Description
Lectionnaire
Texte 12
Tiré de : OC 1, 257-260
Lu par Jeanne-Élisabeth Bréda , associée eudiste de France
Texte : «Nous aimer les uns les autres, comme Jésus-Christ nous aime.»
Ce n'est pas sans raison que le Fils de Dieu, ayant dit dans son saint Évangile que le premier et le plus grand des commandements de Dieu est que nous l'aimions de tout notre coeur, de toute notre âme et de toutes nos forces, nous déclare ensuite que le second commandement qui nous oblige à aimer notre prochain comme nous-mêmes, est semblable au premier. Car l'amour de Dieu et du prochain sont inséparables: ce ne sont pas deux amours, ce n'est qu'un seul et unique amour; et nous devons aimer notre prochain du même coeur et du même amour dont nous aimons Dieu, parce que nous devons l'aimer non pas en lui, ni pour lui, mais en Dieu et pour Dieu; ou pour mieux dire, c'est Dieu même que nous devons aimer dans le prochain.
C'est ainsi que Jésus nous aime: il nous aime en son Père et pour son Père, ou plutôt il aime son Père en nous, et il veut que nous nous aimions les uns les autres, comme il nous aime. I, dit-il, est mon commandement, que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés (Jn 15, 12).
C'est en ce point que consiste la charité chrétienne, à nous aimer les uns les autres, comme JésusChrist nous aime. Or il nous aime tant qu'il emploie toute sa vie, son corps, son âme, son temps, son éternité, sa divinité et son humanité, tout ce qu'il est, tout ce qu'il a et tout ce qu'il peut, pour nous, et qu'il est tout amour pour nous.
Regardez donc votre prochain en Dieu et Dieu en lui; c'est-à-dire regardez-le comme une chose qui est sortie du coeur et de la bonté de Dieu, qui est une participation de Dieu, qui est créée pour retourner à Dieu, pour être logée un jour dans le sein de Dieu, pour glorifier Dieu éternellement, et dans laquelle Dieu sera en effet éternellement glorifié, soit par miséricorde ou par justice.
Regardez-le comme une chose que Dieu aime, en quelque état qu'il soit; car Dieu aime tout ce qu'il a créé, et il ne hait rien de ce qu'il a fait. Il n'y a que le péché, qu'il n'a point fait, qu'il a en horreur.
Regardez-le comme celui qui est sorti d'un même principe que vous, enfant du même Père, créé pour une même fin, qui appartient à un même Seigneur, racheté du même prix, c'est-à-dire du sang précieux de Jésus-Christ, membre d'un même chef, Jésus, et d'un même corps, l'Église de Jésus, nourri d'une même nourriture, c'est-à-dire de la précieuse chair et du précieux sang de Jésus, et avec lequel par conséquent vous ne devez avoir qu'un esprit, qu'une âme et qu'un coeur. Regardez-le encore comme celui qui est le temple du Dieu vivant, qui porte en soi l'image de la très sainte Trinité et le caractère de Jésus-Christ, qui est une portion de Jésus-Christ, os de ses os et chair de sa chair, comme celui pour lequel Jésus-Christ a tant travaillé, a tant souffert, tant employé de temps et donné son sang et sa vie. Regardez-le enfin comme celui qu'il vous recommande comme lui-même, vous assurant que ce que vous ferez au plus petit des siens, il le tiendra comme fait à lui-même ( Mt 25, 40).
Oh! si nous considérions bien l'importance de ces vérités, quelle charité, quel respect aurions-nous au regard les uns des autres! Quelle crainte aurions-nous d'offenser l'union et la charité chrétienne, soit par nos pensées, soit par nos paroles et nos actions! Que ne ferions-nous pas, que ne souffririons-nous pas les uns pour les autres! Avec quelle charité et patience supporterions-nous et excuserions-nous les défauts d'autrui! Avec quelle douceur, modestie et retenue converserions-nous les uns avec les autres! Quel soin aurions-nous de contenter un chacun et de plaire à notre prochain pour le bien, en vue d'édifier (Rm 15, 2)! ...
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