Former Jésus en nous

Tiré de :  OC II, 149-150

Lu par Jeanne-Élisabeth Bréda , associée eudiste de France 

Objectif : Montrer la nécessité de se détacher du "monde" comme unen condition pour former Jésus    

Texte : Il est vrai que le monde, et toutes les choses qui y sont contenues, ayant été faites pour l'homme, et l'homme s'étant rendu criminel, et ayant été condamné à la mort à cause de sa rébellion contre Dieu, il a perdu le droit qu'il avait, avant son péché, d'en user. De sorte que le pécheur n'a plus le droit de se servir d'aucune créature. Et en effet, si le Fils de Dieu n'était mort pour nous affranchir de nos crimes, toutes les créatures, au lieu de nous servir dans nos besoins, s'élèveraient contre nous, comme elles feront au jour du jugement contre les méchants. Mais Notre-Seigneur Jésus-Christ, par la vertu de son sang et de sa mort, nous a remis dans le droit d'user des choses de ce monde dans nos nécessités; non pas néanmoins d'en user avec plénitude et abondance, comme l'homme eût fait, s'il n'eût point péché, mais d'en user comme lui-même en a usé, et selon ces paroles du Saint-Esprit: ceux qui profitent de ce monde, comme s’ils n’en profitaient pas vraiment. (1Co. VII, 31); c'est-à-dire d'en user sans en faire aucun état, sans nous y attacher, sans y prendre complaisance; mais pour la seule nécessité, et autant qu'il est requis pour le service et pour la gloire de Dieu, et avec action de grâces au Créateur qui les a faites, et au Réparateur qui nous a acquis par son sang le droit d'en user que nous avions perdu par nos péchés.   Tellement que nous n'aurions pas droit de vivre un moment, ni de faire un pas sur la terre, ni de respirer l'air que nous respirons, ni d'être éclairés par le soleil, ni d'être échauffés par le feu, ni d'être lavés par l'eau, ni d'être couverts par les habits que nous portons, ni d'être garantis des injures de l'air par les maisons qui nous logent, ni de reposer sur les lits qui nous servent à cela, ni de manger un morceau de pain, ni de boire une goutte II-150 d'eau, ni d'user d'aucune autre créature, si le Fils de Dieu n'avait donné son sang et sa vie pour nous délivrer de la peine que nous avions méritée par nos péchés d'en être privés. 

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