Description
Lettres de Jean Eudes
Lettre 68
Adressée à : M. de la Haye de Bonnefond, Supérieur Séminaire de Rouen
À propos : Sur les précautions à prendre contre la peste.
Date : 14 septembre 1668
Tiré de : OC 10, 255-256
Lu par Jeanne-Élisabeth Bréda , associée eudiste de France
Texte : J'attendais tous les jours de vos nouvelles, mon très cher frère, car je suis fort en soin de vous et de tous nos très chers frères, depuis le plus grand jusques au plus petit. Nous faisons tous les jours des prières et disons des messes pour vous; et j'ai écrit à toutes nos maisons, afin qu'on fasse de même, pour vous mettre sous la protection de la très sainte Vierge.
Je vous prie de faire une neuvaine de messes en l'honneur de son Coeur maternel, et une autre en l'honneur de saint Charles, pour le prier d'être notre intercesseur envers ce très charitable Coeur, non seulement pour vous mettre sous sa protection, mais premièrement et principalement pour tous ceux qui sont dans l'affliction et dans le péril de la peste.
Je prie aussi tous nos chers frères de rendre à Dieu, dans cette occasion, tout l'honneur que
nous lui devons, et, pour en faire tout l'usage qu'il demande de nous:
1. D'adorer sa divine justice, et de nous humilier en la vue de nos péchés et au nom de tout le
peuple.
2. Lui rendre grâces de cette affliction, la regardant comme un effet non seulement de sa
justice, mais plus encore de sa miséricorde qui nous châtie pour nous corriger et nous sauver, et non pour nous perdre.
3. Adorer la divine Volonté en ses desseins sur nous, et nous abandonner entièrement à elle afin qu'elle fasse de nous ce qui lui plaira et sera le plus agréable. Il est constant que cette peste est l'effet de nos péchés. Que chacun de nous s'examine donc soigneusement, pour reconnaître ceux par lesquels il peut y avoir contribué, pour s'en humilier et s'en corriger, tâchant de nous mettre en l'état auquel nous voudrions être à l'heure de la mort; car il n'est pas temps de se préparer quand on est malade.
4. Adorer Notre-Seigneur Jésus-Christ en sa croix et en l'amour infini avec lequel il a porté
pour nous tant de souffrances; et nous offrir à lui pour souffrir toutes les croix qu'il lui plaira de
nous donner, en action de grâces des siennes.
5. Lui offrir tous les affligés, et le supplier de leur faire la grâce de faire un bon usage de
leurs afflictions.
6. Les recommander à celle qui s'appelle Consolatrix afflictorum.
7. Se donner à l'amour immense par lequel notre très aimable Sauveur a pris sur soi tous les
péchés du monde et s'est offert à son Père pour en faire satisfaction, pour être immolés en qualité de victimes à la divine Justice pour les péchés de nos frères et de nos soeurs et pour les nôtres, et pour assister les pestiférés, si tel était son bon plaisir, en union de la charité qui l'a fait venir sur la terre pour y servir et secourir les pestiférés, c'est-à-dire, les pécheurs.
Enfin prier notre divine Mère, nos Anges et nos Saints de faire toutes ces choses pour nous.
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