Description
Lectionnaire
Texte 26
Tiré de : OC 10, 511-514
Lu par Jeanne-Élisabeth Bréda , associée eudiste de France
Texte : «Vous n'avez qu'une même vocation avec la Mère de Dieu.»
Mes très chères Filles, vous n'avez en quelque manière qu'une même vocation avec la Mère de Dieu. Car, comme Dieu l'a choisie pour former son Fils en elle, et par elle dans le coeur des fidèles, aussi il vous a appelées en la sainte Communauté où vous êtes, pour faire vivre son Fils en vous, et pour le ressusciter par vous dans les âmes dans lesquelles il est mort. Que votre vocation est sainte! Que la bonté de Dieu est prodigieuse à votre égard de vous avoir appelées à un Institut vraiment apostolique!
Mais sachez que, comme cet emploi déplaît étrangement à l'esprit malin, et qu'il n'y a point de
personnes qu'il haïsse tant que celles qui travaillent au salut des âmes, il ne manquera pas de vous tenter sur votre vocation.
Il vous représentera les peines et les difficultés qu'il y faut souffrir. Mais souvenez-vous, mes très chères Filles, qu'il n'y a aucune condition en ce monde exempte de travail et de souffrance, et que, si vous ne souffrez avec Jésus, vous ne régnerez point avec lui, et que tout notre bonheur en cette vie consiste à être crucifiés avec lui. C'est pourquoi il n'y a rien que nous devions tant craindre que de ne point avoir de croix. Jetez les yeux sur un crucifix, et voyez ce qu'il a souffert pour sauver les âmes.
Est-il raisonnable que vous soyez associées avec lui dans la plus grande chose pour laquelle il est venu en ce monde, pour sauver les pécheurs, et qu'il lui en ait tant coûté, et que vous soyez quittes pour rien?
Ne devrions-nous pas mourir de confusion à la vue de nos faiblesses et lâchetés? Les moindres difficultés nous abattent, les plus petites peines nous découragent, des mouches nous sont des éléphants; nous nous attristons de ce qui devrait nous réjouir, nous tremblons où il n'y a aucun sujet de craindre. Nous voulons bien jouir des avantages de la sainte Religion, mais nous n'en voulons point les croix. Que nous nous trompons lourdement! Toute dévotion qui ne va point à renoncer à soi-même, à ses volontés et à ses satisfactions propres et à porter sa croix et suivre Jésus dans la voie par laquelle il a marché en cherchant les âmes égarées, n'est qu'une pure illusion et tromperie.
Ne savez-vous pas, mes très chères Soeurs, que le grand chemin pour aller au ciel, c'est le chemin de la croix, et qu'il n'y en a point d'autre que celui-là, et que les véritables et solides vertus qui nous sont nécessaires pour être agréables à Dieu ne s'acquièrent que par beaucoup de peines, de sueurs, de mortifications et de violences qu'il faut faire sur nous-mêmes? N'entendez-vous pas que le Seigneur nous dit que le royaume des cieux souffre violence, et qu'il n'y a que ceux qui font effort sur euxmêmes qui le ravissent, et qu'il a fallu que lui-même ait passé par une infinité de tribulations pour entrer dans sa propre gloire qui lui appartenait à tant de titres? Comment serez-vous du nombre de ses membres et de ses épouses, si vous ne voulez point lui être conformes? Voulez-vous qu'on fasse un Évangile nouveau pour vous, ou désirez-vous que Dieu vous envoie un autre Messie, un Messie de sucre et de roses? Voulez-vous aller en Paradis par un autre chemin que celui par lequel la Mère de Dieu et tous les Saints ont passé pour y aller, ou bien voulez-vous y aller seules et laisser vos
pauvres soeurs dans le chemin de l'enfer, parce que vous êtes si délicates que vous craignez la peine qu'il y a de tendre votre main pour les en retirer?
Je vous dis, mes très chères Filles, qu'il est impossible que Notre-Seigneur laisse tomber ceux qui, pour l'amour de lui, aident les autres à se relever. La pureté ne peut jamais se souiller, lorsqu'elle est avec la vraie charité, non plus que les rayons du soleil ne peuvent se salir dans la boue. ...
(texte incomplet - limitation du logiciel)




