Description
Lectionnaire
Texte 7
Tiré de : OC 3, 204-208
Lu par Arlette Tsang , associée eudiste de France
Texte : «Ayez en vous les sentiments de Jésus-Christ: Lui, de condition divine s'anéantit
lui-même.»
Adorez Jésus comme prononçant ces paroles: Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à soimême (Lc 9, 23). Adorez la vue, la pensée, l'amour et le dessein qu'il a eus au regard de vous, lorsqu'il a dit ceci; demandez-lui pardon de l'empêchement que vous y avez apporté; donnez-vous à lui pour accomplir ce qu'il vous déclare par ces mêmes paroles, et considérez qu'il a fait le premier ce qu'il vous enseigne, ayant renoncé parfaitement à soi-même. Car, pendant qu'il a été sur la terre, il ne s'est jamais conduit par son propre esprit, mais par l'Esprit de son Père; il n'a jamais fait sa propre volonté, mais la volonté de son Père; il n'a jamais cherché sa propre satisfaction ni son propre intérêt: le Christ n'a pas recherché ce qui lui plaisait (Rm 15, 3), mais la satisfaction et l'intérêt de son Père; il n'a point vécu pour lui, mais pour son Père; il a versé tout son sang jusqu'à la dernière goutte; il s'est dépouillé de sa propre vie; enfin il s'est anéanti soi-même (Ph 2, 7), et il demeurera dans un prodigieux anéantissement et de son humanité et de sa divinité au SaintSacrement jusqu'à la consommation des siècles.
Remerciez-le de toute la gloire qu'il a rendue et qu'il rendra éternellement à son Père par toutes ces choses, comme aussi des grâces qu'il nous a méritées par ce moyen, et de l'exemple qu'il nous a donné; et donnez-vous à lui pour entrer dans ses sentiments et pour le suivre dans cette abnégation de soimême: Ayez en vous les sentiments de Jésus-Christ: Lui, de condition divine, s'anéantit lui-même (Ph 2, 5. 6. 7).
Considérez que Jésus ne nous oblige pas seulement, par ces paroles, à renoncer au monde, à Satan, à quelque vice ou habitude mauvaise, ou à quelque chose qui nous soit chère et précieuse, ou à quelque partie de nous-mêmes; mais qu'il dit: Quiconque veut venir après moi, qu'il renonce à soi-même, qu'il se dépouille de soi-même: vous vous êtes dépouillés du vieil homme (Col 3, 9); qu'il meure à soi-même: vous êtes morts (Col 3, 3); qu'il se perde soi-même: celui qui aura perdu sa vie à cause de moi la trouvera (Mt 10, 39); qu'il se haïsse soi-même: si quelqu'un vient à moi sans haïr sa propre vie, il ne peut être mon disciple (Lc 14, 26) ; et ce pour trois raisons:
La première est que nous ne sommes point à nous: vous ne vous appartenez pas (I CO 6, 19), mais à Dieu, auquel nous appartenons par une infinité de titres; à raison de quoi nous n'avons aucun pouvoir de disposer de nous; et nous n'avons aucun droit d'être, ni de vivre, ni de faire, ni de dire, ni de penser aucune chose pour nous-mêmes mais seulement pour celui auquel nous appartenons infiniment; ce qui nous oblige infiniment de renoncer entièrement à nous-mêmes, afin d'être totalement à Dieu.
La seconde raison qui nous oblige à cela, c'est que nous sommes obligés de suivre Jésus, si nous désirons avoir part avec lui. Or il est impossible que nous le suivions, si nous ne renonçons à nousmêmes, puisque de nous-mêmes nous ne sommes que ténèbres, que péché, que mort, qu'enfer; et que les ténèbres ne peuvent pas suivre ou imiter la lumière, ni le péché la grâce, ni la mort la vie, ni l'enfer le paradis.
La troisième raison pour laquelle nous devons renoncer
à nous-mêmes, est qu'il n'y a rien au monde qui nous soit si contraire et qui s'oppose tant à notre salut, que nous-mêmes. Car nous portons en nous quatre sources de maux: notre esprit propre, tout plein de ténèbres et tout empoisonné du venin du péché; notre volonté propre; notre amour-propre, qui est la source d'une infinité de désordres; l'ambition, la superbe et l'orgueil, qui est la racine de tous les vices. ...
(texte incomplet - limitation du logiciel)




