Description
Lectionnaire
Texte 23
Tiré de : OC 1, 284-290
Lu par Jeanne-Élisabeth Bréda , associée eudiste de France
Texte : «La perfection et consommation de la vie et sainteté chrétienne.»
La perfection de la vie chrétienne, c'est le martyre.
C'est le plus grand miracle que Dieu opère dans les chrétiens que la grâce du martyre; et c'est la chose la plus grande et la plus merveilleuse que les chrétiens puissent faire pour Dieu que de souffrir le martyre pour lui. C'est la faveur la plus signalée que Jésus-Christ fait à ceux qu'il aime spécialement, de les rendre semblables à lui en leur vie et en leur mort, et de les rendre dignes de mourir pour lui, comme il est mort pour son Père et pour eux. C'est dans les saints Martyrs qu'il fait paraître davantage la puissance merveilleuse de son divin amour; et, entre tous les saints, ce sont les saints Martyrs qui sont les plus admirables devant Dieu. Ce sont les saints de Jésus que les Martyrs. C'est lui-même qui les appelle ainsi, parlant par l'oracle de son Église, Sancti mei. Car, bien que tous les saints appartiennent à Jésus, néanmoins les saints Martyrs lui appartiennent d'une manière toute propre et spéciale, parce qu'ils ont vécu et qu'ils sont morts pour lui. C'est pourquoi il leur témoigne un amour tout singulier et extraordinaire, et leur promet les choses les plus grandes et avantageuses qu'il leur puisse promettre. Que bienheureux sont ceux qui sont ainsi aimés de Jésus et qui l'aiment réciproquement.
Que bienheureux sont ceux qui portent en eux une image parfaite de sa très sainte vie et de sa très amoureuse mort. Que bienheureux sont ceux qui sont appelés au souper des noces de l'Agneau. Que bienheureux sont ceux qui lavent leurs robes dans le sang de ce même Agneau. Que bienheureux sont ceux qui ne veulent point de vie sur la terre, qu'afin de l'employer toute pour la gloire, et la sacrifier enfin pour l'amour de ce très doux et très aimable Agneau! D'autant que, pour parler selon le langage du Saint-Esprit, c'est ici la fin de toute perfection, et la consommation finale et parfaite de toute sainteté, puisque l'homme ne peut rien faire de plus grand pour son Dieu, que de lui sacrifier ce qu'il a de plus cher, à savoir son sang et sa vie, et de mourir pour lui, c e en quoi consiste le vrai et parfait martyre.
Car il y a diverses sortes de martyrs et de martyres. Ceux-là sont martyrs en quelque faucon devant Dieu, qui sont dans une véritable disposition et volonté de mourir pour Notre-Seigneur, quoiqu'en fait ils ne meurent pas pour lui. Ceux-là sont aussi martyrs en quelque sorte, dit saint Cyprien, qui sont prêts à mourir plutôt que de l'offenser. Mortifier sa chair et ses passions, résister à ses désirs déréglés, et persévérer ainsi jusqu'à la fin pour l'amour de Notre-Seigneur, c'est un genre de martyre, dit saint Isidore. Souffrir patiemment pour ce même sujet les nécessités et misères de la pauvreté, ou quelque autre affliction, ou bien endurer avec douceur les injures, calomnies et persécutions, et ne pas rendre mal pour mal, mais bénir ceux qui nous maudissent, et aimer ceux qui nous haïssent, c'est un autre genre de martyre, au dire de saint Grégoire.
Mais le vrai et parfait martyre ne consiste pas seulement à souffrir, mais à mourir. De sorte que la mort est de l'essence et de la nature du martyre parfait et accompli. Cela veut dire que, pour être vraiment et parfaitement martyr, au sens et en la manière où la sainte Église prend le mot de martyr, il est nécessaire de mourir, et de mourir pour Jésus-Christ. Mourir pour Jésus-Christ,
c'est-à-dire ou pour sa personne même, ou pour soutenir l'honneur de quelques-uns de ses mystères et sacrements, ou pour la défense de son Église, ou pour le soutien de quelque vérité qu'il a enseignée ou de quelque vertu qu'il a pratiquée. ...
(texte incomplet - limitation du logiciel)




