Description
Lettres de Jean Eudes
Lettre 25
Adressée à : régents du collège de Lisieux
À propos : Avis sur leur emploi et leur conduite
Date : Caen, 15 octobre 1657
Tiré de : OC 10, 229-231
Lu par Claudine Bainard , associée eudiste de France
Texte : Jésus, le très saint Coeur de Marie, soit votre coeur, votre esprit et votre force dans l'emploi que vous entreprenez, et dans l'oeuvre que vous commencez pour l'amour de lui dans le diocèse de Lisieux. Emploi bien important. C'est l'oeuvre de Dieu et de Jésus-Christ, puisqu'il regarde le salut des âmes ! C'est l'oeuvre de la Mère de Dieu, des Apôtres et des plus grands Saints! C'est une mission de très grande conséquence à laquelle le Fils de Dieu, souverain Missionnaire, vous envoie et vous dit: Sicut misit me Pater, et ego mitto vos.
C'est à des enfants que vous allez faire cette mission, dans lesquels vous avez à jeter les
fondements du règne de Dieu, et où il y a beaucoup moins d'obstacles, pour l'ordinaire, aux grâces divines, que dans les personnes plus âgées.
C'est à des enfants, qui le sont de Dieu par le baptême, qui ont coûté le sang du Fils de Dieu, et qui sont crées pour voir la face de Dieu, le posséder et le bénir éternellement; à des enfants qui sont si chers à leur Père céleste, qu'il leur a donné à chacun un prince de sa Cour pour leur tenir lieu de maître gardien et en quelque façon de serviteur: Omnes sunt administratorii Spiritus, in ministerium missi, propter eos qui haereditatem capient salutis 149; enfin, à des enfants pour lesquels notre bon Jésus eut tant d'amour et de tendresse, et desquels il a dit: Sinite parvulos, et nolite prohibere eos ad me venire: talium est enim regnum caelorum.
Pesez sérieusement toutes ces vérités, mes très chers frères; elles vous porteront à
remercier Dieu de la très grande grâce qu'il vous a faite de vous employer en une si sainte mission, et à rechercher de bon coeur et à embrasser tous les moyens dont vous pourrez vous servir pour le bien faire. Pour cet effet vous devez:
l. Établir dans votre coeur une très pure intention de ne prétendre autre chose, en tout ce que
vous avez à faire, que la seule gloire de Dieu.
2. Une forte résolution d'apporter toute la diligence possible pour enseigner aux enfants,
premièrement la science du salut, et en second lieu les lettres humaines.
3. Un grand soin de conserver et d'accroître en vous l'esprit de piété et de vertu, pour éviter
ce reproche: Qui alium doces, te ipsum non doces, et pour imiter le Sauveur et accomplir en vous ces paroles:
Coepit facere et docere. Je vous conjure donc d'observer fidèlement, pour l'amour de sa très sainte Mère, ce qui suit:
Qu'on ne manque jamais à faire une heure d'oraison le matin, tous ensemble, devant le Saint-
Sacrement,excepté les régents et les préfets qui n'en feront qu'une demi-heure aux jours de classe, et une heure aux autres jours.
Que les prêtres célèbrent tous les jours la sainte Messe, avec préparation auparavant, une
grande application et récollection en la disant, et une action de grâces non précipitée après l'avoir dite; et que ceux qui ne sont pas prêtres l'entendent ou la servent tous les jours avec les dispositions intérieures et extérieures qui sont requises.
Que les communions se fassent avec soin, aux jours accoutumés.
Que chacun se confesse toujours au confesseur qui lui sera assigné.
Que les régents aient beaucoup de respect et de soumission pour le directeur qui leur sera
donné, et qu'il ait grande charité, douceur et vigilance pour eux.
Que chacun fasse tous les jours un quart d'heure de lecture spirituelle dans l'Écriture sainte,
dont on rapportera un passage le soir dans la conversation; et que les régents la fassent dans le saint Évangile, afin d'en apprendre les principales maximes et de les imprimer dans le coeur de leur écoliers.
Que la conférence spirituelle et les humiliations se fassent en chaque semaine, en la manière
accoutumée. ...
(texte incomplet - limitation du logiciel)




