avec l'écosystème entrepreneurial existant ? Typiquement, je sais qu'il y a la French Tech qui existe, comme à La Réunion. J'imagine que nous on a Digital Réunion, alors je ne sais pas si vous êtes Digital Martinique.

  • Speaker #0

    On a Mars Digital.

  • Speaker #1

    J'imagine qu'il y a un écosystème existant. Comment toi tu es arrivé et tu t'es dit, je vais faire un incubateur qui n'est pas en opposition de ce qui existe, mais plutôt en complémentarité ? En tout cas, j'imagine que c'est le cas. Et comment tu as réussi à te positionner sur tout ça et t'y retrouver dans un écosystème qui est déjà existant ?

  • Speaker #0

    Alors, je me suis imposée. Je ne te cache pas que... J'avais déjà cette casquette sur l'entrepreneuriat féminin parce que j'y avais travaillé en tant que salariée, comme je t'ai expliqué tout à l'heure. Et quand j'ai monté Collab, j'avais très peur parce qu'il y a quand même des structures d'accueil, des chefs d'entreprise. Dans le milieu associatif, il y en a beaucoup aussi, des associations qui s'occupent des femmes. Mais en fait, je me suis dit, dans la vie, chacun a sa vision de l'entrepreneuriat, chacun a sa vision des projets. Et moi, la mienne, j'ai envie de la partager et on va voir ce que ça donne. Donc, je suis arrivée avec une casquette plutôt non pas de, comme tu dis, de concurrent, etc. Dans l'écosystème, mais plutôt de partenaire, d'innovation, tu vois. et de recherche et vraiment limite à soiffer de partenariats. Et du coup, ça m'a beaucoup aidée. La French Tech, en fait, on n'a aucun problème avec aucun des... tu vois, aucune personne de l'écosystème. Au contraire, en tant qu'assafiroir de ma part, mais au contraire. Et l'idée, c'est de trouver la complémentarité. Je travaille avec le village Belgaia, je travaille avec le Martin Digital, je les rencontre à plusieurs reprises. Je travaille avec les entreprises, je travaille avec le MEDEF, j'interviens dans les conférences, tout ça. Donc, en fait, c'est plutôt mettre de la synergie dans tout ça, tu vois. Ne pas penser que l'un va gratter sur le projet de l'os ou sur l'écosystème de l'os. Non, et j'avoue que j'avais cette crainte là aussi au sein de mon écosystème, au sein de l'écosystème de collab, que les gens n'arrivent pas à comprendre cette notion de bienveillance et d'être au clair. Moi, j'ai compris qu'il faut avoir suffisamment confiance en soi et en son projet pour y aller, même s'il y a de la confiance. On est en Martinique, il n'y a pas qu'un seul restaurant qui est ouvert en Martinique. Ça fait partie et l'idée, c'est que les personnes qui viennent au collab s'identifient au collab, se sentent bien. soit dans la même dynamique, dans le même mindset, soit dans la même réflexion aussi, tu vois. Dans la même volonté de transmission, moi je transmets beaucoup, les consultants transmettent beaucoup, mais qu'est-ce qu'elles, elles vont transmettre ? Est-ce qu'elles vont transmettre aussi leur expérience ? Ça peut être sous forme de maraînage, enfin tu vois, ça peut être plein de choses. et elles le font très bien je pense que Franck tu as fermé avec l'événement d'hier soir mais j'ai été bluffée même de me dire waouh les nanas aujourd'hui sont en capacité de limite elles n'ont plus besoin de moi tu vois j'ai même plus besoin d'exister elles arrivent elles ont compris tu vois comment ça fonctionne donc voilà pour répondre à ta question non moi je me suis imposée je je Comme je ne suis pas avec mes gros sabots non plus, je me suis imposée en me disant voilà, moi je propose de l'entrepreneuriat féminin, moi je pense avoir identifié les problématiques des femmes en Martinique et voilà, c'est à quoi je réponds. Et ça s'est plutôt bien passé.

  • Speaker #1

    Je posais cette question parce que tu vois, souvent moi quand j'ai des discussions, enfin souvent, de temps en temps, quand j'ai des discussions avec des entrepreneurs, quand ils arrivent sur un marché où il y a déjà des acteurs, parfois ils se disent, comme il y a déjà des acteurs, je ne vais pas pouvoir réussir ou développer mon business, etc. Et ce que tu dis est intéressant et fait un peu à la notion aussi de… positionnement sur un marché je trouve que tu peux arriver sur un marché qui existe et c'est déjà un bon point parce que du coup ça veut dire qu'il y a un marché et pour autant avoir une différenciation par ton positionnement et avoir un positionnement qui soit complètement unique et limite incomparable par rapport à ce qui existe déjà et c'est un peu ce que tu es en train de décrire donc je trouve que c'est intéressant de... parce que finalement ça s'applique à toi ce que tu as fait Je trouve que c'est un bon apprentissage aussi de manière globale sur plein d'autres marchés au potentiel. Et je trouve que s'il fallait en retenir peut-être une leçon, un apprentissage, ce serait de se dire, même s'il y a un marché qui existe, même s'il y a... plusieurs voire beaucoup d'acteurs, tu as quand même potentiellement une place à te faire en ayant un positionnement qui te rend incomparable à ces acteurs. Et bien souvent, tu peux devenir complémentaire à tous ces acteurs-là et c'est complètement OK.

  • Speaker #0

    Alors, c'est exactement ça. C'est que je leur dis souvent, mais les filles, en fait, c'est bien qu'il y ait un marché, c'est bien qu'il y ait du monde, en fait, finalement, pour pouvoir évaluer l'idée avec peut-être les erreurs que les autres auraient faites, tu vois, ou quelque chose comme ça. Mais après, chacun a sa vision et je pense qu'il y a un marché pour tout le monde, tu vois. Et je pense qu'il faut s'habituer simplement à ce marché et l'adapter, tu vois. Donc, moi, ce que je leur dis souvent, elles arrivent avec un projet, enfin avec une idée, et elles partent avec un projet qui est complètement différent. Mais le projet qui est complètement différent, c'est parce qu'il est plus réaliste, tu vois. Il est plus mûr, il est plein de choses, tu vois. donc il est peut-être plus adapté aussi au marché donc moi il y a des incubateurs en Martinique pas beaucoup mais il y en a quand même deux qui font un travail considérable et que je respecte vraiment avec qui j'aimerais collaborer et que je collabore déjà aussi beaucoup et en fait Je pense que c'est la clé du succès en fait, c'est de plutôt trouver des complémentarités et des partenariats. Moi je travaille avec les autres incubateurs, ils m'envoient du monde, ils me disent bon écoute, elle est beaucoup trop immature dans son projet, fais déjà un premier travail avec elle et après renvoie-la vers moi Et moi je respecte en fait, je respecte l'engagement et je le fais.

  • Speaker #1

    très très clair je vais laisser un peu la main à Franck parce que je pense qu'il doit avoir aussi plein de questions et peut-être que j'aurai encore des petites questions à te poser à la fin je parle beaucoup de synergie

  • Speaker #3

    de partenariat créé de travailler ensemble plutôt que un contre l'autre et tu vois cette c'est un peu cette vision que tu as à l'échelle du territoire, je trouve que déjà tu arrives très bien à lui donner corps au sein de Collab. Avec ce premier conseil sous-côté, je trouve, c'est que les incubés soient les clientes les unes des autres. Et je trouve que c'est une dynamique que tu as beaucoup mis en place. et je pense que c'est quelque chose auquel on ne pense pas forcément au début et ça me renvoie à cette question-là que j'aimerais te poser, une question peut-être en trois volets Collab existe depuis un an tu as fait deux sessions d'accompagnement mais toi l'accompagnement des femmes entrepreneurs c'est un sujet que tu connais depuis dix ans depuis longtemps, ouais quelles sont les principales difficultés ? que ce soit d'ordre télé, financier ou personnel que rencontrent les incubés, quelles sont les croyances les plus persistantes à casser ? et qu'elles sont dans la même optique un peu les plafonds de verre, un peu récurrents. Je pose cette question notamment, tu dis que beaucoup de femmes arrivent et pensent que leur projet est un petit projet.

  • Speaker #0

    Alors, au niveau de collab, les filles arrivent avec beaucoup de crainte sur est-ce qu'elles sont capables d'eux, tu vois. Et est-ce qu'elles sont capables, est-ce que je mérite, est-ce que je vais y arriver, est-ce que ce n'est pas trop dur, est-ce que je pense que, enfin voilà, vous connaissez les femmes, on réfléchit beaucoup et on n'est pas trop sûr de nous en général. les collabs arrivent en support pour leur donner confiance et qu'elles se sentent en tout cas moins seules. Maintenant, les freins psychologiques qu'elles rencontrent, comme je t'ai dit, c'est la crainte, la peur des souhaits, la phobie même, je ne vais même pas dire la peur, des fois c'est la phobie des souhaits, à être des fois tétanisé. La peur aussi de l'inconnu et de se dire, j'arrive sur un marché, mais qui va savoir que c'est moi ? Qui va savoir que j'ai ouvert ça ? Moi, mon père me disait souvent, Sarah, t'ouvres un restaurant, mais personne ne t'attend en ayant faim. tout le monde mange, c'est vital, mais en fait, les gens s'adaptent au marché, tu vois, ils ne vont pas attendre que tu ouvres ton restaurant en disant Ah chouette, ça a rouvé un restaurant, on y va tu vois ce que je veux dire ? Donc en fait, moi en gros, ce que j'explique, c'est que je pense que les freins qu'elles rencontrent, c'est la peur de l'inconnu, la peur de l'échec, la peur aussi de l'investissement. Tu sais, qu'est-ce que ça va changer dans leur vie, en termes de trésor, etc. Et puis, effectivement, tu l'as très bien dit, à juste titre, mais moi, je favorise l'intelligence collective à 200%. Alors, on parle de bienveillance, mais c'est un mot que je n'aime pas trop parce que des fois, tout le monde dit on est bienveillant, on est bienveillant, alors qu'au final, ce n'est pas tout le monde qui l'est. et il faut faire attention à ça aussi mais juste de favoriser les mises en relation de favoriser l'intelligence collective de faire que l'une soit prestataire de l'autre c'est déjà un bon ballon sur le territoire et puis qu'elle ne se restagne pas non plus à la Martinique je veux dire on a la Guadeloupe à côté, on a la Guyane un peu plus loin on a aussi Saint-Lucie, Barbade la Réunion c'est un peu loin pour nous Clément tu nous excuses mais potentiellement why not tu vois donc du coup voilà mais en fait en gros je pense que le fin les freins vraiment de l'aspect psychologique bon des fois aussi de l'histoire des histoires de chacune mais voilà après après je pense qu'elles ont besoin d'un accompagnement pour la technique si tu es un accompagnement que financier théorique voilà la finance est comme ça la compta c'est comme ça l'aspect jeudi que c'est comme ça tour à pas plus de création d'entreprise que ça en fait enfin soit moi c'est mon c'est ma congé de fond

  • Speaker #3

    Je suis tout à fait d'accord avec ce que tu dis. Beaucoup de plafonds de verre à casser. Et les plafonds de verre, ils se cassent en tapant dessus. Et je trouve que ces premières actions que tu arrives à les faire faire, c'est vraiment bien. Il y a un truc aussi, tu vois, quand Clément t'a posé la question c'est quoi un incubateur ? tu disais c'est des projets qui sont en stade de l'émergence et qui potentiellement sont amenés à changer Et c'est marrant parce que moi, j'avais eu la chance d'intervenir pour les incuber. Et j'arrivais assez tôt dans le programme. Et en fait, les incubés présentaient leurs projets et on travaillait sur cette base-là. Et les projets... évolue en même temps que la personne qui porte le projet évolue aussi. J'ai quelques exemples qui me reviennent en tête de projets qui ont totalement pivoté. Et je trouve que ce pivot est en adéquation parfaite avec aussi cette espèce de pivot qui a eu aussi en termes de mindset, en termes de confiance, en termes d'alignement et de positionnement par rapport au fait de devenir... entrepreneurs. Donc, ma question, c'est comment tu fais ?

  • Speaker #0

    Les porteuses de projets que j'accompagne, je ne vous l'ai pas dit, mais tu sais, Clément, j'accompagne quand même des hommes aussi, mais sous un autre format, j'expliquerai. Mais, je pense que Franck, il sait un peu, mais bon, j'expliquerai après. Mais en tout cas, les porteuses de projets que j'accompagne arrivent effectivement avec une idée et en fait, ils arrivent en fait avec une idée et avec des croyances, ce que j'appelle des pensées limitantes. Les pensées limitantes qu'elles ont, principalement, sont compliquées à gérer parce que... Tu sais, bien évidemment, ce sont des pensées limitantes, mais c'est surtout qu'elles sont convaincues de tout l'aspect négatif de l'entrepreneuriat. Elles vont commencer par se dire Non, mais c'est trop compliqué. Non, mais ça va coûter cher. Non, mais comment je vais faire pour y arriver ? Non, mais, non, mais, non, mais. Et des fois, je les collage, je leur dis Mais quoi ? Non. C'est comme si tu me dis Je vais manger des spaghettis bolognaises, mais ça ne va pas passer. J'aurai mal au ventre. Je vais vomir. Tu vois ? ok et si tu manges et que ça se passe plutôt bien comment on fait tu vois c'est un dommage de passer à côté et en fait les filles du coup ont comme je dis ces craintes là et l'idée c'est de les accompagner sur les deux plans comme je te disais le plan psychologique et économique tu vois en leur expliquant comment gagner de l'argent mais une fois qu'elles comprennent la formule parce que tu sais t'as une formule elle est pas mais pour gagner de l'argent Alors, tu as des charges, tu as des recettes, il faut communiquer pour qu'on sache où tu es, qui tu es, comment on fait pour te contacter. Enfin, tu sais, tu as quand même une base dans l'entrepreneuriat qui crée en fait… une réflexion psychologique et économique, tu vois, sur la personne. Et après, il y a des idées qui émergent. Et ce qui est le plus beau au collab, c'est que les filles et les femmes me disent Mais en fait, dès qu'on est en psycholabe, on dort pas. Parce qu'on leur donne tellement d'informations que le soir, elles rentrent, elles commencent à bosser, elles cherchent des informations et puis il y a des formations qui arrivent deux, trois jours après. Donc, il faut qu'elles fassent vite d'avancer, tu vois, sur les points qu'elles ont abordés. J'ai notamment un de mes consultants qui fait vraiment toute la formation études de marché. Donc on définit la problématique, on leur dit soyez amoureuse de votre problème, pas de votre entreprise, de votre projet, de votre solution. La solution c'est la solution au problème initial. Parce que si tu es amoureuse de ta solution et que la solution ne plaît pas au marché, n'est pas adaptée au marché, tu n'auras pas d'autre alternative. Alors que si tu es amoureuse de ta problématique, la problématique est identifiée, c'est une problématique sur le territoire. Si tu vas avec ta solution et que la solution n'est pas adéquate, tu as encore la possibilité de retourner sur ta problématique et de retravailler ta solution, tu vois, avec un modèle différent, avec un produit différent, avec des tarifs différents, avec une commercialisation différente. Et l'innovation aussi vient de là, tu vois. On les sensibilise sur le développement durable, parce que quand on parle de développement durable, c'est vraiment de... l'environnemental, la survie environnementale, l'écologie, etc. Pas du tout. Le développement durable a quatre volets. Il y a la culture, il y a l'aspect social, sociétal et environnemental. Donc, l'environnement, c'est un des quatre volets. Alors, c'est celui dont on parle le plus par rapport aux réchauffements climatiques, mais ça ne fait partie que d'un seul volet de tout le développement durable. Et comme on les sensibilise, donc on leur apprend en fait pas mal de choses, on les sensibilise à... à qu'est-ce que l'entrepreneuriat dans sa globalité. Donc, elles maîtrisent un peu d'juridique, un peu de finance, un peu de développement durable, un peu de communication. Donc, en fait, quand elles assemblent tout, c'est ça qui crée en fait l'évolution du projet et de la personne. et à partir du moment où on a passé ce cap là, c'est là que la magie opère au collab, c'est là que des projets émergent c'est là que la réflexion se fait après une séance de pleurs pendant une semaine peut-être ou après de grandes difficultés et comme elles ont dit je ne sais pas si vous avez vu sur Instagram elles ont dit le bureau des pleurs c'est chez collab mais après toute cette réflexion là elles se disent ok en fait là on a trouvé et là elles se donnent corps et âme dans le projet Et je pense que c'est ça la petite clé, l'une des clés en tout cas de notre accompagnement, c'est de les recentrer non pas sur la solution qu'elles proposent, mais plutôt sur la problématique auxquelles elles apportent la solution.

  • Speaker #3

    Je vois tout à fait de quel consultant tu parles à propos des études de marché. En fait, c'est une très bonne transition parce que je trouve qu'une des forces de Collab, c'est justement ce réseau. d'experts sur lesquels tu arrives à t'appuyer et des experts qui sont eux-mêmes chefs d'entreprise, donc qui ne sont pas là pour donner de la théorie, mais vraiment de la pratique. Mais déjà, une remarque sur, je trouve, la qualité du choix des intervenants. Moi, tout ce que j'ai vu passer, c'est vraiment des personnes qui font un peu figure de référence dans leur domaine en Martinique et qui ont réussi à... à les fédérer. Je sais que moi, mes passages, c'était justement après cette personne et je voyais, enfin, les porteurs de projet étaient un peu dépités. Et c'est normal, en fait, parce que tu arrives, tu as un projet... tu as réfléchi à énormément de choses autour et puis tu as quelqu'un qui arrive et qui te dit mais pourquoi en fait ? Pourquoi tu fais ça ? Tu réponds à quel problème ? Quelle est la valeur que tu apportes ? Et c'est des questions toutes simples mais les réponses sont hyper compliquées. Et je trouve que quand on... Il y a un peu le côté, on se retrouve face à un mur et j'en parle parce qu'avec Clément, donc on a le podcast, on a aussi lancé notre communauté et les personnes nous disent à quoi sert votre communauté ? Et en fait, on a un stade du projet où on a une vague idée en fait de à quoi ça pourrait ressembler, à quoi ça pourrait servir. Mais ça reste des questions qui nous suivent tout au long de la vie de l'entrepreneur. Dès qu'on lance un nouveau projet, on retombe un peu dans ces questions.

  • Speaker #0

    Et puis les problématiques changent également. Tu sais que tu peux avoir une problématique, et puis dans deux ans, ça a bougé. Il faut changer de problématique, tu vois. c'est ça c'est qu'il faut s'adapter je pense que le mot le plus important pour moi dans l'entrepreneuriat c'est la proactivité c'est savoir s'adapter et rebondir constamment en fait sur ton offre de service l'idée de monter une communauté pareil j'ai monté la mienne et on s'est dit tout de suite mais en fait limite pourquoi tu dis mais comment ça pourquoi ça coule de source mais en fait pourquoi réellement tu montes ça tu vois Et ça c'est une question qu'on me pose aussi assez souvent, donc je vois très bien de quoi tu parles. Et le B.A.B. d'entrepreneuriat c'est ça, c'est qu'en fait on les ramène à l'essentiel, à qui elles sont, d'où elles viennent. quelle est la problématique à laquelle elles répondent et quelle place elles veulent être dans l'univers, tu vois ? Et ça aussi, c'est important de savoir la place que tu veux avoir, le combat que tu vas mener. moi, je leur dis, moi, je me bats pour des causes. Je ne suis pas... Bien évidemment, comme tout le je n'ai pas du gain. Il faut gagner de l'argent, il faut assumer son foyer et moi, j'ai une petite fille donc il faut que j'assume aussi ses prochaines études, j'espère, en France ou je ne sais où. Donc en fait voilà, on a besoin tous d'argent et tout ça, mais moi j'avoue que je préfère travailler pour une cause qui me sera chère plutôt que tu sais tu montes une boîte, bon ça marche pas, c'est bon on passe à autre chose, on monte autre chose tu vois. Ça pour moi c'est des gens qui n'ont pas identifié une problématique au préalable et qui testent en fait tu vois. Et puis il y en a une qui fonctionne, ben ça y est boum ils sont riches et puis ça s'arrête tu vois. Mais c'est le goût du risque, c'est toute autre chose. Une femme va accompagner complètement différemment. C'est étudié, nous on est physiquement fait pour porter des enfants. Donc un projet, on va le porter comme un enfant. Alors que ce n'est pas un enfant. Et moi, je leur dis tout le temps, ce n'est pas votre enfant. Si demain, Collab doit fermer parce qu'il n'y a plus d'argent, Collab fermera. Ce ne sera pas une fatalité, ce sera une belle expérience. C'était bien, on a fait de grandes choses. On restera, je pense, dans les souvenirs, dans les bons souvenirs de beaucoup de personnes. Mais ce sera la réalité, parce que ce n'est pas un être humain. Ce que je veux dire, c'est une personne juridique et une personne morale. Et du coup ? dès que je leur explique ça on dédramatise un peu on coupe un peu le lien maternel qu'elles ont avec leur projet souvent on me dit ah ton deuxième bébé non c'est pas mon deuxième bébé c'est une boîte en fait que j'ai montée et cette boîte là a une grande dimension humaine et effectivement des fois je me dis quand je vois les enfants des filles je dis c'est des bébés collables c'est des enfants du réseau mais en réalité c'est pas ce détachement là parce que plus tu es attaché plus tu le prends pour une fatalité si ça ne fonctionne pas et plus tu es irrationnel dans tes décisions tu sais ou dans tes craintes dans tes réflexions alors que quand tu te détaches dès le départ c'est une boîte comme une autre je vais monter une boîte je fais en sorte que ça fonctionne je me donne je donne toutes mes tripes pour que ça fonctionne par contre à quelle problématique je réponds et est-ce que j'ai envie de travailler sur cette problématique toute une vie tu vois ou ça peut être 5 ans ça peut être 10 ans enfin tu vois chacune doit établir tout ça et puis après on va beaucoup parler du mindset tu vois souvent je leur dis les filles là vous voulez monter une boîte positionnez-vous en tant que telle, regardez-vous dans le miroir tous les matins et demandez-vous si vous étiez une cliente, est-ce que vous auriez fait confiance à la personne qui est dans le miroir Et ça c'est hyper important, c'est valable pour la tenue vestimentaire, c'est valable pour la façon des fois de sourire, bon elles n'ont pas un grand sourire sur les lèvres mais il ne faut pas être quelqu'un d'autre mais il faut quand même donner envie de faire confiance tu vois. Et moi c'est ce qui a été le plus dur et en même temps pas si dur que ça mais... pour moi, fédérer autant de consultants de qualité. Enfin, limite, je n'y croyais pas. Je tentais. Et quand j'ai vu que j'avais des sollicitations d'eux-mêmes, tu vois, qui viennent me dire, mais Sarah, c'est quand tu veux. En fait, moi, j'aimerais bien participer. C'est parce que je pense que le message que j'ai voulu faire passer est bien passé, tu vois. Là, on est sur du développement économique. On n'est pas là pour… Enfin, il y a une dimension humaine. Il y a des femmes qu'il faut aider. Mais ce n'est pas les aider par… Tu sais, c'est pas genre juste les aider parce qu'elles ont pas d'argent ou autre, c'est pas ça. J'accompagne des personnes qui ont beaucoup de moyens et d'autres qui n'en ont pas, c'est pas ça le sujet. Tu sais... d'aller plus loin que la dynamique juste entrepreneuriale pour soi. Et c'est plutôt de dire, OK, là, je vais apporter quelque chose à mon territoire. Et j'estime qu'aujourd'hui, chaque consultant qui vient au Collab apporte de son temps et de ses compétences pour le territoire martiniquais. Et à partir du moment où le message passe, tout le monde est gagnant. Pour moi, tout le monde est gagnant.

  • Speaker #1

    Tu parlais de causes à défendre. Est-ce qu'on est prêt à consacrer plusieurs années de sa vie à cette cause ? Et je pense que dans ton cas, on voit bien que c'est le cas. Et tu nous as dit que tu as réfléchi au projet Collab pendant presque sept années, donc avant de le lancer. Donc, on voit bien le problème auquel tu voulais t'attaquer, la cause que tu voulais défendre, mais dans la forme. Aujourd'hui, tu nous as dit que c'est un espace de coworking, des formations collectives, des entretiens individuels. Est-ce que ce triptyque-là, tu l'avais depuis le début ou pas ?

  • Speaker #0

    Alors, pas depuis le début parce que j'ai d'abord travaillé à maintes fonctionnaires et malheureusement, ma fonctionnaire a fermé. Et je me suis dit, OK, en fait, le modèle purement financé, tout est gratuit, ça ne fonctionne pas. Tu as beaucoup de monde, mais ça ne fonctionne pas. Je pense que c'est mentir aussi aux femmes de dire que... L'entrepreneuriat c'est gratuit, ça n'existe pas en fait. Et puis je pense qu'il faut aussi à un moment donné respecter les prestations intellectuelles des gens. C'est-à-dire qu'il y a des gens qui font des études, qui travaillent, qui voyagent, qui travaillent énormément pour avoir cette expertise. Et il faut respecter le travail des gens et il faut respecter le savoir pour l'apprendre. Le savoir, je le disais ce matin quand j'ai reçu mes clients, le savoir c'est la seule chose qu'on ne peut pas t'enlever. à partir du moment où on te forme sur un point, que tu payes ou que tu ne payes pas la prestation, on ne peut pas te l'enlever. Ce n'est pas, tu achètes une voiture, tu ne l'as pas payée, on te la récupère. Tu vois ce que je veux dire ? Donc en fait, je pense que ça vaut plus encore que du matériel. Et le modèle que j'ai mis en place au Collab, c'était essayer de rassembler tout ça en ayant confiance que... Financièrement les filles n'allaient peut-être pas pouvoir suivre, tu vois, et ce serait aller à l'encontre de mon engagement auprès de la société Martiniquez que de ne pas aller au bout de la démarche. C'est pour ça que j'ai été lever des fonds, c'est pour ça que je me suis battue bec et ongles pour vraiment mobiliser un petit peu tout le monde et sans paraître pour une tarée, tu sais, complètement illuminée, les femmes, les femmes, les femmes, on n'est pas du tout dans un schéma féministe pur et dur. Bien que je travaille avec beaucoup d'associations féministes et ça se passe très bien. C'est ça. Mais moi je suis vraiment concentrée sur le volet économie. Parce que je leur dis aussi que pour aider les femmes, je pense que c'est pareil à la réunion, Clément, tu me diras, mais on a des femmes qui subissent des violences conjugales, qui sont en situation de monoparentalité, qui ont des maladies, des cancers ou d'autres maladies. sont en grande précarité parce que elles sont seules et qu'elles n'ont pas forcément eu les moyens d'eux. Et ces femmes-là font partie du seuil de pauvreté en Martinique. Et ces femmes-là, en fait, c'est-à-dire que même au niveau des chiffres, elles sont plus nombreuses. Déjà, on est déjà plus nombreuses que les hommes en Martinique, mais en plus, dans ces situations-là, elles sont largement plus nombreuses. Tu vois ce que je veux dire ? Et du coup, les accompagner en ayant un... en disant, moi c'est vraiment le volet économique, j'entends il y a des associations qui aident des femmes qui sont en situation de précarité ou qui sont battues ou qui sont en prostitution ou autre je travaille avec elles mais la première question qui peut se poser c'est pourquoi une femme retourne souvent là où elle était en souffrance c'est parce qu'elle n'a pas d'argent et c'est parce que souvent, moi j'en ai qui m'ont dit tu sais Sarah, entre être dans la rue et vivre l'enfer à la maison, j'ai quand même un toit sur ma tête pour mes enfants. Donc, elles sacrifient des fois une vie pour, enfin, leur vie pour au moins être en sécurité ou mettre à l'abri leurs enfants, tu vois. Et, alors, en sécurité, on s'entend, mais bon, vous avez compris un peu l'idée. Et en fait, moi, du coup, quand je participe à des colloques autour des femmes et des conditions féminines, je leur dis souvent, en fait, vous négligez le volet économique de ces femmes. Si elles n'ont pas d'argent, si elles ne trouvent pas de travail, si elles ne montent pas des boîtes, elles n'iront nulle part et elles vont rester dans ça. Et on aura encore plus de féminicides et on aura encore plus de problèmes et encore plus de femmes en situation de précarité, en situation de monoparentalité. Alors que si on arrive à leur donner cette indépendance financière, et à minima, qu'elles apprennent, qu'elles soient formées, qu'elles apprennent à devenir autonomes financièrement et économiquement, pour moi ce serait le plus grand pas de gagné pour notre île. Et je pense pour la Réunion aussi, et je pense pour la Voix du Positif. Donc partant de ce principe, moi je reste concentrée, je ne prends pas les combats des autres, il y a plein d'autres situations pour ça, moi je reste concentrée sur le volet économique. Et leur apprendre ça, ce qui est beau c'est qu'en fait on mélange tout le monde. Il y a des femmes qui n'ont absolument aucun problème, qui ont tous les moyens, j'en ai qui ont fait 15 ans à la banque, qui ont décidé de tout quitter parce qu'ils en avaient marre, donc ce sera des gens qui avaient des problèmes financiers. et qui ont essayé de se lancer dans des projets d'une autre dimension, je me suis dit qu'elles sont hyper courageuses et elles sont tout aussi courageuses que celles qui sortent d'un milieu quand même compliqué avec des freins périphériques importants, mais qui vont quand même venir. Et en fait, c'est comment driver tout ça pour arriver à des choses plutôt bien. C'est pour ça qu'au Collab, on n'attend pas d'avoir des projets. tu vois je pense que peut-être sur deux ans là je pense en avoir une à peu près mais je pense qu'on aura une ou deux licornes tu vois de temps en temps comme ça où on aura un projet et là on va le faire décoller on va aller chercher des fonds et ce sera vraiment la licorne du collab pendant peut-être deux ans et puis après on ira chercher une autre tu vois mais je pense que les autres c'est des personnes qui vont créer des boîtes qui seront capables de payer leur propre salaire de payer peut-être deux ou trois salaires supplémentaires et c'est largement suffisant en fait et de se développer dans la Caraïbe. Créer une connexion avec la Caraïbe aussi, c'est important pour nous. C'est l'un de nos critères par aussi au Collab. On se relie beaucoup à la métropole. La métropole, effectivement, on est en France, donc forcément, la législation est la même. Mais le climat n'est pas le même, le marché n'est pas le même non plus. Un incubateur à Paris, c'est 12 000 euros. Ça coûte 1 000 euros par mois d'être dans un incubateur à Paris. À Lyon, je crois que c'était dans les 10 ou 9 000, je crois. en Martinique tu peux pas dire bon c'est 12 000 euros les gars pour être dans un récapitulateur en Martinique ce sera pas possible tu vois et donc du coup on a d'autres chances sur autre chose tu vois donc quelque part Moi, je pense que si on arrive à relier déjà l'art qui caribéen, si on arrive à faire des femmes monter des boîtes, ou des hommes aussi à monter des boîtes, mais ils arrivent au moins à se dire, on monte en Martinique, mais par contre, l'année prochaine, on va sur la Guadeloupe, et après, l'année suivante, on va. Ça dépend encore une fois des projets, de comment ils peuvent évoluer, mais il ne faut pas avoir peur. Et nous, dans nos formations, on les projette aussi dans ça. Donc, même si elles sont au stade du projet et qu'elles n'ont pas encore bien finalisé dans l'ancien Martinique, on leur parle déjà de comment vous allez pouvoir développer vous développez à Saint-Martin parce que Saint-Martin a la double nationalité et comment vous allez faire en Guadeloupe et est-ce que vous avez des contacts et comment nous on va vous emmener là-bas tu vois et créer ce lien en tout cas qui peut leur donner en fait davantage d'espoir et de se dire non mais attends elle m'a parlé de Saint-Martin déjà que j'arrive à le faire en Martinique et là du coup elle dit bon tu vois

  • Speaker #1

    C'est un très beau message et pour tout te dire, c'est le genre de message que j'espérais entendre en t'invitant là sur notre podcast. Je sais que Clément avait peut-être encore peut-être une ou deux questions.

  • Speaker #2

    Yes, moi j'avais des questions un peu terre à terre, on va dire, et assez courtes finalement. que je trouve qu'il pourrait vraiment être cool que tu nous partages, c'est en un an, tu as accompagné plus ou moins combien de projets ? Et c'est quoi ta vision sur le long terme ? Tu vois combien de projets tu vas accompagner par an, etc. ?

  • Speaker #0

    Je fais même mon petit coup de pub, mais je t'invite à aller sur notre site et regarder le bilan de l'année. On a fait un réel avec le bilan de l'année où il y a tous les chiffres qui sont indiqués. On a 38 femmes accompagnées sur cette année. Elles ont créé 18 entreprises, on a 28 consultants mobilisés, on a 1360 heures de formation qui ont été effectuées et plus de 2000 et quelques, je ne me rappelle pas du chiffre exact, d'entretien individuel. Donc en réalité, les deux chiffres à retenir, c'est 30 chiffres à m'accompagner. On a quand même une dizaine d'hommes également, mais qui ne sont pas accompagnés sur le format formation, entretien individuel. On est plutôt sur un schéma, ils veulent monter des boîtes, donc cabinet classique, on rédige le business plan, on leur fournit une étude de marché qui est du coup rédigée, et puis on rédige bien évidemment les statuts juridiques et tout le volet juridique. Mais ça, c'est vraiment à part. Mais ils font partie de la communauté dans les after-work, tu vois. Mais le volet... Communauté Femmes, c'est vraiment l'action de Collab, l'action phare du Collab. Et là, on est vraiment sur une clientèle purement féminine. Donc voilà, Collab aujourd'hui, c'est vraiment une très très grande fierté. Je t'avoue que ce matin encore, j'avais la tête dans les nuages à me dire Les filles ont excellé hier, elles ont tout fait, c'est simple. Tellement la communauté a fonctionné. C'est qu'il y en a une qui animait, il y en a dix qui ont fait des stands. Il y en a une qui a fait le traiteur, il y en a une qui a géré les boissons, enfin qui a fait des boissons locales, tu vois, du coup. Moi, j'ai juste pu dire merci aux financeurs, prestatatatata, tu vois. Et il y a des consultants qui ont pris la parole aussi, enfin bref, c'est incroyable. Et du coup, je suis très fière aujourd'hui d'avoir créé en tout cas cette communauté qui n'existerait pas sans les consultants, sans les planteuses de projets et l'engagement, tu vois, de ces personnes-là.

  • Speaker #2

    Très chouette et merci pour ces précisions, ça nous permet vraiment de toucher du doigt ce que vous avez réussi à faire, c'est assez impressionnant en une année, donc déjà bravo pour ça.

  • Speaker #1

    Passons à la conclusion, Sarah, est-ce qu'il y a un élément qui n'a pas été abordé et que tu aimerais aborder, quelque chose que tu aimerais dire, c'est le moment.

  • Speaker #0

    Alors, moi, ce que j'aimerais, c'est... Le message que j'aimerais partager, c'est vraiment d'inciter les porteurs de projets Homo Femme à se faire accompagner dans leur démarche, juste pour maîtriser, je ne vais pas dire éviter la totalité des risques, mais au moins maîtriser les risques dans lesquels ils vont s'embarquer. Alors, l'idée, c'est juste de bien comprendre que... L'accompagnement est tellement primordial que d'une part ça t'ouvre des portes quand tu montes un projet. ça te fait rencontrer des personnes qui pourraient être prestataires, partenaires ou clients. Deuxièmement, ça te met dans le bain assez rapidement sur les obligations que tu auras. Et puis troisièmement, de toute façon, quoi qu'il arrive, même si tu reviens à l'essentiel dans trois ans, tu reviendras de toute façon te faire accompagner à un moment donné parce que l'entrepreneuriat, c'est trop difficile. Et comme je dis souvent, si c'était facile, tout le monde aurait entrepris parce que personne n'a envie d'avoir un patron sur sa tête. Donc je pense que c'est difficile, mais je pense qu'il y a de la place pour tout le monde. On est souvent dans nos territoires, donc je vais inclure aussi la Réunion, Clément, tu m'excuses, mais je pense que dans nos territoires, on nous dit souvent... il n'y a pas, ce n'est pas comme à Paris, il n'y a pas ça. Mais en fait, faisons. C'est bien beau de dire il n'y a pas, justement, dans la consommation, mais il n'y a pas, etc. Mais en fait, faisons-le. Et il y a matière à. Ce que je dis aussi souvent, c'est qu'une économie qui fonctionne, c'est une économie qui crée des entreprises et que ces entreprises recrutent. Il faut arrêter de demander aux entreprises existantes de recruter parce qu'elles sont à bout de souffle. Il n'y a pas forcément du travail pour tout le monde et il faut savoir aussi qu'il y a des gens qui ne sont pas forcément employables. Donc, il faut simplement s'adapter. à la société qu'on a aujourd'hui. Il faut s'adapter au modèle du marché qu'on a, qui change, qui bouge tout le temps, de toute façon. Et il faut s'adapter aux nouveaux métiers, il faut s'adapter à nos futures générations. Et je pense que pour ça, c'est toujours être assoiffé d'informations, de formations, de la législation qui bouge tout le temps. Je ne sais pas si vous le savez, mais la loi finance qui est passée en début d'année, a bouleversé beaucoup d'entreprises. Et ça, si tu ne suis pas les infos et que si tu ne te renseignes pas, tu ne le sais pas. Donc, toi, tu vas monter un projet alors que deux mois avant, il y a une loi qui est passée qui ne te permet pas de faire grand-chose avec ce projet. Tu vois ce que je veux dire ? Donc, pour moi, c'est ça. C'est trouver en tout cas une structure, peu importe la structure, choisir une structure où on s'y sent bien, où on se sent en confidentialité et d'être honnête avec soi-même et avec la personne qui nous accompagne pour aller au bout, en fait, et que ce soit vraiment pertinent.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour ce très beau message de fin, quoique je dis message de fin mais c'est pas encore tout à fait la fin on a commencé cet épisode avec un magnifique portrait créole et on a l'occasion aussi de le terminer avec des questions rapides et Clément sera à la manœuvre il va t'expliquer les règles de cette fin d'épisode

  • Speaker #0

    Ok, ça va Merci

  • Speaker #2

    Allez, on est parti Sarah. Alors, je t'explique la règle du jeu sur cette dernière partie. Et je préfère te dire que c'est dur. C'est dur parce que tous les entrepreneurs qu'on reçoit, ils n'arrivent pas à se tenir sur cette consigne. Mais je te fais confiance et je crois en toi Sarah. La consigne, c'est que je vais te poser des questions assez simples et toi, tu dois y répondre en quelques mots. Et c'est dur ça pour les entrepreneurs de répondre en quelques mots parce que c'est des gens qui sont passionnés, tu as toujours plein de choses à détailler, mais on va voir si tu arrives. La première question c'est, quelle a été la plus grosse galère que tu aies connue et comment tu t'en es sorti dans ton parcours entrepreneurial en quelques mots ? Donc la situation où tu t'es dit, c'est bon, je ne vais jamais m'en sortir. Et comment tu as fait pour t'en sortir ?

  • Speaker #0

    Alors... La plus grosse galère que j'ai eue a été de devoir avancer des fonds en fin d'année dernière, alors que la collectivité ne m'avait pas remboursé. Je ne sais pas si tu sais comment ça fonctionne, mais en gros, il fallait qu'ils me remboursent pour que je puisse payer la suite. Et là, je me suis dit, ok, Sarah, tu as fait six mois d'activité, tu vas fermer. pas même pas un an ça c'est une vraie bonne galère ça c'est une bonne galère pour l'anecdote j'en parle en toute intimité j'ai mon associé aussi qui est parti à la même période il y avait une charge de travail assez importante et on a décidé de se séparer donc je me retrouve avec la plus grosse galère on parle quand même de milliers d'euros je ne donnerai pas le montant mais c'était quand même assez important et du coup à gérer seul quoi Et du coup, au début, je n'ai pas pleuré mais paniqué, je vais dire ça comme ça. Et puis, en fait, comme je t'ai dit, j'ai essayé de faire preuve de proactivité. Je me suis dit que les banques s'étaient faites pour ça. Et j'ai contacté ma banque et je leur ai demandé de me trouver une solution assez rapidement. Et ils avaient la solution. Mais ça s'est joué à… à ça, à deux jours. Parce que pour l'anecdote, il faut rembourser les fonds avant le 31 décembre. Ça ne fait clairement pas ça avant le 31 décembre, sinon ça ne compte pas. Et on était le 27. Donc ça ne s'est vu à pas grand-chose. Et pour plus de précision, Franck, c'était le jour du bilan. Je ne sais pas si tu te rappelles. le jour du bilan de fin d'année où on a fait l'after work. Et voilà. Mais en fait, après l'after work, quand vous êtes rentré chez vous, moi, j'ai ouvert mon classeur et j'ai passé des paiements, des paiements, des paiements, des paiements parce que j'avais eu l'accord de la banque à 17h. Donc, quand je vous ai reçu, je venais de recevoir la notification que c'était bon et j'étais en panique totale. Et je me suis dit que j'allais faire un AVC ce jour-là. Littéralement, je me suis dit, OK, là, c'est trop pour moi.

  • Speaker #2

    En tout cas, là, c'est une vraie bonne histoire d'entreprise. Oui, oui.

  • Speaker #0

    La leçon, c'est qu'il faut toujours y croire et juste se dire, Ok, ça, c'est fait, il faut que je trouve une solution. C'est tout.

  • Speaker #2

    je rebondis là dessus parce que vraiment il y a un truc qu'on m'a dit dans l'entreprenariat et franchement il y a plein de choses qu'on m'a dit et des fois c'était vrai, des fois c'était un peu bullshit mais s'il y a un truc qui est vrai c'est les montagnes russes parce que le matin tu peux te lever et dire c'est trop bien, tout roule le soir c'est la catastrophe et le lendemain ça repart et tu te dis je trouve que ton exemple illustre bien ça écoute je trouve que tu t'en es pas trop mal sorti sur le côté concier et tout bravo ça ok c'est jusqu'à maintenant c'est quoi ta plus grosse fierté ça peut être une fierté globale, ça peut être le bilan que tu en fais ou bien ça peut être une situation bien précise, c'est quoi la plus grosse fierté que tu as eu sur ton parcours entrepreneurial jusqu'à maintenant ?

  • Speaker #0

    Alors, je suis vraiment contente d'avoir fait ce podcast maintenant, parce que je l'aurais fait il y a deux jours, je n'aurais pas répondu la même chose. Ma plus grosse fierté, c'est d'avoir... d'avoir créé ce réseau et d'avoir fait passer le message. Tu vois ? Le message de bienveillance, d'intelligence collective et de communauté qui est hyper important à mes yeux. Tu sais, les femmes entre elles sont des fois très dures et je craignais, et je crains encore. Tu sais, des fois, tu mets juste une mauvaise personne dans l'équipe et voilà. Mais j'ai des femmes, j'ai l'honneur d'avoir accompagné des femmes, et elles sont toujours avec moi, qui sont tout aussi engagées. autant sur leur projet que sur la communauté. Et je t'avoue que hier, je me suis vraiment posée pour me dire, Sarah, en fait, tu as énormément de chance et tu sois reconnaissante des personnes tout en tour parce qu'elles sont toutes incroyables, elles ont chacune une place et elles ont ancré qu'elles ont une place au sein de la communauté, tu vois ? Donc au sein de la société, au sein de leur entreprise, mais aussi au sein de la communauté. Et je pense que ça, aujourd'hui, c'est ma plus grande fierté. Mais vraiment, de loin, en une année, je t'ai loin d'imaginer que j'aurais pu mettre en place. un tel projet, vraiment, et j'en suis vraiment, vraiment fière. Et c'est grâce, je répète que c'est vraiment grâce à l'ensemble de l'équipe, des femmes, des consultants, la richesse se fait vraiment par l'intelligence collective, mais voilà, je suis contente que les consultants aient compris le message et que les porteuses de projets le prouvent en fait tous les jours, tu vois, qu'ils ont raison de croire en elles et de donner de leur temps et tout ça.

  • Speaker #2

    Trop cool, merci Sarah. Et ma dernière question pour toi c'est si tu avais un conseil à donner à un entrepreneur, ce serait lequel ?

  • Speaker #0

    Alors, le conseil que je donnerais à un entrepreneur qui a déjà créé c'est de toujours s'adapter à son marché et de ne pas rester la tête dans le guidon. Plus tu prends de la hauteur dans un projet, et plus tu gagnes de l'argent et tu vois loin. C'est vraiment l'aspect visionnaire de l'entrepreneur. Et pour quelqu'un qui crée, qui n'a pas encore créé complètement, et qui a un projet, c'est d'oser, c'est d'y croire. Et pareil, de ne pas rester la tête dans le guidon, même si au début on est toujours la tête dans le guidon, mais de ne pas hésiter à déléguer et prendre de la hauteur par rapport à un projet. Parce que dès que tu as la tête dans le guidon et que tu es dans l'opérationnel... en fait, tu n'y arrives pas.

  • Speaker #2

    Écoute, c'est une belle manière de finir cet épisode. En tout cas, nous, on te souhaite de voir et d'aller très, très loin dans ce projet que tu portes, Sarah. Encore bravo pour tout ce que tu fais. Merci d'avoir accepté de te dévoiler aussi pendant cet épisode parce que c'est un exercice qui n'est pas évident.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas évident. Merci.

  • Speaker #2

    Après, on a passé un super moment et on écoute plein de belles choses pour la suite et à très bientôt. C'était le podcast des entrepreneurs d'Outre-mer.

  • Speaker #1

    Et on espère sincèrement que ça vous a plu et inspiré. Si c'est le cas, vous pouvez nous le faire savoir en mettant un like et en nous le disant dans les commentaires. Et bien sûr, pensez à vous abonner pour ne pas rater la sortie du prochain podcast.

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Le portrait créole de Sarah

    01:58

  • Son parcours : de la gestion d'un restaurant à un incubateur de startups

    11:45

  • Accompagnement, incubateur, accélérateur : tour d'horizon

    16:47

  • Quels sont les projets accompagnés au sein de COLAB FWI ?

    25:50

  • Le Business Model du COLAB

    34:41

  • Comment se faire une place quand on arrive dans un écosystème existant ?

    39:50

  • Les freins et les difficultés quand on est une femme entrepreneure en Martinique

    47:55

  • Comment et pourquoi s'entourer d'une bonne équipe ?

    57:23

  • Comment est né le projet COLAB, et comment a-t-il évolué ?

    01:03:43

  • Les chiffres du COLAB

    01:11:26

  • Un message pour la fin ?

    01:13:54

  • Les questions rapides : galère, fierté, conseil

    01:16:46

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Description

Dans cet épisode, nous allons en Martinique à la rencontre de Sarah FAYAD.


Depuis plus de 10 ans, Sarah oeuvre pour une cause : l'accompagnement des entrepreneurs dans la Caraïbe, et en particulier, les femmes. D'abord au sein d'une association, puis dans le service public, c'est finalement en 2023 qu'elle fonde son propre incubateur : le COLAB FWI.


Après une année d'existence, le bilan est déjà impressionnant : +38 femmes accompagnées, +1000 heures de formation proposées.


Dans cet interview alliant bonne humeur et transparence, Sarah nous parle :

  • de son parcours

  • du rôle d'un incubateur comme le Colab FWI

  • des difficultés d'entreprendre, quand on est une femme


Bonne écoute, et pensez à partager l'épisode autour de vous !


🔗 Les liens de Sarah

Le Colab FWI : https://colabfwi.com/



🔗 Les liens Entrepreneurs d'outremer

Rejoindre une communauté d'entrepreneurs ultramarins qui veulent avancer et progresser ensemble : https://lesentrepreneursdoutremer.fr/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur ce podcast. Mon nom est Clément Marianne et avec mon acolyte Franck Poirot, on vous emmène à la rencontre des entrepreneurs d'outre-mer.

  • Speaker #1

    On vous propose de parler d'entreprises, d'innovation, d'investissement, d'indépendance, à travers le témoignage de femmes et d'hommes créoles qui ont eu l'audace de se lancer. Nous échangerons avec eux sur leur parcours, leur succès, mais aussi leurs erreurs, leurs échecs et de la particularité d'entreprendre dans les noms.

  • Speaker #0

    Allez, c'est parti, on vous emmène avec nous.

  • Speaker #1

    Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast des entrepreneurs d'outre-mer. Un épisode un peu spécial parce qu'on va aborder une thématique qui n'a pas encore été abordée jusque-là et pourtant c'est une problématique prégnante quand on se lance. Pour aborder cette problématique, on a la chance de recevoir une entrepreneur bien connue en Martinique qui nous a fait l'honneur d'ailleurs de participer récemment à un de nos événements. La chance et le plaisir d'accueillir Sarah Fayad. Sarah, comment vas-tu ?

  • Speaker #2

    Bonjour, ça va et toi ?

  • Speaker #1

    Ça va, on est très contents d'être là. Je tiens à dire, je n'ai pas l'habitude de tourner des podcasts avec la lumière du soleil. Pour une fois, c'est Clément qui est en horaire décalé. Clément, ça va ? Tu n'es pas trop fatigué, pas trop défasé ?

  • Speaker #0

    écoute ça va mais j'avoue que depuis le début de ce tournage je me dis comment tu fais pour te lever à 5h du mat 4h du mat habituellement pour tourner des podcasts mais non très très heureux d'être là et je suis plutôt au moins un oiseau de nuit donc ça va ça me dérange pas trop

  • Speaker #1

    Ce qui nous permet de faire ça, c'est l'énergie de la passion. Et aujourd'hui, on va parler de projets passionnants portés par des personnes passionnées. Alors Sarah, on va commencer tout de suite. Donc tu connais notre podcast, tu sais comment ça se passe. On commence toujours avec un portrait créole. On va faire ton portrait et pour ce faire, on va te poser, je vais te poser trois questions pour un peu mieux te connaître. Alors la première question, si tu étais un plat, tu serais lequel et pourquoi ?

  • Speaker #2

    Alors si j'étais un plat, j'aurais été du lambigrilli avec des crudités et des frites. Je vais te dire pourquoi ça.

  • Speaker #1

    Tu as mangé ça ce midi, non ? On dirait un truc que tu viens de manger.

  • Speaker #2

    Non, parce qu'en fait, déjà, j'adore le lambi. Le lambi, c'est un produit de la mer, c'est un crustacé, donc j'adore le lambi déjà. Pour les crudités, c'est pour le côté il faut bien faire il faut toujours bien manger, s'entretenir, la santé, etc. Et puis les frites, c'est le petit bonheur, le petit plaisir. C'est une autre culture, ce n'est pas nous qui l'avons inventé. Tu comprendras pourquoi, c'est le petit mélange de tout, tu vois, pour avoir un bon assemblage et un bon menu.

  • Speaker #1

    Ok, donc on a ton plat, un plat équilibré avec les cruidités qui viennent apporter la touche de bonne conscience quand même.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Si tu devais nous donner un lieu, tu vois, un lieu que tu aimes bien, que tu affectionnes, dans lequel tu aimes aller ou dans lequel tu aimerais aller ou aller plus souvent, ce serait lequel ?

  • Speaker #2

    Alors, sans être très originale, je dirais au bord d'une plage. Pas forcément seule ou autre, mais au bord d'une plage ou dans la mer même. Tu sais, vraiment plonger dans la mer et être littéralement dans l'eau de la tête aux pieds. Et du coup, je dois dire aussi pourquoi, c'est ça, à chaque fois.

  • Speaker #1

    On veut tout savoir.

  • Speaker #2

    Alors le pourquoi c'est parce que pour moi déjà quand tu vas à la plage c'est toujours un moment agréable, tu vas te détendre, tu vas te recenser, tu sens le soleil sur ta peau, quand tu prends un bain tu sens le décalage de température avec l'eau et puis quand tu es dans l'eau, quand tu es dans la mer c'est l'immensité quoi, tu as un monde en dessous, tu as des poissons, tu as des crustacés, tu as des coraux, tu as plein de choses et c'est cette espèce de... de possibilité de rentrer dans ce monde tu vois dans le monde marin alors qu'on n'y vit pas et c'est pas chez nous mais on cohabite avec eux et donc du coup en fait c'est la découverte aussi enfin moi j'adore plonger mettre mon masque et être complètement ébahie par les couleurs des poissons et par leur grosseur leurs différentes formes et je trouve que ça reflète tellement bien aussi l'humanité parce que quelque part on est tous différents et notamment dans notre tête quoi je veux dire on a on a tous des pensées et des idées différentes et le seul endroit où j'arrive à me recenser et à me recentrer sur l'essentiel c'est bien au bord d'une plage ou dans l'eau c'était très poétique ton explication j'ai beaucoup aimé t'avais envie d'y être j'ai l'impression ouais,

  • Speaker #1

    ouais, grave tu sais on me demande souvent c'est quoi la différence entre la Réunion et la Martinique on me demande s'il y a un peu des disparités et je trouve que un truc qui vraiment on trouve qu'en Martinique et pas à la Réunion c'est cette facilité d'accéder à la plage justement et moi je dis souvent que mes deux premières années en Martinique je suis allé autant de fois à la plage qu'en 20 ans à la Réunion, où aller à la plage ça reste quand même une expédition parce qu'il n'y a pas de la plage partout etc et ici c'est hyper accessible et je me reconnais tout à fait dans ce que tu dis sur les bienfaits en fait de l'exposition au soleil, de l'immersion dans l'eau la janvier J'ai envie d'y être.

  • Speaker #0

    Ce que tu dis est tellement vrai, Franck, que je ne saurais même pas te dire là c'était quand la dernière fois que je suis allé à la plage. C'est triste, mais... Mais par contre, j'aime bien la rivière et j'y vais assez souvent. Mais la plage, c'est vrai que...

  • Speaker #1

    c'est un autre sujet donc Sarah tu nous as transporté avec ton lieu maintenant pour terminer le porté créole si tu devais nous donner une musique ou un style musical que tu aimes bien ce serait lequel ?

  • Speaker #2

    le zouk rétro parce que j'ai le droit de dire rétro et de préciser

  • Speaker #1

    Tu vois quand tu parles de plage, moi ça me fait frissonner mais dès que tu dis zouk, Clément il tend l'oreille et là il entend du rétro, là ça y est il est...

  • Speaker #0

    Ah ouais c'est ça. Mais par contre on veut des bandes d'artistes là, ça va ?

  • Speaker #2

    J'en ai un, celui qui t'en donne. Alors le zouk rétro d'abord, je vais vous expliquer pourquoi. Parce que, bah forcément je suis martiniquaise, j'ai grandi en Martinique donc le zouk étant la danse nationale à l'histoire de la Martinique. le zouk c'est une danse qui se partage on ne danse pas seul le zouk on le danse à deux mais c'est un moment de partage c'est un moment où on écoute la musique où on s'évade et en tant que femme en tout cas c'est un moment où tu dois te laisser guider parce que c'est les hommes en général qui mènent la danse si on aime bien et c'est un moment aussi où tu apprends à faire confiance et à te laisser guider en fait et quand moi j'ai appris à danser alors j'étais très jeune quand j'ai appris à danser avec mon frère mes cousins etc j'avais du mal, tu sais, je tenais, je n'allais pas lâcher prise et tout. Il me disait, mais détends-toi, lâche-toi et tout, écoute la musique, etc. Et j'ai eu de très, très bons moments dans ma vie où j'ai dansé un bon zouk et tu sais, c'est festif, c'est du partage aussi et puis c'est doux, tu vois. Alors, j'aime beaucoup les musiques aériennes, je suis une grande fan de toutes les musiques aériennes, notamment de la soka, j'adore la soka aussi. Mais le zouk pour moi c'est la douceur, c'est emblématique de la Martinique et on a réussi, grâce à Kassab notamment, parce que hein Clément tu m'as demandé des noms, mais grâce à Kassab notamment, à faire du zouk une musique connue dans le monde. Et c'est l'une des fiertés, parce que je suis un peu chauvine, n'est-ce pas aussi, c'est l'une des fiertés en tant que Martiniquaise de dire qu'aujourd'hui les gens dansent du zouk et un peu partout finalement. Et c'est une danse qui, de prime abord, a un côté même un peu sexuel, tu vois, les gens apparemment dans nos... dans les générations précédentes, les étrangers disaient mais ils dansent, ils se frottent, c'est quelque chose de peut-être un peu malsain, alors qu'en fait quand tu découvres et quand c'est ta culture, tu vois que pas du tout, tu peux danser avec ton frère, ton cousin, n'importe qui en fait, et sans aucune à rien penser, et pour moi c'est plutôt une notion de partage, et personnellement vraiment c'est de la bonne musique à l'époque, c'est pour ça que j'ai précisé sur du rétro, parce qu'à l'époque... il y avait vraiment des artistes, il y avait des batteurs, il y avait des guitaristes, il y avait de la basse, il y avait des pianistes, il y avait vraiment en fait un... C'était vraiment toute une communauté musicale, avec des vrais musiciens, et pas que, juste quelqu'un qui chante derrière un micro. Donc pour moi, c'est mon enfance, et ça représente bien où je vis et ce que je représente aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Chaque fois qu'on finit sur la question de musique, en fait Clément est fan, fan de musique. Et donc à chaque fois que notre invité propose, enfin termine sur la question quel est le choix de la musique, il a toujours un petit truc à dire. Et là tu vois tu as...

  • Speaker #0

    Je me suis retenu un peu là. Dans ma tête tu m'as ramené déjà des souvenirs, je me suis dit ah ouais, j'ai encore des souvenirs.

  • Speaker #1

    Tu as dit Kassav, donc là il est parti. Donc Clément vas-y, c'est ton moment de réagir.

  • Speaker #0

    Non mais en fait tu sais ce qui m'a déclenché c'est le côté zouk rétro et je suis vraiment parti dans des trucs parce que pas plus tard qu'hier j'ai écouté Feel Control et moi j'adore les zouks rétro parce qu'en fait comme tu le dis, peut-être que vous ne savez pas ça mais à La Réunion on écoute beaucoup de zouk vraiment entier mais vraiment rétro pour le coup. et on les écoute toujours quand tu écoutes ExoFM ici c'est la radio un peu soleil on aime ce côté très rétro et là où vraiment j'étais 100% d'accord avec ce que tu as dit Je trouve que le zouk rétro a un côté très familial en fait. Moi, c'est vrai que dans les soirées, quand j'étais jeune, dans les communions, les baptêmes, etc., tu dansais entre cousins, cousines du zouk. En fait, du coup, ça m'a rappelé des bons souvenirs. C'est vrai que j'étais un peu perché. Et ouais, en fait, pour moi, c'est vraiment un pilier aussi de... des valeurs, de la culture, des bons moments aussi, du côté festif, familial. Donc ouais, je me suis bien retrouvé dans ce que tu as dit et ça m'a donné envie d'aller écouter David Ramène, la réelle surface des femmes à voix.

  • Speaker #2

    Super !

  • Speaker #1

    Merci Sarah pour ce portrait. Je trouve que ce qu'il en ressort, c'est quelque chose de très, très ancré. Très ancré dans ton territoire martiniquais avec le lambi grillé au bord d'une plage, avec un bronzouk rétro en fond musical. Là le décor est vraiment posé et on sent cet attachement à la Martinique, à ton île. pour continuer tu vois d'en savoir un peu plus un peu plus sur toi dans les dans les grandes lignes si tu devais nous décrire ton ton parcours tu vois parcours de vie les études tout ça qu'est-ce que tu nous qu'est-ce que tu nous dirais alors en nom de mot atypique alors moi j'ai l'impression que j'ai tout fait de travers et

  • Speaker #2

    du coup c'est assez drôle parce que dès qu'on me demande mon parcours déjà j'ai dit oh là là est-ce que je suis vraiment obligée de la catastrophe que j'ai dû traverser et En fait, moi, j'ai un parcours universitaire en psychologie. Donc, j'ai toujours voulu être auprès des autres et toujours dans l'aide d'autres filles. Et puis, on va dire que mon cercle familial m'a rattrapée parce que je suis fille et petite fille d'entrepreneur. Je suis entrée à Martinique pour ouvrir un restaurant avec mon grand frère que j'ai eu pendant quelques années. Et en fait, très tôt, à à peine 21-22 ans, j'étais déjà co-gérante d'un restaurant qui avait plus de 7 ou 8 salariés. Et donc du coup, j'ai été tout de suite embarquée dans l'entrepreneuriat. familiales en plus, de nuit, restauration, enfin je pense que je commençais par le plus dur. Et être la plus jeune de l'équipe et devoir manager plus de 7 salariés qui ont 10 ans de plus que moi, pour certains, et puis qui ont plus de compétences aussi, je n'avais aucune compétence en restauration. Donc je me suis formée en parallèle sur la comptabilité, notamment de mon restaurant, mais sur la comptabilité avec un cabinet d'expertise comptable à l'époque. Et j'ai fait ça pendant 4 ans. Donc, ça a été une période de ma vie qui a été très difficile parce qu'il fallait que je sois au niveau de ce qui était attendu, tu vois, de moi. Et même pour moi-même, parce qu'en vrai, tu es jeune entreprise, tu fais comme tu peux et tu payes des prestataires pour faire le reste. Mais l'idée, c'est que je voulais vraiment tout maîtriser. Et on a eu de la chance. Du coup, mon frère, à l'époque, qui était l'homme, tu sais qu'à l'époque aussi, on en parlera, mais... moi j'avais une petite place parce que j'étais une femme et j'étais très jeune en plus et mon frère qui était beaucoup plus costaud il a deux ans de plus que moi et puis on avait on a eu ce projet à deux aussi tu vois il l'a construit tous les travaux tout ça c'est vraiment lui qui s'en est chargé donc on a gagné le prix des jeunes entrepreneurs de l'année et c'est lui qui a été récupérer le prix et tout ça mais c'était son statut et c'était ok mais c'est vraiment un travail qu'on a fait à deux tu vois et travailler en famille c'est pas forcément simple non plus parce qu'il faut mélanger finalement les discussions avec les gens autour du déjeuner de famille le dimanche tourne autour du travail, il y a forcément un pic ou quelque chose qui part. Bon bref, ça a été assez compliqué, mais on a eu de la chance de pouvoir mettre le restaurant en location très vite. Et puis après, naturellement, j'ai été réorientée vers mes premiers amours, à savoir l'accompagnement des gens. Et j'ai été, c'est là qu'on s'est rencontré, Franck, si je ne me trompe. J'ai été accueillie au sein d'un incubateur qui avait une fédération nationale qui s'appelle Martinique Pionniers, dont j'étais vraiment salariée. J'ai été embauchée là-bas. Et ce qui a fait que j'ai été embauchée sans... Enfin, où ça coulait tout le temps, c'est que j'avais vraiment la casquette de psycho, finalement, avec cette capacité d'analyse et d'écoute et d'oreille attentive, et de détection aussi des difficultés ou des freins des gens. Et parallèlement, j'avais l'âme de l'entrepreneur et les connaissances qu'elle avait. Donc, bien évidemment, ma formation en comptabilité m'a beaucoup servi. Donc j'y ai travaillé pendant bien 4 ans et puis la structure malheureusement a fermé, j'ai accompagné plus de 80 femmes dans ces locaux, enfin 150 femmes mais 80 ont créé des vraies entreprises donc c'était vraiment incroyable, j'ai vraiment découvert ma passion à ce moment-là. à l'issue après j'ai la structure affermée pour Céline Association j'ai eu une petite fille qui a 6 ans aujourd'hui j'ai eu la chance d'être maman c'était un nouveau combat c'était voilà tu vois j'ai à peine fait mon deuil de mon travail que j'aimais beaucoup il n'y avait plus de financement donc on a fermé que Bush tombait enceinte et qu'il fallait gérer l'arrivée d'un bébé tout ça tu vois donc ça a été vraiment un bouleversement assez important dans ma vie et j'ai eu la chance après de travailler pendant 4 ans à France Travail maintenant finalement en Pôle emploi où j'étais conseillère entreprise, je m'occupais notamment de toute la gestion des fonds dédiés à... à l'ingénierie de recrutement, donc vraiment tout ce qui sera aide à l'embauche, mesures de l'État et de France Travail, etc. Et puis, en décembre 2022, j'ai décidé de tout quitter pour monter mon projet, pour monter le Collab FWI, qui est un incubateur dédié aux femmes caribéennes. Je ne vais pas dire que Martiniquais, parce qu'on accompagne des femmes de Samaritaine, de Guadeloupe maintenant, donc vraiment caribéennes. Et voilà, je t'expliquerai pourquoi tout à l'heure dans les détails. Voilà, grossièrement mon parcours.

  • Speaker #1

    assez atypique il y a un truc sur lequel j'aimerais rebondir tout de suite tu nous as parlé du collab effectivement on va en revenir au moment où on tourne cet épisode pas plus tard que hier soir c'était la soirée des 1 an du collab et un truc qui m'avait marqué dans les incubés qui faisaient un peu leur témoignage, leur accompagnement c'était cette notion d'écoute dont tu l'as refait mention là du coup ça me pose cette question en quoi pour toi en quoi l'écoute est importante tu parlais aussi de déceler on va dire déceler les potentiels un peu plus tôt dans ta présentation tu disais aussi qu'on est tous des êtres humains avec des pensées différentes etc, enfin je sens que c'est un sujet qui t'intéresse beaucoup, d'où ça te vient ce goût là pour l'humain et pour l'accompagnement

  • Speaker #2

    en fait pour moi on accompagne pas des projets on accompagne des porteurs de projets et homme ou femme je pense que on a besoin d'être au clair avec qui on est, d'où on vient et où on veut aller, avant de monter un projet. Donc forcément, je t'ai dit, depuis ma scolarité, j'ai toujours été concentrée sur la psycho, aider les gens, même dans ma vie personnelle, j'ai toujours été proche de mes amis, un peu la confidente, tu sais, à créer des liens de bienveillance et autres. Et mes amis, je les ai depuis longtemps, tu vois. J'ai toujours des amis depuis 10, 15 ans, 20 ans, tu vois. j'ai pas de nouveaux amis je sais pas comment t'expliquer mais j'ai un espèce de noyau bref parce que je chéris tu vois ces personnes et que c'est toujours dans la bienveillance et je me suis rendu compte puisque moi en fait j'ai démarré mon activité en étant chef d'entreprise donc la solitude de l'entrepreneur les craintes de l'entrepreneur et les obligations de l'entrepreneur je les ai vécues de plein fouet avec un manque de maturité assez important et Ça a fait qui je suis aujourd'hui. Je pense que ça fait partie de l'expérience et ce qui a fait que j'ai su rebondir. Mais ça a été aussi violent de se rendre compte, même si on était deux, mon frère était avec moi. Mais la réalité, c'est que quand tu es toute seule chez toi et que tu vas te coucher, tes craintes, tu les as pour toi. Du coup, moi, ce que je dis souvent, c'est que je connais par cœur les fissures de mon plafond. On se réfléchit que je dois me dire que j'ai à payer ça, j'ai à faire ci, j'ai à faire ça. Après avoir un peu... qui se reculent là je pense que déjà moi ma vie je me suis dit que ce qui est le plus important aujourd'hui c'est d'accompagner des personnes mais d'abord sur le plan humain tu vois des projets il y en a un modèle économique ça se travaille un projet en plus tu peux l'adapter en fonction du marché tu peux obligé de démarrer tout de suite très gros tu vois en fait ça se module c'est un projet mais l'humain par contre en est tout seul et pour moi l'adéquation alors je vais dire homme avec un grand H projet et c'est le point fort c'est ce que tout le monde regarde c'est ce que les finances regardent, c'est ce que les banques regardent c'est ce que les... les institutions regardent, c'est ce que les clients regardent, prestataires ou autres, c'est vraiment l'adéquation qu'il y aura entre la personne et son projet. Donc oui, l'humain est très important et pour moi, l'un ne va pas sans l'autre.

  • Speaker #1

    Je reviens à cette soirée des 1 an et les discours des incubés. Et effectivement, je trouve que c'est quelque chose qui ressortait beaucoup. En fait, elles ont vécu leur accompagnement, non pas comme un accompagnement professionnel, mais vraiment comme une aventure humaine. Et je pense que c'est ça, la force du collab. donc le collab c'est quoi ? tu vas tout nous expliquer pour poser toutes ces questions on va laisser quand même la parole à Clément avec qui on a préparé plein de questions pour toi Sarah donc on va commencer à aborder le coeur du sujet là de l'épisode yes

  • Speaker #0

    merci Franck et merci Sarah pour cette entrée en matière moi je suis hyper curieux. J'ai énormément de questions sur tout ça. Mais déjà, pour commencer, est-ce que tu peux nous pitcher un peu c'est quoi le Collab, c'est quoi l'objectif et c'est quoi les différentes composantes du projet ?

  • Speaker #2

    OK. Alors, le Collab, c'est un incubateur d'entreprises dédiées à l'entrepreneuriat féminin. Et on propose trois services au sein de cette structure. Donc, le premier point, c'est qu'on a un espace de coworking de 120 mètres carrés à disposition des femmes qui veulent créer des entreprises. Donc, soit sous un schéma, elles viennent, elles louent l'espace pendant la journée, soit elles font partie intégrante de l'accompagnement global. Donc, la deuxième composante, c'est les formations collectives. Donc, on a 350 heures de formation collective au sein de notre parcours. Et puis, on a des heures d'entretien individuel, donc qui sont déterminées en fonction du besoin. avec nos formateurs. Alors, qui sont nos formateurs ? C'est souvent ça la question, et c'est le cœur même de Collab. Nos formateurs, ce sont des experts qui sont en Martinique. Donc, nous avons des avocats, nous avons des experts comptables, nous avons des juristes, nous avons des webmasters, des agences de communication. Et en fait, en gros, on a 28 consultants qui gravitent autour du Collab, qui gravitent autour des locaux, qui viennent manger avec nous le midi, qui font des formations, enfin, les gens passent. Et ce sont des personnes qui sont tout aussi engagées par la... la notion de développement économique local par l'entrepreneuriat féminin qui crée en fait cet écosystème. Donc effectivement, quand on rentre au Collab, on ne rentre pas dans une formation classique et puis à la fin de la formation, c'est terminé. On rentre dans une nouvelle façon d'entreprendre. C'est une aventure et c'est un réseau, c'est une communauté. Donc en gros, l'accompagnement qu'on propose sera de dire on vous accompagne sur tous les aspects de l'entrepreneuriat. Chaque aspect sera abordé par un expert, ce sont comme je t'ai expliqué des consultants externes qui viennent. Et en gros on voit le premier niveau d'information en formation collective et on approfondit en fonction du porteur du projet et de son projet en entretien individuel.

  • Speaker #0

    La première question que moi je me pose c'est, tu as dit que le Collab était un incubateur, est-ce que, j'ai aussi lu sur votre site, dans les programmes, que vous avez le mot accélérateur. Pour les personnes qui peuvent être un peu perdues sur ces termes incubateur, accélérateur, start-up studio, etc., est-ce que tu peux éclairer un petit peu c'est quoi la différence entre tout ça ?

  • Speaker #2

    Alors, un incubateur, c'est un endroit où on va accueillir des porteuses de projets, de l'idée, même de l'émergence d'idées, jusqu'à la concrétisation du projet. Donc là, ça peut être entre 6 et 1 an, c'est les 6 premiers mois où tu as un projet, tu as une idée en fait. On va déquantiquer l'idée, on va en faire un projet. Et ce projet, on va regarder s'il est viable, si économiquement on s'en sort, si ça atteint les objectifs en termes de charges ou autres. Et puis, si c'est en adéquation avec le planteur. tu vois ça c'est vraiment le volet incubateur le volet accélérateur c'est plutôt pour des personnes qui ont déjà créé mais qui n'arrivent pas à décoller comme ils veulent tu vois tu as des start up qui arrive et boum tout de suite ça lève des ponts, des affaires incroyables et tout et puis tu en as d'autres qui ne vont en fait pas du tout donc l'idée c'était d'avoir les deux volets donc il y a le volet incubateur c'est vraiment pour les femmes qui sont un peu perdues qui se sentent seules et qui veulent bien faire tu vois mais qui n'ont pas forcément ni les connaissances ni les compétences pour y arriver seules Et puis le volet accélérateur, c'est plutôt pour des chefs d'entreprise qui sont déjà aguerris, mais qui ont cette volonté de pouvoir développer davantage leur entreprise, ou qui se retrouvent face à une réalité financière compliquée, parce que les deux ou trois premières années d'entreprise sont quand même assez importantes. Et du coup, après on avance, et l'idée sur le volet accélérateur, c'est qu'on ait une augmentation de chiffre d'affaires dès l'épisode. premier mois d'accompagnement. Alors, la réalité, c'est que moi, les entreprises qui sont en schéma accélérateur, ce sont des entreprises qui n'arrivent pas à décoller comme elles veulent. Et souvent, des fois, ça peut être un problème de site, ça peut être un problème de tarification par rapport aux charges. Enfin, tu vois, ça peut être plein de choses. Mais souvent, on a des entrepreneurs qui démarrent seuls en se disant qu'ils peuvent tout faire et finalement, ils reviennent sur leur copie quelques années après. Donc, si je devais différencier les deux, ce serait ça. Un incubateur, pour moi, c'est vraiment un endroit où... On va accueillir les entreprises, aussi comme un accélérateur, mais l'incubation c'est vraiment au stade de, tu sais, limite c'est un fœtus le truc, ça n'a pas encore mûri, c'est pas encore créé. Et en fait c'est vraiment très très très en amont à la création. On va parler d'émergence, d'adéquation, d'études de marché, de regarder ce qui se fait sur la concurrence, tu vois, c'est des gens qui n'ont pas encore fait tout ça.

  • Speaker #0

    Ok, ok, très très clair. Merci en tout cas d'avoir précisé ça. Est-ce que tu peux nous dire les types de projets que tu accompagnes ou que tu souhaites accompagner ? Est-ce que vous avez une verticale ou est-ce que c'est généraliste ? Est-ce qu'il y a une sélection à l'entrée ? Tu vois, c'est quoi les profils des personnes et les typologies de projets que vous accompagnez ?

  • Speaker #2

    Alors, Au démarrage, le critère pour intégrer Collab, c'était bien évidemment d'être une femme et d'avoir un projet. Il s'avère qu'on a eu énormément de demandes quand on est arrivé sur le marché. Franchement, je m'attendais à tout sauf à ça. On a eu quand même énormément de personnes intéressées et beaucoup de femmes mobilisées. Et donc, du coup, on a imposé des critères. Alors, il faudrait que le projet soit… En fait, moi, ce qui est important, encore une fois, ce ne sera pas tellement le projet, mais plutôt la personne qui va le porter. Donc moi je veux des personnes qui soient dynamiques, qui soient engagées dans leurs projets. Il faut que ce soit un projet de vie, tu vois, et pas un projet en plus de mon activité, mais je n'y vais pas trop vite, pas trop fort, tu vois. Moi, vraiment, c'est un petit peu ça qui est déterminant. Après, les projets qu'on accompagne, on a de tout. J'en ai quelques-uns dans la tech, avec des applications, avec des projets autour de l'IA, autour des nouvelles technologies. Parallèlement, j'ai aussi des projets dans le service à la personne. donc qui sont plutôt intéressants. Et puis parallèlement encore, j'ai des projets qui sont… Quand je dis des petits, je n'aime pas dire petits parce que je ne veux pas que ce soit péjoratif, mais c'est des projets qui n'ont vocation qu'à créer le propre salaire des porteurs de projet. Et ça, c'est OK aussi parce que c'est une forme d'entrepreneuriat, pour qu'on soit clair. On ne va pas créer tous des entreprises avec 150 salariés. Donc, ça aussi, c'est OK. Et en fonction du porteur du projet, bien évidemment, on adapte. J'ai des femmes qui ont des projets qui sont incroyables, qui me disent Non, non, mais c'est un petit projet. Alors qu'en fait, pas du tout. C'est un projet qui peut être industrialisé, qui peut aller lever des fonds, qui a un potentiel incroyable. Mais elles n'auront pas forcément la réflexion et cette projection-là. On s'en soucie à ça. Donc voilà, je ne sais pas si j'ai répondu à ta question, mais on n'a pas de critères, en tout cas, en termes de secteur d'activité.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. En fait, ce que je voulais savoir, et tu as très bien répondu, c'était, tu vois, est-ce que tu avais un secteur, une verticale particulière ? Ça, c'était le premier sujet. Et aussi, tu vois, en termes de marché, je me demandais, est-ce que ça vise plutôt la Martinique, les Caraïbes, ou est-ce que c'est des projets qui sont plutôt à vocation de ce qu'elle est, aller vers le national, international ? En fait, ce que je comprends, c'est que ça peut être les deux. Il n'y a pas de...

  • Speaker #2

    C'est-à-dire que, en général, elles arrivent avec un projet solo. C'est-à-dire qu'on arrive, c'est des solopreneurs qui veulent entreprendre dans un secteur d'activité et qui veulent juste gagner leur argent et peut-être embaucher une ou deux personnes. Et en fait, quand on creuse, on voit que certains projets ont beaucoup plus de... de projection, tu vois. Et souvent, on les alerte dessus et puis on les accompagne, tu vois. Donc moi j'ai un projet notamment que j'accompagne avec une nana, elle veut transmettre de l'amour et vraiment être à fond, elle aime sa famille, elle aime son île, elle produit des boissons à base de fleurs comestibles et arténiques, sauf qu'en fait ça n'existe pas et du coup c'est important qu'elle industrialise son projet pour aller chercher sur la Guadeloupe, pourquoi pas sur la Réunion, sur la Guyane, pour industrialiser vraiment ses recettes. Merci beaucoup. Elle a une durée de conservation qui est hyper importante, qui est à peu près 3 semaines, donc c'est beaucoup pour enjû. Et là, par exemple, typiquement, elle est arrivée avec un petit projet pour le faire au Martinique, alors que pas du tout, ça a une dimension caribéenne. peut-être même nationale, tu vois, elle pourrait le vendre par là. Donc là, c'est le premier point.

  • Speaker #0

    Le deuxième point c'est qu'on ne se limite pas aussi sur des projets, donc j'accompagne des projets qui ont un besoin de financement d'un million trois cent mille euros. Et je me dis, enfin le plus gros c'est celui-là, et je me dis mais waouh en fait où est-ce que je vais aller trouver cet argent pour le porteur. Et puis en fait, si c'est cohérent, on trouve. C'est ça qui est important. C'est que même en termes de montant, en termes de vision, en termes de projection, on ne va pas se limiter. On essaye de trouver simplement les bons partenaires. Et c'est d'où la beauté de Collab, puisqu'on a des collaborateurs qui viennent, mais on n'est pas fermé sur une personne. Moi, je fais des formations, les formateurs bougent. Chaque année, c'est des formateurs différents. Il y a des gens qui rentrent, il y a des gens qui se rentrent. il y a des gens qui restent quand même en stand-by, etc. Et en fonction simplement de l'expertise qui est recherchée au niveau de notre porteur de projet, on trouve en tout cas la personne ressource qui lui faut.

  • Speaker #1

    Ok, ok. Et tu parlais d'investissement, du coup, j'ai...

  • Speaker #0

    Oui, pardon.

  • Speaker #1

    Je voulais creuser un peu cette partie-là parce que je sais que, en tout cas à La Réunion, c'est un sujet qui revient assez souvent, le besoin d'investissement. et le... le manque aussi le manque de réponse à ça est-ce que c'est comment est la situation de votre côté et quelles solutions tu vois toi pour aller financer un projet qui veut faire une levée de fonds d'un million d'euros il faut quand même aller chercher des investisseurs pour le faire, des business angels des... et des personnes qui sont capables d'investir en Précide, en CIDE, en Seria, etc. Voilà, comment vous vous adressez à ce sujet ?

  • Speaker #0

    Alors, la recherche de financement, c'est le nerf de la guerre. Tous les porteurs de projets ont besoin de financement, hommes ou femmes d'ailleurs. Et me concernant, concernant CodeLab réellement, on essaie de trouver des solutions et surtout on apporte des informations que les porteurs de projets n'ont pas. Donc, on peut aller lever des fonds bien évidemment avec la banque, pour réserve d'avoir un apport conséquent. On a des organismes comme l'ADI qui proposent des financements allant jusqu'à 15 000 euros. On a la BPI. qui aussi propose des financements en cofinancement à la banque ou à la porte, en tout cas qui est proposé. Après, tu peux aller chercher, nous on a l'initiative Martinique, je ne sais pas si ça existe à La Réunion, mais je pense que ça doit exister.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    on a l'initiative Martinique, en tout cas ici, qui font des prêts participatifs, des prêts à taux zéro, etc. Des prêts d'honneur, etc. Et après, le tout, c'est comment assembler tout ça. Souvent, ils pensent que ce n'est pas cumulable, que ce n'est pas ci, que ce n'est pas ça. Et en fait, des fois… Il suffit d'imbriquer les demandes, d'être sûr de ne pas se tromper et normalement ça va. Donc je ne dis pas que j'arrive à lever des fonds pour tout le monde, parce que c'est souvent la question qu'on me pose, Oui mais j'ai besoin d'argent, est-ce que tu peux le faire ? Non, je ne peux pas prétendre pouvoir lever pour tout le monde. Je travaille également en collaboration avec un de mes consultants qui fait de l'ingénierie de financement et qui lui est chargé d'aller chercher des visas Sungell, d'aller chercher des fonds d'investissement. On en a deux qui sont venus à Martigny. qui se sont intéressés à nous, mais en réalité on n'avait pas matière à leur proposer des projets pertinents, en tout cas qui étaient à maturité, parce que les fonds d'investissement viennent très rarement en schéma créat, ils viennent plutôt pour consolider, sur le volet développement, et puis les enveloppes sont assez chères, c'est-à-dire qu'ils ne viennent pas pour te donner 100 000 euros. c'est entre 500 minimum et 3 millions d'euros, et la planchette moyenne c'est 1 million. Tu vois, quelque part, la réalité qu'on a aussi, c'est que les fonds d'investissement qui pourraient s'intéresser à la Caraïbe, on n'a peut-être pas les projets pour ça. Et c'est pour ça que je parlais d'industrialiser, parce que ma porteuse de projet, si elle reste concentrée sur la Martinique, c'est sûr qu'elle n'aurait peut-être pas matière à demander 500 000 euros. Mais par contre, si elle va développer son activité en Guadeloupe, en Guyane, à la Réunion, là, elle aura besoin de l'argent et il y aura vraiment un fort potentiel de plus-value en tout cas. Donc, réellement, je pense que... On est tous dans le même bateau, je pense qu'à La Réunion c'est pareil, mais on a un vrai problème de financement, on a un vrai problème de délai, nous on a des délais administratifs qui sont très longs aussi au niveau des collectivités, donc ça retarde beaucoup les chars de porteurs de projets, et puis c'est pas facile, en même temps il faut pas compter sur les aides non plus pour vivre. Et donc du coup les solutions alternatives aussi, ça peut être du crowdfunding, tu vois, il y a d'autres possibilités.

  • Speaker #1

    et nous on les envoie notamment sur le montage de tous ces dossiers là et de voir qu'est-ce qui est le plus pertinent ok très très clair je veux rebondir aussi sur le financement et notamment ton business modèle à toi celui d'un incubateur Comment vous vous financez, comment vous financez les différents intervenants, etc. Comment ça fonctionne et comment toi tu as fait pour lancer ça ? Parce que j'imagine que tu parlais d'espace de coworking, tu parlais de consultants qui t'entourent, tu parlais de beaucoup de choses qui coûtent de l'argent. Et je suis curieux de savoir comment tu as financé ça au démarrage. et quel est le business model derrière aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Salut, c'est Anthony. Je me permets de t'interrompre un instant dans ce podcast pour te parler de quelque chose. C'est la communauté des entrepreneurs d'outre-mer. La communauté ou encore la commu, c'est un groupe d'entraide entre entrepreneurs qui sont basés en outre-mer ou issus de la diaspora ultramarine. Dans cette communauté, nous avons actuellement des personnes issues de la tech, de l'immobilier ou encore du social, mais aussi avec différentes maturités dans l'entrepreneuriat. Notre objectif, c'est simple, c'est de se tirer les uns les autres vers le haut. Avec quoi ? Avec un groupe Discord où on peut échanger tous les jours. Il y a un Digital Cowork pour rencontrer des personnes et pour pouvoir échanger avec des membres pour trouver du soutien dans nos projets. On a aussi des ressources exclusives réservées aux membres et aussi des événements sur mesure pour t'aider dans ton parcours entrepreneurial. Que tu sois débutant ou expérimenté dans ton domaine, que tu sois à La Réunion, aux Antilles ou en métropole, tu es le ou la bienvenu. Tu retrouveras toutes les informations utiles dans le lien en description de cet épisode. Et puis, si tu as des questions, n'hésite pas à revenir vers nous. On se fera un plaisir de te répondre. Maintenant, on reprend le podcast.

  • Speaker #0

    Je pense que j'ai eu beaucoup de chance. Alors, tu sais, quand même, je tiens à dire que Collab, j'y travaille depuis à peu près 7 ans. Donc, j'ai eu le temps de réfléchir beaucoup, beaucoup, beaucoup au modèle économique qui serait intéressant. Après, Collab, sans surprise, on est organisé de formation déjà. Donc, on peut aller lever du financement par rapport à la formation. L'espace de coworking est payant. Donc, les gens viennent, mais payent pour du coup être au Collab. Et pour pouvoir bénéficier de notre espace de travail, de la Wi-Fi, des écrans. pardon, des écrans connectés qu'on a ou autres. Et puis, on a donc la partie financement. Et puis, l'année dernière, en fait, on a contribué à l'évolution de... Alors, comment je vais... Comment je parlais de ça ? En fait, je me suis positionnée sur un programme opérationnel des fonds européens. qui est concentrée sur non pas l'entrepreneuriat féminin, mais la politique égalitaire entre les hommes et les femmes. Et au départ, je me suis dit, il ne faut justement pas s'autoriser, que ce soit les hommes et les femmes ensemble. Mais en fait, comme il y a déjà des inégalités qui sont assez marquantes sur les territoires, et je pense aux nationales aussi, l'idée c'était simplement de proposer une solution pour les femmes. pour que ce soit abordable pour elle et pour qu'elle puisse vraiment apprendre, se démarquer et se développer. Et parallèlement... Et parallèlement, c'est un sujet sociétal en fait, si tu veux. Donc, nous, on a trouvé l'axe dans lequel on rentrait sur l'ancien programme. Bon, on n'a pas pour le moment, en tout cas, déposé de nouveaux programmes sur cette année. Mais on a été aidés comme ça. Et après, je ne te cache pas que ce qui nous a beaucoup aidés aussi, c'est l'adéquation entre le projet et la personne. Puisque... j'ai dû passer pas mal de commissions quand même, tu vois, au niveau de la banque, au niveau d'Initiatives Martiniques et pas mal d'institutions pour qu'ils puissent nous faire confiance et puissent réellement voir le besoin auquel on répondait, tu vois. Donc, le modèle économique de collab, il est là, c'est l'année dernière, on n'a qu'un an d'activité, donc si tu veux, on refera un podcast dans 5 ans pour voir l'évolution du modèle, parce que ça ne change plus le temps. mais on a une partie des femmes qui payent leur accompagnement intégralement, celles qui ne sont pas illisibles. On en a d'autres qui vont chercher du financement et chaque financement est propre en fait. Je n'ai pas d'enveloppe où je dis 50 personnes peuvent se positionner dans tel format Après, il faut maîtriser. C'est vrai que les fonds européens, c'est très compliqué à gérer, mais on a eu de la chance en tout cas sur l'ancien programme.

  • Speaker #1

    Et puis j'imagine que du coup, quand quelqu'un vient te voir pour être incubé, je pense que tu l'accompagnes du coup sur cette recherche de comment elle va financer son projet de manière globale en incluant votre accompagnement, c'est ça ? Oui. Ok, écoute, c'est hyper clair pour moi. Peut-être une dernière question avant de redonner la main à Franck.

  • Speaker #0

    Écoute, moi je suis là pour ça, donc posez-moi les questions que vous voulez.

  • Speaker #1

    Oui, mais Franck le sait, je suis assez bavard, parce que je suis assez curieux sur tous ces sujets-là. Mais peut-être une dernière question, c'est... Comment toi tu t'intègres avec l'écosystème entrepreneurial existant ? Typiquement, je sais qu'il y a la French Tech qui existe, comme à La Réunion. J'imagine que nous on a Digital Réunion, alors je ne sais pas si vous êtes Digital Martinique.

  • Speaker #0

    On a Mars Digital.

  • Speaker #1

    J'imagine qu'il y a un écosystème existant. Comment toi tu es arrivé et tu t'es dit, je vais faire un incubateur qui n'est pas en opposition de ce qui existe, mais plutôt en complémentarité ? En tout cas, j'imagine que c'est le cas. Et comment tu as réussi à te positionner sur tout ça et t'y retrouver dans un écosystème qui est déjà existant ?

  • Speaker #0

    Alors, je me suis imposée. Je ne te cache pas que... J'avais déjà cette casquette sur l'entrepreneuriat féminin parce que j'y avais travaillé en tant que salariée, comme je t'ai expliqué tout à l'heure. Et quand j'ai monté Collab, j'avais très peur parce qu'il y a quand même des structures d'accueil, des chefs d'entreprise. Dans le milieu associatif, il y en a beaucoup aussi, des associations qui s'occupent des femmes. Mais en fait, je me suis dit, dans la vie, chacun a sa vision de l'entrepreneuriat, chacun a sa vision des projets. Et moi, la mienne, j'ai envie de la partager et on va voir ce que ça donne. Donc, je suis arrivée avec une casquette plutôt non pas de, comme tu dis, de concurrent, etc. Dans l'écosystème, mais plutôt de partenaire, d'innovation, tu vois. et de recherche et vraiment limite à soiffer de partenariats. Et du coup, ça m'a beaucoup aidée. La French Tech, en fait, on n'a aucun problème avec aucun des... tu vois, aucune personne de l'écosystème. Au contraire, en tant qu'assafiroir de ma part, mais au contraire. Et l'idée, c'est de trouver la complémentarité. Je travaille avec le village Belgaia, je travaille avec le Martin Digital, je les rencontre à plusieurs reprises. Je travaille avec les entreprises, je travaille avec le MEDEF, j'interviens dans les conférences, tout ça. Donc, en fait, c'est plutôt mettre de la synergie dans tout ça, tu vois. Ne pas penser que l'un va gratter sur le projet de l'os ou sur l'écosystème de l'os. Non, et j'avoue que j'avais cette crainte là aussi au sein de mon écosystème, au sein de l'écosystème de collab, que les gens n'arrivent pas à comprendre cette notion de bienveillance et d'être au clair. Moi, j'ai compris qu'il faut avoir suffisamment confiance en soi et en son projet pour y aller, même s'il y a de la confiance. On est en Martinique, il n'y a pas qu'un seul restaurant qui est ouvert en Martinique. Ça fait partie et l'idée, c'est que les personnes qui viennent au collab s'identifient au collab, se sentent bien. soit dans la même dynamique, dans le même mindset, soit dans la même réflexion aussi, tu vois. Dans la même volonté de transmission, moi je transmets beaucoup, les consultants transmettent beaucoup, mais qu'est-ce qu'elles, elles vont transmettre ? Est-ce qu'elles vont transmettre aussi leur expérience ? Ça peut être sous forme de maraînage, enfin tu vois, ça peut être plein de choses. et elles le font très bien je pense que Franck tu as fermé avec l'événement d'hier soir mais j'ai été bluffée même de me dire waouh les nanas aujourd'hui sont en capacité de limite elles n'ont plus besoin de moi tu vois j'ai même plus besoin d'exister elles arrivent elles ont compris tu vois comment ça fonctionne donc voilà pour répondre à ta question non moi je me suis imposée je je Comme je ne suis pas avec mes gros sabots non plus, je me suis imposée en me disant voilà, moi je propose de l'entrepreneuriat féminin, moi je pense avoir identifié les problématiques des femmes en Martinique et voilà, c'est à quoi je réponds. Et ça s'est plutôt bien passé.

  • Speaker #1

    Je posais cette question parce que tu vois, souvent moi quand j'ai des discussions, enfin souvent, de temps en temps, quand j'ai des discussions avec des entrepreneurs, quand ils arrivent sur un marché où il y a déjà des acteurs, parfois ils se disent, comme il y a déjà des acteurs, je ne vais pas pouvoir réussir ou développer mon business, etc. Et ce que tu dis est intéressant et fait un peu à la notion aussi de… positionnement sur un marché je trouve que tu peux arriver sur un marché qui existe et c'est déjà un bon point parce que du coup ça veut dire qu'il y a un marché et pour autant avoir une différenciation par ton positionnement et avoir un positionnement qui soit complètement unique et limite incomparable par rapport à ce qui existe déjà et c'est un peu ce que tu es en train de décrire donc je trouve que c'est intéressant de... parce que finalement ça s'applique à toi ce que tu as fait Je trouve que c'est un bon apprentissage aussi de manière globale sur plein d'autres marchés au potentiel. Et je trouve que s'il fallait en retenir peut-être une leçon, un apprentissage, ce serait de se dire, même s'il y a un marché qui existe, même s'il y a... plusieurs voire beaucoup d'acteurs, tu as quand même potentiellement une place à te faire en ayant un positionnement qui te rend incomparable à ces acteurs. Et bien souvent, tu peux devenir complémentaire à tous ces acteurs-là et c'est complètement OK.

  • Speaker #0

    Alors, c'est exactement ça. C'est que je leur dis souvent, mais les filles, en fait, c'est bien qu'il y ait un marché, c'est bien qu'il y ait du monde, en fait, finalement, pour pouvoir évaluer l'idée avec peut-être les erreurs que les autres auraient faites, tu vois, ou quelque chose comme ça. Mais après, chacun a sa vision et je pense qu'il y a un marché pour tout le monde, tu vois. Et je pense qu'il faut s'habituer simplement à ce marché et l'adapter, tu vois. Donc, moi, ce que je leur dis souvent, elles arrivent avec un projet, enfin avec une idée, et elles partent avec un projet qui est complètement différent. Mais le projet qui est complètement différent, c'est parce qu'il est plus réaliste, tu vois. Il est plus mûr, il est plein de choses, tu vois. donc il est peut-être plus adapté aussi au marché donc moi il y a des incubateurs en Martinique pas beaucoup mais il y en a quand même deux qui font un travail considérable et que je respecte vraiment avec qui j'aimerais collaborer et que je collabore déjà aussi beaucoup et en fait Je pense que c'est la clé du succès en fait, c'est de plutôt trouver des complémentarités et des partenariats. Moi je travaille avec les autres incubateurs, ils m'envoient du monde, ils me disent bon écoute, elle est beaucoup trop immature dans son projet, fais déjà un premier travail avec elle et après renvoie-la vers moi Et moi je respecte en fait, je respecte l'engagement et je le fais.

  • Speaker #1

    très très clair je vais laisser un peu la main à Franck parce que je pense qu'il doit avoir aussi plein de questions et peut-être que j'aurai encore des petites questions à te poser à la fin je parle beaucoup de synergie

  • Speaker #3

    de partenariat créé de travailler ensemble plutôt que un contre l'autre et tu vois cette c'est un peu cette vision que tu as à l'échelle du territoire, je trouve que déjà tu arrives très bien à lui donner corps au sein de Collab. Avec ce premier conseil sous-côté, je trouve, c'est que les incubés soient les clientes les unes des autres. Et je trouve que c'est une dynamique que tu as beaucoup mis en place. et je pense que c'est quelque chose auquel on ne pense pas forcément au début et ça me renvoie à cette question-là que j'aimerais te poser, une question peut-être en trois volets Collab existe depuis un an tu as fait deux sessions d'accompagnement mais toi l'accompagnement des femmes entrepreneurs c'est un sujet que tu connais depuis dix ans depuis longtemps, ouais quelles sont les principales difficultés ? que ce soit d'ordre télé, financier ou personnel que rencontrent les incubés, quelles sont les croyances les plus persistantes à casser ? et qu'elles sont dans la même optique un peu les plafonds de verre, un peu récurrents. Je pose cette question notamment, tu dis que beaucoup de femmes arrivent et pensent que leur projet est un petit projet.

  • Speaker #0

    Alors, au niveau de collab, les filles arrivent avec beaucoup de crainte sur est-ce qu'elles sont capables d'eux, tu vois. Et est-ce qu'elles sont capables, est-ce que je mérite, est-ce que je vais y arriver, est-ce que ce n'est pas trop dur, est-ce que je pense que, enfin voilà, vous connaissez les femmes, on réfléchit beaucoup et on n'est pas trop sûr de nous en général. les collabs arrivent en support pour leur donner confiance et qu'elles se sentent en tout cas moins seules. Maintenant, les freins psychologiques qu'elles rencontrent, comme je t'ai dit, c'est la crainte, la peur des souhaits, la phobie même, je ne vais même pas dire la peur, des fois c'est la phobie des souhaits, à être des fois tétanisé. La peur aussi de l'inconnu et de se dire, j'arrive sur un marché, mais qui va savoir que c'est moi ? Qui va savoir que j'ai ouvert ça ? Moi, mon père me disait souvent, Sarah, t'ouvres un restaurant, mais personne ne t'attend en ayant faim. tout le monde mange, c'est vital, mais en fait, les gens s'adaptent au marché, tu vois, ils ne vont pas attendre que tu ouvres ton restaurant en disant Ah chouette, ça a rouvé un restaurant, on y va tu vois ce que je veux dire ? Donc en fait, moi en gros, ce que j'explique, c'est que je pense que les freins qu'elles rencontrent, c'est la peur de l'inconnu, la peur de l'échec, la peur aussi de l'investissement. Tu sais, qu'est-ce que ça va changer dans leur vie, en termes de trésor, etc. Et puis, effectivement, tu l'as très bien dit, à juste titre, mais moi, je favorise l'intelligence collective à 200%. Alors, on parle de bienveillance, mais c'est un mot que je n'aime pas trop parce que des fois, tout le monde dit on est bienveillant, on est bienveillant, alors qu'au final, ce n'est pas tout le monde qui l'est. et il faut faire attention à ça aussi mais juste de favoriser les mises en relation de favoriser l'intelligence collective de faire que l'une soit prestataire de l'autre c'est déjà un bon ballon sur le territoire et puis qu'elle ne se restagne pas non plus à la Martinique je veux dire on a la Guadeloupe à côté, on a la Guyane un peu plus loin on a aussi Saint-Lucie, Barbade la Réunion c'est un peu loin pour nous Clément tu nous excuses mais potentiellement why not tu vois donc du coup voilà mais en fait en gros je pense que le fin les freins vraiment de l'aspect psychologique bon des fois aussi de l'histoire des histoires de chacune mais voilà après après je pense qu'elles ont besoin d'un accompagnement pour la technique si tu es un accompagnement que financier théorique voilà la finance est comme ça la compta c'est comme ça l'aspect jeudi que c'est comme ça tour à pas plus de création d'entreprise que ça en fait enfin soit moi c'est mon c'est ma congé de fond

  • Speaker #3

    Je suis tout à fait d'accord avec ce que tu dis. Beaucoup de plafonds de verre à casser. Et les plafonds de verre, ils se cassent en tapant dessus. Et je trouve que ces premières actions que tu arrives à les faire faire, c'est vraiment bien. Il y a un truc aussi, tu vois, quand Clément t'a posé la question c'est quoi un incubateur ? tu disais c'est des projets qui sont en stade de l'émergence et qui potentiellement sont amenés à changer Et c'est marrant parce que moi, j'avais eu la chance d'intervenir pour les incuber. Et j'arrivais assez tôt dans le programme. Et en fait, les incubés présentaient leurs projets et on travaillait sur cette base-là. Et les projets... évolue en même temps que la personne qui porte le projet évolue aussi. J'ai quelques exemples qui me reviennent en tête de projets qui ont totalement pivoté. Et je trouve que ce pivot est en adéquation parfaite avec aussi cette espèce de pivot qui a eu aussi en termes de mindset, en termes de confiance, en termes d'alignement et de positionnement par rapport au fait de devenir... entrepreneurs. Donc, ma question, c'est comment tu fais ?

  • Speaker #0

    Les porteuses de projets que j'accompagne, je ne vous l'ai pas dit, mais tu sais, Clément, j'accompagne quand même des hommes aussi, mais sous un autre format, j'expliquerai. Mais, je pense que Franck, il sait un peu, mais bon, j'expliquerai après. Mais en tout cas, les porteuses de projets que j'accompagne arrivent effectivement avec une idée et en fait, ils arrivent en fait avec une idée et avec des croyances, ce que j'appelle des pensées limitantes. Les pensées limitantes qu'elles ont, principalement, sont compliquées à gérer parce que... Tu sais, bien évidemment, ce sont des pensées limitantes, mais c'est surtout qu'elles sont convaincues de tout l'aspect négatif de l'entrepreneuriat. Elles vont commencer par se dire Non, mais c'est trop compliqué. Non, mais ça va coûter cher. Non, mais comment je vais faire pour y arriver ? Non, mais, non, mais, non, mais. Et des fois, je les collage, je leur dis Mais quoi ? Non. C'est comme si tu me dis Je vais manger des spaghettis bolognaises, mais ça ne va pas passer. J'aurai mal au ventre. Je vais vomir. Tu vois ? ok et si tu manges et que ça se passe plutôt bien comment on fait tu vois c'est un dommage de passer à côté et en fait les filles du coup ont comme je dis ces craintes là et l'idée c'est de les accompagner sur les deux plans comme je te disais le plan psychologique et économique tu vois en leur expliquant comment gagner de l'argent mais une fois qu'elles comprennent la formule parce que tu sais t'as une formule elle est pas mais pour gagner de l'argent Alors, tu as des charges, tu as des recettes, il faut communiquer pour qu'on sache où tu es, qui tu es, comment on fait pour te contacter. Enfin, tu sais, tu as quand même une base dans l'entrepreneuriat qui crée en fait… une réflexion psychologique et économique, tu vois, sur la personne. Et après, il y a des idées qui émergent. Et ce qui est le plus beau au collab, c'est que les filles et les femmes me disent Mais en fait, dès qu'on est en psycholabe, on dort pas. Parce qu'on leur donne tellement d'informations que le soir, elles rentrent, elles commencent à bosser, elles cherchent des informations et puis il y a des formations qui arrivent deux, trois jours après. Donc, il faut qu'elles fassent vite d'avancer, tu vois, sur les points qu'elles ont abordés. J'ai notamment un de mes consultants qui fait vraiment toute la formation études de marché. Donc on définit la problématique, on leur dit soyez amoureuse de votre problème, pas de votre entreprise, de votre projet, de votre solution. La solution c'est la solution au problème initial. Parce que si tu es amoureuse de ta solution et que la solution ne plaît pas au marché, n'est pas adaptée au marché, tu n'auras pas d'autre alternative. Alors que si tu es amoureuse de ta problématique, la problématique est identifiée, c'est une problématique sur le territoire. Si tu vas avec ta solution et que la solution n'est pas adéquate, tu as encore la possibilité de retourner sur ta problématique et de retravailler ta solution, tu vois, avec un modèle différent, avec un produit différent, avec des tarifs différents, avec une commercialisation différente. Et l'innovation aussi vient de là, tu vois. On les sensibilise sur le développement durable, parce que quand on parle de développement durable, c'est vraiment de... l'environnemental, la survie environnementale, l'écologie, etc. Pas du tout. Le développement durable a quatre volets. Il y a la culture, il y a l'aspect social, sociétal et environnemental. Donc, l'environnement, c'est un des quatre volets. Alors, c'est celui dont on parle le plus par rapport aux réchauffements climatiques, mais ça ne fait partie que d'un seul volet de tout le développement durable. Et comme on les sensibilise, donc on leur apprend en fait pas mal de choses, on les sensibilise à... à qu'est-ce que l'entrepreneuriat dans sa globalité. Donc, elles maîtrisent un peu d'juridique, un peu de finance, un peu de développement durable, un peu de communication. Donc, en fait, quand elles assemblent tout, c'est ça qui crée en fait l'évolution du projet et de la personne. et à partir du moment où on a passé ce cap là, c'est là que la magie opère au collab, c'est là que des projets émergent c'est là que la réflexion se fait après une séance de pleurs pendant une semaine peut-être ou après de grandes difficultés et comme elles ont dit je ne sais pas si vous avez vu sur Instagram elles ont dit le bureau des pleurs c'est chez collab mais après toute cette réflexion là elles se disent ok en fait là on a trouvé et là elles se donnent corps et âme dans le projet Et je pense que c'est ça la petite clé, l'une des clés en tout cas de notre accompagnement, c'est de les recentrer non pas sur la solution qu'elles proposent, mais plutôt sur la problématique auxquelles elles apportent la solution.

  • Speaker #3

    Je vois tout à fait de quel consultant tu parles à propos des études de marché. En fait, c'est une très bonne transition parce que je trouve qu'une des forces de Collab, c'est justement ce réseau. d'experts sur lesquels tu arrives à t'appuyer et des experts qui sont eux-mêmes chefs d'entreprise, donc qui ne sont pas là pour donner de la théorie, mais vraiment de la pratique. Mais déjà, une remarque sur, je trouve, la qualité du choix des intervenants. Moi, tout ce que j'ai vu passer, c'est vraiment des personnes qui font un peu figure de référence dans leur domaine en Martinique et qui ont réussi à... à les fédérer. Je sais que moi, mes passages, c'était justement après cette personne et je voyais, enfin, les porteurs de projet étaient un peu dépités. Et c'est normal, en fait, parce que tu arrives, tu as un projet... tu as réfléchi à énormément de choses autour et puis tu as quelqu'un qui arrive et qui te dit mais pourquoi en fait ? Pourquoi tu fais ça ? Tu réponds à quel problème ? Quelle est la valeur que tu apportes ? Et c'est des questions toutes simples mais les réponses sont hyper compliquées. Et je trouve que quand on... Il y a un peu le côté, on se retrouve face à un mur et j'en parle parce qu'avec Clément, donc on a le podcast, on a aussi lancé notre communauté et les personnes nous disent à quoi sert votre communauté ? Et en fait, on a un stade du projet où on a une vague idée en fait de à quoi ça pourrait ressembler, à quoi ça pourrait servir. Mais ça reste des questions qui nous suivent tout au long de la vie de l'entrepreneur. Dès qu'on lance un nouveau projet, on retombe un peu dans ces questions.

  • Speaker #0

    Et puis les problématiques changent également. Tu sais que tu peux avoir une problématique, et puis dans deux ans, ça a bougé. Il faut changer de problématique, tu vois. c'est ça c'est qu'il faut s'adapter je pense que le mot le plus important pour moi dans l'entrepreneuriat c'est la proactivité c'est savoir s'adapter et rebondir constamment en fait sur ton offre de service l'idée de monter une communauté pareil j'ai monté la mienne et on s'est dit tout de suite mais en fait limite pourquoi tu dis mais comment ça pourquoi ça coule de source mais en fait pourquoi réellement tu montes ça tu vois Et ça c'est une question qu'on me pose aussi assez souvent, donc je vois très bien de quoi tu parles. Et le B.A.B. d'entrepreneuriat c'est ça, c'est qu'en fait on les ramène à l'essentiel, à qui elles sont, d'où elles viennent. quelle est la problématique à laquelle elles répondent et quelle place elles veulent être dans l'univers, tu vois ? Et ça aussi, c'est important de savoir la place que tu veux avoir, le combat que tu vas mener. moi, je leur dis, moi, je me bats pour des causes. Je ne suis pas... Bien évidemment, comme tout le je n'ai pas du gain. Il faut gagner de l'argent, il faut assumer son foyer et moi, j'ai une petite fille donc il faut que j'assume aussi ses prochaines études, j'espère, en France ou je ne sais où. Donc en fait voilà, on a besoin tous d'argent et tout ça, mais moi j'avoue que je préfère travailler pour une cause qui me sera chère plutôt que tu sais tu montes une boîte, bon ça marche pas, c'est bon on passe à autre chose, on monte autre chose tu vois. Ça pour moi c'est des gens qui n'ont pas identifié une problématique au préalable et qui testent en fait tu vois. Et puis il y en a une qui fonctionne, ben ça y est boum ils sont riches et puis ça s'arrête tu vois. Mais c'est le goût du risque, c'est toute autre chose. Une femme va accompagner complètement différemment. C'est étudié, nous on est physiquement fait pour porter des enfants. Donc un projet, on va le porter comme un enfant. Alors que ce n'est pas un enfant. Et moi, je leur dis tout le temps, ce n'est pas votre enfant. Si demain, Collab doit fermer parce qu'il n'y a plus d'argent, Collab fermera. Ce ne sera pas une fatalité, ce sera une belle expérience. C'était bien, on a fait de grandes choses. On restera, je pense, dans les souvenirs, dans les bons souvenirs de beaucoup de personnes. Mais ce sera la réalité, parce que ce n'est pas un être humain. Ce que je veux dire, c'est une personne juridique et une personne morale. Et du coup ? dès que je leur explique ça on dédramatise un peu on coupe un peu le lien maternel qu'elles ont avec leur projet souvent on me dit ah ton deuxième bébé non c'est pas mon deuxième bébé c'est une boîte en fait que j'ai montée et cette boîte là a une grande dimension humaine et effectivement des fois je me dis quand je vois les enfants des filles je dis c'est des bébés collables c'est des enfants du réseau mais en réalité c'est pas ce détachement là parce que plus tu es attaché plus tu le prends pour une fatalité si ça ne fonctionne pas et plus tu es irrationnel dans tes décisions tu sais ou dans tes craintes dans tes réflexions alors que quand tu te détaches dès le départ c'est une boîte comme une autre je vais monter une boîte je fais en sorte que ça fonctionne je me donne je donne toutes mes tripes pour que ça fonctionne par contre à quelle problématique je réponds et est-ce que j'ai envie de travailler sur cette problématique toute une vie tu vois ou ça peut être 5 ans ça peut être 10 ans enfin tu vois chacune doit établir tout ça et puis après on va beaucoup parler du mindset tu vois souvent je leur dis les filles là vous voulez monter une boîte positionnez-vous en tant que telle, regardez-vous dans le miroir tous les matins et demandez-vous si vous étiez une cliente, est-ce que vous auriez fait confiance à la personne qui est dans le miroir Et ça c'est hyper important, c'est valable pour la tenue vestimentaire, c'est valable pour la façon des fois de sourire, bon elles n'ont pas un grand sourire sur les lèvres mais il ne faut pas être quelqu'un d'autre mais il faut quand même donner envie de faire confiance tu vois. Et moi c'est ce qui a été le plus dur et en même temps pas si dur que ça mais... pour moi, fédérer autant de consultants de qualité. Enfin, limite, je n'y croyais pas. Je tentais. Et quand j'ai vu que j'avais des sollicitations d'eux-mêmes, tu vois, qui viennent me dire, mais Sarah, c'est quand tu veux. En fait, moi, j'aimerais bien participer. C'est parce que je pense que le message que j'ai voulu faire passer est bien passé, tu vois. Là, on est sur du développement économique. On n'est pas là pour… Enfin, il y a une dimension humaine. Il y a des femmes qu'il faut aider. Mais ce n'est pas les aider par… Tu sais, c'est pas genre juste les aider parce qu'elles ont pas d'argent ou autre, c'est pas ça. J'accompagne des personnes qui ont beaucoup de moyens et d'autres qui n'en ont pas, c'est pas ça le sujet. Tu sais... d'aller plus loin que la dynamique juste entrepreneuriale pour soi. Et c'est plutôt de dire, OK, là, je vais apporter quelque chose à mon territoire. Et j'estime qu'aujourd'hui, chaque consultant qui vient au Collab apporte de son temps et de ses compétences pour le territoire martiniquais. Et à partir du moment où le message passe, tout le monde est gagnant. Pour moi, tout le monde est gagnant.

  • Speaker #1

    Tu parlais de causes à défendre. Est-ce qu'on est prêt à consacrer plusieurs années de sa vie à cette cause ? Et je pense que dans ton cas, on voit bien que c'est le cas. Et tu nous as dit que tu as réfléchi au projet Collab pendant presque sept années, donc avant de le lancer. Donc, on voit bien le problème auquel tu voulais t'attaquer, la cause que tu voulais défendre, mais dans la forme. Aujourd'hui, tu nous as dit que c'est un espace de coworking, des formations collectives, des entretiens individuels. Est-ce que ce triptyque-là, tu l'avais depuis le début ou pas ?

  • Speaker #0

    Alors, pas depuis le début parce que j'ai d'abord travaillé à maintes fonctionnaires et malheureusement, ma fonctionnaire a fermé. Et je me suis dit, OK, en fait, le modèle purement financé, tout est gratuit, ça ne fonctionne pas. Tu as beaucoup de monde, mais ça ne fonctionne pas. Je pense que c'est mentir aussi aux femmes de dire que... L'entrepreneuriat c'est gratuit, ça n'existe pas en fait. Et puis je pense qu'il faut aussi à un moment donné respecter les prestations intellectuelles des gens. C'est-à-dire qu'il y a des gens qui font des études, qui travaillent, qui voyagent, qui travaillent énormément pour avoir cette expertise. Et il faut respecter le travail des gens et il faut respecter le savoir pour l'apprendre. Le savoir, je le disais ce matin quand j'ai reçu mes clients, le savoir c'est la seule chose qu'on ne peut pas t'enlever. à partir du moment où on te forme sur un point, que tu payes ou que tu ne payes pas la prestation, on ne peut pas te l'enlever. Ce n'est pas, tu achètes une voiture, tu ne l'as pas payée, on te la récupère. Tu vois ce que je veux dire ? Donc en fait, je pense que ça vaut plus encore que du matériel. Et le modèle que j'ai mis en place au Collab, c'était essayer de rassembler tout ça en ayant confiance que... Financièrement les filles n'allaient peut-être pas pouvoir suivre, tu vois, et ce serait aller à l'encontre de mon engagement auprès de la société Martiniquez que de ne pas aller au bout de la démarche. C'est pour ça que j'ai été lever des fonds, c'est pour ça que je me suis battue bec et ongles pour vraiment mobiliser un petit peu tout le monde et sans paraître pour une tarée, tu sais, complètement illuminée, les femmes, les femmes, les femmes, on n'est pas du tout dans un schéma féministe pur et dur. Bien que je travaille avec beaucoup d'associations féministes et ça se passe très bien. C'est ça. Mais moi je suis vraiment concentrée sur le volet économie. Parce que je leur dis aussi que pour aider les femmes, je pense que c'est pareil à la réunion, Clément, tu me diras, mais on a des femmes qui subissent des violences conjugales, qui sont en situation de monoparentalité, qui ont des maladies, des cancers ou d'autres maladies. sont en grande précarité parce que elles sont seules et qu'elles n'ont pas forcément eu les moyens d'eux. Et ces femmes-là font partie du seuil de pauvreté en Martinique. Et ces femmes-là, en fait, c'est-à-dire que même au niveau des chiffres, elles sont plus nombreuses. Déjà, on est déjà plus nombreuses que les hommes en Martinique, mais en plus, dans ces situations-là, elles sont largement plus nombreuses. Tu vois ce que je veux dire ? Et du coup, les accompagner en ayant un... en disant, moi c'est vraiment le volet économique, j'entends il y a des associations qui aident des femmes qui sont en situation de précarité ou qui sont battues ou qui sont en prostitution ou autre je travaille avec elles mais la première question qui peut se poser c'est pourquoi une femme retourne souvent là où elle était en souffrance c'est parce qu'elle n'a pas d'argent et c'est parce que souvent, moi j'en ai qui m'ont dit tu sais Sarah, entre être dans la rue et vivre l'enfer à la maison, j'ai quand même un toit sur ma tête pour mes enfants. Donc, elles sacrifient des fois une vie pour, enfin, leur vie pour au moins être en sécurité ou mettre à l'abri leurs enfants, tu vois. Et, alors, en sécurité, on s'entend, mais bon, vous avez compris un peu l'idée. Et en fait, moi, du coup, quand je participe à des colloques autour des femmes et des conditions féminines, je leur dis souvent, en fait, vous négligez le volet économique de ces femmes. Si elles n'ont pas d'argent, si elles ne trouvent pas de travail, si elles ne montent pas des boîtes, elles n'iront nulle part et elles vont rester dans ça. Et on aura encore plus de féminicides et on aura encore plus de problèmes et encore plus de femmes en situation de précarité, en situation de monoparentalité. Alors que si on arrive à leur donner cette indépendance financière, et à minima, qu'elles apprennent, qu'elles soient formées, qu'elles apprennent à devenir autonomes financièrement et économiquement, pour moi ce serait le plus grand pas de gagné pour notre île. Et je pense pour la Réunion aussi, et je pense pour la Voix du Positif. Donc partant de ce principe, moi je reste concentrée, je ne prends pas les combats des autres, il y a plein d'autres situations pour ça, moi je reste concentrée sur le volet économique. Et leur apprendre ça, ce qui est beau c'est qu'en fait on mélange tout le monde. Il y a des femmes qui n'ont absolument aucun problème, qui ont tous les moyens, j'en ai qui ont fait 15 ans à la banque, qui ont décidé de tout quitter parce qu'ils en avaient marre, donc ce sera des gens qui avaient des problèmes financiers. et qui ont essayé de se lancer dans des projets d'une autre dimension, je me suis dit qu'elles sont hyper courageuses et elles sont tout aussi courageuses que celles qui sortent d'un milieu quand même compliqué avec des freins périphériques importants, mais qui vont quand même venir. Et en fait, c'est comment driver tout ça pour arriver à des choses plutôt bien. C'est pour ça qu'au Collab, on n'attend pas d'avoir des projets. tu vois je pense que peut-être sur deux ans là je pense en avoir une à peu près mais je pense qu'on aura une ou deux licornes tu vois de temps en temps comme ça où on aura un projet et là on va le faire décoller on va aller chercher des fonds et ce sera vraiment la licorne du collab pendant peut-être deux ans et puis après on ira chercher une autre tu vois mais je pense que les autres c'est des personnes qui vont créer des boîtes qui seront capables de payer leur propre salaire de payer peut-être deux ou trois salaires supplémentaires et c'est largement suffisant en fait et de se développer dans la Caraïbe. Créer une connexion avec la Caraïbe aussi, c'est important pour nous. C'est l'un de nos critères par aussi au Collab. On se relie beaucoup à la métropole. La métropole, effectivement, on est en France, donc forcément, la législation est la même. Mais le climat n'est pas le même, le marché n'est pas le même non plus. Un incubateur à Paris, c'est 12 000 euros. Ça coûte 1 000 euros par mois d'être dans un incubateur à Paris. À Lyon, je crois que c'était dans les 10 ou 9 000, je crois. en Martinique tu peux pas dire bon c'est 12 000 euros les gars pour être dans un récapitulateur en Martinique ce sera pas possible tu vois et donc du coup on a d'autres chances sur autre chose tu vois donc quelque part Moi, je pense que si on arrive à relier déjà l'art qui caribéen, si on arrive à faire des femmes monter des boîtes, ou des hommes aussi à monter des boîtes, mais ils arrivent au moins à se dire, on monte en Martinique, mais par contre, l'année prochaine, on va sur la Guadeloupe, et après, l'année suivante, on va. Ça dépend encore une fois des projets, de comment ils peuvent évoluer, mais il ne faut pas avoir peur. Et nous, dans nos formations, on les projette aussi dans ça. Donc, même si elles sont au stade du projet et qu'elles n'ont pas encore bien finalisé dans l'ancien Martinique, on leur parle déjà de comment vous allez pouvoir développer vous développez à Saint-Martin parce que Saint-Martin a la double nationalité et comment vous allez faire en Guadeloupe et est-ce que vous avez des contacts et comment nous on va vous emmener là-bas tu vois et créer ce lien en tout cas qui peut leur donner en fait davantage d'espoir et de se dire non mais attends elle m'a parlé de Saint-Martin déjà que j'arrive à le faire en Martinique et là du coup elle dit bon tu vois

  • Speaker #1

    C'est un très beau message et pour tout te dire, c'est le genre de message que j'espérais entendre en t'invitant là sur notre podcast. Je sais que Clément avait peut-être encore peut-être une ou deux questions.

  • Speaker #2

    Yes, moi j'avais des questions un peu terre à terre, on va dire, et assez courtes finalement. que je trouve qu'il pourrait vraiment être cool que tu nous partages, c'est en un an, tu as accompagné plus ou moins combien de projets ? Et c'est quoi ta vision sur le long terme ? Tu vois combien de projets tu vas accompagner par an, etc. ?

  • Speaker #0

    Je fais même mon petit coup de pub, mais je t'invite à aller sur notre site et regarder le bilan de l'année. On a fait un réel avec le bilan de l'année où il y a tous les chiffres qui sont indiqués. On a 38 femmes accompagnées sur cette année. Elles ont créé 18 entreprises, on a 28 consultants mobilisés, on a 1360 heures de formation qui ont été effectuées et plus de 2000 et quelques, je ne me rappelle pas du chiffre exact, d'entretien individuel. Donc en réalité, les deux chiffres à retenir, c'est 30 chiffres à m'accompagner. On a quand même une dizaine d'hommes également, mais qui ne sont pas accompagnés sur le format formation, entretien individuel. On est plutôt sur un schéma, ils veulent monter des boîtes, donc cabinet classique, on rédige le business plan, on leur fournit une étude de marché qui est du coup rédigée, et puis on rédige bien évidemment les statuts juridiques et tout le volet juridique. Mais ça, c'est vraiment à part. Mais ils font partie de la communauté dans les after-work, tu vois. Mais le volet... Communauté Femmes, c'est vraiment l'action de Collab, l'action phare du Collab. Et là, on est vraiment sur une clientèle purement féminine. Donc voilà, Collab aujourd'hui, c'est vraiment une très très grande fierté. Je t'avoue que ce matin encore, j'avais la tête dans les nuages à me dire Les filles ont excellé hier, elles ont tout fait, c'est simple. Tellement la communauté a fonctionné. C'est qu'il y en a une qui animait, il y en a dix qui ont fait des stands. Il y en a une qui a fait le traiteur, il y en a une qui a géré les boissons, enfin qui a fait des boissons locales, tu vois, du coup. Moi, j'ai juste pu dire merci aux financeurs, prestatatatata, tu vois. Et il y a des consultants qui ont pris la parole aussi, enfin bref, c'est incroyable. Et du coup, je suis très fière aujourd'hui d'avoir créé en tout cas cette communauté qui n'existerait pas sans les consultants, sans les planteuses de projets et l'engagement, tu vois, de ces personnes-là.

  • Speaker #2

    Très chouette et merci pour ces précisions, ça nous permet vraiment de toucher du doigt ce que vous avez réussi à faire, c'est assez impressionnant en une année, donc déjà bravo pour ça.

  • Speaker #1

    Passons à la conclusion, Sarah, est-ce qu'il y a un élément qui n'a pas été abordé et que tu aimerais aborder, quelque chose que tu aimerais dire, c'est le moment.

  • Speaker #0

    Alors, moi, ce que j'aimerais, c'est... Le message que j'aimerais partager, c'est vraiment d'inciter les porteurs de projets Homo Femme à se faire accompagner dans leur démarche, juste pour maîtriser, je ne vais pas dire éviter la totalité des risques, mais au moins maîtriser les risques dans lesquels ils vont s'embarquer. Alors, l'idée, c'est juste de bien comprendre que... L'accompagnement est tellement primordial que d'une part ça t'ouvre des portes quand tu montes un projet. ça te fait rencontrer des personnes qui pourraient être prestataires, partenaires ou clients. Deuxièmement, ça te met dans le bain assez rapidement sur les obligations que tu auras. Et puis troisièmement, de toute façon, quoi qu'il arrive, même si tu reviens à l'essentiel dans trois ans, tu reviendras de toute façon te faire accompagner à un moment donné parce que l'entrepreneuriat, c'est trop difficile. Et comme je dis souvent, si c'était facile, tout le monde aurait entrepris parce que personne n'a envie d'avoir un patron sur sa tête. Donc je pense que c'est difficile, mais je pense qu'il y a de la place pour tout le monde. On est souvent dans nos territoires, donc je vais inclure aussi la Réunion, Clément, tu m'excuses, mais je pense que dans nos territoires, on nous dit souvent... il n'y a pas, ce n'est pas comme à Paris, il n'y a pas ça. Mais en fait, faisons. C'est bien beau de dire il n'y a pas, justement, dans la consommation, mais il n'y a pas, etc. Mais en fait, faisons-le. Et il y a matière à. Ce que je dis aussi souvent, c'est qu'une économie qui fonctionne, c'est une économie qui crée des entreprises et que ces entreprises recrutent. Il faut arrêter de demander aux entreprises existantes de recruter parce qu'elles sont à bout de souffle. Il n'y a pas forcément du travail pour tout le monde et il faut savoir aussi qu'il y a des gens qui ne sont pas forcément employables. Donc, il faut simplement s'adapter. à la société qu'on a aujourd'hui. Il faut s'adapter au modèle du marché qu'on a, qui change, qui bouge tout le temps, de toute façon. Et il faut s'adapter aux nouveaux métiers, il faut s'adapter à nos futures générations. Et je pense que pour ça, c'est toujours être assoiffé d'informations, de formations, de la législation qui bouge tout le temps. Je ne sais pas si vous le savez, mais la loi finance qui est passée en début d'année, a bouleversé beaucoup d'entreprises. Et ça, si tu ne suis pas les infos et que si tu ne te renseignes pas, tu ne le sais pas. Donc, toi, tu vas monter un projet alors que deux mois avant, il y a une loi qui est passée qui ne te permet pas de faire grand-chose avec ce projet. Tu vois ce que je veux dire ? Donc, pour moi, c'est ça. C'est trouver en tout cas une structure, peu importe la structure, choisir une structure où on s'y sent bien, où on se sent en confidentialité et d'être honnête avec soi-même et avec la personne qui nous accompagne pour aller au bout, en fait, et que ce soit vraiment pertinent.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour ce très beau message de fin, quoique je dis message de fin mais c'est pas encore tout à fait la fin on a commencé cet épisode avec un magnifique portrait créole et on a l'occasion aussi de le terminer avec des questions rapides et Clément sera à la manœuvre il va t'expliquer les règles de cette fin d'épisode

  • Speaker #0

    Ok, ça va Merci

  • Speaker #2

    Allez, on est parti Sarah. Alors, je t'explique la règle du jeu sur cette dernière partie. Et je préfère te dire que c'est dur. C'est dur parce que tous les entrepreneurs qu'on reçoit, ils n'arrivent pas à se tenir sur cette consigne. Mais je te fais confiance et je crois en toi Sarah. La consigne, c'est que je vais te poser des questions assez simples et toi, tu dois y répondre en quelques mots. Et c'est dur ça pour les entrepreneurs de répondre en quelques mots parce que c'est des gens qui sont passionnés, tu as toujours plein de choses à détailler, mais on va voir si tu arrives. La première question c'est, quelle a été la plus grosse galère que tu aies connue et comment tu t'en es sorti dans ton parcours entrepreneurial en quelques mots ? Donc la situation où tu t'es dit, c'est bon, je ne vais jamais m'en sortir. Et comment tu as fait pour t'en sortir ?

  • Speaker #0

    Alors... La plus grosse galère que j'ai eue a été de devoir avancer des fonds en fin d'année dernière, alors que la collectivité ne m'avait pas remboursé. Je ne sais pas si tu sais comment ça fonctionne, mais en gros, il fallait qu'ils me remboursent pour que je puisse payer la suite. Et là, je me suis dit, ok, Sarah, tu as fait six mois d'activité, tu vas fermer. pas même pas un an ça c'est une vraie bonne galère ça c'est une bonne galère pour l'anecdote j'en parle en toute intimité j'ai mon associé aussi qui est parti à la même période il y avait une charge de travail assez importante et on a décidé de se séparer donc je me retrouve avec la plus grosse galère on parle quand même de milliers d'euros je ne donnerai pas le montant mais c'était quand même assez important et du coup à gérer seul quoi Et du coup, au début, je n'ai pas pleuré mais paniqué, je vais dire ça comme ça. Et puis, en fait, comme je t'ai dit, j'ai essayé de faire preuve de proactivité. Je me suis dit que les banques s'étaient faites pour ça. Et j'ai contacté ma banque et je leur ai demandé de me trouver une solution assez rapidement. Et ils avaient la solution. Mais ça s'est joué à… à ça, à deux jours. Parce que pour l'anecdote, il faut rembourser les fonds avant le 31 décembre. Ça ne fait clairement pas ça avant le 31 décembre, sinon ça ne compte pas. Et on était le 27. Donc ça ne s'est vu à pas grand-chose. Et pour plus de précision, Franck, c'était le jour du bilan. Je ne sais pas si tu te rappelles. le jour du bilan de fin d'année où on a fait l'after work. Et voilà. Mais en fait, après l'after work, quand vous êtes rentré chez vous, moi, j'ai ouvert mon classeur et j'ai passé des paiements, des paiements, des paiements, des paiements parce que j'avais eu l'accord de la banque à 17h. Donc, quand je vous ai reçu, je venais de recevoir la notification que c'était bon et j'étais en panique totale. Et je me suis dit que j'allais faire un AVC ce jour-là. Littéralement, je me suis dit, OK, là, c'est trop pour moi.

  • Speaker #2

    En tout cas, là, c'est une vraie bonne histoire d'entreprise. Oui, oui.

  • Speaker #0

    La leçon, c'est qu'il faut toujours y croire et juste se dire, Ok, ça, c'est fait, il faut que je trouve une solution. C'est tout.

  • Speaker #2

    je rebondis là dessus parce que vraiment il y a un truc qu'on m'a dit dans l'entreprenariat et franchement il y a plein de choses qu'on m'a dit et des fois c'était vrai, des fois c'était un peu bullshit mais s'il y a un truc qui est vrai c'est les montagnes russes parce que le matin tu peux te lever et dire c'est trop bien, tout roule le soir c'est la catastrophe et le lendemain ça repart et tu te dis je trouve que ton exemple illustre bien ça écoute je trouve que tu t'en es pas trop mal sorti sur le côté concier et tout bravo ça ok c'est jusqu'à maintenant c'est quoi ta plus grosse fierté ça peut être une fierté globale, ça peut être le bilan que tu en fais ou bien ça peut être une situation bien précise, c'est quoi la plus grosse fierté que tu as eu sur ton parcours entrepreneurial jusqu'à maintenant ?

  • Speaker #0

    Alors, je suis vraiment contente d'avoir fait ce podcast maintenant, parce que je l'aurais fait il y a deux jours, je n'aurais pas répondu la même chose. Ma plus grosse fierté, c'est d'avoir... d'avoir créé ce réseau et d'avoir fait passer le message. Tu vois ? Le message de bienveillance, d'intelligence collective et de communauté qui est hyper important à mes yeux. Tu sais, les femmes entre elles sont des fois très dures et je craignais, et je crains encore. Tu sais, des fois, tu mets juste une mauvaise personne dans l'équipe et voilà. Mais j'ai des femmes, j'ai l'honneur d'avoir accompagné des femmes, et elles sont toujours avec moi, qui sont tout aussi engagées. autant sur leur projet que sur la communauté. Et je t'avoue que hier, je me suis vraiment posée pour me dire, Sarah, en fait, tu as énormément de chance et tu sois reconnaissante des personnes tout en tour parce qu'elles sont toutes incroyables, elles ont chacune une place et elles ont ancré qu'elles ont une place au sein de la communauté, tu vois ? Donc au sein de la société, au sein de leur entreprise, mais aussi au sein de la communauté. Et je pense que ça, aujourd'hui, c'est ma plus grande fierté. Mais vraiment, de loin, en une année, je t'ai loin d'imaginer que j'aurais pu mettre en place. un tel projet, vraiment, et j'en suis vraiment, vraiment fière. Et c'est grâce, je répète que c'est vraiment grâce à l'ensemble de l'équipe, des femmes, des consultants, la richesse se fait vraiment par l'intelligence collective, mais voilà, je suis contente que les consultants aient compris le message et que les porteuses de projets le prouvent en fait tous les jours, tu vois, qu'ils ont raison de croire en elles et de donner de leur temps et tout ça.

  • Speaker #2

    Trop cool, merci Sarah. Et ma dernière question pour toi c'est si tu avais un conseil à donner à un entrepreneur, ce serait lequel ?

  • Speaker #0

    Alors, le conseil que je donnerais à un entrepreneur qui a déjà créé c'est de toujours s'adapter à son marché et de ne pas rester la tête dans le guidon. Plus tu prends de la hauteur dans un projet, et plus tu gagnes de l'argent et tu vois loin. C'est vraiment l'aspect visionnaire de l'entrepreneur. Et pour quelqu'un qui crée, qui n'a pas encore créé complètement, et qui a un projet, c'est d'oser, c'est d'y croire. Et pareil, de ne pas rester la tête dans le guidon, même si au début on est toujours la tête dans le guidon, mais de ne pas hésiter à déléguer et prendre de la hauteur par rapport à un projet. Parce que dès que tu as la tête dans le guidon et que tu es dans l'opérationnel... en fait, tu n'y arrives pas.

  • Speaker #2

    Écoute, c'est une belle manière de finir cet épisode. En tout cas, nous, on te souhaite de voir et d'aller très, très loin dans ce projet que tu portes, Sarah. Encore bravo pour tout ce que tu fais. Merci d'avoir accepté de te dévoiler aussi pendant cet épisode parce que c'est un exercice qui n'est pas évident.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas évident. Merci.

  • Speaker #2

    Après, on a passé un super moment et on écoute plein de belles choses pour la suite et à très bientôt. C'était le podcast des entrepreneurs d'Outre-mer.

  • Speaker #1

    Et on espère sincèrement que ça vous a plu et inspiré. Si c'est le cas, vous pouvez nous le faire savoir en mettant un like et en nous le disant dans les commentaires. Et bien sûr, pensez à vous abonner pour ne pas rater la sortie du prochain podcast.

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Le portrait créole de Sarah

    01:58

  • Son parcours : de la gestion d'un restaurant à un incubateur de startups

    11:45

  • Accompagnement, incubateur, accélérateur : tour d'horizon

    16:47

  • Quels sont les projets accompagnés au sein de COLAB FWI ?

    25:50

  • Le Business Model du COLAB

    34:41

  • Comment se faire une place quand on arrive dans un écosystème existant ?

    39:50

  • Les freins et les difficultés quand on est une femme entrepreneure en Martinique

    47:55

  • Comment et pourquoi s'entourer d'une bonne équipe ?

    57:23

  • Comment est né le projet COLAB, et comment a-t-il évolué ?

    01:03:43

  • Les chiffres du COLAB

    01:11:26

  • Un message pour la fin ?

    01:13:54

  • Les questions rapides : galère, fierté, conseil

    01:16:46

Description

Dans cet épisode, nous allons en Martinique à la rencontre de Sarah FAYAD.


Depuis plus de 10 ans, Sarah oeuvre pour une cause : l'accompagnement des entrepreneurs dans la Caraïbe, et en particulier, les femmes. D'abord au sein d'une association, puis dans le service public, c'est finalement en 2023 qu'elle fonde son propre incubateur : le COLAB FWI.


Après une année d'existence, le bilan est déjà impressionnant : +38 femmes accompagnées, +1000 heures de formation proposées.


Dans cet interview alliant bonne humeur et transparence, Sarah nous parle :

  • de son parcours

  • du rôle d'un incubateur comme le Colab FWI

  • des difficultés d'entreprendre, quand on est une femme


Bonne écoute, et pensez à partager l'épisode autour de vous !


🔗 Les liens de Sarah

Le Colab FWI : https://colabfwi.com/



🔗 Les liens Entrepreneurs d'outremer

Rejoindre une communauté d'entrepreneurs ultramarins qui veulent avancer et progresser ensemble : https://lesentrepreneursdoutremer.fr/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur ce podcast. Mon nom est Clément Marianne et avec mon acolyte Franck Poirot, on vous emmène à la rencontre des entrepreneurs d'outre-mer.

  • Speaker #1

    On vous propose de parler d'entreprises, d'innovation, d'investissement, d'indépendance, à travers le témoignage de femmes et d'hommes créoles qui ont eu l'audace de se lancer. Nous échangerons avec eux sur leur parcours, leur succès, mais aussi leurs erreurs, leurs échecs et de la particularité d'entreprendre dans les noms.

  • Speaker #0

    Allez, c'est parti, on vous emmène avec nous.

  • Speaker #1

    Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast des entrepreneurs d'outre-mer. Un épisode un peu spécial parce qu'on va aborder une thématique qui n'a pas encore été abordée jusque-là et pourtant c'est une problématique prégnante quand on se lance. Pour aborder cette problématique, on a la chance de recevoir une entrepreneur bien connue en Martinique qui nous a fait l'honneur d'ailleurs de participer récemment à un de nos événements. La chance et le plaisir d'accueillir Sarah Fayad. Sarah, comment vas-tu ?

  • Speaker #2

    Bonjour, ça va et toi ?

  • Speaker #1

    Ça va, on est très contents d'être là. Je tiens à dire, je n'ai pas l'habitude de tourner des podcasts avec la lumière du soleil. Pour une fois, c'est Clément qui est en horaire décalé. Clément, ça va ? Tu n'es pas trop fatigué, pas trop défasé ?

  • Speaker #0

    écoute ça va mais j'avoue que depuis le début de ce tournage je me dis comment tu fais pour te lever à 5h du mat 4h du mat habituellement pour tourner des podcasts mais non très très heureux d'être là et je suis plutôt au moins un oiseau de nuit donc ça va ça me dérange pas trop

  • Speaker #1

    Ce qui nous permet de faire ça, c'est l'énergie de la passion. Et aujourd'hui, on va parler de projets passionnants portés par des personnes passionnées. Alors Sarah, on va commencer tout de suite. Donc tu connais notre podcast, tu sais comment ça se passe. On commence toujours avec un portrait créole. On va faire ton portrait et pour ce faire, on va te poser, je vais te poser trois questions pour un peu mieux te connaître. Alors la première question, si tu étais un plat, tu serais lequel et pourquoi ?

  • Speaker #2

    Alors si j'étais un plat, j'aurais été du lambigrilli avec des crudités et des frites. Je vais te dire pourquoi ça.

  • Speaker #1

    Tu as mangé ça ce midi, non ? On dirait un truc que tu viens de manger.

  • Speaker #2

    Non, parce qu'en fait, déjà, j'adore le lambi. Le lambi, c'est un produit de la mer, c'est un crustacé, donc j'adore le lambi déjà. Pour les crudités, c'est pour le côté il faut bien faire il faut toujours bien manger, s'entretenir, la santé, etc. Et puis les frites, c'est le petit bonheur, le petit plaisir. C'est une autre culture, ce n'est pas nous qui l'avons inventé. Tu comprendras pourquoi, c'est le petit mélange de tout, tu vois, pour avoir un bon assemblage et un bon menu.

  • Speaker #1

    Ok, donc on a ton plat, un plat équilibré avec les cruidités qui viennent apporter la touche de bonne conscience quand même.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Si tu devais nous donner un lieu, tu vois, un lieu que tu aimes bien, que tu affectionnes, dans lequel tu aimes aller ou dans lequel tu aimerais aller ou aller plus souvent, ce serait lequel ?

  • Speaker #2

    Alors, sans être très originale, je dirais au bord d'une plage. Pas forcément seule ou autre, mais au bord d'une plage ou dans la mer même. Tu sais, vraiment plonger dans la mer et être littéralement dans l'eau de la tête aux pieds. Et du coup, je dois dire aussi pourquoi, c'est ça, à chaque fois.

  • Speaker #1

    On veut tout savoir.

  • Speaker #2

    Alors le pourquoi c'est parce que pour moi déjà quand tu vas à la plage c'est toujours un moment agréable, tu vas te détendre, tu vas te recenser, tu sens le soleil sur ta peau, quand tu prends un bain tu sens le décalage de température avec l'eau et puis quand tu es dans l'eau, quand tu es dans la mer c'est l'immensité quoi, tu as un monde en dessous, tu as des poissons, tu as des crustacés, tu as des coraux, tu as plein de choses et c'est cette espèce de... de possibilité de rentrer dans ce monde tu vois dans le monde marin alors qu'on n'y vit pas et c'est pas chez nous mais on cohabite avec eux et donc du coup en fait c'est la découverte aussi enfin moi j'adore plonger mettre mon masque et être complètement ébahie par les couleurs des poissons et par leur grosseur leurs différentes formes et je trouve que ça reflète tellement bien aussi l'humanité parce que quelque part on est tous différents et notamment dans notre tête quoi je veux dire on a on a tous des pensées et des idées différentes et le seul endroit où j'arrive à me recenser et à me recentrer sur l'essentiel c'est bien au bord d'une plage ou dans l'eau c'était très poétique ton explication j'ai beaucoup aimé t'avais envie d'y être j'ai l'impression ouais,

  • Speaker #1

    ouais, grave tu sais on me demande souvent c'est quoi la différence entre la Réunion et la Martinique on me demande s'il y a un peu des disparités et je trouve que un truc qui vraiment on trouve qu'en Martinique et pas à la Réunion c'est cette facilité d'accéder à la plage justement et moi je dis souvent que mes deux premières années en Martinique je suis allé autant de fois à la plage qu'en 20 ans à la Réunion, où aller à la plage ça reste quand même une expédition parce qu'il n'y a pas de la plage partout etc et ici c'est hyper accessible et je me reconnais tout à fait dans ce que tu dis sur les bienfaits en fait de l'exposition au soleil, de l'immersion dans l'eau la janvier J'ai envie d'y être.

  • Speaker #0

    Ce que tu dis est tellement vrai, Franck, que je ne saurais même pas te dire là c'était quand la dernière fois que je suis allé à la plage. C'est triste, mais... Mais par contre, j'aime bien la rivière et j'y vais assez souvent. Mais la plage, c'est vrai que...

  • Speaker #1

    c'est un autre sujet donc Sarah tu nous as transporté avec ton lieu maintenant pour terminer le porté créole si tu devais nous donner une musique ou un style musical que tu aimes bien ce serait lequel ?

  • Speaker #2

    le zouk rétro parce que j'ai le droit de dire rétro et de préciser

  • Speaker #1

    Tu vois quand tu parles de plage, moi ça me fait frissonner mais dès que tu dis zouk, Clément il tend l'oreille et là il entend du rétro, là ça y est il est...

  • Speaker #0

    Ah ouais c'est ça. Mais par contre on veut des bandes d'artistes là, ça va ?

  • Speaker #2

    J'en ai un, celui qui t'en donne. Alors le zouk rétro d'abord, je vais vous expliquer pourquoi. Parce que, bah forcément je suis martiniquaise, j'ai grandi en Martinique donc le zouk étant la danse nationale à l'histoire de la Martinique. le zouk c'est une danse qui se partage on ne danse pas seul le zouk on le danse à deux mais c'est un moment de partage c'est un moment où on écoute la musique où on s'évade et en tant que femme en tout cas c'est un moment où tu dois te laisser guider parce que c'est les hommes en général qui mènent la danse si on aime bien et c'est un moment aussi où tu apprends à faire confiance et à te laisser guider en fait et quand moi j'ai appris à danser alors j'étais très jeune quand j'ai appris à danser avec mon frère mes cousins etc j'avais du mal, tu sais, je tenais, je n'allais pas lâcher prise et tout. Il me disait, mais détends-toi, lâche-toi et tout, écoute la musique, etc. Et j'ai eu de très, très bons moments dans ma vie où j'ai dansé un bon zouk et tu sais, c'est festif, c'est du partage aussi et puis c'est doux, tu vois. Alors, j'aime beaucoup les musiques aériennes, je suis une grande fan de toutes les musiques aériennes, notamment de la soka, j'adore la soka aussi. Mais le zouk pour moi c'est la douceur, c'est emblématique de la Martinique et on a réussi, grâce à Kassab notamment, parce que hein Clément tu m'as demandé des noms, mais grâce à Kassab notamment, à faire du zouk une musique connue dans le monde. Et c'est l'une des fiertés, parce que je suis un peu chauvine, n'est-ce pas aussi, c'est l'une des fiertés en tant que Martiniquaise de dire qu'aujourd'hui les gens dansent du zouk et un peu partout finalement. Et c'est une danse qui, de prime abord, a un côté même un peu sexuel, tu vois, les gens apparemment dans nos... dans les générations précédentes, les étrangers disaient mais ils dansent, ils se frottent, c'est quelque chose de peut-être un peu malsain, alors qu'en fait quand tu découvres et quand c'est ta culture, tu vois que pas du tout, tu peux danser avec ton frère, ton cousin, n'importe qui en fait, et sans aucune à rien penser, et pour moi c'est plutôt une notion de partage, et personnellement vraiment c'est de la bonne musique à l'époque, c'est pour ça que j'ai précisé sur du rétro, parce qu'à l'époque... il y avait vraiment des artistes, il y avait des batteurs, il y avait des guitaristes, il y avait de la basse, il y avait des pianistes, il y avait vraiment en fait un... C'était vraiment toute une communauté musicale, avec des vrais musiciens, et pas que, juste quelqu'un qui chante derrière un micro. Donc pour moi, c'est mon enfance, et ça représente bien où je vis et ce que je représente aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Chaque fois qu'on finit sur la question de musique, en fait Clément est fan, fan de musique. Et donc à chaque fois que notre invité propose, enfin termine sur la question quel est le choix de la musique, il a toujours un petit truc à dire. Et là tu vois tu as...

  • Speaker #0

    Je me suis retenu un peu là. Dans ma tête tu m'as ramené déjà des souvenirs, je me suis dit ah ouais, j'ai encore des souvenirs.

  • Speaker #1

    Tu as dit Kassav, donc là il est parti. Donc Clément vas-y, c'est ton moment de réagir.

  • Speaker #0

    Non mais en fait tu sais ce qui m'a déclenché c'est le côté zouk rétro et je suis vraiment parti dans des trucs parce que pas plus tard qu'hier j'ai écouté Feel Control et moi j'adore les zouks rétro parce qu'en fait comme tu le dis, peut-être que vous ne savez pas ça mais à La Réunion on écoute beaucoup de zouk vraiment entier mais vraiment rétro pour le coup. et on les écoute toujours quand tu écoutes ExoFM ici c'est la radio un peu soleil on aime ce côté très rétro et là où vraiment j'étais 100% d'accord avec ce que tu as dit Je trouve que le zouk rétro a un côté très familial en fait. Moi, c'est vrai que dans les soirées, quand j'étais jeune, dans les communions, les baptêmes, etc., tu dansais entre cousins, cousines du zouk. En fait, du coup, ça m'a rappelé des bons souvenirs. C'est vrai que j'étais un peu perché. Et ouais, en fait, pour moi, c'est vraiment un pilier aussi de... des valeurs, de la culture, des bons moments aussi, du côté festif, familial. Donc ouais, je me suis bien retrouvé dans ce que tu as dit et ça m'a donné envie d'aller écouter David Ramène, la réelle surface des femmes à voix.

  • Speaker #2

    Super !

  • Speaker #1

    Merci Sarah pour ce portrait. Je trouve que ce qu'il en ressort, c'est quelque chose de très, très ancré. Très ancré dans ton territoire martiniquais avec le lambi grillé au bord d'une plage, avec un bronzouk rétro en fond musical. Là le décor est vraiment posé et on sent cet attachement à la Martinique, à ton île. pour continuer tu vois d'en savoir un peu plus un peu plus sur toi dans les dans les grandes lignes si tu devais nous décrire ton ton parcours tu vois parcours de vie les études tout ça qu'est-ce que tu nous qu'est-ce que tu nous dirais alors en nom de mot atypique alors moi j'ai l'impression que j'ai tout fait de travers et

  • Speaker #2

    du coup c'est assez drôle parce que dès qu'on me demande mon parcours déjà j'ai dit oh là là est-ce que je suis vraiment obligée de la catastrophe que j'ai dû traverser et En fait, moi, j'ai un parcours universitaire en psychologie. Donc, j'ai toujours voulu être auprès des autres et toujours dans l'aide d'autres filles. Et puis, on va dire que mon cercle familial m'a rattrapée parce que je suis fille et petite fille d'entrepreneur. Je suis entrée à Martinique pour ouvrir un restaurant avec mon grand frère que j'ai eu pendant quelques années. Et en fait, très tôt, à à peine 21-22 ans, j'étais déjà co-gérante d'un restaurant qui avait plus de 7 ou 8 salariés. Et donc du coup, j'ai été tout de suite embarquée dans l'entrepreneuriat. familiales en plus, de nuit, restauration, enfin je pense que je commençais par le plus dur. Et être la plus jeune de l'équipe et devoir manager plus de 7 salariés qui ont 10 ans de plus que moi, pour certains, et puis qui ont plus de compétences aussi, je n'avais aucune compétence en restauration. Donc je me suis formée en parallèle sur la comptabilité, notamment de mon restaurant, mais sur la comptabilité avec un cabinet d'expertise comptable à l'époque. Et j'ai fait ça pendant 4 ans. Donc, ça a été une période de ma vie qui a été très difficile parce qu'il fallait que je sois au niveau de ce qui était attendu, tu vois, de moi. Et même pour moi-même, parce qu'en vrai, tu es jeune entreprise, tu fais comme tu peux et tu payes des prestataires pour faire le reste. Mais l'idée, c'est que je voulais vraiment tout maîtriser. Et on a eu de la chance. Du coup, mon frère, à l'époque, qui était l'homme, tu sais qu'à l'époque aussi, on en parlera, mais... moi j'avais une petite place parce que j'étais une femme et j'étais très jeune en plus et mon frère qui était beaucoup plus costaud il a deux ans de plus que moi et puis on avait on a eu ce projet à deux aussi tu vois il l'a construit tous les travaux tout ça c'est vraiment lui qui s'en est chargé donc on a gagné le prix des jeunes entrepreneurs de l'année et c'est lui qui a été récupérer le prix et tout ça mais c'était son statut et c'était ok mais c'est vraiment un travail qu'on a fait à deux tu vois et travailler en famille c'est pas forcément simple non plus parce qu'il faut mélanger finalement les discussions avec les gens autour du déjeuner de famille le dimanche tourne autour du travail, il y a forcément un pic ou quelque chose qui part. Bon bref, ça a été assez compliqué, mais on a eu de la chance de pouvoir mettre le restaurant en location très vite. Et puis après, naturellement, j'ai été réorientée vers mes premiers amours, à savoir l'accompagnement des gens. Et j'ai été, c'est là qu'on s'est rencontré, Franck, si je ne me trompe. J'ai été accueillie au sein d'un incubateur qui avait une fédération nationale qui s'appelle Martinique Pionniers, dont j'étais vraiment salariée. J'ai été embauchée là-bas. Et ce qui a fait que j'ai été embauchée sans... Enfin, où ça coulait tout le temps, c'est que j'avais vraiment la casquette de psycho, finalement, avec cette capacité d'analyse et d'écoute et d'oreille attentive, et de détection aussi des difficultés ou des freins des gens. Et parallèlement, j'avais l'âme de l'entrepreneur et les connaissances qu'elle avait. Donc, bien évidemment, ma formation en comptabilité m'a beaucoup servi. Donc j'y ai travaillé pendant bien 4 ans et puis la structure malheureusement a fermé, j'ai accompagné plus de 80 femmes dans ces locaux, enfin 150 femmes mais 80 ont créé des vraies entreprises donc c'était vraiment incroyable, j'ai vraiment découvert ma passion à ce moment-là. à l'issue après j'ai la structure affermée pour Céline Association j'ai eu une petite fille qui a 6 ans aujourd'hui j'ai eu la chance d'être maman c'était un nouveau combat c'était voilà tu vois j'ai à peine fait mon deuil de mon travail que j'aimais beaucoup il n'y avait plus de financement donc on a fermé que Bush tombait enceinte et qu'il fallait gérer l'arrivée d'un bébé tout ça tu vois donc ça a été vraiment un bouleversement assez important dans ma vie et j'ai eu la chance après de travailler pendant 4 ans à France Travail maintenant finalement en Pôle emploi où j'étais conseillère entreprise, je m'occupais notamment de toute la gestion des fonds dédiés à... à l'ingénierie de recrutement, donc vraiment tout ce qui sera aide à l'embauche, mesures de l'État et de France Travail, etc. Et puis, en décembre 2022, j'ai décidé de tout quitter pour monter mon projet, pour monter le Collab FWI, qui est un incubateur dédié aux femmes caribéennes. Je ne vais pas dire que Martiniquais, parce qu'on accompagne des femmes de Samaritaine, de Guadeloupe maintenant, donc vraiment caribéennes. Et voilà, je t'expliquerai pourquoi tout à l'heure dans les détails. Voilà, grossièrement mon parcours.

  • Speaker #1

    assez atypique il y a un truc sur lequel j'aimerais rebondir tout de suite tu nous as parlé du collab effectivement on va en revenir au moment où on tourne cet épisode pas plus tard que hier soir c'était la soirée des 1 an du collab et un truc qui m'avait marqué dans les incubés qui faisaient un peu leur témoignage, leur accompagnement c'était cette notion d'écoute dont tu l'as refait mention là du coup ça me pose cette question en quoi pour toi en quoi l'écoute est importante tu parlais aussi de déceler on va dire déceler les potentiels un peu plus tôt dans ta présentation tu disais aussi qu'on est tous des êtres humains avec des pensées différentes etc, enfin je sens que c'est un sujet qui t'intéresse beaucoup, d'où ça te vient ce goût là pour l'humain et pour l'accompagnement

  • Speaker #2

    en fait pour moi on accompagne pas des projets on accompagne des porteurs de projets et homme ou femme je pense que on a besoin d'être au clair avec qui on est, d'où on vient et où on veut aller, avant de monter un projet. Donc forcément, je t'ai dit, depuis ma scolarité, j'ai toujours été concentrée sur la psycho, aider les gens, même dans ma vie personnelle, j'ai toujours été proche de mes amis, un peu la confidente, tu sais, à créer des liens de bienveillance et autres. Et mes amis, je les ai depuis longtemps, tu vois. J'ai toujours des amis depuis 10, 15 ans, 20 ans, tu vois. j'ai pas de nouveaux amis je sais pas comment t'expliquer mais j'ai un espèce de noyau bref parce que je chéris tu vois ces personnes et que c'est toujours dans la bienveillance et je me suis rendu compte puisque moi en fait j'ai démarré mon activité en étant chef d'entreprise donc la solitude de l'entrepreneur les craintes de l'entrepreneur et les obligations de l'entrepreneur je les ai vécues de plein fouet avec un manque de maturité assez important et Ça a fait qui je suis aujourd'hui. Je pense que ça fait partie de l'expérience et ce qui a fait que j'ai su rebondir. Mais ça a été aussi violent de se rendre compte, même si on était deux, mon frère était avec moi. Mais la réalité, c'est que quand tu es toute seule chez toi et que tu vas te coucher, tes craintes, tu les as pour toi. Du coup, moi, ce que je dis souvent, c'est que je connais par cœur les fissures de mon plafond. On se réfléchit que je dois me dire que j'ai à payer ça, j'ai à faire ci, j'ai à faire ça. Après avoir un peu... qui se reculent là je pense que déjà moi ma vie je me suis dit que ce qui est le plus important aujourd'hui c'est d'accompagner des personnes mais d'abord sur le plan humain tu vois des projets il y en a un modèle économique ça se travaille un projet en plus tu peux l'adapter en fonction du marché tu peux obligé de démarrer tout de suite très gros tu vois en fait ça se module c'est un projet mais l'humain par contre en est tout seul et pour moi l'adéquation alors je vais dire homme avec un grand H projet et c'est le point fort c'est ce que tout le monde regarde c'est ce que les finances regardent, c'est ce que les banques regardent c'est ce que les... les institutions regardent, c'est ce que les clients regardent, prestataires ou autres, c'est vraiment l'adéquation qu'il y aura entre la personne et son projet. Donc oui, l'humain est très important et pour moi, l'un ne va pas sans l'autre.

  • Speaker #1

    Je reviens à cette soirée des 1 an et les discours des incubés. Et effectivement, je trouve que c'est quelque chose qui ressortait beaucoup. En fait, elles ont vécu leur accompagnement, non pas comme un accompagnement professionnel, mais vraiment comme une aventure humaine. Et je pense que c'est ça, la force du collab. donc le collab c'est quoi ? tu vas tout nous expliquer pour poser toutes ces questions on va laisser quand même la parole à Clément avec qui on a préparé plein de questions pour toi Sarah donc on va commencer à aborder le coeur du sujet là de l'épisode yes

  • Speaker #0

    merci Franck et merci Sarah pour cette entrée en matière moi je suis hyper curieux. J'ai énormément de questions sur tout ça. Mais déjà, pour commencer, est-ce que tu peux nous pitcher un peu c'est quoi le Collab, c'est quoi l'objectif et c'est quoi les différentes composantes du projet ?

  • Speaker #2

    OK. Alors, le Collab, c'est un incubateur d'entreprises dédiées à l'entrepreneuriat féminin. Et on propose trois services au sein de cette structure. Donc, le premier point, c'est qu'on a un espace de coworking de 120 mètres carrés à disposition des femmes qui veulent créer des entreprises. Donc, soit sous un schéma, elles viennent, elles louent l'espace pendant la journée, soit elles font partie intégrante de l'accompagnement global. Donc, la deuxième composante, c'est les formations collectives. Donc, on a 350 heures de formation collective au sein de notre parcours. Et puis, on a des heures d'entretien individuel, donc qui sont déterminées en fonction du besoin. avec nos formateurs. Alors, qui sont nos formateurs ? C'est souvent ça la question, et c'est le cœur même de Collab. Nos formateurs, ce sont des experts qui sont en Martinique. Donc, nous avons des avocats, nous avons des experts comptables, nous avons des juristes, nous avons des webmasters, des agences de communication. Et en fait, en gros, on a 28 consultants qui gravitent autour du Collab, qui gravitent autour des locaux, qui viennent manger avec nous le midi, qui font des formations, enfin, les gens passent. Et ce sont des personnes qui sont tout aussi engagées par la... la notion de développement économique local par l'entrepreneuriat féminin qui crée en fait cet écosystème. Donc effectivement, quand on rentre au Collab, on ne rentre pas dans une formation classique et puis à la fin de la formation, c'est terminé. On rentre dans une nouvelle façon d'entreprendre. C'est une aventure et c'est un réseau, c'est une communauté. Donc en gros, l'accompagnement qu'on propose sera de dire on vous accompagne sur tous les aspects de l'entrepreneuriat. Chaque aspect sera abordé par un expert, ce sont comme je t'ai expliqué des consultants externes qui viennent. Et en gros on voit le premier niveau d'information en formation collective et on approfondit en fonction du porteur du projet et de son projet en entretien individuel.

  • Speaker #0

    La première question que moi je me pose c'est, tu as dit que le Collab était un incubateur, est-ce que, j'ai aussi lu sur votre site, dans les programmes, que vous avez le mot accélérateur. Pour les personnes qui peuvent être un peu perdues sur ces termes incubateur, accélérateur, start-up studio, etc., est-ce que tu peux éclairer un petit peu c'est quoi la différence entre tout ça ?

  • Speaker #2

    Alors, un incubateur, c'est un endroit où on va accueillir des porteuses de projets, de l'idée, même de l'émergence d'idées, jusqu'à la concrétisation du projet. Donc là, ça peut être entre 6 et 1 an, c'est les 6 premiers mois où tu as un projet, tu as une idée en fait. On va déquantiquer l'idée, on va en faire un projet. Et ce projet, on va regarder s'il est viable, si économiquement on s'en sort, si ça atteint les objectifs en termes de charges ou autres. Et puis, si c'est en adéquation avec le planteur. tu vois ça c'est vraiment le volet incubateur le volet accélérateur c'est plutôt pour des personnes qui ont déjà créé mais qui n'arrivent pas à décoller comme ils veulent tu vois tu as des start up qui arrive et boum tout de suite ça lève des ponts, des affaires incroyables et tout et puis tu en as d'autres qui ne vont en fait pas du tout donc l'idée c'était d'avoir les deux volets donc il y a le volet incubateur c'est vraiment pour les femmes qui sont un peu perdues qui se sentent seules et qui veulent bien faire tu vois mais qui n'ont pas forcément ni les connaissances ni les compétences pour y arriver seules Et puis le volet accélérateur, c'est plutôt pour des chefs d'entreprise qui sont déjà aguerris, mais qui ont cette volonté de pouvoir développer davantage leur entreprise, ou qui se retrouvent face à une réalité financière compliquée, parce que les deux ou trois premières années d'entreprise sont quand même assez importantes. Et du coup, après on avance, et l'idée sur le volet accélérateur, c'est qu'on ait une augmentation de chiffre d'affaires dès l'épisode. premier mois d'accompagnement. Alors, la réalité, c'est que moi, les entreprises qui sont en schéma accélérateur, ce sont des entreprises qui n'arrivent pas à décoller comme elles veulent. Et souvent, des fois, ça peut être un problème de site, ça peut être un problème de tarification par rapport aux charges. Enfin, tu vois, ça peut être plein de choses. Mais souvent, on a des entrepreneurs qui démarrent seuls en se disant qu'ils peuvent tout faire et finalement, ils reviennent sur leur copie quelques années après. Donc, si je devais différencier les deux, ce serait ça. Un incubateur, pour moi, c'est vraiment un endroit où... On va accueillir les entreprises, aussi comme un accélérateur, mais l'incubation c'est vraiment au stade de, tu sais, limite c'est un fœtus le truc, ça n'a pas encore mûri, c'est pas encore créé. Et en fait c'est vraiment très très très en amont à la création. On va parler d'émergence, d'adéquation, d'études de marché, de regarder ce qui se fait sur la concurrence, tu vois, c'est des gens qui n'ont pas encore fait tout ça.

  • Speaker #0

    Ok, ok, très très clair. Merci en tout cas d'avoir précisé ça. Est-ce que tu peux nous dire les types de projets que tu accompagnes ou que tu souhaites accompagner ? Est-ce que vous avez une verticale ou est-ce que c'est généraliste ? Est-ce qu'il y a une sélection à l'entrée ? Tu vois, c'est quoi les profils des personnes et les typologies de projets que vous accompagnez ?

  • Speaker #2

    Alors, Au démarrage, le critère pour intégrer Collab, c'était bien évidemment d'être une femme et d'avoir un projet. Il s'avère qu'on a eu énormément de demandes quand on est arrivé sur le marché. Franchement, je m'attendais à tout sauf à ça. On a eu quand même énormément de personnes intéressées et beaucoup de femmes mobilisées. Et donc, du coup, on a imposé des critères. Alors, il faudrait que le projet soit… En fait, moi, ce qui est important, encore une fois, ce ne sera pas tellement le projet, mais plutôt la personne qui va le porter. Donc moi je veux des personnes qui soient dynamiques, qui soient engagées dans leurs projets. Il faut que ce soit un projet de vie, tu vois, et pas un projet en plus de mon activité, mais je n'y vais pas trop vite, pas trop fort, tu vois. Moi, vraiment, c'est un petit peu ça qui est déterminant. Après, les projets qu'on accompagne, on a de tout. J'en ai quelques-uns dans la tech, avec des applications, avec des projets autour de l'IA, autour des nouvelles technologies. Parallèlement, j'ai aussi des projets dans le service à la personne. donc qui sont plutôt intéressants. Et puis parallèlement encore, j'ai des projets qui sont… Quand je dis des petits, je n'aime pas dire petits parce que je ne veux pas que ce soit péjoratif, mais c'est des projets qui n'ont vocation qu'à créer le propre salaire des porteurs de projet. Et ça, c'est OK aussi parce que c'est une forme d'entrepreneuriat, pour qu'on soit clair. On ne va pas créer tous des entreprises avec 150 salariés. Donc, ça aussi, c'est OK. Et en fonction du porteur du projet, bien évidemment, on adapte. J'ai des femmes qui ont des projets qui sont incroyables, qui me disent Non, non, mais c'est un petit projet. Alors qu'en fait, pas du tout. C'est un projet qui peut être industrialisé, qui peut aller lever des fonds, qui a un potentiel incroyable. Mais elles n'auront pas forcément la réflexion et cette projection-là. On s'en soucie à ça. Donc voilà, je ne sais pas si j'ai répondu à ta question, mais on n'a pas de critères, en tout cas, en termes de secteur d'activité.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. En fait, ce que je voulais savoir, et tu as très bien répondu, c'était, tu vois, est-ce que tu avais un secteur, une verticale particulière ? Ça, c'était le premier sujet. Et aussi, tu vois, en termes de marché, je me demandais, est-ce que ça vise plutôt la Martinique, les Caraïbes, ou est-ce que c'est des projets qui sont plutôt à vocation de ce qu'elle est, aller vers le national, international ? En fait, ce que je comprends, c'est que ça peut être les deux. Il n'y a pas de...

  • Speaker #2

    C'est-à-dire que, en général, elles arrivent avec un projet solo. C'est-à-dire qu'on arrive, c'est des solopreneurs qui veulent entreprendre dans un secteur d'activité et qui veulent juste gagner leur argent et peut-être embaucher une ou deux personnes. Et en fait, quand on creuse, on voit que certains projets ont beaucoup plus de... de projection, tu vois. Et souvent, on les alerte dessus et puis on les accompagne, tu vois. Donc moi j'ai un projet notamment que j'accompagne avec une nana, elle veut transmettre de l'amour et vraiment être à fond, elle aime sa famille, elle aime son île, elle produit des boissons à base de fleurs comestibles et arténiques, sauf qu'en fait ça n'existe pas et du coup c'est important qu'elle industrialise son projet pour aller chercher sur la Guadeloupe, pourquoi pas sur la Réunion, sur la Guyane, pour industrialiser vraiment ses recettes. Merci beaucoup. Elle a une durée de conservation qui est hyper importante, qui est à peu près 3 semaines, donc c'est beaucoup pour enjû. Et là, par exemple, typiquement, elle est arrivée avec un petit projet pour le faire au Martinique, alors que pas du tout, ça a une dimension caribéenne. peut-être même nationale, tu vois, elle pourrait le vendre par là. Donc là, c'est le premier point.

  • Speaker #0

    Le deuxième point c'est qu'on ne se limite pas aussi sur des projets, donc j'accompagne des projets qui ont un besoin de financement d'un million trois cent mille euros. Et je me dis, enfin le plus gros c'est celui-là, et je me dis mais waouh en fait où est-ce que je vais aller trouver cet argent pour le porteur. Et puis en fait, si c'est cohérent, on trouve. C'est ça qui est important. C'est que même en termes de montant, en termes de vision, en termes de projection, on ne va pas se limiter. On essaye de trouver simplement les bons partenaires. Et c'est d'où la beauté de Collab, puisqu'on a des collaborateurs qui viennent, mais on n'est pas fermé sur une personne. Moi, je fais des formations, les formateurs bougent. Chaque année, c'est des formateurs différents. Il y a des gens qui rentrent, il y a des gens qui se rentrent. il y a des gens qui restent quand même en stand-by, etc. Et en fonction simplement de l'expertise qui est recherchée au niveau de notre porteur de projet, on trouve en tout cas la personne ressource qui lui faut.

  • Speaker #1

    Ok, ok. Et tu parlais d'investissement, du coup, j'ai...

  • Speaker #0

    Oui, pardon.

  • Speaker #1

    Je voulais creuser un peu cette partie-là parce que je sais que, en tout cas à La Réunion, c'est un sujet qui revient assez souvent, le besoin d'investissement. et le... le manque aussi le manque de réponse à ça est-ce que c'est comment est la situation de votre côté et quelles solutions tu vois toi pour aller financer un projet qui veut faire une levée de fonds d'un million d'euros il faut quand même aller chercher des investisseurs pour le faire, des business angels des... et des personnes qui sont capables d'investir en Précide, en CIDE, en Seria, etc. Voilà, comment vous vous adressez à ce sujet ?

  • Speaker #0

    Alors, la recherche de financement, c'est le nerf de la guerre. Tous les porteurs de projets ont besoin de financement, hommes ou femmes d'ailleurs. Et me concernant, concernant CodeLab réellement, on essaie de trouver des solutions et surtout on apporte des informations que les porteurs de projets n'ont pas. Donc, on peut aller lever des fonds bien évidemment avec la banque, pour réserve d'avoir un apport conséquent. On a des organismes comme l'ADI qui proposent des financements allant jusqu'à 15 000 euros. On a la BPI. qui aussi propose des financements en cofinancement à la banque ou à la porte, en tout cas qui est proposé. Après, tu peux aller chercher, nous on a l'initiative Martinique, je ne sais pas si ça existe à La Réunion, mais je pense que ça doit exister.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    on a l'initiative Martinique, en tout cas ici, qui font des prêts participatifs, des prêts à taux zéro, etc. Des prêts d'honneur, etc. Et après, le tout, c'est comment assembler tout ça. Souvent, ils pensent que ce n'est pas cumulable, que ce n'est pas ci, que ce n'est pas ça. Et en fait, des fois… Il suffit d'imbriquer les demandes, d'être sûr de ne pas se tromper et normalement ça va. Donc je ne dis pas que j'arrive à lever des fonds pour tout le monde, parce que c'est souvent la question qu'on me pose, Oui mais j'ai besoin d'argent, est-ce que tu peux le faire ? Non, je ne peux pas prétendre pouvoir lever pour tout le monde. Je travaille également en collaboration avec un de mes consultants qui fait de l'ingénierie de financement et qui lui est chargé d'aller chercher des visas Sungell, d'aller chercher des fonds d'investissement. On en a deux qui sont venus à Martigny. qui se sont intéressés à nous, mais en réalité on n'avait pas matière à leur proposer des projets pertinents, en tout cas qui étaient à maturité, parce que les fonds d'investissement viennent très rarement en schéma créat, ils viennent plutôt pour consolider, sur le volet développement, et puis les enveloppes sont assez chères, c'est-à-dire qu'ils ne viennent pas pour te donner 100 000 euros. c'est entre 500 minimum et 3 millions d'euros, et la planchette moyenne c'est 1 million. Tu vois, quelque part, la réalité qu'on a aussi, c'est que les fonds d'investissement qui pourraient s'intéresser à la Caraïbe, on n'a peut-être pas les projets pour ça. Et c'est pour ça que je parlais d'industrialiser, parce que ma porteuse de projet, si elle reste concentrée sur la Martinique, c'est sûr qu'elle n'aurait peut-être pas matière à demander 500 000 euros. Mais par contre, si elle va développer son activité en Guadeloupe, en Guyane, à la Réunion, là, elle aura besoin de l'argent et il y aura vraiment un fort potentiel de plus-value en tout cas. Donc, réellement, je pense que... On est tous dans le même bateau, je pense qu'à La Réunion c'est pareil, mais on a un vrai problème de financement, on a un vrai problème de délai, nous on a des délais administratifs qui sont très longs aussi au niveau des collectivités, donc ça retarde beaucoup les chars de porteurs de projets, et puis c'est pas facile, en même temps il faut pas compter sur les aides non plus pour vivre. Et donc du coup les solutions alternatives aussi, ça peut être du crowdfunding, tu vois, il y a d'autres possibilités.

  • Speaker #1

    et nous on les envoie notamment sur le montage de tous ces dossiers là et de voir qu'est-ce qui est le plus pertinent ok très très clair je veux rebondir aussi sur le financement et notamment ton business modèle à toi celui d'un incubateur Comment vous vous financez, comment vous financez les différents intervenants, etc. Comment ça fonctionne et comment toi tu as fait pour lancer ça ? Parce que j'imagine que tu parlais d'espace de coworking, tu parlais de consultants qui t'entourent, tu parlais de beaucoup de choses qui coûtent de l'argent. Et je suis curieux de savoir comment tu as financé ça au démarrage. et quel est le business model derrière aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Salut, c'est Anthony. Je me permets de t'interrompre un instant dans ce podcast pour te parler de quelque chose. C'est la communauté des entrepreneurs d'outre-mer. La communauté ou encore la commu, c'est un groupe d'entraide entre entrepreneurs qui sont basés en outre-mer ou issus de la diaspora ultramarine. Dans cette communauté, nous avons actuellement des personnes issues de la tech, de l'immobilier ou encore du social, mais aussi avec différentes maturités dans l'entrepreneuriat. Notre objectif, c'est simple, c'est de se tirer les uns les autres vers le haut. Avec quoi ? Avec un groupe Discord où on peut échanger tous les jours. Il y a un Digital Cowork pour rencontrer des personnes et pour pouvoir échanger avec des membres pour trouver du soutien dans nos projets. On a aussi des ressources exclusives réservées aux membres et aussi des événements sur mesure pour t'aider dans ton parcours entrepreneurial. Que tu sois débutant ou expérimenté dans ton domaine, que tu sois à La Réunion, aux Antilles ou en métropole, tu es le ou la bienvenu. Tu retrouveras toutes les informations utiles dans le lien en description de cet épisode. Et puis, si tu as des questions, n'hésite pas à revenir vers nous. On se fera un plaisir de te répondre. Maintenant, on reprend le podcast.

  • Speaker #0

    Je pense que j'ai eu beaucoup de chance. Alors, tu sais, quand même, je tiens à dire que Collab, j'y travaille depuis à peu près 7 ans. Donc, j'ai eu le temps de réfléchir beaucoup, beaucoup, beaucoup au modèle économique qui serait intéressant. Après, Collab, sans surprise, on est organisé de formation déjà. Donc, on peut aller lever du financement par rapport à la formation. L'espace de coworking est payant. Donc, les gens viennent, mais payent pour du coup être au Collab. Et pour pouvoir bénéficier de notre espace de travail, de la Wi-Fi, des écrans. pardon, des écrans connectés qu'on a ou autres. Et puis, on a donc la partie financement. Et puis, l'année dernière, en fait, on a contribué à l'évolution de... Alors, comment je vais... Comment je parlais de ça ? En fait, je me suis positionnée sur un programme opérationnel des fonds européens. qui est concentrée sur non pas l'entrepreneuriat féminin, mais la politique égalitaire entre les hommes et les femmes. Et au départ, je me suis dit, il ne faut justement pas s'autoriser, que ce soit les hommes et les femmes ensemble. Mais en fait, comme il y a déjà des inégalités qui sont assez marquantes sur les territoires, et je pense aux nationales aussi, l'idée c'était simplement de proposer une solution pour les femmes. pour que ce soit abordable pour elle et pour qu'elle puisse vraiment apprendre, se démarquer et se développer. Et parallèlement... Et parallèlement, c'est un sujet sociétal en fait, si tu veux. Donc, nous, on a trouvé l'axe dans lequel on rentrait sur l'ancien programme. Bon, on n'a pas pour le moment, en tout cas, déposé de nouveaux programmes sur cette année. Mais on a été aidés comme ça. Et après, je ne te cache pas que ce qui nous a beaucoup aidés aussi, c'est l'adéquation entre le projet et la personne. Puisque... j'ai dû passer pas mal de commissions quand même, tu vois, au niveau de la banque, au niveau d'Initiatives Martiniques et pas mal d'institutions pour qu'ils puissent nous faire confiance et puissent réellement voir le besoin auquel on répondait, tu vois. Donc, le modèle économique de collab, il est là, c'est l'année dernière, on n'a qu'un an d'activité, donc si tu veux, on refera un podcast dans 5 ans pour voir l'évolution du modèle, parce que ça ne change plus le temps. mais on a une partie des femmes qui payent leur accompagnement intégralement, celles qui ne sont pas illisibles. On en a d'autres qui vont chercher du financement et chaque financement est propre en fait. Je n'ai pas d'enveloppe où je dis 50 personnes peuvent se positionner dans tel format Après, il faut maîtriser. C'est vrai que les fonds européens, c'est très compliqué à gérer, mais on a eu de la chance en tout cas sur l'ancien programme.

  • Speaker #1

    Et puis j'imagine que du coup, quand quelqu'un vient te voir pour être incubé, je pense que tu l'accompagnes du coup sur cette recherche de comment elle va financer son projet de manière globale en incluant votre accompagnement, c'est ça ? Oui. Ok, écoute, c'est hyper clair pour moi. Peut-être une dernière question avant de redonner la main à Franck.

  • Speaker #0

    Écoute, moi je suis là pour ça, donc posez-moi les questions que vous voulez.

  • Speaker #1

    Oui, mais Franck le sait, je suis assez bavard, parce que je suis assez curieux sur tous ces sujets-là. Mais peut-être une dernière question, c'est... Comment toi tu t'intègres avec l'écosystème entrepreneurial existant ? Typiquement, je sais qu'il y a la French Tech qui existe, comme à La Réunion. J'imagine que nous on a Digital Réunion, alors je ne sais pas si vous êtes Digital Martinique.

  • Speaker #0

    On a Mars Digital.

  • Speaker #1

    J'imagine qu'il y a un écosystème existant. Comment toi tu es arrivé et tu t'es dit, je vais faire un incubateur qui n'est pas en opposition de ce qui existe, mais plutôt en complémentarité ? En tout cas, j'imagine que c'est le cas. Et comment tu as réussi à te positionner sur tout ça et t'y retrouver dans un écosystème qui est déjà existant ?

  • Speaker #0

    Alors, je me suis imposée. Je ne te cache pas que... J'avais déjà cette casquette sur l'entrepreneuriat féminin parce que j'y avais travaillé en tant que salariée, comme je t'ai expliqué tout à l'heure. Et quand j'ai monté Collab, j'avais très peur parce qu'il y a quand même des structures d'accueil, des chefs d'entreprise. Dans le milieu associatif, il y en a beaucoup aussi, des associations qui s'occupent des femmes. Mais en fait, je me suis dit, dans la vie, chacun a sa vision de l'entrepreneuriat, chacun a sa vision des projets. Et moi, la mienne, j'ai envie de la partager et on va voir ce que ça donne. Donc, je suis arrivée avec une casquette plutôt non pas de, comme tu dis, de concurrent, etc. Dans l'écosystème, mais plutôt de partenaire, d'innovation, tu vois. et de recherche et vraiment limite à soiffer de partenariats. Et du coup, ça m'a beaucoup aidée. La French Tech, en fait, on n'a aucun problème avec aucun des... tu vois, aucune personne de l'écosystème. Au contraire, en tant qu'assafiroir de ma part, mais au contraire. Et l'idée, c'est de trouver la complémentarité. Je travaille avec le village Belgaia, je travaille avec le Martin Digital, je les rencontre à plusieurs reprises. Je travaille avec les entreprises, je travaille avec le MEDEF, j'interviens dans les conférences, tout ça. Donc, en fait, c'est plutôt mettre de la synergie dans tout ça, tu vois. Ne pas penser que l'un va gratter sur le projet de l'os ou sur l'écosystème de l'os. Non, et j'avoue que j'avais cette crainte là aussi au sein de mon écosystème, au sein de l'écosystème de collab, que les gens n'arrivent pas à comprendre cette notion de bienveillance et d'être au clair. Moi, j'ai compris qu'il faut avoir suffisamment confiance en soi et en son projet pour y aller, même s'il y a de la confiance. On est en Martinique, il n'y a pas qu'un seul restaurant qui est ouvert en Martinique. Ça fait partie et l'idée, c'est que les personnes qui viennent au collab s'identifient au collab, se sentent bien. soit dans la même dynamique, dans le même mindset, soit dans la même réflexion aussi, tu vois. Dans la même volonté de transmission, moi je transmets beaucoup, les consultants transmettent beaucoup, mais qu'est-ce qu'elles, elles vont transmettre ? Est-ce qu'elles vont transmettre aussi leur expérience ? Ça peut être sous forme de maraînage, enfin tu vois, ça peut être plein de choses. et elles le font très bien je pense que Franck tu as fermé avec l'événement d'hier soir mais j'ai été bluffée même de me dire waouh les nanas aujourd'hui sont en capacité de limite elles n'ont plus besoin de moi tu vois j'ai même plus besoin d'exister elles arrivent elles ont compris tu vois comment ça fonctionne donc voilà pour répondre à ta question non moi je me suis imposée je je Comme je ne suis pas avec mes gros sabots non plus, je me suis imposée en me disant voilà, moi je propose de l'entrepreneuriat féminin, moi je pense avoir identifié les problématiques des femmes en Martinique et voilà, c'est à quoi je réponds. Et ça s'est plutôt bien passé.

  • Speaker #1

    Je posais cette question parce que tu vois, souvent moi quand j'ai des discussions, enfin souvent, de temps en temps, quand j'ai des discussions avec des entrepreneurs, quand ils arrivent sur un marché où il y a déjà des acteurs, parfois ils se disent, comme il y a déjà des acteurs, je ne vais pas pouvoir réussir ou développer mon business, etc. Et ce que tu dis est intéressant et fait un peu à la notion aussi de… positionnement sur un marché je trouve que tu peux arriver sur un marché qui existe et c'est déjà un bon point parce que du coup ça veut dire qu'il y a un marché et pour autant avoir une différenciation par ton positionnement et avoir un positionnement qui soit complètement unique et limite incomparable par rapport à ce qui existe déjà et c'est un peu ce que tu es en train de décrire donc je trouve que c'est intéressant de... parce que finalement ça s'applique à toi ce que tu as fait Je trouve que c'est un bon apprentissage aussi de manière globale sur plein d'autres marchés au potentiel. Et je trouve que s'il fallait en retenir peut-être une leçon, un apprentissage, ce serait de se dire, même s'il y a un marché qui existe, même s'il y a... plusieurs voire beaucoup d'acteurs, tu as quand même potentiellement une place à te faire en ayant un positionnement qui te rend incomparable à ces acteurs. Et bien souvent, tu peux devenir complémentaire à tous ces acteurs-là et c'est complètement OK.

  • Speaker #0

    Alors, c'est exactement ça. C'est que je leur dis souvent, mais les filles, en fait, c'est bien qu'il y ait un marché, c'est bien qu'il y ait du monde, en fait, finalement, pour pouvoir évaluer l'idée avec peut-être les erreurs que les autres auraient faites, tu vois, ou quelque chose comme ça. Mais après, chacun a sa vision et je pense qu'il y a un marché pour tout le monde, tu vois. Et je pense qu'il faut s'habituer simplement à ce marché et l'adapter, tu vois. Donc, moi, ce que je leur dis souvent, elles arrivent avec un projet, enfin avec une idée, et elles partent avec un projet qui est complètement différent. Mais le projet qui est complètement différent, c'est parce qu'il est plus réaliste, tu vois. Il est plus mûr, il est plein de choses, tu vois. donc il est peut-être plus adapté aussi au marché donc moi il y a des incubateurs en Martinique pas beaucoup mais il y en a quand même deux qui font un travail considérable et que je respecte vraiment avec qui j'aimerais collaborer et que je collabore déjà aussi beaucoup et en fait Je pense que c'est la clé du succès en fait, c'est de plutôt trouver des complémentarités et des partenariats. Moi je travaille avec les autres incubateurs, ils m'envoient du monde, ils me disent bon écoute, elle est beaucoup trop immature dans son projet, fais déjà un premier travail avec elle et après renvoie-la vers moi Et moi je respecte en fait, je respecte l'engagement et je le fais.

  • Speaker #1

    très très clair je vais laisser un peu la main à Franck parce que je pense qu'il doit avoir aussi plein de questions et peut-être que j'aurai encore des petites questions à te poser à la fin je parle beaucoup de synergie

  • Speaker #3

    de partenariat créé de travailler ensemble plutôt que un contre l'autre et tu vois cette c'est un peu cette vision que tu as à l'échelle du territoire, je trouve que déjà tu arrives très bien à lui donner corps au sein de Collab. Avec ce premier conseil sous-côté, je trouve, c'est que les incubés soient les clientes les unes des autres. Et je trouve que c'est une dynamique que tu as beaucoup mis en place. et je pense que c'est quelque chose auquel on ne pense pas forcément au début et ça me renvoie à cette question-là que j'aimerais te poser, une question peut-être en trois volets Collab existe depuis un an tu as fait deux sessions d'accompagnement mais toi l'accompagnement des femmes entrepreneurs c'est un sujet que tu connais depuis dix ans depuis longtemps, ouais quelles sont les principales difficultés ? que ce soit d'ordre télé, financier ou personnel que rencontrent les incubés, quelles sont les croyances les plus persistantes à casser ? et qu'elles sont dans la même optique un peu les plafonds de verre, un peu récurrents. Je pose cette question notamment, tu dis que beaucoup de femmes arrivent et pensent que leur projet est un petit projet.

  • Speaker #0

    Alors, au niveau de collab, les filles arrivent avec beaucoup de crainte sur est-ce qu'elles sont capables d'eux, tu vois. Et est-ce qu'elles sont capables, est-ce que je mérite, est-ce que je vais y arriver, est-ce que ce n'est pas trop dur, est-ce que je pense que, enfin voilà, vous connaissez les femmes, on réfléchit beaucoup et on n'est pas trop sûr de nous en général. les collabs arrivent en support pour leur donner confiance et qu'elles se sentent en tout cas moins seules. Maintenant, les freins psychologiques qu'elles rencontrent, comme je t'ai dit, c'est la crainte, la peur des souhaits, la phobie même, je ne vais même pas dire la peur, des fois c'est la phobie des souhaits, à être des fois tétanisé. La peur aussi de l'inconnu et de se dire, j'arrive sur un marché, mais qui va savoir que c'est moi ? Qui va savoir que j'ai ouvert ça ? Moi, mon père me disait souvent, Sarah, t'ouvres un restaurant, mais personne ne t'attend en ayant faim. tout le monde mange, c'est vital, mais en fait, les gens s'adaptent au marché, tu vois, ils ne vont pas attendre que tu ouvres ton restaurant en disant Ah chouette, ça a rouvé un restaurant, on y va tu vois ce que je veux dire ? Donc en fait, moi en gros, ce que j'explique, c'est que je pense que les freins qu'elles rencontrent, c'est la peur de l'inconnu, la peur de l'échec, la peur aussi de l'investissement. Tu sais, qu'est-ce que ça va changer dans leur vie, en termes de trésor, etc. Et puis, effectivement, tu l'as très bien dit, à juste titre, mais moi, je favorise l'intelligence collective à 200%. Alors, on parle de bienveillance, mais c'est un mot que je n'aime pas trop parce que des fois, tout le monde dit on est bienveillant, on est bienveillant, alors qu'au final, ce n'est pas tout le monde qui l'est. et il faut faire attention à ça aussi mais juste de favoriser les mises en relation de favoriser l'intelligence collective de faire que l'une soit prestataire de l'autre c'est déjà un bon ballon sur le territoire et puis qu'elle ne se restagne pas non plus à la Martinique je veux dire on a la Guadeloupe à côté, on a la Guyane un peu plus loin on a aussi Saint-Lucie, Barbade la Réunion c'est un peu loin pour nous Clément tu nous excuses mais potentiellement why not tu vois donc du coup voilà mais en fait en gros je pense que le fin les freins vraiment de l'aspect psychologique bon des fois aussi de l'histoire des histoires de chacune mais voilà après après je pense qu'elles ont besoin d'un accompagnement pour la technique si tu es un accompagnement que financier théorique voilà la finance est comme ça la compta c'est comme ça l'aspect jeudi que c'est comme ça tour à pas plus de création d'entreprise que ça en fait enfin soit moi c'est mon c'est ma congé de fond

  • Speaker #3

    Je suis tout à fait d'accord avec ce que tu dis. Beaucoup de plafonds de verre à casser. Et les plafonds de verre, ils se cassent en tapant dessus. Et je trouve que ces premières actions que tu arrives à les faire faire, c'est vraiment bien. Il y a un truc aussi, tu vois, quand Clément t'a posé la question c'est quoi un incubateur ? tu disais c'est des projets qui sont en stade de l'émergence et qui potentiellement sont amenés à changer Et c'est marrant parce que moi, j'avais eu la chance d'intervenir pour les incuber. Et j'arrivais assez tôt dans le programme. Et en fait, les incubés présentaient leurs projets et on travaillait sur cette base-là. Et les projets... évolue en même temps que la personne qui porte le projet évolue aussi. J'ai quelques exemples qui me reviennent en tête de projets qui ont totalement pivoté. Et je trouve que ce pivot est en adéquation parfaite avec aussi cette espèce de pivot qui a eu aussi en termes de mindset, en termes de confiance, en termes d'alignement et de positionnement par rapport au fait de devenir... entrepreneurs. Donc, ma question, c'est comment tu fais ?

  • Speaker #0

    Les porteuses de projets que j'accompagne, je ne vous l'ai pas dit, mais tu sais, Clément, j'accompagne quand même des hommes aussi, mais sous un autre format, j'expliquerai. Mais, je pense que Franck, il sait un peu, mais bon, j'expliquerai après. Mais en tout cas, les porteuses de projets que j'accompagne arrivent effectivement avec une idée et en fait, ils arrivent en fait avec une idée et avec des croyances, ce que j'appelle des pensées limitantes. Les pensées limitantes qu'elles ont, principalement, sont compliquées à gérer parce que... Tu sais, bien évidemment, ce sont des pensées limitantes, mais c'est surtout qu'elles sont convaincues de tout l'aspect négatif de l'entrepreneuriat. Elles vont commencer par se dire Non, mais c'est trop compliqué. Non, mais ça va coûter cher. Non, mais comment je vais faire pour y arriver ? Non, mais, non, mais, non, mais. Et des fois, je les collage, je leur dis Mais quoi ? Non. C'est comme si tu me dis Je vais manger des spaghettis bolognaises, mais ça ne va pas passer. J'aurai mal au ventre. Je vais vomir. Tu vois ? ok et si tu manges et que ça se passe plutôt bien comment on fait tu vois c'est un dommage de passer à côté et en fait les filles du coup ont comme je dis ces craintes là et l'idée c'est de les accompagner sur les deux plans comme je te disais le plan psychologique et économique tu vois en leur expliquant comment gagner de l'argent mais une fois qu'elles comprennent la formule parce que tu sais t'as une formule elle est pas mais pour gagner de l'argent Alors, tu as des charges, tu as des recettes, il faut communiquer pour qu'on sache où tu es, qui tu es, comment on fait pour te contacter. Enfin, tu sais, tu as quand même une base dans l'entrepreneuriat qui crée en fait… une réflexion psychologique et économique, tu vois, sur la personne. Et après, il y a des idées qui émergent. Et ce qui est le plus beau au collab, c'est que les filles et les femmes me disent Mais en fait, dès qu'on est en psycholabe, on dort pas. Parce qu'on leur donne tellement d'informations que le soir, elles rentrent, elles commencent à bosser, elles cherchent des informations et puis il y a des formations qui arrivent deux, trois jours après. Donc, il faut qu'elles fassent vite d'avancer, tu vois, sur les points qu'elles ont abordés. J'ai notamment un de mes consultants qui fait vraiment toute la formation études de marché. Donc on définit la problématique, on leur dit soyez amoureuse de votre problème, pas de votre entreprise, de votre projet, de votre solution. La solution c'est la solution au problème initial. Parce que si tu es amoureuse de ta solution et que la solution ne plaît pas au marché, n'est pas adaptée au marché, tu n'auras pas d'autre alternative. Alors que si tu es amoureuse de ta problématique, la problématique est identifiée, c'est une problématique sur le territoire. Si tu vas avec ta solution et que la solution n'est pas adéquate, tu as encore la possibilité de retourner sur ta problématique et de retravailler ta solution, tu vois, avec un modèle différent, avec un produit différent, avec des tarifs différents, avec une commercialisation différente. Et l'innovation aussi vient de là, tu vois. On les sensibilise sur le développement durable, parce que quand on parle de développement durable, c'est vraiment de... l'environnemental, la survie environnementale, l'écologie, etc. Pas du tout. Le développement durable a quatre volets. Il y a la culture, il y a l'aspect social, sociétal et environnemental. Donc, l'environnement, c'est un des quatre volets. Alors, c'est celui dont on parle le plus par rapport aux réchauffements climatiques, mais ça ne fait partie que d'un seul volet de tout le développement durable. Et comme on les sensibilise, donc on leur apprend en fait pas mal de choses, on les sensibilise à... à qu'est-ce que l'entrepreneuriat dans sa globalité. Donc, elles maîtrisent un peu d'juridique, un peu de finance, un peu de développement durable, un peu de communication. Donc, en fait, quand elles assemblent tout, c'est ça qui crée en fait l'évolution du projet et de la personne. et à partir du moment où on a passé ce cap là, c'est là que la magie opère au collab, c'est là que des projets émergent c'est là que la réflexion se fait après une séance de pleurs pendant une semaine peut-être ou après de grandes difficultés et comme elles ont dit je ne sais pas si vous avez vu sur Instagram elles ont dit le bureau des pleurs c'est chez collab mais après toute cette réflexion là elles se disent ok en fait là on a trouvé et là elles se donnent corps et âme dans le projet Et je pense que c'est ça la petite clé, l'une des clés en tout cas de notre accompagnement, c'est de les recentrer non pas sur la solution qu'elles proposent, mais plutôt sur la problématique auxquelles elles apportent la solution.

  • Speaker #3

    Je vois tout à fait de quel consultant tu parles à propos des études de marché. En fait, c'est une très bonne transition parce que je trouve qu'une des forces de Collab, c'est justement ce réseau. d'experts sur lesquels tu arrives à t'appuyer et des experts qui sont eux-mêmes chefs d'entreprise, donc qui ne sont pas là pour donner de la théorie, mais vraiment de la pratique. Mais déjà, une remarque sur, je trouve, la qualité du choix des intervenants. Moi, tout ce que j'ai vu passer, c'est vraiment des personnes qui font un peu figure de référence dans leur domaine en Martinique et qui ont réussi à... à les fédérer. Je sais que moi, mes passages, c'était justement après cette personne et je voyais, enfin, les porteurs de projet étaient un peu dépités. Et c'est normal, en fait, parce que tu arrives, tu as un projet... tu as réfléchi à énormément de choses autour et puis tu as quelqu'un qui arrive et qui te dit mais pourquoi en fait ? Pourquoi tu fais ça ? Tu réponds à quel problème ? Quelle est la valeur que tu apportes ? Et c'est des questions toutes simples mais les réponses sont hyper compliquées. Et je trouve que quand on... Il y a un peu le côté, on se retrouve face à un mur et j'en parle parce qu'avec Clément, donc on a le podcast, on a aussi lancé notre communauté et les personnes nous disent à quoi sert votre communauté ? Et en fait, on a un stade du projet où on a une vague idée en fait de à quoi ça pourrait ressembler, à quoi ça pourrait servir. Mais ça reste des questions qui nous suivent tout au long de la vie de l'entrepreneur. Dès qu'on lance un nouveau projet, on retombe un peu dans ces questions.

  • Speaker #0

    Et puis les problématiques changent également. Tu sais que tu peux avoir une problématique, et puis dans deux ans, ça a bougé. Il faut changer de problématique, tu vois. c'est ça c'est qu'il faut s'adapter je pense que le mot le plus important pour moi dans l'entrepreneuriat c'est la proactivité c'est savoir s'adapter et rebondir constamment en fait sur ton offre de service l'idée de monter une communauté pareil j'ai monté la mienne et on s'est dit tout de suite mais en fait limite pourquoi tu dis mais comment ça pourquoi ça coule de source mais en fait pourquoi réellement tu montes ça tu vois Et ça c'est une question qu'on me pose aussi assez souvent, donc je vois très bien de quoi tu parles. Et le B.A.B. d'entrepreneuriat c'est ça, c'est qu'en fait on les ramène à l'essentiel, à qui elles sont, d'où elles viennent. quelle est la problématique à laquelle elles répondent et quelle place elles veulent être dans l'univers, tu vois ? Et ça aussi, c'est important de savoir la place que tu veux avoir, le combat que tu vas mener. moi, je leur dis, moi, je me bats pour des causes. Je ne suis pas... Bien évidemment, comme tout le je n'ai pas du gain. Il faut gagner de l'argent, il faut assumer son foyer et moi, j'ai une petite fille donc il faut que j'assume aussi ses prochaines études, j'espère, en France ou je ne sais où. Donc en fait voilà, on a besoin tous d'argent et tout ça, mais moi j'avoue que je préfère travailler pour une cause qui me sera chère plutôt que tu sais tu montes une boîte, bon ça marche pas, c'est bon on passe à autre chose, on monte autre chose tu vois. Ça pour moi c'est des gens qui n'ont pas identifié une problématique au préalable et qui testent en fait tu vois. Et puis il y en a une qui fonctionne, ben ça y est boum ils sont riches et puis ça s'arrête tu vois. Mais c'est le goût du risque, c'est toute autre chose. Une femme va accompagner complètement différemment. C'est étudié, nous on est physiquement fait pour porter des enfants. Donc un projet, on va le porter comme un enfant. Alors que ce n'est pas un enfant. Et moi, je leur dis tout le temps, ce n'est pas votre enfant. Si demain, Collab doit fermer parce qu'il n'y a plus d'argent, Collab fermera. Ce ne sera pas une fatalité, ce sera une belle expérience. C'était bien, on a fait de grandes choses. On restera, je pense, dans les souvenirs, dans les bons souvenirs de beaucoup de personnes. Mais ce sera la réalité, parce que ce n'est pas un être humain. Ce que je veux dire, c'est une personne juridique et une personne morale. Et du coup ? dès que je leur explique ça on dédramatise un peu on coupe un peu le lien maternel qu'elles ont avec leur projet souvent on me dit ah ton deuxième bébé non c'est pas mon deuxième bébé c'est une boîte en fait que j'ai montée et cette boîte là a une grande dimension humaine et effectivement des fois je me dis quand je vois les enfants des filles je dis c'est des bébés collables c'est des enfants du réseau mais en réalité c'est pas ce détachement là parce que plus tu es attaché plus tu le prends pour une fatalité si ça ne fonctionne pas et plus tu es irrationnel dans tes décisions tu sais ou dans tes craintes dans tes réflexions alors que quand tu te détaches dès le départ c'est une boîte comme une autre je vais monter une boîte je fais en sorte que ça fonctionne je me donne je donne toutes mes tripes pour que ça fonctionne par contre à quelle problématique je réponds et est-ce que j'ai envie de travailler sur cette problématique toute une vie tu vois ou ça peut être 5 ans ça peut être 10 ans enfin tu vois chacune doit établir tout ça et puis après on va beaucoup parler du mindset tu vois souvent je leur dis les filles là vous voulez monter une boîte positionnez-vous en tant que telle, regardez-vous dans le miroir tous les matins et demandez-vous si vous étiez une cliente, est-ce que vous auriez fait confiance à la personne qui est dans le miroir Et ça c'est hyper important, c'est valable pour la tenue vestimentaire, c'est valable pour la façon des fois de sourire, bon elles n'ont pas un grand sourire sur les lèvres mais il ne faut pas être quelqu'un d'autre mais il faut quand même donner envie de faire confiance tu vois. Et moi c'est ce qui a été le plus dur et en même temps pas si dur que ça mais... pour moi, fédérer autant de consultants de qualité. Enfin, limite, je n'y croyais pas. Je tentais. Et quand j'ai vu que j'avais des sollicitations d'eux-mêmes, tu vois, qui viennent me dire, mais Sarah, c'est quand tu veux. En fait, moi, j'aimerais bien participer. C'est parce que je pense que le message que j'ai voulu faire passer est bien passé, tu vois. Là, on est sur du développement économique. On n'est pas là pour… Enfin, il y a une dimension humaine. Il y a des femmes qu'il faut aider. Mais ce n'est pas les aider par… Tu sais, c'est pas genre juste les aider parce qu'elles ont pas d'argent ou autre, c'est pas ça. J'accompagne des personnes qui ont beaucoup de moyens et d'autres qui n'en ont pas, c'est pas ça le sujet. Tu sais... d'aller plus loin que la dynamique juste entrepreneuriale pour soi. Et c'est plutôt de dire, OK, là, je vais apporter quelque chose à mon territoire. Et j'estime qu'aujourd'hui, chaque consultant qui vient au Collab apporte de son temps et de ses compétences pour le territoire martiniquais. Et à partir du moment où le message passe, tout le monde est gagnant. Pour moi, tout le monde est gagnant.

  • Speaker #1

    Tu parlais de causes à défendre. Est-ce qu'on est prêt à consacrer plusieurs années de sa vie à cette cause ? Et je pense que dans ton cas, on voit bien que c'est le cas. Et tu nous as dit que tu as réfléchi au projet Collab pendant presque sept années, donc avant de le lancer. Donc, on voit bien le problème auquel tu voulais t'attaquer, la cause que tu voulais défendre, mais dans la forme. Aujourd'hui, tu nous as dit que c'est un espace de coworking, des formations collectives, des entretiens individuels. Est-ce que ce triptyque-là, tu l'avais depuis le début ou pas ?

  • Speaker #0

    Alors, pas depuis le début parce que j'ai d'abord travaillé à maintes fonctionnaires et malheureusement, ma fonctionnaire a fermé. Et je me suis dit, OK, en fait, le modèle purement financé, tout est gratuit, ça ne fonctionne pas. Tu as beaucoup de monde, mais ça ne fonctionne pas. Je pense que c'est mentir aussi aux femmes de dire que... L'entrepreneuriat c'est gratuit, ça n'existe pas en fait. Et puis je pense qu'il faut aussi à un moment donné respecter les prestations intellectuelles des gens. C'est-à-dire qu'il y a des gens qui font des études, qui travaillent, qui voyagent, qui travaillent énormément pour avoir cette expertise. Et il faut respecter le travail des gens et il faut respecter le savoir pour l'apprendre. Le savoir, je le disais ce matin quand j'ai reçu mes clients, le savoir c'est la seule chose qu'on ne peut pas t'enlever. à partir du moment où on te forme sur un point, que tu payes ou que tu ne payes pas la prestation, on ne peut pas te l'enlever. Ce n'est pas, tu achètes une voiture, tu ne l'as pas payée, on te la récupère. Tu vois ce que je veux dire ? Donc en fait, je pense que ça vaut plus encore que du matériel. Et le modèle que j'ai mis en place au Collab, c'était essayer de rassembler tout ça en ayant confiance que... Financièrement les filles n'allaient peut-être pas pouvoir suivre, tu vois, et ce serait aller à l'encontre de mon engagement auprès de la société Martiniquez que de ne pas aller au bout de la démarche. C'est pour ça que j'ai été lever des fonds, c'est pour ça que je me suis battue bec et ongles pour vraiment mobiliser un petit peu tout le monde et sans paraître pour une tarée, tu sais, complètement illuminée, les femmes, les femmes, les femmes, on n'est pas du tout dans un schéma féministe pur et dur. Bien que je travaille avec beaucoup d'associations féministes et ça se passe très bien. C'est ça. Mais moi je suis vraiment concentrée sur le volet économie. Parce que je leur dis aussi que pour aider les femmes, je pense que c'est pareil à la réunion, Clément, tu me diras, mais on a des femmes qui subissent des violences conjugales, qui sont en situation de monoparentalité, qui ont des maladies, des cancers ou d'autres maladies. sont en grande précarité parce que elles sont seules et qu'elles n'ont pas forcément eu les moyens d'eux. Et ces femmes-là font partie du seuil de pauvreté en Martinique. Et ces femmes-là, en fait, c'est-à-dire que même au niveau des chiffres, elles sont plus nombreuses. Déjà, on est déjà plus nombreuses que les hommes en Martinique, mais en plus, dans ces situations-là, elles sont largement plus nombreuses. Tu vois ce que je veux dire ? Et du coup, les accompagner en ayant un... en disant, moi c'est vraiment le volet économique, j'entends il y a des associations qui aident des femmes qui sont en situation de précarité ou qui sont battues ou qui sont en prostitution ou autre je travaille avec elles mais la première question qui peut se poser c'est pourquoi une femme retourne souvent là où elle était en souffrance c'est parce qu'elle n'a pas d'argent et c'est parce que souvent, moi j'en ai qui m'ont dit tu sais Sarah, entre être dans la rue et vivre l'enfer à la maison, j'ai quand même un toit sur ma tête pour mes enfants. Donc, elles sacrifient des fois une vie pour, enfin, leur vie pour au moins être en sécurité ou mettre à l'abri leurs enfants, tu vois. Et, alors, en sécurité, on s'entend, mais bon, vous avez compris un peu l'idée. Et en fait, moi, du coup, quand je participe à des colloques autour des femmes et des conditions féminines, je leur dis souvent, en fait, vous négligez le volet économique de ces femmes. Si elles n'ont pas d'argent, si elles ne trouvent pas de travail, si elles ne montent pas des boîtes, elles n'iront nulle part et elles vont rester dans ça. Et on aura encore plus de féminicides et on aura encore plus de problèmes et encore plus de femmes en situation de précarité, en situation de monoparentalité. Alors que si on arrive à leur donner cette indépendance financière, et à minima, qu'elles apprennent, qu'elles soient formées, qu'elles apprennent à devenir autonomes financièrement et économiquement, pour moi ce serait le plus grand pas de gagné pour notre île. Et je pense pour la Réunion aussi, et je pense pour la Voix du Positif. Donc partant de ce principe, moi je reste concentrée, je ne prends pas les combats des autres, il y a plein d'autres situations pour ça, moi je reste concentrée sur le volet économique. Et leur apprendre ça, ce qui est beau c'est qu'en fait on mélange tout le monde. Il y a des femmes qui n'ont absolument aucun problème, qui ont tous les moyens, j'en ai qui ont fait 15 ans à la banque, qui ont décidé de tout quitter parce qu'ils en avaient marre, donc ce sera des gens qui avaient des problèmes financiers. et qui ont essayé de se lancer dans des projets d'une autre dimension, je me suis dit qu'elles sont hyper courageuses et elles sont tout aussi courageuses que celles qui sortent d'un milieu quand même compliqué avec des freins périphériques importants, mais qui vont quand même venir. Et en fait, c'est comment driver tout ça pour arriver à des choses plutôt bien. C'est pour ça qu'au Collab, on n'attend pas d'avoir des projets. tu vois je pense que peut-être sur deux ans là je pense en avoir une à peu près mais je pense qu'on aura une ou deux licornes tu vois de temps en temps comme ça où on aura un projet et là on va le faire décoller on va aller chercher des fonds et ce sera vraiment la licorne du collab pendant peut-être deux ans et puis après on ira chercher une autre tu vois mais je pense que les autres c'est des personnes qui vont créer des boîtes qui seront capables de payer leur propre salaire de payer peut-être deux ou trois salaires supplémentaires et c'est largement suffisant en fait et de se développer dans la Caraïbe. Créer une connexion avec la Caraïbe aussi, c'est important pour nous. C'est l'un de nos critères par aussi au Collab. On se relie beaucoup à la métropole. La métropole, effectivement, on est en France, donc forcément, la législation est la même. Mais le climat n'est pas le même, le marché n'est pas le même non plus. Un incubateur à Paris, c'est 12 000 euros. Ça coûte 1 000 euros par mois d'être dans un incubateur à Paris. À Lyon, je crois que c'était dans les 10 ou 9 000, je crois. en Martinique tu peux pas dire bon c'est 12 000 euros les gars pour être dans un récapitulateur en Martinique ce sera pas possible tu vois et donc du coup on a d'autres chances sur autre chose tu vois donc quelque part Moi, je pense que si on arrive à relier déjà l'art qui caribéen, si on arrive à faire des femmes monter des boîtes, ou des hommes aussi à monter des boîtes, mais ils arrivent au moins à se dire, on monte en Martinique, mais par contre, l'année prochaine, on va sur la Guadeloupe, et après, l'année suivante, on va. Ça dépend encore une fois des projets, de comment ils peuvent évoluer, mais il ne faut pas avoir peur. Et nous, dans nos formations, on les projette aussi dans ça. Donc, même si elles sont au stade du projet et qu'elles n'ont pas encore bien finalisé dans l'ancien Martinique, on leur parle déjà de comment vous allez pouvoir développer vous développez à Saint-Martin parce que Saint-Martin a la double nationalité et comment vous allez faire en Guadeloupe et est-ce que vous avez des contacts et comment nous on va vous emmener là-bas tu vois et créer ce lien en tout cas qui peut leur donner en fait davantage d'espoir et de se dire non mais attends elle m'a parlé de Saint-Martin déjà que j'arrive à le faire en Martinique et là du coup elle dit bon tu vois

  • Speaker #1

    C'est un très beau message et pour tout te dire, c'est le genre de message que j'espérais entendre en t'invitant là sur notre podcast. Je sais que Clément avait peut-être encore peut-être une ou deux questions.

  • Speaker #2

    Yes, moi j'avais des questions un peu terre à terre, on va dire, et assez courtes finalement. que je trouve qu'il pourrait vraiment être cool que tu nous partages, c'est en un an, tu as accompagné plus ou moins combien de projets ? Et c'est quoi ta vision sur le long terme ? Tu vois combien de projets tu vas accompagner par an, etc. ?

  • Speaker #0

    Je fais même mon petit coup de pub, mais je t'invite à aller sur notre site et regarder le bilan de l'année. On a fait un réel avec le bilan de l'année où il y a tous les chiffres qui sont indiqués. On a 38 femmes accompagnées sur cette année. Elles ont créé 18 entreprises, on a 28 consultants mobilisés, on a 1360 heures de formation qui ont été effectuées et plus de 2000 et quelques, je ne me rappelle pas du chiffre exact, d'entretien individuel. Donc en réalité, les deux chiffres à retenir, c'est 30 chiffres à m'accompagner. On a quand même une dizaine d'hommes également, mais qui ne sont pas accompagnés sur le format formation, entretien individuel. On est plutôt sur un schéma, ils veulent monter des boîtes, donc cabinet classique, on rédige le business plan, on leur fournit une étude de marché qui est du coup rédigée, et puis on rédige bien évidemment les statuts juridiques et tout le volet juridique. Mais ça, c'est vraiment à part. Mais ils font partie de la communauté dans les after-work, tu vois. Mais le volet... Communauté Femmes, c'est vraiment l'action de Collab, l'action phare du Collab. Et là, on est vraiment sur une clientèle purement féminine. Donc voilà, Collab aujourd'hui, c'est vraiment une très très grande fierté. Je t'avoue que ce matin encore, j'avais la tête dans les nuages à me dire Les filles ont excellé hier, elles ont tout fait, c'est simple. Tellement la communauté a fonctionné. C'est qu'il y en a une qui animait, il y en a dix qui ont fait des stands. Il y en a une qui a fait le traiteur, il y en a une qui a géré les boissons, enfin qui a fait des boissons locales, tu vois, du coup. Moi, j'ai juste pu dire merci aux financeurs, prestatatatata, tu vois. Et il y a des consultants qui ont pris la parole aussi, enfin bref, c'est incroyable. Et du coup, je suis très fière aujourd'hui d'avoir créé en tout cas cette communauté qui n'existerait pas sans les consultants, sans les planteuses de projets et l'engagement, tu vois, de ces personnes-là.

  • Speaker #2

    Très chouette et merci pour ces précisions, ça nous permet vraiment de toucher du doigt ce que vous avez réussi à faire, c'est assez impressionnant en une année, donc déjà bravo pour ça.

  • Speaker #1

    Passons à la conclusion, Sarah, est-ce qu'il y a un élément qui n'a pas été abordé et que tu aimerais aborder, quelque chose que tu aimerais dire, c'est le moment.

  • Speaker #0

    Alors, moi, ce que j'aimerais, c'est... Le message que j'aimerais partager, c'est vraiment d'inciter les porteurs de projets Homo Femme à se faire accompagner dans leur démarche, juste pour maîtriser, je ne vais pas dire éviter la totalité des risques, mais au moins maîtriser les risques dans lesquels ils vont s'embarquer. Alors, l'idée, c'est juste de bien comprendre que... L'accompagnement est tellement primordial que d'une part ça t'ouvre des portes quand tu montes un projet. ça te fait rencontrer des personnes qui pourraient être prestataires, partenaires ou clients. Deuxièmement, ça te met dans le bain assez rapidement sur les obligations que tu auras. Et puis troisièmement, de toute façon, quoi qu'il arrive, même si tu reviens à l'essentiel dans trois ans, tu reviendras de toute façon te faire accompagner à un moment donné parce que l'entrepreneuriat, c'est trop difficile. Et comme je dis souvent, si c'était facile, tout le monde aurait entrepris parce que personne n'a envie d'avoir un patron sur sa tête. Donc je pense que c'est difficile, mais je pense qu'il y a de la place pour tout le monde. On est souvent dans nos territoires, donc je vais inclure aussi la Réunion, Clément, tu m'excuses, mais je pense que dans nos territoires, on nous dit souvent... il n'y a pas, ce n'est pas comme à Paris, il n'y a pas ça. Mais en fait, faisons. C'est bien beau de dire il n'y a pas, justement, dans la consommation, mais il n'y a pas, etc. Mais en fait, faisons-le. Et il y a matière à. Ce que je dis aussi souvent, c'est qu'une économie qui fonctionne, c'est une économie qui crée des entreprises et que ces entreprises recrutent. Il faut arrêter de demander aux entreprises existantes de recruter parce qu'elles sont à bout de souffle. Il n'y a pas forcément du travail pour tout le monde et il faut savoir aussi qu'il y a des gens qui ne sont pas forcément employables. Donc, il faut simplement s'adapter. à la société qu'on a aujourd'hui. Il faut s'adapter au modèle du marché qu'on a, qui change, qui bouge tout le temps, de toute façon. Et il faut s'adapter aux nouveaux métiers, il faut s'adapter à nos futures générations. Et je pense que pour ça, c'est toujours être assoiffé d'informations, de formations, de la législation qui bouge tout le temps. Je ne sais pas si vous le savez, mais la loi finance qui est passée en début d'année, a bouleversé beaucoup d'entreprises. Et ça, si tu ne suis pas les infos et que si tu ne te renseignes pas, tu ne le sais pas. Donc, toi, tu vas monter un projet alors que deux mois avant, il y a une loi qui est passée qui ne te permet pas de faire grand-chose avec ce projet. Tu vois ce que je veux dire ? Donc, pour moi, c'est ça. C'est trouver en tout cas une structure, peu importe la structure, choisir une structure où on s'y sent bien, où on se sent en confidentialité et d'être honnête avec soi-même et avec la personne qui nous accompagne pour aller au bout, en fait, et que ce soit vraiment pertinent.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour ce très beau message de fin, quoique je dis message de fin mais c'est pas encore tout à fait la fin on a commencé cet épisode avec un magnifique portrait créole et on a l'occasion aussi de le terminer avec des questions rapides et Clément sera à la manœuvre il va t'expliquer les règles de cette fin d'épisode

  • Speaker #0

    Ok, ça va Merci

  • Speaker #2

    Allez, on est parti Sarah. Alors, je t'explique la règle du jeu sur cette dernière partie. Et je préfère te dire que c'est dur. C'est dur parce que tous les entrepreneurs qu'on reçoit, ils n'arrivent pas à se tenir sur cette consigne. Mais je te fais confiance et je crois en toi Sarah. La consigne, c'est que je vais te poser des questions assez simples et toi, tu dois y répondre en quelques mots. Et c'est dur ça pour les entrepreneurs de répondre en quelques mots parce que c'est des gens qui sont passionnés, tu as toujours plein de choses à détailler, mais on va voir si tu arrives. La première question c'est, quelle a été la plus grosse galère que tu aies connue et comment tu t'en es sorti dans ton parcours entrepreneurial en quelques mots ? Donc la situation où tu t'es dit, c'est bon, je ne vais jamais m'en sortir. Et comment tu as fait pour t'en sortir ?

  • Speaker #0

    Alors... La plus grosse galère que j'ai eue a été de devoir avancer des fonds en fin d'année dernière, alors que la collectivité ne m'avait pas remboursé. Je ne sais pas si tu sais comment ça fonctionne, mais en gros, il fallait qu'ils me remboursent pour que je puisse payer la suite. Et là, je me suis dit, ok, Sarah, tu as fait six mois d'activité, tu vas fermer. pas même pas un an ça c'est une vraie bonne galère ça c'est une bonne galère pour l'anecdote j'en parle en toute intimité j'ai mon associé aussi qui est parti à la même période il y avait une charge de travail assez importante et on a décidé de se séparer donc je me retrouve avec la plus grosse galère on parle quand même de milliers d'euros je ne donnerai pas le montant mais c'était quand même assez important et du coup à gérer seul quoi Et du coup, au début, je n'ai pas pleuré mais paniqué, je vais dire ça comme ça. Et puis, en fait, comme je t'ai dit, j'ai essayé de faire preuve de proactivité. Je me suis dit que les banques s'étaient faites pour ça. Et j'ai contacté ma banque et je leur ai demandé de me trouver une solution assez rapidement. Et ils avaient la solution. Mais ça s'est joué à… à ça, à deux jours. Parce que pour l'anecdote, il faut rembourser les fonds avant le 31 décembre. Ça ne fait clairement pas ça avant le 31 décembre, sinon ça ne compte pas. Et on était le 27. Donc ça ne s'est vu à pas grand-chose. Et pour plus de précision, Franck, c'était le jour du bilan. Je ne sais pas si tu te rappelles. le jour du bilan de fin d'année où on a fait l'after work. Et voilà. Mais en fait, après l'after work, quand vous êtes rentré chez vous, moi, j'ai ouvert mon classeur et j'ai passé des paiements, des paiements, des paiements, des paiements parce que j'avais eu l'accord de la banque à 17h. Donc, quand je vous ai reçu, je venais de recevoir la notification que c'était bon et j'étais en panique totale. Et je me suis dit que j'allais faire un AVC ce jour-là. Littéralement, je me suis dit, OK, là, c'est trop pour moi.

  • Speaker #2

    En tout cas, là, c'est une vraie bonne histoire d'entreprise. Oui, oui.

  • Speaker #0

    La leçon, c'est qu'il faut toujours y croire et juste se dire, Ok, ça, c'est fait, il faut que je trouve une solution. C'est tout.

  • Speaker #2

    je rebondis là dessus parce que vraiment il y a un truc qu'on m'a dit dans l'entreprenariat et franchement il y a plein de choses qu'on m'a dit et des fois c'était vrai, des fois c'était un peu bullshit mais s'il y a un truc qui est vrai c'est les montagnes russes parce que le matin tu peux te lever et dire c'est trop bien, tout roule le soir c'est la catastrophe et le lendemain ça repart et tu te dis je trouve que ton exemple illustre bien ça écoute je trouve que tu t'en es pas trop mal sorti sur le côté concier et tout bravo ça ok c'est jusqu'à maintenant c'est quoi ta plus grosse fierté ça peut être une fierté globale, ça peut être le bilan que tu en fais ou bien ça peut être une situation bien précise, c'est quoi la plus grosse fierté que tu as eu sur ton parcours entrepreneurial jusqu'à maintenant ?

  • Speaker #0

    Alors, je suis vraiment contente d'avoir fait ce podcast maintenant, parce que je l'aurais fait il y a deux jours, je n'aurais pas répondu la même chose. Ma plus grosse fierté, c'est d'avoir... d'avoir créé ce réseau et d'avoir fait passer le message. Tu vois ? Le message de bienveillance, d'intelligence collective et de communauté qui est hyper important à mes yeux. Tu sais, les femmes entre elles sont des fois très dures et je craignais, et je crains encore. Tu sais, des fois, tu mets juste une mauvaise personne dans l'équipe et voilà. Mais j'ai des femmes, j'ai l'honneur d'avoir accompagné des femmes, et elles sont toujours avec moi, qui sont tout aussi engagées. autant sur leur projet que sur la communauté. Et je t'avoue que hier, je me suis vraiment posée pour me dire, Sarah, en fait, tu as énormément de chance et tu sois reconnaissante des personnes tout en tour parce qu'elles sont toutes incroyables, elles ont chacune une place et elles ont ancré qu'elles ont une place au sein de la communauté, tu vois ? Donc au sein de la société, au sein de leur entreprise, mais aussi au sein de la communauté. Et je pense que ça, aujourd'hui, c'est ma plus grande fierté. Mais vraiment, de loin, en une année, je t'ai loin d'imaginer que j'aurais pu mettre en place. un tel projet, vraiment, et j'en suis vraiment, vraiment fière. Et c'est grâce, je répète que c'est vraiment grâce à l'ensemble de l'équipe, des femmes, des consultants, la richesse se fait vraiment par l'intelligence collective, mais voilà, je suis contente que les consultants aient compris le message et que les porteuses de projets le prouvent en fait tous les jours, tu vois, qu'ils ont raison de croire en elles et de donner de leur temps et tout ça.

  • Speaker #2

    Trop cool, merci Sarah. Et ma dernière question pour toi c'est si tu avais un conseil à donner à un entrepreneur, ce serait lequel ?

  • Speaker #0

    Alors, le conseil que je donnerais à un entrepreneur qui a déjà créé c'est de toujours s'adapter à son marché et de ne pas rester la tête dans le guidon. Plus tu prends de la hauteur dans un projet, et plus tu gagnes de l'argent et tu vois loin. C'est vraiment l'aspect visionnaire de l'entrepreneur. Et pour quelqu'un qui crée, qui n'a pas encore créé complètement, et qui a un projet, c'est d'oser, c'est d'y croire. Et pareil, de ne pas rester la tête dans le guidon, même si au début on est toujours la tête dans le guidon, mais de ne pas hésiter à déléguer et prendre de la hauteur par rapport à un projet. Parce que dès que tu as la tête dans le guidon et que tu es dans l'opérationnel... en fait, tu n'y arrives pas.

  • Speaker #2

    Écoute, c'est une belle manière de finir cet épisode. En tout cas, nous, on te souhaite de voir et d'aller très, très loin dans ce projet que tu portes, Sarah. Encore bravo pour tout ce que tu fais. Merci d'avoir accepté de te dévoiler aussi pendant cet épisode parce que c'est un exercice qui n'est pas évident.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas évident. Merci.

  • Speaker #2

    Après, on a passé un super moment et on écoute plein de belles choses pour la suite et à très bientôt. C'était le podcast des entrepreneurs d'Outre-mer.

  • Speaker #1

    Et on espère sincèrement que ça vous a plu et inspiré. Si c'est le cas, vous pouvez nous le faire savoir en mettant un like et en nous le disant dans les commentaires. Et bien sûr, pensez à vous abonner pour ne pas rater la sortie du prochain podcast.

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Le portrait créole de Sarah

    01:58

  • Son parcours : de la gestion d'un restaurant à un incubateur de startups

    11:45

  • Accompagnement, incubateur, accélérateur : tour d'horizon

    16:47

  • Quels sont les projets accompagnés au sein de COLAB FWI ?

    25:50

  • Le Business Model du COLAB

    34:41

  • Comment se faire une place quand on arrive dans un écosystème existant ?

    39:50

  • Les freins et les difficultés quand on est une femme entrepreneure en Martinique

    47:55

  • Comment et pourquoi s'entourer d'une bonne équipe ?

    57:23

  • Comment est né le projet COLAB, et comment a-t-il évolué ?

    01:03:43

  • Les chiffres du COLAB

    01:11:26

  • Un message pour la fin ?

    01:13:54

  • Les questions rapides : galère, fierté, conseil

    01:16:46

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