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Et si tu osais ?

Episode 3 - Mathilde - La quête de sens - De directrice communication à professeur des écoles

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42min |15/02/2025
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Et si tu osais ?

Episode 3 - Mathilde - La quête de sens - De directrice communication à professeur des écoles

Episode 3 - Mathilde - La quête de sens - De directrice communication à professeur des écoles

42min |15/02/2025
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Description

Que faire quand une petite voix vous titille depuis longtemps pour vous dirigez vers un métier qui a un sens profond ?
Pendant 15 ans, Mathilde a évolué dans le marketing et la communication. Un métier qui lui permettait d'exprimer sa créativité, d'avoir une véritable relation avec des clients prestigieux : Coca Cola, Pékin Express.... Elle kiffait son job. Elle n'avait aucune raison d'en changer. Elle se sentait épanouie et appréciait son environnement.


Pourtant, après 15 ans dans le métier, elle a décidé d'écouter la petite voix qui sommeillait en elle et se diriger vers un métier qui faisait plus de sens : professeur des écoles. Sauf que ce métier, on ne l'exerce pas comme cela, il faut passer préparer un concours national et l'avoir. Mission accomplie.


Elle est désormais à sa place dans un métier dans lequel elle se régale.


Une leçon d'engagement et d'authenticité.



Dans cet épisode, vous découvrirez :

  • Le déclic : Comment Mathilde a décidé, un beau jour, de changer de vie et de passer le concours de professeur des écoles.

  • La prise de risque : Passer un an à préparer un concours sans aucune garantie sur le résultat.

  • Ses conseils pratiques : Que même si vous n'êtes pas un aventurier dans l'âme, le risque est limité


Un épisode pour :

  • Ceux qui ressentent une petite voix intérieure, mais n’osent pas l’écouter.

  • Les personnes qui pensent qu’un grand changement est trop risqué.

  • Ceux qui cherchent un témoignage concret et motivant sur la reconversion professionnelle.


La timeline

  • 00:00:01 – Introduction
    Présentation de Mathilde, son parcours, et le thème de l’épisode : écouter sa petite voix pour un métier à impact.

  • 00:03:15 – 15 ans de carrière en marketing et communication
    Mathilde raconte son ancien job, les missions qui l’enthousiasmaient, et pourquoi elle n’envisageait pas de changer.

  • 00:07:30 – La petite voix qui s’installe
    Comment elle a commencé à ressentir un besoin d’autre chose, d’un métier qui a plus de sens.

  • 00:12:45 – Le déclic : Pourquoi elle a décidé de tout remettre en question
    Les événements qui l’ont poussée à envisager une reconversion et ce qui a déclenché la décision de passer le concours.

  • 00:18:00 – Prendre le risque de tout changer
    Quitter un poste stable pour une année de préparation sans certitude de réussite.

  • 00:23:40 – Le concours : un défi mental et émotionnel
    Le travail nécessaire, la pression, les moments de doute, et la persévérance pour réussir.

  • 00:29:55 – L’annonce des résultats et le grand saut
    L’instant où Mathilde découvre si elle a réussi, et comment elle s’est préparée à ce changement de vie.

  • 00:35:10 – Premiers pas dans l’enseignement
    Les débuts en tant que professeur des écoles, les surprises, les challenges et ce qu’elle aime dans son métier actuel.

  • 00:40:25 – Ce qui a changé dans sa vie et son bien-être
    Pourquoi elle ne regrette pas son choix et comment elle se sent plus alignée avec elle-même aujourd’hui.

  • 00:45:50 – Ses conseils pour celles et ceux qui hésitent
    Comment oser un grand changement sans être un aventurier dans l’âme, et comment minimiser les risques.

  • 00:50:30 – Conclusion : Écouter sa petite voix pour trouver sa place
    Mathilde partage son dernier message pour encourager les auditeurs à s’écouter et à oser franchir le cap.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Plus de 3 millions de français se disent malheureux au travail. Mais bonne nouvelle, ce n'est pas une fatalité. Si chaque matin, la flamme n'est plus là, si les journées au travail te semblent interminables et que tu te demandes « mais qu'est-ce que je fous là ? » alors ce podcast est fait pour toi. Et si tu osais, c'est un shoot de motivation et d'inspiration. Je m'appelle Sylvain et sur ce podcast, je reçois des personnes comme toi et moi. Des gens normaux, avec des métiers accessibles. Leur point commun, ils ont osé changer de vie. Ils ont pris leur courage à deux mains et ils sont... passer à l'action. Ils vont partager avec toi leurs histoires, leurs conseils et leurs meilleures astuces pour te prouver que, toi aussi, c'est possible. Allez, c'est parti ! Aujourd'hui, je suis hyper content de recevoir Mathilde, ex-reine de la com', on peut le dire sans exagérer. Et qui a changé de vie, qui a fait un grand écart en passant prof des écoles. Et moi, ça m'inspire vachement parce que je crois que l'éducation nationale, c'est le premier recruteur de France. Il y a plein d'opportunités. On sait qu'il y a pas mal de personnes qui souhaiteraient quitter l'éducation nationale. Ça, c'est vrai. Et donc, c'est pour ça que je suis plus que ravi vraiment que tu sois une des premières invitées du podcast. Donc, merci Mathilde d'avoir accepté l'invitation.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Et peut-être que je peux te laisser te présenter en deux mots pour nous dire d'où est-ce que tu viens, qui tu es, etc.

  • Speaker #1

    Ouais, écoute, donc... Je suis Mathilde, je travaillais dans le marketing, après dans la communication. J'ai été chef de produit dans l'agroalimentaire après mon master. Et après, j'ai travaillé dans une agence de com. Et voilà, j'ai 41 ans, j'ai deux enfants, j'habite à Toulouse.

  • Speaker #0

    Magnifique. Donc du coup, toi, tu as fait quoi comme type d'études ? Alors très rapidement. Et comment tu as basculé sur ta première vie professionnelle ? Et quelle était-elle ? Bon, tu l'as dit, un peu en résumé. Si on le fait en 5-10 minutes, ça donne quoi, cette première partie de vie ?

  • Speaker #1

    Alors, ma première partie de vie, moi j'ai fait des études de marketing, donc j'ai passé un master de marketing. Avant, j'étais plus dans les études d'économie, en IUP, micro-éco, macro-éco. J'aimais beaucoup ça, j'ai toujours aimé ça. Et après, j'ai senti que ce qui me plaisait, c'était tout ce qui avait trait aux produits. de faire vendre un produit, quels étaient les avantages et les inconvénients. Toutes ces petites... Voilà, en fait, le marketing. Donc ça, ça me plaisait vraiment beaucoup. Donc je me suis spécialisée là-dedans quand je suis arrivée en master. Et donc j'ai passé mon master marketing à l'IAE de Toulouse. Après, j'ai eu un premier job dans l'agroalimentaire en tant que chef de projet. produits, j'aime le projet.

  • Speaker #0

    Tu vendais quel type de produits dans l'agroalimentaire ?

  • Speaker #1

    Dans l'agroalimentaire, ça c'est amusant, ça fait rire beaucoup de monde. C'est-à-dire que je travaillais dans la volaille. Je suis partie vivre dans les Landes parce qu'en fait, à Toulouse, quand je travaillais dans le marketing, c'est très compliqué. C'était soit Paris, soit autre chose. Et moi, vraiment, je n'avais pas du tout envie d'aller vivre à Paris pour faire mes débuts dans la vie active. Donc, je cherchais tout le reste. Et j'avais vu une offre d'emploi pour être chef de produit dans les Landes, dans la volaille. Mais attention, c'était vraiment la volaille super haut de gamme. De haute qualité. Ah ouais, ouais. Donc là, j'ai été incollable sur toute la volaille. Donc tout le monde rigolait. La belle rouge, tous ces trucs-là, le foie gras, tous ces beaux produits. Donc voilà, j'ai travaillé là-dedans pendant trois ans. Je ne connaissais rien quand je suis arrivée. Après, maintenant, j'ai fait plein de choses. Tu peux encore me demander sur l'élevage des poulets, tout ça.

  • Speaker #0

    Ah si, je veux choisir un bon pays. Si c'est la personne que je dois appeler.

  • Speaker #1

    Je vais m'en manger maintenant. Et voilà, au bout de trois ans, les Landes, c'était sympa, mais c'était rural. Et moi, en fait, la ville, ça me manquait trop, avec mon copain aussi qui était venu me rejoindre. Donc du coup, on a pu revenir sur Toulouse. Donc j'ai recherché un autre boulot sur Toulouse. Et moi, j'aimais aussi beaucoup la com. Puisque quand tu es chef de produit, tu travailles beaucoup avec plein d'agences de com, plein de graphistes.

  • Speaker #0

    Quelle est la différence que tu ferais pour quelqu'un qui n'est pas spécialiste que moi entre le marketing et la communication ?

  • Speaker #1

    Le marketing, en fait, en gros... Alors attends, parce que moi, je te parle du marketing il y a 15 ans et maintenant, ça n'a plus rien à voir. Mais en fait, il y a 15 ans, le marketing, c'est vraiment, tu travailles en gros sur le produit, sur les gammes de produits. Si je simplifie, en gros, tu travailles dans une entreprise qui vend des produits. ou des services, quoi. Et sur cette gamme de produits, tu les développes, comment ils répondent au marché, comment ils résistent face à la concurrence, qu'est-ce que tu peux lancer. Et la com', ce serait plus... Alors, c'est vraiment là, je vais simplifier à l'extrême, mais ce serait plus... Tu vois un peu ce qui se passe dans les agences de com' qui font un peu de pubs, de petites actions plus ponctuelles. En fait, tu travailles pour les services de marketing des boîtes. Alors, dans les grosses boîtes, tu as de la com' et du marketing. Il peut y avoir des gens qui font les deux dans les grosses boîtes. Mais sinon, dans les moyennes entreprises, souvent, tu as quelques personnes qui sont au service marketing qui travaillent ensuite avec des agences de com' qui vont leur monter. leurs événements, qui vont leur faire un plan sur l'année, qui vont les conseiller. C'est plus du conseil, un peu comme des agences de pub.

  • Speaker #0

    Ok, et du coup, toi, tu es passée du marketing de la volaille, du poulet. Tu es revenue sur Toulouse. Et donc là, tu as basculé sur de la com dans une agence ?

  • Speaker #1

    Alors là, c'est un truc qui n'a plus rien à voir non plus. Parce que la com sur Toulouse, c'est très difficile. Il y en a peu. Donc là, comme au marketing, j'aimais les deux, donc j'aurais pris tout ce que j'aurais trouvé. Et j'ai trouvé un truc super. C'était une petite agence de com qui était spécialisée dans les jeux concours. Et qui faisait que ça, que du développement de jeux concours. C'était vraiment un truc de niche. Ce qui fait qu'on avait des clients, des très très gros clients. Et en fait, on bossait pour... pour Coca, pour Pékin Express, pour McDo.

  • Speaker #0

    C'était quoi les plus concours que tu faisais ? Tu as des exemples ?

  • Speaker #1

    C'était vrai. Donc pareil, là, je te parle d'un truc, c'était il y a 10 ans, facile. Donc maintenant, ce n'est plus comme ça. Mais c'était les gros jeux. Je ne sais pas, les jeux pour Canal+. C'était des jeux, tu sais, tu t'es inscrit, tu as un tirage au sort, ou tu as un petit jeu, tu as comme des petites machines à sous. C'était du développement sur le web, en fait. Oui, je ne l'ai pas dit, ça.

  • Speaker #0

    C'est des jeux viraux, je crois.

  • Speaker #1

    Oui, oui, c'est ça. Et c'était que des jeux sur Internet, en fait. Donc, nous, on avait des développeurs qui développaient ça. Nous, on trouvait les idées. Puis, nos développeurs, ils les développaient. Et c'était comme des mini-jeux, des mini-jeux vidéo, parfois aussi. Parfois, il pouvait y avoir beaucoup de budget. En fait, pour faire gagner des cadeaux aux consommateurs. Et derrière, pourquoi les marques faisaient ça ? Pour récupérer des données. Il fallait s'inscrire, nom, prénom, adresse e-mail et puis voilà.

  • Speaker #0

    Donc toi, tu étais dans la créativité quand même ? Oui,

  • Speaker #1

    beaucoup. Ouais, ouais. Et bien moi, mon job, je ne savais pas du tout développer. Donc, il y avait des développeurs, des graphistes. Et moi, j'étais celle qui cherchait des idées, proposait des idées aux clients, faisait des briefs, suivait les projets. Donc là, j'étais chef de projet. Après, je suis passée directrice de clientèle. Mais voilà.

  • Speaker #0

    Et tu kiffais cette vie-là ?

  • Speaker #1

    Ah ouais, c'était génial. J'aimais beaucoup. C'était super.

  • Speaker #0

    C'est quoi qui te plaisait en tant que directrice communication ou de clientèle dans ce type de job ?

  • Speaker #1

    Je réfléchis. Après, je suis quelqu'un de très organisé. J'aime beaucoup organiser. Et là, c'était vraiment un job où il y avait une grosse partie là-dessus où il fallait que je gère le planning de tous les développeurs, le gère le planning des... Des graphistes, est-ce qu'il fallait du freelance, pas du freelance ? Est-ce qu'on avait assez de ressources ? Donc ça, ça me plaisait beaucoup. Ensuite, ce que j'aimais beaucoup, c'était être avec nos clients. Parce qu'honnêtement, ça se passait toujours bien. Ils étaient, en général, c'était toujours sympa. Quand il y avait des soucis, on les prenait bien, gentiment. Ça se passait vraiment bien. Donc ça, j'aimais beaucoup parce qu'il y avait plein de clients différents, plein de milieux différents et c'était très varié. Et après, c'est quand même super agréable de devoir réfléchir, en bosser pour Sephora, de devoir réfléchir à quel jeu on met en place pour la sortie en été des mini formats voyage pour réfléchir à plein de trucs. Et ça, c'est sympa.

  • Speaker #0

    Et là, tu vas me voir venir aimer Grinchot. Si tu kippais trop cette vie de... Dans la com', à quel moment tu te dis, j'ai envie de changer, et en plus, comment tu te dis que tu vas faire prof des écoles ? Quel a été le point de bascule, quel a été le déclic ? Je veux bien que tu me racontes ça, ça m'intéresse beaucoup.

  • Speaker #1

    Oui, alors ça, en fait, c'est quelque chose que j'avais envie de faire depuis très très très longtemps. Et j'ai mis longtemps à m'en rendre compte. C'est-à-dire que je me suis rendue compte petit à petit que quand on me disait, ah tiens, je connais machin, il a eu son concours. pour être prof des écoles. Ou tiens, tu sais ce qu'a fait la copine de truc ? Elle est prof des écoles, c'est bon. Et à chaque fois qu'on me parlait de quelqu'un que je connaissais qui faisait ça, au fond de moi, je me disais, super, elle a de la chance. Et au début, je ne m'en rendais pas compte. Et au bout de 4-5 exemples, je me suis dit, mais attends, arrête de dire toujours qu'elle a de la chance. Ça, je le disais quand même moi-même. Je ne me parlais pas comme ça. Et il me disait, mais en fait, est-ce que tu n'aurais pas vraiment envie de faire ça ? Et je me suis vraiment posée, j'ai réfléchi et je me suis dit...

  • Speaker #0

    T'avais quel âge quand t'as fait ça ? Ça fait combien de temps d'ailleurs que t'es prof des écoles ? Là,

  • Speaker #1

    ça va faire ma septième rentrée.

  • Speaker #0

    Donc tu devais avoir un peu plus de 30 ans. Oui. Donc t'avais 10 ans d'expérience professionnelle. Oui, un peu plus. Et vers la trentaine, tu te dis, en fait, j'ai envie d'être prof des écoles.

  • Speaker #1

    Un peu plus.

  • Speaker #0

    En sachant que t'en avais pas marre de ton boulot.

  • Speaker #1

    Pas du tout. Non, non, non, ce n'était pas du tout parce que j'avais envie de changer ou que je n'étais pas bien. J'aimais bien mon boulot, j'aimais bien mon chef, ça se passait super bien. J'étais contente le matin d'aller bosser, c'était enrichissant. Mais je me suis rendue compte que j'avais toujours ça au fond de moi, que j'avais envie de faire ça. Et je me suis dit, au bout d'un moment, arrête un peu d'avoir envie, renseigne-toi.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, tu es en couple, tu étais déjà maman ? Oui, ça a été deux. Donc tu es en couple, tu es maman de deux enfants, et tu décides quand même de changer alors que tout se passe bien, donc d'une situation stable. Est-ce que tu te mets dans une sorte d'instabilité ? Parce que prof de deux écoles, il faut passer un concours. Oui, oui. Donc j'imagine que ça se prépare. Comment tu fais tout ça ? Déjà, comment tu en parles en famille ? En fait, comment tu mets le sujet sur la table pour y aller ?

  • Speaker #1

    Déjà, je me suis renseignée vraiment longtemps, longtemps que moi-même, sans dire à personne parce que je ne sais pas, je n'assumais pas. mais pas du tout. Donc vraiment, une fois que j'avais toutes les infos, que je savais que c'était possible, que ce n'était pas quelque chose d'incroyable, que si je voulais le faire, pourquoi pas, que je pourrais. J'ai commencé à le dire à mon mari, mais je n'osais pas du tout lui dire. Et en fait, elle m'a dit, franchement, lui ne voyait pas ça comme quelque chose de fou, ou d'inatteignable, ou comme une lubie. que moi, vraiment, je n'assumais pas du tout. Et donc déjà, elle me dit « Bon, ok. »

  • Speaker #0

    Déjà, tu avais du soutien. Oui,

  • Speaker #1

    mais beaucoup. Enfin, lui, ce n'était même pas du tout. C'était que vraiment, voilà. Elle m'a dit « Écoute, si tu veux faire ça, tu me dis que tu peux. » Parce que pareil, il ne savait pas trop comment ça se passait. Elle me dit « Écoute, oui, si c'est un concours, prépare ton concours et fais-le. » Donc ça, voilà. Je lui dis « Mais surtout, tu ne le dis à personne. On n'en parle à personne. Personne ne le sache. » Donc voilà. Après, ce qui a été très compliqué, c'était de le dire à mon chef.

  • Speaker #0

    Avant de le dire à ton chef, quelle était la démarche ? Tu sais qu'il y a un concours à passer. Tu t'inscris au concours, tu le prépares et après tu annonces à ton chef. Comment tu l'as fait ?

  • Speaker #1

    Je ne savais pas trop. Le concours, il faut s'inscrire vers octobre, septembre-octobre. Et il y avait les entretiens annuels avec mon chef. Je ne sais plus, ça devait être n'importe quoi. Ça devait être en mai-juin. Et nous, on était en même temps toutes... petite boîte, c'est-à-dire que comme une agence de com, c'est beaucoup de freelance. Donc après, vraiment, en stable, il y avait mon chef, moi, le responsable du développement. Donc on était hyper proches. On était vraiment... C'est pas une grosse boîte où tu prends rendez-vous avec ton chef. Et donc là, je vais pour mon entretien annuel que je prépare et tout. Et je me suis dit, là, il faut que je lui en parle. Il faut que je lui propose un truc, parce que moi, c'était hors de question que je parte. Comme ça, en démission, parce que vraiment, moi, il me faut un peu de stabilité. Je ne suis pas du tout une aventurière. Et donc là, il me dit, et j'ai eu vachement de chance, parce qu'il me dit, ouais, alors la boîte, c'est un peu compliqué. Je réfléchis à faire des choses, à mettre en place des choses. Vraiment, on a un peu de mal et tout. Et là, je me dis, bon, franchement,

  • Speaker #0

    je suis désolée pour lui,

  • Speaker #1

    mais moi, ça m'arrange de fou. Et donc, je pense que je ne lui ai pas dit le même jour, parce qu'après, j'ai réfléchi et je me dis, bon, je vais lui proposer un licenciement éco. Et lui, s'il le faut, il sera content. Et moi, je serai super contente. Donc, c'est ce que j'ai fait. Et du coup, il a fini par dire oui.

  • Speaker #0

    Donc, il te dit oui à ça pour que tu quittes l'entreprise avant que tu sois inscrite au concours. Oui, oui. Enfin, de manière un peu concomitante. Oui. Et donc... à partir de là tu t'inscris au concours mais en fait tu t'as quitté ton job ou t'as fini ce job là Sans savoir que le concours, tu l'aurais. Parce qu'en fait, on est d'accord que le concours de profs des écoles, il y a beaucoup de candidats et c'est dur. Donc, tu as dit, je ne prends pas de risque, j'aime bien la stabilité. Dans les faits, tu as fait l'inverse de ce que tu dis. Parce que tu t'es lancée à corps perdu. Tu as réussi, c'est trop bien. Mais ce n'était pas gagné d'avance, finalement.

  • Speaker #1

    Pas du tout, non. Mais j'ai dit, je ne prends pas de risque financier. Mais justement, j'avais une pression de... Mais vraiment, je me suis mis une pression de malade. Parce que j'ai pu avoir ce licenciement économique et ça vraiment, je ne sais pas honnêtement si... En fait, je ne crois pas du tout au destin ou à tous ces trucs-là, vraiment ce n'est pas du tout mon truc. Mais du coup, je me dis ça, que j'ai de la chance. Parce qu'au moment où je commence vraiment à vouloir le faire, c'est le moment où mon chef me dit, écoute, là c'est compliqué et je suis partie en ayant un salaire quand même. Donc je l'ai fait. Et après, le concours...

  • Speaker #0

    Le salaire, c'est le chômage. C'est-à-dire que pendant un an et demi de vente, tu touches le chômage. Alors,

  • Speaker #1

    le lycée intime économique, du coup, t'as un peu plus que le chômage. Parce que t'aurais au chômage. Donc t'as un peu moins de temps de salaire. Mais bon, c'était quand même chouette.

  • Speaker #0

    Sécuriser les revenus pendant toute la préparation du concours.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc c'est pour ça que je me suis mis une pression de dingue. Et je me suis dit... Je me suis donné un an, en fait. Donc, tu vois, je me suis inscrite à un... septembre, les concours en avril. Je me suis donnée cette année-là pour le passé et dans ma tête, si je ne l'avais pas, stop. J'ai arrêté mon délire.

  • Speaker #0

    En gros, c'était soit je l'ai, soit je ne l'ai pas. Si je ne l'ai pas, je reste dans la vie privée, je reprends mon job habituel. C'est ce que tu aurais... C'est ce que je me disais. L'autre question que j'ai, qui m'intéresse vachement, c'est qu'à la trentaine,

  • Speaker #1

    tu as une vie bien passée.

  • Speaker #0

    Oui, à trentaine bien passée. C'est ce que tu fais jeune. Oui,

  • Speaker #1

    mais il faut quand même être honnête.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que tu as 15 ans d'expérience, tu as fait des études dans le marketing, la communication, ça n'a rien à voir avec prof des écoles. La plupart des personnes qui passent le concours, je n'ai pas de stats, mais je me doute que c'est des gens qui ont fait 5 ans d'études et qui sont déjà à fond là-dedans. Et donc, ça fait 5 ans qu'ils se préparent et qu'ils vont préparer le concours spécifiquement. Toi, tu te dis que tu vas le faire là comme ça. Donc, j'imagine que tu reprends tout à zéro, en gros, parce qu'il y a plein de choses que tu avais déjà fait.

  • Speaker #1

    Alors voilà, pendant un an, fin octobre à avril, j'ai bossé comme une malade. C'est-à-dire que le matin à 9h, j'étais à l'ordi, et jusqu'au soir à 17h.

  • Speaker #0

    Vous avez deux enfants ?

  • Speaker #1

    Les enfants, ils étaient à l'école. Non, mais c'est pour ça que quand même, ça va. Il y en a, ils préparent le concours, ils bossent à côté. Moi, je ne sais pas comment ils font. Moi, je bossais... tous les jours, mais vraiment, bien plus que quand j'étais en master. Je bossais comme une malade. Et le samedi, une fois sur deux, je m'étais inscrite aussi à un organisme qui aide à préparer le concours. Donc ça, c'était génial parce que ça m'a vachement aidée. Donc oui, là, j'ai bossé comme une folle.

  • Speaker #0

    Donc huit mois à fond, avec un gros soutien finalement de ton mari. Ça, ça te fait sentir que c'est hyper important ?

  • Speaker #1

    Oui, lui, c'était vraiment... Bon, enfin, oui, c'était si tu veux le faire, fais-le. Pour lui, il n'y avait vraiment aucun problème. Oui, il pourrait y avoir un problème. Lui, il me dit, voilà, si t'as envie d'essayer de faire ça, ben, t'essayes de faire ça. Financièrement, on avait la chance, lui, il avait un salaire. Et puis, du coup, moi aussi, nos enfants, ils étaient à l'école. Enfin, on était bien.

  • Speaker #0

    Finalement, le risque, il était... Le risque financier, entre guillemets, tu l'as vu comme ça, il était limité dans le sens où vous aviez deux revenus pendant un an. Toi, tu t'étais dit, si jamais je ne l'ai pas, dans tous les cas, ben, je reprendrai... Je t'étais dit... Vu que tu avais de l'expérience, tu étais facilement employée par d'autres trucs et tu aurais retrouvé un boulot. J'aurais fait.

  • Speaker #1

    Après, je ne sais pas ce que j'aurais fait. En vrai, ce n'est pas arrivé. Donc peut-être que je ne sais pas. Dans ma tête, je me disais ça. Je me disais, de toute façon, tu as fait ton truc. Maintenant, tout le monde te soutient. Par contre, tu le fais un an et après, si ça ne marche pas, tu arrêtes ton délire. Mais je ne sais pas ce que j'aurais fait, si je l'aurais retenté une année de plus ou pas. Je ne sais pas. Dans ma tête, je m'étais dit non. Je m'étais donné ça pour essayer et ça passe, ça passe et ça passe pas, tant pis pour moi.

  • Speaker #0

    Et ce qui s'est passé, c'est qu'a priori, si je comprends bien, tu l'as eu du premier coup. Oui, oui, oui. Et dès que tu as le concours, ça veut dire que tu l'as en avril ou en mai ?

  • Speaker #1

    Non, oui, c'est en mai-juin.

  • Speaker #0

    Et ça signifie qu'en septembre, tu es déjà dans la classe ? Oui,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    Sans formation ni quoi que ce soit, tu te retrouves face à des élèves de quelle classe ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, quand tu as ton concours, après... Tu as une année où tu es stagiaire ? Donc moi, à mon époque,

  • Speaker #0

    oui,

  • Speaker #1

    mais ça a changé. Moi, avant, c'était vraiment bien parce que c'était, t'étais à mi-temps dans une classe. Donc, c'était deux jours et demi en classe et deux jours et demi où t'étais à l'INSPE, qui est les IUFM, là où tu apprends à l'école encore. Donc, c'était un mi-temps. Moi, je suis hyper bien tombée, donc j'avais des CE2 à Haute-Rive. Et j'étais avec, donc je complétais une directrice d'école qui était super sympa, qui m'a vachement aidée, qui m'épaulait. Donc ça se passait bien. Et après, quand j'étais à l'ESP, ça se passait assez bien aussi, mais c'était vraiment très, très intense. C'était très, très dur. Là, on nous demandait énormément, énormément de boulot à côté. C'était vraiment très, très, très dur.

  • Speaker #0

    Et comment ça se passe ? Quand tu te retrouves devant des élèves, les premières fois, alors que toi, ça faisait 15 ans que tu faisais tout autre métier, t'as trouvé ce que t'attendais ? Est-ce que t'avais un sentiment ? On parle souvent du syndrome de l'imposteur. Est-ce que tu te sentais... t'étais à ta place ? Bah écoute,

  • Speaker #1

    je pense. Moi, ça s'est passé très bien, je m'éclatais. Oui, moi, écoute, je sais pas quoi te répondre. Ça s'est passé bien.

  • Speaker #0

    Dès le départ, en fait, c'est passé nickel. Et depuis, ça fait 7 ans que tu es prof des écoles, c'est quoi ton ressenti par rapport à ton changement de vie, finalement ? Ça répond aux attentes que tu avais en amont, quand tu t'étais dit « je suis faite pour être prof des écoles » . Là, maintenant, le bilan, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Moi, je suis hyper, hyper contente. Voilà, j'ai changé, c'est ce que je voulais faire, et je ne suis pas déçue par ce que j'ai trouvé. Dans l'éducation nationale, je savais que ça ne serait pas parfait, je savais que ça serait dur et c'est dur. Je savais qu'il y avait beaucoup de boulot, il y a beaucoup de boulot. Et après, je savais que j'allais me régaler avec les petits, avec les enfants, avec les élèves. Et je me régale. Je n'ai pas tellement de surprises parce que je partais... J'étais quand même consciente des difficultés qu'il y aurait. Et en effet, il y en a. Mais c'est tellement... Moi, je suis vraiment très, très contente.

  • Speaker #0

    Tu te lèves le matin, tu es contente d'aller au travail.

  • Speaker #1

    Ah oui, et quand j'y suis, je suis contente aussi.

  • Speaker #0

    Toi, qu'est-ce qui te plaît du coup dans ce métier de prof des écoles ? Qu'est-ce que tu pensais qu'il te plairait en voulant le faire ? Et qu'est-ce qui te plaît au quotidien ?

  • Speaker #1

    Alors, ce qui me plaît déjà vraiment, et pourquoi je pense qu'il m'a attiré beaucoup, ce qui a fait que je voulais changer, alors ça va être peut-être un peu bateau, mais c'est que moi j'avais quand même... Je travaille dans le marketing et la com, et au final, il n'y a pas de sens. Ce n'est pas « qu'est-ce que tu apportes à la société ? » Rien du tout, des fois même au contraire. Et là, honnêtement, personnellement, c'est quand même un métier dans lequel je mets du sens. Et ça, ça me plaît vraiment. C'est-à-dire que tu es dans l'éducation, tu travailles avec les enfants, la jeunesse. Moi, j'y vois vraiment un sens. Je sens que c'est important. Et ça, pour moi, ça joue énormément. Je ne sais plus quelle était la question. Je ne sais même pas si je réponds à la question.

  • Speaker #0

    C'était totalement ça. Qu'est-ce qui fait que ce métier t'épanouisse autant ? Ah oui, bah oui. Tu as répondu.

  • Speaker #1

    C'est vraiment un facteur primordial. Et voilà, quand je dis que ce que je faisais avant, j'aimais, c'est vrai, j'aimais ça. faire des jeux concours, trouver des idées toujours encore plus folles, c'était génial. Mais au final, qu'est-ce que j'apportais ? Rien du tout. Et là, vraiment, un métier dans lequel tu crois, tu t'investis, tu cherches toujours plus de trucs, et puis derrière, tu en retires une satisfaction dingue, parce que quand tu vois un gamin, l'année dernière, il était en difficulté énorme, il n'arrivait pas à écrire, c'était... C'était très très dur et puis là tu le croises et tu dis « Ah, la maîtresse qui m'a dit que tu avais réussi à t'addicter » et puis lui il a les larmes aux yeux, ben toi aussi t'as les larmes aux yeux et puis ça t'en as pas tous les jours, ça serait trop beau mais ça arrive régulièrement et ça tu te dis « Ben franchement, t'as pas rien fait, tu sers pas à rien, continue quoi. »

  • Speaker #0

    Ah ben clairement, et moi c'est pour ça que je voulais absolument que tu viennes parmi les premières invitées parce que, alors quand j'ai eu l'idée du podcast Hum ? C'est parce que je constatais que dans le monde de l'entreprise, il y a beaucoup de gens qui ne sont pas épanouis. Ils arrivent, ils ont la boule au ventre, ils ne sont pas heureux et ils n'osent pas se dire qu'une autre vie est possible. Et c'est marrant parce que je t'ai invité, c'est le contre-exemple. C'est-à-dire que tu étais contente du métier que tu faisais. Oui, c'est vrai. Tu as décidé d'en lancer un autre dans lequel tu es hyper épanoui aussi. Et en plus, tu vas à contre-courant un peu de la société parce que, comme tu le sais, moi, je suis en couple avec une prof. Oui. Donc je suis quand même entouré de beaucoup de profs au quotidien. Et ce qui ressort, c'est qu'il y en a beaucoup. Bon, moi, je suis sur la quarantaine, comme toi. Il y a plein de profs qui, ça fait 15-20 ans qu'ils sont dans l'enseignement, ils en ont marre. Et souvent, ils me disent « j'aimerais bien faire autre chose, mais je ne sais faire que ça » . Et ils n'osent pas. Et à chaque fois, je leur dis « mais vous n'imaginez même pas les qualités que vous développez en tant que prof que vous pourrez transposer dans le monde de l'entreprise ou dans d'autres mondes » . Alors, toi qui as fait le chemin inverse, et pour tous les points, est-ce que je pense qu'il y a pas mal de profs qui vont nous écouter ? Alors, je n'ai pas envie de faire fuir tous les profs de l'éducation nationale parce qu'on manque de profs. Oui, oui, oui. Mais quel conseil, toi qui as fait le chemin inverse, tu pourrais donner à des profs pour leur dire « Ouais, en fait, tout ce que vous savez faire au quotidien, vous pourriez le transposer dans d'autres métiers. »

  • Speaker #1

    Ok. En fait, je pense que c'est exactement la même chose que ce que toi, tu peux leur dire. Je ne sais pas, peut-être qu'eux, ils ont un syndrome de l'imposteur en disant « je ne sais faire que ça » . Mais enfin, quand tu es quand même capable d'être prof ou d'enseigner des choses, de tenir une classe, c'est incroyable comme compétence tout ce que tu mets en œuvre au quotidien. Il y en a beaucoup dans les entreprises qui cherchent ce type de compétence pour tout ce qui est gestion d'équipe, organisation.

  • Speaker #0

    Pilotage des projets.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, exactement. Et puis même tout ce qui est un petit peu faire consensus autour de soi, essayer un petit peu de rassembler les gens. Ça, c'est vachement important. Et puis après, moi aussi, il y a un truc, c'est que si tu ne sais pas, tu peux apprendre. Et vraiment, si tu as envie de faire quelque chose, en fait, si tu ne sais pas le faire, tu apprends à le faire. Et puis, il n'y a pas de raison que tu n'y arrives pas. Tout le monde peut apprendre à faire quelque chose. Donc là, ce n'est pas tellement une qualité que quelqu'un pourrait avoir déjà ou mettre en œuvre déjà au sein de son métier actuel. C'est que, je ne sais pas, tout le monde est capable d'apprendre. Donc, si tu as envie de faire quelque chose, tu apprends à le faire.

  • Speaker #0

    Surtout des profs, je pense qu'ils ont...

  • Speaker #1

    En plus des profs, parce que justement, en plus, ils peuvent aussi avoir de l'empathie envers la personne qui va leur apprendre des choses. Et puis, tout le monde est capable vraiment d'apprendre. Alors, je ne sais pas, s'ils veulent piloter un avion, c'est peut-être compliqué, c'est peut-être plus long. Mais après, si on reste sur des choses vraiment concrètes et plus facilement réalisables, je ne sais pas, tu as envie, tu apprends et puis tu sais le faire. Et puis voilà, tu t'accroches et normalement, ça devrait passer. Et puis vraiment, alors eux, ils ne savent pas, mais dans les entreprises, il y a plein de gens sympas. Et il y a plein de gens qui vont aider. Et puis voilà, et puis t'arrives et puis il y a un truc que tu sais pas trop faire, et ben tu demandes à une collègue et puis elle va t'apprendre, et puis tu dis à ton chef, attends, là je suis pas sûre, j'ai fait ça, mais franchement, est-ce que tu veux pas jeter un oeil parce que je suis pas sûre ? Voilà, si tu le dis gentiment, tu le dis une ou deux fois, enfin le chef il est pas... Les gens ils sont gentils au fond, donc il n'y a pas de raison que ça se passe mal, et les gens ils vont nous soutenir.

  • Speaker #0

    Je le partage absolument. Mais je trouve que ça a plus de sens pour quelqu'un qui est dans le même environnement. Tu vois, toi, tu es dans l'éducation nationale. Donc, je trouve que quand toi, tu le dis, ça a peut-être plus d'impact que quand moi, je le dis, qui suis déjà dans le monde du privé. Et c'est le message que j'aimerais vraiment faire passer dans ce podcast.

  • Speaker #1

    En fait, ils peuvent aussi se mettre dans... C'est-à-dire que quand il y a un jeune prof ou une jeune enseignante qui arrive... La majorité des autres, ils vont quand même donner un conseil, ils vont répondre à une question, ils vont être sympas. En fait, dans les entreprises, c'est pareil. Les gens, ils sont aussi sympas. S'il y a quelqu'un qui arrive, c'est son nouveau job, c'est un nouveau poste, il change de service, je n'en sais rien. Au final, même si tout le monde a la tête dans le guidon, tu as la tête sous l'eau, tu n'as pas le temps, si quelqu'un demande gentiment le service, il pose une question, il n'y en a pas beaucoup qui ne vont pas répondre et qui vont laisser tomber.

  • Speaker #0

    Donc si vous écoutez ce podcast, que vous êtes prof des écoles ou prof collège lycée, n'ayez pas peur. Vous pouvez avoir une autre vie ailleurs. Alors une fois que j'ai dit ça, c'est bien. Le constat que je fais, c'est que j'ai fait mes devoirs comme toi t'as fait les tiens. J'ai vu que l'éducation nationale, c'est le premier recruteur de France. Il y avait 3200 postes non pourvus en 2024. Donc il manque des profs. Moi, je suis en train de dire que certains pourraient partir, mais en vrai, rester. Et qu'est-ce que tu pourrais dire à des personnes qui nous écoutent, qui sont dans un métier dans lequel ils ne sont plus épanouis, ou comme toi, peut-être, ils se sont dit, j'aimerais l'éducation nationale, avoir un métier qui a du sens. Et donc, là, en l'occurrence, on en a un. Qu'est-ce que tu pourrais faire pour donner envie à des personnes de venir se joindre à toi et devenir collègues ?

  • Speaker #1

    Alors, en plus, je l'ai déjà fait parce qu'il y a plein de gens qui... Au final, il y a quand même pas mal de personnes qui ont envie d'être enseignants. Et pareil, qui peut-être osent pas. Et moi, je leur dis, mais ce qui fait que toi, t'as envie, je pense que si tu le fais...

  • Speaker #0

    Ça va se passer, c'est-à-dire que tu te dis, tu as envie de donner du sens, tu as envie de travailler avec les enfants, tu as envie d'avoir un métier où tu apportes quelque chose. C'est la vérité. Si tu arrives à avoir ce concours, tu seras direct et tout ça, ça va être vrai. Tu vas travailler avec les enfants, alors forcément, c'est difficile, mais tu vas en retirer tellement de satisfaction qu'il faut quand même le tenter.

  • Speaker #1

    Oui, tu as beaucoup plus de bénéfices finalement. Oui.

  • Speaker #0

    Alors par contre, ce que je dis vraiment aussi, c'est que parce qu'il y en a beaucoup, et c'est surtout quand j'étais à l'INSPEC que je voyais ça, c'est qu'il y en a beaucoup qui sous-estiment un petit peu la difficulté ou la dureté du boulot. Bon, franchement, c'est difficile. Au quotidien, c'est difficile.

  • Speaker #1

    Tu as des exemples pour illustrer le fait que ça soit difficile au quotidien ? C'est quoi les moments qui sont... dur et...

  • Speaker #0

    C'est difficile parce que les élèves, vraiment, ils sont difficiles. Pas tous. Il y en a la majorité, ils sont comme des élèves, comme des enfants. Vraiment, ils ne sont pas parfaits, mais en même temps, ce n'est pas grave. Par contre, dans une classe, tu peux vite avoir deux, entre un et trois élèves qui vraiment... vraiment sont très difficiles, qui ont des troubles, qui ont des choses reconnues avec des avessages, tout ça. Mais à gérer, c'est dur. Ça peut être un peu violent, ils n'écoutent pas ce que tu dis. Les élèves...

  • Speaker #1

    Et comment tu t'adaptes à ça, toi, en tant que prof ? Parce que, je ne sais pas, vous êtes formée par rapport à ça ? Ou tu t'auto-formes sur des sujets comme ça ? Comment ça se passe, en fait, où tu fais comme tu peux ?

  • Speaker #0

    Non, ça, c'est vraiment un gros, gros souci dans l'éducation nationale. On n'est ni formés, et puis surtout, on n'a pas les aides derrière qu'on devrait avoir. Et comment tu t'adaptes ? Tu en parles avec tes collègues, et tu ne t'adaptes pas. Tu limites la casse, en gros. Tu limites la casse. Je ne sais pas quoi dire. C'est difficile, ça.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est gérer les élèves ou c'est gérer les parents ?

  • Speaker #0

    Non, les parents, c'est très simple. Il ne faut surtout rien attendre des parents. C'est-à-dire que si tu as du positif, tu le prends. Mais surtout, il ne faut pas se dire qu'ils vont nous remercier ou qu'ils vont être contents ou qu'ils vont trouver que le projet dans lequel ils sont inscrits, c'est génial. Ou que c'est super qu'il y ait un échange avec tel ou tel. Ce n'est pas grave. En fait, si ça arrive, ça arrive. Et franchement, ça arrive souvent. Mais il ne faut vraiment pas faire ça pour les parents parce qu'ils peuvent être super sympas et au moindre truc, si tu as puni un gamin... Les parents, ils sont versatiles. Il ne faut surtout rien attendre d'eux. Et à partir de là, c'est bon.

  • Speaker #1

    Et si on essaie de continuer à convaincre des personnes qui nous écoutent de devenir profs, Quels sont les conseils que tu aurais aimé qu'on te donne, toi, au moment où tu as voulu changer de vie, pour te faciliter la transition ? Des petits tips ?

  • Speaker #0

    Tu sais que ça, tu m'avais dit que tu allais me poser cette question, donc j'ai réfléchi et j'ai eu du mal et je n'ai pas trouvé. Je ne sais pas quels sont les conseils que j'aurais aimé qu'on me donne. Je ne sais pas. Honnêtement, ça s'est bien passé. En fait, moi, ce que je pourrais donner comme conseil, c'est si on le passe là comme moi. Moi, j'ai été inscrite à un organisme, alors il y en a plein, qui aide à passer le concours. Et ça, je le conseille à tout le monde. Parce qu'en fait, ça t'aide. Tu es avec des gens qui sont dans la même situation que toi. Tu échanges vachement. Enfin, tu n'es pas seule. Et donc ça, c'est vraiment un gros truc que je conseillerais à tout le monde.

  • Speaker #1

    Et moi, si maintenant j'hésite, ce qui n'est pas du tout le cas, je veux dire mon employeur actuel. Si j'hésitais à changer de vie, tu me dirais quoi ? Si je ne suis pas épanoui dans mon travail au quotidien, j'aimerais bien changer, mais je ne le fais pas. Tu me dirais quoi ?

  • Speaker #0

    Alors, d'abord, je te dirais vraiment juste que c'est beaucoup de travail et que c'est difficile. Pour ne pas que tu sois déçu après, parce qu'il y en a vraiment beaucoup, parce que je ne vais pas rentrer dans les polémiques, mais... on travaille beaucoup avant les classes on travaille beaucoup après, on travaille beaucoup pendant les vacances enfin bon c'est pas voilà on a beaucoup de vacances Vraiment, on travaille quand même. Donc déjà, juste pour que tu en aies conscience, parce que je pense que tout le monde n'en a pas encore conscience, et même si tu n'as pas envie de t'investir beaucoup dans ton boulot, tu es obligé quand même d'aller passer des heures et des heures à bosser. Donc je te dirais juste ça, que après c'est un petit peu difficile, mais une fois que je t'aurai juste dit ça et que je serai sûre que tu l'as entendu, je te dirai, mais alors là, vraiment, si tu as envie, fais-le, parce que c'est génial, moi j'adore. hyper enrichissant. Tous les jours, une fois que tu y es, une fois que je suis dans la classe, la journée, il est 16h30, je me suis juste arrêtée pour manger. Je me suis régalée. C'est plein de trucs. C'est hyper varié. La journée, elle passe à une vitesse folle.

  • Speaker #1

    Tu n'as pas tant à t'ennuyer. On le voit beaucoup dans le monde du privé. Des gens qui... Tout ce qu'on appelle les bullshit jobs qui s'ennuient. Ils sont sur l'ordinateur. Ils font beaucoup de trucs.

  • Speaker #0

    C'est un boulot où tu regardes toujours l'horloge parce que ça passe trop vite. Donc en fait, tu te dis, déjà moins le quart, il faut que j'ai fini ça. Alors du coup, tu te dis, allez vite, vous écrivez. En fait, c'est un métier où justement, ça passe trop vite. Alors à la fin, tu es lessivé par contre, mais je veux dire, à 16h30, tu ne vas pas rajouter deux heures devant les élèves. Tu es épuisé, tu es vidé. Mais ta journée, elle est passée super vite.

  • Speaker #1

    En tout cas, je pense que tu fais une bonne promo de l'éducation nationale.

  • Speaker #0

    Ah mais attends, vraiment, c'est dur, les gars. Non, parce que je ne veux pas que les gens, après, ils soient déçus. Parce que moi, je les voyais à l'INSPE, ça a pleuré beaucoup quand même. Sur la pression, sur le boulot, quoi. C'est dur, mais c'est génial.

  • Speaker #1

    C'est ça. Si des gens de l'éducation nationale m'écoutent et qu'ils veulent sponsoriser ce podcast, c'est qu'ils n'hésitent pas. Moi, je suis à fond dans le fait que j'ai fait prof un an. C'est tout petit, mais j'ai adoré l'expérience de me retrouver devant des élèves du jour au lendemain. C'était effectivement génial. Je ne voyais pas le temps passer et j'ai surkiffé. Tous ceux qui ont plein de compétences, je vois dans les chiffres qu'en fait... Les matières dans lesquelles il manque le plus de monde, c'est les maths. Je crois qu'il y a les lettres, l'allemand. L'allemand, c'est peut-être plus difficile. Quoique, nous, on est basé à Toulouse. Avec Airbus, il y a sûrement beaucoup de francs ou allemands ou des gens qui parlent les deux langues. Mais des ingénieurs ou autres qui aimeraient changer de vie, peut-être qu'il y a de la place.

  • Speaker #0

    Il y a de la place,

  • Speaker #1

    oui. Donc, n'hésitez pas vraiment à le faire. Est-ce que tu as d'autres messages à faire passer ? Des conseils que tu pourrais donner ? Comment inspirer des personnes qui ne sont pas épanouies dans leur travail ou qui sont épanouies et qui ont envie de changer de métier ? Tu leur dirais quoi, en plus ?

  • Speaker #0

    Moi, je vais être quelqu'un qui va leur dire qu'il faut le faire. Parce qu'au final, moi, le seul frein que je peux voir, parce que j'ai déjà dit, je vais le redire, je ne suis vraiment pas une aventurière, moi, il me faut de la stabilité. Le seul frein, et pourquoi les gens, je pourrais comprendre qu'ils n'osent pas, c'est au niveau financier. Une fois qu'ils ont réussi à trouver une solution là-dessus, donc soit comme moi, moi c'était l'idéal, mais je ne sais pas, il y a plein d'autres façons peut-être de se financer ce changement. Parce que moi aussi, c'est un changement qui durait presque une année entière. Peut-être qu'il y a d'autres choses qui peuvent se faire. Bon, voilà. À part ce frein qui vraiment pour moi est un frein, et là tu ne peux pas dire à quelqu'un, ok, vas-y, lâche ton job, tu n'as pas de revenu, on s'en fout si tu as envie. Ça, pour moi, c'est compliqué. Donc, une fois qu'ils ont solutionné ça, enfin, solutionné entre guillemets, vraiment, tout le reste, c'est pas grave. Si, je veux dire, peu importe quel âge on a, moi, j'ai 40 ans, je l'ai fait, je vais avoir 35 ans, donc c'est pas vieux. Mais même après, tu peux aussi changer à 50 ans. Qu'est-ce que ça peut faire ? Vraiment, on s'en fiche.

  • Speaker #1

    Tu crois qu'à 50 ans, tu changeras de job ou est-ce que là, t'es partie pour un très, très long bail ?

  • Speaker #0

    Je sais pas. Peut-être que j'en aurais marre, je comprends tous ceux qui en ont marre dans l'éducation, parce que ça t'use, ça use tout ça, et puis on en retire vraiment beaucoup de positifs, mais je n'en sais rien, vraiment, moi je ne sais pas, pour l'instant je suis super bien. Et voilà, si quelqu'un a envie de changer, il faut... Il faut essayer. Et au pire, si ça ne marche pas, ça ne marche pas. Et encore une fois, ce n'est pas grave. Tu essaies et si ça rate, ça rate. Tu auras raté un truc et ça ne sera pas la première ni la dernière fois. Donc au final, quel est le risque ? Pas grand-chose.

  • Speaker #1

    En fait, tu es totalement alignée avec la philosophie de ce podcast que j'ai envie de mettre en place.

  • Speaker #0

    Pourtant, ce n'est pas concerté.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas du tout concerté, mais c'est dans cet état d'esprit-là. C'est-à-dire que ... Quel que soit ton âge, moi je pense que tu peux avoir plusieurs vies professionnelles, qu'on n'a qu'une seule vie et qu'il faut en profiter. Alors certains peut-être ont envie de rester 20-30 ans dans une même boîte et ils sont épanouis, c'est tant mieux. Et d'autres, par contre, qui ne le sont plus au bout d'un certain temps, n'hésitez pas à changer. Ça ne se fait pas tout seul, ça veut dire qu'il faut se préparer, qu'il y a des efforts. Toi tu l'as fait en passant le concours.

  • Speaker #0

    Par contre, oui, si tu y vas, tu y vas vraiment.

  • Speaker #1

    Voilà, tu le fais vraiment, le résultat c'est que tu... potentiellement tu peux juste changer ta vie et que tu te lèves le matin pour le coup c'est pas le cas parce que t'étais contente avant et t'es contente après mais certains étaient pas assez malheureux au travail ou pas épanouis donc en fait si déjà 50% de ton temps,

  • Speaker #0

    de ta vie il est dans un endroit où tu te sens pas bien pour moi ça le fait pas en fait moi juste ce que j'aurais dit c'est que j'aurais dit j'ai eu raison et heureusement que je l'ai fait quoi t'as écouté la petite voix que t'avais au fond de ta tête exactement exactement Et vraiment, je redis, il faut essayer. Si ça rate, c'est pareil. Ce n'est pas grave. C'est comme à l'école. Si tu te trompes, tu te trompes. Mais tu as levé le doigt, tu as essayé.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est la plus belle conclusion que tu pouvais faire. Merci, Mathilde, d'être venue. C'est la partie des premières invités. Espérons que des gens t'écouteront et postuleront de l'éducation nationale. Il y a plein de postes à pourvoir, même si j'ai cru comprendre qu'on allait supprimer des postes. Pour autant, il y a plein de départs à la retraite tous les ans.

  • Speaker #0

    Non, mais il y a des postes.

  • Speaker #1

    Et il y a plein de postes. Donc, un métier d'avenir l'éducation. Allez-y, foncez. Oui, venez. Merci.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #1

    Je te remercie d'avoir écouté cet épisode en entier. Si ce podcast t'a inspiré, aide-moi à le faire grandir. Écris-moi directement sur LinkedIn. à Sylvain Lazaro ou sur Instagram et si tu oses des podcasts, partage-moi tes questions, tes idées ou même les noms des personnes inspirantes que tu connais et que tu aimerais que j'interviewe. Mets une note sur ton application de podcast et surtout, parle-en autour de toi. Ensemble, on peut prouver que changer de vie, c'est possible et que c'est accessible à chacun d'entre nous. A très vite pour un nouvel épisode.

Description

Que faire quand une petite voix vous titille depuis longtemps pour vous dirigez vers un métier qui a un sens profond ?
Pendant 15 ans, Mathilde a évolué dans le marketing et la communication. Un métier qui lui permettait d'exprimer sa créativité, d'avoir une véritable relation avec des clients prestigieux : Coca Cola, Pékin Express.... Elle kiffait son job. Elle n'avait aucune raison d'en changer. Elle se sentait épanouie et appréciait son environnement.


Pourtant, après 15 ans dans le métier, elle a décidé d'écouter la petite voix qui sommeillait en elle et se diriger vers un métier qui faisait plus de sens : professeur des écoles. Sauf que ce métier, on ne l'exerce pas comme cela, il faut passer préparer un concours national et l'avoir. Mission accomplie.


Elle est désormais à sa place dans un métier dans lequel elle se régale.


Une leçon d'engagement et d'authenticité.



Dans cet épisode, vous découvrirez :

  • Le déclic : Comment Mathilde a décidé, un beau jour, de changer de vie et de passer le concours de professeur des écoles.

  • La prise de risque : Passer un an à préparer un concours sans aucune garantie sur le résultat.

  • Ses conseils pratiques : Que même si vous n'êtes pas un aventurier dans l'âme, le risque est limité


Un épisode pour :

  • Ceux qui ressentent une petite voix intérieure, mais n’osent pas l’écouter.

  • Les personnes qui pensent qu’un grand changement est trop risqué.

  • Ceux qui cherchent un témoignage concret et motivant sur la reconversion professionnelle.


La timeline

  • 00:00:01 – Introduction
    Présentation de Mathilde, son parcours, et le thème de l’épisode : écouter sa petite voix pour un métier à impact.

  • 00:03:15 – 15 ans de carrière en marketing et communication
    Mathilde raconte son ancien job, les missions qui l’enthousiasmaient, et pourquoi elle n’envisageait pas de changer.

  • 00:07:30 – La petite voix qui s’installe
    Comment elle a commencé à ressentir un besoin d’autre chose, d’un métier qui a plus de sens.

  • 00:12:45 – Le déclic : Pourquoi elle a décidé de tout remettre en question
    Les événements qui l’ont poussée à envisager une reconversion et ce qui a déclenché la décision de passer le concours.

  • 00:18:00 – Prendre le risque de tout changer
    Quitter un poste stable pour une année de préparation sans certitude de réussite.

  • 00:23:40 – Le concours : un défi mental et émotionnel
    Le travail nécessaire, la pression, les moments de doute, et la persévérance pour réussir.

  • 00:29:55 – L’annonce des résultats et le grand saut
    L’instant où Mathilde découvre si elle a réussi, et comment elle s’est préparée à ce changement de vie.

  • 00:35:10 – Premiers pas dans l’enseignement
    Les débuts en tant que professeur des écoles, les surprises, les challenges et ce qu’elle aime dans son métier actuel.

  • 00:40:25 – Ce qui a changé dans sa vie et son bien-être
    Pourquoi elle ne regrette pas son choix et comment elle se sent plus alignée avec elle-même aujourd’hui.

  • 00:45:50 – Ses conseils pour celles et ceux qui hésitent
    Comment oser un grand changement sans être un aventurier dans l’âme, et comment minimiser les risques.

  • 00:50:30 – Conclusion : Écouter sa petite voix pour trouver sa place
    Mathilde partage son dernier message pour encourager les auditeurs à s’écouter et à oser franchir le cap.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Plus de 3 millions de français se disent malheureux au travail. Mais bonne nouvelle, ce n'est pas une fatalité. Si chaque matin, la flamme n'est plus là, si les journées au travail te semblent interminables et que tu te demandes « mais qu'est-ce que je fous là ? » alors ce podcast est fait pour toi. Et si tu osais, c'est un shoot de motivation et d'inspiration. Je m'appelle Sylvain et sur ce podcast, je reçois des personnes comme toi et moi. Des gens normaux, avec des métiers accessibles. Leur point commun, ils ont osé changer de vie. Ils ont pris leur courage à deux mains et ils sont... passer à l'action. Ils vont partager avec toi leurs histoires, leurs conseils et leurs meilleures astuces pour te prouver que, toi aussi, c'est possible. Allez, c'est parti ! Aujourd'hui, je suis hyper content de recevoir Mathilde, ex-reine de la com', on peut le dire sans exagérer. Et qui a changé de vie, qui a fait un grand écart en passant prof des écoles. Et moi, ça m'inspire vachement parce que je crois que l'éducation nationale, c'est le premier recruteur de France. Il y a plein d'opportunités. On sait qu'il y a pas mal de personnes qui souhaiteraient quitter l'éducation nationale. Ça, c'est vrai. Et donc, c'est pour ça que je suis plus que ravi vraiment que tu sois une des premières invitées du podcast. Donc, merci Mathilde d'avoir accepté l'invitation.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Et peut-être que je peux te laisser te présenter en deux mots pour nous dire d'où est-ce que tu viens, qui tu es, etc.

  • Speaker #1

    Ouais, écoute, donc... Je suis Mathilde, je travaillais dans le marketing, après dans la communication. J'ai été chef de produit dans l'agroalimentaire après mon master. Et après, j'ai travaillé dans une agence de com. Et voilà, j'ai 41 ans, j'ai deux enfants, j'habite à Toulouse.

  • Speaker #0

    Magnifique. Donc du coup, toi, tu as fait quoi comme type d'études ? Alors très rapidement. Et comment tu as basculé sur ta première vie professionnelle ? Et quelle était-elle ? Bon, tu l'as dit, un peu en résumé. Si on le fait en 5-10 minutes, ça donne quoi, cette première partie de vie ?

  • Speaker #1

    Alors, ma première partie de vie, moi j'ai fait des études de marketing, donc j'ai passé un master de marketing. Avant, j'étais plus dans les études d'économie, en IUP, micro-éco, macro-éco. J'aimais beaucoup ça, j'ai toujours aimé ça. Et après, j'ai senti que ce qui me plaisait, c'était tout ce qui avait trait aux produits. de faire vendre un produit, quels étaient les avantages et les inconvénients. Toutes ces petites... Voilà, en fait, le marketing. Donc ça, ça me plaisait vraiment beaucoup. Donc je me suis spécialisée là-dedans quand je suis arrivée en master. Et donc j'ai passé mon master marketing à l'IAE de Toulouse. Après, j'ai eu un premier job dans l'agroalimentaire en tant que chef de projet. produits, j'aime le projet.

  • Speaker #0

    Tu vendais quel type de produits dans l'agroalimentaire ?

  • Speaker #1

    Dans l'agroalimentaire, ça c'est amusant, ça fait rire beaucoup de monde. C'est-à-dire que je travaillais dans la volaille. Je suis partie vivre dans les Landes parce qu'en fait, à Toulouse, quand je travaillais dans le marketing, c'est très compliqué. C'était soit Paris, soit autre chose. Et moi, vraiment, je n'avais pas du tout envie d'aller vivre à Paris pour faire mes débuts dans la vie active. Donc, je cherchais tout le reste. Et j'avais vu une offre d'emploi pour être chef de produit dans les Landes, dans la volaille. Mais attention, c'était vraiment la volaille super haut de gamme. De haute qualité. Ah ouais, ouais. Donc là, j'ai été incollable sur toute la volaille. Donc tout le monde rigolait. La belle rouge, tous ces trucs-là, le foie gras, tous ces beaux produits. Donc voilà, j'ai travaillé là-dedans pendant trois ans. Je ne connaissais rien quand je suis arrivée. Après, maintenant, j'ai fait plein de choses. Tu peux encore me demander sur l'élevage des poulets, tout ça.

  • Speaker #0

    Ah si, je veux choisir un bon pays. Si c'est la personne que je dois appeler.

  • Speaker #1

    Je vais m'en manger maintenant. Et voilà, au bout de trois ans, les Landes, c'était sympa, mais c'était rural. Et moi, en fait, la ville, ça me manquait trop, avec mon copain aussi qui était venu me rejoindre. Donc du coup, on a pu revenir sur Toulouse. Donc j'ai recherché un autre boulot sur Toulouse. Et moi, j'aimais aussi beaucoup la com. Puisque quand tu es chef de produit, tu travailles beaucoup avec plein d'agences de com, plein de graphistes.

  • Speaker #0

    Quelle est la différence que tu ferais pour quelqu'un qui n'est pas spécialiste que moi entre le marketing et la communication ?

  • Speaker #1

    Le marketing, en fait, en gros... Alors attends, parce que moi, je te parle du marketing il y a 15 ans et maintenant, ça n'a plus rien à voir. Mais en fait, il y a 15 ans, le marketing, c'est vraiment, tu travailles en gros sur le produit, sur les gammes de produits. Si je simplifie, en gros, tu travailles dans une entreprise qui vend des produits. ou des services, quoi. Et sur cette gamme de produits, tu les développes, comment ils répondent au marché, comment ils résistent face à la concurrence, qu'est-ce que tu peux lancer. Et la com', ce serait plus... Alors, c'est vraiment là, je vais simplifier à l'extrême, mais ce serait plus... Tu vois un peu ce qui se passe dans les agences de com' qui font un peu de pubs, de petites actions plus ponctuelles. En fait, tu travailles pour les services de marketing des boîtes. Alors, dans les grosses boîtes, tu as de la com' et du marketing. Il peut y avoir des gens qui font les deux dans les grosses boîtes. Mais sinon, dans les moyennes entreprises, souvent, tu as quelques personnes qui sont au service marketing qui travaillent ensuite avec des agences de com' qui vont leur monter. leurs événements, qui vont leur faire un plan sur l'année, qui vont les conseiller. C'est plus du conseil, un peu comme des agences de pub.

  • Speaker #0

    Ok, et du coup, toi, tu es passée du marketing de la volaille, du poulet. Tu es revenue sur Toulouse. Et donc là, tu as basculé sur de la com dans une agence ?

  • Speaker #1

    Alors là, c'est un truc qui n'a plus rien à voir non plus. Parce que la com sur Toulouse, c'est très difficile. Il y en a peu. Donc là, comme au marketing, j'aimais les deux, donc j'aurais pris tout ce que j'aurais trouvé. Et j'ai trouvé un truc super. C'était une petite agence de com qui était spécialisée dans les jeux concours. Et qui faisait que ça, que du développement de jeux concours. C'était vraiment un truc de niche. Ce qui fait qu'on avait des clients, des très très gros clients. Et en fait, on bossait pour... pour Coca, pour Pékin Express, pour McDo.

  • Speaker #0

    C'était quoi les plus concours que tu faisais ? Tu as des exemples ?

  • Speaker #1

    C'était vrai. Donc pareil, là, je te parle d'un truc, c'était il y a 10 ans, facile. Donc maintenant, ce n'est plus comme ça. Mais c'était les gros jeux. Je ne sais pas, les jeux pour Canal+. C'était des jeux, tu sais, tu t'es inscrit, tu as un tirage au sort, ou tu as un petit jeu, tu as comme des petites machines à sous. C'était du développement sur le web, en fait. Oui, je ne l'ai pas dit, ça.

  • Speaker #0

    C'est des jeux viraux, je crois.

  • Speaker #1

    Oui, oui, c'est ça. Et c'était que des jeux sur Internet, en fait. Donc, nous, on avait des développeurs qui développaient ça. Nous, on trouvait les idées. Puis, nos développeurs, ils les développaient. Et c'était comme des mini-jeux, des mini-jeux vidéo, parfois aussi. Parfois, il pouvait y avoir beaucoup de budget. En fait, pour faire gagner des cadeaux aux consommateurs. Et derrière, pourquoi les marques faisaient ça ? Pour récupérer des données. Il fallait s'inscrire, nom, prénom, adresse e-mail et puis voilà.

  • Speaker #0

    Donc toi, tu étais dans la créativité quand même ? Oui,

  • Speaker #1

    beaucoup. Ouais, ouais. Et bien moi, mon job, je ne savais pas du tout développer. Donc, il y avait des développeurs, des graphistes. Et moi, j'étais celle qui cherchait des idées, proposait des idées aux clients, faisait des briefs, suivait les projets. Donc là, j'étais chef de projet. Après, je suis passée directrice de clientèle. Mais voilà.

  • Speaker #0

    Et tu kiffais cette vie-là ?

  • Speaker #1

    Ah ouais, c'était génial. J'aimais beaucoup. C'était super.

  • Speaker #0

    C'est quoi qui te plaisait en tant que directrice communication ou de clientèle dans ce type de job ?

  • Speaker #1

    Je réfléchis. Après, je suis quelqu'un de très organisé. J'aime beaucoup organiser. Et là, c'était vraiment un job où il y avait une grosse partie là-dessus où il fallait que je gère le planning de tous les développeurs, le gère le planning des... Des graphistes, est-ce qu'il fallait du freelance, pas du freelance ? Est-ce qu'on avait assez de ressources ? Donc ça, ça me plaisait beaucoup. Ensuite, ce que j'aimais beaucoup, c'était être avec nos clients. Parce qu'honnêtement, ça se passait toujours bien. Ils étaient, en général, c'était toujours sympa. Quand il y avait des soucis, on les prenait bien, gentiment. Ça se passait vraiment bien. Donc ça, j'aimais beaucoup parce qu'il y avait plein de clients différents, plein de milieux différents et c'était très varié. Et après, c'est quand même super agréable de devoir réfléchir, en bosser pour Sephora, de devoir réfléchir à quel jeu on met en place pour la sortie en été des mini formats voyage pour réfléchir à plein de trucs. Et ça, c'est sympa.

  • Speaker #0

    Et là, tu vas me voir venir aimer Grinchot. Si tu kippais trop cette vie de... Dans la com', à quel moment tu te dis, j'ai envie de changer, et en plus, comment tu te dis que tu vas faire prof des écoles ? Quel a été le point de bascule, quel a été le déclic ? Je veux bien que tu me racontes ça, ça m'intéresse beaucoup.

  • Speaker #1

    Oui, alors ça, en fait, c'est quelque chose que j'avais envie de faire depuis très très très longtemps. Et j'ai mis longtemps à m'en rendre compte. C'est-à-dire que je me suis rendue compte petit à petit que quand on me disait, ah tiens, je connais machin, il a eu son concours. pour être prof des écoles. Ou tiens, tu sais ce qu'a fait la copine de truc ? Elle est prof des écoles, c'est bon. Et à chaque fois qu'on me parlait de quelqu'un que je connaissais qui faisait ça, au fond de moi, je me disais, super, elle a de la chance. Et au début, je ne m'en rendais pas compte. Et au bout de 4-5 exemples, je me suis dit, mais attends, arrête de dire toujours qu'elle a de la chance. Ça, je le disais quand même moi-même. Je ne me parlais pas comme ça. Et il me disait, mais en fait, est-ce que tu n'aurais pas vraiment envie de faire ça ? Et je me suis vraiment posée, j'ai réfléchi et je me suis dit...

  • Speaker #0

    T'avais quel âge quand t'as fait ça ? Ça fait combien de temps d'ailleurs que t'es prof des écoles ? Là,

  • Speaker #1

    ça va faire ma septième rentrée.

  • Speaker #0

    Donc tu devais avoir un peu plus de 30 ans. Oui. Donc t'avais 10 ans d'expérience professionnelle. Oui, un peu plus. Et vers la trentaine, tu te dis, en fait, j'ai envie d'être prof des écoles.

  • Speaker #1

    Un peu plus.

  • Speaker #0

    En sachant que t'en avais pas marre de ton boulot.

  • Speaker #1

    Pas du tout. Non, non, non, ce n'était pas du tout parce que j'avais envie de changer ou que je n'étais pas bien. J'aimais bien mon boulot, j'aimais bien mon chef, ça se passait super bien. J'étais contente le matin d'aller bosser, c'était enrichissant. Mais je me suis rendue compte que j'avais toujours ça au fond de moi, que j'avais envie de faire ça. Et je me suis dit, au bout d'un moment, arrête un peu d'avoir envie, renseigne-toi.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, tu es en couple, tu étais déjà maman ? Oui, ça a été deux. Donc tu es en couple, tu es maman de deux enfants, et tu décides quand même de changer alors que tout se passe bien, donc d'une situation stable. Est-ce que tu te mets dans une sorte d'instabilité ? Parce que prof de deux écoles, il faut passer un concours. Oui, oui. Donc j'imagine que ça se prépare. Comment tu fais tout ça ? Déjà, comment tu en parles en famille ? En fait, comment tu mets le sujet sur la table pour y aller ?

  • Speaker #1

    Déjà, je me suis renseignée vraiment longtemps, longtemps que moi-même, sans dire à personne parce que je ne sais pas, je n'assumais pas. mais pas du tout. Donc vraiment, une fois que j'avais toutes les infos, que je savais que c'était possible, que ce n'était pas quelque chose d'incroyable, que si je voulais le faire, pourquoi pas, que je pourrais. J'ai commencé à le dire à mon mari, mais je n'osais pas du tout lui dire. Et en fait, elle m'a dit, franchement, lui ne voyait pas ça comme quelque chose de fou, ou d'inatteignable, ou comme une lubie. que moi, vraiment, je n'assumais pas du tout. Et donc déjà, elle me dit « Bon, ok. »

  • Speaker #0

    Déjà, tu avais du soutien. Oui,

  • Speaker #1

    mais beaucoup. Enfin, lui, ce n'était même pas du tout. C'était que vraiment, voilà. Elle m'a dit « Écoute, si tu veux faire ça, tu me dis que tu peux. » Parce que pareil, il ne savait pas trop comment ça se passait. Elle me dit « Écoute, oui, si c'est un concours, prépare ton concours et fais-le. » Donc ça, voilà. Je lui dis « Mais surtout, tu ne le dis à personne. On n'en parle à personne. Personne ne le sache. » Donc voilà. Après, ce qui a été très compliqué, c'était de le dire à mon chef.

  • Speaker #0

    Avant de le dire à ton chef, quelle était la démarche ? Tu sais qu'il y a un concours à passer. Tu t'inscris au concours, tu le prépares et après tu annonces à ton chef. Comment tu l'as fait ?

  • Speaker #1

    Je ne savais pas trop. Le concours, il faut s'inscrire vers octobre, septembre-octobre. Et il y avait les entretiens annuels avec mon chef. Je ne sais plus, ça devait être n'importe quoi. Ça devait être en mai-juin. Et nous, on était en même temps toutes... petite boîte, c'est-à-dire que comme une agence de com, c'est beaucoup de freelance. Donc après, vraiment, en stable, il y avait mon chef, moi, le responsable du développement. Donc on était hyper proches. On était vraiment... C'est pas une grosse boîte où tu prends rendez-vous avec ton chef. Et donc là, je vais pour mon entretien annuel que je prépare et tout. Et je me suis dit, là, il faut que je lui en parle. Il faut que je lui propose un truc, parce que moi, c'était hors de question que je parte. Comme ça, en démission, parce que vraiment, moi, il me faut un peu de stabilité. Je ne suis pas du tout une aventurière. Et donc là, il me dit, et j'ai eu vachement de chance, parce qu'il me dit, ouais, alors la boîte, c'est un peu compliqué. Je réfléchis à faire des choses, à mettre en place des choses. Vraiment, on a un peu de mal et tout. Et là, je me dis, bon, franchement,

  • Speaker #0

    je suis désolée pour lui,

  • Speaker #1

    mais moi, ça m'arrange de fou. Et donc, je pense que je ne lui ai pas dit le même jour, parce qu'après, j'ai réfléchi et je me dis, bon, je vais lui proposer un licenciement éco. Et lui, s'il le faut, il sera content. Et moi, je serai super contente. Donc, c'est ce que j'ai fait. Et du coup, il a fini par dire oui.

  • Speaker #0

    Donc, il te dit oui à ça pour que tu quittes l'entreprise avant que tu sois inscrite au concours. Oui, oui. Enfin, de manière un peu concomitante. Oui. Et donc... à partir de là tu t'inscris au concours mais en fait tu t'as quitté ton job ou t'as fini ce job là Sans savoir que le concours, tu l'aurais. Parce qu'en fait, on est d'accord que le concours de profs des écoles, il y a beaucoup de candidats et c'est dur. Donc, tu as dit, je ne prends pas de risque, j'aime bien la stabilité. Dans les faits, tu as fait l'inverse de ce que tu dis. Parce que tu t'es lancée à corps perdu. Tu as réussi, c'est trop bien. Mais ce n'était pas gagné d'avance, finalement.

  • Speaker #1

    Pas du tout, non. Mais j'ai dit, je ne prends pas de risque financier. Mais justement, j'avais une pression de... Mais vraiment, je me suis mis une pression de malade. Parce que j'ai pu avoir ce licenciement économique et ça vraiment, je ne sais pas honnêtement si... En fait, je ne crois pas du tout au destin ou à tous ces trucs-là, vraiment ce n'est pas du tout mon truc. Mais du coup, je me dis ça, que j'ai de la chance. Parce qu'au moment où je commence vraiment à vouloir le faire, c'est le moment où mon chef me dit, écoute, là c'est compliqué et je suis partie en ayant un salaire quand même. Donc je l'ai fait. Et après, le concours...

  • Speaker #0

    Le salaire, c'est le chômage. C'est-à-dire que pendant un an et demi de vente, tu touches le chômage. Alors,

  • Speaker #1

    le lycée intime économique, du coup, t'as un peu plus que le chômage. Parce que t'aurais au chômage. Donc t'as un peu moins de temps de salaire. Mais bon, c'était quand même chouette.

  • Speaker #0

    Sécuriser les revenus pendant toute la préparation du concours.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc c'est pour ça que je me suis mis une pression de dingue. Et je me suis dit... Je me suis donné un an, en fait. Donc, tu vois, je me suis inscrite à un... septembre, les concours en avril. Je me suis donnée cette année-là pour le passé et dans ma tête, si je ne l'avais pas, stop. J'ai arrêté mon délire.

  • Speaker #0

    En gros, c'était soit je l'ai, soit je ne l'ai pas. Si je ne l'ai pas, je reste dans la vie privée, je reprends mon job habituel. C'est ce que tu aurais... C'est ce que je me disais. L'autre question que j'ai, qui m'intéresse vachement, c'est qu'à la trentaine,

  • Speaker #1

    tu as une vie bien passée.

  • Speaker #0

    Oui, à trentaine bien passée. C'est ce que tu fais jeune. Oui,

  • Speaker #1

    mais il faut quand même être honnête.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que tu as 15 ans d'expérience, tu as fait des études dans le marketing, la communication, ça n'a rien à voir avec prof des écoles. La plupart des personnes qui passent le concours, je n'ai pas de stats, mais je me doute que c'est des gens qui ont fait 5 ans d'études et qui sont déjà à fond là-dedans. Et donc, ça fait 5 ans qu'ils se préparent et qu'ils vont préparer le concours spécifiquement. Toi, tu te dis que tu vas le faire là comme ça. Donc, j'imagine que tu reprends tout à zéro, en gros, parce qu'il y a plein de choses que tu avais déjà fait.

  • Speaker #1

    Alors voilà, pendant un an, fin octobre à avril, j'ai bossé comme une malade. C'est-à-dire que le matin à 9h, j'étais à l'ordi, et jusqu'au soir à 17h.

  • Speaker #0

    Vous avez deux enfants ?

  • Speaker #1

    Les enfants, ils étaient à l'école. Non, mais c'est pour ça que quand même, ça va. Il y en a, ils préparent le concours, ils bossent à côté. Moi, je ne sais pas comment ils font. Moi, je bossais... tous les jours, mais vraiment, bien plus que quand j'étais en master. Je bossais comme une malade. Et le samedi, une fois sur deux, je m'étais inscrite aussi à un organisme qui aide à préparer le concours. Donc ça, c'était génial parce que ça m'a vachement aidée. Donc oui, là, j'ai bossé comme une folle.

  • Speaker #0

    Donc huit mois à fond, avec un gros soutien finalement de ton mari. Ça, ça te fait sentir que c'est hyper important ?

  • Speaker #1

    Oui, lui, c'était vraiment... Bon, enfin, oui, c'était si tu veux le faire, fais-le. Pour lui, il n'y avait vraiment aucun problème. Oui, il pourrait y avoir un problème. Lui, il me dit, voilà, si t'as envie d'essayer de faire ça, ben, t'essayes de faire ça. Financièrement, on avait la chance, lui, il avait un salaire. Et puis, du coup, moi aussi, nos enfants, ils étaient à l'école. Enfin, on était bien.

  • Speaker #0

    Finalement, le risque, il était... Le risque financier, entre guillemets, tu l'as vu comme ça, il était limité dans le sens où vous aviez deux revenus pendant un an. Toi, tu t'étais dit, si jamais je ne l'ai pas, dans tous les cas, ben, je reprendrai... Je t'étais dit... Vu que tu avais de l'expérience, tu étais facilement employée par d'autres trucs et tu aurais retrouvé un boulot. J'aurais fait.

  • Speaker #1

    Après, je ne sais pas ce que j'aurais fait. En vrai, ce n'est pas arrivé. Donc peut-être que je ne sais pas. Dans ma tête, je me disais ça. Je me disais, de toute façon, tu as fait ton truc. Maintenant, tout le monde te soutient. Par contre, tu le fais un an et après, si ça ne marche pas, tu arrêtes ton délire. Mais je ne sais pas ce que j'aurais fait, si je l'aurais retenté une année de plus ou pas. Je ne sais pas. Dans ma tête, je m'étais dit non. Je m'étais donné ça pour essayer et ça passe, ça passe et ça passe pas, tant pis pour moi.

  • Speaker #0

    Et ce qui s'est passé, c'est qu'a priori, si je comprends bien, tu l'as eu du premier coup. Oui, oui, oui. Et dès que tu as le concours, ça veut dire que tu l'as en avril ou en mai ?

  • Speaker #1

    Non, oui, c'est en mai-juin.

  • Speaker #0

    Et ça signifie qu'en septembre, tu es déjà dans la classe ? Oui,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    Sans formation ni quoi que ce soit, tu te retrouves face à des élèves de quelle classe ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, quand tu as ton concours, après... Tu as une année où tu es stagiaire ? Donc moi, à mon époque,

  • Speaker #0

    oui,

  • Speaker #1

    mais ça a changé. Moi, avant, c'était vraiment bien parce que c'était, t'étais à mi-temps dans une classe. Donc, c'était deux jours et demi en classe et deux jours et demi où t'étais à l'INSPE, qui est les IUFM, là où tu apprends à l'école encore. Donc, c'était un mi-temps. Moi, je suis hyper bien tombée, donc j'avais des CE2 à Haute-Rive. Et j'étais avec, donc je complétais une directrice d'école qui était super sympa, qui m'a vachement aidée, qui m'épaulait. Donc ça se passait bien. Et après, quand j'étais à l'ESP, ça se passait assez bien aussi, mais c'était vraiment très, très intense. C'était très, très dur. Là, on nous demandait énormément, énormément de boulot à côté. C'était vraiment très, très, très dur.

  • Speaker #0

    Et comment ça se passe ? Quand tu te retrouves devant des élèves, les premières fois, alors que toi, ça faisait 15 ans que tu faisais tout autre métier, t'as trouvé ce que t'attendais ? Est-ce que t'avais un sentiment ? On parle souvent du syndrome de l'imposteur. Est-ce que tu te sentais... t'étais à ta place ? Bah écoute,

  • Speaker #1

    je pense. Moi, ça s'est passé très bien, je m'éclatais. Oui, moi, écoute, je sais pas quoi te répondre. Ça s'est passé bien.

  • Speaker #0

    Dès le départ, en fait, c'est passé nickel. Et depuis, ça fait 7 ans que tu es prof des écoles, c'est quoi ton ressenti par rapport à ton changement de vie, finalement ? Ça répond aux attentes que tu avais en amont, quand tu t'étais dit « je suis faite pour être prof des écoles » . Là, maintenant, le bilan, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Moi, je suis hyper, hyper contente. Voilà, j'ai changé, c'est ce que je voulais faire, et je ne suis pas déçue par ce que j'ai trouvé. Dans l'éducation nationale, je savais que ça ne serait pas parfait, je savais que ça serait dur et c'est dur. Je savais qu'il y avait beaucoup de boulot, il y a beaucoup de boulot. Et après, je savais que j'allais me régaler avec les petits, avec les enfants, avec les élèves. Et je me régale. Je n'ai pas tellement de surprises parce que je partais... J'étais quand même consciente des difficultés qu'il y aurait. Et en effet, il y en a. Mais c'est tellement... Moi, je suis vraiment très, très contente.

  • Speaker #0

    Tu te lèves le matin, tu es contente d'aller au travail.

  • Speaker #1

    Ah oui, et quand j'y suis, je suis contente aussi.

  • Speaker #0

    Toi, qu'est-ce qui te plaît du coup dans ce métier de prof des écoles ? Qu'est-ce que tu pensais qu'il te plairait en voulant le faire ? Et qu'est-ce qui te plaît au quotidien ?

  • Speaker #1

    Alors, ce qui me plaît déjà vraiment, et pourquoi je pense qu'il m'a attiré beaucoup, ce qui a fait que je voulais changer, alors ça va être peut-être un peu bateau, mais c'est que moi j'avais quand même... Je travaille dans le marketing et la com, et au final, il n'y a pas de sens. Ce n'est pas « qu'est-ce que tu apportes à la société ? » Rien du tout, des fois même au contraire. Et là, honnêtement, personnellement, c'est quand même un métier dans lequel je mets du sens. Et ça, ça me plaît vraiment. C'est-à-dire que tu es dans l'éducation, tu travailles avec les enfants, la jeunesse. Moi, j'y vois vraiment un sens. Je sens que c'est important. Et ça, pour moi, ça joue énormément. Je ne sais plus quelle était la question. Je ne sais même pas si je réponds à la question.

  • Speaker #0

    C'était totalement ça. Qu'est-ce qui fait que ce métier t'épanouisse autant ? Ah oui, bah oui. Tu as répondu.

  • Speaker #1

    C'est vraiment un facteur primordial. Et voilà, quand je dis que ce que je faisais avant, j'aimais, c'est vrai, j'aimais ça. faire des jeux concours, trouver des idées toujours encore plus folles, c'était génial. Mais au final, qu'est-ce que j'apportais ? Rien du tout. Et là, vraiment, un métier dans lequel tu crois, tu t'investis, tu cherches toujours plus de trucs, et puis derrière, tu en retires une satisfaction dingue, parce que quand tu vois un gamin, l'année dernière, il était en difficulté énorme, il n'arrivait pas à écrire, c'était... C'était très très dur et puis là tu le croises et tu dis « Ah, la maîtresse qui m'a dit que tu avais réussi à t'addicter » et puis lui il a les larmes aux yeux, ben toi aussi t'as les larmes aux yeux et puis ça t'en as pas tous les jours, ça serait trop beau mais ça arrive régulièrement et ça tu te dis « Ben franchement, t'as pas rien fait, tu sers pas à rien, continue quoi. »

  • Speaker #0

    Ah ben clairement, et moi c'est pour ça que je voulais absolument que tu viennes parmi les premières invitées parce que, alors quand j'ai eu l'idée du podcast Hum ? C'est parce que je constatais que dans le monde de l'entreprise, il y a beaucoup de gens qui ne sont pas épanouis. Ils arrivent, ils ont la boule au ventre, ils ne sont pas heureux et ils n'osent pas se dire qu'une autre vie est possible. Et c'est marrant parce que je t'ai invité, c'est le contre-exemple. C'est-à-dire que tu étais contente du métier que tu faisais. Oui, c'est vrai. Tu as décidé d'en lancer un autre dans lequel tu es hyper épanoui aussi. Et en plus, tu vas à contre-courant un peu de la société parce que, comme tu le sais, moi, je suis en couple avec une prof. Oui. Donc je suis quand même entouré de beaucoup de profs au quotidien. Et ce qui ressort, c'est qu'il y en a beaucoup. Bon, moi, je suis sur la quarantaine, comme toi. Il y a plein de profs qui, ça fait 15-20 ans qu'ils sont dans l'enseignement, ils en ont marre. Et souvent, ils me disent « j'aimerais bien faire autre chose, mais je ne sais faire que ça » . Et ils n'osent pas. Et à chaque fois, je leur dis « mais vous n'imaginez même pas les qualités que vous développez en tant que prof que vous pourrez transposer dans le monde de l'entreprise ou dans d'autres mondes » . Alors, toi qui as fait le chemin inverse, et pour tous les points, est-ce que je pense qu'il y a pas mal de profs qui vont nous écouter ? Alors, je n'ai pas envie de faire fuir tous les profs de l'éducation nationale parce qu'on manque de profs. Oui, oui, oui. Mais quel conseil, toi qui as fait le chemin inverse, tu pourrais donner à des profs pour leur dire « Ouais, en fait, tout ce que vous savez faire au quotidien, vous pourriez le transposer dans d'autres métiers. »

  • Speaker #1

    Ok. En fait, je pense que c'est exactement la même chose que ce que toi, tu peux leur dire. Je ne sais pas, peut-être qu'eux, ils ont un syndrome de l'imposteur en disant « je ne sais faire que ça » . Mais enfin, quand tu es quand même capable d'être prof ou d'enseigner des choses, de tenir une classe, c'est incroyable comme compétence tout ce que tu mets en œuvre au quotidien. Il y en a beaucoup dans les entreprises qui cherchent ce type de compétence pour tout ce qui est gestion d'équipe, organisation.

  • Speaker #0

    Pilotage des projets.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, exactement. Et puis même tout ce qui est un petit peu faire consensus autour de soi, essayer un petit peu de rassembler les gens. Ça, c'est vachement important. Et puis après, moi aussi, il y a un truc, c'est que si tu ne sais pas, tu peux apprendre. Et vraiment, si tu as envie de faire quelque chose, en fait, si tu ne sais pas le faire, tu apprends à le faire. Et puis, il n'y a pas de raison que tu n'y arrives pas. Tout le monde peut apprendre à faire quelque chose. Donc là, ce n'est pas tellement une qualité que quelqu'un pourrait avoir déjà ou mettre en œuvre déjà au sein de son métier actuel. C'est que, je ne sais pas, tout le monde est capable d'apprendre. Donc, si tu as envie de faire quelque chose, tu apprends à le faire.

  • Speaker #0

    Surtout des profs, je pense qu'ils ont...

  • Speaker #1

    En plus des profs, parce que justement, en plus, ils peuvent aussi avoir de l'empathie envers la personne qui va leur apprendre des choses. Et puis, tout le monde est capable vraiment d'apprendre. Alors, je ne sais pas, s'ils veulent piloter un avion, c'est peut-être compliqué, c'est peut-être plus long. Mais après, si on reste sur des choses vraiment concrètes et plus facilement réalisables, je ne sais pas, tu as envie, tu apprends et puis tu sais le faire. Et puis voilà, tu t'accroches et normalement, ça devrait passer. Et puis vraiment, alors eux, ils ne savent pas, mais dans les entreprises, il y a plein de gens sympas. Et il y a plein de gens qui vont aider. Et puis voilà, et puis t'arrives et puis il y a un truc que tu sais pas trop faire, et ben tu demandes à une collègue et puis elle va t'apprendre, et puis tu dis à ton chef, attends, là je suis pas sûre, j'ai fait ça, mais franchement, est-ce que tu veux pas jeter un oeil parce que je suis pas sûre ? Voilà, si tu le dis gentiment, tu le dis une ou deux fois, enfin le chef il est pas... Les gens ils sont gentils au fond, donc il n'y a pas de raison que ça se passe mal, et les gens ils vont nous soutenir.

  • Speaker #0

    Je le partage absolument. Mais je trouve que ça a plus de sens pour quelqu'un qui est dans le même environnement. Tu vois, toi, tu es dans l'éducation nationale. Donc, je trouve que quand toi, tu le dis, ça a peut-être plus d'impact que quand moi, je le dis, qui suis déjà dans le monde du privé. Et c'est le message que j'aimerais vraiment faire passer dans ce podcast.

  • Speaker #1

    En fait, ils peuvent aussi se mettre dans... C'est-à-dire que quand il y a un jeune prof ou une jeune enseignante qui arrive... La majorité des autres, ils vont quand même donner un conseil, ils vont répondre à une question, ils vont être sympas. En fait, dans les entreprises, c'est pareil. Les gens, ils sont aussi sympas. S'il y a quelqu'un qui arrive, c'est son nouveau job, c'est un nouveau poste, il change de service, je n'en sais rien. Au final, même si tout le monde a la tête dans le guidon, tu as la tête sous l'eau, tu n'as pas le temps, si quelqu'un demande gentiment le service, il pose une question, il n'y en a pas beaucoup qui ne vont pas répondre et qui vont laisser tomber.

  • Speaker #0

    Donc si vous écoutez ce podcast, que vous êtes prof des écoles ou prof collège lycée, n'ayez pas peur. Vous pouvez avoir une autre vie ailleurs. Alors une fois que j'ai dit ça, c'est bien. Le constat que je fais, c'est que j'ai fait mes devoirs comme toi t'as fait les tiens. J'ai vu que l'éducation nationale, c'est le premier recruteur de France. Il y avait 3200 postes non pourvus en 2024. Donc il manque des profs. Moi, je suis en train de dire que certains pourraient partir, mais en vrai, rester. Et qu'est-ce que tu pourrais dire à des personnes qui nous écoutent, qui sont dans un métier dans lequel ils ne sont plus épanouis, ou comme toi, peut-être, ils se sont dit, j'aimerais l'éducation nationale, avoir un métier qui a du sens. Et donc, là, en l'occurrence, on en a un. Qu'est-ce que tu pourrais faire pour donner envie à des personnes de venir se joindre à toi et devenir collègues ?

  • Speaker #1

    Alors, en plus, je l'ai déjà fait parce qu'il y a plein de gens qui... Au final, il y a quand même pas mal de personnes qui ont envie d'être enseignants. Et pareil, qui peut-être osent pas. Et moi, je leur dis, mais ce qui fait que toi, t'as envie, je pense que si tu le fais...

  • Speaker #0

    Ça va se passer, c'est-à-dire que tu te dis, tu as envie de donner du sens, tu as envie de travailler avec les enfants, tu as envie d'avoir un métier où tu apportes quelque chose. C'est la vérité. Si tu arrives à avoir ce concours, tu seras direct et tout ça, ça va être vrai. Tu vas travailler avec les enfants, alors forcément, c'est difficile, mais tu vas en retirer tellement de satisfaction qu'il faut quand même le tenter.

  • Speaker #1

    Oui, tu as beaucoup plus de bénéfices finalement. Oui.

  • Speaker #0

    Alors par contre, ce que je dis vraiment aussi, c'est que parce qu'il y en a beaucoup, et c'est surtout quand j'étais à l'INSPEC que je voyais ça, c'est qu'il y en a beaucoup qui sous-estiment un petit peu la difficulté ou la dureté du boulot. Bon, franchement, c'est difficile. Au quotidien, c'est difficile.

  • Speaker #1

    Tu as des exemples pour illustrer le fait que ça soit difficile au quotidien ? C'est quoi les moments qui sont... dur et...

  • Speaker #0

    C'est difficile parce que les élèves, vraiment, ils sont difficiles. Pas tous. Il y en a la majorité, ils sont comme des élèves, comme des enfants. Vraiment, ils ne sont pas parfaits, mais en même temps, ce n'est pas grave. Par contre, dans une classe, tu peux vite avoir deux, entre un et trois élèves qui vraiment... vraiment sont très difficiles, qui ont des troubles, qui ont des choses reconnues avec des avessages, tout ça. Mais à gérer, c'est dur. Ça peut être un peu violent, ils n'écoutent pas ce que tu dis. Les élèves...

  • Speaker #1

    Et comment tu t'adaptes à ça, toi, en tant que prof ? Parce que, je ne sais pas, vous êtes formée par rapport à ça ? Ou tu t'auto-formes sur des sujets comme ça ? Comment ça se passe, en fait, où tu fais comme tu peux ?

  • Speaker #0

    Non, ça, c'est vraiment un gros, gros souci dans l'éducation nationale. On n'est ni formés, et puis surtout, on n'a pas les aides derrière qu'on devrait avoir. Et comment tu t'adaptes ? Tu en parles avec tes collègues, et tu ne t'adaptes pas. Tu limites la casse, en gros. Tu limites la casse. Je ne sais pas quoi dire. C'est difficile, ça.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est gérer les élèves ou c'est gérer les parents ?

  • Speaker #0

    Non, les parents, c'est très simple. Il ne faut surtout rien attendre des parents. C'est-à-dire que si tu as du positif, tu le prends. Mais surtout, il ne faut pas se dire qu'ils vont nous remercier ou qu'ils vont être contents ou qu'ils vont trouver que le projet dans lequel ils sont inscrits, c'est génial. Ou que c'est super qu'il y ait un échange avec tel ou tel. Ce n'est pas grave. En fait, si ça arrive, ça arrive. Et franchement, ça arrive souvent. Mais il ne faut vraiment pas faire ça pour les parents parce qu'ils peuvent être super sympas et au moindre truc, si tu as puni un gamin... Les parents, ils sont versatiles. Il ne faut surtout rien attendre d'eux. Et à partir de là, c'est bon.

  • Speaker #1

    Et si on essaie de continuer à convaincre des personnes qui nous écoutent de devenir profs, Quels sont les conseils que tu aurais aimé qu'on te donne, toi, au moment où tu as voulu changer de vie, pour te faciliter la transition ? Des petits tips ?

  • Speaker #0

    Tu sais que ça, tu m'avais dit que tu allais me poser cette question, donc j'ai réfléchi et j'ai eu du mal et je n'ai pas trouvé. Je ne sais pas quels sont les conseils que j'aurais aimé qu'on me donne. Je ne sais pas. Honnêtement, ça s'est bien passé. En fait, moi, ce que je pourrais donner comme conseil, c'est si on le passe là comme moi. Moi, j'ai été inscrite à un organisme, alors il y en a plein, qui aide à passer le concours. Et ça, je le conseille à tout le monde. Parce qu'en fait, ça t'aide. Tu es avec des gens qui sont dans la même situation que toi. Tu échanges vachement. Enfin, tu n'es pas seule. Et donc ça, c'est vraiment un gros truc que je conseillerais à tout le monde.

  • Speaker #1

    Et moi, si maintenant j'hésite, ce qui n'est pas du tout le cas, je veux dire mon employeur actuel. Si j'hésitais à changer de vie, tu me dirais quoi ? Si je ne suis pas épanoui dans mon travail au quotidien, j'aimerais bien changer, mais je ne le fais pas. Tu me dirais quoi ?

  • Speaker #0

    Alors, d'abord, je te dirais vraiment juste que c'est beaucoup de travail et que c'est difficile. Pour ne pas que tu sois déçu après, parce qu'il y en a vraiment beaucoup, parce que je ne vais pas rentrer dans les polémiques, mais... on travaille beaucoup avant les classes on travaille beaucoup après, on travaille beaucoup pendant les vacances enfin bon c'est pas voilà on a beaucoup de vacances Vraiment, on travaille quand même. Donc déjà, juste pour que tu en aies conscience, parce que je pense que tout le monde n'en a pas encore conscience, et même si tu n'as pas envie de t'investir beaucoup dans ton boulot, tu es obligé quand même d'aller passer des heures et des heures à bosser. Donc je te dirais juste ça, que après c'est un petit peu difficile, mais une fois que je t'aurai juste dit ça et que je serai sûre que tu l'as entendu, je te dirai, mais alors là, vraiment, si tu as envie, fais-le, parce que c'est génial, moi j'adore. hyper enrichissant. Tous les jours, une fois que tu y es, une fois que je suis dans la classe, la journée, il est 16h30, je me suis juste arrêtée pour manger. Je me suis régalée. C'est plein de trucs. C'est hyper varié. La journée, elle passe à une vitesse folle.

  • Speaker #1

    Tu n'as pas tant à t'ennuyer. On le voit beaucoup dans le monde du privé. Des gens qui... Tout ce qu'on appelle les bullshit jobs qui s'ennuient. Ils sont sur l'ordinateur. Ils font beaucoup de trucs.

  • Speaker #0

    C'est un boulot où tu regardes toujours l'horloge parce que ça passe trop vite. Donc en fait, tu te dis, déjà moins le quart, il faut que j'ai fini ça. Alors du coup, tu te dis, allez vite, vous écrivez. En fait, c'est un métier où justement, ça passe trop vite. Alors à la fin, tu es lessivé par contre, mais je veux dire, à 16h30, tu ne vas pas rajouter deux heures devant les élèves. Tu es épuisé, tu es vidé. Mais ta journée, elle est passée super vite.

  • Speaker #1

    En tout cas, je pense que tu fais une bonne promo de l'éducation nationale.

  • Speaker #0

    Ah mais attends, vraiment, c'est dur, les gars. Non, parce que je ne veux pas que les gens, après, ils soient déçus. Parce que moi, je les voyais à l'INSPE, ça a pleuré beaucoup quand même. Sur la pression, sur le boulot, quoi. C'est dur, mais c'est génial.

  • Speaker #1

    C'est ça. Si des gens de l'éducation nationale m'écoutent et qu'ils veulent sponsoriser ce podcast, c'est qu'ils n'hésitent pas. Moi, je suis à fond dans le fait que j'ai fait prof un an. C'est tout petit, mais j'ai adoré l'expérience de me retrouver devant des élèves du jour au lendemain. C'était effectivement génial. Je ne voyais pas le temps passer et j'ai surkiffé. Tous ceux qui ont plein de compétences, je vois dans les chiffres qu'en fait... Les matières dans lesquelles il manque le plus de monde, c'est les maths. Je crois qu'il y a les lettres, l'allemand. L'allemand, c'est peut-être plus difficile. Quoique, nous, on est basé à Toulouse. Avec Airbus, il y a sûrement beaucoup de francs ou allemands ou des gens qui parlent les deux langues. Mais des ingénieurs ou autres qui aimeraient changer de vie, peut-être qu'il y a de la place.

  • Speaker #0

    Il y a de la place,

  • Speaker #1

    oui. Donc, n'hésitez pas vraiment à le faire. Est-ce que tu as d'autres messages à faire passer ? Des conseils que tu pourrais donner ? Comment inspirer des personnes qui ne sont pas épanouies dans leur travail ou qui sont épanouies et qui ont envie de changer de métier ? Tu leur dirais quoi, en plus ?

  • Speaker #0

    Moi, je vais être quelqu'un qui va leur dire qu'il faut le faire. Parce qu'au final, moi, le seul frein que je peux voir, parce que j'ai déjà dit, je vais le redire, je ne suis vraiment pas une aventurière, moi, il me faut de la stabilité. Le seul frein, et pourquoi les gens, je pourrais comprendre qu'ils n'osent pas, c'est au niveau financier. Une fois qu'ils ont réussi à trouver une solution là-dessus, donc soit comme moi, moi c'était l'idéal, mais je ne sais pas, il y a plein d'autres façons peut-être de se financer ce changement. Parce que moi aussi, c'est un changement qui durait presque une année entière. Peut-être qu'il y a d'autres choses qui peuvent se faire. Bon, voilà. À part ce frein qui vraiment pour moi est un frein, et là tu ne peux pas dire à quelqu'un, ok, vas-y, lâche ton job, tu n'as pas de revenu, on s'en fout si tu as envie. Ça, pour moi, c'est compliqué. Donc, une fois qu'ils ont solutionné ça, enfin, solutionné entre guillemets, vraiment, tout le reste, c'est pas grave. Si, je veux dire, peu importe quel âge on a, moi, j'ai 40 ans, je l'ai fait, je vais avoir 35 ans, donc c'est pas vieux. Mais même après, tu peux aussi changer à 50 ans. Qu'est-ce que ça peut faire ? Vraiment, on s'en fiche.

  • Speaker #1

    Tu crois qu'à 50 ans, tu changeras de job ou est-ce que là, t'es partie pour un très, très long bail ?

  • Speaker #0

    Je sais pas. Peut-être que j'en aurais marre, je comprends tous ceux qui en ont marre dans l'éducation, parce que ça t'use, ça use tout ça, et puis on en retire vraiment beaucoup de positifs, mais je n'en sais rien, vraiment, moi je ne sais pas, pour l'instant je suis super bien. Et voilà, si quelqu'un a envie de changer, il faut... Il faut essayer. Et au pire, si ça ne marche pas, ça ne marche pas. Et encore une fois, ce n'est pas grave. Tu essaies et si ça rate, ça rate. Tu auras raté un truc et ça ne sera pas la première ni la dernière fois. Donc au final, quel est le risque ? Pas grand-chose.

  • Speaker #1

    En fait, tu es totalement alignée avec la philosophie de ce podcast que j'ai envie de mettre en place.

  • Speaker #0

    Pourtant, ce n'est pas concerté.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas du tout concerté, mais c'est dans cet état d'esprit-là. C'est-à-dire que ... Quel que soit ton âge, moi je pense que tu peux avoir plusieurs vies professionnelles, qu'on n'a qu'une seule vie et qu'il faut en profiter. Alors certains peut-être ont envie de rester 20-30 ans dans une même boîte et ils sont épanouis, c'est tant mieux. Et d'autres, par contre, qui ne le sont plus au bout d'un certain temps, n'hésitez pas à changer. Ça ne se fait pas tout seul, ça veut dire qu'il faut se préparer, qu'il y a des efforts. Toi tu l'as fait en passant le concours.

  • Speaker #0

    Par contre, oui, si tu y vas, tu y vas vraiment.

  • Speaker #1

    Voilà, tu le fais vraiment, le résultat c'est que tu... potentiellement tu peux juste changer ta vie et que tu te lèves le matin pour le coup c'est pas le cas parce que t'étais contente avant et t'es contente après mais certains étaient pas assez malheureux au travail ou pas épanouis donc en fait si déjà 50% de ton temps,

  • Speaker #0

    de ta vie il est dans un endroit où tu te sens pas bien pour moi ça le fait pas en fait moi juste ce que j'aurais dit c'est que j'aurais dit j'ai eu raison et heureusement que je l'ai fait quoi t'as écouté la petite voix que t'avais au fond de ta tête exactement exactement Et vraiment, je redis, il faut essayer. Si ça rate, c'est pareil. Ce n'est pas grave. C'est comme à l'école. Si tu te trompes, tu te trompes. Mais tu as levé le doigt, tu as essayé.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est la plus belle conclusion que tu pouvais faire. Merci, Mathilde, d'être venue. C'est la partie des premières invités. Espérons que des gens t'écouteront et postuleront de l'éducation nationale. Il y a plein de postes à pourvoir, même si j'ai cru comprendre qu'on allait supprimer des postes. Pour autant, il y a plein de départs à la retraite tous les ans.

  • Speaker #0

    Non, mais il y a des postes.

  • Speaker #1

    Et il y a plein de postes. Donc, un métier d'avenir l'éducation. Allez-y, foncez. Oui, venez. Merci.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #1

    Je te remercie d'avoir écouté cet épisode en entier. Si ce podcast t'a inspiré, aide-moi à le faire grandir. Écris-moi directement sur LinkedIn. à Sylvain Lazaro ou sur Instagram et si tu oses des podcasts, partage-moi tes questions, tes idées ou même les noms des personnes inspirantes que tu connais et que tu aimerais que j'interviewe. Mets une note sur ton application de podcast et surtout, parle-en autour de toi. Ensemble, on peut prouver que changer de vie, c'est possible et que c'est accessible à chacun d'entre nous. A très vite pour un nouvel épisode.

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Description

Que faire quand une petite voix vous titille depuis longtemps pour vous dirigez vers un métier qui a un sens profond ?
Pendant 15 ans, Mathilde a évolué dans le marketing et la communication. Un métier qui lui permettait d'exprimer sa créativité, d'avoir une véritable relation avec des clients prestigieux : Coca Cola, Pékin Express.... Elle kiffait son job. Elle n'avait aucune raison d'en changer. Elle se sentait épanouie et appréciait son environnement.


Pourtant, après 15 ans dans le métier, elle a décidé d'écouter la petite voix qui sommeillait en elle et se diriger vers un métier qui faisait plus de sens : professeur des écoles. Sauf que ce métier, on ne l'exerce pas comme cela, il faut passer préparer un concours national et l'avoir. Mission accomplie.


Elle est désormais à sa place dans un métier dans lequel elle se régale.


Une leçon d'engagement et d'authenticité.



Dans cet épisode, vous découvrirez :

  • Le déclic : Comment Mathilde a décidé, un beau jour, de changer de vie et de passer le concours de professeur des écoles.

  • La prise de risque : Passer un an à préparer un concours sans aucune garantie sur le résultat.

  • Ses conseils pratiques : Que même si vous n'êtes pas un aventurier dans l'âme, le risque est limité


Un épisode pour :

  • Ceux qui ressentent une petite voix intérieure, mais n’osent pas l’écouter.

  • Les personnes qui pensent qu’un grand changement est trop risqué.

  • Ceux qui cherchent un témoignage concret et motivant sur la reconversion professionnelle.


La timeline

  • 00:00:01 – Introduction
    Présentation de Mathilde, son parcours, et le thème de l’épisode : écouter sa petite voix pour un métier à impact.

  • 00:03:15 – 15 ans de carrière en marketing et communication
    Mathilde raconte son ancien job, les missions qui l’enthousiasmaient, et pourquoi elle n’envisageait pas de changer.

  • 00:07:30 – La petite voix qui s’installe
    Comment elle a commencé à ressentir un besoin d’autre chose, d’un métier qui a plus de sens.

  • 00:12:45 – Le déclic : Pourquoi elle a décidé de tout remettre en question
    Les événements qui l’ont poussée à envisager une reconversion et ce qui a déclenché la décision de passer le concours.

  • 00:18:00 – Prendre le risque de tout changer
    Quitter un poste stable pour une année de préparation sans certitude de réussite.

  • 00:23:40 – Le concours : un défi mental et émotionnel
    Le travail nécessaire, la pression, les moments de doute, et la persévérance pour réussir.

  • 00:29:55 – L’annonce des résultats et le grand saut
    L’instant où Mathilde découvre si elle a réussi, et comment elle s’est préparée à ce changement de vie.

  • 00:35:10 – Premiers pas dans l’enseignement
    Les débuts en tant que professeur des écoles, les surprises, les challenges et ce qu’elle aime dans son métier actuel.

  • 00:40:25 – Ce qui a changé dans sa vie et son bien-être
    Pourquoi elle ne regrette pas son choix et comment elle se sent plus alignée avec elle-même aujourd’hui.

  • 00:45:50 – Ses conseils pour celles et ceux qui hésitent
    Comment oser un grand changement sans être un aventurier dans l’âme, et comment minimiser les risques.

  • 00:50:30 – Conclusion : Écouter sa petite voix pour trouver sa place
    Mathilde partage son dernier message pour encourager les auditeurs à s’écouter et à oser franchir le cap.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Plus de 3 millions de français se disent malheureux au travail. Mais bonne nouvelle, ce n'est pas une fatalité. Si chaque matin, la flamme n'est plus là, si les journées au travail te semblent interminables et que tu te demandes « mais qu'est-ce que je fous là ? » alors ce podcast est fait pour toi. Et si tu osais, c'est un shoot de motivation et d'inspiration. Je m'appelle Sylvain et sur ce podcast, je reçois des personnes comme toi et moi. Des gens normaux, avec des métiers accessibles. Leur point commun, ils ont osé changer de vie. Ils ont pris leur courage à deux mains et ils sont... passer à l'action. Ils vont partager avec toi leurs histoires, leurs conseils et leurs meilleures astuces pour te prouver que, toi aussi, c'est possible. Allez, c'est parti ! Aujourd'hui, je suis hyper content de recevoir Mathilde, ex-reine de la com', on peut le dire sans exagérer. Et qui a changé de vie, qui a fait un grand écart en passant prof des écoles. Et moi, ça m'inspire vachement parce que je crois que l'éducation nationale, c'est le premier recruteur de France. Il y a plein d'opportunités. On sait qu'il y a pas mal de personnes qui souhaiteraient quitter l'éducation nationale. Ça, c'est vrai. Et donc, c'est pour ça que je suis plus que ravi vraiment que tu sois une des premières invitées du podcast. Donc, merci Mathilde d'avoir accepté l'invitation.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Et peut-être que je peux te laisser te présenter en deux mots pour nous dire d'où est-ce que tu viens, qui tu es, etc.

  • Speaker #1

    Ouais, écoute, donc... Je suis Mathilde, je travaillais dans le marketing, après dans la communication. J'ai été chef de produit dans l'agroalimentaire après mon master. Et après, j'ai travaillé dans une agence de com. Et voilà, j'ai 41 ans, j'ai deux enfants, j'habite à Toulouse.

  • Speaker #0

    Magnifique. Donc du coup, toi, tu as fait quoi comme type d'études ? Alors très rapidement. Et comment tu as basculé sur ta première vie professionnelle ? Et quelle était-elle ? Bon, tu l'as dit, un peu en résumé. Si on le fait en 5-10 minutes, ça donne quoi, cette première partie de vie ?

  • Speaker #1

    Alors, ma première partie de vie, moi j'ai fait des études de marketing, donc j'ai passé un master de marketing. Avant, j'étais plus dans les études d'économie, en IUP, micro-éco, macro-éco. J'aimais beaucoup ça, j'ai toujours aimé ça. Et après, j'ai senti que ce qui me plaisait, c'était tout ce qui avait trait aux produits. de faire vendre un produit, quels étaient les avantages et les inconvénients. Toutes ces petites... Voilà, en fait, le marketing. Donc ça, ça me plaisait vraiment beaucoup. Donc je me suis spécialisée là-dedans quand je suis arrivée en master. Et donc j'ai passé mon master marketing à l'IAE de Toulouse. Après, j'ai eu un premier job dans l'agroalimentaire en tant que chef de projet. produits, j'aime le projet.

  • Speaker #0

    Tu vendais quel type de produits dans l'agroalimentaire ?

  • Speaker #1

    Dans l'agroalimentaire, ça c'est amusant, ça fait rire beaucoup de monde. C'est-à-dire que je travaillais dans la volaille. Je suis partie vivre dans les Landes parce qu'en fait, à Toulouse, quand je travaillais dans le marketing, c'est très compliqué. C'était soit Paris, soit autre chose. Et moi, vraiment, je n'avais pas du tout envie d'aller vivre à Paris pour faire mes débuts dans la vie active. Donc, je cherchais tout le reste. Et j'avais vu une offre d'emploi pour être chef de produit dans les Landes, dans la volaille. Mais attention, c'était vraiment la volaille super haut de gamme. De haute qualité. Ah ouais, ouais. Donc là, j'ai été incollable sur toute la volaille. Donc tout le monde rigolait. La belle rouge, tous ces trucs-là, le foie gras, tous ces beaux produits. Donc voilà, j'ai travaillé là-dedans pendant trois ans. Je ne connaissais rien quand je suis arrivée. Après, maintenant, j'ai fait plein de choses. Tu peux encore me demander sur l'élevage des poulets, tout ça.

  • Speaker #0

    Ah si, je veux choisir un bon pays. Si c'est la personne que je dois appeler.

  • Speaker #1

    Je vais m'en manger maintenant. Et voilà, au bout de trois ans, les Landes, c'était sympa, mais c'était rural. Et moi, en fait, la ville, ça me manquait trop, avec mon copain aussi qui était venu me rejoindre. Donc du coup, on a pu revenir sur Toulouse. Donc j'ai recherché un autre boulot sur Toulouse. Et moi, j'aimais aussi beaucoup la com. Puisque quand tu es chef de produit, tu travailles beaucoup avec plein d'agences de com, plein de graphistes.

  • Speaker #0

    Quelle est la différence que tu ferais pour quelqu'un qui n'est pas spécialiste que moi entre le marketing et la communication ?

  • Speaker #1

    Le marketing, en fait, en gros... Alors attends, parce que moi, je te parle du marketing il y a 15 ans et maintenant, ça n'a plus rien à voir. Mais en fait, il y a 15 ans, le marketing, c'est vraiment, tu travailles en gros sur le produit, sur les gammes de produits. Si je simplifie, en gros, tu travailles dans une entreprise qui vend des produits. ou des services, quoi. Et sur cette gamme de produits, tu les développes, comment ils répondent au marché, comment ils résistent face à la concurrence, qu'est-ce que tu peux lancer. Et la com', ce serait plus... Alors, c'est vraiment là, je vais simplifier à l'extrême, mais ce serait plus... Tu vois un peu ce qui se passe dans les agences de com' qui font un peu de pubs, de petites actions plus ponctuelles. En fait, tu travailles pour les services de marketing des boîtes. Alors, dans les grosses boîtes, tu as de la com' et du marketing. Il peut y avoir des gens qui font les deux dans les grosses boîtes. Mais sinon, dans les moyennes entreprises, souvent, tu as quelques personnes qui sont au service marketing qui travaillent ensuite avec des agences de com' qui vont leur monter. leurs événements, qui vont leur faire un plan sur l'année, qui vont les conseiller. C'est plus du conseil, un peu comme des agences de pub.

  • Speaker #0

    Ok, et du coup, toi, tu es passée du marketing de la volaille, du poulet. Tu es revenue sur Toulouse. Et donc là, tu as basculé sur de la com dans une agence ?

  • Speaker #1

    Alors là, c'est un truc qui n'a plus rien à voir non plus. Parce que la com sur Toulouse, c'est très difficile. Il y en a peu. Donc là, comme au marketing, j'aimais les deux, donc j'aurais pris tout ce que j'aurais trouvé. Et j'ai trouvé un truc super. C'était une petite agence de com qui était spécialisée dans les jeux concours. Et qui faisait que ça, que du développement de jeux concours. C'était vraiment un truc de niche. Ce qui fait qu'on avait des clients, des très très gros clients. Et en fait, on bossait pour... pour Coca, pour Pékin Express, pour McDo.

  • Speaker #0

    C'était quoi les plus concours que tu faisais ? Tu as des exemples ?

  • Speaker #1

    C'était vrai. Donc pareil, là, je te parle d'un truc, c'était il y a 10 ans, facile. Donc maintenant, ce n'est plus comme ça. Mais c'était les gros jeux. Je ne sais pas, les jeux pour Canal+. C'était des jeux, tu sais, tu t'es inscrit, tu as un tirage au sort, ou tu as un petit jeu, tu as comme des petites machines à sous. C'était du développement sur le web, en fait. Oui, je ne l'ai pas dit, ça.

  • Speaker #0

    C'est des jeux viraux, je crois.

  • Speaker #1

    Oui, oui, c'est ça. Et c'était que des jeux sur Internet, en fait. Donc, nous, on avait des développeurs qui développaient ça. Nous, on trouvait les idées. Puis, nos développeurs, ils les développaient. Et c'était comme des mini-jeux, des mini-jeux vidéo, parfois aussi. Parfois, il pouvait y avoir beaucoup de budget. En fait, pour faire gagner des cadeaux aux consommateurs. Et derrière, pourquoi les marques faisaient ça ? Pour récupérer des données. Il fallait s'inscrire, nom, prénom, adresse e-mail et puis voilà.

  • Speaker #0

    Donc toi, tu étais dans la créativité quand même ? Oui,

  • Speaker #1

    beaucoup. Ouais, ouais. Et bien moi, mon job, je ne savais pas du tout développer. Donc, il y avait des développeurs, des graphistes. Et moi, j'étais celle qui cherchait des idées, proposait des idées aux clients, faisait des briefs, suivait les projets. Donc là, j'étais chef de projet. Après, je suis passée directrice de clientèle. Mais voilà.

  • Speaker #0

    Et tu kiffais cette vie-là ?

  • Speaker #1

    Ah ouais, c'était génial. J'aimais beaucoup. C'était super.

  • Speaker #0

    C'est quoi qui te plaisait en tant que directrice communication ou de clientèle dans ce type de job ?

  • Speaker #1

    Je réfléchis. Après, je suis quelqu'un de très organisé. J'aime beaucoup organiser. Et là, c'était vraiment un job où il y avait une grosse partie là-dessus où il fallait que je gère le planning de tous les développeurs, le gère le planning des... Des graphistes, est-ce qu'il fallait du freelance, pas du freelance ? Est-ce qu'on avait assez de ressources ? Donc ça, ça me plaisait beaucoup. Ensuite, ce que j'aimais beaucoup, c'était être avec nos clients. Parce qu'honnêtement, ça se passait toujours bien. Ils étaient, en général, c'était toujours sympa. Quand il y avait des soucis, on les prenait bien, gentiment. Ça se passait vraiment bien. Donc ça, j'aimais beaucoup parce qu'il y avait plein de clients différents, plein de milieux différents et c'était très varié. Et après, c'est quand même super agréable de devoir réfléchir, en bosser pour Sephora, de devoir réfléchir à quel jeu on met en place pour la sortie en été des mini formats voyage pour réfléchir à plein de trucs. Et ça, c'est sympa.

  • Speaker #0

    Et là, tu vas me voir venir aimer Grinchot. Si tu kippais trop cette vie de... Dans la com', à quel moment tu te dis, j'ai envie de changer, et en plus, comment tu te dis que tu vas faire prof des écoles ? Quel a été le point de bascule, quel a été le déclic ? Je veux bien que tu me racontes ça, ça m'intéresse beaucoup.

  • Speaker #1

    Oui, alors ça, en fait, c'est quelque chose que j'avais envie de faire depuis très très très longtemps. Et j'ai mis longtemps à m'en rendre compte. C'est-à-dire que je me suis rendue compte petit à petit que quand on me disait, ah tiens, je connais machin, il a eu son concours. pour être prof des écoles. Ou tiens, tu sais ce qu'a fait la copine de truc ? Elle est prof des écoles, c'est bon. Et à chaque fois qu'on me parlait de quelqu'un que je connaissais qui faisait ça, au fond de moi, je me disais, super, elle a de la chance. Et au début, je ne m'en rendais pas compte. Et au bout de 4-5 exemples, je me suis dit, mais attends, arrête de dire toujours qu'elle a de la chance. Ça, je le disais quand même moi-même. Je ne me parlais pas comme ça. Et il me disait, mais en fait, est-ce que tu n'aurais pas vraiment envie de faire ça ? Et je me suis vraiment posée, j'ai réfléchi et je me suis dit...

  • Speaker #0

    T'avais quel âge quand t'as fait ça ? Ça fait combien de temps d'ailleurs que t'es prof des écoles ? Là,

  • Speaker #1

    ça va faire ma septième rentrée.

  • Speaker #0

    Donc tu devais avoir un peu plus de 30 ans. Oui. Donc t'avais 10 ans d'expérience professionnelle. Oui, un peu plus. Et vers la trentaine, tu te dis, en fait, j'ai envie d'être prof des écoles.

  • Speaker #1

    Un peu plus.

  • Speaker #0

    En sachant que t'en avais pas marre de ton boulot.

  • Speaker #1

    Pas du tout. Non, non, non, ce n'était pas du tout parce que j'avais envie de changer ou que je n'étais pas bien. J'aimais bien mon boulot, j'aimais bien mon chef, ça se passait super bien. J'étais contente le matin d'aller bosser, c'était enrichissant. Mais je me suis rendue compte que j'avais toujours ça au fond de moi, que j'avais envie de faire ça. Et je me suis dit, au bout d'un moment, arrête un peu d'avoir envie, renseigne-toi.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, tu es en couple, tu étais déjà maman ? Oui, ça a été deux. Donc tu es en couple, tu es maman de deux enfants, et tu décides quand même de changer alors que tout se passe bien, donc d'une situation stable. Est-ce que tu te mets dans une sorte d'instabilité ? Parce que prof de deux écoles, il faut passer un concours. Oui, oui. Donc j'imagine que ça se prépare. Comment tu fais tout ça ? Déjà, comment tu en parles en famille ? En fait, comment tu mets le sujet sur la table pour y aller ?

  • Speaker #1

    Déjà, je me suis renseignée vraiment longtemps, longtemps que moi-même, sans dire à personne parce que je ne sais pas, je n'assumais pas. mais pas du tout. Donc vraiment, une fois que j'avais toutes les infos, que je savais que c'était possible, que ce n'était pas quelque chose d'incroyable, que si je voulais le faire, pourquoi pas, que je pourrais. J'ai commencé à le dire à mon mari, mais je n'osais pas du tout lui dire. Et en fait, elle m'a dit, franchement, lui ne voyait pas ça comme quelque chose de fou, ou d'inatteignable, ou comme une lubie. que moi, vraiment, je n'assumais pas du tout. Et donc déjà, elle me dit « Bon, ok. »

  • Speaker #0

    Déjà, tu avais du soutien. Oui,

  • Speaker #1

    mais beaucoup. Enfin, lui, ce n'était même pas du tout. C'était que vraiment, voilà. Elle m'a dit « Écoute, si tu veux faire ça, tu me dis que tu peux. » Parce que pareil, il ne savait pas trop comment ça se passait. Elle me dit « Écoute, oui, si c'est un concours, prépare ton concours et fais-le. » Donc ça, voilà. Je lui dis « Mais surtout, tu ne le dis à personne. On n'en parle à personne. Personne ne le sache. » Donc voilà. Après, ce qui a été très compliqué, c'était de le dire à mon chef.

  • Speaker #0

    Avant de le dire à ton chef, quelle était la démarche ? Tu sais qu'il y a un concours à passer. Tu t'inscris au concours, tu le prépares et après tu annonces à ton chef. Comment tu l'as fait ?

  • Speaker #1

    Je ne savais pas trop. Le concours, il faut s'inscrire vers octobre, septembre-octobre. Et il y avait les entretiens annuels avec mon chef. Je ne sais plus, ça devait être n'importe quoi. Ça devait être en mai-juin. Et nous, on était en même temps toutes... petite boîte, c'est-à-dire que comme une agence de com, c'est beaucoup de freelance. Donc après, vraiment, en stable, il y avait mon chef, moi, le responsable du développement. Donc on était hyper proches. On était vraiment... C'est pas une grosse boîte où tu prends rendez-vous avec ton chef. Et donc là, je vais pour mon entretien annuel que je prépare et tout. Et je me suis dit, là, il faut que je lui en parle. Il faut que je lui propose un truc, parce que moi, c'était hors de question que je parte. Comme ça, en démission, parce que vraiment, moi, il me faut un peu de stabilité. Je ne suis pas du tout une aventurière. Et donc là, il me dit, et j'ai eu vachement de chance, parce qu'il me dit, ouais, alors la boîte, c'est un peu compliqué. Je réfléchis à faire des choses, à mettre en place des choses. Vraiment, on a un peu de mal et tout. Et là, je me dis, bon, franchement,

  • Speaker #0

    je suis désolée pour lui,

  • Speaker #1

    mais moi, ça m'arrange de fou. Et donc, je pense que je ne lui ai pas dit le même jour, parce qu'après, j'ai réfléchi et je me dis, bon, je vais lui proposer un licenciement éco. Et lui, s'il le faut, il sera content. Et moi, je serai super contente. Donc, c'est ce que j'ai fait. Et du coup, il a fini par dire oui.

  • Speaker #0

    Donc, il te dit oui à ça pour que tu quittes l'entreprise avant que tu sois inscrite au concours. Oui, oui. Enfin, de manière un peu concomitante. Oui. Et donc... à partir de là tu t'inscris au concours mais en fait tu t'as quitté ton job ou t'as fini ce job là Sans savoir que le concours, tu l'aurais. Parce qu'en fait, on est d'accord que le concours de profs des écoles, il y a beaucoup de candidats et c'est dur. Donc, tu as dit, je ne prends pas de risque, j'aime bien la stabilité. Dans les faits, tu as fait l'inverse de ce que tu dis. Parce que tu t'es lancée à corps perdu. Tu as réussi, c'est trop bien. Mais ce n'était pas gagné d'avance, finalement.

  • Speaker #1

    Pas du tout, non. Mais j'ai dit, je ne prends pas de risque financier. Mais justement, j'avais une pression de... Mais vraiment, je me suis mis une pression de malade. Parce que j'ai pu avoir ce licenciement économique et ça vraiment, je ne sais pas honnêtement si... En fait, je ne crois pas du tout au destin ou à tous ces trucs-là, vraiment ce n'est pas du tout mon truc. Mais du coup, je me dis ça, que j'ai de la chance. Parce qu'au moment où je commence vraiment à vouloir le faire, c'est le moment où mon chef me dit, écoute, là c'est compliqué et je suis partie en ayant un salaire quand même. Donc je l'ai fait. Et après, le concours...

  • Speaker #0

    Le salaire, c'est le chômage. C'est-à-dire que pendant un an et demi de vente, tu touches le chômage. Alors,

  • Speaker #1

    le lycée intime économique, du coup, t'as un peu plus que le chômage. Parce que t'aurais au chômage. Donc t'as un peu moins de temps de salaire. Mais bon, c'était quand même chouette.

  • Speaker #0

    Sécuriser les revenus pendant toute la préparation du concours.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc c'est pour ça que je me suis mis une pression de dingue. Et je me suis dit... Je me suis donné un an, en fait. Donc, tu vois, je me suis inscrite à un... septembre, les concours en avril. Je me suis donnée cette année-là pour le passé et dans ma tête, si je ne l'avais pas, stop. J'ai arrêté mon délire.

  • Speaker #0

    En gros, c'était soit je l'ai, soit je ne l'ai pas. Si je ne l'ai pas, je reste dans la vie privée, je reprends mon job habituel. C'est ce que tu aurais... C'est ce que je me disais. L'autre question que j'ai, qui m'intéresse vachement, c'est qu'à la trentaine,

  • Speaker #1

    tu as une vie bien passée.

  • Speaker #0

    Oui, à trentaine bien passée. C'est ce que tu fais jeune. Oui,

  • Speaker #1

    mais il faut quand même être honnête.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que tu as 15 ans d'expérience, tu as fait des études dans le marketing, la communication, ça n'a rien à voir avec prof des écoles. La plupart des personnes qui passent le concours, je n'ai pas de stats, mais je me doute que c'est des gens qui ont fait 5 ans d'études et qui sont déjà à fond là-dedans. Et donc, ça fait 5 ans qu'ils se préparent et qu'ils vont préparer le concours spécifiquement. Toi, tu te dis que tu vas le faire là comme ça. Donc, j'imagine que tu reprends tout à zéro, en gros, parce qu'il y a plein de choses que tu avais déjà fait.

  • Speaker #1

    Alors voilà, pendant un an, fin octobre à avril, j'ai bossé comme une malade. C'est-à-dire que le matin à 9h, j'étais à l'ordi, et jusqu'au soir à 17h.

  • Speaker #0

    Vous avez deux enfants ?

  • Speaker #1

    Les enfants, ils étaient à l'école. Non, mais c'est pour ça que quand même, ça va. Il y en a, ils préparent le concours, ils bossent à côté. Moi, je ne sais pas comment ils font. Moi, je bossais... tous les jours, mais vraiment, bien plus que quand j'étais en master. Je bossais comme une malade. Et le samedi, une fois sur deux, je m'étais inscrite aussi à un organisme qui aide à préparer le concours. Donc ça, c'était génial parce que ça m'a vachement aidée. Donc oui, là, j'ai bossé comme une folle.

  • Speaker #0

    Donc huit mois à fond, avec un gros soutien finalement de ton mari. Ça, ça te fait sentir que c'est hyper important ?

  • Speaker #1

    Oui, lui, c'était vraiment... Bon, enfin, oui, c'était si tu veux le faire, fais-le. Pour lui, il n'y avait vraiment aucun problème. Oui, il pourrait y avoir un problème. Lui, il me dit, voilà, si t'as envie d'essayer de faire ça, ben, t'essayes de faire ça. Financièrement, on avait la chance, lui, il avait un salaire. Et puis, du coup, moi aussi, nos enfants, ils étaient à l'école. Enfin, on était bien.

  • Speaker #0

    Finalement, le risque, il était... Le risque financier, entre guillemets, tu l'as vu comme ça, il était limité dans le sens où vous aviez deux revenus pendant un an. Toi, tu t'étais dit, si jamais je ne l'ai pas, dans tous les cas, ben, je reprendrai... Je t'étais dit... Vu que tu avais de l'expérience, tu étais facilement employée par d'autres trucs et tu aurais retrouvé un boulot. J'aurais fait.

  • Speaker #1

    Après, je ne sais pas ce que j'aurais fait. En vrai, ce n'est pas arrivé. Donc peut-être que je ne sais pas. Dans ma tête, je me disais ça. Je me disais, de toute façon, tu as fait ton truc. Maintenant, tout le monde te soutient. Par contre, tu le fais un an et après, si ça ne marche pas, tu arrêtes ton délire. Mais je ne sais pas ce que j'aurais fait, si je l'aurais retenté une année de plus ou pas. Je ne sais pas. Dans ma tête, je m'étais dit non. Je m'étais donné ça pour essayer et ça passe, ça passe et ça passe pas, tant pis pour moi.

  • Speaker #0

    Et ce qui s'est passé, c'est qu'a priori, si je comprends bien, tu l'as eu du premier coup. Oui, oui, oui. Et dès que tu as le concours, ça veut dire que tu l'as en avril ou en mai ?

  • Speaker #1

    Non, oui, c'est en mai-juin.

  • Speaker #0

    Et ça signifie qu'en septembre, tu es déjà dans la classe ? Oui,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    Sans formation ni quoi que ce soit, tu te retrouves face à des élèves de quelle classe ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, quand tu as ton concours, après... Tu as une année où tu es stagiaire ? Donc moi, à mon époque,

  • Speaker #0

    oui,

  • Speaker #1

    mais ça a changé. Moi, avant, c'était vraiment bien parce que c'était, t'étais à mi-temps dans une classe. Donc, c'était deux jours et demi en classe et deux jours et demi où t'étais à l'INSPE, qui est les IUFM, là où tu apprends à l'école encore. Donc, c'était un mi-temps. Moi, je suis hyper bien tombée, donc j'avais des CE2 à Haute-Rive. Et j'étais avec, donc je complétais une directrice d'école qui était super sympa, qui m'a vachement aidée, qui m'épaulait. Donc ça se passait bien. Et après, quand j'étais à l'ESP, ça se passait assez bien aussi, mais c'était vraiment très, très intense. C'était très, très dur. Là, on nous demandait énormément, énormément de boulot à côté. C'était vraiment très, très, très dur.

  • Speaker #0

    Et comment ça se passe ? Quand tu te retrouves devant des élèves, les premières fois, alors que toi, ça faisait 15 ans que tu faisais tout autre métier, t'as trouvé ce que t'attendais ? Est-ce que t'avais un sentiment ? On parle souvent du syndrome de l'imposteur. Est-ce que tu te sentais... t'étais à ta place ? Bah écoute,

  • Speaker #1

    je pense. Moi, ça s'est passé très bien, je m'éclatais. Oui, moi, écoute, je sais pas quoi te répondre. Ça s'est passé bien.

  • Speaker #0

    Dès le départ, en fait, c'est passé nickel. Et depuis, ça fait 7 ans que tu es prof des écoles, c'est quoi ton ressenti par rapport à ton changement de vie, finalement ? Ça répond aux attentes que tu avais en amont, quand tu t'étais dit « je suis faite pour être prof des écoles » . Là, maintenant, le bilan, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Moi, je suis hyper, hyper contente. Voilà, j'ai changé, c'est ce que je voulais faire, et je ne suis pas déçue par ce que j'ai trouvé. Dans l'éducation nationale, je savais que ça ne serait pas parfait, je savais que ça serait dur et c'est dur. Je savais qu'il y avait beaucoup de boulot, il y a beaucoup de boulot. Et après, je savais que j'allais me régaler avec les petits, avec les enfants, avec les élèves. Et je me régale. Je n'ai pas tellement de surprises parce que je partais... J'étais quand même consciente des difficultés qu'il y aurait. Et en effet, il y en a. Mais c'est tellement... Moi, je suis vraiment très, très contente.

  • Speaker #0

    Tu te lèves le matin, tu es contente d'aller au travail.

  • Speaker #1

    Ah oui, et quand j'y suis, je suis contente aussi.

  • Speaker #0

    Toi, qu'est-ce qui te plaît du coup dans ce métier de prof des écoles ? Qu'est-ce que tu pensais qu'il te plairait en voulant le faire ? Et qu'est-ce qui te plaît au quotidien ?

  • Speaker #1

    Alors, ce qui me plaît déjà vraiment, et pourquoi je pense qu'il m'a attiré beaucoup, ce qui a fait que je voulais changer, alors ça va être peut-être un peu bateau, mais c'est que moi j'avais quand même... Je travaille dans le marketing et la com, et au final, il n'y a pas de sens. Ce n'est pas « qu'est-ce que tu apportes à la société ? » Rien du tout, des fois même au contraire. Et là, honnêtement, personnellement, c'est quand même un métier dans lequel je mets du sens. Et ça, ça me plaît vraiment. C'est-à-dire que tu es dans l'éducation, tu travailles avec les enfants, la jeunesse. Moi, j'y vois vraiment un sens. Je sens que c'est important. Et ça, pour moi, ça joue énormément. Je ne sais plus quelle était la question. Je ne sais même pas si je réponds à la question.

  • Speaker #0

    C'était totalement ça. Qu'est-ce qui fait que ce métier t'épanouisse autant ? Ah oui, bah oui. Tu as répondu.

  • Speaker #1

    C'est vraiment un facteur primordial. Et voilà, quand je dis que ce que je faisais avant, j'aimais, c'est vrai, j'aimais ça. faire des jeux concours, trouver des idées toujours encore plus folles, c'était génial. Mais au final, qu'est-ce que j'apportais ? Rien du tout. Et là, vraiment, un métier dans lequel tu crois, tu t'investis, tu cherches toujours plus de trucs, et puis derrière, tu en retires une satisfaction dingue, parce que quand tu vois un gamin, l'année dernière, il était en difficulté énorme, il n'arrivait pas à écrire, c'était... C'était très très dur et puis là tu le croises et tu dis « Ah, la maîtresse qui m'a dit que tu avais réussi à t'addicter » et puis lui il a les larmes aux yeux, ben toi aussi t'as les larmes aux yeux et puis ça t'en as pas tous les jours, ça serait trop beau mais ça arrive régulièrement et ça tu te dis « Ben franchement, t'as pas rien fait, tu sers pas à rien, continue quoi. »

  • Speaker #0

    Ah ben clairement, et moi c'est pour ça que je voulais absolument que tu viennes parmi les premières invitées parce que, alors quand j'ai eu l'idée du podcast Hum ? C'est parce que je constatais que dans le monde de l'entreprise, il y a beaucoup de gens qui ne sont pas épanouis. Ils arrivent, ils ont la boule au ventre, ils ne sont pas heureux et ils n'osent pas se dire qu'une autre vie est possible. Et c'est marrant parce que je t'ai invité, c'est le contre-exemple. C'est-à-dire que tu étais contente du métier que tu faisais. Oui, c'est vrai. Tu as décidé d'en lancer un autre dans lequel tu es hyper épanoui aussi. Et en plus, tu vas à contre-courant un peu de la société parce que, comme tu le sais, moi, je suis en couple avec une prof. Oui. Donc je suis quand même entouré de beaucoup de profs au quotidien. Et ce qui ressort, c'est qu'il y en a beaucoup. Bon, moi, je suis sur la quarantaine, comme toi. Il y a plein de profs qui, ça fait 15-20 ans qu'ils sont dans l'enseignement, ils en ont marre. Et souvent, ils me disent « j'aimerais bien faire autre chose, mais je ne sais faire que ça » . Et ils n'osent pas. Et à chaque fois, je leur dis « mais vous n'imaginez même pas les qualités que vous développez en tant que prof que vous pourrez transposer dans le monde de l'entreprise ou dans d'autres mondes » . Alors, toi qui as fait le chemin inverse, et pour tous les points, est-ce que je pense qu'il y a pas mal de profs qui vont nous écouter ? Alors, je n'ai pas envie de faire fuir tous les profs de l'éducation nationale parce qu'on manque de profs. Oui, oui, oui. Mais quel conseil, toi qui as fait le chemin inverse, tu pourrais donner à des profs pour leur dire « Ouais, en fait, tout ce que vous savez faire au quotidien, vous pourriez le transposer dans d'autres métiers. »

  • Speaker #1

    Ok. En fait, je pense que c'est exactement la même chose que ce que toi, tu peux leur dire. Je ne sais pas, peut-être qu'eux, ils ont un syndrome de l'imposteur en disant « je ne sais faire que ça » . Mais enfin, quand tu es quand même capable d'être prof ou d'enseigner des choses, de tenir une classe, c'est incroyable comme compétence tout ce que tu mets en œuvre au quotidien. Il y en a beaucoup dans les entreprises qui cherchent ce type de compétence pour tout ce qui est gestion d'équipe, organisation.

  • Speaker #0

    Pilotage des projets.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, exactement. Et puis même tout ce qui est un petit peu faire consensus autour de soi, essayer un petit peu de rassembler les gens. Ça, c'est vachement important. Et puis après, moi aussi, il y a un truc, c'est que si tu ne sais pas, tu peux apprendre. Et vraiment, si tu as envie de faire quelque chose, en fait, si tu ne sais pas le faire, tu apprends à le faire. Et puis, il n'y a pas de raison que tu n'y arrives pas. Tout le monde peut apprendre à faire quelque chose. Donc là, ce n'est pas tellement une qualité que quelqu'un pourrait avoir déjà ou mettre en œuvre déjà au sein de son métier actuel. C'est que, je ne sais pas, tout le monde est capable d'apprendre. Donc, si tu as envie de faire quelque chose, tu apprends à le faire.

  • Speaker #0

    Surtout des profs, je pense qu'ils ont...

  • Speaker #1

    En plus des profs, parce que justement, en plus, ils peuvent aussi avoir de l'empathie envers la personne qui va leur apprendre des choses. Et puis, tout le monde est capable vraiment d'apprendre. Alors, je ne sais pas, s'ils veulent piloter un avion, c'est peut-être compliqué, c'est peut-être plus long. Mais après, si on reste sur des choses vraiment concrètes et plus facilement réalisables, je ne sais pas, tu as envie, tu apprends et puis tu sais le faire. Et puis voilà, tu t'accroches et normalement, ça devrait passer. Et puis vraiment, alors eux, ils ne savent pas, mais dans les entreprises, il y a plein de gens sympas. Et il y a plein de gens qui vont aider. Et puis voilà, et puis t'arrives et puis il y a un truc que tu sais pas trop faire, et ben tu demandes à une collègue et puis elle va t'apprendre, et puis tu dis à ton chef, attends, là je suis pas sûre, j'ai fait ça, mais franchement, est-ce que tu veux pas jeter un oeil parce que je suis pas sûre ? Voilà, si tu le dis gentiment, tu le dis une ou deux fois, enfin le chef il est pas... Les gens ils sont gentils au fond, donc il n'y a pas de raison que ça se passe mal, et les gens ils vont nous soutenir.

  • Speaker #0

    Je le partage absolument. Mais je trouve que ça a plus de sens pour quelqu'un qui est dans le même environnement. Tu vois, toi, tu es dans l'éducation nationale. Donc, je trouve que quand toi, tu le dis, ça a peut-être plus d'impact que quand moi, je le dis, qui suis déjà dans le monde du privé. Et c'est le message que j'aimerais vraiment faire passer dans ce podcast.

  • Speaker #1

    En fait, ils peuvent aussi se mettre dans... C'est-à-dire que quand il y a un jeune prof ou une jeune enseignante qui arrive... La majorité des autres, ils vont quand même donner un conseil, ils vont répondre à une question, ils vont être sympas. En fait, dans les entreprises, c'est pareil. Les gens, ils sont aussi sympas. S'il y a quelqu'un qui arrive, c'est son nouveau job, c'est un nouveau poste, il change de service, je n'en sais rien. Au final, même si tout le monde a la tête dans le guidon, tu as la tête sous l'eau, tu n'as pas le temps, si quelqu'un demande gentiment le service, il pose une question, il n'y en a pas beaucoup qui ne vont pas répondre et qui vont laisser tomber.

  • Speaker #0

    Donc si vous écoutez ce podcast, que vous êtes prof des écoles ou prof collège lycée, n'ayez pas peur. Vous pouvez avoir une autre vie ailleurs. Alors une fois que j'ai dit ça, c'est bien. Le constat que je fais, c'est que j'ai fait mes devoirs comme toi t'as fait les tiens. J'ai vu que l'éducation nationale, c'est le premier recruteur de France. Il y avait 3200 postes non pourvus en 2024. Donc il manque des profs. Moi, je suis en train de dire que certains pourraient partir, mais en vrai, rester. Et qu'est-ce que tu pourrais dire à des personnes qui nous écoutent, qui sont dans un métier dans lequel ils ne sont plus épanouis, ou comme toi, peut-être, ils se sont dit, j'aimerais l'éducation nationale, avoir un métier qui a du sens. Et donc, là, en l'occurrence, on en a un. Qu'est-ce que tu pourrais faire pour donner envie à des personnes de venir se joindre à toi et devenir collègues ?

  • Speaker #1

    Alors, en plus, je l'ai déjà fait parce qu'il y a plein de gens qui... Au final, il y a quand même pas mal de personnes qui ont envie d'être enseignants. Et pareil, qui peut-être osent pas. Et moi, je leur dis, mais ce qui fait que toi, t'as envie, je pense que si tu le fais...

  • Speaker #0

    Ça va se passer, c'est-à-dire que tu te dis, tu as envie de donner du sens, tu as envie de travailler avec les enfants, tu as envie d'avoir un métier où tu apportes quelque chose. C'est la vérité. Si tu arrives à avoir ce concours, tu seras direct et tout ça, ça va être vrai. Tu vas travailler avec les enfants, alors forcément, c'est difficile, mais tu vas en retirer tellement de satisfaction qu'il faut quand même le tenter.

  • Speaker #1

    Oui, tu as beaucoup plus de bénéfices finalement. Oui.

  • Speaker #0

    Alors par contre, ce que je dis vraiment aussi, c'est que parce qu'il y en a beaucoup, et c'est surtout quand j'étais à l'INSPEC que je voyais ça, c'est qu'il y en a beaucoup qui sous-estiment un petit peu la difficulté ou la dureté du boulot. Bon, franchement, c'est difficile. Au quotidien, c'est difficile.

  • Speaker #1

    Tu as des exemples pour illustrer le fait que ça soit difficile au quotidien ? C'est quoi les moments qui sont... dur et...

  • Speaker #0

    C'est difficile parce que les élèves, vraiment, ils sont difficiles. Pas tous. Il y en a la majorité, ils sont comme des élèves, comme des enfants. Vraiment, ils ne sont pas parfaits, mais en même temps, ce n'est pas grave. Par contre, dans une classe, tu peux vite avoir deux, entre un et trois élèves qui vraiment... vraiment sont très difficiles, qui ont des troubles, qui ont des choses reconnues avec des avessages, tout ça. Mais à gérer, c'est dur. Ça peut être un peu violent, ils n'écoutent pas ce que tu dis. Les élèves...

  • Speaker #1

    Et comment tu t'adaptes à ça, toi, en tant que prof ? Parce que, je ne sais pas, vous êtes formée par rapport à ça ? Ou tu t'auto-formes sur des sujets comme ça ? Comment ça se passe, en fait, où tu fais comme tu peux ?

  • Speaker #0

    Non, ça, c'est vraiment un gros, gros souci dans l'éducation nationale. On n'est ni formés, et puis surtout, on n'a pas les aides derrière qu'on devrait avoir. Et comment tu t'adaptes ? Tu en parles avec tes collègues, et tu ne t'adaptes pas. Tu limites la casse, en gros. Tu limites la casse. Je ne sais pas quoi dire. C'est difficile, ça.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est gérer les élèves ou c'est gérer les parents ?

  • Speaker #0

    Non, les parents, c'est très simple. Il ne faut surtout rien attendre des parents. C'est-à-dire que si tu as du positif, tu le prends. Mais surtout, il ne faut pas se dire qu'ils vont nous remercier ou qu'ils vont être contents ou qu'ils vont trouver que le projet dans lequel ils sont inscrits, c'est génial. Ou que c'est super qu'il y ait un échange avec tel ou tel. Ce n'est pas grave. En fait, si ça arrive, ça arrive. Et franchement, ça arrive souvent. Mais il ne faut vraiment pas faire ça pour les parents parce qu'ils peuvent être super sympas et au moindre truc, si tu as puni un gamin... Les parents, ils sont versatiles. Il ne faut surtout rien attendre d'eux. Et à partir de là, c'est bon.

  • Speaker #1

    Et si on essaie de continuer à convaincre des personnes qui nous écoutent de devenir profs, Quels sont les conseils que tu aurais aimé qu'on te donne, toi, au moment où tu as voulu changer de vie, pour te faciliter la transition ? Des petits tips ?

  • Speaker #0

    Tu sais que ça, tu m'avais dit que tu allais me poser cette question, donc j'ai réfléchi et j'ai eu du mal et je n'ai pas trouvé. Je ne sais pas quels sont les conseils que j'aurais aimé qu'on me donne. Je ne sais pas. Honnêtement, ça s'est bien passé. En fait, moi, ce que je pourrais donner comme conseil, c'est si on le passe là comme moi. Moi, j'ai été inscrite à un organisme, alors il y en a plein, qui aide à passer le concours. Et ça, je le conseille à tout le monde. Parce qu'en fait, ça t'aide. Tu es avec des gens qui sont dans la même situation que toi. Tu échanges vachement. Enfin, tu n'es pas seule. Et donc ça, c'est vraiment un gros truc que je conseillerais à tout le monde.

  • Speaker #1

    Et moi, si maintenant j'hésite, ce qui n'est pas du tout le cas, je veux dire mon employeur actuel. Si j'hésitais à changer de vie, tu me dirais quoi ? Si je ne suis pas épanoui dans mon travail au quotidien, j'aimerais bien changer, mais je ne le fais pas. Tu me dirais quoi ?

  • Speaker #0

    Alors, d'abord, je te dirais vraiment juste que c'est beaucoup de travail et que c'est difficile. Pour ne pas que tu sois déçu après, parce qu'il y en a vraiment beaucoup, parce que je ne vais pas rentrer dans les polémiques, mais... on travaille beaucoup avant les classes on travaille beaucoup après, on travaille beaucoup pendant les vacances enfin bon c'est pas voilà on a beaucoup de vacances Vraiment, on travaille quand même. Donc déjà, juste pour que tu en aies conscience, parce que je pense que tout le monde n'en a pas encore conscience, et même si tu n'as pas envie de t'investir beaucoup dans ton boulot, tu es obligé quand même d'aller passer des heures et des heures à bosser. Donc je te dirais juste ça, que après c'est un petit peu difficile, mais une fois que je t'aurai juste dit ça et que je serai sûre que tu l'as entendu, je te dirai, mais alors là, vraiment, si tu as envie, fais-le, parce que c'est génial, moi j'adore. hyper enrichissant. Tous les jours, une fois que tu y es, une fois que je suis dans la classe, la journée, il est 16h30, je me suis juste arrêtée pour manger. Je me suis régalée. C'est plein de trucs. C'est hyper varié. La journée, elle passe à une vitesse folle.

  • Speaker #1

    Tu n'as pas tant à t'ennuyer. On le voit beaucoup dans le monde du privé. Des gens qui... Tout ce qu'on appelle les bullshit jobs qui s'ennuient. Ils sont sur l'ordinateur. Ils font beaucoup de trucs.

  • Speaker #0

    C'est un boulot où tu regardes toujours l'horloge parce que ça passe trop vite. Donc en fait, tu te dis, déjà moins le quart, il faut que j'ai fini ça. Alors du coup, tu te dis, allez vite, vous écrivez. En fait, c'est un métier où justement, ça passe trop vite. Alors à la fin, tu es lessivé par contre, mais je veux dire, à 16h30, tu ne vas pas rajouter deux heures devant les élèves. Tu es épuisé, tu es vidé. Mais ta journée, elle est passée super vite.

  • Speaker #1

    En tout cas, je pense que tu fais une bonne promo de l'éducation nationale.

  • Speaker #0

    Ah mais attends, vraiment, c'est dur, les gars. Non, parce que je ne veux pas que les gens, après, ils soient déçus. Parce que moi, je les voyais à l'INSPE, ça a pleuré beaucoup quand même. Sur la pression, sur le boulot, quoi. C'est dur, mais c'est génial.

  • Speaker #1

    C'est ça. Si des gens de l'éducation nationale m'écoutent et qu'ils veulent sponsoriser ce podcast, c'est qu'ils n'hésitent pas. Moi, je suis à fond dans le fait que j'ai fait prof un an. C'est tout petit, mais j'ai adoré l'expérience de me retrouver devant des élèves du jour au lendemain. C'était effectivement génial. Je ne voyais pas le temps passer et j'ai surkiffé. Tous ceux qui ont plein de compétences, je vois dans les chiffres qu'en fait... Les matières dans lesquelles il manque le plus de monde, c'est les maths. Je crois qu'il y a les lettres, l'allemand. L'allemand, c'est peut-être plus difficile. Quoique, nous, on est basé à Toulouse. Avec Airbus, il y a sûrement beaucoup de francs ou allemands ou des gens qui parlent les deux langues. Mais des ingénieurs ou autres qui aimeraient changer de vie, peut-être qu'il y a de la place.

  • Speaker #0

    Il y a de la place,

  • Speaker #1

    oui. Donc, n'hésitez pas vraiment à le faire. Est-ce que tu as d'autres messages à faire passer ? Des conseils que tu pourrais donner ? Comment inspirer des personnes qui ne sont pas épanouies dans leur travail ou qui sont épanouies et qui ont envie de changer de métier ? Tu leur dirais quoi, en plus ?

  • Speaker #0

    Moi, je vais être quelqu'un qui va leur dire qu'il faut le faire. Parce qu'au final, moi, le seul frein que je peux voir, parce que j'ai déjà dit, je vais le redire, je ne suis vraiment pas une aventurière, moi, il me faut de la stabilité. Le seul frein, et pourquoi les gens, je pourrais comprendre qu'ils n'osent pas, c'est au niveau financier. Une fois qu'ils ont réussi à trouver une solution là-dessus, donc soit comme moi, moi c'était l'idéal, mais je ne sais pas, il y a plein d'autres façons peut-être de se financer ce changement. Parce que moi aussi, c'est un changement qui durait presque une année entière. Peut-être qu'il y a d'autres choses qui peuvent se faire. Bon, voilà. À part ce frein qui vraiment pour moi est un frein, et là tu ne peux pas dire à quelqu'un, ok, vas-y, lâche ton job, tu n'as pas de revenu, on s'en fout si tu as envie. Ça, pour moi, c'est compliqué. Donc, une fois qu'ils ont solutionné ça, enfin, solutionné entre guillemets, vraiment, tout le reste, c'est pas grave. Si, je veux dire, peu importe quel âge on a, moi, j'ai 40 ans, je l'ai fait, je vais avoir 35 ans, donc c'est pas vieux. Mais même après, tu peux aussi changer à 50 ans. Qu'est-ce que ça peut faire ? Vraiment, on s'en fiche.

  • Speaker #1

    Tu crois qu'à 50 ans, tu changeras de job ou est-ce que là, t'es partie pour un très, très long bail ?

  • Speaker #0

    Je sais pas. Peut-être que j'en aurais marre, je comprends tous ceux qui en ont marre dans l'éducation, parce que ça t'use, ça use tout ça, et puis on en retire vraiment beaucoup de positifs, mais je n'en sais rien, vraiment, moi je ne sais pas, pour l'instant je suis super bien. Et voilà, si quelqu'un a envie de changer, il faut... Il faut essayer. Et au pire, si ça ne marche pas, ça ne marche pas. Et encore une fois, ce n'est pas grave. Tu essaies et si ça rate, ça rate. Tu auras raté un truc et ça ne sera pas la première ni la dernière fois. Donc au final, quel est le risque ? Pas grand-chose.

  • Speaker #1

    En fait, tu es totalement alignée avec la philosophie de ce podcast que j'ai envie de mettre en place.

  • Speaker #0

    Pourtant, ce n'est pas concerté.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas du tout concerté, mais c'est dans cet état d'esprit-là. C'est-à-dire que ... Quel que soit ton âge, moi je pense que tu peux avoir plusieurs vies professionnelles, qu'on n'a qu'une seule vie et qu'il faut en profiter. Alors certains peut-être ont envie de rester 20-30 ans dans une même boîte et ils sont épanouis, c'est tant mieux. Et d'autres, par contre, qui ne le sont plus au bout d'un certain temps, n'hésitez pas à changer. Ça ne se fait pas tout seul, ça veut dire qu'il faut se préparer, qu'il y a des efforts. Toi tu l'as fait en passant le concours.

  • Speaker #0

    Par contre, oui, si tu y vas, tu y vas vraiment.

  • Speaker #1

    Voilà, tu le fais vraiment, le résultat c'est que tu... potentiellement tu peux juste changer ta vie et que tu te lèves le matin pour le coup c'est pas le cas parce que t'étais contente avant et t'es contente après mais certains étaient pas assez malheureux au travail ou pas épanouis donc en fait si déjà 50% de ton temps,

  • Speaker #0

    de ta vie il est dans un endroit où tu te sens pas bien pour moi ça le fait pas en fait moi juste ce que j'aurais dit c'est que j'aurais dit j'ai eu raison et heureusement que je l'ai fait quoi t'as écouté la petite voix que t'avais au fond de ta tête exactement exactement Et vraiment, je redis, il faut essayer. Si ça rate, c'est pareil. Ce n'est pas grave. C'est comme à l'école. Si tu te trompes, tu te trompes. Mais tu as levé le doigt, tu as essayé.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est la plus belle conclusion que tu pouvais faire. Merci, Mathilde, d'être venue. C'est la partie des premières invités. Espérons que des gens t'écouteront et postuleront de l'éducation nationale. Il y a plein de postes à pourvoir, même si j'ai cru comprendre qu'on allait supprimer des postes. Pour autant, il y a plein de départs à la retraite tous les ans.

  • Speaker #0

    Non, mais il y a des postes.

  • Speaker #1

    Et il y a plein de postes. Donc, un métier d'avenir l'éducation. Allez-y, foncez. Oui, venez. Merci.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #1

    Je te remercie d'avoir écouté cet épisode en entier. Si ce podcast t'a inspiré, aide-moi à le faire grandir. Écris-moi directement sur LinkedIn. à Sylvain Lazaro ou sur Instagram et si tu oses des podcasts, partage-moi tes questions, tes idées ou même les noms des personnes inspirantes que tu connais et que tu aimerais que j'interviewe. Mets une note sur ton application de podcast et surtout, parle-en autour de toi. Ensemble, on peut prouver que changer de vie, c'est possible et que c'est accessible à chacun d'entre nous. A très vite pour un nouvel épisode.

Description

Que faire quand une petite voix vous titille depuis longtemps pour vous dirigez vers un métier qui a un sens profond ?
Pendant 15 ans, Mathilde a évolué dans le marketing et la communication. Un métier qui lui permettait d'exprimer sa créativité, d'avoir une véritable relation avec des clients prestigieux : Coca Cola, Pékin Express.... Elle kiffait son job. Elle n'avait aucune raison d'en changer. Elle se sentait épanouie et appréciait son environnement.


Pourtant, après 15 ans dans le métier, elle a décidé d'écouter la petite voix qui sommeillait en elle et se diriger vers un métier qui faisait plus de sens : professeur des écoles. Sauf que ce métier, on ne l'exerce pas comme cela, il faut passer préparer un concours national et l'avoir. Mission accomplie.


Elle est désormais à sa place dans un métier dans lequel elle se régale.


Une leçon d'engagement et d'authenticité.



Dans cet épisode, vous découvrirez :

  • Le déclic : Comment Mathilde a décidé, un beau jour, de changer de vie et de passer le concours de professeur des écoles.

  • La prise de risque : Passer un an à préparer un concours sans aucune garantie sur le résultat.

  • Ses conseils pratiques : Que même si vous n'êtes pas un aventurier dans l'âme, le risque est limité


Un épisode pour :

  • Ceux qui ressentent une petite voix intérieure, mais n’osent pas l’écouter.

  • Les personnes qui pensent qu’un grand changement est trop risqué.

  • Ceux qui cherchent un témoignage concret et motivant sur la reconversion professionnelle.


La timeline

  • 00:00:01 – Introduction
    Présentation de Mathilde, son parcours, et le thème de l’épisode : écouter sa petite voix pour un métier à impact.

  • 00:03:15 – 15 ans de carrière en marketing et communication
    Mathilde raconte son ancien job, les missions qui l’enthousiasmaient, et pourquoi elle n’envisageait pas de changer.

  • 00:07:30 – La petite voix qui s’installe
    Comment elle a commencé à ressentir un besoin d’autre chose, d’un métier qui a plus de sens.

  • 00:12:45 – Le déclic : Pourquoi elle a décidé de tout remettre en question
    Les événements qui l’ont poussée à envisager une reconversion et ce qui a déclenché la décision de passer le concours.

  • 00:18:00 – Prendre le risque de tout changer
    Quitter un poste stable pour une année de préparation sans certitude de réussite.

  • 00:23:40 – Le concours : un défi mental et émotionnel
    Le travail nécessaire, la pression, les moments de doute, et la persévérance pour réussir.

  • 00:29:55 – L’annonce des résultats et le grand saut
    L’instant où Mathilde découvre si elle a réussi, et comment elle s’est préparée à ce changement de vie.

  • 00:35:10 – Premiers pas dans l’enseignement
    Les débuts en tant que professeur des écoles, les surprises, les challenges et ce qu’elle aime dans son métier actuel.

  • 00:40:25 – Ce qui a changé dans sa vie et son bien-être
    Pourquoi elle ne regrette pas son choix et comment elle se sent plus alignée avec elle-même aujourd’hui.

  • 00:45:50 – Ses conseils pour celles et ceux qui hésitent
    Comment oser un grand changement sans être un aventurier dans l’âme, et comment minimiser les risques.

  • 00:50:30 – Conclusion : Écouter sa petite voix pour trouver sa place
    Mathilde partage son dernier message pour encourager les auditeurs à s’écouter et à oser franchir le cap.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Plus de 3 millions de français se disent malheureux au travail. Mais bonne nouvelle, ce n'est pas une fatalité. Si chaque matin, la flamme n'est plus là, si les journées au travail te semblent interminables et que tu te demandes « mais qu'est-ce que je fous là ? » alors ce podcast est fait pour toi. Et si tu osais, c'est un shoot de motivation et d'inspiration. Je m'appelle Sylvain et sur ce podcast, je reçois des personnes comme toi et moi. Des gens normaux, avec des métiers accessibles. Leur point commun, ils ont osé changer de vie. Ils ont pris leur courage à deux mains et ils sont... passer à l'action. Ils vont partager avec toi leurs histoires, leurs conseils et leurs meilleures astuces pour te prouver que, toi aussi, c'est possible. Allez, c'est parti ! Aujourd'hui, je suis hyper content de recevoir Mathilde, ex-reine de la com', on peut le dire sans exagérer. Et qui a changé de vie, qui a fait un grand écart en passant prof des écoles. Et moi, ça m'inspire vachement parce que je crois que l'éducation nationale, c'est le premier recruteur de France. Il y a plein d'opportunités. On sait qu'il y a pas mal de personnes qui souhaiteraient quitter l'éducation nationale. Ça, c'est vrai. Et donc, c'est pour ça que je suis plus que ravi vraiment que tu sois une des premières invitées du podcast. Donc, merci Mathilde d'avoir accepté l'invitation.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Et peut-être que je peux te laisser te présenter en deux mots pour nous dire d'où est-ce que tu viens, qui tu es, etc.

  • Speaker #1

    Ouais, écoute, donc... Je suis Mathilde, je travaillais dans le marketing, après dans la communication. J'ai été chef de produit dans l'agroalimentaire après mon master. Et après, j'ai travaillé dans une agence de com. Et voilà, j'ai 41 ans, j'ai deux enfants, j'habite à Toulouse.

  • Speaker #0

    Magnifique. Donc du coup, toi, tu as fait quoi comme type d'études ? Alors très rapidement. Et comment tu as basculé sur ta première vie professionnelle ? Et quelle était-elle ? Bon, tu l'as dit, un peu en résumé. Si on le fait en 5-10 minutes, ça donne quoi, cette première partie de vie ?

  • Speaker #1

    Alors, ma première partie de vie, moi j'ai fait des études de marketing, donc j'ai passé un master de marketing. Avant, j'étais plus dans les études d'économie, en IUP, micro-éco, macro-éco. J'aimais beaucoup ça, j'ai toujours aimé ça. Et après, j'ai senti que ce qui me plaisait, c'était tout ce qui avait trait aux produits. de faire vendre un produit, quels étaient les avantages et les inconvénients. Toutes ces petites... Voilà, en fait, le marketing. Donc ça, ça me plaisait vraiment beaucoup. Donc je me suis spécialisée là-dedans quand je suis arrivée en master. Et donc j'ai passé mon master marketing à l'IAE de Toulouse. Après, j'ai eu un premier job dans l'agroalimentaire en tant que chef de projet. produits, j'aime le projet.

  • Speaker #0

    Tu vendais quel type de produits dans l'agroalimentaire ?

  • Speaker #1

    Dans l'agroalimentaire, ça c'est amusant, ça fait rire beaucoup de monde. C'est-à-dire que je travaillais dans la volaille. Je suis partie vivre dans les Landes parce qu'en fait, à Toulouse, quand je travaillais dans le marketing, c'est très compliqué. C'était soit Paris, soit autre chose. Et moi, vraiment, je n'avais pas du tout envie d'aller vivre à Paris pour faire mes débuts dans la vie active. Donc, je cherchais tout le reste. Et j'avais vu une offre d'emploi pour être chef de produit dans les Landes, dans la volaille. Mais attention, c'était vraiment la volaille super haut de gamme. De haute qualité. Ah ouais, ouais. Donc là, j'ai été incollable sur toute la volaille. Donc tout le monde rigolait. La belle rouge, tous ces trucs-là, le foie gras, tous ces beaux produits. Donc voilà, j'ai travaillé là-dedans pendant trois ans. Je ne connaissais rien quand je suis arrivée. Après, maintenant, j'ai fait plein de choses. Tu peux encore me demander sur l'élevage des poulets, tout ça.

  • Speaker #0

    Ah si, je veux choisir un bon pays. Si c'est la personne que je dois appeler.

  • Speaker #1

    Je vais m'en manger maintenant. Et voilà, au bout de trois ans, les Landes, c'était sympa, mais c'était rural. Et moi, en fait, la ville, ça me manquait trop, avec mon copain aussi qui était venu me rejoindre. Donc du coup, on a pu revenir sur Toulouse. Donc j'ai recherché un autre boulot sur Toulouse. Et moi, j'aimais aussi beaucoup la com. Puisque quand tu es chef de produit, tu travailles beaucoup avec plein d'agences de com, plein de graphistes.

  • Speaker #0

    Quelle est la différence que tu ferais pour quelqu'un qui n'est pas spécialiste que moi entre le marketing et la communication ?

  • Speaker #1

    Le marketing, en fait, en gros... Alors attends, parce que moi, je te parle du marketing il y a 15 ans et maintenant, ça n'a plus rien à voir. Mais en fait, il y a 15 ans, le marketing, c'est vraiment, tu travailles en gros sur le produit, sur les gammes de produits. Si je simplifie, en gros, tu travailles dans une entreprise qui vend des produits. ou des services, quoi. Et sur cette gamme de produits, tu les développes, comment ils répondent au marché, comment ils résistent face à la concurrence, qu'est-ce que tu peux lancer. Et la com', ce serait plus... Alors, c'est vraiment là, je vais simplifier à l'extrême, mais ce serait plus... Tu vois un peu ce qui se passe dans les agences de com' qui font un peu de pubs, de petites actions plus ponctuelles. En fait, tu travailles pour les services de marketing des boîtes. Alors, dans les grosses boîtes, tu as de la com' et du marketing. Il peut y avoir des gens qui font les deux dans les grosses boîtes. Mais sinon, dans les moyennes entreprises, souvent, tu as quelques personnes qui sont au service marketing qui travaillent ensuite avec des agences de com' qui vont leur monter. leurs événements, qui vont leur faire un plan sur l'année, qui vont les conseiller. C'est plus du conseil, un peu comme des agences de pub.

  • Speaker #0

    Ok, et du coup, toi, tu es passée du marketing de la volaille, du poulet. Tu es revenue sur Toulouse. Et donc là, tu as basculé sur de la com dans une agence ?

  • Speaker #1

    Alors là, c'est un truc qui n'a plus rien à voir non plus. Parce que la com sur Toulouse, c'est très difficile. Il y en a peu. Donc là, comme au marketing, j'aimais les deux, donc j'aurais pris tout ce que j'aurais trouvé. Et j'ai trouvé un truc super. C'était une petite agence de com qui était spécialisée dans les jeux concours. Et qui faisait que ça, que du développement de jeux concours. C'était vraiment un truc de niche. Ce qui fait qu'on avait des clients, des très très gros clients. Et en fait, on bossait pour... pour Coca, pour Pékin Express, pour McDo.

  • Speaker #0

    C'était quoi les plus concours que tu faisais ? Tu as des exemples ?

  • Speaker #1

    C'était vrai. Donc pareil, là, je te parle d'un truc, c'était il y a 10 ans, facile. Donc maintenant, ce n'est plus comme ça. Mais c'était les gros jeux. Je ne sais pas, les jeux pour Canal+. C'était des jeux, tu sais, tu t'es inscrit, tu as un tirage au sort, ou tu as un petit jeu, tu as comme des petites machines à sous. C'était du développement sur le web, en fait. Oui, je ne l'ai pas dit, ça.

  • Speaker #0

    C'est des jeux viraux, je crois.

  • Speaker #1

    Oui, oui, c'est ça. Et c'était que des jeux sur Internet, en fait. Donc, nous, on avait des développeurs qui développaient ça. Nous, on trouvait les idées. Puis, nos développeurs, ils les développaient. Et c'était comme des mini-jeux, des mini-jeux vidéo, parfois aussi. Parfois, il pouvait y avoir beaucoup de budget. En fait, pour faire gagner des cadeaux aux consommateurs. Et derrière, pourquoi les marques faisaient ça ? Pour récupérer des données. Il fallait s'inscrire, nom, prénom, adresse e-mail et puis voilà.

  • Speaker #0

    Donc toi, tu étais dans la créativité quand même ? Oui,

  • Speaker #1

    beaucoup. Ouais, ouais. Et bien moi, mon job, je ne savais pas du tout développer. Donc, il y avait des développeurs, des graphistes. Et moi, j'étais celle qui cherchait des idées, proposait des idées aux clients, faisait des briefs, suivait les projets. Donc là, j'étais chef de projet. Après, je suis passée directrice de clientèle. Mais voilà.

  • Speaker #0

    Et tu kiffais cette vie-là ?

  • Speaker #1

    Ah ouais, c'était génial. J'aimais beaucoup. C'était super.

  • Speaker #0

    C'est quoi qui te plaisait en tant que directrice communication ou de clientèle dans ce type de job ?

  • Speaker #1

    Je réfléchis. Après, je suis quelqu'un de très organisé. J'aime beaucoup organiser. Et là, c'était vraiment un job où il y avait une grosse partie là-dessus où il fallait que je gère le planning de tous les développeurs, le gère le planning des... Des graphistes, est-ce qu'il fallait du freelance, pas du freelance ? Est-ce qu'on avait assez de ressources ? Donc ça, ça me plaisait beaucoup. Ensuite, ce que j'aimais beaucoup, c'était être avec nos clients. Parce qu'honnêtement, ça se passait toujours bien. Ils étaient, en général, c'était toujours sympa. Quand il y avait des soucis, on les prenait bien, gentiment. Ça se passait vraiment bien. Donc ça, j'aimais beaucoup parce qu'il y avait plein de clients différents, plein de milieux différents et c'était très varié. Et après, c'est quand même super agréable de devoir réfléchir, en bosser pour Sephora, de devoir réfléchir à quel jeu on met en place pour la sortie en été des mini formats voyage pour réfléchir à plein de trucs. Et ça, c'est sympa.

  • Speaker #0

    Et là, tu vas me voir venir aimer Grinchot. Si tu kippais trop cette vie de... Dans la com', à quel moment tu te dis, j'ai envie de changer, et en plus, comment tu te dis que tu vas faire prof des écoles ? Quel a été le point de bascule, quel a été le déclic ? Je veux bien que tu me racontes ça, ça m'intéresse beaucoup.

  • Speaker #1

    Oui, alors ça, en fait, c'est quelque chose que j'avais envie de faire depuis très très très longtemps. Et j'ai mis longtemps à m'en rendre compte. C'est-à-dire que je me suis rendue compte petit à petit que quand on me disait, ah tiens, je connais machin, il a eu son concours. pour être prof des écoles. Ou tiens, tu sais ce qu'a fait la copine de truc ? Elle est prof des écoles, c'est bon. Et à chaque fois qu'on me parlait de quelqu'un que je connaissais qui faisait ça, au fond de moi, je me disais, super, elle a de la chance. Et au début, je ne m'en rendais pas compte. Et au bout de 4-5 exemples, je me suis dit, mais attends, arrête de dire toujours qu'elle a de la chance. Ça, je le disais quand même moi-même. Je ne me parlais pas comme ça. Et il me disait, mais en fait, est-ce que tu n'aurais pas vraiment envie de faire ça ? Et je me suis vraiment posée, j'ai réfléchi et je me suis dit...

  • Speaker #0

    T'avais quel âge quand t'as fait ça ? Ça fait combien de temps d'ailleurs que t'es prof des écoles ? Là,

  • Speaker #1

    ça va faire ma septième rentrée.

  • Speaker #0

    Donc tu devais avoir un peu plus de 30 ans. Oui. Donc t'avais 10 ans d'expérience professionnelle. Oui, un peu plus. Et vers la trentaine, tu te dis, en fait, j'ai envie d'être prof des écoles.

  • Speaker #1

    Un peu plus.

  • Speaker #0

    En sachant que t'en avais pas marre de ton boulot.

  • Speaker #1

    Pas du tout. Non, non, non, ce n'était pas du tout parce que j'avais envie de changer ou que je n'étais pas bien. J'aimais bien mon boulot, j'aimais bien mon chef, ça se passait super bien. J'étais contente le matin d'aller bosser, c'était enrichissant. Mais je me suis rendue compte que j'avais toujours ça au fond de moi, que j'avais envie de faire ça. Et je me suis dit, au bout d'un moment, arrête un peu d'avoir envie, renseigne-toi.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, tu es en couple, tu étais déjà maman ? Oui, ça a été deux. Donc tu es en couple, tu es maman de deux enfants, et tu décides quand même de changer alors que tout se passe bien, donc d'une situation stable. Est-ce que tu te mets dans une sorte d'instabilité ? Parce que prof de deux écoles, il faut passer un concours. Oui, oui. Donc j'imagine que ça se prépare. Comment tu fais tout ça ? Déjà, comment tu en parles en famille ? En fait, comment tu mets le sujet sur la table pour y aller ?

  • Speaker #1

    Déjà, je me suis renseignée vraiment longtemps, longtemps que moi-même, sans dire à personne parce que je ne sais pas, je n'assumais pas. mais pas du tout. Donc vraiment, une fois que j'avais toutes les infos, que je savais que c'était possible, que ce n'était pas quelque chose d'incroyable, que si je voulais le faire, pourquoi pas, que je pourrais. J'ai commencé à le dire à mon mari, mais je n'osais pas du tout lui dire. Et en fait, elle m'a dit, franchement, lui ne voyait pas ça comme quelque chose de fou, ou d'inatteignable, ou comme une lubie. que moi, vraiment, je n'assumais pas du tout. Et donc déjà, elle me dit « Bon, ok. »

  • Speaker #0

    Déjà, tu avais du soutien. Oui,

  • Speaker #1

    mais beaucoup. Enfin, lui, ce n'était même pas du tout. C'était que vraiment, voilà. Elle m'a dit « Écoute, si tu veux faire ça, tu me dis que tu peux. » Parce que pareil, il ne savait pas trop comment ça se passait. Elle me dit « Écoute, oui, si c'est un concours, prépare ton concours et fais-le. » Donc ça, voilà. Je lui dis « Mais surtout, tu ne le dis à personne. On n'en parle à personne. Personne ne le sache. » Donc voilà. Après, ce qui a été très compliqué, c'était de le dire à mon chef.

  • Speaker #0

    Avant de le dire à ton chef, quelle était la démarche ? Tu sais qu'il y a un concours à passer. Tu t'inscris au concours, tu le prépares et après tu annonces à ton chef. Comment tu l'as fait ?

  • Speaker #1

    Je ne savais pas trop. Le concours, il faut s'inscrire vers octobre, septembre-octobre. Et il y avait les entretiens annuels avec mon chef. Je ne sais plus, ça devait être n'importe quoi. Ça devait être en mai-juin. Et nous, on était en même temps toutes... petite boîte, c'est-à-dire que comme une agence de com, c'est beaucoup de freelance. Donc après, vraiment, en stable, il y avait mon chef, moi, le responsable du développement. Donc on était hyper proches. On était vraiment... C'est pas une grosse boîte où tu prends rendez-vous avec ton chef. Et donc là, je vais pour mon entretien annuel que je prépare et tout. Et je me suis dit, là, il faut que je lui en parle. Il faut que je lui propose un truc, parce que moi, c'était hors de question que je parte. Comme ça, en démission, parce que vraiment, moi, il me faut un peu de stabilité. Je ne suis pas du tout une aventurière. Et donc là, il me dit, et j'ai eu vachement de chance, parce qu'il me dit, ouais, alors la boîte, c'est un peu compliqué. Je réfléchis à faire des choses, à mettre en place des choses. Vraiment, on a un peu de mal et tout. Et là, je me dis, bon, franchement,

  • Speaker #0

    je suis désolée pour lui,

  • Speaker #1

    mais moi, ça m'arrange de fou. Et donc, je pense que je ne lui ai pas dit le même jour, parce qu'après, j'ai réfléchi et je me dis, bon, je vais lui proposer un licenciement éco. Et lui, s'il le faut, il sera content. Et moi, je serai super contente. Donc, c'est ce que j'ai fait. Et du coup, il a fini par dire oui.

  • Speaker #0

    Donc, il te dit oui à ça pour que tu quittes l'entreprise avant que tu sois inscrite au concours. Oui, oui. Enfin, de manière un peu concomitante. Oui. Et donc... à partir de là tu t'inscris au concours mais en fait tu t'as quitté ton job ou t'as fini ce job là Sans savoir que le concours, tu l'aurais. Parce qu'en fait, on est d'accord que le concours de profs des écoles, il y a beaucoup de candidats et c'est dur. Donc, tu as dit, je ne prends pas de risque, j'aime bien la stabilité. Dans les faits, tu as fait l'inverse de ce que tu dis. Parce que tu t'es lancée à corps perdu. Tu as réussi, c'est trop bien. Mais ce n'était pas gagné d'avance, finalement.

  • Speaker #1

    Pas du tout, non. Mais j'ai dit, je ne prends pas de risque financier. Mais justement, j'avais une pression de... Mais vraiment, je me suis mis une pression de malade. Parce que j'ai pu avoir ce licenciement économique et ça vraiment, je ne sais pas honnêtement si... En fait, je ne crois pas du tout au destin ou à tous ces trucs-là, vraiment ce n'est pas du tout mon truc. Mais du coup, je me dis ça, que j'ai de la chance. Parce qu'au moment où je commence vraiment à vouloir le faire, c'est le moment où mon chef me dit, écoute, là c'est compliqué et je suis partie en ayant un salaire quand même. Donc je l'ai fait. Et après, le concours...

  • Speaker #0

    Le salaire, c'est le chômage. C'est-à-dire que pendant un an et demi de vente, tu touches le chômage. Alors,

  • Speaker #1

    le lycée intime économique, du coup, t'as un peu plus que le chômage. Parce que t'aurais au chômage. Donc t'as un peu moins de temps de salaire. Mais bon, c'était quand même chouette.

  • Speaker #0

    Sécuriser les revenus pendant toute la préparation du concours.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc c'est pour ça que je me suis mis une pression de dingue. Et je me suis dit... Je me suis donné un an, en fait. Donc, tu vois, je me suis inscrite à un... septembre, les concours en avril. Je me suis donnée cette année-là pour le passé et dans ma tête, si je ne l'avais pas, stop. J'ai arrêté mon délire.

  • Speaker #0

    En gros, c'était soit je l'ai, soit je ne l'ai pas. Si je ne l'ai pas, je reste dans la vie privée, je reprends mon job habituel. C'est ce que tu aurais... C'est ce que je me disais. L'autre question que j'ai, qui m'intéresse vachement, c'est qu'à la trentaine,

  • Speaker #1

    tu as une vie bien passée.

  • Speaker #0

    Oui, à trentaine bien passée. C'est ce que tu fais jeune. Oui,

  • Speaker #1

    mais il faut quand même être honnête.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que tu as 15 ans d'expérience, tu as fait des études dans le marketing, la communication, ça n'a rien à voir avec prof des écoles. La plupart des personnes qui passent le concours, je n'ai pas de stats, mais je me doute que c'est des gens qui ont fait 5 ans d'études et qui sont déjà à fond là-dedans. Et donc, ça fait 5 ans qu'ils se préparent et qu'ils vont préparer le concours spécifiquement. Toi, tu te dis que tu vas le faire là comme ça. Donc, j'imagine que tu reprends tout à zéro, en gros, parce qu'il y a plein de choses que tu avais déjà fait.

  • Speaker #1

    Alors voilà, pendant un an, fin octobre à avril, j'ai bossé comme une malade. C'est-à-dire que le matin à 9h, j'étais à l'ordi, et jusqu'au soir à 17h.

  • Speaker #0

    Vous avez deux enfants ?

  • Speaker #1

    Les enfants, ils étaient à l'école. Non, mais c'est pour ça que quand même, ça va. Il y en a, ils préparent le concours, ils bossent à côté. Moi, je ne sais pas comment ils font. Moi, je bossais... tous les jours, mais vraiment, bien plus que quand j'étais en master. Je bossais comme une malade. Et le samedi, une fois sur deux, je m'étais inscrite aussi à un organisme qui aide à préparer le concours. Donc ça, c'était génial parce que ça m'a vachement aidée. Donc oui, là, j'ai bossé comme une folle.

  • Speaker #0

    Donc huit mois à fond, avec un gros soutien finalement de ton mari. Ça, ça te fait sentir que c'est hyper important ?

  • Speaker #1

    Oui, lui, c'était vraiment... Bon, enfin, oui, c'était si tu veux le faire, fais-le. Pour lui, il n'y avait vraiment aucun problème. Oui, il pourrait y avoir un problème. Lui, il me dit, voilà, si t'as envie d'essayer de faire ça, ben, t'essayes de faire ça. Financièrement, on avait la chance, lui, il avait un salaire. Et puis, du coup, moi aussi, nos enfants, ils étaient à l'école. Enfin, on était bien.

  • Speaker #0

    Finalement, le risque, il était... Le risque financier, entre guillemets, tu l'as vu comme ça, il était limité dans le sens où vous aviez deux revenus pendant un an. Toi, tu t'étais dit, si jamais je ne l'ai pas, dans tous les cas, ben, je reprendrai... Je t'étais dit... Vu que tu avais de l'expérience, tu étais facilement employée par d'autres trucs et tu aurais retrouvé un boulot. J'aurais fait.

  • Speaker #1

    Après, je ne sais pas ce que j'aurais fait. En vrai, ce n'est pas arrivé. Donc peut-être que je ne sais pas. Dans ma tête, je me disais ça. Je me disais, de toute façon, tu as fait ton truc. Maintenant, tout le monde te soutient. Par contre, tu le fais un an et après, si ça ne marche pas, tu arrêtes ton délire. Mais je ne sais pas ce que j'aurais fait, si je l'aurais retenté une année de plus ou pas. Je ne sais pas. Dans ma tête, je m'étais dit non. Je m'étais donné ça pour essayer et ça passe, ça passe et ça passe pas, tant pis pour moi.

  • Speaker #0

    Et ce qui s'est passé, c'est qu'a priori, si je comprends bien, tu l'as eu du premier coup. Oui, oui, oui. Et dès que tu as le concours, ça veut dire que tu l'as en avril ou en mai ?

  • Speaker #1

    Non, oui, c'est en mai-juin.

  • Speaker #0

    Et ça signifie qu'en septembre, tu es déjà dans la classe ? Oui,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    Sans formation ni quoi que ce soit, tu te retrouves face à des élèves de quelle classe ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, quand tu as ton concours, après... Tu as une année où tu es stagiaire ? Donc moi, à mon époque,

  • Speaker #0

    oui,

  • Speaker #1

    mais ça a changé. Moi, avant, c'était vraiment bien parce que c'était, t'étais à mi-temps dans une classe. Donc, c'était deux jours et demi en classe et deux jours et demi où t'étais à l'INSPE, qui est les IUFM, là où tu apprends à l'école encore. Donc, c'était un mi-temps. Moi, je suis hyper bien tombée, donc j'avais des CE2 à Haute-Rive. Et j'étais avec, donc je complétais une directrice d'école qui était super sympa, qui m'a vachement aidée, qui m'épaulait. Donc ça se passait bien. Et après, quand j'étais à l'ESP, ça se passait assez bien aussi, mais c'était vraiment très, très intense. C'était très, très dur. Là, on nous demandait énormément, énormément de boulot à côté. C'était vraiment très, très, très dur.

  • Speaker #0

    Et comment ça se passe ? Quand tu te retrouves devant des élèves, les premières fois, alors que toi, ça faisait 15 ans que tu faisais tout autre métier, t'as trouvé ce que t'attendais ? Est-ce que t'avais un sentiment ? On parle souvent du syndrome de l'imposteur. Est-ce que tu te sentais... t'étais à ta place ? Bah écoute,

  • Speaker #1

    je pense. Moi, ça s'est passé très bien, je m'éclatais. Oui, moi, écoute, je sais pas quoi te répondre. Ça s'est passé bien.

  • Speaker #0

    Dès le départ, en fait, c'est passé nickel. Et depuis, ça fait 7 ans que tu es prof des écoles, c'est quoi ton ressenti par rapport à ton changement de vie, finalement ? Ça répond aux attentes que tu avais en amont, quand tu t'étais dit « je suis faite pour être prof des écoles » . Là, maintenant, le bilan, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Moi, je suis hyper, hyper contente. Voilà, j'ai changé, c'est ce que je voulais faire, et je ne suis pas déçue par ce que j'ai trouvé. Dans l'éducation nationale, je savais que ça ne serait pas parfait, je savais que ça serait dur et c'est dur. Je savais qu'il y avait beaucoup de boulot, il y a beaucoup de boulot. Et après, je savais que j'allais me régaler avec les petits, avec les enfants, avec les élèves. Et je me régale. Je n'ai pas tellement de surprises parce que je partais... J'étais quand même consciente des difficultés qu'il y aurait. Et en effet, il y en a. Mais c'est tellement... Moi, je suis vraiment très, très contente.

  • Speaker #0

    Tu te lèves le matin, tu es contente d'aller au travail.

  • Speaker #1

    Ah oui, et quand j'y suis, je suis contente aussi.

  • Speaker #0

    Toi, qu'est-ce qui te plaît du coup dans ce métier de prof des écoles ? Qu'est-ce que tu pensais qu'il te plairait en voulant le faire ? Et qu'est-ce qui te plaît au quotidien ?

  • Speaker #1

    Alors, ce qui me plaît déjà vraiment, et pourquoi je pense qu'il m'a attiré beaucoup, ce qui a fait que je voulais changer, alors ça va être peut-être un peu bateau, mais c'est que moi j'avais quand même... Je travaille dans le marketing et la com, et au final, il n'y a pas de sens. Ce n'est pas « qu'est-ce que tu apportes à la société ? » Rien du tout, des fois même au contraire. Et là, honnêtement, personnellement, c'est quand même un métier dans lequel je mets du sens. Et ça, ça me plaît vraiment. C'est-à-dire que tu es dans l'éducation, tu travailles avec les enfants, la jeunesse. Moi, j'y vois vraiment un sens. Je sens que c'est important. Et ça, pour moi, ça joue énormément. Je ne sais plus quelle était la question. Je ne sais même pas si je réponds à la question.

  • Speaker #0

    C'était totalement ça. Qu'est-ce qui fait que ce métier t'épanouisse autant ? Ah oui, bah oui. Tu as répondu.

  • Speaker #1

    C'est vraiment un facteur primordial. Et voilà, quand je dis que ce que je faisais avant, j'aimais, c'est vrai, j'aimais ça. faire des jeux concours, trouver des idées toujours encore plus folles, c'était génial. Mais au final, qu'est-ce que j'apportais ? Rien du tout. Et là, vraiment, un métier dans lequel tu crois, tu t'investis, tu cherches toujours plus de trucs, et puis derrière, tu en retires une satisfaction dingue, parce que quand tu vois un gamin, l'année dernière, il était en difficulté énorme, il n'arrivait pas à écrire, c'était... C'était très très dur et puis là tu le croises et tu dis « Ah, la maîtresse qui m'a dit que tu avais réussi à t'addicter » et puis lui il a les larmes aux yeux, ben toi aussi t'as les larmes aux yeux et puis ça t'en as pas tous les jours, ça serait trop beau mais ça arrive régulièrement et ça tu te dis « Ben franchement, t'as pas rien fait, tu sers pas à rien, continue quoi. »

  • Speaker #0

    Ah ben clairement, et moi c'est pour ça que je voulais absolument que tu viennes parmi les premières invitées parce que, alors quand j'ai eu l'idée du podcast Hum ? C'est parce que je constatais que dans le monde de l'entreprise, il y a beaucoup de gens qui ne sont pas épanouis. Ils arrivent, ils ont la boule au ventre, ils ne sont pas heureux et ils n'osent pas se dire qu'une autre vie est possible. Et c'est marrant parce que je t'ai invité, c'est le contre-exemple. C'est-à-dire que tu étais contente du métier que tu faisais. Oui, c'est vrai. Tu as décidé d'en lancer un autre dans lequel tu es hyper épanoui aussi. Et en plus, tu vas à contre-courant un peu de la société parce que, comme tu le sais, moi, je suis en couple avec une prof. Oui. Donc je suis quand même entouré de beaucoup de profs au quotidien. Et ce qui ressort, c'est qu'il y en a beaucoup. Bon, moi, je suis sur la quarantaine, comme toi. Il y a plein de profs qui, ça fait 15-20 ans qu'ils sont dans l'enseignement, ils en ont marre. Et souvent, ils me disent « j'aimerais bien faire autre chose, mais je ne sais faire que ça » . Et ils n'osent pas. Et à chaque fois, je leur dis « mais vous n'imaginez même pas les qualités que vous développez en tant que prof que vous pourrez transposer dans le monde de l'entreprise ou dans d'autres mondes » . Alors, toi qui as fait le chemin inverse, et pour tous les points, est-ce que je pense qu'il y a pas mal de profs qui vont nous écouter ? Alors, je n'ai pas envie de faire fuir tous les profs de l'éducation nationale parce qu'on manque de profs. Oui, oui, oui. Mais quel conseil, toi qui as fait le chemin inverse, tu pourrais donner à des profs pour leur dire « Ouais, en fait, tout ce que vous savez faire au quotidien, vous pourriez le transposer dans d'autres métiers. »

  • Speaker #1

    Ok. En fait, je pense que c'est exactement la même chose que ce que toi, tu peux leur dire. Je ne sais pas, peut-être qu'eux, ils ont un syndrome de l'imposteur en disant « je ne sais faire que ça » . Mais enfin, quand tu es quand même capable d'être prof ou d'enseigner des choses, de tenir une classe, c'est incroyable comme compétence tout ce que tu mets en œuvre au quotidien. Il y en a beaucoup dans les entreprises qui cherchent ce type de compétence pour tout ce qui est gestion d'équipe, organisation.

  • Speaker #0

    Pilotage des projets.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, exactement. Et puis même tout ce qui est un petit peu faire consensus autour de soi, essayer un petit peu de rassembler les gens. Ça, c'est vachement important. Et puis après, moi aussi, il y a un truc, c'est que si tu ne sais pas, tu peux apprendre. Et vraiment, si tu as envie de faire quelque chose, en fait, si tu ne sais pas le faire, tu apprends à le faire. Et puis, il n'y a pas de raison que tu n'y arrives pas. Tout le monde peut apprendre à faire quelque chose. Donc là, ce n'est pas tellement une qualité que quelqu'un pourrait avoir déjà ou mettre en œuvre déjà au sein de son métier actuel. C'est que, je ne sais pas, tout le monde est capable d'apprendre. Donc, si tu as envie de faire quelque chose, tu apprends à le faire.

  • Speaker #0

    Surtout des profs, je pense qu'ils ont...

  • Speaker #1

    En plus des profs, parce que justement, en plus, ils peuvent aussi avoir de l'empathie envers la personne qui va leur apprendre des choses. Et puis, tout le monde est capable vraiment d'apprendre. Alors, je ne sais pas, s'ils veulent piloter un avion, c'est peut-être compliqué, c'est peut-être plus long. Mais après, si on reste sur des choses vraiment concrètes et plus facilement réalisables, je ne sais pas, tu as envie, tu apprends et puis tu sais le faire. Et puis voilà, tu t'accroches et normalement, ça devrait passer. Et puis vraiment, alors eux, ils ne savent pas, mais dans les entreprises, il y a plein de gens sympas. Et il y a plein de gens qui vont aider. Et puis voilà, et puis t'arrives et puis il y a un truc que tu sais pas trop faire, et ben tu demandes à une collègue et puis elle va t'apprendre, et puis tu dis à ton chef, attends, là je suis pas sûre, j'ai fait ça, mais franchement, est-ce que tu veux pas jeter un oeil parce que je suis pas sûre ? Voilà, si tu le dis gentiment, tu le dis une ou deux fois, enfin le chef il est pas... Les gens ils sont gentils au fond, donc il n'y a pas de raison que ça se passe mal, et les gens ils vont nous soutenir.

  • Speaker #0

    Je le partage absolument. Mais je trouve que ça a plus de sens pour quelqu'un qui est dans le même environnement. Tu vois, toi, tu es dans l'éducation nationale. Donc, je trouve que quand toi, tu le dis, ça a peut-être plus d'impact que quand moi, je le dis, qui suis déjà dans le monde du privé. Et c'est le message que j'aimerais vraiment faire passer dans ce podcast.

  • Speaker #1

    En fait, ils peuvent aussi se mettre dans... C'est-à-dire que quand il y a un jeune prof ou une jeune enseignante qui arrive... La majorité des autres, ils vont quand même donner un conseil, ils vont répondre à une question, ils vont être sympas. En fait, dans les entreprises, c'est pareil. Les gens, ils sont aussi sympas. S'il y a quelqu'un qui arrive, c'est son nouveau job, c'est un nouveau poste, il change de service, je n'en sais rien. Au final, même si tout le monde a la tête dans le guidon, tu as la tête sous l'eau, tu n'as pas le temps, si quelqu'un demande gentiment le service, il pose une question, il n'y en a pas beaucoup qui ne vont pas répondre et qui vont laisser tomber.

  • Speaker #0

    Donc si vous écoutez ce podcast, que vous êtes prof des écoles ou prof collège lycée, n'ayez pas peur. Vous pouvez avoir une autre vie ailleurs. Alors une fois que j'ai dit ça, c'est bien. Le constat que je fais, c'est que j'ai fait mes devoirs comme toi t'as fait les tiens. J'ai vu que l'éducation nationale, c'est le premier recruteur de France. Il y avait 3200 postes non pourvus en 2024. Donc il manque des profs. Moi, je suis en train de dire que certains pourraient partir, mais en vrai, rester. Et qu'est-ce que tu pourrais dire à des personnes qui nous écoutent, qui sont dans un métier dans lequel ils ne sont plus épanouis, ou comme toi, peut-être, ils se sont dit, j'aimerais l'éducation nationale, avoir un métier qui a du sens. Et donc, là, en l'occurrence, on en a un. Qu'est-ce que tu pourrais faire pour donner envie à des personnes de venir se joindre à toi et devenir collègues ?

  • Speaker #1

    Alors, en plus, je l'ai déjà fait parce qu'il y a plein de gens qui... Au final, il y a quand même pas mal de personnes qui ont envie d'être enseignants. Et pareil, qui peut-être osent pas. Et moi, je leur dis, mais ce qui fait que toi, t'as envie, je pense que si tu le fais...

  • Speaker #0

    Ça va se passer, c'est-à-dire que tu te dis, tu as envie de donner du sens, tu as envie de travailler avec les enfants, tu as envie d'avoir un métier où tu apportes quelque chose. C'est la vérité. Si tu arrives à avoir ce concours, tu seras direct et tout ça, ça va être vrai. Tu vas travailler avec les enfants, alors forcément, c'est difficile, mais tu vas en retirer tellement de satisfaction qu'il faut quand même le tenter.

  • Speaker #1

    Oui, tu as beaucoup plus de bénéfices finalement. Oui.

  • Speaker #0

    Alors par contre, ce que je dis vraiment aussi, c'est que parce qu'il y en a beaucoup, et c'est surtout quand j'étais à l'INSPEC que je voyais ça, c'est qu'il y en a beaucoup qui sous-estiment un petit peu la difficulté ou la dureté du boulot. Bon, franchement, c'est difficile. Au quotidien, c'est difficile.

  • Speaker #1

    Tu as des exemples pour illustrer le fait que ça soit difficile au quotidien ? C'est quoi les moments qui sont... dur et...

  • Speaker #0

    C'est difficile parce que les élèves, vraiment, ils sont difficiles. Pas tous. Il y en a la majorité, ils sont comme des élèves, comme des enfants. Vraiment, ils ne sont pas parfaits, mais en même temps, ce n'est pas grave. Par contre, dans une classe, tu peux vite avoir deux, entre un et trois élèves qui vraiment... vraiment sont très difficiles, qui ont des troubles, qui ont des choses reconnues avec des avessages, tout ça. Mais à gérer, c'est dur. Ça peut être un peu violent, ils n'écoutent pas ce que tu dis. Les élèves...

  • Speaker #1

    Et comment tu t'adaptes à ça, toi, en tant que prof ? Parce que, je ne sais pas, vous êtes formée par rapport à ça ? Ou tu t'auto-formes sur des sujets comme ça ? Comment ça se passe, en fait, où tu fais comme tu peux ?

  • Speaker #0

    Non, ça, c'est vraiment un gros, gros souci dans l'éducation nationale. On n'est ni formés, et puis surtout, on n'a pas les aides derrière qu'on devrait avoir. Et comment tu t'adaptes ? Tu en parles avec tes collègues, et tu ne t'adaptes pas. Tu limites la casse, en gros. Tu limites la casse. Je ne sais pas quoi dire. C'est difficile, ça.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est gérer les élèves ou c'est gérer les parents ?

  • Speaker #0

    Non, les parents, c'est très simple. Il ne faut surtout rien attendre des parents. C'est-à-dire que si tu as du positif, tu le prends. Mais surtout, il ne faut pas se dire qu'ils vont nous remercier ou qu'ils vont être contents ou qu'ils vont trouver que le projet dans lequel ils sont inscrits, c'est génial. Ou que c'est super qu'il y ait un échange avec tel ou tel. Ce n'est pas grave. En fait, si ça arrive, ça arrive. Et franchement, ça arrive souvent. Mais il ne faut vraiment pas faire ça pour les parents parce qu'ils peuvent être super sympas et au moindre truc, si tu as puni un gamin... Les parents, ils sont versatiles. Il ne faut surtout rien attendre d'eux. Et à partir de là, c'est bon.

  • Speaker #1

    Et si on essaie de continuer à convaincre des personnes qui nous écoutent de devenir profs, Quels sont les conseils que tu aurais aimé qu'on te donne, toi, au moment où tu as voulu changer de vie, pour te faciliter la transition ? Des petits tips ?

  • Speaker #0

    Tu sais que ça, tu m'avais dit que tu allais me poser cette question, donc j'ai réfléchi et j'ai eu du mal et je n'ai pas trouvé. Je ne sais pas quels sont les conseils que j'aurais aimé qu'on me donne. Je ne sais pas. Honnêtement, ça s'est bien passé. En fait, moi, ce que je pourrais donner comme conseil, c'est si on le passe là comme moi. Moi, j'ai été inscrite à un organisme, alors il y en a plein, qui aide à passer le concours. Et ça, je le conseille à tout le monde. Parce qu'en fait, ça t'aide. Tu es avec des gens qui sont dans la même situation que toi. Tu échanges vachement. Enfin, tu n'es pas seule. Et donc ça, c'est vraiment un gros truc que je conseillerais à tout le monde.

  • Speaker #1

    Et moi, si maintenant j'hésite, ce qui n'est pas du tout le cas, je veux dire mon employeur actuel. Si j'hésitais à changer de vie, tu me dirais quoi ? Si je ne suis pas épanoui dans mon travail au quotidien, j'aimerais bien changer, mais je ne le fais pas. Tu me dirais quoi ?

  • Speaker #0

    Alors, d'abord, je te dirais vraiment juste que c'est beaucoup de travail et que c'est difficile. Pour ne pas que tu sois déçu après, parce qu'il y en a vraiment beaucoup, parce que je ne vais pas rentrer dans les polémiques, mais... on travaille beaucoup avant les classes on travaille beaucoup après, on travaille beaucoup pendant les vacances enfin bon c'est pas voilà on a beaucoup de vacances Vraiment, on travaille quand même. Donc déjà, juste pour que tu en aies conscience, parce que je pense que tout le monde n'en a pas encore conscience, et même si tu n'as pas envie de t'investir beaucoup dans ton boulot, tu es obligé quand même d'aller passer des heures et des heures à bosser. Donc je te dirais juste ça, que après c'est un petit peu difficile, mais une fois que je t'aurai juste dit ça et que je serai sûre que tu l'as entendu, je te dirai, mais alors là, vraiment, si tu as envie, fais-le, parce que c'est génial, moi j'adore. hyper enrichissant. Tous les jours, une fois que tu y es, une fois que je suis dans la classe, la journée, il est 16h30, je me suis juste arrêtée pour manger. Je me suis régalée. C'est plein de trucs. C'est hyper varié. La journée, elle passe à une vitesse folle.

  • Speaker #1

    Tu n'as pas tant à t'ennuyer. On le voit beaucoup dans le monde du privé. Des gens qui... Tout ce qu'on appelle les bullshit jobs qui s'ennuient. Ils sont sur l'ordinateur. Ils font beaucoup de trucs.

  • Speaker #0

    C'est un boulot où tu regardes toujours l'horloge parce que ça passe trop vite. Donc en fait, tu te dis, déjà moins le quart, il faut que j'ai fini ça. Alors du coup, tu te dis, allez vite, vous écrivez. En fait, c'est un métier où justement, ça passe trop vite. Alors à la fin, tu es lessivé par contre, mais je veux dire, à 16h30, tu ne vas pas rajouter deux heures devant les élèves. Tu es épuisé, tu es vidé. Mais ta journée, elle est passée super vite.

  • Speaker #1

    En tout cas, je pense que tu fais une bonne promo de l'éducation nationale.

  • Speaker #0

    Ah mais attends, vraiment, c'est dur, les gars. Non, parce que je ne veux pas que les gens, après, ils soient déçus. Parce que moi, je les voyais à l'INSPE, ça a pleuré beaucoup quand même. Sur la pression, sur le boulot, quoi. C'est dur, mais c'est génial.

  • Speaker #1

    C'est ça. Si des gens de l'éducation nationale m'écoutent et qu'ils veulent sponsoriser ce podcast, c'est qu'ils n'hésitent pas. Moi, je suis à fond dans le fait que j'ai fait prof un an. C'est tout petit, mais j'ai adoré l'expérience de me retrouver devant des élèves du jour au lendemain. C'était effectivement génial. Je ne voyais pas le temps passer et j'ai surkiffé. Tous ceux qui ont plein de compétences, je vois dans les chiffres qu'en fait... Les matières dans lesquelles il manque le plus de monde, c'est les maths. Je crois qu'il y a les lettres, l'allemand. L'allemand, c'est peut-être plus difficile. Quoique, nous, on est basé à Toulouse. Avec Airbus, il y a sûrement beaucoup de francs ou allemands ou des gens qui parlent les deux langues. Mais des ingénieurs ou autres qui aimeraient changer de vie, peut-être qu'il y a de la place.

  • Speaker #0

    Il y a de la place,

  • Speaker #1

    oui. Donc, n'hésitez pas vraiment à le faire. Est-ce que tu as d'autres messages à faire passer ? Des conseils que tu pourrais donner ? Comment inspirer des personnes qui ne sont pas épanouies dans leur travail ou qui sont épanouies et qui ont envie de changer de métier ? Tu leur dirais quoi, en plus ?

  • Speaker #0

    Moi, je vais être quelqu'un qui va leur dire qu'il faut le faire. Parce qu'au final, moi, le seul frein que je peux voir, parce que j'ai déjà dit, je vais le redire, je ne suis vraiment pas une aventurière, moi, il me faut de la stabilité. Le seul frein, et pourquoi les gens, je pourrais comprendre qu'ils n'osent pas, c'est au niveau financier. Une fois qu'ils ont réussi à trouver une solution là-dessus, donc soit comme moi, moi c'était l'idéal, mais je ne sais pas, il y a plein d'autres façons peut-être de se financer ce changement. Parce que moi aussi, c'est un changement qui durait presque une année entière. Peut-être qu'il y a d'autres choses qui peuvent se faire. Bon, voilà. À part ce frein qui vraiment pour moi est un frein, et là tu ne peux pas dire à quelqu'un, ok, vas-y, lâche ton job, tu n'as pas de revenu, on s'en fout si tu as envie. Ça, pour moi, c'est compliqué. Donc, une fois qu'ils ont solutionné ça, enfin, solutionné entre guillemets, vraiment, tout le reste, c'est pas grave. Si, je veux dire, peu importe quel âge on a, moi, j'ai 40 ans, je l'ai fait, je vais avoir 35 ans, donc c'est pas vieux. Mais même après, tu peux aussi changer à 50 ans. Qu'est-ce que ça peut faire ? Vraiment, on s'en fiche.

  • Speaker #1

    Tu crois qu'à 50 ans, tu changeras de job ou est-ce que là, t'es partie pour un très, très long bail ?

  • Speaker #0

    Je sais pas. Peut-être que j'en aurais marre, je comprends tous ceux qui en ont marre dans l'éducation, parce que ça t'use, ça use tout ça, et puis on en retire vraiment beaucoup de positifs, mais je n'en sais rien, vraiment, moi je ne sais pas, pour l'instant je suis super bien. Et voilà, si quelqu'un a envie de changer, il faut... Il faut essayer. Et au pire, si ça ne marche pas, ça ne marche pas. Et encore une fois, ce n'est pas grave. Tu essaies et si ça rate, ça rate. Tu auras raté un truc et ça ne sera pas la première ni la dernière fois. Donc au final, quel est le risque ? Pas grand-chose.

  • Speaker #1

    En fait, tu es totalement alignée avec la philosophie de ce podcast que j'ai envie de mettre en place.

  • Speaker #0

    Pourtant, ce n'est pas concerté.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas du tout concerté, mais c'est dans cet état d'esprit-là. C'est-à-dire que ... Quel que soit ton âge, moi je pense que tu peux avoir plusieurs vies professionnelles, qu'on n'a qu'une seule vie et qu'il faut en profiter. Alors certains peut-être ont envie de rester 20-30 ans dans une même boîte et ils sont épanouis, c'est tant mieux. Et d'autres, par contre, qui ne le sont plus au bout d'un certain temps, n'hésitez pas à changer. Ça ne se fait pas tout seul, ça veut dire qu'il faut se préparer, qu'il y a des efforts. Toi tu l'as fait en passant le concours.

  • Speaker #0

    Par contre, oui, si tu y vas, tu y vas vraiment.

  • Speaker #1

    Voilà, tu le fais vraiment, le résultat c'est que tu... potentiellement tu peux juste changer ta vie et que tu te lèves le matin pour le coup c'est pas le cas parce que t'étais contente avant et t'es contente après mais certains étaient pas assez malheureux au travail ou pas épanouis donc en fait si déjà 50% de ton temps,

  • Speaker #0

    de ta vie il est dans un endroit où tu te sens pas bien pour moi ça le fait pas en fait moi juste ce que j'aurais dit c'est que j'aurais dit j'ai eu raison et heureusement que je l'ai fait quoi t'as écouté la petite voix que t'avais au fond de ta tête exactement exactement Et vraiment, je redis, il faut essayer. Si ça rate, c'est pareil. Ce n'est pas grave. C'est comme à l'école. Si tu te trompes, tu te trompes. Mais tu as levé le doigt, tu as essayé.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est la plus belle conclusion que tu pouvais faire. Merci, Mathilde, d'être venue. C'est la partie des premières invités. Espérons que des gens t'écouteront et postuleront de l'éducation nationale. Il y a plein de postes à pourvoir, même si j'ai cru comprendre qu'on allait supprimer des postes. Pour autant, il y a plein de départs à la retraite tous les ans.

  • Speaker #0

    Non, mais il y a des postes.

  • Speaker #1

    Et il y a plein de postes. Donc, un métier d'avenir l'éducation. Allez-y, foncez. Oui, venez. Merci.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #1

    Je te remercie d'avoir écouté cet épisode en entier. Si ce podcast t'a inspiré, aide-moi à le faire grandir. Écris-moi directement sur LinkedIn. à Sylvain Lazaro ou sur Instagram et si tu oses des podcasts, partage-moi tes questions, tes idées ou même les noms des personnes inspirantes que tu connais et que tu aimerais que j'interviewe. Mets une note sur ton application de podcast et surtout, parle-en autour de toi. Ensemble, on peut prouver que changer de vie, c'est possible et que c'est accessible à chacun d'entre nous. A très vite pour un nouvel épisode.

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