Speaker #1Coucou, j'espère que tu vas bien. Je te partage mon histoire avec l'alopécie. Alors moi j'ai 26 ans et on m'a diagnostiqué une alopécie androgénétique quand j'avais fin de 23 ans. En fait ça a commencé à peu près à la vingtaine où j'ai commencé à... à perdre doucement mes cheveux. Ça ne m'inquiétait pas plus que ça au début, je pense que je ne m'en suis pas tellement rendue compte. Et en fait, le déclic, ça a été de voir une photo de moi quand j'avais 16-17 ans et de comparer la masse capillaire et c'est là où je me suis dit Waouh, j'ai vraiment perdu mes cheveux C'était vraiment flagrant. Donc ça a commencé à m'inquiéter doucement. J'ai fait plusieurs cures de compléments alimentaires pour la pose des cheveux, ce genre de choses. Rien n'y faisait. J'ai essayé de me faire des colorations. J'allais chez le coiffeur. Un mois, j'avais les cheveux très foncés. Trois mois après, j'ai essayé de faire un truc un peu plus clair pour essayer de camoufler au maximum mon crâne. Parce que c'est ce qui me... complexer et me complexe toujours le plus, c'est qu'on voit vraiment fort mon crâne. Et quand j'allais chez le coiffeur, c'était un enfer. On me disait que j'avais des cheveux très fins, qu'ils étaient très abîmés, que j'en prenais pas soin, qu'il fallait peut-être éviter de faire autant de coloration. Alors qu'en fait, je me cherche, je me cherche et j'essaye de camoufler comme je peux mon... ce défaut, ce complexe. Donc au début, un peu compliqué. J'en ai parlé à mon médecin traitant, pareil, qui ne m'a pas du tout prise au sérieux, qui m'a dit, tu n'as pas du tout de trou, tu n'étais pas chauve, tout va bien, tu es très belle. Enfin, ridicule, vraiment, je me suis sentie pas du tout écoutée. Donc c'est tout, le temps a passé. Et pendant la première crise du Covid, moi je suis infirmière, donc je travaillais à l'hôpital. Et j'ai eu une espèce de grosse poussée d'acné sur les joues. Je pensais que c'était à cause du masque, mais dans le doute, j'ai quand même consulté une dermatologue qui m'a parlé du syndrome des ovaires polycystiques. Donc il s'avère du coup qu'elle m'a diagnostiqué ce syndrome à ce moment-là. Et on en est venu à parler de mes cheveux. Et du coup, elle m'a fait prendre rendez-vous au centre Saburo sur Paris, centre spécialisé, qui m'ont effectivement fait les tests au niveau des cheveux. Et c'est à ce moment-là que du coup, on m'a diagnostiqué une alopécie androgénétique. Depuis, ça a été très compliqué. Ça n'a pas été un soulagement finalement de... de mettre un mot sur mon problème puisqu'on m'a clairement dit qu'avec mon stade d'alopécie que ça n'irait jamais mieux. Et vraiment je pensais que c'était le genre de truc qui arrivait qu'aux autres et pas à mon âge puisque je trouve qu'on en parle très peu. Je ne connais personne autour de moi qui souffre de cette maladie. D'ailleurs ma mère et mes soeurs ont... énormément de cheveux et pas du tout pas du tout ce problème on m'a prescrit du minoxydil que j'ai pris pendant que j'ai mis tous les jours sur mes cheveux pendant quelques temps et aucune aucune évolution vraiment ça n'a rien changé du tout donc finalement à l'heure actuelle ça fait à peu près 3-4 ans qu'on m'a diagnostiqué mon alopécie et j'en suis toujours au même point. Je vois que ça ne va pas en s'arrangeant. On voit toujours énormément mon crâne. Et ça me complexe. En fait, je profite beaucoup moins de chaque instant. Puisque dès qu'on doit être prêt en photo ou ce genre de choses, je sais que je pense qu'à ça. Et souvent, quand je regarde les photos, la première chose que je regarde, c'est mes cheveux. Et ça me complexe vraiment beaucoup. J'en fais des fixettes, ça me rend... C'est pas que ça me rend malade, mais je sens que je profite moins de... au moins chaque instant, parce que je fais vraiment une fixette sur ça. Et les gens ont un peu de mal à le comprendre. Alors j'en parle de plus en plus, parce que j'ai eu droit à des petites remarques de Ah, mais j'avais jamais vu que tu avais les cheveux aussi fins. Ah, ben, faudrait peut-être arrêter de te lisser les cheveux. Ben, tu t'attaches trop souvent les cheveux. Ah oui, mais ça, c'est de faire trop de coloration, de mettre trop de produits sur tes cheveux. Franchement, les gens ne sont vraiment pas délicats. Et en fait, ils ne se rendent pas compte à quel point c'est dur quand on est une femme de perdre ses cheveux comme ça. Alors oui, j'ai encore des cheveux sur la tête, mais en fait, ça me complexe. Parce que je pense qu'à ça, qu'à ça, et qu'au fait qu'on voit mon crâne. Toujours, depuis des années, j'essaie d'aller chez le coiffeur ou de faire des colorations de supermarché pour essayer de trouver une couleur qui atténue, entre guillemets, cet effet. Enfin, qui cache en tout cas le plus possible tout ça. J'ai pas de traitement puisque les médecins m'ont clairement dit que le SOPK et l'alopécie ne... Ne se traitez pas et comme le minoxydile n'a pas eu d'effet sur moi, c'est tout. J'ai déjà réfléchi plusieurs fois à acheter des toppers ou des perruques. J'y pense de plus en plus. Pour l'instant, j'avoue que c'est le côté financier qui me bloque. Et j'ai peur aussi de porter une perruque et qu'on me fasse la remarque en fait. On me dise, mais c'est pas tes cheveux, t'as une perruque. Donc en fait je suis vraiment dans un... je suis très mal à l'aise des gens qui me font la remarque, qui voient mes cheveux très fins mais en même temps j'ai peur de sauter le pas. Mais je pense que je finirai par le sauter parce que ça me complexe vraiment beaucoup et je sais que ça n'ira pas en s'arrangeant quand je vieillirai. Voilà, je... malgré les... Plusieurs années qui sont passées depuis le diagnostic, j'avoue que j'ai toujours beaucoup de mal à l'accepter. J'essaie de faire au mieux pour cacher avec des sprays racines, ce genre de choses. J'essaie de faire des coiffures qui permettent de cacher un tout petit peu. Je fais du cache-misère, quoi. Et j'avoue que c'est quand même... C'est quand même dur à vivre au quotidien. J'espère que le jour où j'arriverai à sauter le pas pour m'acheter une belle perruque, ça me changera la vie. Franchement, j'y crois. J'espère un jour sauter le pas, avoir les moyens de sauter le pas, en tout cas. En attendant, je fais ce que je peux avec ce que j'ai, malheureusement. Voilà, bisous.