Description
Lettres de Jean Eudes aux religieuses Notre-Dame de Charité
Lettre 33
Adressée à : la Mère du Saint-Sacrement Pierre
À propos : Sur la fondation de Rennes, et du zèle qu'il faut faire paraître en ces occasions
Date : Rennes, ce 19 janvier 1670
Tiré de : OC 10, 315-316
Lu par Claudine Bainard , associée eudiste de France
Texte : J'ai reçu les copies que vous m'avez envoyées, ma chère Fille, mais l'arrêt de la vérification du Parlement y manque. Il y en a bien un, mais c'est un arrêt qui ordonne seulement qu'il sera informé àCaen des commodités ou incommodités de la ville, et nous n'avons pas affaire de celui-là, mais d'un autre que vous avez, qui est depuis celui-là, et qui ordonne que vos Lettres du Roi soient enregistrées.
Je vous prie d'en faire faire une copie au plus tôt, et de me l'envoyer sans délai, car Mgr de Rennes désire la voir. Je suis surpris de ce que vous m'écrivez qu'on ne peut pas envoyer ici de nos Soeurs sitôt. D'où vient cela, ma chère Fille? Est-ce qu'il ne s'en trouve point qui veuillent venir ? Je ne puis croire que les Filles de la Charité aient si peu d'amour pour Dieu, et si peu de charité pour des âmes qui ont coûté le précieux sang de son Fils. N'est-ce point qu'elles ont quelque peine au sujet de la Supérieure d'ici 380? Mais ce n'est que charité, douceur et bénignité.
N'est-ce point que vous pensez qu'on vous demandera la dot, ou la pension, ou les frais du
voyage de celles qui viendront? Mais je vous donne parole qu'on ne vous demandera rien de tout cela.
Il y a une Présidente qui offre son carrosse pour les apporter 381. Quand elles seront ici, si elles ne se trouvent pas bien, elles pourront s'en retourner; et tandis qu'elles y demeureront, votre maison sera déchargée de la nourriture et entretien de deux filles, et elle sera aussi fortifiée par l'union qui s'y fera de cette maison, et ce sera une disposition pour d'autres établissements de votre Institut.
Enfin, je ne sais pas d'où vient cet obstacle et ce délai; mais je sais bien que le démon, qui
enrage contre les Communautés qui sont employées pour le salut des âmes, fera tout ce qu'il pourra pour empêcher ce dessein et pour en différer l'exécution, parce qu'il sait bien que, quand nous serons partis d'ici, il lui sera facile d'y mettre obstacle.
Mais pourquoi, ma chère Fille, faites-vous la réserve avec moi, qui n'ai point d'autre intention
que la gloire de Dieu, le salut des âmes et l'avantage de votre Maison ? Que ne me dites-vous
simplement à quoi il tient, afin que je tâche de lever cet empêchement ? Vous me le pouvez
dire aussi sûrement par écrit que de bouche, car les lettres de la poste ne se perdent jamais.
Je salue bien cordialement toutes mes chères Filles, et les conjure d'avoir une dévotion très
particulière au divin Enfant Jésus et à sa très sainte Mère.
C'est en l'amour du très saint Coeur du Fils et de la Mère que je suis, à vous et à elles, ma très
chère Fille,
Tout vôtre,
JEAN EUDES, Prêtre Missionnaire
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