Description
Lectionnaire
Texte 59
Tiré de : OC 8, 9-10
Lu par Marie-Christine Bove, associée eudiste de France
Texte : «Le cantique du Coeur de la bienheureuse Vierge.»
J'appelle le Magnificat le Cantique du Coeur de la bienheureuse Vierge pour plusieurs raisons:
Premièrement, parce qu'il a pris son origine dans ce Coeur, et qu'il en est sorti avant de paraître en sa bouche.
Secondement, parce que sa bouche ne l'a prononcé que par le mouvement qu'elle en a reçu de son Coeur, et de son Coeur corporel, spirituel et divin. Car le Coeur corporel de cette divine Vierge étant rempli d'une joie sensible et extraordinaire, a porté sa très sainte bouche à chanter ce Magnificat avec une ferveur et une jubilation extraordinaire. Son Coeur spirituel étant tout ravi et transporté en Dieu a fait sortir de sa bouche sacrée ces paroles extatiques: Mon esprit est transporté de joie en Dieu mon Sauveur (Lc 1, 47). Son Coeur divin, c'est-à-dire son divin Enfant, qui est résidant en ses bénites entrailles et demeurant dans son Coeur, et qui est l'âme de son âme, l'esprit de son esprit, le Coeur de son Coeur, est le premier auteur de ce Cantique. C'est lui qui met les pensées et les vérités qui y sont contenues dans l'esprit de sa divine Mère, et c'est lui qui prononce par sa bouche les oracles dont il est rempli.
Troisièmement, le Magnificat est le Cantique du Coeur de la Mère d'amour, c'est-à-dire le Cantique du Saint-Esprit qui est l'Esprit et le Coeur du Père et du Fils, et qui est aussi le Coeur et l'Esprit de cette Vierge Mère, dont elle est tellement remplie et possédée, que sa présence et sa voix remplissent saint Zacharie, sainte Élisabeth, et l'enfant qu'elle porte dans son sein, de ce même Esprit.
Enfin c'est le Cantique du Coeur et de l'amour de cette Vierge très aimable, parce que c'est le divin amour dont elle est tout embrasée qui lui fait prononcer toutes les paroles de ce merveilleux Cantique.
Mon esprit est transporté de joie en Dieu mon Sauveur.
1. Marie se réjouissait en Dieu, c'est-à-dire de ce que Dieu est infiniment puissant, sage, bon, juste et miséricordieux, et de ce qu'il fait éclater d'une manière si admirable sa puissance, sa bonté et tous ses autres divins attributs au mystère de l'Incarnation et de la Rédemption du monde.
2. Elle se réjouissait en Dieu son Sauveur, de ce qu'il est venu en ce monde pour la sauver et racheter premièrement et principalement, en la préservant du péché originel, et en la comblant de ses grâces et de ses faveurs, avec tant de plénitude, qu'il l'a rendue la Médiatrice et la Coopératrice avec lui du salut de tous les hommes.
3. Son Coeur était comblé de joie de ce que Dieu l'a regardée des yeux de sa bénignité, c'est-à-dire approuvé l'humilité de sa servante, dans laquelle il a pris un contentement et une complaisance très singulière. C'est ici, dit saint Augustin, la cause de la joie de Marie, parce qu'il a regardé l'humilité de sa servante; comme si elle disait: Je me réjouis de la grâce que Dieu m'a faite, parce que c'est de lui que j'ai reçu le sujet de cette joie; et je me réjouis en lui, parce que j'aime ses dons pour l'amour de lui.
4. Elle se réjouissait des choses grandes que sa toute puissante Bonté a opérées en elle, qui sont les plus grandes merveilles qu'il ait jamais faites en tous les siècles passés, et qu'il fera en tous les siècles à venir.
5. Elle se réjouissait non seulement des faveurs qu'elle a reçues de Dieu, mais aussi des grâces et des miséricordes qu'il a répandues sur tous les hommes qui veulent se disposer à les recevoir.
Ces paroles nous déclarent la joie ineffable dont le Coeur de la Mère du Sauveur fut rempli au moment de l'Incarnation du Fils de Dieu en elle, et durant tout le reste de sa vie.
RÉPONS Lc 1, 46.49.48.
R. Mon âme exalte le Seigneur. * Car le puissant fit pour moi des merveilles, Saint est son nom.
V. Désormais tous les âges me diront bienheureuse. * Car le Puissant.




