Description
Lectionnaire
Texte 8
Tiré de : OC 3, 98-100
Lu par Claudine Bainard , associée eudiste de France
Extrait : «L'une des plus grandes faveurs que Notre-Seigneur puisse nous faire en ce
monde, c'est de nous donner quelque part à sa croix.»
Une des plus grandes faveurs que Notre-Seigneur nous puisse faire en ce monde, c'est de nous donner quelque part à sa croix. Car c'est nous faire boire à sa coupe, c'est nous donner ce qu'il a le plus aimé en ce monde, sa croix étant le premier objet de son amour, après son Père éternel, puisque c'est par sa croix qu'il a détruit le péché qui est la source de tous les maux, et qu'il a fait tous les biens qui sont en la terre et au ciel. Enfin c'est nous donner ce qu'il a pris pour lui-même, ce qu'il a donné à la personne du monde qu'il aime le plus, c'est-à-dire à sa très digne Mère, et ce qu'il a donné à ses Apôtres et à ses plus grands amis. Tous ceux qui ont été agréables à Dieu, dit le Saint-Esprit, ont passé par plusieurs tribulations. Parce que vous étiez agréable à Dieu, dit l'ange Raphaël à Tobie, i l était nécessaire que vous fussiez éprouvé dans l'affliction.
C'est pourquoi les saintes Écritures nous annoncent que la croix et les souffrances sont la gloire, le trésor, le paradis, le souverain bien du chrétien en la terre: À Dieu ne plaise, dit saint Paul, que je me glorifie en autre chose qu'en la croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ (Ga 6, 14). Nous nous glorifions dans les tribulations, dit-il encore, parlant au nom de tous les chrétiens (Rm 5, 3). Vous devez faire état que les tribulations, dit le Saint-Esprit parlant par la bouche de saint Jacques, sont un sujet de la plus grande joie qui vous puisse arriver.
De sorte que l'on peut dire que celui qui a trouvé une bonne affliction a trouvé un grand trésor, qui le rendra riche pour jamais, s'il en fait bon usage. Les plus grandes consolations qu'on peut avoir en ce monde, même les consolations spirituelles et divines, ne sont que des fleurettes qui se flétrissent et qui se passent bientôt; mais une grande affliction c'est une belle pièce d'or, qui est solide et permanente; voire c'est une pierre précieuse d'un prix inestimable, c'est une terre noble qui, étant bien cultivée, enrichira la personne affligée d'une infinité de biens célestes et éternels.
En effet il n'y a rien qui purifie tant une âme que la souffrance; rien qui l'embellisse tant, pour la
rendre agréable aux yeux de sa divine Majesté; rien qui l'enrichisse tant de véritables biens, et rien qui l'anoblisse tant que la vraie noblesse chrétienne, qui consiste à être conforme à notre grand Roi et à notre très aimable Crucifié.
Enfin, il importe infiniment de faire un saint usage des tribulations. Car premièrement, celui qui les porte chrétiennement rend une très grande gloire à Dieu, et la plus grande que l'homme lui puisse rendre en la terre, puisque le Fils de Dieu, qui est venu pour honorer son Père et pour réparer le déshonneur qui lui avait été rendu par le péché, n'a point connu ni choisi de moyen plus propre pour arriver à cette fin, que celui de la croix et des souffrances. Secondement, il acquiert des trésors de grâce pour la terre et de gloire pour le ciel, qui sont inestimables. Au contraire celui qui ne les porte pas comme il faut prive Dieu de la gloire incomparable qu'il en aurait reçue à toute éternité, et fait une perte pour soi-même, qui est si grande que, s'il la connaissait, il ne pourrait jamais s'en
consoler.
Lorsqu'il nous survient quelque affliction, il nous faut: Adorer la très sainte volonté de Dieu, et nous soumettre et abandonner entièrement et sans réserve à tous ses desseins sur nous.
Bénir, louer et remercier Dieu au temps de l'affliction: je bénirai mon Seigneur en tout temps, mais je dois le bénir et le louer avec plus d'affection au temps de la désolation qu'en celui de la consolation, puisque les afflictions sont de plus grands effets de la bonté de Dieu pour nous que les consolations.
(texte incomplet - limitation du logiciel)




