Speaker #0Bienvenue dans votre revue financière de la semaine 24 de l'année 2025. 7 jours pour décrypter l'actualité économique, l'investissement et la comptabilité au Québec. Installez-vous, en 5 minutes, nous parcourons les indicateurs clés, les décisions politiques et les mouvements du marché qui ont façonné notre paysage financier. Conjoncture économique et monétaire. L'actualité de la semaine a été dominée par des indicateurs contrastés. D'une part, L'inflation annuelle au Canada a nettement ralenti à 1,7% en avril, contre 2,3% en mars, grâce notamment au retrait de la taxe carbone fédérale sur l'essence. Le Québec fait toutefois exception. L'inflation y a grimpé à 2,2% en avril, alors qu'elle était de 1,9% le mois précédent. Côté emploi, Statistique Canada a signalé une hausse du taux de chômage national à 7,0% en mai. sont plus haut niveau depuis 2016 hors pandémie. Environ 8 800 emplois ont été créés au pays en mai, traduisant un marché du travail qui s'affaiblit sans s'effondrer. Au Québec, après un bon des embauches en avril, suivi d'une perte de 17 000 emplois en mai, le chômage est resté quasi stable, passant de 6,0% à 5,8% 3-4. Le ministre québécois des Finances, Éric Girard, a salué des données stables pour le mois de mai, signe que le marché de l'emploi provincial ralentit en douceur. Par ailleurs, la Banque du Canada a annoncé le 4 juin le maintien de son taux directeur à 2,75% pour la deuxième décision consécutive. Le gouverneur Tiff Maclem justifie ce statu quo par les incertitudes entourant le différent commercial avec Washington, tout en soulignant avoir observé de « positives évolutions » depuis avril sur le front des tarifs douaniers. Il prévient cependant que de nouvelles barrières commerciales menacent toujours la croissance, A titre d'exemple, Les États-Unis ont doublé cette semaine, à 50%, les droits de douane sur leurs importations d'acier et d'aluminium. La Banque du Canada se tient donc prête à ajuster le cap. M. Maclem a indiqué que le Conseil de direction estime avoir la possibilité d'abaisser le taux directeur si le conflit tarifaire commençait à affaiblir l'économie tant que les pressions inflationnistes demeurent contenues. Autrement dit, si la conjoncture se détériore et que l'inflation reste maîtrisée, des baisses de taux... dès la prochaine décision du 30 juillet ne sont pas exclues. Décision politique et finances publiques. Sur le plan politique provincial, Québec a adopté in extremis une réforme majeure de sa politique énergétique. Le projet de loi 69 du gouvernement Legault a été adopté sous baillon dans la nuit du 6 au 7 juin, au terme d'un marathon parlementaire. Cette loi accorde à Hydro-Québec les coûts des franges pour accroître massivement la production d'électricité ... avec près de 200 milliards de dollars d'investissement prévus d'ici 2035. L'objectif affiché est de doubler la capacité électrique de la province afin de soutenir l'électrification et la décarbonation de l'économie québécoise. La ministre de l'Énergie, Christine Fréchette, soutient qu'une adoption rapide du projet permettra d'économiser 6 milliards de dollars sur le déploiement de la stratégie éolienne, évaluée à 30 milliards de dollars. Le Premier ministre François Legault promet de son côté la création de banques. « bons emplois » grâce à ces projets d'infrastructure. Outre la production, la nouvelle loi pérennise le plafonnement des hausses de tarifs d'électricité résidentielle à 3% par an. Elle ouvre également la porte à ce qu'une entreprise privée vende son électricité à une autre, facilite les partenariats énergétiques avec les communautés autochtones et limite certains pouvoirs de la régie de l'énergie. L'opposition, qui juge la réforme précipitée et mal ficelée, déplore le recours au baillon et avait réclamé le retrait du projet. Dans un autre registre, le gouvernement québécois a annoncé un coup de pouce à l'agriculture de proximité. Le ministre André Lamontagne a dévoilé le 12 juin une enveloppe de 3 millions de dollars pour soutenir des projets locaux en horticulture, agrotourisme et vente directe du producteur au consommateur. Ce financement comprend 2 millions de dollars pour développer des serres et tunnels de production, ainsi qu'un million de dollars destinés à environ 60 projets favorisant la vente à la ferme et les circuits courts de vente. L'initiative vise à renforcer l'autonomie alimentaire du Québec tout en dynamisant l'économie des régions rurales, favoriser la diversité des modèles de production et rapprocher les consommateurs des producteurs. C'est bon pour l'économie de nos régions et pour notre autonomie alimentaire, a expliqué le ministre Lamontagne en lançant la saison des arrêts gourmands de Chaudière-Appalaches. Les appels de projets seront ouverts à la mi-juin. Et déjà, une ferme sur cinq vend directement ses produits aux Québécois, selon le MAPAC. Sur le plan fédéral, un épisode important s'est joué dans le long conflit de travail à Postes Canada. La ministre du Travail, Patti Hadjdou, a invoqué un pouvoir exceptionnel pour ordonner aux 55 000 employés des postes de voter sur les dernières offres patronales. Cette intervention, rarissime en pleine négociation collective, vise à dénouer l'impasse dans les pourparlers qui durent depuis un an et demi. Le syndicat des travailleurs des postes, STTP, s'y oppose farouchement, y voyant une atteinte aux droits de négociation. Dans un bulletin interne, le STTP a dénoncé un « vote forcé » constitutif d'une ingérence gouvernementale qui avantage l'employeur en contournant la table de négociation. Le syndicat, en position de grève légale depuis le 23 mai, n'a jusqu'ici mené que des moyens de pression limités, refus des heures supplémentaires. De son côté, Postes Canada se réjouit de voir les employés se faire entendre à un moment critique et fait valoir qu'une entente négociée demeure hors de portée sans cette consultation directe des travailleurs. Le résultat de ce vote imposé pourrait donc s'avérer déterminant pour l'avenir du service postal, déficitaire et en restructuration. Résultats d'entreprises québécoises. Plusieurs entreprises du Québec ont fait parler d'elles sur les marchés cette semaine. Le détaillant à bas prix Dollarama, basé à Montréal, a dévoilé d'excellents... résultat pour son premier trimestre fiscal 2026. Le nombre de transactions dans ces magasins a augmenté de 3,7% et les ventes comparables ont cru de 4,9% sur un an, témoignant d'une forte demande pour les produits à petit prix. Grâce à l'ouverture de dizaines de nouveaux magasins au cours de la dernière année, les ventes totales du trimestre ont progressé de 7,4% pour atteindre 1,52 milliard de dollars. Dollarama a dégagé un profit net de 273,8 millions de dollars, 0,98 dollars par action, en hausse de 26,9% par rapport à l'an dernier. Ces résultats supérieurs aux attentes ont propulsé l'action Dollarama de plus de 10% en bourse mercredi. Fort de cet élan, le PDG Neil Rossi a confirmé l'accélération de la stratégie d'expansion internationale de l'enseigne. La filiale Dollar City s'apprête à inaugurer ses premiers magasins au Mexique. et Dollarama est en voie d'acquérir la chaîne australienne The Reject Shop, s'implantant ainsi sur un nouveau continent. Marchés financiers et boursiers. Enfin, les marchés boursiers ont connu une séquence favorable. L'indice S&P, TSX de la Bourse de Toronto, a prolongé sa lancée positive entamée en mai, enregistrant une deuxième clôture consécutive à un niveau record cette semaine. Jeudi 12 juin, Le TSX a terminé en hausse de 0,4% à 26 616 points, surpassant le sommet historique établi la veille. La place torontoise a été soutenue par la remontée des matières premières. Le cours de l'or a grimpé, porté par les incertitudes géopolitiques et l'affaiblissement du dollar américain, ce qui a stimulé les actions de sociétés minières. Neuf des dix secteurs majeurs du TSX ont fini dans le vert jeudi. Les gains étant menés par le groupe des matériaux, minières orifères, et le secteur des services publics. A l'inverse, le secteur technologique a légèrement fléchi, prenant une pause après sa forte progression récente. Au-delà des chiffres, l'ambiance des marchés est à l'optimisme prudent. Les investisseurs espèrent un apaisement du conflit commercial entre le Canada et les Etats-Unis, à l'occasion du sommet du G7 qui s'ouvre ce week-end à Montréal. Le Premier ministre canadien, Mark Carney, doit y rencontrer le président américain Donald Trump, et beaucoup... anticipe un geste pour désamorcer la guerre des tarifs entre les deux pays. Cet espoir d'une trêve tarifaire conjuguée aux perspectives de baisse des taux d'intérêt des banques centrales a alimenté le rebond de 15% qu'a connu le marché torontois depuis le creux d'avril. Ainsi, malgré les embûches, inflation sous-jacente un peu ferme et tensions commerciales persistantes, la bourse canadienne affiche une remarquable résilience. Le dollar canadien évolue d'ailleurs sans heurts autour de 72 centimes de dollars US. tandis que le prix du pétrole oscille près de 60 dollars US le baril, des niveaux qui n'ont pas freiné l'élan du secteur énergétique ces derniers jours. En somme, l'économie québécoise termine la semaine sur une note plutôt positive entre stabilité sur le front de l'emploi, investissement stratégique et confiance des marchés, malgré un environnement international incertain. Merci d'avoir suivi cette synthèse de la semaine 24. Rendez-vous mardi pour notre émission dédiée aux notions de finances et à leurs enjeux pratiques. puis samedi prochain pour un nouveau tour d'horizon de l'actualité. D'ici là, restez curieux, informés et vigilants. A bientôt !