- Speaker #0
Partez à la découverte de la Bretagne avec le podcast Escalade Ouest. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Escalade Ouest.
- Speaker #1
Comme à l'accoutumée, je suis avec un invité pour parler de la Bretagne. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Josué L'Enfant, un coach sportif qui s'est lancé le défi de faire le Tour de la Bretagne en paddle. Dans cet épisode, nous allons plonger dans l'aventure de Josué, explorer les défis qu'il a rencontrés en chemin, et découvrir les motivations profondes qui l'ont poussé à entreprendre cet incroyable traversée. Bonjour Josué, et bienvenue dans l'Escale à l'Ouest.
- Speaker #2
Bonjour Gilles, merci pour l'invitation.
- Speaker #1
Pour commencer, est-ce que tu peux nous parler un peu plus de toi et de ce qui t'a inspiré à entreprendre ce périple en paddle au Tour de la Bretagne ?
- Speaker #2
Alors moi le goût de l'aventure je l'ai depuis longtemps, on va dire pour résumer grossièrement, ça date de la petite enfance. Ensuite j'ai eu un petit passage dans ma jeunesse un petit peu plus chaotique, où là j'ai mis ça de côté. Et finalement après je me suis retrouvé un peu dans le sport. J'en suis venu à lire un bouquin de Mike Horn, le grand patron dans l'aventure. Et du coup ça m'a tout de suite parlé, je me suis dit il faut que j'essaie. Et ma première... Grosse aventure, on va dire, c'était sur la Loire en 2019. Là, j'avais remonté à la Loire en vélo et j'ai redescendu en paddle, toujours pareil, en autonomie et en plein hiver. Et là, c'était pour récolter des sous pour une association qui s'occupe de sans-abri. Cette aventure, c'était un peu une aventure test pour savoir vraiment si ça me plaisait ou pas. Parce qu'on peut, comme ça, avoir l'idée, se dire quelque chose me plaît, mais en fait, quand on le fait, c'est pas du tout la même. Donc du coup, ça m'a plu tout de suite. Et en fait, pendant que j'étais en train de faire la Loire, j'étais... Je suis déjà en train de m'imaginer d'autres aventures. J'ai bien aimé le côté où ça reste en France pour l'instant et ça reste proche de chez moi. Du coup, cette aventure-là du Tour de Bretagne, je me suis dit qu'est-ce que je peux faire au plus proche d'ici. Et là, tu vois, on est à Vannes, je sors le paddle, je suis dans l'eau. Et au début, le délire, c'était même ça. C'était de partir vraiment juste d'ici, de faire une boucle tout le Tour de la Bretagne et de revenir ici vraiment chez moi. Puis j'adore la Bretagne, donc je voulais voir aussi toutes ces falaises magnifiques du côté vraiment de l'eau. Parce qu'on les voit souvent en bas de la terre. Et là, voir ça de l'eau, c'est incroyable. Donc je voulais tester ça.
- Speaker #1
Ce tour de la Bretagne en paddle, il avait aussi un but, c'était de collecter des fonds pour une association. Est-ce que tu peux nous parler de cette association et de pourquoi est-ce que tu as choisi de la soutenir ?
- Speaker #2
C'est un sourire dans les yeux d'Anne-Charlotte. C'est une petite fille qui a, maintenant elle va sur ses 13 ans, qui a une maladie. Le nom barbare, c'est une dystrophie neuroaxonale infantile. Il n'y a que, je crois, même pas 200 cas recensés en Europe. Donc c'est une maladie très rare. Donc comme toutes les maladies rares, c'est une galère pour tout. T'as pas d'aide, t'as rien, pour la dépister c'est une misère, enfin bon voilà. Et du coup l'idée de la soutenir c'est venu totalement par hasard. Je cherche pas spécialement à défendre une cause particulière, parce que je prends ce qui me vient en fait. J'ai pas pour l'instant de cause que j'ai envie de défendre plus qu'une autre particulièrement.
- Speaker #1
Là, j'aimerais bien qu'on parle un petit peu de la préparation du voyage, parce que je présume que ce n'est pas une mince affaire. Ton premier tour de la Bretagne en paddle, il a eu lieu en juillet dernier. Oui. Quels sont les défis principaux que tu as rencontrés lors de la préparation de cette première aventure ?
- Speaker #2
Pour moi, dans un projet comme ça, tout est un peu un défi. Comment dire ? Déjà, récolter la somme pour. Une planche de paddle comme ça, c'est plusieurs milliers d'euros. Pour donner des exemples comme ça qui me viennent, comme je suis sans assistance, au début j'étais vraiment parti dans le délire de vraiment... J'ai la nourriture lyophilisée et je filtre l'eau aussi. Donc l'eau douce, comme sur la Loire, ça va, parce que c'est des filtres qui ont un prix abordable et qui ont un rendement où ça va bien. Pour filtrer l'eau de mer, c'est une autre histoire. Par exemple, un filtre comme ça, ça coûte 2500 euros. Donc déjà, il y avait cette galère-là de réussir à avoir les fonds. Donc tout ça, ce sont des... Des défis, ensuite tous les caps à passer en Bretagne. Tu vois là, pour parler vraiment du côté un peu risque, danger. Toutes les grosses points de Bretonne, tous les caps, c'est une aventure en soi. Je suis sorti du Golfe, je suis descendu vers l'Est, vers la Villenne, pour remonter la Villenne-Canal d'Hilérance. Ça, ça me ramène à Saint-Malo. Et après, c'était de faire tout le tour du littoral pour revenir dans le Golfe. Donc ça faisait vraiment une boucle. Là par exemple rien que le passage du sortie du golfe. Tu vois faire en paddle c'est mieux si tu calcules ton passage par rapport aux horaires de marée. Parce que le jus je sais pas si vous avez déjà vu des zones comme ça. Mais c'est juste incroyable. Toi tout petit en paddle tu te dis mais si je croise un bateau qui arrive en face ou quoi. Donc tout ça à gérer à prévoir c'était pas simple. Tous les passages de cap il fallait que j'ai... Bien la météo en tête, tout est un défi pour ça, calculer la nourriture dont on va avoir besoin, se dire comme moi je suis sans assistance et là je voulais faire vraiment tout le tour sans assistance, c'est vraiment sans pause, sans ravitaillement quoi. Donc tout ça c'est pareil, c'est à calculer, tu dois calculer le nombre de kilomètres que tu vas faire par jour et te dire si jamais je fais une pause, ça va se reporter sur tout ce que je dois faire, est-ce que je peux vraiment faire une pause, si je décide de faire une pause il faut que je prenne de la nourriture en plus, la nourriture que je porte, du coup je suis plus lourd, ok alors du coup combien est-ce que je peux porter pour faire tant de bandes par jour, enfin voilà.
- Speaker #1
Quels ont été les moments les plus difficiles que tu as rencontrés en naviguant autour de la Bretagne ?
- Speaker #2
Tous ceux j'étais sur l'océan déjà parce que cette année là c'était une des années les plus venteuses ça faisait je sais pas peut-être 3 ou 4 mois qu'il y avait du vent tous les jours Moi dans ce milieu là je connais plein de gars qui font de la planche, du kite et tout Ils me disaient mais nous on se régale en fait on navigue tous les jours depuis je sais pas combien de temps Mon plus grand ennemi en paddle c'est le vent Tu vois j'en ai eu tous les jours Là en sortant du golf ça allait parce que j'ai eu plutôt dans le dos Et en fait en paddle à partir du moment où tu l'as déjà légèrement sur le côté ça commence à se gâter Vraiment sur le côté c'est le pire De face c'est pas dingue non plus Et en plus de ça t'as la... comment dire... la houle Suivant le sens de la houle tout ça Et le moment le plus compliqué ça a été vers le Cap Frêle Avant il y a Fort Lalatte, c'était un des passages les plus compliqués. Il y avait un reste de houle, du clapot, du vent, et une fois qu'on est engagé dedans, dans le caillou, autant dire que tout le cap c'est du caillou, je sais pas combien de bornes avant jusqu'à je sais pas combien de bornes après, tu te dis tu traces, faut pas prendre de pause, faut pas s'arrêter, faut vite le passer.
- Speaker #1
Comment est-ce que tu as surmonté des obstacles physiques et du coup mentaux pendant le voyage ?
- Speaker #2
Beaucoup de stress pour les passages de cap, en vrai, vraiment, honnêtement, beaucoup beaucoup de stress. Tu vois, pour comparer, j'en avais moins sur la Loire. Alors que sur la Loire, je sais très bien, j'étais bien renseigné aussi, tu sais que quand il y a du jus, tout ça, enfin bon, il y a je sais pas combien de noyés par an, et ben j'avais moins de stress que pour des passages de cap comme ça. Donc là, la gestion, c'est, dans le psychologique, c'est, comment dire, de relativiser, de... Bien se remettre à l'esprit de ce qu'on est capable de faire, se dire ok, sur la sécu, je suis assez bien, là j'ai la bonne fenêtre météo, bon d'accord, tu vois, essayer de relativiser un peu, et puis après, de toute façon, c'est le principe d'aventure, à un moment donné, il faut y aller, et on voit.
- Speaker #1
Est-ce que tu as réussi cette première aventure ?
- Speaker #2
Non. Je me suis arrêté au bout de deux semaines, un peu plus de deux semaines.
- Speaker #1
Quelles sont les leçons que tu as apprises pendant cette aventure ?
- Speaker #2
Déjà comme tout le projet je l'ai à peu près préparé tout seul, j'ai appris beaucoup de choses, sur tout ce qui est paperasse, recherche de sponsors, comment faire un dossier, justement ce qu'il faut le faire tout seul ou pas. La réponse est non. J'ai appris encore plus sur moi, sur la préparation mentale, physique, voilà. Puis après c'est des leçons que je connaissais déjà aussi mais ça fait des petites piqûres de rappel, comme ne jamais rien lâcher aussi tu vois, je sais pas parce que je me suis arrêté là que j'ai dit mon dernier mot pour la tour de Bretagne.
- Speaker #1
Ma partie d'après, elle était un peu sur les rencontres et les découvertes que tu as faites pendant ton voyage. Donc même si tu étais tout seul, est-ce que tu as une rencontre mémorable que tu as faite ?
- Speaker #2
Et dans la baie de Saint-Brieuc, il y avait des méduses énormes et puis par centaines. Mais vraiment, beaucoup, beaucoup. Et je pense que c'était lié justement au vent, température clémente qu'il y avait, parce que là, pour le coup, il faisait bon en journée. Il y a quand même eu des petites tempêtes avec de la pluie et tout, mais la température et les températures n'étaient pas froides. Donc beaucoup, beaucoup de méduses. Rencontres humaines, oui, sur les canaux. Parce que j'ai eu plusieurs interviews dans différents journaux, différents bleds, notamment à Redon. Je pense que c'est après la publication, j'ai croisé par exemple des gens qui faisaient la partie aussi jusqu'à Saint-Malo, en vélo. Et en fait, donc on n'a pas du tout le même rythme. Mais en fait, c'est rigolo, parce que chaque jour, on se croisait. Ça, c'était rigolo. Donc ils m'encouragaient à chaque fois à leur passage et tout, on discutait un peu vite fait et puis après repartait. Animaux marins j'espérais aussi rencontrer des dauphins, une petite baleine quoi.
- Speaker #1
Tu nous disais que tu avais aussi choisi de le faire en Bretagne parce que c'est chouette de pouvoir voir les paysages bretons depuis l'eau. Quelles ont été tes impressions en découvrant ces différents paysages et les différents sites que tu as traversés le long de la côte ?
- Speaker #2
La Bretagne déjà à pied, moi je trouve ça assez incroyable. La richesse du littoral, je suis complètement fan. Maintenant depuis l'eau, c'est impressionnant. C'est impressionnant, t'as l'impression d'être ridicule. Sachant que sur un paddle, c'est pas comme si t'étais sur un bateau. T'es une petite chose, on va dire, toute fragile, qui essaie de s'équilibrer. Moi le paysage qui m'a le plus marqué sur le parcours que j'ai fait, ça reste aussi Fort-Lalat et Cap-Frel. La Bretagne c'est beaucoup d'ambiance, le matin avec la brume, qui change un peu toute la journée. Autre truc, alors au début c'était un petit peu stressant, mais c'est vers 5a le Guildo, pareil avant Fort Lalatte, où j'ai fait un peu une traversée assez au large, parce que j'ai eu un créneau de vent favorable, et je me suis engagé dedans, et en fait je vois un gros nuage noir qui arrive, tu sais c'est pareil, t'es en paddle un peu au large, tu te dis pas en 5 minutes, tu vois, je vais raser la côte, et je suis à l'abri, je me suis pris une rincée, mais incroyable, mais du coup l'ambiance a été juste extraordinaire. Flipant, mais incroyable.
- Speaker #1
Maintenant, pour bientôt clôturer cet entretien, j'aimerais qu'on parle un peu des projets futurs, de tes prochaines aventures. Est-ce que tu en as d'autres en tête pour l'avenir ?
- Speaker #2
Alors, j'aimerais bien faire le Tour de Bretagne. 2025, je réessaie. Parce qu'il y avait un film aussi qui était prévu. Pareil, je n'avais pas eu le budget total. J'ai fait avec ce que j'avais pour déjà avoir quelques images, tout ça. Donc j'ai des images de drones et tout. Puis tu vois, le fait d'avoir justement pas réussi cette année-là... Moi je me dis que pour le film ça peut être super aussi, de filmer justement la rééducation, la blessure, tout ça, le retour en fait, la nouvelle préparation. Donc je prévois pour 2025 un tour de Bretagne et après bien sûr que j'ai d'autres aventures en tête, mais il y en a je peux pas te les dire. C'était même prévu déjà de base je devais réussir en 2023 le tour de Bretagne et après 2024 ou 2025 faire l'autre aventure.
- Speaker #1
Est-ce que tu envisages encore de soutenir des associations pendant ces aventures-là ?
- Speaker #2
Complètement. Parce qu'il faut savoir que c'est pendant plein d'aventures, donc moi ça reste des petites aventures à petit budget justement, derrière la maison et tout, comme je disais, local. Mais t'as beaucoup d'aventures, je pense à tout ce qui est dans les glaces, pôle nord, pôle sud, tout ça. C'est des centaines de milliers d'euros, voire des millions d'euros. Et moi je trouve ça dommage quand t'as des aventuriers comme ça, de renom, qui font des trucs que j'adore, je respecte totalement, qui mettent pas en avant justement une asso, un projet, mais vraiment en avant, quoi. Tu vois, quand tu peux te permettre d'avoir un budget de pas loin du million pour faire une aventure. Tu peux reverser quelques petites pièces comme une asso ?
- Speaker #1
Du coup, j'ai cru comprendre que tu travaillais avec des entreprises. Est-ce que tu peux nous en parler un peu plus ? Parce que peut-être que dans nos auditoriums, on a des personnes qui travaillent en entreprise ou des gens qui ont des entreprises qui pourraient être intéressés pour participer à l'aventure et pour te subventionner. Comment est-ce que ça se passe ?
- Speaker #2
Jusqu'à présent, la gérante de l'assaut et moi qui les démarchions en présentiel, parce qu'on a vu que par mail tout ça, ça marchait pas, ou pas de réponse, tout ça, donc on se déplaçait physiquement avec un dossier, tout bien expliqué dedans, tout ça. On avait convenu avec la gérante de l'assaut de dire, ben moi j'ai besoin de tant de budget, je reverse tant de pourcents l'assaut. Maintenant, comme je te disais tout à l'heure, si je peux faire autrement, moi j'aimerais bien. Le gros hic est ce qui me donne encore plus envie de choisir des petites assauts, et non pas des grosses. Alors moi clairement, je me tire une balle dans le pied au niveau de la publicité et tout ça, en faisant ça, il faut être clair. Les dons ne sont pas défiscalisables. Et donc les entreprises qui les intéressent, ce que je comprends, c'est de défiscaliser les dons. Donc quand c'est pas défiscalisable, c'est juste de l'argent que tu le donnes, quoi. Tu vois, tout simplement. Donc il faut un niveau de générosité qui est assez haut. Mais j'ai eu des infos justement, je suis en train de voir, pour peut-être passer par un biais qui permettrait de défiscaliser. Donc ça serait une des, je sais plus le nom, fédérations des associations de France, quelque chose comme ça. Donc qui prendrait un pourcentage. aussi hein, bon voilà mais ce qui est normal et en fait on passerait par eux pour pouvoir défiscaliser pour un projet donc je vais voir, j'attends de voir ce qu'ils demandent comme projet et tout ça si l'assaut elle est éligible pour l'instant je continue de garder, d'aider des petites assauts parce que je trouve que pour eux c'est la double peine et donc moi ça m'intéresse beaucoup plus d'aider des petites assauts comme ça que des gros assauts qui sont déjà connus, qui font déjà des projets énormissimes mais pour moi ça a pas la même valeur
- Speaker #1
Donc s'il y a des auditeuristes qui sont intéressés pour faire des dons pour l'association et pour ton projet, de quelle manière ils peuvent te contacter ? Peut-être que tu as un site internet, tes réseaux sociaux ?
- Speaker #2
Alors je suis en train de faire un site, je ne l'ai pas encore. Sinon Instagram, LinkedIn, Facebook. De toute façon c'est simple, vous tapez donc prénom et nom Josué L'Enfant sur Google et normalement on trouve tout, on le trouve assez facilement.
- Speaker #1
Est-ce que tu as un dernier mot pour nos auditeurs et nos auditrices ?
- Speaker #2
Si vous avez des projets d'aventure ou des rêves ou peu importe dans le... Domaine, faut y aller. Même si on n'a pas tout, voire même si on n'a rien. Moi la définition d'aventure que j'adore, c'est toute entreprise dont la réussite est incertaine.
- Speaker #0
Merci infiniment à Josué pour avoir partagé cette incroyable aventure bretonne avec nous. La détermination et sa générosité sont une source d'inspiration pour nous tous. On lui souhaite bien entendu le meilleur pour ses projets futurs et nous sommes impatients de suivre sa prochaine aventure. Chers auditeurs, dans la description de cet épisode, vous pouvez retrouver toutes les informations pour découvrir les aventures de Josué et pour soutenir son beau projet sur les réseaux sociaux. C'est déjà la fin de cet épisode d'Escalade Ouest et je vous donne rendez-vous le mois prochain. Pour un épisode spécial dédié à la gastronomie bretonne. Et un petit indice, on sera avec un grand chef.
- Speaker #1
A très bientôt dans Escalade Ouest.