S04E01 Valeurs, ou quand la NBA se demande si Victor Wembanyama, le surdoué du basket pourrait les ébranler cover
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L'Entreprise Sentimentale

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S04E01 Valeurs, ou quand la NBA se demande si Victor Wembanyama, le surdoué du basket pourrait les ébranler

06min |04/09/2024
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Description

«Avec ton obsession des valeurs tu finiras seule», déclara un jour un prince charmant à sa princesse en s’en séparant. Cette princesse, devenue une femme d’affaires qui aimait vivre en accord avec ses valeurs, me le raconta et je me demandai si des entreprises pouvaient péricliter par excès d’intégrité.


🎤 Voix : Ludovic Herman

💻 Montage : Daniya Bouqdir


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Valeur. Quand la NBA se demande si Victor Wenbanyama, le surdoué du basket, pourrait les ébranler. Avec ton obsession des valeurs, tu finiras seul déclara un jour un prince charmant à sa princesse en s'en séparant. Cette princesse, devenue une femme d'affaires qui aimait vivre en accord avec ses valeurs, me le raconta et je me demandais si des entreprises pourraient péricliter par excès d'intégrité. Cette femme d'une intelligence et d'une élégance remarquées restait toujours très engagée pour ses idées. Elle aimait les valeurs de justice, de loyauté, de fidélité, et se battait pour les faire respecter. Sa confidence m'interpella, et je me demandais sur le moment pourquoi le fait de respecter nos valeurs pourrait nous reléguer à l'isolement, et si ce sujet constituait une menace ou une opportunité pour les entreprises. Devient-on si peu accommodant avec nos valeurs qu'on en deviendrait incommodant ? Sur le moment, j'y pensais et puis j'oubliais de le lui demander. C'est la une de la Harvard Business Review, What does your company really stand for ? associée à la victoire à Las Vegas de Victor Wenbanyama, notre Mbappé du basketball, qui m'a rappelé ce sujet. L'illustre vue américaine pointe le fait que l'alignement des actes d'une entreprise avec ses valeurs, hier un nice to have presque un luxe dans le monde des affaires, est devenu un must have une nécessité. La revue a même chiffré que le désalignement d'un dirigeant coûtait 40% de salaire en plus pour le motiver. Depuis, tous les fonds d'investissement actionnaires de Total s'inquiètent que M. Pouyanné demande demain 40% de plus s'il adoptait des valeurs non fossilisées. Elle rappelle aussi que l'alignement entre les valeurs clamées et celles qui sont incarnées augmente l'engagement. Pour ceux qui l'ignoraient, la NBA est en ce moment sans dessus dessous sur la question de ses valeurs. Ceci depuis que SLAM, le magazine US des fans du basket, a mis victoire à la une. Ce joueur français, aussi grand qu'un géant, a même été qualifié d'extraterrestre par Lebron James. Une star dans la galaxie du basket. La NBA pensait que ses valeurs de compétition, de gagne, d'émulation étaient inébranlables, mais voilà que les dieux des stades de basket ont voulu les prouver. En effet, chaque club de NBA va se poser la question de ses valeurs cette année, car pour recruter Victor, il faudra perdre le maximum de matchs. Lors du draft, le marché des basketteurs surdoués issus de l'université ou de l'étranger qui intègrent la NBA, il existe un processus de redistributivité. Inspiré d'une promesse chrétienne, dans le draft, comme au paradis, les premiers clubs seront les derniers à recruter les nouveaux talents. Oui, au pays du capitalisme, celui du plus offrant, ou le winner takes it all, on a introduit ce principe redistributif pour rééquilibrer les forces entre les winners et les losers d'une saison dans le recrutement des nouveaux entrants. Ainsi, des clubs de NBA, pourtant animés par des valeurs profondes de compétition, ont intérêt à lever le pied pour ne plus marquer de panier. Certains se demandent comment littéralement sacrifier la saison actuelle pour avoir la chance d'acheter Victor et gagner les saisons prochaines. L'arrivée d'un joueur comme Victor, c'est une once-in-a-lifetime opportunity, une chance qui ne repassera pas deux fois. Cette tentation est réelle. Car Victor, tel un Lionel Messi, est un peu l'enfant prodigue et prodige que la NBA attendait. Surgit de nulle part et pourtant visible de loin, avec ses 2,21 m de hauteur et ses 2,42 m d'envergure, il casse les codes. Il est grand et véloce. Et cela lui permet de marquer tellement que cela en devient affolant. Évidemment, cette tentation de perdre sciemment pour s'avantager dans le recrutement ressemble à la tentation que rencontre une entreprise face à une opportunité. immanquable mais contraire à ses valeurs affichées. Face à cette tentation, certains diront non, quand d'autres diront oui. En tout cas, à chaque fois que des valeurs sont ébranlées par la tentation de saisir une opportunité, se met en branle une réflexion sur ses réelles priorités. Face à un conflit de loyauté entre deux polarités, quand un tiraillement devient déchirement, du jeu s'introduit dans le jeu, comme on dit en philosophie, l'hésitation, permet de réfléchir à la nouvelle hiérarchie de ses priorités. C'est là que Victor, par son choix, nous informera d'un autre élément que le strict respect des valeurs affichées. Quand il signera in fine son contrat, il expliquera qu'il ne vend pas son âme en acceptant d'offrir son talent aux plus offrants. Il nous expliquera qu'à 18 ans, il se fiche du sainte-péternelle débat entre passion coupable et raison honorable, entre le ça des hédonistes coupables et le surmoi des vertueux malheureux. Il nous dira qu'il se préoccupe d'autre chose, de l'intention des clubs derrière la transgression, ou le respect des valeurs affichées, en écho au livre de Thierry Pommier, Homo. émoticus qui distingue quatre mouvements de vie. Victor se demandera peut-être ce qui meut le club avant tout, au point même de déroger à ses valeurs sportives. Il signera peut-être avec le club mu avant tout par sa lutte pour sa survie et qui se débat contre sa mort pronostiquée. Ou alors il choisira un club poussé par l'envie, envieux du succès et qui lutte pour dominer le classement. Ou bien il dira oui à un club perfectionniste. Il travaille à transformer ce sport en art pour marquer l'histoire. Un club chez qui la beauté du jeu est la priorité. Et sinon, il rejoindra, pourquoi pas, un club qui aime donner et se donner au-delà du raisonnable, par amour du jeu. Un club qui voit le don de soi, la générosité sans réserve envers ses coéquipiers, comme le moteur de son succès. L'avenir nous dira comment Victor, l'élu de la génération Z que la NBA attendait, a choisi entre l'élan pour sa survie, L'envie, la beauté ou l'amour ? En attendant, madame, si vous lisez ce billet et craignez que l'attachement à vos valeurs ne vous porte malheur, je vous dirai au contraire que les valeurs attirent plus qu'elles ne repoussent. J'ajouterai, en jouant un peu sur les mots, qu'un compromis n'est pas de compromission, qu'un faux pas n'est pas impardonnable et qu'une faute avouée est plus qu'à moitié pardonnée. Sentimentalement vôtre ?

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«Avec ton obsession des valeurs tu finiras seule», déclara un jour un prince charmant à sa princesse en s’en séparant. Cette princesse, devenue une femme d’affaires qui aimait vivre en accord avec ses valeurs, me le raconta et je me demandai si des entreprises pouvaient péricliter par excès d’intégrité.


🎤 Voix : Ludovic Herman

💻 Montage : Daniya Bouqdir


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Valeur. Quand la NBA se demande si Victor Wenbanyama, le surdoué du basket, pourrait les ébranler. Avec ton obsession des valeurs, tu finiras seul déclara un jour un prince charmant à sa princesse en s'en séparant. Cette princesse, devenue une femme d'affaires qui aimait vivre en accord avec ses valeurs, me le raconta et je me demandais si des entreprises pourraient péricliter par excès d'intégrité. Cette femme d'une intelligence et d'une élégance remarquées restait toujours très engagée pour ses idées. Elle aimait les valeurs de justice, de loyauté, de fidélité, et se battait pour les faire respecter. Sa confidence m'interpella, et je me demandais sur le moment pourquoi le fait de respecter nos valeurs pourrait nous reléguer à l'isolement, et si ce sujet constituait une menace ou une opportunité pour les entreprises. Devient-on si peu accommodant avec nos valeurs qu'on en deviendrait incommodant ? Sur le moment, j'y pensais et puis j'oubliais de le lui demander. C'est la une de la Harvard Business Review, What does your company really stand for ? associée à la victoire à Las Vegas de Victor Wenbanyama, notre Mbappé du basketball, qui m'a rappelé ce sujet. L'illustre vue américaine pointe le fait que l'alignement des actes d'une entreprise avec ses valeurs, hier un nice to have presque un luxe dans le monde des affaires, est devenu un must have une nécessité. La revue a même chiffré que le désalignement d'un dirigeant coûtait 40% de salaire en plus pour le motiver. Depuis, tous les fonds d'investissement actionnaires de Total s'inquiètent que M. Pouyanné demande demain 40% de plus s'il adoptait des valeurs non fossilisées. Elle rappelle aussi que l'alignement entre les valeurs clamées et celles qui sont incarnées augmente l'engagement. Pour ceux qui l'ignoraient, la NBA est en ce moment sans dessus dessous sur la question de ses valeurs. Ceci depuis que SLAM, le magazine US des fans du basket, a mis victoire à la une. Ce joueur français, aussi grand qu'un géant, a même été qualifié d'extraterrestre par Lebron James. Une star dans la galaxie du basket. La NBA pensait que ses valeurs de compétition, de gagne, d'émulation étaient inébranlables, mais voilà que les dieux des stades de basket ont voulu les prouver. En effet, chaque club de NBA va se poser la question de ses valeurs cette année, car pour recruter Victor, il faudra perdre le maximum de matchs. Lors du draft, le marché des basketteurs surdoués issus de l'université ou de l'étranger qui intègrent la NBA, il existe un processus de redistributivité. Inspiré d'une promesse chrétienne, dans le draft, comme au paradis, les premiers clubs seront les derniers à recruter les nouveaux talents. Oui, au pays du capitalisme, celui du plus offrant, ou le winner takes it all, on a introduit ce principe redistributif pour rééquilibrer les forces entre les winners et les losers d'une saison dans le recrutement des nouveaux entrants. Ainsi, des clubs de NBA, pourtant animés par des valeurs profondes de compétition, ont intérêt à lever le pied pour ne plus marquer de panier. Certains se demandent comment littéralement sacrifier la saison actuelle pour avoir la chance d'acheter Victor et gagner les saisons prochaines. L'arrivée d'un joueur comme Victor, c'est une once-in-a-lifetime opportunity, une chance qui ne repassera pas deux fois. Cette tentation est réelle. Car Victor, tel un Lionel Messi, est un peu l'enfant prodigue et prodige que la NBA attendait. Surgit de nulle part et pourtant visible de loin, avec ses 2,21 m de hauteur et ses 2,42 m d'envergure, il casse les codes. Il est grand et véloce. Et cela lui permet de marquer tellement que cela en devient affolant. Évidemment, cette tentation de perdre sciemment pour s'avantager dans le recrutement ressemble à la tentation que rencontre une entreprise face à une opportunité. immanquable mais contraire à ses valeurs affichées. Face à cette tentation, certains diront non, quand d'autres diront oui. En tout cas, à chaque fois que des valeurs sont ébranlées par la tentation de saisir une opportunité, se met en branle une réflexion sur ses réelles priorités. Face à un conflit de loyauté entre deux polarités, quand un tiraillement devient déchirement, du jeu s'introduit dans le jeu, comme on dit en philosophie, l'hésitation, permet de réfléchir à la nouvelle hiérarchie de ses priorités. C'est là que Victor, par son choix, nous informera d'un autre élément que le strict respect des valeurs affichées. Quand il signera in fine son contrat, il expliquera qu'il ne vend pas son âme en acceptant d'offrir son talent aux plus offrants. Il nous expliquera qu'à 18 ans, il se fiche du sainte-péternelle débat entre passion coupable et raison honorable, entre le ça des hédonistes coupables et le surmoi des vertueux malheureux. Il nous dira qu'il se préoccupe d'autre chose, de l'intention des clubs derrière la transgression, ou le respect des valeurs affichées, en écho au livre de Thierry Pommier, Homo. émoticus qui distingue quatre mouvements de vie. Victor se demandera peut-être ce qui meut le club avant tout, au point même de déroger à ses valeurs sportives. Il signera peut-être avec le club mu avant tout par sa lutte pour sa survie et qui se débat contre sa mort pronostiquée. Ou alors il choisira un club poussé par l'envie, envieux du succès et qui lutte pour dominer le classement. Ou bien il dira oui à un club perfectionniste. Il travaille à transformer ce sport en art pour marquer l'histoire. Un club chez qui la beauté du jeu est la priorité. Et sinon, il rejoindra, pourquoi pas, un club qui aime donner et se donner au-delà du raisonnable, par amour du jeu. Un club qui voit le don de soi, la générosité sans réserve envers ses coéquipiers, comme le moteur de son succès. L'avenir nous dira comment Victor, l'élu de la génération Z que la NBA attendait, a choisi entre l'élan pour sa survie, L'envie, la beauté ou l'amour ? En attendant, madame, si vous lisez ce billet et craignez que l'attachement à vos valeurs ne vous porte malheur, je vous dirai au contraire que les valeurs attirent plus qu'elles ne repoussent. J'ajouterai, en jouant un peu sur les mots, qu'un compromis n'est pas de compromission, qu'un faux pas n'est pas impardonnable et qu'une faute avouée est plus qu'à moitié pardonnée. Sentimentalement vôtre ?

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«Avec ton obsession des valeurs tu finiras seule», déclara un jour un prince charmant à sa princesse en s’en séparant. Cette princesse, devenue une femme d’affaires qui aimait vivre en accord avec ses valeurs, me le raconta et je me demandai si des entreprises pouvaient péricliter par excès d’intégrité.


🎤 Voix : Ludovic Herman

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  • Speaker #0

    Valeur. Quand la NBA se demande si Victor Wenbanyama, le surdoué du basket, pourrait les ébranler. Avec ton obsession des valeurs, tu finiras seul déclara un jour un prince charmant à sa princesse en s'en séparant. Cette princesse, devenue une femme d'affaires qui aimait vivre en accord avec ses valeurs, me le raconta et je me demandais si des entreprises pourraient péricliter par excès d'intégrité. Cette femme d'une intelligence et d'une élégance remarquées restait toujours très engagée pour ses idées. Elle aimait les valeurs de justice, de loyauté, de fidélité, et se battait pour les faire respecter. Sa confidence m'interpella, et je me demandais sur le moment pourquoi le fait de respecter nos valeurs pourrait nous reléguer à l'isolement, et si ce sujet constituait une menace ou une opportunité pour les entreprises. Devient-on si peu accommodant avec nos valeurs qu'on en deviendrait incommodant ? Sur le moment, j'y pensais et puis j'oubliais de le lui demander. C'est la une de la Harvard Business Review, What does your company really stand for ? associée à la victoire à Las Vegas de Victor Wenbanyama, notre Mbappé du basketball, qui m'a rappelé ce sujet. L'illustre vue américaine pointe le fait que l'alignement des actes d'une entreprise avec ses valeurs, hier un nice to have presque un luxe dans le monde des affaires, est devenu un must have une nécessité. La revue a même chiffré que le désalignement d'un dirigeant coûtait 40% de salaire en plus pour le motiver. Depuis, tous les fonds d'investissement actionnaires de Total s'inquiètent que M. Pouyanné demande demain 40% de plus s'il adoptait des valeurs non fossilisées. Elle rappelle aussi que l'alignement entre les valeurs clamées et celles qui sont incarnées augmente l'engagement. Pour ceux qui l'ignoraient, la NBA est en ce moment sans dessus dessous sur la question de ses valeurs. Ceci depuis que SLAM, le magazine US des fans du basket, a mis victoire à la une. Ce joueur français, aussi grand qu'un géant, a même été qualifié d'extraterrestre par Lebron James. Une star dans la galaxie du basket. La NBA pensait que ses valeurs de compétition, de gagne, d'émulation étaient inébranlables, mais voilà que les dieux des stades de basket ont voulu les prouver. En effet, chaque club de NBA va se poser la question de ses valeurs cette année, car pour recruter Victor, il faudra perdre le maximum de matchs. Lors du draft, le marché des basketteurs surdoués issus de l'université ou de l'étranger qui intègrent la NBA, il existe un processus de redistributivité. Inspiré d'une promesse chrétienne, dans le draft, comme au paradis, les premiers clubs seront les derniers à recruter les nouveaux talents. Oui, au pays du capitalisme, celui du plus offrant, ou le winner takes it all, on a introduit ce principe redistributif pour rééquilibrer les forces entre les winners et les losers d'une saison dans le recrutement des nouveaux entrants. Ainsi, des clubs de NBA, pourtant animés par des valeurs profondes de compétition, ont intérêt à lever le pied pour ne plus marquer de panier. Certains se demandent comment littéralement sacrifier la saison actuelle pour avoir la chance d'acheter Victor et gagner les saisons prochaines. L'arrivée d'un joueur comme Victor, c'est une once-in-a-lifetime opportunity, une chance qui ne repassera pas deux fois. Cette tentation est réelle. Car Victor, tel un Lionel Messi, est un peu l'enfant prodigue et prodige que la NBA attendait. Surgit de nulle part et pourtant visible de loin, avec ses 2,21 m de hauteur et ses 2,42 m d'envergure, il casse les codes. Il est grand et véloce. Et cela lui permet de marquer tellement que cela en devient affolant. Évidemment, cette tentation de perdre sciemment pour s'avantager dans le recrutement ressemble à la tentation que rencontre une entreprise face à une opportunité. immanquable mais contraire à ses valeurs affichées. Face à cette tentation, certains diront non, quand d'autres diront oui. En tout cas, à chaque fois que des valeurs sont ébranlées par la tentation de saisir une opportunité, se met en branle une réflexion sur ses réelles priorités. Face à un conflit de loyauté entre deux polarités, quand un tiraillement devient déchirement, du jeu s'introduit dans le jeu, comme on dit en philosophie, l'hésitation, permet de réfléchir à la nouvelle hiérarchie de ses priorités. C'est là que Victor, par son choix, nous informera d'un autre élément que le strict respect des valeurs affichées. Quand il signera in fine son contrat, il expliquera qu'il ne vend pas son âme en acceptant d'offrir son talent aux plus offrants. Il nous expliquera qu'à 18 ans, il se fiche du sainte-péternelle débat entre passion coupable et raison honorable, entre le ça des hédonistes coupables et le surmoi des vertueux malheureux. Il nous dira qu'il se préoccupe d'autre chose, de l'intention des clubs derrière la transgression, ou le respect des valeurs affichées, en écho au livre de Thierry Pommier, Homo. émoticus qui distingue quatre mouvements de vie. Victor se demandera peut-être ce qui meut le club avant tout, au point même de déroger à ses valeurs sportives. Il signera peut-être avec le club mu avant tout par sa lutte pour sa survie et qui se débat contre sa mort pronostiquée. Ou alors il choisira un club poussé par l'envie, envieux du succès et qui lutte pour dominer le classement. Ou bien il dira oui à un club perfectionniste. Il travaille à transformer ce sport en art pour marquer l'histoire. Un club chez qui la beauté du jeu est la priorité. Et sinon, il rejoindra, pourquoi pas, un club qui aime donner et se donner au-delà du raisonnable, par amour du jeu. Un club qui voit le don de soi, la générosité sans réserve envers ses coéquipiers, comme le moteur de son succès. L'avenir nous dira comment Victor, l'élu de la génération Z que la NBA attendait, a choisi entre l'élan pour sa survie, L'envie, la beauté ou l'amour ? En attendant, madame, si vous lisez ce billet et craignez que l'attachement à vos valeurs ne vous porte malheur, je vous dirai au contraire que les valeurs attirent plus qu'elles ne repoussent. J'ajouterai, en jouant un peu sur les mots, qu'un compromis n'est pas de compromission, qu'un faux pas n'est pas impardonnable et qu'une faute avouée est plus qu'à moitié pardonnée. Sentimentalement vôtre ?

Description

«Avec ton obsession des valeurs tu finiras seule», déclara un jour un prince charmant à sa princesse en s’en séparant. Cette princesse, devenue une femme d’affaires qui aimait vivre en accord avec ses valeurs, me le raconta et je me demandai si des entreprises pouvaient péricliter par excès d’intégrité.


🎤 Voix : Ludovic Herman

💻 Montage : Daniya Bouqdir


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Valeur. Quand la NBA se demande si Victor Wenbanyama, le surdoué du basket, pourrait les ébranler. Avec ton obsession des valeurs, tu finiras seul déclara un jour un prince charmant à sa princesse en s'en séparant. Cette princesse, devenue une femme d'affaires qui aimait vivre en accord avec ses valeurs, me le raconta et je me demandais si des entreprises pourraient péricliter par excès d'intégrité. Cette femme d'une intelligence et d'une élégance remarquées restait toujours très engagée pour ses idées. Elle aimait les valeurs de justice, de loyauté, de fidélité, et se battait pour les faire respecter. Sa confidence m'interpella, et je me demandais sur le moment pourquoi le fait de respecter nos valeurs pourrait nous reléguer à l'isolement, et si ce sujet constituait une menace ou une opportunité pour les entreprises. Devient-on si peu accommodant avec nos valeurs qu'on en deviendrait incommodant ? Sur le moment, j'y pensais et puis j'oubliais de le lui demander. C'est la une de la Harvard Business Review, What does your company really stand for ? associée à la victoire à Las Vegas de Victor Wenbanyama, notre Mbappé du basketball, qui m'a rappelé ce sujet. L'illustre vue américaine pointe le fait que l'alignement des actes d'une entreprise avec ses valeurs, hier un nice to have presque un luxe dans le monde des affaires, est devenu un must have une nécessité. La revue a même chiffré que le désalignement d'un dirigeant coûtait 40% de salaire en plus pour le motiver. Depuis, tous les fonds d'investissement actionnaires de Total s'inquiètent que M. Pouyanné demande demain 40% de plus s'il adoptait des valeurs non fossilisées. Elle rappelle aussi que l'alignement entre les valeurs clamées et celles qui sont incarnées augmente l'engagement. Pour ceux qui l'ignoraient, la NBA est en ce moment sans dessus dessous sur la question de ses valeurs. Ceci depuis que SLAM, le magazine US des fans du basket, a mis victoire à la une. Ce joueur français, aussi grand qu'un géant, a même été qualifié d'extraterrestre par Lebron James. Une star dans la galaxie du basket. La NBA pensait que ses valeurs de compétition, de gagne, d'émulation étaient inébranlables, mais voilà que les dieux des stades de basket ont voulu les prouver. En effet, chaque club de NBA va se poser la question de ses valeurs cette année, car pour recruter Victor, il faudra perdre le maximum de matchs. Lors du draft, le marché des basketteurs surdoués issus de l'université ou de l'étranger qui intègrent la NBA, il existe un processus de redistributivité. Inspiré d'une promesse chrétienne, dans le draft, comme au paradis, les premiers clubs seront les derniers à recruter les nouveaux talents. Oui, au pays du capitalisme, celui du plus offrant, ou le winner takes it all, on a introduit ce principe redistributif pour rééquilibrer les forces entre les winners et les losers d'une saison dans le recrutement des nouveaux entrants. Ainsi, des clubs de NBA, pourtant animés par des valeurs profondes de compétition, ont intérêt à lever le pied pour ne plus marquer de panier. Certains se demandent comment littéralement sacrifier la saison actuelle pour avoir la chance d'acheter Victor et gagner les saisons prochaines. L'arrivée d'un joueur comme Victor, c'est une once-in-a-lifetime opportunity, une chance qui ne repassera pas deux fois. Cette tentation est réelle. Car Victor, tel un Lionel Messi, est un peu l'enfant prodigue et prodige que la NBA attendait. Surgit de nulle part et pourtant visible de loin, avec ses 2,21 m de hauteur et ses 2,42 m d'envergure, il casse les codes. Il est grand et véloce. Et cela lui permet de marquer tellement que cela en devient affolant. Évidemment, cette tentation de perdre sciemment pour s'avantager dans le recrutement ressemble à la tentation que rencontre une entreprise face à une opportunité. immanquable mais contraire à ses valeurs affichées. Face à cette tentation, certains diront non, quand d'autres diront oui. En tout cas, à chaque fois que des valeurs sont ébranlées par la tentation de saisir une opportunité, se met en branle une réflexion sur ses réelles priorités. Face à un conflit de loyauté entre deux polarités, quand un tiraillement devient déchirement, du jeu s'introduit dans le jeu, comme on dit en philosophie, l'hésitation, permet de réfléchir à la nouvelle hiérarchie de ses priorités. C'est là que Victor, par son choix, nous informera d'un autre élément que le strict respect des valeurs affichées. Quand il signera in fine son contrat, il expliquera qu'il ne vend pas son âme en acceptant d'offrir son talent aux plus offrants. Il nous expliquera qu'à 18 ans, il se fiche du sainte-péternelle débat entre passion coupable et raison honorable, entre le ça des hédonistes coupables et le surmoi des vertueux malheureux. Il nous dira qu'il se préoccupe d'autre chose, de l'intention des clubs derrière la transgression, ou le respect des valeurs affichées, en écho au livre de Thierry Pommier, Homo. émoticus qui distingue quatre mouvements de vie. Victor se demandera peut-être ce qui meut le club avant tout, au point même de déroger à ses valeurs sportives. Il signera peut-être avec le club mu avant tout par sa lutte pour sa survie et qui se débat contre sa mort pronostiquée. Ou alors il choisira un club poussé par l'envie, envieux du succès et qui lutte pour dominer le classement. Ou bien il dira oui à un club perfectionniste. Il travaille à transformer ce sport en art pour marquer l'histoire. Un club chez qui la beauté du jeu est la priorité. Et sinon, il rejoindra, pourquoi pas, un club qui aime donner et se donner au-delà du raisonnable, par amour du jeu. Un club qui voit le don de soi, la générosité sans réserve envers ses coéquipiers, comme le moteur de son succès. L'avenir nous dira comment Victor, l'élu de la génération Z que la NBA attendait, a choisi entre l'élan pour sa survie, L'envie, la beauté ou l'amour ? En attendant, madame, si vous lisez ce billet et craignez que l'attachement à vos valeurs ne vous porte malheur, je vous dirai au contraire que les valeurs attirent plus qu'elles ne repoussent. J'ajouterai, en jouant un peu sur les mots, qu'un compromis n'est pas de compromission, qu'un faux pas n'est pas impardonnable et qu'une faute avouée est plus qu'à moitié pardonnée. Sentimentalement vôtre ?

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